Jacno - Le Hall de la chanson

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Jacno - Le Hall de la chanson
Jacno
Denis Quillard naît en juillet 1957 à Paris. Vivant avec ses parents dans une HLM, mais
issu d’une famille possédant un patrimoine (châteaux, propriétés…) qui a fondu avec
son grand-père, il reçoit durant son enfance une éducation catholique. Il écoute
principalement de la musique classique (Mozart, Chopin…), avant de découvrir le
Velvet Underground. Vers 14 ans il joue de la batterie dans un groupe de rock. Il
rencontre Elli Medeiros, au lycée Charlemagne, et avec elle au chant, commence à
enregistrer des maquettes. Il prend alors le surnom de Jacno, en référence au
graphiste, auteur du casque gaulois, imprimé sur les paquets de Gauloises.
Le 4 juillet 1976, les Stinky Toys (« jouets puants », jeu de mots à partir de Dinky Toys,
célèbre marque de voitures miniatures), donnent leur premier concert au Théâtre des
Blancs-Manteaux. Répertorié comme le premier groupe punk français, ils jouent un rock
brutal, avec des paroles en anglais chantées par Elli Medeiros. Secondé par des amis,
bons musiciens (Bruno Carone à la guitare, Alain Dériat à la basse et Hervé Zénouda à
la batterie), Jacno apprend la guitare pendant tout le début du groupe. Sur scène, ils
reprennent des morceaux des Who, des Rolling Stones et de David Bowie, et
interprètent leurs propres compositions. Jacno se réclame à l’époque plus de la scène
new-yorkaise (Television, Patti Smith), que londonienne. Dans l’appartement parisien
d’Elli et de Jacno, on écoute les Who, les Stooges , les Rolling Stones ou encore le
Velvet Underground, mais pas de disques punks anglais. Repérés par Malcolm
McLaren, impresario des Sex Pistols, ils partent pour Londres et jouent en première
partie de ceux-ci, mais également des Clash. Les Stinky Toys font la couverture de
l’hebdomadaire musical Melody Maker. Publiés fin 1977 et en juin 1979, leurs deux
albums sans nom, ne rencontrent pas le succès escompté. En novembre 1979, Jacno
enregistre à l’aide d’un synthétiseur, le morceau instrumental « Rectangle », utilisé pour
Copyright, premier moyen métrage d’Olivier Assayas. Publié en 1980 sur un maxi, le
morceau devient numéro un des ventes en France et dans plusieurs pays européens, et
sonne la fin des Stinky Toys. Jacno défriche le terrain de la pop électronique
instrumentale en France, près de vingt ans avant Daft Punk ou Air, qui aujourd’hui
revendiquent son parrainage.
Sollicité par Etienne Daho, grand fan des Stinky Toys, Jacno réalise en 1980, son
premier album, Mythomane. Il travaille également avec Lio, sur ses singles « Amoureux
solitaires » (adaptation du « Lonely Lovers » des Stinky Toys) et « La Petite
Amazone ». Toujours précurseur, en ce tout début des années 80, inspiré par Blondie
et Françoise Hardy, il lance le premier duo pop à la française, Elli et Jacno, dont
l’album, Tout va sauter, comprenant la ritournelle pop synthétique « Main dans la
main », paraît en 1981. Jacno compose et Elli écrit les textes. L’année suivante sort
Boomerang, avec « Oh la la ». Eric Rohmer, qui aurait écouté « Rectangle » par
l’entremise de l’actrice Pascale Ogier, et qui trouvait que cela ressemblait à du menuet
électrique, contacte Jacno pour écrire la musique de son prochain film. La Bande
Originale du Film, Les Nuits de la pleine lune, sortie en 1983, constitue le dernier album
d’Elli et Jacno. Après la publication d’un 45 tours en tant qu’interprète en 1984 (« Tant
de baisers perdus », sur un texte de Françoise Hardy), qui rencontre un certain succès
à la radio, Jacno s’oriente vers la production. Il compose et produit l’année suivante le
premier 45 tours de Pauline Laffont, « M’oublie pas », sur un texte d’Etienne Daho. En
1986, il produit, Sous influence divine, de Daniel Darc, ancien chanteur de Taxi Girl, qui
sort en 1987.
En 1988, il publie son premier album solo en tant qu’interprète, T’es loin, t’es près, et
réalise Tombé du ciel de Jacques Higelin. En 1991 paraît son deuxième album Une
idée derrière la tête, suivi en 1995 par Faux témoin, produit par Etienne Daho,
comportant le single « Hymne à ma mauvaise foi ». Entre temps, il a écrit le texte du
morceau « Le Bourdon », pour Paul Personne, sur Comme à la maison, sorti en 1992,
et enregistré « D’une rive à l’autre », en duo avec Romane Bohringer, en 1994.
Lui qui se définit comme un artiste dans la marge, revient aux premiers plans en 1999
avec La part des anges, son quatrième album. Réalisé avec Les Valentins, qui ont
travaillé peu avant cet enregistrement avec Alain Bashung sur son Fantaisie militaire,
ce disque renoue avec les instrumentaux pop synthétique qui ont fait le succès de
Jacno au début des années 80 (« La part des anges », « O.A.O »), propose des
morceaux pop exemplaires (« Je viens d’ailleurs », « Sans un bruit », « Mort pour la
vie »), une relecture de « Je vous salue Marie » électro, et une reprise piano/voix de
Nino Ferrer (« Le Sud »). Jacno en profite pour donner une série de concerts.
En 2002, il publie French paradoxe. On retrouve à ses côtés Helena Noguerra,
compagne de Philippe Katerine, avec qui il chante « Désamour », morceau pop à la
mélodie entêtante, A.S Dragon (groupe qui accompagnait Bertrand Burgalat sur scène),
pour une reprise psyché-rock de « Rectangle », mais également Miossec qui cosigne
« Toi et moi » et l’interprète, ou encore Arthur H qui compose et joue du piano sur « Les
Objets ». Jacno participe à l’enregistrement et au clip de « J'fume pu d'shit » du groupe
Stupeflip. En 2003, on le découvre en tant qu’acteur dans Variété française de Frédéric
Bideau, et Les Lionceaux, de Claire Doyon, en compagnie de Dani.
Un nouvel album, Tant de temps, est attendu.
© Le Hall de la Chanson