École normale supérieure (Paris)

Transcription

École normale supérieure (Paris)
École normale supérieure (Paris)
Pour les articles homonymes, voir École normale Les élèves ont le statut de fonctionnaire stagiaire et s’engagent à leur prise de fonction à exercer une activité
supérieure et Ulm (homonymie).
professionnelle dans les services de l’État, des collectivités territoriales, de leurs établissements publics ou des
L'École normale supérieure[9] , parfois dite « de la
entreprises nationales durant dix ans. Ils sont recrutés
rue d'Ulm » (autres appellations : ENS, ENS Paris,
sur concours à l'issue d'au moins deux ans de CPGE
ENS Ulm ou, familièrement, Ulm, Normale sup’, Noret leur scolarité dure quatre ans, avec la possibilité de
male[10] ), est un établissement français d’enseignement
prendre deux congés sans traitement pour enseigner à
supérieur public situé à Paris. Si ses origines remontent
l'étranger ou réaliser d'autres projets. 100 élèves sont reà la Révolution française, il n'existe sous sa forme accrutés chaque année dans la section L (Lettres), et 90
tuelle que depuis 1826. La mission de cette grande école
autres dans la section S (Sciences).
est de « préparer, par une formation culturelle et scientifique de haut niveau, des élèves se destinant à la recherche L'école recrute également des étudiants étrangers (sélecscientifique fondamentale ou appliquée, à l'enseignement tion internationale) qui bénéficient d'une bourse pendant
universitaire et dans les classes préparatoires aux grandes leur cursus, et des étudiants normaliens. Ces derniers sont
écoles (CPGE), ainsi qu'à l'enseignement secondaire et, d'excellents étudiants provenant de l'Université, d'autres
plus généralement, au service des administrations de grandes écoles ou, plus marginalement, de classes prél'État et des collectivités territoriales, de leurs établisse- paratoires, directement recrutés par les départements de
l'école dans le cadre d'une procédure plus sélective enments publics ou des entreprises[11] ».
core que le concours (131 recrutements en 2009, pour
L'École est placée sous l’autorité directe du ministre char190 élèves). Ils suivent le même parcours que les élèves,
gé de l’Enseignement supérieur[12] ; son siège est situé
sans toutefois en avoir le salaire ni l'obligation décenrue d’Ulm dans le 5e arrondissement de Paris. Elle est
nale qui en découle, et se voient délivrer après deux ou
dirigée par le physicien Marc Mézard depuis 2012. À
trois ans d'études le “diplôme de l'École normale supél'origine du réseau des écoles normales supérieures (Lyon,
rieure”. Ceci permet notamment de diversifier le recruteCachan et Rennes en France, mais aussi Pise en Italie et
ment de l'école, en l'ouvrant notamment à des étudiants
une vingtaine d'établissements africains), l'École de la rue
n'ayant pas forcément choisi de faire une classe préparad'Ulm compte parmi les plus prestigieux établissements
toire après le Bac.
d'enseignement européens. En 2015, l'ENS est le seul établissement français dans le top 100 du Times Higher Edu- Depuis 2010 l'ENS Ulm recrute au niveau Bac+5 au sein
cation (54e mondial). Le classement QS Rankings place de son École Doctorale propre (il s’agit d'un doctorat
aussi l'ENS Ulm à la première place en France (23e mon- transdisciplinaire s’appuyant autant sur les départements
dial), devant l'École polytechnique (40e mondial), et le scientifiques que littéraires de l'ENS Ulm)[13] . Cette forClassement de Shanghaï en troisième position nationale mation sélective (30 inscrits par an environ) permet de
recruter après plusieurs étapes de sélection des étudiants
(72e mondial).
(non nécessairement anciens élèves fonctionnaires ou étuIl existe trois façon d'entrer à l'ENS Ulm, à différents nidiants de l'ENS) ayant déjà un important bagage d'études.
veaux du parcours universitaire de l'étudiant :
Certains étudiants suivent finalement des cours à l'ENS
Ulm en master ou en doctorat du fait d'une co-habilitation
1. Comme élève fonctionnaire stagiaire (avec plude leur cursus par l'institution : Ils reçoivent alors un disieurs obligations dont l'obligation décennale) après
plôme décerné par plusieurs entités universitaires, dont
un bac+2 (généralement une “prépa” ou avec le
l'ENS Ulm, mais ne sont pas considérés comme normadeuxième concours qui concerne les étudiants en
liens ni anciens de l'institution[6] , tout comme les audimédecine et en pharmacie) ;
teurs libres des cours d'agrégation.
2. Comme normalien étudiant français ou étranger Parmi les anciens élèves de l'École figurent treize prix No(après un bac+2 ou bac +3) ;
bel[14] , dix médailles Fields[15] , vingt-sept médailles d'or
du CNRS, un grand nombre de membres de l’Institut,
3. Comme doctorant de l'ENS Ulm au sein de l'école ainsi qu'un président de la République et plusieurs midoctorale propre de l'ENS Ulm, l'école doctorale nistres et Premiers ministres. À ses 2 700 élèves et étutransdisciplinaire « Lettres/Sciences » (après un diants s’ajoutent environ 100 post-doctorants et 1 100
bac+5).
1
2
1
enseignants et chercheurs permanents ou invités rassemblés dans 15 départements et une quarantaine d'unités de
recherche[6] . La majorité des 390 enseignants-chercheurs
affectés à l'ENS appartient à des universités tierces ou au
CNRS. Les recrutements directs de professeurs par l'ENS
sont très rares et très concurrentiels : seuls 22 professeurs
appartiennent à l'ENS toutes disciplines confondues (actifs et émérites).
1
Historique
HISTORIQUE
Le cours inaugural fut donné le 20 janvier 1795 et le
dernier le 19 mai dans l’amphithéâtre Verniquet du Muséum d’histoire naturelle. Le but était de former des
maîtres pour des écoles normales secondaires réparties
sur l’ensemble du territoire et permettre ainsi d’assurer
un enseignement de base homogène pour tous. Ces cours
de l’École normale de la Convention concernaient l’ensemble des disciplines des sciences et des humanités ;
ils furent dispensés aux élèves (hommes) tout au long
du déroulement de ce cycle d’enseignement particulièrement dense. Pour réaliser une entreprise aussi ambitieuse, on fit appel aux plus grands : des scientifiques
comme Monge, Vandermonde, Daubenton et Berthollet
ou des écrivains et philosophes Bernardin de Saint-Pierre
et Volney. L'expérience de l'an III servit de modèle à la
nouvelle école refondée en 1808[17] .
Porte monumentale du 45 rue d'Ulm, rappel de la double fondation de l'École et de son installation rue d'Ulm.
1.1
Fondation de l'École normale de l’an
III (1794-1795)
Article détaillé : École normale (Révolution française).
Les origines de l'établissement actuel remontent à la création en 1794 de l'École normale (exclusivement masculine) dite « de l’an III » par la Convention nationale[16] ,
sur le rapport de Lakanal et Garat, de la commission
d'Instruction publique. La fondation de l’École normale
visait à établir l’ensemble du système éducatif sur le territoire national. Il s’agissait aussi de rétablir la confiance
entre les élites et la République après la tragique rupture
de la Terreur. Le décret du 9 brumaire stipule ainsi :
(article 1er ) « Il sera établi à Paris une École
normale, où seront appelés, de toutes les parties de la République, des citoyens déjà instruits dans les sciences utiles, pour apprendre,
sous les professeurs les plus habiles dans tous
les genres, l’art d’enseigner. »
Uniforme des élèves, aboli en 1849 par le directeur Dubois.
Voir la Liste de directeurs de l'École normale supérieure
1.2 Du « Pensionnat normal » à la rue
d'Ulm
Le 17 mars 1808, Napoléon crée par décret un « pensionnat normal » au sein de l'Université de France pour
« former à l'art d'enseigner les lettres et les sciences ».
L'établissement est ouvert en 1810 dans les locaux de
l'ancien collège du Plessis, puis est transféré en 1814 dans
les bâtiments de la congrégation du Saint-Esprit.
Les promotions sont réduites, le règlement d'inspiration
militaire et l'uniforme obligatoire. Jusqu'en 1818, il n'y a
pas de concours d'entrée : les élèves sont choisis par les
3
inspecteurs d’académie en fonction des résultats scolaires fiée, dans les textes législatifs ou réglementaires, d'École
au lycée. Considéré comme un foyer de l'esprit libéral, le normale supérieure, sans mention supplémentaire.
pensionnat est supprimé par Frayssinous le 8 septembre
1822.
Une ordonnance du 9 mars 1826 crée une École prépara- 2
toire, dans les locaux du collège Louis-le-Grand, puis du
collège du Plessis à partir de 1828. On peut donc faire re- 2.1
monter l'existence ininterrompue de l'École à cette date
de 1826. À la faveur de la révolution de Juillet (1830),
l'École préparatoire prend, par arrêté de Louis-Philippe,
le nom d'« École normale » par référence à l'École normale de l'an III. Le 24 mars 1841, « il est ouvert au ministère des Travaux publics un crédit extraordinaire de dix
neuf cent soixante et dix huit mille francs pour être appliqué aux dépenses que nécessitera la construction d'un
édifice à affecter à l'École normale » (art. 1er , loi du 2427 mars 1841, IX Bull DCCLXLVI no 9206 in Duvergier
J.B. tome 41, année 1841, p. 57 collection complète des
lois, décrets ordonnances règlements et avis du Conseil
d'État). Le 5 avril 1841, est voté « l'acquisition d'un terrain pour l'école normale situé à Paris, rue d'Ulm » (Bull.
no 9328 , in Duvergier J.B., 1841).
À l'occasion de l'instauration d'écoles normales primaires
en 1845, l'École normale est rebaptisée École normale
supérieure. C'est le 4 novembre 1847 que l'École normale supérieure s’installe dans de nouveaux locaux, rue
d'Ulm, « sur le site quasi-campagnard de l'ancienne vigne
du couvent des Ursulines[18] », dans le 5e arrondissement
de Paris, tel que cela avait été décidé par la loi du 24 avril
1841[19] . Elle occupe encore aujourd'hui ces locaux qui
seront agrandis notamment par la construction en 1937
de bâtiments rue Lhomond pour les sciences expérimentales. Le port de l'uniforme pour les élèves a été aboli le
22 octobre 1849[20] .
Présentation de l'École actuelle
Recherche et enseignement
Entrée de l'ENS, au no 45.
L'École normale supérieure a la particularité d'accueillir
en proportions semblables à la fois des lettres et des
sciences. En raison de cela, elle est globalement divisée
entre « lettres » (sciences de l'homme et de la société) et
« sciences » (sciences exactes et du vivant), chaque division étant dotée d'un directeur-adjoint et d'un directeur
des études. Le comité d'orientation stratégique international (COSI) et le conseil scientifique (CS) sont communs
aux deux divisions.
2.1.1 Départements
1.3
L'École au XXe siècle
Les promotions 1911-1914 sont fortement touchées par
l'hécatombe de la Première Guerre mondiale. Pendant
la guerre de 1939-1940, l'ENS se replie à ClermontFerrand.
En 1903, l'École normale supérieure est réunie à
l'Université de Paris[21] , avant d'obtenir en 1954 la personnalité civile et l'autonomie financière. Dès 1962, un
décret du Premier ministre Georges Pompidou, reconnaît
la vocation de l'école à la recherche, mais les années qui
suivent sont difficiles pour l'école, perçue comme contestataire par le pouvoir gaulliste et qui est occupée par divers groupuscules maoïstes en 1971 (« nuit de la Commune »).
Sur le plan fonctionnel, l'établissement est divisé en 14
départements d'enseignement et de recherche, auxquels
sont rattachés plus de 35 unités mixtes de recherche associées au CNRS, à l'INSERM, à l'INRIA, à l'INRA
ou à l'INRP. La section des sciences comprend les départements de mathématiques et applications (DMA), de
physique (FIP), d'informatique (DI), de biologie[24] , de
chimie[25] , de géosciences (TAO), et d'études cognitives
(DEC). La section des lettres, elle, comprend, les départements de philosophie[26] , de littérature et langages
(LILA), d'histoire[27] (qui abrite antenne européenne de
l'Institut Remarque[28] (NYU/ENS)), des sciences de
l'Antiquité (CEA), de sciences sociales (DSS) et École
d'économie de Paris (ENS/EHESS/ENPC/Paris I), de
géographie[29] , d'histoire et de théorie des arts (Passerelle
des arts).
L'École normale supérieure actuelle résulte de la
fusion[22] en 1985 de l'École normale supérieure et de Aux départements s’ajoute l'Espace des cultures et
l'École normale supérieure de jeunes filles, dite de Sèvres, langues d'ailleurs (ECLA), laboratoire de langues pour
fondée en 1881[23] .
non spécialistes, ainsi que des structures interdiscipliDu fait de son ancienneté, elle est la seule à être quali- naires telles que le Centre d'études des relations entre
4
2 PRÉSENTATION DE L'ÉCOLE ACTUELLE
environnement et société (CÉRÈS-ERTI), le Collectif
d'histoire et de philosophie des sciences (CHPS).
2.1.2
Enseignants et chercheurs
Liste d'enseignants, de chercheurs à l'ENS en activité
• Michel Offerlé, politologie
• Bernard Pautrat, philosophie
• Gilles Pécout, histoire
• Thomas Piketty, économie
• Francis Prost, histoire
• Christian Amatore, chimie
• Philippe Askenazy, économie
• Alain Badiou, philosophie
• Sébastien Balibar, physique
• Stéphane Beaud, sociologie
• Paul Bernard, archéologie
• Pierre-Marc de Biasi, littérature française
• Édouard Brézin, physique
• Jean-Louis Brunaux, archéologie
• Christophe Charle, histoire
• Paul Clavier, philosophie
• Daniel Cohen, économie
• Patrick Cousot, informatique
• Marc Crépon, philosophie
• Jean Dalibard, physique
• Jean-Charles Darmon, littérature française
• Franck Debié, géographie
• Olivier Faugeras, informatique
• Michel Foucher, géographie
• Jean-Louis Halpérin, droit
• Serge Haroche, physique
• Jean Iliopoulos, physique
• Claude Kergomard, géographie
• Jean-François Lassalmonie, histoire
• Jean-Pierre Lefebvre, allemand
• Jean-François Le Gall, mathématiques
• Hervé Le Treut, climatologie
• Christian Lorenzi, psychologie expérimentale
• Quentin Meillassoux, philosophie
• Michel Murat, littérature française
• Magali Reghezza-Zitt, géographie
• Pierre Sinaÿ, chimie
• Jacques Stern, informatique
• Jean-Paul Thuillier, histoire
• Ibtissem Tounsi-Guérin, géographie
• Fernand Verger, géographie
• Florence Weber, anthropologie
• Francis Wolff, philosophie
• Wendelin Werner, mathématiques
• Frédéric Worms, philosophie
2.1.3 Partenariats académiques
L'ENS est membre fondateur de Paris Sciences et Lettres
- quartier latin[30] . Elle est associée à des universités parisiennes et des grands établissements au sein de l'Alliance
Paris Universitas, dont elle est également membre fondateur. L'ENS participe aussi à plusieurs réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA) tels que la
Fondation sciences mathématiques de Paris, la Fondation
Pierre-Gilles de Gennes pour la recherche et l'Institut
d'études avancées de Paris-Île-de-France (IEA) pour les
sciences humaines.
Simultanément membre de droit de la Conférence des
présidents d'université (CPU) et de la Conférence des
grandes écoles (CGE), l'ENS se place à la charnière des
grandes écoles, avec lesquelles elle partage le recrutement sélectif, et des universités : elle assure conjointement avec elles l'ensemble de ses formations et activités
de recherche, du master au doctorat.
De nombreuses écoles doctorales sont rattachées à l'ENS
et à des universités et de grands établissements, de la
physique à l'économie en passant par la philosophie des
sciences.
2.1.4 Classements internationaux
L'ENS est considérée par les différents classements internationaux comme un des meilleurs établissements français et européens.
• Academic Ranking of World Universities
2.2
Étudiants
Le classement de l'université Jia Tong de Shanghai place
l'ENS Ulm à la 87e place mondiale, soit la 3e place
française[31] . En mathématiques, l'ENS récupère la 26e
place mondiale, et en physique, la 40e[32] .
• QS World University Ranking
5
A/L offre 74 postes, et B/L 25. Chez les scientifiques,
MP/MPI offre 40 postes, PC et BCPST 21 chacun et INFO 9.
Le second concours (anciennement groupe F/S) est destiné aux étudiants en médecine ou en pharmacie[39] .
La Sélection Internationale (SI) recrute des étudiants
étrangers inscrits en dernière année du premier cycle
L'École Normale Supérieure obtient le 23e rang mondial d’études universitaires dans leur pays. Les épreuves sont à
dans le classement QS, ce qui en fait l'école française la fois écrites et orales, générales ou propres à chacune des
la mieux classée[33] . Elle est également classée 44e en vingt-deux options proposées, de la linguistique théorique
mathématiques[34] , 45e en sciences physiques[35] et 22e à l'informatique. La SI offre chaque année dix bourses
en philosophie[36] .
d'études littéraires et dix bourses d'études scientifiques,
chacune d'une durée de trois ans.
• THE World University Ranking
Les normaliens étudiants sont recrutés sur dossier selon des procédures propres à chaque département de
Times Higher Education classe l'ENS 54e mondial l'École[40] , à l'issue de deux ou trois années d'études sudans son classement général, soit la meilleur institution périeures en France (premier cycle universitaire, CPGE,
française[37] . Elle remporte la 25e place en science phy- etc.) ou à l'étranger. Ils ont accès à la même formation
sique et la 50e place en arts et humanités. Elle est égale- et au même encadrement que les élèves et étudiants rement dans le top 70 des universités les plus réputés.
crutés par les autres voies, et reçoivent le même diplôme
à l'issue de leur scolarité. Les départements scientifiques
offrent plus de places au titre de ce mode de recrutement
2.2 Étudiants
que les départements littéraires (78 admissions contre 53
en 2009).
2.2.1 Modes d'accès
Les doctorants : L'ENS Ulm a depuis 2010 une école docL'ENS accueille rue d'Ulm, dans le 5e arrondissement de torale propre, il s’agit de l'école doctorale transdiscipliParis, des étudiants et des étudiantes aussi bien scienti- naire de l'ENS Ulm (ED 540) qui s’appuie sur l'excellence
fiques que littéraires. Ceux-ci sont recrutés selon diffé- des différents laboratoires de l'ENS Ulm autant pour les
sciences que pour les lettres.
rentes voies qui offrent différent statuts.
Les élèves fonctionnaires stagiaires (liés à l'obligation dé- Enfin, l'ENS accueille des étudiants issus d'universités
étrangères, les pensionnaires en accord d'échange, et des
cennale) sont recrutés par voie de concours[38] .
doctorants inscrits dans d'autres établissements, français
Les premiers concours, de niveau bac + 2, sont majoritaiet étrangers, au sein de ses différents laboratoires.
rement préparés par des élèves des classes préparatoires.
Il existe deux concours littéraires et quatre concours En savoir plus sur les critiques du mode de recrutement
des élèves.
scientifiques :
• groupe A/L : lettres (français, philosophie, histoire,
langue ancienne, langue vivante et épreuve à op2.2.2 Statut et régime des élèves
tion) ;
• groupe B/L : lettres et sciences sociales (français, Depuis une loi de 1948, mise en œuvre par André Marie
philosophie, histoire, mathématiques, sciences so- et Yvon Delbos[41] , les élèves acquièrent durant leur scolarité la qualité de fonctionnaire stagiaire et s’engagent
ciales, langue vivante et épreuve à option) ;
à servir l'État pour une période de dix ans, leur scola• groupe MP/MPI, ex C/S (mathématiques, physique rité à l'ENS comprise ; cette clause d'« engagement déet informatique) ;
cennal », qui remonte à Napoléon Ier[42] , est diversement
• groupe PC, ex D/S (mathématiques, physique et chi- appliquée. Ils s’engagent (facultatif depuis 1985) également à passer l’agrégation, ou un master recherche (ou,
mie) ;
dans de rares cas, un master professionnel). En tant que
fonctionnaires, ils sont nommés par arrêté ministériel et
• groupe INFO (mathématiques et informatique) ;
perçoivent dès le début de leurs études à l'ENS un trai• groupe BCPST, ex E/S (mathématiques, physique, tement mensuel net de 1 306,07 euros (1334,37 à parbiologie, géologie, chimie).
tir de la deuxième année) et sont soumis aux dispositions du statut de la fonction publique. Chaque année,
Les concours littéraires offrent 100 postes chaque an- tous les élèves établissent, en accord avec les directeurs
née et les concours scientifiques 90. Chez les littéraires, des études, un programme d'études. Tout élève ne parve-
6
nant pas à valider les diplômes ou concours prévus dans
ce programme d'études peut être mis en « congé sans
traitement », voire être renvoyé sur décision du ministre
chargé de l'Enseignement supérieur, au bout de plusieurs
échecs (en théorie du moins mais cette sanction n'est quasiment jamais appliquée). Ce régime n'est pas applicable
aux étudiants des différentes formations proposées par
l'ENS (diplômes nationaux de master et de doctorat et
diplôme d'établissement).
2 PRÉSENTATION DE L'ÉCOLE ACTUELLE
classement de sortie n'a jamais existé.
La scolarité et le régime des diplômes à l'ENS ont récemment fait l'objet d'évolutions significatives. L'ENS avait la
particularité de ne délivrer aucun diplôme. Dans certaines
disciplines, en particulier scientifiques, existent des formations organisées par l'ENS en collaboration avec des
établissements de la région parisienne. Par ailleurs, à la
fin du cycle de scolarité, les étudiants peuvent obtenir le
diplôme d'établissement, diplôme de niveau master valiLe régime de l'internat, autrefois obligatoire pour tous dant les séminaires, stages et cours suivis pendant la scoles élèves non mariés, est désormais simplement conseillé larité. Les élèves peuvent postuler à ce diplôme mais n'y
pour les élèves effectuant leur première année de scola- sont pas statutairement tenus.
rité, et proposé pour les années ultérieures, sous réserve L'ENS délivre un doctorat propre qui est transdisciplide places disponibles. Trois sites accueillent les internes : naire. De plus plusieurs doctorats sont co-habilités par
le site de la rue d'Ulm (au 45 et au 46), le site de Jour- l'ENS Ulm avec d'autres établissements dans certaines
dan, dans le 14e arrondissement de Paris, et enfin celui de disciplines et ce dans une moindre mesure que les autres
Montrouge, en proche banlieue parisienne (voir plus bas ENS de Cachan et de Lyon. Les élèves, et parfois certains
thurnage). À ce jour, les capacités limitées de ces sites étudiants, ont la possibilité de postuler à une allocation de
ne permettent pas l'hébergement des étudiants des diffé- recherche de l'ENS pour le doctorat de l'ENS ou pour les
rentes formations de l'école.
doctorats co-habilités.
La distinction de statut entre élèves et étudiants normaliens - ces derniers ne bénéficiant ni de salaire, ni
d'accès à l'internat, ni d'un accès aux allocations docto- 2.2.4 Débouchés
rales de l'école - a suscité de vives polémiques, l'ENS
• Plus des trois quarts des anciens de l'ENS se
étant l'une des seules institutions en France à discrimiconsacrent à l'enseignement et à la recherche, fondaner, à cursus égal, ses étudiants selon leur provenance
mentale et appliquée, dans les universités, les classes
[43]
institutionnelle .
préparatoires et les instituts de recherche (CNRS,
En savoir plus sur les origines du statut des élèves.
Inserm, etc.). Des allocations spécifiques, souvent
couplées aux postes de moniteurs, leur permettent de
préparer leur thèse à la sortie de l'école, tout en assurant une charge d'enseignement dans une université.
2.2.3 Cursus : formation par la recherche
Les élèves sont éligibles aux allocations de recherche
normales, au dispositif CIFRE et au volontariat inForte de son projet scientifique axé sur la recherche
ternational des scientifiques-chercheurs. Les agrégés
fondamentale, l'ENS forme ses élèves à la recherche
peuvent aussi présenter leur candidature aux foncpar la recherche et pour la recherche. Dans le prolontions d'agrégé-répétiteur (AGPR), de chargé de regement du caractère généraliste des concours d'entrée,
cherches documentaires (CRD) ou de membre des
l'interdisciplinarité s’ajoute à la spécialisation croissante
écoles françaises de Rome et d'Athènes.
des cursus. L'ouverture internationale et professionnelle
(stages) est très tôt encouragée. Un tutorat individuel est
• Une minorité décide de rejoindre les grands corps
assuré par les caïmans. La finalité de la scolarité réside
techniques de l'État (Corps des mines, corps des
dans le doctorat, et plus de 85 % des normaliens accèdent
Ponts et Chaussées, corps des administrateurs de
au titre de docteur. Depuis 1985, les élèves ne sont plus
l'Insee, corps des Télécoms, etc.). D'autres intègrent
tenus de passer l'agrégation.
les grands corps administratifs (Inspection des fiLa scolarité dure quatre années. Les élèves sont libres
de choisir leur cursus. Certains élèves peuvent ainsi se
développer une solide culture multidisciplinaire. La formation suit le cursus européen LMD. La scolarité des
scientifiques comprend une L3, un M1 et un stage, un
M2 puis l'agrégation. Une majorité d'élèves débutent une
thèse avant leur sortie de l'école. La scolarité des élèves
littéraires est moins balisée, mais l'agrégation demeure un
passage obligé dans certaines disciplines. Certains élèves
deviennent également lecteurs pour un an ou plus dans
une université étrangère. Des cours de langues étrangères
et des cours pour non-spécialistes sont nécessaires pour
obtenir le diplôme de l'ENS, nouvellement créé. Aucun
nances, Conseil d'État, Cour des comptes, corps préfectoral, diplomatique) après avoir rejoint l'ENA,
grâce à la préparation aux concours administratifs organisée à l'École[44] . Quelques normaliens rejoignent chaque année le corps des conservateurs
du patrimoine après un passage par l'INP ou celui
des conservateurs des bibliothèques après passage à
l'ENSSIB.
• Enfin, une plus petite minorité, mais dont
l'importance tend à se renforcer, choisit le
secteur privé[45] , parfois après un mastère spécialisé
(HEC, CNAM, etc.). Le Club des normaliens
2.3
Bibliothèques : le réseau unifié des bibliothèques (le « RUBENS »)
dans l'entreprise regroupe depuis 1983 l'ensemble
des anciens élèves en poste dans le secteur privé,
informe les élèves sur les perspectives de carrière
et contribue au renforcement des liens entre l'école
et l'entreprise. Les scientifiques s’orientent plutôt
vers l'industrie, notamment la R&D, tandis que les
littéraires sont surtout présents dans les métiers de
la culture, de la communication et du droit.
2.3
7
2.3.3 Bibliothèque d'archéologie
Issue du regroupement de plusieurs équipes de recherche
à la fin des années 1990, la Bibliothèque d’archéologie (UMR 8546-AOROC) met à disposition d’un public spécialisé à partir du Master des fonds représentatifs des domaines d’études du laboratoire : les sociétés,
langues et cultures de l’Antiquité, en particulier à travers
les transferts culturels entre les civilisations classiques et
les cultures en marges du monde gréco-romain.
Bibliothèques : le réseau unifié des bibliothèques (le « RUBENS »)
L'ENS comprend dix bibliothèques, réparties sur plusieurs sites et représentant l'ensemble des disciplines
enseignées à l'école. Bibliothèques de recherche, elles
sont réunies au sein d'un catalogue commun informatisé,
« Halley », et sont accessibles à tous les chercheurs nationaux et internationaux à partir du cycle D (baccalauréat
+ 5), ainsi qu'aux enseignants, élèves et anciens élèves de
l'école[46] .
2.3.4 Centre documentaire du « CAPHÉS » :
« centre d'archives de philosophie, d'histoire
et d’édition des sciences »
Appartenant à une unité mixte de service (UMS 3610),
créé ex nihilo en 2005, le Centre documentaire du CAPHÉS est régi par un projet scientifique original qui
consiste à rassembler des fonds déjà existants en histoire
et philosophie des sciences. Il s’agit d'une mission patrimoniale associée à une action de valorisation scientifique.
La politique documentaire consiste à réunir des fonds se2.3.1 Bibliothèque des lettres et sciences humaines lon trois axes : l'histoire des sciences du vivant, avec un
prolongement vers l'histoire de la médecine ; l'histoire des
La plus ancienne d'entre elles est la Bibliothèque des lettres sciences physiques, avec un prolongement vers la chimie ;
de la rue d'Ulm. Lieu de mémoire, contemporain de la la politique de la science. Plus de 31 000 volumes sont
fondation de l'école, elle fut dirigée de 1888 à 1926 catalogués et dix-sept fonds d'archives ont été collectés,
par le dreyfusard Lucien Herr. La grande salle, dédiée à fonds de chercheurs et fonds d'associations scientifiques
Georges Pompidou, est classée monument historique[47] . et sociétés savantes.
La Bibliothèque, qui s’étend aujourd'hui sur plusieurs
milliers de mètres carrés, est l'un des plus grands fonds
en accès libre de Paris, avec plus de 800 000 volumes
immédiatement disponibles et 1 600 titres de périodiques 2.3.5 Bibliothèque des archives Husserl (Paris)
vivants. Elle couvre l'ensemble des disciplines des lettres,
classiques et modernes, et des sciences humaines, avec Composante de l'UMR 8547-Pays germaniques, les
des points forts comme la littérature française, l'allemand Archives Husserl sont rattachées au réseau d’archives
et les études sur l'Antiquité (reconnue CADIST).
contrôlé par les Archives-Husserl de Louvain. En effet, la
Jusqu'en 2010, la bibliothèque a été dirigée par bibliothèque conserve des transcriptions d’une bonne part
des manuscrits de Husserl, et c’est autour de ces archives
l'historienne Laure Léveillé.
que s’est constitué un fonds de bibliothèque de recherche,
Voir la liste des bibliothécaires
qui constitue actuellement la meilleure bibliothèque spécialisée de phénoménologie en France.
2.3.2
Bibliothèque des sciences sociales
2.3.6 Bibliothèque du RISC : relais d'information
sur les sciences de la cognition
La Bibliothèque de sciences sociales du boulevard Jourdan (ex-Jean-Ibanès), héritière du Centre de documentation sociale (fondé par le directeur Célestin Bouglé Unité mixte de service du CNRS, le Risc s’adresse aux
grâce au mécène Albert Kahn, il compta parmi ses chercheurs, aux étudiants et aux acteurs des différents domembres Raymond Aron, Marcel Déat, Georges Fried- maines des sciences cognitives. Il délivre de l'information
mann, Robert Marjolin, Pierre Uri, Etienne Mantoux et favorise les coopérations entre équipes ou spécialités.
et son père Paul Mantoux, Jean Stoetzel) et de la bi- Pour ce faire, il propose des services dont une bibliobliothèque de l'École de Sèvres, comprend aujourd'hui thèque et une vidéothèque de prêt dédiées aux sciences
plus de 150 000 volumes en économie, sociologie et cognitives : 590 films, 1 400 ouvrages, 1 330 mémoires
géographie.
de master et de thèses.
8
2 PRÉSENTATION DE L'ÉCOLE ACTUELLE
2.3.7
Bibliothèque
de
d'informatique
mathématiques
et
La Bibliothèque de mathématiques et d'informatique de la
rue d'Ulm, fondée en 1864 par Louis Pasteur et Gaston
Darboux, est destinée à fournir les ressources documentaires nécessaires aux laboratoires de recherche de l'école
dans ces deux disciplines. Comprenant près de 1 000 m2 ,
elle offre plus de 30 000 ouvrages et 14 000 périodiques
en libre accès.
2.3.8
Bibliothèque des sciences expérimentales
• Centre documentaire du centre d'archives de philosophie, d'histoire et d’édition des sciences (29, rue
d'Ulm)
• Bibliothèque des sciences expérimentales (29, rue
d'Ulm)
• Bibliothèque du RISC (29 rue d'Ulm)
• Bibliothèque de physique théorique (24, rue Lhomond)
• Bibliothèque de sciences de la terre et du climat (24,
rue Lhomond) - ne contribue pas à RuBENS
Ouverte en juillet 2013, la bibliothèque des sciences expérimentales est le résultat de la fusion des bibliothèques
• Bibliothèque d'agrégation de sciences physiques
de biologie, chimie, géosciences et physique. Elle per(Montrouge)
met l’accès à soixante-deux revues en lignes, des périodiques papiers et plus de 17 000 ouvrages[48] . Son site
web permet d'accéder aux services en ligne qu'elle pro- 2.4 Campus
pose (notamment les réservations de salles en ligne, les
demandes de renseignement bibliographiques en ligne,
une sélection de ses nouveaux livres enrichie et actualisée
régulièrement, des ressources électroniques et des journaux scientifiques accessibles en ligne), et de parcourir
ses collections imprimées et numériques. Elle est au service des étudiants, normaliens, chercheurs et enseignants
chercheurs de l'École mais est ouverte, plus largement, à
l'ensemble de la communauté scientifique.
La bibliothèque des sciences expérimentales, située au
premier étage du 29, rue d'Ulm, s’étend sur plus de
600 m2 (répartis entre une grande salle de travail équipée d'ordinateurs et plusieurs salles de travail en groupe
ou individuel que l'on peut réserver en ligne). Les locaux ont été entièrement rénovés entre 2012 et 2013.
Cette création de bibliothèque (référencée par l'Enssib)
procède de la volonté conjointe de la direction de
l'École normale supérieure (la directrice d'alors Monique
Canto-Sperber puis le Directeur Marc Mézard), la sousdirection sciences (Yves Guldner puis Yves Laszlo) et enfin des directeurs des départements scientifiques (Werner
Krauth pour la physique, Ludovic Jullien en chimie,
Pierre Briole en géosciences et Antoine Triller du département de biologie).
Liste des bibliothèques de l'École normale supérieure
La façade de l'ENS, au 45, rue d'Ulm.
• Bibliothèque des lettres et sciences humaines (45,
rue d'Ulm)
•
•
•
•
L'ENS est l'une des rares grandes écoles à toujours occuper un campus au cœur de Paris intra-muros, rue d'Ulm,
Bibliothèque de mathématiques et d'informatique en plein cœur du Quartier latin.
(45, rue d'Ulm)
C'est le 4 novembre 1847 qu'elle s’est installée dans ces
Bibliothèque de sciences sociales (48, boulevard bâtiments prévus par la loi du 24 avril 1841, construits
Jourdan)
par l'architecte Alphonse de Gisors, qu'elle occupe encore
aujourd'hui. Au-dessus du portail d'entrée, deux figures
Bibliothèque d'archéologie (45, rue d'Ulm)
féminines représentent les lettres et les sciences de part
Bibliothèque des archives « Husserl » (45, rue et d'autre du médaillon de Minerve, déesse romaine de la
d'Ulm)
sagesse.
2.4
2.4.1
Campus
Sites
Les locaux actuels comportent :
9
du Centre national de documentation pédagogique,
abritant le département d'études cognitives et des
services administratifs, comprennent au sous-sol la
salle de conférences Jules Ferry, ancienne salle de
projection de la Cinémathèque française.
• Les bâtiments historiques du 45, rue d'Ulm. Ceuxci sont organisés en carré autour de la cour centrale, la Cour aux Ernests carré auquel viennent
• Les laboratoires de physique, de chimie et de
s’accoler deux ailes plus récentes, au nord-est l'aile
sciences de la Terre du 24, rue Lhomond, inauÉrasme (du nom de la rue Érasme qui longe l'école
gurés par Albert Lebrun et Léon Blum en 1936,
au nord) et l'aile Rataud au sud-est (du nom de
constituent un des premiers bâtiments entièrement
la rue Rataud qui longe l'école à l'est)[49] . Au sud
conçus pour la recherche scientifique (Jacques et Aldu carré, une autre cour, la Cour Pasteur sépare
bert Guilbert architectes)[52] .
l'école des immeubles d'habitation de la rue ClaudeBernard. Enfin, un nouveau bâtiment, dit nouvel im• Les bâtiments du 48, boulevard Jourdan, anciens lomeuble Rataud longe la rue Rataud et relie les ailes
caux de l'École normale supérieure de jeunes filles,
Érasme et Rataud des bâtiments principaux. Ces bâoù se trouvent les sciences sociales, un deuxième
timents renferment, outre la direction de l'école, des
restaurant, et d'autres internats, ouverts en 1948
départements littéraires (philosophie, littérature et
(Germain Debré et Édouard Crevel architectes). Ce
langage, études anciennes, archéologie) et scienticampus est destiné à être reconstruit dans le cadre
fiques (mathématiques, informatique) ainsi que la
du contrat de projet État-région d'Île-de-France.
très grande bibliothèque des lettres et la bibliothèque
de mathématiques et d'informatique, des logements
de fonction et des internats, des services adminis• Les bâtiments de Montrouge (1, rue Mauricetratifs, le restaurant (Pot), etc. Le Pavillon Pasteur
Arnoux) abritent principalement des internats.
(avec les fresques de Louis Édouard Fournier) a
abrité le laboratoire du célèbre biologiste. Le mo• La station biologique de Foljuif, à Saint-Pierrenument aux morts, inauguré en 1923, est l'œuvre du
lès-Nemours, qui accueille aussi des séminaires et
[50]
sculpteur Paul Landowski . Selon le directeur de
d'autres manifestations.
l'époque, Gustave Lanson, la torche que porte la figure nue en ronde-bosse symbolise « le flambeau de
l'énergie spirituelle et de la vérité scientifique » à
2.4.2 « Cour aux Ernests »
transmettre aux générations futures[51] .
Laboratoires de Physique, chimie et sciences de la terre du 24 rue
Lhomond.
• Les bâtiments du 46, rue d'Ulm, appelés « annexe ».
On y trouve les laboratoires de biologie ainsi que
d'autres internats de l'École, et un parking souterrain.
• Les bâtiments du 29, rue d'Ulm, anciens locaux
de l'Institut national de recherche pédagogique et
La cour aux Ernests.
Le bâtiment historique de l'École est construit en carré autour d'une cour, véritable « cloître » décrit par
Romain Rolland. Un bassin circulaire, récemment rénové, y abrite quelques cyprinidés. Ces paisibles poissons
sont surnommés « Ernests » (du nom d'un ancien directeur de l'École, Ernest Bersot) et sont un des symboles
officieux de l'École. Par extension cette cour est appelée
« Cour aux Ernests », et le vestibule de l'École qui donne
sur cette cour est appelé par analogie « Aquarium ».
10
2 PRÉSENTATION DE L'ÉCOLE ACTUELLE
2.5 Vie sportive et associative
2.5.1 Comité d'organisation des fêtes
La vie associative s’organise autour du Comité
d'organisation des fêtes[53] , nom usuel de l'Association
des élèves (voir ci-dessous), et du Bureau des sports, qui
a acquis son autonomie en 2007[54] .
Le COF, qui regroupe de très nombreux clubs sportifs,
artistiques ou festifs, édite chaque semaine depuis près
de vingt ans le BOcal, journal hebdomadaire consacré à
l'actualité interne à l'école, et est chargé de l'organisation
des soirées et événements festifs ayant lieu à l'école. La
La cour aux Ernests sous la neige.
plus connue est la Nuit de la rue d'Ulm (autrefois appelée « gala de l'ENS »), la plus grande soirée étudiante de
Tout autour de la cour se trouvent les bustes de quarante l'école, qui a lieu autour de la Cour aux Ernests, entièregrands hommes français qui se sont illustrés dans des dis- ment illuminée.
ciplines représentées à l'ENS : hommes de sciences dans
Le COF comprend aussi un Bureau des arts, partenaire
la partie nord et hommes de lettres dans la partie sud. En
de grands lieux culturels parisiens.
tournant dans le sens des aiguilles d'une montre à partir
de l'entrée ouest de la cour, ce sont :
2.5.2 Autres organisations et associations
• sur le mur ouest : Jouffroy, Buffon, Lagrange,
Voir la liste complète des associations sur le serveur des
Cauchy, Poisson ;
élèves.
• sur le mur nord : Fresnel, Ampère, Foucault, Arago,
Laplace, Biot, Pouillet, Lavoisier, Berthollet, Gay- La Délégation générale des élèves (DG) assure la réparLussac ;
tition des thurnes (les fameux thurnages) entre les élèves
et gère certaines questions matérielles par délégation de
• sur le mur est : St-Hilaire, Thénard, Beudant,
l'administration de l'école. Elle est constituée de quatre
Jussieu, Cuvier, Descartes, Pascal, Corneille,
délégués généraux (dégés, dits grands, beaux et forts) élus
Molière, Racine ;
chaque année par les élèves.
• sur le mur sud : Boileau, La Fontaine, Bossuet, Les actions sociales des normaliens sont fédérées par
Fénelon, Malebranche, La Bruyère, Massillon, l'Action sociale étudiante. On peut également noter
Voltaire, Montesquieu, Rousseau ;
l'action des normaliens en faveur de l'ouverture sociale des grandes écoles, notamment via les associations
• sur le mur ouest : Rollin, Lamartine, Chateaubriand, Talens, Tremplin et Animath.
Aug. Thierry et Cousin.
L'association Paris-Montagne organise chaque année un
festival consacré à la vulgarisation scientifique et à la proLes noms figurent chacun sous le buste correspondant, ici motion des carrières de la recherche scientifique.
reproduits tels qu'indiqués.
Une école d'été littéraire internationale a eu lieu à l'école
en 2008, à l'initiative de plusieurs élèves.
2.4.3
Accès
Plusieurs clubs politiques et syndicats sont implantés dans
l'école. Le principal d'entre eux est Pollens (association
Le campus principal de la rue d'Ulm est accessible par la pour la politique à l'ENS), qui organise un séminaire politique avec de grands invités chaque semaine. Du côté des
gare RER
Luxembourg, par la ligne de métro
syndicats, on trouve une section de Solidaires ÉtudiantPlace Monge ou Censier-Daubenton et
Cardinal
e-s, mais aussi une section étudiante de la CGT, ce qui
Lemoine, ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP
est atypique. Les étudiants sont représentés au conseil
RATP 21 27 38 82.
d'administration et au conseil scientifique.
Le campus du boulevard Jourdan est accessible par la gare
RER
Cité universitaire, par la ligne de tramway
Montsouris, par la ligne de métro
Porte d'Orléans,
ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP
38 88.
RATP 28
2.6 Le jargon normalien
L'ENS utilise un riche jargon relatif aux particularités locales. On ne sait quand ce jargon s’est formé, sans doute
11
aux alentours de 1900. Pour une raison aujourd'hui ou- demment jamais de « bureau des élèves ».
bliée, beaucoup de termes sont inspirés par l'Amérique Un « tapir » (référence au « petit animal à la chair fade
du Sud, comme « cacique », « tapir », « caïman »…
mais nourrissante ») est un élève à qui un normalien donne
Une « turne » ou « thurne » est une chambre d'internat des cours particuliers. « Tapirat » et « tapirer » en dé(on parle de « thurne de jour » pour des pièces d'études). coulent.
Le « thurnage » est la procédure relativement com- Chaque année, sont désignés par les normaliens de
plexe d'attribution des thurnes aux élèves à partir de la
confession catholique des « princes » et « princesses
deuxième année (l'ENS dispose de chambres sur plu- tala », du sobriquet que les élèves de l'école publique
sieurs sites et aménagées différemment, donc différem- lançaient aux élèves du privé (les « tala », « ceux qui
ment prisées).
[von]t à la [messe] ») ; ceux-ci administrent et animent
Du temps des chambres à deux occupants, le colocataire s’appelait le « co-turne ». Un « caïman » est un
agrégé-préparateur, c'est-à-dire un enseignant titulaire
de l'agrégation et dont l'enseignement consiste essentiellement à préparer les élèves et les auditeurs libres
à l'agrégation ; ce sont habituellement de jeunes chercheurs. Par extension, plus particulièrement dans les
études littéraires, un caïman est tout enseignant de l'ENS.
l'aumônerie catholique de l'ENS. Il en est de même pour
les normaliens protestants qui désignent leur prince ou
princesse « talo » (« qui [von]t à l'o[ffice] »). De 1981
à 2013, l'aumônerie tala est assumée par le père JeanRobert Armogathe. Son successeur, à partir de 2013, est
le père Florent Urfels.
Voir un lexique du jargon normalien.
Le « cacique » est le candidat reçu premier au concours
d'entrée de l'ENS. Par extension, on nomme « cacique »
toute personne classée première au concours d'entrée à
une grande école, à l'agrégation, etc. À l'origine, « ca- 3
cique » désignait un chef de tribu en Amérique centrale ;
c'est pourquoi « cacique » est aussi usité de nos jours dans 3.1
le sens de leader, non sans ironie. À l'inverse, le dernier de
la promotion est parfois désigné comme le « culal ». Un
« archicube » est un ancien élève. L'annuaire des anciens
élèves est l'« archicubier ».
Aspects particuliers
Intégration à l'environnement international
Le « pot » désigne le restaurant de l'École, le service y
est assuré midi et soir. Le petit-déjeuner est également
proposé, sous le nom de « petit-pot ». Par extension, le
mot pot désigne à peu près tout ce qui a un rapport proche
ou lointain avec la nourriture. Par exemple, « il est pot »
signifie qu'il est l'heure d'aller manger, le « pot » est également le surnom de l'intendant, etc. On parlait autrefois
de « goimarder », ce qui consiste pour un archicube à toujours fréquenter le pot (le terme vient du nom de Jacques
École normale supérieure de Pise (Italie)
Goimard).
Les femmes de ménages et plus généralement tous les
Dès 1810, Napoléon Ier fondait à Pise (Toscane) la Scuola
techniciens de service étaient jadis appelés « sioux ».
Normale Superiore comme « succursale » de l'École de
Le « Bassin des ernests » est le bassin situé au centre de
Paris. Depuis, le modèle académique de l'ENS s’est difla cour principale, qui contient des poissons rouges. Son
fusé à l'étranger (Collège Eötvös de Budapest) et la rue
nom rappelle Ernest Bersot, qui fût directeur de l'École.
d'Ulm a développé son réseau de partenariats.
L'« ernestisation » consiste à jeter une personne dans le
bassin.
Chaque année a lieu un week-end d'intégration des 3.1.1 Échanges universitaires
promotions entrantes, appelé communément WEI dans
les écoles d'ingénieurs. À l'ENS, ce week-end s’appelle le « Mega » (sans accent) en référence à une
antique tradition consistant à se prosterner devant un
fossile du Megatherium, conservé à la Bibliothèque des
lettres. Ce fossile a depuis été cédé au Muséum national d'histoire naturelle. L'association des élèves, officiellement l'AEENS, est le plus souvent nommée COF (pour
« Comité d'organisation des fêtes ») ; on ne parlera évi-
Les élèves peuvent bénéficier au cours de leur scolarité
d'un ou plusieurs postes de visiting fellow (étudiant graduate) ou de lector (lecteur de français) dans 80 universités partenaires :
• Europe : Université d'Oxford, Université de Cambridge, Université libre de Berlin, Université de
Vienne, Trinity College (Dublin) ;
12
3
ASPECTS PARTICULIERS
• Amérique du Nord : Harvard, Columbia, Yale,
Princeton, Stanford, UCLA, Johns-Hopkins,
McGill, MIT, University of Virginia ;
• Chen Ning Yang, prix Nobel de physique
• Proche-Orient et Afrique : Université du Bosphore (Istanbul), Université Saint-Joseph de Beyrouth (Beyrouth), Université de Téhéran, Université
Rhodes (Afrique du Sud) ;
• Ahmed Zewail, prix Nobel de chimie
• Extrême-Orient : Pékin (Běidà), ECNU (Shanghai),
Tokyo (Tōdai, Keiō, Université Waseda), Kyoto
(Ritsumeikan), New Delhi (Jawaharlal-Nehru University).
• William D. Phillips, prix Nobel de physique
• Luis A. Caffarelli, mathématicien
• Abbas Kiarostami, cinéaste
• Gregori Margulis, mathématicien
• Birger Munk Olsen, philologue
• Martha Craven Nussbaum, philosophe
D'autres séjours et stages d'un semestre sont organisés de
manière systématique dans le cadre des masters dispensés
par l'école, au sein des laboratoires de recherche internationaux.
• Mu-Ming Poo, biologiste
• Denis Duboule, biologiste
• Adi Shamir, cryptologue
En plus des élèves recrutés par la sélection internationale (voir plus haut), l'ENS accueille et loge chaque année des pensionnaires étrangers dans le cadre d'accords
d'échange. Une école d'été littéraire internationale ac- 3.2 L'ENS dans la société
cueille également des étudiants pour une plus courte du3.2.1 Fondation de l’ENS
rée.
Depuis 1988, l'ENS entretient une relation privilégiée
Fondation de l’École normale supérieure
avec l'École normale supérieure de Pise, qui reçoit chaque
année près de 80 normaliens, la moitié d'une promotion
Créée en 1986 à l'initiative de plusieurs entreprises, la
de normalisti se déplaçant à Paris.
Fondation de l'ENS, reconnue d'utilité publique, contribue au développement de la recherche à l'école, notam3.1.2 Partenariats scientifiques
ment en favorisant l'accueil de chercheurs étrangers.
Les chercheurs internationaux sont accueillis pour un an
à l'ENS grâce à l'Institut d'études avancées de ParisÎle-de-France, à la Villa Louis-Pasteur et à la Maison
Suger. Les chaires internationales de recherche BlaisePascal, Marie-Curie, Condorcet et Lagrange-Michelet
permettent aussi des séjours de plus d'un an dans les laboratoires, pour les doctorants, post-doctorants et chercheurs confirmés.
Une antenne permanente de l'Institut Remarque de
l'Université de New York est installée à l'école depuis
2007. Les ENS disposent aussi d'une antenne permanente
à l'École normale supérieure de l'Est de la Chine (ECNU), l'Institut franco-chinois d'études avancées.
L'école est aussi partenaire du laboratoire international
associé SALADYN créé en 2013[55] .
3.1.3
Doctorats honoris causa
Présidée par Alain-Gérard Slama, professeur à l'Institut
d'études politiques de Paris, elle gère depuis 1996 les
chaires internationales de recherche Blaise-Pascal, par
délégation de l'État et du conseil régional d'Île-de-France.
Le Contrat de projets État-région 2007-2013 prévoit un
investissement de 6,9 millions d'euros à ce titre. Chaque
chaire permet l'accueil pendant douze mois (éventuellement fractionnés sur deux ans) d'un chercheur étranger en sciences exactes ou appliquées dans une université francilienne, après sélection par un comité présidé
par Jean-Pierre Changeux. Par leur caractère pluridisciplinaire, ces chaires ont acquis une grande notoriété dans
le monde académique[57] : le titulaire doit en effet diffuser
les résultats de ses travaux par des conférences ouvertes
au public le plus large. Parmi les chercheurs accueillis, on
peut citer :
• George Fitzgerald Smoot, astrophysicien américain
(prix Nobel) ;
Plusieurs personnalités internationales ont été faites docteurs honoris causa de l'ENS[56] :
• Gabriele Veneziano, physicien italien (prix EnricoFermi) ;
• Carlo Azeglio Ciampi, président de la République
italienne,
• Robert Langlands, mathématicien canadien (prix
Wolf) ;
• Toni Morrison, prix Nobel de littérature
• Igor Mel'čuk, linguiste russe (prix Laurendeau).
13
Elle a aussi réalisé la villa Louis-Pasteur, près de la
rue d'Ulm (Paris 5e ), destinée à l'accueil des chercheurs
étrangers pour une longue durée et au renforcement des
relations entre la recherche publique et les entreprises
(maison Pasteur).
de littérature ancienne », « Versions françaises » (traductions critiques), « Æsthetica » (coédition Musée du quai
Branly) et « La rue ? Parlons-en ! » (avec Emmaüs). Une
nouvelle collection, « Sciences durables », est lancée en
2011. À raison de vingt-cinq nouveautés par an, les livres
Elle a également contribué à la création de deux chaires sont diffusés et distribués par Les Belles Lettres et Nuscientifiques dans les laboratoires de l'ENS, la chaire « sé- milog.
curité des réseaux de télécommunications » avec France Les Éditions Rue d'Ulm sont dirigées par Lucie MariTélécom et la chaire « vision artificielle »[58] avec la gnac.
Fondation d'entreprise EADS.
3.2.2
Portail Savoirs en multimédia
Depuis 2001, le portail internet de la Diffusion des savoirs
de l'École normale supérieure donne accès à plus de 2 000
enregistrements des conférences et colloques ayant eu lieu
à l'ENS, à la fois en lettres, en sciences et en sciences humaines, afin de donner accès aux derniers résultats de la
recherche, mais aussi aux événements scientifiques (colloques, etc.) organisés à l'ENS.
3.2.5 Valorisation de la recherche
L'Institut d'expertise et prospective de l'ENS, créé en
1985, sert d'interface entre l'école et l'entreprise en réalisant des séminaires et des études à la demande des entreprises. Cette valorisation de la recherche s’étend dans
les domaines les plus divers, de la finance aux biotechnologies en passant par le droit.
L'ENS comprend également un service de valorisation de
la recherche destiné à faciliter la conclusion de partenaCertains modules sont spécialement destinés, dans le riats entre recherche publique et recherche privée, ainsi
cadre de la formation continue, aux professeurs des qu'avec le monde de l'industrie. Ce dernier à entre autres
classes préparatoires et, plus généralement, des lycées.
permit la création d'Elvesys, jeune entreprise innovante
Une nouvelle version de ce portail, Savoirs-ENS, aux fonc- dans le domaine de la microfluidique.
tionnalités élargies, donnant notamment accès aux enregistrements de certains cours, a été lancée en 2009.
3.2.6 Club des normaliens dans l’entreprise
3.2.3
Conférences « Ernest »
Le 12 décembre 2009, l'ENS a inauguré un nouveau
cycle de conférences multidisciplinaires grand public, les
conférences ERNEST. Ces conférences, sur les sujets
les plus divers (économie, philosophie, sciences, littérature…), durent chacune quinze minutes, et les intervenants sont sélectionnés pour leur charisme, parmi les spécialistes des sujets abordés.
Le Club des normaliens dans l'entreprise regroupe depuis
1983 l'ensemble des anciens élèves en activité dans une
entreprise publique ou privée. Espace d'échanges entre
le monde de la recherche et le monde de l'entreprise, il
contribue également à l'insertion professionnelle des anciens élèves. Parmi ses membres, on compte Anne Lauvergeon, PDG d'Areva, Christophe Barbier, directeur de
L'Express, Florence Méaux, PDG d'Afaq Afnor, Dominique d'Hinnin, directeur financier de Lagardère, ou Bertrand Mabille, DG de SFR Entreprises.
3.2.4
Éditions « Rue d'Ulm » (« Presses de l'École En 2008, le Club a lancé l'initiative Croissance & Innonormale supérieure »)
vation destiné à rapprocher l'école des PME innovantes
en forte croissance.
Fondées en 1975, les Presses de l'École normale supérieure, devenues en 1999 les Éditions Rue d'Ulm,
contribuent à la diffusion des travaux de recherche menés à l'ENS et hors de l'ENS, principalement dans le sec- 4 Controverses
teur des lettres et des sciences de l'homme et de la société. Destinés au public universitaire, certains ouvrages 4.1 Affaire du « collectif Palestine »
publiés n'en ont pas moins rencontré un large écho auprès
(janvier-mars 2011)
du grand public, comme La Société de défiance. Comment
le modèle français s’autodétruit de Pierre Cahuc et Yann Le 18 janvier 2011, Monique Canto-Sperber, directrice
Algan (prix du livre d'économie 2008).
de l'ENS, annule le débat sur le Proche-Orient qui devait,
Plus de 300 ouvrages sont disponibles en librairie ou en
ligne, publiés au sein de 16 collections parmi lesquelles les
« Actes de la recherche à l'ENS » (en ligne), la « collection
du CEPREMAP » (économie), « Les rencontres de Normale Sup' », « Italica » (histoire de l'Italie), les « Études
à l'initiative du collectif Palestine ENS, réunir plusieurs
personnalités politiques et intellectuelles, dont Leïla Shahid, Stéphane Hessel, les pacifistes israéliens Michel Warschawski et Nurit Peled, ou encore la député socialiste Élisabeth Guigou. Le secrétaire général adjoint du
14
5 BIBLIOGRAPHIE
Syndicat de la magistrature Benoit Hurel devait également participer à cette conférence. S'ensuit une vive polémique ravivée un mois plus tard par un refus de réservation de salle de l'ENS pour la tenue d'un débat sur
la question israélo-palestinienne, décision de refus annulée en référé par le tribunal administratif de Paris le 26
février 2011[59] . L'École normale supérieure fait appel,
le 2 mars 2011, auprès du Conseil d'État qui, par une
ordonnance du 7 mars, infirme l'ordonnance du tribunal
administratif et rejette la demande de suspension[60] .
4.2
Mouvement contre la précarité (2011)
Dans le même temps, un mouvement social se déroule à
l'ENS : une dizaine d'employés de la cantine, employés
en CDD, se mettent en grève au mois de janvier pour obtenir des titularisations dans la Fonction Publique et une
amélioration de leurs conditions de travail. Le 22 mars
2011, les salons de la Direction sont occupés pour protester contre le refus de Monique Canto-Sperber d'accepter
un protocole d'accord proposé par le Secrétaire d'État à
la Fonction publique, Georges Tron, qui conduirait à la
titularisation de tous les grévistes[61] ; ils sont évacués par
la police le 19 avril 2011[62] . Monique Canto-Sperber
fait alors l'objet de vives critiques pour sa gestion du
conflit[63] , qui voit une victoire partielle des protestataires
le 26 mai 2011 après que tous les employés grévistes ont
reçu un CDI[64] . Le 12 juillet 2011 pendant les vacances
scolaires, Monique Canto-Sperber prononce contre six
élèves-fonctionnaires de l'ENS, après avis du conseil de
discipline, des sanctions (5 avertissements et 1 blâme) ;
une manifestation de 100 personnes a protesté le jour
même contre ce qui est alors considéré comme « une volonté de la direction de réprimer le mouvement social et
syndical »[65] .
4.3
Diversité et différences de statut entre
élèves fonctionnaires et autres étudiants
L'institution reste par ailleurs la seule à recruter via ses
admissions parallèles des étudiants de classe préparatoire
ayant raté le concours, réduisant ainsi de beaucoup la diversification attendue. L'institution reste en conséquence
l'une des plus homogènes socialement de France avec
l'Ena, fermeture sociale qui s’accroît depuis plusieurs
années[66] , seuls trois pour cent des normaliens ayant un
parent ouvrier, son ancienne directrice Monique CantoSperber admettant encore en un taux « quasi-nul » en section littéraire, et très faible en section scientifique, affirmant qu'« il faut le constater, les filières élites, telle École
normale supérieure est exclusivement réservée [aux milieux très favorisés]. Les enfants nés dans des milieux défavorisés n’y ont plus accès »[67] .
Édouard Louis, dans son ouvrage En finir avec Eddy Bellegueulle, se montre extrêmement critique vis-àvis de l'homogénéité et la violence sociale émanant de
l'institution dont il est, au moment de la rédaction de son
ouvrage, étudiant normalien.
5 Bibliographie
5.1 Livres des anniversaires
• Collectif, Le Livre du centenaire, Hachette, 1895
• Collectif, Notre école normale, Belles lettres, 1994
• Jean-François Sirinelli (dir.), École normale supérieure : le livre du bicentenaire, PUF, 1994.
5.2 Témoignages
• Collectif, Les Normaliens peints par eux-mêmes,
Chamerot et Renouard, 1895
• Robert Brasillach, Notre avant-guerre, Plon, 1941
• Édouard Herriot, Normale, Société nouvelle d’édition, 1932
Suivant un mouvement de fond visant à diversifier le
• Gustave Lanson, « L'École normale supérieure », la
recrutement et réduire les rigidités liées à la précocité
Revue des deux Mondes, 1926 lire en ligne
du recrutement des élites françaises, l'ENS a créé une
• Romain Rolland, Le Cloître de la rue d'Ulm, Albin
voie d'admission parallèle permettant à des étudiants de
Michel, 1952
l'université de suivre en partie le cursus normalien. Elle
reste cependant l'unique institution française à imposer
• Alain Peyrefitte, Rue d'Ulm. Chroniques de la vie
un statut différent aux étudiants recrutés via l'université
normalienne, Fayard, 1994 (rééd.)
de ceux ayant été recrutés via les classes préparatoires.
Ainsi, les élèves normaliens disposent d'un salaire et d'un
• Clément Rosset, En ce temps-là, Minuit, 1992
accès automatique à l'internat, ainsi qu'un accès privilégié
aux allocations doctorales, ce qui n'est pas le cas des étudiants normaliens[43] . Tandis que l'École polytechnique, 5.3 Travaux anciens
dotée de contraintes similaires, a fait évoluer le statut de
• Adoniram Judson Ladd, École normale supérieure
ses étudiants afin d'homogénéiser leur statut quelle que
An Historical Sketch, Herald Publications Company,
soit leur voie de recrutement, l'ENS s’y refuse et mainGrand Forks, N.D., 1907, lire en ligne
tien donc la distinction à toutes les échelles.
15
5.4
Travaux récents
• Paul Dimoff, La Rue d’Ulm à la Belle époque (18991903), imp. G. Thomas, 1970
• François Dufay et Pierre-Bertrand Dufort, Les Normaliens. De Charles Péguy à Bernard-Henri Lévy, un siècle d'histoire, J.-C. Lattès, 1993 (ASIN
2709613077) ;
se réfugier en Suisse, avant de se faire tuer en survolant le front pour distribuer des tracts pacifistes.
• Paul Nizan, La Conspiration, 1938 : Nizan (ancien élève de l'ENS) imagine qu'en 1928 un groupe
d'élèves issus de la haute bourgeoisie créent une revue La Guerre civile communiste et organisent une
conspiration communiste[69] . Prix Interallié 1938.
• Michèle Ferrand, Françoise Imbert et Catherine
Marry, L'Excellence scolaire : une affaire de famille. 6
Le cas des normaliennes et normaliens scientifiques,
L'Harmattan, coll. « Bibliothèque de l'éducation », 6.1
1999 (ISBN 2-7384-8221-X) ;
•
• Pascale Hummel, Humanités normaliennes.
L'enseignement classique et l'érudition philologique
•
dans l'École normale supérieure au XIXe siècle, Les
Belles Lettres, coll. « Études anciennes », no 298,
•
1995 (ISBN 2-251-32645-6) ;
Voir aussi
Articles connexes
Normalien
Recherche scientifique et organisation de la recherche publique en France
Écoles normales supérieures en France et École normale supérieure de Pise
• Pascale Hummel, Regards sur les études classiques
au XIXe siècle. Catalogue du fonds Morante, Paris,
Presses de l’École normale supérieure, 1990.
• Paris Sciences et Lettres - quartier latin
• Pascale Hummel, Pour une histoire de l’École normale supérieure : sources d’archives (1794-1993), en
collaboration avec A. Lejeune et D. Peyceré, Paris,
Archives nationales–Presses de l’École normale supérieure, 1995.
• Liste de normaliens par ordre alphabétique
• Stéphane Israël, Les Études et la guerre. Les normaliens dans la tourmente, Éditions Rue d'Ulm, 2005
• Nicole Masson, L'École normale supérieure : les chemins de la liberté, Gallimard, coll. « Découvertes »,
1994 (ASIN 2070532844 ) ;
• Liste de directeurs de l'École normale supérieure
(Paris)
• Liste de normaliens par promotion
• Méritocratie, concours et agrégation
• Classes préparatoires littéraires et classes préparatoires scientifiques
• Jargon normalien
• Éric Méchoulan, Pierre-François Mourier, Normales Sup' : des élites pour quoi faire ?, L'Aube, coll. 6.2 Liens externes
« Mondes en cours », 1994
6.2.1 Sites liés à l’école
• Michel Nusimovici, Les écoles de l'an III, 2010
• Site de l’ENS
• Robert Flacelière, Normale en péril, Presses univer• Annuaire des anciens élèves
sitaires de France, 1971
• Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle.
Khâgneux et normaliens dans l'entre-deux-guerres, 6.2.2 Enquêtes sur l'origine sociale des élèves
Fayard, 1988
• La mixité sociale à l’ENS : rétrospective et prospective, conférence à l'ENS en format audio.
5.5
L'ENS dans la littérature
• Jules Romains, Les Copains, Paris, 1913
• « L'origine géographique des élèves de l'ENS de
1914 à 1992 », article de Christian Baudelot et Hervé Théry publié en 1994 dans la revue Mappemonde.
• Roger Martin du Gard, Les Thibault [68] : Martin du
Gard (ancien élève de l'École des chartes) décrit assez en détail l'attente avant l'affichage des résultats 6.2.3 Histoire de l'école
en juin 1914. Jacques Thibault est reçu troisième ;
son père lui demande : « Pourquoi pas premier ? ». L’École normale supérieure : bientôt 208 ans de présence
Par la suite, Jacques Thibault quitte la France pour au Quartier latin, communication à l'ENS, 2003.
16
7
7
Notes et références
[1] Responsabilités et compétences élargies (RCE) dévolues
aux EPSCP autres que les universités, prévues par la loi du
10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités universitaires (LRU).
[2] Cour des Comptes, Rapport public annuel sur les Écoles
normales supérieures de 2012, partie I « Où vont les écoles
normales supérieures », p. 557, [lire en ligne]
[3] .
[4] .
[5] En réalité secrétaire générale, conformément à l'article 11
du décret du 26 août 1987 modifié relatif à l’École normale
supérieure.
[6] Faits et chiffres sur le site de l'École normale supérieure.
[7] Fonctionnaires-stagiaires recrutés par concours.
[8] Dans écoles doctorales cohabilitées ENS.
[9] Décret no 2000-250 du 15 mars 2000 portant classification
d’établissements publics à caractère scientifique, culturel
et professionnel.
[10] Cf. chanson citée par Alain Peyrefitte dans Rue d'Ulm :
« On peut attraper du mal/À Normale. ». Alors que
« l'École normale » serait ambigu, connotant d'abord les
écoles normales d'instituteurs, l'abréviation « Normale »
est normalement utilisée pour l'ENS.
[11] Selon les termes de l'article 2 du décret du 26 août 1987.
[12] Aux termes du décret du 26 août 1987, ce dernier exerce
à l'égard de l'établissement les compétences dévolues aux
recteurs, assurant ainsi son indépendance vis-à-vis des
universités.
[13] « Ecole Doctorale ENS »
[14] Dont la répartition est la suivante :
• huit en physique : Gabriel Lippmann (1908), JeanBaptiste Perrin (1926), Alfred Kastler (1966),
Louis Néel (1970), Pierre-Gilles de Gennes
(1991), Claude Cohen-Tannoudji (1997), Albert
Fert (2007), Serge Haroche (2012) ;
• un en chimie : Paul Sabatier (1912) ;
• trois en littérature : Romain Rolland (1915), Henri
Bergson (1927), Jean-Paul Sartre (1964) ;
• un en économie : Gérard Debreu (1983).
[15] Laurent Schwartz (1950), Jean-Pierre Serre (1954), René
Thom (1958), Alain Connes (1982), Pierre-Louis Lions
(1994), Jean-Christophe Yoccoz (1994), Laurent Lafforgue (2002), Wendelin Werner (2006), Ngô Bảo Châu
(2010), Cédric Villani (2010).
[16] Écoles de l'an III.
NOTES ET RÉFÉRENCES
[17] Les deux premiers volumes de ces cours sont parus aux
Éditions Dunod en liaison avec les manifestations du bicentenaire de la Révolution que présidait Jean-Noël Jeanneney, avec le soutien de la mission du bicentenaire. Les
leçons de mathématiques (Laplace, Lagrange, Monge),
publiées en 1992 sous la direction de Jean Dhombres,
constituent une somme des savoirs de cette discipline à
la fin du XVIIIe siècle. L’impact de ces leçons sur l’enseignement des sciences de la première partie du XIXe
siècle fut considérable, en particulier à l’École polytechnique. Les leçons d’histoire, de géographie et d’économie
politique (Volney, Buache de la Neuville, Mentele, Vandermonde) sont parues en 1994 sous la direction de Daniel Nordman. Elles représentent une somme des connaissances de l’époque en sciences humaines et sociales et préfigurent le développement futur de ces disciplines. L’École
normale supérieure, consciente de la valeur patrimoniale
exceptionnelle de ces textes, a pris le relais pour la publication des volumes suivants. Le volume consacré aux
cours de sciences expérimentales : leçons de physique, de
chimie, d’histoire naturelle (Haüy, Berthollet, Daubenton)
est paru début 2006 sous la direction d’Étienne Guyon
aux éditions Rue d'Ulm. Il apporte un éclairage original sur ces sciences dans une période décisive. Les leçons d’analyse de l’entendement, art de la parole, littérature, morale (Garat, Sicard, La Harpe, Bernardin de SaintPierre) sont parus en 2008 sous la direction de Béatrice
Didier et Jean Dhombres. Un cinquième volume d’introduction historique générale sur l’institution de l’École normale de l’an III, sous la direction de Dominique Julia,
viendra conclure cette série en 2016. Il s’accompagnera
d'un volume d'appendices réunissant les textes fondateurs,
pétitions, correspondances et autres documents relatifs à
l'École normale de l'an III (janvier-mai 1795) ainsi que
d'un vaste dictionnaire prosopographique des élèves nommés en l'an III. L’ensemble constituera ainsi, à l’instar de
l’Encyclopédie mais dans un esprit différent, un témoignage unique sur l’état du savoir à la fin du siècle des Lumières.
[18] Jean Leclant, « L'École normale supérieure et l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres : passé, présent et futur »,
'Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres’, 1999, 138, no 4.
[19] Serge Benoît, « La rue d'Ulm », dans Christian Hottin
(dir.), Universités et grandes écoles à Paris : les palais de la
science, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1999
(ISBN 2-913246-03-6), p. 177-181, spécialement p. 177.
[20] Jean-François Sirinelli (dir.), École normale supérieure. Le
livre du bicentenaire, PUF, 1994, p. 431.
[21] Décret du 10 novembre 1903.
[22] Décret du 24 juillet 1985 relatif à la création
d'établissements publics à caractère scientifique,
culturel et professionnel.
[23] Avant 1940, les femmes avaient le droit de passer le
concours de la rue d'Ulm. Deux exemples fameux sont
Simone Weil, entrée à Ulm en 1928, et l'académicienne
Jacqueline de Romilly, en 1933.
[24] biologie.ens.fr.
17
[25] chimie.ens.fr.
[26] philosophie.ens.fr.
[27] histoire.ens.fr.
[45] Environ 14 % selon une étude du sociologue Christian
Baudelot (2005).
[46] Réseau unifié des bibliothèques de l'ENS (le « Rubens »).
[28] Remarque at ENS.
[47] « Notice no PA00132985 », base Mérimée, ministère
français de la Culture.
[29] [geographie.ens.fr http://www.geographie.ens.fr/].
[48] Présentation de la bibliothèque sur le site de l’ENS.
[30] Cinq grandes écoles parisiennes créent une fondation dans
Le Monde du 16 avril 2010.
[49] Serge Benoît, « La rue d'Ulm », p. 178.
[31] « La France | Classement académique des universités
mondiales - 2015 | World University Rankings - 2015 |
Shanghai Ranking - 2015 », sur www.shanghairanking.
com (consulté le 8 octobre 2015)
[32] « École normale supérieure-Paris | Classement académique des universités mondiales - 2015 | World University Rankings - 2015 | Shanghai Ranking - 2015 », sur
www.shanghairanking.com (consulté le 8 octobre 2015)
[33] « QS World University Rankings® 2015/16 », sur Top
Universities (consulté le 8 octobre 2015)
[34] « QS World University Rankings by Subject 2015 - Mathematics », sur Top Universities (consulté le 8 octobre
2015)
[35] « QS World University Rankings by Subject 2015 - Physics & Astronomy », sur Top Universities (consulté le 8
octobre 2015)
[36] « QS World University Rankings by Subject 2015 - Philosophy », sur Top Universities (consulté le 8 octobre 2015)
[37] « École Normale Supérieure », sur Times Higher Education (consulté le 8 octobre 2015)
[38] Seuls les étudiants recrutés par concours sont qualifiés
d'élèves, comme le définit l'article 25 des statuts de
l'École.
[39] Concours sciences sur le site de l'École normale supérieure.
[40] Voir page sur le recrutement des étudiants sur le site de
l'École.
[41] Loi no 48-1314 du 26 août 1948 attribuant aux élèves des
écoles normales supérieures le traitement et les avantages
afférents à la condition de fonctionnaire stagiaire et loi no
54-304 du 20 mars 1954 accordant la qualité de fonctionnaire stagiaire à tous les élèves des écoles normales supérieures. Ces dispositions concernent les élèves français ou,
depuis 1994, ressortissants d'un État membre de l'Union
européenne.
[42] Loi du 10 mai 1806 relative à la création de l'Université
impériale, art. 118.
[43] « L’ENS veut-elle rester une école à deux vitesses ? », sur
Libération.fr (consulté le 2 janvier 2016)
[44] Organisée conjointement avec l'Université PanthéonSorbonne depuis 2005. Dix normaliens (sur quarante
postes) ont été admis au concours externe de l'ENA en
2007. Cf. rapport du jury du concours d'entrée 2007, p. 6
et 7.
[50] Serge Benoît, « La rue d'Ulm », p. 179.
[51] Cité par Christian Hottin dans « 80 ans de la vie d’un
monument aux morts », Labyrinthe [En ligne], 5 | 2000,
Thèmes (no 5).
[52] Serge Benoît, « La rue d'Ulm », p. 180.
[53] Site du comité d’organisation des fêtes.
[54] La déclaration d'association est disponible sur le site de
l'association des élèves.
[55] [PDF]« Le Laboratoire International Associé du CNRS
« SALADYN » », sur ambafrance-cn.org (consulté le 23
mai 2013).
[56] NS Infos.
[57] .
[58] Chaire de la vision artificielle.
[59] « Débat sur Israël : l'ENS condamnée pour entrave à la
liberté d'expression », Le Monde, 1er mars 2011 ; texte de
l'ordonnance du TA de Paris.
[60] CE, ord. réf., 7 mars 2011, no 347171.
[61] « Les non-titulaires de l'ENS durcissent le ton »,
L'Humanité, 24 mars 2011.
[62] « Les occupants de Normale-Sup évacués », Le Monde,
19 avril 2011.
[63] « Lutte contre la précarité à l'ENS : rassemblement contre
la répression vendredi 6 avril 11 h 14 », site de la tendance
CLAIRE du NPA, brève du 7 avril 2011.
[64] « Sortie de conflit à l'ENS : une immense victoire pour les
salariés », L'Humanité.fr, 27 mai 2011.
[65] « ENS/précaires : 6 élèves sanctionnés », Le Figaro, 12
juillet 2011 (lire en ligne).
[66] Euriat M. et Thélot C. (1995), « Le recrutement social de
l’élite scolaire en France. Évolution des inégalités de 1950
à 1990 », Revue française de sociologie, 36(3), p. 403-438
[67] « Egalités des chances vues par Monique Canto-Sperber Fabrique de sens », sur www.fabriquedesens.net (consulté
le 2 janvier 2016)
[68] Référence précise à déterminer. Sans doute dans L'été 14.
[69] Lien externe : Lectures de Sophie.
•
Portail des sciences
18
7
•
•
•
Portail de l’éducation
GÉ
Portail des grandes écoles
Portail de Paris
NOTES ET RÉFÉRENCES
19
8
Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image
8.1
Texte
• École normale supérieure (Paris) Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_normale_sup%C3%A9rieure_(Paris)?oldid=
121895354 Contributeurs : Shaihulud, Vargenau, Kelson, ( :Julien :), Fred.th, Rege, Alain Caraco, R, TBTB, Cœur, Koyuki, Symac, LeYaYa,
Gro-Tsen, Jastrow, Nguyenld, Phe, MedBot, Sam Hocevar, Mbenoist, Siren, David.Monniaux, Xmlizer, Francois Trazzi, Phe-bot, FrançoisDominique, Baril, ~Pyb, Ollamh, Chief, BernardM, Hégésippe Cormier, Gwalarn, Keriluamox, O. Morand, Gloupin, Jef-Infojef, Theon,
Vmaurin, CD~frwiki, Marsyas, Apokrif, Pcorpet, Ziel, Bob08, Poulos, Sherbrooke, Mirgolth, Ashendorus, Švitrigaila, Maximini1010,
2514, Wart Dark, Chobot, Gribeco, Bokken, Étienne, Ethernaute, A3nm, Pok148, Encolpe, Coyau, Alexius Manfelt, Necrid Master, Superadri, YurikBot, Litlok, DOOM, Loveless, Steff, TED, Le gorille, Heureux qui comme ulysse, Polmars, Ginolerhino, 84kg, Pautard,
Harrieta171, Vincen, Fabrice Ferrer, Thidras, Gonioul, Emericpro, Jmax, Brc, Remi Mathis, Vinz1789, Michelet, Swannp, Hadrianus,
Kertraon, Rhadamante, NicoV, Xxxxx, Marsupilamov~frwiki, Chaoborus, Grimlock, Raphaël Anglade, XavierV, Escarbot, Tiraden, Le
Pied-bot, Pj44300, Patroklis, JAnDbot, Starus, MSBOT, Fm790, Ferrerbartomeu, LeFit, Dodeeric, Jbf-ajc, RS1981, Glen Vervorsch, Kermitte, Philippenusbaumer, Red*star, Akifusa, Seudo, M-le-mot-dit, PimpBot, Wikialine, Biunivoque, Salebot, Akeron, Federix, Speculos,
Zorrobot, LPLT, Isaac Sanolnacov, Sir Henry, Chandres, LH31, Bapti, VolkovBot, FLLL, Danny-w, Moyg, Lysosome, SieBot, Mel22,
JLM, Ophiccius, AUBRIANT, Kyro, Wanderer999, OKBot, Udufruduhu, Lveb, Alecs.bot, Vlaam, Hercule, Eunostos, Leparc, Alain valtat,
DumZiBoT, Gilbertus, Nok, Flo 06, Bb98, Infofiltrage, SaraBiYo, Mro, Mayayu, Thrace, Murailles, Montmorin, HerculeBot, Kikuyu3, WikiCleanerBot, Dodoïste, ZetudBot, Cfx, Ehannezo, Super babouin, Bub’s wikibot, Elfix, JeanBono, Lobotomisator, Bozo2027, Herr Satz,
Celette, Nallimbot, RG Arnaud, Zandr4, GrouchoBot, Jp-adhemar, Enherdhrin, Mfrmfr, Senscommun, Sgilat, Ghorok, Aqua5, Kevinfaye, Murthag06, Bibliophage, Ademar, DSisyphBot, Pic-Sou, André Payan-Passeron, Filoche99, Cantons-de-l'Est, Sentierdelune, Jacques
Ballieu, Titouan13, Xqbot, Larzalier, Al Maghi, Incompresso, RibotBOT, EmileBorel, GramsciVengeur, Jules89, Loreleil, Nouill, Szechwan001, Kanabiz, TaMueSZ, D'ohBot, Evarin, Benicasim, MastiBot, Coyote du 57, Lomita, Rousseau JJ, Gkml, L14B, Carlino, Pachard,
Chat-Poete, Nezdek, Esnico30, EmausBot, Wox-globe-trotter, Ediacara, Habertix, Beatriceyang, ZéroBot, Tim9, Erasmus.new, Domichel, Junglie, Liber-c, Nathalie Queyroux, Berdea, Chiorbone da Frittole, Littlejazzman, Cardabela48, Wp4bl0, Arkasindakiler, Javeec,
Emile103, Edelagrandiere, OrlodrimBot, Le pro du 94 :), Noisyfrog, YANN92340, Melancholia, ArgCo, OrikriBot, Onésimos, Baidutieba985, ALRBP, Veritas-iustitia-libertas, Addbot, AméliorationsModestes, Ofians, Nappan, Haicaure, Zabure, Communication ens, S The
Singer, Melkor-Ulm, Ivayn, Lotus 50, SciencesFrance, Vigirles Perperles, Bromind, Paolo4356, Arkos32, Danoube85, Monmarxdormoy,
LegendaryJagMaster, Dedessssssssss, Fazidal15, Explicato, Zov98198, Marcus23gh et Anonyme : 170
8.2
Images
• Fichier:Blason_paris_75.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/ca/Blason_paris_75.svg Licence : CC BY-SA
3.0 Contributeurs : <a href='//validator.w3.org/' data-x-rel='nofollow'><img alt='W3C' src='https://upload.wikimedia.org/wikipedia/
commons/thumb/1/1a/Valid_SVG_1.1_%28green%29.svg/88px-Valid_SVG_1.1_%28green%29.svg.png'
width='88'
height='30'
style='vertical-align : top' srcset='https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/1a/Valid_SVG_1.1_%28green%29.svg/
132px-Valid_SVG_1.1_%28green%29.svg.png 1.5x, https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/1a/Valid_SVG_1.1_
%28green%29.svg/176px-Valid_SVG_1.1_%28green%29.svg.png 2x' data-file-width='91' data-file-height='31' /></a>iLe code de ce
fichier SVG est <a data-x-rel='nofollow' class='external text' href='//validator.w3.org/check?uri=https%3A%2F%2Fcommons.wikimedia.
org%2Fwiki%2FSpecial%3AFilepath%2FBlason_paris_75.svg,<span>,&,</span>,ss=1#source'>valide</a>.
Artiste d’origine : Manassas
• Fichier:Books-aj.svg_aj_ashton_01.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4b/Books-aj.svg_aj_ashton_01.
svg Licence : CC0 Contributeurs : https://openclipart.org/detail/105859/booksajsvg-aj-ashton-01 Artiste d’origine : AJ on openclipart.org
• Fichier:Cour_aux_Ernests_sous_la_neige.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bc/Cour_aux_Ernests_
sous_la_neige.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Evarin
• Fichier:Disambig_colour.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/Disambig_colour.svg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Bub’s
• Fichier:ENS_-_Laboratoires_de_physique.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/d/da/ENS_-_Laboratoires_de_
physique.JPG Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs :
Moi même
Artiste d’origine :
FLLL
• Fichier:ENS_Ulm_cour_Ernests_DSC00106.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7e/ENS_Ulm_cour_
Ernests_DSC00106.jpg Licence : CC BY-SA 1.0 Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?
• Fichier:Entrée_ENS_45_rue_d'ulm.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/79/Entr%C3%A9e_ENS_45_
rue_d%27ulm.JPG Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : LPLT
• Fichier:Façade_de_l'École_normale_supérieure.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f1/Fa%C3%
A7ade_de_l%27%C3%89cole_normale_sup%C3%A9rieure.JPG Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste
d’origine : Encolpe
• Fichier:Flag_of_France.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c3/Flag_of_France.svg Licence : Public domain Contributeurs : http://www.diplomatie.gouv.fr/de/frankreich_3/frankreich-entdecken_244/portrat-frankreichs_247/
die-symbole-der-franzosischen-republik_260/trikolore-die-nationalfahne_114.html Artiste d’origine : This graphic was drawn by SKopp.
• Fichier:Fronton_ENS_Ulm.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bc/Fronton_ENS_Ulm.jpg Licence : CCBY-SA-3.0 Contributeurs : photo by Jastrow Artiste d’origine : Jastrow sur Wikipedia français
• Fichier:Gtk-dialog-info.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b4/Gtk-dialog-info.svg Licence : LGPL
Contributeurs : http://ftp.gnome.org/pub/GNOME/sources/gnome-themes-extras/0.9/gnome-themes-extras-0.9.0.tar.gz Artiste d’origine :
David Vignoni
20
8
SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE
• Fichier:Icone_grandes_écoles.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ef/Icone_grandes_%C3%A9coles.svg
Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Image:GEcole.jpg sur wiki fr par Grimlock + People icons sur Commons Artiste d’origine :
historicair 13 :39, 12 November 2006 (UTC) modified by Grimlock 12 :56, 25 November 2006 (UTC)
• Fichier:Logo_Paris_tram_ligne3a.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e9/Logo_Paris_tram_ligne3a.svg
Licence : Public domain Contributeurs : Ce fichier est dérivé de Logo Paris tram ligne3.svg : <a href='//commons.wikimedia.org/wiki/File:
Logo_Paris_tram_ligne3.svg' class='image'><img alt='Logo Paris tram ligne3.svg' src='https://upload.wikimedia.org/wikipedia/
commons/thumb/c/c2/Logo_Paris_tram_ligne3.svg/50px-Logo_Paris_tram_ligne3.svg.png' width='50' height='50' srcset='https:
//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c2/Logo_Paris_tram_ligne3.svg/75px-Logo_Paris_tram_ligne3.svg.png
1.5x,
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c2/Logo_Paris_tram_ligne3.svg/100px-Logo_Paris_tram_ligne3.svg.png 2x'
data-file-width='200' data-file-height='200' /></a>
Artiste d’origine : Logo_Paris_tram_ligne3.svg : M00tty
• Fichier:Logotype_de_École_normale_supérieure.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b4/Logotype_de_
%C3%89cole_normale_sup%C3%A9rieure.png Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : École normale supérieure Artiste d’origine : Service
communication
• Fichier:Metro-M.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5e/Metro-M.svg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Pb 2001
• Fichier:Palazzo_Carovana_Pisa.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/57/Palazzo_Carovana_Pisa.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel de la personne qui a téléchargé le document. Artiste d’origine : Lucarelli
• Fichier:Paris_department_land_cover_location_map.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d6/Paris_
department_land_cover_location_map.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs :
• Modes d'Occupation du Sol (MOS) from the Institut d'Aménagement et d'urbanisme de l'Île-de-France (Open Database licence), 2012-01
data ;
Artiste d’origine : Eric Gaba
• Fichier:Paris_logo_bus_jms.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/49/Paris_logo_bus_jms.svg Licence : Public domain Contributeurs : Transféré de en.wikipedia à Commons. Artiste d’origine : Original téléversé par ThePromenader sur Wikipedia
anglais
• Fichier:Paris_m_10_jms.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/cc/Paris_m_10_jms.svg Licence : Public domain Contributeurs : Transferred from en.wikipedia ; transferred to Commons by User:Miles Massy using CommonsHelper. Artiste d’origine :
Original uploader was ThePromenader at en.wikipedia
• Fichier:Paris_m_4_jms.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/33/Paris_m_4_jms.svg Licence : Public domain Contributeurs : Transféré de en.wikipedia à Commons par Miles Massy utilisant CommonsHelper. Artiste d’origine : Original téléversé
par ThePromenader sur Wikipedia anglais
• Fichier:Paris_m_7_jms.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e1/Paris_m_7_jms.svg Licence : Public domain Contributeurs : Transferred from en.wikipedia ; transferred to Commons by User:Miles Massy using CommonsHelper. Artiste d’origine :
Original uploader was ThePromenader at en.wikipedia
• Fichier:Paris_rer_B_jms.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/88/Paris_rer_B_jms.svg Licence : Public domain Contributeurs : Transféré de en.wikipedia à Commons par Miles Massy utilisant CommonsHelper. Artiste d’origine : Original téléversé
par ThePromenader sur Wikipedia anglais
• Fichier:Red_pog.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0c/Red_pog.svg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Andux
• Fichier:Sciences_exactes.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/37/Sciences_exactes.svg Licence : LGPL
Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?
• Fichier:Tramway-T.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9f/Tramway-T.svg Licence : Public domain Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?
• Fichier:Uniforme_normalien.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a9/Uniforme_normalien.jpg Licence :
Public domain Contributeurs : Louis Rousselet, “Nos grandes écoles civiles et miltaires”, 1848 Artiste d’origine : Louis Rousselet
8.3
Licence du contenu
• Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0