Enseignants du Collège Pierre de Fermat 1 rue Gambetta 31000

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Enseignants du Collège Pierre de Fermat 1 rue Gambetta 31000
Enseignants du Collège Pierre de Fermat
1 rue Gambetta
31000 Toulouse
Toulouse, le 15 juin 2005
A Madame la Députée de Haute Garonne
Madame la Députée,
La réforme qui nous est imposée soulève non seulement des interrogations et des
craintes mais aussi notre mécontentement.
Un grand nombre parmi nous avait placé ses espoirs entre les mains du Parti Socialiste lors des
dernières élections présidentielles. Symboliquement, nous avons donc décidé de rendre nos cartes
d'électeurs dans un récent courrier adressé à Monsieur le Président de la République et à Madame la
Ministre de l'Education Nationale.
Nous ne nous opposons pas à la réforme par principe mais elle nous semble
incompatible avec un enseignement de qualité et s'avère quelque peu réductrice.
Les EPI sont un leurre. Si vous interrogez les enseignants du secondaire, vous verrez qu'ils
travaillent déjà en interdisciplinarité.
Les EPI apparaissent comme un carcan supplémentaire qui permet de diminuer le volume horaire de
manière déguisée.
20 % d’autonomie pour chaque établissement ainsi que des programmes étalés sur
les cycles pourraient apporter de l’air frais. Mais chaque établissement va-t-il alors organiser la
progression qu’il veut sur le cycle 4? Et quand les élèves déménageront et arriveront dans un autre
établissement, qu’adviendra-t-il? Recommenceront-ils la même chose ou auront-ils un
enseignement à la carte?
Les parents qui en ont les moyens ont déjà prévu de s’adresser au privé ou à l’enseignement à
distance creusant davantage encore les écarts.
Et pour la fin du cycle 3, va-t-on organiser les classes en fonction des écoles primaires et de la
progression qu’elles auront choisie?
Dans un souci d'égalité (??), les bilangues sont abandonnées dans la plupart des
établissements. Les collégiens étudieront ainsi une LV2 en 5e (2,5 h). Vous n'ignorez sans doute pas
que dans les pays où l’apprentissage d’une langue étrangère occupe une place de choix, on y
consacre 5 ou 6 h hebdomadaires.
Le saupoudrage suffira-t-il à éveiller les compétences linguistiques en France?
Et que dire du Latin considéré comme matière élitiste par excellence pourtant berceau de notre
langue et de notre culture?
Si l'on remet en cause une forme d'élitisme, alors pourquoi ne pas supprimer ce qui fait notre
spécificité nationale HEC, ENA, Sciences Po, Polytechnique ?… dont la plupart de nos figures
politiques sont d'ailleurs issues...
Nous vous demandons de tenir compte de notre cri d'alerte. Nous travaillons sur le
terrain. Nous oeuvrons pour l'avenir de notre société. Les considérations matérielles, financières et
économiques ne sauraient prévaloir sur la qualité de l'enseignement que nous devons offrir à nos
élèves, futurs citoyens et fondateurs de la société de demain.
Nous vous prions d'agréer, Madame la Députée, l'expression de notre considération
distinguée.
Les enseignants du Collège Pierre de Fermat

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