Projet de Capacité de Médecine Morpho-Esthétique

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Projet de Capacité de Médecine Morpho-Esthétique
Projet de Capacité
de Médecine Morpho-Esthétique
et des Sciences de la Longévité
Après 37 années d’existence, la Médecine Esthétique va enfin obtenir une reconnaissance officielle, aussi bien par
Le Ministère de la Santé, que par celui de l’Enseignement Supérieur et par le Conseil National de l’Ordre des Médecins.
En effet au cours de l’année 2010, une Capacité en Médecine Morpho-Esthétique et des Sciences de la Longévité, va
être créée.
Ce sera un diplôme national, avec un programme d’enseignement unique pour toutes les Facultés en France.
En collaboration étroite avec l’AFMEaa représentée par J-L. Morel et D. Debray, l’AEMED représentée par
M. Métanomsky et le Syndicat Symea représenté par C. Jeandot, la Société Française de Médecine Esthétique, avec
son Secrétaire Général, le Docteur Jean-Jacques Deutsch, a largement contribué à la création de ce diplôme.
Nous publions ci-dessous le projet de ce diplôme, et nous vous invitons à venir en discuter au 31ème Congrès de Médecine Esthétique et de Chirurgie Dermatologique au Palais des Congrès à Paris, les 8 et 9 octobre prochains, au cours
duquel une table ronde sera organisée le samedi matin salle 242 B.
Docteur Jean-Jacques LEGRAND, Président de la S.F.M.E.
TABLE DES MATIÈRES
1
Préambule
2
Exposé des motifs
   2.1
Historique
   2.2
Moyens de maîtrise des risques des actes à visée esthétique
   2.3
Les praticiens éligibles à la capacité
      2.3.1 Le médecin généraliste
      2.3.2 Le dermatologue
      2.3.3 Le chirurgien plasticien
      2.3.4 Les autres disciplines
   2.4
accessibilité TERRITORIALE, attractivité et phasage
   2.5
Méthodologie et validation des techniques
3
Projet d’arrêté en annexe I à l’arrêté du 29 avril 1988
   3.1
Programme de l’examen probatoire
   3.2
OBJECTIF pédagogiques de la capacité
   3.3
Première année
      3.3.1 Programme des enseignements de 1ère partie (110 heures)
      3.3.2 Formation pratique de 1ère partie (900 heures)
   3.4
Deuxième année
      3.4.1 Programme des enseignements de 2ème partie (110 heures)
      3.4.2 Formation pratique de 2ème partie (900 heures)
   3.5
Dispositions communes
4
Foire aux questions
1 - PRÉAMBULE
Article R.4127-7 du code de la santé publique
« Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner
avec la même conscience toutes les personnes quels que
soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille,
leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie,
une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou
leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu'il peut
éprouver à leur égard. »
Préambule à la Constitution de l’OMS, 22 juillet 1946
« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et
social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. »
Il résulte des dispositions combinées de ces deux textes :
• que la personne qui effectue auprès d’un médecin une
demande d’acte à visée esthétique doit recevoir des soins
« consciencieux, dévoués, et fondés sur les données acquises
de la science »1.
• que le Conseil de l’Ordre des Médecins doit veiller « au maintien des principes de moralité, de probité, de compétence et
de dévouement indispensables »2 lors de l'exercice des actes
à visée esthétique.
La personne en demande d’un acte à visée esthétique n’est
pas malade.
Il résulte de cette caractéristique essentielle que les actes à
visée esthétique ne présentent pas la même nature ni le même
degré de nécessité que les actes à visée diagnostique ou thérapeutique.
La jurisprudence en a déduit logiquement que lorsqu’ils effectuaient des actes à visée esthétique les médecins étaient soumis à une « obligation de moyens renforcée ».
1
2
Article R 4127-32 du code de la santé public.
Article R 4121-2 du code de la santé public.
101
La responsabilité morale, technique et disciplinaire du Conseil
de l’Ordre des Médecins est en conséquence renforcée dans le
cadre de l’exercice de sa mission.
De même qu’est renforcée la responsabilité de l’université,
des sociétés savantes, des organisations professionnelles, et
des organisations en charge du développement permanent
des compétences.
Et naturellement l’obligation de mettre en œuvre le principe
de précaution, s’agissant des administrations et du pouvoir
politique.
2 - EXPOSÉ DES MOTIFS
Alors que la longévité des populations européennes ne cesse
de croître, se développent deux attitudes sociétales nouvelles et complémentaires : une aspiration à un « mieux vivre mieux vieillir » (prévention des troubles du vieillissement), et
une demande croissante (de plus en plus précoce) de correction morpho-esthétique.
Ces attitudes nouvelles, qui devraient faire l’objet d’une attention
renforcée, font l’objet d’un retard dans leur prise en charge.
Il importe que toutes les entités visées en préambule coopèrent afin de structurer une offre d’actes morpho esthétiques
capable d’assurer qualitativement et quantitativement à la
population des garanties de qualité et de sécurité.
Il convient de coupler indissociablement cette offre d’actes
morpho esthétiques à des actions de prévention et de dépistage précoce des pathologies liés au vieillissement.
Il est naturel et sain que le vieillissement de l’adulte, phénomène inéluctable, se produise dans les meilleures conditions
possibles : c'est au sens de l’OMS une exigence de santé, c’est
également une exigence économique.
La population concernée se situe traditionnellement dans la
tranche d’âge des 40 à 65 ans, mais des demandes chez les
plus jeunes font la différence avec la gériatrie, très complémentaire.
S’agissant d’un phénomène puissant de société, il apparaît
impossible de mettre en œuvre une politique efficace de régulation de la demande de la population.
Il importe donc de mener une politique de l’offre :
• Qualitative, afin de structurer le caractère anarchique de la
demande, éviter les comportements à risque et sécuriser les
actes autorisés. Ceci passe par la formation des professionnels, l’évaluation et l’encadrement des techniques.
• Quantitative, afin de garantir sur tout le territoire une accessibilité géographique durable à des professionnels compétents, dans des conditions et tarifaires qui n’en réserveront
pas le bénéfice aux plus favorisés.
La présente formation est conçue pour être rendue obligatoire
dans un délai de 3 ans pour les actes les plus complexes et de
6 ans pour tous les autres actes.
2.1 - HISTORIQUE
La médecine morpho-esthétique et des sciences de la longévité est l’héritière directe du courant de la « médecine esthétique » créée il y a 37 ans par J-J. Legrand :
• La Société Française de Médecine Esthétique (SFME), fondée en 1973,
• Des publications (le premier numéro du Journal de Méde-
102
cine Esthétique et de Chirurgie Dermatologique a été publié
en 1973),
• Des Congrès de Médecine Esthétique organisés par la SFME
chaque année depuis 37 ans.
Particulièrement fécond sur le plan scientifique et de l’innovation, le courant de la médecine esthétique française a marqué
un haut degré de responsabilité en structurant formations et
pratiques des professionnels.
La formation initiale et continue des médecins et la production de référentiels a été assurée par de multiples organisations. L’essentiel est aujourd’hui regroupé au sein de la plus
importante, l’Association Française de Médecine Esthétique et
anti-âge (AFMEaa), fondée dès 19853.
Au début des années 90, la chirurgie plastique a incorporé
progressivement les techniques de la médecine esthétique. La
pluridisciplinarité de la recherche et de l’enseignement ont été
favorisées par la complémentarité des pratiques et la création
fréquente de binômes médecin esthétique/chirurgien plasticien. Cette période a été féconde sur le plan de la recherche.
A la fin des années 90, des formations diplômantes palliant
l’absence de formation initiale ont été mises en place au sein
des universités (DU et DIU). Ces enseignements universitaires
ont été initiés par les organisations professionnelles de terrain, qui ont également structuré la formation continue dans
ce domaine (FMC-EPP).
Ainsi ont été structurés et diffusés les progrès de la médecine
« anti-âge » en micro-nutrition, hormonothérapie et traitement
des tissus superficiels, abordant le domaine du vieillissement
autant au niveau génétique, cellulaire que macroscopique.
Au début des années 2000, la dermatologie s’est ouverte à la
médecine esthétique malgré les réticences marquées de ses
instances, en particulier universitaires.
Elle s’est d’abord intégrée aux dispositifs regroupant médecins
et chirurgiens de manière pluridisciplinaire. Puis vers 2005,
les instances universitaires de dermatologie ont imposé que
les formations, congrès et sociétés savantes de dermatologie
soient fermées aux médecins généralistes et – transitoirement – aux chirurgiens.
Sans convaincre les dermatologues libéraux puisque seule
une petite minorité ont suivi les formations fermées assurées
par la discipline. Les dermatologues les plus impliqués restant
attachés et assidus aux activités pluridisciplinaires.
Plus récemment, les instances syndicales de dermatologie ont
demandé un monopole sur les actes à visée esthétique et les
actes laser (à « partager » avec les chirurgiens).
Pendant ce temps, la demande croissante de la population et
l'essor des connaissances a ouvert un large champ d’innovation, et un foisonnement d’offre de dispositifs médicaux, de
dispositifs domestiques et d’actes médicaux et non médicaux
à visée esthétique.
Dans le plus complet chaos, ont été mis sur le marché des dispositifs médicaux à visée esthétique n’imposant pas au fabriquant
de faire la preuve d’un rapport risque- bénéfice favorable, et
des dispositifs domestiques ne faisant l’objet d’aucun contrôle.
Un bilan sans complaisance montre que les dispositifs spontanément mis en place sont insuffisants par rapport aux enjeux :
3
Regroupant environ 1 300 médecins de toutes les disciplines et les
3/4 des médecins généralistes effectuant des actes à visée esthétique,
l’AFMEaa illustre le haut degré de responsabilité des praticiens
pour assurer la qualité de leur exercice professionnel.
• les formations pratiques obligatoires étant inexistantes ou
insuffisantes, un nombre significatif de praticiens effectuent
des actes à visée esthétique, sans disposer « des compétences,
de l’expérience et des moyens » nécessaires.
• la place de la « Médecine basée sur les Preuves » est insuffisante du fait de la possibilité de mettre sur le marché des
dispositifs médicaux sans évaluation du rapport risque-bénéfice (dans tous les pays occidentaux).
Au total, les régulations, la formation et la recherche sont à un
niveau incompatible avec l’exposé du préambule.
Alors que la France a été – et reste encore – une référence
internationale en médecine et chirurgie esthétique.
Il sera dans ces conditions aisé de faire à nouveau de la France
un brillant modèle, tant sur le plan qualitatif que quantitatif.
2.2 - MOYENS DE MAÎTRISE DES RISQUES DES ACTES
À VISÉE ESTHÉTIQUE
Conscient de la nécessité de structurer les compétences des
médecins et l’information de la population, le Conseil National de l’Ordre des Médecins a reconnu le premier diplôme de
médecine morphologique et anti-âge en 2007.
Progrès incontestable qui n’a pas réussi à canaliser la demande de la population, ni à garantir que les diplômés disposent
d’une pratique homogène et suffisante.
L’activité disciplinaire a été insuffisante et surtout biaisée,
résultant de rivalités économiques et visant électivement les
médecins généralistes.
Surinformés par les médias et Internet, confrontés à des techniques non validées, des promesses de toutes sortes et des prises en charge transfrontalières, nos compatriotes en demande
d’actes esthétiques restent en situation de prise de risque, fondée sur l’aléa relatif à la compétence du professionnel et à la
validité de la technique.
Les premiers moyens de maîtrise ont été mis en place par la
loi du 4 mars 2002 pour les actes chirurgicaux.
Un récent rapport de la Direction Générale de la Santé a fait
un bilan sans complaisance des pratiques non chirurgicales
à visée esthétique.
L’article 61 de la Loi HPST a prévu pour y répondre des
moyens de maîtrise des actes médicaux et non médicaux au
travers de la régulation des compétences, des équipements, et
des bonnes pratiques de sécurité.
La présente capacité s’insère donc comme une pièce maitresse du dispositif de maîtrise des risques liés à la prolifération
des techniques médicales à visée esthétique, et à la pression
croissante de la population pour en bénéficier.
Il restera à encadrer les actes à risque sérieux, chirurgicaux
et non chirurgicaux, et l’introduction des dispositifs médicaux et domestiques pour sécuriser globalement l’accès de la
population aux actes à visée esthétique, en le couplant à une
approche plus globale du « mieux vivre – mieux vieillir ».
2.3 - LES PRATICIENS ÉLIGIBLES A LA CAPACITÉ.
La capacité formera les praticiens qui seront autorisés à effectuer des actes esthétiques présentant des risques sérieux au
sens de l’article 61 de la loi HPST.
En apportant la méthodologie, la théorie et la pratique permettant de contenir les demandes aux seules techniques validées
et aux indications éthiquement responsables.
De ce point de vue éthique, les actes de médecine esthétique ne doivent pas être conçus comme des actes de spécialité isolés, mais comme des actes indissociables d’une
démarche de prévention et de dépistage des maladies liées
au vieillissement, émergence d’un problème majeur de
santé publique.
Les praticiens titulaires de la capacité seront identifiés par la
détention d’un diplôme garantissant un haut niveau d’expertise, associé à une formation à la prise en charge globale de
la personne.
Aucune spécialité médicale n’ayant reçu l’ensemble de
cet enseignement lors de sa formation initiale, la capacité
s’imposera à toutes les spécialités médicales et chirurgicales autorisées à pratiquer des actes médicaux à visée
esthétique présentant des risques sérieux.
2.3.1 - LE MÉDECIN GÉNÉRALISTE
Le médecin généraliste est, et restera, la ressource essentielle
pour assurer une approche globale, holistique, des patients.
Il restera également la ressource privilégiée pour maintenir une
offre de proximité: il semble désormais impossible d’envisager
l’attractivité d’une maison médicale sans poser la question de la
création d’un espace « mieux vivre – mieux vieillir ».
Ceci est également indispensable pour fixer la population
jusque dans les zones peu denses, en apportant la variété de
services qui contribue à la qualité de vie.
La possibilité offerte au spécialiste de médecine générale de
développer des compétences en sciences morpho-esthétiques
et de la longévité, sous réserve que cette compétence ne soit
pas d’exercice exclusif et que le nombre de praticiens formés
soit suffisant, n’aura pas pour effet d’éloigner ceux-ci de leur
pratique première4.
2.3.2 - LE DERMATOLOGUE
Le dermatologue est l’expert de la peau. A ce titre, il est particulièrement bien préparé et naturellement sollicité pour
répondre aux demandes d’actes à visée esthétiques relatifs
aux tissus superficiels.
Il importe de former les dermatologues qui le souhaitent aux
actes à visée esthétique qui ne sont pas enseignés dans leur
cursus universitaire.
Il est indispensable d’élargir la compétence des dermatologues
aux sciences de la longévité afin de prendre en charge la personne dans son contexte, l’approche par l’organe étant insuffisante pour apporter une réponse globale à sa demande.
Il importe tout autant de maintenir l’attractivité de l’exercice
de la dermatologie en enrichissant les possibilités de la pratique et en maintenant la variété d‘exercice.
2.3.3 - LE CHIRURGIEN PLASTICIEN
Le chirurgien plasticien est le spécialiste des actes les plus
lourds. Mais il doit pouvoir proposer des actes médicaux
lorsqu’il est sollicité.
Les sciences démographiques enseignent que cantonner une profession
à des perspectives étroites, conduit à une désaffection des jeunes et à
une fuite des anciens. À l’inverse, l’enrichissement des pratiques et des
expertises, rend la profession plus attractive et facilite la résolution
des problèmes démographiques. Il est d’ailleurs aisé de comprendre
que cantonner la médecine générale à la permanence des soins aurait
pour résultat exclusif de détourner un nombre croissant de praticiens
à cette pratique.
4
103
En effet, la prise en charge globale de la personne s’impose à
tout praticien et le principe de la spécialisation, s’il était appliqué
strictement irait à l’encontre de l’intérêt des patients en limitant
l’intervention de la discipline aux actes les plus invasifs.
Conscients de ces exigences, les responsables de la spécialité ont récemment intégré au DESC de chirurgie plastique
les notions indispensables de nutrition, lasers, techniques de
comblement, toxine, maquillage, ...
Afin d’assurer la cohérence de la prise en charge des patients,
peut être serait-il utile de s’assurer de la formation (ou la VAE)
des spécialistes diplômés avant la modification de la maquette
du DESC et de rapprocher, pour les actes non chirurgicaux,
les maquettes du DESC et de la capacité.
2.3.4 - LES AUTRES DISCIPLINES
D’autres disciplines (médecine vasculaire, gynécologie-obstétrique,…) sont de plus en plus sollicitées pour pratiquer des
actes à visée esthétique5.
Il est souhaitable de leur autoriser l’accès à ces actes, sous
réserve qu’ils se dotent de la capacité, là aussi afin d’assurer
la cohérence de la prise en charge des patients et l’attractivité
des disciplines, tout en réservant la pratique des actes qui
présentent des risques sérieux à des médecins hautement
qualifiés.
2.4 - ACCESSIBILITÉ TERRITORIALE,
ATTRACTIVITÉ ET PHASAGE
L’attractivité de l’offre de soins sur le territoire français sera
assurée par le haut niveau de formation et d’exigence.
La répartition territoriale de l’offre sera assurée par l’apport
de la médecine générale, ainsi que par l’ouverture à toutes les
autres spécialités qui souhaiteront passer la capacité.
La possibilité de varier (sans l’abandonner) l’exercice de la
médecine générale, de la dermatologie et des autres spécialités maintiendra l’attractivité de ces filières.
Les rares tentatives d’exercice exclusif seraient vouées à
l’échec car non viables économiquement du fait de la concurrence (à noter que depuis 37 ans, on ne compte qu’environ
une centaine de praticiens de toutes spécialités médicales, à
exercice exclusif de « médecine esthétique »).
La formation des chirurgiens plasticiens à la prise en charge
globale des sciences de la longévité leur permettra de compléter s’ils le souhaitent leur exercice par des actes non chirurgicaux, dans les meilleures conditions pour les patients.
La capacité répondant au besoin de sécuriser des actes professionnels, il importe d’en assurer la mise en place au rythme
du durcissement des exigences règlementaires. Ainsi l’action
publique doit se traduire par une mise en œuvre de terrain
sans pénurie, ni désordres.
Le problème de volumétrie de la formation trouvera sa solution dans l’introduction de délais pour rendre obligatoire la
capacité, variables selon le degré de complexité et le niveau
de risque des actes.
2.5 - MÉTHODOLOGIE ET VALIDATION
DES TECHNIQUES
Pour une approche globale de la personne
Parce que la personne est unique et nécessite une approche
5
Ainsi que les professions dentaires.
104
globale, holistique, l’acte à visée esthétique ne se conçoit
qu’après avoir vérifié, au-delà de l’absence de contre-indications, un rapport risqué-bénéfice favorable, dans le contexte
de la personne.
La capacité fournira donc aux praticiens une formation large
et complète en sciences de la longévité, incluant nécessairement la prévention et le dépistage précoce des pathologies
liées au vieillissement. Cet aspect de la formation regroupera
20 % de la théorie et 25 % de la pratique requise.
N’effectuer que des actes validés, n’enseigner que des techniques validées.
La plupart des actes médicaux ou chirurgicaux à visée esthétique n’ont pas fait l’objet d’une validation formelle.
Dans un tel contexte, les praticiens devront disposer d’une
solide formation éthique et méthodologique pour analyser le
rapport risque/bénéfice des techniques proposées, et récuser
toute demande inappropriée et toute pratique non validée.
Le foisonnement des innovations n’étant un gage ni de qualité
ni de sécurité.
La capacité formera donc les praticiens à la lecture critique
des études et publications, et fera une large place à des cas
pratiques d’analyse du rapport risque-bénéfice et au commentaire des conséquences délétères d’innovations non validées.
Seules les techniques non chirurgicales au sens de la règlementation en vigueur et validées au sens de la HAS (ou
conforme aux données acquises de la science au sens de
l’article R.4127-32 du code de la santé publique) pourront
faire l’objet d’un enseignement pratique.
3 - P ROJET D’ARRÊTÉ EN ANNEXE I
À L’ARRÊTÉ DU 29 AVRIL 1988
3.1 - PROGRAMME DE L’EXAMEN PROBATOIRE
Les épreuves écrites de l’examen probatoire pour l’accès à
cette capacité porteront sur le contenu suivant:
Physiologie du vieillissement et modifications hormonales,
dépistage précoce et prévention des troubles liés au vieillissement, anatomie des tissus superficiels, physiologie du tissu
cutané, généralités sur les techniques médicales et chirurgicales à visée esthétique, hygiène et sécurité en médecine
ambulatoire, analyse critique de publications et de documentation promotionnelle, aspects règlementaires des actes à
visée esthétique.
3.2 - OBJECTIF PÉDAGOGIQUES DE LA CAPACITÉ
1. Apporter les notions théoriques nécessaires pour répondre
globalement à la personne en demande de soins morpho-esthétiques (indications et contre-indications des actes à visée
esthétique, prévention des facteurs accélérant le vieillissement
global, dépistage précoce des pathologies liées au vieillissement).
2. Apporter les notions théoriques indispensables pour répondre à la demande de soins : histologie, physiologie, anatomie
et thérapeutique des tissus superficiels et leur climatère (cycle
d’évolution dans le temps). Techniques médicales de soins des
tissus superficiels.
3. Apporter les méthodes d’évaluation critique des nouvelles
techniques, et la connaissance des bonnes pratiques de sécurité (gestes, d’équipements techniques, organisation,...).
4. Apporter les compétences pratiques, non chirurgicales au
sens de la règlementation, pour effectuer l’ensemble des actes
autorisés dans des conditions de qualité et de sécurité optimales.
3.3 - PREMIÈRE ANNÉE
3.3.1 - P
ROGRAMME DES ENSEIGNEMENTS DE 1ère PARTIE
(110 HEURES)
Anatomie, morphologie et physiologie des tissus superficiels
du corps humain, climatères, incidences sur les techniques
médicales de soins, initiation au traitement médical des effets
du vieillissement des tissus : 28 heures.
Endocrinologie, nutrition, obésité dans leurs relations avec les
tissus superficiels. Prise en charge des troubles endocriniens,
de l’obésité et des lipodystrophies : 28 heures.
Physiologie, prévention et dépistage précoce des pathologies
liées au vieillissement (tranche d’âge 40-65 ans). Mode de vie et
environnement, épidémiologie, réponses sanitaires recommandées. Bilan de santé et consultation «anti-âge» : 34 heures.
Aspects médico-légaux et éthiques des soins à visée esthétique.
Méthodologie, statistiques et formalisme des études cliniques.
Lecture critique de publications, recherche bibliographique.
Médecine Basée sur les Preuves : 20 heures.
Ces enseignements sont réalisés sous forme de conférences
magistrales, travaux pratiques et discussion de cas cliniques.
3.3.2 - F
ORMATION PRATIQUE DE 1ère PARTIE
(900 HEURES)
Stages en deux semestres d’au moins 450 heures, effectués
sur des terrains de stage agréés (cabinets de médecine générale, de dermatologie et d’établissements de soins agréés)
comprenant la réalisation par l’étudiant d’actes de diagnostic et de soins dans chaque domaine étudié dans l’année.
Les praticiens en activité peuvent réaliser les stages à temps
partiel (maximum de deux ans par semestre).
Les stages doivent notamment permettre l’acquisition des
techniques suivantes : bilan biologique, clinique et examens
complémentaires à pratiquer pour le dépistage précoce des
pathologies liées au vieillissement, consultation «anti-âge»,
anesthésies locales, utilisation des produits injectables dans
le traitement des rides du visage, peelings et traitements
exfoliants, traitements bio stimulants et emploi des agents
physiques peu invasifs dans la lutte contre le vieillissement
cutané.
Terrains de stages obligatoires au cours de la première année
: un semestre en médecine générale à orientation « morphoesthétique et anti-âge » et un semestre en dermatologie à
orientation « esthétique ».
3.4 - DEUXIÈME ANNÉE
3.4.1 - P
ROGRAMME DES ENSEIGNEMENTS DE 2ème PARTIE
(110 HEURES)
Approfondissement du traitement médical des effets du
vieillissement sur les tissus superficiels. Histologie, physiologie, climatère et pathologie. Techniques validées : indications,
contre indications, précautions, limites. Prévention et maîtrise
des risques liés aux différentes catégories d’interventions. 52
heures.
Phlébologie et actes vasculaires. Vieillissement du réseau
veineux, troubles lymphatiques, de la microcirculation et
vieillissement, prévention de la maladie variqueuse, techniques de soins esthétiques : 16 heures.
Anesthésie locale, hygiène, prévention des infections nosocomiales et sécurité des structures de soins : 12 heures.
Photonique et optronique appliquée aux tissus superficiels.
Bases théoriques, classification et sécurité. Applications à
visée esthétique. Photothérapie dynamique. Aspects médicolégaux : 30 heures
3.4.2 - FORMATION PRATIQUE DE 2ème PARTIE
(900 HEURES)
Apprentissage des techniques plus complexes et à risque de
traitement médical des effets du vieillissement sur les tissus
superficiels, maîtrise des techniques de photonique et optronique à visée esthétique.
Stages obligatoires au cours de la première année : un
semestre en cabinet médical ou service agréé de chirurgie
plastique pratiquant des actes médicaux complexes à visée
esthétique et un semestre en service ou cabinet pratiquant
des actes laser à visée esthétique.
3.5 - DISPOSITIONS COMMUNES
Ne sera enseignée lors des stages que la pratique de techniques validées, au sens de la Haute Autorité de Santé, ou
conformes aux données acquises de la science, au sens de
l’article R.4127-32 du code de la santé publique.
Les stages devront apporter la maîtrise des techniques non
chirurgicales morpho-esthétiques simples et complexes, et
des pratiques associées des spécialités connexes.
Les conditions de sélection et d’agrément des terrains de
stage seront définies par le Ministère de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche sur proposition du Conseil
National Professionnel des Sciences Morpho Esthétiques et
de la Longévité.
Dispense de probatoire : les praticiens qui justifient de 3
années de « pratique régulière et significative » des actes à
visée esthétique sont dispensés de probatoire.
Dispense de formation théorique : les praticiens qui justifient d’un diplôme de formation initiale ou continue et de la
« pratique régulière et significative » qui lui est associée sont
dispensés des formations théoriques correspondantes.
Dispense de formation pratique : les praticiens qui justifient de 5 années d’une « pratique régulière et significative »
dans le domaine d’un stage sont dispensés de la formation
pratique correspondante. S’ils ne disposent que d’une partie
des compétences, le stage pourra être adapté et raccourci
afin de ne porter que sur les compétences à acquérir.
Les critères objectifs de « pratique régulière et significative
» seront définis par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche sur proposition du Conseil National Professionnel des Sciences Morpho Esthétiques et de la
Longévité.
Les directives générales en matière de dispense de formation
pratique et théorique seront définies par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche sur proposition du
Conseil National Professionnel des Sciences Morpho Esthétiques et de la Longévité.
105
4 - FOIRE AUX QUESTIONS
Q1 - Quelles formations théoriques devrai-je suivre si je
dispose déjà de DU, DIU ou formations privées ?
Il ne sera nécessaire d’effectuer en double aucune formation
théorique validée par un diplôme.
Une liste nationale d’équivalence sera établie sous l’égide du
CNS MEL.
Q2 - Quels stages devrait effectuer un médecin généraliste
effectuant en moyenne deux jours par semaine des actes à
visée esthétique depuis plus de 5 ans (au moins 450 journées pleines)?
S’il justifie qu’il effectue couramment l’ensemble des actes
présentant des risques sérieux sans expérience du bloc opératoire, sans pratique de la médecine anti-âge et sans expérience des lasers médicaux, il n’aura pas à effectuer la partie
« actes de médecine esthétique» des stages estimés à 50 % de
la formation pratique. Il aurait en conséquence à effectuer
(sur 4 ans):
• ½ semestre de dermatologie (225 heures)
• ½ semestre de consultations de médecine anti-âge (225 heures)
• ½ semestre de bloc (225 heures)
• ½ semestre de lasers (225 heures)
Le même médecin ayant une pratique des lasers et de la
consultation anti-âge aurait à effectuer (sur 2 ans) :
• ½ semestre de bloc (225 heures)
Le même médecin ayant en outre une bloc opératoire aurait
à effectuer (sur 2 ans) :
• ½ semestre de dermatologie (225 heures)
Q3 - Quels stages devrait effectuer un médecin dermatologue effectuant en moyenne deux jours par semaine des
actes à visée esthétique depuis plus de 5 ans (au moins 450
journées pleines)?
S’il justifie qu’il effectue couramment l’ensemble des actes
présentant des risques sérieux sans expérience du bloc opératoire, sans pratique de la médecine anti-âge et sans expérience des lasers médicaux, il n’aura pas à effectuer la partie
« actes de médecine esthétique» des stages estimés à 50 % de
la formation pratique. Il aurait en conséquence à effectuer
(sur 4 ans):
• ½ semestre de consultations de médecine anti-âge
(225 heures)
• ½ semestre de bloc (225 heures)
• ½ semestre de lasers (225 heures)
Le même médecin ayant une pratique des lasers aurait à
effectuer (sur 2 ans) :
• ½ semestre de consultations de médecine anti-âge (225 heures)
• ½ semestre de bloc (225 heures)
Q4- Quels stages devrait effectuer un chirurgiens plasticien effectuant en moyenne deux jours par semaine des
actes à visée esthétique depuis plus de 5 ans (au moins 450
journées pleines)?
S’il justifie qu’il effectue couramment l’ensemble des actes
présentant des risques sérieux, sans pratique de la médecine
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anti-âge et sans expérience des lasers médicaux, il n’aura pas
à effectuer la partie « actes de médecine esthétique» des stages
estimés à 50 % de la formation pratique. Il aurait en conséquence à effectuer (sur 4 ans) :
• ½ semestre de dermatologie (225 heures)
• ½ semestre de consultations de médecine anti-âge
(225 heures)
• ½ semestre de lasers (225 heures)
Le même médecin ayant une pratique des lasers aurait à
effectuer (sur 2 ans) :
• ½ semestre de consultations de médecine anti-âge
(225 heures)
• ½ semestre de dermatologie (225 heures)
Q5- Quels stages devrait effectuer un praticien effectuant
un à deux jours par semaine des actes à visée esthétique
depuis plus de 3 ans (au moins 200 journées pleines)?
La moitié de la durée normale des stages.
Q6 - Quelles seront les durées pratiques des stages ?
450 heures par semestre (stage normal) =
- 19 h 30 par semaine (6 semaines de congés par an)
- soit deux journées ou 4 à 5 demi-journées par semaine.
225 heures par semestre (stage normal) =
- 10 heures par semaine (6 semaines de congés par an)
- Soit une journée ou 2 à 3 demi-journées par semaine.
450 heures par semestre (stages étalé sur durée double) =
- 10 heures par semaine (6 semaines de congés par an)
- Soit une journée ou 2 à 3 demi-journées par semaine.
225 heures par semestre (stages étalé sur durée double) =
- 5 heures par semaine (6 semaines de congés par an)
- Soit une journée toutes les deux semaines ou 1 demi-journée
par semaine
Q7- Qui seront les maîtres de stages ?
Pour les stages de médecine anti-âge, dermatologie et lasers
médicaux :
- Les maîtres de stage seront des praticiens libéraux ayant
au moins 5 ans de pratique importante des actes présentant
des risques sérieux (750 jours) (aucun service hospitalier
n’ayant d’activité régulière en médecine esthétique). - A défaut, si le maître de stage ne dispose pas d’au moins 5
ans de pratique importante des actes présentant des risques
sérieux en médecine esthétique, seule la moitié spécialisée
du stage sera effectuée chez ce praticien, l’autre moitié étant
effectuée chez un praticien disposant d’au moins 5 ans de
pratique importante des actes présentant des risques sérieux
en médecine esthétique.
Pour les stages de chirurgie plastique :
- Ce seront des chirurgiens effectuant depuis au moins 5 ans de
pratique importante des actes présentant des risques sérieux
en médecine esthétique (750 jours). Le stage est organisé en
un mi temps d’actes en bloc et mi temps d’actes hors bloc.
- A défaut, si le maître de stage de chirurgie plastique ne dispose pas d’au moins 5 ans de pratique importante des actes
présentant des risques sérieux en médecine esthétique, seule
la moitié du stage sera effectuée en bloc, l’autre moitié étant
effectuée chez un praticien disposant d’au moins 5 ans de
pratique importante des actes présentant des risques sérieux
en médecine esthétique.

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