16 - Court et MC Quels sont les secrets de Ryanair
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16 - Court et MC Quels sont les secrets de Ryanair
Roissy le 2 septembre 2013 ! Court et Moyen-Courrier Quels sont les secrets de RYANAIR ? A l’heure où la Direction est sur le point d’annoncer les mesures dévastatrices qu’elle souhaite mettre en œuvre pour "sauver" notre court et moyen-courrier, il nous a semblé important de décrire de manière détaillée le modèle, l’organisation, les moyens de financement et les raisons du succès de l’un de nos concurrents sur ce segment. Ryanair a introduit au fil du temps dans la tête du passager un référentiel pernicieux fondé sur une duperie à la fois intellectuelle, sociale et financière. LE MODELE RYANAIR ET SON ORGANISATION Premier transporteur en nombre de passagers sur l’Europe (65 millions de réservations en 2011), avec une croissance annuelle maintenue à 2 chiffres, Ryanair n’en finit pas de se développer. Seule EasyJet réussit à se maintenir derrière (54,4 millions de passagers en 2011), dans un secteur où les faillites sont légions. On peut constater que ce modèle est unique : la fonction de transporteur aérien est secondaire dans la mesure où l’essentiel des recettes ne provient pas des passagers transportés mais des multiples opérations financières annexes opérées de manière plus ou moins douteuses et hors la loi au travers de nombreuses filiales opérant dans des paradis fiscaux. Si 60% des coûts de la compagnie sont comparables à ceux de n’importe quelle autre low cost (fuel, assurances, ATC, …), on constate que les 40% restant sont nettement plus faibles et dus au contournement systématique des règles de cette Europe mal finie et des lois sociales ou fiscales des différents états membres. En particulier, le recours à de nombreux pilotes au statut "d’entrepreneurs" artificiellement basés dans des paradis fiscaux et qui sont des retraités de l’armée de l’air française, belge, hollandaise ou autre. Quasiment aucune charge sociale ou fiscale ne sera versée pour l’emploi de ces PNT. Cela est tout bénéfique pour Ryanair car ces pilotes bénéficient d’une couverture sociale associée à leur carrière militaire. Et merci au contribuable ... Pour les PNC, c’est plus simple, la plupart sont embauchés avec des contrats "exotiques" à travers de douteuses sociétés de services. ¾ des PNC sont sans salaire fixe et n’ont ni régime de retraite, ni couverture sociale. Cette situation n’effraie pas les candidats qui affluent en masse des républiques de l’est ayant rejoints l’UE ces dernières années. LE FINANCEMENT DE CETTE ORGANISATION Ce qui fait la différence entre Ryanair et les autres low cost, ce ne sont pas les coûts mais les recettes. Tout d’abord, la compagnie dispose en effet de recettes énormes via des subventions accordées par les collectivités territoriales et locales (25% du chiffre d’affaires). A ces subventions, s’ajoute des ristournes de 30 à 100% sur les taxes redevances et services versées aux collectivités et gestionnaires d’aéroports. Au total, et à titre d’exemple sur les résultats de 2009, 800 millions d’euros de subventions pour 3,2 milliards de chiffre d’affaires, soit ¼ ! Dans l’ensemble les passagers n’apportent que 10% du chiffre d’affaires total. Quel est le prix social de cette compagnie ? Que devient l’argent du contribuable, versé directement dans des sociétés écrans à Chypre, à Gibraltar, au Delaware, en Russie... ? Ces dispositifs permettent de blanchir de l’argent et de distribuer des rétro-commissions ! A mettre en parallèle aux récentes affaires de comptes cachés ou autres valises de liquide bien garnies détenus pas des politiciens de tous bords. Ryanair est la compagnie privée la plus subventionnée au monde. Si l’on y ajoute que cette compagnie opère une flotte 100 % Boeing, il apparait clairement à quiconque veut bien se donner la peine d’ouvrir les yeux que Ryanair est une gigantesque pompe à finances publiques, au détriment du salarié et du contribuable et au profit de l’enrichissement de quelques uns. On voudrait détruire l’économie, l’emploi et les prestations sociales en France, qu’on ne s’y prendrait pas différemment. A l’exception de quelques recettes diverses complémentaires, la dernière partie, et non la moindre, consiste en un judicieux commerce d’avions (Retail), géré dans des sociétés écrans incontrôlables basées dans des paradis fiscaux. Sans les subventions, les pertes annuelles de Ryanair seraient d’environ 500 millions d’euros, ce qui rapporté au chiffre d’affaires en ferait la compagnie la La boucle est bouclée ! A qui profite le crime ? LES RAISONS D’UN TEL SUCCES Aujourd’hui, Ryanair est devenue la norme et oblige une industrie entière à pratiquer des tarifs qui n’ont aucun rapport avec la réalité économique et cela grâce : - au mythe du low cost devenu une solution à la crise, - à l’absence de structure de contrôle et de régulation dans l’acte unique européen, - à sa compétence dans l’art de profiter des lacunes de l’Europe (taxes, impôts différents d’un état à l’autre), - au chantage exercé sur les aéroports de 2ème et 3ème catégories, - à sa capacité à profiter de la faiblesse (corruption ?) de certains élus et de la compromission des états vis-à-vis des paradis fiscaux, - à son excellence dans le lobbying et son savoir-faire pour s’entourer des meilleurs cabinets d’avocats, - à l’utilisation gratuite des médias pour assurer sa publicité, - au cycle infernal de low costisation, spéculation et paupérisation qui lui permet d’accroître sa valeur boursière. A terme, seule l’économie devrait triompher lorsque les régions sans le sou arrêteront d’envoyer l’argent du contribuable dans des paradis fiscaux pour engraisser des entreprises étrangères. Malheureusement et d’ici là, bien des acteurs low cost ou traditionnels auront mordu la poussière en détruisant 50 à 100 fois plus d’emplois que Ryanair n’en aura jamais créé. Ce tract est un résumé d’ informations éditées par la APNA. Le lien du document : http://www.apna.asso.fr/spip.php?article235 N’hésitez à nous faire part de vos réactions et commentaires via le mail : [email protected] Pour être informé au fil de l’eau sur l’actualité de la compagnie et de la DGSI, utiliser le site www.dgsi-unsa.fr (onglet newsletter)