Numéro 9

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Numéro 9
R
www.russiefrancophone.com
La ussie
№9
Octobre
2014
francophone
Actualités • Culture • Économie • Cinéma • Cuisine
Malgré le contexte
géopolitique difficile...
Une délégation parlementaire française s’est
rendue à Moscou du 10 au 12 septembre
derniers pour rencontrer des responsables russes.
Source: Twitter/@dfr_paris
pages 6-7
ÉCONOMIE
ÉVÉNEMENT
pages 12-14
Air France-KLM face
à un long
chemin
pages 8-9
Suivez l’actualité de
La Russie francophone sur
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Les événements les plus
marquants d’octobre
1833
21 octobre
Naissance d’Alfred Nobel
Né en 1833, il fit des études de
chimie puis étudia les explosifs,
inventant la dynamite en 1867.
Installé à Paris à partir de 1875,
il inventa la « dynamite extra
Nobel », une dynamite gomme.
Ses inventions lui valurent l’hostilité de nombreuses personnes
qui le qualifiaient de « marchand
de mort ». Décidé à laisser une
bonne image après sa mort, il
légua toute sa fortune pour la
création du Prix Nobel et mourut en 1896.
2014
Du 4 au 19 octobre
Le Mondial de
l’Automobile
Il rassemble des marques
et des véhicules du monde
entier, des plus célèbres à
d’autres peu connues, des
citadines au haut de gamme,
des hyper-sportives aux
véhicules électriques. Tous les
acteurs du secteur automobile mondial y sont présents,
y compris les équipementiers, les manufacturiers,
les spécialistes des énergies
alternatives, de l’électronique
embarquée, ainsi que de nombreuses sociétés de service.
1992
31 octobre
Le Vatican réhabilite Galilée
Le Vatican décide de réhabiliter
le physicien et astronome italien
Galileo Galilée qui avait démontré au début du dix-septième
siècle que la terre tourne autour
du soleil et non le contraire. 359
ans après avoir été contraint
d’abjurer devant le Tribunal de
l’Inquisition, la grand savant est
reconnu par l’Église. Rome admet son erreur.
Rubrique préparée par
Konstantine KRASNOSLOBODTSEV
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- Actualités
- Culture
- Économie
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- Politique
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Directeur de la rédaction :
Boris VINOGRADOV
Rédaction : Tatiana POCHERSTNIK,
Oscar RASSON,
Romain GORDIANI (Politique),
Ishita PUROHIT (Économie),
Arina YAKUPOVA (Culture),
Lyubov RAKOVA (Cinéma)
Site Internet : Boris VINOGRADOV
3
Sommaire
Éditorial
La une
Le début de l’automne a été marqué par un timide élan d’espoir de stabilisation en Ukraine et d’une normalisation des relations entre la Russie et
l’Europe.
Bien que les sanctions restent en vigueur, on peut déjà apercevoir un léger
vent de changements en faveur d’un apaisement.
L’un des signes de cette détente pourrait être un événement peu éclairé par les
médias russes : la visite d’une délégation
parlementaire française à Moscou du 10
au 12 septembre. Quatorze parlementaires
français ont eu des entretiens avec Sergueï Narychkine, le président de la Douma
(chambre basse du Parlement russe).
p. 6-7
Malgré le contexte géopolitique difficile ...
Économie
p. 8-9
Air France-KLM face à un long chemin.
La vie en Russie
p. 10-11
Dans le cadre de la crise dans l’est
de l’Ukraine et du difficile contexte géopolitique, cette visite témoigne de la volonté de la France à mener un dialogue
constructif avec la Russie. Notons que
malgré la pression de ses alliés, la France
n’a pas annulé le contrat sur la livraison des Mistrals, il ne s’agit que d’une
suspension.
Paris - Moscou - Pékin en train !
Événements
p. 12-14 Ils parlent du chœur la main sur le cœur.
Ils sont venus chez nous
p. 15
David Foenkinos : « J’ai eu la chance inouïe
d’avoir travaillé avec Audrey Tautou ! »
Art
p. 16-17 Les trésors du fonds de diamants
de la Russie.
Culture
p. 18-19 La Cathédrale de l’Assomption d’Omsk.
p. 20
Bienvenue en Auvergne !
Cuisine
Remerciements :
Oscar RASSON
Danièle BOURREL
Jocelyn GARCIA
Raymond RUXEL-NERCESSIAN
p. 21 Le pain noir de la guerre.
Auto
p. 22-23 MONDIAL DE L’AUTOMOBILE 2014
Renault réinvente Espace.
Bien à vous,
Cinéma
Boris VINOGRADOV
p. 24-25 La Sélection du mois OCTOBRE 2014.
Directeur du journal,
[email protected]
p. 26 Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?
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Le Monde
FRANCE
Nicolas Sarkozy,
l’ancien président de la
République a
publié sur Facebook
une tribune confirmant sa candidature à
la présidence de l’UMP.
CAMEROUN
Cameroun /
Extrême-Nord : 321
nouveaux soldats
« fuyards » nigérians
sur le sol camerounais.
Ils sont arrivés à Mora
dans la nuit du Mardi
2 Septembre à mercredi 3 Septembre 2014
avec bagages, armes et
munitions dans plusieurs véhicules.
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SUISSE
CÔTE D’IVOIRE
4 octobre.
Genève : manif alternative contre la police.
Le mouvement « dance
against police » a réuni
plus de 300 manifestants qui ont défilé en
marge du cortège
historique des 200 ans
de la gendarmerie à
Genève.
Le gouvernement ivoirien a décidé de liquider
la Banque pour le financement de l’agriculture
(BFA). Lancée en 2004
pour soutenir les PME
et le monde rural, cet
établissement bancaire
détenu à 83 % par l’État
- a rencontré peu de
succès en dix ans.
francophone
BELGIQUE
La police a ouvert une
enquête après la publication sur Facebook de
photos de musulmans
radicaux bruxellois
semblant se préparer
au jihad lors de camps
en Ardenne belge.
MONACO
Le Palais princier vend
ses reliques de Napoléon
aux enchères à Monaco.
Rassemblés au début du
XXe siècle par le prince
Louis II, un millier
d’objets et de souvenirs
liés à Napoléon Ier sont
mis aux enchères par la
famille Grimaldi.
MAROC
Les immigrés africains
résidant au Maroc sont
« des concitoyens et il
faut en faire des citoyens réels », a souligné, vendredi à Rabat,
le président du Conseil
national des droits de
l’Homme (CNDH),
Driss El Yazami.
ALGÉRIE
À l’initiative de l’ambassade de l’Inde, un
symposium sur l’économie du pays sera organisé, incessamment, à
Alger. Il sera axé sur les
avancées économiques
enregistrées par l’Inde, notamment dans le
domaine des transports
et de la technologie de
pointe.
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La une
6
© http://www.wpolitics.ru
«Автор/«Мир женской политики»
Malgré le contexte géopolitique
difficile, une délégation
parlementaire française s’est
rendue à Moscou du 10 au 12
septembre derniers pour
rencontrer des responsables
russes.
MALGRÉ LE CONTEXTE
GÉOPOLITIQUE
DIFFICILE ...
Stéphane
GAESSLER
correspondant spécial à Paris
I
© http://www.wpolitics.ru
«Автор/«Мир женской политики»
ls ont réaffirmé leur soutien
à la Russie, la nécessité de
continuer le dialogue et la
coopération entre les deux pays.
Députés et sénateurs de droite
comme de gauche, ils appartiennent tous au groupe d’amitié
France-Russie de l’assemblée nationale, créé en 2004 sous l’égide
des présidents Jacques Chirac et
Vladimir Poutine. Le groupe est
plutôt hétérogène du point de
vue de la couleur politique de ses
membres, montrant combien les
relations avec la Russie sont primordiales et légitimes pour des
élus de différents partis.
La majorité d’entre eux sont
néanmoins des élus de droite, du
centre-droit ainsi que du Front national, dont les deux députés à l’assemblée sont membres du groupe
(Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard). Il est aussi composé d’apparentés extrême-droite
comme Jacques Bompard (Ligue
du sud). Mais on trouve aussi des
élus de gauche comme Jean-Luc
Laurent, président du mouvement
républicain et citoyen, parti de
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tendance sociale et patriote, fondé par Jean-Pierre Chevènement,
autre « ami » de la Russie. La présidente de l’association est la députée socialiste du Finistère Chantal
Guittet. A l’extrême gauche, on
trouve le député du Puy-de-Dôme
André Chassaigne.
Parmi les élus qui se sont déplacés en Russie, on trouve les députés UMP Nicolas Dhuick, Claude
Goasguen et Thierry Mariani, l’un
des leaders de la droite populaire,
député de la 11e circonscription
des Français de l’étranger, incluant notamment la Russie. On
trouve aussi les centristes Maurice
Leroy et Yves Pozzo di Borgo, et
les élus socialistes Pascal Terrasse
et François-Michel Lambert.
Les parlementaires ont rencontré Sergueï Narychkine, le
président de la Douma (chambre
basse du Parlement russe). Ce dernier, bien que sur la liste des personnalités russes frappées par des
sanctions individuelles en Europe,
s’était rendu début septembre à
Paris et y avait rencontré des responsables politiques français.
et socialement dévastée, marquée par la
guerre civile et déviant politiquement vers
des extrêmes politiques confinant à l’eugénisme politique ? Comment peut-on admettre la clairvoyance d’un grand nombre
de politiciens européens, défenseurs des
droits des peuples et de la démocratie alors
qu’ils se tournent vers les représentants
d’une peste brune, réveillée après un demi-siècle de fédéralisme socialiste ?
Les élus qui se sont rendus à Moscou,
sont conscients de l’importance de la prise
en compte de la position de la Russie dans
la résolution de la crise Ukrainienne. La
Russie bénéficie d’une position historique
dans la région, mais aussi des relations économiques fortes avec son voisin. L’Ukraine
reste en grande partie dépendante de l’économie russe. En France, laisserions-nous
les Américains intervenir dans une crise
qui opposerait le gouvernement central
de Paris à une Bretagne ou une Occitanie
« Tant que le cessez-le-feu
est appliqué, cette vague de
sanctions n’a aucun sens »
Député des Français de l’étranger
Thierry Mariani
séparatistes ? Je ne pense pas que la communauté nationale, fière de son histoire, le
permettrait. De même, l’intervention de
l’Europe de l’ouest, et a fortiori des EtatsUnis en Ukraine, apparaît sous cet angle
comme une ingérence illégitime, bafouant
la communauté historique et sociale de ces
peuples, la légitimité de leurs liens culturels et géographiques.
Le jeudi 2 octobre Vladimir Poutine a
réaffirmé son point de vue sur la situation
ukrainienne, qui nous semble la conclusion
la plus juste :
« Все люди, которые проживают
в любом уголке Украины, должны
пользоваться полными правами,
никто не будет дискриминироваться
ни по языковому принципу, ни
по этническому принципу, ни по
религиозному. Только так и можно
сохранить территориальную
целостность страны ».
« Toutes les personnes vivant sur le territoire ukrainien doivent bénéficier de droits
complets, personne ne doit être discriminé
selon l’appartenance linguistique, ethnique
ou religieuse. C’est seulement en respectant
cet engagement que l’intégrité territoriale
ukrainienne sera conservée ».
7
Jean-Paul Dupré
Dupré invite
le patron de
l’agence TASS
A l’occasion de son voyage, les 11 et
12 septembre derniers, à Moscou, JeanPaul Dupré a rencontré Mikhail Kalmikov, le directeur général de l’agence
télégraphique TASS, l’une des principales agences de presse de ce pays,
avec RIA Novosti et Interfax.
Le député-maire de Limoux, qui faisait
partie d’une délégation de 14 parlementaires dédiée au développement du
dialogue franco-russe, a invité ce haut
responsable de l’information moscovite
pour la prochaine édition de Toques et
Clochers. Farncophile, Mikhail Kalmikov
maîtrise en effet la langue de Molière et
est passionné des vins de l’Hexagone.
De plus, il connaît les vins de Limoux.
Jean-Paul Dupré, qui a également
rencontré les responsables de la
Chambre de commerce et d’industrie
franco-russe, espère que les sanctions
européennes contre Moscou, prises à
l’occasion du conflit en Ukraine, vont
vite être levées. « Il faut dresser un
constat différent et je souhaite que l’on
reprenne rapidement nos esprits avec
ces sanctions à la Russie qui nous sont
préjudiciables également. » De nombreuses sociétés françaises ont en effet
besoin de ces échanges avec ce pays.
« Est-ce que c’est au maire de Limoux,
député, de dénoncer cette situation ?
Oui, Je confirme. »
© AFP PHOTO / KIRILL KUDRYAVTSEV
Les parlementaires français ont également eu un entretien avec Sergueï Ivanov,
le chef de l’administration présidentielle.
La rencontre s’est suivie d’une conférence
de presse au cours de laquelle les parlementaires se sont réjouis de la - fragile - trêve en
vigueur depuis vendredi 5 septembre dans
l’est de l’Ukraine. « Tant que le cessez-lefeu est appliqué, cette vague de sanctions
n’a aucun sens », a critiqué Thierry Mariani, évoquant les mesures prises par l’Union
européenne.
Nicolas Dhuicq, député UMP de la
première circonscription de l’Aube, a lui
fustigé le gouvernement français soutenant Kiev, qui a « oublié que Catherine La
Grande a donné à la Russie l’accès à la mer
». « La Crimée pour moi est russe, il n’y a
aucune discussion possible »
Les participants à ce voyage s’intéressent
tout particulièrement à la vente des navires de guerre Mistral à la Russie, remise
en cause par la crise ukrainienne et sur laquelle le président François Hollande doit
prendre une décision fin octobre. Le député
UMP de Paris Claude Goasguen a estimé
que « l’intérêt de la France est de tenir ses
engagements », Thierry Mariani ajoutant
que « l’enjeu de ce dossier, c’est la crédibilité
de la France ».
Interrogé, le sénateur centriste Yves
Pozzo di Borgo, dont l’ancêtre fut un célèbre diplomate au service de la Russie, résume l’esprit du voyage qui se poursuit avec
des rencontres au Conseil de la Fédération
(le Sénat russe) : « Il faut sortir des images
caricaturales que l’on donne de la Russie et
cesser de la diaboliser ».
Ce voyage provoque un léger tollé dans
le monde parlementaire, en effet c’est la
première réaction concertée et organisée
d’un groupe d’élus de tous bords, contre
l’ « autisme » diplomatique de la France et
de l’Europe face aux demandes de dialogue
et de compréhension mutuelle formulées
par la Russie depuis le début de la crise
ukrainienne, le président russe Vladimir
Poutine, appelant sans relâche à la table
des négociations les différentes parties au
conflit et ne répondant parfois de manière
« violente » qu’aux provocations inadmissibles du gouvernement de Kiev.
La conclusion, le 5 septembre dernier à
Minsk, d’un accord de cessez-le-feu, prend
acte de l’échec militaire de Kiev. Et avec des
négociations incluant les séparatistes pour
discuter du statut prochain des régions du
sud-est, l’accord en question a des allures
de victoire russe. L’Ukraine s’enfonce dans
une crise économique et l’hiver approchant, Gazprom est en position de force
pour le nouveau round des négociations
gazières. De même, peut-on réellement
envisager à court terme, certains parlent
de 2020, l’intégration dans l’Union européenne d’une Ukraine économiquement
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La une
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Économie Air France-KLM face
Ishita
PUROHIT
Quatorze jours - c’est une durée de grève historique pour
Air France. La racine de ce conflit : sa filiale à bas coût ou
« low-cost », Transavia. La grande compagnie aérienne
surmontera-t-elle cette période de crise ?
Après des années de restructuration, le
PDG de la compagnie aérienne, Alexandre
de Juniac, misait sur l’expansion de la filiale à bas coût Transavia Europe et visait
à élargir le territoire du groupe en Europe,
notamment en Espagne, au Portugal et en
Allemagne. À cause du marché croissant
de low-cost dans le transport aérien, Air
France a l’intention d’en profiter et devenir
l’un des leaders low-cost en Europe.
Selon Manuel Valls, le Premier ministre
français, le développement de Transavia est
un projet vital pour Air France et reconnait
le fait que l’univers de low-cost est « un univers concurrentiel » et pour faire concurrence dans ce monde, « … il faut savoir
l’affronter avec de bonnes armes. » Juniac a
expliqué sur RTL l’importance de maintenir
la compétitivité du groupe, « On veut être
un groupe mondial avec des racines eurowww.russiefrancophone.com
280
millions d’euros
perdus par Air France lors de la grève
péennes. Notre marché, c’est l’Europe. Dans
ce marché, les « loisirs » augmentent à toute
vitesse avec des géants. Je vous rappelle que
l’un de nos plus grands concurrents, que
je ne mentionnerais pas, transporte plus
d’avions en Europe que nous transportons
dans le monde. Il nous faut une ambition
européenne ». Aussi indispensable soit le projet, il n’a
cessé de semer l’inquiétude. Les pilotes
d’Air France défendent leurs droits et leur
emploi tout en craignant la délocalisation
d’emplois et une dégradation de leur condition de travail, tout expliqué par un syndicat
des pilotes : « Le développement de Transavia en Europe va surtout créer de l’emploi
à l’extérieur et moins en France. In fine, la
direction a beau le démentir, c’est bien le
passage du court et moyen-courrier d’Air
France vers le low-cost qui est prévu. Toutes
les grandes compagnies l’ont fait, pourquoi
Air France serait-elle différente ? ». Ces pilotes souhaitent de conserver leur contrat
d’Air France et d’obtenir un contrat unique
pour eux et les pilotes de Transavia. Ainsi, la
manifestation a entamé.
Économie 9
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la grève « … coûte cher en
image à la compagnie et a
laissé des traces de divisions,
de fractures, en son sein ».
Premier ministre de la France
Manuel Valls
à un long chemin
Mais quatorze jours étaient bien suffisants
pour comprendre la grave perturbation de
la grève. Le Syndicat national des pilotes
(SNPL), le syndicat principal de cette profession, a voté pour la reprise du travail en dépit
d’un échec de négociations après quatorze
jours de grève. Le vote, qui était 72 % majoritaire, symbolise le fait que la responsabilité des pilotes doit être assumée. En outre,
la grève perturbait le travail des hôtesses,
stewards et d’autres personnels de la compagnie. Telle est la raison pour laquelle Valls
déclare la grève « inutile » et « égoïste » et
précise que la grève « … coûte cher en image
à la compagnie et a laissé des traces de divisions, de fractures, en son sein ».
Après être revenu dans le vert grâce à
une stratégie de réduction des coûts qui a
permis la compagnie d’assurer une croissance stable, le Groupe a anticipé s’avancer au même rythme cette année déclarant
que 2014 soit « l’année de la révolution commerciale d’Air France-KLM. »
Cependant, face à cette catastrophe, Air
France reste d’ores et déjà affaiblie. La compagnie a dû renoncer « définitivement » le
projet de Transavia Europe mais continuera
à développer Transavia France, la filiale low-
cost française. À la grande déception des pilotes, aucun contrat unique n’a été accordé
de peur de diminuer la marge de la filiale à
bas coût.
La grève s’est terminée avec une lourde
facture pour Air France avec environ 280
millions d’euros perdus – un somme qui
aurait pu être utilisé pour accroître la flotte
d’avions. Le conflit a aussi fait reculer le
titre depuis le premier jour de grève. Il est
capital qu’Air France rétablisse la situation
financière tout en cultivant la confiance des
voyageurs ; sinon, les concurrents en bénéficient. Par conséquent, Easyjet, l’un des
concurrents clé d’Air France a vu son titre
bondir par 3,2 % quelques jours avant l’annonce de la fin du conflit.
Ces deux semaines de grève peuvent
mettre l’attractivité de la France en péril.
Monter au top s’avèrera difficile pour cette
compagnie aérienne et la grève pèse sur ses
chiffres d’affaires. Air France essaie depuis
des années de tenir la tête hors de l’eau, mais
la grève a lancé un vrai défi. Ce fiasco sera
catastrophique pour le secteur aérien français et surtout pour Air France qui a laissé la
porte grande ouverte au gain de ses concurrents.
Sources :
1.
2.
Air France-KLM : Les pilotes cessent la grève, victoire
à la Pyrrhus pour Air France. Les Echos. Bourse.
29/09/14.
En direct : Grève Air France. Le Figaro. 26 /09/14.
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La vie en Russie
10
Photos : Tatiana BOILOT
Paris - Moscou - Pékin
!
n
i
a
r
en t
Arnaud
BOILOT
Une estimation du trajet Paris – Moscou
– Pékin me donne une distance d’environ
12 000 km en passant par la Mongolie. Il est
possible de faire Moscou – Pékin sans s’arrêter. Mais j’imagine qu’au bout de six jours
et six nuits de train non-stop, la première
réaction quand on sort est d’embrasser le
sol comme fait le pape en sortant des avions
pendant ses visites officielles… Il faut donc
planifier des arrêts.
Tout d’abord, Moscou où je me sens toujours comme chez moi. Premier arrêt ensuite : Kazan, la capitale cosmopolite du Tatarstan. Coup d’œil sur la carte : Pékin sera
notre dernier arrêt. Nous passons avant par
Oulan-Bator. Une petite virée dans les steppes mongoles s’impose. En remontant la
ligne de chemin de fer, je vois qu’elle passe
par Irkoutsk. Tiens, et si je me prenais pour
Sylvain Tesson sur le lac Baīkal ?
Qui n’a pas rêvé de prendre le transsibérien entre Moscou
et Pékin ? Et pourquoi ne pas partir de Paris en train ?
Découvrez ici comment je suis parti avec ma femme et
ma fille de Paris pour aller jusqu’à Pékin !
Et tout voyage commence dès sa préparation.
Reste maintenant un problème épineux :
où faire une pause dans l’immense taïga sibérienne ? Ma fille me fait alors une remarque
de bon sens : « Papa, si on passe toutes nos
nuits dans les trains, on ne verra rien du paysage de Sibérie ! ». C’est vrai en fait. Après réflexion consultation des horaires des trains,
l’arrêt se fera à Tobolsk. Notre itinéraire est
donc bouclé : Paris – Moscou – Kazan – Tobolsk – Irkoutsk et le Baïkal – Oulan-Bator et
les steppes mongoles – Pékin. Il reste maintenant à acheter les billets de train.
1
PARIS
Comment aller à Moscou en train ?
Je me suis posé la même question... jusqu’à ce
que mon beau-père débarque de Moscou à la
Gare du Nord ! La RZhD (la « SNCF russe »)
a rouvert fin 2011 la ligne Paris - Moscou. Les
billets sont en vente sur le site
www.russiefrancophone.com
voit
s que l’on
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le
as tous
SNCF !
Ce n’est pcou sur un écran
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M
voyages-sncf.com. Le train étant russe, il
est également possible de réserver sur le
rzd.ru. Même chose pour les trajets de
train en Russie : réservation et paiement en
ligne puis impression des billets chez soi.
Je suis passé par une agence pour les deux
derniers tronçons (Irkoutsk – Oulan-Bator et Oulan-Bator – Pékin). Une petite
heure de recherche sur internet plus tard et
Clin d’oeil de Moscou à Pairs : la station
Kievskaya dans le style parisien.
me voilà en possession des billets d’avion
retour Pékin-Paris. Pour les hôtels, cela a été
assez facile avec internet et quelques coups
de fils. Avant de faire les visas, il a fallu que je
refasse faire mon passeport illico car il arrivait à expiration. Une belle frayeur ! Pour les
visas, il me fallait la collection totale : Belarus, Russie, Mongolie et Chine. La Russie et
la Chine étant les deux pays les plus stricts,
je suis passé par une agence. Pour les deux
autres, je m’en suis chargé seul. Après 2 bons
mois de préparatifs, le tout est prêt !
Le jour J est arrivé, départ de Paris ! Malgré les 38 heures de trajet pour Moscou, il
n’y a pas de quoi s’ennuyer. On traverse la
Champagne puis les paysages bucoliques
de l’Allemagne avant d’arriver à Berlin où
on aperçoit sa grande tour de télé. C’est ensuite le moment de passer la frontière entre
la Pologne et le Belarus. Cela prend plusieurs
heures et le train doit changer ses roues,
l’écartement des rails n’étant pas le même.
La vie en Russie
S’en suit plus loin le début d’une interminable forêt. Elle commence en Biélorussie et
se terminera… vers Irkoutsk ! Les bulbes dorés de Smolensk brillent à l’horizon, Moscou
n’est plus qu’à quelques heures.
Après plusieurs jours à Moscou, direction Kazan, le pays des tatars. Il est curieux
de constater que l’Islam s’est implanté dans
un endroit... bien froid et nettement plus au
nord que la plupart des pays musulmans. Le
mélange des religions est omniprésent. A tel
point que la dernière mosquée construite en
2005 a été bâtie... au cœur du kremlin, en
2
MOSCOU
face des églises orthodoxes! Sur place, nous
prenons un bateau sur la Volga pour une
journée d’excursion sur l’île de Svijazhsk
avec ses nombreuses églises. Ivan le terrible
est resté un an sur cette île afin de préparer
sa bataille contre les tatars.
Après Kazan, direction la Sibérie ! Tobolsk
se trouve légèrement au nord du tronçon du
Transsibérien, sur un promontoire rocheux.
La ville haute et son kremlin blanc surplombe le fleuve Irtish et les marécages environnants. On rejoint la ville basse par une
superbe rue pavée en pierre où on se croirait
revenu au moyen-âge. Quelques maisons en
bois subsistent. Mais pour encore combien
de temps ?
Départ de Tobolsk. Le plus grand trajet
en train du voyage se profile devant nous.
Nous allons y passer 3 nuits d’affilée pour
aller à Irkoutsk. Les deux premiers jours ont
été agréables et ponctués de lecture, dessins
animés, devoirs de vacances, photos et jeux
de cartes. Le train s’arrête en gare régulièrement, histoire de se dégourdir les jambes
et de se ravitailler. Par contre, pendant la
troisième nuit, impossible de dormir! Nous
étions pendant deux jours soit allongés, soit
assis, donc pas du tout fatigués…
Nous voilà enfin à Irkoutsk… fatigués !
Nous n’avons que 4 jours pour découvrir la
plus grande réserve d’eau douce du monde :
le Baïkal. Au programme : le CircumBaïkal
(ancien tracé du Transsibérien longeant le
lac), une journée de bateau sur le lac pour
rejoindre l’île d’Olkhon (la plus grande
île), une journée complète sur cette île et
enfin une journée pour revenir à Irkoutsk
en traversant l’île et en prenant le ferry. La
première impression est l’IMMENSITE
du lac (600km de long sur 40km de large).
L’excursion le long du CircumBaïkal ne fait
que 84km et on comprend alors que l’on
n’en voit qu’une toute petite partie. La journée suivante en bateau pour rejoindre l’île
d’Olkhon est très agréable. Il est absolument
incroyable de voir à quel point la végétation
change sur les rives du lac depuis le départ d’Irkoutsk. Sur l’ile, nous découvrons
Khuzhir, sa ville principale. Le tourisme
n’est pas encore surdéveloppé et Khuzhir
garde un côté authentique : petites maisons,
chemins en terre et … vaches se promenant
en liberté (même sur la plage !). Retour le
lendemain en traversant l’île jusqu’au ferry.
Après plusieurs heures d’attente et une bagarre pour défendre la place du mini-bus, on
est enfin sur le continent où on aperçoit des
trainées blanches par terre. On apprend qu’il
avait tout simplement… neigé dans la journée ! Petit clin d’œil de la Sibérie de l’hiver à
la Sibérie de l’été ! Il est maintenant temps de quitter la Russie et de rejoindre le sixième pays du périple
: la Mongolie. Le passage de la frontière est
à nouveau très long. Le plus impressionnant est la double rangée de barbelés électrifiés entre les deux pays.
Nous arrivons à Oulan-Bator
pour une journée de visite.
La ville est en profond chan-
11
Genghis Khan veille sur la Mongolie du
haut de son cheval.
sons la frontière. C’est à nouveau très long
et il faut changer encore une fois les roues
du train. Au réveil, nous sommes en Chine.
Agriculture, routes, ponts, usines : le pays
émergent a déjà émergé. Après avoir traversé
les montagnes de la province du ShanDong,
les habitations se densifient. Enfin, le train
ralentit. Je lis les trois caractères sur le panneau du quai : « Gare de Pékin ». Nous descendons du train dans une chaleur humide.
Nous avons réussi, nous sommes à Pékin.
Retrouvez sur walbo.com le périple
Paris – Moscou – Pékin en train mais aussi d’autres articles dédiés à la Russie et des
conseils pour le tourisme en Russie et dans les
pays russophones.
le rocher Shamanka
aux pouvoirs peut-êsur l’île d’Olkhon
tre magiques ...
gement. Départ le lendemain pour un
séjour dans une yourte. Après trois heures
de trajet en voiture, nous arrivons dans un
paysage ... d’alpages : de l’herbe, des quantités de fleurs, des montagnes couvertes de sapin. Nous nous trouvons à 1600m d’altitude.
Je comprends alors que le pays est immense
et que ses régions sont extrêmement variées:
désert, alpages, steppes... A nous la nature
avec 4 jours zen: cheval, kayak, lecture, promenade... Retour à Oulan-Bator avant de
partir pour la Chine.
C’est notre dernier trajet. Le train traverse
des steppes plates à l’infini puis le désert de
Gobi. Pendant l’arrêt à Sainshand (ville située dans le désert), un vent chaud souffle sur
nos visages. Quel contraste avec la fraicheur
des alpages ! Il fait déjà nuit quand nous pas-
3
PÉKIN
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Événements
12
Ils parlent du chœur
la main sur le cœur
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chose dans la
vie qui t’inspire
énormément,
c’est exceptionnel. Je
peux affirmer que ce
quelque chose d’exceptionnel existe
dans ma vie !
Elena Zabrodchenko
Le chant choral, c’est
mon grand hobby, ma passion et ma joie à la
fois. Au moment où je suis venue à ma première répétition du Chœur Georges Brassens je savais très bien ce que le chant choral
représentait, mais j’étais tout de même très
impressionnée. Maintenant je comprends
que cette première impression a fait naître en
moi une véritable passion.
Le Chœur Georges Brassens c’est un lieu
où des personnes tellement différentes se
réunissent autour d’une passion commune.
Depuis qu’ils avaient découvert le groupe,
des écoliers et des étudiants, de jeunes gens
de différentes professions et même des mamans (oui-oui, parmi nous il y a des choristes
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Bientôt le Chœur Georges Brassens de
Moscou va donner un concert
théâtralisé intitulé
« De la “ Marseillaise ” à la nouvelle
chanson française ». Les fidèles
spectateurs du groupe attendent avec
impatience son nouveau spectacle
qui, comme d’habitude, aura lieu en
octobre - les 24-25 - et toujours au
Centre théâtral “ Na Strastnom ”, à
Moscou.
Une toute première question pour
commencer à vous présenter, chers lecteurs et
lectrices, cette formation peu ordinaire : pourquoi « Georges Brassens » ? Selon Alexandre
Avanessov, chef de chœur et chevalier des
Palmes académiques, il a donné à son groupe
le nom de Brassens parce qu’il pense que ce
grand poète-compositeur-interprète français
représente mieux que tout autre la chanson
française. Et Alexandre en parle en connaissance de cause puisqu’il a traduit et enregistré
en russe plus de cent chansons du Maître. Il
est vrai que le Chœur Georges Brassens, malgré son nom, ne chante pas que du Brassens,
loin s’en faut. C’est parce qu’il estime que sa
modeste mission consiste à faire découvrir au
public russe la chanson française dans toute sa
diversité. Pour le reste Alexandre a préféré laisser parler ses choristes. Les voici qui parlent du
chœur la main sur le cœur...
qui chantent depuis la création
du groupe en 1990 !) ont fait du
chant choral leur passe-temps
préféré. Tous les samedis ils
viennent dans la Maison de
jeunesse « Jeune Russie » située en plein centre de Moscou
pour s’adonner à leur passion.
Et afin de la partager avec écoliers, étudiants (francisant ou
non) et professeurs de français
de Moscou et de ses environs
ils préparent chaque foi, depuis
2006, un nouveau spectacle en
chansons, donc cette année,
c’est “De la “Marseillaise” à la
nouvelle chanson française”.
Les relations entre nous, les choristes, sont
très cordiales et amicales. On se sent comme
dans une famille, et c’en est vraiment une
en termes de chant choral et de lieu de rencontre favori.
Faut-il dire que le travail dans notre chœur
me permet de me perfectionner et ce, autant
au niveau musical qu’au niveau du chant
choral. Notre chef de chœur, Alexandre que
nous appelons « Sacha » en toute simplicité,
incarne pour ainsi dire cette grande partie de
la magie qui opère pendant nos répétitions
et nos concerts. Il prend en charge tous les
aspects du travail du groupe: choix du répertoire, apprentissage de voix (on chante à 3-4
voix), travail sur la prononciation française,
maintien de la discipline (oui, c’est pas toujours évident), écriture de scénarios, organisation de concerts à Moscou еt de voyages
à l’étranger, et j’en passe. Durant toute l’année, on apprend une vingtaine de chansons
d’un nouveau programme de concert, et ceci
en n’ayant aucune idée du concept de notre
futur spectacle. Quand Sacha nous envoie
le scénario (avant notre rentrée, fin d’août),
nous sommes toujours étonnés de sa créativité. En plus, son cœur déborde d’efforts
pour notre chœur et c’est vraiment grâce à
lui que notre groupe existe toujours.
On a encore une très belle tradition.
Chaque été un groupe de nos choristes prend
part à un tel ou tel festival ou stage choral tenu
en France. On y travaille sous la direction de
chefs de choeur français de haut niveau ce
qui nous aide à enrichir notre expérience du
chant choral. Parmi ces festivals et stages je
donnerais toute de suite ma préférence aux
Fous Chantants d’Alès, stage choral auquel
j’ai participé parmi d’autres représentants
de notre choeur ces trois dernières années
de suite. Il s’agit d’un rassemblement d’un
millier de choristes autour d’un thème précis. Les répétitions ont lieu toute la semaine,
du matin au soir, et se déroulent sous la baguette de cinq chefs de chœur français qui se
succèdent. Je les adore, nos chefs de choeur
d’Alès, ils sont tous énergiques, entraînants,
ont toujours un mot pour rire et très très
professionnels, évidemment. Cette année
le programme s’intitulait « Fous d’elles ». Il
était composé d’une vingtaine de tubes interprétés par les femmes ou écrits pour elles.
Comme toujours, le stage des « Fous chantants » se termine par un concert final gigantesque avec la participation d’une ou deux
Maxime Moguilev
« Je ne connaissais pas un mot en
français, et pourtant j’ai été admis
dans le groupe comme ténor.
J’en vois la raison - on manquait
de voix d’hommes. Maintenant
j’essaie de justifier ce crédit : j’ai
appris à lire en français et je commence à comprendre la langue
parlée. » 13
© Alès Cévennes
Événements
vedettes des variétés françaises invitées.
Cette année, c’était Amel Bent. Un spectacle
à couper le souffle ! Bref, ces dix jours de la
folie chantante d’Alès m’apportent toujours
des émotions inoubliables. C’est une expérience vraiment exceptionnelle ! Il faut dire
aussi que, ces stages et festivals en France, ce
ne sont pas que des représentants du Chœur
Georges Brassens qui y prennent part qui en
profitent, mais aussi tout le groupe puisque
cela permet d’élargir annuellement le répertoire du Chœur Georges Brassens par de
nouvelles chansons de la variété française,
notamment celles qu’on a apprises aux Fous
Chantants d’Alès. Et le fait qu’elles soient
harmonisées pour choeur par des chefs de
choeur français qui s’y connaissent à merveille en fait une matière fort précieuse et
même indispensable à notre groupe.
Vous voyez que le chant choral a pris une
place importante dans ma vie. Je crois que
c’est aussi le cas de tous mes amis choristes.
En ce qui concerne notre chef de choeur, je
présume que sa plus grande satisfaction est
de savoir que nous, ses disciples, trouvons
notre bonheur en chantant. Et oui, chanter
c’est un vrai bonheur pour nous ! Et je voudrais souhaiter à chacun et chacune qui aimerait chanter en chœur de sentir cette émotion. Surtout que dès cette année on recrute
de nouveaux choristes - des élèves âgés de 10
à 13 ans (groupe préparatoire) et ceux - de
14 à 17 ans. Profitez-en ! Sachez qu’on est
toujours ravis de voir notre famille chorale
s’agrandir !
Liza Etterna
« Quand j’étais étudiante j’adorais la
série télévisée américaine “Glee”. Elle
parle d’un chœur de jeunes qui revisite
des chansons connues. Alors j’ai commencé à rêver d’entrer dans un groupe
semblable. Quand j’ai vu le Chœur
Georges Brassens en concert j’ai été
abasourdie par la ressemblance de ce
groupe avec celui de “Glee” : de jeunes
filles et garçons, beaux, énergiques et
bourrés de talent interprétaient des
tubes français dans un élan pétillant
et contagieux. Et j’ai absolument voulu
me trouver parmi eux. J’y chante depuis
trois ans et je suis heureuse de pouvoir
côtoyer ces jeunes gens remarquables,
de monter avec eux sur la même scène,
et je voudrais leur dire à tous un grand
merci. »
Pour en savoir plus sur le prochain concert
du Chœur Georges Brassens de Moscou,
vous pouvez consulter la page-annonce du
spectacle :
http://brassens.ru/fest_2014/
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Événements
Roman Gorenkov
14
« Arrivé aux Fous Chantants d’Alès, j’ai été surtout frappé
de voir un si grand nombre de gens qui, à moi avis, étaient
vraiment fous. Ils sont à tel point amoureux du chant choral et
de la chanson française qu’ils sont prêts à payer leur propre
argent pour pouvoir monter sur scène ensemble et partager
avec le public l’énergie qui s’est accumulée dans le cœur d’un
millier de choristes. C’est très précieux que les gens s’investissent ainsi pour créer un évènement artistique et cela sans
aucun but lucratif. C’est une expérience inouïe pour nous,
jeunes choristes de Russie qui ont pris part à ce festival. Mille
mercis et un grand respect aux chefs de chœur et aux organisateurs de ce forum choral ! Ainsi qu’à Alexandre Avanessov,
directeur artistique du Chœur Georges Brassens de Moscou,
sans qui ce voyage et cet élan spirituel n’auraient pas eu lieu. »
Gleb Kuznetsov
« Il y un an que j’ai adhéré au
groupe. Je ne me déplace qu’en
fauteuil roulant, mais je n’ai pas
raté une seule répétition. C’est
parce que pour moi le chœur
G.Brassens, c’est un lieu de
bonté, de culture, de musique, de
création et de générosité. »
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Alexeï Khavine
On peut me considérer sans risque
de se tromper comme un des doyens
du groupe puisque j’ai fait partie de
sa première génération, depuis 1990.
Tous les grands événements qui ont
marqué mon adolescence sont liés
avec le Chœur Georges Brassens : je
me souviens des tournées en France
et en Suisse, des concerts à Moscou
dans différentes salles pour un public
absolument différent. 25 ans se sont
écoulés et plusieurs générations de
choristes se sont suivies depuis. Et
aujourd’hui, ceux avec qui j’avais
chanté au début des années 90
continuent à fréquenter le groupe en
y amenant leurs enfants. Force est de
constater que l’amour de la chanson
française comme celui de l’atmosphère
qui règne au sein du chœur Brassens
ne passent pas avec le temps, mais
restent pour toute la vie ...
Maria Kadjaéva
Yulia Tolkatcheva
« Tous, nous sommes très différents,
mais avant de devenir choristes on
manquait l’un à l’autre pour devenir
vraiment heureux. Le chœur est devenu
pour moi une famille, une source de joie
et de repos à l’abri des soucis quotidiens. Je tombe amoureuse de chaque
nouveau répertoire que nous interprétons sur scène, de chaque chanson - et
je ne m’en lasserai jamais. »
« Il s’avère que pas mal de
choses dans ma vie sont maintenant liées au groupe, et ce
ne sont que de bonnes choses.
Aujourd’hui je m’imagine à
peine - et je n’y tiens pas, à vrai
dire - ce qu’aurait été ma vie si je
n’avais pas rejoint le chœur. Il me
tient à cœur. »
Ils sont venus chez nous
15
David
Foenkinos :
© Wikimedia commons
Propos recueillis par Evgenya Fonova
Enseignante à l’Université fédérale baltique
Immanuel Kantà Kaliningrad.
David Foenkinos, né en 1974 à Paris, est
un romancier, scénariste, réalisateur français.
Son premier roman Entre les oreilles a été publié en 2002 chez Gallimard. Ses romans sont
traduits à l’étranger, dans trente-cinq langues. Quatre ont été traduits en russe aussi. Il
a reçu beaucoup de prix littéraires (2001, Prix
François-Mauriac, 2004, Prix Roger-Nimier,
2007, Prix Jean Giono, Le prix des lecteurs
du Télégramme de Brest juin 2010, Le Prix
Conversation, mai 2010 et le Prix des Dunes,
11 mai 2010 pour La Délicatesse, Césars
2012 : nomination au César de la meilleure
adaptation pour La Délicatesse). Avec son
frère Stéphane, David Foenkinos a tourné une
adaptation de son roman La Délicatesse avec
Audrey Tautou et François Damiens.
Cette année David Foenkinos a visité notre
ville de Kaliningrad. On a organisé la rencontre avec lui à la bibliothèque régionale
après le visionnage du film La Délicatesse et
la discussion autour de ce film et des romans.
Après la rencontre j’ai réussi à poser quelques
questions à notre hôte.
- Vous avez un grand succès en France
mais comment ressentez-vous votre popularité dans les autres pays du monde ?
D.F. : En France j’ai vraiment beaucoup
de succès. Et en Russie un petit peu moins,
mais pour moi c’est très bien. Je ne cherche
pas à en avoir plus, en France quand même
c’est beaucoup plus simple. Quant aux autres
pays du monde, ça dépend. J’ai beaucoup de
succès en Allemagne, en Espagne aussi, au
Brésil, en Amérique du Sud. Et après il y a
des pays où ça marche moins : comme l’Italie, les Pays-Bas, l’Angleterre, les États-Unis.
C’est intéressant d’ailleurs de voir comment
dans chaque pays l’accueil est différent. Mais
pour moi c’est déjà une chance d’être traduit.
« J’ai eu la chance
inouïe d’avoir
travaillé avec
Audrey Tautou ! »
- Comment trouvez-vous votre
expérience des tournages de films ?
D.F. : C’était intéressant. Quand on est
écrivain on est très solitaire, ce sont des
heures et des heures, des journées entières
seul avec soi-même. Là, subitement, en travaillant avec cinquante personnes et avoir
la chance de travailler avec Audrey Tautou,
avec des acteurs, c’est une expérience collective et ça fait du bien, j’avais envie de ça.
- Qui a pris la décision de tourner le
film : c’est vous ou votre frère ?
D.F. : Pour La Délicatesse c’est mon frère
qui m’a convaincu effectivement de faire un
film. Je connaissais plusieurs personnes qui
voulaient tourner le film et je ne voulais pas
le réaliser moi-même. Mais c’est vrai que
pour La Délicatesse je n’avais pas envie que
quelqu’un d’autre le fasse.
- Êtes-vous content de cette expérience,
du résultat ?
D.F. : Oui, assez. Effectivement j’ai voya-
gé partout au moment de la sortie, dans les
salles les gens riaient, c’était très émouvant.
Après, je trouve que c’est un bon film mais il
y a des défauts, il y a des choses que je n’aime
pas. Je suis assez critique et lucide sur mon
travail, mais je pense que c’est très difficile de
faire un film et là on s’en sort bien.
- Pourquoi avez-vous choisi Audrey
Tautou ? Pour attirer l’attention sur votre
film ?
D.F. : Mais tout le monde veut Audrey
question ne doit pas être pourquoi j’ai choisi Audrey Tautou mais pourquoi elle nous a
choisis, nous. Parce que nous n’avions jamais
fait de film auparavant, c’est notre premier
film. Vraiment c’est impressionnant d’avoir
travaillé, et puis une fois qu’elle a dit oui le
film s’est monté financièrement, et le film est
sorti dans le monde entier. Il est sorti en Russie parce qu’on aime avoir une star dans un
film ici. Donc, c’est une chance inouïe pour
nous de l’avoir eue. Et elle était formidable.
Non seulement incroyable dans le rôle, mais
en plus très simple, très généreuse dans le
travail.
Les choses se sont passées simplement : j’ai
écrit le scénario, on l’a rencontrée, on lui a
expliqué le film qu’on avait dans la tête, on
a essayé de la convaincre. Ça s’est fait par
étapes. Pour une actrice c’est un tel investissement. C’est plusieurs mois de préparation,
des mois de tournage, et après il y a la promotion pendant plusieurs mois. Une actrice de
son ampleur ne nous choisirait pas si le rôle
était léger. Donc, c’était dur de la convaincre.
- Vous avez dit que maintenant vous
vouliez faire une pause dans votre travail
d’écrivain, vous voulez travailler davantage sur des scénarios ?
D.F. : Oui, mais je suis romancier avant
tout. Avec mon dernier livre, sur un artiste allemand, j’ai vraiment mis beaucoup
d’énergie. Il sort maintenant en France. Et je
sens dans mon corps, que je n’ai plus d’énergie, plus d’envie. C’est le moment pour faire
une pause.
Merci beaucoup !
Tautou, parce que c’est une immense actrice.
Elle a les centaines de scénarios par mois. La
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16
Les trésors du fonds de
diamants de la Russie
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La Grande couronne impéri
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17
L’exposition du Fonds de diamants se
déroule au Kremlin de Moscou. L’exposition
est ouverte tous les jours de 10h à 17h,
excepté le jeudi. L’achat des billets peut
s’effectuer au bureau du Fonds diamantaire.
Entrer dans le Kremlin par la porte Borovitsky.
© http://www.narodrusi.ru/
L
‘exposition du Fonds diamantaire
présente une partie du Fonds national des pierres précieuses de la Russie. C’est l’une des collections les plus
connues dans le monde de la bijouterie. Dans cette exposition, on peut
voir des regalia impériaux, d’articles
de joaillerie des XVIIIème et XIXème
siècles, des ordres russes et les pierres
précieuses uniques dans leur genre.
Cette collection comprend aussi des
pépites, bijouterie moderne, diamants
des gisements russes et pierres fines. L’exposition a démarré en 1967. Cet
événement culturel a sucité un grand
intérêt pour le public de l’époque.
C’est une partie intangible des réserves de change monétaires nationales. L’exposition se déroule dans
deux salles. La première recueille
des collections modernes de l’art en
bijouterie, la deuxième salle contient
des pièces historiques. On peut y voir
des pierres uniques, connues sous
l’appellation des Sept miracles du
Fonds diamantaire : le diamant L’Orloff, la tourmaline rose, la chrysolite,
le diamant Le schah, le saphir, l’émeraude et le diamant plat.
La place la plus honorable dans
la collection est détenue par les diamants (du grec adamas, ce qui veut
dire inébranlable, inflexible.) C’est
une pierre précieuse constituée de
carbone pur cristallisé. Cette substance est très solide, c’est pourquoi
le diamant facetté, brillant, surpasse
d’autres pierres précieuses. Le diamant est le symbole de la pureté et de
l’éclat.
Le XVIIIème siècle pourrait être
appelé « le siècle des brillants », notamment, car cette période marque
des acquisitions importantes du
Fonds, principalement sous les règnes
d’Élisabeth Ire (1741-1762) et Catherine II (1762-1796).
L’une des créations de bijouterie
la plus célèbre est une boucle : Large
bouquet. Ses tiges et ses feuilles sont
faites d’or et d’émeraudes.
Le bouquet impressionne par le réalisme de la disposition des branches,
des feuilles et des fleurs. C’est le temps de l’absolutisme dé-
Le portrait de Catherine II par Alexeï ANTROPOV
monstratif. Les attributs du pouvoir
qui montrent la richesse et la grandeur
d’un pays sont symbolisés d’après la
quantité et la qualité des diamants sur
les regalia tels que le Globe, le Sceptre
et la Couronne. Les empereurs russes
font tout leur possible pour rendre le
Trésor de la Couronne le plus magnifique au monde.
La Grande Couronne impériale est
la regalia principale de la collection.
Elle a été faite pour le couronnement
de Catherine II en 1762. C’est le joaillier de la cour, Jérémie Pauzier, suisse,
qui s’occupe de sa fabrication. La
Couronne a une forme traditionnelle,
ornée de diamants et de perles. Malgré sa hauteur (27 cm) elle est légère
et élégante. Un grand spinelle de 398
carats 72 décore cette regalia.
Une autre regalia importante est le
Globe. Il a une forme sphérique en or
avec un saphir de 200 carats et le brillant de 46 carats 92.
L’un des attributs remarquables est
le Sceptre impérial avec le diamant
l’Orloff. C’est une pierre très pure,
d’une légère tonalité bleu-vert. Le
diamant pèse 193 carats et a la forme
d’un demi-œuf de poule. Originairement, il était en Indeavant d’être
emporté en Hollande. C’est là où le
Compte Gregory Orlov, favori de la
tsarine Catherine II, l’achète pour 400
000 florins hollandais pour lui offrir.
Parmi d’autres cadeaux à Catherine
II, il y a une tourmaline rose, offerte
par Gustave III de Suède en 1777. Son
poids est de 255 carats. Cette pierre a
une dimension proche de celle d’un
raisin.
Dans la collection du Fonds, on
y trouve le diamant mondialement
connu, dénommé Shah. Malheureusement, cette pierre est liée aux pages
tragiques de l’histoire russe. En 1829
le Shah a été offert comme présent à
Nicolas I (1825-1855) par le pouvoir
perse, pour excuser le meurtre du
diplomate russe, Alexandre Griboïedov. Il pèse 88 carats 70. Il est jaune
et très pur.
L’exposition présente aussi plus
de cent pépites d’or. Parmi сes trésors on peut voir les plus grosses
pépites connues de nos jours : le
Grand triangle (36 kg) et le Grand
Tyéloguinski (14 kg). Parmi les originalités, on peut y voir des pépites
curieuses par leur forme, telles que
Les Oreilles de Lièvre, Le Chameau,
Méphistophélès. Ces miracles de la
nature côtoient la collection magnifique des pierres fines d’Oural: les
améthystes, les émeraudes, les aigues-marines et les topazes.
C’est extraordinaire que ces trésors aient pu être conservés dans la
période de rébélion en Russie, tout le
monde pouvant désormais contempler ces articles de bijouterie.
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Culture 18
La Cathédrale
de l’Assomption
d’Omsk (Sibérie)
Marion
SAILHEN
Détail, Cathédrale de l’Assomption, Omsk
C
onstruite au XIXème siècle par
l’un des architectes les plus
en vue de Saint-Pétersbourg,
interdite de culte lors de la révolution
bolchévique, haut lieu de rassemblement des russes blancs puis finalement
détruite en 1935 par le Gouvernement
communiste, la Cathédrale est cependant reconstruite sur le modèle exact
de sa prédécesseure en 2007. Oui, en
Russie, au XXIème siècle, on construit
encore des églises gigantesques ! Fierté
populaire, mémoire collective et affirmation de la prospérité de la ville font
de la Cathédrale de l’Assomption le
symbole historique, culturel et social de
l’oblast d’Omsk.
Le destin tragique et l’histoire à
rebondissement de la Cathédrale de
l’Assomption sont intimement liés au
passé politique de la Russie et font de
ce lieu de culte la fierté et la mémoire
du peuple d’Omsk.
Du Nationalisme romantique
Le clergé fait appel à l’architecte
ukrainien Ernest Wurrich (1860 ; Odessa – après 1949), ayant déjà à son actif
de nombreuses constructions au sein
de la belle Pétersbourg. Ce dernier, à la
pointe de la modernité, base son projet
sur le modèle architectural de la Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé
dont le gigantesque chantier commence
en 1883.
Une histoire qui commence aux
prémisses de l’ère industrielle
A la fin du XIXème, la population
d’Omsk augmente de manière considérable avec l’arrivée du transsibérien et
le développement de l’agriculture et de
l’industrie ; le clergé de l’Oblast se voit
dans la nécessité d’élargir l’ancienne
Cathédrale de la Résurrection, devenue trop petite pour accueillir tous les
paroissiens et les congrégations de la
ville. Selon la légende urbaine, l’idée de
construire une toute nouvelle cathédrale
aurait été soufflée directement par le futur Empereur Nicolas Il qui, d’ailleurs,
assiste en juillet 1891 à la pose de sa première pierre.
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Comme partout en Europe, la fin
du XIXème siècle met à l’honneur les
sources nationales et rejette les styles
internationaux et stéréotypés que sont
le néoclassicisme et le baroque tardif.
C’est à l’architecture russe médiévale,
ses couleurs lumineuses et ses formes
généreuses, que se réfère la Cathédrale
d’Omsk. Comme la cathédrale médiévale Saint Basile de Moscou (construite
en 1555), la Cathédrale de l’Assomption
est bâtie de briques rouges, directement
importées de Nijni-Novgorod et de
plâtre blanc ; son intérieur est décoré de
fresques et d’ornement en stuc. Neuf cloches sont hissées dans les coupoles à bulbe et trois autels sont consacrés (l’autel
central au nom de la Vierge Marie et les
deux latéraux au nom de Saint Thomas
le Thaumaturge et Marie-Madeleine) par
l’Evêque Grégoire le 9 septembre 1898.
Entre l’armée rouge et les russes blancs
Avec la Révolution Bolchévique, la
Russie fait face à de forts mouvements
anticléricaux et dès février 1918 est
adopté dans toute la Russie le décret de
la Séparation de l’Eglise et de l’Etat. La
date marque également le début des persécutions et des arrestations des prêtres
par les soldats de l’Armée rouge.
Cathédrale de l’Assomption,
photographie d’archive, 1905
Culture 19
Si dès 1918, la Cathédrale est fermée
aux paroissiens, entre 1919 et 1920 (période où l’oblast d’Omsk est aux mains
des Russes blancs) l’Eglise rénovationniste est alors autorisée et la cathédrale
reprend vie pour quelques mois sous
l’autorité de l’archevêque Sylvestre. Dès
1922 l’Eglise est de nouveau fermée et
désertée.
Les années 30 et la sécularisation
En 1933, les neufs cloches de la Cathédrale sont enlevées pour être fondues
en vue de l’industrialisation de la ville.
Après de nombreuses tergiversations sur
de possibles transformations séculaires
(opéra, théâtre…), la décision est prise le
17 février 1935 de tout simplement dynamiter la Cathédrale. Il est désormais
temps d’effacer les traces de l’ancien
symbole religieux et de le remplacer
par des symboles populaires. On aménage alors le « Jardin des pionniers », un
étang ornemental et une fontaine ainsi
que le monument au cerf. La place devient un lieu de détente et de rencontre
pour le peuple.
Le XXIème siècle et le retour de la
prospérité
A partir des années 1990, malgré la
crise économique et sociale qui affecte
le pays entier, un sentiment de ferveur
régionale envahit la ville et sont crées
la Fête de la ville, le Marathon annuel,
la Fête des fleurs… Avec le retour de la
prospérité, émerge alors l’idée de reconstruire l’ancienne Cathédrale de
l’Assomption comme monument historique et culturel de la ville.
Monument au Cerf, Place de la Cathédrale, Omsk
C’est le 14 octobre 2005, lors de la plus
importante fête religieuse de l’Eglise
orthodoxe L’intercession de la Mère de
Dieu, que la première pierre de la cathédrale restaurée est posée. Le 6 janvier
2007, la veille de Noël, les treize cloches
ont sonné pour la première fois sur le
clocher de la nouvelle Cathédrale. Et le
15 juillet de la même année, sa consécration solennelle donne lieu à une gigantesque fête sur la toute nouvelle Place de
la Cathédrale, offrant aux citadins un
concert composé de plus de huit cents
artistes venus de toute la Russie et un
sensationnel feu d’artifice.
Fouilles archéologiques et
reconstruction
La Cathédrale a été reconstruite
d’après des photographies et des documents d’archives de l’ancienne cathédrale et tous les détails architecturaux
d’origine ont été reproduits à l’identique (hauteur de la cathédrale jusqu’à la
cloche : 44m ; hauteur de la Croix : 3m ;
diamètre de la coupole : 15m).
Avant la reconstruction, des fouilles
archéologiques ont été menées sur l’ancien site et sur les vestiges de l’ancienne
cathédrale auraient été découverte la sépulture de l’archevêque Sylvestre, martyrisé en 1922 par les bolchéviques. Depuis 2009, les reliques de Saint Sylvestre
sont disposées dans un reliquaire au sein
de la Cathédrale et disponibles au culte.
L’iconostase et toutes les icones ont
été réalisées dans les ateliers d’Ekaterinbourg (notons qu’il ne reste aucune trace
des icones originales de l’époque).
La Russie francophone
photo : Oscar Rasson
Au plaisir de votre lecture...
Rendez-vous sur
Vue d’ensemble, Cathédrale de
l’Assomption, Omsk
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Culture
20
Quand on me demande
où j’ai passé mes
vacances cet été je dis
« au Caucase du Nord …
français » ! Oui, une
région pleine de volcans
endormis et de petites
collines, au ciel
magnifique et à des
traditions originales,
c’est l’Auvergne.
Ekaterina
ZAVODSKAÏA
Bienvenue en Auvergne !
L
a France et la Russie, deux pays situés
à peu près à 3000 kilomètres l’un
de l’autre, ont pas mal de choses en
commun. L’Auvergne, la région qui doit son
nom au peuple gaulois d’Arvernes, compte
beaucoup de volcans et de petits cratères disséminés partout. Ce qui saute aux yeux au
premier regard c’est bien sûr le Plateau Central avec le Puy-de–Dôme. Cette montagne
de 1464 km de haut ressemble énormément
au Machouk, montagne russe qui se trouve à
Piatigosk. Leur ressemblance est si vive que
parfois j’oubliais dans quel pays je me trouvais. Au pied du Puy-de-Dôme, tout comme
au pied du Machouk, se trouve un contrefort
qui fait ressembler ces deux ces endroits encore plus fort.
Pour monter en haut du Puy-de-Dôme et
admirer une belle vue les gens utilisent soit
la voie ferrée, soit ils grimpent par le sentier
des muletiers. Le long de la route, l’Auvergne
offre des vues captivantes : les ombres de
nuages deviennent tout proches ce qui donne
l’impression que le sentier mène à un monde
inconnu et énigmatique.
Une fois en Auvergne, il est impossible de
ne pas remarquer le mélange de la nature
russe et française. Vraiment, quand on voit
les platanes, qui poussent presque partout
en France, à côté des bouleaux, symbole de
notre pays, cette image fait admirer la nature
française et en même temps redécouvrir la
beauté de la nature russe.
Les stations thermales d’Auvergne, tout
comme au Caucase du Nord, réunissent
beaucoup d’estivants. Ils viennent dans les
villes telles que Bourboule ou Vichy pour
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profiter de propriétés curatives de l’eau
thermale (ou bien pour goûter les pastilles
célèbres de Vichy)
Mais quels que soient les points en commun, l’Auvergne a son propre esprit. Pour
parler des particularités de l’Auvergne je
voudrais commencer par sa cuisine. Tout
le monde sait que les plats français sont copieux. Les plats auvergnats ne font pas exception et, de plus, ils sont délicieux ! Si on
commande de la viande, le garçon apporte
un plat plein de viande. Prenons la Truffade,
une des spécialités auvergnates. Ce plat succulent n’a rien en commun avec les truffes. Il
doit son origine au dialecte occitan et signifie
« pomme de terre » dont la Truffade est composée. Le deuxième ingrédient de ce plat est
le fromage mais pas n’importe lequel : c’est la
tome fraîche de cantal.
Comme c’est une partie montagneuse de la
France, riche en lait et en viande, pour le dessert les Auvergnats vous proposeront, bien
sûr, des fromages tels que le Bleu d’Auvergne,
le Saint-Nectaire, le Cantal, la Fourme d’Ambert. A noter, que le père du fromage bleu,
Antoine Roussel, habitait en Auvergne. C’est
ici qu’il a élaboré la technologie de la production des fromages à pâte persillée dont la
France en général et l’Auvergne en particulier sont célèbres dans le monde entier.
Tout le monde a bien sûr entendu parler de l’eau minérale d’Auvergne telle que
Volvic. La couche de pierre volcanique
sert de filtre naturel pour l’eau mais l’Auvergne est aussi connue pour ses bâtiments
faits de cette pierre. La cathédrale gothique Norte-Dame-d’Assomption à Cler-
mont-Ferrand, la capitale de l’Auvergne, est
construite en cette pierre. Des goûts et des
couleurs on ne dispute pas. Il y a des gens qui
trouvent que la pierre volcanique rend la ville
sombre mais les résidents sont fiers d’avoir
un édifice pareil dans le centre ancien de la
ville.
Cette terre pleine de lacs clairs et l’air pur
et parfumé des montagnes sont idéaux pour
les randonnées ou un repos actif. En y arrivant les touristes découvrent une tout autre
France à la différence de la France urbaine.
Loin du bruit de la ville, l’Auvergne est une
région parfaite pour se détendre et prendre
des forces. Et pour les Russes qui veulent
pratiquer le français, cette région donne
une bonne occasion car les touristes russes
sont très rares dans cette partie de la France
contrairement à Paris, par exemple.
Cette région ne peut laisser personne
indifférente, donc bienvenue en Auvergne !
Cuisine
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Le pain noir de la guerre
Si vous n’avez pas goûté le pain de seigle « Borodinsky », vous ne
connaissez pas la cuisine russe.
Doucereux grâce au malt et parfumé par les grains de coriandre, il
accompagne très bien les plats traditionnels et fait partie des
recettes modernes, même celle à base de glace. L’origine de ce pain
reste inconnue mais une légende l’attache à la Bataille de Moscou.
E
n 1806, une petite
église moscovite
était pleine de
beau monde : on y fêtait
une mariage. Le fianElena
cé, Alexandre TouchCHAGAEVA kov, jeune général de
29 ans, était connu
grâce à sa beauté et son courage. Un homme
brillant, comme on disait à cette époque.
Quant à sa fiancée Marguerite Narychkine,
elle n’était ni belle ni jeune aux mesures de
son siècle : grande, maigre et déjà de 25 ans
! De plus c’était son deuxième mariage …
A l’âge de 16 ans Marguerite avait épousé le fis d’une amie de sa mère. Les parents
songeaient à une vie heureuse pour leur
fille mais le jeune époux ne l’aimait pas, la
trahissait sans se cacher et enfin le couple
divorça. Marguerite revint dans sa maison
paternelle. Quelques temps plus tard, elle
rencontra Alexey Touchkov, qui tomba
amoureux d’elle et demanda sa main. Marguerite accepta, en croyant à peine à son
bonheur.
Le jour du mariage, un incident étrange
assombrit la joie de jeune couple. Quand
elles sortit de l’église, un pauvre fou s’
approcha d’eux et tendit un bâton à Marguerite en disant : « Prends ta crosse, mère
supérieure Marie, prends-la ! » Marguerite,
effrayée, prit ce cadeau étrange. Puis la fête
s’est prolongée, gaie et heureuse, comme il
fallait.
A partir de ce moment Marguerite suivit
son mari dans toutes ses campagnes. Elle
habitait dans une tente, cuisinait, soignait
des blessés et organisait les points d’alimentation pour les habitants des endroits
touchés par des activités militaires.
Un jour, Marguerite fit un rêve sinistre :
une voix lui répétait en français « Ton sort
finira à Borodino ! » Les époux essayaient
de trouver cet endroit sur une carte, mais
en vain. Aux derniers jours d’ août 1812, ils
se séparèrent : Marguerite attendait un enfant et devait quitter son mari pour revenir
auprès de ses parents.
Leur manoir était pas loin de Moscou
et Marguerite en était tout près quand un
coureur la rattrapa et lui fit part de ceci :
Alexandre Touchkov avait péri à la bataille
de Borodino. La femme arriva sur le champ
pour chercher le corps de son mari mais
c’était impossible : il avait été tué par un
obus d’artillerie.
Pour ne pas rester seule avec son malheur
Marguerite s’occupa de l’organisation d’un
asile pour ceux qui venaient sur le champ
de Borodino chercher leurs proches, morts
et blessés pendant la bataille. Selon la légende c’est pour ces gens que Marguerite
et quelques religieuses cuisinaient les pains
de seigle parsemés des grains de coriandre,
comme le champ de Borodino était parsemé des grains de plomb.
Quelque temps plus tard Marguerite vendit sa fortune pour construire une église à
l’endroit où son mari avait été tué. Puis on
y construit un couvent et Marguerite, ayant
pris le froc, devint sa supérieure. Elle prit
sa crosse …
Le pain du couvent devint populaire en
Russie mais resta sans nom.
Ce n’est que seulement en 1933, en fixant
officiellement sa formulation pour la fabrication industrielle qu’on l’a baptisé comme
« Borodinsky » – « le pain de Borodino ».
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Auto
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© Steffen JAHN/Prodigious Production
MONDIAL DE L’AUTOMOBILE 2014
RENAULT RÉINVENTE ESPACE
Figure de proue de la marque, Renault Espace se réincarne sous
les traits d’un grand crossover, élégant et robuste. Innovant, ce
nouveau crossover de Renault joue la carte de la séduction,
reprenant largement les lignes du concept-car présenté il y a un an
à Francfort.
Fort des atouts de luminosité, d’habitabilité et de confort - pivots du succès d’Espace
depuis 30 ans – le nouveau Renault Espace
séduit par son design fluide évocateur de
plaisir, son cockpit accueillant et sa console
centrale suspendue. Sa modularité cinq et
sept places a été repensée avec ingéniosité. Il
a bénéficié d’une attention dans les moindres
détails en termes de conception et de fabrication. L’agrément de conduite est renforcé par
son agilité et son dynamisme étonnant pour
un grand véhicule grâce à un allègement
important - jusqu’à -250 kilos par rapport à
l’Espace actuel - et grâce au nouveau système
Renault Multi-Sense®. Ce dispositif coordonne l’ensemble des technologies pour un
plus grand plaisir de conduite et de bien-être
à bord : système 4Control®, suspension pilotée et ambiance lumineuse et sonore. Le nouveau Renault Espace place le conducteur en
véritable chef d’orchestre d’une expérience
de conduite et de vie à bord personnalisable
au diapason de ses envies.
Par ailleurs, Renault présente les nouveaux
codes de sa signature exclusive Initiale Paris.
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Proposées sur le nouvel Espace et sur Clio,
les versions signées Initiale Paris offrent le
plus haut niveau de finition, d’équipements
et de service. Sur le stand du Salon de Paris 2014, Renault dévoile aussi ses solutions
d’avenir. Avec EOLAB, Renault relève le défi
de l’ultra-basse consommation accessible à
tous. Ce prototype de recherche roulant, véritable vitrine du savoir-faire technologique
de la marque, atteint un chiffre record de
consommation de 1 l / 100 km*.
Avec une centaine d’avancées technologiques, il constitue un vivier d’innovations
pour les futurs véhicules de la gamme à venir.
Enfin, Renault complète sa présence au
salon en exposant la Nouvelle Twingo qui
arrive dans les concessions.
À l’occasion du Mondial, Renault rappelle
aussi que le zéro-émission** de Renault est
une réalité : les modèles électriques s’invitent
même au cœur de la course automobile en
Formule-e.
© Renault
Marketing
erce
3D-Comm
© Renault Marketing 3D-Commerce
Auto
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NOUVEL ESPACE, LA PRESTANCE
D’UN CROSSOVER FLUIDE ET ÉLÉGANT
Statutaire, sans démesure, le nouveau crossover de Renault exprime à la fois :
• le dynamisme, par sa face avant et ses
épaulements généreux,
• le caractère, par ses grandes roues de
17 à 20 pouces et ses passages de roues
marqués,
• l’accueil, par son aménagement
intérieur, son pare-brise panoramique
« lumière » en quatre parties et la
luminosité diffusée à bord.
© Anthony BERNIER
© Steffen JAHN/Prodigious Production
Il y a 30 ans, Renault Espace révolutionnait
le paysage automobile. Aujourd’hui, le nouvel
Espace renaît sous les traits d’un crossover
élégant. À la luminosité et la modularité du
véhicule familial, il ajoute style, prestance et
plaisir de conduite.
Le nouvel Espace répond ainsi aux évolutions des attentes et besoins des clients.
Par les innovations qu’il propose et l’émotion qu’il suscite, le nouvel Espace incarne
plus que jamais le renouveau du design de
Renault.
En rompant avec le style classique du
monospace pour adopter le style dynamique
d’un crossover, le nouveau Renault Espace
affirme sa présence. D’une longueur de 4,85
m - en configuration 5 ou 7 places - et d’une
largeur de 1,87 m, le nouvel Espace est une
voiture généreuse. Sa hauteur contenue de
1,68 m (63 mm de moins qu’Espace actuel)
et sa ceinture de caisse haute lui confèrent
une allure élancée. L’empattement généreux de 2,88 m (16 mm de plus que Grand
Espace actuel) participe à cette sensation de
dynamisme, tout en bénéficiant à l’espace
intérieur.
Les mesures de Cx de 0,30 et SCx de 0,845
m2 confirment l’efficacité aérodynamique de
ses lignes fluides.
RENAULT ESPACE
« L’Espace incarne la vision de Renault : il a été pensé autour de la
qualité de vie à bord. Aujourd’hui, Renault réinvente Espace en un grand
crossover élégant et dynamique, centré sur le bien-être, plus ambitieux
encore en termes de design et d’agrément de conduite. Unique, l’association du système 4 roues directrices 4Control® avec le pilotage
des suspensions donne au nouvel Espace une longueur d’avance sur les
autres crossovers. L’inédit système Multi-Sense®, chef d’orchestre des
technologies dédiées au plaisir de conduite et de vie à bord, souligne
l’une des forces de Renault : la capacité à enrichir l’expérience automobile en repensant et coordonnant astucieusement l’usage et les bénéfices
des technologies à disposition du conducteur et des passagers. Avec le
nouvel Espace, Renault fait le pari de l’innovation, de l’émotion et de
l’agilité.»
Philippe Brunet – Directeur de Programme D/E
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Cinéma
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Notre partenaire
LA SÉLECTION
DU MOIS
@Laurent Vu/ FTV / SIPA
OCTOBRE 2014
QUI SERA LE PROCHAIN GRAND PATISSIER ? Saison 2
Ils sont six professionnels de la pâtisserie et rêvent de devenir une référence dans leur domaine. Durant plusieurs
semaines, ils seront préparés, soutenus, aidés, conseillés, entraînés mais également jugés par un jury composé de
quatre grands chefs pâtissiers de renommée mondiale. Au final, qui sera le prochain grand pâtissier ?
Les jurés : Christophe Michalak, Christophe Adam, Philippe Urraca, Pierre Marcolini.
Présentation : Virginie Guilhaume.
Vous pouvez regarder ce film avec
sous-titres russes sur le canal TV5Monde
LES SAMEDIS A 23:00
EPICERIE FINE – Le Japon de Guy Martin
Un parcours initiatique à la découverte du Japon, en compagnie du chef
étoilé et grand ambassadeur de la gastronomie française Guy Martin. De
Tokyo à l’île la plus méridionale de l’archipel, Kyushu, Guy Martin vante
les spécialités culinaires locales, la beauté des paysages et la richesse de
la culture nippone.
Réalisation : Mélanie Dalsace (France, 2014)
Vous pouvez regarder ce film avec
sous-titres russes sur le canal TV5Monde
Dimanche 5 octobre à 20:40
© @Injam Production
TV5MONDE
la première chaîne culturelle
mondiale de télévision en français. Elle
est créée le 2 janvier 1984 et diffuse
dans le monde entier à travers
différents réseaux de télédiffusion.
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Cinéma
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© Les Films de la Chance
© Marzab Productions
LES PLUS BEAUX GÂTEAUX DU MONDE
Michel Serrault, la fureur de rire.
À chaque apparition publique, le comédien Michel Serrault présentait le visage du clown doué et talentueux. Mais derrière ce masque,
se cachait une personnalité beaucoup plus complexe. Celle d’un
homme marqué par une blessure profonde qu’il n’abordera presque
jamais: le décès accidentel de sa fille...
Réalisation : Simon Thisse (France, 2013).
Présentation : Laurent Delahousse. Vous pouvez regarder ce film
avec sous-titres russes sur le canal TV5Monde
MERCREDI 8 OCTOBRE A 23:00
LA TRADITION FAIT RECETTE
Ces dernières années, les produits préparés « à l’ancienne » ou à
la « façon grand-mère » ont envahi les rayons des supermarchés.
La tradition aiguise l’appétit des consommateurs. Mais derrière ces
étiquettes se cache un business de la nostalgie orchestré par les
professionnels de l’agroalimentaire et les distributeurs.
Réalisation : Sarah Lecoq (France, 2013)
Vous pouvez regarder ce film
avec sous-titres russes sur le canal TV5Monde
SAMEDI 12 OCTOBRE A 20:40
© Les Films de l’Odyssée
LES AVENTURIERS DU TERROIR
Nicolas, Anne, Cyrille, Karine, Lucie et Cécile : six jeunes producteurs gastronomes qui luttent contre la « malbouffe » et pour le
maintien d’une agriculture traditionnelle. Un défi difficile à relever,
éprouvant, peu rentable ; une passion chevillée au corps, qui se
décline dans quatre terroirs français : Corse, Alpes-de-Haute-Provence, Centre et Bourgogne...
Réalisation : Elise Casta-Verchère, Jean-Baptiste Gallot (France,
2010)
© Michaël Höft/Valery Zonov/MedienKontor FFP
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avec sous-titres russes sur le canal TV5Monde
MERCREDI 15 OCTOBRE A 23:00
MANGE, CUISINE, AIME
Nous n’avons jamais été aussi bien informés sur les choix à faire
dans notre alimentation quotidienne. Pourtant, cette abondance de
choix laisse un arrière-goût amer. Un méli-mélo qui tue le plaisir de
manger. Est-il possible de ramener la simplicité, la sensualité, l’amour
dans nos cuisines ?
Réalisation : Mireille Ledoux (Canada, 2012)
Vous pouvez regarder ce film
avec sous-titres russes sur le canal TV5Monde
LES MARDIS 14 ET 21 OCTOBRE À 14:40
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Cinéma
Lyubov
RAKOVA
26
Qu’est-ce qu’on a fait
au bon Dieu ?
« Douce France… je te garde dans mon cœur »*
* Сharles Trenet
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Bienvenue dans la famille
L
a mondialisation a fait son coup. De nos jours on
peut naître en Allemagne, faire ses études aux
États-Unis, se marier avec un Chinois et vivre en
France.
La France d’aujourd’hui est un mélange de cultures
et de religions. Et que dirait-on si on avait cette macédoine dans notre assiette, c’est-à-dire dans notre
famille ?
Les héros de ce film n’ont jamais voulu se retrouver
dans une situation pareille, mais la famille, on ne la
choisit pas … Et ce qui reste à faire, c’est de l’aimer
comme elle est.
Quant à l’Hexagone, comme disait assez souvent un
Français, la France ce n’est pas une nationalité, c’est
avant tout une idée.
La famille de Claude et Marie Verneuil est perturbée.
Trois de leurs quatre filles se sont mariées. Quel bonheur
et quel soulagement pour le père d’une si grande famille,
mais à vrai dire, pour ce couple catholique il n’en est rien.
Voici les gendres de Claude : le premier est d’origine
arabe, et de confession musulmane, le deuxième est Juif,
le troisième est d’origine chinoise.
Pour Claude et Marie c’est une vraie galère : il faut oublier tous les rêves à propos d’une famille française, nette
et catholique. Chaque dîner familial devient un champ de
bataille qui finit toujours par un scandale.
Claude et Marie sont au bout du rouleau, mais il reste encore une chance... Leur dernière fille, Laure, va se marier
avec un bon catholique français Charles et la paix reviendra dans la famille Verneuil … ou pas ...
Les merdes, ça vole en escadrille *
La vie a préparé une nouvelle surprise, c’est que le bon
catholique français est noir … Et cela, c’est déjà un peu
trop !
La famille Verneuil est « dans le noir » dans tous les sens
du terme. Pour se détendre, Claude passe ces jours avec
une scie à bois pour couper les arbres de son jardin, Marie à son tour fait une grande dépression et ne sort plus
de son lit.
« Tu m’as pris pour un Uncle Ben’s » ?
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.com
Il se trouve que les Français ne vivent pas seuls dans le
monde des stéréotypes. Ce mariage est un choc aussi
pour le père de Charles qui considère que « les Français, ils sont mauvais et bêtes ». Il est contre cette noce
et il saisit chaque occasion pour le montrer. La préparation de ce mariage n’est plus une bataille : c’est une
guerre.
Mais qui va la gagner ? L’amour, peut-il remporter la
compétition contre les préjugés ?
(* Un aphorisme de Jacques Chirac)
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Mots-croisés
Horizontalement :
2) Endroit où s’activent de nombreuses
personnes.
3) Oiseau aquatique.
6) Cerfs.
7) Trompais.
11) Religion des musulmans.
12) Épousera.
13) Expérimentation.
14) Grand-mère de Jésus.
15) Habitations russes.
16) Mastodonte.
17) Triangle à deux côtés égaux.
Verticalement :
1) Abîmer.
3) Divisions.
4) Diocèses.
5) Antibiotiques.
8) Pisser.
9) Jadis.
10) Prophète biblique.
18) Effectuer une novation.
19) Association européenne de libre-échange.
Horizontalement :
2. ruche 3. cane 6. elans 7. abusais 11. islam 12. mariera 13. essai 14. anne 15. isbas 16. geante
17. isocele
Verticlement :
1. user 3. clivages 4. eveche 5. bactericides 8. uriner 9. antan 10. amos 18. nover 19. aele
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Rédacteurs de ce numéro:
Oscar RASSON,
Danièle BOURREL,
Tatiana POCHERSTNIK.
Jocelyn GARCIA
Raymond RUXEL-NERCESSIAN
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