maclean - circa

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maclean - circa
MACLEAN
GALERIE II
du 14 avril au 16 mai 2012
BIOGRAPHIE
Au plus reculé de mes souvenirs, depuis le jour de ma naissance à
Winnipeg en 1969, je n’ai cessé de dessiner, peindre et construire.
J’ai étudié ces choses sous la tutelle de divers mentors tout au
long de ma jeunesse, pour finalement compléter en 1996 un
Baccalauréat aux Beaux-Arts de l’Université du Manitoba. Plus tard
cette même année, je déménage à Montréal, ville où je demeure
depuis. Je garde un studio à Montréal et y expose régulièrement,
grâce en grande partie à la généreuse représentation des galeries
Roger Bellemare et Christian Lambert. Mon travail est présenté au
Canada et en France et fait partie de plusieurs collections publiques
et privées, entre autres celle du Musée national des beaux-arts du
Québec. J’habite avec ma femme et notre fils dans le Mile End.
BIOGRAPHY
I was born in Winnipeg in 1969 and have been drawing, painting,
designing and building things for as long as I can remember. I studied
these things with a number of tutors in my youth, and followed up
with a bachelor of fine arts at the University of Manitoba which
I completed in 1996. Later the same year I moved to Montreal,
where I have lived ever since. I maintain a studio in Montreal and
show regularly, thanks in large measure to ongoing representation
by Galerie Roger Bellemare and Galerie Christian Lambert. My
work has been exhibited across Canada as well as in France, and
is now a part of numerous private and public collections, including
the Musée national des beaux-arts à Québec. I live with my wife
and our son in the Mile End.
372 Ste-Catherine Ouest,
espace 444, Montréal, Qc
www.circa-art.com
MACLEAN
Drywall Planetarium : Où est rendu l’art?
MACLEAN
Drywall Planetarium: Où est rendu l’art?
Drywall Planetarium : Où est rendu l’art? construit un planétarium fixe, centré sur l’instant
présent : dans la salle est reconstitué le ciel nocturne de Montréal, comme il apparaît en avril
2012. L’installation se veut un instantané de la voûte céleste, transmis par la matérialité
même des lieux.
Je devrais commencer par répondre à la question : Pourquoi des étoiles?
... Parce que j’ai toujours été attiré par elles. Qui ne l’est pas? Elles ont une profondeur et
un mystère inhérent, une puissance symbolique effective qui rejoint à la fois la mythologie,
l’astrologie, la navigation, l’astronomie, la révolution scientifique, le siècle des Lumières,
le mythe du progrès et le désenchantement de la modernité. Ce dernier élément sera mon
point de départ en tant qu’opérateur du miroir proverbial.
Le contexte contemporain amène une relation aux étoiles qui est historiquement unique:
à 80% urbaine, l’expérience industrielle globale du XXIe siècle (c.-à-d. maintenant) ne
nous laisse entrevoir qu’une fraction des étoiles que nos grands-parents et leurs ancêtres
ont pu contempler. Nous en «savons» certainement plus long sur les étoiles qu’aucune
civilisation passée, grâce à l’œil de Hubble et de celui des médias, la science nous dote
d’une connaissance profonde quant à ce que le cosmos peut nous apprendre à propos des
origines de l’univers... Et pourtant la lumière immédiate des étoiles n’atteint plus notre
quotidien, protégé de toutes sauf les plus brillantes d’entre elles par le halo éblouissant des
agglomérations urbaines. Quant aux traditions historiques reliées au cosmos, la plupart sont
marginalisées, évacuées des nos expériences quotidiennes. Que nous reste-t-il alors, sinon
la rubrique astrologie? Comme l’éclairage des villes qui effacent les étoiles, les distractions
culturelles et le bruit médiatique peuvent drastiquement brouiller notre relation au monde
naturel. S’ensuit le désenchantement symptomatique de l’ère moderne.
Si je crois en quelque chose, c’est bien l’enchantement; en particulier celui que nous procure
la relation avec le Naturel. En l’absence de cette Nature, l’art doit agir comme substitut.
Drywall planetarium : Où est rendu l’art? est une façon de retrouver l’enchanteur et le
mystérieux dans la matière du quotidien, même lorsque ce qu’on appelle l’art (aussi encadré
et canonisé soit-il) nous est refusé.
Bien sûr il y a d’autres éléments à considérer lorsque nous regardons le ciel étoilé, comme
le suggère la longue liste susmentionnée. De moins en moins visible à l’œil nu, la plupart
d’entre nous voient les étoiles comme responsables des grandes avancées sociétales. Pour
cause, elles semblent inextricables de la genèse des modes de pensées contemporaines,
en commençant par les explorations qu’ont permises la révolution copernicienne, jusqu’à
l’histoire du colonialisme (ou proto-mondialisation, comme elle fut adressée par les questions
de Gauguin).
En effet, ce fut Galilée et associés qui initièrent et rendirent possible ce rêve, qui se poursuivit
à travers l’invention de la méthode scientifique et la subséquente révolution industrielle. On
ajoute une pincée de combustibles fossiles au mélange, on remue et presto! Nous voilà
aux commandes d’une économie industrielle planétaire survoltée qui menace d’entrer en
collision avec les limites mêmes de la Nature.
Nous ne pouvons ainsi nous surprendre si l’espace intersidéral constitue dorénavant notre «
terra incognita », cet endroit dans lequel nous projetons nos fantasmes de progrès futurs.
Au-delà de la propagande cependant, la course vers l’espace ne se solde guère que de
faillites; lentement, elle se démantèle sous nos yeux. La vérité à laquelle nous confronte
l’envers de ce voile est que ce n’est nulle part ailleurs qu’ici que chaque habitant de la terre
ferme doit surmonter seul les problèmes et défis de sa propre modernité. Il n’existe aucune
issue. Peut-être est-ce cet imaginaire, cette métaphore de la navigation au gré des étoiles
qui nous servira de bouée?
Drywall Planetarium: Où est rendu l’art?
[ english version]
With Drywall Planetarium : Où est rendu l’art? I have built a static planetarium centered
on the here and now: The room is the Montreal night sky in April, 2012. It’s a snapshot of
the heavens, rendered in the very materiality of our surroundings.
I should start with the question, Why stars?
… Because I have always been attracted to the stars. Who isn’t? They are innately profound
and mysterious; they have a potent symbolic power related to: mythology, astrology,
navigation, astronomy, scientific revolution, age of reason, myth of progress, modern
disenchantment. This last point is where I begin, holding up the proverbial mirror.
The contemporary context sets up a historically unique relationship to the stars: 80% urban,
the global industrial experience of the 21st century (ie. now) we see but a fraction of the
stars that our grandparents and their forefathers would have known. We may “know” more
about stars now than any other culture in history through the eye of Hubble and by way of
the media. In turn, scientific theory provides us with a profound understanding of what the
cosmos can tell us about the origins of the universe… And yet the stars themselves have
dropped out of our daily lives, since only the very brightest of them can cut through the
industrial glare of our cities. As for the historical traditions related to the cosmos, most are
marginalised and excluded from day-to-day experience. Leaving us with phenomena like
newspaper astrology. Like the glare of city lights that erases the stars, cultural distractions
and mediated noise can interfere enormously with our relationship with the natural world.
Modern day disenchantment follows.
If there’s something I believe in, it’s enchantment, especially through experience with
Nature. In the absence of Nature, art plays a role. Drywall planetarium : Où est rendu
l’art? is a question of finding the enchanting and the mysterious in the fabric of daily life,
even when the so-called art (framed and canonised as it may be) has been taken away.
But of course there is still lots more to consider when looking to the stars, as suggested
by the long list I mentioned above. Even if the stars have all but fallen from view, for
most of us, they are in large measure responsible for getting modern society to where it
is today. They play a significant role in the formulation of contemporary modes of thought
beginning with global circumnavigation and the history of colonialism (proto-globalisation,
as addressed by Gauguin’s questions).
It was Galileo et al who initiated the dream that made it possible, and of course the
scientific method and the eventual industrial revolution followed. Add some fossil fuels to
the mix, shake well and presto! We have a global industrial economic society in overdrive,
on a collision course with the limits of Nature.
So it comes as no surprise that space itself has become the “final frontier” and a stage
onto which we project our fantasies of progress for the future. However, beyond the
propaganda, the space race is all but a bust, slowly being dismantled before our eyes.
The reality behind this charade is that it is here on terra firma that we must face all the
problems and challenges of our own modernity. There is no escape. And this is where the
imagery and metaphor of navigation associated with the stars comes in.