design reference paris - Kulturprojekte Berlin

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design reference paris - Kulturprojekte Berlin
Dossier de presse
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Informations pratiques
Märkisches Museum / Stadtmuseum Berlin
Am Köllnischen Park 5
10 179 Berlin-Mitte
www.stadtmuseum.de
[email protected]
Téléphone – (030) 308 66 215
Fax – (030) 308 66 201
Info-Hotline – (030) 24 002 162
Accès: Bus 147, 240, 265
Horaires d’ouverture :
Lundi : fermeture
Mardi à Dimanche : 10h - 18 h
Mercredi : 12h - 20 h
Entrée
Prix normal 4 e
Prix réduit 2 e
Entrée libre tous les mercredis
Gratuit pour les groupes à partir de 10 personnes
Relations presse et communication:
www.artefakt-berlin.de
Marienburger Straße 16 / Riegel 2
D-10405 Berlin
Contact: Philip Krippendorff
[email protected]
Téléphone : +49 – (0)30 - 440 10685
DESIGN
REFERENCE
PARIS
Märkische Museum / Stiftung Stadtmuseum Berlin
Commissariat :
Cédric Morisset et Hélène Convert
Exposition présentée du 20 Septembre au 4 Novembre 2007
A l’occasion du 20e anniversaire de l’accord de coopération entre Paris et Berlin
Éditorial
du Maire de Berlin
Cela fait 20 ans que Paris et Berlin sont liées à travers leur jumelage. Nous avons à cette occasion un
programme chargé. Nous célébrons ensemble un festival d´échanges culturels: toute la diversité de
la vie culturelle berlinoise sera à l´honneur sur les bords de la Seine, tandis que la fascinante scène
culturelle de la capitale française sera présentée sur les bords de la Spree.
L´exposition "Design Reference Paris", qui offre, en plein cœur de Berlin, un aperçu captivant de l´œuvre
créatrice des designers parisiens, illustre parfaitement ce concept. La créativité berlinoise, quant à elle,
est représentée par l´exposition "Le Berlin des Créateurs" à Paris.
Une scène multiple et créative : voilà ce qui rassemble ces deux villes, au-delà de leur haute culture
célèbre dans le monde entier. A Paris comme à Berlin, la créativité est un élément essentiel de leur image
de marque.
Je vous souhaite beaucoup de plaisir à visiter cette exposition où vous pourrez voir de près ce qui rend
le design de la capitale française si frais, si original et si attrayant. Cette exposition, ainsi que celle qui
aura lieu à Paris, aboutiront peut-être à de nouvelles collaborations, entre acteurs créatifs et par-delà
les frontières. J´en serais très heureux. Des projets communs concrets, permettant aux gens de se
rencontrer, d´échanger et de se comprendre, constituent la base d´un jumelage vivant.
Mes remerciements vont à tous ceux qui ont participé à l´exposition "Design Reference Paris". J´espère que ses
visiteurs seront aussi nombreux qu´enthousiastes.
Klaus Wowereit
Éditorial
du Maire de Paris
A l’occasion du 20e anniversaire de l’accord d’amitié et de coopération entre Paris et Berlin, Klaus Wowereit
et moi-même avons souhaité organiser, dans nos deux villes, une série de manifestations culturelles
valorisant les jeunes créateurs et contribuant au rapprochement entre les acteurs culturels parisiens et
berlinois.
Illustrant la vitalité de la création parisienne, l’exposition "Design Reference Paris" présente une
quarantaine de designers, parmi les plus talentueux et les plus reconnus sur la scène internationale.
Je suis très heureux de la tenue de cet événement, qui se situe dans le prolongement des actions
menées par la Mairie de Paris en faveur des industries de création. Je citerai notamment le soutien à
leur implantation et à leur développement économique, les grands prix de la création de la Ville de Paris,
l’opération "Paris, Capitale de la création" ainsi que la mise en place d’un Comité design.
A son tour, Paris accueillera le Berlin des créateurs au VIA, du 3 octobre au 17 décembre prochain. Situé
au Viaduc des Arts, ce lieu dédié à l’innovation dressera un panorama de la mode et du design à Berlin
depuis la chute du Mur.
Je remercie chaleureusement le Maire de Berlin ainsi que ses collaborateurs pour leur implication dans
la réalisation et la réussite de ce projet, et forme le vœu que les Berlinoises et les Berlinois soient conquis
par le design made in Paris.
Bertrand Delanoë
Une exposition
dédiée à l’art de la citation
et de la référence
A la manière des arts plastiques dans les années 80 et 90, l'univers du design contemporain voit à son
tour, au tournant du XXIe siècle, groupes et tendances fusionner. Cherchant à séduire les nouvelles
tribus urbaines, les designers parisiens mettent en avant leur propre individualité et l'autonomie de leur
démarche créative. La fin du XXe siècle semble ainsi refermer la boucle avec des pratiques qui ont favorisé
les éclosions des avant-gardes. Désirant aborder de nouvelles problématiques et proposer de nouvelles
lectures, c'est vers l'art de la citation, du détournement et du pastiche, que se tourne toute cette nouvelle
génération de designers.
Ni retour vers le passé, ni dépassement d'une évolution trop rapide qui s'est résignée à la stagnation,
ce retour aux racines même de l'objet et à son exploitation semble répondre à une volonté de dépasser
l'impasse née du vide conceptuel de certain designers et d'un rapport à un futur incertain. Mais
si la référence rassure, elle instaure également un habile système de questionnement des codes de
représentation, et génère ainsi de nouveaux rapports à l'objet, amène l'utilisateur sur de nouveaux
territoires qu'il n'aurait peut-être jamais explorés.
Pour autant, le design deviendrait-il un univers de formes "relatives les unes aux autres, renvoyant
continuellement dans leur stylisation à des formes homologues, [et qui] se donnent comme un discours
achevé" (Jean Baudrillard, in Le système des objets)? Bref, une grosse machine à citer qui tournerait dans
une boucle sans fin, s'auto-copiant, s'auto-parodiant à outrance dans un abîme sans fond ? Certainement pas.
Dans ce contexte, les designers parisiens, issus d'une tradition du mobilier vernaculaire, prouvent que la
citation est plus un moyen qu'une fin et une façon d'exprimer leur créativité à travers le prisme de codes
visuels, de styles et d'univers dont ils sont le produit.
C'est ce vaste champ référentiel en formation, mélange de thèmes communs supports aux différents
discours développés par les designers, que tente d'explorer cette exposition. Sous la forme d'un grand
abécédaire plus d'une quarantaine d'oeuvre de designers les plus marquants et les plus novateurs du
moment sont présentés en exclusivité, offrant ainsi un vaste panorama de ce qui est devenu au cours de
ces cinq dernières années le signe distinctif du design parisien : l'usage de la référence.
Cédric Morisset, commissaire de l'exposition
Hélène Convert, commissaire associée
Sources d'influences
et d'inspiration
1 - l'observation du quotidien
Des codes universels et intimistes
Produits en série, marquant l'espace du banal par leur simplicité formelle et standardisée, les objets
du quotidien intéressent plus que jamais les designers. Développant de façon intemporelle les mêmes
codes connus de tous, l'objet quotidien se rapproche de la notion même d'archétype. En citant la lampe
de chevet, l'épurant de tous ses codes visuels superfétatoires, ne laissant plus paraître que son ossature,
Laurence Brabant interroge avec sa lampe "Luce la Sereine" le décryptage visuel de l'objet.
Génération "kidults"
Porteur d’une plus-value affective, l'objet du quotidien nous plonge dans le monde de l'histoire intime.
Beaucoup des objets présentés dans cette exposition, à l’image du couteau à tartiner le "Nutella" de
Patrick Jouin, sont le reflet des préoccupations et des univers d’une génération née dans les années 70,
profondément ancrée dans un univers parisien où la nostalgie du monde enfantin se mêle à la temporalité
de l'âge adulte.
Saut culturel
En travestissant les nains de jardins, étendards du mauvais goût populaire, Philippe Starck s'amuse à les
labelliser "objet-design" et interroge l'objet en tant que vitrine des hiérarchies socio-esthétiques.
2 - la culture
Objet de culture (de l'objet)
À l'image de tout art se nourrissant de lui-même pour mieux s'affirmer comme élément de culture, le
design se positionne dans son histoire en se réécrivant, inventant les nouvelles mises en forme des objets
symboles de son passé. En empruntant des formes du mobilier de style pour créer sa table "Les dessous
chics" (Zanotta), Noé Duchaufour-Lawrance relie deux époques et deux façons de séduire et rassurer.
En revisitant l'histoire du mobilier français avec la chaise "Louis Ghost", faisant référence aux chaises
à médaillons traditionnelles, Philippe Starck mêle les genres tout en anoblissant la chaise en plastique.
L’utilisation des codes historiques du design français ou étranger est un élément incontournable du
design français de ces 5 dernières années.
Objet-message
La série de lampes "Guns" de Philippe Starck, par la référence à la Kalachnikov et à tout un ensemble
de codes visuels simples lié à l'imagerie guerrière, se présente comme un "objet-message". L'évidence
visuelle de ces références relègue au second plan fonction ou recherche esthétique définissant ainsi un
objet qui n’offre avant toute chose que le discours de ce qu'il évoque.
Ou objet des cultures
Déplaçant le regard du loin vers le proche tout en l'intégrant avec discrétion au territoire personnel,
la référence à la culture étrangère permet la relecture d'un design labellisé "français". Les lampes
japonisantes "Lantern" (Vitra) et les fauteuils origami "Facett" (Ligne Roset) de Ronan et Erwan Bouroullec
intégrent ainsi l’artisanat japonais comme un prolongement naturel de leur travail.
3 - l'observation de la nature
Espace de référence visuel universel aux connotations culturelles ou intimistes propre à chaque individu,
la nature offre un espace de discours infini où se mêlent différents degrés de décodage. En se référant à
une imagerie naturelle, Laurence Brabant fait basculer l'objet design du coté du ludique et du poétique.
Ses verres à gouttes de la collection " Ne pas avaler" jouent avec finesse sur le rapport entre le contenant
et le contenu tout en évoquant simplement la magie d’une goutte d’eau figée sur le bord d’un verre.
En prénommant sa pièce "Meteor", élément hybride entre aspect naturel et connotations proches de la
science-fiction, Arik Levy invente un objet à la frontière de l'artifice et du réel.
4 - l'imaginaire technologique
Futurisme, rétro- futurisme, réalité et virtualité
Parce que profondément lié à l'évolution même des technologies, le design puise non seulement dans
ses potentialités techniques afin de mettre en forme des objets encore virtuels mais aussi dans les réels
fantasmés et futuristes qu'il a depuis toujours véhiculés.
C’est Pierre Paulin, Olivier Mourgue et Stanley Kubrick que Patrick Norguet prend comme référents
lorsqu’il crée le fauteuil "Apollo" (Artifort). Et ce sont aux années 60 et 70, temps d'une rupture radicale
dans l'histoire du design avec l’usage des nouveaux plastiques, auxquelles renvoient tout un micromouvement labellisé "rétro-futuriste" de ce début du XXIe siècle.
L'introduction de l'outil informatique dans le travail du designer a permis de faire passer du virtuel au réel
tout un imaginaire technologique. La chaise "Solid" de Patrick Jouin, objet uniquement réalisable par la
technique de la stéréo-lithographie nous renvoie à un imaginaire futuriste contemporain. Et c'est peutêtre au travers des objets virtuels d'Ora-Ito que se montre le plus fortement l'univers fantasmé porté par
la technologie : citations d'un design imaginaire, les objets dessinés par Ora-Ito grâce à l’informatique
interrogent sur les frontières entre produit visible et produit virtuel.
Commissaire : Cédric Morisset
Diplômé d’histoire de l’art et de management culturel, il se dirige vers le design après de rapides débuts
dans le domaine de l’art contemporain. Aujourd’hui commissaire d’exposition et consultant en design,
il travaille en permanence à l’émergence de nouveaux talents et de nouveaux projets pour des clients
français et internationaux du luxe et des médias. Il est invité en 2003 par la Biennale Internationale de
Design de Lisbonne comme commissaire de l’exposition Showindows, activité qu’il poursuit depuis 2002
avec plusieurs expositions présentées en France et à l’étranger. Cédric Morisset est rédacteur en chef de
la revue de tendances italienne WHICH, diffusée dans une trentaine de pays et contributeur régulier de
plusieurs magazines, dont Architectural Digest (AD) France.
Commissaire associée : Hélène Convert
Auteur- illustratrice dans les milieux de l’édition de la presse et de la mode depuis les années 90, Hélène
Convert mène en parallèle un travail de journaliste dans le milieu de la presse, mode et du design.
Elle collabore en tant que commissaire à différentes expositions questionnant le monde de l’image
contemporaine.
Scénographie
Le Märkisches Museum / Stadtmuseum
Berlin
La scénographie de A+A Cooren
Les commissaires ont fait appel au talent des A+A Cooren : jeune couple de scénographes et designers de
nombreuses fois primés, leur travail aux formes épurées et à la technicité parfaite sous-tend un véritable
discours aux multiples références, souvent teinté de poésie.
Ils ont dessiné pour cette exposition berlinoise un objet au design futuriste, écrin aux lignes pures posé
dans l’écrin architectural offert par l’espace du musée. Les A+A Cooren ont créé un espace de mise en
scène pour les oeuvres exposées en prenant le lieu même de l’exposition comme référent : Les arches
dessinées par les A+A Cooren sont une relecture des voûtes de la pièce. Loin d’être simple oeuvre de
commande, les A+A Cooren ont su faire de la réponse à un lieu et à une exposition un véritable “objet
de design”. Résolument contemporaine, elle crée un dialogue avec l’espace du musée à l’architecture
monumentale médiévale.
A+A COOREN
A+A COOREN est un couple de designers franco-japonais basés à Paris. Ils travaillent dans différents
domaines comme l’aménagement de l’espace, le design de produits industriels de luxe (flacons de
parfums, luminaires), le mobilier et la scénographie. Deux après avoir commencé à travailler en duo, ils
ont réalisé un showroom pour Shiseido Europe "Shiseido La Beauté". En 2004, leur "Narguilhé Hawaa"
édité par Har Design a reçu le prix Best of Now par le salon Maison & objets / NOW!. La même année,
leur porte manteau "Dragonfly"a été primé Best product TDB par le magazine Frame. Depuis 2005, ils
collaborent avec Artemide pour les nouveaux produits architecturaux. En 2006, leur lampe à suspension
"Lupo" a reçu deux prix par Interieur Foundation et Kortrijk Xpo à l’occasion du salon Intérieur 06 en
Belgique.
www.aplusacooren.com
A
Archetype -Archétype
Dans un monde de surconsommation et de
surproduction endémique, l’intérêt à créer une chaise
ou une table de plus est plus que discutable. Plutôt
que de chercher à imaginer des formes nouvelles, les
designers en retiennent l’essentiel, l’archétype, pour
évoquer une nouvelle poésie lyrique et la magie d’un
objet à la fois unique et symbole de tous les objets. La
référence à l’archétype est omniprésente dans le design
international, à plus forte raison chez les designers
français depuis ces dernières années. En ne laissant
plus à la lampe de chevet que son ossature, l'emplissant
de vide, Laurence Brabant renouvelle le regard porté
sur cet objet du quotidien et fait glisser le design vers le
questionnement philosophique et la poésie.
Lampe "Luce la sereine", Laurance Brabant,
courtesy Editions Laurence Brabant (2003)
10
B
Biomorphism -Biomorphisme
Im Gegensatz zu den Skandinaviern wählen
französische Designer einen weniger poetischen
Ansatz bei ihrer Annäherung an die Natur und lassen
sich von ihrer Umwelt oftmals auf kartesianische und
wissenschaftliche Weise inspirieren. In der großen
Tradition der französischen Gärten dominiert und
regiert die Natur, die als ein Arrangement biologischer,
genetischer und chemischer Elemente gesehen wird
und nach Belieben rationalisiert werden kann, um ein
allumfassendes Dekor zu erhalten - so geschehen in
den Fällen arborescences von François Azambourg und
rhizomes von Matali Crasset für Domestic. Auch wenn
die Beschwörung der Natur im Falle der von Ronan
& Erwan Bouroullec für Vitra geschaffenen AlgenVorhänge sehr poetisch gestaltet ist (geprägt durch das
maritime bretonische Umfeld der Designer), handelt es
sich dabei auch um eine rationalisiertes biomorphes
System.
Stickers "Rhizome", Matali Crasset, Collection Vynil,
mit freundlicher Genehmigung von Domestic (2005)
Stickers "Arborescence", François Azambourg,
Collection Vynil, Collection Vynil, mit freundlicher
Genehmigung von Domestic (2005)
Stickers "Moustache", Inga Sempé, Collection Vynil,
mit freundlicher Genehmigung von Domestic (2006)
11
C
Craft - Artisanat
Plus qu’une préoccupation, le développement durable est
une tendance de fond et le développement de nouvelles
thématiques artisanales par le design en est une des
émanations. L’absence en France de tissu industriel
lourd dans le domaine de l’ameublement contemporain
haut de gamme, et a contrario la richesse du tissu
artisanal plus propice à la réalisation de petites séries,
a entraîné le développement de nouvelles gammes de
produits de designers évoquant les savoir-faire des
campagnes françaises et des artisans d’hier et de
demain. Ainsi les produits réalisés par Matali Crasset
ou Cyril Delage pour la société Enkidoo évoquent la
région du Limousin et de ses grands châtaigners, le
mobilier traditionnel de nos grands-parents associé à la
modernité. Une référence qui rassure et qui assure.
Tabouret enfant en châtaigner, Cyril Delage,
courtesy Enkidoo (2005)
Tréteau en rondins de châtaigner, Cyril Delage,
courtesy Enkidoo (2000)
Céramique crochet, Godefroy de Virieu,
courtesy Enkidoo (2004)
Cintres enfant et adulte, Matali Crasset,
courtesy Enkidoo (2004)
12
D
Dramatics - Théâtralisation
Depuis le XVIIIe siècle, les architectes, décorateurs
puis designers français ont toujours eu une aptitude
particulière pour imaginer des intérieurs flamboyants
où la mise en scène devient un acteur à part entière
de la vie sociale. Cette tradition se retrouve transposée
aujourd’hui dans des objets-références comme la lampe
"Cicatrice de luxe" de Philippe Starck, mi-candélabre
baroque, mi-lampe électrique au design industriel
précis. Ce luminaire qui confronte hier et aujourd’hui,
rigueur et sensualité, emprunte sans ambages à une
idée de la mise en scène typiquement française où les
sens cachés et les sous-entendus font partie du jeu
social.
Lampe "Cicatrice de luxe", Philippe Starck, Flos (1998)
13
E
Elements - Éléments
Quand ils n’évoquent pas une nature contrôlée, les
designers peuvent faire référence de façon extrêmement
primaire aux 4 éléments. En citant le météore, élément
à la fois naturel et à l’origine extra-terrestre aux
connotations proches de la science-fiction, Arik Levy
invente un objet universel reconnu du plus grand nombre
et jouant sur la confrontation de l’artifice et du réel. Par
la référence, le designer gomme l’aspect de production
industrielle pour ne garder qu’une évocation naturelle
imprégnée de mystère.
Assise "Meteor", Arik Levy, Serralunga,
courtesy Lorenzoni Paris (2005)
14
F
Future - Futur
La révolution du design dans les années 60 a été
provoquée par l’avènement des nouveaux plastiques.
Celle des années 2000 est à imputer aux nouvelles
potentialités de l’informatique et des méthodes
de prototypage rapide adaptées à des productions
plus larges et à une échelle plus grande. Grâce à la
stéréolithographie, Patrick Jouin imagine des produits
qui ne pourraient être fabriqués d’aucune autre façon et
invente un futur sur la base de quelque chose qui n’était
encore qu’une virtualité il y a peu. Ces produits ne font
référence à rien d’existant mais deviennent eux-mêmes
de nouveaux référents qui donnent la tonalité de demain,
à l’image des créations de Cédric Ragot.
"Fast vase", Cédric Ragot, courtesy Obvious (2003)
Tabouret "La chose", Cédric Ragot,
courtesy Obvious (2003)
15
G
Game -Jeu
Le détournement a toujours été au cœur des pratiques
des designers contemporains. Les designers français
s’en emparent avec humour pour privilégier une
approche ludique, parfois enfantine qui n’est pas sans
évoquer une certaine nostalgie de leurs jeunes années.
Ainsi, les A+A Cooren imaginent des patères inspirées
de jeux d’enfants japonais; les 5.5 Designers leur "lampe
branchée" très seventies; Sam Baron, une cocotte
minute en céramique qui, tout en détournant la fonction
de cuisson en fonction de service, évoque les années
50 et l’apogée de cet ustensile français culte dans les
années 70.
"Lampe branchée" et "Porte cintre", 5.5 designers,
La Corbeille (2004)
"Cocotte-minute", Sam Baron, Bosa (2006)
"Dragonfly 18-8", A+A Cooren, Elais (2005)
16
H
Home Sweet Home - Paris Paris
Dans un contexte de globalisation galopante et
d’uniformisation des produits, l’utilisation des référents
culturels nationaux est une façon pour les designers
de se distinguer en imprimant dans les esprits un
symbolisme fort empli d’imaginaire, de magie ou de
nostalgie. La Tour Eiffel appartient à cette catégorie
d’emblèmes nationaux au même titre que Buckingham
Palace pour les Anglais ou le Colisée pour les Romains.
Les créateurs parisiens se la réapproprient désormais
comme une affirmation identitaire à l’image de JeanPaul Gaultier ou Sonia Rykiel qui utilisent la Tour en
motifs ou en accessoires sur leurs créations. Pierre
Gonalons détourne cette icône parisienne avec humour
en l’illuminant et la coiffant d’un abat-jour élégant.
De symbole de la Ville des Lumières, la Tour Eiffel se
transforme en objet de lumière.
Lampe "Je t’aime", Pierre Gonalons,
éditions Ascète, 2006
17
I
Immigration - Immigration
Le design sait s’inscrire dans l’espace social. En se
référant au thème de l’immigration, Matali Crasset
utilise de façon presque brute les sacs utilisés par les
immigrés du Maghreb en France et les transforme
en assises nomades et modulables. Proches du
no-design, ces pièces sont le miroir d’une société
française multiculturelle et en mutation. Ces poufs qui
répondent au nom de "Digestion" montrent la force
de l’acculturation et l’originalité des mélanges qui en
découlent.
Poufs "Digestion", Matali Crasset, courtesy Edra (1998)
18
J
Japanism -Japonisme
Les arts décoratifs puis le design ont puisé de tout
temps dans le réservoir de savoir-faire et d’esthétique
des cultures étrangères pour créer et se renouveler.
Faire référence à l’étranger est une façon d’enrichir
son propos formel et sémantique mais également de
se différencier en tant qu’observateur extérieur. De part
ses codes forts, le mobilier japonais d’une manière
générale et le design japonais offrent un potentiel
d’expérimentations sans fin dans lequel les designers
français ont toujours su puiser sans vergogne à l’image
de Charlotte Perriand, fortement marquée par son
séjour au Japon lors de la 2nde Guerre Mondiale.
Lampes "Lantern 10", "Lantern 20" et "Lantern 30",
Ronan & Erwan Bouroullec, courtesy Belux (2005)
19
K
Kitsch - Kitsch
User de la notion du kitsch, c’est introduire dans le
design une ironie "à la française" qui se moque des
autres à l’inverse de l’humour britannique qui pratique
l’autodérision. Avec ses tabourets "Saint-Esprit",
"Napoléon" et "Attila", Philippe Starck s’amuse à
labelliser "design" les nains de jardin, étendards du
mauvais goût populaire, et les transforme en objets de
bon goût. Moquerie des classes populaires ou cynisme
à l’égard d’une élite sociale? A ce jeu là, Philippe Starck
interroge la notion de hiérarchie socio-esthétique.
Tabourets "Saint-Esprit", "Napoléon", "Attila",
Philippe Starck, courtesy Kartell (2000)
20
L
Louis -Louis
Dans un monde en perte de repères et de valeurs, la
tendance se réapproprie symboles, histoire, coutumes et
traditions pour mieux se les réapproprier, les détourner
ou les pervertir et ajouter une nouvelle strate à son
terreau fertile. Plus que jamais les designers français
se retournent sur leur passé pour inventer un futur
référencé à l’aune de l’histoire nationale de leur mobilier.
Revisiter le mobilier français de style Louis XV, Louis
XVI ou Louis-Philippe, c’est s’inscrire commercialement
dans des codes connus et reconnus de tous et procéder
à une récupération historique parfois pleine d’humour et
d’irrévérence. Le maître du genre, Philippe Starck, invente
à la fois une nouvelle modernité et un nouveau classique
avec sa chaise "Louis Ghost", l’un des plus gros succès
de ces dernières années. Nombreux sont ses émules
étrangers ou français à l’image de Noé DuchaufourLawrance ou Blandine Dubos.
Fauteuil "Louis Ghost", Philippe Starck,
courtesy Kartell (2004)
Applique "Louis 5D", Blandine Dubos,
courtesy Ligne Roset (2004)
Console "Les dessous chics", Noé Duchaufour-Lawrance,
Zanotta, série limitée, collection privée du designer
(2005)
21
M
Mix-up -Confusion
La confusion de genres est une pratique française au
cœur de l’histoire du mobilier. Mais là où l’on jouait sur
les tiroirs cachés et les secrets des secrétaires, les
designers français préfèrent désormais évoquer sans
révéler, interroger sans répondre. Assiettes décoratives
ou à la fonction secrète ? Les "Design Slices" de Sam
Baron intriguent. Et l’on se demande s’il faut voir autre
chose qu’une table dans la "Cute Cut" de Cédric Ragot.
Ce goût du mystère et de la confusion emprunte à une
longue tradition où l’étiquette et les codes ont plus de
valeur que la position ou la fonction.
Assiettes "Design Slices", Sam Baron, Bosa (2004)
Table "Cute Cut", Cédric Ragot, Roche Bobois (2005)
22
N
Nostalgia - Nostalgie
Le couteau à tartiner le "Nutella" de Patrick Jouin
est représentatif des préoccupations de toute une
génération de designers nés dans les années 60 et 70 et
nostalgiques de leur enfance. Une vague de fond "kidult"
où la régression nostalgique questionne le rapport
affectif à l’objet et où l’ironie laisse la place au ludique.
Couteau à tartiner, Patrick Jouin, Nutella,
collection privée du designer (2003)
23
O
Origami -Origami
Faire allusion à l’art du pliage japonais, ce n’est pas
seulement insuffler finesse et préciosité aux objets.
C’est avant tout trouver de nouvelles façon de créer en
adaptant l’artisanat le plus traditionnel en l’adaptant
à une fabrication industrielle. Le fauteuil "Facett" des
frères Bouroullec pour Ligne Roset, structure cousue qui
se déplie à plat, comme un patron, proche d’un jeu de
pliage s’affirme comme un "statement" inédit.
Fauteuil et repose-pieds "Facett",
Ronan & Erwan Bouroullec, courtesy Ligne Roset (2005)
Coupe à fruits "P4", Cédric Ragot, courtesy Ovious
(2003)
24
P
Politics - Politique
Parce que la fonction aurait de moins en moins de
nouvelles solutions à apporter, les designers s’éloignent
des règles de la fonctionnalité se tournant vers un
design qui doit offrir avant tout du sens. Précurseur
de cette volonté de mener le design sur le territoire
du message, Philippe Starck avec ses lampes "Guns",
référence à un univers guerrier, relègue au second plan
la fonction même de l’objet. Evocation de la collusion
de l’argent et de la guerre, et de la mort, ces objetsmessage affichent un design clairement politique.
Lampe "Bedside gun", Philippe Starck, courtesy Flos
(2005)
Lampe "Lounge Gun", Philippe Starck courtesy Flos
(2005)
25
Q
Quotation(Self)- Auto-citation
Maître de la référence, Philippe Starck est peut-être le
seul exemple de designer à s'autoriser l'ultime référence
: lui-même. Avec sa chaise "Victoria Ghost" pour l’éditeur
italien Kartell, Philippe Starck ne décline pas seulement
un produit à succès (le fauteuil "Louis Ghost"), il s'amuse
à relire ses propres créations tout en faisant entrer
ses propres chaises dans le domaine des classiques du
design. Coup de maître !
Chaise "Victoria Ghost", Philippe Starck,
courtesy Kartell (2005)
26
R
Retrofuture - Retrofutur
Proche de la démarche "nostalgique", de ce besoin
de garder présent un univers imaginaire et réel lié au
monde de l’enfance, le courant "rétrofuturiste" fait
renaître un imaginaire futuriste des années 60-70 qui
a marqué tout un pan de l’art dit populaire (comics, SF,
Design...), de la mode et du mobilier de ces époques.
Jérôme Gauthier joue des connotations affectives
véhiculées par cette période pour créer une temporalité
décalée avec sa chauffeuse et sa liseuse à l’image de
leur fonction.
Chauffeuse et liseuse, Jérôme Gauthier, prototypes,
collection privée du designer (2004)
27
S
Sixties & Seventies
Années 60 & 70
Nombreux sont les designers français a avoir fait des
années 60 et 70 une sorte de point de référence à une
création contemporaine très connotée. Marqués par la
rupture radicale de ces années créée par l’utilisation
des nouveaux plastiques par des designers comme
Olivier Mourge ou Pierre Paulin ainsi que par les univers
véhiculés par le cinéma de ces époques; les designers
français empruntent et rendent hommage à leurs
prédécesseurs, sans jamais piller, et pour mieux créer
une nouvelle modernité efficace et ludique.
"Apollo chair", Patrick Norguet, courtesy Artifort (2002)
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T
Thousand And One Nights
Mille Et Une Nuits
A l’image des poufs "Digestion" de Matali Crasset pour
Edra, le Narguilhé "Hawaa", des A+A Cooren est aussi
un objet-témoignage de l’acculturation progressive des
cultures française et arabe, une référence à l’art de vivre
moyen-oriental et à des siècles de raffinement. Un objet
marquant et totalement inédit.
Narguilhé "Hawaa", A+A Cooren, courtesy Har Design
(2005)
29
U
Used -Usé
Le regard particulier du design français sur l’objet usé,
valorisé parce que porteur d’histoire, se nourrit d’une
culture de la brocante et de l’antiquité. Dans ce domaine
et dans le prolongement d’un courant qui revendique le
développement durable, les 5.5 designers ont constitué
une "nouvelle discipline" où le designer devient
médecin des objets, utilisant son savoir-faire pour
optimiser l’espérance de vie des meubles abandonnés.
"L’intervention chirurgicale", travail du designer, qui
prend comme fil conducteur l’usure et les altérations
en lui apportant compléments, nouvelles fonctions etc;
rend au patient sa fonction initiale et le soin apporté
bonifie la perception de l’objet. La volonté de réintégrer
des objets usés devenus inutilisables dans une logique
de consommation et d’efficacité, en leur redonnant une
seconde vie, vante les mérites d’un design qui s’interroge
sur ses propres règles d’efficacité économique.
Ensemble d’objets customisés, 5.5 designers,
Secours populaire, courtesy collection privée
des designers (2004)
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V
Virtual -Virtuel
Avec l’émergence de l’outil informatique, rendant
possible la création d’objets fantasmés sans pour autant
leur donner une réalité palpable, le design brouille
les repères entre réalité et virtualité. Citations d’un
design imaginaire, les objets dessinés par Ora-Ito n’en
remplissent pas moins toutes les apparences d’un
design réel.
DVD, Ora-ïto
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W
Water - Eau
Elément primordial à la vie, omniprésente et à la fois
insaisissable, l’eau renvoie aussi bien à la simplicité
d’une gestuelle quotidienne qu’à un imaginaire fait de
mythes et de symboles universels. Les verres à gouttes
de la collection "Ne pas avaler" de Laurence Brabant
jouent avec finesse sur le rapport entre le contenant et
le contenu tout en évoquant simplement la magie d’une
goutte d’eau figée sur le bord d’un verre. Dans cette
référence à l’élément de la vie, le travail de Laurence
Brabant s’approche de celui des designers scandinaves
ou japonais.
Verres et carafe à goutte, collection "Ne pas avaler",
Laurence Brabant, courtesy Editions Laurence Brabant
(2000)
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X
X-X
Après la vague du sexe et du porno chic ayant envahi
tous les domaines de la vie quotidienne, de la mode à
la publicité en passant la littérature ou le cinéma, la
culture du "X" débarque dans le design avec humour
et une véritable dimension ludique, signe d’une
libéralisation des mœurs, mais surtout d’un regard
moins crispé sur la chose. La création d’un sex toy est
devenue un passage obligé pour tout designer de renom
qui se respecte. Faire référence à la sexualité, c’est
montrer que l’on est libre et ouvert d’esprit. C’est aussi
montrer lorsque l’on est Français que l’on n’oublie ni le
libertinage du XVIIIe siècle ni le marquis de Sade.
"Sex to enjoy", design Marine Peyre,
courtesy Love to love (2004)
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Y
Yum Yum-Miam Miam
Les designers ont toujours été inspirés par l’observation
du quotidien et des besoins de la sphère du privé. Dans ce
domaine, la référence à l’univers de la cuisine de leur
enfance ou à la table française est un sujet récurrent.
Univers d’objets anonymes, quotidiens valorisés par le
regard nostalgique lié à des souvenirs de sensations,
au plaisir enfantin de l’apprentissage du goût… C’est ce
regard réenchanteur que posent les Radi Designers sur
l’objet en créant les contenants "Transparent Cakes",
fabriqués à partir de moules à gâteaux, mais aussi Eric
Jourdan avec sa lampe évoquant une bouteille de lait.
"Transparent cakes", Radi Designers, courtesy Tools
Galerie (2003)
"Wine jug", Claudio Colucci,
courtesy Galerie Sentou (2004)
Lampe à poser "Somerset",
Eric Jourdan, courtesy Ligne Roset (2005)
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Z
Zen-Zen
S’appuyant sur la fascination d’une Asie mythifiée et
édulcorée où tout devient symbole de philosophie zen,
Philippe Starck fait d’un tabouret, un "Bonze" au luxe
délicat de la porcelaine peinte or. Loin du japonisme,
cette référence est celle d’une France fascinée par
un Extrême-Orient qui réussit, chaque jour à se faire
plus puissant et plus présent et dont l’exotisme est
aujourd’hui affaire de commerce.
Tabouret "Bonze", Philippe Starck, édition XO (2006)
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www.stadtmuseum.de
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