Instables Equilibres

Transcription

Instables Equilibres
Gordon HART
Instables
Equilibres
Isabelle JAROUSSE
Théodore MANN
02 avril - 28 mai 2016
Equilibres instables
Figuration/Abstraction, conscience/inconscience, vide/
plein, clair/obscur, voilà autant d’exemples de binômes qui ont
régulièrement alimenté les débats du monde de l’art. Mais l’un peut-il
exister sans l’autre ?
Chaque système, chaque organisation, chaque individu, chaque
émotion ne seraient-ils pas constitués de pôles opposés, l’harmonie
provenant alors de la capacité à faire coexister au sein d’un même
espace ses contraires ?
Nous savons aussi cet équilibre précaire. Nous sommes sur un
fil qui peut rompre à tout moment sous l’effet de différents facteurs
extrinsèques et intrinsèques. La perception de cette instabilité peut
provoquer dans un premier temps tension et insécurité - et dans un
second temps, si on se laisse aller, méditation et émotion.
Nous pouvons ressentir la fragilité de cet équilibre dans
certaines œuvres d’art. Elles contiennent des parfums de substances
addictives que l’homme utilise dans ses quêtes vers les zones
inconnues du cerveau. Séduisantes et inquiétantes, elles suggèrent
désir, questionnement et peur associés à tout voyage, qu’il soit réel ou
virtuel. Ces œuvres d’art sont peut-être celles que Rainer Maria Rilke
définissait comme suit : « Les œuvres d’art naissent toujours de qui
a affronté le danger, de qui est allé jusqu’au bout d’une expérience,
jusqu’au point que nul humain ne peut dépasser. Plus loin on pousse,
et plus propre, plus personnelle, plus unique devient une vie.»
Ce sont ces équilibres instables que je vous propose de venir
découvrir du 02 avril au 28 mai à travers la confrontation de trois
écritures, l’onirisme d’Isabelle Jarousse, le « holonisme » de Gordon
Hart et l’informel de Théodore Mann.
Christophe Mottet
ISABELLE JAROUSSE
1964 : Born, Marvejols, France
Selected exhibitions
2015 : Galerie Céline Moine, Lyon.
2015 : Galerie Béatrice Soulié, Paris
2010 : Galerie Chave, Vence.
2004 : Galerie Dettinger-Mayer, Lyon.
2003 : Fondation Winkler, Gütersloh, Allemagne
2002 : Galerie Micheline Fallet, Genève, (Suisse).
Selected collectives exhibitions
2016 : « Abstractions », Paul Dini Museum, Villefranche/ Saône, France
2014 : Collection Treger/Saint Sylvestre, Porto, Portugal.
2013 : Drawing now Paris, Galerie Béatrice Soulié, Paris
2012 : Drawing now Paris, Galerie Béatrice Soulié, Paris
2010 : « Art on paper », Bruxelles, Galerie Béatrice Soulié
2009 : Drawing now Paris, Galerie Béatrice Soulié, Paris.
2008 : « Irréel, de la réalité au rêve », Paul-Dini Museum, Villefranche/Saône.
2007 : « Art-Paris », Grand-palais, Galerie Chave, Paris.
2005 : « Dessins pointus », Halle Saint-Pierre Museum, Paris.
2001 : Taïpeï Museum, Taïwan.
Public collections
Conseil général du Rhône.
Contemporary Art Museum, Taïpeï, (Taïwan).
Paul-Dini Museum, Villefranche-sur-saône.
Georges-Pompidou center, Daniel Cordier donation, Paris.
Fonds de l’Abbaye d’Auberive, Haute-Marne.
Collection Treger/Saint Sylvestre, Porto, Portugal
L’intérieur.
Toujours aller dedans,
découvrir l’inconnu ou bien
découvrir
son propre inconnu.
Ne pas oublier
qu’il y a une multitude de choses
ignorées en soi.
Aller dans ces profondeurs.
Les découvrir
par ses propres mains
et par son esprit.
Isabelle Jarousse, 1989
La pierre des tourments N°7, 2014
Sculpture
Encre sur papier
65 x 33 x 14 cm
GORDON HART
1940 : Born, Glasgow, Scottland
Education
1961 – 64 : M.F.A. Painting, with honors, Central School of Art, London
1964 : Brooklyn Museum Art School, Brooklyn, New York
Awards
1964 : Arts Council of Great Britain Award
- Gulbenkian Scholarship
- Max Beckmann Scholarship
1975 : National Endowment for the Arts Award, USA
- John Simon Guggenheim National Fellowship, USA
Commissioned works
- The Continental Group, Executive Headquarters, Stamford, Connecticutt
- The Pan Pacific Hotel, Singapour, China
- The Meridian Hotel, New-York
- Zales Corporate Headquarters, Dallas, Texas
- Bren Investments, Los Angeles
- Omni Hotel, Florida
- Lycée Louise Labe, Lyon, France
Public collections
- Albright Knox Museum, Buffalo, New-York
- Amerada Hess Corporation, Woodbridge, New-jersey
- American Telephone and Telegraph, Woodbridge, New-Jersey
- American Federal Savings, New-York
- American Ultramar Ltd, Tarrytown, New-York
- Brooklyn Museum, New-York
- Bren Investments, Los Angeles, California
- Chase Manhattan Bank, New-York
- Chemical Bank, New-York
- Contemporary Art Museum, Sérignan
- Equitable Life Insurance, New-York
- Estee Lauder Inc., New-York
- The High Museum, Atlanta, Georgia
- Harcourt Brace Janovitch, New-York
- Imperial Sugar, Houston, Texas
- I.B.M. Poughkeepsie, New-York
- Indiana University Art Museum, Indiana
- Mobil Oil Corporation, New-York
- Moody National Bank, Galveston, Texas
- Neuberger Museum, Purchase, New-York
- Omni International, Florida
- Paul Dini Museum, Villefranche-sur-Saône
- Penzoil, Washington
- Pepsico, Purchase, New-York
- Philip Morris Inc., New-York
- Prudential Life Insurrance, Boston
Back to Black
Diptyque
Mixte media sur toile
120 x 240 cm
« Préférant être à plusieurs endroits à la fois, je travaille en général sur quatre ou six panneaux ou toiles en même temps.
Chaque panneau est complet en lui-même, mais conçu comme faisant partie d’un tout qui sera assemblé plus tard. On
pourrait faire ici une analogie avec le terme « holon » forgé par Arthur Koestler pour décrire des sous-systèmes qui sont
à la fois des ensembles et des parties ; chaque holon possède deux tendances opposées : une tendance intégrative qui
le porte à fonctionner comme une partie d’un tout plus vaste, et une tendance contraire qui le pousse à préserver son
autonomie individuelle. »
Gordon HART, extrait de « Back to Black », 2015
THEODORE MAN
1985 : Born, Lyon, France
La tache aveugle
« Les théoriciens qui ont tenté d’expliquer l’art s’accordent,
on l’a dit, sur deux points : c’est qu’à la fois cet art nous enchante
et nous rapproche de la vérité. Ils ajoutent souvent, d’accord avec
le sentiment commun, ceci, qui est plus curieux : c’est qu’il ne faut
pas tenter de déterminer trop précisément la nature de cette vérité.
Elle est difficile à connaître, plus difficile à exprimer. Comme si nous
étions tout mêlés à elle, et que sa proximité même nous empêchât de
la voir. « Plus vrai que le vrai », dit l’un; et l’autre : « Une vérité qui
passe les vérités. » Comme s’il fallait se contenter, en ces matières,
d’un pressentiment, d’un éclair, et qu’il y eût, dans toute oeuvre
peinte ou sculptée - ainsi existe-t-il dans l’oeil une tache aveugle une part irréductible, faite pour échapper à l’analyse. Bref la vérité
se révèlerait à qui sait d’abord faire sa part à l’obscur, et c’est aussi
l’un des traits du tableau - mais plus accentué, semble-t-il, chez les
Informels - qu’il soit mystérieux.
Mystérieux, ce n’est pas dire qu’il soit de tous points
insaisisable. Il est des mystères parfaitement clairs, s’il nous est donné
d’en connaître précisément les termes et du même coup la raison qui
nous empêche de les saisir d’une seule pensée.»
Jean Paulhan, « L’art informel (éloge) », Éditions Gallimard, 1962
Page de gauche :
La Femme au drapeau, 2016
Garvure et collage sur carton
27 x 13 cm
La scène, 2016
Garvure et gouache sur carton
14 x 24 cm
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