Le GUIDO

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Le GUIDO
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E T E
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N u m é r o
Le GUIDO
M a g a z i n e d ' E s s a o u i ra
EDITO
Sommaire :
Les îles purpuraires
la médina et ses ruelles
La zaouïa Sidna Bilal
Le stuc et les plafonds
Le polygone étoilé
Histoire de mots
M ben Ahmed Lakadar
Cuisine
Cinq ans déjà que le Guido s’attache à
faire connaître à son lectorat marocain
ou voyageur, la culture, l’histoire et l’art de
vivre d’Essaouira et de sa région. La ville
fascine et retient depuis plus de vingt cinq
siècles.
Les peuples antiques y trouvent un intérêt
économique et s’y installent, et, plus près
de nous, les voyageurs curieux ou les
artistes.
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Directeur de publication:
André EUGENE.
Imprimerie:
CHATR Marrakech
Rédaction:
Sylvie BRIGNON
Photos:
S. BRIGNON, A. EUGENE
Réalisation:
André EUGENE
Dépôt légal / ISSN
2008PE0021 / En cours
Contacts:
Tél: +212 (0)61 13 83 24
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email:[email protected]
Web: www.leguido.com
Tous droits réservés.
Toute forme de reproduction, des textes
et photos, intégrale ou partielle, est
interdite sans autorisation de l’éditeur.
Cet été le magazine vous conduit sur les
traces des audacieux navigateurs que
furent les Phéniciens qui déposèrent leurs
navires à l’abri sur les îles de Mogador,
la plus lointaine de leur destination, lieu
d’échange exceptionnel à l’extrême
limite du monde antique. Sur l’archipel
subsistent quelques vestiges mais peu de
traces écrites.
Carrefour de civilisations qui ont influencé
les différentes dynasties, le Maroc dispose
d’une grande richesse architecturale qui
s’exprime dans les motifs du bois comme
dans le travail du stuc, techniques qui
traversent les siècles, s’enrichissant toujours
un peu plus. L’été sera l’occasion de
visites de monuments, à l’abri des lourdes
chaleurs dans l’ombre de l’histoire, ou
le temps du repos dans une approche
artistique de la ville.
Population chaleureuse, art de vivre, art
des lieux, une invitation permanente aux
rêves à travers atmosphères et traditions.
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Le GUIDO
agenda
focus
Ass. Essaouira-Mogador
Dar Souiri, rue du Caire
44000 Essaouira
Tél/Fax: 024 47 52 68
mail: [email protected]
ALLIANCE FRANCOMAROCAINE D’ESSAOUIRA
Derb Lâalouj, 9, rue Mohamed
Diouri - 44000 Essaouira
Tél: 024 47 62 14/61 97
Fax: 024 47 25 93
mail: [email protected]
JUIN 2008
EXPOSITION
26 juin au 5 juillet : collectif dessins d’enfants
de cinq Communes d’Essaouira, en collaboration
avec Association Ambre, l’Association Essaouira
Mogador.
JUIN 2008
EXPOSITION
M’Barek Bouhchichi - Du samedi 21 juin au
mardi 15 juillet - Vernissage le samedi 21 juin
à 19h
FESTIVAL
Festival Gnaoua et Musiques du Monde, 11ème
édition - Du jeudi 26 au dimanche 29 juin –
Essaouira
JUILLET 2008
EXPOSITION
11 juillet au 2 aout : expo Sanoussi
AOUT 2008
FESTIVAL
Du 15 au 17 aout : festival des jeunes talents
gnaoua
JUILLET 2008
EXPOSITION
M’Barek Bouhchichi - Jusqu’au mardi 15 juillet
15 Aout au 6 Septembre :
Exposition transes du Festival des Jeunes Talents
Ganaoua.
L’ALLIANCE
FRANCO-MAROCAINE
D’ESSAOUIRA
FERME SES PORTES POUR CONGES ANNUELS du jeudi
31 juillet à 18h30 au mercredi 3 septembre 2008 à 9h
SEPTEMBRE 2008
EXPOSITION
13 Septembre au 10 Octobre
« Arabesque » Collectif jeunes talents
Galerie Favière
Derb Chibanat
078 57 39 42
DIVERS
Programmation jeunesse :
Du mardi au samedi de 15h à 17h, séances de
comptes pour enfants (français/arabe) gratuit.
Monique
Favière,
artiste
peintre
et
décoratrice,
dont
certaines
œuvres
étaient déjà visibles
dans divers riads de la
médina, vient d’ouvrir
son propre espace
d’exposition derb Chibanat, tout près de
bouiba Marrakech. Outre ses créations, elle
y présentera celles de confrères souiris.
Projection du film une fois par mois pour enfants
(le mercredi)
Illustration pour mois Aout une fois par semaine
Projection de film pour adulte une fois par mois
MÉMOIRES D’ESSAOUIRA
Des petits pains aux idées…
tout est ‘fait maison’…
dans la plus pure tradition….
C
ossu et feutré, le restaurant du Palais l’Heure
Bleue est une adresse discrète que l’on se passe
de bouche à oreille pour en préserver toute l’intimité…
Par son élégance inédite, à la croisée des cultures, ce
lieu de quiétude associe ce que l’Occident et l’Orient
comptent de plus précieux et de raffiné. Quelque
chose d’un carnet de voyages qui suivrait la route
des épices…
La halte au Lounge bar : ‘So British’
Avant de voguer vers les délices des nourritures terrestres,
autant se régaler d’une coupe de Champagne ou d’un Daikiri
on the Rocks. Sous un plafond en cèdre sculpté, des murs
lambrissés recouverts d’agneau frappé, des fauteuils clubs
et un piano à queue vous accueillent dans une atmosphère
retour d’afrique… avec vue sur le superbe jardin intérieur. A
moins que vous ne préfériez y rester et profiter de la subtile
carte de Finger Food Deluxe, véritable Art Culinaire revisité
pour soirées ludiques… aux notes du pianiste…
Le cadre du Restaurant de L’Heure Bleue : ‘Voyage en Orient’
Festival de couleurs chaudes et de tons or, grenat et
vert bronze qui dialoguent en catimini avec les murs
en bois de cèdre teinté et les plafonds sculptés dans
un salon où l’on aime admirer les tissus d’inspiration
ottomane des sofas. Ici le maître des lieux c’est le
lustre, somptueux, venu de Syrie veiller sur ces
divins salons d’Orient écrin d’une cuisine épurée mais
recherchée.
projections - conférences
Renseignements et horaires :
024 78 33 48
Près du Musé.
Face à l’Alliance Franco-Marocaine
Le GUIDO
...sur
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Le GUIDO
focus
...sur
Son originalité :
des Chefs hors pairs…
en passant par les Sardines
d’Essaouira, le Foie Gras en
trilogie, Le Pigeon au miel et
Gambas de Dakhla, l’Agneau
de Had Draa pour un final
éblouissant avec le Chocolat
Manjari ou le Croustillant
d’Amlou en royal d’Argan si
chers au Maroc… de l’authentique et du talent
pour reprendre les mots de Céline Darner…
Après plus de 15 ans aux
pianos de l’une des plus
grandes tables parisiennes,
sis au 2ème étage de la Tour
Eiffel, ce n’est pas par hasard
si le fameux Chef Alain Reix collabore
donc avec le jeune Chef de l’Heure Bleue,
Ahmed Handour.
Sa fin de soirée :
Originaire de Beni Mellal, riche région
agricole ou vergers, oliveraies et orangeraies
se côtoient, Ahmed Handour, adepte des
saveurs limpides, est attentif à l’histoire du
terroir et de la gastronomie marocaine tout
en la revisitant avec imagination et brio
pour créer une cuisine plus légère, pleine
de soleil.
Digne élève de Le Divellec, grand maître de
la cuisine marine, Alain Reix est né au Maroc
à Agadir plus précisément… Les épices et les
parfums d’ici ne lui sont donc pas éloignés
et c’est avec bonheur que les techniques
de l’un et de l’autre se marient sur la toute
nouvelle carte d’été de cet emblématique
Relais & Châteaux pour vous offrir une table
inventive, fraîche et savoureuse.
Pour prolonger ce moment privilégié laissez
vous guider vers le salon de Billard pour
goûter un vieil alambic et partager une
partie de billard Français ou Américain.
Envie de vous rejouer quelques unes des
meilleures scènes de l’Arnaqueur ? Jetez
un coup d’œil par l’embrasure de la porte
vers la salle de cinéma où on sera ravis
de vous projeter ce film mythique… mais
peut être avez-vous choisi de lever la tête
vers les étoiles et d’admirer les reflets des
bougies sur les colonnes de grès depuis les
confortables sofas aux oreillers blancs du
Patio… les effluves d’un thé à la menthe sur
un plateau de cuivre pour vous bercer… tout
au souvenir du délicieux dessert que vous
venez de savourer…
De la terre natale des deux maîtres queue
et de la complicité qui s’est initiée entre eux,
vous pourrez ainsi déguster avec élégance et
raffinement une cuisine plus que séduisante
Une cuisine visionnaire comme on
l’aime, partition précise et orchestre
accompli créent une adresse unique
pour Souri Addict…
Si vous souhaitez réserver: Tél: 024 78 34 34
Heure Bleue Palais, Essaouira
Accès: Bab Marrakech – 02 rue Ibn Batouta – Essaouira
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histoire
histoire
L’archipel d’Essaouira
les îles purpuraires
Au
VIIe siècle avant J.-C. une petite
colonie phénicienne s’installe sur
le site de l’actuelle Essaouira, fréquenté
par les Carthaginois, puis les Romains.
J.-C. pour s’installer sur les côtes de la
Méditerranée et y fondent des villes
portuaires et des zones de commerce :
l’implantation à Mogador est la plus
éloignée d’entre elles, lieu d’échanges
exceptionnel à l’extrême limite du
monde antique.
Les Phéniciens, originaires de la plaine
côtière correspondant à la partie
septentrionale du pays de Kanaan, bordé
par la chaine du Mont-Liban, destinés
par la géographie à regarder vers
l’occident, répondent à l’appel du large.
Les Phéniciens, excellents navigateurs
et négociants, établissent des contacts
avec les populations autochtones dans
le but d’obtenir des matières premières
de luxe comme les plumes et les
Ils quittent leur pays au IXe siècle avant
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coquilles d’œuf d’autruche, l’ivoire, le
murex pour la production de la pourpre
et les peaux d’animaux (lion, léopard,
les autochtones, en l’occurrence les
Ethiopiens installés sur le continent, les
Phéniciens apportaient de la vaisselle
de table, des parfums, de l’huile et du
vin : de nombreux vestiges (céramiques
et amphores) furent mis à jour lors de
fouilles.
éléphant... ; les marchandises arrivaient par
caravane d’Afrique noire), sans dessein
de colonisation ou de domination sur
les territoires étrangers, mais ripostent
à la concurrence grecque en installant
des installations pérennes.
Le commerce ainsi que le contact
permanent avec les autres civilisations
anciennes ont permis aux Phéniciens
de servir de catalyseur, réalisant une
manière d’osmose entre les peuples de
l’Antiquité, sans toutefois y perdre leurs
particularités et leur apport personnel
à la civilisation.
Les
Phéniciens
développent
la
production de la pourpre, et rendent
les îles célèbres dans le monde entier,
essentiellement à partir du 1er siècle
avant J.-C. sous le règne de Juba II.
L’île connait alors une occupation
importante liée à la création d’usines
destinées à la fabrication de la pourpre.
Cette industrie valut aux îles le nom de
« Purpuraires ».
L’île principale, dite de Mogador, a
connu une occupation humaine dès
l’époque préhistorique dont témoignent
des outils en silex retrouvés sur le site
lors de fouilles archéologiques.
L’activité décline à partir du 1er siècle
AP. J.-C., la richesse du royaume
transmis par Juba II à son fils Ptolémée
avait sans doute suscité la jalousie de
Caligula.
La découverte de traces de fours, de
tuyères et de scories dans l’île atteste
d’autre part d’une activité métallurgique
liée à l’exploitation du fer extrait du
Djebel Hadid, « Montagne de fer », à
une vingtaine de kilomètre au Nord
d’Essaouira.
La production reprit sous les Sévères,
au IIe siècle. Les archéologues ont
découvert dans l’archipel des pièces
de monnaie du IVe siècle ainsi qu’un
tombeau, laissant supposer que l’on
continua à exporter de la pourpre
jusqu’à l’époque byzantine, néanmoins
les témoignages de cette époque sont
peu nombreux ; fragments d’amphores
et céramiques.
Pour
leurs
propres
besoins
et
probablement aussi pour effectuer
des échanges commerciaux avec
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Le GUIDO
histoire
histoire
De la période romaine demeurent les
traces d’une villa décorée de mosaïques
et des vestiges d’installations liées
à
l’exploitation
des
ressources
halieutiques.
L’île ne disposant d’aucune ressource
de subsistance, l’approvisionnement
devait se faire par voie maritime :
nourriture, matériaux de construction,
outils... Tout devait être importé des
régions voisines ou d’autres villes de
la Méditerranée. De ce fait, la flotte
commerciale représentait un aspect
fondamental et vital.
Les projets de recherche archéologiques
menés sur l’île ces dernières années
espèrent éclaircir les échanges entre
ces deux cultures, Phéniciens et
populations locales.
Les précédentes fouilles opérées sur
l’île depuis une cinquantaine d’années
n’avaient été que partielles.
Des vestiges sont conservés au musée
d’Essaouira ainsi qu’à Rabat.
En 2005, une coopération de recherche entre le Maroc et l’Allemagne a été
conclue avec comme objectif l’étude
de l’île de Mogador et de l’arrière pays
d’Essaouira, projet interdisciplinaire
nécessitant l’intervention d’archéologues, de géographes, de topographes,
photographes, botanistes...
A ce jour, des fragments d’amphores
phéniciennes
et
grecques,
des
rapaces appartenant à la noblesse, dressés
pour la chasse).
A la fin de l’été, ceux-ci quittent le littoral
marocain pour gagner Madagascar, en
longeant les côtes Nord de l’Afrique.
Ils suivent en chemin les migrations
d’autres espèces, qui serviront de
nourriture à ces prédateurs.
assiettes, jattes, cruches, flacons,
retrouvés sur l’île permettront de
révéler ce qu’ils contenaient (huile,
pâte de poisson si appréciée, parfums ...)
et renseigneront sur les coutumes et
mœurs de ses occupants.
En 2007, les études archéologiques
ont permis de mettre à jour plus
d’une centaine de graffitis phéniciens
inscrits sur différents types de
vases céramiques ; ces épigraphies
renseignent sur l’identité ethnique
des marins et commerçants ayant
fréquenté l’île.
L’archipel s’étend sur une superficie
de 26,7 hectares. Il comprend une
grande île, dite de Mogador, divisée en
deux parties très inégales, autour de
laquelle la houle a découpé et isolé une
série d’îlots plus petits.
L’île d’Essaouira est classée Site
d’intérêt biologique et écologique
(SIBE) depuis 1980 et Patrimoine
mondial de l’Humanité par l’UNESCO
depuis 2001, tout comme la médina et
ses remparts.
Les îlots abritent aujourd’hui une
réserve ornithologique, où se réfugient
de
nombreuses
espèces,
parmi
lesquelles celle, rarissime, des faucons
d’Eléonore, espèce désignée sous ce
nom en l’honneur d’Eléonore d’Arborée
(1350-1404) de Sardaigne, célèbre pour
avoir établi la première législation de
protection des rapaces (limitée aux
Le GUIDO
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L’archipel connaît une nidification
régulière de neuf espèces d’oiseaux :
goéland leucophée, oiseau marin
le plus foisonnant dans la région et
colonie la plus importante au Maroc,
faucon d’Eléonore, dont plus de 200
couples vivent sur l’archipel ces
dernières années, faucon pèlerin
ou faucon crécerelles qui y nichent
également très régulièrement. Trois
autres espèces peuplent les falaises :
le Grand corbeau, le Martinet pâle et
le Pigeon biset qui a la particularité
de pouvoir nicher dans les touffes
de végétation, voire dans les terriers
de lapins. On trouve également la
Fauvette mélanocéphale qui niche
dans les buissons. L’unique présence
mammifère est le lapin, introduit en
1941 par le Saint-Hubert Club local.
Afin de préserver le milieu et sa
faune, on ne peut débarquer sur
ces îles, (excepté avec une autorisation
spéciale), mais on peut
s’en approcher au plus
près (15 mn de traversée
environ).
Remerciements à Mr
Abdehraïm el Bartaï
de la délégation à
la culture, pour les
documents fournis.
A lire sur les Phéniciens
De Tyr à Carthage, légendes
des Phéniciens, Qantara,
n°65, octobre
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Le GUIDO
balade
balade
La couleur dominante de l’architecture
est le bleu, sur les volets ou les portes.
Ville au tracé rectiligne, quelques
ruelles et impasses tortueuses font
l’exception.
La
médina
et ses
ruelles
Ruelles, passages, impasses, autant
de lieux mystérieux, étroits et sombres
dans lesquels il fait bon se perdre
de découverte en émerveillement ;
chaque maison, chaque mur, porte ou
pierre, raconte et porte la trace de son
histoire.
Murs de chaux, jaunes, blancs, bleus,
ou verts, lavés par les embruns et
l’humidité ambiante qui rarement se
décolle de la ville.
Les chats se nichent dans les caisses,
ou attendent devant les portes, ils font
de la vieille ville leur royaume et sont
partout.
La
médina qui forme le
centre urbain initial, a
conservé son agencement et
son architecture traditionnels.
Elle reste le lieu privilégié
du
petit
commerce
et
de l’artisanat, avec son
organisation en souks et
en kissaria, c’est-à-dire en
corporations de commerçants et
d’artisans ; ses quartiers d’habitation
sont ordonnés autour des quatre
points essentiels que sont la mosquée,
la fontaine, le hammam et le four.
La médina est un milieu ouvert sur
le monde, les objets d’artisanat
traditionnels de poterie ou de bois
côtoient le plastique des djellabas, le
cuivre des décors architecturaux s’allie
aux paraboles qui hérissent les toits.
Les musiques modernes coexistent dans
les kiosques avec les litanies coraniques
ou les chants classiques. Les petits
Le GUIDO
Chercher
une
issue,
s’échapper
d’un labyrinthe n’est jamais source
d’angoisse pour un promeneur à
Essaouira. Les enfants suivent les
égarés en déclarant : « c’est fermé,
c’est fermé » pour dire l’impasse dans
laquelle il se trouve. Ils les ramèneront
dans une rue plus passante, le sourire
dans les yeux.
Il faut se laisser glisser dans la nuit,
apercevoir les rares fenêtres éclairées
ou les petites épiceries nocturnes
illuminées par de faibles néons et
quelques ampoules qui vacillent,
accrochées au dessus des portes, pour
comprendre l’essence même de la
médina.
Ici, un étal de fruits aux mille couleurs
chaudes et son vendeur abrité sous des
canisses de bambou qui laisse à peine
filtrer la lumière.
commerces eux-mêmes cohabitent
avec les cybercafés, nombreux dans
les quartiers populaires. Une vieille ville
ouverte mais où l’espace public n’altère
en rien l’espace privé : les ruelles
abritent les demeures, modestes ou
riches, mais l’intimité des familles y est
toujours préservée du regard extérieur
par des façades aveugles (à l’exception
de la médina de Tanger) et des seuils de
porte en chicane.
La médina d’Essaouira propose une
agréable balade au cœur de la vieille
ville, peu étendue. Les voyageurs
pourront s’amuser à se perdre dans les
minuscules ruelles qui la composent.
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Le GUIDO
balade
balade
Comme
dans
toutes
les
villes
traditionnelles, les murs se taisent
souvent vers l’extérieur. La ville
flotte dans un océan noir, les bruits
s’amortissent, des ombres frôlent
les remparts, fantômes de la rue. En
dessous de quelques passages, ruelles
aux toits de bois tressé, le jour se
confond avec la nuit.
flèche de Cupidon. Un
pan de muraille, véritable
tableau abstrait aux infinies
couches de peinture aux
teintes chaudes montre
ailleurs les souvenirs et
l’empreinte de son passé.
Les fils électriques se mélangent en un
écheveau sans fin, entourent les vielles
portes dans la plus grande confusion.
Au détour d’une ruelle jaillie du mellah,
d’un café à peine éclairé posé sur
une place, des clameurs étouffées
de joueurs de dominos ou de cartes
surprennent.
Des trajets hors des sentiers battus
laisseront entrevoir une porte ouverte
Le GUIDO
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sur un patio, une fontaine oubliée, un
mur peint par un enfant. Les ombres
dessinent de mystérieux voyages sur
les murs ; ici un pinceau aura posé
un requin sur un arrondi de ruelle
resserrée, ici un cœur percé de la
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Le silence de la ville
s’accompagne du bruit sourd
de la mer, omniprésente, et
de ses vagues qui roulent.
Le vent s’engouffre en
hurlant dans les ruelles pour
se heurter à la profondeur
d’une voie sans issue.
Des parfums enveloppent la ville, odeurs
d’épices, de cuisine, de thuya, d’océan.
Ces odeurs envoûtantes, venues du
fonds des âges, escortent le flâneur
dans son exploration extraordinaire.
Le GUIDO
histoire
histoire
La zaouïa
Sidna Bilal
U
nique au Maroc, la zaouïa Sidna
Bilal, l’une des plus anciennes
confréries de gnaoua, a repris vie grâce
à des actions de mécénat et à de bonnes
volontés mobilisées par l’association
Dar Gnaoui. Cette initiative permet à
cette demeure historique et spirituelle
datant du XVIIIe siècle de se relever de
ses ruines.
restauration s’est faite dans le respect
des couleurs dominantes symboliques
de la confrérie : jaune, vert et rouge.
L’association, a été fondée en 2005,
avec l’ambition de sauvegarder le
patrimoine gnaoui : développer les
infrastructures de la Zaouïa, promouvoir
la coopération et la coordination
entre les maâlems au niveau local et
national, ou organiser des moussem et
différentes activités, sont les objectifs
principaux que l’association se sera
donnés.
L’entrée discrète de la zaouïa donne sur
un patio, agrémenté d’une fontaine,
qui dessert les pièces principales
communiquant entre elles en enfilade.
Une large galerie à arcatures fait face à
l’entrée. Sur la droite en pénétrant dans
La zaouïa des Gnaoua d’Essaouira,
petit édifice discret à la toiture de tuiles
vernissées vertes, se situe à l’ouest de
la médina, à proximité des remparts
atlantiques et de la scala.
le sanctuaire deux pièces de service,
l’une pour entreposer les offrandes et
les bêtes de sacrifice, la seconde étant
la loge de la Moqaddema.
Une salle adjacente, du côté Nord, est
utilisée comme salle de prière. Elle
renferme un mihrab et deux fenêtres en
hauteur pour l’éclairage et l’aération.
La zaouïa comporte également deux
pièces mitoyennes ouvertes sur un
préau, l’une appelée « la chambre
des ganga », réservée aux hommes,
la seconde consacrée aux femmes ;
autrefois elles y pratiquaient des
danses et des transes de possession,
hors de la vue des hommes. Sur le côté
droit se trouve une cuisine avec le puits
et les kanoun.
Associant rites, pratiques divinatoires
et soins médicaux, les transes gnaoua
rassemblent des musiciens, des devins,
des thérapeutes et des adeptes.
Les
Gnaoua
utilisent
le
guembri
(luth-tambour à 3 cordes), les crotales
métalliques (qraqeb), les tambours
(tbel) frappés de deux baguettes,
instruments de musique traditionnels
et ancestraux. Le chant se joint à ces
éléments essentiellement rythmiques.
Maâlems : maîtres.
Moqaddema : voyante thérapeute de la
zaouïa, en relation permanente avec les
entités surnaturelles.
moussems : fête annuelle d’origine
religieuse consistant en un pèlerinage au
tombeau d’un saint.
Zaouïa : centre d’une confrérie religieuse
avec le sanctuaire où est enterré le saint
patron de la confrérie.
Kanoûn : brasero pour la cuisson des
aliments au charbon de bois
La volonté et les efforts de l’Association
ont permis jusqu’à présent de restaurer
et rebâtir les fondements et le rezde-chaussée de la bâtisse de Sidna
Bilal. La construction d’un premier
étage devrait abriter un musée de la
culture gnaoua et une médiathèque. La
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Le GUIDO
histoire
histoire
LE STUC ET
LES PLAFONDS
La grande mosquée de Fès, vers 1276,
puis ses médersas, vers 1320, en
offrent de nombreux exemples. C’est le
règne des muqarnas (stalactites) et des
schemmassiyat, panneaux de plâtre
découpé dans lesquels les ouvertures
pratiquées sont obturées par des vitraux
colorés. Les maisons profanes développent
elles aussi ce type de décor.
D
ans l’histoire des civilisations,
l’utilisation du plâtre et sa sculpture
sont très anciennes. Leur apparition sur
le pourtour du bassin méditerranéen est
datée du IVe siècle avant J-C.
Il s’agit d’un matériau de construction
provenant de la calcination du gypse.
Mélangée à l’eau, cette poudre blanche
se solidifie rapidement.
Le plâtre complète tout d’abord les
ornementations de pierre, puis prend de
plus en plus d’importance dans le monde
grec et romain, jusqu’à son utilisation
systématique, que ce soit dans les
bâtiments publics, comme les thermes,
les palais ou les maisons privées. Le
Moyen-Orient prise également la richesse
des décors que l’on peut obtenir à partir
du plâtre et la technique se répand. Les
dynasties qui se sont succédé au Maroc,
ont adopté et conservé cette technique
décorative.
Dès les IXe et Xe siècles, le travail
du plâtre était connu au Maroc. En
témoignent des décors réalisés à cette
époque, notamment dans la première
mosquée Al Qayrawiyyin de Fès.
Carrefour de civilisations, le Maroc a
été influencé dans ce domaine aussi
bien par l’Irak et les Abbassides que par
l’Andalousie des Omeyyades.
Les Almohades affectionnent le plâtre
ouvragé. Malgré une grande sobriété,
les décors sont nombreux : alvéoles,
stalactites ou muqarnas, entrelacs
de fleurs, chapiteaux représentant
des palmes... Le plâtre souligne les
encadrements des portes et des fenêtres,
décore les colonnes.
Les Mérinides reprennent les nervures
de style almoravide qu’ils ajoutent aux
décors floraux almohades. Le plâtre est
de plus en plus utilisé, entre les zelliges
à la base des murs et le bois en hauteur,
pour couvrir également de grandes
surfaces qui présentent alors des frises
géométriques, mais aussi des écritures.
Sous les Saâdiens, des éléments
nouveaux apparaissent, signes du
brassage des influences, tel le motif
de la pomme de pin que l’on peut tout
particulièrement admirer à la médersa
Ben Youssef de Marrakech, construite
en 1564 par le Sultan Moulay Abdallah.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles le plâtre qui
accompagnait le bois sculpté s’associe
désormais au bois peint.
Jusqu’aux XIXe et XXe siècles, le matériau
conservait sa couleur naturelle, qui
pouvait être rosée, dans la région de
Marrakech. De légères teintures, on arrive
à l’emploi de couleurs soutenues et aussi
de dorures. Un décor nouveau apparaît,
censé apporter paix et prospérité aux
demeures: il est dénommé la « sandale
du Prophète ». L’ingéniosité des maîtres
artisans se déploie à nouveau dans toute
sa vigueur.
Les techniques évoluent, mais les gestes
essentiels subsistent. Il s’agit toujours
de faire prendre le plâtre avec de l’eau.
Encore humide, on y découpe des
dessins avec un outil en fer. Le plâtre
peut être sculpté, découpé, moulé.
Cette dernière pratique a surtout cours
en Europe, mais au Maroc on préfère la
ciselure, d’autant que le plâtre employé
n’a pas la même texture que celle du
même produit industriel : son temps de
séchage est moins rapide, ce qui offre
plus de temps pour le travailler.
Afin de réaliser des panneaux muraux,
l’artisan doit étaler le plâtre puis le
Le GUIDO
18
19
lisser avec une truelle. L’épaisseur de la
couche, qui peut aller jusqu’à plusieurs
centimètres, est très importante : elle
permettra de sculpter cette matière
sur des plans différents (parfois jusqu’à
cinq) et de créer ainsi des effets de
profondeur.
Des maîtres artisans renommés
Comme il s’agit de ciseler le plâtre
sur place, cette technique demande
souvent à l’artisan de travailler, pour
le décor de plafond ou en haut des
murs, en équilibre parfois précaire.
Dans ces positions inconfortables, il
devra tracer des figures géométriques.
La tradition veut qu’il se serve d’une
règle et d’un simple compas, mais afin
de répéter les dessins un grand nombre
de fois, des pochoirs de carton sont très
fréquemment utilisés.
Un décor très contemporain
Des frises concentriques s’enroulent sur
les plafonds autour d’un entrelacement
géométrique décrivant des rosaces, des
petites étoiles, des carrés (symbole de
la Terre) associés à des cercles (symbole
du Ciel, de l’éternité), ou encore à des
éléments calligraphiés. D’autres décors
fourmillent tels les nids d’abeilles, la
forme en berceau ou encore des motifs
floraux (tawriq), ciselés finement entre
les entrelacs géométriques à la manière
d’une infinie toile d’araignée.
L’art décoratif arabesque est fait de
constructions de figures selon différentes
techniques d’expression partant d’un
élément unique et compressible pour
se déployer dans une infinité de motifs
qui recherchent la symétrie et l’absolu.
Toutes les formes en apparence « libres »
s’expliquent
par
une
rigoureuse
nécessité. Dans les œuvres d’art de
l’art de l’Islam se réunissent toutes les
conceptions musulmanes de l’univers.
Le GUIDO
histoire
histoire
LE POLYGONE
ÉTOILÉ...
e polygone
étoilé et la
rosace sont
deux figures
symboliques de
l’art islamique.
Elles
s’unissent,
se
combinent
harmonieusement
dans
les
motifs
architecturaux de portes, de murs ou de
plafonds, sur les bijoux ou encore parfois,
sur les pierres tombales.
Elément de décor assez prisé par les
architectes musulmans, le polygone étoilé
est à la base notamment de la décoration
murale des maisons particulières, des
palais, des édifices publics de prestige, des
médersas et de certaines mosquées. Il est
au mur ce que les mouqarnas (frises en
dents de scie, en stuc ou en plâtre, appelées
aussi « stalactites », que les architectes
musulmans utilisent pour donner un aspect
précieux aux intérieurs de mosquées.) sont
aux plafonds voûtés. C’est à ce titre qu’il est
une figure géométrique emblématique de
l’architecture islamique, dans la mesure où
il figure le point qui se déploie, le cercle qui
se projette et, partant, le monde (alkawn)
qui s’y concentre.
...et la rosace (najmiya ; dâira)
Figure de l’architecture islamique, la rosace
est généralement un symbole solaire, aussi
bien par sa forme évocatrice que par les
multiples interprétations liées aux fleurs
qu’elle évoque : rose et lotus essentiellement.
Arc h itec tes - Déc ora teu rs : Lu cia n i
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A l’abri des remparts de l’ancienne
Médina, ce Riad du XVIIIème siècle jouit
d’une vue imprenable sur la plage, le port
et l’île de Mogador.
Le GUIDO
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esprit colonial. L’élégance et la volupté des
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L
La rose est la princesse incontestée de
toutes les fleurs : elle agrémente toutes
les réjouissances citadines, et fut, à une
époque, source d’inspiration pour les lettrés.
La rose et la nature toute entière également
sont alors un véritable hymne à la vie, un
hommage incandescent à l’être dans toute
sa complexité. Au XIe siècle, les floralies
poétiques constituaient un genre à part
entière dans la culture andalouse.
Source Malek Chebel
En Islam, la rose offre une médiation avec
l’aimée ou symbolise la dulcinée. Les poètes
amoureux (ghazal) l’ont d’abord chantée
puis, les architectes l’ont introduite dans
leurs figures géométriques décoratives,
usage toujours en vigueur pour les bâtiments
prestigieux. Les bijoutiers la représentent
dans leurs multiples créations, les ébénistes
d’Essaouira l’utilisent dans leurs éléments
ornementaux, ou encore les artisans sur le
bois peint.
Incarnation de l’hospitalité, de la générosité
et de la purification, la rose est très
couramment présente sur les portes des
maisons anciennes des médinas, à Essaouira
comme dans toutes les villes marocaines.
Dans le Sud-est marocain, El-Kelaâ des
M’Gouna, gros village fortifié sur la rive
gauche de l’oued M’Goun, est la capitale de
la culture de la rose et de la fabrication de
l’eau de rose. De fin avril au mois de juin, la
vallée des Roses est couverte de ces fleurs
sauvages qui poussent en haies serrées
autour des champs sur des centaines de
kilomètres. Au mois de mai, chaque année,
21
Le GUIDO
histoire
histoire
...de mots
se déroule la fête des Roses, rythmée par des
danses et des processions qui se déroulent
sous des pluies de pétales de roses.
harem
La légende raconte que, au Xe siècle, un
groupe de pèlerins berbères, de retour de la
Mecque, fut bouleversé par la beauté et le
parfum de Rosa damascena, la rose de Damas,
« mère de toutes les fleurs ». Ils ramassèrent
quelques fleurs et les replantèrent chez eux,
au Maroc. Au risque de briser la légende, il est
plus probable que les fabricants de parfum
français se soient rendu compte que cette
région retirée du Sud marocain était idéale
pour la culture à grande échelle de la Rosa
centifolia, ou rose à cent feuilles.
L
e mot harem (1673), variante de hara
(1632) puis de haram (1660) est un
emprunt à l’arabe haram, « interdit, illicite ;
inviolable et sacré », appliqué aux femmes
qu’un homme étranger à la famille n’a pas
le droit de voir : haram en français, est
attesté (1559) au sens de « grand péché »,
mais ce sens n’a pas vécu.
Harem désigne, dans la civilisation
musulmane, l’appartement des femmes
interdit aux hommes, l’équivalent du
gynécée de la Grèce antique. Seuls, le
mari, le fils ou le frère de ces femmes
peuvent entrer au sein du harem. Le mot a
longtemps été confondu avec sérail.
Les musulmans distinguent deux types de
harem, le harem prophétique d’une part,
quasiment de droit divin, et le harem ordinaire,
à peine toléré bien qu’il ait résisté à tous les
bouleversements sociaux jusqu’au XXe siècle.
Le GUIDO
22
A partir de 1673, le mot Harem prend sa
forme actuelle et se dit par métonymie de
l’ensemble des femmes d’un harem. Le reste
sera le fruit de « l’imagination européenne,
toujours
préoccupée
des
mystères
impénétrables du harem » (Théophile
Gautier), car dans l’imaginaire occidental,
le harem des sultans, ce lieu secret et
mystérieux, tout comme le hammam, aura
enflammé les imaginations et longtemps
entretenu la vision d’un Orient de luxe et de
volupté.
Par extension, depuis le début du XXe siècle,
harem se dit par plaisanterie d’un groupe de
femmes entourant un homme.
« Le Harem de Topkapi : mythe et réalité »,
Jean-Paul Roux, 1988
...On le savait peuplé de centaines de
femmes – et il y eut en effet jusqu’à mille
cinq cents ! – qu’on se plaisait à voir belles et
voluptueuses, comme si dans le harem on ne
vieillissait pas, occupées uniquement à jouer
de la musique, à plaire au maître, à manger
des loukoums et sur lesquelles veillait une
armée d’eunuques, énormes, difformes,
beaux encore, malgré tout, quand ils étaient
blancs, affreux quand ils étaient noirs.
Qui y avait pénétré était destiné à y vivre.
Les musiciens y donnaient leurs concerts les
yeux bandés. Quand des hommes y étaient
appelés pour quelque raison, les eunuques
prenaient soin de verrouiller les femmes...
On ne sait pas encore maintenant toute la
réalité et on ne le saura sans doute jamais.
Le harem de Topkapi ne fut ni un grand
lupanar ni un conte des Mille et Une Nuits. Il
fut rarement une chambre d’amour – on cite
le sensuel Mourad III (1574-1595) comme
un cas – ou un lieu de délices – le règne
d’Ahmet III (1703-1713) épris de musique,
de poésie, de fleurs et de divertissement
demeure une exception.
Ce fut plutôt un cloître sévère où la vie
était très strictement réglée, tatillonne et
plus souvent peut-être encore un véritable
univers carcéral d’intrigues, de complots, de
crimes, voire d’horreurs.
23
Le GUIDO
artisanat
artisanat
« Artiste singulier d’Essaouira »
& Sculpteur d’âme
M
ohamed ben Ahmed Lakadar est né en 1956 dans les environs
du village de Neknafa, à une quarantaine de kilomètres au
sud d’Essaouira. Simple paysan, sculpteur autodidacte, Lakadar
habite une maison isolée au milieu d’une forêt d’arganiers et de
thuyas.
C’est dans cet environnement sauvage qu’il recueille une sorte
d’« ébène marocain » qu’il utilise pour ses sculptures, étrange
production d’un monde merveilleux. Le bois de cet arbuste
épineux, appelé par les Berbères « taddout », se distingue par
des formes très tordues et des racines de petites dimensions.
Cette nodosité et la matière brute de ces morceaux de bois
inspirent Lakadar le sculpteur, et donnent
vie à ses créatures.
La couleur sombre de ce bois dur
et le style simple de ces sculptures,
renvoient dès l’abord à cet art brut ou
naïf africain, une expression populaire au
caractère ethnique, voire tribal, qui laisse
transparaître les multiples et complexes
influences, dont celles issues du Sahara
et de l’Afrique noire. Des inspirations
transmises par un subconscient collectif
propre à toute cette région ?
Essaouira, l’ancienne Mogador, « Port
de Tombouctou », pays des Ganga,
premiers esclaves noirs amenés à la
fin du XVIe siècle par le sultan Ahmed
el Mansour, mais également contrée
fortement marquée par les traditions
noires Gnaoua.
A l’aide de son outil, il taille directement
dans le bois et peu à peu l’œuvre se révèle
et s’extrait de la masse. Lorsqu’elle est
achevée, il la polît à l’aide d’une lime et la
rend lisse et soyeuse sous les doigts.
Lakadar trouve aussi son inspiration dans
les vieilles croyances et superstitions de
sa région et dans la faune sauvage qui
peuple la forêt alentour : oiseaux, loups,
chacals, sangliers, serpents, scorpions ou
oiseaux. De petite taille, ses personnages
s’animent, filiformes, jumelés à un
bestiaire
poétique,
personnages
fantastiques aux origines mystérieuses.
Ils portent sur la tête oiseaux ou serpents
qui glissent et se confondent parfois avec
le corps de la création de bois : reflets
des hommes et de leurs âmes.
Son travail est émouvant, ses sculptures
belles et changeantes, aux courbes
souples et fines, évoluent selon l’angle de
vue adopté. Une magie sculptée.
Les sculptures de Mohamed Ben Ahmed
Lakadar sont exposées à la Galerie
Damgaard à Essaouira.
Le GUIDO
24
25
Le GUIDO
cuisine
marocaine
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Mesclun de salade.
Faire les filets de sardines, les mettre
à mariner avec sel, poivre et huile
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Cuire les asperges
Ingrédients pour 4 personnes :
16 sardines
4 belles escalopes de foie gras
de canard
4 belles tomates
1 botte de basilic
Huile d’olive extra vierge
12 belles asperges vertes
Sel, poivre
Jus de citron
Emonder les tomates les couper en
très fines tranches et les disposer
directement sur 4 assiettes plates.
Au moment de servir disposer au
milieu en les intercalant les filets de
sardine et les asperges.
Rajouter l’assaisonnement.
Disposer au dernier moment
mesclun de salade assaisonné.
le
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Crédit agricole
Crédit du Maroc
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utiles
024.475.716
024.448.585
19
15
177
022.442.150
024.472.307
024.783.895
024.472.750
024.472.568
024.783.438
024.473.714
024.475.996
024.475.163
024.475.151
024.785.848
024.473.003
024.474.226
024.474.474
024.476.022
024.472.935
024.473.443
024.474.805
024.475.216
024.475.905
024.475.224
024.472.703
024.475.819
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DIVERS
OFFICE DU TOURISME
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EGLISE
ECOLE FRANCAISE
024.476.705
024.447.910
022.294.040
022.314.181
022.229.464
022.279.600
022.203.222
022.312.402
0.9000.0800
024.785.385
0820.03.020
024.784.066
024.430.409
024.475.268
024.476.063
062.495.691
067.184.526
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024.473.078
024.475.925
024.785.834
024.475.291
024.475.291
024.476.900
024.783.756
024.783.636
024.475.122
024.473.858
024.473.494
024.475.234
024.783.434
024.475.046
024.476.732
024.475.828
024.476.188
024.785.363
024.474.141
024.474.909
024.473.264
024.475.907
024.785.753
024.475.230
024.474.822
024.783.555
024.475.292
024.476.436
024.475.655
024.479.000
024.475.339
024.784.504
024.476.276
024.476.147
024.472.092
024.472.227
024.474.732
024.472.850
078.961.880
024.475.354
024.783.543
071.520.221
024.476.831
024.792.345
024.473.724
024.476.017
061.207.069
024.476.744
024.474.119
024.476.297
024.475.934
024.472.855
024.476.804
024.474.323
024.792.492
024.475.091
024.475.512
062.605.438
024.479.222
024.472.610
067.059.684
024.473.581
024.473.726
024.784.128
024.475.545
024.475.346
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024.475.114
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VILLA GARANCE
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RESIDENCES
RESIDENCE DAR CARLO
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024.476.204
024.792.818
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024.785.004
078.012.050
024.783.685
024.475.943
024.783.206
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024.475.391
024.472.494
024.473.946
AUTRES HEBERGEMENTS
AUBERGE BELLE DE MAI
AUBERGE DE LA PLAGE
AUBERGE TANGARO
CAMPING DES OLIVIERS
LE CALME
MAISON DU CHAMEAU
WINDY KAOUKI
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024.472.149
024.476.600
024.784.784
013.954.382
024.476.196
024.785.962
061.256.383
AFTER 5
024.473.349
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BAB LAACHOUR
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BEAU RIVAGE
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BELDY
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BELLE DE MAI
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CASA BELLA
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CHALET DE LA PLAGE 024.475.972
CHEZ FRANCOISE
068.164.087
CHEZ MERMOUZ
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CHEZ SAM
024.476.238
COTE PLAGE
024.479.000
CREPERIE MOGADOR 024.783.096
DAR AL HOUMA
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DAR LOUBANE
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DAR SALTANE
024.475.973
DE LA BAIE
024.474.076
EL KHAIMA
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EL MENZAH
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EL YAKOUT
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ESSALAM
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IL MARE
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KM 8
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LA DECOUVERTE
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LA LICORNE
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LA MOUETTE D’ESSAOUIRA 024.474.705
LA PETITE PERLE
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