Mardi 15 fevrier 2011, Madagascar frappé par le cyclone tropical
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Mardi 15 fevrier 2011, Madagascar frappé par le cyclone tropical
Mardi 15 fevrier 2011, Madagascar frappé par le cyclone tropical Bingiza Depuis la matinée du lundi 14 février 2011, le cyclone Bingiza traverse le nord de Madagascar. Arrivé par l’Océan indien à l’Est, il doit quitter les terres ce matin du 15 février, à l’Ouest, en passant à proximité de la ville de Mahajanga. Les autorités commencent déjà à évaluer l’étendue des dégâts. Pour l'instant, aucun mort, ni blessé n'est à déplorer. Mais les dégâts matériels empêchent toute communication avec certaines localités. Le cyclone tropical Bingiza a peut-être perdu de son intensité. Il a causé des dégâts considérables, surtout dans le Nord-est de Madagascar. Environ 500 sinistrés, plus de 80 % des infrastructures détruites, des menaces d'inondation, tels sont les principaux dégâts laissés par le cyclone tropical Bingiza depuis son arrivée dans le nordest malgache en fin de semaine. Hier, ses rafales de vents et les pluies qui l'accompagnent atteignaient les 180 km/h. La tempête est prévue quitter la Grande île aujourd'hui entre 3h et 6h du matin du côté de Mahajanga. Mananara Avaratra fut le plus touché par le passage de Bingiza. 80 % des cases ont été décoiffées, les bâtiments administratifs étant les plus détruits. De même à Mandritsara, 180 sinistrés sont recensés. La montée des eaux ajoute à la difficulté d'accès dans le district. Dans la région de Sava, principalement à Antalaha, les ressources alimentaires sont les plus touchées à cause de l'inondation des champs de culture. Pour l'Analanjirofo, Maroantsetra affiche un bilan lourd. Trois écoles primaires ont subi de sérieux dommages: l'une est même totalement détruite tandis que pour les deux autres, le vent a emporté leurs toits. En outre, l'inondation menace le district. À Fenoarivo Atsinanana, toutes les écoles ont fermé. Dans le noir Les districts de Maroantsetra, Mandritsara, Antalaha, Mananara Avaratra et Sainte-Marie sont plongés dans le noir après les rafales de vent ayant fait tomber les poteaux électriques. Mais dans certains districts, ce sont les autorités locales même qui ont coupé le courant afin d'écarter tout danger d'électrocution. À Ambilobe, huit poteaux de la Jirama ont été cassés par le vent. La ville vit aussi dans l'obscurité. Face à cette situation, les produits de première nécessité manquent à la population de ces districts. L'approvisionnement est très difficile, suite aux difficultés d'accès dans certains endroits, même pour aller dans le village d'à côté. À Soalala, la situation est pire. Après les dégâts du 25 janvier qui n'étaient pas encore tous réparés, la zone est aujourd' hui sous l'eau. De plus, dans les communes d'Ambohipaky et Andranomavo, les sinistrés sont actuellement au nombre de 300. Ils sont hébergés au sein du centre de santé de base local. Hier vers 18h, Bingiza était localisé à PortBergé suivant sa trajectoire vers l'Ouest. Les pluies abondantes et les rafales de vent persistent dans son sillage. Ainsi, les avis d'alerte et de menace restent toujours en vigueur. Michella Raharisoa Vue satellite du cyclone Bingiza qui frappe le nord de Madagascar, le 14 février 2011. AFP PHOTO / EUMETSAT 2011 Le prix élevé actuel du riz dans les différents marchés est aujourd'hui un des principaux sujets de préoccupation à tous les niveaux. De la ménagère jusqu'aux plus hautes instances de l'Etat, tous reconnaissent que les prix pratiqués aujourd'hui sont invivables. C'est pourquoi le ministère du Commerce lance aujourd'hui une "opération" visant à atténuer cette tension. Mais sera-t-elle suffisante et efficace ? Flambée des prix du riz: Un ultimatum d’Andry Rajoelina pour en venir à bout Les ministres concernés par le marché du riz ont jusqu’à ce jour pour remettre au président de la transition une solution. Celle-ci devrait juguler la flambée des prix du riz sur le marché. Cet ordre a été lancé en conseil des ministres hier au palais d’Ambohitsorohitra. Cet ultimatum est clair et reflète les préoccupations du président de la transition. « Et il a toutes les raisons de s’inquiéter, selon des spécialistes du secteur, parce que le riz est un produit éminemment politique et une crise du riz par les temps qui courent, peut faire tomber un régime ». Nos interlocuteurs ont déjà prévenu dès fin novembre 2010 que des riziers faisaient de la rétention de stock sur la production de riz local. Hélas, aucun responsable ne semblait faire attention à ce signal d’alerte qui aurait dû pourtant conduire les responsables publics à négocier et non à brandir les contrôles et les sanctions ou encore à intervenir directement dans la filière. « Le comportement de nombreux acteurs de la filière riz est parfois et même souvent inattendu, soulignent nos interlocuteurs. C’est ce qui explique la crise du riz en 2004 lorsque l’Etat est intervenu dans la filière. Et cette fois-ci aussi, l’Etat répète les mêmes erreurs en intervenant directement dans la filière ». Il a fallu attendre plus de 2 mois pour qu’il réagisse vigoureusement. Le kilo à 2 000 ariary est, en effet, un seuil psychologique très difficile à franchir pour les consommateurs dont plus de 76% sont pauvres et ont donc un revenu journalier en dessous de 2 500 ariary. Mais quelle solution miracle les ministres concernés vont-ils accoucher ce jour ? Les interventions de l’Etat sur les importations avec le taux de change fixe et les facilités sur le magasinage ainsi que l’importation effectuée par l’Etat lui-même n’ont rien changé au mouvement haussier des prix sur le marché. Au contraire, elles attisent la gourmandise de certains riziers qui misent sur des bénéfices colossaux. L’exposé du président de la transition lors du conseil des ministres est clair : le riz se vend entre 1 800 et 2 000 ariary/kg alors qu’il ne devrait pas dépasser les 1 203 ariary, même sans aucune intervention de l’Etat. Un écart important est donc enregistré : il est de l’ordre de 597 à 797 ariary/kg. Quant au sucre le kilo vaut 3 400 ariary sur le marché. Il devrait pourtant se situer à 2 200 ariary si l’on se réfère aux cours mondiaux. Mais s’il n’est pas aisé de trouver les responsables, du côté privé, de la flambée des prix du riz, la tâche s’est avérée plus facile pour ce qui concerne le sucre. Le président de la transition a évoqué hier un stock de 6 000 tonnes de sucre auprès de la SIRAMA d’Ambilobe, une unité en locationgérance avec des investisseurs chinois. Ces derniers veulent exporter sa production à 498 dollars la tonne. L’Etat a donc réquisitionné ce stock pour l’écouler sur le marché local au prix de 1 400 ariary/kg. Les Chinois ne se laissaient pas faire : ils ont porté l’affaire devant le Conseil d’Etat pour annuler la décision de réquisition et ils ont immédiatement cédé le stock en litige à un opérateur karana de la capitale. Celui-ci écoule le sucre à 2 400 ariary/kg. Comme pour les prix du riz, ceux du sucre doivent aussi faire l’objet d’une solution ce jour. Marché du riz: Le cap des 2 000 ariary/kg est proche Mercredi, 09 Février 2011 Les prix record de 2004 risquent fort de se rééditer cette année. Le kilo du riz au détail dépasse, en effet, les 1 600 ariary sur le marché de la capitale. Sans raison apparente, le prix monte presque toutes les semaines, alors que le riz de la première saison commence à arriver sur le marché. Rappelons qu’en 2004, dernière année de la crise du riz avant celle de cette année 2011, le kilo a atteint les 2 000 ariary. Ce seuil a même été largement dépassé dans certaines régions. Mais comme d’habitude, les régions enclavées enregistrent des prix bien en dessous de ce que l’on observe ailleurs. Pour la capitale, la moyenne était de 1 500 ariary… Moins de 2 semaines plus tard, les prix dans la capitale dépassent les 1 600 ariary. Depuis plusieurs semaines déjà, la grande majorité des consommateurs est contrainte de changer d’habitude alimentaire. Elle n’achète plus le riz au kilo, d’autant plus que de nombreux commerçants n’utilisent plus une balance aux normes. L’achat se fait souvent par kapoaka. C’est le contenu d’une boîte de lait concentrée mais si le commerçant utilise la boîte d’une marque courante, le client y perd des grains étant donné le changement récent opéré sur cette boîte. Il faut noter que 1 kg vaut 3,5 kapoaka. Les 3 consommations journalières sont désormais dans le domaine de l’impossible pour la plupart des ménages. Bref, le riz devient un produit de luxe comme la viande, le poulet et le poisson. Comme quoi, le riz et les produits pétroliers semblent avoir donné le ton et créent un effet de domino sur tous les prix. A ce rythme, le pays risque fort de connaître une crise du riz plus aiguë que celle de 2004. Rappelons que cette année-là, l’Etat s’est aventuré à importer du riz face à l’attitude plutôt hésitante des importateurs. Ces derniers ont été désarçonnés par la flambée des cours internationaux. Mais le résultat était désastreux : au lieu de se calmer, les prix ont atteint des sommets. Cette fois-ci, l’Etat adopte le même comportement qu’en 2004 en empiétant sur les platebandes du secteur privé. Pire, il s’est aventuré à fixer un prix à 1 180 ariary/kg. Le marché est loin d’offrir un tel niveau de prix à l’heure actuelle. Pour aggraver les choses, les 32 000 tonnes de riz achetées par l’Etat à des prix plus abordables que ceux proposés sur le marché international ne sont pas encore sur les étals. Quand on y ajoute les effets rétroactifs de la rétention de stocks de novembre et de décembre derniers, le cocktail est presque parfait pour débouler sur une nouvelle crise du riz, à moins que l’Etat ne trouve une parade miraculeuse. Va-t-on déboucher sur des mouvements populaires contre le ventre vide ? Le Malgache a toujours détesté étaler sa misère au grand jour. Mais qui sait ? A force de marcher le ventre vide et d’être abreuvé de promesses jamais tenues, il risque de se soulever un beau jour pour exprimer son mécontentement. Fanjanarivo