Conservatoire des sciences et arts, ou recueil de pièces

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Conservatoire des sciences et arts, ou recueil de pièces
Conservatoire des
sciences et arts, ou
recueil de pièces
intéressantes sur les
antiquités la mythologie,
la peinture, la [...]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Conservatoire des sciences et arts, ou recueil de pièces intéressantes sur les antiquités la mythologie, la peinture, la musique,... . Traduit de différentes langues. 1787.
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CONSERVATOIRE
DES
SCIENCES
TOME
ET DES ARTS.
TROISIÈME.
CONSERVATOIRE
DES
ET
SCIENCES
DES
ARTS,
ou
DE PIECES
RECUEIL
INTÉRESSANTES
la
la Mythologie
Sur les Antiquités,
, la Peinture,
l'art et la théorie
de l'action
théâtrale,
Musique,
les Belles-Lettres,
la Philosophie,
&c.
DE DIFFÉRENTES
TRADUIT
LANGUES.
avec 42 planches en taille-douce.
TOME
TROISIÈME.
A
Chez DETER
PARIS,
VIL LE, Libraire,
quartier
rue du Battoir,
de l'Odéon.
n° i6t
C i 5
DES
DE
U Ë S
ÉPOQ
CHEZ
L'ART
LES
PAR
INDIQUÉES
G.
C.
PAR
ANCIENS
j
PLINE;
H E Y N E,
de Sa Majesté Britannique
Conseiller
à FUniveríité
& Professeur
de Gottingue.
DE
TRADUIT
?
D.'
l'ALLESIÂÌ!
de V Art chc{ les
H I ST 0 IRÉ
!_/
Anciens
, causa ,
, de Winkelmann
si*
dans fa nouveauté
, une sensation
des lettres ?
vive dans la république
le tems de remarn'eut
pas
qu'on
quer que cet ouvrage , quoique classique , pèche souvent par des inexactiaux faits historiques.
tudes relativement
osé alors
en rectifier
- tems
Pendant
long
quelques-unes.
& les journalistes
exaltèles auteurs
à l'envi,
leur imagination
rent,
, pour
de tout
ce.
ne parler
qu'en
inspirés
l'art chez les ailciens.
qui concernoit
examen
Un
,des recherches
réfléchi,
faites de sang froid étoient des preuves
A
peine
ai-je
Tome
III.
A
(2)
d'un
esprit lourd & paresieux, L'exao
titude
dans les citations
9 la précision
dans les détails , la circonspection
dans les assertions « une face défiance
en établissant
des propositions
généfur des cas particuliers
rales
, une
attention
sévère à fixer les époques ?
& les cirà désigner
les personnes
locales j ce font là autant
constances
de qualités que , jusqu'à-présent
, on a
aux auteurs
allemands.
accordées
En.
traitant
des sujets
qui n'exigent
pas
dans les détails,
on
une exactitude
à la vérité , étaler souvent une
peut,
érudition
déplacée ; mais on ne sauroit
dans une histoire ?
être trop scrupuleux
sur des faits, on en
où , en raisonnant
: il imtirer
des conséquences
veut
les
dans
alors
d'entrer
plus
porte
avec
détails ; de les apprécier
grands
&
ne
se
aucune
de
,
permettre
sagacité
assertion
A quoi donc peuhasardée.
movent servir beaucoup
d'ouvrages
histoire
d'une
dernes , qui,
au lieu
exacte, n'offrent
que des raifonnemens
& dépourvus
de preuves , .où
vagues
& classe les faits ?
l'auteur
rapporte
tels qu'ils
font
arrivés , mais
non
dans
l'ordre
& de' la manière
dont
ii
( 3 )
en â besoin pour appuyer sóii système?
erreurs dont fourmille
Les nombreuses
de Winkelmann
? le rendent
l'ouvrage
inutile
pour la partie histoà-peu-près
dit
auteur
de Part ?
cet
:
ce
que
rique
& des
de ses époques , des périodes
des styles -y les
signes caractéristiques
en
conséquence
qu'il porte
jugemens
monumens
anciens
&
sur plusieurs
il les attrifur les artistes
auxquels
bue , font autant
d'assertions
qu'on
ne peut adopter fans l'examen
le plus
sévère. Ce travail seroit aussi long que
difficile.
II est,
au conti-aire,
trèsaisé à une tête exaltée
de partager
F enthousiasme
de Winkelmann
, 8c
de regarder
ses conjectures
comme
des démonstrations
neuves.
On peut
, que les esprits superficiels
prévoir
&
croiront
paresseux
aveuglément
tout
ce que Winkelmann
a écrit j
& £on autorité
consacrera des erreurs ,
la
fuite on n'osera peut-être
que par
pas attaquer.
Il y a long-tems
que je m'étois
promes premiers momens
pose d'employer
de loisir, à réduire l'hiftoire
de
entière
l'art
chez les anciens
à des faits
& déterminés
certains
avec précision;
A a
C4 >
à séparer les additions
& les assertions faites avec ou fans dessein , de
tout ce qui se trouve ïéeìlenient
con& à
firmé par les auteurs anciensy
fixer le degré de confiance que ceux-ci
Ce travail devoit être préméritent.
cédé d'un examen impartial
des sourexacte
ces , & d'une détermination
& précise des époques , des artistes &
de leurs ouvrages , dont on a condes notions
ou de prétenservé
Tant qu'on
n'aura
dus fragmens.
fait
ces
recherches
préliminaires,
pas
tout ce que l'on dira du goût, des
des
&
des
caractères
ouvrages
styles.
à leurs différentes époques,
anciens,
des
feule
antiques,
d'après l'infpection
fe réduira à d'agréables rêveries. Plus
d'une fois Winkelmann
commença
pour
par exalter son imagination,
le
ou rendre vraisemblable
trouver
style d'une époque ou d'un artiste;
de
ensuite le jugement qu'il pojtoit
toute une période, lui servoitLde prinfouie
d-autres
il
d'où
tiroit-une
,
cipe
'-: C
,
conséquences.
Il y a plusieurs années que j'avois
commencé à rectifier & à complettérde
différentes - parties - de - VHifleìrc
.(S)
£ Art ; mes essais ont été insérés dans
de mémoires
une collection
, publiée
dans le tems fur différens
sujets (1),.
de l'ouvrage
nouvelle
Une
édition
de "Winkelmann
ayant été annoncée^
Elle
mon
travail.
parut
suípendis
je
& je trouvai
les erreurs conenfin,
II est prosidérablement
augmentées.
bable
la
, dans
que Winkelmann
ne se rapchaleur
de la composition,
tout ce qu'il
pelìa pas avec précision
avoit
lu , ou qu'il
avoit remis à ua
autre tems à vérifier
toutes ses citations , & que fa mort
prématurée
& tragique
Je me
l'en a empêché.
de revoir
le
propose par conséquent
premier
travaisque
j'ai sait à ce sujet*,
de base sûre
qui pourra servir peut-être
aune
histoire
exacte de l'art.
II faut
donc que je commence
par déterminer
avec précision
les époques
de Fart
chez les Grecs , ensuite chez les EtrusCes recherques & chez les Romains.
ches préliminaires
me frayeront
probala route à d'autres plus impor.blement
Ecrits
(i)
allemands,
publiés par !a société
des sciences de Gottiiigue,
L, 1^ pags
royale
ÉZ04
1,771,
"
A a
C6 )
lantes ; & une nouvelle
édition
des
derniers
livres
de V Histoire
Naturelle
de Pline , avec des notes critiques
&
historiques,
pourra bien être de ce
nombre.
Les occupations
de ma place étant
avec un travail
d'une
incompatibles
certaine
étendue
, je ne puis m'attacher qu'à des chapitres
particuliers.
J'en examinerai
deux, qui, à plusieurs
la
détermiégards , doivent
précéder
& des différens
nation
des époques
i°. savoir,
sur quoi
styles de Fart;
sont
de Fart
fondées
les époques
2°. où Pline a-t-ìl
indiquées
par Pline;
fur ce sujet?
pris ses notions
C'est à Pline
nous
sommes
que
redevables
des notions
les plus détail& fur
lées fur les anciens
artistes
recherleurs productions,
des
quoique
fussent purement
ches de cette nature
à son Histoire
accessoires
Naturelle.
ïl
les dates de la vie de
rapporte
quelques artistes ou même de plusieurs,
qu'il place dans la même époque ; il détermine
le tout par les Olympiades
,
il a fixé une
& , de cette manière,
le
fuite
lesquelles
d'après
d?époqUes
ont
íems où les plus célèbres artistes
avec
fixe ou comparé
vécu peut-etre
d'autres.
en a vu naître
celui
qui
communément
On s'imagine
, &
même paroít
l'msinuer
Winkelmann
font' de
, que ces époques
par-tout
de Pline.
On ne réfléchit
•l'invention
comest seulement
Pline
pas qu'ici
ces
& ne sait que prendre
pilateur,
de plusieurs
notions
auteurs grecs &
autre
latins.
dans un
J'en
parlerai
tems.
Mais
ces mêmes
auteurs
grecs ,'
raison
Pline
a
consultés
,
que
quelle
la
de
déterminer
avoir
pouvoient-ils
artistes
via d'un
ou de
?
plusieurs
?
La
une
certaine
d'après
Olympiade
vie d'un
artiste , même
cette
partie
de sa vie où il possède le plus haut degré
de talent comprend
plus d'une Olymun
a
qui
pu engager
piade.
Qu'est-ce
auteur
à choisir
de préférence
, telle
& non pas telle autre, pour
Olympiade
artiste ?
d'un
désigner
l'époque
on prend une année
Généralement
déterminée
avec une pareille précision,
est parvenu au plus
pour celle oùl'artiste
:
haut point de fa gloire.
L'exprefsion
& l'on
séduit
d'abord,
Ilstorijsoit,
wia
très-souveîit
ne réfléchit
pas.? que
A 4
(8
)
détermination
doit être trèstrès-douteuse.
Les bornes du
gloire d'un homme, peuvent"
circonscrites
par une ligne
sur une année
précisément
unique?
Bayle, avec sa sagacité ordinaire , avoit déja remarqué(i),
aue la
manière
dont les anciens ont établi la
de leurs hommes célèbres
chronologie
étoit bien faite pour causer des erreurs,
mais non pas pour les lever.
Le tems
de la plus grande
force d'un artiste,
n'est rien moins que fixé ; tantôt il a vance, tantôt il recule , & tel à fa trentième
à un degré de
année est déja arrivé
& de célébrité
autre
talent
, qu'un
à peine
dans la soixantième
atteint
année
de sa vie. Cependant
lorsque
Bayle ajoute , que les anciens auroient
mieux
fait d'indiquer
les jours
de
naissance & de mort,
il ne réfléchit
pas , que cela n'auroit
pas été une
d'hommes
chofe; facile pour beaucoup
illustres
; car ce n'a été qu'après leur
mort ( tems où de pareilles
déterminations se constatent
très - difficilement)
semblable
inexacte&
tems de la
elles être
qui tombe
(i)
Dans son smeis Zeiscìm
(9)
leurs faits
qu'on s'est occupé à recueillir
& leurs belles
actions.
dit dans ses RemarWinkelmann
le
de
TArt(i),
que
ques sur l'Histoire
d'un
tems
de la plus
force
grande
où un
artiste , ( il veut
cèlui
dire
artiste
est parvenu
à la plus haute
célébrité
ne peut être
dans son art)
fixé que
de fa vie,
d'après
Fépoque
dans laquelle
les ouvrail a exécuté
ou d'après les
ges les plus parfaits,
circonstances
heureuses
qui ont acce tems de fa plus grande
compagnées
il
force.
Dans
endroits
plusieurs
& tarítót
l'autre
Fun
adoptev tantôt
se
mais à la sin ., if paroît
système;
décider
entièrement
en faveur du der& dans plusieurs
il
nier,
,
passages
en fait
d'une
chose
usage, comme
incontestable.
En effet , le premier
ne
étoit insuffisant
du moment
qu'il
seul, mais de plus'agissoit
pas d'un
se
sieurs
artistes
l'existence
, dont
&
trouvoii
dans
une feule
placée
même
année,
Ces circonstances
.
heureuses
des tems,
intercállées dans
(i) Ces remarques se trouvent
de VHijloìre de L'Aft-, de
le texte de la traduction
-'• >
M> Hubert; dont aousiioiis
servirons.
( io
)
prises peur base des époques des artistes , peuvent
en effet les avoir favorisées dans certains
cas ; car il est
naturel
de penser,
que la paix , l'accroissement
du pouvoir
8ç> de la prosfont fleurir,
les arts;
périté
publique
mais ceci venoit à Fappui d'une autre
idée
de Winkelmann;
c'est-à-dire,
que la liberté a élevé ì'art au degré de
où il est parvenu
chez les
supériorité
Grecs.
il ne s'en tint pas
Cependant
au beau
il attribue
là, puisqu'ailleurs
climat
de la Grèce,
des deux côtés
de la mer Egée , cette supériorité
8c
cette perfection
il y
de Fart. Ensuite
mêle
deux autres
très-difquestions
d'où les Grecs ont-ils
savoir,
•férentes;
pris ces belles formes du corps humain,
de
tant à la perfection
qui ajoutent
Fart ; & pourquoi
sont-ils
les seuls
les anciens peuples
parmi
qui aient
atteint
au plus sublime
degré de ì'art
dans cette partie ? à la liberté
en attribuant
Cependant
la perfection
de Fart chez les Grecs,
on devra , pour faire cadrer cette idée
avec les événemens
, supposer tant de
restrictions
ou tant d'extension
, qu'il
en restera bien
peu de chose. II faut
convenir
liberté
, que la
publique
être accompagnée
de circonspeut
tances
à réveiller
le génie
propres
des artistes ; comme
, par exemple ,
mais
de la gloire;
de F enthousiasme
il est possible que la liberté elle - même
soit
un
&
état de paresse , d'apathie
d'abrutissement
; & cet état peut être
de iani
,
accompagné
d'inquiétudes
de tant de défagrémens
& de tant de
besoins physiques
& moraux,
que les
arts & les sciences pourront
difficilement être cultives.
la liberté
D'ailleurs
des Grecs fut de tout tems fi peu stable
& fi peu certaine,
les tems
suivant
& les différentes
contrées de la Grèce,
établir
que tout ce que l'on voudroit
fur
une
base aussi mobile , ne fauroi t avoir de la consistance.
La liberté
dont
on jóuissoit à Athènes
, différoit
de celle de Sparte,
de Thèbeaucoup
bes, & plus encore de la douce liberté
de la
les champs
dans
qui régnoit
&
Phocide
de FElide
, dela Doride,
de F Arcadie
dans ceis
; & cependant,
contrées , Fart n'a jamais été cultivé
avec quelque
succès. II y avoit peutêtre plus de liberté politique
en Grèce,
avant
-des Perses .qu!anrès.
Firrup.tion
(«)
& cent autres de c©
Ces-observations,
de ces déclamations
genre,
dégoûtent
outrées
avec lesquelles
on exalte partout
Finfluence
de la liberté
fur la
les
des beaux
arts. Après
perfection
victoires
fur les Perses ,
remportées
P esprit public des. Grecs,
c'est-à-dire
,
des peuples
dominans
, ^fe. familiarise.
- à le luxe ,
peu
peu-avec
d'orgueil,
l'amour
de la gloire & F ambition.
Ces
dans leur origine,
passions, très-nobles
furent
les ressorts de leurs
grandes
actions ; mais successivement
elles déen autant
de petites ingénérèrent
& vicieuses.
clinations
baffes
Des
aux
circonstances
relatives
particulières
& aux tems , fur-tout
événemens
la
reconstruction
& les embelHsfemens
les artisfirent,rechercher
d'Athènes,
tes.
Les
riches
enlevées
dépouilles
aux Perses surent destinées à la décoration
car il est
des édifices publics;
combien
, à cette époque,
surprenant
les dépenses
des particuliers
étoient
bornées;
Les Miltiades,
les Ariftides
& lés Cimons , hábitoient
des maisons
dont rien n'annonçoit
extérieurement
de demeure à de paservoient
qu'elles
reils
propriétairfSr
Une
grande
partie
(
13
)
.
du butin sait sur les ennemis,
(commula dixième),
nément
à
appartenoit
Fétat , 8t n'étoit
employée
qu'aux
& aux édifices publics.
embellifsemens
du luxe , & une
L'amour
aisance
essen, sont des conditions
générale
tielles pour que les arts puissent s'élel'une & l'autre
ver & íè perfectionner;
se renconde ces conditions
peuvent
& avec
trer également
aveç la liberté
ne
font
elles
politique
;
l'esclavage
pas
non plus avec la simincompatibles
ni avec les rafsides moeurs,
plicité
nemens
du luxe.
Des conquêtes
, de
riches dépouilles
gagnées fur les ennefournir
mis , peuvent
,les fonds nécessaires aux productions
des arts , aussi
& la navigabien que le commerce
& l'autre
tion ; fous l'un
rapport
& apparFeffet peut
être le même,
ou seulement
à queltenir à plusieurs
de Fétat ; mais ce qui
ques membres
une
différence
c'est
notable,
produit
, ou
lorsque la jouissance
personnelle
& la gloire de la chose publil'amour
animent
les
de
dans,
citoyens
que
Le
entreprises.
premier
pareilles
fystême , où chacun ne sait des dépenses
ses possessions parque pour, embellir
de
íiculières
» est le eoùfc dommant
notre siècle & de la forme de nos gouvernemens
les suites
; aussi a-t-il
il doit avoir.
Le
que naturellement
système opposé eut lieu dans les états
de Fancienne
& y produisit
Grèce,
& admirables
ces srands
effets aue
de nos jours nous attendrions
vainement
de nos vues étroites
& de nos
Là , où le moi de
passions bornées.
trèschaque homme de*bieu , quoique
se .confondoit.
circonscrit,
cependant
où
avec Fintérêt
même , dans
public,
des siècles corrompus,
on ne pouvoit
trouver
son avantage
sans
particulier
à la prospérité
coopérer
générale ; là
les projets
& les têtes qui les enfan-.
íoient , dévoient
naturellement
tendre
au grand. Mais outre tout cela , il faut
encore un motif
particulier
qui dirige
le goût
du luxe
relativement
aux
« à la peinture
&
monumens
publics
'
à la sculpture
, & non exclusivement
au théâtre ou à d'autres
amuíemens
de ce genre ; c'est un je ne fais quoi,
qui crée des artistes , qui échauffe
le génie , qui entretient
Fémulation,
& qui, par des encouragemens,
distribués
avec discernement
,. nourrit
<1S
>
.
si nécessaire
à la culcette activité
des arts. Cela
ture & à la perfection
ni de la liberté,
ni du
ne dépend
autre chose semni d'aucune
climat,
blable ; le hasard y a toujours
beau&
de
plus souvent encore le
coup
part,
ton particulier
d'une
le goût
cour,
maîd'une
du prince
, le caprice
ou d'un,
tresse, Fadresse d'un ministre
A Athènes
, cette impuldémagogue.
sion secrète fut d'abord
donnée
par
de la ville réduite
en
la reconstruction
& Fétablifsement
du port;
&
cendres,
ensuite par la politique
rafinée de Périà se rendre
clès , qui chercha
agréaen l'oecupant
ble au peuple,
toujours
& à le maintravaux,
par de nouveaux
les
tenir dans la tranquillité
salaipar
son attention
de
res , en détournant
l'administration
des
affaires
publiques (i). Ni en Grèce , ni dans aucun
autre pays du monde,
les arts n'ont
& portés
été introduits
à leur perfection
attention
suivie
avec cette
doit
le législateur,
qui
distinguer
à éclairer
une
parce qu'ils concourent
(i)
Voyez
Piutarque
5 Vie de Eiridìs,
à augmenter
la prospérité
'
au bonheur
, en coopérant
générale
de
individu
leur
inchaque
par
sur les événemèiis
fluence
marquée
de la vie civile
; nulle
part on en a
fait une branche
de Féducation
puïìatîon,
&
, pour
adoucir,
blique
par ces arts,
les moeurs du'peuple.
Les choses ne
de méthode
pas avec autant
.s'opèrent
dalis le mondé
qtie nous habitons
,
óù le hasard
fe le cours naturel
des
de si grands rôles.
événemens
jouent
- Cette manière
cet ohjet,
d'envisager
sit naître dans mon esprit une foule de
doutes fur les belles discussions qu'on
trouve dans les ouvrages
qui. ont pour
& particulièreobjet Fart & le goût,
ment fur lea assertions
de notre bon
Winkelmann.
Je ne pouvois,
par
comme déconséquent,
pas regarder
montré
ce qu'il avance furies
époques
de Fart
, qu'il
indiquées
par Pline
être
autant'
de principales
prétend
de la liberté
des Grecs ; ní
périodes
croire qu'après
chaque secousse causée
lait été
par les guerres , cette liberté
affermie
de nouveau par la paix, & que
ait servi à relever
chaque pacification
Fart tout d'un
coup , en produisant
par-tout
.( i7 )',
des artistes célèbres,II
y applî-par-tout
de paix,
que les intervalles
que les
continuelles
des Grecs offrent
guerres
de tems en tems , comme
des points
à la vérité , font d'une
de repos, qui,
aussi courte durée que celle des traités
de paix de nos siècles modernes
; il y
où
années
les traités ont été
les
ajoute
& qui coïncident
réellement
conclus,
des époques.
avec quelques-unes
Mais
les horreurs de la
croira-t-on
, qu'après
&
les
longues dévastations
guerre
qui
en font les suites, la première
année de
&
mettre en activité
produire
paix puisse
d'artistes
une foule
le génie
, dont
auroit resté assoupi jusqu'alors
? Comun
certain
ment
nombre
d'artistes
paroîtreà-la-fois,
peuvent-ils
après des
intervalles
&.
plus ou moins grands,
ainsi dire
; tandis
pour
par bonds
l'on
voít
le
que
toujours
disciple
succéder au maître ', & former
à son
tour
de nouveaux
? Cepenélèves
dant il paroít , que, suivant
les époon s'accorde
assez à,
ques de Pline,
comme
cette
regarder
possible
reproduction
subite , par laquelle
on auroit
des enfans
& des élèves
fans pères,
ou vingt
fans maîtres.
seize
Après'
Tome III.
B
(i8J
on u5a pas eií^
ans,
pendant.leíquels
fendu parler d5aucun artiste , Fapparí~
îion d'un grand nombre de maîtres également
Mais
habiles, eft-eìle poííîbìe?
si la paix opéroit
en effet de pareils
cela auroit-il
eu lieu
miracles,
pourquoi
& peut-être
à Athènes,
feulement
à
, fans qu'on
Sicyone- & à Corinthe
les effets ailleurs;
en eût éprouvé
ou
comment
les suites d'une paix entre
Sparte & Athènes se soní-elles étendues
ou Rhodes ? Mais,
jusqu'à
Ephèse
si l'on
ce miracle
doit attribuer
à la
paix , de quelle manière expliquera-t-on,
ce
de
,
que beaucoup
l'énigme
d'épotombent
précisément
ques d'artistes
Et si la paix
au milieu
des guerres?
ima ranimé les arts par une nouvelle
donnée à la liberté , comment
pulsion
de
ces épo«
eft-il arrivé qu'une
partie
aux
tems
où
la
ques appartiennent
entièrement
Grèce
avoit
fa
perdu
?
liberté
politique
recherches
Si l'on fuit les propres
& si on F étudie
attentide Pline,
& fans prévention
vement
, on trouil avoit fous les
:vera, qu'en travaillant
très-différens
,
yeux des renfeignemens
à
cherché,
a
accordes
qu'U
quelquefois
souvent
aussi il
, St que
l'un à la suite de l'autre.
Par
en parlant
des artistes
exemple-(i),
én
ont
travaillé
bronze , il les
qui
nomme
en général , ensuite
d'abord
il les rapporte de nouveau séparément?
de leurs xraavec la nomenclature
vrages, depuis Phidias juíqu'àPraxitèle
& Calamis.
Une table alphabétique
vient ensuite (2) ; après quoi fuit lalista
des artistes de Pergame, & une nouvelle
des artistes
table
alphabétique
quî
ont traité les mêmes sujets,
ou dont
le genre étoitle même. C'est une autre
question , de savoir où Pline a pris
toutes ces différentes
notionsCependes dates,
dant celles qui contiennent
fans offrir
font
aucune
très-concises,
fur le mérite
des ouvrages
réflexion
à Fart.
On n'en peut
relativement
insérer
donc
pas
que Pline puisse,
tirées
des livres
les avoir
qui traitoient en détail de Fhiftoire
de Fart ;
il est, au contraire
, -très-possible qu'il
les ait trouvées dans d'autres ouvrages'
II y eut chez les Grecs
historiques.
cútr'eux
a placé
(1) Voyez Liv. XXXlV,
sed. 10.
(2) Seá- 19, $. 12 — 23.
B à
( 20
)
chroniques
(i) , dans lesplusieurs
on consignoit
les principaux
quelles
événemens
suivant leurs dates, en y
de tems en tems . les noms
ajoutant,
des personnages
illustres
qui avoient
dans
ces différentes
vécu
périodes
II est à présumer,
de Fíxistoire.
que
dans de pareils ouvrages on commença
d'abord
des évépar le récit suivi
& qu'on
les noms
nemens,
n'ajouta
célèbres
des hommes
que
lorsque
des points
la suite des choses offroit
de repos. Les années
dans lesquelles
cette
liste de grands homtómboit
mes, ne pou voient pas être regardées
çomme Fépoque précile de leurs belles
& de leur
actions
, de leur célébrité
plus grande
gloire ; mais ce ne fut
commode
la
plus
pour
que Fépoque
mention
vouloit
faire
de
l'hiftorien
qui
De pareilles
daces hommes illustres.
donc que de simples épotes n'offrent
d'une nation
, où
ques dans Fhiftoire
finit
la fuite des événemens
ou commence , par exemple
, une guerre ,
faits de
Un traité de paix ou d'autres
ce
genre
(2).
1
«v—
(sj
île Fioruit
-11
de
Pline-,
*
le HK^*™ } ne dois
(21)
Tout
ceci se trouve
constaté
claiïS
Ailleurs
on verra
la démonsPline.
tration
complette
que les Olympiades
a empruntées
d'autres
qu'il
auteurs',
ne font pas des époques proprement
dites
de Fart , mais seulement
des
époques historiques
, des sections dans
la férie des événemens
, où d'autres
historiens
avoient
les noms
rapporté
des hommes
illustres , qu'il a recueillis
les réunir
dans un seul endroit
pour
de son ouvrage.
Mais on pourra me demander
avec
raison la preuve que de pareilles
chroaient
existé
anciennement
niques,
Sc qu'il
mention
des
y ait été fait
hommes
célèbres
de la manière
que
je F indique.
L'histoire
des premiers
tems de la
Grèce fut très-inexacte
relativement
à la
Hérodote
chronologie.
compte
suivant la durée de la vie humaine.Dans
s'entendre
pas toujours
té.
Cela ne dit pas
de nos jours
« vers
on
le rendoit
aussi
Saint
Jérôme
par :
mal-adroitement
plus
gle : Mdìjsus
*
phyjïcus
de la plus grande
célébriusitée
plus que
l'expreffion
ce tems vivoit
j>. Souvent
dans
traduit
par : tymfiZ,éro
clams
habetur
, & ailleurs
: àgnofcitur
par
; par éxeiïi«
'
agaoscitar»
B 3
& dansXénophon,
on trou»
'Thucydide
ve des dates plus précises ; mais feulement des années de leurs tems. Tiniée
avoir été le premier
paroît
qui se soit
& qui ait classé
servi des Olympiades,
en conséquence
les événemens
; il
vivoit
cette
sous
A
Ptolémée
Philadelphie.
de la chronoloépoque Fétude
à sortir de Fenfance.
commençoit
gie
Dernetrius
avoit
de Phalère
déja déles archontes
áigné plus exactement
d'Athènes
(i); & plus tard, Philochore
en publia
des liftes
plus
complettes
& plus exactes
Même
(2).
déja du
tems de Ptolémée
, Soíìbe
Philadeiphe
(3).
composa un ouvrage chronologique
Eratosthène
rassembla ses célèEníuite
bres vérifications
des dates (4); après
d'Athènes
, qui
quoi parut Apollodore
une grande histoire
chronocomposa
en trois parties
logique
, dont la pretraitoit
sables des
mière
des anciennes
dieux
fi)
Tiiv
TWÏ afyjvruv
(2.) Dans
gltticis
).
í^)
des tems
, la seconde
Xpc-ïBf
son
,
héroïques
a:aypa^r.i.
ouvragg
intitulé
: ATS'ÌS ( De rébus
ttìsLypcKQ».
dans lesquels
(4) Les Uvres X/wayfa^iw
les
conteiìus
QhypKtiimai
probablement
séparsmeot.
portés
étoient
,
rap-
de F histoire
8c la troisième
proprement dite. Un morceau
de la seconde
est seulement
parvenu
jusqu'à
partie
nous (i).
Mais dans la dernière
les
célènoms
de tous les personnages
bres étoient à-peu-près
rapportés
(2) ,
ce qui est prouvé
par les nombreuses
citations
de Diogène
Laërce. Diodore
de Sicile indique
, d'après le même oude la mort
d'Eurivrage . F année
pide (3) ; & il est probable
qu'il
y
a pris également
les notices
fur les
hommes
dans>
qu'il rapporte
grands,
endroits.
d'autres
de
Les-chroniques
de la même
jSTepos étoient
rédigées
de
manière
; & quelques
passages
V ellej.us Paterculus
qu'il avoit
prouvent
un semblable
sous, les yeux..
ouvrage
II y a moins de doute
encore qu'Eusèbe ait fait usage de pareilles
notices ,
dans son Chronicon^
dont nous avons.
Ci) Les livres
X^OÏIKBV. Ce qui s'en est conservé,
, & alloit
porte le titre de JSI/SAIS&SXÌI
jadis,
La predes Olympiades.
commencernent
jusqu'au
mière
avoit
: n^i
â"y-;v & la
partie
pour titre
: cuvra|;í. y^putiTi*.
troisième
( 2 ) Ew?«.vti)y aiS-pai fcims, dit Marcien
, 'voyez
<Gale , Diffìrt.
de Appollodaro
, c. 6.
c. 103. Comparez
Xlll,'
(5) Diodore,
Gale5
à l'endteit
cit* -, p. 44,
'P
4
une partie
S. Jérôme
<24>
dans
la traduction
de
dans
, & des sragmens
& dans le ChroCédrène5
Syncellus,
Je n'afsureroís
nicon
pas
Pafckale.
ait eu sous les yeux Apolqu'Eusèbe
lodore
, ainsi que Castor (i) & d'autres ; mais au moins en avoit»il Fex-.
trait,
qui se trouve dans Jule Africain.
de Paros qu'on conserve
La chronique
les
marbres
consiste
d'Arundel,
parmi
aussi en époques tirées de pareils chroil y est
; parconféquent,
nologiftes
sait de la même manière
des
mention
hommes
célèbres.
la première époque del'art,
Plineplace
aux ouvrages
en bronze ,
relativement
LXXXÍLT
dans FOlympiade
(2). Harun manuscrit
de
douin , en suivant
paris , a mis FOlympiade
LXXXIV,
&c embrouille
., dans une note, toute la
(3) ; mais il est démontré
chronologie
Castor composa
auíïì des livres
(1)
X/IOWKOT :
mais on ne s'en est pas aussi généralement
servi ,
Ses Epoques des piáfque de ceux d'Apoliodore.
i'i
maritimes
font
connues.
jaruxs
Diff.
Voyez
Soc. R. Sc. Gotting.
P. H.
Commentar.
8 , fecl.
19, pr. _
(2) Pline , XXXIV,
aiite/n Olympiade
(3) Dans Pline-,
après Fioru.it
d'Hardouin
la leçon
,
LXXXIII,
( où , suivant
CCC urìds nojlroe.
ou a ajouté dr dur
LXXXIV),
<a5>
LXXXIIT
qu'Olympiade
elle revient
ble leçon;
est la véritamême dans
ánno.
Hardouin
le caîcul
remarque,
que, suivant
de Pline
tombe à Tannée de
LXXXIV
, l'Olymp.
.Rome
On trouvera
cette observation
258.
singu-îière /quand
on saura que l'Olymp.
est
LXXXIV
Tannée
& 444 avant l'ere
chrétienne.
310, Varr.,
Hardouin
fonde
son assertion
sur
probablement
un passage de Piine,
L. i/,/ïct.
8, 6 , où il s'agit
>du mouvement
de ia planète Vénus
, observé ea
lieu par Pythagore
: Olympiade
circittt
premier
Suivant
JsXXlI,
qui fuit urbis Koma annus CXIÍl.
la chronologie
l'année
de Rome'
reçue , il faudroit
102 , pour l'Olymp.
eri résulteroít
une
&il
XXXÎI;
différence
d'onze
, dans fa com-ans, que Pline
des Olympiades
avoir
puratioá
adoptée.
pourroit
Mais l'on fait que le certain
a toujours
été négligé
ou de
l'incertain,
par Hardouin
qui y a substitué
la base des
, pour
en. faire
simples
suppositions
chimères
les plus extravagantes.
avoit
conS'il
sulté
& comparé
d'autres
, il.
passages de Pline
auroit trouvé , que cet auteur, ne s'est jamais écarté
de la manière
les Olymordinaire
de/eompter
Hardouin
dans le
lui-même
a introduit
piades.
texte le nombre
ci-dessus cité ; à la vérité , d'après
d-anciens
ce nombre
manuscrits,
eiî
Cependant
& lui-même
de lire
à la
faux,
XCI1I,
préfère
XXXIIL
Mais
ainsi qu'Olymp.
place de CXIII,
toutes
ces dates contredisent
connue
de
l'époque
fixée vers
est irrévocablement
, qui
Pythagore
tems tomXLVIII
l'Olymp.
, Sc dont les derniers
bent
avec beaucoup
vers l'Ode vraisemblance
dans
LXVI1I.
Les nombres
lymp.
qui se trouVoieut
avant
la correction
Pline,
d'Hardoúin-,
s'y rapOL circiter
exactement:
portent
XLII,
qui fuit
•
urbis Roma annus CXLII
donc être
ils doivent
rétablis
dans le texte.
En revenant
de Pline,
au passage cité
à-prcfent
(26>
un aittre
endroit
( 1 ) , & là , HarPline
douin
ne Fa pas contestée.
y
: après
une autre détermination
ajoute
environ 002 ans (2), que Hardouin
rapexactement
au commencement'
porte
des Olympiades
; puisque quatre-vingttrois Olympiades
font réellement
0B2
dit auparaavoit
& que Pline
ans;
vant , que, dès le tems dés premières
des- tracés
, ori trouvoit
Olympiades
de Fart en marbre.
d'ouvrages
Dans cette première
Olymépoque,
d'aqu'il détermiiíe
piade LXXXILT,
, Pline place anfsi Alcaprès Phidias
& quelques
autres
artistes,
mène',
ici. Endont il nè peut
être question
suite
lâ seconde
dans
époque,
&
Gallon
d'autres
Agélade,
vient
laquelle
font placés , Olympiade
Mais on pourra
demander
LXXXVIL
à présent,
urbis nos rat
(XXXlV.feíl.
$>)', où CCC circìter
anno , doit être comparé avec une Olympiade.,.
d'après un calcul exact , Tannée de Borne 300,
LXXXI
Varr. se rapporteroit à TOlymp.
,3. Ainsi
à 1-armée 506 ;
tomberoît
l'Olymp ade LXXXIII,
Pline
ítvoit raison d'employée
Scparconséquent
;Je circiter.
íi) Pline , XXXVÏy
y , JeS. 4 , 3.
: i 2) P?Jl qnnos cirrìter tretentos triginta duos*.
(a7-).
a servi
à fixer
deux
ces
motif
quel
?
époques
la raia cru trouver
Winkelmann
son de ce que
principale
Fépoque
a été placée dans FOlymde Phidias
cet
dans
ce
LXXXIII
,
(i)
que
piade
avoir
terminé
vers ce
artiste
paroît
son Jupiter
tems-là
(2).
Olympien
II rejetta ensuite cette conjecture
(3) ,
à Fhistoire
contraire
absolument
(4),
& y substitua
une autre;
c'est-à-dire,
heureuses autorique les circonstances
sent à placer dans la même Olympiade
le tems où Phidias
étonna
les Grecs
sublimes ; parce
par ses productions
de Sicile , il
Diodore
suivant
que,
universelle
alors
une
régnoit
paix
dans le monde
connu.
Cette nouvelle
est encore
conjecture
Ce
moins
heureuse
que la première.
n'est pas de FOlympiade
2,
LXXXIII,
(1)
F.loruit
(2)
Histoire
(3) Hists.de
autem
Olymp.
de i'Art,
Liv.
VArt,
Liv;
LXXXIIL
P'i-,
VI,
ch.,i%
ch. 2,
§. I.
#. I.
. (4) Cela se trouvera
constaté plus bas, lorsqu'il
sera question
de Phidias.
XXXIF,
Chez. Pline,
Jove. Olympice sa&o
ne se rapporte
pas
fecl.iy.
.
LXXXIII.
gloruitOíyjnp.
à'
< 28J _
suais de celle LXXXiV
, 3 , que parie
Diodore
( i ). Pendant
FOlyiupiade LXXXIII,
2 , les Athéniens
fìrent,
fous le commandement
de Tolmidès
,
la guerre
aux bannis
Béotiens,
qui
s'étoient
à Orchomène
& à
établis
Oiéronée.
Les Athéniens
les chassèrent
de cette dernière
ville ; mais à leur
retour
totalement
défaits
, ils furent
de
Coronée.
même
la
près
Quand
en question
ne seroit pas
conjecture
détruite
du tems,
par les événemens
on ne voit
la precomment
pas
mière
année d'une tranquillité
générale puisse
devenir
de la
Fépoque
célébrité
d'un artiste.
L'endroit
où
Winkelmann
veut
de la paix sur les
Finfluence
prouver
arts
d'inexactitudes
( 2 ) , fourmille
seulement
J'en relèverai
historiques.
: « Les tems les plus heuquelques-unes
*> reux
pour Fart dans la Grèce , dit-iì,
» furent les
années pendant
quarante
a>
lesquelles Périclès gouverna la répuJ>
blique » ; ( Cela n'est pas exact : Périclès fut à la tête des affaires pendant
(i) Diodore , XII,
(zjHiJíoire
àcl'Art^
2.6.
L. VI,
chap. 2. $. i«
(29).
la fou-'
il n'eut
mais
ans
;
quarante
verahie puissance que pendant
quinze,
et
& dans
ou tout au plus vingt
ans)
» le cours de la guerre
opiniâtre
quî
j> précéda celle du Péloponnèse
, dont
lieu
eut
dans
» le commencement
JJ la quatre - vingt - septième
Olym» piade ». En vérité | c'est une plaisante manière de désigner cette guerre ;
à cause que plusieurs
sur-tout
guerres
du
celle
avoient
,
Péloponnèse
précédé
de l'autre
dont aucune ne se distinguoit
manière
! Winkelparticulière
en vue , la
avoit probablement
& les Athéles
entre
Spartiates
guerre
niens , pendant
LXXX,
FOlympiade
l'ere chrétienne
;
4 ) A-Sf ans avant
aucun
indice
mais
il n'existe
partifaire
croire
cette
ticulier,
puisse
que
qui
été
une
ait
conduite
avec
opiguerre
niâtreté marquée. Onsait, au contraire
,
LXXXI
, 4 ?
que depuis FOlympiade
rien de côté ni d'autre
on n'entreprit
trois ans. Dans FOlympiade
pendant
LXXXIï,
3, on conclut une trêve pour
, Olympiade
cinq ans, & , à fa rupture
de paix pour
4 r un traité
LXXXUI,
trente ans, qui n'en dura que quatorze,
c'est-à-dire
, jusqu'à la guerre du Pélo<-
<Fune
mann
Winkelmann
ajoute enfui té
poimèse..
: « Cette guerre
dans une belle tirade
3> est peut-être
la feule dans les anna»,
3> les du monde,
de nuire
à
qui loin
55 Fart,
si sensible par sa nature , lui a,
35 au contraire,
fourni les occasions de
3) briller
C'est
plus que jamais , &c.
?» dans le cours de cette guerre que les
3> forces de la Grèce ont fini par se déve» lopper compjettement
». Ce passage,
en a une infinité
de sembla-,
(&ily
blés dans Winkelmann)
, est absolument
hasardé ; car' 3'hiftoire
n'offre
rien qui serve à F appuyer.Tout
ce
qui est dit ensuite de la cessation des
les jeux
hostilités
pendant
publics,
&
des avantages
qui en réíultèrent
ne
être
Fart,
peut
pas
pour
appliqué
à ces tems qu'à d'autres
davantage
;
& une
il y a beaucoup
d'exagération
infinité
d'inexactitudes
, où
historiques
de choses absobien il y est question
Au reste , je n'ai
lument
étrangères.
de relever
en. détail
pas la patience,
de ce genre.
toutes les erreurs
dans la nouvelle
On a supprimé;
de V Histoire
édition
de VArt,
fout çe
avoit
été dit
qui dans F ancienne-^r)
\\)
Hist. det'hxtyjíïm.ïiitfaMiiiâtâii
années
huit
fi*
prétendoit
cours
de la
remarquables
en question
avec
, & cela
guerre
raison , parce qu'il n'y avoit rien de
plus faux ; mais on y a substitué une assertion également
peu fondée. « Enfin,
» dans la seconde
année de FOfymâes
qu'on
dans
le
» piade LXXXLXÎ,
les hostilités cesse*
5J rent,
& , comme le dit Diodore
de
5> Sicile,
une paix universelle
régna
3> dans tout
le monde
&c.
connu,
3J Une tranquillité
fi générale
parmi
33 les Grecs , doit avoir eu néceûai3> rement
une grande
influence
fur
» Fart ; & ces circonstances
heureuses
3> nous autorisent
à placer le tems de
3> la célébrité
de Phidias
dans cette
35 Olympiade
». J'ai déja observé que
de cette
asserla première
partie
à Fhistoire
tion est contraire
du temsj
entre les Athéniens
car les différends
furent
&
les
terminés
Spartiates
de
une
trêve
ans , dans
cinq
par
3 ; & dans
LXXXII,
FOlympiade
4 ? une paix;
LXXXIII,
FOlympiade
fut
trente
ans
conclue
entre les
pour
Mais
bien
belligérantes
(ì).
parties
"'"
*
'
"
'
"
'
''"
(I) Comparez Dodwell,
i—
-|i
ii.
i
.
,m^
Annal. Thucyd. ad h. ai.
( Sa )
loîn que dans FOlympiade LXXXÎÎl
9
2 , il régnât une paix universelle,
ce
fut précisément dans cette année eue
les Athéniens
essuyèrent mie défaite
terrible , _sous leur général Tolmidès ,
près de Coronée. Le traité de trente
ans , entre Sparte & Athènes , dont
fait ensuite mention ,
Winkelmann
à FOlympiade
LXXXIII,
appartient
dont
4 ; & la paix universelle
,
parle Diodore de Sicile , à FOlympiade LXXXIV
,' 3- (i).
Quelle.confusion en tout (2) ! & qu'est-ce qui reste
de Sicile,-Xll,
Diodore
26.
( 1 ) Voyez
d'autres
( 2 ) Je passe sous silence
beaucoup
inexactitudes
du défaut de méthode
, fans parler
;
car quiconque
est un peu versé dâns l'histoirë
, ne
íauroitse
retrouver
dans 3a marche
de Winkelmann.
ch. 2, $. 1 ,
dit Liv.
Par exemple , ce qu'il
VI,
est tout - à - fait
<t Vers
contraire
à l'histoirë.
33 ce tems ,
( lors de- la paix
) , la
générale
s> Sicile commença
à jouir
du repos , par le traité
» des Carthaginois
avec Gélon,
roi de Siracuse ».
1 ; il,
Ce traité
à Ì'-Olympiade
LXXV,
appartient
à cette
de 38
est parconséquent
antérieur
époque
ans ; il fut conclu après la grande défaite des CarPlus
bas., on lit : Que
, près d'Himera.
thaginois
çette
& la célébrité
dé Phidias,
paix universelle
à expliquer
le passage d'Aristophane,
fervent
que
les écrivains
anciens
St modernes
n'ont
pu comavoit
fait alliance
, où il dit que Phidias
prendre
• «Vus
ávec la déesse de la paix
avry wporwci çnòas.
Pue. 615. Celui,
qui ne comprend
pas ce passage
à-présent
( 33 ).
F assertion \ que
â-présent pour prouver
de FOlympiade
LXXXLÎI,
Fépoque
Phidias se trouve placé ?
dans laquelle
a été fixée d'après "la paix
générale
de la Grèce ?
Si FOlympiade
LXXXIII
, parce
fut Fépoque
d'une
qu'elle
paix universelle , dût aussi être celle
de la
célébrité
&:
de Phidias
plus grande
des artistes ses contemporains;Fépoque
à commencer
de FOlymsuivante,
a dû embarrasser
LXXXVII,
piade
Winkelmann
beaucoup
; car celle-cî
d'ailleurs
ce
, n'en devinera
pas le sens d'après
dit Winkelmann,
de
est bien éloigné
qu'en
qui
l'avoir
saisi. Voici
ce qui en est: Mercure
raconte>
comment
la paix retrouvée
a été perdue. D'abord
\
éclata sur Phidias ; ensuite
Périclès
dit-íl,
l'orage
à craindre
lui-même
, & mie.
pour
commença
tout
en confusion
en allumant
la guerre,
&c.
'
« Par
Le simple
:
tous les
l'interroïnpt
Trygée
» dieuxl
mot de tout cela ,
je. n'ai pas su le premier
i> ni entendu
ait à démêler
quelque
que Phidias
u chose avecla
déesse de la paix ". (isasavr^
tpirtwi
« Et moi j'en suis
Le choeur y ajoute:
Çíifias).
» aussi peu instruit.
Par
cette raison,
là déesse
« est une beauté de ce genrè ; parce
est
qu'elle
« sa parente
! Que ne sait-on
pas dans ce monde ! i>
Ce trait
de la beauté
se rapporte
, à
satyrique
mon avis , à ce que Phidias
étoit un petit, homme ,
& grêle,
dont l'extérieur
n'étoit
phauve
pas avance
tageux , ainsi qu'on
d'après
peut le conclure
c.
Pe'rirí.
«ju'en dit Plutarque.
p7 169,
Tome III.
C
(34 5
fut fi
naître
lóîii d'être
vît
paisible,
qu'elle
du Péloponnèse.
la guerre
Cela
à ces rêveries
lieu
donné
avoir
paroît
suivant lesquelles il faudroit
agréables,
que les guerres eussent été alors moins
avec plus d'hucruelles
, & conduites
de ces tems-là
ne
L'histoirë
manité.
à la méété présente
doit pas avoir
moire de Winkelmann
; &,en général,
il paroît qu'il
n'a pas considéré,
que
les guerres, entre les petits états libres
celles par
de la Grèce , & fur-tout
8c
Athènes
Sparte se dispurlesquelles
été
tèrent
F empire
avoir
, doivent
poussées avec bien plus d'acharnement
des tems modernes
,
que les guerres
.
des
armées
où la majeure
partie
Il est
le sujet
de la querelle.
ignore
la
suites
de
à croire,
les
guerre
que
'
à
moins
sensibles
été
ont
beaucoup
le théâtre en étoit
Athènes
, parceque
de
son
terrihors
toujours
presque
étoient
toire , &
que ses batailles
souvent, stir mer ; tandis que la navimaritime
&
le
commerce
appargation
aux Athéniens.
tenoient
exclusivement
Une autre circonstance,
qui se rencoms
tre encore de nos jours , peut y avoir
eu lieu
y c'est
que
le commencement
( 35 ï
&
les grands préparatifs
guerre
auront
sûrement
occupé
qu'elle exige
de
8c
une
bras,
procuré
beaucoup
facile à un grand
nombre
subsistance
d'une
d'hommes,
qui jusqu'alors
manquoient
&
d'un
,
par conséquent
d'occupation
à
satisfaire
leurs
suffisant
pour
gain
Le peuple , peu accoutumé
besoins.
à réfléchir
, a donc
pu se tromper
en
d'une
sur
les suites
la
guerre,
une
source
de
comme
regardant
prosla
chose publique.
Mais à
périté
pour
réflexions
bon
faire
de
!
quoi
pareilles
du tems fournit
une raison
l'histoirë
bien plus précise de ce que Fépoque de
se trouve
Phidias
placée dans FOlym8c la seconde
dans
piade LXXXIII,
,
LXXXYH.
FOlympiade
Famé
Périclès
fut
de toutes
le§
de ce tems-là ,
constructions
grandes
8c: des énìbéllisíemens
des édifices
de Fart :
publics
par les productions
la mort
de
mais il n'obtint
qu'après
F autorité
absolue & la liberté
Cimon
nécessaire pour ordonner
ces grandes
tombe
Cette' mort
dans
entreprises.
4 , l'année
LXXXII,
FOlympiade
Ce ne
Fere
chrétienne.
44<) avant
1
les "grands
fut qu-alorsconçut
*'
qu'il
Ca
(36)
d'Aprojets
pour les enibellísfemens
thènes ; 8c c'est alors aussi,, qu'il comà employer
les talens de Phi»
mença
Au grand étonnement
de tout
días(i).
le monde, F exécution
de ces plans marcha avec une célérité
, 8c
incroyable
dans ce tems même cela parut déja une
chose extraordinaire
& très-remarquamourut vers la fin de la trot
ble.Périclès
sième année de la guerre
du Péloponnèse , dans FOlympiade
LXXXVII,
4, (2), & il ne fallut
pas tout-à-fait
ans pour
terminer
ces grands
vingt
de Fart.
ouvrages
du tems dont
D'après les circonstances
mort de Cimon doit
je viens de parler,la
être regardée comme une époque très& les
pour les historiens
importante
compilateurs
; car elle fut le commence»
, in Tericle , p. IJ8 —
(1) Comparez
Plutarque
Pendant
fut
Périclès
encore
ans,
lyp.
quatre
un concurrent
incommode
, par Thugêné par
le bannissement
dans
, mais dont il obtint
cydide
1 ; &-, à dater de cette
LXXXIV,
FOlympiade
il fut seul à la tête des affaires,
époque,
pendant
les grandes cons,
ans,
Ibìd., p. 161. Mais
quinze
trustions
étoient déja commencées
avant ce tems-là s
ainsi
le voit • clairement
dans
qu'on
Plutarque
s
160, .F. 161, A.
f.'
l. c. p* xf ?-*•£?«
lz) Voyea Plutarque-,
(37).
de l'administration
fi mémorament
ble de Périclès,
véritablement,
qui,
le premier
développa
germe de la chute
tous
de la république
, puisqu'il
força
dans
ressorts
du
les
gouvernement
cette
ses
Mais
de.
l'einploi
moyens.
de la mort de Ciraon ,
même année
fut une époque également
importante
firent
les
la
fuite
auteurs
qui
pour
par
& des
des monumens
la description
curiosités
d'Athènes,
( 8c il y en eut
ainsi que
de ce genre )
beaucoup
ceux qui recueillirent
les anec
pour
de tout
dotes des hommes
célèbres
les
niais
état;
pour
principalement
rasà
chronologistes
qui s'occupèrent
sembler
des notices
fur les artistes j
car
les projets
brillans
de Périclès
échauffèrent
toutes les têtes, tinrent
& FOlymen activité
tous les bras,
fut Fépoque
la plus
piade LXXXIII,
favorable
qu'on pût choisir pour fixer
d'une manière précise, quand tel ou tel
artiste avoit
vécu.
dans la nouvelle
Winkelmann,
édition
de son Histoire
de VArt (1), in-
(ij
Liv.
lVt
chap. ?,
§. j.
C3
.v(38)
année de la guerre du
-áíqtìe'la première
Péloponnèse,
OlympiadeLXXXVLT,
1,
coniîne
celle
où Phidias
termina
fa
Minerve.
Dans F ancienne-édition,
or|
îisoit : « ûu suivant Fopinion
de Dod^
» well,
dans FOlympiade
LXXXV»
;
& îe scoliaste
est cité
d'Aristophane
à cette
occasion
( 1 ). II est clair,
a copié ici un áu^que Winkelmann
teur moderne,
sans consulter
ni Arifî
ni Dodwell.
ìophane,
"lie fort d'un homme tel que Phidias^
à qui son talent sublime,
au lieu des ré& des honneurs
compenses
qu'il mé& la mort,
valut lá captivité
ritoit,
ad Pac. Aristoph.
Seal,
fans une indication
(î)
le passage fort intéressant
C'est
: ai
plus précise.
??ac. 604 , avec un autre emprunté
de Philochorej
d'une grande
un ouvrage
glpnt. Ví±T%'f étoit
importance & pour ainsi dire ,- je premier
concernant
i'hisvers
toire
d'Athènes.
U vivoit
GXXX.
l'Oîympiade
en généraL,'
JD'ëst, dommage
que .ses notices soient,
Extrêmement
mutilées
Pour
Scoliastes.
par différens
du passage , dont
il s'agit ici , il faut
ï'explication
Dodwell
ad a. 6, b.
, Annal.
ifcompárer
'
ï Timcvd.
01. LXXX
Corsini
î-dopon.
VIII,
7 ^&
, Fajli
ad Ol. LXXXF,
Sans entrer
dans
Jíttici,
j.
de
discussions
fur
le motif
qui m'engage
longues
à m'ècártër
de i'opinien
&: de l'autre,
de l'un
îe me fuis
borné
à
çe §ui ipe paroîï
rapporter
" ' ' '"
le
plus
Viaìseffibablc.
( ?9 )
nous être indiffèrent,
n est.
ne peut pas
combien
les renseignenlens
surprenant,
à son sujet
des anciens
se contrerelativement
disent
aux
, sur-tout
à nous apprendates. Tous s'accordent
eut achevé
dre , qu'après
fa
qu'il
, il fut accusé
grande statue de Minerve
une partie
d'avoir
soustrait
de For
qu'on
y a avoit destiné ; & que cette
sut principalement
inculpation
contre Périclès,
par les ordres
: mais les
Phidias avôit travaillé
circonstances
font différemment
de
portées ( 1). Suivant Diodore
dirigée
duquel
autres
rap»
Sicile,
les auteurs
c'est-à-dire
, suivant
qu'il
avoit
fous les yeux , ( & ce fut,
ainsi
le prouve , Fhistorien
que la fuite
fur un passage
Ephore , qui s'appuyoit
d'Aristophane),
quelques coopérateurs
de Phidias
se laissèrent
gagner
par
une cabale formée
contré Périclès
, à
devenir
les accusateurs
de cet artiste.
dans d'autres
Pìutarque,
qui puisoit
nomme
Menon.
un certain
sources,
il fut du nombre
Comme
des artistes
(i) Voyez le Scol. d'Aristopll.
ïoihore. Diodore , XHy
39.
f. 169 , B.
604., de Phi*
Pìutarque , Pericíi
Pac.
6 4
-
(4o)
Concurremment
avec Phiemployés
dias ; i'envie peut Favoir porté à cette
démarche,
L'accufationformée
devant
du peuple ( i ) doit avoir
l'assemblée
été réfutée sur-le-champ,
parce que
avoit adapté la draperie
d'or
Phidias
de la statue de Minerve
de manière
8c
en être enlevée
qu'elle
pouvoit
Conformément
pesée à volonté
(2).
dont
(1) \ifmo-v\ia.s , Saçrilegii
; un crime d'état,
ïa connoiflance
au peuple,
& entraîappartenoit
une punition
ïioît
capitale.
chez le Scol. d'AristoPhiloehore,
(2) Suivant
le poids
de For fut de
phane , ad Pac. 604,
in
endroits
Dans
d'autres
44 talens.
, ( Meurs,
de.
le dire
Cecropia , c. Ï y } , & même suivant
Pécriclès,
que
Thucyd. Il,
13 , il n'est question
de 40 talens ; ainsi on emploie
un seul nombre
Ii en est de même chez
Diodore
, de
majeur.
où l'évaluation
est de <;o taiens.
Sicile,
Xîî,
40,
à raison
de
Winkelmann
évalue cette somme
ou un peu plus de 1200florins
éco écus romains,
étoit
d'Allemagne
par talent. Mais cçtte évaluation
il
ans ; le prix
des
a cent cinquante
juste
y
monnoies
depuis , on peut bien évaayant varié
le talent
luer
écus d'Allemagne
à mille
en or.
il se présente une autre question , à laquelle
Alors
évaluoit
,\Vinkelmann
n'a pas pensé , parce qu'il
suivant
le prix
de l'argent,
tandis
<|u;il s'agiíîbit
de l'or.
Les 40 talens étoient
en or " par conséde l'or
à l'argent
, étant,
quent , la proportion
alors comme ro à 1 , il faut décupler
la somme ,
& nous aurons celle cle 400,000
.écus d'Allemagne;
une femme
vraiment
(44 talens font
incroyable!
|uJle4a6?2opécii|
d'Allemagne).
Çep«nd»at> comme
C40
fut
de Pìutarque,
Phidias
au récit
donc absous cette fois ; mais Fenvie
& la cabale formée
contre
Périclès
à la
ne se lassèrent pas. On. revint
à Far& l'on fit un crime
charge,
de
tifte
d'avoir
placé fur le bouclier
le combat
Minerve,
qui repréfentoit
avec les Amazones
, fa propre figure
& celle de Périclès,
comles
parmi
alors dans la;
(i). On trouva
battais
de la statue le prétendu
profanation
Grime contre
la religion,
qui de voit
servir de base à F accusation.
Pìutarque
ne nous apprend
pas , fi cela eut lieu
devant la même assemblée du peuple,
ou plus tard;
il rapporte
feulement,
&
fut mis en prison,
que Phidias
de maladie , ou, selon
qu'il y mourut
d'autres , par le poison que les enne»
cette
&
Diodore
de.Sicile,
Thucydide
avec d'autres
évasomme de talens est rapportée
luations
en argent , on pour'roit
auíîì ces"
prendre
la draperie
d'une
en argent,
40 talens
quoique
statue haute de ^o. pieds de roi , (26 coudées )ydoive avoir été"d'un prix
très-considérable.
fans faire
raconte
cette anecdote
d)
Pluwrque
de la rusé,
mention
citée par d'autres.
(Voyea
in Cecropia,
c. iy ) ; c'estrà-dire
, que la
Meurs,
de Phidias
formoit
la clef du bouclier
,
portrait
de manière
le reste du traVailsa
qu'en l'ètaiït,
morceaux.
séparoit'par
dans
mis
U*)
de Périclès lui firent
donner,
-pour faire naître le soupçon que celui-ci
avoit fait périr secrètement son ami ,
de crainte que sa déposition ne tournât
contre lui. M'enon , l'accusateur
de
Phidias , obtint une récompense'& la
II me semble ,
protection
publique,
qu'il résulte aussi du récit de Pìutarque , que la sentence ne pou voit pas
encore avoir été prononcée (ì)fparce
été condamné
à,
que Phidias auroit
ïâort,la punition ordinaire qu'on infliD'antres
ge oit aux sacrilèges,
(a).
-anteurs né font pas fi exacts dans
leurs récits ; ils se contentent
de, rap>porter que Phidias sût condamné pour
de For
avoir soustrait
une
partie
destiné à la .statue de Minerve.
II
n'ent pas
paroît
que ces écrivains
éu foin de distinguer la-seconde accusation de la première. On ne dit pas claîII én est de même de Diòdórë de Sicile,
(I)
Xlls
59, d'après Ephore : Lès ennemis dé Périclès
de faîrë meitré
au peuplé,
Phidias
persuadèrent
eft prison, ví>AÁa@ûvTtí tyifmi.
(Î) Suif aní ce qui est ajouté à ,1a scolié sût
Aristophane
, t(f>' à naritymir^riH
vx xvtm
»í w/pis-a.»
ftyts «tïji/íSrit , Phidias devróit avoir subi la-peiné
de mort, IVíais qui est»ce qui voudra s'en rapportes
ícolie ?
à^une pareille
le vol de.
à combien
semontoit
rement,
de Suidas (i) ,
Phidias. Dans un endroit
de
de Fexécution
où il est question
il est ajouté , que
la statue de Minerve,
taleas
avoit dérobé cinquante
Périclès
: c'est une mutilaà cette occasion
des renfeignemens
retion mal-adroite
à cet événement,
même
latifs
quand
cette infidélité
devroit
être entendu
de
la dépense totale
aux consemployée
des grands
tructions
édifices
ordonle fort de
nés par lui (2). Au reste,
or
fut
la bonne
Minerve
son
que
tenter la cupidité
devoit
; car , postéPhileas
ou
rieurement
, un certain
(1) Dans le çstJW.
Pic.
v. 604,
Suivant
le Scol. d'Aristoph.
(2)
le vol
l'ivoire
&
aux
s'étendit
mème
jusqu'à
écailles.
Ityiifricís <fsî;aí <na.pa,\tyiZi7tScti T»Ï eÀ£<pavrtt5 T«V
w ras tçiAnfcts ív.pfòn xa/ (j). Ce font encore
les mots
tirés
de Philochore.
ne peuvent
se
Les écailles
de la déesse ,
chercher
nuile part que sur l'égide
pu sur le serpent
: mais ces
placé à ses pieds
écailles
Ce pasn'étoient
, mais d'or.
pas d'ivoire
, & íes mots : TOV thiQuisage a donc été mutilé
T& j TÍV ut raf (p»Ai<htí , font d'un
grammairien
scoìie
Plus
dit ., que
bas , un autre
ignorant.
Phidias
a pris de l'or
des serpens ; ùtçithírt
n
Xpvrm
ix.
-rai
ípa-iíinm
Cette circonstance
car
le vol
fait
rester caché,.
rus
y^fva-i\íipa.mní
n'est pas moins
les écailles
fur
A9"nva-f.
extraordinaire
ne pouvòic
;
pas
(44) ^
la tête
Phìlceas , déroba
de Méduseen or qu'elle avoit sur la poitrine
(i) t
& dans la fuite le fameux Lacharès enleva tout For dont elle étoit revêtue (2).
"Ce fut cet homme qui,
s'étant emparé
de la suprême puissance d'Athènes,'sévit contraint
Poliorcète
par Démétrius
de quitter
la ville , dans FOlym1 , F année
206 avant
piade CXXI,
l'ere chrétienne;
& ce fut alors qu'il
des ornemens
de Minerve,
s'empara
pour avoir de quoi subsister dans fa fuite.
On trouve encore une autre différence
bien plus importante
dans les notices
relatives
à cet événement
; c'est que
Phidias , après avoir été banni d'Athènes, s'étoit retiré à Elis ; où , ayant été
de son Jupiter
chargé de F exécution
il commit la même infidélité
Olympien,
une
Athènes
qu'à
(3) , en dérobant
de
For
lui
avoit
remis
partie
qu'on
à la statue ; cle forte
pour F employer
qu'il fut accusé de ce vol & condamné
à mort par les Eléens.
On
se*
une répugnance
éprouve
(1) Voyez îcs passages de Meurs.
(Ï) Pausanias, i, 25--& 39.
{3) Voyez les scolies ad uírìstoph.
£•
c.
Pac. 604*.
(45)
à
aussi
qu'uil
soupçonner
du plus sublime
doué
artiste
,
grand
se livrer
à une
ait
,
pu
pasgénie
Comsion si basse & si méprisable.
déclamations
esthéde belles
bien
se trouvent
renversées
tiques
par ce
le bannissement
n'éfait ! Cependant
ordinaire
des
toit pas la peine
pour
à celui dont on accucrimes pareils
soit Phidias ; 8c cette seconde inculêtre
suivant
la
saine
,
paroît
pation
de Fhistoire
^ une répétition
critique
Je crois même que Finde la première.
de Fépoque où la statue de Jucertitude
a été exécutée,
a donné
piter Olympien
lieu
à cette confusion.
Je doute aussi
Philochore
soit Fauteur
de ce
que
récit (1).
les anciens compilateurs
Parmi
des
il
faits
a qui
,
y en
historiques
le
que
rapportent
Jupiter
Olympien
a été fait plus tard que la Minerve
:
ce qui n'auroitpas
influence
une-petite
fur Fépoque
où cette dernière
statue
a été exécutée.
D'autres
, au contraire , placent
le Jupiter
Olympien
crettë
fi)
tíâir,
Par la Scolie ad Aristoph. il me paroît trèsen font les auteurs*
que les grammairiens
(46)
avant la Minerve
,, & il en résulteroit
encore une différence, pour la-détermides- tems.
"Wimkeimaim'
emnationl'un & F autre , & cependant
brouille
de la statue
Fexécution
de
il place
fans pour
très - tard:,.
cela
Minerve
celle du Jupiter
mettre
Olym-^
plutèt
feulement
maiss
en
la:
;.:
plaçant^
pien
de: la sueiTedu
au ecmmencement
(OlympiadeLXXXIII>,
Péloponnèse
de: dire: un peu plus
vienne
qnmìpjFiì
haute que; ce: fnÊfdans la même année
finit la statue
de: Mlque cet artiste
Je vais; exp'oser en peu de
fleuve {I)Î
mots ce qui me parorL le plus vraifean*
BlaMe à. cet égard.
Ih est trèsj- probable
que Faccusa^
extrêìne de
tion de Phidias
,s le parti
de: chercher
fa : fureté
PéMclès:
perdans le: feu; de la discorde
sonnelle
&
toute
la
souffla
dans
Grèce,
qn'ih
la= guerre; du Péloponnèse
qui: en fut
la; suite , fqmX des: événemens.
qui se
Les:fco»
fonte fuivisi
de: fort: près (2).
de l'Art,
Liv. II,
chap. 2 , §. 2,
(i) Histoire
'
L c. Drodore~,
XII,
(z) ComparezDod-weil~,
Perici.
& principalement
p. 168,
.39-. Pìutarque,
;'--.
F.
ìW,
(47)
.
contiennent
beau»
îles d'Aristophane
de
Philochore
de
;
pris
passages
coup
la preuve que
& l'on croit y trouver
Phidias a été accusé sous l'archonte
Pythodore , ce qui tombe précisément
année de FOlymdans la première
y PÙ la guerre du
piade LXXXVII
Cependant
Péloponnèse a commencé.
faire des objections
conon pourroit
Je tire une
tre cette induction
(i).
de la notice
preuve
plus frappante
des Prosuivante (2). La construction
disent
: Philochore
(1) Les scolies
simplement
ce qui suit
sous l'archonte
rapporte
Pythodore-.
Ainsi
dans cette année,
au commencepeut-être
ment de la guerre du Péloponnèse,
il remonta
aux
événemens
en furent
la cause:
précédens,
qui
tyiAeyjjOiiç
eai
Après cela,
paroît
ajouter
exécuta
dit,
la statue de
TLvÒtS'ai pvv
kpyvnti
i
TCH/T*- <pxo-(, &c.
d'un
une scolie
autre
grammairien
: Phidias
íé
, ainsi que Philochore
du, tems de l'archonte
Pythodore
,
en
vola
Minerve
, &
&c.
l'or,
m; <piAox»pif Çí^i , ÏXI Tlv^StS'itptv
-rt
Çfíc/Wr,
kpyjtirts
ocyoíA/jM rts A&«yttí x.aracr.>íivacras, vqiiiteTO. Tu XP'J*">*-i &C.
Ici
la chose est racontée,
si la statue de
comme
Minerve
eût seulement
Mais
été faite alors.
cela
n'est pas poíïìble,
& il
un
peut-être,
y auroit
une différente
moyen de rapprocheras
ponctuation,
ce passage-de l'autre
sens. Dodwell
cette
rapporte
assertion & quelques
autres ; mais elles
ne prou?
rien.
yent
in voc, Xlpr*v\cúici.y.
suivant
(2) Harpoeration,
au quatrième,
livre (Jfcr&M)., & suivant
Philochore,
autres.
plusieurs
pylées .ç. dans F acropole , a été com*
mencée
fous l'archonte
Lutïiymène
j
6c
entièrement
achevée
en
cinq
ans (i). Les Propylées formoient
Feutrée de Facropole
se
, daiis laquelle
le temple
de Minerve
trouvoit
(2) ,
la statue de cette déesse ,
pour lequel
le chef-d'oeuvre
de Phidias
, étoit
destinée.
étoit
archonte
Euthymène
dans la quatrième
année de FOlymEn y ajoutant
piade LXXXV.
cinq
on
à
ans ,
FOlympiade
parvient
à
LXXXVI
, 4 •> & Par conséquent
l'année
immédiatement
qui précéda
la guerre
du Péloponnèse.
la
Alors
construction
étoit
entièrement
ache011
Selon toutes les apparences,
vée.
à faire
ensuite
la visite
commença
des bâtimens
examiner
s'ils
, pour
aux conditions
des
étoient
conformes
contrats
entreprepassés avec les
neurs (3) ; 8c vraisemblablement
les
de VAI,
, Liv.
(1) Ibid,
d'après Héliodore
TM £V ASmr,rrt
( npi
CX^ITScropele d'Athènes.
A£B5 ) ; & Pìutarque
£.
j Périclès , pag.
jto,
(2) o no^&evwï.
ainsi
(3) On fait,
qu'à Rome ;
qu'à Athènes,
avec les entrepreneurs,
des contrats
pn paffoit
lorsqu'on
vouloit
construire des édifices publics,
ennemis
-
-.
i
de
ennemis
..
'-Ytrouvèrent
alors
x^>
Phidias
de faire
D'un
autre
sa
soupçonner
côté , il n'y a
probité.
aucune probabilité
que Périclès auroit voulu se charger de la construction des Propylées , & qu'il auroit eu
le tems de F achever , si F accusation
de Phidias avoient
& la condamnation
eu lieu
Le . passage même
plutôt.
, dont j'ai cité la sco<
d'Aristophane
lie (i) , prouve
de
que F accusation
Phidias doit avoir précédé le commencement de la guerre du Péloponnèse ;
& le récit
de
qu'en fait Diodore
Sicile , d'après Ephore-, le confirme
l'occasion
également (2).
on peut déterminer
Cependant',
avec plus de précision encore le tems
examinoit
& vérifìoit
ensuite , suivant
les
qu'on
conditions
leur
avoient
été prescrites.
Ceus
qui
de ces inspections
les;
qui étoient
chargés
, furent
Dodvell
eToxí/tas-rai Comparez
, /. c. ; mais il ne
faut
pas prendre
garde aux cinq ans dont il parle.
Suivant
cité
ci-deffus
Héliodore,
, on dépensa
seulement
les Propylées
2012 talens,
ainsi
'pour
de deux
de florins
millions
plus
d'Allemagne.,
Arbuthnot'évalue
cette
à 400,235
somme
livres
Tabb. p,
sterling,
170.
(1) Áristoph. Pac. 604,
(2)
Diodore,
Tome
III.
XII,
39
& suiv.
&
41 , pr.-
D
<5°>
ùu la statue de Minerve
fut exécutée,'
Eusèbe , ainsi que Saint
8c
Jérôme
Sincellus
le rapportent
, ajouta la note
à FOlympiade
suivante
2.
LXXXV,
Dans
cette année la Minerve
d'ivoire
a- été exécutée par 'Phidias
C'est
(l).
la
seconde
année avant
l'archonte
la consEuthymène
(2) , sous lequel
truction
étoit en activité.
desPropylées
II paroît
donc qu'alors
le Parthénon
,
avec
la statue de Minerve
s'y
qui
étoient déja achevés. Cepentrouvoit,
F accusation
dant
Phiintentée
contre
dias n'eut pas lieu alors -, mais après
construction
des Propylées.
i'entière
Phidias
(1)
bíement
fecit
eburneam
, comme
TKÏ
A&tivav
íÀÉÇavnvr.v
M'inervam
facit
le dit Sincellus
: proba»
: <busiae
iimt.s-í.
année ,
dans cette
dans la
Théodore
LXXXV,
Olympiade
l'archonte
la
avant
suivante.
C'étoiï
septième
été
Phidias
doit avoir
, sous lequel
Pythodore
condamné
à
accusé à Athènes,
selon d'autres,
&,
la dernière
mort
à Elis.
Corsini
,
opinion
adopte
dans
la
scolie
êc change
les
noms
rapportés
en pytho, c'est-à-dire
, Sçythodore
d'Aristophane
il prétend
dore , 8c Pythodore
en Théodore;
que
la statue de Minerve
a été faite,
LXXXVj
Olymp.
a été banni dJAthènes
pu LXXXVI,
,
que Phidias
avaní
& que
le
a été fait
Jupiter
Olympien
de la mort de Périclès
l'année
LXXXyll.
, Olymp.
(2)
g.
Tout
Glaucidas
fut
archonte
3 ; &
ç$yì me paroît
fgscé.»
( 5i )
De cette manière nous sommes parvenus à sixer les époques suivantes
, sades grands projets de
voir : l'exécution
à FOlympiade
Périclès
, commencée
LXXXIII
; & ce fut alors que Phidias
de la statue de Minerve
, qui
s'occupa
a été sinie vers FOlympiadeLXXXV,
2,
en dix ans.Dans
FOÌym*
parconséquent
à
4 ? on mu^ kr main
piadc LXXXV,
des Propylées
la construction
, qui dura
4 ?l'aîl
cinq ans, Olympiade.LXXXVI,
L'année
433 avant F ère chrétienne.
1 ,
LXXXVH,
suivante,
Olympiade
on entreprit
du Péloponla guerre
de F accusanèse , qui sut précédée
tion de Phidias.
Tout ce qui est dit de Phidias,
banni
& retiré
d'Athènes
à Elis ,. où il doit
avoir
est invraisemtrouvé la mort,
blable
couS'il
(1).
s'y étoit rendu
se sonde içi,
On
à ce que je vois , suc
Ci)
ad Arijioph.
sans réfléchir
îa scolie',
Pac. 604,
de plusieurs
que , formé
passages , il
y règne
de confusion.
La première
avec
scolie
beaucoup
les mots de Philochore
, ne va pas plus ltìin que:
CXJ91&H KM <pvyv>ì us HA»,
ípyoAalír.s-at
ri
a.ya.Kjtu.
TIV
• une autre main a
AÍOS TOV £v OAvpiria Myírai
ajouté
les deux lignes
fans aucune
connexion.
suivantes
les Mégaréens
Vient
>
aprcs la scolie , concernant
Alors
TWV wtft
ya jusqu'à
<pei#i«v ?IV?^ÉÏ»Ï. '"
qui
"fuis
Da.
\
nouvelle
infidélité
, & û
pabîe d'une
il
ce
crime
avoit été condamné
à
pour
les Eléens n'auroient
fans doute
inort,
que son nom restât gravé
pas souffert
fur sa statue du Jupiter
, 8c
Olympien
moins encore que fa famille
eut été honorée d'une espèce d'inspection
sur ce
Dans le cas qu'on veuille
chef-d'oeuvre.
une des circonstances
de ce rérejetter
ont consavoir , que les Eléens
cit,
damné Phidias à la mort ; & conserver
celui
ci
l'autre
-.
nommément
, que
,
y afait son Jupiter
s'étantréfngíeàËíis,
; il paroíiroit
Olympien
que , vu/ la
on n'auroit
pu
guerre du Péloponnèse,
choisir
un tems moins favorable
pour
& aussi coûteuse entine aussi grande
à
ne
moins
,
qu'on
suppose que
treprise
de
les Eléens ne prirent
beaucoup
' pas
se
flatte
a
Corsini
part
cette'guerre.
une remarque
qui diffère absolument de ce qui
, Corsini
précède. Comment Meursiiis , Dodwell
òht-'il's
une opinion stir une sempu fonder
blable scolie ? Le passage , .que le soupçon jette
à cause que l'avensur Périclès, est fans fondement,
de Phidias
eut lieu" sept ans avant qu«
ture
la guerre du Pélòpoiinèl£"ne
commençât, est le
a confondu; l'andJun savant'rqui
raisonnement
né-e"'deNTaccusation de Phidias j ayec le tèínps ou
"ïí^ex^cuta son çheí-d'oeuyrò.*
\s~--
( 53 )
de pouvoir
démontrer
en attendant
n'a
du
la
statue'
Olympien
Jupiter
que
être
faite
dans
que
FOlympiade
pu
Son raisonou LXXXVII.
LXXXVI
Paunement
est ingénieux.
Suivant
il y avoit au pied du trône
sanias (1),
de Jupiter
plusieurs
figures juvéniles-,
&
là
entr'autres
une
avoit
qui
fitête
d'un
ruban.
Cette
ceinte
à
fareí'sembloit
Pantarcès
le
,
gure
vori de Phidias , qui, dans FOlympiade
le prix
LXXXVI
, remporta
parmi
Le ruban
en question
les adoleseens.
&
cette
victoire
deparoît indiauer
,
7
-î
i.
là Corsini conclut
que la statue de Juavoir été achevée avant
piter nepeutpas
LXXXVI.
Ainsi Phidias
FOlympiade
n'a du se rendre
à Olympie
qu'après
cette dernière
année j mais il est incontestable
qu'une
pareille
conséquence
s'étend trop loin. La statue,
lc trône
& toutes les figures qui s'y trouvoieiit
& dévoient être Fouvrage
de
pouvoient
années.
Mais qui fait quand
plusieurs
cette figure-,
à Pantarqui ressembîoit
cès , y a été placée , si ce fut avant ou
(i)
Pausan. V,
n.
D3
exécution
du Jupiter
après Fentìère
Sc. de son trône ? Au
moins
la cirne prouve-1constance
dont il s'agit
elle pas une conjecture
qui n'est fondée en rien fur l'histoirë
(i).
Tout
ce qui peut servir à constater Fépoque
des travaux
à
employés
la statue du Jupiter
, conOlympien
siste , autant
aue je le sache , dans
« Que
un passage de Pausanias
(2).
3> le temple
à Olympie
, avec la sta53 tue, avoient
été exécutés
en Flionsi neur de Jupiter,
des dépouilles
que
» les Eléens remportèrent,
lorsqu'ils
» détruisirent
Pise & les villes voisines ,
á> qui s'étoient
soustraites
à leur do« mination
». Si nous avions des node ces petites
plus particulières
une déter, il en résulteroit
guerres
du teins où la
mination
plus précise
en question
exécutée.
statue
a été
Dans un autre endroit
(3), Pausanias
fait mention
d'une
semblable
guerre
tions
d'autres
Ci) Corsini
ajoute
preuve 1; , mais rui
encore , Fast. An. P. H -, T. /,
fout
plus foibles
g.
z 1o & suiv.
(2)
Pauiàn.
(j)
Pausan. VI-,
V,
10 , pr.
22 , p. J05N
même succès ; mais cette
le
qui
eu lieu longne
avoir
peut
pas
guerre
XLVIII.
tems
FOlympiade
après
avoir
doivent
les
Piféens
Cependant
une
un
fort
encore
pareil
éprouvé
le conjecfois , ainsi
qu'on
peut
un passage
de Straturer
d'après
la
bon (i) ) d'où il résulte,
qu'avant
des Mefféniens
dernière
,dispersion
les Piféens & les villes voisines avoient
fait
cause commune
avec eux ; que
eurent
les
les Lacédémoniens
^ qui
la guerre
Eléens
pour alliés , firent
aux Mefféniens
) que par conséquent
les Eléens
enneleurs
combattirent
mis naturels
5 que les Lacédémoles
niens
aidèrent
les Eléens contre
toute
Piféens , & que
la
contrée
fut
& soumise
au pouvoir
conquise
des
Eléens.
Strabon
qu'à
ajoute,
des Piféens , il n'en resta pas
l'égard
3iiême
le nom.
des
La
dispersion
Mefféniens
dont il est question ici ter-?
la troisième
mina
guerre de Meffène,
eut
LXXVIÏÏ
qui commença
Olympiade
dix ans après , Olympiade
3 , & finit
£1) Stíab. VIII7
p. 54J , A.
D 4
,
(56)
avant
LXXXI
l'ere,
j ï , Fan 4^
du
chrétienne
( i ). La construction
à dater
continua
donc
de
temple
&
les
cette
.-huit années jus,
époque
LXXXIII
suffirent
qu'à' FOlympiade
à Phidias
la statue
de
pour terminer
Le
destinéef
ce temple.
Jupiter
pour
fait dans la guerre
btltin
ávoit fourni
For nécessaire
à, cette statue ; mais
nous ignorons
d'où l'on a tiré une fi
d'ivoire
grande
quantité
5 cependant
Jes vaisseaux
d'Athènes
marchands,
facilement
le fournir.
pouyoien-t
-. Avant
loin
, je
que d'aller
plus
31e dois pas oublier
de faire
encore
une observation.
avoir lu tout
Après
nos
&c, avoir réfléchi
combien
iceei,
cûnnoiffanCes
stir.ee qui s'est passé à
&
cette
sont
,5
époque
incomplettes
combien; ;çe que nous en savons fait
à Phidias , à Périclès
peu d'honneur,
aux Athéniens,
on
8c moins
encore
fera à même
les éloges
d'apprécier
dont
& Athènes
ont
cette époque
été gratifiés
avèc tànt d'enthousiasme
,
<& avec
si mal emune éloquence
(1) Voyejz Dod^ell,
Annal.
& ad a._ 6 , b. Pelop.. / , .
Thucyd. ad h. ai
.
.-.-'
;
II est
incontestable,
ne
qu'on
ployée.
fauroit
trop être sur ses gardes contre un auteur , qui , dans ses écrits,
se laisse entraîner
par son enthousiasme , ou qui s'amuse à faire briller
son
esprit.
mal-à-propos
n'existe
de voir
NOUS venons
qu'il
de
entre
aucun
Fépoque
rapport
& la paix géLXXXIII,
FOlympiade
de la Grèce ; il y en a aussi
nérale
arsuivante
des
entre
Fépoque
peu"
& Fétat
tistes , Olympiade
LXXXVI!,
des arts , ou la prospérité
florissant
La guerre
du gouvernement
d'Athènes.
du Péloponnèse
éclata dans cette dernière Olympiade,
8c ce fut une époque très-commode
pour quelqu'ancien
des remarchronologiste
d'y placer
ques générales
, ainsi que les noms
des personnages
célèbres
qui vivoient
se troualors ; & dàns
ce nombre
vèrent
les artistes
cités par Pline à
l'occasion
de cette Olympiade.
~
Ce que Winkelmann
ajoute de phi
en parlant
en question,
de Fépoque
est
historid'inexactitudes
rempli
hasardés (r).
ques , 8c de jugemens
(i) 'Histoire
de- VAn.
Liv. Fl. c. 2.-g. 2. .
.
(58)
m.
Un
ou deux
ïï
suffiront.
exemples
de la guerre
dit : f Que l'embrâsement
3> du Péloponnèse
avoit été causé par
» j mais
>j les troubles
de la Sicile
ne se trou-,
de la Sicile
les intérêts
vèrent
mêlés dans cette guerre
qu'aeût duré six ans. 11 ajoute :
près qu'elle
« On
idée
se fane
une
des
peut
» richesses
encore
Athènes
qu'avoit
» yers ce. tems-là » (il s'agit de la maldu Péloheur euse issue de là guerre
qui fut
ponnèse ) « par la contribution
» levée dans cette ville & dans le-terri» toire de Y Axûque
pour la guerre contre
s> les' Lacédémoniens-,
les
dans laquelle
» Athéniens
aux Thé»
étoient
unis
mon» bains ». Cette
contribution
sutoit à 62 5o talens (1). Un lecteur
du beau
est tout émerveillé
perficiel
'
récit
: mais cet évélui fait-là
qu'on
à
la
centième
nement
appartient
ans après
Olympiade
, ( vingt-quatre
la
du Péloponnèse
guerre
) lorsque
s'allie-les Athéniens
& les Thébains
'
une seconde
( 1 ) Winkelmann
rapporte ailleurs
fois cettè anecdote,
mais avec des chângemèns %
& dans un endroit
encore plus mal choisi. IX
cite p ouï témoin.,
Pol^b.
II, pt 148 ? fi*
< 59 >. ,&
les Lacédemonîens
rent
contre
la guerre , dans
leur firent
laquelle
de Leucse donna la fameuse
bataille
Ce qui est dit ici de la contritres.
II est
bution
est très-mal
raisonné.
contre
toute vraisemblance
pequ'une
tite
contrée
comme
, dé
FAttique
deux cens milles carrés , formée d'un
monterrein
&
de
pierreux
parsemé
anait
rendre
un
revenu
,
tagnes
pu
de
nuel
fix
millions
excéderoit
qui
notre
monnoie
( d'Allemagne).
Quelles
que porté que je sois à regarder
- versés
Grecs
comme
été
très
ayant
& maldans Fart du gouvernement,
gré le désir que j'ai de voir nos financiers
modernes
se familiariser
, dans
d'autres
vues , avec la littérature
grecleur
, je ne puis
que
cependant
des opépromettre
qu'ils y trouveront
&
rations
de finance
aussi brillantes
aussi heureusement
Suicombinées.
vant
un passage de Démofthène
(i) ,
les revenus
ne paffoient
pas ,
publics
depuis long-tems
, cent j trente talens ;
tard
ils
remontèrent
à quatre
plus
(ï)-Philipp.
IV,
p.
141 edit, Rásk.
( 6*q )
cens talens .Les revenus ordinaires
de ïa
se tirolent
des péages, des
république
mines , des carrières
de marbre
, des
imposées fur les étrangers
dans son territoire.
Les
des citoyens
n'étoi'ent
contributions
année ; mais
pas les mêmes
chaque
autant
qu'on peu* en juger , elles va»
rioient
& les
les circonstances.
suivant
besoins de Fétat,
comme , par exen>
une
pie, lorsqu'il
s'agissoit, d'équiper
flotte.
Les contributions
se répartissoient. alors suivant
une certaine
estir
mation
de chaque district-,
eu, comme
.nous dirions
un.
suivant
aujourd'hui,
cadastre
établi , qui
irrévocablement
été rédigé
dès les preavoir
paroît
miers
teins
de la république,
? lorscapitations
domiciles
numéraire
qu'il y avoit encore peu-de
à Athènes
5 & c'est de cela que W/in»kelmann
vouloit
5 c'eít-à-dire-,
parier
contribuades biens
que Feftimàtiòn
bles de tous les citoyens
d'Athènes
^,
& de tous les biens-fonds
-de FAttià six mil le talens, moins
que , se montoit
deux cens cinquante.
ce que dit
(Voilà
étoit poi-'
ainsi cette estimation
Polybe;
tée à
tamillecens
cinquante
cinq
sept
&: non pas à six mille deux cens
îêiif,
C 61 )
.
^
% ^
le
"Winkelcomme
prétend
cinquante
Les impôts nécessaires surent
mann).
& les
cadastre
ce
,
d'après
répartis
suivant
les
se payèrent
Contributions
classes & les symmories
(1). II arriva
avoient
Une fois , que les Athéniens
dans leur
six mille
talens
jusqu'à
les contributions
trésor; mais c'étaient
des alliés , destinées aux
Volontaires
besoins communs
, que , depuis leur
établissement
, (Olympar Aristides
3
ainsi
dans le
LXXVIÎ
,
,
piade
cours de trente ans ) on avoit ramasLa contrisées successivement
(2).
des alliés
bution
annuelle
consistoit
feulement
en six cens talens,
depuis
établie par Périclès (3).'
Faugmentation
1
(1) II paroît
par un
,
passage de Démosthène
in ClaJJìbus, T. Z,/). 183 , édit. Reisk. , qu'il n'en
fut pas autrement
ETTÍKTÌIn rifi-tfia. ic-n T« rw
alors,
'£apa.s ttaiuc-yjAtui TKÀttvTtíy', & j'y rapporte lesmots de
, en rijxr,p.á. tfàíTat f ív.a.1 tan rtv siov xt«
Harpocration
çaAa/Oï'ííf
tv
ra
•zipnm
'Sv/j./topiui
AH^OS-S'ÍVÍÎÍ.
la somme se montoit
à 10,000 talens
(2) Toute
moins
de notre
500 ; ainsi près de 10 millions
monnoie
). Périclès
( d'Allemagne
employa
3600
talens seulement
aux édifices
íìt construire.]
qu'il
*
annuelle
, la contribution
(3) Dans le principe
- Périclès
des alliés 'ne s'élèvoit
talens
qu'a 460
la porta à 60e. Voyez
1, c-6, II,
Thucyd,
13.
les plus fortes même , elles
furent
Lorsqu'elles
n'allèrent
au-delà de 1300 talens.
jamais
Voyez
Plut,
in Aristide,
p. 333 , C.
Maîs
fans m'arrètcr
â
davantage
fur des objets
faire des observations
à m'océtrangers,
je vais continuer
des époques
sixées par Pline.
cuper
La plus prochaine
, après celles dont
de parler , c'est
FOlymje viens
- ci encore
Ceile
n'a
XCV.
piade
à des circonstances
&
aucun
rapport
à des événemens
du tems,
qui auroient
aux artispu être favorables
tes. L'Olympiade
XCVI,
3, Fauroit
été davantage
Conon
réta, lorsque
blit les fortifications
d'Athènes
& les
murs du port
il y
Pirée;
cependant
&
a lieu de croire , que les maçons
ies charpentiers
y eurent plus de part
de
que les artistes. Au commencement
rétaXCïV,
FOlympiade
Thrafyhule
blit la liberté d'Athènes:
& c'est-là une
des principales
époques de son histoire.
Les cabales & les factions se montrèrent
avec toute la fureur des premiers tems ;
&
i , vit naître
X C V,
FOlympiade
la plus abominable
de toutes , celle
Soeratc à boire la ciguë.
qui condamna
à été employé,
Ce grand
événement
du tems , comme
par les historiens
ils
une époque mémorable
, à laquelle
d'autres
pouvolent
rapporter
également
(63}
Au reste , il faut
célèbres.
liommes
considérer
que cette époque n'est éloide
huit
la
de
précédente
que
gnée
- âà
c'est
peu
près ;
Olympiades
ans , durant
lesdire , de trente-deux
Fart
ne
ait
oiî
trouve
pas
que
quels
fait quelque
progrès sensible , mais seu«
lement
qu'il fût transmis
par le maître
à l'élève^
ou vingt-huit
ans
Olympiades,
fixe une nouvelle
après , Pline
épooù
il
est
,
Cil,
poque
Olympiade
mention
fait
de Policlès,
Céphiffo& Hypatodore
dote , Léocharès
(i).
Celle-ci
est encore
une
de
époque
l'histoirë
Dans
générale de la Grèce.
CI , a 8c 3 ,
FOlympiade
précédente
une
fut proposée
aux
paix
générale
états de la Grèce , par la médiation
de la cour de Perse ; & dans FOlym»
Sept
C1T , i , on s'en est occupé
de
piade
8c les
Enfin , les Athéniens
nouveau.
Lacédémoniens
se reconcilièrent
; mais
les derniers
aux Thébains
proposèrent
Dans la nouvelle
édition
de VHistoire
de
(i)
V Art , de Winkelmann
, ( en allemand ) , où
les nomS font
encore
moins
exacts
que dans la
cet artiste est appelle Hìppotodotus.
Cela a,
première,
été rectifié dans la traduction, de M. Hilbert.
CH )
si dures « qu*íls pré-*
tìes comíiiíions
férèrent
la guerre ; 8c dans la seconde
année , après les premières
hostilités
,
de Leuctres
se donna la bataille
. ouï
au rang des premiers
plaça Thébetì
êc l'autre
états de la Grèce. L'un
de
ces deux événemens
servir
pouvoient
aux historiens
,
d'époque
également
à côté des autres faits
pour rapporter,
des personnages
, les noms
publics
célèbres
(i).
Pline fixe une nouvelle
époque ? huit
ans après,
CIV , dans
Olympiade
il fait mention
de Praxitèle
laquelle
& d'Euphranor.
aucun
On ne connort
dans vie de ces artistes,
événement
ni aucune de leurs productions
, qui
.
de V'Art,
L. VI.
Winkelmann
dis, Histoire
ce rétablissement
çh. 2. $. 4. « C'est fans doute
>>de la tranquillité
qui a engagé Pline ,
publique
» à placer à certe époque , &c. » Ce n'est point
à
Pline
, mais aux historiens
qu'il faut l'attribuer
qu'il
a copiés. Au reste,
le commencement
d'une paix ,
la dtirée fut fi courte , n'a pas pu produire
dont
mais il a servi
des artistes
célèbres;
sur-le-champ
seulement
favorable"
menpour en faire
d'époque
tion. Ce qui est dit un peu plus bas de l'époque suivanCIV, est susceptible de la même remarte, Olympiade
« dans la même l'Olymque ; mais ce qui fuit,
55 piade,
affranchit
&c. »,
Athènes,
Thrasybule
n'est pas à fa place , puisque
cet événement
appartient à FOlympiade
XCIV,
4- Cette erreur se trouve
daas la traduction
de M. Hubert.
corigée
(i)
se
( 65 )
'
à cette Olympiade
le rapporte
; maïs
èlìeiíùt très-intéressante
pour l'histoirë
Dans la seconde
de la Grèce.
année
se donna
la bade cette Olympiade,
taille de Mantinée
, où Epaminondas
de
la
vie.
Peu
tems après,
une
perdit
eut heu dans la'Gr.èce
,
paix générale
tous les efforts qu'employèrent
malgré
les Lacédémoniens,
pour que les Mefféniens
n'y fussent pas compris.
suivante, Olympiade
L'époque
CVII,
me paroît
avoir été intercaliée
par les
copistes (1)5 car Echion & Thérimaque
au nombre
des peintres,
appartiennent
& ils reviennent
dans la lifte de ces artistes sous les mêmes noms (2).
- si bien
est
CXIV
L'Olympiade
une époque
comme
jdétërminée
par
en connoître
surPline,
qu'on peut
la cause i car il dit : Dans
le-champ
V Olympiade
CXIV
vécut Lystppc &' en
Celui-ci moufrneme tems Alexandres).
rut dans la première
année de cetté
même
cette
,
Olympiade
qui par
raison
a été adoptée
dans l'histoirë
(1) CVlIi
(2')''P!iiïe,
(3) -CXIV',
Tome
Echion,
Therímachusr
XXXV,
18,/èct.
ciím
fuit,
Lystppus
III.
936,
te Alëxanfyr^
E
< 66
ancienne
comme
>
une
époque trèson a classé
ordinaire,
d'après laquelle
d?autres événemens.
Winkelmann
fait
encore
valoir
ici
son
insoutenable
de la paix universelle,
oue
hypothèse
(i). II n'est pas moins
j'ai déja détruite
embarrassé , ainsi que bien d'autres.
avec fa seconde hypothèse relativement
aux tems
dont
il s'agit ici 5 car ce
fut alors que parurent
les
par intervalles
artistes
les plus célèbres
, quoiqu'il
eût
de
liberté
en Grèce , qui
n'y
plus
selon
étoit la source
lui,
cependant
de la perfection
de ì'art.
un
Dans
autre endroit
(2) , il se tire assez bien
d'embarras,
lorsqu'il
dit, que la constitution
de la Grèce ayant changé de
face , la même chose eut lieu relative,
AuprintcmsVan
323 , avant l'ere-chrc-tienne.
de l'Art,
L. VI. ch. 3. §. 1. » Lorsque
(2) Histoire
dans l'Olymp.
« Pline dit,
que cet artiste florissoit
il eut, en fixant cette époque, probablement
» CXIV,
oui régnoit
alors ; ainsi qu'il
n en vue la tranquillité
& de Praxitèle
5; F avoit eu en fixant celle de Phidias
; .
année de cetteQlympiade
î> car dans la première
après
à Babylone
» le retour d'Alexandre
, la paix régnoit
v dans tout le monde connu ». Mais de quel secours
- elle
la paix , dans la Perse & dans l'Inde
pouvoit
avoir
& comment
être à Fart,
pouvoit-elle
quel8c le talent
fur l'existencç
deLysippe!
gu'ì.n.fluence
(1)
CM )
été se**"
ment à Fart; de manière qu'ayant
il avoit
condé jusqu'alors
parla liberté,
&
été soutenu ensuite par Fabondance
des amateurs
libéralité
la
; de
par
forte que c'est à ces- causes, %-fur-tout
au bon goût d'Alexandre
, que Pìutarde
les
succès
attribue
sous le
Fart,
que
ce
II
me
de
conquérant.
paroît,
règne
cela
la
marche
étoit
la
même
qu'en
celle
de
tous
les
événemens
deque
: lorsqu'une
e.e monde
machine
-á
elle suit, la direcreçu son impulsion,"
tion qui lui a été imprimée,
tant que'
ne se dérange
son mécanisme
pas ,;
ce qu'elle
soit arrêtée
ea jusqu'à
par
obstacle , ou que sà force ;se;
quelque
Du moment
trouve détruite.
que Fesse trouve une fois déprit de l'hom.me
terminé
& que sonvers un objet,
est réveillé
talent
dure
, Fimpulsion
fans un nouveau
moteur
long-tems
,
ainsi que le goût
a pris
qu'on
pour
du talent & du génie.' les productions
Mais aussi-tôt
de la plus
que" Fépoque
d'un
art est. passée ,
gloire
grande
étant épuilorsque les idées sublimes
sées , il ne reste plus rien
à invenalors vient
des raffine*
ter;
Fépoque
mens , de Fengourdifsement,
ou des
E a-
(68)
-recherches
ce que , par
(i) \ jusqu'à
uìie grande
révolution
dans
Fétat,
le génie & le talent
tout
s'éteignent
d'un. coup, pour être remplacés
par la
eut sub»
barbaries
Apre s que Philippe
hìgué la Grèce , il íè trouva encore de
tp:us- côtés des gens riches , qui par
& par luxe aimoient
vanité
les beauxarts j. les artistes trouvèrent
même de
à la cour
la protection
des rois de
réMacédoine
, tandis qu'Alexandre,
lâ barbarie
dans FOrient
pàndoit
par
être la
ses conquêtes
; car elle dût
de ses guerres , & elle le fut eiz
fuite
•conformément
à l'histoirë
; ceeffet,
&
il
maintint
Fart
la
littéra»
pendant
tu-ré." des Grecs en considération.
•
CXX.
est encore Une
L'Olympiade
en bronze «,
époque pour six artistes
Cette
, Euthycrate
, &c.
Eutychide
section
une
forme
époque
également
F armée
dans l'histoirë
pans
générale,
se donna
la bataille
près
précédente
&
; & la défaite
d'Antigone
d'Ipsus
les em«
consolida
8c de Dénietrius
,. (i) Veliejus Paterculus avoit déja remarqué fout
tela avec beaucoup de justesse , L. I, chap. j , Hoç
&c.
idem ë-veniffi grammatid-s^-Plastis,
< 69 )
formés
nouvellement
en
Syrie
pires
& en Egypte.
une
tems
II y eut pendant
quelque
dans Fart,
dit Pline (i) ,
interruption
&
nouvelle
une
d'artistes
époque
seulement
avec FOlymcommença
n'eurent
qui à la vérité
piade CLV,
de leurs
pas la célébrité
prédécestaseurs , mais dont
le
cependant
:
lent ne fut pas fans quelque
mérite
Anthée , Callistrate
, Polyclès , &c. La
Grèce
ne se trouva
pas alors dans
une position
aux arts. Les
favorable
Achéens
sous F oppreslanguissoient
sion des Romains
de, la Macédoine
vint une province romaine dans F Olymcette époque
piade CJLIHj & jusque-là,
de toutes.
paroît la plus extraordinaire
on peut
d'un
Cependant
prouver
autre
côté , que FOlympiade
CLV,
deinde ars. Winkelmann
croit faus(i) Ctssavit
sement , que Fart fut entièrement
oublié ; & par-là ,
il s'embarrasse
dans de nouvelles
Pline
difficultés,a seulement
voulu
dire,
depuis
FOlymque
celle CLV,
il ne trouvoiC'
piade CXX,
jusqu'à
mention
en bronze.
eût fait
d'artistes
pas qu'on
Je passe ici fous silence une foule d'anachron.iimos
dans ce chapitre.
qui se trouvent
par-tout
*
E 3
'
„.
fut
.
nue
,
(7°)
dans
très-favorable
époque
l'histoirë,
pour y placer les noms des
grands hommes de ce tems-là. Dans la
seconde année de cette époque mourut
Eumenès
roi de
II,
Pergame,
habile
8c
prince
prudent,
politique,
ami
des muses.
II fonda
la grande
de Pergame
le
bibliothèque
, & fut
zélé des beaux-arts.
II
protecteur
avoit enrichi,
non seulement
ses pro&
états
les temples,fur-tout
,
pres
de beaucoup d'ouvrages
de Fart;
mais
îl en avoit
aussi donné en présenta
la plupart
des principales
de
villes
la Grèce (i).
II paroît
avoir, cherché
à donner--de Foccupation
aux artistes';
& c'est, en effet,
& le plus
le premier
foin
un
avoir
important
que doit
à faire
refleurir
prince
qui cherche
les arts. II est donc à présumer
qu'il
à
avoit
la cour de Pergaíne
beauy
ainsi que
coup de savans célèbres,
&r c'est de la même
d'habiles
artistes.;
& s'en
manière
s'en trouvera
qu'il
ce
formera
bientôt
(malgré
par-tout,
''
'
XIII,
( i ) Voyez Strabon'.,
p. 526 Polybi
S>''£kcc. T, ìlï7 (du. de gïeme',
p.. 128"..
( 70
natío«
que l'on peut dire du caractère
du climat ) du
aial & de F influence'
& les sens
moment
ciue les princes
se proposeront
riches
sérieusement
les arts
avec prudence
de favoriser
Le pays des Myféens
Sc discernement.
& des Galates
, n'avoit
jusqu'alors
été la patrie des arts & des
jamais
sciences.
On se seroit fans doute
à
attendu
dans Pline
trouver
une époque
des
arts qui' auroit eu rapport
aux tems
où la cour d'Egypte
fut dans toute
fa splendeur.
A la vérité , nous n'avons
suffisantes
fur Fétat
pas des notions
: il paroît
des arts' sous les Ptolémées
aussi, que les grands princes de cette
famille
se font plus attachés à protéger
les sciences ; cependant
nous savons
très-bien
, même en nous rappellant
seulement
faite
la description
par
des fameuses entrées , qu'AAthénée
nombre
lexandrie
posséda un grand
de Fart. Au reste ,
de ches-d'oeuvres
aucun
nous
n'avons
renseignement
cour
fur les artistes
que cette
peut
avoir accueillis
; mais nous ignorons
des rois d'Egypte
l'histoirë
,
également
la cour
en général.
Aussi-tôt
que
E 4
( 72 )
dans un état,
ou que le
gouvei'tìe
au despoí
passe insensiblement
prince
tisnie , c'en est fait de la liberté
&:
de la dignité
de l'histoirè.
Ce grand
8c imposant
tableau des événemens,
des homqui doit servir à Finstructiou
mes , ne devient
vile esquisse
qu'une
des nouvelles
de la cour ; quelquefois
seulement
le champ
, de
s'agrandit
tenis
en tems,
un peu par les relations des marches
d'armées <, des batailles & des sièges ; mais Fefprit
& lè
coeur y font rarement
intéressés.
L'histoirë
deS empereurs
romains
n'est,
tout
lè talent
de Tacite
,
malgré
&
Cela
ne
qu'une pitoyable
;
chronique
car comment
|>eut être autrement;
un homme
libre
& raisonnable
peutíl s'occuper
&
avec quellong-tems
des pitoyables
cabales
que avantage
des cours , des vues étroites
& viles
des affranchis
& des maîtresses,
qui,
tour-à-tour
à s'élever,
à
, cherchent
se maintenir
en faveur , ou à accélérer
la chute-de
&
de
leurs
concurrens
leurs rivales
(i).
'
(i)
'
ch.í.
dansscn Hi/loire.
Winkelmann,
fy. 2. parle de deux têtes d'une
Safalte
par les antiquaires
> qui,
de VArt,
pierre
suivíúit
L. VItàppelléë
lu'í , dóîì»
^-
-c 73 )
de la.peinture
Je passé aux Epoques
j
son
trentedans
Pline
rapporte
que
livre.
Cet historien
s'étonne
cinquième
de ce que, les Grecs (1) ne conìr
ici,
dans
mencèrent
FOlympiade
que
de peintres
mention
XC , a faire
célèbres ; tandis
que dès la quatreJ.
de connoître
le
de ce tems. Curieux
être
ici
père de chaque entant , il a voulu auiîì soutenir
que ces deux têtes étoient celles de deux vainqueurs
d'Alexanaux grands jeux de la Grèce , originaires
& à l'homieur
drie",
compatriotes
desquels leurs
des statues.
11 a prétendu
doiveist
avoir
érigé
avoit
F un des vainqueurs
aujE , que
remporté
celui de
le prix
de la course des chars , & l'autre
de cent
la lutte.
Comme
parmi
plusque nous
de. quatre
se sont
les noms
pe connoiffons.
pas,
conservés
par hasard, il cherche
parmi ces quatre ,
les deux dont
les têtes doivent
être
venues
jusde Winla mémoire
Je respecte
qu'à nous.
trop
kelmann
dans son vrai
, pour mettre,
jour , tout
Mais
ee qu'il
dans cette assertion.
y a de ridicule
d'avertir
les jeunes lecteurs,
je me crois, obligé
forcées
d'anciens
que de pareilles
explications
ses
dans
se trouvent
sans nombre
monumenSj
ici
contient
ii s'agit
Le passage dont
ouvrages.
encore
d'autres
inexactitudes.
II.n'est,
pas vrai,
que les noms des vainqueurs,
placés fur les chars ,
ils avoient
dans laquelle
dèsignoient
FOlympiade
emle prix ; maïs les chronologistes
remporté
à cela les noms de ceux qui dísputoieiit
ployoient
le prix à la course. ns-S-ms.
dilvin kae parte gretcorajn
(1) 'Non constat fibi
Pline
géntia ,Lib.
XXXV7
8, fecì.
34. Ainsi
avoit
ici fous les yeux des auteurs Grecs , d'après
' :
il crayaìiioir.
lesquels
vent
<74)
_:,:
.
, ils avoient
Olympiade
vingt-troisième
déja parlé de leurs célèbres statuaires
en bronze & en ivoire ; & que même
avant
cette époque , on connoifseit
II
déja les noms de plusieurs
peintres.
Pline
n'a
que
pas beaucoup
paroît
si facileen s'étonnant
réfléchi
ici,
Cette
ment d'une chose fort naturelle.
indication
d'artistes
célèbres , n'étoit
de Fart proprement
pas une histoire
noms
les
dite,
qui auroit
exigé que
des artistes de tous les genres, fussent
exactement
: de pareilles
rapportés
n'ont
été rédigées
indications
pas
ou
dans cette vue. Dans les histoires
des beaux siècles
dans les chroniques
de la Grèce , les personnages
les plus
ont été
célèbres
dans chaque
genre
&
à
des
endroits
commodes
indiqués
déterminés
; & dans leur nombre
on n'a pas fait mention
de tous les
plus
peintres
, mais seulement-.des
frère Panoenus ,
fameux.
Phidias &fon
ne se distinguèrent
pas parmi les peinle
tres pour
avoir manié
quelquefois
en passant.
La circonstance
pinceau
,
surprenante
unique,
qui est vraiment
de
été question
c'est qu'il n'ait
pas
car ces deu$
&.'de Mi-conj
Polygnote
..(75)
.
avecPancenus,
artistes, conjointement
íe frère
fait
de Phidias
, avoient
les peintures
du célèbre
,
portique
le Pceciie , à Athènes.
Ces
appeíié
doivent
avoir été faites vers
peintures
le tems
où
Pline
Phidias ;
place
assez long-tems
parcoiiséquent,
après
la seconde
des Perses (i)=
irruption
a représenté
, la soeur da
Elpinice
Polygnote
les
, en Laodice
, parmi
, sa maîtresse
des Troyennes.
, Cimon, p. 480 ,
figures
Pìutarque
au bas. La bataille
dé Marathon
fut , comme on
fait , du nombre
des sujets représentés
en pein& d'au<
ture , & si Panoenus y a peint
Miltiades
tres Grecs d'après nature,
(iconicos ducespinxiffe),
il ne peut Favoir
des
oui-dire
fait,
que d'après
car il est venu long-tems
Pline,
après.
Voyez
XXXV',
Jec. 34 j F., où il le place dans FOlymavec Pausanias , V .
LXXXIII
piade
; comparez
H , p. 402. Dans l'endroít
de
où Pline
parle
ce peintre
Phij il y a une assertion singulière.
dias , dit-ilj
d'abord par être peintre
,
commença
&c a exécuté
en peinture
un Jupiter
,
Olympien
à Athènes,
ab eo picium ,
Athenis
Olympiumque
non chpeumque
HarA. , comme on lisoit
avant
douin
avoit
Gronovius
; cependant
déja rectifié
cette leçon ; mais il veut qu'on entende Oly/npium.
de Périclès.
II est hors de doute , que Périclès
ce surnom ; mais que fans une indication
portoit
le mot
il doive
être
plus précise,
désigné par
La
cela ne me paroît
Oiympius,
pas démontré.
de la main
tableau
de Phidias , quel qu'en ait été'
îe sujet,
le
Pline
a donc été exécuté à Athènes;
dit positivement
n'en soit pas fait men, quoiqu'il
aça gillfturs.
Plyie
ajouts-, que son frère yécut dans'
(i)
Cimon
<7^>
.
Ce que Phne rapporte
plus bas ?
est très-remarquable.
II dit,
que dans
ces tems-là
, il y eut aussi à Corinthe
ainsi que tout
le monde
LXXXIII,
FOlympiade
le- sait , fuisse Panccnum
cLi~
frdtrem
ejus,
qui
Elide , Mihzry<£ , quam feoerat
peum intus pmxit,
Colores , Phidice
in f'aciendo
Jove
, &
disci^ulus
C'est un des passages les plus
Qlympio
adjutor.
fur lequel on a montré beaucoup'd'érudition
confus,
Hermolaus
Barbarus
., fans- s'appuyer
fur
critique.
aucun
manuscrit
avoit
authentique,
supposé in
Mincrvce..
a rétabli
Gronovius
la première
.agide
en plaçant
ainsi les mots : Panxnuin
leçon
ejus
Elide M.nerya.
frais e m ," qui & clipeum intus pinxit
Durand
la première
édition
de
rapporte,
d'après
à mon avis-,
Mìnervoe Elidí.
Voici
.Venise,
pinxit
le sens de ce
passage ':-. kc Panoenus—,
qui peignit
» F intérieur
du. bouclier
dê< Minerve
à Elis ; de la
•
» méme Minerve
Cabotes
;, élevé de Phidias.,
fait par
,« qui a"travaillé
avec fpn
maître à la statue du.
ailleurs
de
Jupiter Olympien. II n'est pas fait mention
«être Minerve
de la ville
d'Elis
; -( car c'est de
celle-ci
bíeíi
du temple ,
qu'il est question ) mais
où cette statue doit
avoir
été placée , & où se
trouvoit
un tableau
de Panoenus
en fresque
; de
manière
en étoient proque les. niûfS & le plafond
bablement
peints ; car lepassage de Pline',- XXXVF,
fans doute.
In. Elide
a3 5 fec7. íy , s'y rapporte
ades est Minerve,
in quaftater
Phidice , Panctmís >
tectorium induxit lacle & crocofubaBum,
Utferunz, &'c.
Nous
ne pouvons
, st la statue de
pas déterminer
-Minerve
de bronze
ou de marbre.
étoient
Une
Vénus
& d'or , de Phidias , fui
Uranie
, d'ivoire
^placée dans le temple de çette déesse, de la même
encore.'une
yille.
Pausanias,
VI, : 2$. Pline.fait
fois mention
les statuaires
ea
de Colotes,'
parmi
:;jjxoJize
, ayec
U remarque
, .qu'il
ayoit.
fupérieur-a»
(77
J .
aux jeux
à Delphes
, c'est-à-dire,
&
des
concours
pythiques;,
îstmiques
Suivant
de
la
le
peinture.
pour
prix
le' récit de Pline , Panoenus. & Timaavoir
été
de
Chalsis
paroiffent
goras
auteurs
de ces concours
les premiers
,
&
des philosophes.
Pline
, XXXIV,
au même
endroit
, qu'il
section
ly , 27 , répète
celui ci exécuta son Jupiter
a aidé Phidias
, lorsque
ait
quecette statue deMinerve
Olympien.Cependant
voudra
été de telle
matière
, ce seroit
que l'on
une singulière
idée,
que de penser qu'on
toujours
& concave du bouclier.
eût peint la partie intérieure
à y trouver
En pareil
cas , ón s'attendroit
plutôt
Pline
des bas-reliefs
, XXXVI,
4 ,
; & suivant
seEl. 4 , cela fut exécuté ainsi à la statue de Minerve,
à Athènes
dans
le Parthénon
: ejusdem
(scuti )
& gigantum
concava
deorum
dimìcationem.
parte
Ce fera toujours
à un endroit
un travail
employé
il étoit moins déplacé
peu convenable;
cependant
de bronze
fur
un ouvrage
ou de
qu'une
peinture
toute autre
dure.
matière
A-présent,
je vois auíiî
ne plaisante
que M. Falconet
pas fans raison,
fur ce
de peinture
& de sculpture.
Je
mélange
ou Fauteur'
crains presque , que Pline,
avoit
qu'il
mal
sous les yeux,
le mot
n'ait
compris
grec
cas , on
typait
, qu'en
pouc
pareil
employoit
Au reste , s'il
des bas-reliefs.
désigner
s'agissoit
des peintures
il auroit
fur-tout
fallu
de Panoenus,
faire
nombre
de ses tableaux,
du grand
mention
de Jupiter
dans le temple
à
qui se trouvaient
aidé son frère ,
, où il avoit
également
Olympie
en travaillant
à la
lui
statue du Jupiter
avec
Strabon
, Vllì
Olympien.
, p. J42 , jj
Voyez
Tausanias,
V~-9 11 > p. 402.
ment
travaillé
la victoire^);,
bù Timagoraá
remporta
:. La première ^époque
des peintres
dans
a
trouvé
les
Pline
auteurs
que
c'est
XC.
Dâns
Ce
l'Olympiade
grecs,
teins
vivoient
, ( probaAglaophon
de ce nom
un autre peintre
blement
de
le
Poiygnote
père
) , Céphisque
'fe Evenore,
le père
fodore,
Phrylus
de Parrhasius.
On peut
"& le maître
motif
de
le
cette
époque
indiquer
très-fatisfaifante
d'une manière
; dans
la
l'année
fut! conclue
précédente
ans , -qui
fameuse paix de cinquante
la
années
îiiterrompit
poUr quelques
entre. Lacédéguerre du Péloponnèse
Cé fut une époque
mone & Athènes.
&
.où les historiens
pouvoient
respirer
• d'autres
avec
événemens
,
rapporter
du tems,.les
noms des honim.es célèalors. •
bres qui vivoient
{
&
ISÍéséas
d'Himéra
Démophile
vécu
vers
avoir
de "Thafus
doivent
en
le même
tems ; car Pline -dit,
(i) Pline ajoute : Quod & ipsìus Timago.Tte carmÌTie vetuflo. apparet ,-:chronicorum.error.e.\non dubìp ;
Ces derniers mots ne peuyentrien lignifier de plus ,
11 ce n'est que les chronologistes ..ont ^eu, tort de
cité ,,-& d'avoir, négligé d'établie
íje pas l'avoir
célèbres.
plutôt des époques pour les peintres
C 79 5
d'eux,
qu'ils
paffoient
pour
parlant
de Zeuxis.
été les maîtres
II
avoir
aurapporte
plus bas , que quelques
Zeuxis , dans FOlymteurs plaçoient
(i) , mais que cette
piade LXXXIX
LXXIX
,
(i) Hardouin
place ici à tort,
l'Olymp.
manuscrits
&
anciennes
éditions
d'après
quelques
à cet endroit,
du tems
car, ce que Pline
ajoute
de Zeuxis,
ne peut
des maîtres
, qu'il
prouve
les yeux
eu fous
une date áuíïì reculée.
avoir
il paroît , que quelques
anciens
Du
ont
reste,
dans
cette
Zeuxis
LXXIX
,
jusque
Olymp.
rejette
il y avoit
une note à côté de
car chez Eusèbe,
2. Suivant
Saint Jérôme &
LXXVIH,
FOlympiade
: ZVJ\IS {tuyputyts íyitopi^trù,
( Zeuxis picior
Syncellus
, fut célèbre ).
, dit S. Jérôme , cest-à-dire
agnofcitur
On
des chroà comprendre
a peine
, comment
d'une
ont pu se tromper
soixantaine
nologistes
d'années.
pouvoir
Cependant
je crois
expliquée
cette
de la manière
suivante.
erreur
L'Olymles recherches
LXXVHI
piade
, 2 » étoit
pour
des anciens
un point
important,
chronologistes
au bannissement
de Thémistocle,
à
par
rapport
fa retraite
à la cour de Perse , & à Fannée de
sa mort,
fondée sur les deux événemens
qui étoit
de l'histoirë
s'est occupé
précédens.
Quiconque
combien
ce
sûrement,
grecque , se ressouviendra
de chronologie
a causé de travail
&
de
point
aux anciens savans. Thucydide
recherches
, Pìude Sicile,
tous én partarque , Diodore
Nepos,
lent.
ad
Dodwell
, Annal
Comparez
Thucydde quelle
2 & 4. Qui
LXXVIH,
fait,
Olymp.
manière
un ancien
a fait
à cette
chronologistï
de Zeuxis ? Un compilateur
mention
suioccasion,
vant
ensuite
Fannée indiquée
prit
pour la véritable époque de ce peintre
célèbre.
Ç8Ó)
aimée
mieux
.à ses deux
convenoismaîtres.
II résulte de-là , que d'autres
ont pris pour une époque l'Olympiade
•
là paix de cin*
même
dans laquelle
ans fut conclue , pour.y
quante
raples noms des hommes célèbres y
porter
& que l'un
ou l'autre
f avoit
trop
étendu
cette période , puisqtíè Zeuxis
niême s'y Lrouvoit.placé
; qui cependant l'ausroit été bien piuslexactemest
années après.
vingt
Seize ans pi us tard, il est fait mention
:
XCPV".
d'Apoliodore
Olympiade
encoreimc
l'hisVoici
époque pour
toirë , & qur Pest aussi peu pour I'art ^
ariistes.
cette
.Dans
que pour'.."les
année , Athènes'fut
forcée de se renà Lyfandre
du
dre
, & la- guerre
d'une ma?
se termina
Péloponnèse,
cette réniëre
désavanî ageuse !p/our
' avec raison
C'est
donc
7
publique.
qu'on
prend
pour'cela
l'Olympiade
XCIV,
7
plutôt
que ÍO-iympiadeXClII
en
veut faire adopter,
que Durand
fur deux anciennes
ëdi?
s'appuyant
tions y car quoique
le retour
d'Alcifoiadé à Athènes
tombe
au commen»
cernent de cette Olympiades pou Denis
aussi du porivoirí
s'empara
suprême ;à
Syracuse
?
( 8i 5
n'est
elle
,
cependant
pas"
Syracuse
aussi propre à faire époque que l'Oiym»
piade suivante.
à
Pline
ne
le
Zeuxis
,
place pas
Quant
dans une Olympiade
seulement
$ mais?
fait pour des autres
ce qu'il n'a^aucun
artistes
Fannée
, il indique
jusqu'à
II semble donc avoir
de l'Olympiade.
en vue ,
ici quelque chose de particulier
d'abord
assez difficile
ce qui paroissoit
à deviner
Pline dit : « Dans
la
(i).
3>
année de la quatre-vingtquatrième
3>
Zeuxis fran«
Olympiade,
quinzième
3> chit entièrement
les portes de I'art ?
J> ouvertes
». On separ Apollodore
de croire , que c'est dans
roit
tenté
cette
année que Zeuxis avoit
achevé
son premier
ouvrage , ou du moins son
tableau
d'une grande compo»
premier
fîtion.
en ne trouve
nulle
Cependant
cette con»
part rien qui puisse justifier
Au contraire
, peu après Pline
jecture.
fait mention
d'un tableau
qui repréà Farticle
Zeuxis
fa fur»
(i) Bayle,
, montre
de ce que Pline
a voulu
fixer à une seule
prise
année
la célébrité
de cet artiste.
Mais
les raifait à ce sujet n'éclairciíîent
íònnemens
qu'il
pas
ce seroit
la
chose , &
ici une
prendre
peine
4nutile
que de les réfuter.
Tome III.
E
(u y
dont Zeuxis fîfe
ìe dieu Pan,
, parce qu'il avoit
présent à Archelaus
idée du mérite, de cet
une si grande
ce
qu'il
croyoit
que tout
ouvrage,
lui en donner
seroit
pourroit
qu'on
de son véritable
àu-deffous
prix. Ar»
chelaus , roi de Macédoine
, mou-?
rut dans FOlympiade
XCV,
2; & iì
ne fut pas
est probable
que ce tableau
de Zeuxis ; cardes
ìe premier
artistes
de pareils
mouvene se "permettent
sentoït
mens
, qu'après avoir
Ainsi
célébrité.
fourni
de grands
avant
d'avoir
que
long-tems
ouvrages
de Fart.
les portes
franchi
Voici,
dont
on
à mon avis , la manière
ce passage. L'expression,
peut expliquer
de Pline ne doit pas être prise à la letun de ces' tours
tre j elle est seulement
dont il aimoit à se servir ; il
recherchés
voulu dire : que vers
a donc simplement
vivoit Zeuxis,
cet'ems-là
qui porta Fart
de Pline
encore plus loin. L'at-tention
d'amour-propre
une
grande
acquis
avoit
Zeuxis
déja
à indiquer
Fannée d'une Olympiade
,
fur Ferreur
tombe
directement
qu'il
ce peintre
a
relève , & par laquelle
dans
été placé par d'autres
historiens,
à
hk
LXXSIX.
l'Olympiade
Quant
{ 83 )
année, même de FOlympiade
quatrième
XCV, elle ne sert absolument
que d'une
qu'il est facile de
époque historique,
trouver. C'est dans cette année qu'Agé-»
à Agis
dans la dignité
filas succéda
royale à -Sparte ; & il fit ensuite les pré«
la célèbre
expédition
paratifs
pour
en Asie , qu'il
en effet dans:
exécuta
année de FOlympiade
la
première
1. Un historien
suivante
XCVI,
placa
donc à cette année Zeuxis,
les
parmi
autres hommes célèbres de la Grèce j
& il ne paroît
de dire
pas difficile
: ce ne peutquel est cet historien
être qu'Ephore
même , qui commença
son histoire
des Hérapar le retour
clides dans le Péloponnèse
(1). II est
probable,
, il
que dans fa chronologie
s'est servi de la fuite des rois de Sparte ;
au moins résulte-t-il
des endroits
où
11 est cité,
a raconté
tous les
qu'il
à Sparte
événemens
relatifs
avec
d'exactitude
beaucoup
plus
que les
autres historiens.
De tout ce que je viens de dire il
résulte donc,
XCV5
que l'Olympiade
une annéi
4 5 est simplement
, où
(1)
Diodore,
IV,
pr.
XVI,
76.
F a
dans une chronique
aPlîíte trouva
ustg
ïiòtfcesur
Zeuxis,
comme-d'unpeintre
célèbre ; que parconféquent,
ún ne
d'autre
à ce
peut attacher
signification
passage, sinon que, vers ce temsdà vi.voit Zeuxis , qui t comme peintre,
jouisi
soit déja d'une très-grande
réputation.
ans auparavant,
Ainsi vingt-cinq
vers
LXXXJX,
l'Olympiade
ilpouvoit
déja
être Un jeune peintre de mérite j mais
de son grand talent & de sa
l'époque
nê doit pas être sixée plutôt.
célébrité
indí«
, en voulant seulement
Quintilien
quér à-peu-près une époque, avoit donc
raison de dire (1) : « Que Zeuxis
8c
» Parrhasius
n'étoient
pas fort éloignés
» l'un de l'autre , 8c qu'ils ont tous les
» deux fleuri presque en même-tems
,
» vers le commencement
de la guerre
» du Péloponnèse
j car dans un dialo35 gue de Xénophon
, Socrate s'éntre3> tint avec Parrhasius
3>.La guerre
du
dura depuis l'Olympia-»
Péloponnèse
de LXXXVïï
, ,2 , jusqu'à
l'Olym1 (2).
piade XCIV,
(1)
ílîéro.
|îáhs.
Xll,
Quintil.
Socr. III,
10.
11'Olympiade,
10,
La
XCV,
4. Comparez
Xénophí
de Socrate
mort
arriva
.1,
{3) Bayle pas a'a consulté Pliitarque ^lorsqu'à"l'eg*
e 85 >
de Zeuxis furent
Les contemporains
Timanthe
, Eupompe.
, Androcyde
&
Euxénidas
d'Aristide,
, le maître
de Panrphile
,
, le maître
Eupompe
fut F élève , doivent
aussi
Appelle
tems.
vécu vers ce même
avoir
Les époques suivantes indiquées
par
Pline
font , FOlympiade
CVLT , dans
8c
Echion
Théflorifsoient
laquelle
rien
On n'apprend
rimaque
( i ).
on
d'autre
de ce dernier
(2) 5 mais
retrouve
ailleurs
Echion
au nombre
Le motif
des peintres
célèbres.
qui
a fait placer
leurs noms dans cette
est , à ce que je présuOlympiade,
me , le récit
de. quelque
historien
de
la construction
du fameux
mausolée.
L'indication
des artistes du tems fut
une
naturelle,
Mausose
difgrefsion
mourut
Fannée
, Olymauparavant
dont
piade
CVI7
4'
droit' cité plus haut,
il prétend
placer Zeuxis a
avec Phidias & Périclès,
dans la même époques
Le passage de Pìutarque est , in Pericle , p. iyo. D.
01. CVlI,
extilere , E & Ti
(1) Clari etiam,
s'avise
(2) Durand ,fur VUnz^XXXVlp.
2J/,
Jâe croire
qu'il faut lire Timomaque , qui est ua
nom célèbre. Le seul mal qu'il y ait,.c'est
que;
ce Timomaque
n'a vécu que du tems de GciJaEa
Voyez Pline , XXXV,,
j , 40 , %o.
F â
(86)
année
seconde
de FOlympiaL.a
de GXII;
mit sin à Fempire
des Perses,
Alexandre
d'Arbeile,
Àprfèfi la bataille
. fueiíif.
du troue de Darius
s'empara
étoit déja célèbre vers ce temsÁpeiie
îà • ainsi Férîoc.ue de cet artiste pouvoit
erre placée dans une année
èrès-bien
fi mémorable
Mais
ii
pour l'histoirë.
à Alexandre
survécut
; ce
long-tems
qui d'un côté est prouvé , parce qu'il
à. fait le portrait
du roi Antigène,
&
de l'autre,
dit, qu'il
par Fanecdotequi
à la table du roi Ptos'est présenté
été
, sans y avoir
pour contemporain
, qu'il alla voir à Rhodes.
Protogène
On peut se faire une idée de Fétendue
donnée
à de pareilles
parépoques,
suivant.
ISsous savons que
i'exemple
pendant
ìe'siége de PJiodes,'Protogène
ne ceffa point
de travailler
tranquillement dans le sauxbourg
de cette ville au
milieu
: par
des troupes cle Démetrius
CXJX «
dans FOlympiade
conséquent,
2. Ceci fait une différence
de vingt»
ìémée
invité
huit
p-}
à Alexandrie
II eut
(i).
ans.,
au tems
où
il est fait
f liste ? ê l'enámt çitè ? §. .14,
nien»
(?7)
sut sor?
fcion d'Apelle,
qui cependant
contemporain.
de ce genre
Le reste des artistes
font rapportés
par Pline , soit comme
ou de
des premiers
contemporains
seul est releurs élèves. Euphranor
dans la CIV Olympiade
(i) ;
légué
mais ce n'est-là qu'une
simple répétition prise des époques des statuaires
en bronze , parmi
lesquels Euphranor
avoit
déja été cité.
II ne me reste plus qu'à examiner
les époques des artistes
qui ont traPline
Ici
en marbre
vaillé
( 2 ).
de nouveau
aux premiers
remonte
entems. Dipoenus
& Scyllís vivoient
core du tems de F empire des. Mèdes ,
en
ainsi avant que Cyrus ne régnât
Perse, Pline ajoute : c est-à-dire, vers la,
comLe
cinquantième
(ò).
Olympiade
mencement
de
de Cyrus
Fempire
tombe vingt ans plus tard , dans FOLV. Je pense que pour s'ar*
lympiade
rêter- à cette Olympiade
L , Pline n'a
motif
pas eu d'autre
que fa volonté
(x) Pline , ibid,
g. 2f.
(2.) Pline , L. XXXVI.
(|) tìpc est Olympiade archer,
LÍ
F 4
( 88 )
& qu9il a seule»
'ÛU le simple hasard;
nient
cherché à reculer
cette époque.
Un semblable
hasard fixe celle de Bu& d'Auíhermus
les
; ils étoient
palus
du poète Hipponax
contemporains
5
LX. C'est
qui vécut vers FOlympiade
encore
là une époque historique
; car
dans
le cours
de cette
Olympiade
F empire de Babylone
à
Cyrus réunit
ceux
des Perses & des Mèdes
qu'il
Le bisaïeul
de ces
poffédoit
déja (i).
deux artistes
étoit
en marstatuaire
cette fabre ; & Pline fait remonter
mille
d'artistes
commencejusqu'au
des Olympiades.
J'ai remarqué
ment
dans un autre
endroit,
que Pline a
&
été sfort généreux
dans ce calcul,
que ce bisaïeul Mêlas , dont il s'agit
ici ? ne peut pas avoir fleuri beaucoup
XXXVIII.
plus' tard que FOlympiade
Pline
ajoute
ensuite
une
remarque
Cette même époque paroît s'être conservée
car à FOlymL'hron, Eujéb.;
Saint-Jérôme,
: Hippiens,
chez
d'autres
LX , se trouve
piade
Le nom à'ìHpliibiçus
, carminum Jcriptor agnofeitur.
de ces deux
s'écarteroit
cependant
trop
ponax
de copiste ; & il est possible ,. que les
fautes
aient aufií placé íbycua % dans cette
chronologistes
raênic
.Olympiades
(i)
dans
; « 13e cëtte manière
bien singulière
,"
s> dit-il,
Fart de sculpter
le marbre ?
» dont Forigine
remonte
jusqu'à Fêtax blissement
des Olympiades
, est plus
« ancien
de 332 ans que la peinture
J> & Fart de la statuaire
en bronze,
» qui ne commencèrent
qu'à Phidias
» dans FOlympiade
» (i).
LXXXLTI
de
l'afsertion
Pline même y
d'apr|s
LXXXHI
fut FéOlympiade
de la plus
poque
grande
perfection
de ces deux derniers
arts*: ; 8c alors
il ..en exiftoit
des ouvrages,
aussi-bien
qu'en marbre , faits dans lés premiers
tems de Fart.
Ailleurs
, il distingue
lui-même
les essais de Fart qui cherche à fe perfectionner
, des chef-d'oeuvres
de Fart parvenu
au plus haut
se
Cette remarque
degré de persection.
trouve encore davantage
en contradiction avec ce
de la peinqu'il a rapporté
ture même ; c'est-à-dire
, qu'il y eut
Mais
cette
,
(U) Non. omittend.um.hanc artem 3 (sulpturam)
lanto yétustiorem fuisse . quam picìuram aut fìatua-i
riam , quarum utraque cum Fhidia. cctpit , &c. ,
XXXVI,
f,
4,
3. Ici l'acception des mots em: il se sert de
ployés par Pline , est très-frappante
Scûipmrapoxxï le marbre, destatuaria pour le bronze ;
ainsi queStatuarii,
de Toreutoe7ÇglatOTH, pour figtù"
fier les artistes en bronze*
l
( 9© )
avant Fépoque
des peînitres
long-tems
a
parles Grecs. M. Falconet
indiquée
fait la même observation
que moi (2) 1
& il a combattu
Pline
en partie
par
de très - anciens
cités par
ouvrages
Pausanias , & en partie par des exemples pris de Fart chez les R.omains0
Mais ceci n'étoit
pas à fa place ; car
ici
seulement
des Grecs ,
Pline
parie
& ce qu'il en dit doit être apprécié
les
étoit
forcé
d'après
ouvrages
qu'il
de consulter
: en" ìe jugeant
ainsi f
on trouvera
n'est
que son assertion
II a pu donner
pas si déplacée.
plus
d'ancienneté
à la sculpture
en'marbre
qu'à la peinture
, ( pour fixer Fépoque
à ìa
de la peinture
conformément
auteurs
méthode
les
adoptée
par
il avoit
comqu'à la vérité
grecs,
de
la
Fart
battue
ainsi
lui-même
qu'à
)
en bronze ; parce que dans
statuaire
r
il
ìes
trad'après
lesquels
ouvrages
les
vaillait
, ii n'a pas trouvé
parmi
Grecs
des artistes & des productions
de ces deux
arts plus anciens
que
Phidias.
(s)
T.
JIí . p, 46 8
( 91 ')
de
la
Fépoque
plus
Cepelidaìit
de
la
en
perfection
sculpture
grande
au
tems
de
PlúV
marbre
appartient
exactedias ; ou , pour
parler
plus
ment , elle commença
avec Praxitèle
y
Phidias
ait aussi-bien tracar quoique
vaillé
en marbre
bronze
, 8c
qu'en
8c
que de ses deux élèves Alcamène
Afforacrité
, il ait formé deux célèbres
en marbre
ce, il ne dût
sculpteurs
à ce genre
pendant
pas fa réputation
Ce qu'il y à de singulier,
d'ouvrages.
c'est que Pline , lorsqu'il
citer
devroit
en marbre
des ouvrages
(i) , s'amuse
à faire
la description
des bas-reliefs
de la partie
& intérieure
du
extérieure
bouclier
de la statue
de Minerve
,
dans le Parthénon,
ainsi que
'placée
de fa chaussure.
étoient;
Ces morceaux
Au moins auroit il d'à nous donaer une
(ï)
idée des grands & sublimes ouvrages de cet artiste.
Au lieu de cela , il rapporte ce qu'il y avoit plutôt
à critiquer dans la grande statue de Minerve ; c'est'
à-dire , toutes ces petites finesses & tous ces orne*rnens, qui, vu la grandeur de la statue , dévoient
être saris effet , ou nuire à celui de l'ensemble ;
& ici l'on ne peut pas opposer
grand chose au
'jugement sévère, que M. Falconet en porte. Cene sauroit
pendant la UwiHpiu yïturií
être traduite
exactement par mìjsançt. de teus ks d?Mi
(
92
)
travaillés
en or & non
en marbre |
à moins
été la base
que ce n'ait
à la déesse «/
fervoit
de sièse
oui
o
X
& fur laquelle
étoit
la
représentée
de Pandore
naissance
avec
vin ost
de divinités
, parmi
figures
lesquelles
une Victoire
admirablement
travaillée
fur-tout
les yeux (i).
frappoit
Ainsi que Pline
(in base) ,
, Ibì3
s'exprime
'Dii sunt
XX numéro nasccntes , Vitloria
précipite
ce pasjrárabilì.
autrement
On ne peut entendre
de*
la Victoire
au nombre
sage , qu'en mettant
dans Paudivinités.
on trouve
vingt
Cependant
sanias , 1, 24 , p. *-8 , que la déesse de la Victoire
étoit
une figure isolée,
haute de quatre
coudées,
à laquelle
on veut appliquer
le paílage de Pline.
"Maiá qu'on
la statue du Jupiter
compare
Olymtenoit
auíïï
V,
fien , chez Pausanias,
11; celle-ci
une Victoire
à la main,
& quatre
autres Vie*
toires
étoient néanmoins
placées au pied du trône.
cette déesse n'auroit-elle
"Pourquoi
pas été employée
deux fois dans les ornemens,
également
ajoutés à la
statue
de Minerve
ce qui me frappe
? Cependant
ne trouvent
plus encore -. & que d'autres
pas choquant , font les vingt divinités
qui naissent , C ubì
Dii XX , numéro nafeentes ). Quelle idée peut
júnt
on se faire
? Ces divinités
de leur représentation
comme
des enfans nouétoient-ellcs
représentées
- elles
au
mères- paroiflbient
yeaux-nés , ou leurs
moment
auroit
& l'autre,
de leurs couches?
L'un
été
un
aussi extraordinaire
qu'uniforme»
sujet
'Je ne doute
nullement
nafeentes,
que le rnot
soit une g-loffe mal-adroite,
par un igno*
ajoutée
Cant , qui aura voulu expliquer
Uai^aptts yina-ts. "En.
(i)
tst-etta-at feulement
; Ri
DU sunt XX numéro ? Ig
Le tems où vécut Praxitèle
, posté-*
ìieur aux artistes précédens
j étoit déja
fixé parmiles statuaires en bronze j c'està l'Olympiade
à-dire,
CIV;
Céphiffovient Scopas.Le
dore fut sonfils.Ensuite
cet artiste offre de très»
tems où floriffoit
, qui ont embarrassé
grandes difficultés
d'autres favans avant Winkelmann(i).
viennent
de
Pline
Ces difficultés
cité , le place
même , qui, à Fendroit
&
Praxitèle
ailleurs
,
parmi les
après
au mausoartistes
travaillèrent
qui
ceux
lée 5 ensuite
parmi
qui furent
à
la
construction
du
temple
employés
à Ephèse j tandis
de Diane
le
qu'on
trouve dans un autre endroit
parmi les
artistes de FOlympiade
LXXXIX
(2).
II est étonnant
que les savans se
soient arrêtés à la seconde indication
5
ils dévoient
nécessairement
s'égarer
dans
une fausse route.
Winpar-là
passage devient exact , parce que les dieux se
en effet , autour de Pandore nourassemblèrent,
vellement créée, & la douèrent chacun d'une prérogative particulière,
voyez Hésiod. Op. & D. v:,
60 & suiv.
a traité
(i) Depuis peu , M. le conseiller Martini
ce sujet fort au long,
dans fa savante Disserta*
(ion sur les cadrans solaires ? p. 8<J <&fuiv=
' "
(3j Pline,
XXXIV,
8-, j , 19, j\
C 94 )
en fait le contemporain
keîmânra.
de
& de Poìyclète
Phidias
il
j ensuite
de F écarter
du temple
est embarrassé
construit
de Diane
beaucoup
plus
tard : il a cru lever
la difficulté
eìl
les mots de Pline (i) j mais
changeant
il n'a
attention
pas fait
que fans
cela le mausolée renouvelle!
t toujours
le même embarras.
dire que ces variations
On pourroit
de Pline viennent
de ce qu'en
rédiles passagés dont
il s'agit,
il
geant
cOnfultoit
différens auteurs.
C'est une
ne faudroit
possibilité
qu'il
jamais
de vue
en étudiant
Pline
y
perdre
mais il n'est pas nécessaire d'aller
si
aux règles
de la
lom. Conformément
plus faine critique
, oïi doit , lorsqu'il
dans les époques
y a. contradiction
dé l'histoirë
celle
, toujours
préférer
le mieux
avec les évéqui s'accorde
8c avérés 5 en consinemens
connus
de simples
dérant
les autres
comme
fur
indications
de noms & de dates,
au lieu uno a S.copa:
Coelatût uno e'Scapo,
au
correction
n'est pas même conforme
génie de ìa langue ; car il faiiàìoíi ' ' "~
íjoutér., Jingulx
au passage.
(1)
Cette
de se tromper.
facile
est
il
plus
lesquels
de dates & de faits
II y a une infinité
que Scopas
qui prouvent
historiques
vécu beaucoup
doit avoir
plus tard.
son nom
se
Dans
un seul endroit
une
avec
"année
diftrouve
rapporté
de cherférente
5 n'est-il
pas naturel
dans ce dernier
cher F erreur
plutôt
? Pourquoi
le premier
cas que dans
la chose
donc à traiter
s'obftine-t-on
?
à rebours
loin
Mais
avant que d'aller
,'
plus
je rassemblerai
qui constatent
vécu plus tard
crv.
Dans
toutes
,
les
preuves
doit avoir
que Scopas
que dans FOlympiade
.
le
des sculpteurs
catalogue
Pline le place immédiaen marbre,
tement
(i) , dont l'Oaprès Praxitèle
CLV est Fépoque , & après
lympiade
Les
, fils de ce dernier.
Cephiffodore
& les rivaux
de Scocontemporains
pas , surent
Léocharès.
Sh
JBryaxis , Thimothée,
Pline
de
, en parlant
statue
d'une
, fait, mention
Bryaxis
de Seleucus
être
(2),
qui'ne
peut
(1)
(s)
Pline,
Pliae,
XXXVI,
XXXIV,
j, 4,
s , io,
7.
i£.
. i 96 )
que le .général & un à.es successeur.?
d'Alexandre.
Probablement
c'étoit
la
même statue de bronze
qui se trouvoit placé o dans le Pcecilc à Athènes ( i ),
ainsi
8c
que les statues
d'Esculape
du
même artiste í'e voyoien'c
d'Hygiéa
à Mégare
(2). Pline
lui-même'place
les statuaires
en bronze ,. à FOlviu*
piacle CLI ( 3 ) , tems où vécut LéoLes autres ouvrages
charès.
de Scoà la même époque ou
pas se rapportent
à une autre
plus reculée ; par exemavec Olymple, la famille d'Alexandre
&
Roxane , ainsi que la statue
pias
d'íiocrate,
que lui fit ériger Tlnmoíhée , général
des Athéniens
, dont
eut lieu dans FOlymle bannissement
piade CV, 4Au surplus , tous ces artistes
qui
font cités , comme ses contemporains
?
ont travaillé
avec lui au mausolée (4) ?
& nous savons que ìe teins
de la
de ce fameux monument
.construction
est sixé avec précision j de forte qu'il
(1)
(2)
(3)
(4)
Paufan.
Idem,
Pline,
1, 25 , pr.
I, 40,f.
XXXIV,
8,
Pline s XXXVI
j j,
y,
19,pti
4> S-
yeuîj
i 9f1
être
adopté"comme
p-eût j'en général,
dans F hisune époque très-importante
toire de Fart. Mausole , roi de Carie .
CYÏ , 4 ; c'est-àmourut
Olympiade
dire , Fan 353 avant Fere chrétienne.
la construction
commença
Artémi'se
du
tombeau
de son mari -, mais elle moulan 35i
trois ans après,
savoir,
avant J. C., de sorte que ce monument
achevé qu'après
fa mort.
ne fut
Pyavec
les
thès y fut aussi employé,
artistes
(i);
que je viens de nommer
-Sc l'on ne peut pas douter
que ce soit
rut
nomme
que Vitruve
Pytheus
(2).
même
a
Vitruve
jSuivant
, Praxitèle
au mausolée ; mais peut-être
travaillé
un certain
Télofaudroit-il
rejetter
celui
charès , que l'on cite aussi d'après cet
auteur.
Enfin , si Scopas a fait une colonne du
( 3 ) , nous
temple
d'Ephèse
un indice certain qui le place
trouvons
moins
à une
reculée
; car
époque
ne fut conl'ancien
d'Ephèse
temple
sumé par les flammes
FOque dans
L. XXXVI,
5 , 4 , ?.
(1) Pline,
Proem. Libr. VII.
(2) Vitruve,
(3) Pline .. XXXVI7
J4ÍI. 2J,
Tome III.
-^
& si l'on vouîoit
s'at«
CVI,
îymjbiarìe
tacher à. un incendie antérieur
, qu'Eu*dans l'Olympiade
fèbe place
XCVg
3 , cet
événement
ne s'accorderoíÈ
pas avec l'autre éuoque , placée dan®
LXXXVOE.
FOlympiade
La feule preuve qu'on pourroit
cï«
ter à F appui de cette époque de FO*
LXXXVtl
; seroit le simple
îympiade
hom de Scopas , qui se trouve
danà
ië passage unique
de Pline s i) , où «,
LXXXVLT
pour la mêmé Olympiade
?
il est cité , après Agelade
, Caìlon 8c
, un certain nombre de noms
Polyclète
Hont la plupart
font méconnoissables
'òu entièrement
inconnus
(2).
(1) Pline , XXXlV,
seB. 10 , pr.
Pytha*
(2) Phradmon,
Corgias , Lacon , Myroh,
Un a corrigé phrádmon
80
garas j Scopas , parelìvs.
& My-4
il y avoi't phragmon
ca'r auparavant,
Myron;
con. II me semble , que ces mots Gorgias Lacon „
doivent
être réunis.
par une
Scopas est intercállé
à la liste des sculpMain étrangère ; car il âp'p'artient
teurs célèbres en marbré,
gj non à celle des sta?
soit une seule fois „
tuaires
en bronze,
quoiqu'il
'fait
statué en bronze de fa main a
mention
d'une
26 , p. 516*,
Pausan.
à Elis.
VI,
qui se trouvoit
•D'ailleurs
il n'est plus parlé de lui dans la description
de Fart &
des ouvrages
suivante
& très- détaillée
des artistes.
Parelius paroît être un nom corrompu»'
Dans un autre endroit
le nom dé Scopas
encore,
íne semble ^é à faux ; savoir chez Plia. XXXIV}
§a
199.1
.
-..
Or, si Scopas, ainsi que je croîs.qu'il
à des tems
est démontré
, appartient
à
tous
les
Praxitèle,
jugepostérieurs
mens hasardés de Winkelmann
se réduisent
à rien,
dit : Qu'un
lorsqu'il
caractère
de Fart
étant
plus ancien
reconnoiffable
dans la Nibbé j il faut,
à
pour cette raison , l'attribuer
plutôt
Scopas comme à un artiste plus ancien?
moins
: ce
, qui l'étoit
qu'à Praxitèle
étoit
comme
rapporté
par Pline
qui
une circonstance
à décider.
difficile
des stafeB. tç , 3 } , dans le catalogue
alphabétique
en bronze,
tuaires
où il est dit : —
Simon canem &
catlator Me,philosophas.
sagittarium
fecit. Siratonieus,
Scopas tiiraque. C'est ainsi qu'on lit ce passage., suivant
- la correction
ainsi que suivant
d'Hermolausfiarbarus,
encore
d'une manière
Hardouin,
qui
Pexplique
: Scopas avoit
coulé
plus
singulière
; c'est-à-dire
leurs
en bronze.
on lisoit
:
ouvrages
Auparavant
a miseii
á'copas uterque. Dalechamp
marge : Et Sc.
Je trouve
dans les anciennes
de Rome,
éditions
de Parme
& autres : Philosophas
Scopas utrajque,
&
dans l'édition
de Venise
de ijo^,
utrosque. A
mon
avis , Scopas n'appartient
à ce
pas du tout
ne concatalogue
; principalement,
parce qu'il
tient
que des artistes
peu connus.
reste , il est hors de doute , que le Scopas
Au
ou Scopinas
de Syracuse,
cité par Vitruve,
est
absolument
de notre artiste , puisqu'il
différent
en
est distingué
& que d'ailmême,
par sa patrie
leurs rien ne justifie
la conjecture,
que ce poui-jroit être le snême artiste.
G a
Scopas ètoît moins ancîerì. que Praxis
tèìe ; & F assertion 7 que la ïssiobé offre
un caractère plus ancien de Fart 5 n'est
la
de
F
effet
prévention,,
que
peut-être
des sculpteurs
Dans
ce livre
en
marbre
aucune
autre
, on ne trouve
époque , non plus que dans le trentelivre , où il est question
dee
septième
Pline
précieuses j cependant
pierres
a , en général,
puise ses notions
pour
dans
ce dernier
livre
des sources
différentes.
absolument
K»!
(
[*
PLINE
Dans
PAR
)
AUTEURS
DES
PONT
IOÎ
S'EST
son Histoire
M.
DE
ÏÍ.1DÏÏIT
H
SERVl
de F Art.
:
E
E.
Y
N
L'ÀILEIÁK»;
Pline
nous r a
J , E s notions
que
& des producdes artistes
fournies
tions
de Fart chez les anciens
ont
trouvé
de contradicteurs
beaucoup
dans les tems modernes,
depuis que
des favans , qui
étoient
également
&
connoisseurs
amateurs
éclairés,
ont commencé
à les apprécier.
L'aadorateur
de Fantiquité
se
veugle
tout ce qui lui
révolte
contre
paroît
rabaisser
son idole chérie ; le bel-esprit superficiel,
jaloux de faire preuve
8c de pénétration,
de sagacité
transforme des remarques
en décritiques
& fans objet,
clamations
ampoulées
tandis
Fhomme
raisonnable
8&
que
Impartial
prend
chaque
observations
Q %
(
Ï02
)
réelle 5 íl examine ?
félon sa valeur
à meII doute , il adopte ou rejette
sure que les choies s'offrent
à fa réflexion , & en tout
cela il ne méle mérite de son aucomioít
jamais
teur.
On peut trouver
très-bornées
les connoifíànces
aue Pline avoit de
son ouvrage
être regardé
I'art,
peut
comme
une simple compilation
, réà la hâte 5 & cepensouvent
digée
dant on doit sentir le prix de ce grand
homme
de re, & lui payer le tribut
connoissance
lui. devons
que nous
de
ses
extraits
de
tant
livres
pour
recueilperdus , & pour des notions
lies avec tant de foin & de patience,
fans lesquelles , pour
ne parler
que
Fart
du seul chapitre
qui concerne
chez les anciens a nous nous trouveencore
rions
dans une plus grande
même
dans
obscurité
, & souvent
à cet égard.
sune entière incertitude
Une fuite naturelle
de Fidée qu'on
de tout Fouse forme communément
Pline
mettre
surde
c'est
de
,
vrage
les fables , les erreurs ,
son compte
les
de tout
les inepties
genre , &
On le
contradictions
qu'il contient.
un
auteur 7 qui ? e»
comme
regarde
(
io3
)
naturelle
créant un système d'histoire
7
un profond
étoit
lui-même
naturaliste , & qui,
après avoir fait de nomles
breuses
, a apprécié
expériences
des autres
en examinant
observations
tout ce qu'il avoit recueilli
avec le flamOn a , entr'autres
beau de la critique.
?
idées de ce qu'il dit dans les
dépareilles
de son ouvrage
fur les
livres
On le regarde comme un connoisvu
très-éclairé
avoir
, qui,
après
derniers
arts.
seur
8c étudié
de productions
beaucoup
un cerdes arts , a rédigé , suivant
tain
& avec le plus
système
grand
foin , tout
examiné
ce qu'il
avoit
avec
un oeil critique.
II suffit
de lire Pline
avec impartialité
8c sans prévention
être
pour
convaincu
le goût
, que sachant allier
de la lecture
à de grandes
affaires 7
âl destina
à des
ses momens
de loifir
recherches
savantes j & que les recueillant íìmplemeut
comme le fruit de ses
immenses
lectures
, il les classa sous des
convenables
chapitres
, en donnant
ensuite
au
tout
ensemble
un
par
d'heureuses
liaisons.
qu'accidentellement
de Fart ? en parlant
ne rapporte
dit
ce qu'il
de
de la manière
II
tout
G 4
(i°4
5
toettre
eu oeuvre les différentes
produe?
tioiîs de la nature : mais ces notions ne
font pas de fòn invention
; il les a pui-?
fées dans des auteurs
grecs & latins'.
Ainsi leur'mérite
subsiste ou tombe sans
aucun honneur
ou désavantage
pour
Pline même. II a affirmé
expressément
n'étoit
que son ouvrage
simplement
extrait
d'autres
auteurs ; dans
qu'un
livre il a indiqué
tous
ceux
chaque
dont il a pris ses notices.
Ce grand
écrivain
nepouvoit
pas agir avec plus
8c de sincérité
ide franchise
; & ceniai
il
été
a
souvent
compris
pendant
& souvent
Gomme
aussi mal "connu.
&
des notions
différentes
il rapporte
a
on a pensé qu'il
contradictoires,
fans
des paradoxes,
même
îiafardé
'les appercevoir,
,& qu'il a t raconté des
de
semelles
il
de
ìav
vérité
inepties,,
étoit lui-même
convaincu.
Pline
Soit qu'on
examiner
veuille
ou le citer , il faut avant tout faire
aux sources
la plus grande attention
de pro<où il a puisé y 8c les critiques
fession auroient
du sur-tout
y avoir
plus
nient
me borne
simple^
livres , qui çonì
Méat
fur Fart.
notions
Je
d'égard.
aux derniers
'tiennent
les
* 1G5J :
à mieux
cormoïBut est d'apprendre
dans
tre les auteurs
qui Font
guidé
& principalement
de quels
ce travail,
il s'est servi pour son histoire
écrivains
en fixer les
de Fart , ainsi que pour
époques.
de mon
L'exécution
seroit
plan
très-facile
méthode
sévère
, si notre
& d'indiquer
de
citer
les auteurs
été en usage du tems de Pline.
avoit
de notre
C'est un mérite
littérature
dont nous ne sentons
moderne,
pas
Par ce moyen nous sauassez le prix;
rions dans quelle
source chaque
circonstance
& frappante
a
particulière
été puisée , 8c quel poids
ou quelle
le mérite
8c la réputation
de
croyance
cette source peuvent
lui donner. Pline
les ouîi'afait,
eng'énéral,
qu'indiquer
a consultés
vrages
qu'il
pour chacun
de ses livres 5 fans distinguer
, sans
ceux dont
il s'est servi
en
désigner
passant ou de préférence
, & ceux dont
ïl a pris seulement
& des
des notions
isolés.
Dans
le texte
renseignemens
de Fouvràge
il cite de tems
même,
en tems ses auteurs ; mais , autant que ,
seulement
lorsje puis me le rappeller,
qu'il
s'agit
d'objets
individuels
-f ou
'( io6 )
& de notices
à
d'opuiions
particulières
Tout
le monde peut voir que Pline
à beaucoup
de ces notions
â. ajouté
& íès
ses propres idées , ses remarques
réflexions.
Il est très-possible fans doute
n'ait
pas bien entendu
qu'il
quelques,
ait pas saisi
passages , ou qu'il n'en
sens , 8c que plusieurs de
ìe véritable
aient été extraites
d'une
ces notions
manière
des auteurs dont
íncomplette
a prouvé
de
II s'est servi. Saumaise
de la part
de
incorrections
pareilles
de Théo-?
Pline
par la comparaison
&
II
de
Dioscoride
d'Aristote.
,
phraste
serç-it difficile de démontrer
également
de
les notions
celles qui concernent
- être
vu
n'existe
ì'art,
qu'il
peut
pas
un seul de tous les ouvrages
où elles
ont été prises.
ses auteurs de ma*Pline a indiqué
la
nière que les nationaux
occupent
?
première
place ; 8ç les étrangers
en général,
les auteur^
e'est-à-dire,
ensuite.
grecs , vieiment
Je dois remarquer
encore au sujet
des derniers
au*
livres , que quelques
teui-s y font cités comme naturalistes
y
ceux-ci
je séparerai
, qui
n'appardes autres â
tiennent
à
mou
pa.§
objet?
( l°7
)
chez qui il paroît avoir puisé ses no-*
îions fur Fart.
des
livre traite
Le trente-troisième
& de For & de
en général,
métaux
occacette
en
A
particulier.
l'argent
sion , Pline parle des bagues , ensuite
8c
d'or , des couronnes
des chaînes
d'autres
ornemens
,
5 des monnoies
& en
de F emploi
de For en meubles
vases j enfin,
des figures faites de ces
Dans
le trente - quadeux métaux.
du cuivre,
trième livre , il est question
du bronze , des meubles , des statues
& d'autres
de
ornemens
en figures
ont
bronze , & des statuaires
qui
excellé
dans cet art. Voici le cataa conlogue des auteurs
que Pline
sultés pour la rédaction
de ces deux
livres (i).
: Ex autlo~
Suivant
l'édition
de Hardouin
(i)
rìbus , L. Pisone , Antiate , Verrw , M. Varrone y
Cornelio Nepote , Messkla , junio Gracchano , Attico
Pomponio , Muciano, Calvo Licinio, Cornelio Nepote,
Boccho, Fetiale ., Fenestella , Vaierio Maxima, Julio.
JSaJso, qui de mcdicìna grâce scripstt, S"extioNigro ,
qui item, Marfo poeta. Cornélius Nepos , est ici cité
deux fois par Hardouin,
Sc faus doute par erreur
au second endroit. II ne se trouvoit
qu'une fois
dans les éditions précédentes, où les noms se fui*
Seient ainsi : Me£hla,
&vfox Marfo poeta x £utho>
Je commence
iîâ*
par les auteurs.
ou latins.
tionaux
I.
Pisone : c'est
Fauteur
des Annales , un des historiens
des premiers
tems de Rome j il étoit
8c fans élégance
concis
Etant
(i).
du peuple,
tribun
il fit passer la fameuse loi Repetundarum
Fan 6o5 de
Rome j il parvint
ensuite au consulat
'Julio Baffo , qui m-m fcripfit
, Sextio Nigro,
Ce dernier
avoir
pabio
Vestale.
paroît
, qui appartient
porté ici du catalogue
livre.
à son égard
Comparez
cinquième
livre
est
du
XXXVI
> Butlius
logue
Bocchus. Voyez
plus, bas, où il
d'après
qui hem ,
été transau trent.e-t
le cata»
corrompu
est parlé
de Rusus.
EXTERWIS
:. Democrito
, Theophrasto
, Juba ,
Timcco
metallica
hijiorico
fcripfit,
qui de medicina
Andrea , Diagora , Botrye , Archidemo,
Heraclide',
, Arisiogcne , Démode , Mnefide , Attalo
Dionyfio
Tneàtco , Xenocrate item , Theomnesto , Mymphodoro,
ïolla j Apollodoro
opéra
, Pafuele
, qui mirabilis
Anûgono,
fcripfit,
qui de toreutice , Menzchmó %_
Duride,
Xmocrate,
qui item,
qui item\
qui item,
Menandro
qui de Athe, qui de toreutis , Heliodoro-,
Dans
anathematis
Scepfio.
nienfiu.ni
, Metrodor.o
les éditions
placés, ces noms étoient
précédentes
dans
un ordre
différent
, & eficore avec plus de
fautes de copiste.
de U Inde»
Je me fuis se :vi dans cette dissertation
soit incomplet.
íâuctorum
de Hardouin,
quoiqu'il
de Vossms ? De Hst. Gr. 6»
!& inexact
; ensuite
catade
ce
Lat. , & d'autres
genre/Le
ouvrages
se trouve
des
cités
Pline,
qui
auteurs,
par
logue
ehez Fabricius
incomplet.
, est également
(i;
Cieérog. j Brut, 27,
au passage principal
' í îo9 1
f*an 6*2J, Pline le cite souvent comme
tth historien
sur Fautorité
duquel il
comptoit
beaucoup (i).
C'est Q. Valerius Antias j
Anûàs.
qui a aussi composé des Annales
7
& qui vivoît
environ
vers le tems
de Sylla. Pline le cite souvent dans
ses catalogues
d'auteurs
, 8c même
dans le cours de son ouvrage,
ainsi
que dans le présent Livre XXXTV,
où il est question des meubles & des
ustensiles de bronze ? dons l'ufage comà Rome (2).'
mença de bonne-heure
Verrius. C'est Verrius Flaccus, trèsversé dans les langues & dans ce quî
çoncernoit
les antiquités y il vécut du
tems d'Auguste & de Tibère (3). Ilcom*
posa entre autres un ouvrage intitulé :
Des choses mémorables (4) ? que Pline
,lg"
"
'
m.
1
jam.
1111
"'
'
|
1
—
*
dans le texte,
L. XXXIII.,
(1) Même
21feài
L. XXXIV,
il.
3 , feíl.
8,
13 & 14Pline ; XXXIV
8 , Antias
(2)
, feói.
quident
(auflor
L. CraJJì,
est) , L.
heredem,
Craffum,
arata
multa
etiam tríclinia
çratoris,
vendidifse.Ce
í,. Craffus,
fils de P. Scipion
Nasica , fut adopté
& institué
le célèbre
son
héritier,
orateur
par
oncle
de cet orateur
maternel.
La mort
, tombe
dans Pan de JRome
663 , & ce passage
deyiçn.5
fine preuve,
a vécu
tard.
plus
qu'Antias
Grammat.
de III.
c. 17-,
(3)
Suétone,
(4) L$rpt
TíTuw, Mffflriç
dignaruMlt
:.".
?'UÔ
y
pâroíît; avoir consulté de préférence*
11 ciíte très-souvent ce Verrius 7 qui se
trouve prefqu'à chaque livre , daris le
Catalogue des auteurs. Dans le trente*
troisième livre, son nom revient deux
fois { £ )• Plusieurs passages prouvent
a
cet
auteur
eu
foin
grand
d'apque
les
faits
fur le
qu'il rapporte
puyer
des sources pù iì les a
témoignage
'!
puisés*
M.Varrò. Ce grand homme et auteur
fécond á tant écrit, qu'on ne peut pas
déterminer quels ouvrages Pline a en
vue dans chaque endroit où il le cite 5
înáis il paroît qu'il s'est servi princises
de•
de
,ie&
Annaíes
.,
palement
:
Des choses jacfées £? proouvrages
des
I)es
des
moeurs
&
fanes;
ujagts
Tunìtaaursatriurr,'
. (1) Pline, L.XXX,
Aíf'."!9ì
pììajji Tarpinhun Prifcum Verrius dvcet. & c. 57 *
j-eét. 36, Pline dit;, que Verrius avoit -prouvé par
des auteurs dignes de foi i -qu'aux jours de fête
il fut jadis d'usage de colorier
avec du minium
le visage de la statue de Jupiter ; que la même
leur
coutume avoit lieu poiír ceux qui fàifoient
entrée; triomphale ; que Camille
y avoit encore
jaru.&vec le visage ainsi peint en rouge. Le passage
du L.. XXXlV,
y , fefi. .'11 , où il est question de
été pris
doit avoir
la flajtue d'Horatius
Côcíès,
de V'çrrius, comme eeia est- prouvé quand on y,
IV7 J,
compare Aulu Gelle,
Môfíiaitts
I 111 ^
; Des choses inémofahles
àt
8c de ses Portraits
(i).
Rome,
existoit
un ou«
tl
Cornélius
Nepos.
de
cet
dont
auteur,
Vrage historique
lela perte est à regretter
7 8c pour
dix
ibis
cehiì
donner
il
faudrôit
quel
lá vie des capitaines
contient
qui
à
lè ravoir
célèbres ^ si l'on, pouvoit
étoit
Cét Ouvrage
ce prix.
perdu
une
avoit probable*
, qu'il
Chronique
les
auteurs
ment
d'après
compilée
dans
les événé«
grecs , &
laquelle
étoient
mens
les plus remarquables
(i) Rerum humanarum & divìnarum Annales. Dt
populi Rom. visa. De rcbus urbanis. Hebdomades, S.'
liber Imaginum. Pliriè nomme encore Varron dans
des endroits particuliers du L. XXXIII;
par exemple,
c. 3 , feél. i y , où il dit, que , suivant Varron ,
le talent d'Egypte
contenoit
quatre vingt livres
de Rome;/ecï.
2J , qu'avec de l'or on faisoit passée
les verrues ; c. IÒ , fecl. 47 y une anecdote d'un certain Ptolémée , 'qui durant la campagne de Pompée en Judée, tenoit à fa solde un corps de caval«
lerie de 8000 hommes, & qui dans un grand repaa
qu'il donna à 1000 personnes, fit servir à chacun de
ses convives
une coupe d'or , de manière qu'avec
service
on
la
une
autre
chaque
remplaçoit
par
c. 12, feli. y y, que Varron
croyois posséder une
L. XXXlF,
figure de bronze de Mentor. Ensuite,
de
feS. 19, 2, que Varron avoit dit des figures
bronze de Polyclète,
qu'elles étoient carrées & íè
ressembloient
tôtites : Quadrata tamen ea essetradïi
Varro &• pane ad unum exemplum*
suivant
les années, H y avoíf
âftà|jpO)rt.ás
une période inconnue\
adopté
mythoIsogiqiae & historique
y ainsi qu'Apollo»
tlore Favoit fait dans son ouvrage chro-•aiologiîque. Pline ne s'est pas moins servi
'de cet auteur que de tous les autres,
comme
cela se vóit parles
catalogues
de chaque
livre
, & par beaucoup
cFendroits
où il le
cite
nommément^
i).
M. J^alerius
Corviiius
Mejsala.
Mes
&
orateur
habile politique
grand
sala;,
Au tems d'Auguste.
II existoit de lui un
: Des Auspices,
& un
ouvrage intitulé
autre Des Familles
Romaines
, qu'il
Ce
composa dans un âgé très-avánçé.
ce-dernier
est. probablement
ouvrage
lui que Pline avoit fous les yeux (2).
L. XXXHlrfetì-rfi-Cornelws'Nepo?
(i)vPline,
fur
M itradit.*
(remportée.
a:m&;S)'lioe vícìoriam,
•thridate
), duo tandem tridimaRomot
fuisse argentea..
anecdote
sILest
se soit, trouvée
possible
que cêtte
dans un autre dé ses ouvrages
, .qu'il. intituleLiber ; car : il: fut un grand compila-.
Exemphrunx
én tout genre.
teur
•**. ,-.
dans-Ie
le dit lui-même
suilivre,
(î)'PHne
vant., XXXV,
seS. 2 , Mefsalzsenï-^yoluimnaMct.
condiítt.
Au livre',
XXXIV^
*pua PE FAMILIIS
dû .merv-eijleux;.
dé
feQ..
38 > où il est question
"la famille
des Serviliens
, les paroles . àe>MeJfilceL
font
Au.cpndu..m|n3e
feìiis
empruntées
guvrage.
Junìus
'( n3 )
Junlus Gracchanus véc.ut du tems deá
Gracches. Varron fait déja mention de
ses Commentaires (Í). On n'a pas d'autre
II
cet
de
estouvrage.
renseignement
vraisemblable, que Pline y a pris le pasil
les
cheya*
paroît
que
sage par lequel
doivent
avoir été apìiers Romains
anciennement
Trofsuli (a).
pelles
"
»
<-
.1
Pline
avoir
, $. 14,
paroît
oraisons
de cet auteur ; car il
pensé
: Mlefala
Orawr prodidit,'
l'Orateur
,
ajoute
Mejfala
in
aureis
triumviru?nomnibus
*kntonium.
ujum
se fer-:
, qu'Antoine
; c'est-à-dire
objce/ás dejideríis
les besoins ies plus sales»
de vases d'or pour
.voit
2 , a également
en vue
Pline
, L. XXXV,
$.
une de ses oraisons. Extat Mejfala oratons indgnatio.
par Pline ,
employée
L'expression
Meffala feiii',
je le retrouve
encore parmi
ma conjecture,
justifie
8c neuvième
cités au septième
livres.
les auteurs
ie premier
Dans
, plusieurs
passages ont rapport
ou l'autre
anecdote
aux familles
heureuses ; l'une
été
insérée dans le dernier de ces livres , peut avoir
de Mejjala
, comme,
par exemple,
$. S.
prise
L. L. V. extr. Hoc ìpjumiNíïciVit
Varro,
(i)
in M. JuWII
CoMMENTA.RIIS.
invenì
fcriptum
1
dans
De potejlatibusest
encore-cité
Un ouvrage
L. un, £>. de ost'. Qumst. Comparez
ses Pandeétes,
auteur
Cicer.
in M.
JuNïus.
Cet
doit
Clavis
de recherches
savantes ; c'est encore
s'être occupé
fut
lui
dit ., que l'année
. romaine
d'après
qu'on
Komulus
formée
de dix mois,
d'abord
auxquels
Vì
des noms.
L.
donné
avoit
Varro
, de L.
où il est nommé
Jumus Gracchus..CeníbrinJ
P-S°->
De die natal:,
c. 20 , p. ioç , c. 22, p. 119. VoíEÙ*
encore Macrob.
í,
y ajoute
13.
Junìus efrte,
(2) Pline,
XXXIII,
qui &SÌ
£.'$,
traire,
L. .XXXIII
des
à une
Tçme III.
H
Avant Perdition de Hardouin on imm
Vpit ici dans le catalogue le nom de Rti»
dû en être rejette»
sus, qui n'auroitpas
Rufus , consul dans
C'est P. Rutilius
î'année 649 ? auteur de plusieurs ouvra»
&
d'une
entr'autres
,
ges
Histoire Rc
maine , en langue grecque (1).
a
Atticus
composé pluPomponius
ïiëurs ouvrages historiques
que Pline
peut avoir eu ici fous les yeux (2).
H. Gr. î, 32;
(1) Voyez Voffius, H. L. I, ç 9
on s'est servi du pafl'age , (Meffala
'A la vérité,
Rufus, Dans U
pour créer un Meffala
tiufo),
;£. Vil, $. -ç3,se trouve áufìî : Meffala Rufus & pkrique
'tradunt. Mais à mon avis , on ne peut pas proij?ver qu'un auteur de ce nom ait existé; ce furent
•deux auteurs différens, Meffala , & ce Rufus dorit
al s'agit. Ils .sont auíïì rapportés séparément, dans
:Je cataloge du L. Vil. Du. reste, on connoît,
pas
nommí
un rhéteur
ìes ouvrages de Séneque,
mais ce ne doit pas être le même
-Vibiûs Rufus,
ove celui, que cite Pline,
parmi les naturalistes
&
XV, XIX,
;dans les catalogues des Livres XIV,
où il y a Vibius Rufinus.
peut-être auilì XXI,
(2) Les ouvrages d'Atticus furent ; Imagines S. de
Pline le dit expressément, L. XXXVy
pamilìis.
7 :
amore fiagraffè quondam testes sunt
Irnaginum
3
&
Me Ciceronis , edito de his volumine,
& Attittis
M- Varro, &c. — Annales, rédigées suivant l'órdre
des magistrats t où il avoit auflì inséré beaucoup de
ehoses relatives à l'erigine
Voyís
des familles.
*8.
flepeie 4ttù.
Lucínius
Mucianus,
auquel
Vespa»
de son élévation
lien sut redevable
Son nom se trouve
souvent
au trône.
à la tête des livres
dans les catalogues
de Pline ^ & il est aussi cité dans des
endroits
, mais
particuliers
toujours
&
est
de
fables
de
lorsqu'il
question
cette recontes merveilleux.
D'après
été
pas avoir
marque , il ire paroît
un grand
philosophe.
Sous ce nom on
Calvus Licinius.
ìe célèbre
orateur
C. Lici*
connoít
de Cicé*
nius Calvus , contemporain
son (i)> II nous
reste encore
quelques pièces de vers d'un poète de ce
On
nom (2).
ne voit
pas ce que
Pline
avoir
de ces
peut
emprunté
deux auteurs.
J'étoìs
donc d'avis
de
, dont l'ou*
placer ici Clodius Licinius
est cité par Tite-Live
vrage historique
même (3) ) mais je crains cependant
de
me tromper
; car , pour le dire une
fois en passant 7 ces catalogues
n^
Cicéto , Brut,
82*
r.-81,
fi)
Burmann
Carm.
, ad Lotick.
(2)
Comparez
ainsi que les Interpp.
ad Catull.
ïj , lô,
libri tres.Tïtc
($)Rerum Romanarum
L\ve,XXIX,
?2 , Voyez
VOIEUÎ , L. VUI,
De Hist. Lau
fia
î %
ii6
) .
font
pas du
rédigés avec autaiiîí
de critique
en exigeroit
de ÎÏOS
qu'on
On y trouve
des auteurs
conjours.
sultés ou cités seulement
par hasard
dans quelques
endroits
, qui par conséquent n'auroient
pas dû être confondus avec ceux dont les ouvrages étoient
d'une
utilité
& chez
plus générale,
Pline
a puisé la majeure
8c la'
qui
(
tout
plus importante
partie
ce qui me fait croire
tioms ont été interc'allés
de ses notions
y
que
quelques
dans les catade Pline , uni»
logues par des lecteurs
trotta
quement
parce qu'ils les avoient
vés dans le texte.
Dans, les mêmes
livres
dont il s'agit
ici , Pline
s'apen question
puie fur l'orateur
, qui
dans une de ses oraiprobablement
sons sit une excursion
fur le luxe 8e.
les dissipations
de son tems, en disant
même
les batteries
de cuisine
que
étoient
d'argent
( i ).. .
Bocchus.
Cornélius
Pline
Bocchús.
le cite dans quelques
endroits
, par
lesquels il paroît
qu'il fut un compila*
(i) L. XXXIII,
#. 45?,. Vasa coquinanst m
%rgenta Calvus çratçrjíèri auiritat.
)
'.
.< ll7
teu'r de faits historiques
(i) j mais on
n'en fait pas davantage.
un auteur
Fetialis.
Annius
. C'est
se trouve
, dont le nom
historique
de Pline ; 8c il
dans les catalogues
le cite encore avec Pison à l'occasion*
un
de la statue de Clélie
, comme
de
foi
auteur
relativement
très-digne
tems (2). Du
aux faits des premiers
reste , nous n'en avons plus d'autres
renseignemens.
L. Fenestella
vécut sous l'empereur'
de cet historien
Tibère.
Les Annales
très - estimé
sont cités
Nonius.
par
Pline
s'en est souvent
servi (3J , &
est cité de lui,
concerne
(1) Ce qui
princiles choses rares en his, &
palement
l'Espagne
toire
naturelle.
8c par
XVI
Pline,
, $. 79;
Lib.
cette raison probablement
dans l'Inà.
XVI,
dans
37 ? $ 9 > 2J & 45- Ce qui est rapporté
Solin.
d'autres
2 , 11 & 18 , concerne
I,
01,
de l'histoirë
choses remarquables
ancienne.
à Rome une ancienne
statue
(2) II se trouvoit
de femme.
Suivant
commune
,
équestre
l'opinion
cette
statue Sdevoit
Clélie
représenter
; on préde son
lui avoit
même qu'elle
été érigée
tendoit.
tèms. D'un,autre
côté , Fetialis
apparié d'une semen
avoir
blable
statue , qui . doit
.été
érigée
d'une' Valérie.
11 est rapporté
dans l'Ind.
l'hoiineur
ad L.
à cause
du passagé
XVl,
probablement
des arbres très-vieux",
34, 36.
gui concerne
33,
(3)
Pline,
VUl,
7 &, $. .75,
9,
3- 3Q «
H â
,(xl
8)
laits historì»
E en a. employé
quelques
ques dans les livres dont il est question
Ici.
Maximus
Valerius
qui vivoit du tems
&
de Tibère.
iNTous avons
d'Auguste
ses livres
encore
Des faits &• discours
soit dans leur forme primémorables,
mitive
, soit en extrait ; c'est une com-*
avoir eu beaucoup
qui paroît
pilatîon
de lecteurs
dans le tems (2).
du
tems
Julius
composa
BaJJus
en grec fur la
un ouvrage
d'Auguste
Médecine
Ni(3) , ainsi que Sextius
de ces deux auteurs
p-er (4)- Aucun
à mon sujet,
ai'appartient
le
Marsus
Domitius
7
poète.
Marsus
à
fur lequel il y a une épigramme
& lad.
ad L. VIE,
6,
$• S9-> if>í)
9,
3Í5
de ces passages çon-?
:ï4,
if,
33, 351. Quelques-uns
cernent
naturelle.
des curiosités
de l'histoirë
(1) L. XXXlíI,
que deux
?, où il est dit,
de Marius
, dans la guerre, qu'il fit contre
envoyés
, ne portèrent
3ugurtha
que des bagues de fer ;
de table
&
(). J2 , où il est question de fur-tout
à
, que de son tems on commença
^reposttoria)
incruster
en argent ; & L. XXXV,
46 , où ií est
alors
de trois
de plats qui étoient
formes
parlé
en usage»
> n'a
(2 II est probable
que Pline , L. XXXUI
de Phistoire
seul trait
ancienne.
pris de lui qu'un
Ind. ad L. VII,
iV^lère
Maxime
encore,
reparoît
Fabric,
Bibliáh,
Çr. T.XlU,p.io^,
(3) Comparez
<4j Jbid,
p. 3§4e
(
ìiç
)
II sue Fauteur d'une
la fin de Tibulle.
&
lui
Chariílus
attribue
;
Ama^onìde
II
a
de
de.
l'obslivres
fables.
y
Neuf
à ce" que Pline ,
curité relativement
& XXXIV,
L. XXXm
peut avoir
de ©et auteur.
emprunté
nous allons nous occuMaintenant
II fera bon
per des auteurs grecs.
d'en
séparer ceux que Pline a cités
& employés
comme naturalistes
: ils
n'appartiennent
pas à l'iiistoire de Part.
On y trouve cependant les noms d'hommes célèbres.
D tmocrites , Theophrafîcs ? le, roi
Timeus (2).
Juba{f)i
écrit.
Dans la plu(1) Juba,
qui a beaucoup
des passages
où Pline
dans
le cite , fur-tout
part
tout
le livre VI-, il doit avoir
consulté son ouvrage
de VHistoire
de f Arabie.
Des Curiosités
Naturelle
le Livre
XXXIII
, $. 40 ; c'est
Qu'on
compare
ïe même ouvrage
fait
Pline
, dont
expressément
L. Xll,
mention,
51 & L. XXXlI-,
#. 4 ' J^«
in his voluminiius,
ai C. Coejàrem Aug.
qum scrìpjit
de Arabia,
&c. Les notices
du L. XXXV",
fil.
18,
32 £ 3 7 , pa^. 22 , 36, #. 46, 37, $. 9,
roissent
avoir
été empruntées
du même ouvrage.
au sujet
de ses écrits
en général , voyez
Quant
d<e
Suidas , Voslìus
De Hist. Gr. & la Dijsertation
àes
M. Tabbé Sévin dans les Mémoires
de l'Acad.
T. VI.
II se pourroit
lnsçript.
que Pline eût pris
ce qu'il
de son ouvrage
sur l'Afrique,
rapporte
•
des sources
du Nil,
auflì
L. V"> 10
peut-être
dit L. VIII,
«e qu'il
4.
Dans le catalogue
: Timào
se trouve
(a)
kìf*
H 4
(
120
)
sont
,
Andréas,
?
Diagoras
Botrys
clés Médecins
, ainsi qu' Archidemas
t
, Démodes
(i),
Arìjîogenes
Dióny3 Xenocrates ,
, Attalus
Jius j Mnejîdes
le Xenocrate
{c'est-à-dire
d'Aplirodi£um ), Theomnejlus
, Jollas ,-Apollodorus• 8c JSsymphodòrus" (2).
est avec raison à la tête des
Timeus
II étoit de Taurominium
historiens.
?
en Sicile , & l'on peut déterminer
le
tems où il a vécu , par l'hiftoire
d'A8c
celle de l'expédition
ro,
gathocle
lit en Italie 8c
manesque
que. Pyrrhus
en Sicile 5 qu'il
dans son
a insérées
torìce
metallica
Avant
j qui de medkina
-scripfit.
le motHflorico
ne s'y trouvojt
Hardouin,
pas. Une
.faute de copiste est ençpre cachée ici. On counoît
ìxn médecin
Timée
croire
; & l'on pourroit
, que
-celui-ci
est.dans ce pafíage confondu
avec Phiítorien.
ce
'Mais,
dernier
dans le
paròîtêtre
employé
L. XXXIII,
(). 15 , & il y est à fa place. Quant
à celui qui a écrit De medicina
metallica ^ son nom
s'est perdu ; cependant
il ne sera pas difficile
de, le
«leviner.
En comparant
ad L. XXXV.,
Vlnd.
Ce
le grammairien
•fut jipion
,. & çe passage doit
être rétabli
ainsi : Timceo , Apione
,
granimatico
.
.metallica scripfit.
«pi de Medicina
: (1)
Démoclès
a été ajouté
Cet
par Hardouin.
auteur
n'est pas connu.
(2)
&
Comparez
Pline,
.XXXIV,
£. 22 F.
la' liste des anciens médecins chez Fabricius
.royez
%
Mhíioth.
Çji vol. XIÏL
comme"auouvrage
historique,
grand
les histoParmi
teur contemporain.
riens grecs , il fut le premier
qui ,
étend'une
certaine
dans une histoire
d'exactidue , ait employé
beaucoup
tude chronologique
, & qui ait introde compter
duit la manière
par olymfans
doute
car
c'est
par méprise
5
piades
une
histoire
lui
a
attribué
particuqu'on
ont
lière des vainqueurs
remporté
qui
II est plus
ìe prix aux jeux olympiques.
de supposer que de tems
vraisemblable
des hommes
en tems il a fait mention
célèbres , dans ìe nombre
desquels il
& des artistes.
a placé des philosophes
On seroit tenté de croire que par cette
raison Pline doit s'en être servi de préférence j cependant
on ìi^en a aucune
le cite dans le L.
preuve.
Lorsqu'il
XXXIII
même , il s'agit de l'emploi
du bronze dans les premiers tems, ainsi
quje dans un autre endroit très-intéressant où if- est question
du succin , &
cet
où l'on retrouve
ailleurs
par-tout
auteur (i).
Heradides.
—- -
Probablement
Heraclide
—
( i ) Ceci Liv. XXXVII,
L.XXXÌII,
g. 13.
d- u , i,
& l'autre
( í 22
)
ïe Pontiqiae , dont il existoît áe§ ouvrages fur l'HiJïoire & les antiquités des
des villes 5 la population
fondateurs
des îles, ainsi que; d'''autres inventions
(i).
intéreffantes
•
Pline
le
fait connoitre
(2).
Pajitéles
le
texte
dans
plus
particulièrement
'
de son ouvrage , en remarquant qu'il
avoit écrit Cinq livres des monumens
célèbres de Vart dans le monde connu.
en marII fut lui - même sculpteur
bre y & Pline prouve,
d'après Varron,
de cet artiste , qu'il
contemporain
avec
posfédoit le talent de modeler
beaucoup de délicatesse (3). II paroît
en indiquant
que Pline,
séparément
des ouvrages de l'art,,
l'a copié en
partie.
Antìgonus
(4). Pline ìe nomme
dans
On poúrroít
auíîì croire qu'il eíl questioa
îci de Heraclide le médecin. Voyéz L. XXlI
»
L. XX,
£..
$. 8 ; c'est de celui-là qu'il s'agit,
' ij;
& 75& dans
(2) Pàfiteles , qui mirabilis operd sctip$f
n , Pàfiteles qui
íe passage, L, XXXVI,
>
4
$.
& quinque volumina
nobìlìum opemm m
scripfit
ïoto orbe. •
XXXV^
(3) Pline,
f. 4Íc (4) Antigonms qui de toreutlce, c'est-à-dire, d§
ì'art de foudre les métaux ? & fur-tous ie hzonzsÀ
(i)
(ia3>
le texte de son ouvrage
(1),
lorsqu'il
en bronze qui ont
statuaires
des
parle
les
batailles
8s
qu'Attale
représenté
ont livrées aux Gaulois ; il
Eumènes
aux
tems
donc
après l'Olymappartient
& Hardouin
a
eu
CXXXV
,
piade
avec Antigène
de
tort de le confondre
Carystus , qui étoit un auteur qui vécut
fous Ptolémée
Pliilaantérieurement
Un certain Antigone
delphe.
composa
sur la peinture
auíïi un ouvrage
(2) j
mais qui peut décider
lequel de ces
écrivains
Pline avoit ici fous les yeux?
II fut lui-même
Men&chme
(3).
statuaire
en bronze , ainsi que Pline
l'atteste
f4). H avoit exécuté une ge*
(1) L. XXXIV,
8,
24. Plures
$. 19,
artifices. -»— Antìgonus
volu.rn.ina de sua arte.
qui condidii
—-»
. (2) Pline
, XXXV,
$. 36 , y , de Parrhasius.
& Xenocrates,
Antìgonus
qui de piciur'a scripsere.
Le
livre
étoit
intitulé
: *ípi
miu.v.ur* Voyez
Laërce , VII,
188. II
est rapporté
Diogène
dans VInd.
ad L. XXXV
; ainsi il ne paroît pas
ait eu ce livre fous les yeux.
que Pline
(3) Menachmus
, qui item,
{de toreutice scripfit);
vìtulus
18. Menxchmi
(4) L. XXXIV,
fy. 19,
ceryice : ipseque Mencechmas
gcnu premitur
replicata
de sua arte , Athénée
scripfit
, L. II,
p. 6y , 14,
cite un livre
avec le nom
p. 635',
semblable,
de Menoechmus ,
iipi TSXÏ<™V. On croît,
que c'est
tç même,
de Sicyone,
que Menoechmus
qui avoit
écrit
l'hilìoire
de fa patrie.
T« 5<XV*>VM*, II paroîsi
ïiisse awc les jambes de devant étendues p-ar terre 5 & la tête jettée
en
arrière,
Cet artiste
Xtnocrates
fut OIE
(i).
élève cleTysicrate
5 ou ? avec ce dernier ?
celui d'Euthycraíe,
étoit
le fils
qui
& F élève de Lysippe
cirCette
(2).
sert à fixer
constance
le tems où il
a vécu 5 car Euthycrate
vivojt vers l'Odu tems
CXX,
c'est-à-dire,
lympiade
de Ptolémée
Soter
Parmi
les
(3).
auteurs
cités à la tête du trente-cind'un
quième livre , il est fait mention
Xénocrate,
qui doit avoir écrit fur la
Plus bas on en donnera
des
peinture.
notions
plus précises.
Duris (4) -,qui, de même que les précédens , a écrit de Fart de la statuaire
en bronze.
communéOn le prend
ment
de Samos , qui eut
pour Duris
vécu du tems des successeurs d'Alexandre.
Voyez Voffius De Hist. Gr. Lib. I, c. II.
(1) Xenocrates , qui item, {de toreutice scripfit).
XXXIV,
(2) Pline,
fy. 19, 7 &• 8 , & fy. 19,
23 , Xenocrates. — vicit utrosque copia, signomm ,
& de sua arte composait yolumina.
(3) Ibid,
fy. 19 , pr.
(4) Duride , qui item,
(de toreutice scripfit):
'Aussi, L. XXXIV,
Lysippum Sìcyofy. 19,6)
uium D'uris negat, &*«-.
avoir
f commef
réputation
grande
de Macédoine
Son Hijloìre
historien.
considérable
étoit un ouvrage
, dont
a tiré
Pline
probablement
plusieurs
ses autres
notions
livres
(i).'
pour
de plusieurs,
autres
II fut aussi Fauteur
du nombre
étoit
desquels
ouvrages,
celui que je viens d'indiquer.
Diogène
d'un
certain
Duris
Laërce
qui
parle
a écrit fur la peinture
(2).
, qui doit avoir parlé
MenanderÇò)
en bronze , ne se trouve
des statuaires
cité nulle part. C'est Hardouin
qui Fa
mis en avant.
àuffi
une
Heliodorus5
qui a écrit : Des offrandes sacrées de l'Acropole,
à Athènes (4).
*
I
I
I
!!
»!
-—
I.
—
'l
j,J|
!—
'
|
61 ,. d,u chien
da
exemple , L.
VIII,
de certains
L. Vil,
roi
Indiens^
2,
Lysimaque;
La'érce , I,
(2)
Diogène
fy. 38. Vossius Hìfl,
Gr. I,
.11 se peut
du Sâmien.
if , le distinguoit
L. II, y , 19,
Laërce,
qu'il ait raison. Chez Diogène
ìi se trouve
de Duris,
une notice
suivant
laquelle
Socrate doit
er*
avoir
travaillé
ch«z vin sculpteur
pierre , qui sans doute a été prise de son ouvrage
De Toreutice,
ou peut-être
aussi d'un autre.
(3) Mènander
qui de Toreutis.
Anathe*
de Aih&nìenfiuru
(4) Heliodorus,
qui
• le même
a été appellá
matis,
)
(scripfit
qui
& dont
vrífirr/VT»:,
l'ouvrage
irif>. «xj^iursAsuf e££
cité
& par
Athénée
Harpocrapar
quelquefois
tion.
Volîìus
présume , avec raison , que le titre
entier
de cet ouvrage
: mpi
fut
«KCS'ÍV**T«» T«J
(!)
Par
I
(
Í2Ó" )
On n'aipperçoit
pas ce que Pluie petit
avoir pris de lui pour fou trente - troisième on trente-quatrième
livre.
de Sce-pûs(;i).
Cet écriMctrodoras
vain vécut du tems de Mithridate,
&
l'on avoit de lui une Description
des
de différais pays ou
choses remarquables
de différentes villes (2) , qUe Pìine doit
avoir eu en vue ici j & celapeut résoudre
ìe doute deVofíius,si
c'est ceMétrodore
de Scepsis, ou un autre Métrodore
qui
a été Fauteur de cet ouvrage *
C'est jusqu'ici que s'étend le catalogue
des auteurs
consultés
par Pline dans
son trente-troisième
livre f & qui sont
les mêmes
cite pour le trentequ'il
Eu
considérant
les
quatrième
(3).
a traités
dans ces
sujets
que Pline
metlivres ^ on voit clairement
qu'en
tant
déclamade côté Fintroduction
toire 5 qui est entièrement
de lui , il
(1) Metrodorus Scepfius. Pline , L. XXXIF,
Q. \6 , le cite aussi à l'occasion du reproche
fait aux Romains, qu'ils ne s'étoient emparés de
ville Etrusque, que pour enlever les deux
Volfìnii,
mille statues qui s'y trouvoient
; & qu'à causé
dé sa partialité
, on r avoit appelle Misoromceus.
l'ennemi des Romains.
c'est-à-dire,
(2)
Xïifinytc-ls.,
(3) Avant
Hardouin
? ayec quelques orqiffions;
n*a rédigé îa première
partîe du trente»
des autroisième
livre
que d'après
II en a extrait
ce qu'il
teurs latins.
des bagues 9 des chevaliers
,
rapporte
des couronnes
, des chaînes -, des
de
monnoies
, & ensuite de Femploi
& pour les
ì'argent
pour les monnoies
de F exploitation
vases» Le chapitre
& d'argent
des mines
d'or
est ausfi
tiré des auteurs
latins j car ces notices ont été prises des mines
qu'on
en Espagne.
Dans le chaexploitoit
des métaux
& des minéraux
,
pitre
ce font plutôt
les écrivains
grecs que
Mais ce qui a
Pline doit avoir consulté.
été pris des auteurs
concernant
la to«
reutique7
paroît être peu de chose (i)*'
La première
du trente-qua*
partie
trième livre, excepté très-peu de passaavoir été emges (2), paroît également
des auteurs latins ? même ce
pruntée
qui y est raconté des figures colossales 5
anais non pas ce que Pline rapporte
(1) L. XXXIII,
peut être,
#. 23, 24; de
& plus haut, $. ij*
For, $. 3J, de I'argent,
du métal & du bronze.
(2) Du métal de Corinthe,
$. j; des &Sél
teiiteï espècesde bronze t £. 4? j.
(ia8)
en ayant été témoin
oculaire.'
tonpe
Les notices
qui concernent
proprement Fart & les artistes commencent
au chapitre I , section 19. II est clair
ont été puisées
dans plus
qu'elles
d'une
source.
D'abord
les époques
fixées avec précision
d'après les oìym-í
suivant toutes les appapiades 7 font.,
rences , tirées d'un chronologiste
-7 &
bien
de
Cornélius
dont
JNTepos
peut-être
Il a été parlé
Viennent
plus haut.
ensuite (§. 1 —S) des notices particules arlières & plus détaillées
touchant
tistes du premier
rang , tels que Phidias , Polyclète
, Myron
, Pythagore
& ses élèves.
<ìe Rhegium
, Lysippe
ces notices
Á. tous égards,
paroiffent
de quelque
-avoir été prises .& traduites
en les corn»
auteur
grec 5 cependant
avoient
avec
ce
qu'en
toujours
•parant
écrit les auteurs latins , tels que Varron
fans doute , &Verrius
Fiaceus,
lorsqu'il
est question des ouvrages de Fart transextraits
à
faits
Rome.
portés
Quelques
d'autres
auteurs font placés dans les § V
.9, 10 , 11 5 & les §. 12 , jusqu'au a3,
^contiennent
un
extrait
entièrement
des artistes rangés par ordre
.nouveau
&
trouve
le
dans
24?
alphabétique
§.
j
ust.
1^9 J
du têm$
concis des artistes
extrait
des rois de Pergame ; 8c dans le §. z5 9
célèbres
un autre petit extrait d'artistes
ne font pas partidont les ouvrages
connus ; enfin , les §. 2.6
culièrement
—- 33
une lifte alphabéti»
, renferment
que des artistes qui se sont fait un grand
sudes mêmes
nom par F exécution
km
Des
extraits
placés
particuliers
jets.
les
dans les §. 345 35 & 36 , terminent
notices des artistes ; qui font suivies de
tirées
des auteurs
qui
quelques-unes
ont écrit fur Fhistoire
naturelle
, dont
doivent
avoir été romains.
plusieurs
Les auteurs
suivans font cités dans
le livre XXXV,
des noqui contient
tices fur la peinture
(1).
( 1 ) Ex auBoribus : Mejsala oratore , Mejsala
M. Varronê j
sene . Fénestella , Attico,
Verrio,
Cornelio Nepote , Decìu Eculeone, Mucìano , Me*
Yabio
CaJJio Severo Longulano,
isso , Vitruvio,
Vestale , qui de pìíìura scripsìu
Externis : Pafitele , Apelle , Melanth'w , Afilepiodoro , Euphranore , Parrhafio , Heliodoro , qui
«va&n^aTa scripfit Atìienis , Metrodoro , qui ds
architecloìiìce scripfit , Democrito , Thíophraflo
;
Apione grammatìto,
qui de metallica
disciplina
îolia ,
scripfit j Nymphodoro , Andrea,
Heraclide,
Apollodoro, Dìagora,
Botrye rArchidemo,
Dionyfio f
Democle , Mnefide , Xcneerate Zcno.*
Aristogene,
nis, Theomnesto.
Toms Ult
ï
C Ì3Ô f
.- Mejsaîa(i)
5, dont il a été parlé píuS'
fiant ? ainsi que de Fenestella,
Atticus^
Ji/efrius
? M. Varro , Cornélius
Nepos*
. Decius
Eculeo.
Ce nom est répété
dans le texte même (2) ; cependant
âl est plus que probable
est cor«=
qu'il
La conjecture
de Hardouin
rompu.
qui
Aculeo }
corrige D. Aculeo ( Decimus
heureuse ; car cette famille
est fort
romaine est connue ; cependant
même
sur cette trace on ne découvre
plus
sien de cet auteur.
Mucianus
y qui a déja été cité au livre xxxnr.
aux Phy»
Melijse paroît
appartenir
car on ignore
ce que Méiiplogu.es.;
de Mécène,
lisse , Fasfranchi
pourroïfc
avoir écrit qui sut relatif à ce sujet (3.)^
(Î) Mejsala oratore , Mejsala sene. On pourroit
douter que ce passage fût de Pline même. Cette
se trouve , au reste , dans le livre
opposition
XXXV, fia. 2 , même : l'un se rapporte aux oraisons
de cet auteur , & l'autre à son ouvrage De Famìliis 5
qu'il composa dans un âge très-avancé , ainsi que j'ai
cherché à l'expiiquer clairement plus haut.
..(2) L. XXXV,
10, setì. 36, 5, où il est dit ;
que Tibère avoit fair tant de cas d'un tableau
de Parrhasius ', qui représentoit un grand prêtre de
Çybele ; qu'il l'avoit placé dans son appartement.
\ÌJt auclor est Decius Eculeo.
2r. Suiyagl
(5) Suétone , de III. Grtimmat.
Hard.ouio i G'eS le Physigloguej.
est celui
dont
Vìiruvius
les
existent encore.
fur F architecture
livres
étoit
Caffìus Severus Longulanus
célèbre fous Auguste
&
un orateur
Plusieurs
Tibère.
passages cités
par
Vossius me portent à croire qu'il a aussi
Au reste, dans
écrit sur l'histoire
(i).
du livre XXXV
un endroit
? où il
est nommé , Pline a eu en vue le
d'une
de
ses
oraisons
(2).
passage
avoit composé
Fabius
un
Vejlalis
(3).
ouvrage sur la peinture
, dont il a été parlé plus
Pàfiteles
se trouve à la tête des auteurs
haut,
T.
grecs.
ce grand
maître
,,
qui a
Apelles
écrit fur son art (4). Les
«gaiement
de
tous
ces
fur
Fart
'copies
ouvrages
lie purent
,
pas être fort multipliées
Lac. 1, 21 ; quoiqu'il
ne
(1) Vossius , DèHist.
soit pas de cet avis.
'
12 ;' Jeíi. 46,
(2) L. XXXV,
( cet orateur
)
qu'il
avoit reproché
à un certain C.Monius
acAsprenas,
d'un pJat, cenc
çuséen justice,
que, parle
moyen
trente convives
été empoisonnés
avoient
par lui.
(3) Fabio Vestale,
qui de piclura jcrìpjit.
dans7e L . XXXV,
même , J'ecî. 36 1
(4) Pline
îO , Picturm plura solus prope , quam ceteii omn.es,,
voluminibus
etiam editis,
contulìt,
quce docìrinam
eam continent. Cet
ouvrage étoit adressé à ion élève
Perse'e^/èáf. 36, 23.
I 3
( i3a )'
furent
feinfí
elles
bientôt
~£
perdues
lorsqu'il
n'y eut plus ni artistes , nl
& amateurs
connoifseurs
éclairés
de
l'art.
Ce peintre
a aussi écrit
Metanthius.
sur son art, suirant Diogène Laërce ( i )f
avec
qui ajoute qu'il disséroit d'opinion
une cerApelle , en ce qu'il demaudoit
& dureté de pinceau
taine
hardiesse
dans les tableaux
( 2 ).
Euthycrate
?
eut le même fystême
•élève deLysippe,
à la sculpture(3).
Au reste?
relativement
fut contemporain
Mélanthius
d'Apelle$
& son condisciple
chez Pamphile
de
.On le met au rang des pein*
Sicyone(4)
ires les plus célèbres (5).
II paroît
qu'il a dg
Afclepiodorus.
même écrit fur la peinture,
Laconjec»
est très-na»
ture formée par Hardouin,
turelle , qu'il est question ici du peintre
(1)
hiihafèiis
Laërce,
Diogène
(2)
?e;s
c laypa.'Sjt!
$HG-(
ifysis
yu-f>
IV,
i'ui
tv
TCIÍ
Vífi
Zuypu.Hjiv.-t,:
a
iS.
av^sal'ua.ì
?vta
xai
«-xÀn/>eTtíT*
l'aiTptyíiì.
(3) Austero maluìt génère , quam jucunio
cere, Pline., 'L., XXXlV,
fiel. i>
(4) L. XXXV,
seíl. 56, 8.
pl&>
(
i33
)
m
d'Apelle j
ì&sclépiodore, contemporain,
le
comme
m,aître de lá
le
qui
regarda
perspective aérienne , telle qu'elle exis
toit alors (i).
Un
artiste
s'est
esqui
Euphranor.
célèbre dans tous les
sayé & rendu
en
genres \ il fut peintre , sculpteur
matière dure & tendre , statuaire en
sur ces
écrivain
bronze , & enfin
arts
(2).
nous
apprend
Parrhajius.
fut aussi auque ce fameux peintre
teur ; car fans son catalogue
nous
Pline
cedebat. —
de mwsuris
(1) I\am
Afclepiodore
,
( ÍÏ ni!
parpciç ) , hoc efi quanta quid a quo dijtare deberet. Pline , XXXV,sc.B.
36 , 10 ', & plus
bas, $.21 , il est dit : Afclepiodorus
, quemfyrnmctrìa.
m;rabatur
il est rapApelles. Au aième endroit,
fit pour
un certain
Mnason , tirais
porté , qu'il
les douce
Dieux , dont
un tableau,
d'Eiatée
,
été payée 303 mines. Silamina
chaque figureluiavoit
16 2. écus ,
fait selon notre monnoie ( d'allemagne)
le prix
de chaque
seïoit
de jooo
écus *
figure
& celui
des douze
Mnason
doit
donc
60,000.
avoir
été un amateur
II paya à
très-magnisique.
nommé
Théomneste
un autre peintre
, cent mines
héros
lui ; &
pour chaque
qu'il
peignit
pour
il sit faire un tableau par Aristide
, représentant'une
1
avec
les Perses qui contenoit
bataille
cent figude dix mines chacune , ce qui monta
res , à raison
à la somme de 16,700
écus d'allemagne.
f^olumina
secl. 40 , 2J,
(2) L. XXXV,
quoqac,
de. Symmptsia
& cohrïbus.
fsmposuit
I è
(
saunons
aucun
i34
)
renseignement
à cet
égard (i).
Heliodorus
s Fauteur d'une De script
ûon des offrandes sacrées à Athènes £
il a été sait mention
dont
plus haut.
Métrodorus,
qui, comme on le voit ?
a écrit fur F architecture
(2) , & qni
ne peut
avoir
parconséquent
parié
& des tableaux
de la peinture
qu'en
C'est avec raison
ìe
passant.
qu'on
, qui ,
prend pour le même peintre
étant
, sut enégalement
philosophe
à Rome , lorsque Paul
voyé d'Athènes
un homme qui réunit
Emile demanda
ces qualités ; dans la double
vue de le
comme
placer
auprès de
gouverneur
& de faire exécuter
ses fils,
par lui
les tableaux
à son entrée
nécessaires
de la con, à Foccafion
triomphale
(3). Celui qui
quête de la Macédoine
(1) Et cependant il me reste toujours le soupçon ,
que ce nom a été transposé du passage du livre
même , secs. 36 , y , dans le catalogue ;
XXXV,
mais là , il est question de ses dessins & esquislés :
Allia multa graphidis vejligìa extant in tabulìs ac
piembranìs cjus , ex quibus proficere dicuntuf,
artifices.
(2) Metrodoto, qui de architeclonice scripfit.
(3) L.
XXXF,se8.
40,
ÏQ.
t
C i35
)r
^
&
Benoît de piller la Macédoine
donc aussi économe
fut
que
les grands
de nos
quelquefois
le même
homme
il nomma
PEpirá
le font
jours :
à deuxles
,
appour
par-là
épargner
places
de?
d'une
:
probablement
pointemens
Pline ajoute quecelle de gouverneur.
Paul Emile fut très-content
de Métrodore , qui fans doute aura prouvé qu'il
étoit aussi bon philosophe
dans la pradésintéressé.
tique,
que gouverneur
& Apion
Democrites,
Theophrafles,
comme£
le grammairien
, sont cités
des auteurs
ainsi
que
5
physiológues
les médecins
t An, Nymphodorus
dreas , lollas,
>
Diagoras
Apollodorus,
D ionyjìus > Arif-,
Archidemus,
Botrys,
Thédin-^
, Mnejides,
togenes , Démodes
<
ne/lus.
a déja été cité au livres.
Heradidès
XXXIII.
JCenocrates Zenonis
On croît?
(r).
que c'est le même Xénocrate
d'Ephefe .,.
dont Pline
fait .mention
ailleurs
,. h
(i)
Dé méme.daiïs7'//z<í.
ad L. XXXVII.
Hardouin, il se tvoÛYÌ?H^v.Bi àuisi'Ind.adL.
& XXXIV.
14
Avantf •
XXXlîî^.
l'occasion
Fhîstoîre
d5objets concernant
naturelle
(i). II doit avoir été disciple
de Zenon : cependant
Laërce
Diogène
ne paroît
connu
cet écripas avoir
vain.
ìe livre XXXV
même
Dans
d'un
de Pline , il est fait mention
Xénocrate
fur la peim
, qui a écrit
ture (2) ; mais ce ne peut pas être celui
Du cristal & de son origine
, L. XXXVlI>
())
seS. 9 ; & ce doit êtte le même, qu'il nomme ailleurs
Xénocrate
; comme par exemple quand
simplement
L. XXXVI,secl.
il parle de la pierre obsidienne,
67 ;
L. XXXVU,
de la pierre
Mono,
sed.
63 ; &
où il dit : Xenocrates , qui
du íuccin
secl. 11,1,
âe iis , (Sucánis),
tuiperrìme scripfit.
&
10, secl. 36 / y , Antìgonus
(2) L. XXXV,
l'édi^Xenocrates . qui depïclura , (ou mieux,
suivant
t-ion de Rome , de picìuris
irípi imaxw ), firipsere.
de Junius de PiEl. Fet. II,
Suivant une correction
il faut lire Hypjìcrate.
ig , f. adoptée par plusieurs,
à la place
de Xénocrate
, parce que dans DiaLa'érce , Vil,
188. Polémon
, Antigone
gène
se trouvent
cités ensemble comme
& Hypsicrate,
des auteurs,
qui ont écrit fur les tableaux , »í ftpt
doit donc s'être prévalu
<si!!tv.m yptv\avni.
Junius
un nom
de ce que dans Pline
on a confondu
moins
connu avec un autre plus célèbre,
Cepen?
ne paroît
le
de ce critique
dant
pas
jugement
tableaux
être décisif. Tant d'auteurs ont écrit furies
ëc dans des vues très-différentes
; les uns çn artisles autres
ou en compilateurs
en antiquaires
tes,
& les
conservées
dans les temples
de curiosités
édifices
que chez
publies ; de la même manière
doit
être
dJuri
La'érc» ,
il
Diogène
question
jîibleau
du temple
de Junon à Sapios. Ainsi Xéno*
'
( l 37' )
dont il est parlé dans le catalosgue (i). Sï
les sources
les anciens avoient indiqué
où ils ont puisé avec une exactitude
on ne semodernes
à
des
celle
5
égale
dans une impossiroit pas aujourd'hui
ce que Pline
absolue d'indiquer
bilité
a p ris de chacun
des auteurs
qu'il a
il me semble trèsconsultés. Cependant
dont
il
le
livre
vraisemblable
que
d'au»
d'extraits
contient
ici
plus
s'agit
Varron
,
que de grecs.
Verrius , Nepos , Fenestella
? Muciaavoir été ses guides 5
nus , paroiffent
dans tout
au moins
cela est-il visible
les objets indigènes.
ce qui concerne
II ne semble avoir consulté
Vítruve
& des
de la pozzolane
qu'en parlant
tuiles. Je présume que dans ses notices
teurs
latins
crate & Hypficrate
peuvent avoir écrit tous les
deux fur les tableaux- Pourquoi nnême Xénocrate ,
fur la sculpture,
dont il a existé en ouvrage
n'auroit-il
pas pu écrire fur les tableaux auffi bien
les deux
, qui a également traité
qu'Antigone
de reconsujets ? On ne fait aucune difficulté
ce dernier pour auteur dans cette double
îioître
.
,
qualité.
(i) Car le nom de Zenon y est ajouté : Xenoautìî parmi les.
Zenonis.
U se trouve
çrates
naturalistes ; & si c'étoit
une transposition
prise
du texte 4 Ántigone
également»
s'y prouveroit
il a principalement
tableaux
-suivi
c & Apelle
dans le chapitre
Pasitèle
- il
des couleurs.
Au
moins
paroît
la
dans
partie du livre
que
première
fur
les portraits
ta, fur les anciens
en Italie . & fur Fétat
bleaux
de ìa
— 10
kRome
i
,
secl.
, il a
peinture
consulté -des auteurs
seulement
lade
II traite
des couleurs
tins.
, secl. i i
«-» a3 ,
d'après les Grecs?
probablement
en les comparant
avec les
cependant
des Romains.
corn»
ouvrages
Lorsqu'il
célèbres ?
mença à parler des peintres
il en avoit fous les yeux un catalogue
f
de FOlympiade
datoit
XCIX
j.
qui
ainsi plus haut,
secl. d>4 ? 35 , il a inséré quelques
notices
anciennes
plus
extraites
d'autres
auteurs.
II doit avoir
consulté des écrivains latins pour les endroits
transoù il parle des tableaux
à Rome , ou des anciennes
portés
en Italie,
& lorsqu'il
peintures
rapporte
à
Rome
les peintres
existoient
qui
& en Italie.
la
Mais
depuis
secl. oy
selon toutes
jusqu'au
§. 3i , il avoit,
les
autre
auteur
un
,
apparences
de F engrec fous les yeux ; il y traite
»
cire
en
ou
de
la
caustique
peinture
en
y mêlant
aussi d'autres
peintres.
Depuis le §. 32 fuit une lifte alphabétique de peintres , prise probablement
auteur j une seconde
dans quelqu'autre
ìiste §. 425 & §• 4-3 7 une autre encore
la peinture
des femmes qui ont cultivé
ou excellé dans cet art. Vient ensuite
xxn chapitre
de l'encaustiparticulier
—
&
4& de ^a
4$
que , fect. 42 •> fiel.
&
des Arases de terre , dont
plastique
tirées
les notices font pour la plupart
latins.
II termine
enfin par
d'auteurs
&'
les terres & les fossiles , JeEí. 4j
suivantes , d'après
des naturalistes.
De tant d'ouvrages
qui existoienfc
fur la peinture
anciennement
, Pline;
en a employé très-peu (1). Je m'étois
attendu
auroit
fur-tout
qu'il
prosite
de celui que Juba , qu'il
cite si souvent , a composé sur les peintres &fur
la peinture
(2).
Dans
le trente-sixième
livre , qui
traite
de la lithologie
, il est fait
(1) On en peut voir
Durand.
CÌus &
la liste
dans
Junius,
Fabri-
en cite le hui-,
Tlípi {uypa.Qiùv. Harpocration
dans Xla.ppaL7iis & isípt ypaQiKW dans
iivre,
Tíotoymros : lofias ev TOIÍ vípt ypa<Qïx.fts. Comparez
(2)
tième
Hardouin
& Fabricius-.
en passant de Femploî
des
la
&
l'architecpour
pierres
sculpture
ture. II indique de la manière suivante
les auteurs qu'il ra. consultés (i) :
M. Terentius Varro. Voyez au trentetroisième livre.
Ccelius.
Cxlius.Ceît'h.
Antîpater
l'historien
romain
très - connu , ouï
vivoit du tems- de Gracches. M. Brutus a fait un extrait de ses annales (2).
Pline doit en avoir emprunté quelque
part un trait d'histoire.
Galba. C'est sans doute le grand-père
de Fempereur Galba j il avoit composé
une histoire (3).
Ce nom est absolument
C. Ictius.
inconnu.
HarD'après des manuscrits,
douin pense qu'il faut lire : Ciccius, qu'U
mention
"
: M. Varrone,
(t) Ex aucloril'us
Ca.Uo, Galba,
Cf Iclio , Muciano,
Ctrnelio
, L.
ïlepote
Pisone 6
Tuberone , Seneca , Eabio fejlale
, Annio
Feciale,
Fabiano , Catone Censorio , Vilruvio.
Ex ternis
: Theophrasto , Pajueh
( maie ant»
Rege , Nkandro
,
Hardouin,
Praxitèle)
, Juba
Soraco , Sudine,
Alexandro
Apione
Poljhìstore,
P. ) Duride%
( non séparé : Apione,
Plistoniio,
Euhemero , Arifiagora
, Dionyfio
, Arte*
Herodoto,
midoro , Butorìda
Deinetrio
, Antisthene,
ì ( ant6
Hard.
, Demotele,
Lytia,
Democrito)
in Brut.
(2) Cic.
26 , f.
0)
Y°yez
Suétone j, c. 3,
• mais il n'a
en
deCincius
pas
change
auteur ; c'est
viné non plus le véritable
Cincius
Alimentas
, un
probablement
annalistes
de Rome ,
des plus anciens
la seconde
avant
qui vivoit
guerre
II s'étoit
servi de la langue
Punique.
grecque.
Mucianus
& Cornélius
JVepos , déja
cités au trente-troisième
livre.
L. Pijò) auteur connu par des Annales. L. Calpurnius
Piso Frugi.
Consultez le trente-troisième
livre.
L.
ÁElius
Tubero
Tubero.Ceït
,
comme
connoifíbns
que nous
légat
de Q. Cicéron
eu Asie , 8c
, envoyé
comme
historien
(i).
Seneca. On croit
que Pline , dans
l'endroit
où il parie des grands édifices
chose
d'Egypte
, a emprunté
quelque
d'un
doit avoir
ouvrage
que Séneque
, &c qui n'est
composé sur les Egyptiens
pas venu jusqu'à nous
(2).
au
II a été cité
Fabius
Vejlalis.
précédent
livre
, comme
Fauteur
d'un
(1) Par Cic.
adQ.F.I,
1, 3. Voyez
Voíïius,
Hist. Lat.l,
ix,p.iS,b.
On peut
cou»
(2) De ficu. & fiacrìs JEgyptìorum.
sitlter
à ce sujet Fabricius
& YoiBus.
( 14-2 )
sur la peinture
j niais il doiS
ouvrage
avoir écrit aussi sur Fhistoire,
comme
une citation
le prouve
(i).
II a déja été cité
Fecialis.
Annius
comme
historien
, au trente-troisième
livre.
F ab i anus s vécut sous TiPapirius
Pline le cite dans plusieurs
bère.
en»
avec éloge comme naturalistej
droits(2)
«ScSéneque en parle comme d'un philo»
II existoit entr'fophe & d'un orateur.
autres de lui un ouvrage
fur les ani-°
maux , & un Des Causes naturelles (3).
Pline a probablement
difféemprunté
rentes choses de ce dernier oúvrage(4).
C'est Caton le censeur
Cato Cenforius.
offert
à Pline
beauavoir
qui peut
coup de choses curieuses dans son ouvrage
Origines
Faits
anciens , ou des
dans le texte
(5). II rapporte
Des
cadran solaire
(i) L. VII, seil. 60, du premier
fait à Rome! II se trouve auíS parmi les auteurs d®
de ce livre.
l'Irid.
ap. Fabric. p. 223.
(2) Voyez Ind. Plìnii,
(3) CauJJarum naturalìum.
(4) Dans le trente-sixième livre mème , secl. 24 „
d. 12. Et inter plurirna alìa Italice miracula
ipso,
in lapicidinis
miracula
crescere , aucior est Papirì&S
Sabmnus , nattera nrum ptritijjìmus,
,
(5) Originum lib.
"( as )' m
trente-sixième
livre
Sìiêrae du
, d'aprèa
celui fur l'agriculture
, composé
par
cet auteur,
qu'on ne peut pas faire de
bonne chaux des pierres tâchées,
(i).'
à Pline ,
a pu être très-utile
Vitruve
dans ce trente-sixième
livre,
par for*
fur F architecture.
ouvrage
Parmi
les auteurs
grecs , la pluà Fhisfont
cités
relativement
part
naturelle.
A cette classe appartoire
tiennent
Juba
, Théophrajîe,
( 2 ) 7
de
On ne peut
décider
Nicandre.
ou
physiouvrages
historiques
quels
II
ici.
ques de ce dernier ' il s'agit
le
du
est cité
dans
texte
même
trente-sixième
del'ailivre, àl'occasion
où il est dit qu'on appella
cette
mant,
de
nom
le
,
pierre
d'après
Magnes
fur
celui
la trouva
qui le premier
le mont-Ida
a écrit fur
(3). Sotacus,
~~~~
"
(1) Pline,
XXXVI,Jccl.
3y.
au trente-troisième
(2) Juba,
Voyez ci-devant
livre. Pline paroît avoir puisé le plus de faits dans ses
Curiosités de l'histoire naturelle de f Arabie. Dans le
trente-sixième
livre même, set~l. 46 , il est cité
comme témoin
oculaire
d'une espèce de pierre,
transparente , qu'on trouve en Arabie.
(3) L, XXXVI,
secl. 3y, Ceci peut s'être trouvé
dans les livres Des choses Colophoniennts , ( xsAtçoyiaxB-/). Dans le L. XXX VII, secl. 28, le nom d'une
pierre qu'il appelle Saadareseos est pris dans Ni.ondrei
C H4 )
comme
\&. lithologie
naturaliste
5 ainsi
(i).
que Sudines
Les auteurs
suivans font des historiens.
Alexander
Probablement
Polyhijlor.
Pline avoit ici fous les yeux
les six
livres de cet auteur.
Des choses mer-*
veilleuses (2).
le grammairien
, qui fut céApion
& Cajus (3). Pline
lèbre fous Tibère
ì'a cité plus haut,
comme
Fauteur
fur les remèdes tirés du
d'un ouvrage
minéral
dans ce
( 4 )* Mais
règne
trente-sixième
livre , il s'est servi probablement
de son ouvrage
Des curiosités
dans lequel
beau(S),
Egyptiennes
(í) Sotacus, -zipi Ai&ffiï. Pline le cite , L. XXX VI^
fiel,
n,
38 , ainsi que L. XXXVU,
fiât. 25 Scficl.
ri , fietl. 5"7- Sudines ,
i , sc8.
23 , Je£l. 24, fiel,
AÌSKV est auflì nommé dans î'ouvrage
même ,
île/i
1 . IX , j ci, des Perles ; L. XXXVI,
12, del'Onyx
;
n , t, du Succin ;
L. XXXVII,
9 , du Cristal
,ficl.
Nkolios
j fiel,
jo de la pierre
fiec't. 37 , de la pierre
Astrobolos.
Cod. 188.
(2) ©KVft*triBï o-wa^uy». Voyez Photius,
VOIÌÌUS
tílst.
Gr.
I,
22.
fiel. 19 , /5
(3) î nAíie-roviKiir. Voyez L. XXXVII,
C'est le même contre lequel Joseph le juif a écrit.
aussi L. XXXIII
(A) L, XXX V, & probablement
& XXXs.í7'.
(-) T«Ï Aiyvz-ïiaxni
ÏÍ-TCpie.\ /Si/SAia wíïTt. Voye2
G/-. /I,
Voffius
7.
%f.
.COUjjS
avoir été ra^
Coup de choses paroisíent
contées dans la vue de les faire prendre
(1)5 & il semble
pour du merveilleux
de ce qui, dans
grande partie
qu'une
- sixième
est dit des
le trente
livre,
& des ouvrages
de l'art
édifices
en
ainsi
, en a été emprunté
Egypte
(2)5
que quelques autres passages, & entre*
citée plus haut,
conautres F anecdote
fans
être
cernant
qui
prié f©
Apelle,
à
la
table
du
roi
Ptolémée.
présenta
du tems
de Samos,
historien
Duris
de Ptolémée
; son ouvrage
Philadelphe
a été cité au trentesur la toreutique
troisième
livre. Dans ce trente-sixième
de ceux qui ont
livre il est au nombre
écrit fur les pyramides
(3). Cependant
ait composé un
je ne crois pas qu'il
(1) Voyez AuluGelle,
V, 14.
(2) L. XXXVI,
Jech' 17, 5, où il est cité
expressément parmi les auteurs qui avoient écrit
fur les pyramides ; fans qu'il
paroifle cependant
ait traité ce sujet dans quelque ouvrage
qu'il
particulier.
(3) L. XXX VjcEl. 36, 14. d'Apelle ; L. XXX VII,
secl. iç, f, de la grande émeraude du labyrinthe;
auffi L. XXX,
secl. 6, de la vertu magique de
îa plante OJprites ou Cynoceplialia , & de fa pré*
d'avoir
tention
d'Homère
des
sombre
évoqué
enfers ; & secl. 30, du Scarabée comme symbole
du soleil.
Tome IIL
&
sur ce sujet ( t p
'ouvrage particulier
ïl est probable
qu'il a parlé des pyraïnides dans son Hijloire
de la Lyb'ie (2)»'
II se peut aussi que , dans
son Histoire d'' Agathode
5 il ait été beaucoup
de F Afrique
«, mais non pas
question
de FEgypte.
Tous
ceux qui ont lu
Herodotus.
les notices
cet auteur , connoissent
fur les choses remara données
qu'il
de FEgypte.
quables
Euhemerus.. Cet auteur ne paroît être
aux pyramicité ici, que par rapport
même le donne
des , ainsi que le livre
de la Ma«
à croire (3). II atroit navigué
aux frais
cédoine dans la mer du. Sud,
du roi Cassai! dr e; mais ils'étoitfur-toufe
fait connoître
par un ouvrage où il rapmonu~
d'anciens
[une infinité
portait
& d'inscriptions
mens , de temples
?ìeg
son
que
hypothèse,
prouver
pour
dieux avoient d'abord été desíhomines»
dans cet ouII se pourroit
(4) que,
17 i 3.
fia.
(0 L. XXXVI,
Suidas fait
mention;
(2) Twv Ai/Svxoï , dont
De Hift. Gr. I, IJ.
tToyez Voflius
17,
fia.
3(3) L. XXXVI,
par Eunîus , qui S
(4) 'Upa MaypaO)* , traduit
est
cette
yvm
t
laquelle
hy^oth^se.
fcepseup icpafiíl»
r (
147
)
11ait été question des pyramides*
l^âse,
ne (font
Les huit auteurs
íùivans,
dii £«
aussi placés dans le .catalogue
qu'à cause des pasfagesiquî
jíXXP^l-)
les pyramides
concernent
-y & jel ne
puis m'imaginer
que Pline , pour un®
donne
notice
de çes
íi courte
qu'il
la peine
monumeiis
, ait voulu prendre
entr'eux
ces auteurs,
ou de
de comparer
de tous les olouze (1).
faire des extraits
: Des
Arif agoras a écrit un ouvrage
de V Egypte
(fi.^
choses remarquables
de décider de
Mais il est très-difficile
quel ouvrage il s'agit ici , & quel est le
tous ceux qui poi*parmi
DionyJzuSi
tèrent
ce nom , dont il peut être ques
tion.
à la vérité , écrire
On pourroìt,
Une diiîertation
savante sur ce sujet ?
en passant tous les Dionysius
en revue ( 3 ) j mais le résultat
seroit,
qu'il
& je
n'y a rien de certain à en dire,
de faire de pareilles
3ae vois pas Futilité
recherches.
'en partie. Voyez Colonna adEnt. &dans VHìstoir&
de L'Académie des Inscriptions,
la Dissertation de
JVT. Feurmont.
(1) Cités au L. XXXVI,
seB, Ì<7,3.
(2) Àiyvunaum J6IÍ3ÀI«. Voyez Vossius, De Hist4
p. 163.
pr. III,
Q) Sur-toút de ceux qui ons écrit des ^ipttyvrusr
C_Í4§
}
\Arteftûdoni$
d'Ephèse véctit fous Ìe4,
C'étoit un célèbre
Ptolémées.
derniers
&
Strabou
Pline citent
,
que
géographe
Son ouvrage consistoit en onze
souvent.
dont Marcien
livres (i),
, qui en a faÎÈ
s'est servi ensuite pour coml'extrait,
qui est parvenu
jusposer son Périple,
qu'à nous. Iì ne peut avoir parlé des
qu'en
passant.
pyramides
ou Sutoridas
Butorides
, que Pline
cite aussi comme ayant écrit sur les pyramides , n'est allégué par personne (2) 5
non plus qii'AntiJîhènesÇo),
Demotelès
6c Demetrius
(4). Lyceas, au contraire,
est cité par Athénée
, comme auteur
: Des choses Egyp*
d'un ouvrage intitulé
& c'est dans cet ouvrage qu'il
tiennes;
( 1 ) II est probable , que le
Périple qu'on
lui attribue
aussi , faisoit
partie de son grand
ouvrage.
(2) J'ai de la peine à croire,
que ce soit le
ímême que Botthxus, auteur géographe , cité pas
Marcien,
p. 63.
(3) Voyez les conjectures de Vossius fur ce sujet;
De Hìft. Gr. Lib. III, p. 161.
(4) Démotèles est cité à 1!occasion des pyramides & du labyrinthe
, fia.
19, ï. Démetriu?
être celui de Byzance,
qui entr'autres
pouvoit
A composé un ouvrage sur VHiJloire d'Antìochus
& de Ptolémée, ainsi que de Y Administration
d»_
ig I$íìt,
Diogène J-a'éjrççà Vt 8&
C *49 )
des
été
pyramides
question
.peut
& du labyrinthe.
du catalogue
îes
En
retranchant
dont Pline n'a pu se servir que
auteurs
dans quelques
.,
chapitres
particuliers
fous les
ma conjecture
, qu'il li'avoit
ou
trois
deux
auteurs
latins
yeux que
avoir
Varron
, JNepos &Fabianus)
(peut-être
une
dont il a pris des extraits , acquiert
force. Il se peut que ceux-ci
nouvelle
aient fourni les noms de tous les auteurs
des pyramides
: & jè
cités à Foccasion
en
est de même
de
qu'il
m'imagine
autres
de
où
il
endroits
Pline,
plusieurs
des auteurs
qu'il n'avoit
parle
pas lu
lui-même
, mais qui font cités par celui
dont il a pris ses extraits.
Au reste , il
suffit qu'il soit probable
que la majeure
livre ait été
partie de ce trente-sixième
d'auteurs
latins.
rassemblée
Une déclamation
fur le luxe à Rome
entièrement
dans F emploi du marbre,
dans le goût favori de Pline, commence
- sixième
ce trente
livre 5 ensuite vienles artistes
en marbre
ïient
, secl. 4 ?
où ce qui est dit des ouvrages
de Fart à
Rome
n'est du moins
pas emprunté
des grecs. Secl. 5 — 10, il est question
$e Femploi du marbre dans les édifices ?j
&3
(
i5o
)
la plupart,
soii'î*
Siotlons
qui 5 pour
d'auteurs
tirées
latins ; & dans les
11 — 23, il est parlé des différentes
fetl.
de
espèces de marbre , principalement
celui d'Egypte
; des grands monumens
de Fart chez les Egyptiens
, fur - tout
des obélisques , des pyramides
, du la& des
, du temple
byrinthe
d'Ephèse
à Cyzique.
choses remarquables
Sur
tous ces objets , il y a plus de traces
de sources romaines
que de grecques.
Secl. a4- 5 1 — 1a ? il s'agit des édifices
—*
2.5
de
Rome
; secl.
remarquables
de
£0 , des différentes
pierres ,
espèces
d'histoire
naturelle
, avec quelFarchitec*
que peu de chose concernant
ture & la sculpture';
mais les dernières
resections en contiennent
davantage,
à ces deux arts. Sç3. 5i —
lativement
65 , de la maçonnerie
, du fable 9
de la chaux ; secl. 56 — 58 , des colondu stuô
nes ; feS. 59 — 64, du plâtre,
article
& de la mosaïque ; seâ. 65, 66 , au
Terre \fecl. 6y, de la pierre obsidienne
j
68 , de Femploi
du feu. Dans
secl,
on trouve
ces difíérens
endroits,
de la déclamation.
quelquefois
le
Finalement
, il reste à examiner
.catalogue des auteurs que Pline a coîts,
)*
( iSt
livre:
íultés pour son trente-septième
de ceux-ci
La
, ont
partie
majeure
cités
dans
les
livres
été
précédéja
dens (i).
aura été le prinIci encore , Varron
cipal guide de Pline.
se
ne
Les ASa
raptriumphorum
où
un
seul
,
passage
(sj
portent
qu'à
il est fait
de bijoux
mention
pré-*
& de pierde perles
ornés
cieux,
reries , ainsi que d'autres
choses de
prix , que Pompée , après la guerre
contre
Mithridate
, a étalé dans son
triomphe.
II n'est guère possible de
Mecenas.
ce que ce favori d'Auguste
concevoir
pëut avoir écrit , & ce que Pline a pu,
:
seroit
de
ce
livre
on
lui
pour
prendre
que la pierre
presque tenté de croire,
à
de
cachet
Mécène
servit
7
gravée qui
:
(t) Ex auaorïbus
Mctcenate
,
phorum,
: Juba_Rege
Externis
, Phìloxeno
iïìfihylo
,
Varrone
trìunu
, Aais
Cornelio Boccho.
íaccho,
, Xénocrate Zenoni's,
Sudineâ
Nicandro
, Satyro .,
Euripiie,
ZePhilomene,
Demoftrato,
Theophrasto
Charete,
Metrodoro
, Sotaco , Pythea , Timeeo Siculo^
nothemi,
Nicia , Theochrefito,
Afiaruba,
, Theomene s
Mnafia
iÇtefia,
Mithridate,
Sophocle , Archelao
Rege , CaU
tifitato
, Ifmenia , Olympico , Alexandre
, Democrito
, Apione , Horo } %oroastre,
f'olyhistore
Za-chgl^
(2)
Chap.
jj
jfg,
M.
é5
(
1&2
j
dans ce livre (i) ?
'& dont í.i est mention
est ce qLii a engagé quelque copiste ou
à insé=
inattentif
quelque
grammairien
rer son nom dans cette liste. Cependant
a en effet écrit fur beaucoup de
Mécène
sujets, dont à peine une notion générale
a été transmise jusqu'à nous (2). Et dans
de ses écrits , on comptoit
ìe nombre
des compositions
femême,
historiques,
à ce qu'il paroît,
d'autres
fur Fhiftoire naturelle.
II est certain du moins
qu'on le trouve dans les listes de Pline ,
au neuvième
livre , pai'mi les auteurs
|
qui ont traité des animaux, aquatiques
& au trente-deuxième,
où il est question
des remèdes
qu'on peut tirer du
du dauphin
même règne. L'anecdote
?
un
en
amitié
avcit
petit garpris
qui
çon , paroît aussi être tiré d'un de ses
de
II
a
lieu
(3).
y
également
ouvrages
croire que Mécène a écrit fur les pierres
&
toutes
les
:
suivant
,
apprécieuses
aussi
laissé
des
il
avoit
,
parences
la
vie
d'Aufur
anecdotes
historiques
par un
guste ; cela est même confirmé
du
où, en pariant
passage de Pline,
(1) Chap. 1 , fia.
y,
(2) Voyez Meibomiuï ,' Mxeenns
' '
?
' c, 24,
£3) 4'. IX t fier. 84
2$.:
( i53 >
de fortume
changement
éprouvé
par
de
&
de
son
sa
,
hydropisie
Auguste
de Philippe
à la bataille
fuite
, il
de Mésur les témoignages
s'appuyé
cène & d'Agrippa
( i ). Le passage qui
les différentes
concerne
dont.
bagues
s'est servi
comme
cachet y
Auguste
de
ces
bien
aussi
être
tiré
pourroit
anecdotes
( 2 ) ; & je pense , que c'est
à ces bagues que Mécène
par rapport
a été porté fur cette liste des auteurs.
Iacchus. Sifcennius
Iacchus , est cité
des gramau, nombre
par Suétone
mairiens
leurs
leçons
qui donnoient
dans la G allia Togata (3). Dans le texte
du trente-septième'
même , F ex*
livre
d'une
plication
appierre
précieuse
) douée d'une vertu
pellée jEgyptilla
est rapportée
le fen«
magique,
d'après
timent
de cet auteur
H se peut
(4).
donc que c'étoit
un traité
simplement
de grammaire
, dans lequel les noms
des pierres précieuses
étoient indiqués
avec leurs
propriétés.
(1) L. VII, chap. 4$, 'secl. 46.
U) L. XXXVII, fia. 4.
(3) Suétone,
De
U) L. XXXVU,
Illufir.
/t&.
Grajnmat,
í4.
»;
Au
B o échus (i)»
sujet de Cornélius
ci-dessus
au trente-troisième
Voyez
II paroît
livre.
avoir
écrit
fur les
de Fhistoire
curiosités
naturelle.
Parmi les auteurs étrangers
, j'offrirai
d'abord
ceux qui ont écrit comme naturalistes
, ou fur les remèdes curatifs,
& fur les vertus
occultes
des pierres.
Le roi Juba est à la tête, des premiers.
Ensuite
on trouve
Xénocrate
, Zenon ,
& probablement
aussi SatySudines
,
'
rus & Théophrajíe
( 2 ).
Plus avant il est question
de Demos
traîus
(3) , ífc ensuite
de Sotacus,
qui a
, (1) Dans le texte du t. XXXVII
même, il est.
nommé , fia.
o, fia.
2s, fia,
43.
Ind. ad h. XXXÏII,
de Juba & de
(s) Voyez
natur. de V'Arabie ; id. ai.
ses curiosités de l'ìvjl.
L. XXXV,
de Xénocrate Zenon-, id ad L. XXXVI',,
de Sudines.'Mzii à l'égard dé Satyrus, on peut à pe^ns
excuser Pline d'une espèce de négligence. De la manière qu'on le trouve dans lá liste, (ôù. il a été placé ,-.
ainsi que je le. remarquerai plus bas , suivant Ìe pas,
sage de la /ha. u, i) i, réuni avec Eschyle,Euripide
JPhiloxène:& Nicandre,
ce ne peut être que îê fa-;
meux acteur tragique,
& auteur de quelques tragédies. Du moins Athénée faif-il mention,
(L. Xiíl^'
p. y91), de fa Pamphilia. Au reste, dans ce trente»
septième livre, il est, sans contredit -, question d'une"
les pierres.?;
autre Satyrus , qui doit avoir écrit.fur
8c fia,
par exemple, /ect.. 24-,: de l'onyx,
2$y 1 x
>
des escarboucles.
(3.)*Demoftratus:-AvantHardouin,il
erreur Démocrate. Daas le
y ávoitpac
teste du liyre
même|
C iB5
)
écrit
sur les pierres
( i ) ; d<e NiciaS
du
de Mallus
en, Cilicie
, médecin
il y a aussi un
roi Pyrrhus
, dont
fur la lithologie
(2).
ouvrage
Archela'ùs
, roi de Cappadoce
, a de
écrit fur les pierres
mëme
( 3 ), ainsi
, & proba, le médecin
que Calliflrate
aussi Démocrite
blement
, Ifmenias
5
} Za~
, Horus 3 Zoroajlre
Oiympicus
thaìias
( 4 )•
11 ,. 1 , là
où
il est question
"du sucçin S
fea,
du lyncurion
est empruntée
rexpiication
_ de cet
auteur,
se trouve
il
fut
se£l.
23 , qu'Africanus
in historia.,
le premier
le sardoine ', \t
qui porta
une
( probablement,
Gemmaram)
, tradiù
Historia
• &
il est encore
cité à
Demofiratus
peu après,
ï'occafton
de la couleur
blanche
de
des sardoines
l'Inde.
II ne paroît
avoir
rien
avec
de.commun
Vossius , De Poet. Gr. L. III,
Damo/lrate.
Voyez
B. Gr.
ióTo.. Fabricius,
vol.
XIIL
p.
/?- 13 S.
ï'Ind
ad L. XXXVI.
(Ì) SotAcus. Voyez
avoit
écrit
F.abrír:
(2) Nicias
iipt AJSTMV.Voyez
ci us , Gr, vol.
le nomme
XIII.,
p,
346 , Pline
'là où il est question
1.
du suçcin,
fi'éì. n,
est nommé
dans. le texte
(3) Le ro|..Archelaûs
mèm»i-AaL.'XXX
VII,
fia,
*fi ou il est question de
ïa calcédoine
12 , du succín,.où
il efl
n,
; & fia.
dit qu'on l'apportoit
: Archelai,
desIndes
qui regnavit
in Cappadocia
cite
Archelai
j & Solin
y2 , (Sf)>
libros,, _C$ fut un ouvrage
régis
istpi ÀIS-WV, ainsi
celui de Plutarqrfe
qu'on leiíîjit-paÀ
, sur les fleuves.
en est fait mention
2 y,,
(4) CalÛstmteïìéÉt
, fia.
de Û'eíçarbpucle.;
8ì fea.
12 , du.succin.
II résultb
auiE'de
ce passage , qu'il
a traité
des prétendue?
grenus oceuîtes dis jierrcs.précie-uses.
•Maintenant
outres
auêeurs,
1S
6
í vais > .
m'occuper
je
qui n'appartiennent
des.
pas
DèmocTÌte
le témoignage
de Diogène
, suivant
a écrit a-s/j
Xa'érce , IX „ 47 Î ce philosophe
connu,
il ne paroît
*.i9r»v. Au reâe,
pas qu'il se soit borné
autres
seul ; car Pline íecite sur plusieurs
àì'aimant
de manière.
, & quelquefois
qu'on
peut
pierres
de leurs
traitoit
s'appercevoiE
que fou ouvrage
&
: L.
occultes
médicinales
XLVIl,
yertus
de la
des émeraudes ;Jia.
pierre.
54,
feÛ.jZ,
58 , de l'£rotytosì
qu'on employoit
Afipilates ; fia.
de
l'avenir
aux
70 du
; & fia.
prédictions
si c'étoie
Mais c'est une autre question,
Zanthene's.
< cet ancien
de
là un
phiauthentique
ouvrage
losophe.
*
AISMV
doit
été
des
auteurs
avoir
un
istpt
Ifimenids,
28 du
ìí'est cité, fia.
, & fia.
2*3 , des sardoines
Le joueur
de flûte
Ismenias,
Sandarefiis.
qui se
étoit;
avec ses bagues,
parmi
lesquelles
pavanoìt*
ne doit;
une, émeraude
représentant
Amyrnone,
avec cet auteur.
pas être confondu
Ce nom revient
ies médecins.,;
parmi
Olympïcus.
T. XIII,
p
par Fabricius,
3j2 ; mais;
rapportés
Probaà des tems postérieurs.
celui-ci
appartient
dès mauvais,
.nombre
blement
que daris le grand
des Vertus des pierres
iécriváins
>
qui ont traité
31 y cri éut un de ce nòni.
à cette classe ; cvtfiB.
Horus paroît appartenir
ya>.
ser'il est cité à Toccasion
d'une
qui devóit
pierre
de remède
la morsure
de VIchneùmón..
vir
contre
Fabricius
, vol. XUI,
p. 348 , le place auslì parmi.
les Médecins.
Mais peut - être est - ce un ouvrage
II n'y avòíi
à Horus
supposé , attribué
l'Egyptien..
seul qui pouvoìt
penser à un Hórusí
que Hardouin
pi
L.
,
XXX-fia.
d'Aflycie
ZoToafire.
II cxistoit
pï
fous fôn nom
un outrage
înti--
a îâ première classe des écrivains étraïsg
gérs,
dont
/Eschylus.
il a été question
Eschyle
le
plus haut.
poëte
tra*
pas à trouver
gique. On ne s'attendroit
les auteurs
ce nom parmi
qui ont
écrit
fur les pierres
précieuses ; mais
à ce livre contient
la liste relative
pluavoir été
sieurs noms
qui paroiffent
à la hâte, ou d'après
des
rassemblés
citations
particulières
qui en font faites
dans le texte même
du livre , ou inférés postérieurement
par des mains
5 ce que cependant
étrangères
je fuis
Dans le passage
moins porté á croire.
sur le succin (1)5
Pline
cite
aúsfi
tulé iripi AI&MV TI/MUI , quJon connoît par Suidas ; mais
Pline
le croire
? II nomme
pouvoit-il
authentique
cet auteur
des vertus
, en parlant
expressément
occultes
des pierres
: fia.
s
4g , de l'Astroïtes
, 8c fia.
fia.
y7,. du Daphnìas
y 8 , de l'Êxebemis.
Zachalias.
II ne faut pas regretter
la perte de
cet auteur.
II étoit
de Babylone
un
, & a écrit
adressé au roi Mithridate
, fur les vertus &
ouvrage
les influences
occultes
des pierres , non-seulemenc
à la guérison
des maux
par rapport
,
physiques
mais même à la destinée
des hommes.
Il a indiqué
des pierres qui portoient
bonheur
à ceux qui sollides grâces du roi ; d'autres
citoient
faisoient
gagnée
des procès , &c. Pline,
L. XXXVII,
60.
fia.
(1) L. XXXVII,
1, où le nom d'Elecfiecl u,
ttum ^ est dérivé
de l'épithète
du soleil,
HAÍXTB^»
( x58 )_
Bien Eschyle,
que Píûloxhic
sur
píde S /Vicandrej
(vovez
Vlná. adL.
» Eun«
celui-ci
& ^{yraj.
XXXV7)
II
est clair que c'est le passage en question qui a fourni ces noms pour la liste %
ainsi cet exemple prouve d'une manière
victorieuse
, que celte liste ne contient
que les noms des auteurs que Pline a
ius ,8c extraits.
Cette remarque
est , en
général,
très-importante»
autres
Chares, & plusieurs
qui fui*
ne font peut-être
dans la liste
vent,
le
qu'à cause du passage qui concerne
où l'on retrouve
les mêmes
succin,
noms rangés dans le même oi*dre(i)«
de MiC'est probablement
Charès
tylène , auteur assez connu , qui avoit
fait une Histoire
où il
d'Alexandre,
avoir
chose
peut
rapporté
quelque
l'histoire
naturelle
de la
concernant
de ì'Ásie.
partie orientale
II est hors de doute ^
Philemône.
que dans un endroit du trente-septième
livre , Pline parle du poëtè comique
de ce nom j car il le place à côté
{'-) L.
XXX Ws,/c*.
ii
j
i;
Dans Fautre
en~
de Ménandre
(i).
encore r il
di'óît , où ce nom revient
du
est clair,
ne
pas
s'agit
qu'il
poëte ,
auteur
autre
d'un
mais
D'ail(s).
leurs , on n'en peut rien dire de certain.'
est encore
Cet auteur
Zenothemis.
fois dans le texte dû
nommé
plusieurs
livre.
Sa. Description
trente - septième
de dijférens pays,
paTopographique
a con-«
roît être Fouvrage
que Pline
sulté ici (3).
(i)
L. xxxvii,.fia.
31.
confond l'un avec l'autre.
Du reste5
(2) Hardouin
il a placé avec raison ce nom dans la lifté,
puison y lisoit
: Philomène.
Le passage >
qu'auparavant
1 , prouvoit
la nécessité de cette
cor11,
fia.
rection
au
; car Charès y est cité avec Phìlèmon,
le rapport
du dersujet du succin,
que , suivant
la terre
tiroit
de
en deux
nier , on
endroits
de la Scythie
; & plus bas il est.dit,
qu'il
jettoîc
Mais
si l'on
vouloit
ne pas trouven
une flamme.
mention
du succin
ait pu
, que cette
impossible
être faite dans une pièce comique , il reste encore
lia
un autre
passage de Pline , très-étroitement
cité ; cJest-àd'être
avec le premier
, qui vient
dire > celui L. IV,
de
27, où le nom
13, fiel.
dans la
la mer du Nord , appellée
Morimarusa,
dJ après Philémon.'
, est rapporté
langue
Cimbrique
a écrit
d'un
'Ainsi
suc
Philémon,
qui
l'ouvrage
ou sur Phistoire
l'histoire-&
la géographie,
naturelle
9
áoit
les mains de Pline.
avoir
été entre
VeiSus t- De Hist. €#>'
<} ) Zmoíhi^s,
Voyez
(
Î6Ô
)'
est le même que celui de
MeiroSorus
S cep sis (i). Et Pytheas est Fauteur $
connu
de Voya.^
par ses Relations
Ses (a)c
Timoeus de Sicile, Fhiftorien.
Pline
a pris de lui une notice
concernant
le succin (3).
avoit
Theocre/lus
composé Un reles curiosités
cueil concernant
de la
On le connoít par le Scholiaste
Lybie.
d'Apollonius
(4). Pline a cité d'après lui
il y avoit
Xenotimus.
lib. III,
Hardouin
f. Avant
Zénothémis
est cité
dans
le h.
XXXVII
Mais
i , du succin blanc avec le nom
même,
n,
fieil.
de hangas i fia.
de l'Inde
23 , 1, des sardoines,
j
Ceraunia.
Tout
ceci pou*
yi , de la pierre
fia.
se trouver
dans fa inpmytiris.
voit
Vlnd.
ad L. XXXIII,
vers la fin.
(1)
Voyez
clairement,
chap. y , fia.
ty , prouve
qu'il
s'agit
de Scepsis, où à.'après lui,
ici de Métrodore
Pline
& réfute , que de P Allemagne
& deBafilia.
rapporte
> voyez J. Phil. Murray
( la Sandinavie
, De Pytheet
in Commentât
Soc. Gcet. T. VI,
P. II.
Mastilìenfi
du succin,
mais
non-seulement
p. .53 ) on tiroit
auflì des diamans.
Selon
toutes
les apparences,
fa irípwyYttns oontenoit
ces notions.
de Pythéas
la
Dister^
(2) Au sujet
, voyez
tation
de Murray,
citée dans la note précédente
II , 1. Voyez
à son égard;,
(3) L. XXXVlfifia.
ad L. XXXIII.
Vìnd.
ai IV;
T« A<$»x«. Vejea
Schol.
(4)
Apollon,
I tfiî
J
.•aine notice sur le succin \ savoir, que
au proìe flux de la mer le portoit
des Pyrénées.
montoire
auteur
de
,
contemporain
Asarubas
de nos jours ?
Pline , mais inconnu
de qui il a pris une notice concernant
ìe succin (i)_
&
historien
,
géographe
Mnàfeas
célèbre. Pline le cite aussi séparément
à Foccasion du succin (2)-.
Theomenes est tout-à-fait
inconnu j;
il est placé dans la liste à cause d'une?
notice sur le succin (3) , qui est assez:
fabuleuse ; c'est-à-dire , qu'il croissoit
dans les jardins des Hespérides , qu'il
dans la mer , & que les Hef«
iomboit
ensuite.
pérides l'en retiroient
Cte/ìaS) historien & géographe connu,
qui a écrit sur la Perse & sur Flnde-j
& c'est en cette qualité , qu'il a été
n Une conjecture
(1) L. XXXVII,
fia.
11,
très-naturelle
s'offre
ici , c'est-à-dire
, qu'Afidrubas
est le véritable
nom ; cependant
il n'en existe
pas
dé preuve.
,
11 ,i,
de Mnàfeas,(2) L. XXXVII,
fia.
fouvrage
très - connu
Pline
„ÏU^&OTnçxa étoit
;
cependant
avoir
les ngtiçtR
pourroit
pris de son íliprxtevf
dont
il s'agit.
ï.
(3) Secl. il,
Tome IIÎ.
%
( i6z
)
la
liste
de
dans
même qtiá
,
employé
Mithridate
( i ). II n'est guère possible
de íè faire une idée de ce que peut avoir
de Mithridate
été fourrage
, roi du
Pont , qui contenoit
la notice
sur
File rVOseriSa^
située près àes côtes
de FAllemagne
., & de Fespèce de
cèdres de cette île, desquels , selon ce
le succin.
Ses écrits
passage , couloit
&
fur les vertus occultes
des plantes
des drogues médicinales,
que Pompée
à Ptome , & qu'il fit traduire
apporta
en latin par son affranchi
? Pompeus
aussi renfermer
Lenoeus . pouvoient
fur les pierres
auxquelques notions
on attribuait
des vertus
ocquelles
& surnaturelles.
cultes
Mithridate
une mention
méritoít
beaucoup
plus
dans un ouvrage
fur
honorable
les
pierres
précieuses , nommément
par
fa DaclyUothèque
, que Pompée
ap& qu'il
au
Rome
à
,
plaça
porta
( 2 ).
Capitule
ne se trouve dans la liste ?
s
Sophocle
Pline
eu
d'un
cause
que
passage
qu'à
(t)
Stfsl.
II
<2) Pliaç,
,
I.
XXXVIIt
i,
scB. í-.
( i63 )'
Les larmes
cite (i).
que
de Méléagre
en
, changées
annuellement
versoient
au
Flnde , se traiisformoient
en
les fceurô
oiseaux 7
- delà de
selon
succin.
lui
en
Cette
idée admissible
dans
avoir
été
placée
poésie,
peut
un des choeurs de Méléagre
, tragéde cet auteur y mais elle
die perdue
ne méritoit
ouvrage
II a
fur
été
citée dans un
pas d'être
l'histoire
naturelle.
fait mention
plus haut Ç
de Polyhisìor
& d'A-
cVAlexander,
2 ).
(
pion
cités
Un léger examen des écrivains
qu'il n'y en a que
jusqu'ici,
prouvera
d'entre-*eux
très-peu
qui peuvent avoir
à Pline
chose concerfourni
quelque
nant l'histoire
de Fart. Tous font cités
à des objets
relativement
d'histoire
de quelnaturelle
, ou à Foccasion
Dans les cinq
ques traits historiques.
sections
fur
les bagues ?
premières
& secl. 6 , 7 , 8 , où il est question
du goût
& les
pour les perles
, qui date des tems
pierres précieuses
I.
II,
(l)Seff.
ad L.
.(a) Voyez
XXXIIJ
&> XXXVh
L a
( íê4 )
de Pompée 5 & des vases rntrrms , OÏÎ
de
à Fart r,
trouve
traits-relatifs
quelques
qui tous , à peu de chose près , peu-»
vent avoir été pris dans les ouvrages
Les
deux
de Varron.
du
chapitres
& du succin secl. 9,10,
cristal
ainsi
que les secl. 11, 12, r 3 , font travaillés
de foin , & Pline
avec beaucoup
y
dans
de grands
détails ; mais
entre
il est probable
, qu'il trouva
quelque
des notices
le recueil
dont
il
part
Ce qu'il
dit d'autres
s'est servi.
pierde tems en tems
res , en y rapportant
— 53
des faits historiques,
14
j
secl.
—
—
&
70 ,
73 7
sed. 54
encovesecl. 71
de quelques
?
remarques
ainsi que ìessecl. y4& 75 ? est pris dans
des auteurs qui ont écrit fur l'histoire
De tout ce que je viens de
naturelle.
il résulte
clairement
doit
dire,
qu'on
à Pline
éternelle
uns reconnoií'sance
entre-mêlées
de
son
immense
contient"
notices qu'elle
est pas moins vrai qu'on
dans
à trouver
îendre
cueil , ni un choix sage
aii un
examen
&
de
tions
de plus ? qu'il
, & des
mais il n'en
ne doit s'attout son re-
collection
des auteurs ì
citade
leurs
critique
idées.
On
voit
leurs
a suivi
de préférence
( i6S
latins ,
)
&
•lés auteurs
que , feloìî
il n'a pas toutoutes les apparences,
les
auteurs
eu
fous
les
yeux
jours
les
ses
citations
dans
;
mais,qu'il
grecs
les
telles que d'autres
a employées
avant lui.
avoient
rapportées
de tout ce qui préEnfin , il s'enfuit
de Pline,
surcède , que les notions
offrir
tout concernant
Fart., ne peuvent
de complet
rien
, ni qui puisse être
travail
comme'tm
rédigé avec
regardé
nne saine critique
5 que cet écrivain
à
recherche
n'a fait aucune
lui-même
cet égard ; qu'on
ne peut
pas lui
les contradictions
, qui se
imputer
trouvent
dans son ouvrage
; mais
doit
le regarder
simplement
qu'on
un compilateur,
comme
qui a rassemblé, fans choix fe fans mesure ses
citations
différentes
, quelque
part
En
un
il.
les
ait
trouvées.
mot,
qu'il
histoire
notre
en résulte
que toute
de Fart chez les anciens
a , en géde beaucoup
besoin
néral , encore
cela , ou
de critique
; que , malgré
des
lacunes
trouvera
y
toujours
&
fera
de
qu'il
impossible
remplir,
reselle
dans
,
que,
plusieurs
parties
tera toujours
édisice , bâti
un foible
L3
(
166
)
sur des conjectures
& des
feulement
imvraisemblances.
Tout
antiquaire
reconnoìtra
fans doute la juspartial
tesse de cette réflexion ; & il en résulte
une obligation
de plus pour tous ceux
ce sujet,
d'être du moins
qui traitent
sincère
leur
, & de ne pas donner
monnoie
ne vaut
pour
plus qu'elle
intrinsèquement.
K.
(x67)
DE
LA
NNAN
RÈSO
CE
-DES
S
SONORES,
PAR M. FAbbé
DOMINIQUE
CORP
TESTA y
& de Méthade Logique
au Collège
Romain
,
pliysique
à Rome (i).
Professeur
TUiDUIT
DE
L'ITÁLIES.
E ne crois pas que l'acoustîque
un phénomène
&
plus curieux
que celui de la résonplus singulier
ïiance
des corps sonores.
faiQu'en
une corde on entend ,
sant résonner
outre
le son principal
de la corde
entière , celui de son octave
, ainsi
& de sa dixque celui de sa douzième
septième
, celui
majeure ; c'est-à-dire
I°.J|
offre
(r) Cette pièce est adressée , en forme de lettre ,
au père G. Sacchi, barnabite , professeur d'éloquence au collège impérial des Nobles , à Milan.
M
(i68)
de sa quinte , & celui de
«de Poctave
de sa tierce
octave
ma,la double
un
est
si
bien
fait
,
jeure
prouvé
par
de nombreuses
&
con,
expériences
firmé
de tant de grands
par l'autorité
hommes
, que personne
, pas même
le plus scrupuleux
ìe physicien
, ne
en
douter
plus
peut
aujourd'hui
(i).
les sons dont
il
est question
ici \
(i) Outre
en avoir
Hameau prétend
entendu
un autre à-peula septième
près
égal à celui
que rendroit
partie de la corde ; & l'expérience
a prouvé
que le
son de
est un Jì bémol ,
cette
septième
partie
'
de ton plus bas que le-j£ béenviron
un quart
mol de la tierce
mineure
du sol. Mais Rameau né=
ne sJaccordant
& rejetta,
comme
pas bien
fjligea
avec
il
son système , cê son , auquel
donna 1-e
Siom de son perdu. Cependant
dsais le Journal
de
du mois de Février
de M. l'abbé Rozier,
Physique
à Paris par
faite
, on trouve
\ijy&
l'espérience
de musique
, qui , ayant
quelques
professeurs
baiííé
le ton d'un clavecin
d'un quart
, ou envimineure
du sol ;
de la tierce
.roii , ie fi. bémol
résonner
ensemble
'<& Payant
avec
fait
ensuite
l'ut' mi sol. ut , ils trouvèrent
non-feulement
que
bémol
ne faiíoit
fi
y
pas dissonance ; mais qu'il
chose de
avoit
même
dans cet accord
quelque
doux , de plus flatteur
, qu«
pour l'oreille
j>lus
ut. On indans l'accord
majeur ui mi fil
parfait
lacette expérience,
-rite
ces Messieurs
à répéter
leur sugbien , pourroit
quelle , si elle réussiílbit
de
de perfectionner
un moyen
peut-être
gérer
italienne
qui a si forte£>lus en plus la musique
des autrss
ment
réveillé
&. la jalousie
l'gdavratiçû
jaatioas.
est cei*-*
est encore
quoique
plusieurs savans
souvent essayé de découleurs recherches,
vrir cette cause,toutes
à cet égard , ont été vaines jusqu'ici
\
du moins autan1!íque:
je le íache. ì$ë
- t - on
parconféquént
regardera
pas
hardie
comme
une
trop
entreprise
de ma part,
de vouloir
jetter qûéjque
lumière sur un objet qui a exercé iuutij
ìement F esprit de tant de philosophes
j
& que , par cette raison , on côn>
sidère comme rie pouvoir
être
jamais
en soit,
expliqué?
Quoiqu'il
jè vais
tâcher
le mieux
mè
qu'il
d'exposer,
fera
fut"
possible , mës
conjectures
cette
matière
nè
, dont!
personne
ià.
mieux
ìa valeur-,
pourra
apprécier
mieux
les conséquences
appercevoir
Mais autant
tain , autant
inconnue
; &
. illustres
aient
ce phénomène
fa causé nous
Monsieur
que vous,
, qui nous avez
donné
tant
de beaux
fur là
traités
théorie
de la musique , & qui" peutêtre nous en reservez «ncore quelques»
lins.
Permettez
néanmoins
qu?avant
de vous parler
de mon opinion
fur
F origine
des sons harmoniques
que
rend dans un même
tems un corps
sonore ? je vous expose enpeWdeïnotfi
(i7o)
le systêsne de Sauveur
& ceîui de
Mairan
vous, le
«; tous deux , comme
savez , membres
illustres
de l'acadéïnie royale des sciences de Paris.
2°. Le premier
pensent qu'en faisant résonner
une corde sonore, toutes les parties n'en vibrent
point également : mais qu'il y en a qui , pendant la vibration
immo, demeurent
biles 5 lesquelles
immobiles,
parties
dans; le tems que le reste de la corde
résonne , il appelle
Noeuds.
Or ,
dicomme
on le voit , ces noeuds
de parties
visent
la corde en autant
ou de petites cordes vibrantes,
qui ,
en frémissant , forment
des sons d'un
^accord parfait avec le son principal,
de
c'est-à-dire
, son octave , l'oetave
de
& la double
octave
fa quinte,
comment
fa tierce majeure.
Voilà
a rendu compte d'une maFontenelle
nière
satisfaisante , avec sa précision
& sa clarté ordinaires
, du système de
cela
n'a
si"
Sauveur
i
Mais
pas
( ),
il est
lieu dans la nature
, comme
facile
de s'en convaincre
, que fau(i) Mémoires de l'Académie
de Paris , année 1701,
Royale des Sciences
( *7* ••)'.
des noeuds de
alors penser
dra-t-il
cause pourra-t-on
Sauveur
; &,quelle
rendre
imaginer
qui
puisse,
jamais
d'une
immobiles
parties
quelques
corde
vibrante
, tandis
que toutes
? -Comment'se
les autres- frémissent
il faire que la vibration
des prepourrait
mières parties ne se communique
pas
aux secondes ? Qui est-ce qui pourra
cette
jamais
empêcher
propagation
? Et
la vide mouvement
lorsque
à une corde
bration
trouve
imprimée
à se propager
dans
pbstacle
quelque
corde
le reste de cette
par. le premier
& la renoeud
qui la retient
saute-tmanière
pousse , de quelle
elle , pour ainsi dire , par - dessus ce
noeud , pour se communiquer;
au reste
des parties
un
vibrantes
?.En
mot,
ce. n'est pas le frémissement;
de-..la
cordé
entière
le son ,
qui produit.
mais la vibration
de toutes les parties
la totalité..
Si donc
qui en composent
des noeuds de Sauveur,
parle
moyen
on divise :unë corde
en autant
de
cordes des différentes
dont
longueurs
on
a besoin
former
les sons
pour
de
, du son principal
harmoniques
la. totalité
de cette corde > il est clair
1[ 172 )
«ju'il doit y avoir un noeud au milieu dela. corde pour qu'elle produise Foctave y
& un autre noeud au tiers de la corde ,
faffe entendre
Foctave
qu'elle
pour
de la quinte.
la partie
Parconséquent
se' trouve
dans le tiers de la
qui
-Corde doit absolument
rester immobile
&
de la quinte,
Foctave
ípour former
doit
un frémissement
éprouver
pour
du
Foctave
Qu'elle
puisse produire,
Mais
dftest
impossible
•j^rincipalrson.
soit
corde
diune
íaque laanême
partie
setì- même tems •immobile
& en vibra-tion ; -parconséquent
ón ne peut pas
des cordes
la réfonnanoe
^xpMqujèr
des noeuds
íbnorês
te ânoyeri
ipar
ade Sauveur.
Je ke ?' comprends
pas
des gens
il peut
comment
y. avoir
qui ne se rendent
pías à Févidence
sâe cet - argument
; taindis ; que cette
à indimême
sëryir
a'éflexioiï-poiivoit
quer à aceux qui ont rvduhi irépéter les.
: Moêuds , la résisfur
les
expériences
la corde.
tance de Fair qui environne
Cette résistance de Fair:, quelle qu'elle
tems
ím
ìmême
dans
ne
soit,
peut,
& lâifffer{
ÎQU mouve"donné , ôter
Eli©
ment
à une partie
deídà-^orde.
la corde;
tout au plus diviser
poyiToit
„ X^ì
Siième en raison subduple
...
de sa Ion-:
Fa fort bien démontré
résul(i) ; division de laquelle
non la tierce & la quinte , mais
ieroit,
seulement
Foctave
de Foctave.
II est
donc inutile
d'avoir recours aux noeuds
de Sauveur , pour résouchimériques
dre le problème
de la résonnance
des
corps sonores.
3°.
Mais je ne veux pas dissimuler une difficulté
ici.
qui se présente
de ces noeuds , pourraLa présence
t-on me dire , que vous rejetiez corn*
me chimériques
, est démontrée
par
une expérience
certaine
, & se trouve
parconséquent
prouvée
par la nature
F expérience
même.
Voici
dont
on
veut parler.
Par le moyen
d'un obsta»
cle on divise
telle corde
qu'on veut
en deux parties commenfùrabìes
entr'elles
; mais il faut que cet obstacle
soit foible , & tel qu'il
n'empêche
des vibrations
point la communication
d'une
de la corde
à l'autre,
partie
eueur
Mairan
comm?
Qu'on
plume
approche
au tiers
, par
d'une
, une
exemple
corde , de ma*
(i) Voyez les Mémoires de l'Académie
Sciences de Paris, année 1737.
Royale des
( i7j
-
}
nxère que non feulement
la plume
touche ia corde , niais qu'elle ìa r>reí'ié& la force de sortir
un peu de ía.
naturelle.
Si dans cet état
situation
la corde , eiíe rendra
on fait frémir
non le son de la totalité,
niais ceiie
de la plus petite partie , c'est-à-dire
j
de ià quinte.
Le pins singuFoctave
lier est , que non - feulement
la tierce
partie de la corde , mais aussi les deux
autres tiers font entendre
cette même
octave , chose qui certainement
doit
Or , il n'est pas
incroyable.
paroítre
possible que, toutes choses d'ailleurs
la lonégales , deux cordes , dont
gueur de l'une est double de celle de
íbn 5 il
le même
l'autre
, sonnent
milieu
de cette parfaut donc-qu'au
de la longueur
tie qui a le double
de l'autre il y ait un noeud qui la partage en deux parties ; & alors la toétant
divisée
en
de ìa corde
talité
trois
parties égales par le moyen de
du noeud , il
& par celui
Fobstacle
n'est pas surprenant
qu'elle produise
des sons qui soient tous à Funifíbn.
Si l'on porte
de Foctave de fa quinte.
de la corde , les
au quart
Fobstacle
feront
entendre
trois
autres parties
( i75
)
t
son principal
du
octave
la double
$;
ff
Heu
avoir
ce qui ne pourroit
pas
de noeuds
la corde ne formoit
point
fa
londe
à chaque
partie
quatrième
le dit le Dante ,
comme
si
,
Or,
gueur.
:
est
Fexpérience
Ce qui fait que le vrai se distingue du
faux (g,
assez
sera
est
ce
hardi, asse?
qui
qui
de la pre^oser douter
obstiné
pour
sence de ces noeuds ? Mais il y a plus j
où j'ai dit
fi aux points
de la corde
on
met
des
se
forment
les
noeuds
que
morceaux
de papier , ils lestepetits
ront immobiles
pendant
que la corde
•est en vibration
; tandis qu'on les voit
sauter en l'air quand
bientôt
on les
de la corde ,
place aux autres endroits
que Sauveur
appelle Ventres : preuve
évidente
de la parfaite
immobilité
,
dans laquelle
restent quelques
parties
dans le tems que toutes
de la corde,
les autres se meuvent
plus ou moins
rapidement.
Mais
4°.
, selon
moi,
cette
(i) Quitta t chí il ver dalla lugìa. difiaja.
expé«
( i76 }
île sert que fort peu , ou mêmeîieiice
du tout 5 à ceux, qui veulent
point
la réfonnance
des corps
expliquer
sonores
par les noeuds de Sauveur,
Pour en être convaincu
, on n'a qu'à
: premièrement
réfléchir
, que dans
dont il est ici question
^
l'expérience
ces noeuds ont,
ou du moins
semblent
une origine
est. ìa
avoir,
qui
même que celle de Fobstacle
par leMais
d'où
quel on a divisé ìa corde.
vient
trouve
ces noeuds dans
qu'on
les cordes qui n'éprouvent
aucun obstacle ? L'air de F atmosphère
tiendroithasard
lieu d'un
obsII par
pareil
tacle ? Ce problême
a déja
été mis
l'air presse égaen avant.
Cependant
lement
toutes les parties de la corde $
ne
de forte
qu'une
pareille
pression
se
être
cause
corde
la
peut
pas
que
divise
ni d'une
manière
, ni d'une
autre.
Et si l'on prétendoit
que la presun sem*
sion de l'air puisse occasionner
blabìe
elle ne pourroit
diviser
effet,
ainsi
la corde qu'en
raison subduple,
que je F ai déja remarqué
plus haut.
& les noeuds
Fobstacle
Secondement,
divisent
la corde en auqu'il produit
tant
de parties
égales , qui rendent
toutes
le même son. Maïs dans leë
qu'on laisse libres la chose ne
de
même
car
se
;
puispasser
peut pas
des sons?
rendent
libres
cordes
ces
que
différens, elles devroient rester divisées
en parties inégales.
Troisièmement^
Fobstacle & les noeuds dont il a été
fusmen*
P
dans
expérience
question
u»
tìonnee plus haut,! en produisant
autre son, éteignent le son principal j
tandis que dans les cordes libres, nonde là,
le son de la totalité
feulement
mais fa
corde ne se trouve pas éteint,
fait même entendre d'une manière plus
forte & plus distincte
que les autres,:
si
diriez-vous
niep
j'ofois
Enfin,
que
a
la
Fon
dans
corde
gênée
que
que
ensuite
il
se
forme
leà
un
obstacle
par
noeuds dont nous parlons ? Prétenm'en convaincre
driez-vous
par leà
?
de
morceaux
Mais
papier
petits
comme cette expérience n'est pas difficile , & qu'il ne faut pas ìa répéter
souvent 5 ni avoir une grande pravous pourrez
tique pour .l'exécuter,
la faire pour votre amufacilement
sement , & vous convaincre par là que
îes morceaux de papier qui devroient
sautent
demeurer
immobiles
ainsi
9
'
"" "
M
Tome IIL
toutes
cordes
< '17» 5.
ìqtie îes autres , & démentent
par»!
tout ce qui â été avancé
conséquent
& par ses
fur ce sujet par Sauveur
partisans.
5$. Comment donc peut-il fé faire ?
demanderez - vous , que deux bouts
d'une corde, dont l'un a le double
de la longueur
de l'autre , rendent
îe même son? Je vais vous le dire.
ïl est vrai qu'une corde dont la lon«
gueur est double de célle d'une autre 7
ne peut rendre toutes choses d'ailleurs
égales , que Foctave grave de cette
à cause qu'elle ne peut vibrer
corde,
«qu'une fois dans le même teins que
ì autré éprouve deux vibrations.
Mais
ii par hasard la première
corde étoit
v
dans un tems don»
obligée de vibrer,
né, autant de fois que la seconde ,,
qui est-ce qui ne s'apperçoit
pas que
ces deux cordes se trouverôient
alors
à l'uniffon ? Òr , voilà justement ce
qui doit avoir lieu dans Une Corde
aura divisée en parties inéqu'on
de cette
gales. La partie mineure
corde frémissant avec plus de vîtefs^
ique la partie majeure , force cette
dernière
à suivre son mouvement
,
c'est-à-dire ? à former des .vibration*
S< W
5)
:•'.
aux siemlës..
•Isochrones
Pètit-erfe/
dans
n'est-ce pas Une loi fondamentale
îa dinamique , qu'un corps venais t à
un autre dòíi.t le mouverencontrer
ment est plus lent que le sien , le
&
lui
toute
líi
presse
communique
nécessaire
de sa propre
quantité
Vitesse , pour qiFils fë meuvent en»
*
ensemble comme s'ils ne for*
fuite
moient qu'un seul & même corps?
Les théorèmes des cordes qui vibrent
Jìbremeni ne peuvent donc pas s'apaux cordes , qui , par une
pliquer
Cause étrangère quelconque , font for*
cées à Une vibration
différente
dé
cëlle qu'elles éprouveroient
si on les
abaíidonnoit
à leur nature* Et voilà,
si je ne me trompe , la manière dont j
fans recourir aux noeuds de Sauveur^
On peut expliquer un phénomène fui
lequel je me fuis arrêté plus long*
tems que je ne Faurois d$,
6°. L'illustre
Mairan , convaincu
des
également du peu de fondement
noeuds de Sauveur,
a voulu attribuer
Cette réfonnáncë
des corps sonores
â F élasticité
plus ou moins grande
des particules
de l'air.
Une corde
dit-il
qu'on fait réfonïïer,
, ne rend
M
2.
• maïs M
seul
son
,J>roprement qu'un
corde d'air qui est à l'unissoii avee
elle , en se vibrant heurte & imprime
aux autres qui
ainsi le mouvement
font à FunhTon de son octave, ainsi
de
sa
&
dé
Foctave
de
quinte
$
que
ìa double octave de sa tierce mala
cause de
parconséquent
jeure. Que
la résonnance des corps sonores ne gît
ces corps mêmes , où elle
dans
point
11e peut se trouver d'aucuné manière j
mais dans l'air qu'on doit considérer
comme composé de différentes cordes
&
dont
rendre
divers
à
sons;
propres
chacune , étant mise en mouvement 9
ébranle alors à son tour ses harmoniainsi
douce
&
cette
J;
produit
ques-,
&, je dirois presque , cette occulte
harmonie que les oreilles fines & exercées entendent quand on fait frémir
en peu de mots f
Une corde. Voilà,
entièquelle est F opinion de Mairan,
rement fondée, comme vous levoyez,
fur son célèbre système des particules
'
en grandeur & èn
d'air , différentes
mobilité j système par lequel il s'est
la propagation
hasardé à expliquer
sons simultade plusieurs
distincte
«ié§. Mais le règne des systèmes est
tous
*íë peu de durée ; ils tombent
& l'on diroit qu'il
bientôt dansl'ouMi,
oíi
l'on
autant
tems
a
des
emploie
y
de peines à les renverser,
qu'on s'eii
est donné dans d'autres à les établir &
Je n'exposerai
à les défendre.
pas
ici les ióflexions
que j'aùrois à faire
fur celui de Mairan
; & je íujs loin
ou
nuire
de croire que je pourrois
être favorable par mes raîfonnemens
a un fystême de physique que vous
avez étudié & dont vous avez fait
Mais on ne peut pas dire
l'éloge.
la même chose de Cramer , d'Euler,
de M. de la Grange & de
d'Alembert,
M. le comte Jordan Riccati,
grands-*
&
habiles
mathématiciens,
philosophes
comine il
&,
qui tous ont attaqué,
une
l'un
entièrement
détruit,
paroît,
du
&
autre
une
l'autre
fystême
partie,
de Mairan.
Çe £yítème étant donc
renversé, il faut que les conséquences
a voulu en tirer
que cet académicien
à la résonnance des corps
relativement
sonores aiént eu le même fort. Bien
a démontré
que ?
plus j d'Alembert
quand même le fystême de Mairan
on n'auroït
resté intact,
aUroit
jajaiais pu par soa moyen expliquer
IQ
M 3
(i8à
)
dont
iì
est ici question £
phénomène
Sc les démonstrations
de d'Alembert
à
cet égard ont paru aux yeux des autres.
& fur-tout à ceux de .
mathématiciens-,
M. de la Grange , comme excellentes ,
&
incontestables.
Je ne répéterai
pas ici ce qui a. été dit par des per-,
sonnés d'un mérite aussi éminent.
Je
ni'adresserai
. à quelques
feulement
partisans de Mairan.., pour leur de-*
inander pourquoi en frappant un corps
sonore on entend plutôt
Foctave de,
îa quinte que la quinte même ? 8s
la double octave de la tierce
plutôt
majeure que la tierce même ? Mairan
avoit déja donné la réponse à cette
question, j savoir, que les vibrations
du son principal
, ainsi que de la
&
de la tierce •majeui-e sont
quinte
trop voisines les unes des autres, que
elles se trouvent
con?*:S
parconséquent
fondues 8ç deviennent
indiscernables
pour l'Qre'ûle. Mais fí cette, raison est,
bonne dans un cas, elle doit F être
Comment
donçn
se fait--il.
toujours.
que dans, les, symphonies
qu'on ìjoue*-,
tous les jours , on distingue très-biçiî
les tierces 8c les, quintes? P'où vient ;
«me le trop grand ^rapprochement
«fc.
( i83 )
ïes altère & ne Ìe confond pas alors?;
Ajoutons à cela que les sons font l'un'
par rapport à l'autre comme leur ocl'unité & les deux
tave, & qu'entre
tierces il y a le même rapport qu'entre le semi-ton
& une tierce. Parsi Foctave du son princiconséquent,
pal s'entend , & n'empêche pas qu'on
entende aussi Foctave & la distingue;
de la quinte j pourquoi le son principal empêcheroit-t-il
qu'on entende
& distingue
sa quinte ? Finalement ,
je dis que , suivant le fystême de
le son principal d'une corde
Mairan,
seroit accompagné non-seulement
de
l'pctave de la quinte & de la tierce
majeure, mais également de la quarte *
éc que le son de la
quarte seroit
même plus sensible que le son de la
tierce. Voici comme je le démontre. .
Le son principal
est au son de lai
quarte dans le rapport de 3 à 4 5 &C
au son de la tierce majeure dans le
rapport de 4 à 5; donc les vibrations
du son principal 8c celle de la quarte se
& forment
rencontrent
consonnanc©
du.
après chaque troisième vibration
de même que les vibra."*
spn principal}
du- son
.tjons
de
.
8c
la
tierce
principal
' lfc
<
M 4 .
&
se
rencontrent
se
corressnajeure
la
avec
vibraquatrième
pondent
tion du son principal j donc le condu son principal
cours des vibrations
& de la quarte est plus voisin & plus
des vibrafréquent
que le concours
& de la tierce
tions du son principal
Mais
le
son
des
cordes
harmajeure.
ìe
son
,
par
prinproduit
moniques
le
suivant
sentiment
de
est,
,
cipal
&
de
,
quelques-uns
particulièrement
Mairan
, d'autant
plus vif & d'autant
plus sensible que ìe concours de leurs
& plus
est plus fréquent,
vibrations
de celles du son principal
j
rapproché
devroit
être entendonc la quarte
due , & même plus sensiblement,
que
Et de fait , tous
iá tierce majeure.
à dire que la quinte s'ens'accordent
tend plus sensiblement que la tierce,
de celle-cî
à cause que les vibrations
du
£3 rencontrent
avec les vibrations
son principal
? après chaque seconde
vibration
de ce dernier j le son prin»
à
comme
2
sa
étant
avec
quinte
cipal
3. Or 9 le son de la quarte n'est pas
feulement
moins sensible que ìe son
de ìa tierce «, mais il ne se fait mêmè
P43 eïïteadre
du toiit.
A »ÌOÌÌͧ donc
(i85)dire que la nature
feue de vouloir
abhorre la quarte , ainsi que quelques
philosophes ont enseigné qu'elle a de
la répugnance
pour ìe vuide , le sysne pourra pas s'actème de Mairan
avec
les phénomènes
corder
pour
desquels il Fa inventé ,
l'explication
Si doit
être regardé
parconséquent
comme défectueux & faux.
70. D'après ce que je viens de dire,
il paroît que M. de la Grange avoit
très-fort raison de soutenir que jusqu'à
présent on n'a rien avancé de vrai,
sur la réni même de vraisemblable
sonnance des corps sonores. J'ai donc
lieu de craindre , que les
justement
que je vais hasarder sur
conjectures
cette
ne soient regardées
matière
comme peu fondées, ou même comme- 1
absurdes & extravagantes.
Mais quelles qu'elles soient,
Monsieur,
je les
soumets à votre jugement j persuadé
que vous voudrez bien les apprécier
à leur juste valeur.
Je pense que
de la résonnance
des corps
l'origine
sonores est la même que celle des
couleurs que , dans F optique , on apPar couleurs accìpelle accidentelles.
dentelles ? on entend
celles qui sç
)
^186*
à noire osìì *
successivement
montrent
dans le moment
objet fort luqu'un
mineux
cesse tout-à-coup
d'en frapper
Si après avoir regardé quelìa rétine.
que tems le soleil , ou quelqu'autre
objet qui réfléchit une grande lumière y
on vient à fermer
les yeux,
on vait
tout de fuite une couleur
blanche
f
après quoi une couleur jaune , ensuite
une
uiie
couleur
rouge , & enfin
couleur
bleue , laquelle
à son
ayant
tour disparue , est remplacée
par une
& informe.
tache
obscure
ce
Or,
sont ces couleurs
blanche
, jaune ,
vive
rouge & bleue , que Fimprefsion
de quelque lumière
successiveproduit
ment , qu'on
accidentelles
?
appelle
des couleurs
réel-.
póur les distinguer
les Ì c'est-à-dire
, de celles qui naissent immédiatement
des
de Faction
de
extérieurs
fur
la
objets
Forgane
vue. On trouve dans les Mémoires
de
de
des
VAcadémie
Sciences
Royale
i y4^> y une ^ort
Paris , de Fannée
belle dissertation
de M. le comte de
sur les couleurs
accidentelles.
Buffon,
II yen
a une autre de M. de l'Epine ,'
dans le dixième volume des Nouveaux
Commentaires
de V Académie de Pétersi
ì>purg. Giorìno a de meme traite cette
înatière ; mais il n'a pas été le premier qui en ait parlé , ainsi que le
Le.
pense M. le comte de Buffon.
subtil Mallebranche
, dont les ouvraà
ges font peu lus des modernes,
cause peut-être
ne les comqu'on
prend guère, avoit déja fait mention,
en J^99 > ^-es couleurs accidentelles.
en soit de cela , ForiMais quoiqu'il
gine de ces couleurs ne doit certainement pas être attribuée à des causes
extérieures,
puisque , comme je Fai,
dit, on ne les apperçoit que lorsqu'on
a déja les yeux fermés. Elles pren- .
nent donc leur origine dans les yeux:;
mêmes, & cela de la manière suivante,
Le .
ainsi qu'on le pense généralement.
mouvement
aux fibres des
imprimé
neifs optiques ne cessepas, comme tout ;
le monde le fait, au moment même .
à finir
Faction
que vient
qu'elles,
des objets extérieurs.
Ces .
éprouvent
fibres conservent encore pendant quelques tems le mouvement
qui leur a
été imprimé , & ne le perdent qu'insensiblement.
Ce mouvement
, qui
:
6'asíoiblit peu-à-peu 7 est précisénient
gequi
pçQdiiit
le
phénoinèíie
de*.
< i88>
couleurs accidentelles. La diversité des
couleurs , & des sensations en général , ne vient
que du mouvement
plus ou moins sensible excité dana les
fibresTdes sens. Mais,
ia
que dis-je,
diversité ? Les sensations
contraires
mêmes n'ont, peut-être
pas d'autre
source que le plus ou le moins de
ces mouvemens
sufmentionnés.
Une
sensation agréable ne devient-elle
pa&
douloureuse par sa trop grande vivacité ? Et comment
est-ce que s'accroît la vivacité
d'une sensation , fi.
ce n'est pair l'augmentation
du môu^
veinent des fibres qui la produisent^
II faut donc regarder comme un fait
des
certain,
que c'est le mouvement
fibres optiques, affoibli par degré , qui
dans l'esprit
réveille
successivement
les sensations des couleurs nommées
pas,
plus haut. Or, ne se pourroit-il
généralement,
que cé qu'on reconnoît
arriver
aux fibres optiques, ait égale-ment Heu par rapport aux fibres acouk
nerfs,
?
même
les
Et
de
tiques
que
n'aient reçu Fûtts
optiques , quoiqu'ils
en
pression que d'une seule couleur,
font néanmoins appercevoir successive-*
Hient plusieurs j ne fëToit-il pasposfibl^f
Fotue
nous
fît
de
enten*
sens
Ie
Iquê
n'ait en
dre plusieurs sons, quoiqu'il
«ffet reçu Fimprefsion
que d'un seul?
ne se pourroit-il
En un mot,
pas ,
des corps sonoque les réfonnances
res fussent accidentelles , ainfi que le
font les couleurs auxquelles on donne
me direz vous,
ce nom? L'analogie,
induit souvent en erreur. Cela est vrai j
mais il ne faut pas pour cela la rejetter
On ne doit pas estide la physique.
ne vallent les argumer plus qu'ils
de
tire
l'analogie j &
gumens qu'on
comme ce ne font que de simples probabilités , on fait mal de les donner
démonstrations.
des
Si l'analogie
pour
les philosophes,
&
séduit quelquefois
dans des erreurs,
les fait iomber
cela
ne doit pas , à proprement
parler ,
à cette manière
être attribué
de raià ceux qui
sonner , mais seulement
ne savent pas en faire un bon usage.
La ressemblance sur laquelle se fonde
n'est souvent qu'apparente
l'analogie,
j
& il n'est pas rare que deux choses
qui , fous un certain aspect, paroissent semblables, présentent de grandes
disparités,
quand on les considère fous
mille autres points de vue.
Maïs éri laissant là Fanálogîe,
dont"
néanmoins
ferai
un grand
toujours
jé
cas -, je dis : que la résonnance
des
sonores
devant avoir une Caûfe
corps
cette cause se trouve où
qui la produit,
dans le corps même qui formé ìe son ,
ou dans l'air qui le propage , ou bien
dans l'oreille qui le reçoit. Or 9 il est
prouvé jusqu'à F évidence, par ce qtii a
été dit plus haut , que cette cause
ne peut être ni dans le corps sonore,
ni dans l'air ; que parconséquent
•élle doit se trouver dans Foreille,
de
même que la causé des couleurs acest dans F organe
de la
cidentelles
vue. II y a même plus. Si l'on frâppê
les sons mi
trois cordes qui fendent
on n'entendra
alors qu'un
fol fi,
mais suivant
íparfait accord mineur;
le fystême des sons simultanés le mi
en fait entendre le fol dièse, lé fol
donne naissance au son tefi le Ji &u
de
est
manière
Foreille
j
que
fa dièse
frappé dans le même- tems des sons
te mi f f a dièsef fol ^ Jì dièse. Or,
on s'apperçoit bien'que ces sons simultanés doivent
Une terrible
produire
dáffonnahce : donc les trois sons fufloin de former 1»î doux
mentionnés",
seront très-désagréables
accord,
pour
n'a pas
l'oreille ; Ce qui certainement
lieu. Qu'on ne m'allègue
pas que la
doit être
résonnance des harmoniques
8t se trouver
fort foible,
couverte
ìa résonnance
des principaux
par
sons ; car quelque
foible
que puisse
être cette résonnance,
elle est néanmoins touj ours sensible ; de forte que le
mauvais effet qui en résulte , doit également être sensible. B.ameau n'a pas
de Vut mi
voulu trouver bon l'accord
fol dièse , mis en avant par d'Alembert , par la feule raison que Vut faisant résonner
ce sol
le sol naturel,
seroit dissonnance
avec le sol dièse.
N'est-il
en
pas vrai que Rameau,
mettant
cela en question , est tacitement
convenu , que la résonnance
des harmoniques
est en état de détruire
sensiblement
ìa bonté
d'un
accord.
donc dire?
Que saudra-t-il
Peut-être
de la tierce
que l'accord
mineure
n'est pas véritablement
un
accord ? Mais quelle folie n'y a-t-il pas
de vouloir sacrifier le témoignage de ses
propres sens , au caprice & à la vanité
d'un fystême ? Pourquoi ne pas dire plutôt tout bonnement
que cette réfon*
"C 19a )
fiance ne peut pas nuire à Fharmoni©
de ìa tierce mineure ? à cause qu'elle
iFexiste réellement pas ? Finalement
f
du son principal
les harmoniques
du moment
ne s'entendent
point
qu'on fait résonner un corps sonore.
cela , je vous prie ì A
Et pourquoi
cause , me donne-t-on
pour réponse,
est du premier
que le son principal
moment si fort qu'il couvre & étouffe
les autres j ce qui fait qu'il est néces
faire que ce principal
son diminue
& s'amortisse pour que les harmoni&
font
délicates
sines , puis
,
ques qui
sent devenir sensibles à Foreille. Mais ?
à
n'est-il
croire
,
pas
je,
répliquerai
que le son principal
que pendant
diminue
de force, les harmoniques
s'affoibliffent
également ? Et un son
& ne difparoît-il
\ne s'affoiblit-îl
pas
d'autant
qu'il est plus léger
plutôt,
& plus foible.
, ìe
Parconséquent
son principal
qui est plus fort que
tous les autres, doit. aussi durer plus
long-tems ; donc, c'est lorsque le son
les
cesse
que
harmoniques
principal
à se faire entendre j &
commencent
naiscela parce que les harmoniques
sent au moment
même que le son
principal
09*").
de
mêmá
à
viènt
j
manquer
qùi'
cipâl
accidentelles
les couleurs
paroiffent
a
la
couleur
réelle
difpar
après que
à cause que c'est par son évarue,
font
nouissement
qu'elles
produites.'
F autorité
A ces raisons , je joindrai
& des modernes.
des anciens
Vous
les problêmes
savez que parmi
d'Aìa musique , oíi trouve
ristote touchant
eritr'autres
celui - ci : « Pourquoi
le
v> son devient-il
plus aigu en s'affoibìis»
s> sant » ? Les anciens
étoient
donc
persuadés que les sons aigus ri'accompamais qu'ils
gnaient pas le son principal,
: 8c que le son principal
y fuccédoient
est celui qui, en se perdant,
se trans»
forme
en ces sons aigus 5 ce qui,est
exactement
aussi ce que je soutiens»
Le père Merfenne
, dans son livre
De ïnslrumentis
Harmonicis
, en raples expériences
avoit
portant
qu'il
faites fur la résonnance
des corps sonores , assure qu'outre
&
la douzième
entendu
, il a encore
dix-septième
la vingt-troisième;
mais
savez
vous
II
est
naturalis.
.quand ? Circafinem
foni
inutile au reste de produire
du
F autorité
le monde convient
pèreMersenne.Tout
ìe son prínque ce n'est qû,e lorsque
'
Tome 111
K
<-l94)
à
ïa
víent
résoiî»
manquer,
que
tápal
en question se fait entendre*
jiaùce
Donc , en supposant que. les harmole
son
princiaccompagnent
niques
&
ne
le
;
l'expér
pal,-on
prouve pas
de mOn
•rience est plus en faveur
Je
^Opinion que. du fystême contraire.
déclaré ce que jè
V;óus ai maintenant
la
résonF
de
concernant
origine
,
pense
des corps sonores ; savoir,
nance
que de la même manière que les couleurs accidentelles naissent de la disles
couleur
de
la
réelle
,
parition
l'áffoide
proviennent
harmoniques
donné au.
Misfement
du mouvement
tympan de Foreille par le son principal.
ici une
il se présente
8°. Mais
Jordan
le
de
M.
comte
expérience
Hiccati ^ par laquelle il semble qu'on
la
résonnance
dém«nta-er
que
peut
des corps sonores est réelle, & qu'elle
tire son origine du corps sonore même.
Biccati
le comte
M.
pense qu'un
le
outre
forme
sonore
en
vibration
'corps
sôn principal,
qu'il appelle i , uné série
de sons qu'il désigne par i-| ^ |, 8cc.
véritableíé
forment
Ces
sons
Que
ensemble
existent
ment
tous , &
'«nis. dans le cor^s-sonore
, est ce
de íâ maniéré
'tsírVl cherche à prouver
une corde «
íuivante.
, dit-il,
Frappez
frémisse
; après
quoi.
qu'elle
pour
un
avec
incontinent
ressort ,
pressez
obstacle , le
ou avec quelque
léger
la corde
divise
ën
deux
qui
point
égales ; & le son de ìa corde
parties
- là
amorti
se trouvant
entière
,
par
& distincte*
on entendra
clairement
le son ~ des deux demi parties
ment
de ìa corde.
si l'on apPareillement,
ìe ressort ou le léger obstacle
plique
à
des deux points
en trois parties
lâ corde
qui divisent
le son r de ces
égales , on entendra
&
un
semblable
;
par
parties
moyen ,
on parviendra
à obtenir
les sons - - 4»
ne s imagine
pas, ajoute-t41
j
Qu'on
l'un
ou à l'autre
d'avoir
le ressort
qu'avant
appliqué
ou le léger obstacle à quelques-uns
des
fùsmentionnés
, comme,
points
par
le son {
, au point du milieu,
exemple
ii'existoit
pas dans la corde ; 8c que
c'est par Fattouchement
du ressort
ou du léger obstacle
qu'on
,1'y a introduit
la corde
à
, en déterminant
frémir
d'une manière
différente
frémìssoit
Pour
auparavant.
corde
puisse, produire
Foctave
qu'elle
qu'une
du soj^
rend
ïl sautnaturellement,
qu'elle
du milieu
devienne;
point
que Ion
soit divisée en
immobile
S afin qu'elle
deux parties
égales.
Parconséquent,
& le mouvement
c'est le heurtemeut
de ce point du milieu , qui est
imprimé
la manière la moins propre qu'on puisse
à la
imaginer
pour
communiquer
corde les vibrations
d'où naît le son
de Foctave ; & le frappement
ou Fap*
du léger obstacle
au point
plication
du milieu
né peut pas être la cause
du son ^ , ou de Focde la formation
existoit donc déja dans
tave , lequel
mêlée
&
la corde
même,
quoique
Pour
confondue
avec le son principal.
dire la vérité , ce raisonnement
ne
me satisfait
; & je
pas entièrement
que
répondre,
pense qu'on pourroit
au point
le léger obstacle , appliqué
de la corde , ne sert point
du milieu
à frapper
ce point , '& à y produire
de
nouvelles
vibrations
, qui , en
de ìa
ensuite le long
se propageant
entendre
Foctave ;
en sont
corde,
à le
au contraire,
mais
sert,
qu'il
est possiaussi immobile
rendre
qu'il
en
ble , & • à diviser ainsi la corde
fait
division
qu«
qui
•parties égales ;
frémissent
mêmes
ïes deux
parties
& tendent
avec une double
vélocité
le son de Foctave , non par ìe coup
daris
ce
corde
vient
de
recevoir
la
que
mais par le mouvement
moment,
qui
dimi-r
déjà.
qu'on
put
Supposé
Fagitoit
du balannuer de moitié la longueur
cier d'une pendule pendant
qu'il est en
la moitié qui resteroit,
mouvement,
ses oscillaredoubleroit
sur-le-champ
cette accélération
tions ; cependant
ne deVroit
des oscillations
pas être
à la nouvelle
attribuée
impulsion
qu'on
à
donnée , mais seulement
y auroit
ía moindre
du balancier.
longueur
corde , dans la tierce partie
Qu'une
de laquelle
on a déja mis un obstacle,
résonne , quand
on la frappe , plus
vivement
dans la sixième partie
que
dans fa troisième
partie , où il n'y
a aucun obstacle,
est un phénomène
qui me paroît fort facile à expliquer
,
dit luipar ce que M. le comte Riccati
même ; savoir,
que ìe plus grand
fait que
des soutiens
rapprochement
ìa corde offre plus de résistance ; de
sorte qu'elle
une vibration
acquiert
plus pressée..
p?t §i l'pn
frappe à la fois deux:
";
wa
en^
jbordes ? dont les sous s expriment
îr'erux par des nombres , toutes les sois
que le plus petit de ces nombres n'estpas
égal à un, on entend toujours dans l'air
im troisième son désigné par Fuiiité.
Si,
les
par exemple , deux cordes rendent
sons 3, 5, il se fera entendre
dans Faille son i, à qui les susdits sons 3,5,
se rapportent
: celui-ci
"en quinte
a.udessus de Foctave , celui-là
en tierce
au-deffus
de la double octave.
majeure
M. ìe comte Riccati
croit
que Forid'un pareil phénomène
doit se
gine
chercher
dans l'air ; 8c :' en suivant le
des noeuds , il explique
le
fystême
troisième son de Tartini
de la manière
,
que voici.
, dit-il
Qu'on
s'imagine
deux cordes Et
étant mises
F, qui,
en vibration
les deux sons 3,
, rendent
&
la corde
droite
B D,
£,
qui
une corde d'air d'une lonreprésente
gueur indéfinie.
Qu'on commence
par
frapper seulement la corde E. La corde
d'air
le
B D , ne peut pas rendre
son de la susdite corde , qu'en se pardans les parties bs . s r, rcr
tageant
chacune
est de la même
desquelles
E. Parconlongueur
que la corde
les points s , r 7 c ? lëront
íëquent
(x99)
de noeuds,
dans ce cas autant
c'est^
immobiles.
à-dire , qu'ils demeureront
raison , en supposant
Par la même
seulement
,
que ìa corde F résonne
d'air
B D vibrera
la corde
dans les parties hq ; qm, mo
& il se formera
des noeuds
Mais
si
m,
o,
points
q,
^.
, divisée
, o£, ^c,
dans les
les deux
ensemble ,
cordes
E, F', frémissent
alors
il n'y aura aucun
noeud
dâns
toute
la longueur
B c de la corde
à cause que les points
m
d'air,
,
,,
q
o , £,
doivent
vibrer
par le moyen
de ia corde E,
& qu'il
faut que les
s, r, vibrent
points
également
par
le moyen
de .la corde
F. L'unique
fera en C , où se trou^
point immobile
vent les noeuds des deux cordes.
ParB c , de la
, ìa portion
conséquent
corde
d'air
frémira
toute
entière
;
& comme
elle ne peut rendre ni le son
de la corde E , ni celui de la corde F f
elle en fera entendre
un troisième,
ce
à déterminer.
qui n'est pas difficile
fou x. Nous
pareil
avonsfdéja
supposé que la corde E^ rend
le son 3. Les sons des deux
cordes
font
entre
eux en raison
réciproque
Qu'on
appelle
de la longueur
un
des deux
cordes
mêm#s^
N4
2,00
(
de
%J&. longueur
donc égale
la
B c , on
Mais
b s est égal
.Eétatit
B S., de la
r- : ,-- = 3 : x\
bs oc
bc
à
& parcou»
,
^
aura
i
=- =
la substitution
&
corde
à la portion
corde
féquent,
}"
3
,- ;
donc
en
faisant
3
i
, on aura -.- : y- •=. 3 : x :
bc bc
ìx
-.-
parconséquent
=
13
V- ,
&
Zx
bc
3bc
,
„: «
=
:= --— , <5£ finalement „ ar =.
i.
bc
.
£c
On trouve
de la même manière,
que.
le son de la corde
Bc est, par rapà l'autre
de la corde
F,
port
pareillement
à F unité.
Tel est,
exprimé
en peu de mots, la manière ingénieuse
& facile
M.
le comte
par laquelle
Riccati
a expliqué-le
du
phénomène
•troisième
son de Tartini,
& dont
on
deux belles conséquences.
peut tirer
La première
, c'est que si le son de
ìa corde E , ou celui de la corde
F
est exprimé
, le phénomène
par l'unité
du
troisième
ment^
son
&, en effet,
entièremanquera
si l'on suppose que lat,
(
201
)
ìô
Corde E, laquelle faisant entendreson 3 , en rende le son i ; la proportion
3
i
j- : , =
ce bc
3 : x se trouvera
chan-
— =z i : x : d'où
:
-r
'
bc bc
i , & par conséil paroît
que x =
dans Ce
quent , la corde B c rendra
cas le même son que la corde E , &
non pas un son différent.
Véritablement -, F expérience
enseigne
que les
i : 2, i i 3 , i : 4 5 &c.
proportions
ne produisent
son.
pas le troisième
La seconde
conséquence
qui résulte
de ce qui a été dit jusqu'ici
, c'est
son de Tartini
est
que le troisième
un
à celui
de
phénomène
opposé
Rameau.
Suivant
ce dernier,
en excitant un son , qu'il appelle principal,
on fait entendre
aussi ceux de sa tierce
6 de sa quinte ; tandis que , suivant
ce sont la tierce & la quinte
Tartini,
La
qui sont naître, le son principal.
théorie
de M. ìe comte Riccati
est,
sans contredit,
fort belle ; cependant
deux
raisons , qui me semblent
assez
fortes , ne me permettent
de
pas
F adopter. Une pareille théorie supposé
en
le fystême
lieu , que
premigr
sée en
5
celle-ci
(aoa)
est exact : mais il iFs.des noeuds
été
assez claireencore
prouvé
pas
ne laisse rien à
ment , pour
qu'il
désirer ; & ce que M. le comte Ricla corde B c, dans
cati dit touchant
, selon lui , il ne peut se
laquelle
-former
aucun noeud, peut être applià toutes les cordes,
qué , en général,
dans
ainsi que je Fai déja remarqué
le troisième
En outre ,
paragraphe.
l'air est un fluide , & ìa nature
des
le savez,
fluides
vous
est, comme
le
telle que la inoindre
ou
pression
moindre
mouvement
qu'il
éprouve
se
dans quelqu'une
de ses parties,
&
se propage
égalecommunique
ment
, ce
par-tout.
Parconséquent
à la corde d'air B c doit
qui arrive
ni plus ni moins , avoir
de même,
dans toutes
les autres ; ce qui
lieu
à Fégal
prouve
que toutes rendront,
de la corde Bc , le son i , & aucune
enten*
les sons 3,5,
ne
qu'on
peut
dre en aucune
manière , n'y
ayant
point de cordes d'air pour les recevoir
& les propager.
:
à moi , il me semble
Quant
que
le phénomène
son de
du troisième
Tartini
est
réel
8c non
pas
imagi-
( io3)
ainsi que d'habiles
Haîre-,
gens Font
Je soupconne
cru & le pensent encore.
qu'il
peut avoir la même origine
que
de ìa résonnance.
le phénomène
Les
des oreilles,
fibres
frappées
par un
son simple rendent,
selon moi,
à lala tierce
&
fin de, leur mouvement
du son principal
même*
ìa quinte
donc frappées
Et pourquoi
dans le
& du son de la tierce
même tems.,
& du son de la quinte , ne pourroientelles pas à la fin de leur mouvement
composé , faire entendre
quelquefois
ìe son principal,
le troic'est-à-dire,
sième son de Tartini?
son"
Un pareil
ne
de mêriié
à fè faire
commence
de Faffoiblifìeentendre
, que lors
& de F extinction
ment
des sons qui
le font, naître j parconséquent
, on
avec justesse , les
y peùt. appliquer
au septième
réflexions
que j'ai faites
le phénomène
, touchant
paragraphe
de la résonnance.
Mais ce que je viens
ne doit être regardé
d'avancer,
que
comme
Aude simples
conjectures.
tant il est facile de démontrer
Pincondes fausses explications
, auséquence
il est mal-aisé
tant
de bien prouver
celles qui font fondées
fur la vérité j
(âo4)"
rêè le mauvais
maçon , qui à peiné
construire
une cabane,
est
pourroit
les magnifiques
en état de détruire
édidu Bramante
fices de Palladio,
, &c.
Je ne veux donc pas abuser davantage
ni vous dérober un
de votre patience,
tems que vous pouvez
employer utilement à votre élégante
traduction
des
& à d'autres
travaux littéPseaumes,
raires.
L'INFLUEKCE
DE
DES
TTRES
BELLES-LE
SUR
PAR
LES HAUTES
M.
TRADUIT
SCIENCES;
J. G. HERDER
DE
(i);
L'ALLEMAÍTD.
d'orV_JETTE dissertation manqueroít
dre & de méthode, si je ne commenavant tout ce
çois pas par déterminer
que l'on entend par belles-lettres & hau«
tes sciences. II y auroit peu de chose ,
ou plutôt rien , à dire de Finfluence
des premières , si , d'après P opinion
d'une jeunesse volage & ennemie de
toute application sérieuse, elles se bornoient à la lecture de quelques fades
romans , de poésies légères , de criou de journaux
tiques superficielles
amufans. Comme Fabus de ces mots
(i) Cette diflertation est tirée 4es Mémoires da
^'académie électorale 4$. Í3ayièrçt
( 20Ó
)
8c queest très-commun
aujourd'hui,
électorale
désire probableP académie
ment , que la réponse à la question
soit d'une
utilité
proposée,
pratique
fous tous les rapports j je fuis , à mon
forcé
de commencer
regret,
grand
dissertation
cette
Fexamen
de
par
& de son
de la chose même
ì'abus
avant que de pouinfluence
nuisible,
voir m'occuper
du meilleur
usage des
& des avantages
belles - lettres
qui
en résulter.
peuvent
Les difficultés
rebutent
la
-toujours
.jeunesse : avide de jouissances , elle
aime à parcourir
des routes faciles, surtout
sont parsemées
dé
lorsqu'elles
II n'est donc pas surprenant
de
fleurs.
voiries jeunes gens préférer aux auteurs
du beau,
anciens , les seuls modèles
à la théologie
& à
à la philosophie-,
les
les connoíffances
toutes
solides,
& de pur agrément
ouvrages
d'esprit
écrits dans leur langue , pour en remC'est ainsi qu'ils
plir leur imagination.
dans les. écoles & dans
s'occupent
fa
Le goût
recevant
les académies.
années
direction
dans' les premières
de la vie.,
il est rare qu'il
change
dans un âge plus avancé; aussi voyons
( 207 )
èc amalittérateurs
nous de prétendus
teurs des beaux - arts dans tous les
sacrée nous
états. La tribune
offre
des orateurs
poètes ; le jurisconsulte
yeut paroître bel esprit j le philosophe
les raisonnemens
solides par
remplace
de riantes
, maîimages ; Fhistorien
trisé par une imagination
,
poétique
& les dates pour
Crée les événemens
les adapter à son fystême 5 les naturalistes & les médecins
mêmes inventent
des hypothèses pour se dispenser d'étuLa frivolité
dier la nature.
l'emporte
sur les études
sérieuses ; Fimagination usurpe les droits
du jugement,
8c les productions
se,
superficielles
à mesure que le mauvais
multiplient
goût les prône , & que la séduisante
de pouvoir
facilité
se faire une réputation
à peu de frais,
porte à négliger
toute application
sérieuse & soutenue.
en résulte
Le mal qui
tout
pour
homme
égaré dans ces fausses routes,
est souvent
j & il n'est
irréparable
- lettres
belles
nuisible
aux
moins
pas
& aux sciences,
qu'on auroit pu illustrer par des études mieux dirigées.
Ost
ne parvient
à rien fans travaii
& fans
qui enpeine. Quelque soit le prétexte
( so8 )
gage la jeunesse à s'y refuser , elle aurá
ìe désavantage
de n'avoir
ni
toujours
, ni exercé ses facultés inteldéveloppé
lectuelles j & riche en illusions , elle sera pauvre en connoissances
solides. Un
dont Féducation
a été
jeune homme
bornée à l'étude
des belles-lettres
, ressemble au voluptueux
qui demeure enchanté
dans les jardins
d'Armide
ou
dans la grotte de Calypso. Pour lui le
beau n'est qu'un
&
coloris
agréable
comme un
superficiel
; il le poursuit
qui lui échappe au moléger nuage
ment qu'il croit le saisir.
Les dehors
n'annoncent
brîìlans
un mérite
réel. II n'appas toujours
fans
partient
pas au jeune homme
ni à la coquette
énervée
expérience,,
du beau.
par les plaisirs , de décider
Les livres
à la mode peuvent
flatter
, mais ils n'intéresseront
Fimagination
ni le coeur. Le jeune
jamais ni l'efprit,
ces
homme
avec avidité
qui dévore
productions
éphémères , où ìe bon se
trouve
avec le mauvais
caché sous les
la
fleurs , ne peut jamais
en retirer
son goût
moindre
utilité 5 au contraire,
s'ac-*
se déprave,
son ame incertaine
coutume
aux
mauvaises
impressions
;
la
( 2oCj> 1
ta sphère de ses idées íè rétrécit
. des çfcantbornéesauxproductions
j ses'étu*
super*
, ses con-
sicielles de ses contemporains
noissances ne peuvent s'étendre
au-delà,
. &les anciens modèles du sublime & du
influent
beausojitperdus
pour lui.Quelle
ce peut-on
attendre
des belles-lettres
,
élevé de cette
lorsqu'un
jeune-homme
manière
s'érige en juge ? Les critiques
à cette école , fout
modernes
, formés
précisément-ce
qUe les sophistes surent
du tems de Socraíe.
Ils savent tout j
ils décident
de tout ; ils ont appris
Fart d'étourdir
par un docte bavardage
à tout propos,
qu'ils emploient
principalement
pour parler de ce qu'ils n'entendent
; car alors ils se
pas eux-mêmes
à donner Fessor à leur esprit
hasardent
à perte de vue sur des cho,8c à raisonner
ses dont ils n'ont
aucune
idée.
Les gens de cette espèce empoisonnent par leur souffle empesté
chaque
science dont ils s'occupent.
Quel être
méprisable
qu'un élégant théologienàla
la parole de Dieu
moderne
! Çen'estpas
à des péqu'il prêche , mais il s'attache
riodes bien arrondies
, & débite des heou dela morale
xamètres
de Klopstûck,
de C rébillon.
Toms. III,
En expliquant
l'Ecriture-;
O
(210
)
il ìa travestit,
dans ses -versionsy
Sainte,
'en histoire ancienne
ou en poëme à la
moderne
j & il commente
Moïse, David
& S. Jean , comme on pourroit
commenter F Arioste, Miiton
& laFontaine.
est un cours de philosophie
:Sa religion
sur les opinions
, & fa
théologiques
le rend facile fur
prudence
pastorale
-toutes les erreurs à la mode & fur tous
des vices utiles.
Les belles-lettres
ne
^peuventservir
que de vernis trompeur
ìou de -marotte
à un homme de cette
méconnoifsant
la dignité
Hefpèce, qui,
'-de son état,
n'y conforme
pas avec
& ses
"sévérité sa pensée , ses actions
vues.
Je passe sous silence les jurisconsultes. & les, médecins
, pour faire par
traits Fefquiste
du bel esprit ,
quelques
qui F ayant 'été dans la philosophie
,
Veut l'être encore dans l'histoire
, 8c
Lorsmême dans les mathématiques.
ces matières
il se sert
que pour traiter
antid-un style élégant,
de piquantes
d'ithèses, de pompeuses
descriptions,
debons mots
mages , de comparaisons,
& d'anecdotes;
lorsque sans nous dire
ce
Ce qùi est arrivé , il nous dépeint
qui
auroit
dû arriver
y iorfqu'eiifin
il
( au ) ^
le
le
niais
couvre de
fait,
n'expose pas
fleurs pour ledaiffer
deviner;
nepeuton pas s'écrier : ô, le beau philosophe!
historien ! le géomètre
l'admirable
spi! La décarituel ! F excellent
critique
& des hautes
dence des belles-lettres
sciences est inévitable
, quand de padonnent
le ton & ferreils docteurs
Dans leurs mains,
vent de modèles.
- Sainte
se transforme
en
l'Ecriture
devient
rêveries extatiques
; la religion
&
inun amas d'opinions
disparates
s'attaclie
à
cohérentes
; la philosophie
au lieu de chercher Futile, 8c
l'agréabìe
abandonne
la. vérité pour courir après
ìe clinquant.
être l'hisQue peuvent
toire fans la vérité , les sciences fans la
& fans une méthode
certitude
sévère ,
8c fans règles
îa morale sans moeurs
certaines
une prétendue
sa, enfin,
de brilgesse qui ne consiste
qu'en
lantes
folies ? Ces êtres ridicules
se
dans toutes les clafsesde
multiplient
la société;
ils ravagent
le domaine
des belles - lettres , comme
les chenilles détruisent
du cultil'espérance
'
vateur.
La première
sans doute,
science,
"
c'est çelle de se bien conduire
dans le
Os
C 2Í2.)
; & combien
n'y a-t-il pas de
Font
vainement
cherchée
gens qui
dans Fabus des belles-lettres!
L'amour,
cette inépuisable
source de plaisirs purs
pour les coeurs sensibles, ne s'apprend
Ceux qui s'adon"pas dans les romans.
à ce genre de lecture,
nent
ne rencontrent
nulle
part les héros ou les
héroïnes
exaltée
que leur imagination
enfante.
au monde
Etrangers
qu'ils
habitent
, ils deviennent
incapables
de jouir
du bonheur
que la nature
un jeuneleur
Comment
présente.
& avide de jouissanhomme
volage
un digne
ces peut - il jamais devenir
un père tendre,
un ministre
époux,
de la chose publique
, un
infatigable
& éclairé , un médecin
intégre
juge
& compatissant,
actif
un philosophe
un bienfaiteur
laborieux
, en un mot,
• de l'humanité
? Dans
état 011
aucun
ne peut se rendre
utile à la société,
sans des connoiffances
par
acquises
un travail
&
fans les qua,
opiniâtre
lités du coeur formées par une bonne
éducation.
Est-ce en nous attachant
& à Fagréfans cesse à la frivolité
fole , que nous pouvons
d'y
espérer
? Les talens ne s'acquièrent
-parvenir
monde
( 2l3
_/
)
ciel
attache
le
fans
y
;
pas
jDeines
des biens,
ses dons & le plus précieux
La concelui d'une bonne conscience,
nos
viction
intime
d'avoir
rempli
dans
toute leur étendue
devoirs
ne,
tient
, ni
étrangers
pas aux éloges
:
F
de
amour
aux
propre.
sophifmes
de
Heureux
celui qui peut se glorifier
cet inestimable
avantage ; il possède la
des scienplus belle , la plus sublime
ce qui
Tout
ces , celle de bien vivre.
à ce témoine mène pas directement
, n'est
gnage d'une bonne conscience
dangeque pure vanité , qu'illusion
des empires , ìa
reuse. Les révolutions
des malheurs
, la
plupart
particuliers
des moeurs & la décadence
corruption
& des
des sciences , des belles-lettres
dans la
beaux-arts
, ont leur origine
frivolité
dont lé bel esprit empoisoirne
F église , les palais des ^souverains
y &
ìa société.
Plaise donc au ciel qu'on
&
tarir cette source,
puisse à jamais
les maux nombreux
;
qui en découlent
siècle.
n'affligeront
plus notre
des choses , ce
Dans F état actuel
se
borne
faire
mieux
de
qu'on
peut
à fixer par des idées
claires
, & à
le nouvel
des
prouver
exemples,
par
O 3
C 214
ordre
arrêter
convient
qu'il
les
)
d'établir
pour
du
mal,
C'eí't-là
de la question
:
progrès
précisément
Fobjet
avoir sur les
Quelle influence
peuvent
hautes sciences , les belles-lettres
bien
& bien cultivées ?
dirigées
Le but principal
de la culture
des
belles-lettres
& de for, est de rectifier
mer les forces secondaires
de Famé :
, la sensibilité
,
Pesprit,
Fimagination
les penchons
les passions,
physiques.,
les inclinations
ainsi que les jouissances.
Cette explication
prouve suffisamment
fur
ont une grande
influence
qu'elles
le jules hautes-sciences,
qui occupent
& les
& la raison,
lk volonté
gement
ien timens.
Toutes
de notre ame se
les facultés
à une feule. Si nous les preréduisent
nons sous différentes
modifications
, ce
n'est uniquement
que par comparaison
ou à cause de leurs différens
rapports.
Au vrai, il est impossible qu'il existe une
raison saine, sans des sens sûrs & bien
exercés ; un jugement
juste , fans une
une
soumise
8c
obéissante
;
imagination
sans
&
un
bon
caractère
volonté
sage
"
biendes passions & des inclinations
réglées,
II
auroit
y
donc
de la folie
( Zl 5 )
à vouloir
se livrer aux hautes-sciences
les belles-lettres.
fans cultiver
A-t-on jamais vu qu'un homme d'un
droit ait été induit en erreur
jugement
de ses sens, ou trompé par
par le rapport
ï'es yeux ou par son imagination,
lorsque
sa raison étoit saine? L'empire
sur sa volonté ne peut se concilier
avec des passions rebelles,
ni avec une imagination
déréglée ; 8c celui qui aura appris à les>
maîtriser
auffi rompre
les liens
pourra
de ses plus secrètes inclinations
fans ìe
force étrangère.
secours d'aucune
Les
belles-lettres
doivent
donc guider nos
sens , notre imagination
, nos inclinations & nos-defirs
: elles sont le miroir
de la vérité ,;qui ne se manifeste souvent
aux hommes qu'en apparence ; elles doivent préparer
nosames à recevoir la vérité & la-vertu.- II est impossible de donner une idée plus juste & plus noble
de leur
& de leur utilité.
excellence
Les sens & leurs perceptions
,. ainsi
& les désirs secrets,
que les inclinations
se réveillent
d'abord dans notre ame ;,le
& la raison viennent
jugement
ensuite,
& la vertu
communément
beaucoup
plus tard encore, fur-tout fi Pbn néglige
d?en faire
naître
le germe
de bonne
0 4-
'
(21Ó-)
heure. Il suit de-là,
que l'ínstííiilîoïî
de ìa jeunesse doit être proportionnée
à ses forces ; qu'il
faut commencer
les sens & les préparer
par
par des
Des règles faciles ,
moyens analogues.
8c mieux
encore
de bons exemples
,
ce but.
Les belles-lettres
rempliront
les unes & les autres ; ainsi la
offrent
& Fordre
nature
du développement
nous fournissent
âì Famé humaine
une
nouvelle
preuve de Futilité des hautessciences, de même que de la nécessité &
de F avantage
de cultiver
de bonne
les belles-lettres.
heure
a. donné une fausse direc»
Lorsqu'on
à la mémoire
tìon
, aux sens , à
à Fimagination
, aux pcnchans
l'efprit,
& aux inclinations
d'un jeune homme ,
idées peuvent
alors
exercer
quelles
son jugement
dans un âge plus avancé,
& de quelles
& formules
formes
se
? Que peut fa volonté
feryira-t-iì
, lorsde vouloir
que la force
d'imaginer,
& d'agir avec justesse est perdue ? Ce
seroit chercher
à combattre
avec des
armes
le chefbrisées , ou à produire
de Fart avec des instrumens
d'oeuvre
émoufíes.
Semblables
à Faurore
qui devance
le
doi-'
les belles-lettres
char du soleil,
- sciences.
hautes
les
vent
précéder
de Famé j
Elles dissipent les ténèbres
& y répandent
la luelles l'é chauffent
mière éclatante
'de la Vérité ; eiles sèrécolment ce que les autres-sciences
méthode
tent ; & c'est en suivant7oétte
du printenisf; assurent
que ìes travaux
les trésors de F automne.
Les sens & les passions, Pimâgmatiort
sous un
& les inclinations
, peuvent
les
de
certain
vue
,-devenir
plus
point
Les
&
duboii
du
ennemis
vrai.
grands
en amis
a-t-on domptés & transformés
triomsûrs , alors ìes hautes-sciences
obstacle. La vraie
phent fans le moindre
est celle qui, non-seulement
philosophie
avec
ne se trouve
en
pas
opposition
à les conles sens, mais qui s'occupe
duire , ainsi qu'à en épurer & à en déla direction.L'histoire
terminer
reprend
'où F événece ton noble & décent,
comme
ment semble choisir Fexprefsion
le corps qu'il
doit animer.
La juris&
des
claires
lois
applique
prudence
aux faits, La théologie
agit
précises
avec la
fur
le coeur
des hommes
la vérité,
& la noble simdignité,
plicité
qui
manifestent
le Dieu
dont
(ai8)
«île est F organe.
Ainsi;,-, rlorsque les
sont cultivées
belles-lettres
avec fruit,
en reçoivent
les hautes-sciences
plus
& de force.
d'éclat
Je m'aperçois
bien de la difficulté
dans
laquelle je me fuis engagé ; je fais qu'on
peut me demander quelles font ces belles-lettres
dont l'influence
est si puissante ? Sans me détourner
de ma proposition, je me bornerai à répondre,
que ìes
suivant Fidée que je m'en
belles-lettres,
doivent
mériter
ce nom,
en
forme,
ayant pour but Futilité
que je
pratique
viens d'exposer. Les lettres, loin de mémériter le nom de belles, deviennent
prisables,
lorsqu'au lieu de régler Fimaelles nefontquel'exalter
&la
gination,
dans une fausse route ; quand
pouffer
elles abusent del'efpritau
lieu.de le faire
servir d'ornement
à la vérité ; & lorsles passions , elles
que, loin d'appaifer
les excitent
& les- flattent.
Je fuis
fur qu'à cet égard , les anciens avoient
de grands
La
fur nous.
avantages
F inspoésie,. Féloquence
, l'édúcatíon,
titution
moient
avoient
&
renserpublique
privée
chez eux plusf.de
sagesse, &
Ia
à
des rapports
directs
plus
vie civile que le-jargonde
nos écoles.
( aip
>
de vue , PétudeSous ce point
dea:
anciens
est donc aussi la vraie science
du beau , & c'est elle qui nous prépare
aux connoiffances
plus élevées.
Où , par exemple , trûuve-t-on-cette,
noble & mâle élocution -, qui re'nd la
fi ce n'est
vérité si sensible & si belle,
? Celui
chez les Grecs & les Romains
le langage
de la naqui veut parler
ture , n'est - ce pas de leurs- poètes.doit l'apprendre.
Et la- sagesse
qu'il
du gouvernement
où lá trouvecivils
&
t-on mieux
dans
leur
histoire
que
dans leur ésoquence?
fut le
Homère
, & Platon a été son
premier philosophe
& Poìybe , Titedisciple.
Xénophon
& Tacite,
Live
sont les grands hommes d'état
& les scrutateurs
du coeur
humain
& GroMachiavel
auxquels
tius , sont redevables-de--leur
science.,
& Cicéron
Demosthène
font les jurisconsultes
dont
on apprend
plus que
Ie nombre
& Fharmonie
de la période.
Et quel est en effet le génie supérieur
dans
les tems
modernes,
qui dans
fa. science
ne s?est pas perfectionné
à
F école, des anciens?
Le théologien,,
, doit
par exemple
étudier
8c expliquer
PEcriture-Sainté
?:
t
mais
220 )
y réussir
sans une con*
pourra-t-il
noissance
des auteurs
anparticulière
ciens , & fans avoir
formé
son goût
Dans les siècles
par ìes belles-lettres.
barbares
& Femploi
cette étude
plus
éclairé de FEcriture-Sainte
étoient inconnus.
Leur époque
a été la même
des lettres ,
que celle de la renaissance
& leurs
progrès ont été égaux. Une partie des livres sacrés est
:
poétique
peuton l'expliquer
avec succès fans avoir
ìe sentiment
du beau & du vrai dans
ìa poésie ? Des milliers
de commenà disséquer
tateurs
qui se font arrêtés
les prophètes
& ìes pseaumes
d'après
ìe dogme
& la lettre
,
grammaticale
en ont donné
de fausses interprétations , parce que F esprit
du langage
ne les inspira
L'hispoétique
jamais.
8c les préceptes
toire
de FEmême
criture-Sainte
sont
d'images
pleins
& de tableaux
pris dans ìa nature ;
ou
ne pourra les comprendre
personne
en profiter
, s'il n'a appris auparavant
à en pénétrer
le sens.
L'orateur
sacré doit s'adresser
lui parlera-t-il
ple. Comment
le connoît
pas ? Trouvera-t-il
min
du coeur
, tandis
qu'il
au peus'il ne
ìe che-
ignore
lui-,
( S21 )i
sensible"?
même ce que c9est que d'être
& la mol'histoire
H doit appliquer
rale d'un
autre siècle au sien : y réus
ni
ni l'un
s'il ne connoít
fira-t-il,
& fi son parallèle
manque
l'autre,
un
citer
de justesse ? On pourroit
& de faux
d'erreurs
nombre
grand
&
ce
défaut
cette
ignorance
pas que
d'étude
ont causés dans toutes les parties de la théologie
, fi ce détail étoit
ici
à fa place.
ont suffisamment
D'autres
prouvé
la jurisprudence
moi
avant.
y
que
& la véraison
la
faine
fi
gagneroit,
ses
rerité
davantage
distinguoient
ne
Personne
& son style.
cherches
&
la
science
doutera
l'histoire
que
à
d'elles-mêmes
s'associent
politique
La predes belles-lettres.
la culture
mière qui peint Fhomme
, l'autre
qui
à le gouverner
, n'exigentenseigne
du
elles pas une étude
approfondie
de ses passions
coeur humain,
, &
celles-ci vers ìa
des moyens de diriger
? Dans un âge plus
félicité
publique
tous les esprits solides
mûr,
presque
des
folâtres
les
abandonnent
jeux
de ce que
Muscs , pour se nourrir
la poéfie
& l'histoire
ont de mâle &s
{ 222
)
Des passions & des scènes
de grand.
de la vie humaine
variées
dévelopHomère
de
des
revers
for,
par
pées
tune peints
par Eschyle & Sophocle.;
&
saisis par Salìuste
des caractères
& de grandes
Tacite
; des événemens
passions exposés avec ses détails les plus
exacts par Shakespeare
; des défauts &
des ridicules
dessinés par Aristophane,
Hudibras
& Swift ; une vie
Lucien,
douce & tranquille
décrite par Horace
: voilà leurs études favo& Addison
mieux à conrites ; & où apprendra-t-on
dans la. vie privée ou fur
noitre l'homme
la scène du mon de? Le plus célèbre condu monde
étudia la tactique
quérant
d'état
dans Homère;
d'un
homme
plus
& ses succès aux historiens
dûtsestaìens
& aux orateurs de F antiquité.
& des
L'union
de la philosophie
est constatée par l'histoire
belles-lettres
de tous ìes> teins. Tant qu'exista cette
union
& l'autres
fleurirent
;
, l'une
mais elles tombèrent
dans F oubli lorsSemné forent plus d'accord.
qu'elles
blable à P abeille, Platon puisa ses trésors
dans ìes fleurs d'Homère
ne
; Aristote
fut pas Fennemi
des Muses. Mais que'
devnit
ìa logique
& la métaphysique
,'
(223)
le
les
dans
scho,
,
moyen
âge
lorsque
se séquestrèrent
de la société
lastiques
obspour disséquer dans leurs retraites
cures des mots & des syllabes ? A la
renaissance
des lettres
, les sciences
sortirent
aussi de la barbaabstraites
rie ; non-seulement
elles commencèà se rapprocher
rent
, mais de tems
en tems
il se trouva
des
également
Bacon juscréateurs.
Depuis
génies
toutes les bonnes têtes
qu'à Leibnitz,
en philosophie
ont de même
cultivé
étoit
les Muses..
Leur
diction
pure
comme leur génie, & leurs amusemens
mêmes
devinrent
des monumens
de la
vérité.
Je ne
nompas , s'il faìloit
mer
hommes
grands
qui
ont
associé les bellesheureusement
& qui
lettres
aux sciences,
les ont
illustrées
II faut
repar des succès.
finirois
tous
les
comme
une distinction
garder
particulière
de tous les grands génies,
de
ne pas s'être bornés
mécaniquement
à un art ou à une science
, mais
animé
fans
d'avoir
l'un
par l'autre,
être
qui
à aucun
de tous ceux
à former
le Coeur &c
de
Semblables
aux forces
étrangers
concourent
l'efprit.
(224)
de l'empire
les domaines
dés
.l'ame,
former
sciences
un
seul
paroissent
tout ; ils sont plus
ou moins
rapprochés ; aucun n'est isolé ni détaché
de F ensemble , & Favenue
de tous
& libre. L'histoire
est ouverte
de l'es&
des
il
sciences
dont
humain,
prit
offre
les
est susceptible,
combinaisons les plus singulières
qui paroissent
exister seulement
que chacune
pour
un avantage
d'elles fournisse
particu-,
lier.
Le poëíe , Forateur,
le philotraid'état peuvent
sophe & Fhomme
à sa manière
ter , chacun
, la théoausíi peut par sa
logie ; mais chacun
méthode
des avantages
qu'un
procurer
II en est
autre
n'auroit
pas obtenus.
de même de toutes les sciences : leur
sera, modifiée
selon ìes tems ,
titilité
&
les
les lieux
personnes
qui les
En
cultivent.
général . les bellesaux hautes
sciences
procurent
& de richesse ;
de
clarté
de
vie
,
plus
les vérités plus sensibles ,
elles rendent
ainsi que les exemples
plus
rapportés
Le sujet & la forme ,
haut le prouvent.
lettres
pensée & F expression y participent
& lorsqu'elles
sont véritaégalement;
leur
ce qu'elles doivent
blement
être..
douce
la
se répand mènié rur'Fèí»
douce influence
prit, le coeur & le Caractère commê fui?
la vie. Un homme
toutes les actions-de
&
bien
se
conduit
mal
est
uiî
qui pense
& aussi extraordi-*
être aussi imparfait
autre- dont les idées sont
nai're , qu'un
Là
j-úftes & qui s'exprime
gauchement.
des
sciences
résulte
de
leur
perfection
& du but qu'elles
se propoharmonie
sent- : il en est de même des facultés de
du sujet 8t de la forme,
de la
Famé,
pensée & de i'expression»
En isolant
les différentes
branchés
& des sciences , je
des belles-lettres
développer
pourrois
plus en détail les
se prêtent
secours
mutuellequ'elles
ment ; mais ce travail paroît inutile
au
but que je me fuis proposé.
Je crois
de parler de
qu'il est plus convenable
Fordre 8c de la méthode
que l'on doit
suivre dans la jeunesse , ainsi que je
le sais par. ma propre expérience
, pour
dont
il s'agit
que les connoissances
se soutiennent
& s'entr'aident
réci1.
proquement
iQ. Les belles-lettrés
doivent précèdes
les hautes sciences, de manière cependant
que là vérité leur serve aujfflde base.
L'ordre
qur varié les jours , les'fais
Tome III.
E
.
<aa6)V
foiís & les époques de la vie, en déve^
les
successivement
facultés
de
loppant
Faîne , nous indique
cette marche.* Le
8c Fêté
midi est devancé par Faurore,
le
&
de même dans la
printems
;
par
les
élans de Famé se
premiers
.jeunesse,
manifestent
parle réveil des sens & parles perceptions
physiques ; il faut donc
à ìa nature,
, fidelle
que Féducation
commenCe
L^hifparies bien ordonner.
toire naturelle,
qui nous offre dés tableaux
si intéressions des ouvrages
du
doit
fans
doute
marcher
Créateur,
avant la physique abstraite
;,de même
de l'homme
8c
qu'il faut que l'histoire
de sa civilisation
aille avant la méta8c la morale. La logique,
physique
qui
traite des perceptions
, des idées & de
Fart de raisonner
doit être préjuste,
cédée par une autre étude moins scien&
de
tifique
plus facile pour préparer
& pour guibonne heure le'jugement,
der Fimagination.
Les exemples étant
âci plus utiles que les préceptes
, nous
nous
fur la belle
encore
retrouvons
route des auteurs
anciens. Si Fon ôte
ceux-ci des mains des jeunes gens pour
íes occuper
de trop bonne heure des
luttes
sciences y òn ne pourra jania%
("7
5
tort qu'ils
en souffrîr'oât
le
J'
rfparer
rien»
-a-uand même ils n'en oubìiroient
mal tout
ce qu'on
On apprend
apsavant
est
trop tôt. Un enfant
prend
est
au
un vieillard
bout.
précoce
qui
meuble, la tête
de sa Carrière.
Qu'on,
des jeunes
gens d'idées
justes , &
exerce bien leurs
sons : avec
qu'on
le tems tout se classera sans peine d©
dans leur esprit.
soi-même
sans doutes
II n'est pas nécessaire,
des auteurs
d'observer,
que dansl'étude
il ne faut jamais séanciens & modernes
parer le mot de la pensée, ni P expression.
de la chose. Courir après une belle élos'attacher
aux forcution,
uniquement
en négligeant
mes extérieures
l'efsend'un travail frivole
c'est s'occuper
tiel,
& inutile.
Mais en montrant
aux élèves
des choses exposées avec clarté, en leurdes exemples rendus avec
développant
une belle élégance , en imprimant
dans
leur imagination
des images
heureusement dessinées,
les avantages
Qu'ils
seront
aussi sûrs que
en retireront
durables.
Semblable
à F abeille ,
qui
cherche le miel de fleur en fleur , la
jeunesse doit commencer
par acquérir
des cônnoissances , pour
les classée
'
Fa
( 228 )
ferisuite dans son esprit.Lapèrte
des pré*
înières années de la vie se répare trèsdifficilemeiit
on les em; mais quand
Fétude des hautes-sciences
ployé bien,
n'est pas moins sûre que facile.
Je le répète , la vérité
& Futilité
être la base des belles-lettres.
doivent
Un instituteur
versé dans
, également
les hautes-sciences
, ne les perdra
jamais de vue dans le cours de ses leçons ,
n'en
traite
maquoiqu'il
pas d'une
nière directe.
L'enfant
à
qui apprend
doit
ce qu'il
lire,
déja comprendre
étant
si riche
lit., La belle littérature
en productions
utiles , il seroit' honteux de s'attacher
seulement
à la superficie.
Un jeune homme,
avec
guidé
dans lé choix des livres,
&
prudence
exercé d'après d'excelìens
ne
modèles,
fera jamais riche en mots 8c pauvre
en
idées.
Son
ame , fidelle-aux
premières
de la
, ne s'égarera jamais
impressions
Fart
bonne route. PGur lui apprendre
de bien lire , fans qu'il
s'en
doute,
avec"
Familiarisé
prêchez lui d'exemple.
le beau,
son goût se formera
d'autant plus sûrement,
qu'on lui laissera
ìe mauvais.
Les hautes-fcienignorer
«esj en rectifiant
ensuite son jugements
( "9 )
aussi à bien parler J
apprendront
d'une
la plus belle
F expression
la
est
vraie.
en
aussi,
,
plus
pensée
de
cette manière,
L'éléve
parguidé
aux études
les
vient
fans
y penser
:
difficiles
longdepuis
plus
préparé
d'obstacle
tems , il n'y rencontre
,
pas
8c une route aisée s'ouvre devant
lui.
ïuí
car
Comme les belles-lettres ontVavaw>
tage de convenir à tous les états & à toutes
les affaires de la vie, tandis que les hau-«
ont chacune leur sphère partes-fciences
ticulière;
âeslde la culture des premières
faut
qrfil
principalement
occuper l&
1°.
jeunesse.
en commençant
ses étuPersonne,
des , ne fait à quoi elles lui serviront
& nos penun jour.
ISTos inclinations
chons ne décident
état
pas de notre
dans la société. Quand donc un homme
a été borné
à une seule science t il
est perdu
dès que la
sans ressource
fortune
lui est contraire.
D'ailleurs
,
aucune
affaire
du
science
, aucune
monde
n'est parfaitement
isolée : une
ce qui est
totale
de tout
séparation
à notre
sphère , engendre
étranger
souvent
la haine , F envie , 8c une inles choses qui ©4
aversion
juste
"
pour
-
P 3.
-(
200
)
le plus. Le jurisconsulte
nié*
approchent
9 qui lui rend avec
prise le théologien
usure ce sentiment;
le métaphysicien
regarde avec pitié ìe poëte , qui se venge
dont il accable son adpar le ridicule
versaire.
Mais ces animosités
réciproautant ìes sciences ,
ques déshonorent
tournent
de
qu'elles
peu à F avantage
ìa société qui, ayant également
besoin
de toutes , leur accorde
une estime
& la faine raiégaie. Les belles-lettres
son forment,
pour ainsi dire , un centre
de réunion , où les hautes - sciences ,
oubliant
chacune F objet qui lui est par
ticuìier
les unes des
, se rapprochent
autres pour Futilité générale. Leur culture réciproque
ayant été bien ordonnée y., elles deviennent
, si l'on peut
de la forte , les amies de la
s'exprimer
jeunesse , & paroissent toutes animées
par le même esprit.
Comme les établiffemens
réu»
publics
niffent
de
un grand nombre
toujours
jeunes gens, qui, en sortant de-là, se
classes
dans ìes différentes
répandent
de la société: on ne fauroit rendre leur
uniforme.
institution
première
trop
Une école uniquement
destinée à sorbier des théologiens
, 8c où toutes ìe$
C 23l
)
fé rapporteafcïenfc.
•études préparatoires
seroit ausíì mauvaise,
à cette science,
de
la
la
science
posséder
prétension
que
seroit
ridicule
excellence
pour
par
On donne ìe nomtout autre savant.
aux belles - lettres , &
d'Humanités
cela avec raison ; car dans tous les états
à Futilité
concourir
elles doivent
puElles ont un butplus
élevé que
blique.
celui
Fart de
d'enseigner
simplement
une ode anacréontique,
ou
composer
&
une
diction
sienélégante
d'acquérir
rie ; elles doivent servir tout-à-la-fòis
de
& d'instruction
à l'homme
délassement
d'état
& au géomètre.
, au philosophe
ÏVbus sommes tous des hommes ; rien
de ce qui peut augmenter
la somme de
notre bonheur ne doit nous être étranAussi dans tous les tems V dans
ger.
tous les états , ceuxqui
ont le plus illustré Fhumanité
8c par
par leurs vertus
leurs talens , ont été les plus zélés par*
tifans des belles-lettres.
3°. Ce qui précède , établît déja en
consister
doivent
quoi les belles-lettres
cette
mériter
dénomination.
On
pour
les
tes appelle Humanités,
c'est-à-dire,
les
exercices
à
&
for'
propres
sciences
'suer le sentiment
&í à régler Us
'
paf*
P 4
";.
( 2.32,
)
Mons : lorsque leur culture
ne remplît
elles'ne méritent
pas ce double objet,
plus le nom de belles-lettres.
On. y comprend
aussi les langues ,
31'éloquence , la poésie & l'histoire
;
de la manière
mais tout dépend
de
aimapour les rendre
Le sens moral ( Senfus
humanitaûs
) les constitue proprement
doivent
çe qu'elles sont ou ce qu'elles
être , & alors , elles ne paroifsent
pas
à la philosophie
; ou plutôt
étrangères
doit être animée par un
leur culture
certain
esprit
j & par
philosophique
ía philosophie
cette réunion
devient
la science de l'homirès-certainement
Les auteurs
humanitaûs.
rne, Doçtrina
& Quintilien
,
,$mciens, surtout Aristote
ont eu, sans contredit,
plus de sens
moral dans leur institution
qtie les modernes qui ont donné des théories fur ce
les enseigner,
bles & utiles.
d'Arissujet. La poétique
incpmplette
tote, dissèque avec beaucoup de rigueur
la tragédie grecque,
qui, selon lui •>ne
but que celui de
devoit
avoir d'autre
& de régler les passions. Un pro«
purifier
& Sofeiïeur qui expliqueroit
Homère
.phocle sous ce point de vue , ne man'jpieroit
certainement
pas d'élèves.
JUg
(233)
contient
d'Aristote
des
Rhétorique
fur le coeur humain
vues profondes
& ses passions ; elle n'est pas moins
discussions
d'événemens
en
ferfiSe
& d'affaires
, où l'éloquence
peut
utile.
Le sons -moral
être vraiment
de Pludans tous les écrits
domine
même lui paroît
.tarque , & Cicéron
inférieur
à cet égard.
Les préceptes
de Quintiìien
font encore plus épurés.
Parmi les modernes.,
RoMin s'est formé
à Fécole des anciens , &, à son exemdes
ple , Sulzer y a puisé sa théorie
le secours
de ces
beaux-arts.
Avec
& de quelques
auteurs
autres , qu'il
est inutile
de nommer,
on pourroît
une théorie des belles-lettres
former
f
8c facianimeroit
qui véritablement
Fétude
des hautes-sciences.
Jiteroit
Mais la théorie feule étant insuffiF
exemsante , il s'agit de prouver
par
traité
ple de ceux qui ont dignement
les hautés-sçiences,
que la culture
des belles-lettres
les embellit
en les
de leur but,
rapprochant
davantage
; Je ne répéterai
pas ici les noms des
des orateurs,
dès historiens»
pôëtes,
£c des philosophes
dont
de Fahtiquité
les. ouvrages prouvent cette heurenseì
(234)
réunion.
De nos tems , íl s'est aussi
trouvé
dans chaque
haute - science
des génies
dont
les productions
se
&
distinguent
par ìe sens moral:?,
son
plus d'un
poëte a montré
que
& ses connoiffances
talent
ne se bornoient pas au mécanisme
de ìa versification. II suffit de nommer
ìe Dante ,
, ìe Tasse , Milton
Plutarque
, Swift,
Lichtwehr
Pope , Haller
, Witthof,
,
ainsi que de Thou ,
Kaestner,
Lessing,
, Shaftesburi
,
Montagne
, Sidnei
& GroMachiavel,
Sarpi , Erasme
ìe souvenir
de
tius,
pour rappeìler
tant d'autres
qui ont allié les sciende
Un
ces aux Muscs.
professeur
belles-lettres
, animé de F esprit de ces
hommes
son ins, rendroit
grands
truction
à
toutes
ìes
classes
propre,
de la société ; bien éloigné
d'occuper
ses élèves de mots vuides
uniquement
fleurie ; il les
de sens & d'une diction
solides en
nourriroit
de connoiffances
leur
.éclairant
en réglant
leur esprit,
& leurs sens ; il leur seroit
imagination
le charme
dans l'expression
goûter
de la vérité 8c de la noble simplicité
j
il s'applique*
mais
tout,
par-deffus
roit à former
en eux lé sons moral S§
(235)
à faire naître dans leur coeur Famour
en général,
de Vhumanité
& le dejïr
bonheur :
de coopérer à son véritable
non seulement
la
ce qui renferme
influence
des belles-lettres
meilleure
fur les hautes - sciences , mais aussi
le grand art de bien vivre. Heureux
l'état où Finstitution
publique , dirihonore ainsi
gée vers ce noble but,
& les sciences , &
ìes belles-lettres
les rend
véritablement
utiles à la
société !
(236)
REFLEXIONS
S U R
"P A R
ÎRADUITÎS
L E S
M.
SONGES,
BEATTIE,
DE
L'AIGLOIS.
ne fait rien
en vain :
JL< A nature
de notre
c'est à Fimpeifection
esprit
s'en
si
saut
nous nous
prendre
qu'il
sur les causes fisouvent
trompons
sommes
à
nales , & fi nous
portés
comme
inutiles
les choses
regarder
dont nous.n'appercevons
pas la destination
; çe qui , dans plusieurs cas ,
absurde , que si un
n'est pas moins
aveugle né vouloit nier Futilités de la lu*
Commière ou la beauté des couleurs.
de chevilles
bien de roues , combien
dans
le
mécanisme
n'y a-t-il
point
dont un homme ignod'une pendule
F emploi?
rant ne peut pas concevoir
dans le corps huCombien
de parties
main dont les anatomistes
seuls sont en
état d'expliquer
Fufage $ 8ç combien
il est miposíTbïâ
dont
d'autres
même
d'entr'eux
de rendre
aux plus habiles
pour cela s'imagicompte ? Faudra-t-il
de ces parties
ner que quelques-unes
?
ou superflues
soient gratuites
certain
roi d'EsOn assure qu'un
téméraire
fut
assez
pour critiquer
pagne
du fystême
F arrangement
planétaire
,
& qu'il prétendit
que si on Feût confait un bien
sulté il auroit
meilleur
monde.
Sa présomption
, on le sait,
: U
n'étoit
que F effet-de son ignorance
le droit de trouver
des dé^s'arrogea
fauts
dans
ce que son esprit ne pou voit
S'il
avoit
comprendre.
possédé une
véritable
connoissance
de F astronomie , il auroit
été frappé
d'admira& d'étonnement
tion
par la régularité avec laquelle
les corps
célestes
leurs révolutions.
remplissent
En effet,
mieux
nous comprenons
ìa nature , plus nous sommes portés à
F admirer
: 8c lorsque parmi
les ouvranous trouvons
ges de Dieu
quelque
chose dont il ne nous est pas possible
la nécessité
ou la desd'appercevoir
tination
ce que nous pouvons
, tout
faire , c'est d'avouer
notre ignorance
j
car quel droit avons^nous
de soumettra
I notre
(238)
les bienfaits
de la 8â~
critique
?
éternelle
gesse
L'homme
ne parvient
à connoítre
&
la nature
par
qu'insensiblement
infinité
de choses ne
degrés.
Quelle
inconnues
favons-nous
pas qui étoient
aux anciens ? Parconséquent,
ce qui
maintenant
semble
encore de peu de
- être dans la
valeur
, paroîtra
peut
des tems de la plus grande
imfuite
II y a plusieurs
accontrées
portance.
tuellement
la
avant
inhabitées,
qui,
se trouver
fin du monde , peuvent
peu& donde
d'hommes
millions
,
plées
à de nouveaux
arts , à
ner naissance
des sciences
utiles,
intéressantes.
Ce sont-là
& à des découvertes
considérations
qu'il
de vue dans nos
ne faut jamais perdre
- tout
recherches
fur
,
philosophiques
à
ne
exnous
trouvons
pas
lorsque
les causes finales
des choses.
pliquer
à ces
Nos connoiffances
relativement
des
causes finales
seront
proportoujours
à celles
aurons
tionnées
nous
que
Car lorsque
nous somde la nature.
ou moins
la
mes plus
ignorans
sti|
& ìa structure
d'une
chdse ,
forme
pous devons ? au même
degré , être
fin pour laquelle
cette
sur
ìa
ïgnorans
chose est destinée , & sur Fusage auquel
Si Fou exigeoit
on peut la faire servir.
de F emcompte
que nous rendissions
machine
d'une
que nous n'auploi
& dont
rions jamais vue auparavant,
donné
on ne. nous auroit
la
jamais
chose que
idée ; la première
moindre
examiner
la
nous ferions seroit d'en
la forme
nature
, c'est-à-dire,
géné& Fusage
rale , ainsi que le rapport
de toutes
les parties
en.. particulier.
Si nous ne voulons
pas nous donner
cette peine , ou si nous ne possédons
nécessaires de la.
pas les connoiffances
faire
cet examen ,
mécanique
pour
- nous
droit
avons
d'affirmer
quel
est imparfaite
machine
que cette
,
ou qu'elle
n'offre
aucune utilité ? Un
seroit
autorisé
à
aveugle
également
le coloris
d'un tableau,
&
déprimer
un sourd à trouver
des défauts
dans
une symphonie.
la nature offre peu de phéQuoique
nomènes qui nous soient plus familiers
que les songes, il n'y en a cependant
point,
pour ainsi dire , que nous commoins ; ils s'opèrent
prenions
par une
faculté
ou opération
de notre
esprit dont
t 2# 5
.
ÍÏOÎIS ne pouvons guère aétermîiìeî*
relativement
à- nos connois-*
Futilité
sances & à nos-actions j- mais noús de*
VQ-ns néanmoins être persuadés qu'ils
ne font-passansqu-elqu'ufage
, quoique
nous ne soyons pas enéore parvenus à
découvrir
cet. usage;
Je ne m'arrêterai pas ici à récapituler toutes: les opinions des1anciens
fur ìa. cause immédiate
des songes.
J^obseEveraifeulement
qù'Epicurepensoit qu'une multitude
infinie d'images
©ji; atomes •-subtils: ( i ); , dont quelémanent des corps ,i dont
ques-uns
qnêlqûes-aùtiíes; íës forment 'par leur
propre; p ou voir dâhs Pair $ tandis que
( I ) G'étoir-là :atíffi le seri.timçîif"3é: ÌÔëmo'crite.
Selon líjti, ces átômesXóù,G'òr;p,\ifé-iíi:e& eíí-;mòuvc->xnètj| ,• p résentent-une, mûìtitiidjs.
damages étran*
gei'ës','. qui'-agissent fur les;:efprits à' : l'aventure- 8c
-'ces'iitiafans: lé mbiiídt&.ordïe-dé-tèr^inë>:iPátri-íi-appelléeá bien-.
ges , il .y en a qui peuvent,être
d'autres-.ont
un effet contraire ? font
faisantes;
l'zitiê par la--'dïffoírnité
& troublent
effrayantes
des objets qu'elles Coffrent; à^lïmàgináiiòn.iQli
y
en a qui excitent dès idées suivies.,, &«àé$ réflexions^
qui;: frappent rrrêníe l'esprit pendant le plus, proeBëore de* là cóítíbi-'
fondr sommeil. Quelquefois
liaison de ces atomes -errans:, résultent desimages
sensibles qui sè communiquent
toutes entières. parC
'
":-"'~
les. sens. Note- du-Traduëêur.
V
d'autrei
5
«âautres encore font produits; par difa
ferentes choses combinées de diverses
manières, & se meuvent sans cesse en
tous sens autour de nous. II ajoute que
dé*
étant
extrêmement
ces images
dans nos corps ,
liées , pénètrent
frappent nos esprits:, & donnent lieu
4 Fespèce de perception que nôus ap8c à laquelle notre
pelions imagination,
philosophe rapporte: Forigine , tant de
nos songes durant le sommeil , que. de
nos pensées pendant
que nous, foin*
nies éveillés (i). Aristote paroît avoir
'
doit
avoir
Pétrone,
èu
( i ) Suivant
Bpicure
d'autres
idées fur. les songes,
se rapportent
qui
à celles
cite plus bas.
d'Aristote,
que M. Beattie
«Ce
ne font
les dieux
les
point
qui envoient
» songes,
se jouer
de l'imaginatioii
qui paroifient
lé sommeil
lá machine
m, pendant
j car lorsque
j /
*» accablée
de fatigue
&
tombe
dans
, s'affaiffe
» rafl'oupiíîement,
l-'anse débarraffée
du poids qu'elle
Ò) avoit
à soutenir,
semble acquérir
une nouvelle
âj existence , plus
& plus active
libre
que cellé
:s> qu'elle
avoit.
Ëîle joue avec une légèreté extraorp dinaire fur les objets qui font ses occupations
lespius
•
=> sérieuses
fans que les ténèbres
le.s interrompent
05 ou lès changent.
Le conquérant
des armées
voit
w à ses ordres,
des villes
au pillage
j des cam« pagnes désolées J le
esc occupé des
jurisconsulte
du
ne
P lois....&.
l'avarç
barreau;
pense
-qu'à
» cacher
ses trésors , ou à en découvrir
de. rioua
j; veaux
». Pétrone
Note du TraduBeii-ri
, Satjr.
Tome XIî
Q
( 24a)_
que chaque objet qui frappa
pensé,
nos sons , fait fur notre
aine ou fur
de notre
une
quelque
partie
corps
certaine
continue
à
impression
qui
un certaint ems après
avoir lieu pendant
ne subsiste
que Fobjet
qui Fa produit
ensuite ,
plus , & que Faine se rappelle
le sommeil
durant
; ce. qui donne
lieu
aux images
fantastiques
qui se
alors à Fimagination.
Si
présentent
l'on.examine
ces opinions
, on trouvera
ne signifient
rien , ou qu'elles
qu'elles
à la pensée une matériadonnent
lité qui me paroît
absolument
incon»
cevàble
(1).
Je ne m'arrêterai
non
plus
point
à faire F énumération
des cinq différentes . espèces de songes
reconnues
anciens
8c
quelques
'par
philosophes,
dont
a donné
une descripMacrobe
tion particulière.(2).
II y a, en effet,
des songes
de différentes
espèces &
de différent
caractère
5 mais je ne
on ne
vois pas
raison
par
quelle
chapi(1) Voyez mon Essai sur. la Mémoire,
dans ua
tre* n,
<fi 1. Ce morceau se trouvera
des volumes íuivans de ce Recueil.
(2) Soni. Scip. Lib. I,_ cap, 3,
'( 243 )
les partager
aussi
pas
^ourrûit
classes qu'en
cinq
cinquante
ment.
à expliquer
Sans chercher
,
efficiente de ce phénomène
qu'on ne parviendra
probable
connoître,
je me contenterai
réflexions
détachées
quelques
bien eïí
seulela
caufè
est
qu'il
jamais à
de faire
fur ce
déterpour
des songes , <Se
sujet , particulièrement
la cause finale
miner
les idées superstitieuses
pour détruire
à cet égard, qui ont si souvent troublé
& crédules.
les esprits foibles
Je ne
des
prenne
prétends
pas qu'on
pour
décisions
ce que je vais
péremptoires
dire ; car nos connoiffances
ne peuvent guère être regardées que comme
fur une matière
des conjectures
telle
'
dans laquelle F expérience
que celle-ci,
-ne peut jamais
conduire
à des conclusions
certaines
, parce que le phénomène
n'a lieu que dans un tems
Ou. nous sommes , pour ainsi
dire ,
de faire ìa moindre
obserincapables
vation.
I iQ. La première
remarque
que je
dois faire , c'est que les songes , quoine se présentent
'que fort communs,
pas pendant
le sommeil
généraìemenj;
(H4Ì
â tous les hommes, Locke parle d'une
personne de sa connoissance qui n'a*
voit jamais
rêvé jusqu'à
de
l'âge
ans , qu'elle fut attaquée de
vingt-fix
la fièvre , & eut alors pour la première fois un songe j ce qui semble
confirmer
Fopinion d'Aristote.
qui ob-*
serve que ceux qui parviennent
à l'entier développement
de leur être physiles songes ,
que avant de connoítre
immédiatement
éprouvent,
après la
première expérience de ce genre , une
révolution
dans la constitution
de
leur corps ì qui leur
cause ou une
grande maladie , ou même quelque-?
fois là mort (1). Plutarque
parle d'un
son ami ?
certain Cléon de Daulie,
à un grand
qui parvint
âge sans
jamais avoir eu de songe 5 & il ajoute
qu'il avoit entendu dire la même chose
Moi-même
de Thrasymède
(2).
j'ai
(1) Arist. Hìsi. ànìm. Líb. W. cap. 10.
(2) De Orac.sub. fin. Pline parle d'une nation
dans les parties
reculées de l'Áfrique *
entière
*
rêvent
ne
jamais
qui
qu'il
appelle Atlantes,
mais c'est dans le même chapitre où il fait mention des Troglodytes
, qui habitent dans des an»
cle la chair de sërpens ,
tres, & se nourrissent
*ijBsi que des j^ginans, dont lja íorme-eâ la oefine
{H5)
homme qui ne rêvoït jamais
Tout
que lorsque sa santé étoit altérée.
sait aussi qu'il
le inonde
y a beaucoup
des
de gens qui n'ont
rarement
que
&
a
d'autres
en
,
qui
qu'il
songes
y
fans en avoir.
ne dorment
jamais
Les philosophes
que
qui prétendent
l'ame ne cesse pas un instant de penser,
soutiennent
ausíi que nous rêvons touconnu,
mi
& que
notre
sommeil,
jours pendant
ce n'est que parce que nous oublions
nos songes que nous
ne pas
croyons
en avoir.
vouloir
C'est-là
exactement
soutenir
une théorie,
en disant qu'une
chose
pourroit
hommes
dont
on
avoir
n'a
lieu.
aucune
preuve
les
tous
Que
des songes ,
ayent également
s'en trouve
quoiqu'il
qui sè les rap5 tandis
pellent
que d'autres
toujours
soumoindre
n'en conservent
le
jamais
venir ; & malgré
rêvions
nous
par»
que
teins
fois beaucoup
, & dans d'autres
fort peu . est une
qu'on
proposition
ne peut raisonnablement
admettre
, si
comme
P expérience
doit être regardée
8c' des Blemmyes
, doi.t
que celle du dieu Pan,
les yeux
& la bouche
font dans la poitrine
» s
eauíe qu'ils n'eut
H if t. Nac. Lib. Va
pas de tête.
'Q3
( 246" )'
solide
de nos coiîí
fe plus
fondement
Je puis donc répéter que
ïioifíaiîces.
les songes,
fort
communs
quoique
,
n'affectent
en.
pas tous les hommes
Mais je
le sommeil.
général
pendant
le sait,
sans vourapporte
simplement
loir
être tenu
à le prouver
; & je
n'ai
rien
d'autre
à ajouter
fur
ce
sujet ^ si ce n'est que toutes les constitutions
n'ont pas également
besoin de
rêver. Les songes donnent
aux pensées
de l'homme
une agréable
diversité
,
dans
qui
( ainsi que je l'observerai
à quelle moment
) peut être utile
ques esprits , en leur servant de récréa-.
tion j mais
cela n'a pas égalementr
lieu
chez tout
le monde
, ou du
moins
Comme
pas au même
degré.
ji y a des constitutions
qui demandent
de nourriture
& moins
moins
de sommeil
que d'autres , il se peut de
même que quelques
esprits aient plus
& d'autres
moins besoin d'être amusés
par des songes.
2°. Dans les songes nous prenons
ïios
des choses réelles.
idées
pour
nos rêves nous croyons , du
Pendant
en général
moins
, que Ge qui occupe
notre
esprit
a
véritablement
"( %
}
de notre
ré*
Heu 5 mais au moment
convaincus
nous sommes
que
veil,
tout n'existôit
que dans notre
imagination , &
que ce ne font
que les
notre
esprit
qui
occupent
perceptions
éveillés ,
que nous sommes
pendant
& point d'autres ? qui soient réelles , &
nous puissions
nous en
fur lesquelles
rajjporter.
écrivains
, qui affectent
Quelques
à l'existence
des
de ne pas croire
aue tout ce
corps j & qui soutiennent
que nous nous imaginons
appercevoir
ne gît que dans l'idée que s'en forme
ont produit
cela comme
notre esprit,
un argument
à leur théofavorable
rie, et Si nous sommes
trompés
par
» .nos
difent-ils
,
,
songes
propres
» pourquoi
ne le serions - nous pas
w par nos
sensations
que
pendant
*> nous sommes éveillés ? Si deíìm3> pies idées nous affectent
de la même
35 manière
des objets
que fi c'étoient
n matériels
, ne se pourroit-il
pas que
3> ce que nous
considérons
comme
33 des
n'existât
réelleobjets matériels
33 ment
3>?
dans
notre
que
imagination
Ce raisonnement,
s'il pouvoit
prouver
quelque
.
ehose ? prouveroit
Q 4"
cer*
C 248 J
trop. Si nos sensations n&ïïS
pendant
que nous veilfcrompoicnt
lons de manière
à nous faire prendre une idée pour un objet matériel
9
fc'esl>à-dirc
; une espèce d'objet
pour
une autre qui en est totalement
difféêtre trompés par
rente ? nous pourrions
au point de
p©s. facultés ? en générai,
le noir pour le blanc , le vice
prendre
&
la
la vérité rjour l'erreur»
vertu
pour
Et si l'on convient
de cela, il s'enfuit
font
que nos sens & notre jugement
des facultés
fur lesquelles
nous
ne
pouvons
pas nous fier ; de forte que »
a imprisuivant
la loi que la nature
mée en nous , nous serions forcés de
croire ce qui n'est pas vrai ; savoir %
ne nous a formés
que le Tout-Puissant
que pour nous induire en erreur ; mais
nous avons la perspicaque cependant
cité nécessaire pour nous appercevoir
de l'imposture
; que parconséquent
nous ne devons, & ne pouvons
même
croire
pas raisonnablement
quelque
chose que ce soie ? ni même admettre
aucune proposition
comme
plus pro-*bable que quelqu'autre
: ce qui seroit
le plus extrême
dans lepyrrhonisme
quel l'esprit de l'homme
pourroifc torn*
táïnenieut
(249)
,
,
fout-à-la-fois
là.
&
causeroit
î)èr,
qui
&
le
science
totale
de
to*ute
perte
de tous les principes
de
renversement
humaine.
morale
des songes ,. malMais les illusions
souvent
n'é*reviennent
,
gré qu'elles
de notre
certitude
la
branlent
jamais
de
nos
ni
le
fondement
conviction
,
du
la durée
connaissances.
Pendant
un
nous pouvons
sommeils
prendre
aucun
songe pour la réalité ; mais
& qui est dans son
éveillé
homme
bon sens , ne prendra
la réalité pournous
un sonae. La loi de la nature
ou
soit que nous le voulions
force,
non , à croire que ce que nous-voyous
éveillés
sommes
nous
que
pendant
est réel ? & que -ce que nous nous
avoir vu en songe pendant
rappelions
notre
n'a pas la moindre
sommeil,
& n'est que purement
réalité
imaginaire. II n'est pas besoin d'employer
icî
des argumens
à l'appui
de
pour venir
Ja conviction.
Que moi-même
je fuis
& non endormi
éveillé
dans ce nie--.
est une chose si évidente
ment,
par
elle - même
que je ne puis le prouver , parce
rien
que je ne eonnois
qui soit plus évident
pour en -donneç
ÇaSo)
ïa preuve
; 8c îl ne m'est pas possible*
Telle
pon plus de ne-le
pas croire.
à l'être
raisonnaest la loi prescrite
Et nia
ble , ou du moins à d'homme.
dans ce cas, , n'est
conviction,
pas
l'effet
de
ces
moins
nécessaire
que
lois physiques
sur mon
qui agissent
II ne m'est
corps.
pas plus possible
'de.me
persuader
que je suis mainte& que
nant plongé
dans le sommeil,
tous les objets que j'apperçois
autour
d'un
de moi he soiít que les illusions
de teest en ma faculté
songe , qu'il
un effort
de ma volonté
nir 5 par
?
mon
en Pair , ou de
corps suspendu
lui faire prendre
son ascension vers les
nues (i).
le
Aristote
remarque
(2) , & tout
doit F avoir observé , que soumonde
vent nous nous imaginons
? entr'autres
choses , pendant
Te sommeil
, que
notre songe n'est pas un songe. Mais
cela n'est pas si commun.
Il est généralement
vrai que dans nos songes
nous
prenons
nos idées ou nos pensées
(1) Voyez Ejsay on Triuh. Part. II,
(2) Arist.
De Info m,, cap. 3.
chap. 2^
extérieurs
de
véritables
j
objets
pour
& que nous en sommes
à-peu-près
affectés de la même manière que si cela
Seulement
étoit en effet ainsi.
quand
d'un songe , il
3ious nous ressouvenons
une
semble que nous nous rappellions
confusion de perceptions
certaine
, qui
lorsn'a pas lieu dans nos sensations
Mais nous
que nous sommes éveillés.
ne nous en appercevons
pas toujours
C'estque le songe continue.
pendant
ìà une particularité
lieu que
qui n'a
nous
nos
réfléchissons
fur
lorsque
fonces.
3y. Quoique
la plupart
de nos songes soient
, il y en a
extravagans
&
néanmoins
de la fuite
qui offrent
de la- régularité
dans les idées , &
à ce qui
qui ressemblent
parfaitement
se passe dans la'vie.
notre
Lorsque
& que notre corps
esprit est tranquille
jouit d'une bonne santé , nous rêvons
à nos occupations
souvent
habituelles (1). Les passions mêmes qui rem-
(i)
Ceux
qui
Les
habituels
de nos
objets
ont retenus
le plus
qui nous
ont
le plus de contention
exigé
èe Tesprit,
sont les mêmes auxquels
occupations,
&
Iong-tems
de la part
nous parois-
(
2^2
}
que noua
plissent noire esprit pendant
sommes éveillés » ainsi que les objets
& les causes de ces passions , se préà nous
sentent
souvent
le
pendant
, pour la plupart
sommeil,
quoique
du tems , fous quelque
j
déguisement
& cela est accompagné
de circonstances
pénibles
quand notre ame est
& d'idées agréables lorsqu'elle
inquiète,
d'un état tranquille.
jouit
Les poètes
n'oublient
pas cette
particularité
; & dans la description
font des songes de leurs héros
qu'ils
& de leurs héroïnes , ils ont foin d'y
donner
une ressemblance
avec l'état
véritable
des circonstances
où ils se
abantrouvent
actuellement.
Didon,
erre
donnée
par Enée , songe qu'elle
seule dans de vastes contrées , & qu'elle
cherche
en vain
ses sujets dans des
:
désertes
campagnes
le somsons nous
ordinairement
livrer
pendant
des causes & interprèmeil. Les avocats
plaident
Uvre des comtent les lois en songe ; le général
aux
fait
la guerre
bats & des assauts ; le pilote
mes doux
vents. Moi-même
point
je n'interrqmpts
d'interrola nuit.
Je continue
travaux
pendant
dévoiler
les secrets à .ma
& d'en
ger la nature,
de M- àt LQ
Traduéìio/t
Liy. IYpatrie.
Lucrèce,
Çrangct
;.« .„
lòngàm 9 ìncomitata. f vìdetur,
Jre viam,
déserta quctrere terra:
Tyriosque
en une
Réunissant
ainsi,
les deux
image,
seule
triste
occu-*
passions
qui
son esprit
le jour 5
pendant
poiept
savoir , son amour
pour son peuple r
de l'état malheureux;
& le sentiment
où elle se trouve
réduite.
Héloïse
,
de
son ami,
songe
pour jamais séparée
est de nouveau
heureuse
avee
qu'elle
lui ; mais un instant après elle le perd.;
« II me semble, dit-elle, que j e te revois^
n mais , hélas ! c'est pOur errer dans
33 d'arides
déserts ,.& pour pleurer nos
J> malheurs.
Soudain"tu
montes
fur
33 une tour
à demi
détruite
par la
as main
du tems , autour
de laquelle
33 rampe
le «triste
ou sur des
lierré,
33 rochers
ídont
la cime
sourcilleuse
(1) —
—
Methìnks
we wanderìng go
Throïig/i dreary ip-ajìe? , and jreep each others woe ;
Whxr& round /orne mouldering tower pale ivy creepsi
rocks hang jiodding
Suddcn y ou mount ; yoû Itckon frcjn
And
'
low-brow'd
,
o'er the deeps..
the skies :
floués inurposi rwavis root > and' wistds#rì£t;
» est suspendue
de la mer*
au-dessus
ïi Là tu sembles
me parler
du haut
mais les nuages nous íé,j> des cieux;
& les
» parent,
les vagues mugissent,
».
» vents furieux
Dans ces
grondent
occasions i, le poëte ne décrit pas un
comme il dépeindrait
songe exactement
réelles où fè trouve
les circonstances
la personne
qui en est actuellement
confuse
occupée ; il n'en fait qu'une
&
nous
similitude
;
approuallégorique
à cause
de fa part,
vons cette conduite
est
conforme
nousi
savons
qu'elle
que
à la nature.
à une bonté
,. On peut attribuer
de
cette . diffèrencc
la Sagesse, éternelle
y a: entre* nos songes & nos
qu'il
idées pendant
que nous sommes éveilce que nous
conEt
lés.
d'après
noiffons
fie l'influence
de nos passions fur l'habitude
générale, de notre
manière
de penser,
nous ne devons
de ce qu'on
remarpas être surpris
quelque analogicëntre
que néanmoins
les .uns (& lesL autres.
C'est ce mé& de diversité
de ressemblance
lange
donne
à plusieurs
de nés songes
qui
un air allégorique.
Mais lorsque cela'
gnive ? un observateur attentif & li-
( i55
)
trouvera
ont
qu'ils
préjugé
à
ce
doit
non
arriver
qui
,
rapport,
lieu ,
mais à ce qui a actuellement
ou à ce qui est déja avenu , à moins
fur
nous
n'ayons
anticipé
quelque
que
futur ; & dans ce cas nos
évènement
ressembler
à
nos
pourront
songes
si nos conjectures
Or
,
conjectures.
& si nos songes
font
,
y ont
justes
il
avoir
,
pourra
y
quelque
rapport
un songe & un
entre
ressemblance
il n'y a rien
Mais
futur
contingent.
en ceçi,:que
de plus surnaturel
de
la
nuit
à
ce
rêver
qui a ocpendant
durant
notre
le jour. Car
esprit
cupé
ce n'est-là
qu'un enchaînement
partid'idées imprimées
culier
dans notre
le sommeil
pendant
par une
esprit
série antécédente dans laquelle
certaine
& l'expérience
ont été nos
la raison
nous
étions
guides
pendant
que
éveillés.
Par
si
une
,
je commis
exemple
, je
personne
qui dissipe sa fortune
avec raison que la paupuis craindre
le fruit
vreté
soit
bientôt
de son
Si
cettë
extravagance.
conjecture
mon
le jour ,
trouble
esprit pendant
elle peut
se présenter
$
également
bre
de
(a56)
mon
le soîît^
imagination
pendant
pieil,
accompagnée de quelques cir«
constances bisarres ; & je pourrai rêver que je la vois plongée
dans la
de haillons.
misère & couverte
Supmaintenant
que cela arrive en
posons
effet peu de tems après , quelle idée
íaudra-t-il
que je me forme de mon
?
ne
Je
dois certainement
songe
pas
plus le regarder comme prophétique ?
que je ne puis prendre
pour l'effet
íì'une hifpiration
la conjecture qui y â
-:!
donné lieu.
II y a des songes qui p'opt
que
peu de ressemblance , ou mênìe au«
cune, à quelque chose qui se soit ja-*
mais auparavant présentée à-Pos sens
ou "à notre imaginationì
Mais cela
n'arrive
guère , fì ce p'est lorsque
iious sommes malades. ;I1 esty-én général , vrai que les songes, font une
souvent extrava*
imitation
; quoique
gante, des choses: qui existent réelle*
;i
ment.
II y a des gens quî remarquent
que leur esprit est sou vent occupé par
le même songe. Socraterídít
jpdáPS
le Phédon de Platon ? que;- pendant
toute sa vie il a été ©biMijp§r^»e
'
pareille
il
lut
laquelle
pareille
l'exhortoit
îembloit
qu'une
personne
la musique.
à apprendre
Si cette réd'un
même songe est , ainsi
pétition
assez probable
,
que cela me paroît
l'effet de l'habitude
; si la même chose
s'offre une seconde & même une troi«
sième fois à mon
imagination
pour
y avoir pensé ou pour en avoir parlé
la première
l'avoir
rêvé pour
après
faut que
fois ; cela m'apprend
qu'il
de raconter
les songes
je me garde
&: que
désagréables
que je puis avoir,
à
dois
même
chercher
les bannir
de
je
ma mémoire
le plus promptement
qu'il
est possible.
C'est en effet une obier*
vation
que tout le monde
peut faire,
ceux
ne parlent
de
qui
que
jamais
leurs songes
rarement
en font
troublés.
Toute
d'excès
Tait
espèce
qu'on
le boire,
le manger,
le dordans
mir , la veille,
le travail
& l'inaction coxitribue
à rendre
les songes pé«
nibles ; ainsi l'on peut recommander
la
& la modération
oompie
tempérance
des moyens
sûrs de goûter
un tranquille sommeil ; & si l'on considère que
à dormiç
ie tems que nous employons
vision
Tome
III.
,
dans
H
H<ÌÉ
(258)
une
de notrS
grande
partie
remplit
vie , 011verra qu'il vaut bien la peine de
la possibilité
jie pas négliger
que nous
avons de rendre heureuse cette portion,
de notre existence.
La pratique
des
vertus
F attention
à ré, la sobriété,
les passions tumultueuses
primer
, 8c
& honnêtes
les moeurs
douces
fervent , en général,
très-efficacement
à donner
aux esprits vitaux
cette lé*
gèreté , & ce calme au sang qui nous
des idées flatteuses
durant
procurent
le jour , & un doux repos avec des
la nuit.
songes agréables
pendant
Les anciens
peníbient
que ce font
les songes du matin
qui approchent
le plus de la vérité ; & il n'y a point
de doute
& la dique la perfpiration
la nuit
,
gestion ayant eu lieu toute
ì'estomac
& même
toute
Fhabitude
du corps doivent
se trouver
le matin
& plus
dans un état plus
tranquille
où l'on se coucalme
qu'au moment
che j de sorte qu'en
de cette
partant
de
il
n'est
absurde
,
pas
hypothèse
font
dire que les songes
alors plus
& ont plus de. rapport
avec
réguliers
nos
occupations
lorsqu'au
habituelles.
a, passé les premières
Mais
heures
.
(*59)
fans dormir,
& qu'on*-matinée
eìisuite vers le tems où l'on
s'assoupit
de se lever ? nos songes sont
a coutume
rarement
somagréables , & notre
à nous rendre
meil sert plutôt
lourds:
& pésans , qu'à
renouveller
nos forces j de forte qu'on peut raisonnablement
en conclure
veut
que la nature
de bon matin
que nous nous levions
& à une heure réglée.
Comme
la bonne
santé pro4°.
duit une disposition
gaie d'esprit ; que
les passions
& la frénésie,
violentes
même sont la fuite de certaines
maladies ; ainsi que la confusion
d'idées 8c
la stupidité
être occasionnées,
peuvent
d'espar une trop
grande
plénitude
tomac , & que de Fusage immodéré
des liqueurs
sortes il résulte une esde
folie
pèce
passagère ; comme
,
dis - je , nos idées dépendent
telle-,
nient de l'état
actuel de notre santé,
nous sommes
éveillés , il ne,
lorsque
faut pas s'étonner
soient plus
qu'elles
soumises à une pareille influence
pendant notre
sommeil.
Suivant
ce principe ? nos fopges. proviennent,
pour la
du tems,,
& dé.
de Fattitude
plupart
la disposition
de notre
Lors»
corps.'
.^e'la.
Ra'
est plus ou moîiiâ
que notre respiration
une
mauvaise
de
par
gênée
position
ou par les couvertures
la tête,
du lit
embarrassent
la bouche & le nez «/
oui
J.
il semble
avec
que nous traversions
de difficulté
des lieux étroits
beaucoup
où nous nous trouvons
en danger
de
fuffocuîr.
un vice de
, par
Quand
8c des intestins
l'estomac
, nos mâsont
dans un état
choires
de convulsion , , ce qui arrive
souvent
pen& produit
dant le sommeil,
quelque& un
de compression
fois une forte
de
nous sommes
dents,
grincement
sujets à rêver que nos dents font ébran»
lées dans la bouche , & que nous les
perdons ; ou bien il nous semble quelquefois avoir la bouche remplie d'épinobjet qui nous
gles ou de quelqu'autre
C'est ainsi que
incommode
beaucoup.
nous nous imaginons
de même marcher tout nuds , lorsque , dans un
à jetter
tems froid , nous venons
,
accident
, nos couverpar quelque
à
tures , & que nous nous trouvons
Aristote
découvert
dans
notre
lit,
remarque
que la plus foible impression
le
sur un organe
des sens, pendant
sommeil
? nous fait penser que nous
( *6i )
une très-sorte
feiî éprouvons
; ainsi j
qu'une
que nous croyons n'en recevoir
foible , tandis que nous en éprouvons
Une
mochaleur
Une violente
(1),
dérée aux pieds , dit-il,
lorsqu'elle
vive qu'à
d'un
devient
degré
plus
fait que, dans notre rêve,
ì'ordinaire,
de niarcher
fur
nous nous persuadons
ardens ; & le chant
du
des charbons
oreille
notre
pendant
coq qui frappe
fort
ìe sommeil
nous
moins
paroít
nous l'entendons
, à là
que quand
même distance , lorsque nous sommes
éveillés.
Tous
ces faits , dont
je fuis convaincu
ai
par l'exuérience
que j'en
eu moi-même
servir à, nous
, peuvent
la cause de la grande
diverindiquer
sité des songes. J'ai même lieu d'être
examipersuadé
que si l'on
pouvoit
ner la chose bien attentivement,on
parà rendre par-là raison de pluviendroit
sieurs songes merveilleux5
c'est-à-dire,
des impressions
le somfaites pendant
meil sur les organes
des sons, par&
ticulièrement
fur ceux du toucher
(i) Arist. De Insçmnt
(
cíe Poule.
0.&Z
)
Une
simple idée , produite
extérieur
, ou de
quelqu'objet
par
toute
autre manière
, sufquelconque
fit pour
exercer
, CIÎ
Fimagination
mille images purement
fanproduisant
tastiques.
me soit permis , pour
venir
Qu'il
à F appui de cette remarque
, de rapde
raconter
porter ce que j'ai entendu
bonne part d'un officier
dont
anglois
étoit tellement
l'imagination
stuceptile som,fole d'être affectée,
pendant
des objets
meil , par les impressions
fur les sens . aue í'es' camaétrangers
rades lui suggéroient
les songes qu ils
à
en lui parlant doucement
vouloient,
ì'oreille.
Une fois , entr'autres
, ils le
firent
passer par tous les degrés du
de la
duel , depuis le commencement
le
lâcher
moment
de
dispute
jusqu'au
cet
lui
avoient
pistolet
qu'ils
pour
effet mis à la main , & dont le coup
le réveilla.
Lors donc que nous avons quelque
'
, nous ne devons
songe merveilleux
pas regarder dans F avenir par la crainte
ce songe
soit Favant - coureur
que
de quelque accident
mais
malheureux;
il faut
tournions
nos
nous
que
plutôt
(
.
263,>
,*
le
voir
s
i$
,
passé
pour
regards
n'est pas possible
d'en
découvrir
la
& fi nous ne pouvons
cause,
pas tide cette découverte.
Je
rer avantage
rêve , par, exemple , que quelques dents
me sont tombées de la bouche 5 c'estìà , dit le peuple , un signe certain de
la perte de nos amis. Véritablement
7
si j'ai des amis, - & si,fje leurJppvis
,
il faut bien que je les pérde un jour
ou l'autre.
le songe n'a rien de
Mais
ni avec l'acquisition
commun
, ni avec
la perte de nos amis ; 8c il ne peut
mes pensées dans
pas non plus diriger
J'aime
mieux savoir à quelle
l'avenir.
situation
de mon corps ce songe doit
être attribué,
afin que je puisse en
tirer
si je viens
à la
utilité
quelque
découvrir.
Mes dents m'ont paru , dis*
de la bouche ; peut-être que
je, tomber
dans ce moment
mes gencives
éprouvoient
une sensation
douloureuse
ou
convulsif.
Cela ne
quelque mouvement
devroit-il
à un excèspas être attribué
fait à souper,
ou à une mauvaise
du dîner ? Je dois donc me
digestion
nourrir
tems. avec
pendant
quelque
plus de sobriété & de mets plus légers y
de avoir foin
si le même
d'observer
vers
&4
;
( z64 }
une seconde fois à mon
s'offrira
J'en fais F épreuve , & je trouve
esprit.
que ni on sommeil est plus profond & que
pies songes sont plus agréables.
Voilà ce
songe
comme un usage
qu'on
peut regarder
à faire des
araisonnable
songes ; & je
convaincu
fuis
que de cette manière
libres de superstition
&
ies personnes
de préjugé
faire
pourront
d'importantes
découvertes
relativement
à leur
du moins
C'étoit-là
santé.
de Plutarque
(1).
II y a des constitutions
certains
songes précèdent
F opinion
chez
qui
ou accom-
maladies.
pagnent
Quand,
quelques
de
il
un
a
,
exemple
par
y
principe
fièvre , nous songeons communément
nous
à
faire
sommes
que
occupés
traavec beaucoup
de peine quelque
vail
fans bien savoir ce qui nous ocjamais en venir
cupe , & fans pouvoir
à bout.
Cette idée pénible
peut troubler
notre
le sommeil,
durant
esprit
ìors même qu'il
raison
n'y a aucune
de croire,
somnous
pendant
que
mes
éveillés
(1). Voyez
Zeuxippe ,,
, qu'il
son Dialogue
subsiste le moindre
, intitulé
; Sijschion,
áfc
( z65
)
faire
craindre
qui
puisse
svmptôme
8à
soit
en
santé
notre
;
danger
que
le
arrive
ne
doit-on
cela
,
pas
quand
de
un avertissement
comme
regarder
dans notre
faire quelque
changement
ordinaire
de vivre , eu obmanière
servant la diète , ou en ayant recours
à préveà quelque
méthode
propre
En général ,
nir les maladies
aiguës.
est tourmenté
des
on
quand
par
selon
, il faut,
songes
désagréables
moi , en conclure
qu'il y a quelque
dans notre constitution
,
dérangement
& que parconséquent
la tempérance,
la diète & F exercice
sont nécessaires
la maladie
pour écarter
qui nous menace. Voilà des remèdes auxquels
on
peut avoir recours , & dont il est permis d'essayer Fefsicacité
par quelques
expériences,
pour ainsi dire , dans toutes les circonstauces.
Je fuis persuadé
les songes agréaqu'on
peut regarder
bles comme
les signes d'une
bonne,
santé , & qu'il saut conséquemment
les
de
considérer
comme des prognostics
favorable
& non de mauvais
augure.
Cette théorie , laquelle
, ainsi que
j'ai lieu de le croire , n'est pas totalement
dépourvue
de
fondements
(266)
j à ceux qui Padoppourra
paroitre
un puissant
antidote
contre
teront,
les idées superstitieuses
que , de tous
les tems,
le peuple
s'est formées
fur
ìes songes.
• 5Q. Après"
avoir
examiné
si les
être de quelque
utisonges peuvent
lité
à notre
bien
être
par rapport
, quel
physique
danger
y auroit-il
de voir si l'on ne pourroit
pas en retirer
au morelativement
avantage
ral ? Je fuis loin
de voucependant
loir assurer , ainsi que quelques
écrivains s'en sont arrogés
le droit,
que
des songes nous poupar le moyen
vons
à mieux
connoître
parvenir
notre
&
nos
tempérament
passions
dominantes
de ce
, que par F examen
qui se passe dans notre esprit lorsque
pous
sommes
Car pendant
éveillés.
le sommeil
nous
sommes
des juges
fort
de nous-mêmes
,
incompétens
de toute
autre
chose 5 8ç
jainsi que
l'on commet
en songe , sans la moindre
idée de remords
, des crimes
on ne peut penser
atroces,
auxquels
íans frémir
011 est
d'horreur
quand
éveillé.
de
nos
Mais comme
plusieurs
passions font plus vives ou plus tran-
<a 67)
.
actuelle
quilles , suivs nt la disposition
de notre corps , je crois qu'on peut
assurer avec vérité,
observant
qu'en
attentivement
ce qui se passe en nous
le sommeil
, nous pouvons
pendant
découvrir
quelquefois
quelles sont nos
, & parce moyen
passions dominantes
a ies réprimer
avec eincacice.
parvenir
homme
Un
rêve , par exemple ,
à la colère , il
que , s'abandonnant
'
porte uP coup par lequel il terrassé
& tue son adversaire.
II se réveille
ensuite
d'horreur
pénétré
par Fidée
du crime
de commettre
,
qu'il vient
& du châtiment
à
avoir
croit
qu'il
redouter
; & comme , après un moment
de réflexion
, il a lieu de sé
de ce que la scène qui vient
réjouir
de se passer n'est qu'un songe , il sera
en même
la
à
teins
prendre
porté
à Femrésolution
de ne pas se livrer
dans la crainte d'être un
portement,
ou l'autre
réellement
entraîné
jour
dans Pn semblable
Si l'on
malheur.
des
tirer
un
peut
pareil
avantage
songes , on ne doit pas les regarder
comme absolument
Et pourinutiles.
recueilleroit-on
quoi-ne
pas le même
fruit
fiction
de notre
d'une
propre
( 268 )
, que d'un conte ou d'une
Imagination
fable d'Esope ?
Un des plus beaux contes moraux
que j'aie jamais lu , c'est le récit d'un
songe qu'on trouve dans le Babillard
,
ait tout F air d'un vélequel,
quoiqu'il
ritable songe, renferme néanmoins
une
íì sublime
morale
& d'un
fi grand
intérêt
, que je doute qu'on puisse jamais Foublier
après l'avoir lu une feule
fois avec attention
; & qu'en le conservant dans la mémoire
, on cesse jamais
d'être
: c'est Addison
meilleur
qui
« J'étois
en est Félégant
un
auteur.
»> jour , dit le Babillard,
dans
plongé
33 une douleur
fi profonde
, & j'avois
3> Fefprit tellement
dés,
que
je
égaré
33
espérois de pouvoir
jamais recevoir
3) la moindre
consolation.
Voici
quel
*3 en étoit le
ma jeusujet. Pendant
33 nesse , & dans le tems
que je me
33 trouvois
avec un corps de l'armée
3> en quartier
à Douvres,
je devins
33 amoureux
demoiselle
d'une
jeune
33 fort aimable
, & d'une famille hon33 nête de ces cantons,
& j'eus la fa»
J3 tisfaction
de voir mes voeux reçus
»3 favorablement
; ce qui fut cause
» de
dont je vais
mortelle
Finquiétude
s> parler.
Pendant
la soirée d'un jour
23 serein
& calme , nous nous amu33 fions à regarder
la mer
du faîte
9> d'une montagne
escarpée j & nous
à nous faire ces
33 passions
le tems
33 petites
caresses qui semblent
si ri33 dicules
aux gens
, mais
occupés
3> qui ont tant de charmes
pour ceux
>3 qui aiment.
de ces inAu milieu
33 nocens amusemens
, elle arracha de
33 mes mains
une pièce de vers que
33 je tenois,
& s'enfuit
avec. Je la
33 fuivois
le ter, lorsque tout-à-coup
33 rein manqua
sous ses pieds , quoi*
33
distance
considérable
du
qu'à une
33 bord du précipice
, & la fit tomber
33 d'une
fi considérable
hauteur
sur
33 un banc de rochers,
qu'elle auroit
3> été réduite
en mille pièces , quand
33 même
de diason corps eut été
33 niant.
au lecteur
II est plus facile
33 de se sonner
une idée de Fétat de
33 mon ame dans cette circonstance
,
33 au'à moi de
Je me dis
Fexprimer.
33 à moi-même
: il n'est pas au pou33 voir du ciel de me consoler
de ce
3
——
33 malheur.
me
réveil»
Lorsque
je
33 lai,
& surpris
charmé
également
* de me voir délivré d'une affliction
«j
( Ú<JO )
b
il me paroissoit,
le moment'
?3 auparavant,
me
que rien ne pouvoit
dont
33 tirer
..
(1)33.
Je pourrois
fui*
beaucoup m'étendre
la beauté de cette narration
5 mais je
me contenterai
de repour le moment
commander
au .lecteur
de prêter
une
à Fimportante
sérieuse attention
leçon
qu'elle renferme.
Quelle fable d'Esope,
ou d'Homère
& de Virgile
même
9
offre une plus belle morale ? Cependant la plupart
des gens ont tiré de
des songes,
ainsi que
pareils secours
- même
l'affurer
de
moi
je puis
5.&
tout
honnête
homme
trouvera
du
moins
up semblable
soulagement,
sera délivré
des peines &. des
lorsqu'il
maux de cette vie , pour se réveiller
dans le séjour de lumière
& de paix
éternelle
le monde
; en considérant
& ses tribulations
avec une surprise
& une satisfaction
égales à celles ( mais
à un' bien
haut
plus
degré ) que
nous éprouvons
ici bas lorsque
nous
à quelque
échappons
songe effrayant,
6c appercevons
les pau? en ouvrant
(-lï Voyez Thi 'TatlçTy-a.
117,
os Saturdqy ,
( 27ï
J
serein 8c doux
d'un beau
pières, Féclat
jamais Finfjour d'été. ]Sse méprisons
sous quelque forme extraorditruction,
naire ou commune
qu'elle puisse se présenter à nous ; 8c quand
même ce ne
íèroit
touqu'un songe , nous pourrons
de Favantage
: car enjours en retirer
ou éveillés
dormis
nous sommes toudu Trèsjours sous la main protectrice
Haut j & il ne peut se présenter
, ni
de jour
ni de nuit,
aucune
idée à
notre
de
esprit , sans la permission
« Celui par qui nous vivons
8c agif» sons , & qui est le
de notre
principe
33 être
33.
6°.
L'imagination
paroít être , pour
ainsi dire , la seule de nos facultés
mentales
dont
les
ne
opérations
soient jamais
le
suspendues
pendant
sommeil.
Toutes
nos autres
facultés
sont plus ou moins affectées ; il y en
a même qui semblent
totalement
sustems.
quelque
Que la
assoiblie
souvent
penc'est ce qui paroít •
sommeil,
évident
rêve quelquefois
j puisqu'on
avec des amis que
qu'on s'entretient
- tems
la mort
nous
a depuis
long
pendues
mémoire
dant
le
enlevés}
pour
est
fans qu'on se rappelle
leux
(
272
)
sorte
rarement
de
;
quoiqu'elle
perte
mémoire
notre
lorsque nous sommes
H arrive parfois que nous nous
éveillés.
dans les siècles
croyons
tiansportés
de Fantiquité
les plus reculés
, fans
nous
ressouvenir
que ces siècles sb
- tems avant notre
sont écoulés
long
existence 5 chose que nous ne pouvons
de la mémoire
perdre un instant
pen: c'est ainsi que
dant que nous veillons
me
avoir rêvé une fois que
rappelle
je
les
&
avec
A-nnibal
pasfois
je
Alpes
son armée.
mémotre
Quelquefois
moire paroít
être plus forte que notre
, par exemple
?
; comme
jugement
nous
rêvons
lorsque
que nous nous
entretenons
avec un ami décédé , fans
être surpris
de le
de la singularité
lui
D'autres
voir
&.de
(1).
parler
est plus actif
fois notre jugement
que
notre mémoire
; savoir ( comme je Fai
Fabdéja observé
plus haut ) quand
à
s'offrent
surdité
des
choses
qui
notre
le sommeil
,
esprit
pendant
nous fait
ne sont
conclure
qu'elles
fan, mais purement
pas véritables
tastiques ; réflexion
qui , comme j'ai
(1) Voyez
EJpiy on Truth ì jart.
II. ch. 1. $ • 2.
lieu
í-a73
)
lieu de le croire , vient aussi aux en*
Uiie nuit
fans. Je revois
que je me
fort
le
d'un
fur
parapet
promenois
Je ne favois de quelle mahaut pont.
rendu
pière je m'y trouvois
j mais
dans ce mo«
comme je me ressouvins
de
eu
n'avois
ment
pajamais
je
que
reilles folies,
que ce
je sis la réflexion
être qu'un songe ; & me
n'étoit
peut
dans une situation
trouvant
désagréable , dont je désirois de me délivrer,
je
à Fidée que la chute renm'abandonnai
le. calme à mes sens 5 ce qui ,
droit
En un mot , il
eut lieu.
en effet,
fur lan'y a aucune de nos facultés
le sommeil
ne paroisse avoir
quelle
une grande
influence
, à
quelquefois
seulement
de notre imagil'exception
Cette
faculté
nation.
semble
même
totalement
anéantie lorsque nous sommes plongés dans un profond
sommeil
d'aucun
qui n'est accompagné
songe
cela arrive jamais ) ; &
(si néanmoins
aussi elle se livre à une tursouvent
8c à un désordre
dont il n'est
bulence
de
rendre
possible
compte.
guère
Qui est-ce qui pourra
prouver
que
de ces fala suspension momentanée
ne soit pas avantageuse
cultés
; GH
Tome
II!*
§
le
moyen
procurant
d'agir areG
& plus de force
plus de régularité
dans d'autres
tems ? Ou,
pour m'ex«
différemment
, qui osera souprimer
tenir
que Famé , après avoir
longtems agi dans une même direction
?
& fortine puisse pas être soulagée
fiée , ëu quittant
mopour quelques
mens fa marche accoutumée
pour parroute?
courir
une nouvelle
Car l'on
fait qu'en nous appliquant
trop longà un même
sentems
objet , nous
mentales
n'otons que nos facultés
manière
foipèrent
plus que d'une
ble & infructueuse
, & que Famé n'a
pas moins que le corps même besoin
d'un peu de repos. Dans cet état l'efplus de vigueur
prit semble reprendre
non-feulement
par le repos , mais encore ( & cela avec plus de succès
fur
en
s'exerçant
)
quelque
peut-être
C'est ainsi que la
différente.
matière
de nos amis nous fait
conversation
de l'imagination
à
le travail
oublier
créer des choses nouvelles
; que la
lecture
après le fatisoulage l'esprit
ennui
n'éprouve
qu'on
que
guant
la
la
dans
souvent
société;
que
trop,
nos
mieux
musique
par fois calme
leur
sens qù'úií silence absolu ; & que ceù§
dont les facultés sont,
p ouïr ainsi dire ^
de
l'incêrtitude
anéanties
quelque
par
ën peu-*
de
,
métaphysique
proposition
le remède
dans une dé-;
vent trouver
d'Euclidei
Pionstration
que quelques
70. On a remarqué
rêvent
d'autres
,
beaucoup
personnes
même point du
fort peu } & d'autres
tout ; ce qui ne p eût pas être trop
les
différêns
bien expliqué
degrés
par
les individus
de santé dont jouissent
j
ni par leùrs diverses manières de vivre j
d'ailleurs
. ces particularités
quoiqûé
& d'autres
semblables
peuvent
y avoir'
d'influence;
Ceux qui
plus oú moins
8c font peu d'exér*
méditent
beaucoup
aùffi
les plus sucice font
peut-être
jets à avoir dés songes , particulièrement
s'ils ont Fimaginatiòn
ardente
&c le système des nerfs
fort
délicat
5
& Cette dernière
circonstance
est Plié
Pialadie
qui n'est que trop commune
aitx gens de lettres.
Lé sommeil
de
l'homme
qui" exercé ses forces corpus
8c profond
relies
est doux
; de sorte
ses songes j
rarepient
qu'il se rappelle
car il emploie
rarement
les facultés
de son esprit jfés
nerfs font solides ?
Sa
'(zy6)
de son imagination
& la sphère
efè
fort bornée.
Comme la nature ne fait rien envahi»
n'est - il pas probable
que les songes
font plus nécessaires à la constitution
de certaines
une, comme
personnes
récréation
pour l'esprit,
qu'à celle de
autres ? La méditation
conquelques
fur les mêmes objets désagréatinuelle
à la santé , &
bles est préjudiciable
peut même être funeste pour la raison.
Les remèdes que les médecins
ne mancontre
quent jamais de recommander
ìa mélancolie
doit
souvent
, qu'on
à cette même
attribuer
cause , sont
les
société des gens
8c les autres
voyages
à
dissiper les sombres
propres
, en le
l'esprit
qui offusquent
, &
par des idées agréables
amusemens
les
aimables,
, la
moyens
nuages
récréant
une nouvelle
en le forçant
d'adopter
les choses , &
de considérer
manière
ses
avec
plus
d'énergie
d'employer
donc
II se peut,
facultés.
que ceux
à la méditation
qui se livrent
plus
aient aussi plus besoin
que d'autres,
& de cette variété
de cet amusement
d'idées
II
que nous donnent
est certain, que les
les songes.
songes
pra-
(Z77Ì
.
à ceux qti£
Retirent du soulagement
& qui, pentourmente
Fincertitude,
dant long-tems
fur des
, ont réfléchi
choses attristantes , ou fur quelques
déidées obscures qu'ils ne peuvent
brouiller.
Pour opérer un pareil, effet , il n'est pas nécessaire que le songe
soit en lui - même agréable ou plaisant. Des situations
embarrassantes
,
même , sont , ainsi que
dangereuses
nous Favons déja vu , recommandées
aux esprits mélancoliques
; & tout
songe qui donne une nouvelle impulsion , même pour un tems fort limité , à l'esprit
de pareilles personnes ,
leur rendra un service essentiel, .queìêtre
qu'affligeant
que puisse d'ailleurs
ce songe.
8°. L'histoire sacrée &: profane nous
autorise à croire que les songes ont servi
à faire connoítre les événemens futurs
aux hommes;
d'où les esprits foib les
insèrent qu'ils ont toujours été prophétie
touques , 8c, qu'il faut parconféquent
jours les regarder comme tels. Mais rien
n'est plus absurde. Quoi ! parce qu'anil y a eu des prophètes &
ciennement
des saints personnages,
dois-je en con?
elure que ie fuis un saint ou un pro-*
S 3.
?
Ptus-je
m'imaginer
|)xiéte
que Dieií
me révéler
veuille
les circonstances
de ma vie quelques
peu intéressantes
avant
arriver 5
qu'elles doivent
|ours
à cause qu'il lui a plu de faire conpoítre
F avenir , d'une
manière
toute
merveilleuse
, à quelques
personnes
choisies pour annoncer
ses
qu'il avoit
décrets ? Sa bonté le porte
immuables
à notre
à dérober
les
connoisíance
événemens
ce qu'il
futurs ; excepté
est nécessaire que nous en sachions , &
ce que pous ne saurions prévoir.
Car
dont l'espritpourroit
l'homme
pénétrer
dans la fuite des tems feroit aussi inutile que malheureux
dans ce monde,
ni curioïl p'auroit
plus ni activité,
sité , &' tout espoir feroit
éteint dans
dont il devroit
son coeur : les malheurs
être affligé
sou ame
tourmenteroient
8c
avant
ne
le
fussent
arrivés
,
qu'ils
bonheur
, dont il jouiroit
par anticiles charmes que la surpation perdroit
Im=
donnent.
prise & la nouveauté
y
mobile & stupide,
il resteroit dans une
un mal
triste
apathie , pour attendre
ne pouvoir
absolument
sauroit
qu'il
ou un bien qui pe réveilleroit
éviter,
«en,lui ni activité ; ni désir. Une huître
( 279)
ídouée des sens de la ^vue & de Fouie ?7
& de la raison,
d'un sentiment
intérieur
ne feroit pas un être plus misérable.
Lors même
a fait prédire
que Dieu
l'avenir
, ces propar ses prophètes
en général,
été conçues
ont,
phéties
dans des ternies si vagues qu'il n'a pas
été possible d'en comprendre
parfaitement le sens , qu'après qu'elles
eurent
été accomplies
; car fans cela elles se
seroíent trouvées en contradiction
avec
&
les principes
des actions
humaines
avec le cours ordinaire
des événemens
de ce monde.
Si les songes
sont véritablement
n'est-il pas extraordinaire
prophétiques,
F expérience
de tant de sièqu'après
cles , on n'ait
trouvé
un
pas encore
?
raisonnable
de les expliquer
moyen
Et si tous ne font pas propres à nous
faire connoître
l'avenir
, mais seule- uns
ment
, ne doit-il
quelques
pas
paroitre
surprenant
que toutes les esfapèces de songes soient
également
aux bons
miliers
aux- mécomme
dians ? Car parmi
espèce de
chaque
caractère
, il y a des hommes
superstitieux
qui croient aux songes , & d'au»'
îres plus sensés qui n'y ajoutent
S4
aii«
(a8o)
Prétendre
cune
soi.
que les songes
aient une
divine
origine
, implique
Fa fort bien obser( ainsi qu'Aristote
vé ) plusieurs
idées absurdes , & entr'autres
celle que ce ne sont
pas
les hommes
les plus sages 8c les plus
vertueux
mais que
qui seuls en ont,
tous
les individus
de Fefpèce
humaine
les connoiffent
(i)<
également
Les règles par lesquelles le vulgaire
les songes
sont
interpréter
prétend
trop ridicules
pour en faire mention.
Et, en effet, esJes sont telles que , pour
ainsi dire , chaque
songe prophétique
à expliquer
Févéneservir
pourroit
ment qu'on voudroit.
songe
Lorsqu'un
& les circonstances
qui ont lieu immêmes
font
les
médiatement
,
après
ou offrent
ressemfeulement
quelque
blance
, on s'imagine
que ce songe
a été destiné
de ces
à nous
avertir
il y a une
circonstances
; & quand
totale entre
différence
ou contrariété
&
nos idées
le
sommeil
,
pendant
tire
on
en
Févénement
le
fuit,
qui
la même conclusion.
également
avoir
La
coïncidence
y
qu'il
peut
(!)
Ariíl.
De Divinaticncpersomnaín
> çap. i.-.
par hasard entre un soiage & un futu?
n'est
rien
autre
chose
,
que
contingent
de la comce qu'on a lieu d'attendre
II feroit même
binaison
des chances.
si , considéré
étonnant
véritablement
infinie
de nos idées pendant
la variété
toutes
ont
le sommeil,
qui
quelque
avec nos occupations
habirapport
tuelles
le jour , cela n'arripendant
il n'y a
voit
Mais
pas quelquefois.
dans cette
rien de plus extraordinaire
rencontre
fortuite,
que dans le sens
le
offrir
accidentellement
que peut
dans
discours
d'un
imbécille
, ou
une penl'exactitude
avec
laquelle
dule déréglée
ou
Fheure
une
indique
deux, fois par an.
remarOn
peut
entre
la
coincidence
quer la même
& un pareil préalable,
réalité
jeu de
l'imagination
que nous sompendant
mes éveillés ; comme
ami.?
lorsqu'un
à
n'attendoit
qu'on
pas , se présente
nous au moment
même qu'on
pensoit
.à lui ou qu'on
en parloit
: chose .fi
commune
que dans plusieurs
langues
on a fait un proverbe
P expripour
mer.
oQ. La remarque
me reste
qu'il
maintenant
à faire ?c'est que nos songes
( a8â
)
de Fétat de Pat»
beaucoup
dépendent
On peut
raisonnablement
anosphère.
ce
a
tant
de
qui
pouprésumer
que
voir sur nos passions , doit aussi avoir
influence
sur nos
quelque
pensées.
à
Car les pensées
se
qui
présentent
un esprit occupé
de quelque
passion
sont toujours
à cette
pasanalogues
Or ,
sion , & tendent
à la fortifier.
tout
le monde,
fait
,
par
à-peu-près
combien
un ciel pur & un
expérience
à remplir
Famé
beau soleil contribuent
de joie 8c d'espérance
qu'un
; tandis
Fintems sombre
& couvert
produit
& la mélancolie.
C'est-là
quiétude
ce qui a particulièrement
lieu chez
les personnes
dont le système nerveux
8c
est affoibìi
une
sédentaire
vie
par
de grandes
méditations
; & ce sont
sont le plus
aussi ces personnes
qui
, ainsi que
sujettes apx songes pénibles
Sî
je Fai déja remarqué
plus haut.
moule
l'air
extérieur
fur
peut agir
vement
d'une
substance
aussi lourde
dans le tube du
cju'est le vif argent
baromètre
, il ne faut pas être surpris
les
de ce qu'il affecte si puissamment
le
dans
fluides
subtils
circulent
qui
corps
humain.
Et puisque
nos pafsioi^
êc
a83 )'
'(
t
nos
qïiie nous
pensées , pendant
sommes éveillés , peuvent
être si diversement modifiées
par la confiistance
,
le défaut ou la surabondance
de ces
fluides , ainsi que par Fétat des vaisils passent , on ne
seaux par lesquels
doit pas s'étonner
que la même chose
le sommeil,
arrive
durant
lorsque nos
idées , affranchies
de là raidu joug
son , dépendent
de Pimdavantage
de nos sens. Quand
matérielle
pulsion
est chargée
de vapeurs
ï'atmoíphère
d'une com, les personnes
grossières
des
délicate
en général,
ont,
plexion
songes désagréables.
Si parconséquent
nos idées peuvent -,
donnons
, receque nous
pendant
voir une forme 8c une couleur
de quel»
actuelles ; comme ,
ques circonstances
de Fétat de notre santé.
par exemple,
en général 5 ou de celui de notre estoen particulier,
mac & de nos fluides
de la température
de Pair,
dé la fuite
de nos pensées durant
le jour,
& de
la situation
des. objets
extérieurs
qui
sur les organes
de nos sens j
agissent
être surpris
de la continuelle
faut-if
variété
de
nos
songes ? Et lorí'igu'.U. y
en
a
quelqu'un
de merveili
( 284 )
ou de désagréable
leux
qui occup©
notre esprit,
n'est-il pas plus raisonnable de Pattribuer
à l'une ou l'autre
de
ces causes , que de nous effrayer par
Pidée absurde qu'il
y a ep cela quelà
destiné
que chose de surnaturel
nous annoncer
un prochain
malheur ?
Combien
souvent
le
pendant
jour
même ne s'dffre-t-il
espas à notre
prit des idées dont nous ne pouvons
raison , & qui font
aussi
pas rendre
& aussi absurdes
étranges
peut-être
nos songes?
que celles qui forment
Je me rappelle qu'après
avoir fait un
jour trente milles à cheval par un grand
vent , j'ai passé une partie de la nuit
à être agité par des songes
suivante
affreux
au - delà de toute expression ;
de manière
que je jugeai à propos de
me tenir
le reste de la nuit ?
éveillé
asin de n'en
tourmenté.
être
plus
Si la superstition
eu quelque
avoit
sur mon esprit,
pouvoir
je me serois
fans doute que j'étois meliaimaginé
cé de quelque
malheur
; mais
grand
tems
je fus persuadé que le mauvais
le jour préque je venois
d'essuyer
cédent
avoit occasionné ces idées terdans u^
ribles ,; &: j'ai depuis trouvé
observafioiî
Une
sort
cette
conjecture.
qui justifie
la
cause
empêcher
perspipeut
petite
nécessaire
à
la
si
ration
est
santé
j
qui
& lorsque
cela arrive ? nous ne pouvons pas nous attendre
que nos songes soient aussi tranquilles
que dans
d'autres
tems. II ne faut parconféquent
point nous laisser ail armer par un songe
extraordinaire
; car ce n'est probablede quelque
ment
que le symptôme
du corps ; & si
légère t indisposition
cela est , il n'y a aucun rapport avec
l'avenir
, ni rien qui soit plus surnale doigt,
turel que de se couper
ou
d'avoir
mal aux dents.
io°.
que quelQuant à P opinion
ont voulu
soutenir,
ques philosophes
que nos songes nous sont inspirés par
des êtres invisibles
, "je dirai seulement
que cela me paroít fort invraisemblable.
Car , premièrement,
je ne vois aucune
raison pour croire que Dieu veuille em«
de créatures fpides millions
ployer
33 pour remplir
33 rituelles
Poffice de
à
nos songes habituels.
Seprésider
de
condement
, il m'est
impossible
comment
ces êtres pourconcevoir
fxvre
de
"( 2,85 )
uiae
médecine
ïoient se trouver affectés ? dans cett»,
( n.U. )
oil pat*
.Opéra tiom , par F air extérieur
comme on
Fétat de notre santé, qui,
influence
sur
sait , ont: une si grande
tant lorsque
non s somnos pensées,
au sommeil
mes livrés
, que pendant
Et, troisièmement
f
que nous veillons.
ce que nous savons de la vid'après
de notre
durant
vacité
imagination
il n'est pas besoin que nous
le jour,
un agent
étranger
pouf
supposions
les
différens
de
phénomènes
produire
senible
nos
que
songes ; puisqu'il
dès facultéá
Pâme
possède'elle-même
La
cela.
fièvre , la
suffisantes
pour
& plusieurs
atitrès
malamélancolie
un désordre
8c un égadies jettent
dans les pensées d'un homme
rement
éveillé
égal à celui
que nous éprouvons dans nos songes , & peut-être
encore.
Si l'on né
même plus grand
d'êtres
suppose pas que l'interventìon
le premief
dans
invisibles
ait lieu
recas , pourquoi
saudroit-il
y avoir
cours pour le second? Mais on allèFaîne
le sommeil
gue que pendant
&
est purement
se trouve
,
passive
elle voudont
des visions
le jouet
droit s'affranchir
s'il étoit en son poU-»
Vòir.
Et
l'on
pourroit
répondre
cè'
* a87}
moins
leâ
n'est
savoir,
vrai,
que
pas
quî
& à
à Pinquiétude
livrées
personnes
la mélancolie
que
trop
n'éprouvent
est
ame
leur
souvent,
également
que
veillent
,
qu'elles
passive
pendant
font alors de même tourpuisqu'elles
mentées
5
par des idées affligeantes
de leur raison ,
tout le pouvoir
dont
de leur
tous les efforts
volonté
, 8e
de leurs
amis
toutes
les exhortations
ne peuvent
les délivrer.,
douter un moConcluons.
Peut-on
veille à,
ment que la divine Providence
notre bonheur
(sans
, & que souvent
de
fois
cela
nous
sachions
combien
que
de
notre
consoin
elle
arrive
)
prend
une prédonc
Ce feroit
servation.
de
vounotre
de
que
part,
somption
loir
affirmer
que nous ne recevons
suren songe d'avertissement
jamais
naturel
sur ce qui doit nous arriver.
n'est pas de
de ces réflexions
L'objet
contredire
ce qui semble prouvé
par
ou par
des expériences
authentiques
des faits historiques
; mais feulement
les
de montrer
songes peuvent
que
de
causes
une
infinité
être produits
par
elles
en
n'ont
rien
fur-humain
de
j
qui
& que f malgré
que
nous
n'ayons
pas
bien exactes fur ìa nature
de cette espèce de per, nous en savons néanmoins
ception
assez pour être convaincus
qu'elles ne
font ni inutiles
, ni stperflues
; mais
au contraire
, conqu'elles
peuvent,
à quelque dessein d'une grande
tribuer
bien
tant
le
être
de
,
pour
importance
ame , que pour celui de notre
potre
J,
corps (1).
tîes notions
merveilleuse
de M. Beattie á'ac-:
Cette sage réflexion
{i)
avec le sentiment de Th.emi£
Corde parfaitement
du quatrième
tius,
philosophe
grec & dateur
siècle. « Les songes, a-t-il dit , font une forte de
à laquelle il ne faut ni résister opi» devinatioii
ni croire avec trop de légèreté- ».
« niltrement,
ffote du Traduíieur.,
DISCOURS
Ç a8o'-<y
n i sc o u Rs
SUR
NEC
CE
PASSAGE
QUARTA
D'HORACE^
PERS02Í4
LOÇ_U!
{Ad
PAR M. L'ABBÉ
TRADUIT
IJÎBORBT.'
Pison.esj, v. 192)
.
E. Q. VISCOHT&
DE
L'ITALIEIT.
des anciens
la supérioté
dans la
^1
de ce qui a le vrai & Futile
recherche
n'est pas encore
reconobjet
pour
certainement
nue , 011 ne peut
pas
cette prérogative
leur contester
dans
8c les principes
les connoiffances
qui
au beau en tous genres ;
conduisent
& c'est-là
une justice
leur
a
qu'on
même rendue depuis long-tems
, fans
que personne ait ose former
quelque
à cet égard ; tant par rapport
doute
au dessin , que reaux arts qui tiennent
à la musique , à F éloquence
lativement
8c à la poésie. Voilà pourquoi
les plus
ont , de tous les
littérateurs
habiles
avec le plus
tems , employé
grand
des
&c
les
anciens,
ouvrages
respect
se sont soigneusement
Tome III.
de le§'
gardés
X
î S9Ô }
Inconsidéremment
à la. cerîá
soumettre
sure , quand ils ont cru y trouver
queltou«
que défaut ou quelqu'inçorrection;
à douter
si ce qui leur
'jours portés
digne de blâme n'étoit
paroiffoit
pas
un de ces artifices
aux
, inconnus
à constituer
modernes
, qui servoient
la
de Penfemble
de P ouperfection
un chef-d'oeuvre.
vrage & à le rendre
Peu satisfaits
de nous avoir laisse des
inimitables
, & qui approexemples
idéale
chent
de la perfection
; lea
anciens
nous oiít donné aussi d'excellens préceptes
& de règles certaines
l'esfur Fart de la parole , auxquels
de ces derniers;
Iprit
philosophique
tems
à critiquer
n'a rien trouvé
, 111
à ajouter ; de sorte que pour produire
les plus merveilleux
ne
effets , ils
Sc
être
connus
demandent
bien
qu'à
mis habillement
en oeuvre. II n'v a
de principes
raffinés
point
enseignés
par les nouveaux
point
philosophes,
d'inventions
les auteurs
heureuses
par
produites
, point
classiques modernes
nos
faites
d'observations
par
judicieuses
ne
trouve
laborieux
r
qu'on
critiques
ou que
dans les livres
des anciens,
du nioins
on ne puisse en, déduire-
feïï cïont enfin ces livres n'offrent
quelLes ouvrages
exemples.
ques beaux
d'Aristote
d'Halicarnaffe
, de Denis
,
de Longin
8c
, de Cicéron , d'Horace
de Quintilien
des
, feront
toujours
du beau , & des
sources inépuisables
à en trouguides furs pour apprendre
chez les Grecs
ver des modèles
8c
Mais le poëte dont
chez les Romains.
sont les plus admirales préceptes
bles & les plus utiles , c'est , fans contredit
Horace , dont VEpître
aux Pisons porte , à cause de ces qualités , le
8c contient
titre dHArt. Poétique,
aussi,
véritablement
des principes
lumineux
Sc de sages réflexions
avec
, exprimés
noble simplicité
& cette mâle
cette
le poëte sublime
qui mettent
vigueur,
au rang des grands philosophes.
On
& la
diroit
que la nature , la vérité
raison lui ont inspiré les sages maximes
dont
ce petit poëme est parsemé.
II
des gens qui pensent,
y a néanmoins
a quelquefois
enseigné
qu'Horace
ce qui en effet
comme règles de Fart,
n'étoit
que de caprice & de mode,
Sc que jusqu'à - présent
on n'a pas
eu d'autre
raison pour les suivre, que
celle qu'elles
ont été prescrites
par c#
T 2
ainsi
s'écartanf
,
qu'en
poëte.
de ses préceptes
de quelques-uns
, il
des
se
sont
a
eu
écrivains
flattés
qui
y
de pouvoir
bien
faire ?
néanmoins
de faire
mieux
& même
que s'ils
à ses printenus strictement
s'étoient
cipes. Ils ont même accusé de pédanterie ceux qui ont osé leur en faire
comme
le reproche
, & ont regardé
ridicule
un enthousiasme
Fimplicite
littéradéférence
que nos meilleurs
les règles
ont montrée
teurs
pour
établies par les anciens.
ces lois , il y en a une
Si parmi
fur
doive
paroítr.e
plus fondée
qui
c'est cerPusage que sur la raison,
la poésie
celle qui regardé
tainement
& qu'Horace
,
prescrit
dramatique
dans cet hémistiche. : IVec quarta loqui
Le
-Métascélébré
laboret.
verofna
a
taffe (i),
pense que ce précepte
dicté par les coméété simplement
commodité
diens pour leur
; 8c Dacier (2) observe même,
que les moC'est
'
Fo'étiqus
( 1 ) Dans ses remarques fur l'Art
id'Horace.
(2) Dacier dans ses notes fur ce vers , où ií
de Scaliger f lequej
§'appuyé fur le sentiment
dénies s en sont écartés avec un heureux succès. Et si, après la naissance
des lettres,
auteur
tragique
quelque
a scrupuleusement
observé cette loi ,
on a regardé
cette peine comme gratuite & perdue
(1).
II me semble
cependant
que ce
n'est
discussion
une
bien
qu'après
exacte , qu'on
dû rejetter
une
auroit
règle que le poëte de Venôse a jugé
ses prédigne de tenir place parmi
moment
on
ceptes. Que si du premier
n'apperçoit
pas la connexion
qu'une
règle peut avoir avec les autres principes que dicte la faine raison , je pense
doit Fattribuer
à ce qu'on n'en
qu'on
a pas examiné
d'une
manière
assez
attentive
& les conséFimportance
quences , ni saisi le sens dans toute
est , de faire
rcíigio
paroître
que nulla
acteurs
dans la même
scène. Mais
c'est:
quatre
se sert
de
ici
de l'autorité
mal-à-propos
qu'on
de la
cet endroit
, parle
, qvsi , dans
Scaliqer
& non pas de la scène tragique.
scène
comique
Lìb.
ses Poetices,
III,
cap. 06.
Voyez
Sc. IV. —>
le Rutivanscad
Afì.
/,
(I)
Voyez!
le jeune est une parodie italienne
, d'unes
RuïjVanscad
intitulée
tragédie dans la même langue,
TJU.Q&le jeun:,
sur ces deux pièces
de s,azzarini.
On peut consulter
la Comidie de Louis Riccoboni
les Observation»sur
ì
aflìrme
page
309,
se
"
'
•' q. Noce da Traducteur.
T,i
( 204 )
l'on étendue.
Pour mieux
à
parvenir
cette connoisiimee
nécessaire,
jc vais
des critiques
tant
exposer les fentimens
anciens que modernes
fur ce passage ,
nies propres réauxquels
je joindrai
flexions.
II y en a qui pensent
que, suivant
ce précepte
d'Horace
, il est absolude faire paroitre
ment défendu
plus
à la fois fur
de trois
interlocuteurs
la scène (i).
On prétend
que c'eí't
ainsi que les Grecs en ont agi ; & l'on
de
une preuve
cite même , comme
cette assertion , le témoisnaee
d'un
de F antiquité
savant
,
grammairien
Diomède
(2).
appelle
Mais il me paroít que ceux qui ont
ne s'étoient
soutenu
ce sentiment
une juste idée du théâtre
pas formé
grec , 8c n'avoient
pas bien saisi le
sens des paroles du grammairien
dont
il est ici question.
II est très-vrai
que
ìes Grecs n'introduisoient
pas plus de
trois personnages
à la sois dans
la
chez Porphyre,
est de ce sen(1) Lambinus,
timent , que la tourbe des commentateurs a adopté.
(2) Cans son livre D{ Arte Grammatka } Lib. III^
fcp. Wc
(%5)
le choeur , qui f
scène ; mais
tenoit
lieu
intermèdes
les
,
pendant
souvent le quatrième
formoit
d'acteur,
- être
a
II
point
n'y
peut
personnage.
de Sophocle,
ni d'Euride tragédie
&
dont
les
scènes
pathétiques
pide ,
ne soient
de
intéressantes
composées
interlocuteurs
, en y comprequatre
nant , comme
personnage
quatrième
le
le choeur , qui, suivant
qu'Horace
fait entendre
, Acloris
partes offeium&
F
office
dont
virile
,
défendit
que
dans
les vuides
étoit de remplir
qui,
le sont
nos bonnes tragédies
modernes^
apqu'on
par les acteurs secondaires
l'Euconsidens.
Voilà
pourquoi
pelle
, le sensible Puacine ,
françois
ripide
cet élève chéri des Muses , cet admides Grecs , a presque
rable imitateur
évité de mettre à la fois quatre
toujours
fur la scène ; mais non
acteurs
pas
a
un
ou
deux
il
en
qui remplisy
quand
secondaire
sent le rôle de personnage
;a cru sans doute
qu'ils
parce qu'il
des
tenir
lieu
choeur
du
pouvoient
Piême
&par conséquent,
grecquesj
tragédies
leur
de
il ne s'écartoit
pas par-là
Draen disant,
Diomède,
exemple.
çiata
vero trcs vzrsóiiûù soltz amjit
'7 1
$
( û96 )
voulu
des pera certainement
parler
que les Grecs appelloient
sonnages
, mot
qu'on
proprement
hypocrites
en latin -pa.vpersònoe «
a souvent traduit
& qui étoit
le nom
donnoit
qu'on
aux acteurs
seulement
qui n'étoientle
dans
choeur. De forte
compris
pas
faire
si
l'on
vouloit
de
cette
usage
que
xègle , suivant le sens du passage d'Horace , on verroit
le
que c'est plutôt
acteur
cinquième
que le quatrième
faut exclure
de la scène.
qu'il
D'autres
du
plus sages interprètes
de notre
ne
crécepte
poëte , pour
à la pratique
des
pas contrevenir
Grecs , 8c en même tems , pour ne
d'un
qu'il y est question
pas admettre
interlocuteur
, qu'on a rarecinquième
à ce qu'il semble,
ou
ment
employé
dont
on ne trouve
du moins point
dans les pièces de théâtre
d'exemple
nous
restent
des anciens,
ont
qui
étoit compensé que dans .ce nombre
pris les personnages
que représentoifc
ïe choeur , que Fhémistiche
d'Horace
n'exclut
de la scène ,
pas tout-à-sait
modérer
piais dont il veut feulement
se
ie débit ; de manière
que lorsqu'il
prouve
quatre
interlocuteurs
fur
la
097).
un dont
il y en a toujours
scène,
à fort peu de chose
le rôle se réduit
& qui se mêle rarement
du discours.
C'est ainsi qu'il paroít
que le choeur
à dire
des Grecs se bornoit uniquement
à la sin du
vers sententieux
quelques
discours
des trois.tacteurs
j
passionné
dont on trouve
fur-tout
un fort bel
la
dans
scène cVHécube (1).
exemple
la jeune Polyxène
des
Ulysse arrache
bras de fa mère , tandis qu'Hécube
supà porter
à la compaspliante cherche
sion le héros grec, qui tâche de demeu& tandis-que
rer inflexible,
Polyxène
elle-même à subir la mort 5
s'encourage
car , pendant
ce tems-là , le choeur se
de la dureté
du destin , & de
plaint
la triste servitude
des dames troyen'
ou admire
le courage
de la
nes,
Dacier , qui prétend
jeune Polyxène.
c'est Fabbé d'Aubignac
que
qui lo
à fait Finterprétation
en quespremier
tion , ne se rappelloit
pas fans dout^ ,
dans
ce moment,
lue
l'avoit
qu'il
dans Acrone
d'Ho, ancien seoliaste
race , qui a même remarqué
que cet
ÍCÎ) Tragédie
d'Éuripide<
, h'ec quarta
loqui
personft
le
dans
sens qui lui est
laboret,
pris
ne
condamne
le
,
pas tant
propre
à
un silence
quatrième
personnage
une
absolu,
qu'il ne tend à modérer
stérile abondance
de paroles
dans le
rôle
dont il peut être chargé
(i).
Cette
opinion
paroîtroit
peut-être
la plus vraisemblable
, si la clarté du
ne devoit pas être observée
dialogue
& s'il ne faldans toutes les scènes,
ìoit pas éviter
une fastidieuse
redondance , lors même
employé
qu'on
un plus petit nombre
d'acteurs.
II y
a une grande
différence
entre vouloir
ne se livrent
que les interlocuteurs
dans le discours
à une
trop
point
de langue , & qu'ils
grande volubilité
se conforment
à la vérité
& évitent
P ennui aux spectateurs
, en bornant
raisonleur dialogue
à une longueur
nable , ainsi que cela est nécessaire
dans toutes les scènes , & prétendre
qu'il
n'y ait que quatre personnages
doivent
Les rôles des acteurs
parlans.
avoir plus ou moins
d'étendue
dans
hémistiche
(i)
JNOIÌ dixit
(açfgc ? sed ma
loque ado laboretj
( 299.)
scène , suivant
le degré
îa même
à ce qui s'y
d'intérêt
qu'ils prennent
suivant
leur
ainsi
,
que
rang,
passe
situales différentes
leur caractère,
& les divertions où ils íè trouvent
En outre,
ses passions qui les animent.
inférieurs
il faut que les personnages
les spectan'occupent
pas long-teins
teurs ni d'eux-,] nom es, ni des affaires des
si ce n'est lorsqu'ils
viennent
autres,
ou le récit de quelfaire la narration
événement
, que les anque grand
dans la bouche
des
ciens jnettoient
; parce que la trop vaste
messagers
des théâtres
capacité
, & F embarras
que eau soient les masques & les cothurnes , reiidoient
F exécution
difficile
de certains
dont les
coups de théâtre
sont si grands
modernes
partisans.
Mais lorsque la scène demande que les
acteurs
tous animés
quatre
y soient
8c qu'aud'un égal intérêt,
à-peu-près
cun d'eux
n'ait
à
un long
discours
tenir , je ne vois pas par quel motif
il faudra
ait moins
que le quatrième
à dire que les trois autres.
En effet,
voudroit-on
de ce que
blâmer Racine
dans P admirable
scène d'Athalie
, où
le jeune 'J„oad?
'4»e£tc reine interroge
( 3o0< ) _
les principes
pour connoître
qu'on lui
a inculqués
, il n'y ait pas un des quatre interlocuteurs
qui parle beaucoup
moins
que les trois autres ?
Si dans les tragédies
le
grecques
choeur , qui y tient
heu
d'un quatrième
interlocuteur
, parle fort peu ,
il faut F attribuer
à ce qu'il
ne peut
un des principaux
jamais représenter
de la tragédie.
personnages
D'ailleurs
, je pense que cette sobriété
du discours
d'un
quatrième
il se trouve
en scène
acteur,
quand
avec trois autres , loin d'être le sens
strict de la règle d'Horace,
ii'en est,
au contraire,
; à
que la conséquence
&
cause que , par un principe
utile
lumineux
de
, il exclut non-seulement
acla même scène quatre
principaux
teurs ; mais il défend aussi expressément de les fairé trouver
ensemble dans
une même pièce de théâtre,
comme
contraire
à Fiutérêt
général : de sorte
: Nec quarta loquí
que par ces paroles
laboret t il a voulu
enseigner
persona
ou le héros de
le protagonijìe
qu'outre
la pièce , il ne doit y avoir dans une
bonne
que deux autres per-=
tragédie
avec lui ÌQ
, qui partagent
íbnnages
70oíj
& quiparcOnséquent
intérêt,
principal
des spectateurs.
fixent Fattention
fur quoi
Je ne puis
comprendre
de
ce passage
les
commentateurs
se fondent
d'Horace
pour restreindre
au seul cas où
une règle si générale
acteurs
il se trouve
ensemble
quatre
sur la scène. L'enchaînement
de son
à l'appui
loin de venir
de
discours,
cette
toute
y indique
interprétation,
autre chose. Horace,
après avoir averti
des moyens surde ne point employer
naturels
> Nec
pour dénouer
Fintrigue
D eus interjît,
nifi dignus yindice nodus
l'esincident,
qui regarde
(précepte
même
du drame
sence
& non les
incidens
une autre
) , ajoute
règle
qui a pour objet son ensemble , savoir ?
d'une
que le quatrième
personnage
doit
offrir
moins
d'intérêt
tragédie
: JVec quarta
que les trois premiers
II n'indique
laboret.
en
loqui perfona
manière
aucune
que cela cloive être
entendu
seulement
des scènes où il
acteurs
à la fois ;
y a plus de trois
& il n'y
aucune
ajoute
exception,
ni aucune restriction
j ce que , suivant
F exactitude
accoutumée
de son style,
de faire , fì
% n'auroit
pas manqué
{
Ó02
)
en question , îí iPavoît
par le vers
un principe
pas voulu inculquer
plus
, celui de ne
général
grand , plus
le principal
intérêt
de Facpartager
tion
les Irois premiers
qu'entre
perde la jnòce.
sonnages
La preuve
que c'est dans le sens
faut
que je viens de le dire , qu'il
le
entendre
d'Horace
, se
précepte
dans un endroit
trouve
de la Poétiqui est un peu obscur ,
que d'Aristote
n'a
citer
des
qu'il
pas voulu
parce
dans
les tragédies
grecques
exemples
Sc dans l'histoire
du théâtre des Grecs.
luil
auroit
un
jour
par lesquels
jette
fur cette matière
mineux
(1). Notre
où il est dit : « La
Aristote,
(i)
Poétique IV.
« tragédie,
de changemens
, se
beaucoup
après
» reposa quand elle eut tout ce qui lui étoit propre.
)J Eschyle
fut le premier
qui mit deux acteurs sur
» la scène ; car il n'y en avoit qu'un avant lui ; ildi5> ra in ua les chants du choeur & inventa l'idée du prin« cipal personnage.
acSophocle ajouta un troisième
« teur aux deux d'Eschyle,
& orna la scène de belles
a décorations
». Diogène
Laërce , remarque la même
chose dans la vie de Platon , où il dit,
que la tragédie tut parfaite lorsqu'on
acy eut ajouté ce troisième
teur. Suidas,
(SeçcxAÏÍs) , répète la môme chose ; ainsi
de la vie de Sophocle , qui
que l'auteur
grammairien
à ses tragédies. Cela
se trouve' ordinairement
jointe
démontre
n'étoit
pas particulier
que ce sentiment
n Aristote,
mais que tous les Grecs oensoient
la
même chose sur ce sujet.
Ç 3o3 )'
sut
le
dit,
qu'Eschyle
prephilosophe
mier qui introduisit
un. second acteur,
& qui distingua
le protagoniste
, que
un troisième
y en ajouta
5
Sophocle
8c que par-là
la tragédie
reçut toute
& sa dernière
sa splendeur
perfection.
La première
ce
que
signification
semble
,
passage d'Aristote
présenter
le nombre
touchant
des interlocuteurs
dans les tragédies
grecques , se trouve
bientôt
détruite
de ces
par la lecture
tragédies mêmes. Daps celles d'Eschyle
il paroít
six
8c
dans
celles
,
jusqu'à
de Sophocle
jusqu'à huit personnages.
Les favans s'accordent
à dire , qu'Esle
chyle fut le premier
qui introduisit
dans la tragédie , c'est-à-dire
?
dialogue
ensemble
deux acteurs ;
qui fit parler
&
que c'est
remplit
Sophocle
qui
ensuite
la scène de trois
interlocuteurs
à la fois (i).
Cette explication
qui est plus savante que la précédente
,
n'est cependant
Selon
pas meilleure.
moi , Eschyle
ne fut pas le premier
le dialogue
au théâtre
qui employa
,
(i) Le Quadrio
ía plus générale.
est de cette opinion,
qui paroít
'( 3o4 )
le premier
ni Sopíioele
qui mit elì*
trois personnages
en scène.
ff.'mble
du dialogue
» fans lecmel
L'iiiveiition
il ne peut y avoir
de véritable
traà Eschvle %
gédie , a été antérieure
fans quoi Horace,
qui , dans son Art
fait
meniion
de
toutes
les
?
Poétique
nouveautés
dont Fart dramatique
est
à Eschyle
redevable
, n'auroit
pas
de parler de la principale
&
manqué
de la plus intéressante
de toutes.
Poft hune 3 ( dit-il ) 5 perforiez pallatqnt
repertor honefta,
tunìs s
JEschylus 6j tnodìcis infiravitpulpua
Et docuit magnumque loqui7 nitîque cothurno^
II ne me paroít
pas qu'il
puisse
entrer dans la tête d'un homme
sensé
faire
a
connoîvoulu
,
qui
qu'Horace
introduits
íre tous les changemens
par
&
dans
la
,
qui s'est
tragédie
Eschyle
même des masques , des
ressouvenu
& du cothurne
robes traînantes
, ait
du
invention
Fheureuse
pu oublier
dialogue.
eíit
si Eschyle
Et , véritablement,
à introduire
le dialoété le premier
il
auroit
dans
la
n'y
tragédie,
gue
probablement
(3Ó5)
en
tin
f!
employé
pas
probiabiement
•court espace de tems un aussi grand,
nombre de personnages
; car peu satisensemble
deux acteurs
fait .de mettre
fur la scène , il en fait paroître
jusqu'à
trois à la fois ; ce qui néanmoins
} íuivanC
citée plus haut d'un pase
F explication
être regarde
devroit
sage d'Aristote,
comme
une invention
de
postérieure
dans les C cephorcs
Sophocle. Cependant
&
, Clytemnestre
, Oreste
d'Eschyle
Electre se trouvent
dans le même tems
fur la scène 8c s'entretiennent
enscn.-»
ble. j 8c daris le Mennoh , tragédie perdue du même
auteur
, il y avoit,
le rapport
suivant
de Pollux , jusqu'à
acteurs parlans
dans le même
quatre
1
fans compter
le choeur (1)»
dialogué,
Peut-être
même polirroit-on
citer un
de cette
•plus grand nombre d'exemples
Pâture j si nous n'étions
pas privés de
la plus considérable
partie des tragédies de cèt auteur.
Si donc Eschyle a connu la scène à
irois & même à quatre interlocuteurs
?
(1) Julius Pollux,
Onomast. Lib. V. cap. iy,
suivant les corrections
des commentateurs
dans_
••í'édition de Kuhnius.
Tome III
Y
( "3 o 5" )
se fait-il
qu'Aristote
de cette invention
tomitient
attribue
à Sopho»
Phonneur
«le ? Quiconque
voudra
de
expliquer
manière
le passage de ce phicette
dont il est ici question
, ne
losophe
pas se tirer d'empourra certainement
barras j d'autant
plus que cette intern'est
au
conforme
sens
pas
prétation
des paroles
5 car c'est
grammatical
à la tragé*
toute autre chose de joindre
acteur ?
die un second & un troisième
le dialogue
à deux
ou d'y introduire
•éc à trois personnages.
II y en a qui ont cru éviter la force
de cette objection
1,en prétendant
qu'il
trois acteurs
pour récin'y avoit'que
& tout ail
ter les tragédies de Sophocle,
, qui ?
plus deux pour celles d'Eschyle
de costume
adroitement
en changeant
tantôt vêtus
& de masque , paroissoient
8c tantôt en femme,
en homme
tantôt
des rois, & tantôt fous
fous la pourpre
tantôt sous
d'un mendiant,
les haillons
d'un vieux
devin-''&
tantôt
la figure
d'un jeune
héros (1).
fous les traits
II ne semble guère possible que cette
le sentiment de plusieurs com-i
(1) C'étoit-là
pienta.igui'ï d'Horace ? que LambJBUS a erititnié#
été' reçue 'dë&
hasardée
ait
copinìon
con*qui avoient
quelque
personnes
des Grecs & de
du théâtre
noiífance
Comment
d'Athènes.
auroitFhistoire
il été possible que , dans VAntigone
de Sophocle
, le vieux messager se, fut
montré un moment après sous la figure
? Le tems auroit absolument
d'Ismène
une
faire
meta*
pour
pareille
manqué
Comment
peut-on supposer,
mòrphose.
avec quelque
probabilité,
que, dans.
à peine
d
Colonne
,
Fétranger
OEdipe
sorti soit revenu sur-le-champ fous la fì& qu'à son tour celle»
;
d'Antigone
.gure
,ci traînée hors de la scène , ait reparu,
immédiatement
après fous les habits
de Thésée ? Et. quand même ces ra~
de
costume auroieiit
changemens
,pides
seroit-il
raisonnable
de
pu avoir lieu,
vouloir
que le peuple spiripersuader
tuel & voluptueux
accoutud'Athènes,
mé à épuiser en spectacles les revenus
de Fétat,
destinés à être le nerf de la
8c
le bouclier de la liberté publiguerre
que (1) ; que ce peuple,
dis-je, accoutumé à voir les choeurs de ses drames
(i) Ces malheurs
des orateurs grecs,
font affez connus par Thistairai
.
.
„
( 3o8 )
de cinquante
atí=
chanteurs,
se prêter à Féconomie
? ausfî
de n'avoir qu'uxE
que ridicule,
modique
seul acteur pour jouer tous les rôles ?
si peu- vraisemblable
Une
conjecture
pe mérite
pas que je m'arrête
plus
à la combattre.
J'observerai
îong-tems
aUroit bien pu
feulement,
qu'Horace
la peine d'avertir
de lie pas
s'épargner
acteurs
dans la
faire parler
quatre
il ne s'est,
même scène , si réellement
étoit trouvé ensemble que trois à la fois„
bornant
II faut donc croire
qu'en
des acteurs à trois , Arisle nombre
des trois princitote a voulu
paiier
de
&
cette
manière
j
s'exprimer
paux
n'est pas tout-à-fait
, puisque
impropre
ne servoit pas ,
Je mot grec hypocrites
sdh étymologie
suivant
, à indiquer
acteur
en particulier
, mais
quelque
en général,
ceux qui ne
feulement,
chantoient
jamais dans les choeUrs (1).
aussi par Pollux } que
3SIoùs savons
les dërlès acteurs
qui rempliffoient
composés
jroit voulu
îe Lexicon
,. (i)
Voyez
& 'TzmfiTw
'r-itty-f'mirfcti,
tes noms
ont été donnés
gu'ils
rgpoadoient
aux mots
d'Esichius,
trouvera
, & l'on
que
à ces acteurs , à cauíè
au choeur : dnì TCVivty.pm<rî<t,h
(3o9)
Së
de Faction
dramatique
du
les
chanteurs
parmi
prenoient
ensuite
choeur même-, où ils reptroient
8c
d'hade
avoir
masque
après
changé
sini de jouer
bits , quand ils avoient
ils
avoient
dont
été
le petit
emploi
lorsi
,
(
).
Parconséquent
chargés
de
la
dit,
perfection
qu'Aristote
que
la tragédie consiste à n'avoir
que trois
rien enseigner
acteurs
j il ne veut
ne falloit
sinon qu'il
d'autre,
pour
cela que trois premiers
personnages,
dans une pièce.
à faire croire
Tout
concourt
que
Ariscette hypothèse
est la meilleure.
il
tote lui-même
la confirme
, quand
, ep introduisant
remarque
qu'Eschyle
un second acteur
ou principal
per?fut attentif
à le bien dissonuage,
du protagoniste
5 8c les lexicotinguer
?
également
graphes grecs le prouvent
de
ils se servent
des termes
quand
8c
c'est{2)
j
deuteragonijle
tritagonijle
à-dire , second 8c troisème
acleur (3).
rôles
mers
--
-
-
—
(1)
o.ù il
Julius
parle
cap. $.
(2) Suidas
_
1
1
Pollux,
Ortomajl.
du nta.faxt'f'*yw*, AtiTij>.«.ytiyirris
.
..,
Lib.
IV,
cap. 1 j 4
, Poet. is
Scaliger
& Tpna.ya'iisr'ríí-
{3) Cicéron indique aujfi eette .distinction,
y a"
Loff-|
Bnfíít 5 on sera parfaitement
convaincu
de la justesse de cette idée , par la
des tragédies
lecture
, par
grecques
des modernes
ont
la pratique
qui
chauffé
avec honneur
le cothurne
,
ainsi que par la faine
raison même.
lise Eschyle , on trouvera
Qu'on
outre lepfotagonisle
un second acteur ,
& qui , en même tems ,
qui partage
:
Phitérêt
de
la
augmente
tragédie
& Jo ; Electre
Prométhée
& Orefte;
& Xerxes
8c"
Atoffe
; Agamemnon
a toujours
Clytemnestre.
Sophocle
un
ou
troisième
employé
tritagonijle
: Ajax , Ulysse
principal
personnage
& Tecmesse
dans son Ajax
; Pbidans
ìoctète,
Ulysse 8c Néoptoleme
&
son Philoclcte
-, Antigone
, Hémon
« Que souvent entre ics acteurs grecs, celui
qu'il dit :
v
personnage
«••qui fait le second ou le troisième
3> quoiqu'il
ait la voix plus forte
que le premier,
v la modère & la tient
plus baffe , pour ne pas
n. Porphyre
»' paroître
a remarà son désavantage
« Que les- tritagonistes
agifloient
qué de même,
5>
». On
de modération
avec beaucoup
toujours
le troifait
auíîì que Démoít'hene
dit 7 « Faire
ï>. siètne discours 55, pour
le troisième
persignifier
sonnage ; & que , par injure , il a donné à jEschyne
le nom. de tritagonìfte
qu'il
, pour faire connoître
le troisième
avoit été histrion
, & jouant seulement
Note du, Tradu^ear,
personnage.
(3n)
Créon dans son Antigone
f.
; Electre
dans son Elec~
Oreste & Clytemnestre
ire ; OEdipe , Jocaste & Créon dans
son OEdipe Roi ; QEdipe,
Antigone
& Thésée dans son OEdipe à Colonnes
& Lychas
dans
Hercule
, Déjanire
ses I rachiniennes > font les trois acteurs
de ces tragédies
qui dans chacune
sont distingués
de tous les autres ,
8c qui véritablement
composent tout le
fond de ces pièces.
Je ne ferai pas
des principaux
la même énumération
des tragédies
;
d'Euripide
personnages
seulement,
j'observerai
que ce poëte
s'est souvent contenté
, à Fimitation
, de deux agonijles ; ce qui
d'Eschyle
fait que ses drames
paroiffent
plus
simples que ceux de Sophocle , quoioffrent
qu'ils
quelquefois
plus d'intérêt & de passion. Qu'on ne m'objecte
il
point que íi cela est en effet ainsi,
un
inutile
étoit
qu'Horace
enseignât
ne
contre
personne
précepte
lequel
- on
car
comment
péchoit,
pourroit
cette assertion,
prouver
puisque nous
avons
tous les poètes
perdu
tragi& même un grand nomques latins,
bre des grecs, qui avoient paru avant
Horace ? Peut-être
que le désir da-
y 4
( 3ia
)
ïnîeux
faire , à porté
les poètes posà augmenter
térieurs
le nombre
des
acteurs j & il se pourroit
premiers
aussi qu'en
outre - passant la bonne
les auteurs
aient
mérité
règle,
Papdu peuple
probation
d'Athènes,
qui
étoit peuple
comme par-tout
ailleurs.
Bausanias
nous apprend,
que les vestibules
du théâtre
étoient
d'Athènes
statues de poètes médiocres
xemphs.de
8c obscurs
,(í) , qui avoient
partagé
phonneur
de la couronne
de lierre
avec les Sophocle
:8c les Euripide.
Tant
est peu solide & peu flatteur
le
de la tourbe des prétendus
jugement
connoiffeurs
le titre de
, qui s'arrogent
& qui jugent plutôt d'après les
public,
de la mode , que
caprices éphémères
de la nature & de
d'après les principes
la raison.
de ces poètes
Quelques-uns
grecs & des latins , leurs imitateurs
?
'
Livre
la
Pausanias,
J, chap. 21. Suivant
(i)
de l'aûbé
traduction
ce
n'étoiént
pas leç
Gedo.yn,
vestibules
ornés des portmits
( 8ç
qui'se trouvoient;
non
de ces p'o'êtes tragiques
&
pas des statues)
le
obscurs j. mais'c'étoít
comiques,
pour la plupart
•
théâtre même qu'on en avoit décoré- PJus bas çepenfur
dant-, on diroit
étoient peints
que ces portraits
yné muraille
australe
, qui joignoit
le
, nqmmée
ïh-éâtre à k citadelle,
Jf&çiiìiTwMtlçyr.,,,
( 31.3 >
ensuite joint uri quatrième
auront
ag$*
dans
l'idée
de
trois
aux
,
premiers
nïjle
8c
donner par-là une nouvelle
dignité
intérêt à la tragédie
un nouvel
, dopé
• ils n'ont
fait
véritablement
,
qu'affoiblir
Faction
aipfì
, en partageant
l'attention
des spectateurs
; 8c ont
détruit
tout Peffet que
parcopséquent
doit avoir le principal
rôle de la pièce.
Kous avons vu , par exemple,
qu'un
, qui possède des talens
poëte italien
, nous a doppé des tragésupérieurs
dies pleines
de traits sublimes
, niais
fans repos ,. fans clair-obscur
, de manière que les beauç endroits , spr-tout
de quesques-upes
de ces pièces,
se
trouvent
d'intérêt
cela
privés
j &
à Antigone,
pour avoir
joipt
Ai'gie
à Hémon j ou pour avoir mis
Créon
le rôle d'Egiste
de pair avec celui
& celui
de Clytemnestre
d'Electre,
avec celui d'Oreste
5 ou en présentant , pour ainsi dpe , sous le même
de vue Etéoçle
& Polypiçe
poipt
,
& Créon
à de
Jeçaste
, Sec, C'est
doppe Pavis,
pareils poètes qu'Aristote
que c'çst par le troisième
que!
agpnijle
ìa tragédie
3- atteint
fa plus haute
^erfçctìojRi
ddï
k'.sm
qii'Hoïase,
C 3Í4
âdrésse
son fameux
)" . ,
hémistiche
:
Nec
laboret.
loqui
quarta
persona
cette
essentielle
Cependant
règle
p'a pas été oubliée par les bons poètes
modernes
n'ont
tragiques
; &. s'ils
dans Arispoint, appris à la connoître
tote & dans Horace , ils en ont été
instruits
par la faine raison , le bon
& d'intérêt.
goût & le besoin d'unité
Le protagonisle
de la
ou le héros
pièce, n'a jamais qu'un seul personnage
& qui lui prête du secours ,
qui l'aime
& un autre qui le contrarie
dans ses
à
&
fa perte.
le
conduit
qui
projets
II feroit
difficile
de; mettre
de Fenfenible
fans ces
dans une tragédie
deux interlocuteurs
secondaires
, dont
Pintérêt
qu'on peut leur donner rejailfur
lit fur Faction
le
&
principale
même ; de sorte que toutes
protagoniste
les fois que le rôle de ces deux personnes
fera de peu d'importance
,
la marche
de la pièce,
en général,
& languissante
fera • foible
, 8c l'on
aura de la peine
à développer
avec
la passion du principal
acteur.
énergie
La soiblesse du rôle de Ptolémée
, dans
la tragédiede^
de Corneille^.
Pompée,
rend
cette
pièce-
froide
malgré
la»
( 3i5 )
"Beauté 8c la richesse de sa versisicà-tion. Mais tout est perdu,
quand il s'y
Corjoint un quatrième
personnage.
neille même n'en a pas introduit
plus
de trois
dans íès bonnes
tragédies.
& Diegue
da.ns
, Chymène
Rodrigue
le Cid; Cinna, Emilie & Auguste dans
& Félix
Cinna ; Polieucte
, Pauline
dans Polieucte,
'sont les trois
agonijîes
de ces pièces. Les Horaces , où il y
en a quatre , produit
moins
d'effet.
a observé
Racine
le même précepte
: Iphigénie,
dans toutes ses tragédies
& Achille
dans son IphiAgamemnon
& HerPirrhus
Andromaque,
génie;
mione dans son Andromaque
; Mithridate , Monime
& Xipharès
dans son
Mithridate
Berenice èc Antio; Titus,
chus dans fa Berenice ; Britannicus
,
JNeron & Agrippine
dans son Britanni& Atalide
Roxane
dans
cus ; Bajazet,
8c
son Bajazet
; Phèdre , Hyppolite
Thésée dans fa Phèdre , font les trois
premiers
; La Thébaïde s
personnages
ou les Frères Ennemis
est une pièce
•
anoins parfaite
& moins intéressante,
1
à cause qu'il y a un plus
nombre
grand
de principaux
interlocuteurs.
Enfin,
Je-dernier
francois
n.^
poëte tragique
(3i6)
écarté
de cette
s'est pas non
plus
il feroit facile de
utile règle,
comme
ìe prouver,
en faisant l'énumératioii
dans ce
de ses sublimes
productions
son rival, n'a pas
genre ; & si Crébillon,
son exemple , iî
suivi en cela tout-à-fait
aussi que ses tragédies
faut
convenir
pe méritent
quoipas d'être imitées,
la
d'ailleurs
beauté
admirables
par
que
& Fénergie de caractère qui y règnent.
de bien disMafsei
n'a pas manqué
de
trois
acteurs
les
tinguer
premiers
de
les
rôles
fa belle
,
par
Mérope
&
de
Cresfonte.
de
Polifonte
Mérope,
Je pourrois
aux exemples que je viens
d'aude citer
ep joindre
ppe infhiité
tres , des poètes de toutes les nations
8c de tous les tenis ., si avant de finir
ce discours,
je ne vepïsois pas arrêter
fur un
un pp^mept
attention
votre
seul d'entr'eux,
de qui les surprenantes
unibeautés méritent
une admiration
8c sincère*
çe
verselle
Shakespeare,
Fexfils de l'imagipation
suivant.
,
marché
a
de
MiltOP
.,
pression
qui
de pair avee les plus grands poètes
çppnps
? en méprisant
dramatiques
8c, en Pe pr;enapt pej>
iputes les'règles
seime í>Qiir ptodèle,,
îi'a cepeiidaaijt
à cette loi dans fe's
Pas contrevenu
II transporte
meilleurs
_,à la
ouvrages.
vérité , ses acteurs de Venise dáns File
de Gypre , de Rome dans la Thessalie j
acteur
mais on ne trouve point d'autre
intitulée
fa
daps
Le.
tragédie
principal
Difdemóna
Maure dé Venise^ qù'Otèllo,
8c Jago ; ainsi que Hamlét 7 fa mère
& le roi sont les trois
dans
àgonisles
& Brutus
Hqmlet
; César , Antoine
dans César ; Prospère , sa fille
& le
Jé ne parlerai
dans Là Tempête:
de
pièces dramatiques
pas des autres
d'être
cet auteur,
éviter
pour
trop
Je ne pense pas,
en faifâpt
prolixe.
ainsi Féloge
de Shakespeare
\ contredire ce que j'ai avancé phis haut fur ïe
mérite
des anciens & fur lés exemples.
des Grecs à observer
8c à imiter
$ car
celui qui calque ses ouvrages
fur la nature ne peut être fort élbigrié des originaux de- Pantiquitév
Si Shakespeare
a
mieux su remplir,
que tòut autre écrivain , ce précepte
fécond d'Horace:
vitx
Rejpicere
exemplàr
rrtofurnque9
sèule dé cé principe
l'observation
sublime a produit
cëttë admirable
imitation de la nature,
qui lé distingue
de k. .foulé
des modernes
&
?
qui j
duc
< 3i8 )
a Fétendue
à F élévation,
& â
jointe
de
son imagination
extraorFénergïe
toutes ses irrégudinaire
, sert à couvrir
larités & tous ses défauts. Les traits sublimes font aussi communs
dans ses ouvrages , que rares dans ceux des autres
écrivains
5 de sorte que Famé du lecse trouve
dans
teur ou du spectateur
une émotion continuelle.
Tantôt simple
& tantôt fleuri , tantôt foible 8c tantôt
& tantôt
recherché
, tantôt
.;énergique
il
&
avec
charme
ravit par
art.,,
négligé
. Padmirable
variété de son style , par les
de ses pièces,
, caractères & les incideps
neuves,
par Fél.évapar* des situations
, tien & la nobeffe des idées 8c des expres. fions 5 de sorte qu'il captive légalement
le coeur-, d'imagination
& P esPoreille,
qu'il s'est proposé de conprit. L'unité
. server , n'est pas celle dont parlent
les {écrivains
. communément
qui ont
Shatraité .de la poésie :dvâma.iiçaiç.
:
a
le
dpnçnpris,;
précepte
Jvespeare,
un
-dans,
dumtaxat
&
;
unum,
Sitnplex
autre sens. L'upique
but de ses,pièces
du
„de théâtre,
c'estìe;développement
1du
8c un homme
.caractère
;
protagoniste
aussi exquis que
,doué d'un sentiment
-le sien , n'ignoroit
pas qu'ih; y pour
( 3i9
|
le moyen de deux
personnages , 8c
qu'un plus grand nombre ne fait que
diviser Faction , & en affoiblit paren le répandant
conséquent Pintérêt,
à la fois. On peut
sur trop d'objets
donc dire que le tragique
anglois a
observé, dans le sens que nous y attachons , la règle d'Horace qui a fait
P objet de ce discours.
voît parvenir
par
autres
principaux
(320)
í'
IDÉES
SUR
LE
ET
U ACTION
M.
PAR
De
GESTE
TMÉATRALE?
J.
J.
ENGEL,
PAcadémie
Royale" dés Science!
de Berlin,
&c.
Tiíîa
causa Jint proxima veris.
HORACE.
voluptatis
TRADUIT
LETTRE
DE
!>'ALLEMAND.
PREMIERE.
jf. i E s argumens par lesquels vous avez
cherché à me faire renoncer à Pidée
d'un traité fur le Geste & FActiori théâtrale , dont je vous fis part il y a quelun effet entiè*
que tems , ont produit
renient opposé : loin de m'en détacher ? ils m'y ont ramené avec plus de
force.
(3ai
j
C'est ainsi qu'en
force.
agît , direz*
homme
entête
vous fans doute , tout
: plus on s'efforce
à le
de son opinion
ses
&
de
,
projets
plus il
dégoûter
à les poursuivre.
Je me
s'obstine
flatte , mon ami , de ne pas mériter
de votre part ; aussi mou
ce reproche
n'eft-il
nroiet
i
y
pas
x
d'écrire
un
traité
je ne
Fart
du geste.
Cependant
à l'envie
résister
hasarder
de
puis
ne
essais fur cette matière,
quelques
me
dafut-ce
convaincre
que pour
de la réalité
de Pidée que je
vantage
Vous ai communiquée.
fur
d'avoir
Vous taxez Fingénieux
Lefsing
de Facparlé , dans fa Dramaturgie,
tion théâtrale,
comme d'une chose qui
p'étoit
de règles sixes
pas susceptible
8c déterminées.
Je ne trouve nulle part
ce passage,
mais il y en a un autre,
fans
qui , comme vous le remarquerez
peine, prouve plus en ma faveur qu'elle
ne prouve en la vôtre ; car quoiqu'il
ne
décide pas qu'il soit possible d'inventer
réellement
cet art , ce passage en fait
du moins
« Nous
désirer
l'existence.
s> avons des acteurs
, dit—il (1) j mais
(i)
Dramaturgie
Tome
III,
de Lesilng,
T. II.
S
Daus
la
C3.22)
fe Paft
du comédien
nous manques
» Si anciennement
il en a existé un 5
*> nous ne Pavons plus 5 il a été
pera> du ; il faut donc en créer un entiès> rement
On a beaucoup
nouveau.
3> écrit
fur cette
matière
dans plu» sieurs langues ; mais je ne connois
» que deux ou trois ouvrages
où l'on
4> trouve
des règles
,
particulières
» exactes
& précises , d'après
lef»> quelles
l'on
l'épuisse déterminer
» loge
ou la critique
le
que mérite
» jeu de Facteur
dans telle ou telle
» situation.
De-là vient que toutes les
í» réflexions
fur ce
qu'on
peut faire
*> sujet sont si insignifiantes
& si peu
» fondées,
qu'il ne faut pas être éton3> né que les acteurs,
qui ne possèdent
» qu'une heureuse routine
, s'en trou» vent également
offensés , soit qu'on
s> loue ou qu'on blâme leur jeu. Car,
w dans le premier
cas , ils s'imaginent
» qu'on
assez
n'apprécie
pas encore
» leur-mérite
ils
j & dans le second,
33 pensent
est trop séque la critique
J> vère. Quelquefois
même ils ne savent
dernière pièce, qui,
de même que quelques autres, a'ojaí pas été traduites par M. Junker,
(3a3
)
í) sî c'est uii compliment
ou un reprOÎ
35 che qu'on
leur fait ? II y a longJ> tems qu'on a fait la remarque
que
3> la sensibilité
des artistes à la critiJ> que est plus vive
ou plus
foible «,'
3> en raison de ce qu'ils
ont des prin33 cipes plus ou moins furs & évidens
3> de leur art ».
Je ne VQJS ici que des plaintes
fur
de notre
Pétat actuel
théâtre
, mais
aucune apparence
de* doute fur ce qu'il
être un jour , si l'on
voupourroit
loit
réellement
à le perfecs'occuper
tionner.
Si jamais
on a pu espérer
cette
c'est
à
révolution,
peut-être
à
présent que notre théâtre commence
se former.
Comme
chef de
l'auguste
cette nation
honore
de son attention
tout ce qui peut favoriser
les progrès
de Part dramatique
, il feroit honteux
fur cette matière
que les gens instruits
ne cherchassent
de
pas à y coopérer
tout
leur
con, ainsi qu'à
pouvoir
tribuer
au développement
des différens arts qui se réunissent
sur, la scène j
dans un moment
fur-tout
où un art,
de rapport,
excite
qui y a beaucoup
un
intérêt
si
grand
8c si
X
général
2.
j
(Ml
quî, à la vérité , a déja diminué
sensiblement,
parce qu'on n'a pas pu
en trouver
les principes
&
généraux
certains
, & que des raisons , qui sont
ne permettront
assez connues,
peut-être
de découvrir
facilement
jamais
par la
mais
fuite.
,1a Physionomie
un art
J'appelle
à celui de la Pantomime
semblable
j
car tous les deux s'occupent
à saide Pâme
sir F expression
dans
les
du corps ; avec
modifications
cette
différence
cependant,
que le premier
fur
des traits
ses recherches
dirige
fixes & permanens
, d'après
lesquels
on peut juger du caractère de l'homme
8c l'autre
en général,
fur les mouvemens momentanés
du corps , qui intelle ou telle situation
diquent
particude Pâme
lière
Au
passage cité
ne vous a pas retracé
un
sidellement,
je puis en opposer
autre tiré d'un de ses ouvrages
antérieurs , qui prouve de la manière la plus
convaincante
qu'il a été persuadé de la
former
un
art
du
de
geste j
possibilité
le
doit
même
en
avoir
esquissé
qu'il
de
volume
le
fa
Dans
premier
plan.
votre
mémoire
de Lessing -, que
023
)
il donne
Théâtrale
,
(1)
Bibliothèque
de Rémond
mi extrait
du Comédien
de Sainte Albine
5 & pour
prévenir
de ne pas avoir traduit
le reproche
cet intéressant
entièrement
?
ouvrage
il en fait une critique
aussi sine que
, dont je ne puis m'empêjudicieuse
cher
de copier
le passage suivant
,
certainement
trèsque vous trouverez
remarquable.
« M. Rémond
de Sainte-Albine
,
r> dit-il,
dans tout
suppose tacitement
»> le cours
de son ouvrage
les
que
ì-> modifications
extérieures
du corps
3> sont les suites naturelles
de la situa33 tion intérieure
de Pâme , qui se ma»
33 nifestent
d'elles-mêmes
fans aucun
33 effort.
II est vrai que chaque homme
33
Fétat de son ame par
peut rendre
33 des signes
extérieurs
&
souvent
33 arbitraires
les sens j
qui frappent
33 mais fur la scène on ne se contente
33 pas d'une
expression
approchante
33 des sentimens
& des passions , 8c
î3 moins encore de la manière
impar» faite avec laquelle
un homme isolé,
(i)
Pages 2Ç>9*»
2,66»
£3,
(326-)
?> placé dails la même situation
, pour-í
» roit
les rendre 5 mais ou veut
que
53 cette expression soit tellement
coin33
plette qu'il feroit impossible d'ajouter
33 quelque
chose à sa perfection.
Pour
J3 y
parvenir,
je ne vois pas d'autre
33 moyen
d'étudier
toutes
les
que
i> nuances
particulières
que les signes
3> extérieurs
des passions & des sen33 timens
offrent
la variété
, suivant
33 des caractères
& des tempéramens
,
33 & d'en
former
une méthode
gé~
J3 nérale , qui deviendra
d'autant
plus
>3 vraisemblable,
que chaque homme
» y retrouvera
indivila nuance
3) dueìle qui lui est propre.
En un
» mot,
il me paroît
que le principe
33 posé par notre auteur
doit être pris
» en sens contraire.
mon
avis ,
A
33lorsque
aura appris à
le comédien
33 imiter
tous les signes
sidellement
3> 8c toutes les modifications
du corps,.
>3 qui , d'après l'expérience
, ont une
son
« certaine
, alors
signification
;> anie , déterminée
par l'impresíioii
d'elle-même
>> des sens , se snettra
aux
?3 dans
une situation
analogue
du corps,
» mouvemens
& à Pattitude
p ainsi
qu'à
Paccent
de la
voix.
Le
te
Ì>
53
33
cette
ïmìtatlorí
d'acquérir
un
certain
adroite
procédé
par
fondé
sur
cependant
mécanique,
dont
on
des règles
invariables
,
talent
33
33
33
?>
l'existence
conteste
,
généralement
& la seule méthode
est la véritable
Fart du comédien.
d'étudier
Mais,
qu'on trouve
qu'est-ce
, dites-moi,
i> de tout cela dans l'ouvrage
de notre
33 auteur ? Rien , ou tout au plus des
&
33 réflexions
trop
générales
trop
33 vagues , qui n'offrent
que des mots
33 vuides
8c
de sens au lieu d'idées,
33 un certain
je ne fais quoi pour des
33 définitions.
Et c'est précisément
par
J3 cette raison qu'il feroit
fâcheux que
33 notre
s'accoutumât
à juger
public
33
de semblables
réflexions.
d'après
33 Tout
le monde parleroit
de chaleur
33 de sentiment,
d'entrailles
, de vérité
33 de nature
& de grâce,
& personne
33 n'en auroit peut-être
une idée nette.
33 J'espère trouver
Poccasion
bientôt
33 de m'expliquer
plus en détail fur ce
s? sujet,
en offrant
au public
un pe-*
33 tit ouvrage
fur Y Eloquence
du geste.
33 Je me bornerai
donc pour le mo3) ment
à dire que je me fuis donné
5) toute
la
peine
possible
pour
X'4
e&
î> rendre
î>
Cise
l'étude
-aussi
sure
que
sa-*
3).
Ces derniers
mots fur-tout
m'ont
à
transcrire
ce passage. Cest.i
engagé
qui s'étoit proposé d'écrire un traité sur
théâtrale
Faction
, qui même en avoit
le plan , sinon sur le padéja rédigé
dans
fa tête ; ( car
pier , du moins
n'a jamais promis
une choie
Lessiiig
dont
lui
Pexécution
douparoiffoit
teuse ) , ne devoit pas envisager comme
d'un pareil
Pexécution
ouimpossible
Ne m'objectez
vrage.
pas que dans le
cours de son travail il doit avoir rencontré des difficultés
insurmontables,
parce
que fans cela nous aurions eu cette noude son fécond génie
velle production
ne F enlevât
à la
avant que la mort
8c à ses amis.
des lettres
république
de
Cette funeste perte nous a privé
dans
plus d'un ouvrage
qui existoit
fa tête , & qui n'avoit
besoin
que
d'être
fur le papier.
Cet estirédigé
mable écrivain,
dont notre littérature
se fera toujours
honneur
, posíèdoit
tant de talens , des connoiíïances
fì
é : mdues
& si profondes
, avec un
amour
si dépourvu
de prévention
pour
toute
& de dit
espèce de recherches
C3a9)
,
.-
eussions libres
, que , s'enríchiffanl'
il avoit for-'
fans cesse d'idées nouvelles,
nié le plan d'une infinité
d'ouvrages
;
a dû se trouver
de forte
dans
qu'il
absolue
de les exéune impossibilité
même
ceux
cuter tous , & d'achever
embraffoient
, ou
d'objets
qui
trop
un travail
trop pénible
qui exigeoient
& trop
suivi.
nous
Voilà
pourquoi
tant de canevas
de
avons
incomplets
doué de la plus grande
lui. L'homme
facilité
( don que n'eut pas Leffing
)
de
la
ses
n'auroit
richesse
pu épuiser
idées , ni même suivre dans leur déla rapidité
avec laquelle
veloppement
son génie
les concevoit.
fécond
Peut-être
aussi trouva-t-il
( si véritablement
il a mis la main à P oeuvre)
Fart
sur
que fa dissertation
projettée
du comédien
deviendroit
un ouvrage
d'une certaine
étendue j & des productions fugitives
au
conVenoient
mieux
génie de Leffing
, tant par les raisons
que je viens d'exposer
, que par un.
autre motif
qui né lui fait pas moins
com«Flionneur.
Une pénétration
peu
mune , qui fut la faculté
dominante
de son ame , qui
les
toutes
dirigeoit
le
& par laquelle
si
autres,
j'ose
?
( 33o )
ìàìre , iï les eut toutes ) cette pénétrante
lui osfroit
dans chasagacité
isolée d'un
tout tant
de
que partie
détails
intéreffans
, & fa vaste érudition
tellement
les idées
multiplioit
tout d'un
qui s'emparoient
coup de
son esprit,
s'attacha
?
qu'il
toujours
pour ainsi dire , à de petits touts pris
d'idées
isolées ou de quelques
parties
d'une science , dont il croyoit
pouvoir
se rendre maître.
Un sujet trop riche
infini
d'idées
Peffrayoit
par le noPibre
dont la discussion & le développement
s'oífroient
à son esprit pénétrant
j car
ce double
travail de tout discuter , de
tout développer
celui
, fut précisément
&
à
sa
à sa
devoit
qui
plaire
sagacité
vaste érudition.
En mesurant d'un coup
d'oeil F abondance
de la matière
, & la
méd'un ouvrage
inévitable
prolixité
, il ne voyoit
point de terme
thodique
à son travail,
& il craignoit
parconséd'être
trop
quent
obligé de s'arrêter
furie même objet j contrainte
long-tems
un
à
devoit
être
esprit
qui
infuportable
aussi actif & aussi avide de nouvelles
recherches.
'(33i*
LETTRE
II.
o u s avez deviné la raison qui me
de Lefporte à croire que la critique
de
de
fur
Rémond
l'ouvrage
fing
ne devoit
Sainte - Albine
pas vous
Le passage que j'en
être indifférente.
exacte
ai cité contient ^la réfutation
relade ce que vous m'avez objecté
du coà Futilité
de Fart
tivement
"
bonnes
raisons
médien
; & d'aussi
par un homme , pour leemployées
quel vous avez une prévention
justement favorable,
en doivent avoir d'au*
tant plus de
poids.
Tous les comédiens,
en général, pai*«
& se persuadent
lent sentiment,
que
leur jeu sera parfait,
que , suipourvu
vant le conseil de Cahusac (1) , ils parà se pénétrer jusqu'à F enthouviennent
siasmé de leurs rôles. Je connois un seul
mais c'est aussi le plus excellent
acteur,
dont j'aie
ce
entendu
parler jusqu'à
y
(i) Dissertation historique sur la Danse
& moderne; yers la fin.
anciçnîis
(002
)
Eklioff
savoir,
(1), qui ne s;en est
jour;
ni par
pas tenu au simple sentiment,
à la déclamation
, ni par raprapport
au
Je
au contraire,
fais,
geste.
port
il étoit
que dans la représentation
à ne pas se laisser emportrès-attentif
ter par le sentiment
j afìn que le
défaut de présence d'esprit ne le fît pas
la vérité , l'expreffion
,
pécher contre
— Un arl'harmonie
& F ensemble.
tiste qui s'abandonne
à
simplement
de son ame,
la sensibilité
peut tout
au plus espérer de représenter
sidellemern ies panions
onertes a ion imagination
par le poëte avec les mêmes
nuances
dans la
qu'on
appercevroit
réalité
chez toutes
les personnes
qui
affectées.
en seroient
actuellement
il rend
En un mot,
complettement
la nature.
Mais Fimitation
, la copie
Fa
íidelle
de la nature , ainsi qu'on
P obserdéja tant observé , & qu'on
vera toujours
avec raison par la suite,
est un principe
qui ne suffît dans audes
cun art. La nature
crée souvent
choses avec une telle perfection,
que
0)
Célèbre
comédien
allemand.
(333)
à les saisir telles
doit se borner
part
& à les rendre
avec
sont,
qu'elles
fidélité
la plus scrupuleuse
j mais quelquefois aussi la nature , même en dévetoutes ses forces , n'atteint
loppant
pas
le
nécessaire j ses
degré de perfection
font tantôt fausses , tantôt
productions
Alors
foibles , tantôt
il
trop outrées.
de Fart de corriger
est du devoir
les
de rectifier
de la nature,
ce
a de faux , d'adoucir
convequ'elle
est trop
ce qui
nablement
fortement prononcé
la vi, & de rendre
nécessaire à ce qui est foibìe «'
gueur
défauts
suivant
la masse des observations
que
Part
a eu foin de recueillir,
ou plu»
iôt suivant
les principes
qui en font
— Combien
le résultat.
de sautes contre la langue,
ou du moins
de négligences , combien
d'expressions
ches , foibles , outrées , prolixes
cures ou confuses
n'échappent
lou, obspas à
Phomme
entraîné
du
par la chaleur
? parce
sentiment
cas il
qu'en
pareil
se sert toujours
de la première
manière de s'exprimër
à
qui. se présente
& que sa mémoire
son esprit,
lui refuse souvent
la meilleure
, la plus élo8c la plus convenable
quente
; ainsi
( 334 )
íe tour
le
plus heureux
que
pour eîï
Feffet.
Faut-il
augmenter
pour cela
le
servilement
toutpoëte copie
que
ce que la nature
lui offrir ?
pourroit
Ne doit-il
chercher
à don*
pas plutôt
cette perfection
îier à son expression
5
se
ne.
rencontre
que rarement
,
qui
aussi dans un degré
mais quelquefois
? Peut-il
supérieur
compter
que sur la
scène , comme dans le commerce
de la
suffira pour rectifier
vie , F intonation
,
ou
modérer
le mot,
lamine
expliquer
<8c le geste? Ne doit-il
pas , au contraire , choisir- des mots propres
à inle ton , la mine
& le geste
diquer
convenables
, fans qu'il soit besoin de
les chercher
(i) ? Et son ouvrage n'aura-t-il
le suprême degré de
pas atteint
vérité toutes les fois qu'on y trouvera
cette convenance
par-tout
rigoureuse
8c cette frappante
dans le
précision
choix
des expressions ?
íì
Mais
tel est le devoir
du poëte , celui du
comédien
être différent
? Le
peut-il
jeu du plus habile acteur , guidé uniin Bruto , c. icj. Quid dicam oous
Ci) Cicéron,
este dolirina .•?Sine qua etiam , st quid betie dicitur ,
adjuvante natura , tamen id,
quia soïUÙÎo jk ?
semper parutum essenonpotest.
{ 335 y
nature
offre
la
sou-^
,
par
qttement
vent , dans le ton de la voix & dang
du corps des taches,
le mouvement
des traits
foides négligences,
trop
bles ou trop outrés ; il en résulte des
à remplir,
des superfluités
à
lacunes
discordances
à
retrancher
, de petites
: foins absolument
essentiels ?
rectifier
ne
doit
tout
artiste
jamais perdre
que
de mériter
ce
de vue , s'il est jaloux
Les ouvrages
de Fart doivent
nom.
?
s'offrir
comme
les proen général,
les plus parfaites
de la na-;
ductions
des
de
millions
ture,
qui , dans
se rencontrer
en
chances,
peuvent
effet, mais qui, selon toutes les apparences , ne se rencontreront
jamais facilement. — Ce n'est que l'accord
parfait
& le geste ?
entre les paroles , Faccent
8c leur harmonie
avec la
rigoureuse
& le caractère
du rôle qui
situation
de
le
vérité
haut
plus
degré
produisent
&
Filsoit
d'atteindre,
qu'il
possible
en est toujours
lusion la plus complette
la fuite nécessaire.
VOUS me dites que tout ce qui fe fait
d'après des règles sera nécessairement
&
roide
froid,
peiné. Cette observation
esten effet juste quand on prend la chose.
( 336* )
îcîaîis le vrai sens 5 mais cela est sauS
d'après l'explication
que vous en faites 9
8c parconséquent
mal vu.
- Tant
ail
que la règle est présente
du disciple , tant que sa mésouvenir
moire la lui rappelle sans cesse , & que
& incertain
timide
dans F application
de
qu'il doit en faire , ii craint toujours
des sautes ; aussi long-tems
commettre
fans doute Pexécution
restera très-im&
même
au-dessous
de ce
,
parfaite
s'il
ne fuivoit
feroit,
qu'elle
que F imd'un heureux
Aussi
instinct.
pulsion
de Pexécution
Phabileté
s'acquiert-elle
& la connoiffance
plus tard parl'étude
des règles,
approfondie
que par le tact
les idées confuses du senque donnent
timent
on y parviendra
5 cependant
: la règle qUi s'offroit
d'abord
.toujours
avec clarté à l'esprit
se transformera
en idée , 8c se confondra
d'elle-même
se
avec le sentiment
au besoin,
j qui,
avec plus de promptitude
présentera
8c de facilité.
L'ame
, par P attention
à la règle , ne
doit
donner
qu'elle
perdra
plus rien de fa force > parce
ne sera plus néque cette attention
cessaire 5 Pexécution
aussi
deviendra
facile
de. vivacité
7 elle aura autant
'
'
&
du ílrnplë!
& dé soupleste
que celle
mais il y aura pluâ
élève de la^hature'j
& plus d'à-*
de fermeté , plus d'effet
— Je
les obstacles.
dresse à surmonter
pe disconviens
homme doué
pas qu'un
8c d'une
musical
du sentiment
heu*
reuse mémoire,
fansqui veut retrouver
noté fur le clavecin
les mor-*
papier
èeaux de rnusique qu'il a dans la tête ?
&
suivant
qui se sert de ses mains
de la nature
P impulsion
pu le besoip
du inoment,
ne parvienne
pas plutôt &
de peine à une grande
avec moins
dans Pexécution
habileté
j que celuià lire
qui doit apprendre
auparavant
& à se familiariser
la note
avec le
à la vue
de Bach. Examiner
doigter
de chaque note sa place & sa valeur,
se ressouvenir
sans cesse des clefs dii
dessus 8c de la baffe j apprécies
la
durée des tops , &c. , se demander
en
frappant
chaque touche , quel doigt il
faut employer.? enfin s'occuper d'objets"
fans Cesse variés , & dont chacun parc'est fans contredit
Uil.
tage l'attention,
travail très-pénible
qui doit rendre l'exé*
fort imparfaite.
cution
Mais lorsqu'à-*
, Fliabileté
près des peines opiniâtres
enfin (ce quipe manque prés-?
s'obtient
Tome III*
ÎT
(338)
dsarriver
que
) alors Félévéjamais
dans son art un maître con-'
de vient
sommé,
qui sait vaincre sur son instrutoutes
ment
les difficultés
possibles 5d'une manière
aussi facile que sure &c
précise:avantage
auquel l'homme
guidé
seulement
ne
par son instinct
naturel,
—*Ilen
est de
pourra jamais prétendre.
même de tous les arts j comment
donc
celui du geste seul, si nous Pavions , feà la règle (i) ?
roit>il une exception
Mais supposé même que le comédien
(ainsi que tous les artistes dessinateurs)
, 8c que
pût se passer de principes
ì'exercice
, guidé
par un sentiment
sût plus que suffisant
aux beobscur,
soins de tous les arts 5 il n1en est pas
moins vrai que la théorie
de Fart draréunissant
des connoissances
matique,
fur l'homme
comme
nouvelles
? qui,
réelle ?
telles , ont déja une valeur
relaauroit
encore , fans cette utilité
aux
tive , un très-grand
yeux
prix
à réfléde tout
homme
accoutumé
chir. L'homme
moral
ne seroit-il pas
aussi précieux
à l'esprit
observateur
?
i(0 Voyez l1Observateur sur VArt du Comédien,
sage 28 ; & Garrik ? m Us Âíkurs Anghis g
( 33ó >
F est aux yeux
d'uit
fcfpe le polype
à ceux d'un
ou le puceron
Trembley,
la naBonnet
? Nous ne connoiffons
ture de Famé que par ses opérations
; 8c
la sonous trouverions
certainement
de difficultés
lution
de nombre
, fi
nous voulions
avec plus de
observer
foins ce genre de ses opérations
, ainsi
que les expressions variées de ses passions & les mouvemens
correspondans
dans le
que ces passions produisent
Ne pouvant
corps.
pas la voir d'une
manière
immédiate
, nous devrions
à
être d'autant
attentifs
examiner
plus
son miroir , ou , pour mieux dire , son
voile , qui. est assez diaphane
& assez;
mobile , pour , qu'à travers de ses plis
en deviner
la
légers , nous puissions
forme.
LETTRE
III.
j^j N rétractant
Fobjection
que vous
m'avez faite contre Futilité
d'une théorie de Fart du geste , vous vous explides règles de maquez fur le mépris
mon approbation.
nière à mériter
Vous
accordez
à l'homme
de génie
le droit
( 34© )
de regarder
Incontestable
les règïeâ
8c partielles
fausses , indéterminées
des entraves
comme
, & de les rejet»
ter.avec
ne
', mais vous
indignation
lui permettez
des
pas de se plaindre
en général,
se rem
règles
parce qu'il
droit suspect par-là ; car tout véritable
homme de génie,
se propose
dites-vous,
la perfection
dans ses ouvrages,
& toute
en indique
la route.
bonne
Ce
règle
donc dévoiler
un orgueil
feroit
infup»
écouter
que de ne pas vouloir
portable,
un guide, qui, ayant apprécié la marche
de génie antérieurs
des hommes
, retoutes
marqué leurs faux pas, reconnu
leurs fausses routes , en a déja conduit
de la perfection
au sommet
d'aptres
j
ou ce feroit'manifester
ìe sentiment
& une hude fa propre
hnpuiffance
meur envieuse,
de ce que ce guide
à
n'ont
ceux
même
,
qui
pas
apprend
envie de courir la même carrière
, jusla
l'on
aller
de
force j
avec
qu'où
peut
-— Si votre
& du courage.
du travail
est fondée
., il n'est pas
remarque
moins extraordinaire
que ce soient préde géniequï
cisément
hommes
nos
élèvent
le plus
la voix
contre
les
- ''
.
règles^
(34i
)
me promettez
d'être
aussi
Vous
de la possibilité
traitable
à l'égard
une
théorie
de- Fart
d'établir
du
geste , que vous Fêtes déja relativement à son utilité
, pourvu
que je
à
votre
réfuter
parvienne
objection
F
avoue
car
,
, jusqu'ici
;
je
principale
moyen seconje n'ai combattu
qu'un
daire , 8c je ne puis exiger
que vous
à l'autorité
d'un
seul
vous rendiez
fût-il
même
le plus grand
homme,
& le plus digne d'une
conaveugle
Au reste , j'aurois
fiance.
déja réfuté
cette objection
, si d'abord
je Pavois
bien comprise
, ou si, plutôt
que de
n^en pas saisir le vrai sens , je n'avois pas voulu
en attendre
Une explication
Mais
à présent
plus précise.
encore vous me parlez d'une diversité
infinie
de détails
fur cette matière
;
vous prétendez
est
ce qui
que tout
fans bornes
à
ne peut être
assujetti
des règles fixes 8c à une théorie solide J
& vous croyez
que c'est précisément
& indétermicette abondance
vague
née du sujet qui a fait échouer Leffing
•
dans son entreprise.
Je ne puis me persuader
que Fes«
del'anie
%
pèce même dé modifications '
X 3
«que le corps peut indiquer
par sesattítíï*
des & ses mouveraens
, vous ait paru fi
& si indéterminable.
infinie
De toutes
pos perceptions
, ce sont fans doute
ìes mixtes & les composées qui forment
le plus grand
nombre
; mais pourvu
une expression
qu'on
puisse indiquer
déterminée
pour ìes plus pures 8c les
de ces perceptions
plus
simples
, il
en résultera.
me paroít ,
, à ce qu'il
pne grande
facilité
celles
d'exprimer
sont
Celles
ci étant
qui
composées.
formées
de la réunion
de plusieurs
de les
perceptions
simples , la manière
rendre participeroit
de pluégalement
fieurs expressions
de ce genre 5 & il
alors de voir
s'il ne feroit
s'agiroit
de découvrir
certaines
pas
possible
ces sortes de réurègles
pour
diriger
nions
d'une
sûre & invaria*
manière
ble. D'ailleurs,
si.
arriveroit-il,
qu'en
P on ne parvenoit
à compìetjamais
*er la théorie
de cet art ? Selon moi ?
il vaudroit
mieux
encore savoir queld'auque chose à cet égard que rien;
tant plus que de légères
pétions
préliminaires
la route à de
applaniroient
poúvelles
.iì.pè
'idécouvertes..
me paroít ipas
Lu :
pipins
;
in vrai-
(343)
semblable
que vous vous
infinie
pé de la diversité
soyez occuí
des objets
, excitent
notre
dé-
fixent
notre
pensée
désirs , ou provoquent
une obgoût. En tout cas , ce seroit-là
contre Part de la pantomime
des
jection
la comanciens,
qu'on
qui vouloicnt
qui
nos
ne pût être
prît fans paroles, quoiqu'elle
entendue
de quiconque
les
en ignoroit
élémens.
Ce ne feroit pas-là une objection solide contre
d'une
la possibilité
théorie
de Part
du geste , telle
que
ne
je m'en forme l'idée , 8c dontl'objet
feroit
pas tant de peindre
que d'ex«
& moins
encore
de parler
primer,
8c
elle-même
, que d'accompagner
de renforcer
la parole.
vous
Vous
fans doute ce que vous avez
rappeliez
lu fur la pantomime
dans
quelques
auteurs
anciens
, 8c principalement
dans
Lucien
Cet art est perdu
(ì).
& je fuis loin
nous
de désirer
,
pour
le renouvelle
mon
qu'on
, quoique
intention
ne soit pas non
de
plus
le pompeux
contredire
éloge que Lucien en a fait avec tant d'éloquence»
le plus
& le plus
L'art
vrai
avoué
i
6iM
(i)
'
Bans
!
...,.,.—
fa DiJJirtation
—
..
far
.i.
.m
la Danse.
Yá
—
m—T
( 344 )t
ìe
bon
feroit
, à
goût
|}ar
toujours
mon avis , celui du comédien
; & je
& l'autre
crains
de ces arts
que l'un
ne puissent
être portés
à
ensemble
sans que le premier
leur perfection
ne
voie diminuer
le nombre
de ses amateurs , & qui plus est fans qu'il perde
véritablement
de son prix.
Le comédien
Fadmiratioii
pourroit
partager
du public
la
; ce
pour
pantomime
sentiment
à F imipourroit
l'engager
ter , & la peinture
des idées , objet
essentiel
la pantomime
pour
, pourroit lui faire oublier
Part plus réel &
Ou , si cela
plus noble de l'expression.
p'arrivoit
pas , le comédien
pourroit
du moins
le jeu trop riche ?
adopter
vif & souvent
du
trop
marqué
trop
- ci , suivant
car
celui
j
pantomime
îa judicieuse
de Pabbé du
remarque
Bos (i), doit, pour devenirgintelligible
9
rendre
les démonstrations
vives
plus
8ç fou action plus animée que le simple
comédien.
Et la vraie mesure, qui,dans
esseii-»
tous les arts « fait la condition
(i) Réflexions crit.fur
T* ll!7p.
-pf.
la Poèfie &sur la Feiaturç%>.
( H5 )
si diffï-j
tielle de la beauté j se trouve
sans cela !
cilement
de
II ne reste plus
qu'un
point
on puisse
examiner
fous lequel
vue
& c'est probablement
votre objection,
II nie semble que vous
le véritable.
dire que la même modifiavez voulu
avec une
cation de Famé est exprimée
différens
hommes
infinie
variété
,
par
dé l'un
fans que pour cela l'exprefsion
à celle d'un
autre ; &
soit préférable
en considéprendre
qu'il faut plutôt
& nale caractère
ration
personnel
tional
, l'état,
l'âge , le sexe , ainsi que
autres
circonstances
piille
pour déterla plus vraie
ensuite l'exprefsion
miner
8c la plus
Votre
convenable.
objecde cette
& expliquée
tion
interprêtée
manière
est, en effet , assez imporun
examen
tante pour
mériter
sérieux
8c une
réponse
bien
exacte.
'( 346" )
LETTRE
IV.
me demandez
vo»
Y ous
pourquoi
le dernier
tre
objection
prise dans
à la sin de
sens dont il est question
ma précédente
lettre , & que vous
reconnoiffez
pour être la vôtre , me
si importante
& si digne d'un
paroít
? C'est parce
examen
réfléchi
qu elle
méthode
la véritable
semble indiquer
Fart
du geste pourroit
laquelle
par
être trouvé
le plus
facilement
, 8ç
bornes
à
fixer
les
m'aide
parce qu'elle
devroit
dans lesquelles
théorie
cette
— Vous me comprense renfermer.
détruit
drez fans peine lorsque
j'aurai
dans
votre
, & circonscrit
objection
ses véritables
ce qui vous palimites
roít d'une si immense
étendue.
II est très-vrai
l'exprefque dans
sion de leurs sentimens
, les nations
d'une
se distinguent
souvent entr'elles
& que plumanière
très-frappànte,
sieurs même se servent, pour cela de
L'Eucontraires.
absolument
moyens
ropëen
? pour
marquer
son estime
8&
son respect, déco uvre sa tête,tandis
que
: le
la tiennent
couverte
les Orientaux
le
même
plus
premier,
pour désigner
incline
haut
de
vénération
,
degré
la tête & courbe un peu le
seulement
il fléchit le genou ; les audos, rarement
tres , en pareil cas , cachent leur visage
la face contre terre.
ou se prosternent
n'est sans doute pas
La tête découverte
une
chez les Européens
expression
une allunaturelle
; mais simplement
sion, à quelqu'ancien
;
usage arbitraire
à celui des Romains
,
probablement
à leurs
esclaves
qui ne permettoient
de porter
le chapeau
que lorsqu'ils
ìes avoient
affranchis
; & par cette
est
le chapeau ou le bonnet
raison
-- Suiencore le symbole de la liberté.
a une
vant le Talmud
cette
coutume
autre origine
: l'usage des Chrétiens
?
de découvrir
la tête , vient du fondade leur religion
teur
, qui annonça
son
d'abolir
les cérémonies
projet
du culte
dans
, en entrant
judaïque
Aula synagogue
la tête découverte.
tant
que je le sache , cette tradition
ne se trouve plus dans le Talmud
?
choparce qu'on Fa regardée comme
quante
pour
les Chrétiens,
& couvrir le visage est un®
naturelle
mais
,
poussée
expression
de respect & de
au plus haut point,
vénération 5 c'est également le signe de
la pudeur ou de la honte qui se cache ;
enfin c'est F aveu le plus humble du sentiment de ses propres imperfections
?
des grandes qualités
en comparaison
d'un autre. La pudeur & la honte ressemblent , ainsi que la crainte , beaucoup à lá vénération ; par cette raison ,
froid , exnaturellement
PEuropéen,
en
baissant
cé
dernier
sentiment,
prime
modestement
les yeux , on en ne les
Faites mainélevant qu'avec timidité.
tenant abstraction
des nuances caracà
un
allusion
oubliez
P
5
téristiques
ancien
usage de la part de PEtiropéen? 8c à l'enthousiasme
plus exalté
de F Oriental, 8c il restera lë signe essentiel 8c naturel du sentiment , c'est-àdire , le raccourcissement
du corpsi
Cette expression est portée ap plus haut
degré j lorsque Phoínme se prosterne
tout de son long , avee le visage collé
contre la terre 5 elle est là plus fòiblè j
lorsqu'il se berné- à ìíp sinípìe mô'ùve^
mePtde tête , op lorsque Pinêlîpaisoíí
même du corps j qui pesé fait pas} èf|
Voiler
seulement indiquée par celui de la rnaiit
Vers la terre. Je conclus donc que ce
naturel
&
essentiel
est
, parce
signe
&
a
lieu
est
chez
qu'il
général
qu'il
d'étous les peuples fans distinction
tat , de rang , de sexe & de caracdes nuances infitère , quoiqu'avec
aucun peuple 9
nies. Je ne connoi's
aucune
qui cherespèce d'hommes
à exprimer
l'estime , la vécheroit
& le respect en élevant la
nération
la hautête 8c en tâchant
d'agrandir
teur du corps ; comme , au contraire 9
íl n'y a , ]e pense , aucune nation ,
classe d'individus
ni aucune
, chez
ne produit
lesquelles
l'orgueil
pas
ì'effet
opposé j c'est-à-dire , de faire
porter la tête haute , de redresser le
&
de
souvent
Pèle ver sur la
corps,
pointe des pieds , afin de rendre son
(i).
aspect plus imposant
Si le caractère
général des nations
dans l'exprefsion
cause des variétés
Home , Eléments os Criticifm ,r
( i ) Voyez
T. [, c. IJ , p. —— L'explication
de cette ex.
pression fournira
plus bas ["'occasion de prévenir
une objection qu'on pourroit
vouloic faire contre
peíte idée trop générale.
í.35o)
iles passions, cette expression est également modifiée par le caractère propre à
&
à chaque âge , ainsi que
sexe
chaque
de chaque
parles qualités individuelles
en particulier.
Les déterminahomme
de fa nature motions caractéristiques
rale , &les propriétés
de la structure
&
de F organisation
de son corps varient
& leurs
de mille manières ses sentimens
fans cependant
en altéexpressions,
L'un
est en tout
rer l'essence.
plus
ou plus rusé,
, plus fort
Impétueux
foible
l'autre
7
plus indolent
, plus
; tandis
plus lourd
que l'un exprime
immobile
l'autre
est
encore
;
«déja,
fait tourner
le corps de
Pimpatience
le
chez celui-là
celui-ci en toút
sens,
& l'índignation
ne
mécontentement
s'annoncent
jeií de la phy«
que parle
sionomie
; cë qui fait éclater de rire
le premier
ne faitxqu'à
peine appercevoir un souris fur les lèvres du second.
à Péa lieu
La même observation
de main,
gard des états. Le serrement
le baiser , l'embrassade
, sont trois made son aminières d'assurer quelqu'un
est la plus foible ?
tié ; la première
seulement
deux
réunit
parce
qu'elle
des extrémités
dp
corps 5 la der-
( ÙSI )
toíère est la plus forte, parce qu'elle rap^
deux
entièrement
les
individus
proche
& en réunit
les parties
supérieures.
est
Les grands , chez qui la politesse
devenue une espèce de vertu , ont corn*
posé un fantôme
appelle Javoir vivre .
nombre
usage du monde , d'un grand
de service
&
raffinés
de témoignages
les plus
d'amitié
, qui tous indiquent
suprêmes degrés d'expression
, compatibles
Ils paravec les circonstances.
' lent de
où le plaisir diroit
transport,
déja trop ; ils se courbent
jusqu'à terre ,
témoigner
quand à peine ils devroient
leur reconnoiffance
par unmouvement
de tête ; ils se précipitentdans
les bras
la véritable
de l'autre
l'un
, lorsque
à
faire
se
borneroit
quelques
expression
8c
air
amical.
d'un
ouvert
en
avant
pas
raison
C'est aussi par cette
que l'ac8c leurs mouvecent
voix
de leur
mens
ont
une nuance
supersicieìle,
froide & momentanée
, suite naturelle
de la disparité
leurs
qui existe entre
& la manière
dont ils les
sentimens
~ L'habitant
la
de
campaexpriment.
dont
gne, cet enfant chéri de la nature,
des villes n'a pas encore
la corruption
le coeur ? fait aussi embrasa
dégradé
/(
^
)
mai s il réserve cette dernière
ex«
pression de Pamour pour les momens de
j comme,
transport
par exemple , lorsune longue
absence , un fils
qu'après
à la maison
L'arevient
paternelle.
axiitic ne lui commande
ferrequ'un
de main ; mais
coin nie c'est
ment
du coeur, il est aussi plein
l'exprefsion
& de chaleur.
de force , d'énersie
encore il nous reste
ybus voyez qu'ici
un trait essentiel & général j savoir «,
ou la tendance
ìe penchant
.à s'unir 5
la fuite naturelle
de Pamitié,
comme
& que toute
la différence
dans
les
seuclasses de la société est indiquée
de
lement
par le degré & Pintimité
modiPunion
, ainsi que par auelques
la
finesse ?
fications
secondaires
que
la grossièreté
ou la froi, ia chaleur
deur de procédés particuliers
peuvent
occasionner.
C'est fur ces traits
essentiels , ge*
& naturels
le der*
néraux
, qui font
nier résultat,
après avoir fait abftrac*
de
îion des différences
individuelles
Phomme
, qu'à mon avis , il faudroit
établir
de
les principes
fondamentaux
de Fart du geste , en re*
ìa théorie
fer,
jettant
tout
ce qui
tient
au
caractère
propre
& à la position
des Pi^
localle
propre
- seulement
non
divìdus
j
que
parce
la matière
fans cette restriction
feroit
de sorte que difficile*
étendue,
trop
en embrasser
ment
on pourroit
l'en*
& l'examiner
semble
à_ fond ; mais
à cause que ce rappro'
principalement
chement
des traits
naturels
, gêné*
raux 8c essentiels fourniroit
une toute
autre efpècê de connoiffances
que celles
en raffeniblant
tíbtiendroit
des
qu'on
observations
, dont le réparticulières
sultat
ne feroit,
en général,
qu'une
connoissance
5 tandis que de
historique
la théorie
mise en oeuvre suivant mes
idées , s'élèveroit
très-certainement
,'
íì je ne me trompe
, à la certitude
II faudroit
philosophique.
que,
par
abstraction
, ,on établisse des principes
une forme
généraux
, & qu'on trouvât
les classer suivant
systématique
pour
& facile.
une méthode,claire
Ce but}
fi. jamais
ón peut y parvenir,
sera
atteint
difficilement
, ou peutplus
être
même le mànqpera-t*oP
entière,
fi l'on veut
confondre
Fessepment,
tiel avec Faccidenteì
avea
, le gépéral
le particulier
, & ce qui est soudé sur îa avec l'arbitraire.
pâture
Tome III
%
Cá54j
'
3"e cionviens que l'une de ces deux eí'4
die
connoisfances
aussi
né*
n'estpas
pèces
cessaire au comédien que l'autre.
Mais 9
dites-moi,
qui Pempêcheroit
qu'est-ce
chacune
de les acquérir
séparément?
des états & des âges ,
La connoíísance
( car il n'est presque
plus
question
des sexes,
de celle
fur
parce
que
les travestisseles théâtres modernes
sont rares , & que les rôles de
mens
femmes
n'y sont plus
joués par des
comme
hommes
anciennement
) 8c
de tous
les genres
Pétude
particului seroient
liers de caractères
facilitées
dans
, s'il se répandoit
davantage
historiens
ìes sociétés.Les
, ainsi que les
des voyages , peuvent
recueils
également hii fournir
les notions
nécessaires pour connoître
les caractères
des
lointains
& des siècles paspeuples
ses. Ge feroit un grand service à rendre
au comédien
, & dont il a vraiment
besoin , que de lui donner
une idée
exacte des moeurs & des usages
des
nations
dans lés différens
différentes
tems.
cet ouvragé
raiMieux
feroit
l'esmieux il feroit connoître
sonné,
prit général des siècles & dés ^peuples,
plus
aussi
Fimagipation
du
corne-*
( 355 )
de facilité
à s'en for>'
trouveroit
des images complettes
, & son
deviendroit
aussi
en
d'autant
plus
jeu
éloquent.
M. Lichtenberg
a commencé
(i)
à donner
observations
fur
quelques
de certaines
caractères
les
classes
de la société-,
dont les
particulières
de ce genre de recherches
amateurs
désirer la continuation.
doivent
Cet
&
auteur
judicieux
agréable
n'épuisera cependant
jamais ce sujet fécond j
ce fera
mais
avandéja un grand
tage . si son travail réveille l'esprit d'ob«
servation
, qui , chez nous , paroít être
tant relatiencore un. peu engourdi,
vement aux sciences qu'aux beaux-arts.
íiíen
mer
-~*
,
..
(i)
Dans le Magasin de Gottingue,
Z 2-
(356)
LETTRE
V.
me paroít
est
J[ L
que la chance
tournée,
puisque vous, qui ne vouliez
d'aucune
théorie
fur
entendre
parler
mainte*
Part du geste , m'encouragez
à traiter
ce sujet.'
vous - même
nant
les comédiens
Tous
avis ,
, à votre
— Je
sauront
m'en
un. gré infini.
— Je vous
sais rien.
n'en
accorde
très-volontiers
d'arqu'il n'y a point
la perfection
tiste à qui
doivè
pa& plus intéroître
plus importante
.xeffante
qu'à Facteur,
parce qu'audu suffrage
du public
cun ne jouit
manière
d'une
, plus
plus prompte
éclat- plus
immédiate
, & avec un
Vous auriez pu ajouter à cette
flatteur.
artiste
n'est
téréflexion,,
qu'aucun
de son talent 5
de la critique
moin
ou du mépris
qu'il peut exciter d'une
& aussi senaussi, humiliante
manière
Non - feusible que l'est le comédien.
ainsi que
lement
parce que le mépris
se manifestent
d'une
Papprobation
mapière également prompte ? ou parce
en. est témoin
? & ne
que Facteur
peut pas , comme ce peintre die Fantilai toile 9
se cacher
derrière
quité,
ce que le public dira de
pour entendre
son tableau
à
j mais principalement
cause de Fimpossibilité
qu'il y a de séparer le comédien
de son talent,
qu'il
lui-même
sur son propre
doit montrer
corps , de manière
que le mépris de
fur fa perPart rejaillit
aussi toujours
sonne.
Ceci peut servir à expliquer
les comédiens
en
pourquoi
paroiffent,
à
si
sensibles
Mais
la critique.
général,
- on rendre
comment
raison de
peut
à se
cette incurie,
de cette insouciance
à se former dans toutes
perfectionner,
les parties de leur art par la lecture ,
8c par des sociétés
par la réflexion
mieux
choisies , qui
les dominent
sont entous ? La plupart
presque
de Pigiiorance
& du mauvais
chantés
du public
mieux
; ils aiment
goût
, fomenter
usurper les applaudiffemens
des cabales, accaparer tous
sourdement
ìes rôles intéressons , &, dominés par
une baffe jalousie , écarter
leurs rivaux , que de mériter
les suffrages
des amateurs
éclairés
par la perfection, de leur jeu» Je crains fort que»
Z 3
( 358 )
n'excitent
leçons
ìíien
publiques
leur
colère que leur
reconnoisplus
íánce j car en les éclairant,
elles iuitruisent
le public
également
j de forte
ne pourront
se faire une
qu'ils
plus
à si bon compte
réputation
que par
íìes
le passé.
le
Dans
s'en trouve
de ces artistes , iì
nombre
fans
doute
qui
pensent
: ceux-ci
n'ont
plus noblement
peutêtre
plus besoin d'instructions
j cele
8c
mérite
réel
pendant
intrinsèque
de ce nouveau
de connaissangenre
ces suffiroit
me déterminer
à
pour
vous obéir , si je ne íèntois
pas mon
, augmentée
impuissance
par le défaut
d'une quantité
suffisante d'observations
faites par moi-même
ou par d'autres.
Le voeu de Sulzer'(i)
, que beaucoup
de
scènes isolées
soient
développées
relativement
à
par une sage critique
la pantomime
aux difféconvenable
rentes
situations
, n'a pas été rempli
ce jour,
íi l'on
en excepte
ce que
essais. Tout
quelques
légers
ma position
donc me permettre
peut
jusqu'à
(Í)
Tkïont
des beaux-arts.
Aniclî
Pantomime.
( 359 )
c'est de dionner quelques
à cet égard,
fur l'enfemble
de cette
idées rapides
théorie
pouveUe
, d'y faire remarquer
à
difficiles
résoudre
,
points
quelques
& d'en développer
tout au plus queb
isolées.
ques parties
Pour rendre ce travail plus facile , je
dois commencer
par classer les diffédu corps que le
rentes modifications
nature.
Elles
comédien
imite d'après
d'abord
en deux espèces
se partagent
en
sonfc
savoir
celles
j
,
qui
principales
fondées fur le mécanisme
uniquement
du corps 5 comme,
la respar exemple,
difficile
piration
après une course rapide , F affaissement des paupières à F ap&c. ; & en celles
proche du sommeil,
de la cooqui,
dépendant
davantage
de Famé , nous servent à juger
pération
de ses affections
, de ses mouvemens
& de ses désirs , comme causes occaridisionnelles
ou motrices.
II feroit
cule de faire
Pénumération
scrupuleuse & sidelle des premières
; car touc
le monde
ferme
fait que le sommeil
de la
les yeux , & que
l'irritatioil
Fétermembrane
provoque
pituitaire
nuement.
II n'y a que deux conseils
à donner
à
Facteur.;.
à cet
égard
"(36o)
doit
chercher, qu'il
premièrement
la nature
,.
les occasions
d'observer
clans les effets qu'elle
même
n'offre
te
en second lieu , qu'il
toujours
;
pas
faut qu'il ne perde jamais
de vue lebut de son jeu, ni qu'il blesse ìes convenances par une imitation
trop servile j
de manière à faire cesser par-là Fillusion
du spectateur,
ainsi que cela arriverait
sûrement
dans de certains cas.
Si Factrice
, qui , dans le rôle de
a mérité
le suffrage
'Sara Sampson,
de Leffing
( 1 ) , ne s'étoit
jamais
à côté du ht d'un mourant
trouvée
,
ion jeu auroit
peut-être
perdu un des
traits les plus fins & les plus heureux.
la description
Voici
que cet ingéauteur en a faite ; « On a remarnieux
qué », dit-il
, « que les personnes
ì> agonisantes
ont coutume-de
pincer
P & de tirer légèrement
avec le bout
r>>des
ou les
leurs vêtemens
doigts
v couvertures
de leur lit. Notre acs> trice a fait le
emploi
plus heureux
»> de cette observation.
Dans le mov ment
est supposée
que son aine
(Ï) Dramaturgie
, T. Ij
Junkex.
-jssady'it J^M)
n. 13 , qui n'a pfiS été
(36i)
à quitter
S» prête
le corps , elle siî
3> appercevoir
, mais soutout-à-coup
T, lement dans les doigts
de son bras
o étendu , un fort léger spasme ; elle
» pinça
& son bras s'affa robe,
;> faiffa aussi-tôt : dernier
éclat d'une
« lumière
dernier
qui s'éteint,
rayon
í> d'un
soleil prêt à se coucher
».
du second
A Pégard
conseil,
j'établirai
une seule règle donnée nombre
de fois , 8c recommandée
entr'autres
savoir , « Que la dépar Schlegel(i);
» faillance
de la mort
& les approches
» ne doivent
pas être représentées
*> d'une
auffi
manière
,
effrayante
» qu'elles
le sont réellement
dans la
» nature ; que
sudans le moment
» • prême sur-tout,
Facteur
doit se bor=
» ner à des mouvemens
très « doux y
» comme , par
exemple , l'affaiffement
n de la tête ,
indi«
qui paroít
plutôt
» quer un homme
accablé de fom» rneil,
contre la mort 5
que luttant
» une voix
fans
, mais
entrecoupée
» qu'elle
se perde
dans un râle dé»> goûtant.
En
un mot , Facteur
(1) OEuvres de J. E,
ídit, allemande*
Schlegel,
T._ IIl}p.
iyê:
.« doit se créer une manière
de rendre
» ie dernier
soupir , telle que chacun
H voudroit
l'avoir
à la fin de sa car» rière , & telle que personne ne Paura
«
». Contemplez
, si vous
peut-être
& les conle pouvez , les grimaces
torsions
des acteurs
effroyables
que
se permettent
dans de paforcenés
reilles situations,
de
la justesse
& vous sentirez alors
cette
Les
rérègle.
flexions
qu'un
(i)5
critique
judicieux
de la règle dont il
fait fur le fondement
à votre
in&
servir
, peuvent
s'agit
à les
traction
; 8c je vous exhorte
méditer
, car elles sont aussi justes que
écrites.
Je voudrois
seulement
bien
le pasd'une autre manière
expliquer
.
d'Horace
2
odi ?
incredulus
(
)
sage
- content
de ne
ce
non
que
critique,
dans fa trente-quatrième
pas admettre
même
entièrement
lettre
, rejette
modems , T. V-t
(i) Lettres fur la littérature
p. 10) &" suìv. édit, allemande.
(2) Dans le passage connu De Ane poStica7y. i8f«
ïSS.
Nec puerog coram populo Medea trucidet,
Aut hurnana palam coquat exta nefarius Atreus.
Quecurrque ojkndis mihisic}
iNCEEDULVS
OniS
•
C 3á3 )
eom.va.G_ un
faux
Çe p'étoít
principe.
ne p oùpoint parce que la pantomime
d'une manière
voit pas rendre
natules représentations
relle
^
effrayantes
froid
8c indifqu'Horace
y demeura
férent
j mais
que ce tableau
parce
8c horrible
le secouoit
hideux
trop
& d'une manière
fortement
trop désagréable
pour
qu'il ne se souvînt
pas
fur le champ de Pillusipn
des sens, asin
de sortir le,plutôt
possible de ce pénible état. Mais du moment
que ce souvenir se présente à l'esprit,
il ne peut naêtre suivi que de mauvaise
turellement
de cet odi d'Horace
ou de ces
humeur,
éclats de rire , que dans les scènes les
terribles
& les plus effrayantes
plus
d'une tragédie le peuple
jette souvent,
8c dónt Mendelsohn
a donné
une si
bonne explications
). J'ai vu moi-même
mourir
un Codrus dans des convulsiopsj
étoient
imitées d'une
qui certainement
manière très-paturelle
, mais qui cependant firent rire tous les spectateurs.
cette mauvaise
humeur
Quelquefois
un acteur,
à un
contre
peut s'unir
(i)
OEuvresphUosophiquís
? T. II ? p. 20^22^ -
intérêt
. r OU)l'indívídu
.-.
• & ceí
se maniFillusion
:
par
inspiré
intérêt
, du moment
qu'il
nécessairement
feste , détruit
être affectés que par
nous ne devrions
le personnage
, & nous commençons
à F être par Facteur.
Je ne fais quel
"
mauvais
aux
peut
génie
persuader
- tout
mais
fur
comédiens
aux ac«
,
trices
de nos jours,
qu'il
y a tant
à se laisser
d'art
tomber
, je dirois
par terre ? On
presque , à se précipiter
voit une Ariane
son
qui ? en apprenant
fort de la nymphe
du rocher ,
funeste
tombe
soudainement
, avec plus de
célérité
que si la foudre Feût frappée f
8c avec une telle force
feroit
qu'on
tenté
de croire
a Fintention
qu'elle
de se fracasser le crâne. Lorsque les apà
un
sont
plaudiffemens
prodigués
jeu
8c aussi dégoûtant,
aussi peu naturel
ce ne peut
être
que par des ignode
rans , qui ne possèdent
pas Fart
Fintérêt
d'une
discerner
des situations
seulement
pièce , ou qui , cherchant
le plaisir
des yeux , aimeroient
au-;
oit
tant les farces des saltimbanques
en pareil
du taureau.
le combat
Si,
se permet aussi d'ap*
cas, le connaisseur
pìaudir
c'est
7
que, passánÊ
quelquefois
(365)
au
de
la
plaisir , il eft
pitié
tout-à'-coup
enchanté de voir que la pauvre créature
actrice
qu'elle
(qui , toute détestable
être une bonsoit , peut cependant
ne fille ) se soit tiré de ce mauvais
pas
sains & saufs.'
avec tous ses membres
& des sauts péde force
tours
Des
même . pas à
rilleux
n'appartiennent
la véritable
, parce qu'elle
pantomime
aussi, une
action , & que
représente
Pattention
8c
son objet est d'y réunir
Ils ne sont propres
Pintérêt.
qu'aux'
de la foire , où tout Pinte»
tréteaux
fur Findividu
même r'
rêt se concentrant
& fur son adresse corporelle
, cet intérêtcroît à mesure
voit le téméraire!
qu'on
au
péril.
plus exposé
Les
modifications
du
corps
qui
de la coopération
de Famé ,'
dépendent
& qui se manifestent
d'une
manière
ont fouspontanée,
plus ou moins
vent
une íignifîcatiop
&
très-vague
Elles
aux
très-générale.
répondent
inflexions
de la voix
dans le récit
avec lesquelles on ne chertranquille,
che qu'à faire sortir les idées principales
de toute une férie de faits ; afin que
de Fauditeur
Pattention
s'attache précisément
à ce qui occupe celle de la,
Co66j
Ce quî, dans ce
parle.
qui
personne:
c'est la plus
cas. détermine Pattention,
de
la
importance
pensée pour
grande
mais
entre
tous
l'appréciej
qui
í'êfprit
cette attenìes moyens de réveiller
tion , ceîui-ci en est le plus lent 8c
íl faut donc le soule plus incertain.
tenir par un autre dont Pèffét soit
& plus sûr j c'est-à-dire ,
rapide
plus
par un moyen qui agisse plus puissamment sur les sens ; comme,
par exemPné inflexion iiôùple , en employant
8c
en
élevant
vellè,
renforçant la voix ,
8c
lente
une
prononciation
plus
par
dû
mot
imposante
qui indique
plus
d'être
î'idée
particulièrement
digne
QuelqUe foible que soit
remarquée.
ce moyen, son effet n'en est pas moins
fconítaté par F expérience ; & Pâme ,?
qûi connoít fi bien ses avantages , né
manquera jamais de FePiplòyer , lorsqu'elle peut disposer d'un organe heuou Faccent
reux. Mais si Pinflexiori
de la voix vient àû secours de Pattenle geste produit
le même effet j
tion,
par exemple , la main étendue , l'i'rí»
d ex levé , le bras projette
en avant
dans toute fa longueur , ( la manus
fninus arguta , digitis Jubjeqúens ver'
>
. '(3*7)
s le
exprimais
hrachium
^ÍÎ , non
pro^
telum
cerius projectum,
quoddam
quaji
en
douceorationis
,
frappant
) (i)
dans
main
l'autre
d'une
ment
j un
un léger mouvefait
en
avant
,
pas
de tête qui indique
veut
ment
qu'on
ou
fur
tel
tel mot,
&c.
Tous
appuyer
être
ces moyens
à
peuvent
employés
en
résulte
une peinfans
qu'il
propos
ou une
ture
expression
proprement
dites.
il faut que
La règle d'après laquelle
cette sorte de gestes & de mouvemens
soit ordonnée
, est la même que celle
l'accent
; car , ainsi
qui doit déterminer
est nécessaire
qu'il
que Facteur réserve
ce moyen pour les pensées principales
?
fans les accentuer
toutes avec la même
force , 8c en cherchant
à les
plutôt
subordonner
l'une
à l'autre
desì
par
de voix
& sageinflexions
adroites
ment
distribuées
de même
5 il faut
qu'il
étaye , par ses gestes ,'seulement
les passages importans
, en réservant les
mouvemens
les plus éloquens,
comme 5
de l'index?
, F élévation
par exemple
, (')
Cicéron,
DeOrat.L.
III.
c. jj).
(368)
de
la
main
&
la projection
dtí
bras 5 &c 7 pour les pensées les plus
Un jeu uniforme
& continuel
riches.
des bras 5 tel qu'on le remarque
dans
ou déclame
un écolier
ses
qui récite
exercices de classe, est aussi fatiguant
Si
aussi insipide pour Poeil, qu'une monode top peut Fêtre pour
tonie éternelle
Tout ce qui est dé»
une oreille délicate.
sans gradation
blesse
placé ou employé
du moins un jugement
sain & exercé.
Je crains de vous avoir
faplutôt
1
par mes observations
tigué qu'amusé
un peu triviales.
qui vous paroîtront
Afin de ne pas vous accabler tout d'un
coup , je réserve pour une autre lettre les réflexions
générales qu'on peut
faire fur les gestes 8c les mouvemens
du corps d'une signification
plus fpé~
ciale 8c plus déterminée.
pâXTim
(3^)
LETTRE
VI.
E
est
o
T
K
,'
objection
qu'on
plus
y
la
de.
à
lîiéttre
un
cer*
5
grâce
occupé
du nioëlleux ? Un beaii
tain agrément,
&
la
de
souplesse danslë
développement
&
de
de
le
distri«
,
l'employer
geste
que
bùer à propos & avec convenance 5 est
une
remarque très-vraiej mais
peut-être
ce ri'est pâS'là une objection en forme»
nous avons
Tant pis íi, en général,
íi peu attentifs
été jusqu'à présent
aux gestes &c aux mouvemeiis
dii
íioús privé
corps : cette négligence
d'une
que nous aurions
jouissance
de plus au théâtre;
trouvée
XJnë
non exercée
laisse échappes
oreille
ceiít faux accens saris les remarquer j
au co»
íaut-il j)oùr cela les permettre
inédien ? Dirons - nous que toute kl
de
la
distribution
de l'ac-'
juste
règle
Cent est úiìë vaine chimère í Ou nê
somnies-nous pas plutôt forcés de con-*
venir que l'accent bien placé produitfur l'ignorant
tout
ïiîême
l'effet f
Toïïie. lili
À a
Faccent
faux manque
que
toujours?
'
'"
;
Votre
5 que dans ce íei8
remarque
des gestes , le caractère
de
tranquille
& celui qui est propre à chal'homme
se montre déja , en est d'au-*
que nation
tant plus juste. — Lorsque chez nous un
à exaphilosophe
propose une question
miner
à la
, il présente la main ouverte
du corps,
du milieu
hauteur
ou tout
au plus il porte Findex jusques vers les
lèvres : le Taimudiste
5 au contraire
?
tant
de ílècles , a conqui ? pendant
servé F esprit & le génie des Orientaux,
élève en F air & agite avec force
la
ouverte.
Auffi troumain entièrement
de
&
ve-t-on
peinture
plus
d'expresSon imaginafíon dans ses disours.
tion plus ardente . transforme
, autant
est possible,
toutes les idées inqu'il
en images ; les métaphotellectuelles
res exprimées
par son corps ne font pas
moins hardies
que celles qu'il trouve
dans la langue dont il se sert 5 aussi
son coeur placé , pour ainíi dire, plus
son
fait
de
à
7
jugement
adopter
près
de pré*
celui-ci
tout ce qui Fintéresse
doute
arrête soiî
férence.
Lorsqu'un
examen ? on le voit pencher son corps
sensible vers un côte £
dans le développement
&?
sur conséquence,
il remue
conséquence
sans cesse le pouce de côté & d'autre.'
il a trouvé la solution
du
Lorsqu'enfin
de nos scruta, ( ce qu'un
problême
teurs plus modérés
fera connoítre
par
satisfait , & avec la màiu
un regard
avancée ) notre Taltranquillement
fa satisfaction
mudiste
en montre
par
battement
de mains.
un grand
les modifications
Toutes
du corps
d'une
plus particulière
signification
& plus déterminée
dans
, se partagent
les deux espèces que je viens de nommer '} savoir , en gestes pittoresques
& en gestes expressifs.
Peut-êti-e
ne
le
mot
devrois-je
appliquer
geste.
qu'à cette dernière
espèce j mais notre langue
( allemande
) me paroît
auffi-bien
cette
extension
permettre
du sens que la langue latine.
Cicéron
endroit
? n'applique
qui , dans un
le mot gejius qu'aux
signes extérieurs
de la situation
les affecHode Famé,
•
ailleurs
du
nes animi
parle
gefìu
verba
Ce
,
que j'aj>
exprimente.
jeenico
, est sa demonjìratio
pelle peinture
; &
cnez
est
lui
ce
à-peu-près
Jìgnificaúo
A o. a
d'une
manière
en tirant
( 37a )
qìîe f "entends par expression (1). A íá
motive*
5 il y a encore d'autres
indica, qu'on pourroit
appeller
doit
la
chose
ne
,
tifs
lorsque
pas être
mais feulement
indiquée
dépeinte.
par
extérieur
, comme le
quelque
rapport
Heu & le tems ) ou quand.
parle moyen
de semblables
, la chose est
rapports
elle-même
désignée
par une métonymie. Mais afin de ne pas être prolixe
dans cette discussion , nous rangerons
indicatifs
dans
la
ces nlotívemens
me declasse des pittoresques.
Vous
manderez
fans doute fi Fidée du tems
? Oui , cette
peut auffi être exprimée
est facile en se servant
de
expression
de F espace : la main ouverte
Fimage
8c courbée un tant soit peu en arrière ?
d'un
fait connoître,
espar Fimage
, un -teins
qui est déjá
pace rempli
la main
étendant
passé, j tandis qu'en
vérité
mens
toute droite en avant 7 pour
à
encore
un
parcoumarquer
espace
on indiquera
le tems à yenir.
rir,
entière
dií
Aiiisi
que Fhabitude
ouverte
l.c. Omnes atiteih hos motus feibsc
Cicero,
(i)
qui débet peflus , non hic verba expnmens , scenicui ,
non demo/ifìra*
se'd imi'yersam rem & sententiam.,
liane rj\t&fi^ijicmont
dídarans.
( 37.3 )
corps & de ses" membres
peut,seloíî
des cas , servir à peindre
l'occurence
une chose,
il sert de même
à F ex-*
& des mouvedes opérations
pression
mens intérieurs
de Famé. Le siège du
jeu des gestes n'est pas fixé dans tel
membre ou telle partie du corps en particulier.
L'ame exerce fur tous les mus.
&
dans nombre
clés un pouvoir
égal,
& de ses passions elle
de ses opérations
Vous savez
agit fur tous en général.
&
membre
que chaque
chaque muscle
Mais
parle dans la figure du Laocoon.
cette expression est , en quelque sorte ?
com*
faible
certains
membres
dans
trop
aux autres pour être faparativemcnt
cilement
il y a
; d'ailleurs
remarquée
des' parties
trop couvertes
par la dra, pour que Fexpression
perie
rapide
& légère puisse y être apperçue.
Le visage est le principal
siège des
de Famé , & les gestes
mouvemens
ici le nom
de mines. Ita ,
prennent
dit Latinus
Pacatus
mentis
, intimas
enuntiat
vultus
, ut
adfeclus
proditor
in speculo frontium
ani^
exjîet
imago
morum (1). Les parties
les plus elo*
£i)
C'est le visage 4, dit M.
Lava ter , Traité
A a3
dst
. ( 374 )
du visage sont les yeux., ïcs
& le
la bouche
?. le front,
Ensuite
la tête entière,
ainsi
Siez(i).
que le col, les mains , les épaules , les
les changemens
de toute F attipieds,
tude du corps ( en tant que cette attitude
n'est
pas déja déterminée
par
les gestes précédens)
servent aussi de
côté à F expression.
ïeur
Vous déciderez vous - même
si le rang que je
Viens d'établir
entre les parties expressives du visage est exact. Le Brun (2)
est d'un sentiment
contraire
à l'opinion
le plus
générale,
qui attribue
à Foeih Suivant
ce pein-d'éloquence
tre , ce font les sourcils qui expriment
£|ueiites
sourcils
la Pky/ìonomie,
T. /, p. iofi 1 12 , en hollandois
),
la principale
qui .est fans contredit
partie de la
l'extête de l'homme.
C'est le miroir
ou plutôt
des mouvemens
de i'ame. L'eCpreffîon sommaire
le front
en particulier
fur
&
prit
s'y montre
dsns les sourcils ; ia bonté ou la nature morale »
tant active que pasuve , dans les yeux , fur les
animale
, dans
joues & fur les lèvres ; la nature
ia partie
du visage,
inférieure
la lèvre
depuis
Inférieure
jusqu'au col. ATotâ du TradiUleur.
( 1 ) Voyez
Cellar. p. 416.
Duodecim
(2) Voyez
Confáínce
particulière,
p. 151.20.
Panegyricos
fur
ïexpeffioTi
veteres ., Edit,
générais
&.
Car j dit - il,'
le mieux ïes passions.
& par^
son
feu
la prunelle
, par
sa mobilité,
n'indique
que Fétat passionné de Famé en général,
mais non
pas de quelle espèce est cette passion.
sentimieux
ce
Aimez-vous
adopter
ou celui de Pline Fancien(i),
ment,
à Fceil ?
la préférence
accorde
qui
à moi , je fuis du sentiment
Quant
de ce dernier
(2).
L. XI,
c. 54, edit, Hari.
,
(1) Natur.
HiftorL,
T. I, p. G\j,
Nulía
ex garte majora
animi indicia
motunftis
animalibus
: Jed homini maxime j ìdefl,
des ationis , clementioe , mifericordix
, odii . ainoris f
tratrisdtiot -, loetitia. Conmita
quoque multiformes,
ces , torvì , flagrantes.
, Limi ,
graves , tranjverfi
blandi.
in ocuìis atúmus habitat.
summìjffì,
Profefto
Ardent , intenduntur
connivent.
Hinc
, humeíiant,
ìlla mifericordice
, anilacryma.. Hos cum ofculamur
mum ipsum videmur attìngcre.
Hinc fie tus & rigantes
ora rivi. Quis Me humor ejl, in. doiore tara fxcundus & paratus ? aut ubi
tempore.? Animo
reliquo
autem videmus , animo
cernimus : oculi j ceu vasa.
qucedam , vifibikm
ejus partem accipiunt atque trans>_
&c.
minant,
le bon mot d'une femme
(2) Cela nous rappelle
disoit : « U est' bien
hardi , ce
, qui
d'esprit
3> coquin-là
en face un homme
; il osera regarder
w qui tient le pinceau
sans doute aussi par
«. C'étoit
le moyen
des yeux
préque le célèbre la Tour
lire dans
tendoit
l'ame
de ceux qu'il
peignoir.
« Ils croient,
diso.it-il,
que je ne saisis que les
jj traits de leur visage j rnais je descends au fond
» d'eux-mêmes,
& je les remporte
tout entiers »•.
Notç du. Traduíìeur.
Aa4
je vous prie , qulîí
détermine
générale
qui
8c
, es,
d'après
laquelle
î'expression,
cas , on pourroit
la
mesurer
certains
& le degré
du sentiment»
vivacité
& de la
L'ame
parle le plus souvent,
la plus facile & la plus claire
panière
jteíïiarquez
une
loi
a
«jp
bien,
dont
les
font
les'
muscles
parties
parles
le
rue-biles
donc
elle
5
s'expliquera
plus
»
du
les
souvent
traits
visage
par
plus
mais
les
ijfc principalement
;
par
yeux
em-,
ce ne fera que raremejit
qu'elle
les changemens
dans les attjK
ploiera
de tout lë corps.
|udes caractéristiques
«
de
La première
ces
expressions
espèce
lavoir celle des yeux,
s'opère avec tanì
& fi spontanément,
en ire
de facilité
laissant,
pour ainsi dire , aucun inter*
&: son effet ^
Yalle entre, le sentiment
&
réfléchi
froid
le
le
que
sang
plus
les
le plus
à masquer
Fart
exercé
pensées fecrettes ? n'en peuyent pas armaîtrisent
rê.ter f/explosion,
quoiqu'ils
fout le reste du corps (i). L'homme
qui
yeut cacher les affections, de son a.me %
de l'arne-í dit Cicéron ?.
(î), Chaque jppuvemení,
une physionomie qúì
( D.e Orat. ) a naturellement
lui est propre. Noie du. Tradaâeur-
íîoît sur-tout
garde de ne pas se
prendre
laisser sixer dans les yeux ; il ne doiç
fur
les
veiller
avec foin
pas moins
muscles
la bouche
avpisinent
?
qui
mouvemens
de
certains
qui , lors
très-diffici-»
intérieurs
, se maîtrisent
dit Leib-rìement.
Si les
hommes,
J> nitz(i),
vouloient
examiner
davan*.
s> tage avec un véritable
esprit obser» vateur les signes
de leurs
extérieurs
O
a> passions , le talent de. se contrefaire
» deviendroit
».
un art moins facile
conserve
Famé
Cependant
toujours
fur les muscles ; mais
quelque pouvoir
elle n'en a aucun fur le sang , dit Descartes (2) j & par cette raison la rou*
geur ou la pâleur subite dépendent
peu
ou presque point
de notre volonté.
Si le visage
sur - tout
&
Foeil
ont cet avantage
incontestable
dans
F expression,
de ce qui se passe dans
Fintérieur
de Faîne , quel dommage
n'est - ce pas qu'il
de
soit si difficile
décrire
leurs
! Le philochangemens
sophe françois
que je viens de citer
(1) Nouveaux ejsais fur Ventendement
g. 127.
(2) Pajfiones amm& , art. 114»
humain
i
's. déja indiqué
la raison de cette ex»
trêine difficulté
j & il s'en sert comme
d'une
excuse , pour
abandonner
la
« II n'existe
aucune
partie
(i).
pas
3> fîon . dit-il,
qui ne soit indiquée
«> par un mouvement
des
particulier
» yeux. Souvent même ce mouvement
s> est si
le
, que le laquais
frappant
*> plus borné
peut lire dans ceux de
» son maître
ou de
s'il est en colère
?> bonne
humeur
Mais
(2).
quoique
» ces jnouvemeris
des yeux se remar>> quent
& que leur
très-facilement,
s>
soit très-claire
, il n'en
signification
» est
de les dédifficile
pas moins
Î' crîre.
est composé
dé muChacun
» talions
infiniment
variées des traits
» du
visage & même des mouvemens
« du
corps , qui font si fins & si lé»
n'en peut être obgérs , qu'aucun
35 serve
&
examiné
5
séparément
»>
de leur réu«
ce qui résulte
quoique
an. 113.
(1) VaJJlones animi.
du coeur hu(2) Shakespeare
, ce gtand peintre
fa
main , a fait
la
observation
même
. dans
de Cymbeline,
où il dit : « Hoiv hard it
tragédie
5' is to hide the
du Trafparfcs os nature .' n Note
ducteur.
079Ì
» mon
la
avec
s'apperçoive
plus
»
facilité.
àOn peut
dire
grande
55
la même chose des autres
peu-près
»
gestes expressifs du visage ; car qUoi» qu'ils
aient
moins
de finesse que
» ceux des
leur analyse offre ceyeux,
?5 pendant aussi
beaucoup de difficultés.
» Ils varient
très-fouvent
& se consonj' dent tellement
l'un
dans l'autre
,
J> qu'il y a des hommes
en pleuqui,
» rant,
font les mêmes
mouvemens
» de
d'autres
visage
que
lorsqu'ils
j> rient.
d.e ces mouQuelques-uns
55 vemens font à la vérité
assez recon» noissables ; comme,
par exemple,
3> les
plis dans la colère , & certains
Î> mouvemens
du nez & des lèvres
55 dans la mauvaise
& dans
humeur
55 la raillerie
7 mais ceux-ci
paroiffent
J> plutôt
de la volonté
dépendre
que
J> de la
— Je
nature
».
simple
supce que Descartes
ïci ,
prime
ajoute
le passage
parce
que cela contredit
de Leibnitz,
cité
ci-dessus , qui me
paroît plus exact.
à quoî
direz-vous
fans doute,
Mais,
servir
ce calcul scrupuleux
de
pourra
toutes
les parties
d'un
intégrantes
actuelles?
geste dans nos recherches
(38o)
d'avoir
des
11 suffira
dénominations
claires & précises , qui soient à la por=
tée de tout le monde , pour exprimer
les phénomènes
en grand. Sans doute
il feroit
très^bon
eussions
que nous
ces termes 5 mais à cet égard ,
nos
si pauvres
& íi
font , encore
langues
ne peut
impai-faiteà,
qu'on
espérer
de donner
des idées exactes
fur ce
sujet.
En attendant,
ne renonçons
pas àl-'es-pérance
que" si les artistes dessinateurs
à préparer-la
voie, en fixant,
parvienent
autant
tout ce qui
est possible,
qu'il
si modans là nature
est si mobile,
&
mentané
aux raines
relativement
aux gestes , & en Foffrant
par
exprimé
un trait fideìle à Fesprit
observateur
;
aussi un. homme! de génie , ou
qu'alors
plusi©iM?s réunis , ou tous sép-arément
à cet
trouveront
le moyen de suppléer
«
En
la
à
des
égard
langues.
pauvreté
53
dit Sulzer (i);,
que r
réfléchissant,
» par le ; feul
examen
des dessins 8e
5> des
d'hifamateur
un
,
descriptions
s> toire- naturelle
à
impriparvient
» mer dans son
forme
&
la
<§£
esprit
•
Çi) Théorie-gèazraie
des-bzaux-urts 1; art. Gestí,
de plusieurs jtnilliers
M îa structure
de"
& d'infectes
» plantes
avec tant
de
Ì> fidélité
& d'exactitude
en
, qu'il
» remarque
les nuances
les plus im*
» perceptibles
; on peut présumer" avec
35 raison
collection
des difféqu'une
8c des modi» rentes physionomies
S5 fications
de leurs
traits , faite
8&
» classée avec le même soin,
est une
5> chose également
possible ~3 & qu'il
n en résultera Un nouvel art non moins
j> important
dans son genre. Pourquoi
3> une collection
de gestes expressifs ne
s» seroiî>elle
pas aussi possible & aussi
35 utile qu'une
collection
de dessins de
s> coquilles
& d'infectes
ì
, de plantes
»> Et si cette matière étoit un
jour Fob«
s»
ne
jet d'une étude sérieuse, pourquoi
3> parviendroit-on
pas aussi-bien à trou«
33 ver les mots techniques
& les termes
»
cette
science j qu'on est
propres pour
3) parvenu à en imaginer
pour Fhistoire
»3 naturelle
»?
Au seul article
de Futilité
près , que
l'amateur
de coquilles
contestera
peut<
être , que pensez-vous
de ce passage ?
à moi,
Quant
je ne puis rien déterminer avec quelque
fur cette
certitude,
matière. IIy auroit tant de choses à dire
( 38a )'
terme
de
sur
le
G
comparaison
sert
de
base au raidissemblable,
qui
sonnement
de Sulzer
, que j'aime
du tout fur
mieux ne pas m'expliquer
D'ailleurs
vous m'avez
ce sujet.
déja
fait le reproche
que je ne puis nom& brave
mer ce digne
homme
fans
- ce fa
lui chercher
mais
est
j
querelle
?
faute ou la mienne
LETTRE
VIL
la découverte
\)
UOIQUE
que vous
de Loewe
avez faite de Fouvrage
(i)
soit peu importante
, F air d'intérêt
m'enavec lequel vous me F annoncez
Si vous aviez lu
courage néanmoins.
avec
vous en auriez parlé
cet écrit}
moins
de chaleur : car véritablement
il
dont
dit , fur le sujet
cet auteur
aufíi
choses
des
nous
entre
,
s'agit
, que
, aussi insignifiantes
générales
auteurs
celles que quelques
étrangers
ont
avancées
Font
en
?
qui
précédé
&:
mais dans un style bien plus foible
(i) Abrégé des principes de Véloquence du gejle°
Hambourg, 17 JJ.
(383)
bien plus diffus.
il m'á fait
Cependant
penser à un point,
que sans lui j'aurois peut-être
oublié.
de quoi il s'agit.
Si les gestes ,
Voici
font des fiçnes extérieurs
& visibles de
notre corps , par lesquels on connoît
les modifications
intérieures
de notre
ame , il s'enfuit
qu'on, peut les considérer fous un double point de vue :
des changemens
comme
vid'abord,
sibles par eux-mêmes
; en second lieu 9
comme
des moyens qui indiquent
les
de Famé.
intérieures
Ce
opérations
double point
de vue fait naître
une
double
A
du
Fégard
prequestion.
: qu'est - ce qui
mier , Fart demande
du second,:
est beau ? Et à Fégard
est
?
vrai
Or, comme nï
qu'est-ce
qui
ni l'autre
de ces deux qualités
l'une
ne doit être négligée
, l'art les réunit
& demande
en une feule question,
:
tems le
qu'est-ce
qui est en même
plus beau & le plus vrai ?
les règles partiParcourez
toutes
culières
concernant
qu'on a données
& même du code l'orateur
Faction
médien , & vous trouverez
qu'au grand
de Fart,
on s'en est beaudésavantage
de
tenu
à
la
çe§
trop
première
coup
( 384)
Áusíî
la plupart
des règles
questions.
fur la décla*
conservées
par tradition
théâtrale
mation
( fi ce ne font celles
les
se
de
regardent
moyens
qui
pré«
& de s'énoncer
avec conve-*
senter
n'ont
d'autre
objet
que la
beauté
la
& la noblesse du
dignité,
feu. De-là vient que nous remarquons
nance
cette
fans
)
froide
élégance
dans
expression
d'acteurs
; de même
&
aine
, fans
le jeu de tant
que ces gestes
& inaitnequinés
compassés , précieux
dans celui des comédiens
; car dans
le nouveau
les tems modernes
goût
dans le choix des pièces , a aussi amemanière
de les jouer
né une autre
£
dont
, Ekhosf
, si je ne me trompe
F exemple
en Ala donné le premier
a
&
servi erì même tems de
,
lemagne
a joué la tragéCet acteur
modèle.
& le même
die avec la même facilité
naturel que la comédie : il a dédaigné la
démarche
majestueusement
compassée^
le corps comme
& la manière déporter
à danser j 8c Fart de le»
nos maîtres
les bras avec des
ver 8c de baisser
8c exécutés
semouvemens
préparés
lon
îles
des règles invariables
acteurs si gauches 0
qui
rendent
h®
( 385 )
La vérité (comme eìlé doit Fêtre poúr
tout artiste ) sut toujours
pour Ekhoff la
, & la beauté la seconde loi j
première
Sans jamais s'écarmais subordonnée;
ter ni de la vérité , ni de la nature , il
& jouoitfes
déclamoit
rôles, comme ils
auroient
aussi dû être dialogués
; 11011
une idée générale
& fixe du
d'après
genre , mais suivant la qualité
parti»
culière
de leur contenu.
Ce jeu convenoit
sans doute
toutes
les
pour
le
que
poëte avoit écrites dans '
pièces
le même esprit ; aussi Ekhoff
y jouat-il supérieurement
j mais il ne fut pas
dans les tragédies
heureux
également
, dont le système faux del'rançoiíes
mande
nécessairement
le jeu 8c la
déclamation
à cette nation.
propres
II étoit réellement
comique de le voir
jouer le rôle d'un héros de Corneille,
& rendre
le dialogue
8c
pompeux
épique de ce poëte , avec fa déclamation prosaïque , & en prêtant aux caractères ampoulés
du tragique français
&
ses mouvemens
naturels;
simples
Mais revenons
aUx mauvaises suites
lorsqui en résultent
pour le comédien,
qu'on lui prêche trop 8c sans aucune restriction
de mettre de la grâce & de la
Tome IÏL
B b
( 386 )
dans ses mouvemens»'
la
souplesse
Comme
vous ne connoissez pas Foule pasvrage de Lcewe , f en citerai
très, qui me semble
sage suivant
bien vu. —- « Riccoboni
a
, dit-il,
3>
dans son
quelques
règles
proposé
» Art
n ), qui
du Théâtre , (page
î> rendroient
Facteur
s'il les
pédant,
»y fuivoit
à la lettre.
Mon objet n'est
33 pas ici de faire l'énumération
de ces
33 & règles , de les réfuter en détail. Je
33^m'attacherai
au mouve*
uniquement
J3 ment des mains dont il parle ainsi ( i )„
33 Lorsqu'on
un bras ;
veut
lever
33 il faut
;
que la partie
supérieure
33 c'est-à-dire
au
, celle de Fépaule
33 coude , se détache
du corps la pre35 mière , & qu'elle
entraîne
les deux
35 autres pour ne se mouvoir
que suc»
33 cessivement
8c sans trop de préci33 pitation.
La main ne doit donc agir
3> que la dernière
; elle doit être tour3> née en bas jusqu'à
ce que Pavant»
3> bras Fait portée
à la hauteur
du
3> coude ; alors elle se tourne en haut,
33 tandis
son
le
bras
continue
que
(i) Voyez le Supplément à Vhistoire & aux progrès
au théâtre , quatrième pièce , -édit, allemande.
( m7 ) .
oà íl
« mouvement
jusqu'au
pBÎnt
—— N'est-ce
33 doit
s'arrêter.
pas
de
33 là
une
pédanterie
j
espèce
33 & cette règle n'est - elle
pas plus
des marionnettes
33 propre
à former
&
des
orateurs
33 vivantes,
des
que
33 acteurs ? 33 Sans doute 5 mais pour»
lui-même
au
confeilìe-t-il
Loewe
quoi
d'étudier
comédien
Fanalyse de Fidée
de la beauté de Hoga-rth?
Cet-ouvrage
& non moins
lui sera tout aussi inutile
de
celui
Piiccoboni.
dangereux
que
la vérité
de venger
Afin
trop soumatière
dans cette
vent
?
négligée
on s'est constamment
dans laquelle
de préférence
à la beauté j
attaché
&
ne
de
la
celle-ci,
parlerai
pas
je
fera l'objet
de mes refeule
.vérité
Mais
ce que
cherches.
je pourrai
dire à cet égard se réduira
peut-être
réflexions
à quelques
insignifiantes.
En attendant
, ne soyez pas embarrassé de classer par la suite vos j>ro: j'aurai
à
ce
observations
sujet
pres
les moyens j
soin de vous en fournir
& il se pourroit
que , sans y penser ?
Phomme le plus attenvous devinssiez
tif & le plus diligent
à rassembler
des matériaux.
II me semble qu'une
B b a
( 388 )
est inhérente
à
certaine
vacui
fuga
: nous voyons
rarement
siotre nature
soit
un palais vuide fans souhaiter
qu'il
Du moment
meublé.
que les classes
ne tarderezferont,
, vous
marquées
pas à chercher
de quoi
LETTRE
^1 E me
flatte
ailleurs
les remplir.
VIII.
d'avoir
suffisamment
es(1) la différence
expliqué
sentielle
&
qu'il y a entre la peinture
en tirant
une ligne
F expression,
de
démarcation
juste & sévère qui doit
deux
ces
idées. Ici la peinture
séparer
n'est encore que la représentation
sensible de la chose qui occupe Famé ; 8c
F expression n'est de même que la représensible de la disposition
sentation
avec
Famé
&
du
sentiment
,
pense
laquelle
dont saperceptionl'assecte,
c'est-à-dire,
de Fétat dans lequel elle se trouve placée par F objet de sa contemplation
ac=
la Lettre sur la Peins un musicale, T. I?
p. 247, seqq. de notre Recueil,
(1) Voyez
. (389)
La peinture
de Fart du geste 5
tuelle.
est , comme celle de la musique , coinOn ne peut
ou incomplette.
plette
que la figure ,
peindre
complettement
d'un corps
Fattitude
, les mouvemens
ce que la
au nôtre.
Tout
semblable
- delà
au
voudra
pantomime
peindre
ne produira
que des représentations
isolées
, des propriétés
incomplettes
& des qualités généralisées.
Par exeni".
d'une montagne
fera
pie , la hauteur
seulement
peut-être
indiquée
par F élévation
de la main & du corps , en ren& en tenant
versant la tête en arrière,
le regard
fixé vers le ciel ; la grande;
de cette montagne
circonférence
deviendra , en quelque
forte , sensible en
décrivant
un demi-cercle
avec les bras
étendus.
la
Vous sentirez vous-même
foiblesse & l'imperfection
de cette manière de représenter
les objets,
8c combien elle a besoin du secours des paroles, à moins que la liaison de Fenseniblev
n'en facilite d'avance
La
F explication.
& le
montagne
qui doit être, imitée,
corps humain,
qui, à cet effet, n'a que
ses propres moyens à employer
, offrent
une trop
entr'eux
grande
?
disparité
Sç ses points
où ils coïncident
îia
Eb. â
( 39o )
fònt que des signes très - éloignés
8c
abstraits.
Les mouvemens
fort
des
animaux
, ceux , par exemple , d'un
coursier
fier & courageux,
font plus
aisés à imiter 5 mais les formes
& les
du
le
modifications
humain
corps
font encore davantage.
le jeu
Tout
de Minna
(1) , lorsque
poursuivant
à s'échapper
le Major
,
qui cherche
£c ne pouvant
le retenir
, elle rentre
dans son appartement
après plusieurs
& de la doudu désordre
expressions
ce jeu ,
leur
qui Paccablent
j tout
dis-je , peut être , sinon entièrement
rendu , du moins indiqué
trait
pour
trait , lorsqu'au
troisième
acte Fhôte
íait le récit de cette
scène.
Celui-ci
avancera
les mains , comme
s'il vouil
ses
élèvera
loit retenir
chose
j
quelque
au ciel, il essuiera ses yeux ,
regards
tout son corps fera en agitation,
comme
&
secrète
tourmenté
une
anxiété
,
par
par de douces inflexions
, fa voix même
sorte , à celle
en quelque
x'essemblera,
d'une
de cette
L'imitation
femme.
(i) Dans le drame allemand , intitulé Minna de.
Barnhelm j, de Leíïìng,
traduit eu françois dans le
Si LiebautITomej du théâtre allemand; deM.Junker
(V )
scène est trop naturelle
, pour "qu'un
habile ne puisse
acteur médiocrement
la sentir au premier
coup.
trouve-ton
ici cet air
Máis pourquoi
Seroit-ce
naturel?
parce que Fhóte
une idée
donner
à la suivante
veut
& très-sensible
d'un
évétrès-animée
&
dont
il a été le témoin,
nement
sa curiosité
suivant
ordinaire,
dont,
avoir la clef? ou bien à
il voudroit
son récit ses procause que pendant
un
tel
de
idées
degré
acquierrent
pres
ne peut s'empêcher
chaleur
, qu'il
mines
&
de les exprimer
ses
par
par
? Quel
soit le
ses mouvemens
que
motif
que vous prêtiez à Fhôte , l'un
& l'autre
font
&
fondés
également
Ils prévalent
exacts.
alternativement
dans ces sortes de peintures
, & , en
ils se trouvent
souvent réugénéral,
Feffort
nis , parce que durant
qu'on
rendre
une idée
emploie
pour
plus
& plus sensible à quelqu'un,
frappante
il est naturel qu'elle prenne également
une plus grande
vivacité
dans nousmêmes.
faire
instituteur
veut
Lorsqu'un
sentir -à son élève Findécence
d'une
attitude
d'une action ?
, ou le ridicule
.'
Bb 4
< 3? 2}
-
saît voir Fune & l'autre
en les
un peuj lorsqu'une
chargeant
gouverdésire que sa pupille
nante
acquierre
de la grâce dans son maintien
& dans
ses mouvemens
, elle íé propose preselle - même
un
comme
que toujours
modèle
digne de toute son attention
>
êc quand un homme accusé tâche de
devant
se justifier
le juge de ce que ?
dans
la chaleur
de la dispute
, il a
le premier
porté
coup , il cherche -,
en racontant
le sujet de la rixe , à
imiter
toutes
les
, en les exagérant,
menaces & toutes les attitudes
offensantes de son adversaire
, pour faire
sentir
ótoit
qu'il
qu'un
impossible
homme
d'honneur
autrey répondît
ment que par un soufflet.
ces
Dans
cas , on trouve
les causes des gestes
La repréíentaréunies.
pittoresques
íion de la faute commise par F élève,
celle de la beauté d'un maintien
plein
de grâce & de décence de la part de
la gouvernante
, & ì'idée de la grandeur de i'offeiîse
qu'a reçue Faccufé ,
durant le récit de celui-ci
acquierrent,
& pendant
des premiers
la leçon
,
de force , pour que , s'élançant
trop
avec impétuosité
de Pâme , elles ne
il
lui
se manifestent
pas par des mines plu»
ani&
des
mouvemens
plus
expressives
la correcmés. Dans ces • trois cas,
tion , Finstruction
& la justification
de la part de• ces trois perexigent,
de gestes imitatifs.
sonnages , Femploi
Chacun
de ces buts íie peut être attrèsteint que par vaie représentation
de peinanimée
de l'objet
qu'iLs'agit
dre , & Fimage
ídes phénofrappante
mènes visibles est fans doute le moyen,
le plus puissant pour les faire connoître
d'une manière
sensible. C'est ici qu'on,
:
connue
la
maxime
peut appliquer
Segnlus
irritant
Quàm qak'stint
anìmos
detnïffà
per aurem
oculis subjecla fidelibus
Ipje fibi tradit fpecìator(l)
-
&
— -^
P expérience
Cependant
prouve aussi
la feule
but,
que, même sans aucun
d'un
force de la représentation
objets
Firnitation
dans le
peut en produire
en est forcorps de celui dont Fesprit
«
tement
IJne représentation,
occupé.
(Ï)
Horace 7 Dç d_m Pqçt-îça7 v.
i8<=>-i8;?.ft.
(394)
& intuitive
» coinplette
d'une' action ?
un de ses excel•» dit M. Tetensdans
33 lens estais (i.) j est une disposition
à
33 cette aGtioii. Lorsque
nous nous res> présentons
en idée des mots,
nous
s> les prononçons
&
intérieurement;
-33 quand
cette langue
interne
devient
33 plus forte , en acquérant
suceefiive3> ment
de la vivacité,
oninousvoit
» faire des mouvemens
avec lès lèvres »3.
en augmentant,
Cet effet va souvent
ce qiiè nous prononcions
réeljusqu'à
ces mots
tout haut,
lement
comme
nos
íi nous
voulions
communiquer
idées à quelqu'un,
quoique nous soyons
la proseuls. En généralisant
davantage
dire
de
ce
philosophe,
onjxeut
position
cqmplette
que chaque
représentation
& intuitive
évéd'une chose , oud'íin
ou
nement
cet événement
, ( quoique
cette chose ne soit pas une action hud'une impulest accompagnée
maine)
â
nous porte
sion , d'un
attrait
qui
Home (2) ávóit déja fait cette
l'imiter.
(j) Essais philosophiques fur ta,-nature humaine;
& fur son développement, T. I, p. 643. Gomparez-y
p. 664 & suiv. ( édition allemande ).
' • '
"
""
'
(s/ Home i. c.p. â8o.
(V )
& du
à Fégard
du grand
observation
« Un objet qui a de la gransublime.
33 deur , dilate
& il enla poitrine,
33 gage le spectateur
à agrandir
les
33 proportions
Cet effet
de son corps.
33 se remarque
dans les persur-tout
33 sonnes qui , méprisant
les conve33 nan ces sociales & les règles
de la
33 politesse , laissent
en»
une
liberté
33 tière à la nature , lorsqu'elles
font
33 la description
de grands
:
objets
33 maîtrisées
naalors par im instinct
35 turel,
elles-mêmes
elles se gonflent
33 en
Un
Pair.
fortement
inspirant
35 objet sublime
autre
exune
produit
S5 pression du sentiment.
II
force le
33 spectateur
à se redresser
en s'éle33 vant
des
souvent
sur la pointe
33 pieds 3>.
Au
reste , comme
rien n'est
plus
intéressai! t pour l'homme
que lui-même,
8c qu'il
ne peut rien représenter
plus
& les
parfaitement
que les qualités
• ce
modifications
du corps
humain
& ces, modifications
sont ces qualités
le mieux à imiqu'il aime naturellement
ter par des représentations
complettes
—&c intuitives.
homme,
Lorsqu'un
après
avoir
vu
plusieurs
fois
un©
( 396 >
de
théâtre,
ou
blasé
,
que
trop
pièce
ne pas y assister
sur ce sujet pour
il rencontre
avec quelqu'indifférence,
?
un jeune homme
parmi les spectateurs,
dont Famé,
encore neuve , est entièreà ce qui se passe sur- la
ment attachée
total
lui fournit
scène ; cet abandon
souvent
au parterre
un spectacle
plus
amusant que ne peut Fêtre le jeu même
des acteurs.
novice ,
Ce spectateur
entraîné
imite
toutes
par- Fîllusion,
& jusqu'aux
mouvemens
les mines
une expresdes acteurs,
quoiqu'avec
sion moins
savoir
Sans
prononcée.
ou
ce qu'on
va dire , il est sérieux
content
selon
Pair ou le ton
que
deles acteurs : son visage
prennent
fidellevient un miroir
qui réfléchit
des personnament
les gestes variés
La mauvaise
Fironie,
humeur,
ges.
îa curiosité-,
la colère , le mépris , en
-un mot,
toutes les passions mises en
ses traits.
se répètent
dans
scène
est seulement
Cette peinture
imitative
senses propres
interrompue
lorsque
timens
les impressions
, en croisant
euxdes objets extérieurs
cherchent
,
--De
mêmes les moyens de s'exprimer.
observations
,
peu!
qu'on
pareilles
faire journellement,
prouvent
quAraison
avoit
de
ristote
parfaitement
au-dessus
du
l'homme
singe ,
placer
le premier
en lui accordant
rang dans
Fart de Fimitation
(i).
sur ce que
observation
Cette
le
a de
communicatif,
geste étranger
de ce terme,
si je puis me servir
est
en génépour Facteur
très-importante
ral , & principalement
pour le coméen peut
tirer
dien , parce
un
qu'il
son
rendre
avantage
pour
grand
jeu
animé.
Les
muet
conditions
plus
se permettre
fous lesquelles
il peut
des gestes du personnage
Fimitation
avec lequel
il est en scène , se rédui: l'attention
sent à celles-ci
lui
qu'il
celle qu'il
encore
, ou mieux
prête
à fa. réplique
donne
, doit être pour
intérêt
lui du plus grand
, 8c aucun
& contraire
sentiment
à
personnel
la situation
, ainsi
qu'à
croiser
cettedoit
ne
il faut
car quand
qu'il
( I
De
)
&ì$SpaT!oi!
stAAov
poët.
ix.
C.
iraiS'm
£«MV 3 tri
IV.
To
vri,
/i/jWjiTíxiTaTíï
K«
Fimitation,
attention
;y,
commence
U
fi.ifj.a?ra.i
TV.r»
tTl%
«-u/iiepvTo»
//SCÇSSVÍ-I
r«t
rat
( 398 )
l'autre
se fâcher lorsque
íl ne
sourît,
doute
sans
ce soupeut
pas imiter
rire.
discuCependant
je ne puis
ter ici jusqu'où
la peinture
est perou défendue
mise
dans le jeu
des
pour cela que nous
gestes y il faudroit
une connoisfance
eussions auparavant
plus exacte de Pexpxesfion.
Je me' contenterai
seud'indiquer
lement
une remarque
très-intéressante
peut encore faire ici : elle conqu'on
le grand
nombre
cerne
de figures
,
& fur-tout
de métaphores
se
, qui
aússi-bien
dans le lança 2e
trouvent
de la pades gestes que dans celui
à peindre
role , soit
cherche
qu'on
ou à exprimer.
Toute peinture
incom&
fur-tout
invisibles
plette,
d'objets
& intellectuelles,
intérieures
id'idées
doit se faire par images , 8c cela arrive
à une ame
en effet ainsi. En pensant
8c
le reoii
élève
le
sublime
,
corps
obsgard. A-t-on Fidëé d'un caractère
tiné , aufsi-tôfr l'on prend une position
on serre le poing & le dos se
ferme,
L'imitation
se fait par des resroidit.
& transcendantes
fines
,
dés
dans
le
,
langage
païèfqùelles
aussi dès termes pour
roles . fournissent
semblances
(399)
ni le sens
des objets qui ne frappent
—
Je
d'autres
ni
Fouie
de
,
organes.
à Finfini
les exemaccumuler
pourrois
- vous
des
Voulez
gestes figurés.
ples
Feffet
une
emploie
qui
métonymie
en par?
Le
cause
la
,
laquais
pour
avec
lant de la récompense
désagréable
ses
son
maître
pourroit
payer
laquelle
fredaines
, se frotte avec le dessus de la
main le dos , comme s'il sentoit déja la
En dedes coups de bâton.
douleur
au lieu
une autre, qui,
mandez-vous
extéun rapport
de la chose, indique
ou
rieur ? Pour désigner le vrai Dieu,
du
les dieux du paganisme
, le langage
demeure
se
sert
de
leur
prétendue
geste
manière «,
le ciel. De la même
dans
les mains élevées, les yeux dirigés vers
de
les dieux à témoin
le ciel, appellent
leur secours ?
Finnocence
, implorent
leur vengeance.
8c sollicitent
Ou aimez
? On déune synecdoque
vous mieux
présente pour
signe une seule personne
toute sa famille ; on montre un
indiquer
veut
seul ennemi qu'on voit lorsqu'on
Oa
de toute F armée ennemie.
parler
bien voulez-vous
une ironie?
La. jeune
de Famant
beauté
qui refuse la main
qu'elle
méprise,
lui
fait une. révérence
( ioo
)
mais ironique.
Le "-nombre,
profonde,
dès allusions
n'est pas inoins' grand
dans le langage des gestes.
L'action
de laver
les mains
constate
Pinnocence ; deux
devant
doigts
plantés
le front
l'infìdélité
de la
indiquent
femme ; en soufflant
légèrement
pardessus la main ouverte
, on désigne
Fidée de rien. Cependant
les allusions
«, à des
qui ont rapport à des anecdotes
ou à des locutions
opinions
particulières , n'appartiennent
plus au domaine
de la pantomime.
Les gestes figurés,
au
sont bons, ont
contraire,
qui, lorsqu'ils
leur base dans les idées mêmes,
8c
être généralepeuvent
parconíéquent
ment intelligibles
, ne doivent
pas être
dans
cet art.
négligés
L'Italien
souqui, en général,
parle
vent par le geste d'une
manière , trèsclaire , & avec une & grande vivacité $
a entre autres , une pantomime
très-^
avertit
de se
expressive ; c'est lorsqu'il
défier d'un homme faux & dissimulé (1).
alors cet homme de côté avec
L'oeilfixÉï
de méfiance
beaucoup
5 Findex d'une
*(i) Veyea la Planche I, Figure
I.
"
anahî
C4ÓÌ)
,.
, ..
furtivement
en » des-*
le montre
maiii
un peu vers
sotis ; le corps se tourne
avertit
celui
dé
, & Findex
qu'on
main
tire
du même
l'autre
côté la
joue en bas, de forte que cet oeil devient plus grand
j lequel j
que l'autre
à
la méfiance
F
;
expression
propre
par
plus petit qu'il ne
paroît déja beaucoup
De cette manière
Fest naturellement.
il
se forme
un double
profil , & un vimoitié
ne ressemblé
une
sage dont
aucunement
à l'autre.
J'étois d'abord
tenté de vous expliquer
toute
cette
comme tine peinture
pantomime
figufaux j combinée
rée d'un
caractère
avec F expression de la méfiance 3 mais
à présent il me paroît
que ce visage ,
& rendu
à luidissemblable
détraqué
même , pourroit
bien être Fimage de
ce Caractère.
des côtés tourné
L'un
Vers l'honime
a tout-à-fait
suspect
de la méfiance
l'expresfion
j le tiraih
lement
de l'autre
semble
feujoue
lement
à agrandir
Foeil j 8s
servir
de cet agrandissement
"Fobjet
paroît
nécessaire
Fattentiori
indiquer
pour
se garantir
des pièges du fourbe.
II
est singulier
soit
que cette pantomime
si aisée à Comprendre,
8c que Cepen-»
Tome III<
C G
( 4-02
)
'daiit
10ii explication
offre tant
de
difficultés.
L'Italien
se sert d'une
autre pantomime
, lorsqu'il
également
parlante
le mépris
meveut exprimer
d'une
nace ou d'un
avertissement
II
(i).
le
de la main lécôté extérieur
passe
à quelques
gèrement
reprises sous le
menton
la tête en arrière
, en jettant
avec un rire ironique
, sourd & pour
ainsi dire concentré.
Chacun
entend
cette expression , mais son explication
offrir plus de difficultés
encore
pourroit
oue celle de laoremière,
L'Italien
veut»
îl peut - être donner à entendre
par ce
geste ce que dans le dialecte de la baffe
on insinue par une phrase
Allemagne
dont le sens est : rien ne me
particulière
dire qu'il se soucie
gêne ? Cela veut-iì
aussi peu de la chose dont il est question
que de la poussière qui peut s'être attachée à fa barbe? J'avoue mon ignorance
à cet égard,
& je ferai souvent forcé
de répéter cet aveu , même lorsqu'il
&
,
s'agira
très-simples
d'expressions
en usage chez toutes les nations.
Plus
A
1
(i) Voyez Flanelle I, Figure
II.
(4o3)
examinons
la nature , & plus
ìious
de secrets :
elle nous laisse entrevoir
à notre
vue ,
les matériels
échappent
& les intellectuels
notre
surpassent
pénétration.
LETTRE
IX.
sans doute
de
y o u s avez raison
dire qu'une
écrite en Ita.«
pantomime
lie par un esprit
deviendroií
penseur
un ouvrage
très-intéressant.
La théorie de cet art,
comme
celle de tous
les autres , dépend
en grande
partie
des observations.
Mais
la bonté
de
ne tient pas tant à un
celles-ci
oeil
juste & exercé qu'à la vérité , la force
8c la diversité
des objets qui s'offrent
— "Votre seconde idée
à son examen.
,
savoir , que Facteur
Allemand
gagneroit à emprunter
de l'Italien,
pourvu
me paque son choix fut sage & discret,
roît également
chez
juste. II trouveroit
cette nation
des expressions
qu'à la
vérité une très-grande
énergie des passions
seulemeat
peut créer
où
contrées
méridionales,
ces
dans
le sang est
CC2
(4o4
)
•
mais qu'à
cause de letií
plus chaud
vérité
, nous comprendrions
grande
fans reconnaître
fur - le - champ
leur
, pourvu
étrangère
origine
que nos
eussent Fart de les modérer
acteurs
II en feroit,
à mon avis ,
un peu.
des gestes de cette nation
plus vive,
idées grandes
comme de certaines
8c
du
:
une feule tête est
génie
simples
en état de les créer • mais du
d'abord
existent chacun peut
moment
qu'elles
les saisir.
fur lesquels
Des gestes pittoresques,
à dire ?
rien
n'ai
d'important
plus
je
je passe aux gestes expressifs. II y en a
ils sont si variés , que je se rois
tant,
classes ,
tenté
de
les
ranger
par
presque
d'en
faciliter
F examen.
afin
Quel- uns de ces
sont
motivés
gestes
ques
ou faits à dessein : ce sont des ac& volontaires
extérieures
tions
par
on
les
mouconnoître
peut
lesquelles
vemens , les penchans , les tendances
ser& les passions de Famé , qu'elles
À
movens.
vent à satisfaire comme
.cette classe appartiennent,
par exemvers l'objet
quî
ple , ce penchement
&
ferme
F
attitude
excite de Fintérêt
5
les
colère
à
dans
la
Fattaque
j
prête
( 4oS )
bras étendus de Pamour ; les mains portées en avant dans la crainte ou Feffroi,
— D'autres
gestes font imitât ifs , non
en peignant
Fobjet de la pensée , mais
& les modiìa situation
, les effets
fications
de Famé , & je les appellerai gestes analogues.
Ceux-ci
font en
fur
la tendance
fondés
qu'a
partie
à des idées sensibles
i'ame de rapporter
ses idées intellectuelles
, & parconséquent aussi d'exprimer
par des modifications imitatives
du corps les effets qui
leur font propres
dès qu'ils acquierrent
vivacité
; comme
lorsqu'en
quelque
à une idée , on
refrisant son assentiment
l'écarte
, pour ainsi dire , avec la main
renversée
& semble la mettre
dé côté.
Les gestes analogues
sont aussi fondés en partie
fur l'influence
naturelle
idées
fur
lés
les, unes
la communication
, s'il
m'eft
de parler
ainsi,
permis
qu'il y
a entre
les deux
des idées
régions
claires 8c obscures , qui , à Fordinaire
,
se dirigent
& se modifient
réciproC'est ainfi, par exemple,
quement.
que
la série des idées en détermine
la marche • de sorte qu'elle
tantôt
devient
plus lente ou plus rapide , tantôt
plus
C c 3
qu'ont
autres
les
, fur
( 406 )
tantôt
enfui
ferme ou plus modérée,
Cette
marplus ou moins uniforme.
les idées obscures
che a lieu suivant
tacitement
la
volonté
,
dirigent
qui
la loi de leur férie
& qui prennent
L'inidées claires qui dominent.
des unes fur les autres est réíluence
Par cette raison , chaque siciproque.
tuation
propre de Famé , chaque mou& chaque passion a
intérieur
vement
des
distincte
sa marche
; de sorte que Fon
en gépeut dire de tous les caractères
dit
néral , ce que la femme d'Hercule
de Lychas.
Çualis
animo est, talis incejsu (1).
II y a encore
d'autres
gestes qui
sont
des phénomènes
involontaires
;
ce sont,
à la vérité , des effets phyde
intérieurs
siques des mouvemens
Faine , mais
nous les
comprenons
seulement
la
comme
des signes que
nature
a attachés
par des liens mystérieux
aux passions íécrettes de Famé ,
<i) Sene;a,
Trag. Hçrc. fur.
Jet,
II,
sc. 2.
(4o7)
dit Haller
asin,
(1) , que dans la vie
ne puisse-pas-'fi
facicivile un homme
un autre.
en tromper
lement
Jusqu'à
ne nous a expliqué
présent
personne
satisfaisante
d'une
manière
pourquoi
sur les glan-;
les idées tristes agissent
des lacrimales
, & les idées gaies fur
la crainte
le diaphragme
; pourquoi
&
F anxiété
décolorent
leé joues ,
ou la honte coùvreiit
que la pudeur
d'une rougeur
subite. Je réunirai
tous
ces gestes sous la dénomination,
commune
de gestes
physiologiques.
de ne pas
. Je vous prie en grâce
cette
classification
comme
regarder
faite
les lois sévères
de la
d'après
Ce n'éft
ceUe
d'un
oblogique.
que
servateur
seulement
à
, qui cherché
mettre
ordre
dans des faits
quelque
dont la comparaison
& P examen- ulté- être la vérieur
détermineront
peut
ritable
classification
par la suite. J'espère me garantir
par cette déclaration
Petite fhjsiólogie
â sans
;.(i)
, 'p. 510. II y
'douíe encore pour cela d'autres causes finales j
comnie, par exemple ,1e niouvement de la sympathie ,
& du désir de donner du secours. Voyez Home •»
'Smith & d'autres.
C C 4
( 4o8 )
de toutes les tracasseries
inu-a
formelle
tiles que les physiologues
pourroient
à cet égard.
me susciter
Mon
objet
est ici de bâtir,
& non
de
guer-*intérêt
royer
j il est donc de mon
de garder
une neutralité
exacte dans,
tous les différends
qui subsistent entre
de S thaï & les Mécanî-?
les partisans
ciens $ qu'il me semble d'ailleurs
que
M, Unzer & d'autres ont déja sufsifam-,
hient discutés. Vous vous appercevrez,
fans peine que les premiers ne me par-?
donueroient
; car
pas ma classification
ils en trouveroient
le premier
membré
. dans le dernier , & ils me
renfermé
d'avoir blessé cette an^
reprocheroient
ua
cienne
règle , suivant
laquelle
membre
doit exclure
F autre..
les gestes physiologiques
Parmi
, il
s'en trouve
beaucoup
qui n'obéissent
à la libre volonté de Pâme ;
nullement
ie senelle ne peut les retenir
quand
ni les feindre
les commande,
timent
avec art quand le sentiment réel n'existe
pas. Les larmes de la tristesse, la pâleur
de la crainte
& la rougeur de la honte
ou de la pudeur sont de ce genre j phé-.
nomènes
parauxquels , à proprement
ler ; je ne devrois pas donner le ÎIOHÌ de
/
( 4°9- ).
.
y-,
gestes ; mais que je puis cependant
F explication
plus
comprendre
d'après
-- Comme
étendue que j'en ai donnée.
on ne peut
,
l'irnpoffible
pas exiger
de ces changeon dispense le comédien
mens involontaires
, & l'on est satisfait
mais:
s'il réussit à imiter
fidellement,
avec prudence
celles qui sont volonJe dis avec prudence
taires.
$ car la
haut
con^
même
donnée
plus
règle
de la défaillance
Fimitation
cernant
8c de la mort,
trouve
fa
également
les
place ici. La fureur , qui s'arrache
manière
cheveux
d'une
effroyable,
tout le visage , qui
qui fait grimacer
se
hurle
les
ce
muscles
que
jusqu'à
successivement
, 8c que lé
gonflent
enflamme
les yeux ; Une
sang extravasó
telle fureur
peut être de la plus exacte
vérité
dans la nature
; mais elle seroit
sans contredit
dans
dégoûtante
Fimitation.
Je fais cette remarque
a
cause de certaines
Médées , qui forridile rendre
cent leur
jeu jusqu'à
cule , & qui crient de manière à assourdir les spectateurs..
être
donc
Faut-il
absolument
aux organes
insupportable
à émouvoir
le coeur ?
pour parvenir
II existe
de rcpro^
\ui seul moyen
duire
tions
( 4io
)
certaines
dans la machine
émoinvolontaires
ce moyen
; mais
au
le
de tout
pouvoir
pas
n'est
monde.
avoir
(i) raconte
Quintilien
vu des acteurs , qui,
venant
de jouer
8c touchans
des rôles
tristes
, pieuroient
encore
après qu'ils
long-tems
le
&
il assure
avoient
;
masque
déposé
de lui-même
que dans ses plaidoyers
&
il avoit
souvent
versé des larmes
Tout
le secret
consiste
même
pâli.
dans une imagination
très-ardente
que
& dans Fart
chaque artiste doit avoir,
de F exercer
radans la reproduction
& forte
touchantes
,
pide
d'images
en
Fhabituant
aussi à se pénétrer
entièrement
de F objet qui doit l'occufans notre volonté
, fans
per. Alors,
notre
intervention
, ces phénomènes
ont
lieu d'eux-mêmes
dans
comme
Peut-être
seles situations
véritables.
roit-il
de se sonner
certaines
possible
dispositions
corporelles
&
une
cer-
c. i , à la fin. Vidé
(i) .Inslit. Orat. L. Fl.
ego stzpe hislriones atque comxdos\ cum ex aliquo
actu perfonam
grayiore
deposais/.nt, jUntes adàuc
ègredi. —— — Ipfe
fréquenter itamoCus sum ,
ut me non lacrymesolum
deprshendtrint ., sed p allô r
& vero Jïmilis dolor.
(4")
imhabileté
par de semblables
de l'imagiiiation
pressions
, répétées
Je connois
des acteurs qui
íbuvent.
besoin
instant
n'ont
que d'un
pour
leurs yeux de larmes ; & les
remplir
des anfunérailles
pleureuses
qu'aux
tel mort
ciens on payoìt pour pleurer
en aucune maqui ne les intéreffoit
semblent
confirmer
mon idée.
nière,
Heureux
Facteur
qui a acquis ce taà propos j
lent & qui fait Femployer
car , comme l'expérience
le prouve ,
une larme
qu'on voit couler produit
le plus grand
effet.
souvent
Cependant ce conseil de s'échauffer
l'imagiiiation
jusqu'au
point
que ses images
une impression
produisent
égale à celle
de la réalité,
est, à mon avis , très: j'en
ai déja donné la
dangereux
raison dans ma deuxième
lettre. L'acteur qui possède cet art, doit,
avant
à Fimpétuosité
que de s'abandonner
de son imagination
scru," examiner
s'il a assez de génie pour
puleusement
en maîtriser
les écarts. C'est lorsque,
suivant F expression de Shakespeare (1),
11 sait se modérer
même au milieu du
laine
(Ï)
H.imkt,
Acte III,
sc.
3.
( 4i*
)
ainsi
la
de
&-,
torrent,
pour
tepniête,
des passions , pbur
dire , de Focéan
de son art,
lés convenances
remplir
de
un
homme
est
véritablement
qu'il
son
nous
entraînera
&
;
,
jeu
que
génie
à
tandis que celui d'un autre parviendra
II
n'aura peutà
nous
émouvoir.
peine
la témérité
d'imiter
être pas Foccafìon
de cet ancien acteur,
appelle Po.ìus (1 ) y
portoit Punie
qui, dans le rôle d'Electre,
de
les cendres
renfermées
où. étoient
son propre fils : mon conseil de ne pas
Les senferoit
donc
superflu.
s'y exposer
timens vrais ne s'emparent
que trop fadu coeur ; de forte qu'en le
cilement
rendent
oú
ils
maîtrisant,
empêchent
cas
fausse Pexpression
T
, qu'en pareils
de Facintention
suivant la véritable
seulement dû fortifier,
teur , ils auroient
(?) Çellius.
Nact, Actic. L.Vll1
c» $«
( 4i3 )
LETTRE
X.
les différentes
situations
de
jsARMi
Famé que le corps
consiexprime,
d'abord
celle de la parfaite
dérons
inaction
; car , dans un certain sens,
elle a aussi son expression propre. ~ Je
inutile
seroit
qu'il
pense
d'expliquer
d'abord
ce que j'entends
par cette
inaction.
me suppoVous
parfaite
assez de connoissez probablement
sance en métaphysique
pour être persuadé que même
dans l'équilibre
le
de toutes les facultés
de
plus parfait
8c dans le sommeil
le plus
Famé,
de ses passions , je crois enprofond
core à son activité
continuelle.
Mais
ici je fuis aussi peu métaphysicien
?
que je me suis montré plus haut phy-fiologue j & il me plaît de prendre
me paroifles choses telles
qu'elles
8c non de rechercher
fent,
scrupuleusement
comment
elles sont. II me
de mornens
suffit que dans nombre
ne s'apperçoit
ni de l'activité
l'homme
8c toujours
fecrette
subsistante
de
ses facultés
intellectuelles
3 ni de la
( 4i4
de son aine
3
à la
.
tendance
manifester
, ni d'aucun
par des signes extérieurs
mouvement
de son coeur.
quelconque
vous un homme
Représentez
qui
une scène tranquille
de la
contemple
l'enthousiaste
comme
nature
5 non
de Diderot
Dorval
( 1 ) , de qui la
dilatée
avec
viorespiroit
poitrine
lence , mais aussi, tranquille,
aussi muet
même 5 ou bien imagique la nature
nez-vous
écoute
une conversaqu'il
tion
indifférente
de son ami 'ou de
& vous ne remarquerez
en
son voisin,
trace sensible de plaisir ,
lui aucune
ni de chagrin
, point de plis prononcés
autour
des yeux ou des
fur le front,
ni fin , ni trouble
lèvres , le regard
,
ni vague j en un mot,
vous trouverez tout immobile
, chaque chose à fa
&:
tous
les
traits
dans
un
-,
parfait
place
équilibre
, comme dans le dessin que le
Brun
a donné du Pi_epos. L'ensemble
à la situation
du visage sera analogue
du resté du corps,
de Famé. L'attitude
debout ou assis, n'indiquera
pas moins
le repos & Finactioii
de Famé.
Les
(1) Dans le deuxième
'Fils naturel.
entretien,
á la fuite du
( 4i5
)
mains oisives se reposer ont sur les genoux , dans les poches , fur le sein
ou dans la ceinture
; sinon , les bras
seront entrelacés
, ou quelquefois
jettes
est deen arrière , fur le dos , lorsqu'on
se soutiendront
bout , -& les mains
Un mouvedes reins.
à la hauteur
des doigts
ment léger 8c fans objet
endécouvrira
davantage
peut-être
core le défaut d'une occupation
parde Famé ; mais aussi suivant,
ticulière
sera plus ou moins
que ce mouvement
ou lent,
doux ou heurté,
iì
rapide
fecrètte
à
une propension
indiquera
des ébranlemens
prochains
qui dédes fentimens
ou,
plus
velopperont
dans Famé. Lorfquè
moins
agréables
le corps est assis , les pieds , également
se
croiseront
tantôt
d'action,
privés
, ou , tirés en arrière
près des chevilles
devant l'autre
une jambe se trouvera
;
tantôt un genou sera posé sur l'autre 5 8c,
un léger moumême dans ces attitudes
encore lieu. Le
vement aura peut-être
tronc
s'offrira
tantôt
dans
du corps
une attitude
plus droite , niais trandans une direction
plus,
quille , tantôt
indolente
oblique &plus
,-qui,
approde
la
situation
du corps
chant
déja
le
aussi
sommeil,
indiquera
•pendant
& une disposition
tine tendance
pro°
à F assoupissement.
chaîne
de ce senre &
Toutes
les variétés
ou non ,
soit que je les aie indiquées
leur
cause déteront naturellement
minante
les
, de même
que les ont
& les positions
attitudes
dans leur
•ensemble , qu'elles servent à nuancer0
l'une il y a plus de gaieté,
de
Dans
au plaisir , &
force & de disposition
dans l'autre
plus de paresse, de gra8c moins
vité , d'ennui
d'énergie.
Cette cause est en partie dans F objet
ou du récit même <,
de la méditation
être entièrement
qui ne peut jamais
mais qui dispose plus ou
Indifférent,
à des mouvemens
moins
agréables ou
que cette
désagréables,
quelqu'éloignée
fecrètte
Cette
impulsion
puisse être.
dans
cause se trouve
aussi en partie
le sujet
les impressions
j
qui reçoit
II est posc'est-à-dire
, dans Phomme.
sible que le même objet fasse prendre
à différens
trèsdes attitudes
individus
difparates
5 mais cela peut également
venir d'une disposition
insensible ^ mo-*
•meíitanée
8c , pour ainsi dire, imperceptible
que des impressions
dePesprit,
précédentes
ont
laissée
après elles ^ Òu"
précédentes
du corps: cé^
variable
d'une situation
pendant il n'est pas moins certain que lè
& fa manière parcaractère de l'hòmme
ticulière
dé penser & de sentir y conttri»
Ainsi que les traits
hueront
bëaiíèoup.
&
ne s'effádistinctifs
caractéristiques
eent jamais de la superficie
tranquille
du visage j 8c qùé c'est peut-être
dans
cet état de repos qu'ils sont le plus
reconnoissables
5 de même Fattitudé
òu la position
du corps oí*
tranquille
fre-t-éile des traces sensibles du caractère individuel.
Saris une tension con*
tinuelle
des muscles , que Pâme opéré
continue
, 8c dont
par une activité
elle
ii'a
le
souvepas
párêôiiséqUenfc
nir , lô corps
entier
s'affaifferoít
où
tOniberoit
ën désordre sur lui-même
:
ainsi la manière dozit elle le soùtierít est
u degré dé son acdéja une prëuved
& secrètement
tivité
intérieure
entretenue.
certaines idées , dé
D'ailleurs,
même que Certaines inclinations
favorites qui eii dépendent,
dominent
plutôt que d'autres
dans chaque aine ;
& quoique
les unes & les autres foieiat
dans un silence profond,
il s'en manifeste
traces
de légères
cependant
Tome III.
D d
'(w
du corps
dans F attitude
; fa position
fa situation
habiordinaire
dévoile
8c l'on
un
tuelle,
y découvre
déja
ou un élément
commencement
d'expression. Afin de mieux saisir mon idée,
examinons
une ou deux atensemble
i
titudes,
(
L'orgueilleux
) , en fourrant une main dans fa veste , préfère
de la placer
très-haut
fur la poitrine
;
reste fibre,
il la pose en la
£ç si'l'autre
retournant
avec le revers fur le côté,eri
faisant
avancer
le coude.
Sa tête est
un peu en arrière ; la distance
jettée
des pieds , tournés en-dehors
, est fort
grande, qu si l'un des pieds "sert d'appui,
~ Un caractère
l'autre est très-en-avant.
doux , fans être pour cela mol ou paresseux, aime à tenir les bras,entrelacés
vers le milieu
du corps. Sa tête reste
dans une position
verticale
, ni jettée
en arrière 5 ni penchée fur la poitrine
j
& ses pieds , fans
ses pas sont petits,
ne le sont
être tournés
en-dedans,
Vous
pas*-non plus trop.en-dehors.(2).
aisément qu'il est question
remarquerez
ici dé l'attitude
des femmes ,
favorite
•
"(1) Voyèz;:P4anclie
(2) Voyeí: Flanche
II,
II,
sig. I.!
fig. 1.
(4^9)
ou
Fart
nature
rendi plus doíiceâ
la
que
que le sexe qui a la force en partage*
<— Des mains réunies fur le dos , 8c
du
éloignées
plus
proparconséquent
de leur
actichain
développement
vité (1) , annoncent
beaucoup
plus de
& mie incuune inattention
flegme,
la grosrie plus parfaites.
Cependant
les
seur du ventre , qui fait retomber
d'eux - mêmes
bras , pour ainsi. dire,
en arrière
cette
, peut aussi rendre
;. mais quoiplus commode
position
autre attitude
ai
, également
qu'une
fée ,
puisse avoir lieu ici , c'est-àf
les bras fur les
dire.,, celle d'appuyer
Fexcès
de F embonpoint
fait
côtés,
le soupçon d'un caractère
déja naître
Fhomme
vain
flegmatique.
Lorsque
elle n'estpas moins
prend cette attitude,
ni moins parlante.
Une cerexpressive,
taine inattention
& incurie ressemblent
• & dans une
à
beaucoup
Forgueil
pareille position,
& le corps
la poitrine
se jettent
en avant j mais
davantage
on
les pieds
n'y
remarquera
pas
tournés
un peu plus en-dedàils
, la
direction
droite
de tout le corps , 8c
(i)
Voyez
Planche
III,
fig. r.
(4^0
)
__
En;
la tête penchée sur la poitrine
(i).
d'un
on juge avec certitude
général,
caractère moins d'après quelques traité
isolés. que par F examen & la comparaila
son de tous les traits réunis.
Enfin,
tête , qui, n'étant pas placée droite fur
le col, retombe fur la poitrine
(2), des
le
lèvres ouvertes
, qui abandonnent
menton
des yeux
à son poids naturel,
dont
cachée
la prunelle
est presque
derrière
la paupière,
des genoux pliés
en - dedans,
avancé , des
un ventre
•feras tombans dans les poches de Fhafcit, ou vacillans
perpendiculairement
ie long du corps , & des pieds tournés
dont
en-dedans
une attitude
, offrent
4a lignification
est très-frappànte
(3)»
On ne peut méconnoìtre
ici, au premier
& paune ame molle
d'oeil,
icoup
resseuse , qui n'est susceptible d'aucune
ni d'aucun intérêt;
attention,
quin'esî
ti) Voyez PlancheIîl,
fig. 2.
Plastique -, p. 73 , édit, allemande,
(2) Voyez
« Le col indique , à proprement
parler, non les
v facultés intellectuelles
de l'hornme, mais fa rriaj) ni'èfe de porter la tête & d'envisager les événement
u de la vie; ici l'on voit une attitude noble, libre
»>& fière ; là cette résignation d'une victime sa*5i
» énergie & prête à se laisser irernoler »•
(}) Voyez Planche IV.
(4ai
)
&
ne
bien
éveillée,
qui
possède
jamais
pas même la foible énergie qu'il faut
nécessaire aux
pour donner la tension
& pour faire que le corps se
muscles,
soutienne
en portant
convenablement
ses membres? Une attitude
aussi nulle ,
aussi inanimée,
ne peut appartenir
qu'à
l'extrême
imbécillité
, ou à la plus lâcheparesse.
Je n'ai pas sous la main
les Fr agi
de Lavater
mens fur la Physionomie
j
& quand même j'aurois
ce livre,
je le.
confulterois
très-rarement.
Des idées
, que je n'ai pas approétrangères
aiséfondies
moi-même,
pourroient
ment
troubler
la série des miennes*
Si vous avez cet ouvrage,
lisez , je vous
prie , ce qui y est dit des attitudes.
Cette matière ne peut y être omises
me
je
puisque
rappelle que cet auteur y
traite
même des conséquences
qu'on
tirer de Fécriture
des hommes
peut
leur
caractère
, 8c
pour connoître
qu'il en a fourni des preuves. La contenance
en marchant
ne peut pas y
avoir été oubfiee non plus. Ces points
& quelques
autres font
les limites
incertaines
des deux arts ; ils forment
des bornes communes
qui appartiens
D d 3
( 4-22 )
à la pantomime
ïient soisíi-bien
qu'à
la physionomie,
II faut que le comédien
juge, d'à-*
de son rôle , quelle
près le caractère
8c quel maintien
attitude
il doit choisir
du simpour les scènes plus tranquilles
Les règles les mieux dé» .
ple dialogue.
& la vue des galeries les plus
terminées
riches en tableaux
ne peuvent
le dislui-même
; car le
penser d'y réfléchir
& l'application
choix
des attitudes
lui appartiendront
exclusivetoujours
& la variété
de la nainfinie
ment,
ture ne permet
d'ailleurs
pas d'épuiser cette matière..
Je dois cependant
au sujet
encore une remarque
ajouter
du changement
trande la. situation
Un
quille lors du passage à l'activité.
invité
homme
dans Pétai de repos,
ou excité par quelque chose à déployer
son activité
extérieure
déja,
, trahira
avant que celle - ci ne se manifeste
,
son intention
sur la manière de la développer : il ménagera,
pour ainsi dire,
chaque tems séparé de ce développe^
ment progressif jusqu'à la fin; il tiendra
les mains , les bras,
les pieds , enfin
le corps entier prêts à obéir au premier
la plus non*
signal de Pâme. L'attitude
(4^3)
& la plus éloignée del'activitê
chalante
est pour le- corps assis , de F appuyer à
en arrière,
couché
demi
de mettre
dans le sein , de
les bras entrelacés
de
ou
fur
l'autre
un
,
genou
jetter
les pieds en arrière en croisant
retirer
le dernier tems
les jambes (1). Ainsi,
&
tient
de F attitude
tranquille,
qui
à la prochaine
le plus immédiatement
activité
, est de redresser le corps ,
intéresse
F
nous
vers
objet
qui
,
dirigé
de placer dans une position plus droit©
& affermis
fur la
les pieds
séparés
de porter les mains également
terre,
& de disposéparées fur les genoux,
ser , par ces préparatifs
à
, le corps
se lever & à entrer sur le champ
en
action
de Faction
se
(2). Si le motif
les prépasuccessivement,
développe
ratifs
la même progression
suivront
5
croisées 8c
par exemple , les jambes
les pieds retirés en arrière se porteront
se sépareront
en avant,
&
tout-à-sait
à leur place d'une manière
se mettront
ferme
des bras vien; le déploiement
dra ensuire,
&c.
(1) Voyez Planche V > fig- I.
(2) Voyez Planche V, fig. 2.
Dd 4
Cela aura également
lieu, lors même
extérieur
ne provoqu'aucun
objet
quera F'activité , quand il s'agira feude considérer
lement
attentivement
5
& de reconnoître
un pareil objet, ou,
des idées intéressantes
vienlorsque
dront du dehors. On se tourne vers celui qui parle j on s'avance
vers Fobjet
qui intéresse, en mettant
plus ou moins
le corps
dans un état qui annonce
la volonté
& la disposition
d'entrer
en
action.
L'ame
passe , pour ainsi dire,
de P intérieur
dans F organe
qui lui
des idées importantes
transmet
; 8c
conformément
aux lois de la sympathie
fecrètte
qui existe entre les facultés ,
toutes les forces extérieures
font réveil?
Iç-es à la fois dans cet état. Les change-^
mens qui se manifestent,
lorsque Famé
cherche
moins
à saisir un objet qu'à
en jouir,
ou lorsque la communication
des idées met les puissances intérieures
& intellectuelles
plus en mouvement
extérieures
des sens ,
que les facultés
se reconnoître
facilement
d'apourront
près ce que je me propose de dévela
dans
lettre
suivante»
lopper
C 42S
LETTRE
)
X
L
y o rr s aft'ez raison de dire que dans
mes
dessins
me
fuis
dé
je
quélqúes-uns
écarté des traits généraux
s en m'atta-r
des
chant
trop aux traits particuliersde la
& des classes particulières
nations
dans les
fourrées
société.
Les mains
ou cachées dans le sein préyêtemens
de
supposent déja un certain costume;
en-dehors
même que les pieds tournés
élémens de la
les premiers
indiquent
du
Mais je voulois
danse moderne.
en offrir
moins
esquisses à
quelques
votre
; 8c les tableaux,
imagination
comme vous le savez, ne peuvent s'exé?
cuter ni par des traits particuliers
, ni
par de simples lignes
pour les yeux j
ni par' des mots pour l'imaginatipn.
C'est donc par les circonstances
que
dans cette faute , que
ï'ai été entraîné
Vous voudrez
bien , j'espère , me parà l'avenir.
II suffira
donner
également
&
travers
des
traits
qu'à
particuliers
on ne puisse pas mécon»
accidentels
noitre
les traits caractéristiques
&§é».
néraux.
( âz6 )
ISÍous venons de considérer
Fhonime
dont
rien
enque rien n'intéresse,
core ne provoque
F activité.
Celui qui
se trouve
dans la situation
opposée^
son esprit
ou- son
occupe
davantage
coeur. L'expresfion
sera sensible dans
8c l'autre
l'un
cas. II pèse ses actions
& fa position ; il examine
quel parti
est le meilleur
à prendre
; il cherche
les plus
sûrs moyens
arriver
pour
à son but;
fa mémoire
lui retrace des
situations
semblables ; en un mot,
il
8c raisonne.
L'ex, discute
compare
sera ici plus ou moins anipresfion
mée selon la cause qui aura développé
F activité.
le seul amour
de
Lorsque
la vérité,
avec tranquilqui cherche
lité de nouvelles
connoissances
, dél'activité
de Famé , ou lorsveloppe
de Fimagination
qu'un
jeu agréable
en est le but; alors aussi l'expresfion
sera
& plus
foibìe
plus
, plus- modérée
froide ,~que lorsque la tête , travaillant
du coeur , doit prenpour les intérêts
dre en considération
, & peser l'avan& son
son bonheur
tage de l'homme,
malheur
en ce que les passions offrent
-fous ce double
aspect à Fimagination
allarmée.
dans
Quand Hamlet
paroît
(4^7)-
....
... .
& úisupportablë
terrible
où
il discute
les raisons
pour lui-,
pour &c contre le suicide , il doit sans
doute
une
difféy avoir
expression
rente de celle qu'offrira
un froid moraliste qui raisonne sur le même objet ,
non
comine
une affaire
importante
pour son propre coeur, mais comme un
l'aproblème
pour F esprit. Cependant
xnour- de la vérité peut aussi produire
un très-grand
intérêt.
par lui-même
offrit
une héaux Muses
Pythagore
décatombe
la
eut
découvert
lorsqu'il
monstration
de la proposition
géomé1
encore
son
riom
(
trique
).'
qui porte
Diodore
Cronus
mourut
de chagrin
n'avoir
fur
résoudre
lé
pour
pu
les subtilités
de
champ
dialectiques
A la vérité , la honte
d'avoirStilpó.
si mal soutenu
fa thèse eri présence
de Ptolémée
& les railleries
Soter,
amères
de ce roi
'y avoir
peuvent
contribué.
C'est également
beaucoup
un problême
à résoudre,
si la vanité
cette situation
L, 1% > c. 2. Cicéron raconte autre(i) Vitruve,
ment ce fait : De Natura Deorum L. III
, c. j6. U
y fait semblant d'être sceptique , mais fans succès*
iVeyez Gçdii;e,
Historia, phil.an.tiqu. p. 4$*
.
et Fambition
ne présidèrent
pas dala
satisfaction
de F esprit
vantage
que
à la joie que Pythagore
montra
d'avoir
sait sa découverte
; car de tout
tems les philosophes
un petit
formèrent
&
la
vanité
bouffi
peuple dominé
par
: quelques-uns
même ont eu
d'orgueil
assez de franchise pour trahir le secret
de leurs confrères.
&
La réflexion
le raisonnement
qui ont lieu au théâtre,
partent presque
du coeur &
des sentimens
toujours
des passions ; & celles-ci
indoivent
& Facà Facteur
Pintonation.
diquer
cent , ainsi que le jeu en général.
C'est
ses
d'elles
que le geste reçoit
modifications
r le
particulières
plus
de chaleur,
les.trandegré déterminé
sitions
8c les repos
ou moins
plus
: ces nuances
déterminées
marqués
être puisées dans les propriédevant
tés particulières
de chaque passion ,
que je me propose de traiter
par la
fuite , je me bornerai
feulement
ici,au
'
le penseur
en considérant
général,
que je mets en scène, comme un penseur froid & philosophe
, qui ne prend
(ODiorjène
Lasrce,
L. H,
Segm. III,
p. 112.
( 4^9 )
àiíx objets
aucun intérêt particulier
dont son esprit est occupé. Comme il est
impossible d'épuiser toutes les exprès*
de l'ac-»
fions que le développement
me
restivité intérieure
,
présenté
je
treindrai à quelques observations , qui
servir de modèle à nompourront
bre d'autres de ce genre.
contre la règle
C'est principalement
de Fanalogié , observée presque partout dans la nature, que les acteurs pèchent le plus souvent dans les scènes de
8c parconséquent dans
raisonnement,
ìes monologues.
Sailufte (i) met au
de
nombre des traits caractéristiques
Catilina , fa marche tantôt précipitée ,
tantôt lente ; & il attribue cette irrégularité à Finquiétude
de fa conscience
souillée par tant d'infamies,
mais surtout par Faffassinat le plus abominable.
Je n'ai rien à objecter contre cette ex*
à mon avis,
plication ; cependant,
il se poUrroifc également que les grands
Cátilin.
(ï)-Bell.
Diis
hominibusque
quietilussedaripoterat
iam Vtxabat.
Igitur
SITUS
MODO,
C, XV.
——Animus
ìmpurus ,'
nequa
infestus , neque vìgiliis•-,
: ha conscíentia mentem excìcolor ei éxsanguis , foedi oculiy
MOîT©
TAïLDV'S
IWCSSSVS'.,
&C»
(43o)
<& périlleux
mé~
projets
que Catiiina
ditoit
contre fa patrie eussent produit
™
ces phénomènes.
Lorsque l'homme
ses idées avec facilité 8c fans
développe
fa marche
est plus libre ,
obstacle,
plus rapide
, & continue
davantage
dans une direction
uniforme.
Quand la
férie des idées se présente difficilement,
son pas devient plus lent, plus embarrassé ; & lorsqu'enfin
un doute important s'élève soudain dans son esprit, sa
marche est alors entièrementûnterrom& l'homme
s'arrête
tout court.
pue,
Dans les situations où Famé hésite entre
des idées disparates.,
8c trouve par-tout
& des difficultés
des obstacles
; lorsqu'elle ne poursuit
chaque suite d'idées
que jusqu'à un certain point, en passant
d'une
à une autre
idée
rapidement
abandonne
bientôt,
qu'elle
également
alors la marche
, fans uniirrégulière
formité
déterminée
,
, fans direction
se coupe & fë croise en tout sens.
dans
Delà cette démarche
incertaine
toutes les affections & passions de Famé,
où le doute & F incertitude
entre différentes idées ont lieu ; mais fur-tout
dans cette terreur
qui intérieurement
la conscience
, qui
agite 8c tourmente
les moyens
inutilement
de
cherche
s'en
délivrer.
est modisié
de
Le jeu des mains
manière
la même
que la marche : il
fans gêne , aisé 8c facile j
est libre,,
se
idées
les
fans
développent
lorsque
peine , 8c que l'une naît fans difficulté
de l'autre
, les
; il est inquiet,
irrégulier
en tout sens & se meumains s'agitent
vent fans dessein , tantôt vers la poitrivers la tête ; les bras s'entrelane,tantôt
cent & se déploient,
suivant que la pensée est arrêtée dans fa marche ou poussée vers toutes sortes de routes étran& incertaines.
Du
moment
gères
difficulté
ou un obstacle
se
qu'une
présente , le jeu des mains s'arrête enLa main étendue se replie fur
tièrement.
se rapproche de la poitrine,
elle-même&
ou les bras se croisent
l'un sur l'autre
dans Fétat d'inaction.
comme
L'oeil,
qui, de même que la tête, avoit des mouvemens doux & faciles , tandis que la
& se développensée ëtoit régulière
ou qui erroit
d'un
poit avec facilité,
angle à l'autre
lorsque Famé s'égaroit
d'idée
en idée , regarde,
dans cette
situation
nouvelle
devant
, fixement
&c la tête se jette en arrière
ou
lui,
(43a)
^
tombe fur îa poitrine
, jusqu'à ce quya»
choc du doute , s'il
près le premier
an'est permis de m'exprimer
ainsi, Factivité
sa première
suspendue reprenne
marche (i).
de sentir F analogie
Afin
des gestes
avec plus de clarté,
représentez-vous
ou Staleno plongé dans
le vieux Philto
la réflexion
cherchent
en, lorsqu'ils
semble un moyen de parvenir
à leur
US voudroient
but.
payer la dot dé
Camille
frère
, sans qUe son prodigue
de la richesse
du
pût
s'appercevoir
coffre-fort
du père. La chose est difficile à arranger
; ils cherchent
pendant quelque terris , croient avoir trouvé un bon expédient
& F abandonnent
fur le champ ( 2 ). Supposons
que le
vieux
sa prePhilto , en poursuivant
mière idée , ait laissé tomber la tête
sur la poitrine
en fixant
la terre 8c
le corps fur la jambe gauche,
reposant
lá droite
portée en avant ; il y a tout
à parier
lá secondé
qu'à
pensée il
- être
aura
de
Peut
changé
position.
mettra-il
alors les mains fur les han-
(i)
Voyez
Planche
VI,
fig.
I.
<z) Dans Le Trésor %Comédie de Lelîîng , A8. IIU
ches j
( 433 )
lèvera
la tête eût
comme Vil
vouloit
regardant
ce qu'il n'a pu trouchercher là haut,
enfin
une
ver ici bas ; ou il prendra
tóut-à-fait
attitude
opposée , en plaçant sur le dos une main dans l'autre
9\
en arrière
la tête penchée
en jettant
ches
, ou
bien il
le ciel,
le pied gaucha
d'abord
, en retirant
fur la jambe droite (1).:
& en s'appuyant
ces chanVous devez avoir remarqué
& d'autres
d'attitude
sembla*
gemens
à se rappelcherche
blés , lorsqu'on
Le corps ne
ler le nom de quelqu'un.
garde jamais la même position , quand
les idées changent
d'objets; de forte que
si la tête étoit d'abord tournée
vers la
ensuite
vers la
droite , elle se portera
il se pourroit
gauche.
Cependant
que
dans ces gestes analogues
il se mêlât
dessein. Celui
déja quelque
qui veut
un- autre cours à ses idées .
donner
de changer
aussi les imfait très-bien
il n'a
auxquelles
pressions extérieures
ses idées. D'audéja que trop conformé
tres objets , d'autres
pensées ! Certain
savant étoit dans l'ufage de se sauver
(i)
Voyez
Plancha
Tome III.
VI
j fig- **
Ë ©
.-(434)
dans un autre coîst
avec son pupitre
du moment
de son cabinet
que le tra=
vaii ne lui réuffisfoit
pas dans le pre=
établi.
mier où il s'étoit d'abord
sans doute
Vous vous ressouvenez
que je vous ai donné une double rai: la première
son du geste analogue
fecrètte
& réciest dans l'hiíluence
des idées claires & obscures z
proque
de Famé ,
la seconde dans la tendance
ses idées intellectuelles
de rapporter
aux matérielles
, de les métamorphoou
ser , pour ainsi, dire , en celles-ci,
moins de les v enchaîner
; & , suivant
en est la suite , d'imiter
Finstinctqui
par
& figudes modifications
corporelles
rées leurs propres
effets intellectuels.
reconnoissable.
Cet instinct est par-tout
a découvert
les raisons
Lorsqu'Hamlet
une
rendent
le suicide
démarqui
«
il
:
s'écrie
che fi criminelle
Ah,
(i.) ,
» voilà le noeud! » & au même instant
comme fi au
il met Findex en avant,
dehors il avoit trouvé , par la finesse
fa péde sa vue , ce que néanmoins
nétration
intérieure
feule lui a fait dé-
(I) Acle III,
Scène I.
( 43£ )
le roi Lear (a) se
couvrir.(i).
Lorsque
de
traitement
ressouvient
ì'indigne
une nuit
de ses filles , qui , pendant
ses cheveux blancs
ont
exposé
orageuse,
du tems , & qu'ensuite
il
aux injures
s'écrie tout d'un coup : « Ah ! c'est-là le
qui conduit
! » II n'existe
extérieur
objet
» chemin
3> tons-le
aucun
heureux
regards
tourne
au délire
! évivéritablement
dont
ce mal-
doive
détourner
les
prince
avec effroi ; 8c cependant
il se
du côté
opposé à celui vers
il étoit d'abord
placé , en cherainsi dire , à repousser
pour
lequel
chant,
ce cruel
&
renversée
avec sa main
souvenir
douloureux
(3).
Lorsqu'^í/dit dans fa scène avec
bert (4) i révolté,
« Ali , maudit
:
fantôme
!
Thoringer
3> votre
honneur
de
, vos devoirs
33 prince ! » Après cette expression viofantôme ! » il doit,
lente : « Ah ! maudit
de côté un mouvement
en faisant
dé
colère, jetter, pour ainsi dire, aux pieds
du vénérable
vieillard
avec la main
le méprisable
les idées dont
ouverte
-i
(D Voyez Planche VII,
fig. I.
Scène 4.
(a) Aile III,
la Planche
VII,
(3) Voyez
fig- 2([) Agnès Bernaueri
allemande,
Tragédie
111, Jccne 4.
E e a
Atlt
(436)
démon?
néant lui paroît si clairement
tré (i). Mais vous serez vous-même
à
de faire souvent
de pareilles
portée
Des idées désagréables
observations.,
& importunes
, que la bouche rejette
avec un non répété , sont en quelque
sorte
par la main
repoussées
agitée
de côté & d'autre , comme
rapidement
íì l'on
vouloit
chasser un insecte
incommode
à la charge avec
qui revient
, &c.
importunité
Par un semblable
jeu de Fimagination ? Famé, lors de fa contemplation
& de Fernploi
de son oreille inintuitive
ainsi cette situatérieure
( j'appellerai
tion
motivés
) substitue ces mouvemens
ou faits à dessein , qui ne lui servent
réellement
que lorsqu'il
s'agit d'objets
& visibles , ou de tons que
extérieurs
veut
saisir
de Fouie
avec
Forgane
des idées plus sines
Lorsque
précision.
& plus importantes
s'offrent
dans le
cours de F examen , le regard
acquiert
sont attide la vivacité
, les sourcils
du nez ; de sorte
rés vers les angles
que le front se couvre de plis , & que
Foeil,
qui
concentrer
(i)
se rétrécit
les
Voyes la Planche
rayons
VUL
afin de mieux
visuels
, est
(437)'
plus
pro»
repoussé dans une ombre
veut
fonde (1) ; de même que lorsqu'on
un objet d'une grande finesse
examiner
ou placé à une certaine distance, ÏL'in»
dex se porte sur les lèvres
fermées
,
fi l'on craignoit
comme
que le bavaressentielles
ne
dage des idées moins
troublât
des plus importantes.
l'examen
à ce ?
Le geste répond
parfaitement
» / que souvent
« Paix!
dans
Attend
les lèvres prononcent
monologue
un objet
rencontre
également
lorsqu'on
ou un doute important.
Souvent
aussi
l'index
est placé entre les sourcils fur
fi le point
les plis du front , comme
où F attention
doit se porter
pouvoit
-- Cette
être indiqué
ou assujetti.
pan*
tomime
au se, qui vient réellement
cours de la pensée , du souvenir
& de
l'examen
consiste à boucher ,
intérieur,
les sens , en couvrant
pour ainsi dire,
les yeux , en voilant
le visage des
le
-
,„
oeil enfoncé dans rorbite,di£
(i)Un
qui voitle mieux : Histoire animal.
i^Òa.\/J.n
(j-aÁiTa
—
celuî
Árifiote^íl
L .1, Cap. io. Oì
M ÍXTOÎ fftytiïpa.
ÏI /.IEC-MSTSÍT-ÍOVoì Tetris
3 « rira,
vzi wavror gw«. Minel'a
fans en
s^vonris-arm
copié
être certain ; & Har'douin y a ajouté en note : Causa,
in promptu est: quiaspecies inf dores ptrferuntuxjub
ambracula, neque ai'ris motu, dijjìpantu.r. Ad. Lib. Kl à
f-533*.
E GI
'( 438 )
âeux mains ; car les opérations
intérieures
s'exécutent
d'autant
mieux
,
ne sont pas troublées
qu'elles
par les
extérieures
des sens. Par
impressions
cette raison,
F amour , la tristesse &
le chagrin
, ainsi que toutes les passions réfléchies
le silence 8c
, aiment
l'obfcurité
des bois. Le hibou est Fattribut
de la déesse de la sagesse , parce
les déserts,
il veille
au
qu'habitant
milieu
de la nuit.
D'autres
mines qui accompagnent
la réflexion
, comme , par exemple , le
ou serein, suivant que
chagrin
regard
sa marche est arrêtée ou libre ; les mouvemens
avec lesquels la main semble
venir au secours de la tête,
lorsque,
trop fortement
occupée , elle est fatiguée par le sang qui s'y porte en abonces mines
sont
dance , &c. : toutes
moins
& des détails
à
importantes,
cet égard seroient superflus.
D'ailleurs
,
je ne vous ai promis que des fragmens
de légers essais. Je ne dis rien non
nous
avec laquelle
plus de la curiosité
cherchons
extérieurement
les objets
dont l'examen
à
la somme
ajouter
peut
de nos idées : les phénomènes
de cette
affectionvous
deviendront
sensibles,
par
ce que je dirai en général des désirs dirià ni'ocgés au dehors. Vous m'engagez
cuper enfin de F expression de ce qu'on
; & en effet il est tems
appelle affections
de traiter cette branche
, qui est la plus
de la pantomime
; mais il se
importante
bien que je fusse déja au milieu
pourroit
de la carrière.
Comme j'ignore
quand
revenir sur cette matière
, je
je pourrai
un livret (i)
vous envoie en attendant
qui par hasard m'est tombé entre les
mains : s'il ne vous offre pas de grandes
instructions
, il servira du moins à vous
amuser quelques
iiistans.
K.
— La
London
(i) A LeSlure on Mimicry.
1777.
fuite de ces Lettres se trouvera dans le Tome juivant
de ce Pvecueil. bìote du Traducteur.
Fin du Tome troisième.
Ee 4
(44i
)
TABLE
DES
Contenues
MATIÈRES
dans
ce Volume.
de F Art
chez les
Epoques
anciens,
indiquées
par Pline;
par
M. C. G. Hejme.
Page l
dont Pline s'est servi dans
Des Auteurs
de F Art ; par M. Heyne*
son Histoire
I J
Es
ìot
des Corps Sonores j
1
Testa»
Dominique
167
des Belles-Lettres
fur
"De l'Infîuence
J. G.
les Hautes-Sciences
; par M.
Herder.
2o5
Réflexions
fur les Songes ; par
M.
Beattie.
2.36
Discours
fur ce passage
r
d'Horace
Nec quarta
laboret
;
loqui perfoha
'
parM.FAbbé
Q. Visconti.
289
ïdées fur le Geste & FAction
théâtrale
j>
par M. J. J. Engel.
De
la Résonnance
F
Abbé
M.
par
( 44-z )
Introduction.
de
Jugement
sur Fouvrage
de Réniond
Lefsing
de Sainte - Albine
s Le
, intitulé
Comédien*
Son projet
d'un
oufur
du
Féloquence
vrage
geste.
traits caractéristiques,
Quelques
qui
le distinguent
comme auteur,
p. 020
d'une
de
Lettre
II.
Utilité
théorie
P Art du Geste & de F Action
théâtrale.
de la sensibilité
Insuffisance
seule. Réfutation
de F objection
: que
tout ce qui est fait d'après
des rè& froid.
Mégles doit être peiné
rite particulier
de la théorie de F Art
du Geste & de F Action
Théâtrale»
331
de
Lettre
III.
Possibilité de la théorie
ThéâP Art du Geste & de F Action
trale.
On peut embrasser toutes les
à exprimer,
espèces de sentimens
n'en puisse pas saisir les
quoiqu'on
reDiversité
d'expressions
objets.
Lettre
I.
lativement
aux différens peuples,aux
différens
états de la société , &c. 33a,
Lettre
Caractère
IV.
propre
général
à toutes ces différentes
espèces d'ex«
du
de
F
Art
théorie
La
pressions.
doit
Geste 8c de l'Action
Théâtrale
'
34&
s'y borner.
. (443)
à observer entre
T^ettre V. Distinction
du corps
les modifications
purement
, 8c celles
qui
mécaniques
de Famé.
de Faction
dépendent
Diviles premières.
Règles
pour
en celles qui ont
sion des dernières
8c plus inun
sens plus général
dont le
déterminé
, & en d'autres
sens est fixé d'une manière plus parde la
celles
ticulière.
Règles pour
3^6
division..
première
Page
Lettre
VI. De Fidée qu'on attache au
des
mot Geste. Division
préliminaire
& expressifs.
en pittoresques
au
servent
du corps qui
les
de décrire
Difficulté
des
à cause de la pauvreté
Gestes,
3
69
langues.
sous
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de
'Lettre
VIL
Deux
points
le jeu
on peut envisager
lesquels
du Geste, c'est-à-dire,
Vérité & Beaudans
té. Les recherches
contenues
à la Vérité.-3 8 2
eette lettre febornent
des mots :
Lettre
VIII.
Explication
Gestes
Parties
Geste.
Peinture
&
Qu'est-ce
Expression.
La
le
Geste.
qu'on peut peindre par
cause du Geste pittoresque
est, ou la
vivacité
de la représentation
qu'on
s'en forme,
ouïe désir de k réveiller
(444)
en autrui.
Sur P emploi
àn
fréquent
ou métaphorique,
jeu figuré
p. 388
Lettre
LK.
Division
des Gestes expressifs en motivés ou faits à dessein ,
& physiologiques.
Sous7 analogues
de ces derniers
division
en ceux qui
être
8c
imités
à volonté
peuvent
Uni, ceux qu'on ne peut pas imiter.
ces derniers.
que moyen de produire
Lettre
du
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de
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de cette exrepos.
pression 8c leurs causes. Remarque
fur le passage nisensible
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4i3
LeW-e XI.
des opérations
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dans cette
de
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X.
Fin de la Tablées,Mwâèresi
E R il A T A.
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ligne 15 : lise^ accompagné.'
j,
Page 43 , ligne 5 : lise^ entendue.
Page 47 , note > ligne 11 : /i/qr âs.
Page JI , «oie, ligne 3 : /i/c^ formée.
Page 64 , Zígvzs 16 : Hfe\ dans la vie.
Page 76 J ftc«e, Zzgvze29 : Z(/ÍJ étoit.
/Jûg-á 81 , ftgYie 6 : Use\ n'a iait pour aucun.
Page 84 , /ZOÍÍ 2 , ligne première : life\ Bayle n'a pasò
Page 8y , note I j /zgvzí 4 : &/<;;[ extitere.
108 , ligne 2 : Ujei L. Piío.
P^Í
JPO^-Ê 117 7 note 2 5 /zgvze 7 : lise\ il en est fait mention.;
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ici
118
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ajoutes
3
Page
P<7g-«139 , note 2, Zzgvzí 3 : life\ nnAo^varof.
i'^g-e 140 , ligne 9 ; /zyìç des Gracches.
Page lj6 , Tzoíá, Zzg"«£ 3 : /zyê^ Ai&u».
P<zge 100, note 4 , %yze I : /;/«{ Aij3uxa.
plus haut.
/-"a^d 177 , ligne 8 : lijè\ mentionnée
frappée.
Page 190 , ligne 24 : lifì
Page 222 , ligne 23 , li]e\ l'une & les autres.
Page 289 , ligne 1 : life\ supériorité.
P-ge 3J3 , /'ávie 14 : ejfacei de.
•
//'z<£
ligne 19 : Zzjq établît.
page 378 , «are 1 ? ligne 1 : lisei anioese."
TABLE DES MATIERES Contenues dans ce Volume.
DES Epoques de l'Art chez les anciens, indiquées par Pline; par M. C. G. Heyne.
Des Auteurs dont Pline s'est servi dans son Histoire de l'Art; par M. Heyne.
De la Réfonnance des Corps Sonores; par M. l'Abbé Dominique Testa.
De l'Influence des Belles-Lettres sur les Hautes-Sciences; par M. J. G. Herder.
Réflexions sur les Songes; par M. Beattie.
Discours sur ce passage d'Horace: Nec quarta loqui persona laboret; par M. l'Abbé Q. Visconti.
Idées sur le Geste & l'Action théâtrale; par M. J. J. Engel.
Lettre I. Introduction. Jugement de Lessing sur l'ouvrage de Rémond de Sainte-Albine, intitulé: Le Comédien. Son projet d'un ouvrage sur l'éloquence du geste. Quelques
traits caractéristiques qui le distinguent comme auteur.
Lettre II. Utilité d'une théorie de l'Art du Geste & de l'Action théâtrale. Insuffisance de la sensibilité seule. Réfutation de l'objection: que tout ce qui est fait d'après des règles
doit être peiné & froid. Mérite particulier de la théorie de l'Art du Geste & de l'Action Théâtrale.
Lettre III. Possibilité de la théorie de l'Art du Geste & de l'Action Théâtrale. On peut embrasser toutes les espèces de sentimens à exprimer, quoiqu'on n'en puisse pas
saisir les objets. Diversité d'expressions relativement aux différens peuples, aux différens états de la société, & c.
Lettre IV. Caractère général propre à toutes ces différentes espèces d'expressions. La théorie de l'Art du Geste & de l'Action Théâtrale doit s'y borner.
Lettre V. Distinction à observer entre les modifications du corps purement mécaniques, & celles qui dépendent de l'action de l'ame. Règles pour les premières. Division des
dernières en celles qui ont un sens plus général & plus indéterminé, & en d'autres dont le sens est fixé d'une manière plus particulière. Règles pour celles de la première
division.
Lettre VI. De l'idée qu'on attache au mot Geste. Division préliminaire des Gestes en pittoresques & expressifs. Parties du corps qui servent au Geste. Difficulté de décrire
les Gestes, à cause de la pauvreté des langues.
Lettre VII. Deux points de vue sous lesquels on peut envisager le jeu du Geste, c'est-à-dire, Vérité & Beauté. Les recherches contenues dans cette lettre se bornent à la
Vérité.
Lettre VIII. Explication des mots: Peinture & Expression. Qu'est-ce qu'on peut peindre par le Geste. La cause du Geste pittoresque est, ou la vivacité de la représentation
qu'on s'en forme, ou le desir de la réveiller en autrui. Sur l'emploi fréquent du jeu figuré ou métaphorique.
Lettre IX. Division des Gestes expressifs en motivés ou faits à dessein, analogues & physiologiques. Sous-division de ces derniers en ceux qui peuvent être imités à
volonté & ceux qu'on ne peut pas imiter. Unique moyen de produire ces derniers.
Lettre X. Expression de l'inaction & du repos. Différences de cette expression & leurs causes. Remarque préliminaire sur le passage insensible du repos à l'action.
Lettre XI. Expression des opérations de l'esprit. De ce qui est analogue dans cette expression, & de ce qui y est figuré.
Fin de la Table des Matières.

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