Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en

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Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en
Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en Rhône-Alpes
Exemplaire WEB
[email protected]
http://www.fleur2mo.com
Numéro 17
3 Euros
Tirage 100 exemplaires
Septembre-Octobre 2003
Edito par François Gaillard
Oh Les Belles festivités à venir…
Les mois de septembre sont difficiles… Les
supermarchés ont préparé leurs affiches, elles bavent
sur tous les murs des villes : une rentrée « à fond la
forme » pour les sportifs, « pas chère » pour d’autres…
au secours !! Heureusement, il nous reste les saisons
culturelles, qui s’annoncent pleines de soirées
alléchantes. A Lyon, la salle des Rancy commence sa
saison avec Céline CAUSSIMON et Jacques
DANGOIN, Le Radiant avec ENTRE DEUX
CAISSES ; à Chambéry, le Totem enclenche sa saison
avec Laurent BERGER et Henri TACHAN, et le
Rabelais d’Annecy commence avec Gérard MOREL. A
noter cette année le développement des « Chansons
Buissonnières » qui, pour fêter leurs 10 ans d’existence,
ne se cantonnent plus à Apprieu et Rives, mais se
déplacent en différentes communes du Nord-Isère ;
c’est ici l’occasion de saluer le travail incroyable de cette
équipe, qui se lance avec toujours autant d’énergie dans
sa 10è m e année ! Première soirée avec Vincent
GAFFET, Caroline PERSONNE et Eric SIMONET à
Apprieu.
La nouveauté de ce numéro de journal est l’apparition,
grâce à Aude RAISON, de mots croisés Chanson !
Vous retrouverez ces mots croisés en fin de journal. Par
ailleurs, et pour amorcer un débat qui nous permette
d’y voir plus clair sur la situation actuelle des
intermittents, j’ai réédité la formule du billet d’humeur,
auquel je vous invite à réagir tant que possible. Quelle
que soit votre fonction, intermittent, organisateur de
spectacle, ou même simple observateur, faites-nous
parvenir votre vision de cette situation ; nous
publierons vos témoignages dans le prochain journal.
Peut-être qu’en confrontant nos avis, nous
parviendrons à nous faire une idée sur les formes
d’action possibles et les perspectives de ce statut…
• Régions en Scènes à Chambéry les 28, 29 et 30
octobre avec Agnès BACCONNIER, La TROPA, Les
GAY PNEUS, Les TIT’NASSELS, Simon GERBER…
Rens : Le Maillon – Nous contacter
• 3ème Festival de Chanson Vivante « Attention les
Feuilles ! » organisé du 3 au 12 octobre par la salle
de spectacles du Rabelais à Meythet (74). «Attention
les Feuilles !», parce que c’est l’automne, parce que c’est
sur des feuilles
que l’on écrit
les paroles et la
musique, parce
que si l’on jacte
un peu l’argomuche, c’est
avec les feuilles
que l’on esgourde… Au
programme, des
artistes
remarquables,
pour la plupart
originaires de la
région RhôneAlpes.
Des
textes drôles (quand c’est encore possible…), plein
d’amour, d’humour, d’humeur et de teneurs et servis
chauds par de talentueux passionnés. Vous pourrez y
croiser entre autres : Gérard MOREL, Entre 2 Caisses,
Yannick LE NAGARD, Les Tit’Nassels, Thierry
ROMANENS, Claudine LEBÈGUE, Henri
TACHAN… et tout cela se clôture sur une soirée
«GRILLOT fait son Jacques», avec, notamment :
Véronique PESTEL, Monique TRÉHARD, Christian
CAMERLYNCK, François-René DUCHÂBLE, Jacques
GRILLOT… En somme, tout un programme à ne
louper sous aucun prétexte !
Dernière minute — Comme si la Chanson perdait un
bout de sa mémoire… Marc ROBINE, auteur du
magnifique « Roman de Jacques BREL » et journaliste à
CHORUS, est parti rejoindre Brel, Brassens et Ferré le
26 août dernier. Toutes nos pensées vont à sa famille
et à l’équipe de CHORUS.
Rens, résa : Le Rabelais, [email protected]
1
• Hommage à Léo Ferré, MJC du Vieux Lyon, du
20 au 25 octobre. Chaque soir, deux à trois premières
parties, chantant FERRÉ, suivies d’un récital entier
autour de FERRÉ… le tout terminé par un gala de
clôture avec Hubert-Félix THIÉFAINE. Seront présents
dans cette semaine d’hommage Gilles DROULEZ,
BELL ŒIL, Michel AVALLON, Laurent BERGER,
Nicolas REGGIANI, Fabienne EUSTRATIADÈS,
François GAILLARD… Voir l’agenda pour le détail.
toujours rester vigilant aux chants de la notoriété et du
show business. Luc ROMANN, c’est cet artisan qui, au
cœur des collines du Gers, cisèle de flamboyants joyaux
poétiques qui viendront scintiller de mil feux en cet
automne 2003, au cœur du restaurant «les deux
pianos». 41 ans après son premier disque, Luc
ROMANN, toujours là, présent, vivant…
Frédéric BOBIN, le chanteur bicéphale. Le Creusot
(Saône et Loire) : Un auteur qui nous concocte de
petites chroniques ou l’humour se marie avec poésie,
insolence et ironie. L’un. L’aîné. Philippe BOBIN.
Région Rhône-Alpes : Un compositeur-interprète qui
guitare en mains nous enchante depuis 5 mois sur
Lyon et sa région. L’autre. Le cadet. Frédéric BOBIN.
Alors ? Aberration génétique ? Dérèglement hormonal
? Dérapage de l’atavisme ? Lourde hérédité ? Défaut de
parallélisme ? Que nenni. Simplement les BOBIN
Brothers. Pas agents doubles. Pas plus ni moins skizos
que frères, que vous et (ou) moi. Un duo qui
fonctionne comme une entité à part entière. À leur
actif, 60 textes mis en musique et prêts à pénétrer votre
cortex. Frédéric BOBIN 25 ans, espoir de la scène
chanson, a déjà dans sa besace 50 concerts en 3 ans.
Longue vie aux frères BOBIN. À noter : CD 12 titres
«les Salades», 2002.
Rens : Salle Léo Ferré, 5 place St Jean 69005 Lyon.
• Le 10ème Festival Musique à flots, au Château de
Salvert, Attignat (01), les 5, 6 et 7 septembre,
accueillera cette année Rémo GARY, Tom
NOVEMBRE, Les TRAPETTISTES, Gil CHOVET,
Gérard MOREL… Voir l’agenda pour le détail.
Renseignements : www.festimaf.fr
• Le Festival « Les Barbares », fin septembre, début
octobre. Organisé par «Isère Porte des Alpes», en
collaboration avec le théâtre Jean Vilar, Ville Nouvelle
Culture et les 46 communes du contrat global de
développement, le Festival les Barbares présente dans
les bars de 14 communes des spectacles vivants de
formes variées. De la chanson au théâtre, du conte à la
danse, c’est un parcours artistique original et de qualité
avec uniquement des spectacles gratuits dans les
bistrots.
Venez nombreux. Faites-leur (leurs fêtes) à Frédéric
BOBIN et Luc ROMANN une ovation digne de leurs
talents. Une petite dernière pour la route : le samedi 29
novembre dans le même lieu, Michel-Marie
PERRAUDIN présentera son nouveau spectacle
«Lunambule», avec en première partie… Frédéric
BOBIN. Décidément ce garçon est comme Dieu : il est
partout.
Tiens, maintenant vous avez la réponse à la question
du titre…
Roland G. Bougain
Renseignements : [email protected]
• Et le Futur de la Chanson d’Auteur, on en parle?
De nombreuses surprises vont nous sauter aux chasses
et aux esgourdes pendant les saisons 2003-2004, mais
il est un événement (heureux, l’événement) qui va se
produire le samedi 18 octobre au restaurant « les
deux pianos », 2.A. Les petits champs 26120
Montellier. Eh oui, chers amis de la poésie et de
l’émotion réunies, le duo de choc Isabelle TAVANI,
Jean-Louis DUMAS (Radio BLV, 93.6MHZ, Y’a un
climat – tous les lundis 18h-19h45 Bourg les Valence)
invite Luc ROMANN et, en première partie, Frédéric
BOBIN.
Luc ROMANN : Un concert de Luc ROMANN, c’est
un rendez-vous avec l’homme, dans tout ce que
représente ce mot. L’Homme, l’Humain. L’Amitié,
l’Amour et l’émotion en partage. J’en veux pour
exemples des textes qui s’inscrivent, s’incrustent dans
les mémoires : la Liberté, le Temps des chevaux, l’Homme
de lune, Amours de mes dix ans, le Mariage insolite de
Marie la Bretonne, titres datant de plus de trente ans.
Preuve que les mots mis dans le bon ordre peuvent
traverser le temps. Sur scène, Luc ROMANN, c’est
l’homme nu, sans paillettes, sans artifices, sans fards, le
poète dans son expression la plus pure. La magie du
mot, du chant et du corps. Humaniste, généreux,
vivant, homme, quoi… Lui, Luc ROMANN, qui côtoya
Jean-Max BRUA, Jacques BREL, BARBARA, Georges
BRASSENS, Edith PIAF, Léo FERRÉ et consorts, sut
Ce qu’il s’est passé de majeur en
Juillet-Août 2003
• Le Tremplin de la Chanson Française
d’Hauterives (26), les 10,11 et 12 juillet derniers :
¬ Le Tremplin réunissait cette année 4 chanteurs
(Monsieur PYL, Maurad MANCER, Gildas
THOMAS, Céline BRÉMONT) et 2 groupes (La
FEMME SANS TÊTE et Frédéric NOLLET). Grande
variété de styles, de climats. Côté prix du jury, le
premier était pour Gildas THOMAS, sans surprise car
remarquable ; de belles mélodies accrocheuses, et une
présence indiscutable. Quant au second prix, contre
toute attente cette fois dans un tremplin de chanson,
les professionnels ont choisi Frédéric NOLLET et sa
pop approximative, archi mise en scène et bourrée de
clichés… Depuis la forme (qui n’a pas encore pris son
public en photo ?) jusqu’au discours (« aujourd’hui j’ai
vu le soleil et il m’a parlé, il m’a dit : tu leur diras »…
sic !). Sans commentaire. Le prix du public, en
2
François
GAILLARD,
Antoine
GASSE,
LOZAD’AIME, Gilles ROUCAUTE, Christine
RUFFIN et Jérôme TATIN.
François Gaillard
revanche, est allé à Monsieur PYL… Et c’est très bien !
Une belle présence,
des clins d’oeils
drôles (celui qui
rêve passer à
France Inter craint
qu’on dise qu’il « a
tout pompé sur
DELERM », Je
rentrerai dans les
classiques) ,
pour
quelques chansons
à
fond
les
manivelles, guitarevoix, en ouverture
du tremplin. Jouant
(parfois peut-être
un peu beaucoup ?) d’un accent mi-québécois, mi-rural
à la Ricet BARRIER, Monsieur PYL nous sert avec une
belle écriture et beaucoup d’aise de la farce, de
l’observation du quotidien (Mon Gosse) et de la critique
caustique (l’Insécurité)… jusqu’à cette magnifique
Démission, à vous coller des frissons dans le dos. A
défaut de l’avoir encore entendu sur Inter (!), vous le
verrez émerger sans peine et vite ; je prends les paris.
François Gaillard
• Le Festival « Chanson de Paroles » à Barjac (30),
fin juillet dernier. Quelques réactions du public…
¬ Côté Intermittents : On nous en a parlé dès
l’allocution d’ouverture du festival. Barjac s’est
positionné en festival militant. Militant au sujet des
intermittents, mais aussi sur tous les dossiers chauds
du moment, l’OMC, BOVÉ, etc. Le maire de Barjac
est coco, ça aide. Son discours d’ouverture était très
émouvant, et, plus rare, sincère. Pas plaqué pour un
sou. Je dirais que le festival a été à l’aune de ce
discours, engagé et sincère. Ça courrait d’ailleurs en
filigrane, voir les grandes scènes consacrées à l’Utopie
en 2001, avec projection du film de GÉBÉ, etc. Disons
que l’actualité a forcé à rendre public ce qui était déjà
très présent entre les lignes. Chaque jour, les
intermittents en lutte se sont manifestés, ont fait signer
des pétitions… Le dernier jour, nous défilâmes pour
une symbolique chaîne humaine autour de Barjac (200
participants, heureusement que Barjac n’est pas très
grand). Aucune victime des affrontements avec les
forces de l’ordre à déplorer, y’en avait pas. Aucun
impact médiatique à ma connaissance, hormis les
éditions cévenoles de la Marseillaise et du Midi Libre, ce
qui demeure, disons, modeste…
Gilles Roucaute
NB :Monsieur PYL a sorti un CD 6 titres (dont la Démission).
Contact : www.monsieurpyl.com
¬ Véronique PESTEL, le 12 juillet : Dans la nuit, les
lumières léchant les voûtes du château font un halo
autour de sa chevelure flamboyante. Puis, vient la voix.
La main s’envole sur le piano, les mots s’enroulent
autour des notes et nous enrobent, nous, public. La
main s’immobilise au dessus du clavier… Malicieuse,
Véronique nous guette, elle aime à surprendre. Elle
enchaîne, tantôt douce, tantôt jazzy, parfois rock n’roll,
le spectacle est dense mais l’attention du public ne
faiblit pas et son bonheur est palpable. Elle joue de
l’humour comme de la gravité avec une maîtrise
parfaite du piano et de la voix. Lorsqu’elle s’en va, on
est tellement comblés qu’on n’imagine plus pouvoir
aimer autre chose après elle, mais heureusement
chacun sait que l’amour n’a pas de limite ! Pour ceux
qui l’ont manquée ce soir, un conseil : ne
recommencez pas deux fois la même erreur !
Christine Ruffin
¬ Un Barjac 2003 : Pour des raisons personnelles,
cette édition de Barjac s'annonçait un peu bizarrement :
attendue depuis la cour de l’école l'année précédente,
j'ai bien failli ne pas en être , passons ! Pour moi cette
année il y a eu 2 Barjac 2003 : les après-midi et les
soirées , j'ai plutôt été déçu par les après-midi même si
CAMERLYNCK et Loïc LANTOINE ne peuvent pas
être expédiés en quelques mots, par contre les soirées
restent de très bons moments. Mercredi soir un
concert d'ENTRE DEUX CAISSES pour le moins
décousu : dehors sous la pluie puis dedans, puis à
nouveau dehors… pour installer un climat il y a mieux
! Une — peut être — trop longue introduction autour du
vin fait que Barjac ne leur a pas réservé le succès que
j'attendais (mis à part une reprise en chœur d’un
COUTÉ… il n’y a qu’à Barjac qu’on peut voir ça !). Il
pleut toujours et JULIETTE relève le défi : chanter
dans une salle intérieure (format gymnase en mieux)
avec un public assis, couché, debout, des spectateurs à
1,5 mètre du piano et un récital à 2 pianos qui se
transforme en : 1 piano , 2 pianistes... dans ce moment
étrange Barjac a vraiment démarré et plutôt bien. Le
lendemain, Francesca SOLLEVILLE : elle évite ses
envolées trop marquées (sauf peut être sur Épilogue) et
c'est très beau ! Quel choix de textes ! Elle est ici chez
elle , trop peut être… Gianmaria TESTA piétine 30
minutes au pied de la scène et s'en plaint gentiment au
début de son concert : il est presque 23 heures.
¬ Le Off : Petite déception pour ce off que nous
avions monté à Hauterives sur demande des
organisateurs du « in », car le public n’était pas (et de
loin !), au rendez-vous. De nombreux concerts ont dû
être annulés devant des terrasses vides, et l’énergie a
failli nous manquer ! Mais des pistes de réflexions ont
été lancées pour trouver des idées d’amélioration de ce
projet. Et puis, on se rappellera tout de même des bons
moments passés à partager une terrasse de café à trois
ou quatre artistes, pour quelques échanges de chansons
et « bœufs », comme ils disent ! Étaient présents à ce
off Frédéric BOBIN, Fabienne EUSTRATIADÈS,
3
très réussie : un CD sort en septembre : à surveiller !
Et Alors ce n’était que ça va tourner bien longtemps.
Voila à nouveau la cour de l’école, encore un festival
qui est passé trop vite ! Tout cela a été rythmé par le
conflit des intermittents qui a été très présent tout au
long des cinq jours sans jamais donner l’impression
d’un risque d’annulation, je comprends plus tard que
tout n’a pas été simple, pour personne. Un mot un
peu hors sujet pour conclure mais l'idée me poursuit :
l'année dernière ici même Paco IBANEZ sur la scène et
dans le village le lendemain avait eu des mots très durs
sur Noir Désir, de mémoire : « Ils sont aux portes de
l'enfer , un jour ils les franchiront ». J'avais trouvé ça
un peu con… Pour finir sur d'autres (bons ceux là)
souvenirs : les balances de BERTIN, le Château avec
Olivier et ses livres, François et « Les copains de la
Neuille », le stand du commerce équitable, Gérard
MOREL qui venait d'Avignon tous les soirs, Laurent
BERGER, Michèle ENÉE, Michèle BERNARD etc...
Barjac quoi !
Paul Granié
Gianmaria chante en italien (sauf Les Forains de Léo
FERRÉ) et parle – bien – en français. On pense à
Angélique IONATOS en 2002, on n'en est pas loin,
l’homme est attachant , et porte les interrogations de sa
génération. Vendredi : le soir de tous les dangers pour
les festivaliers : KENT à Barjac ! première partie
Michel ARBATZ, un début difficile, puis un long
texte amusant et le spectacle décolle. Certains évoquent
le même profil qu'AUBERSON qui — l'an passé —
avait retourné la salle à mi parcours . KENT entre en
scène, il est livide, a abandonné son micro sans fil et sa
chemise à paillettes ; il a du mal ; la salle est à peine
polie, il va
s'écrouler dans
l'escalier, revient.
J'ai
vu
le
spectacle il y a 3
mois,
j’étais
heureux de sa
programmation à
Barjac…
Le
lendemain un
festivalier me dit
: « Hier la
générosité, elle
était sur scène
pas dans la salle
! » Bien vu !
KENT revient
après le fabuleux
solo d'Arnaud
MÉTHIVIER à l'accordéon et annonce : « Vous avez
vu le chanteur à textes (en plus il profane!) et
maintenant le chanteur à jambes » et il se lâche c'est
très rock. Il raconte sa gêne du début de spectacle et
termine sous les bravos, je suis ravi pour lui et aussi
pour Barjac. Le lendemain il « traîne » dans les rues , il
reste ici la semaine. Samedi, le jour attendu depuis la
révélation de la programmation : Jacques BERTIN est
là ! D'autant plus que les CD « live à Québec » et « la
jeune fille blonde » sont superbes. Mais avant il y a
Jeanne CHERHAL, le syndrome KENT à nouveau :
qu'est ce qu'elle fait là? Pourquoi pas DELERM à
chansons de parole ? ça se passe plutôt bien là aussi.
BERTIN : je ne vais pas parler de son tour de chant,
c'est plus que beau, il est en même temps souriant,
détendu et très fatigué. À un moment je crains qu'il
n'arrête tout. Je suis au deuxième rang et son malaise
me gagne. Il va au bout, la salle hésite à se lever,
j’attendais presque plus du public, certains
découvraient peut-être BERTIN ce soir et on ne rentre
évidemment pas chez lui comme au Printemps d’autant
que son choix dans ses textes n’est pas le plus facile.
Un petit regret : que des chansons de son dernier
album (« Le bonheur ») ne soient pas là. Merci
Monsieur. Clôture déjà : pas de soirée chorale cette
année mais une première partie Mélaine
FAVENNEC, glissons, et Anne SYLVESTRE :
jamais vue ! La révélation (j'ai honte !). C'est beau, c'est
intelligent, c'est émouvant. Il y a une mise en espace
¬ La soirée BERTIN : À l'heure où le soleil va enfin
nous laisser respirer, la cour du château prend vie. Je
m'installe et vois arriver tout le monde... tient... des
têtes connues ici où là... Michèle BERNARD, Allain
LEPREST, Michel ARBATZ... Après l'intervention des
intermittents et des représentants du public, Jeanne
CHERHAL assure la première partie. Toute petite,
toute menue, toute seule avec son piano face à nous,
elle assure bien. Elle a oublié de nouer ses tresses et du
« haut » de ses 23 ans, elle joue avec le public, comme
une ado avec ses parents... Elle nous ballade sur un air
malicieux ou une mine renfrognée en nous chahutant
gentiment... Et puis... Jacques BERTIN et Laurent
DESMURS, pianiste et arrangeur. BERTIN ! La
dernière fois c'était en Suisse, à l'Esprit Frappeur. La
force des textes, la beauté de la voix, la subtilité de
l'accompagnement piano, ont transporté les sept cent
personnes qui écoutent dans un silence d'une extrême
qualité. Jacques Bertin nous offrira ses chansons de
toujours (Paroisse, Carnet, Mario, Trois bouquets,...),
quelques textes de BÉRIMONT, VASCA, et plusieurs
superbes chansons de son dernier album (La jeune fille
blonde). Sa voix chaude et timbrée sait nous murmurer
à l'oreille et nous étourdir par sa puissance. Il chante
assis suite à quelques soucis de santé. Ses gestes
amples, un peu saccadés qui accompagnent sa diction
parfaite semblent cacher la douleur, la souffrance, la
fatigue et renforcent la profondeur de l'interprétation.
Une cour illuminée par l'émotion de sept cent
personnes qui l'acclament... ça fait drôle, ça fait du
bien... que c'est beau ! Merci Jacques.
Jean Claude Alérini
• 4è m e Forum, Antraigues-sur-Volane (07), les 12,
13 et 14 août 2003. Un compte-rendu du mercredi
13 août pour ce qui nous concerne, les copains et
moi… Il traînait encore ce soir-là, Philippe FORCIOLI,
ravi, semble-t-il de l’accueil reçu la veille sur la place
4
il faudra les faire vivre, rêver, chanter les Enfants du
305 et donner des bisous à Arthur le pêcheur de
chaussures. Gueuler ensemble Anarchie ma blanche et
partager le public pour mieux le réunir parce qu’il y a
aussi Des roses et des chiens sur cette foutue planète qui
piétineront par un curieux concours de circonstances
cette lancinante Chanson de Nicolas. Je sais, je sais, cela
est flou pour qui n’a pas eu la chance de voir et écouter
Christian PACCOUD. (En clair, ne va pas voir
PACCOUD, ce sera bien fait pour ta gueule !) Tout ça
pour dire que ce fut un triomphe ! Au fait, Monsieur
l’organisateur ringard, merci !
d’Antraigues. Nul doute, qu’une fois de plus, il a su
convaincre un étrange public. (Lire la suite pour plus
ample compréhension). Donc, une soirée au parfum de
mini-Barjac (pour les veinards connaissant ce festival !)
où l’on retrouve les incontournables du circuit, Jean
FERRAT, Daniel PANTCHENKO (Chorus), AnneMarie PANIGADA (Chant’Essonne), Jacques
ROUSSEL (Paris Première), Marek MOGILEWICZ
(L’esprit Frappeur, un auteur-compositeur-interprète que
j’adore), Edouard CHAULET, maire de Barjac et
nombre de spectateurs de la « famille », sans compter
ceux que j’oublie, le guitariste de Môrice BENIN et
d’autres qui se côtoient par une chaleur à décaper
jeunes et vieux, toutes statistiques confondues. Bref,
BIFIDUS ACTIF, Bernard JOYET, Christian
PACCOUD. Riche programme, 21 heures, en plein
air. Coincés par le manque de temps pour s’exprimer
avantageusement, à moins que ce ne soit la chaleur ;
BIFIDUS activent laborieusement un spectacle-yaourt
qui vire au goût insipide bien qu’il soit loin d’un
produit de la mondialisation, mais vu que le « bio » est
en progression... A suivre sur la voie lactée. Ils avaient
pourtant été chaleureusement présentés par un
animateur fougueux et décalé… (Lire la suite… ça
vient…) Déménagement de la scène pour J.L.
BEYDON et Bernard JOYET. Le voilà, il est là, micro
en main, le fougueux, il nous explique qui est JOYET,
ce qu’il va nous chanter, sachant que la chanson
française etc. L’homme sympathique et grotesque
pédale confondant FORCIOLI et JOYET, en fait des
tonnes en prenant ouvertement le public pour des cons
assis. (Le monsieur dont je tairai le nom est un ami de
Jean FERRAT ; ancien chanteur et père d’une
chanteuse - Devinette ?) Arrive enfin Bernard JOYET,
qui, d’emblée, attaque une nouvelle chanson. Gonflé !
Surtout que le son de sa voix est étouffé par le piano.
Deux chansons plus tard, le mal est réparé et, noblesse
oblige, le public adhère à l’alternance d’humour et de
sérieux dont il détient le secret. Inutile de préciser que
le public est sous le charme bien avant l’avant-dernière
chanson : La Bible, évidemment. Trois nouvelles
chansons qui seront complétées de sept autres
prochainement. Fort de son succès, il y va de son coup
de pub : enregistrement de son futur album en live au
Vingtième Théâtre dans le 20ème arrondissement de
Paris à 20 heures. Ce, du mardi 21/10 au samedi
1/11/2003. Même que si tu le contactes sur son site
Internet, il te donne une invitation etc. Une pause. Fait
chaud, il tonne mais ne pleuvra pas. Place à Christian
PACCOUD. Pardon ! À l’inénarrable organisateur qui
nous explique que Christian PACCOUD est un
Auteur-Compos… Et, j’le crois pas, y chante ; mieux, il
a un accordéon ! Hé bé ! Suite aux ordres du furieux
pédagogue, 350 à 400 personnes sont de nouveau
assises. Soudain, un piéton déambule et chante a
capella Des poupées pour les filles…, il longe le devant de
la scène, la contourne, l’escalade et là… Rien à faire,
même pour les chanceux qui ont beau connaître par
cœur, toujours aussi poignant. Lucien vous entraînera
quoi qu’il arrive à l’Avenue du Dragon. Inexorablement,
Pour ce qui concerne les omissions volontaires :
Bifidus Actif : CD Les p’tites godasses, Cie Amplitude 2003
Bernard Joyet : CD Prolongations, Le Loup du Faubourg 2003
Christian Paccoud : CD Notre poème est à nous, Le Loup du
Faubourg 2003
Jean Florin
Des CD
• BÉNABAR, « les Risques du Métier », 12 titres.
Encensé par la presse, le BÉNABAR. Tous. Unanimes:
pour un second album, quelle réussite ! Je ne voudrais
pas passer pour le trouble-fête, mais franchement, je ne
vois pas ce qu’ils lui trouvent, à cet album… Autant le
premier était un coup de cœur, celui-là me donne des
coups de nerfs. Si je résume, à part Monospace, que
vous avez forcément entendu à la radio — assez drôle, le
coup du porte-gobelet, du pull autour du cou, tout ça —
le discours se résume à ces quelques phrases, glanées
au fil des chansons : «Vous alliez si bien ensembles»,
«Dis-lui oui», «le lendemain de la première nuit», «Faut
pas qu’j’l’appelle», «notre
premier rendez-vous», «elle
n’était pas digne de toi»…
Télérama disait que
BÉNABAR croque nos
vies… ah bon ? La vie de
qui ? Télérama est écrit
par des ados ? Remarque,
ils ont raison, c’est son
public des concerts, ça
devrait vendre… Pour ma
part, ce disque m’ennuie ! Car, à l’exception de trois
titres : Je suis de celles, La Station Mir (très réussie) et
Monsieur René, je ne m’y retrouve pas, ni moi, ni les
miens. Désolé. Je ne dois pas être rangé dans la bonne
tranche de consommateurs.
François Gaillard
• Romain DIDIER, « Délassé », 12 titres. Imaginez
un voyage. En train. Où l’on verrait défiler, par la
fenêtre, des instants de vies, des polaroïds, des
souvenirs. Un peu lassé, un peu fatigué, indolent.
Apparemment, tout a commencé au moment où «elle»
quitte le train. Et puis le train repart, « comme s’il était
urgent d’arriver Dieu sait où » (Au bout des rails),
urgent de retrouver les amis d’avant (« Ou sont ces
5
Christ est juif) : « Tes chiffres sont arabes / Ton écriture
est latine / Et tu reproches à ton voisin d’être un
étranger ». Qu’il chante les poètes (HUGO, MUSSET,
APOLLINAIRE, CARCO,…) ou ses propres textes,
Julos BEAUCARNE nous émeut toujours. Le verbe est
précis, inspiré et les mélodies simples et obsédantes.
Notons que sur certaines plages du disque, Barbara
d’ALCANTARA prête sa voix charmante et fragile aux
chansons de Julos. Plutôt qu’un disque, c’est un bain
de jouvence, un océan de pureté, de tendresse…
Comment ne pas tomber amoureux de ces chansons
d’amour ?… Marquez donc d’une croix blanche la date
du 27 février 2004, pour la soirée d’ouverture du
festival « L’Appeau des mots » à Lyon avec cet immense
poète ! « Peut-être une pause dans cette vie de fous /
Peut-être une pause dans cette vie de loups »…
Frédéric Bobin
quais de gare / Où ceux qu’on aime s’égarent / S’il y a
des retrouvailles / Qui m’aura attendu », Au bout des
rails). Au fil du voyage, des souvenirs de mômes — « les
genoux maquillés en juillet polychrome » (Mon écharpe
grise), un zeste d’introspection (« J’ai le cœur comme un
fleuve trop grand / J’imagine qu’il ressemble au vôtre »,
Comme un fleuve trop
grand), quelques souvenirs
de réveils à Shangaï ou de
rêves de bal à Vérone (Je
t’aime en braille)… Et le
sentiment grandissant
d’être au bon endroit,
dans ce train qui avance…
« Y’a des jours, t’y peux
rien, t’as des ailes » (Madame Untel) ! Car c’est là que
se joue la nouvelle rencontre, la «chance sur trois
milliards d’hommes / d’être pris dans vos mailles» (Je
t’aime en braille) : « Par hasard, un visage vous sourit
(…) On se plait, on s’aime bien, Dieu qu’on s’aime »
(Comme un truc à deux temps), et c’est la vie qui
redémarre, qui « éteint ses matins monotones » (Comme
un truc à deux temps), avec, dans les poches, «de quoi
tenir un siècle ou deux / De quoi bâtir des
cathédrales». C’est le retour de l’Amour, à pleins tubes,
celui qui vous remplit les yeux de « trucs à jamais
dev’nir vieux » (Les Amoureux), de vrais désirs, de vrais
combats, de vraies envies, « dans le secret de sa vraie
vie » (Avant de nous quitter ce soir). Heureux. A deux. Et
délassé. À l’exception de deux textes (signés Allain
LEPREST et Claude SEMAL), Romain DIDIER signe
le reste de l’album, co-réalisé et arrangé par Thierry
GARCIA, et c’est une sacrée réussite. S’il affirme :
«Mes mots les plus vrais ne sont / Jamais écrits dans
mes chansons» (Avant de nous quitter ce soir), ceux-là
sonnent si juste qu’on pourrait en douter...
François Gaillard
• Christine RUFFIN, « Mémoires », 14 titres, 2001.
Christine RUFFIN chante
depuis 1975. Après un long
break pendant lequel elle a
suivi des études de
costumière et d’histoire de
l’art, elle revient à la chanson
en 1997. Si l’univers de son
premier album Le Chant
d’une femme (1999) tourne
autour de la sensibilité féminine, de son rapport avec
les hommes, les enfants, la vie, les thèmes abordés
dans ce dernier album en sont le prolongement : on y
retrouve l’amour, le désir, la naissance, l’attente, mais
aussi le thème de la séparation amoureuse — et
douloureuse. Pour agrémenter ces textes, la voix claire
et bien présente de Christine RUFFIN est portée par
de très belles mélodies et arrangements, dans une
sensibilité de ballades et de blues plutôt guitare et
cordes.
François Gaillard
• Julos BEAUCARNE (avec Barbara d’Alcantara),
«Chansons d’amour», 2 CD, 51 titres. Ce double
CD est un « recueil » de 51
chansons
et
textes
d’amour, enregistrés en
concert : amour platonique
entre deux enfants
(Antoinette et moi), amour
absolu (Fréjus St Raphaël),
amours éphémères (Il pleut,
La Bague au doigt), amour
charnel (Ton Teint), rendez-vous manqué (Je ne songeais
pas à Rose), hommage à l’amante disparue (Ça
commence il était une fois), hommage au père (Le petit
royaume), à la mère (O Claire Suzanne Adolphine),… en
somme, l’amour sous toutes ses formes, selon Julos.
Un récital plein de sensibilité, une œuvre qui respire la
générosité et la sagesse. « Dès le moment où nous
sortons du ventre de notre mère, nous devenons toutes
et tous des émigrés » murmure-t-il de cette voix unique
et pourtant familière… avant d’entamer a capella cet
hymne à la tolérance et à l’amour du prochain (Ton
Contact Christine RUFFIN : Nous contacter
• Gaspard LANUIT, « Ton Fantôme », 16 titres. Le
Chant du Monde / Harmonia Mundi Distribution. Ça
jazze ! Par les harmonies, par la grande place des
instruments et leur liberté dans l’improvisation, ça
jazze! Les musiques sont très évoluées, frôlent le free ou
l’acousmatique, un peu à la manière d’un Arthur H
qui disjoncterait. D’ailleurs,
le chant de Gaspard
LANUIT rappelle par
instant Arthur H, de la
même façon que l’on peut
penser à NÉRY, parfois aussi
à Tom WAITS (avec un
autre timbre, bien sûr, je
parle ici davantage des
expressions de la voix), avec
des alternances de parlé-chanté. Ma préférence va à la
chanson qui, d’ailleurs, dans ses arrangements, sort un
peu du lot : ce Je pense à mon père est magnifique. Rien
6
vous, allez leur apprendre
les bonnes manières
chansonnières. Ça ne se
laisse pas faire, des
chansons à personnalité.
Un coup de peigne sur le
museau avant de les
présenter, mais essayez
donc de les faire tenir
sages ! » Accompagné par l’excellent François
VERGUET (seconde guitare), Gilles ROUCAUTE a
écumé pendant deux ans quantité de petits lieux
parisiens, jusqu’aux plus difficiles, ceux où l’ont se
moque pas mal de la présence d’un chanteur. Et ce
n’est pas peine perdue ! Car, à force de jouer, à force
de chercher, d’essayer, ces deux larrons ont peaufiné
des chansons remarquablement écrites, pamphlets
sociaux (Les étudiants, Mourir français*) ou peintures
d’époques (Le Café du matin), où se croisent
allègrement tendresse (La vie*) et piquant
(Saltimbanquier*, Le Travail), le tout servi dans un écrin
de deux guitares aux arrangements somptueux. Le
bonhomme va sûrement me faire remarquer que
j’aurais pu éviter d’en faire des tonnes… Alors je
passerai rapidement sur le charisme qu’il déploie en
scène, et sur cette belle assurance qu’il a développée,
pendant ces deux années parisiennes… pour vous dire
que si les morceaux de ce CD sont en écoute libre sur
son site, vous pouvez (devez?) également lui acheter !
Vous bénéficierez alors d’un très joli livret et des
chansons à astérisques (cf. ci-dessus) dans votre salon.
Pour les autres chansons, il faudra aller l’écouter en
scène… mais vous ne le regretterez pas, tant vous l’y
trouverez entier, sincèrement entier.
« Petit gueulard deviendra grand s’il joue son rôle
Sois prêt pour la fuite en avant, la course est folle
Mais elle te veut éperdument » (La vie)
François Gaillard
que pour cette chanson, égrenant une liste émouvante
de pensées, de souvenirs qui évoquent son père, voici
un disque à écouter. Avec une mention toute spéciale
pour la très jolie jaquette du CD !
François Gaillard
Contact : www.gaspardlanuit.com
• Christophe ANDRÉANI, deux CD : « Les Deux
Vélos », 2 titres et « Simples Chansons », 10 titres.
Deux disques très « parisiens », autant dans la forme
que dans le fond. Il y est question de l’Île St Louis, du
Moulin de la Galette, du Chat Noir et de la Bohème
(Lautrec), avec un « clin d’œil des Champs-Élysées »
(Zeina) au son du limonaire… Les chansons y coulent
comme des ritournelles : « la vie c’est peut-être ça, des
chansons, des chansons, des chansons, qui nous
ressemblent sur des bouts de carton », on se laisse
bercer comme le Chapeau de la chanson : « comme la
valse vis ta vie tourne tourne et avance »… et l’on se
surprend à reprendre en choeur les refrains ! Vieux
chanteur, Andréani, sûrement pas, mais sans doute
nostalgique de la belle époque des cabarets, lui qui dit
n’être maintenant « qu’un banal artiste, un ouvrier »
(Tueur à gages) pour qui le Temps est un rongeur…
Quant à nous on se délecte de cette voix tendre et claire
aux accents d’autrefois, qui sait aussi se prêter à des
scènes plus actuelles, comme l’histoire des deux vélos
(en fait ils sont… 4 !), métaphores de plusieurs histoires
d’amour, images de l’incessant tourbillon de la vie.
Marie Bobin
Contact : www.roucaute.com
• Pierre DELORME, Chansons toutes nues, 16 titres.
En couverture, une
somptueuse peinture de
femme nue, signée Yang
Zhi-guang. A l’intérieur,
des chansons nues,
intimistes et dépouillées :
textes et musique d’orfèvre
sur un accompagnement
guitare – contrebasse.
Dans ce 4ème opus, Pierre
Delorme célèbre largement le corps féminin, nu de
préférence, dès la chanson d’ouverture (« Femme nue,
toute nue / Ton corps est un poème »), jusqu’à Louise
était nue, la dernière chanson. Delorme nous conte
quelques histoires naturalistes, comme L’Ablette et Le
sous-bois qui s’achèvent sous les bons auspices de
Cupidon, et l’on songe tour à tour à Clairette et la
fourmi de Brassens et à Trousse-chemise d’Aznavour.
Contact : [email protected]
• Gilles ROUCAUTE, « Premiers Pas », 5 titres.
C’est pas pour fayoter, mais voilà le premier CD que
j’ai posé sur ma platine à mon retour de vacances. Car
j’avais, pendant 15 jours, chantonné les trois seuls vers
que ma mémoire avaient retenus de Mourir Français :
«Allez ne faites pas les bégueules / La bombe qui
tombe sur vos gueules / Est de première qualité ». En
boucle. C’était mon tube de l’été perso, l’une des cinq
chansons du premier CD de cet ami et fidèle de la
première heure d’A Fleur de Mots. Ancien directeur de
centre pénitentiaire, Gilles ROUCAUTE a joué les « À
nous deux, Paris !» il y a deux ans, pour tenter de vivre
de chanson à Paname. Finis les « Au boulot, Monsieur
ROUCAUTE ! » (Quand le soleil reviendra*), l’heure
était à l’aventure. Et l’expérience était ardue, car à
l’instar de leur auteur, ces chansons ont de la
personnalité. Eh oui : « Allez éduquer des chansons,
7
obligatoire pour le chanteur débutant, qui s’y fait les
dents, la salle moyenne, en plus de son rôle de vitrine
lorsqu’elle est parisienne, est davantage un outil
d’apprentissage du métier : on y apprend à chanter
plusieurs soirs d’affilée et non plus « de temps en
temps » comme dans un café. Agrémentée de
nombreux interviews d’artistes (Bernard JOYET,
Claude ASTIER), de producteurs (Cristine HUDIN,
Mysiane ALÈS, Marie-Pierre DA PORTA), de
tenanciers de lieux (Jean FAVRE du Tourtour, Noëlle
TARTIER du Limonaire, Boris BOURDET du feu
Café Ailleurs…), cette étude ne se concentre pas
exclusivement sur l’aspect économique, mais se base
sur de nombreuses expériences vécues… pour terminer
sur un « projet d’exploitation de théâtre », sur fond de
financement public et de coopérative de production,
permettant de mutualiser, entre artistes, les moyens de
se produire. Passionnant !
Dans Le Comanche, le corps féminin, entr’aperçu pour
la première fois par un garçon, sonne le glas de
l’enfance : « Elle n’avait pas de maillot / Et je vis la
tache franche / D’un triangle noir, très beau / Sur son
ventre de faïence / Sans un bruit et sans un mot /
Aplati derrière les branches / Je contemplais le tableau
/ Pensif, au bord de l’enfance ». On scrute avec l’auteur
toutes ces femmes nues, inspiratrices, comme cette
Rosette qui pose pour Auguste Renoir dans Renoir et
les fourmis. Néanmoins, Pierre DELORME dépeint
aussi les blessures des femmes voilées, dont on cache la
féminité : « Les femmes fantômes […] vivent ainsi dans
l’ombre éteinte de l’homme / Femmes fantômes,
femmes servantes, en somme » (Les Femmes fantômes).
Parfois en effet, le ton se fait plus grave lorsque
DELORME évoque, toujours avec subtilité et sans
grandiloquence, l’intifada (Pierres), la captivité (Prison),
la peine de mort (Monsieur Texas), la guerre 14-18
(Exercice d’Apollinaire) ou la chute des idéaux maoïstes
dans ce bel hommage au peuple chinois : « La lune
maussade pleure sur l’esplanade / Les rues sont
désertes, sauf quelques vélos / Qui s’enfuient au loin,
chinois de passage / Fugitifs, comme des traits de
pinceaux » (Quand j’étais chinois). En fin d’album, on
est saisi par cet hommage au père, tout en pudeur (Je
lisais dans ma chambre) et ce clin d’œil plein d’humilité
à Bob Dylan, l’un des pères spirituels (Le p’tit gars du
Minnesota). Dans ces Chansons toutes nues, chaque mot,
chaque silence, chaque pincement de cordes est un
enchantement. 16 petites perles à écouter et réécouter !
Dans la veine des Jacques BERTIN, Leonard COHEN
et Félix LECLERC…
Frédéric Bobin
Contact : H. LERAY, [email protected]
• Gergely ZSIGMOND, « La Situation présente de
la chanson à texte française », Université de
Budapest, HONGRIE, 2002, 78 pages. Gergely
ZSIGMOND, étudiant hongrois, a passé près d’un an
en France grâce au programme des « jeunes volontaires
européens » ; dans ce cadre il a effectué un stage au
Café des Arts de Grenoble tout en préparant la
rédaction d’un mémoire sur la chanson française pour
l’université de Budapest. Il a donc profité de son séjour
en France pour rencontrer et interviewer des artistes
faisant de la chanson « à texte » : Laurent BERGER,
Pascal CARRÉ, Romain DIDIER, Yves DUTEIL, Marc
ROBINE, Christian PACCOUD, Allain LEPREST,
Philippe FORCIOLI, Jean-Luc SCHWARTZ… mais
aussi des accompagnateurs (Jean-Louis BEYDON), des
patrons de salles de spectacles, des journalistes de
presse spécialisée… Il en ressort un état des lieux assez
clair de ce qui se fait actuellement en chanson sur le
territoire français, au niveau des artistes (avec quelques
beaux portraits et interviews), et en ce qui concerne le
circuit de production de chanson (du producteur au
distributeur en passant par les médias et les lieux) ;
cette analyse est introduite par une réflexion sur ce
qu’on appelle la chanson « à texte » et son historique.
Un appréciable travail de synthèse !
Marie Bobin
Contact : http://pierredelorme.free.fr
Des Mémoires et des Livres
• Hubert LERAY, « Soleil cherche Futur », rapport
de DESS Responsabilité de projets culturels, sous la
direction de Véronique GUÉRIN, Université de
Rouen, 2002, 114 pages. Un rapport incroyablement
riche, sorte de bilan de l’état de la Chanson vue par
l’ornière des salles parisiennes moyennes à petites. Si
celle-ci est souvent traitée d’infra-musique, de «déjection
culturelle» par les organismes publics, Hubert LERAY
insiste sur l’impact et l’importance de la Chanson dans
la conscience collective. « Les chanteurs ne sont pas des
philosophes, ni des sociologues », dit Alain
SOUCHON, avant d’ajouter « On est des gens de la
rue. Mais les gens de la rue pensent, aussi ! ». D’où
l’envie de se pencher sur cet art de la Chanson, et sur
ses moyens d’existence. On trouve dans ce rapport une
étude argumentée des moyens de fonctionnement, plus
ou moins légaux, des lieux de spectacle, du café-bar au
théâtre parisien. Il y est question de passage du
chapeau, de décret-bruit, de charges et de cachets… À la
lecture de ce rapport, on se prête à réfléchir aux
différents rôles de ces salles de spectacle : si le café,
petite salle enfumée et bruyante, est un passage
Contact : [email protected]
• La fête à FERRÉ n’a pas eu lieu au Francofolies. Par
contre, elle a bien lieu chez les éditeurs, tant il est sorti
de livres autour de Léo ces derniers temps. J’aimerais
revenir sur deux biographies qui ont retenu mon
attention : « Léo FERRÉ », de Louis-Jean CALVET, et
« Léo FERRÉ, l’enfant millénaire » de Jacques
VASSAL. Si ces deux ouvrages m’ont paru novateurs,
c’est précisément parce qu’ils se distinguent des
biographies classiques. Louis-Jean CALVET,
universitaire, avait déjà écrit un livre passionnant sur
BRASSENS, truffé d’analyses très fines des chansons
8
«Staracs and Co», dans lesquelles il est facile, et
fructueux, de faire n’importe quoi avec pas grand
chose. « Oui ! », répondaient les autres, car il est urgent
de montrer à ce gouvernement qu’il ne peut pas
continuer à avancer impunément, en se moquant
éperdument de tous.
Dans la confusion générale de juillet dernier, il était
difficile de se faire une idée ; et pourtant, on sentait
bien que chacun réagissait avec ses tripes et ses propres
inquiétudes, avec sa générosité, aussi, et beaucoup de
sincérité, quitte à se mettre en danger en perdant des
cachets. J’étais d’accord avec eux, avec eux tous, me
contredisant, comme eux, plusieurs fois par jour… Et
puis, avec le recul d’un petit mois, je me demande…
bien sûr, les partisans de l’annulation étaient
séduisants, avec leur fougue et leur envie de faire «
péter tout ça » ; mais si les annulations d’Avignon et de
La Rochelle ont eu du retentissement médiatique, je
suis bien sceptique, un mois plus tard, quant à leur
impact sur ce gouvernement ricanant et infect.
L’enjeu de tout ce remue-ménage était (et reste) de
défendre le statut d’intermittent, mis en danger par des
gens qui semblent ne rien connaître du milieu du
spectacle et des difficultés quotidiennes rencontrées par
ses acteurs, et qui tentent de nous faire avaler, sur des
critères plus ou moins scabreux, qu’il y aurait des
«bons» artistes et des «mauvais» (i.e. qui coûtent cher),
et qu’il est urgent de réparer tout ça. Leur solution :
rendre plus difficiles les conditions d’accession au
statut, par le biais d’un joli filtre qui élimine ceux qui
tournent peu. Avec de tels critères de rentabilité, je me
classe sans hésitation dans la colonne des mauvais, des
pas rentables. D’ailleurs, je ne suis pas intermittent ;
mais si par hasard je caressais l’espoir de l’être un jour,
l’affaire est définitivement réglée. Et pourtant…
Pourtant, j’aurais aimé pouvoir vivre un jour de la
chanson, disposer du temps nécessaire au montage de
spectacles, en peaufinant les arrangements, les décors,
la mise en scène. J’aurais aimé avoir suffisamment de
temps aussi pour monter des dossiers de subventions
sérieux, et pouvoir payer correctement plusieurs
musiciens et techniciens. Bref, j’aurais aimé faire un
pas de plus vers le professionnalisme (peut-être même
devenir « rentable » !), m’éloigner un peu plus de
l’amateurisme… Ma condition de « prof ascendant
chanteur » fait que je chante aujourd’hui avec des bouts
de ficelle, grâce à des petits morceaux de temps pris ça
et là entre deux cours… De fait, avec ce projet de loi,
j’ai pris perpet’. Il semble que je sois condamné à cette
double activité pour un sacré moment. Sur le modèle
de ma condition actuelle (celle que j’aurais bien laissé
tomber un jour !), ce projet de loi risque de n’avoir
qu’un effet : réduire l’activité artistique de tous les «pasrentables», tous ceux qui vont devoir retrouver un
travail annexe purement alimentaire, avec ce sentiment
de faire deux métiers à moitié.
Voilà pourquoi j’ai envie de le défendre, ce statut.
Vaille que vaille. Et je ressens pour cela l’urgence
d’expliquer au public que le spectacle vivant est
actuellement en sursis, qu’il entre en résistance face aux
du père Georges. Son FERRÉ ne déçoit pas. Celui qui
fut l’ami de FERRÉ (avant brouille, puis
réconciliation!), et l’instigateur de cette célèbre émission
de France Culture diffusée dans la nuit de la St
Sylvestre 1987, nous propose sa propre vision de
l’œuvre de FERRÉ. Pas de brosse à reluire dans ce
livre, pas de énième version de la biographie, mais un
travail que CALVET qualifie « à double entrée » : le
FERRÉ académique, et son FERRÉ à lui, l’homme
«adorable et insupportable» qu’il a côtoyé. Si les
spécialistes regrettent une mauvaise relecture (noms
écorchés, répétitions) et quelques phrases assassines au
gré du récit, j’avoue avoir pris énormément de plaisir à
lire ce FERRÉ de CALVET, qui donne une image sans
concession mais sincère de l’artiste et de son œuvre.
Côté Jacques VASSAL, les amateurs de FERRÉ ne
trouveront pas de grande nouveauté dans cette
biographie, mis à part peut-être ce projet de monter
Benoît Misère, ce fameux récit autobiographique, en
piano-voix. En revanche, les personnes désireuses de
découvrir FERRÉ (et qui ont la flemme de recourir à
l’ouvrage de BELLERET, pourtant essentiel !)
trouveront en ce travail de VASSAL un récit clair et
agréable à lire… avec, en sus, quelques biographies
résumées des auteurs (ARAGON, BEAUDELAIRE,
BÉRIMONT, PAVESE, RIMBAUD, RONSARD,
RUTEBEUF, SEGHERS, VERLAINE, VILLON) et
des compositeurs (BARTOK, BEETHOVEN,
MOZART, RAVEL, SATIE) qui ont largement
influencé FERRÉ.
François Gaillard
Louis-Jean CALVET, « Léo FERRÉ », Flammarion, 275 p.,
2003.
Jacques VASSAL, « Léo FERRÉ, l’enfant millénaire »,
Éditions Hors Collection, 181 p., 2003.
Un Billet d’Humeur de François Gaillard
Fallait-il annuler les festivals d’été ? Suite au projet de
réforme du statut des intermittents du spectacle, et en
écoutant les différents avis, j’avais bien de la peine à me
faire une idée claire. « Non ! », disaient les uns, car en
se privant de la rencontre avec le public, on se prive du
plus bel outil de protestation qui soit ; pire, on pourrait
presque y voir une capitulation des arts face aux
9
marchands, aux gouvernants, à ceux qui comptent les
artistes comme on compte des moutons, en mesurant
le profit qu’ils peuvent tirer de leur laine… L’urgence
de jouer, aussi, et d’opposer tant que possible à ce starsystème dégoulinant un peu de qualité, à cette
télévision publique abêtissante et bas de gamme (qui
profite d’ailleurs pas mal du statut d’intermittent actuel
pour ne pas avoir à salarier ses techniciens à plein
temps…) une culture de spectacles vivants, de qualité,
qui amène le public à la réflexion. Personne n’a, bien
sûr, le privilège de la qualité… mais nous savons bien,
en revanche, que leurs critères de rentabilité ne sont
pas les bons. Alors, je ressens l’urgence de chanter,
avec des bouts de ficelles s’il le faut, mais chanter à tout
prix… En forme de poing en l’air.
Infos en Vrac
• Le Grand Huit, publication de l’AMDRA, se veut
porteuse d’échos et propos de la musique et de la
danse en Rhône-Alpes. Le numéro 1 (hiver
2002/2003) propose un dossier sur les musiques
actuelles (des politiques publiques aux paroles d’artistes
: Fred RADIX, PROHOM, Christophe
SACCHETTINI y ont la parole)… dossier très
académique mais d’un contenu relativement riche.
Pour le recevoir chez soi : le demander par courrier à
l’Agence Musique et Danse Rhône-Alpes, 32 rue de
la République 69002 Lyon, en précisant vos nom,
prénom, profession et structure, accompagné d’un
chèque de 30 euros pour l’année (3 numéros). L’autre
solution : le retirer dans l’un des points de dépôt
partenaire, dont la liste est sur le site :
http://www.lagencemusiqueetdanserhonealpes.fr
rubrique Panorama / Grand Huit.
N’hésitez pas à réagir à ce billet, à nous donner vos
témoignages sur votre « intermittence » ou « nonintermittence »… Seul le débat permettra de faire connaître
au plus grand nombre ce qu’est ce statut, et ce qu’il risque…
Le débat continue à la fête de l’Huma (stand de la Vallée de
Montmorency) les 12, 13 et 14 septembre, où je ferai le pas
rentable en compagnie de Fabienne Eustratiadès, Frédéric
Bobin, Gilles Roucaute, Christophe Andréani, Sophie Térol
entres autres…
• La Faculté de Sciences Économiques et de Gestion de
l’Université Lumière Lyon 2 (à Bron), a mis en place
avec l’AMDRA un « Diplôme Universitaire en
Gestion et Développement de carrières d’Artistes ».
Objectifs : compléter des connaissances opérationnelles
du secteur des musiques actuelles (juridiques, création
d’entreprise) et crédibiliser le statut de manager de
carrières d’artistes. Le diplôme délivré est de niveau
BAC + 4. La formation dure un an à raison d’une
semaine par mois, et ne sera ouverte qu’en formation
continue pour l’année 2003/2004.
Contact : Secrétariat 3ème cycle de la faculté
d’économie de Lyon2. http://eco.univ-lyon2.fr
A.C .I. debout, couché ?
Épisode 6 : Chanter
Chanter
Être une île sur la scène
Être un taureau dans l’arène
Du public à affronter
• Pascal Carré, après avoir longtemps repris des
chansons de REGGIANI, va créer son prochain récital,
« Du bout des yeux », grâce à une résidence offerte par
le Polaris à Corbas du 25 août au 7 septembre. Pascal
Carré, en concert, c’est une insolence courtoise de
chansons acoustiques et caustiques, appuyées par une
machinerie humainement construite.
Paroles et voix : Pascal Carré
Piano et claviers : Jean-Pierre Caporossi
Clarinettes et harmonicas : Jean-Luc Peilhon
Claviers / programmations et traitements sonores : O.
Sébillotte
Chanter
C’est un départ à la nage
C’est un départ à la rage
Sur une mer démontée
Chanter
C’est un ring, c’est un théâtre
Au choix : se rendre ou se battre
Contre sa peur de tomber
Chanter
C’est une frousse, un vertige
Le piédestal sans prestige
D’un royaume sans sujet
Contact : [email protected]
• Les Copains de la Neuille N°4 (printemps-été
2003), l’actualité de Léo FERRÉ. Au sommaire, CD et
livres, expositions, spectacles, l’actualité est riche autour
de Léo FERRÉ. Y sont encensés le CD de BELL-ŒIL
et celui de Josette KALIFA reprenant Léo. Et ce
bouquin, « Vous savez qui je suis, maintenant », de
Quentin DUPONT, exhumant 600 pages d’interviews
divers, qui fait sacrément envie ! Cette revue a le don
de donner envie de lire et d’écouter FERRÉ… Pour s’y
abonner : [email protected] .
Chanter
C’est la vie par excellence
C’est un instant qui s’élance
Entre deux éternités
C’est tout, presque rien en somme
C’est accepter d’être un homme
Qui a besoin d’être aimé
Et qui ose le clamer
Jean Lacéhy
10
• Le nouveau disque des productions La Cervelle
Antoine Gasse+Vincent Gaffet
Tachan + Laurent Berger
Sanseverino + La Tropa
Scène ouverte
T. Romanens + les Trapettistes
Joyeux Urbains
Gérard Morel
Tachan + Claudine Lebègue
Sanseverino + Evelyne Gallet
Céline Caussimon + J. Dangoin
Yves Sartori
« Grillot fait son Jacques »
Scène Ouverte
Les Garçons d’Honneur
Paul Predki
Vincent Cros
Entre 2 Caisses
Nicolas Bacchus + Philippe Val
Gérard Morel
Stéphane Côté + R.-C. Gaumond
Frédéric Bobin + Luc Romann
Duo Parenthèses
Rémo Gary
Mathieu Rosaz
Hommage à Ferré: JM Le Bihan,
D. Rieu, F. Gaillard, BELL OEIL
Stéphane Côté
Hommage à Ferré: J. Spitallieri, L.
Berger, M. AVALLON
Florence Pelly
Vincent Cros
Zibeline et Baribal (enfants)
Hommage à Ferré: A. Chaudet,
D. Laval, G. DROULEZ
Alexis HK
Alain Klingler
Alexis HK
Maurane
Hommage à Ferré: F. Viviani, C.
Favori, S. Bayllet, M. BULLIER
Hommage à Ferré: T. Cividino,
F. Eustratiadès, J.P. Tutin, N.
REGGIANI
Duo Parenthèses
L Lantoine+La Jongle des Javas
N. Reggiani + F. Eustratiades
Sarclo
Hommage à Ferré: Gala de
cloture, H.F. THIEFAINE
Evelyne Gallet
Agnès Bacconnier / les Gay
Pneus / les Tit’nassels / la Tropa
S. Largeron et F. Grange
sera celui des Brutes Épaisses. Il s’appelle «En
public», vous pouvez souscrire afin de les aider à la
sortie de ce disque. Les Brutes Épaisses, c’est de la
chanson française, de petites touches du quotidien, à
l’humour grinçant, aux portraits poétiques ; vous
rencontrerez Momo l’boucher, vous connaîtrez les
drames du Coutelier, ou bien vous retrouverez le
malaise face à sénilité d’une personne proche (Grandpère)… Pour ces deux soirées d’où sont tirées les titres
de l’album, en plus de la formule à quatre (piano,
guitare, contrebasse, batterie et chant), on trouvera des
arrangements pour violoncelle, violon, basson… Un
disque live qui n’est pas vraiment ce que jouent les
Brutes Épaisses « live ». Voilà ce qu’ils proposent pour
22 euros (chèques à l’ordre de La Cervelle). Comme à
chaque souscription, vous recevrez le disque avant sa
sortie publique en septembre prochain, agrémentée de
surprises (affiche, enregistrements inédits…), et un
concert privé vous sera proposé pour la remise des
colis. Pour ceux qui ne pourront pas venir à ce concert,
les colis seront postés chez eux.
Rens : La Cervelle [email protected]
Les dates
: on a vu et faut pas rater !…
Septembre 2003
Rémo Gary + Tom Novembre
Vincent Gaffet
Les Trapettistes + Lou Dalphin
Angel Girones chante Brassens
Gérard Morel
Evasion
Gérard Morel + Gil Chovet
Présentation de saison
Raoul Petite
Presentation de saison
U’Gomina
Hervé Lapalud + Antoine Gasse
Miguel Hareau chante B. Lapointe
Rémo Gary
Artigue et mélodies
Céline Blasco + Trio Maezah
Noz
Les Copains d’Accords
Gérard Morel
Les Trapettistes
André Bourrillon chante Brassens
V. Gaffet+C. Personne+E. Simonet
Audition publique
Gérard Morel
Antoine Gasse
Evasion
Présentation de saison
Véronique Balmont
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23-27
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Musiques à Flots
Un peu de pré vert
Musiques à Flots
Uriage-les-bains (38)
Pot au Noir
Parc mun. Uriage-les-bains
Musiques à Flots
Café des Arts
FNAC Part-Dieu, Lyon
La Presqu’île
Domaine Lacroix-Laval
Café des Arts
Café des Arts
Cargo de Nuit
Café des Arts
Concerts de l’Auditorium
A Thou Bout d’Chant
Café des Arts
Grange Bel Accueil
Totem
Café des Arts
Chansons Buissonières
Café des Arts
Amphith. Pont de Claix
Clochards Célestes
Festival les Barbares
Salle des Rancy
A Thou Bout d’Chant
01-04
02
02
03
03
03
03
04
06-08
07
A Thou Bout d’Chant
Totem
La Rampe
La Presqu’île
Rabelais
La Presqu’île
Ciné-Théâtre
Rabelais
Radiant
Salle des Rancy
La Guinguette
Complexe de Sevrier
Salle des Rancy
Café des Arts
Théâtre Croix-Rousse
A Thou Bout d’Chant
Train-Théatre
Train-Théatre
Salle Fêtes Bourg St Andéol
Salle des Rancy
Les 2 pianos
Dalles Fêtes Revonnas (01)
Cargo de Nuit
Francheville (69)
20
Salle Léo Ferré
20-22
Salle des Rancy
21
Salle Léo Ferré
21
21
21-25
La Rampe
Service Cult.Riorges (42)
A Thou Bout d’Chant
22
Salle Léo Ferré
22
23
23
23
Rabelais
Café des Arts
Totem
Grand Angle
23
Salle Léo Ferré
24
Salle Léo Ferré
24
24
24
24-25
Porcieu (38)
Hexagone
Salle Léo Ferré
Théâtre de Poche
25
Salle Léo Ferré
27
Espace Gerson
28-30
Régions en scène, Totem
31
Théâtre de Poche
Les lieux chanson
Amphithéâtre – Place Iles de Mars – Pont-de-Claix (38) – 04 76 98 40 40
A Thou Bout d’Chant – 2 rue de Thou –Lyon 1er – 04 78 39 44 82
Café des Arts – 36 rue St Laurent – Grenoble (38) – 04 76 54 65 31
Café-Théâtre – Rte Sablons – Péage de Roussillon (38) – 04 74 11 37 26
Cargo de Nuit – 7 rue Pailleron – 69004 Lyon – 04 72 07 03 38
Chansons Buissonières – Salle des fêtes - Apprieu (38) – 04 76 65 18 87
Ciné-théâtre – Place Rampon – Tounon-sur-Rhône (07) – 04 75 08 04 17
Clochards Célestes – 51 r Tables Claudiennes – Lyon 1er – 04 78 28 35 19
Complexe de Sevrier – Rte d’Albertville – Sevrier (74) – 04 50 52 42 89
Concerts Auditorium – 96 r sous-préf – Villefranche (69) – 04 74 60 31 95
Domaine Lacroix-Laval – Rte St Bel – Marcy l’Etoile (69)– 04 78 87 87 00
Esp. cult. Savoie – 16 av Rép.- St-Mich.de-Maurienne (73) – 04 79 59 24 48
Festival les Barbares – Salle des fêtes de Royas (38) – 04 74 93 10 63
Grange Bel Accueil – St Marcel Bel Accueil (38) – 04 74 93 10 63
Grand Angle – Place des Arcades – Voiron (38) – 04 76 65 64 64
Guinguette – 80 av du Vercors – Fontaine (38) – 04 76 26 61 64
Hexagone – 24 rue des Aiguinards – Meylan (38) – 04 76 90 00 45
Les 2 pianos – Montellier (26) – 04 75 55 14 35
MJC Meythet – 4 rue de l’aérodrome – Meythet (74) – 04 50 22 39 97
Musique à Flots – CC Château de Salvert – Attignat (01) – 04 74 51 47 34
Pot au Noir – Rivoiranche – St Paul-les-Monestier (38) – 04 76 34 13 34
Presqu’île – 12 bis rue de Fontanes – Annonay (01) – 04 75 33 15 54
Le Rabelais – 21 route de Frangy – Meythet (74) – 04 50 22 39 97
Radiant – 1 rue Jean Moulin, Caluire et Cuire (69) – 04 78 23 84 02
Octobre 2003
Véronique Balmont
Entre 2 Caisses
Da Capo Zirkus
Philippe Forcioli
Gérard Morel + Entre 2 Caisses
Serge Utgé-Royo + C. Murray
Thomas Fersen
Kent
Paul et Robin
Tit’Nassels + Yannick Le Nagard
07-11
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19
A Thou Bout d’Chant
Radiant
Espace cult. Le Savoie
Théâtre Croix-Rousse
Rabelais
Café-Th. Péage Roussillon
Théâtre de Mâcon
Théâtre Croix-Rousse
Théâtre de Poche
MJC de Meythet
11
Rampe – 13 av du 8 mai 1945 – Echirolles (38) – 04 76 40 05 05
Salle Léo Ferré – 5 place St Jean – Lyon 5è – 04 78 42 48 71
Salle des fêtes – Boug St Andéol (07) – 04 75 54 64 20
Salle des Rancy – 249 rue Vendôme – Lyon 3è – 04 78 60 64 01
Théâtre de la Croix-Rousse – place J. Ambre – Lyon 4è – 04 72 07 49 41
Théâtre de Mâcon – 1511 av Ch de Gaulle – Mâcon (71) – 03 85 22 82 99
Th. de Poche – 44 rue de la Mulatière – St Etienne (42) – 04 77 38 09 77
Totem – 31 faubourg Montmélian – Chambéry (73) – 04 79 85 05 84
Train-Théâtre – 1 rue Aragon – Portes-Lès-Valence (26) – 04 75 57 14 55
Un peu de pré vert – St Michel de Boulogne (07)
Une chanson ?
Le petit matin, Rémo GARY
A l'heure où juste avant l'aurore
L'araignée de nuit tisse encore
La toile noire de son drapeau
Voilà que passe l'inventaire
De la galerie de la terre
La rue s'est réveillée très tôt
Attention ! le Cabaret Neuf, à Sandrans, qui programmait beaucoup de
(bonne) chanson, suspend momentanément ses concerts jusqu’à la fin de
l’année pour des raisons financières, mais maintient l’activité de location de
salle, pour les intéressés…
Refrain
On a espéré le grand soir, bonsoir.
À nous
D'inventer le petit matin, mutin
Pas chagrin du tout
Des Mots Croisés, par Aude Raison
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
1
4
Notre révolution boutonne
Et ceux qui viennent de Lisbonne
Ont des oeillets aux boutonnières
Y'a les primevères de Prague
Notre terrain d'entente est vague
Des poings serrent des roses trémières
5
Refrain
6
Y'a pas de soldat, pas de troupe
Y'a des têtes de roi qu'on coupe
Sans aucune méchanceté
Y'a plein d'intifadas faciles
Des cailloux contre des fossiles
Des lois par dessus le marché
2
3
7
8
9
10
Refrain
Le souvenir de vieux stratèges
Viennent hanter notre cortège
Y'a Proudhon, Jaurès, et Babeuf
Et c'est avec ces références
Que l'on fera de préférence
Mille sept cent quatre vingt tout neuf
Horizontal : 1. Sa chanson plût à Gainsbourg. Radio.
– 2. Violon ancien. Let … be. Se fait entendre à la
campagne. – 3. Huit notes. – 4. De concert pour un
artiste. Juif pour le métèque. 5. Andress. Ferré pour les
intimes. – 6. Première classe. Nouvelle musique. Il lui
arrive de faire chanter les italiens. – 7. Haute voix.
Noire ou ronde. – 8. Moi. Poète ancien. Célèbres
initiales. – 9. Il chante en Afrique. Elle l’a. – 10. Lieu
de chants saints. Port.
Refrain
Nous sommes humains de toutes sortes
On casse les murs et les portes
Y'a pas de mots d'ordre, les cris
Les slogans, c'est des pièces uniques
Mais ça n'empêche qu'on revendique
Tout ce que l'autre aura aussi
Vertical : A. Un des maillons du disque. – B. Note.
Sorte de gamme. – C. Ceux de Chopin et de George
Sand furent célèbres. Johnny lui préféra le pénitencier.
– D. Cale. Fleuve français. Pour exemple. – E. La rose
pour lui ne fut pas un opéra. Note. – F. Elle ne s’est
jamais mariée. – G. Intitula. Poèmes lyriques. – H. De
bas en haut : petit à l’opéra. Singe. – I. Feldmann
l’aime viennoise. – J. Charles maritime. Perdu pour
Bourvil. – K. Déchiffré. Mon tout, mon roi.
Refrain
Sous les pavés c'est formidable
Il y a de nouveau du sable
Dont on ne fait pas les châteaux
Pour que tout se démocratise
On chante le temps des merises
Qui suffiraient sur nos gâteaux
Adhérer à l’Association
C’est facile ! Il vous suffit de visiter notre site Internet !
Cette adhésion de 15 euros donne droit à 6 numéros
(papier) du journal (1 tous les 2 mois). Parlez-en
largement autour de vous !
Dans la rue, ça y est c'est grand jour, bonjour
À nous
D'inventer le petit matin, mutin
Pas chagrin du tout
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