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Retour d’expérimentation t sur la filière Ameublemen en Alsace, Bourgogne et Lorraine L’AF FI ENV CHAGE IR DES ONNEM PRO DUIT ENTAL S Septembre 2012 Préparer les entreprises aux enjeux de demain en s'appuyant sur des partenaires efficaces. Éditorial L’affichage environnemental est une belle Enrichissante et constructive, cette expériaventure qui ouvre bien des perspectives ! mentation sur l’affichage environnemental des Connaître et communiquer sur les impacts environnementaux générés par les produits tout au long de leur cycle de vie revêt en effet de nombreux enjeux. Pour les consommateurs, cela signifie à terme l’apparition d’un nouveau critère de décision dans leurs actes d’achat. Pour les entreprises, cela signifie dès aujourd’hui explorer de nouvelles possibilités, de nouvelles méthodologies, de nouveaux questionnements… produits, menée sous l’égide de l’Ademe et de l’Afnor, a incontestablement permis le développement des connaissances et des compétences des entreprises en matière d’éco-conception. Modalités de travail innovantes et échanges de grande qualité ont également permis aux participants de prendre le recul nécessaire et de partager autour de problématiques communes. de préparer les entreprises aux enjeux de demain en s’appuyant sur des partenaires efficaces, l’expérimentation sur l’affichage environnemental a été conçue pour leur permettre de prendre conscience de l’impact environnemental de leurs produits et procédés de fabrication. Au-delà, ce fut aussi l’opportunité de s’interroger sur le management de l’éco-conception, les modes de production, de communication et sur les gains de compétitivité possibles en réduisant son empreinte environnementale. ont investi un temps précieux pour prendre part aux expérimentations. Ce recueil, que nous espérons utile au plus grand nombre, vous permettra de partager leur retour d’expériences au regard de la méthodologie développée. Et de vous engager, vous aussi, dans la belle aventure de l’affichage environnemental ! À ce titre, nous tenons particulièrement Le rôle de l’Ademe et de l’Afnor étant à saluer l’implication des entreprises qui Sabine François, directrice régionale Ademe Lorraine Pascal Thomas, délégué régional Afnor Remerciements Ce projet été rendu possible grâce à l’implication de toute une équipe : Isabelle Salmon (coordinateur du projet Afnor), Rim Chaouy (ingénieure Normalisation Afnor), Émilie Bossanne (expert technique, FCBA), Damien Delhomme (chef de projet, Cnidep), Céline Mary et Daniel Merino (chefs de projet, Pôle Fibres) et Olivier Benoit, Cécile Colson et Florence Huc (chargés de mission entreprises Ademe). Sommaire Le contexte national -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 3 Pourquoi un affichage environnemental ? Une expérimentation jusqu’en juillet 2012 La plate-forme générale Ademe/Afnor Pourquoi avoir lancé cette expérimentation ? L’expérimentation régionale-- - - - - - - - - - - - - - - - - - - 6 Le contexte de l’expérimentation régionale Les membres du comité expérimental local Le déroulement de l’expérimentation Les bénéfices de l’expérimentation Les définitions clés-- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 8 Les indicateurs environnementaux L’évaluation environnementale d’un produit experts & partenaires techniques -- - - - - 10 FCBA Le CNIDEP 2 La Méthodologie - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 12 Étapes clés de la préparation des entreprises à l’affichage environnemental ameublement Entreprises engagées Ils ont expérimenté -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 13 Ébénisterie Clerc - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 13 Diroy-- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 15 Mobilier Européen -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 17 Taglan - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 19 Gruhier - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 21 Wifor -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 23 WM88 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 25 SALM SA - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 27 ils ont dit : le bilan -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 29 Références bibliographiques -- - - - - - - - - - - - - - 31 Le contexte national Pourquoi un affichage environnemental ? L’objectif de l’affichage environnemental est de permettre au consommateur d’intégrer des informations concernant les impacts environnementaux générés par un produit tout au long de son cycle de vie. Ce doit être un critère de décision dans son acte d’achat. Il doit permettre la comparaison entre produits d’une même catégorie (1) et, lorsque cela s’avère pertinent, entre catégories de produits. L’objectif complémentaire est d’inciter les entreprises à améliorer la performance environ- nementale de leurs produits sur la base d’indicateurs précis. Remarque : la mise en œuvre de l’affichage environnemental doit être réalisée, quelle que soit la catégorie de produits (exemple ameublement, textile) à un coût économiquement acceptable et compte tenu des connaissances scientifiques. (1) Une catégorie de produit « est un groupe de produits ayant une fonction équivalente » (NF EN ISO 14025). Vers la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement Août 2009 Juillet 2010 ▲ Conclusions du Grenelle Loi Grenelle 2 Loi Grenelle 1 2008 2008 Comité opérationnel 23 « Consommation » du Grenelle de l’environnement Plate-forme Ademe/Afnor ▲ Octobre 2007 Décrets de mise en œuvre UNE EXPÉRIMENTATION JUSqU’EN JUILLET 2012 Suite au rapport du Comité opérationnel 23 « Consommation » du Grenelle de l’environnement, qui établit la perspective d’un affichage obligatoire d’informations environnementales relatif aux produits à l’horizon du 1er juillet 2012, l’Ademe a piloté l’élaboration d’un référentiel de bonnes pratiques (2) au sein de l’Afnor intitulé « Principes généraux pour l’affichage environnemental des produits de grande consommation ». Publié en juillet 2008, ce référentiel général a pour objectif d’harmoniser les pratiques d’affichage en vue d’assurer la comparabilité des informations. En septembre 2009, il a été complété par une annexe méthodologique plus précise sur certains points (transport, fin de vie…). Il encadre la réalisation des guides méthodologiques par catégories de produits. Ces guides sont élaborés par des groupes de travail (GT) sectoriels coordonnés par la plateforme nationale pilotée par l’Ademe et l’Afnor. En parallèle, cette démarche est promue aux niveaux communautaire et international. Compte tenu de l’ampleur du chantier et des difficultés rencontrées lors de l’élaboration des référentiels, l’échéance du 1er janvier 2011 s’est transformé en une expérimentation de l’affichage jusqu’en juillet 2012. (2) Codification AFNOR : BP X 30-323 3 La plate-forme générale Ademe/Afnor Une plate-forme générale sur l’affichage environnemental, encadrée par l’Ademe et l’Afnor, a été initiée en septembre 2008. Sa mission ? Mettre en place une méthode simplifiée d’évaluation des impacts environnementaux et explorer les différentes possibilités d’affichage. Elle réunit environ 900 organisations et 1 200 experts (PME, grands groupes industriels, distributeurs, associations de consommateurs, consultants, ONG, pouvoirs publics). Pour tout savoir sur l’état d’avancement des travaux : http://affichage-environnemental.afnor.org La plate-forme générale Valide et décide les propositions issues des groupes de travail (GT). Groupe de travail méthodologique Groupe de travail sur le format d’affichage Fournit un cadre méthodologique pour l’évaluation de l’impact produit. BP X 30-323 ISO 14040 et ISO 14044 Recense et réfléchit sur le format d’affichage et tient compte des attentes des consommateurs. (Inactif en raison de l’expérimentation en cours) Groupes de travail sectoriels Élaborent, sur la base des principes généraux, des référentiels d’évaluation spécifiques par familles de produits. GT 1 Alimentation et aliments pour animaux domestiques GT 2 Matériel/Équipement (consommateur d’énergie), piles et accumulateurs GT 3D Produits d’entretien GT 3J Produits du jardin GT 4H Hygiène GT 4B Beauté GT 5 Chaussures, maroquinerie GT5 Habillement, textile de maison GT 6 Produits de construction, décoration (liée à la construction), peintures, colles et vernis GT 7 Ameublement GT 9 Vaisselle, ustensiles de cuisine, arts de la table et décoration GT 10S Équipements de sport (hors habillement) matériel de camping, matériel mobilité (vélos...) GT 10J Jeux, jouets GT 11 Outillage non électrique et quincaillerie GT 14 Bijouterie (lunettes), joaillerie, orfèvrerie GT 15 Pièces détachées de l’automobile GT 16 Instruments de musique GT 17 Hébergements touristiques À noter : une base de données générique et publique est en cours de développement afin que les opérateurs disposent d’une ressource commune pour réaliser les évaluations environnementales de leurs produits. 4 Le contexte national Pourquoi avoir lancé cette expérimentation ? L’expérimentation de l’affichage environnemental a été décidée par la loi Grenelle II (art. 228) du 12 juillet 2010 afin d’évaluer l’opportunité d’une généralisation de ce dispositif. Le ministère du Développement durable précise que cette évaluation doit permettre d’identifier les conditions de facilitation de l’affichage pour les entreprises. Les axes d’évaluation, définis avec le Comité national du Développement durable et du Grenelle de l’environnement lors de la préparation de l’expérimentation, portent sur : les retours des consommateurs ou des acteurs de l’entreprise en contact avec les clients (vente, marketing…), l’évolution de l’image de marque ou d’entreprise… la transparence des données et des modes opératoires utilisés par les entreprises pour calculer leurs indicateurs, l’évaluation des coûts de l’opération pour les entreprises, l’appropriation et la compréhension de la démarche par les acteurs de l’entreprise mais aussi par les ONG, fournisseurs, syndicats… Cent soixante-huit entreprises participent à l’expérimentation et disposent d’un affichage opérationnel sur Internet, en rayon ou sur le produit depuis le 1er décembre 2011. Des enquêtes-tests sont menées par la Direction Générale de la Consommation de la Concurrence et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) avec le soutien du ministère du Développement durable. Sept associations de consommateurs (3) se sont regroupées pour contribuer à cette évaluation (4). (3) Association de défense d’éducation et d’information du consommateur, Association force ouvrière consommateurs, Association études et consommation CFDT, Confédération nationale des associations familiales catholiques, Familles de France, Familles rurales et Union nationale des associations familiales. (4) Source : Site du ministère du Développement durable. Secteurs d’activité des entreprises participant à l’expérimentation nationale Divers (hôtellerie, éclairage Distribution / multi-produits public, jouet, fleur…) Produit d’aménagement ou de construction 5% 6% Équipement (électrique, électronique, ameublement, sport) Alimentaire hors boisson 27% 4% 18% 10% Boisson 12% Papeterie, produit d’impression, produit d’édition 7% 11% Habillement / textile / chaussure Produit hygiène / cosmétique / ménager 5 L’expérimentation régionale Le contexte de l’expérimentation régionale En collaboration avec la délégation Grand Est de l’Afnor, les directions régionales de l’Ademe Alsace, Lorraine et Bourgogne ont proposé aux entreprises un accompagnement à l’affichage environnemental dès 2010. Le choix s’est porté sur les filières agroalimentaire, textile et ameublement, très représentées dans ces trois régions et pour lesquelles les travaux au niveau national étaient avancés. Chacune des régions est pilote sur une filière tout en proposant un accès en simultané aux autres régions par visioconférence. L’Ademe Lorraine pilote le groupe Ameublement (GT7). Pour cette filière, un comité expérimental local a été constitué dans le but de rassembler les structures concernées par l’affichage environnemental des produits. Les entreprises de ce secteur d’activités et les organisations professionnelles des trois régions ont été invitées à participer, dans la limite des capacités d’accueil. Les membres du comité expérimental local Les membres impliqués dans le comité Les entreprises inscrites représentées par les chefs de projet internes. Les représentants des directions régionales de l’ADEME : Florence Huc pour l’Alsace, Cécile Colson pour la Bourgogne et Olivier Benoit pour la Lorraine. Les représentants de l’Afnor : Rim Chaouy (chef de projet en normalisation et membre du GT 7 national textile), Isabelle Salmon (ingénieur développement) et Pascal Thomas (délégué régional). Ce qu’ils en pensent « Les objectifs de ce comité expérimental étaient d’informer les entreprises régionales et de leur permettre de s’approprier les enjeux, la méthodologie et les outils de l’affichage environnemental. Elles ont pu également être intégrées très en amont dans la démarche nationale de l’affichage environnemental. Aussi, les nombreuses remarques des entreprises locales ont pu être remontées au niveau national, assurant une participation croisée national/région très bénéfique pour le projet. Enfin, les entreprises les plus volontaires ont pu s’engager dans une démarche de calculs des indicateurs d’impacts aboutissant, pour certaines, à la réalisation d’un affichage environnemental et, pour d’autres, à la prise en compte et à l’amélioration environnementales de leurs produits. » Olivier Benoit, Ademe Lorraine « Le montage de cette opération collective a permis d’alterner des étapes d’échange et d’appropriation collectives pour des entreprises du même secteur et de secteur différents avec des étapes d’expérimentation individualisée dans chaque entreprise volontaire. Dans les conclusions des entreprises : il est mis en évidence l’apport essentiel de l’expérimentation terrain avec un réseau d’experts et partenaires de proximité. Si c’était à refaire, nous reprendrions le même montage. » Isabelle Salmon, chef de projet, délégation Afnor Est « Ce comité expérimental régional était le miroir de la plate-forme nationale et du groupe de travail textile et a constitué un lieu d’information, de rencontre et de concertation entre les différents acteurs. » Rim Chaouy, Afnor, chef de projet en normalisation Afnor 6 Le déroulement de l’expérimentation Groupe de travail national Groupe de travail national Comité expérimental Mars 2010 2010 Groupe de travail national Comité expérimental Juin 2010 2011 FORMATION COLLECTIVE OCTobre 2010 2012 Expérimentation collecte des données et calcul de l’affichage Guide interrégional de retour d’expériences Mise à disposition de la documentation des comptes rendus sur la plate-forme électronique d’échanges Zoom sur la formation collective Une formation collective d’un jour financée par l’Ademe et animée par le cabinet RDC Environnement a permis aux entreprises d’acquérir les prérequis indispensables à une bonne appropriation des enjeux de l’affichage environnemental. Cette formation avait pour but de familiariser les participants au vocabulaire utilisé, aux principes et outils de l’évaluation environnementale des produits et aux différentes données à collecter. Les bénéfices de l’expérimentation Pour le groupe de travail du GT 7 national L’avis d’Édouard Fourdrin, Ademe Transmission progressive aux entreprises régionales des idées et orientations du groupe de travail (GT) national. Expérimentation progressive sur le « terrain » des idées émises pour vérifier leur faisabilité. Enrichissement des réflexions du GT national par de nouvelles idées issues des expérimentations terrain. Implication directe des PME régionales dans le processus d’élaboration du document. Pour les participants au comité expérimental local Création d’une dynamique de groupe. Contribution aux travaux français de normalisation sur l’affichage environnemental des produits du GT 7 (Ameublement). Veille active et participative concernant l’évolution des documents normatifs sur l’affichage environnemental. Mesure de la perception de cet affichage dans les lieux de vente. ➥ Lire aussi le bilan de l’opération (Ils ont dit) en pages 29/30. 7 Les définitions clés Les indicateurs environnementaux Les indicateurs décrits ci-après ont été retenus pour leur pertinence : importance de l’enjeu, différenciation pour une majorité de produits du marché, possibilité de mettre en avant des pistes d’éco-conception, ainsi que leur facilité de mise en œuvre. Les émissions de gaz à effet de serre Cet indicateur mesure la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise à toutes les étapes du cycle de vie du produit. Les GES sont des composants gazeux naturellement présents dans l’atmosphère (vapeur d’eau, dioxyde de carbone, méthane, ozone…). Absorbant le rayonnement infrarouge réémis par la Terre (suite au rayonnement solaire), ils ont un rôle important dans la régulation du climat et permettent une température moyenne de 15°C à la surface de la Terre. Les activités humaines ont considérablement accru la quantité de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère. En conséquence, l’équilibre climatique est déstabilisé. Chaque GES a des impacts différents sur l’effet de serre, l’unité de mesure étant le kilogramme équivalent de dioxyde de carbone (kg eq.CO2). Par exemple, le méthane correspond à 6,82 kg eq.CO2. On peut retrouver cet impact au cours du vernissage du meuble à partir d’une peinture solvantée. L’épuisement des ressources naturelles Une ressource naturelle est dite « non renouvelable » quand la destruction des réserves de cette ressource – exploitation par l’homme notamment – se fait plus rapidement que sa création. L’utilisation de ces ressources entraîne donc une diminution des réserves de ressources non renouvelables disponibles. Cet indicateur mesure la quantité de ressources d’origine non renouvelable (pétrole, fer, cuivre, charbon) utilisée pour la fabrication du produit jusqu’à sa fin de vie. Il se mesure en kilogrammes éq. d’antimoine (kg Eq Sb). L’antimoine est un élément chimique métallique présent dans la nature en quantité limitée ; il est utilisé par exemple pour les caractères d’imprimerie. On peut retrouver cet impact au cours du prélèvement du bois dans la forêt. 8 L’acidification Cet indicateur mesure la quantité de gaz présents dans l’atmosphère (dioxyde de soufre, oxydes d’azote, acide chlorhydrique) qui, par oxydation, donnent les acides HNO3 et H2SO4. Les pluies chargées de ces gaz deviennent acides et provoquent un dépérissement des écosystèmes (forêts, lacs) ainsi qu’une détérioration des bâtiments. L’unité de mesure est le kilogramme équivalent dioxyde de soufre (kg Eq. SO2). On peut retrouver cet impact au cours des opérations de transport. L’eutrophisation du milieu aquatique On mesure la modification et la dégradation d’un milieu aquatique, liées en général à un apport excessif de substances nutritives (azote et phosphore) qui accélère la production d’espèces végétales (algues) avec diminution de la teneur en oxygène dissous (asphyxie des espèces présentes). L’unité de mesure est le kilogramme équivalent phosphate (kg Eq. P) ou azote (kg Eq.N). On peut retrouver cet impact au cours du rejet des eaux de process. Production d’oxydants photochimiques Ce sont des polluants formés chimiquement dans l’air sous l’effet du rayonnement solaire (ultraviolets) à partir de composés chimiques d’origines naturelles ou humaines (oxydes d’azote (NOx), composés organiques volatils (COV), monoxyde de carbone (CO). Le principal polluant photochimique ainsi obtenu est l’ozone (O3). La pollution atmosphérique riche en ozone est appelée « smog ». L’unité de mesure est le kilogramme de COV non méthaniques (kg NMVOC). On peut retrouver cet impact lors du procédé de finition et de collage des produits. L’évaluation environnementale du produit Le bilan environnemental d’un produit Le bilan environnemental d’un produit permet de traduire sous la forme d’indicateurs l’impact environnemental du produit calculé selon la méthodologie d’analyse du cycle de vie (ACV). L’analyse du cycle de vie (ACV) Évaluation quantifiée des impacts environnementaux potentiels d’un produit au cours de son cycle de vie (de l’extraction des matières premières à son élimination finale) selon une méthodologie encadrée par la norme NF EN ISO 14040. Le cycle de vie d’un produit L’unité fonctionnelle Les données semi-spécifiques Performance quantifiée d’un système de produit destiné à être utilisée comme unité de référence dans une analyse de cycle de vie, selon la norme NF EN ISO 14040 : 2006. Elle permet de comparer les impacts environnementaux de 2 produits sur la base d’une même unité de mesure et souvent sur une durée donnée. Exemple : une place de couchage par année d’utilisation pour un bois de lit. Données qui disposent de valeurs par défaut (majorantes) que l’opérateur a la possibilité de spécifier. Exemple : par défaut, la consommation moyenne d’énergie pour le tissage est de x kWh mais celle de l’entreprise Y est de y kWh. L’entreprise Y peut alors changer la valeur par défaut. Les données primaires ou spécifiques Valeurs représentatives obtenues à partir d’autres sources que la mesure directe ou le calcul à partir de mesures directes. Exemple : impact environnemental de la tonne kilométrique en fonction des modes de transport ou distance de transport pour une étape donnée. Mesures réelles ou données collectées sur le terrain au niveau d’une activité lors d’une étape du cycle de vie du produit. Exemple : la consommation d’énergie pour le tissage est de l’entreprise X. Les données génériques 9 Experts & partenaires techniques FCBA FCBA est l’Institut Technologique Forêt Cellulose Boisconstruction Ameublement. Il est issu de la fusion entre l’Afocel (Association Forêt Cellulose, au service des entreprises de la forêt et de la pâte à papier) et le CTBA (Centre Technique du Bois et de l’Ameublement). FCBA est membre du GT7 Ameublement. Entreprise FCBA Chef de projet Émilie Bossanne, consultante QSE & Développement durable Activité Le Pôle Ameublement de FCBA accompagne les professionnels du secteur dans leurs démarches d’innovation et d’amélioration continue et d’études ACV Adresse Allée de Boutaut - BP 227 33028 Bordeaux CEDEX Téléphone 05 56 43 63 63 Courriel [email protected] Site web www.fcba.fr Son rôle a été d’accompagner les entreprises volontaires pour l’expérimentation régionale Alsace, Bourgogne et Lorraine. Concrètement, cela s’est traduit par : une aide à la sélection de 2 produits les plus représentatifs de ceux fabriqués ou distribués ; un accompagnement sur site à la compréhension des articulations entre les différents types de données (spécifiques, semi-spécifiques) et à la collecte des données spécifiques (mise à disposition de grilles de collecte) ; la restitution des résultats sur les indicateurs. L’avis de l’expert : Émilie Bossanne, FCBA Quelle a été la réceptivité des entreprises ? « Les acteurs de la profession ont une forte volonté d’anticiper la réglementation éventuelle et de participer activement au projet d’affichage environnemental. Ce collectif de sept entreprises volontaires pour expérimenter en Alsace Lorraine et Bourgogne en est une preuve. Cependant, les entreprises veulent maintenant passer de l’expérimentation à des décisions claires sur l’affichage environnemental et la mise à disposition de ressources associées, dont la base de données publique Ademe ainsi qu’un outil de calcul. » Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? « La collecte des données chez les fournisseurs est une véritable difficulté. Le test sur deux produits a permis la prise de conscience de la masse de ressources à allouer en interne – notamment pour la collecte des données – et de l’énorme travail pour le déployer à l’ensemble des produits. D’où une véritable inquiétude. » Quels bénéfices ont été obtenus ? « Les entreprises ont pris conscience des enjeux et contraintes associées. Elles ont apprécié l’aide financière et technique de l’opération. Aucune des sept entreprises n’a été déçue de ne pas aller jusqu’à l’affichage. Elles ont préféré analyser les données collectées en interne. Pour renforcer l’efficacité de ce type d’expérimentation, il faudrait apporter une aide de proximité, fournir des outils pratiques, quantifier les ressources nécessaires et prendre en compte ces données économiques dans les décisions à venir (exemple : coût des essais). » 10 LE CNIDEP Le Cnidep est le Centre National d’Innovation pour le Développement durable et l’Environnement dans les Petites entreprises. Le Cnidep a pour mission d’aider les organisations professionnelles à créer des outils adaptés aux petites entreprises (ex : l’INBP pour la boulangerie pâtisserie). Il participe aux groupes de travail nationaux sur l’affichage environnemental des produits et s’est investi dans l’expérimentation nationale. Une expérimentation a été conduite dans les secteurs de la boulangerie, de l’ameublement et de l’imprimerie. En concertation avec l’Ademe et FCBA, il a ainsi aidé de petites entreprise et des artisans dans leur collecte des données. C’est également la grille de relevés de données fournie par FCBA qui a été utilisée dans le cadre de l’expérimentation régionale. Entreprise Cnidep CMA 54 Chef de projet Damien Delhomme L’avis de l’expert : Daniel Delhomme, Cnidep Activité Développement d’outils et de méthodes pour aider les artisans à mieux intégrer la protection de l’environnement dans leur gestion quotidienne Quelle a été la réceptivité des entreprises ? Adresse Maison des Métiers 4 rue de la Vologne 54520 Laxou Quels bénéfices ont été obtenus ? Téléphone 03 83 95 60 88 Courriel [email protected] Pour une niche d’artisans innovants et dynamiques, ces expérimentations sont motivantes et peuvent servir de levier d’innovation. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? La collecte des données nécessite des ressources dont les petites structures ne disposent pas. L’opération collective a permis de fournir ces ressources. L’expérimentation a permis de prendre conscience des ressources internes et externes nécessaires à la collecte des données et au calcul des indicateurs. Dans ce cadre, nous réfléchissons à la nécessité de développer, au niveau du Cnidep, des compétences spécifiques en Analyse du Cycle de Vie ainsi que des outils adaptés aux petites entreprises et à chaque secteur d’activités. Pour améliorer l’efficacité, il est nécessaire d’apporter une aide de proximité et de fournir des outils pratiques. De notre point de vue, un accompagnement sur la compréhension des enjeux liés à l’affichage environnemental est vital pour engager les entreprises. Site web www.cnidep.com 11 La méthodologie Étapes clés de la préparation des entreprises à l’affichage environnemental Ameublement L’Ademe Lorraine a monté et financé l’accompagnement technique, conduit par FCBA, auprès de sept fabricants d’ameublement issus de la plate-forme expérimentale locale, en partenariat avec le Cnidep. Le but de cette action collective était de sensibiliser les entreprises aux démarches de l’affichage environnemental produit et d’accompagner individuellement les entreprises volontaires pour l’appropriation des méthodes et outils permettant de mettre en place cet affichage pour le mobilier. SENSIBILISER Sensibilisation des entreprises aux démarches environnementales (notions clés, référentiel de l’ameublement, mode de collecte des données). Définir et lancer le projet Choix de 2 produits avec l’entreprise. Définition de l’unité fonctionnelle et de la durée de vie des 2 produits. Description du cycle de vie du produit. Flux de référence et hypothèses sur la base des référentiels de l’ameublement (GT7). Collecter les données en interne et à l’externe Identification des données spécifiques et semi-spécifiques à collecter. Identification des informations à demander aux fournisseurs. Évaluer les impacts du cycle de vie Évaluation des impacts du cycle de vie du produit (traitement des données à l’aide du logiciel TEAMTM). Calcul des indicateurs d’impacts environnementaux. Dresser le bilan Bilan sur l’accessibilité des données. Bilan sur l’organisation nécessaire. Les entreprises engagées au sein du comité expérimental local Région Alsace Wifor SA : fabricant de matelas Diroy SARL : fabricant de literie (voir p. 15) Mobilier Européen : ameublement, distribution – enseignes Atlas/Fly/Crozatier (voir p. 17) Taglan : création et vente de mobilier design de production française (voir p. 19) Salm SAS : conception, fabrication et commercialisation de mobilier (voir p. 27) Région Lorraine WM 88 (anciennement Manuest SA) : fabrication de meubles de cuisine (voir p. 25) Ébenisterie Clerc : artisan fabricant de meubles (voir p. 13) 12 Région Bourgogne JP Gruhier : fabrication de canapés convertibles (voir p. 21) BMarly : fabrication de canapés et de fauteuils Vibel SAS : fabrication de meubles Acta Mobilier : fabrication de meubles de cuisine Variation : fabrication de sièges, chaises et fauteuils. NB : Groupe Rapp GIE (Mobilier Européen) et Salm SAS sont également membres du groupe de travail national (GT7). Ils ont expérimenté ! Entreprise Ébénisterie Clerc Ébénisterie Clerc Chef de projet Jacques Clerc, dirigeant Nos motivations « Depuis plus de 10 ans, je suis engagé dans des actions d’amélioration des performances environnementales et des conditions de travail avec l’appui de la Chambre de Métiers et du Cnidep (système d’économie d’énergie, mise aux normes acoustiques de l’atelier, récupération des poussières de bois, chaufferie au bois...). Curieux, j’ai la volonté d’acquérir de nouvelles connaissances. J’ai également souhaité participer à cette expérimentation pour anticiper la réglementation. » Activité Artisan menuisier. Fabrication de meubles en bois. Vente directe sur la région. Effectif 4 salariés Chiffre d’affaires 300 k€ Adresse 8, allée du pré Ory ZAC La Porte Verte 54425 Pulnoy notre démarche Unité fonctionnelle Téléphone 03 83 29 22 75 1 dm3 de surface de rangement par année d’utilisation avec une durée de vie standard de 15 ans. Courriel [email protected] Méthodologie Reconnaissance Artisan responsable Après avoir bénéficié des explications nécessaires sur le référentiel mobilier en bois et la collecte des données, un produit présent dans l’atelier a été choisi avec FCBA pour commencer l’expérimentation. Il s’agissait d’un dressing en cours de fabrication. Les données ont été collectées pour un sous-ensemble, soit 4 portes et 3 tiroirs en PPSM (Panneau de Particules Surface Mélaminée) avec des chants ABS. Nous avons pesé tous les composants, fourni nos factures d’énergie – faibles : 1 500 euros/an – et intégré les données dans les tableaux Excel fournis par FCBA. Les résultats ont été discutés. Les indicateurs choisis sont ceux du référentiel. Principaux résultats Indicateur en dm3/an Dressing Effet de serre (g éq .CO2) 2 Acidification (mg éq.SO2) 8 POC (g éq.NMVOC) 50 Ci-contre, le dressing en cours de montage dans l’atelier de l’Ébénisterie Clerc. Mode de communication Une communication sur les factures clients est envisagée. 13 Fin de vie Site de fabrication Distribution Approvisionnement Matières premières 100 % 80 % 60 % 40 % 20 % 0% - 20 % - 40 % Quincaillerie Façades Effet de serre (sans stockage) Acidification - RECIPE POC - RECIPE Effet de serre (avec stockage) Acidification - RECIPE POC - RECIPE 100 % 80 % 60 % Caisson Contributions massiques : Structure = 60 % Façade = 25 % Quincaillerie = 15 % 40 % 20 % 0% Nos difficultés Le fort impact des matières premières et de la distribution dans les résultats, calculés en utilisant des données semi-spécifiques, a suscité un réel étonnement. Par exemple : 1 000 km pour le transport de meubles alors que nous livrons dans un rayon de 70 km maximum. Par ailleurs, l’impact de l’emballage est pris en compte alors que nous n’emballons pas nos produits. L’indicateur le plus difficile à analyser et à communiquer concerne l’eutrophisation. L’impact de la quincaillerie est fort malgré la contribution massique faible. En caricaturant, il semble cependant difficile de livrer un meuble sans poignée. Perspectives L’entreprise est curieuse de refaire les calculs avec des données de transport spécifiques et en l’absence d’emballage. Les données vont être collectées à nouveau pour un meuble sous évier. Une aide d’experts est nécessaire pour le calcul et l’utilisation de la base de données ainsi qu’un conseil pour la validation des valeurs calculées. L’entreprise doit travailler sur une autre réglementation relative à la « responsabilité élargie des producteurs » (déchets ameublement). Une stagiaire apporte son aide pour identifier les produits solvants utilisés et trouver des solutions alternatives s’ils sont nocifs. 14 Ils ont expérimenté DIROY Entreprise Diroy Chef de projet Guillaume Joly, directeur général adjoint Activité Fabricant de literie (matelas, sommiers et accessoires), transformateur de mousses. Vente par réseau de distribution et aux collectivités en France et en Europe. Effectif 34 salariés Chiffre d’affaires 3,8 M€ Adresse 19 rue d’Obermodern 67330 Bouxwiller Téléphone 03 88 03 33 40 Courriel [email protected] Site web www.diroy.com Nos motivations « L’expérimentation s’inscrit dans la continuité de notre politique d’entreprise et de nos actions environnementales : réduction des déchets, remplacement des colles solvantées au profit de colles aqueuses, réflexion sur une nouvelle gamme « verte »… Nous voulons comprendre les enjeux de la réglementation éventuelle, être au cœur des réflexions et avoir une expérience pratique sur nos produits. » notre démarche Unité fonctionnelle (UF) 1 place de couchage de largeur minimale de 70 cm utilisée quotidiennement (soit 2 UF pour 1 matelas de 140 cm) pour une année d’utilisation. Méthodologie Équipe projet constituée du directeur général adjoint, du bureau étude et de la fonction achat. Étude menée sur 2 matelas haut de gamme en 140 cm en se basant sur le référentiel literie : 1 matelas monobloc mousse avec laine ou sans laine 55 kg/m3 et 1 matelas bi-composant (mousse et ressort, 50 kg/m3). Deux durées de vie étudiées pour chaque produit : 7 ans et 16 ans. Les données spécifiques ont été collectées à partir des nomenclatures. Les règles de coupure autorisées (95 %) ont été appliquées. Dans ce cadre, par exemple, ni l’étiquette en coton sur le matelas ni le bon de garantie, de faible poids, n’ont été pris en compte. Chacun des composants, produits de finition et de collage a été pesé. Les consommations énergétiques collectées (électricité, gaz, fioul) ont été rapportées au nombre de produits vendus (ex : 1 KW/matelas). Les calculs ont été faits par FCBA. Principaux résultats Indicateur (/place/an) Durée de vie Matelas bi-composant Célèbes Matelas monobloc Ipomée avec laine Matelas monobloc avec laine 7 ans 16 ans 7 ans 16 ans Effet de serre (kg éq .CO2) 17 9 29 13 Acidification (g éq.SO2) 62 35 264 116 Eutrophisation (g éq.P) 1,3 0,9 6 3 La majorité de l’impact est associée aux matières premières. La fabrication n’entre pas en jeu. L’utilisation de matières premières comme la laine pèse fortement sur les résultats. Dans notre cas, nous aurions intérêt à calculer avec la durée de vie réelle (16 ans), bien supérieure à celle définie par le référentiel (7 ans). 15 Mode de communication Nous n’avons pas encore communiqué, mais une préférence se dégage pour l’affichage type baromètre avec indications des valeurs (exemple : taux de CO2 inférieur à… ). Célèbes Ipomée Matelas 2 places 140 kg CO2 UF = 2 70 kg CO2 Durée de vie 7 ans 10 kg CO2 Nos difficultés Pas de difficulté concernant la collecte, mais elle est chronophage. FCBA a été sollicité pour intégrer les données fournies dans les tableaux de calcul. Les factures relatives à l’énergie étant communes aux 2 activités de l’entreprise, des données semi-spécifiques pondérées ont été utilisées. Les apports de l’expérimentation Cette expérimentation a permis d’être au cœur de l’information, de bénéficier d’une expérience pratique en matière d’affichage environnemental et de prendre conscience des écueils et difficultés liés aux solutions émergentes dans le référentiel. Elle est néanmoins source d’inquiétude car la méthode de calcul accorde un très fort impact aux matières premières contre un faible impact au process industriel et au transport. Globalement, les efforts environnementaux entrepris sur le process et la chaîne d’approvisionnement ne seraient donc pas valorisés. Par exemple, le référentiel prévoit une donnée moyenne de 2 000 km pour le transport, ce qui ne valorise pas l’approvisionnement local ! En synthèse : l’affichage environnemental démarquerait positivement le bas de gamme (densité 18 kg plutôt que 50 kg, avec des matières de type polyester plutôt que de la laine). Les perspectives Nous sommes inquiets concernant les ressources à mettre en œuvre pour généraliser la démarche – plus de 250 modèles de matelas avec des variantes – mais saurions néanmoins appliquer la méthodologie expérimentée à d’autres produits (exemple : réflexion « gamme verte »). CÉLÈBES IPOMÉE 100 % 100 % 80 % 80 % 60 % 60 % 40 % 40 % 20 % 20 % 0% 0% - 20 % - 20 % Acidificateur - RECIPE Eutrophisation - RECIPE Effet de serre avec stockage Acidificateur - RECIPE Fin de vie 16 Eutrophisation - RECIPE Transport Fabrication Effet de serre avec stockage Matières premières Ils ont expérimenté Mobilier Européen Entreprise Mobilier Européen Nos motivations « Nous voulons anticiper la règlementation et les contraintes qui y seraient associées, nous familiariser avec la collecte des données et évaluer les difficultés en tant que distributeur pour obtenir les données de nos fournisseurs. » Chefs de projet Michel Deleau, directeur coordination et audit groupe, et Clément Spaety, responsable qualité Fly, membres du GT7 notre démarche Activité Distributeur de mobilier dans 261 magasins (enseignes Atlas, Fly, Crozatier) 1 dm3 de rangement avec une durée de vie de 10 ans. Effectif 3 900 salariés Chiffre d’affaires 970 M€ Équipe projet 9 personnes dont les responsables qualité et chefs de produits des 3 enseignes et le représentant du service juridique. Unité fonctionnelle bahut Méthodologie Le référentiel « mobilier en bois » a été appliqué sur des produits significatifs de nos gammes et provenant d’origines différentes. Il s’agit d’un bahut 4 portes fabriqué hors Europe en panneau MDF stratifié ou laqué, avec une deuxième hypothèse de calcul si le produit était fabriqué en Europe. Adresse 90 rue Guebwiller - BP 90 128 68263 Kingersheim Unité fonctionnelle canapé Téléphone 03 89 62 36 36 Le référentiel « siège » a été appliqué sur 2 canapés finition tissu, l’un de 4 places et l’autre de 5 places. À noter : au départ, nous avions choisi la finition cuir mais le référentiel actuel n’est pas adapté et les règles d’allocation des impacts du cuir ne sont pas encore réparties entre le secteur agroalimentaire (impact de l’élevage) et les secteurs utilisant comme matière première du cuir. L’hypothèse est de considérer le cuir comme un déchet. Les 3 indicateurs imposés par les référentiels « mobilier bois » et « siège rembourré » ont été utilisés, à savoir : le changement climatique (effet de serre), l’acidification de l’air (émissions d’ammoniac, d’oxyde d’azote et de soufre) et l’eutrophisation (composants azotés et phosphates). Courriel [email protected] Site web www.mobiliereuropeen.com 1 place assise de largeur minimale de 50 cm pour une durée de vie de 10 ans. Méthodologie Mode de communication Nous ne sommes pas allés jusqu’à l’affichage ; nous aurions choisi le baromètre. 17 Nos difficultés Pour la collecte des données fournisseurs concernant les consommations énergétiques et la nature des produits de finition utilisés (type solvants), il y a eu un blocage car ils ne comprenaient pas à quoi devaient servir ces données. L’interprétation de l’indicateur « eutrophisation » est difficile. Comment mettre en œuvre des actions pour le faire progresser ? Quelle sera la réaction du consommateur quand il verra côte-à-côte en magasin un bahut à 20 g éq.CO2 et un canapé à 11 000 g éq.CO2 ? Il est étonnant de constater l’effet discriminant de l’affichage sur un produit qualitatif car l’impact matière est fort. Les apports de l’expérimentation Les supports de collecte des données fournisseurs ont rendu simple la récupération des informations sur la composition des produits. Un fort impact de la finition tissu a été constaté du fait de l’ennoblissement. Les efforts pour acheter local ne seront pas visibles dans les calculs, ce qui est dommage. Les indicateurs transmis montrent une très faible différence de performance que le meuble soit produit en Europe ou en dehors. L’expérimentation permet de se rendre compte de la réelle difficulté à collecter l’ensemble des données pour un distributeur. Il faudra imaginer une simplification de la méthodologie au risque que l’affichage nivèle par le bas, s’appuyer sur des standards qui permettront un affichage rapide lors des changements de collections, faire en sorte que les produits plus qualitatifs ne soient pas pénalisés et qu’il y ait un affichage homogène pour des produits similaires. Les perspectives Nous souhaitons rester au cœur de l’action et des décisions pour donner notre point de vue et réfléchir à la solution la plus simple qui permette de pallier l’absence de données fournisseur dans certains cas. L’objectif serait d’obtenir des modèles de calcul simples à utiliser et permettant de produire une information au plus juste et au plus vite. 18 Ils ont expérimenté Taglan Entreprise Taglan Chef de projet Francis Taglan, fondateur et directeur général Activité Créateur/fabricant de mobilier design 100 % français certifié PEFC. Vente directe en Alsace, Paris et via des distributeurs en France et Suisse. Effectif 30 salariés Chiffre d’affaires 3 M€ Nos motivations « Participer à l’expérimentation s’inscrit dans la continuité de notre philosophie d’entreprise : durabilité des produits et respect de l’environnement avec une production locale de mobilier en bois « non jetable », en essence locale et à longue durée de vie (estimée à 20 ans). Nous faisons partie du programme CIM-ÉCO® (1). Nous avons déjà une démarche d’éco-conception avec une réflexion sur la finition de nos meubles. Nous sommes curieux de savoir si l’affichage environnemental permettra de valoriser notre philosophie. Nous voulons anticiper la réglementation et pouvoir peser sur les décisions à venir. L’objectif étant d’éviter d’être « noyé » dans un affichage consommateur avec nivellement vers le bas. » Adresse 4, rue Grenchen 67600 Sélestat notre démarche Téléphone 03 88 82 82 16 Unité fonctionnelle pour la table Courriel [email protected] Durée de vie Site web www.taglan.com Méthodologie Unité fonctionnelle pour le meuble de cuisine 470 dm3 avec une durée de vie de 15 ans. 1 place utile par année d’utilisation. 1 place utile = minimum entre le périmètre divisé par 60 cm et la surface de la table divisée par 2 400 cm2 (soit 60 x 40 cm2). 2 hypothèses ont été étudiées, 15 et 20 ans. Deux produits typiques des gammes de l’entreprise ont été choisis en appliquant le référentiel « mobilier en bois » : 2 meubles caissons de cuisine de 51 à 54 kg avec façade en bois massif et 1 table avec plateau et piètement en frêne de 79 kg. Nous avons discuté sur la prise en compte de la durée de vie de nos produits (environ 20 ans). Les grilles de collecte de données fournies par FCBA ont été utilisées après discussion pour les enrichir de données liées à la quincaillerie. Certains composants, comme la quincaillerie (coulisses, tourillons…), ont été pesés. Les données relatives aux consommations d’énergie (montant des factures au prorata des ventes de ces produits) ont été collectées. Les indicateurs choisis sont ceux du référentiel : émission de gaz à effet de serre, acidification, eutrophisation. Mode d’affichage (1) Création et Développement de Compétences en Ingénierie et Marketing de l’ÉCO-conception. Nous ne sommes pas allés jusqu’à l’affichage. Le choix du mode d’affichage suscite de l’inquiétude. Il faut en effet que l’affichage soit lisible du grand public sans niveler les performances des produits. 19 Principaux résultats Indicateur Meuble cuisine 1 Junon 1 Contribution massique Meuble cuisine 2 durée de vie 15 ans Structure : 62 % Façade : 24 % Quincaillerie : 14 % Meuble cuisine 2 durée de vie 15 ans Structure : 72 % Façade : 22 % Quincaillerie : 5 % Table Bois : 93 % Alu : 5 % Acier : 1 % Effet de serre g éq .CO2 (/dm3/an) 2 0 0 50 Acidification mg éq.SO2 (/dm3/an) 8 6 5 1 POC en mg éq.NMVOC (/dm /an) 50 40 30 6 3 Meuble complet 15 ans 100 % Fin de vie 80 % Site de fabrication 60 % Distribution 40 % 20 % Approvisionnement 0% - 20 % Matières premières Effet de serre (sans stockage) Acidification - RECIPE POC - RECIPE Nos difficultés Malheureusement, l’utilisation des déchets de bois pour la chaufferie n’a pas pu être prise en compte. Il faudrait vraiment que ce recyclage puisse compter. L’interprétation des données est source d’inquiétude. Les méthodes de calcul sont méconnues ; comment sont-elles définies ? Pourquoi ne pas pouvoir minimiser les impacts du transport ? La matière première « bois local » impacte beaucoup les indicateurs et remettrait en cause la philosophie de l’entreprise. La prise en compte d’une durée de vie supérieure à celle du référentiel est intéressante mais cela nécessitera de réaliser de coûteux tests de durabilité. Les apports de l’expérimentation Bien que nous n’ayons pas auparavant pratiqué cet exercice de collecte des données, la connaissance de nos produits a permis de le faire sans difficulté. L’expérimentation nous a permis de comprendre et d’appréhender les enjeux ; elle suscite néanmoins une réelle inquiétude pour l’avenir de nos produits. Les perspectives Nous sommes dubitatifs. L’affichage environnemental demandera beaucoup de ressources et risque de ne pas refléter la valeur des produits. Exemple : l’affichage environnemental pourra être favorable à un bureau d’entrée de gamme à 49,90 euros en grande distribution. Il sera essentiel pour nous de développer la communication consommateur en parallèle de l’affichage pour l’éduquer sur les avantages de nos produits (durable contre jetable). Nous voulons maintenir notre philosophie : meubles en bois local, fabriqué localement avec une grande durée de vie. L’affichage obligatoire serait une catastrophe car très coûteux et sans valeur ajoutée. Nous souhaitons consacrer nos efforts à venir dans le développement de nos ventes. 20 Ils ont expérimenté JP Gruhier Entreprise JP Gruhier Chef de projet Hervé Gaudion, responsable qualité et coordinateur commercial Activité Conception, fabricant de banquettes-lit. Vente tous canaux de distribution, par correspondance, sur Internet, grande distribution spécialisée, magasins traditionnels sur les marchés français, belge, suisse Nos motivations « Nous avons voulu être au cœur de la réflexion en participant au GT7 national, comprendre et participer aux réflexions pour permettre la prise en compte de notre spécificité dans les différents référentiels ameublement. » notre démarche Unité fonctionnelle selon le référentiel siège rembourré 1 place assise, de largeur minimale de 50 cm et par année d’utilisation. Unité fonctionnelle pour le référentiel literie 1 place de couchage de largeur minimum 70 cm utilisée quotidiennement. Choix des produits 1 banquette clic-clac avec des variantes (éco-conçue, standard, avec mécanique métallique), 1 BZ standard et 1 banquette structure bois avec matelas futon. Effectif 133 salariés Chiffre d’affaires 27 M€ Adresse ZI route de Tanlay 89700 Tonnerre Téléphone 03 86 55 38 55 Courriel [email protected] Méthodologie La méthode définie avec FCBA selon les référentiels associés aux unités fonctionnelles a été suivie. La collecte des données internes produits et procédés par le bureau d’études a été facilitée grâce à des nomenclatures détaillées. Pour la collecte des données fournisseurs, il est important qu’il y ait une concertation FCBA/IFTH (Institut Français du Textile et de l’Habillement) pour le tissu dans le secteur ameublement. Certains composants ont été pesés. Les données ont été transmises à FCBA pour le calcul. Les données sur la consommation d’énergie ont été collectées sans difficulté. Mode de communication Nous n’avons pas testé d’affichage. Nous suivons les résultats de l’expérimentation literie et l’affichage sur le lieu de vente avec la volonté d’analyser les conséquences pour des petites structures type PME et artisans. Nous choisirions la note globale environnementale et la note par indicateur. Nous avons répondu à l’enquête publique sur le site du ministère et retenu les 3 indicateurs du référentiel. 21 Principaux résultats Indicateur Matelas Cobra Bultex Ame mousse PU 7 ans / 12 ans / 16 ans Contribution massique 13,7 kg 140 x 200 x12 cm Effet de serre (kg éq .CO2/place/an) Acidification (g éq.SO2/place/an) Eutrophisation BZ Cobra Tissus 100 % coton BZ Cobra Tissus 100 % PES 100 kg Structure métallique 8/5/4 32 27 37 / 22 / 17 170 150 584/ 340/ 255 mg eq P/place/an 5 g eq P/place/an 1 g eq P/place/an Nos difficultés Aucune réponse n’a été reçue de la part de certains fournisseurs. Des ressources ont dû être mobilisées pour la collecte des données malgré la définition de la nomenclature détaillée car il n’existe aucune base de données consultable gratuitement. Pour les fournisseurs de bois d’Europe de l’Est, il est difficile d’obtenir la traçabilité PEFC. Par ailleurs, nous avons quelques difficultés à nous situer dans les référentiels en cours concernant la durée de vie. Les délais pour obtenir des indicateurs paraissent longs. La durée de vie est un critère important pour minorer les impacts mais les normes associées aux tests à réaliser ne sont pas si claires : norme essai mécanique ? Quelle norme appliquer ? L’affichage environnemental, s’il est réglementaire, prendra-t-il en compte les spécificités des produits et l’innovation en termes de durée de vie ? Bien comprendre notre spécificité : les banquettes-lits servent à la fois de literie et de siège rembourré, donc relèvent de 2 référentiels différents. Quelle sera l’unité fonctionnelle retenue ? Nous avons proposé d’ajouter une annexe qui prenne en compte cette spécificité puisque nous ne rentrons ni dans la catégorie literie, ni dans celle du siège rembourré. Ce qui a été accepté : être présent dans le référentiel siège. Les apports de l’expérimentation Les réunions de concertation régionale permettent d’échanger et de rassurer. Les entreprises se posent les mêmes questions et ont la volonté de faire entendre leur point de vue. Nos demandes sont prises en compte par le GT7 et remontées au niveau national. Nous avons ainsi obtenu la prise en compte des spécificités des banquettes clic-clac et BZ, qui servent à la fois de sièges rembourrés et de lits. Les perspectives Nous attendons les résultats et l’analyse par FCBA. Disposant d’un SGDT (Système de Gestion des Données Techniques), nous serions capables de refaire facilement la collecte des données pour d’autres produits. Cela demande néanmoins des ressources en temps, en compétences et en base de données. Imaginez si nous devions faire les calculs pour nos 400 modèles de banquettes ! La démarche doit rester volontaire et contrôlée. Nous poursuivons notre démarche d’éco-conception. Nous devons concentrer nos efforts sur les enjeux à court terme : réglementation REP (« responsabilité élargie du producteur », organisation de la filière déchets ameublement par les fabricants) et affichage sanitaire. 22 Ils ont expérimenté Wifor Entreprise Wifor Chef de projet Yves-Marie Paquentin, responsable QSE & maintenance Activité Conception, fabrication de matelas et sommiers. Vente par la grande distribution, par correspondance et en magasins traditionnels Effectif 120 personnes Chiffre d’affaires 25 M€ (marché français) Adresse 81 rue Principale 68480 Roppentzwiller Nos motivations « Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’expérimentation éco-conception et de notre volonté d’être moteur dans le groupe de travail local. Il permettrait aussi de développer les échanges avec les distributeurs, dont Fly, dans le cadre de leur éventuel futur affichage environnemental en magasin (« fournisseur exemplaire »). Nous voulons anticiper une éventuelle réglementation. » notre démarche Unité fonctionnelle pour les matelas et sommiers 1 place de couchage de largeur minimale de 70 cm, utilisée quotidiennement. Méthodologie Une équipe projet de six personnes a été constituée composée du bureau études, du correspondant achat, du responsable environnement et du responsable marketing. Nous avons été formés dans le cadre d’une précédente action d’écoconception par FCBA avec la collecte des données sur 3 produits. Choix de 2 matelas ayant des caractéristiques de densité mousse et quantité matière très différentes : 1 matelas 1er prix 1 place (90 cm), de densité inférieure à 6 kg ; 1 matelas W confort 2 places (140 cm), densité de 18 kg (nouveau produit). Téléphone 03 89 07 54 30 Matelas A : 1 UF Durée de vie standard : 7 ans Site web www.wifor.fr Matelas B : 2 UF Durée de vie standard : 7 ans Principaux résultats Indicateur matelas (/place/an) 1er prix 1 place / durée de vie 7 ans W confort 2 places / durée de vie 7 ans 1er prix 1 place / durée de vie 12 ans W confort 2 places / durée de vie 12 ans Effet de serre (kg éq.CO2) 8 10 5 6 Acidification (g éq.SO2) 40 55 23 32 Eutrophisation (g éq.P) 10 <1 6 <1 23 Nos difficultés Pas de difficultés particulières grâce à l’accompagnement de l’expert. Nous avions déjà réalisé cette expérimentation sur 3 produits. La difficulté que pourront rencontrer des industriels et artisans n’ayant jamais été sensibilisés à l’éco-conception, ni accompagnés, est cependant facile à imaginer ! La partie méthodologie est méconnue ; les données sont fournies sans connaissance des modèles de traitement. Cela peut être ressenti comme une dépendance vis-à-vis des experts, aussi bien pour la méthodologie que pour le planning, et ne favorise pas la vision globale. Les apports de l’expérimentation Participer à cette expérimentation a permis une compréhension claire des enjeux de l’affichage environnemental en interne et vis-à-vis des consommateurs (réglementé ou normalisé). Contrairement à ce que nous pensions, les résultats démontrent que le transport n’impacte pas les résultats alors que les matières premières sont le facteur majeur. Pour améliorer les performances environnementales de nos produits, il faudrait par exemple, pour le matelas confort, diminuer l’épaisseur et réduire les quantités tout en éduquant le consommateur. En effet, en perception consommateur, le confort est proportionnel à l’épaisseur. Pour le matelas roulé, il faudrait agir sur la durée de vie en augmentant la densité et en faisant les tests nécessaires. Les perspectives Si l’affichage devenait obligatoire, cela nécessiterait de nouvelles ressources dédiées (spécialiste éco-conception intégré au bureau d’études, équipé d’un logiciel), du temps et un budget (test, recours à un expert). Nous éditons 2 catalogues avec plus de 1 000 références produits. Il serait nécessaire de définir une méthodologie interne et un pilotage de projet par la recherche & développement et le marketing. L’affichage doit rester volontaire avec un contrôle externe. Pour de futures opérations collectives, il faut privilégier les échanges entre industriels et distributeurs et travailler sur une vision globale de la démarche de management environnemental qui intègre toutes les contraintes émergentes : affichage sanitaire, environnemental… 24 Ils ont expérimenté WM88 Entreprise WM88 Chefs de projet Sophie Dornier, responsable qualité, Jean-Louis Chapelain, responsable AQ fournisseurs Activité Fabrication de meubles de cuisines et de salles de bains en kit. Effectif 146 salariés Adresse Place de la Gare - BP4 88170 Châtenois Téléphone 03 29 94 50 66 Courriel [email protected] Certifications NF ameublement / PEFC Nos motivations « Nous avons voulu avoir une expérience concrète de la collecte des données pour anticiper et évaluer la difficulté et l’aspect fastidieux de cette démarche. Nous souhaitons anticiper la réglementation et nous préparer à satisfaire les demandes de nos distributeurs le cas échéant. » notre démarche Unité fonctionnelle armoire 1 dm3 de surface de rangement par année d’utilisation. Méthodologie Référentiel mobilier en bois. Choix de 2 produits (un dans chaque gamme avec des variantes de façades) : un meuble de cuisine 1 porte, tiroir avec caisson de fabrication locale et façade importée et finition locale : 30 kg et volume intérieur 190 dm3 ; un nouveau meuble de salle de bains avec façade laquée : 32 kg et volume intérieur 205 dm3. Durée de vie : 15 ans. Nous avons collecté les données internes à partir de nos nomenclatures (2 jours de travail) et pesé chacun des composants (exemple : en séparant, pour les coulisses, la partie métallique des parties plastiques). Pour le calcul des COV, un travail complémentaire a été mené en partant de nos fiches process de finition très détaillées. Ce calcul a été réalisé à la main (1 jour de travail). Les 2 fournisseurs concernés ont répondu aux questionnaires fournis par FCBA. Les calculs des données nous ont été présentés. Principaux résultats Meuble cuisine Meuble salle de bains Effet de serre (g éq .CO2) 7 6 Acidification (mg éq.SO2) 14 40 POC (mg éq.NMVOC) 95 110 Indicateur (/dm3/an) Mode d’affichage Pas d’affichage testé. Il est difficile d’imaginer un affichage sur chaque meuble en exposition. 25 Meuble façade bois Meuble façade laquée 100 % 100 % 80 % 80 % 60 % 60 % 40 % 40 % 20 % 20 % 0% Effet de serre (avec stockage) Acidification - RECIPE POC - RECIPE 0% Effet de serre (avec stockage) Acidification - RECIPE POC - RECIPE Quincaillerie Façades Caisson Nos difficultés Aucune réponse n’a été obtenue de la part des fournisseurs, même après explication : ils n’ont pas compris. La collecte des données pour les finitions et les COV (composés organiques volatiles) s’est avérée fastidieuse en dépit de fiches process précises. Il serait nécessaire de disposer de bases de données simples pour chaque finition de façade. L’importance de la façade dans le résultat final suscite de l’étonnement ; il semble que les produits qualitatifs seront pénalisés dans l’affichage environnemental. Le recours à un expert est essentiel pour démarrer. Les apports de l’expérimentation Nous pouvons imaginer les difficultés et ressources importantes à affecter pour élargir ce calcul à tous nos produits. Les données internes produits et relatives aux consommations d’énergie (données maintenance) ont été facilement collectées. L’interprétation des résultats n’est pas facile surtout sur l’indicateur « eutrophisation ». Nos distributeurs ont été informés de notre participation volontaire à l’expérimentation. Nous serions curieux de savoir si la prise en compte de la durée de vie réelle modifierait les résultats et de nous comparer à d’autres fabricants. Dans notre cas, le seul levier serait d’agir sur la façade en utilisant des façades bas de gamme, ce qui est impossible. Les clients veulent du qualitatif. De plus, ces actions peuvent nous faire perdre nos certifications existantes : NF ameublement (perte de robustesse), PEFC (changement de fournisseur). Les perspectives Rester au cœur de l’information demeure une priorité. Bien que chronophage, la réalisation d’une base de données finition pourrait être envisagée. En revanche, il est prévu de poursuivre notre politique de certification de produits NF ameublement qui permet de conjuguer performance qualité et environnementale des produits. Nous souhaitons refaire les calculs en faisant évoluer la durée de vie définie dans le cadre du NF Ameublement (demande à FCBA de se rapprocher du Cetib(1)). Il est nécessaire de réaliser des méthodes très simples en travaillant sur des bases de données semi-spécifiques et génériques, au risque néanmoins d’obtenir un affichage non différenciant. (1) Calculs Études Thermiques Ingénierie du Bâtiment (bureau d’études spécialisé pour l’ensemble des activités du génie climatique). 26 Ils ont expérimenté Salm SA Entreprise Salm SA (Cuisines Schmidt – Cuisinella – EMK) Chefs de projet Yann Favry, responsable SE, Wolfgang Thorwart, directeur R&D, Bruno Haan responsable achats, Frédérique Lagravière, bureau étude et ACV Activité Fabrication de mobilier. Vente par réseau de distribution franchisé et vente par distributeur pour les meubles en kit Nos motivations « La Salm est un leader français de la conception et la fabrication de cuisines, de rangements et salles de bains de milieu et haut de gamme. La stratégie de l’entreprise est orientée vers les exigences du développement durable et elle a mené de nombreuses actions pour réduire l’impact environnemental de ses produits. Dans le cadre d’une concurrence aiguë, et avec la volonté stratégique d’innover, la Salm souhaite anticiper les évolutions réglementaires du Grenelle de l’environnement au rang desquelles figure l’affichage environnemental des produits de grande consommation. » Effectif 1 400 salariés notre démarche Chiffre d’affaires 300 M€ 1 dm3 de surface de rangement par année d’utilisation. Durée de vie : 25 ans (suivant référentiel). Les tests de robustesse menés dans le cadre de la certification NF nous permettent de le prouver. Adresse BP 5 - 68660 Lièpvre Téléphone 03 89 58 24 00 Site web www.salm.fr Certifications NF Environnement ameublement, PEFC, QSE Unité fonctionnelle Méthodologie Formation de certaines personnes impliquées dans la problématique de l’affichage environnemental, et en particulier de la personne qui a pris la responsabilité de la réalisation de l’analyse du cycle de vie (ACV) en interne. Test de la mise en œuvre pratique de l’affichage environnemental sur une implantation type de cuisine, et ce jusqu’à l’affichage en magasin. Établissement d’un bilan critique des enjeux de l’affichage environnemental par rapport aux projets et contraintes à court terme de la Salm. Les produits ont été définis avec l’aide du consultant FCBA en se basant sur le référentiel mobilier en bois. Choix des produits Cuisine complète la plus représentative de marques Cuisines Schmidt, Cuisinella et EM Kit. Nous avons établi la liste des unités fonctionnelles, la liste des flux de données et un planning de travail notamment pour la collecte des données (phase en cours avec un point hebdomadaire). Collecte des données En interne : nomenclature produits et appui du bureau étude pour des précisions sur produit (finition, etc.), consommations d’énergie. Après des fournisseurs : utilisation des questionnaires proposés par FCBA en les adaptant au type de fournisseur (panneau, quincaillerie, plan de travail) et en les accompagnant d’un courrier d’explication spécifique (ex : pour la quincaillerie, il existe un groupe de travail national GT11 - Outillage non électrique et quincaillerie). 27 Nous allons investir dans un logiciel d’analyse du cycle de vie (Simapro), identique à celui utilisé par FCBA. L’objectif est d’avoir terminé la collecte des données fin 2012 et de réaliser les calculs en interne avec les premiers résultats début 2013. Les données collectées seront modélisées par le responsable ACV à l’aide du logiciel afin de déterminer les indicateurs de l’affichage environnemental du produit de référence. Les méthodes de calcul seront conformes au référentiel ameublement publié par l’Afnor. FCBA apporte un soutien méthodologique à la modélisation du produit en vérifiant la cohérence du rapport au référentiel ameublement, en apportant des compléments techniques de modélisation de modules manquants, en vérifiant la complétude de la base créée. Les indicateurs choisis sont ceux du référentiel : émission de gaz à effet de serre (g éq.CO2), acidification (g éq.SO2), pollution photochimique de l’air (kg eq. COVNM) avec possibilité d’en utiliser un 4e relatif à l’épuisement des ressources naturelles. Nos difficultés Certaines données fournisseurs sont difficiles à obtenir malgré les explications données (ex : l’apprêt). Nous sommes tentés d’utiliser la règle de coupure à 95 % qui autorise à ne pas prendre en compte certains composants si leur poids est faible par rapport à la masse globale. Nous avons recours aux conseils des experts : quelles priorités ? Quel droit d’exclure ? Quel intérêt de travailler sur des données semi-spécifiques ? Il est important de garder la traçabilité par rapport aux données utilisées. Le recours à un expert est essentiel pour démarrer et bénéficier de conseils au fur et à mesure. Pour notre démarche qui s’inscrit plus largement dans l’éco-conception, la norme ISO 14 040 (méthodologie d’une ACV) impose une revue critique. L’apport des experts est essentiel de ce point de vue. Les apports de l’expérimentation Nous sommes en train de tester notre capacité à collecter les données tout en bénéficiant d’une expertise pour l’aide à la collecte, la priorisation et le choix des données ainsi que la validation de nos choix. Nous imaginons les difficultés de compréhension de l’affichage par les consommateurs. Il est nécessaire que le format d’affichage soit imposé et cohérent au niveau européen, il doit y avoir des contrôles sur la fiabilité des données. Il est essentiel de pouvoir disposer d’une base de données adaptée. Par exemple : avec Simapro, nous disposons de données pour le panneau de particules, il faut compléter avec des panneaux type PEFC. Les perspectives Nous souhaitons intégrer les résultats de l’expérimentation dans notre approche d’éco-conception et rester au cœur de la réflexion nationale par la participation au GT7. Notre attente ? Avoir à disposition une base de données compatible avec notre logiciel ACV. Nous poursuivons l’expérimentation, voulons anticiper et participer aux décisions sans subir l’éventuelle réglementation. 28 Ils ont dit : le bilan L’AVIS DES ENTREPRISES Les points positifs lles et es réunions d’échange intersectorie L ibution distr de ses epri entr des sectorielles avec ager part de tent met (per ts et des fabrican ées). les pratiques et les difficultés rencontr GT nationaux, aux La présence d’entreprises participant . eme l’Ad de de représentants de l’Afnor et ration l’opé par rtée appo re L’aide technique et financiè collective. nces, L’acquisition de nouvelles connaissa arche. dém la de n iatio ropr compétences, l’app régionales es arch dém les avec rité enta La complém rents d’éco-conception ; la volonté des diffé e et renc interlocuteurs de donner de la cohé de faciliter les démarches. acts Une meilleure compréhension des imp s leur de et uits prod environnementaux des on. procédés de fabricati ameublement Une démarche locale multi-produits du siège avec : du meuble en bois, de la literie, ibuteurs. rembourré, des fabricants et leurs distr çais. fran urs La défense de l’intérêt des producte ion cept -con Une perception bénéfique de l’éco par les industriels. compétences Une bonne cohérence dans l’apport des eprise, entr ert, (exp au rése du de chaque membre et). proj stagiaire, chef de la La collecte des données spécifiques et es ssair néce es ourc ress des on ensi compréh si l’affichage devenait obligatoire. nées pour La capacité à refaire la collecte des don nique tech e tanc assis d’autres produits avec une e entr ts inen pert x experte pour faire les choi ues. cifiq i-spé sem et es données spécifiqu er au cœur Le renforcement de la volonté de rest chir de l’information pour anticiper et inflé s. sion les déci viduelle L’importance de l’expérimentation indi pour bien comprendre. ssité Une meilleure compréhension de la néce lité fiabi la uer éval r pou r d’un contrôle extérieu nis. des indicateurs four Les points NÉG ATIFs La nécessité de reco urir à une expertise extérieure pour calculer ses in dicateurs : les méth odes de calcul des indicateu rs n’étant pas conn ues, il est difficile de savo ir comment valorise r les actions menées sur les consommat ions d’énergie ou de ressources no n renouvelables, su r l’approvisionnemen t local en matière pr emière. La collecte des donn ées primaires aupr ès des fournisseurs (locaux ou étrangers) : bien que des grilles de collecte de s données fourniss eur aient été fournies, cette colle cte reste difficile et chronophage car il faut expliquer aux fournisseurs po urquoi certaines données (ex : énergie) sont im po rtantes. Difficulté de compr éhension en interne de l’indicateur « eut rophisation ». Inqu iétude quant à la compréh ension de cet indic ateur par le consommateu r. Le manque de donn ées relatives aux Co mposés Organiques Volatils (COV). L’utilisation de référ entiels qui ne sont pas adaptés au produit étudié (ex : canapé clic-clac se rvant à la fois de couchage et de siège avec un e volonté d’innovation non pr ise en compte). L’absence de banq ue de données et do nc des difficultés à obteni r des données seco ndaires « fiables » et de do nnées génériques. Nous attendons la base de données Ademe. La prise de conscie nce de l’importanc e de la durée de vie des produits dans la minoration des impacts environnementaux et l’appréciation de s coûts induits par des tests de du rée de vie qui ne so nt pas toujours normalisés. Les matières prem ières ayant un poid s fort dans le calcul des indica teurs, l’affichage ris que de ne pas permettre aux industriels français de valoriser leurs efforts environ nementaux. Cela ris que d’être difficilement compr éhensible du consom mateur et de dévaloriser les produits haut de ga mme. 29 Les « inattendus » La matière première est la plus contributrice dans le calcul des indicateurs. Le transport ainsi que le process de fabrication sont en revanche peu contributeurs. Les efforts faits pour optimiser les process, et pour s’approvisionner localement ne sont donc pas valorisés dans le résultat final. L’affichage sera meilleur pour un produit de basse qualité fabriqué à l’étranger que pour un produit qualitatif (panneau de particules vs façades en bois massif, importé vs approvisionné en local). La nécessité de rechercher des données semispécifiques et d’éviter d’être pénalisé par des données génériques du secteur. Par exemple, prendre en compte la livraison sur courtes distances alors que les référentiels prévoient des livraisons sur des distances de 1 000/2 000 km. Inquiétude par rapport au risque de non compréhension par les consommateurs quand ils auront côte-à-côte en magasin un meuble et un matelas (émettant jusqu’à 1 000 fois plus de CO2). Inquiétude des fabricants par rapport aux souhaits de la grande distribution de simplifier au maximum les méthodes et données. Risque d’affichage homogène pour des produits similaires mais de qualité très différente (exemple : matelas bas de gamme et haut de gamme). Une ouverture Souhait de révision des référentiels pour prendre en compte la pratique. Nécessité de prévoir un temps de formation important en l’absence de compétences internes. Nécessité d’évaluer les conséquences économiques et industrielles. Si l’affichage environnemental devenait obligatoire et si l’objectif était de permettre en interne de réfléchir aux modes de production, alors une démarche d’éco-conception en amont est un prérequis pour l’efficacité globale de la démarche. Programme CIM-Éco® Une évaluation Afaq Éco-conception Au-delà de cette expérimentation, 5 entreprises accompagnées par le Pôle de Compétitivité Fibres dans le cadre du programme CIM-Éco® ont été évaluées Afaq Éco-conception. Cette évaluation permet de s’assurer que l’entreprise déploie une démarche d’éco-conception en cohérence avec sa stratégie. Elle conduit à une notation sur le niveau de maturité de l’entreprise avec possibilité de communiquer en externe. Ceci constitue un outil de valorisation pertinent et substantiel ! Cette évaluation montre la nécessité de se structurer afin de pérenniser les actions conduites dans le cadre de cette expérimentation. 30 Références bibliographiques Normes internationales NF EN ISO 14040 Management environnemental – Analyse du cycle de vie – Principes et cadre. NF EN ISO 14044* Management environnemental – Analyse du cycle de vie – Exigences et lignes directrices. Référentiel de bonnes pratiques BP X30-323-0 Juin 2011 – Principes généraux pour l’affichage environnemental des produits de grande consommation – Partie 0 : principes généraux et cadre méthodologique. Référentiels de bonnes pratiques sectoriels BP X30-323-4 Septembre 2011 – Principes généraux pour l’affichage environnemental des produits de grande consommation – Partie 4 : méthodologie d’évaluation des impacts environnementaux des meubles en bois. BP X30-323-6 Septembre 2011 – Principes généraux pour l’affichage environnemental des produits de grande consommation – Partie 6 : méthodologie d’évaluation des impacts environnementaux des sièges rembourrés. BP X30-323-10 Octobre 2011 – Principes généraux pour l’affichage environnemental des produits de grande consommation – Partie 10 : Méthodologie d’évaluation des impacts environnementaux de la literie. Ces guides ont été réalisés sur la base des résultats des analyses de cycle de vie simplifiées réalisées par FCBA dans le cadre notamment du projet PROPILAE mené en 2010. Des travaux sont en cours pour étendre ces guides aux meubles en résine de synthèse, aux canapés lits et aux articles de literie en 2012. Annexes méthodologiques du BP X 30-323 Annexe A – Méthodologie générale d’évaluation des impacts environnementaux d’un produit ou d’un service. Annexe B – Liste des gaz à effet de serre. Annexe C – Taux de recyclage des applications (RB2B) - Nomenclature. Réglementation Loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, dite loi Grenelle I (voir article 54). Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant Engagement national pour l’environnement, dite loi Grenelle II (voir article 285). www.legifrance.gouv.fr Guides de lecture Les guides de lecture pour les référentiels sectoriels / référentiel ameublement issus du groupe de travail « Ameublement » (GT7) et validés par la plate-forme Ademe/Afnor expliquent et illustrent les choix méthodologiques spécifiques à chaque catégorie de produits. Guides de lecture disponibles : Meubles en bois / Sièges rembourrés / Literie. Ils sont téléchargeables gratuitement sur le site www2.ademe.fr, rubriques « Domaines d’intervention » puis « Management environnemental et éco-produits » puis « Communiquer ». 31 Délégation Est Alsace, Lorraine, Bourgogne Pascal Thomas, délégué régional 14 rue du Saulnois 54520 Laxou Tél. : 03 83 86 52 92 E-mail : [email protected] Site web : www.afnor.org Ademe Bourgogne Cécile Colson 1C, boulevard de Champagne Tour Elithis BP 51562 21015 Dijon Cedex Tél. : 03 80 76 89 71 Fax : 03 80 76 89 70 E-mail : [email protected] Site web : www.bourgogne.ademe.fr Ademe Lorraine Olivier Benoit 34 avenue André Malraux 57000 Metz Tél. : 03 87 20 03 74 Fax : 03 87 50 26 48 E-mail : [email protected] Site web : www.lorraine.ademe.fr Délégation Est Alsace, Lorraine, Bourgogne Isabelle Salmon, ingénieure développement 14 rue du Saulnois 54520 Laxou Tél. : 03 83 86 52 92 E-mail : [email protected] Site web : www.afnor.org Afnor Normalisation Rim Chaouy, ingénieure normalisation 11 rue Francis de Pressensé 93571 La Plaine Saint-Denis Cedex Tél. : 01 41 62 85 74 E-mail : [email protected] Site web : www.afnor.org Ce guide a été rédigé par Olivier Benoit, Isabelle Salmon et Pascal Thomas, avec la précieuse collaboration de FCBA. Conception graphique, mise en page, secrétariat de rédaction : Tema|presse (Tél. 03 87 69 18 01) Ademe Alsace Florence Huc 8 rue Adolphe Seyboth 67000 Strasbourg Tél. : 03 88 15 58 91 Fax : 03 88 15 46 47 E-mail : [email protected] Site web : www.ademe.fr/alsace