Collectionner, est-ce bien raisonnable

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Collectionner, est-ce bien raisonnable
Dossier de presse
Exposition 21 octobre – 31 janvier 2013
www.ecomuseeduperche.fr
Prieuré de Sainte-Gauburge – 61130 Saint-Cyr-la-Rosière
Tél. : 02 33 73 48 06 - Fax : 02 33 73 18 94
[email protected]
Ouvert tous les jours de 10h30 à 18h30
Sommaire :
Résumé : L’anniversaire du musée inspire ce thème d’exposition. A partir de
collections privées et de celles de l’écomusée sont présentés plusieurs types de
rassemblement d’objets, des passions ordinaires aux missions de service public,
illustrant plusieurs modes d’approche de la question.
A l’heure de l’amplification du monde virtuel, les collectionneurs expriment, au
travers de leur passion, une nécessité d’ancrage dans le réel et le besoin d’un loisir
constructif où la frontière de la raison est toujours franchissable.
Dans un registre institutionnel, la collection des musées publics fondée sur la raison
influence la société dans son ensemble. Le dessein même de l’institution a marqué
de son empreinte les mouvements de pensée du siècle et la vie des citoyens.
Dans ce contexte, le rôle de l’écomusée est de s’interroger sur son utilité et d’offrir
des pistes de réflexion aux publics.
Quatre collectionneurs ont joué ce jeu des questions-réponses, donnant quatre films
(De la chine en Sarthe, Placomusophile ?, Les moulins de mon cœur, Verres de
communions). Chacun a aimablement prêté son concours en présentant une partie
de sa collection. L’écomusée, quant à lui, a choisi quarante objets à l’occasion de
son quarantième anniversaire, qui illustrent la diversité de ses collections.
Ces deux univers, l’un privé, l’autre public, ont des vocations différentes mais se
retrouvent confrontés à l’idée de la transmission, qui pose la question de l’héritage
individuel confrontée à celle de l’héritage de la nation.
Ce sujet grave est traité cependant de façon ludique : un jeu de quiz est à
disposition du public.
Un dossier pédagogique sera à la disposition des écoles et des collèges.
Collectionner est-ce bien raisonnable ?
Texte d’Evelyne Wander
p. 3
Placomusophile ?
Texte de Daniel Aubert, collectionneur ...............................p. 5
Informations pratiques et description ............................p. 7
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Collectionner est-ce bien raisonnable ?
A partir de collections privées et de celle de l’écomusée sont présentés, dans cette
exposition, des types de rassemblement d’objets, de la passion aux missions de
service public illustrant deux modes d’approche de la question. Les musées et les
collectionneurs entretiennent des liens constants avec pourtant des buts différents. Il
n’est pas rare que le collectionneur soit un prêteur, puis un donateur envers le
musée.
Quand le musée cherche au travers de témoignages et d’objets à comprendre un
sujet de société actuel ou passé et à exposer ses recherches au public, le
collectionneur réunit des objets s’appuyant sur des motifs esthétiques ou techniques
afin de compléter ou agrandir sa collection qui reste souvent confidentielle.
Il existe beaucoup d’interprétations concernant le goût de la collection.
Psychologiquement, l'envie de posséder revêt des attitudes contradictoires :
posséder pour soi, pour les autres (afin de montrer), ou pour empêcher les autres de
posséder.
Dès l’enfance, ce goût apparaît sous forme de petits trésors soigneusement
conservés. Tous les enfants ne cultivent pas cette passion à l’âge adulte.
L’enquête : Les Pratiques Culturelles des Français, menée en1990, nous informe
que 23% des français de plus de 15 ans déclarent réaliser une collection : 41% de
ces collectionneurs sont âgés de 15 à 19 ans, et 14% sont âgés de plus de 60 ans,
contre 7% en 1973. En effet le goût de la collection revient ou se révèle avec de
nouvelles conditions de vie basées sur de nouveaux moyens et du temps libre. Les
lois sociales concernant le temps de travail et l’âge du départ à la retraite ont un
impact évident sur ce type de loisirs.
Toutes sortes d’objets sont collectionnées, mais principalement des timbres (8% des
Français), des cartes postales, des pièces et médailles. Si la collection reflète la
personnalité, les goûts, les aspirations, les thèmes sont aussi influencés par les
tendances du moment, l’opinion de l’entourage et le climat socioculturel d’une
époque.
Collectionner n’est pas accumuler. Aussi le tri, le soin des objets sont
indispensables autant que le sens de la récupération, voire de la restauration et de
la recherche. La collection est un vecteur de communication et d’ouverture sur le
monde.
A l’heure de l’amplification du monde virtuel, la passion de la collection ne faiblit pas
quand les musées sont de plus en plus enclins à présenter des expositions
virtuelles.
La place du patrimoine immatériel, le regard des penseurs sur le musée de société
dans le monde, la tendance à la dématérialisation de notre société interrogent
chacun sur l’avenir des missions de service public du musée.
L’écomusée participe à cette réflexion en fonction de son actualité, à savoir son
quarantième anniversaire, dans l’expectative du chantier de ses collections et de
l’extension de son parcours muséographique en conformité avec le réseau des
Musées de France.
Cette institution puise son inspiration première dans l’enseignement des Lumières.
L’Etat révolutionnaire a conduit à la création de musées afin de préserver les
immenses richesses du patrimoine artistique, réquisitionnées au profit de la nation.
L’État national en espérait une légitimité durable conférée par l’histoire, matérialisée
à travers la masse des œuvres accumulées. Le musée avait pour fonction d’illustrer
cette conception progressiste du mouvement de l’histoire, en usant du mode de
découpage chronologique afin de saisir la dynamique du progrès et de favoriser
l’émulation.
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Le classement, l’inventaire et la conservation, mis au point dès la fin du XVIIe siècle
s’opposent aux systèmes du cabinet de curiosités ou du trésor de cathédrale,
accumulations d’objets, érudites ou simplement dispendieuses, sans autre ligne
directrice. Formes qui ont pourtant inspiré le musée qui doit son nom au museïon,
arrière salle des temples grecs.
La Raison prévaut dans la constitution de l’idéal révolutionnaire qui s’appuie aussi
sur les musées afin de forger un nouvel esprit civique. Dans une France des
provinces remaniées, l’Etat bâtit un espace culturel national unifié. Le 1er
septembre 1801, est établi un maillage muséal du territoire qui a survécu jusqu’à
nous et ne cesse de s’adapter aux besoins de la société.
La nouvelle loi relative aux musées de France (04/01/2002) se substitue à
l'ordonnance de 1945 qui n’était plus adaptée aux missions et aux services actuels
des musées. Cette loi est à l’origine d’un label « Musées de France » et de
dispositions fiscales nouvelles. Les musées se voient reconnus dans leur rôle
d'acteur du développement et de la démocratisation culturels en plus de leur mission
fondamentale, la conservation des collections reconnues d'intérêt public.
Evelyne Wander
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Placomusophile ?
Les vins effervescents sont vendus en bouteilles. Un bouchon seul ne suffit pas pour
résister à la pression. Le bouchon est maintenu par un muselet en fil métallique. Pour
que le fil n'abîme pas le bouchon, on a intercalé une plaque dite plaque de muselet
communément appelée capsule de champagne.
Celui qui collectionne des plaques de muselets est un placomusophile
Origine : Au milieu du XIXe siècle, le muselet de fil de fer a remplacé la ficelle qui se
détériorait avec l'humidité ou était grignotée par les rongeurs. C'est Adolphe
Jacquesson qui a déposé le brevet en 1884. La plus ancienne plaque connue date de
1882 (Maison Kunkelmann).
À la fin du du XIXe siècle, apparaissent les premières plaques en couleur.
Les formes :
- crantées ( = capsules de bière) (Charbault et fils)
- à vis (Mumm)
- découpées
- à lacet
- trouées pour y adapter une fontaine à champagne ou siphon de dégustation
- à languettes Pol Roger
- Plaque et muselet d'un seul tenant à encoches 6 tailles différentes
Les matières :
– sur tôle recyclée (période de pénurie)
– en carbone (1ère plaque Jolly René)
– Plaquée or chez Deutz ou utilisable en pendentif « Cuvée St Valentin » de Piper
Heidseik
– insert rubis Debas Comin
– insert strass Colin
– en plastique (début 2012) Vve Eléonore, Rigot et fils..
Les plus cotées :
– Pol Roger 3500, 1600, 1500, 1000 euros
– Moet et Chandon 950 euros
– Ballon des Truchesses 1100 euros
– Cette cote est théorique, certains collectionneurs échangent 1 capsule contre 1
capsule, d'autres échangent valeur contre valeur. On peut contester la
valorisation, mais comme pour les timbres, il faut bien une référence.
Les décors :
– estampée (= emboutie), imprimée, peinte à la main, décor intérieur et extérieur,
– générique (= anonyme), publicitaire, thématique, commémorative, il existe même
des contrefaçons .
– Des séries de capsules sont éditées par thèmes : Fleurs, animaux, monuments,
histoire, personnages...
– Comme pour les timbres, les modèles se multiplient excessivement et des
erreurs ou des différences d'impression peuvent apparaître.
Des références :
Pour connaître les parutions de capsules et leur valorisation : Répertoires des plaques
de muselet du champagne : 2 éditions Lambert et Cap's.
Pour identifier certaines capsules : Internet (identificapsule.free.fr) et certains sites de
producteurs.
Pour acheter ou échanger : Boutiques spécialisées, salons, foires et vide-greniers et
Internet. Il existe une « foire » importante à Vertus. On peut y faire des échanges,
mais c'est aussi un lieu qui réunit de nombreux acheteurs (professionnels et
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particuliers), les particuliers achètent pour compléter leurs collections, mais aussi pour
avoir des capsules à échanger.
Conseils à un « jeune » collectionneur :
Le répertoire le plus utilisé semble être le « Lambert », il est édité tous les 2 ans,
l'ordre reste le même, mais les nouveautés s'intercalent. Il est plus judicieux d'avoir un
classement en cohérence avec ce guide... car tous les 2 ans on pointe l'intégralité sur
le nouveau catalogue. Il faut aussi déplacer ses capsules pour intégrer les
nouveautés.
Il vaut mieux ranger les capsules dans des supports adaptés (plaques alvéolées,
classeurs de capsules ou vitrines) et éviter les frottements, car une capsule rayée
perd de son intérêt. Les vitrines murales nécessitent de la place, sont esthétiques
mais onéreuses.
Prenez l'habitude de ranger vos capsules sans attendre, de nombreux débutants
stockent leurs capsules dans une boite puis se trouvent dépassés par la quantité et
renoncent au classement.
Constituez un réseau de personnes qui peuvent vous fournir des capsules et un
réseau de collectionneurs avec qui vous échangerez.
Distinguez les vins mousseux des champagnes ! Il y a aussi des collectionneurs de
plaques de vins pétillants et des répertoires spécifiques.
Sachant qu'un collectionneur passionné peut avoir plus de 10.000 capsules et qu'un
collectionneur acharné peut atteindre les 20.000, il faut peut-être se limiter aux
capsules génériques (= sans nom de récoltant ou de distributeur) ou opter pour les
marques. On peut aussi choisir des thèmes pour « s'autolimiter » et ne pas se ruiner
dans des achats d'impulsion. Certains ne s'intéressent pas aux capsules n'ayant que
le nom du producteurs et préfèrent celles qui ont des motifs plus colorés.
Au début, on collectionne tout puis, soit on accepte de se limiter, soit on devient
« accro » et il est alors souhaitable de partager cette passion avec son entourage.
Comme toutes collections, cela permet de nombreuses rencontres et de se faire des
relations, voire des amis. La relation est plus limitée si l’on achète ou échange sur
Internet !
Privilégiez les salons de collectionneurs et n'ayez pas de complexes, tous les
collectionneurs ont été débutants.
Daniel Aubert, placomusophile
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A voir
40 objets de la collection du musée
Objets de collections privées en quatre thèmes :
Moulin à café, place de champagne, céramiques de la Sarthe, verres de
communion
Quatre films
De la chine en Sarthe, Placomusophile ?, Les moulins de mon cœur, Verres de
communions.
A faire
Jeu de quiz pour toute la famille
Horaires
De 10h30 à 17h30 en semaine
De 14h à 14h30 le week-end
Prix d’entrée
Adultes : 4,80 € (musée + exposition)
ou 5,60 € (musée + exposition + visite guidée du prieuré, les week-end,
jours fériés et vacances scolaires)
Gratuit pour les moins de 18 ans
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