Lancia Delta S by MomoDesign : Dernier baroud

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Lancia Delta S by MomoDesign : Dernier baroud
Essai – Lancia Delta S by
MomoDesign : Dernier baroud
d’honneur
Lancée en 2008, la 3ème génération de Lancia Delta arrive à la fin de son
mandat. A mi-chemin entre une compacte et une berline, Lancia propose un
produit original offrant une alternative aux modèles concurrents. Et en version
spéciale « S by MomoDesign », la Delta se paie un véritable aspect sportif qui va
tenter de satisfaire une clientèle plus jeune que la clientèle habituelle.
4 cylindres, diesel, 1’910 cm3
190 CV à 4’000 t/min
400 Nm à 2’000 t/min
Boîte de vitesses manuelle, 6 rap.
Vitesse maxi : 222 km/h
0 à 100 km/h en 7.9 sec.
Poids : 1’505 kg
Long./larg./haut. (mm): 4’520 x 1’800 x 1’500
Conso. mesurée : 7.4 l/100 km
Emissions CO2 : 149 g/km (E)
dès CHF 26’590.-, mod. essayé: CHF 37’860.-
Texte : Julien Monnay / Photos : François Cuany
La marque italienne centenaire, appartenant au groupe Fiat Chrysler Automobiles
connait de grosses difficultés depuis quelques années déjà. Il faut avouer que la
gamme qu’elle propose fait plutôt pâle figure face aux autres constructeurs. Seuls
5 modèles étaient disponibles en début d’année, dont trois qui sont tout
simplement des Chrysler rebadgées (Voyager, Thema, Flavia). Il y a donc
seulement deux véritables modèles Lancia, la petite Ypsilon et le modèle qui nous
intéresse dans cet essai, la Delta.
Malheureusement, depuis cet été le couperet est tombé, la direction du groupe
Fiat Chrysler Automobiles par la voix de son PDG Sergio Marchionne, a pris la
décision de mettre en stand-by la marque Lancia en ne proposant dès les mois à
venir uniquement sa petite citadine Ypsilon sur le marché italien et ce jusqu’en
2018… La Delta a donc disparu du catalogue en Suisse, et au moment de partir,
Lancia nous propose à l’essai sa version spéciale « S by MomoDesign ». Il existe
toutefois encore quelques exemplaires disponibles en stock dans le réseau.
Delta, modèle mythique qui aura fait frissonner tous les passionnés de voitures de
sport dans les années 80. Il faut dire que dans ses versions S4 et HF Integrale, la
Lancia Delta a marqué toute une génération avec ses six titres consécutifs de
Championne du Monde des Rallyes sous ses peintures de guerre aux couleurs du
Martini Racing. Vérifions si cette dernière série de Delta qui mélange élégance et
sportivité nous permettra de raviver nos souvenirs…
A l’extérieur
Le design de la Delta III est pour le moins original donnant l’aspect de vouloir
faire passer un break pour un coupé tout en étant à cheval entre les catégories
« compacte » et « berline ». Lancia, possédant son propre centre de style à Turin,
a donné une ligne véritablement originale se démarquant des modèles de
référence de ces segments. Son look a beaucoup fait parler depuis sa sortie, mais
quelle élégance et quelle originalité ! La teinte bicolore de notre modèle d’essai
accentue encore plus son côté chic avec son toit noir qui se prolonge jusque dans
la lunette arrière et ses roues de 18 pouces anthracite.
Les phares en amande entourent la calandre également peinte en noir, une
spécificité de la version MomoDesign en lieu et place de la calandre chromée, qui
transforme l’aspect chic en nettement plus sport. A l’arrière de la voiture, nous
trouvons toujours ses originaux feux filiformes entièrement à LED donnant une
signature unique.
La ceinture de caisse chromée de la Delta est pour le moins originale grimpant
très haut et allant mourir dans la ligne de toit avec le logo de la marque trônant à
son extrémité. Dommage de ne pas avoir également peint cet attribut en noir,
l’aspect sportif aurait été encore meilleur… même si Lancia, ce n’est plus
vraiment du sport, mais bien des voitures chic et élégantes. Alors pourquoi les
stickers MomoDesign sur les montants de porte ?
De profil, nous remarquons la longueur imposante de cette Delta. Avec ses 4.52 m
de long et un empattement de 2.70 m, ces dimensions permettent d’obtenir des
volumes généreux mais souvent au détriment du design ; il faut avouer que sur ce
coup-là les designers italiens ont réussi leur coup !
A l’intérieur
L’ambiance intérieure de la version MomoDesign se veut plutôt sportive. Petit clin
d’œil qui donnera le sourire au conducteur étant âgé de plus de 30 ans, les
compteurs reprennent le design particulier de ceux de la fameuse Delta
Intégrale ; multiples graduations, cerclage et aiguilles jaunes, chiffres blancs sur
fond noir.
La console centrale regroupe l’écran de navigation d’une taille respectable avec
ses 6,5 pouces, les différentes commandes pour le multimédia ou la gestion de la
voiture et même un bouton Sport… Coup de cœur pour le design du bouton des
feux de détresse en forme du logo Lancia. Ah ces italiens, ils s’arrêteront toujours
sur des petits détails qui feront le charme de leurs autos.
Du côté du multimédia, je dois avouer avoir dû finalement chercher dans le
manuel d’utilisation pour coupler par Bluetooth mon téléphone avec cette voiture.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Les magnifiques sièges avec les inscriptions MomoDesign sont très confortables
avec un soutien latéral très correct et une position de conduite idéale.
Le principal point fort de l’intérieur de cette voiture est l’espace disponible aux
places arrières, grâce à cet empattement de 2.70 m. Lancia a même eu
l’excellente idée de proposer de série une banquette arrière coulissante (sur 16
cm) permettant aux adultes de grande taille d’être confortablement installés ou
augmenter le volume du coffre. Le coffre, dispose d’une capacité entre 380 et 465
litres et un volume maximum de 1’190 litres banquette rabattue. Des valeurs de
tout premier ordre pour la catégorie ; en comparaison une VW Golf offre 380
litres. Malheureusement ce grand coffre est desservi par une ouverture
relativement étroite et un seuil de chargement très haut.
Sous le capot
La Delta S by MomoDesign est équipée de la motorisation la plus puissante du
catalogue, un diesel à double turbo de 1’910 cm3 qui développe 190 CV à 4’000
t/min et 400 Nm de couple à 2’000 t/min. Ce moteur procure de bonnes
sensations avec une puissance augmentant plus les tours montent et s’essoufflant
qu’après 4’400 t/min, soit au début de la zone rouge. Merci au système Multijet
Twinturbo qui permet des accélérations et reprises de premier ordre grâce au
premier petit turbo fonctionnant seul jusqu’à 1’500 t/min, régime auquel il est
épaulé par le second turbo de plus grosse taille qui fonctionnera seul dès
3’000 t/min.
Par contre, dès le premier coup de démarrage, nous savons tout de suite que nous
avons à faire à un moteur diesel avec son claquement très prononcé. Mais dès que
l’on appuie sur la pédale de gaz, le son devient plus agréable avec une petite
touche de sportivité. L’insonorisation correcte rendra ce moteur discret lors des
trajets autoroutiers et nous avons toujours une belle réserve de puissance pour
piquer un petit sprint.
La sobriété de cette mécanique est véritablement bluffante avec une
consommation proche des 5 l./100km sur autoroute et une consommation
moyenne sur l’ensemble de mon essai, comportant une majorité de trajets
urbains, de 7.4 l./100km.
Au volant
Correctement installé derrière le volant, commandant une direction très légère, il
est temps de se lancer dans la circulation. Il faudra quelques démarrages pour
s’habituer à la pédale d’embrayage et sa course extrêmement longue et une
élasticité plutôt violente. J’avoue avoir calé au premier démarrage… Le levier de
vitesses avec son pommeau recouvert de cuir est agréable au touché et sa course
est assez courte. Malheureusement, le verrouillage des rapports n’est pas très
franc, laissant constamment le doute si le rapport est bien engagé ou non.
Dans le prolongement du tunnel central, un accoudoir de petite taille prend place
sans possibilité de réglage en hauteur. Trop bas et trop court, il s’avère donc
totalement inutile sauf pour le fait qu’il dissimule un profond rangement pour des
bouteilles.
Le moteur, coupleux et progressif, procure du plaisir derrière le volant. La
direction étant très légère, les changements de direction sur autoroute sont pour
le moins vifs, bien aidés par une suspension très confortable. Notre véhicule
d’essai étant équipé de l’option Reactive Suspension System (RRS), soit des
amortisseurs à pilotage électronique, il est possible par la pression sur le bouton
« Sport » au tableau de bord, de rendre le châssis nettement plus ferme et plus
précis. Pour avoir testé les deux réglages dans des conditions identiques, je dois
avouer qu’en mode Sport, le châssis permet des passages nettement plus
efficaces, étonnants par rapport à la taille de l’engin et sa vocation première de
routière au grand confort. Mais il faut bien avouer que le train avant est mis à mal
dès que la chaussée est humide. Eh oui 190 CV et surtout 400 Nm de couple sur
les roues avant, faut doser pour les passer au sol !
La qualité du freinage est parfaite avec une pédale restant consistante même
après les avoir sollicités en descente de col.
Verdict
Alors, cette ultime Lancia à connotation sportive, qu’en est-il ? La marque
moribonde du groupe Fiat Chrysler Automobiles a fourni une voiture tellement
originale qu’elle m’est devenue sympathique même si pour moi, quand on parle
de Delta, j’imaginerai toujours l’Integrale. Mais voilà, vivons avec notre temps.
Aujourd’hui, l’histoire de Lancia semble belle et bien finie et je trouve regrettable
que nous perdions cette marque historique et l’occasion de voir rouler des autos
originales comme cette Delta III.
Sa qualité de finition est des plus correctes, tout comme les performances de ce
moteur diesel. J’ai eu beaucoup de plaisir à circuler sur tous types de parcours
avec cette voiture qui ne laisse personne indifférent. Et je dois avouer qu’entre la
teinte bicolore, les roues de 18 pouces anthracites et les divers petites artifices de
la version « by MomoDesign », elle dégage une belle touche de sportivité pour
une compacte de grande taille, plutôt axée sur son aspect chic et élégant à la
base.
Côté tarif, le prix de base d’une Delta était fixé à moins de CHF 27’000.-, ce qui
pour le volume et l’habitabilité proposée était une excellente affaire. En version
« S by MomoDesign », notre voiture de test est proposée à CHF 37’860.-, tarif
conforme aux différents modèles de ses concurrents allemands et légèrement plus
élevé que les Françaises. Mais une Lancia a toujours un charme naturel grâce à
son design original qu’aucun constructeur généraliste n’est capable de proposer
et pour les propriétaires de ses voitures, cette originalité est bien plus importante
que la qualité toute germanique qu’elle soit. Faites vite !
Prix et options – Lancia Delta “S by MomoDesign” 1.9 Diesel Multijet
Twinturbo DPF 190CV
Prix de base : CHF 34’990.Peinture bicolore : CHF 1’590.Amortisseurs à pilotage électronique (RRS) : CHF 990.Phares au xénon réglable : CHF 1’500.Assistant de trajectoire (Driving Advisor) : CHF 890.Pack Techno : CHF 1’900.(système de navigation intégré (Instant NAV), écran couleur 6,5″, lecteur CD/MP3
intégré, système de communication Blue & Me, magic parking)
Bonus euro : CHF -4’000.Prix TOTAL : CHF 37’860.-
Pour partager vos impressions, rendez-vous sur le forum UltraSportives.
Nos remerciements à Fiat Group Automobiles Switzerland SA pour le prêt de
cette Lancia Delta “S by MomoDesign” ainsi qu’au garage GSG Racing Concept
pour la logistique.
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