Fabriquer des nichoirs et des refuges

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Fabriquer des nichoirs et des refuges
Fabriquer des nichoirs et des refuges
Dans ce livret vous trouverez
plusieurs modèles de nichoirs à
fabriquer facilement soi-même
La majorité des insectes ont
un rôle essentiel dans notre
environnement.
A travers ce numéro, vous
comprendrez pourquoi les
insectes sont important
dans notre mode de vie,
vous apprendrez à fabriquer
des nichoirs et des refuges
pour leurs venir en aide et
observer
leur
comportement
Les insectes sont apparus il y a près de 450 millions
d’années. Avec plus d’ 1 million d’espèces recensées,
ils constituent plus de 75 % du monde animal !
Ils sont d’excellents bios indicateurs de la qualité de
l’environnement et ils sont indispensables au maintien de
la vie sur terre.
Malheureusement, nos connaissances et nos croyances sur ces
animaux sont souvent erronées. Même si certains d’entre eux ont
bénéficié d’une heureuse réputation comme la coccinelle, ou le scarabée
dans d’autres contrées, la plupart des insectes sont considérés comme
des animaux nuisibles, peu séduisants, ravageurs des cultures, dangereux
pour l’homme, vecteurs de maladies, etc.
L’évolution de notre mode de vie n’est pas sans
effet sur notre environnement. En effet,
l’urbanisation galopante, le morcellement et la
destruction des habitats naturels sont devenu un
problème majeur pour les insectes. Où sont
passées les étendues de prés fleuris et d’herbes
folles le long des chemins de nos campagnes ?
Nos jardins pulvérisés sont devenus trop artificiels et peu accueillants
pour la vie sauvage. Ils sont très souvent géometriques, exotiques et
malheureusement désertiques sur le plan biologique.
La grande majorité des insectes ont cependant un rôle important, voire
essentiel, dans notre environnement. 80 % des fruits et légumes que nous
consommons dépendent de la pollinisation des insectes. Ils sont à la base
de la chaîne alimentaire de beaucoup d’animaux.
En plus d’être utile, l’observation du comportement de ces animaux est
souvent source d’intérêt, d’étonnement et de fascination.
La pose d’un nichoir permet de préserver la biodiversité, mais aussi
d’observer et d’admirer ces animaux de plus près.
Vous avez déjà certainement entendu parler de fabrication de nichoirs
pour les oiseaux, mais la fabrication de nichoirs ou refuges pour insectes
est beaucoup moins répandue. Pourtant, comme les oiseaux cavernicoles,
beaucoup insectes utilisent des petites cavités naturelles pour y construire
leur nid afin de se reproduire, de passer l’hiver ou simplement la journée
ou la nuit, ou pour attendre la fin d’une averse ; en effet, les gouttes de
pluie sont un danger majeur pour de si petits animaux.
Ces nichoirs et refuges sont une alternative
intéressante dans les zones urbaines, comme
dans les zones rurales, là où la nourriture est
parfois abondante mais où les refuges naturels
font défaut.
Si les insectes ont besoin d’une cavité pour se reproduire, ils ont
également besoin de nourriture pour eux-mêmes et leur descendance.
Certains recherchent du pollen et du nectar ; d’autres nourrissent leurs
larves avec d’autres insectes. Par conséquent, et dans la mesure du
possible, la mise en place de nichoirs/refuges pour insectes doit faire
partie d’une vision plus globale sur l’aménagement du jardin. Celui-ci
doit être le plus naturel possible, en évitant les grandes étendues de
gazon tondu au raz du sol, en y aménageant une haie d’arbustes
indigènes et variés, bordée d’un pré fleuri. Et puis, surtout, il s’agit de
renoncer définitivement à l’usage de pesticides et autres produits
chimiques !
Il existe une grande variété de nichoirs pour
insectes. Il est vrai que le nombre d’espèces
à accueillir est considérable.
Du simple tas de bois au refuge pouvant
accueillir plusieurs espèces, votre créativité
peut ici s’exprimer presque sans limite.
Les matériaux utilisés sont spécifiques aux espèces à accueillir, mais
en tout cas il faut utiliser des matériaux naturels : fagots de tiges de
bambou, de sureau, de ronce, bûches de bois, pots en terre cuite,
foin, etc.
Pour les constructions en bois à forer, il est recommandé de choisir
un bois dur, bien sec et surtout non traité ; le trou doit être percé
avec une bonne mèche ; l il doit présenter un minimum d’aspérités,
sinon l’hyménoptère pourrait renoncer à s’installer.
L’idéal est bien sûr d’avoir une source de nourriture proche pour les
insectes à accueillir (parterre de fleurs pour les hyménoptères, une haie ou
un verger pour les chrysopes et forficules, …).
Vous n’avez pas de jardin ? Ce n’est pas grave, un balcon ou une simple
terrasse peuvent très bien faire l’affaire. Regardez plutôt la jardinière cidessous :
en l’aménageant correctement, vous pourrez accueillir certains insectes
comme les osmies (abeilles solitaires).
La plupart des insectes apprécieront une exposition au Sud et à l’abri des
intempéries. L’abri pourra être placé contre un mur ou accroché à une
branche ou à un piquet de clôture. La hauteur idéale se situe entre 50 cm
et 3 mètres. En général, les gîtes ne devront pas être déplacés sauf pour
certaines espèces.
Commençons par un modèle très simple à réaliser. Il suffit de rassembler
en un petit fagot, plusieurs tiges à
moelle tendre (ex. : sureau, ronce,
framboisier…), ou des tiges creuses
comme du bambou. Coupez-les à
une longueur de 15 à 20 cm,
assemblez-les avec de la ficelle,
ou insérez-les dans un tube de PVC, ce
qui assurera une meilleure longévité à
votre refuge. Fixez-le ou suspendez-le ensuite à un endroit exposé au soleil
surtout le matin, à l’Est ou au Sud . Dans ces deux exemples, variez les
diamètres des tiges afin d’augmenter la diversité des abeilles solitaires qui
viendront les aménager.
Les plus célèbres de ces abeilles solitaires
sont les osmies. Certaines espèces, comme
l’osmie cornue (photo ci-contre)
commenceront à visiter votre refuge
aux premières journées ensoleillées du
printemps. Le comportement de ces
abeilles inoffensives est étonnant
à observer. Contrairement aux abeilles domestiques, elles ne fondent pas de
colonies, mais aménagent une ou plusieurs galeries, dans lesquelles elles
déposent leurs œufs, en ayant pris soin de laisser une réserve de nourriture
constituée de pollen et de nectar, que les larves consommeront pendant tout
l’été avant de se transformer en nymphes. Au printemps suivant, les abeilles
adultes sortiront du refuge afin de se reproduire et de perpétuer le cycle. (voir
illustration page suivante )
Tige de bambou occupée
par des larves d’abeilles
solitaires
Ci-contre, un refuge également bien
fréquenté par de nombreuses
espèces d’hyménoptères. Il vous faut
pour cela une bûche, ou un bloc de
bois dur (hêtre, chêne, châtaigner,…)
et bien sec. Le bois doit avoir une
profondeur de 10 à 15 cm et ne pas
avoir été traité. Utilisez des mèches
de diamètres allant de 4mm jusque
10mm, forez des trous de différentes
profondeurs (ne percez pas votre
bûche de part en part). Exposez
ensuite votre nichoir sur un poteau
ou contre un mur exposé au Sud ou
au Sud-Est.
Saviez-vous qu’une seule coccinelle est
capable de manger plus de 100 pucerons par jour ?
Pour accueillir ces précieux alliés, vous pouvez leur fabriquer un refuge
d’hiver en procédant comme suit : découpez une bonne dizaine de
panneaux de contreplaqué de minimum 20 x 20 cm de côté et de
quelques millimètres d’épaisseur ; au centre de chaque morceau
percez un trou de 8mm de diamètre ; empilez-les sur une tige filetée
de 8mm de diamètre en insérant un écrou entre chaque planche.
Encastrez ensuite votre refuge dans un tas de pierre ou de bois, ou
dans une caisse en bois Orientez-le vers le Sud afin qu’il emmagasine
la chaleur des rayons du soleil durant l’hiver.
Le forficule ou perce-oreilles est
également un allié pour votre
jardin. C’est en effet un grand
consommateur de pucerons.
Vous pouvez également lui
fabriquer un gîte très simple à
réaliser.
Récupérez un filet à oranges, un pot en terre cuite de
10-15 cm de diamètre, un peu de foin ou de paille, et un
morceau de fil électrique.
Remplissez un morceau du filet avec le foin, faites-en une
boule qui ne doit pas dépasser le diamètre du pot,
refermez le filet et attachez-le à une extrémité du fil
électrique, passez l’autre extrémité dans l’orifice du pot,
que vous laissez redescendre afin qu’il vienne recouvrir le
filet rempli de foin, attacher votre refuge à la branche
d’un arbre, dans une haie ou sur un piquet, veiller à ce
que la longueur du fil qui relie le support au refuge ne
dépasse pas 5 cm
Créer des refuges à insectes par :
FCPN Fédération Connaître et
protéger la nature
www.fcpn.org
Editeur responsable : Jean-Marc FAUVILLE
Rue Père Descampe, 53 – 5190 Saint-Martin