La courtisane est une figure symbolique du règne de
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La courtisane est une figure symbolique du règne de
Glamour, du scots gramarye, désigne la magie, un enchantement, ou un sort. .3 Sommaire Introduction.6 I. La place de la femme dans la peinture occidentale.10 II. Napoléon, la naissance iconographique du glamour et l’importance du contexte.30 III. La courtisane, liaison entre glamour et sex-appeal.50 IV. Hollywood, avènement et industrialisation du glamour.68 V. Le Swinging London, connection entre glamour jeunesse et mode.88 VI. Warhol et l’excès.108 VII. Le glamour contemporain, compréhension et dissociation.132 VIII.La révolte, Corrine Day et l’Heroin-chic.160 XIX. Juergen Teller et la destruction de la célébrité.178 X. Genesis Breyer P. Orridge et la beauté du troisième être.196 Conclusion.214 .4 .5 Introduction Introduction Introduction Après quatre ans d’études et de pratique de la photographie, mes intérêts se dirigent clairement vers une production d’images dites artificielles. Le style documentaire et la réalité m’ennuient relativement. La valeur historique ou sociale de mes images a selon moi peu d’intérêt, je préfère construire mon propre univers avec ce qui m’entoure et m’éloigner de la réalité. Aussi, après avoir expérimenté différents support durant mon cursus, je pense ressentir le besoin d’engager ma pratique dans un médium appliqué, comme la mode ou l’éditorial. En effet, j’ai l’impression de me perdre dans les productions considérées comme artistiques ou conceptuelles, alors que les commandes et les mandats m’imposent un cadre que je ressens comme bénéfique voire nécessaire à ma production. Ces conclusions me poussent à m’orienter dans l’univers de la photographie de mode. Outre ma fascination pour la variété de la production actuelle, j’ai l’impression que les images de mode sont coupées de la réalité et permettent une grande liberté photographique. Les premières images de mode qui m’ont réellement marqué sont celles de Juergen Teller, peut-être à cause de leur anticonformisme. Mais qu’en est-il de la production dite « classique », qui foisonne dans les magazines et les campagnes publicitaires ? Je ne suis pas sûr de les comprendre. Doiton comprendre quelque chose ? Malgré mon intérêt pour les créateurs et l’univers de la mode, et un savoir photographique acceptable en la matière, il me semble que ces images m’échappent. .6 .7 Introduction Je commence donc mes recherches. Un terme apparaît à de nombreuses reprises : glamour. Que signifie-t-il ? Il est certainement la clef qui me manque pour décrypter ces images. Étymologiquement, le mot glamour fait référence à un sortilège, à un enchantement. Puis je réalise que ce terme dépasse largement le champ de la photographie, et qu’il est employé pour définir une personne, un lieu, une époque. Le glamour a traversé les âges, de Napoléon à Paris Hilton, il semble survivre, se transformer, évoluer, comme s’il était vital à la condition humaine. C’est un talisman. Ceux qui le portent brillent. Les autres l’admirent, ils sont envoûtés. Ce mémoire présente donc, sous la forme d’un outil de compréhension, différents aspects du glamour dans un ordre chronologique. Outre l’étude historique, j’ai décidé de me concentrer sur les manifestations du glamour dans les images, l’objectif étant de profiter de ces recherches pour nourrir ma pratique photographique. Ayant plus de facilités pour la logique et les mathématiques que pour la littérature, l’idée d’utiliser des schémas pour illustrer mes recherches s’est imposé naturellement. De plus cette forme me permet de lier des personnages, des évènements et des concepts et ainsi de réaliser une véritable cartographie du glamour et de son utilisation. Ce travail prend donc la forme suivante: un schéma général regroupant toutes les entités importantes de mes recherches et qui prend la forme de poster, et ce fascicule, divisé en dix sections. Chaque section est composée d’un .8 Introduction texte explicatif, d’un schéma (fragment du poster), d’un index de référence et d’une séquence d’images abordant un point précis de la section. Les sections sont présentées dans un ordre chronologique. Aussi, il est important de noter que les sections I. à VII. présentent une étude de l’évolution, de la signification et de l’emploi du glamour à travers les âges, alors que les sections VIII. à X. montrent des approches contemporaines de phénomènes détournant le glamour ou allant à son encontre. Enfin, une ultime section mettra en évidence mes conclusions. .9 1.La place de la femme I. La place de la femme dans la peinture occidentale .10 1.La place de la femme La femme est omniprésente dans la peinture européenne et particulièrement dans un genre : le nu. Les critères conventionnels de sa représentation apparaissent donc à travers cette production multiséculaire. Les premières scènes de nu sont religieuses, on peut notammment s’arrêter sur La Genèse, scène biblique ultra-représentée. La narration inhérente à cette peinture pose les bases de la vision du corps de la femme dans l’art. En effet, dans La Genèse, la femme mange le fruit défendu puis le donne à l’homme qui à son tour le mange. Le pêché est commis, par la femme, qui sera ultérieurement jugée puis punie par Dieu. L’homme quand à lui devient l’agent de Dieu et juge à son tour la femme. Les représentations de La Genèse à la Renaissance mettent de côté l’aspect narratif propre au Moyen-Âge au profit d’une scène unique, scène évoquant la honte et le jugement. À partir de cette époque, ce n’est plus Dieu ou l’homme qui jugent la femme, mais le spectateur. Ce déplacement soulève la question du regard posé sur elle. En analysant de manière transversale différentes repésentations, on remarque que la femme nue devient un objet créé pour satisfaire le plaisir du spectateur masculin. Les regards et les corps sont dans la majorité des cas orientés pour séduire celui qui regarde le tableau. Ces femmes deviennent consciente du fait qu’elles sont observées, ce qui modifie leurs comportements, le naturel disparaît au profit des prémices d’un comportement similaire au glamour actuel. .11 1.La place de la femme 1.La place de la femme On peut également remarquer que plusieurs stratagèmes sont mis en place pour camoufler l’hypocrisie masculine omniprésente dans le genre. C’est le cas du miroir dans la peinture Suzanne et les Vieillards de Tintoret (1555) qui pourrait évoquer la vanité féminine alors qu’il n’est qu’une mise en abyme de la position de voyeur des deux hommes du tableau. En effet, le miroir représente le regard que porte le femme sur elle-même, qui est une projection, une équivalence, du regard des hommes et de leurs jugements. On peut également noter que, dans la majorité des répresentations, le seul rival au spectateur présent dans le tableau est Cupidon. L’homme spectateur n’a donc pour rival qu’un enfant fragile, ce qui permet de nourrir son sentiment de puissance et de supériorité. Enfin, on pourra remarquer que les femmes peintes adoptent une position lascive, d’attente, qui montre leurs disponibilités auprès du spectateur, c’est typiquement le cas dans Venus et Cupidon de Peter Lely (Venus représentant certainement une des maîtresses de Charles II qui était le commanditaire de l’oeuvre) qui représente la soumission de cette dernière envers le roi. Cette lascivité est accentuée par l’absence de poils dans les représentations de la femme. En effet, la pilosité est considérée comme un symbole de la passion, de l’amour charnel. Or ce type de représentations mais en avant la lascitude et la femme n’est là que pour nourrir l’appétit du spectateur masculin. On peut donc en conclure que l’histoire de la peinture occidentale a une grande influence dans la transformation de la femme en objet, elle est à l’origine d’un nu totalement artificiel qui a pour seul but de satisfaire le spectateur. Cette image de la femme objet va être utilisée dans de nombreuses représentations contemporaines et fait partie intégrante des codes du glamour. .12 .13 LE MIROIR RELIGION1.2 L’HOMME 1.3 JUGEMENT HYPOCRISIE SOUMISSION LA FEMME PEINTURE1.1 ARTIFICIELLE 1.5 LE NU NATURELLE1.6 LASCIVITÉ1.4 SATISFACTION DU SPECTATEUR MASCULIN SÉDUCTION OCCIDENT AUTRES CULTURES 1.La place de la femme 1.1 Peinture classique occidentale On entendra par ce terme la prduction iconographique réalisée sous l’influence de l’ère chrétienne depuis le Moyen-Âge jusqu’à l’apparition des premiers peintres modernes qui annonce la modernité comme Cézanne 1.2 La Genèse La Genèse est un thème récurent dans de nombreuses œuvres particulièrement au Moyen-Âge ( scène multiples) et à la Renaissance (scène unique). Elle est à l’origine de la notion de honte et de punition du nu féminin 1.3 Le miroir Le miroir est souvent associé au nu féminin. Il peut avoir plusieurs signification. Tout perçu comme un signe de vanité, il représente également le jugement masculin sur la beauté féminine 1.4 Cupidon Dans la mythologie romaine, Cupidon, fils de Vénus, est le dieu de l’Amour. Il est assimilé au dieu grec Éros bien que, dans la tradition romaine, il ne s’agisse plus d’une divinité primordiale. Il est le plus souvent représenté sous la figure d’un enfant de quatre à huit ans nu ou partiellement dénudé, muni d’ailes, l’air désœuvré. Cupidon est présent dans de nombreux nu féminin. Sa fragilité permet d’effacer toute rivalités avec le spectateur masculin. 1.2 La Genèse Les frères Limbourg, La Génèse, 1370 1.1 Peinture classique occidentale William Bouguereau, Les Oréades, 1902 1.3 Le miroir Memling, Vanité et Salvation, 1485 .16 1.4 Cupidon Haas Von Hachen, Baccus, Ceres et Cupidon, 1600 .17 1.La place de la femme 1.5. Le nu artificiel Le nu artificiel caractérise la majorité des nus présents dans la peinture classique occidentale. On peut considérer que la ou les femmes représentés sont conscientes d’être observées par le spectateur, la disposition de leurs corps et leurs attitudes suggèrent une certaine séduction et une grande lascivité, synonyme de soumission. 1.6. Le nu naturel Le nu naturel présente une femme dans un moment que l’on peut qualifier d’intime, à l’abri du regard du spectateur. Très peu présent, on peut tout de même souligner quelques exeptions comme La Petite Pelisse de Ruben, La femme à la puce de Georges de la Tour. Il est important de noter que la culture orientale regorge de cette représentation, c’est le cas des peintures antiques indiennes où la femme est représenté comme l’égal de l’homme. 1.5. Le nu artificiel Jean-Auguste Ingres, La Grande Odalisque, 1540 1.5. Le nu artificiel Angelo Bronzino, Venus et Cupidon, 1540 1.6 Le nu naturel Le temple de Lakshmana, 950 1.6 Le nu naturel Georges de la Tour, Femme a la puce, 1630 .18 .19 1.La place de la femme Les doubles-pages suivantes confrontent plusieurs tableaux représentant des nus féminins de la période dite classique avec des visages trouvés dans des magazines de charme des années 1970. Les simillitudes dans les regards et dans les expressions des visages mettent en exergue l’artificialité des nus de l’époque classique. .20 1.La place de la femme Liste des peintures par ordre d’apparition : Bacchus, Ceres et Cupidon, 1600, Hans von Aachen La grande Odalisque,1814, Ingres Portrait d’une jeune femme et d’en enfant, 1670, Lely Venus, Mercure et Cupidon,1525, Le Corrège .21 .22 .23 .24 .25 .26 .27 .28 .29 2. La naissance et l’importance du contexte II. Napoléon, la naissance iconographique du glamour et l’importance du contexte .30 2. La naissance et l’importance du contexte Marie-Antoinette semble posséder toutes les caractéristiques d’un personnage glamour : femme matérialiste vivant dans l’opulence du chateau de Versailles, elle évolue dans la luxure et les privilèges de la cour de Louis XVI, roi de France et de Navarre. Cependant, on ne peut réellement lui donner le statut de personnage glamour. En effet, cette dernière est issue du cadre monarchique post-féodal de la dynastie des Bourbons. Or, à cette époque, le peuple français est influencé par les philosophes des Lumières (Rousseau, Voltaire, etc…) qui remettent lourdement en cause la légitimité du roi et de sa cour. Cette époque de transition complexe (révolution de 1789) fait de Marie-Antoinette une icône déchue dont la beauté véritable est remise en cause par la haine du peuple. Ce dernier se délectera même de sa décapitation le 16 octobre 1793. Le contexte historique est donc prépondérant dans l’avènement d’une icône glamour. Le personnage de Napoléon Bonaparte apparaît à un moment clé de ces boulversements historiques et politiques. En effet, ce dernier est un produit de la révolution, il captive le peuple par ses ambiguités, est admiré par les intellectuels de l’époque et redonne à la cour une véritable opulence en développant son propre mythe. Il est le personnage clé de la transition entre magnificience et glamour, mettant en avant l’aspect séducteur de la cour française, désormais moins hermétique, et dont les courtisanes sont les plus belles d’Europe, comme Juliette Récamier ou Josephine de Bauharnais. .31 2. La naissance et l’importance du contexte Son couronnement apparaît donc comme la première véritable représentation d’un glamour historique. Ce spectacle somptueux prenant place dans la Cathédrale Notre Dame de Paris, catalyse l’admiration du peuple par sa grandeur et place Napoléon comme un homme nouveau, auto-proclamé, reniant le droit divin des générations précédentes. La propagation de ce phénomène ne tardera pas à se propager dans les pays limitrophes avec l’apparition d’autres icônes glamour masculines, notamment en Angleterre avec Lord Byron ou encore Walter Scott. .32 MAGNIFICIENCE MARIE-ANTOINETTE2.1 INFLUENCE EUROPÉENNE2.7 PEUPLE FRANCAIS CADRE MONARCHIQUE POST-FEODAL2.2 NAISSANCE DU GLAMOUR PHILOSOPHE DES LUMIERES2.3 OPULENCE NAPOLÉON BONAPARTE2.4 COURTISANES2.5 SYMBOLES2.6 LA RÉVOLUTION DE 1789 2. La naissance et l’importance du contexte 2.1 Marie-Antoinette Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d’Autriche, princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême, (née le 2 novembre 1755 à Vienne – morte le 16 octobre 1793 à Paris), fut la dernière reine de France et de Navarre (1774–1792), épouse de Louis XVI, roi de France et de Navarre. S’entourant d’une petite cour d’amis vite qualifiés de favoris, elle suscite les jalousies des autres courtisans surtout après avoir évincé dans sa cour les vieux aristocrates. Ses toilettes et les fêtes coûteuses qu’elle organise profitent au rayonnement de la France, notamment pour la mode et le commerce du textile, mais sont critiquées, bien qu’elles soient une « goutte d’eau » dans les dépenses générales de la cour. Le 3 octobre 1793, Marie-Antoinette comparaît devant le Tribunal révolutionnaire, mené par l’accusateur public Fouquier-Tinville. Si le procès de Louis XVI avait conservé quelques formes de procès équitable, ce n’est pas le cas de celui de la reine. Sa condamnation à mort, pour haute trahison, est prononcée le 16 octobre 1793 2.2 Cadre monarchique post-feodal Il est défini par l’application de la féodalité et du droit divin. La féodalité peut être conçue comme un système politique caractérisé par de forts liens de dépendance d’homme à homme, avec une forte hiérarchisation d’instances autonomes, l’autorité centrale, le pouvoir souverain, la puissance publique étant partagée dans les faits avec des principautés ou des seigneuries, et un important morcellement du droit de propriété s’appuyant sur la détention de fiefs. Le droit divin concerne la justification d’un pouvoir non démocratique par le choix de Dieu. Ces deux principes vont à l’encontre du glamour qui privilégie le mérite. 2.2 Cadre monarchique post-feoda Frans II Pourbus, Portrait de Henri IV, 1600 2.1 Marie-Antoinette Martin Van Meytens, Marie-Antoinette, 1767 2.3 Philosophe des lumières Les Lumières sont un mouvement culturel, philosophique et intellectuel qui émerge dans la moitié du XVIIe siècle sous les philosophes comme Spinoza, Locke, Bayle et Newton, avant de se développer dans toute l’Europe, notamment en France, au XVIIIe siècle. Par extension, on a donné à cette période le nom de siècle des Lumières. Par leur engagement contre les oppressions religieuses et politiques, les membres de ce mouvement, qui se voyaient comme une élite avancée œuvrant pour un progrès du monde, combattant l’irrationnel, l’arbitraire, l’obscurantisme et la superstition des siècles passés, ont procédé au renouvellement du savoir, de l’éthique et de l’esthétique de leur temps. L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands événements de la fin du XVIIIe siècle que sont la Déclaration d’indépendance des États-Unis et la Révolution française 2.4 Napoléon Bonaparte Napoléon Ier, né le 15 août 1769 à Ajaccio en Corse, dans le Royaume de France, et mort le 5 mai 1821 sur l’île Sainte-Hélène, au Royaume-Uni, est le premier empereur des Français, du 18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815. Il parvient au pouvoir en 1799 par le coup d’État du 18 brumaire et est Premier consul jusqu’au 2 août 1802, puis consul à vie jusqu’au 18 mai 1804, date à laquelle il est proclamé empereur par un sénatusconsulte suivi d’un plébiscite. Enfin il est sacré empereur en la cathédrale Notre-Dame de Paris le 2 décembre 1804 par le pape Pie. Objet, dès son vivant, d’une légende dorée comme d’une légende noire, il doit sa très grande notoriété à son habileté militaire, récompensée par de très nombreuses victoires, et à sa trajectoire politique étonnante, mais aussi à son régime despotique et très centralisé. .36 2.4 Napoléon Bonaparte Jacques-Louis David, Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, 1801 2.3 Philosophe des lumières Van Loo, Denis Diderot, 1767 .37 2. La naissance et l’importance du contexte 2.5 Les premières courtisanes Un courtisan ou une courtisane est étymologiquement une personne qui demeure à la cour du souverain. Le régime napoléonien est le premier réputé par la beauté de ses courtisanes, favorisant la naissance du glamour. La différence entre une prostituée et une courtisane : elles sont plus lettrées (écrivaine, poétesse, philosophe, scientifique, actrice, chanteuse…), elles vivaient avec des hommes célèbres (écrivains, artistes…), politiques, riches hommes d’affaires, nobles (prince, comte, roi, empereur…), hommes d’église… La puissance et l’influence de certaines courtisanes peuvent arrêter ou déclarer une guerre, servir d’intrigue à la cour du Roi entre nobles. L’argent, la célébrité, les titres de noblesse restent l’objectif premier de la courtisane et de faire oublier ce passé érotique, elles représentent le côté romantique et idéalisé de la prostitution. 2.6 Les symboles de l’empire Les symboles d’oppulence mis en place par Napoléon font partie intégrante de la mise en place d’une icône glamour. Le sacre impérial, événement unique dans l’Histoire de France, représenté sur le tableau de Jacques-Louis David, Le Sacre de Napoléon, est lourdement chargé en symboles. Le passage de la République à l’Empire nécessite la création d’armoiries impériales, ainsi que la création d’objets symboliques destinés à établir une tradition auparavant inexistante. Napoléon, qui se veut rassembleur, décide d’associer aux symboles de son règne les images qui ont pu représenter auparavant la France, ainsi que les pouvoirs forts européens. L’aigle est choisi en référence aux aigles romains, portés par les légions, mais il est également le symbole de Charlemagne, l’aigle déployé. La couleur rouge du manteau impérial est une référence directe à la pourpre de l’imperium romain. Napoléon se pose ainsi en héritier de l’Empire romain et de Charlemagne. Les abeilles sont censées rappeler les Mérovingiens, et leur disposition sur les armoiries et le manteau impérial doit rappeler les fleurs de lys des Capétiens. La main de justice, utilisée par les Capétiens lors des sacres royaux, doit faire apparaître que l’Empereur est l’héritier de leur pouvoir. 2.7 Influence européenne Lord Byron George Gordon Byron, généralement appelé Lord Byron, est un poète britannique, né le 22 janvier 1788 à Londres et mort le 19 avril 1824 à Missolonghi, en Grèce. Il est l’un des plus illustres poètes de l’histoire littéraire de langue anglaise. Bien que classique par le goût, il représente l’une des grandes figures du romantisme. Hors norme et sulfureux, homme de conviction autant que de contradictions, à la fois sombre et facétieux, excessif en tout, grand sportif, éternel amoureux (de l’Italie, de la Grèce, des femmes, des hommes…), pourfendeur de l’hypocrisie sous toutes ses formes, il reste une source d’inspiration pour de nombreux artistes, peintres, musiciens, écrivains et réalisateurs. George Brummell George Bryan Brummell, dit « Beau Brummell », né le 7 juin 1778 à Londres et mort le 30 mars 1840 à Caen, est un pionnier du dandysme britannique durant la Régence anglaise. Brummell est considéré comme l’introducteur du costume de l’homme moderne, pour avoir introduit, puis établi la tendance masculine à porter des costumes de couleur sombre avec des pantalons longs de style discret, mais raffinés et admirablement coupés, ornés de cravates minutieusement nouées. Cette convention a déterminé l’usage aujourd’hui en cours dans le monde entier, pour les affaires et les occasions formelles. Brummell, qui prétendait avoir besoin de cinq heures pour s’habiller, recommandait, entre autres, de la mousse de champagne pour lustrer les bottes, sans doute plus pour s’amuser des auditeurs trop crédules. Son style d’habillement et de comportement finit par être connu sous le terme de dandysme. Arbitre de la mode réputé pour ses belles manières, son port noble et sa démarche élégante, mais aussi pour son esprit très railleur, il détruisit plus d’une réputation par un sarcasme jeté du haut de sa cravate. .38 2.5 Les premières courtisanes François Gérard , Juliette Recamier, 1805 2.6 Les symboles de l’empire 2.7 Influence européenne Geroges Brummel, gravure du XIXe 2.7 Influence européenne Thomas Phillips, Lord Byron, 1824 .39 2. La naissance et l’importance du contexte 2. La naissance et l’importance du contexte Le Sacre de Napoléon par Jacques-Louis David peut être considéré comme la première image reflétant une ambiance glamour. La vaste composition de 9 mètres sur 6, qui rassemble plus de deux cents figures, donne l’impression d’une scène vivante. Elle s’inspire du Couronnement de Marie de Médicis de Rubens, sans toutefois en reprendre les lignes courbes. Portant une robe de satin blanc, un manteau de velours cramoisi brodé d’or et une ceinture à franges dorées, l’Empereur se tient debout. Coiffé d’un anneau de laurier, il s’apprête à poser la couronne sur la tête de Joséphine, vêtue de blanc et d’argent, et se tient à genoux sur un coussin carré de velours violet semé d’abeilles, symbole mérovingien. Cet unique mouvement se situe au centre de la scène. On distingue, derrière, Bessières, l’ordonnateur de la cérémonie, tandis que madame de La Rochefoucauld, dame d’honneur de Joséphine, et madame Lavalette, sa dame d’atour, en blanc et en diadème, soutiennent la lourde traîne de l’impératrice. À droite, derrière l’Empereur, le pape Pie VII assis dans un fauteuil, lève la main droite pour les bénir. La ressemblance des personnages et le détail des costumes confèrent à cette toile le réalisme d’une galerie de portraits, les historiens on pu identifier de nombreux personnages qui forment le gotha de l’époque : à la droite du pape, le cardinal-légat Caprara. À sa gauche, l’architrésorier Lebrun, à droite de Lebrun, l’archichancelier Cambacérès, que l’on voit de profil, tient la main de la justice et, à côté de lui, Berthier portant le coussin sur lequel repose le globe impérial. Vient ensuite Talleyrand en manteau rouge orné d’une décoration. Au-dessus de lui, Eugène de Beauharnais, nu-tête, en hussard et avec cordon rouge, s’appuie sur son épée. À gauche sont présents Joseph et Louis Bonaparte, les sœurs, les belles-sœurs de l’Empereur, Caroline Murat, grande-duchesse de Berg et future reine de Naples, Pauline, princesse Borghèse, Elisa Bacciochi, future princesse de Lucques et de Piombino, la princesse Hortense, le prince Napoléon. A l’arrière, Duroc, fidèle aide de camp de Napoléon. Derrière les prie-Dieu, le cardinal de Belloy, archevêque de Paris, et ses vicaires. David groupe et distribue les masses grâce à un éclairage contrasté, une touche vibrante, une savante orientation de la lumière, concentrée sur les premiers rôles, s’atténuant jusqu’à la pénombre à gauche. Il forme un monde où se mélangent Ancien et nouveau Régime, ancien et nouveau siècle, aristocrates, croquants, héros, prélats défroqués, parvenus, gloires et petitesses, jalousies, ambitions, trahisons, vanités, hypocrisies, comédie de la grandeur humaine. .40 .41 .42 .43 .46 .47 .48 .49 3. La courtisane liaison entre glamour et sex-appeal III. La courtisane, liaison entre glamour et sex-appeal .50 3. La courtisane liaison entre glamour et sex-appeal La courtisane est une figure emblématique du XIXe siècle. Elle incarne la mode et la beauté de l’époque. Le développement de l’économie consumériste inhérente à l’industrialisation du règne de Napoléon III favorise l’appartion de courtisanes dans toutes les capitales d’Europe mais particulièrement en France où l’opulence et l’excès étaient poussés à l’extrême. La courtisane a un rôle bien défini, en effet, elle incarne le luxe, la beauté et la frivolité. Ces femmes ne sont pas des épouses, bien au contraire, on peut les considérer comme des faire-valoir, entretenus par les hommes riches de la cour. Elles évoluent dans un cadre hédoniste, confiné dans les institutions qui leurs sont dédiés : les salons. Leurs services, autant de représentations que sexuel, étaient échangés contre bijoux, parrures, et autres accessoires de luxe. C’est donc une forme de prostitution. Une interdépendance apparaît entre les courtisanes et leurs clients. En effet, les hommes riches ont besoin des courtisanes car elles sont leurs principaux faire-valoir sociaux dans le luxe de la cour de Napoléon III. D’un autre côté, les courtisanes ont besoin de l’argent des aristocrates pour exister et être désirables. De ce fait, le glamour attribué à la beauté et à l’apparence des courtisanes est immédiatement lié aux prestations sexuelles qu’elles offraient. Glamour et sexe ne forment plus qu’un, c’est la naissance du sex-appeal. L’opulence apparente du règne de Napoléon, les nombreuses réformes et l’embellissement de Paris par George Eugène Haussman vont permettre une .51 3. La courtisane liaison entre glamour et sex-appeal 3. La courtisane liaison entre glamour et sex-appeal large diffusion de l’image de la courtisane en Europe, un véritable demi-monde est créé, n’importe quelle femme belle et ambitieuse pouvait tenter de pénétrer la cour de l’empereur. Mais seule une poignée d’entre elles pourront figurer dans le « grand-monde », sorte de star-system international des courtisanes représenté par Cora Pearl, Giulia Barucci ou encore La Païva. Ces dernières deviennent des objets de désir extrêmement élaborés, ayant une connaissance très pointue de la mode et du protocole de l’époque. Elles vont mener de véritables carrières, jouissant d’une très grande gloire personelle. Les artistes et intellectuels de l’époque réagiront de différentes manières face à l’apparition du phénomène. Alexandre Dumas fils fera l’apogée de ces dernières dans La Dame au Camélias, alors qu’Émile Zola critiquera de manière acerbe la putréfaction de la société, le culte du sexe et l’avènement du consumérisme naissant dans son roman Nana. Il dénonce une destruction du sancturaire familial au profit de la mode et du luxe. L’hypocrisie du système apparaît également dans le milieu artistique. En effet, alors que Franz Xavier Winterhalter devient le portraitiste de tout le gotha de l’époque, Manet subit d’énormes pressions à cause du Déjeuner sur l’herbe qualifié de trop réaliste. C’est également le cas pour d’autres écrivains, comme Flaubert, avec Mme Bovary. À la chute de l’empire de Napoléon III, la fascination pour le glamour des classes supérieures reste intacte, mais la cession entre la masse et l’aristo- cratie diminue, une nouvelle volée de courtisanes plus accessibles apparait ( Caroline Otero, Liane de Pougy…) et se démocratise grâce à l’apparition de théâtres comme les Folies Bergères. .52 .53 ÉCONOMIE CONSUMERISTE PROSTITUTION ÉMILE ZOLA3.3 DEMI-MONDE3.1 PRÉMISCES DE LA MODE COURTISANES RÉGIME DE NAPOLEON III HÉDONISME BEAUTÉ LUXE ALEXANDRE DUMAS FILS3.2 LIAISON ENTRE SEX-APPEAL ET GLAMOUR 3. La courtisane liaison entre glamour et sex-appeal 3.1 le demi-monde En France, au xixe siècle, le mot demi-mondaine désignait les femmes entretenues par de riches Parisiens. Ce groupe social, jusque-là invisible, se manifesta bruyamment dans la presse, le théâtre et les réunions publiques à partir du Second Empire pour atteindre son apogée vers 1900 et disparaître pendant la Première Guerre mondiale. Ces cocottes de basse ou haute condition sont appelées aussi « Grandes Horizontales ». À première vue, le demimonde est identique à son aîné mais derrière les bonnes manières, la culture, l’apparente respectabilité et les titres de noblesse on découvre fêlures, dissonances, fausses positions, corruptions inavouables et fortunes scandaleuses. Il est composé d’individus à l’existence équivoque, des hommes joueurs, et surtout des femmes sans mari à la destinée souvent trouble, grandes dames déchues, petites bourgeoises, anciennes prostituées. Les demi-mondaines ont souvent plusieurs domestiques et mènent une vie oisive au milieu du luxe le plus ostentatoire. Elles passent énormément de temps à leur toilette et ne sortent que l’après-midi vers seize heures pour aller parader au Bois, pour assister aux courses de chevaux, pour aller au théâtre, au restaurant ou chez leurs amies. Elles reçoivent aussi chez elles, c’est l’occasion de séduire de futurs clients, de faire l’étalage de ses richesses et pour les novices de se faire connaître auprès du « Tout-Paris ». Les demi-mondaines ont un amant officiel et plusieurs amants secondaires, elles peuvent leur extorquer jusqu’à plusieurs centaines de milliers de francs par mois et elles dilapident des sommes incroyables en toilettes, parures, chevaux, voitures… Elle sont l’instrument premier qui permet aux hommes de lier glamour et sexe. 3.2 Alexandre Dumas fils 3.1 le demi-monde Disderi, Cora Pearl, 1860 3.2 Alexandre Dumas fils Alexandre Dumas fils, né le 27 juillet 1824 à Paris et mort le 27 novembre 1895 à Marly-le-Roi, est un romancier et auteur dramatique français. Il fut comme son père un auteur à grand succès. Il est connu principalement pour son roman La Dame aux camélias. Alexandre Dumas s’inspire de ses propres relations avec la demimondaine Marie Duplessis. Mis en pension très jeune, il vit très mal son statut d’enfant « bâtard » comme il le dit lui-même, et lorsqu’il rencontre Marie Duplessis en 1844, elle lui apporte la stabilité dont il a besoin. Elle devient sa maîtresse et le sujet de son roman. Dumas réhabilite de façon inédite l’image de la femme entretenue. De jouet frivole, - insensible et intéressée, l’irrégulière devient avec lui une victime de l’égoïsme bourgeois. 3.3 Émile Zola Émile Zola est un écrivain et journaliste français, né à Paris le 2 avril 1840 et mort dans la même ville le 29 septembre 1902. Considéré comme le chef de file du naturalisme, c’est l’un des romanciers français les plus populaires. Nana est un roman d’Émile Zola publié par Georges Charpentier en 1880, le neuvième de la série les Rougon-Macquart, traitant du thème de la prostitution féminine à travers le parcours d’une courtisane dont les charmes ont affolé les plus hauts dignitaires du Second Empire. L’histoire commence en 1868. Le personnage de Nana a été notamment inspiré à Zola par Blanche d’Antigny, célèbre courtisane. 3.3 Émile Zola .56 .57 3. La courtisane liaison entre glamour et sex-appeal La courtisane est une figure symbolique du règne de Napoléon III et de la Belle Epoque. Incarnant le glamour de l’époque, elles sont à l’origine de la notion de sex-appeal. Ces quelques pages dressent le portrait de plusieurs courtisanes célèbres, les citations de l’époque reflètent le mode de pensée et la beauté de ces dernières. Emma Élizabeth Crouch, dite "Cora Pearl" (1835-1868) « Je n’ai jamais trompé personne, car je n’ai jamais été à personne. Mon indépendance fut toute ma fortune : je n’ai pas connu d’autre bonheur. » .58 Cora Pearl photographiée par Disderi, 1851 .59 Liane de Pougy ( 1869-1950) « Elle est morte à quatre-vingt-deux ans, gardant sur son visage et dans son regard admirable les signes encore visibles de sa beauté passée. Elle avait souhaité mourir un soir de Noël ; la divine Providence a exaucé ce vœu. Elle avait désiré que nul ne suivît le cercueil de celle qui n’entendait plus être que AnneMarie-Madeleine de la Pénitence. Cette dépouille terrestre tant vantée, tant aimée, s’en alla solitaire. Liane de Pougy était bien morte. » Liane de Pougy aux Folies Bergères, 1902 .60 .61 Cléo de Mérode (1875-1966) « Cléo de Mérode, tu es un paradigme de la force esthétique, qui prend une apparence individuelle afin de livrer au monde le genre exceptionnel de ton expression artistique. […] L’exposition publique d’une perfection particulière peut exceptionnellement contribuer à l’évolution du genre humain ! […] C’est comme si tu conduisais les femmes modernes vers l’image idéale de leurs désirs, et dans ce sens tu es une grande artiste ! » Carte postale, (envoyée en 1901), illustrée d’une photographie de Cléo de Mérode en costume de scène. (Cliché de Léopold-Émile Reutlinger). .62 .63 Esther Lachmann,dite « la Païva » (1819-1884) « Je la regarde, je l’étudie. Une chair blanche, de beaux bras et de belles épaules se montrant par-derrière jusqu’aux reins, et le roux des aisselles apparaissant sous le relâchement des épaulettes ; de gros yeux ronds ; un nez en poire avec un méplat kalmouk au bout, un nez aux ailes lourdes ; la bouche sans inflexion, une ligne droite, couleur de fard, dans la figure toute blanche de poudre de riz. Là-dedans des rides, que la lumière, dans ce blanc, fait paraître noires, et, de chaque côté de la bouche, un creux en forme de fer à cheval, qui se rejoint sous le menton qu’il coupe d’un grand pli de vieillesse. » Marquise de La Païva, 1860 .64 .65 Agustina Otero Iglesias, La Belle Otero ( 1868-1965) « La fortune ne vient pas en dormant seule, un homme qui possède un compte chez Cartier ne peut être considéré comme laid. » La Belle Otero par Reutlinger, 1880 .66 .67 4. Hollywood et l’industrialisation IV. Hollywood, avènement et industrialisation du glamour .68 4. Hollywood et l’industrialisation L’industrie du cinéma naissante à Hollywood dans les années 1910 est une des représentations les plus flagrantes du glamour. Jamais autant de moyens financiers n’ont été déployés pour construire un univers basé sur le charme, les paillettes et la grandiloquence. Entre ordinaire et extraordinaire, réel et irréel, les stars d’Hollywood deviennent les dieux et les déesses de cet Olympe moderne. Ayant pour origine une majorité de réalisateurs immigrés, Hollywood reflète en partie l’idée du rêve américain. Une amérique libérale, tolérante et ouverte est dépeinte. Cette époque est importante car pour la première fois, le glamour devient un produit industrialisé à très grande échelle. Cinq grands studios se partagent le monopole de la création de la substance du rêve : Paramount, MGM, RKO, 20th Century Fox et Warner Bros. Chacun de ces studios établissent des contrats avec les stars de l’époque, icônes glamour par exellence comme Greta Garbo, Betty Grable, Shirley Temple…Ce sont les studios qui créent l’image glamour de leur stars, véritables produits de l’industrie, grâce à l’utilisation du screen-costume. En effet, les directeurs de la photographie comme Henrik Sartov doivent trouver la meilleure lumière et le meilleur angle pour mettre en valeur les actrices, c’est un travail de packaging à échelle humaine. Traitées comme des produits de pure fiction, les actrices incarnant le glamour hollywoodien subissent de nombreuses transformation, à la fois physique avec la chirurgie plastique, les régimes et le maquillage, mais égale.69 4. Hollywood et l’industrialisation ment historique, en effet, on donnait une origine aristocratique aux actrices européennes pour accentuer l’exotisme lié au vieux continent, alors qu’un passé plus humble était attribué aux actrices américaines, mettant en avant le principe de la réussite personnelle liée au rêve américain. Le glamour qui était né en Europe garde une certaine influence sur la grandiloquence américaine, en effet, certains directeurs artistiques comme Ceddric Gibons ne tardent pas à s’inspirer du style artdéco qui fleurit en france dès les années 1910. C’est la naissance d’un glamour transatlantique vecteur d’une improbable perfection. Mais dès le milieu des années 1930, le publique commence à se fatiguer de l’emphase permanente qui émane des studios hollywoodiens. Les films ont besoin de se rapprocher de la réalité pour reconquérir le public. C’est donc la fin d’une période qui a poussé le glamour à son paroxisme, l’associant de manière indélébile à l’histoire d’hollywood. .70 PRODUCTION DE MASSE EXOTISME EXTRACONTINENTAL GLAMOUR EUROPÉEN4.5 STUDIOS4.3 RÊVE ET ARTIFICE OVERDOSE HOLLYWOOD4.1 PRODUIT GLAMOUR4.6 IMMIGRATION RÊVE AMÉRICAIN4.2 ACTRICES4.4 4. Hollywood et l’industrialisation 4.1 Hollywood Hollywood (de l’anglais « bois de houx ») est un quartier de la ville de Los Angeles (Californie, États-Unis) situé au nord-ouest de Downtown Los Angeles et à l’ouest de Glendale. Au cours des années 1910, Hollywood devient le principal centre de production de la nouvelle industrie cinématographique. 4.2 Le rêve américain Le rêve américain (American Dream en anglais) est l’idée selon laquelle n’importe quelle personne vivant aux États-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère. Si cette idée a été incarnée par plusieurs personnalités ou émigrés revenus investir dans leurs pays d’origine, la réalité sociale américaine a fait déchanter de nombreux immigrants. Ce concept a néanmoins été, et demeure encore un des principaux moteurs du courant migratoire vers les États-Unis, l’un des plus importants dans l’histoire de l’humanité. 4.1 Hollywood 4.3 Studios hollywoodiens Les studios majeurs de l’époque sont MGM, Paramount, RKO, 20th Century Fox et Warner Bros. Ils se partagent à eux cinq les plus grands acteurs et actrices de l’époque et sont à l’origine de l’industrialisation du glamour de l’époque. Ce sont eux qui fabriqueront et diffuserons l’image des actrices, ils sont également responsable de leurs "éducation" afin d’entretenir le rêve et le mystère lors de leurs apparitions publiques. 4.2 Le rêve américain La statue de la Liberté 4.4 Actrices Elles incarnent le glamour le plus typique et le plus populaire dans l’inconscient collectif et cela toujours à notre époque. Hollywood a créée de nombreux mythes, on peut notamment citer : Greta Garbo, Betty Grable, Marlene Dietrich, Joan Crowford, Gloria Swanson, Marylin Monoroe ou encore Audrey Hepburn. 4.3 Studios hollywoodiens 4.4 Actrices Greta Garbo .74 .75 4. Hollywood et l’industrialisation 4.5 Glamour européen L’influence européenne et notamment celle de la Belle Epoque et des Folies Bergères ont grandement influencé la production hollywoodienne. 4.6 Produit Glamour On entendra par produit glamour tout l’univers dérivé d’Hollywood : films, actrices, décors, publicité, magazines, accessoires, etc. 4.5 Glamour européen Josef Engelhart, Loge im Sofiensaal, 1900 4.6 Produit Glamour Greta Garbo .76 .77 4. Hollywood et l’industrialisation La série suivante est une séléction d’images provenant de la fondation John Kobal présentes dans le livre Glamour of the Gods (Steidl, 2013). La séquence illustre à la fois la grandiloquence des mises en scènes hollywoodiennes, ainsi que la beauté caractéristiques des actrices de l’époque, comme Greta Garbo. La puissance et le caractère de ces images nous livre un glamour total, qui influencera les générations suivantes. .78 .79 .80 .81 .82 .83 .84 .85 .86 .87 5. Le swinging london et la jeunesse V. Le Swinging London, connection entre glamour jeunesse et mode .88 5. Le swinging london et la jeunesse Les années 60 voient apparaître le développement de la culture populaire. La photographie et les magazines deviennent des plateformes qui permettent de répandre la gloire et le glamour. Les magazines comme Vogue, The Queen ou encore Harper’s Bazar confient la notion de glamour à des photographes comme Cecil Beaton ou Norman Parkinson, en découle logiquement la figure du fashion model. Cette dernière va permettre la simplification et la compréhension par un public très vaste des looks et tendances de l’époque. C’est un véritable outil de lecture qui fera office de pont entre la haute-couture et les lecteurs de magazines. Les premières séries de Cecil Beaton ou encore H.P. Horst présentent des créatures impersonelles et iréelles en studio, reflétant un système basé sur la vitesse, l’uniformité et l’efficacité. Mais les collaborations entre les rédacteurs en chef comme Alexander Lerbeman ou Diana Vreeland et le photographe David Bailey font évoluer le genre. La mode s’installe dans la rue, un vent de dynamisme et de jeunesse donne naissance à une nouvelle iconographie. Un nouveau type de mannequins est établi avec des filles comme Jean Shrimpton ou Twiggy. Le glamour adopte une nouvelle définition : celle de la jeunesse et de la fraîcheur. Le mannequin gagne en naturel, en androgynie, et surtout en dynamisme. Le glamour se libère du carcan de la richesse et de l’ascension personelle pour se focaliser sur la fraîcheur et l’immédiateté. C’est l’époque du Swinging London. Le cinéaste Antonioni livre une définition pércutante .89 5. Le swinging london et la jeunesse du Swinging London et de la photographie de mode de l’époque dans son fil Blow-up. Ce dernier est également une critique vibrante du mode de fonctionnement de l’époque, dénonçant une société qui délaisse totalement la substance au profit de la surface et donne une place prépondérante à l’image. Le photographe est décrit comme une sorte de héro moderne qui convertit la femme et le monde dans lequel il vit en une sorte de magasin-musée ou chaque sujet devient un produit de consommation dont on vente les qualités esthétiques. Le plaisir visuel devient la doctrine du Swinging London et tous ses acteurs -modèles, photographes, designers, maquilleurs, éditeurs…- investissent les champs du glamour qui étaient autrefois réservés aux personnalités. Cette nouvelle élite n’a pas d’originie aristocratiques et maintient en conséquence un profil accessible et compréhensible par le grand public, c’est l’époque ou le glamour est le plus populaire. .90 ACCESSIBILITÉ DYNAMISME RAPIDITÉ POPULAIRE MARIE QUANT5.3 POP-CULTURE5.1 JEAN SHRIMPTON MODE COVER-GIRLS5.4 MAGAZINE5.2 TWIGGY SWINGING-LONDON5.5 PHOTOGRAPHIE JEUNESSE VREELAND BEAUTÉ LIBERMAN SURFACE ET PLAISIR VISUEL BLOW-UP5.6 5. Le swinging london et la jeunesse 5.1 Pop-culture La culture populaire (parfois désignée par l’abréviation « culture pop ») représente une forme de culture dont la principale caractéristique est d’être produite et appréciée par le plus grand nombre, à l’opposé d’une culture élitiste ou avant-gardiste qui ne toucherait qu’une partie aisée et ou instruite de la population. On ne doit pas confondre la culture populaire avec la culture de masse ou la culture médiatique. On peut également mentionner que la culture populaire, contrairement à une forme de culture jugée plus élitiste, se veut accessible à tous et, même si elle ne se prive pas pour autant de références plus ou moins explicites à d’autres œuvres (courant dans les émissions et séries télévisées, par exemple), demeure compréhensible et appréciable à plusieurs niveaux, sans exiger nécessairement de connaissances culturelles approfondies au préalable. 5.2 Magazines Les années 60 sont favorables au développement et à la démocratisation des grands magazines comme Vogue ou Harper’s Bazaar. Ces derniers seront les fers de lance du glamour de l’époque. On peut également noter la présence de plusieurs directeurs de publications mythiques comme Alexander Liberman ou Diana Vreeland. 5.3 Marie Quant Mary Quant est une couturière britannique née le 11 février 1934 à Blackheath. Elle s’engage dans la production de masse, mettant en place le groupe Ginger. Sa popularité est à son apogée dans les années 1960, époque durant laquelle elle produit la courte « microminijupe », le maquillage « boîte de peinture », et les imperméables en plastique. Elle est alors un symbole de la mode de la capitale anglaise et devient une figure emblématique du Swinging London. 5.2 Magazines Harper’s Bazaar, dirigé par Diana Vreeland 5.3 Marie Quant Marie Quant, 1966 5.4 Cover-Girls Les Cover-Girls sont des jeunes modèles participant à la diffusion du glamour dans les années 60. Les plus célèbres sont Twiggy et Jean Schrimpton. Twiggy Lawson (née le 19 septembre 1949), est une mannequin, actrice et chanteuse britannique. Elle est connue pour être un emblème des années 1960 et une des mannequins les plus célèbres de cette époque. Par une succession de hasards, elle se fait remarquer par une journaliste de mode du Daily Express et se fait photographier par Barry Lategan. Souvent associée aux créations de Mary Quant, Twiggy est devenue rapidement très connue dans le monde de la mode comme une figure emblématique du Swinging London. Elle pose dans Elle, fait une série de photos pour Diana Vreeland dans Vogue US. Alors qu’à cette époque la tendance était aux mannequins charnus avec des coupes de cheveux féminines classiques, Twiggy avait une apparence androgyne. Jean Shrimpton, née le 6 novembre 1942 à High Wycombe, est un mannequin anglais. Elle est une figure emblématique du Swinging London et connais au cours de sa carrière deux événements majeurs : une série de photographies de mode en 1962 pour Vogue avec David Bailey, ainsi qu’une apparition trois ans plus tard en Australie qui aura un retentissement important dans les médias. Elle est, durant les années 1960, le mannequin le mieux payé au monde. 5.4 Cover-Girls Twiggy, 1963 5.4 Cover-Girls Jean Schrimpton, 1965 .94 .95 5. Le swinging london et la jeunesse 5.5 Swinging London Swinging London est à l’origine un titre de Time Magazine de 1966. Il fut utilisé par les journalistes américains pour expliquer pourquoi Londres était devenue la capitale de la culture pop et de la mode pour le monde entier. On se précipitait alors à Londres pour les boutiques, les clubs ou les galeries d’art. Soho et Carnaby Street où régnait Mary Quant, qui imposa la minijupe au monde entier, fixaient les tendances. La ville semblait aussi alors offrir la possibilité d’une société plus ouverte, comme on la rêvait alors. Les classes supérieures bohèmes fréquentaient les prolétaires embourgeoisés grâce à leurs succès artistiques : le coiffeur Vidal Sassoon ou le photographe David Bailey. 5.6 Blow-Up Voir page 88. 5.5 Swinging London Canarby Street, 1968 5.6 Blow-Up David Hemmings, 1967 .96 .97 5. Le swinging london et la jeunesse Blow-Up est un film britanno-italo-américain de Michelangelo Antonioni sorti en 1967. La séquence d’image présente des screenshots tirés du film et tente d’illustrer l’ambiance particulière du swinging-london : jeunesse, mode et dynamisme. Le personnage de Thomas (p.90) fut inspiré à Antonioni par le photographe David Bailey. Le film fit scandale à sa sortie en Grande-Bretagne : c’était la première fois qu’on montrait dans un film britannique un corps féminin entièrement dénudé (en l’occurrence, celui de Jane Birkin). Le film nous livre également une vision très critique de l’époque : de nombreuses scènes sont révélatrices d’un univers vide, sans réelle substance uniquement focalisé sur les apparences. .98 .99 .100 .101 .102 .103 .104 .105 .106 .107 6. Warhol et l’excès VI. Warhol et l’excès .108 6. Warhol et l’excès Andy Warhol est un des artistes les plus importants des années 60-70 et sa production ainsi que son mode de vie définissent le glamour de l’époque. Son travail reflète en effet sa fascination pour les images, l’apparence et la célébrité, la consommation de masse et la culture populaire. Pour Warhol, le glamour est participatif et remodelable à l’infini, dépendant constamment d’un flux entre le public et les idoles. Les codes du glamour peuvent être manipulés à volonté, brouillant la frontière entre « high » et « low ». Nourries par l’héritage hollywoodien, les productions de Warhol se concentrent sur l’apparence, la beauté photographique, la surface et l’artificialité. Sa méthode de travaille consistant à employer de nombreux corps de métier dépersonnalise sa production, et accentue le statut d’oeuvre dérivée. Warhol se revendique lui-même comme participant au phénomène du glamour, et se targue de pouvoir construire et révéler des célébrités. C’est ce qu’il fera avec la Factory, son légendaire atelier qui faisait office de studio, de boîte de nuit et de lieu de travail. Les genres et les classes sociales n’existent plus durant les fêtes de la Factory, ou se produisent de nombreux artistes tel les Velvet Underground ou David Bowie. En Angleterre, le glam-rock apparaît dès le début des années 70, avec des icônes comme David Bowie ou le groupe Roxy Music. Le glamour caractérise le mouvement et dissout la frontière entre les genres. David Bowie, se déclare bisexuel et apparaît comme un héritier du dandysme, vêtu de façon excentrique, .109 6. Warhol et l’excès 6. Warhol et l’excès couvert de strass et de paillettes, portant des bottes à hauts talons et maquillé. C’est un savant mélange entre nostalgie hollywoodienne et dandysme futuriste qui, à l’époque de la récession économique offre un échappatoire au public. D’après Christopher Lasche, la cession entre romance et réalité donne naissance à un détachement ironique qui décharge de la douleur quotidienne mais qui empêche également toute évolution sociale et entraîne une perte de la dignité. Cette concentration sur les plaisirs individuels entraîne une déconsidération de la condition humaine, c’est l’apparition de la « Me Decade ». Le vide est rempli par la sophistication. Les boîtes de nuit fleurissent partout en Europe (notamment le Flamingo et le Club Sept à Paris) et forment l’échappatoire d’une génération ( thème dépicté dans Saturday Night Fever de John Badam). À New-York, le Studio 54 ouvre ses portes et devient un temple du glamour et de l’hédonisme. Les médias s’emparent du phénomène accentuant encore la fréquentation d’un lieu déjà rendu mythique pour ses excès, son exubérance et son apogée des drogues. Le club fermera suite à un scandale d’évasion fiscale. D’autre personnages clef du glamour apparaissent dans les années 70, c’est le cas d’Yves Saint Laurent. Génie de son époque, il va développer avec son compagnon Pierre Berger, en parallèle à la haute couture, une marque de prêt-à-porter de luxe sous le nom « Rive Gauche », il élargit le cercle de la mode se connecte avec la masse, faisant de lui et son microcosme des icônes glamour. Il va également redéfinir la perception de la beauté de la décade en travaillant avec des modèles venant d’Afrique ou d’Asie. La production photographique dans le milieu de la mode est reste toujours un des fers de lance du glamour, avec l’apparition de légendes comme Helmut Newton qui poussera l’instrumentalisation de la femme à son paroxysme, laissant également à ses fantaisies personelles. Adepte de la provocation, Newton ne s’impose aucune limite et verra parfois ses clichés refusé spar certains grands magazines. .110 .111 CULTURE POPULAIRE CONSOMMATION BEAUTÉ PHOTOGRAPHIQUE ET SUPERFICIALITÉ HIGH AND LOW6.2 HOLLYWOOD ANDY WARHOL6.1 BOÎTE DE NUIT6.6 FACTORY6.3 NOUVELLE SEXUALITÉ DROGUE MEDIA HÉDONISME CANDY DARLING6.4 GLAM ROCK6.5 DAVID BOWIE ROXY MUSIC DURAN DURAN SEXE LUXE FANTAISIE YSL6.7 DÉVELOPEMENT DU PRÊT-À-PORTER DE LUXE HELMUT NEWTON6.8 PROVOCATION INSTRUMENTALISATION DE LA FEMME CALVIN KLEIN6.9 RALPH LAUREN6.10 LE GLAMOUR COMME ARGUMENT COMMERCIAL NOUVELLE BEAUTÉ 6. Warhol et l’excès 6.1 Andy Warhol Andy Warhol, né le 6 août 1928 à Pittsburgh en Pennsylvanie et mort à New York le 22 février 1987, est un artiste américain qui appartient au pop art, mouvement artistique dont il est l’un des innovateurs. Warhol est connu dans le monde entier par son travail de peintre, de producteur musical, d’auteur, par ses films d’avant-garde, et par ses liens avec les intellectuels, les célébrités d’Hollywood ou les riches aristocrates. En 1969, baignant à la fois dans le milieu underground et VIP de l’époque, Warhol publie les premiers exemplaires de son magazine Interview, créé avec Gerard Malanga, avec des articles illustrés sur les célébrités du moment, qui influencera notablement le monde de la presse et dont la toute première version trimestrielle des Inrockuptibles reprendra le concept. Il est un des principal instagateurs du glamour des années 70. 6.3 La Factory Fête à la Factory, 1970 6.2 High and Low Le concept de High and Low mis en place par Warhol reflète l’état d’esprit de l’époque. C’est la destruction de tout cloisonnement social ou de genre. Homosexuels, hétérosexuels, riches et pauvres, blancs et noirs sont mélangé sans aucune distinction. 6.3 La Factory La Factory était un atelier d’artiste célèbre situé à New York, ouvert par Andy Warhol le 28 janvier 1964. Le groupe The Velvet Underground s’y produisit souvent. Le lieu servait à la production des œuvres pop-art de Warhol. Situé d’abord, en janvier 1964, au cinquième étage du 231 East sur la 47e rue (« Silver Factory », car ses murs étaient recouverts de peinture argentée) puis déménagé en 1968 au sixième étage du 33 Union Square West, cet atelier allait donc accueillir tout ce que Warhol et ses acolytes pourraient produire. Galerie d’exposition, studio de tournage, salle de projection, salle de concert, boîte de nuit, tous les événements étaient prétextes à la réunion du gratin de la jet set new-yorkaise. 6.1 Andy Warhol 6.4 Candy Darling Candy Darling (née James Lawrence Slattery à Long Island le 24 novembre 1944 et morte de leucémie à New York le 21 mars 1974) est une actrice américaine transsexuelle. Véritable icône créé par Wahrol, elle symbolise l’avènement d’une nouvelle sexualité sans contraintes, caractéristiques d’une époque sans limites. 6.4 Candy Darling .116 .117 6. Warhol et l’excès 6.5 Glam-Rock Le glam rock (de glamorous, « éblouissant »), aussi appelé glitter rock (« scintillement »), est un genre de rock qui s’est développé au Royaume-Uni dans les années 1971-1975, et s’est étendu jusqu’aux années 1980. Par certains aspects, il est précurseur du mouvement punk, qui est apparu en 1977. À l’origine, le glam rock est considéré comme un mouvement purement britannique, avec pour principaux représentants T. Rex, David Bowie, Gary Glitter et Roxy Music mais certains musiciens américains comme les New York Dolls et Lou Reed ont aussi fait une incursion dans ce style. Le style glam rock se caractérise essentiellement par un retour à la simplicité du rock’n’roll et la recherche d’une image excessive et provocante. Plusieurs aspects spectaculaires, musicaux ou littéraires peuvent être dégagés. Le plus évident est son côté spectaculairement « glamorous » : les chanteurs et leurs groupes apparaissent comme des héritiers du dandysme, vêtus de façon excentrique, couverts de strass et de paillettes, portant des bottes à hauts talons, maquillés, et revendiquant parfois ouvertement leur caractère androgyne ; c’est par exemple le cas de David Bowie se déclarant bisexuel. Dans la dernière période du mouvement, toutefois, le côté « glam à paillettes » tend à s’estomper pour une esthétique à chapeaux haut-de-forme plus « vampire », assez inspirée du film Orange mécanique. 6.6 Studio 54 Le Studio 54 est une ancienne discothèque de New York, située au 254 ouest de la 54e rue, dans un ancien théâtre, puis studio de télévision de CBS. Créé par Steve Rubell et Ian Schrager, assistés par Carmen D’Alessio, le Studio 54 fut ouvert entre avril 1977 et mars 1986. La discothèque voyait passer toutes les grandes stars du moment et était un haut lieu de la scène underground new-yorkaise. Elle avait rapidement acquis un statut international et la réputation de plus grande boîte de nuit de tous les temps. La musique diffusée était principalement du disco. Temple de la drogue sans complexe, du sexe désinhibé et de tous les excès, c’était le seul endroit à l’époque où il était décent de se laisser aller complètement. Le dernier balcon (vestige de l’ancien théâtre) était réservé aux rencontres sexuelles, et le premier carré VIP du monde (la cave du studio), était encore plus imbibée d’acides, de cocaïne et de LSD que le reste de la boîte. 6.7 Yves Saint Laurent Yves Henri Donat Mathieu-Saint-Laurent, dit Yves Saint Laurent (1er août 1936, Oran, Algérie - 1er juin 2008, Paris), est un grand couturier français, l’un des plus célèbres au monde et dont les collections de haute couture font partie de l’histoire du xxe siècle.Précurseur dans de nombreux domaines, il est un des premiers créateurs à faire défiler des mannequins noires dont Katoucha Niane, Rebecca Ayoko et Iman. Saint Laurent souhaite habiller toutes les femmes, et pas seulement les riches clientes haute couture : sa boutique Saint Laurent rive gauche, créée en 1966 à Paris, est la première boutique de prêt-à-porter portant le nom d’un couturier, et ouvre la voie à ce qu’est devenue la mode aujourd’hui. Les collections, dessinées spécifiquement pour le prêt-à-porter, sont réalisées par un industriel extérieur. Le succès est immédiat : des boutiques ouvrent partout en France, à New-York en 1968, à Londres en 1969. 6.5 Glam-Rock David Bowie, 1971 6.6 Studio 54 1978 6.7 Yves Saint Laurent 6.8 Helmut Newton Helmut Newton, né Helmut Neustädter, le 31 octobre 1920, à Berlin et mort le 23 janvier 2004, à Los Angeles, est un photographe australien d’origine allemande. Il est connu pour ses photographies de mode et de nus féminins. Il a photographié de nombreux modèles parmi lesquelles Catherine Deneuve, Brigitte Nielsen, Grace Jones, Kate Moss, Karen Mulder, Monica Bellucci, Cindy Crawford et Claudia Schiffer. Ses travaux apparaissent dans de nombreux magazines, en particulier dans Vogue. Son style, parfois d’une subjectivité sensuelle, est marqué par l’érotisme, par des scènes stylisées et, souvent, par une violence sous-jacente. .118 6.8 Helmut Newton .119 6. Warhol et l’excès 6.9 Calvin Klein Calvin Klein, né Richer Klein le 19 novembre 1942 à New York (États-Unis), est un entrepreneur et styliste américain, figure emblématique de la mode minimaliste. En 1968 il fonde sa société avec son ami d’enfance Barry Schwartz. Le succès ne se fait pas attendre : alliant simplicité et élégance, luxe et modernité, la marque devient vite célèbre. Calvin Klein se fait un nom en faisant défiler des mannequins en slip. Ce sont ensuite ses jeans qui font fureur. Dès lors, la liste des créations ne cesse de s’allonger puisque la maison commence peu à peu à produire des vêtements, des parfums et même des montres. Des stars comme Kate Moss, Mark Wahlberg ou, plus récemment, Scarlett Johansson contribuent à promouvoir son image à travers des campagnes de publicité réputées pour leur côté provocant. 6.10 Ralph Lauren Ralph Lauren (né Ralph Lifschitz le 14 octobre 1939 à New York) est un entrepreneur et un styliste américain, fondateur de la marque homonyme ; il est également un symbole du style preppy. En 1972, il diffuse ses fameux polos à manches courtes sortis dans plus de 24 coloris. Les polos deviennent bientôt un classique. Ralph Lauren gagne la reconnaissance du public en fournissant la garde-robe du film Gatsby le Magnifique. Au cours des années 1980, il se lance dans la production d’accessoires pour la maison, afin de diversifier la gamme de produits de sa compagnie. C’est plus tard dans les années 1990, qu’il lance la ligne Polo Sport avec laquelle il connaît un grand succès. De cette marque Polo, il y a aussi des incontournables comme la chemise Oxford Col pointe boutonnée, les pantalons Chinos, les deux très preppy, les vestes en tweed, les chemises en denim et en chambray. .120 6.10 Ralph Lauren 6.9 Calvin Klein .121 6. Warhol et l’excès Bob Colacello, était l’éditeur du magazine Interview créé par Andy Warhol de 1971 à 1983. Responsable de la rubrique « Out » du mensuel, illustrant la vie nocturne de Warhol et ses proches, il était au coeur de la vie sociale décadente de l’époque. Les images suivantes qui sont extraites du livre Bob Colacello’ Out (Steidl, 2008) sont un témoignage de la vie sociale frénétique des personnages glamour de l’époque. Les snapshots de Colacello dressent le portrait des icônes de cet univers décadent,et l’on reconnaitra notamment Andy Warhol, Diana Vreeland ou encore le jeune Calvin Klein. .122 .123 .124 .125 .126 .127 .128 .129 .130 .131 7. Le glamour contemporain VII. Le glamour contemporain, compréhension et dissociation .132 7. Le glamour contemporain La mutiplication des médias et leurs interactions ainsi que le développement exponentiel de l’industrie du luxe donnent lieu à une omniprésence du glamour dans les années 90. Dans cette économie où règne la consommation, les designers de mode qui ont consolidé leurs positions depuis plusieurs décennies deviennent les architectes du glamour grâce à la démocratisation du luxe. Les peuples occidentaux ont désormais accès en grande majorité à un confort raisonable (nourriture, logement, vêtements), et sont à la recherche d’un moyen d’expression et de distinction. Cet état d’esprit favorise l’introduction du luxe dans la culture de masse. La consommation devient un moyen d’expression. La curiosité du public envers les privilégiés grandit et l’attrait pour des émissions télévisuelles comme « Through the Keyhole » ou « Lifestyle of the Rich and Famous » est grande aux Etats-Unis. La définition du glamour ne change pas tellement à la fin du XXe siècle, il prend cependant de l’ampleur, et, à l’image de la société, se globalise. La création et la possession de marques deviennent une stratégie clé dans le contrôle du marché de la mode, et de grands groupes naissent. C’est le cas de LVMH ou de PPR qui sont encore à l’heure actuelle les chefs de file mondiaux de l’industrie du luxe. En effet, ce sont les marques qui possèdent une réelle identité et qui permettent aux clients de s’identifier et donc de consomner. Des produits accessibles au plus grand nombre comme les parfums et accessoires permettent de donner une .133 7. Le glamour contemporain 7. Le glamour contemporain aura totale à des marques comme Dior ou Givenchy, les branches de faible qualité des grandes franchises sont supprimées pour conserver le sentiment d’exclusivité cher aux consommateurs. La publicité envahit la vie quotidienne, les magasins de luxe sont organisés de manière très précise, avec des enseignes somptueuses dans les capitales comme Paris, Londres ou Tokyo, puis dans les zones touristiques. Le glamour devient donc un argument commercial, moteur des ventes, il est instrumentalisé à son paroxysme. On peut tout de même noter la présence de plusieurs figures emblématiques du glamour durant cette décennie, c’est le cas de Gianni Versace que l’on peut considérer comme maître du glamour contemporain. Il représente à lui seul le spectacle et la luxure de son époque. Ses créations revendiquent l’ostentatoire. Ne se reposant pas uniquement sur l’univers du showbusiness, Giani Versace puise ses références dans les plus grandes civilisations comme Byzance, Rome ou la Grèce antique. La présentation de chacune de ses collections donne lieu à un spectacle grandiloquent attirant la foule et les médias. Il est l’instigateur de la notion de top-model et fera défiler Christy Turlington, Naomi Campbell, Linda Evangelista, Cindy Crawford et Claudia Schiffer. Ces dernières deviennent des produits à part entière, au pouvoir commercial énorme, sollicitées par les plus grands magazines et la publicité qui apprécient leur impact sur les ventes. Elles remplacent les stars de l’âge d’or d’Hollywood aux yeux du public et donnent naissance à un culte dans l’imaginaire collectif. En effet, une certaine distance est établie entre le public et les top-models ce qui permet de maintenir l’enchantement. À l’inverse de l’industrie hollywoodienne, cette nouvelle catégorie d’icônes est très peu présente dans la production cinématographique qui n’accorde plus une place prépondérante au glamour comme c’était le cas au début du siècle. Mais ce système n’est pas exempt de toutes critiques, Michael Gross dans son livre Model, the Ugly Business of Beautiful Women dénonce l’abus de pouvoir des agents envers les mannequins et le monde de débauche et de misère qui se cache derrière les rideaux glamour de la mode. De nombreux scandales touchant à la prostitution et à la drogue éclatent mais ne ternissent pas réellement l’image du milieu, renforçant plutôt la fascination et l’intrigue du public. La globalisation générale de la mode pourrait tendre à une répétition et donc à un désintérêt du public. Une fois de plus, le photographe prend un rôle crucial dans l’avènement du glamour, c’est à lui d’évoquer de nouveau styles contemporains qui correspondent aux prérequis des magazines et des agences de publicités. C’est le cas de Steven Meisel, Patrick Demarchelier ou encore Peter Lindbergh. Ces derniers s’inspirent des légendes comme Helmut Newton et de l’iconographie hollywoodienne. Lors de l’automne 1994, le look saisonnié a pour thème général le glamour. Les industries du luxe se .134 .135 7. Le glamour contemporain questionnent ainsi sur sa réelle définition à notre époque. Est-il clinquant à la Gianni Versace ou tendil vers un style plus sobre à la Armani ? Aucune réponse tranchée ne sera prononcée, mais une autre dichotomie beaucoup plus intéressante est soulevée. Le glamour doit-il toujours définir une sphère du divertissement masculin dans lequel il puise ses origines ou a-t-il désormais perdu toute sexualité à travers les strates de la mode ? Les mouvements féministes tendent à effacer le statut de femme objet longtemps associé à l’univers du glamour, et l’émergence de nouvelles icônes comme Madonna qui manipulent les codes du glamour brouillent les pistes. Cette dernière manipule les codes avec brio et ne semble ni soumise aux désirs masculin, ni asexuée. On peut en conclure que le glamour se complexifie, car les deux branches de ce questionnement se développe. D’un coté des pin-up contemporaines apparraissent avec des personnages comme Dita Von Teese et les Baywatch Babes dont la seule fonction est de satisfaire le plaisir masculin, le sport aquiert un statut glamour notamment le tennis et la formule 1, d’un autre les défilés deviennent du plus en plus androgynes et brouillent les codes avec des modèles comme Andrej Pejic ou encore l’apparition de la drag queen RuPaul comme égérie de la marque de cosmetic MAC. .136 MODE MEDIA MAGAZINE GIANNI VERSACE7.1 HOLLYWOOD TOP-MODEL7.2 OSTENTATOIRE RÉFÉRENCES ANCIENNES CIVILISATIONS PHOTOGRAPHES DE LÉGENDES7.3 PROSTITUTION DÉBAUCHE SCANDALE RELIQUES D’HOLLYWOOD FÉMINISME MODE GLAMOUR CONTEMPORAIN ARGUMENT COMMERCIAL DIVERTISSEMENT MASCULIN PIN-UP7.5 INDUSTRIE DU LUXE MADONNA7.6 MODE ANDROGYNIE SPORT7.4 POP-STARS7.7 BAYWATCHE BABE DITA VON TEESE BLING BLING7.8 LVMH PPR 7. Le glamour contemporain 7.1 Gianni Versace Gianni Versace, né le 2 décembre 1946 à Reggio de Calabre, et mort le 15 juillet 1997 à Miami Beach, était un styliste italien, surnommé king of glitz il incarne la notion de glamour durant toute sa vie. En 1978, il crée avec son frère Santo Versace, PDG et sa sœur Donatella, directrice artistique, sa propre maison de Couture pour femme et homme à son nom Gianni Versace et présente sa première collection femme dans sa boutique permanente de Milan. Il crée également des lignes de produits de luxe de parfums, de produits cosmétiques, d’accessoires de mode, de lunettes, de sacs, de bijoux, de montres, d’articles pour l’habitat d’intérieur linge, vaisselle, ameublement, etc. et de nombreux costumes et décors pour le monde du spectacle, le théâtre et les ballets entre autres pour Maurice Béjart, William Forsythe et pour Elton John. Il est rapidement reconnu et reçoit de nombreuses distinctions tout au long de sa carrière. Ses collections sont originales, luxueuses, voire légèrement exhibitionnistes, baroques et largement colorées. 7.2 Top-Model Les top-models sont l’élite des mannequins, c’est-à-dire les plus demandés et les mieux payés. Le terme de top-models n’est pas d’usage dans les pays anglo-saxons où supermodel est utilisé en anglais. Il n’y a aucun standard pour la détermination du statut de top model. Le terme lui-même est en quelque sorte une invention des médias, bien qu’on puisse relever des éléments communs entre ces mannequins : ils travaillent pour des stylistes ou des maisons de mode très réputés, tels que Chanel ou Dior, par exemple, et font les couvertures des magazines de mode dans le monde entier. Ces mannequins, presque exclusivement des femmes, profitent de leur célébrité pour signer des contrats avec de grandes marques, surtout dans le domaine très rémunérateur des produits cosmétiques, accessoires et prêt-à-porter, ou bien commencer des carrières dans le cinéma. Ils sont parfois payés des dizaines de milliers de dollars par jour de travail, même pour des séances photos ; outre l’omniprésence, l’une des formes de l’établissement de ce statut vient d’ailleurs du coût du top-model par rapport aux autres mannequins. On peut considéré Naomi Campbell, Linda Evangelista, Cindy Crawford et Claudia Schiffer comme les premiers top-models. 7.2 Top-Model Naomi Campbell 7.1 Gianni Versace 7.2 Top-Model Claudia Schiffer 7.2 Top-Model Linda Evangelista .142 .143 7. Le glamour contemporain 7.3 Photographes de légendes Tout comme l’apparation des top-models, le milieu de la photographie va subir une starification dans les années 1990 et certains photographes maintenant légendaires vont être mis sur le devant de la scène par les magazines. C’est le cas de Steven Meisel, Peter Lindbergh, Patrick Demarchelier ou encore Mario Testino. 7.3 Photographes de légende Steven Meisel, Vogue, Juillet 2007 7.3 Photographes de légende Nicole Kidman par Patrick Demarchelier, Vogue Août 2013 7.3 Photographes de légende Mario Testino, Vogue, Septembre 2008 7.3 Photographes de légende Peter Lindbergh, Annie Morton, 1996 .144 .145 7. Le glamour contemporain 7.4 Sport Le monde du sport va également connaître une hyper-médiatisation et donner naissance à des icônes glamour. C’est par exemple le cas avec la modèle-tenniswoman russe Anna Kournikova. 7.5 Pin-up Une pin-up est une femme dont on accroche la représentation photographique ou artistique dans une pose attirante ou « sexy », d’où l’expression anglaise de pin-up girl qui pourrait se traduire en français par « jeune fille épinglée au mur ». Depuis leur apparition au début du xxe siècle, les pin-up sont restées un symbole du charme et d’érotisme régulièrement remis au goût du jour. Les pin-up modernes apparaissent sous diverses formes. Les Baywatch Babes en sont un exemple. Dans un style plus burlesque on peut aussi nommer Dita Von Teese. 7.6 Madonna Madonna, nom de scène de Madonna Louise Ciccone est une auteur-compositrice-interprète, danseuse, actrice, réalisatrice et femme d’affaires américaine, née le 16 août 1958 à Bay City (Michigan, États-Unis). Personnage incontournable de la musique populaire depuis 30 ans, la carrière de Madonna est marquée par son immense succès mondial sur la scène musicale et ses provocations. Surnommée The Queen of Pop, elle s’inscrit dans le courant musical pop, mais a fait aussi des incursions dans d’autres styles comme la dance, le disco, le RnB, l’électro, le rock et le jazz. Connue pour constamment réinventer son image et sa musique au fil des années, elle utilise ses clips, ses concerts et ses interviews pour s’exprimer notamment sur la religion, la sexualité et la politique. 7.4 Sport Anna Kournikova 7.5 Pin-up Dita Von Teese 7.5 Pin-up Baywatch Babes .146 7.6 Madonna 1984 , MTV Video Music .147 7. Le glamour contemporain 7.7 Pop-Stars Le succès de Madonna va influencé toute une génération de femme que l’on peut qualifier de pop-stars. C’est le cas de Kylie Minogue qui possède une des carrières à succès les plus durables de la musique pop et, en Europe comme en Australie, elle est devenue une des célébrités les plus reconnaissables de sa génération en acquérant même le statut de sex symbol. 7.8 Bling Bling Le terme bling-bling est issu du jargon hip-hop et désigne les bijoux et l’accoutrement de certains rappeurs, mais aussi le style ostentatoire et excessif de leur mode de vie. Associé au glamour. on retrouve parmi le bling-bling de massives chaînes en or, des montres et des bagues avec des diamants et des grillz, recouvrant les dents. Ce style va être incarné par Beyoncé ou encore Rihanna. 7.7 Pop-Stars Kylie Minogue 7.8 Bling Bling Rihanna 7.8 Bling Bling Beyoncé Knowles .148 .149 7. Le glamour contemporain La série suivante présente un mélange de photographies et de croquis issus des créations de Gianni Versace. Empereur du glamour des années 1990, les créations de Versace peuvent être analysées comme un mélange complexe de références. On retrouve notamment l’influence du cinéma hollywoodien du début du XXe siècle, de la Grèce Antique, ainsi que l’omniprésence de la couleur rouge, signe ostentatoire évoquant la débauche et la prostitution omniprésente dans la vie du créateur. .150 .151 .152 .153 .154 .155 .156 .157 .158 .159 8. Corinne Day et l’Heroin-Chic VIII. La révolte, Corrine Day et l’Heroin-chic .160 8. Corinne Day et l’Heroin-Chic Le monde de la photographie de mode va subir des changements importants durant les années 1990. En effet, le dirty-realism présent déjà depuis plusieurs années dans la production photographique, avec des artistes comme Nan Goldin, Larry Clark ou encore Boris Mikhailov va investir les pages des magazines et les campagnes de pub. Le glamour établi et omniprésent vient se confronter à des images d’une nouvelle facture : lumières naturelles, grain apparent, couleurs approximatives viennent écorcher les repères établis par le glamour. Corinne Day, photographe et mannequin, va permettre, notammment grâce à sa découverte de la légende Kate Moss à l’âge de 15 ans, d’introduire ces images résolument nouvelles et provocantes. Les photographies de Day sont intimes, prises sur le vif, les mannequins ne posent pas, ne sont pas ou peu maquillés. Cette proximité met à la lumière du jour les relations et les échanges entre la photographe et ses sujets. La sphère privée des mannequins n’est plus un mystère. Ces images sont source d’une émotion brutale : bonheur, dépression, amour et haine contrastent avec le « mannequin-objet » traditionel. Le glamour traditionel s’effondre et dévoile un monde ou la drogue et les excès sont monnaie courante. Une vision nihiliste de la beauté est mise en place, les codes traditionels de la photo de mode passent au second plan, la véritable personnalité des modèles surgit des images d’un monde claustrophobique de chambres d’hôtels, de clubs underground et de squats. .161 8. Corinne Day et l’Heroin-Chic L’iconographie de la réalité pure est mise en place, il n’y a plus de place pour le rêve et le mystère. C’est la naissance de l’Heroin-chic qui pose les bases d’un nouveau canon de beauté moderne : peau blanche, cernes démesurés, corps anguleux… .162 GLAMOUR TRADITIONEL RÊVE SPHÈRE PUBLIQUE KATE MOSS8.3 INTIMITÉ ET ÉMOTION NOUVEAU CANON DE BEAUTÉ HEROIN-CHIC8.4 CORINNE DAY8.2 ESTHETIC SNAPSHOT DIRTY-REALISM8.1 ANTI-GLAMOUR DROGUE NAN GOLDIN LARRY CLARK RICHARD BILLINGHAM BORIS MIKHAILOV 8. Corinne Day et l’Heroin-Chic 8.1 Le Dirty-Realism Le Dirty-Realism est un terme qui a d’abord été utilisé dans la littérature américaine des années 80-90, désignant un style qui s’inspire du quotidien et sans fioritures. L’analogie avec la photographie furent vite établis avec la production de photographes comme Nan Goldin ou Boris Mikhailov qui s’inspirent de la photographie sociale et documentaire pour dépeindre leurs quotidiens. Souvant considéré comme violente et choquante, ce type d’image est l’archétype de l’anti-glamour 8.2 Corinne Day Corinne Day, née le 19 février 1962 et morte le 27 août 2010, était une photographe de mode et photographe documentaire et un ancien mannequin britannique. Sa carrière sera notamment marquée dans les années 1990 par les premières photographies de Kate Moss pour le magazine The Face. 8.1 Le Dirty-Realism Nan Goldin 8.3 Kate Moss Kate Moss, née Katherine Ann Moss le 16 janvier 1974 à Addiscombe, quartier de Croydon à Londres, est un célèbre et prolifique mannequin britannique, surnommée usuellement « la Brindille ». Sa carrière, qui se révèle être d’une grande longévité, débute à l’âge de quinze ans. Mais c’est la campagne de publicité pour la marque américaine Calvin Klein qui la propulse rapidement sur le devant de la scène. Sa petite taille d’un mètre soixante-dix environ ne l’empêche pas depuis plus de deux décennies de poser et défiler pour les plus grandes marques de mode, et, à quarante ans, de continuer à faire la couverture de prestigieux magazines. 8.2 Corinne Day 8.4 Heroin-chic L’Heroin-chic est un style née durant les années 1990 caractérisé par des modèles livides, aux yeux cernés et aux physique squelettique. C’est une réaction aux dictats de la beauté instaurés par les top-models comme Claudia Schiffer. On considère l’Heroin-chic comme une vision nihiliste de la beauté, et faisant référence à la consomation et à la popularisation de l’héroine. La campagne de 1993 de Calvin Klein est une illustration typique de l’Heroin-chic. La mort par overdose du photographe Mario Sorrenti en 1997 et la mise en avant de la plantureuse Gisèle Bündchen par Vogue en 1999 atténu le phénomène qui a été très critiqué par la presse. 8.3 Kate Moss Kate Moss à 15 ans, photographié par Corinne Day .166 .167 8.4 Heroin-Chic Campagne Calvin Klein 1993 8. Corinne Day et l’Heroin-Chic Durant les années 1990, Corinne Day sera largement représentée dans les magazines de mode comme The Face, Purple Fashion ou encore le Britsh Vogue. Cette courte série d’images tente d’illustrer le style non conventionnel de Day. La lumière est naturelle, les modèles adoptent des expressions spontanées et sont peu, voir pas maquillés. Cette mise en exergue du naturel, associé à une esthétique snapshot brise les codes du glamour conventionnel. .168 .169 .170 .171 .172 .173 .174 .175 .176 .177 9. La destruction de la célébrité XIX. Juergen Teller et la destruction de la célébrité .178 9. La destruction de la célébrité Découlant directement de l’avènement de l’Heroin-chic mis en place par Corinne Day dans les années 1990, Juergen Teller va bouleverser les idées préconçues de la photographie de mode et du glamour. Le photographe allemand, lui aussi adepte du 35 mm analogique et des détournements techniques (cadrages punk, surexposition, angles improbables…) va s’imposer comme une nouvelle référence de la photographie de mode. Son style prend naissance dans ce que l’on pourrait nommer la grunge photography ou la mauvaise image. Les shootings sont organisés au minimum, Teller prétend lui même ne pas savoir ce qu’il va faire précisément avant le shooting, aucun défaut n’est effacé. La liberté est l’argument principal. Et c’est cette dernière, qui, mêlée à une simplicité déconcertante va permettre l’avènement d’un nouveau genre d’images. Juergen Teller a photographié toutes les figures emblématiques du glamour de notre époque : Charlotte Rampling, Victoria Beckham, Kirsten McMenamy, etc… Et c’est justement le mélange entre ces personnalités incarnants le glamour et la dynamique de destruction de ce dernier qui font la force de Teller. Sa cruauté envers ses modèles détruit l’aura qui les protège dans des images plus conventionelles. Et c’est justement la disparition de cette aura qui fait des photographies de mode de Juergen Teller de véritables objets de promotion qui fonctionnels (cf Juergen Teller et Marc Jacobs). On se concentre sur le vêtement plutôt que sur la célébrité. Et même si son .179 9. La destruction de la célébrité travail boulverse les codes habituels de la photographie de mode, il n’altère en aucun cas cette dernière. En effet, il produit des images avec les personnages, les cadres et les vêtements les plus inatteignables pour le public, en donnant au spectateur le sentiment qu’ils ne le sont pas. C’est le premier photographe à détruire plutôt qu’utiliser le glamour au profit de l’image de mode. .180 GLAMOUR SOFIA COPPOLA CÉLÉBRITÉ CHARLOTTE RAMPLING DESTRUCTION MODE BJÖRK VICTORIA BECKHAM JUERGEN TELLER9.1 IMPROVISATION LIBERTÉ KIRSTEN MCMENAMY MARC JACOBS9.2 SNAPSHOT CRUAUTÉ SCANDALE 9. La destruction de la célébrité 9.1 Juergen Teller Juergen Teller, né en 1964 à Erlangen, est un photographe allemand installé à Londres. Après des études à la Bayerische Staatslehranstalt für Photographie à Munich (1984-1986), il s’installe définitivement à Londres en 1986. Au début de sa carrière, il a photographié des célébrités avec notamment des photographies qui sont parues dans les magazines de mode The Face, i-D, Arena, Dazed & Confused, Visionnaire, Vogue, Purple, Paradis. Il est reconnu comme un des photographes contemporains de mode les plus en vogue, en effet il réalise des images pour Marc Jacob, Yves Saint Laurent et Céline. 9.2 Marc Jacobs Marc Jacobs est un créateur de mode né en 1963 à New York. Il dirige sa propre marque et les lignes qui en découlent. Il est également directeur artistique de l’ensemble des collections Louis Vuitton jusqu’en 2013 ; après seize ans à la tête de la création artistique de la marque, il transforme celle-ci d’un maroquinier de luxe à une marque de mode de premier plan. Jacobs va collaborer avec Juergen Teller qui va produire la totalité des images de la marque. .184 9.2 Marc Jacobs photographié par Juergen Teller 9.1 Juergen Teller photographié par Juergen Teller .185 9. La destruction de la célébrité Au cours de l’année 2009, Juergen Teller entame une collaboration avec le ZeitMagazine. Chaque weekend, Teller proposera une de ses images pour le supplément en couleur du journal allemand. Mais les réactions du grand public, qui n’est pas habitué à ce genre de représentations, seront des plus critiques. Cette série met en relation des images publiés dans le ZeitMagazine et les lettres de réclamations envoyés par les lecteurs. Cette confrontation nous permet de révéler l’avant-gardisme mis en place par Teller créant l’incompréhension et le dégoût des lecteurs. .186 .187 .188 .189 .190 .191 .192 .193 .194 .195 10. Le troisième être X. Genesis Breyer P. Orridge et la beauté du troisième être .196 10. Le troisième être Genesis P. Orridge est un anti-héro complexe qui, par de nombreux aspects, soulève des points importants dans la redéfinition du glamour actuel. Dès son adolescence, le jeune Neil Andrew Megson entame une carrière musicale et enregistre à dix-sept ans son premier disque, Early Worm en 1968. Bercé dans le milieu underground londonien pendant plusieurs années, il va réaliser de nombreuses performances qualifiées d’extrêmes, focalisées sur les tabous, le sexe, le sadisme et le paranormal. Il va ensuite se concentrer sur la musicale en fondant des groupes comme Throbbing Gristle ou Psychic TV emblème du mouvement industriel. Mais c’est sa rencontre avec sa future compagne, Jacqueline Breyer en 1993 qui nous intéresse réellement. En effet, les deux personnages se lancent dans une expérimentation corporelle inédite. Sous forme de performance artistique, ils subissent tout deux de lourdes opérations de chirurgie plastique dans le but de devenir physiquement semblables. « L’idée n’est pas d’être jumeaux mais d’être deux parties d’un nouvel être », un être « pandrogyne » qui s’appellerait « Genesis Breyer P-Orridge ». Cette transformation semble en apparence liée au culte d’un égo surdimensionné, mais c’est plutôt l’extrême fascination que développe Andrew et sa compagne l’un pour l’autre qui est à l’origine de ce geste. C’est le témoignage d’un amour absolu, la combinaison de deux êtres qui en forment un troisième. La complémentarité devient vitale pour l’être issu de leurs transformations. Le statut de cet être pandro.197 10. Le troisième être gyne bouleverse les codes de la perception et prépare le terrain d’un glamour futuriste. En effet, le pandrogyne efface la totalité des codes présents depuis plus de deux milles ans sur les relations entre hommes et femmes. La dichotomie des deux genres disparaît, le miroir et le regard imposés à la femme n’existent plus. En alchimie, l’hermaphrodite est le symbole de la perfection, celui qui connecte l’homme avec Dieu. La non-division serait donc le symbole ultime de la perfection et de la représentation d’un personnage glamour libéré de toutes contraintes, désacralisé. On remarque d’ailleurs que toute la beauté dégagée par le couple va totalement disparaître à la mort de Lady Jane Breyer, ce nouvel être ne pouvant survivre sans elle. .198 PERFECTION HOMME NEIL ANDREW MEGSON10.1 BEAUTÉ EGO REJET DES CODES CLASSIQUES NOUVEAU GLAMOUR AMOUR ET EXPÉRIMENTATIONS CORPORELLES ÊTRE PANDROGYNE10.3 DIVIN FEMME HERMAPHRODISME10.4 LADY JAYE BREYER10.2 10. Le troisième être 10.1 Neil Andrew Megson Genesis P-Orridge, né Neil Andrew Megson le 22 février 1950 à Manchester, est un artiste, performeur, musicien et écrivain britannique. Il a fait l’objet de nombreuses controverses à la suite de ses performances conflictuelles des débuts, avec COUM Transmissions à la fin des années 1960. Les performances de COUM, à l’origine centrées sur la musique, deviennent de véritables happenings de plus en plus extrémistes et focalisés sur les tabous, le sexe, le paranormal, le sadisme, l’automutilation et la scatologie. Extrêmement critiqué, le Daily Mail qualifira Genesis de diabolique, ajoutant une phrase qui marquera le début d’une légende : « Ces gens sont des fossoyeurs de la civilisation » 10.2 Lady Jaye Breyer Mary Breyer née en 1969, décédée en 2007, était une infirmière américaine. Elle se maria avec Genesis P. Orridge en 1993 et pris le nom Lady Jaye Breyer P-Orridge. Elle a fait partie intégrante du projet de Genesis, et a subis de nombreuses opérations chirugicales dans le but de créer un être pandrogyne. 10.3 L’être pandrogyne Un être pandrogyne est selon Genesis P. Orridge (créateur du terme, et seul personnalité publique à se revendiquer en tant que tel), le résultat d’un amour sans limite. En effet, les deux membres du couples tentent de réalisé une sorte de fusion total qui implique de nombreuses opérations chirurgicales pour se ressembler au maximum. Cette notion efface toute classification classique du genre et de la sexualité. L’être pandrogyne n’est pas considéré comme hétérosexuel ou homosexuel, il est auto-suffisant. C’est, toujours selon Genesis P. Orridge, la forme de beauté la plus absolu, car faisant référence à l’hermaphrodisme 10.1 Neil Andrew Megson 10.2 Lady Jaye Breyer 10.4 Hermaphrodisme L’hermaphrodisme désigne un phénomène biologique dans lequel l’individu est morphologiquement mâle et femelle, soit simultanément soit alternativement. Les représentations d’hermaphrodites sont fréquentes dans l’art, notamment antique. L’une des plus célèbres est l’Hermaphrodite endormi, une statue de l’époque hellénistique dont les principaux exemplaires sont exposés à la Galerie Borghèse et au musée du Louvre. Signifiant l’union des contraires, l’hermaphrodite est un des principaux symboles de l’alchimie, donnant naissance aux quatre éléments primordiaux, il est un symbole divin pour cette discipline. 10.3 Être pandrogyne 10.4 Hermaphrodisne .202 .203 10. Le troisième être Cette série présente un mélange de screenshots du film The Ballade of Genesis ans Lady Jane, réalisé en 2011 par Marie Losier avec des scans du livret Black Noise réalisé par Genesis P. Orridge sous la direction de John Armelder en 2007. Alors que le documentaire de Losier nous présente la philosophie du couple et son rapport à la pandrogynie, les illustrations témoignent de la production artistique de Genesis P. Orridge qui est indiscociable de sa démarche. .204 .205 .206 .207 .208 .209 .210 .211 .212 .213 Conclusion Conclusion Conclusion L’ensemble de mes recherches m’a permis de mieux comprendre les tenants et aboutissants de la production photographique actuelle liée au glamour. J’ai d’abord découvert que l’usage et la compréhension de ce terme était plus complexe que les images qu’il qualifiait. En effet, on peut tout d’abord noter que le glamour est fortement lié à l’image de la femme et à son instrumentalisation. Dès les premières représentations, le cadre religieux place l’homme comme juge et condamne la femme à être dépendante de son apparence. La majorité des peintures représentant des femmes et particulièrement dans le genre du nu révèle un comportement artificiel, on peut considérer dès la Renaissance que ces représentations sont irréelles et ont pour unique but de satisfaire l’appétit masculin. Dès le XVIIIe siècle, le glamour s’évade de l’univers des images pour se projeter dans la réalité et se matérialise lors du règne de Napoléon Ier. En effet, la révolution de 1789 offre un contexte favorable à l’empereur pour capter l’attention des foules. L’opulence dégagée par son règne un des premiers signes de la matérialisation du glamour. La cour napoléonienne va ensuite favoriser le développement de la figure de la courtisane, personnage clé du glamour, qui va se développer et prendre toute son importance durant le règne de Napoléon III et pendant la Belle Époque. Clamant leur indépendance, les courtisanes bâtissent de véritable fortunes en séduisant les hommes importants de la cour de l’empereur, mais malgré leur pouvoirs, elles participent elles aussi à l’instru.214 .215 Conclusion mentalisation de la femme. Elles sont à l’origine de la naissance du sex-appeal et permettent de lier de manière claire et permanente les charmes du glamour à l’attrait sexuel. La manifestation la plus évidente et la plus caractéristique du glamour prend forme au début du XXe siècle. En effet, le contexte politique et social des États-Unis permet l’avènement de l’industrie cinématographique hollywoodienne, qui, inspiré du rêve américain et du glamour européen de la Belle Époque se transforme en véritable usine du luxe et du charme. Les studios hollywoodiens créent de véritables idoles et la grandiloquence des productions réalisées entre 1910 et 1960 illustre le glamour dans sa forme la plus pure et la plus singulière. La surproduction et la démocratisation du glamour va provoquer son évolution. En effet, le glamour hollywoodien très chargé provoque une overdose de la population, une nouvelle image plus jeune et dynamique va remplacer les icônes du début du siècle, le Swinging-London apparaît à Londres et se présente comme un des premiers dérivés. Popularisé à son maximum, le glamour devient un argument commercial très puissant qui trouve sa place dans les magazines et la mode. La photographie se lie donc logiquement au glamour et permet une interprétation et un renouvellement de ce dernier. Les décennies suivantes vont permettre une diversification encore plus importante. Alors que l’univers créé par Warhol pousse le glamour à investir les champs de la fête, des excès et de la luxure, le glamrock se développe en Angleterre et des personnages .216 Conclusion comme David Bowie, influencé par le dandysme et le cinéma hollywoodien, brouille les genres et associe l’homosexualité et l’androgynie au glamour. Les années 90 seront synonyme de questionnement, en effet, depuis sa naissance le glamour semble être un outil mise en place par les hommes pour instrumentaliser les femmes, l’appropriation commerciale du terme par le monde de la mode lui donne un écho plus artistique. On peut désormais dissocier le glamour des pin-up modernes comme Dita Von Teese qui est destiné à combler le plaisir masculin de celui de l’univers de la mode où il fait office d’argument commercial. La photographie de mode prend également quelques libertés par rapport aux repères établis avec des photographes comme Juergen Teller et Corinne Day qui réussissent à détourner son utilisation tout gardant les charmes et les mystères nécessaires à l’univers de la mode. Enfin, on peut noter la démarche singulière de Genesis P. Orridge, personnage occulte qui prône une beauté nouvelle dans la création d’un être pandrogyne, effaçant toutes les inégalités entre homme et femme et synonyme d’un glamour avant-gardiste. Outre la grande quantité d’information réunies, cette analyse m’a permis de mieux comprendre les codes de représentation de la photographie de mode, entre tradition et nouveauté, création artistique et obligation commerciale. J’en conclus que le glamour est associé au rêve. Le rêve d’une vie meilleure, plus belle, plus riche, plus matérialiste. Cette association me permet de comprendre sa grande importance .217 Conclusion commerciale, le glamour est un argument de vente crucial dans notre société de consommation. Les photographes, peintres, cinéastes ne sont que des instruments qui permettent la création de l’image, objet clé de sa diffusion et de son existence. C’est donc une création artificielle à but artificiel évoluant dans un monde où les règles sont dictées par les apparences. .218 Bibliographie Bibliographie Bibliographie Livre Andrea Stuart, Showgirls, Cape, 1996 Sali Löbel, Glamour and How to Achieve it, Huchinson, 1938 Paolo Capuzzo, Culture del consumo, Il Mulino, 2006 Jonathan Dewald, The European Nobility, Cambridge University Press, 1996 Stefan Zweig, Marie Antoinette: an Average Women, Atrium, 1998 Olivier Bernier, At the Court of Napoléon, Windrush Press ,1991 Sir Walter Scott, Life of Napoléon Bonaparte, Black, 1827 Virginia Rounding, Grandes Horizontales, Bloomsbury, 2003 Alain Décaux, Amours Second Empire, Hachette, 1958 Alexandre Dumas Fils, La dame aux camélias, Calmann Levy, 1965 .220 .221 Bibliographie Bibliographie Alan Corbin, Women for Hire, Harvard University Press, 1990 Clive Scott, The Spoken Image, Reaktion, 1999 La Belle Otero, Souvenirs et vie intime, Sauret, 1993 Mark Francis, The Warhol Look, Bullfinch Press, 1998 Anne Massey, Hollywood beyond the screen, Berg, 2000 Christopher Lasch, The Culture of Narcissism, Abacus, 1980 Marjorie Rosen, Popcorn Venus, Owen, 1973 Kennedy Fraser, The Fashionable Mind, Knopf, 1981 John Kobal, Hollywood Glamour Portraits, Schirmer, 1993 John Fairchild, Chic Savages, Simon and Schuster, 1989 Christian Dior, Dior by Dior, Reed International, 1996 Daniel Boorstin, The Image, Penguin, 1971 Elsa Maxwell, The Celebrity Circus, W.H. 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