AK1991_18_9_459-465
Transcription
AK1991_18_9_459-465
Ann. Kinésithér., 1991, t. © Masson, Paris, 1991 18, n° 9, pp. CONDUITE 459-465 À TENIR DEVANT ... Contribution des étirements musculaires au postpartum immédiat. H. LA VERNY-COQUEREL MC.MK., Écode de Cadres « Bois-Larris », B.P. 12. F60260 Lamorlaye. Nous avons participé el la réalisation d'un projet pour mettre au point un programme de rééducation en postpartum immédiat sur les bases de la méthode « d'étirements musculoaponévrotiques » proposée par M Esnault. Pour réaliser en pratique ce programme, nous avons passé quatre semaines dans un service de maternité. Grâce el la collaboration des jeunes femmes venant d'accoucher, hospitalisées en moyenne cinq jours, nous avons pu définir les modalités d'un tel traitement, débouchant sur ses intérêts physiologiques et psychologiques non négligeables. Introduction La grossesse et l'accouchement (qu'il soit naturel ou accompagné d'un geste chirurgical : épisiotomie ou césarienne), engendrent chez la femme des modifications physiologiques ostéomusculo-aponévrotiques et ligamentaires qui nécessitent une kinésithérapie souvent délaissée. Les « étirements musculo-aponévrotiques raisonnés » (ou stretching) utilisés dans les suites immédiates de couches sont effectués activement. Technique musculaire à but proprioceptif, elle permet de corriger les troubles importants de la statique mais surtout, accompagnée d'une participation psychologique par la technique de groupe, elle reprogramme rapidement une perception corporelle perturbée. Cette étude de programme de « stretching », par étirements analytiques, exclut classiquement Tirés à part: H. LA VERNY-COQUEREL, à le travail dess muscles « abdominaux » et « périnée » et ce pendant six semaines postaccouchement, ainsi que la rééducation en cas de problème vésical (6). Population 29 femmes, réparties entre 20 ans et 36 ans, ont participé à ce travail. Ce type de rééducation est appliqué sur une population de vingt-neuf femmes venant d'accoucher. Suivant l'accouchement, la mise en œuvre du programme est plus ou moins immédiate : - après un accouchement sans problème ou avec épisiotomie dans les vingt-quatre heures; - lors d'une césarienne: trois à quatre jours après (date de retrait des perfusion, drain, sonde...) pendant cette période on a travaillé le lever progressif, la reprise de la marche et de l'autonomie. Rappels en vue de définir les objectifs de la méthode (6) « L'imprégnation hormonale considérable de la grossesse entraîne des modifications de tous les tissus, alors que l'augmentation de la taille de l'utérus vers l'avant a modifié la répartition des charges sur l'appareillocomoteur, le relâchement des ligaments vertébraux va permettre l'accentuation de la lordose lombaire compensatrice du déplacement utérin vers l'avant... Les conséquences de ce déplacement du centre de gravité donnent des répercussions sur toute la statique posturale et des modifications au niveau de l'appareil locomoteur allant jusqu'à entraîner des lombo-sciatalgies ... » posturales se manifestent dans le plan sagittal, avec renforcement de l'hyperlordose lombaire qui l'adresse ci"dessus. changent la musculature abdominale. De ce fait, il se crée Les modifications 460 Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, nO 9 une rééquilibration rachidienne par un déplacement arrière de la ceinture scapulaire avec enroulement des épaules accentué par l'alourdissement de la poitrine (7). Ainsi, la ligne de gravité qui normalement passe au niveau de l'articulation de la hanche, du genou, du deuxième métatarsien est décallée : elle passe en arrière de la coxo-fémorale, de la fémoro-tibiale (toutes les deux demeurant légèrement fléchies) et par l'articulation tibio-tarsienne (fig. 3). D'autre part, chez la femme enceinte la lordose lombaire et l'antéversion du bassin sont fortement augmentées. Leur rôle a été mis en évidence (9) dans la modification de la direction des forces intra-abdominales vers la fente vulvaire et non plus vers la région ano-coccygienne, ce qui crée une surcharge du plancher pelvien. L'antéversion est responsable d'une surcharge de contraintes périnéales et d'un flexum de hanches par non utilisation des derniers degrés d'extension. Dans le plan frontal, les côtes inférieures s'évasent élargissant le diamètre frontal de la cage thoracique. Afin de pallier au problème d'augmentation de poids, une moyenne de 12,5 kg en neuf mois (9), la femme est obligée d'augmenter son polygone de sustentation en écartant les pieds qui de ce fait retrouvent le même écart que la largeur du bassin (fig. 5). Modifications dynamiques : La marche et les mouvements sont largement perturbés. Le tronc par son état de tension musculo-aponévrotique entre les deux ceintures semble former « un bloc)}. Il n'existe plus de dissociation scapulo-pelvienne et le schéma des rotations est perturbé, ainsi la femme ne tourne plus le haut du tronc mais pivote d'un bloc à partir des pieds. Cette perte de dissociation et la tension du plan aponévrotique antérieur diminue d'emblée le champ opérationnel des membres supérieurs entraînant une non sollicitation des pectoraux en étirement. Quant aux membres inférieurs, il existe une diminution du pas postérieur (diminution d'extension due à l'antéversion du bassin) donnant une marche à petits pas. Une perte d'abduction, d'adduction, et de rotations de hanches liée à la statique pelvienne rend la démarche très particulière: - petits pas avec appuis plantaires prudents, - perte du pas pelvien, - diminution du balancement des bras et de la rotation scapulaire. Modifications sensitivo-sensorielles : Il faut rappeler l'importance du rôle kinesthésique des récepteurs proprioceptifs contenus dans la peau, les aponévroses, les tendons, le périmysium et l'épimysium (tissu conjonctif intramusculaire), les capsules articulaires et les ligaments (corpuscules de Ruffini, de Pacini, de Golgi, et les terminaisons libres ou raphé) (2). Les récepteurs de la peau : - au niveau des pieds : mécaniquement le déséquilibre de la ligne de gravité (3.1.1.2.) ainsi que l'augmentation de poids, procurent des appuis plantaires perturbés. Or, la plante du pied est une zone tout particulièrement riche en récepteurs sensitifs. Ils sont donc comprimés à l'arrière-pied et moins sollicités à l'avant-pied. Pendant plusieurs mois, les informations enregistrées par ces récepteurs sont faussées, réglant de ce fait le nouvel équilibre postural du corps. - Au niveau abdominal : physiologiquement, une augmentation hormonale provoque une hyperlaxité du tissu conjonctif permettant aisément des déséquilibres ostéomusculaires mais aussi des distensions aponévrotiques remodelant le corps au niveau abdominal. On peut penser que cette distension anormale hyper-sollicite puis diminue (par épuisement) les informations recueillies par les récepteurs proprioceptifs. Récepteurs au niveau musculaire : - les petits pas de femme enceinte provoquent une diminution d'amplitude d'étirement des tendons et des muscules (surtout le triceps) donnant des variations dans les tensions et les changements de tension qui sont à l'origine des sollicitations proprioceptives. « L'antéversion place les ischio-jambiers sous tension quasi permanente sauf si les genoux se fléchissent, ce qui est le cas fréquemment. Ils peuvent alors être contracturés et envoyer un nombre de messages proprioceptifs sans adéquation avec la situation de l'instant. Il existe donc une surcharge proprioceptive par contraction quasi permanente et compression des organes de Golgi contenus dans le périmysium. »(3, 4). Modifications vasculaires: L'une des caractéristiques de la grossesse est une augmentation du volume sanguin maternel de trente pour cent, soit environ 1,5 1 (9). Ainsi le réseau veineux supporte une surcharge pouvant aller jusqu'à la lésion des parois veineuses (varices) ou la création d'œdème. Modifications respiratoires(10) : elles sont d'origine mécanique. Comme nous l'avons vu, il existe une évolution du gril costal influençant la respiration au cours de la grossesse. Cependant, la respiration est plus diaphragmatique que costale, entraînant un « enraidissement » par manque de mobilisation costale et thoracique. De plus, la respiration a une fréquence plus importante, celle-ci étant anormalement accélérée lors de l'accouchement par utilisation de la respiration dite « haletante ». Il existe une gêne respiratoire provoquant un essoufflement dû à l'augmentation du poids, l'anémie et les modifications du volume sanguin. Au cours de l'accouchement, le travail de la paroi abdominale est très peu perçu par la femme et pourtant il est considérable. Mais en plus il existe un travail musculaire du pyramidal du bassin, des fessiers du plancher pelvien dans la contre-nutation, ainsi qu'un travail musculaire du diaphragme, du psoas, des sacrolombaires et long dorsal (partie thoracique), des obliques, des grands droits, des obturateurs interne et externe lors de la nutation (1). Tous ces muscles se contractent avec un point fixe fémoral. Lors des poussées, il existe une contraction plus intense des muscles des membres supérieurs et du cou par « traction », en chaîne fermée associée à un travail des muscles adducteurs de cuisses. Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, Un travail lombaire semble évident bien que le plus important soit des mouvements articulaires forcés au niveau pelvien. Les articulations sacro-iliaques, la symphise pubienne, les sacro-Iombaires et sacro-coccygiennes. L'articulation majeure dans le mécanisme est sans conteste la sacro-iliaque dont on décrit les mouvements de contre-nutation et de nutation expliqués simplement par (1) : « La contre-nutation va amener l'ouverture du détroit supérieur dans ses diamètres et la nutation va ouvrir le détroit inférieur. » Après accouchement, la statique acquise au cours de la grossesse ne change pas immédiatement. Par contre il existe un éveil de perceptions nouvelles par la sensation du ventre détendu et celle de lourdeur périnéale. La marche qui était physiologique pendant la grossesse devient « pathologique » et gauche. Plus tardivement apparaissent des contractures au niveau des bras et du cou, des adducteurs de hanches. Enfin la montée de lait au bout de quelques jours alourdit la poitrine. De plus, il est souvent reconnu en post-partum un état dépressif (5) majoré par le fait que la jeune mère supporte mal une hospitalisation ne se considérant pas « malade», trouvant les journées longues surtout quand d'autres enfants attendent à la maison. Effets du programme Pour ce programme nous nous sommes inspiré de la technique mise au point par M. Esnault en y ajoutant des exercices gymniques préparatoires. Les principes physiologiques, mécaniques et méthodologiques de cette technique étant connus, nous nous contenterons dans ce mémoire d'en rappeler la définition. Étirements actifs myotendineux et aponévrotiques liés à des cocontractions effectuées par le sujet lui-même (4, 5). Un groupe musculaire antagoniste, par contraction active, déclenche une contraction et un étirement musculoaponévrotique dans le groupe musculaire agoniste. Deux points particuliers caractérisent cette méthode: 1 - la rotation axiale de départ permet une mise en tension étirante maximale; 2 - l'étirement est actif: c'est toujours la contraction antagoniste volontaire qui entraîne la mise en tension étirante du tissu contractile agoniste et du tissu non contractile qui lui est intimement lié. Dans le cadre du programme proposé ici, le stretching a un but plus proprioceptif que musclant. Ainsi, l'étirement durera de trois à six secondes sans recherche véritable d'un effet mécanique de manière à concilier confort et efficacité de la perception. Les exercices auront trois temps d'exécution: 1er temps : mise en tension après positionnement des membres; 2e temps : tenu actif du mouvement; 3e temps : retour actif à la position de départ. 9 461 proposé La jeune femme a accumulé physiquement et psychologiquement les problèmes de la grossesse, de l'accouchement et ceux inhérents à cette naissance. Il faut maintenant, et avant son départ de la maternité (de plus en plus tôt : après environ cinq jours d'hospitalisation), qu'elle retrouve la perception de son corps pour mieux le réutiliser. EFFETS PROPRIOCEPTIFS Effet neuromusculaire La mise en tension étire les mécano-récepteurs d'origine tendineuse, musculaire, conjonctive et vasculaire, élaborant des messages kinesthésiques sur la position des segments du corps dans l'espace et leurs déplacements (4). Affinement Éléments de la technique du stretching utilisée nO du sens kinesthésique Lors de la réalisation des exercices, le sujet doit être attentif à la perception et à la localisation de l'étirement ainsi qu'aux micromouvements qu'ils permettent. Ces perceptions localisées sont à l'origine de la découverte et de la maîtrise des régions du corps mal perçues au quotidien avec mise en évidence de l'importance des rotations dans la gestique quotidienne jusqu'à la dissociation des ceintures scapulaire et pelvienne. Effet sur l'équilibre L'équilibre est repris classiquement de la position couchée très stable au décubitus latéral, à genoux, debout. Puis, il sera renforcé par l'apprentissage des appuis plantaires. La stabilité est réapprise par étirements de l'aponévrose plantaire associés à un étirement du triceps sural. EFFETS PHYSIOLOGIQUES Doux, actif, sans à-coup, le stretching par étirements analytiques ne présente aucun danger. Il permet un échauffement et une mobilisation des espaces de glissements profonds. Ainsi 462 Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, n° 9 on définit un effet antalgique sur des reglOns courbattues (membres supérieurs, cou, adducteurs). Face à l'hyperlaxité, le stretching a un rôle protecteur, permettant de travailler par tension active sur un muscle en couple avec ses antagonistes par cocontraction en restant en dessous des amplitudes articulaires maximales. Le travail de la statique vertébrale et du bassin protège la région lombaire déjà fortement sollicitée pendant la grossesse. Grâce à la tension active (3-5), le stretching permet d'accélérer le flux vasculaire améliorant le problème de retour veineux. C'est une véritable « pompe vasculaire active ». consignes, les jeunes femmes devant focaliser leur attention sur la perception de leurs segments corporels. La respiration est effectuée entre les exercices d'étirements, de type abdominal et costal afin de laisser les poumons reprendre leur place au niveau thoracique et de retrouver le couple inspiratoire poumons-diaphragme. L'exercice en cours est arrêté s'il provoque des douleurs au niveau de l'épisiotomie ou de A~o _. ..1 a EFFET PSYCHOLOGIQUE Il ne faut pas négliger le travail en groupe dans un gymnase permettant aux jeunes femmes d'échapper au contexte d'hospitalisation. Le stretching permettra de stimuler l'activité musculaire propre à chacune tout en mobilisant leur attention sur elle-même. b c e Principes Fm. 1. - Séance active Différent de la progression classique du stretching, telle qu'a pu le définir M. Esnault dans un contexte non obstétrical, le programme mis en œuvre débute en décubitus dorsal pour rejoindre la station debout. Ainsi, la « position normale de l'accouchée est d'être couchée» et notre rôle est de lui faire retrouver la station verticale. D'autant plus que dans les premières heures après l'accouchement, il peut exister des troubles orthostatiques (plus souvent observés chez la femme ayant eu une césarienne) et veineux au niveau des membres inférieurs. Une sensation de lourdeur de l'abdomen reposant sur le bassin et le périnée souvent recousu est très désagréable et limite le temps de la verticalisation. A tout ceci se greffe le problème esthétique d'un ventre hypotonique qui, face à un groupe, met la jeune femme mal à l'aise. Au cours des exercices nous n'insistons pas sur la respiration afin de ne pas induire de Exercices préparatoires aux étirements analytiques a) Genoux fléchis, respiration abdominale. b) Mains derrière la nuque: ~ appuyer les coudes au sol : inspiration, - ramener les. coudes serrés : expiration. c) Les mains retournées, pousser vers le plafond, bien tendre les coudres, laisser la tête au sol, et décoller les épaules. d) Les mains face aux genoux : - pousser une épaule vers le genou, tirer l'oreille du même côté. Idem, côté opposé; - les 2 épaules ensemble et tirer la tête en extension axiale active. e) Flexion-extension de la tibio-tarsienne. Inversion, éversion du pied, cercles. Idem, côté opposé. (le membre inférieur travaillé repose sur le membre inférieur en crochet) Effets recherchés a) Ampliation thoracique. b) Mobilisation des épaules, étirement passif : pectoraux, rhomboïdes. c) Étirements : pectoraux, biceps brachiaux, rhomboïdes. d) Étirement axial : étirements, trapèzes, extenseurs des membres supérieurs. e) Travail articulaire de la tibio-tarsienne. Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, n° 9 463 la cicatrice de la césarienne. Il sera en général repris les séances suivantes sans problème. Les séances sont journalières de 45 mn, du lundi au samedi inclus. A la fin du séjour, nous remettons un questionnaire à chaque patiente (fig. 1 à 4). .J l' , . '. A) Motivations des femmes enceintes : - « Est-ce important de vous occuper de votre corps?» . - « En avez-vous éprouvé le besoin? » ~ .... ~,' ~ .. b c FIG. 2. - Étirements Exercices d'étirements analytiques a) En plaquant la région lombaire au sol : En rotation interne de hanche : repousser le talon vers le plafond. En rotation externe de hanche : repousser le talon vers le plafond." b) Le talon sur le genou opposé, écarter et refermer le genou le plus loin possible. c) Tête étirée, nuque et épaules plaquées au sol: rouler la tête, à droite, à gauche, en arrière, en amont. d) Tracter le bras par le talon de la main, tracter la jambe du même côté par le talon. Idem, bras et jambe opposée. Effets reçherchés a) Travail statique lombaire. Étirements : ischio-jambiers; en DD : biceps crural, en DH : 112 tendineux, 112 membraneux. b) Travail articulaire: abduction-rotation interne. Travail hémi-bassin : dissociation des 2 hanches. c) Étirements: trapèzes, paravertébraux (HT), S.C.O.M. d) Ouverture : gril costal + hémi-corps. Étirement : carré des lombes. ~, •... a - SYNTHÈSE DES RÉPONSES AUX QUESTIONNAIRES Les questionnaires ont permis de façon écrite d'objectiver ce programme. Plusieurs points ont semblé primordiaux et nous nous attacherons à leur description. ,,' ,,. a Appréciation des séances par les patientes l ' ~•..... --~ •. b . FIG. 3. - Mobilisation du rachis Exercices de mobilisation et d'étirement a) Faire le dos rond en enfonçant les vertèbres dorsales vers le plafond, puis le dos creux. 'b) Assis talon, une jambe en arrière sur les orteils: tendre le genou en poussant le tàlon le plus loin possible. Effets recherçhés a) Perception dorso-lombaire. ÉtireJt.lents :. grands dorsaux, paravertébraux. b) Étirement: psoas iliaque, pas postérieur. 96,5 % OUI 96,5 % OUI B) Réponses sur les séances de stretching - « Les séances ont-elles comblé ce besoin?» pas assez de séances - « Est-ce un moment important pendant une journée d'hospitalisation?» ..... - « Les séances de 45 mn sont-elles trop longues? . suffisamment longues? . pas assez longues?» . 62 % OUI 27,5 % 82,7 % OUI o % OUI 58,6 % OUI 41,3 % OUI C) Perceptions des changements physiologiques de la jeune femme après l'accouchement : - « Avez-vous gardé votre marche de femme enceinte?» 62 % OUI - « Depuis que vous n'avez plus le bébé, avez-vous l'impression de pouvoir respirer à pleins poumons 62 % OUI pas encore» 24, 1 % D) Sensations données par le stretching : - « Avez-vous pendant les exercices senti votre corps?» 89,6 % OUI d'étirement?» - « Avez-vous eu une sensation de bien-être? » - « Après la séance êtes-vous fatiguée? à la première heure» - « Vous sentiez-vous en pleine forme?» 79,3 % OUI - « Avez-vous eu une sensation 65,5 % OUI 44,8 % OUI 51,7 % OUI E) Étude comparative : - Sur 14 femmes ayant déjà accouché il y a eu rééducation immédiate à la clinique 35,7 % OUI continuation à la sortie de la clinique 14 % OUI Sur les 29 femmes de notre expérience rééducation immédiate à la clinique 100 % OUI continuation à la sortie de la clinique 65,5 % OUI 464 Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, nO 9 FIG. 4. - Étirements Exercices d'étirements bd ~:A A f=. !Jt~ ! f e t analytiques a) Tenir le genou droit avec la main gauche, tirer avec le talon de la main droite en arrière, la femme suit la main du regard. b) Baisser le menton, tirer le sommet de la tête vers le plafond; bras tendus en rotation interne, enfoncer les poignets vers le sol. c) Tenir les mains ensemble, tracter en axial. d) Idem puis, ouverture des côtes du côté du genou arrière et maintien de la traction. e) Jambes tendues pieds écartés, effectuer: - griffe des orteils, revenir; - sur la pointe des pieds, revenir; - sur les talons, revenir. f) Venir sur les bords externes des pieds, les enfoncer fortement dans le sol. Idem pour les bords internes des pieds. g) Genoux fléchis ouverts en dehors : 1) Étirement axial + 2) ouverture du gril costal (pousser les côtes le plus loin possible) + 3) amener l'épaule de l'ouverture en avant, et regarder son pied opposé en gardant la traction. h) Sur la pointe du pied arrière, enfoncer les orteils dans le sol. Poser le talon (genou fléchi). Recommencer le travail sur les orteils. Poser le talon au sol (genou tendu). Amener le bassin vers l'avant en chargeant le pied de la fente avant. Faire sentir le côté étiré par rapport à l'autre. Idem, du côté opposé. i) Basculer le bassin d'un côté en enfonçant la hanche. Plier le genou du côté opposé. Tirer les ischions en arrière. Idem, côté opposé. Effets recherchés h FIG.4 Réalisation a) Dissociation des ceintures en vue de la marche. b) Travail : rétroversion, extension axiale. Étirement trapèzes. c) et d) - Attention, césarienne à proscrire: c) Étirement: pectoraux, aponévrose pectorale. d) Ouverture : hémi-corps. Étirement : carré des lombes. e) Sensation des appuis plantaires pour la marche et l'équilibre. f) Étirements péroniers-latéraux, jambier postérieur (stabilité). g) Temps fort : Déblocage thoracique. Étirement axial. Étirement : grand-dorsal. h) Placement du corps par rapport aux hanches. Étirement : aponévrose plantaire, triceps sural (appuis plantaires, extension du genou, équilibre). i) Ouverture de l'hémithorax. Mobilisation du bassin. Étirements: adducteurs (+ ou -) ischio-jambiers. d'une cassette vidéo Elle a permis d'objectiver par images la « marche » des jeunes femmes 24 heures après accouchement, et la réharmonisation posturale immédiate après la séance d'étirements, témoin visuel et sonore des exercices pratiqués. Conclusion Une telle rééducation a été, autant pour les jeunes mamans que le kinésithérapeute, une expérience enrichis sante. Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, Recette finale : un nouvel éveil aux mouvements, aux perceptions par le stretching, additionné d'un maximum de dynamisme afin de se « sentir bien dans son corps » assurent un retour au foyer dans les meilleures conditions. Cette étude appelle une augmentation du nombre de préparations à l'accouchement par étirements musculo-aponévrotiques afin de créer une continuité dans la prise en compte de l'évolution de la femme enceinte à la femme accouchée. REMERCIEMENTS. - Nous remercions mademoiselle Béatrice Caors, M.C.M.K. et madame Sylvie Gérard, sage-femme, pour leur aide et leurs conseils lors de l'élaboration de ce travail, qui s'est déroulé à la clinique de « La Casamance» à Aubagne (Bouches-du-Rhône) à travers mademoiselle Charbonnier, responsable du service de maternité. nO 9 465 Références 1. DELMAS R., TOURNE C.-E. - L'utérus, le bassin, l'enfantement et la préparation. Contribution à la bio-mécanique obstétricale. Dossier obstét., 1985, 123, 17-25. 2. DE VRIES H. A. - Physiologie of exercise for physical education and athletics. London, Wm C. Brown co, 1966. 3. ESNAULT M. - Mise au point. Ann. Kinésithér., 1988, 15, 69-76. 4. ESNAuLT M. - Rééducation dans l'eau. Étirements et renforcement musculaire du tronc et des membres. Monographie de Bois-Larris, Masson Edit., Paris, 1990. 5. ESNAULT M. - Étirements analytiques en kinésithérapie active. Monographie de Bois-Larris. Masson Edit., Paris, 1991. 6. GROSSE D., SENGLER J., JURACHECK F. - La rééducation périnéale. Ann. Kinésithér., 1988, 15, 380. 7. GUNTHER H., KOHLRAUSCH W., LEUBE H. - Gymnastique médicale en gynécologie. Doin, Paris, 1973. 8. JACQUETIN B., MAGE G., BRUHAT M.-A. - Utilité de la rééducation en obstétrique. Cah. kinésith ér., 980, 85, 15-23. 9. KAMINA P. - Les prolapsus génitaux. Bobigny, Lab. Grepa, 1984. 10. MERGER R., LÉvy J., MELCHIOR J. - Précis d'obstétrique. Masson Édit., Paris, 1979. 11. WRIGHT S. - Physiologie appliquée à la médecine. Flammarion Médecine-Sciences, Paris, 12e Éd., 1973. PODOLOGIE Alain GOLDCHER 1991, 2e édition, 210 pages, 64 figures, broché, (13,5 X 21), 169 F*. Cet Abrégé démontre que la podologie est une discipline entière, le pied étant l'organe essentiel de la marche. Comme tel, il est le siège de pathologies propres et la cible de nombreuses maladies systémiques. Les particularités du pied sont mises en évidence dans chaque spécialité concernée: pédiatrie, traumatologie, endocrinologie, neurologie, gériatrie etc. Les traitements médicaux, médicamenteux, orthétiques et kinésithérapeutiques sont privilégiés par rapport à la chirurgie. Cette nouvelle édition a été revue et enrichie. à part MASSON 5% de remise pour les abonnés la revue de Commande LA MAISON Je désire commander: à compléter et à retourner Nom Prénom Adresse Ville En vente en librairie ou Code postal Pays à: DU LIVRESPÉCIALISÉ. . exemploire(s) de: Podologie par Alain GOLDCHER à 169 F' (ISBN 2.225.-82429.0) ~ Prix public TTC unitaire au 01.06.1991 + frais d'envois; pour 1 vol. 20 FF (étranger: 30 FF); pour chaque volume supplémentaire 10 FF. Envoi par avion: nous consulter. Franco de port pour toute commande supérieure à l 000 FF. Ci-ioint mon chèque de ~F libellé à l'ordre de M.L.S. MAISON DU LIVRE SPËCIALISË B. P . 3 41353 VINEUIL CEDEX 6