Piège bipyramidal à tsé-tsé pour la protection de l`élevage en

Transcription

Piège bipyramidal à tsé-tsé pour la protection de l`élevage en
Bipyramidal tsetse trap for livestock
protection in the Central African
Republic
Piège bipyramidal à
tsé-tsé pour la protection
de l’élevage en
République centrafricaine
Animal trypanosomiasis, transmifted by Glossina
fuscipes fuscipes, is the principal constraint to livestock
development in the Central African Republic. In this
country, 2.6 million trypanosomiasis-susceptible
Mbororo Zebus are dependent on chemotherapy. The
National Agency for Livestock Development (ANDE) has
launched a control strategy whereby traps, to be
managed by the Mbororo livestock owners themselves,
are set at watering places as a means to suppress the
vector. The traps are made of blue and black plastic,
colours which attract the fly, and contain an
impregnated catching device which kills and preserves
the tsetse. The trap is more efficient than others tested
and the first trials carried out have confirmed the
effectiveness of such strategic trapping.
Les premiers essais de lutte antiglossines en République
centrafricaine étaient tous basés sur des traitements au sol
de la végétation des galeries et leur défrichement partiel.
Cette lutte portait sur Glossinafuscipesfuscipes Newstead
dans la haute vallée de la Topia (Yvoré et al., 1962) et
G. fusca congoleiisis Newstead et Evans sur la rivière
Ni0 (Finelle et al., 1962). Des essais similaires sur G.
tachinoides Westwood ont également été effectués à la
frontière camerouno-tchadienne (Mouchet, Delas et Yvoré,
1961). Cette méthode classique de pulvérisation
d’insecticide (dieldrine) a donné de bons résultats à court
et à moyen terme, mais elle nécessite une infrastructure
importante, des équipes spécialisées et, à la fin des
campagnes de lutte, les glossines finissent toujours par
envahir la zone traitée. De plus, la végétation repousse
rapidement, et la lutte par la destruction de biotopes n’a
jamais donné de résultats durables.
Actuellement, la vallée de la Topia présente de fortes
densités de G. fuscipes (Blanc, communication personnelle). Ces luttes antivectorielles sont fondées sur
I’élimination la plus complète possible des glossines
d’une zone. Une alternative à ces méthodes dites
ed’éradicationu est le contrôle des populations du vecteur.
s’agit de techniques moins drastiques qui visent, en
abaissant les densités du vecteur et/ou en diminuant le
contact bétail-vecteur, àcontenir àunniveau suffisamment
bas les taux de prévalence des trypanosomoses du bétail.
Ces pathologies ne sont pas éliminées, mais elles ne
constituent plus alors un problkme sanitaire majeur
(Cuisance, 1991).
Un des premiers impératifs pour la mise sur pied d’une
lutte anti-tsé-ts6 autogérée est de disposer d’un piège au
coût relativement bas, compatible avec le budget moyen
d’un éleveur et pouvant être compétitif avec le coût des
traitements préventifs et curatifs des trypanosomoses.
Le piège bipyramidal est un nouveau piège conGu dans
le cadre d’un programme de recherche de l’Agence
nationale de développement de l’élevage (ANDE) sur la
protection de l’élevage en zone de savane humide,
progÏ-amme commencé par le docteur Cuisance (1988).
Ce piège a été mis au point dans un but d’autogestion de
la lutte, en tenant compte des contraintes imposées par
cette stratégie (Gouteux et al., 1991). L’objectif est la
prise en charge financière et technique par les éleveurs du
contrôle de G. fiscipes, espèce riveraine et principal
vecteur des trypanosomoses du bétail en République
centrafricaine.
Nous donnons ici les caractéristiques de ce piège et les
La trampa bipiramidal para la mosca
tsetse como protección del ganado
en la República Centroafricana
La tripanosomiasis de los animales, transmitida por
Glossina fuscipes fuscipes, constituye el principal
obstáculo para el desarrollo pecuario de la República
Centroafricana. En este país hay 2,6 millones de
cebúes Mbororo susceptibles a la tripanosomiasis que
dependen de la quimioterapia. EI Organismo Nacional
para el Desarrollo Pecuario (ANDE) ha puesto en
marcha una estrategia de lucha mediante el uso de
trampas en los abrevaderos para eliminar el vector que
habrán de manejar los proprOs propietarios de ganado
Mbororo. La trampa es de plástico azul y negro, colores
que atraen la mosca, y contiene un dispositivo de
captura impregnado que mata las moscas tsetse” y
protege de ellas. La trampa es mås eficaz que otras
sometidas a prueba, y los primeros ensayos confirman
la eficacia de este sistema de trampas colocadas
estratégicamente.
Le docteur Gouteux est entomologisteà l’ORSTOM/Agence nationale
pour le développementde l’élevage (ANDE), Service de I’entomoprotozoologie, B.P. 893, Bangui, Républiquecentrafricaine. Le docteur
Le Gall est Co-Directeurdu Départementde la santé animale et de la
rechercheappliquée de I’ANDE. Cette recherche a bénéficié d‘un
cofinancementGouvernementcentrafricain-Banquemondiale/FlDAFonds européende développement-Fondsd‘aide et de coopération
(France). Ce projet de lutte parpiégeage a été commencépar
D. Cuisance,chercheurde l’lEMVT/CIRADbasé au centre ORSTOM de
Montpellier, que nous remercions ici pour son rôle fondamentaldans le
succès du projet. Nous remercions également F. Blanc, P. Caiiton,
D. Demba, M. Mainguet, E. Pounekrozou,G. Sale, ainsi que tous les
agents captureurs qui ont partic$é aux essais sur le terrain. Nous ne
saurions oublier le personnel de l’AND€ et de la Fédérationnafionale des
éleveurs centrafricains, dont l’aide et le soutien oni été inestimables.
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plus du double de celles du piège biconique (486 G.
= 6,66; p < O,OOl), le ratio sexe
fziscipes contre 193; t17dd,
ne présentant pas néanmoins de différence significative
(45 et 47 pour cent de femelles pour les pièges biconique
et bipyramidal respectivement, CHI2= 0,36).
Le système de capture utilisé est lui-même une
innovation intéressante. En effet, le rendement des
bouteilles imprégnées de deltaméthrine est environ deux
fois plus élevé que celui des cages Roubaud en métal et
tulle moustiquaire utilisées précédemment en République
centrafricaine.
résultats obtenus lors de comparaisons avec d’autres
modèles et lors d’un essai représentatif d’utilisation contre
G. jkscipes. Enfin, les moyens mis en œuvre pour sa
diffusion-vulgarisation en République centrafricaine sont
brièvement évoqués .
DESCRIPTIONDU PIÈGEÀ TSÉ-TSÉ
Ce piège n’a ni arceau métallique, ni cône de métal
(figures 1et 2). Sa forme est donnée par trois baguettes de
bois de 1 m environ. Les baguettes sont amovibles,
maintenues par un gousset de tissu aux deux extrémités.
Le piège est suspendu: il ne nécessite donc pas de piquet
de métal. Il est pliable (un piège tient dans une enveloppe
de 21 x 29,7 cm) et donc facilement transportable. I1 n’est
pas imprégné d’insecticide.
EFFETSUR LES POPULATIONSDE G. FUSCIPES
L’étude de I ’impact du piégeage au niveau des abreuvoirs
sur la densité de tsé-tsé et sur la transmission des
trypanosomoses au bétail fera l’objet d’une publication
séparée (Le Gall et Gouteux, à paraître).
La figure 5 donne l’exemple d’une situation fréquemment rencontréeen Républiquecentrafricaine. Elle montre
l’effet de quatre pièges bipyramidaux, pendant 12 jours,
sur une population de G.firscipes (lac Gbalé, aux environs
de Bangui). Cette expérience est répétée deux fois pour
confirmer les résultats. Dans ce laps de temps, les captures
passent de 150 à 50 mouches, ce qui signifie qu’unnombre
limité de pièges agit efficacement dans ces conditions. La
réduction s’inscrit, comme c’est généralement le cas, sur
une exponentielle négative (Gouteux et Sinda, 1989). A
cela s’ajoute une action d’interception des glossines
infectantes au niveau des abreuvoirs à bétail pour limiter
la transmission.
DESCRIPTION DU SYSTÈMEDE CAPTURE
Le système de capture choisi après des essais comparatifs
(Gouteux et al., 1991) est fait d’une bouteille de plastique
souple opalescent (en polyéthylène de haute densité,
PEHD) enfichée sur un cône de bouteille découpée (figure
2). Celui-ci fait fonction de dispositif antiretour et de point
d’attache d’une cordelette qui servira à la suspension du
piège. Le système se vide par le goulot fermé par un
bouchon de plastique ou un morceau de tulle amovible.
Une solution d’insecticide passée dans la bouteille
(deltaméthrine diluée à 10 mg/litre) est suffisante pour
imprégner les parois de façon durable; elle présente
surtout l’avantage d’empêcher la prédation des glossines
tuées par les fourmis, car les mouches capturées ne
survivent pas longtemps à l’insolation à l’intérieur de la
bouteille (effet de serre).
FABRICATIONDU PIÈGE
Le tulle moustiquaire utilisé est vendu sous forme de
rouleau de 30,4 m de long sur 1,2m de large, 100 pour cent
en polyester, avec ,une maille de 2,5 mm. Les films
plastiques bleu roi et noirs sont en polyéthylène. La
coloration du film bleu est donnée de façon objective par
sa courbe de réflectivité (figure 6). Leur durée de vie dans
des conditions tropicales ainsi que l’effet du vieillissement
des matériaux sur l’attractivité sont en cours d’étude. La
coupe des matériaux, tulle et plastique, a été conçue de
façon que la fabrication du piège ne laisse aucune perte de
matière: il n’y a pas de chute. Pour un piège, il faut 0,90
m de plastique noir (en 1 m de large), 2,25 m de plastique
bleu (en 1m de large) et 0,75 m de tulle moustiquaire (en
1,2 m de large). La figure 2 ne représente pas les détails
de la coupe et de l’assemblage de ces matériaux, dont les
modalités sont données dans Gouteux (1991).
COMPARAISONAVEC D’AUTRESPIÈGES
Avec un système de capture identique, ce piège montre
une efficacité supérieure aux autres pièges de type
monoconique, monopyramidal et biconique (voir le tableau). Les caractéristiques de ces différents pièges sont
données par Gouteux et al. (1991). La figure 3 présente de
façon synoptique le bilan de tous les essais comparatifs
effectués selon divers protocoles (Gouteux et al., 1991).
La position des points par rapport à la bissectrice (ligne
pointillée) indique la supériorité de l’un ou l’autre piège
lors de chaque essai. Seuls trois essais n’ont pas révélé de
différence notable (points situés près de la bissectrice);
par contre, l’ensemble atteste une plus grande efficacité
du piège bipyramidal, égale à 145 pour cent de celle du
piège biconique (1 568 G.fuscipes capturés contre 1 080;
t12ddl
= 3,94; 0,005 > p > 0,001). La cohérence de ces
diverses expériencesest confirméepar la bonne corrélation
observée (R2 = 0,76). Une autre expérience a consisté à
mettre 22 pièges dans une galerie forestière très ombragée
(11 pièges biconiques et 11 pièges bipyramidaux) en
plaçant les pièges de chaque type en vis-à-vis, distants de
15 à 25 m, et en alternant chaque jour leur emplacement.
Les résultats des captures journalières pour les G.$dscipes
mâles et femelles sont présentés àla figure 4. Les captures
réalisées àl’aide du piège bipyramidal ont été dans ce cas
COûT ET VENTE DU PIÈGE
Le coût total des matériaux d’un piège est de 18 FF, ce qui
donne un prix de revient maximum de 30 FF ou 1 500
FCFA par piège (Gouteux, 1991). La fabrication et la
vente du piège sont prises en charge par la Fédération
nationale des éleveurs centrafricains (FNEC), qui dispose
de la logistique nécessaire et, en premier lieu, d’un
important réseau de distribution couvrant presque tout le
pays. Depuis le début de l’année 1991, les pièges peuvent
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o
I ' , , , 100
, '.
200
b
Bilan des experiences realisees en Republiquecentrafricaine
en 1990 et 1991 (en carres latins ou en comp4tition).
Cbquationde la droite aiustee est y = 4 1 2 + 135 x (R2 = 0,76).
iège bipyramidal en place
bipyramidal trap in place
3
'ampa bipiramidal colocada
Comparaison des captures simultanées de
Glossina fuscipes fuscipes réalisées avec le
piège biconique (abscisse) et le piège
bipyramidal (ordonnée)
Comparison of simultaneous catches of
Glossina fuscipes fuscipes by the biconical
(x axis) and the bipyramidal (y axis) traps
Comparación de la captura simultánea de
Glossina fuscipes fuscipes realizada con la
trampa bicónica (abscisas) y la trampa
bipiramidal (ordenadas) '
Vue d'ensemble (a droite) et modele w%lat&? (a gauche) montant les differentespacies du piAge.
a: bouteillede plastique
b: &ne de bouteilleformant le dispositif antiretour
c: pyramidesupgrieure.en toile moustiquaire
d: corde (ou liane) de suspension
e: Systeme de caplure compose des parties a et b
. f: ecrans interburs en plastique noir
g: cordon en tissu pour l'attachede la baguette
h: gousset en tissu
i: pyramideinferieure,formant le corps du pibge, en plastique bleu
'i: ouverture
k:ailette en plastique bleu
#
1: la hauteur au sol ne doit pas depasser 10 cm
V
A
V
A
.
/'
e piège bipyramidal
tsé-tsé
he bipyramidal
ietse trap
iampa bipiramidal
ara moscas tsetse
Comparaison des captures journalières de Glossina
fuscipes fuscipes réalisées avec le piège biconique (abscisse)
et le piège bipyramidal (ordonnée)
Comparison of daily catch of Glossina fuscipes fuscipes
with biconical (x axis) and the bipymmidal (y axis) traps
Comparación de las capturas diarias de Glossina fuscipes
fuscipes realizadas con la trampa bicónica (abscisas)
y la trampa bipiramidal (ordenadas)
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10
20
Res&d dune expbrience rBal.s60on RBpubliquscenuafriu:ne
en;anvler i991 (capluresslmullan6es avec p Bgos on mmp6tition).
(spolsnoirs: males; spots blancs: femelles)
5
Exemple de décroissance obtenue sur
les populations de Glossina fuscipes
fuscipes en saison sècheà l'aide d'un
piégeage limité
Example of decrease in Glossina
fuscipes fuscipes populations by
strategic trapping in the dry season
Ejemplo de la reducción obtenida de
las poblaciones de Glossina fuscipes
fuscipes en la estaciónseca, con una
utilizaci6n limitada de trampas
25
J
1I
2
3
I
4
5
6
7
8
I
9
I
1
0
1
1
1
2
Experiencerealisbe B l'aide de quatre pihges bipyramidaux pendant 12 jours (spots blancs: d h m b r e 1991; spots noirs: janvier 1992).
La decroissance s'ajuste sur une exponentielle negative &equation Y = 140 e
x (R2 = 0,n).
7
Z6bus Mbororos à robe rouge
Red Mbororo Zebus
CebÚes Mbororo de pelaje rojo
3
4
5
1
6
.
8
100 "m
Pourcentage de reflectivit6 pour une longueur d'onde donnee par
rapport B celle d'un blanc pur. (Mesures effectuees & I'USTL de
Montpellier par M. Martin sur spectophotometre Beckman avec
sphdre d'intbgration de 10 mm de diamdtre). La diffbrence (d) entre
le maximum du pic dans le bleu et le minimum dans les UV serait
responsable de l'attractivit6.
Nflectivité&I plastique bleu
~
Captures de Glossinafuscipes fuscipes lors d'essais de différents
modèles de pièges (realises selon le protocoleexpérimental des
carrés latins)
flectivity of blue plastic
flectividad del plástico azul
Numbers of Glossina fuscipes fuscipes caught by different traps
(Latin square design)
8
Le piège bipyramidal,
une fois plié, est
facilement
.
transportabled'un
abreuvoirà l'autre ou
emmené en
transhumance
Capturas de Glossina fuscipes fuscipes, en los ensayos realizados
con distintos modelos de trampas (según el método experimental
del cuadrado latino)
Modèle de piège
When folded, the ,
bipyramidal trap is
transported easily
from one watering
place to another as
well as during
transhumance
Pibges de type monoconique
Auteur du piège
Captures'
Laveissière (Vavoua)
Mérot (CRTA)
Una vez plegada, la
trampa bipiramidal se
transporta fdcilmente
de un abrevadero a
otro, o se lleva en la
trashumancia
42
47
Gouteux (àjupe)
57
Gouteux (inédit)
42
Gouteux et Pochet (BCT)
45
Pibge pyramidal
Gouteux et Lancien
81
Piège biconique
Challier et Laveissière
1O0
Pibge bipyramidal
Gouteux
182
lExprimées en pourcentage des captures faites avec l e piège biconique (standard
de référence pour les différents essais).
Source: Gouteux et al., 1991.
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être achetés dans les points de vente de la FNEC, au prix
de 2 O00 FCFA l’unité.
UTILISATIONDU PIÉGEAGEPAR LES COMMUNAUTÉS
PASTORALES
Le cheptel bovin est constitué à 95 pour cent de zébus
trypanosensibles détenus par les Peuls Mbororos (figure
7). Ces éleveurs, arrivés via le Cameroun dans les années
20, se sont répandus sur tout le territoire en dehors des
zones infestées actuellement par G. nzorsituizs subinorsituns. Leur pratique de l’élevage est celle d’une
occupation maximale de l’espace: un élevage extensif,
auquel s’ajoute une stratégie de fuite en cas de problèmes.
Cette pratique conduit à une certaine instabilité: un
campement n’est occupé, en moyenne, que 8,7 ans (Le
Masson et Remayeko, 1990). La transhumance de saison
sèche demeure la règle dans 76 pour cent des cas. Installé
par les éleveurs sur leurs abreuvoirs, ce piège est censé
diminuer la pression glossinienne à ce point de contact
préférentiel bétail/tsé-tsé. L’éleveur se procure trois
baguettes de bois souple d’environ 1 m. Chaque baguette
est introduite dans un gousset et pliée pour pénétrer le
deuxième gousset (figures 8 et 9). Un petit cordon de tissu
est fixé au milieu de chaque côté, et, s’attachant à la
baguette, permet un bon déploiement du piège. Le piège
est suspendu par le système de capture à proximité de
l’abreuvoir (près des berges) àl’aide de cordes artisanales,
voire de lianes, dans un endroit aussi visible que possible,
de préférence ensoleillé, surtout en saison des pluies.
I1 est impératif de surveiller la montée des eaux pour
reculer le piège des berges en période de crue. Les
déchirures sont réparées avec du fil à coudre. Le piège ne
nécessite aucune opération manuelle particulière, les tsétsé prises étant tuées par le système de capture. I1 est
possible de compter les mouches périodiquement ou lors
de l’évacuation du trop-plein des captures.
9
Montage du piège: le
piège est étalé sur le
sol, puis suspendu à
une branche (ou un
piquet) par son
système de capture
Mounting the trap.
The trap is spread on
the ground and then
hung on a branch or
a stick by the nonreturn collecting
device itself
Montaje de una
trampa: se extiende
sobre el suelo.
Luego, la trampa se
suspende de una
rama (o de una
estaca) para la
captura
~
DIFFUSIONDU PIÉGEAGE
Blanc et al. (1991) ont étudié en détail la question de la
vulgarisation de ce piège. En résumé, on peut dire de cette
technique:
elle n’entraîne pas de changement dans les systèmes
de production;
le rapport revenu monétaire supplémentaire/coût de
l’innovation est élevé et l’augmentation de travail
n’est pas trop forte;
l’innovation n’entraîne pas de risques réels ou perçus
comme tels. Selon Blanc (communicationpersonnelle)
et notre expérience, il ne paraît pas que les éleveurs
perçoivent un risque éventuel; cela demanderait
néanmoins à être confirmé par des enquêtes plus
approfondies.
Les opérations de démonstration et vulgarisation ont
lieu sur lademande des grands <tardos>>
(chefs coutumiers).
Les supports matériels de la diffusion-vulgarisation ont
été obtenus par une collaboration avec le Département
animationmutualiste de IaFNEC et la Cellule de formation
et de coordinationde la vulgarisation de I’ANDE. Il s’agit
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de luttecontreG. fuscaenRCAparpulvérisationdedieldrine.
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 15: 241-253.
Gouteux, J.P. 1991. La lupe par piégeage contre Glossina
fuscipesfuscipes pour la protection de l’élevage en RCA. 2.
Caractéristiques du piège bipyramidal. Rev. Elev. Méd. vét.
Puys trop. (Sous presse)
Gouteux, J.P., Cuisance, D., Demba, D., N’Dokoue, F. & Le
Gall, F. 1991. La lutte par piégeage contre Glossinafuscipes
fuscipes pour la protection de l’élevage en RCA. 1. Mise au
point d’un piège adapté. Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop. (Sous
d’une affiche <<publicitaire>>,
d‘une fiche technique sur le
piégeage et ses modalités (figure lo), d’un diaporama à
mettre à la disposition des responsables de la formation.
De plus, la <<carted’éleveur,, attestant l’adhésion à la
FNEC, servira également de support à la diffusion de la
technique. Théoriquementcette carte n’est pas obligatoire,
mais en pratique elle est fortement recommandée,
notamment vis-à-vis des autorités locales. Un tampon
apposé à chaque achat de piège témoignera que l’éleveur
participe à la lutte contre les tsé-tsé. Enfin, des messages
radiophoniques compléteront cette campagne. Deux
réseaux sont également utilisés pour la vulgarisation du
piège: le réseau des groupements d’intérêt pastoraux et le
réseau des postes et secteurs d’élevage. Le premier permet
de toucher l’ensemble de la chefferie traditionnelle. I1 a
été établi que chaque éleveurmembre informe en moyenne
trois autres membres par contact direct (Le Masson,
communication personnelle). Les 143 chefs de postes,
répartis dans toute la zone d’élevage, ont r e p des pièges
dont ils devront exposer le fonctionnement et l’entretien
lors de leurs visites aux éleveurs. En définitive, un énorme
effort de vulgarisation est en cours, mais ce travail en
profondeur ne portera ses fruits que s’il est soutenu
pendant plusieurs années.
presse)
Gouteux, J.P. & Sinda, D. 1989. Community participation in
the control of tsetse flies. Large scale trials using the pyramid
trap in the Congo. Trop. Med. Parasit., 41: 49-55.
Le Gall, F. & Gouteux, J.P. Premier essai de protection des
abreuvoirs à bétail contre Glossinafuscipes fuscipes à l’aide
du piège bipyramidal: impact entomologique et parasitologique. Trop. Med, Parasit. (A paraître)
Le Masson, C. & Remayeko, A. 1990.Les éleveurs Mbororo.
Etude socio-écononzigue. ANDE, Bangui. (Reprographié)
Mouchet, J., Delas, A. & Yvoré, P. 1961. La campagne
expérimentalede lutte contre G. tachinoides West. àLogoneBimi. Bull. SOC.Path. mot., 54: 875-892.
Yvoré, P., Desrotour, J., Laurent, J. SE Finelle, P. 1962. Essai
d’assainissement d’une zone infestée par Glossina fuscipes
@wipes Newstead en RCA. Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop.,
15: 403-410.
CONCLUSION
+
Le piège bipyramidal améliore de 10 fois le meilleur
rapport efficacitélcoût du piège biconique (Gouteux et al.,
1991). Ce piège n’est certainementpas l’arme absolue: il
est perfectible, et la recherche se poursuit sur les moyens
d’augmenter sa fiabilité-solidité et son efficacité (attractifs
olfactifs). I1 fait actuellement l’objet d’une évaluation en
vraie grandeur dans le cadre d’une lutte autogéréepar les
éleveurs de la République centrafricaine (Programme
Ouro-Djafoun). Son utilisation dans d’autres situations élevages sédentaires, protection de ranch, etc. - reste
évidemment possible et devra également faire l’objet
d’essais el d’évaluations.
+
Références
Blanc, F., Gouteux, J.P., Cuisance, D., Pounekrozou, E., Le
Masson, A., N’Dokoue, F., Mainguet, M., D’Amico, F. &
Le Gall, F. 1991. La lutte par piégeage contre Glossina
fuscipesfuscipes pour la protection de l’élevage en RCA. 3.
Vulgarisation en milieu Mbororo. Rev. Elev. Méd. vét. Pays
trop. (Sous presse)
Cuisance, D. 1988. Bilan de quatre nzissioizs d‘appui à l’unité
de lutte contre les glossines dans le cadre du projet national
de développenient de l’élevage, Juillet 1988. IEMVTDPDA-
SETAGRI, Paris. (Reprographié)
Cuisance D. 1991. Trypanosomoses: justification pour le
contrôle ou l’éradication. In Meeting of the panel of experts
on ecologicalltechizical aspects of the programme for the
control of African animal trypanosomiasis and related
development. Harare, Zimbabwe, 24-26 juin 1991. 12 p.
Finelle, P., Desrotour, J., Yvoré, P. & Renner, P. 1962. Essai
WAWRMZ 70171 199211-2
I
43
ISSN 1014-6954
A quarterly
journal
on animal
health,
production
and products
Publication
trimestrielle
Production
et sant6 animales
et produits
animaux
70-7 1
1992 f 1-2
Revista
trimestral
sobre producción
y sanidad animal
y productos
pecuarios

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