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LA VIS
dossier de
l’enseignant
1
SOMMAIRE
La maréchalerie: le projet artistique 3
2004-2014 4
a posteriori: l’espace et le temps
5
art contemporain: heterogéneité et transversalité
8
artistes 10
pistes d’ateliers 70
infos pratiques 71
La maréchalerie: le projet artistique .
Une situation historique et patrimoniale
Le centre d’art contemporain La Maréchalerie
est un pôle expérimental de recherche et de
création. Initié par l’Ecole Nationale Supérieure
d’Architecture de Versailles, il est un lieu unique
réfléchissant les correspondances entre art
contemporain et architecture. Située sur le domaine
national du château de Versailles, La Maréchalerie
occupe une place singulière entre espace urbain
et site patrimonial, propice à une démarche
d’expérimentation. Au rythme de trois expostions à
l’année, elle invite un artiste à concevoir une oeuvre
contextuelle à chaque fois.
La Maréchalerie © Charles Plumey-Faye
Expérimentation et production
La
Maréchalerie
est
composée
d’éléments
architecturaux et spatiaux contraignants : un espace
très ouvert, une grande arcade vitrée, une hauteur sous
plafond importante. Les artistes sont invités à réaliser
dans ce lieu insolite, des œuvres in situ qui répondent par
une approche personnelle et sensible à ces contraintes.
Ces invitations donnent lieu à un échange pédagogique
sous forme de workshops avec les étudiants de l’école
d’architecture.
La mécanique des interstices, Jennifer Caubet, La Maréchalerie
© Aurélien Mole
3
2004-2014
L’expérience du lieu
L’idée du Centre d’art contemporain naît en 2003 lors de la mise en œuvre du nouveau projet d’établissement de l’Ecole d’Architecture de Versailles. Le projet artistique du Centre d’art occupe une situation
originale dans le cadre de la mission de diffusion de la culture architecturale de l’Ecole. Il s’inscrit plus
précisément dans une volonté de multiplier les regards essentiels aux enjeux actuels des métiers de l’architecture. L’objectif est en effet de susciter la rencontre d’artistes et d’architectes dans une démarche
d’expérimentation et de production.
Le centre d’art contemporain affirme la nécessité, pour les jeunes architectes, de rester en éveil constant
face aux composantes sociales, politiques, environnementales et créatives du monde contemporain. C’est
cette posture attentive et active qui donne du sens et du contenu à la pensée architecturale. Inviter un
artiste à concevoir et présenter un travail personnel en réponse à un questionnement spatial particulier, au
sein même d’une école d’architecture, c’est donner une occasion aux futurs professionnels de connaître
une nouvelle situation d’émulation. Le traitement singulier, détourné, parfois décalé du projet par l’artiste
ne peut que susciter une confrontation positive propice à l’analyse et à l’élaboration du projet architectural.
2004 – Le lieu déterminant du projet
Production in situ et échanges avec les acteurs de l’Ecole
La première aile du bâtiment est livrée après dix huit mois de chantier de réhabilitation et autorise l’ouverture du nouvel espace d’exposition.
Au cœur de la ville, sur le domaine national du château, le lieu occupe une place singulière, entre quartier
touristique et site patrimonial prestigieux. Caractérisé par cette situation géographique peu commune, il
est aussi défini et contraint par des éléments architecturaux et spatiaux prégnants. Ancien lieu de passage,
il est ouvert d’un côté vers la ville par une large baie vitrée et de l’autre sur la cour de la Maréchalerie, selon
un axe orienté vers le château.
C’est à l’ensemble de ces contraintes – espace de circulation très « ouvert » (peu de cimaises), singularisé
par une arcade vitrée, et une hauteur sous plafond importante (plus de 7 m de haut, pour une surface
totale de 90 m2) - que l’artiste est invité à répondre par une approche personnelle, appelant la mise en
œuvre d’un travail in situ, un dispositif adapté ou parfois en rupture, dans tous les cas «engagé».
Au-delà de la conception, réalisation et monstration de l’œuvre dans le contexte de l’Ecole d’architecture,
c’est aussi par le travail mené en collaboration avec les équipes pédagogiques que la relation avec les
étudiants s’établit. Car simultanément, ces invitations à production donnent lieu à un échange pédagogique sous forme de workshops ou ateliers de recherche. Encadrés par les enseignants plasticiens et/ou
architectes, les étudiants sont invités à mener une réflexion et à réaliser une production personnelle autour
d’une problématique abordée par l’artiste. Ce travail entraîne des échanges de points de vue nourris des
savoir-faire et pratiques de chacune des disciplines, et porteurs de nouveaux projets.
Aujourd’hui
La Maréchalerie continue de s’affirmer comme lieu de soutien à la création - par la conception et la production d’œuvres spécifiques -, de diffusion - par la programmation d’expositions et la réalisation des
publications -, et comme espace de médiation et de pédagogie - par les workshops menés avec les étudiants en architecture, mais aussi par l’accueil du public et le travail engagé avec les scolaires.
La Maréchalerie accueille le public gratuitement du lundi au samedi de 14h à 18h. Elle propose au public
scolaire, des visites commentées, ainsi que des ateliers d’expérimentations plastiques dans le prolongement d’une ou des thématiques de chacune des expositions. Partenaire de l’éducation nationale et
du conseil général elle assure une participation active dans la réalisation de projets de classe à PEAC et
d’accompagnement éducatif.
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a posteriori : l’espace et le temps
A posteriori
A posteriori ou une décennie d’art
contemporain à La Maréchalerie. Dans
l’exercice quasi acrobatique de proposer une
exposition collective réunissant 30 artistes
au sein de l’espace habituellement réservé
à accueillir un projet personnel, l’exposition
A posteriori propose plus qu’un regard
nostalgique sur 10 ans d’activisme artistique au
sein d’une école d’architecture, à Versailles, elle
offre la représentation d’un art contemporain
dans tout ce qu’il a de plus foisonnant.
Convoquer et réunir au moment de cette date
anniversaire, les artistes qui ont pensé et créé
une œuvre pour le centre d’art contemporain,
ne pouvait être que le témoignage, voire
même la réflexion sur ce qu’est ou peut être
l’art contemporain aujourd’hui.
à travers
des champs et des pratiques
variés, l’exposition A posteriori aborde le
caractère hétérogène et transversal de ce
courant artistique qui est libre de carcan et
de délimitation temporelle. En l’absence de
courant prédominant, l’art contemporain se
définit à l’image de cette exposition par la variété
de ses formats: sculpture, peinture, vidéo,
dessin, mais également par la perméabilité de
ses supports. L’artiste contemporain ne saurait
se contenter d’une seule casquette.
De l’installation monumentale, Vincent
Mauger nous propose une série de dessins qui
révèle le travail de la trame et sa perturbation,
habituellement réalisé à partir de matériaux
bruts et ordinaires. Sur le même principe,
Karine Bonneval qui poursuit dans son travail
une recherche sur la domination de l’humain
sur le vivant, prolonge aujourd’hui l’installation
végétale conçue pour La Maréchalerie en
2011 par un travail vidéo sur le voyage de la
communauté Hmong et de leur culture des
plantes.
D’autres artistes ont choisi à l’occasion de
cette exposition, de proposer une réflexion
sur le processus de création. Le choix d’une
maquette en regard d’une œuvre réalisée
ou en devenir permet comme l’ont fait Anne
de Nanteuil, Jean-Luc Bichaud ou Tadashi
Vues de l’exposition. Photos: Aurélien Mole
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Kawamata de se projeter dans ses caractéristiques matérielles. Le documentaire permet quant à lui
un regard extérieur sur sa propre démarche d’artiste, celui d’Antoine De Roux, sur le travail de Laurent
Pariente en est un exemple. Cette distanciation du regard permet de confronter au-delà des frontières
disciplinaires, le caractère commun d’une création artistique. à voir pour cela le film de Léandre BernardBrunel sur l’écho de l’œuvre du sculpteur Emmanuel Saulnier en vis-à-vis de celle de l’écrivaine japonaise
Yoko Ogawa.
L’artiste contemporain interroge l’image et l’objet en leur proposant des récits imaginaires. Ils réinventent
les règles de représentation. Michel Blazy choisit une bouteille de bière pour réfléchir sur la notion
de temps et de phénomènes vivants, Laurent Sfar détourne l’objet livre pour y construire sa propre
narration. D’autres artistes caractérisés par l’étiquette trop étroite de sculpteurs défient les propriétés
de la matière, Olivier Sévère, Christian Gonzenbach, à travers cette confrontation, jouent avec notre
regard et le renouvelle. Emmanuelle Villard ou Claire-Jeanne Jézéquel tissent un fil tangible entre
peinture ou dessin et sculpture.
D’autres artistes ne sauraient s’abstraire de l’environnement de leur œuvre, sonore principalement pour
Charlotte Charbonnel, visuel pour Cécile Bart, architectural et spatial pour Jennifer Caubet ou Vincent
Ganivet. Ils sont en quelques sortent les héritiers de l’in situ et leur démarche n’a pu trouver de meilleur
écrin que celui offert par l’espace de La Maréchalerie.
L’espace-temps, l’espace et le temps
En physique, l’espace et le temps ne forment qu’une seule et même notion. Dans le cadre d’A posteriori,
ces notions se rejoignent comme deux aimants. C’est en quelque sorte un voyage dans l’espace et le
temps que cette exposition entreprend. Par son titre, elle marque clairement l’empreinte du temps qui
passe, focalise l’attention sur une production artistique, son évolution dans ce même temps. La notion de
temporalité s’immisce d’ailleurs par un caractère fortuit ou non dans nombre des œuvres de l’exposition.
Dector et Dupuy, dans leurs balades et arpentages des villes et par leurs récits en sont de dignes
messagers. Jacques Julien s’en amuse en s’arrêtant sur l’impact chaotique et délirant que ce dernier
peut avoir sur nous. Le temps, au service d’une réflexion ou d’un engagement politique est également
un sujet dont s’emparent des artistes comme Jakob Gautel, Jason Karaindros ou François Daireaux.
Et l’espace…il est la clé de voûte des invitations à La Maréchalerie. Un paramètre inévitable tant la
spécificité spatiale de ce lieu est omniprésente. Il est une contrainte, une gageure pour Jennifer Caubet,
il se limite aux frontières architecturales avec David Saltiel, ou s’en évade et s’étend jusqu’à la ville qui
l’environne, la jouxte, Il permet de s’échapper ou de critiquer comme l’on pu le faire à leurs manières
GUsto ou Felice Varini, pudiquement, car nous sommes à Versailles, et ce cadre laisse beaucoup à
penser et ces artistes s’y sont heurtés. Cet espace est également circonscrit ou mental , un seuil qui
borde notre imagination, comme chez Anne de Nanteuil.
D’autres artistes conjuguent ces deux notions, comme Vincent Ganivet qui fait subir l’épreuve du temps
à ses sculptures en équilibre périlleux dans des espaces aux typologies fortes. Et pendant ce temps, Jan
Kopp court après le temprs dans une architecture abandonnée d’Oscar Nieyemer (Foire internationale
à Tripoli au Liban) au nom d’une idéologie moderniste déchue.
A travers ces deux notions c’est bien le réel que les artistes questionnent et défient parfois.
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Vues de l’exposition. Photos: Aurélien Mole
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art contemporain: heterogéneité et transversalité
construction
nature
Tadashi Kawamata
Anne de Nanteuil
Vincent Ganivet
Charlotte Charbonnel
Jean-Luc Bichaud
Karine Bonneval
Lucy+Jorge Orta
politique
Jan Kopp
Jakob Gautel et
Jason Karaïndros
Tadashi Kawamata
temps
Jan Kopp
Dector&Dupuy
François Daireaux
Jacques Julien
Jakob Gautel et
Jason Karaïndros
Emmanuel Saulnier
Jean-Luc Bichaud
Vincent Ganivet
Michel Blazy
Tadashi Kawamata
Laurent Sfar
GUsto
architecture
Jan Kopp
Jean-Luc Bichaud
Vincent Ganivet
Tadashi Kawamata
Laurent Pariente
Felice Varini
Anne de Nanteuil
Jennifer Caubet
Vincent Mauger
détournement/dérision
matière
Jakob Gautel et Jason Karaïndros
Olivier Sévère
Perrine Lievens
Christian Gonzenbach
Michel Blazy
Didier Courbot
Anne de Nanteuil
Jacques Julien
Vincent Ganivet
GUsto
Vincent Mauger
Laurent Sfar
Michel Blazy
Laurent Pariente
Emmanuel Saulnier
Olivier Sévère
Perrine Lievens
Emmanuelle Villard
Claire-Jeanne Jézéquel
Christian Gonzenbach
Cécile Bart
Vincent Mauger
8
minimal
Emmanuel Saulnier
Felice Varini
Cécile Bart
Jennifer Caubet
corps /
spectateur
Jan Kopp
Laurent Pariente
Charlotte Charbonnel
Felice Varini
Cécile Bart
Vincent Ganivet
Jennifer Caubet
Stéphane Magnin
Anne de Nanteuil
Claire-Jeanne Jézéquel
culture
François Daireaux
Karine Bonneval
David Saltiel
Jakob Gautel et
Jason Karaindros
Lucy+Jorge Orta
couleur
Cécile Bart
David Saltiel
Emmanuelle Villard
espace
Charlotte Charbonnel
Didier Courbot
Tadashi Kawamata
Felice Varini
Cécile Bart
Jacques Julien
Jennifer Caubet
Anne de Nanteuil
Vincent Mauger
Vincent Ganivet
Stéphane Magnin
GUsto
Claire-Jeanne Jézéquel
Jan Kopp
Laurent Pariente
David Saltiel
fiction
Dector & Dupuy
David Saltiel
Laurent Sfar
GUsto
Lucy+Jorge Orta
François Daireaux
Jan Kopp
Jacques Julien
Perrine Lievens
Stéphane Magnin
Emmanuel Saulnier
Olivier Sévère
poésie
Karine Bonneval
Dector & Dupuy
Jean-Luc Bichaud
Perrine Lievens
perception
David Saltiel
Vincent Mauger
Charlotte Charbonnel
Anne de Nanteuil
Olivier Sévère
Perrine Lievens
Felice Varini
Cécile Bart
Laurent Pariente
Stéphane Magnin
Christian Gonzenbach
9
artistes
cécile bart
perception
espace
matière
minimal
Les peintures et installations de Cécile BART (née en 1958) mettent en jeu une cinétique de la perception, et son exploration singulière de l’architecture et du « décoratif ». Ses peintures/écrans – du Tergal « plein-jour », peint essuyé et transféré sur un châssis
métallique – inventent une peinture en situation, où l’expérience de l’installation, la lumière du lieu, l’environnement et la place du
spectateur agissent sur sa modulation, sa profondeur et sa surface. Les peintures/collages, faites du même tissu, sont directement
marouflées sur un support. Pour lesquelles elle réalise des échantillons assemblés en nuancier.
Fenêtre 2014 (2014)
Peinture glycerophtalique, tergal «Plein Jour», châssis aluminium, 280 x 210 cm
Placer une peinture à contre-jour, devant une fenêtre, revient à mettre en péril sa lisibilité. Sauf si le tableau est ainsi peint que la
transparence de la toile devienne sa qualité première et lui permette du même coup d’occuper un tel endroit incongru. C’est le cas
des peintures/écrans dont la toile est un tissu écru, semi-transparent à l’origine, un Tergal « plein jour » utilisé habituellement pour
les rideaux. La peinture, après avoir été passée très diluée à la brosse, est essuyée au moyen d’un chiffon ; et même si l’opération
est répétée plusieurs fois pour densifier la couleur, la transparence du tissu s’en trouve accrue. Ainsi, quelque soit l’emplacement
d’une peinture/écran, on verra toujours, de face, dans un constant va-et-vient, mais parfois en même temps, le tissu peint et ce
qu’il y a derrière.
Suspens, 2009. Ensemble de peintures/écrans. Chassis, tergal plein jour et pigments.
Pour aller plus loin
Notions:
In situ
Installation
Regard
Rapport du spectateur à l’espace
Site internet de l’artiste:
http://www.cecilebart.com/
10
Cécile Bart. Moteur 2013. 7 panneaux, peinture glycérophtalique sur Tergal «Plein jour», châssis aluminium, câbles, moteurs.
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jean-luc bichaud
temps
nature
architecture
poésie
Dans ses installations, Jean-Luc Bichaud (né en 1960) travaille le plus souvent avec du vivant : fleurs, plantes, poissons rouges…
Suivant le principe de la greffe pour fondement directeur, se mettent en place des rencontres improbables entre des milieux
hétérogènes. Son univers poétique s’ancre dans une économie de la circulation, de la promenade, faisant du temps un facteur
prépondérant. Les objets évoluent selon des lois naturelles. La nature est maîtrisée, canalisée « spectacularisée », hors sol. Transformée alors en source continue d’images… Ses machines à domestiquer l’eau fonctionnent en circuit fermé. Elles s’alimentent
d’elles-mêmes. Objets absurdes, comme des clepsydres sans graduation. Malgré leur incongruité, elles se fondent dans le décor,
s’intègrent à l’architecture, jouant pleinement de leur transparence.
Maquette préparatoire à l'exposition d'été 2014 -canal parallèle- dans le Lot-et Garonne (2013)
Carton bois, carton ondulé, plastique, bois, 28 x 100 x70 cm
L’installation représentée en maquette fait dialoguer, autour de l’impluvium du lavoir, deux circuits différents. Le premier, horizontal et contenant une colonie de poissons rouges, est alimenté en permanence par l’eau de la source, l’excédent s’écoule dans le
bassin à laver.
Le deuxième, constitué d’une série de gouttières en zinc qui se vident les unes dans les autres, est alimenté par une pompe et une
rangée de goutteurs qui simulent de l’eau de pluie s’écoulant du toit d’un côté de l’impluvium. Ces deux circuits mélangent et
réunissent l’eau de source et l’eau du ciel tout en dialoguant avec la structure particulière du lavoir. C’est un jeu de détournement
de l'eau au lavoir- sur un mode totalement ludique, une nouvelle mise en scène de l'eau.
Les lavoirs, architectures inutiles à notre époque, sont devenus, à l’image des fabriques du XVIIIème siècle, un lieu de promenade
et un endroit de méditation.
Arrangement n°1, Aquasellerie — 2000. Métacrylate, pvc, métal, pompe, eau et poissons
rouges. 0,28 x 0,23 x 1,45 m
Pour aller plus loin
Notions:
Vivant
Eléments naturels
Greffe
Hybridation
Site internet de l’artiste:
http://www.jeanlucbichaud.fr/
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Jean-Luc Bichaud. Hauts-reliefs 2006. Techniques mixtes
13
michel blazy
temps
matière
détournement
vivant
Michel Blazy (né en 1966) a créé un univers artistique fait d’absurde, de périssable, de vivant et de mutation. Il utilise des matériaux humbles, des matières vivantes, organiques que l’on trouve dans sa cuisine ou son jardin, donnant naissance à un art animé,
mouvant et étrange. Ses installations sont constituées de rencontres de matières, qui tentent de faire perdurer un moment, un
instant grâce à différentes stratégies de survie. La première stratégie du vivant pour se sauvegarder est la reproduction, les oeuvres
de Blazy utilisent le même moyen pour survivre, elles se reproduisent, se répètent; à l’artiste de trouver le bon geste, de se plier à
la matière pour y parvenir. Ainsi, les choses artificielles produites vont s’intégrer dans le cycle du vivant et créer une sorte de rituel
contre le temps en adoptant le même comportement que le vivant.
La fontaine de 5h (2012)
Bière en bouteille, socle en bois 110 x 20,5 x 20 cm , bouteille de bière 18,5 x 6 cm
Bière en bouteille sur socle en bois. Tous les jours à 17h, une HOOGARDEN BLANCHE 25CL, préalablement congelée, sera subtilement éventée afin d'en faire sortir la mousse. La bouteille de bière restera en place sur le socle jusqu'à ce que celle du lendemain, vienne la remplacer. Le socle en bois présente l'accumulation des taches laissées au fil des présentations.
Instant Mashed Potatoïd, 2002. Purée. Crédit photo: Marc Boyer
Pour aller plus loin
Notions:
Vivant
Mutation
Périssable
Absurde
Performance
Art modeste
Site internet de l’artiste:
http://www.galerieartconcept.com/2012/?page_id=164
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Michel Blazy. Bouquet Final — 2013. Crédit photo: Pauline Rymarski
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karine bonneval
culture
corps/
déplacement
nature
poésie
Karine BONNEVAL (née en 1970) met en évidence dans ses pièces un tribalisme propre à l’occident, qui se révèle dans les rapports
de force, de séduction, de prise de pouvoir sur l’autre. Son travail actuel se fonde sur la manipulation du vivant par l’humain et sur
les voyages comparés des hommes et des plantes, à travers des installations « phylloplasties » et des « films botaniques ».
Jardins mobiles (2013)
Vidéo 7’23’’. Montage de deux films tournés en super 8 et HD et stop motion, format 16/9
Le projet de Karine Bonneval s’articule autour de deux films de 7’23. Les images sont tournées sur deux sites de maraîchage
cultivés par des représentants de l’ethnie Hmong vivant en France : à Aubigny-sur-Nère (Centre) et à Javouhey (Guyane). Elles
mélangent des vues documentaires autour des gestes de jardinage et des scènes de fiction imaginant les déambulations de deux
personnages mi-homme mi-plante, symbolisant l’adaptation. Le son est une création de Jean-Christophe Onno, compositeur, sur
la base des sons captés in situ.
Phylloplastie, 2011, Anthuriums, Philodendrons, fourrure synthétique. Dimensions
variables. Vue d’atelier. Crédit photo : Karine Bonneval
Pour aller plus loin
Notions:
Vivant
Environnement
Cultures
Manipulation
Expérimental
Détournement
Site internet de l’artiste:
http://www.karinebonneval.com/
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Karine Bonneval. Vue de l’exposition «je cherche des parfums nouveaux, des fleurs plus larges, des plaisirs inéprouvés, 2012, La Maréchalerie
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Jennifer CAUBET
poétique
architecture
espace
corps/
déplacement
Jennifer Caubet aborde l’espace et le volume tel une gageure. Ses oeuvres sont une référence permanente à l’architecture tant
par l’utilisation de matériaux de construction (bois, métal, béton) que par ses formes et les espaces qu’elles occupent. Influencée
par les « utopies réalisables » de Yona Friedman et la radicalité de l’oeuvre de Claude Parent, les architectures fabulées de Jennifer
CAUBET sont une tentative toujours renouvelée de manipulation de l’espace afin de « créer par la sculpture des enclaves disponibles».
Ses sculptures - Plug-in rhizome (2011), E.A.T. (Espace d’Autonomie temporaire) (2009-2010), Action développée en espace blanc
(2011),Phaeton - [plateforme pour une surface de suspension] (2011) - s’essaient à vaincre les sciences de la construction, aidées
des liens que l’artiste entretient avec les savoir-faire et technicités de menuisiers et métalliers.
Plug-in Rhizome (2012/2013)
Béton, bois, métal, câble, visserie. Hauteur 5m10, diamètre de la flèche : base 6 cm, fin 3 cm
La sculpture « Plug-in rhizome » se présente comme une aiguille de béton, un mas esseulé qui tente de se soutenir et crée
son propre réseau. Réalisée par assemblage de colonnes octogonales en béton, elle défie ce matériau et mêle une technique
brutaliste de construction à un maniérisme dans son système d’accroche.
Terrain d’occurrences, 2012 – Acacia, aluminium, câble inox, boulon, pierre, bâche PVC micro perforée. 10m
x 4,50m x 7m. Production et exposition : Le vent des forêts. Crédits photo : Camille Hofgaertner
Pour aller plus loin
Notions:
In situ
Construction
Architecture
Utopie
Sculpture
Site internet de l’artiste:
http://jennifercaubet.com/
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Jennifer Caubet. Vue de l’exposition «La mécanique des interstices», 2013, La Maréchalerie
19
charlotte charbonnel
espace
environnement
nature
perception
Le travail de l’artiste Charlotte Charbonnel, (née en 1980) est une chrysalide en constant développement. Son atelier s’est mu
en un laboratoire de sensations, d’expériences qui allient la nature à la science. Ses installations exacerbent les différents matériaux jusque dans leurs retranchements les plus profonds et proposent ainsi de nouvelles pistes d’exploration et d’appréhension.
L’image et la matière côtoient le son et l’espace dans un dialogue inspiré par les expériences scientifiques liées à l’acoustique.
Syphonie pour orgue 1/8 (2013) et Syphonie pour orgue.wav (2013) volume, cuivre
Volume, cuivre, Ht: 82 cm L: 170 cm l: 115 cm et enregistrement sonore sur lecteur mp3, 14’04
Les deux œuvres Syphonie pour orgue 1/8 et Syphonie pour orgue.wav, sont les traces «pré-» et «post-» de l’installation in situ
Syphonie pour orgue présentée au Palais de Tokyo en mars 2013 pour l’exposition Meltem. Syphonie pour orgue 1/8 est une
sculpture en cuivre qui a permis d’étudier et d’élaborer la forme finale de l’installation et Syphonie pour orgue.wav est le prélèvement sonore du chant des tubes générée par l’œuvre. Syphonie pour orgue trouve son origine dans le bruit du vent sur les plaines
islandaises. Cette œuvre est à la fois sculpture – en tuyaux de pvc servant habituellement à l’évacuation des eaux – et instrument
de musique – permettant à l’artiste d’expérimenter la spatialisation du son, enregistrant et diffusant simultanément le son ambiant.
La Galerie Haute du Palais de Tokyo est vue par l’artiste comme un cairn, amas de pierres ancré dans le sol et s’élevant vers les
cieux. En réponse, Syphonie pour orgue évoque à la fois les éclairs qui déchirent le ciel et les racines qui s’enfoncent dans le sol.»
(texte de Daria de Beauvais et Catherine Strasser, commissaires de Meltem).
Retrovision, 2009, installation sonore et sculpture évolutive. Dimensions variables, 14 formes
en verre (dimension globale 5m x 6,50m), 10 objets d’écoute accrochés (boules en verre, demisphères en métal). Suspension des plaques à 1m du sol par des cordes d’escalade.
Pour aller plus loin
Notions:
Acoustique
Eléments naturels
Science et nature
Expérimental
Site internet de l’artiste:
http://charlotte-charbonnel.com
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Charlotte Charbonnel. Pantonnier sonore / 2012. Conformateur, tiges en inox.
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Didier courbot
perception
espace
détournement
minimal
Par sa double formation, école des Beaux-arts et école du paysage de Versailles, l’attention de Didier COURBOT (né en 1967) se
porte essentiellement sur l’espace public, considéré dans sa dimension paysagère. L’artiste questionne la pratique individuelle
des concepteurs et usagers de la ville tout en la perturbant par la réalisation d’actions sauvages, sensibles, dérisoires, inutiles ou
fonctionnelles, parfois transgressives, ou encore à la limite du visible.
Qu’il s’agisse de l’espace urbain, institutionnel ou de l’espace privé, le travail de Didier Courbot cherche à créer une relation
spécifique et sensible avec le paysage. Ses interventions relèvent de gestes poétiques dont l’humilité et l’invisibilité sont aux
antipodes de la sculpture traditionnelle. Ce qui fait sens, c’est le lien entre l’action et le lieu, non l’oeuvre en elle-même.
Tables Works (2013)
Socles en laiton, dimensions et matériaux variables
Chacune des pièces de la série Table works de Didier Courbot est constitué de deux composants. Un principe en apparence
simpliste. Le premier est une structure de laiton de forme géométrique. Le matériau de la seconde partie varie, papier plume, tissu
de couverture de livres, ruban…
Les deux composants ne sont pas fixés entre eux mais dépendent de leur positionnement et de la similarité de leurs formes. Le
composant du dessus repose dans un subtil équilibre sur la structure porteuse en laiton. Le contraste des matériaux est frappant.
La matérialité provisoire de ces motifs illustre leurs qualités provisoires. Un véritable numéro d'équilibriste.
Table works, 2013. Laiton et matériaux variables
Pour aller plus loin
Notions:
Invisibilité
Espace public
Paysage
Intervention
Site internet de l’artiste:
http://www.didier-courbot.com/
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Glacière, 2010 — Bois, dimensions variables. Jardin de Mr et Mme Kohl Hamache, Saint-Fons. Crédits photo : Yann Bohac
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françois daireaux
temps
culture
ville
fiction
François DAIREAUX (né en 1966) développe depuis une vingtaine d’années un art de l’installation qui intègre différents médiums :
sculpture, photographie, vidéo ; rapportées de ses nombreuses pérégrinations de par le monde. Loin de l’exotisme ou de l’anecdotique, en observateur minutieux, il s’attache aux gestes, aux objets, au temps qui passe pour nous faire découvrir des couches
insoupçonnées du réel.
Ce que je vois (2014)
Vidéo, 6’, couleur, muette, DV, format 4/3. Image/Montage/Production : François Daireaux
François Daireaux a arpenté seul quatre vingt-dix villes et vingt-cinq provinces chinoises de 2005 à 2013 pour y réaliser des films et
des photographies. Ce que je vois est une vidéo réalisée à Haining, ville ouvrière qui compte plus de 8000 fabriques textiles. Cette
vidéo montre une ouvrière de dos dont le travail est de scruter des kilomètres de tissus afin d’y détecter le moindre défaut de
fabrication. Le corps de la jeune femme oscille dans un interminable va et vient droite-gauche face à ce tissu qui n’en finit pas de
tomber et devient par là même rideau. Pour ce filmeur pérégrin qu’est François Daireaux, le monde est une sculpture qui bouge.
Ici, la position du filmeur, le choix du cadre met le spectateur au seuil d’une représentation. Que ce soit avec la sculpture, la photographie ou le film, Daireaux n’a de cesse depuis des années d’expérimenter les espaces de l’entre deux questionnant ainsi nos
croyances et nos certitudes. Il s’agit pour lui de se rendre disponible au monde, à l’imprévisible et au contexte afin qu’advienne tel
un surgissement ce qui fait image ou forme. Comme un phénoménologue, Daireaux travaille nécessairement dans le motif et non
sur le motif.
Au sol: Blow bangles, 2012 – 404 « empreintes » de verre soufflé, dimensions
variables. Aux murs: Million bangles, Firozabad, 2012 − 38 photographies, 78 x
93 cm. Exposition Blow Firozabad bangles à L’Imagerie de Lannion, 2012.
Crédits photo: Serge PICARD
Pour aller plus loin
Notions:
Travail et savoir-faire humain
Gestes
Répétition
Mutation
Réel
Cultures
Site internet de l’artiste:
http://francoisdaireaux.free.fr
24
François Daireaux. Suite, 2008. Vidéo couleurs, sonore, 10 films de 6’ à 7’ en boucle, rétroprojection sur 10 écrans, 300 x 400 cm chaque
25
Anne de nanteuil
détournement
minimal
architecture
construction
Anne de Nanteuil s’intéresse à l’espace concret comme «condition primitive de la pensée», et par extension, de l’imaginaire et
d’une vision de soi-même dans le monde. Ce qui, d’une part, arrête le regard, la pensée et l’imagination, mais qui aussi en retour
les protège et les rend possibles. Son champ d’intervention sur les choses se maintient dans ce seuil. La logique demeure minimale, l’intervention laborieuse ou modeste. La vision proposée est souvent tactile, attentive aux détails des surfaces sensibles qui
arrêtent le regard et ne renvoient pas à une clé invisible qu’il faudrait débusquer.
Maquettes de Façade pliée 1, 2 (2012-2013)
Sculpture. Matériaux divers. Façade pliée 1: 32 x 50 x 20 cm / Façade pliée 2: 65 x 45 x 35 cm
Le projet des façades pliées a été initié à l’occasion d’une exposition à la Maréchalerie, mais il a suivi ensuite son propre chemin.
Il consiste à dépouiller des immeubles de leurs façades, celles qui se succèdent lors de nos promenades ou nos trajets quotidiens
et nous offrent toujours le même visage quadrillé. Par la reproduction à échelle réduite, la forme-façade est sortie de son cadre
et envisagée pour elle-même, ce qui revient à garder une surface et rejeter la profondeur qui va avec. La suite du projet consiste
à passer du plat au plié, réduisant ainsi la hauteur intimidante de ces géants habitables et déjouant la logique formelle du quadrillage vertical. Plier ces façades pour les ranger dans sa tête est une opération mentale complexe dont les objets témoignent :
toutes les mesures et les écarts sont maintenus et avec eux, les difficultés.
Ce projet se conçoit désormais comme une série. Sont présentés ici un immeuble de Versailles, et une tour des années 70, «
Espace 2000 », à Paris. D’autres sont en cours de construction, renvoyant souvent à l’histoire personnelle de l’artiste ou à des
contextes sociaux particuliers.
Façade pliée, 2012. Bois, plâtre, stuc, métal, matériaux divers
Pour aller plus loin
Notions:
Corps et environnement
Sculpture
Conceptuel
Imagination
Absurde
Site internet de l’artiste:
http://anne-denanteuil.com/
26
Anne de Nanteuil, 2011, Objet qui continue, 210 x 60 x 75 cm, bois, métal
27
dector & dupuy
fiction
espace
poésie
temps
Michel Dector et Michel Dupuy (nés en 1951 et 1949) collaborent depuis plus de 30 ans. Leur travail prend principalement la forme
de performances qui s’élaborent à partir de repérages dans la ville : promenades, arpentage, enquête… C’est à partir de la qualité
conflictuelle ou poétique des trouvailles, des rapprochements opérés, des rencontres faites, qu’ils conçoivent leurs expositions
et leurs performances. Parallèlement à leurs expositions, ils ont proposé une trentaine de visites guidées ou de conférences de
nombreuses villes françaises.
Les obstinées (2011-2013)
Vidéo, 3’35
Cette vidéo est conçue à partir des matériaux accumulés lors des différents repérages préparatoires aux visites guidées/performances réalisées à Versailles en 2011 et 2013. Ces photos, enregistrement sonores, courtes vidéos sont autant de notations que
les artistes revoient ensuite pour élaborer leurs arrêts et prises de parole. La masse totale des documents enfle avec la multiplication des visites que le duo réalise ; elle devient une réserve, un trésor disponible dans lequel ils peuvent revenir et plonger. Elle
échappe à la chronologie : telle image vieille de dix ans devient tout à coup nécessaire pour illustrer un propos d'aujourd'hui ; telle
tournure de phrase enregistrée il y a longtemps devient soudain la façon juste de porter une parole présente.
Pour « Les obstinées », Dector & Dupuy ont retenu deux petites séquences filmées à Versailles : deux panaches de fumées reprenant sans trêve leur ascension malgré le passage des voitures, des tourbillons de feuilles dessinant la forme du vent, inversés et
mis en boucle. Ainsi, ces images du quotidien prennent une autre portée, faisant signe vers quelque chose de plus générique, une
contradiction dynamique et fluide, forte de sa faiblesse, une sorte de météorologie structurale.
Les obstinées, 2011-2013. captation vidéo
Pour aller plus loin
Notions:
Performance
Espace urbain
Patrimoine
Réel/fiction
Site internet de l’artiste:
http://www.dector-dupuy.com/
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Dector & Dupuy Un dimanche à Versailles, exposition Ever Living Ornement, 2012, photo: Bérangère Marizien
29
vincent ganivet
espace
architecture
détournement
temps
Les oeuvres de Vincent GANIVET (né en 1976) portent sur l’accident et l’équilibre. A partir de matériaux bruts, de leur assemblage
et de leur accumulation, l’artiste se veut constructeur et crée des architectures à la limite de la rupture et de l’effondrement.
Jouant avec la notion de risque, il inverse le principe de précaution – réduire le danger pour préserver de l’accident. La
catastrophe semble toujours imminente et pourtant différée.
3 caténaires vrillées (2013)
Briques, bois, hauteur 100 cm, longueurs 200 cm, 150cm, 100 cm
Les structures de parpaings, semblables à des arches de cathédrale figées dans leur construction, trouvent dans cette hasardeuse
stabilité une véritable poésie. Jouant de la délicatesse de l’instabilité, les installations précaires de Vincent Ganivet répondent
avec légèreté à l’inertie architecturale. L’œuvre « 3 caténaires vrillées » reprend en miniature l’ensemble de trois courbes
expérimenté et exposé en 2009 au Confort moderne, puis en 2010 au Mamvp pour « Dynasty », introduisant des vrilles dans leur
mouvement.
Travail à la chaîne, 2010. Photo : Laetitia Tura
Pour aller plus loin
Notions:
Détournement
Equilibre
Risque
Minimal
Architecture
Expérimental
Site internet de l’artiste:
http://www.vincentganivet.fr/
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Vincent Ganivet, , 2012 – 13 arcs boutant. Dimensions variables. Environ 10 mètres de hauteur. Installation in situ à la Forteresse de Salses. En
partenariat avec Point P. Crédits photo : Vincent Ganivet
31
Jakob Gautel
politique
culture
dérision
poétique
Jakob Gautel, né en 1965 à Karlsruhe, en Allemagne, vit et travaille à Paris et ailleurs. Il a étudié à l'ENSBA, et enseigne à l'école
d'architecture ENSAPLV.
Il travaille avec la photo, la vidéo, l’installation, les projections, le livre, la performance, des interventions dans l'espace public etc.,
souvent dans des contextes cherchant à redéfinir le rapport de l’artiste à son public.
Le fil conducteur dans son travail n’est pas une technique ou un sujet, mais la recherche sur la nature de l'image et la lisière entre la
réalité et la fiction, entre le monde des apparences et ce qui se cache derrière, entre l’être et le paraître, et entre le monde extérieur et le monde intérieur.
Il cherche à produire du sens plutôt que des objets ...
Europa ?! (2013)
Performance, drapeau européen transformé, photos.
Quelle est la réalité européenne sur une petite île grecque ? Quelle est la substance de ces idéaux européens ?
Entre affirmation, déception et ironie, cri dans le désert et acte héroïque «malgré tout» ...
Le drapeau européen aux étoiles découpées, hissé sur le mat d’une place publique de Mandraki, à côté du monument à l’inscription Η ΤΑΝ Η ΕΠIΤΑΣ Nous gagnerons ou nous mourrons.
Le maire de Nisyros dans le cratère du volcan Stefanos, portant le drapeau européen. Avec le soutien de la municipalité de Nisyros
et la participation du maire, M. Nikos Karakonstantinos.
Landau 2006. vidéo
Pour aller plus loin
Notions:
Réel/fiction
Image
Engagement
Relecture du quotidien
Site internet de l’artiste:
http://www.gautel.net/jakob/
32
Jakob Gautel. Tour de Babel, exposition «Savoir Pouvoir», 2006 . Livres
33
christian gonzenbach
matière
fiction
détournement
perception
Christian GONZENBACH (né en 1975 genevois Christian Gonzenbach explore la frontière ténue entre l’ordinaire et l’extraordinaire,
le normal et le bizarre. Il remet en question le monde tel que nous le connaissons, à la recherche de ce point où le sens se perd
pour basculer dans l’absurde, l’étrange ou la poésie. Puisant dans les sciences, les arts ou la banalité du quotidien, Christian Gonzenbach travaille dans l’expérimentation constante et sans limites jusqu’à déborder les champs disciplinaires. Détournant l’objet de
sa fonction ou de son état primaire, l’artiste le transforme en lui insufflant une nouvelle dimension qui vient troubler le spectateur
dans sa perception de la réalité.
Ireiffac (2013)
De la série «Hcabneznog», 2011, céramique, émail bronze, H:55 x L:40 x P:35 cm
Le buste classique de Jupiter ou celui de Platon peut devenir entre les mains de Christian Gonzenbach une masse dont les
contours semblent a priori échapper à toute logique, mais pourtant née d’une élémentaire modification de point de vue : de
l’inversion du relief dont les creux deviennent volumes et inversement. C’est par ce jeu sur les vides et les pleins qu’apparaît une
nouvelle plastique, un être mutant sur la surface lisse duquel vient glisser la lumière comme sur une bulle de mercure, offrant une
vision d’une inquiétante étrangeté. Avec un humour oscillant entre naïveté enfantine et noirceur cruelle, Christian Gonzenbach
transmute l’enveloppe des choses, jouant sur la matière, l’échelle, le sens – tant physiquement que sémantiquement. Il crée ainsi
un lien nouveau entre apparence et essence de l’objet, réinventant ce qu’il est, ce qu’il évoque et ce qu’il est vraiment, et entre
deux, tout ce qu’il aurait pu être.
Flake Town, 2003/2012 – Corn Flakes, bois, colle. Dimensions variables (env 50 x 700 x
500 cm) Vue de l’exposition au Château de Ferney, Ferney-Voltaire.
Pour aller plus loin
Notions:
Réel/fiction
Absurde
Détournement
Imagination
Relécture du quotidien
Site internet de l’artiste:
http://www.gonzenbach.net/fr/news/
34
Christian Gozenbach, Hval, 2008, 280 x 800 x 350 cm, Bois, plâtre, tourbe, acryl
35
GUSTO
fiction
temps
détournement
espace
GUsto est un atelier de création visuelle fondé en 2005 par Fanny Garcia & Jack Usine, graphistes plasticiens diplômés de l’école
des Beaux-Arts de Bordeaux. La production du duo se singularise par un travail de recherche au long cours autour du vernaculaire,
des signes urbains déconsidérés, des incongruités locales. Photographie, dessin, typographie, sont autant d’outils qu'ils
manipulent pour proposer un graphisme vivant et direct, à travers éditions, expositions et installations dans l’espace public.
En plus de son engagement dans les projets collectifs Sainte-Machine et le Vilain, le studio est investi dans la diffusion de ses
propres caractères typographiques via la fonderie numérique SMeltery.
Excursion (2013)
Impression numérique + photocopies, . Affiche 100 x 150 cm + photopies A3 pliées A5
Au départ, une résidence d’une semaine à Marseille, fin 2011, à l’invitation de Fotokino. Sept jours durant lesquels GUsto a parcouru les rues de la ville de manière instinctive. Ces randonnées ont permis d’établir un état des lieux subjectif du petit patrimoine
visuel, sous forme de carnet de voyage.
À partir de ces recherches, les artistes ont voulu mettre en avant certaines inscriptions remarquables en créant une famille de caractères. Composé de cinq écritures aux tempéraments bien marqués et d’un jeu de « dingbats » hétéroclites, ce medley typographique synthétise l’esprit de leur voyage dans Marseille.
Un souvenir de Versailles – 2012, exposition Ever Living Ornement à La
Maréchalerie. Edition-journal, 28,8 x 38 cm
Pour aller plus loin
Notions:
Espace public
Vernaculaire
Graphisme
Relecture du quotidien
Site internet de l’artiste:
http://www.gusto.fr/
36
GUsto, Excursion, 2013. Affiche 100 x 150
37
claire-jeanne jezequel
matière
espace
détournement
minimal
Depuis le début des années 1990, Claire-Jeanne JÉZÉQUEL (née en 1965) réalise des sculptures en utilisant des matériaux simples
– le contreplaqué ou l’aggloméré – qu’elle découpe, incise, plie, superpose, imbrique afin de rendre compte de l’illusion de la
peinture. Comme l’explique Catherine Millet, il y a toujours chez Claire-Jeanne JÉZÉQUEL le souhait de « garder à l’esprit comment les oeuvres sont fabriquées, maintenues, au moment où leur contemplation tend à faire oublier ces conditions prosaïques »
Sans titre (2012)
Encre de chine, scotch aluminium sur carton, 120 x 80 cm
L'œuvre présentée est une encre de chine sur carton, rehaussée de ruban adhésif en aluminium. Ces dessins s'inscrivent dans un
travail, portant le nom générique de Sketchs (esquisses) qui a son point de départ en 2008, à la Maréchalerie, pour l'exposition
"Production intérieure brute". Les Sketchs sont de grandes constructions qui tiennent à la fois de l'architecture, du dessin, et du
collage : à la fois des sculptures et des croquis en trois dimensions. Le matériau, un placoplatre standard, permet une grande rapidité d'exécution et propose des surfaces sur lesquelles dessiner par la couleur, à l'échelle d'un espace construit à l'aide d'étendues
géométriques et de lignes découpées.
Des dessins sur papier, plus autonomes et plus abstraits encore dans leur absence de relation à l'espace et la plus grande neutralité de leur support, accompagnent en parallèle le travail des sculptures.
Les encres sur carton se situent précisément à la rencontre de ces deux pratiques - dessin, sculpture - Leur support n'est plus tout à
fait aussi indifférent, pas tout à fait encore une sculpture, déjà un matériau en tant que tel, presque un objet.
Surfaces communes (relevées) — 2007. Contreplaqué, aggloméré et feuille
aluminium. Vue de l’exposition Surfaces communes à la Galerie RDV, Nantes.
Pour aller plus loin
Notions:
Peinture/sculpture
2D/3D
Détournement des matériaux
Objet
Site internet de l’artiste:
http://clairejeannejezequel.blogspot.fr/
38
Claire- Jeanne JEZEQUEL, Sketch (n°13, grande esquisse rouge), 2012,détail, encre sur placoplatre, métal.Photo: Bertrand Derel, exposition
"œuvres récentes, janvier 2013, courtesy galerie Jean Fournier.
39
jacques julien
temps
espace
dérision
fiction
Insensé, singulier, incongru, étrange composent le vocabulaire utilisé face au travail de Jacques Julien (né en 1967).
La référence de son travail au domaine du sport semble nous rendre ses œuvres connues et familières. Mais cette récurrence ne
reste qu'une référence, un point d'appui à des digressions formelles et spatiales, un prétexte à réflexions.
Réflexion, mais non thème de recherche " art et sport ", ou encore moins source de développement d'idées démonstratives d'une
quelconque critique socio politique ; modèle cependant particulièrement à propos quant à son potentiel d'interrogation de la
forme et de l'espace.
Goofy’s cut (2010)
Vidéo, en boucle, 6’48
Goofy’s cut est une vidéo d’animation en boucle montée selon le principe du cut up à partir des 17 épisodes de la série de cartoon
americain Goofy. Goofy ( Dingo en français ) est un personnage de l’univers Disney maladroit et attachant amoureux du sport qu’il
pratique dans de nombreux épisodes.
Le montage est fonction de la composition sonore ( le son d’origine de chaque séquence utilisé étant conservé) ainsi que d’un rapport narratif un peu mélancolique. Les images sont la plupart du temps recadrées et aucune présence de corps n’est visible, seul
les accessoires ou les terrains de jeux semblent s’animer via une activité pour laquelle ils ont été crées mais qui semble se dérouler
hors champ.
De la série, Les empathiques (2000-2011). Exposition Dur comme plume, léger comme pierre
au Domaine départemental de Chamarande
Pour aller plus loin
Notions:
Jeu
Espace
Forme
Environnement sonore
Site internet de l’artiste:
http://jacquesjulien.free.fr/
40
Jacques JULIEN, de la série les vagabonds. Exposition Dur comme plume, léger comme pierre au Domaine départemental de Chamarande
41
jason karaindros
politique
culture
dérision
poétique
Né en 1963 à Athènes, Jason Karaïndros vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l'E.N.S.B.A. de Paris, atelier P. Kowalski et de
l'École du Louvre. Il enseigne à l'ESADHaR Rouen-Le Havre.
Son intérêt pour une pratique artistique prenant largement en compte les domaines de la science et de la technologie l'a amené à
travailler avec les techniques multimédias. Sculpture, dessin, installation, photographie, vidéo, son etc. font partie de son langage
plastique. Sans que cela l'empêche de poser parfois un regard très aigu et critique sur la vie politique et sociale, il insuffle à ses
recherches une forte dimension métaphysique. Son questionnement porte en particulier sur ces limites invisibles au seuil desquelles se tient la science, mais au-delà desquelles notre mental et notre perception peuvent tenter de s'aventurer. Les œuvres de
J. K. donnent forme à de la pensée. Tout en procédant d’une vision poétique, elles ont la force de désignation du langage.
Europa ?! Performances, drapeau européen transformé, photos, (2013)
Quelle est la réalité européenne sur une petite île grecque ? Quelle est la substance de ces idéaux européens ?
Entre affirmation, déception et ironie, cri dans le désert et acte héroïque "malgré tout" ...
Le drapeau européen aux étoiles découpées, hissé sur le mat d’une place publique de Mandraki, à côté du monument à l’inscription Η ΤΑΝ Η ΕΠIΤΑΣ - Nous gagnerons ou nous mourrons.
Le maire de Nisyros dans le cratère du volcan Stefanos, portant le drapeau européen.
Avec le soutien de la municipalité de Nisyros et la participation du maire, M. Nikos Karakonstantinos.
Empreinte de notre rencontre, Fauteuil, table, électrocardiographe, électrocardiogrammes.
Dimensions variables.
1992 - 1998
Pour aller plus loin
Notions:
Engagement
Fiction
Image
Relecture du réel
Site internet de l’artiste:
http://jasonkaraindros.net/
42
Jason KARAINDROS, Le détecteur d’anges. Sculpture de lumière interactive, collaboration avec Jakob Gautel, électronique Walter Goettmann,
depuis 1992. Bois, verre, électronique, dimensions variables. 1992 - 2013
43
tadashi kawamata
architecture
espace
temps
politique
Une apparente (et trompeuse) précarité caractérise les œuvres de Tadashi Kawamata. Accrochées tels des nids d’hirondelle au flanc
du Centre Georges Pompidou à Paris (Tree Huts, 2010), ou se déversant à la manière d’une cascade de cagettes de bois depuis le
toit de la Maréchalerie de Versailles (Gandamaison, 2009), elles donnent la sensation de se maintenir en un équilibre hasardeux, et
qu’un souffle de vent pourrait les balayer en un instant. Le terme de précarité doit aussi s’entendre d’un point de vue social, en ce
sens qu’elles se sont parfois inspirées, particulièrement la série des Field Works, de ces habitats rudimentaires et de fortune dans
lesquels les laissés pour compte survivent tant bien que mal en s’insinuant dans les rares interstices du tissu urbain.
Cet aspect fonde en partie le caractère universel des sculptures de Kawamata. Car les abris de SDF des Field Works sont communs aux plus grandes métropoles, des favelas de Rio de Janeiro aux bidonvilles de Mumbai. Tout comme les Tree Huts, discrètes
cabanes de bois suspendues dans les branches, en appellent à un imaginaire enfantin qui ne connaît pas de frontières.
Les architectures de l’artiste révèlent ainsi une indéniable dimension poétique et symbolique, et cette part de l’œuvre s’est considérablement développée au cours de ces dix dernières années. En témoigne notamment Under the Water (2012, Galerie Kamel
Mennour, Paris), grand plafond constitué de fragments de bois de récupération, qui évoquait le reflux de la mer chargée de débris
suite aux ravages du tsunami qui frappa les côtes du Japon en 2011. […]
Richard Leydier
Oeuvre présentée pour l’exposition A posteriori: Site Plan n°7 (2011)
Bois, colle et peinture, 100 x 153 x 8 cm
Drift Structure — 2010. Bois. Œuvre permanente, Uster, Suisse.
Pour aller plus loin
Notions:
Construction
Précarité
Détournement
Relecture du réel
Site internet de l’artiste:
http://jasonkaraindros.net/
44
Tadashi Kawamata (Fiac place Vendôme), 2013 Photo : Fabrice Seixas
45
Jan Kopp
architecture
corps/
déplacement
espace
temps
Le travail de Jan Kopp (né en 1970 en Allemagne) a recourt à divers médias (son, vidéo, sculpture, performance) et se déploie aussi
bien à travers de vastes installations, conçues au regard des espaces qu’elles occupent, que sous des formes plus discrètes. Ses
oeuvres invitent au mouvement et au déplacement et questionnent la relation du corps à l’oeuvre, le langage, les modes de représentation et de transmission. Jouant sur le temps et les espaces (de la scène, de l’exposition ou de la ville), Jan Kopp s’attache à
nous faire partager différentes expériences sensibles, que ce soit dans la réception physique de ses oeuvres ou dans leur élaboration même, auquel l’artiste nous invite parfois.
Courir Niemeyer, (2013)
Vidéo 4’ (divers formats tranférés sur dvd), couleur, muet
« Courir Niemeyer » est réalisé à partir des captations vidéos de plusieurs artistes ayant participé au printemps dernier à l'étape
libanaise du projet « Suspended Spaces », dont Jan Kopp est un membre actif. Ce collectif aborde « le déplacement, la décentration du regard artistique, le retour du réel […]. Comme la tentative de remettre en perspective et pourquoi pas de réconcilier les
idéalismes modernistes universalistes et les réalités géopolitiques, souvent dramatiques ».
Dans la vidéo, Jan Kopp apparaît courant sur le site de la Foire Internationale de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, à Tripoli au
Liban. En suivant le coureur, les séquences filmées par différentes personnes, dévoilent au fur et à mesure l’ensemble architectural,
construit entre 1968 et 1974. Ce site de près de 70 hectares, symbole du modernisme et d'un âge d'or passé, est resté inachevé en
raison de la guerre. Jan Kopp traverse ce site déserté et fermé par les autorités, prenant ainsi la mesure du temps et de l'espace.
La course rapide, s'épuise, révélant ainsi la fragilité de l'homme face à un contexte géopolitique qui le dépasse.
Courir Niemeyer, 2013. Captation vidéo © Jan Kopp
Pour aller plus loin
Notions:
Rapport au corps
Réel/fiction
Relecture du réel
Place du spectateur
Site internet de l’artiste:
http://www.jankopp.net
46
Jan KOPP, Vue de l’exposition Un grand ensemble, 2013. Photo: Benoît Mauras
47
Perrine LIEVENS
matière
détournement
fiction
poésie
Le travail de Perrine Lievens (née en 1981) propose d’explorer les ressources poétiques de notre environnement quotidien ; c’est
à travers une relecture distanciée du réel que certains éléments naturels ou objets usuels se voient révélés sous un angle sensible.
Les matériaux les plus simples, dissociés de leur emploi habituel, deviennent ici la matière première d’une réappropriation subtile
du sujet. Outre leur élégance, la force de ces propositions se trouve dans leur capacité à ouvrir le champ de notre relation à ces
éléments du commun.
Deux lignes (de la série des Morphos) (2013)
Ailes de Morphos sur bois, 180 x 3 x 3 cm et 200 x 3 x 3 cm
L’idée de ces lignes est venue d’un rapprochement possible entre les mouvements d’un papillon et la sculpture de Brancusi. Ces
lignes pourraient donc évoquer l’idée d’un vol pris en instantané, qui rendraient visible l’ensemble du mouvement en une seule
image comme celle d’une chronophotographie. Cette évocation s’attache également à rendre visible ce qu’on ne pourrait pas
voir à l’oeil nu, et rendre tangible et dense cet instantané. Les lignes, constitué de centaines d’ailes de papillons sont appliquées
sur une structure en bois. Le temps passé à réaliser les pièces importent beaucoup dans ce travail et vient contrarier la fragilité
première qu’on se fait de cet insecte.
Les Morphos Portis Thamyris ont la particularité de réfléchir la lumière. Les facettes des lignes renvoient la lumière différemment
selon l’endroit ou l’on se situe. La pièce s’anime donc en même temps que le regardeur se déplace dans l’espace et renvoyant
ainsi au mouvement premier des papillons.
Ligne, 2013, modules de bois recouverts d’ailes de papillons Morphos Portis Thamyris
Pour aller plus loin
Notions:
Relecture du quotidien
Réel/fiction
Objet
Site internet de l’artiste:
http://www.superwindowproject.com/pdf/perrinelievens.pdf
48
Perrine LIEVENS, Pieds, 2004. Peaux de poisson, résine, 40 x 30 x 15 cm.
49
Stéphane Magnin
espace
corps/
déplacement
perception
fiction
Stéphane Magnin (né en 1965) est un artiste protéiforme qui mêle autant de références que de médiums, entre utopies, cultures et
expériences. Parmi une production hétéroclite, ses installations proposent des modulations environnementales mettant sans cesse
en jeu différentes références associées, perturbées : l’architecture, le design, la sculpture entremêlées dans une certaine fascination pour la science fiction. Avec différents moyens de création : constructions, sérigraphies, dessins, éditions et autres objets
détournés, il façonne des environnements, zone spatio-temporelles spéciales à expérimenter avec autant de références à la culture
populaire que de la haute culture.
Dazzle (2013)
Poster papier peint dazzle, sérigraphie industrielle sur papier encollable 135 g. Edition de 50 exemplaires,
Stéphane Magnin installe ces posters aux murs comme du papier-peint, il utilise le mode Dazzle cet outil visuel fait disparaitre ce
qu'il recouvre par éblouissement, il embrouille optiquement le regardeur, il altère son jugement. C'est un jeu optique qui permet
de faire perdre les repères de l'espace. Il est lié au vorticisme, cubisme et futurisme. L'affiche collée sur une porte ou dans un couloir permet de perdre la notion d'espace et de direction.
« 1,3 G », 2002-2003. bois contreplaqué ; 216 x 302 x 493 cm
Pour aller plus loin
Notions:
In situ
Science fiction
Relation espace /spectateur
Site internet de l’artiste:
http://www.paris-art.com/createur/stephane-magnin/179.html
50
Stéphane MAGNIN, vue de l’exposition Human geometry barbecue, 2005 au CNEAI. Photo: CNEAI
51
VINCENT MAUGER
architecture
matière
détournement
perception
Le travail de Vincent MAUGER (né en 1976) dévoile les atouts ou la fragilité de l’espace et le métamorphose. Les technologies
numériques utilisées par l’ingénieur et l’architecte se joignent aux matériaux bruts tels que le bois, la brique, le polystyrène, l’acier,
pour construire un environnement, donner forme à une sculpture.
Extrait d’une série de dessins numériques (2006-2013)
De gauche à droite: 29,7 x 21 cm, 63 x 49 cm, 20 x 14,5 cm, 29,7 x 21 cm environ
Chacun de ces dessins détourne et transforme la trame standard imprimée sur des feuilles de papier millimétré, petits carreaux,
d’écolier... Cette série se compose de fac-similés de feuilles ordinaires, qui présentent tous une erreur, des anomalies ou un bug
perturbant la régularité du quadrillage. Dans chacune de ces pages, l’intervention ouvre le support de la feuille vers un espace
suggéré, dessiné à partir de la déformation du motif ou bien à l’opposé joue avec l’idée d’une trame matérielle qui serait tissée,
arrachée, emmêlée. Une succession d’espaces de natures différentes apparaissent alors, se superposent et se confondent.
Sans titre, 2011. Contreplaqué, charnières, diamètre 1,80m. Exposition «Intentions fragiles»
galerie Les Filles du Calvaires. Paris
Pour aller plus loin
Notions:
Paysage mental
Construction/déconstruction
Relecture du quotidien
Perturbation de l’espace
Relation espace/spectateur
Site internet de l’artiste:
http://www.bertrandgrimont.com/Vincent_Mauger-artist-56.html
52
Vincent MAUGER, Vue de l’expositon SUPER ASYMMETRY, 2012, La Maréchalerie
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Lucy + Jorge ORTA
nature
politique
culture
fiction
Lucy et Jorge ORTA (nés en 1966 et 1953) ont créé le Studio Orta à Paris en 1992, une structure interdisciplinaire permettant le
développement de leur œuvre. Leurs sculptures interrogent les frontières entre le corps et l’architecture et explorent les enjeux
sociaux qu’ils ont en commun, comme la communication et l’identité. Le travail collaboratif de Lucy + Jorge Orta interroge les
aspects sociaux et écologiques du développement durable à travers dessins, sculptures, installations, objets, peintures et performances.
Perpetual Amazonia (2013)
Dessin imprimé sur bâche 2 x 6 m
Le mur de dessins AMAZONIA est une nouvelle réalisation en grand format qui fait lien avec l’œuvre Perpetual Amazonia. Inspirée
de l’immense biodiversité qui nous entoure. Depuis leur expédition en Amazonie péruvienne en 2009, les artistes abordent une
réflexion sur la disparition de la diversité des espèces en raison de multiples interférences (changement climatique, production
intensive, etc.) Lors de cette expédition, ils ont délimité un hectare dans la forêt (GPS S12 48 21.6 W71 24 17.6), qu‘ils ont ensuite
divisé en 10 000 mètres carrés. Le but de Perpetual Amazonia est d’associer chaque mètre carré à une œuvre - que ce soit une
photographie, un dessin, ou un objet -, afin de préserver à « perpétuité » le terrain et la biodiversité qu’il contient. Ainsi, chaque
module représente une parcelle d’un mètre par un mètre, et porte le numéro d’identification UTM pour la retrouver si l’on souhaite
la visiter.
Clouds, 2011, exposition Clouds/Nuages à La Maréchalerie. Echelle en bois, bouteille
en plastique recyvlées, résine, peinture de carosserie
Pour aller plus loin
Notions:
Engagement
Environnement et société
Relecture du quotidien
Site internet de l’artiste:
http://www.studio-orta.com
54
Lucy + Jorge Orta, Orta Water - Fluvial Intervention unit, 2005.
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Laurent Pariente
matière
corps/
déplacement
espace
perception
Laurent Pariente (né en 1962) conçoit ses constructions à la mesure du lieu qu’elles investissent et du corps qui les arpente :
réseaux plus ou moins complexes de murs droits ou percés de portes, avec ou sans plafond, elles prolifèrent dans l’espace, le
cloisonnent, appelant le visiteur dans une déambulation à la fois libre et déroutante. A les parcourir, leur structure géométrique
d’ensemble s’estompe, tandis que le corps s’égare dans sa mémoire imparfaite des distances et des parcours, dans le désordre de
ses sensations. La craie, l’argile humide pure ou mélangée à du savon enveloppent les parois d’une peau vibrante et insaisissable
: la précision et la netteté des jointures entre les murs, entre le sol et les murs, la lumière naturelle, directe ou canalisée par les
parois, les plafonds et les ouvertures, tantôt réfléchie, tantôt absorbée, escamotent la surface au regard qui, captivé, s’abîme dans
l’expérience d’un espace immatériel et sans repère.
Guitemie Maldonado
Sans titre, Mudam (2009)
DVD PAL 56 min, lecture en boucle, réalisation Antoine de Roux, Production Mudam, Double Eléphant
Il y a quelque chose de la « métamorphose » dans le passage du mur en poudre de craie blanche à la paroi transparente colorée.
Comme un corps qui se serait transmué en un autre corps, comme une peau qui serait passée de l’état poudreux à l’état transparent, aux couleurs changeantes. Cependant, la métamorphose n’est pas le changement radical. Elle se produit en préservant ce
qui, entre les deux états, leur est commun et immuable : les seuils, les ouvertures, les points de vue, les failles, la traversée, la perte
des repères. La métamorphose n’est-elle pas l’expression du passage par excellence ?
Sans titre, 2008 – Bois, toile PVC, vernis colorés.
Surface au sol : 200 m2,
hauteur 4 m. Vue de l’exposition au Mudam, Luxembourg.
Pour aller plus loin
Notions:
In situ
Déplacement
Relation du corps à l’espace
Regard
Site internet de l’artiste:
http://i-ac.eu/fr/artistes/1220_laurent-pariente
56
Laurent Pariente, Sans titre, La Maréchalerie, 2007, photo: André Morin
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David Saltiel
espace
fiction
couleur
détournement
David Saltiel (né en 1967) travaille à partir de circonstances, d’un contexte. Son travail interroge notre relation à l’espace : comment
nous le traversons, l’habitons, le peuplons, sachant que l’espace dont il est question doit toujours être appréhendé autant comme
espace physique qu'espace mental, en tant qu’espacement, étendue in(dé)finie. L’artiste cherche ainsi à ressentir la complexité de
ces natures d'espaces, du rapport qu'ils entretiennent entre eux et que nous entretenons avec eux, ressentir pour saisir et saisir
pour mettre en mouvement.
Fenghuang (2012)
Diptyque video dv sonore, 4’48, en boucle, format portrait
Si le Phénix incarne en Occident un désir d’éternité - le Phénix transcende notre monde, il ne meurt jamais, ou s'il meurt, c'est
pour se dépouiller de ses infirmités et renaître à une vie nouvelle - le Fenghuang ou phénix chinois, propose un idéal d'harmonie. «
Le prodige de son apparition a fondamentalement une signification politique, si l’on prend le mot politique au sens large de l’intervention des hommes dans l’aménagement du monde ». Mais alors qu’elle est la nature de l’harmonie du monde annoncée par ce
Fenghuang dont le plumage chatoyant qui se déploie est fait de drapeaux rouges flottant aux vents de la place de la Porte de la
Paix Céleste à Pékin (la place Tian’anmen) ?
Monolithe n°0 , 2013. Tôle noire soudée, patine graphite. 210 x 80 x 200 cm.
Pour aller plus loin
Notions:
In situ
Relation du spectateur à l’espace
Réel/fiction
Site internet de l’artiste:
http://www.davidsaltiel.com
58
David SALTIEL, 4 centres délimitant un carré, 2OO9 exposition personnelle Frac haute-normandie, inox poli miroir, 183x46 cm chaque centre
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Emmanuel Saulnier
matière
fiction
minimal
temps
Emmanuel Saulnier (né en 1942) construit une oeuvre plastique à partir de matériaux fragiles comme le verre, l'aluminium ou la
porcelaine. Peu de mots dans ses oeuvres - ce qui n'empêche cependant pas le sens d'affleurer : ces sculptures nous parlent de
l'expérience d'un monde dépouillé.
Un après-midi à Ashiya (2011)
Film réalisé par Léandre Bernard-Brunel, vidéo HD sonore, en boucle, 18’30
est un dialogue entre Emmanuel Sulnier et l'écrivain Yôko Ogawa filmé par Léandre Bernard-Brunel.
Emmanuel Saulnier : « […] j'ai participé à une exposition à Beaubourg qui s'appelait « Traces du sacré ». Une de mes sculptures y
était exposée. Il s'agissait de deux vases en verre remplis d'encre noire, faits dans les années 1990, lorsque mes amis mourraient du
sida. Une amie m'a suggéré alors de lire Une parfaite chambre de malade, de Yôko Ogawa. Il y avait une respiration tout le long de
ce livre, un pneuma. C'était un texte très différent de ceux que j'avais pu lire sur la maladie ou la mort ».
Malgré les différences de langues et de médiums, l'écho résonne d'un monde à l'autre.
Yôko Ogawa : « Au Japon, lorsqu'on meurt, on raconte que l'on traverse un fleuve. La mort n'est pas une coupure nette comme
avec des ciseaux. Il y a deux rivages et une rivière entre les deux. Cette rivière, c'est la mort ».
La conversation prend forme, dans la pudeur et la prudence des mots utilisés. Car il ne s'agit pas d'exposer brutalement ce qui
rassemble ou oppose Saulnier et Ogawa. Leur dialogue semble plutôt destiné à esquisser un espace qui leur serait commun - ce
monde précaire, mis en danger par l'oubli, mais qui peut aussi trouver son salut dans l'acte de création.
Ouvert/couvert, 2004, exposition à La Maréchalerie. photo: Hélène Orlati
Pour aller plus loin
Notions:
Expression de la matière
Relation du cops à l’oeuvre
Travail de la mémoire
Site internet de l’artiste:
http://www.beauxartsparis.com/formation/professeurs/170-emmanuel-saulnier
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Emmanuel Saulnier, Rouleaux. 2012. Verre /eau . 300/270cm. Vue de l’exposition au Passage de Retz
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olivier sévère
matière
détournement
perception
fiction
Olivier SÉVÈRE (né en 1978) interroge les notions physiques de poids, de forme, et de gravité propres à la sculpture. Il procède par
détournement, choisissant des matériaux inappropriés pour réinterpréter des objets manufacturés. Dans ses sculptures, la forme
coïncide avec le tangible alors que le fond tend vers l’improbable. Le marbre, le verre, le bronze ou la porcelaine composent le
sens, ou plutôt le « non-sens » des oeuvres. Au seuil de l’illusion, les « objets non conformes » cultivent une esthétique de l’écart.
Ce regard tranchant sur la matérialité de ce qui nous entoure apporte une résistance au réel et questionne des notions contradictoires comme le fragile et le solide, la présence et l’absence, le réel et la fiction.
Un seul et même (2013)
Un seul et même se constitue d’un tas de petits cailloux, simplement accumulés, sans réel soucis de composition. Au premier
abord, rien ne laisse penser à autre chose des petites pierres formant un monticule mais l’observation minutieuse de celui-ci révèle
une antinomie. En effet toutes les pierres se trouvent être formellement identiques, ce qui est tout simplement impossible dans la
nature. Le parallélisme entre les notions de naturel et d’artificiel se trouve ici compromis puisque le façonnage
artificiel, qui permet de reproduire a l’identique cet objet, naturel par excellence, les fait converger. L’illusion produite participe de
cette convergence et de cette impossibilité.
Submersibles, 2005 (édition de 6+2 A.P.), bronze, 20x15x15 cm chaque. En partenariat
avec la Monnaie de Paris
Pour aller plus loin
Notions:
Expression de la matière
Relecture du quotidien
Naturel/artificiel
Site internet de l’artiste:
http://www.oliviersevere.com/
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Olivier Sévère, Sous-étendue (Bardiglio), 2011, marbre, laiton, étain, 280x165x50 cm
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laurent sfar
récit
détournement
fiction
poétique
Laurent Sfar (né en 1969) est un artiste du détournement dont les œuvres proposent des usages déconcertants du monde et jouent
presque toujours de l’absurde. Son regard s’attache pourtant bien à la réalité mais abordée dans ses contradictions que l’artiste ne
cesse de faire cohabiter. Il envisage les lieux et leurs contraintes comme des éléments constitutifs de l'œuvre. Celle-ci s'intègre à
un contexte donné pour y introduire un élément de perturbation, un corps étranger qui intervient comme un révélateur ou un outil
d'exploration de la réalité.
Ex-libris, Moi-même – 2007 / 2013
Prototype d’un ouvrage sérigraphié sur papier Elementa Opaque Classic vélin 45 g et sur Trucard 1 gloss recycled couché une face blanc 280 gr. pour la couverture. Dos en cuir marqué à chaud. 70
× 96,5 cm. Relecture Cécile Canel, reliure Corinne Copie, sérigraphie Marie-Claire Corbel, marquage à chaud Atelier Daniel Poisat, remerciements Annabelle de la société Antalis, Catherine Guiral
et Jacky Vignon. Chaque exemplaire est emboîté dans un coffret toilé permettant son transport et facilitant sa présentation. > Ed. : 19 exemplaires + 2 E.A.
Ce livre a été conçu à partir de l'ouvrage MOI-MÊME, roman qui n’en est pas un, tiré de mon portefeuille gris-de-lin de Charles
Nodier, 1799-1800. Le manuscrit ayant servi pour cette édition a été publié par la Librairie José Corti dans la collection « Romantique » en 1985. Inversant en quelques sortes la structure du livre initial, la version de Laurent Sfar place l'intégralité du texte de
Charles Nodier en marge du chapitre 9, intitulé « Le meilleur du livre ». Dans ce chapitre le texte avait été supprimé par Nodier luimême pour ne laisser visible que sa ponctuation. Alors que les pages imprimées du livre de Nodier deviennent vierges dans le livre
de Laurent Sfar, le chapitre au texte manquant devient le centre d'une page hors-format accueillant à elle seule l'intégralité de ce
« roman qui n'en est pas un ». Jérôme Dupeyrat
En réunion à l'extérieur, 2002, Horloge, système électronique - 30 cm
Pour aller plus loin
Notions:
Absurde
Relecture du quotidien
Réel/fiction
Image
Importance du spectateur
Site internet de l’artiste:
http://cargocollective.com/galerieartem/Laurent-Sfar
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Laurent SFAR, Sur le tournage des Arpenteurs, parc du Château de Versailles, 2010, dans le cadre de l’exposition LES ARPENTEURS {HORIZON 1} à
La Maréchalerie © C.Sébilleau
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Felice VARINI
architecture
perception
minimal
corps/
déplacement
Felice VARINI (né en 1954) élabore depuis les années 80 un travail de peinture qui prend place dans l’espace architectural. En
peignant « au-delà du cadre», l’artiste se défait du support traditionnel de la toile et du châssis pour peindre le paysage. Arpentant l’espace et étudiant son histoire, Felice VARINI élabore ses installations picturales toujours « in situ », en intérieur comme en
extérieur. Grâce à l’anamorphose, son geste artistique donne à (re)découvrir l’horizon, l’espace public et l’architecture patrimoniale
et urbaine.
Photoplâtre de Six ellipses pour six colonnes (2009)
Porrentruy 2009 Plâtre, couleur acrylique, 77 x 60 x 15 cm
Edition d’une série de 8 exemplaires, réalisée à partir d’un détail de l’oeuvre Six ellipses pour six colonnes, dans le cadre de l’exposition Markus Raetz/Felice Varini, 2008, Les Halles, Porrentruy, Suisse.
Cercles et suite d'éclats, Exposition sur le village , Vercorin, 2009, Suisse
Pour aller plus loin
Notions:
In situ
Art optique
Patrimoine
Rapport du spectateur à l’espace
Site internet de l’artiste:
http://www.varini.org/
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Felice VARINI, Vingt-trois disques évidés plus douze moitiés et quatre quarts, Exposition «Dynamo», Grand Palais, Paris
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emmanuelle villard
matière
détournement
couleur
corps/
déplacement
Si chacune des œuvres d’Emmanuelle Villard (née en 1970) tend à interroger le point de vue du spectateur - ne serait-ce que par la
question du «comment c’est fait » - l’exposition et les scénographies qui s’y développent viennent redoubler ce propos en imposant des conditions de déambulation et de visibilité particulières, entre mise à distance et désir de toucher. La confrontation des
différentes séries accentue le trouble : un monde complexe, pétri de séduction et d’afférences multiples, un peu déstabilisant et
décadent, un peu trop brillant en surface, peut-être à l’image de celui dans lequel nous évoluons.
VEniaisery N°23 (2012
Médium acrylique, miroirs, perles et strass sur toile montée sur chassis bois, 150 cm de diamètre, tranche d’envirron 5 cm
Le titre de cette série vient d’un collage ironique fabriqué à partir de trois éléments : Venise et ses babioles touristiques racoleuses
à souhait, la niaiserie et des initiales de l’artiste.
Emmanuelle Villard développe ici son goût prononcé pour l’artifice, le décoratif, le semblant et l’excès, et convoque la sphère
de la séduction et des jeux d’apparence en jouant de certains codes stéréotypés de la féminité. Le choix du tondo fait référence
au maniérisme italien, entre autres caractéristiques, les arrangements exagérés voir dissonants, et l’usage récurrents d’artifices et
d’éléments décoratifs. Il s’agit d’un trompe-l’œil : c’est une peinture sans peinture qui évoque la broderie. C’est aussi d’un piège
à regard : en plus d’attirer l’œil par les éléments qui la composent, le regard des spectateurs se reflète à la surface par le biais des
miroirs.
Black Out, 2007. 3 médaillons, diamètre 150 cm chacun (émaux et
paillettes sur toile) et 33 structures (bois et acrylique) dimensions
variables.
Pour aller plus loin
Notions:
Rôle du spectateur
Artifice
Peinture/sculpture
2D/3D
Site internet de l’artiste:
http://emmanuellevillard.com/
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Emmanuelle Villard, Sans repentir, 2009, vue d'exposition à la galerie Les filles du calvaire, Bruxelles.
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pistes d’ateliers
Les ateliers d’expérimentations plastique sont proposés par La Maréchalerie et sont réalisés dans le prolongement des expositions.
à la suite de la visite commentée de l’exposition, les élèves expérimentent une pratique artistique en rapport avec celle abordée
par l’exposition.
Dans le cadre de l’exposition A posteriori, les ateliers porteront sur l’exposition et sa scénographie.
Les ateliers s’adressent aux élèves de primaire et début collège.
Leur tarif varie en fonction du matériel nécessaire pour leur réalisation, entre 90 € et 120 € par classe (1h de viste commentée
comprise).
L’élaboration de l’atelier se fait en collaboration avec l’enseignant.
Atelier 1
Mises en scène:
Sur le principe de «comment mettre en
scène un objet dans le cadre d’une exposition?», les élèves réfléchissent à la manière
de présenter une oeuvre d’art dans des
conditions d’exposition.
L’élève crée l’oeuvre qu’il souhaite présenter (objet ou photo), réfléchit et exécute
les différentes possibilité de monstration
en fonction des propriétés de son oeuvre.
Peut-on tourner autour, toucher, la regarder
d’en haut, d’en bas? Les élèves trouvent des
solutions en fonction de leurs choix artistiques.
Atelier 2
Commissaire d’exposition:
Comment réaliser une exposition collective?
Qu’est-ce que cela implique en terme de choix
et de cohabitation artistique?
Comment composer dans un espace restreint et
délimité?
Les élèves expérimentent la notion de scénographie.
A partir d’objets du quotidien, ils catégorisent
puis organisent et trouvent un propos à leur
exposition à partir d’une liste de thématiques
données.
L’exposition est réalisée à une échelle réduite.
Vues des ateliers «projections corporelles» et «objets mystérieux» dans le cadre de l’exposition «Des cercles, des toits, des façades» de Felice
Varini à La Maréchalerie de septembre à décembre 2013
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infos pratiques
La Maréchalerie – centre d’art contemporain
école nationale supérieure d’architecture de Versailles
5, avenue de Sceaux – 78000 Versailles
T. 01 39 07 40 27 – F. 01 39 07 40 94
[email protected]
http:// lamarechalerie.versailles.archi.fr
CONTACT
Pour réserver une visite, préparer un atelier d’expérimentation plastique,
Sonia Kessiti
Chargée de la pédagogie
T. 01 39 07 40 58
[email protected]
Ouverture
Ouvert tous les jours sauf les dimanches et les jours fériés, de 14h00 à 18h00
et le matin sur RDV. Entrée libre.
Accès
Avenue du Général de Gaulle, entrée par la Place des Manèges, face à la
Gare Versailles Rive-Gauche
Avenue de Sceaux, entrée par l’école nationale supérieure d’architecture de
Versailles
Vue de l’exposition A posteriori, photo: Aurélien Mole
visites et ateliers
Tarifs
Visite libre
Réservation obligatoire.
Visite guidée d’1h
50 euros
Pack visites
120 euros
L’établissement fait trois visites
dans l’année avec le même
groupe ou des groupes différents.
Ateliers
90 - 120 euros
Des ateliers de
pratique artistique en relation avec les
expositions sont proposés, ils sont pensés
entre les enseignants et le centre d’art.
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