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WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
WALLONIE ESPACE INFOS
n°77
novembre-décembre 2014
Coordonnées de l’association Wallonie Espace
Wallonie Espace
WSL, Liege Science Park,
Rue des Chasseurs Ardennais,
B-4301 Angleur-Liège, Belgique
Tel. 32 (0)4 3729329
Skywin Aerospace Cluster of Wallonia
Chemin du Stockoy, 3,
B-1300 Wavre, Belgique
Contact: Michel Stassart,
e-mail: [email protected]
Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie
Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium,
sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).
MEILLEURS VŒUX POUR DE BEAUX SUCCES EN 2015
SOMMAIRE :
Thèmes : articles
Mentions Wallonie Espace
Actualité : Dr Woerner, prochain DG de l’ESA – Succès cométaire de l’Europe CSL, Centre ESA de Redu,
Thales Alenia Space Belgium
– Précisions sur l’Agence spatiale belge – TAS Belgium à Leuven
0. Parfums de scandale : Arnaque spatiale sur l’Ile de Man
1. Politique spatiale/EU + ESA: Relance de l’Europe spatiale à SABCA
Luxembourg – Confirmation des efforts de la Belgique pour le spatial
européen – Bel effort du Royaume-Uni pour l’ESA – Nouvel « Empire »
russe dans le Cosmos ? – Satellite radar russe pour l’Afrique du Sud ? –
Quid de l’Iran dans l’espace ?
2. Accès à l'espace/Arianespace : Cap sur deux Ariane 6 – Le lanceur SABCA, Thales Alenia Space
russe Angara de conception modulaire – Nouvelle version pour Antares – Belgium
Avènement en 2015 des Longue Marche de nouvelle génération – L’Inde
dans la Cour des Grands avec le GSLV MkIII – Celestia Aerospace,
candidat pour lancer des nano-satellites – SABCA au 7ème ciel avec le
planeur IXV – Ce trouble-fête d’Elon Musk aux prises avec trois défis –
Sea Launch à Alcantara (Brésil) ?
3. Télédétection/GMES : Azercosmos et SPOT-7 – De l’hyperspectral à
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bord de Tiangong-1
4. Télécommunications/télévision : L’Anysat de l’ESA devenu Quantum
chez Eutelsat – Petits satellites GEO chez Luxspace et TAS UK –
Satellites de télécommunications quantiques en Chine
5. Navigation/Galileo : « Sauvetage » en cours pour les deux premiers
Galileo FOC
6. Sécurité/Défense : Satellite grand-ducal GovSat pour les
communications de l’OTAN
7. Science/Cosmic Vision : Un demi-siècle d’aéronomie spatiale en
Belgique avec PICASSO comme cadeau d’anniversaire
8. Exploration/Aurora : Arrivée mouvementée de Philae sur la comète
67P – Projet russe Luna Orbita – Lanceur américain SLS
9. Vols habités/International Space Station : Le vaisseau américain
Orion, héritier du ravitailleur européen ATV
10. Débris spatiaux/SSA : Semaine liégeoise de météo spatiale
11. Tourisme spatial : 2015, année décisive !
12. Petits satellites/Technologie/Incubation : Le PROBA-3 belgoespagnol – Un PROBA au point L5 ? – Table of nanosat systems
manufacturers in Europe
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : Pas de
chance pour OUFTI-1
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : Contrats 2014 pour Amos en
Chine
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Centre ESA de Redu, Redu
Space Services
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Thales Alenia Space Belgium,
Sonaca
Centre Spatial de Liège
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Centre Spatial de Liège
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ULg
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Amos, Thales Alenia Space
Belgium, Redu Space Services,
VitroCiset Belgium, Spacebel,
SABCA, Techspace Aero,
Cegelec
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15. Calendrier 2015-2016 d’événements spatiaux pour la Belgique
Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe Spacebel, Amos, CSL, Deltatec
dans l’espace (2014-2022) - Palmarès des succès à l’exportation de
l’industrie spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites
civils de télécommunications et de télévision
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Dr Johann-Dietrich Woerner, 7ème Directeur Général de l’ESA
à partir du 1er juillet 2015
Il était assurément le favori. Dr Johann-Dietrich Woerner, l’actuel président du DLR
(Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt), a été choisi par le Conseil de l’ESA
pour devenir le 7ème Directeur Général de l’ESA à partir du 1er juillet prochain. Il va
succéder au Britannique Roy Gibson (de 1975 à 1980), au Danois Erik Quistgaard (de
1980-1984), à l’Allemand Reimar Lüst (de 1984 à 1990), au Français Jean-Marie
Luton (de 1990 à 1997), à l’Italien Antonio Rodota (de 1997 à 2003), au Français
Jean-Jacques Dordain (de 2003 à 2015).
L’événement spatial de 2014 : les succès de l’Europe
dans l’exploration d’une comète avec la mission Rosetta-Philae
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Rosetta ira-t-elle mourir sur « sa comète » en 2016 ?
L’Europe a donc relevé le défi de l’impossible. Il y a trois décennies, l’ESA inscrivait
à son programme Horizon 2000 l’envoi d’une mission autour et sur le noyau d’une
comète. Le prix à payer se situe à 1,4 milliards €. Soit l’équivalent de 4 Airbus
A380, comme l’a calculé Scienceogram, le spécialiste britannique des comparatifs de
coûts. En fait, pour la mission Rosetta-Philae, chaque Européen a dépensé 3,5 €,
soit la moitié du ticket d’une place au cinéma pour aller voir la super-production
Interstellar ou deux pains de 2 kg. Mais quelle contribution au progrès de la
technologie pour la communauté scientifique mondiale !
Une équipe de chercheurs belges est impliquée dans l’une des expériences à bord
de la sonde Rosetta. Il s’agit de l’instrument ROSINA (Rosetta Orbiter
Spectrometer for Ion and Neutral Analysis) qu’ils ont développé et exploitent
avec l’Université de Berne (Suisse). L’objectif est de mesurer la composition de
l’atmosphère cométaire, alors que la comète 67P se rapproche du Soleil en
éjectant des nuages d’eau et de poussières.
Agence spatiale belge : précisions de la Secrétaire d’Etat
à la Politique Scientifique, qui entend renforcer
les atouts de la stratégie de la Belgique dans l’espace
Le 12 novembre, la Secrétaire d’Etat Elke Sleurs (46 ans), chargée de la lutte contre la
fraude fiscale, contre la pauvreté, de l’égalité des chances et des personnes
handicapées, de la Politique scientifique a présenté son exposé d’orientation politique
concernant l’avenir de la Politique scientifique en Belgique. Il fut largement question
de la mise en place d’une agence spatiale belge. Elle a insisté sur le fait qu’« il est
indispensable et bénéfique pour l’économie et la société que l’Etat investisse dans des
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projets spatiaux. L’espace est une ‘matière première’ stratégique : elle est non
seulement une ressource scientifique, technologique, industrielle et commerciale, mais
aussi un instrument pour la souveraineté. La maîtrise de l’espace est l’un des piliers
de l’accès à l’information. »
Et d’ajouter : « Il est donc essentiel que le gouvernement continue d’assurer une
infrastructure spatiale et que, par ailleurs, il consolide aussi les besoins des
consommateurs, qu’il démontre le potentiel des applications et qu’il renforce les
activités de la recherche en vue de développer de nouveaux services ». […] « L’accord
de gouvernement offre de réelles perspectives aux activités spatiales dans notre
pays. » Et de rappeler : « Les prochaines échéances européennes seront déterminantes
pour l’avenir des activités spatiales en Europe et dans notre pays. » […] « Les
conférences ministérielles organisées par l’ESA nous serviront de catalyseur pour
libérer le potentiel des acteurs belges dans le domaine spatial. »
Présentant l’intérêt pour la Belgique de se doter d’une agence spatiale, elle note : « La
gestion spatiale intérieure belge doit être adaptée aux évolutions spatiales
européennes et nationales » […] « Il est temps d’améliorer la définition et la mise en
œuvre de la politique spatiale belge afin de :
- prendre en considération les évolutions dans le paysage institutionnel belge ;
- s’adapter aux changements structurels dans la politique spatiale européenne ;
- accroître l’efficacité et l’efficience – principalement sur les plans économique et
financier – de la participation belge aux programmes spatiaux européens.
C’est pour cette raison que l’équipe en place qui gère le domaine spatial au sein du
SPP Politique scientifique doit avant tout avoir la garantie qu’elle recevra les moyens
nécessaires pour mener à bien sa mission, quelque soit la structure faîtière dont elle
dépendra. »
Parlant de la manière d’organiser l’agence spatiale interfédérale, E. Sleurs précise :
- « la nouvelle institution disposera d’une personnalité juridique propre ; celle-ci sera
liée aux autorités politiques par un contrat de gestion qui définit les objectifs, les
ressources et les critères d’évaluation » ;
- « cette agence ‘interfédérale’ est une institution ‘fédérale’ dans laquelle le
Gouvernement fédéral régit la collaboration avec les Régions » ;
- « la collaboration avec les Régions et les Communautés se fera dans le cadre
institutionnel existant et l’Agence deviendra à cet égard un outil visant à assurer une
bonne coopération et la cohésion entre la compétence de l’autorité fédérale en matière
spatiale internationale et les différentes compétences des entités fédérées en amont et
en aval ».
Elle s’est bien gardée d’indiquer dans quelle mesure l’effort spatial national se
trouvera réparti entre Régions et Communautés, dans le cadre de leur collaboration
avec l’autorité fédérale : « l’année 2015 sera consacrée à la définition des modalités
visant à impliquer les Régions et les Communautés dans la nouvelle structure ».
L’agence doit être mise en place le 1er janvier 2016.
Les trois raisons primordiales d’une agence spatiale belge
(selon Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat à la Politique Scientifique)
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Dans sa note de politique générale, le 8 décembre, devant la Chambre des
Représentants, Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat à la Politique scientifique, est revenue sur
la nécessité pour la Belgique de mettre en place son agence spatiale. Elle a d’abord
indiqué : « Le secteur spatial a un impact scientifique et économique très important.
Ce secteur représente aujourd’hui 70 équipes de chercheurs, une soixantaine
d’entreprises directement impliquées, comptant plus de 2000 postes de travail à temps
plein et à haute valeur technologique. » Et de préciser : « des changements
considérables intervenus ces dernières années exigent une révision des options de
politique.
1. Le Traité de Lisbonne octroie des compétences spatiales à la Commission
Européenne. Celle-ci s’est engagée dans des programmes comme Galileo et
Copernicus. Le programme européen de recherche Horizon 2020 comprend aussi un
volet spatial. Les modalités en sont toutefois très différentes de celles de l’ESA. La
politique spatiale belge a toujours été fortement orientée sur l’ESA. De ce fait, il est
évident que la structure belge actuelle est inadaptée pour défendre aussi les intérêts
nationaux au niveau de la Commission Européenne. Une agence spatiale offrirait une
solution. […].
2. Le marché mondial des lanceurs spatiaux a considérablement évolué […]. Durant
la conférence ministérielle du 2 décembre 2014 à Luxembourg, l’ESA a soumis une
proposition visant à améliorer la situation : Ariane 6 et Vega-C. L’ESA s’efforce de
réduire les coûts de développement et d’exploitation de ses nouveaux lanceurs en
utilisant un maximum d’organes communs et en renforçant la concurrence entre les
fournisseurs. Ce dernier élément, surtout, est un aspect neuf pour les acteurs belges,
qui réclame une tout autre méthode. Une méthode par laquelle une agence spatiale se
révèle un instrument plus performant que les structures belges actuelles.
3. Il faut souligner que l’ESA ne tient nullement compte des clés de répartition
régionale propres à la Belgique. L’ESA garantit uniquement un « return global » pour
la Belgique. L’agence spatiale garantira une plus grande souplesse de programmation
qui, à son tour, permettra de mieux respecter les clés de répartition régionale. Le
passé a en effet montré que l’impact de la délégation belge à l’ESA, dans sa forme
actuelle, est insuffisant pour obtenir une répartition régionale correcte.
E. Sleurs a annoncé que, pour apporter une solution aux problèmes décrits ci-dessus,
elle prévoyait la création courant 2015 d’ « un Office Interfédéral pour l’Espace, doté
de la personnalité juridique », pour qu’il soit opérationnel l’année suivante. Le projet
de loi qui institue cet Office pourrait être déposé à la fin du printemps. Elle tenait à
préciser :
« Je définirai les modalités pour impliquer les Communautés et Régions dans cette
agence spatiale. Les dispositions réglementaires requises seront fixées pour en
permettre le lancement sans interrompre la gouvernance publique du secteur spatial.
Ce sera possible en faisant passer l’équipe spatiale existante du SPP Politique
Scientifique vers la future agence spatiale.
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En 2015, on insistera en outre sur le renforcement de l’infrastructure opérationnelle
belge dans le domaine de l’Espace, en l’occurrence le Centre de Traitement des
Images du satellite PROBA-V du VITO à Mol, le Centre Spatial de Liège pour les
infrastructures d’essais et le Centre ESA de Redu. […] En l’absence d’agence spatiale
belge, le lancement des éventuels satellites PROBA dépendra fortement de
l’évaluation des projets introduits par l’ESA. Le potentiel est considérable. »
Thales Alenia Space en expansion:
autre implantation belge à Leuven
Pour marquer l’importance de la stratégie de Thales Alenia Space en Europe, JeanLoïc Galle, son président directeur général, était venu à Leuven (Louvain), le 26
novembre, inaugurer la nouvelle implantation belge de Thales Alenia Space Belgium.
Après Bristol au Royaume-Uni, le groupe renforce sa présence en Belgique afin de
mieux tirer parti du potentiel d’innovations, sur le parc universitaire, pour les
technologies de l’information. Prochaine étape : la mise en place de la filiale TAS
Poland à Varsovie.
L’implantation de Louvain est formée dans un premier temps d’une équipe d’une
vingtaine d’ingénieurs, chargée de renforcer la panoplie de nouvelles technologies
pour les systèmes spatiaux au sein du groupe multinational. Roger Dernoncourt,
directeur général de Thales Alenia Space Belgium, de préciser : « Notre ambition est
d’y développer des solutions innovantes pour nous positionner comme acteur pour
l’avionique et l’électronique des satellites et lanceurs de nouvelle génération ». Ainsi
l’entité louvaniste, déjà à l’œuvre depuis ce printemps, a mis au point, avec Septentrio,
un kit de localisation GPS pour la trajectographie des lanceurs européens : le
démonstrateur EL2K a été testé avec succès sur l’Ariane 5 ES qui a satellisé en juillet
dernier le ravitailleur européen ATV-5 « Georges Lemaître ». Un premier modèle de
vol devrait équiper un lanceur Vega.
Faire naître des équipements de bord innovants pour l’espace constitue la priorité de
TAS Belgium, pour J.L. Galle, qui mise beaucoup sur des partenariats avec des
entreprises issues de la KUL (Katholieke Universiteit Leuven). Comme IMEC, qui
s’est fait un nom, dans le monde entier, pour les solutions de nano-électronique. Il
compte faire croître le site de Leuven jusqu’à une centaine de personnes. Le site de
Thales Alenia Space Belgium se développera avec le support de Peter Grognard, qui
créa et développa la société Septentrio, spécialisée dans les systèmes au sol de
navigation par satellites.
0. Parfums de scandale
L’affaire Excalibur Almaz sur l’Ile de Man: une escroquerie
qui a tiré parti de la naïveté d’enthousiastes de l’odyssée spatiale
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Alors que se multiplient les efforts privés pour une présence dans l’espace, force est de
constater que certaines initiatives abusent de la crédulité des passionnés pour
l’exploration de l’espace avec des systèmes habités. La société Excalibur Almaz,
enregistrée en 2005 sur l’Ile de Man, projetait la commercialisation de vaisseaux
habitables de l’ère soviétique : une capsule Almaz (à usage militaire), qui avait déjà
volé à deux reprises, et deux modules TKS (Transpornyi Korabl’ Snalbzheniya),
partiellement terminés, étaient achetés à l’entreprise russe NPO Mashinostroyeniya en
charge de leur développement. Stockés sur l’Ile de Man, ils ont pu servir à des cours
de technologie spatiale dans le cadre de l’ISU (International Space University). Mais
l’objectif était de les mettre en œuvre pour des expéditions commerciales… autour de
la Lune.
Faute d’investissements suffisants pour moderniser le matériel russe qui datait des
années 90 et pour commander des services de lancement appropriés, l’affaire
Excalibur Almaz a tourné court. Le 7 mai 2014, la capsule Almaz était mise aux
enchères à Bruxelles par le vendeur allemand Lempertz. Ce témoin d’heures de gloire
de la cosmonautique soviétique a été adjugé au prix de 1.26 million € (frais compris)
par un enchérisseur européen qui entend rester garder l’anonymat. On peut se
demander combien de personnes avaient réservé leur place pour voler avec Excalibur
Almaz sur des systèmes dont il fallait vérifier la sécurité et la fiabilité. Un investisseur
japonais a décidé de poursuivre en justice l’avocat texan Art Dula, qui était le
promoteur de l’entreprise dite de tourisme spatial.
1. Politique spatiale EU + ESA
1.1. La relance de l’Europe spatiale à Luxembourg :
sous les signes de la solidarité et de la témérité
- avec le financement de trois nouveaux lanceurs pour l’Europe,
- avec la participation européenne à un programme international
d’exploration de l’espace,
- avec une évolution de la gouvernance du spatial européen jusqu’en 2030.
Le Conseil au niveau ministériel (CM 2014) de l'Agence Spatiale Européenne (ESA),
qui s’est tenu le 2 décembre à Luxembourg, était attendu avec inquiétude, mais
préparé avec la volonté de réussir. Il a porté ses fruits au-delà de toutes les attentes.
C’est un budget de près de 6 milliards € qui vient s’ajouter aux financements qui
avaient déjà été décidés au précédent Conseil de Naples en novembre 2012. « Ce sont
15 milliards € d’engagements qui sont devant nous pour cinq ans d’activités », a
précisé Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l’ESA. Il termine ainsi en beauté
- avec le succès cométaire de Philae et de Rosetta – un mandat très réussi au service de
l’Europe spatiale.
Sous le signe de la solidarité
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C’est sur le Plateau du Kirchberg de la capitale grand-ducale, dans un palais des
congrès flambant neuf au cœur des institutions européennes, que l’ESA a réuni les
ministres de ses vingt Etats membres (*) pour son Conseil intérimaire de 2014. Les
pays qui font partie de l’Union, ainsi que la Commission européenne et Eumetsat, qui
sont les clients institutionnels de l’ESA, avaient des représentants. Mené tambour
battant, ce Conseil a adopté les trois résolutions qui étaient prévues. Un bel esprit de
solidarité entre la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni a surtout permis :
- de renforcer l’accès de l’Europe à l’espace avec les lanceurs Ariane 6 et Vega-C dont
la mise en œuvre va s’appuyer sur un partenariat avec l’industrie ;
- de financer sa participation à l’ISS (International Space Station) jusqu’en 2017,
comme d’aborder les éléments européens pour une stratégie internationale
d’exploration de la Lune et de Mars (en coopération avec la Russie);
- de (re) définir le rôle de l’ESA comme l’agence spatiale de l’Union à l’horizon 2030.
(*) Dans les mois à venir, la Hongrie et l’Estonie vont prochainement ratifier la
Convention de l’ESA et en devenir membres à part entière. Il restera alors à avoir
l’adhésion des huit autres Etats membres de l’Union: Bulgarie, Chypre, Croatie,
Lettonie, Lituanie, Malte, Slovaquie, Slovénie. En gras, les pays qui ont acquis le
statut de membre coopérant de l’ESA, qui est le pas pour en devenir Etat membre A
noter que Israël a ce statut. Le Canada a établi un partenariat avec l’ESA dès ses
débuts.
Ce sont 5.924 millions € qui sont approuvés pour de nouvelles activités de l’ESA.
« Cet effort exceptionnel est un signe très positif, car il prouve l’attachement des Etats
à l’ESA », constate J.J. Dordain. Mais, si le Conseil ESA de Luxembourg a tenu toutes
ses promesses, quelques zones d’ombre subsistent quant à la mie en œuvre de
programmes jusqu’à la fin de cette décennie. Les Etats membres de l’ESA ont convenu
de se revoir en décembre 2016 (**) pour faire le point sur le développement audacieux
des lanceurs Ariane 6 et Vega-C (sous la houlette des industriels Airbus Safran
Launchers et Avio), sur l’engagement dans l’exploitation de l’ISS au-delà de 2020 et
dans les missions du vaisseau d’exploration Orion aux côtés de la NASA.
(**) Le prochain Conseil ESA au niveau ministériel doit se tenir fin 2016 ou début
2017 à Lucerne (Suisse). Il faut que les nouvelles équipes de l’Exécutif, avec Johann
Woerner comme directeur général, aient le temps de se familiariser à la gestion de
leurs activités. L’Espagne s’est portée candidate pour la présidence ministérielle de
l’ESA et organiser le Conseil en 2019.
Un PPP européen pour contrer SpaceX
La grande nouveauté concerne le transport spatial européen. L’ESA et l’industrie
lancent le développement de deux lanceurs « qui ont le même ADN » (pour reprendre
l’expression du directeur général de l’ESA) dans le cadre d’un investissement public
qui atteint les 4,3 milliards € : 3,28 pour les versions Ariane 62 et 64 - y compris pour
un nouveau complexe de lancements à construire au Centre Spatial Guyanais -, 215
millions € pour Vega-C, 639 millions pour le propulseur P120 en structure de carbone,
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101 millions pour accompagnement Vega, financement de technologies pour le
futur… « On change de gouvernance, souligne J.J. Dordain. C’est l’industrie qui va
prendre la responsabilité avec les risques pour la production et l’exploitation des
lanceurs ». C’est bel et bien un Partenariat Public-Privé (PPP) qui se met en place pour
garantir en Europe des lancements économiques de satellites institutionnels (au moins
cinq Ariane 62 par année pour la Commission, Eumetsat, ESA, CNES, DLR, ASI…)
et commerciaux (jusqu’à sept Ariane 64, dont certains avec deux satellites). L’ESA
prend en charge les coûts de développement des lanceurs jusqu’en 2020. Le CNES est
responsable de la réalisation de l’ensemble de lancements pour 2018. Airbus Safran
Launchers assume les risques de la production industrielle et de la commercialisation
via Arianespace. L’ESA promet la signature des premiers contrats de lancements dès
2018 !
Il est vrai que les groupes Airbus Defence et Space et Safran avaient décidé en juin de
créer une filiale commune afin de redéfinir le concept Ariane 6 en fonction des besoins
de la clientèle d’Arianespace. Notamment pour suivre les recommandations des
opérateurs européens de satellites, à avoir SES et Eutelsat, qui sont tentés de se tourner
vers l’offre de services SpaceX. Au moment du Conseil, contrairement à ce qu’on
avait annoncé durant l’été, la filiale n’était pas encore constituée. Deux jours plus tard,
l’entreprise conjointe Airbus Safran Launchers (ASL) voyait le jour pour démarrer ses
activités le 1er janvier 2015 avec un effectif initial de 450 personnes. Les deux
industriels, en regroupant leurs activités respectives dans le domaine des lanceurs, ont
proposé de reprendre dans l’actionnariat d’Arianespace les parts détenues par le CNES
comme investisseur public (34,6 %). La nouvelle société devrait devenir l’actionnaire
majoritaire avec 75 %.
Airbus Safran Launchers représente une nouvelle étape dans la structuration du spatial
européen. Alors que se déroulera la phase de développement des Ariane 6, l’entreprise
conjointe mettra sur pied un plan de rationalisation des moyens de fabrication, qui
comporte aujourd’hui 25 usines réparties en Europe. François Auque, président
d’Airbus Defence & Space – France et responsable des systèmes spatiaux dans le
groupe, voit la mise en place d’un important pôle à l’échelle européenne: « S’il y a
nécessité de conserver la règle du retour géographique au niveau du développement,
un assouplissement est prévu en matière de production. Au bout de quatre ans, nous
aurons la liberté de modifier le tissu industriel, d’avoir une double source… » Un
message dont la SABCA doit tenir compte, comme étant le principal fournisseur belge
d’équipements primordiaux pour les Ariane 5 et 6, les Vega.
Une formule qui fait recette pour les communications
La réalisation de programmes via la formule PPP (Partenariat Public Privé) continue
de prendre de l’ampleur au sein de l’ESA. Il s’agit d’une solution « win-win » : l’ESA
prend en charge les coûts de développement d’un satellite ou d’un système et s’associe
à une entreprise privée qui accepte les risques de sa commercialisation. L’agence
compte déjà à son actif plusieurs partenariats de ce type, dans le cadre de son
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programme ARTES (Advanced Research & Telecommunications Systems) pour le
business des télécommunications par satellites :
- avec l’opérateur britannique Avanti Communications, pour le satellite à haut débit
Hylas, qui est en orbite géostationnaire depuis novembre 2010, ainsi que pour le
satellite EDRS-C/Hylas-3 ;
- avec Hispasat (Espagne), pour la plate-forme Small GEO qui est réalisée par OHB
pour un lancement en 2015 et qui sera utilisée sous le nom de Hispasat AG (Advanced
Generation) ;
- avec Inmarsat (Royaume-Uni), pour utiliser la plate-forme Alphabus pour sa mission
Alphasat/Inmarsat-XL, lancée en juillet 2013, de communications avec les mobiles ;
- avec Airbus Services (France/Allemagne), pour la mission EDRS (European Data
Relay Satellite) destinée à relayer d’importants volumes de données via des charges
pour liaisons laser sur des satellites géostationnaires d’Eutelsat (EDRS-A sur Eutelsat9B à lancer en 2015) et d’Avanti (EDRS-C à bord de Hylas-3 prévu pour 2016), dans
la perspective de créer avec EDRS-D le système global GlobeNet ;
- avec SES (Luxembourg), pour le satellite technologique Electra, qui est « tout
électrique » et dont le lancement est envisagé en 2018 ;
- avec Luxspace (Luxembourg) et ExactEarth (Canada), pour participer à une
constellation Sat-AIS de collecte des signaux AIS (Automatic Identification System)
pour le contrôle du trafic maritime sur l’ensemble du globe.
Au Conseil de Luxembourg, il fut question du nouveau projet Anysat de comsat « à
tout faire ». Sa réalisation, dans un PPP, intéresse l’opérateur Eutelsat qui est prêt à
assumer sa mise en service commercial sous le nom de Quantum.
1.2. Conseil ministériel de l’ESA à Luxembourg :
la Belgique spatiale confirme ses efforts pour l’Europe
Le 8 décembre, dans une note de politique générale à la Chambre des Représentants de
Belgique, la Secrétaire d’Etat à la Politique scientifique Elke Sleurs a fait état au
Conseil ESA au niveau ministériel, du 2 décembre, à Luxembourg.
« La Belgique s’est engagée à appuyer les programmes suivants :
1. Le développement d’Ariane 6, Vega-C et P120 booster ;
2. La poursuite de l’exploitation de la Station Spatiale Internationale ;
3. Des programmes qui couvrent des besoins belges spécifiques et permettent
d’améliorer la clé de répartition régionale. Il s’agit ici d’un investissement de 15
millions € dans le programme GSTP (General Support Technology Programme), de 14
millions dans ARTES (Advanced Research in Telecommunications Systems), de 20
millions dans le SMI (Small Mission Initiative) et autant dans Prodex. La SMI doit
permettre le démarrage des projets PROBA, tels que Altius, Saocom-CS et PROBA
V2. »
A Luxembourg, la Belgique a confirmé un budget de 1.010 millions € (conditions
économiques 2015) pour la période 2015-2019. Soit un niveau annuel de 201 à 203
millions €, ce qui est proche à ce qui avait été décidé (203,6 millions € par an) au
Conseil de Naples en novembre 2012.
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Pour rappel, voici les contributions nationales aux programmes « à la carte » de l’ESA,
qui furent établies lors du précédent Conseil au niveau ministériel :
The optional programmes of ESA with the national contributions (% of
covered budget) following ESA Ministerial Council in Naples-Caserta
MEMBER
STATE
A
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I
A
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I
P
S
S
C
I
E
N
C
E
N
E
O
S
A
T
A
R
T
E
S
14
(*)
E
L
E
C
T
R
A
E
G
E
P
(**)
E
O
E
P
4
M
E
T
O
P
2G
A
R
T
E
S
33
(*)
AUSTRIA
BELGIUM
1
4
0.23
4
11.2
3
0.48
6.2
0.77
4.63
3.07
5.73
CZECH REP.
DENMARK
FINLAND
FRANCE
GERMANY
GREECE
IRELAND
ITALY
LUXEMBURG
NETHERLANDS
NORWAY
POLAND
PORTUGAL
ROMANIA
SPAIN
SWEDEN
SWITZERLAND
UN. KINGDOM
CANADA
REQUESTED
BUDGET
million €
COVERED
BUDGET
million €
48.4
31.5
0.16
4.19
2.63
1.05
0.27
2.1
1.13
3.61
-
34
18
0.14
3
2.11
0.56
1.49
3.80
0.98
-
11.8
10.6
59.43
2.02
2.3
2.3
-
20.86
40.72
9.25
0.5
0.46
0.40
2.69
1.52
-
0.48
1.9
7.51
51.7
0.78
9.61
0.48
1.47
0.92
6.6
2.86
7.40
1.43
0.77
0.58
49.42
?
0.38
?
2.31
0.77
1.54
0.20
3.47
5.02
2.31
27.8
-
59.94
0.51
17.42
1.02
1.02
9.22
3.07
2.05
-
671.6
100
157
1,318.
61
388
300
618.8
68.31
84,12
259
1,074. 210.08
93
S
S
A
22.7
1.58
1.6
2.17
2.76
1.5
1.07
0.58
10.7
13.32
4.30
8.59
4.7
9.45
1.72
2.79
15.04
-
0.45
1.37
0.65
21.77
21.05
0.31
0.30
14.39
0.86
4.13
1.63
1.27
1.30
4.76
1
5.02
13.79
0.78
0.42
0.75
1.2
15.96
30.32
0.49
11.19
0.4
2.09
2.23
1.6
0.5
2.01
0.7
1.6
3.49
20.75
1.10
0.38
0.64
0.9
27
27
11.96
1.92
2.39
0.64
0.26
6.67
3
2.96
13
-
140
75.5
238,5
1,600
780
100,6
46.53
204,62 1,002. 808.54
6
39
3.43
Heavy characters: the main player of the programme
Italics: member State of ESA but not of the European Union
WEI n°77 2014-6 - 11
(no
P
R
O
B
A
3)
P
R
O
B
A
3
S
M
I
(**)
(**)
2.32
2.66
Abbreviations:
G
S
T
P
4.04
24.57
38
-
71.7
1.68
1.01
1.34
2.44
14.53
0.84
13.22
3.03
1.34
8.55
2.35
1.34
4.2
1.01
2.69
11.78
-
1.29
0.82
6.46
51.72
0.90
1.95
1.95
6.85
9.75
7.8
-
400?
160
100?
297.5
77.34
51.2
4
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
ARTES = Advanced Research in Telecommunications Systems
ELIPS = European Programme for Life and Physical sciences and applications in Space.
EGEP = European GNSS (Global Navigation Satellite System) Evolution Programme
EOEP = Earth Observation Envelope Programme
GMES = Global Monitoring for Environment & Security, renamed Copernicus
GSTP = General Support Technology Programme
ISS Exploitation = International Space Station Exploitation Programme
LEAP = Launcher Exploitation Accompaniment Programme
MCO = Maintenance of Operational Conditions
METOP-SG = Meteorological Operational-Second Generation (for Eumetsat)
SMI = Small Missions Initiative
SSA = Space Situational Awareness (with the aspects of European “space weather”)
VECEP = Vega Consolidation & Evolution Preparation Programme
Ci-dessous, la mise à jour pour la participation de la Belgique à l’ESA, lors du Conseil
au niveau ministériel à l’ESA à Luxembourg :
MEMBER
STATE
BELGIUM
REQUESTED
BUDGET
million €
COVERED
BUDGET
million €
A
R
I
A
N
E
6
A
R
I
A
N
E
A
R
I
A
N
E
5
5
M
C
O
SUPPL
3.5-4 % 3.45 % 4.63 %
V
E
G
A
C
B
O
O
S
T
E
R
I
S
S
E
X
P
L
P
1
2
0
C
E
L
I
P
S
E
A
R
T
H
C
O
R
E
OBS
E
X
O
M
A
R
S
A
R
T
E
S
33
2018
I
N
D
I
G
O
(**)
G
M
E
S
(*)
8%
6.5 %
2.9 %
4.7 %
2,6 %
-
93.5 %
3028
345
244.2
215
639
862.1
388
347
1107.5
15
2870
228
234
197.6
714
808.8
223.76
354,7
1048.5
15
(*) funding of Jason Cryosat/Sentinel-6, Tropomi/Sentinel-5P(recursor)
(**) INDIGO = Integrated Digital Overlay, développement technologique avec Newtec
1.3. Le Royaume-Uni au secours de l’Europe dans l’espace :
bel effort financier pour l’ISS, ExoMars 2018, ARTES
Belle surprise au Conseil ESA de Luxembourg : alors que l’Italie doit trouver le
compromis entre ambitions spatiales et contraintes budgétaires, le Royaume-Uni
renforce sa mise financière sur le spatial européen. La délégation d’UK Space,
l’agence spatiale britannique, en a étonné plus d’un avec un accroissement de ses
investissements dans plusieurs programmes optionnels de l’ESA. Il est vrai que l’ESA
WEI n°77 2014-6 - 12
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
n’a pas managé ses efforts pour que Londres s’investisse davantage dans ses
programmes :
- Elle a ouvert à Harwell (Oxfordshire) l’ECSAT (European Centre for Space
Applications & Telecommunications), comme son centre de référence pour les
télécommunications, les applications intégrées, le changement climatique, les systèmes
de robotique ; il est complété d’un incubateur de technologie spatiale.
- Elle a recruté parmi ses astronautes le pilote britannique Timothy Peake ; celui-ci
s’entraîne pour devenir le premier Anglais à bord de l’ISS (International Space
Station) lors d’une mission de six mois qui débutera en novembre 2015.
Ce sont quelque 255 millions € supplémentaires que UK Space, soucieux d’augmenter
la rentabilité de son business dans l’espace, a décidé de débloquer pour soutenir de
façon significative plusieurs programmes optionnels. Ainsi le Royaume-Uni va
investir jusqu’à la fin de la décennie:
. 80,3 millions € - en plus de 62,75 millions € - dans l’exploitation de l’ISS, grâce au
développement de nouvelles expériences ;
. 60,8 millions € pour la mission ExoMars 2018, avec un rôle primordial de l’industrie
britannique dans le rover martien ;
. 165,7 millions € pour la mise en œuvre de nouvelles technologies pour les
télécommunications par satellites ;
. 76,5 millions € pour la réalisation – chez SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) –
d’un nouveau type de comsat polyvalent, appelé Anysat dans le programme ARTES
de l’ESA, baptisé Quantum par l’opérateur Eutelsat dans le cadre d’un partenariat
public-privé.
Mais pas de contribution au programme des lanceurs Ariane 6 et Vega-C. Le
Royaume-Uni appelle de ses vœux que l’ESA passe à l’étape du Skylon, l’avion
spatial réutilisable.
1.4. Volonté de retour en force de l’ « Empire » russe dans le Cosmos :
confrontée à la dégringolade du rouble, vu la crise de son économie
C’est la Russie, à la tête de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques),
qui a précipité l’humanité dans l’odyssée de l’espace. Elle l’a marquée de ses
empreintes : avec Spoutnik, le premier satellite (1957), avec Youri Gagarine, le
premier cosmonaute (1961), avec Luna-9, le premier robot à se poser sur la Lune
(1966)… Sous l’ère Poutine, Moscou voudrait retrouver son souffle et sa renommée
d’antan dans le domaine de la cosmonautique. Pourtant confronté à une crise
économique - avec un rouble qui ne cesse d’être dévalué -, le gouvernement russe s’est
lancé dans des investissements pour que Roscosmos , son agence spatiale, se dote de
nouveaux moyens pour des réalisations ambitieuses dans le Cosmos. Au programme :
une station spatiale nationale dans les années 2020, puis l’arrivée d’un équipage de
cosmonautes sur la Lune dès 2030.
La Russie du président Poutine entend redorer son blason impérial de grande
puissance. Elle a pris conscience de l’état de délabrement de son outil industriel pour
les systèmes spatiaux. Le manque de fiabilité des étages de ses lanceurs a fait perdre
WEI n°77 2014-6 - 13
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
plusieurs satellites confiés à la fusée Proton. Il est responsable de la mauvaise mise en
orbite des premiers satellites Galileo opérationnels. Roscosmos est chargée de relancer
l’industrie spatiale russe sur de nouvelles bases : en la restructurant et en lui fixant des
objectifs ambitieux. Son expertise reste incontournable pour les vols spatiaux habités :
le vaisseau triplace Soyouz qui date des années 60 est, jusqu’en 2017, le seul mode
d’accès à l’ISS (International Space Station) pour cosmonautes et astronautes. Sans la
Russie, la station ne pourrait pas être habitée !
En misant sur les ressources de son sous-sol, notamment du pétrole et du gaz, Moscou
entend revitaliser son potentiel spatial avec du sang neuf. Il faut attirer pour les études
et métiers de l’espace les jeunes qui s’intéressent davantage à l’ingénierie des affaires.
Par ailleurs, l’indépendance de la Russie spatiale est à l’ordre du jour avec un
cosmodrome en construction à Vostochny, dans l’Extrême-Orient. De là décolleront
les lanceurs modulaires Angara qui sont en cours de développement pour remplacer les
actuels Soyouz et Proton.
Roscosmos est en charge d’un budget de 2.000 milliards de roubles (quelque 35
milliards € ?) que le Kremlin a en 2013 décidé de consacrer aux systèmes spatiaux
jusqu’à l’horizon 2020, pour une période de 7 années. Il devrait y avoir une
participation financière d’investisseurs privés qui pourrait être de près de 3 %. Il s’agit
de répondre à ses obligations sur le plan international. Notamment pour les missions
ExoMars 2016 et ExoMars 2018 avec l’Europe sur la Planète Rouge. Pour la période
2016-2015, le budget des activités spatiales devrait atteindre les 2.400 milliards de
roubles ($ 42 milliards). Soit plus de $ 4 milliards par année. Mais le gouvernement
russe est l’objet de pressions pour que ce montant soit revu à la baisse (d’au moins 5
%), vu la situation économique.
Il lui faut faire la chasse aux économies en éliminant les gaspillages, doublons et excès
dans la fabrication des systèmes spatiaux, renforcer les règles de qualité dans leur mise
en œuvre, rajeunir les cadres vieillissants des bureaux d’études et des unités de
production grâce à une politique de salaires attrayants. Deux grands conglomérats
d’entreprises publiques qui ont fait leurs preuves dans les systèmes spatiaux sont en
cours de constitution : United Rocket & Space Corporation pour intégrer les
compétences des concepteurs et fabricants de systèmes pour l’espace, ainsi que
l’Institut de Recherche d’Ingénierie des Appareils spatiaux qui regroupe les firmes
produisant des composants et logiciels.
Largement détenue par les pouvoirs publics, l’industrie spatiale de Russie veut
retrouver toute sa force. Une cure de rajeunissement à fortes doses s’impose pour
relancer l’industrie spatiale russe qui a pris un coup de vieux. Non seulement elle se
structure, mais veut, avec l’aide du gouvernement, intéresser les jeunes aux métiers de
l’espace, car ils sont davantage tentés par l’ingénierie financière. La solution est
d’augmenter les salaires pour les emplois dans le spatial et de développer de nouveaux
systèmes de lancement et d’exploration. L’avènement (mieux vaut tard que jamais) de
la famille Angara de lanceurs modulaires, destinés à remplacer progressivement les
actuelles fusées Soyouz et Proton, va dans cette direction.
WEI n°77 2014-6 - 14
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
Le programme le plus spectaculaire est l’important chantier, depuis 2011, du
cosmodrome de Vostochny, qui doit remplacer la célèbre base de Baïkonour, enclavée
dans la République du Kazakhstan. Le tir d’une fusée Soyouz doit inaugurer le
complexe unifié de lancements en 2016. Les premiers vols habités y sont envisagés au
début des années 2020. Ce cosmodrome est promis à un tel avenir : pour la Russie, il
doit devenir le nouveau chemin des étoiles. Roscosmos projette le développement d’un
super-lanceur lourd pour placer 150 t autour de la Terre. De quoi entreprendre des
missions de cosmonautes sur la Lune et Mars à partir de l’Extrême-Orient. Le lanceur
lourd Energia (d’une masse de 2.400 t au décollage) des années 1980 n’a pas survécu à
la faillite du régime soviétique. Capable de lancer 100 t en orbite basse, il avait
effectué deux vols expérimentaux. Le premier eut lieu le 15 mai 1987 avec le
prototype d’un système d’arme orbital, mais sa satellisation échoua. Le second, le 15
novembre 1988, servit à tester la navette Bourane en mode automatique.
La Conférence COSPAR qui s’est tenue à Moscou en août dernier a confirmé les
préparatifs de sondes lunaires russes pour la seconde moitié de la décennie: Luna-25
(Luna-Glob) en 2016 pour se poser au pôle Sud de notre satellite naturel, Luna-26 en
2018 qui s’y satellisera, Luna-27 (Luna-Resource) en 2019 pour percer avec une
foreuse le mystère de la glace lunaire. La Russie spatiale cherche à relancer des
coopérations avec le Bélarus, le Kazakhstan, l’Azerbaidjan… Et elle fait les doux yeux
à la Chine pour développer des actions conjointes.
1.4. Déconcertante Afrique du Sud à l’heure spatiale : un programme
national qui ne décolle pas, un satellite radar qu’on achète à la Russie…
Le 19 décembre, depuis un silo du cosmodrome de Baïkonour, était lancée la fusée
Strela qui est dérivée d’un missile intercontinental de l’ère soviétique. Mise en œuvre
par la société Mashinostroyenya, elle a servi à satelliser le satellite Kondor-E1
d’observation radar, développé par la même entreprise. Une fois sur orbite à quelque
500 km, il a été rebaptisé Cosmos-2487. Ce satellite de 1,15 t qui est équipé d’un SAR
en bande S avec une grande antenne déployable était destiné aux Forces Militaires de
Russie. Mais ce « satellite espion » - il peut observer des détails de 2 m - est mis à
disposition du gouvernement sud-africain, dans le cadre de son « Projet Flute ».
Alors que les autorités de Prétoria ont du mal à concrétiser un programme national de
satellites, son Ministère de la Défense aurait acheté - dès mai 2006 - à
Mashinostroyenya le satellite Kondor-E avec sa livraison sur orbite. Mais aucune
confirmation officielle de ce contrat qui aurait coûté quelque 80 millions € (à
confirmer). A ce jour, l’Afrique du Sud a développé et mis en oeuvre trois microsatellites :
- le SUNsat de 63 kg de l’Université de Stellenbosch, lancé en février 1999 et utilisé
jusqu’en janvier 2001, pour une mission technologique de télédétection ;
- le Sumbadila/ZAsat-002 de 81 kg réalisé par SUNspace/Université de Stellenbosch
et lancé en septembre 2009 pour des prises de vues jusqu’en juin 2011.
WEI n°77 2014-6 - 15
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
- ZACube-1, alias TshepisoSat, simple Cubesat de 1kg réalisé par Cape Peninsula
University of Technology et satellisé en novembre 2013.
1.5. Ambitions de l’Iran spatial (à confirmer) aux prises
avec les contraintes budgétaires et les défis technologiques
Cette année, contrairement aux annonces qui avaient été faites par ses média, Téhéran
n’a procédé à aucun lancement de petits satellites. Pourtant la volonté iranienne d’une
présence dans l’espace reste intacte. A en croire Dr. Mohammad Ebrahimi, qui dirige
l’Iran Space Research Institute of Astronautical Systems. Le 29 novembre dernier, il a
rappelé aux jeunes Iraniens les efforts de leur pays pour être bien présent dans le
domaine spatial. Tout en reconnaissant que l’effort de l’Iran en matière de lanceurs et
satellites avait été pénalisé par la lenteur des disponibilités financières durant les trois
dernières années, il a fait référence à un document de développement aérospatial qui
précise un plan autour de deux priorités importantes :
- la réalisation et le lancement d’un satellite de télécommunications en orbite
géostationnaire, ce qui oblige l’Iran de se doter d’un lanceur national qui soit assez
performant. Des rumeurs font état du projet Qaem d’un puissant lanceur à poudre…
(1er étage qui aurait 3,5 m de diamètre et une Hauteur de 20 m ? mais rien d’officiel.
Aucun planning n’est précisé.
La capsule iranienne
pour vol habité (suborbital)
- l’envoi d’un pilote dans l’espace lors d’un vol suborbital, lequel sera précédé par
cinq essais d’un engin habitable. Il a confirmé qu’« une bio-capsule est en cours de
réalisation pour emmener un passager ». Récemment, une photo et un dessin ont
circulé sur le web. Nous les avons reproduits ci-dessous, sans que leur authenticité ait
pu être vérifiée.
WEI n°77 2014-6 - 16
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
Le budget spatial iranien pour la prochaine année (1393 du calendrier persan, du
21 mars 2015 au 20 mars 2016) s’élèverait à 1.865.583 millions de rials ($ 71.753.192
ou 55.67 millions €, soit un peu plus d’1/4 du budget spatial belge) d’après des
sources se référant à des tableaux du gouvernement de Téhéran. Il se répartirait comme
suit:
- pour le budget général (administration, infrastructure), 63.583 millions de rials (1,89
millions €) ;
- pour le vol spatial habité, 900 milliards de rials (26,87 millions €) ;
- pour les activités spatiales en général, 102 milliards de rials (3,04 millions €) ;
- pour la R & D sur les technologies spatiales, 800 milliards de rials (23,87 millions €).
A noter que ce budget ne comptabilise pas les investissements militaires pour le
développement des missiles balistiques, dont sont dérivés les lanceurs spatiaux.
2. Accès à l'espace/Arianespace
2.1. Cap sur Ariane 6 pour l’Europe spatiale : deux versions
complémentaires pour un nouveau lanceur compétitif dès 2020 !
Ariane 6, décliné dans ses 2 versions, A62 et A64, sera à même de répondre aux
attentes du marché des lancements de satellites de masse moyenne (jusqu'à 5t) et
de masse lourde (jusqu'à 10,5t) en orbite de transfert géostationnaire (GTO). Le
vol inaugural du nouveau lanceur est prévu en 2020 au Centre spatial guyanais.
L’effort financier de 2.928 millions € (montant établi d’après les souscriptions
enregistrées à Luxembourg) est pris en charge par une douzaine d’Etats
membres de l’ESA : la France (52 %), l’Allemagne (22 %), l’Espagne (6 %), la
Belgique (4 %), la Suisse (3,5 %), les Pays-Bas (1,85 %), l’Italie (1,4 %, mais celleci investit dans Vega et le P120C), la Norvège, la Suède, l’Autriche, l’Irlande, la
Roumanie.

3e étage : étage supérieur à propulsion cryotechnique (30 t d'hydrogène et d'oxygène
liquide)
Moteur Vinci : 180 kN de poussée

2e étage : étage principal à propulsion cryotechnique (140 t d'hydrogène et d'oxygène
liquide)
Moteur Vulcain 2+ : 1 350 kN de poussée

1er étage : booster P120 à propulsion solide (120 t de propergol par booster)
Version A62 : 2 boosters
Version A64 : 4 boosters
Jusqu'à 3 500 kN de poussée

Masse au décollage
Version A62 : 500 t
Version A64 : 800 t
WEI n°77 2014-6 - 17
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014

Performances en orbite de transfert géostationnaire (GTO)
Version A62 : satellites jusqu'à 5 t
Version A64 : satellites jusqu'à 10,5 t

Orbites visées
Jusqu'à 36 000 km d'altitude via l'orbite de transfert géostationnaire (GTO)
Architecture d'Ariane 6 : elle tire parti d’éléments disponibles sur Ariane 5-ECA (le
propulseur Vulcain), Ariane 5-ME (l’étage doté du propulseur Vinci) et Vega-C (le
propulseur solide P120C). Comme on le voit sur les schémas de l’ESA, Ariane 6 est
beaucoup plus élancée que Ariane 5.
WEI n°77 2014-6 - 18
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
Schémas ESA
En parallèle, une évolution de l'actuel petit lanceur Vega, Vega C, lui aussi équipé d'un
booster P120, permettra le lancement de petits satellites dès 2018.
La gamme des lanceurs européens sera ainsi en mesure d’apporter des solutions
compétitives à la fois au marché institutionnel européen et au marché commercial
mondial.
Centre Spatial Guyanais (CSG): ELA 4 pour l’exploitation des Ariane 6
Les choses ne tardent pas… pour que Ariane 6 soit mise en œuvre dès 2020. Le CNES,
l’ESA et ASL (Airbus Safran Launchers) ont, le 18 décembre, signé le protocole
WEI n°77 2014-6 - 19
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
d’accord pour ELA 4 ou Ensemble de Lancement d’Ariane 6. L’ESA, maître
d’ouvrage du système de lancement Ariane 6 confie au CNES la responsabilité de la
conception et de la réalisation du nouvel Ensemble au CSG. ASL, pour sa part,
intervient en qualité de maître d’œuvre du lanceur Ariane 6. Une revue de conception
du complexe de lancements se tiendra durant le 1er trimestre de 2015 afin de préciser la
localisation d’ELA 4 et de définir les infrastructures qui seront nécessaires. Le budget
total, tel qu’il est prévu, s’élève à 600 millions €.
2.2. Le succès d’Angara (Khrounitchev)
ne sonne-t-il pas le glas du Soyouz (Progress) ?
Les années sont comptées pour le vénérable Soyouz, qui est le doyen des lanceurs
russes, nés sous le régime soviétique. Le 23 décembre, celui qui doit prendre sa relève
a effectué un premier vol de démonstration, qui est un succès : le lanceur modulaire
Angara 5 fait entrer le spatial russe dans une nouvelle ère. De quoi redorer le blason de
l’entreprise Khrounitchev, mise en cause par les échecs à répétitions de son lanceur
Proton. Le Président Vladimir Poutine, lors d’une vidéoconférence, a suivi ce
lancement, le plus important qu’ait connu le cosmodrome militaire de Pletsetsk. Il a
annoncé que la famille Angara serait vraiment opérationnelle en 2020 après cinq
années de vols expérimentaux.
La Russie n’a donc pas perdu la main pour les lanceurs spatiaux. Mais il aura fallu
attendre vingt ans d’efforts pour que l’entreprise Khrounitchev fasse voler Angara,
aujourd’hui « la fusée spatiale de Poutine ». Ce programme fut longtemps retardé faute
de moyens financiers. Les trois versions de référence (Angara 1 pour 3 t en LEO,
Angara 3 pour 14 t en LEO/3 t en GTO, Angara 5 pour 24 t en LEO/7 t en GTO), qui
seront exploitées depuis le nouveau cosmodrome de Vostochny (actuellement en
construction) dans l’Extrême-Orient. Les lanceurs Soyouz produits par le Centre
Progress à Samara, comme les lanceurs Proton fabriqués par le Centre Khrounitchev
devraient céder la place à Angara.
Deux (dernières) semaines de 2014 : intense activité de lancements russes
La Russie démontre un beau dynamisme en matière de lancements spatiaux. En 2014,
elle a réussi 31 lancements depuis les cosmodromes de Baïkonour et de Plesetsk.
Durant les deux dernières semaines, ce sont trois lanceurs différents qui ont servi à
placer sur orbite des satellites lors de six lancements: deux Proton pour les satellites
géostationnaires Yamal-401 de Gazprom Space Systems et Astra-2G de SES, deux
Soyouz avec les satellites Kosmos-Lotos (mission militaire) et Resurs-P n°2
(télédétection), le Strela avec le satellite radar Kondor-E (pour l’Afrique du Sud ?), la
première fusée Angara 5 avec un simulateur de masse.
2.3. Antares d’Orbital : une version améliorée
avec un autre groupe de propulseurs russes
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L’explosion en vol du lanceur Antares, le 28 octobre, aura eu raison de l’emploi des
deux propulseurs kérolox AJ-26 de fabrication russe, présentant une excellente
impulsion spécifique. Ces moteurs-fusées d’une poussée de 1.505 kN qui s’appelaient
NK-33 avaient été conçus et fabriqués par la firme Kouznetsov pour équiper à 30
exemplaires le premier étage du lanceur lunaire N-1 qui devait permettre à un
cosmonaute de marcher sur la Lune… Aerojet Rocketdyne a récupéré 36 propulseurs
du stock d’environ 150 qui avaient échappé à la destruction et se trouvaient stockés
sous protection chez Kouznetsov. Le motoriste américain les a modernisés et
commercialisés sous l’appellation d’AJ-26. Orbital Sciences avait choisi ces
propulseurs « low cost » pour le premier étage de son lanceur Antares, destiné à
ravitailler l’ISS (International Space Station) avec le module Cygnus (fourni par
Thales Alenia Space Italia). Quatre vols d’Antares ont été réussis entre avril 2013 et
juillet 2014.
Orbital Sciences a décidé de remplacer les AJ-26/NK-33 par des RD-181 de NPO
Energomash, qui les fabrique dans son usine de Khimki aux côtés des RD-180 qui
équipent le 1er étage d’Atlas 5. Cette commande portant sur 20 exemplaires - pour dix
lancements - avec options pour 40 supplémentaires n’a pas été divulgué. Il serait
moins que $ 1 milliard, comme annoncé par la presse russe, et avec la dépréciation du
rouble, ce devrait être moindre. Le nouveau lanceur Antares, décrit comme un modèle
amélioré, permettra d’augmenter de 20 % le chargement du module Cygnus. Son
premier vol est programmé pour 2016. Entretemps, à la fin de 2015, Orbital Sciences
répondra à ses obligations pour la NASA en utilisant une Atlas 5 pour lancer le
ravitailleur Cygnus vers l’ISS.
2.4. 2015, année de vérité
pour la Longue Marche de nouvelle génération
La Chine va en 2015 inaugurer le nouvel ensemble de lancement, le Wenchang Space
Center, sur l’île de Hainan. D’après des informations provenant de l’AAPLT
(Academy of Aerospace Propulsion Technology), la famille Longue Marche de
nouvelle génération - avec des propulseurs kérolox YF-100 et YF-115, ainsi que les
moteurs cryogéniques YF-77 et YF-75 – sera progressivement mise en service pour
remplacer les lanceurs actuels qui utilisent des propergols toxiques :
- La Longue Marche 6, capable de satelliser jusqu’à 1 t en orbite héliosynchrone,
doit effectuer son premier en juin 2015. Ce lanceur à 3 étages est propulsé par un
moteur YF-100 pour le 1er, par un YF-115 pour le 2ème, par un moteur de 5 kN pour le
3ème. Il est développé par le SAST (Shanghai Academy of Spaceflight Technology).
- La Longue Marche 7, destiné à placer jusqu’à 13,5 t en orbite basse, doit y décoller
fin 2015 ou début 2016. Son premier, propulsé par deux YF-100, est flanqué par
quatre boosters qui sont chacun équipés d’un YF-100, ce qui donne au décollage une
poussée de 7.128 kN. Le second étage a quatre moteurs YF-115.
- La Longue Marche 5 sera lancée durant le 2ème semestre 2015 pour placer 23 t en
orbite basse ou 13 t en orbite de transfert géostationnaire. Le corps central du 1er étage
est propulsé par deux YF-77 et a quatre boosters chacun avec 2 YF-100. Ce qui donne
une poussée au décollage de 10.565 kN. Le deuxième étage a deux propulseurs cryo
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YF-75D. Cette version peut se décliner en une demi-douzaine de variantes selon les
missions orbitales à effectuer. Des étages supérieurs, avec propulseurs ré-allumables
sont développés pour les Longue Marche 7 et 5.
2.5. L’Inde dans la cour des Grands : vol suborbital réussi
du nouveau lanceur GSLV MKIII et de la structure d’un vaisseau spatial
Cette année 2014, l’Inde spatiale l’aura bien commencée et l’aura terminée en beauté.
Avec des succès de mise sur orbite pour trois lanceurs PSLV et pour le GSLV MkII (le
5 janvier), puis avec le vol suborbital réussi du nouveau lanceur GSLV MkIII (le 18
décembre) qui a permis l’essai de la structure d’une capsule pour « vyomanautes »
(astronautes indiens). Sans perdre de vue la satellisation et l’exploitation de sa sonde
MOM autour de la Planète Rouge, ainsi que la poursuite du déploiement de sa
constellation IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite System) pour des services
de navigation régionale. L’ISRO (Indian Space Research Organisation) a fait entrer
l’Inde dans la cour des grands du spatial. L’astronautique, comme fleuron
technologique, fait la fierté de la société indienne de ce XXIème siècle.
En 2015, le Department of Space de l’Inde, avec l’ISRO, compte lancer six PSLV –
quatre pour des satellites IRNSS, deux à des fins commerciales (avec trois DMC3
pour SSTL, avec l’Astrosat-1 indien et 2 microsats LAPAN pour l’Indonésie) -, ainsi
qu’un GSLV MKII avec le comsat militaire Gsat-6. Et le calendrier 2016 est déjà bien
rempli : trois PSLV pour des satellites indiens de télédétection (Cartosat-2C + la
capsule récupérable SRE-2 pour des expériences en microgravité, Resourcesat-2A,
Cartosat-2D), un PSLV commercial (avec le satellite TelEOS-1 de Singapour), deux
GSLV MkII (Gsat-9, GISAT ou Gsat-6A).
2.6. Transport sur orbite pour nano-satellites : et de trois
pour l’Espagne avec le système de Celestia Aerospace !
Jamais deux sans trois… A Barcelone, la PME Celestia Aerospace propose le système
aéroporté Sagittarius. Le SALS (Sagitarius Airborne Launch System) consiste dans la
combinaison d’éléments « sur étagère » : un chasseur supersonique Mig-29UB
démilitarisé - rebaptisé l’Archer – qui lance un missile modifié à poudre – appelé la
Flèche de l’Espace. Cet ensemble aura la capacité de satelliser des Cubesats de 1 à 10
kg entre 400 et 600 km d’altitude. Il pourra servir à des expériences en microgravité.
Les premiers vols devraient avoir lieu dès 2016. A noter que ce n’est pas la première
fois qu’on propose d’atteindre l’orbite basse avec une fusée lancée depuis un Mig-29,
mais aucun projet ne s’est concrétisé à ce jour.
2.7. Avec la mission du planeur expérimental IXV, SABCA au 7ème ciel
Le 11 février – le Centre Spatial Guyanais a donné son feu vert -, le 4ème exemplaire du
lanceur européen Vega doit servir à l’expérimentation d’un prototype de rentrée
atmosphérique. L’IXV (Intermediate eXperimental Vehicle) de l’ESA (European
Space Agency) doit effectuer un vol suborbital de 100 minutes depuis le Centre Spatial
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Guyanais de Kourou jusqu’au milieu du Pacifique. Réalisé par Thales Alenia Space
Italia, il va être propulsé pour atteindre l’altitude de 415 km, puis plonger dans
l’atmosphère à quelque 7,5 km/s. C’est la vitesse à laquelle les systèmes spatiaux
reviennent de l’orbite terrestre. L’objectif de cette démonstration technologique est de
collecter des données sur le comportement aéro-thermo-dynamique d’un corps portant
(lifting body) dont le fuselage offre la particularité d’être sans ailes.
Ce sont neuf des Etats membres de l’ESA qui sont partie prenante de la mission IXV
dont le coût est de 150 millions € : Italie, France, Suisse, Espagne, Belgique, Portugal,
Irlande, Pays-bas, Allemagne, Suède. Avec le test de rentrée d’un engin de la taille
d’une voiture moyenne (5 m de long, 2,2 m de large) et d’une masse de 1,95 t, l’ESA
veut garder pied dans les technologies essentielles aux systèmes réutilisables pour
l’espace : protection thermique pour un retour sécurisé, navigation, contrôle et guidage
pour un pilotage précis. Ces technologies sont bien maîtrisées par la NASA avec le
Space Shuttle et par l’US Air Force dont le planeur automatique X-37 - développé par
Boeing – évolue discrètement sur orbite durant près de deux années… Elles intéressent
par ailleurs la Russie, la Chine et le Japon pour mener à bien, sous la forme d’allersretours réguliers, des mesures, observations ou expériences autour de la Terre.
Voler sans ailes à 27.000 km/h !
Comme le X-37 américain à bord d’un lanceur Atlas V, l’IXV européen décollera sous
une imposante coiffe au sommet de la fusée Vega. Mais il n’est pas conçu pour
atterrir, mais pour amerrir. Contrôlé par le centre ALTEC de Turin, au moyen de
stations à Libreville (Gabon) et à Malindi (Kenya), puis d’un terminal mobile sur le
navire de récupération Nos Aries (Pacifique), le planeur sans ailes va voler en
décrivant une longue parabole pour revenir vers la Terre. Le moment le plus
problématique lors de ce retour sera d’acquérir rapidement l’orientation correcte pour
aborder l’atmosphère à 27.000 km/h. En encaissant un violent coup de frein, la
structure de l’IXV, qui est protégée par des tuiles en céramique, sera soumise à un fort
échauffement (jusqu’à 1.800 degrés C). Sa descente en mer sera freinée par des
parachutes, puis son maintien sur l’océan, en vue d’une récupération, sera assuré par
des ballons de flottaison.
L’industrie belge se trouve fort impliquée dans la mission expérimentale IXV.
SABCA, Thales Alenia Space Belgium, QinetiQ Space, Space Applications Services,
le Von Karman Institute font la démonstration de leurs compétences technologiques en
ayant un rôle primordial dans la mise en œuvre du premier planeur spatial européen.
SABCA valorise sa spécialité des servo-vérins en ayant développé le système électromécanique d’orientation de la gouverne qui doit orienter convenablement l’IXV pour
qu’il aborde l’atmosphère sous l’angle le plus correct. Ce système, dit FpCS (Flap
Control System), transmet avec beaucoup de réactivité les commandes de contrôle aux
volets du gouvernail. Il est basé sur les éléments qui ont démontré leur efficacité pour
le pilotage des quatre étages du lanceur Vega.
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Le vol de l’IXV constituera un grand moment pour l’entreprise aérospatiale qui est
implantée à Haren (Bruxelles), Lummen et Gosselies. On trouvera ses servo-vérins
électro-mécaniques à la fois sur Vega et à bord du planeur spatial. Cette valorisation
vient à point nommé. La SABCA se positionne pour le lanceur européen de nouvelle
génération, alias Ariane 6. Deux versions - Ariane 6.2 (avec deux moteurs d’appoint à
poudre) pour les missions gouvernementales, Ariane 6.4 (avec quatre « boosters »)
pour les lancements commerciaux – ont été proposées par l’industrie. Leur
financement a été décidé par l’ESA lors de son Conseil ministériel, le 2 décembre, à
Luxembourg. L’Ariane 6 devrait effectuer un vol de démonstration dès 2020.
2.8. Elon Musk « the disruptor » du transport spatial
face à des défis qu’il s’est lancés pour « son » odyssée de l’espace
Elon Musk, patron et créateur de SpaceX, se présente comme le magicien de l’accès à
la dimension spatiale. On le surnomme « the disruptor » du business spatial, qui
bouscule les autorités américaines et l’industrie européenne, en les obligeant à se
remettre en question(s). En Europe, la montée en puissance SpaceX ne laisse guère
indifférents Arianespace, les agences ESA, CNES, DLR, ASI, ainsi que les industriels
Airbus Defence & Space, Safran, Avio. Ils ont décidé de contre-attaquer Falcon 9 avec
le lanceur de nouvelle génération Ariane 6 qui vient d’être approuvé à Luxembourg
par le Conseil de l’ESA au niveau ministériel. Pourtant ce trouble-fête de Musk, qui
mise sur un système « low cost » de transport spatial, n’a pas partie gagnée… Surtout
qu’il affiche des ambitions parfois démesurées, comme la colonisation de Mars. Dans
l’immédiat, il se trouve confronté à trois défis qui vont mobiliser SpaceX durant la
seconde moitié de cette décennie :
1. Un calendrier très serré, car SpaceX à cause de son offre à des prix attractifs est
victime de son succès commercial. Il lui faut faire face à des commandes
nombreuses : plus de $ 3 milliards de contrats à honorer, avec des clients qu’il ne
convient nullement de décevoir. Tout en tenant compte des besoins de la NASA, qui
est son principal sponsor via les services commerciaux de desserte de la station
spatiale internationale. Sept lancements ont eu lieu en 2014 au lieu des dix qui étaient
prévus. Ce qui va se répercuter sur le plan de charges pour 2015.
2. Le mythe du lanceur (partiellement) réutilisable, vu que Elon Musk, en créant
SpaceX, veut tenter l’impossible : faire revoler un étage de Falcon… On a équipé
Falcon v.1.1 d’ailerons et de pieds déployables pour qu’il puisse se poser sur une
plate-forme en mer ou sur la terre ferme. Après l’avoir éprouvée de façon spectaculaire
avec le Falcon Grasshopper (Sauterelle) sur son site d’essais de McGregor (Texas),
SpaceX a testé à diverses reprises la procédure de l’arrivée « en douceur » dans
l’Océan Atlantique. L’équipe d’Elon Musk en a conclu que l’atterrissage d’un étage
pour une réutilisation est l’affaire de quelques mois.
3. La maîtrise de trop d’objectifs à moyen et à long terme face à la dimension spatiale,
ce qui se traduit par une forte dispersion des moyens pour la jeune entreprise SpaceX.
Celle-ci sera-t-elle en mesure de pouvoir relever les audaces de son fondateur, comme
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un super-lanceur lourd (avec le puissant propulseur Raptor méthane-oxygène liquide),
un vaisseau d’exploration interplanétaire, des systèmes spatiaux de gestion globale… ?
Car c’est bien connu : qui trop embrasse, mal étreint. Ceci dit, SpaceX n’a pas fini de
surprendre. Mais quel chemin parcouru en douze ans !
2.9. Sea Launch au Brésil : la plate-forme
de lancements ancrée près d’Alcantara ?
L’entreprise Sea Launch, basée au large de Los Angeles avec un bureau à Berne
(Suisse), commercialise des services de transport spatial avec le lanceur Zenit de
fabrication ukrainienne, surmonté d’un étage ré-allumable Block-DM qui est fourni
par la S.P. Korolev Rocket & Space Corp Energia. Sur 33 lancements effectués entre
janvier 1999 et mai 2014, 3 ont été des échecs. Son avenir est assez compromis :
- sa production se fait au ralenti chez KB Youchnoye, en Ukraine, vu le climat de
tension avec la Russie.
- son carnet de commandes n’a pas changé depuis 2012 et est pratiquement au point
mort. A ce jour, son dernier client était l’opérateur européen Eutelsat.
- sa plate-forme de lancement et son navire qui sert de centre de contrôle coûtent cher
à entretenir.
La Russie propose d’ancrer la plate-forme et le navire au large du Brésil, près du
Centre de Lancements d’Alcantara. Mais aucune précision n’est donnée quant au
lanceur qui serait utilisé. On peut s’attendre à des rebondissements en 2015 pour
l’affaire Sea Launch. A noter que l’Ukraine est associée au Brésil pour la mise en
œuvre du lanceur Cyclone 4 qui est produit par KB Youchnoye ; le premier lancement
depuis Alcantara n’est pas attendu avant 2017…
3. Télédétection/GMES
3.1. Azercosmos, nouvel opérateur de satellites
de télédétection: avec Azersky (ex-SPOT-7) d’Airbus
Le 2 décembre, Airbus Defence & Space annonçait un accord de coopération
stratégique pour l’exploitation du satellite de télédétection SPOT-7 avec Azercosmos,
l’opérateur de satellites de la République d’Azerbaidjan. « Cette coopération, précise
Evert Dudok, directeur de Business Unit Line Communications, Intelligence &
Security (CIS), ouvrira la voie à un modèle commercial et opérationnel qui sera non
seulement extrêmement innovant pour nous, mais assurera également la pérennité de
notre activité auprès de nos clients. »
Sous le nom d’Azersky, SPOT-7 va être mis en œuvre par Azercosmos. Mais le
satellite reste un élément, aux côtés des deux Pleïades HR-1 et HT-2, de SPOT-6, des
satellites TerraSar-X et TanDEM-X, de la constellation d’Airbus CIS. SPOT-6 et
SPOT-7 couvrent un e large zone (fauchée de 60 km) avec une résolution de 1,5 m.
3.2. Observations hyperspectrales depuis le module chinois Tiangong-1
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Le CASC (China Aerospace Science & Technology Corporation) lançait le 29
septembre 2011 le module Tiangong-1 qui a servi à trois arrimages avec les vaisseaux
Shenzhou-8, Shenzhou-9 et Shenzhou-10. Tiangong-1 continue d’être exploité pour
des services de télédétection. A bord, se trouve un imageur hyperspectral qui peut
observer l’environnement terrestre dans une centaine de bandes spectrales. Ses
données sont utilisées par le Ministère des Sols et des Ressources, le Ministère de
l’Habitat et du Développement urbain, le Ministère des Affaires civiles,
l’Administration pour la gestion océanique. Le CMSA (China Manned Space Agency)
a édicté une réglementation pour la promotion des données acquises à partir de
Tiangong-1 qui fonctionne en mode automatique. Il a chargé le CRESDA (China
Center for Resources Satellite Data & Applications) du traitement et de la distribution
des données, qui sont mises à disposition du monde entier.
4. Télécommunications/télévision
4.1. L’Anysat de l’ESA (programme ARTES) : c’est le satellite Quantum
d’Eutelsat, dans le cadre d’un partenariat public-privé
Révélé par le Conseil ESA de Luxembourg avec des financements pour le programme
ARTES (Advanced Research in Telecommunications Systems), le projet Anysat de
satellite avec charge utile ultra-adaptable va donner lieu à un PPP avec l’opérateur
Eutelsat. Baptisé Quantum, ce satellite intelligent utilisera la petite plate-forme GMP
(Geostationary Minisatellite Platform) de SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd)
pour une mission en bande Ku qui sera développée par Airbus Defence & Space UK.
Ce qui explique le soutien important du Royaume-Uni avec UK Space pour ce satellite
que Eutelsat prévoit d’exploiter dès 2018.
4.2. Petits satellites « tout électrique » sur l’orbite géostationnaire :
MicroGEO de Luxspace et MiniGEO de Thales Alenia Space UK
L’accès « low cost » à l’anneau géostationnaire est rendu possible à des satellites
« tout électrique » qui peuvent gagner cette orbite à 35.800 km avec des propulseurs
ioniques ou plasmiques. Deux sociétés en Europe, qui réalisent des systèmes spatiaux,
proposent des solutions innovantes sous la forme de petits, voire très petits satellites :
- Luxspace, filiale d’OHB System, a fait l’étude MicroGEO d’un micro-satellite
géostationnaire de quelque 200 kg. Deux clients ont manifesté de l’intérêt.
- Thales Alenia Space UK, qui a repris les activités de SEA (Systems Engineering &
Assessment), propose le concept du MiniGEO, un satellite de moins d’1,5 t (3 kW de
puissance) avec 12 répéteurs à bord.
De tels satellites peuvent intéresser des Etats qui ont réservé des positions et
fréquences sur l’orbite géostationnaire mais qui n’ont pas de gros moyens financiers
pour leur mise en œuvre.
4.3. Projet chinois d’un système global
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de satellites de communications quantiques
En 2011, la Chine a décidé un programme expérimental d’un satellite d’informatique
quantique à lancer en 2016. La mise en évidence de la cryptographie du quantum
permet d’établir des connexions extrêmement stables de très haut débit, sans
comparaison avec ce qui se fait actuellement. C’est le mode de transmission qui peut
convenir pour la couverture, dans des conditions optimales, de zones densément
peuplées que sont les métropoles. Le professeur chinois Pan Jianwei, spécialiste
éminent de la technologie quantique, a révélé le 2 novembre que la Chine projetait
d’établir une connexion intercontinentale par quantum entre l’Asie et l’Europe dès
2020, puis de réaliser un système global de communications quantique en 2030.
L’emploi de satellite s’avère indispensable pour la mise en œuvre d’un tel réseau.
5. Navigation/Galileo
Galileo-5/FOC-1 dès fin novembre, puis Galileo-6/FOC-2 en janvier
pour des tests intensifs de charge utile sur une orbite de sauvetage
Les deux premiers Galileo FOC (Full Operational ), réalisés par OHB en Allemagne et
SSTL au Royaume-Uni, étaient lancés le 22 août dernier. Un fonctionnement erratique
de l’étage russe Fregat les laissait sur une orbite elliptique au périgée trop bas, qui
traversait une ceinture de radiations. Il fallait les placer sur une trajectoire sécurisée en
consommant le propergol du contrôle d’attitude. Le 29 novembre, Galileo-5/FOC-1
était à pied d’œuvre, en ayant élevé son périgée de plus de 3.500 km au prix de 17
manœuvres durant 17 jours . En évoluant désormais entre 17.250 et 25.900 km, le
satellite a pu émettre ses premiers signaux de navigation. Il est disponible pour la
campagne IOT (In Orbit Testing) qui est gérée depuis le Centre ESA de Redu par RSS
(Redu Space Services). Galileo-6/FOC-2 va suivre la même procédure pour être fin
janvier sur sa nouvelle orbite à 180 degrés de son homologue.
Les Galileo FOC se succèdent chez OHB pour leur intégration et à l’ESTEC pour leurs
essais. Deux doivent être satellisés dès ce printemps. Une Ariane 5-ES doit en lancer
quatre à la fois l’été prochain. Question : à la fin de 2015, le système Galileo
comptera-t-il dix satellites opérationnels - en plus des Galileo IOV - sur leur orbite
MEO (Medium Earth Orbit) ? Le Centre ESA de Redu est prêt pour les tests sur orbite
des satellites qui vont, espérons-le, se succéder en MEO.
6. Sécurité & Espace/Défense spatiale
GovSat, satellite luxembourgeois pour l’OTAN et pour l’AED/EDA
Ce 2 décembre, le Grand Duché a accueilli à Luxembourg le Conseil ESA intérimaire
au niveau ministériel. Il en assure la co-présidence avec la Suisse, qui n’est pas
membre de l’Union. C’est l’occasion de rappeler que l’Etat luxembourgeois est dans le
monde celui qui tire des ressources de la dimension spatiale grâce à la flotte SES de 50
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satellites géostationnaires de télécommunications et de télévision. Ils sont mis en
œuvre avec succès par l’opérateur SES qui a son siège et son centre technique au
Château de Betzdorf. Par ailleurs, SES est l’actionnaire principale de la société O3b
qui déploie une constellation de 12 satellites-relais haut débit en bande Ka sur une
orbite circulaire à 8.000 km.
Le Luxembourg, qui a adhéré à l’ESA en juin 2007, a fait éclore une petite galaxie de
PME spécialisées dans des systèmes spatiaux « sur mesure » :
- SES Techcom pour la réalisation et la maintenance de centres d’opérations avec
satellites; sa filiale belge est partie prenante dans RSS (Redu Space Services) pour les
opérations au Centre ESA de Redu ;
- HITEC Luxembourg pour la fourniture d’équipements sol « sur mesure » destinés au
contrôle des satellites et aux tests sur orbite ;
- Luxspace (filiale du groupe OHB-System) pour des applications nouvelles au moyen
de micro-satellites, notamment dans le cadre d’une constellation AIS-S (Automatic
Identification System – Satellites) de surveillance globale du trafic maritime.
En février 2005, était mise sur pied l’association GLAE (Groupement
Luxembourgeois de l’Aéronautique et de l’Espace – www.glae.lu) qui compte 13
membres ayant des activités dans le secteur aérospatial. Le business de l’espace
représente près de 2 % du PIB luxembourgeois.
Fort de l’expertise de son opérateur SES dans l’exploitation des satellites
géostationnaires, le Grand Duché propose, dans le cadre de sa participation à l’OTAN,
« un satellite commercial non-durci » destiné aux liaisons sécurisées des forces armées
en Europe. Le gouvernement luxembourgeois a le 22 octobre donné son feu vert au
financement du système GovSat, qui est estimé à 225 millions €, à réaliser en
partenariat avec la société luxembourgeois SES Astra. Chacune des deux parties
apportera un capital de 50 millions € dans l’entreprise commune qui sera chargée
d’acquérir, lancer et exploiter un satellite de télécommunications militaires. Un
emprunt pour 125 millions € sera contracté pour finaliser cette réalisation. Afin de
préserver les droits du Luxembourg sur la position GovSat avec les fréquences X et
Ka, le satellite Astra-2G lancé par Proton le 27 novembre va y être testé durant
plusieurs mois.
Le projet de loi GovSat établit que l’Etat luxembourgeois s’engage comme premier
client : il achètera pendant une période de dix ans, à partir de la mise en fonction
prévue du satellite fin 2017, une capacité de communication équivalente à 10 millions
€ par an. Le projet de loi spécifie que « le futur GovSat est destiné à des fins de
communication et non pas au pilotage de drones ». L’explication donnée est que les
drones utilisent des fréquences Ku et non les bandes X et Ka… « En tout état de cause,
l’Etat entend veiller à ce que les contrats conclus avec les clients utilisateurs du
GovSat soient en conformité avec le droit international et ceci, en particulier, en ce
qui concerne le pilotage de drones armés. »
GovSat est destiné à augmenter l’effort de défense luxembourgeois afin de répondre à
ses obligations en tant que membre de l’OTAN. Il est mis à disposition de l’AED/EDA
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(Agence Européenne de Défense/European Defence Agency) dans le cadre de sa
Cellule d’achat européenne de communications par satellite ou ESCPC (European
Satellite Communications Procurement Cell). La France, l’Italie, le Royaume-Uni, la
Pologne et la Roumanie, puis le Luxembourg, la Belgique et la Finlande ont décidé d’y
adhérer pour mutualiser l’achat de ressources satellitaires commerciales. Leur objectif
est de réduire les coûts, de simplifier l’accès à de la capacité et d’accroître l’efficacité
des communications à des fins militaires. L’entreprise chargée du système GovSat doit
être mise en place avant la fin de 2014. SES doit, avec son satellite Astra-2G lancé le
28 décembre, sécuriser la position et les fréquences dans les bandes X et Ka.
7. Science/Cosmic Vision
Cinquante ans (déjà !) pour l’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique
L’aéronomie est la science qui étudie la chimie (composants) et la physique
(changements) de l’atmosphère. Cette étude couvre cet environnement, essentiel pour
la vie sur Terre, qui part de l’espace interplanétaire (influences de l’activité solaire)
jusqu’à la surface terrestre (effets de l’environnement naturel et des activités
humaines). Officialisée en 1954 par la communauté scientifique à l’initiative de
l’astronome et géophysicien britannique Sydney Chapman (1888-1970), cette
discipline multi- et interdisciplinaire se trouve bel et bien au cœur des préoccupations
du monde actuel : trou d’ozone, effet de serre, aérosols d’origine volcanique, relations
Soleil-Terre, ondes radio dans l’ionosphère, orages magnétiques, ceintures de
radiations, perturbations sur les orbites…
Dix ans plus tard, sous l’impulsion du professeur et baron Marcel Nicolet, conscient
que la dimension spatiale, avec les fusées-sondes et les satellites, devenait une clef
essentielle pour mieux connaître et comprendre l’atmosphère, l’Institut d’Aéronomie
Spatiale de Belgique (IASB) voyait le jour le 25 novembre 1964 pour démarrer ses
activités le 1er janvier 1965. L’équipe de M. Nicolet prenait rapidement de l’envergure
avec l’aménagement de laboratoires et d’ateliers dans un nouveau bâtiment sur le
plateau d’Uccle. Aux côtés de l’Observatoire Royal de Belgique et de l’Institut Royal
Météorologique, l’IASB devenait rapidement une référence sur le plan international. Il
était aux avant-postes dans la mise en évidence de modifications dramatiques au sein
d’un élément qui conditionne la vie sur notre planète. Il est aujourd’hui question d’un
changement global qui justifie, plus que jamais, les efforts de l’IASB en recherche
scientifique (collecte et traitement des données, modélisation) et en développement
technologique (mise au point de nouveaux instruments d’observation).
L’IASB a à son actif plusieurs « premières » belges dans l’espace :
- Dirk Frimout, notre premier astronaute, était chercheur IASB lors de sa participation
à la mission ATLAS-1 (Atmospheric Laboratory for Applications and Science) de la
NASA. Elle s’est déroulée du 24 mars au 2 avril 1992 avec la navette Atlantis. La
charge utile comprenait plusieurs expériences de l’IASB.
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- Les chercheurs de l’IASB ont contribué à la charge scientifique de la plate-forme
EURECA (European Retrievable Carrier) qui a volé autour de la Terre entre août 1992
et juillet 1993. Ce qui a permis de démontrer leur savoir-faire en chimie atmosphérique
et en physique solaire.
- L’Institut est partie prenante de l’exploration planétaire avec des instruments pour
l’étude de l’atmosphère à bord des sondes européennes Mars Express, Venus Express
et Rosetta. Il prépare NOMAD (Nadir & Occultation for Mars Discovery) qui prendra
place sur le satellite TGO (Trace Gas Orbiter) de la mission ExoMars 2016.
- Il est impliquée dans l’exploitation de l’ISS (International Space Station) en
hébergeant le B.USOC (Belgian User Support & Operation Center). Cet outil clef pour
l’ESA a servi à l’exécution d’expériences belges au cours du vol spatial Odissea, en
novembre 2002, de l’astronaute Frank De Winne. Il est responsable du contrôle de
Solar, plate-forme d’observations du Soleil, qui se trouve à l’extérieur du module
européen Columbus de la station.
- Avec l’observatoire Envisat de l’ESA, l’IASB contribue à la surveillance de l’ozone
par satellite au moyen de GOMOS (Global Ozone Monitoring by Occultation of
Stars). Le suivi à long terme par la méthode de l’occultation est assuré par les senseurs
GOME-2 (Global Ozone Monitoring Experiment) qui équipent les satellites météo
opérationnels en orbite polaire, les Metop de l’organisation Eumetsat.
Un PICASSO comme cadeau d’anniversaire
Martine De Mazière, directrice générale a.i. de l’IASB (quelque 150 personnes), met
l’accent sur les compétences de plus de 85 chercheurs pour apporter des réponses
adéquates aux questions qui interpellent la société civile et l’être humain pour tout ce
qui concerne la chimie atmosphérique de la Terre, ainsi que son évolution à court et
long terme. Elle est consciente que, pour les cinquante ans à venir, il importe de
maintenir comme des priorités la créativité d’équipes dynamiques au sein de
partenariats, la flexibilité et la capacité à l’Institut pour s’adapter à un environnement
qui change, la continuité dans la mise en œuvre d’outils d’observations.
Jusqu’ici, l’IASB dépendait de systèmes spatiaux qui étaient organisés et planifiés
dans un contexte européen. Durant la seconde moitié de cette décennie, l’IASB va
développer, grâce à l’équipe de Didier Fussen, des satellites originaux qui continueront
à effectuer des sondages verticaux de l’atmosphère. Le premier est un triple Cubesat
appelé PICASSO (Pico-Satellite for Atmospheric & Space Science Observations).
Approuvé en octobre dernier comme mission ESA de Cubesat à des fins scientifiques,
ce nano-satellite de 3,7 kg (avec quatre panneaux solaires pour près de 10 W de
puissance) sera notamment équipé du senseur hyperspectral VISION (Visible Imager
for Occultation and Nightglow). L’IASB en est le maître d’œuvre, mais c’est la société
britannique Clyde Space qui va réaliser la plate-forme, les tests, la station au sol avec
les opérations.
L’autre projet, qui devrait être adopté en avril par l’ESA avec un financement belge,
est le PROBA-ALTIUS (Atmospheric Limb Tracker for Investigation of the
Upcoming Stratosphere). Cet observatoire d’environ 120 kg, doté de deux panneaux
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déployables de cellules solaires (jusqu’à 100 W), servira à établir avec une grande
précision les profils verticaux des gaz en traces dans l’atmosphère. QinetiQ Space a la
maîtrise d’œuvre du micro-satellite, tandis que l’IASB est l’expérimentateur principal
d’un spectromètre-sondeur, technologiquement avancé, du limbe atmosphérique.
50 years of Research at the Belgian Institute for Space Aeronomy : un copieux
ouvrage de 300 pages dresse le bilan d’un demi-siècle d’activités scientifiques et
technologiques à l’IASB. Il permet de se rendre compte de la multitude des centres
d’intérêt et de la grande richesse des connaissances et compétences. C’est un beau
tremplin pour faire éclore de nouvelles missions concernant l’environnement terrestre,
les influences du Soleil, les modèles de la haute atmosphère et de la troposphère,
l’étude globale de la couche d’ozone et des aérosols, les observations pour la météo de
l’espace, la compréhension des atmosphères de Mars et de Vénus, la gestion
d’expériences sur orbite… Ce livre encyclopédique peut être obtenu au prix de 29 €
sans les frais d’envoi. Voir http://50.aeronomie.be/
8. Exploration/Aurora
8.1. Reportage à l’ESOC sur le robot Philae près du site d’Agilkia :
l’exploit mouvementé de l’Europe spatiale pour une « première » historique
Wallonie Espace Infos se trouvait à Darmstadt le 12 novembre 2014. Il s’agit
désormais d’une date repère dans les annales de l’astronautique avec la « première »
historique de l’Europe spatiale. L’ESA a réussi, avec sa sonde Rosetta, l’audacieuse
prouesse de déposer un robot d’exploration sur le noyau d’une comète. L’arrivée du
petit Philae de 100 kg, avec sa dizaine d’expériences, n’a pas été de tout repos pour les
contrôleurs de la mission et pour la communauté des expérimentateurs qui ont vécu
une semaine de nuits blanches. Elle a donné lieu à un suspense qui a tenu en haleine le
monde, d’autant qu’elle a mobilisé les modes d’information Internet, comme Twitter
avec ses microblogs : la grande famille des internautes s’est prise de sympathie pour
l’odyssée inédite de Philae sur la comète 67P/CG (Churyumov-Guerrasimenko) !
Ce jour là, c’est l’ambiance des grands jours à l’ESOC (European Space Operations
Center) de Darmstadt, près de Francfort. Avec une assistance massive des médias et
avec la présence de directeurs de l’ESA, du DLR, de l’ASI, d’UK Space, de
représentants des délégations de Belgique, des Pays-Bas, de Suisse, de Roumanie…
ainsi que de l’industrie (notamment Airbus Defence & Space, le maître d’œuvre de la
mission Rosetta-Philae). Chef d’orchestre pour les opérations effectuées à quelque 510
millions de la Terre, l’ESOC se trouvait connecté à deux autres centres pour la gestion
d’activités spécifiques: le Lander Control Center du DLR à Cologne et le Centre
d’Opérations scientifiques et de Navigation du CNES à Toulouse. Il avait mis sur pied
un grand show qui faisait vivre « en direct » le déroulement de la prouesse historique
durant les trois heures qui ont marqué la fin de la descente, puis les péripéties à la
surface de la comète. Partout en Europe, plusieurs centres de vulgarisation scientifique
- dont la Cité des Sciences de la Villette (Paris), qui avait invité le président François
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Hollande, et la Cité de l’Espace à Toulouse, où sont rassemblés quelque 5.500
personnes - ont donné l’occasion à un large public de participer à l’exploit européen
dans l’espace.
Après une nuit d’intenses vérifications – suite à des inquiétudes sur le déclenchement
des systèmes de rétrofusée à gaz froid pour plaquer au sol Philae et des harpons pour
l’arrimer -, le « go » était donné pour la phase de largage de Philae. Cap sur Agilkia !
C’est chose faite à 9 h 06, alors que Rosetta se trouve à 22,5 km au-dessus du centre de
la comète. La station de New Norcia (Australie) reçoit 28 minutes et 20 secondes plus
tard le signal confirmant que Rosetta et Philae se sont bien séparés. La lente descente
vers le noyau qui fait à peine 4 km de long se traduit par une longue attente. Le robot
européen doit se poser sur un site apparemment peu accidenté, comme l’ont montré les
vues prises par les deux caméras OSIRIS (Optical, Spectroscopic & Infrared Remote
Imaging System) de la sonde porteuse. Celle-ci montre clairement que le robot a bien
déployé ses trois pieds.
« La cerise sur la comète »
On n’est néanmoins pas à l’abri d’une surprise. Sur la comète, Philae n’est plus qu’un
poids plume : à peine 1 g, soit ce que pèse une simple feuille de papier… qui peut
s’envoler. La tension va croître jusqu’à 17 h 03, jusqu’à ce que l’équipe de contrôle de
l’ESOC annonce avec enthousiasme: « Philae communique avec nous. Nous sommes à
la surface ! » (Stephan Ulamec, directeur de l’atterrisseur Philae). Moment d’euphorie,
voire d’allégresse. Chacun de se féliciter, de s’embrasser pour fêter l’événement qui
marque l’aboutissement de deux décennies d’efforts. Jean-Jacques Dordain, directeur
général de l’ESA, et Johann Woerner, le président du DLR, se jettent dans les bras l’un
de l’autre. L’Europe spatiale vient d’avoir rendez-vous avec l’Histoire ! Mais elle n’est
pas au bout de ses émotions.
Dans l’assemblée à l’ESOC, deux personnalités particulièrement émues : Roger
Bonnet, le « père » historique de la mission Rosetta (dans le programme Horizon
2000), ainsi que Klim Churyumov, le découvreur - en 1969 - de la comète. Pour le
premier, l’arrivée de Philae à destination est « la cerise sur la comète », car ce qu’a
réalisé Rosetta depuis son réveil décisif du 20 janvier dernier (après 31 mois
d’hibernation) est déjà un magnifique succès ! Le second a parlé d’un grand moment
pour la civilisation humaine. On retiendra surtout l’exclamation élogieuse de Jim
Green, Directeur de la Division Science à la NASA : « Quelle audace ! Quel moment
passionnant ! Que c’est incroyable ! Nous savourons ce moment ».
L’imagerie au compte-gouttes
Dans l’heure qui a suivi le « touchdown » de Philae sur le paysage torturé, fait de
désolation, de l’étrange noyau d’une comète - un couvert de glace dans un amas de
rochers et de poussières -, c’est l’inquiétude. Pas la moindre image du site où aurait dû
s’être posé le robot. La rumeur s’amplifie concernant la difficulté de garder un contact
stable via la sonde Rosetta. Alors que l’ESOC ne montre aucune vue prise par Philae,
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la Cité des Sciences à Paris dévoile une image prise par la caméra ROLIS (Rosetta
Lander Imaging System) du DLR : elle montre un sol rocailleux depuis 40 m
d’altitude… Paris savoure, pendant que l’assistance à Darmstadt reste sur sa faim… de
voir ce qui se passe à un demi-milliard de km. Elle se contente d’une vue spectaculaire
prise à 3 km. Cette absence d’image au cœur de l’événement met en évidence le
malaise qui subsiste en Europe pour que l’imagerie soit dédouanée rapidement par les
équipes responsables de senseurs visuels. L’ESA ferait-elle la démonstration que les
Européens ne peuvent pas vivre à l’unisson un exploit dont ils sont auteurs et acteurs?
De son côté, la NASA fait preuve de plus de réactivité et de souplesse pour le droit du
grand public à l’image de ses explorateurs spatiaux.
Pour Philae, le côté visuel de sa « première » cométaire a manqué quelque peu de
pertinence. Surtout que le capricieux robot a fait durer le suspense… Trois heures
après avoir touché la surface à Agilkia, l’ESOC révèle que Philae a rebondi à deux
reprises durant près d’une heure. Un peu comme un objet sur un trampoline. On s’y
attendait, mais comme la rétrofusée et les harpons n’ont pu entrer en action… Le
tripode a touché le sol à 17 h 03 : la scène du premier « touchdown » est observée par
OSIRIS sur Rosetta. Puis il a effectué un bond jusqu’à une altitude estimée d’environ
1 km, avant de retomber à 17 h 53. Il est reparti pour un nouveau saut qui va l’expédier
sur une falaise rocheuse où il s’agrippe vers 18 heures… Philae se trouve sur une pente
à 30 degrés avec un pied en l’air !
L’expérience CIVA (Comet Nucleus Philae Infrared & Visible Analyser) du Prof.
Jean-Pierre Bibring, Institut d’Astrophysique Spatiale (Université Paris-Sud, Orsay)
vient au secours des médias. Elle permet de se faire une idée de la position peu
confortable de Philae. Ses six caméras au sommet du robot permettent de réaliser une
vue panoramique de l’environnement où il s’est posé. Pour mieux la comprendre, un
photomontage est réalisé en incrustant une image du tripode. Philae s’est donc autorisé
des acrobaties au-dessus d’une surface accidentée. Avec comme résultat de se
retrouver sur un site mal illuminé par le soleil. Ce qui pose le problème de la recharge
de ses batteries au moyen des panneaux de cellules solaires. A noter que le support
mécanique des batteries de Philae a été réalisé à Liège, chez Amos !
Le réveil comme prochain défi
Décidément, cette mission sur un astre déconcertant, qui était totalement inconnu, est
allée de surprise en surprise. L’ESA a donné la priorité à une collecte maximale
d’images et de données pendant les 57 heures de fonctionnement. A 1 h 36, le 15
novembre, Philae interrompt ses liaisons avec Rosetta, par manque d’énergie. Quelque
80 % des données attendues de ses expériences ont pu être recueillies. Le robot sur son
piton rocheux a réussi à se soulever de 4 cm et à pivoter d’environ 35 degrés. Il a pu
procéder à un forage de la surface sur une épaisseur de 25 cm, mais les mesures d’un
sol assez dur n’ont pu être transmises à temps. Apparemment mieux arrimé, Philae
s’est mis en veilleuse. D’aucuns de souhaiter une reprise de contact avec Philae dans
quelques mois, une fois que le robot aura refait le plein d’électricité au moyen de ses
panneaux solaires.
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La comète 67P est en train de se rapprocher de notre étoile et l’échauffement ment de
son sol va augmenter… Il faudra tenir des jets de particules dus au réchauffement du
noyau. Un tel jet pourrait faire culbuter le tripode européen. Par ailleurs, la sonde
Rosetta, chargée de relayer les informations de Philae, sera plus proche de notre
planète. Le réveil de robot sera un autre défi. D’ores et déjà, aux yeux du monde
entier, l’Europe est l’agence spatiale spécialisée dans l’exploration des comètes. Quel
chemin parcouru depuis ce 14 mars 1986 quand la sonde Giotto de l’ESA est passée à
600 km devant le noyau de la comète de Halley ! A ce jour, l’ESA n’a pas programmé,
dans Cosmic Vision, une mission qui donne une suite à Rosetta-Philae. La
communauté des chercheurs devra dès lors vivre pendant une décennie avec les fruits
de cette grande « première ».
8.2. Mobilisation russe pour un retour durable sur la Lune :
l’ambitieux système Luna Orbita avec trois vaisseaux dès 2030 ?
La presse russe s’est faite récemment l’écho des discussions concernant un plan de
colonisation de la Lune à l’horizon 2030. Il fait partie du programme de retour en force
de la Russie sur la scène spatiale. On prévoit qu’un premier financement puisse être
accordé à Roscosmos en 2015. Le schéma ci-dessous a été récemment publié au sujet
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des systèmes qu’il est prévu de mettre en œuvre : une petite station en orbite sélène et
un engin « corvette » entre elle et la surface lunaire. Ce n’est qu’un avant-projet. Il
faudra voir si la santé économique de la Russie pourra se permettre une entreprise
aussi ambitieuse.
8.3. Le lanceur lourd SLS des années 2020 :
pour retourner sur la Lune, puis pour explorer Mars
A condition que les ressources budgétaires puissent être disponibles, la NASA est bien
décidée à faire de la prochaine décennie une nouvelle ère dans l’exploration de la
Lune, puis de la Planète Rouge avec des systèmes habités. Ils combineront le lanceur
lourd SLS (Space Launch System) - Block 1A, puis 2B - et le vaisseau MPCV-Orion.
Un nouvel étage cryotechnique avec un moteur ré-allumable, dit EUS (Exploration
Upper Stage), doit être mis au point. L’ESA et l’industrie européenne pourraient
proposer un modèle du propulseur Vinci, qui va équiper les lanceurs Ariane 6.
9. Vols habités/International Space Station/Microgravité
Bravo pour le programme ATV! Vive le SM du MPCV Orion !
Maintenant que le programme européen ATV de ravitaillement automatique de l’ISS
tourne une page, l’ESA et Airbus Defence & Space entendent tirer parti de son
héritage technologique pour participer au vaisseau habité MPCV Orion de la NASA et
de Lockheed Martin. Anticipant le Conseil ESA de Luxembourg qui devait fixer la
contribution financière européenne à l’exploitation de l’ISS, l’ESA et Airbus Defence
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& Space signaient le 17 novembre le contrat de quelque 390 millions € pour le
développement et la réalisation du SM (Service Module) d’Orion. Cet élément sert à la
propulsion, au contrôle thermique, à l’alimentation en énergie et au support vie de la
capsule américaine pour un équipage de 4 astronautes. Pour Bart Reijnen, responsable
à Brême des systèmes orbitaux et de l’exploration spatiale chez Airbus Defence &
Space, il s’agit d’une étape importante pour l’astronautique en Europe : « C’est à la
fois un très grand défi et une très grande chance pour l’industrie européenne, puisque
nous allons permettre à des humains de voyager au-delà de l’orbite terrestre. »
Dans le contrat avec l’ESA, Airbus Defence & Space doit fournir un modèle de vol
durant 2017 en vue d’une mission inhabitée avec le SLS Block 1 (voir le dessin cidessus) au cours de l’année 2018 (d’après les dernières infos de la NASA). « Il n’y a
pas de modèle de rechange, précise B. Reijnen. Mais l’ESA a demandé de prévoir des
pièces de rechange qui permettront de démarrer la phase de production, après le
premier modèle de vol. Pour le vol que la NASA envisage pour 2021, rien n’est
décidé ». La suite à donner au SM européen d’Orion dépendra de ce qui sera décidé
entre la NASA et l’ESA quant à l’extension des opérations avec l’ISS jusqu’en 2024.
Parmi les industriels belges qui sont concernés par SM d’Orion, il y a Antwerp Space,
Thales Alenia Space Belgium, Sonaca.
The Orion service module, which provides propulsion, power, thermal control and elements of the
life-support system for Orion, is based on ESA’s Automated Transfer Vehicle (ATV) cargo freighter.
Credit: ESA artist's concept by D. Ducros
10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)
Beau succès pour la semaine européenne de météo spatiale à Liège
L’ESSW11 (11ème European Space Weather Week), organisée par le STCE (SolarTerrestrial Centre of Excellence) de Bruxelles, s’est tenue du 17 au 21 novembre dans
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la cité belge de Liège. Pendant une semaine, cette conférence annuelle a réuni quelque
400 chercheurs de la communauté internationale concernée par la Space Weather
(météo spatiale). Cette thématique sur le comportement de l’héliosphère n’a cessé de
connaître un intérêt grandissant : depuis la prévision des éruptions solaires et l’analyse
des relations Soleil-Terre jusqu’à l’activité au sein du Soleil et son impact sur
l’environnement de la Terre (perturbations de l’ionosphère, des signaux de navigation
par satellites, des réseaux de distribution d’énergie…). Le CSL, sponsor de
l’événement, avait invité les participants pour une visite de ses installations le premier
jour de la conférence.
La compréhension de la météo spatiale fait partie des priorités de l’ESA dans le cadre
de son programme SSA (Space Situational Awareness). Deux industriels ont étudié
des architectures de systèmes dans l’espace afin d’assurer un suivi opérationnel des
caprices de notre étoile et de leurs effets sur notre planète : Airbus Defence & Space
avec des instruments sur 8 satellites (2 LEO, 2 MEO, 2 GEO, 1 L1, 1 L5), OHB avec
l’emploi de 9 satellites (1 LEO, 2 SSO, 2 MEO, 2 GEO, 1 L1, 1 L5). Même avec des
charges hôtes, la mise en œuvre de tels systèmes va nécessiter des investissements
conséquents de coopération internationale pour lesquels il faudra attendre la prochaine
décennie.
Projet sino-européen d’observatoire L5 de météo spatiale
Entretemps, il importe de maîtriser la technologie de nouveaux instruments
d’observation et de mesure. En Europe, des missions de micro- et nano-satellites,
destinés à mieux donner l’alerte sur les caprices de notre étoile, veulent contribuer au
développement de cette technologie. L’ESWW11 fut l’occasion de présenter de
nouvelles missions au service de la météo spatiale :
- L’ESA a en projet, depuis plusieurs mois, INSTANT (Investigation of SolarTerrestrial Activity & Transients), mission de classe S avec un observateur au Point
L5. Sur cette position à 1,5 millions de km, on peut avoir une vue simultanée sur un
événement sur le Soleil et sur la réaction de la Terre. INSTANT est étudié dans le
cadre d’une coopération sino-européenne pour un lancement en 2021 et pour un
fonctionnement de trois ans. Son coût de 100 millions € serait pris en charge pour
moitié par l’ESA et par le CAS (Chinese Academy of Sciences). Le satellite de 300 kg
(60 kg et 60 W pour la charge utile) - sans le module de propulsion - servira à une
vision grand angle des phénomènes qui interagissent dans l’héliosphère. Et ce, grâce à
un coronographe, un imageur UV, un magnétomètre, un détecteur de plasma... La
plate-forme, fournie par l’industrie européenne, pourrait être un Myriade évolué ou
un bus SSTL ou un PROBA. Le lancement sera réalisé par une fusée Longue Marche.
La proposition pourrait être sélectionnée à la mi-2015. Le CSL (Centre Spatial de
Liège) est intéressé par une participation à cette mission sino-européenne.
- Le CNES propose le microsatellite SWUSV (Space Weather & Ultraviolet Solar
Variability), sans doute en coopération avec la Chine. Cet observatoire doit en 2020
succéder aux petits satellites Picard et PROBA-2 pour la surveillance de l’activité
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solaire. Dans le but de préparer cette mission, le CNES a établi une collaboration avec
le LATMOS qui propose SUMO (Solar UV variability influence on Ozone &
Climate). Ce triple Cubesat de moins de 4 kg, à pouvoir lancer dès 2018, est réalisé
dans le cadre d’un projet étudiant de l’Ecole Polytechnique de Palaiseau et de
l’Observatoire de Versailles Saint Quentin-en-Yvelines. L’Observatoire Royal de
Belgique (ORB) et l’Institut d’Aéronomie Spatiale (IASB) pourraient être partenaires
dans SWUSV.
Le prochain observatoire de météo spatiale doit être DSCOVR (Deep Space Climate
Observatory), alias Triana, de la NOAA (National Oceanic & Atmospheric
Administration). Ce satellite d’environ 750 kg sera expédié le 23 janvier vers le point
L1 au moyen du lanceur Falcon 9 v1.1. Il prendra la relève de l’observatoire ACE
(Advanced Composition Explorer) de la NASA qui se trouve positionné à L1 depuis
1997 et transmet toujours des données.
11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux
L’année 2015 sera-t-elle décisive pour l’essor (enfin) du vol suborbital ?
Le 31 octobre, l’explosion en vol du planeur-fusée SS2 (SpaceShipTwo)
« Enterprise » de Virgin Galactic, alors qu’il effectuait un essai propulsé, a marqué un
coup d’arrêt dans le développement du tourisme suborbital (plutôt que spatial). La
mort, dans cet accident, d’un pilote d’essais en a secoué plus d’un. Certains ont
d’ailleurs annulé leur réservation pour un vol chez Virgin Galactic. L’entreprise de Sir
Branson se veut rassurante et annonce que le deuxième SS2 est en construction pour
une reprise des tests durant la seconde moitié de 2015.
De son côté, XCOR Aerospace, qui accumule les retards faute de moyens techniques
et financiers, termine la réalisation de son avion-fusée MkI. Aucune indication au sujet
de son premier vol d’essais. Il faudra attendre en 2016 ( ?) la version MkII pour
effectuer des bonds à 100 km avec une longue parabole pour des expériences en
microgravité.
Il y a Blue Origin, l’initiative très secrète de Jef Bezos, le créateur et patron
d’Amazon.com. Elle poursuit dans son ranch texan les essais de propulseurs qui
doivent équiper une fusée réutilisable destinée à faire voler une capsule habitable à
100 km d’altitude. Les tests en vol auront-ils lieu en 2015 ? On est impatient de savoir
et de voir… Surtout que Blue Origin projette d’effectuer des missions habitées en
orbite à l’horizon 2020.
12. Petits satellites/Technologie/Incubation
12.1. PROBA-3 à l’heure belgo-espagnole :
avec le CSL comme le chef d’orchestre de la mission scientifique
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L’ensemble PROBA-3 devrait être lancé fin 2018 servira à une mission inédite
d’observation par occultations de la couronne solaire où prend naissance le vent de
particules dans le système solaire. Deux micro-satellites évolueront en formation, ce
qui suppose une parfaite maîtrise du vol concerté sur une orbite elliptique entre 600 et
60.000 km : le satellite « coronographe » ou CSC (Coronograph Spacecraft) de 340 kg
qui est équipé d’un système de stabilisation pour un pointage ultra-précis, ainsi que le
satellite « occulteur » de 210 kg ou OSC (Occulter Spacecraft) qui est développé avec
Sener comme maître d’œuvre pour cette mission complexe.
Parmi les firmes du spatial européen associées au développement de cette mission, on
a EADS CASA Espacio qui réalise et intègre la structure des deux plates-formes,
QinetiQ Space qui fournit les avioniques, Spacebel qui est en charge des logiciels
bord, des simulateurs de vol en formation et du segment sol de cette mission
complexe, ainsi que GMV qui réalise le sous-système de contrôle du vol en formation.
L’ensemble sera lancé au moyen de Vega et piloté par le Centre ESA de Redu. Le
Centre Spatial de Liège (CSL) assure la maîtrise d’œuvre de l’instrumentation
scientifique à bord du satellite CSC.
12.2. Un PROBA placé au Point L5 pour une mission de météo spatiale ?
L’ESA et la CAS (Chinese Academy of Sciences) étudient la mission INSTANT de
micro-satellite sur le Point L5 (1,5 millions de km de la Terre) pour observer ce qui se
passé dans l’héliosphère, entre notre étoile et notre planète. INSTANT (Investigation
of Solar-Terrestrial Activity and Transients) – à sélectionner en juin 2015 comme
nouvelle mission de classe S - est un observatoire de 300 kg qui serait réalisé sur une
petite plate-forme de type PROBA et lancé en 2021 par une Longue Marche. Le CSL
pourrait être associé à la réalisation d’un instrument EUV (Extreme Ultra Violet).
12.3. Table of nanosat systems manufacturers
(Cubesat technology) in Europe – updated version
Europe contributes to the educational phenomenon of Cubesat-type nanosatellites for
technological and scientific purposes, as well for global deployment in innovative
constellations. New original ventures are currenly taking form by using nanosat
technology in Europe for scientific purposes and commercial applications. The main
venture with Cubesat technology is the QB50 constellation developed by VKI (Von
Karman Institute) in Belgium and by ISIS in the Netherlands for “in situ”
measurements of the thermosphere around the Earth; Ukrainian-Brazilian Cyclone-4
launch planned in 2016-2017.
Further constellations of nanosats for earth observations or in-situ measurements are
developed by private companies in USA. The most spectacular achievement concerns
the Californian start-up Planet Labs: with the development of Triple Cubesats using a
fine optical sensor under the name of Dove and with deployment of the Flock-1
constellation consisting of up to 28 such Triple Cubesats (2014), it opens the way to
nano-eyes around the Earth for continuous remote sensing observations.
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COMPANY, address
(web site)
Nanosatellite products
& services
Main achievements (in orbit)
[project]
AAC MICROTEC, Uppsala
Science Park, SE-751 83 Uppsala,
Sweden (www.aacmicrotec.com)
Multi-functional systems, based on
state-of-the art and space-qualified
microelectronics and MEMS
technology. CubeFlow satellite system
design with training opportunity.
Rapid integration architecture for
nanosatellites. Development of the
MOSA (Modular, Open-System
Architecture) system. Studies, with
OHB Sweden,
ALMASPACE/UNIVERSITA
DI BOLOGNA, Via Fontanella,
55, I-47121 Forli, Italy
(www.almasat.unibo.it)
Alma Mater Microsatellite & Space
Microsystems Lab. Student teams
working on an intelligent use of spinin technologies from microelectronics
and miniaturized mechanics
ASTROFEIN/ASTRO- und
FEINWERKTECNIK
ADLERSHOF GMBH, Albert
Einstein Str.12, D-12489 Berlin,
Germany (www.astrofein.com)
Design & development of microminiaturized reaction wheels, nanosat
mechanisms and solar panels. Ground
support equipment for Cubesat-type
spacecraft.
CLYDE SPACE, The Helix
Building, West of Scotland
Science Park, Glasgow, G20 OSP,
United Kingdom (www.clydespace.com)
Leading Cubesat power provider with
equipment of modular design for
microspacecraft platforms. Cubesat
EPS/Electrical Power Systems (solar
panels, batteries) for 1U to 12U
Cubesats.
GAUSSTEAM SRL Corporate,
Via Lariana, 5, Roma, Italy
(www.gaussteam.com)
Group of Astrodynamics for the Use
of Space Systems, established by the
UniSat team of Universita di Roma
“La Sapienzia” (Scuola di Ingeneria
Aerospaziale). Cooperating with US
partners to develop turnkey micro- &
nano-satellite systems for ministries,
Spin-off from Uppsala University’s
Angström Laboratory.
Development of Space Plug-andPlay Avionics (SPA) standard with
the AFRL/US Air Force Research
Laboratory. Partnership with
NASA to develop low-cost
miniaturized nanosatellites. 1U
Cubesat or TechEdSat-1 for San
Jose University, California (2012).
Discussions of industrial
partnership with Turkey.
ALMASat-1/1st Alma Mater
Satellite for ASI/Agenzia Spaziale
Italiana (2012). Development of
12.5-kg ALMASat-EO/Earth
Observations for the Italian
Ministry of Research [2014]
Developing for DLR the 3-axis bus
for the TET-1/1st Technologie
Erprobungs Träger microsatellite
(2012). Partner of Technical
University of Berlin for the TUBsat
and BEESAT/Berlin Experimental
and Educational Satellite
nanosatellites (2013). Cooperation
with Indonesia in the development
of EO micro-satellites. (*)
Participation to South African
Sumbadilasat (2009), to Indian
Studsat (2010). Development of
technological 3U Cubesat UKube-1
of UK Space Agency (2013), of
scientific PICASSO for Belgian
Institute for Space Aeronomy
(BISA). Proposal of 3U Cubesat for
high-resolution earth observations.
Development of CubeSpark, a
Cubesat equipped with micropulsed plasma thruster.
Active driver of the Unisat
programme of 10-kg microsats
since late 1990’s. Developing
technological 28-kg Unisat-5 with
high-definition camera for Earth
observations and debris tracking
operations (2013). Unisat-6 in
WEI n°77 2014-6 - 40
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
universities and institutes in
emerging/developing countries.
GOMSPACE APS, Niels Jernes
Vej 10, DK-9220 Aalborg East,
Denmark (www.gomspace.com)
HOGSKOLEN I NARVIK,
Lodge Langes gt.2, P.O. Box 385,
N-8505 Narvik, Norway
(http://hincube.cubesat.no/wp/)
ISIS/INNOVATIVE
SOLUTIONS IN SPACE,
Molengraffsingel 12-14, NL-2629
JD, Delft, The Netherlands
(www.isispace.nl)
NEXEYA SERVICES, Centrale
Parc, Bât.2, Avenue Sully
Prudhomme, F-92298 Châtenay
Malabry Cedex, France
http://www.nexeya.fr/
NOVANANO SAS, 24, rue Jean
Baldassini, F-69007 Lyon, France
(http://novanano.com/)
POCKETQUBESHOP (ALBA
ORBITAL LTD), 5.13 The
Whisky Bond (TWB), Dawson
preparation (2014). Prime
contractor of the TigriSat remote
sensing microsat for educational
purposes in Iraq (2014).
GOMX nanosat platform with plugDouble Cubesat GOMXand-play solutions to carry payload of 1/GATOSS (Global Air Traffic
up to 1.2 kg. Provision of microAwareness & Optimizing through
miniaturized computers, advanced
Spaceborne Surveillance) of 2 kg to
software, tailored ground stations and collect ADS-B signals [2013],
versatile subsystems for science,
Participation, with 3U Cubesat
education and technology missions.
GOMX-2 and GOMX-3, to the
QB50 constellation [2016]
Norwegian Cubesat initiative at
Participation to the ANSAT
Narvik University College since 2006. (Norwegian Student Satellite)
Development of a nanobus for science programme to develop up to 3
and applications.
HINcube Cubesats. First HINCube
in orbit (2013).
Turnkey Cubesat development,
Spin-off of TU Delft. Development
nanosat hardware (attitude control
of 3U Cubesats (Triton-1, Delfisubsystems, solar panels, structures,
n3Xt) launched by Dnepr [2013].
deployer, adapter, on board
Triton-2 to be launched for AIS
computers), launch services provision, (Automatic Identification System)
ground stations, data collection
mission [2014].Over 150
systems for specific applications,
subsystems delivered for a lot of
innovative space logistics… Cubesat
universities and student teams.
deployment system developed for VKI Marketing launch opportunities
(Von Karman Institute) with the
with Russian and Chinese rockets.
support of the European Commission. Main contractor for the deployment
See www.cubesatshop.com
system of the QB50 project
managed by VKI and consisting of
a constellation with up to fifty 2U
Cubesats in the low thermosphere
[2015].
Development & marketing of
Cooperation with Silicom to
nanosatellite systems, by using the
develop Nadege Triple Cubesat
expertise of the company for Iridium
(3U) [2015?] and Elise platform for
Next and O3B spacecraft.
6U/12U Cubesat [2016?]
Young innovative company as
nanosatellite systems integrator and
service operator. Customer’s payload
integration within the Cubesat-type
NovaSat platform. Marketing of three
NovaSat platforms based upon an
evolutionary and modular concept.
New small enterprise to develop and
promote nano-systems for educational
miniaturized cubesats.
WEI n°77 2014-6 - 41
FlyMate deployment system to be
used for the 1st time with 1U
Cubesat Novasat/OSSI-1 for the
Open Source Initiative of South
Korea (2013). 3U NovaSat in slow
development, due to lack of
customers and funds. Marketing
launch opportunities with Russian
rockets.
Very low-cost spacecraft (around
some $ 20.000) for schools,
colleges, government… First
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
Road, Glasgow, G4 9SS, UK
(www.pocketqubeshop.com)
SKYLABS/TELETECH NET,
Poljska ulica, 6, 2000 Maribor,
Slovenia (www.skylabs.si)
launch in 2016.
Slovenian manufacturer of processors
for aerospace systems. Important
involvement in the first nanosatellite
of Slovenia.
In-house design & development of
SSBV/SPACE & GROUND
SYSTEMS, Huygensstraat, 44,
innovative on-board processing and
NL-2201 DK, Noordwijk ZH, The communication subsystems for the
Netherlands (www.ssbv.com)
commercial smallsat market. Provider
of miniaturized reaction wheels, sun
sensors, magnetometers,
magnetorquers…
SURREY SPACE CENTER,
Research groups on microUniversity of Surrey, Guildford,
miniaturized technologies for nanosat
Surrey GU2 7XH, United
systems. Development of COTS
Kingdom
(Commercial On The Shelf)
(www.ee.surrey.ac.uk/ssc)
equipment for in-orbit autonomy,
space robotics, earth observations,
propulsion engines, control systems…
High-tech innovation laboratories for
SSTL (Surrey Satellite Technology
Ltd).
Development of Slovenian
nanosatellite (Triple Cubesat) to be
launched in 2017.
Located in the Space Business Park
in Noordwijk, close to ESTEC.
Technological partner of many
Cubesat missions. Participation to
the QB50 project of constellation
with Double Cubesat nanosatellites.
Close cooperation, as high-tech
development arm, with SSTL.
SNAP-1 (Surrey Nanosatellite
Application Platform) as
technology demonstrator (2000).
Low-cost smartphone nanosatellite
(Triple Cubesat) STRAND1/Surrey Training Research and
Nanosatellite Development of 3.5
kg (2013). Identical STRAND-2A
& -2B to test in-orbit docking
procedures. [2015?]
© December 2014 Space Information Center/Belgium
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales
Coup de malchance pour OUFTI-1, mais dans le spatial,
on n’est jamais à l’abri d’une surprise de dernière minute !
Le modèle de vol du nano-satellite OUFTI-1 a été mis à l’épreuve par l’ESA dans ses
installations de l’ESTEC, à Noordwijk. L’équipe liégeoise, composée d’ingénieurs de
l’ULg et de l’ISIL (Institut Supérieur Industriel Liégeois), a été confrontée aux
impératifs des tests extrêmes, comme on les fait subir aux grands satellites. Rien n’a
été épargné pour que OUFTI-1 soit déclaré bon pour le service, à commencer par le
lancement. Alors que les essais thermiques s’étaient bien déroulés, le Cubesat liégeois
d’1 kg a quelque peu souffert lors de son passage sur le simulateur des vibrations du
décollage... Un micro-boulon n’a pas résisté lors de l’épreuve. Il s’est détaché pour
aller se perdre dans sa petite structure. Difficile, malgré les observations
radiographiques, de savoir où se trouvait la pièce manquante. Il va falloir réparer pour
un nouvel essai sur le pont vibrant. S’il est concluant, OUFTI-1 pourra recevoir son
laissez-passer pour l’espace.
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace
WEI n°77 2014-6 - 42
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
14.1. Amos en 2014 : une année de débuts prometteurs en Chine
avec trois contrats pour plus de 6 millions €
L’entreprise liégeoise Amos, spécialiste d’opto-mécanique et de simulateurs spatiaux,
marque des points en Asie. Après l’Inde, où elle a installé plusieurs cuves pour des
tests sous vide ainsi que des télescopes - ce qui représente 25 % de son chiffre
d’activités -, elle réussit son entrée sur le marché chinois. En 2014, elle a signé en
Chine trois premiers contrats pour un monant qui dépassant les 6 millions € :
- la CAST (China Academy of Space Technology) lui a passé commande de 148
miroirs hexagonaux en aluminium de 0,70 m pour former deux grands collimateurs de
6 et 2 m de diamètre qui permettront de recréer le rayonnement du Soleil dans un
simulateur d’ambiance spatiale.
- le CIOMP (Changchun Institute of Optics, Fine Mechanics & Physics) a recours au
savoir-faire d’Amos pour un miroir de 2 m de diamètre avec sa cellule de support pour
un télescope au sol, ainsi que pour un collimateur de 2,5 m de diamètre pour les tests
en laboratoire d’équipements optiques pour télescopes.
« Nous espérons que ces trois premiers contrats en Chine en appelleront de nombreux
autres », commente Jean-Pierre Chisogne, directeur marketing d’Amos.
14.2. Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"
Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de
satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie
Espace.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale
dans le monde n'implique un centre de recherches
ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.
Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre
décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace.
Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le
site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander :
http://www.skyrocket.de/space/
Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde :
http://www.spacetoday.net/
http://www.spacedaily.com/
Evénement spatial
Participation wallonne de chercheurs et d’industriels
WEI n°77 2014-6 - 43
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
Lancement V220, le 16 octobre, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télévision Intelsat30/DLA-1 pour Direct TV Latin America et
Intelsat (SSL), ainsi que le satellite de
télécommunications Arsat-1 (Invap + Thales
Alenia Space) pour Ar-Sat (Argentine).
Lancement V221, le 6 décembre, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télévision DirecTV-14
pour Direct TV (SSL), ainsi que le satellite de
télécommunications Gsat-16 (ISRO) pour ISRO
& Antrix (India).
Lancement VS11 du Soyouz ST guyanais, le 18
décembre, avec quatre O3b (Thales Alenia Space)
pour le déploiement d’une constellation de
satellites haut débit en orbite moyenne destinés à
O3b Networks (Jersey)
Lancement VV04 de Vega, prévu le 11 février,
avec le planeur expérimental IXV (Thales Alenia
Space) pour l’ESA (vol suborbital)
Lancement VS10 du Soyouz ST guyanais, prévu
fin mars, avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL),
baptisés Adam et Anastasia, pour le déploiement
d’une constellation civile de satellites de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
Lancement V222, prévu en avril, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télécommunications
Thor-7 (SSL) pour Telenor, ainsi que le satellite
de
télécommunications
militaires
Sicral2/Syracuse-3C (Thales Alenia Space) pour les
Ministères italien et français de la Défense.
Lancement VV05 de Vega, prévu en avril-mai,
avec le satellite de télédétection Sentinel-2A
(Airbus Defence & Space) pour le système
Copernicus (Union Européenne)
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace
Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace
Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation de Thales Alenia Space Belgium pour la PCDU de
chaque satellite O3b. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz
ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A
noter que le centre de contrôle d’O3b se trouve chez SES au Château
de Betzdorf.
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er
étage, ainsi que des gouvernes du IXV. Thales Alenia Space Belgium
pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la
contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les
bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du
Centre Spatial Guyanais.
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec RSS (Redu
Space Services), est chargé des tests sur orbite, en bande L, de
chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de
manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des
opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment
sol du système Galileo.
Contribution de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de la plate-forme Spacebus 4000B2.Participation au
lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de
Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants
d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et
organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations
du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space
Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre
Spatial Guyanais.
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er
étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la
centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord.
Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA
et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
WEI n°77 2014-6 - 44
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
Lancement VS12 du Soyouz ST guyanais, prévu
en mai-juin 2015, avec deux Galileo FOC (OHB
+ SSTL), baptisés Alba et Oriana, pour le
déploiement d’une constellation civile de satellites
de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu est chargé des tests
sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution
de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de
chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de
VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo.
12. CALENDRIER 2014-2015
D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE
(*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.
Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs
du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.
(*) Du 24 juin 2014 au 5 avril 2015 : Vers la Lune avec Tania, exposition avec ateliers
pour élèves, étudiants et enseignants, au Centre de Culture Scientifique (CCS) de l’ULB
(Campus de Parentville), rue de Villers, 227, 6010 Charleroi. Cette exposition d’une année
vous guidera depuis les traces les plus anciennes de notre satellite naturel que nos aïeux ont
laissées gravées sur des os jusqu’aux projets de bases lunaires permanentes, en passant par les
mythes, légendes, observations astronomiques et les pas des « Apollonautes » dans la
poussière lunaire. Exposition réalisée en collaboration avec de la Maison de la Science de
l’ULg et de l’Euro Space Center de Transinne-Libin. Un livre fort utile, superbement illustré,
a été édité à cette occasion.
2015
14 janvier : Journée Perspectives spatiales 2015, organisée par Euroconsult
(*) 27-28 janvier : 7th Annual Conference on European Space Policy sur le thème de
« Boosting the Competiveness of the European Space Sector », au Bâtiment Charlemagne de
la Commission Européenne à Bruxelles, organisée de façon experte par Business Bridge
Europe avec les acteurs du spatial en Europe. Ce sera l’occasion de faire connaissance avec le
Commissaire en charge du spatial européen, dans la Commission Jean-Claude Juncker, avec
le prochain Directeur Général de l’ESA, Dr Johann Woerner, et de faire le point sur l’état
d’avancement des systèmes Galileo et Copernicus et de leurs aspects opérationnels, ainsi que
sur l’avenir du transport spatial en Europe au lendemain de la Ministérielle de Luxembourg.
4-5 février : Paris Space Week, à Paris-Orly Airport, rencontres B2B organisées par le
cluster The ASTech Paris Region et Proximum Group.
24-26 mars : Munich Satellite Navigation Summit 2015, sur le thème « Future of PNT – A
Glance into the Crystal Ball », organisé par Universität der Bundeswher München. Cet
événement sera-t-il rehaussé par la mise en orbite, cette fois correcte, de deux Galileo FOC
réalisés par OHB et SSTL ?
(*) 20-24 avril : 10th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation,
organisé par le DLR et l’IAA à l’Académie des Sciences de Berlin. Il s’agit d’une semaine de
WEI n°77 2014-6 - 45
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
présentations fort pertinentes sur les missions et les défis des petits satellites de télédétection
dans le monde, à l’heure où se développent des constellations d’observatoires pour assurer un
suivi continu de l’environnement terrestre.
19-21 mai : 5th International Conference Space Technologies Present & Future, avec
l’IAA (International Academy of Astronautics) à Dnepropetrovsk (Ukraine).
(*) 15-21 juin : Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace sur l’aéroport du
Bourget-Paris. Avec la présence de Skywin et de Wallonie Espace, ainsi que de nombreux
industriels du spatial wallon, grâce au support de l’Awex.
23-25 juin : Global Space Innovation Conference (GLIC 2015) organisé par l’IAF
(International Astronautical Federation) à Munich (Residence Palace)
29 juin-3 juillet : 6th EUCASS (European Conference for Aeronautics & Space
Sciences), à Cracovie (Pologne). Cette conférence très technique sur les systèmes
aérospatiaux se tient tous les deux ans. En 2013, elle avait réuni quelque 600 spécialistes,
ingénieurs et chercheurs. Le siège social d’EUCASS se trouve au VKI, à Rhode Saint Genèse.
29 juin-3 juillet Humans in Space Symposium, organisé à Prague par le CSO (Czech Space
Office) et l’IAA (International Academy of Astronautics). A signaler que le CSO assure en
Europe la promotion des vols suborbitaux XCOR Lynx.
25-28 août : ELGRA 2015, à Londres. C’est la conférence, qui a lieu tous les deux, de
l’European Low Gravity Research Association (ELGRA) pour faire le point sur les
expériences en microgravité, les instruments en œuvre et en projet, sur les résulats obtenus
dans le monde.
(*) 7-11 septembre : World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel
Westin, Paris. Cette semaine de conférences, qui réunit les top managers des entreprises ayant
un rôle influent sur le développement des systèmes spatiaux, permet de faire le point sur l’état
du monde pour le business dans l’espace (satellites de télécommunications, de télédétection).
8-11 septembre : Cubesat Workshop organisé par le VKI et l’ULg à Liège (amphithéâtres
de l’Opéra).
(*) 10-15 septembre : IBC 2015, à Amsterdam (RAI), rendez-vous européen (conférence et
exposition) concernant les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).
25-27 septembre : 2015 Eumetsat Meteorological Satellite Conference, organisée par
Eumetsat à Toulouse (France). Cette conférence unique en Europe est la rencontre des
utilisateurs des données de météorologie et d’océanographie par satellites. C’est l’occasion de
faire le point sur les nouvelles perspectives en climatologie spatiale.
(*) 12-16 octobre 2015: 66th IAC à Jerusalem (Israel). Le rendez-vous annuel de la
communauté spatiale du monde entier, à condition que les formalités de visas soient réglées
dans les temps (ce qui fut le problème de l’IAC 2014 à Toronto)
(*) 17-19 novembre : Space Tech Expo Europe, à Brême (Allemagne). Pour la première
fois, cette initiative américaine débarque en Europe. Il s’agit d’une exposition de grande
WEI n°77 2014-6 - 46
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
ampleur destinée à mieux faire connaître le potentiel des instances scientifiques et des
entreprises industrielles dans le domaine des lanceurs, satellites, équipments, composants…
C’est l’occasion pour les jeunes de prendre conscience de l’ampleur des métiers de l’espace
en Europe. Plus d’infos sur le site www.spacetechexpo.eu
Septembre 2016: 67th IAC à Guadalajara (Mexique).
Septembre-octobre 2017 : 68th IAC à Adélaïde (Australie), qui l’a emporté sur Brême
(Allemagne) désormais candidate pour organiser l’IAC en octobre 2018.
En projet pour l’été 2019 : un IAC à Washington D.C. pour célébrer les 50 ans de l’Homme
sur la Lune (mission Apollo 11).
Annexes-tableaux (en anglais)
A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace
(2013-2022)
Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante
dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne
prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier,
car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est
guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates
de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des
teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou
l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?
Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union
Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS
Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux
NAME
CYGNUS CRS-3
O3B 9-12
ASTRA-2G
IXV Suborbital
TURKSAT-4B
EUTELSAT 115W B
GALILEO FOC 3-4
MAX VALIER SATELLITE
AYSEM-1
BEOSAT ?
ESTELLE
IMSAT ?
NADEGE
AALTO-1
ALBERT ?
E-ST@R-2?
SALLESAT-1 ?
CZCUBE-1 ?
UPCSAT-1 ?
DMC-3 CONSTELLATION
MICROPPTSAT ?
Launch
28 October 2014
18 December 2014
27 December 2014
February 2015
Early 2015
Early 2015
March 2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
Launcher
Antares
Soyuz CSG
Proton
Vega
Proton-Breeze
Falcon 9 v.1.
Soyuz CSG
PSLV
PSLV ?
PSLV ?
Dnepr
PSLV or Vega
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
PSLV
Vega ?
Mission (agency/operator)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Constellation Communications (03b)
Communications (SES Astra)
Re-entry test (ESA)
Communications (Türksat)
Communications (Eutelsat/Satmex)
Navigation (Commission + ESA)
Astronomy Quadsat (Inst Bozen)
Türkish Cubesat (Bahcesehir Un)
Space environment (ERIG)
Technology cubesat (Estonia)
Remote sensing microsat (ASI)
Triple Cubesat techno (Nexeya)
Earth Observation (VTT Finland)
Cubesat science (Imperial College)
Technology (Polytechnics Turin)
Cubesat techno (Un. La Salle)
Techno Cubesat (Czech amateurs)
Cubesat techno catalan (UPC)
High Res 3-satellite Constellation (DMCII)
Cubesat micropropulseurs (ARC)
WEI n°77 2014-6 - 47
Prime contractor
+ Thales Alenia Space Italia
Thales Alenia Space (F)
Airbus D&S Satellites
Thales Alenia Space Italia/SABCA
MELCO + TAI + Türksat ?
Boeing
OHB-System + SSTL
Inst Bozen + MPE Garching
Bahcesehir University/ CalPoly
Univ. Braunschweig
Tartu University + NanoSpace
Carlo Gavazzi Space ?
Nexeya + Silicom
VTT Finland
Imperial College London
ESA + Polytechnics Turin
Un La Salle - Barcelona
Czech amateur club
Univ. Polytech. Catalonia
SSTL
Austrian Research Centers
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
2015
2015
2015
TURKMENSAT/MONACOSAT
2015
2015
THOR-7
SICRAL-2/SYRACUSE-3C
2015
2015
PAZ/SEOSAR
2015
UPMSAT-2 UNION
2015
VENTA-1
2015
NEMO-HD
2015
ALMASAT-EO
2015
JASON-3
2015
BIROS
2015
LAPAN-TUBSAT A2
2015
LAPAN TUBSAT A3
2015
FLYING LAPTOP
2015
NOVASAT 2013?
2015
HEIDELSAT
2015
ESTCUBE-2
2015
GAMASAT-1
2015
NUTS
2015
OPTOS-2G
2015
NANOSAT-2A
2015
DELFFI/DELTA + PHI
2015
INFLATESAIL
2015
GOSSAMER-1
EUTELSAT-9B + EDRS-A 2015
2015
TECHNOSAT
2015
GÖKTÜRK-1
2015
HISPASAT AG-1
2015
PILSENCUBE
2015
OUFTI-1/LEODIUM
2015
POLYTEC-1/NAOSAT
2015
AAUSAT-4
2015
ROBUSTA-1B
2015
GALILEO FOC 7-8
2015
EUTELSAT-36C/RSCC
2015
GALILEO FOC 9-10
2015
GALILEO FOC 11-14
2015
SENTINEL-3A
2015
PRISMA ITALIA
2015
ADM-AEOLUS
2015
GALILEO FOC 15-18
2015
SENTINEL-3A
2015
LISA PATHFINDER
2015
AMAZONAS-4B
2015
SES-9
2015
GALILEO FOC 19-22
2015
AMSAT P3 EXPRESS
2015
ELISE
2015
SIMBA
2015
Q-RED ?
2015
OTB-1
2015
PILSENCUBE
2015
OUFTI-1/LEODIUM
2015
POLYTEC-1/NAOSAT
2015
AAUSAT-4
2015
ROBUSTA-1B
ATMOCUBE
GALILEO FOC 5-6
SENTINEL-2A
Vega ?
Soyuz CSG
Rokot
Falcon 9 v1.1
Ariane 5
Ariane 5
Dnepr
Dnepr
Dnepr ?
Dnepr ?
Vega ?
Falcon 9 v.1.1
Soyuz
PSLV
PSLV
Soyuz
TBD
PSLV ?
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Proton
TBD
Vega
Ariane 5 ?
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Soyuz CSG
Proton
Soyuz CSG
Ariane 5 ES
Rokot
Vega ?
Vega
Ariane 5 ES
Rockot
Vega
Ariane 5 ?
Ariane 5 ?
Ariane 5 ES
Ariane 5/ Soyuz
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Cubesat scientifique (Un. Trieste)
Navigation (Commission + ESA)
Observations Copernicus (ESA)
Communications (Turkmenistan + Monaco)
Communications (Telenor Satellite Broadcast)
Milsatcom (Defence It/Fr)
Military radar (CDTI)
Earth environment monitoring (UPM)
AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen)
Earth observations (SFL + Space-SI)
Earth Observations (Min Univ & Res)
Oceanography (Eumetsat + NOAA)
Infrared earth observations (DLR)
Earth observations (LAPAN)
HDTV Earth imagery (TU Berlin)
Technology (IRS Un.Stuttgart)
Solar sail Triple Cubesat (NovaNano)
Triple Cubesat (FH Heidelberg)
Micro-propulsion (Un. Tartu)
Reentry test (Un. Porto)
Gravity waves (NTNU)
Astrophysics (INTA + ?)
Technology (INTA + ?)
Formation flight (TU Delft)
Solar sail demonstrator (SSC)
Solar sail demonstrator (DLR + ESA)
Communications (Eutelsat + Airbus D&S)
Technological microsat (TU Berlin)
Military observations (Turkey/TAI)
Communications (ESA + Hispasat)
Communications (Un. West Bohemia)
Télécom D-Star (Amsat ?)
Earth observations (Un. Pol. Valencia)
AIS demonstration (Un. Aalborg)
Radiation testing (Un. Montpellier)
Navigation (Commission + ESA)
Communications (Eutelsat + RSCC)
Navigation (Commission + ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Oceanography GMES (ESA)
Security monitoring (ASI)
Earth Explorer (ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Observations GMES (ESA)
Technological demonstrator (ESA)
Communications (Hispasat)
Communications (SES)
Navigation (Commission + ESA)
Technology (Amsat DL)
12U Cubesat demonstrator (Nexeya)
Sun-earth Imbalance (RMI)
Cubesat reentry test (Tekever)
Orbital Test Bed (SSTL)
Communications (Un. West Bohemia)
Télécom D-Star (Amsat ?)
Earth observations (Un. Pol. Valencia)
AIS demonstration (Un. Aalborg)
Radiation testing (Un. Montpellier)
WEI n°77 2014-6 - 48
Un. Trieste
OHB-System + SSTL
Airbus D&S Satellites (F)
Thales Alenia Space (F)
Space Systems Loral
Thales Alenia Space (I)
CDTI + EADS CASA + INTA
UPM + INTA
Ventspils + Augstkola + OHB
+ Space-SI (Slovenia)
AlmaSpace
Thales Alenia Space + CNES (F)
DLR for Firebird constellation
LAPAN + TU Berlin
TU Berlin + LAPAN
IRS Un.Stuttgart
NovaNano + ?
FH Heidelberg + DLR
Un. Tartu, Estonia
Un. Porto + Tekever)
NTNU, Norway
INTA
INTA
TU Delft + ISIS
Surrey Space Center
DLR/Kayser Threde
Eutelsat + Airbus D&S + ESA
TU Berlin + DLR ?
Telespazio + Thales Alenia Space
OHB + Thales Alenia
Un. West Bohemia
Univ. Liège + CSL
Naosat + Un. Pol. Valencia
Un. Aalborg
ESA + Un. Montpellier
OHB-System + SSTL
ISS Reshetnev or Airbus D&S?
OHB-System + SSTL
OHB-System + SSTL
Thales Alenia Space (F)
Carlo Gavazzi Space
Airbus D&S Satellites
OHB-System + SSTL
Airbus D&S Satellites
RUAG Space + Airbus
Orbital Sciences
Boeing
OHB-System + SSTL
Amsat DL
Nexeya + Silicom
RMI Belgium + ?
Tekever (Portugal)
SSTL
Un. West Bohemia
Univ. Liège + CSL
Naosat + Un. Pol. Valencia
Un. Aalborg
ESA + Un. Montpellier
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
EARTHCARE
GALILEO FOC 15-18
GALILEO FOC 19-22
EDRS-C/HYLAS-3
TURKSAT-5A/PEYKOM-1
CYGNUS CRS-4
TUBIN-TUBIX20
IONOSAT-1
CEPHEUS-1
OTB/ORBITAL TEST BED
EU:CROPIS
CFOSAT
EUTELSAT-65 WEST A
EXOMARS/SCHIAPARELLI
EXOMARS/TGO
SHALOM
SENTINEL-5 PRECURSOR
SES-10
BEPICOLOMBO
PICASSO
VKI RE-ENTSAT
ESEO ?
OPS-SAT
QBITO
ERA/ISS NAUKA MODULE
S-NET-1/-2/-3/-4
CYGNUS CRS-5
MERLIN
MICROCARB
MUSIS CSO-1
MICROSCOPE
OPTSAT-3000
VENµS
NORSAT-1
GOSSAMER-3
SENTINEL-1B
METOP-C
SENTINEL-3B
QB50 CONSTELLATION
MEGASAT ?
GÖKTÜRK-3
INGENIO-SEOSAT
EU:CROPIS
SIGMA/MARCONI-1
SENTINEL-6/CRYOSAT JASON
ENMAP
SENTINEL-2B
MUSIS CSO-2
CHEOPS
TARANIS
PROBA-V2?
COSMIC VISION M1
SIGMA/MARCONI-2 ?
HEINRICH HERTZ
OPSIS
PROBA-ALTIUS ?
SUMO
PROBA-3A
2015
2015
2015
2015
2015
2016
2016
2016 ?
2016
2016
2016
2016
2016
2016 Feb-March
2016 Feb-March
2016
2016
Vega ?
Ariane 5 ES
Ariane 5 ES
TBD
TBD
Antares
TBD
Cyclone 4 ?
TBD
Falcon Heavy
Falcon Heavy?
Long March 2C
TBD
Proton-Breeze
Proton-Breeze
TBD
Rokot
Earth Explorer (ESA + JAXA)
Navigation (Commission + ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Communications (ESA + Avanti)
Communications (Türksat)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Technology microsat (TU Berlin)
Space Weather (NSAU/Ukraine)
Triple technological Cubesat (Un. Seville)
Technology microsat (SSTL)
Biological minisat (DLR)
Oceanography (CNES + CNSA)
Communications (Eutelsat do Brasil)
Mars lander (ESA + NASA + Roscosmos?)
Mars orbiter (ESA + NASA + Roscosmos?)
Hyperspectral EO (ISA + ASI)
Atmosphere chemistry (ESA + TNO)
2016
Falcon 9 (Heavy?)
Broadcasts/communications in Latin America (SES)
2016
2016
2016
2016 ?
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
20176
2016
2016
2016
2016
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2018
2018
2018
2018
2018
2017
Ariane 5
TBD
TBD
Vega
TBD
Cyclone 4
Proton
TBD
Antares
Vega
TBD
Vega ?
Vega ?
Vega
Vega
TBD
TBD
Soyuz 2 CSG
Soyuz 2 CSG
Soyuz 2 ?
Cyclone 4
TBD
TBD
Vega
TBD
TBD
Vega
PSLV
Soyuz 2
Vega ?
Vega ?
Vega
TBD
TBD
TBD
TBD
Vega
TBD
TBD
Vega
Mercury orbiters (ESA + JAXA)
Aeronomy (BISA + Clyde Space)
Re-entry experiment (VKI)
Student earth observation microsat (ESA)
Technological triple cubesat (ESA)
Spain QB50 (Un Pol Madrid)
ISS remote manipulator (ESA)
Nanosat constellation (TU Berlin)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Methane observations (CNES + DLR)
Chemistry of atmosphere (CNES)
Spy satellite (DGA)
Technology (CNES + ESA)
Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence)
Observations (CNES + ISA)
Sat-AIS & security (Norsk Romsenter)
Large solar sail demonstrator (DLR)
Radar observations GMES (ESA)
Polar meteo (Eumetsat +NOAA)
Oceanography GMES (ESA)
Thermosphere study (VKI)
Communications (CNES + Eutelsat ?)
SAR Earth Obs (TAI + Tübitak)
Observations (CDTI + ESA)
Biological laboratory (DLR)
Broadband communications (ASI + PPP)
Oceanography (ESA + Eumetsat)
Hyperspectral imagery (DLR)
Observations GMES (ESA)
Spy satellite (DGA)
Exoplanets monitoring (ESA)
Analysis of lightning & stripes (CNES)
Earth observations (Belspo + VITO)
Science (ESA)
Broadband communications (ASI + PPP)
Communications (DLR + ?)
High-Resolution EO (ASI)
Atmosphere chemistry (ESA + BISA)
Ozone measurements (LATMOS)
Formation flight (ESA)
WEI n°77 2014-6 - 49
TBD
OHB-System + SSTL
OHB-System + SSTL
OHB + Airbus D&S
TUSAS/ TAI + MELCO
+ Thales Alenia Space Italia
TU Berlin
Youchnoye + ESA + EC
Un. Seville + Solar MEMS Techno
SSTL
DLR
CNSA + Thales Alenia Space
Space Systems/Loral
Thales Alenia Space + Airbus D&S
Thales Alenia Space Italia
Israeli + Italian industry
Airbus D&S UK + TNO
Airbus D&S
Airbus D&S + JAXA
BISA, Belgium + VKI ?
VKI, Belgium + ?
Carlo Gavazzi
GomSpace +TU Graz
E-USOC + VKI
EADS Dutch Space
TU Berlin
+ Thales Alenia Space Italia
CNES + DLR + ?
CNES + ?
Airbus D&S + Thales Alenia Space
CNES + ONERA
IAI (Israel), CGS + Telespazio
ISA + French & Israeli industry
? + Kongsberg
DLR / ?
Thales Alenia Space (I)
Airbus D&S Satellites
Thales Alenia Space (F)
Team of universities in the world
Airbus D&S/Thales Alenia Space ?
TAI + ?
Airbus Defence & Space Espana
DLR + ?
Italian industry + ?
Airbus Defence & Space + TAS
Kayser-Threde
Airbus D&S Satellites
Airbus D&S + Thales Alenia Space
SSTL
CNES + CNRS
QinetiQ Space + Spacebel + VITO
TBD
Italian industry + ?
OHB-System + Airbus D&S ?
CGS + Italian industry + OHB ?
QinetiQ Space
Polytechnique Palaisseau
QinetiQ Space
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
PROBA-3B
MTG-I-1 (METEOSAT)
SOLAR ORBITER
JAMES WEBB ST
EXOMARS-2 Rover
MPCV ORION
MTG-S-1 (METEOSAT)
QUANTUM/ANYSAT
COSMO SG-1 & SG-2
SARAH AKTIV-1
SARAH PASSIV-1 & -2
SENTINEL-6/JASON-4 CRYOSAT
2017
2018
2018
2018
2018
2018
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2020
2020
2020
2020
2020
2020
2020 ?
2020 ?
2020 ?
2021 ?
2021
2021 ?
2022
2022
2023
2024
2028
Vega
TBD
TBD
Ariane 5 ?
Proton-Breeze
SLS Block1
TBD
TBD
TBD
Falcon 9 v.1.1
Falcon 9 v.1.1
Vega ?
TBD
TBD
Vega ?
Soyouz or ?
TBD
TBD
Vega ?
PSLV ?
Soyuz 2 CSG
TBD
TBD
Long March 6?
TBD
Proton-Breeze
TBD
TBD
Soyuz ?
Ariane 5 ?
EUCLID
SWOT
PROBA-4 IMP ?
CERES-1, -2, -3
MTG-I-2 (METEOSAT)
EPS/METOP SG-1
SWUSV
LUNAR BW-1 ?
LUNAR LANDER
EXOMARS-3 ?
OTOS
INSTANT
COMSAT NG-1 & -2
JUICE + GANYMEDE
EPS/METOP SG-2
MTG-I-3 (METEOSAT)
PLATO
ATHENA
© Space Information Center/Belgium – October 2014
Formation flight target (ESA)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Solar exploration (ESA)
Astronomy/Astrophysics (NASA)
Mars rover (ESA + NASA) ?
Manned spacecraft (NASA + ESA)
GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat
Comsat with flexible payload (Eutelsat)
Dual-use radar satellites (Defensa/ASI)
Satellite émetteur radar (Bundeswehr)
Satellite récepteur radar (Bundeswehr)
Oceanography & Polar monitoring (ESA)
Cosmology (ESA)
Ocean topography (CNES + NASA)
Asteroid mission (ESA)
Electronic intelligence (DGA + CNES)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
Space Weather forecasts (CNES + CAS ?)
Moon orbiter (IRS Stuttgart)
Moon lander (DLR)
Mars Science (ESA + NASA)
Super High resolution EO (DGA + CNES)
Space Weather from L5 (ESA + CAS)
Military Satcom (DGA + CNES)
Jupiter Moon exploration (ESA + NASA?)
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Exoplanetary science (ESA)
X-ray observatory (ESA)
Airbus CASA + Sener
Thales Alenia Space + OHB
Airbus D&S + ?
Northrop Grumman + ESA
Thales Alenia + Airbus D&S
Lockheed Martin + Airbus D&S
Thales Alenia Space + OHB
SSTL
Thales Alenia Space Italia
OHB + Airbus D&S
OHB
Thales Alenia Space + Airbus D&S?
Thales Alenia Space
Thales Alenia Space + Airbus D &S
TBD
Airbus D&S + Thales Alenia Space?
TBD
Airbus Defence & Space
TBD
IRS Stuttgart
DLR + European partners?
TBD
Airbus D&S + Thales Alenia Space?
European bus
Airbus D&S or Thales Alenia Space
TBD + Russian industry
Airbus Defence & Space
Thales Alenia Space + OHB
TBD
TBD
4. Export contrats for the satellite industry in Europe
This alphabetical list review the known contracts signed by the European
industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the
period 2013-2018. It also includes the major contracts for payloads or platforms.
NAME
“AFRICA” EOSAT-1/-2
ALSAT-1B
ALSAT-2A/2B
AONESAT-1?
ARABSAT-6B
ARSAT-1/-2 & /-3 ?
BADR-7
DMC-3 CONSTELLATION
DIRECTV-15
DIRECTV Latin America
ECHOSTAR-105
Contractor (Country)
Mission (launch schedule)
Not disclosed
ASAL/CTS (Algeria)
ASAL/CNTS (Algeria)
AOneSat Communications
(Switzerland/India)
Arabsat (Saudi Arabia)
High-resolution observations (2017)
Remote sensing microsats [2015]
Remote sensing micro-satellites (2010)
GEO telecommunications (2016?)
GEO telecom/broadcasts (2014)
Prime contractor (State)
Thales Alenia Space (France)
SSTL + DMCII
Airbus D&S (France)
*Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
ArSat (Argentina)
GEO telecommunications (2014-17)
* Thales Alenia Space + Airbus
D&S
Arabsat (Saudi Arabia)
GEO telecom/broadcasts (2015)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
DMCII (United Kingdom) High-resolution satellites (2015)
SSTL + DMCII (+ China)
DirecTV (USA)
GEO broadcasts (2014)
Airbus D&S Satellites (France)
DirecTV (USA)
GEO broadcasts (2016)
Airbus D&S Satellites (France)
Echostar (USA) + SES GEO broadcasts & communications Airbus D&S Satellites (France)
WEI n°77 2014-6 - 50
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
/SES-11
EXPRESS AM-7
EXPRESS AM-8
EXPRESS AMU-1
FALCON EYE-1
& -2
GEO-KOMPSAT-2B
GÖKTURK-1
HELLASAT-3/
EUROPASAT
INDOSAT
IRIDIUM NEXT
/IRIDIUM PRIME?
KAZEOSAT-1/MRES
KAZEOSAT-2/HRES
KAZSAT-3
KAZSTSAT/Earth Mapper
KOREASAT-5A
KOREASAT-7
LAPANSAT-A2
LAPANSAT-A3
MEASAT-3B
NEXSTAR-1 & -2
O3B (12 satellites)
PERUSAT-1
SGDC-1
TELSTAR-12R
TURKMENTEL
/MONACOSAT
VNREDSAT-1B
YAMAL-401
YAMAL-601
(Luxembourg)
RSCC (Russia)
RSCC (Russia)
RSCC (Russia)
UAE Armed Forces (UAE)
(201)
GEO telecom/broadcasts (2015)
GEO telecom/broadcasts (2015)
GEO telecom/broadcasts (2015)
Very high-resolution observations
(2017, 2018)
GEO meteorological observations (2019)
KARI (South Korea)
Min Defence (Turkey)
High-resolution observations (2015)
Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017)
Inmarsat (United Kingdom)
Iridium Satellite (USA)
Mobile comsat constellation (20152017)
Kazcosmos (Kazakhstan)
Remote sensing mini-satellite (2014?)
Kazcosmos (Kazakhstan)
Remote sensing micro-satellite (2014)
JSC Kazsat (Kazakhstan)
GEO telecom (2014)
Ghalam KJC (Kazakhstan) Remote sensing micro-satellite (2015)
KT Sat (South Korea)
GEO Telecom (2016)
KT Sat (South Korea)
GEO Telecom (2016)
LAPAN (Indonesia)
Remote sensing micro-satellite (2014)
LAPAN (Indonesia)
Remote sensing micro-satellite (2014)
MEASAT (Malaysia)
GEO Telecommunications (2014)
Aniara
Communications GEO Telecommunications (2017)
(India)
O3b Networks (Jersey)
Broadband constellation (2013-2015)
Min Defence (Peru)
High-resolution observations (2016)
Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016)
Telesat (Canada)
GEO telecom (2015)
Turkmenian Space Agency GEO telecommunications (2014)
(Turkmenistan)
+
SSI
(Monaco)
VAST/Institute Science & Remote sensing micro-satellite (2017)
Technology (Vietnam)
Gazprom Space Systems (Russia)
Gazprom Space Systems (Russia)
GEO communications (2014)
GEO communications (2016)
Airbus D&S (France)
*Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S (France)
Thales Alenia Space + Airbus
D&S (France)
*Airbus D&S (France)
Telespazio + Thales Alenia Space
Thales Alenia Space
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
SSTL (United Kingdom)
*Thales Alenia Space (Italy)
SSTL (United Kingdom)
Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
*TU Berlin (Germany)
*TU Berlin (Germany)
Airbus D&S Satellites (France)
* Elecnor Deimos (Spain) +
European partners
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
Thales Alenia Space (France)?
Spacebel + QinetiQ Space +
Amos + CSL + Deltatec + VITO
*Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
* Payload contractor
SSL = Space Systems Loral
SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd
© Space Information Center/Belgium – December 2014
A.3. Table of planned/expected contrats
related to civilian satellites for communications and broadcasts
The most profit-making space business concerns the satellite systems for
communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the
spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and
original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in
progress or in project. European satellite industry has to play a significantly
promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One
of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s
MDA (McDonald Dettwiler & Associates).
WEI n°77 2014-6 - 51
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
SATELLITE (Operator/country)
ABS-3A/KOREASAT-9? (Asia
Broadcast Satellite/Hong Kong)
Position (frequencies)
3°West (C- & Ku-bands)
Status (particular aspects) - Launcher
Replacement of ABS-3/Agila-2 at 3°West since November 2011,
used by Intersputnik. All-electric medium-size comsat or BSS
702SP of Boeing Satellite System. To be launched by Falcon 9 of
SpaceX with Satmex-7. Market prospects studied by ABS1A/Koreasat-2 in inclined orbit. Agreement with Arabsat for the
long-term lease of Ku-band capacity. (early 2015: for a coverage
of Europe, Middle East, Asia and Africa)
AFRICASAT-2A (Measat Satellite
5.7° East (C-, Ku & KaRFP in progress for satellite to be launched in 2015. Measat
Systems/Malaysia)
bands)
looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat… (replacements
of Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East, of Africasat2/Measat-2 positioned at 5.7°East)
ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria)
24.5°East (C- & Ku-band – RFP in preparation since many years for a SmallGEO-type
Northern beams)
contract during 2013? – proposal made by CGWIC/China Great
Wall Industry Corp (2017: for a coverage of Maghreb countries).
AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United 20°W (Ka-band)
First private comsat operator in the Middle East interested by
Arab Emirates)
Latin America for broadband connections. Contracts with Orbital
Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2016)
AMAZONAS-4A & -4B
61° West (C-, Ku- & KaAfter international RFP, Orbital Sciences selected as prime
(Hispasat/Spain)
band)
contractor for two satellites. Launched by Arianespace. Problems
in orbit for Amazonas-4A, because of limited power supply.
(2014, 2015)
AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain)
61° West (C-, Ku- & KaReplacement Amazonas-4B after cancellation of contract with
band)
Orbital Scviences. SSL as prime contractor. To be launched by
Arianespace (2017)
AMOS-6 (Spacecom/Israel)
4°West (Ku- & Ka-bands)
After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI)
selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload
contractor. Heavy satellite to be launched by Falcon 9. Integration
in the fleet of Hispasat-Abertis. (2015, to replace Amos-2 and to
add Ka-band capacity to the ‘hot bird’ position of Spacecom).
AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel)
17°West and ? (Ku- & KaPowerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under
bands)
study for international RFP in 2014. Future linked to the purchase
of Spacecom by Abertis-Hispasat (2017)
ANGOSAT-1 (Ministry
24.5°East (C- & Ku-band – In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and
Telecoms/Angola)
Southern beams)
Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost
of the full system: around 245 million euros. To be launched by
Zenit 3SLB (2016, with a full coverage of Eastern and Southern
Africa).
ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara 50°East, 98°East or 160°
Private operator in India with small GEO satellites. Contract to
Communications/India)
East (Ku-band)
Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle
East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual
launch with Indian GSLV MkII (2017)
ANIK G-1 (Telesat/Canada)
107.3°East (Ku-band & XSpace Systems/Loral selected to build this multipurpose
band)
broadcasting & communications satellite to cover North
America.. Launched by ILS in April 2013.
ANIK G-2 (Telesat/Canada)
107.3° East (Ku- & KaMultipurpose broadcasting & communications satellite. Planned
bands?)
contract in 2014. (2017)
AONESAT-1 (AOneSat
47.5° West (C-, Ku, KaNew operator based in Switzerland. Company created by Indian
Communications/Switzerland + India)
bands ?)
family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband
business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with
payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU by ISS
Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet
selected. Plan for further two comsats around the globe. (2016)
APSTAR-7A & -7B (APT Satellite
76.5° East (C- & Ku-) bands Thales Alenia Space as prime contractor for a “ITAR-free”
Holdings/Hong Kong)
satellite – Apstar-7B to be transferred to China Satcom as
Chinasat-12/Supremesat-1. Launch with Long March 3B (APstar7A launched on 31 March 2012 to replace APstar-2R; Apstar7B/Chinasat-12 launched in November 2012)
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WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
APSTAR-9 (APT Satellite
Holdings/Hong Kong)
TBD (Ku-band, Ka-band ?)
Plan to expand coverage and services. Contract with CGWIC
(China Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of highpower DFH-4 type comsat (2016)
APSTAR-10 (APT Satellite
TBD (Ku-band, Ka-band?)
In-orbit delivery contract with CGWIC, including financing
Holdings/Hong Kong)
services, for high-power DFH-4 type comsat (2017)
ARABSAT-6A & -6E
26°E, 34°E ? (Ku- & KaSixth generation of Arabsat spacecraft: RFP for international
(Arabsat/Saudia Arabia)
bands)
contract in 2014. To be launched in 2016-2017.
ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia)
71.4°East (Ku-band)
National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central
Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or
CGWIC? (2017 ?)
ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina)
71,8° West, 81° West (KuPart of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de
band)
Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales
Alenia Space selected for the payload after an international RFP.
First two satellites to be launched by Arianespace. (2014, 2015,
2016?)
ASIASAT-6/THAICOM-7 and
120°East and 105.5° East
Space Systems Loral as prime contractor - Asiasat-6 as back-up
ASIASAT-8 (AsiaSat/Hong Kong +
(C-band for Asiasat-6, Kufor AsiaSat-5 and Asiasat-8 launched by Falcon 9 respectively in
Thaicom/
& Ka-bands for Asiasat-8)
August and September 2014. Asiasat-6 used by Thaicom as
Thailand)
Thaicom-7 to retain Thailand’s regulatory rights to 120°East
(2014)
AZERSPACE-2
62°East (Ku- & Ka-bands)
2nd comsat to be contracted in 2014 with international partners
(Azercosmos/Azerbaidjan)
and domestic involvement for its development. China interested
by contract. To be used jointly with Azerspace-1 which is in
GEO since February 2013 (2016-2017)
BANGABANDHU-1 (Post &
119.1° or 102° East (C- and Preparation of RFP with American consultant Space Partnership
Telecommunications/Bangladesh)
Ku-band
International. Negotiations with Intersputnik Hodlings to acquire
the geostationary position. Plan for in-orbit delivery contract and
turnkey system to be decided in 2014? (2017?)
BELINTERSAT-1 (Belintersat/Belarus) 51.5° East (38 transponders After international RFP launched in 2010, CGWIC (China Great
in C- and Ku-bands)
Wall Industry Corp) selected for in-orbit delivery contract –
DFH-4 type comsat for services in Central Asia, Africa and
Europe - Financial support of Chinese Ex-Im (2015) – Launch
with Long March 3B (2016)
BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat
150.5° East (C- & Ku-band) SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size
Indonesia)
comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat
Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launch contract
with Arianespace (2016)
BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom
(Ku-band)
High-power broadcasting saltellite. After international RFP, SSL
/Bulgaria)
(ex-Space Systems/Loral) selected as prime contractor. SpaceX
Falcon 9 as launch vehicle. (2016)
CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo)
TBD (C- & Ku-bands)
Announcement of a contract for in-orbit delivery with China
Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp) (2015)
DIRECTV-14 (DirecTV/USA)
(Ku-band)
High-power satellite contracted with SSL. Launched by Ariane 5
(December 2014)
DIRECTV-15 (DirecTV/USA)
From 99° to 119°West (Ku- 6.3-t broadcasting satellite to cover North America with high& Ka-bands)
power beams. Airbus D&S Satellites selected as prime contractor
– To be launched by Ariane 5. (2014)
DIRECTV LATIN AMERICA or
43°West (Ku-band)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
INTELSAT-32 (DirecTV-Sky Brasil
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
/USA-Brasil)
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
DPRK COMSAT-1? (KCSTTBD (C-band)
Indigenous development of a geosynchronous satellite in the
NADA/North Korea)
Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be
launched by a national system. (2018 ?)
ECHOSTAR-18 (Dish Network CorpTBD (Ku-band)
Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp. Space
Echostar/USA)
Systems/Loral as prime contractor. Launcher not yey selected
(2015)
ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes
TBD (Ka-band)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
Network Systems/USA)
broadband satellite with very heavy and powerful spacecraft to
cover North America. Ariane 5-ECA selected as launch vehicle
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WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
ECHOSTAR-21/TERRESTAR-2
SOLARIS MOBILE (Echostar/USA)
10° East (S-band)
ECHOSTAR-23 (Dish Network CorpEchostar/USA)
ECHOSTAR-105/SES-11
(Echostar/USA & SES/Luxembourg)
TBD (Ku-band)
EKSPRESS AM-7 (RSCC)
40° East (L-, C- & Kubands)
14°West (C- & Ku-bands)
EKSPRESS AM-8 (RSCC)
EKSPRESS AM-9? (RSCC)
EKSPRESS AMU-1/EUTELSAT-36C
(RSCC/Eutelsat)
105°W (C- & Ku-bands)
36° East? (C-, Ku- & Kabands?)
36° East (70 repeaters in
Ku- & Ka-bands)
(2016)
Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of
Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia
applications in Europe. Use of Terrestar-2 satellite contracted
with SSL (Space Systems Loral)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor with LS-1300
spacecraft. Launcher not yet selected. (2016)
Joint Echostar-SES communications satellite to cover North
America, Mexico et the Carribean. Contracted with Airbus
Defence & Space. Launcher not yet selected (2016)
5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with
16 kW payload . To be launched by Proton. (2015)
AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales
Alenia Space for the payload. To be launched in GEO by ProtonBreeze DM-03. (2015)
RFP in progress for a possible contract in 2014. (2017)
Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to
be jointly operated by RSCC and Eutelsat. To be launched by
Proton-Breeze M. (2015)
EKSPRESS AMU-2 (RSCC)
103° East (80 repeaters in
International RFP in progress for selection in 2014. Pressure of
C- & Ku-bands)
Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space
systems. (2017)
ENERGIA-100 ? /RSC Energia/Russia) TBD (Ku-band)
Small GEO comsat made by RKK Energia for broadband
connections in Russia. Customer/operator not yet disclosed.
(2016)
ES’HAIL-2 (ES’HAISAT/Qatar +
26°East (Ku- & Ka-bands), Parnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After
Arabsat/Saudi Arabia)
close to Badr position of
international RFP, Mitsubishi Electric as prime contractor.
Arabsat
Launch vehicle sdtill to be selected. (2017)
EUTELSAT-3B (Eutelsat)
3° East (C-, Ku-, Ka-bands) Coverage, with new services, of the Middle East, Central Asia,
Africa and Latin America. Satellite contract to Airbus D&S. To
be launched by Zenit 3SL (2014)
EUTELSAT-9B + EDRS-A (Eutelsat + 9°East (Ku-bands + optical Airbus D&S as prime contractor. Hosted payload for Airbus D&S
Airbus D&S Services)
relay for data intersatellite
Services in PPP with ESA. Launcher not yet selected (2014)
links)
EUTELSAT-8 WestB (Eutelsat + Thales 8°West (C- & Ku-bands)
Thales Alenia Space selected as prime contractor with Spacebus
Alenia Space)
4000C3-type spacecraft. To be launched by Proton-Breeze M
(2015)
EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat +
65°West (C-, Ku- & KaEutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position
Anatel/Brazil)
bands, with spotbeams)
to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space
System/Loral). Availability of services for the Olympic Games.
Launcher still to be selected. (2016).
EUTELSAT-172B (Eutelsat)
172°East (C- & Ku-bands,
Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific
with spotbeams)
for broadband links and mobile connectivity. With the partnership
of Panasonic Avionics Corp. All-electricEurostar 3000EOR
platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as
launcher. (2017)
EUTELSAT QUANTUM (Eutelsat)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Intelligent communications satellite for multipurpose services.
Developed in a PPP between Eutelsat and ESA (2020)
GLOBALSTAR II 25-30
LEO Constellation (L-band) Additional six satellites to be confirmed for contract with Thales
(Globalstar/USA)
Alenia Space. Use of EliteBus platform. Globalstar 19-24
launched by Soyuz from Baikonur in February 2013 (2016?)
GOVSAT (Govsatcom/Luxembourg)
TBD (X- & Ka- bands)
Establishment of public-private enterprise (Luxembourg gov +
SES). Contracts for satellite and launch in 2015 (2017).
GSAT-6/6A (ISRO/India)
TBD (C- & S-bands)
2.1-t comsat based on the I-2K platform for mobile services. To
be launched by GSLV MkII. (2016, 2017)
GSAT-7A (ISRO/India)
74°E (UHF, C-, Ku- & S2.6-t comsat based on I-2K platform, identical to GSAT-7
bands)
launched in August 2013 by Ariane 5. (2017)
GSAT-9 (ISRO/India)
TBD (Ku-band)
2.2-t comsat using the I-2K platform. To be launched by GSLV
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WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
GSAT-11 (ISRO/India)
TBD (Ku- & Ka-bands)
GSAT-15 (ISRO/India)
93.5°E (Ku-band)
GSAT-16 (ISRO/India)
55°East (C- & Ku-bands)
GSAT-17 (ISRO/India)
TBD (C-, Ku & S-bands)
GSAT-18 (ISRO/India)
TBD (C- & Ku-bands)
GSAT-19 (ISRO/India)
TBD (C-, Ka & S-bands)
HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR +
OHB + ESA? )
HELLASAT-3/EUROPASAT
(Arabsat/Greece + Saudi Arabia &
Inmarsat/UK)
HELLASAT-4 (Arabsat/Greece + Saudi
Arabia)
TBD (Ka-band)
HISPASAT AG1 (ESA + Hispasat
/Spain)
36° West ? (Ku-band)
HISPASAT-1F (Hispasat/Spain)
30°W (Ku-band)
HYLAS-3/EDRS-C (Avanti
Communications, United Kingdom +
ESA)
0° ? (S- & Ka-band)
HYLAS-4 (Avanti Communications,
United Kingdom)
INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS
(Inmarsat/United Kingdom)
TBD (Ka-band)
INMARSAT XL/ALPHASAT (ESA +
Inmarsat/United Kingdom)
39°East (Ku- & Ka-bands,
S-band)
39°East (Ku- & Ka-bands)
Atlantic, Pacific & Indian
Oceans (89 Ka-band
transponders on each
satellite)
25° East (L-band)
INSAT K (ISRO/India)
Indian Ocean (Ka-band)
INTELSAT-27R or -34
(Intelsat/Luxembourg)
55.5° East/Atlantic Ocean
(C- and Ku-bands + UHF
military payload for US
Navy)
INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America)
95°West (C- & mostly Kubands)
INTELSAT-32/SKY BRASIL-1
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America
TBD (Ku-band)
MkII (2015 or 2016)
Advanced 4-t comsat based on the I-4K platform. To be launched
by the heavy GSLV MkIII or by a non-Indian rocket (2016)
3.1-t comsat based on the I-3K bus. To be launched by Ariane 5
(2015)
3.2-t comsat based upon the I-3K Extended bus. colocated with
GSAT-8 after Ariane 5 launch (December 2014)
I-3K spacecraft in planning phase, to be decided in 2015. (after
2015)
I-3K spacecraft in planning phase, to be decided in 2015. (after
2015)
I-3K spacecraft in planning phase, to be decided in 2015. (after
2015)
OHB as prime contractor with SmallGEO bus. Broadband
services with advanced Ka-band payload for dual use (2017)
Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales
Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to
cover Europe with MSS broadcasts. (2017)
Powerful broadcasting satellite to be contracted by Arabsat.
International RFP for contracts (satellite, launcher) in 2014.
(2017)
Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload
developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed
with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the
payload. To be launched by Arianespace. (2015)
High-capacity communications satellite for broadband
connections. SSL selected as prime contractor. Launcher not yet
selected. (2017)
Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S
Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka
communications through PPP agreement with ESA. Launch
contract with Arianespace (2016)
Broadband comsat based upon Geostar-3 bus. Contracts with
Orbital Sciences (satellite) and Arianespace (launch) (2017)
Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband
services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSS702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. 1st launch
in December 2013 (2014, 2015)
Heavy geosynchronous satellite with 12-m aperture antenna for
mobile services in Europe, the Middle East and Africa. Satellite
jointly developed by Airbus D&S (prime contractor) and Thales
Alenia Space (Alphabus) to test a new large platform. PPP
between ESA and Inmarsat. Launched by Ariane 5 in August
2013.
6-t class spacecraft for Ka-band communications (broadband
links), to be purchased from abroad; 2nd satellite to be
indigenously developed (2016?)
Lost at launch with Zenit 3SL, on 31 January 2013, of the
medium-power HS702 satellite developed by Boeing Satellite
Systems, carrying a hosted payload for military purposes. Specific
coverage of Latin America. Replacement with 3-t comsat ordered
to SSL (ex-Space Systems/Loral) in 2013. (2015)
Co-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space
Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA:
DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 ,
Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2014 & 2015)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
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WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
INTELSAT-36 MULTICHOICE
(Intelsat/Luxembourg – Multichoice
/South Africa)
INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/33E/NEXT GENERATION
(Intelsat/Luxembourg)
68.3°East (C- & Ku-bands,
mainly for DTH broadcasts)
INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT
GENERATION (Intelsat/Luxembourg)
35°East (C- and Ku-bands
with broadband
spotbeams/high throughput
technology)
47°East, 34°East (Kubands)
IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space
Research Institute & ISA/Iranian Space
Agency/Iran)
29°East, 33°East (C- and
Ku-bands with broadband
spotbeams/high throughput
technology)
IRIDIUM NEXT
(Iridium Communications/USA)
LEO constellation (L- band,
with interlinks)
IRIDIUM PRIME
(Iridium Communications/USA)
LEO constellation (L-band,
with interlinks)
JABIRU-1 (NewSat/Australia)
90°East (Ka-bands)
JABIRU-3 (NewSat/Australia)
Indian Ocean, close to
Africa (Ka-band)
JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan)
154°East (C- & Ku-bands)
JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan)
110°East (Ku-band)
JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan)
TBD (C- & Ku-bands)
JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes
Network Systems/USA)
109.1° West, close to
Jupiter-1 (Ka-band)
KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband
Satellite/Singapore)
KAZSAT-3 (KazcosmosRTSKS/Kazakhstan)
From 130 to 170°East (Kaband)
58.5° East (Ku- bands)
Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for panafrican coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime
contractor. Launcher not yet selected. (2017)
Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
platform, for mobile broadband applications: after international
RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems.
Ariane 5, Proton or Heavy Falcon as candidates for the launches
(2015 & 2016)
Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite
Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected
(2016)
Civilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Kuband transponders for digital broadcasts. Indigenous
development in progress with North Korea? See also the military
Qaem project. (2016?)
Thales Alenia Space selected as prime contractor for the space
segment (72 satellites in orbit + 9 ground spare). Launch services
with nine Falcon 9 rockets of SpaceX from Vandenberg AFB and
Dnepr from Yazny. Contract with Canadian Aireon LLC to
collect ADS-B signals for aeronautical traffic monitoring (20152017/replacement of the existing and operational 66-satellite
constellation)
Expansion of Iridium Prime to offer LEO missions with hosted
payload for innovative research and applications. Iridium Next
satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales
Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome
265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of
2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground
infrastructure (after 2017).
Australian private project of an international broadband satellite
covering Oceania, Asia, Middle-East and Easter Africa, for
defence and enterprise links. Agreements with Lockheed Martin
for the space segment and Arianespace for the launch.
Exploitation of 5.9-t comsat with broadband beams . Newsat
facing loan problems and postponing development by one year.
Partnership with European comsat operator Avanti
Communications (2015 or 2016)
High-power satellite for broadband connections in Africa, the
Middle East, Europe, India, China, South-East Asia and
Indonesia. Need for an international partner. Plans, not yet
confirmed, for Jabiru-4 and -5 satellites over Pacific and Atlantic
Oceans to create a global system. (2017 ?)
Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral)
as prime contractor. To be launched by Falcon 9 v1.1 (2015)
Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems
Loral). Possible launch with Japanese H-2A. (2016)
First of five comsats to be ordered until end of the decade.
Contract to SSL for a possible launch with Japanese H-2A. (2017)
SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North
America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4
high-speed internet services. Ariane 5-ECA selected as launch
vehicle (2016)
System using a hosted Ka-band multibeam payload to enhance
broadband connections in the Pacific. (2017)
Contract of JSC Kazsat with ISS Reshetnev satellite (Ekspress1000N bus). Payload of Thales Alenia Space to provide
communications & broadcasts in Central Asia. Proton-Breeze M
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WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
KOREASAT-5A (KT Sat/South Korea)
113°East (Ku-band)
KOREASAT-7 (KT Sat/South Korea)
116°East (Ku- & Ka-bands)
KYPROSAT (Kypros Satellites
/Kyprus)
LAOSAT-1 (Min.
Telecommunications/Laos)
TBD (Ku-, Ka-bands)
LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAUUkrCosmos/Ukraine)
48° East (Ku-band & Kaband)
128.5° East (C- & Kubands)
MEASAT-3C/AFRICASAT-2a (Measat (C-, Ku- and Ka-bands)
Satellite Systems/Malaysia)
MEXSAT-1/CENTENARIO &
113°West (L- & Ku-bands)
-2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de
Communicaciones y
Transportes/Mexico)
MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band)
Birmania)
NBN CO-1A & -1B (NBN/Australia)
137.9 or 154° East (Kaband)
NBN CO-1C (NBN/Australia)
TBD (Ka-band)
NICASAT-1 (TBD/Nicaragua)
TBD (Ku-band)
NIGCOMSAT-2 & -3
(Nigcomsat/Nigeria)
O3b/12 (O3b Networks/Jersey)
42.5° East (L-, C- , Ku- and
Ka-bands)
Equatorial MEO
constellation (Ka-band)
OPTUS-10 (SingTel Optus
/Australia)
QAEM (Defense Ministry/Iran)
164°East (Ku-band)
PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk
/Indonesia)
150.5° East ? (Ku-band)
PSN-6 (PT Pasifik Satelit
Nusantara/Indonesia)
SATMEX-7 (Satelites
Mexicanos/Mexico)
146°East (Ku-band)
TBD (C- & Ku-bands)
114,9° West (C- & Kubands)
launch. (2014)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016)
Partnership with SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) as an
offer for new operators.
In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall
Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan
to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese
Academy of Space Technology) with Long March 3B/G2 launch
(2015)
High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA
(McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as
prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H).
Canadian funding of the system. Development delayed by
financial problems. Launch with “made in Ukraine” Zenit 3LB
(announced for September 2011, now postponed to 2015?)
Negotiations in progress for a partnership with another comsat
operator, to cover Europe, Africa,the Middle East. No recent info
about development (2016)
Governmental contract for 3 satellites with Boeing Satellite
Systems, including 2 Boeing 702HP Geomobile satellites
equipped with 22-m L-band antenna. To be launched by ProtonBreeze M and by Atlas 5 (2014, 2015)
Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for
the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well
positioned for development contract? (2016 ?)
High-power satellite system for NBN (National Broadband
Network). Space Systems/Loral as prime contractor for the two
co-located spacecraft. To be launched by Ariane 5-ECA (2015)
Need for a third broadband comsat. RFP to be decided in 2014 for
contract in 2015 (2017?)
Communication & broadcasting satellite for Latin America.
Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by
CGWIC (2017?)
No recent info about an international RFP in order to upgrade the
capacity of Nigcomsat-1R (2017 ?)
Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers.
Development in progress with the strong support of SES for
funding resources and control facilities. 16 satellites in
construction, with 12 to be launched by Soyuz from French
Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by
power problems. Soyuz launches in July and December 2014.
(2013-2014)
Contract for 3.2-t LS-1300 spacecraft of SSL (ex-Space
Systems/Loral). To be launched by Arianespace. (2014)
National project of comsat for governmental services in Iran, with
C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed
and launched (2017 ?)
High-power communications satellite contracted to Orbital
Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking for
exploitation with an international partner. Preceded since June
2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by
Chinasatcom. See BRIsat. (2016)
Medium-size comsat contracted to SSL. To be launched by
SpaceX Falcon 9 (2017). See Telkom-3S
Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
WEI n°77 2014-6 - 57
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
SATMEX-8 (Satelites
Mexicanos/Mexico)
SATMEX-9 (Satelites
Mexicanos/Mexico)
SES-9 (SES/Luxembourg)
SES-10 (SES/Luxembourg)
SES-11 (SES/Luxembourg)
SES-12 (SES/Luxembourg)
SGDC BRSat (AEB + Visiona
Technologia Espacial/Brazil)
SICRAL-2 (Italian MOD-ASI + DGACNES/Italy + France)
STAR ONE-C4 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C5 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C6 (Star One/Brazil)
STAR ONE-D1 (Star One/Brazil)
SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri
Lanka)
TELESPAZIO BRASIL-1
(Telespazio/Brazil)
TELKOM-3S (PT Telekomunicasi
Indonesia)
TELKOM-4 (PT Telekomunicasi
Indonesia)
TELSTAR-12V/VANTAGE
(Telesat/Canada)
TELSTAR-18R (Telesat/Canada)
launched by Falcon 9 of SpaceX with ABS-3A (early 2015)
Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with SSL (exSpace Systems/Loral) for high-power LS-1300 comsat. Launched
by Proton Breeze-M in March 2013
116.8°West (C- & Ku-band) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
launched by Falcon 9 of SpaceX (late 2015)
108.2 East (Ku-band)
High-power SES-9 satellite contracted with Boeing Satellite
Systems, in order to cover Asia-Pacific regions. To be launched
by Falcon 9 (2015)
67° West for Latin America High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and
(Ku- & Ka-bands)
broadband applications. Contracts with Airbus D&S for powerful
Eurostar E3000 and with SpaceX for Falcon 9 launch (2016 ?)
105°W (Ku- & Ka-bands)
New high-power satellite to extend strategic partnership with
EchoStar to cover North America. Contracts with Airbus D&S.
Launcher not yet selected (2016)
95°East (Ku- & Ka-bands) DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite)
comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space as prime
contractor with all-electricEurostar 3000EOR platform. Launcher
not yet selected (2017)
68°West & ? (C-, X-, Ku- Satélite Geoestacionário de DefESA e Comunicações Estratégicas
bands ? + meteo payload for (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental
SGDC-3)
commun ications, broadband links, air traffic management. Joint
venture Embraer+Telebras, under the name of
VisionaTechnologia Espacial, to manufacture the satellites with
foreign support. Possibility to include a meteorological payload
on the 2nd spacecraft After international RFP, selection of Thales
Alenia Space and Arianespace for SGDC-1 satellite and launch
(2016)
37°East (UHF and SHF
Italian-French military comsat to upgrade the Sicral and Syracuse
bands)
3 systems. Thales Alenia Space Italia (with Telespazio) selected
as prime contractor. To be launched by Ariane 5. (2014)
75° West (L-, C-, S- bands) Civilian comsat, colocated with Star One C-3, to carry digital and
mobile TV services during the World Cup 2014. SSL (ex-Space
Systems Loral) as prime contractor (2014)
68° West (C- & Ku-bands)
Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of
contractor in 2014 (2016)
84°West (Ku-band)
Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of
contractor in 2014? (2017?)
85° West (C-, Ku- & KaCivilian comsat to support the Olympic Games of Rio for
band)
broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (exSpace Systems Loral) as contractor. To be launched by Ariane 5
(2016)
50°East (Ku-bands)
Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for inorbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite
Communications Corp. Supremesat-1 launched in November
2012 with leased capacity onboard Chinasat-12 (2015)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Using Brazilian licence to deploy a geosynchronous comsat to
cover Latin America. RFP in progress. (2016)
118°East (C- & Ku-bands)
3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract to cover Indonesia and
south-East Asia. Arianespace as launch provider (2016)
TBD (C-, Ku- and Ka-bands
116.8°West (C- & Kubands)
15°West (Ku-band)
138° East (C- & Ku-bands)
High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin
America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12.
Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as
contractor. To be launched by Japanese H-2A (2015)
Prospect to replace Telstar 18 by a powerful HTS comsat.
International RFP in preparation. (2017).
WEI n°77 2014-6 - 58
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
THAICOM-6/AFRICOM-1
(Thaicom/Thailand)
78.5° East (C- & Ku-bands) Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences
as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in
January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with
Thaicom-5 – See Asiasat-6/Thaicom-7.
THAICOM-8
78.5°East (Ku- & Ka-bands) High-power broadcasting satellite to be collocated with Thaicom(Thaicom/Thailand)
5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for
launch (2016)
THAICOM-9?
50.5°East (Ku-band)
Broadcasting satellite for expansion of the Thaicom system to the
(Thaicom/Thailand)
Middle East, Europe and Africa. Not yet decided. Possibility of
acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital
slot. (2016)
THAICOM-IPSTAR-2?
119.5°East (Ku- & KaHigh-power broadband satellite to be acquired through
(Thaicom/Thailand)
bands)
partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1
capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not confirmed
to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2017)
THAI-ICT SAT
TBD (Ku- & Ka-band?)
Governmental broadband satellite currently in preparation. RFP to
(ICT Ministry/Thailand)
be issued in 2015. (2018)
THOR-7 (Telenor Satellite
1° West (Ku- & Ka-bands
Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power
Broadcasting/Norway)
satellite and Arianespace for the launch. Enhancing Telenor
Satellite Broadcasting fleet and offering mobile services. (2015)
THURAYA-4/Thuraya/United Arab
Over the Atlantic? (L- & S- RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for
Emirates) ?
bands)
personal communications. Go-ahead decision related to financial
results. (2016?)
TKSAT-2/TUPAC KATARI
87.2° West? (C-, Ku- and
Project of second comsat for Bolivia, after the successful
SATELLITE (Bolivian Space Agency
Ka-bands)
operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great
/Bolivia)
Wall Industry Corp) and launched in December 2013. [2017?]
TURKMENALEM 520E
52° East (Ku-band)
After international RFP, Thales Alenia Space selected as prime
/MONACOSAT
contractor with Spacebus-4000C2 spacecraft. To be launched by
(Turkmenian Space
Falcon 9 v.1.1 (instead of Long March 3C). Lease of a GEO
Agency?/Turkmenistan + Space
position owned by Monaco through Space Systems International.
Systems International/Monaco)
Monacosat-1 capacity marketed by SES (2015)
TÜRKSAT-4A/-4B
42° & 50°East (C-, Ku- &
Envisioning international partnership for the development of the
(Türksat/Turkey)
Ka-bands ?)
two Türksat-4 satellites. Contract with Mitsubishi Electric
(MELCO) for the satellites and with ILS for the launches.
(2014/broadcasts and broadband services in the rural areas of the
Middle East and Central Asia; African coverage with Türksat-4A)
TÜRKSAT-5A or -4C?
31°East ? (C- & Ku-bands ?) Medium-size comsat to be developed in Turkey. TAI as prime
(Türksat/Turkey)
contractor with Japanese technology transfer from MELCO
(2018-2019)
TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey)
42°East (Ku-band)
Medium-size comsat developed in Turkey by TAI. (2018)
TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Comsat to be made in Turkey by TAI. (2020)
VIASAT-2 (Viasat/USA)
111.1°West (Ka-band)
6.7-t powerful satellite for broadband services in North America
and for air & maritime links over the Atlantic Ocean. Contract
with Boeing Satellite Systems for BSS-702HP spacecraft.
Launcher niot yet selected. (2016)
VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam)
TBD (Ku-band)
Preparation of international RFP. Possible partnership with
another operator in Asia-Pacific. (2016?, 2017)
YAMAL-401 (Gazprom Space
55°East (Ku-band) for -402, Spacebus-4000C3 spacecraft of Thales Alenia Space to upgrade
Systems/Russia)
90°E (C- and Ku-bands) for Gazprom satellite fleet. To be launched by Proton-Breeze M
-401.
(2014)
YAMAL-601 (Gazprom Space
49°East (C-, Ku- and KaReplacement of Yamal-202. After international RFP, Thales
Systems/Russia
bands)
Alenia Space selected in 2013 as prime contractor. Proton as
launch vehicle (2016)
YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah
Atlantic Ocean (Ka-band)
Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic
Satellite Communications
connections, with coverage of Latin America and Africa.
Company/UAE)
Selection of Orbital Sciences Geostar-3 spacecraft. Launcher not
yet selected. (2016)
© Space Information Center/Belgium – December 2014
In italics: project in study phase or with unclear status
WEI n°77 2014-6 - 59
WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014
Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à
le faire: elles seront les bienvenues.
Courriel : [email protected] ou (nouvelle adresse) [email protected]
============================================================-
WEI n°77 2014-6 - 60

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