Réconfort et chaleur humaine, en mode non religieux
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Réconfort et chaleur humaine, en mode non religieux
n°29 - octobre 2105 FOCUS Réconfort et chaleur humaine, en mode non religieux L e Service laïque d’aide aux personnes (SLP) fait partie intégrante du Centre d ’action laïque, qui avec son pendant flamand Demens.nu, représente la communauté non c onfessionnelle de Belgique. Le SLP dispose d’un staff de conseillers laïques qui rendent visite à des patients « au même titre que des curés », contextualise-t-on sans ambages à la perma nence téléphonique. Y compris en MRPA/MRS. @ Johanne Mathy Le mouvement laïque a démarché le monde politique, avant les années 1970, pour faire valoir l’idée que des patients hospitalisés pouvaient souhaiter un soutien moral sans connotation religieuse, rappelle Eliane Driesen, qui préside le SLP depuis 4-5 ans. « En 1973, la circulaire De Saeger - ministre de la Santé publique à l’époque - a consacré la liberté de religion et de culte et l’organisation de l’assistance morale, religieuse ou philosophique dans les hôpitaux. Par la suite, avec les circulaires Busquin et Guillaume en 1990 et 1991, la sphère d’action des conseillers s’est élargie aux maisons de repos et/ou de soins. » Sept régionales Les conseillers apportent un soutien via un accompagnement personnalisé, « fraternel et chaleureux ». Leur passage se fait à la demande du résident. Mais le service, admet la présidente, est encore peu connu. Le SLP, organisé en sept régionales, une par province (sauf le Hainaut qui en a deux) et Bruxelles, mise pourtant sur la proximité. « Chacune organise l’assistance sur son territoire, recrutant, formant et encadrant des bénévoles. » Ces volontaires, accrédités par le ministère de la Justice, sont formés à l’écoute par les soins du SLP, via des sessions participatives avec mises en situation, et guidés vers une offre « externe » de conférences et colloques, par exemple sur l’euthanasie, la démence, la dépendance, le deuil… « Nous les formons également à ce qu’est la laïcité. Certaines personnes qui veulent rendre service à autrui arrivent chez nous plutôt qu’ailleurs parce qu’elles ne sont pas croyantes. Il n’y a pas d’idée de prosélytisme là-dessous. Les laïques, c’est nous, les patients visités font ce qu’ils veulent. Nous sommes tolérants envers les convictions d’autrui. Mais il faut que nos conseillers, eux, soient au clair avec nos valeurs. » 7 LES BESOINS DE SOUTIEN MORAL DES PERSONNES ÂGÉES EN MAISON DE REPOS, ET EN AMONT, DANS L’ISOLEMENT DU DOMICILE, SONT IMMENSES UN CONSTAT PARTAGÉ TANT DANS LES RANGS DES « VISITEURS » CATHOLIQUES QUE DES CONSEILLERS LAÏQUES. >>>