pdf - Sequoia Wealth Management
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GESTION DE FORTUNE MANAGED ACCOUNTS MULTISTRATÉGIES (Re)donner la priorité à la gestion du risque Avec la crise financière et la crainte des investisseurs, nombre de gérants ont sacrifié une bonne part des investissements alternatifs présents dans les portefeuilles. L’heure de leur retour a sonné. Les managed accounts multistratégies constituent une solution privilégiée pour bénéficier de l’apport de la gestion alternative tout en maîtrisant les risques. Explications. Pierre-Noël FORMIGÉ et Jalil MIRZA, associés Sequoia Asset Management «L e monde actuel est ivre de compréhension!» s’est exclamé Fernand Léger en son temps. Pour s’en tenir au monde de la finance, on pourrait croire que ses acteurs ont longtemps préféré s’enivrer plutôt que comprendre. Si les lendemains de crash laissent toujours de nombreuses questions en suspens, les gérants les plus avisés n’ont pas forcément attendu les réponses pour corriger le tir. Avant même que les autorités de tutelle ne les y forcent, ils ont revu, en priorité, la place primordiale que doivent tenir la gestion du risque et les procédures de contrôle dans la conduite de leurs investissements. Le recours de plus en plus répandu aux managed accounts multistratégies, fonds dédiés très disciplinés, l’illustre de façon exemplaire. Il leur permet de revenir en toute sécurité vers la gestion alternative dont ils se sont éloignés à partir de l’automne dernier. Début 2009, elle a quasiment disparu de leurs écrans radar. Pour apaiser leur clientèle, et ses doutes, la plupart des gérants – fonds de pension en tête – n’ont pas hésité à sacrifier dans leurs portefeuilles la portion allouée aux produits alternatifs, dont la réputation a souffert autant que les résultats. Le manque de transparence et de régulation, les défauts de liquidité et les écarts de conduite ont envoyé beaucoup de hedge funds au tapis. A force d’avoir les mains un peu trop libres, il est vrai que 48 B&F «Les managed accounts multistratégies redonnent une place primordiale à la gestion du risque et aux procédures de contrôle» PIERRE-NOËL FORMIGÉ ET JALIL MIRZA – SEQUOIA AM leurs responsables avaient fini par les avoir un peu trop lourdes. Un rôle essentiel dans les portefeuilles Pourtant, la gestion alternative n’a rien d’un fléau ou d’une tare dégénérative. Dans la mesure où elle n’est pas suspendue aux mouvements des marchés, elle joue et jouera toujours un rôle essentiel de modé- rateur dans les portefeuilles. Elle atténue le risque. Elle limite la casse, comme ce fut le cas l’an passé, qu’on le veuille ou non. Son apport est indispensable. Les performances 2008 et 2009 parlent d’elles-mêmes. En 2008, le Dow Jones a chuté de près de 34%, tandis que le HFRX Global, indice principal des hedge funds, n’a baissé que de 23%. Et en 2009, sur les neuf premiers mois de l’année, le HFRX Global affiche une performance JANVIER - FÉVRIER 2010 MANAGED ACCOUNTS MULTISTRATÉGIES convaincante légèrement supérieure à 10%, peu en retrait par rapport au Dow Jones. En la chahutant, la crise et ses séquelles ont au moins eu le mérite de faciliter l’accès à la gestion alternative et d’en alléger le mode opératoire. Jusqu’alors, les gestionnaires de fonds avaient tendance à concentrer tous les pouvoirs. Le contrôle exercé sur les opé- «A force d’avoir les mains un peu trop libres, il est vrai que les responsables de hedge funds avaient fini par les avoir un peu trop lourdes» rations de trading, sur le choix du dépositaire, des prime brokers ou encore des auditeurs, leur a longtemps permis de régner en maîtres absolus sur les capitaux de leurs investisseurs. Les risques encourus par ces derniers se sont alors additionnés: fraude, rupture stratégique, blocage de liquidités, mise en redressement… Ces temps sont révolus. Les gestionnaires de fonds qui ont survécu au grand nettoyage ont considérablement assoupli leurs pratiques et ce sont les investisseurs – ou leurs gérants attitrés – qui ont repris le dessus d’une certaine façon. A cet égard, les managed accounts sont l’un des meilleurs outils dont ils disposent. Leur principe n’a rien de nouveau, mais leur emploi s’inscrit plus que jamais dans l’actualité. Ils permettent aux gérants et à leurs clients d’investir dans les fonds alternatifs tout en limitant les risques opérationnels et en évitant les négligences. Enfin de la transparence Quelques actions sont élémentaires. Il fallait pourtant s’y contraindre. La ségrégation des actifs, par exemple, offre une forte protection contre le risque de fraude. Le calcul des VNI propres confié à des administrateurs indépendants donne davantage d’assurance sur les mesures de performance. De la même façon, les procédures de contrôle limitent énormément les prises de risque disproportionnées, pour peu qu’elles soient suivies par un prestataire externe. Ces garanties se retrouvent dans les reportings et les tableaux d’exposition selon les règles de transparence qui ont été clairement établies. JANVIER - FÉVRIER 2010 En les élargisssant, ces garanties deviennent la marque de fabrique des managed account multistratégies, fonds dédiés orchestrés par un gérant qui peut tenir fermement la baguette! A l’intérieur de son fonds, il sélectionne les gestionnaires de son choix selon leur domaine d’expertise, leur track record et leur méthodologie, et confie à chacun différents compartiments. Les gestionnaires peuvent appliquer leur stratégie dans chacun de ces compartiments, mais c’est néanmoins le gérant, en amont, qui maîtrise l’animation du fonds en s’appuyant sur les différents niveaux de sécurité qu’il a mis en place. Au premier niveau, il garde le compte sous son contrôle et choisit la banque dépositaire – ou les banques dépositaires car rien ne l’empêche de répartir les différents compartiments du fonds entre plusieurs banques pour une ventilation supplémentaire du risque. Au deuxième niveau, il sélectionne, pour chaque managed account, les gestionnaires selon des stratégies indépendantes les unes des autres dans une logique évidente de diversification. Il peut effectuer cette sélection en solo ou s’appuyer sur une plateforme de type Lyxor. Les rôles se partagent alors de la façon suivante: le contrôle du risque et la gestion du fonds sont assurés en commun; au gérant, dans une logique top down, reviennent l’analyse fondamentale et l’allocation selon les styles ou les stratégies; à la plateforme reviennent les opérations de due diligence et de sélection des managers avec un impératif de diversification. Dans le cas de Lyxor, seuls une centaine de managers ont été retenus sur un univers de plusieurs milliers de fonds. Au troisième niveau, il demande à ses gestionnaires un reporting en temps réel et une transparence absolue sur tous les ordres transmis pour s’assurer qu’ils sont conformes à la stratégie définie au préalable. Enfin, il est en mesure d’imposer une VNI et une liquidité hebdomadaires, voire quotidiennes, selon les stratégies. Une gestion du risque dynamique Quant à la gestion du risque, elle repose plus précisément sur deux techniques complémentaires. La première consiste à déterminer différentes directives, qui fixent le cadre dans lequel vont évoluer les managers selon les fonds concernés et les stratégies employées. D’un commun accord avec le gérant du managed account, chacun d’entre eux se voit signifier un seuil de risque à ne franchir en aucun cas. La deuxième méthode porte sur une gestion plus dynamique du risque, effectuée à travers des stress tests. Des simulations de perte maximale sont réalisées en suivant plusieurs scénarios. Chaque stratégie est l’objet d’un stress test particulier. De nombreux paramètres rentrent en ligne de compte dans l’établissement de ces mises à l’épreuve: actions, taux d’intérêt, matières premières, Forex, volatilité, corrélation, liquidité, secteurs géographiques et quelques autres encore. En procédant de la sorte, en se parant de tous côtés, le gérant du managed account offre des garanties bien plus solides à ses investisseurs. Il optimise le contrôle et la gestion du risque, ainsi que la liquidité des fonds investis. Les options prises par ses gestionnaires restent accessibles et transparentes en tout temps. A tout moment, il peut ajuster la composition du fonds afin d’en améliorer la gestion, quitte à exclure les gestionnaires qui ne se conforment pas à leur cahier des charges. Quant aux gestionnaires de fonds, ils se plient volontiers à ces nouvelles orientations pour satisfaire les demandes de plus en plus insistantes de leurs clients, à l’image des fonds de pension. Grands consommateurs de produits hedge qui leur apportent rendement absolu, décorrélation et volatilité réduite, ces derniers peuvent voir dans les managed accounts un instrument idéal, secure et modulable à l’envi, pour revenir graduellement vers la gestion alternative. ■ P.-N.F. & J.M. Les nouveaux hedge funds sont arrivés Hedge funds – Old school - Défaut de régulation - Manque de transparence - Illiquidité - Calculs VNI «maison» - Reporting irrégulier - Information circonscrite - Black Box Hedge funds – New school - Cahier des charges préétabli - Contrôle des capitaux - Gestion du risque et contrôle dynamique - Calculs VNI externalisés - Contreparties - VNI hebdomadaires - Reporting hebdomadaire et mensuel B&F 49