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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014 MOBILITÉ & SOLIDARITÉ SOMMAIRE 04 ACTUALITÉ À TROIS, ON EST PLUS FORT TEMPS FORTS LES CHIFFRES CLÉS D’UNE 104 projets soutenus pour un budget de 1 ,3 million d’euros : 2014 fut une année particulièrement constructive pour la mobilité. FONDATION EN MOUVEMENT 2014 RÉPARTITION DES PROJETS PAR BUDGET EN NOMBRE ENVIRONNEMENT 50000€ • 4% ENVIRONNEMENT 1 projet • 1% HANDICAP 85000€ • 6% ÉDUCATION & CULTURE 265000€ • 20% HANDICAP 7 projets • 7% 104 PROJETS 1,3 M€ INSERTION 78 projets • 75% INSERTION 934000€ • 70% RÉPARTITION PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE PAR BUDGET PROJETS hors UE 98000€ • 7% TEMPS FORTS UNE FONDATION EN MOUVEMENT ÉDUCATION & CULTURE 18 projets • 17% Renforcer la mobilité au service de l’insertion sociale et professionnelle, tel est l’enjeu de l’appel à projets commun lancé par trois fondations d’entreprise, qui ont décidé de faire cause commune en initiant une nouvelle façon d’agir… «tous ensemble». 08 104 projets soutenus pour un budget de 1,3 million d’euros : 2014 fut une année particulièrement constructive pour la mobilité. EN NOMBRE PROJETS hors UE 7 projets • 7% PROJETS UE 6 projets • 6% PROJETS UE 40000€ • 3% PROJETS FRANCE 1196000€ • 90% PROJETS FRANCE 91 projets • 87% 8 - RAPPORT D’ACTIVITÉ PRIX DE LA FONDATION REPORTAGE SUR LES LAURÉATS 10 A l’image d’une entreprise ouverte sur le monde, c’est aux quatre coins de la planète – São Paulo, Moscou, Madrid, Shanghai, Sochaux, Rennes et, bien sûr, Paris – que se sont déroulées en octobre 2014 les cérémonies de remises des prix. MOBILITÉ ET INSERTION La mobilité? Un levier majeur pour l’accompagnement vers le retour à l’emploi, l’aide sociale d’urgence, alimentaire notamment, la lutte contre l’exclusion. FARE IMAJ 15 ent vers N la ERTIOur l’accompagontaem S ment, N m I T ITÉ E vier majeur peo, alimentaire n L I B O M nc n le d’urge ilité? U La mobi, l’aide sociale . n l’emplo tre l’exclusio n lutte co MOD’EMPLOI CROIX-ROUGE MOBILITÉ ET HANDICAP BANQUE ALIMENTAIRE LA PIERRE BLANCHE La mobilité? Une composante essentielle pour l’autonomie, l’insertion sociale et professionnelle de tous ceux qui sont en situation de handicap physique ou mental, et la mise en œuvre d’un mieux vivre ensemble. SAMUSOCIAL FAGE RAPPORT D’ACTIVITÉ - 15 29 ie, AP lle pour l’autonsoomnt en C I D N i HA nte essentie us ceux qu ise en m ITÉ ET sa e to MOBILilité? Une compproofessionnelleu dintellectuel, et la b o t o iale e p physique . La m ion soc l’insert n de handica re-ensemble o ti a ieux viv situ d’un m œuvre CEREMH APF MOBILITÉ ÉDUCATION &CULTURE RAPPORT D’ACTIVITÉ - 29 La mobilité? Un levier majeur pour l’accompagnement dans le retour à l’emploi, l’aide sociale d’urgence, alimentaire notamment, la lutte contre l’exclusion. L’ART À L’ENFANCE HARMONIA SACRA CONSEIL D’ADMINISTRATION ilité? alité La mob ial pour l’ég é u rd o prim nces conjug a des ch ode de la tous sur le m et l’accès de iles – é g it a rs fr dive t des plus u – surto re. ltu à la cu CULTURESPACES 40 SÉCURITÉ ROUTIÈRE RUSSE Carlos Tavares Président Marc Friedel Administrateur Marie-Hélène Roncoroni Vice-présidente Jonathan Goodman Administrateur Philippe Dorge Administrateur Hugues Dufour Administrateur Jean-François Kondratiuk Christian Peugeot Administrateur Administrateur Maxime Picat Administrateur UN COMITÉ DE SÉLECTION Bénédicte Alzati - Peugeot Claude-Jean Couderc - Secrétariat général Jean-Jacques Etchart - Citroën Xavier Guisse - Direction des ressources humaines Paul-Philippe Uhel - Direction des ressources humaines DES DÉLÉGUÉS LOCAUX IMPLIQUÉS Hélène Boulic - Trémery Marie Bubenicek - Charleville Mélanie Charles - Sevelnord Caja Chocarro Maria Concepcion - Madrid (Espagne, usine) Nunziata Dubois - Valenciennes Carolina Fernández Albarrán - Vigo (Espagne) Anabela Ferreira - Mangualde (Portugal) Hua Schwab Monique Jeanneaux - Sochaux 10 Philippe Kalb - Mulhouse Magali Leduc - Trémery Jean-Charles Lefebvre - Sochaux Erika Louis-Roy - Rennes Anne Mélois - Poissy (usine) Florence Mouttapa - Vélizy Jean-Pierre Papin - Française de mécanique Paula Plantamura - Buenos Aires (Argentine) Dmitri Portanski Marlène Simoes - Chine Cyrille Starck - Poissy Marina Stepina - Moscou, Russie Peter Svec - Tranva (Slovaquie) María José Taboas - Vigo (Espagne) Nathalie Tantalin - Caen Fabienne Tavernier - Vesoul Emma Terrados Molledo - Madrid (Espagne) Yuguang Zhang - Chine 2 - RAPPORT D’ACTIVITÉ RAPPORT D’ACTIVITÉ - 41 TOUS ENSEMBLE! GARE (PORTUGAL) EN ROUTE POUR 2015 33 ITÉ MOBILCATION U ÉD LTURE & CU teur Un fac RAPPORT D’ACTIVITÉ - 33 Sélectionner puis accompagner la mise en œuvre de projets innovants en matière de mobilité, tel est l’objectif de la Fondation. Avec pour principe : un fonctionnement en réseau, afin de pouvoir œuvrer au plus près du terrain. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Patrice-Henry Duchêne COMITÉ ÉDITORIAL Virginie Percevaux et Patrick René Une réalisation We Demain 92, avenue Victor Cresson 92130 Issy-les-Moulineaux ÉDITEUR Jean-Dominique Siegel directrice éditoriale Armelle Oger Rédaction Olivier Bailly, Hervé Gallet et Sylvaine Parriaux pour Mécènes Direction artistique Victor Mourain Secrétaires de rédaction Claire Gollot, Isabelle Charleuf-Calmets Maquette et prépresse Studio 92 chef de fabrication Diane Mourareau impression Ce document a été imprimé par l’Association des paralysés de France. Imprimé sur du papier 100 % recyclé Crédits photographiques : Médiathèque PSA Peugeot Citroën, Cyrille Dupont, Mohamed Ech Charqi, Monique Dupont Sagorin, Mélanie Frey, PSA Peugeot Citroën Centres de production Mangualde, Madrid, Sochaux, Charleville, Trémery, Paris 17, Rennes, Direction Russie, Direction Asie, Direction Brésil, associations FIT, AIL Midi Pyrénées, Mod’Emploi, IMAJ, Access Auto 62, Eurêka Emplois services, Croix-Rouge Française Banque Alimentaire de l’Ain, FAGE, La Pierre Blanche, CERHEM, APF, l’Art à l’enfance (MuMo), Harmonia Sacra, Fondation Culturespaces, GARE, Roman Ynan ÉDITOS CARLOS TAVARES PRÉSIDENT DE LA FONDATION L a Fondation PSA Peugeot Citroën a fêté cet été ses 3 ans, et elle démontre sa maturité en ayant en 2014 pleinement affirmé son expertise sur le sujet de la Mobilité Solidaire. Une expertise reconnue, comme en témoignent sa contribution aux travaux du « Laboratoire de la mobilité inclusive » et le succès de l’appel à projets « 3 Fondations pour la mobilité » lancé sur ce thème avec deux Fondations notoires, les fondations VINCI pour la Cité et VINCI Autoroutes. Parmi les 300 projets que la Fondation a déjà soutenus, la moitié concerne déjà des initiatives s’inscrivant dans ce champ émergent de la mobilité inclusive : ces garages solidaires, auto-écoles sociales, plateformes de mobilité dessinent dans tous les territoires ruraux ou péri-urbains les contours d’une nouvelle mobilité, partagée et généreuse. Ainsi, devenue mois après mois un acteur engagé de l’innovation sociale, et démontrant au passage que la voiture est bien du côté de la solution et non du problème, la Fondation poursuivra donc en 2015 ses actions contre l’exclusion invisible que représentent les difficultés d’accès à la mobilité, facteur premier du lien social. Elle restera ainsi au service d’une nouvelle géographie sociale où devront s’estomper les discriminations territoriales. Comme vous le constaterez, ce rapport témoigne de la volonté de notre Fondation d’être utile aux communautés où le Groupe PSA Peugeot Citroën opère et se développe, et démontre le fort ancrage local de chacun de nos établissements. Mais, je souhaite surtout qu’il témoigne de l’admirable engagement de nos collaborateurs parrains et bénévoles, en faveur de l’intérêt général. Car c’est une fierté et une force sur laquelle le Groupe PSA Peugeot Citroën peut s’appuyer sur le chemin de sa reconstruction économique. MARIE-HÉLÈNE PEUGEOTRONCORONI VICE-PRÉSIDENTE DE LA FONDATION E n 2014, la 2e édition des Prix de la Fondation aura mis une nouvelle fois à l’honneur des collaborateurs du Groupe particulièrement engagés au sein d’associations œuvrant le plus souvent à proximité de leurs lieux de travail. Plus de 120 dossiers ont été présentés, en progrès de 40 % par rapport à la première édition, et traduisant en outre une meilleure représentation des directions et des métiers du Groupe, en France et à l’international. Le prix « Coup de Cœur des salariés » 2014, bénéficiant de la majorité des suffrages des 9 000 votants, a été attribué à la Fondation slovaque Pontis. Depuis son lancement, en 2011, la Fondation PSA s’est bien développée, et, à travers elle, c’est un grand Groupe qui s’engage. Par ses actions, elle donne du sens aux valeurs de respect, d’engagement et de solidarité d’une entreprise au développement responsable. Elle est aujourd’hui un acteur incontournable de la mobilité solidaire, démontrant l’importance vitale pour tous de l’accès à la mobilité. 2015 verra encore la mise en œuvre de nombreux chantiers nouveaux pour la Fondation PSA, afin qu’elle mobilise toujours plus de bénévoles et renforce la fierté d’appartenance des salariés du Groupe. Cette fierté je la partage pleinement, convaincue par l’enthousiasme des parrains et de ceux qui s’engagent à tous niveaux pour renforcer le lien social et œuvrer auprès de l’équipe de la Fondation par des actions concrètes et remarquables sur le plan humain. RAPPORT D’ACTIVITÉ - 3 L’ÉVÉNEMENT À TROIS, ON EST PLUS FORT Renforcer la mobilité au service de l’insertion sociale et professionnelle, tel est l’enjeu de l’appel à projets commun lancé par trois fondations d’entreprise, qui ont décidé de faire cause commune en initiant une nouvelle façon d’agir… « tous ensemble ». C ’est une première en France : trois fondations d’entreprise, PSA Peugeot Citroën, VINCI pour la Cité, VINCI Autoroutes pour une conduite responsable, font désormais cause commune au nom d’un même combat, celui de la mobilité. Avec comme originalité un appel à projets commun en faveur d’initiatives locales lancé en septembre 2014 dans le cadre de la charte « Entreprises et quartiers » signée par les groupes PSA et VINCI. Le résultat est à l’image de l’enjeu que représente la cause de la mobilité : 300 dossiers reçus émanant de toute la France ! Les projets sélectionnés bénéficieront d’un soutien allant jusqu’à 30 000 euros, la dotation globale se montant à 600 000 euros, à laquelle s’ajoutera le mécénat/bénévolat de compétences de salariés parrains de VINCI et PSA. Patrice-Henry Duchêne délégué général de la Fondation psa peugeot citroËn « Il ne faut pas hésiter à se donner du temps, parce que les gouvernances spécifiques des fondations n’ont pas la même flexibilité. » coMpléMENtarité Les enjeux de la mobilité, cette possibilité pour chacun de pouvoir se déplacer, d’accéder à l’emploi, à l’éducation, à la santé, aux loisirs, ne sont pas toujours perçus avec l’acuité qu’ils devraient. Ils sont pourtant déterminants pour notre société. Tant humainement qu’économiquement. Une mobilité accrue, voire retrouvée, est un sésame pour l’insertion ou la réinsertion ; un facteur clé pour le retour à l’emploi et la lutte contre toutes les formes d’exclusion que peut générer la précarité ou la vulnérabilité liée à un handicap. Pouvoir se déplacer au quotidien n’est pas seulement un levier pour retrouver un travail. Le mouvement, c’est la vie, et la mobilité est un indispensable vecteur pour maintenir, voire tisser, ces liens sociaux permettant aux plus fragiles d’avoir le sentiment d’appartenir au corps social. Trois fondations qui font cause commune, c’est trois fois 4 - rapport d’activité plus de moyens mutualisés mis au service de projets qui vont pouvoir être déployés un peu partout en France. Trois fondations qui unissent des compétences complémentaires, c’est une force d’action démultipliée pour amplifier, accélérer le développement des dispositifs permettant d’améliorer la mobilité des personnes défavorisées ou en situation d’exclusion dans les zones urbaines et péri-urbaines. « Le sentiment que la complémentarité de chacun permettra d’apporter des réponses globales donc plus efficaces », écrit Sylvaine Parriaux dans un passionnant article publié dans Mécènes*, une publication de l’Admical, association créée en 1979, qui rassemble et représente les mécènes afin de développer le mécénat d’entreprise. Dans le cadre de leur appel à projets communs, les fondations VINCI pour la Cité et PSA Peugeot Citroën vont ainsi apporter aux projets soutenus leur expertise en Chantal Monvois DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE DE LA FONDATION VINCI POUR LA CITÉ « Il est important de garder la neutralité à toutes les étapes et de parvenir à créer des outils qui correspondent à chaque fondation, y compris dans des points comme le vocabulaire de l’appel à projets ou le graphisme du site. Cela va du rythme adéquat de réunions à trouver jusqu’à des échéances qui soient atteignables et réalistes pour chacun. » mobilité solidaire et VINCI Autoroutes son savoir-faire en matière de sensibilisation à la conduite responsable. VISIBILITÉ Bernadette Moreau DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE DE LA FONDATION VINCI AUTOROUTES POUR UNE CONDUITE RESPONSABLE « L’implication de la Fondation Vinci Autoroutes avait pour intérêt de regarder des projets avec une vision complémentaire. Notre présence a permis d’intégrer l’apprentissage de la sécurité routière et de la citoyenneté. » « Avoir, à nous trois, trois fois plus de moyens humains et financiers pour avoir un impact plus fort », affirment en chœur les délégués des fondations VINCI Autoroutes pour une conduite responsable, VINCI pour la Cité et PSA Peugeot Citroën, interviewés par Sylvaine Parriaux dans Mécènes. « Pour le mécène qui a acquis une maturité et une expertise sur un sujet précis, ce qui est le cas pour les trois fondations, l’action collective est une option à envisager sérieusement, poursuit Sylvaine Parriaux. Et ce d’autant plus qu’il a la volonté d’intervenir à la racine du problème. » Et agir sur le terrain en cernant au plus près les problèmes spécifiques de certaines populations fragilisées ou vulnérables, tel est bien l’objectif des trois fondations qui ont pris conscience « qu’agir à plusieurs, c’est beaucoup mieux » ! Pour permettre un changement à grande échelle, les interventions isolées ne suffisent plus. Avoir plus de moyens humains et financiers, c’est en effet avoir un impact plus fort. Mais aussi plus de visibilité. Qui dit appel à projets communs signifie une simplification pour les associations des démarches, un soutien financier démultiplié et un accompagnement complémentaire des parrains des deux groupes. Le parrainage étant encore une similitude à mettre à l’actif de PSA Peugeot Citroën et de VINCI ! « Tout comme le sentiment de l’urgence. L’urgence de l’action », explique Sylvaine Parriaux, toujours dans Mécènes. l *Mécènes numéro 8, octobre/décembre 2014. RAPPORT D’ACTIVITÉ - 5 L’ÉVÉNEMENT PREMIÈRE EN FRANCE 31 PROJETS SOUTENUS PAR TROIS FONDATIONS Rude tâche en cette fin d’année 2014 pour le comité de sélection de l’appel à projets commun lancé par les Fondations PSA Peugeot Citroën et VINCI, chargé de sélectionner les 31 projets auxquels seront attribués soutien financier et parrainage. C e fut un grand moment d’échanges et de discussions. Animées et parfois passionnées : la vingtaine de participants au comité de sélection de l’appel à projets, PSA Peugeot Citroën et VINCI réunis le 17 décembre dernier font en effet partie des acteurs majeurs de la cause de la mobilité. Représentant des trois Fondations, PSA Peugeot Citroën et VINCI, experts du secteur social, partenaires associatifs avaient ce jour-là la rude tâche de sélectionner 31 projets parmi plus de 300 provenant de toute la France. Création de garages solidaires, d’auto-écoles sociales, de structures de location ou de covoiturage solidaires, mise en place d’ateliers et de plateformes de mobilité… les projets présentés, provenant de quartiers de grandes agglomérations comme de territoires péri-urbins avaient tous en commun le fait de répondre à une 6 - RAPPORT D’ACTIVITÉ problématique spécifique de mobilité. Proposant des solutions originales, souvent innovantes, en termes d’insertion, chaque projet fit l’objet d’une étude attentive autour des critères d’innovation, de clarté et de pérennité. La cohérence de la méthodologie mise en avant pour sa mise en œuvre, la mutualisation des moyens avec d’autres partenaires quand cela s’avère possible faisant aussi partie des paramètres de choix. Au terme d’une journée au cours de laquelle chacun défendît ses coups de cœur, c’est donc 31 projets qui reçurent l’aval de ce premier appel à projets communs de la part de trois Fondations différentes. Une première, rappelons-le. Avec un soutien financier de plus de 600 000 euros et l’accompagnement des parrains et marraines des trois Fondations, 31 belles idées en faveur de la mobilité sont d’ores et déjà en mouvement. ● Réunion au sommet le 17 décembre pour sélectionner les lauréats. Eric Pliez PRÉSIDENT DU SAMUSOCIAL DE PARIS « Cette confrontation de regards de personnalités d’origines très diverses exerçant une activité différente est un vrai plus qui redynamise ces appels à projets. Pour le porteur d’initiatives, cela crée une sorte de challenge : avoir trois interlocuteurs donne envie d’aller plus loin. D’être plus innovant. Mes coups de cœur sont allés vers les projets les plus “coopératifs ”, s’inscrivant dans cette volonté de “faire ensemble” qui était au cœur de cet appel à projets. » Catherine Lestre de Rey DÉLÉGUÉE DE LA FARE « Je suis ravie de ce front commun entre trois Fondations. Les dossiers présélectionnés étaient de grande qualité. On a vraiment pu avoir un échange entre ce qui était perçu sur le terrain et notre propre expérience des appels à projets. J’ai plutôt envie d’aider les structures de petite ampleur. C’est la première fois que je vois des dossiers qui demandent des moyens mais aussi des ressources humaines. Mon coup de cœur : les projets liés à la pratique du vélo, car l’accès à la mobilité, c’est aussi l’accès au choix. » François Durollet DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA FONDATION FACE « Les projets reçus montrent la richesse des initiatives, qu’elles soient issues du milieu associatif, des collectivités locales ou d’autres acteurs de l’insertion. La diversité de la provenance est elle aussi remarquable. Mon coup de cœur ? Un projet de plateforme multimodale autour du cycle mis en place a proximité d’une gare SNCF afin de faciliter la mobilité de ceux qui prennent le train. J’espère que cet appel à projets va s’inscrire dans un cadre pluriannuel. Je pense qu’il serait souhaitable de consacrer un budget pour avoir un retour sur l’efficacité des projets. » RAPPORT D’ACTIVITÉ - 7 temps forts les chiffres clés d’une 104 projets soutenus pour un budget de 1 ,3 million d’euros : 2014 fut une année particulièrement constructive pour la mobilité. 2014 répartition des projets par budget en nombre ENVIRONNEMENT 50 000 € • 4 % ENVIRONNEMENT 1 projet • 1 % HANDICAP 85 000 € • 6 % éDUCATION & CULTURE 265 000 € • 20 % 1,3 M€ 104 PROJETS INSERTION 934 000 € • 70 % par budget PROJETS hors UE 98 000 € • 7 % PROJETS UE 40 000 € • 3 % PROJETS fRANCE 1 196 000 € • 90 % 8 - RAPPORT D’ACTIVITÉ HANDICAP 7 projets • 7 % éDUCATION & CULTURE 18 projets • 17 % INSERTION 78 projets • 75 % répartition par zone géographique en nombre PROJETS hors UE 7 projets • 7 % PROJETS UE 6 projets • 6 % PROJETS fRANCE 91 projets • 87 % fondation en mouvement 2011 - 2014 nombre de projets par zone géographique 319 projets de mobilité soutenus 257 en france 7,2 M€ engagements par Budget à l’international répartition des projets ENVIRONNEMENT 410 000 € • 6 % INSERTION 4 354 000 € • 60 % en nombre ENVIRONNEMENT 10 projets • 3 % HANDICAP 707 000 € • 10 % éDUCATION & CULTURE 1 745 000 € • 24 % 62 7,2 M€ 319 PROJETs HANDICAP 52 projets • 16 % éDUCATION & CULTURE 69 projets • 22 % INSERTION 188 projets • 59 % les PriX de la Fondation MOSCOU SÃO PaULO SOChaUX MaDRiD des lauréats venus du monde entier ! REnnES Shanghai ET PaRiS À l’image d’une entreprise ouverte sur le monde, c’est aux quatre coins de la planète – São Paulo, Moscou, Madrid, Shanghai, Sochaux, Rennes et, bien sûr, Paris – que se sont déroulées en octobre 2014 les cérémonies de remises des prix. 10 - rapport d’activité De gauche à droite : Virginie Percevaux, Patrice-Henry Duchêne, Alexandre Morais, Philippe Dorge, Moustapha Rasmouk, Jamila Leite Costa, Augusto Leite Costa, Tchibara Aletcheredji, Alain Rossit, Rémi Guérin, Linda Jackson, Béatrice d’Ussel, Marc Guyodo, Marie-Hélène Peugeot-Roncoroni, Carlos Tavares, Kamila Oborilova, Maxime Picat, Jean-Philippe Imparato, Patrick René. I l y a un peu de l’excitation des grands jours, beaucoup d’émotion, surtout ce 22 octobre au siège du groupe PSA à Paris. Venus avec leurs proches, entourés de leurs collègues, en présence des représentants des associations qu’ils parrainent, les lauréats sont venus recevoir leur prix. Des prix tout à la fois reflets de l’engagement des salariés et de la volonté d’un groupe de se positionner comme entreprise durable : « La solidarité est une valeur clé, y compris dans l’entreprise, déclare son Président, Carlos Tavares, prenant la parole après l’accueil de Patrice-Henry Duchêne, délégué général de la Fondation. Elle est la base de l’esprit d’équipe, indispensable à la transformation de notre entreprise. » L’émotion mais surtout la fierté sont palpables lors de la remise des chèques de 5 000 à 10 000 euros, qui vont permettre de financer tout ou partie d’un projet dans lequel les collaborateurs de PSA se sont impliqués bénévolement. Grâce à la vidéo simultanée, certains lauréats partagent cette cérémonie depuis Cherleville, Mangualde au Portugal ou Madrid en Espagne. A l’instar de celle de Paris, d’autres cérémonies se dérouleront les jours suivants à Rennes, Sochaux, São Paulo, Moscou et Shanghai – ces deuxièmes prix de la Fondation étant à l’image d’une grande chaîne de solidarité internationale. Mobilité et insertion, mobilité et handicap, mobilité et actions culturelles et éducatives : plus de 120 projets, d’une très grande diversité, ont été portés par des salariés. Projets venus de France, bien sûr, mais aussi de Chine, du Brésil, de Slo- vaquie, du Portugal ou d’Espagne : six pays font en effet partie des finalistes. Pour ces derniers, choisis en juillet par un jury composé des parrains et marraines de projets déjà soutenus par la Fondation, de délégués locaux, de responsables de la communication interne et de l’équipe de la Fondation, le fait d’avoir gagné ne récompense pas seulement une action bénévole : c’est l’assurance de voir un projet qui peut changer le quotidien de populations vulnérables se matérialiser. Et ce, grâce à un binôme gagnant, liant associations et salariés s’investissant pendant leur temps libre en tant que bénévoles. Grand Prix France, Grand Prix international, Prix du meilleur parrain ou marraine : parmi les 20 finalistes, trois grands prix ont été décernés ainsi qu’un Prix Coup de cœur des salariés décerné par 9 000 votants. l RAPPORT D’ACTIVITÉ - 11 LES PRIX DE LA FONDATION LES 4 GRANDS PRIX Eric Leblais, Jean Elleouet, Erika Louis-Roy et Michel Roger. Tchibara Aletcheredji, Marella Fenker, Odatou Aletcheredji, Aurélie Bioche et Alexandre Morais. GRAND PRIX FRANCE : GRAND PRIX INTERNATIONAL: LE PROJET : permettre aux plus vulnérables de conduire. LE PARRAIN : Eric Leblais / site de Morlaix. Prospecteur, vendeur, chef de ventes, cela fait trente-sept ans qu’Eric, aujourd’hui commercial de proximité, travaille chez Citroën, à Morlaix. « Il y a vingt ans, j’ai démarché professionnellement l’association. De clients, ce sont devenus des partenaires puis des amis. Dans le cadre de leur auto-école solidaire Feu vert, un des membres de l’association a eu l’idée d’ajouter une voiturette pour ceux qui, pour cause de handicap physique ou intellectuel ou tout simplement faute de moyens financiers, ont des difficultés à passer un permis de conduire classique. En fait, la cible s’est révélée beaucoup plus large que prévue. Il y a désormais une voiturette au centre de Morlaix, une seconde va être achetée pour celui de Brest. Un moniteur, luimême handicapé, assure les cours sur ces véhicules à double commande. C’est passionnant d’être parrain d’un projet dont les implications humaines sont immédiatement observables. » L’ASSOCIATION : Don Bosco. Développer toutes les formes d’activités solidaires pour renforcer les liens sociaux et contribuer à l’inclusion sociale des personnes fragilisées par des difficultés personnelles, familiales, professionnelles, en raison d’un handicap physique ou psychologique : tel est le credo de cette association pionnière en matière d’aide à l’enfance inadaptée créée en 1945. LE PROJET : acquisition et aménagement d’un véhicule utilitaire pour assurer l’alphabétisation des femmes de la commune de Tchamba au Togo. LE PARRAIN : Alexandre Morais / site de Poissy. Ce responsable depuis un peu plus de dix ans du service d’ergonomie industrielle du site de Poissy est très actif dans plusieurs associations, œuvrant en Afrique subsaharienne ou… en région parisienne. Il est ainsi membre, avec son épouse, de Solidarité Logement. Et aussi de Luciol’envol. Il est convaincu que : « La scolarisation des filles, si elle passe par les mères, est plus pérenne. Alphabétiser les mères, c’est les aider à suivre la scolarité de leurs filles. Ce peut être un pas décisif vers leur émancipation. Les 10000 euros alloués par la Fondation représentent un tiers du budget du véhicule utilitaire. Celui-ci va permettre à l’équipe pédagogique d’aller, avec son matériel, à la rencontre des villageoises de cette région du Togo. Ainsi, elle équipera d’un auvent une école pour protéger les élèves du soleil et du sable et installera des panneaux solaires pour les besoins en énergie. » Pour la seconde année, une étudiante de Science Po viendra y faire son stage. Alexandre, lui, attend impatiemment son départ pendant ses vacances pour Tchamba. Ce sera en 2016. L’ASSOCIATION : Luciol’envol. Créée en 2010, l’association a pour objectif l’épanouissement des femmes dans l’un des pays où les inégalités sont particulièrement fortes et où le taux de scolarisation des fillettes et jeunes filles est très faible : alphabétisation et ouverture aux nouvelles technologies constituent les objectifs prioritaires de l’association. UN PERMIS SUR VOITURETTES 12 - RAPPORT D’ACTIVITÉ ALPHABET BUS Moustapha Rasmouk, Jamila et Augusto Leite Costa. GRAND PRIX DE LA MARRAINE: UN VÉLO POUR TOUS, UN VÉLO POUR TOUT LE PROJET : offrir un vélo aux enfants de la communauté villageoise d’Ambaladingana, à Madagascar, pour faciliter leur accès à l’école, et un cyclo-porteur aux adultes pour les aider dans leur activité économique. LA MARRAINE : Jamila Leite Costa, assistante de direction / site de Vélizy. En se rendant en novembre dernier sur le terrain, le président de l’association s’est aperçu qu’il fallait procéder par étapes. Avant de proposer des vélos et des cyclo-porteurs aux habitants, un constat s’est imposé : la nécessité de former un villageois au métier de mécanicien vélo. Celui-ci intégrera l’atelier que l’association va créer, atelier où seront réparés les vélos et cyclo-porteurs mis à la disposition des familles de la région. Ce mécanicien pourra ensuite former d’autres jeunes. « Pour que ce projet devienne pérenne, il faut que les villageois puissent se l’approprier, explique Jamila. Lorsqu’il sera viable, nous en déléguerons la mise en œuvre à l’association, très impliquée, des mamans d’élèves. Ce sont elles qui géreront les prêts de vélos, les réparations et tiendront un registre qui attestera aussi la scolarisation des enfants qui auront bénéficié d’un deux-roues pour se rendre à l’école. » L’ASSOCIATION : Fleur de bitume. Elle a pour vocation de venir en aide aux écoles défavorisées dans le monde. L’objectif : freiner l’absentéisme scolaire, notamment celui des filles. Katarina Kovacova et Kamila Oborilova. GRAND PRIX COUP DE CŒUR DES SALARIÉS : PROFESSEUR ITINÉRANT LE PROJET : assurer des cours de langue des signes à domicile pour les enfants sourds et leur parents. LA MARRAINE : Kamila Oborilova / site de Trnava (Slovaquie). « On entend trop souvent dire que l’on manque d’initiative et que l’on n’est pas assez solidaires, que l’on reste indifférent visà-vis des problèmes des autres… Aujourd’hui, je suis convaincue du contraire. Je sais maintenant que nous sommes capables de nous mobiliser autour d’une cause commune. Je suis heureuse que nous puissions apporter aussi de la joie et de l’espoir dans des familles qui en ont besoin. En Slovaquie, il existe peu de structures dédiées aux enfants sourds. Le fait que les professeurs se déplacent permet à tous les membres de la famille d’apprendre, via la langue des signes, comment communiquer avec leur enfant. Ne nous apitoyons pas sur les enfants handicapés : aidons-les ! » L’ASSOCIATION : Fondation Pontis. Créée en 1997, c’est l’une des plus importantes fondations de Slovaquie. Son message : motiver les individus, les communautés et les entreprises à être responsables. RAPPORT D’ACTIVITÉ - 13 LES PRIX DE LA FONDATION 16 FINALISTES 16 INITIATIVES POUR OPTIMISER LA MOBILITÉ Portés par des salariés français ou étrangers, ces projets déclinent de façon innovante et originale les multiples facettes de la mobilité. L’ASSOCIATION : Centro paroquial de Sao Joao do monte. LE PROJET : acquisition d’un nouveau véhicule utilitaire pour des activités de services à domicile. LE PARRAIN : André Marques / site PSA de Mangualde (Portugal). IL Y CROIT : « créer des services à domicile pour un public défavorisé ». L’ASSOCIATION : Os Melros. LE PROJET : acquisition d’un véhicule utilitaire pour la mise en place d’un dispositif social itinérant. LA MARRAINE : Maria Da Conceicao Martins / site PSA de Mangualde (Portugal). ELLE Y CROIT : « ouvrir un atelier mobile solidaire ». L’ASSOCIATION : Croix-Rouge. LE PROJET : acheter un véhicule pour conduire les victimes de violences domestiques vers des hébergements d’urgence. LA MARRAINE : Anabela Ferreira / site PSA de Mangualde (Portugal). ELLE Y CROIT : apporter une réponse : « quand il y a violence, il y a urgence ». L’ASSOCIATION : Charity Fund « Deti Nashi ». LE PROJET : offrir des loisirs aux enfants de l’orphelinat. LE PARRAIN : Adrien Brennan Ducrot / site PSA de Moscou (Russie). IL Y CROIT : « proposer des loisirs hors des murs de l’orphelinat ». 14 - RAPPORT D’ACTIVITÉ L’ASSOCIATION : Shanghaï « Hand In Hand, Walk Together » Youth Development Center. LE PROJET : offrir des cours d’art aux enfants dont les parents sont des migrants afin de faciliter leur intégration. LA MARRAINE : Yu Zhou Wu / site PSA de Shanghaï (Chine). ELLE Y CROIT : « favoriser l’accès à l’art des enfants défavorisés ». L’ASSOCIATION : Amigos do Balé de Camara. LE PROJET : proposer des cours de danse classique à des communautés défavorisées et financer des spectacles à leur intention. LE PARRAIN : Silvio Arruda / site PSA de Porto Real (Brésil). IL Y CROIT : « la danse pour changer des vies ». L’ASSOCIATION : Fondation Abracadabra. LE PROJET : aider les magiciens pour qu’ils se déplacent dans les hôpitaux. LE PARRAIN : André Gonzales Jimenez / site PSA de Madrid (Espagne). IL Y CROIT : « le pouvoir de la magie solidaire ». L’ASSOCIATION : Presente de Alegria. LE PROJET : proposer des animations clownesques pour des publics privés de mobilité. LE PARRAIN : Ricardo Cabral / site PSA de São Paulo (Brésil). IL Y CROIT : « un cadeau qui se nomme joie ». L’ASSOCIATION : Rencontres pour l’égalité d’accès à l’emploi. LE PROJET : offrir des bourses de mobilité pour aider les jeunes défavorisés dans leur recherche d’emploi. LE PARRAIN : Marc Guyodo / site PSA de la Grande Armée (Paris). IL Y CROIT : «aider des jeunes défavorisés dans leur mobilité». L’ASSOCIATION : Compagnie Capharnaüm. LE PROJET : faire entrer le théâtre dans les maisons de retraite, écoles, salles des fêtes. LE PARRAIN : Philippe Vilquin / site PSA de Sochaux. IL Y CROIT : « le théâtre à la rencontre du plus grand nombre ». L’ASSOCIATION : La vie suspendue entre ciel et terre. LE PROJET : faire participer des enfants des hôpitaux ou des centres de réadaptation à des ateliers de marionnettes. LE PARRAIN : Stéphane Bazantay / site PSA de Charleville. IL Y CROIT : « les marionnettes pour éveiller le sens artistique ». L’ASSOCIATION : APEI VO. LE PROJET : proposer une formation au permis de conduire AM pour des jeunes en situation de handicap et ainsi favoriser leur insertion professionnelle. LE PARRAIN : Michel Thiollier / site PSA de Trémery. IL Y CROIT : « favoriser les déplacements de jeunes vulnérables ». L’ASSOCIATION : A bras ouverts. LE PROJET : acquérir un véhicule pour que des jeunes en situation de handicap puissent partir en week-end. LE PARRAIN : Rémi Guérin / site PSA de Paris 17e. IL Y CROIT : « une parenthèse nommée week-end ». L’ASSOCIATION : AGIMC. LE PROJET : des vélos adaptés pour proposer des activités de plein air à des personnes handicapées. LE PARRAIN : Alain Rossit / Peugeot Bordeaux. IL Y CROIT : « des vélos pour une liberté retrouvée ». L’ASSOCIATION : APAEI. LE PROJET : acquisition d’un vélo pour personnes handicapées. LE PARRAIN : René Tessier / site PSA de Sochaux. IL Y CROIT : « un vélo pour un sourire ». L’ASSOCIATION : Comité départemental handisport d’Ille-et-Vilaine. LE PROJET : permettre l’accès au sport pour les jeunes en situation de handicap moteur sensoriel. LE PARRAIN : Manuel da Cunha / site PSA de Rennes. IL Y CROIT : « l’accès aux activités sportives chez les jeunes ». MOBILITÉ ET INSERTION La mobilité ? Un levier majeur pour l’accompagnement vers le retour à l’emploi, l’aide sociale d’urgence, alimentaire notamment, la lutte contre l’exclusion. FARE MOD’EMPLOI IMAJ ACCESS AUTO 62 EURÊKA EMPLOIS SERVICES CROIX-ROUGE BANQUE ALIMENTAIRE FAGE LA PIERRE BLANCHE SAMUSOCIAL RAPPORT D’ACTIVITÉ - 15 MOBILITÉ ET INSERTION NEW FARE À CHACUN SA MOBILITÉ Depuis 2013, la Fondation PSA Peugeot Citroën accompagne et soutient la Fédération des Associations de la Route pour l’Education, notamment au travers du programme «Mouv’UP ! En route pour l’emploi». Leur objectif commun : favoriser la mobilité des personnes en recherche de travail et/ou en situation de précarité. Rencontre avec David Gibergues, nouveau président de la FARE, depuis juin 2014. Pouvez-vous dresser un rapide portrait de la FARE ? DAVID GIBERGUES : Forte de près de 75 structures adhérentes – associatives ou publiques –, la FARE s’est lancée, depuis sa création en 1998, dans un combat pour la mobilité, synonyme d’espoir pour les personnes en difficulté. Comment, en effet, accéder au marché du travail si l’on ne peut se déplacer ? Chaque année, dans toute la France, 20 000 bénéficiaires, adhérents de la FARE, reçoivent ainsi une aide très concrète leur permettant d’avancer sur le chemin de l’autonomie et de l’emploi. Garages solidaires, location de voiture ou de deux-roues, écoles de conduite à statut associatif, moyens de transport variés : 16 - RAPPORT D’ACTIVITÉ un grand nombre de structures et de professionnels partenaires de la FARE apportent des aides ponctuelles ou proposent des programmes complets de soutien. Dans ce cadre, des conseillers délivrent aux bénéficiaires un diagnostic mobilité menant à une solution sur mesure d’ordre matériel, financier, mais aussi cognitif ou psychologique. Lorsque plusieurs services sont assurés par une même structure, on parle alors de « plateforme de mobilité solidaire ». Quels ont été les temps forts en 2014 pour votre fédération ? D.G. : Nous avons mené deux gros projets avec le soutien de la Fondation PSA Peugeot Citroën, à commencer par une stratégie d’essaimage de plateformes de mobilité solidaire. D’autre part, nous avons travaillé selon trois axes sur un programme baptisé “Nouveau FARE”, afin de permettre notre évolution. Tout d’abord, de gros efforts ont été portés sur la communication : nouveau logo, charte graphique repensée et refonte du site Internet. L’interactivité et l’actualisation des informations ont ainsi été grandement améliorées. Un deuxième axe d’action a concerné la structure FARE Rhône-Alpes. Nous avons cherché à répertorier dans toute la région les activités et les acteurs d’aide à la mobilité pour les publics en insertion, qu’il s’agisse de nos adhérents ou de structures extérieures. L’idée est d’obtenir une vision globale pour ensuite pouvoir accompagner le développement de nouveaux dispositifs ou leur structuration en plateformes. Enfin, pour nous rapprocher des adhérents, trois colloques sur le thème de la mobilité ont été organisés à Clermont-Ferrand, Vire et Brest. Le but ? Soutenir l’ancrage régional de la Fédération et mobiliser tous les acteurs de la mobilité. Le programme Mouv’UP, lancé il y a deux ans, prévoyait la création de 18 plateformes de mobilité solidaire sur deux ans. En 2013, dix territoires ont été concernés*, d’autres devaient l’être en 2014. Où en est ce programme et quel premier constat en tirez-vous ? D.G. : Huit nouveaux essaimages de plateformes ont été lancés en 2014, à Rodez, Calais, Béziers, Toulouse, Evreux, Langon, Oyonnax et Sud Corse, grâce à la volonté de structures qui se sont investies dans ce projet. Notre objectif a donc globalement été atteint. La création de ces 18 nouvelles plateformes nous a permis d’approfondir notre connaissance sur la question. Toutes les structures ne partent pas du même niveau d’organisation, de connaissances, de moyens, etc. Quand tout ou presque reste à créer, cela demande un accompagnement long. Evaluer les résultats devient également plus complexe… Un autre gros chantier 2014 de la FARE concernait la labellisation des plateformes de mobilité solidaire. Qu’en est-il aujourd’hui ? D.G. : 2014 aura été l’année des premières étapes de gestation. Cet été, nous avons déterminé quatre territoires expérimentaux afin de tester le référentiel préalablement défini sur la base du Label Auto-école que FARE a développé depuis plusieurs années. Quatre plateformes servent donc actuellement à valider nos choix en situation réelle : Mobilex à Strasbourg, FIT à Clermont-Ferrand, Mobilité 07-26 en Ardèche et dans la Drôme, et le PLIE valentinois à Valence. Le contenu de notre référentiel devrait être définitivement confirmé à la fin du printemps 2015, donnant ainsi officiellement naissance à notre label “Plateforme de mobilité solidaire”. Quel regard portez-vous sur l’avancée de ce projet ? D.G. : La naissance de ce label correspond à une volonté d’amélioration de la qualité des services rendus. Nos adhérents et nos partenaires investis dans le comité de pilotage soutiennent cette démarche. Nous avons donc bon espoir de voir les candidats à l’obtention du label nombreux. Favorisant ainsi notre volonté d’essaimage. Tout en dirigeant en Savoie la structure Mobil’Emploi, qui compte 23 salariés et accompagne 800 personnes chaque année, vous avez accédé à la présidence de la FARE récemment. Quel premier bilan dressez-vous ? D.G. : Pour tous les membres de la FARE, il s’agit d’une certitude absolue : la mobilité constitue un facteur crucial d’insertion professionnelle et sociale. D’une façon globale, j’ai le sentiment que cette thématique commence également à être prise en compte par les collectivités et les instances officielles. La situation actuelle entraîne des besoins croissants et de plus en plus différenciés. Chaque cas individuel demande une réponse adaptée. Cela demande aux adhérents des compétences de plus en plus pointues. Et s’il faut rester très présent auprès des équipes en contact avec les bénéficiaires, il est aussi essentiel d’être actif auprès des sphères décisionnelles. Mais les efforts de tous portent leurs fruits et je suis convaincu qu’ensemble, nous permettrons demain à chaque personne en situation de précarité d’avoir accès à un accompagnement et des outils mobilité adaptés. Vos espoirs pour 2015 ? D.G. : Poursuivre notre belle collaboration avec la Fondation ! l (*) Aude, Corrèze, Corse, Côte-d’Or, Deux-Sèvres, Hérault, Moselle, Seine-Maritime, Vienne et Yvelines. RAPPORT D’ACTIVITÉ - 17 PARCOURS MOBILITÉ Comprendre le parcours mobilité d’une personne en situation de précarité, c’est comprendre le fonctionnement d’une plateforme de mobilité solidaire et le rôle du conseiller en mobilité – acteur clé – qui diagnostique et propose des solutions. TRANSPORT EN COMMUN MICRO CREDIT TRANSPORT MULTIMODAL FREIN LIÉ À UNE CARENCE D’INFORMATION RELATIVE AUX TRANSPORTS FREIN FINANCIER GARAGE SOLIDAIRE TRANSPORT À LA DEMANDE LOCATION VOITURE COVOITURAGE GÉRER SON STRESS FORMATION SUR MESURE FREIN MATÉRIEL ATEFORME PL CONSEILLER EN MOBILITÉ FREIN COGNITIF, PSYCHOLOGIQUE, OU SOCIOCULTUREL SERVICES SOCIAUX LOCATION SCOOTER LOCATION VÉLO SE REPÉRER SE DÉPLACER AIDE AUX CODE ET AU PERMIS ? PERSONNE EN DIFFICULTÉ Témoignage VANESSA Cette aide à domicile, de 29 ans, mère de trois enfants, n’imaginait pas être capable de suivre les cours d’une auto-école. Manque de temps, manque de moyens et, surtout, manque de confiance en elle… Un jour, elle entend parler 18 - RAPPORT D’ACTIVITÉ de FIT Formation. Cet organisme, disposant du statut d’école de conduite à statut associatif, s’occupe d’elle. Cours de Code, heures d’entraînement au volant, Vanessa franchit toutes les étapes. Résultat ? Code décroché du premier coup. Puis, quelques mois plus tard, obtention du permis dès sa première tentative. « J’ai été accompagnée par des moniteurs exceptionnels! […] A tous ceux qui doutent d’eux-mêmes, je veux leur dire qu’il faut s’accrocher, faire confiance aux formateurs et, surtout, croire en sa réussite… » MOBILITÉ ET INSERTION UN LABEL POUR LES PLATEFORMES DE MOBILITÉ SOLIDAIRE Afin de renforcer l’efficacité des plateformes de mobilité solidaires, FARE, en partenariat avec la Fondation, a décidé d’établir un certain nombre de critères de référence associés à un label officiel. Déterminés en fonction des meilleurs résultats obtenus sur le terrain, ces “bonnes pratiques” permettront à tous les acteurs d’améliorer encore leurs actions auprès des bénéficiaires. P L’équipe FIT (Formation Insertion Travail) spécialisée dans les actions de mobilité. our agir avec le maximum d’efficacité, il ailleurs animateur de l’essaimage Mouv’UP porté est important de parler le même langage par FARE. et de disposer d’un cadre commun de L’étude approfondie de plusieurs plateformes a références à l’échelle nationale. » permis d’établir une liste d’une centaine Pascal Grand, 45 ans, est direcde critères de référence répartis teur de FIT Formation et de la en trois domaines : stratégie, plateforme de mobilité du processus-clés et fonctions Puy-de-Dôme, constituée de support. « Encore en cours six associations réunies en d’élaboration, cette véritable Ces plateformes regroupent différents groupement solidaire. “check-list” des best-pracservices de mobilité sur un territoire donné, Ces structures savent tices pourra aider au qu’il s’agisse d’une ville, d’une agglomération ou comment écouter, partage de l’expérience d’un département : diagnostic mobilité, location conseiller et accompaet des connaissances de de véhicules (voitures, deux-roues) à tarif solidaire, gner vers la mobilité chacun », estime Pascal services de covoiturage, transport à la demande, autonome les personnes Grand. A terme, au-delà accès au permis de conduire, conduite supervisée, en situation d’insertion de l’amélioration des etc. La Fondation s’est engagée en 2013 au côté sociale et professionnelle. méthodes, les plateUn savoir-faire qui est formes désirant répondre de la FARE dans le programme Mouv’UP aussi l’apanage de toutes aux critères définis dans le prévoyant la création d’une vingtaine de les plateformes de ce type en cadre de ce label officiel deplateformes de mobilité solidaire France : chacun agit du mieux vraient renforcer leur image et en deux ans. possible en fonction de ses propres leur poids, aussi bien vis-à-vis des compétences. Il ne peut être que pouvoirs publics que des partenaires et bénéfique de mettre en commun l’ensemble des bénéficiaires. Partager, labelliser, améliodes pratiques afin de déterminer les plus efficaces. rer, voici trois mots qui devraient prochainement Une mission dont a été chargé Pascal Grand, par rimer avec mobilité… ● C’est quoi les plateformes de mobilité solidaire ? RAPPORT D’ACTIVITÉ - 19 MOBILITÉ ET INSERTION Une concession Peugeot a offert cette 206 pour aider des bénéficiaires à renforcer leur expérience de la route en conduite supervisée. Mod’Emploi a mis en place, grâce à la participation de bénévoles, la conduite supervisée pour les jeunes de plus de 18 ans. PLATEFORMES SOLIDAIRES MOBILITÉ MOD’EMPLOI Les plateformes de mobilité solidaires permettent aux bénéficiaires de trouver une solution adaptée à leurs besoins. S ur notre zone d’emploi, 4 500 personnes sont inscrites au chômage. 17 % d’entre elles ne possèdent pas le permis et 30 % n’ont pas de solution mobilité. » Pour Florence Faivre, membre de l’association Mobilité Mod’Emploi, réunissant une dizaine de salariés et de bénévoles dans le Haut-Rhin, le constat est évident : dans les vallées vosgiennes de l’Alsace du Sud, difficile d’accéder à une formation ou à une activité professionnelle si l’on ne peut se déplacer aisément. « Les demandes sont énormes en matière d’aide, qu’il s’agisse d’une assistance financière, pratique, cognitive ou psychologique. La Maison de l’emploi et de la formation du pays de Thur Doller a porté l’expérimentation 24 mois et l’association Mobilité Mod’Emploi est née en 20 - RAPPORT D’ACTIVITÉ avril 2014. » L’absence de mobilité représentant un frein majeur à l’accès à l’emploi, l’association commence chacune de ses interventions auprès des bénéficiaires par un diagnostic afin de déterminer les solutions les plus pertinentes, qu’il s’agisse de location d’une voiture ou d’un deux-roues, ou bien de cours de conduite. En un an d’activité, près d’une centaine de bénéficiaires a reçu une aide personnalisée : microcrédit social pour l’achat d’un véhicule ou passage du permis de conduire (avec FACE Alsace) ; compétences de base (avec Ateliers pédagogiques personnalisés) ; Code de la route renforcé (sur tablettes numériques) pour public ayant des difficultés d’apprentissage ; location de véhicules à tarif social, don de vélos… ● Sarah, 38 ans. Ce précieux permis de conduire, Sarah a longuement essayé de l’obtenir de façon habituelle. Mais au bout d’une soixantaine d’heures de cours suivies pendant un an dans une auto-école des Vosges, elle a échoué à l’examen. Reprendre une série de leçons ? Impossible, car trop onéreuse. C’est l’entreprise dans laquelle la jeune femme travaillait dans le cadre d’un chantier d’insertion en maraîchage biologique qui lui a conseillé de gagner de l’expérience en pratiquant la conduite supervisée. «J’ai pu effectuer mille kilomètres en trois mois. La personne qui m’a accompagnée m’a vraiment aidée à reprendre confiance.» Pour Sarah, avoir le permis, comme elle l’espère en 2015, «c’est une chance de décrocher un travail. Je voudrais enfin pouvoir conduire ma vie…», lâche-t-elle. L’association IMAJ propose notamment un apprentissage de la conduite à tarif solidaire. Chaque année, l’auto-école de Bouffémont permet à 150 personnes en difficulté sociale d’apprendre à conduire à tarif préférentiel. AUTO-ÉCOLES SOCIALES LE PERMIS POUR TOUS Parmi les activités de l’association IMAJ, dans le Val d’Oise, figure un dispositif permettant de suivre des cours de conduite à tarif préférentiel. S ’il est facile de se rendre à Paris en transport en commun depuis l’est du Val d’Oise, il est beaucoup plus difficile de traverser le département ou d’atteindre un bassin d’emplois comme l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Dans notre secteur géographique, disposer de son propre véhicule se révèle souvent indispensable pour s’insérer dans la vie professionnelle. » Pour Audrey Burdon, l’auto-école associative, fondée en 2010 à Bouffémont par l’association IMAJ (Initiatives Multiples d’Actions auprès des Jeunes), assure une fonction très importante. « Trois moniteurs, dotés de trois voitures, permettent chaque année à 150 bénéficiaires, prioritairement des personnes en difficulté sociale, jeunes ou adultes de tout âge, d’apprendre à conduire à un tarif vraiment accessible. » Cette jeune diplômée en sociologie juge son rôle très valorisant : « Tous ceux qui suivent les cours sont aussi motivés que nos moniteurs et le taux de réussite à l’examen est tout à fait satisfaisant. » L’action d’IMAJ ne se limite pas à l’obtention du précieux sésame, mais s’inscrit dans une logique d’accompagnement. « Trois mois après la réussite à l’examen, nous rappelons les bénéficiaires pour prendre connaissance de leur nouvelle situation. Beaucoup trouvent un emploi ou une formation grâce au permis. » Un vrai motif de satisfaction pour une association forte de 60 salariés et de 18 contrats d’insertion, qui a fait de l’animation, de la prévention spécialisée et de l’insertion – notamment professionnelle –, le cœur de son activité touchant plus d’un millier de personnes dans le Val d’Oise… ● Anaïs, 19 ans. Etudiante en DUT de gestion des entreprises dans le Val d’Oise, Anaïs doit effectuer tous les jours trois heures de transport en commun pour suivre ses études. Mais son passage en auto-école a été une catastrophe : «J’y suis restée un an. On me mettait tellement la pression que j’étais tout le temps stressée et au bord des larmes. Evidemment, j’ai échoué à l’examen. Et j’ai dépensé 2000 euros pour rien.» C’est lors d’un forum organisé dans sa commune de Fosses qu’elle a appris l’existence d’IMAJ, proposant des cours de conduite à 35 € l’heure au lieu de 50. «J’ai rencontré l’un de leurs moniteurs qui, après un test, a estimé qu’il ne me faudrait que cinq heures de conduite pour être au niveau. Un mois après, j’avais le permis. Et j’ai obtenu un stage pour avril !» RAPPORT D’ACTIVITÉ - 21 MOBILITÉ ET INSERTION Tony Moitel, gérant, et Franck Etienne, mécanicien, ont le sourire : Access Auto 62 enregistre déjà plus de 90 adhérents-clients en un seul trimestre d’activité. GARAGES SOLIDAIRES LA SOLIDARITÉ ÇA ROULE ! Les garages solidaires, comme celui de l’association Access Auto 62, permettent aux plus démunis d’entretenir leur véhicule. T ony Moitel, 27 ans, a le sourire : « Nous envisagions d’atteindre le chiffre de 200 adhérents/clients au bout d’une année d’activité. Nous en sommes à 91 en trois mois… » Le garage solidaire dont il assure la gestion au côté de Franck Etienne, 34 ans, mécanicien expérimenté, ne désemplit pas. « La genèse du projet tient en trois dates clés : lancement de l’idée en 2012, ouverture du garage le 15 juillet 2014, arrivée des premiers clients le 2 septembre suivant », explique-t-il. A Auchy-lès-Hesdin, dans le Pasde-Calais, à 25 km du Touquet, un garage désaffecté de 400 m2 a été réaménagé et remis aux normes. Plusieurs ponts et tous les appareillages modernes nécessaires permettent 22 - RAPPORT D’ACTIVITÉ désormais de pratiquer de nombreuses interventions mécaniques sur les véhicules de clients retenus sous conditions de ressources. C’est Tony qui établit les devis avec un tarif horaire de main-d’œuvre fixé à 30 € TTC. Puis, c’est au tour de Franck d’entrer en action… Mais cet atelier n’est pas la seule activité du garage solidaire Access Auto 62. Une partie de la surface, baptisée “le box”, est mise à la disposition des bénéficiaires. Un pont est disponible moyennant 15 € de l’heure et des outils pour 4 € de l’heure, une formule très économique. Et ce n’est qu’un début car le garage, qui bénéficie du statut d’entreprise d’insertion, va bientôt intégrer deux jeunes apprentis mécaniciens. ● Franck et Tony Seul établissement de ce type en milieu rural de toute la région, le garage solidaire Access Auto 62 voit passer de nombreuses voitures affichant souvent 300000 km au compteur et nécessitant des réparations indispensables. «C’est le cas dans trois quarts des interventions que nous effectuons», confirme Franck qui a délaissé pour quelques instants un monospace présentant des pneus lisses, des freins au-delà de l’usure et un échappement percé sur toute sa longueur. «Il lui serait impossible de franchir le contrôle technique dans cet état.» Franck, qui exercé son métier pendant quinze ans dans un garage traditionnel, se sent vraiment utile aujourd’hui : «Ici, sans voiture, perdu en rase campagne, à 10 km de la première petite ville, on ne pourrait pas vivre.» Bientôt, il recevra un banc de diagnostic électronique pour élargir encore son champ d’action. L’association Eurêka Emplois Services entretient les deux-roues qu’elle loue ensuite à tarif solidaire. Ici, Christophe Ferron, salarié en contrat aidé sur le chantier atelier mécanique de 2010 à 2012. LOCATION DE DEUX-ROUES UN DEUX-ROUES CONTRE L’EXCLUSION En Ille-et-Villaine, l’association Eurêka Emplois Services propose des locations de cyclomoteurs et de scooters pour favoriser le retour à l’emploi. A lain André, 52 ans, dirige l’association Eurêka Emplois Services forte de plus de vingt salariés et bénévoles. Cette structure d’insertion par l’activité économique (SIAE), agréée par l’Etat, a été créée en 1991. « Notre objectif est de permettre l’accès au travail des demandeurs d’emploi du pays de Brocéliande, dans le cadre d’un processus d’insertion utilisant la mise en activité salariée, associée à des actions d’accompagnement et de suivi. Nous proposons à ces derniers, souvent des jeunes, adressés par des travailleurs sociaux, un accompagnement mobilité adapté, ponctuel ou de longue durée », déclaret-il. La solution peut prendre la forme d’une location de deux-roues. Douze exemplaires acquis grâce à la Fon- dation PSA Peugeot Citroën ont pu s’ajouter à la trentaine de scooters et cyclomoteurs déjà en possession de l’association. Sécurité oblige, pas question de laisser prendre le guidon à quelqu’un d’inexpérimenté. C’est pourquoi des cours et des séances d’entraînement sont dispensés pour assurer la maîtrise de la conduite. Le programme comprend aussi des formations au Code de la route et des cours de soutien. « Nous proposons désormais des heures de conduite supervisée grâce à nos trois voitures », ajoute Alain. Toutes ces actions concernent chaque année 50 bénéficiaires pour la location de cyclos, 10 pour les actions de prévention, 30 pour le préapprentissage du Code et 60 pour l’accompagnement mobilité. ● Fabien, 24 ans. «Une dizaine de kilomètres entre son lieu de résidence et l’endroit où l’on travaille, cela peut paraître pas grandchose. Sauf lorsque l’on ne dispose pas d’un véhicule et qu’il n’existe pas de transport en commun dans le secteur.» C’est la situation dans laquelle se trouvait Fabien avant que l’association Eurêka Emplois Services ne lui vienne en aide. Cette assistance a pris la forme d’une location de cyclomoteur. «J’ai le permis de conduire mais pas de voiture. Alors, grâce à ce deuxroues, je peux me rendre sur le chantier d’insertion où j’apprends à travailler sur des espaces verts.» Cette possibilité de suivre un parcours de formation de six mois, renouvelable plusieurs fois, Fabien sait qu’il la doit en partie à ce deux-roues qui le rend mobile. D’autant que l’entretien est assuré par l’association. RAPPORT D’ACTIVITÉ - 23 L’équipe de Montbrison, de g. à dr. : M. Layes, M. Champavers, Mme Fallone, M. Brunel, Mme Michon, Mme Passel, Mme Minaire, M. Castaldi et M. Chaut. Croix-Rouge sur Roues Rompre l’isolement des plus fragiles Accueil, aide alimentaire, soutien psychologique, prévention santé, c’est un service d’aide sociale itinérant que la Croix-Rouge a mis en place pour les plus précaires, en partenariat avec la Fondation PSA Peugeot Citroën. L a précarité, Jadwiga Woznica Raoulx, chargée de la coordination du projet Croix-Rouge sur Roues au sein de la Croix-Rouge, ne peut qu’en constater l’inquiétante progression : « Les publics bénéficiaires sont spécifiques à chaque département, mais nous avons de plus en plus de familles monoparentales. Il y a aussi des personnes seules et âgées, surtout à la campagne, qui ont du mal à venir jusqu’à nous, donc nous allons à leur domicile. » Dispositif itinérant permettant en zones périurbaines et surtout rurales de rencontrer ces personnes isolées afin de rompre leur isolement et de favoriser le lien social, Croix-Rouge sur Roues va vers ceux qui ne peuvent se déplacer vers les points d’accueil fixes. « D’abord, nous les écoutons pour essayer de comprendre ce dont elles ont besoin. Ensuite, Jadwiga Woznica Raoulx, Chargée de mission « Dispositif action sociale itinérant / Croix-Rouge sur Roues » nous leur fournissons une aide matérielle d’urgence, vêtements, aliments, produits d’hygiène, et nous les orientons vers les travailleurs sociaux ou des structures qui pourront les accompagner de façon plus pérenne », poursuit Jadwiga. Sur certains territoires, le dispositif se déploie après une sollicitation du Conseil général lorsque l’absence d’association ou de pouvoir public local ne permet pas de répondre à certains besoins. Parfois, c’est l’unité locale de la Croix-Rouge, les mairies ou le département qui sont à l’initiative des missions de Croix-Rouge sur Roues. Initié en 2012, le partenariat pluriannuel avec la Fondation PSA Peugeot Citroën a permis d’acquérir une dizaine de véhicules – des véhicules utilitaires d’une capacité de 15 m3. Livrés, pour les premiers, en novembre 2013 dans l’Ain et dans le Gers, ces véhicules, dont l’équipement a été conçu avec l’aide de la marque Peugeot, ont ensuite été remis aux unités de Guyane, Seine-Maritime, Somme, pays de Gex et Loire. Fin 2014 et début 2015, trois autres ont été livrés dans le Rhône, la Creuse et la Dordogne. l moBilitÉ et inseRtion Le dispositif «Croix-Rouge sur Roues» du Gers apporte notamment une aide alimentaire bienvenue aux personnes précaires. CRoiX-Rouge suR Roues/geRs Au PLus PrÈs De LA PrÉCAriTÉ rurALe « Le partenariat avec la Fondation PSA Peugeot Citroën est primordial pour nous : sans ce dernier, nous n’aurions jamais eu les moyens d’acquérir un véhicule grâce auquel nous créons du lien social dans les zones les plus isolées et rurales du département », explique Monique Monlezun, directrice de l’action sociale à la délégation départementale de la Croix-Rouge du Gers. Mis en place dans le Gers il y a un an, le dispositif Croix-Rouge sur Roues permet en effet d’aller à la rencontre des personnes les plus démunies qui n’ont pas les moyens de se déplacer. « Chaque mois, précise Monique Monlezun, nous recevons entre 150 et 200 bénéficiaires à qui nous distribuons une aide en lien avec la Banque alimentaire. Le véhicule stationne sur un endroit fixe du village et sert de lieu de distribution. Les maires mettent aussi parfois à notre disposition un local où l’on peut recevoir les bénéficiaires en toute discrétion. Tout au long d’un trimestre, une fois par mois, nous faisons le point sur l’évolution de leur situation. Les familles monoparentales sont plus présentes que les personnes âgées qui hésitent souvent à sortir de chez elles. Ce qui leur manque surtout, c’est l’écoute. C’est donc à nous d’aller à leur rencontre. Dans deux de nos villages, il y a des bénévoles-relais qui cernent ces personnes isolées pour pouvoir leur rendre visite. Aujourd’hui, le dispositif fait boule de neige : on nous a demandé de le mettre en place en Haute-Garonne. Un second véhicule serait le bienvenu, mais nous songeons d’abord à optimiser le premier. Ce dispositif fonctionne de manière professionnelle, mais nos bénévoles, eux, ne peuvent pas toujours être disponibles : nous pourrions créer un emploi. Nous avons besoin de renforcer l’organisation afin qu’elle puisse continuer. Il y a une grande attente. » De g. à dr. : M. Aubry, M. Flochon, Mme Gabrillargues, M. Breton, M. Dupuit, M. René, M. Bollard. CRoiX-Rouge suR Roues/ain UNE AIDE D’URGENCE POUR 52 FAMILLES « De Bourg-en-Bresse, il faut deux heures et demie pour aller dans le pays de Gex », explique Julie Biron. Salariée à la Croix-Rouge, elle est depuis trois ans chargée d’études pour les projets innovants et itinérants dans l’Ain où elle a mis en place le dispositif Croix-Rouge sur Roues. Depuis septembre 2014, trois tournées (douze bénévoles) sont organisées pour apporter de l’aide à cinquante-deux familles, environ 200 personnes, isolées et démunies dans un département très étendu, ce qui nécessite deux camionnettes. « Ce partenariat avec la Fondation PSA Peugeot Citroën est important pour nous puisqu’il nous permet d’avoir des véhicules. Mais pas seulement. Travailler avec de grosses entités comme la Fondation PSA Peugeot Citroën nous oblige à évaluer nos projets et à avoir une lisibilité sur notre action. Nous avons envie de montrer que ça marche. L’action sociale, ce n’est pas comme l’entreprise : il n’y a pas de bénéfices. C’est mal vu parce qu’il est difficile d’en montrer l’image positive. La Croix-Rouge va mettre en place un projet d’impact social pour démontrer que nous n’avons pas tort de nous lancer dans ce dispositif et qu’il répond bien à un besoin. » RAPPORT D’ACTIVITÉ - 25 MOBILITÉ ET INSERTION AIDE ALIMENTAIRE UNE URGENCE SOCIALE Avec la Banque alimentaire de l’Ain, dont elle est partenaire depuis 2014, comme avec les acteurs qu’elle soutient un peu partout en France, la Fondation PSA Peugeot Citroën agit en tant qu’acteur impliqué à tous les stades de la coordination et de la distribution de cette chaîne de solidarité. « Nous sommes les grossistes des associations », explique Gilles Bollard. La Banque alimentaire (BA) de l’Ain qu’il dirige est l’une des 102 banques alimentaires mises en place sur le territoire français. Avec ses trois camions, elle récupère auprès des magasins d’alimentation, des producteurs et des industriels des denrées alimentaires non commercialisables, mais évidemment toujours consommables, qu’elle répartit ensuite vers 52 associations départementales. Quelque 800 tonnes de denrées alimentaires sont ainsi récupérées, ce qui la situe dans la moyenne nationale des BA. A charge pour ces dernières de les distribuer ensuite aux plus démunis. Cette année, 5 500 personnes – 1 % de la population du département – ont reçu l’équivalent d’un repas par jour : 26 - RAPPORT D’ACTIVITÉ « Généralement des retraités ou des familles monoparentales, surtout des femmes avec un ou deux enfants qui travaillent à temps partiel et n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Cette aide primordiale représente de 150 à 200 euros par mois, environ 30 % de leur revenu mensuel. L’alimentation devient en effet de plus en plus fréquemment une variable d’ajustement », constate Gilles Bollard. La BA de l’Ain emploie, elle, trois salariés – une diététicienne embauchée après son année de service civique et une comptable, toutes deux à mi-temps, et un gestionnaire des stocks – et fait appel à 77 bénévoles. « Cette année, notre budget prévisionnel, respecté, était de 170 000 euros, explique Gilles Bollard. La subvention de 15 000 euros allouée par la Fondation PSA permettra l’équipement d’un véhicule utilitaire en atelier de cuisine itinérant » (voir encadré ci-contre) ● Pour fonctionner, les banques alimentaires s’appuient sur un réseau de 4000 bénévoles dans toute la France. Ici, Gilles Bollard, directeur de La Banque alimentaire de l’Ain. CUISINE ITINÉRANTE L’ATELIER CULINAIRE « A l’origine du projet de cuisine itinérante, il y a un constat : celui des associations qui se sont rendu compte que lorsqu’elles distribuent des denrées alimentaires "inhabituelles" – par exemple des brocolis, choux-fleurs, cardons, etc. – les bénéficiaires les jettent parce qu’ils ne savent pas comment les cuisiner », explique Gilles Bollard, président de la Banque alimentaire de l’Ain. Pour ne plus risquer de donner des denrées qui finiront à la poubelle, les responsables ont eu l’idée de faire de la pédagogie culinaire. En phase avec le Plan national santé, cette dernière abordera à la fois l’aspect cuisine et l’aspect nutritionnel. Avec un utilitaire de 3,5 t aménagé comme un camping-car et doté d’une cuisine pour huit personnes, les bénévoles iront à la rencontre des plus démunis sans moyens de locomotion. Ce véhicule va permettre de couvrir des zones rurales où les associations ne sont pas équipées pour faire des cours de cuisine. « Nous réunissons les fonds, explique Gilles Bollard. Le budget investissement, d’un montant de 45000 euros, est bouclé. Nous aurons le camion en mars 2015 et nous avons recruté une diététicienne à temps partiel qui animera ces ateliers. » Margaux, 23 ans, étudiante en médecine D’ici 2017, les épiceries solidaires étudiantes devraient aider environ 6000 bénéficiaires. ÉPICERIE SOLIDAIRE ÉTUDIANTE FAIRE SES COURSES MAIS PAS SEULEMENT! « La Fondation PSA Peugeot Citroën nous apporte une aide matérielle indispensable en nous fournissant des utilitaires. Grâce à ce partenariat, nous pouvons approvisionner en produits frais nos épiceries solidaires. » Gaël Quiban est chargé du développement des Agora-é, au sein de la Fédération des associations générales étudiantes. Ces espaces, mêlant épicerie solidaire et lieu de vie, proposent des ateliers cuisine ou prise de parole et accompagnent les étudiants dans leurs projets. Il existe 10 Agoraé, toutes réparties sur des campus dans toute la France. 4 autres ouvriront en 2015. Chacune d’elle touche environ 100 étudiants. L’objectif à trois ans est d’en atteindre 6 000. « Ouvertes deux fois par semaine, les épiceries permettent aux étudiants d’économiser entre 60 et 70 euros par mois, explique Bastien Pascal, l’un des cinq étudiants bénévoles de l’Agora-é de Lille. Nous organisons aussi une vente de paniers bio pour les boursiers et les bénéficiaires de l’Agora-é. » AIDE D’URGENCE À LA PIERRE BLANCHE «Je suis en 6e année de médecine. Je suis bénéficiaire de l’Agora-é depuis trois ans. Ma bourse paye à peine l’inscription à la fac. J’ai mon appartement à payer, les nombreux livres. Nos stages sont rémunérés entre 100 et 200 euros, ça suffit juste pour le self et le métro. Ma mère m’élève seule et a du mal à boucler les fins de mois. Je ne fais plus de courses ailleurs qu’à l’Agora-é. Parfois, l’Agora-é organise des activités auxquelles je participe, comme des cours de cuisine. J’y vais aussi pour manger, il y a un espace canapé avec des micro-ondes : ça permet de voir des gens différents, des étudiantes qui sont mères de famille ou des étudiants Erasmus. En médecine, nous sommes souvent trop "entre nous". Les bénévoles de l’Agoraé sont des jeunes de notre âge, très accueillants, ils prennent de nos nouvelles. Ça me fait du bien de les rencontrer.» Confection de repas à l’association basée à Conflans-Sainte-Honorine. Basée sur une péniche, l’association La Pierre blanche existe depuis 1989 et travaille sur les Yvelines et le Val d’Oise. Jeunes en situation d’errance, familles à la rue, allocataires de minima sociaux, demandeurs d’asile : Hugues Fresneau, son directeur, reçoit les plus vulnérables auxquels il offre un hébergement d’urgence, une aide alimentaire ou vestimentaire. La Fondation PSA Peugeot Citroën a financé en grande partie l’achat d’un véhicule utilitaire qui permet notamment d’aller chercher dans six grandes surfaces partenaires une tonne de nourriture fraîche chaque jour. RAPPORT D’ACTIVITÉ - 27 MOBILITÉ ET INSERTION SAMUSOCIAL À LA RENCONTRE DES SANS-ABRI La très grande précarité fait de plus en plus de victimes. Un état d’urgence auquel le Samusocial répond sur le terrain. A Paris et en Ile-de-France, le Samusocial va à la rencontre des personnes sans abri, en situation de très grande détresse physique et sociale. « Une méthode pour sortir de l’urgence », pensait Xavier Emmanuelli lorsqu’il créa en 1993 cette structure. « Nous n’en sommes pas sortis et ce service s’avère de plus en plus indispensable », explique Aline MercierDelettrez, directrice du développement des ressources et des partenariats au Samusocial. Ce dernier, qui dispose de trois centres d’hébergement d’urgence dans Paris (50 places chacun) et d’un espace d’accueil qui peut recevoir 150 personnes en journée, compte aujourd’hui 450 salariés et environ 80 bénévoles réguliers. Une structure importante qui a pourtant bien du mal à répondre à la demande d’aide. En 2014, le 115 a enregistré plus de 450 000 appels émanant de particuliers, de sans-abri eux-mêmes ou de professionnels du secteur sanitaire et social. Les hommes et les femmes en situation de très grande précarité dans la rue sont en effet de plus en plus nombreux : plus 19 % entre 2013 et 2014. Ces appels à l’aide sont ensuite orientés vers des équipes mobiles 28 - RAPPORT D’ACTIVITÉ Les maraudes du Samusocial de Paris. composées d’un chauffeur, d’un infirmier et d’un travailleur social. Un petit groupe d’intervention d’urgence qui va au-devant des personnes signalées. Après une évaluation sanitaire et sociale, ces derniers sont dirigés vers des centres d’hébergement d’urgence, des centres hospitaliers, des structures d’accueil. « Nous avons huit maraudes de nuit, poursuit Aline Mercier-Delettrez. De novembre à mars, avec le renfort apporté par nos partenaires (Croix-Rouge, Ordre de Malte, Protection civile), il peut y avoir jusqu’à 15 équipes sur le pont. Chaque soir, nous hébergeons 29 000 personnes, souvent des familles (la moitié sont des enfants), dans 500 hôtels sociaux. » La Fondation PSA Peugeot Citroën finance la location des huit véhi- cules de maraude et leur maintenance. Mais pour le Samusocial, ce partenariat va bien au-delà : « Qu’il s’agisse de la mobilisation de salariés en chauffeurs bénévoles ou de financement d’études, la FondationPSA nous accompagne dans nos missions mobilité depuis 1997. » Favoriser le lien social en facilitant la mobilité vers les personnes sans abris est un des objectifs de la Fondation. « La FondationPSA trouve là toute sa capacité d’expression, estime Aline Mercier-Delettrez. En effet, l’entreprise mobilise également un grand nombre de ses salariés sur diverses opérations ponctuelles dans lesquelles ils sont très impliqués. Il s’agit d’une véritable interaction entre les salariés de l’entreprise, le Groupe PSA Peugeot Citroën, la fondation d’entreprise et l’institution Samusocial. » ● MOBILITÉ ET HANDICAP La mobilité ? Une composante essentielle pour l’autonomie, l’insertion sociale et professionnelle de tous ceux qui sont en situation de handicap physique ou mental, et la mise en œuvre d’un mieux vivre-ensemble. CEREMH APF RAPPORT D’ACTIVITÉ - 29 MOBILITÉ ET HANDICAP DES ATELIERS POUR (RÉ)APPRENDRE LA MOBILITÉ Soutenu par la Fondation PSA Peugeot Citroën, le projet de création d’un réseau national d’ateliers de mobilité adaptée, initié par le Ceremh, a donné naissance à différentes structures d’accueil, d’information et de formation : la mobilité pour tous, c’est parti ! O n les appelle les PMR : les Personnes à Mobilité Réduite. Ils ont 20 ou 80 ans. Ils vivent chez eux, en foyer, en centre spécialisé. Ils sont handicapés et ont tous en commun un même désir d’autonomie, un même besoin vital de pouvoir se relier aux autres : pour eux, la mobilité, facteur clé pour maintenir le lien social, est essentielle. Or, si les personnes handicapées suivies en centre de réadaptation bénéficient d’une prise en charge, ce n’est pas le cas du plus grand nombre des personnes à mobilité réduite. D’où le projet du Ceremh (Centre de Ressources et d’innovation Mobilité Handicap) de créer un réseau national pour l’information, le conseil et la formation à la mobilité des personnes à mobilité réduite sous la forme d’ateliers de mobilité. « L’accueil du projet montre qu’il correspond bien à la demande. Il faut dire que le problème n’est pas vraiment traité. En France, on est très bien soigné à l’hôpital mais, lorsqu’on sort de ce lieu, on peut se sentir bien seul », explique Claude Dumas, directeur du Ceremh. PROXIMITÉ ACCRUE Lorsqu’on souffre d’un handicap, se déplacer à pied, à vélo, en tricycle, en fauteuil roulant, en scooter PMR, en cyclomoteur, en voiturette ou encore avec les transports en commun implique des gestes particuliers et parfois l’usage de moyens techniques spécifiques. Encore faut-il être informé des solutions existantes et pouvoir suivre une formation pour s’approprier ces dernières. « L’objectif est d’apporter des solutions mobilité au plus près de ceux qui en ont besoin, poursuit Claude Dumas. Qu’il s’agisse d’information, d’essais, de tests : plus on applique les solutions à 30 - RAPPORT D’ACTIVITÉ proximité des lieux de vie, plus ces dernières sont efficaces. » Dans cette optique, le Ceremh va donc jouer un rôle d’initiateur en impulsant la création des ateliers avec des partenaires locaux. Assurer l’organisation et le suivi de premiers ateliers, la formation des partenaires qui les animeront, la recherche de financement local et national : telle est la feuille de route du Cerehm. En 2014, deux structures d’accueil des ateliers ont été Un des premiers ateliers mobilité, expérimenté en partenariat avec la ville de Sceaux, à la Résidence “séniors” des Imbergères. mises en place en Ile-de-France. La première dans les locaux du Ceremh à Vélizy, dans lequel des professionnels du handicap, des kinésithérapeutes par exemple, peuvent venir essayer du matériel ; la seconde avec le « Pôle allongement de la vie » de l’hôpital Charles Foix. MOBILITÉ PARTAGÉE De nombreux ateliers mobilité – une vingtaine est prévue – visant à organiser des formations sur site ont par ailleurs été créés. D’autres sont en cours de réalisation, comme celui avec la base de loisirs de Saint-Quentinen-Yvelines ou la ville de Grenoble. Grâce à ces ateliers, des jeunes déficients intellectuels ou autistes peuvent se préparer au BSR pour conduire des voiturettes ou des cyclomoteurs. Une préparation en un an avec une évaluation et une épreuve de mise en situation. « Pour ce qui est des personnes âgées, celles qui vivent notamment dans les résidences/foyers logement, l’objectif est de les accompagner dans l’évolution de leur mobilité, afin qu’elles conservent cette dernière le plus longtemps possible, précise Claude Dumas. Notre objectif est aussi de développer la notion de partage et de mutualisation des moyens, poursuit Claude Dumas. Plusieurs foyers logement pourraient ainsi se partager deux ou trois scooters électriques. L’objectif étant que l’hôpital lui aussi s’équipe ou partage des aides à la mobilité. C’est là qu’interviennent les plateformes et celle que nous avons créée sur le Web pour la gestion des aides à la mobilité. La Grande-Bretagne a un parc de 350 000 scooters électriques, il en existe moins de 10 000 en France. En Scandinavie, il est convenu de penser que si une personne est handicapée, c’est la société qui n’a pas fait ce qu’il fallait, rappelle Claude Dumas. Il reste donc beaucoup à faire. » Le défi primordial étant de changer le regard porté sur le handicap… ● LES ATELIERS DE MOBILITÉ ORGANISENT ET COORDONNENT DES MODULES D’INFORMATION ET DE FORMATION PORTANT SUR L’ENSEMBLE DES MODES DE MOBILITÉ : marche, cycles (vélos, tricycles, trottinettes pouvant être assistés électriquement), cyclomoteurs et voiturettes, véhicules automobiles classiques et usage des transports collectifs. RAPPORT D’ACTIVITÉ - 31 MOBILITÉ ET HANDICAP LES JOLIES COLONIES DE VACANCES D’APF ÉVASION Valides ou non, ces enfants partagent le même bonheur de passer des vacances ensemble. Grâce au partenariat avec la Fondation PSA Peugeot Citroën, l’Association des Paralysés de France (APF) a pu, en 2014, multiplier les « séjours inclusifs » permettant ainsi à de jeunes handicapés de passer des vacances « comme les autres ». I nclusives : le terme, il faut l’avouer, est un rien abscons ! Il est pourtant riche de sens pour les enfants et adolescents qui souffrent d’un handicap. Les vacances inclusives sont des séjours en centre de vacances mixte où des enfants en situation de handicap moteur partent avec des enfants et adolescents valides. Pour ces jeunes et leur famille, ces vacances représentent beaucoup plus qu’une parenthèse ludique : c’est le meilleur moyen d’oublier sa « différence », de se sentir « comme les autres ». Et une formidable expérience du « vivre ensemble » pour les enfants valides. Organisés par l’APF Evasion – la branche vacances d’APF –, 343 séjours centrés autour de la culture, du sport, de la découverte ou encore linguistiques ont été proposés pour l’été 2014 (contre 310 en 2013) avec 36 partenaires « voyagistes ». Pour développer ces séjours mixtes, l’APF Evasion agit à tous les niveaux. D’abord, il faut sensibiliser, convaincre des organismes de vacances 32 - RAPPORT D’ACTIVITÉ d’accompagner et d’accueillir ces jeunes. En 2014, quatre nouvelles structures ont ainsi rejoint l’UCPA – la Fédération des œuvres laïques, la Fédération Léo Lagrange, Temps jeunes, Hiver-Printemps-Eté et autres partenaires de l’association. Ensuite, participer au recrutement et à la formation des accompagnateurs spécialisés, si besoin est. Enfin, il faut informer davantage les familles. Pour cela, 3 850 catalogues ont été envoyés à près de 2 000 organismes de vacances partenaires (+ 21,21 % par rapport à 2013), 30 000 flyers ont été distribués et une journée Portes ouvertes s’est tenue le 15 février 2014. Par ailleurs, l’association a procédé au recrutement de 165 animateurs référents. Mais le plus important pour l’APF, c’est que 87 % des demandes de départ en vacances mixtes ou inclusives ont pu aboutir à la prise en charge de 299 enfants jeunes dont 155 nouveaux inscrits. Nouvel objectif de l’APF Evasion : développer les séjours pour les 18/25 ans qui ont passé l’âge des colonies de vacances ! ● MOBILITÉ ÉDUCATION &CULTURE La mobilité ? Un facteur primordial pour l’égalité des chances conjugué sur le mode de la diversité et l’accès de tous – surtout des plus fragiles – à la culture. L’ART À L’ENFANCE HARMONIA SACRA CULTURESPACES SÉCURITÉ ROUTIÈRE RUSSE GARE RAPPORT D’ACTIVITÉ - 33 MOBILITÉ ET CULTURE Le MuMo a fait halte à l’école d’Alpartir en Espagne. SI TU NE VAS PAS AU MUSÉE… LE MUSÉE VIENDRA À TOI! Depuis trois ans, le gros camion rouge de MuMo, véritable galerie itinérante, initie les enfants à l’art contemporain. A Madrid, où il a terminé l’année 2014, comme dans les différents pays africains et européens où il a fait halte, le passage de MuMo a suscité de belles émotions. S uisse, Belgique, Cameroun, Côte d’Ivoire, France : après avoir parcouru près de 40 000 km sur les routes, depuis octobre 2011, un drôle de gros camion rouge de 25 tonnes avec un lapin sur le toit a fait étape à Madrid sur la Plazza Matadero. Un camion vraiment pas comme les autres, qui est en fait un musée d’art moderne à destination des enfants et adolescents. Cette galerie d’art itinérante, privatisée pendant une 34 - rapport d’activité journée pour les enfants des salariés de PSA qui avaient participé à un concours de dessins avant cette sortie familiale, a permis à six groupes de quinze enfants de 8 à 12 ans accompagnés par un médiateur artistique de découvrir des œuvres originales créées par des artistes de renom international autour du thème du Vivre ensemble. Daniel Buren, James Turrell, Huang Yong Ping, Paul McCarthy, auteur du lapin gonflable, ou encore Nari Ward, qui a signé les lacets multicolores de l’escalier, participent en effet depuis 2010 à ce projet imaginé par Ingrid Brochard pour l’association L’art et l’enfance et soutenu, depuis le début, par la Fondation PSA Peugeot Citroën. Dénommé Mumo par clin d’œil au Museum Of Modern Art de New York, le musée s’est déjà invité dans deux cents écoles. Mumo, c’est quarante-cinq minutes de découverte au plus près des œuvres. « Le huis clos du camion sur deux étages Les enfants des écoles de Barcelone et de Morata de Jalón (Espagne) ont eu le privilège de découvrir les œuvres contenues dans le MuMo. Anne, une maman, Charleville-Mézières « Mon enfant, assez agité d’habitude, est sorti du MuMo rêveur, il a vraiment été interpellé. » crée une relation intime avec l’artiste », explique Lucie Avril, la coordinatrice de l’opération. Elitiste, l’art contemporain ? Pas pour les enfants qui, leurs réactions le démontrent à chaque halte, s’approprient avec jubilation ce voyage dans le sensible et l’imaginaire d’acteurs majeurs de l’art moderne exposés dans les plus grands musées internationaux. « Les adultes ont souvent beaucoup plus d’a priori que les enfants, commente en souriant Lucie Avril. Les parents, tout comme certains enseignants (les visites se font sur le temps scolaire), pour lesquels c’est parfois le premier contact avec l’art contemporain sont d’abord un peu déstabilisés. Avant d’avoir, pour certains, de sacrés coups de coeur !» Après l’Espagne, le gros camion rouge retrouvera en 2015 les routes françaises. MuMo ou comment transformer l’art en véritable outil d’ouverture pour « un monde en mouvement ». l David, 10 ans, Sochaux « C’est comme si on était coupé du monde. Ça peut réconforter si on est triste. » Vesoul, La Garenne-Colombes, Mulhouse, Trémery, Charleville, Sochaux, Poissy, Vélizy, Madrid et Vigo : depuis 2011, le MuMo a fait étape dans 10 sites industriels et tertiaires du Groupe PSA. Privatisé à cette occasion, le musée sur roues a accueilli environ 1 500 enfants de salariés du Groupe. RAPPORT D’ACTIVITÉ - 35 MoBILItÉ et cuLtuRe L’OpÉrABus ce thÉÂtRe À L’ItaLIenne eSt un BuS ! Étonnant projet culturel mobile, l’Opérabus a créé un genre nouveau : le théâtre baroque ambulant. pour que la culture soit vraiment accessible à tous. U n plafond très XVIIIe siècle, Fauteuils, scène, loge, régie : cette des moulures et des dorures, salle d’opéra est de beaux fauteuils rouges installée… dans les et bien sûr un lourd rideau 20 m2 d’un bus ! de velours incarnat : c’est un superbe théâtre à l’italienne qui a été inauguré le 4 octobre dernier sur la place d’Armes de Valenciennes. « Incroyable », « fabuleux », « trop bien »… selon l’âge, les commentaires des spectateurs venus « au concert » exprimaient le même étonnement extasié. On les comprend ! Unique en France, l’Opérabus qui va présenter concerts, pièces de théâtre, opéras sur les places de villages, sur les parkings de quartiers, dans la cour d’hôpitaux ou d’écoles représente en effet un sacré défi : celui de transformer un vieux bus en un lieu magique de création artistique et de partage. « Lorsqu’on sera dedans, on oubliera que l’on est dans un bus », avait promis Yannick Lemaire, le directeur artistique de l’Association Harmonia Sacra, à l’initiative de ce projet un peu fou, pour lequel la Fondation PSA Peugeot Citroën a eu un grand coup de cœur. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a tenu parole. Grâce aux prouesses techniques élaborées par un ingénieur, Pierre-Marie Lemaire, (avoir réussi à loger une véritable régie une fois le siège du conducteur relevé exige une certaine imagination !) et le travail d’une cinquantaine de bénévoles, il est en effet bien difficile aujourd’hui d’imaginer que derrière ce véritable théâtre de poche se cache le car numéro 322 du réseau Transvilles qui sillonnait un an plus tôt les routes du Valenciennois. Des travaux auxquels se sont associés les élèves du lycée du Hainaut de Valenciennes, mobilisés avec leurs professeurs pour réaliser la rénovation complète de la carrosserie – soudure et masticage compris – et la peinture 36 - rapport d’activité du véhicule, sans oublier les enfants de l’école d’Hasnon qui, eux aussi, ont pris part à la décoration intérieure de ce mini-théâtre. « Emmener, la culture vers les “publics empêchés” », comme dit Yannick Lemaire, tel est l’objectif de l’Opérabus où quatre artistes peuvent se produire devant 50 enfants ou 30 adultes, avec un accès spécifique pour les personnes à mobilité réduite. En plus d’Harmonia Sacra, qui présentera différents spectacles dans le cadre de son festival « Embar(o)quement immédiat », l’Opérabus a déjà une riche programmation : la Clef des Champs (association régionale de décentralisation lyrique) veut y monter rien moins que… Rigoletto de Verdi. l APPRENDRE EN S’AMUSANT ÇA CHANGE TOUT ! Dans le cadre du programme « Tous au musée » initié par la Fondation Culturespaces, le projet « En route petite troupe » a permis à près de 500 enfants d’investir la Cité de l’Automobile de Mulhouse. Et de découvrir les vertus du « Gai savoir ». A pprendre autrement, en dehors des murs de l’école, les enfants adorent ! Tous n’ont pourtant pas accès à ces sorties scolaires grâce auxquelles la pédagogie devient ludique. Faire connaître la Cité de l’Automobile de Mulhouse à des enfants issus de milieux défavorisés, de zones rurales isolées, de quartiers sensibles ou encore d’enfants fréquentant des centres sociaux ou des foyers, tel est l’objectif du projet « En route petite troupe », initié par la Fondation Culturespaces en juin 2014. Des enfants âgés entre 6 et 12 ans ont découvert cet étonnant musée de l’automobile en participant entre autres au parcours numérique des Enigmes de la Cité. Parmi les 431 enfants issus de treize structures différentes, dont celles des Apprentis d’Auteuil, du Secours populaire français ou de la Fondation IDS Le Phare, certains n’étaient, comme leurs parents, eux aussi invités, encore jamais entrés dans un musée. Mécène unique du projet, la Fondation PSA Peugeot Citroën a pu, sur place, compter sur des relais aussi impliqués qu’enthousiastes : le délégué régional de la Fondation en Alsace ainsi que les salariés basés autour de Mulhouse, invités aux spectacles « En piste » et « Bienvenue en Amérique » durant l’été 2014, ayant pris une part active au succès de l’opération. « Les structures qui ont participé à ce projet ont manifesté le désir de poursuivre l’expérience avec d’autres enfants, explique Gersende de Pontbriand de la Fondation Culturespaces. Et nous avons reçu de nombreuses demandes pour 2015. » Développer la participation des écoles, notamment dans les REP et REP+ (réseaux d’établissements prioritaires), en collaboration avec la ville de Mulhouse, élargir la zone d’intervention du projet vers les zones rurales autour de Mulhouse, mobiliser encore plus d’enfants et de familles : la Fondation Culturespaces a déjà sa feuille de route pour l’année à venir ! l Les enfants découvrent l’application numérique de la Cité de l’automobile et s’amusent à résoudre des énigmes. Sylvain, éducateur sportif spécialisé Apprentis d’Auteuil, Colmar « Les jeunes sont captivés par l’évolution des véhicules. Ils sont restés scotchés devant la Bugatti et certains modèles de course. » Moncef Zémouli, association Appuis, Mulhouse « Les enfants ont trouvé cet après-midi génial ! Ils étaient en permanence en recherche des énigmes. A la fin, nous avons revisité le musée et ils ont reconnu naturellement les voitures vues dans l’application. Je pense que d’autres applications ludiques comme celles-ci pourraient voir le jour. » Corinne Fink, école Koechlin (ZEP), Mulhouse « La visite de la Cité de l’Automobile a séduit tant les élèves que les adultes accompagnateurs ! Suite à cette visite, nous avons tenté de situer certains véhicules selon leur date de fabrication sur une frise chronologique en les mettant en rapport avec les générations des membres de la famille. » RAPPORT D’ACTIVITÉ - 37 MOBILItÉ et ÉduCatIOn Grâce à différents simulateurs, les jeunes prennent conscience de l’effet nocif de l’alcool ou de drogues sur la conduite. coNDuirE EN étAt D’ivrEssE… La MeILLeuRe des PRÉVentIOns Grâce à un kart électrique équipé d’un simulateur, les jeunes conducteurs peuvent comprendre comment la prise d’alcool ou de drogue influent sur leur conduite et les mettent en danger. E n 2004 dans la ville portugaise d’Evora, Nuno, un jeune homme, perd la vie dans un terrible accident de la route. En sa mémoire, son père crée l’association Gare, pour la promotion d’une culture de sécurité routière. Rejoint par des parents endeuillés, l’association compte aujourd’hui 68 adhérents. Pour ses responsables, expliquer aux jeunes conducteurs les implications dramatiques de la prise d’alcool ou de drogue au volant, c’est bien. Mettre en situation ces derniers, c’est encore mieux. Proposer à des jeunes de conduire en état d’ivresse, tel est le surprenant objectif d’Alcokart, un projet innovant de prévention à l’intention des 18/29 ans, cible particulière- 38 - rapport d’activité ment concernée par les accidents de la route dus à la consommation d’alcool ou à l’usage de stupéfiants. L’idée ? Mettre les jeunes en situation grâce à un kart biplace électrique équipé d’un simulateur reproduisant différents scénarios de conduite en état d’ébriété. Bénéficiant d’une équipe constituée d’un coordinateur, de deux techniciens, d’une unité mobile et de matériel d’information et de pédagogie – pouvant être mis en œuvre rapidement au sein d’écoles –, d’équipements publics, tels des installations sportives, parcs, etc. Alcokart, qui a déjà installé son circuit à Evora, Lisbonne puis Estremoz, Montijo et Porto Alegre, rencontre un immense succès chez les jeunes. Vécu de prime abord comme une animation plus ludique que pédagogique, le fait de piloter son kart sous influence vaut en effet toutes les mises en garde parentales. «L’alcool au volant, plus jamais», commente cet adolescent interrogé par la télévision portugaise. l à Autoville, la sécurité est un jeu d’enfant En mode cycliste, piéton ou automobile, les enfants moscovites s’initient au code de la route. Apprendre, dès 6 ans, les règles de sécurité régissant les déplacements en ville, tel est l’objectif du projet de prévention routière soutenu par la Fondation. P our les enfants de certaines classes élémentaires et primaires de Moscou, il y a des jours où il n’est pas question de manquer la séance à Autoville ! Bien mieux qu’un manège, c’est une miniville avec des routes, des panneaux de signalisation, des feux, un passage à niveau où, comme les grands, on se déplace tour à tour à pied, à vélo ou en voiture en respectant le Code de la route et les règles de sécurité. Inaugurée le 10 novembre 2014 par la Fondation PSA Peugeot Citroën, Autoville fait partie du programme « Ville sûre pour les enfants ». Doté d’un budget de 43 000 euros, le projet a pour objectif d’initier les plus jeunes aux règles de sécurité routière afin de rendre la ville et la route en général plus sûres pour les enfants. Un enjeu primordial : « Chaque année, en Russie, rappelle Marina Stepina, déléguée régionale de la Fondation à Moscou, 250 000 personnes sont victimes d’accidents de la route dont 22 000 enfants de moins de 16 ans. » En partenariat avec la Sécurité routière Russie et le Centre éducatif et sportif pour enfants Central, organisme municipal proposant diverses activités périscolaires aux enfants de Moscou et de sa banlieue, ce programme pédagogique, aussi innovant que ludique, propose un enseignement théorique et une partie pratique sur les pistes d’Autoville. Au total, ce sont trois mois de cours et d’animations gratuits que vont suivre toute l’année plus de 500 enfants. Développer des actions de prévention afin que mobilité se conjugue toujours plus avec sécurité est un des objectifs de la Fondation : pour ce qui est de la Russie, une seconde Autoville est déjà prévue à Kaluga, où l’usine du Groupe est implantée. l Macha , 5 ans « J’ai vraiment aimé les cours. Aujourd’hui, on nous a raconté qu’il y a beaucoup de signaux routiers. Quand je revenais chez nous avec ma grand-mère, j’en voyais certains. Maintenant, je sais ce qu’ils signifient. » Marta, 10 ans « L’année dernière, je traversais la route où il ne fallait pas et une voiture a failli me renverser. Maintenant, je ne traverse la rue qu’au feu vert et sur le passage piéton. Je suis plus sûre de moi parce que je sais comment il faut se comporter sur la route. » rapport d’activité - 39 TOUS ENSEMBLE ! TOUT SAVOIR SUR LA FONDATION Sélectionner puis accompagner la mise en œuvre de projets innovants en matière de mobilité tel est l’objectif de la Fondation. Avec pour principe : un fonctionnement en réseau, afin de pouvoir œuvrer au plus près du terrain. La stratégie de la Fondation PSA Peugeot Citroën est décidée par un Conseil d’Administration composé de neuf membres. Les projets provenant de zones où est implanté le Groupe et ceux qui sont parrainés par un salarié du Groupe sont privilégiés. Etudiés par les délégués régionaux, les projets préselectionnés font l’objet d’une étude de faisabilité (clarté de l’action, pertinence, étude budgétaire, évaluation du management Patrice-Henry Duchêne, Virginie Percevaux et Patrick René assurent le fonctionnement quotidien de la Fondation. et localisation du projet) de la part de l’équipe de la Fondation, qui rencontre chaque porteur de projet. Composé de deux membres du Conseil d’Administration et de représentants de l’entreprise, renouvelables chaque année, le comité de sélection se réunit trois fois par an pour émettre ses recommandations et sélectionner les projets. LE PARCOURS D’UN PROJET EN CINQ ÉTAPES 1 3 DÉPÔT DU DOSSIER sur le site web de la Fondation www.fondation-psa-peugeot-citroen.org Cohérence avec la mission de la Fondation La Fondation intervient dans le domaine de la mobilité et soutient des projets s’inscrivant dans l’une des catégories suivantes : • Insertion • Éducation et Culture • Handicap • Environnement. 2 INSTRUCTION par l’équipe de la Fondation : • vérification de l’éligibilité du projet • rencontre du porteur de projet. Éligibilité Le projet doit être porté par un organisme d’intérêt général (ONG, association, fédération...). PRÉSENTATION au Comité de sélection de la Fondation Réponse aux critères de sélection La Fondation évalue pour chaque projet : • la pertinence de l’action • le caractère innovant • le management du projet • l’impact sociétal du projet et le nombre de bénéficiaires • le degré d’implication du parrain, si le projet est apporté par un collaborateur • la localisation du projet. 40 - RAPPORT D’ACTIVITÉ 4 SIGNATURE Convention de mécénat Soutien financier Soutien matériel SUIVI 5 • Démarrage du projet, • Évaluation régulière, • Renouvellement du soutien envisagé à la date anniversaire de la convention de mécénat. CONSEIL D’ADMINISTRATION Carlos Tavares Président Marc Friedel Administrateur Marie-Hélène Peugeot-Roncoroni Vice-présidente Jonathan Goodman Administrateur Philippe Dorge Administrateur Hugues Dufour Administrateur Jean-François Kondratiuk Christian Peugeot Administrateur Administrateur Maxime Picat Administrateur COMITÉ DE SÉLECTION Bénédicte Alzati - Peugeot Claude-Jean Couderc - Secrétariat général Jean-Jacques Etchart - Citroën Xavier Guisse - Direction des ressources humaines Paul-Philippe Uhel - Direction des ressources humaines DES DÉLÉGUÉS LOCAUX IMPLIQUÉS Hélène Boulic - Trémery Marie Bubenicek - Charleville Mélanie Charles - Sevelnord Caja Chocarro Maria Concepcion - Madrid (Espagne, usine) Nunziata Dubois - Valenciennes Carolina Fernández Albarrán - Vigo (Espagne) Anabela Ferreira - Mangualde (Portugal) Monique Jeanneaux - Sochaux Philippe Kalb - Mulhouse Magali Leduc - Trémery Jean-Charles Lefebvre - Sochaux Erika Louis-Roy - Rennes Anne Mélois - Poissy (usine) Florence Mouttapa - Vélizy Jean-Pierre Papin - Française de mécanique Paula Plantamura - Buenos Aires (Argentine) Dmitri Portanski - Moscou (Russie) Marlène Simoes - Chine Cyrille Starck - Poissy Marina Stepina - Moscou (Russie) Peter Svec - Tranva (Slovaquie) María José Taboas - Vigo (Espagne) Nathalie Tantalin - Caen Fabienne Tavernier - Vesoul Emma Terrados Molledo - Madrid (Espagne) Yuguang Zhang - Chine RAPPORT D’ACTIVITÉ - 41 tous ensemBle ! des associations engagées suR le teRRain A Bras ouverts Access’Auto 62 ADSEA 77 AEC les Escourtines AFEJI AGIMC AICM Aid’Auto 69 AILES Mobil’eco ALFA ALIE APAEI APEI Thionville APEI-VO APIC - Roues Libres Apreva Associação amigos do Balé de Câmara Association intercommunale de réinsertion Au fil des jours Banque alimentaire de l’Ain Banque alimentare du Doubs Cap Mobil Centro Paroquial de São João do Monte CEREMH Charity Fund «Deti Nashi» Chênelet Collectif du PES Comité Départemental Handisport d’Ille et Vilaine Compagnie Cafarnaüm Contact EAJ Argenteuil Covoiturage + Cruz Vermelha: Delegação de Viseu Don Bosco Ecole de la deuxième chance de Marseille EMCP Entreprise école 42 - rapport d’activité Etudes et Chantiers IDF Euréka emploi services FAGE FAIRE FARE Fleur de Bitume FNE Fondation Abracadabra Fondation Culturespaces Garage solidaire du Jura Garage solidaire GESSAIE GARE Halage Harmonia Sacra Hôtel Social 93 Imagine IMAJ Inser Volant La Clef du Permis La Pierre Blanche La Vie Suspendue entre Ciel et Terre Le Bon voisinage Les Autos du cœur Luciol’Envol Maison de l’Emploi et des Entreprises de Parthenay et Pays de Gâtine Maison de Quartiers Centre Ville de Valenciennes Mission locale de Fougères Misison locale de Lure Mission locale Château-Thierry Mission locale de Brest Mission locale de la Vallée de l’Oise Mission locale du bassin de Longwy Mission locale du Comtat Venaissin Mission locale Technowest Mission Mobilité Mobil’Emploi Mobil’Emploi 73 Mobilité Mod’Emploi Mobilité pour l’emploi Montauban Services Musée Mobile Neptune OLCQ ORECA Os Melros Philharmonie PlaNet Finance France Pontis Fondation Prado Presente de Alegria Prévention Routière des Ardennes Protection civile de Paris Régie de quartier de Bagneux Relais Jeunes 56 Rencontres pour l’égalité d’accès à l’emploi Road Safety Russia ONG Roulez-Mobilité Samusocial de Paris Sécurité des plus jeunes - Russie Shanghai « Hand In Hand, Walk together » Steredenn Synergie Varlin Pont-Neuf Vert bocage-Bessin insertion Voyants rouges DES PARRAINS, MARRAINES IMPLIQUÉS AU QUOTIDIEN Hassan Afgour Erick Albano Bénédicte Alzati Jeanne Assant Patrick Baur Miroslava Belava Bertrand Chabaud Isabelle Corbineau Jérôme Cureaux Jean De Baudreuil Franco de Vecchi Anne-Claire Desaleux Thierry Desjuzeur Marie-Véronique Durand Christian Fauchoux Nadège Faul Pascal Feillard Jean-Marc Fenelon Matthieu Fifis Régis Frenais de Coutard Josette Gaillard Nadine Gaillard Manuel Gentile Brigitte Haas Emmanuel Hirgorom Jean-François Huere Alexandre Hussard Bénédicte Juyaux Céline Le Cotonnec Didier Le Menec Liu Mei Lan Jean-Paul Maciejewski Serge Maffi Pascal Marchand Florine Martel Diego Martinez Otero Céline Moinot Noemi Montes Destar Franck Mouquet Frédéric Muller Marie-Claire Nayrolles Bruno Perin Laure Peugeot Christophe Prevost Jean-Claude Rebrasse Alain Rossit Olivier Ruellan Jean-Pierre Soulisse Daniel Gnana Jesus Tapiador Rodriguez Laurent Bellier Jean-Marc Bienvenu Citroen Segre Jérôme Delaye Daniel Faribeault M. Bachs M. Guillemin M. Maubrey M. Morrance M. Perez Christophe Bayle Yannick Bodnar Edith Boiteux Gérard Campos Jean-Michel Capelle Mathieu Chaix Sandro Diniz Peter Filip Helia Guilherme Joël Guillien Bernard Hayat Astrid Kalinowski Roza Mansouri Régis Nicolas Stéphane Malle François Riffaud Newton Ronchim Patrick Roy Francesco Salvia Jean-Baptiste Charles Christian Sperandio Shashikant Vaidyanathan Micheline Schong Gerulf Kinkelin Rémy Boyer Fabien Rescourio Eric Maes Paula Nogueira Andrés Manuel Silva Marques Maria Da Conceicao Martins Adrien Brennan-Ducrot Jamila Leite Costa Alexandre Morais Silvio Arruda Andrés Gonzalez Jimenez Ricardo Cabral Yuzhou Wu Kamila Oborilova Eric Leblais Marc Guyodo Philippe Vilquin Stéphane Bazantay Michel Thiollier Rémi Guerin René Tessier Manuel Da Cunha Serge Beltramo Garage Jeker Michael Bruyche Damien Peres Laurent Lavalle Jean-Yves Domagne Antoine Guillon Thierry Houze Michel Pin Vincent Esther Nicolas Bourgoin Sébastien Vallee sylvain de Bary David Nouvelet Patrick Caridroit Philippe Maurel Pauline Heckel Jean-Philippe Maurel Dellis Laurent Morival Edouard Gigleux Christophe Catella Antonia Krpina Jean-François Salas Anthony Faivre Marc Pollet Xavier Guisse Jean-Jacques Etchart Claude Jean Couderc Philippe Vernus Paul-Philippe Uhel RAPPORT D’ACTIVITÉ - 43 Fondation d’entreprise PSA Peugeot Citroën autorisée par arrêté publié au Journal Officiel du 18 juin 2011 75, avenue de la Grande-Armée 75116 Paris www.fondation-psa-peugeot-citroen.org [email protected]
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