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vendredi 13 juillet 2012 LE FIGARO 16 #5/6 HÔTELS DE LA PLAGE À toutes les époques, le Grand Hôtel des Bains a toujours compté de nombreux habitués. DR ANNIE BARBACCIA [email protected] Un casier pour le homard LE GUIDE Sur les 36 chambres, 27 donnent sur le parc et la mer. Côté sud, c’est cyprès et sables de Plestin-les-Grèves. Côté est, c’est tilleuls, Roche Tombée (le gros îlot de granit dont la plage porte le nom) et Pointe de Séhar (Côtes-d’Armor) Côte à l’horizon. n. Les 9 chambres ch du premier mier étage é étage ont une un terrasse, se, les 9 du deuxième deuxième un balcon alcon et les le es 9 du troisième une large fenêtre. fenê êtr trre. Il ressemble plus à une pension de luxe qu’à un palace. Voilà plus de cent ans que le Grand Hôtel des Bains fait les délices des vacances en Bretagne. Évidemment, ce new look 3-étoiles (la quatrième devrait bientôt arriver) s’accompagnera d’un changement de clientèle. Mais une fois de plus, la magie du site opère et une nouvelle colonie de fidèles va très vite se constituer. Ouverte désormais à l’année, la maison compte 50 % d’habitués. On les reconnaît dès l’arrivée, à leur façon d’ouvrir le portail comme s’ils rentraient chez eux. Ils ne se garent plus dans le parc (il y a un parking). Mais comme ceux d’autrefois, ils s’installent. « Deux ou trois semaines. De nos jours, c’est plutôt rare dans l’hôtellerie», précise Anne-Marie Nicol, la directri- FOURCHETTES ET PARASOLS Le restaurant (1) est réservé au dîner et au petit déjeunerbuffet. C’est une grande salle claire, baies vitrées en long et en large, tables espacées, doublée d’une deuxième salle, plus petite pour les familles avec enfants. Le parquet de merbau et les fauteuils cannelés sont les seuls rescapés de la rénovation. La mer est omniprésente : devant les yeux, om sur les menus sur la carte, c minceur) (dont un spécial spé de la demi-pension demi-pen où les huîtres s’affichent permanence dans le choix en permane des quatre entrées. L’hôtel possède également La Brasserie celle du port, à deux de la Plage, Pl zen et bois patiné, pas. Déco D grande terrasse et saveurs gran iodées, cette table simple est iod ouverte à midi toute l’année et o le soir de juin à la fin septembre. CÔTÉ PLAGE Au pied du parc, la petite plage de la Roche Tombée est un concentré de littoral finistérien : sable fin d’or pâle, galets, rochers de granit ce. La sérénité du lieu (affilié aux Relais du Silence) a tout de suite inspiré artistes et gens lettrés. Jacqueline de Romilly venait chaque année. Patrick Modiano, Anne Wiazemsky, Alain Decaux, Sabine Azéma, Alain Resnais ont leur chambre attitrée. Et l’an dernier, à la fin d’un quatrième week-end prolongé, François Hollande l’a promis : « Même si je suis élu président, je reviendrai. » ■ La Manche St-Lô LOCQUIREC Brest St-Malo Morlaix Quimper St-Brieuc BRETAGNE Lorient Demain L’hôtel Belles Rives, Juan-les-Pins tourmentés, hérissés de moules bleutées et frangés de goémon, parfum d’iode et baignade revigorante à 17-18 °C. On pose son drap de bain (fourni par l’hôtel) directement sur la grève. Ou alors sur un transat dans le parc, juste au-dessus de la plage ou près de la piscine d’eau salée reconstituée (2). Chauffée à 29 °C, elle est ancrée face à la mer sous une véranda dont les baies vitrées s’ouvrent en été. LA BONNE IDÉE AUX PETITS SOINS À QUEL PRIX ? Un espace bien-être est aménagé au rez-de-chaussée, près de la piscine. On y accède par un escalier, sans passer par les parties communes. Sur 200 m², hammam, sauna et salle de fitness voisinent avec un spa marin, déco bois style yachting, 8 cabines, dont 3 dévolues à la balnéo. Depuis cet hiver, les soins de forme et de beauté sont signés Thal’ion, une marque 100 % bretonne : rien que des élixirs à base d’algues de la mer d’Iroise, élaborés à Plouguerneau, le fief goémonier du Finistère nord. En plein été et en fin d’année, chambre vue mer à 324 € par jour, à deux avec la demi-pension et à 354 € avec une terrasse (254-285 € pour une personne seule). À partir du 3 septembre, compter 296-326 € en duo et 230-262 € en solo. Le prêt du DVD de L’Hôtel de la plage (et d’un lecteur) pour (re)voir le film in situ et le Grand Hôtel des Bains ancienne version où l’on reconnaît les fauteuils cannelés du restaurant. Vannes OCÉAN ATLANTIQUE St-Nazaire NANTES 50 km 1 REGRET Le manque de prises électriques qui oblige à débrancher lampe ou lampadaire pour recharger les batteries des téléphones, appareils photo, ordinateurs... GRAND HÔTEL DES BAINS PLEIN LA VUE 2 REPÈRES Grand Hôtel des Bains, 15, rue de l’Église, Locquirec. Tél. : 02 98 67 41 02 et www.grand-hotel-des-bains.com Office du tourisme, port de Locquirec. Tél. : 02 98 67 40 83 et www.tourisme.morlaix.fr GRAND HÔTEL DES BAINS Dominique Chefdor, la gouvernante, se souvient du tournage : « C’était au mois d’août, l’hôtel était plein, rien que des habitués, ils ont d’ailleurs servi de figurants. Ce film, c’est toute l’ambiance de l’époque, avec les voitures garées dans le parc et le homard au menu gastronomique du dimanche, tout Locquirec accourait pour déjeuner ! ». Paul Seité, dont la mère avait acheté l’hôtel en 1922, orchestrait l’effervescente maisonnée. Il cultivait luimême le potager et possédait un casier (pour le fameux homard), amarré à deux pas de la plage. M. Seité s’en est allé cette année. Il y a seize ans, il avait vendu son Grand Hôtel des Bains, mais sans jamais cesser d’en cultiver le jardin. Dominique Van Lier, l’actuel propriétaire, est un esthète, homme de presse (il a lancé la luxueuse revue L’Éventail), grand voyageur et amoureux d’une Bretagne découverte sur le tard. En 1996, il tombe par hasard, en se promenant, sur l’hôtel de Locquirec. « J’ai eu le coup de foudre. On m’a dit qu’il était à vendre, je l’ai acheté. » Après quatre mois de travaux titanesques menés à Mach 2, l’établissement rouvre le 1er juillet. Méconnaissable. Les 78 petites chambres avec lavabo se sont transformées en 36 grandes chambres avec salle de bains, il y a un ascenseur, un nouveau bâtiment a été construit pour les cuisines et même une piscine sous une véranda. Quant au décor, c’est une alchimie de gris perle, vert pâle et blanc, inspirée des styles Nouvelle-Angleterre et gustavien suédois : un luxe d’espace et de lumière mais à l’exquise simplicité. GRAND HÔTEL DES BAINS S ans son nom peint en grand sur le mur, on passerait son chemin. Rue de l’Église, par-delà le portail blanc, un bâtiment couvert de rosiers grimpants se profile discrètement. Grand angle sur le parc et la mer. Droit devant, des tilleuls alignés face au large : ils ont 130 ans. Puis zoom sur un insolite petit fortin où le «Gwenn ha du», drapeau régional blanc et noir, flotte au vent breton. L’endroit a tout l’air d’une résidence privée. C’en fut une d’ailleurs, dans son jeune temps, entre 1870 et 1900, avant de devenir l’Hôtel puis le Grand Hôtel des Bains. Il n’a jamais été un palace. Pourtant, dès l’origine, sa situation privilégiée sur la presqu’île de Locquirec, au cœur du village de granit et la plage à ses pieds, en fit un lieu de retrouvailles estivales parmi les plus prisés de la côte nord du Finistère. D’ailleurs, tout le monde le connaît. En 1977, L’Hôtel de la plage de Michel Lang, c’était lui, tel qu’il était alors : une joyeuse pension de famille, douches et toilettes à l’étage, bondée de fidèles juillettistes et aoûtiens. Guy Marchand, Sophie Barjac, Daniel Ceccaldi, Myriam Boyer y jouaient les parents heureux; il y avait une ribambelle d’enfants et Anne Parillaud, 16 ans, menait la bande des ados sur la musique de Mort Schuman. La chanson Un été de porcelaine fut un tube.