Glossaire - Académie de Rennes

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A’araj (« boiteux », en arabe) : adjectif utilisé pour définir un rythme rapide asymétrique.
Accord : émission simultanée de plusieurs notes selon les règles de l’harmonie tonale en Occident, en
évolution depuis la Renaissance.
Adhan : appel à la prière en groupe chanté par le mu’adhdhin (celui qui fait l’appel, le muezzin), depuis
le mi’dhana (minaret).
Aïssâwa : confrérie mystico-religieuse fondée à Meknès (Maroc) par Muhammas ben Aïssâ (1465-1526)
et diffusée dans tout le Maghreb. La musique des Aïssâwa se caractérise par des chants collectifs
d’hymnes religieux accompagnés de percussions en polyrythmie et, en extérieur, par l’usage du hautbois ghaïta lors des fêtes annuelles et des pèlerinages (moussem).
Al-âla, al-andaloussi : dénomination de la musique arabo-andalouse au Maroc.
Ahouach, Awash : manifestation poétique, musicale et chorégraphique collective propre aux Chleuhs,
Berbères de l’Atlas au Maroc.
Ahidous : danse en chaîne mixte des Berbères du Moyen Atlas (Maroc), accompagnée de chants et
rythmée de bendirs.
Amarg : genre poétique populaire des Berbères Chleuhs.
Arabe : langue sémitique originaire de la péninsule arabique diffusée vers l’ouest par expansion territoriale et par propagation de l’islam. On distingue l’arabe classique utilisé dans le Coran et la poésie
écrite, des nombreux arabes dialectaux teintés de langues locales, berbères et autres. L’arabe s’écrit de
droite à gauche et connaît plusieurs graphies. Après l’anglais et le français l’arabe est reconnu comme
langue officielle dans 26 états et est parlé par 240 millions de locuteurs.
Atlas : massif montagneux du nord de l’Afrique touchant l’ensemble des pays du Maghreb. Le point le
plus élevé se situe au Maroc, dans le Haut-Atlas et culmine à 4 167 mètres.
Bab : porte, en arabe.
Bazar : équivalent persan et turc du souk arabe.
Bendir : tambour sur cadre à une membrane doté de timbres.
Berbères : ensemble d’ethnies d’Afrique du Nord parlant des langues de la famille afro-asiatique.
Casbah : citadelle d’un souverain arabe.
Chaâbi : genre musical populaire algérien exporté dans le Maghreb, en particulier au Maroc.
Cheb : jeune.
Cheikh : maître spirituel d’une confrérie musulmane.
Confrérie musulmane : communauté de musulmans pratiquants, en dehors des prières quotidiennes, le
culte des saints et l’amour mystique de Dieu à travers notamment le chant responsorial (voir soufisme).
Contrepoint : technique d’écriture musicale qui repose sur la superposition de lignes mélodiques distinctes.
Daf : tambour sur cadre à une membrane.
Daqqa : musique de confrérie masculine à Marrakech comprenant des chants répétitifs accompagnés
de tambours (un grand daf à cymbalettes et de nombreux terija) ainsi qu’une paire de qraqeb.
Darbouka : tambour-calice à une membrane.
Davul : tambour cylindrique à deux membranes.
Dhikr : invocation scandée des noms divins lors des réunions de confréries religieuses.
Fasil : suite modale chantée.
Gabbahi : rythme à cinq temps sur un tempo vif, utilisé à Rachidir dans le Sahara marocain.
Gharnati : musique arabo-andalouse pratiquée aujourd’hui à Tlemcen, Algérie, et se rattachant à
l’ancienne tradition de Grenade (Espagne).
Ghaïta : hautbois populaire sans clés.
Gnawa : population marocaine d’origine subsaharienne.
Guembri : grand luth à trois cordes des musiciens gnawas appelé également hajhouj dans le nord du
Maroc.
Hajhouj : grand luth à trois cordes des musiciens gnawas.
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Hal touât : confréries religieuses de Meknès.
Hilham : forte inspiration d’un musicien ou chanteur dans son improvisation mélodique.
Hétérophonie : interprétation à l’unisson d’une monodie par un ensemble vocal ou instrumental dont
certains membres font quelques écarts rythmiques ou mélodiques par rapport au tracé principal.
L’hétérophonie peut donner une impression de désordre aux oreilles occidentales. Elle est, au contraire,
recherchée dans certaines esthétiques comme la musique arabo-andalouse.
Homophonie : musique collective à l’unisson ou à l’octave.
Infratonal : inférieur au ton.
Intervalle : espace séparant deux hauteurs de notes.
Intratonal : à l’intérieur d’un ton.
Îqâ : terme de théorie musicale arabe pour désigner une formule rythmique, un mode ou un cycle
rythmiques.
Islam (‫ )الإسلام‬: religion monothéique née au viie siècle de notre ère en Arabie et considérant le texte du
Coran comme la parole de dieu Allah ‫الله‬.
Jemma : réunion spirituelle d’une confrérie de soufis où sont pratiqués des chants mystico-religieux.
Layâlî (‫ )ليالي‬: pluriel de lay (« nuit ») improvisation vocale sur un maqâm précis mais en rythme libre.
Lotar : luth à trois cordes des Berbères Chleuhs du Moyen-Atlas.
Maâlem, Mhallam : maître musicien.
Machreq (‫ )مشرق‬: levant (arabe). Ensemble des États arabes hors Maghreb.
Maghreb (‫ )المغرب‬: couchant (arabe). Ensemble des États arabes de l’occident musulman : Libye, Tunisie,
Algérie, Maroc, Mauritanie. Autrefois même : Espagne, Malte et Sicile.
Malhoûn : forme populaire de poésie chantée au Maghreb.
Malouf : 1) musique arabo-andalouse pratiquée à Constantine, Algérie, et se rattachant à la tradition de
Séville (Espagne). 2) musique arabo-andalouse pratiquée autrefois en Libye et aujourd’hui représentée
par l’Ensemble de Malouf de la Grande Jamahiriya dirigé par Hassan Araibi.
Maqâm : échelle musicale des musiques turco-arabes.
Malma : groupe de femmes à Meknès.
Mausolée : monument funéraire de très grande dimension.
Médina (‫ )المدينة العتيقة‬: partie ancienne d’une ville.
Mélisme : modulation vocale avec deux ou plusieurs notes sur une seule syllabe.
Minaret (‫منارة‬, de mi’dhana, lieu d’où se fait l’appel) : tour cylindrique de faible diamètre s’élevant audessus de la mosquée et accueillant le muezzin pour lui permettre de faire entendre son appel à la
prière plusieurs fois par jour.
Monodie : chant à une seule voix ou pièce instrumentale à une seule partie (antonyme : polyphonie).
Monoxyle : taillé dans une seule pièce de bois (voir rebab).
Mosquée : lieu de prière et de méditation de la religion musulmane.
Musulman : personne pratiquant l’Islam.
Muwashshah (‫ )موشحة‬: forme poétique arabe ou hébreu de cinq à sept strophes à rimes variées, inventée
par l’aveugle de Cabra, Muqaddam ibn Mu’afa al-Qabrí, au xie siècle en al-Andalus, et encore chantée
dans la nouba marocaine.
Nafir : trompe de métal sans piston ni coulisse.
Nouba : Suite de pièces musicales, de préférence jouées et chantées la nuit au Maroc (voir définition
de la musique arabo-andalouse).
Ney : flûte oblique.
Oud (‫ )عود‬: luth arabe.
Pentatonique : échelle musicale de cinq sons (exemple : les touches noires du piano).
Piûtim : forme musicale d’origine andalouse pratiquée par les juifs marocains.
Mawwâl : 1) tradition vocale égyptienne consistant à improviser des variations sur une note ou sur un
mot. Oum Kalsoum en est une des plus remarquables interprètes. 2) Le mawwâl s’intercale aujourd’hui
sous forme d’incise, comme poème improvisé au cours d’une nouba marocaine.
Polyphonie : musique vocale à plusieurs voix ou instrumentale à plusieurs parties (antonyme : monodie).
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Polyrythmie : superposition de plusieurs rythmes joués par différents instruments dans une même
musique.
Qanûn : cithare à cordes pincées.
Qraqeb : castagnette métallique.
Raï : musique urbaine amplifiée de la jeunesse maghrébine.
Raïs, Reis : (chef, en arabe) désigne un haut responsable politique dans le monde arabe.
Rebab (‫ )الربابة‬: vièle à archet très ancienne au Maghreb.
Riad, Ryad : habitat traditionnel des centres urbains marocains.
Rif : région montagneuse du nord du Maroc.
San’â : musique arabo-andalouse pratiquée aujourd’hui en Algérie, notamment à Alger, et se rattachant
à l’ancienne tradition de Cordoue (Espagne).
Seconde augmentée : intervalle entre deux notes proches comprenant un ton et demi (exemple : do/
ré#).
Soufisme (tasawwouf) : quête personnelle religieuse dans l’islam spirituel et mystique. Regroupés en
confréries (tariqa), les soufis (adeptes du soufisme) utilisent la poésie et la musique pour nourrir leur
état contemplatif lors de cérémonies à caractère privé.
Souk : marché forain en plein air généralement hebdomadaire qui sert de lieu de transactions commerciales. Appelé ameznaz en berbère. Les commerces sont regroupés par branche et les prix ne sont
pas fixes.
Souss : ville et région du sud du Maroc, majoritairement peuplée de Berbères.
Système musical : sorte de grammaire musicale imposant des règles principalement mélodiques et
rythmiques.
Taqsîm : improvisation mélodique respectant l’esprit d’un maqâm.
Târ : tambour sur cadre du monde arabe.
Tarab : extase ou ivresse musicales.
Tarîqa (« voie », en arabe) : confrérie musulmane dirigée par un cheikh, maître spirituel et se réunissant
régulièrement dans une zaouia.
Tbilat : tambour de terre cuite, souvent associé par paires.
Terija : tambour-calice en terre cuite, de petit diamètre.
Timbre : corde tendue au dos de la membrane d’un tambour (bendir, par exemple) et qui entre en
résonance lors de la vibration de celle-ci créant une sorte de grésillement entre les frappes.
Trîq : forme musicale d’origine andalouse pratiquée par les juifs marocains.
Waslâ : suite modale chantée.
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