Magazine PIL n° 5 - Association Martiniquaise pour la Promotion de

Transcription

Magazine PIL n° 5 - Association Martiniquaise pour la Promotion de
N° 5 - Juin 2010
Le magazine de
l’Industrie
Martiniquaise
L’industrie martiniquaise
en 2009
Les exportations
de Martinique
Histoire de l’industrie
Les 40 ans de la SARA
Dossier
L’emploi dans l’industrie
N° 5
Edit
Le Président
Pierre
MARIE-JOSEPH
Sommaire
Edito
Une vision rénovée de l’ultrapériphérie
Le séminaire « Convergence », co-organisé par la Commission Européenne,
l’Etat et la Région du 28 au 30 avril derniers à Madiana Congrès, a permis de
découvrir quelques premiers éléments de la stratégie européenne «UE 2020»
pour les Régions Ultrapériphériques de l’Europe, à l’horizon 2020.
Le Mémorandum des RUP, intitulé « Une vision rénovée de la stratégie
européenne à l’égard de l’ultrapériphérie », signé le 7 mai dernier à Las
Palmas aux Canaries, représente également, d’une certaine manière, la
feuille de route du partenariat entre l’Europe, l’Etat et les Régions, devant
accompagner le développement économique et social de nos régions pour
la décennie à venir.
Cette stratégie rénovée doit être fondée sur le principe d’une plus grande
valorisation des potentialités et des avantages comparatifs de nos régions
(positionnement géographique, biodiversité, domaine maritime…), sans pour
autant sous-estimer leurs contraintes structurelles permanentes (éloignement,
exiguïté des marchés, absence d’économie d’échelle, aléas climatiques…).
En somme, il faut miser sur le développement de secteurs stratégiques
d’avenir, tout en maintenant en parallèle, des mesures de compensation qui
permettent de maintenir à un bon niveau de compétitivité, les productions
agricoles traditionnelles, l’industrie locale et les services.
Sur l’essentiel, on le voit, le Mémorandum RUP, la Lodeom et le Conseil
Interministériel de l’Outre-Mer partagent la même vision : il s’agit pour les
DOM, face aux nouveaux enjeux planétaires, de développer des secteurs
d’avenir innovants, tout en confortant les secteurs traditionnels.
En cela, les concours publics régionaux, nationaux et européens nous
seront plus que jamais indispensables pour compenser les surcoûts de notre
production résultant de l’ultrapériphérie. A titre d’exemple, le maintien du
différentiel d’octroi de mer en faveur de la production des DOM, au-delà de
2014, de même que le renouvellement de l’allocation spécifique RUP audelà de 2013, qui tous deux contribuent en partie à la compensation de ces
surcoûts, nous demeurent indispensables.
Il reste, qu’à plus court terme, la sortie de crise et la relance de l’activité,
notamment dans le bâtiment, demeurent les préoccupations majeures de nos
chefs d’entreprise en 2010.
Bonne lecture !
Pil, le Magazine de l’Industrie Martiniquaise n° 5
Contact
Tél : 0596 50 74 00 - Fax : 0596 50 74 37 - Email : [email protected]
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Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie
Directeur de publication : Pierre Marie-Joseph
Coordinatrice : Stéphanie Pécome
Comité de rédaction : Natacha Fellous / Leïla Hamitouche / Fabrice Théodose
Maquettiste et réalisation : Yannick de Rozan / AMPI
Photos : Henri Salomon
Impression : Couleurs d’îles
Régie publicitaire : Kiwidom - Ronan Trillon - GSM 0696 450538
Numéro ISSN : 1961-7941 / Tirage : 15 000 exemplaires
Photo de couverture : Henri Salomon - SARA
P4-6 Actualité du secteur
Robert Parfait tient la barre de la Grande Distribution
Alex Alivon : zoom sur la Grande Distribution
P8-18 Dossier : L’emploi dans l’industrie
Alpha Conseil : vers la spécialisation des profils
Traparinter : et l’intérim dans tout çà ?
Agefos-Pme/Opcalia : la formation, un enjeu à ne pas rater
Nicolas Etilé, un jeune bâtisseur de succès
Biométal : comment gérer l’emploi par les mouvements internes
Abadie : travailler ne se limite pas à percevoir un salaire
Batimat Recyclage : douze jours pour trouver un emploi
Diagnostic de l’emploi dans l’industrie
DUT HSE : une formation spécialisée très ouverte
P20-22 Quoi de neuf
Ca croustille chez Elot !
Abadie : nous maîtrisons la chaîne de production de A à Z
HSE : où en est le cercle ?
P24-30 Info AMPI
L’industrie martiniquaise en 2009
Exonérations de charges : simplifier les calculs du décret
L’AMPI partenaire de l’IEDOM
A l’agenda du Président
Le baromètre des PIL en GMS
P32-35 Evolution technique
Quand la Tivolienne-Confitures fait peau neuve
Somes : 2010, un tournant technologique
Martiniquaise de Valorisation : nous améliorons notre manière de
travailler
P36-38 Démarche QHSE (*)
Socacom : l’environnement, facteur essentiel de choix
Comia : l’engagement sécurité
Caraib Ediprint décroche le label Imprim’Vert
P40-43 Dossier
Les exportations de Martinique
P44-50 Histoire de l’industrie martiniquaise
Sara : 40 ans d’histoire aux Antilles-Guyane
(*) Qualité/Hygiène/Sécurité/Environnement
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P3
Robert Parfait tient la barre de
la Grande Distribution
Depuis février dernier, Robert Parfait est le nouveau Président du Syndicat
de la Distribution et des Grossistes Alimentaires (SDGA). Il n’est pas en
terrain inconnu puisqu’en 1996 il a contribué à la création de cet organisme
qui représente 80 % de la Grande Distribution. Quatorze ans plus tard,
Robert Parfait dresse un bilan et envisage les défis à relever.
Actu secteur
M. Robert Parfait
P4
Vous étiez à l’origine de la création
du SDGA. Aujourd’hui, vous en
assurez la présidence. Quelles
sont les avancées que vous retenez
quatorze ans après ?
Nous avons déjà réalisé un certain
nombre de choses et en premier lieu, on
peut citer l’apaisement du climat social.
Notre syndicat a également contribué à
l’organisation de filières de production
en relation avec l’Association
Martiniquaise pour la Promotion de
l’Industrie (AMPI) et l’Association
Martiniquaise Interprofessionnelle des
Viandes (AMIV). Le SDGA s’est engagé
fortement envers les producteurs de
viande locale en participant pour 2/3
au système des cotisations volontaires,
soit environ 700 000 euros par an.
Cela permet d’abonder les budgets
des filières au sein de l’AMIV, en
complément des fonds du POSEI. Par
ailleurs, notre partenariat a permis
d’augmenter le volume de production
locale vendue.
Pourtant, il y a encore du
mécontentement…
Nous sommes encore loin des objectifs
des éleveurs qui le prennent pour
une mauvaise volonté de notre part
alors qu’en réalité, nous sommes très
intéressés par l’achat local notamment
parce que c’est plus simple pour
nous. Notre but à tous c’est bien de
promouvoir la production locale et de
contribuer à en améliorer l’image et la
qualité.
La Grande Distribution offre également
un avantage à la production locale : un
réseau de distribution pour ses produits,
alors que la constitution et l’entretien
d’un tel réseau en de multiples petits
points de vente coûtent cher. On peut
donc considérer, même s’il y a encore
à faire, que nous constituons un facteur
de développement de l’industrie et de
la production locale.
Quelles sont les priorités de votre
mandat vis-à-vis de la production
locale ?
L’un des objectifs de ma mandature
sera de développer la production
maraîchère et fruitière. En particulier,
les produits traditionnels comme la
pomme cannelle, les caïmites…
C’est important pour nous de revenir
à ces produits et de permettre aux
nouvelles générations
de les découvrir. Mais
je m’attacherai aussi à
promouvoir davantage
ce que nous proposons
déjà comme la laitue
ou les tomates…
Actuellement, nous ne
produisons que 4 %
de la consommation
locale en tomates ! Il y a
donc encore beaucoup
à faire. L’organisation de toutes ces
filières est donc une priorité.
Pour ce faire, nous devons mettre
en place des données sur la
consommation et se fixer des objectifs
pour chaque filière et donner des
garanties d’achats aux producteurs.
Comme ce qui a été fait pour la banane,
la production maraîchère doit obtenir
des aides du Gouvernement et de
l’Etat. Ma mandature visera également
à poursuivre le développement de la
production animale. C’est important
pour la Martinique de prendre cette
orientation, il faut qu’elle produise
davantage ce qu’elle consomme.
Et contrairement aux idées reçues,
l’importation n’est pas forcément
plus avantageuse pour la Grande
Distribution, surtout depuis que nous
payons le container à prix fixe quelle
que soit la valeur de ce qu’il contient.
Pour finir, comment décririez-vous
le contexte de votre présidence ?
Le schéma n’est pas rose. Nous
passons en ce moment par une période
de restructuration et nous voyons dans
le même temps le développement du
hard-discount qui change les habitudes
de consommation.
Aujourd’hui, la concurrence est de
plus en plus forte, d’autant plus que
le pouvoir d’achat diminue : au dernier
semestre 2009, la consommation
des ménages a diminué. Même en
retirant la période de grève de février
2009, on se rend compte que notre
chiffre d’affaires est en baisse et on ne
s’attend pas à mieux pour 2010 étant
donné la situation économique.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Ou les deux.
© Jean-Noël Leblanc Bontemps
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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
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Zoom sur la Grande Distribution
Ecomax a été repris par le Groupe Ho Hio Hen le 1er avril 2010. Plusieurs
magasins Champion sont devenus Carrefour Market en conservant le
même propriétaire. C’est toujours l’incertitude pour Cora et un supermarché
Match et enfin, la nouvelle est désormais publique, cinq surfaces du Groupe
Lancry passent à l’enseigne Leclerc en septembre. Mais ces changements
d’enseigne se font, pour l’instant, sans extension des surfaces commerciales.
Crise oblige. A quoi faut-il s’attendre dans les années à venir ? Tour d’horizon
avec Alex Alivon, Secrétaire Général du SDGA (*).
M. Alex Alivon
Actu secteur
Les prix : BCBa ou
P6
En 2004, le Schéma départemental
de Développement Commercial
réalisé avec la Chambre de
Commerce et la Grande Distribution
de la Martinique était clair. En termes
d’installations de grandes surfaces,
l’équilibre est atteint et il n’y aura
donc pas de révolutions dans les
années à venir.
Une zone est particulièrement
concernée : le centre, déjà saturé de
grandes surfaces. Dans ce contexte,
chacun semble se battre pour garder
ou augmenter sa part de marché et
il n’y aurait pas de place pour un
nouveau venu. Mais, le centre seul
ce n’est pas la Martinique.
« Tout est possible, il suffit
d’entreprendre » suggère Alex
Alivon. Mais pas partout remarque
t-il : « Il y a quelques secteurs bien
ciblés où des installations sont
envisageables, on pense au Sud et
au Nord atlantique ». Peut-être un
Deux chiffres
- 3 200 salariés (en temps plein)
- 1,5 milliards d’euros de chiffre
d’affaires en 2009
Les enseignes
Carrefour - Hyper U - Géant
Casino - Cora/Match - Champion
Leader Price - Proxi - Huit à Huit
ED - Carrefour Market
Les grossistes
- Groupe Bernard Hayot
- Groupe Despointes
- Groupe Lancry
- Ets De Négri
- Groupe Ho Hio Hen
futur eldorado commercial à l’échelle
de notre île.
Depuis trente ans, les grandes
surfaces se sont multipliées en
Martinique. Des implantations qui
ont changé le paysage commercial
et «permis le développement de
l’industrie agro-alimentaire locale».
En effet, « la Grande Distribution
a permis de baisser les coûts de
fabrication et d’écouler la production
locale ». Désormais, nous allons
certainement passer à un autre
modèle de distribution : « Il y aurait
de la place pour des structures
de la taille de supermarchés qui
pourraient fédérer de petites
unités commerciales de proximité
afin de regrouper et de baisser
les frais généraux. Le commerce
d’alimentation est toujours la
locomotive ». Une locomotive qui
devrait redémarrer franchement à la
fin de la crise.
Qui a quoi ?
- Groupe Bernard Hayot : Carrefour
Dillon et Génipa
- Groupe Despointes : Champion,
Huit à huit, Proxi, Carrefour Market
- Groupe Lancry : Carrefour Place
d’Armes, Hyper Lancry, ED
- Groupe Parfait : Hyper U Galleria
et Rond-point
- Groupe Ho Hio Hen : Casino,
Géant (Batelière, Robert), Ecomax
- Groupe Fabre : Leader Price,
Franprix
pas BCBa ?
« Baissez, baissez les prix ! » pouvait on
entendre dans les cortèges de grévistes
en février 2009. Une revendication qui a
débouché sur les prix BCBa. Pourtant,
la Grande Distribution est toujours
pointée du doigt. Rien n’aurait changé.
La réaction d’Alex Alivon, Secrétaire
Général du SDGA (*).
On entend ici et là que les prix dans
la Grande Distribution n’ont pas
réellement baissé. Votre réaction ?
On baisse 400 produits de 20 % et on nous
dit que c’est toujours cher ! En février, l’Insee
a publié des statistiques : pour la première
fois depuis 5 ans, les prix de l’alimentation
ont baissé de 1,1 % en 2009. Et dans la
même semaine, un quotidien local dit que
rien n’a changé depuis février 2009 ! Cela
entretient le doute dans la population.
Pourtant, la Commission des prix, sous
l’autorité de la DDCCRF (**), a statué que
les choses se déroulaient normalement
et que les engagements étaient tenus.
L’engagement BCBa est tenu ! Mais on
voudrait que l’on baisse les prix de tous les
produits. Ce n’est pas possible ! Il faut tenir
compte du seuil de revente : on ne peut
pas vendre en dessous du coût de revient,
vendre à perte.
Mais on vous reproche d’avoir
augmenté le prix des autres produits...
C’est faux ! Aujourd’hui en magasin, le
consommateur bénéficie de plusieurs
ordres de prix : les marques nationales,
les marques distributeurs et les premiers
prix et les BCBa. Il y a aussi les harddiscounters qui proposent des prix bas.
Donc n’importe quel consommateur a les
moyens de faire ses courses normalement
en s’approvisionnant dans des magasins. Il
y a des prix à la portée de tous.
(*) Syndidat de la Distribution et des Grossistes Alimentaires
(**) Direction Départementale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P7
Vers la spécialisation des profils
Pas d’embellie sur le marché de l’emploi industriel, mais plutôt
un frémissement commun à l’ensemble des secteurs. Pour
Solange Agricole-Lubin, Directrice d’Alpha Conseil Martinique,
une tendance se dégage : la recherche de compétences expertes
et immédiatement opérationnelles. Explications avec une des
spécialistes du recrutement aux Antilles-Guyane.
Dossier Emploi
Mme Solange Agricole-Lubin
P8
Quelle est la situation de l’emploi et
notamment industriel en Martinique en ce
milieu d’année 2010 ?
Je note une légère reprise depuis seulement
quelques semaines. L’année 2009 et le
début 2010 ont été catastrophiques. Les
conflits sociaux, la crise économique, puis
les périodes d’élections ont totalement
freiné les projets d’embauche. Sans parler
des entreprises qui ont dû mettre la clé
sous la porte ! Aujourd’hui, les employeurs
reprennent leur souffle.
Quels sont les postes et les profils les
plus recherchés ?
Les recrutements sont orientés vers les
postes d’encadrement intermédiaire ou de
direction. Les chefs d’entreprise sont à la
recherche de qualifications de plus en plus
précises. Dans l’industrie comme ailleurs,
les dirigeants sont sensibles aux parcours
à haute valeur ajoutée. Ils ne veulent
plus d’approximation, mais une réelle
expertise basée sur une formation et/ou une
expérience pragmatiques et concrètes.
Vous voulez dire que ce n’est plus le
niveau de diplôme qui importe mais son
contenu ?
Les employeurs préfèrent un BTS, DUT
ou encore les diplômes issus d’écoles de
commerce à une maîtrise universitaire.
L’essentiel est d’avoir une vision approfondie
de son domaine d’intervention.
Avez-vous noté un mouvement particulier
dans l’industrie ?
C’est un secteur dynamique qui crée de
nouveaux postes spécifiques autour de la
sécurité, de la qualité ou de l’environnement.
Mais on peut également souligner l’offre de
fonctions transverses : directeur administratif
et financier, directeur des ressources
humaines… Une évolution qui traduit une
meilleure structuration et une plus grande
professionnalisation. La fabrication n’est
pas l’unique priorité. On est entré dans une
phase d’ouverture et de développement.
Pour preuve, un de nos clients, pourtant
leader en Martinique, nous a demandé de
recruter un responsable commercial chargé
de capter de nouveaux segments de marché
de la région.
C’est aussi valable pour les autres
secteurs d’activité ?
Si la maturité était déjà plus affirmée, le
constat reste le même quelle que soit la taille
de l’établissement. Dans la distribution, les
profils supply chain ou pricing sont prisés.
Dans le bâtiment, on attend une technicité
très pointue. Les salaires pour leur part
ont généralement été revus à la hausse.
L’entreprise sait qu’elle doit proposer des
conditions financières à la hauteur de ses
attentes.
Vous parlez de postes spécialisés,
mais en Martinique l’offre de formation
est considérée comme insuffisante.
Comment trouver alors les profils
adéquats ?
Un trop grand décalage perdure entre le
monde de l’éducation et les besoins des
entreprises. Concrètement, les employeurs
privilégient les Antillo-Guyanais bien formés.
Il vaut mieux être familiarisé aux subtilités du
territoire, surtout pour des postes de direction.
Nous sollicitons les candidats locaux et ceux
qui, hors département, désirent revenir aux
Antilles. L’important n’est pas le lieu de
naissance, mais la connaissance du tissu
économique, social et culturel.
Quels sont les principaux conseils à
dispenser aux candidats ?
Formez vous en adéquation avec les attentes
du marché ! Cherchez à aiguiser vos savoirs.
Et n’oubliez pas la forme. Je suis souvent
surprise par le laisser-aller des postulants.
Attitudes lascives et looks peu soignés sont
trop souvent de mise ! Quant à la recherche
d’emploi, elle doit être proactive évidemment.
Plus de 20 % des offres ne sont pas
communiquées via les annonces. Ce marché
caché est à pénétrer par la multiplication des
contacts, le réseautage, la participation à
des activités associatives, culturelles. Une
fois en entretien, il est impératif d’afficher
son intérêt pour l’entreprise en posant des
questions pertinentes qui prouvent que
l’on s’est renseigné sur l’organisation et les
orientations.
Et du côté des entreprises, quelles sont
les améliorations à apporter en termes de
recrutement et d’emploi ?
L’entreprise a conscience que la gestion des
ressources humaines demande anticipation
et approche stratégique. Elle réagit de moins
en moins dans l’urgence. Des outils existent
pour l’aider à stimuler la mobilité interne et
mieux organiser les évaluations individuelles.
Le développement des forces vives mérite
recul et réflexion. En actionnant le levier
de la promotion, on agit simultanément sur
deux principes fondamentaux : la motivation
des salariés et la création de nouvelles
fonctions indispensables à la compétitivité
de l’entreprise.
Comment Alpha Conseil repère les
candidats ?
Notre métier a considérablement évolué.
L’annonce n’est plus notre support
principal. Bien en amont, nous faisons du
sourcing pour détecter les potentiels au
travers d’associations, d’écoles, d’ordres
professionnels et d’autres structures. Alpha
Conseil est aussi attentif à la présence
active des candidats sur les réseaux
sociaux (Viadeo, LinkedIn). Parmi toutes ces
ressources, nous sélectionnons ceux qui ont
compris que leur atout dépend du niveau
d’expertise et que le bien-être au travail est à
entretenir à force d’implication.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
L’emploi dans l’industrie
Et l’intérim dans tout ça ?
M. Nicaise Marie-Sainte
Il y a quelques années encore, la flexibilité proposée par l’intérim était un choix
de vie pour les candidats. Aujourd’hui, c’est aussi une clé de passage pour
décrocher un emploi à plus long terme. Si en Martinique le volume de travail
temporaire accuse un net repli, des secteurs comme le BTP ou la Distribution
sont toujours friands de ce mode de collaboration. Tour d’horizon du marché
avec Nicaise Marie-Sainte, Directeur général et créateur de Traparinter.
La tendance est à la spécialisation des
profils. Est-ce aussi un fait avéré pour les
intérimaires dans l’industrie ?
Nous avons des profils spécialisés, mais nous
constatons un transfert des qualifications
d’une branche d’activité à une autre. Des
formations très techniques comme tuyauteurs
soudeurs ou celles en rapport avec les
métiers du bois se font rares. Les candidats,
et notamment les plus jeunes, ont compris que
certains secteurs étaient fermés. Ils proposent
leurs compétences ailleurs et autrement.
Les motivations des entreprises à recourir
au travail temporaire sont-elles les mêmes
qu’auparavant ?
La crise économique et sociale a
considérablement ralenti la production.
Le comportement de l’entrepreneur s’est
modifié. Il cherche à rationaliser son process
de recrutement tout en veillant à garantir sa
qualité. Son objectif premier est le résultat
dégagé. Le candidat sélectionné doit être
polyvalent, en plus de répondre en tous points
à la fiche de poste.
Par ailleurs, les dirigeants testent l’intérimaire
en vue d’une embauche définitive. Une
méthode de recrutement qui limite les erreurs
de casting et permet un engagement plus
serein. On a donc moins de prolongations des
missions d’intérim et plus de transformations
en CDD ou en CDI.
A quel type de demande devez-vous
répondre ?
Aujourd’hui, des secteurs comme la banque,
l’agroalimentaire et les services à la personne
font appel à l’intérim. Depuis peu, les
professions libérales s’adressent également
à nous. Les demandes de postes ouvriers
sont majoritaires même si, depuis quelques
années, elles tendent à baisser. Les industriels
n’hésitent pas à nous solliciter pour des profils
d’encadrants intermédiaires et de techniciens
expérimentés immédiatement opérationnels.
La formation professionnelle,
un enjeu à ne pas rater
Dossier Emploi
Favoriser l’égalité des chances, agir sur la promotion sociale, gagner en compétitivité font partie
des atouts de la formation professionnelle connus des industriels martiniquais qui sont plus ouverts
aux dispositifs proposés. Tour d’horizon des pratiques et des freins rencontrés.
P10
La crise n’est pas sans effet sur les
attitudes des employeurs qui misent plutôt
sur l’évolution des compétences de leurs
salariés que sur de nouvelles embauches.
La formation professionnelle prend alors
tout son sens dans un contexte tendu.
L’industrie martiniquaise n’échappe pas à
cette logique.
Dans ce secteur et selon Béatrice BaldaraMarimoutou, Directrice de l’Agefos-Pme
Martinique, les actions de formations
visent majoritairement l’adaptation au
poste : «Les salariés ont besoin de gagner
en performance et en responsabilité
fonctionnelle. Notre rôle est d’amener
davantage d’entreprises à mettre en place
des formations certifiantes et qualifiantes».
Dans les plus grandes entreprises, on
consolide les compétences, dans les plus
petites, on les développe souvent en vue
d’une évolution interne.
Les demandes les plus courantes portent
sur la maîtrise des socles de pré-requis
nécessaires à tous les salariés et fonctions
présentes dans l’entreprise : informatique,
bureautique, gestion et comptabilité,
logistique, commercial...
« Dans certains métiers techniques, où des
opportunités de promotion interne existent,
le développement de compétences se fait
par le biais de formations transversales
visant à assimiler les méthodes de
management » ajoute Béatrice BaldaraMarimoutou. Une stratégie ayant pour but
de niveler les compétences vers le haut.
Mme Béatrice Baldara-Marimoutou
Pour Jacqueline Janvier-Désir, Directrice
d’Opcalia Martinique, le constat est le
même, à un détail près : « Depuis 10 ans,
l’attention des entreprises industrielles est
axée sur les problèmes de qualité. Les
démarches d’amélioration continue sont
fréquentes. Elles nécessitent de fait une
formation pour ceux qui sont en charge de
leur application ». D’autres thématiques
comme le développement durable et le
développement commercial impliquent une
approche réfléchie. La gestion des déchets,
la motivation des forces de vente, la
pratique de l’anglais face à des fournisseurs
étrangers sont autant de sujets qui
alimentent les contenus des programmes
de formation.
La professionnalisation joue alors un rôle
essentiel. Elle tendrait même à dépasser
le DIF, qui a encore du mal à se faire
connaître. Le paysage de la formation n’est
pas si simple à appréhender.
Mme Jacqueline Janvier-Désir
difficultés pour les formations techniques
pointues » remarque Jacqueline JanvierDésir. Le manque d’entités spécialisées
a poussé les organismes paritaires
collecteurs agréés (OPCA) à être davantage
proactifs : recherche de formation locale
ou hors département, montage financier…
« Dans certains cas, l’Opcalia rédige le
cahier des charges et fait appel aux fonds
publics pour concevoir les actions » précise
sa Directrice. L’accompagnement des
entreprises est devenu incontournable.
Formation collective, intra, inter, par filière,
chacun apporte une solution ciblée pour
motiver le chef d’entreprise.
Un accompagnement sur mesure face à
des dispositifs mal connus
Congé individuel de formation (CIF), droit
individuel à la formation (DIF), validation
des acquis de l’expérience (VAE), périodes
de professionnalisation… les dispositifs
ne manquent pas et sont régulièrement
modifiés, voire supprimés, par des
réformes qui s’enchaînent. Pas facile Des enjeux et des freins
alors d’y voir clair pour l’entreprise et le L’industriel mise sur la qualité des
salarié. La configuration de la formation formations et exige qu’elles apportent le
professionnelle française est complexe par savoir technique pour maîtriser au plus
ses modalités d’accès et de financement vite les process. Mais d’autres enjeux
qui varient en fonction du statut des l’attendent comme le vieillissement de
bénéficiaires et des nombreux intervenants la population. Selon l’Insee Martinique,
de 18 % en 2004, la part des 60 ans et
aux responsabilités partagées.
En Martinique, on a dénombré
en 2007, 217 organismes de
Chiffres-clés Martinique
formations dont 94 % sont
privés.
- La proportion d’actifs sans diplôme : 32 %
Un véritable secteur d’activité (source : DTEFP Mque Avril 2009)
aux
enjeux
financiers
importants. « L’offre de - En 2008, la durée moyenne des formations se
formation transversale est situe autour de 30 h par salarié formé
de bon niveau et diversifiée, (Données nationales (Dom inclus) – source Ministère du
mais nous rencontrons des Travail)
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
L’emploi dans l’industrie
plus atteindra 36 % en 2030 tandis que celle
des jeunes de moins de 20 ans passera de
28 % à 21 %. En réponse à ce mouvement
démographique inéluctable, l’Opcalia propose
aux industriels un audit réalisé par un consultant
confirmé. L’objectif est d’anticiper les tensions et
de repérer les besoins futurs en termes d’emplois
et de formation. « Il faut que l’entreprise travaille
sur trois axes - suggère Jacqueline JanvierDésir : l’analyse de ses attentes, l’évaluation des
formations une fois que le salarié a repris son poste
et une meilleure exploitation de la VAE ».
Une gageure pour l’entreprise qui peine à
utiliser le panel des formations professionnelles
à sa disposition. Les obstacles sont connus et
perdurent : coût, organisation interne, manque
de recul et de temps auxquels s’ajoute l’évolution
rapide des réformes. Pour y répondre, les OPCA
proposent des catalogues de formations à des prix
négociés, pour des durées plus courtes et à des
conditions plus souples notamment par la présence
alternée du salarié au centre de formation.
Tous les efforts sont bons pour faciliter l’accès à la
formation professionnelle, perçue comme un levier
du dialogue social par les acteurs du métier. Un
argument malgré tout contesté. « Des employeurs
n’hésitent pas à se servir de la formation pour calmer
les syndicats » témoigne un ancien DRH. D’autres
ont du mal à la considérer sous l’angle d’un outil
stratégique de développement et ignorent même
qu’ils cotisent pour la formation professionnelle ! ».
Quel que soit le diagnostic, la formation
professionnelle, tous secteurs d’activités
confondus, a encore de beaux jours devant elle.
Près de 23 000 salariés sur 126 000 ont pu en
bénéficier l’année passée. Une proportion qui ne
demande qu’à croître.
Le profil du stagiaire dans l’industrie
- Homme âgé entre 30 et 45 ans, venant
dans le cadre de la professionnalisation,
avec une formation de base niveau 4 ou 5.
- Pour les entreprises de moins de 10
salariés, les femmes qui suivent une
formation sont plus nombreuses.
Les 5 objectifs de la réforme de la formation professionnelle continue
du 25 novembre 2009
•Orienter les fonds de la formation professionnelle vers ceux qui en ont besoin
•Développer la formation professionnelle dans les PME
•Insérer les jeunes sur le marché du travail, en s’appuyant notamment sur les contrats en
alternance
•Améliorer la transparence et les circuits de financement et mieux évaluer les politiques
de formation professionnelle
•Simplifier, informer, orienter et accompagner les salariés et demandeurs d’emploi
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P11
Nicolas Etilé,
un jeune bâtisseur de succès
Dossier Emploi
M. Nicolas Etilé
P12
« La réussite c’est un mélange de travail
et de chance qu’il faut provoquer » affirme
Nicolas Etilé. Le ton est donné. Et qu’on
ne s’y méprenne pas. Derrière ses 32
ans, cet homme, père de deux enfants,
montre réalisme et maturité dans sa vision
du travail et dans le parcours réalisé. Une
lucidité qui rime chez lui avec rapidité.
À peine son diplôme de conducteur de
travaux en poche (CFP Egletons et CFP
Toulouse), il prend l’avion et quitte la
Métropole pour sa Martinique natale.
Un poste à la Samex l’attend déjà.
Même si l’idée de monter sa propre
structure ne l’a jamais quitté, Nicolas
apprend pendant quelques années
à gérer des chantiers et à mettre en
application sa formation initiale tout en
acceptant d’être polyvalent. A l’écoute
du marché, son attention est très vite
attirée par un produit original développé
par la société Maccaferri.
Qu’à cela ne tienne, il est convaincu
qu’il peut implanter le Cubiroc en
Martinique, un panier gabion prérempli
servant à bâtir et à soutenir les murs. « J’ai
envoyé un mail au responsable commercial
de la zone Dom-Tom. Le courant est très
vite passé. Quelques jours après, il venait
en Martinique. Je l’ai persuadé que je
pouvais produire et commercialiser le
produit ici » raconte-t-il. Une conviction
qui ne se limite pas à de l’enthousiasme.
Nicolas a dû chercher des partenariats,
étudier le marché, démontrer que le produit
pouvait se développer favorablement.
Déterminé et sans fortune personnelle,
le jeune homme réunit les 30 000 euros
nécessaires à l’ouverture d’ENTP
(Entreprise Nouvelle de Travaux publics).
Un nom qu’il a depuis longtemps en tête.
« Pendant mes études, lors des simulations
de cas, j’avais déjà appelé mon entreprise
fictive comme cela. J’aime la notion de
Droit au but. Nicolas Etilé a toujours eu un objectif professionnel.
Il l’a atteint en créant ENTP, Entreprise Nouvelle de Travaux
Publics. Leader en Martinique du gabion, grâce au procédé
unique du Cubiroc, Nicolas Etilé est un jeune entrepreneur qui
pose les fondations d’un avenir prometteur pour lui comme pour
ses salariés.
nouveauté. Je m’impose de proposer de
l’innovation et de ne jamais me reposer sur
mes lauriers » explique-t-il. Son emploi, il
l’a créé, le succès de son entreprise, il l’a
obtenu au prix d’un acharnement quotidien.
De 2007 à 2009, il multiplie les contacts,
rassure son fournisseur et tisse des
liens qu’il fera fructifier. « Dès le début,
les Sablières de Fond Canonville m’ont
fait confiance en prenant le risque de
m’apporter la matière première : les pierres
qui composent le Cubiroc » précise-t-il. Un
partenariat qui n’a jamais failli et qui s’est
poursuivi sur les bases d’un respect mutuel.
Aujourd’hui, ENTP compte 10 salariés et a
pour clients, collectivités, municipalités et
autres entrepreneurs privés. « J’ai voulu
m’entourer de personnes qualifiées et
volontaires. Je m’adresse principalement à
Pôle Emploi, aux cabinets de recrutement
ou par bouche à oreille » explique le jeune
chef d’entreprise. Mais sans détours, il
déplore des difficultés de recrutement.
Si les compétences existent, c’est parfois
l’état d’esprit qui fait défaut. Selon lui,
certains candidats surévaluent leurs
aptitudes et manquent d’implication au
travail. « Les salariés ont autant de droits
que de devoirs, un donnant-donnant qui
vaut aussi pour l’entreprise » reconnait-il.
Rien n’est jamais acquis. Son équipe
le sait et il peut compter sur elle. « Je
rends hommage à mes collaborateurs qui
depuis 3 ans sont les architectes de la
réussite d’ENTP » souligne Nicolas Etilé.
Des salariés qui ont su s’adapter à un
produit nouveau, créer des synergies et lui
permettre d’être créatif et compétitif.
Conscient que la responsabilisation
et la consolidation des savoirs sont
primordiales, Nicolas Etilé n’hésite
pas à programmer des formations. En
interne comme en externe, il veille à ce
que les connaissances se développent
au rythme des évolutions du métier. Un
investissement pour l’entreprise pour un
bénéfice à court terme indiscutable.
Fort de la notoriété de son produit qui
a remporté les « Prix de l’innovation
technique » au concours « Talent
national 2008 » et des « Salons de
l’Habitat », Nicolas Etilé poursuit son
expansion selon un dicton bien connu :
Anni pran douvan avan douvan pran’w.
A ceux qui auront compris que la motivation
professionnelle n’est pas une affaire de
posture, il proposera dans les mois à venir
3 à 4 postes d’ouvriers. Crise ou pas, pour
Nicolas Etilé, décrocher des opportunités
c’est aussi et surtout une affaire de
détermination et d’audace.
Fiche d’identité
ENTP
Quartier Augrain
97231 Robert
- Tel. : 05 96 58 39
27
- Email : contact@
cubiroc.com
- Création : 2007
- 1 200 000 € d’inv
estissements
- CA 2009 : plus d’u
n million d’€
- 10 salariés
- Moyenne d’âge :
30 ans
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
L’emploi dans l’industrie
Biométal ou comment gérer l’emploi
par les mouvements internes
Chez Biométal, le développement des compétences repose avant tout sur la
mobilité de ses salariés. Le fabricant de tôles et d’armatures joue clairement
l’atout de l’évolution des carrières tout en laissant à des candidats, qui ne
sont pas encore dans son giron, des opportunités d’emplois sur des postes
ciblés. Analyse d’une stratégie bien rôdée avec Catherine Fargues, Directrice
des ressources humaines.
Mme Catherine Fargues
Les métiers de l’industrie ont-ils réellement
évolué ?
Comme dans toute entreprise de taille moyenne,
industrielle ou non, nous avons des fonctions
généralistes principalement dans les domaines
administratif, financier et commercial. Mais nous
comptons aussi des postes spécifiques à notre
activité, liés à la fabrication, à la maintenance et
à la qualité. L’évolution des outils de production, la
nécessaire adaptation de l’entreprise aux besoins
de la clientèle, les stratégies de développement ont
imposé une meilleure technicité ayant un impact
sur les métiers et les compétences.
Quels sont vos nouveaux critères d’exigences ?
Nos productions répondent à des standards de
qualité élevés sur lesquels doivent intervenir des
salariés performants. Les critères de recrutement
ont changé. Nous avons recours à des candidats
formés. Pour la production par exemple, il est
nécessaire de disposer d’une formation technique
de niveau minimum CAP/BEP. En ce qui concerne
la maintenance, les exigences sont supérieures.
Mais cela ne suffit pas. Le savoir-faire ne peut
se concevoir sans le savoir-être. L’implication
et la capacité d’adaptation sont des ingrédients
indispensables qui complètent la compétence
technique.
Le secteur industriel a souffert d’une mauvaise
image. Est-ce toujours le cas ?
Des clichés passéistes ont longtemps servi
à définir l’industrie. Les jeunes en particulier
considéraient nos métiers comme pénibles et
peu valorisants. Heureusement et grâce à des
efforts de communication, les perceptions se sont
transformées. Les futurs salariés sont davantage
informés.
Comment vous y êtes vous pris pour contribuer
à rendre le monde industriel plus séduisant ?
Très tôt, Biométal a ouvert ses portes aux écoles
et a porté une attention particulière à l’accueil des
stagiaires. Présenter la diversité de nos métiers,
appréhender les particularités et la complexité
du travail, c’est donner des repères sur le rôle
et les missions de l’entreprise. Une manière
aussi de découvrir ses activités et les hommes
qui y participent. C’est pour nous une modeste
contribution à leur construction sociale.
Sur quoi repose votre politique de recrutement ?
Nous privilégions la mobilité interne. Même si la
législation sur la négociation d’accords de GPEC(*)
ne nous concernait pas directement, Biométal a
fait le choix de mettre en place des outils qui nous
permettent, lorsqu’un besoin est défini, de repérer
les potentiels adéquats. Aucun chef d’équipe n’a
été engagé par la voie externe. Tous étaient déjà
en poste à la production. Une façon en somme de
redistribuer les cartes, de valoriser les compétences
et de combiner les attentes de l’entreprise avec
celles des salariés. Ils ont ainsi la possibilité
d’acquérir de nouvelles qualifications, voire de
pratiquer d’autres métiers, en restant acteurs de
leurs projets professionnels. Cela implique aussi
des investissements importants en termes de
formation. Prenons l’exemple récent d’un de nos
employés qui pouvait prétendre à une fonction
de responsable commercial. Convaincus de ses
capacités et de son engagement, nous lui avons
offert l’opportunité de suivre un cursus diplômant
d’un an pour accéder à ce poste. Pour les fonctions
Sécurité et Qualité, nous avons également actionné
la dynamique interne. La professionnalisation est
une de nos particularités.
Vous sous-entendez que vos recrutements
externes sont très rares ?
Sur ces deux dernières années et compte tenu
du contexte de crise, nos recrutements ont été
réduits. Ils sont plutôt concentrés sur des métiers
techniques spécifiques comme celui d’opérateur
de production ou de conducteur d’engins de
manutention. Actuellement, pour assurer le
développement du Groupe, nous recherchons deux
directeurs de filiale.
Est-ce facile pour vos salariés de s’adapter à un
nouveau poste ?
Sur le plan technique, nous organisons la
transmission des savoirs et mettons tout en
œuvre pour faciliter l’adaptation. En revanche,
certains peuvent rencontrer des difficultés à
endosser un rôle d’encadrant et vivent parfois des
problématiques de positionnement. Un travail est
mené pour les aider à franchir le cap et à maîtriser
les bonnes pratiques managériales. Nous veillons
à apporter à chacun une réponse personnalisée
en mettant en place des programmes de formation
significatifs.
Quelle place occupe la fonction ressources
humaines chez Biométal et comment la vivezvous ?
Elle doit répondre à un double enjeu : accompagner
la croissance de l’entreprise et reconnaître les
compétences individuelles des salariés.
L’intérêt de la mission repose à la fois sur son
approche technique (droit social, administration de
la paie, relations sociales…) et sur sa dimension
terrain. J’ai pu étendre mes responsabilités
à d’autres sociétés du Groupe qui ont des
problématiques et des contextes sociaux différents.
Jongler de l’une à l’autre pour répondre aux attentes
de tous est pour moi une expérience enrichissante.
(*) Gestion Prévisionnelle des Emplois et des
Compétences
Fiche d’identité
BIOMETAL
Parc d’activités du
Robert
97231 ROBERT
Tél : 0596 65 14 44
- Activité : fabricati
on de tôles, treillis,
armatures, ronds
à béton
- Création en Marti
nique : 1980
- 75 salariés en Ma
rtinique
- Implantation en
Guadeloupe, Guya
ne
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P13
« Travailler ne se limite pas
à percevoir un salaire »
Dossier Emploi
M. Antoine Maso
P14
Comment avez-vous intégré le marché
du travail ?
Lycéen, je travaillais chaque été à la Somes,
à l’usine Chanflor. Après mon service
militaire, j’ai enchaîné durant 5 ans les
petits boulots d’électricien sur les chantiers.
Des activités qui n’avaient d’ailleurs rien
à voir avec ma formation initiale qui s’est
arrêtée au CAP/BEP plomberie.
En 1996 vous rejoignez les équipes
d’Abadie. Racontez-nous
les circonstances de cette
embauche…
Mon beau-frère m’avait
parlé d’un remplacement
de chauffeur-livreur pour un
mois. Je me suis présenté
et j’ai décroché le CDD. Le
lendemain de la fin de mon
contrat, je suis malgré tout
revenu me présenter aux
portes de l’entreprise.
Pourtant, votre CDD
était
terminé
sans
autre proposition de
continuation ?
Je voulais absolument
travailler. J’ai expliqué au Directeur que
je prendrai n’importe quel travail. Et cela
a marché. Il m’a proposé tout de suite de
rester une semaine supplémentaire pour
m’occuper du nettoyage des locaux. J’ai
accepté et j’ai bien fait car, immédiatement
après cette mission ponctuelle, j’ai rejoint
l’atelier.
Vous êtes entré dans cet atelier pour ne
plus jamais en sortir !
On peut dire ça comme ça ! Je suis
vraiment curieux de nature et j’ai tenu à
Bâtir une carrière sans formation solide, est-ce une utopie ? Si
aujourd’hui la spécialisation est privilégiée par les employeurs,
certains salariés, en partant de peu, ont pu construire un parcours
professionnel remarquable. C’est le cas d’Antoine Maso, Directeur
de production chez Abadie, fabricant de matelas en Martinique.
Echange avec un autodidacte qui a su se frayer un chemin dans
le monde de l’entreprise.
découvrir tous les postes de fabrication.
D’abord à la préparation des matelas, puis
rapidement en charge de machines de plus
en plus élaborées que mon patron m’avait
confiées. J’étais alors passé en CDI.
Mais je ne restais pas seulement derrière
mes piqueuses. Pendant 10 ans, je suis
allé de poste en poste. Je me suis même
occupé de la maintenance. Grâce à cette
polyvalence, j’étais en mesure de faire
n’importe quel remplacement.
Pourtant en 2006, vous ressentez une
certaine lassitude…
J’avais une vision très complète des
métiers et je m’étais senti bloqué dans ma
progression. J’avais envie d’avancer et je
ne voyais pas vers quoi. J’en ai parlé au
chef d’entreprise qui m’a rassuré. C’était
une question de temps. L’année suivante,
il m’a nommé responsable de production.
Quelles sont vos fonctions à ce poste ?
Je m’occupe de toute la fabrication, de la
gestion des commandes et des livraisons.
J’ai sous ma responsabilité 19 personnes
réparties entre l’atelier et les trois magasins.
Comment cette promotion a-t-elle été
perçue en interne ?
Le changement fait toujours un peu
peur d’autant plus que j’ai apporté des
modifications pour accroître l’efficacité
et optimiser les conditions de travail.
Même si cela a été parfois difficile, les
salariés ont compris que les améliorations
étaient bénéfiques. Les
réticences se sont atténuées
progressivement.
P e n s e z - v o u s
qu’aujourd’hui encore il
est facile d’évoluer quand
on est autodidacte ?
Formé ou pas, il faut aller
chercher les opportunités.
Travailler ne se limite pas à
percevoir un salaire en fin de
mois. Il faut aimer ce que l’on
fait. C’est une question de
mentalité et de volonté. Dans
mon cas, la détermination
et la polyvalence ont été
les clés de mon évolution.
Chacun doit s’impliquer, les patrons y
compris. Ils doivent donner une chance à
ceux qui n’ont pas toujours un CV parfait.
Fiche d’identité
ABADIE
ZAC Rivière Roche
Jambette
97200 Fort de Franc
e
- Tél : 0596 50 37 47
- Courriel : abadie2
@wanadoo.fr
- Fabrication de ma
telas et
production de mo
usse polyuréthane
- Créée en 1962
- Effectif : 27 salari
és
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
L’emploi dans l’industrie
Douze jours
pour trouver un emploi
L’homme semble timide. Réservé et humble, il l’est certainement. Déterminé
et clairvoyant, sûrement. Son début de parcours professionnel en est la
preuve. Rencontre avec Luc Rovela, 22 ans, agent de maintenance chez
Batimat Recyclage.
M. Luc Rovela
« Il a quelque chose en plus. C’est un gars
volontaire, avide de connaissances » commente
son patron, Stéphane Abramovici. Une perle pour
l’entreprise selon certains.
Comme bon nombre de petits garçons, Luc Rovela
est attiré par les engins et leur mécanique. Un rêve
qui, s’il reste en l’état pour beaucoup, est devenu
pour lui réalité.
Suite à l’obtention d’un CAP-BEP de mécanicien
et d’un Bac pro «Maintenance des matériels»,
le jeune robertin s’engage dans un BTS par
alternance «Après-vente automobile» chez
Bamitel. Une expérience qui confirme sa passion.
Malheureusement, à l’issue de sa formation, aucun
poste n’est proposé.
Luc Rovela réfléchit alors au moyen de trouver
rapidement un emploi. « J’ai contacté les meilleurs
clients de Bamitel. J’ai pris l’annuaire et j’ai appelé
pour cibler mes courriers » se souvient-il. Les
lettres personnalisées ne seront pas envoyées par
la poste. « Je me suis déplacé personnellement
dans les entreprises. C’était un moyen de montrer
ma motivation » précise Luc Rovela. Une approche
proactive fructueuse.
Sur les carrières de Saint-Pierre, il croise le
directeur technique qui s’engage à transmettre
son curriculum vitae à son collègue du Lamentin.
Promesse tenue. Deux jours plus tard, Batimat
Recyclage le convoque à un entretien d’embauche
au poste d’agent de
maintenance.
« J’ai eu un rendez-vous
très complet. D’abord
dans un bureau, puis
sur le site que j’ai
entièrement visité. Le
directeur technique m’a
tout expliqué et ne m’a
pas caché la difficulté
du métier » raconte
Luc. Une occasion
aussi
d’expliquer
ses compétences et
son enthousiasme à
rejoindre la société.
D’ailleurs, s’il a pris bien soin de soigner son
apparence, il n’a pas hésité à garder ses
chaussures de sécurité. « Un détail qui prouve
que je suis prêt à travailler tout de suite sur le
terrain ! » ajoute-t-il.
Sur le chemin de retour vers le Robert, un coup de
fil l’oblige à se garer. L’agence d’intérim de Batimat
veut qu’il commence dès le lendemain.
Il a donc fallu douze jours, dès la fin de son BTS,
pour que ce jeune homme intègre le marché
de l’emploi. Un mois d’intérim, puis un contrat à
durée déterminée, qui se transforme en contrat
à durée indéterminée, et le voilà en charge de la
maintenance du parc.
Une fonction à laquelle il ne met pas de
limites : « Je participe à la production, à la
réception et au tri des déchets et à la conduite
d’engins ». Tout l’intéresse. C’est là sa force.
Son temps, il ne le compte pas. Toujours
dans l’action sans oublier l’observation, une
autre de ses qualités. « Pour progresser, il
faut regarder, interroger. J’ai la chance d’avoir
un responsable à l’écoute, qui m’apporte des
réponses » reconnaît-il.
Quand on lui demande de se projeter dans
l’avenir, Luc Rovela marque un temps de
réflexion. « Pourquoi ne pas devenir responsable
de la production ? Mais il me reste encore à
apprendre. J’ai identifié les points à approfondir »
répond-il avec sérieux. Le temps bien utilisé est un
paramètre majeur, il le sait.
Aujourd’hui, Luc Rovela occupe un poste qui est en
cohérence avec sa formation et ses aspirations de
toujours. Le reste viendra naturellement à force de
travail et d’implication.
Ce soir, comme chaque jour depuis deux mois,
il repartira à la maison en taxico. Sa voiture est
en panne. Mais il promet de prendre le temps
de la réparer. Les cordonniers sont les plus mal
chaussés a-t-on coutume de dire. Pour Luc Rovela,
les priorités sont apparemment ailleurs.
Fiche d’identité
BATIMAT RECYCL
AG
E
Morne Doré
97232 Lamentin
- Tel. : 05 96 66 92
18
- Activité : gestion
et recyclage des
déchets de chantie
r
- Date de création
: 2008
- Nombre de salari
és : 5
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P15
Diagnostic de l’emploi dans l’industrie
De juin à décembre 2009, Rudy Maurice, stagiaire en Ressources Humaines à l’AMPI, a eu pour
mission d’élaborer un diagnostic de l’emploi dans les industries martiniquaises. Cette étude a été
réalisée à partir d’une enquête menée auprès d’une quarantaine d’industries membres de l’AMPI.
Extrait de son rapport d’analyse.
De manière générale, l’étude aura dégagé
trois grands types de besoins en matière
d’emploi et de ressources humaines :
Dossier Emploi
1. Les besoins en recrutement
P16
Si les besoins en recrutement sont
actuellement gelés par le climat économique
actuel, nous avons pu démontrer que l’emploi
des jeunes constitue une part importante
de la demande des entreprises, même
si celle-ci risque d’être assez faible sur le
court terme. Les besoins en main-d’œuvre
de l’industrie se concentrent sur le secteur
de la maintenance avec 32 % des offres
d’emplois exprimées. Suivent les offres en
production et fabrication (exploitation). Ces
deux secteurs représentent à eux deux
56 % des offres d’emploi. En troisième
position vient le secteur du Commerce et de
la Vente représentant 19 % des offres. Enfin,
contrairement à ce que l’on pourrait croire,
l’Administration est aussi un secteur d’emploi
dans l’industrie même si dans les très petites
entreprises, les équipes sont généralement
réduites au minimum à cause de leur coût
salarial.
2. Des besoins en formation
Nous pouvons classer les besoins en
formation en 2 grandes catégories : la
formation professionnelle continue et la
formation initiale.
La formation des salariés (formation
professionnelle continue)
Selon notre analyse, le niveau général des
professionnels dans les industries est assez
faible. Beaucoup de très petites entreprises
disposent d’employés très peu qualifiés
qui n’ont pas été formés pour accomplir de
nouvelles tâches. Les méthodes de travail
sont assez souvent dépassées par l’évolution
technologique du matériel industriel. C’est une
conséquence classique du progrès technique
qui se fait ressentir assez fortement dans les
industries visitées. Certains anciens vont
même jusqu’à renoncer à une évolution de
leur profession en privilégiant leurs méthodes
empiriques de travail. Par ailleurs, certaines
entreprises paralysent le développement de
leur activité parce qu’il n’existe pas sur le
territoire de formation directement liée à cette
activité. Néanmoins, on peut s’interroger sur
le véritable intérêt de créer certaines filières
de formation professionnelle si le nombre
d’entreprises en exprimant le besoin est
faible.
En 2009, le dynamisme de l’emploi en
Martinique est globalement gelé en raison
du mauvais climat social généré par la crise
de février 2009, néanmoins les besoins dans
le secteur industriel sont bien réels. D’une
part chez les jeunes, même s’ils disposent
de formations plus ou moins modernes,
celles-ci ne semblent pas adaptées au
monde du travail. Pourtant, la jeunesse
tient probablement toutes ses promesses
pour le progrès technique du travail dans
l’industrie en Martinique, et notamment dans
des domaines tels que la maintenance, à
condition d’améliorer les relations entre les
jeunes, les employeurs et les établissements
scolaires. D’autre part, le personnel plus
ancien semble manquer de formation
spécialisée et de qualification, ce qui affaiblit
considérablement le niveau technique
général dans l’industrie martiniquaise.
La formation des jeunes recrues
(formation initiale)
Chez les jeunes, le problème vient
systématiquement de l’inadéquation entre les
formations scolaires et les réels besoins des
entreprises, ce qui ralentit considérablement
l’emploi sur le marché du travail selon notre
sondage. De plus en plus d’entreprises
témoignent de leur déception quant à la
préparation des jeunes au monde du travail
et à la vie en entreprise. Il y a donc une vraie
nécessité pour les entreprises d’harmoniser
les enseignements des écoles, mais aussi
d’adapter les formalités contractuelles avec
les réels besoins exprimés. La question
qui se pose ici est de savoir comment Repères (2009)
sensibiliser l’Education Nationale
Le chômage toujours en
ou les écoles professionnelles pour
progression en Martinique
l’amélioration et la création de certaines
• Fin janvier 2009, le nombre de demandeurs
filières.
3. Des besoins en informations
•
d’emploi catégorie A s’élève à 39 744
personnes, soit + 14,8 % de plus sur un an
L’indicateur chômage s’établit à 24,2 %
Les offres collectées par Pôle Emploi
Martinique baissent de 8,7 % par rapport à
2008
De janvier à septembre 2009, 5,9 % des
offres concernaient des postes dans
l’industrie
La durée moyenne d’ancienneté dans le
chômage est de 42 mois
46 % des jeunes Martiniquais sont au
chômage
Si la formation est le plus gros besoin RH •
de l’industrie martiniquaise actuellement,
elle est directement liée aux besoins •
d’informations qui occupent une place
tout aussi importante. La plupart des
•
petites entreprises interrogées n’ont pas
de structure en Ressources Humaines •
(service RH ou responsable RH) et
n’ont généralement pas les informations Sources : Iedom Martinique, Dares - Pôle Emploi, Insee
utiles, voire essentielles, à une gestion Antilles-Guyane
des ressources humaines convenable.
En plus des informations générales et Peu de mouvements pour les actifs
législatives sur le monde du travail, nous
• 161 000 Martiniquais présents sur le
nous sommes aperçus d’un manque
marché du travail (52 % de la population des
cruel de connaissances sur les diverses
15 ans ou plus)
aides de financement, que ce soit pour • Répartition des salariés par secteur :
- 42 % dans les services non marchands
l’emploi des jeunes ou par exemple
- 39 % dans les services marchands
pour la formation professionnelle
- 7 % dans l’industrie
des salariés actuels. Beaucoup
- 7 % dans la construction
- 4 % dans l’agriculture
d’entreprises semblent avoir besoin
d’un accompagnement pour la mise en • 2 800 établissements dans l’industrie
œuvre et le suivi d’un plan de formation. Source : Insee Dom
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P17
DUT Hygiène/Sécurité/Environnement :
« une formation spécialisée très ouverte »
Dossier Emploi
Organiser et assurer la sécurité dans les entreprises, développer les actions de protection de
l’environnement, informer les personnels... autant de responsabilités auxquelles prépare le DUT
HSE de l’UAG. Une formation qui répond aux demandes croissantes des entreprises soumises à
la pression réglementaire. Interview croisée avec deux jeunes de 20 ans, Elodie Marc et Willem
Richardson, étudiants en dernière année sur le Campus de Schœlcher.
P18
Vous avez découvert le DUT HSE lors
d’une journée «Porte ouverte» sur le
Campus. Pourquoi avoir choisi cette
formation plutôt qu’une autre ?
Elodie : Mon rêve a toujours été d’intégrer
les sapeurs pompiers. Je suis attirée depuis
longtemps par les métiers de la protection
civile. Le choix du DUT HSE est logique.
Il propose une diversité d’enseignements
comme la physique, la biologie mais aussi
le droit et la gestion. Sans oublier que la
sécurité, l’hygiène et l’environnement sont
des métiers porteurs.
Willem : En passant mon bac S, j’avais
pour objectif d’intégrer une Prépa MathsPhysique-Informatique. Malheureusement,
je n’ai pas été accepté. Mon second choix
s’est donc porté sur le DUT HSE. C’est une
formation très ouverte, dispensée aussi bien
par des enseignants permanents que par des
professionnels en activité. Les passages en
entreprises, les visites sur site nous plongent
au cœur du sujet en nous permettant de
confronter nos savoirs théoriques à la réalité.
L’entreprise peut paraître opaque pour un
étudiant. Quelles ont été vos premières
impressions en entrant dans le monde
professionnel ?
Elodie : L’entreprise m’a toujours
impressionnée. Il est difficile de connaître
ses codes et ses usages. Même si on
nous y prépare un peu, c’est toujours une
découverte.
Willem : J’ai la chance d’avoir un beaupère chef d’entreprise qui m’a familiarisé à
ce monde. Mais j’avoue que sans cela, je
me serais senti démuni. Malgré tout, l’UAG
nous propose un forum en juin avec des
professionnels qui évoqueront les entretiens
d’embauche.
Et après le DUT, vous souhaitez travailler ?
Elodie : Je vais tenter une licence
professionnelle «Sécurité des biens et des
personnes» en Métropole. J’y ai postulé
dans 8 écoles. A terme, je me verrais bien
intervenant en cas de catastrophes naturelles
à la Préfecture de la Martinique ou dans un
secteur public.
Willem : J’envisage de continuer au moins
une année après le DUT pour gagner
en opérationnalité. Je veux intégrer soit
une école d’ingénieurs à Grenoble ou
à Rennes, soit à défaut poursuivre une
licence professionnelle dans la gestion des
risques industriels et environnementaux et
achever ma formation par un Master pro.
Mon parcours universitaire me mènera peut
être au poste de responsable des risques
quelque part dans le monde ; ou pourquoi
pas chef d’entreprise d’un cabinet d’expertise
spécialisé dans la sécurité et l’environnement.
Seriez-vous attirés par un poste dans
l’industrie ?
Elodie : C’est un secteur qui m’attire. J’ai
l’impression qu’il est toujours en mouvement.
On peut y aborder beaucoup de notions.
Les métiers ne me semblent pas statiques
car ils évoluent au gré des mutations
technologiques. Le seul problème à mes
yeux est que l’industrie martiniquaise n’est
pas assez développée. Il n’y a pas de
pluralité d’activités.
Willem : Notre diplôme a toute sa place
dans l’industrie qui nous offre des débouchés
intéressants.
Vous pensez qu’en Martinique, votre
future profession a de l’avenir ?
Elodie : Les réglementations imposent aux
entreprises de se préoccuper des questions
de sécurité et d’environnement. Le problème
est que le tissu économique est composé
en majorité de très petites entités qui sont
encore loin de ces préoccupations. Nous
serons sollicités mais par certains seulement.
Willem : Sûrement, mais dans cette branche
comme dans d’autres, pour percer il faut se
spécialiser et être le meilleur dans ce que l’on
fait.
Vous êtes actuellement en stage de
deuxième année. Racontez nous cette
expérience qui dure 10 semaines
Elodie : Je travaille à la CFTU Mozaïk sur
l’organisation de la sécurité environnementale.
Je répertorie les documents existants, je
cherche à les améliorer. Je vais également
évaluer les risques dans les ateliers,
inspecter les stations services
du réseau pour vérifier leur
Et les lycéens, que pensent-ils de l’industrie ?
conformité et, d’une manière
par MATHIEU, 19 ans, élève de Terminale
plus générale, sensibiliser les Ecrit
- Que vous inspire le mot INDUSTRIE ?
salariés.
Pour moi, il s’agit de la création de produits en quantité importante et beaucoup d’emplois.
Willem : J’analyse les - Comment percevez-vous les métiers de l’industrie ?
risques chimiques au sein Ce sont des métiers variés, très divers dans différents secteurs.
du Groupement des Artisans Ecrit par KATHY, 18 ans, élève de Terminale
Bijoutiers de la Martinique. - Que vous inspire le mot INDUSTRIE ?
Je répertorie les produits Selon moi, l’industrie correspond à un ensemble d’activités humaines tournées vers plusieurs
dangereux. J’ai également un domaines de production de biens, par exemple le textile ou encore l’automobile.
- Comment percevez-vous les métiers de l’industrie ?
volet ergonomie dans lequel Les métiers de l’industrie s’avèrent indispensables pour et dans notre vie de tous les jours puisque
j’étudie les postes de travail et l’industrie proprement dite est génératrice de biens. Cependant, ces métiers ne m’intéressent pas
les attitudes des salariés.
du fait de leurs conditions d’exécution trop difficiles.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P19
Ça croustille chez Elot !
A bientôt 100 ans, aujourd’hui le chocolat Elot c’est une gamme
de 12 produits. Les nouveautés lancées en février dernier, ce
sont « Les Croustillantes » avec trois parfums irrésistibles : café,
biscuité, amande. La société Girard,qui produit le chocolat Elot,
confirme sa stratégie d’innovation. Attendez vous à d’autres
surprises ! Explications avec Elodie Lodéon, Chef de produits, et
Charles Larcher, Directeur.
Quoi de neuf
Mme Elodie Lodéon
P20
Elot est la marque de chocolat leader en
Martinique, avec près de 30 % de parts de
marché. Malgré une rude concurrence, la
marque locale bénéficie d’une belle côte de
popularité.
Ses atouts ? Son ancienneté, son
rattachement au patrimoine martiniquais
et ses spécificités : deux fois moins gras
que les marques nationales et le sucre
de canne. Ce chocolat résiste mieux à la
chaleur, il est aussi élaboré sans colorant
ni conservateur.
Mais acheter le chocolat Elot, c’est acheter
bien plus que du chocolat, c’est acheter
« de la tradition, de l’émotion, du souvenir».
La société fait régulièrement mener des
études auprès des consommateurs, elle
a ainsi un regard précis sur la façon dont
les Martiniquais perçoivent la marque.
Elot bénéficie donc d’un bon capital de
sympathie. « Notre score de notoriété
atteint 99 % ! selon une étude Louis
Harris » affirme Charles Larcher.
Néanmoins, Elot ne pouvait rester sur ses
acquis. D’autant plus qu’en allant un peu
plus loin dans l’analyse, il apparaît que
les consommateurs attendent plus de leur
marque de chocolat préféré. « On s’est
rendu compte que les consommateurs
attendaient de nous que nous innovions.
100 % local
La marque a un fort ancrage local et met
un point d’honneur à s’approvisionner
en Martinique. « Dans la mesure du
possible, nous préférons les produits
locaux : nous sommes l’unique filière
industrielle pour le cacao local. Nous
utilisons le sucre du Galion, le carton est
acheté à la cartonnerie guadeloupéenne
et les étiquettes sont fabriquées sur
place… Nous privilégions au maximum
les achats de matières premières
antillaises ».
Nous avons donc pris acte et décidé de La démarche de l’entreprise ne s’arrête pas
créer de nouvelles gammes ».
à l’innovation en matière de produits. Elot
En 2005, Elot lance donc une nouvelle a également une démarche de promotion
gamme avec des pépites de fruits. Bien dynamique. Dégustation de macarons au
sûr avec des produits locaux car « il chocolat Elot dans des soirées ou encore
est important de rester sur
notre segment » soutient
Charles Larcher. C’est ainsi
que sont nés les chocolats
Elot incrustés de morceaux
d’ananas, de citron vert et de
noix de coco.
2010
marque
un
tournant pour Elot :
« Nous allons désormais
proposer une innovation par
an » annonce le Directeur
Général. Depuis février, Elot
se pare de trois nouvelles
saveurs… Ces nouveaux
chocolats ont des inclusions qui confèrent partenariat avec le concours de beauté
du croustillant et de l’arôme : Café, « Martinique Queens ». Une collaboration
Biscuité et Amande. Brève présentation originale : la marque a fait réaliser 16
avec Elodie Lodéon : « Des éclats de café modèles de robes à partir d’emballages de
mariés au chocolat noir Elot, le résultat ses chocolats ! Une manière de promouvoir
est très parfumé pour un chocolat de et de valoriser la production locale de façon
grand caractère. Le biscuité est plus doux. inattendue. Pour Charles Larcher, il est
L’amande, très appréciée en Martinique, est important que les Martiniquais soit fiers de
présentée ici sous une forme originale ». La leur production locale.
nouveauté est aussi du côté du packaging : Le patriotisme économique, c’est l’achat de
Elot s’habille de blanc.
Produits de l’Industrie Locale (les PIL) en vue
S’il a fallu attendre cinq ans pour voir de soutenir et de favoriser le développement
une nouvelle gamme, Elot est désormais endogène. Le dirigeant en est persuadé :
passé à la vitesse supérieure avec « En Martinique, le chocolat, c’est ELOT ! ».
ses trois nouveaux produits par an. La
marque travaille pour cela avec de jeunes
ELOT en c
ingénieurs et une cellule marketing.
hiffres
Selon Elodie Lodéon, « Aujourd’hui
- 1 chocola
terie
une marque qui n’innove pas prend le
- 1 surface
de product
risque d’être dépassée. Même le produit
ion de 500 2
_
1 Maître C
m
traditionnel a besoin d’être enrichi par de
hocolatier
5 employé
nouvelles gammes. Et nous avons des
s de Produ
ction
atouts, notre flexibilité par exemple qui - 800 000 ta
blettes fab
ri
quées par
nous donne la capacité de définir des choix
an
proches de nos consommateurs ».
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Quoi de neuf chez les industriels
« Nous maîtrisons la chaîne de
production de A à Z »
Depuis plus de cinquante ans, Abadie s’affirme comme le leader du matelas
« tropical » aux Antilles-Guyane. L’entreprise ne s’endort pourtant pas sur
ses lauriers. Innovation, écologie, qualité sont au cœur de sa démarche.
Rencontre avec le Directeur d’Abadie, Jean-Baptiste Janique de Waubert.
M. Jean-Baptiste Janique de Waubert
Abadie, ce sont deux corps de métiers : la
production et la distribution. Pour la production, il
s’agit de fabriquer les matelas et de gérer des lignes
d’expansion de mousse. « Alors qu’en France
hexagonale beaucoup de matelassiers achètent
des matériaux et se contentent de les assembler,
chez nous, nous maîtrisons la chaîne de production
de A à Z. Nous sommes aussi distributeurs en notre
nom propre dans nos magasins, mais nous avons
également des revendeurs ». C’est ainsi que JeanBaptiste Janique de Waubert résume l’activité de
son entreprise. Il y a donc un réel engagement pour
préserver l’industrie locale.
Des matelas adaptés à notre climat
La gamme de produits Abadie est très large. En
fait, tout ce que vous pouvez trouver sur le marché
national, Abadie le produit. Il y a la gamme de
matelas, mais aussi des sommiers. Abadie propose
même des produits sur mesure.
S’adressant aussi bien aux professionnels qu’aux
particuliers, le matelassier est aussi très sollicité
pour la découpe de mousse. Fortement ancré
localement, la marque fabrique des produits
spécialement étudiés pour s’adapter à notre
environnement : « Il y a notamment les contraintes
liés à la chaleur, à l’humidité. Par exemple, en
Europe le matelas a une face été et une face hiver.
Mais nos matelas sont spécialement conçus pour
le climat des Antilles. Il n’y a pas de face hiver !
De manière générale, nous restons très attentifs
aux évolutions du marché pour nous adapter en
permanence aux exigences de notre clientèle ».
Fiche d’identité
ABADIE
- Créée en 1962
: SAS
- Forme juridique
tion et
ica
br
- Activité : Fa
elas
at
m
de
distribution
és
oy
pl
em
- Effectif : 22
Du bambou et du colza
dans votre matelas
C’est la nouveauté 2010 chez Abadie : un
matelas contenant du bambou et du colza.
Explications.
D’ailleurs, Abadie semble cultiver cette proximité
avec ses clients. « Cela nous permet d’être assez
souple et de pouvoir répondre en temps réel aux
distributeurs et aux clients » confirme le directeur.
Par ailleurs, depuis 4 ans, Abadie s’engage sur le
terrain écologique. L’entreprise recycle la quasitotalité de ses déchets de mousse, mais aussi le
métal et le plastique. Un engagement éco-citoyen
que Jean-Baptiste Janique de Waubert prend très
au sérieux.
Des nouveautés
Malgré les difficultés et l’énergie nécessaire pour
faire vivre une industrie locale, le directeur d’Abadie
veut garder le cap de l’innovation. Une ambition à
saluer dans ce contexte quelque peu morose.
Tous les 2 ans, la marque sort donc un nouveau
produit et améliore ceux qui existent déjà.
Exemple : « Il y a 2 ans, nous avons sorti un matelas
constitué d’un mélange de mousse et de latex.
Avec 21 cm d’épaisseur, il est gonflant et moelleux,
mais avec la fermeté
de la mousse. Il plaît
beaucoup ! ». Le dernier
né, c’est le matelas à
base de bambou et de
colza ! (cf encadré).
Avec Abadie, vous
n’aurez certainement
plus le même regard sur
votre matelas…
Le tissu est composé à 85 % de fibres de
bambou. Il est anti-acarien et antibactérien.
Ce tissu bénéficie aussi d’une bonne
élasticité avec des alvéoles qui permettent
au matelas de mieux respirer. Le cœur du
matelas va être fabriqué avec de l’huile de
colza. Conséquences : un matelas écolo
pour lequel peu de produits non organiques
sont utilisés. Les ¾ de la composition du
matelas sont remplacés par des produits
naturels. Grâce à cette nouvelle recette,
le matelas gagne en qualité de mousse,
en élasticité mais aussi en durée de vie.
Ce produit commence tout juste à être
commercialisé en France. Mais, Abadie
sera le premier à le produire aux AntillesGuyane.
ABADIE en q
uelques chiff
res c’est :
- 1 usine
- 2 magasins
- 4 container
s exportés to
us les mois ve
la Guadeloup
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e
- 40 000 mate
las produits
par an
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P21
HSE : où en est le cercle ?
Souvenez-vous, il y a deux ans, Saint-Etienne recevait un nom
nouveau : HSE-Saint Etienne. Ce nom s’est affiché sur une
bouteille au design désormais moderne, épuré et élégant. Elmire,
la jeune femme à la « tèt maré », laissait place au tampon en cercle
et lettres blanches des fûts. Une révolution, un pari osé. Deux ans
après, où en est le cercle ? C’est ce que nous révèle Cyril Lawson,
Directeur commercial des Rhums HSE Saint-Etienne.
Quoi de neuf
M. Cyril Lawson
P22
En 2008, Saint-Etienne
a connu une nouvelle
naissance. Un véritable
défi pour la marque qui
existe depuis 1883.
Certainement une étape
nécessaire. En effet, en
termes de qualité, les
rhums
Saint-Etienne
étaient très appréciés.
Il reste qu’en ce qui
concerne son identité
la marque manquait de
visibilité. Notamment en
dehors de nos frontières.
Pour HSE, il était
important de rester ancré
dans son patrimoine tout
en s’orientant vers le futur. Voilà pour le
constat à l’époque.
Et il paraît déjà bien loin tant le public a
répondu nombreux à l’invitation de HSE
d’entrer dans le cercle. « Nous avons
généré beaucoup de sympathie. Les gens
nous ont dit : on attendait un rhum comme
celui-là, qui nous ressemble » constate
Cyril Lawson. Evolution réussie donc.
« La marque est plus attractive. Et en même
temps, nous avons mené une politique
d’innovation sur les produits ». Cyril Lawson
évoque les « Bib », ces petits bidons de 3 l
sortis également en 2008. Sans oublier les
nouveaux millésimes HSE Saint-Etienne.
Sortis en décembre dernier, ces nouveaux
millésimes sont vraiment une surprise dans
l’univers du rhum.
Le rhum extra vieux millésime 1998. HSE
sélectionne un fût unique par sa qualité et
son excellence pour le vieillissement de ce
rhum. Chaque bouteille est numérotée. Ce
millésime a reçu une « Médaille d’or » cette
année à la foire agricole de Paris.
leur côté, les Ecossais
font vieillir leur whisky
de 18 ans d’âge
pendant la dernière
année dans un fût de
rhum extra-vieux HSE.
D’ailleurs, ce whisky
a été récompensé
dans un concours en
Ecosse ».
Depuis la fin du mois
de mars, HSE propose
aussi le rhum extra
vieux sherry finish.
Cette fois, après six
ans passés dans un
fût de rhum classique,
ce rhum bénéficie
d’une finition dans un fût de Sherry. « Les
arômes torréfiés, chauds et puissants du
rhum sont finement enrobés dans des notes
épicées et sucrées du Sherry ». Inédit.
Si vous aussi vous êtes conquis, alors
une seule chose à faire : entrez dans le
cercle….
HSE réinvente le rhum
Le rhum extra vieux single malt finish. Il
est vieilli dans un fût de chêne pendant 6
ans, puis il passe sa dernière année en
fût de whisky single malt écossais (cuvée
Smoke Head de la distillerie Glengoyne).
Cela confère à ce rhum
vieux un profil unique
et très particulier avec
« des notes tourbées
et iodées de l’univers
du whisky ». De
plus, il y a dans
cette démarche un
véritable échange
comme l’explique
Cyril Lawson : « De
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Les Croustillantes
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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P23
21/05/10 9:19:50
L’industrie martiniquaise en 2009
Au mois d’avril 2010, l’AMPI a réalisé une enquête d’évaluation de l’activité de ses adhérents
industriels pour l’exercice 2009. Cette enquête, basée sur l’évolution des chiffres d’affaires et des
effectifs, nous permet d’analyser les différentes tendances par secteur industriel, par comparaison
à 2008. L’analyse de ces résultats nous confirme une baisse d’activité assez significative dans les
industries en 2009, conséquence directe des effets conjugués de la crise internationale et de la
crise sociale à la Martinique de février-mars 2009.
L’industrie en Martinique
En 2009, l’AMPI compte 135 adhérents répartis en 8 secteurs
d’activité. Le secteur agro-alimentaire occupe la première place en
nombre d’entreprises avec 35 % des adhérents, suivi du secteur des
métaux, de la chimie/parachimie et des matériaux de construction,
avec respectivement 17 %, 15 % et 14 % des adhérents de l’AMPI.
Info AMPI
Analyse des effectifs
P24
C’est le secteur agro-alimentaire qui emploie les plus gros effectifs
de l’industrie martiniquaise (35 % du total), puis le secteur de
l’énergie (22 %). Globalement, les effectifs de l’industrie sont en très
légère baisse en 2009 par rapport à 2008 (- 1,68 %). Les réductions
d’effectifs les plus importantes sont enregistrées dans les secteurs
du travail des métaux (- 4,5 %) et de l’ameublement (- 3 ,6 %). Seul
le secteur de l’imprimerie/bois est parvenu à augmenter légèrement
ces effectifs en 2009 (+ 0,29 %). C’est donc une situation assez
morose que les industriels martiniquais ont connue en 2009. Ceuxci ont cependant abordé l’année 2010 avec l’espoir d’une relance
significative de l’activité économique.
Ainsi, une première analyse des tendances du premier trimestre
de l’année, menée par l’AMPI, a laissé transparaître un certain
optimisme pour 2010 chez les chefs d’entreprises de la plupart des
secteurs de l’industrie, à l’exception des secteurs des matériaux de
construction et du travail des métaux qui continuent à ressentir les
effets de la forte baisse d’activité dans le secteur du bâtiment et
travaux publics.
Analyse du CA de l’industrie martiniquaise
En 2009, 42 % du CA de l’industrie se concentre dans le secteur
de l’énergie. En deuxième position, vient se placer le secteur de
l’agro-alimentaire représentant 24 % du CA industriel martiniquais,
puis celui des matériaux de construction (15 %). Par comparaison
à 2008, on constate une baisse sensible
du chiffre d’affaires industriel global en
2009. Celui-ci passe de 1,413 milliards
d’€ en 2008 à 1,258 milliards d’€ en
2009, soit une chute du CA industriel de
10,98 %. Les secteurs les plus particulièrement
frappés par cette baisse d’activité sont le
secteur de l’énergie, dont le chiffre d’affaires
total passe de 604 millions d’€ en 2008 à
478 millions d’€ en 2009, soit une baisse de
21 %, puis le secteur du travail des métaux
qui passe de 100 millions d’€ de CA en 2008
à 86 millions d’€ en 2009, soit une baisse de
14 % et enfin le secteur des matériaux
de construction qui passe de 205 millions d’€ à 192 millions d’€,
soit une baisse de 6 %. Deux secteurs résistent mieux à la crise
et connaissent même une très légère progression entre 2008 et
2009 : il s’agit du secteur agro-alimentaire (+ 0,03 %) et du secteur
de la chimie/parachimie (+ 0,25 %).
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P25
Exonérations de charges sociales :
simplifier les calculs du décret
La Loi de Finances du 27 décembre 2008, puis la Lodeom du
27 mai 2009, ont modifié les montants d’exonération de charges
sociales dans les DOM en instituant un principe de dégressivité
linéaire des exonérations à partir d’un certain montant de salaire.
Le décret d’application du 29 décembre 2009 est venu préciser le
mode de calcul de l’exonération dégressive pour chacun des trois
nouveaux régimes d’exonération.
On présente ci-après une méthode de calcul simplifiée qui aboutit
au même résultat.
Méthode de calcul proposée au décret
Le décret propose de calculer l’exonération mensuelle en multipliant
la rémunération brute mensuelle par un coefficient, calculé selon
les formules suivantes, pour chacun des 3 régimes de dégressivité :
Régime n° I (dégressivité de 2,2 à 3,8 Smic) :
Coefficient =
0,281 x (3,8 x Smic x 1,4 x nombre d’heures rémunérées – 1,4)
1,6
rémunération mensuelle brute
Info AMPI
Régime n° II (dégressivité de 1,4 à 3,8 Smic) :
Coefficient =
0,281 x (3,8 x Smic x 1,4 x nombre d’heures rémunérées – 1,4)
2,4
Rémunération mensuelle brute
P26
Régime n° III (dégressivité de 2,5 à 4,5 Smic) :
Coefficient =
0,281 x (4,5 x Smic x 1,6 x nombre d’heures rémunérées – 1,6)
2
rémunération mensuelle brute
Méthode de calcul simplifiée
Les formules du décret peuvent paraître complexes dans leur
utilisation par les entreprises. Il est possible de simplifier ces trois
formules en faisant que celles-ci calculent directement l’exonération
mensuelle elle-même (en €/mois) au lieu du coefficient
d’exonération en %.
Ceci s’obtient en multipliant les deux termes des équations cidessus par la rémunération brute mensuelle, soit :
Exonération (en €/mois) =
Coefficient x Rémunération mensuelle brute
On simplifie ainsi la formule en faisant disparaître le montant
«rémunération mensuelle brute» du dénominateur de la fraction.
On obtient alors pour chacune des trois formules les résultats
suivants :
Régime n° I (dégressivité de 2,2 à 3,8 Smic) :
Exonération =
0,281 x (3,8 x Smic x 1,4 x nombre d’heures rémunérées
1,6
– 1,4 rémunération mensuelle brute)
Soit en mettant le coefficient « 1,4 » en facteur :
Exonération = 0,281 x 1,4/1,6 x (3,8 x Smic x nombre d’heures
rémunérées – rémunération mensuelle brute)
C’est-à-dire en effectuant les calculs et en laissant le coefficient
«0,281 » en facteur :
Régime n° I (dégressivité de 2,2 à 3,8 Smic) :
Exonération = 0,281 x ((3,325 Smic x nombre d’heures
rémunérées) – (0,875 x rémunération mensuelle brute))
On trouve de même :
Régime n° II (dégressivité de 1,4 à 3,8 Smic) :
Exonération = 0,281 x ((2,2167 Smic x nombre d’heures
rémunérées) – (0,5833 x rémunération mensuelle brute))
Régime n° III (dégressivité de 2,5 à 4,5 Smic) :
Exonération = 0,281 x ((3,6 Smic x nombre d’heures rémunérées)
– (0,8 x rémunération mensuelle brute))
Cette présentation paraît plus simple à utiliser et préserve l’idée de
laisser apparaître le coefficient 0,281 (somme des taux de charges
sociales patronales de Sécurité Sociale) ainsi que le Smic horaire,
qui sont deux valeurs devant être actualisées au gré des variations
des taux de charges sociales et du Smic au cours des années à
venir.
Ainsi, pour le montant total actuel des taux de charges patronales
de Sécurité Sociale, soit 28,10 %, le montant actuel du Smic horaire,
soit 8,86 € (1er janvier 2010) et pour un nombre mensuel d’heures
de 151 2/3, les montants mensuels d’exonération se calculent,
comme suit (uniquement dans l’intervalle de dégressivité) :
I - Dégressivité de 2,2 à 3,8 Smic :
Exonération en €/mois = 1 255,54 € - (0,246 x rémunération
mensuelle brute)
II - Dégressivité de 1,4 à 3,8 Smic :
Exonération en €/mois = 837,04 € - (0,164 x rémunération
mensuelle brute)
III - Dégressivité de 2,5 à 4,5 SMIC :
Exonération en €/mois = 1 359,38 € - (0,225 x rémunération
mensuelle brute)
Pour comprendre les formules du décret
Les trois formules du décret permettant de calculer les exonérations
dégressives s’obtiennent en appliquant le théorème de Thalès à
partir de la représentation graphique des exonérations en fonction
du salaire.
Par exemple, pour la formule n° II (dégressivité de 1,4 Smic à 3,8
Smic), la représentation graphique est celle donnée ci-après.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Info AMPI
MONTANT DE L’EXONERATION MENSUELLE EN FONCTION
DU SALAIRE BRUT MENSUEL
A
Smic au 1er janvier 2010
MONTANT
DU SALAIRE
D
B
E
C
Le montant d’exonération à calculer est représenté par le segment DE.
Le segment AB représente l’exonération plafond atteinte pour un salaire de 1,4
Smic. On a donc :
AB = Exonération plafond = 0,281 x 1,4 Smic mensuel.
Le segment CB est égal à 3,8 Smic mensuel - 1,4 Smic mensuel. On a donc :
CB = 2,4 Smic mensuel
Enfin, le segment CE est égal à la différence entre 3,8 Smic mensuel et le salaire
brut mensuel pour lequel on veut déterminer l’exonération. On a donc :
CE = 3,8 Smic mensuel – rémunération mensuelle brute.
Par ailleurs, Smic mensuel = Smic horaire x nombre d’heures rémunérées.
En appliquant le théorème de Thalès, on a :
DE/AB = CE/CB, d’où l’on peut déduire que :
DE = AB x CE/CB, c’est-à-dire :
Exonération =
0,281 x 1,4 Smic mensuel x (3,8 Smic x nombre d’heures rémunérées –
2,4 x Smic mensuel
rémunération mensuelle brute)
C’est-à-dire en simplifiant par « Smic mensuel » :
Exonération =
0,281 x 1,4 (3,8 Smic x nombre d’heures rémunérées – rémunération mensuelle
2,4
brute)
où Smic = Smic horaire.
On retrouve ainsi la formule n° II du décret (simplifiée comme indiqué ci-dessus).
Les formules n° I et n° III peuvent être obtenues de la même manière en modifiant
la position de la verticale AB (début de la dégressivité) et du point C (fin de la
dégressivité). On trouve :
Formule n° I :
AB = 0,281 x 1,4 Smic mensuel
CB = 3,8 Smic mensuel – 2,2 Smic mensuel = 1,6 Smic mensuel
CE = 3,8 Smic mensuel – rémunération mensuelle brute
Et donc :
Exonération =
0,281 x 1,4 (3,8 Smic x nombre d’heures rémunérées – rémunération
1,6
mensuelle brute)
Formule n° III :
AB = 0,281 x 1,6 Smic mensuel
CB = 4,5 Smic mensuel – 2,5 Smic mensuel = 2 Smic mensuel
CE = 4,5 Smic mensuel - rémunération mensuelle brute
Et donc :
Exonération =
0,281 x 1,6 (4,5 Smic x nombre d’heures rémunérées - rémunération mensuelle
2
brute)
Multiple Salaire brut
du Smic
mensuel
MONTANT DE L’EXONERATION
MENSUELLE
Régime n° 1
(dégressivité
de 2,2 Smic
à 3,8 Smic)
Régime n° 2
(dégressivité
de 1,4 Smic
à 3,8 Smic)
Régime n° 3
(dégressivité
de 2,5 Smic
à 4,5 Smic)
1
1 343,77 €
378 €
378 €
378 €
1,1
1 478,14 €
415 €
415 €
415 €
1,2
1 612,52 €
453 €
453 €
453 €
1,3
1 746,90 €
491 €
491 €
491 €
1,4
1 881,27 €
529 €
529 €
529 €
1,5
2 015,65 €
529 €
507 €
566 €
1,6
2 150,03 €
529 €
485 €
604 €
1,7
2 284,40 €
529 €
463 €
604 €
1,8
2 418,78 €
529 €
441 €
604 €
1,9
2 553,16 €
529 €
419 €
604 €
2
2 687,53 €
529 €
396 €
604 €
2,1
2 821,91 €
529 €
374 €
604 €
2,2
2 956,29 €
529 €
352 €
604 €
2,3
3 090,66 €
496 €
330 €
604 €
2,4
3 225,04 €
463 €
308 €
604 €
2,5
3 359,42 €
430 €
286 €
604 €
2,6
3 493,79 €
396 €
264 €
574 €
2,7
3 628,17 €
363 €
242 €
544 €
2,8
3 762,55 €
330 €
220 €
514 €
2,9
3 896,92 €
297 €
198 €
483 €
3
4 031,30 €
264 €
176 €
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3,1
4 165,68 €
231 €
154 €
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3,2
4 300,05 €
198 €
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4 434,43 €
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4 568,81 €
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4 703,18 €
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4 837,56 €
66 €
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4 971,94 €
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5 106,31 €
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5 240,69 €
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5 375,07 €
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5 509,44 €
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5 643,82 €
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5 778,20 €
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5 912,57 €
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5
6 718,83 €
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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Richard Crestor
■
P27
L’AMPI partenaire de l’IEDOM
A l’occasion du 50 e anniversaire de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-mer (IEDOM),
Christian NOYER, Gouverneur de la Banque de France, est venu présider, à Pointe-à-Pitre le
15 décembre dernier, le Conseil de Surveillance de l’IEDOM, réuni pour la première fois dans sa
nouvelle configuration, définie par la Loi pour le Développement de l’Outremer (LODEOM).
Info AMPI
Nos industriels, rapporteurs et
analystes de l’IEDOM
P28
économiques produites. Un représentant
de chaque secteur d’activité présente son
analyse des données économiques relevées
par l’agence et peut les compléter par les
chiffres relevés au sein des organisations
qu’il représente. Ces travaux sont
minutieusement enregistrés par la Direction
de l’agence et le représentant désigné par
les Ministères, chargé du rapport à Paris.
Ils contribuent ainsi à une meilleure analyse
de la situation économique des DOM
et permettent d’alimenter les réflexions
engagées par les pouvoirs publics et les
opérateurs locaux sur les évolutions des
économies ultramarines.
que la médiation du crédit que l’IEDOM
anime dans les DOM en tant que médiateur
départemental.
L’ordonnance du 19/04/2000 fait de l’IEDOM
un établissement public autonome intégré à
l’Eurosystème et étroitement associé à la
Banque de France. Ce rapprochement avec
la Banque de France s’est en particulier
concrétisé par l’utilisation croissante d’outils
informatiques et de référentiels communs,
par la multiplication des échanges et le
développement des synergies entre les
deux établissements.
Dans cette nouvelle version, des industriels
représentent nos régions en apportant
leur expertise économique et sociale
ultramarine auprès des hautes autorités
financières nationales.
Sont désignés pour 4 ans, au titre des
personnalités qualifiées, choisies en raison
de leurs compétences dans les domaines
monétaire, financier ou économique de
l’outre-mer :
• Patrick Doquin pour la Guadeloupe
• Bernard Boullanger (Solam) pour la
Guyane
• Hervé Toussay (La Tivolienne) pour la
Martinique
• Jean-François Moser (Sucrerie de
Bourbon) pour la Réunion
Industriels, présidents ou vice-présidents
des associations régionales des petites et
moyennes industries,
• Mohamed Ali Hamid, entrepreneur de
transport à Mayotte
• Romuald Derrible, industriel à Saint-Pierre
& Miquelon
• Ludovic Greaux, Directeur d’agence
régionale à Saint-Barthélemy
• Maurice Perrinmarechal, Président de
l’Association des Hôteliers de Saint-Martin.
Réunis sous la présidence du Directeur
Général de l’IEDOM à Paris, Yves Barroux,
et en présence de représentants des
Ministères des Finances et de l’Outre-mer,
ils présentent leurs économies respectives
et surtout leurs analyses des évolutions de
la conjoncture trimestrielle et annuelle.
Le 10 décembre 2009, M. Philippe La
Cognata, Directeur de l’IEDOM Martinique,
a inauguré l’exposition tenue à la
bibliothèque Schoelcher à l’occasion du
50e anniversaire de l’Institut. Il a retracé son
histoire en outre-mer, et particulièrement
à la Martinique, en le définissant comme
porteur de l’héritage de la Caisse centrale
de la France libre, puis de la Caisse centrale
de la France d’outre-mer par la diversité de
sa zone d’intervention.
En 50 ans d’existence, l’IEDOM a su relever
plusieurs défis d’importance :
- l’harmonisation des signes monétaires
(franc, euro),
- l’échange physique a fait place à la
dématérialisation des flux,
- la réalisation de publications de qualité,
- la création de nouveaux dispositifs tels
L’IEDOM, outil de définition stratégique
A ce jour, l’IEDOM, et particulièrement
l’agence de la Martinique, constitue le
principal organe au sein duquel plusieurs
industriels, adhérents de l’AMPI, et
des représentants d’autres secteurs
économiques, apportent leur analyse
de leur secteur respectif. En effet,
outre l’organisation administrative et
règlementaire de l’agence, un conseil
consultatif local apporte une appréciation
des statistiques et des analyses
De gauche à droite : MM. Nilam, Ali Hamid, Toussay, Doquin, Mme Lefranc, MM. Greaux,
Barroux, Jaillet, Radjou, Derrible, Besse.
L’IEDOM, 50 ans au service de
l’Outremer
Les outils disponibles
L’IEDOM met ses études à la disposition
du public à travers son site internet (www.
iedom.fr). Outre la lettre mensuelle et
les notes trimestrielles, des études plus
complètes y sont disponibles.
Lors de la réunion du Comité économique
consultatif à Paris le 15 avril dernier,
les conseillers ont pu assister à une
présentation d’une étude réalisée sur
« L’habitat dans les outre-mer français :
progrès, enjeux, disparités ». Au préalable,
une présentation de l’évolution de la
conjoncture économique mondiale et
européenne a été faite par M. Pierre
Jaillet, Directeur général des Etudes de la
Banque de France. Après la timide reprise
observée en fin d’année 2009, la tonalité
générale reste morose en terme d’activité.
On observe toutefois quelques signes d’une
reprise plus franche à terme qui, selon les
géographies, devrait se matérialiser dans
les prochains mois ou vers la fin de l’année.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
A l’agenda du Président
Pierre Marie-Joseph est distingué par l’Ordre national de la
Légion d’Honneur – janvier 2010
Bilan à 6 mois de la convention ADEME - AMPI –
19 mars 2010
Sur proposition du Préfet de Région Ange Mancini, Pierre
Marie-Joseph, au regard de ses nombreux engagements
dans le monde socio-économique, a été nommé au grade
de Chevalier de la Légion d’Honneur, promotion janvier
2010.
Six mois après la signature de leur convention,
l’AMPI et l’Ademe se sont réunis pour faire un
premier bilan de l’opération «Déchets -10%»
(réduction des déchets industriels de 10%),
«Energie -20%» (diminution des consommations
d’énergie de 20% dans l’industrie), et «Certificat
environnemental +30%» (augmentation de 30% du nombre
d’entreprises certifiées). Au 1er mars 2010, 5 notifications
avaient été attribuées, 3 dans le domaine des déchets, 1 pour la
certification environnementale et 1 dans le secteur de l’énergie.
L’AMPI invite les adhérents à participer très nombreux à ce
programme et à déposer leur dossier de candidature auprès
de l’Ademe.
Premiers pas vers un partenariat AMPI - UAG – 30 mars 2010
Le 31 mars 2010, l’AMPI et l’Université Antilles-Guyane se sont réunis
pour poser les bases d’un partenariat Industrie-Université. Mme
Juliette Smith-Ravin, Maître de Conférence en Biologie, et Mme Odile
François-Haugrin, Enseignant chercheur à l’IUT Pôle Martinique, ont
présenté, à une assemblée de vingt industriels,
les missions de l’UAG et les grands projets en
cours et à venir dans le domaine de la recherche
universitaire pouvant intéresser l’industrie.
Assistaient également à cette réunion Mme Agnès Lézin, DRRT, et
M. Charlery-Adèle de la Drire.
HEC se positionne en Martinique – 14 avril 2010
L’Ecole des Hautes Etudes de Commerce (HEC) veut booster
l’entreprise en Martinique et souhaite lancer une formation à l’attention
des dirigeants, dédiée au management. M. Jean-François Guillon,
Directeur de la Formation continue de
HEC, et Mme Vesna Milanovic, Directrice
de la Formation à la CCIM, ont rencontré
le Président de l’AMPI et le Secrétaire
Général pour présenter le projet.
L’AMPI apporte son soutien à l’association sportive des
dockers – 22 avril 2010
Au nom de l’AMPI, le Président Pierre MarieJoseph, footballeur lui-même, a sportivement
montré sa proximité aux personnels dockers
footballeurs en remettant à l’association
sportive des dockers, l’Etoile du Port, un
chèque de participation aux actions sportives
de l’association.
La CFDT et l’AMPI parlent des prix - 18 mai 2010
La CFDT de Martinique a confié au cabinet d’expertise Syndex la
réalisation d’une étude sur la structure des prix en Martinique. Dans
le cadre de cette étude, une rencontre a eu lieu à l’AMPI le 18 mai
à l’initiative d’Eric Picot, Secrétaire général de la CFDT Martinique,
accompagné de Jean-Jacques Manach, Secrétaire confédéral délégué
aux DOM-TOM, et de MM. Laroze et Duchesne du cabinet Syndex.
Cette rencontre a permis au Président, Pierre Marie-Joseph, et au
Secrétaire général, Richard Crestor, de faire un tour d’horizon des
réalités économiques régionales et de donner aux responsables du
cabinet Syndex des éléments d’appréciation de la structuration des prix
en Martinique, notamment pour la production locale.
Emission « les Mardi du PIL » sur RCI – 6 avril 2010
Pierre Marie-Joseph, Richard Crestor et Stéphanie Pécôme
ont lancé le 6 avril à RCI la série d’émissions «les Mardi du
PIL» qui se tiendront jusqu’au 28 décembre, de 10h à 11h.
Nos industriels parleront en direct sur RCI de leurs
entreprises, de leurs produits et de leur engagement
quotidien pour le développement de la production
locale.
Pierre Marie-Joseph tisse des liens avec la Collectivité
de Saint-Martin – 16 avril 2010
Lors d’un entretien à Saint-Martin le 16 avril
dernier avec M. Frantz Gumbs, Président
du Conseil territorial de la Collectivité
de Saint-Martin, Pierre Marie-Joseph
a évoqué le sujet du développement
des échanges commerciaux entre la
Martinique et Saint-Martin et des débouchés possibles sur ce
marché de la production industrielle martiniquaise.
Séminaire Convergence - 28 au 30 avril 2010
Le séminaire «Convergence», co-organisé à la Martinique par
la Commission Européenne, l’Etat et le Conseil Régional du
28 au 30 avril derniers, auquel ont participé le Président et le
Secrétaire Général de l’AMPI, a permis de découvrir quelques
premiers éléments de la stratégie européenne «UE 2020»
concernant les Régions ultrapériphériques
de l’Europe, à l’horizon 2020.
A l’initiative du Président de Région, Serge
Letchimy, une rencontre a été organisée
dans le cadre de ce séminaire, entre
les représentants présents de la Commission européenne
et les chefs d’entreprise. Cette rencontre a été l’occasion
d’un échange en direct entre la Commission et les acteurs
économiques, notamment sur l’utilisation des fonds structurels
du Programme Opérationnel pour l’actuelle période 2007-2013.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P29
Le baromètre des PIL en GMS
Par l’intermédiaire du PanelDom©, l’AMPI, en collaboration avec
Ipsos, a mis en place, à l’attention de ses adhérents fournisseurs
de la distribution alimentaire, un « baromètre des PIL » qui
permet de suivre l’évolution de la part de marché des PIL dans
les magasins d’alimentation de Grandes et Moyennes Surfaces
(GMS). Tour d’horizon avec Audrey Florent, Directrice de clientèle
à Ipsos Antilles.
Mme Audrey Florent
Info AMPI
En quoi consiste l’outil PanelDom©
Ipsos ?
Le PanelDom© est un panel représentatif
des hypermarchés et des supermarchés
(hard-discounters inclus) de plus de 400
m2 de chacun des territoires étudiés :
Martinique, Guadeloupe et Réunion. Il
permet de suivre chaque trimestre les
performances des marchés étudiés, mais
aussi des segments, marques et références
(EAN) qui le composent.
P30
Que peut-on retenir de cette année 2009
au regard du PanelDom© ?
L’analyse réalisée sur les 70 catégories
suivies cette année dans le PanelDom©
confirme, il fallait s’y attendre, que 2009 a
été une année difficile. Le chiffre d’affaires
total de ces 70 catégories en GMS y est en
effet en recul de 8,6 % par rapport à l’année
précédente.
Ce recul affecte les trois grands types de
marques : Nationales, de Distributeurs et
Premiers Prix. Toutefois, les marques de
distributeurs, bien qu’encore minoritaires,
semblent avoir un peu mieux résisté, avec
une baisse de leur chiffre d’affaires de
6,2 %. Si toutes les grandes familles de
produits ont été impactées, certaines ont
réussi à limiter leurs pertes. Celle des
boissons alcoolisées, par exemple, a mieux
résisté au recul des marchés avec une
perte de chiffre d’affaires contenue à 3,7 %.
A l’inverse, l’épicerie salée et l’épicerie
sucrée sont plus fortement touchées
et voient leur chiffre d’affaires chuter
respectivement de 11,8 % et de 10,6 %.
Dans ce contexte, comment se sont
comportés les produits PIL ?
Au niveau des catégories suivies dans
« l’univers PIL », les tendances sont
globalement les mêmes. Le chiffre d’affaires
total des 41 catégories suivies est en recul
de 8,2 % sur 2009 par rapport à 2008.
Les produits PIL ont semble-t-il mieux
résisté en GMS puisqu’ils « limitent »
leur recul à 5,7 %, contre 9,5 % pour les
autres intervenants de cet univers. Ainsi,
les produits PIL qui représentaient environ
34,8 % de cet univers en représentent
aujourd’hui 35,7 %, soit un gain de 0,9 point
de part de marché.
Cette situation est-elle homogène sur
les différentes catégories de produits
PIL ?
Naturellement, cette situation et ces
tendances peuvent varier d’une catégorie
à l’autre.
Si les produits PIL sont globalement très
présents au sein des Boissons alcoolisées,
cette présence reste encore anecdotique
sur les catégories d’Hygiène-Beauté.
De même, même s’ils gagnent très souvent
du terrain, les produits PIL sont encore
minoritaires face aux autres marques dans
la majorité des catégories de l’Entretien de
la maison ou de l’Epicerie salée.
D’autres familles de produits connaissent
des situations plus contrastées. C’est le
cas par exemple des Produits Frais où l’on
peut noter de très fortes disparités entre
certaines catégories comme les glaces, les
yaourts ou les œufs où les produits PIL sont
très bien positionnés, et d’autres comme
la charcuterie ou les légumes surgelés où
les autres marques dominent encore très
largement le marché.
C’est également le cas des Liquides sans
alcool. Les produits PIL y renforcent leur
leadership sur des catégories comme les
boissons gazeuses ou les eaux, mais sont
davantage concurrencés sur les jus ou les
sirops par exemple.
Enfin, les disparités sont également fortes
au sein de l’Epicerie sucrée. Sur certaines
catégories comme le sucre, la farine ou
la confiture, les produits PIL sont bien
représentés et gagnent encore du terrain.
En revanche, sur d’autres comme les
poudres chocolatées ou les chocolats en
tablettes, leur présence est plus limitée et
la concurrence des autres marques est plus
nette.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P31
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Evolution technique
Quand La Tivolienne-Confitures
fait peau neuve...
P32
C’est dans un local flambant neuf qu’Hervé Toussay, Directeur de
la Tivolienne, nous reçoit. Après six mois de réfection, la section
Confitures de l’entreprise est prête à reconquérir le marché des
confitures avec un produit 100 % local.
M. Hervé Toussay
Il y a plus d’un an, le magazine PIL
présentait à ses lecteurs la nouvelle offre de
café en dosettes proposée par la marque
« La Tivolienne ». Depuis, l’entreprise n’a
pas chômé et s’est engagée dans un plan
de restructuration de la section Confitures.
Une matière première maîtrisée…
Dès l’entrée dans le local, on sent les
bonnes odeurs de confitures. Trois
opérateurs en blouse de travail sont en train
d’embouteiller la préparation de goyaves
qui vient de s’achever. Hervé Toussay nous
raconte le chemin parcouru par l’entreprise
depuis 2004 pour aboutir aujourd’hui à une
usine de confitures moderne, équipée d’un
matériel de pointe. « Il y a dix ans, nous
avons envisagé un plan de modernisation
complet de l’entreprise. Nous avons
commencé par le café en 2002, qui est notre
cœur de métier et notre part de marché
principale. Cela a duré six années durant
lesquelles nous avons sorti de nouveaux
produits : le café expresso, le décaféiné,
l’arabica et les dosettes en 2008. Notre
positionnement Café sur le marché étant
satisfaisant, nous avons entamé en 2009 la
restructuration de la partie Confitures.
Notre première démarche a été de garantir
notre propre approvisionnement en fruits.
En effet, l’entreprise La Tivolienne a choisi
de s’engager dans une logique de filières
pour la production de confitures. Ainsi,
en 2004, nous avons créé notre propre
exploitation agricole de 17 hectares nous
permettant de cultiver notre principale
matière première, la goyave. Trois années
d’attente ont été nécessaires avant la
récolte des fruits. Malheureusement, le sort
est venu déjouer nos plans en 2007 avec
le passage du cyclone Dean qui a tout
ravagé. L’année 2008 n’a pas été de trop
pour relancer l’activité agricole et envisager
une récolte en 2009. En ce qui concerne
la banane, nous avons choisi de travailler
directement avec la coopérative agricole, la
Socopma ».
Un outil performant et un personnel
formé…
Au bout d’une journée, les salariés ont
produit 600 boîtes de confiture de goyaves.
Bientôt, avec les nouveaux équipements,
les volumes produits seront multipliés
par trois. « Les travaux de réfection de
l’ancienne usine ont commencé en avril
2009. Nos locaux étaient vétustes et les
machines obsolètes, la modernisation de
l’outil était urgente. Nous avons investi
1,5 million d’euros pour remettre l’espace
entièrement à neuf et automatiser la
production. Cet outil permettra aux salariés
de travailler dans de meilleures conditions.
Toutes les tâches physiques, comme la
levée des sacs ou encore le transport des
préparations d’une machine à l’autre, sont
éliminées. Par ailleurs, les règles d’hygiène
et de sécurité sont respectées grâce à un
contrôle qualité minutieux tout au long du
processus de fabrication.
Pour assurer le bon fonctionnement de
tous ces équipements, nous avons engagé
un plan de formation du personnel. Quatre
salariés sont partis durant une semaine
chez le fournisseur afin de réceptionner
le matériel et se former aux nouvelles
technologies. Le fournisseur est ensuite
venu en Martinique
pour
assurer
l’installation
et
le
complément
de formation de
l’équipe. Tous ces
changements ont
redonné confiance
aux salariés de la
section Confitures
et créé une réelle
motivation
de
l’équipe ».
Un nouveau packaging...
Une bonne nouvelle n’arrivant pas seule,
la Tivolienne confiture fait son come-back
avec un nouveau packaging. Il est design, le
ventre rond comme un ballon et totalement
transparent. Cela fera assurément plaisir
aux gourmands. « En sortant ce nouveau
packaging sur le marché, nous avons
voulu répondre à la demande du client qui
souhaite visualiser son produit avant de
l’acheter, ce qui n’était pas possible avec
l’emballage en boîte. Nous avons profité
de cette attente du consommateur pour
choisir un bocal avec un look design et
sympathique. Le choix de ce packaging
hors norme nous a également amené à
rechercher un étiquetage adapté. Du coup,
nous serons la seule entreprise du marché
à proposer une étiquette qui prend la forme
du bocal ».
Pour un succès assuré
Cela faisait quelques mois que la confiture
La Tivolienne avait disparu des magasins
en raison des travaux de réfection. C’est
donc avec un nouveau visage et des
produits de qualité qu’elle revient dans
nos rayons. Avec plus de 75 % de fruits
dans leur préparation, les confitures à la
goyave et à la banane ne vous laisseront
pas de glace. Sortie en magasins prévue en
septembre 2010.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
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P33
Evolution technique
2010, un tournant
technologique
P34
M. Pierre Gitany
L’investissement, c’est un engagement
constant à la Somes ?
La Somes investit en moyenne chaque
année plus de 10 % de son CA dans son outil
industriel. Cependant, certaines années
représentent des actes d’investissements
exceptionnels et déterminants pour
l’évolution stratégique de l’entreprise.
Dans les années 90, pour la production
de boissons gazeuses et l’obtention des
licences de fabrication des marques
Schweppes et RC Cola. En 2000, pour le
doublement de la capacité de production
en eau plate 1,5l et l’adoption d’une
technologie révolutionnaire de soufflageremplissage en ligne.
Une stratégie qui a permis à l’entreprise
de maintenir sa croissance ?
Oui, car la croissance de la société au
cours des 5 dernières années s’est
faite sur des innovations produits (eaux
arômatisées, thés…) pour compenser les
pertes de CA engendrées par la montée en
puissance des offres « premier prix » sur
les eaux embouteillées. Cette croissance
a pu se faire en optimisant et modifiant
des outils industriels existants, au prix de
prouesses technologiques et de contraintes
organisationnelles importantes.
Au niveau technologique, vous avez
fait le choix d’une nouvelle ligne de
production, en quoi cela consiste-t-il ?
En 2009, le développement de nos gammes
et l’ancienneté des lignes de fabrication
de sodas et eaux arômatisées nous ont
amené à faire un choix d’investissement
extrêmement important et audacieux. En
effet, plutôt que de rénover chacune de
nos lignes de fabrication et remplacer les
matériels les plus anciens, nous avons
pris l’option de remplacer deux lignes très
Savez-vous qu’en 1998 la Somes était la première entreprise en
France à lancer un format sport avec sa bouteille «Sportline » 75cl ?
Ou encore qu’en 2006 « Chanflor Fruits Rouges » est le premier produit
industriel des Dom à avoir reçu la distinction « Saveur de l’année » ?
Cette stratégie d’innovation de la Somes va prendre un nouvel essor en
2010. En effet, cette année l’entreprise est à un tournant technologique
avec un nouveau programme industriel. Explications avec Pierre
Gitany, Directeur d’usine.
différentes par une seule et unique ligne
de fabrication capable de traiter tous nos
produits.
Quels sont vos objectifs avec cette
nouvelle ligne de production ?
L’idée, c’est de permettre de développer la
fabrication de boissons plus sensibles tout
en améliorant la qualité de nos fabrications
existantes. Nous devons aussi répondre
aux contraintes exigées par le harddiscount et donc améliorer les conditions
économiques de fabrication en améliorant
la flexibilité de notre outil industriel.
En amont, cela doit représenter un
travail considérable…
Cette ligne, dont le démarrage est prévu
fin du 1er semestre 2010, aura nécessité
près d’une année d’études et d’échanges
entre les équipes techniques de Somes
et les différents prestataires du chantier et
fournisseurs machines. Onze formats de
bouteilles différents et plus de 70 références
seront produits sur cette nouvelle ligne. Ce
ne sont pas moins de 30 containers de
40 pieds, 8 caisses de 10 t en moyenne
qui devront être installés et mis en route
en moins de 8 semaines par toutes nos
équipes, tout en refaisant la majeure partie
de nos réseaux hydrauliques et électriques,
en procédant à la réfection complète
des sols, cloisons et plafonds des salles
d’embouteillage. Il y a aussi un chantier de
rénovation important de toute l’usine.
Une évolution nécessaire ?
Ce projet est dans la droite ligne du
projet d’entreprise de la société. Il s’agit
de préserver pour les années à venir la
capacité technologique de l’entreprise
à répondre aux multiples attentes des
consommateurs.
Un changement considérable pour les
salariés également ?
Ce projet fédère un plan de formation
important, nécessaire pour accompagner
les salariés dans la complexification et
l’enrichissement de leurs fonctions.
Le consommateur doit donc s’attendre à
des surprises, à de nouveaux produits ?
Tout à fait, nous avons de nombreux projets
de lancement de nouveaux produits.
« Nous avons fait appel au
leader mondial »
« Pour répondre à notre cahier
des charges, nous avons fait appel
au leader mondial en technologie
d’embouteillage, la société allemande
KRONES. La ligne complète
représente un investissement total de
plus de 5 millions d’€. Cette ligne est le
fruit des toutes dernières innovations
dans le domaine de l’embouteillage et
concilie notamment :
- la technologie soufflage-remplissage
en ligne,
- le remplissage des bouteilles par
robinets débimétriques individuels,
- les dernières évolutions en termes de
qualité microbiologique : technologies
ultra propres, embouteillage sous
atmosphère contrôlée, détections de
défauts en ligne…
- les changements de formats ultras
rapides
- les besoins énergétiques très faibles
- l’automatisation et la gestion
centralisée de tous les paramètres
de contrôle qualité et des recettes
produits ».
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Evolution technique
« Nous améliorons notre manière
de travailler »
Depuis 2002, elle fonctionne 24h/24, 7 jours/7, soit 8 000 heures par an ! La
Martiniquaise de Valorisation traite chaque année 112 000 tonnes de déchets.
Récemment, elle a vu le renouvellement de sa certification environnementale
ISO 14001 et a obtenu la certification OHSAS 18001. Des chiffres et des
lettres qui traduisent son engagement pour la protection de l’environnement
et la sécurité. Retour sur cette démarche avec Gwenaël Marguerite, Ingénieur
d’exploitation à la Martiniquaise de Valorisation.
M. Gwenaël Marguerite
En 2009, non seulement vous avez reçu le
renouvellement ISO 14001, mais vous avez
aussi obtenu une nouvelle certification…
En effet. Nous avions obtenu la certification
ISO 14001 en 2006 pour trois ans. Arrivés en
bout de cycle en 2009, nous avons obtenu son
renouvellement pour trois nouvelles années.
Nous avons aussi reçu la certification OHSAS
18001. Il s’agit d’une certification qui concerne
les domaines de la santé et de la sécurité des
personnes de l’usine et de nos sous-traitants. Nous
prenons en compte la démarche sécurité, l’analyse
de l’exposition des salariés et les visites médicales.
La certification ISO 14001, c’était naturel pour
vous ?
Oui, nous sommes dans une entreprise qui
travaille forcément pour l’environnement puisque
nous traitons les déchets. Mais, la certification ne
concerne pas uniquement le traitement des déchets
en lui-même, mais le fonctionnement de l’entreprise
entière. Avec la certification, nous améliorons
notre manière de travailler, nous mettons en
place un ensemble de procédures autour de cette
préoccupation environnementale pour chacun des
salariés, qu’il soit au service
administratif ou technicien
sur site. Nous nous faisons
assistés depuis le début par le
cabinet conseil AFIDD. C’est
une démarche d’amélioration
continue des procédures
existantes dans l’entreprise.
Nous devons aussi assurer
une veille pour être toujours
au fait de l’évolution de la
réglementation. On aurait
pu mettre tout cela en place
sans la certification… Mais
c’était un engagement envers
la Cacem et, en termes
d’image, c’est plus facile de communiquer avec
la certification. C’est vraiment un gage de rigueur
puisqu’il y a un contrôle qui est exercé chaque
année par un organisme accrédité par le Cofrac
(Comité Français d’Accréditation).
Concrètement, comment se traduit cette
certification ?
Avant ISO 14001, nous avons dû réaliser un
état des lieux de notre
activité et définir les
axes d’amélioration.
Par exemple, nous
avions une fontaine
de nettoyage à base
de solvants. Nous
l’avons remplacé par
une fontaine avec des
agents biologiques qui
viennent «absorber»
la graisse. Et en
cas de fuite d’huile,
chaque employé sait
exactement comment
réagir. Nous avons
des procédures pour le
traitement des déchets que nous produisons et dans
le stockage des produits chimiques. Pour le volet
Sécurité Santé OHSAS 18001, tous nos salariés
sont formés au secourisme. La réglementation
nous impose d’avoir 10 % de salariés formés.
Aujourd’hui, nous avons 30 personnes formées
sur 32 ! Nous faisons aussi régulièrement des
exercices « chasse au risque ». Cela se passe un
peu sous forme ludique avec une bande dessinée
où il faut repérer toutes les situations dangereuses.
Nos salariés ont été capables d’identifier presque
100 % des dangers.
Comment vos salariés ont-ils vécu ces
changements ?
Au début, ça leur paraissait contraignant. Mais ils
ont acquis une autre façon de travailler, qui est
devenue réflexe. Nous sommes arrivés au stade
où le personnel lui-même invente des nouvelles
procédures plus efficaces. En fait, cela développe
une culture de l’environnement et amène une prise
de conscience. La fréquence et la gravité des
accidents ont fortement chuté. Et nous n’avons
aucun accident majeur. Nous gagnons en rigueur,
en organisation. Nous avons aussi une meilleure
traçabilité de tout ce qui se passe dans l’entreprise.
Tout est analysé.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P35
L’environnement, facteur
essentiel de choix
Démarche QHSE
M. Raymond Huygues-Despointes
P36
Pouvez-vous présenter votre activité ?
Notre objectif est de répondre aux multiples
besoins de longue ou moyenne durée
de l’industrie, des collectivités, des PME/
PMI et des particuliers tout en présentant
un produit simple et/ou sophistiqué. Le
concept de la construction modulaire
consiste également en une utilisation
souple et évolutive. Nos produits visent à
solutionner les problèmes de contrainte
d’aménagement, de qualité, de budget et
de préservation de l’environnement.
Le tri des matériaux s’inscrit
naturellement dans votre activité ?
Pour bien comprendre notre démarche,
il faut savoir que les principaux matériaux
utilisés (métaux ferreux, peintures…) pour
la construction des cellules modulaires
sont émetteurs de déchets. Alors, face
aux enjeux importants sur le territoire
martiniquais et aux orientations des
politiques publiques, l’entreprise Socacom
inscrit la préservation de l’environnement
dans ses orientations.
Pour ce faire, une première action
concernant la gestion des déchets
Les entreprises se mettent de plus en plus au vert. C’est le cas de
Socacom, société fabriquant des constructions modulaires, qui
depuis deux ans, s’est engagée dans une démarche de tri et de
réduction de ses déchets. Précisions avec Raymond HuyguesDespointes, Directeur de Socacom.
de l’activité a été engagée dans une
dynamique environnementale depuis deux
ans en anticipant le tri des matériaux.
Donc vous anticipez un peu la loi qui va
devenir plus restrictive dans les années
à venir ?
A cet égard, l’article 46 de la loi Grenelle
1 précise que la responsabilité des
producteurs de déchets sera effectivement
accrue et que le taux de recyclage des
déchets d’emballages devra pour 2012,
dans certains cas, atteindre 75 %.
On peut noter également que l’évolution
des coûts de gestion des déchets sera
majorée en fonction de la mise en place
de démarches d’éco-conception. En
outre, l’emploi de matériaux de première
qualité garantie une longévité, une
sécurité d’utilisation ainsi qu’une grande
résistance aux phénomènes climatiques
et géologiques réduisant ainsi l’entretien
et le renouvellement des constructions
modulaires.
Comment se traduit votre engagement
en faveur de l’environnement ?
Nous avons conclu un partenariat
Ampi/Ademe qui nous a permis
d’entrer dans une dynamique
écologique de sauvegarde de
l’environnement. Pour ce faire, nous
avons mis en place une procédure
permettant une meilleure gestion
des déchets avec le Stipe (Service
Technologies
Industries
pour
l’Environnement).
Cela consiste à adopter toute une
stratégie de gestion des déchets au
sein de l’entreprise tant dans ses
aspects techniques et économiques
que réglementaires, humains et dans
les domaines de la communication
interne et externe.
Quels sont les enjeux pour l’avenir ?
Pour rester compétitif dans les années
à venir, Socacom devra anticiper
les évolutions tout en respectant les
règlementations environnementales. La
sauvegarde de l’environnement sera un
facteur essentiel dans le choix que feront
nos clients pour nos produits comme
nous le faisons à ce jour auprès de nos
fournisseurs.
Fiche d’identité
SOCACOM
- Créée en juillet 19
96
- SARL au capital
de 84.080 €
- Fabrication de co
nstructions
modulaires
- Gérant : Carl ASSI
ER de
POMPIGNAN
- Directeur : Raym
ond
HUYGHUES-DESPO
INTES
- Siège social : Bois
Rouge 97224
DUCOS
- Nombre de salar
iés : 16
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
QHSE
L’engagement sécurité
Chez Comia, on est bien préparé pour faire face aux risques, qu’on se le
dise ! Les gestes de premiers secours en cas de malaises, de blessures, la
conduite à tenir lors d’un séisme… L’entreprise ne ménage pas ses efforts
pour former ses employés. Vanessa Bérénice, Responsable Qualité et
Sécurité, nous en dit plus.
Mme Vanessa Bérénice
Comment a commencé cet engagement de
Comia pour la sécurité ?
Cette démarche relative à l’amélioration des
conditions de travail de nos salariés a toujours fait
partie des préoccupations premières de Comia.
Ceci étant, dès 2003, nous avons formalisé par
écrit cette démarche en élaborant notre Document
Unique. Ce document, qui reprend l’ensemble des
risques liés aux postes de travail, a été réalisé
avec l’aide d’un consultant Sécurité, en impliquant
également notre personnel. Nous avons ainsi
abouti à un plan d’actions amélioratrices, autour de
la prévention et de la sécurité.
avoir à trop se courber, et qui limitent la sollicitation
des lombaires. Dans la même idée, nous avons
acquis une filmeuse automatique. L’employé qui
auparavant devait répéter ce geste une multitude
de fois n’aura plus qu’à récupérer les barquettes de
différents produits déjà emballés, en fin de chaîne
de production. Ces différentes mesures permettent
de réduire significativement les risques de Troubles
Musculo-Squelettiques liés à la répétition de gestes.
Nous sommes très sensibles aux suggestions
émanant du personnel et nous tentons d’y répondre
en apportant des améliorations régulières à leur
poste de travail.
Ce plan d’actions comprend la formation du
personnel…
En effet, nous avons initié une première formation
de sauveteur-secouriste du travail (SST) en août
2005 avec trois membres du personnel pour
commencer. Puis, depuis 2008, nous comptons
8 SST dans l’entreprise, car nous souhaitions
disposer d’au moins un secouriste par atelier afin
d’optimiser notre réactivité dans le cas de gestes
de premiers secours à pratiquer. Notre personnel a
vraiment adhéré, il y a même une réelle demande.
Si bien que nous avons signé une convention avec
la CGSS pour qu’un de nos salariés devienne luimême moniteur. Ainsi, il peut à son tour assurer
la formation initiale et le recyclage annuel de ses
collègues.
Comment réagissent les salariés ?
Ils semblent satisfaits à plusieurs niveaux.
Concernant l’aspect professionnel, ils constatent
qu’un effort est fait pour tenir compte des risques
qui existent et pour prendre en compte leurs
remarques relatives à leur sécurité. Concernant
l’aspect plus personnel, grâce à leurs différentes
formations en matière de sécurité, les salariés de
Comia sont mieux préparés pour, si nécessaire,
porter secours lors d’un accident de la route, réagir
plus sereinement en cas de séisme, etc….
Du coup, vous avez sur place tout le matériel
nécessaire à la formation ?
Pour former le personnel dans les meilleures
conditions, il nous a semblé indispensable de
nous équiper. Nous avons plusieurs mannequins
ainsi qu’une palette de maquillage pour simuler
les blessures et le sang. Récemment, nous avons
même acquis 2 défibrillateurs, dont un qui sert
uniquement à la formation des SST. Le défibrillateur
est un équipement utilisé en complément des
réanimations cardio-pulmonaires et qui délivre une
impulsion électrique à la victime en cas de malaise
cardiaque.
Vous êtes un peu des précurseurs non ?
Si on considère que peu d’entreprises sont équipées
d’un défibrillateur, alors oui, nous sommes des
précurseurs. Mais, il y a depuis un certain temps une
prise de conscience de l’importance d’être formé
au secourisme surtout dans notre contexte où nous
sommes confrontés à des risques multiples. Être
formé aux premiers secours s’avère utile aussi bien
dans le cadre du travail que dans la vie personnelle
de chaque salarié. Mais notre démarche ne s’arrête
pas aux premiers secours. Dans notre entreprise,
même ceux qui n’ont pas reçu la formation de
secouriste du travail ont appris à manipuler un
extincteur. Notre personnel est également formé à
la conduite à tenir en cas d’incendie, nous avons
ainsi désigné des responsables d’évacuation
par zone et réalisons chaque année au moins un
exercice d’évacuation. Par ailleurs, notre personnel
a également suivi l’année dernière une formation
délivrée par la Diren sur la conduite à tenir en cas
de séisme.
On peut dire que vous abordez la sécurité de
façon globale. Comment cela se traduit-il sur
les postes de travail ?
Nous essayons là aussi de limiter les risques et
d’assurer un plus grand confort à nos salariés.
Ceci passe souvent par l’acquisition de nouveaux
matériels. Par exemple, cette année nous nous
sommes équipés de transpalettes à haute levée,
qui permettent à l’opérateur de manipuler les
marchandises dans de meilleures postures, sans
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P37
Caraib Ediprint décroche
le label Imprim’Vert
Démarche QHSE
M. Gauthier de Reynal
P38
400 tonnes de papier par an. Caraib Ediprint, imprimerie offset,
est une référence sur l’île. Utilisatrice de ressources naturelles et
de produits chimiques, l’entreprise s’est configurée pour limiter
au mieux l’impact environnemental de ses déchets grâce à
l’obtention du label Imprim’Vert en mars 2010. Explications avec
son Directeur, Gauthier de Reynal.
demandent de plus en plus de fabrications
« propres ». Au-delà du papier recyclé et de
l’encre bio que nous leur proposons, ils ont
l’assurance que nous avons mis en place
un process global.
Pour mieux les informer, nous allons
faire apparaître le visuel d’Imprim’Vert
sur tous nos supports et modifier
notre logo.
Qu’est-ce que le label Imprim’Vert ?
C’est une marque nationale, en vigueur
depuis 1998, qui assure des conditions
éco-responsables
prises
par
l’imprimeur. La CCIM nous l’a faite
découvrir. Nous avons eu recours
à un cabinet d’audit pour nous
préparer à répondre aux critères
d’exigence du cahier des
charges. Le pré-diagnostic, qui a
duré deux mois, a coûté près de
2 800 €, financés par l’entreprise
à hauteur de 30 %, le reste ayant
été pris en charge à part égale par
la Région et l’Ademe.
Qu’avez-vous mis en place ?
Le tri et le recyclage de tous nos déchets,
nos papiers principalement, mais aussi
les boîtes d’encre, les lampes électriques,
le matériel informatique hors d’usage et
même nos eaux de mouillages retraitées en
Métropole.
Ces nouvelles dispositions ont-elles été
difficiles à appliquer ?
Caraib Ediprint était déjà sensibilisée à la
protection de l’environnement. Cela fait
plusieurs années que nous avons éliminé
certains produits chimiques.
On n’utilise ni révélateurs, ni films. Par
ailleurs, tous nos papiers sont en PEFC,
issus de forêts gérés durablement.
Appliquer les normes d’Imprim’Vert
renforçait nos actions et les équipes y
étaient favorables. La seule difficulté a été
de réunir les entreprises spécialisées pour
le traitement de nos déchets.
Expliquez-nous
vos
principales
motivations ?
La chaîne graphique implique
l’utilisation de produits chimiques
et la production de déchets
souvent nuisibles. Nous sommes
conscients qu’il faut limiter les
impacts environnementaux de
nos productions. La ressource
naturelle
s’amoindrit
trop
rapidement et il est de notre devoir
de la préserver.
Nos clients, surtout les
administrations et les collectivités
locales, le savent aussi. Ils
Etes-vous soumis à un contrôle
particulier ?
Evidemment, le label n’est pas
accordé à vie ! Chaque année, Caraib
Ediprint doit prouver que le cahier des
charges est respecté et tous les 3 ans, un
représentant d’Imprim’Vert se déplace pour
valider la situation environnementale de
l’entreprise.
Nous sommes dans une démarche
d’amélioration continue en dehors de tout
effet de mode. Nous avons été la première
imprimerie Offset à faire cet effort. C’est un
véritable engagement que nous tenons à
poursuivre.
Fiche d’identité
CARAIB EDIPRIN
T
Zone de Bois Quar
ré
97232 Le Lamentin
- Tel : 0596 502828
- Fax : 0596 507507
- email : ce@cara
ibediprint.
com
- Création : 1989
- 35 salariés dont 4
maquettistes
- Parc machines en
tièrement
renouvelé en 2007
- Studio de création
, presse,
façonnage, couseu
se pour
livres…
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Parce que certains gestes
préservent l’environnement…
A
gi
ss
ons
ensemble !
1 er imprimeur offset en Martinique
à agir offset
pour l’environnement
1er imprimeur
Bois Quarré - 97232 Le Lamentin - [email protected]
Fax 05 96 507 507 - Tél.
05 96 50 28 28
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P39
Les exportations de Martinique
Les PIL, Produits de l’Industrie Locale, représentent près de 80 %
des exportations martiniquaises. Les exportations de Martinique
à destination des pays de la Caraïbe restent assez limitées
d’année en année : elles s’élèvent à 10,7 millions d’euros en 2008,
soit 2,9 % des exportations totales.
M. Richard Crestor
L’évolution des montants d’exportation de 2001 à 2009
Les exportations de Martinique par produits
Au cours des 9 dernières années, les montants d’exportation de la
Martinique se maintiennent à un niveau relativement stable autour
de 350 millions d’€ par an, excepté pour l’année 2006 qui a connu
un pic d’exportation à 490 millions d’€ (tableau n° 1).
La répartition des exportations martiniquaises par produits est
présentée au tableau n° 2 et graphique n° 2 pour l’année 2008
pour laquelle les exportations totales de Martinique se sont élevées
à 367 millions d’€.
On constate que les produits pétroliers raffinés par la Sara
représentent plus de la moitié de ces exportations (213 Millions d’€
soit 58,1 %). Viennent en 2e position les exportations de bananes
et autres fruits (44 millions d’€ soit 12 %), puis en 3e position, les
exportations de rhums et autres boissons (bière, eaux, boissons
gazeuses) pour 43 millions d’€, soit 11,7 % du total exporté en
2008.
L’ensemble des PIL, produits de l’industrie locale, totalise 288
millions d’€ d’exportations, soit 78,5 % du total.
Cependant, un fléchissement important de cette valeur moyenne
d’exportations à été observé en 2009 , conséquence de la crise,
ramenant le montant des exportations à 267 millions d’€, soit une
baisse de - 27,1 % par rapport à 2008.
Ces montants placent la Martinique au 1er rang des 4 DOM en
termes d’exportations (graphique n° 1).
Dossier
EXPORTATIONS DES DOM DE 2001 A 2009
P40
variation
2009/2008
DOM
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Guadeloupe
175 268 339 €
166 369 686 €
179 533 936 €
143 970 636 €
187 289 237 €
192 155 558 €
144 678 635 €
170 530 219 €
150 841 363 €
- 11,5%
Guyane
138 078 100 €
135 272 885 €
111 041 635 €
90 524 791 €
93 201 050 €
122 056 311 €
94 183 131 €
99 905 326 €
119 834 325 €
19,9%
Martinique
309 869 000 €
349 903 000 €
357 338 397 €
339 167 146 €
407 846 963 €
489 909 778 €
320 322 540 €
367 074 348 €
267 477 360 €
- 27,1%
Réunion
228 775 403 €
219 555 772 €
238 597 853 €
249 293 546 €
262 279 459 €
238 195 997 €
266 952 731 €
257 237 239 €
250 680 024 €
- 2,5%
Tableau n° 1
Exportations des DOM de 2001 à 2009
600 000 000 €
500 000 000 €
400 000 000 €
Guadeloupe
300 000 000 €
Guyane
200 000 000 €
Martinique
100 000 000 €
Réunion
-
€
2001
Graphique n° 1
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
La Martinique est au 1er rang des 4 DOM en termes d’exportation
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Exportations
EXPORTATIONS DE MARTINIQUE PAR PRODUITS EN 2008
VALEURS
Dont Produit de
l’industrie locale (PIL)
%
Bananes, melons, produits agricoles
43 875 020 €
12,0%
Rhum, bières, eaux et autres boissons
43 130 268 €
11,7%
11,7%
8 191 634 €
2,2%
2,2%
Autres produits agro-alimentaires
Produits de carrières
Produits pétroliers
Engrais, peintures, détergents
Ouvrages en papier, éditions
2 121 243 €
0,6%
0,6%
213 370 742 €
58,1%
58,1%
6 151 953 €
1,7%
1,7%
2 313 337 €
0,6%
0,6%
Aciers, ouvrages en aciers et autres métaux
12 796 852 €
3,5%
3,5%
Autres exports
35 123 299 €
9,6%
367 074 348 €
100,0%
TOTAUX
78,5%
Tableau n° 2
EXPORTATIONS DE MARTINIQUE PAR ZONE GEOGRAPHIQUE EN 2008
ANNEE
DOM
N° ZONE
2008
Martinique
1
EXPORT
en €
ZONE
France
EXPORT
en Kg
89 784 076 €
157 799 975
2008
Martinique
2
Guadeloupe
209 772 358 €
274 921 417
2008
Martinique
3
Guyane
38 433 355 €
42 005 413
2008
Martinique
4
Caraïbe
10 716 591 €
163 963 312
2008
Martinique
5
Europe (hors France)
3 682 626 €
1 037 098
2008
Martinique
6
Amérique du Nord
10 320 135 €
6 318 170
2008
Martinique
7
Amérique du Sud et Amérique Centrale
1 623 910 €
9 981 086
2008
Martinique
8
Afrique
1 207 481 €
1 052 794
2008
Martinique
9
Asie
503 313 €
4 127 683
2008
Martinique
10
Réunion
2008
Martinique
12
Autres zones
TOTAL
17 829 €
4 524
1 012 674 €
101 726
367 074 348 €
661 313 198
Tableau n° 3
Exportations de Martinique par zone géographique (en 2008)
0,276%
0,005%
Les exportations de Martinique par produits en 2008
0,137%
0,329%
3,5%
9,6%
0,442%
12,0%
Bananes, melons, produits
agricoles
Rhum, bière, eaux et autres
boissons
Autres produits agroalimentaires
Produits de carrières
0,6%
1,7%
11,7%
2,2%
2,811%
1,003%
2,919%
France
24,459%
10,470%
Guadeloupe
Guyane
Produits pétroliers
Caraïbe
Engrais, peintures, détergents
Europe (hors France)
0,6%
Amérique du Nord
Ouvrages en papier , éditions
Amérique du Sud et Amérique
Centrale
Afrique
Aciers, ouvrages en aciers et
autres métaux
Autres Export
Asie
58,1%
Réunion
Graphique n° 2
57,147%
Autres zones
Graphique n° 3
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P41
Les exportations de Martinique par zones géographiques
Exportations vers le Cariforum et A.P.E.
Le tableau n° 3 et le graphique n° 3 (p41) présentent la répartition
des exportations martiniquaises par zones géographiques de
destination en 2008.
On constate que la première destination des exportations
martiniquaises est la Guadeloupe avec 209 millions d’€ en 2008,
soit 57 % des exportations.
Puis, viennent la France avec 90 millions d’€, soit 24 % des
exportations et la Guyane avec 38 millions d’€, soit 10,5 %.
Les pays de la Caraïbe ne totalisent, eux, que 10 millions d’€
d’exportations martiniquaises, soit 2,9 %.
Concernant les produits exportés vers ces quatre principales
destinations, on peut faire les constats suivants :
• vers la France, les principales exportations de Martinique
concernent la banane et autres fruits (42 millions d’€, soit
47 %) et le rhum, liqueurs et autres boissons (30 millions d’€,
soit 34 %), c’est-à-dire uniquement des produits agricoles et
alimentaires.
• vers la Guadeloupe, la principale exportation est représentée
par les produits pétroliers de la Sara (182 millions d’€ en 2008,
soit 87 % des exportations vers la Guadeloupe), puis viennent
les produits alimentaires et boissons (8 millions d’€, soit
4 %) et les produits de l’industrie chimique (engrais, peintures,
détergents) pour 2 millions d’€, soit 1 % de ces exportations.
• vers la Guyane, les produits pétroliers représentent 18 millions
d’€ d’exportations, soit 46 %, puis viennent les boissons (20 %),
les aciers et ouvrages en aciers (13 %) et les peintures (6 %).
• vers les pays de la Caraïbe, outre les produits pétroliers qui,
là encore, constituent la principale exportation (64 %), la
Martinique n’exporte que des matériaux de carrière (1,7 millions
d’€, soit 16 %) et une petite quantité d’engrais (0,4 millions d’€,
soit 3,8 %).
Le tableau n° 8 présente l’évolution des exportations martiniquaises
vers les 15 pays du Cariforum au cours des 9 dernières années
(2001 à 2009).
Il apparaît que ces exportations restent d’années en années
irrégulières et à des niveaux assez faibles (inférieur à 10 millions
d’€ pour les 15 pays).
Ceci illustre assez bien que les échanges entre DOM et pays du
Cariforum se développent difficilement au cours du temps. Les
raisons en sont connues et régulièrement évoquées :
• coûts de production et notamment coûts salariaux plus élevés
dans les DOM, d’où des prix moins compétitifs pour les produits
des DOM,
• offre de transport aérien (déplacement des personnes) et
maritime (déplacement des marchandises) peu satisfaisante,
• normes de consommation et réglementations différentes
(pré-éminence des normes américaines ou anglaises dans le
Cariforum),
• barrières tarifaires et non tarifaires.
On constate par ailleurs que les Accords de Partenariat
Economiques (A.P.E.) signés entre l’Union Européenne et le
Cariforum en 2008 ne sont pas de nature à inverser cette tendance.
Ces accords facilitent en effet l’entrée des produits du Cariforum sur
le marché des DOM par l’abaissement de certaines taxes, sans que
les produits des DOM exportés vers les pays du Cariforum n’aient
obtenu, en contrepartie, l’allègement des taxes à l’entrée de ces
pays.
Les A.P.E. n’ont donc abouti qu’à augmenter l’asymétrie des
échanges entre DOM et pays du Cariforum, en défaveur des DOM.
On ne peut, par conséquent, être très optimiste sur une évolution
à la hausse des exportations de Martinique vers ces pays dans les
années à venir.
EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LE CARIFORUM
Dossier
PAYS
P42
2001
Antigua et Barbuda
425 000 €
Bahamas
597 000 €
2002
2003
2004
2005
156 000 €
2006
7 373 403 €
2007
28 024 €
2008
4 471 509 €
83 304 €
2009
76 €
18 262 €
Bélize
Dominique
343 000 €
97 000 €
27 259 €
272 851 €
105 201 €
106 394 €
2 423 €
734 961 €
267 781 €
90 000 €
513 000 €
292 434 €
123 962 €
105 741 €
76 916 €
93 926 €
7 428 €
64 245 €
Haïti
22 000 €
172 000 €
94 473 €
80 055 €
5 252 €
1 817 460 €
14 822 €
52 001 €
Jamaïque
19 000 €
393 000 €
53 728 €
300 597 €
787 236 €
Barbade
41 000 €
22 000 €
94 001 €
67 888 €
303 384 €
305 455 €
19 195 €
36 487 €
1 404 €
360 896 €
74 778 €
81 358 €
Grenade
Guyana
7 000 €
6 861 €
33 565 €
134 839 €
République Dominicaine
455 000 €
7 000 €
75 000 €
888 910 €
778 333 €
95 513 €
St Christophe & Nevis
441 000 €
672 000 €
350 069 €
149 880 €
4 145 €
20 372 €
St Vincent & les Grenadines
496 000 €
779 000 €
450 671 €
518 368 €
390 285 €
809 850 €
654 738 €
563 890 €
332 360 €
1 842 000 €
1 362 000 €
251 414 €
1 288 142 €
1 161 051 € 61 516 495 €
9 893 427 €
577 397 €
358 422 €
626 000 €
605 000 €
609 225 €
2 879 455 €
658 035 €
1 779 365 €
643 431 €
512 486 €
1 010 286 €
5 397 000 €
4 883 000 €
2 298 274 €
6 658 055 €
4 298 663 €
73 901 223 €
11 710 882 €
7 272 637 €
2 238 393 €
Sainte-Lucie
Surinam
98 000 €
Trinidad & Tobago
TOTAL
4 643 €
70 634 €
Tableau n° 8
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Exportations
EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LA FRANCE
EN 2008
VALEURS
%
Bananes, melons et autres fruits
41 761 754 €
47%
Rhums, liqueurs et autres
boissons
30 141 039 €
34%
2 170 779 €
2%
Autres
15 710 504 €
17%
TOTAL
89 784 076 €
Autres produits alimentaires
Exportations de Martinique vers la France
17%
Bananes, melons et autres fruits
Rhums, liqueurs et autres
boissons
Graphique n° 4
EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LA GUADELOUPE
EN 2008
VALEURS
Produits alimentaires, boissons
4,0%
182 643 703 €
87,1%
2 131 804 €
1,0%
Autres
16 706 693 €
8,0%
TOTAL
209 772 358 €
Produits pétroliers
Engrais, peintures,détergents
Exportations de Martinique vers la Guadeloupe en 2008
%
8 290 158 €
8,0%
Produits alimentaires, boissons
Produits pétroliers
Engrais, peintures,détergents
Autres
Graphique n° 5
EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LA GUYANE
EN 2008
VALEUR
Exportations de Martinique vers la Guyane
%
Boissons
7 755 660 €
20,2 %
Produits alimentaires (autres que
boissons)
1 723 705 €
4,5 %
17 676 215 €
46,0 %
Peintures
2 458 547 €
6,4 %
Aciers et ouvrages en acier
5 021 321 €
13,1 %
Autres exports
3 797 907 €
9,9 %
9,9%
20,2%
Boissons
13,1%
Produits alimentaires (autres que
boissons)
4,5%
6,4%
produits pétroliers
peintures
aciers et ouvrages en acier
autres export
38 433 355 €
46,0%
Tableau n° 6
Graphique n° 6
EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LA CARAIBE
EN 2008
VALEURS
Exportations de Martinique vers la Caraïbe en 2008
%
Matériaux de carrière
1 711 153 €
16,0%
Produits pétroliers
6 849 981 €
63,9%
402 788 €
3,8%
Autres
1 752 669 €
16,4%
TOTAL
10 716 591 €
Engrais
4,0%
1,0%
87,1%
Tableau n° 5
TOTAL
autres
34%
2%
Tableau n° 4
Produits pétroliers
Autres produits alimentaires
47%
16,0%
16,4%
Matériaux de carrière
3,8%
Produits pétroliers
Engrais
Autres
63,9%
Tableau n° 7
Graphique n° 7
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P43
Histoire de l’industrie
P44
SARA : 40 ans d’histoire aux Antilles-Guyane
Une grande barrière, des clôtures… En arrière-plan, des colonnes, de complexes réseaux de
tuyauteries, de grands stockages d’hydrocarbures et des camions-citernes qui rentrent et qui
sortent… La SARA, grande dame profondément ancrée dans notre quotidien et pourtant enfermée
sur cette pointe de terre à Californie. Entre contact et distance, entre proximité et méfiance, la
SARA entretient une relation particulière avec la société antillo-guyanaise résultant probablement
d’une connaissance insuffisante par le grand public de toutes les facettes de cette industrie et de
son importance pour l’économie locale.
M. David Marion
L’histoire de la SARA est étroitement liée à
l’histoire politique internationale des années
60. Nous sommes en plein contexte de la
La raffinerie en Martinique attend 1995
pour s’étendre avec la mise en service de
la nouvelle unité d’hydrodésulfuration des
gazoles et la mise en place du Sulferox, la
nouvelle unité d’extraction du soufre dans
les gaz combustibles.
Des nouveautés qui se poursuivent
l’année suivante avec l’installation du
laboratoire Blast-Resistant et des turbines
à combustion pour l’unité de production
guerre froide. Le gouvernement du Général
de Gaulle décide alors de créer un point
stratégique de ravitaillement en produits
pétroliers dans la zone Caraïbe. L’idée
est simple : il faut assurer l’indépendance
énergétique des territoires français dans
cette zone.
Ainsi, en 1969 est créée la Société Anonyme
de la Raffinerie des Antilles et, cette même
année, les travaux de construction de la
raffinerie débutent en Martinique.
Dès l’année suivante, en 1970, l’entreprise
démarre les activités du dépôt de Jarry en
Guadeloupe.
Il faudra pourtant attendre 1971 pour que la
raffinerie commence à tourner de manière
effective en Martinique.
En 1982, c’est au tour de la Guyane d’être
dotée d’un dépôt, celui de Degrad-desCannes à Cayenne. Ça y est, la SARA est
sur les trois DFA !
Depuis ces années 80, de nombreux
investissements ont accompagné le
développement de la société, de telle sorte
que dès 1991, un pipeline transportant du
kérosène entre la raffinerie et l’aéroport
du Lamentin est construit en Martinique,
facilitant ainsi le réapprovisionnement des
avions en escale dans l’île.
La Guadeloupe suit en 1993 avec un
pipeline similaire construit entre le dépôt de
Jarry et l’aéroport du Raizet, et cette même
année la société procède à l’extension du
dépôt de Jarry.
d’électricité : la raffinerie de la Martinique
se modernise.
La Guyane, quant à elle, met en 2000 son
nouveau dépôt en service dans la ville
de Kourou, alors que la même année, la
Martinique ferme son dépôt de SainteThérése à Fort-de-France.
unités de récupération de vapeurs sur ses
chargements camion, comme dans l’île
sœur en Guadeloupe.
Le dépôt de Sainte-Thérèse en Martinique
est totalement démantelé en 2004, alors
qu’en 2005, la société dote le dépôt de
Degrad-des-Cannes en Guyane de son
unité de récupération de vapeurs sur le
même modèle que la Martinique et la
Guadeloupe.
En 2001, la SARA Martinique met sous talus
des sphères de butane et met en place des
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Histoire de l’industrie
2006 est une année importante pour la raffinerie
qui installe une nouvelle colonne de fractionnement
pour la fabrication des essences, ainsi qu’une
nouvelle pomperie de lutte contre l’incendie
« eau-de-mer ». Puis l’année qui suit, la colonne de
raffinage des essences est mise en service, ainsi
que quatre nouveaux bacs pour les stockages.
La SARA évolue au gré des modifications
règlementaires sécurité/environnement et s’adapte
à son marché des trois DFA.
Pourtant en novembre 2008, la SARA connaît
très probablement la plus grosse crise de son
existence. En novembre, la population guyanaise
s’insurge contre la hausse des prix du carburant sur
son territoire. Elle sera suivie par la population de la
Guadeloupe, puis de la Martinique, entraînant une
mobilisation générale et un mouvement social sans
précédent, tant par sa durée que par son intensité.
Les trois départements montrent alors du doigt
la Société Anonyme de Raffinerie des Antilles,
l’accusant de faire de la « pwofitasyon » sur le dos
des populations. La SARA se retrouve alors dans
un imbroglio qui met encore plus à mal son image
de société opaque cachée derrière ses grillages et
ses barrières.
L’année prochaine, en 2011, la Raffinerie des
Antilles aura 40 années d’existence ; 40 années de
service dans la zone des Antilles et de la Guyane.
Un anniversaire en demi-teinte car sur fond de crise.
En effet, la société doit à la fois gérer cette incertitude
de sa légitimité sur ces territoires, l’assurance
d’être une société incontournable
sur les trois départements et ce
manque de reconnaissance de la
population… entre incompréhension,
méconnaissance, voire même
fantasme parfois.
David Marion est le Directeur
Général de la SARA et met
systématiquement tout dans la
balance. « Si l’entreprise donne
cette image très technique, avec
ces installations de raffinage,
ces tas de ferrailles, ces bacs et
ces tuyaux, la SARA représente
avant tout un vrai pôle d’emplois
hautement qualifiés aux
Antilles, avec près de 600
emplois directs et indirects ».
Certes, il y a ce malaise que lui non plus
ne peut dénier. « Le pétrole fait rêver dans
un pays où incontestablement la vie est
chère ». Pourtant se défend-t-il, « le raffinage
n’est pas si rentable qu’on le croit car pour
le respect des normes européennes, la
SARA se doit d’investir énormément, 60
millions d’euros pour produire l’essence aux
normes européennes entre 2005 et 2007 par
exemple ! ». Cela représente de gros
investissements pour une petite raffinerie, car
malgré ses volumes, la Raffinerie des Antilles
reste petite par rapport aux autres raffineries
de la Caraïbe. Il est vrai que la petitesse de
cette raffinerie est aussi liée à l’étroitesse
du marché. On imagine difficilement une
concurrence sur ce même marché vu sa
taille. « Ainsi, la production est avant tout
endogène » rajoute David Marion sans une
certaine fierté de faire partie du PIL et d’être
inscrit dans le contexte économique local.
qu’on laisse à l’entreprise la chance d’aller plus
loin ». En effet, étant comprise dans le système
des normes européennes, la SARA devrait à court
terme se tourner vers les énergies renouvelables.
Car là est l’avenir alors que l’Europe se tourne
déjà vers les biocarburants. « Ca pourrait se
faire dans les territoires comme la Guadeloupe
ou la Guyane qui n’ont pas la raffinerie. Ainsi,
on équilibrerait les activités sur les trois
départements » explique le Directeur.
Des possibilités de développement non
négligeables qui devraient permettre à la société
de prendre un autre tournant dans son histoire,
tout en étant plus en accord avec la réalité socioéconomique de ses territoires d’implantation.
Pourtant, lors de la récente crise, l’existence
même de la SARA a été contestée. D’autres
pays producteurs de carburants ont été nommés,
tels que Trinidad ou encore le Vénézuela. Et le
Directeur Général de s’interroger tout de suite
« la SARA est un gage de suivi et
d’investissements à ce propos, car elle suit
fidèlement l’évolution des normes européennes.
Ces deux producteurs suivront-ils l’évolution des
normes européennes comme le fait la SARA ? Et
si oui, le feront-ils dans la durée ? ».
« Il faudrait encore plus informer la population,
avoir un discours plus vulgarisé concernant
nos activités. Il faut que nous allions plus vers
le consommateur, même si ce n’est pas notre
métier de le faire… et surtout lui expliquer de
nouveau le mécanisme de fixation des prix ».
Et David Marion d’affirmer : « C’est une chance
d’avoir la SARA dans la zone. Il faut maintenant
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P45
Histoire de l’industrie
P46
Catherine Saint-Louis est l’assistante du
Secrétaire Général de la SARA. D’origine
guadeloupéenne, elle est aujourd’hui
basée en Martinique. Cela fait douze ans
qu’elle travaille à la SARA et représente
également la mobilité au sein de
l’entreprise. En effet, après avoir débuté
au dépôt de Jarry, elle est en Martinique
depuis octobre 2005.
« L’entité de Guadeloupe est bien plus
petite, nous sommes une vingtaine,
donc l’ambiance est bien plus familiale
là bas ». En effet, les établissements
de Guadeloupe et de Guyane sont plus
petites que la raffinerie, le siège de la
société reste bien basé en Martinique
avec la majeure partie des décisions
qui y sont prises. Certes, cela ne se
fait pas sans une certaine aspiration à
plus d’autonomie de la part des dépôts
guadeloupéens et guyanais par rapport
à la raffinerie. Ce sera sûrement
chose faite avec le développement
des énergies renouvelables, un grand
chantier en devenir.
Mais, cette implantation sur les trois DFA
permet également une certaine mobilité
des agents au sein de l’entreprise,
« En 2009, il y a eu beaucoup de
mutations, de changements de poste,
mais aussi beaucoup d’embauches
de Guadeloupéens affectés en
Martinique et de Martiniquais affectés
en Guyane. Il y a des collaborateurs
de la Guadeloupe ou de la Guyane
qui se retrouvent à venir travailler à la
raffinerie en Martinique ».
Cela participe à la bonne image de
l’entreprise. Bien que la SARA soit
la plus petite raffinerie de la Caraïbe
et de France, cette présence sur
trois territoires en fait une entreprise
à fort rayonnement dans la région.
«Beaucoup de jeunes ingénieurs
rêvent de venir s’installer aux Antilles
et d’intégrer cette société. On le voit, Mme Catherine Saint-Louis
les anciens sont moins enclin à
bouger que les plus jeunes arrivés.
La SARA, une entreprise,
Les jeunes voient cela comme une
trois départements
chance, comme la possibilité de
voir autre chose, connaître un autre La SARA est une entreprise interrégionale qui
mode de vie, une autre culture tout compte près de 270 salariés répartis sur les trois
en restant à la SARA. Pour moi, départements : 23 en Guadeloupe, 24 en Guyane
le principe même de la mobilité et le plus gros des effectifs avec la Martinique où
est une chance pour les agents» on peut retrouver 233 agents, mais aussi près de
nous confirme Catherine Saint- 330 salariés en sous-traitance.
Louis en souriant. Par ailleurs, pour La raffinerie en Martinique est basée au
un terrain de 43 ha où sont stockés
l’entreprise cette mobilité interne fait Lamentin, sur
162 000 m3 de pétrole brut et 70 000 m3 de
partie du management du personnel
produits finis.
: « Si on a besoin d’un collaborateur, En Guadeloupe, le dépôt de produits pétroliers de
on peut par des mouvements en Jarry est installé sur un terrain de 10 ha avec une
cascade, à la fois, améliorer le capacité de stockage de 103 000 m3 de produits
rendement de la société et offrir la finis, répartis dans 23 cuves allant de 200 à
possibilité d’un plan de carrière pour 12 000 m3.
l’agent mobile ». Catherine Saint- La Guyane n’est pas en reste avec 3 dépôts
Louis se dit déjà prête à se rendre d’hydrocarbures, un à Cayenne à Degrad-desmaintenant en Guyane, « mais Cannes, un au niveau du port de pêche3 de Larivot
tout dépendra de ce qui me sera et le dernier à Kourou soit 58 000 m de stocks
pour les produits finis.
proposé » nous dit-elle en souriant.
De l’énergie pour les Antillo-Guyanais depuis 40 ans
Le plus gros actionnaire de la SARA est
le groupe TOTAL qui participe au Capital
de l’entreprise à hauteur de 50 % (tout en
assurant une assistance technique à la
raffinerie), suivi de Rubis Antilles Guyane
(24%), Exxon Mobil (14,50%) et enfin
Chevron-Texaco (11,50%).
La mission de la SARA est donc
d’assurer l’indépendance énergétique
des DFA tout en garantissant la sécurité
des approvisionnements en produits
pétroliers. La SARA gère des stocks
à ce propos, tant du point de vue de
son exploitation que de la sécurité, dits
«stocks stratégiques», lui garantissant
aujourd’hui 45 jours de consommation en
cas de crise internationale. Les produits
fabriqués par la SARA sont les essences,
le gazole, le kérosène, le gaz (butane
et propane), le pétrole lampant ainsi
que les fiouls lourds et légers. Autant
de produits qui satisfont aussi bien les
usages domestiques qu’industriels,
allant des réchauds à gaz, en passant
par les carburants routiers, les lampes à
pétrole, le carburéacteur pour avions et
le combustible des centrales EDF. Cela
passe par l’approvisionnement en pétrole
brut du Vénézuela et de la Mer du Nord.
Ce sont en fait près de 800 000 tonnes
de pétrole brut par an qui sont raffinées
pour obtenir les différents produits finis
précités. Le stockage représente une
certaine sécurité sur les trois DFA afin
d’éviter toute rupture d’approvisionnement
pour les populations. Ce sont près de
162 000 m3 de possibilité de stockage pour
le pétrole brut et 70 000 m3 de produits
finis qui sont assurés en Martinique. La
Guadeloupe n’est pas en reste avec
103 000 m3 pour les produits finis et
58 600 m3 pour les mêmes produits en
Guyane. Enfin, la SARA gère également la
livraison de ses produits finis par pipeline,
par transport maritime pour le dépôt
de Jarry et par route avec une rotation
de 1 250 camions-citernes par mois en
Guadeloupe, 1 230 en Martinique et 490
en Guyane. Ces camions appartiennent
directement aux compagnies ou à des
sociétés privées sous-traitantes de ces
mêmes compagnies. La Guyane est par
ailleurs dotée d’un centre emplisseur de
gaz butane alimentant plus de 300 000
bouteilles par an.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Histoire de l’industrie
Des normes strictes pour la qualité
des produits et pour l’environnement
ce qui est strictement nécessaire, à cause
de la crise. Les prix sont fixés par l’Etat, du
coup la part bénéfice est réduite quasiment
à néant… et l’Etat ne pourra pas continuer
comme ça » nous avoue-t-il songeur.
Jacques Jubénot est chef de service P2I
(Projets Investissements Informatique)
et à la SARA depuis octobre 1973. Il
reconnaît avoir eu une bonne évolution
de carrière depuis son entrée en tant
qu’électricien jusqu’à être chef de
service aujourd’hui.
« Le mot histoire fait penser à passé… je
préfère le mot aventure, car il fait penser à
continuité. C’est donc une belle aventure,
débute-t-il, car il y a eu de beaux épisodes
comme l’évolution de la structure avec la
construction de nouvelles unités. Chaque fois
que l’entreprise a rencontré des difficultés,
elle a réussi à les surmonter. Et nous avons
encore de nouvelles étapes à passer, réussir
à surmonter les nouveaux challenges
qu’on nous demande sur nos prix et notre
rendement. Mais si c’était facile, il n’y aurait
pas d’intérêt. C’est la difficulté qui crée notre
motivation, notre envie d’aller plus loin ».
La production de la SARA répond à deux
exigences qui allient la quantité à la qualité.
Pour ce faire, la SARA s’est dotée de son
propre laboratoire garantissant la qualité des
produits fabriqués et distribués. De plus, ce
laboratoire s’est inscrit dans une démarche
Qualité qui lui a permis d’obtenir l’accréditation
du Cofrac (Comité Français d’Accréditation).
Un Bureau Technique de Production tend
à optimiser au mieux la mise en œuvre des
procédés. Une recherche de performance
incessante afin d’obtenir un rendement
optimal. Enfin, des systèmes de management
reconnus par des organismes tiers tels que
la Drire et des audits réguliers, telle que
cette démarche de certification ISO 14001
(Management Environnemental) actuellement
en cours au dépôt de Jarry en Guadeloupe,
sont mis en œuvre dans l’entreprise.
L’objectif de la SARA est d’obtenir une
certification Qualité pour l’ensemble de
l’entreprise, s’appuyant tant sur l’organisation
que sur un équipement performant. « Nous
avons fait le choix aux Antilles-Guyane de
suivre les normes européennes, la SARA est
la seule garante dans la zone du respect de
ces normes. Les autres pays répondent aux
normes dites américaines et ne respectent
pas les mêmes normes environnementales ».
« A la SARA, l’environnement est
M. Jacques Jubenot
important. Nous sommes respectueux
de la réglementation d’une part, et des
engagements ont été pris dans ce domaine à
travers notre charte Hygiène-Santé-SécuritéEnvironnement-Qualité d’autre part. Des gens
disent que comme nous sommes sous les
alizés, nous pourrions nous passer d’autant
de normes… mais, pendant combien de
temps ? » s’interroge Jacques Jubénot.
« Je ne pense pas, que dans un monde qui
avance vers le développement durable, nous
puissions aujourd’hui faire l’impasse sur ce
genre de choses. De toutes les façons, même
le système américain va y arriver. Je pense
que le combat environnemental en vaut la
peine. Nous avons la chance de faire partie
de ce premier wagon européen, alors restons
dedans » sourit-il.
Les investissements à la SARA pèsent, en
moyenne depuis sa création, 10 millions
d’euros/an, une somme colossale qui touche
avant tout l’aspect sécuritaire et réglementaire
des sites. La SARA est inspectée par la Drire
et garantit des strictes
mesures de protection de
l’air, de l’eau, des sols et
sous-sols, sans oublier ses
déchets. Par contre, depuis
deux ans, nous confirme
Jacques Jubénot, en étant
contraints de miser sur
l’environnement, le budget
de la SARA a été gelé
aux investissements de
développement. « On ne
peut pas aller plus loin que
Mais, le respect et la protection de
l’environnement restent des préoccupations
majeures au sein de la SARA. « Faire
disparaître une société comme celle-là,
poursuit-il, ce serait enlever tout l’impact
technologique que nous pouvons apporter
ici ». En effet, à travers ces années, la SARA
n’a eu de cesse de se performer jusqu’à
devenir un pôle technologique de premier
plan dans la région. «Grâce à cela, rajoute
Jacques Jubénot, on offre la possibilité à près
d’une centaine de jeunes par an de venir faire
une expérience professionnelle pendant leur
cursus scolaire ou universitaire dans cette
entreprise. Cette vocation sociétale n’est pas
très connue du grand public et des politiques».
Outre la convention de partenariat avec
l’Université des Antilles-Guyane, la SARA a
développé jusqu’à ce jour d’autres actions
en faveur de l’éducation. On peut citer
son engagement dans la «Bourse Alizés»
et le «Prix d’Excellence» remis chaque
année à des élèves méritants. L’entreprise
se met également au service des jeunes
en difficulté scolaire à travers des actions
d’accompagnement scolaire dans des
quartiers défavorisés. C’est donc tout un
engagement sociétal qui est mis en place tant
par le mécénat à travers le soutien de l’art local,
tant à travers le parrainage sportif de plusieurs
équipes, du gommier Freedom SARA, que par
l’organisation ou la participation de la société à
plusieurs événements sportifs via son comité
d’entreprise.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P47
Histoire de l’industrie
P48
La sécurité, une priorité
M. Eric Rapon
Un grand gaillard, à l’air un peu
débonnaire, sourire généreux avec
une force physique certaine. Eric
Rapon est préventeur, il s’occupe
de la prévention des accidents
professionnels et du respect de la
réglementation en rigueur. Cela fait
28 ans qu’il travaille à la SARA.
C’est avec une certaine admiration qu’il
regarde l’évolution technologique de
la raffinerie, tout en étant nostalgique
des premiers temps. « Avant, il y
avait beaucoup à faire et on avait une
certaine fierté à apporter sa contribution
à faire évoluer les choses. Il y a vingt
ans, nous étions dans une phase de
construction. Maintenant, tout est en
place et il faut faire fonctionner ce qui
est là ».
«En
effet,
avec
l’évolution
technologique, rajoute-t-il, tout est plus
fiable, on a moins d’arrêts de production.
Avant, il y avait des déclenchements
plus souvent à cause des problèmes
techniques. Il y a également une
amélioration des conditions de travail.
Avant, c’était dur, on transpirait. C’était
comme à l’armée : vous y êtes, vous
vous plaignez, mais
quand vous partez…
Combien n’ont pas pleuré
en laissant l’armée, alors
qu’ils se plaignaient tout le
temps ? » (sourire).
Dans l’entreprise depuis
1983, Eric Rapon se
souvient de « cette sacrée
ambiance du début. Il
y avait une personne
détachée à la cuisine.
Ainsi, tout le monde se
répartissait ses tâches et pendant ce
temps, il se dédiait à nous faire à manger
(rires). On avait le madras sur la table,
les couverts et tout le monde mangeait
bien, en famille ». Mais, à cette époque,
précise-t-il, on travaillait beaucoup et
les conditions de travail étaient dures.
« On travaillait sans compter et on
pouvait enchaîner plusieurs quarts de
travail sans rechigner. Par exemple, je
me suis marié un 30 avril et le 1er mai,
on m’a appelé à 4 heures du matin pour
me dire qu’il y avait quelqu’un qui ne
pouvait pas venir travailler et qu’il fallait
venir le remplacer… en pleine lune de
miel. Ma femme a adoré ça ! (rires).
Il y a quelques anecdotes comme ça,
quand on les raconte 25 ans après, ça
fait rire, mais sur le coup ça ne fait pas
rire du tout ».
Le métier d’Eric Rapon
est étroitement lié à la
sécurité de la raffinerie.
Avec une activité comme
celle-ci, la SARA est
obligée de respecter des
normes très strictes en ce
qui concerne la sécurité
et la prévention. « Quand
on raconte aux visiteurs
du site les risques liés
à notre activité, certains
ont tout de suite envie de
repartir (rires) » nous avoue-t-il.
L’entreprise est dotée d’une équipe
de pompiers prête à intervenir à tout
moment et d’un réseau incendie
qui couvre la totalité des sites.
« C’est aussi pour cela que la SARA
donne à être connue afin de démystifier
cette image de site dangereux, même
si c’est le cas ». En effet, les services
d’inspection et de maintenance veillent
à la bonne marche des installations.
De plus, la structure organise
régulièrement des mises à niveau en
ce qui concerne la formation de ses
agents dans ce domaine, des exercices
de simulation afin que tout un chacun
puisse limiter, le cas échéant, les
conséquences d’un problème majeur.
« Je me sens plus en sécurité ici,
explique Eric Rapon, que quand je
suis sur la route par exemple. Car je
sais qu’ici le risque est important, mais
il est carrément nul grâce à tout ce
qu’on met en œuvre derrière. En fait, le
plus gros risque que nous ayons, c’est
l’erreur humaine. Si toutes les règles
de sécurité sont respectées, alors
on pourra continuer à venir travailler
tranquille ».
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
Histoire de l’industrie
Une entreprise… des hommes... et quelques femmes
Une démarche chaloupée par des talons
hauts perchés, bien maquillée et vêtue ton
sur ton, Tania Juliéno est la première et la
seule opératrice femme de la SARA.
Cette jeune femme de 26 ans est depuis un
an à un poste de la production à la SARA.
Tania Juliéno s’occupe des bacs, de tout ce qui
est échantillonnage et réception des bateaux de
carburants, mais également de l’unité des eaux
de rejet. Un travail technique après une formation
durant laquelle elle a été très tôt baignée dans
un environnement exclusivement masculin.
Pas dépaysée du tout, c’est avec une certaine
assurance qu’elle participe aux entretiens de
recrutement à la SARA et que sa candidature est
retenue bien qu’elle ait été la seule fille sur 18
candidats. « Si eux ils peuvent, moi aussi je peux
le faire ».
Très tôt, la jeune technicienne affirme sa
personnalité et refuse même l’aide de ses collègues
masculins qui cherchent alors à la chouchouter.
« Au début, ils ne savaient pas comment s’y
prendre ou même parler avec moi… Il y a des fois,
ils avaient même des conversations entre eux qu’ils
ont dû limiter par la suite (rires), mais ça se passe
très bien, ils ne sont pas du tout machos. Bien au
contraire, je préfère travailler avec les hommes, il
n’y a pas de querelles, pas de cancans ! » rajoutet-elle.
Pourtant, le métier d’opérateur est à risque. Dans
un environnement professionnel comme la SARA,
la sécurité est une préoccupation majeure. « A
partir du moment où on a la tête sur les épaules
et que l’on sait ce que l’on fait, si on a confiance
en soi et qu’on respecte les règles, on n’a pas à se
sentir en insécurité ».
Certes, la tenue de travail uniformise les différents
agents. « Des fois, on ne me reconnaît pas avec
ma tenue et mon casque de protection, mais
la démarche ne trompe pas » s’amuse-t-elle. «
Quand on a dit aux agents qu’il y aurait une femme
parmi eux, ils s’imaginaient un garçon manqué,
en baskets et baggy… Ils ont été surpris de voir
une femme en talons aiguille débarquer. Je reste
féminine tout en exerçant un métier masculin ».
Tania espère également qu’elle ne sera pas la
dernière femme à rentrer à un poste technique à la
raffinerie. « Il y a eu beaucoup de communication
autour de mon recrutement. J’espère que j’ouvre
une voie et, par ce biais, améliorer l’image que les
gens ont de la SARA. ».
Tania porte aujourd’hui une affection particulière
à son entreprise. « Quand je suis rentrée à la
raffinerie, je me suis rendu compte que ce qu’on
dit à l’extérieur est erroné. Une fois à l’intérieur,
on découvre un autre monde et on relativise sur
l’image de la SARA ».
Mme Tania Juliéno
La SARA, une vraie famille
Max Harménil est Chef-opérateur,
responsable des unités de raffinage, et
dans l’entreprise depuis 24 ans. Il a gravi
les échelons de tout son service jusqu’à le
diriger aujourd’hui.
« Les gens ont cette image de nous de
nantis… ba yo, nou ka genyen bon lajan.
Je gagne bien ma vie, mais en retour, il y a
beaucoup de sacrifices aussi. On travaille
n’importe quel jour et c’est surtout des métiers
à risque. En fait, les gens ne sont pas bien
informés sur nous, ils imaginent toute sorte de
choses. La SARA doit ainsi plus communiquer
pour mieux se faire connaître ».
A la question de savoir ce que lui faisait cette
image négative que les populations avaient de
la SARA, Max Harménil de nous avouer « Ca
fait mal, oui… ça fait mal, c’est très difficile. On
évite de dire qu’on travaille à la SARA, on ne
le crie pas sur tous les toits, bien que l’on soit
aussi conscient de participer à la dynamique
économique du pays et que chaque personne
ici, je pense, est contente de travailler à la
SARA ».
Pourtant, la Société Anonyme de Raffinerie
des Antilles reste une entreprise comme une
autre, composée d’hommes et de femmes.
Max Harménil se souvient : « Avant d’arriver
à la SARA, j’étais un gentil petit garçon, j’y
ai fait des rencontres, des amis. En rentrant
à la raffinerie à l’âge de 23 ans, j’y ai bu ma
première bière, depuis…» s’interrompt-il en
riant. Nous avons une vraie
famille à la SARA », rajoutet-il dans un large sourire bien
éloquent.
Pourtant, les campagnes de
communication n’y suffisent
apparemment pas, la SARA
garde cette image plutôt
négative et a encore du mal à la
changer.
Par contre, avec l’essor des
biocarburants et des énergies
renouvelables dans un contexte
général de développement
durable, la SARA a une belle carte à jouer.
Etant compris dans le virage que prend l’Union
Européenne face à ces nouvelles énergies,
nos territoires prendront également la même
orientation. De quoi rassurer les populations et
sûrement changer cette mauvaise perception
de l’entreprise.
Par contre, pour ce qui est des prix… c’est une
autre histoire sur laquelle Politiques, Direction
et Syndicats n’ont pas fini de se pencher.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
M. Max Harménil
P49
Histoire de l’industrie
P50
LA SARA, un présent parfois assombri
...mais une entreprise d’avenir
Ainsi, à l’aube de ses 40 ans, la
SARA continue son petit bonhomme
de chemin. A travers les méandres
des différentes crises qu’elle a pu
traverser, la société continue sa
mission première qui est d’assurer
l’indépendance énergétique des trois
DFA.
Certes, ce malaise lié à la relation
complexe qu’elle entretient avec
les populations des territoires sur
lesquels elle est basée déteint
sur l’ambiance générale au sein
de l’entreprise. Les mobilisations
débutées en fin 2008 en Guyane et
qui ont conduit à la grève générale
en février 2009 en Guadeloupe et
Martinique sont étroitement liées à la
SARA et à ses prix contestés.
En effet, le mécanisme de fixation
des prix n’est pas toujours simple à
comprendre pour le grand public.
Entre la part distribution revenant
aux compagnies pétrolières, les
différentes taxes que touchent les
collectivités et enfin le prix sortie
SARA représentant l’achat du brut,
le coût de production du raffinage,
le transport et le stockage… Cette
complexité n’arrange pas cette image
d’entreprise « opaque ».
Si l’Etat participe aujourd’hui à
cette volonté de baisse des prix du
carburant dans la zone, assurément,
il ne pourra pas le faire indéfiniment.
« Touche pas à ma SARA ! »
M. Pierre Marie-Joseph
Pour le Président de l’AMPI, la nécessité
du maintien de l’activité de raffinage de
la SARA ne fait aucun doute. Cette
unité de raffinage constitue, de toute
évidence, un équipement structurant
essentiel à notre économie et démontre
indiscutablement,
depuis
quatre
décennies, sa capacité à assurer
une sécurité d’approvisionnement
en énergie, pour les trois DFA, aux
normes de qualité et de sécurité les
plus exigeantes.
La SARA est aussi une entreprise de
grande technicité qui contribue de
manière significative à l’emploi de
personnels qualifiés dans les trois
régions et qui fait par ailleurs travailler
un nombre incalculable d’entreprises
sous-traitantes locales.
Pour la SARA, comme pour l’industrie
martiniquaise dans son ensemble,
il s’agit de développer la production
de valeur ajoutée localement et non
de prôner le recours systématique à
l’importation de produits finis, là où il
peut y avoir une production par nousmêmes.
On ne peut pas souhaiter, au plus haut
sommet de l’Etat, le développement
endogène pour nos économies et
laisser entendre en même temps qu’on
pourrait remplacer un raffinage local
par l’importation directe de produits
pétroliers raffinés.
En ce qui nous concerne, le pétrole
raffiné doit rester un PIL. Pour nous,
c’est « touche pas à ma SARA ! » et
en disant cela, nous comptons sur la
solidarité de tous les Antillo-Guyanais.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P51
Liste adhérents AMPI
RAISON SOCIALE
RESPONSABLE
AMEUBLEMENT
Textiles
FABRICOM STORES
M. ASSELIN BARTHELEMY
Matelas
ABADIE SA
M. DE WAUBERT J-BAPTISTE
Meubles et Agencement
BOSS GROUPE (CUISINES TROPICALES) M. BOSSE LEO
EBENISTERIE 3D CARAIBES
MME DELAROZIERE REGINE
GENERALE DE MENUISERIE
M. MARIE-JOSEPH PIERRE
INOVMAG CARAIBES
M. JACQUIER FABRICE
M3P MARTINIQUE
MME DELAROZIERE REGINE
AGRO-ALIMENTAIRE
Boissons
BRASSERIE LORRAINE
M. KRUIJTZER MAARTEN
SEEMD FONTAINE DIDIER
M. GARCIN PATRICE
SNEMBG
M. WINSBACK JEAN-MARC
SOMES
M. CLERC BERTRAND
Cafés
SODIVIC
M. EVIN PIERRE-PHILIPPE
TIVOLIENNE (LA)
M. TOUSSAY HERVE
Industrie des viandes et poissons
ABATTOIR BOKAIL
M. FABRICE MARQUET
ANTILLES PROCESSING
M. SEVESTRE PASCAL
COMIA
M. BILAS ALEX
DELICES LOCALES
M. EDMOND ALEX
KINI
M. MARQUET FABRICE
MARTINIQUE AVICULTURE
M. DAUCHY DOMINIQUE
MAN’ NICOL (SARL)
MME WALTER - M. GABRIEL
SIMBI
M. THEVENET JEAN-PAUL
SOTRADEV
M. ANEXIME JEAN-FELIX
Industrie des céréales
BOULANGERIE PATISSERIE GALAP M. GALAP CLAUDE
BRIOCHE BIG IN
M. BALLY GUILLAUME
CHIPSO
MME LACHESNEZ-HEUDE L.
COLIBRI CHIPS
M. CLERC BERTRAND
DELI-EXPRESS
M. AUDINAY ELIE
ETS EMILE MUSSARD (ETS)
M. MUSSARD EMILE
FERME DE AUGRAIN (LA)
M. TOUIN BERTRAND
GRANDS MOULINS DE LA CARAIBE M. PASCAL JEAN-MICHEL
MARTINIQUE NUTRITION ANIMALE
M. LABAYE MARC
MOULIN (LE)
M. LAOUE BERNARD
SMPA
M. URSULET EMMANUEL
SOCARIZ
M. LEVALOIS OLIVIER
Industrie des fruits et légumes
DELICES ET TRADITION
M. CHEMIR CHARLIE
DENEL
M. VOURCH PHILIPPE
SOCOPGEL
M. DRANE DAVID
Industrie du cacao
CHOCOLAT ELOT
M. LARCHER CHARLES
Produits laitiers
SAPY
M. TOUIN FRANCIS
SNYL
M. CAMPAGNE JEAN-GUY
SOPROGLACES
M. DOMERGUE NICOLAS
Punch et liqueurs
SOCARA
M. CHABROL NICOLAS
Rhums
DISTILLERIE DILLON
M. BARAT PASCAL
DISTILLERIE DU SIMON
M. SIMON ROLAND
DISTILLERIE LA FAVORITE
M. DORMOY PAUL
DISTILLERIE NEISSON
MME VERNANT CLAUDINE
HERITIERS JM
M. DUCHAMP HUBERT
HERITIERS H. CLEMENT SA
M. LARCHER CHARLES
HSE (RHUM ST ETIENNE)
M. HAYOT JOSÉ
BBS LA MAUNY
M. DE LAVIGNE FRANCOIS
DISTILLERIE SAINT JAMES
M. BENOIT JEAN-CLAUDE
TROIS RIVIERES
M. DE LAVIGNE FRANCOIS
Sucrerie
SAEM
M. ANDRE PHILIPPE
TRAVAIL DES METAUX
Armatures et tôles
ARCELORMITTAL CONST. MQUE
M. USUNIER PHILIPPE
ARMATURES DES ANTILLES
M. BERRUET PASCAL
ARMATURES MARTINIQUAISES
M. PORRY ALAIN
ARMÉTAL
M. BLONDEL JEAN-NOEL
BIOMETAL
M. BELLEMARE MICHEL
FABRIPRESS
M. MARGUERITTE OLIVIER
PRONOVA
M. HAYOT LADISLAS
STAB
M. NONDIER ERIC
Constructions métalliques
ENTREPRISE NOUVELLE ANTILLAISE M. GOMEZ GERARD
GEFAM SN
M. DES NOES BENOIT
SOCACOM
M. DESPOINTES RAYMOND
SAVE INDUSTRIE
M. REBILLOUT ALAIN
Gouttières
CARAIBES GOUTTIERES
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Menuiseries métalliques
ALU CONCEPT
M. WAN-AJOUHU GILLES
ALUGWA
M. WAN-AJOUHU GILLES
ALUMASTER
M. MASLIN THIERRY
ANTILLES MIROITERIE
M. PLISSONNEAU DENIS
P52
ADRESSE
C.P.
VILLE
TEL
FAX
IMM. SCIC - PTE DES CARRIERES
97200
FORT DE FRANCE
50 78 17
50 65 12
ZAC RIVIERE ROCHE
97200
FORT DE FRANCE
50 37 47
50 45 32
43 RUE LEOPOLD BISSOL
ZA SEMAIR - BAT A - LOCAL N° 4
ZA DE L’ESPERANCE
ZI PETITE COCOTTE - CHAMPIGNY
ZA SEMAIR - BAT A - LOT N° 5
97232
97231
97215
97224
97231
LAMENTIN
ROBERT
RIVIERE SALEE
DUCOS
ROBERT
51 07 09
65 58 21
68 14 15
56 08 74
65 68 06
51 19 77
65 58 63
68 18 42
56 23 10
65 68 07
QUARTIER UNION
9 KM RTE DE DIDIER
ZI LEZARDE - BP 253
QUARTIER CHAMPFLORE
97232
97200
97285
97260
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
LAMENTIN CDX
MORNE ROUGE
51 19 55
64 07 88
51 14 35
52 52 52
57 15 42
64 01 69
51 40 99
52 30 55
QUARTIER LOURDES
20 RUE HENRI STEHLE - TIVOLI
97224
97200
DUCOS
FORT DE FRANCE
56 13 82
64 05 93
56 07 80
64 91 04
CHEMIN GABOURIN N° 3- BP 69
ZI SEMAIR - BP 132
PLACE D’ARMES - BP 266
20 LOT. DILLON - RUE EUCHARIS
PARC DE LA SEMAIR
HABITATION BONNAIRE
SITE DE L’ABATTOIR - P. D’ARMES
ZI PETITE COCOTTE
ZI PLACE D’ARMES
97240
97231
97232
97200
97231
97240
97232
97224
97232
FRANCOIS
ROBERT
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
ROBERT
FRANCOIS
LAMENTIN
DUCOS
LAMENTIN
78 37 62
65 55 83
66 61 62
71 56 43
54 35 61
54 35 61
51 23 70
56 03 03
51 70 09
70 98 84
65 55 82
51 40 21
63 44 74
54 77 70
54 77 70
51 23 05
56 02 04
51 20 28
189 RTE DE RAVINE VILAINE
ZI PLACE D’ARMES
ZA SEMAIR - LOT 3
QUARTIER CHAMPFLORE
BASSE GONDEAU
ZI LEZARDE
c/o MBC - MANGOT VULCIN
PTE DES CARRIERES - BP 627
ZI LEZARDE
PARC DE LA SEMAIR
ZI PLACE D’ARMES
PARC DE LA SEMAIR
97200
97232
97231
97260
97232
97232
97232
97200
97232
97231
97232
97231
FORT DE FRANCE
LAMENTIN
ROBERT
MORNE ROUGE
LAMENTIN
LAMENTIN
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
LAMENTIN
ROBERT
LAMENTIN
ROBERT
79 61 81
66 67 07
51 61 65
52 56 60
77 37 47
51 18 20
0696 306555
73 00 68
51 07 38
38 15 75
30 00 14
65 46 56
79 58 49
66 67 24
51 61 75
52 56 65
77 80 52
57 01 18
QUARTIER CHOPOTTE
USINE DENEL
ZI PLACE D’ARMES
97240
97213
97232
FRANCOIS
GROS MORNE
LAMENTIN
54 82 81
67 51 23
51 07 47
54 82 81
67 67 56
51 84 25
ZI LEZARDE
97232
LAMENTIN
66 60 60
51 15 11
FONDS NICOLAS
HAB. DIRECTOIRE - VERT PRE
ZI LEZARDE
97231
97231
97232
ROBERT
ROBERT
LAMENTIN
65 20 60
65 91 09
51 23 24
65 39 27
65 99 77
51 51 00
AV. DES ARAWAKS - BP 560
97242
FORT DE FCE CDX
75 04 04
75 04 76
9 RTE CHATEAUBOEUF - BP 212
USINE DU SIMON
RTE DU LAMENTIN - BP 459
LE COIN
FOND PREVILLE
DOMAINE DE L’ACAJOU - BP 22
HABITATION ST ETIENNE
GENIPA - BP 35
USINE - BP 37
GENIPA - BP 35
97257
97240
97205
97221
97218
97240
97213
97224
97230
97224
FORT DE FCE CDX
FRANCOIS
FORT DE FCE CDX
CARBET
MACOUBA
FRANCOIS
GROS MORNE
DUCOS
SAINTE MARIE
DUCOS
75 20 20
54 92 55
50 47 32
78 03 70
78 53 40
54 62 07
57 62 68
56 82 82
69 30 02
77 80 80
75 30 33
54 90 79
50 49 84
78 03 95
78 58 38
54 63 50
57 54 11
56 82 83
69 29 60
77 82 82
USINE DU GALION
97220
TRINITE
58 20 65
58 42 43
ZI POINTE DES GRIVES
PARC D’ACTIVITES DU ROBERT
ZI PETITE COCOTTE
ZI LEZARDE VOIE 1 - BP 232
USINE DU ROBERT
BOIS ROUGE
ZA SEMAIR
QUARTIER BOIS ROUGE
97200
97231
97224
97284
97231
97224
97231
97224
FORT DE FRANCE
ROBERT
DUCOS
LAMENTIN CDX
ROBERT
DUCOS
ROBERT
DUCOS
60 60 00
65 39 79
56 46 58
66 60 30
65 14 44
42 01 01
71 74 06
42 01 01
63 31 19
65 39 60
56 47 93
51 82 82
65 10 01
42 01 10
71 92 66
42 01 10
BASSIN DE RADOUB - BP 463
ZI CHAMPIGNY - BAT A1
BOIS ROUGE
1,2 KM RTE VERT PRE/CH. BOIS QUARRE
97205
97224
97224
97232
FORT DE FCE CDX
DUCOS
DUCOS
LAMENTIN
72 64 64
56 15 18
42 03 50
57 28 47
60 61 02
56 16 66
51 46 88
39 29 03
ZI PETITE COCOTTE
97224
DUCOS
56 48 13
56 49 09
C/O SERVIMAR - ZI JAMBETTE
C/O SERVIMAR - ZI JAMBETTE
3,5 KM RTE DE CHATEAUBOEUF N° 35
ZI LEZARDE
97232
97232
97200
97232
LAMENTIN
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
LAMENTIN
42 05 42
42 05 42
50 43 43
51 48 73
42 95 02
42 95 02
50 52 25
51 09 64
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
71 35 08
51 48 99
38 15 85
51 70 43
65 46 65
Imprimer
c’est laisser une trace,
une empreinte sur une surface...
Pas sur l’environnement !
Reconnue par l’ensemble des acteurs des Industries Graphiques, la marque Imprim’Vert® c’est :
• Une volonté commune de réduire les impacts environnementaux liés aux activités de
l’imprimerie.
• Un réseau national, fort de nombreux référents, accompagnant les imprimeurs dans leur
démarche environnementale.
• Un engagement de résultat garanti par un cahier des charges national unique et par un
règlement d’usage de la marque.
Nous achetons nos matière premières de façon responsable en choisissant des :
- Papiers respectant les normes environnementales (papiers labellisés et/ou recyclés)
- Encres végétales
Nous sensibilisons notre clientèle à adopter des attitudes écologiques :
- Imprimer la quantité juste
- Imprimer en recto verso
- Utiliser un grammage de 80 gr au lieu de 90 gr.
Nous utilisons en interne :
Des moyens techniques « écologiques » :
- Prépresse : CTP de dernière génération sans solvant, ni rejet
chimique
- Presse : Pas d’utilisation d’alcool (pas de nuisance olfactive et
protection de la santé de nos salariés)
Des pratiques environnementales responsables :
- Trier les déchets
- Faire appel à des filières d’élimination agréées.
Nous sommes tous acteurs de notre environnement...
Faire le choix Imprim’Vert® c’est l’assurance d’un
engagement respectueux de la planète !
Couleurs d’Iles, entreprise responsable,
a fait le choix et a obtenu la marque Imprim’Vert®
Les Hauts de Californie - 97232 Le Lamentin
Tél. 0596 42 09 79 • Fax. 0596 39 28 59 • E-mail : [email protected] • Site : www.couleursdiles.fr
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
P53
Liste adhérents AMPI
RAISON SOCIALE
Menuiseries métalliques
FACE
MAVM
SAMIR
SOCOMI
VER ALU
Recyclage des métaux
SN METAL DOM
ENERGIE
Production et distribution d’électricité
COMPAGNIE DE COGENERATION DU GALION
EDF MARTINIQUE
MARTINIQUAISE DE VALORISATION (LA)
Produits pétroliers
ANTILLES GAZ
SARA
CONSTRUCTION
Produits béton
BATIMAT BETON
BATIMAT RECYCLAGE
BETONORD
BETON PLUS
CENTRALE DES BETONS (LA)
ENTP
FRANCE BETON
LAFARGE CIMENTS ANTILLES
MACOBE INDUSTRIE
SAPEB
SDPI
Carrières
BLANCHARD SA
CARRIERES GOUYER SA
GRAVILLONORD
SABLIERES FOND CANONVILLE
SABLIERES MODERNES
Briqueterie
POTERIE DES 3 ILETS
Charpentes en bois
LE VILLAIN MQUE (SAS GPE )
CHIMIE
Peintures et vernis
AZUREL
SEIGNEURIE MARTINIQUE (LA)
SIAPOC
Cosmétiques
CARAIBES COSMETIQUES
Bougies
CLARTE DIVINE
Recyclage
E-COMPAGNIE
MARTINIQUE RECYCLAGE
Matières plastiques
CABEX INDUSTRIE
MATIÈRES PLASTIQUES MARTINIQUAISES
POLYFORMS
PROCAP
SACHERIE CAPRON
SACHERIE CLERY
SAGIP MARTINIQUE
SIMOP CARAIBES
TUBULEX ANTILLES
Engrais
OUTRE-MER FERTILISANTS
HOLDEX ENVIRONNEMENT
SCIC MARTINIQUE SAS
Gaz industriel
SOMAL
Détergents
PROCHIMIE INDUSTRIE
PAPIER BOIS
Imprimerie
BERGER BELLEPAGE IMPRIMERIE
CARAIBES ROTO DIFFUSION
CARAIBSCANN
COULEURS D’ILES
FRANCE ANTILLES MARTINIQUE
IMPRIMERIE ABSALON
IMPR. ANTILLAISE - CARAIB EDIPRINT
ÉTIK ANTILLES
SIMA
Travail du bois
MATBOIS
SCIERIE PIVETEAU
SOCAPAL
ACCESSOIRES AUTO & BATEAUX
Construction de bateaux
FUSION
MULTICAP CARAIBES
Rechapage de pneus
NOUVELLE SOMAREC
P54
RESPONSABLE
ADRESSE
C.P.
VILLE
LAMENTIN
ROBERT
LAMENTIN CDX 2
LAMENTIN
RIVIERE SALEE
TEL
FAX
66 66 00
65 55 50
50 00 22
51 56 55
68 13 99
51 46 75
65 55 53
50 68 16
51 62 08
68 23 97
M. RICHARD GERARD
M. AUBÉRY ANTOINE
M. DORMOY ALEX
M. PARFAIT ROBERT
M. VIGILANT MARC-ANDRE
ZI LEZARDE - VOIE N° 1 - IMM. SOCOMAL
8 PARC DE LA CARAIBE
PALMISTE - BP 233
ZI PLACE D’ARMES
ZI LAUGIER - BP 45
97232
97231
97284
97232
97215
M. MONPLAISIR LIONEL
ZIP POINTE DES GRIVES
97200 FORT DE FRANCE
60 44 04
60 58 08
M. HERVE HEBRARD
M. KIENER ANDRE
M. FAGOUR JEAN-CLAUDE
USINE DU GALION
PTE DES CARRIERES - BP 573
MORNE DILLON SUD
97220 TRINITE
78 40 30
97242 FORT DE FCE CDX 59 20 12
97200 FORT DE FRANCE 42 75 80
63 09 15
60 29 76
42 75 82
M. BOURGEOIS PHILIPPE
M. MARION DAVID
CALIFORNIE
CALIFORNIE - BP 436
97232 LAMENTIN
97292 LAMENTIN CDX
50 33 30
50 18 94
50 20 11
50 00 15
M. BRICHANT J-JACQUES
M. ABRAMOVICI STEPHANE
M. GOUYER BRUNO
M. MORIN LOUIS
M. DE CHASTAIGNE THIERRY
M. ETILE NICOLAS
M. MORIN LOUIS
M. SALDANA STEPHANE
M. CORDOBA SEBASTIEN
M. TURBET-DELOF PAUL
M. SAINTE-ROSE PHILIBERT
CARRIERE MORNE DORE - BP 269
CARRIERE MORNE DORE - BP 269
CARRIERE DU PHARE - PTE NEGRES
HABITATION MAREUIL
LONG PRE / BP 255
QUARTIER AUGRAIN
ZAC DE RIVIERE ROCHE
PTE DES CARRIERES - BP 863
ZI PETITE COCOTTE
CARRIERE MORNE DORE - BP 269
ZI LEZARDE
97285
97285
97200
97215
97285
97231
97200
97208
97224
97285
97232
LAMENTIN CDX 2
LAMENTIN CDX 2
FORT DE FRANCE
RIVIERE SALEE
LAMENTIN CDX 2
ROBERT
FORT DE FRANCE
FORT DE FCE CDX
DUCOS
LAMENTIN CDX 2
LAMENTIN
66 92 00
66 92 00
61 60 11
68 24 10
50 17 38
58 39 27
42 71 90
72 84 84
56 15 10
51 35 63
51 22 33
51 50 48
51 50 48
61 64 31
68 13 03
50 54 45
65 36 09
50 26 37
60 01 01
56 18 71
51 72 74
51 23 33
M. LESNARD FRANCOIS
M. GOUYER PIERRE-JEAN
M. GOUYER CHRISTOPHE
M. ABRAMOVICI STEPHANE
M. MIRANDE JOSE
CARRIERE DE CROIX-RIVAIL
PERINELLE - BP 42
CARRIERE DU PETIT GALION
RTE DU PRECHEUR
QUARTIER DU FORT - BP 41
97224
97250
97231
97250
97250
DUCOS
SAINT PIERRE
ROBERT
SAINT PIERRE
SAINT PIERRE
51 20 10
55 75 57
61 56 15
52 92 59
78 32 32
51 09 07
55 85 58
61 86 18
52 96 62
78 30 31
M. MARIE JEAN-CLAUDE
VILLAGE DE LA POTERIE
97229 TROIS ILETS
68 03 44
68 19 27
M. AIROLA MICHEL
PARC DE LA SEMAIR
97231 ROBERT
65 01 69
65 63 99
M. DE GENTILE H-PIERRE
M. RENNER DOMINIQUE
M. MENCÉ BRUNO
CENTRE DELGRES - DILLON
ZAC RIVIERE ROCHE - BP 123
ZONE DE CALIFORNIE - ACAJOU
97200 FORT DE FRANCE 59 05 50
97252 FORT DE FCE CDX 50 56 20
97232 LAMENTIN
50 54 14
70 42 14
50 28 39
50 09 11
M. BELLEAU JOEL
ZA LE TRIANON
97240 FRANCOIS
54 27 32
54 38 34
M. SAINT-CYR JOSEPH
ZA DEVILLE - BP 18
97228 SAINTE LUCE
62 55 02
62 44 01
M. EDOUARD SYLVAIN
MME BEYER AGNES
IMM. SEEN - ZI LEZARDE
IMM. SOFAM / ZI COCOTTE CANAL
97232 LAMENTIN
97224 DUCOS
30 04 03
56 37 93
51 39 48
56 47 59
M. LANES PATRICK
M. TORRES CHRISTIAN
M. DESCAS GERMAIN
M. LANES PATRICK
MME CAPRON JOSIANE
MME CLERY HELENE
MME CHERBONNEL FLORENCE
M. FEREY GUILLAUME
M. LANES PATRICK
ZA PELLETIER
ZI CHAMPIGNY
USINE SOUDON - RTE DU VERT PRE
ZA PELLETIER
ZA DILLON
ZI JAMBETTE
ZI CALIFORNIE
HABITATION RIVIERE LA MANCHE
ZA PELLETIER
97232
97224
97232
97232
97200
97232
97232
97224
97232
57 10 23
77 13 20
42 39 44
57 10 23
75 10 43
50 09 77
50 23 23
56 31 56
57 10 23
51 53 07
77 13 28
42 39 70
51 53 07
75 24 01
50 40 07
50 09 98
56 31 46
51 53 07
M. DE REYNAL PATRICE
M. BERNUS MIKE
M. DE LAGUARIGUE NICOLAS
ZI JAMBETTE
LIEUDIT LE SIMON - ALLEE PERRIOLAT
PTE DES CARRIERES - BP 1089
97232 LAMENTIN
39 30 40
97240 FRANCOIS
70 20 23
97209 FORT DE FCE CDX 60 51 11
73 48 83
70 20 23
60 93 52
MME PROST LUCIE
CALIFORNIE - BP 278
97285 LAMENTIN CDX 2
50 05 96
50 59 59
M. DORMOY ALEX
PALMISTE - BP 233
97284 LAMENTIN CDX 2
50 32 82
50 22 48
M. DES GROTTES F-XAVIER
M. COMMEROT HUGUES
MME HENNEVILLE MARIE
M. MARRY NICOLAS
M. AUBURTIN MARC
M. ABSALON ALBERT
M. DE REYNAL GAUTHIER
MME NOGIG SYLVIE
M. UDINO PIERRE
ZA DILLON - BP 297
IMM. F.D.C. - ZI JAMBETTE
IMM. F.D.C. - ZI JAMBETTE
ZI HAUTS DE CALIFORNIE
PLACE F. MITTERRAND - BP 577
2,5 KM RTE SCHOELCHER
BOIS QUARRE
ZI COCOTTE CANAL
PARC DE LA SEMAIR - BP 129
97203
97232
97232
97232
97207
97233
97232
97224
97231
75 14 15
42 78 46
42 52 82
42 09 79
72 88 00
61 42 38
50 28 28
56 28 49
65 50 55
75 09 58
42 78 51
42 52 83
39 28 59
71 50 64
61 75 24
50 75 07
56 24 27
65 18 83
M. MERTINA OLIVIER
M. LAFON AUDRY
M. CATTIAUX MARTIAL
USINE LAREINTY
PAYS NOYE
USINE SOUDON - RTE VERT PRE
97232 LAMENTIN
97224 DUCOS
97232 LAMENTIN
30 03 00
77 09 94
51 89 60
51 67 47
77 09 75
51 89 57
M. C. DE LINVAL JEAN-YVES
M. HERNANDEZ CHRISTIAN
ZAC LES COTEAUX
QUAI OUEST - BP 898
97228 SAINTE-LUCE
68 15 13
97245 FORT DE FCE CDX 71 41 81
48 19 78
71 41 83
M. DE REYNAL TRISTAN
AEROPORT
97232 LAMENTIN
51 11 46
LAMENTIN
DUCOS
LAMENTIN
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
LAMENTIN
LAMENTIN
DUCOS
LAMENTIN
FORT DE FCE CDX
LAMENTIN
LAMENTIN
LAMENTIN
FORT DE FCE CDX
SCHOELCHER
LAMENTIN
DUCOS
ROBERT
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010
42 44 24
Plancher à poutrelles précontraintes PPB.
Un rempart contre les tremblements de terre.
L’onde de choc provoquée par un tremblement de terre peut tout
détruire. La poutrelle précontrainte PPB, la solution pratique, fiable
et robuste pour vous sentir en sécurité dans votre maison.
Sapeb. Et la nature ne vous fera plus trembler.