Magazine PIL n° 5 - Association Martiniquaise pour la Promotion de
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N° 5 - Juin 2010 Le magazine de l’Industrie Martiniquaise L’industrie martiniquaise en 2009 Les exportations de Martinique Histoire de l’industrie Les 40 ans de la SARA Dossier L’emploi dans l’industrie N° 5 Edit Le Président Pierre MARIE-JOSEPH Sommaire Edito Une vision rénovée de l’ultrapériphérie Le séminaire « Convergence », co-organisé par la Commission Européenne, l’Etat et la Région du 28 au 30 avril derniers à Madiana Congrès, a permis de découvrir quelques premiers éléments de la stratégie européenne «UE 2020» pour les Régions Ultrapériphériques de l’Europe, à l’horizon 2020. Le Mémorandum des RUP, intitulé « Une vision rénovée de la stratégie européenne à l’égard de l’ultrapériphérie », signé le 7 mai dernier à Las Palmas aux Canaries, représente également, d’une certaine manière, la feuille de route du partenariat entre l’Europe, l’Etat et les Régions, devant accompagner le développement économique et social de nos régions pour la décennie à venir. Cette stratégie rénovée doit être fondée sur le principe d’une plus grande valorisation des potentialités et des avantages comparatifs de nos régions (positionnement géographique, biodiversité, domaine maritime…), sans pour autant sous-estimer leurs contraintes structurelles permanentes (éloignement, exiguïté des marchés, absence d’économie d’échelle, aléas climatiques…). En somme, il faut miser sur le développement de secteurs stratégiques d’avenir, tout en maintenant en parallèle, des mesures de compensation qui permettent de maintenir à un bon niveau de compétitivité, les productions agricoles traditionnelles, l’industrie locale et les services. Sur l’essentiel, on le voit, le Mémorandum RUP, la Lodeom et le Conseil Interministériel de l’Outre-Mer partagent la même vision : il s’agit pour les DOM, face aux nouveaux enjeux planétaires, de développer des secteurs d’avenir innovants, tout en confortant les secteurs traditionnels. En cela, les concours publics régionaux, nationaux et européens nous seront plus que jamais indispensables pour compenser les surcoûts de notre production résultant de l’ultrapériphérie. A titre d’exemple, le maintien du différentiel d’octroi de mer en faveur de la production des DOM, au-delà de 2014, de même que le renouvellement de l’allocation spécifique RUP audelà de 2013, qui tous deux contribuent en partie à la compensation de ces surcoûts, nous demeurent indispensables. Il reste, qu’à plus court terme, la sortie de crise et la relance de l’activité, notamment dans le bâtiment, demeurent les préoccupations majeures de nos chefs d’entreprise en 2010. Bonne lecture ! Pil, le Magazine de l’Industrie Martiniquaise n° 5 Contact Tél : 0596 50 74 00 - Fax : 0596 50 74 37 - Email : [email protected] Pil, le Magazine de l’Industrie Martiniquaise est une publication gratuite de l’Association Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie Directeur de publication : Pierre Marie-Joseph Coordinatrice : Stéphanie Pécome Comité de rédaction : Natacha Fellous / Leïla Hamitouche / Fabrice Théodose Maquettiste et réalisation : Yannick de Rozan / AMPI Photos : Henri Salomon Impression : Couleurs d’îles Régie publicitaire : Kiwidom - Ronan Trillon - GSM 0696 450538 Numéro ISSN : 1961-7941 / Tirage : 15 000 exemplaires Photo de couverture : Henri Salomon - SARA P4-6 Actualité du secteur Robert Parfait tient la barre de la Grande Distribution Alex Alivon : zoom sur la Grande Distribution P8-18 Dossier : L’emploi dans l’industrie Alpha Conseil : vers la spécialisation des profils Traparinter : et l’intérim dans tout çà ? Agefos-Pme/Opcalia : la formation, un enjeu à ne pas rater Nicolas Etilé, un jeune bâtisseur de succès Biométal : comment gérer l’emploi par les mouvements internes Abadie : travailler ne se limite pas à percevoir un salaire Batimat Recyclage : douze jours pour trouver un emploi Diagnostic de l’emploi dans l’industrie DUT HSE : une formation spécialisée très ouverte P20-22 Quoi de neuf Ca croustille chez Elot ! Abadie : nous maîtrisons la chaîne de production de A à Z HSE : où en est le cercle ? P24-30 Info AMPI L’industrie martiniquaise en 2009 Exonérations de charges : simplifier les calculs du décret L’AMPI partenaire de l’IEDOM A l’agenda du Président Le baromètre des PIL en GMS P32-35 Evolution technique Quand la Tivolienne-Confitures fait peau neuve Somes : 2010, un tournant technologique Martiniquaise de Valorisation : nous améliorons notre manière de travailler P36-38 Démarche QHSE (*) Socacom : l’environnement, facteur essentiel de choix Comia : l’engagement sécurité Caraib Ediprint décroche le label Imprim’Vert P40-43 Dossier Les exportations de Martinique P44-50 Histoire de l’industrie martiniquaise Sara : 40 ans d’histoire aux Antilles-Guyane (*) Qualité/Hygiène/Sécurité/Environnement PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P3 Robert Parfait tient la barre de la Grande Distribution Depuis février dernier, Robert Parfait est le nouveau Président du Syndicat de la Distribution et des Grossistes Alimentaires (SDGA). Il n’est pas en terrain inconnu puisqu’en 1996 il a contribué à la création de cet organisme qui représente 80 % de la Grande Distribution. Quatorze ans plus tard, Robert Parfait dresse un bilan et envisage les défis à relever. Actu secteur M. Robert Parfait P4 Vous étiez à l’origine de la création du SDGA. Aujourd’hui, vous en assurez la présidence. Quelles sont les avancées que vous retenez quatorze ans après ? Nous avons déjà réalisé un certain nombre de choses et en premier lieu, on peut citer l’apaisement du climat social. Notre syndicat a également contribué à l’organisation de filières de production en relation avec l’Association Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie (AMPI) et l’Association Martiniquaise Interprofessionnelle des Viandes (AMIV). Le SDGA s’est engagé fortement envers les producteurs de viande locale en participant pour 2/3 au système des cotisations volontaires, soit environ 700 000 euros par an. Cela permet d’abonder les budgets des filières au sein de l’AMIV, en complément des fonds du POSEI. Par ailleurs, notre partenariat a permis d’augmenter le volume de production locale vendue. Pourtant, il y a encore du mécontentement… Nous sommes encore loin des objectifs des éleveurs qui le prennent pour une mauvaise volonté de notre part alors qu’en réalité, nous sommes très intéressés par l’achat local notamment parce que c’est plus simple pour nous. Notre but à tous c’est bien de promouvoir la production locale et de contribuer à en améliorer l’image et la qualité. La Grande Distribution offre également un avantage à la production locale : un réseau de distribution pour ses produits, alors que la constitution et l’entretien d’un tel réseau en de multiples petits points de vente coûtent cher. On peut donc considérer, même s’il y a encore à faire, que nous constituons un facteur de développement de l’industrie et de la production locale. Quelles sont les priorités de votre mandat vis-à-vis de la production locale ? L’un des objectifs de ma mandature sera de développer la production maraîchère et fruitière. En particulier, les produits traditionnels comme la pomme cannelle, les caïmites… C’est important pour nous de revenir à ces produits et de permettre aux nouvelles générations de les découvrir. Mais je m’attacherai aussi à promouvoir davantage ce que nous proposons déjà comme la laitue ou les tomates… Actuellement, nous ne produisons que 4 % de la consommation locale en tomates ! Il y a donc encore beaucoup à faire. L’organisation de toutes ces filières est donc une priorité. Pour ce faire, nous devons mettre en place des données sur la consommation et se fixer des objectifs pour chaque filière et donner des garanties d’achats aux producteurs. Comme ce qui a été fait pour la banane, la production maraîchère doit obtenir des aides du Gouvernement et de l’Etat. Ma mandature visera également à poursuivre le développement de la production animale. C’est important pour la Martinique de prendre cette orientation, il faut qu’elle produise davantage ce qu’elle consomme. Et contrairement aux idées reçues, l’importation n’est pas forcément plus avantageuse pour la Grande Distribution, surtout depuis que nous payons le container à prix fixe quelle que soit la valeur de ce qu’il contient. Pour finir, comment décririez-vous le contexte de votre présidence ? Le schéma n’est pas rose. Nous passons en ce moment par une période de restructuration et nous voyons dans le même temps le développement du hard-discount qui change les habitudes de consommation. Aujourd’hui, la concurrence est de plus en plus forte, d’autant plus que le pouvoir d’achat diminue : au dernier semestre 2009, la consommation des ménages a diminué. Même en retirant la période de grève de février 2009, on se rend compte que notre chiffre d’affaires est en baisse et on ne s’attend pas à mieux pour 2010 étant donné la situation économique. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Ou les deux. © Jean-Noël Leblanc Bontemps Parce que toutes les entreprises sont différentes et que leurs problématiques varient sans cesse, La Poste Solutions Business vous offre le choix des solutions, papier et maintenant numériques, les mieux adaptées pour une gestion plus performante de vos échanges écrits. Envoi de courriers, commandes en ligne, affranchissement, archivage, création de campagnes de mailings… La Poste Solutions Business répond à tous vos besoins en vous proposant le meilleur du papier et du numérique. Contactez nos conseillers au 3634 (0,34 Ä TTC/min à partir d’un poste fixe). POST_1002028_ 210x297_ECH_NUM.indd 1 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 29/04/10 17:25:46 P5 Zoom sur la Grande Distribution Ecomax a été repris par le Groupe Ho Hio Hen le 1er avril 2010. Plusieurs magasins Champion sont devenus Carrefour Market en conservant le même propriétaire. C’est toujours l’incertitude pour Cora et un supermarché Match et enfin, la nouvelle est désormais publique, cinq surfaces du Groupe Lancry passent à l’enseigne Leclerc en septembre. Mais ces changements d’enseigne se font, pour l’instant, sans extension des surfaces commerciales. Crise oblige. A quoi faut-il s’attendre dans les années à venir ? Tour d’horizon avec Alex Alivon, Secrétaire Général du SDGA (*). M. Alex Alivon Actu secteur Les prix : BCBa ou P6 En 2004, le Schéma départemental de Développement Commercial réalisé avec la Chambre de Commerce et la Grande Distribution de la Martinique était clair. En termes d’installations de grandes surfaces, l’équilibre est atteint et il n’y aura donc pas de révolutions dans les années à venir. Une zone est particulièrement concernée : le centre, déjà saturé de grandes surfaces. Dans ce contexte, chacun semble se battre pour garder ou augmenter sa part de marché et il n’y aurait pas de place pour un nouveau venu. Mais, le centre seul ce n’est pas la Martinique. « Tout est possible, il suffit d’entreprendre » suggère Alex Alivon. Mais pas partout remarque t-il : « Il y a quelques secteurs bien ciblés où des installations sont envisageables, on pense au Sud et au Nord atlantique ». Peut-être un Deux chiffres - 3 200 salariés (en temps plein) - 1,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009 Les enseignes Carrefour - Hyper U - Géant Casino - Cora/Match - Champion Leader Price - Proxi - Huit à Huit ED - Carrefour Market Les grossistes - Groupe Bernard Hayot - Groupe Despointes - Groupe Lancry - Ets De Négri - Groupe Ho Hio Hen futur eldorado commercial à l’échelle de notre île. Depuis trente ans, les grandes surfaces se sont multipliées en Martinique. Des implantations qui ont changé le paysage commercial et «permis le développement de l’industrie agro-alimentaire locale». En effet, « la Grande Distribution a permis de baisser les coûts de fabrication et d’écouler la production locale ». Désormais, nous allons certainement passer à un autre modèle de distribution : « Il y aurait de la place pour des structures de la taille de supermarchés qui pourraient fédérer de petites unités commerciales de proximité afin de regrouper et de baisser les frais généraux. Le commerce d’alimentation est toujours la locomotive ». Une locomotive qui devrait redémarrer franchement à la fin de la crise. Qui a quoi ? - Groupe Bernard Hayot : Carrefour Dillon et Génipa - Groupe Despointes : Champion, Huit à huit, Proxi, Carrefour Market - Groupe Lancry : Carrefour Place d’Armes, Hyper Lancry, ED - Groupe Parfait : Hyper U Galleria et Rond-point - Groupe Ho Hio Hen : Casino, Géant (Batelière, Robert), Ecomax - Groupe Fabre : Leader Price, Franprix pas BCBa ? « Baissez, baissez les prix ! » pouvait on entendre dans les cortèges de grévistes en février 2009. Une revendication qui a débouché sur les prix BCBa. Pourtant, la Grande Distribution est toujours pointée du doigt. Rien n’aurait changé. La réaction d’Alex Alivon, Secrétaire Général du SDGA (*). On entend ici et là que les prix dans la Grande Distribution n’ont pas réellement baissé. Votre réaction ? On baisse 400 produits de 20 % et on nous dit que c’est toujours cher ! En février, l’Insee a publié des statistiques : pour la première fois depuis 5 ans, les prix de l’alimentation ont baissé de 1,1 % en 2009. Et dans la même semaine, un quotidien local dit que rien n’a changé depuis février 2009 ! Cela entretient le doute dans la population. Pourtant, la Commission des prix, sous l’autorité de la DDCCRF (**), a statué que les choses se déroulaient normalement et que les engagements étaient tenus. L’engagement BCBa est tenu ! Mais on voudrait que l’on baisse les prix de tous les produits. Ce n’est pas possible ! Il faut tenir compte du seuil de revente : on ne peut pas vendre en dessous du coût de revient, vendre à perte. Mais on vous reproche d’avoir augmenté le prix des autres produits... C’est faux ! Aujourd’hui en magasin, le consommateur bénéficie de plusieurs ordres de prix : les marques nationales, les marques distributeurs et les premiers prix et les BCBa. Il y a aussi les harddiscounters qui proposent des prix bas. Donc n’importe quel consommateur a les moyens de faire ses courses normalement en s’approvisionnant dans des magasins. Il y a des prix à la portée de tous. (*) Syndidat de la Distribution et des Grossistes Alimentaires (**) Direction Départementale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P7 Vers la spécialisation des profils Pas d’embellie sur le marché de l’emploi industriel, mais plutôt un frémissement commun à l’ensemble des secteurs. Pour Solange Agricole-Lubin, Directrice d’Alpha Conseil Martinique, une tendance se dégage : la recherche de compétences expertes et immédiatement opérationnelles. Explications avec une des spécialistes du recrutement aux Antilles-Guyane. Dossier Emploi Mme Solange Agricole-Lubin P8 Quelle est la situation de l’emploi et notamment industriel en Martinique en ce milieu d’année 2010 ? Je note une légère reprise depuis seulement quelques semaines. L’année 2009 et le début 2010 ont été catastrophiques. Les conflits sociaux, la crise économique, puis les périodes d’élections ont totalement freiné les projets d’embauche. Sans parler des entreprises qui ont dû mettre la clé sous la porte ! Aujourd’hui, les employeurs reprennent leur souffle. Quels sont les postes et les profils les plus recherchés ? Les recrutements sont orientés vers les postes d’encadrement intermédiaire ou de direction. Les chefs d’entreprise sont à la recherche de qualifications de plus en plus précises. Dans l’industrie comme ailleurs, les dirigeants sont sensibles aux parcours à haute valeur ajoutée. Ils ne veulent plus d’approximation, mais une réelle expertise basée sur une formation et/ou une expérience pragmatiques et concrètes. Vous voulez dire que ce n’est plus le niveau de diplôme qui importe mais son contenu ? Les employeurs préfèrent un BTS, DUT ou encore les diplômes issus d’écoles de commerce à une maîtrise universitaire. L’essentiel est d’avoir une vision approfondie de son domaine d’intervention. Avez-vous noté un mouvement particulier dans l’industrie ? C’est un secteur dynamique qui crée de nouveaux postes spécifiques autour de la sécurité, de la qualité ou de l’environnement. Mais on peut également souligner l’offre de fonctions transverses : directeur administratif et financier, directeur des ressources humaines… Une évolution qui traduit une meilleure structuration et une plus grande professionnalisation. La fabrication n’est pas l’unique priorité. On est entré dans une phase d’ouverture et de développement. Pour preuve, un de nos clients, pourtant leader en Martinique, nous a demandé de recruter un responsable commercial chargé de capter de nouveaux segments de marché de la région. C’est aussi valable pour les autres secteurs d’activité ? Si la maturité était déjà plus affirmée, le constat reste le même quelle que soit la taille de l’établissement. Dans la distribution, les profils supply chain ou pricing sont prisés. Dans le bâtiment, on attend une technicité très pointue. Les salaires pour leur part ont généralement été revus à la hausse. L’entreprise sait qu’elle doit proposer des conditions financières à la hauteur de ses attentes. Vous parlez de postes spécialisés, mais en Martinique l’offre de formation est considérée comme insuffisante. Comment trouver alors les profils adéquats ? Un trop grand décalage perdure entre le monde de l’éducation et les besoins des entreprises. Concrètement, les employeurs privilégient les Antillo-Guyanais bien formés. Il vaut mieux être familiarisé aux subtilités du territoire, surtout pour des postes de direction. Nous sollicitons les candidats locaux et ceux qui, hors département, désirent revenir aux Antilles. L’important n’est pas le lieu de naissance, mais la connaissance du tissu économique, social et culturel. Quels sont les principaux conseils à dispenser aux candidats ? Formez vous en adéquation avec les attentes du marché ! Cherchez à aiguiser vos savoirs. Et n’oubliez pas la forme. Je suis souvent surprise par le laisser-aller des postulants. Attitudes lascives et looks peu soignés sont trop souvent de mise ! Quant à la recherche d’emploi, elle doit être proactive évidemment. Plus de 20 % des offres ne sont pas communiquées via les annonces. Ce marché caché est à pénétrer par la multiplication des contacts, le réseautage, la participation à des activités associatives, culturelles. Une fois en entretien, il est impératif d’afficher son intérêt pour l’entreprise en posant des questions pertinentes qui prouvent que l’on s’est renseigné sur l’organisation et les orientations. Et du côté des entreprises, quelles sont les améliorations à apporter en termes de recrutement et d’emploi ? L’entreprise a conscience que la gestion des ressources humaines demande anticipation et approche stratégique. Elle réagit de moins en moins dans l’urgence. Des outils existent pour l’aider à stimuler la mobilité interne et mieux organiser les évaluations individuelles. Le développement des forces vives mérite recul et réflexion. En actionnant le levier de la promotion, on agit simultanément sur deux principes fondamentaux : la motivation des salariés et la création de nouvelles fonctions indispensables à la compétitivité de l’entreprise. Comment Alpha Conseil repère les candidats ? Notre métier a considérablement évolué. L’annonce n’est plus notre support principal. Bien en amont, nous faisons du sourcing pour détecter les potentiels au travers d’associations, d’écoles, d’ordres professionnels et d’autres structures. Alpha Conseil est aussi attentif à la présence active des candidats sur les réseaux sociaux (Viadeo, LinkedIn). Parmi toutes ces ressources, nous sélectionnons ceux qui ont compris que leur atout dépend du niveau d’expertise et que le bien-être au travail est à entretenir à force d’implication. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 L’emploi dans l’industrie Et l’intérim dans tout ça ? M. Nicaise Marie-Sainte Il y a quelques années encore, la flexibilité proposée par l’intérim était un choix de vie pour les candidats. Aujourd’hui, c’est aussi une clé de passage pour décrocher un emploi à plus long terme. Si en Martinique le volume de travail temporaire accuse un net repli, des secteurs comme le BTP ou la Distribution sont toujours friands de ce mode de collaboration. Tour d’horizon du marché avec Nicaise Marie-Sainte, Directeur général et créateur de Traparinter. La tendance est à la spécialisation des profils. Est-ce aussi un fait avéré pour les intérimaires dans l’industrie ? Nous avons des profils spécialisés, mais nous constatons un transfert des qualifications d’une branche d’activité à une autre. Des formations très techniques comme tuyauteurs soudeurs ou celles en rapport avec les métiers du bois se font rares. Les candidats, et notamment les plus jeunes, ont compris que certains secteurs étaient fermés. Ils proposent leurs compétences ailleurs et autrement. Les motivations des entreprises à recourir au travail temporaire sont-elles les mêmes qu’auparavant ? La crise économique et sociale a considérablement ralenti la production. Le comportement de l’entrepreneur s’est modifié. Il cherche à rationaliser son process de recrutement tout en veillant à garantir sa qualité. Son objectif premier est le résultat dégagé. Le candidat sélectionné doit être polyvalent, en plus de répondre en tous points à la fiche de poste. Par ailleurs, les dirigeants testent l’intérimaire en vue d’une embauche définitive. Une méthode de recrutement qui limite les erreurs de casting et permet un engagement plus serein. On a donc moins de prolongations des missions d’intérim et plus de transformations en CDD ou en CDI. A quel type de demande devez-vous répondre ? Aujourd’hui, des secteurs comme la banque, l’agroalimentaire et les services à la personne font appel à l’intérim. Depuis peu, les professions libérales s’adressent également à nous. Les demandes de postes ouvriers sont majoritaires même si, depuis quelques années, elles tendent à baisser. Les industriels n’hésitent pas à nous solliciter pour des profils d’encadrants intermédiaires et de techniciens expérimentés immédiatement opérationnels. La formation professionnelle, un enjeu à ne pas rater Dossier Emploi Favoriser l’égalité des chances, agir sur la promotion sociale, gagner en compétitivité font partie des atouts de la formation professionnelle connus des industriels martiniquais qui sont plus ouverts aux dispositifs proposés. Tour d’horizon des pratiques et des freins rencontrés. P10 La crise n’est pas sans effet sur les attitudes des employeurs qui misent plutôt sur l’évolution des compétences de leurs salariés que sur de nouvelles embauches. La formation professionnelle prend alors tout son sens dans un contexte tendu. L’industrie martiniquaise n’échappe pas à cette logique. Dans ce secteur et selon Béatrice BaldaraMarimoutou, Directrice de l’Agefos-Pme Martinique, les actions de formations visent majoritairement l’adaptation au poste : «Les salariés ont besoin de gagner en performance et en responsabilité fonctionnelle. Notre rôle est d’amener davantage d’entreprises à mettre en place des formations certifiantes et qualifiantes». Dans les plus grandes entreprises, on consolide les compétences, dans les plus petites, on les développe souvent en vue d’une évolution interne. Les demandes les plus courantes portent sur la maîtrise des socles de pré-requis nécessaires à tous les salariés et fonctions présentes dans l’entreprise : informatique, bureautique, gestion et comptabilité, logistique, commercial... « Dans certains métiers techniques, où des opportunités de promotion interne existent, le développement de compétences se fait par le biais de formations transversales visant à assimiler les méthodes de management » ajoute Béatrice BaldaraMarimoutou. Une stratégie ayant pour but de niveler les compétences vers le haut. Mme Béatrice Baldara-Marimoutou Pour Jacqueline Janvier-Désir, Directrice d’Opcalia Martinique, le constat est le même, à un détail près : « Depuis 10 ans, l’attention des entreprises industrielles est axée sur les problèmes de qualité. Les démarches d’amélioration continue sont fréquentes. Elles nécessitent de fait une formation pour ceux qui sont en charge de leur application ». D’autres thématiques comme le développement durable et le développement commercial impliquent une approche réfléchie. La gestion des déchets, la motivation des forces de vente, la pratique de l’anglais face à des fournisseurs étrangers sont autant de sujets qui alimentent les contenus des programmes de formation. La professionnalisation joue alors un rôle essentiel. Elle tendrait même à dépasser le DIF, qui a encore du mal à se faire connaître. Le paysage de la formation n’est pas si simple à appréhender. Mme Jacqueline Janvier-Désir difficultés pour les formations techniques pointues » remarque Jacqueline JanvierDésir. Le manque d’entités spécialisées a poussé les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) à être davantage proactifs : recherche de formation locale ou hors département, montage financier… « Dans certains cas, l’Opcalia rédige le cahier des charges et fait appel aux fonds publics pour concevoir les actions » précise sa Directrice. L’accompagnement des entreprises est devenu incontournable. Formation collective, intra, inter, par filière, chacun apporte une solution ciblée pour motiver le chef d’entreprise. Un accompagnement sur mesure face à des dispositifs mal connus Congé individuel de formation (CIF), droit individuel à la formation (DIF), validation des acquis de l’expérience (VAE), périodes de professionnalisation… les dispositifs ne manquent pas et sont régulièrement modifiés, voire supprimés, par des réformes qui s’enchaînent. Pas facile Des enjeux et des freins alors d’y voir clair pour l’entreprise et le L’industriel mise sur la qualité des salarié. La configuration de la formation formations et exige qu’elles apportent le professionnelle française est complexe par savoir technique pour maîtriser au plus ses modalités d’accès et de financement vite les process. Mais d’autres enjeux qui varient en fonction du statut des l’attendent comme le vieillissement de bénéficiaires et des nombreux intervenants la population. Selon l’Insee Martinique, de 18 % en 2004, la part des 60 ans et aux responsabilités partagées. En Martinique, on a dénombré en 2007, 217 organismes de Chiffres-clés Martinique formations dont 94 % sont privés. - La proportion d’actifs sans diplôme : 32 % Un véritable secteur d’activité (source : DTEFP Mque Avril 2009) aux enjeux financiers importants. « L’offre de - En 2008, la durée moyenne des formations se formation transversale est situe autour de 30 h par salarié formé de bon niveau et diversifiée, (Données nationales (Dom inclus) – source Ministère du mais nous rencontrons des Travail) PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 L’emploi dans l’industrie plus atteindra 36 % en 2030 tandis que celle des jeunes de moins de 20 ans passera de 28 % à 21 %. En réponse à ce mouvement démographique inéluctable, l’Opcalia propose aux industriels un audit réalisé par un consultant confirmé. L’objectif est d’anticiper les tensions et de repérer les besoins futurs en termes d’emplois et de formation. « Il faut que l’entreprise travaille sur trois axes - suggère Jacqueline JanvierDésir : l’analyse de ses attentes, l’évaluation des formations une fois que le salarié a repris son poste et une meilleure exploitation de la VAE ». Une gageure pour l’entreprise qui peine à utiliser le panel des formations professionnelles à sa disposition. Les obstacles sont connus et perdurent : coût, organisation interne, manque de recul et de temps auxquels s’ajoute l’évolution rapide des réformes. Pour y répondre, les OPCA proposent des catalogues de formations à des prix négociés, pour des durées plus courtes et à des conditions plus souples notamment par la présence alternée du salarié au centre de formation. Tous les efforts sont bons pour faciliter l’accès à la formation professionnelle, perçue comme un levier du dialogue social par les acteurs du métier. Un argument malgré tout contesté. « Des employeurs n’hésitent pas à se servir de la formation pour calmer les syndicats » témoigne un ancien DRH. D’autres ont du mal à la considérer sous l’angle d’un outil stratégique de développement et ignorent même qu’ils cotisent pour la formation professionnelle ! ». Quel que soit le diagnostic, la formation professionnelle, tous secteurs d’activités confondus, a encore de beaux jours devant elle. Près de 23 000 salariés sur 126 000 ont pu en bénéficier l’année passée. Une proportion qui ne demande qu’à croître. Le profil du stagiaire dans l’industrie - Homme âgé entre 30 et 45 ans, venant dans le cadre de la professionnalisation, avec une formation de base niveau 4 ou 5. - Pour les entreprises de moins de 10 salariés, les femmes qui suivent une formation sont plus nombreuses. Les 5 objectifs de la réforme de la formation professionnelle continue du 25 novembre 2009 •Orienter les fonds de la formation professionnelle vers ceux qui en ont besoin •Développer la formation professionnelle dans les PME •Insérer les jeunes sur le marché du travail, en s’appuyant notamment sur les contrats en alternance •Améliorer la transparence et les circuits de financement et mieux évaluer les politiques de formation professionnelle •Simplifier, informer, orienter et accompagner les salariés et demandeurs d’emploi PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P11 Nicolas Etilé, un jeune bâtisseur de succès Dossier Emploi M. Nicolas Etilé P12 « La réussite c’est un mélange de travail et de chance qu’il faut provoquer » affirme Nicolas Etilé. Le ton est donné. Et qu’on ne s’y méprenne pas. Derrière ses 32 ans, cet homme, père de deux enfants, montre réalisme et maturité dans sa vision du travail et dans le parcours réalisé. Une lucidité qui rime chez lui avec rapidité. À peine son diplôme de conducteur de travaux en poche (CFP Egletons et CFP Toulouse), il prend l’avion et quitte la Métropole pour sa Martinique natale. Un poste à la Samex l’attend déjà. Même si l’idée de monter sa propre structure ne l’a jamais quitté, Nicolas apprend pendant quelques années à gérer des chantiers et à mettre en application sa formation initiale tout en acceptant d’être polyvalent. A l’écoute du marché, son attention est très vite attirée par un produit original développé par la société Maccaferri. Qu’à cela ne tienne, il est convaincu qu’il peut implanter le Cubiroc en Martinique, un panier gabion prérempli servant à bâtir et à soutenir les murs. « J’ai envoyé un mail au responsable commercial de la zone Dom-Tom. Le courant est très vite passé. Quelques jours après, il venait en Martinique. Je l’ai persuadé que je pouvais produire et commercialiser le produit ici » raconte-t-il. Une conviction qui ne se limite pas à de l’enthousiasme. Nicolas a dû chercher des partenariats, étudier le marché, démontrer que le produit pouvait se développer favorablement. Déterminé et sans fortune personnelle, le jeune homme réunit les 30 000 euros nécessaires à l’ouverture d’ENTP (Entreprise Nouvelle de Travaux publics). Un nom qu’il a depuis longtemps en tête. « Pendant mes études, lors des simulations de cas, j’avais déjà appelé mon entreprise fictive comme cela. J’aime la notion de Droit au but. Nicolas Etilé a toujours eu un objectif professionnel. Il l’a atteint en créant ENTP, Entreprise Nouvelle de Travaux Publics. Leader en Martinique du gabion, grâce au procédé unique du Cubiroc, Nicolas Etilé est un jeune entrepreneur qui pose les fondations d’un avenir prometteur pour lui comme pour ses salariés. nouveauté. Je m’impose de proposer de l’innovation et de ne jamais me reposer sur mes lauriers » explique-t-il. Son emploi, il l’a créé, le succès de son entreprise, il l’a obtenu au prix d’un acharnement quotidien. De 2007 à 2009, il multiplie les contacts, rassure son fournisseur et tisse des liens qu’il fera fructifier. « Dès le début, les Sablières de Fond Canonville m’ont fait confiance en prenant le risque de m’apporter la matière première : les pierres qui composent le Cubiroc » précise-t-il. Un partenariat qui n’a jamais failli et qui s’est poursuivi sur les bases d’un respect mutuel. Aujourd’hui, ENTP compte 10 salariés et a pour clients, collectivités, municipalités et autres entrepreneurs privés. « J’ai voulu m’entourer de personnes qualifiées et volontaires. Je m’adresse principalement à Pôle Emploi, aux cabinets de recrutement ou par bouche à oreille » explique le jeune chef d’entreprise. Mais sans détours, il déplore des difficultés de recrutement. Si les compétences existent, c’est parfois l’état d’esprit qui fait défaut. Selon lui, certains candidats surévaluent leurs aptitudes et manquent d’implication au travail. « Les salariés ont autant de droits que de devoirs, un donnant-donnant qui vaut aussi pour l’entreprise » reconnait-il. Rien n’est jamais acquis. Son équipe le sait et il peut compter sur elle. « Je rends hommage à mes collaborateurs qui depuis 3 ans sont les architectes de la réussite d’ENTP » souligne Nicolas Etilé. Des salariés qui ont su s’adapter à un produit nouveau, créer des synergies et lui permettre d’être créatif et compétitif. Conscient que la responsabilisation et la consolidation des savoirs sont primordiales, Nicolas Etilé n’hésite pas à programmer des formations. En interne comme en externe, il veille à ce que les connaissances se développent au rythme des évolutions du métier. Un investissement pour l’entreprise pour un bénéfice à court terme indiscutable. Fort de la notoriété de son produit qui a remporté les « Prix de l’innovation technique » au concours « Talent national 2008 » et des « Salons de l’Habitat », Nicolas Etilé poursuit son expansion selon un dicton bien connu : Anni pran douvan avan douvan pran’w. A ceux qui auront compris que la motivation professionnelle n’est pas une affaire de posture, il proposera dans les mois à venir 3 à 4 postes d’ouvriers. Crise ou pas, pour Nicolas Etilé, décrocher des opportunités c’est aussi et surtout une affaire de détermination et d’audace. Fiche d’identité ENTP Quartier Augrain 97231 Robert - Tel. : 05 96 58 39 27 - Email : contact@ cubiroc.com - Création : 2007 - 1 200 000 € d’inv estissements - CA 2009 : plus d’u n million d’€ - 10 salariés - Moyenne d’âge : 30 ans PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 L’emploi dans l’industrie Biométal ou comment gérer l’emploi par les mouvements internes Chez Biométal, le développement des compétences repose avant tout sur la mobilité de ses salariés. Le fabricant de tôles et d’armatures joue clairement l’atout de l’évolution des carrières tout en laissant à des candidats, qui ne sont pas encore dans son giron, des opportunités d’emplois sur des postes ciblés. Analyse d’une stratégie bien rôdée avec Catherine Fargues, Directrice des ressources humaines. Mme Catherine Fargues Les métiers de l’industrie ont-ils réellement évolué ? Comme dans toute entreprise de taille moyenne, industrielle ou non, nous avons des fonctions généralistes principalement dans les domaines administratif, financier et commercial. Mais nous comptons aussi des postes spécifiques à notre activité, liés à la fabrication, à la maintenance et à la qualité. L’évolution des outils de production, la nécessaire adaptation de l’entreprise aux besoins de la clientèle, les stratégies de développement ont imposé une meilleure technicité ayant un impact sur les métiers et les compétences. Quels sont vos nouveaux critères d’exigences ? Nos productions répondent à des standards de qualité élevés sur lesquels doivent intervenir des salariés performants. Les critères de recrutement ont changé. Nous avons recours à des candidats formés. Pour la production par exemple, il est nécessaire de disposer d’une formation technique de niveau minimum CAP/BEP. En ce qui concerne la maintenance, les exigences sont supérieures. Mais cela ne suffit pas. Le savoir-faire ne peut se concevoir sans le savoir-être. L’implication et la capacité d’adaptation sont des ingrédients indispensables qui complètent la compétence technique. Le secteur industriel a souffert d’une mauvaise image. Est-ce toujours le cas ? Des clichés passéistes ont longtemps servi à définir l’industrie. Les jeunes en particulier considéraient nos métiers comme pénibles et peu valorisants. Heureusement et grâce à des efforts de communication, les perceptions se sont transformées. Les futurs salariés sont davantage informés. Comment vous y êtes vous pris pour contribuer à rendre le monde industriel plus séduisant ? Très tôt, Biométal a ouvert ses portes aux écoles et a porté une attention particulière à l’accueil des stagiaires. Présenter la diversité de nos métiers, appréhender les particularités et la complexité du travail, c’est donner des repères sur le rôle et les missions de l’entreprise. Une manière aussi de découvrir ses activités et les hommes qui y participent. C’est pour nous une modeste contribution à leur construction sociale. Sur quoi repose votre politique de recrutement ? Nous privilégions la mobilité interne. Même si la législation sur la négociation d’accords de GPEC(*) ne nous concernait pas directement, Biométal a fait le choix de mettre en place des outils qui nous permettent, lorsqu’un besoin est défini, de repérer les potentiels adéquats. Aucun chef d’équipe n’a été engagé par la voie externe. Tous étaient déjà en poste à la production. Une façon en somme de redistribuer les cartes, de valoriser les compétences et de combiner les attentes de l’entreprise avec celles des salariés. Ils ont ainsi la possibilité d’acquérir de nouvelles qualifications, voire de pratiquer d’autres métiers, en restant acteurs de leurs projets professionnels. Cela implique aussi des investissements importants en termes de formation. Prenons l’exemple récent d’un de nos employés qui pouvait prétendre à une fonction de responsable commercial. Convaincus de ses capacités et de son engagement, nous lui avons offert l’opportunité de suivre un cursus diplômant d’un an pour accéder à ce poste. Pour les fonctions Sécurité et Qualité, nous avons également actionné la dynamique interne. La professionnalisation est une de nos particularités. Vous sous-entendez que vos recrutements externes sont très rares ? Sur ces deux dernières années et compte tenu du contexte de crise, nos recrutements ont été réduits. Ils sont plutôt concentrés sur des métiers techniques spécifiques comme celui d’opérateur de production ou de conducteur d’engins de manutention. Actuellement, pour assurer le développement du Groupe, nous recherchons deux directeurs de filiale. Est-ce facile pour vos salariés de s’adapter à un nouveau poste ? Sur le plan technique, nous organisons la transmission des savoirs et mettons tout en œuvre pour faciliter l’adaptation. En revanche, certains peuvent rencontrer des difficultés à endosser un rôle d’encadrant et vivent parfois des problématiques de positionnement. Un travail est mené pour les aider à franchir le cap et à maîtriser les bonnes pratiques managériales. Nous veillons à apporter à chacun une réponse personnalisée en mettant en place des programmes de formation significatifs. Quelle place occupe la fonction ressources humaines chez Biométal et comment la vivezvous ? Elle doit répondre à un double enjeu : accompagner la croissance de l’entreprise et reconnaître les compétences individuelles des salariés. L’intérêt de la mission repose à la fois sur son approche technique (droit social, administration de la paie, relations sociales…) et sur sa dimension terrain. J’ai pu étendre mes responsabilités à d’autres sociétés du Groupe qui ont des problématiques et des contextes sociaux différents. Jongler de l’une à l’autre pour répondre aux attentes de tous est pour moi une expérience enrichissante. (*) Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences Fiche d’identité BIOMETAL Parc d’activités du Robert 97231 ROBERT Tél : 0596 65 14 44 - Activité : fabricati on de tôles, treillis, armatures, ronds à béton - Création en Marti nique : 1980 - 75 salariés en Ma rtinique - Implantation en Guadeloupe, Guya ne PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P13 « Travailler ne se limite pas à percevoir un salaire » Dossier Emploi M. Antoine Maso P14 Comment avez-vous intégré le marché du travail ? Lycéen, je travaillais chaque été à la Somes, à l’usine Chanflor. Après mon service militaire, j’ai enchaîné durant 5 ans les petits boulots d’électricien sur les chantiers. Des activités qui n’avaient d’ailleurs rien à voir avec ma formation initiale qui s’est arrêtée au CAP/BEP plomberie. En 1996 vous rejoignez les équipes d’Abadie. Racontez-nous les circonstances de cette embauche… Mon beau-frère m’avait parlé d’un remplacement de chauffeur-livreur pour un mois. Je me suis présenté et j’ai décroché le CDD. Le lendemain de la fin de mon contrat, je suis malgré tout revenu me présenter aux portes de l’entreprise. Pourtant, votre CDD était terminé sans autre proposition de continuation ? Je voulais absolument travailler. J’ai expliqué au Directeur que je prendrai n’importe quel travail. Et cela a marché. Il m’a proposé tout de suite de rester une semaine supplémentaire pour m’occuper du nettoyage des locaux. J’ai accepté et j’ai bien fait car, immédiatement après cette mission ponctuelle, j’ai rejoint l’atelier. Vous êtes entré dans cet atelier pour ne plus jamais en sortir ! On peut dire ça comme ça ! Je suis vraiment curieux de nature et j’ai tenu à Bâtir une carrière sans formation solide, est-ce une utopie ? Si aujourd’hui la spécialisation est privilégiée par les employeurs, certains salariés, en partant de peu, ont pu construire un parcours professionnel remarquable. C’est le cas d’Antoine Maso, Directeur de production chez Abadie, fabricant de matelas en Martinique. Echange avec un autodidacte qui a su se frayer un chemin dans le monde de l’entreprise. découvrir tous les postes de fabrication. D’abord à la préparation des matelas, puis rapidement en charge de machines de plus en plus élaborées que mon patron m’avait confiées. J’étais alors passé en CDI. Mais je ne restais pas seulement derrière mes piqueuses. Pendant 10 ans, je suis allé de poste en poste. Je me suis même occupé de la maintenance. Grâce à cette polyvalence, j’étais en mesure de faire n’importe quel remplacement. Pourtant en 2006, vous ressentez une certaine lassitude… J’avais une vision très complète des métiers et je m’étais senti bloqué dans ma progression. J’avais envie d’avancer et je ne voyais pas vers quoi. J’en ai parlé au chef d’entreprise qui m’a rassuré. C’était une question de temps. L’année suivante, il m’a nommé responsable de production. Quelles sont vos fonctions à ce poste ? Je m’occupe de toute la fabrication, de la gestion des commandes et des livraisons. J’ai sous ma responsabilité 19 personnes réparties entre l’atelier et les trois magasins. Comment cette promotion a-t-elle été perçue en interne ? Le changement fait toujours un peu peur d’autant plus que j’ai apporté des modifications pour accroître l’efficacité et optimiser les conditions de travail. Même si cela a été parfois difficile, les salariés ont compris que les améliorations étaient bénéfiques. Les réticences se sont atténuées progressivement. P e n s e z - v o u s qu’aujourd’hui encore il est facile d’évoluer quand on est autodidacte ? Formé ou pas, il faut aller chercher les opportunités. Travailler ne se limite pas à percevoir un salaire en fin de mois. Il faut aimer ce que l’on fait. C’est une question de mentalité et de volonté. Dans mon cas, la détermination et la polyvalence ont été les clés de mon évolution. Chacun doit s’impliquer, les patrons y compris. Ils doivent donner une chance à ceux qui n’ont pas toujours un CV parfait. Fiche d’identité ABADIE ZAC Rivière Roche Jambette 97200 Fort de Franc e - Tél : 0596 50 37 47 - Courriel : abadie2 @wanadoo.fr - Fabrication de ma telas et production de mo usse polyuréthane - Créée en 1962 - Effectif : 27 salari és PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 L’emploi dans l’industrie Douze jours pour trouver un emploi L’homme semble timide. Réservé et humble, il l’est certainement. Déterminé et clairvoyant, sûrement. Son début de parcours professionnel en est la preuve. Rencontre avec Luc Rovela, 22 ans, agent de maintenance chez Batimat Recyclage. M. Luc Rovela « Il a quelque chose en plus. C’est un gars volontaire, avide de connaissances » commente son patron, Stéphane Abramovici. Une perle pour l’entreprise selon certains. Comme bon nombre de petits garçons, Luc Rovela est attiré par les engins et leur mécanique. Un rêve qui, s’il reste en l’état pour beaucoup, est devenu pour lui réalité. Suite à l’obtention d’un CAP-BEP de mécanicien et d’un Bac pro «Maintenance des matériels», le jeune robertin s’engage dans un BTS par alternance «Après-vente automobile» chez Bamitel. Une expérience qui confirme sa passion. Malheureusement, à l’issue de sa formation, aucun poste n’est proposé. Luc Rovela réfléchit alors au moyen de trouver rapidement un emploi. « J’ai contacté les meilleurs clients de Bamitel. J’ai pris l’annuaire et j’ai appelé pour cibler mes courriers » se souvient-il. Les lettres personnalisées ne seront pas envoyées par la poste. « Je me suis déplacé personnellement dans les entreprises. C’était un moyen de montrer ma motivation » précise Luc Rovela. Une approche proactive fructueuse. Sur les carrières de Saint-Pierre, il croise le directeur technique qui s’engage à transmettre son curriculum vitae à son collègue du Lamentin. Promesse tenue. Deux jours plus tard, Batimat Recyclage le convoque à un entretien d’embauche au poste d’agent de maintenance. « J’ai eu un rendez-vous très complet. D’abord dans un bureau, puis sur le site que j’ai entièrement visité. Le directeur technique m’a tout expliqué et ne m’a pas caché la difficulté du métier » raconte Luc. Une occasion aussi d’expliquer ses compétences et son enthousiasme à rejoindre la société. D’ailleurs, s’il a pris bien soin de soigner son apparence, il n’a pas hésité à garder ses chaussures de sécurité. « Un détail qui prouve que je suis prêt à travailler tout de suite sur le terrain ! » ajoute-t-il. Sur le chemin de retour vers le Robert, un coup de fil l’oblige à se garer. L’agence d’intérim de Batimat veut qu’il commence dès le lendemain. Il a donc fallu douze jours, dès la fin de son BTS, pour que ce jeune homme intègre le marché de l’emploi. Un mois d’intérim, puis un contrat à durée déterminée, qui se transforme en contrat à durée indéterminée, et le voilà en charge de la maintenance du parc. Une fonction à laquelle il ne met pas de limites : « Je participe à la production, à la réception et au tri des déchets et à la conduite d’engins ». Tout l’intéresse. C’est là sa force. Son temps, il ne le compte pas. Toujours dans l’action sans oublier l’observation, une autre de ses qualités. « Pour progresser, il faut regarder, interroger. J’ai la chance d’avoir un responsable à l’écoute, qui m’apporte des réponses » reconnaît-il. Quand on lui demande de se projeter dans l’avenir, Luc Rovela marque un temps de réflexion. « Pourquoi ne pas devenir responsable de la production ? Mais il me reste encore à apprendre. J’ai identifié les points à approfondir » répond-il avec sérieux. Le temps bien utilisé est un paramètre majeur, il le sait. Aujourd’hui, Luc Rovela occupe un poste qui est en cohérence avec sa formation et ses aspirations de toujours. Le reste viendra naturellement à force de travail et d’implication. Ce soir, comme chaque jour depuis deux mois, il repartira à la maison en taxico. Sa voiture est en panne. Mais il promet de prendre le temps de la réparer. Les cordonniers sont les plus mal chaussés a-t-on coutume de dire. Pour Luc Rovela, les priorités sont apparemment ailleurs. Fiche d’identité BATIMAT RECYCL AG E Morne Doré 97232 Lamentin - Tel. : 05 96 66 92 18 - Activité : gestion et recyclage des déchets de chantie r - Date de création : 2008 - Nombre de salari és : 5 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P15 Diagnostic de l’emploi dans l’industrie De juin à décembre 2009, Rudy Maurice, stagiaire en Ressources Humaines à l’AMPI, a eu pour mission d’élaborer un diagnostic de l’emploi dans les industries martiniquaises. Cette étude a été réalisée à partir d’une enquête menée auprès d’une quarantaine d’industries membres de l’AMPI. Extrait de son rapport d’analyse. De manière générale, l’étude aura dégagé trois grands types de besoins en matière d’emploi et de ressources humaines : Dossier Emploi 1. Les besoins en recrutement P16 Si les besoins en recrutement sont actuellement gelés par le climat économique actuel, nous avons pu démontrer que l’emploi des jeunes constitue une part importante de la demande des entreprises, même si celle-ci risque d’être assez faible sur le court terme. Les besoins en main-d’œuvre de l’industrie se concentrent sur le secteur de la maintenance avec 32 % des offres d’emplois exprimées. Suivent les offres en production et fabrication (exploitation). Ces deux secteurs représentent à eux deux 56 % des offres d’emploi. En troisième position vient le secteur du Commerce et de la Vente représentant 19 % des offres. Enfin, contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’Administration est aussi un secteur d’emploi dans l’industrie même si dans les très petites entreprises, les équipes sont généralement réduites au minimum à cause de leur coût salarial. 2. Des besoins en formation Nous pouvons classer les besoins en formation en 2 grandes catégories : la formation professionnelle continue et la formation initiale. La formation des salariés (formation professionnelle continue) Selon notre analyse, le niveau général des professionnels dans les industries est assez faible. Beaucoup de très petites entreprises disposent d’employés très peu qualifiés qui n’ont pas été formés pour accomplir de nouvelles tâches. Les méthodes de travail sont assez souvent dépassées par l’évolution technologique du matériel industriel. C’est une conséquence classique du progrès technique qui se fait ressentir assez fortement dans les industries visitées. Certains anciens vont même jusqu’à renoncer à une évolution de leur profession en privilégiant leurs méthodes empiriques de travail. Par ailleurs, certaines entreprises paralysent le développement de leur activité parce qu’il n’existe pas sur le territoire de formation directement liée à cette activité. Néanmoins, on peut s’interroger sur le véritable intérêt de créer certaines filières de formation professionnelle si le nombre d’entreprises en exprimant le besoin est faible. En 2009, le dynamisme de l’emploi en Martinique est globalement gelé en raison du mauvais climat social généré par la crise de février 2009, néanmoins les besoins dans le secteur industriel sont bien réels. D’une part chez les jeunes, même s’ils disposent de formations plus ou moins modernes, celles-ci ne semblent pas adaptées au monde du travail. Pourtant, la jeunesse tient probablement toutes ses promesses pour le progrès technique du travail dans l’industrie en Martinique, et notamment dans des domaines tels que la maintenance, à condition d’améliorer les relations entre les jeunes, les employeurs et les établissements scolaires. D’autre part, le personnel plus ancien semble manquer de formation spécialisée et de qualification, ce qui affaiblit considérablement le niveau technique général dans l’industrie martiniquaise. La formation des jeunes recrues (formation initiale) Chez les jeunes, le problème vient systématiquement de l’inadéquation entre les formations scolaires et les réels besoins des entreprises, ce qui ralentit considérablement l’emploi sur le marché du travail selon notre sondage. De plus en plus d’entreprises témoignent de leur déception quant à la préparation des jeunes au monde du travail et à la vie en entreprise. Il y a donc une vraie nécessité pour les entreprises d’harmoniser les enseignements des écoles, mais aussi d’adapter les formalités contractuelles avec les réels besoins exprimés. La question qui se pose ici est de savoir comment Repères (2009) sensibiliser l’Education Nationale Le chômage toujours en ou les écoles professionnelles pour progression en Martinique l’amélioration et la création de certaines • Fin janvier 2009, le nombre de demandeurs filières. 3. Des besoins en informations • d’emploi catégorie A s’élève à 39 744 personnes, soit + 14,8 % de plus sur un an L’indicateur chômage s’établit à 24,2 % Les offres collectées par Pôle Emploi Martinique baissent de 8,7 % par rapport à 2008 De janvier à septembre 2009, 5,9 % des offres concernaient des postes dans l’industrie La durée moyenne d’ancienneté dans le chômage est de 42 mois 46 % des jeunes Martiniquais sont au chômage Si la formation est le plus gros besoin RH • de l’industrie martiniquaise actuellement, elle est directement liée aux besoins • d’informations qui occupent une place tout aussi importante. La plupart des • petites entreprises interrogées n’ont pas de structure en Ressources Humaines • (service RH ou responsable RH) et n’ont généralement pas les informations Sources : Iedom Martinique, Dares - Pôle Emploi, Insee utiles, voire essentielles, à une gestion Antilles-Guyane des ressources humaines convenable. En plus des informations générales et Peu de mouvements pour les actifs législatives sur le monde du travail, nous • 161 000 Martiniquais présents sur le nous sommes aperçus d’un manque marché du travail (52 % de la population des cruel de connaissances sur les diverses 15 ans ou plus) aides de financement, que ce soit pour • Répartition des salariés par secteur : - 42 % dans les services non marchands l’emploi des jeunes ou par exemple - 39 % dans les services marchands pour la formation professionnelle - 7 % dans l’industrie des salariés actuels. Beaucoup - 7 % dans la construction - 4 % dans l’agriculture d’entreprises semblent avoir besoin d’un accompagnement pour la mise en • 2 800 établissements dans l’industrie œuvre et le suivi d’un plan de formation. Source : Insee Dom PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P17 DUT Hygiène/Sécurité/Environnement : « une formation spécialisée très ouverte » Dossier Emploi Organiser et assurer la sécurité dans les entreprises, développer les actions de protection de l’environnement, informer les personnels... autant de responsabilités auxquelles prépare le DUT HSE de l’UAG. Une formation qui répond aux demandes croissantes des entreprises soumises à la pression réglementaire. Interview croisée avec deux jeunes de 20 ans, Elodie Marc et Willem Richardson, étudiants en dernière année sur le Campus de Schœlcher. P18 Vous avez découvert le DUT HSE lors d’une journée «Porte ouverte» sur le Campus. Pourquoi avoir choisi cette formation plutôt qu’une autre ? Elodie : Mon rêve a toujours été d’intégrer les sapeurs pompiers. Je suis attirée depuis longtemps par les métiers de la protection civile. Le choix du DUT HSE est logique. Il propose une diversité d’enseignements comme la physique, la biologie mais aussi le droit et la gestion. Sans oublier que la sécurité, l’hygiène et l’environnement sont des métiers porteurs. Willem : En passant mon bac S, j’avais pour objectif d’intégrer une Prépa MathsPhysique-Informatique. Malheureusement, je n’ai pas été accepté. Mon second choix s’est donc porté sur le DUT HSE. C’est une formation très ouverte, dispensée aussi bien par des enseignants permanents que par des professionnels en activité. Les passages en entreprises, les visites sur site nous plongent au cœur du sujet en nous permettant de confronter nos savoirs théoriques à la réalité. L’entreprise peut paraître opaque pour un étudiant. Quelles ont été vos premières impressions en entrant dans le monde professionnel ? Elodie : L’entreprise m’a toujours impressionnée. Il est difficile de connaître ses codes et ses usages. Même si on nous y prépare un peu, c’est toujours une découverte. Willem : J’ai la chance d’avoir un beaupère chef d’entreprise qui m’a familiarisé à ce monde. Mais j’avoue que sans cela, je me serais senti démuni. Malgré tout, l’UAG nous propose un forum en juin avec des professionnels qui évoqueront les entretiens d’embauche. Et après le DUT, vous souhaitez travailler ? Elodie : Je vais tenter une licence professionnelle «Sécurité des biens et des personnes» en Métropole. J’y ai postulé dans 8 écoles. A terme, je me verrais bien intervenant en cas de catastrophes naturelles à la Préfecture de la Martinique ou dans un secteur public. Willem : J’envisage de continuer au moins une année après le DUT pour gagner en opérationnalité. Je veux intégrer soit une école d’ingénieurs à Grenoble ou à Rennes, soit à défaut poursuivre une licence professionnelle dans la gestion des risques industriels et environnementaux et achever ma formation par un Master pro. Mon parcours universitaire me mènera peut être au poste de responsable des risques quelque part dans le monde ; ou pourquoi pas chef d’entreprise d’un cabinet d’expertise spécialisé dans la sécurité et l’environnement. Seriez-vous attirés par un poste dans l’industrie ? Elodie : C’est un secteur qui m’attire. J’ai l’impression qu’il est toujours en mouvement. On peut y aborder beaucoup de notions. Les métiers ne me semblent pas statiques car ils évoluent au gré des mutations technologiques. Le seul problème à mes yeux est que l’industrie martiniquaise n’est pas assez développée. Il n’y a pas de pluralité d’activités. Willem : Notre diplôme a toute sa place dans l’industrie qui nous offre des débouchés intéressants. Vous pensez qu’en Martinique, votre future profession a de l’avenir ? Elodie : Les réglementations imposent aux entreprises de se préoccuper des questions de sécurité et d’environnement. Le problème est que le tissu économique est composé en majorité de très petites entités qui sont encore loin de ces préoccupations. Nous serons sollicités mais par certains seulement. Willem : Sûrement, mais dans cette branche comme dans d’autres, pour percer il faut se spécialiser et être le meilleur dans ce que l’on fait. Vous êtes actuellement en stage de deuxième année. Racontez nous cette expérience qui dure 10 semaines Elodie : Je travaille à la CFTU Mozaïk sur l’organisation de la sécurité environnementale. Je répertorie les documents existants, je cherche à les améliorer. Je vais également évaluer les risques dans les ateliers, inspecter les stations services du réseau pour vérifier leur Et les lycéens, que pensent-ils de l’industrie ? conformité et, d’une manière par MATHIEU, 19 ans, élève de Terminale plus générale, sensibiliser les Ecrit - Que vous inspire le mot INDUSTRIE ? salariés. Pour moi, il s’agit de la création de produits en quantité importante et beaucoup d’emplois. Willem : J’analyse les - Comment percevez-vous les métiers de l’industrie ? risques chimiques au sein Ce sont des métiers variés, très divers dans différents secteurs. du Groupement des Artisans Ecrit par KATHY, 18 ans, élève de Terminale Bijoutiers de la Martinique. - Que vous inspire le mot INDUSTRIE ? Je répertorie les produits Selon moi, l’industrie correspond à un ensemble d’activités humaines tournées vers plusieurs dangereux. J’ai également un domaines de production de biens, par exemple le textile ou encore l’automobile. - Comment percevez-vous les métiers de l’industrie ? volet ergonomie dans lequel Les métiers de l’industrie s’avèrent indispensables pour et dans notre vie de tous les jours puisque j’étudie les postes de travail et l’industrie proprement dite est génératrice de biens. Cependant, ces métiers ne m’intéressent pas les attitudes des salariés. du fait de leurs conditions d’exécution trop difficiles. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P19 Ça croustille chez Elot ! A bientôt 100 ans, aujourd’hui le chocolat Elot c’est une gamme de 12 produits. Les nouveautés lancées en février dernier, ce sont « Les Croustillantes » avec trois parfums irrésistibles : café, biscuité, amande. La société Girard,qui produit le chocolat Elot, confirme sa stratégie d’innovation. Attendez vous à d’autres surprises ! Explications avec Elodie Lodéon, Chef de produits, et Charles Larcher, Directeur. Quoi de neuf Mme Elodie Lodéon P20 Elot est la marque de chocolat leader en Martinique, avec près de 30 % de parts de marché. Malgré une rude concurrence, la marque locale bénéficie d’une belle côte de popularité. Ses atouts ? Son ancienneté, son rattachement au patrimoine martiniquais et ses spécificités : deux fois moins gras que les marques nationales et le sucre de canne. Ce chocolat résiste mieux à la chaleur, il est aussi élaboré sans colorant ni conservateur. Mais acheter le chocolat Elot, c’est acheter bien plus que du chocolat, c’est acheter « de la tradition, de l’émotion, du souvenir». La société fait régulièrement mener des études auprès des consommateurs, elle a ainsi un regard précis sur la façon dont les Martiniquais perçoivent la marque. Elot bénéficie donc d’un bon capital de sympathie. « Notre score de notoriété atteint 99 % ! selon une étude Louis Harris » affirme Charles Larcher. Néanmoins, Elot ne pouvait rester sur ses acquis. D’autant plus qu’en allant un peu plus loin dans l’analyse, il apparaît que les consommateurs attendent plus de leur marque de chocolat préféré. « On s’est rendu compte que les consommateurs attendaient de nous que nous innovions. 100 % local La marque a un fort ancrage local et met un point d’honneur à s’approvisionner en Martinique. « Dans la mesure du possible, nous préférons les produits locaux : nous sommes l’unique filière industrielle pour le cacao local. Nous utilisons le sucre du Galion, le carton est acheté à la cartonnerie guadeloupéenne et les étiquettes sont fabriquées sur place… Nous privilégions au maximum les achats de matières premières antillaises ». Nous avons donc pris acte et décidé de La démarche de l’entreprise ne s’arrête pas créer de nouvelles gammes ». à l’innovation en matière de produits. Elot En 2005, Elot lance donc une nouvelle a également une démarche de promotion gamme avec des pépites de fruits. Bien dynamique. Dégustation de macarons au sûr avec des produits locaux car « il chocolat Elot dans des soirées ou encore est important de rester sur notre segment » soutient Charles Larcher. C’est ainsi que sont nés les chocolats Elot incrustés de morceaux d’ananas, de citron vert et de noix de coco. 2010 marque un tournant pour Elot : « Nous allons désormais proposer une innovation par an » annonce le Directeur Général. Depuis février, Elot se pare de trois nouvelles saveurs… Ces nouveaux chocolats ont des inclusions qui confèrent partenariat avec le concours de beauté du croustillant et de l’arôme : Café, « Martinique Queens ». Une collaboration Biscuité et Amande. Brève présentation originale : la marque a fait réaliser 16 avec Elodie Lodéon : « Des éclats de café modèles de robes à partir d’emballages de mariés au chocolat noir Elot, le résultat ses chocolats ! Une manière de promouvoir est très parfumé pour un chocolat de et de valoriser la production locale de façon grand caractère. Le biscuité est plus doux. inattendue. Pour Charles Larcher, il est L’amande, très appréciée en Martinique, est important que les Martiniquais soit fiers de présentée ici sous une forme originale ». La leur production locale. nouveauté est aussi du côté du packaging : Le patriotisme économique, c’est l’achat de Elot s’habille de blanc. Produits de l’Industrie Locale (les PIL) en vue S’il a fallu attendre cinq ans pour voir de soutenir et de favoriser le développement une nouvelle gamme, Elot est désormais endogène. Le dirigeant en est persuadé : passé à la vitesse supérieure avec « En Martinique, le chocolat, c’est ELOT ! ». ses trois nouveaux produits par an. La marque travaille pour cela avec de jeunes ELOT en c ingénieurs et une cellule marketing. hiffres Selon Elodie Lodéon, « Aujourd’hui - 1 chocola terie une marque qui n’innove pas prend le - 1 surface de product risque d’être dépassée. Même le produit ion de 500 2 _ 1 Maître C m traditionnel a besoin d’être enrichi par de hocolatier 5 employé nouvelles gammes. Et nous avons des s de Produ ction atouts, notre flexibilité par exemple qui - 800 000 ta blettes fab ri quées par nous donne la capacité de définir des choix an proches de nos consommateurs ». PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Quoi de neuf chez les industriels « Nous maîtrisons la chaîne de production de A à Z » Depuis plus de cinquante ans, Abadie s’affirme comme le leader du matelas « tropical » aux Antilles-Guyane. L’entreprise ne s’endort pourtant pas sur ses lauriers. Innovation, écologie, qualité sont au cœur de sa démarche. Rencontre avec le Directeur d’Abadie, Jean-Baptiste Janique de Waubert. M. Jean-Baptiste Janique de Waubert Abadie, ce sont deux corps de métiers : la production et la distribution. Pour la production, il s’agit de fabriquer les matelas et de gérer des lignes d’expansion de mousse. « Alors qu’en France hexagonale beaucoup de matelassiers achètent des matériaux et se contentent de les assembler, chez nous, nous maîtrisons la chaîne de production de A à Z. Nous sommes aussi distributeurs en notre nom propre dans nos magasins, mais nous avons également des revendeurs ». C’est ainsi que JeanBaptiste Janique de Waubert résume l’activité de son entreprise. Il y a donc un réel engagement pour préserver l’industrie locale. Des matelas adaptés à notre climat La gamme de produits Abadie est très large. En fait, tout ce que vous pouvez trouver sur le marché national, Abadie le produit. Il y a la gamme de matelas, mais aussi des sommiers. Abadie propose même des produits sur mesure. S’adressant aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers, le matelassier est aussi très sollicité pour la découpe de mousse. Fortement ancré localement, la marque fabrique des produits spécialement étudiés pour s’adapter à notre environnement : « Il y a notamment les contraintes liés à la chaleur, à l’humidité. Par exemple, en Europe le matelas a une face été et une face hiver. Mais nos matelas sont spécialement conçus pour le climat des Antilles. Il n’y a pas de face hiver ! De manière générale, nous restons très attentifs aux évolutions du marché pour nous adapter en permanence aux exigences de notre clientèle ». Fiche d’identité ABADIE - Créée en 1962 : SAS - Forme juridique tion et ica br - Activité : Fa elas at m de distribution és oy pl em - Effectif : 22 Du bambou et du colza dans votre matelas C’est la nouveauté 2010 chez Abadie : un matelas contenant du bambou et du colza. Explications. D’ailleurs, Abadie semble cultiver cette proximité avec ses clients. « Cela nous permet d’être assez souple et de pouvoir répondre en temps réel aux distributeurs et aux clients » confirme le directeur. Par ailleurs, depuis 4 ans, Abadie s’engage sur le terrain écologique. L’entreprise recycle la quasitotalité de ses déchets de mousse, mais aussi le métal et le plastique. Un engagement éco-citoyen que Jean-Baptiste Janique de Waubert prend très au sérieux. Des nouveautés Malgré les difficultés et l’énergie nécessaire pour faire vivre une industrie locale, le directeur d’Abadie veut garder le cap de l’innovation. Une ambition à saluer dans ce contexte quelque peu morose. Tous les 2 ans, la marque sort donc un nouveau produit et améliore ceux qui existent déjà. Exemple : « Il y a 2 ans, nous avons sorti un matelas constitué d’un mélange de mousse et de latex. Avec 21 cm d’épaisseur, il est gonflant et moelleux, mais avec la fermeté de la mousse. Il plaît beaucoup ! ». Le dernier né, c’est le matelas à base de bambou et de colza ! (cf encadré). Avec Abadie, vous n’aurez certainement plus le même regard sur votre matelas… Le tissu est composé à 85 % de fibres de bambou. Il est anti-acarien et antibactérien. Ce tissu bénéficie aussi d’une bonne élasticité avec des alvéoles qui permettent au matelas de mieux respirer. Le cœur du matelas va être fabriqué avec de l’huile de colza. Conséquences : un matelas écolo pour lequel peu de produits non organiques sont utilisés. Les ¾ de la composition du matelas sont remplacés par des produits naturels. Grâce à cette nouvelle recette, le matelas gagne en qualité de mousse, en élasticité mais aussi en durée de vie. Ce produit commence tout juste à être commercialisé en France. Mais, Abadie sera le premier à le produire aux AntillesGuyane. ABADIE en q uelques chiff res c’est : - 1 usine - 2 magasins - 4 container s exportés to us les mois ve la Guadeloup rs e et la Guyan e - 40 000 mate las produits par an PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P21 HSE : où en est le cercle ? Souvenez-vous, il y a deux ans, Saint-Etienne recevait un nom nouveau : HSE-Saint Etienne. Ce nom s’est affiché sur une bouteille au design désormais moderne, épuré et élégant. Elmire, la jeune femme à la « tèt maré », laissait place au tampon en cercle et lettres blanches des fûts. Une révolution, un pari osé. Deux ans après, où en est le cercle ? C’est ce que nous révèle Cyril Lawson, Directeur commercial des Rhums HSE Saint-Etienne. Quoi de neuf M. Cyril Lawson P22 En 2008, Saint-Etienne a connu une nouvelle naissance. Un véritable défi pour la marque qui existe depuis 1883. Certainement une étape nécessaire. En effet, en termes de qualité, les rhums Saint-Etienne étaient très appréciés. Il reste qu’en ce qui concerne son identité la marque manquait de visibilité. Notamment en dehors de nos frontières. Pour HSE, il était important de rester ancré dans son patrimoine tout en s’orientant vers le futur. Voilà pour le constat à l’époque. Et il paraît déjà bien loin tant le public a répondu nombreux à l’invitation de HSE d’entrer dans le cercle. « Nous avons généré beaucoup de sympathie. Les gens nous ont dit : on attendait un rhum comme celui-là, qui nous ressemble » constate Cyril Lawson. Evolution réussie donc. « La marque est plus attractive. Et en même temps, nous avons mené une politique d’innovation sur les produits ». Cyril Lawson évoque les « Bib », ces petits bidons de 3 l sortis également en 2008. Sans oublier les nouveaux millésimes HSE Saint-Etienne. Sortis en décembre dernier, ces nouveaux millésimes sont vraiment une surprise dans l’univers du rhum. Le rhum extra vieux millésime 1998. HSE sélectionne un fût unique par sa qualité et son excellence pour le vieillissement de ce rhum. Chaque bouteille est numérotée. Ce millésime a reçu une « Médaille d’or » cette année à la foire agricole de Paris. leur côté, les Ecossais font vieillir leur whisky de 18 ans d’âge pendant la dernière année dans un fût de rhum extra-vieux HSE. D’ailleurs, ce whisky a été récompensé dans un concours en Ecosse ». Depuis la fin du mois de mars, HSE propose aussi le rhum extra vieux sherry finish. Cette fois, après six ans passés dans un fût de rhum classique, ce rhum bénéficie d’une finition dans un fût de Sherry. « Les arômes torréfiés, chauds et puissants du rhum sont finement enrobés dans des notes épicées et sucrées du Sherry ». Inédit. Si vous aussi vous êtes conquis, alors une seule chose à faire : entrez dans le cercle…. HSE réinvente le rhum Le rhum extra vieux single malt finish. Il est vieilli dans un fût de chêne pendant 6 ans, puis il passe sa dernière année en fût de whisky single malt écossais (cuvée Smoke Head de la distillerie Glengoyne). Cela confère à ce rhum vieux un profil unique et très particulier avec « des notes tourbées et iodées de l’univers du whisky ». De plus, il y a dans cette démarche un véritable échange comme l’explique Cyril Lawson : « De PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Les Croustillantes L’AUTHENTIQUE CHOCOLAT ELOT SE PARE DE NOUVELLES SAVEURS POUR VOTRE SANTÉ, PRATIQUEZ UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉGULIÈRE. WWW.MANGERBOUGER.FR FemmeChocolatElot-autreFemme.indd 1 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P23 21/05/10 9:19:50 L’industrie martiniquaise en 2009 Au mois d’avril 2010, l’AMPI a réalisé une enquête d’évaluation de l’activité de ses adhérents industriels pour l’exercice 2009. Cette enquête, basée sur l’évolution des chiffres d’affaires et des effectifs, nous permet d’analyser les différentes tendances par secteur industriel, par comparaison à 2008. L’analyse de ces résultats nous confirme une baisse d’activité assez significative dans les industries en 2009, conséquence directe des effets conjugués de la crise internationale et de la crise sociale à la Martinique de février-mars 2009. L’industrie en Martinique En 2009, l’AMPI compte 135 adhérents répartis en 8 secteurs d’activité. Le secteur agro-alimentaire occupe la première place en nombre d’entreprises avec 35 % des adhérents, suivi du secteur des métaux, de la chimie/parachimie et des matériaux de construction, avec respectivement 17 %, 15 % et 14 % des adhérents de l’AMPI. Info AMPI Analyse des effectifs P24 C’est le secteur agro-alimentaire qui emploie les plus gros effectifs de l’industrie martiniquaise (35 % du total), puis le secteur de l’énergie (22 %). Globalement, les effectifs de l’industrie sont en très légère baisse en 2009 par rapport à 2008 (- 1,68 %). Les réductions d’effectifs les plus importantes sont enregistrées dans les secteurs du travail des métaux (- 4,5 %) et de l’ameublement (- 3 ,6 %). Seul le secteur de l’imprimerie/bois est parvenu à augmenter légèrement ces effectifs en 2009 (+ 0,29 %). C’est donc une situation assez morose que les industriels martiniquais ont connue en 2009. Ceuxci ont cependant abordé l’année 2010 avec l’espoir d’une relance significative de l’activité économique. Ainsi, une première analyse des tendances du premier trimestre de l’année, menée par l’AMPI, a laissé transparaître un certain optimisme pour 2010 chez les chefs d’entreprises de la plupart des secteurs de l’industrie, à l’exception des secteurs des matériaux de construction et du travail des métaux qui continuent à ressentir les effets de la forte baisse d’activité dans le secteur du bâtiment et travaux publics. Analyse du CA de l’industrie martiniquaise En 2009, 42 % du CA de l’industrie se concentre dans le secteur de l’énergie. En deuxième position, vient se placer le secteur de l’agro-alimentaire représentant 24 % du CA industriel martiniquais, puis celui des matériaux de construction (15 %). Par comparaison à 2008, on constate une baisse sensible du chiffre d’affaires industriel global en 2009. Celui-ci passe de 1,413 milliards d’€ en 2008 à 1,258 milliards d’€ en 2009, soit une chute du CA industriel de 10,98 %. Les secteurs les plus particulièrement frappés par cette baisse d’activité sont le secteur de l’énergie, dont le chiffre d’affaires total passe de 604 millions d’€ en 2008 à 478 millions d’€ en 2009, soit une baisse de 21 %, puis le secteur du travail des métaux qui passe de 100 millions d’€ de CA en 2008 à 86 millions d’€ en 2009, soit une baisse de 14 % et enfin le secteur des matériaux de construction qui passe de 205 millions d’€ à 192 millions d’€, soit une baisse de 6 %. Deux secteurs résistent mieux à la crise et connaissent même une très légère progression entre 2008 et 2009 : il s’agit du secteur agro-alimentaire (+ 0,03 %) et du secteur de la chimie/parachimie (+ 0,25 %). PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P25 Exonérations de charges sociales : simplifier les calculs du décret La Loi de Finances du 27 décembre 2008, puis la Lodeom du 27 mai 2009, ont modifié les montants d’exonération de charges sociales dans les DOM en instituant un principe de dégressivité linéaire des exonérations à partir d’un certain montant de salaire. Le décret d’application du 29 décembre 2009 est venu préciser le mode de calcul de l’exonération dégressive pour chacun des trois nouveaux régimes d’exonération. On présente ci-après une méthode de calcul simplifiée qui aboutit au même résultat. Méthode de calcul proposée au décret Le décret propose de calculer l’exonération mensuelle en multipliant la rémunération brute mensuelle par un coefficient, calculé selon les formules suivantes, pour chacun des 3 régimes de dégressivité : Régime n° I (dégressivité de 2,2 à 3,8 Smic) : Coefficient = 0,281 x (3,8 x Smic x 1,4 x nombre d’heures rémunérées – 1,4) 1,6 rémunération mensuelle brute Info AMPI Régime n° II (dégressivité de 1,4 à 3,8 Smic) : Coefficient = 0,281 x (3,8 x Smic x 1,4 x nombre d’heures rémunérées – 1,4) 2,4 Rémunération mensuelle brute P26 Régime n° III (dégressivité de 2,5 à 4,5 Smic) : Coefficient = 0,281 x (4,5 x Smic x 1,6 x nombre d’heures rémunérées – 1,6) 2 rémunération mensuelle brute Méthode de calcul simplifiée Les formules du décret peuvent paraître complexes dans leur utilisation par les entreprises. Il est possible de simplifier ces trois formules en faisant que celles-ci calculent directement l’exonération mensuelle elle-même (en €/mois) au lieu du coefficient d’exonération en %. Ceci s’obtient en multipliant les deux termes des équations cidessus par la rémunération brute mensuelle, soit : Exonération (en €/mois) = Coefficient x Rémunération mensuelle brute On simplifie ainsi la formule en faisant disparaître le montant «rémunération mensuelle brute» du dénominateur de la fraction. On obtient alors pour chacune des trois formules les résultats suivants : Régime n° I (dégressivité de 2,2 à 3,8 Smic) : Exonération = 0,281 x (3,8 x Smic x 1,4 x nombre d’heures rémunérées 1,6 – 1,4 rémunération mensuelle brute) Soit en mettant le coefficient « 1,4 » en facteur : Exonération = 0,281 x 1,4/1,6 x (3,8 x Smic x nombre d’heures rémunérées – rémunération mensuelle brute) C’est-à-dire en effectuant les calculs et en laissant le coefficient «0,281 » en facteur : Régime n° I (dégressivité de 2,2 à 3,8 Smic) : Exonération = 0,281 x ((3,325 Smic x nombre d’heures rémunérées) – (0,875 x rémunération mensuelle brute)) On trouve de même : Régime n° II (dégressivité de 1,4 à 3,8 Smic) : Exonération = 0,281 x ((2,2167 Smic x nombre d’heures rémunérées) – (0,5833 x rémunération mensuelle brute)) Régime n° III (dégressivité de 2,5 à 4,5 Smic) : Exonération = 0,281 x ((3,6 Smic x nombre d’heures rémunérées) – (0,8 x rémunération mensuelle brute)) Cette présentation paraît plus simple à utiliser et préserve l’idée de laisser apparaître le coefficient 0,281 (somme des taux de charges sociales patronales de Sécurité Sociale) ainsi que le Smic horaire, qui sont deux valeurs devant être actualisées au gré des variations des taux de charges sociales et du Smic au cours des années à venir. Ainsi, pour le montant total actuel des taux de charges patronales de Sécurité Sociale, soit 28,10 %, le montant actuel du Smic horaire, soit 8,86 € (1er janvier 2010) et pour un nombre mensuel d’heures de 151 2/3, les montants mensuels d’exonération se calculent, comme suit (uniquement dans l’intervalle de dégressivité) : I - Dégressivité de 2,2 à 3,8 Smic : Exonération en €/mois = 1 255,54 € - (0,246 x rémunération mensuelle brute) II - Dégressivité de 1,4 à 3,8 Smic : Exonération en €/mois = 837,04 € - (0,164 x rémunération mensuelle brute) III - Dégressivité de 2,5 à 4,5 SMIC : Exonération en €/mois = 1 359,38 € - (0,225 x rémunération mensuelle brute) Pour comprendre les formules du décret Les trois formules du décret permettant de calculer les exonérations dégressives s’obtiennent en appliquant le théorème de Thalès à partir de la représentation graphique des exonérations en fonction du salaire. Par exemple, pour la formule n° II (dégressivité de 1,4 Smic à 3,8 Smic), la représentation graphique est celle donnée ci-après. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Info AMPI MONTANT DE L’EXONERATION MENSUELLE EN FONCTION DU SALAIRE BRUT MENSUEL A Smic au 1er janvier 2010 MONTANT DU SALAIRE D B E C Le montant d’exonération à calculer est représenté par le segment DE. Le segment AB représente l’exonération plafond atteinte pour un salaire de 1,4 Smic. On a donc : AB = Exonération plafond = 0,281 x 1,4 Smic mensuel. Le segment CB est égal à 3,8 Smic mensuel - 1,4 Smic mensuel. On a donc : CB = 2,4 Smic mensuel Enfin, le segment CE est égal à la différence entre 3,8 Smic mensuel et le salaire brut mensuel pour lequel on veut déterminer l’exonération. On a donc : CE = 3,8 Smic mensuel – rémunération mensuelle brute. Par ailleurs, Smic mensuel = Smic horaire x nombre d’heures rémunérées. En appliquant le théorème de Thalès, on a : DE/AB = CE/CB, d’où l’on peut déduire que : DE = AB x CE/CB, c’est-à-dire : Exonération = 0,281 x 1,4 Smic mensuel x (3,8 Smic x nombre d’heures rémunérées – 2,4 x Smic mensuel rémunération mensuelle brute) C’est-à-dire en simplifiant par « Smic mensuel » : Exonération = 0,281 x 1,4 (3,8 Smic x nombre d’heures rémunérées – rémunération mensuelle 2,4 brute) où Smic = Smic horaire. On retrouve ainsi la formule n° II du décret (simplifiée comme indiqué ci-dessus). Les formules n° I et n° III peuvent être obtenues de la même manière en modifiant la position de la verticale AB (début de la dégressivité) et du point C (fin de la dégressivité). On trouve : Formule n° I : AB = 0,281 x 1,4 Smic mensuel CB = 3,8 Smic mensuel – 2,2 Smic mensuel = 1,6 Smic mensuel CE = 3,8 Smic mensuel – rémunération mensuelle brute Et donc : Exonération = 0,281 x 1,4 (3,8 Smic x nombre d’heures rémunérées – rémunération 1,6 mensuelle brute) Formule n° III : AB = 0,281 x 1,6 Smic mensuel CB = 4,5 Smic mensuel – 2,5 Smic mensuel = 2 Smic mensuel CE = 4,5 Smic mensuel - rémunération mensuelle brute Et donc : Exonération = 0,281 x 1,6 (4,5 Smic x nombre d’heures rémunérées - rémunération mensuelle 2 brute) Multiple Salaire brut du Smic mensuel MONTANT DE L’EXONERATION MENSUELLE Régime n° 1 (dégressivité de 2,2 Smic à 3,8 Smic) Régime n° 2 (dégressivité de 1,4 Smic à 3,8 Smic) Régime n° 3 (dégressivité de 2,5 Smic à 4,5 Smic) 1 1 343,77 € 378 € 378 € 378 € 1,1 1 478,14 € 415 € 415 € 415 € 1,2 1 612,52 € 453 € 453 € 453 € 1,3 1 746,90 € 491 € 491 € 491 € 1,4 1 881,27 € 529 € 529 € 529 € 1,5 2 015,65 € 529 € 507 € 566 € 1,6 2 150,03 € 529 € 485 € 604 € 1,7 2 284,40 € 529 € 463 € 604 € 1,8 2 418,78 € 529 € 441 € 604 € 1,9 2 553,16 € 529 € 419 € 604 € 2 2 687,53 € 529 € 396 € 604 € 2,1 2 821,91 € 529 € 374 € 604 € 2,2 2 956,29 € 529 € 352 € 604 € 2,3 3 090,66 € 496 € 330 € 604 € 2,4 3 225,04 € 463 € 308 € 604 € 2,5 3 359,42 € 430 € 286 € 604 € 2,6 3 493,79 € 396 € 264 € 574 € 2,7 3 628,17 € 363 € 242 € 544 € 2,8 3 762,55 € 330 € 220 € 514 € 2,9 3 896,92 € 297 € 198 € 483 € 3 4 031,30 € 264 € 176 € 453 € 3,1 4 165,68 € 231 € 154 € 423 € 3,2 4 300,05 € 198 € 132 € 393 € 3,3 4 434,43 € 165 € 110 € 362 € 3,4 4 568,81 € 132 € 88 € 332 € 3,5 4 703,18 € 99 € 66 € 302 € 3,6 4 837,56 € 66 € 44 € 272 € 3,7 4 971,94 € 33 € 22 € 242 € 3,8 5 106,31 € -€ -€ 211 € 3,9 5 240,69 € -€ -€ 181 € 4 5 375,07 € -€ -€ 151 € 4,1 5 509,44 € -€ -€ 121 € 4,2 5 643,82 € -€ -€ 91 € 4,3 5 778,20 € -€ -€ 60 € 30 € 4,4 5 912,57 € -€ -€ 4,5 6 046,95 € -€ -€ -€ 4,6 6 181,33 € -€ -€ -€ 4,7 6 315,70 € -€ -€ -€ 4,8 6 450,08 € -€ -€ -€ 4,9 6 584,46 € -€ -€ -€ 5 6 718,83 € -€ -€ -€ PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Richard Crestor ■ P27 L’AMPI partenaire de l’IEDOM A l’occasion du 50 e anniversaire de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-mer (IEDOM), Christian NOYER, Gouverneur de la Banque de France, est venu présider, à Pointe-à-Pitre le 15 décembre dernier, le Conseil de Surveillance de l’IEDOM, réuni pour la première fois dans sa nouvelle configuration, définie par la Loi pour le Développement de l’Outremer (LODEOM). Info AMPI Nos industriels, rapporteurs et analystes de l’IEDOM P28 économiques produites. Un représentant de chaque secteur d’activité présente son analyse des données économiques relevées par l’agence et peut les compléter par les chiffres relevés au sein des organisations qu’il représente. Ces travaux sont minutieusement enregistrés par la Direction de l’agence et le représentant désigné par les Ministères, chargé du rapport à Paris. Ils contribuent ainsi à une meilleure analyse de la situation économique des DOM et permettent d’alimenter les réflexions engagées par les pouvoirs publics et les opérateurs locaux sur les évolutions des économies ultramarines. que la médiation du crédit que l’IEDOM anime dans les DOM en tant que médiateur départemental. L’ordonnance du 19/04/2000 fait de l’IEDOM un établissement public autonome intégré à l’Eurosystème et étroitement associé à la Banque de France. Ce rapprochement avec la Banque de France s’est en particulier concrétisé par l’utilisation croissante d’outils informatiques et de référentiels communs, par la multiplication des échanges et le développement des synergies entre les deux établissements. Dans cette nouvelle version, des industriels représentent nos régions en apportant leur expertise économique et sociale ultramarine auprès des hautes autorités financières nationales. Sont désignés pour 4 ans, au titre des personnalités qualifiées, choisies en raison de leurs compétences dans les domaines monétaire, financier ou économique de l’outre-mer : • Patrick Doquin pour la Guadeloupe • Bernard Boullanger (Solam) pour la Guyane • Hervé Toussay (La Tivolienne) pour la Martinique • Jean-François Moser (Sucrerie de Bourbon) pour la Réunion Industriels, présidents ou vice-présidents des associations régionales des petites et moyennes industries, • Mohamed Ali Hamid, entrepreneur de transport à Mayotte • Romuald Derrible, industriel à Saint-Pierre & Miquelon • Ludovic Greaux, Directeur d’agence régionale à Saint-Barthélemy • Maurice Perrinmarechal, Président de l’Association des Hôteliers de Saint-Martin. Réunis sous la présidence du Directeur Général de l’IEDOM à Paris, Yves Barroux, et en présence de représentants des Ministères des Finances et de l’Outre-mer, ils présentent leurs économies respectives et surtout leurs analyses des évolutions de la conjoncture trimestrielle et annuelle. Le 10 décembre 2009, M. Philippe La Cognata, Directeur de l’IEDOM Martinique, a inauguré l’exposition tenue à la bibliothèque Schoelcher à l’occasion du 50e anniversaire de l’Institut. Il a retracé son histoire en outre-mer, et particulièrement à la Martinique, en le définissant comme porteur de l’héritage de la Caisse centrale de la France libre, puis de la Caisse centrale de la France d’outre-mer par la diversité de sa zone d’intervention. En 50 ans d’existence, l’IEDOM a su relever plusieurs défis d’importance : - l’harmonisation des signes monétaires (franc, euro), - l’échange physique a fait place à la dématérialisation des flux, - la réalisation de publications de qualité, - la création de nouveaux dispositifs tels L’IEDOM, outil de définition stratégique A ce jour, l’IEDOM, et particulièrement l’agence de la Martinique, constitue le principal organe au sein duquel plusieurs industriels, adhérents de l’AMPI, et des représentants d’autres secteurs économiques, apportent leur analyse de leur secteur respectif. En effet, outre l’organisation administrative et règlementaire de l’agence, un conseil consultatif local apporte une appréciation des statistiques et des analyses De gauche à droite : MM. Nilam, Ali Hamid, Toussay, Doquin, Mme Lefranc, MM. Greaux, Barroux, Jaillet, Radjou, Derrible, Besse. L’IEDOM, 50 ans au service de l’Outremer Les outils disponibles L’IEDOM met ses études à la disposition du public à travers son site internet (www. iedom.fr). Outre la lettre mensuelle et les notes trimestrielles, des études plus complètes y sont disponibles. Lors de la réunion du Comité économique consultatif à Paris le 15 avril dernier, les conseillers ont pu assister à une présentation d’une étude réalisée sur « L’habitat dans les outre-mer français : progrès, enjeux, disparités ». Au préalable, une présentation de l’évolution de la conjoncture économique mondiale et européenne a été faite par M. Pierre Jaillet, Directeur général des Etudes de la Banque de France. Après la timide reprise observée en fin d’année 2009, la tonalité générale reste morose en terme d’activité. On observe toutefois quelques signes d’une reprise plus franche à terme qui, selon les géographies, devrait se matérialiser dans les prochains mois ou vers la fin de l’année. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 A l’agenda du Président Pierre Marie-Joseph est distingué par l’Ordre national de la Légion d’Honneur – janvier 2010 Bilan à 6 mois de la convention ADEME - AMPI – 19 mars 2010 Sur proposition du Préfet de Région Ange Mancini, Pierre Marie-Joseph, au regard de ses nombreux engagements dans le monde socio-économique, a été nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, promotion janvier 2010. Six mois après la signature de leur convention, l’AMPI et l’Ademe se sont réunis pour faire un premier bilan de l’opération «Déchets -10%» (réduction des déchets industriels de 10%), «Energie -20%» (diminution des consommations d’énergie de 20% dans l’industrie), et «Certificat environnemental +30%» (augmentation de 30% du nombre d’entreprises certifiées). Au 1er mars 2010, 5 notifications avaient été attribuées, 3 dans le domaine des déchets, 1 pour la certification environnementale et 1 dans le secteur de l’énergie. L’AMPI invite les adhérents à participer très nombreux à ce programme et à déposer leur dossier de candidature auprès de l’Ademe. Premiers pas vers un partenariat AMPI - UAG – 30 mars 2010 Le 31 mars 2010, l’AMPI et l’Université Antilles-Guyane se sont réunis pour poser les bases d’un partenariat Industrie-Université. Mme Juliette Smith-Ravin, Maître de Conférence en Biologie, et Mme Odile François-Haugrin, Enseignant chercheur à l’IUT Pôle Martinique, ont présenté, à une assemblée de vingt industriels, les missions de l’UAG et les grands projets en cours et à venir dans le domaine de la recherche universitaire pouvant intéresser l’industrie. Assistaient également à cette réunion Mme Agnès Lézin, DRRT, et M. Charlery-Adèle de la Drire. HEC se positionne en Martinique – 14 avril 2010 L’Ecole des Hautes Etudes de Commerce (HEC) veut booster l’entreprise en Martinique et souhaite lancer une formation à l’attention des dirigeants, dédiée au management. M. Jean-François Guillon, Directeur de la Formation continue de HEC, et Mme Vesna Milanovic, Directrice de la Formation à la CCIM, ont rencontré le Président de l’AMPI et le Secrétaire Général pour présenter le projet. L’AMPI apporte son soutien à l’association sportive des dockers – 22 avril 2010 Au nom de l’AMPI, le Président Pierre MarieJoseph, footballeur lui-même, a sportivement montré sa proximité aux personnels dockers footballeurs en remettant à l’association sportive des dockers, l’Etoile du Port, un chèque de participation aux actions sportives de l’association. La CFDT et l’AMPI parlent des prix - 18 mai 2010 La CFDT de Martinique a confié au cabinet d’expertise Syndex la réalisation d’une étude sur la structure des prix en Martinique. Dans le cadre de cette étude, une rencontre a eu lieu à l’AMPI le 18 mai à l’initiative d’Eric Picot, Secrétaire général de la CFDT Martinique, accompagné de Jean-Jacques Manach, Secrétaire confédéral délégué aux DOM-TOM, et de MM. Laroze et Duchesne du cabinet Syndex. Cette rencontre a permis au Président, Pierre Marie-Joseph, et au Secrétaire général, Richard Crestor, de faire un tour d’horizon des réalités économiques régionales et de donner aux responsables du cabinet Syndex des éléments d’appréciation de la structuration des prix en Martinique, notamment pour la production locale. Emission « les Mardi du PIL » sur RCI – 6 avril 2010 Pierre Marie-Joseph, Richard Crestor et Stéphanie Pécôme ont lancé le 6 avril à RCI la série d’émissions «les Mardi du PIL» qui se tiendront jusqu’au 28 décembre, de 10h à 11h. Nos industriels parleront en direct sur RCI de leurs entreprises, de leurs produits et de leur engagement quotidien pour le développement de la production locale. Pierre Marie-Joseph tisse des liens avec la Collectivité de Saint-Martin – 16 avril 2010 Lors d’un entretien à Saint-Martin le 16 avril dernier avec M. Frantz Gumbs, Président du Conseil territorial de la Collectivité de Saint-Martin, Pierre Marie-Joseph a évoqué le sujet du développement des échanges commerciaux entre la Martinique et Saint-Martin et des débouchés possibles sur ce marché de la production industrielle martiniquaise. Séminaire Convergence - 28 au 30 avril 2010 Le séminaire «Convergence», co-organisé à la Martinique par la Commission Européenne, l’Etat et le Conseil Régional du 28 au 30 avril derniers, auquel ont participé le Président et le Secrétaire Général de l’AMPI, a permis de découvrir quelques premiers éléments de la stratégie européenne «UE 2020» concernant les Régions ultrapériphériques de l’Europe, à l’horizon 2020. A l’initiative du Président de Région, Serge Letchimy, une rencontre a été organisée dans le cadre de ce séminaire, entre les représentants présents de la Commission européenne et les chefs d’entreprise. Cette rencontre a été l’occasion d’un échange en direct entre la Commission et les acteurs économiques, notamment sur l’utilisation des fonds structurels du Programme Opérationnel pour l’actuelle période 2007-2013. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P29 Le baromètre des PIL en GMS Par l’intermédiaire du PanelDom©, l’AMPI, en collaboration avec Ipsos, a mis en place, à l’attention de ses adhérents fournisseurs de la distribution alimentaire, un « baromètre des PIL » qui permet de suivre l’évolution de la part de marché des PIL dans les magasins d’alimentation de Grandes et Moyennes Surfaces (GMS). Tour d’horizon avec Audrey Florent, Directrice de clientèle à Ipsos Antilles. Mme Audrey Florent Info AMPI En quoi consiste l’outil PanelDom© Ipsos ? Le PanelDom© est un panel représentatif des hypermarchés et des supermarchés (hard-discounters inclus) de plus de 400 m2 de chacun des territoires étudiés : Martinique, Guadeloupe et Réunion. Il permet de suivre chaque trimestre les performances des marchés étudiés, mais aussi des segments, marques et références (EAN) qui le composent. P30 Que peut-on retenir de cette année 2009 au regard du PanelDom© ? L’analyse réalisée sur les 70 catégories suivies cette année dans le PanelDom© confirme, il fallait s’y attendre, que 2009 a été une année difficile. Le chiffre d’affaires total de ces 70 catégories en GMS y est en effet en recul de 8,6 % par rapport à l’année précédente. Ce recul affecte les trois grands types de marques : Nationales, de Distributeurs et Premiers Prix. Toutefois, les marques de distributeurs, bien qu’encore minoritaires, semblent avoir un peu mieux résisté, avec une baisse de leur chiffre d’affaires de 6,2 %. Si toutes les grandes familles de produits ont été impactées, certaines ont réussi à limiter leurs pertes. Celle des boissons alcoolisées, par exemple, a mieux résisté au recul des marchés avec une perte de chiffre d’affaires contenue à 3,7 %. A l’inverse, l’épicerie salée et l’épicerie sucrée sont plus fortement touchées et voient leur chiffre d’affaires chuter respectivement de 11,8 % et de 10,6 %. Dans ce contexte, comment se sont comportés les produits PIL ? Au niveau des catégories suivies dans « l’univers PIL », les tendances sont globalement les mêmes. Le chiffre d’affaires total des 41 catégories suivies est en recul de 8,2 % sur 2009 par rapport à 2008. Les produits PIL ont semble-t-il mieux résisté en GMS puisqu’ils « limitent » leur recul à 5,7 %, contre 9,5 % pour les autres intervenants de cet univers. Ainsi, les produits PIL qui représentaient environ 34,8 % de cet univers en représentent aujourd’hui 35,7 %, soit un gain de 0,9 point de part de marché. Cette situation est-elle homogène sur les différentes catégories de produits PIL ? Naturellement, cette situation et ces tendances peuvent varier d’une catégorie à l’autre. Si les produits PIL sont globalement très présents au sein des Boissons alcoolisées, cette présence reste encore anecdotique sur les catégories d’Hygiène-Beauté. De même, même s’ils gagnent très souvent du terrain, les produits PIL sont encore minoritaires face aux autres marques dans la majorité des catégories de l’Entretien de la maison ou de l’Epicerie salée. D’autres familles de produits connaissent des situations plus contrastées. C’est le cas par exemple des Produits Frais où l’on peut noter de très fortes disparités entre certaines catégories comme les glaces, les yaourts ou les œufs où les produits PIL sont très bien positionnés, et d’autres comme la charcuterie ou les légumes surgelés où les autres marques dominent encore très largement le marché. C’est également le cas des Liquides sans alcool. Les produits PIL y renforcent leur leadership sur des catégories comme les boissons gazeuses ou les eaux, mais sont davantage concurrencés sur les jus ou les sirops par exemple. Enfin, les disparités sont également fortes au sein de l’Epicerie sucrée. Sur certaines catégories comme le sucre, la farine ou la confiture, les produits PIL sont bien représentés et gagnent encore du terrain. En revanche, sur d’autres comme les poudres chocolatées ou les chocolats en tablettes, leur présence est plus limitée et la concurrence des autres marques est plus nette. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Pour Denis, ch changer l’énergie ensemb ensemble, c’est trouver des solu solutions pour con mieux consommer ! Mai 2010. 552 081 317 R.C.S Paris - Crédit photo : Vincent Macher Denis THOMA THOMAS, Conseiller EDF, est un «Eko’Ac «Eko’Acteur» engagé… Au quotidien, iil vous accompagne pour réduir réduire vos consommations d’énergie. Pour être p plus proche de vous et vous préve prévenir en cas de risque de d coupure durant les périodes de con forte consommation d’énergie, lanc Info’Eko, un nouveau EDF lance d service d’information pour anticiper et éviter les coupures, cie des offres EDF et bénéficier réduire vot votre facture d’électricité. Avec Info’Eko Info’Eko, EDF vous adressera régulièrement par SMS ou par e-mail des conseils simples et prati pratiques pour économiser l’énergie et préserver l’e l’environnement. Vous aussi, devenez «Eko’Acteur» en vous inscrivant à Info’Eko, sur le site Internet : martinique.edf.fr L’énergie est notre avenir, économisons-la ! Presse Alerte'EKO2.indd 1 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P31 19/05/10 11:37:26 Evolution technique Quand La Tivolienne-Confitures fait peau neuve... P32 C’est dans un local flambant neuf qu’Hervé Toussay, Directeur de la Tivolienne, nous reçoit. Après six mois de réfection, la section Confitures de l’entreprise est prête à reconquérir le marché des confitures avec un produit 100 % local. M. Hervé Toussay Il y a plus d’un an, le magazine PIL présentait à ses lecteurs la nouvelle offre de café en dosettes proposée par la marque « La Tivolienne ». Depuis, l’entreprise n’a pas chômé et s’est engagée dans un plan de restructuration de la section Confitures. Une matière première maîtrisée… Dès l’entrée dans le local, on sent les bonnes odeurs de confitures. Trois opérateurs en blouse de travail sont en train d’embouteiller la préparation de goyaves qui vient de s’achever. Hervé Toussay nous raconte le chemin parcouru par l’entreprise depuis 2004 pour aboutir aujourd’hui à une usine de confitures moderne, équipée d’un matériel de pointe. « Il y a dix ans, nous avons envisagé un plan de modernisation complet de l’entreprise. Nous avons commencé par le café en 2002, qui est notre cœur de métier et notre part de marché principale. Cela a duré six années durant lesquelles nous avons sorti de nouveaux produits : le café expresso, le décaféiné, l’arabica et les dosettes en 2008. Notre positionnement Café sur le marché étant satisfaisant, nous avons entamé en 2009 la restructuration de la partie Confitures. Notre première démarche a été de garantir notre propre approvisionnement en fruits. En effet, l’entreprise La Tivolienne a choisi de s’engager dans une logique de filières pour la production de confitures. Ainsi, en 2004, nous avons créé notre propre exploitation agricole de 17 hectares nous permettant de cultiver notre principale matière première, la goyave. Trois années d’attente ont été nécessaires avant la récolte des fruits. Malheureusement, le sort est venu déjouer nos plans en 2007 avec le passage du cyclone Dean qui a tout ravagé. L’année 2008 n’a pas été de trop pour relancer l’activité agricole et envisager une récolte en 2009. En ce qui concerne la banane, nous avons choisi de travailler directement avec la coopérative agricole, la Socopma ». Un outil performant et un personnel formé… Au bout d’une journée, les salariés ont produit 600 boîtes de confiture de goyaves. Bientôt, avec les nouveaux équipements, les volumes produits seront multipliés par trois. « Les travaux de réfection de l’ancienne usine ont commencé en avril 2009. Nos locaux étaient vétustes et les machines obsolètes, la modernisation de l’outil était urgente. Nous avons investi 1,5 million d’euros pour remettre l’espace entièrement à neuf et automatiser la production. Cet outil permettra aux salariés de travailler dans de meilleures conditions. Toutes les tâches physiques, comme la levée des sacs ou encore le transport des préparations d’une machine à l’autre, sont éliminées. Par ailleurs, les règles d’hygiène et de sécurité sont respectées grâce à un contrôle qualité minutieux tout au long du processus de fabrication. Pour assurer le bon fonctionnement de tous ces équipements, nous avons engagé un plan de formation du personnel. Quatre salariés sont partis durant une semaine chez le fournisseur afin de réceptionner le matériel et se former aux nouvelles technologies. Le fournisseur est ensuite venu en Martinique pour assurer l’installation et le complément de formation de l’équipe. Tous ces changements ont redonné confiance aux salariés de la section Confitures et créé une réelle motivation de l’équipe ». Un nouveau packaging... Une bonne nouvelle n’arrivant pas seule, la Tivolienne confiture fait son come-back avec un nouveau packaging. Il est design, le ventre rond comme un ballon et totalement transparent. Cela fera assurément plaisir aux gourmands. « En sortant ce nouveau packaging sur le marché, nous avons voulu répondre à la demande du client qui souhaite visualiser son produit avant de l’acheter, ce qui n’était pas possible avec l’emballage en boîte. Nous avons profité de cette attente du consommateur pour choisir un bocal avec un look design et sympathique. Le choix de ce packaging hors norme nous a également amené à rechercher un étiquetage adapté. Du coup, nous serons la seule entreprise du marché à proposer une étiquette qui prend la forme du bocal ». Pour un succès assuré Cela faisait quelques mois que la confiture La Tivolienne avait disparu des magasins en raison des travaux de réfection. C’est donc avec un nouveau visage et des produits de qualité qu’elle revient dans nos rayons. Avec plus de 75 % de fruits dans leur préparation, les confitures à la goyave et à la banane ne vous laisseront pas de glace. Sortie en magasins prévue en septembre 2010. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Imprimerie Couleurs d’Iles KAY MANMAN DOUDOU SÉ 20 rue Henri Stéhlé -Tivoli - 97200 Fort-de-France Martinique Tél : 05 96 64 05 93 www.lativolienne.fr [email protected] encart-pil.indd 1 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 25/05/10 16:35 P33 Evolution technique 2010, un tournant technologique P34 M. Pierre Gitany L’investissement, c’est un engagement constant à la Somes ? La Somes investit en moyenne chaque année plus de 10 % de son CA dans son outil industriel. Cependant, certaines années représentent des actes d’investissements exceptionnels et déterminants pour l’évolution stratégique de l’entreprise. Dans les années 90, pour la production de boissons gazeuses et l’obtention des licences de fabrication des marques Schweppes et RC Cola. En 2000, pour le doublement de la capacité de production en eau plate 1,5l et l’adoption d’une technologie révolutionnaire de soufflageremplissage en ligne. Une stratégie qui a permis à l’entreprise de maintenir sa croissance ? Oui, car la croissance de la société au cours des 5 dernières années s’est faite sur des innovations produits (eaux arômatisées, thés…) pour compenser les pertes de CA engendrées par la montée en puissance des offres « premier prix » sur les eaux embouteillées. Cette croissance a pu se faire en optimisant et modifiant des outils industriels existants, au prix de prouesses technologiques et de contraintes organisationnelles importantes. Au niveau technologique, vous avez fait le choix d’une nouvelle ligne de production, en quoi cela consiste-t-il ? En 2009, le développement de nos gammes et l’ancienneté des lignes de fabrication de sodas et eaux arômatisées nous ont amené à faire un choix d’investissement extrêmement important et audacieux. En effet, plutôt que de rénover chacune de nos lignes de fabrication et remplacer les matériels les plus anciens, nous avons pris l’option de remplacer deux lignes très Savez-vous qu’en 1998 la Somes était la première entreprise en France à lancer un format sport avec sa bouteille «Sportline » 75cl ? Ou encore qu’en 2006 « Chanflor Fruits Rouges » est le premier produit industriel des Dom à avoir reçu la distinction « Saveur de l’année » ? Cette stratégie d’innovation de la Somes va prendre un nouvel essor en 2010. En effet, cette année l’entreprise est à un tournant technologique avec un nouveau programme industriel. Explications avec Pierre Gitany, Directeur d’usine. différentes par une seule et unique ligne de fabrication capable de traiter tous nos produits. Quels sont vos objectifs avec cette nouvelle ligne de production ? L’idée, c’est de permettre de développer la fabrication de boissons plus sensibles tout en améliorant la qualité de nos fabrications existantes. Nous devons aussi répondre aux contraintes exigées par le harddiscount et donc améliorer les conditions économiques de fabrication en améliorant la flexibilité de notre outil industriel. En amont, cela doit représenter un travail considérable… Cette ligne, dont le démarrage est prévu fin du 1er semestre 2010, aura nécessité près d’une année d’études et d’échanges entre les équipes techniques de Somes et les différents prestataires du chantier et fournisseurs machines. Onze formats de bouteilles différents et plus de 70 références seront produits sur cette nouvelle ligne. Ce ne sont pas moins de 30 containers de 40 pieds, 8 caisses de 10 t en moyenne qui devront être installés et mis en route en moins de 8 semaines par toutes nos équipes, tout en refaisant la majeure partie de nos réseaux hydrauliques et électriques, en procédant à la réfection complète des sols, cloisons et plafonds des salles d’embouteillage. Il y a aussi un chantier de rénovation important de toute l’usine. Une évolution nécessaire ? Ce projet est dans la droite ligne du projet d’entreprise de la société. Il s’agit de préserver pour les années à venir la capacité technologique de l’entreprise à répondre aux multiples attentes des consommateurs. Un changement considérable pour les salariés également ? Ce projet fédère un plan de formation important, nécessaire pour accompagner les salariés dans la complexification et l’enrichissement de leurs fonctions. Le consommateur doit donc s’attendre à des surprises, à de nouveaux produits ? Tout à fait, nous avons de nombreux projets de lancement de nouveaux produits. « Nous avons fait appel au leader mondial » « Pour répondre à notre cahier des charges, nous avons fait appel au leader mondial en technologie d’embouteillage, la société allemande KRONES. La ligne complète représente un investissement total de plus de 5 millions d’€. Cette ligne est le fruit des toutes dernières innovations dans le domaine de l’embouteillage et concilie notamment : - la technologie soufflage-remplissage en ligne, - le remplissage des bouteilles par robinets débimétriques individuels, - les dernières évolutions en termes de qualité microbiologique : technologies ultra propres, embouteillage sous atmosphère contrôlée, détections de défauts en ligne… - les changements de formats ultras rapides - les besoins énergétiques très faibles - l’automatisation et la gestion centralisée de tous les paramètres de contrôle qualité et des recettes produits ». PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Evolution technique « Nous améliorons notre manière de travailler » Depuis 2002, elle fonctionne 24h/24, 7 jours/7, soit 8 000 heures par an ! La Martiniquaise de Valorisation traite chaque année 112 000 tonnes de déchets. Récemment, elle a vu le renouvellement de sa certification environnementale ISO 14001 et a obtenu la certification OHSAS 18001. Des chiffres et des lettres qui traduisent son engagement pour la protection de l’environnement et la sécurité. Retour sur cette démarche avec Gwenaël Marguerite, Ingénieur d’exploitation à la Martiniquaise de Valorisation. M. Gwenaël Marguerite En 2009, non seulement vous avez reçu le renouvellement ISO 14001, mais vous avez aussi obtenu une nouvelle certification… En effet. Nous avions obtenu la certification ISO 14001 en 2006 pour trois ans. Arrivés en bout de cycle en 2009, nous avons obtenu son renouvellement pour trois nouvelles années. Nous avons aussi reçu la certification OHSAS 18001. Il s’agit d’une certification qui concerne les domaines de la santé et de la sécurité des personnes de l’usine et de nos sous-traitants. Nous prenons en compte la démarche sécurité, l’analyse de l’exposition des salariés et les visites médicales. La certification ISO 14001, c’était naturel pour vous ? Oui, nous sommes dans une entreprise qui travaille forcément pour l’environnement puisque nous traitons les déchets. Mais, la certification ne concerne pas uniquement le traitement des déchets en lui-même, mais le fonctionnement de l’entreprise entière. Avec la certification, nous améliorons notre manière de travailler, nous mettons en place un ensemble de procédures autour de cette préoccupation environnementale pour chacun des salariés, qu’il soit au service administratif ou technicien sur site. Nous nous faisons assistés depuis le début par le cabinet conseil AFIDD. C’est une démarche d’amélioration continue des procédures existantes dans l’entreprise. Nous devons aussi assurer une veille pour être toujours au fait de l’évolution de la réglementation. On aurait pu mettre tout cela en place sans la certification… Mais c’était un engagement envers la Cacem et, en termes d’image, c’est plus facile de communiquer avec la certification. C’est vraiment un gage de rigueur puisqu’il y a un contrôle qui est exercé chaque année par un organisme accrédité par le Cofrac (Comité Français d’Accréditation). Concrètement, comment se traduit cette certification ? Avant ISO 14001, nous avons dû réaliser un état des lieux de notre activité et définir les axes d’amélioration. Par exemple, nous avions une fontaine de nettoyage à base de solvants. Nous l’avons remplacé par une fontaine avec des agents biologiques qui viennent «absorber» la graisse. Et en cas de fuite d’huile, chaque employé sait exactement comment réagir. Nous avons des procédures pour le traitement des déchets que nous produisons et dans le stockage des produits chimiques. Pour le volet Sécurité Santé OHSAS 18001, tous nos salariés sont formés au secourisme. La réglementation nous impose d’avoir 10 % de salariés formés. Aujourd’hui, nous avons 30 personnes formées sur 32 ! Nous faisons aussi régulièrement des exercices « chasse au risque ». Cela se passe un peu sous forme ludique avec une bande dessinée où il faut repérer toutes les situations dangereuses. Nos salariés ont été capables d’identifier presque 100 % des dangers. Comment vos salariés ont-ils vécu ces changements ? Au début, ça leur paraissait contraignant. Mais ils ont acquis une autre façon de travailler, qui est devenue réflexe. Nous sommes arrivés au stade où le personnel lui-même invente des nouvelles procédures plus efficaces. En fait, cela développe une culture de l’environnement et amène une prise de conscience. La fréquence et la gravité des accidents ont fortement chuté. Et nous n’avons aucun accident majeur. Nous gagnons en rigueur, en organisation. Nous avons aussi une meilleure traçabilité de tout ce qui se passe dans l’entreprise. Tout est analysé. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P35 L’environnement, facteur essentiel de choix Démarche QHSE M. Raymond Huygues-Despointes P36 Pouvez-vous présenter votre activité ? Notre objectif est de répondre aux multiples besoins de longue ou moyenne durée de l’industrie, des collectivités, des PME/ PMI et des particuliers tout en présentant un produit simple et/ou sophistiqué. Le concept de la construction modulaire consiste également en une utilisation souple et évolutive. Nos produits visent à solutionner les problèmes de contrainte d’aménagement, de qualité, de budget et de préservation de l’environnement. Le tri des matériaux s’inscrit naturellement dans votre activité ? Pour bien comprendre notre démarche, il faut savoir que les principaux matériaux utilisés (métaux ferreux, peintures…) pour la construction des cellules modulaires sont émetteurs de déchets. Alors, face aux enjeux importants sur le territoire martiniquais et aux orientations des politiques publiques, l’entreprise Socacom inscrit la préservation de l’environnement dans ses orientations. Pour ce faire, une première action concernant la gestion des déchets Les entreprises se mettent de plus en plus au vert. C’est le cas de Socacom, société fabriquant des constructions modulaires, qui depuis deux ans, s’est engagée dans une démarche de tri et de réduction de ses déchets. Précisions avec Raymond HuyguesDespointes, Directeur de Socacom. de l’activité a été engagée dans une dynamique environnementale depuis deux ans en anticipant le tri des matériaux. Donc vous anticipez un peu la loi qui va devenir plus restrictive dans les années à venir ? A cet égard, l’article 46 de la loi Grenelle 1 précise que la responsabilité des producteurs de déchets sera effectivement accrue et que le taux de recyclage des déchets d’emballages devra pour 2012, dans certains cas, atteindre 75 %. On peut noter également que l’évolution des coûts de gestion des déchets sera majorée en fonction de la mise en place de démarches d’éco-conception. En outre, l’emploi de matériaux de première qualité garantie une longévité, une sécurité d’utilisation ainsi qu’une grande résistance aux phénomènes climatiques et géologiques réduisant ainsi l’entretien et le renouvellement des constructions modulaires. Comment se traduit votre engagement en faveur de l’environnement ? Nous avons conclu un partenariat Ampi/Ademe qui nous a permis d’entrer dans une dynamique écologique de sauvegarde de l’environnement. Pour ce faire, nous avons mis en place une procédure permettant une meilleure gestion des déchets avec le Stipe (Service Technologies Industries pour l’Environnement). Cela consiste à adopter toute une stratégie de gestion des déchets au sein de l’entreprise tant dans ses aspects techniques et économiques que réglementaires, humains et dans les domaines de la communication interne et externe. Quels sont les enjeux pour l’avenir ? Pour rester compétitif dans les années à venir, Socacom devra anticiper les évolutions tout en respectant les règlementations environnementales. La sauvegarde de l’environnement sera un facteur essentiel dans le choix que feront nos clients pour nos produits comme nous le faisons à ce jour auprès de nos fournisseurs. Fiche d’identité SOCACOM - Créée en juillet 19 96 - SARL au capital de 84.080 € - Fabrication de co nstructions modulaires - Gérant : Carl ASSI ER de POMPIGNAN - Directeur : Raym ond HUYGHUES-DESPO INTES - Siège social : Bois Rouge 97224 DUCOS - Nombre de salar iés : 16 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 QHSE L’engagement sécurité Chez Comia, on est bien préparé pour faire face aux risques, qu’on se le dise ! Les gestes de premiers secours en cas de malaises, de blessures, la conduite à tenir lors d’un séisme… L’entreprise ne ménage pas ses efforts pour former ses employés. Vanessa Bérénice, Responsable Qualité et Sécurité, nous en dit plus. Mme Vanessa Bérénice Comment a commencé cet engagement de Comia pour la sécurité ? Cette démarche relative à l’amélioration des conditions de travail de nos salariés a toujours fait partie des préoccupations premières de Comia. Ceci étant, dès 2003, nous avons formalisé par écrit cette démarche en élaborant notre Document Unique. Ce document, qui reprend l’ensemble des risques liés aux postes de travail, a été réalisé avec l’aide d’un consultant Sécurité, en impliquant également notre personnel. Nous avons ainsi abouti à un plan d’actions amélioratrices, autour de la prévention et de la sécurité. avoir à trop se courber, et qui limitent la sollicitation des lombaires. Dans la même idée, nous avons acquis une filmeuse automatique. L’employé qui auparavant devait répéter ce geste une multitude de fois n’aura plus qu’à récupérer les barquettes de différents produits déjà emballés, en fin de chaîne de production. Ces différentes mesures permettent de réduire significativement les risques de Troubles Musculo-Squelettiques liés à la répétition de gestes. Nous sommes très sensibles aux suggestions émanant du personnel et nous tentons d’y répondre en apportant des améliorations régulières à leur poste de travail. Ce plan d’actions comprend la formation du personnel… En effet, nous avons initié une première formation de sauveteur-secouriste du travail (SST) en août 2005 avec trois membres du personnel pour commencer. Puis, depuis 2008, nous comptons 8 SST dans l’entreprise, car nous souhaitions disposer d’au moins un secouriste par atelier afin d’optimiser notre réactivité dans le cas de gestes de premiers secours à pratiquer. Notre personnel a vraiment adhéré, il y a même une réelle demande. Si bien que nous avons signé une convention avec la CGSS pour qu’un de nos salariés devienne luimême moniteur. Ainsi, il peut à son tour assurer la formation initiale et le recyclage annuel de ses collègues. Comment réagissent les salariés ? Ils semblent satisfaits à plusieurs niveaux. Concernant l’aspect professionnel, ils constatent qu’un effort est fait pour tenir compte des risques qui existent et pour prendre en compte leurs remarques relatives à leur sécurité. Concernant l’aspect plus personnel, grâce à leurs différentes formations en matière de sécurité, les salariés de Comia sont mieux préparés pour, si nécessaire, porter secours lors d’un accident de la route, réagir plus sereinement en cas de séisme, etc…. Du coup, vous avez sur place tout le matériel nécessaire à la formation ? Pour former le personnel dans les meilleures conditions, il nous a semblé indispensable de nous équiper. Nous avons plusieurs mannequins ainsi qu’une palette de maquillage pour simuler les blessures et le sang. Récemment, nous avons même acquis 2 défibrillateurs, dont un qui sert uniquement à la formation des SST. Le défibrillateur est un équipement utilisé en complément des réanimations cardio-pulmonaires et qui délivre une impulsion électrique à la victime en cas de malaise cardiaque. Vous êtes un peu des précurseurs non ? Si on considère que peu d’entreprises sont équipées d’un défibrillateur, alors oui, nous sommes des précurseurs. Mais, il y a depuis un certain temps une prise de conscience de l’importance d’être formé au secourisme surtout dans notre contexte où nous sommes confrontés à des risques multiples. Être formé aux premiers secours s’avère utile aussi bien dans le cadre du travail que dans la vie personnelle de chaque salarié. Mais notre démarche ne s’arrête pas aux premiers secours. Dans notre entreprise, même ceux qui n’ont pas reçu la formation de secouriste du travail ont appris à manipuler un extincteur. Notre personnel est également formé à la conduite à tenir en cas d’incendie, nous avons ainsi désigné des responsables d’évacuation par zone et réalisons chaque année au moins un exercice d’évacuation. Par ailleurs, notre personnel a également suivi l’année dernière une formation délivrée par la Diren sur la conduite à tenir en cas de séisme. On peut dire que vous abordez la sécurité de façon globale. Comment cela se traduit-il sur les postes de travail ? Nous essayons là aussi de limiter les risques et d’assurer un plus grand confort à nos salariés. Ceci passe souvent par l’acquisition de nouveaux matériels. Par exemple, cette année nous nous sommes équipés de transpalettes à haute levée, qui permettent à l’opérateur de manipuler les marchandises dans de meilleures postures, sans PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P37 Caraib Ediprint décroche le label Imprim’Vert Démarche QHSE M. Gauthier de Reynal P38 400 tonnes de papier par an. Caraib Ediprint, imprimerie offset, est une référence sur l’île. Utilisatrice de ressources naturelles et de produits chimiques, l’entreprise s’est configurée pour limiter au mieux l’impact environnemental de ses déchets grâce à l’obtention du label Imprim’Vert en mars 2010. Explications avec son Directeur, Gauthier de Reynal. demandent de plus en plus de fabrications « propres ». Au-delà du papier recyclé et de l’encre bio que nous leur proposons, ils ont l’assurance que nous avons mis en place un process global. Pour mieux les informer, nous allons faire apparaître le visuel d’Imprim’Vert sur tous nos supports et modifier notre logo. Qu’est-ce que le label Imprim’Vert ? C’est une marque nationale, en vigueur depuis 1998, qui assure des conditions éco-responsables prises par l’imprimeur. La CCIM nous l’a faite découvrir. Nous avons eu recours à un cabinet d’audit pour nous préparer à répondre aux critères d’exigence du cahier des charges. Le pré-diagnostic, qui a duré deux mois, a coûté près de 2 800 €, financés par l’entreprise à hauteur de 30 %, le reste ayant été pris en charge à part égale par la Région et l’Ademe. Qu’avez-vous mis en place ? Le tri et le recyclage de tous nos déchets, nos papiers principalement, mais aussi les boîtes d’encre, les lampes électriques, le matériel informatique hors d’usage et même nos eaux de mouillages retraitées en Métropole. Ces nouvelles dispositions ont-elles été difficiles à appliquer ? Caraib Ediprint était déjà sensibilisée à la protection de l’environnement. Cela fait plusieurs années que nous avons éliminé certains produits chimiques. On n’utilise ni révélateurs, ni films. Par ailleurs, tous nos papiers sont en PEFC, issus de forêts gérés durablement. Appliquer les normes d’Imprim’Vert renforçait nos actions et les équipes y étaient favorables. La seule difficulté a été de réunir les entreprises spécialisées pour le traitement de nos déchets. Expliquez-nous vos principales motivations ? La chaîne graphique implique l’utilisation de produits chimiques et la production de déchets souvent nuisibles. Nous sommes conscients qu’il faut limiter les impacts environnementaux de nos productions. La ressource naturelle s’amoindrit trop rapidement et il est de notre devoir de la préserver. Nos clients, surtout les administrations et les collectivités locales, le savent aussi. Ils Etes-vous soumis à un contrôle particulier ? Evidemment, le label n’est pas accordé à vie ! Chaque année, Caraib Ediprint doit prouver que le cahier des charges est respecté et tous les 3 ans, un représentant d’Imprim’Vert se déplace pour valider la situation environnementale de l’entreprise. Nous sommes dans une démarche d’amélioration continue en dehors de tout effet de mode. Nous avons été la première imprimerie Offset à faire cet effort. C’est un véritable engagement que nous tenons à poursuivre. Fiche d’identité CARAIB EDIPRIN T Zone de Bois Quar ré 97232 Le Lamentin - Tel : 0596 502828 - Fax : 0596 507507 - email : ce@cara ibediprint. com - Création : 1989 - 35 salariés dont 4 maquettistes - Parc machines en tièrement renouvelé en 2007 - Studio de création , presse, façonnage, couseu se pour livres… PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Parce que certains gestes préservent l’environnement… A gi ss ons ensemble ! 1 er imprimeur offset en Martinique à agir offset pour l’environnement 1er imprimeur Bois Quarré - 97232 Le Lamentin - [email protected] Fax 05 96 507 507 - Tél. 05 96 50 28 28 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P39 Les exportations de Martinique Les PIL, Produits de l’Industrie Locale, représentent près de 80 % des exportations martiniquaises. Les exportations de Martinique à destination des pays de la Caraïbe restent assez limitées d’année en année : elles s’élèvent à 10,7 millions d’euros en 2008, soit 2,9 % des exportations totales. M. Richard Crestor L’évolution des montants d’exportation de 2001 à 2009 Les exportations de Martinique par produits Au cours des 9 dernières années, les montants d’exportation de la Martinique se maintiennent à un niveau relativement stable autour de 350 millions d’€ par an, excepté pour l’année 2006 qui a connu un pic d’exportation à 490 millions d’€ (tableau n° 1). La répartition des exportations martiniquaises par produits est présentée au tableau n° 2 et graphique n° 2 pour l’année 2008 pour laquelle les exportations totales de Martinique se sont élevées à 367 millions d’€. On constate que les produits pétroliers raffinés par la Sara représentent plus de la moitié de ces exportations (213 Millions d’€ soit 58,1 %). Viennent en 2e position les exportations de bananes et autres fruits (44 millions d’€ soit 12 %), puis en 3e position, les exportations de rhums et autres boissons (bière, eaux, boissons gazeuses) pour 43 millions d’€, soit 11,7 % du total exporté en 2008. L’ensemble des PIL, produits de l’industrie locale, totalise 288 millions d’€ d’exportations, soit 78,5 % du total. Cependant, un fléchissement important de cette valeur moyenne d’exportations à été observé en 2009 , conséquence de la crise, ramenant le montant des exportations à 267 millions d’€, soit une baisse de - 27,1 % par rapport à 2008. Ces montants placent la Martinique au 1er rang des 4 DOM en termes d’exportations (graphique n° 1). Dossier EXPORTATIONS DES DOM DE 2001 A 2009 P40 variation 2009/2008 DOM 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Guadeloupe 175 268 339 € 166 369 686 € 179 533 936 € 143 970 636 € 187 289 237 € 192 155 558 € 144 678 635 € 170 530 219 € 150 841 363 € - 11,5% Guyane 138 078 100 € 135 272 885 € 111 041 635 € 90 524 791 € 93 201 050 € 122 056 311 € 94 183 131 € 99 905 326 € 119 834 325 € 19,9% Martinique 309 869 000 € 349 903 000 € 357 338 397 € 339 167 146 € 407 846 963 € 489 909 778 € 320 322 540 € 367 074 348 € 267 477 360 € - 27,1% Réunion 228 775 403 € 219 555 772 € 238 597 853 € 249 293 546 € 262 279 459 € 238 195 997 € 266 952 731 € 257 237 239 € 250 680 024 € - 2,5% Tableau n° 1 Exportations des DOM de 2001 à 2009 600 000 000 € 500 000 000 € 400 000 000 € Guadeloupe 300 000 000 € Guyane 200 000 000 € Martinique 100 000 000 € Réunion - € 2001 Graphique n° 1 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 La Martinique est au 1er rang des 4 DOM en termes d’exportation PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Exportations EXPORTATIONS DE MARTINIQUE PAR PRODUITS EN 2008 VALEURS Dont Produit de l’industrie locale (PIL) % Bananes, melons, produits agricoles 43 875 020 € 12,0% Rhum, bières, eaux et autres boissons 43 130 268 € 11,7% 11,7% 8 191 634 € 2,2% 2,2% Autres produits agro-alimentaires Produits de carrières Produits pétroliers Engrais, peintures, détergents Ouvrages en papier, éditions 2 121 243 € 0,6% 0,6% 213 370 742 € 58,1% 58,1% 6 151 953 € 1,7% 1,7% 2 313 337 € 0,6% 0,6% Aciers, ouvrages en aciers et autres métaux 12 796 852 € 3,5% 3,5% Autres exports 35 123 299 € 9,6% 367 074 348 € 100,0% TOTAUX 78,5% Tableau n° 2 EXPORTATIONS DE MARTINIQUE PAR ZONE GEOGRAPHIQUE EN 2008 ANNEE DOM N° ZONE 2008 Martinique 1 EXPORT en € ZONE France EXPORT en Kg 89 784 076 € 157 799 975 2008 Martinique 2 Guadeloupe 209 772 358 € 274 921 417 2008 Martinique 3 Guyane 38 433 355 € 42 005 413 2008 Martinique 4 Caraïbe 10 716 591 € 163 963 312 2008 Martinique 5 Europe (hors France) 3 682 626 € 1 037 098 2008 Martinique 6 Amérique du Nord 10 320 135 € 6 318 170 2008 Martinique 7 Amérique du Sud et Amérique Centrale 1 623 910 € 9 981 086 2008 Martinique 8 Afrique 1 207 481 € 1 052 794 2008 Martinique 9 Asie 503 313 € 4 127 683 2008 Martinique 10 Réunion 2008 Martinique 12 Autres zones TOTAL 17 829 € 4 524 1 012 674 € 101 726 367 074 348 € 661 313 198 Tableau n° 3 Exportations de Martinique par zone géographique (en 2008) 0,276% 0,005% Les exportations de Martinique par produits en 2008 0,137% 0,329% 3,5% 9,6% 0,442% 12,0% Bananes, melons, produits agricoles Rhum, bière, eaux et autres boissons Autres produits agroalimentaires Produits de carrières 0,6% 1,7% 11,7% 2,2% 2,811% 1,003% 2,919% France 24,459% 10,470% Guadeloupe Guyane Produits pétroliers Caraïbe Engrais, peintures, détergents Europe (hors France) 0,6% Amérique du Nord Ouvrages en papier , éditions Amérique du Sud et Amérique Centrale Afrique Aciers, ouvrages en aciers et autres métaux Autres Export Asie 58,1% Réunion Graphique n° 2 57,147% Autres zones Graphique n° 3 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P41 Les exportations de Martinique par zones géographiques Exportations vers le Cariforum et A.P.E. Le tableau n° 3 et le graphique n° 3 (p41) présentent la répartition des exportations martiniquaises par zones géographiques de destination en 2008. On constate que la première destination des exportations martiniquaises est la Guadeloupe avec 209 millions d’€ en 2008, soit 57 % des exportations. Puis, viennent la France avec 90 millions d’€, soit 24 % des exportations et la Guyane avec 38 millions d’€, soit 10,5 %. Les pays de la Caraïbe ne totalisent, eux, que 10 millions d’€ d’exportations martiniquaises, soit 2,9 %. Concernant les produits exportés vers ces quatre principales destinations, on peut faire les constats suivants : • vers la France, les principales exportations de Martinique concernent la banane et autres fruits (42 millions d’€, soit 47 %) et le rhum, liqueurs et autres boissons (30 millions d’€, soit 34 %), c’est-à-dire uniquement des produits agricoles et alimentaires. • vers la Guadeloupe, la principale exportation est représentée par les produits pétroliers de la Sara (182 millions d’€ en 2008, soit 87 % des exportations vers la Guadeloupe), puis viennent les produits alimentaires et boissons (8 millions d’€, soit 4 %) et les produits de l’industrie chimique (engrais, peintures, détergents) pour 2 millions d’€, soit 1 % de ces exportations. • vers la Guyane, les produits pétroliers représentent 18 millions d’€ d’exportations, soit 46 %, puis viennent les boissons (20 %), les aciers et ouvrages en aciers (13 %) et les peintures (6 %). • vers les pays de la Caraïbe, outre les produits pétroliers qui, là encore, constituent la principale exportation (64 %), la Martinique n’exporte que des matériaux de carrière (1,7 millions d’€, soit 16 %) et une petite quantité d’engrais (0,4 millions d’€, soit 3,8 %). Le tableau n° 8 présente l’évolution des exportations martiniquaises vers les 15 pays du Cariforum au cours des 9 dernières années (2001 à 2009). Il apparaît que ces exportations restent d’années en années irrégulières et à des niveaux assez faibles (inférieur à 10 millions d’€ pour les 15 pays). Ceci illustre assez bien que les échanges entre DOM et pays du Cariforum se développent difficilement au cours du temps. Les raisons en sont connues et régulièrement évoquées : • coûts de production et notamment coûts salariaux plus élevés dans les DOM, d’où des prix moins compétitifs pour les produits des DOM, • offre de transport aérien (déplacement des personnes) et maritime (déplacement des marchandises) peu satisfaisante, • normes de consommation et réglementations différentes (pré-éminence des normes américaines ou anglaises dans le Cariforum), • barrières tarifaires et non tarifaires. On constate par ailleurs que les Accords de Partenariat Economiques (A.P.E.) signés entre l’Union Européenne et le Cariforum en 2008 ne sont pas de nature à inverser cette tendance. Ces accords facilitent en effet l’entrée des produits du Cariforum sur le marché des DOM par l’abaissement de certaines taxes, sans que les produits des DOM exportés vers les pays du Cariforum n’aient obtenu, en contrepartie, l’allègement des taxes à l’entrée de ces pays. Les A.P.E. n’ont donc abouti qu’à augmenter l’asymétrie des échanges entre DOM et pays du Cariforum, en défaveur des DOM. On ne peut, par conséquent, être très optimiste sur une évolution à la hausse des exportations de Martinique vers ces pays dans les années à venir. EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LE CARIFORUM Dossier PAYS P42 2001 Antigua et Barbuda 425 000 € Bahamas 597 000 € 2002 2003 2004 2005 156 000 € 2006 7 373 403 € 2007 28 024 € 2008 4 471 509 € 83 304 € 2009 76 € 18 262 € Bélize Dominique 343 000 € 97 000 € 27 259 € 272 851 € 105 201 € 106 394 € 2 423 € 734 961 € 267 781 € 90 000 € 513 000 € 292 434 € 123 962 € 105 741 € 76 916 € 93 926 € 7 428 € 64 245 € Haïti 22 000 € 172 000 € 94 473 € 80 055 € 5 252 € 1 817 460 € 14 822 € 52 001 € Jamaïque 19 000 € 393 000 € 53 728 € 300 597 € 787 236 € Barbade 41 000 € 22 000 € 94 001 € 67 888 € 303 384 € 305 455 € 19 195 € 36 487 € 1 404 € 360 896 € 74 778 € 81 358 € Grenade Guyana 7 000 € 6 861 € 33 565 € 134 839 € République Dominicaine 455 000 € 7 000 € 75 000 € 888 910 € 778 333 € 95 513 € St Christophe & Nevis 441 000 € 672 000 € 350 069 € 149 880 € 4 145 € 20 372 € St Vincent & les Grenadines 496 000 € 779 000 € 450 671 € 518 368 € 390 285 € 809 850 € 654 738 € 563 890 € 332 360 € 1 842 000 € 1 362 000 € 251 414 € 1 288 142 € 1 161 051 € 61 516 495 € 9 893 427 € 577 397 € 358 422 € 626 000 € 605 000 € 609 225 € 2 879 455 € 658 035 € 1 779 365 € 643 431 € 512 486 € 1 010 286 € 5 397 000 € 4 883 000 € 2 298 274 € 6 658 055 € 4 298 663 € 73 901 223 € 11 710 882 € 7 272 637 € 2 238 393 € Sainte-Lucie Surinam 98 000 € Trinidad & Tobago TOTAL 4 643 € 70 634 € Tableau n° 8 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Exportations EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LA FRANCE EN 2008 VALEURS % Bananes, melons et autres fruits 41 761 754 € 47% Rhums, liqueurs et autres boissons 30 141 039 € 34% 2 170 779 € 2% Autres 15 710 504 € 17% TOTAL 89 784 076 € Autres produits alimentaires Exportations de Martinique vers la France 17% Bananes, melons et autres fruits Rhums, liqueurs et autres boissons Graphique n° 4 EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LA GUADELOUPE EN 2008 VALEURS Produits alimentaires, boissons 4,0% 182 643 703 € 87,1% 2 131 804 € 1,0% Autres 16 706 693 € 8,0% TOTAL 209 772 358 € Produits pétroliers Engrais, peintures,détergents Exportations de Martinique vers la Guadeloupe en 2008 % 8 290 158 € 8,0% Produits alimentaires, boissons Produits pétroliers Engrais, peintures,détergents Autres Graphique n° 5 EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LA GUYANE EN 2008 VALEUR Exportations de Martinique vers la Guyane % Boissons 7 755 660 € 20,2 % Produits alimentaires (autres que boissons) 1 723 705 € 4,5 % 17 676 215 € 46,0 % Peintures 2 458 547 € 6,4 % Aciers et ouvrages en acier 5 021 321 € 13,1 % Autres exports 3 797 907 € 9,9 % 9,9% 20,2% Boissons 13,1% Produits alimentaires (autres que boissons) 4,5% 6,4% produits pétroliers peintures aciers et ouvrages en acier autres export 38 433 355 € 46,0% Tableau n° 6 Graphique n° 6 EXPORTATIONS DE MARTINIQUE VERS LA CARAIBE EN 2008 VALEURS Exportations de Martinique vers la Caraïbe en 2008 % Matériaux de carrière 1 711 153 € 16,0% Produits pétroliers 6 849 981 € 63,9% 402 788 € 3,8% Autres 1 752 669 € 16,4% TOTAL 10 716 591 € Engrais 4,0% 1,0% 87,1% Tableau n° 5 TOTAL autres 34% 2% Tableau n° 4 Produits pétroliers Autres produits alimentaires 47% 16,0% 16,4% Matériaux de carrière 3,8% Produits pétroliers Engrais Autres 63,9% Tableau n° 7 Graphique n° 7 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P43 Histoire de l’industrie P44 SARA : 40 ans d’histoire aux Antilles-Guyane Une grande barrière, des clôtures… En arrière-plan, des colonnes, de complexes réseaux de tuyauteries, de grands stockages d’hydrocarbures et des camions-citernes qui rentrent et qui sortent… La SARA, grande dame profondément ancrée dans notre quotidien et pourtant enfermée sur cette pointe de terre à Californie. Entre contact et distance, entre proximité et méfiance, la SARA entretient une relation particulière avec la société antillo-guyanaise résultant probablement d’une connaissance insuffisante par le grand public de toutes les facettes de cette industrie et de son importance pour l’économie locale. M. David Marion L’histoire de la SARA est étroitement liée à l’histoire politique internationale des années 60. Nous sommes en plein contexte de la La raffinerie en Martinique attend 1995 pour s’étendre avec la mise en service de la nouvelle unité d’hydrodésulfuration des gazoles et la mise en place du Sulferox, la nouvelle unité d’extraction du soufre dans les gaz combustibles. Des nouveautés qui se poursuivent l’année suivante avec l’installation du laboratoire Blast-Resistant et des turbines à combustion pour l’unité de production guerre froide. Le gouvernement du Général de Gaulle décide alors de créer un point stratégique de ravitaillement en produits pétroliers dans la zone Caraïbe. L’idée est simple : il faut assurer l’indépendance énergétique des territoires français dans cette zone. Ainsi, en 1969 est créée la Société Anonyme de la Raffinerie des Antilles et, cette même année, les travaux de construction de la raffinerie débutent en Martinique. Dès l’année suivante, en 1970, l’entreprise démarre les activités du dépôt de Jarry en Guadeloupe. Il faudra pourtant attendre 1971 pour que la raffinerie commence à tourner de manière effective en Martinique. En 1982, c’est au tour de la Guyane d’être dotée d’un dépôt, celui de Degrad-desCannes à Cayenne. Ça y est, la SARA est sur les trois DFA ! Depuis ces années 80, de nombreux investissements ont accompagné le développement de la société, de telle sorte que dès 1991, un pipeline transportant du kérosène entre la raffinerie et l’aéroport du Lamentin est construit en Martinique, facilitant ainsi le réapprovisionnement des avions en escale dans l’île. La Guadeloupe suit en 1993 avec un pipeline similaire construit entre le dépôt de Jarry et l’aéroport du Raizet, et cette même année la société procède à l’extension du dépôt de Jarry. d’électricité : la raffinerie de la Martinique se modernise. La Guyane, quant à elle, met en 2000 son nouveau dépôt en service dans la ville de Kourou, alors que la même année, la Martinique ferme son dépôt de SainteThérése à Fort-de-France. unités de récupération de vapeurs sur ses chargements camion, comme dans l’île sœur en Guadeloupe. Le dépôt de Sainte-Thérèse en Martinique est totalement démantelé en 2004, alors qu’en 2005, la société dote le dépôt de Degrad-des-Cannes en Guyane de son unité de récupération de vapeurs sur le même modèle que la Martinique et la Guadeloupe. En 2001, la SARA Martinique met sous talus des sphères de butane et met en place des PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Histoire de l’industrie 2006 est une année importante pour la raffinerie qui installe une nouvelle colonne de fractionnement pour la fabrication des essences, ainsi qu’une nouvelle pomperie de lutte contre l’incendie « eau-de-mer ». Puis l’année qui suit, la colonne de raffinage des essences est mise en service, ainsi que quatre nouveaux bacs pour les stockages. La SARA évolue au gré des modifications règlementaires sécurité/environnement et s’adapte à son marché des trois DFA. Pourtant en novembre 2008, la SARA connaît très probablement la plus grosse crise de son existence. En novembre, la population guyanaise s’insurge contre la hausse des prix du carburant sur son territoire. Elle sera suivie par la population de la Guadeloupe, puis de la Martinique, entraînant une mobilisation générale et un mouvement social sans précédent, tant par sa durée que par son intensité. Les trois départements montrent alors du doigt la Société Anonyme de Raffinerie des Antilles, l’accusant de faire de la « pwofitasyon » sur le dos des populations. La SARA se retrouve alors dans un imbroglio qui met encore plus à mal son image de société opaque cachée derrière ses grillages et ses barrières. L’année prochaine, en 2011, la Raffinerie des Antilles aura 40 années d’existence ; 40 années de service dans la zone des Antilles et de la Guyane. Un anniversaire en demi-teinte car sur fond de crise. En effet, la société doit à la fois gérer cette incertitude de sa légitimité sur ces territoires, l’assurance d’être une société incontournable sur les trois départements et ce manque de reconnaissance de la population… entre incompréhension, méconnaissance, voire même fantasme parfois. David Marion est le Directeur Général de la SARA et met systématiquement tout dans la balance. « Si l’entreprise donne cette image très technique, avec ces installations de raffinage, ces tas de ferrailles, ces bacs et ces tuyaux, la SARA représente avant tout un vrai pôle d’emplois hautement qualifiés aux Antilles, avec près de 600 emplois directs et indirects ». Certes, il y a ce malaise que lui non plus ne peut dénier. « Le pétrole fait rêver dans un pays où incontestablement la vie est chère ». Pourtant se défend-t-il, « le raffinage n’est pas si rentable qu’on le croit car pour le respect des normes européennes, la SARA se doit d’investir énormément, 60 millions d’euros pour produire l’essence aux normes européennes entre 2005 et 2007 par exemple ! ». Cela représente de gros investissements pour une petite raffinerie, car malgré ses volumes, la Raffinerie des Antilles reste petite par rapport aux autres raffineries de la Caraïbe. Il est vrai que la petitesse de cette raffinerie est aussi liée à l’étroitesse du marché. On imagine difficilement une concurrence sur ce même marché vu sa taille. « Ainsi, la production est avant tout endogène » rajoute David Marion sans une certaine fierté de faire partie du PIL et d’être inscrit dans le contexte économique local. qu’on laisse à l’entreprise la chance d’aller plus loin ». En effet, étant comprise dans le système des normes européennes, la SARA devrait à court terme se tourner vers les énergies renouvelables. Car là est l’avenir alors que l’Europe se tourne déjà vers les biocarburants. « Ca pourrait se faire dans les territoires comme la Guadeloupe ou la Guyane qui n’ont pas la raffinerie. Ainsi, on équilibrerait les activités sur les trois départements » explique le Directeur. Des possibilités de développement non négligeables qui devraient permettre à la société de prendre un autre tournant dans son histoire, tout en étant plus en accord avec la réalité socioéconomique de ses territoires d’implantation. Pourtant, lors de la récente crise, l’existence même de la SARA a été contestée. D’autres pays producteurs de carburants ont été nommés, tels que Trinidad ou encore le Vénézuela. Et le Directeur Général de s’interroger tout de suite « la SARA est un gage de suivi et d’investissements à ce propos, car elle suit fidèlement l’évolution des normes européennes. Ces deux producteurs suivront-ils l’évolution des normes européennes comme le fait la SARA ? Et si oui, le feront-ils dans la durée ? ». « Il faudrait encore plus informer la population, avoir un discours plus vulgarisé concernant nos activités. Il faut que nous allions plus vers le consommateur, même si ce n’est pas notre métier de le faire… et surtout lui expliquer de nouveau le mécanisme de fixation des prix ». Et David Marion d’affirmer : « C’est une chance d’avoir la SARA dans la zone. Il faut maintenant PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P45 Histoire de l’industrie P46 Catherine Saint-Louis est l’assistante du Secrétaire Général de la SARA. D’origine guadeloupéenne, elle est aujourd’hui basée en Martinique. Cela fait douze ans qu’elle travaille à la SARA et représente également la mobilité au sein de l’entreprise. En effet, après avoir débuté au dépôt de Jarry, elle est en Martinique depuis octobre 2005. « L’entité de Guadeloupe est bien plus petite, nous sommes une vingtaine, donc l’ambiance est bien plus familiale là bas ». En effet, les établissements de Guadeloupe et de Guyane sont plus petites que la raffinerie, le siège de la société reste bien basé en Martinique avec la majeure partie des décisions qui y sont prises. Certes, cela ne se fait pas sans une certaine aspiration à plus d’autonomie de la part des dépôts guadeloupéens et guyanais par rapport à la raffinerie. Ce sera sûrement chose faite avec le développement des énergies renouvelables, un grand chantier en devenir. Mais, cette implantation sur les trois DFA permet également une certaine mobilité des agents au sein de l’entreprise, « En 2009, il y a eu beaucoup de mutations, de changements de poste, mais aussi beaucoup d’embauches de Guadeloupéens affectés en Martinique et de Martiniquais affectés en Guyane. Il y a des collaborateurs de la Guadeloupe ou de la Guyane qui se retrouvent à venir travailler à la raffinerie en Martinique ». Cela participe à la bonne image de l’entreprise. Bien que la SARA soit la plus petite raffinerie de la Caraïbe et de France, cette présence sur trois territoires en fait une entreprise à fort rayonnement dans la région. «Beaucoup de jeunes ingénieurs rêvent de venir s’installer aux Antilles et d’intégrer cette société. On le voit, Mme Catherine Saint-Louis les anciens sont moins enclin à bouger que les plus jeunes arrivés. La SARA, une entreprise, Les jeunes voient cela comme une trois départements chance, comme la possibilité de voir autre chose, connaître un autre La SARA est une entreprise interrégionale qui mode de vie, une autre culture tout compte près de 270 salariés répartis sur les trois en restant à la SARA. Pour moi, départements : 23 en Guadeloupe, 24 en Guyane le principe même de la mobilité et le plus gros des effectifs avec la Martinique où est une chance pour les agents» on peut retrouver 233 agents, mais aussi près de nous confirme Catherine Saint- 330 salariés en sous-traitance. Louis en souriant. Par ailleurs, pour La raffinerie en Martinique est basée au un terrain de 43 ha où sont stockés l’entreprise cette mobilité interne fait Lamentin, sur 162 000 m3 de pétrole brut et 70 000 m3 de partie du management du personnel produits finis. : « Si on a besoin d’un collaborateur, En Guadeloupe, le dépôt de produits pétroliers de on peut par des mouvements en Jarry est installé sur un terrain de 10 ha avec une cascade, à la fois, améliorer le capacité de stockage de 103 000 m3 de produits rendement de la société et offrir la finis, répartis dans 23 cuves allant de 200 à possibilité d’un plan de carrière pour 12 000 m3. l’agent mobile ». Catherine Saint- La Guyane n’est pas en reste avec 3 dépôts Louis se dit déjà prête à se rendre d’hydrocarbures, un à Cayenne à Degrad-desmaintenant en Guyane, « mais Cannes, un au niveau du port de pêche3 de Larivot tout dépendra de ce qui me sera et le dernier à Kourou soit 58 000 m de stocks pour les produits finis. proposé » nous dit-elle en souriant. De l’énergie pour les Antillo-Guyanais depuis 40 ans Le plus gros actionnaire de la SARA est le groupe TOTAL qui participe au Capital de l’entreprise à hauteur de 50 % (tout en assurant une assistance technique à la raffinerie), suivi de Rubis Antilles Guyane (24%), Exxon Mobil (14,50%) et enfin Chevron-Texaco (11,50%). La mission de la SARA est donc d’assurer l’indépendance énergétique des DFA tout en garantissant la sécurité des approvisionnements en produits pétroliers. La SARA gère des stocks à ce propos, tant du point de vue de son exploitation que de la sécurité, dits «stocks stratégiques», lui garantissant aujourd’hui 45 jours de consommation en cas de crise internationale. Les produits fabriqués par la SARA sont les essences, le gazole, le kérosène, le gaz (butane et propane), le pétrole lampant ainsi que les fiouls lourds et légers. Autant de produits qui satisfont aussi bien les usages domestiques qu’industriels, allant des réchauds à gaz, en passant par les carburants routiers, les lampes à pétrole, le carburéacteur pour avions et le combustible des centrales EDF. Cela passe par l’approvisionnement en pétrole brut du Vénézuela et de la Mer du Nord. Ce sont en fait près de 800 000 tonnes de pétrole brut par an qui sont raffinées pour obtenir les différents produits finis précités. Le stockage représente une certaine sécurité sur les trois DFA afin d’éviter toute rupture d’approvisionnement pour les populations. Ce sont près de 162 000 m3 de possibilité de stockage pour le pétrole brut et 70 000 m3 de produits finis qui sont assurés en Martinique. La Guadeloupe n’est pas en reste avec 103 000 m3 pour les produits finis et 58 600 m3 pour les mêmes produits en Guyane. Enfin, la SARA gère également la livraison de ses produits finis par pipeline, par transport maritime pour le dépôt de Jarry et par route avec une rotation de 1 250 camions-citernes par mois en Guadeloupe, 1 230 en Martinique et 490 en Guyane. Ces camions appartiennent directement aux compagnies ou à des sociétés privées sous-traitantes de ces mêmes compagnies. La Guyane est par ailleurs dotée d’un centre emplisseur de gaz butane alimentant plus de 300 000 bouteilles par an. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Histoire de l’industrie Des normes strictes pour la qualité des produits et pour l’environnement ce qui est strictement nécessaire, à cause de la crise. Les prix sont fixés par l’Etat, du coup la part bénéfice est réduite quasiment à néant… et l’Etat ne pourra pas continuer comme ça » nous avoue-t-il songeur. Jacques Jubénot est chef de service P2I (Projets Investissements Informatique) et à la SARA depuis octobre 1973. Il reconnaît avoir eu une bonne évolution de carrière depuis son entrée en tant qu’électricien jusqu’à être chef de service aujourd’hui. « Le mot histoire fait penser à passé… je préfère le mot aventure, car il fait penser à continuité. C’est donc une belle aventure, débute-t-il, car il y a eu de beaux épisodes comme l’évolution de la structure avec la construction de nouvelles unités. Chaque fois que l’entreprise a rencontré des difficultés, elle a réussi à les surmonter. Et nous avons encore de nouvelles étapes à passer, réussir à surmonter les nouveaux challenges qu’on nous demande sur nos prix et notre rendement. Mais si c’était facile, il n’y aurait pas d’intérêt. C’est la difficulté qui crée notre motivation, notre envie d’aller plus loin ». La production de la SARA répond à deux exigences qui allient la quantité à la qualité. Pour ce faire, la SARA s’est dotée de son propre laboratoire garantissant la qualité des produits fabriqués et distribués. De plus, ce laboratoire s’est inscrit dans une démarche Qualité qui lui a permis d’obtenir l’accréditation du Cofrac (Comité Français d’Accréditation). Un Bureau Technique de Production tend à optimiser au mieux la mise en œuvre des procédés. Une recherche de performance incessante afin d’obtenir un rendement optimal. Enfin, des systèmes de management reconnus par des organismes tiers tels que la Drire et des audits réguliers, telle que cette démarche de certification ISO 14001 (Management Environnemental) actuellement en cours au dépôt de Jarry en Guadeloupe, sont mis en œuvre dans l’entreprise. L’objectif de la SARA est d’obtenir une certification Qualité pour l’ensemble de l’entreprise, s’appuyant tant sur l’organisation que sur un équipement performant. « Nous avons fait le choix aux Antilles-Guyane de suivre les normes européennes, la SARA est la seule garante dans la zone du respect de ces normes. Les autres pays répondent aux normes dites américaines et ne respectent pas les mêmes normes environnementales ». « A la SARA, l’environnement est M. Jacques Jubenot important. Nous sommes respectueux de la réglementation d’une part, et des engagements ont été pris dans ce domaine à travers notre charte Hygiène-Santé-SécuritéEnvironnement-Qualité d’autre part. Des gens disent que comme nous sommes sous les alizés, nous pourrions nous passer d’autant de normes… mais, pendant combien de temps ? » s’interroge Jacques Jubénot. « Je ne pense pas, que dans un monde qui avance vers le développement durable, nous puissions aujourd’hui faire l’impasse sur ce genre de choses. De toutes les façons, même le système américain va y arriver. Je pense que le combat environnemental en vaut la peine. Nous avons la chance de faire partie de ce premier wagon européen, alors restons dedans » sourit-il. Les investissements à la SARA pèsent, en moyenne depuis sa création, 10 millions d’euros/an, une somme colossale qui touche avant tout l’aspect sécuritaire et réglementaire des sites. La SARA est inspectée par la Drire et garantit des strictes mesures de protection de l’air, de l’eau, des sols et sous-sols, sans oublier ses déchets. Par contre, depuis deux ans, nous confirme Jacques Jubénot, en étant contraints de miser sur l’environnement, le budget de la SARA a été gelé aux investissements de développement. « On ne peut pas aller plus loin que Mais, le respect et la protection de l’environnement restent des préoccupations majeures au sein de la SARA. « Faire disparaître une société comme celle-là, poursuit-il, ce serait enlever tout l’impact technologique que nous pouvons apporter ici ». En effet, à travers ces années, la SARA n’a eu de cesse de se performer jusqu’à devenir un pôle technologique de premier plan dans la région. «Grâce à cela, rajoute Jacques Jubénot, on offre la possibilité à près d’une centaine de jeunes par an de venir faire une expérience professionnelle pendant leur cursus scolaire ou universitaire dans cette entreprise. Cette vocation sociétale n’est pas très connue du grand public et des politiques». Outre la convention de partenariat avec l’Université des Antilles-Guyane, la SARA a développé jusqu’à ce jour d’autres actions en faveur de l’éducation. On peut citer son engagement dans la «Bourse Alizés» et le «Prix d’Excellence» remis chaque année à des élèves méritants. L’entreprise se met également au service des jeunes en difficulté scolaire à travers des actions d’accompagnement scolaire dans des quartiers défavorisés. C’est donc tout un engagement sociétal qui est mis en place tant par le mécénat à travers le soutien de l’art local, tant à travers le parrainage sportif de plusieurs équipes, du gommier Freedom SARA, que par l’organisation ou la participation de la société à plusieurs événements sportifs via son comité d’entreprise. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P47 Histoire de l’industrie P48 La sécurité, une priorité M. Eric Rapon Un grand gaillard, à l’air un peu débonnaire, sourire généreux avec une force physique certaine. Eric Rapon est préventeur, il s’occupe de la prévention des accidents professionnels et du respect de la réglementation en rigueur. Cela fait 28 ans qu’il travaille à la SARA. C’est avec une certaine admiration qu’il regarde l’évolution technologique de la raffinerie, tout en étant nostalgique des premiers temps. « Avant, il y avait beaucoup à faire et on avait une certaine fierté à apporter sa contribution à faire évoluer les choses. Il y a vingt ans, nous étions dans une phase de construction. Maintenant, tout est en place et il faut faire fonctionner ce qui est là ». «En effet, avec l’évolution technologique, rajoute-t-il, tout est plus fiable, on a moins d’arrêts de production. Avant, il y avait des déclenchements plus souvent à cause des problèmes techniques. Il y a également une amélioration des conditions de travail. Avant, c’était dur, on transpirait. C’était comme à l’armée : vous y êtes, vous vous plaignez, mais quand vous partez… Combien n’ont pas pleuré en laissant l’armée, alors qu’ils se plaignaient tout le temps ? » (sourire). Dans l’entreprise depuis 1983, Eric Rapon se souvient de « cette sacrée ambiance du début. Il y avait une personne détachée à la cuisine. Ainsi, tout le monde se répartissait ses tâches et pendant ce temps, il se dédiait à nous faire à manger (rires). On avait le madras sur la table, les couverts et tout le monde mangeait bien, en famille ». Mais, à cette époque, précise-t-il, on travaillait beaucoup et les conditions de travail étaient dures. « On travaillait sans compter et on pouvait enchaîner plusieurs quarts de travail sans rechigner. Par exemple, je me suis marié un 30 avril et le 1er mai, on m’a appelé à 4 heures du matin pour me dire qu’il y avait quelqu’un qui ne pouvait pas venir travailler et qu’il fallait venir le remplacer… en pleine lune de miel. Ma femme a adoré ça ! (rires). Il y a quelques anecdotes comme ça, quand on les raconte 25 ans après, ça fait rire, mais sur le coup ça ne fait pas rire du tout ». Le métier d’Eric Rapon est étroitement lié à la sécurité de la raffinerie. Avec une activité comme celle-ci, la SARA est obligée de respecter des normes très strictes en ce qui concerne la sécurité et la prévention. « Quand on raconte aux visiteurs du site les risques liés à notre activité, certains ont tout de suite envie de repartir (rires) » nous avoue-t-il. L’entreprise est dotée d’une équipe de pompiers prête à intervenir à tout moment et d’un réseau incendie qui couvre la totalité des sites. « C’est aussi pour cela que la SARA donne à être connue afin de démystifier cette image de site dangereux, même si c’est le cas ». En effet, les services d’inspection et de maintenance veillent à la bonne marche des installations. De plus, la structure organise régulièrement des mises à niveau en ce qui concerne la formation de ses agents dans ce domaine, des exercices de simulation afin que tout un chacun puisse limiter, le cas échéant, les conséquences d’un problème majeur. « Je me sens plus en sécurité ici, explique Eric Rapon, que quand je suis sur la route par exemple. Car je sais qu’ici le risque est important, mais il est carrément nul grâce à tout ce qu’on met en œuvre derrière. En fait, le plus gros risque que nous ayons, c’est l’erreur humaine. Si toutes les règles de sécurité sont respectées, alors on pourra continuer à venir travailler tranquille ». PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Histoire de l’industrie Une entreprise… des hommes... et quelques femmes Une démarche chaloupée par des talons hauts perchés, bien maquillée et vêtue ton sur ton, Tania Juliéno est la première et la seule opératrice femme de la SARA. Cette jeune femme de 26 ans est depuis un an à un poste de la production à la SARA. Tania Juliéno s’occupe des bacs, de tout ce qui est échantillonnage et réception des bateaux de carburants, mais également de l’unité des eaux de rejet. Un travail technique après une formation durant laquelle elle a été très tôt baignée dans un environnement exclusivement masculin. Pas dépaysée du tout, c’est avec une certaine assurance qu’elle participe aux entretiens de recrutement à la SARA et que sa candidature est retenue bien qu’elle ait été la seule fille sur 18 candidats. « Si eux ils peuvent, moi aussi je peux le faire ». Très tôt, la jeune technicienne affirme sa personnalité et refuse même l’aide de ses collègues masculins qui cherchent alors à la chouchouter. « Au début, ils ne savaient pas comment s’y prendre ou même parler avec moi… Il y a des fois, ils avaient même des conversations entre eux qu’ils ont dû limiter par la suite (rires), mais ça se passe très bien, ils ne sont pas du tout machos. Bien au contraire, je préfère travailler avec les hommes, il n’y a pas de querelles, pas de cancans ! » rajoutet-elle. Pourtant, le métier d’opérateur est à risque. Dans un environnement professionnel comme la SARA, la sécurité est une préoccupation majeure. « A partir du moment où on a la tête sur les épaules et que l’on sait ce que l’on fait, si on a confiance en soi et qu’on respecte les règles, on n’a pas à se sentir en insécurité ». Certes, la tenue de travail uniformise les différents agents. « Des fois, on ne me reconnaît pas avec ma tenue et mon casque de protection, mais la démarche ne trompe pas » s’amuse-t-elle. « Quand on a dit aux agents qu’il y aurait une femme parmi eux, ils s’imaginaient un garçon manqué, en baskets et baggy… Ils ont été surpris de voir une femme en talons aiguille débarquer. Je reste féminine tout en exerçant un métier masculin ». Tania espère également qu’elle ne sera pas la dernière femme à rentrer à un poste technique à la raffinerie. « Il y a eu beaucoup de communication autour de mon recrutement. J’espère que j’ouvre une voie et, par ce biais, améliorer l’image que les gens ont de la SARA. ». Tania porte aujourd’hui une affection particulière à son entreprise. « Quand je suis rentrée à la raffinerie, je me suis rendu compte que ce qu’on dit à l’extérieur est erroné. Une fois à l’intérieur, on découvre un autre monde et on relativise sur l’image de la SARA ». Mme Tania Juliéno La SARA, une vraie famille Max Harménil est Chef-opérateur, responsable des unités de raffinage, et dans l’entreprise depuis 24 ans. Il a gravi les échelons de tout son service jusqu’à le diriger aujourd’hui. « Les gens ont cette image de nous de nantis… ba yo, nou ka genyen bon lajan. Je gagne bien ma vie, mais en retour, il y a beaucoup de sacrifices aussi. On travaille n’importe quel jour et c’est surtout des métiers à risque. En fait, les gens ne sont pas bien informés sur nous, ils imaginent toute sorte de choses. La SARA doit ainsi plus communiquer pour mieux se faire connaître ». A la question de savoir ce que lui faisait cette image négative que les populations avaient de la SARA, Max Harménil de nous avouer « Ca fait mal, oui… ça fait mal, c’est très difficile. On évite de dire qu’on travaille à la SARA, on ne le crie pas sur tous les toits, bien que l’on soit aussi conscient de participer à la dynamique économique du pays et que chaque personne ici, je pense, est contente de travailler à la SARA ». Pourtant, la Société Anonyme de Raffinerie des Antilles reste une entreprise comme une autre, composée d’hommes et de femmes. Max Harménil se souvient : « Avant d’arriver à la SARA, j’étais un gentil petit garçon, j’y ai fait des rencontres, des amis. En rentrant à la raffinerie à l’âge de 23 ans, j’y ai bu ma première bière, depuis…» s’interrompt-il en riant. Nous avons une vraie famille à la SARA », rajoutet-il dans un large sourire bien éloquent. Pourtant, les campagnes de communication n’y suffisent apparemment pas, la SARA garde cette image plutôt négative et a encore du mal à la changer. Par contre, avec l’essor des biocarburants et des énergies renouvelables dans un contexte général de développement durable, la SARA a une belle carte à jouer. Etant compris dans le virage que prend l’Union Européenne face à ces nouvelles énergies, nos territoires prendront également la même orientation. De quoi rassurer les populations et sûrement changer cette mauvaise perception de l’entreprise. Par contre, pour ce qui est des prix… c’est une autre histoire sur laquelle Politiques, Direction et Syndicats n’ont pas fini de se pencher. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 M. Max Harménil P49 Histoire de l’industrie P50 LA SARA, un présent parfois assombri ...mais une entreprise d’avenir Ainsi, à l’aube de ses 40 ans, la SARA continue son petit bonhomme de chemin. A travers les méandres des différentes crises qu’elle a pu traverser, la société continue sa mission première qui est d’assurer l’indépendance énergétique des trois DFA. Certes, ce malaise lié à la relation complexe qu’elle entretient avec les populations des territoires sur lesquels elle est basée déteint sur l’ambiance générale au sein de l’entreprise. Les mobilisations débutées en fin 2008 en Guyane et qui ont conduit à la grève générale en février 2009 en Guadeloupe et Martinique sont étroitement liées à la SARA et à ses prix contestés. En effet, le mécanisme de fixation des prix n’est pas toujours simple à comprendre pour le grand public. Entre la part distribution revenant aux compagnies pétrolières, les différentes taxes que touchent les collectivités et enfin le prix sortie SARA représentant l’achat du brut, le coût de production du raffinage, le transport et le stockage… Cette complexité n’arrange pas cette image d’entreprise « opaque ». Si l’Etat participe aujourd’hui à cette volonté de baisse des prix du carburant dans la zone, assurément, il ne pourra pas le faire indéfiniment. « Touche pas à ma SARA ! » M. Pierre Marie-Joseph Pour le Président de l’AMPI, la nécessité du maintien de l’activité de raffinage de la SARA ne fait aucun doute. Cette unité de raffinage constitue, de toute évidence, un équipement structurant essentiel à notre économie et démontre indiscutablement, depuis quatre décennies, sa capacité à assurer une sécurité d’approvisionnement en énergie, pour les trois DFA, aux normes de qualité et de sécurité les plus exigeantes. La SARA est aussi une entreprise de grande technicité qui contribue de manière significative à l’emploi de personnels qualifiés dans les trois régions et qui fait par ailleurs travailler un nombre incalculable d’entreprises sous-traitantes locales. Pour la SARA, comme pour l’industrie martiniquaise dans son ensemble, il s’agit de développer la production de valeur ajoutée localement et non de prôner le recours systématique à l’importation de produits finis, là où il peut y avoir une production par nousmêmes. On ne peut pas souhaiter, au plus haut sommet de l’Etat, le développement endogène pour nos économies et laisser entendre en même temps qu’on pourrait remplacer un raffinage local par l’importation directe de produits pétroliers raffinés. En ce qui nous concerne, le pétrole raffiné doit rester un PIL. Pour nous, c’est « touche pas à ma SARA ! » et en disant cela, nous comptons sur la solidarité de tous les Antillo-Guyanais. PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 Et si le soleil vous offrait de l’ombre ? Ombrières Photovoltaïques 250 m couverts 1€ 2 pour * Grâce à la vente de l’énergie produite à EDF www.solepark.com Coût d’un appel local à partir d’un poste xe ® Nous construisons à nos frais et garanties. Pour vous : aucune démarche, aucun apport nancier. *SOLÉPARK® est une marque déposée par la société SOLÉVERT®. Offre soumise à conditions, réservée aux professionnels des DOM. Voir conditions auprès de nos équipes commerciales. Photos non contractuelles. SOLÉVERT - SARL AU CAPITAL DE 10 000 EUROS - RCS FDF 497 693 986 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P51 Liste adhérents AMPI RAISON SOCIALE RESPONSABLE AMEUBLEMENT Textiles FABRICOM STORES M. ASSELIN BARTHELEMY Matelas ABADIE SA M. DE WAUBERT J-BAPTISTE Meubles et Agencement BOSS GROUPE (CUISINES TROPICALES) M. BOSSE LEO EBENISTERIE 3D CARAIBES MME DELAROZIERE REGINE GENERALE DE MENUISERIE M. MARIE-JOSEPH PIERRE INOVMAG CARAIBES M. JACQUIER FABRICE M3P MARTINIQUE MME DELAROZIERE REGINE AGRO-ALIMENTAIRE Boissons BRASSERIE LORRAINE M. KRUIJTZER MAARTEN SEEMD FONTAINE DIDIER M. GARCIN PATRICE SNEMBG M. WINSBACK JEAN-MARC SOMES M. CLERC BERTRAND Cafés SODIVIC M. EVIN PIERRE-PHILIPPE TIVOLIENNE (LA) M. TOUSSAY HERVE Industrie des viandes et poissons ABATTOIR BOKAIL M. FABRICE MARQUET ANTILLES PROCESSING M. SEVESTRE PASCAL COMIA M. BILAS ALEX DELICES LOCALES M. EDMOND ALEX KINI M. MARQUET FABRICE MARTINIQUE AVICULTURE M. DAUCHY DOMINIQUE MAN’ NICOL (SARL) MME WALTER - M. GABRIEL SIMBI M. THEVENET JEAN-PAUL SOTRADEV M. ANEXIME JEAN-FELIX Industrie des céréales BOULANGERIE PATISSERIE GALAP M. GALAP CLAUDE BRIOCHE BIG IN M. BALLY GUILLAUME CHIPSO MME LACHESNEZ-HEUDE L. COLIBRI CHIPS M. CLERC BERTRAND DELI-EXPRESS M. AUDINAY ELIE ETS EMILE MUSSARD (ETS) M. MUSSARD EMILE FERME DE AUGRAIN (LA) M. TOUIN BERTRAND GRANDS MOULINS DE LA CARAIBE M. PASCAL JEAN-MICHEL MARTINIQUE NUTRITION ANIMALE M. LABAYE MARC MOULIN (LE) M. LAOUE BERNARD SMPA M. URSULET EMMANUEL SOCARIZ M. LEVALOIS OLIVIER Industrie des fruits et légumes DELICES ET TRADITION M. CHEMIR CHARLIE DENEL M. VOURCH PHILIPPE SOCOPGEL M. DRANE DAVID Industrie du cacao CHOCOLAT ELOT M. LARCHER CHARLES Produits laitiers SAPY M. TOUIN FRANCIS SNYL M. CAMPAGNE JEAN-GUY SOPROGLACES M. DOMERGUE NICOLAS Punch et liqueurs SOCARA M. CHABROL NICOLAS Rhums DISTILLERIE DILLON M. BARAT PASCAL DISTILLERIE DU SIMON M. SIMON ROLAND DISTILLERIE LA FAVORITE M. DORMOY PAUL DISTILLERIE NEISSON MME VERNANT CLAUDINE HERITIERS JM M. DUCHAMP HUBERT HERITIERS H. CLEMENT SA M. LARCHER CHARLES HSE (RHUM ST ETIENNE) M. HAYOT JOSÉ BBS LA MAUNY M. DE LAVIGNE FRANCOIS DISTILLERIE SAINT JAMES M. BENOIT JEAN-CLAUDE TROIS RIVIERES M. DE LAVIGNE FRANCOIS Sucrerie SAEM M. ANDRE PHILIPPE TRAVAIL DES METAUX Armatures et tôles ARCELORMITTAL CONST. MQUE M. USUNIER PHILIPPE ARMATURES DES ANTILLES M. BERRUET PASCAL ARMATURES MARTINIQUAISES M. PORRY ALAIN ARMÉTAL M. BLONDEL JEAN-NOEL BIOMETAL M. BELLEMARE MICHEL FABRIPRESS M. MARGUERITTE OLIVIER PRONOVA M. HAYOT LADISLAS STAB M. NONDIER ERIC Constructions métalliques ENTREPRISE NOUVELLE ANTILLAISE M. GOMEZ GERARD GEFAM SN M. DES NOES BENOIT SOCACOM M. DESPOINTES RAYMOND SAVE INDUSTRIE M. REBILLOUT ALAIN Gouttières CARAIBES GOUTTIERES M. STRHOMENGER ERIC Menuiseries métalliques ALU CONCEPT M. WAN-AJOUHU GILLES ALUGWA M. WAN-AJOUHU GILLES ALUMASTER M. MASLIN THIERRY ANTILLES MIROITERIE M. PLISSONNEAU DENIS P52 ADRESSE C.P. VILLE TEL FAX IMM. SCIC - PTE DES CARRIERES 97200 FORT DE FRANCE 50 78 17 50 65 12 ZAC RIVIERE ROCHE 97200 FORT DE FRANCE 50 37 47 50 45 32 43 RUE LEOPOLD BISSOL ZA SEMAIR - BAT A - LOCAL N° 4 ZA DE L’ESPERANCE ZI PETITE COCOTTE - CHAMPIGNY ZA SEMAIR - BAT A - LOT N° 5 97232 97231 97215 97224 97231 LAMENTIN ROBERT RIVIERE SALEE DUCOS ROBERT 51 07 09 65 58 21 68 14 15 56 08 74 65 68 06 51 19 77 65 58 63 68 18 42 56 23 10 65 68 07 QUARTIER UNION 9 KM RTE DE DIDIER ZI LEZARDE - BP 253 QUARTIER CHAMPFLORE 97232 97200 97285 97260 LAMENTIN FORT DE FRANCE LAMENTIN CDX MORNE ROUGE 51 19 55 64 07 88 51 14 35 52 52 52 57 15 42 64 01 69 51 40 99 52 30 55 QUARTIER LOURDES 20 RUE HENRI STEHLE - TIVOLI 97224 97200 DUCOS FORT DE FRANCE 56 13 82 64 05 93 56 07 80 64 91 04 CHEMIN GABOURIN N° 3- BP 69 ZI SEMAIR - BP 132 PLACE D’ARMES - BP 266 20 LOT. DILLON - RUE EUCHARIS PARC DE LA SEMAIR HABITATION BONNAIRE SITE DE L’ABATTOIR - P. D’ARMES ZI PETITE COCOTTE ZI PLACE D’ARMES 97240 97231 97232 97200 97231 97240 97232 97224 97232 FRANCOIS ROBERT LAMENTIN FORT DE FRANCE ROBERT FRANCOIS LAMENTIN DUCOS LAMENTIN 78 37 62 65 55 83 66 61 62 71 56 43 54 35 61 54 35 61 51 23 70 56 03 03 51 70 09 70 98 84 65 55 82 51 40 21 63 44 74 54 77 70 54 77 70 51 23 05 56 02 04 51 20 28 189 RTE DE RAVINE VILAINE ZI PLACE D’ARMES ZA SEMAIR - LOT 3 QUARTIER CHAMPFLORE BASSE GONDEAU ZI LEZARDE c/o MBC - MANGOT VULCIN PTE DES CARRIERES - BP 627 ZI LEZARDE PARC DE LA SEMAIR ZI PLACE D’ARMES PARC DE LA SEMAIR 97200 97232 97231 97260 97232 97232 97232 97200 97232 97231 97232 97231 FORT DE FRANCE LAMENTIN ROBERT MORNE ROUGE LAMENTIN LAMENTIN LAMENTIN FORT DE FRANCE LAMENTIN ROBERT LAMENTIN ROBERT 79 61 81 66 67 07 51 61 65 52 56 60 77 37 47 51 18 20 0696 306555 73 00 68 51 07 38 38 15 75 30 00 14 65 46 56 79 58 49 66 67 24 51 61 75 52 56 65 77 80 52 57 01 18 QUARTIER CHOPOTTE USINE DENEL ZI PLACE D’ARMES 97240 97213 97232 FRANCOIS GROS MORNE LAMENTIN 54 82 81 67 51 23 51 07 47 54 82 81 67 67 56 51 84 25 ZI LEZARDE 97232 LAMENTIN 66 60 60 51 15 11 FONDS NICOLAS HAB. DIRECTOIRE - VERT PRE ZI LEZARDE 97231 97231 97232 ROBERT ROBERT LAMENTIN 65 20 60 65 91 09 51 23 24 65 39 27 65 99 77 51 51 00 AV. DES ARAWAKS - BP 560 97242 FORT DE FCE CDX 75 04 04 75 04 76 9 RTE CHATEAUBOEUF - BP 212 USINE DU SIMON RTE DU LAMENTIN - BP 459 LE COIN FOND PREVILLE DOMAINE DE L’ACAJOU - BP 22 HABITATION ST ETIENNE GENIPA - BP 35 USINE - BP 37 GENIPA - BP 35 97257 97240 97205 97221 97218 97240 97213 97224 97230 97224 FORT DE FCE CDX FRANCOIS FORT DE FCE CDX CARBET MACOUBA FRANCOIS GROS MORNE DUCOS SAINTE MARIE DUCOS 75 20 20 54 92 55 50 47 32 78 03 70 78 53 40 54 62 07 57 62 68 56 82 82 69 30 02 77 80 80 75 30 33 54 90 79 50 49 84 78 03 95 78 58 38 54 63 50 57 54 11 56 82 83 69 29 60 77 82 82 USINE DU GALION 97220 TRINITE 58 20 65 58 42 43 ZI POINTE DES GRIVES PARC D’ACTIVITES DU ROBERT ZI PETITE COCOTTE ZI LEZARDE VOIE 1 - BP 232 USINE DU ROBERT BOIS ROUGE ZA SEMAIR QUARTIER BOIS ROUGE 97200 97231 97224 97284 97231 97224 97231 97224 FORT DE FRANCE ROBERT DUCOS LAMENTIN CDX ROBERT DUCOS ROBERT DUCOS 60 60 00 65 39 79 56 46 58 66 60 30 65 14 44 42 01 01 71 74 06 42 01 01 63 31 19 65 39 60 56 47 93 51 82 82 65 10 01 42 01 10 71 92 66 42 01 10 BASSIN DE RADOUB - BP 463 ZI CHAMPIGNY - BAT A1 BOIS ROUGE 1,2 KM RTE VERT PRE/CH. BOIS QUARRE 97205 97224 97224 97232 FORT DE FCE CDX DUCOS DUCOS LAMENTIN 72 64 64 56 15 18 42 03 50 57 28 47 60 61 02 56 16 66 51 46 88 39 29 03 ZI PETITE COCOTTE 97224 DUCOS 56 48 13 56 49 09 C/O SERVIMAR - ZI JAMBETTE C/O SERVIMAR - ZI JAMBETTE 3,5 KM RTE DE CHATEAUBOEUF N° 35 ZI LEZARDE 97232 97232 97200 97232 LAMENTIN LAMENTIN FORT DE FRANCE LAMENTIN 42 05 42 42 05 42 50 43 43 51 48 73 42 95 02 42 95 02 50 52 25 51 09 64 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 71 35 08 51 48 99 38 15 85 51 70 43 65 46 65 Imprimer c’est laisser une trace, une empreinte sur une surface... Pas sur l’environnement ! Reconnue par l’ensemble des acteurs des Industries Graphiques, la marque Imprim’Vert® c’est : • Une volonté commune de réduire les impacts environnementaux liés aux activités de l’imprimerie. • Un réseau national, fort de nombreux référents, accompagnant les imprimeurs dans leur démarche environnementale. • Un engagement de résultat garanti par un cahier des charges national unique et par un règlement d’usage de la marque. Nous achetons nos matière premières de façon responsable en choisissant des : - Papiers respectant les normes environnementales (papiers labellisés et/ou recyclés) - Encres végétales Nous sensibilisons notre clientèle à adopter des attitudes écologiques : - Imprimer la quantité juste - Imprimer en recto verso - Utiliser un grammage de 80 gr au lieu de 90 gr. Nous utilisons en interne : Des moyens techniques « écologiques » : - Prépresse : CTP de dernière génération sans solvant, ni rejet chimique - Presse : Pas d’utilisation d’alcool (pas de nuisance olfactive et protection de la santé de nos salariés) Des pratiques environnementales responsables : - Trier les déchets - Faire appel à des filières d’élimination agréées. Nous sommes tous acteurs de notre environnement... Faire le choix Imprim’Vert® c’est l’assurance d’un engagement respectueux de la planète ! Couleurs d’Iles, entreprise responsable, a fait le choix et a obtenu la marque Imprim’Vert® Les Hauts de Californie - 97232 Le Lamentin Tél. 0596 42 09 79 • Fax. 0596 39 28 59 • E-mail : [email protected] • Site : www.couleursdiles.fr PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 P53 Liste adhérents AMPI RAISON SOCIALE Menuiseries métalliques FACE MAVM SAMIR SOCOMI VER ALU Recyclage des métaux SN METAL DOM ENERGIE Production et distribution d’électricité COMPAGNIE DE COGENERATION DU GALION EDF MARTINIQUE MARTINIQUAISE DE VALORISATION (LA) Produits pétroliers ANTILLES GAZ SARA CONSTRUCTION Produits béton BATIMAT BETON BATIMAT RECYCLAGE BETONORD BETON PLUS CENTRALE DES BETONS (LA) ENTP FRANCE BETON LAFARGE CIMENTS ANTILLES MACOBE INDUSTRIE SAPEB SDPI Carrières BLANCHARD SA CARRIERES GOUYER SA GRAVILLONORD SABLIERES FOND CANONVILLE SABLIERES MODERNES Briqueterie POTERIE DES 3 ILETS Charpentes en bois LE VILLAIN MQUE (SAS GPE ) CHIMIE Peintures et vernis AZUREL SEIGNEURIE MARTINIQUE (LA) SIAPOC Cosmétiques CARAIBES COSMETIQUES Bougies CLARTE DIVINE Recyclage E-COMPAGNIE MARTINIQUE RECYCLAGE Matières plastiques CABEX INDUSTRIE MATIÈRES PLASTIQUES MARTINIQUAISES POLYFORMS PROCAP SACHERIE CAPRON SACHERIE CLERY SAGIP MARTINIQUE SIMOP CARAIBES TUBULEX ANTILLES Engrais OUTRE-MER FERTILISANTS HOLDEX ENVIRONNEMENT SCIC MARTINIQUE SAS Gaz industriel SOMAL Détergents PROCHIMIE INDUSTRIE PAPIER BOIS Imprimerie BERGER BELLEPAGE IMPRIMERIE CARAIBES ROTO DIFFUSION CARAIBSCANN COULEURS D’ILES FRANCE ANTILLES MARTINIQUE IMPRIMERIE ABSALON IMPR. ANTILLAISE - CARAIB EDIPRINT ÉTIK ANTILLES SIMA Travail du bois MATBOIS SCIERIE PIVETEAU SOCAPAL ACCESSOIRES AUTO & BATEAUX Construction de bateaux FUSION MULTICAP CARAIBES Rechapage de pneus NOUVELLE SOMAREC P54 RESPONSABLE ADRESSE C.P. VILLE LAMENTIN ROBERT LAMENTIN CDX 2 LAMENTIN RIVIERE SALEE TEL FAX 66 66 00 65 55 50 50 00 22 51 56 55 68 13 99 51 46 75 65 55 53 50 68 16 51 62 08 68 23 97 M. RICHARD GERARD M. AUBÉRY ANTOINE M. DORMOY ALEX M. PARFAIT ROBERT M. VIGILANT MARC-ANDRE ZI LEZARDE - VOIE N° 1 - IMM. SOCOMAL 8 PARC DE LA CARAIBE PALMISTE - BP 233 ZI PLACE D’ARMES ZI LAUGIER - BP 45 97232 97231 97284 97232 97215 M. MONPLAISIR LIONEL ZIP POINTE DES GRIVES 97200 FORT DE FRANCE 60 44 04 60 58 08 M. HERVE HEBRARD M. KIENER ANDRE M. FAGOUR JEAN-CLAUDE USINE DU GALION PTE DES CARRIERES - BP 573 MORNE DILLON SUD 97220 TRINITE 78 40 30 97242 FORT DE FCE CDX 59 20 12 97200 FORT DE FRANCE 42 75 80 63 09 15 60 29 76 42 75 82 M. BOURGEOIS PHILIPPE M. MARION DAVID CALIFORNIE CALIFORNIE - BP 436 97232 LAMENTIN 97292 LAMENTIN CDX 50 33 30 50 18 94 50 20 11 50 00 15 M. BRICHANT J-JACQUES M. ABRAMOVICI STEPHANE M. GOUYER BRUNO M. MORIN LOUIS M. DE CHASTAIGNE THIERRY M. ETILE NICOLAS M. MORIN LOUIS M. SALDANA STEPHANE M. CORDOBA SEBASTIEN M. TURBET-DELOF PAUL M. SAINTE-ROSE PHILIBERT CARRIERE MORNE DORE - BP 269 CARRIERE MORNE DORE - BP 269 CARRIERE DU PHARE - PTE NEGRES HABITATION MAREUIL LONG PRE / BP 255 QUARTIER AUGRAIN ZAC DE RIVIERE ROCHE PTE DES CARRIERES - BP 863 ZI PETITE COCOTTE CARRIERE MORNE DORE - BP 269 ZI LEZARDE 97285 97285 97200 97215 97285 97231 97200 97208 97224 97285 97232 LAMENTIN CDX 2 LAMENTIN CDX 2 FORT DE FRANCE RIVIERE SALEE LAMENTIN CDX 2 ROBERT FORT DE FRANCE FORT DE FCE CDX DUCOS LAMENTIN CDX 2 LAMENTIN 66 92 00 66 92 00 61 60 11 68 24 10 50 17 38 58 39 27 42 71 90 72 84 84 56 15 10 51 35 63 51 22 33 51 50 48 51 50 48 61 64 31 68 13 03 50 54 45 65 36 09 50 26 37 60 01 01 56 18 71 51 72 74 51 23 33 M. LESNARD FRANCOIS M. GOUYER PIERRE-JEAN M. GOUYER CHRISTOPHE M. ABRAMOVICI STEPHANE M. MIRANDE JOSE CARRIERE DE CROIX-RIVAIL PERINELLE - BP 42 CARRIERE DU PETIT GALION RTE DU PRECHEUR QUARTIER DU FORT - BP 41 97224 97250 97231 97250 97250 DUCOS SAINT PIERRE ROBERT SAINT PIERRE SAINT PIERRE 51 20 10 55 75 57 61 56 15 52 92 59 78 32 32 51 09 07 55 85 58 61 86 18 52 96 62 78 30 31 M. MARIE JEAN-CLAUDE VILLAGE DE LA POTERIE 97229 TROIS ILETS 68 03 44 68 19 27 M. AIROLA MICHEL PARC DE LA SEMAIR 97231 ROBERT 65 01 69 65 63 99 M. DE GENTILE H-PIERRE M. RENNER DOMINIQUE M. MENCÉ BRUNO CENTRE DELGRES - DILLON ZAC RIVIERE ROCHE - BP 123 ZONE DE CALIFORNIE - ACAJOU 97200 FORT DE FRANCE 59 05 50 97252 FORT DE FCE CDX 50 56 20 97232 LAMENTIN 50 54 14 70 42 14 50 28 39 50 09 11 M. BELLEAU JOEL ZA LE TRIANON 97240 FRANCOIS 54 27 32 54 38 34 M. SAINT-CYR JOSEPH ZA DEVILLE - BP 18 97228 SAINTE LUCE 62 55 02 62 44 01 M. EDOUARD SYLVAIN MME BEYER AGNES IMM. SEEN - ZI LEZARDE IMM. SOFAM / ZI COCOTTE CANAL 97232 LAMENTIN 97224 DUCOS 30 04 03 56 37 93 51 39 48 56 47 59 M. LANES PATRICK M. TORRES CHRISTIAN M. DESCAS GERMAIN M. LANES PATRICK MME CAPRON JOSIANE MME CLERY HELENE MME CHERBONNEL FLORENCE M. FEREY GUILLAUME M. LANES PATRICK ZA PELLETIER ZI CHAMPIGNY USINE SOUDON - RTE DU VERT PRE ZA PELLETIER ZA DILLON ZI JAMBETTE ZI CALIFORNIE HABITATION RIVIERE LA MANCHE ZA PELLETIER 97232 97224 97232 97232 97200 97232 97232 97224 97232 57 10 23 77 13 20 42 39 44 57 10 23 75 10 43 50 09 77 50 23 23 56 31 56 57 10 23 51 53 07 77 13 28 42 39 70 51 53 07 75 24 01 50 40 07 50 09 98 56 31 46 51 53 07 M. DE REYNAL PATRICE M. BERNUS MIKE M. DE LAGUARIGUE NICOLAS ZI JAMBETTE LIEUDIT LE SIMON - ALLEE PERRIOLAT PTE DES CARRIERES - BP 1089 97232 LAMENTIN 39 30 40 97240 FRANCOIS 70 20 23 97209 FORT DE FCE CDX 60 51 11 73 48 83 70 20 23 60 93 52 MME PROST LUCIE CALIFORNIE - BP 278 97285 LAMENTIN CDX 2 50 05 96 50 59 59 M. DORMOY ALEX PALMISTE - BP 233 97284 LAMENTIN CDX 2 50 32 82 50 22 48 M. DES GROTTES F-XAVIER M. COMMEROT HUGUES MME HENNEVILLE MARIE M. MARRY NICOLAS M. AUBURTIN MARC M. ABSALON ALBERT M. DE REYNAL GAUTHIER MME NOGIG SYLVIE M. UDINO PIERRE ZA DILLON - BP 297 IMM. F.D.C. - ZI JAMBETTE IMM. F.D.C. - ZI JAMBETTE ZI HAUTS DE CALIFORNIE PLACE F. MITTERRAND - BP 577 2,5 KM RTE SCHOELCHER BOIS QUARRE ZI COCOTTE CANAL PARC DE LA SEMAIR - BP 129 97203 97232 97232 97232 97207 97233 97232 97224 97231 75 14 15 42 78 46 42 52 82 42 09 79 72 88 00 61 42 38 50 28 28 56 28 49 65 50 55 75 09 58 42 78 51 42 52 83 39 28 59 71 50 64 61 75 24 50 75 07 56 24 27 65 18 83 M. MERTINA OLIVIER M. LAFON AUDRY M. CATTIAUX MARTIAL USINE LAREINTY PAYS NOYE USINE SOUDON - RTE VERT PRE 97232 LAMENTIN 97224 DUCOS 97232 LAMENTIN 30 03 00 77 09 94 51 89 60 51 67 47 77 09 75 51 89 57 M. C. DE LINVAL JEAN-YVES M. HERNANDEZ CHRISTIAN ZAC LES COTEAUX QUAI OUEST - BP 898 97228 SAINTE-LUCE 68 15 13 97245 FORT DE FCE CDX 71 41 81 48 19 78 71 41 83 M. DE REYNAL TRISTAN AEROPORT 97232 LAMENTIN 51 11 46 LAMENTIN DUCOS LAMENTIN LAMENTIN FORT DE FRANCE LAMENTIN LAMENTIN DUCOS LAMENTIN FORT DE FCE CDX LAMENTIN LAMENTIN LAMENTIN FORT DE FCE CDX SCHOELCHER LAMENTIN DUCOS ROBERT PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Juin 2010 42 44 24 Plancher à poutrelles précontraintes PPB. Un rempart contre les tremblements de terre. L’onde de choc provoquée par un tremblement de terre peut tout détruire. La poutrelle précontrainte PPB, la solution pratique, fiable et robuste pour vous sentir en sécurité dans votre maison. Sapeb. Et la nature ne vous fera plus trembler.