Faculté de génie Département de génie mécanique MÉMOIRE D
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Faculté de génie Département de génie mécanique MÉMOIRE D’IDENTIFICATION DE PROJET Révision 5 Rédigé par Jean-Sébastien Plante Yves Van Hoenacker Avec la contribution de François Charron Jean-Philippe Desbiens Joel Dion Patrick Doucet Sherbrooke (Québec), Canada 27 août 2003 Table des matières 1 Introduction 1 2 Nature du projet 2 2.1 Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2.2 Produits similaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2.3 Problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2.4 Objectifs du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3 Formulation préliminaire du projet 5 3.1 Principales spécifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3.2 Principales contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 3.3 Livrables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 3.4 Échéancier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4 Ressources 12 4.1 Description de l’équipe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.1.1 12 Fabrication et essais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 4.2 Budget et sources de financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 5 Études complémentaires 14 6 Gestion des risques 15 7 Recommandations 16 8 Approbation 18 Annexe I : Étude de préfaisabilité de marché et des technologies com- merciales Annexe II : Études de préfaisabilité technique 19 29 Annexe III : Étude de préfaisabilité de l’usinage du MDF (Medium Density Fiberboard) et du styromousse 44 Annexe IV : Étude de préfaisabilité économique 47 Références 49 Liste des figures 1 Exemple de règles de l’art . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2 Usinage dans la masse d’un moule (ou section de moule) de bois typique 6 3 Précision de la surface usinée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 4 Échéancier du projet McGrO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 5 Fraiseuse CNC 3 axes Mini-mill 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 6 Spécifications de la fraiseuse CNC 3 axes Mini-mill 3 . . . . . . . . . 21 7 Exemple de pièces usinées avec Mini-mill 3 . . . . . . . . . . . . . . . 22 8 Exemple de pièces usinées par Mini-mill 3 . . . . . . . . . . . . . . . 22 9 Toupie CNC 3 axes Mini-router . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 10 Toupie CNC 3 axes BMR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 11 Spécifications de la toupie CNC 3 axes Mini-router . . . . . . . . . . 24 12 Fraiseuse CNC 3 axes Delft Spline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 13 Spécifications de la toupie Porter & Cable 7518 . . . . . . . . . . . . 26 14 Spécifications de la toupie Makita RF1101 . . . . . . . . . . . . . . . 27 15 Spécifications de la fraiseuse pneumatique Snap-on . . . . . . . . . . 27 16 Techniques de mise en forme permises par la machine McGrO . . . . 30 17 Contraintes de conception de moule de la machine McGrO . . . . . . 31 18 Angle de démoulage avec toupie Makita RF1101 . . . . . . . . . . . . 32 19 Angle de démoulage avec toupie Makita RF1101 modifiée . . . . . . . 33 20 Construction par empilement de moule de thermoformage . . . . . . . 35 21 Usinage dans la masse par trajectoire rectilignes paraxiales . . . . . . 35 22 Usinage dans la masse par contournage XY . . . . . . . . . . . . . . . 35 23 Usinage dans la masse avec interpolation circulaire . . . . . . . . . . 36 24 Chantournage XY et défonçage de plaque mince . . . . . . . . . . . . 36 25 Configuration d’axe possible pour McGrO . . . . . . . . . . . . . . . 41 26 Exemple de code G . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 27 Concentrations maximales de poussière et de formaldéhyde, extrait de la fiche signalétique d’un panneau de MDF . . . . . . . . . . . . . . . 46 Liste des tableaux 1 L’équipe de conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2 Évaluation des risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 3 Mitigation des risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 4 Matrice Kepnor-Trego pour le choix des technologies de motorisation 28 5 Budget préliminaire du projet McGrO . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 1 Introduction Le Département de génie mécanique de l’Université de Sherbrooke est responsable du programme de baccalauréat en génie mécanique qui acceuille chaque année quelques 105 étudiantes et étudiants par promotion. Ce programme se distignue par son projet majeur de conception comme exigence du curriculum. Dans le cadre de ce projet, les étudiantes et étudiants doivent fabriquer ou faire fabriquer les prototypes des systèmes mécaniques et des produits qu’ils ont conçus. Une importante proportion de ces prototypes comporte des pièces de carosserie en polymère qui servent à couvrir des mécanismes, améliorer l’esthétique ou encore, supporter des chargements structuraux. Ainsi, sept projets sur un total de dix huit projets réalisés par les étudiantes et étudiants de la 42e promotion et six projets sur quinze de ceux réalisés par les étudiantes et étudiants de la 43e promotion comportent des éléments de carosserie. Ces pièces d’épaisseur constante ont été fabriquées soit par thermoformage d’un polymère thermoplastique comme le polyéthylène ou le polycarbonate soit par moulage sur moule ouvert de matériaux composites à base de polymère thermodurcissable, par exemple un époxy/fibre de verre, un polyester/fibre de verre, etc. Évidemment, ces pièces techniques engendrent des coûts importants dans la fabrication des prototypes et nécessitent beaucoup de temps de travail au moment où les échéanciers sont les plus serrés. Le présent rapport résume toute la phase de pré-étude initiée par le Département afin d’estimer la faisabilité d’un projet pour munir les étudiants d’un équipement pour la fabrication de leurs pièces techniques en polymères. 1 2 Nature du projet 2.1 Description Tel que mentionné préalablement, il existe deux méthodes pour fabriquer des pièces de carrosserie en polymère soit le thermoformage et le moulage ouvert des matériaux composites. Le thermoformage consiste à chauffer une feuille de thermoplastique jusqu’à ce qu’elle soit facile à mettre en forme et ensuite, à déposer cette feuille sur un moule mâle généralement de courbure convexe. De minuscules trous à la surface du moule sont reliés à un aspirateur qui crée une dépression pour assurer que la feuille de thermoplastique chaude épouse parfaitement la forme du moule. Les moules destinés à la production en série (≥ 1 000 pièces) sont généralement des moules d’aluminium ou d’époxy qui résistent bien à l’usure. Pour les pièces prototypes produites en faible quantité ( 50 pièces) des moules de bois usinés et finis au mastique à carroserie sont utilisés la plupart du temps. Le moulage ouvert des matériaux composites se fait généralement sur un moule femelle, c’est-à-dire, un moule possédant une courbure concave. Il existe deux méthodes pour fabriquer un tel moule : • fabrication directe du moule femelle : — sculpter par usinage la cavité directement dans un bloc plein obtenu par exemple par un empilement collé de plaques de contreplaqués ; — ou encore, découper les différentes sections de la cavité dans des plaques qui sont par la suite empilées. • fabrication indirecte du moule femelle : — sculpter par usinage un moule mâle de la pièce qui sert ensuite d’empreinte pour réaliser un moule femelle en polyester/fibre de verre par exemple. Le Département de génie mécanique ne dispose pas de machine à commande numérique capable d’usiner des moules. Les étudiants sans commandite de fabrication de moule, utilisent principalement la seconde méthode et découpent à la main plusieurs plaques minces pour réaliser leur moule mâle. Le processus est très long et plutôt imprécis... Ainsi dans le cas du projet V-Mach (42ième promotion), la réalisation du moule femelle pour fabriquer la coque du vélo à haute vitesse a exigé plus d’un mois de travail, avec des semaines de plus de 30 heures de travail par membre de l’équipe. Pour accélérer le processus de fabrication des pièces de carosserie thermoformées et réduire les dépenses des équipes de conception, le Département de génie mécanique confie à une équipe d’étudiants de la 45e promotion la conception d’une machine 2 de thermoformage. Le financement du projet est pris en charge en totalité par le Département de génie mécanique afin de permettre aux étudiantes et aux étudiants des promotions futures de réaliser à leur guise des pièces de carosserie. 2.2 Produits similaires Afin de se familiariser avec les méthodes courantes de fabrication des moules pour la mise en forme des polymères, une recherche approfondie a été effectuée. Celle-ci visait à identifier toutes les technologies existantes sur le marché qui permettraient aux étudiants de réaliser leurs moules dans les locaux du Département. Les résultats de cette recherche montrent qu’aucun équipement abordable n’existe présentement pour combler ce besoin. En effet, la majorité des équipements disponibles à prix abordable, comme le témoigne l’annexe I, sont des machines à commandes numériques de petite taille dont le prix avoisine 10 000$. Aussi, la compagnie BMR Automation [BMR 02] commercialise une toupie CNC 3 axes dans le même ordre de prix. Cependant, cet équipement possède une course limitée sur un des ses axes qui le restreint à l’usinage de pièces en bois de faible épaisseur. Aussi, une visite des Moules SAMCO, une entreprise de Sherbrooke spécialisée dans la fabrication de moules de toutes sortes, a permis de voir en fonctionnement une de leur machine à commande numérique dont le coût s’élève à plus de 200 000$. L’équipement en question est d’ailleurs très imposant et le coût unitaire des moules vendus par cette entreprise à leurs clients avoisine les 10 000$ l’unité. D’ailleurs, plusieurs groupes techniques (Mini-Baja, Formule SAE, etc.) de l’Université font affaire avec les Moules SAMCO pour faire sculpter leur moule mâle en bois. En somme, il n’est présentement pas possible d’acheter une machine qui permet de fabriquer avec facilité et à coût raisonnable des moules pour la mise en forme des pièces de carrosserie. L’étude de préfaisabilité de marché et des technologies commerciales dans ses moindres détails est disponible à l’annexe I pour consultation. 2.3 Problématique Le Département de génie mécanique souhaite que les étudiantes et les étudiants des promotions futures puissent entreprendre facilement la fabrication de pièces de carosserie dans les laboratoires du Département. Il désire donc installer dans ses laboratoires une machine à commande numérique CNC pouvant fabriquer des moules pour le thermoformage et le moulage des matériaux composites. En plus de disposer de cette machine, le Département de génie mécanique veut également disposer de la documentation complète d’un projet de conception pour l’utiliser comme étude de cas d’un projet de conception dans le cadre du cours IMC 156 Méthodologie de conception. Au lieu d’acquérir la machine CNC le Département de génie mécanique 3 a décidé de confier la conception, la fabrication et l’installation de cette machine à une équipe interne de projet. À la fin de ce projet amicalement baptisé McGrO, pour Machine à Gruger par Ordinateur, le Département souhaite : • disposer dans le laboratoire C2-149 d’une machine à commande numérique CNC fonctionnelle pouvant fabriquer des moules pour le thermoformage et le moulage des matériaux, qui puisse être utilisée facilement par les étudiantes et les étudiants en génie mécanique et plus particulièrement que l’interface CAOMcGrO n’exige pas pour son utilisation de compétences particulières ; • disposer de la documentation du projet afin de l’utiliser dans le cadre du cours IMC156. Cette documentation devra être concise, complète et réalisée selon les règles de l’art. La figure 1 montre que les règles de l’art constitue l’atteinte d’un niveau excellent sur tous les critères d’évaluation d’un projet. Figure 1: Exemple de règles de l’art [HUB 00] : le projet McGrO vise le niveau excellent (A) à tous les critères. 4 2.4 Objectifs du projet Concevoir, fabriquer, tester, documenter et installer dans le laboratoire C2-145 de la Faculté de génie une machine outil à contrôle numérique CNC pour la fabrication de moules en bois de grandes tailles, mâles et femelles, par usinage dans la masse (3D) ou par empilement de plaque (2D), à partir de la définition du moule sur le logiciel SolidWorks et selon l’approche de convivialité. 3 Formulation préliminaire du projet 3.1 Principales spécifications Les études de pré-faisabilité des annexes I à IV ont permis d’établir de façon préliminaire certaines spécifications d’ingénierie globales. Celles-ci ont été validées lors de rencontres avec le client. Elles sont établies afin d’orienter et d’accélérer le développement de McGrO. 1. Taille maximale des moules • Définition : Dimensions hors tout du plus grand moule à fabriquer. • Niveau : 2.50 m×1.25 m, hauteur 1.00 m • Flexibilité : − 0.10 m sur chaque dimension Les grands moules sont usinés par partie puis assemblés. On limite à trois le nombre de parties à assembler pour obtenir le moule de 2.50 m de longueur. Les dimensions maximales d’un bloc de bois à sculpter sont donc : 0.83 m × 1.25 m, hauteur 1.00 m. 2. Courses maximales • Définition : Déplacements maximums de l’outil de la machine CNC. • Niveau : (a) Course en longueur 1 : 1.00 m (b) Course en largeur : 1.50 m (c) Course en hauteur : 1.00 m • Flexibilité : − 0.10 m sur chaque dimension 3. Taille typique d’un moule (ou d’une section de moule) de bois pour le calcul du temps d’usinage 1 Les axes X,Y et Z ne sont pas encore assignés à ce moment-ci 5 • Définition : Bloc de matière première de forme simple. Ce bloc peut être une partie d’un très grand moule. Il peut être usiné pour obtenir un moule femelle de forme simple. • Niveau : Bloc de bois initialement de 0.60 m×1.00 m, hauteur 0.30 m dans lequel on taille une cavité demi cylindrique de diamètre φ 0.50 m, et de longueur 0.80 m (78 500$). Figure 2. • Tolérance : N/A Figure 2: Usinage dans la masse d’un moule (ou section de moule) de bois typique : A=0.60 m, B=0.30 m, C=1.00 m, L=0.80 m et R=0.25 m. 4. Temps maximal d’occupation machine • Définition : Temps maximal requis pour usiner (passe d’ébauche et passe de finition) un moule de bois typique. • Niveau : 8 hr • Flexibilité : + 2 hr 5. Puissance à la broche • Définition : Puissance nominale du moteur de broche calculé par le produit de l’ampèrage RMS affichée du moteur par le voltage RMS de l’alimentation. • Niveau : 1.32 kW • Flexibilité : − 25% 6. Diamètre maximal de la broche • Définition : Diamètre maximal de la queue d’outil pouvant être fixée à la broche. 6 • Niveau : φ 12.7 mm (1/2 po) • Flexibilité : N/A 7. Vitesse d’avance maximale en mouvement rectiligne (1 axe à la fois) • Définition : Valeur maximale de la vitesse de l’outil en déplacement selon l’un des trois axes de la machine. • Niveau : 4.60 m/min • Flexibilité : − 0.10 m/min 8. Vitesse d’avance maximale en contournage plan (deux axes à la fois) et spatial (trois axes à la fois) • Définition : Valeur maximale de la vitesse absolue de l’outil lorsque son déplacement se fait sur 2 ou 3 axes. La vitesse absolue est q calculée par sommation quadratique des vitesses d’avance des axes :v = vx2 + vy2 + vz2 . • Niveau : 2.30 m/min • Flexibilité : − 0.10 m/min 9. Vitesse de déplacement rapide • Définition : Valeur maximale de la vitesse d’avance de l’outil en déplacement rapide sans coupe. • Niveau : 9.20 m/min • Flexibilité : − 1.0 m/min 10. Précision de la surface usinée • Définition : Valeur nominale de la rugosité du profil pour la surface du moule (cette valeur a été définie afin de minimiser les opérations de finition faites à la main). • Niveau : 0.50 mm. Figure 3. • Flexibilité : + 0 mm 11. Précision de la position de l’outil • Définition : Erreur de position de l’outil lorsque les 3 axes sont à leur extrémité de déplacement par rapport au zéro machine2 . • Niveau : 0.80 mm • Flexibilité : + 0 mm 12. Résolution de positionnement • Définition : Distance théorique entre deux points consécutifs sur un axe pouvant être localisés par l’outil. Même valeur pour les trois axes. 2 le zéro machine correspond aux extrémités de référence des axes (0,0,0) 7 Figure 3: Précision de la surface usinée : t= 0.50 mm. • Niveau : 0.01 mm • Flexibilité : + 0.01 mm 13. Coûts total en matériel du prototype • Définition : Somme des coûts pour l’achat des composantes qui entrent dans la fabrication et l’installation de la machine McGrO. Ce montant exclu la fabrication, les salaires, toute forme de commandite et de contingence des risques. • Niveau : 8 600 $3 . • Flexibilité : + 3750 $ (3000 × 1.25) 14. Contrôle des poussières et émanations gazeuses Note : Il est prévu qu’advenant un dépassement budgétaire important en cours de réalisation de la machine McGrO cet aspect de la machine fasse l’objet d’un second projet. • Définition : Niveau de poussière et/ou de formaldéhyde (composant chimique libéré dans l’air lors de l’usinage de planche de particules agglomérées (MDF)) et/ou composé de styrène émis dans l’environnement de travail. • Niveau : Inférieur aux normes de l’Occupational Safety and Health Administration (OSHA) et de l’American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH). • Flexibilité : Impératif 3 Ce montant équivaut au budget préliminaire, soit 6850$ × 1.25 sans la contingence associée à l’usinage externe des pièces évaluée à 3000$ × 1.25 8 3.2 Principales contraintes Étant donné que le projet est réalisé dans le cadre d’une étude de cas pour le département et que les ressources pour sa réalisation viennent en majeure partie de l’interne, il est facile d’établir la liste des principales contraintes qu’il faudra prendre en considération. 1. Contraintes temporelles : (a) livraison des dossiers de conception : avant le 16 août 2002 ; (b) livraison de la machine McGrO : avant le 16 août 2002 ; 2. Contraintes monétaires : (a) la somme des coûts en matériel pour la construction de la machine CNC McGrO doit être inférieure à 8 600$ ; 3. Contraintes de ressources humaines : Les ressources mises à la disposition du projet par le client sont Jean-Sébastien Plante, ing. stag., deux étudiants stagiaires en génie ainsi que les techniciens en génie mécanique du Département. Ces ressources constituent le groupe d’éxécution du projet. Les contraintes imposées par la disponibilité de ces ressources sont (a) le gestionnaire du projet McGrO, Jean-Sébastien Plante, n’est disponible que quatre jours sur cinq ; (b) les vacances estivales des techniciens du Département de génie mécanique devront être prises en compte. 3.3 Livrables 1. MIP4 ; 2. Papport RCS5 ; (a) PDP-06 ; (b) PDP-17 ; (c) CdCf8 -v1 ; (d) cahier des concepts ; 3. MAP9 ; 4. Rapport RCP10 ; 4 Mémoire d’identification de projet Revue de conception système 6 Processus de développement de produit, préétude 7 Processus de développement de produit, étude conceptuelle 8 Cahier des charges fonctionnel 9 Mémoire d’avant projet 10 Revue de conception préliminaire 5 9 (a) PDP-211 ; (b) CdCf-v2 ; (c) cahier des dessins 3D ; 5. Rapport RCD12 ; (a) PDP-313 ; (b) CdCf-v3 finale ; (c) cahier des dessins 3D ; (d) cahier des dessins détaillés ; 6. Rapport de validation expérimentale ; 7. Machine McGrO. Les documents de conception livrables le sont en format papier et électronique (format LATEX). 3.4 Échéancier Les étapes nécéssaires à la réalisation du projet McGrO sont représentées dans le temps sur le diagramme de Gantt de la figure 4. 11 Processus de développement de produit, conception préliminaire Revue de conception détaillée 13 Processus de développement de produit, conception détaillée 12 10 Figure 4: Échéancier du projet McGrO : de mars à août 2002. 11 4 4.1 Ressources Description de l’équipe Les noms, titre des personnes impliquées dans le projet McGrO et leur fonction principale dans l’équipe sont indiqués au tableau 1. TABLEAU 1: L’équipe de conception Nom Statu Fonction Jean-Philippe Desbiens Concepteur Joël Dion Concepteur Jean-Sébastien Plante François Charron Patrik Doucet Claude Dugal Roger Dumoulin Sébastien Harvey Alain Desrochers Patrice Masson Yves Van Hoenacker Denis Proulx Conception mécatronique Conception, dessins, fabrication, assemblage Concepteur / Coordination, conception, gestionnaire documentation de projet Client / con- Support à la conception cepteur Client / con- Analyse des besoins, docucepteur mentation Technicien Essais physiques, fabrication, assemblage Technicien Essais physiques, fabrication, assemblage Technicien Essais physiques, fabrication, assemblage Expert Interface CAO-McGrO Expert Conception mécatronique Vérificateur Conception, mécanique de coupe, documentation Directeur Approbation du projet La structure organisationnelle proposée est celle d’une équipe multidisciplinaire autonome. Lorsque le mémoire d’identification du projet McGrO sera approuvé par Denis Proulx, le Directeur du Département, toutes les décisions subséquentes se prendront au sein de l’équipe de conception. François Charron aura un droit de veto sur les décisions prisent par l’équipe et agira à titre d’autorité en cas de litige. Des rencontres hebdomadaires ayant lieu tous les jeudi de 15h00 à 16h00 au local C1-424 auxquelles tous les membres de l’équipe concernés par les sujets à l’ordre du jour participent, permettront d’échanger l’information et les idées. Des réunions spécifiques auront lieux lorsque la situation le demandera. 12 Pour tous les membres de l’équipe de conception, toutes les informations seront consignées dans les logbooks. Les principales échéances du projet sont : • 19 avril, approbation MIP (rencontrée) ; • 10 mai, RCS ; • 14 juin, RCP ; • 5 juillet, RCD ; 4.1.1 Fabrication et essais Faisant parti de l’équipe de conception McGrO, les techniciens du Département de génie mécanique réaliseront des essais de coupe préliminaires, fabriqueront le prototype et mettront au point la machine. La participation des techniciens au projet McGrO se fait en surplus de leurs tâches habituelles, et selon Claude Dugal, il est possible qu’ils ne soient disponibles qu’à 75% de leur temps. 4.2 Budget et sources de financement Les composantes principales à acquérir pour la machine McGrO sont identifiées au tableau 5 de l’annexe IV. Les achats sont effectués par le Service des achats de l’Université. Un UBR a été ouvert et les fonds y ont été transférés. Aucune autre dépense n’est prévue en plus de l’acquisition de ces composantes. 13 5 Études complémentaires À la suite des études de préfaisabilités (annexes I, II, III et IV) menées pour définir précisément le mandat du projet, des études complémentaires seront enclenchées avant le début de la phase d’étude conceptuelle. Celles-ci serviront à démistifier les conséquences que pourraient avoir certains choix technologiques sur l’ampleur du projet. Aussi, ces recherches permettront de documenter plus en profondeur le champ d’expertise ciblé par le produit et d’éventuellement faire des choix plus éclairés lors de l’intégration d’éléments commerciaux existant dans la génération des concepts. Voici les sujets qui devront être décortiqués et documentés par l’équipe de projet dans les quatres prochaines mois : • Types de contrôleurs disponibles sur le marché et implications liées à leur intégration ; • Documentation sur le code G et identification des codes essentiels à une opération d’usinage en 3 dimensions ; • Principe de fonctionnement des logiciels Fabrication assistée par ordinateur(FAO) commerciaux ; • Types de moteurs utilisés dans des applications CNC ; • Types de système de déplacement linéaire et transmission de mouvement disponibles sur le marché. Les résultats des études complémentaires seront résumés au tout début du rapport de conception système. 14 6 Gestion des risques Les principaux risques identifiés à ce jour sont : 1. Manque de ressources humaines pour la fabrication ; 2. Incompatibilité de SolidWorks pour l’interface CAO-McGrO ; 3. Imprévus financiers. L’évaluation comparative des risques est présentée au tableau 2. Il en ressort que le risque principal est le manque de ressources humaines pour la fabrication. TABLEAU 2: Évaluation des risques Événement critique Manque de ressources humaines pour la fabrication Imprévus financiers Incompatibilité de SolidWorks 1 Probabilité d’occurence a²[0 − 5]1 Gravité de Niveau de Priorisation l’impact risque 1 b²[0 − 5] c=a×b 3 5 15 1 3 3 9 2 2 4 8 3 0 :faible à 5 :élevé Les mesures de mitigation potentielles des risques précédemment énumérés sont par ordre de priorité de risque : 1. Manque de ressources humaines pour la fabrication : (a) devancer au maximum le début de la fabrication de façon à utiliser le maximum d’heures avant le début des vacances annuelles. Cette mesure implique qu’une priorité soit donnée à la conception détaillée de la structure principale de la machine ; (b) faire fabriquer certaines pièces par des sous-traitants. Le coût estimé de la fabrication des principales pièces de la structure par des sous-traitants est de 5 000$. Compte tenu de la probabilité d’occurence de 3/5 = 60%, un montant de 3 000$ est ajouté à l’estimé budgétaire du tableau 5 de l’annexe IV. 2. Incompatibilité de SolidWorks pour l’interface CAO-McGrO : Advenant une trop grande difficulté à développer une interface avec le logiciel SolidWorks, une des alternatives suivantes sera choisie : 15 (a) développer l’interface à partir de CATIA. Cette option nécessitera la rédaction d’un document bref pour l’utilisation de CATIA car ce ne sont pas tous les étudiants qui suivent ce cours normalement offert en automne. (b) développer l’interface à partir d’un fichier intermédiaire “.stl”14 ou “igs” pour reconstruire la pièce. 3. Imprévus financiers : (a) Reporter à un projet subséquent l’acquisition et la fabrication d’accessoires non indispensables à la mise au point de la machine. Une mesure qui peut être actuellement identifiée est d’éliminer le dispositif de contrôle des débris d’usinage pour ainsi économiser les sommes budgetées, soit 900 $. Ces mesures associées aux risques sont comparées entre elles au tableau 3 par rapport à leurs impacts sur le projet. TABLEAU 3: Mitigation des risques Événement tique cri- Mesure Imprévus financier Incompatibilité SolidWorks Impact sur risque délais coûts Aller à l’essentiel OK OK OK de Interface CATIA OK OK OK ↑ OK OK OK S’il y a lieu S’il y a lieu S’il y a lieu Oui OK ↑ S’il y a lieu Interface à partir OK d’un fichier “.stl” Manque de Devancer le début OK ressources humaines de la fabrication pour la fabrication Sous-traiter cer- OK taines pièces 7 Mise en oeuvre Recommandations Il est recommandé de poursuivre ce projet. Chacun des membres de l’équipe a pris connaissance de la définition du projet et des contraintes de temps dans lequel il 14 Fichier généré par les principaux logiciels CAO et normalement utilisés pour les machines de stéréolithographie. 16 doit se dérouler. Le niveau de confiance de l’équipe est grand quant à la réussite du projet (≈ 80%). 17 8 Approbation Faculté de génie Département de génie mécanique Mandat accepté selon la présente définition par les membres de la direction et de l’équipe de conception : Denis Proulx François Charron Patrik Doucet Jean-Sébastien Plante Joël Dion Jean-Philippe Desbiens Patrice Masson Alain Desrochers Claude Dugal Sébastien Harvey Roger Dumoulin Yves VanHoenecker Sherbrooke (Québec), Canada 2 Avril 2002 18 Annexe I : Étude de préfaisabilité de marché et des technologies commerciales 1. Marché : La machine McGrO n’est pas développée dans un objectif de commercialisation. Il existe néanmoins une demande réelle pour la fabrication de moules ou de copie de pièces en matériaux mous tel le bois, le styromousse et dans certains cas, l’aluminium. Les entreprises de moulage de matériaux composites, de thermoformage et de prototypage rapide recherchent des moyens de fabriquer soit plus rapidement ou à moindre coûts leurs pièces ou outillages. Le marché dans lequel se situe le projet McGrO est celui des machines-outils numériques à bas prix : low cost CNC. En effet, il peut paraı̂tre surprenant d’apprendre qu’il est possible d’acheter une CNC pour moins que le dixième du prix des machines industrielles moyennes : ≈ 10 000 $ US vs ≥ 100 000 $ US [MIN 02]. Les stratégies utilisées pour atteindre des prix aussi faibles sont d’utiliser un maximum de composantes standards, d’éliminer la nécéssité de machiner des aciers (utilisation de roulements linéaires commerciaux, utilisation de l’aluminium), de limiter la précision de la machine, de limiter l’amplitude de mouvement des axes et enfin, de diminuer la durée de vie utile. Puisque le projet McGrO vise des fins pédagogiques non commerciale, le marché n’est pas davantage quantifié en termes économiques. Par contre, il est décrit en fonction des technologies utilisées par les manufacturiers des machines à commande numérique à bas prix pour la fabrication de moules ou modèles. 2. Technologies : La figure 5 montre la fraiseuse verticale numérique Mini-mill 3 produite par la compagnie Minitech. Ce modèle constitue le meilleur vendeur de la gamme de produit Minitech et ses spécifications sont montrées à la figure 6. Sa résolution en mode normal est de 0.0005 po ou 0.012 mm (à ne pas confondre avec la précision), ce qui est relativement bon pour son prix. Elle est construite avec des composantes de mouvement standards comme des rails et roulements linéaires de la compagnie THK et des vis ACME sans jeu. Les figures 7 et 8 montrent des pièces que peut réaliser la fraiseuse Mini-mill 3. On note que le niveau de détails des pièces est relativement fin. Il existe aussi des variantes de la fraiseuse verticale numérique de Minitech, comme les toupies numériques de Minitech et de BMR Automation, montrées aux figures 9 et 10 respectivement. L’utilisation de ces outils s’apparentent davantage à celle souhaitée par la machine McGrO car le volume machinable est rectangulaire et de grande dimension (2 pi × 2 pi × 8 po pour Minitech et 8 pi × 4 pi × 6 po pour BMR). Tout comme les fraiseuses numériques verticales, ces deux toupies à commande numérique sont incapables de produire en une seule étape des moules suffisamment grands pour le thermoformage ou les composites car l’amplitude de mouvement de l’axe vertical, axe Z, de ces machines n’est que 19 Figure 5: Fraiseuse CNC 3 axes Mini-mill 3 [MIN 02] : fraiseuse verticale à commande numérique pouvant usiner sur 10”x10”x9”. de 6 po à 8 po. Pour réaliser un moule plus haut que l’amplitude de l’axe vertical, il faut construire le moule en plusieurs sections de 6 po à 8 po d’épaisseur où empiler des sections découpées dans des plaques de contreplaqué, ce qui rend la tâche fastidieuse et potentiellement imprécise. Une opportunité apparaı̂t pour le projet McGrO : réaliser à faible coût une machine ayant une amplitude de mouvement sur l’axe vertical, axe Z, de l’ordre de 1.00 m. Les spécifications de la toupie CNC Minitech sont montrées à la figure 11. La vitesse d’avance maximale des axes X et Y, soit ceux de la table, est de 200 po/min (5.0 m/min). Cette vitesse semble rapide en comparaison à celle des machines-outils conventionnelles qui usinent des métaux. Pour usiner des matériaux mous, cette vitesse est relativement lente si on la compare aux vitesses suggérées par des fournisseurs d’outils. Une autre opportunité apparaı̂t pour la machine McGrO : maximiser la vitesse d’avance de l’outil de coupe, en portant une attention particulière aux caractéristiques du système de contrôle. 20 Figure 6: Spécifications de la fraiseuse CNC 3 axes Mini-mill 3 [MIN 02]. 21 Figure 7: Exemple de pièces usinées avec Mini-mill 3 [MIN 02] : pièces d’ingénierie en aluminium et en cire d’usinage. Figure 8: Exemple de pièces usinées par Mini-mill 3 [MIN 02] : pièces de haut niveau de complexités : des bagues. Figure 9: Toupie CNC 3 axes Mini-router [MIN 02] : toupie de 3.25 hp installée sur un système de positionnement numérique 3 axes. 22 Figure 10: Toupie CNC 3 axes BMR [BMR 02] : toupie Porter & Gable de 3.25 hp installée sur un système de positionnement numérique 3 axes. 23 Figure 11: Spécifications de la toupie CNC 3 axes Mini-router [MIN 02]. Un compétiteur de Minitech dans le marché des fraiseuses numériques miniatures, propose une fraiseuse de bureau offrant des performances similaires à celles de Minitech. La figure 12 montre la fraiseuse Delft Spline installée dans une enceinte pour contenir les débris d’usinage. C’est en quelque sorte une imprimante solide. Figure 12: Fraiseuse CNC 3 axes Delft Spline [DEL 02] : une enceinte fermée rend l’utilisation suffisament propre pour un bureau. 24 On peut noter qu’il existe plusieurs autres fabricants de toupie CNC à plus ou moins bas prix, comme entre autres : [CAM 02a, CAM 02b, CNT 02, MAC 02, SUP 02] De ce bref survol du marché des CNC à bas prix, il ressort que la machine McGrO y trouverait tout à fait sa place car les approches technologiques sont similaires. Les besoins du Département de génie mécanique semblent cependant légèrement différents de ceux de ce marché car ils sont dédiés à 100% à la fabrication de moule. 3. Choix de la technologie de coupe : Un choix de technologie de motorisation d’outil de coupe peut déjà être fait. Pour faire tourner l’outil, il est possible d’utiliser une toupie à bois commerciale, un moteur choisi spécifiquement et adapté à une broche ou encore, une fraiseuse pneumatique. Deux toupies commerciales s’avèrent intéressantes pour cette application : la puissante Porter & Cable 7518 illustrée à la figure 13 la compacte Makita RF1101 illustrée à la figure 14. Aussi, la fraiseuse pneumatique Snap-on PT220R de la figure 15 pourrait être intéressante. En tout, on retrouve quatre différentes options technologiques. Elles sont comparées par la matrice de décision au tableau 4 et la toupie Makita RF1101 en ressort comme le meilleur choix avec un résultat de 86%. 25 Figure 13: Spécifications de la toupie Porter & Cable 7518 [DEL 02] : 476$ chez Rona 26 Figure 14: Spécifications de la toupie Makita RF1101 [MAK 02] : 299$ chez Rona. Figure 15: Spécifications de la fraiseuse pneumatique Snap-on [DEL 02] : 300$ site web Snap-on 27 TABLEAU 4: Matrice Kepnor-Trego pour le choix des technologies de motorisation Critères Poids (a) /10 Puissance 10 Coût 9 Fiabilité 9 Volume 8 Cons. énergétique 6 Bruit 4 Masse 3 Critères Poids (a) /10 Puissance 10 Coût 9 Fiabilité 9 Volume 8 Cons. énergétique 6 Bruit 4 Masse 3 Technologies de coupe Toupie Makita Toupie Porter Gable Points (b) (ab) Points (b) (ab) /100 /1000 /100 /1000 70 700 90 900 85 765 60 540 100 900 95 855 80 640 75 600 100 600 90 540 85 340 80 320 85 255 70 210 86% 81% Meule à air comp. Outil sur mesure Points (b) (ab) Points (b) (ab) /100 /1000 /100 /1000 20 200 100 1000 100 900 20 180 50 450 30 270 100 800 85 680 30 180 80 480 30 120 40 160 100 300 50 150 60% 60% 4. Conclusions : On peut retenir que la machine McGrO devrait être : • une machine qui suit les principes de construction des machines CNC à bas prix ; • une machine qui se démarque par une grande amplitude de l’axe vertical, axe Z, de l’ordre de 1.00 m ; • une machine qui se démarque par des vitesses d’avance élevées ; • une machine dans laquelle le moteur de broche est constitué par une toupie commerciale. La toupie commerciale envisagée est une toupie Makita RF1101 d’une puissance affichée de 2.25 hp (puissance réelle de 1.32 kW ou 1.78 hp). 28 Annexe II : Études de préfaisabilité technique Rappel des caractéristiques pré-établies 1. Besoins énoncés par le client : • dimensions maximales hors tout des pièces à usiner : moule en bois situé dans une enveloppe de 2.5 m×1.25 m, hauteur=1.0 m, mais pouvant être divisé en trois parties pour l’usinage. • budget pour achat de matières et composantes : 11 000$ ; • utilisation d’un logiciel de CAO avec lequel les étudiants sont familiers pour le dessin des moules, de préférence SolidWorks ; • limiter le temps maximal d’occupation machine à 8 heures ; • convivialité dans l’utilisation de l’interface et facilité d’utilisation de la machine. 2. L’analyse de pré-faisabilité de marché et des machines similaires a permis de déterminer : • nombre maximum d’axes contrôlés numériquement : 3 ; • moteur de broche : utilisation d’une toupie Makita RF1101 et d’outils courants pour l’usinage du bois. 3. Conclusions : • la considération de budget limité, la possibilité de subdiviser chaque moule en trois parties assemblées, la considération des dimensions hors tout des moules en bois et l’analyse du marché nous indiquent une opportunité d’innover en concevant une machine CNC à bas prix permettant de scultper des moules de hauteur importante. • Ces considérations permettent aussi de déterminer des valeurs préliminaires pour les trois déplacements de la machine CNC : • déplacement en X : 1.00 m ; • déplacement en Y : 1.50 m ; • déplacement en Z : 1.00 m. • La valeur de la course en Z peut être réduite à l’épaisseur d’une plaque de contreplaqué si la solution retenue est de procéder par empilement de plaques découpées. À cette option correspondrait une réduction appréciable du coût de la machine compte tenu de son impact tant sur la struture mécanique que sur le contrôle CNC qui peut alors être très simple. Malheureusement, cette diminution des coûts se fait au détrimant de la précision des moules fabriqués (≈ 7 mm vs 0.8 mm) et de la durée totale de fabrication des moules (≈3 fois plus). 29 Limites des surfaces usinées 1. Techniques de fabrication des moules : La machine doit permettre la réalisation de moules mâles et de moules femelles. On utilise pour le thermoformage généralement des moules mâles tandis que le moulage de matériaux composites, se fait généralement sur des moules femelles. La figure 16 illustre les principales techniques de mise en forme possibles avec les moules mâles et femelles fabriqués par la machine McGrO et en particulier la technique de contre-moulage consistant à fabriquer un moule femelle à partir de l’emprunte laissée par un moule mâle. Figure 16: Techniques de mise en forme permises par la machine McGrO : a) mise en forme de pièces de carosserie à partir d’un moule mâle usiné par la machine McGrO, b) mise en forme de pièces de carosserie à partir d’un moule femelle usiné par la machine McGrO. 30 2. Contraintes de fabrication : Puisque le nombre d’axes de la machine est limité à trois axes contrôlés numériquement pour des raisons de coût et de simplicité, l’outil de coupe demeure en tout moment vertical. Trois contraintes limitant la forme des surfaces usinées sont illustrées et expliquées à la figure 17. Figure 17: Contraintes de conception de moule de la machine McGrO : a) contrainte de contre-dépouille, b) contrainte d’angle de démoulage : θ = angle de démoulage minimum, c) contrainte du gabarit. • Contre-dépouille : À moins de précautions spéciales, la reprise de la pièce usinée en cours d’opération entraı̂ne d’importantes pénalités au niveau de la précision et du temps. Sans reprise, il est impossible d’usiner des surfaces en contredépouille avec un outil droit dont l’axe est vertical. La décision de ne pas utiliser d’outils spéciaux et de ne pas effectuer de reprise élimine donc la possibilité d’usiner des moules présentant des surfaces en contre-dépouilles relatives à l’axe vertical, axe Z, comme le montre la figure 17 a). • Angle de démoulage et gabarit : Comme le montre la figure 17b), il existe un risque d’interférence entre le boı̂tier de l’outil et la pièce. La figure 18 identifie les dimensions actuelles de la toupie Makita RF1101 équipé d’un outil Freud φ19 mm. Le diamètre du boı̂tier de la toupie est égal à 82 mm. Lorsque l’extrémité de l’outil de diamètre 19 mm est situé à 88 mm de la base, l’angle moyen de la surface usinée avec l’axe des Z est au maximum égal à θ = 20o . Par ailleurs, la considération de la vis de fixation de l’outil à la toupie limite à 30 mm la hauteur des surfaces verticales qui peuvent être usinées. Les solutions possibles à ces contraintes provenant de l’interférence entre le boı̂tier de la toupie et la pièce sont : 31 Figure 18: Angle de démoulage avec toupie Makita RF1101 : φ1 =82 mm, φ2 =19 mm, l1 =88 mm, l2 =38 mm, θ = 20o . • l’utilisation d’outils de plus grand diamètre tout en maintenant le diamètre de la queue de l’outil égal à φ12.7 mm. • l’utilisation d’une extension de la broche de la toupie comme illustré à la figure 19. Une limite évidente à cette extension proviendra de la déflexion de cette extension sous les efforts de coupe et la possibilité d’engendrer des vibrations. Il faut noter aussi les difficultés associées à la construction d’une broche pouvant tourner à 24 000 tours par minute. 32 Figure 19: Angle de démoulage avec toupie Makita RF1101 modifiée : l1 ≈350 mm, θ ≈ 5o . 3. Conclusions : • Le choix d’une machine CNC 3 axes orthogonaux ne permet pas d’usiner des formes présentant des contre-dépouilles sans avoir recours soit à des outils spéciaux soit encore à des opérations de reprise. • À moins de recourir à des outils ou des montages spéciaux (extension de broche), la sélection d’une toupie comme moteur de broche de la machine limite l’angle moyen d’inclinaison de la surface usinée avec la verticale à environ 20 degrés pour des cavités de profondeur supérieure (ou des moules de hauteur supérieure) à 90 mm. • La hauteur maximum d’une surface verticale usinée est égale à 30 mm. Précision des surfaces usinées 1. Les tolérances normalement spécifiées pour des pièces en plastique moulées sont de l’ordre de 0.1 mm pour 25 mm [TRU 74]. Si l’on accepte que la précision sur 33 l’outillage soit égale au 1/10 de la tolérance acceptée sur la pièce, la précision attendue sur l’outillage serait de 0.01 mm par 25 mm ou encore 0.4 mm par mètre. Pour un déplacement maximum (diagonale du cube 1.5 m × 1.0 m × 1.0 m), cette précision correspond à une erreur de position de l’outil égale à 0.82 mm, ce qui semble réalisable. 2. L’obtention directement par usinage du fini de surface requis par les pièces de carrosserie implique de faibles valeurs de profondeur de passe et l’utilisation de fraise à embout sphérique. Les implications sont nombreuses : • discrétisation fine des surfaces ; • faibles valeurs de profondeur de passe ; • temps de fabrication élevé. 3. Conclusions : Si l’on accepte le principe selon lequel les surfaces de la cavité ou du moule sont finies à la main avec dans le cas du moule en bois l’utilisation de mastic pour combler les aspérités, l’usinage consiste essentiellement en une opération d’ébauche et il n’est pas indispensable d’utiliser un outil à embout sphérique. Pour fixer les idées, on limite pour l’instant la hauteur des aspérités admissibles à la surface à 0.50 mm. Construction et usinage des moules 1. Techniques de construction des moules : Les moules peuvent être usinés à partir de blocs rectangulaires (bois plein ou empilement de feuilles de contreplaqué collées avant usinage) ou encore à partir d’un empilement de feuilles de matériel découpé (contreplaqué, particules de bois pressées, feuilles de styromousse). 2. Système de vide pour les moules de thermoformage : La surface des moules pour le thermoformage doit être munie de trous de faible diamètre, φ ≈ 1.2 mm, pour assurer un certain niveau de succion : des orifices doivent donc communiquer avec un collecteur de distribution et une pompe à vide. La construction par empilement simplifie la fabrication des canalisations en offrant la possibilité d’évider l’intérieur des feuilles, comme le montre la figure 20. 3. Trajectoires d’outils : Dans le cas de l’usinage dans la masse, les trajectoires d’outils sont rectilignes paraxiales, figure 21, ou encore suivent le contour de la pièce (contournage), figure 22. Les opérations de contournage sont obtenues par interpolation linéaire dans le cas général. Les trajectoires sont normalement limitées aux plans paraxiaux (XY, XZ et YZ). Les surfaces cylindriques sont obtenues par interpolation circulaire dans les plans paraxiaux, figure 23. Le chantournage avec défonçage de plaques minces est utilisé pour l’empilement de plaque, figure 24. 34 Figure 20: Construction par empilement de moule de thermoformage Figure 21: Usinage dans la masse par trajectoire rectilignes paraxiales Figure 22: Usinage dans la masse par contournage XY 35 Figure 23: Usinage dans la masse avec interpolation circulaire : les profils XZ et YZ sont normalement effectués avec un outil à embout sphérique. Figure 24: Chantournage XY et défonçage de plaque mince 36 L’observation des schémas précédents montre que si l’on exclut l’utilisation d’un outil à embout sphérique, les opérations de contournage dans les plans XZ et YZ présentent peu d’intérêt. 4. Volume de matière à enlever : Le volume de matière enlevé par usinage constitue la différence importante entre l’option d’usinage dans la masse et l’option de l’empilement de plaques. Par exemple, comparons ces approches pour réaliser un moule mâle ayant la forme d’un demi cylindre de diamètre φ0.5 m de longueur 0.8 m : (a) Volume à enlever par usinage dans la masse (paraxial par exemple) : 61 710 cm3 . Soit un bloc de bois initial de 0.55 m × 0.85 m × 0.3 m. (b) Volume à enlever par empilement de plaque : 1 566 cm3 . Il est connu que le volume enlevé par chantournage de plaques est approximativement égal à la surface multipliée par le diamètre de l’outil. Soit 10 plaques de 30 mm d’épaisseur et de dimensions 0.6 m × 1.0 m découpée avec un outil de diamètre φ19 mm et une surface du moule égale à 824 cm2 . L’utilisation d’un outil de diamètre 12 mm permet de réduire le volume enlever par chantournage à 990 cm3 , c’est-à-dire 62 fois moins que l’usinage dans la masse. Dans le cas d’un moule creux de même forme et de mêmes dimensions, le volume à enlever par usinage dans la masse est de 78 500 cm3 , le volume enlevé par chantournage serait alors 78 fois plus faible que le volume à enlever par usinage. Que le moule soit mâle ou femelle, l’empilement de plaque permet de diminuer considérablement le volume de matière à enlever. 5. Conclusions : Les deux techniques de fabrication de moule offrent des avantages mutuellement exclusif. Le contexte d’utilisation du moule déterminera si l’utilisateur pourra tirer profit de ces avantages. Il est intéressant que la machine McGrO permette l’emploi des deux techniques de fabrication de moule, le choix reposant sur le jugement l’utilisateur. Par conséquent, McGrO doit posséder 3 axes contrôlés numériquement. À titre d’exemple, analysons les besoins des projets de la dernière promotion finissante, soit la 43e promotion. Certains projets comme Harfang et Vag auraient eu besoin de la précision d’une machine 3D pour réaliser respectivement des profilés d’aile d’avion radio-guidée et une coque de véhicule aquatique. D’autres, comme le projet Blizzard, aurait eu besoin de la rapidité et de la simplicité de l’empilement de plaque 2D pour la fabrication de leurs flotteurs de quatamaran de 16 pi de long. Le choix d’une construction par empilement de plaques présente les avantages suivants : (a) coût d’achat du matériel limité ; (b) facilité d’obtention de surfaces verticales ; (c) facilité de l’usinage de conduits d’aspiration pour les moules de thermoformage ; 37 (d) volume de matériel à usiner réduit ; Le choix d’une construction par usinage dans la masse présente les avantages suivants : (a) beaucoup plus précis ; (b) manipulations limités (moins de risque d’erreur) ; (c) peu d’effort de finition ; (d) aucun dispositif de positionnement des plaques à prévoir pour l’empilement ; (e) aucune erreur de la précision de l’épaisseur des plaques de bois, MDF, Styrofoam et contreplaqué disponibles commercialement ; (f) aucune erreur de localisation des différentes plaques d’un empilement dans le cas du moule mâle. Conditions d’usinage : 1. Paramètres de coupe : Les valeurs suggérées pour les conditions d’usinage varient beaucoup d’une source à l’autre. Il faut réaliser cependant que l’on effectue avec une toupie des opérations de nature très différentes qui vont du moulurage (opération rectiligne) à des opérations de chantournage jusqu’au sculptage de surfaces tridimensionnelles. • Les données de CNC Advisors [CNC 99] : ces données sont caractérisées par des vitesses de rotation élevées et par des vitesses d’avance très élevées. • Les données pour l’usinage du bois (fraisage) de SME15 [DRO 83] : les valeurs des paramètres de coupe recommandées sont semblables à celles utilisées pour l’usinage de l’aluminium, c’est-à-dire, une vitesse de rotation limitée et des valeurs d’avance par dents élevées (180 m/min, 4000 rpm, 0.013 à 0.05 mm dans le cas d’une fraise de diamètre 12 mm). • Les valeurs utilisées chez Moule Samco pour le sculptage de moules en bois (contreplaqué russe) sont : • outils : carbure métallique, embout sphérique, diamètre : φ30 mm, deux dents • usinage paraxial : profondeur de passe : d=10 mm, avance par passe : f=15 mm, vitesse d’avance : 7 à 20 m/min (selon la machine) • contournage : vitesse d’avance : 7 m/min Pour le même matériel, les valeurs de d et f sont réduites pour un outil de plus petit diamètre (φ16 mm) à d= 4 mm et f= 5 mm. Les valeurs utilisées pour l’usinage de la mousse Renshape16 sont le double de ces valeurs. 15 16 Society of Manufacturing Engineers Mousse à base d’uréthane spécialement conçue pour faciliter le machinage 38 • Les valeurs expérimentales de vitesse d’avance obtenues en laboratoire : Des tests préliminaires ont été effectués avec des outils commerciaux pour toupie de diamètre φ12.7 mm et φ19 mm. La toupie utilisée est une toupie Makita RF1101 de 2.25 hp. Les résultats montrés au tableau suivant indiquent qu’il n’a pas été possible de rainurer un bloc de mousse à une vitesse d’avance supérieure à 7.3 m/min et que dans le cas du rainurage du bois (pin) la puissance de la toupie a limité la vitesse d’avance à 2.3 m/min. 2. Puissance consommée par l’opération : Dans les tests préliminaires d’usinage le débit maximum de bois usiné obtenu expérimentalement dans l’opération de rainurage d’un bloc de pin a été de 722 cm3 /min (diamètre : φ19 mm, profondeur de passe : 19 mm, vitesse d’avance : 2.3 m/min , avance par dent : 0.05 mm). Si on estime que la totalité de la puissance disponible à la toupie (Pef f icace = V I = 11 × 120 = 1.32 kW) a servie à l’opération d’usinage, on obtient une puissance unitaire de Pu = 0.002 kW.min , cm3 soit environ une puissance unitaire 10 fois plus faible que pour le fraisage de l’aluminium pour des avances par dent situées entre 0.12 mm et 0.30 mm : [DRO 83]. Pu = 0.023 kW.min cm3 Pour valider la valeur expérimentale de puissance unitaire de Pu = 0.002 kW.min , cm3 il est possible d’établir une comparaison entre cette valeur et celle prescrite pour l’aluminium en utilisant les propriétés mécaniques du pin et de l’aluminium. Les caractéristiques mécaniques du pin blanc sont : • résistance en traction (direction des fibres) : 100 MPa • résistance en traction (direction perpendiculaire) : 2.10 MPa • résistance en cisaillement (parallèlement aux fibres) : τmax = 6.10 MPa Les valeurs typiques pour l’aluminium sont : • résistance ultime en traction : 190 MPa • résistance ultime en cisaillement : τmax = 80 MPa Si l’on suppose que la puissance unitaire est proportionnelle à la résistance en cisaillement d’un matériau Pu ατmax , on trouve que la valeur de puissance unitaire expérimentale du pin concorde avec la valeur de référence de l’aluminium : PuAl τmaxAl 0.023 80 = τmax ≈ 6.1 . La puissance unitaire mesurée expérimentalement Pupin 0.002 pin semble donc réaliste puisqu’elle concorde en ordre de grandeur aux valeurs prescrites. 3. Durée d’usinage d’un moule (ou section de moule) en bois typique : Dans les conditions ci-dessus le temps requis pour le sculptage du moule en bois constitué d’une cavité semi cylindrique de diamètre φ0.50 m et de longueur 0.80 m: 3 78500cm • durée de l’opération d’ébauche : 722cm 3 /min = 109 min soit 1.8 heures • durée de l’opération de finition par contournage cylindrique XZ : — avance par coup : 1 mm (800 passes) 39 — vitesse d’avance : 2.3 m/min — longueur d’une passe (demie circonférence) : 0.78 m — durée de l’opération de finition : 274 min soit 4.5 heures • Durée totale d’usinage : 6.3 heures pour une finition de haute qualité. 4. Conclusions : Les tests préliminaires d’usinage indiquent qu’avec la toupie sélectionnée et les outils utilisés, la vitesse d’avance maximale possible en opération d’ébauche est limitée à 2.3 m/min. Les vitesses utilisées sur les machines CNC de l’entreprise de Moule Samco sont supérieures mais du même ordre de grandeur (7 m/min. Un estimé du temps pour faire l’ébauche et la finition d’un moule typique en bois avec une vitesse d’avance limitée à 2.3 m/min démontre que dans une situation extrême dans laquelle 7 projets requièrent chacun un moule de 2.5 m de longueur, les 7 moules pourraient être fabriqués dans un délai d’un mois. Le temps requis pour la fabrication de ces 7 moules par empilement de plaque serait probablement inférieur de moitié. L’opportunité de retenir une machine permettant des vitesses d’avance élevées n’est pas essentielle pour satisfaire le besoin du client de limiter le temps maximal d’occupation machine à 8 heures. Donc, la vitesse d’avance retenue comme spécification initiale pour les opérations de contournage est de 2.3 m/min. Configuration générale de la machine : Plusieurs alternatives de configuration sont courammement utilisées dans les machines outils à commande numérique 3 axes ou 2 axes et demi : 1. CNC 3 axes : (a) Bras robotisé 2 degrés de liberté par rotation autour de Z (style pantographe) et mouvement vertical contrôlé de l’outil en Z, figure 25 a) ; (b) Table contrôlée en XY, structure en C et mouvement contrôlé de l’outil en Z, figure 25 b) ; (c) Table contrôlée en X, structure en pont et mouvement contrôlé de l’outil en Y et Z, figure 25 c) ; (d) Structure en boı̂te, déplacement de l’outil en XYZ, figure 25 d). 2. CNC 2 axes : Les configuration b), c) et d) conviennent à une machine à chantourner 2 axes CNC, le réglage de la position en Z de l’outil pouvant être soit automatisé (CNC 2 axes et demi) soit manuel avec possibilité de perçage. 3. Conclusions : 40 Figure 25: Configuration d’axe possible pour McGrO : a) bras robotisé, b) table contrôlée en XY, c) table contrôlée en X, d) structure en boı̂te. • L’utilisation de structures rigides sans porte à faux, configuration c) et d), est bien adaptée aux machines ayant des forces de coupe élevées. • L’utilisation d’une table mobile suportant le bloc de bois, configurations b) et c), requiert des moteurs de commande plus puissants que dans les cas où tous les déplacements sont effectués sur l’outil, configurations c) et d). • L’espace au plancher est plus grand pour les configurations b) et c) que pour a) et d), configuration pour lesquelles la surface au plancher est nominalement égale au produit des courses en X et Y : — Configuration a) et d) : X × Y = 1.00 m × 1.50 m = 1.5 m2 — Configuration b) : X × Y = 2.00 m × 3.00 m = 6 m2 — Configuration c) : X × Y = 3.00 m × 1.00 m = 3 m2 Interface CAO-McGrO : Le projet McGrO présente un important défi technique du point de vue contrôle et logiciel. Celui-ci consiste à générer les trajectoires de coupe à partir d’un modèle 3D 41 du moule sur SolidWorks et ensuite à contrôler le mouvement de l’outil sur ces trajectoires. Afin de s’assurer de la faisabilité de cette partie du projet dans une période de 4 mois, trois professeurs du Département de génie mécanique ont été rencontrés. M. Alain Desrochers expert en CAO, M. Patrice Masson expert en mécatronique et M. Milan Brézina expert en fabrication ont été consultés pour identifier les alternatives possibles pour générer les trajectoires de coupe et contrôler le mouvement de l’outil. Il existe quatre alternatives pour réaliser l’interface CAO-McGrO et deux alternatives pour le contrôle numérique de la machine. 1. Génération des trajectoires de coupe : • Alternative 1 : Concevoir une macro commande dans SolidWorks pour automatiser l’opération de couper le modèle solide pour en extraire les contours et par la suite calculer les coordonnées des points. La compatibilité de SolidWorks avec cette approche par macro commande reste cependant à valider. Si l’approche par macro commande s’avère impossible, une application en Visual Basic peut être développée pour obtenir les coordonnées des points. • Alternative 2 : Utiliser le logiciel CATIA pour définir le modèle 3D du moule et développer une routine de génération de points. Le succès de cette solution de rechange est assuré selon Alain Desrochers. • Alternative 3 : À partir de SolidWorks, utiliser un fichier enregistré avec le format “.stl” pour la stéréolithographie comme intermédiaire. Cette solution est complexe parce qu’elle engendre la reconstruction du solide pour ensuite en extraire les coordonnées des points de la surface. Plusieurs fonctions d’interpolation sont alors nécessaires puisque le format “.stl” consiste à discrétiser la surface du solide en une multitude de triangles dont les coordonnées X, Y, Z des sommets sont sauvegardées dans le fichier. Le travail de développement de cette alternative est important et on peut aussi craindre des difficultés au niveau du temps de calcul et de la précision des calculs. • Alternative 4 : Utiliser un logiciel commercial comme l’extension FAO de CATIA ou le logiciel StlWork2, pour génèrer des fichiers de code G prêts à utiliser par les machines-outils numériques traditionnelles. Le code G est un langage machine utilisé pour transmettre les informations de positions des axes des machines-outils numériques et les instructions des séquences de machinage. Ce langage est le standard dans le domaine des machines à commandes numériques. Un exemple d’une ligne de code G est illustré à la figure 26. 2. Contrôle : • Alternative 1 : Acheter un contrôleur industriel permettant d’interpréter les codes G de la programmation des machines outils à commande numérique. 42 Figure 26: Exemple de code G [MAR 93]. Les contrôleurs neufs se vendent généralement à un prix supérieur à 10 000$ (Fagor, GE Fanuc). À ce prix, il est facile de comprendre pourquoi ils se distinguent pour leur fiabilité, la richesse de leur vocabulaire de code G et la précision de leur contrôle. • Alternative 2 : Utiliser des logiciels qui interprètent le code G et contrôlent le mouvement de l’outil, comme le logiciel CNC Pro de Yeager Automation à 320$ [YEA 02]. Son créateur affirme qu’il est utilisé par plus de 600 entreprises. Le logiciel utilise le port parallèle de l’imprimante pour générer des pulses TTL (0-5V) pouvant être utilisés pour commander des moteurs pas à pas. • Alternative 3 : Développer un système de contrôle de moteur reposant sur une plate-forme PC. Il est aussi possible de créer un logiciel d’interprétation de code G et de contrôle sur l’outil de programmation Labview, mais cette avenue demande beaucoup d’efforts en 4 mois, sans garantir un fonctionnement sans faille. 3. Conclusions : • À l’heure actuelle, aucun choix ne peut être fait sur les alternatives de génération de trajectoire et de contrôle. • Le choix du procédé de génération des trajectoires de coupe et du système de contrôle a un impact important en matière de coût et de délai. Le prix des solutions peu varier de ≈320$ à ≈10 000$. • Les critères de choix seront en priorité la robustesse de la machine McGrO et le respect des coûts du projet. Le choix final se fera lors de l’émergence des concepts. 43 Annexe III : Étude de préfaisabilité de l’usinage du MDF (Medium Density Fiberboard) et du styromousse 1. MDF : Le MDF est l’acronyme utilisé pour décrire les panneaux de particules de bois agglomérés. On retrouve souvent ce genre de panneau dans la fabrication de comptoir de mélamine et de meuble de bureau. L’usinage du MDF avec une toupie impose deux problèmes : • Le comportement de l’outil dans un tel matériau. Selon Dave Rankin, conseiller technique du forum du site web WoodWeb (webforum technical advisor), la seule contrainte associée au machinage de moulure en MDF est l’utilisation de lame d’outil en carbure [RAN 02]. Il faut noter que le machinage de moulure se fait sur des outils de forme de grand diamètre. Il est alors supposé que le comportement de l’outil de coupe sur les machines de moulure et les toupies est analogue. La colle à base de formaldéhyde, présente dans le MDF aurait un effet abrasif accru sur l’outil comparativement au bois mou. L’utilisation d’outil en acier rapide est possible, mais leur durée de vie est de beaucoup réduite par rapport au carbure. Cette tendance est aussi confirmée par Martin Hamel de Moule Samco. • L’usinage du MDF dégage du formaldéhyde et de la poussière. La figure 27 identifie les concentrations critiques de formaldéhyde et de poussière dans un espace de travail tel que spécifié par la fiche signalétique d’un panneau de MDF de la compagnie Canfibre. Le formaldéhyde doit être évacué par un système de ventilation adéquat et répondant aux normes. Tous comme le bois, le machinage du MDF libère aussi de la poussière dont le niveau doit être controlé. En plus de la poussière de bois, il est essentiel pour usiner du MDF que le système de contrôle de la poussière soit aussi capable de contenir le formaldéhyde sans que cela ne présente de danger pour les utilisateurs. Il sera donc impératif de s’assurer de la conformité du système de ventilation de McGrO avec les normes citées à la figure 27, sans quoi il sera impossible d’utiliser la machine avec du MDF. 2. Styromousse : Le styromousse fait à base de sphères de polypropylène agglomérées est particulièrement difficile à usiner selon Martin Hamel de Moule Samco. Le principal problème est le manque de rigidité de ce matériau. Par sa meilleur rigidité, le styromousse d’isolation résidentielle couramment appelé “Styrofoam SM” est beaucoup plus facile à usiner. Dans les tests préliminaires d’usinage, le débit maximum de styromousse usiné obtenu expérimentalement dans l’opération de rainurage d’un bloc de Styrofoam 44 SM a été de 2300 cm3 /min (diamètre : φ19 mm, profondeur de passe : 19 mm, vitesse d’avance : 7.3 m/min , avance par dent : 0.16 mm). Le débit est 3.1 fois plus élevé que dans le cas du rainurage du pin. La vitesse d’avance maximale est limitée par le fini de surface qui au delà de cette vitesse d’avance, devient inacceptable. Il présente alors des imperfections causées par l’arrachement de la matière. Tout comme le MDF, l’usinage du styromousse génère beaucoup de poussière et potentiellement des émissions de solvant à base de styrène. Au même titre que le MDF, l’usinage du styromousse requière donc le respect de normes sur la santé au travail similaires à celles de la figure 27. 3. Conclusions : Tant et aussi longtemps qu’un système adéquat de contrôle des débris (poussières et gaz) ne sera pas installé sur la machine McGrO, il n’y aura aucun usinage de MDF ou de styromousse. 45 Figure 27: Concentrations maximales de poussière et de formaldéhyde, extrait de la fiche signalétique d’un panneau de MDF [CAN 02]. 46 Annexe IV : Étude de préfaisabilité économique L’estimé des coûts du projet McGrO est présenté au tableau 5. Les choix retenus pour les fins de cet estimé sont : • Machine CNC 3 axes, structure en boite répondant aux caractéristiques énoncées dans la formulation du projet avec commande par un PC fourni par le Département de génie mécanique. • La fabrication des pièces et l’assemblage sont assurés par les techniciens du Département de génie mécanique. Ainsi, le temps de fabrication des composantes pouvant être fabriquées à l’atelier n’est donc pas comptabilisé comme une dépense de projet. Seulement les prix des matériaux et des composantes achetées ou usinées dans des ateliers spécialisés sont comptés. • Un montant de 3 000 $ est ajouté comme provision pour le risque de non disponibilité des techniciens pour la fabrication de la machine. Cet estimé est réalisé selon les connaissances de l’équipe et il est validé avec les prix de vente des toupies numériques de Minitech et BMR Automation. Le prix coûtant en matériel d’un seul prototype McGrO serait de 12 350$ tandis que la machine BMR se vend 6 500$ US = 10 000$. En estimant : • la fraction du prix de vente de BMR attribué aux coûts des pièces à 50% ; • et la réduction du prix des pièces sur une base annuelle de 500 unités à 50% du prix d’une seule machine ; nous arrivons au prix coûtant en matériel pour une seule unité de la machine BMR de 10 000$ : 10000 × 0.5 = 5000$ coûts des pièces avec rabais de volume 5000 = 10000$ coûts des pièces sans rabais de volume 0.5 Puisque cette estimation grossière implique que les prix coûtant en matériel pour une seule unité sont du même ordre de grandeur, 12 350$ vs 10 000$, l’évaluation semble correcte. Le surplus de budget de la machine McGrO est associé aux fonctions supplémentaires de sécurité, de contrôle des débris et à la grande portée de l’axe Z. 47 TABLEAU 5: Budget préliminaire du projet McGrO Item Rail mvt. linéaire 3 axes 4 pi × 4 pi × 8 pi Système de transmission de mouvement 3 axes vis à billes avec reprise de jeu Roulements linéaires Dispositifs de sécurité ex. : interrupteur sur porte Système de récupération des copeaux et poussières Aspirateur Shop Vac Enceinte de sécurité et contre les poussières plexiglass, châssis d’aluminium Machine de coupe toupie Makita RF1101 Moteurs DC(3) Variateurs de vitesses (drive) Outils de coupe de test Table acier tubulaire, feuilles d’aluminium Matériaux de test bois, panneaux styromousse Sous-châssis des composantes en mvt. aluminum en plaque, barres, tubes Capteurs encodeurs, capteurs de position... Boulonnerie Câblage électrique fils, connecteurs, fusibles... Panneau de contrôle tôles d’acier, peinture, divers Sous-Total Risque de non disponibilité de la main d’oeuvre risque de 5 000$, probabilité 60% Sous-Total Contingence3 (25%) Total 1 Prix Justification 1 000$ SP2 1 000$ 1000$ SP SP 50$ estimation 100$ SP 400$ estimation 400$ 700$ 750$ 150$ SF2 SP SP SP 300$ estimation 200$ estimation 200$ estimation 150$ 150$ estimation estimation 100$ estimation 100$ 6 850$ estimation 3 000$ 9 850$ 2 500$ 12 350$ Département de génie mécanique. Soumission préliminaire[SP], Soumission finale[SF] 3 La contingence représente l’incertitude sur les coûts estimés dans le budget d’un projet. Cette somme d’argent sert à couvrir les imprévus financiers. 2 48 Références [BMR 02] BMR Automation Inc. (mars 2002) www.bmrautomation.com. [CAM 02a] MSi Motion Solution Inc. (mai 2002) www.camaster.com. [CAM 02b] Camtech Industries Inc. (mai 2002) www.camtech.ca. [CAN 02] Canfibre Inc. (avril 2002) www.canfibre.com. [CNC 99] CNC Advisors (1999) Spindle Operation, Rapport technique, 4 p. [CNT 02] CNT Motion Systems Inc. (mai 2002) www.cntmotion.com. [DEL 02] Delft Spline Systems (mars 2002) www.spline.nl. [DRO 83] DROZDA, Thomas J. et al. (1983) Tool and Manufacturing Engineers Handbook, Dearborn, 4ième éd., Society of Manufacturing Engineers [HUB 00] HUBA, Mary E., FREED, Jann E. (2000) Learner-Centered Assessment on College Campuses, Needham Heights, 1ère éd., Allyn & Bacon, 286 p. [MAC 02] Machine Tool Camp (mai 2002) www.machinetoolcamp.com. [MAK 02] Makita (avril 2002) www.makita.com. [MAR 93] MARTY, Claude, CASSAGNE, Claude, MARIN, Philippe (1993) La pratique de la commande numérique des machines-outils, Paris, 1ère éd., Technique et Documentation, 310 p. [MIN 02] Minitech Machinery Corporation (mars 2002) www.minitech.com. [POR 02] Porter & Cable (avril 2002) www.porter-cable.com. [RAN 02] RANKINE, Dave (avril 2002) www.woodweb.com. [SNA 02] Snap-on (avril 2002) www.snapon.com. [SUP 02] Super-Tech & Associates (mai 2002) www.super-tech.com. (Designing for Economical Production ,H.E. Trucks, SME 1974). [TRU 74] TRUCKS, H.E. (1974) Designing for Economical Production, USA, 1ière éd., Society of Manufacturing Engineers [YEA 02] Yeager Automation Inc. (mai 2002) www.yeagerautomation.com. 49