Mots d`origine non-française ou inconnue

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Mots d`origine non-française ou inconnue
Mots d’origine non-française ou inconnue
M
mabi n. ‘esp. d’arbre, Colubrina elliptica ; esp. de boisson alcoolisée’
♦ Ant. « Pattate ou mabi : est une racine qui n’est moindre que le manioc, et grosse, et
meilleure qu’aucune de nos Indes » (env. 1630/1640, éd. Moreau,138) ; ♦ Ant. « Au
reste, deux chaudieres de Patates toutes chaudes, détrempées dans un baril d’eau, font une
boisson excellente […] on appelle cette boisson Maby. » (Du Tertre 1667/71-2, 120) ; « La
Boisson commune est appellée Oüicou ou Maby : on la fait, en détrempant de la Cassaue
dans l’eau, auec quelqu’autre racine qu’on y mesle » (Pelleprat 1655, 6) ; ♦ Guy. « Elles
[les patates] sont grasses moüelleuses, propres à faire du potage & de la boisson, que l’on
appelle du Maby. » (Biet 1664, 334) ; ♦ Ant. « Le Maby est une autre boisson, qui n’est
gueres moins en usage que l’Ouycou. » (Labat 1722-1, 399) ;
haï. mabi ‘kind of plant ; cheap, foamy alcoholic beverage made from the same plant’
(HCED) ; ant. id. ‘vieille bière antillaise composée de racines de mabi (Rhamnus elliptica),
de gingembre, de "bois-goutte" ou "ti-branda", de canelle, de muscade, d’anis, de goyaves,
de carambol et d’ananas’ (RGe) ; gua. id. ‘boisson caraïbe, fabriquée avec du bois-mabi ;
bois mabi (arbre), Colubrina elliptica’ (LMPT ; T/B ; MBa) ; mart. id. ‘mabi (infusion
fermentée d’un arbre appelé bwa-mabi qui a des propriétés diurétiques), Colubrina
elliptica’ (RCo) ; ‘boisson fermentée locale, le mot et la chose sont caraïbes. Les indigènes
des Antilles fabriquaient cette boisson en faisant fermenter des patates douces écrasées
dans l’eau, actuellement on se sert d’une plante spéciale appelée bois maby’ (EJo 98) ;
StLuc. id. ‘mauby ; a drink made from the bark of the tree’ (JMo) ; guy. id. ‘boisson à base
de décoction de bois mabi, de gingembre, de sirop de canne ou de sucre’ (GBa) ;
► gua. mabyaj ‘verre matinal de mabi’ (RGe) ; mart. mabiyaj ‘boisson à base de rhum et
de mabi’ (mabiyage en F.R.A.) (RCo) ;
► gua. pye mabi ‘Colubrina elliptica’ (T/B).
○ Esp. amér. mabí (RD, PR, Ven.) ‘árbol de hasta 20 m de altura […], Colubrina reclinata ;
bebida fermentada y rafrescante que se elabora con la corteza del mabí’ (DA) ; mabí (voz
car., Colubrina reclinata) ‘árbol silvestre de Cuba y Puerto Rico, cuya corteza de sabor
amargo peculiar, sirve para preparar la famosa bebida del mismo nombre’ ; ‘especie de
cerveza criolla de Puerto Rico, bebida preparada con la corteza del palo de igual
denominación’ (Santamaría ; Neves).
E/CTT mauby, marby, marbay, morbie ‘Colubrina arborescens / elleptica. Pieces of the
dried bark are imported into Trinidad, and boiled to obtain a bitter liquid sweetened for
drinking’ (< LAS mobi < Amer) (Winer).
◄ Orig. amérind., voc. des îles. GFr : 355 : caraïbe insulaire et de terre ferme (galibi)
mábi, mapi, napi ‘Ipomea batatas, patate douce, racine et boisson que l’on en fait’. →
Breton 1665/1892, 342 : « Mabi, les Patattes sont la manne du païs auec lesquelles on ne
peut mourir de faim ». La préparation de la boisson est décrite par Breton ibid., 344 :
« Mábi míti, ou íra, sont des racines de patates, & la boisson qu’on en fait de la sorte, les
François en font cuire dans vn pot, & les escachent toutes chaudes dans l’eau, qu’ils
passent en mesme temps, & entonnent dans des flaccons ou elle bout pendant vn ou deux
iours, au bout desquels ils la boiuent, claire & piquant comme du petit vin blanc… »
Actuellement le mabi est préparé en utilisant l’écorce d’un arbre nommé bois-mabi (cf. EJo
98). D’après Elsevier’s dictionary of trees : with names in Latin, English, French…, il en
existe plusieurs espèces ; « the bark yields the fermented drink known as maxbie, mabee or
mabi » (consulté par internet). – Renault-Lescure 1999, 262 : mabi, mot d’origine karib (en
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kal. na:pi), ‘patate douce ; bière de patate’ (Ipomoea batatas) ; Jansen 2012b, 81 et 96. →
napi.
mabiden ‘esp. d’igname’
► haï. yanm mabiden ‘kind of yam’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec → mabi ?
maboujat n. ‘esp. de fruit’
► M-G pòm maboujat ‘pomme maboujat, appelée aussi pomme couli’ (MBa).
◄ Nom propre Marie Bourgeat. MBa : pomme Marie Bourgeat.
mabout n. ‘esp. de poisson’
mart. mabout ‘Prionides tigrinus’ (EJo 34).
◄ Orig. inc.
mabouya1 ‘ancienne divinité’
♦ Ant. « Nos Indiens nomment le diable en deux façons, à savoir Chemin et Mabouya. […]
Mabouya est celui qui les bat et tourmente, qui les fait être balibir, c’est-à-dire furieux et
démoniaques, et qu’après Chemin vient les guérir, car il leur fait accroire que ce n’est pas
lui qui les a ainsi battus, mais que c’est Mabouya […] » (Flibustier, env. 1630/1640, 173) ;
« Nous étant donc avancés de 200 ou 300 pas dans le bois, nous entendîmes ruir des coups
de pierre. Alors mon hôte me dit, « c’est mabouya, allons vitement vers ma femme ». Nous
hâtâmes donc le pas, et étant sur le rivage de la mer nous vîmes, les uns écartés d’un côté,
et les autres d’un autre, et des pierres qui roulaient. Alors mon hôte me dit, ‘ne vois-tu pas
mabouya ?’. ‘Non’, lui dis-je, ‘voilà qu’il s’enfuit et s’en va vers ma femme, vas-y
vitement afin que mon enfant n’ait peur’. Ce que je fis, et alors tous se vinrent serrer contre
moi, et disaient le voir aller toujours devant nous, jusqu’à ce qu’arrivâmes à notre cabane
où il disparut. » (ibid. 147) ; ♦ Mart. « Ils [les Caraïbes] cognoissent par experience, à
leurs despens, qu’il y a des esprits, puis que le diable, qu’ils appellent le maboia, les bat
quelques fois iusques au mourir. » (Bouton 1640, 106) ; « Ils font desja volontiers le signe
de la saincte croix, & en plusieurs occasions prononcẽt à l’imitation des François les
saincts noms de IESUS & de Marie, et recoignoissent que par ce moyen ils font fuïr le
maboïa. » (ibid. 137) ; ♦ Ant. « Ils croyent communément deux sortes de Dieux, dont les
uns sont bons qu’ils appellent Ichéiri, & les autres sont mauvais qu’ils nomment Maboya,
ou Mapoya » (Du Tertre 1667/71-2, 365) ;
mart. mabouya (arch.) ‘ancienne divinité maléfique des Caraïbes’ (RCo) ;
► mart. bwa mabouya ‘Capparis badduca’ (EJo 271) ; pwa mabouya ‘fève du diable,
Capparis cynophallophora’ (EJo 285).
○ Esp. amér. mabuya, maboiá, maboya (PR) ‘fantasma nocturno que, segun las creencias
indigenas, buscaba a las mujeres para cohabitar con ellas, que se defendían con amuletos’
(DA) ; mabuya, mabuja (Cuba, pop.) ‘el diablo’ (Neves ; Santamaría ; Malaret).
◄ Orig. amérind. Mot du caraïbe insulaire : Breton 1665/1892, 424 : « Mápoya,
mápoyanum, esprit malin, malins esprits. Les Sauuages n’ont point de connoissance de la
création ny de la fin du monde, des Anges ny des demons, ils craignent pourtant les
mapoyas, & les oumécou, dont ils m’ont fait bien des contes, que j’ay pris fables ». –
Jansen 2012b, 94-95.
mabouya2 ‘esp. de lézard ; gecko, Hemidactylus mabouia’
♦ Ant. « Des Mabouyas. Bien que ces lézards ne soient pas les plus grands, ce sont
pourtant les plus vilains & les plus laids de tous ; & c’est ce qui les a fait apeller par les
Sauvages, aussi bien que par les habitans Maboüyas, qui est un nom qu’ils donnent
communément à tout ce qui leur fait horreur. » (Du Tertre 1667/71-2, 315) ;
haï. mabouya ‘esp. de petit lézard, plus gros que l’anolis’ (SDu 330) ; ‘petit saurien, plus
grand que l’anolis, est d’origine caraïbe’ (Faine) ; mabouya ‘lizard-like animal that lives
around stone walls ; lizardfish’ (HCED) ; ant. id., mabriya (12, 28, 29) ‘gecko,
Hemidactylus mabouia’ (ALPA 110) ; ‘Sphaerodactylus festus et Hemidactylus mabouïa
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(Mart.), Sphaerodactylus fantasticus (Gua.)’ (EJo 40) ; ‘esp. de gecko à ventouses
adhésives, margouillat, en français. […] Au lever, les alcooliques s’envoient dans le
gosier un p’tit coup de rhum sec (décolaj) à l’effet de déloger (décoller) le mabouya
imaginaire qui se serait introduit la nuit dans leur gosier’ (RGe) ; gua. mabouya
‘margouillat, sorte de lézard beige un peu transparent, aux pattes terminées par des
ventouses. Ils poussent le soir (les plus gros) un cri surprenant fait de croc-croc’ (LMPT) ;
‘gecko (lézard à langue épaisse)’ ; ‘mabouya’ (poisson), Synodontis intermedius’ (T/B) ;
M-G id. ‘esp. de petit lézard nocturne, il a des ventouses aux pattes ; beaucoup de gens ne
les aiment pas. Les Caraïbes les considéraient comme des êtres nuisibles’ ; ‘esp. de
poisson’ (MBa) ; mart. id. ‘gecko, sorte de caméléon (margouillat en F.R.A.),
Hemidactylus mabouia’ (RCo) ; StLuc. id., mabwiya ‘gecko, house lizard’ (JMo ; KD) ;
gua. mabouya ‘lézard insectivore à langue épaisse et possédant des ventouses aux pattes’
(GBa) ;
► haï. mabouya li, mabuya kò li ‘to swing on one’s hips ; to be active ; to manage (in
life)’ (HCED) ; gua. mabouya ‘se coller comme un margouillat’ (LMPT) ; mabouye
‘gribouiller’ ; mabouyaj ‘gribouillage, gribouillis’ (T/B) ;
► haï. mabouya lanmè ‘sand diver’ (HCED) ;
► mart. dekole mabouya ‘tuer le ver, prendre le matin à jeun une boisson alcoolisée’ (EJo
88) ; ‘verre de rhum matinal accompagné de blancha’ (RCo).
○ Esp. amér. mabuya, mabuja (Cuba) ‘nombre de varios saurios (Hemidactylus, Cuv.)’
(Malaret) ; mabuya ‘reptil saurio de Cuba, muy parecido a las salamandras de Europa
(Hemidactylus mabuia)’ ; mabuja (Cuba) ‘pequeña lagartija nocturna, llamada también
iguanita y mabuya’ (Santamaría ; Neves).
E/CTT mabouia ‘Hemidactylus mabouia, a common gecko lizard’.
◄ Orig. amérind., voc. des îles. Du caraïbe insulaire maboya, mabouya, sans doute le
même mot que le précédent, → Breton 1665/1892, 8 : « acacámoulou, lezard adpellé
maboya, des autres, brochet de terre. » D’après le Père du Tertre, le lien sémantique entre
le lézard et le mabouya ‘esprit malin’ est la laideur de l’animal « qui fait horreur » (v. la
citation ci-dessus et cf. EJo 40-41). Cependant, ce n’était pas le gecko auquel les Caraïbes
donnaient le surnom de maboya, mais l’iguane (Iguana delicatissima, appelé leza en gua.,
dom. et « un peu partout » ailleurs, v. ALPA 108). Le gecko (Hemidactylus mabouia), fr.
margouillat « est parvenu d’Afrique occidentale aux Antilles sur les navires pratiquant la
traite négrière », et il « semble qu’il y ait eu rencontre entre le mot margouillat et un mot
caraïbe maboya qui désignait l’iguane » (ALPA 110 comm.). Pour l’étymologie du fr.
margouillat v. TLF.
JPCh : Etant donné 1) que l’étymologie de margouillat ‘lézard gris du type Agame’ n’est
pas claire, cf. « Peut-être à rattacher au dial. margouillat att. dans divers parlers du Centre
(v. FEW t.6, p.321a) aux sens de ‘petite mare, trou rempli de boue, bourbier, terre boueuse’
lui-même dér. de margouiller, v. margouillis, bien que les rapports sém. soient difficiles à
établir » (TLF) ; 2) que sa première attestation est tardive (Afrique de l’Ouest 1880,
Rézeau 2008, 520), suivi aussitôt par des métaphores dans les argots coloniaux d’Afrique,
d’Amérique et d’Asie, comme ‘spahi des troupes d’Afrique’ (dp. 1882, ibid.), etc. ; 3) que
magouya ‘gecko’ n’apparaît que dans deux points de la Guadeloupe et des Saintes (ALPA
110) où il coexiste avec le terme général antillais mabouya ; 4) que la concurrence entre les
deux termes est documentée d’abord dans l’argot colonial ; « décoller le margouillat, c’est
boire pour s’éclaircir la gorge (Antilles 1847 ; prononcé [!!!] mabouya, 1865) »
(EsnaultArgots) ; 5) que mabouya est un terme isolé, tandis que margouillat se rattache à
une famille lexicale qui a de nombreux produits ; de tout ceci, on est en droit de conclure
que décoller le margouillat est une adaptation de créole dekole mabouya ‘gecko’
réinterprété d’après la famille lexicale de margouiller par des métropolitains en séjour
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provisoire dans les Antilles, tels que des administrateurs ou militaires qui, par la suite, l’ont
répandu dans les autres colonies.
mabri n. ‘esp. d’arbre, Richeria grandis’
gua. mabri ‘marbri [esp. d’arbre], Richeria grandis’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
mabyal adj. ‘brutal’
haï. mabyal ‘harsh ; severe, stern, strict, exacting ; grumpy, surly, touchy, in a bad mood ;
bumpy, full of potholes’ (HCED) ; ‘brutal’ (ALH 580).
◄ Orig. inc. ALH 1, 262 : L’étymon de ce mot demeure inconnu. Il existe un toponyme
homophone Marbial.
machacha1 n. ‘esp. de plante’
haï. machacha ‘kind of vine which causes itching’ (HCED) ; ‘Bauhinia divaricata’ (ALH
1710/4).
◄ Esp. amér. machacha (RD) ‘planta trepadora de hasta 5 m de longitud, leñosa en su
base y con las hojas muy lobuladas, Dalechampia scandens’ (DA).
machacha2 n. ‘sortilège’
haï. machacha, matchatcha ‘hex, spell’ ; gen yon machacha nan kò li ‘to have lots of energy and
walk hastily [as if one were followed by evil spirits]’ ; pran yon moun nan yon matchatcha ‘to put a curse
on’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut être même mot que le précédent ; un argument an faveur de cette
hypothèse est le synonyme mala mujer indiqué par le DA comme désignation de la plante.
machèt n. ‘machette’
haï. manchette ‘sabre à poignée de bois simple, dont on se sert pour tailler les haies’ (SDu
332) ; manchèt ‘machete (longue) ; penis’ (HCED ; ALH 315/10, 13 ; 1597) ; ‘kind of
fish’ (HCED) ; ‘machette usagée servant à la cuisine’ (ALH 795) ; StLuc. machèt ‘cutlassshaped knife ; hatchet’ (JMo) ;
► haï. manchèt digo ‘sickle, pruning knife’ (HCED) ; manchèt djennen ‘machette
longue’ (ALH 1597/19) ; manchèt do blan, manchèt dzigo ‘faucille’ (ALH 1603/7) ;
manchèt jaden ‘machete’ (HCED) ; manchèt koulin ‘machette longue’ (ALH 1597/9) ;
► haï. pla manchèt ‘flat part of machete’ (HCED) ; ti bout manchèt, vye bout manchèt
‘machette usagée servant à la cuisine’ (ALH 795).
◄ Esp. machete, emprunté dans le contexte des boucaniers français à Saint-Domingue, →
FEW 6/1, 512a : Nfr. machette f. ‘couteau dont les boucaniers de Saint-Domingue se
servent pour abattre les bœufs sauvages’ (Trév 1743–1771) ; manchette ‘couteau sans
gaîne et à poignée de bois que les nègres portent toujours suspendu à une corde en sautoir’
(1867, LiS 1877). Machette, depuis 1704, TLFi. – La forme manchette peut s’expliquer par
l’influence de manche, mais il est également possible d’attribuer la nasalisation
progressive, trait caractéristique des créoles français, aux locuteurs créolophones de SaintDomingue. – Jansen 2009, 148.
Les constituants djennen et koulin des composés haïtiens (tous les deux des hapax) sont
d’origine inconnue.
machin gwann n. ‘mitrailleuse’
haï. machin gwann ‘machine gun’ (HCED).
◄ Angl. machine gun ‘mitrailleuse’.
machmalo n. ‘marschmallow’.
haï. machmalo ‘marshmallow’ (HCED).
◄ Angl. marshmallow ; cf. NPR : marshmallow n. m. (anglic.) ‘pâte de guimauve,
présentée sous forme de cubes de couleurs pastels’.
madafa n. ‘sexe de la femme’
mart. madafa ‘giron ; matrice ; sexe de la femme ; vagin’ (RCo) ; guy. id. ‘sexe féminin’
(GBa).
◄ Orig. inc.
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madansara n. ‘voyageuse de commerce’
haï. madansara, madan Sara ‘peddler [woman who travels from market to market],
woman who transports and sells merchandise ; ill-mannered woman, noisy talkative
woman’ (HCED) ; madanm sara (2, 3), madan sara, man sara ‘id.’ (ALH 1488) ;
madansara ‘black- and yellow-mantled weaver [bird] ; noisy bird destructive of crops’
(HCED) ; madanm-sara (1), madan-sara, man-sara ‘esp. d’oiseau, Ploceus cucullatus’
(ALH 1916).
◄ Orig. inc. Peut-être de madame et sara, dont l’origine est douteuse, il peut venir du
prénom Sarah ou du nom de populations d’Afrique centrale (ALH 2, 654). Dans l’un ou
l’autre cas, la motivation de la désignation reste à élucider.
madè1 n. ‘racine tuberculeuse, Colocasia esculenta’
ant. madè ‘grosse racine tuberculeuse, autre base de l’alimentation antillaise, dachine’
(RGe) ; gua. id. ‘chou de Chine, racine, tubercule alimentaire, Colocosia esculenta’
(LMPT ; T/B ; MBa ; ALPA 46) ; dom. id. (ALPA 46/26) ; guy. madèr ‘madère, plante à
bulbe comestible’ (GBa).
◄ Nom géogr. Madère. ALPA 46 comm. : Le terme vient probablement de l’île de
Madère, pour une raison inconnue.
madè2 n. ‘colibri, Eulampis jugularis’
mart. madè ‘variété de colibri (madère en F.R.A.), Eulampis jugularis’ (RCo ; ALPA
127) ; dom. id. (ALPA 127/24).
◄ Nom géogr. Madère. JPCh : Cf., dans le même genre, fr. canari ‘serin de couleur jaune
vif, originaire des Iles Canaries’ (dp. 1583, TLF).
madè3 adj. ‘gros’
gua. madè ‘gros et lourd’ (LMPT) ; ‘gros et gras’ (T/B).
◄ Orig. inc. Rapport avec → madè ‘grosse racine tuberculeuse’ ?
madègrate n. ‘esp. de plante’
haï. madègrate ‘dumb cane [herb]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Composé de madè + grate < gratter, gratté ?
madelenn1 n. ‘esp. de couleuvre’
haï. madelenn, madlenn, madelèn, madlèn ‘kind of green snake ; kind of med. plant’
(HCED) ; madlèn ‘variété de couleuvre non identifiée’ (ALH 1915/3, 15) ;
► haï. koulèv (la)madelèn ‘kind of small snake’ (HCED ; ALH 1915).
◄ Orig. inc. Nom propre ou biblique Madeleine ?
madelenn2 n. ‘statue’
haï. lamadelèn, madelenn ‘holy statue’ (HCED).
◄ Nom biblique Madeleine.
madevilen n. ‘dieu hindou’
gua. madevelin, maldevilen ‘Dieu hindou, Dieu des Indiens de la Guadeloupe’ ;
matilenlen ‘dieu hindou’ (LMPT).
◄ Orig. indienne, du nom Madurai-Vīran. « Madurai-Vīran is a male attendant of nearly
all the village goddesses throughout the Tamil country » (Whitehead 1988, 25).
madigwàn n. ‘prostituée ; maîtresse-femme’
gua. mandigwann ‘prostituée’ (LMPT) ; mart. madigwàn, masigwàn ‘maîtresse-femme’ ;
(iron.) ‘femme de mauvaise vie, prostituée’ (RCo) ; guy. madigwenn ‘maîtresse,
concubine’ (GBa) ; ant. masogan ‘non dégrossie [sic], rustre’ (RGe) ; gua. id. ‘vieillard
mal tenu’ (EJo 123) ; mart. id. (arch.) ‘rustre, campagnard’ ; masogann (rare) ‘maîtressefemme’ (RCo) ; guy. masogan ‘femme précieuse et ridicule’ (GBa).
◄ Orig. inc. JPCh : Ne pourrait pas être mis en relation avec mardi-gras, comme une
féminisation d’un sens comme haï. madigra ‘person with too much make-up or poorly
matched clothing’ ? La variante masogan, masogann reste à expliquer.
L’élément man- de la variante mandigwàn vient peut-être de madame ou maman.
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madivin n. ‘lesbienne’
haï. madivin ‘lesbian (who are welcome in most voodoo communities)’ ; ‘lesbianism’
(HCED ; BHe 261) ;
► haï. madivinèz ‘lesbian’ (HCED ; BHe 261).
◄ Orig. inc. Fr. ma divine ? Le lien sémantique pourrait être fourni par l’emploi de
l’adjectif comme hypocoristique.
madjanman exclamation
haï. madjanman ‘exclamation dans une chanson à Ezili’ (C-SSur).
◄ Orig. afric. C-SSur : kikongo mayiyama ‘nom d’un charme’
madlenn3 n. ‘sorte de saucisse’
lou. madlenn ‘saucisse Madeleine (grande saucisse fumée à La Vacherie)’ (DLC).
◄ Nom propre Madeleine.
madoda n. ‘homosexuel’
haï. madoda ‘male homosexual [passive role]’ (HCED) ; ‘lesbienne’ (ALH 627/5) ; mart.
id. (rare) ‘femme de mauvaise vie, prostituée’ (RCo).
◄ Orig. inc.
madoken n. ‘récipient’
haï. madoken ‘earthenware cooking pot’ (HCED).
◄ Orig inc.
madou1 n. ‘esp. de boisson’
mart. madou ‘boisson créole à base de feuilles de citron ou d’orange que l’on met à
tremper dans de l’eau sucrée’ (madou en F.R.A.) (RCo) ; ‘citronnade ou orangeade où l’on
remplace le sucre par du "sirop de batterie" (jus de canne cuit en sirop brun)’ (EJo 98).
◄ Orig. inc. Rapport avec fr. doux ?
madou2 n. ‘mensonge’
haï. madou ‘lie, falsehood ; object placed at bottom of container to falsify volume of
contents’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. amadou ? amadouer ?
madouka n. ‘serviteur / servante’
haï. madouka ‘serviteur / servante du temple ; personne qui vient en second dans la
hiérarchie du clergé vaudou’ (ALH 1338/15 ; 1339/14, 15) ; ‘assistant to a Vodou priest or
priestress’ (BHe 261).
◄ Orig. inc.
madoungou n. ‘éléphantiasis’
haï. madoungou, madougou (17) ‘éléphantiasis des organes génitaux masculins’ (ALH
386 ; HCED).
◄ Orig. afric. Kikongo edungu ‘scrotale hydrocèle’ ; ma- est un préfixe de pluriel (Baker
1993, 144). JPCh: Rapport avec → maklouklou ?
Madyana1 n. ‘nom folklorique de la Martinique’
mart. Madiana, Madinina ‘nom folklorique de la Martinique censé être un mot caraïbe
mais qui semble être une transformation de Matinino, nom que lui donnaient, selon les
premiers conquistadors espagnols, les premiers habitants de l’île’ ; Madiana ‘Madiana
(plage de la commune de Schœlcher)’ (RCo) ;
◄ Nom géogr. Madiana, ancien nom de la Martinique (RCo ; ALPA 171 comm.).
madyana2 n. ‘fin d’un bal’
gua. madyana, madjaka ‘à la fin d’un bal, dernier morceau de musique’ ; o madjaka, il fait
jour, laisse-moi partir (LMPT) ; mart. jik madyana ‘jusqu’au matin’ (ALPA 171/30).
◄ → Madyana. La variante madjaka reste à expliquer.
maflore n. ‘fille qui n’a pas de règles’
haï. maflore ‘fille qui n’a pas de règles ou qui commence à les avoir bien tard’ (Peleman) ;
id., maflori ‘mature woman with very sporadic or no menstruation’ (HCED).
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◄ Orig. inc. Fr. *mal fleuré / fleuri ? Cf. haï. fleri ‘avoir ses règles’, → P. I. fleurir.
maframe n. ‘canne à sucre’
mart. maframe, mafwame (arch.) ‘canne à sucre’ (RCo).
◄ Orig. inc.
ma-gaya n. ‘mutuelle’
gua. ma-gaya ‘Mare-Gaillard, mutuelle ou assurance-décès’ (T/B).
◄ Nom propre Mare-Gaillard, nom d’une mutuelle qui couvre la Guadeloupe, la
Martinique et la Guyane.
magazine n. ‘périodique’ – OI
haï. magazin ‘magazine’ (HCED) ; dom. id. ‘journal’ (ALPA 576/25).
◄ Angl. magazine ‘périodique’ (HSD). JPCh : Aussi attesté en français depuis 1776, selon
TLF.
magba n. ‘coiffure’
haï. magba ‘var. of hair style’ (HCED).
◄ Orig. inc.
magi1 n. ‘cube de bouillon’
haï. magi ‘soup cube’ (HCED).
◄ Marque déposée Maggi. JPCh : Sauf qu’en France on le prononce comme magie
[ma'ži], donc d’origine non-française.
magi2 adj. ‘rachitique’
gua. magi ‘rachitique, anormalement maigre et mal développé’ (T/B ; MBa).
◄ Orig. inc. Rapport avec maigri ?
magregò n. ‘sorte de chemise’
haï. magregò ‘specially tailored shirt’ (HCED).
◄ Marque déposée McGregor.
magyangyan adj. ‘miséreux’
ant. magiangian ‘personne dénuée de tout ; qui vit dans l’extrême pauvreté’ (RGe) ; mart.
magyangyan ‘pauvre hère’, presque un mendiant’ (Josephau 84) ; ‘miséreux’ (EJo 239).
◄ Orig. inc. D’après EJo 239, note 2, peut-être d’une déformation péj. de mendiant [cf.
Josephau 84], à moins qu’il n’y ait là une survivance d’un mot dahoméen. En fon : meyãyã
‘homme de rien, misérable’. – Pourtant, fon mεyàyá ‘personne ordinaire’ (Se/Ra) ne
convient pas très bien ni pour la forme ni pour le sens.
majigridi n. ‘griffonnage’
haï. majigridi, madjigridi, madigridi, madigrati, jigridi ‘doodle, scribbling ; terrible
handwriting ; graffiti, doodle ; nonsense, mess’ ; ‘funny face, scary face, grimace’ ; ‘black
magic’ ; fè majigridi ‘to doodle, scribble’ (HCED).
◄ Orig. inc. JPCh : La variation paraît due à l’influence de magie ou de mardi ou mardigras sur une base inconnue.
makabi1 n. ‘esp. de poisson, Albula vulpes’
haï. makabi ‘bonefish’ ; (HCED).
○ E/CTT macabe ‘Albula vulpes, a marine bonefish seldom eaten but prized as a
gamefish’ (Winer).
◄ Esp. amér. (Pan., Cuba, RD, Ven., Ec.) macabí ‘pez marino, Albula vulpes’ (DA).
makabi2 n. ‘esp. d’arbre’
haï. makabi ‘false sandalwood tree, hogplum tree’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec le précédent ? JPCh : Rapport avec Macchabée ?, cf. l’arbre
Maccabée (FEW 6/1, 1b) ?
makak1 n. ‘bâton’
haï. macaque ‘bâton, plus spécialement une grosse canne faite de la tige d’un arbrisseau
appelé bois macaque ou coco-macaque, Geonoma oxycarpa’ (Faine) ; makak ‘club
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[weapon], cudgel, stick, bat’ ; anba makak ‘to have financial problems’ ; mete yon moun anba
makak ‘to receive a beating’ (HCED) ;
► haï makake, makakre ‘to beat, club’ (HCED) ;
► haï. koko-makak ‘bâton, plus spécialement une grosse canne faite de la tige d’un
arbrisseau’ (Faine 318) ; gua. id. ‘massue, gourdin’ (LMPT) ; mart. id. ‘bâton fait avec la
tige d’un palmier mince à nœuds très rapprochés’ (EJo 107, note 2).
◄ Orig. inc. D’après Faine de makak ‘singe’, peut-être convergence avec fr. matraque et
matraquer ?
Peut-être de l’esp. amér. macaco (PR) ‘bastón rústico hecho con un palo rollizo al que le
quitan la corteza y le dejan los nudillos. Matuco’ (DicPR).
makak2 n. ‘sexe de la femme’
mart. makak ‘sexe de la femme’ (ALPA 372/32).
◄ Orig. inc. Métaphore de makak ‘singe’ ?
makaki n. ‘petit porte-monnaie’
guy. makaki ‘petit porte-monnaie à couvercle s’emboîtant fait d’arouman’ (GBa).
◄ Orig. inc.
makalous adj./n. ‘difficile ; mauvais’
haï. makalous ‘thorny, difficult’ ; ‘evil’ ; ‘soothsayer, seer’ (HCED).
◄ Orig. inc.
makanba n. ‘laid’
haï. makanba ‘ugly and misshapen person’ (HCED) ;
► haï. mal-makanba ‘matou’ (ALH 1877/19).
◄ Orig. inc. Rapport avec makak ‘singe’ ? avec → makanda ?
makanbou n. ‘sorte de plantain’
StLuc. makanbou, makabou ‘kind of cooking banana’ (KD) ;
► StLuc. bannnann makabou ‘sorte de banane’ (ALPA 67/42).
◄ Orig. inc., peut-être africain. Peut-être du lingala makεmba ‘plantain’ (Dalphinis, p. c.
PBa.)
makanda n./adj. ‘loup-garou ; maléfice’
haï. makanda ‘werewolf ; awkward and ugly person’ (HCED) ; ‘individu malfaisant’
(ALH 1214/6) ; ‘sorcière’ (ALH 1354/1, 2) ; ‘génie malfaisant’ (ALH 1361/1, 6) ; ‘evil
charm’ (BHe 261) ; gua. id. ‘(pour un homme), mauvaise langue, cancanier, médisant,
calomniateur (un peu efféminé) ; sort, maléfice’ (LMPT) ; makannda ‘rapporteur,
mouchard, personne qui répète tout’ (T/B) ; mart. makanda (rare) ‘prétentieux, fat’
(RCo) ; tri. id. ‘foppish, ostentatious’ (JTh 32).
◄ Orig. afric. → makandal.
makandal n. ‘sorcier ; sortilège’
haï. macandal ‘magicien, ienne’ (SDu 330) ; makandal ‘garde-corps, amulette, sortilège’
(C-SSur ; BHe 261) ; ‘secret society of evildoers or member of same’ (HCED ; BHe 261) ;
ant. id. ‘empoisonneur, sorcier’ (RGe macandal) ; mart. id. ‘charme protecteur, préservatif
contre les maléfices’ (EJo 254) ;
► mart. pwa makandal ‘Dolichos obtusifolia’ (EJo 285).
◄ Orig. afric. Les deux mots makanda et makandal s’expliquent peut-être par une
convergence de kikongo makwanda ‘nom d’un charme’ (C-SSur ; Laman) et du nom
propre Macandal, qui est sans doute d’origine africaine. D’après SDu 330, makandal
‘magicien’ « vient d’un chef de bande nègre, qui le portoit, et qui, au moyen de la
connoissance qu’il avoit des plantes vénéneuses, exerçoit des ravages inouis ; il avoit
communiqué ses connoissances et vouloit les employer à la destruction des blancs. Depuis
cette époque, tout ce qui paroit surnaturel, soit en physique, escamotage, etc., est macandal.
L’empoisonneur se nomme principalement macandal. » – Cf. ALH 2, 538, qui cite
Kerboull 1973, 105 : Ce mot « rappelle du reste le nom de François Macandal, esclave
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marron de l’habitation Le Normand de Mézy au Limbé (Nord de Saint-Domingue), chef de
bande fameux, incontestable empoisonneur. Capturé sur l’habitation Dufresne, sur le
territoire de la même paroisse, en 1757, il fut condamné à être brûlé vif au Cap, en janvier
1758. Mais on le croit toujours vivant ». – BHe 261.
makandja ‘esp. de banane’
ant. makangya ‘bannann gro michel ou fig rimbo’ (RGe) ; mart. makanguia ‘banane gros
Michel, Musa sapientum’ (EJo 282) ; makannja, makanndja, makanya, etc. ‘variété de
banane très sucrée’ (macanghia en F.R.A.) (RCo ; ALPA 68).
◄ Orig. afric. Josephau 80 : umbangala makonğyo ‘bananes’
makata1 n. ‘esp. de plante’
mart. makata ‘fleur de paradis ou poincillade’ (Marbot 1846, 132) ; ‘Poinciana
pulcherrima’ (EJo 281 ; RCo) ; guy. id. (GMJP 275) ; ‘plante médicinale dont la fleur est
utilisée en tisane’ (GBa).
◄ Orig. inc.
makata2 n. ‘halliers’
ant. makata ‘halliers, endroit broussailleux ; labyrinthe’ (RGe).
◄ Orig. inc.
makata3 n. ‘coup de pied’
mart. makata ‘magistral coup de pied ou de talon’ (RCo).
◄ Orig. inc.
makayèt n. ‘esp. de mouche’
haï. makayèt ‘tiny fly on rotten fruit’ ; fè makayèt ‘to attract flies [rotten fruit]’ (HCED).
◄ Orig. inc. JPCh : Rapport avec fr. → macailler (P. I) ?
makchou n. ‘plat de maïs’
lou. makchou, matchou, makchoumayi ‘maquechou, plat de maïs nouveau coupé de l’épi
et étouffé dans des oignons’ (DLC).
○ Fr.lou. maquechou, maque-choux ‘smothered corn (a dish made of young corn, onions,
and tomatoes ; young, tender corn (cut off the cob), fried in a small amount of fat, then
simmered’ (DLF).
◄ Orig. inc. D’après Read (1963, 143-144), l’origine de maquechou est obscure. Après
avoir discuté des étymologies amérindiennes invraisemblables, il se demande : « Is this
word merely a corruption of dialectal maigrichou ‘a thin child’, ‘a small, delicate man’ ?
Maigrichoux is found in Canadian-French in this sense, and magre is dialectal French for
maigre [cf. FEW 6/1, 5a]. Cf. Maigrichon, -onne, adj., ‘a little too thin’ (Dict. Gén.). In
Acadian-French final –re is regularly silent, and the g of maig- or mag- would normally be
unvoiced before –chou. The transfer in meaning from ‘thin child,’ to ‘soup,’ may be
explained by the fact that maquechou is made without meat, and therefore may be classed
amont potages maigres or soupes maigres, which are greatly in vogue among the French of
Louisiana during the Lenten season. »
makèt n. ‘supermarché’
haï. makèt ‘grocery store, supermarket’ ; fè makèt ‘to buy groceries’ (HCED).
◄ Angl. supermarket ‘supermarché’.
makit n. ‘marché’
dom. makit, makèt (19), mawket (23) ‘marché’ (ALPA 237).
◄ Angl. market ‘marché’.
maklouklou n. ‘éléphantiasis’
haï. maklouklou, makoukou, makouklou, makoulou (2), maglouglou (5), mapouklou
(9), makout (12, 13) ‘éléphantiasis des organes génitaux masculins’ (HCED ; ALH 386) ;
mart. maklouklou, makouklou ‘hernie scrotale’ (Josephau 77) ; makouklou ‘hydrocèle ;
hernie’ (RCo) ; guy. maklouklou ‘affection physique ou morale, difficulté, inconvénient’
(GBa).
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◄ Orig. afric. Kikongo nkukulu, pl. makululu makukluku ‘hernie scrotale’ (Josephau 77 ;
Baker 1993, 144). → makouklou. JPCh: Rapport avec → madoungou ? La variante
makout est sans doute le résultat d’un croisement avec → makout ‘sac en paille’.
mako n. ‘perroquet’
ant. mako ‘perroquet’ (RGe).
◄ Angl. macaw ‘ara’ (HSD).
makoklen n. ‘homosexuel (mâle)’
haï. makoklen ‘male homosexual, sissy’ (HCED) ; ‘homme célibataire’ (ALH 474/10).
◄ Orig. inc.
makòkò n. ‘esp. de banane’
mart. makòkò ‘esp. de banane’ (Josephau 80).
◄ Josephau 80 : pluriel (formé avec le préfixe ma-) de kikongo koko ‘main de bananes’
(Swartenbroeckx).
makòkòt n. ‘mygale’
StLuc. makòkòt ‘mygale’ (ALPA 113/39).
◄ Orig. inc. Fr. ma cocotte ?
makolin n. ‘cachot’
mart. mackaurine ‘cachot’ (EJo 125) ; makolin (arch.) ‘prison municipale où les maîtres
faisaient enfermer leurs esclaves’ (Mackauline en F.R.A.) (RCo).
◄ Nom propre Mackau. Cf. Aliker, p. 7
(http://amarhisfa.fr/joomla/images/pdf/notre%20bulletin%2019.pdf):
« entre 1836 et 1838, le baron de MACKAU sera gouverneur de la Martinique. […] En
1845, il sera ministre de la Marine et des Colonies ; il fera voter une loi très importante
interdisant notamment les châtiments corporels, et les prisons sur les habitations seront
désormais remplacées par des prisons communales d’où le nom de mackauline ».
makolo n. ‘escargot’
haï. makolo ‘escargot’ (ALH 1913/11).
◄ Orig. inc.
makònen v./adj. ‘attacher, lier’
lou. markònen ‘empiler, entasser’ (DLC) ; haï. makònen, makonnen ‘to bunch together,
tie in bunches, tie together ; to join, be together ; to hitch up, harness [to wagon, etc.] ; to
tangle, entangle ; to lock horns ; to tie the legs [of animals for transportation]’ ; ‘to hang
out and chat with s.o. for a long time’ ; ‘to grapple with, tangle with’ ; ‘attached to, tied to,
connected with’ ; ‘complicated, involved, messy’ (HCED) ; makonnen ‘enfiler (des
poissons sur une ficelle’ (ALH 1471/N9) ; tri. maconnèn ‘to sew or tie clumsily’ (JTh
49) ;
► haï. macorne ‘se dit de deux ou plusieurs têtes de bétail conduites en train attachées par
les cornes ; par extension, tous autres objets animés ou inanimés liés ensemble pour le
transport’ (Faine) ; makòn, makonn ‘bunch, group ; team, herd, flock [animals]’ ; yon
makòn ‘a bunch of, many’ ; makònay, makònaj, makonnay ‘entanglement, mixing ;
intriguing, plotting’ ; nan makònay ‘to mingle with, join in, get involved in’ ;
demakònen, demakonnen ‘to untangle, disentangle’ (HCED) ;
► haï. makòn(-pwason) ‘une "corde" de poissons’ (ALH 1471/N9 ; 1872/17) ; ti makòn
‘main (de bananes)’ (ALH 1587/6).
○ Fr.lou. (a)macorner, mancorner ‘to yoke ; to attach, join (two things) together’ ; se
macorner ‘to live together (without benefit of marriage)’ ; macorne ‘tie or leather strap for
tying two oxen together by the horns ; concubine’ ; (a)macornage, mancornage ‘coupling,
yoking (of animals) ; living together (without benefit of marriage)’ (DLF).
◄ Esp. mancornar ‘poner a un novillo con los cuernos fijos en la tierra, dejándole sin
movimiento ; atar una cuerda a la mano y cuerno del mismo lado de una res vacuna, para
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evitar que huya ; atar dos reses por los cuernos para que anden juntas ; (fig. y fam.) unir
dos cosas de una misma especie’ (DRAE).
ALH 2, 700 : makòn (d’origine esp. macornar [sic]) s’emploie à l’origine pour désigner
deux ou plusieurs bœufs attachés par les cornes, puis par extension, volailles, fruits ou
vivres réunis ensemble (une macorne de poules, d’épis de maïs), d’après Moral (1978,
353). Cf. ALH 2, 801.
makòs n. ‘sorte de sucrerie’
► haï. dous makòs ‘flat fudge-like candy of Petit Goâve’ (HCED).
► Orig. inc. Nom d’une marque?
makouba n. ‘esp. de poisson’
♦ « Quant aux poissons d’eau douce, c’étoit des Mulets, des Dormeurs, des Testars ou
Macoubas, & des Ecrevisses. » (Labat 1722-1, 311) ;
ant. makouba ‘poisson à grosse tête appelé tétard, et macouba par les Caraïbes. D’où la
dénomination du bourg martiniquais où il abondait dans les torrents ; endroit fertile et plein
de gibiers’ (RGe) ; mart. id. ‘Macouba (commune de la côte Nord-Atlantique de la
Martinique)’ (RCo) ;
► mart. makoubeyen, makoubeyèn ‘habitant(e) de Macouba’ (RCo).
◄ Orig. amérind., du caraïbe insulaire, → Breton 1665/1892, 70 : Macoúba, Testart.
makoubi n. ‘charge’
► haï. bèt makoubi ‘beast of burden’ (HCED).
◄ Orig. inc.
makouklou n. ‘imbécile’
gua. makouklou ‘(super-)imbécile’ (Josephau 77) ; mart. id. (rare) ‘grave ennui’ (RCo).
◄ Orig. afric. D’après Josephau 77-78, de → maklouklou ‘hernie scrotale’, peut-être
renforcé par bambara makoulou, mokokoulou ‘imbécile’ (Delafosse 1955-1, 502).
makout n. ‘sac en paille porté en bandoulière’
♦ StDom. « l’on en fait [de l’écorce du latanier] des especes de paniers, ou bougettes,
qu’on charge sur les chevaux et qui sont d’une grande commodité dans les voiages, nous
les appelons macoutes » (Le Pers 1730 dans Rézeau 2008, 214-215) ; « Paniers de jonc ou
cabas pour cheval ; on pourroît aussi les appeler sacoches […]. Dans les Antilles on les
appelle des macoutes » (fin 18e siècle, lexicographe anonyme dans Rézeau 2008, 214) ;
haï. macoute ‘récipient (de forme cylindrique) fait de tiges de latanier ou de palmier
tressées’ (Faine 318) ; djakout, dyakout ‘matted straw bag with strap, slung over the
shoulder’ (HCED) ; djakout ‘sac en paille ou en latanier’ (ALH 1397/8, 15 ; 1398) ;
makout ‘straw or matted grass bag with shoulder strap (usually carried by a man) ; saddle
bag’ ; ‘thug that served as militia during the Duvalier regime ; suspect, low-down’
(HCED) ; ‘sac en paille ou en latanier’ (ALH 1397 et 1398) ; ‘panier’ (ALH 1396/11) ;
‘contenance des deux "sacs-en paille" liés que transporte l’âne ou le mulet’ (ALH 1459) ;
‘"tonton-macoute"’ (ALH 1218) ; makouti ‘small straw bag with shoulder strap’ (HCED) ;
‘sac en paille ou en latanier’ (ALH 1397/4 et 1398) ; ‘panier’ (ALH 1396/3) ; ant. makout
‘gibecière en paille tressée’ (RGe macout) ; gua. id. ‘à la Guadeloupe (et peut-être à la
Martinique aussi) le nom d’un sac tressé, beaucoup plus profond que large et généralement
porté en bandoulière, qui permet au campagnard de transporter les produits de son "jardin",
etc.’ (Josephau 81) ; ‘(à l’origine) sac ; (aujourd’hui) le sein, contre la poitrine, sous la
chemise’ (LMPT) ; mart. id. (arch.) ‘sac’ (RCo) ;
► haï. demakoutizasyon ‘eradication of criminal elements’ ; demakoutize ‘to get rid of
anti-progressive elements’ ; makousyen ‘voodoo priest’ (HCED) ; makousiyen ‘a
disreputable Vodou priest’ (BHe 262) ; makoutis ‘macoutist’ ; ‘"macoutism", state
violence, corruption, arbitrary political rule’ (HCED) ;
► haï. makout lou ‘influential Tonton Makout’ ; makout sal ‘person who acts as if he has
more power than he actually has’ (HCED) ;
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► haï. gwo makout, gwo tonton makout ‘powerful person’ ; ti makout ‘person who
lacks connections’ ; tonton makout ‘folk character [bogeyman] ; member of the
Duvalierist militia of VSN [Volontaires de Sécurité Nationale]’ (HCED) ; ‘"tontonmacoute"’ (ALH 1218).
○ Fr.haï. diacoute ou macoute ‘récipient en fibre de latanier, de grandeur variable, servant
à divers usages domestiques’ (Pompilus 1961, 150-151).
Esp. amér. macuto (Ant.,Ven.) ‘mochila de soldado ; cualquier tipo de mochila ; cesto
tejido de caña, de forma cilíndrica y con asa en la boca, que suelen usar los pobres en
Venezuela para recoger las limosnas’ (DRAE) ; macuto (Cuba, RD, Ven.) ‘mochila o jaba
de limosneros’ (Malaret).
◄ Orig. afric. Du kikongo nkúta ‘panier tressé solidement en forme de bocal et muni d’un
couvercle’ ; nkúta nguba ‘grande corbeille semblable’ (Laman ; Baker 1993, 144). La
variante djakout, dyakout est formé avec le préfix de classe (6) dià-, dyà- qui marque le
singulier (variante occidentale de di-, ma- étant la marque du pluriel).
makwali adj./n ‘laid’
haï. macouali ‘gauche d’allure, maladroit, vilain’ ; ‘c’est aussi le nom d’un oiseau, genre
héron’ (Faine 318) ; makwal, makwali ‘unsightly, bad-looking [person] ; misshapen and
ugly ; awkward, clumsy, unrefined ; out of fashion’ ; ‘crane [bird]’ (HCED).
◄ D’après Faine 318, le mot serait d’origine africaine. Il ajoute : Georges Sylvain traduit
la fable de La Fontaine « Le loup et la cigogne » par « Loup ac Macouali ».
makwèt n. ‘sorte de biscuit’
► haï. bonbon makwèt ‘kind of cookie’ (HCED).
◄ Orig. inc.
makwòk n. ‘esp. de poisson’
► haï. karang makwòk ‘horse-eye jack [fish]’ (HCED).
◄ Orig. inc.
malaba n. ‘Indien’ – DECOI II malbar
gua. malaba ‘Indien de la Guadeloupe venu des Indes (péjoratif)’ (LMPT) ; ‘Indien (des
Indes)’ (T/B ; ALPA 383) ; ‘Indien de l’Inde du sud, Tamoul’ (RCo) ; mart. id. ‘homme
très costaud, armoire à glace’ (RCo) ; guy. malabar ‘Hindou de la Côte Malabar ;
synonyme de fort’ (GBa).
◄ Nom géogr. Malabar ; il s’agit peut-être d’un mot « des Îles ». Le terme est attesté à la
Réunion depuis 1726 et courant dans les créoles de l’O.I. avec le sens de ‘Indien non
musulman ; gens dont les ancêtres sont venus de l’Inde’. Cf. RChLex 565-566 : A
l’origine, le nom a été donné […] à Bourbon à des Indiens qui venaient plutôt de la côte de
Coromandel, mais d’après un témoignage de 1817 : « Aux Iles de France et de Bourbon,
on appelle généralement Malabares tous les Indiens, de quelque partie de l’Inde qu’ils
soient » (Billard dans RChLex 565). Il semble que cet emploi du terme soit issu
directement de celui qu’en faisaient les Portugais : « Les Portugais, étant passés de la côte
de Malabar à la côte de Coromandel… donnèrent aux nouveaux habitants qu’ils
rencontrèrent le nom de Malabar que portoient les peuples qu’ils venaient de quitter, parce
que le trajet ayant été fort court, ils croyaient que c’étoient les mêmes » (Milbert 1812 dans
RChLex 566). – Le sens de ‘homme costaud’ est d’origine argotique, cf. FEW 20, 103b :
Paris malabar […] argot ‘grand, fort, important’ (Lc ; Lar 1949–1963).
malaka n. ‘esp. de fruit, Syzygium javanicum’
gua. malaka ‘Syzygium javanicum’ (LMPT) ;
► mart. ponm malak ‘pomme de Malacca, Eugenia malaccensis’ (EJo 286).
◄ Toponyme Malacca.
malanbo n. ‘vieux caleçon’
gua. malambo ‘caleçon assez rudimentaire’ (Josephau 81) ; malanbo, malanmbo ‘vieux
caleçon’ (LMPT).
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◄ Orig. afric. Josephau 81 : Le malambo […] existe au Brésil sous la forme moulambo, au
sens ‘guenilles’ (Mendonça). Le mot vient du kimbundu, dit l’auteur. En kikongo
moulamba signifie ‘pantalon’ (Baker 1993, 144).
malanga n. ‘tubercule comestible, Xanthosoma sagittifolium’
haï. malanga ‘plante, feuille verte, et un peu violette, faite en cœur, longue de dix à quinze
pouces. Ce sont les feuilles avec lesquelles on fait le calalou, qu’on nomme malanga, car
la racine, qui est une espèce de pomme de terre, se nomme tayo ; elle ne vient guère, que
sur des terrains frais, et sur le bord des ravines’ (SDu 331) ; ‘tubercule comestible comme
l’igname, etc.’ (Faine 318) ; malanga ‘malanga, taro, dasheen, Xanthosoma sagittifolium’
(HCED ; ALH 1636) ; ant. id. ‘racine féculente comestible’ (RGe) ; gua. id. ‘tarot ou tania,
Xanthosoma sagittifolium’ (EJo 92, 282) ; malanga, manlanga ‘id.’ (Josephau 80 ;
LMPT ; T/B) ; M-G malanga ‘racine comestible (plusieurs espèces)’ (MBa) ; dom.
malennga ‘chou caraïbe’ (ALPA 61/26) ; StLuc. malanga ‘wild tannia’ (JMo ; KD) ; guy.
id. ‘variété de banane’ (GBa) ;
► gua. manlanga-a-chat ‘plante non identifiée’ (T/B) ; M-G id. ‘espèce de plante’
(MBa) ; haï. malanga grate, malange mawon ‘kind of malanga’ (HCED) ;
► haï. fèy malanga ‘paper’ (HCED).
○ Esp. amér. malanga ‘planta herbácea, Xanthosoma spp. ; tubérculo de esta planta, de
coloración variada ; es comestible solo después de cocido, crudo es venenoso’ (DA).
E/CTT malanga, melanga ‘Colocasia esculenta, a cultivated edible tuber’ (< LAS malanga
‘an edible tuber’ < Kikongo ma-langa ‘id.’) (Winer).
◄ Orig. afric. Faine 318 : Il y a des raisons de croire ce mot d’origine africaine ; car la
dénomination française en est chou caraïbe, l’aborigène tayo ou tayove, mot encore usité
en Haïti à côté de malanga.
Kikongo ma-lánga ‘plante dont on mange les feuilles et les tubercules ; (EB) colocasse,
taro’ (Baker 1993, 144).
GFr 371 : On a voulu attribuer le mot à un dialecte arawak insulaire (cf. EJo 299) ou au
nahuatl, mais sans fournir des preuves, et les deux propositions sont très douteuses. Étant
donné que le mot n’est pas documenté dans la littérature espagnole plus ancienne (chez
Oviedo, Las Casas, Cobo) et que le tubercule est une nourriture préférée par les esclaves
noirs, il s’agit probablement d’un mot africain introduit avec les esclaves. GFr cite une
attestation dans un texte hollandais de 1770.
ALH 2, 720 : Le mot, attesté en gua., a dû faire partie du voc. des îles. Ce terme domine
dans le Sud.
malangi adj. ‘rabrougri’
haï. malangi ‘stunted’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. malendre, malingre, alangui ?
malatchong adj./n. ‘faux’
haï. malatchong, malatchonn, malatyon, malatyong, malatyonn, malatyoun ‘fake,
phony, rigged ; deceptive, misleading, false’ ; ‘lucky number, number that people expect to
win (but doesn’t) [lottery]’ ; ‘junk, worthless object, sth. of inferior quality ; wrong exam’
(HCED).
◄ Orig. inc.
malavwa1 n. ‘variété de canne’
mart. malavwa (arch.) ‘variété de canne à sucre’ (malavoi en F.R.A.) (RCo).
◄ Orig. inc. Peut-être du nom de Mérédic Malavois (1773-1836), officier de marine,
administrateur colonial français (Wikipedia).
malavwa2 n. ‘variété de musique’
mart. malavwa ‘musique et chants de bèlè assez lents’ ; ‘Malavoi (célèbre orchestre des
années 1980-1990 qui reprit, en les modernisant parfois, des airs célèbres datant du SaintPierre d’avant l’éruption de la montagne Pelée en 1902’ (RCo).
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◄ Le nom du groupe martiniquais serait le nom d’une variété de canne à sucre (→
malavwa¹) et d’une rue sur l’île de Gorée au large du Sénégal, d’où les esclaves partaient
pour les Amériques, cf. http://www.cityzens.fr/concert-paris/malavoi-12100.aspx.
maldevini n. ‘divinité indienne’
gua. maldevini ‘divinité indienne’ (T/B).
◄ Orig. indienne. Peut-être du hindi Mālinī ‘female spirit, goddess, protectress of
children’ (N. N. Bhattacharyya 1999, The Indian Mother Goddess, New Delhi : Manohar,
47) et devī ‘goddess’ (Monier-Williams 496).
maldyòk n. ‘malchance’
haï. maldioque ‘mauvais sort, mauvais œil’ (Faine) ; mal-dioc ‘envoûtement, maladie
causée à autrui par des moyens magiques’ (C-SSur) ; maldyòk, madyòk, maldjòk ‘evil,
spell, evil eye, hex’ (HCED) ; id., dyòk ‘malchance’ (ALH 483) ;
► haï. maldyòke, maldjòke ‘to hex, bewitch, cast a curse on, wish illness or calamity on’
(HCED) ;
► haï. pwa maldyòk ‘Bauhinia divaricata’ (ALH 1710/11).
◄ Orig. afric. C-SSur : kikongo nsoki ‘mal qui frappe par suite de la jalousie d’autrui’. –
Fr. mal + dyòk < Ewe dzoka ‘a charm, string’ (Westermann ; Baker 1993, 147), → djòk.
ALH 2, 743 à propos de pwa maldyòk : la plante est censée protéger le bétail et les jardins
contre le mauvais œil et les agressions.
malè n. ‘guirlande de fleurs’
mart. malè ‘guirlande de fleurs que le pousari (prêtre) passe autour des animaux qui seront
sacrifiés, en général des cabris ou des moutons, lors des cérémonies hindoues’ (RCo).
◄ Orig. indienne. Hindi mālā ‘a garland ; wreath’ (Parikh et al. 674).
malegonn n. ‘sorte de ragoût’
lou. malegonn ‘sorte de ragoût’ (DLC).
◄ Angl. amér. (coll.) mulligan ‘a stew made from odds and ends of food’ (SOED)..
malfini n. ‘faucon, Falco sparverius caribaearum’
♦ Gua. « Le mansphenix appellé des sauvages Anana est un oyseau de proye, mange rats,
poulets, coulevres, etc. ; il est beau et puissant et gros comme une poule » (Breton
1647/1978, 35) ; « Aimácani, remede, chairs de manfenix qu’ils porttent au col comme
reliques pour deuenir hardis vaillans » (Breton 1665/1892, 21) ; « Anánna, Manphœnix,
Millan » (Breton ibid., 37) ; « Kamaleican nabo, c’est quand ils portent au trauer du dos
des griffes de mansphœnix par parade » (ibid., 267). ♦ Ant. « Le Mansefenil est vn
puissant oyseau de proye, qui en sa forme & en son plumage a tant de ressemblance auec
l’Aigle, que sa seule petitesse l’en peut distinguer, car il n’est guere plus gros qu’vn
faulcon : mais il a les griffes deux fois plus grandes & plus fortes. » (Du Tertre 1654, 313314) ; « Les fléches dont les Caraïbes se servent pour la chasse des gros oiseaux, comme
sont les perroquets, les ramiers, les perdrix, les mansfenis qui sont des oiseaux de proye,
les crabiers et autres, ont la pointe toute unie, sans ardillons, et ne sont point
empoisonnées. » (Labat 1722/1972-1, 260) ;
haï. malfini ‘hawk ; chicken hawk ; vulture ; bird of prey’ (HCED) ; ant. id. ‘frégate ou
ciseau, oiseau de proie qui se nourrit de poissons. Sa présence indique la proximité d’une
bande de poissons’ (RGe) ; gua. id. ‘mansfenil (aigle des Antilles), Buteo platypterus’
(LMPT) ; ‘frégate, "malfini" (oiseau de mer), Fregata magnificens’ (T/B, MBa) ; mart. id.
‘mensfenil (oiseau de proie diurne), Buteo platypterus rivieri’ (RCo) ; ‘Falco sparverius
caribaearum’ (EJo 31) ; StLuc. id. ‘chicken hawk’ (JMo ; KD) ;
► haï. malfini karanklou ‘turkey vulture’ ; malfini ke wouj ‘West Indian red-tailed
hawk’ ; malfini lanmè ‘osprey, fish hawk ; spotted eagle ray [fish]’ ; malfini mouche
‘Hispaniolian sharp-skinned hawk’ (HCED) ;
► haï. gwo malfini savann ‘marsh hawk’ ; ti malfini savann ‘Ridgeway’s hawk’
(HCED).
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◄ Orig. inc. D’origine caraïbe mansfenil selon RGe. EJo 31 : corruption possible d’une
forme mans phoenix qu’on trouve dans les premiers récits sur les Antilles, transcrite
parfois mensfenil. D’origine française d’après Besada Paisa / Troiani 1999, 249 : mansfenix
(manphénix, mansphoenix, manfenils, manfenix, manspfenix, mansfoenix) ‘oiseau de
proie ; espèce de milan’ (Breton 1666, 236 et 247).
JPCh : Les notations du 17e s. impliquent une forme comme [mãfǝni] qui aurait été
interprétée comme manc fenis ‘phoenix estropié, imparfait’ (cf. FEW 6/1, 138b sq) et qui
aurait été refaite en mal feni,/ mal fini. L’étymon reste à trouver. Cf. Rézeau 2008, 215 et
Thibault 2008c, 279-280.
malimbe n. ‘esp. de plante’
mart. malimbé ‘queue de rat, Piper dilatatum’ (EJo 282) ; id., balimbé ‘esp. de piperacée’
(Josephau 72).
◄ Orig. afric. Ethnonyme Malimbé, de la région de Cabinda (Josephau 72).
malisyòs adj. ‘malveillant’
haï. malisyòs ‘evil, malevolent’ (HCED).
◄ Angl. malicious ‘méchant, malvaillant’ (HSD).
malobi n. ‘fécule’
StLuc. malobi ‘starch (arrow-root family)’ (JMo ; ALPA 50) ; ‘porridge made with white
flour, milk and spices’ (KD).
◄ Orig. inc.
malong n. ‘compagnon’
tri. malongue ‘a fellow passenger from Africa’ (JTh 21).
◄ Orig. inc. Afrolex : unknown origin. – Peut-être rapport avec matelot ?
malouk adj. ‘mal, difficile’
haï. malouc ‘très mauvais, mal disposé, un peu malade’ (Faine) ; malouk ‘bad, serious,
grave ; quite difficult, tough ; complex, complicated’ ; ‘unfit for habitation, prejudicial to
health, repulsive ; deplorable ; muddy and impassable [road, field] ; coarse, harsh’ ;
‘difficult, unapproachable, brutal, rough [person]’ (HCED) ; ‘mal fait’ (ALH 823) ;
‘difficile [travail]’ (ALH 1389/8).
◄ Esp. amér. maluco, -a (Mex., Guat., Nic., CR, Pan., Cuba, RD, Col., Ven.) ‘referido a
persona, enferma, indispuesta (pop)’ ; ‘referido a cosa, desagradable a los sentidos del
gusto o del olfato (pop + cult)’ ; (ES, Pan., Bol. ; Ven. pop) ‘referido a persona, ingrata y
malvada’ ; (Hon.) ‘referido a persona, enfadada’ ; (Pan., Bol. ; Ven. pop) ‘referido a cosa,
de poca calidad o eficacia’ (DA).
maloulou n. ‘loa’
haï. maloulou ‘loa pétro’ (C-SSur).
◄ Orig. afric. C-SSur : kikongo malulu ‘tiques’.
malounvi n. ‘petit bébé’
haï. malounvi ‘tiny baby ; child afflicted with kwashiorkor’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être d’orig. afric., cf. fon lùn ‘rejeter ; tirer du dedans ; laisser couler ;
dégager ; diminuer de grosseur ; maigrir beaucoup’ et vĭ ‘enfant’, lùn vĭ ‘avorter
(animaux)’ ; la fonction de ma reste à déterminer (peut exprimer la négation).
maltchò n. ‘personne cruelle’
haï. maltchò ‘cruel, heartless, evil person’ ; malotcho, malocho adj. ‘gruff, boorish,
loutish’ (HCED).
◄ Peut-être en rapport avec l’esp. malucho ‘que está algo malo’ (DRAE).
Mam n. ‘maman’
lou. Mam ‘maman’ (DLC).
◄ Angl. mom ‘maman’.
mamaled n. ‘confiture d’oranges’
StLuc. mamaled ‘marmalade’ (JMo).
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◄ Ang. marmalade ‘confiture d’oranges’ (HSD).
mamen n. ‘esp. d’arbre et fruit de cet arbre, Mammea americana’
♦ Mart. « Il y a encor quantité d’arbres dãs les bois qui portẽt des fruicts, dont quelques vns
ont assez bon goust, comme les pommes appellées gouianes, les papaies, les mamains, les
cachimens… » (Bouton 1640, 63) ; ♦ Guy. « … iusqu’en Nouembre, que les pommes de
Mamin sont meures, elles sont grosses comme la teste, & viennent aussi bien au tronc de
l’arbre, comme aux branches ; elles ne sont point bonnes à manger qu’elles ne soient
molles » (Biet 1664, 337) ; ♦ Ant. « Les François ont donné le nom d’Abricot à un fruit
que les Espagnols appellent, Mamet. Ce nom François ne lui convient que pour la couleur
de sa chair, car pour tout le reste il ne lui ressemble point du tout. » (Labat 1722-1, 340) ;
haï. mamey ‘a common fruit in Haiti which is eaten raw, made into preserves, or fed to
livestock’ (Perusse) ; ant. manmen ‘beau fruit, de mauvaise conservation, et d’odeur
répugnante’ (RGe) ; gua. manme, manmen ‘variété d’anone appelée aussi kòròsòl-achyen’ (LMPT) ; M-G mamen, manmen ‘arbuste de terrain marécageux dont les racines
très légères servent à faire des bouées pour nasses, Annona palustris’ (MBa) ; mart.
mamain ‘Annona glabra’ (EJo 282) ;
► haï. mamye ‘pond apple tree, monkey apple tree, corkwood tree’ (HCED) ;
► gua. mango manmen ‘variété de mangue’ (LMPT) ; pye manmen ‘mamain, arbuste de
terrain marécageux dont les racines très légères servent à faire des flotteurs pour nasses
Annona glabra’ (T/B).
○ Esp. amér. mamey ‘árbol, Mammea americana ; fruto del mamey’ (DA).
◄ Orig. amérind., voc. des îles. GFr 375-376 et Arveiller 311-313 : emprunté à l’esp.
mamey, mamei, mot d’origine arawak des Taïnos d’Haïti, nom de deux espèces d’arbres et
leurs fruits : Mammea americana et Lucuma mammosa, attesté chez Martyr en 1533 :
« ung autre arbre quilz appellent mameis, portãs fruictz grans cõme pommes d’orange »
(dans König 134) et chez Oviedo y Valdés en 1535 : « Mamey es uno de los mas hermosos
árboles que se puede aver en el mundo, porque son grandes árboles é de muchas ramas é
hermosas é frescas hojas » ; « La fructa deste árbol es la mejor que hay en la Isla
Española. » (dans GFr 375).
Aux Antilles, Mammea americana a été nommé abricot, cf. la citation de Labat ci-dessus ;
de nos jours, les deux désignations existent l’une à côté de l’autre, → P. I. abricot.
mamilya n. ‘homme célibataire’
haï. mamilya ‘homme célibataire’ (ALH 474/10).
◄ Orig. inc.
mamou n. m. ‘esp. d’arbrisseau, Erythrina herbacea’
lou. mamou ‘esp. d’arbrisseau, Erythrina herbacea’ (DLC).
○ Fr.lou. mamou ‘coral bean tree’ (DLF).
◄ Du toponyme Mamou, → Read 1963, 48 : mamou ‘coral tree, a shrub known to
botanists as Erythrina herbacea ; found at Mamou, Evangeline Parish, and in the vicinity of
that village. […] Mamou is a corruption of St.-Fr. mammouth ‘mammoth’. Bones of the
mammoth have been discovered in Lower Louisiana.
mamoukatji ‘gamin ; nain’
mart. mamoukatji ‘galopin, gamin’ ; ‘nain’ (RCo).
◄ Orig. inc. D’origine africaine d’après RCo. – Rapport avec le mot suivant ?
mamoulaki n. ‘individu de peu de valeur’
mart. mamoulaki ‘individu de peu de valeur’ (Josephau 83).
◄ Orig. inc., peut-être afric. Josephau 83 : Peut-être une extension – pas tout à fait claire –
de sens et de sons du kikongo momaka ‘bavardage’.
manadjè n. ‘gérant’
lou. mannejè ‘gérant’ (DLC) ; haï. manadjè ‘manager’ (HCED).
◄ Angl. manager ; fr. manager (anglicisme) (NPR).
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manare n. ‘tamis’
♦ Guy. « … on lui verse vn canary plein de palinot, qui est vne de leurs boissons, sur la
teste, au trauvers d’vn manaré ou crible du païs » (Biet 1664, 379) ;
guy. manare ‘tamis’ (GBa) ; kar. manahe ‘id.’ (ATo).
○ E/CTT manar ‘basket sifter ; a square winnowing tray or sieve woven from tirit [a native
reed-like plant]’ (< Arawak, Warau manari ‘sieve ; strainer, sifter’) (Winer).
◄ Orig. amérind. GFr 377 : du caraïbe insulaire (langue des hommes) manaré, manalé,
équivalent de ibichet, hebechet dans la langue des femmes (→ ebichet) ; Breton traduit
manále par ‘huibichet’ (1665/1892, 349 et 378).
Renault-Lescure 1999, 290 : Le créole guyanais a emprunté le mot karib (kaliña mana:le)
pour désigner le tamis manaré, alors que le créole antillais a conservé la forme arawak
bichèt.
manati n. ‘vache marine, Trichechus manatus’
haï. manati ‘manatee’ (HCED).
◄ Esp. manatí ‘mamífero acuático, Trichechus manatus’ (DRAE ; DA) ou angl. manatee
‘a sea cow of tropical Atlantic coasts and estuaries’ (COED). – Pour l’origine caraïbe du
mot → GFr 377-379 et lamanten.
manawa1 n. ‘navire de guerre’
StLuc. mannwa ‘warship ; man-of-war’ (JMo ; KD) ; tri. man-a-wàr ‘id.’ (JTh 21).
◄ Angl. man-of-war ‘bâtiment de guerre’ (HSD).
manawa2 n. ‘prostituée’
ant. manawa ‘fille des rues’ (RGe) ; gua. id. ‘prostituée’ (LMPT) ; mart. manawa, mana
(arg.) ‘id.’ (RCo).
◄ Orig. inc. Angl. man-of-war ? JPCh : Par ellipse d’une lexie comparable à frm. fille à
matelots ? Aurait d’abord stigmatisé les prostituées dont les marines auraient été les
clients ?
manba1 n. ‘beurre d’arachide’
haï. mamba ‘beurre de "pistache de terre"’ (Faine) ; manba ‘peanut butter’ (HCED).
○ Esp. dom. mambá ‘mantequilla de maní [cacahuete]’ (Inoa).
◄ Orig. inc. D’origine africaine d’après Faine.
manba2 n. ‘fruit vert’
M-G manba (peu usité) ‘fruit cueilli trop vert, à peine comestible’ (MBa).
◄ Orig. inc.
manbo n. ‘prêtresse du vaudou’
haï. manbo ‘voodoo priestess’ (HCED ; ALH 1340) ; ‘prêtresse du vaudou, parfois
considérée comme l’égale du houngan’ (C-SSur ; Métraux 2007, 53 et 328 ; BHe, 262 :
« Manbo hold the same level of authority as the oungan in Haiti’s Vodou culture ») ;
► haï. manbo achte ‘uninspired manbo, woman who bought the title of voodoo
priestess’ ; manbo kay ‘female assistant to voodoo priest’ (HCED).
◄ Orig. afric. ALH 2, 588 : « Une origine fon est probable », mais aucun étymon n’est
proposé. – Peut-être de fon năgbó ‘dame grande, grande vodúnsi [personne vouée au culte
d’un vodoun après son initiation aux rites, aux danses, aux chants et à la langue propres à
un vodoun]’ (Se/Ra). La forme manbo pourrait s’expliquer par convergence avec maman.
Un argument en faveur de cette hypothèse est le fait que oungan et manbo sont désignés
aussi, mais plus rarement, sous le nom de papa-lwa et de maman-lwa (Métraux 2007, 53 ;
cf. Faine 318). – Bollée / Neumann-Holzschuh 2015, 331.
D’après C-SSur, manbo viendrait du kikongo màmbu, mais cette étymologie nous semble
douteuse. Laman enregistre deux entrées màmbu : ‘jumeaux ; congémination de deux fruits
qui se sont unis’ et ‘paroles, affaire, palabre’, d’où le nom propre Màmbu ‘procès’.
mandja n. ‘safran pilé’
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ant. mangia ‘safran pilé, l’un des ingrédients du colombo’ (RGe) ; gua. mandja ‘curcuma
indien’ (LMPT).
◄ Orig. indienne. Tamoul mañcaḷ ‘tumeric, Curcuma longa’ (Burrow / Emeneau 409).
mandoublon n.
gua. mandoublon ‘hanneton’ (LMPT) ; mandoublan ‘id.’ (ALPA 120/6).
◄ Orig. inc. JPCh: Y a-t-il un rapport avec norm. man ‘ver blanc du hanneton’ (seit Mrust
1, 566), etc. (FEW 16, 495a) ?
mandreng n. ‘état usé’
► haï. an mandreng, anmandreng ‘hunched over ; shabby, torn’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mang1 n. ‘mangrove, Rhizophora mangle’
♦ Ant. « Des Paletuviers ou Mangles. […] Je croi ne devoir pas renvoyer à un autre endroit
ce que je dois écrire des Paletuviers, dont j’ai dit que les bords de la riviere du cul-de-sac
François étoient garnis. Les Espagnols et les autres Européens de l’Amerique les appellent
Mangles. A la Guadeloupe même on leur donne ce nom plutôt que celui de Paletuvier. Je
ne sçai ce qui a obligé les habitans de la Martinique à se servir de ce terme, plutôt que de
celui qui est en usage par tout ailleurs que chez eux. Il y en a trois sortes, de rouges, de
blancs, et de noirs. Le rouge est l’arbre que nous appelons Raisinier. Le blanc est le Mahot.
Je parlerai dans un autre lieu du Raisinier et du Mahot. A l’égard du Mangle noir ou
Paletuvier, c’est un arbre qui ne vient jamais que sur les bords des rivieres ou de la mer. »
(Labat 1972-1, 309)
haï. mang ‘white buttonwood tree ; white mangrove tree’ (HCED) ; ant. id. ‘fruit du
manglier’ (RGe) ; gua. id. ‘mangrove, mangle’ (LMPT ; T/B ; ALPA 10) ; M-G id. ‘les
mangles, zone palustre et boisée’ (MBa) ; ‘mangrove’ (ALPA 10) ; dom. manng
‘mangrove’ (ALPA 10/26) ; mart. mang ‘mangle, palétuvier (arbre aux racines
échassières, qui pousse dans la mangrove). Diverses espèces existent en Martinique dont
l’Avicennia germinans et l’Avicennia Schauerana’ ; ‘mangrove’ (RCo ; ALPA 10) ; StLuc.
mang, manng ‘swamp, mangrove’ (JMo ; KD ; ALPA 10) ; tri. mang ‘mangrove’ (ALPA
10) ;
► lou. mongilie ‘manglier, Baccharis halimifolia’ (DLC) ; haï. mangliye ‘kind of
mangrove tree’ (HCED) ; mart. mangliye chandèl ‘Rhizophora candela’ (EJo 282) ;
► haï. mang blan ‘white mangrove tree’ ; mang chandèl ‘red mangrove tree’ ; mang
lanmè ‘mangrove’ ; mang nwa ‘black mangrove tree’ (HCED) ; gua. mang-rivyè
‘"mangle-rivière" (arbre), Pterocarpus officinalis’ (T/B ; MBa) ; haï. mang tifèy ‘hopbush
[shrub or small tree]’ ; mang wouj ↑ mang chandèl (HCED) ;
► haï. ti zwazo mangliye ‘yellow warbler’ (HCED).
◄ Orig. amérind., voc. des îles. GFr 383 : mot du taïno d’Haïti, transmis par l’espagnol où
il est attesté depuis 1519 (FEW 20, 71a), cf. Las Casas : « ciertas raíces de árboles en la
mar, que, segun la lengua desta Española, se llaman mangles » (1526, dans GFr 283). En
français des Antilles, le terme est concurrencé par palétuvier, cf. la citation de Labat cidessus. Les dérivés lou. mongliye et haï. mangliye viennent du fr. manglier, attesté depuis
Boiste 1803 (FEW 20, 71a). – König 138 ; Arveiller 313-314.
mang2 n. ‘difficulté’
guy. mang ‘difficulté ou gageure’ (GBa).
◄ Orig. inc.
mangay n. ‘ulcération’
► haï. do mangay ‘ulcerated back [of donkey, etc.]’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mango n. ‘Mangifera indica’
haï. mango ‘mango [varieties of mango include : mango batis, bonbon, doudous, fi, mesye
Fransis, janmari, kòdòk, kòn, madam Jan, madan Blan, miska, tibozo, wozali, yaya,
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zabriko]’ ; mango de dwèt ‘the last ripe mango in the country’ ; mango sou lateras ‘s.o. without any
family’ (HCED) ; ant. mango ‘fruit du manguier commun comparé au manguier greffé’
(RGe ; ALPA 80, 81) ; gua. id. ‘mangue (Mangifera indica) ; ‘mangue non greffée’
(LMPT ; T/B) ; M-G id. ‘fruit de manguier non greffé’ ; nni on mango ‘avoir la joue enflée par
suite d’une infection dentaire’ (MBa) ; mart. mango ‘variétés de mangue non greffées’ (EJo
282) ; ‘mangue de petite taille’ (mangot en F.R.A.) (RCo) ; StLuc. id. ‘mango’ (JMo ;
KD) ;
► gua. mangotin ‘mangotines (petites mangues)’ (LMPT) ; mart. id. (mangotine en
F.R.A.) (RCo) ; magotin ‘id.’ (ALPA 81/31) ;
► mart. mango zabriko, mango basiak (< Bassignac) ‘variétés de mangue’ (EJo 282 ;
ALPA 81/28) ; gua. mango-bèf ‘mangues-cœur-de-bœuf (énormes)’ (LMPT ; MBa) ; gua.
mango-dlo ‘mangues à l’eau (très aqueuses)’ ; mango-fil ‘mangues-fil (filandreuses)’
(LMPT) ; mango grefye ‘mangue greffée’ (T/B) ; M-G mango a janm ‘mollet’ (ALPA
357) ; haï. mango Fransik, mango madan Fransik ‘largest kind of mango in Haiti’
(HCED) ; StLuc. mango mang ‘julie mango’ (JMo) ; M-G mango mousach ‘espèce de
mangue non greffée’ (MBa) ; gua. mango-pafòl ‘mangues-pas-folles’ ; mango-savann
‘mangues-savane (sauvages)’ (LMPT) ; mart. mango vè, mango tim ‘variétés de
mangues’ (ALPA 81/28) ; gua. mango-zekodenn ‘mangues-œufs-de-dinde (dont la
grosseur et la forme rappelle l’œuf de dinde’ (LMPT) ;
► StLuc. gwenn mango ‘mango seed’ (JMo) ; mart. pye mango ‘Mangifera indica’ (EJo
282) ; haï. id. (ALH 1612) ; gua. id. (T/B) ; StLuc. id. (JMo).
○ Esp. mango ‘árbol de la familia de las anacardiáceas, originario de la India y muy
propagado en América y en todos los países intertropicales’ (DRAE).
◄ Angl. mango < anglo-indien mango ‘the royal fruit of the Mangifera indica, when of
good quality is one of the richest and best fruits in the world’. The original of the word is
Tamil mān-kāy or mān-gāy, i.e. mān fruit (the tree being māmarum ‘mān-tree’). The
Portuguese formed from this manga, which we have adopted as mango (Hobson-Jobson).
EJo 282 : L’arbre originaire de l’Inde est acclimaté aux Antilles depuis la fin du XVIIIe
siècle. Il s’est développé une très grande quantité de variétés, celles qui sont greffées sont
appelées mangues. […] Les variétés non greffées sont appelées mangots < mango nom
indien. → P. I mangue.
mangousa1 n. ‘personne peu serviable’
haï. mangousa ‘person who isn’t helpful’ ; ‘badly-dressed person ; inelegant, graceless’
(HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec mangous, → P. I mangouste + suffixe –a < -ard ?
mangousa2 n. ‘sorte de potage’
haï. mangousa ‘thick meat and bean soup’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mangouyan1 n. ‘mangouste’
haï. mangouya, mangouyan ‘mongoose’ (HCED ; ALH 877).
◄ Orig. inc. D’après ALH 1, 391, il s’agit d’une variante phonétique de mangous, → P. I
mangouste.
mangouyan2 n. ‘casse-pieds’
haï. mangouyan ‘nuisance, pain in the neck [person]’ ; adj. ‘lame, mishapen, ugly ;
shimmying, wobbly [wheel]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec le précédent ? Rapport avec fr. mangonner ‘bredouiller’ (→ P. I
mangonner), cf. FEW 22/1, 79a : St-Pol. s’mãgõné ‘bredouiller, marmotter en manifestant
sa mauvaise humeur’, yèr. mangonner v. n. ‘gronder entre ses dents’, bmanc. ‘maugréer’,
centr. mangouner ‘parler entre ses dents, grogner’, etc.
man grolus n. ‘esp. de poisson’
ant. man grolus ‘poisson de pêche’ (RGe).
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◄ Orig. inc. Peut-être de man < madame + nom propre Grolus.
manifoul n. ‘collecteur’
haï. manifoul ‘intake manifold [mach.]’ (HCED).
◄ Angl. manifold, cf. aussi NPR : manifold n. m. (anglic., techn.) ‘ensemble de vannes et
de conduits orientant un fluide vers un réservoir ou des canalisations’.
manikou n. ‘opossum, Didelphis marsupialis’
♦ Gre. « Si tost que ie fus arrivé dans l’Isle de la Grenade, l’on me fit voir un animal que
les habitans appellent Manitoü, & encore d’autres noms comme de Carigueya, de
Maritacaca, & d’Ospasson, selon la langage des pays où il se rencontre. Cet animal a
quelque chose du rat, du renard, du singe & du cochon, celuy que ie vis estoit un peu plus
grand qu’un chat, tout le poil qui le couvroit estoit d’un gris fort brun, & il sentoit si fort le
bouquin qu’il faisoit mal au cœur » (Du Tertre 1667-2, 301) ;
ant. mannikou ‘petit marsupial aux mœurs nocturnes ; chair délicate ; autres noms :
sarigue, oppossum, pian (en Guyane)’ (RGe) ; manikou, mannikou ‘opossum’ (ALPA
165) ; gua. mannikou ‘sarigue’ (LMPT) ; ‘"manicou" (poisson non identifié)’ (T/B) ; M-G
manikou (peu usité) ‘espèce de petit mammifère’ (MBa) ; mart. mannikou ‘marsupial des
Antilles (manicou en F.R.A.), Didelphis marsupialis insularis’ ; adj. ‘timide, sauvage’
(RCo) ; ‘Didelphys murina’ (EJo 28) ; StLuc. id. ‘opossum’ (KD) ; guy. id. ‘sarigue appelé
aussi Pian’ (GBa).
◄ Orig. amérind., voc. des îles. Du caraïbe insulaire, → Breton 1665/1892, 353 :
« Manicou, Renard, i’en ay veu vn qui venoit de terre ferme, & fut presenté à Monseigneur
le Cardinal de Richelieu, il estoit petit & longuet, & avoit vne trasse noire qui faisoit
quatre ou cinq tours autour de son museau & se terminoit aux oreilles. » – RenaultLescure, 1999, 291 : « Le créole a retenu cette forme du caraïbe insulaire mannikou dont
on notera la proximité avec la forme tupi-guarani (way. mıku). » – FEW 21, 217b ; Jansen
2012b, 79, remarque que la glose ‘renard’ donnée par Breton pour la désignation de cet
animal inconnue « repose sur l’analogie plutôt que sur une vraie équivalence ».
man-jak n. ‘esp. de piment’
M-G man-jak ‘esp. de piment ; diminutif de bonda a man-jak ‘le trou du cul de Madame
Jacques’’ (MBa).
◄ Sans doute du nom propre Madame Jacques, mais l’expression reste à expliquer.
mankanki n. ‘chétif’
guy. mankanki ‘chétif’ (Saint-Quentin 75) ; makanki ‘personne dégénérée’ (RGe) ; ‘en
méforme, mal fichu, fatigué’ (GBa) ; kar. id. ‘doentio, fraco’ (ATo).
◄ Orig. inc. Rapport avec fr. manque, manquer ?
manmi n. ‘maman’ – OI
haï. manmi(t) ‘mom, mommy’ (HCED).
◄ Angl. mummy ‘maman’.
mann n. ‘homme…’
gua. mann ‘homme originaire d’une île anglophone’ (LMPT).
◄ Angl. man ‘homme’.
manniboule v. ‘travailler’
haï. manniboule ‘to work hard’ (HCED).
◄ Orig. inc. JPCh : Cf. s. v. marimboula n. ‘instrument de musique’, ci-dessous, les
variantes manniboula, manimbila, manimboula ?
◄ Peut-être en rapport avec l’esp. amér. manipulear México, RD, Bolivia, Chile, Arg.
‘realizar un trabajo o labor con las manos o con instrumentos’ (DA).
manseniye n. ‘esp. d’arbre, Hippomane mancinella’
♦ Mart. « Les pommes de l’arbre qu’on appelle Mansenille, sont tres-dangereuses, iusques
là, que si l’eau de la pluye qui a touché ces pommes tombe sur la main nuë, ou autre partie
de l’homme, elle la fait enfler incontinent. » (Bouton 1640, 93-94) ; ♦ Ant. « Des pommes
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de Mancenille. Il se trouue dans toutes ces isles vne seule sorte de pomme, qui a du rapport
auec celles de l’Europe. Ces pommes sont toutes semblables aux petites pommes de
Paradis ; quoy qu’en effet ce soient de vrayes pommes d’enfer & de mort, autant
dangereuses au corps de ceux qui en mangent, que la pomme d’Adam le fut à son ame. »
(Du Tertre 1654, 254) ; « Et les autres contentent l’odorat par leur bonne senteur : ou
même ont des qualitz venimeuses […] celuy dont la racine étant broyée, & jettée dans es
rivieres enyure les Poissons : le Mancenilier, lequel nous décrirons en son lieu »
(Rochefort 1658, 86) ; « La pomme de Mancenille, ou de Mancenilier est tout-à-fait
semblable à la pomme Dapis pour la couleur, la grosseur & l’odeur. […] Ce qu’il y a de
certain c’est que le fruit est un caustique des plus puissans… » (Labat 1722-1, 474) ;
haï. machenilier, mancenillier ‘arbre produisant une graine qui est un poison très-subtil ;
l’air trop long-temps respiré sous cet arbre devient mal-sain ; le sommeil y seroit
dangereux’ (SDu 330, 332) ; manseniye ‘Florida poison tree’ (HCED) ; gua. mansèniye,
manselinye (10, 14) ‘mancenillier, Hippomane mancinella’ (LMPT ; ALPA 43) ; dom.
mandjini ‘id.’ (ALPA 43) ; mart. mansenilye (27), manseligne (30), masëlinye (33) (EJo
282 ; ALPA 43) ; StLuc. manchili ‘id.’ (ALPA 43/46) ;
► gua. pye mansènilye (6), pye masogne (12) ‘mancenillier’ (ALPA 43).
◄ ALPA 43 comm. : Le mancenillier tire son nom, en raison de l’aspect de son fruit, de
l’esp. manzanilla (de la muerte) ‘petite pomme (de la mort)’. En dépit de son parfum
agréable, il s’agit d’un poison violent.
Il s’agit d’un mot des îles, la première attestation du dérivé se lit chez Rochefort 1658 (v.
la citation ci-dessus et TLFi). – GFr 389-390 ; FEW 6/1, 493.
Les désignations attestées aux îles anglaises, dom. mandjini et StLuc. manchili viennent de
l’angl. manchineel (ALPA 43 comm.) ; cf. E/CTT manchineel, manchaneel ‘Hippomane
mancinella’ < esp. manzanilla (Winer).
manstipe v. ‘profiter de’
StLuc. manstipe ‘to take advantage (of)’ (KD).
◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec l’esp. mancipar ‘sujetar, hacer esclavo a alguien’
(DRAE).
mantalon n. ‘tambour indien’ – OI
ant. mantalon ‘tambour indien à deux faces’ (RGe).
◄ Orig. indienne. Tamoul mattalḷam ‘a kind of drum’ (TamLex 3046).
mantèg n. ‘matière grasse’
♦ StDom. « Ils [les Boucaniers] font les paquets de soixante livres de viande nette, & les
vendent six pieces de huit chaque ; ils fondent le seing doux du Porc-sanglier, & le mettent
dans des pots, pour les débiter aux Habitans ; chaque Potiche de Mantegue, c’est ainsi
qu’ils nomment cette graisse, vaut six pieces de huit. » (Exquemelin 1699, 118) ; « On les
[les Chasseurs] regala de vin & d’eau de vie, & on convint avec eux du prix de dix huit
cent livres de Cochon en aiguillettes, & en pieces, & de trois cent livres de mantegue,
c’est-à-dire de graisse de Cochon ou sain doux. Les Espagnols s’en servent dans
l’Amérique, & même en quelque Provinces d’Espagne au lieu de beurre […] Cette
mantegue est blanche comme la neige, & excellente de quelque manière qu’on la veüille
employer. » (Labat 1722-5, 228-229) ;
haï. mantègue, mantèque ‘saindoux’ (SDu 349) ; mantèg ‘lard ; shortening’ (HCED).
◄ Esp. mantega. RChLex 617-618 cite Savary des Bruslons [Dictionnnaire universel de
commerce, 1741–42], qui suit vraisemblablement sur ce point Labat : « Mantègue :
saindoux du porc sanglier que les Boucaniers de Saint Domingue ramassent de la graisse
des ces animaux qu’ils tuent dans leur chasses. » Le sens correspond donc exactement à
l’esp. manteca ‘gordura de los animales, especialmente la del cerdo’ (DRAE), mais la
forme mantègue / mantèg reste à expliquer. Les créoles de l’O.I. connaissent un mot
mantèg qui désigne le ‘beurre cuit’, décrit dans un document du 18e siècle comme « a kind
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of greaze which is brought from India » (lettre de 1741 dans RChLex 617), qui vient du
port. manteiga ‘beurre’. La question se pose de savoir s’il s’agit du même mot, mais R.
Chaudenson pense que les « deux termes sont peut-être tout à fait indépendants,
historiquement du moins » (RChLex 618). Le mot haïtien vient probablement d’une
variante espagnole ancienne et régionale, cf. Corominas2 3, 824 : « La variante manteca se
emplea en Castilla, Aragón (Valle de Vio, VKR X, 218), etc. ; mantega, como ya en los
documentos antiguos, es hoy propio de las hablas leonesas : así en Asturias (Rato), en el
bable de Lena […] en el de Colunga […] la variante manteiga del leonés occidental […]
muestra que el sustrato vocálico es aquí el mismo que en portugués ».
mantou n. ‘sorte de crabe, Ucides cordatus’
mart. mantou ‘mantou (sorte de gros crabe velu de couleur lie-de-vin ou violette vivant
dans les mangroves), Ucides cordatus’ (RCo ; ALPA 154) ; ‘personne très timide, sauvage’
(RCo) ;
► mart. krab mantou ‘Ucides cordatus’ (ALPA 154/39).
◄ Orig. inc.
many-many adj./n. ‘indiscret’
haï. many-many ‘snoopy, indiscreet’ ; ‘busybody’ (HCED).
◄ Orig. inc.
manyòk n. ‘manioc, Manihot esculenta’ – DECOI II mañok
♦ Brésil « Le Manioch est vne racine prouenant d’vne plante appellée Manieup, qui a les
fueilles comme le Figuier ; elle est grosse comme la cuisse : les Indiens en font la farine
qui leur sert de pain, selon qu’il sera traitté cy apres. » (Claude d’Abbeville 1614, 229v) ;
♦ Mart. « Le manioc est vne espece d’arbrisseau de cinq ou six pieds de haut […]. Il porte
vne racine grosse comme nos plus grosses bettes-raues, mais blanche… » (Bouton 1640,
52-53) ; ♦ Gua. « Le Manioc est un petit arbrisseau de la racine duquel nous faisons notre
pain en ce pais. » (Breton 1647/1978, 45) ; ♦ Ant. « Du Manioc. J’ay dit en quelques
endroits cy devant que la Cassave & la farine de Manioc servent de pain à la plûpart des
habitans blancs, noirs & rouges des isles, c’est dire aux Europeens, aux Negres & aux
Sauvages. Je croi qu’il est à propos d’expliquer ici ce que c’est Cassave & farine de
Manioc, après que j’aurai décrit l’arbre ou arbrisseau qui les produit, & la manière dont on
le cultive. » (Labat 1722-1, 379) ;
haï. manioc ‘arbrisseau, dont la racine sert à faire la cassave’ (SDu332) ; manyòk
‘manioc, cassava’ (HCED) ; ant. id., mangnòk ‘manioc’ (ALPA 53) ; ‘tubercule
constituant l’essentiel de la nourriture des Caraïbes : cassave, tapioca, moussache, farine
ou couac’ (RGe) ; gua. id. ‘manioc’ (LMPT ; T/B) ; M-G manyok ‘id.’ (MBa) ; mart. id.,
mangnòk, mòyòk ‘id.’ (EJo 196, 198 ; RCo) ; StLuc. manyòk ‘manioc, cassava’ (JMo ;
KD) ; guy. mangnok ‘manioc’ (GBa) ; kar. mayonk ‘id.’ (ALPA 53/48) ;
► haï. manyòk amè, manyòk anmè, manyòk amèr (3) ‘poisonous kind of manioc’
(HCED) ; ‘Manihot esculenta ; arbrisseau ; manioc amer’ (ALH 1679) ; mart. mangnòk
blan ‘Jatropha manihot’ (EJo 282) ; haï. manyòk dou, manyòk dous ‘sweet
manioc’ (HCED) ; ‘Manihot esculenta, manioc doux’ (ALH 1680) ; ant. mangnòk-granfon, mangnòk-nas ‘poisson de pêche ou de nasse’ (RGe) ;
► gua. baton mangnòk, bwa mangnòk ‘branche de manioc pour arrêter les soukougnans
[être mythique, oiseau de feu]’ (LMPT) ; haï. farin manyòk ‘tapioca’ (HCED) ; StLuc.
fawin manyòk ‘cassava farine’ ; kasav manyòk ‘cassava cake’ (JMo) ; koukou manyòk
‘mangrove cuckoo (Coccizus minor)’ (KD) ; gua. mèt-a-mangnòk ‘le responsable, le chef,
le leader’ (LMPT) ; haï. pwa manyòk ‘yam bean’ (HCED).
◄ Orig. amérind. GFr 380-381, Arveiller 329-331 : du tupi manihoca ‘manioc’, mot
attesté en français sous différentes formes, manioc dans un texte sur le Brésil daté de
« 1556 au plus tard » (Arveiller 329), devenu un vocable des îles depuis 1640 (v. la citation
de Bouton ci-dessus). D’autres attestations citées par Arveiller « montrent que, dès 1640
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[…] le terme étudié, sous sa forme définitive, est courant aux Antilles, ce qui rend peu
probable l’influence du mot hispano-portugais mandioca dans cette région. […] Étant
donné que les missionnaires du Brésil Claude d’Abbeville et Yves d’Evreux se servent dès
1614–1615 du mot manioch, il paraît vraisemblable que la forme qu’ils utilisent,
empruntée au tupi, ait été importée aux Antilles par les marins et voyageurs (missionnaires,
colons), et vulgarisée assez rapidement dans ces îles » (p. 330). – FEW 20, 71 ; Jansen
2012b, 82 et 98.
map1 n. ‘carte’ – OI
lou. map ‘carte (géogr.)’ (DLC).
◄ Angl. map ‘carte (géographique)’ (HSD).
map2 n. ‘Haïtien’
guy. map ‘nom vernaculaire donné aux Haïtiens à cause du langage’ (GBa).
◄ Délocutif. De la forme verbale haï. map < m ‘je’ + ap ‘marqueur du progressif’.
mapipi1 n. ‘serpent’
tri. mapipi, mapipire ‘serpent’ (EJo 39, 299) ;
► tri. mapipi balcyn / valcyn ‘Bothrops atrox’ ; mapipi code viélon ‘Petalognathus
nebulatus’ ; mapipi d’leau ‘Hydrops triangularis’ ; mapipi mangue ‘Rhadinaea cobella’ ;
mapipi velou ‘Epicrates cenchris’ ; mapipi zãnãna ‘Bothrops mutus’ (EJo 39).
◄ Orig. amérind. Probablement d’origine caraïbe (cf. EJo 299), d’après Winer E/CTT
mapepire, mapipi, ma(p)pire ‘a venomous snake, Lachesis muta muta’ viendrait de caraïbe
mátabi, matapi ‘a plaited snake-like press for squeezing the poisonous juice out of the
yuca’ (GFr 400) ; d’après Breton, la presse à farine « porte le nom » de la couleuvre, →
matabi. Winer donne encore neuf espèces de mapepire, par exemple E/CTT mapepire
balsain / valsain ‘Bothrops atrox’ ; mapepire corde violin ‘Imantodes cenchoa cenchoa’ ;
mapepire mangue Liophis cobellus cobellus’ ; mapepire velour ‘Epicrates cenchria
maurus’ ; mapepire zanana ‘Lachesis muta muta’.
mapipi2 n. ‘champion’
mart. mapipi ‘champion ; personnage très puissant’ (RCo).
◄ Orig. inc. Rapport avec le précédent ?
maplera adj. ‘éploré’
mart. maplera (rare) ‘éploré’ (RCo).
◄ Orig. inc. Probablement en rapport avec fr. pleurard, cf. FEW 9, 78a : Mfr. nfr.
pleurard adj. ‘qui fait montre d’affliction’ (seit Rab 1552), pleurard,, -e (s. m. f. ) ‘celui,
celle qui pleure à tout propos et souvent sans motif’ (seit Rab 1552) […] St-Pol plœrar,
-war, nant. pleurard, etc.
maporite v. ‘bousculer’
gua. maporite ‘bousculer’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec fr. marpaud ‘vaurien’, cf. FEW 22/1, 127b-128a :
Afr. marpaut m. ‘vaurien, individu méprisable (sorte d’injure)’ (pik. hap. 12. jh.), apr. id.
Agnès, mfr. marpault […] marpaut (16. jh.–1622, Gdf ; Hu, Cotgr 1611) […] poit. marpau
‘lourdaud’ Drouh, centr. marpaud m. adj. ‘vaurien ; lourd, pataud, pesant’, etc.
mapotcho n. ‘esp. de poisson’
haï. mapotcho, mapotyo ‘harvest fish [large freshwater fish] ; obese person, fatso’
(HCED).
◄ Orig. inc.
mapou1 n. ‘esp. d’arbre, Ceiba pentadra’ – DECOI II mapu
♦ Ant. « … apres qu’ils [les lezards] se sont repeus (vn peu auant le iour) de feüilles de
Mapou, & de fleurs de Mahot, qui croissent le long des riuieres… » (Du Tertre 1654,
349) ;
haï. mapou ‘ceiba, silk-cotton tree, kapok (large tree with magic and tutelary flowers,
according to voodoo belief)’ (HCED) ; ant. id. ‘bois de menuiserie’ (RGe) ; gua. id.
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‘mapou (arbre), Ceiba pentadra’ (LMPT) ; M-G id. ‘esp. d’arbre (17 espèces)’ (MBa) ;
mart. id. ‘mapou, Torrubia fragrans’ (RCo) ; StLuc. id. ‘a type of tree with soft wood
(Ceiba pentadra)’ (KD) ;
► haï. mapou afriken ‘baobab tree’ ; mapou blan ‘kind of tree’ ; mapou gri, mapou
mawon ‘pipe wood tree ; strong bark tree, roble tree, pigeon wood tree’ (HCED) ; mart.
mapou nwar ‘Stenostotum acutatum’ (EJo 282) ; mapou zonbi ‘baobab tree’ (HCED) ;
► haï. ti mapou ‘jatropha tree’ (HCED).
○ E/CTT mapoo, mapou ‘Talisia olivaeformis, a fairly large native tree’, d’origine
amérindienne d’après Winer qui ne fournit pas d’étymologie.
◄ Orig. inc. GFr 390 : mot populaire aux Antilles françaises, d’origine inconnue. –
RChLex 615 range le mot parmi le voc. des îles ; selon EJo 299 et RGe, il serait d’origine
caraïbe (RGe : ‘arbre touffu’ en caraïbe).
mapou2 n. ‘mauvaise chair’
guy. mapou ‘mauvaise chair (fruit ou humain)’ (GBa).
◄ Orig. inc. Rapport avec le précédent ?
marabi n. ‘sortilège’
gua. marabi ‘sortilège’ (ALPA 594/9).
◄ Orig. inc. ALPA 594 comm. : marabi est d’origine inconnue (à moins qu’il ne s’agisse
d’une variante de marabout ?) – Notons que marabou ne semble pas exister en
guadeloupéen. JPCh : Soit emprunt d’esp. maravilla ou port. maravilha, soit continuateur
du type d’afr. mirabille f. ‘merveille, prodige’ (PhThBest ; Gaimar), etc. (FEW 6/2, 146a)
conservé jusque dans les parlers dialectaux contemporains et, plus précisément, de la
variante avec assimilation vocalique afr. marabille (ca. 1250), influencée par certains des
résultats héréditaires tels que afr. marevoille (Troyes 1340), mfr. marvaille (ca. 1400 ;
Cotgr 1611) (ibid. 143b). Celle-ci s’est maintenue jusqu’à l’époque contemporaine dans
des parlers dialectaux de Basse-Normandie, de Haute-Bretagne et du Maine, sous un sens
évolué par antiphrase : manc. marabilles f. pl. ‘objets quelconques à peu près usés, hors
d’usage’ Dag (ibid.), Mortain marabilles f.pl. ‘objets de peu de valeur’ (Le Viquet 88,
191), bmanc. marabiy ‘chiffons, objet de valeur ; vieux meubles’ (FEW 22/2, 189b), IlleV.
marabis m.pl. ‘vieux meubles’ (Auffray). Cette dernière solution supposerait que le sens
primaire se fût conservé jusqu’à l’époque moderne.
maraka n. ‘maracas’
haï. malaka, maraka ‘maracas [musical instrument]’ (HCED) ; malaka ‘id.’ (ALH 1259).
◄ Esp. amér. maraca (Col., PR, RD, Ven.) ‘instrumento músico popular hecho de la
higuera o calabazo seco (Crescentia) del tamaño de una naranja, lleno de pedrezuelas, y
con un palo que lo atraviesa, por mango’ (Malaret) ou fr. maracas. D’après GFr 392, le
mot français, emprunté au tupi, caraïbe ou arawak de la terre ferme, est documenté chez
Léry (1578), Claude d’Abbeville (1614), Yves d’Évreux (1614) et Barrère (1743), mais
son absence des textes antillais et son occurrence dans le seul haïtien ne permettent pas de
le classer parmi le voc. des îles. Un emprunt à l’espagnol dominicain nous semble très
probable.
ALH 2, 556 : Nous ignorons si le mot a été emprunté directement [à l’espagnol] ou s’il a
transité par le français (maracas). La forme phonétique créole nous fait pencher pour la
première hypothèse (pas de [s] final).
marakoudja n. ‘fruit de la passion, Passiflora edulis’
ant. maracoudja ‘pomme calebasse’ (RGe) ; marakoudja, marakoutcha, maakoudja,
etc. ‘fruit de la passion’ (ALPA 75) ; gua. marikoudja ‘maracuja, fruit de la Passion,
‘pomme-calebasse’, fruit de Passiflora edulis’ (T/B) ; mart. marakoudja ‘id.’ (RCo) ; guy.
marakouja ‘id., kouzou’ (GBa).
◄ Orig. amérind. GFr 394 : tupi, guarani et caraïbe (terre ferme et îles) maracujá,
maracuya, etc., documenté chez Claude d’Abbeville (1614) sous la forme de marcoya
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(morgoyäue), margoya (margoyaue), etc., mais sans doute transmis aux Antilles par le
portugais du Brésil. – ALPA 75 comm. : Le nom le plus répandu est de loin marakoudja,
mot d’origine tupi, probablement importé du Brésil avec la plante, qui y est appelée
maracuja. […] Les enquêtes ont fourni pas moins de 16 variantes phonétiques du mot.
marasa n. ‘jumeau’
haï. maraça, mahaça, maça ‘jumeau’ (Faine 319) ; marasa, masa, mayasa ‘voodoo deity
associated with children, especially with twins ; twins ; divine twins [voodoo]’ (HCED) ;
► haï. marasa bwa ‘twins not of the same sex’ ; ‘Petwo twin(s) [voodoo]’ ; marasa
Ginen ‘twins of the same sex’ ; ‘deceased twins [voodoo]’ ; marasa kat ‘quadruplets’ ;
marasa kole ‘conjoined twin(s)’ ; marasa kreyòl ‘twin(s) from nanchon originating in
Haiti (rather than Africa) [voodoo]’ ; marasa rayisab ‘twins who don’t get along’ ;
marasa tèt koupe ‘identical twin(s)’ (HCED).
◄ Orig. afric. Kikongo mahása, mapása, majása ‘jumeau’ (Swartenbroeckx)
marèdis n. ‘méthodiste ?’
lou. marèdis ‘méthodiste ?’ (DLC).
◄ Orig. inc.
marengwen n. ‘moustique’ – DECOI II marẽgwẽ
♦ Floride « Ils [les sauvages de la Floride] sont souvent faschez de petite [sic] mousches,
lesquelles il [sic] appellent en leur langage maringons… » (Le Challeux 1566 dans
Arveiller 333) ; ♦ Brésil « Marigouy ou maringouin sont petits Moucherõs guere plus gros
que pointes d’espingles, qui mordent bien fort… » (Claude d’Abbeville 614, 255r) ; ♦ Gua.
« Nous laissons à part les Mousquittes et maringoins et autres qui sont un peu importunes,
mais ne nous sont pas particulières. » (Breton 1647/1978, 38) ; ♦ Ant. « Des Maringoins &
des Moustiques. […] Les Maringoins, que quelques-vns appellent en France, Cousins, sont
à proprement parler de petits yurognes de sang humain, & de petits larrons de la patience
des hommes ; lesquels s’engendrent dans des eaux croupies. » (Du Tertre 1654, 328) ;
♦ Guy. « Outre toutes ces choses, l’on estoit incommodé de certains petits moucherons,
qu’on appelle des Moustiques, qui font éleuer des ampoules qui causent de grandes
demangeaisons, & vne autre sorte de moucherons qu’on appelle des Maringouins ou
Cousins. On en est extrémement tourmenté en tout temps… » (Biet 1664, 172) ;
lou. marengwen, marangwen, marangon, marangwon, marowen, marongwen,
mayengwen ‘moustique’ (DLC) ; haï. maringouin ‘maringouin, sorte de moucheron qui
ressemble au cousin. Il est très-incommode aux Antilles, surtout dans les terrains
marécageux, comme au rivage de la mer, et en temps calme’ (SDu 332) ; marengwen,
mayengwen ‘mosquito’ ; bay marengwen kwòk ‘to waste one’s time, do useless things’ ; bay
marengwen van pou li vole ‘to give s.o. an opportunity’ ; marengwen jwenn van, l al Lagonav ‘that
person took advantage of the situation’ (HCED) ; ant. marengwen ‘maringouin’ (RGe) ; id.,
mahengwen, maengwe, mengwen, manngwen, etc. ‘moustique’ (ALPA 118 donne 17
variantes) ; gua. maengwen, mengwen, man’engwen ‘moustique’ (LMPT) ; mangngwen,
mengngwen ‘moustique, nom générique pour les Culex, Anopheles, Aedes… (Culicidae)’
(T/B) ; M-G maengwen ‘maringouin ; esp. de moustique’ (MBa) ; dom. id. (ALPA
117/23) ; mart. mayengwen, mazenkwen ‘sorte de petit moustique inoffensif’
(maringouin en F.R.A.) ; mayengwen ‘minuscule oiseau marin, Ereunetes pusillus’ ;
mazenkwen (arch.) ‘sorte de poupée fabriquée avec des capsules de bouteilles de bière ou
de soda’ (RCo) ; StLuc. manigwen, maygwen ‘mosquito’ (JMo ; KD) ; guy. marengwen
‘moustique, maringouin’ (GBa).
◄ Orig. amérind. GFr 395 et FEW 20, 72a : tupi maruím ‘Haematomyidium paraense’ ;
probablement emprunt direct du français au tupi. Le mot est devenu usuel aux Antilles et
dans les colonies françaises en Louisiane et au Canada (cf. Arveiller 333). [JPCh : Il est
connu dans toutes les variantes de français d’Amérique (ALEC 1566 ; PBrTN ;
BrChSPM ; DLF), tandis qu’en France il n’est répandu que sur une aire normande à cheval
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sur le Calvados, l’Orne et l’Eure (ALN 652 ; FEW 20, 72a).] Attesté aussi en réunionnais,
le terme est classé parmi le voc. des îles par Chaudenson (RChLex 616). ALPA 118 comm.
fait état de sa présence « dans certains parlers de France, en particulier dans le Cotentin.
Ainsi, l’Annuaire des cinq départements de la Normandie de 1896 parle des remèdes
contre les piqûres du ‘moustique ou maringouin’. » Nous croyons que cette occurrence,
ainsi que PtAud. maringouin ‘cousin’ (FEW 20, 72a), s’explique par la diffusion du mot
par les marins normands. – König 144-145 ; Thibault 2009, 100-102 ; Jansen 2012b, 98.
mari nom propre – OI
► haï. ti Mari pa monte, ti Mari pa desann ‘nothing has changed’ ; zèb Sent-Mari ‘nakedwood
tree’ (HCED).
◄ Nom biblique Marie. Le composé herbe sainte Marie existe en français, mais désigne
un autre végétal, cf. FEW 6/1, 335b : Mfr. erbe Sainte Marie ‘balsamite’ (14. jh., AntNic),
mfr. nfr. herbe sainte Marie (15. jh., Dorveaux 68 ; Oud 1660 ; Lar 1873), nfr. herbe de
Sainte Marie (Cotgr 1611 ; Besch 1845–1858).
mari-an-ranyon n. ‘psyché’
mart. mari-an-ranyon ‘psyché (petit papillon gris)’ (Marie-en-haillons en F.R.A.) (RCo).
◄ Nom propre Marie + fr. en haillons ; le terme reste à expliquer.
mari franswaz n. ‘esp. de liane’
haï. mari franswaz (3), mari fwanswèz (4) ‘Mikania cordifolia, "liane françoise"’ (ALH
1676).
◄ Nom propre Marie Françoise, le terme reste à expliquer.
marignan n. ‘esp. de poisson, Holocentrus spp.’
haï. meriyann ‘kind of fish’ (HCED) ; gua. marignan ‘"marignan" (poisson), Flammeo
marianus (?) et Holocentrus spp.’ (T/B) ; M-G marinyan ‘espèce de poisson, autre nom du
cardinal’ (MBa) ; mart. marignan, mariyan, mariyan-tèt-fè ‘marignan (poisson). Il existe
plusieurs espèces, la plus connue étant Holocentrus rufus’ (EJo 34 ; RCo).
◄ D’origine inconnue, cf. E/CTT marianne, mary-ann ‘Holocentrus ascensionis, an edible
marine fish’ (< poss. Fr marignan ‘a fish from the Antilles’ < prob. Amer + Fr/E woman’s
name’) (Winer). JPCh : Semble correspondre à Marie-Anne, Marianne.
marigo n. ‘lieu bas sujet aux inondations’
♦ Ant. « Anse du Marigot » (Du Tertre 1654, carte de Saint-Christophe avant p. 1) ; ♦ Gua.
« on rencontre de tems en tems des espaces considerables de plat païs, dans quelques-uns
desquels les eaux de pluie se ramassent et se conservent ; et particulièrement en deux
endroits où elles forment deux petits étangs : c’est ce qui a fait appeller ce quartier
Marigot, qui est un nom que l’on donne communément dans les Isles à tous les lieux où les
eaux de pluye se rassemblent et se conservent » (Labat 1722-2, 276 dans Arveiller 332
[1972-1, 373]) ;
haï. Marigot ‘nom d’une petite ville d’Haïti, arrondissement de Jacmel’ (Faine) ; ant.
marigo ‘lieu-bas où stagne l’eau saumâtre’ (RGe) ; mart. id. ‘étang d’eau saumâtre’ (EJo
8) ; ‘Marigot (commune du nord-est de la Martinique)’ (RCo) ; StLuc. maygo ‘mangrove’
(ALPA 10/39).
◄ Orig. inc. Arveiller 331-333 : Mot « né aux Antilles », attesté en 1654 comme nom
d’une baie de l’île de Saint-Christophe (v. ci-dessus) et dans d’autres documents.
« Transporté par les marins, le mot arrive en Afrique dès la fin du XVIIe siècle », attesté en
1688 ; cf. TLFi : marigot n. m. (hydrographie) ‘en Afrique, tout point d’eau alimenté par
les pluies, les débordements d’un fleuve ou des nappes souterraines’. L’origine du terme
est inconnue, Arveiller pense qu’un croisement entre mare et un terme caraïbe serait
possible, peut-être en rapport avec un mot qui se lit dans Breton 1665/1892, 289 :
« icópoüi, une mare d’eau douçatre & a moitié salée ». La première partie du mot, avec
accent marqué sur le o, aurait-elle suffi à faire un hybride devenu marigot ? Aucun texte,
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jusqu’ici, ne nous permet de le supposer » (333). NPR : marigot n. m. (1654) ‘dans les
régions tropicales, bras mort d’un fleuve ; lieu bas et sujet aux inondations’.
marigouya n. ‘esp. de liane / fruit’
haï. marigouya ‘petit fruit du même genre que la pomme de liane, appelé aussi toquemolle’ (Faine) ; ‘passiflora [vine]’ (HCED) ; gua. marigouja, maribouja ‘plante de la
famille des passiflores’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Un rapport avec le mot maracujá, maracuyá, d’origine amérindienne (→
marakoudja et GFr 394) nous semble très probable. Cumul ? confusion ?
mari konbèt n. ‘esp. de crabe’
mart. mari konbèt ‘esp. de crabe non identifié’ (ALPA 162/31).
◄ ALPA 162 comm. : Nom propre Marie Combette ?
marimba n. ‘instrument de musique’
haï. manoumba, maroumba ‘instrument de musique nègre importé de Cuba’ (Faine 318) ;
marimba, manimba, manniba, malimba, malinba ‘marimba (old-fashioned musical
instrument using three to seven curved steel bands of varied length, mounted in a box’ ;
maniba, manniba, manouba, mannouba ‘var. of less resounding drum ; kind of dance’
(HCED) ; mart. manniba ‘instrument de musique (survit encore dans certaines régions de
la Martinique)’ (Josephau 81).
○ Esp. amér. marimba ‘instrumento musical de percusión que consiste en una serie de
tablillas de madera dura y de longitud variable, dispuestas horizontalmente de mayor a
menor sobre unos tubos de caña de longitud y diámetro variables que funcionan como
resonadores; se toca con unos palillos de madera’ (DA).
◄ Orig. afric. Josephau 81 : kikongo marimba ‘xylophone’, ancêtre probable du manniba
martiniquais.
Faine 318 : Au Brésil, Marimba, mot originaire de la langue bonda, est un instrument de
musique composé de lamelles de verre ou de métal etc., placées sur l’ouverture d’une
caisse de résonance etc. C’est exactement la description de notre Manoumba.
NPR : marimba n. m. ‘xylophone africain dont chaque lame est munie d’un résonateur en
bambou, en bois, ou en calebasse’.
marimboula n. ‘instrument de musique’
haï. marimboula, manniboula, manimbila, manimboula ‘marimba (old-fashioned
musical instrument using three to seven curved steel bands of varied length, mounted in a
box’ (HCED).
◄ Esp. amér. marímbula (Cuba, Col., Ven.) ‘instrumento musical de percusion hecho con
un cajón que posee una abertura en la que se han insertado varias varillas de acero sujetas
por el centro…’ (DA).
marin n. ‘soldat américain’
haï. marin, merin ‘U.S. soldier ; U.S. Armed Forces’ (HCED).
◄ Angl. amér. marine ‘fusilier marin’ (HSD). → marinkò.
marinay n. ‘mélodie’
haï. marinay ‘tune’ (HCED).
◄ Orig. inc.
marinèt n. ‘fille ; loa’
haï. marinèt pye chèch ‘girl with thin legs’ ; ‘voodoo spirit’ (HCED) ; Marinèt-BwaChèch ; Marinèt-Limen-Dife ; Marinèt-Pye-Chèch ‘a dreaded group of Petwo lwa’.
Marinèt is married to Kongo Zandò. Those possessed by her twist their mouths and turn
their eyelids inside out. (BHe 265).
◄ Nom de personne Marinette.
marinkò n. ‘Marine Corps des Étas-Unis’
haï. marinkò ‘U.S. Marine Corps’ (HCED).
◄ Angl. amér. Marine Corps. → marin.
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maripa n. ‘esp. de palmier, Attalea maripa’
guy. maripa ‘palmier oléagineux dont on consomme la pulpe du fruit’ (GBa).
◄ Orig. amérind. GFr 396 : caraïbe de terre ferme maripa, malipa ‘Attalea maripa’, attesté
par Biet 1664, 423. Cf. Fusée-Aublet 1775, 232, à propos de l’arbrisseau maripe grimpant
‘Maripa scandens’ : « Cet arbrisseau est appellé MARIPA par les Galibis. Le nom de MARIPA
se donne aussi à une espece de palmier [Attalea maripa] ».
mari-wont n. ‘esp. d’arbuste’
mart. mari-wont ‘petit arbuste dont les feuilles se ferment quand on les touche’ (mariehonte en F.R.A.) (RCo) ; StLuc. mayhont ‘creeping mimosa plant’ (KD).
◄ Nom propre Marie + fr. honte, sans doute parce que les feuilles qui se ferment donnent
l’impression de honte. JPCh : Cf. le nom scientifique de mart. manmize ‘acacie sensitive,
Mimosa pudica’. On dirait bien une formation savante qui a été popularisée. C’est une
adaptation du nom latin Mimosa pudica, parallèlement au type de M-G mamzèl-mari, qui
évoquent une pudeur de jeune fille.
mariyàn-lapo-fig n. ‘déguisement de carnaval’
mart. mariyàn-lapo-fig ‘déguisement de carnaval composé de feuilles de bananier sèches’
(marianne-la-peau-figues en F.R.A.) (RCo).
◄ Nom propre Marianne + fr. la peau et figue(s).
maron adj./v. ‘sauvage ; fugitif ; se sauver’ – DECOI II marõ
♦ Mart. « On a commencé à auoir des pourceaux, dont quelques-vns se sont fait marons,
c’est-à-dire qu’ils on fuy dans les bois, où ils multiplieront au grand bien de cette isle »
(Bouton 1640, 69) ; ♦ Ant. « Il s’en est escarté plusieurs dans les bois, qui par succession
de temps ont si bien multiplié, qu’on en rencontre quelquefois des bandes de dix ou douze
ensemble, & qui font beaucoup de dégast pour la chasse ; on les appelle chiens marons »
(Du Tertre 1654, 346) ; ♦ Ant. « Si aussi on use de rigueur excessive en leur endroit, ils
prennent la fuite, & se sauvent dans les montagnes, où ils ménent, comme de pauvres
bestes, une vie malheureuse & sauvage, et on les appelle alors Négres Marons, c’est-à-dire
Sauvages » (Rochefort 1658, 322) ;
lou. maron ‘sauvage’ (DLC) ; haï. marron ‘Nègre fuyard, fugitif’ (SDu 310, 319) ;
mawon ‘wild, savage [animal] ; incorrect ; false, not licensed [doctor, lawyer, etc.]’ ; v.
‘[often used with pou] to stay away from s.o., avoid meeting with s.o. ; to skip classes ; to
hide, hide out’ (HCED) ; ‘se sauver’ (ALH 1752) ; fè mawon ‘to play hooky, skip school for a
day’ ; nan mawon ‘having taken to the woods’ (HCED) ; ant. maron ‘qualifie l’esclave évadé qui
se cache dans les fourrés’ (RGe) ; gua. mawon ‘s’enfuir, s’évader, se sauver’ ; mawon !
‘fous le camp !’ (LMPT) ; maron ‘qui s’est échappé et qui ne regagne pas l’endroit où il
devrait être ; en fuite (esclave) ; qualifie des plantes qui ressemblent à des espèces utiles
mais sont improductives. On nomme d’abord la plante utile’ (T/B ; MBa) ; mart. id.,
mawon ‘marronner (action consistant pour les esclaves à s’enfuir de la plantation à
laquelle ils étaient attachés et à se réfugier dans les bois)’ ; ‘s’échapper, s’enfuir’ (EJo 28 ;
RCo) ; StLuc. id. ‘to escape, to flee, to run away’ (JMo ; KD) ; ‘maroon’ (JMo) ; ‘wild’
(KD) ; ‘bête’ (ALPA 469/42) ; guy. maron ‘s’échapper, s’enfuir’ (GBa) ;
► haï. demawonnen ‘to disentangle’ (HCED) ; StLuc. mawonn ‘picnic’ (JMo) ; ‘beach
party’ (KD) ; mart. mawonnaj ‘marronage (fuite des esclaves dans les bois)’ (RCo) ; haï.
id., mawonnay ‘escape, fleeing ; hiding out’ ; fè mawonnay ‘to make use of the empty chair policy
in order to boycott a meeting’ ; nan mawonnay ‘fleeing’ (HCED) ; gua. mawonne ‘prendre le
maquis ; fuguer’ ; ‘non officiel’ (LMPT) ; StLuc. id. ‘one who roams about ; runaway’
(JMo) ; mart. maronnen ‘s’échapper, se sauver’ (EJo 28) ; mawonnè, mawonnèz (f.)
‘nègre-marron moderne (marroneur en F.R.A.), rebelle’ (RCo) ; haï. mawonyè ‘fugitive,
runaway’ ; ‘juvenile delinquency’ (HCED) ;
► haï. bal mawon ‘stray bullet’ (DLC) ; M-G bwa patat maron ‘plante sans intérêt dont
le feuillage ressemble à celui de la patate douce’ (MBa) ; lou. chat mawon ‘wildcat’ ;
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jenjanm mawon ‘Bengal root’ (HCED) ; lou. kann maron ‘canne sauvage’ (DLC) ; haï.
kaya mawon ‘herbe ou plante arbustive, Cleome pubescens’ (ALH 1709) ; lou. kouri
maron ‘s’évader, se sauver’ (DLC) ; gua. kous mawon ‘course non officielle’ (LMPT) ;
haï. leti mawon ‘dandelion’ ; nèg mawon ‘escaped slave’ (HCED) ; StLuc. id. ‘fugitive,
runaway slave ; scoundrel’ (JMo) ; gua. id. ‘esclave en fuite ; bagnard en cavale’ (LMPT ;
MBa) ; guy. id. ‘esclave en fuite’ (GBa) ; lou. parti maron ↑ kouri maron (DLC) ; haï.
pèch mawon ‘canella [bot.]’ ; pèsi mawon ‘parsnip’ ; pistach mawon ‘panicled milkwort
[plant]’ ; sitwonnèl mawon ‘rue [herb]’ ; tabak mawon ‘salvia, pluchea [herb or shrub]’ ;
tchatcha mawon ‘leadtree’ ; ten mawon ‘sagerose [bot.]’ ; ti pwa mawon ‘crotalaria
[herb]’ ; tibonm mawon ‘mentha [mint]’ (HCED).
◄ Orig. amérind., voc. des îles. L’origine du terme est controversé. D’après Jansen
(2012a, 127-133), le terme maron vient de l’esp. cimarrón. Ce dernier fait son apparition
dans les sources espagnoles vers 1530, se référant exclusivement aux Indiens fugitifs.
Selon Jansen (2012a), il s’agit d’un mot d’origine amérindienne qui est emprunté dans les
variétés parlées de l’espagnol des Grandes Antilles pendant les premières années de la
colonisation. D’après l’hypothèse de Jansen, il pourrait s’agir d’un dérivé de l’arawak
simara ‘flèche, arc’+ esp. -arrón, dont la signification était d’abord ‘Indien armé (qui
s’échappe de l’encomienda)’, développant plus tard, par extension métonymique,
l’acception ‘Indien ou esclave fugitif’ et ‘sauvage’. Ce dernier sens est appliqué au début
du XVIe siècle aux animaux domestiques redevenus sauvages et, plus tard, aux plantes
improductives, non cultivées, qui ressemblent à une plante utile. Selon Jansen, le mot est
probablement emprunté deux fois en français : en Europe, il apparaît sporadiquement
comme hispanisme savant dans quelques traductions françaises de relations italiennes. Aux
Antilles, le terme espagnol est très probablement emprunté et diffusé par le baragouin : à
partir de la fondation des colonies françaises en 1635, il est enregistré dans les textes écrits
sur place, directement en français, sous la forme apocopée ma(r)ron. Pour ce qui est de la
chute de la première syllabe, Jansen cherche son origine dans le contact linguistique : on
trouve le même type de réduction phonétique dans d’autres mots arawaks qui circulent
dans différentes langues de l’archipel. Du côté sémantique, ma(r)ron a les mêmes
acceptions qu’en espagnol, dont la chronologie ne peut pourtant pas être reconstruite avec
exactitude. Des significations idiosyncratiques et limitées à certaines langues/variétés,
comme par exemple mawon ‘maquis’ en Haïti, sont très probablement des développements
ultérieurs.
Dans sa thèse de doctorat (sous presse), Alla Klimenkowa émet l’hypothèse que le fr.
ma(r)ron, variante de cimarron, a été emprunté à l’arawak indépendemment de l’esp.
cimarrón, et que d’après la première attestation dans le récit du voyage de Jean Parmentier
à l’île Saint-Domingue entre 1520 et 1526, le terme servait d’abord à distinguer les arbres
utiles (« arbres fruitiers », « arbres qui portent ») des arbres inutiles : « arbres sauvages
sans proffit », « arbres sans fruits », qu’il appelle aussi « arbres marins, c’est-à-dire sans
profit » (Klimenkowa 123). Cf. aussi le témoignage dans le « vocabulaire caraïbe » de
Rochefort : « Sauvage, Maron. Les Caraïbes ne donnent ce nõ qu’aus animaux & aus fruits
Sauvages » (1658, 519). Cependant, le mot n’est pas d’origine caraïbe, c’était
probablement un emprunt à l’arawak utilisé par les Caraïbes dans leur baragouin, cf.
Breton, Aux Reverends Peres, 14, qui liste quelques mots (par ex. manigat, carebet,
aioupa, amac, coüi, maron, boucan) « qui ne sont point mots Sauuages », c’est-à-dire mots
du caraïbe insulaire. L’extension de sens des ‘arbres sauvages’ aux ‘animaux sauvages’
concernait surtout les animaux européens (bovins, chevaux, cochons, chiens) qui s’étaient
échappés et multipliés sans contrôle (Klimenkowa 135-141, v. les citations ci-dessus).
Pratiquement en même temps le terme fut utilisé pour les esclaves fugitifs (v. le
témoignage de Rochefort 1658 ci-dessus), ce qui devint par la suite le sens dominant dans
l’époque coloniale (Klimenkowa 153-166).
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Le terme est passé des Antilles aux Mascareignes dès le 17e siècle , → RChLex 617 et
DECOI II. – [L’explication détaillée d’Arveiller 334-336 a été résumée par le TLF.]
marwali n. ‘esp. de poisson’
ant. marouali ‘poisson de nasse, appelé Cardinal’ (RGe) ; gua. mawali ‘petit poisson’
(LMPT).
◄ Orig. inc. Caraïbe d’après RGe.
maryela n. ‘esp. de fleur’
haï. maryela ‘zinnia [flower]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Nom propre Mariella ?
masak-masak interj. du conteur
guy. masak-masak ‘énoncé par le conteur auquel l’auditoire répond kanm-kanm’ (GBa).
◄ Orig. inc. Rapport avec fr. massacre ? JPCh : En tout cas rime avec cric-crac !,
l’interjection qui a la même fonction.
Saint-Quentin 1872, 29 et 199 : Dans mon enfance, il m’est arrivé bien souvent… de
m’approcher d’un groupe de noirs assis autour du petit feu qui est l’indispensable
compagnon de leurs veillées. Je demandais si personne ne voulait conter un conte et
j’attendais. Après un silence quelquefois assez long, une voix disait : « Masak ! masak ! »
C’était un conteur qui s’annonçait, et toute la compagnie répondait avec empressement
« Kam ! »
masalè n. ‘condiment indien’ – DECOI II masale
ant. masalè ‘petit pilon à écraser les fournitures et ingrédients du Kari’ (RGe) ; gua. id.,
masalen, masolè ‘condiment indien, pâte de curcuma’ (LMPT).
◄ Orig. indienne.Tamoul macālai ‘condiments, spices, curry stuffs’ (TamLex 3005).
masèl n. ‘lourdaud’
► haï. masèl kòkòb ‘duffer [person], clod, oaf, klutz’ (HCED).
◄ Orig. inc. Du nom de personne Marcel ? kòkòb vient du mandingue kokobi ‘lèpre
amputante’, → kokobe.
maselo n. ‘crapaud’
gua. maselo, mawselo, mawselon ‘crapaud’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
masibi n. ‘arrière-train féminin’
mart. masibi (rare) ‘arrière-train féminin’ (RCo).
◄ Orig. inc.
masibol n. ‘amante’
ant. massibol ‘amante, maîtresse’ (RGe) ; mart. masibòl ‘amoureux ; amant’ (EJo 156 ;
RCo) ; guy. id. ‘flirt, relation’ (GBa).
◄ Orig. inc.
masigronde n. ‘égout’
guy. masigronde ‘égout’ (GBa).
◄ Orig. inc.
masikwèl n. ‘émigré de la Trinidad’
mart. macicouel ‘émigrants français revenant de la Trinidad’ (Marbot 1846, 135) ;
masikwèl, masoukwèl (arch.) ‘émigrant revenu de l’île de Trinidad après la Révolution
française, au début du XIXe siècle’ ; ‘petite fille enjouée, turbulente’ ; ‘femme vulgaire’
(RCo) ; masikwèl ‘autrefois : émigré de la Trinidad’ (EJo 172).
◄ Orig. inc.
masisi1 n. ‘homosexuel’
haï. masisi ‘male homosexual, gay man’ ; fè masisi, nan masisi ‘to be homosexual, gay’ (HCED).
◄ Orig. inc. Angl. sissy ‘homme, garçon efféminé’ (HSD) ; l’élément ma- reste à
expliquer (fr. ma ?).
masisi2 n. ‘petit concombre’
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ant. massici ‘petit concombre’ (RGe) ; mart. masisi ‘sorte de minuscule courgette’ (RCo) ;
guy. id. ‘petit concombre’ (GBa).
◄ Orig. inc.
maskilili n. ‘nain ; mauvais génie’
guy. maskilili ‘Dans les croyances superstitieuses des nègres, les masquililis sont des nains
d’une vigueur extraordinaire, qui habitent en bandes dans les forêts. Leurs pieds sont
tournés en arrière ; ils enlèvent volontiers les enfants et, avant de les laisser aller, ils les
rendent muets’ (Saint-Quentin 25, 198-199) ; ‘mauvais génie des bois et des forêts’
(GBa) ;
► gua. masilili a gwotèt ‘masque qui représente un personnage à grosse tête’ (LMPT) ;
mart. maskilili-gwo-talon ‘diablotin de la mythologie créole redouté à cause de sa férocité.
Il arbore un talon disproportionné à l’un de ses pieds’ (Josephau 75 ; RCo).
◄ Orig. inc. Josephau 75 : d’origine africaine ?
maskintep n. ‘bande de papier-cache’
haï. maskintep ‘masking tape’ (HCED).
◄ Angl. masking tape.
masòk n. ‘esp. de banane’
haï. masòk ‘kind of plantain’ (HCED).
◄ Orig. inc.
masoko n. ‘esp. de liane’
haï. masoko ‘kind of vine’ ; ‘kind of yam’ (HCED).
◄ Orig. inc.
masonnye n. ‘esp. de fruit’
ant. masonnye ‘pomme-sûrette’ (RGe).
◄ Rapport avec fr. maçonner, maçonnier ?
masoudi n. ‘esp. de danse’
haï. masoudi ‘sexually suggestive dance for spirits of the dead’ (HCED ; BHe 265).
◄ Orig. inc.
maspinay adj./n. ‘violent’
haï. maspinay, maspinaj ‘violent, abusive’ ; ‘beating, mauling’ (HCED).
◄ Orig. inc. → maspinen.
maspinen v. ‘abuser, battre’
haï. maspinen ‘to abuse, maul, batter, crush’ (HCED).
◄ Orig. inc. → maspinay.
maspoul n. ‘mygale’
mart. maspoul ‘mygale’ (ALPA 113/38)
◄ Orig. inc.
mastè n. ‘maîtrise’
haï. mastè ‘Master’s degree’ (HCED).
◄ Angl. Master’s degree.
mastèbèk n. ‘cancanier’
haï. mastèbèk ‘gossiper’ (HCED).
◄ Orig. inc.
matabi n. ‘presse à manioc’
♦ Guy. « … et des couloirs qui sont comme des chausses à hypocras » (Biet 1661 dans
Besada Paisa / Troiani 1999, 291) ;
ant. matabi ‘presse à manioc’ (RGe).
◄ Orig. amérind., d’origine caraïbe (GFr 400 : registre des femmes), → Breton
1665/1892, 356 : mátabi, presse a magnoc des Sauuages, c’est vne chausse tissuë
d’oüalloman qui estant penduë par le haut plaine de farine de magnoc forme comme vne
figure de couleuure (dont elle porte le nom) on passe dans son bout d’en bas vn gros
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baston qu’on fiche & arreste sous quelque piece de bois, & l’autre bout d’en haut estãt
chargé de quelques roches, allonge & presse tellement cette chausse par sa pesanteur qu’il
en fait sortir aisément toute l’eau qui est dedans la farine, que les Sauuages recueillent
dans vn coüi pour faire cuire leur viãdes. Il n’y a que les vieux Sauuages qui sçachent faire
cét instrument. – Besada Paisa / Troiani 1999, 291. → mapipi, P. I couleuvre.
matabwa n. ‘prostituée’
gua. matabwa ‘prostituée, putain’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
matache adj. ‘tacheté’
lou. matache ‘tacheté’ (DLC).
○ Fr.lou. mataché ‘spotted, speckled’ (DLF).
◄ Orig. basque. JPCh : S’intègre au fr. d’Amérique du nord matachier v. tr. ‘peindre’ (dp.
1632), matacher (dp. 1720), se matacher v. pron. ‘se peindre le visage (de couleurs
rituelles)’ (dp. 1632), matachié part. passé/adj. ‘bigarré, peint de plusieurs couleurs
(naturellement ou par l’action de l’homme)’ (dp. 1632), mataché (dp. 1666), tel que le
décrivent Canac-Marquis / Rézeau (éds), 111-112). Ceux-ci classent ce type lexical parmi
les cas d’« emprunt (direct ou indirect) de mots à d’autres langues européennes, qui ont
parfois donné lieu à des dérivés, tels mattacher et démattacher (de matachias ‘ornements,
parures ; peintures corporelles’ attesté dep. 1603 et lui-même issu d’un mot basque
appartenant à un pidgin à base basque auquel recouraient les Micmacs de l’Acadie aux
XVIe et XVIIe siècles pour communiquer et commercer avec les Européens) » (ibid. p. 73),
avec renvoi en note à Peter Bakker, « “The Language of the Coast Tribes is Half Basque” :
A Basque-American Indian Pidgin in Use between Europeans and Native Americans in
North America, ca 1540-ca 1640 » dans Anthropological Linguistics, vol. 31, nos 3-4,
1989, 117-147. Le mot s’est conservé dans acad. mataché adj. ‘tacheté (du pelage d’un
animal, de la peau d’un fruit) ; meurtri, bleui (de la peau)’ (Massignon 848 ; ALEC 488 ;
Cormier 272-273 ; Poirier). En Louisiane, c’est un acadianisme.
matadò n. ‘tueur’
haï. matadò(l) ‘killer’ (HCED) ; StLuc. matadò ‘bull fighter’ (JMo).
◄ Esp. matador ‘el que mata en la fiesta de toros, el espada’ (DRAE). – Nfr. id. ‘celui qui,
dans les combats de taureaux, doit tuer l’animal d’un coup d’épée’ (seit 1780, Brunot 6)
(FEW 6/1, 524a).
matalon n. ‘tambour’ – DECOI II matalom
mart. matalon ‘tambour à fond plat utilisé dans les cérémonies hindouistes’ (RCo) ;
► mart. matalon-kalen ‘joueur de matalon’ (RCo).
◄ Orig. indienne. Tamoul mattaḷam ‘a kind of drum’ (TamLex 3046). L’élément kalen du
mart. matalon-kalen est obscur.
matapèl n. ‘fourmilier’
tri. matapèl ‘ant-eater’ (JTh 23).
○ E/CTT matapel ‘Tamandua tetradactyla longicaudata, three-toed ant-eater’ (< mataperro
< Sp matar ‘kill’ + perro ‘dog’, from ability to kill attacking dogs) (Winer).
◄ Esp. mataperro (JTh 23), mais le mot est introuvable dans les dictionnaires espagnols.
matari adj. ‘pulvérisant’
► gua. tè matari ‘terre très pulvérisante’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Rapport avec fr. tarir ?
matchaka n., tchaka v. ‘mélange’
haï. matchaka, tchaka ‘bad mixture ; disgusting mixture of food’ ; adj. ‘complicated,
tough’ ; tchaka, tyaka ‘to crush, to pound, grind’ ; tchake, tyake ‘to chop into pieces, cut
up ; to plow up ; to push food around on one’s plate’ ; ‘to go from one task to another
[without ever finishing one]’ (HCED) ;
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► haï. machak ‘filth, mud ; bad mixture’ ; matyak, mityak ‘mud ; mess, foul-up,
confusion’ ; tchaka, tyaka ‘meat and bean soup’ ; tchakade ‘to chop into pieces, cut up ;
to plow up ; to push food around on one’s plate’ ; ‘to do in, to stab to death’ ; dyakdyak,
tchaktchak, tyaktyak ‘to chop repeatedly ; to cut hair badly or unevenly ; to make a
mess’ ; ‘mud puddle’ (HCED) ;
► haï. dan tchaka / tyaka ‘crooked tooth’ (HCED).
◄ Esp. machacar ‘golpear una cosa para quebrantarla o deformarla ; reducir una cosa
sólida a fragmentos relativamente pequeños, pero sin triturarla’ (DRAE).
Esp. amér. machuca (Hon.) ‘comída garífuna hecha de plátano macho maduro, machacado
y hervido, que se mezcla con sopa de pescado o carne’ (DA).
matchason n. ‘esp. de danse’
haï. matchason ‘kind of voodoo dance’ (HCED ; BHe 266).
◄ Orig. inc.
matche v. ‘s’assortir’
haï. matche ‘to match, fit together’ ; ‘to match up’ ; ‘to be similar, be comparable ; to get
along really well, live in harmony’ (HCED).
◄ Angl. to match ‘s’assortir’, adapté à la morphologie créole. Cf. également l’esp. amér.
machear (PR) ‘combinar, especialmente las prendas de vestir’ ; (Cuba, PR) ‘armonizar,
combinar una cosa con otra’ (DA).
matchoukar v. ‘briser en morceaux’
tri. matchoukar ‘to smash’ (JTh 49).
◄ Esp. machucar ‘machacar’ (DRAE).
matè n. ‘variété de crabe’
gua. matè ‘variété de crabe femelle’ (LMPT).
◄ Orig. inc. → mètè.
matenm adj. ‘énorme’
StLuc. matenm ‘huge, enormous’ (KD).
◄ Orig. inc.
matenten n. ‘esp. de plante’
haï. matenten ‘kind of edible plant’ (HCED).
◄ Orig. inc.
matenyenng n. ‘vieil objet’
lou. matenyenng ‘n’importe quel vieil objet’ (DLC).
◄ Orig. inc.
matete n. ‘plat à base de crabe’
ant. matete, matoutou ‘plat succulent consistant en une fricassée de racines, de lard, de
crabes, de palourdes…’ (RGe) ; gua. id. ‘plat de riz au crabe, par extension toute sorte de
purée’ (LMPT ; T/B) ; M-G matete ‘plat créole à base de crabe cuit dans du riz’ (MBa) ;
mart. matété ‘mets composé de farine de manioc et de gros sirop ou mélasse’ (Marbot
1846, 135) ; matete ‘sorte de ragoût ou de fricassée de crabes de terre, ou de crabes d’eau
douce appelés ciriques’ (EJo 94) ; ‘plat à base de farine de manioc et de lait’ (RCo) ; tri. id.
‘farina boiled into pap’ (JTh 21) ; guy. matété [sans traduction] (Saint-Quentin 1872, 93) ;
matete ‘purée de nourrisson’ GBa) ;
► Saint. krab matete ‘crabe de terre, Cardisoma guanhumi’ (ALPA 160/18) ;
► M-G matete a krab ‘plat créole à base de crabe cuit dans du riz’ (MBa) ; gua. matete a
mango, matòtòt a mango ‘mangue que l’on ramollit en la frappant contre qch ; on la suce
ensuite par le bout dans lequel on a fait un petit trou avec les dents’ (T/B).
○ E/CTT matete (arch.) ‘a dish usually made from seasoned crab stewed in coconut oil and
mixed with farine [a crumbly grainy flour or meal made from cassava]’ (Winer).
Esp. amér. matete (Bol., Arg.) ‘mezcla de sustancias deshechas en un líquido formando
una mase inconsistente’ (< guarani mateté ‘conjunto de cosas muy unidas’) (DA).
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◄ Orig. inc. Du guarani d’après le DA ; peut-être du kikongo ma- ‘marque du pluriel’ et
tète ‘paste ; a leaf in which cassava bread is steamed’ (Winer) Afrolex : unknown
EJo 94 : le mot matété est caraïbe, on dit aussi matoutou ; cette variante ainsi que la
variante gua. matòtòt restent à expliquer. → matoutou.
matinik n. ‘sorte de danse’
♦ Haï. Martinique ‘an African type of social dance especially favoured at rites for the
dead ; name for entire cycle of social dances which follow rites for the dead’ (Herskovitz
1937, 348) ;
haï. matinik ‘kind of both voodoo and secular dance ; special voodoo drum used for the
spirit Zaka’ (HCED ; BHe 266).
◄ Nom géogr. Martinique ? Explication ?
matiniken adj./n. ‘Martiniquais ; vase de nuit’
gua. matiniken ‘de la Martinique, Martiniquais’ ; ‘vase de nuit en terre cuite fabriqué en
Martinique, de forme tronconique, haut à petite base’ ; matinikenn ‘Martiniquaise’ (T/B).
◄ Dérivé du nom géogr. Martinique.
matiren nom propre
► haï. zèl matiren ‘large-winged Carnival figure’ (HCED).
◄ Orig. inc. Nom propre Maturin ?
matiyon n. ‘personne blanche’
gua. matiyon ‘Matignon’ (LMPT) ; ‘white person, esp. small farmer’ (Stephens 758) ;
► gua. matyonne ‘mettre de la mauvaise volonté à’ (LMPT) ;
► gua. blan-matiyon ‘descendants des Matignon (vivant dans les Grands-Fonds du
Moule), seraient apparentés au Prince de Monaco’ (LMPT).
◄ Nom propre Matignon.
matjetje n. ‘mygale’
dom. matjetje ‘mygale’ (ALPA 113/24).
◄ Orig. inc.
matjoukann n. ‘pli formé par les pans d’une robe’
mart. matjoukann ‘pli formé par les larges pans de la robe créole que les femmes
attachaient au niveau des reins et dans lequel elles cachaient leur argent’ ; (néol.)
‘patrimoine’ (RCo) ; guy. matchoukann ‘ceinture d’étoffe faite d’un madras autour de la
taille’ (GBa).
◄ Orig. inc. Peut-être du fr. mât de cocagne ?
matjuit n. ‘esp. de chauve-souris’
mart. matjuit ‘chauve-souris cavernicole dont la chair est comestible. Il existe plusieurs
espèces : Ardops nichollsi, Brachyphylla cavernarum, etc.’ (RCo).
◄ Orig. inc.
matòch n. ‘gros piquois’
ant. matòch ‘gros piquois à lame tranchante et épaisse indispensable en terrasserie’
(RGe) ; gua. id. ‘matoche ; quand une igname ne veut pas pousser en terre, elle fait une
grosse boule qu’on appelle matoche ’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
maton n. ‘as, adroit’
haï. maton ‘ace, expert, hotshot ; ace player, skilled at games [marbles, dominoes, cards]’ ;
adj. ‘sharp, skillful, smart’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être de l’esp. matón (fig. y fam.) ‘hombre jactancioso y pendenciero, que
procura intimidar a los demás’ (DRAE) ; esp. amér. matón (Mex.) ‘valentón ; individuo
capaz de matar a todo el que pueda. Dícese especialmente de los generales y hombres del
poder que, por quítame allá estas pajas, matan a todo enemigo suyo’ (Santamaría) ;
‘valentón, brutal, capaz de matar o hacer asesinar a cualquier adversario, especialmente en
política’ (Neves).
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matoral n. ‘prairie’
haï. matoral ‘prairie’ (HCED).
◄ Esp. matorral ‘campo inculto lleno de matas y malezas’ (DRAE) ; esp. amér. matorral
‘conjunto de matas [planta, árbol o arbusto de cualquier tamaño] que se encuentran, más o
menos cerca unas de otras, en una llanura’ (DicVen) ; matorral ‘maleza, espesura que
forma la muchedumbre de arbustos’ (DicCol).
matore n. ‘nègre albinos’
gua. matore ‘nègre albinos’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
matouba toponyme
ant. matouba ‘en caraïbe, signifie endroit fertile et plein d’oiseaux’ (RGe) ; gua. id.
‘Matouba, une des régions de la Guadeloupe les plus peuplées d’Indiens’ (LMPT).
◄ Orig. inc. RGe : du caraïbe.
matoutou1 n. ‘plat à base de crabe’
♦ Ant. « Tout étant cuit et prêt, chaque femme apporte à son mari une cassave encore
chaude qui est sur un petit tabouret rond de la grandeur de ladite cassave, lequel est
d’environ un pied de haut, tout fait de roseaux fort proprement et le nomment matoto, et
sur ladite cassave elles y mettent un petit coy plein de piments, et un autre où il y a des
crabes ou du poisson. Après, sa femme et ses enfants se mettent à l’entour du matoto, en la
posture que nous décrirons […] » (Flibustier env. 1630/1640, 159) ; ♦ Gua. « D’autres font
des matoutous qui sont leur table. Ils sont bas, les uns ronds, les autres carrés de la
grandeur ou peu plus d’une cassave. Tous ces petits ouvrages que nous avons (dit) se font
de certains gros joncs et longs qu’ils appellent oualomam qu’ils font sécher et puis les
fendent bien menues de long, puis les peignent de noir ou de rouge auparavant que de les
employer » (Breton 1647/1978, 71).
mart. matoutou ‘plat à base de crabes que l’on mange à la Pentecôte au bord de la mer’
(matoutou en F.R.A.) (RCo) ; guy. id. ‘plat à base de crabe et autres crustacés’ (GBa).
► mart. krab mantoutou ‘crabe de terre, Cardisoma guanhumi’ (ALPA 160/29).
◄ Orig. amérind. Peut-être métonymie à partir de matoutou, qui est, d’après la description
de Labat, une espèce de corbeille étanche pour mettre les mets (v. ci-dessous), → RenaultLescure 1999, 262 : mot d’origine karib (en kal. matu:tu) ‘petite table basse pour manger
qui sert en même temps de plat’. – Breton 1665/1892, 357 : « matoútou, c’est une petite
table tissuë d’ouallóman bien proprement faitte & estenduë sur quatre petits bastons de la
hauteur d’vn demy pied sur laquelle on estẽd la cassaue & on pose vn coüi plein de viande
qu’on présente. » Cf. Labat 1724-1/2, 15 : « Le Matoutou est une espece de corbeille
quarrée sans couvercle, dont la grandeur est differente selon le goût de ceux qui la font.
[…] Le fond & les côtez sont travaillez d’une manière si serrée, qu’on peut remplir d’eau
le matoutou sans craindre qu’elle s’écoule […]. Le matoutou est la table des Caraïbes, qui
leur sert en même tems de plat. Ordinairement ils en mettent deux devant celui ou ceux qui
mangent. L’un sert pour mettre la cassave qu’ils font tous les jours […] Ils mettent sur
l’autre la viande, le poisson ou les crabes avec un coüy de pimentade… ». – Jansen 82, 94.
→ matete.
ALPA 160 comm. : krab matete, krab mantoutou, noms du Cardisoma guanhumi en
référence au plat traditionnel de Pâques dont ils sont la base (matete en Guadeloupe,
matoutou [sic] en Martinique), une fricassée de crabes parfumée d’épices et de cari.
matoutou2 n. ‘2 esp. de mygales : Acanthoscurria antillensis ; Avicularia versicolor’
mart. matoutou ‘mygale venimeuse’ (RCo ; ALPA 113) ; ‘sexe de la femme’ (ALPA
372/38) ; StLuc. id. ‘a ground spider ; tarantula’ (JMo ; KD) ;
► gua. matoutou-falèz ‘mygale (existe en Martinique)’ (LMPT) ; mart. id. ‘mygale
venimeuse’ (EJo 42 ; RCo ; ALPA 113) ; tri. id. (ALPA 113) ; StLuc. matoutou gwo fès
‘id.’ (ALPA 113/45).
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◄ Orig. amérind. D’après RCo et EJo 42 d’origine caraïbe : matoutou ‘grosse araignée
venimeuse, bleue ou rouge très velue’. – Étant donné que Avicularia versicolor est
endémique à la Martinique (ALPA 113 comm.), une origine amérindienne est probable. –
Il nous semble possible qu’il s’agisse du même mot que le précédent puisqu’il y a une
certaine ressemblance entre la mygale et le crabe de terre.
mavangou n. ‘potion magique’
► haï. boutèy mavangou ‘buried bottle containing potion magic to protect one’s home
[voodoo]’ (HCED ; BHe 223).
◄ Orig. inc.
mawinè n. ‘marin’
StLuc. mawinè ‘marine, sailor’ (JMo).
◄ Angl. mariner ‘marin’, avec adaptation aux suffixés d’origne française en –è < –eur.
mawiya n. ‘esp. de poisson’
StLuc. mawiya ‘esp. de poisson’ (ALPA 134/43, 44).
◄ Orig. inc.
mawo n. ‘arbres : Thespesia populnea, Sterculia caribaea, Pavonia spinifex, etc.’ – DECOI II
mao
♦ Gua. « Le mahot est un arbre qui vient dans les marescages. Il a la feuille grande, porte
une fleur jaune plus grande que celle de cotton. Nous nous servons de son escorce au lieu
de cordes. » (Breton 1647/1978, 43) ; ♦ Mart. « … on les fend [les lianes] aussi en quatre
pour s’en seruir comme de cordes ou d’osiers pour lier les roseaux dont on fait les cases, &
autres choses ; à quoy sert aussi la seconde écorce d’vn arbre nommé mahault. » (Bouton
1640, 68) ; ♦ Ant. « Du Mahot. Il y a deux sortes d’Arbres qu’on appelle Mahot, assavoir
le Mahot franc, & le Mahot d’herbe. Le premier est le plus recherché parce qu’il est plus
fort. » (Rochefort 1658, 85) ;
haï. mawo ‘portia tree, bendy tree, mahoe’ (HCED) ; id., maho (16), mahò (19)
‘Thespesia populnea ’ (ALH 1711) ; ant. maho ‘arbre dont l’écorce sert à tresser une
corde’ (RGe) ; gua. mao ‘mahaut (plante) (Cordia)’ (LMPT) ; M-G maho ‘esp. d’arbre
(plusieurs espèces)’ (MBa) ; mart. mawo ‘mahot ou mahault (arbuste de la famille des
malvacées dont plusieurs variétés existent en Martinique, Pavonia spinifex (mahot jaune) ;
Pavonia spicata (mahot rouge)’ (RCo) ; StLuc. id., maho ‘tree whose bark can be made
into rope’ (JMo ; KD) ; ‘the rope made from such a tree’ ; ‘mahogany’ (KD) ; guy. maho,
maho nwe ‘plante textile servant à faire de la corde, Cordia martinicensis, cinq variétés
dont une maho jaune sert à enivrer les poissons’ (GBa) ;
► haï. mawo ble ‘blue mahoe, mountain mahoe, Cuba bark’ ; haï. mawodèm, mawodèn,
mawodenn, mawodenm, mahodenm ‘balsa tree, kapok’ (HCED) ; mawodenn (17),
mawo fran (20) ‘Thespesia populnea’ (ALH 1711) ; mawo fran ‘mahoe tree, sea
hibiscus’ (HCED) ; mart. mawo kochon ‘Sterculia caribaea’ ; mawo kouzen ‘Triumphetta
lappula’ ; mawo jòn ‘Pavonia spinifex’ ; mawo nwè ‘Cordia martinicensis’ (EJo 281) ;
gua. mao-piman ‘"mahault-piment" dont l’écorce brûle’ (LMPT) ; mart. mawo piman
‘Daphnopsis caribaea’ (EJo 282) ; haï. id. ‘West Indies trema [shrub or small tree]’
(HCED) ; StLuc. id. ‘a tree whose bark can be made into rope’ (JMo) ;
► haï. gwo mawo ‘portia tree, seaside mahoe’ (HCED) ; pye mawo ‘Thespesia populnea’
(ALH 1711/14).
○ E/CTT mahoe, mahaut, maho ‘Sterculia caribaea, a tall native evergreen tree’ (Winer).
◄ Orig. amérind. Mot d’origine taïno, transmis au français par l’espagnol, → GFr 367368 ; FEW 20, 66b, et Jansen 2012b, 92 : mahot n’est pas documenté en français avant
1640, mais il devient particulièrement fréquent à partir de 1640 (cf. les attestations chez
Bouton 1640 ; Du Tertre 1654 ; Rochefort 1658 ; Breton 1665). Mahot est généralement
rattaché à damajagua, mot taïno cité dans les sources espagnoles […], la réduction
syllabique provenant peut-être du contact linguistique (cf. la perte de la première syllabe
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dans cimarrón > marron). – Renault-Lescure 1999, 262 : mahot : originaire de l’arawak de
Haïti et Cuba ; désigne diverses plantes, notamment des arbres à écorce à longues fibres
permettant la confection de liens, appartenant à divers genres de diverses familles.
Voc. des îles attesté aussi dans les créoles de l’O.I., → RChLex 615.
mawoka n. ‘chenille’
haï. mahoca ‘esp. de ver comme le turc, qui s’engendre dans les arbres, particulièrement
dans le vieux bois ; il a quelquefois 4 à 5 pouces de long ; les négres de la Martinique le
mangent’ (SDu 330) ; mawoka, mayoka ‘grub, insect, larva ; caterpillar’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mawòl adj. ‘timide’
mart. mawòl (rare) ‘timide, cachottier’ (RCo).
◄ Orig. inc.
mawòt v./adj. ‘décédé’
mart. mawòt ‘casser sa ficelle (se dit des cerfs-volants)’ ; (rare) ‘décédé’ (RCo).
◄ Orig. inc.
mawoule n. ‘bouvier’
haï. mawoule ‘herdsman’ ; ‘person who loads and unloads trucks, boats, etc.’ ; ‘bum,
vagrant, person who lives from hand to mouth’ ; ‘large, stout woman’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mawoulo n. ‘grosse bille’
mart. mawoulo ‘grosse bille en fer (extraite en général des roulements à bille des
automobiles)’ (RCo).
◄ Orig. inc. Rappport avec rouleau ?
maya n. ‘esp. de crabe’
ant. maya ‘esp. de petit crabe’ (RGe).
◄ Orig. inc.
mayanba n. ‘jeu de hasard’
haï. mayamba ‘désigne un jeu de hasard qui se joue à la manière de "pile ou face", mais
avec plusieurs petits disques de faïence ou de toute autre matière, dont chaque face porte
une couleur différente’ (Faine) ; mayanba ‘slap on water with flat hand’ ; ‘kind of dice
game’ (HCED) ; tire mayanba ‘tirer la courte paille’ (Peleman).
◄ Orig. inc. Faine : Ce mot paraît être d’Afrique. […] D’autre part, mayamba pourrait
n’être que simplement la corruption des mots français Marie et en-bas, corruption
conforme à la phonétique créole. – Fr. maille en bas ?
mayas n. ‘plaie ulcéreuse’
haï. mayas ‘filth on foot ; festering wound’ (HCED).
◄ Orig. inc.
Mayenmen n. ‘déesse hindoue’
gua. Mayenmen, Malienmen ‘Mariémin, déesse hindoue’ (LMPT ; T/B) ; mart.
mariemèn, mayemen ‘Mariemen (divinité féminine principale du culte hindou de la
Martinique)’ ; ‘culte hindou de la Martinique’ (RCo).
◄ Orig. indienne, tamoul Mariamma. Whitehead 1988, 31-32 : « …one of the deities
worshipped in almost every village in the Tamil country is Mariamma or Māri, the goddess
of small-pox. » – E/CTT Mariama ‘a southern Indian name for the goddess Kali’ (< Tamil
Mariama ‘female deity prayed to for saving from death or disease. [Kali is] also called
Mariamma or Mariemmen by the Tamils, she is generally held to be a local deity
worshipped by the lower caste Hindus) (Winer).
mayi1 n. ‘danse’
haï. mahi ‘nom d’une danse’ (C-SSur) ; mayi ‘extremely rapid voodoo dance’ (HCED).
◄ Orig. afric. C-SSur : De Mahi, peuple du Dahomey. – Fon Maxí ‘peuple qui habite la
région de Savalou’ (Se/Ra). – Josephau 71 : Très souvent, en effet, les diverses danses
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africaines étaient dénommées d’après leur pays d’origine ou les peuples qui les
pratiquaient (cf. en Haïti, dansé mahi, dansé nago etc.).
mayi2 n. ‘?’
haï. mayi li fini ‘to be worn out’ ; bay yon jwè yon mayi ‘to tackle roughly, trip [sports]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec le mot précédent ?
mayilò n. ‘sucrerie’
haï. mayilò ‘candy stick’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être rapport avec le mot suivant.
mayi-lòr n. ‘jeu d’enfants’
lou. mayi-lòr ‘jeu d’enfants dans lequel les participants se tiennent la main et font des
tours’ (DLC) ; haï. mayilò ‘dizziness, wooziness ; children’s game where one twirls’ ; fè
mayilò ‘to twirl around’ (HCED).
◄ Orig. inc. Nom propre Marie-Laure ?
mayizena n. ‘esp. de bouillie’
haï. mayizena ‘type of gruel made of ground corn [esp. for babies]’ (HCED).
◄ Nom de marque Maizena.
mayl n. ‘mille’
haï. mayl ‘mile’ (HCED).
◄ Ang. mile ‘mille’.
mayòl1 n. ‘jeu d’enfants’
haï. mayòl ‘children’s game played with a flattened bottle top’ (HCED) ; id., mariyòl
‘marelle’ (ALH 1322/2) ; pote lamayòl ‘to excel, be victorious, be the winner, be recognized as the
best, win first prize [sports]’ ; ranpòte lamayòl ‘to be victorious, be the winner’ (HCED) ;
► haï. premye mayòl ‘winning number [lottery]’ (HCED).
◄ Orig. inc. D’après la carte ALH 1322, mayòl et mariyòl sont des variantes de marèl <
marelle. DFa pense que ces variantes « sont issues de noms régionaux distincts […] Trace
d’une variation en français colonial ? » (ALH 2, 580).
Peut-être rapport avec : Afr. mfr. mariole ‘petite image de la Vierge Marie, et, par
extension, toute autre figure de saint’ (1223–Desch), bourg. mariolle ‘petite statuette de la
Vierge en bois, en terre ou en étain’ GennepBourg 67 (FEW 6/1, 336a-b) ?
mayòl2 n. ‘esp. de poisson’
ant. mayòl ‘poisson de nasse’ (RGe).
◄ Orig. inc.
mayolè n. ‘danseur de mayole’
gua. mayolè ‘mayoleur’ (LMPT) ; ‘personne mimant un combat avec un bâton’ (T/B).
◄ Orig. inc. Dérive de mayole ‘lutte dansée’, d’origine inconnue, africaine ?: « Le jeu des
mayoleurs est un duel aux bâtons sous forme de danse. Les joueurs font une ronde autour
des bâtons déposés à terre, devant les tambours et le chœur des chanteurs, saluent les
tambours, prennent ensuite les bâtons et attaquent exactement à la manière des
escrimeurs. Le jeu est brutal mais ne manque pas de grâce. L’adresse des joueurs consiste
à enlever d’un coup de bâton le chapeau de l’adversaire. » (A. Bertrand, dans l’extrait
suivant). « Exécuté par les esclaves dans les temps sombres de la traite négrière, le mayolé
semble la moins connue des danses traditionnelles de la Guadeloupe. Outre son aspect
combatif, elle revêt également une véritable dimension spirituelle. Quand on sait qu’elle
fut très vite frappée d’interdiction par les maîtres et la papauté, on comprendra tout le
mystère qui l’entoure encore, sa transmission uniquement orale ne faisant que le
renforcer. » (Extrait du trimestriel Destination Guadeloupe, n° 22, avril-mai 2006,
http:www.crcb.org/le-mayole/.html ; consulté 19.09.2014).
mayonbe n. ‘esp. de poisson’
haï. mayonbe ‘kind of fish’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mayoumbe1, mayombe n. ‘nom de lieu’
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M-G mayombe ‘une habitation de Marie-Galante’ (MBa) ; mart. mayoumbe ‘danse
d’origine africaine’ (RCo) ;
◄ Orig. afric. Josephau 72 (cf. aussi EJo 200) : Mayombé, nom d’une ethnie africaine (de
la région de Cabinda). « Beaucoup d’octogénaires qui ont vécu leur jeune âge dans le sud
de la Guadeloupe parlent, à l’occasion, de cé Maïombé-la, ces solides Congolaises qui
défrichaient si vigoureusement le sol un peu partout, de Capesterre à Vieux-Habitants et
au-delà. »
Kiyombe mayombe (autoethnonym, people living in Congo, Zaire, Angola) (Baker 1993,
144).
mayoumbe2 n. ‘fourche’
ant. mayoumbe ‘sorte de fourche congolaise’ (RGe) ; mart. id., madjoumbe ‘instrument
aratoire, solide fourche’ (EJo 200 ; RCo) ; guy. id. ‘fourche destinée aux travaux des
champs’ (GBa).
◄ Orig. afric. Josephau 72 : « A une époque beaucoup plus reculée, sur la côte africaine,
on appelait ‘bois mayombé’ la fourche qui, fermée par une cheville, enserrait le cou du
captif , empêchant toute fuite et permettant de la conduire sans risque […]. C’est là, sans
aucun doute, l’origine du magyoumbé ou maïoumbé, fourche à bêcher, qui, à la Martinique
ou à la Guadeloupe, n’a pas dû toujours être en acier industriel et pourvu de quatre dents. »
Makonde liyembe, pl. mayembe ‘enxada [houe]’ (Guerreiro19) (Baker 1993, 144)
mayouri n. ‘travail collectif’
guy. mayouri ‘travail des champs fondé sur l’entraide des villageois : les voisins et amis
viennent donner un coup de main pour défricher un abattis ou au moment de la récolte’
(EWie) ; kar. maiuhi ‘o convidado, o mutirão’ ; ‘ajuntar-se em cima de alguém’ (ATo).
◄ Orig. inc. Le mayouri est l’équivalent du konbit haïtien et du konvwa antillais (M.
Fauquenoy / E. Stephenson 1988, O Mayouri (Théâtre guyanais), Paris : l’Harmattan, 57).
Traditionnellement, le mayouri est « accompagné de chants scandés pour l’abattage, le
découpage, l’arrachage, le sciage des arbres, et l’ensemencement » (M.-F. Pindard 2006,
Musique traditionnelle créole. Le ‘grajé’ de Guyane, Matoury : Ibis Rouge, 24). Hormis
quelques très rares exceptions, la pratique du mayouri n’existe plus parmi les Créoles en
Guyane française. Le mot fait pourtant toujours partie du savoir collectif. Étant donné que
le terme ne figure pas dans le dictionnaire de GBa, nous citons les attestations suivantes :
Atipa (1885/1987, 190) : Mo pas jain wai, côté yé ca fait grand mayouri, pou couvri case, passé Oyac ; a
qué feille waye, oune so, nous ca couvri case.
Corpus EWie, Enr. 1 (p. 96) : alò mayouri enben an fèt an- / anvan / parsEU nou pa ka djen wè sa aprezan
anvan par è- / lò moun-yan te annan komUn e chak moun te ganyen ye bati alò si ou ganyen ou bati ou
benzwen e koupe bwa / koupe gro bwa ou ka envite tout vilaj-a vini / tout vilaj-a ka vini ke ou ye ka koupe sa
sanmdi-a par èksanp / ye ka koupe ou pa bati ye ka koupe gro bwa ou pa bati ben ounòt jou ou k- / ou mèm
ou ke ale ke tout vilaj-a annan bati ou vwazen epi ou ka fè epi konsa / konsa tout moun ka / ye bati ka / ka
koupe aprè lò ye benzwen plante ye ka fè mèm bèt mayouri plante osi donk ye ka envite tout moun epi ou
mèm ki envite-a ou ka bay bwè ou ka bay manje epi moun-yan ka travay pou ou ye ka koupe ye ka / ye ka
travay sa ou / sa ou f- / sa ou deside di fè mayouri-a si a mayouri koupe mayouri plante mayouri sabre
donk e tout moun ka mete ye kò ansanm pou fè travay-a vanse
Le mot existe aussi en wayãpi : mayuli ‘séance de travail collectif, principalement celui
d’ouverture et de plantation de l’abattis. S’étend aussi à la construction d’une maison, d’un
canot, à l’entretien du village. Il est récompensé par une distribution de bière de manioc’.
D’après Grenand 1989, l’origine est peu claire : cf. lingua geral pusiru, ayuri ; galibi
masi:lo, musilo ; palikur mayuka.
mayoyo n. ‘nigaud’
haï. mayoyo ‘simpleton, stupid ass, one who can’t see beyond his nose’ ; ‘kind of dance’ ;
‘battery of bells or rattles mounted on a frame’ (HCED).
◄ Orig. inc.
maypouri n. ‘esp. d’hippopotame’
guy. maypouri ‘hippopotame de Guyane à chair très appréciée’ (GBa).
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◄ Orig. inc
mazanbèl n. ‘tubercule comestible’
haï. mazanbèl, mazonbèl, mazoumbèl, mazoubèl, mazobèl (14) ‘kind of root vegetable
similar to yam’ (HCED) ; ‘Colocasia esculenta, herbacée ; "mazombelle, malanga 2
palles"’ (ALH 1635) ;
► haï. tayo mazonbèl ‘Colocasia esculenta, herbacée’ (ALH 1635/2, 4).
◄ Orig. inc.
mazanga n. ‘loup-garou’
haï. mazanga ‘lougawou which digs up bodies from cemeteries’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mazanza adj./n. ‘magicien’
haï. mazanza ‘devoted to magic’ ; ‘fetish’ ; ‘worthless person’ ; pran yon moun nan mazanza
‘to attract s.o. through magic ; to put a curse on s.o.’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mazelike adj. ‘compliqué’
haï. mazelike ‘complicated, difficult’ (HCED migèl).
◄ Orig. inc.
mazenflen adj./n. ‘vaurien’
haï. mazenflen ‘potbellied [person] ; bum, worthless person’ (HCED).
◄ Orig. inc. JPCh. : la finale correspond à enflé ??
mazenga n. ‘groupe de travailleurs’
haï. mazenga ‘cooperative peasant work team’ ; yon mazenga ‘a group of’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mazimaza n. ‘hypocrite’
haï. mazimaza ‘two-faced person, hypocrite’ (HCED).
◄ Orig. inc. JPCh: Cf. comme ci comme ça, couci-couça ? Ou encore : Nfr. va-ci-va-là
‘personne sans caractère’(« dans les départ. de l’Ouest » Lar 1876-1949). Centr. vas-y-vasà ‘homme irrésolu’. Châtre il est tout vas-y vas-à ‘étourdi, abasourdi’ (FEW 14, 117b). Le
modèle est français, mais le radical ma- reste à identifier.
mazon n. ‘sorte danse’
haï. mazon ‘an African type of dance performed as an interlude in a vodun dance’
(Herskovitz 348) ; id., mazann ‘rapid drum rhythm [voodoo] ; voodoo dance or chant to
chase away unwelcome spirits’ (HCED) ; mart. mazòn ‘musique de travail du NordCaraïbe que l’on joue lorsque l’on fait des sillons (en créole fifine tè-a)’ (RCo).
◄ Orig. inc.
mazonnen v. ‘tromper’
haï. mazonnen ‘to deceive’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mazora n. ‘personne édentée’
haï. mazora ‘toothless person ; ugly person ; worthless person’ (HCED) ; gua. id. ‘fille aux
cheveux très courts, taillés à la garçonne’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec esp. mazorral ‘grosero, rudo, basto’ (DRAE) ; port.
mazorro, mazorral ‘grosseiro, incivil ; preguiçoso ; sorumbático’ (Michaelis Online).
mazoumbi ‘?’
► haï. krèt mazoumbi ‘short thick round comb or tuft’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mè n. ‘grand ?’
gua. mè ‘deuxième élément de plusieurs noms d’oiseaux : foufou mè, kolibri mè, sikriye
mè’ (ALPA 127).
◄ Orig. inc. Peut-être du fr. mère ‘mère’ → ‘de grande taille’ ? Cf. mè balaou → balaou.
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ALPA 127 comm. : En Guadeloupe, on ajoute mè – de sens inconnu, car on ne voit pas le
rapport avec la ‘mer’ – à plusieurs noms d’oiseaux.
mèch n. ‘marais’
lou. mèch ‘marais, marécage’ (DLC).
○ Fr.lou. mèche, maîche n. m./f. ‘marsh, treeless swamp’ (DLF).
◄ Angl. marsh ‘marais’ (HSD).
mè-è-è onom. ‘bêlement’
gua. mè-è-è ! ‘bê-ê-ê ! (bêlement du mouton ou de la chèvre)’ (T/B) ; mart. mè, men-enmen-en ‘cri de la chèvre’ (ALPA 97).
◄ Onomatopée, cf. Enckell / Rézean : mé, mè, mê, souvent répeté ou avec effet d’écho
‘(bruit du bêlement des ovins et des caprins)’.
Mègnan nom propre
lou. Mègnan ‘titre du dieu du vaudou’ [REM : GC2 notes : « (Voodoo) is the name of an
imaginary being of vast supernatural powers residing in the form of a harmless snake… In
Louisiana… Voodoo bore as a title of greater solemnity the additional name of
Maignan. »] (DLC).
◄ Orig. inc.
mekanik n. ‘mécanicien’
dom. StLuc. mekanik, mekannik, mekënik ‘mécanicien’ (ALPA 561) ; tri. makanik,
makan’ik ‘id.’ (ALPA 561).
◄ Angl. mechanic ‘mécanicien’ (HSD). → P. I mécanicien.
mèk-mèk v. ‘parler ou agir de manière délicate’
StLuc. mèk-mèk ‘to mince matters ; to speak or do things in a delicate manner ; to soften a
statement’ ; pa fè mèk-mèk ‘speak plainly’ (JMo) ; tri. id. ‘to mince matters’ (JTh 49).
○ E/CTT make make ‘meet your needs with what you have’ ; mek mek ‘to make do’
(Winer).
◄ D’après JTh de l’angl. make make.
mèl1 n. ‘pain’
► haï. mèl pen ‘plate of bread’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. meule ?
mèl2 n. ‘courriel’
mart. mèl (néol.) ‘e-mail, courriel’ (RCo).
◄ Angl. e-mail ‘courriel’.
melad n. ‘esp. de cheval’
haï. melad ‘roan, honey-colored horse’ (HCED).
◄ Esp. melado : caballo melado ‘caballo de color de miel’ (DRAE).
mèlbot n. ‘malle’
tri. mèl-bôte ‘mail-boat’ (JTh 21).
◄ Angl. mailboat ‘ship or boat that carries mail’ (COED).
meliyis n. ‘gueule de cochon salé’
mart. meliyis (iron. ; rare) ‘gueule de cochon salé’ (RCo).
◄ Orig. inc.
melovivi n. ‘calomnie’
haï. melovivi ‘slander, calumny’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mèltjò n. ‘sorcier’
mart. mèltjò ‘grand sorcier (fr. melchior)’ (RCo).
◄ Nom propre Melchior, un des trois « mages venus d’Orient » (MT 2, 1) pour rendre
hommage au Christ. Certaines traditions chrétiennes les ont popularisés sous les noms de
Melchior, Balthazar et Gaspard (Wikipedia).
melyasin1 n. ‘esp. d’arbre’
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haï. melyasin ‘kind of tree’ (HCED).
◄ Esp. amér. meliáceas ‘familia de plantas del tipo de las fanerógamas. Son arbustos o
árboles, rara vez hierbas, con leño duro coloreado y aromático ; viven en regiones cálidas
de Asia y América’ (Santamaría).
melyasin2 n. ‘esp. de machette’
haï. melyasin ‘kind of machete’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec le précédent ?
men ‘cri pour appeler les cochons’
haï. men ‘sou-ee ! [noise for calling pigs]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Onomatopée ?
men présentatif ‘voici, voilà’
haï. main ‘voici’ (Faine) ; men ‘[used as predicate without subject] here ie, there is, here
are, there are, look [for pointing out] ; there you are !, there you go !; so much, so many,
ever so (much), so far, that (far, big, etc.)’ (HCED) ; men, me (3, 5, 15) ‘voilà’ (ALH
2148 ; 2143 ; 2144/5) ; gua. men ‘regarder ; regarde !’ (ALPA 436/06 ; 629/06) ; guy. mè,
men ‘tiens, tenez, voici’ (GBa).
◄ Orig. inc. Faine : main dans le sens de voici : main pain ‘voici du pain’, a son origine
dans le vocabulaire appris par les novices primitifs. Comme toujours, les mots les plus
usuels, sont les parties du corps. De la main servant à saisir, prendre et montrer, est venu
l’adverbe main ‘voici’.
ALH 2, 938 : Ce mot déictique exclamatif est donné partout [carte 2148]. Il peut constituer
un énoncé à lui seul. Dans le discours, il est systématiquement associé à un geste de
monstration (cf. note 20). Il exerce son activité localisante dans l’espace de la perception
visuelle des co-énonciateurs, mais également hors des limites de cet espace (cf. carte
2144). Il fait également l’objet d’emplois qu’on peut qualifier de phatiques (cf. carte 2143).
Son origine est obscure (un étymon main semble improbable).
Le fait que le titre de la carte 2143 « Apa m ap ba ou l la a ! » est traduit ‘Mais enfin je
suis juste en train de te le donner !’ et a reçu les réponses avec men aux points 5, 8 (men m
tou ba ou l la a !) et 15 (men l nan men m la a !) nous fait penser que l’étymon pourrait
être fr. mais (cf. P. I mais).
mènaye v. ‘se comporter’
lou. mènaye ‘se comporter (mal), faire une scène’ (DLC).
◄ Orig. inc. Dériver du fr. mener ?
mennde n. ‘esp. de danse’
gua. dansé mindé ou mẽndé ‘danse africaine’ (Josephau 71).
◄ Orig. inc. Josephau 71 : On peut penser que dansé mindé ou mẽndé (Guadeloupe) a
quelque lien avec les Mendé de Sierra Leone.
Menfò n. nom propre
► haï. zile Menfò ‘undersea island where Agwe resides [voodoo]’ (HCED).
◄ Orig. inc.
menntal adj./n. ‘mental’
dom. menntal, menntal maladi ‘maladie mentale’ (ALPA 607).
◄ Angl. mental malady ‘maladie mentale’.
mera1 n. ‘piège’
haï. mera ‘trap, poison’ ; pran nan mera ‘to get in trouble’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mera2 n. ‘groupement de travail’
haï. mera ‘community organization for mutual aid’ (HCED) ; ‘groupement de travail de
courte durée’ (ALH 1393/15) ; mira ‘a small work group’ (Herskovits 348) ; ‘small
konbit’ (HCED).
► haï. kò mera ‘the members of this organization’ (HCED).
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◄ Orig. inc. ALH 2, 617 : origine inconnue. Selon Clérismé [1978, 22], ce mot désigne
généralement, dans les régions de Grand-Goâve et de Petit-Goâve (Sud), un groupement
travaillant de six à neuf heures du matin, avant la réunion de l’escouade ou du combite. On
nomme également mera un groupement de travail qui dure seulement quelques heures, à
n’importe quel moment de la journée.
mereng n. ‘danse’
haï. mereng ‘meringue [rhythm, dance]’ (HCED) ; ant. meleng ‘danse du méringué’
(RGe) ;
► haï. mereng kanaval, mereng koudjay ‘fast-tempo meringue’ (HCED).
◄ Esp. amér. merengue ‘danza popular originaria de la Repúblicana Dominicana,
conocida también en otros paises del Caribe’ (DA). – Wikipedia : « Méringue, also spelled
mereng in Creole, is a music genre native to Haiti. It is musically and historically
connected to Dominican merengue. It is a guitar-based style (unlike the primarily
accordion-based merengue), and is generally sung in Haitian Creole ».
merès1 n. ‘teinture’
haï. merès ‘dye [for leather]’ (HCED).
◄ Orig. inc.
merès2 n. ‘(faire) de son mieux’
► haï. merès : fè merès ‘to do one’s best to’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. mes restes ?
merilan adj./n. ‘de mauvaise qualité’
haï. merilan ‘cheap, poor-quality’ ; ‘garbage, waste ; things of inferior quality’ ; ‘lackey,
servant, domestic [pej.]’ ; fè merilan ‘to be obsequious, be servile’ (HCED) ;
► haï. mango merilan ‘poor-quality mango’ (HCED).
◄ Orig. inc. Nom géogr. Maryland ?
mèrkèr n. ‘herbe sauvage’
gua. mèrkèr, mèrkèw ‘herbe sauvage fléchant comme la canne et qui sert de nourriture
aux bovins’ (LMPT).
◄ Angl. Merker grass (Var. merkeri) ‘similar to common elephant grass but has finer
leaves and stems. It is cultivated widely in Puerto Rico and other West Indian areas. It is
more drought resistant than common elephant grass but less productive and of lower
feeding value (Whyte, Moir & Cooper, 1959). It is resistant to Helminthosporium sp. in
Puerto Rico (Vicente-Chandler et al., 1953)’
(http://www.fao.org/ag/agp/AGPC/doc/gbase/data/Pf000301.HTM).
mèrki n. ‘esp. d’arbuste’
M-G mèrki ‘esp. d’arbuste, ressemble un peu au pied de cassis ; peu connu’ (MBa).
◄ Orig. inc. Il s’agit peut-être du figuier Ficus maxima / nymphaeifolia Mill. (Moraceae)
qui s’appelle merki-oedoe en sranan (Elsevier’s Dictionary of Trees, vol. 2 : South
America, p. 255).
mèrwè v. ‘sécher l’école’
ant. mèrwè (pop.) ‘fausser compagnie, manquer de parole, sécher un cours’ (RGe) ; gua.
mere, mewe, mèwè ‘faire l’école buissonnière, ‘sécher’ l’école’ (LMPT) ; mere lekòl ‘faire
l’école buissonnière’ (T/B).
◄ Orig. inc.
mesken n. ‘verrue’
haï. mesken ‘warts’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. mesquin ?
mestikèn n. ‘esp. de fleur’
haï. mestikèn ‘kind of flower’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. mexicaine ?
metafèda n. ‘voyant’
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mart. metafèda (rare) ‘voyant, devin’ (RCo).
◄ Orig. inc.
mètè n. ‘esp. de crabe’
gua. mètè ‘crabe bleu ou violet’ (LMPT).
◄ Orig. inc. → matè.
Mèyè n. ‘Maîtresse’
StLuc. Mèyè ‘title Mistress (used with first name)’ (KD).
◄ Orig. inc.
meyèt n. ‘intermédiaire’
► haï. tantin meyèt ‘woman who acts as go-between for young people’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mezangous n. ‘Lablab niger’
haï. mezangous ‘esp. de pois, Lablab niger’ (ALH 1687/1).
◄ Orig. inc. Composé avec en gousse ?
mibi n. ‘esp. de liane’
♦ Mart. « On se sert ordinairement de roseaux au lieu de lattes, pour cette couverture. On
les éloigne l’un de l’autre de six pouces, en les attachant sur des chevrons avec du miby.
c’est une petite lianne de la grosseur d’un tuyau de plume à écrire. » (Labat 1722-3, 15) ;
► mart. mibi bòdlanmè, liann mibi ‘Brachypteris borealis’ (EJo 280, 283).
◄ Orig. amérind. Probablement d’origine caraïbe, cf. « […] et leur lient fort dextrement
les quatre pieds avec des cordes ou des branches qui pendent des arbres qu’ils nomment
mibi […] » (Flibustier env. 1630/1640, 145). Breton 1665/1892, 358 : « Mibi timíbien
takergóacle mhem, lienne, sa lienne, dont il lie quelque chose. » Breton 1666, 226 : « la
lienne appellée míbi, chináttê, boúcho, fr. míbi. »
michèl ‘esp de banane’
► haï. gwo michèl ‘kind of banana’ (HCED).
◄ Nom propre Michel.
michigann n. ‘grosse femme’
mart. michigann (rare) ‘grosse femme’ (RCo).
◄ Orig. inc.
michlen n. ‘sandale faite avec du vieu pneu’
gua. michlen ‘chaussures faites avec des pneus ; personne boudinée, bibendum’ (LMPT) ;
‘sorte de sandale faite avec du vieux pneu de voiture’ (T/B ; MBa) ; ‘charrette montée sur
pneus’ (T/B) ;
► gua. soulye michlen ‘souliers qui ne font pas de bruit, à semelle taillée dans un pneu,
qui pourraient permettre d’espionner’ (LMPT).
◄ Marque de pneus Michelin. Cf. MBa : Du nom de la marque Michelin. Elles [les
sandales] étaient en usage pendant la guerre de 1939–1945. Ce mot disparaît.
michmich v. ‘danser’
haï. michmich ‘to dance, flap, sway’ (HCED).
◄ Orig. inc. Onomatopée ?
micho n. ‘chant de Noël’
gua. micho ‘chant très classique des veillées préparatoires à Noël ; nom du personnage
principal de ce chant’ (T/B ; MBa).
◄ Nom propre Michaud, personnage du chant de Noël antillais Michaud veillait la nuit
dans sa chaumière….
midjit n. ‘nain’
lou. midjit ‘nain’ (DLC).
◄ Angl. midget ‘nain(e)’ (HSD).
migan n. ‘purée’
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♦ Brésil « Néantmoins l’une et l’autre farine est bonne à faire de la boulie que les Sauuages
appellent Mingant » (Léry 1578/1994, 239) ; « du Migan, c’est à dire de la boüillie auec du
sel, de l’eau et du poiure, qu’ils appellent Ionker’ (Yves d’Évreux 1664 dans GFr 415) ;
haï. migan: an migan, an migann ‘in pieces, scattered remnants’ ; fè migan ‘to be completely
broken’ ; migan ‘magic potion that makes people invisible’ (HCED) ; ant. id. ‘purée épaisse
de lard, de figues, de fouyapin, de malanga… de consistance assez crémeuse pour y
tremper du pain’ (RGe) ; gua. id. ‘mélange, purée ; mélange, confusion, méli-mélo’
(LMPT) ; ‘préparation culinaire spéciale, sorte de purée contenant des morceaux non
écrasés’ (T/B) ; M-G id. ‘recette de cuisine avec fruit à pain : mettre du fruit à pain, des
racines ou de la farine à cuire et en faire une préparation mi-purée, mi-morceaux’ ; migan a
farin frans et ti dombwe ‘migan à la farine de froment’ ; migan a jiromon e pwa ‘plat de citrouille et
haricots’ ; migan a ti miy ‘migan de maïs’ (MBa) ; mart. migan ‘purée de choux caraïbes’ (Marbot
1846, 132) ; ‘purée de fruit à pain’ ; ‘mélange ; méli-mélo ; imbroglio’ (RCo) ; ‘purées très
épaisses de légumes divers, par exemple : migan fruit à pain, migan chou, etc.’ (EJo 94 :
mets proprement créole) ; tri. mingan ‘anything smashed’ (JTh 21) ; guy. migan ‘purée
grossière à base de fruit à pain’ (GBa) ;
► M-G migane ‘mettre en migan’ (MBa) ; mart. migannaj ‘mélange (de personnes,
d’idées etc.)’ (RCo) ; gua. miganne ‘brasser, mélanger’ (LMPT) ; mart. migannen ‘(se)
mélanger’ ; ‘(se) mêler’ (RCo) ; StLuc. id. ‘to crush’ (KD) ;
► M-G migan fwitapen ‘colombo de fruit à pain’ (MBa) ;
◄ Orig. amérind. GFr 415 : tupi-guarani et língua geral mingau, migan, mingant ‘porridge
or gruel of manioc-meal’. De Almeida Navarro 2013 : tupi antigo migã ‘sopa feita pelos
índios com farinha misturada a caldo de carne ou peixe (D’Abbeville, Histoire, 305v)’.
– Thibault 2008c, 280-281.
Le sens ‘potion magique’ en haïtien reste à expliquer,
migatonn n. ‘coup de poing’
haï. migatonn ‘punch’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. mégatonne ?
migèl adj. ‘compliqué’
haï. migèl ‘complicated, difficult’ (HCED).
◄ Orig. inc.
migna n. ‘esp. de poisson’
ant. migna ‘poisson de nasse’ (RGe).
◄ Orig. inc. Fr. mignard ? Peut-être en rapport avec esp. mina ‘pez de agua dulce, de hasta
10 cm de longitud, con aletas radiadas, cabeza corta y cuerpo comprimido de color oliva
gris, con bandas negras en los costados y vientre casi blanco (Cyprinidae ; Pimephales
promelas)’ (DA).
mijonnen v. ‘comploter, intriguer’
haï. mijonnen ‘to plot, scheme’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. mijoter + machiner ?
mika n. ‘sandale’
gua. mika ‘sandale en plastique transparent’ (LMPT ; T/B).
◄ Orig. inc., peut-être de l’esp. amér. mica (PR) ‘lámina de plástico transparente, flexible
pero resistente’ (DA).
mikalaw ‘grande quantité ?, tas ?’
haï. mikalaw : fè mikalaw ‘to abound, be plentiful, teem with, overflow with, swarm
with’ (HCED).
◄ Orig. inc.
miklon adv. ‘très loin’
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gua. miklon ‘très loin, au-delà de l’horizon’ (LMPT) ; mart. id. ‘saison de pêche en haute
mer (pêche à Miquelon en F.R.A.)’ ; ‘zone de pêche en haute mer’ ; ‘très loin’ (RCo ;
ALPA 229).
◄ Nom géogr. Miquelon.
mikmik adj. ‘trop mûr’
haï. mikmik ‘overripe, beginning to spoil’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mikwonn n. ‘cuiller’
► lou. kana mikwonn ‘souchet, Spatula clypeata’ (DLC).
○ Fr.lou. micoine, micouène ‘large spoon, large wooden spoon ; spoon-billed duck,
northern shoveler’ (DLF).
◄ Orig. amérind. JPCh: Cf. Canac-Marquis / Rézeau (éds.), 114: « micoine f. ‘cuiller des
Amérindiens (taillée dans du bois, dans un os d’animal ou dans une corne de bison’. ―
Attesté dep. 1679 sous la forme micouanes […] Ce terme d’origine algonquienne,
enregistré par la lexicographie canadienne et louisianaise […] semble sorti de l’usage (v.
PotierHalford 224), même en Louisiane où il ne survit que pour désigner par analogie le
canard souchet. » Acadianisme en Louisiane. – GFr 413 ; Read 1963, 97 : Algonquian
emikwan ‘wooden spoon made in various shapes and sizes’. The Canadians brought the
word to Louisiana and applied it to the shoveler duck, whose bill is wide enough at the end
to scoop up the mud in the manner of a spoon.
mikwowev n. ‘micro-onde’
► haï. fou mikwowev ‘microwave oven’ (HCED).
◄ Angl. microwave ‘micro-onde’.
milan n. ‘commérage’
mart. milan ‘commérage, ragot’ (RCo) ;
► mart. milanne ‘raconter ou échanger des commérages’ ; millannèz, millannè (masc.)
‘femme qui aime raconter ou échanger des commérages, commère’ (RCo).
◄ Orig. inc.
mileaj n. m. ‘nombre de milles parcourues’
haï. mileaj ‘mileage’ (HCED) ;
► haï. kab mileyaj [sic] ‘odometer’ (HCED).
◄ Calque de l’angl. mileage ‘distance en milles’ (HSD) .
milou n. ‘charançon’
lou. milou, minou ‘charançon’ (DLC).
◄ Orig. inc.
mimin n. ‘menton’
mart. mimin (rare) ‘menton’ (RCo) ;
► mart. pich-mimin ‘jeu qui consiste à prendre entre les doigts (pich : cf. pich sèl : pincée
de sel) le menton (mimin) de son protagoniste en chantonnant : ‘Je te tiens par la
barbichette, tu me tiens par la barbichette, le premier qui rira aura une tapette’ (Jean
Bernabé, Espace Créole n° 2)’ (RCo).
◄ Orig. inc. Rapport avec mine ?
mimi-souk n. ‘partie intérieure de la noix de coco’
guy. mimi-souk ‘partie intérieure sucrée de la noix de coco en plant’ (GBa).
◄ Orig. inc.
min v. ‘vouloir dire’
lou. min ‘vouloir dire’ (DLC).
◄ Angl. to mean ‘vouloir dire, signifier’ (HSD).
min adj. ‘amer’
haï. min ‘bitter ; resolute, uncompromising’ (HCED).
◄ Angl. amér. mean ‘difficile, méchant’ (HSD).
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mini n. ‘foison’
mart. mini ‘foison, florès’ (RCo).
◄ Orig. inc.
minivann n. ‘minibus’
haï. minivann ‘minivan’ (HCED).
◄ Angl. minivan ‘small van fitted with seats for passengers’ (COED).
minyat n. ‘mygale’
gua. minyat ‘mygale’ (ALPA 113/9).
◄ Orig. inc.
miraini adj./n. ‘personne à la peau noire claire’
lou. miraini, marayni ‘personne à la peau noire claire et aux cheveux blancs ou roux’
(DLC).
◄ Orig. inc.
mis1 n. ‘mademoiselle’ – OI
lou. mis ‘Mademoiselle, Madame’ (DLC) ; haï. id. ‘lady, miss, ma’am ; nurse’ (HCED) ;
mart. id. ‘miss (reine de concours de beauté)’ (RCo).
◄ Angl. miss ‘mademoiselle’.
mis2 ‘?’
haï. mis pou ou ‘shit on you !, get the hell out of here !’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mis3 n. ‘1/8 de litre’
ant. můs ‘naguère, très petite mesure de capacité valant une demi-roquille’ (RGe) ; gua.
mis ‘petite mesure d’à peu près 10 cl’ (LMPT) ; mart. id. (arch.) ‘musse (ancienne unité de
mesure des liquides en usage autrefois dans certaines provinces françaises). Equivaut à un
huitième de litre’ (EJo 226 ; RCo).
◄ Orig. inc. Cf. EJo 226, note 2 : Serait-ce une corruption du mot muid ou une abréviation
de musu ‘mesure’ ? Nous n’osons rien affirmer.
mispipi n. ‘esp. de banane’
haï. mispipi ‘kind of plantain’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mistek n. ‘faute’
lou. mistek ‘faute, erreur’ (DLC) ; StLuc. id. (KD).
○ Fr.lou. MISTAKE ‘mistake, error’ (DLF).
◄ Angl. mistake ‘faute’.
mistinè n. ‘sorcier’
gua. mistinè ‘séancier’ (ALPA 592/12) ; ‘sorcier’ (ALPA 593/12).
◄ Orig. inc.
miting-haous n. ‘bâtiment pour réunions’
lou. miting-haous ‘bâtiment pour les réunions publiques’ (DLC).
◄ Angl. meeting house ‘maison de réunion’.
mitonn ‘?’
► haï. tontèn mitonn ‘closeness, friendship, intimacy ; promiscuity’ (HCED).
◄ Orig. inc.
miwon n. ‘système de tuyaux’
haï. miwon ‘system to tap water with the use of large pipes’ (HCED) ;
► haï. dan miwon ‘big tooth’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. mirond ?
m-m interj. ‘non’
gua. m-m ! ‘non ! (prononcé haut-bas, bouche fermée)’ (T/B).
◄ Onomatopée.
m-m interj. ‘comment’
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gua. m-m ? ‘comment ? (prononcé rapidement bas-haut, bouche fermée)’ (T/B).
◄ Onomatopée.
mmm interj. ‘oui’
gua. mmm ! ‘oui bien sûr ! avec plaisir ! (prononcé bas-haut-bas, bouche fermée)’ ; mhm !
‘oui ! (prononcé bas-haut, bouche fermée)’ (T/B).
◄ Onomatopée.
mobilyen n. ‘esp. de tortue’
► lou. toti mobilyen ‘espèce de tortue [angl. ‘Jumping turtle’]’ (DLC).
○ Fr.lou. mobilienne n. f. ‘Mobile cooter (turtle) ; green turtle ; name given to any of
various large turtles’ (DLF).
◄ Mobilienne, adj. f., dérivé du toponyme Mobile.
mochann v. ‘partir’
gua. mochann ‘partir, s’en aller, se tirer’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Rapport avec fr. marcher ?
mòflè n. ‘silencieux’
haï. mòflè ‘muffler [car, etc.]’ (HCED).
◄ Angl. amér. muffler ‘silencieux’ (HSD).
mogyongyon n. ‘Colocasia spp.’
gua. mogyongyon ‘variété de madère impropre à la consommation (Colocasia spp.)’
(LMPT).
◄ Orig. inc.
mòk n. ‘esp. de crabe’
mart. mòk ‘crabe velu à la carapace violacée qui vit dans la mangrove, Cardisoma
guanhumi’ (RCo).
◄ Orig. inc.
mokafa n. ‘lampe à pétrole’
gua. mokafa ‘lampe à pétrole’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Nom d’une marque ?
mokito n. ‘moustique’
dom. mokito ‘moustique’ (ALPA 118/23).
◄ Angl. mosquito ‘moustique’ (ALPA 118 comm.).
moko1 n. ‘imbécile’
♦ StDom. « On ne fait pas cas à Saint-Domingue des nègres du Benin parmi lesquels
viennent les Mokos, ni de ceux du Galbar. Aussi a-t-on pris le parti de les annoncer comme
Ibos afin de ne pas éveiller la prévention et l’on use de la même précaution pour les nègres
de la rivière du Gabon qui sont encore plus au Sud que ceux du Galbar, mais qui sont aussi
malsains et aussi maladifs » (Moreau de Saint-Méry 2004 [1797-1798], 52) ;
haï. moko, mòkò, mòkòy ‘coward’ ; adj. ‘spineless, spiritless ; lazy’ (HCED) ; ant. moko
‘imbécile’ (RGe) ; gua. id. (LMPT) ; ‘individu jugé stupide, incapable de rien comprendre’
(Josephau 73) ; mòkò ‘sorcellerie, charme, sortilège, magie’ (LMPT) ;
► ant. mokobit ‘femme de mauvaise vie, à la traîne dans les rues’ (RGe) ; gua. id. ‘femme
vulgaire et légère’ ; mokoyonbi, mokozonbi ‘personne masquée perchée sur de longues
échasses (déguisement de carnaval)’ (Josephau 73 ; LMPT ; T/B) ; ‘échasses en bois’
(T/B) ; M-G moko zonbi ‘très laid’ (MBa) ; mart. mokozonbi ‘personnage du carnaval
monté sur des échasses, masque échassier’ (RCo).
◄ Orig. afric. Josephau 73 : Mocos ‘nègres originaires de la Côte de Calabar, côte est de
l‘actuel Nigéria. Ce terme, fort répandu à la Jamaïque, ne l’est pas moins chez nous et, là
comme ici, est ordinairement péjoratif.
E/CTT Moco, Moko (obs) ‘a West African group not clearly identifiable, poss. the Ibibio,
from southern Nigerian or the Calabar river area. Mostly used in a historical, slave trade
context’ < Efik moko, name for a subgroup of people in the Calabar region (Winer)
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Cassidy / Le Page : Moco ‘an African tribal name of doubtful identity’ ; according to
Bryan Edwards the Moco slaves were shipped from Bonny as ‘Eboes’ ; yet he uses the
name as a seperate one, and it was certainly so used in Jamaica. (In Sierra Leone the word
Móko is used for all people coming from the region of the Calabar and Cameroon rivers. J.
Berry).
Esp. amér. moco m./f. (Ven., pop.) ‘persona fea, de poco atractivo’ (DA) est peut-être le
même mot.
Pour le mart. mokozonbi cf. E/CTT moko jumbie, mokoto jumby ‘canival mas in which a
costumed player on very tall stilts walks and performs a jig-like dance with long strides
and stamps’ (Winer).
moko2 n. ‘âne’ ; ‘hache’
haï. moko ‘donkey’ (HCED) ; gua. id. ‘vieille hache au manche court et à la lame usée et
ébréchée’ (Josephau 73) ; mòkò ‘petite hache’ (LMPT) ; mart. moco (vieux) ‘piece de
billon percée’ ; ‘ignorant qui, comme la sou percé, est privé de qch’ (ABa 200).
► gua. tèt-a-moko ‘hachette qui servait à ouvrir les barils’ (T/B) ;
► haï. bourik moko ‘âne aux oreilles rognées ou taillées’ (Josephau 73).
◄ Orig. inc. Cf. Josephau 73 : moko ‘âne’ et ‘hache’ n’ont, apparemment, rien à voir avec
les Mocos et viennent plutôt, à mon avis, d’une comparaison avec ces fragments de pièces
de monnaie (au pourtour souvent dentelé, par surcroît) en usage autrefois à St. Domingue
et dans d’autres îles, et appelés mocos suivant une prononciation vraisemblablement issue
de morceaux, en créole.
Les pièces marquées s’appellaient moço ou moco à Saint-Domingue et en Haïti :
« Le soulèvement de Saint-Domingue (1791) aggrava, de façon définitive, la disette
monétaire en activant les rapatriements de métal par les colons. […] Les créations de
signes monétaires qui eurent lieu à Saint-Domingue, puis en Haïti, pendant cette période
dramatique, ont été inspirées, par la loi de Gresham, mais une loi de Gresham tristement
ironique : ‘Puisque la bonne monnaie – le métal précieux – s’enfuit irrémédiablement, il
faut créer de la mauvaise monnaie pour pouvoir en garder une’. On a donc procédé à
l’altération des pièces d’argent soit en les coupant en morceaux – d’où le nom créole de
‘moços’, soit en abaissant le titre des monnaies d’argent » (Lacombe, Robert 1956 :
« Histoire monétaire de Saint-Domingue et de la République d’Haïti, des origines à 1874 »,
in : Revue d’histoire des colonies tome 43, n° 152-153, pp. 307-308).
moko-foko n. ‘mauvaise odeur’
ant. moko-foko ‘odeur corporelle nauséabonde’ (RGe) ; gua. mòkòfòkò ‘mauvaise odeur’
(LMPT).
◄ Orig. inc. Rapport avec → moko1 ?
mòksis adj. ‘sombre, fâché’
haï. mòksis ‘somber, in a bad mood, angry’ ; ‘snobbish’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mol v. ‘butter’
lou. mol ‘rechausser, butter (des plantes)’ (DLC).
◄ Orig. inc.
mòlmèk n. ‘tas ?’
haï. fè mòlmèk ‘to abound, be plentiful, teem with, overflow with, swarm with’ ; yon
mòlmèk ‘a lot of’ (HCED).
◄ Orig. inc.
mòlòkòy n. ‘esp. de tortue’
haï. mòlòkò, mòlòkòy, mòlòkòp, mòlòkòsò, mòyòkò, mòyòkòy ‘land turtle’ ; adj.
‘lethargic, sluggish’ (HCED) ; ant. mòlòkòy ‘tortue terrestre connue pour sa lenteur
proverbiale’ (RGe) ; gua. id. ‘tortue de mer ; traînard’ (LMPT) ; ‘tortue palustre,
Chrysemys decussata’ (T/B) ; ‘lent’ (ALPA 414) ; M-G molokoy ‘tortue d’eau douce, elles
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ont été introduites aux XIXe siècle par un propriétaire de Grand-Bourg’ (MBa) ; mart. id.
(EJo 157, note 1) ; mòlòkòy ‘tortue de terre’ ; adj. ‘lent ; lambin’ (RCo ; ALPA 414) ;
StLuc. id. ‘(land) turtle ; tortoise’ (JMo ; KD) ; tri. id. ‘espèces de chéloniens’ (EJo 41) ;
morokoy ‘land turtle’ (JTh 23) ; guy. molokoy ‘tortue palustre’ (GBa) ;
► gua. mòlòkòy a doulè ‘mollasson’ (LMPT).
○ Esp. amér. (Pan., PR, Col., Ven., Ec.) morrocoy ‘tortuga terrestre de hasta 75 cm de
longitud, de carapazón alto y muy convexo, Testudinidae’ (DA).
◄ Orig. amérind., transmis par l’espagnol. GFr 431 : morocoy, morrocoy ‘tortue terrestre’,
mot d’origine caraïbe de terre ferme (Cumangotos, Chaymas), attesté en espagnol depuis
1745.
mòlòs n. ‘coquillage’
StLuc. mòlòs ‘esp. de coquillage’ (ALPA 150/45).
◄ Orig. inc. JPCh : Rapport avec fr. molosse ‘gros chien de garde’ ?
mòlpi adj. ‘indolent’
mart. mòlpi ‘lambin ; lymphatique ; mollasson’ (RCo) ; ‘indolent ; mou, veule’ (EJo 118,
161) ; guy. id. ‘faiblard, timide’ (GBa) ;
► mart. mòlpisans, lamòlpisans (rare ; abs.) ‘léthargie, langueur’ (RCo).
◄ Orig. inc. Rapport avec mou, molle ?
moltani n. ‘soupe indienne’ – DECOI II muluktani, multani
ant. moltani ‘sorte de colbou, en plus savoureux’ (RGe) ; gua. mòlta(n)ni ‘moltani (soupe
indienne fortement épicée)’ (LMPT).
◄ Orig. indienne.Tamoul milaku-t-tannīr ‘mulligatawny’ (TamLex 3208).
Mòm n. ‘maman’
lou. Mòm ‘maman’ (DLC) ;
► lou. vye mòm ‘grand-mère’ (DLC moman).
◄ Angl. amér. Mom (informal) ‘one’s mother’ (COED).
mòn n. ‘montagne’ – DECOI II morn
♦ Ant. « la Cabesterre estant plaine, vnie, & égale, au lieu que nostre basse terre est
raboteuse, & diuisée par des montagnes, qu’on appelle ici mornes, fort aspres, rudes &
difficiles » (Bouton 1640, 30) ; « entre ces deux riuieres, qui n’ont qu’vne bonne lieue de
distance, coulent treize rauines, accompagnées de presque autant de mornes & petites
montagnes, dont quelque-vnes sont assez hautes & difficiles à monter. » (Du Tertre 1654,
116) ;
haï. morne ‘montagne’ (SDu 334) ; mòn ‘id., small mountain ; hill ; countryside’ (HCED ;
ALH 4) ; ‘pente’ (ALH 514) ; ant. id., monn ‘morne, colline’ (RGe ; ALPA 11, 322) ; gua.
id. ‘id., butte, côté, montée’ (LMPT ; T/B) ; M-G morn ‘petite colline ; pente considérée
sous l’aspect du mouvement pour monter ou descendre’ (MBa) ; mart. mòn ‘morne,
(petite) colline, coteau’ (morne en F.R.A.)’ (EJo 6 ; RCo) ; StLuc. id. ‘hill, (small)
mountain’ (JMo ; KD) ; ‘(fig.) a large heap’ (JMo) ; guy. mòrn ‘mont, petite élévation’
(GBa) ;
► StLuc. mòne ‘mountainous, hilly’ (JMo) ; gua. id., monne ‘plein de mornes, de
collines’ (LMPT) ; ant. monëleu ‘morneux, vallonné’ (RGe) ; gua. mònèt, monnèt ‘petit
morne, petite colline, monticule, petite côte’ (LMPT ; T/B) ; haï. mòn sab ‘sand dune’ ;
mònye ‘mountaineer ; rude person, uncouth person, lout, hick [pej.]’ (HCED) ;
► haï. bas mòn ‘hill’ (HCED) ; gua. desann-mòn ‘pente descendante, descente’ (T/B) ;
haï. jenn mòn ‘colline’ (ALH 5/16) ; gua. nèg-mòn ‘paysan arriéré’ (T/B) ; M-G nèg
morn ‘campagnard des mornes, sous-entendu arriéré’ (MBa) ; gua. tèt a mòn ‘sommet de
la colline’ (LMPT) ; haï. tèt mòn, tèt monn (4) ‘le sommet de la montagne’ (ALH 4) ; ti
mòn, ti monn (4) ‘hill, hillock ; slope’ (HCED ; ALH 5).
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◄ TLF : Peut-être issu, par altération, de l’esp. morro ‘monticule, rocher’ (1591). Mot du
créole des Antilles qui s’est répandu ensuite aux créoles de l’océan Indien. – RChLex 619 :
voc. des îles.
BrChSPM : morne (Miquelon) ‘sommet dénudé couvert de mousses et de lichens’.
monben n. ‘esp. d’arbre, Spondias mombin’
◄ Gua. « Le Mombain porte une prune jaune ; Le noyau est fort gros et ne contient point
d’amende. La chair du fruit est douceastre et y en a peu. » (Breton 1647/1978, 44) ; ♦ Guy.
« Les prunes de Monbin meurissent en Fevrier ; elles sont de couleur iaune, grosses comme
les prunes Imperiales… » (Biet 1664, 337) ; ♦ Ant. « Nous avons dans toute l’Amérique un
arbre qui approche si fort de l’Acajou que bien des gens s’y trompent […] on l’appelle
Monbin ; c’est une espece de Prunier qui devient fort gros… » (Labat 1722-6, 352) ;
haï. monben, monmen ‘kind of tree’ (HCED) ; ant. monben ‘prune sauvage très
parfumée’ ; (RGe) ; gua. id. ‘mombin, arbre fruitier, Spondias ; fruit du "prunier mombin"
(on en parfume le sirop à punch)’ (LMPT ; T/B ; MBa) ; mart. id., mouben ‘prunemombin (fruit oliviforme et jaune, très odorant mais au goût légèrement âcre), Spondias
Mombin’ (RCo) ; StLuc. mouben ‘hog-plum, hog plum tree’ (JMo ; KD) ; guy. id.,
monben ‘mombin ou Spondias mombin, arbre produisant une prune comestible’ (GBa) ;
► haï. monben bata ‘bastard cedar [med.]’ ; monben panyòl ‘golden apple tree’
(HCED) ;
► haï. grenn monben ‘kind of small fruit ; seeds of certain kind of mango’ ; gwo monben
‘hog plum tree’ (HCED) ; M-G prin monben ‘fruit exotique orange de la grosseur d’une
datte produit par un grand arbre’ (MBa) ; gua. pye monben ‘"prunier-mombin", Spondias
mombin’ (T/B ; MBa) ; mart. id. (EJo 283) ; M-G rònm monben ‘rhum fait avec du jus de
canne à sucre et des "prunes-mombin"’ (MBa).
◄ Orig. amérind. Mot du caraïbe insulaire, → Breton 1665/1892, 257 : Oùbou, f. monben,
cet arbre porte vn fruict iaune, & longuet, qui n’est pas desaggreable, mais il a peu de
chair. – GFr 425 ; Renault-Lescure 1999, 291 ; Jansen 2012b, 95-96.
monben n. ‘esp. de poisson, Myripristis jacobus’
ant. monben ‘poisson de nasse ou de pêche’ (RGe) ; gua. id. ‘esp. de poisson jaune orange,
de la couleur de la prune-mombin mûre’, Myripristis jacobus’ (MBa ; T/B) ; mart. id. (EJo
34).
◄ Orig. amérind. Mot du caraïbe insulaire, → Breton 1665/1892, 69 : Monbein, est gros
comme vne tanche, & tout rouge, & pour cela on l’appelle Cardinal. – Renault-Lescure
1999, 291 ; Jansen 2012b, 96 et note 18 : « Aujourd’hui, momben peut désigner dans le
créole et le français régional des Antilles autant un fruit (spondias mombin) qu’un poisson
(myripristis jacobus) […]. Étant donné que Breton écrit le nom du poisson avec <ei> et
celui du fruit avec <e> (et cela dans les deux parties, françaises et caraïbe insulaire) et que
le <ei> représente probablement chez lui un [ε] ouvert ou une diphtongue […], il est
probable que les mots étaient phonétiquement différents en caraïbe insulaire et sont
devenus homophones après le passage en français. » – Cet hypothèse nous semble fragile
parce que le nom du fruit est écrit <monbein> dans l’entrée « Oùbou » cité ci-dessus sous
monben1 : « .. des noyaux de ces prunes icy (qu’on appelle de monbein)… ». Tout comme
le Père Barbotin, nous sommes d’avis que le nom du Myripristis jacobus pourrait être une
métaphore motivée par la couleur et/ou la forme du poisson qui ressemble vaguement à la
prune mombin.
monblan nom géogr.
► M-G kann monblan ‘canne Mont-Blanc, espèce de canne à sucre’ (MBa).
◄ Nom géogr. Mont-Blanc. La motivation de la designation reste à expliquer.
Mondong n./adj. ‘tribu africaine ; sauvage’
♦ StDom. « C’est de cette immense étendue qui, du Cap Lopez au Cap Nègre, comprend
près de trois cent lieues comptées en ligne droite, que l’on reçoit quelques Mayombés,
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placés vers l’Est-quart-Nord-Est, les Congos proprement dits, qui sont au milieu, puis les
Mousombés et les Mondongues, qui sont pris à l’Est dans l’intérieur, et qu’on conduit au
Congo, mais qu’on doit bien distinguer des habitans de la Côte d’Angole, comme je vais le
faire voir. » (Moreau de Saint-Méry 1798-1798/2004, 52). « Tous ces traits du caractère
des Congos les rend absolument dissemblables d’avec les Mousombés et les Mondongues,
leurs voisins [qui sont du royaume de Benguele]. Jamais on n’eut un caractère plus hideux
que celui de ces derniers, dont la dépravation est parvenue au plus exécrable des excès,
celui de manger leurs semblables. On amène aussi à Saint-Domingue de ces bouchers de
chair humaine, (car chez eux il y a des boucheries où l’on débite des esclaves comme des
veaux), es ils y sont, comme en Afrique, l’horreur des autres nègres, notamment des
congos, qui, à cause du voisinage, sont le plus exposés à leur cruauté. » (ibid. 53) ;
haï. moun’dongue ‘personne revêche, grossière et querelleuse’ (Faine) ; Mondongue ‘loa
guinain, ancienne "nation" (tribu) réputée anthropophage au temps de l’esclavage’ (CSSur) ; Mondong, Mongdong, Moudong ‘group or "nation" (nanchon) of voodoo spirits ;
voodoo dance rhythm’ (HCED) ; ant. moudong ‘race africaine aux dents aiguisées, connue
pour sa férocité, son cannibalisme ; personne bourrue, agressive, méchante’ (RGe) ; gua.
id., mondong ‘sauvage, grossier, rustre’ (LMPT) ; mart. moudong ‘cannibale’ (EJo 173) ;
‘sauvage ; barbare’ (RCo) ; guy. mondong ‘aspérité, rugosité, saillie’ (GBa) ;
► mart. bwa moudong ‘Picramnia pentandra’ (EJo 271) ; haï. lwa Mondong ‘violent,
war-like voodoo spirit’ (HCED) ; gua. poulbwa mondong ‘variété de termites
particulièrement destructrices’ (LMPT).
◄ Orig. afric. Faine : Moundongues ‘peuplade cruelle et guerrière’.
C-SSur : Kikongo ndunga ‘nom d’une société secrète’
Josephau 73-74 : Les Mondongues (à ne pas confondre avec les Moundang du Cameroun),
qui étaient si bien connus de la plupart des vieux auteurs, sont aujourd’hui entourés de
mystère : même une étude aussi détaillée que Les Peuples et les Civilisations de l’Afrique
de Baumann & Westermann, ne fait qu’une allusion très imprécise (p. 60). – En effet, dans
Baumann / Westermann (1962, 60), on lit : « … d’ailleurs, dans cette région bantoue du
Nord-Ouest, on rencontre de véritables îlots de langues soudanaises telles les Mondoungas,
les Mangas, etc. » Il n’est pas sûr que les Mondongues décrits par Moreau de Saint-Méry
puissent être identifiés avec les Mondoungas (Mondunga dans l’original allemand).
monkonmon adj. ‘bête’
haï. monkonmon ‘dumb, stupid’ (HCED).
◄ Orig. inc.
monnzi n. ‘boîte à surprise’
mart. monnzi (arch.) ‘sorte de boîte à surprise exhibée dans les fêtes patronales. Contre de
la menue monnaie, le montreur de monnzi vous demandait de coller votre œil à une
ouverture circulaire munie d’une loupe, située d’un côté de la boîte. En général, on
découvrait la photo d’une femme nue découpée dans un journal de France’ (RCo).
◄ Orig. inc. JPCh : Fr. pop. mont(re)-z’y ‘montre-le lui’ ?
montyontyon n. ‘petit coléoptère’
gua. montyontyon ‘petit coléoptère, sorte de charançon, mite’ (T/B ; MBa).
◄ Orig. inc.
monval n. ‘Leucaena leucocephala’
gua. monval ‘banglin (Leucaena leucocephala)’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
mòp n. ‘balai-éponge’
haï. mòp ‘mop’ ; pase mòp ‘to mop’ (HCED).
◄ Angl. mop ‘balai-éponge’ (HSD). JPCh : Cf. fr.SPM mob/mop m. ‘balai à franges’
(BrChSPM), Canada [mɔp] f. ‘balai à franges, vadrouille sèche ; vadrouille pour laver le
plancher’ (relevé dans tous les points, ALEC 289 et 290), fr.TN mop m. ‘balai à franges’
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(PBrTN) Louisiane mop f. ‘poignée de linge ou de grosse ficelle effilochée enmanchée au
bout d’un bâton et qui sert à laver les planchers ; houppe à poudrer’ (Ditchy).
morad n. ‘razzia, incursion’
haï. morad ‘raid, foray’ (HCED).
◄ Orig. inc.
morel n. ‘morille’
lou. morel ‘morille’ (DLC).
◄ Angl. morel ‘morille’ (HSD).
moreng n. ‘congre’
gua. moreng ‘congre, murène’ (LMPT) ; mart. id. ‘moringue’ (RCo) ; tri. id. ‘Lycodontis
moringa’ (EJo 34).
◄ Sans doute du nom scientifique Lycodontis (ou Gymnothorax) moringa.
morfou n. ‘noir’
ant. morfou ‘excessivement noir’ (RGe) ; gua. nouè con mòfou ‘noir’ (Josephau 72).
◄ Orig. inc. Cf. Josephau 72 : gua. nouè con mòfou, malgré l’existence des Mofou du
Cameroun (qui ne sont pas particulièrement noirs), doit plutôt faire allusion, selon moi, aux
Mores Fons, le terme more ayant été, pendant longtemps, plus fréquemment utilisé que
nègre.
morisif n. ‘fruit sauvage, Byrsonima coriacea’
ant. morisif ‘fruit sauvage, mauricipe’ (RGe) ; gua. id. ‘moricif (plante) (Byrsonima
coriacea) utilisée pour son tanin’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
morokot1 n. ‘esp. de poisson’
tri. morocôte ‘a river fish’ (JTh 23).
○ Esp. amér. morocoto (Ven.) ‘pez de agua dulce, Piaractus brachypomum’ (DA).
◄ Orig. amérind. Arawak morokoto ‘Myletes, poisson d’eau douce, savoureux, de la taille
d’un saumon’ (Patte). – GFr 438 murucútu, morocóto ‘Myletes spp., pez fluvial de colores
brillantes de las aguas de Venezuela’, d’origine incertaine, probablement d’un dialecte des
Caraïbes de terre ferme.
morokot2 n. ‘pièce de monnaie’
tri. morocôte ‘a coin, value $ 20’ (JTh 23).
◄ Esp. amér. morrocota ‘antigua onza española, moneda de oro de veinte dolares’ < quizá
de morocoto o morrocoto, nombre indígena, en Venezuela, de un pez de gran tamaño y
colores brillantes’ (DRAE).
mortaden n. ‘danse guerrière’
ant. mortaden ‘danse guerrière’ (RGe).
◄ Orig. inc.
mòtch n. ‘beaucoup’
► lou. pa mòtch, pa mòdj ‘pas beaucoup’ (DLC).
◄ Angl. much ‘beaucoup’.
mòtiriyal n. ‘étoffe’
lou. mòtiriyal ‘étoffe’ (DLC).
◄ Angl. material ‘étoffe’.
motobayk n. ‘vélomoteur’
dom. motobayk ‘moto’ (ALPA 257) ; StLuc. tri. id., motobisikoul (47) ‘vélomoteur,
moto’ (ALPA 248, 257).
◄ Angl. motorbike ‘motocyclette’ (HSD).
motohis n. ‘chauffeur’
kar. motohis ‘chauffeur’ (ALPA 556/48).
◄ Port. motorista ‘chauffeur’ (ALPA 556 comm.).
motok n. ‘protubérance’
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guy. motok ‘protubérance’ (GBa).
◄ Orig. inc. JPCh: Rapport avec → matòch au sens de ‘grosse boule’ ?
motoka n. ‘train ; auto, autobus’
haï. motoka ‘train pulled by motor rather than locomotive’ (HCED) ; dom. id. ‘autobus’
(ABa 208) ; id., motokaw (23) ‘voiture’ (ALPA 245, 257, 584) ; St.Luc. id. ‘id.’ (JMo ;
KD ; ALPA 245, 584) ; tri. motoka, ka ‘id.’ (ALPA 245, 584).
◄ Angl. motor car ‘automobile’ (HSD).
motosayk n. ‘vélomoteur’
StLuc. motosaykël ‘moto’ (ALPA 257) ; tri. motosaik, motosak ‘vélomoteur’ (ALPA
248).
◄ Angl. motorcycle ‘motocyclette’ (HSD).
mòtòyò n. ‘pénis’
gua. mòtòyò ‘pénis, verge’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
mou onom. ‘meuh’
haï. mou ‘moo [of cow]’ (HCED) ; StLuc. id. (JMo).
◄ Angl. moo ‘meugler, beugler (d’une vache) ; meuglement, beuglement’ (HSD).
mouchach n. ‘farine de manioc’
♦ Gua. « … ils meslent de la Mouchache, qui est comme la quintessence de la farine qui a
esté faite de cette racine [manioc] qui est du poison, & puis ils font bouillir tout ce beau
tripotage » (Du Puis 1652, 200*) ; ♦ Mart. « On se sert de ce suc [de manioc] pour faire de
l’amidon en le faisant dessécher au soleil, où il devient blanc comme la nége, pour lors on
l’appelle Mouchache, comme qui diroit enfant de Manioc, car le mot Mouchache qui est
Espagnol, signifie un enfant » (Labat 1722-1, 385-386) ;
ant. mousach ‘poudre de manioc traitée pour empeser le linge. Les jeunes filles Caraïbes
s’en faisaient cuire, à part, une cassave de premier choix’ (RGe) ; gua. id., mouchach
‘moussache, fécule de manioc, amidon de manioc’ (ABa 135 ; LMPT ; T/B) ; ‘blé, argent’
(LMPT) ; M-G mouchach ‘amidon de manioc’ (MBa) ; mart. id. ‘produit de la décantation
du jus (toxique) de manioc broyé. Il sert à confectionner la cassave ou galette de manioc’
(moussache en F.R.A.) (RCo) ; mousach ‘amidon de manioc’ (EJo 198) ; StLuc. mouchas
‘starch (found naturally in foods) ; starch (used for ironing)’ (JMo ; KD) ; guy. mousach
‘amidon de manioc’ (GBa) ;
► M-G mouchach a diktam ‘amidon de dictame’ (MBa) ; StLuc. mouchas manyòk
‘amidon de manioc’ (ALPA 50/43) ;
► gua. bonbon mouchach ‘gâteau à la moussache’ ; moun bonbon-mouchach ‘personne
à la peau laiteuse’ (LMPT) ; mart. farin mousach ‘fécule de manioc à très gros grains’
(EJo 19) ; LMPT).
◄ Orig. inc. Cf. Jansen 2012a, 120-121, note 15 : Mouchache est donné comme un mot
espagnol par certains auteurs contemporains, par exemple Labat [v. la citation ci-dessus et
GFr 433]. Étant donné que le lien sémantique entre esp. muchacho ‘enfant’ et ‘amidon’
reste obscur et que le mot espagnol n’est pas documenté dans ce sens-là, cette étymologie
ne nous paraît pas convaincante. Le FEW (21, 208) classe mouchache parmi les mots
d’origine inconnue, mais nous y voyons plutôt un lien avec mussa, utilisé en anglais de la
Jamaïque pour désigner ‘a dish made basically of turned meal of flower, with or without
other ingredients’ (cf. Cassidy / Le Page 2002, 312), d’autant plus qu’une variante
moussache avec [s] est courante en français (cf. Telchid 1996, 123 ; Thibault 2008, 283284). Le passage de [s] à [ʃ] s’explique facilement par la préférence pour l’articulation
palatale de la chuintante en caraïbe insulaire. Cassidy / Le Page (2002, 312) attribuent à
mussa(h) une étymologie africaine, probablement arabe.
mouk onom. ‘couic’
gua. mouk ‘couic !’ ; I pa di mouk ‘Il n’a pas fait couic !, Il n’a pas pipé mot’ (LMPT) ;
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► gua. pa moukte ‘ne pas piper mot’ (LMPT)
◄ Onomatopée. → mwèk. JPCh : Le verbe moukte est peut-être analogique de arg. ne pas
mouffeter ‘se taire’ Vill 1912, etc. (FEW 6/3, 166b-167a ; TLF s. v. mouveter).
moukaya n. ‘esp. de palme’
guy. moukaya ‘plante oléagineuse dont la pulpe du fruit est comestible’ (GBa).
◄ Orig. amérind. GFr 434-435 : tupi, guarani mucojá, mocajá, galibi mocaya, mucaya
‘macujá- or mocuja-palm, Acrocomia lasiospatha / sclerocarpa’.
moukiti n. ‘anneau ornant le nez’ – OI
ant. moukiti ‘anneau d’apparat ornant le nez des indiens’ (RGe).
◄ Orig. indienne. Tamoul mūkkutti ‘nose-jewel worn by women’ (TamLex 3313).
moukle n. ‘élatère’
StLuc. moukle ‘click beetle’ (KD).
◄ Orig. inc.
moukmouk ‘grande quantité ?’
haï. fè moukmouk ‘to be everywhere, exist in great quantity’ ; ‘to falter, waver [light]’
(HCED).
◄ Orig. inc.
moukou-moukou n. ‘plante aquatique, Arum arborescens’
guy. moukou-moukou ‘plante sauvage aquatique’ (GBa) ; ‘Arum arborescens,
probablement la plante aquatique la plus commune de la Guyane et du bassin amazonien’
(GMJP 176-177).
◄ Orig. amérind. GMJP 177 : Créole moucoumoucou est un emprunt aux langues karib :
wayãpi mukumuku.
Grenand 1989 : wayãpi mukumuku ‘plante aquatique (sp.)’. Étym. pop. : mot du parler de
Camopi, emprunté à une langue ancienne. Étym. sav. : sans doute emprunté à une langue
karib : cf. galibi, mukumuku ‘idem’.
moulato n. ‘mulâtre’
dom., StLuc. moulato ‘mulâtre’ (ALPA 384/25, 40, 41).
◄ Angl. mulatto ‘mulâtre’ (ALPA 384 comm.).
mouloukilè n. ‘mets indien’
ant. mouloukilè ‘une des réussites de la gastronomie hindoue’ (RGe).
◄ Orig. indienne (RGe). Peut-être du tamoul milaku-t-tannīr ‘mulligatawny’ (TamLex
3208), → moltani.
moumou n. ‘esp. de robe’
haï. moumou ‘muumuu, woman’s very loose-fitting or casual dress, shift’ (HCED).
◄ Angl. muumuu ‘a loose, brightly coloured dress as traditionally worn by Hawaiian
women’ (COED). – Wikipedia : « The mu’umu’u /mu:mu:/ is a loose dress of Hawaiian
origin that hangs from the shoulder. […] The word mu’umu’u means "cut off" in Hawaiian,
because the dress originally lacked a yoke. Originally it was a shorter, informal version of
the more formal holokū ».
mou-mou adj./n. ‘muet’
StLuc. mou-mou ‘a dumb person’ (JMo) ; ‘dumb, unable to speak’ ; ‘mute’ (KD) ; tri. id.,
moun-moun ‘a dumb person’ (JTh 21).
○ E/CTT mumu, moomoo adj. ‘incapable of speaking ; dumb’ ; ‘foolish, idiotic, stupid’ ; n.
‘a silent person, one who cannot speak’ ; ‘a stupid, foolish person’ (< FC mou-mou, mounmoun ‘ dumb person’) (Winer).
◄ Orig. afric. Winer : ewe múmu ‘mute, deaf and dumb’ (Westermann), mende mumu ‘a
dumb person’, Duala mume ‘make dumb’, Mandinka muumunee ‘muet’ (SJa in Baker)
mounda n./interj. ‘fesses’
haï. mounda, mouda ‘ass, buttocks, rear ; bottom ; base’ ; interj. ‘[only as an insult]
female genitals’ (HCED) ;
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► haï. mounda plòg, mounda kouran, mounda manba ‘homosexuel (litt. ‘cul prise
électrique / courant / beurre d’arachide)’ (ALH 628/15 et 1, 291).
◄ Kimbundu mbunda ‘fesses’ (+ manding buu-daa ‘anus’, bambara boda ‘id.’) (Baker
1993, 142 ; ALH 1, 123). → bounda.
moundèkilè n. ‘condiment indien’
gua. moundèkilè ‘condiment indien’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Rapport avec → mouloukilè ?
mousa adj. ‘mou, apathique’
haï. mousa ‘[rare] soft, listless’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec le suivant ?
mousa n. ‘mets’
haï. moussa ‘mets fait avec de la farine de blé, de Turquie ou machis, qu’on fait bouillir à
une certaine consistance, et qui tient lieu de pain, on le mêle souvent avec du gombo’ (SDu
334) ; mousa, hounsa, ounsa ‘meal prepared with manioc flour’ (HCED).
◄ Probablement rapport avec → mouchach ‘farine de manioc’.
mousou-longo adj. ‘grossier’
gua. mousou-longo ‘grossier, rustre, sauvage’ (LMPT).
◄ Esp. amér. musulungo (Cuba) ‘negro que en su modo de hablar trata de imitar a la gente
culta y con ello incurre en exageraciones’ (Neves).
mouzambe n. ‘herbe potagère’
♦ Mart. « La seconde herbe potagere est appellée Moussembey ; sa tige qui est fort
branchuë est chargée de deux sortes de feüilles […] on ne se sert que de ses feüilles. Ceux
qui les emploient sont à peu près les mêmes qui se servent du Guingambo. » (Labat 17221, 376) ;
ant. mouzambe ‘feuille du cléome spinosa entrant dans la préparation du Calalou’ (RGe).
◄ Orig. inc.
mwèk n. ‘rien du tout’
haï. mwèk, mwik ‘anything at all’ ; pa fè mwèk ‘not to do or say anything’ (HCED) ; ant. mwik
‘rien’ (RGe);. gua. mwik ! ‘couic !’ (LMPT) ; ant. i pa di mwik ‘il n’a rien répondu’ (RGe mouic).
◄ Onomatopée. JPCh : Certainement lié à mouk onom. ‘couic’. Et cf. frm. ne… que pouic
‘ne…rien” (dp. 1827, TLF), ne… (que) couic (Bauche 1920 ; TLF ; manque FEW 2,
1600a) dont ils pourraient être des adaptations.
mwèt interj. ‘rien de rien’
haï. mwèt ‘zip !, zilch ! [to indicate lack of response]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. muette ? JPCh: Cf. → mou-mou adj./n. ‘muet’ et nfr. ouat! ‘excl.
exprimant l’impatience, le désappointement, le dépit’ (1889, Daudet) (FEW 22/1, 66a) ?
mwètmwèt ‘clignement’
haï. fè je li fè mwètmwèt ‘to wink’; fè mwikmwik ‘to wink, blink [eyes] ; to flicker’
(HCED).
◄ Orig. inc. Onomatopée ? JPCh : Influencé par qch comme frm. pouet pouet! ?
myann interj. ‘merde’
haï. myann, lanmyann ‘shit !, shit on you !, the heck with you !’ (HCED).
◄ Orig. inc. Onomatopée ?
myanzi adj. ‘amorphe’
guy. myanzi ‘amorphe, sans ressort’ (GBa).
◄ Orig. inc.
myèl adj. ‘bouleversé ; passionné’
haï. myèl ‘upset, irritated ; fierce, violent ; fierce, passionate’ (HCED).
◄ Orig. inc.
myoukmyouke v. ‘clignoter’
haï. myoukmyouke ‘to scintillate, twinkle’ (HCED).
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◄ Onomatopée ? JPCh : Cf. haï. fè mwikmwik → mwètmwèt.
N
na adv./interj. ‘maintenant’
lou. na ‘maintenant ; or, eh bien’ (DLC).
◄ Angl. now.
nad adv. ‘rien’
haï. nade ‘très usité pour le mot rien (est plus énergique)’ (Faine) ; gua. nada ‘jamais, rien’
(LMPT) ; ‘pas question du tout’ (T/B) ; ‘non, rien’ (MBa) ;
► haï. nad marinad, nadmarinad ‘nothing at all, naught, zilch ; impotent’ (HCED).
◄ Esp. nada ; nad marinad est probablement une formation plaisante.
nafoun n. ‘sexe…’
gua. nafoun ‘sexe de la petite fille’ (LMPT).
◄ Orig. afric. Kikongo funa → foufoun ‘vulva, vagina’.
Nago n. ‘esprits vaudou ; rite vaudou’
haï. Nago ‘group (nanchon) of voodoo spirits’ (HCED) ; (an-)nago ‘rite et danse vaudou,
tambour qui s’y rattache’ (C-SSur) ;
► haï. nago cho ‘rapid and violent voodoo dance’ ; nago gran kou ‘voodoo dance to
greet Ogoun’ (HCED).
◄ Orig. afric. Fon nàgó ‘le pays Nago (Yoruba)’, nàgónù ‘habitant(e) du pays Nago’
(Höftmann).
nakaskòl n. ‘esp. d’arbre’
haï. nakaskòl ‘divi-divi [small tree]’ (HCED).
◄ Orig. inc.
Nanna nom propre
haï. nan-nan ‘diminutif affectueux du prénom Anna’ (Faine) ; bay Nanna pou Sizàn ‘to
exchange sth. of great value for sth. of small value ; to fake ; let s.o. take advantage of you’ (HCED) ;
► haï. grann Nanna ‘spinster ; old woman who likes to date young men’ (HCED).
◄ Nom propre Anna.
nanni-nannan adv.
ant. nanni-nannan ‘(depuis) la nuit des temps, de temps immémoriaux’ (RGe) ; gua. id.
‘autrefois, il y a très longtemps’ (LMPT) ; mart. id., nanni ‘id.’ (RCo) ; guy. nanninannan
‘depuis des temps très reculés, très longtemps’ (GBa).
◄ Orig. inc.
napi n. ‘igname indienne’
♦ Guy. napi ‘patate’ (Biet 1664, 424) ;
kar. napi ‘igname indienne’ (ALPA 60/48) ; ‘batata ; batata-doce’ (Tobler)
► kar. napi dous ‘patate douce’ (ALPA 60/48) ; napi tamakware ‘batata para remedio’
(Tobler).
◄ Orig. amérind. GFr 446 : caraïbe napi, nabi, mapi ‘Ipomea batatas’. → mabi.
napkin n. ‘serviette’
haï. na(p)kin ‘paper napkin’ (HCED).
◄ Angl. napkin.
narè n. ‘coiffe fleurie…’
mart. narè ‘coiffe fleurie portée lors des danses indiennes’ (RCo).
◄ Orig. inc. Tamil selon RCo.
naròl n. ‘produit pour nettoyer’
ant. naròl ‘produit brillant pour nettoyer et polir les objets en métal’ (RGe) ; gua. nawòl
‘brillant (nom)’ (LMPT) ;
► gua. nawole ‘rendre propre, faire briller, astiquer’ (LMPT).
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◄ Orig. inc. Nom d’une marque ?
natal n. géogr.
► haï. zèb natal ‘natal grass’ (HCED).
◄ Nom géogr. Natal.
nati n. ‘nattes de rastas’
► StLuc. nati ‘dreadlocks’ (KD).
◄ Orig. inc. Rapport avec natte, natter ?
natin adv. ‘rien du tout’
mart. natin ‘rien du tout ; aucune réponse’ (RCo).
◄ Angl. nothing.
nawflaw adv. ‘sans difficulté’
gua. nawflaw, narflaw ‘sans difficulté, sans problème’ (LMPT) ; mart. nawflaw
‘impeccable, parfait, sur des roulettes’ (RCo).
◄ Orig. inc.
nay n. ‘nuit’
haï. bat / kale / kraze nay ‘to stay up nights [chatting, studying]’ (HCED).
◄ Angl. night.
Nayiz nom propre
► haï. madan Nayiz ‘Jerusalem thorn [tree]’ (HCED).
◄ Nom propre Anaïse – explication ?
ne n. ‘cache-cache’
StLuc. ne ‘game of hide and seek’ ; jwe ne ‘to play hide and seek’ (JMo).
◄ Orig. inc.
neba n. ‘voisin’
dom. nèybë (19) ‘voisin’ ; mart. neba (41) / nebò (46) ‘id.’ ; tri. nebë ‘id’ (ALPA 569).
◄ Angl. neighbour.
neklesen n. ‘triangle métallique’
haï. neklesen ‘metal triangle played in voodoo ceremonies’ (HCED).
◄ Orig. inc.
nèni n. ‘chèvre’
lou. nèni, nenni ‘chèvre femelle’ (DLC).
◄ Angl. nanny goat ‘a female goat’ (COED).
nenni n. ‘personne de petite taille’
lou. nenni ‘personne de petite taille’ (DLC).
◄ Orig. inc. Rapport avec fr. nain ?
nestri n. ‘tapis de selle’
haï. nestri ‘[straw, leather, cloth, etc.] saddle-pad’ (HCED).
◄ Orig. inc.
net n. ‘filet’ – OI
lou. net ‘filet à pêcher’ (DLC) ; haï. nèt ‘net’ (HCED).
○ Fr.lou. NET ‘fishing net’ (DLF).
◄ Angl. net ‘filet’.
nèt n. ‘esp. de mangue’
haï. nèt ‘kind of small and juicy mango, commonly found in Southern Haiti’ (HCED).
◄ Orig. inc.
nigal n. ‘esp. de tique’
► gua. tik nigal ‘tique du Sénégal’ (T/B).
◄ Nom géogr. Sénégal.
nigrit n. ‘entrailles’
haï. nigrit ‘guts [person]’ ; manje nigrit yon moun ‘to gnaw at one’s bones, wearing s.o. down’
(HCED).
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◄ Orig. inc.
nika v./n. ‘se chevaucher’
gua. nika ‘se chevaucher’ (LMPT) ; mart. (rare) ‘narguer’ ; ‘dans l’expression enfantine
mare nika qui signifie ‘croiser le majeur sur l’index en vue de conjurer le mauvais sort’.
Pratiqué surtout à l’école, il avait pour but d’empêcher le maître d’interroger celui qui
s’adonnait à ce geste conjuratoire’ (RCo) ; guy. id. ‘entrechat, écart brusque’ (GBa).
► gua. jwe-nika ‘jeu d’enfants (jeu qui consiste à faire chevaucher l’auriculaire sur
l’annulaire chaque fois qu’on rencontre le partenaire. Si on oublie de le faire on a perdu)’
(LMPT) ; gua. zòtèy nika ‘orteils qui se chevauchent’ (LMPT) ; mart. id. ‘orteil déformé
chevauchant le voisin’ (EJo 68).
◄ Orig. inc. Rapport avec fr. écart ?
nim n. ‘esp. d’arbre’
haï. nim ‘neem [tree]’ (HCED) ;
► haï. dlo / luil / poud nim ‘homemade insecticide’ (HCED).
◄ Angl. neem ‘a tropical Old World tree which yields [...] medicinal products, and
insecticide’ (COED).
ninang-fannang n. ‘rustre’
mart. ninang-fannang (arch.) ‘rustre, grossier personnage’ (RCo).
◄ Orig. inc.
nip n. ‘petit verre’
StLuc. nip ‘liquid measure ; a small drink’ (JMo).
◄ Angl. nip (fam.) ‘goutte, petit verre, doigt (de cognac, etc.)’ (HSD).
nitriyan n. ‘aliment’
haï. nitriyan ‘nutrient’ (HCED).
◄ Angl. nutrient ‘aliment’ (HSD).
noble v. ‘chanter’
haï. noble ‘to sing (out) loud ; to invoke [voodoo]’ (HCED).
◄ Orig. inc.
nofwap adj./n. ‘imperturbable’
gua. nofwap ‘froid, imperturbable, impassible, placide’ ; ‘homme tranquille, personne
impassible’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
nogal n. ‘noyer’
haï. nogal ‘walnut tree’ (HCED).
◄ Esp. nogal ‘noyer et son bois’ (DEF).
nòkawout v./n. ‘mettre knock-out’ ; ‘knock-out’
haï. nòkawout, nakawout ‘to knock out, knock down’ ; ‘knockout’ (HCED).
◄ Angl. to knock out ; knockout.
nòlaj n. ‘savoir’
StLuc. nòlaj ‘knowledge’ (KD).
◄ Angl. knowledge.
nòlfòk adv. ‘très loin’
► gua. a nòlfòk ‘très loin’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Toponyme Norfolk ?
noma n. ‘noma (maladie)’
haï. noma ‘noma’ (HCED).
◄ Angl./fr. noma ‘maladie qui touche surtout les enfants en Afrique’ (Wikipedia).
nonnon n. ‘trognon’
lou. no(n)non ‘trognon, cœur, noyau, pépin’ (DLC).
◄ Orig. inc. Croisement de noyau et trognon ?
nòs n. ‘infirmière’
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StLuc. nòs ‘nurse’ (KD).
◄ Angl. nurse.
nounoun n. ‘petit enfant’
lou. nounoun ‘petit enfant, le plus jeune enfant d’une famille, benjamin ; n’importe quelle
petite créature’ (DLC).
◄ Orig. inc. Peut-être à rapprocher de nounou ‘nourrice’, → FEW 7, 247b : Nfr. nounou
(lang. enf., seit Delv 1867). Ou de nourrisson ?
nouy n. ‘variété d’igname’
mart. nouy ‘variété d’igname jaune’ (RCo).
◄ Orig. inc. Fr. nouille ?
now interj.
haï. now ‘nah !, nope !, no !’ (HCED).
◄ Angl. no.
nyak adj. ‘blet’
StLuc. nyak ‘overripe condition of dasheen’ (KD).
◄ Orig. inc.
nyan onom.
gua. nyan ‘onomatopée pour traduire un brusque déchirement’ ; fè nyan / gnan ‘pulluler’
(LMPT).
◄ Onomatopée.
nyannyan adj. ‘aux couleurs vives’
haï. nyannyan ‘brightly colored’ (HCED).
◄?
nyounyoun n. ‘sous-vêtement’
lou. nyounyoun ‘sous-vêtement long’ (DLC).
◄?
nyouwann adj. ‘flambant neuf’
haï. nyouwann, youwann ‘brand-new, hot, all the rage, nice’ (HCED).
◄ Angl. new one.
Nyouyòk toponyme
haï. Nyouyòk, Nouyòk ‘New York ; U.S.A. [generic term]’ (HCED).
◄ Toponyme New York.
nyouz n. ‘nouvelles’ – OI
haï. nyouz ‘story, gossip’ ; ki nyouz ‘what’s new ?, what’s happening ?’ (HCED) ; gua. nyouz
‘nouvelle, information, anecdote’ (LMPT) ; mart. id. (RCo).
◄ Angl. news.
nyouzpepë n. ‘journal’
dom. nyouzpepë ‘journal’ ; StLuc. id., nyouzpepa (41), nyouzpapè (39) ‘id.’ (ALPA
576).
◄ Angl. newspaper.
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