Détail - AGORA, l`intranet de l`AFPA

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22/07/16
Réussite
Alternance, des formations ajustées pour les entreprises
du Jura
Pour répondre au besoin de main-d’œuvre qualifiée sur le métier de mécanicien ajusteur
mouliste des entreprises jurassiennes, Pôle emploi, l’Afpa et l’Afpi de Bourgogne
Franche-Comté se sont associés pour construire un dispositif de recrutement innovant.
Témoignage de SMP Moules qui en a bénéficié.
« Nous avons beaucoup de difficultés à recruter du personnel compétent sur les métiers de
mécanicien ajusteur mouliste. L’alternance reste quasiment le seul moyen d’y parvenir », reconnaît
Céline Angeloz, assistante de direction et responsable RH de la société SMP Moules. Implantée à
Lavancia-Épercy (Jura), cette PME de 60 salariés, spécialisée dans la conception et la fabrication de
moules métalliques de haute précision, est prospère : 8,8 millions de chiffre d’affaires en 2015.
Pourtant, comme de nombreuses entreprises francs-comtoises installées sur le même créneau
(Smoby, Thomas, Procap, Hebert, le groupe Sab JB Technics, Grand Perret), elle peine à trouver une
main-d’œuvre qualifiée. Un problème récurrent qui a conduit ces dernières, le Conseil régional de
Bourgogne Franche-Comté, Pôle emploi et deux organismes de formation, l’Afpa et l’Afpi*, à unir
leurs compétences pour élaborer un dispositif de recrutement sur mesure basé sur l’alternance. Ce
dispositif est financé par la Région et l’Opca Défi.
Les candidats ont été sélectionnés grâce à la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS) mise
au point avec le concours des responsables monteurs des entreprises concernées par le projet. Les
10 demandeurs d’emploi retenus ont suivi une formation de 6 mois pour obtenir une double
qualification : le CQPM** d’ajusteur monteur de système mécanisés et celui d’outilleur mouliste. Ce
parcours a été complété par une période d’un an en contrat de professionnalisation dans l’une des
entreprises participant au dispositif.
Maturité, savoir-être et choix mutuel
Maud Pelouas, 26 ans, confrontée au chômage après des études d’optique, a suivi la formation de
“monteur ajusteur en système mécanique” au centre Afpa de Lons-le-Saunier, d’octobre 2015 à
mai 2016. « L’avantage, confie-t-elle, c’était d’entrer dans un centre de formation reconnu, d’obtenir
un titre professionnel, avant de pénétrer le monde de l’entreprise, via un contrat de
professionnalisation. » Un intérêt partagé par Céline Angeloz : « Les stagiaires de l’Afpa sont des
adultes qualifiés et motivés, pas des gens sortis de l’école qui ont suivi une formation comme un
pis-aller. Il y a une différence flagrante de maturité, de ponctualité et de savoir-être. Et le savoir-être,
en entreprise, c’est aussi important que le savoir-faire ! »
Autre avantage de ce mode de recrutement : le choix mutuel. Gilles Pontarollo, responsable du
montage ajustage chez SMP Moules, a choisi en amont la candidature de Maud dont il est
maintenant le tuteur référent mais, celle-ci a également choisi dans quelle société effectuer sa
professionnalisation : « J’avais des propositions d’autres entreprises participant à l’opération,
explique-t-elle. Je les ai toutes visitées, et finalement, j’ai opté pour celle-ci pour ses locaux, la qualité
de ses équipements, mais aussi de son contact humain, même si, en termes de transports, c’était la
moins pratique ! »
Gagnant-gagnant
La jeune femme a dû compléter la formation acquise à l’Afpa pour l’adapter à son nouvel
environnement de travail, la société SMP Moules possédant un matériel à la pointe de la technologie.
« Je fais ce métier depuis mes 18 ans et je peux vous dire qu’il faut 10 ans d’expérience pour faire un
bon ajusteur mouliste. Alors, même si son année de professionnalisation est terminée, la formation de
Maud en interne est loin d’être finie ! Mais elle peut compter sur les compétences de tous ceux qui
travaillent ici et vers qui elle peut se tourner pour étoffer son savoir-faire. Ce sont en quelque sorte
des tuteurs par délégation », confirme Gilles Pontarollo.
L’expérience représente un véritable investissement pour l’entreprise, en termes d’implication du
personnel et de temps consacré au projet, mais chacun y trouve son compte : « L’alternance est un
système très chronophage, car il faut être très attentif au travail du contrat pro, l’épauler, le conseiller,
le guider constamment, tout en maintenant une activité normale de production. Mais c’est aussi un
bon moyen pour former les futurs salariés aux exigences de l’entreprise. À la fin, c’est du gagnantgagnant, tant pour nous que pour les demandeurs d’emploi », explique Céline Angeloz. Ce n’est pas
Maud Pelouas qui dira le contraire puisqu’au terme de son année de professionnalisation, elle a été
embauchée directement en CDI !
Alors que l’entreprise estime ses besoins en personnel qualifié à 5 personnes par an, 2 autres
contrats de professionnalisation sont attendus dans les prochaines semaines.
Philippe Lefebvre
* Association pour la formation professionnelle dans l’industrie, membre du réseau UIMM.
** Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie.
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25/07/2016 10:46

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