Incohérence, déficit de leadership et stagnation…
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Incohérence, déficit de leadership et stagnation…
Hebdo LE POINT TOUS LES WEEK-ENDS Vendredi 25- Jeudi 1er juillet 2010 103e année • un siècle d’information www.lematinhaiti.com No 34224 Reconstruction d’Haïti ACTUALITÉ René Préval réussira-t-il son P3 pari électoral ? par Patrick Réma Mandat élargi du CEP : L’opposition prise au dépourvu Prix de l’exemplaire : 25 gourdes P5 par Jacques Desrosiers PORTRAIT Incohérence, déficit de leadership et stagnation… Le Sénat américain dénonce (Page 2) Ernst Erilus : l’homme aux multiples réalisations ! P7 par Erilande Sully ÉCONOMIE Les bouchons monstres tarissent les bourses des ménages P9 par Pierre Ricardo Placide AGORA Haïti, terre sans repos P16 par Jean Métellus SOCIÉTÉ Les rendez-vous manqués P17 par Nicolas Janvier Coupe du monde : un mois pour tout oublier P19 par Jean Panel Fanfan CULTURE photo JJ Augustin Coupe du monde : hymne officiel en folie sur les ondes P20 haïtiennes ! par Hudler Joseph SPORT « Regrouper à nouveau la famille du basket-ball » P27 par Gérald Bordes Le président haïtien René Préval est mis en cause dans le rapport de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. 2 Actualité Reconstruction d’Haïti Incohérence, déficit de leadership et stagnation… Vendredi 25- Jeudi 1er juillet 2010 No 34224 Haïti / Elections L’Amérique monte le ton ! La multiplication des dossiers sur Haïti en provenance des Etats-Unis, qui d’ailleurs exigent entre autres la restructuraLe Sénat américain dénonce tion du Conseil électoral provisoire (CEP), donne du tournis à l’Exécutif. Le rapport de la commission des Affaires étrangères Si aucun progrès significatif n’est jusqu’à présent enregistré dans le processus de la reconstruc- du Sénat américain, rédigé sous la présidence d’un sénateur tion d’Haïti, c’est le manque de leadership du président de la République qui en est la cause, se- démocrate, John Kerry, candidat malheureux à la présidenlon le tout dernier rapport du Sénat américain sur Haïti. Les Américains dénoncent le laxisme tielle de 2004, en dit long. du gouvernement dans la mise en œuvre des programmes de développement et le déficit de communication qui caractérise les rapports de ce gouvernement avec la population haïtienne. Ils eux rap- tion de tous les secteurs dans soulignent également un manque de cohérence dans les actions des organisations internatioles prochaines élections qui ports, nales qui s’impliquent dans le dossier de la reconstruction d’Haïti. doivent permettre non seuen moins d’un lement d’élire un président, ans son fois, le Premier ministre Jean- sif pour la construction d’une mois. Le mais également de renouveler dernier Max Bellerive a un point de société fonctionnelle, égale et vue totalement différent. Ré- responsable. Le gouvernement Congrès améri- le tiers du Sénat, la totalité de rapcain suit de plus la Chambre des députés et les port sur Haïti, pondant à ces critiques, il a haïtien doit embrasser la sopar Ladenson en plus de près Collectivités territoriales. la commission avancé que le gouvernement ciété civile, les organisations Fleurival. Rappelons que, dans son le déroulement des Relations travaille très dur dans les cou- non gouvernementales haïétrangères du lisses pour assurer la recons- tiennes et le secteur privé », re- du processus électoral, somme rapport en date du 10 juin par Patrick Sénat américain truction. Le chef du gouver- commande la commission des toute incertain, dans le pays. dernier, l’influent congressRéma a, une nouvelle nement a renvoyé la balle aux Relations étrangères du Sénat Au fil des jours, le ton change man américain Richard G. Luet monte. Le dernier docu- gar de l’État d’Indiana, répufois, en moins deux semaines, législateurs américains, en américain. Tous ces efforts doivent ment produit par la commis- blicain de son état et membre épinglé l’administration Pré- qualifiant d’injuste leur posival/Bellerive. Mais ce coup- tion alors que le Sénat amé- aussi inclure des solutions sion des Affaires étrangères, de la commission des Affaires ci, c’est le bureau du séna- ricain n’a pas encore approu- pour déplacer des personnes présidé par le sénateur de étrangères du Sénat américain teur John Kerry, président de vé les fonds que la secrétaire sinistrées qui se trouvent ac- Massachussetts, John F. Kerry, , avait plaidé pour l’implication du parti de l’ex-président cette commission, qui s’en est d’État Hillary Rodham Clin- tuellement dans des camps de semble en témoigner. Publié le 22 juin 2010, le Jean-Bertrand Aristide, Fanchargé. Publié en début de se- ton a promis à Haïti lors de la fortune. « Les Haïtiens, plus maine, ce rapport dénonce un conférence des donateurs en longtemps qu’ils continuent à rapport recommande notam- mi Lavalas, aux prochaines vivre dans des camps de for- ment l’organisation d’élections compétitions électorales. « Le certain laxisme du gouverne- mars dernier. tune, plus difficile on pourra honnêtes et transparentes, gouvernement doit faire tout ment à démarrer le processus les réintégrer et démonter ces avec un CEP crédible. Nulle son possible pour permettre à de la reconstruction du pays, Les sénateurs propocamps », souligne le rapport. part dans le texte, on n’a fait Fanmi lavalas de prendre part cinq mois après le tremble- sent aussi des pistes « Si ces camps ne sont pas mention de la loi prorogeant aux prochaines élections », ment de terre du 12 janvier. d’intervention Les enquêtes sur le terrain réPréoccupations et inquié- confrontés à de graves actes le mandat du chef de l’État au pouvait-on y lire en substance. Par ailleurs, le quotidien vèlent une stagnation dans les tudes imprègnent le rapport d’insécurité, c’est parce que 14 mai 2011, au cas où il n’y conditions de vie de la popu- des sénateurs américains. Ils se leurs occupants gardent l’es- aurait pas d’élections avant le américain, le Miami Herald, lation sinistrée, malgré le dé- montrent conscients des diffi- poir dans un avenir meilleur. 7 février 2011. Par ailleurs, la qui rapporte, dans une de ses but de la saison cyclonique et cultés auxquelles le gouverne- Et cet espoir se dissipe, et que commission sénatoriale a in- éditions, les propos tenus par des ouragans. ment fait face après la destruc- le désespoir survient, il faut sisté sur le fait qu’il y ait un un sénateur républicain, afD’après ce rapport co- si- tion des infrastructures du s’attendre à une situation d’in- président élu pour succéder firme : « Les Républicains et gné par 20 sénateurs améri- pays et la perte de nombreux sécurité qui sera très difficile à à René Préval le 7 février de les Démocrates peuvent être cains, cet état de fait résulte cadres pendant le séisme ; gérer », préviennent les séna- l’année prochaine. Plus loin, le en désaccord sur beaucoup texte parle de préférence d’un de questions liées à la polid’un manque de leadership mais ils croient nécessaire que teurs. D’un autre côté, les séna- CEP structuré. Hormis le par- tique des États-Unis vis-à-vis du président de la République, tout soit fait pour rassurer les René Préval. Depuis le 12 jan- Haïtiens que la reconstruction teurs américains estiment né- ti INITE, proche du pouvoir d’Haïti. Cependant ils s’entenvier, la capacité du chef de d’Haïti n’est pas un vœu pieux. cessaire que les donateurs en place, la classe politique dent sur l’importance d’avoir l’État à prendre des initiatives De même, ils estiment que les parlent d’une même voix et haïtienne dans son ensemble des élections justes, transpaa été mise en doute. Ce rap- donateurs ont besoin d’un in- améliorent la coordination de exige le renvoi de l’institution rentes et libres en novembre port ne vient donc qu’ajouter terlocuteur viable, capable de leurs actions en faveur d’Haïti. électorale, présidée par Gaillot prochain dans le pays ». Selon des informations publiées aux tonnes de critiques dont piloter convenablement les ac- « Il y a trop de fragmentations Dorsainvil. L’Administration publique par la presse, des diplomates est la cible René Préval depuis tivités de reconstruction. Pour dans la communauté des dole séisme, critiques qu’expli- cela, la fonction publique haï- nateurs et trop de désaccords américaine craint qu’un éven- étrangers auraient rencontré queraient les réponses inadé- tienne doit être reconstruite. « », note le rapport, en mention- tuel boycott, par l’opposi- le président Préval le jeudi 17 quates apportées aux besoins Presque tous les bâtiments des nant que le président Préval tion politique, des prochaines juin dernier, l’invitant à apde la population victime. ministères ont été endomma- reçoit des messages contra- joutes n’engendre une grave porter quelques modifications En effet, pas grand-chose gés ou détruits en raison de dictoires sur des questions crise sociale en Haïti, déjà en dans l’actuel Conseil électoral, n’a changé depuis le séisme. leur proximité à l’épicentre du importantes, menant ainsi à proie aux problèmes post- en panne de crédibilité. Le déplacement de la popula- tremblement de terre, tuant la confusion. Sur ce point, les séisme. La commission des tion sinistrée dans des camps un nombre énorme de fonc- législateurs américains appel- Affaires étrangères du Sénat Absence de leadership aménagés à cet effet est stoppé tionnaires et brisant la co- lent la communauté des dona- américain prône la participaLe comité rédacteur du en cours de route. Ce qui fait lonne vertébrale du gouverne- teurs a parlé d’une voix unifiée qu’un des premiers objectifs ment haïtien », lit-on dans le et cohérente pour représenter que s’était fixés le gouverne- rapport qui recommande que ses intérêts et prendre des dément, à savoir le déplacement la stabilisation du secteur pu- cisions nécessaires pour faire avancer le processus. Plusieurs des sinistrés, n’a justement blic soit une priorité. pas été atteint. Les places puLa reconstruction ne doit reconnaissent que le Reprébliques, certaines rues de la pas être seulement l’affaire du sentant spécial de l’Onu, l’ancapitale, certains terrains pri- gouvernement. Sur ce point, cien président Bill Clinton, vés sont toujours bondés le Sénat américain est ferme. peut être dans la meilleure pode tentes de fortune pour la Tandis que plusieurs comp- sition pour assumer ce rôle. Ils plupart. Et que dire des dé- tent sur le gouvernement pour avancent que la Commission combres des bâtiments effon- fournir des conseils et la direc- intérimaire pour la reconsdrés ! Ils occupent toujours les tion pour la reconstruction, il truction d’Haïti (CIRH) rechaussées. est également important que présente peut-être la meilleure Un tel tableau, selon plu- la société civile haïtienne et perspective du pays en ce sens. Les dés sont donc jetés. Au sieurs leaders d’organisations d’autres acteurs de la société sociales, justifie parfaitement mettent les mains à la pâte. « gouvernement d’assumer ses bien la préoccupation des sé- La reconstruction du pays ne responsabilités. nateurs américains quant à la devrait pas être politisée, mais [email protected] reconstruction d’Haïti. Toute- devrait être un processus inclu- D D No 34224 Actualité 3 Vendredi 25- Jeudi 1er juillet 2010 rapport a produit son rapport, après des visites en Haïti et des interviews réalisées avec des personnes intéressées. Il critique le manque de leadership du président de la République après la catastrophe du 12 janvier dernier. Le retard dans la publication de l’arrêté présidentiel donnant aux actuels membres du CEP mandat d’organiser la prochaine présidentielle au cas où il n’y aurait pas de remaniement, le retard dans la fixation d’une date pour la réalisation de ces joutes, semblent motiver l’allure du rapport de la commission qui renforce les conclusions de celui du sénateur Lugar, publié 12 jours avant. Entretemps, la communauté internationale s’impatiente des nombreux ajournements dans le processus électoral. L’éventualité d’une crise politique au-delà du 7 février 2011 est à redouter. « Si des élections ne seront pas réalisées avant la fin du mandat du président Préval, Haïti peut être confrontée à un vide institutionnel… Le pays n’a pas besoin d’ajouter une crise politique à celle occasionnée par le tragique tremblement de terre du 12 janvier qui a causé près de 300 000 morts », lit-on dans le document. La commission note le refus systématique du président de porter des changements au sein du CEP, alors que c’est une condition posée par l’opposition politique pour prendre part aux prochaines joutes. La crédibilité du CEP est essentielle pour éviter un boycott ou une crise politique. La commission prévient que toute crise politique pourrait constituer un obstacle aux efforts du gouvernement américain pour aider Haïti à sortir de l’état lamentable où elle se trouve après le 12 janvier. Politique René Préval réussira-t-il son pari électoral ? Les prochaines élections auront donc lieu le 28 novembre, et c’est bien le Conseil électoral provisoire (CEP) en place qui sera chargé de son organisation. En publiant l’arrêté présidentiel convoquant le peuple en ces comices, René Préval donne son appui à l’actuel Conseil électoral provisoire, que l’opposition et la société civile haïtienne ne jugent pas apte à organiser des élections crédibles et démocratiques. I l est une évidence que la volonté du président de la République à réaliser les prochaines élections avec l’actuel Conseil électoral est inébranlable. D’ailleurs le mépris affiché vis-à-vis des secteurs réclamant la destitution des membres de ce conseil est un signe de son obstination à voir les collègues de Gaillot Dorsainvil, contestés depuis leur désignation, s’occuper du processus électoral. Certains soutiennent que, par cette attitude, le chef de l’Etat veut assurer sa mainmise sur ce processus et ainsi garantir l’élection d’un ses proches à la présidence. De ces accusations, René Préval fait peu de cas. La date du 28 novembre est officiellement fixée pour l’organisation des élections dans l’arrêté présidentiel publié ce week-end. Avec la publication de cet arrêté, c’est la consécration définitive du CEP de Gaillot Dorsainvil. D’ailleurs, avant même l’arrêté présidentiel, le Conseil électoral provisoire (CEP) avait déjà mis le cap sur l’organisation des prochaines compétitions électorales. Selon un projet de budget soumis à l’Exécutif, les élections générales fixées au 28 novembre 2010 coûteront environ 38 millions de dollars. Gaillot Dorsainvil avait annoncé, pour la fin du mois en cours, la mise en branle de la machine électorale. Il disait attendre les réactions de l’Exécutif sur le calendrier afin d’engager des discussions avec les autres acteurs concernés. Un grand pas est enregistré dans le processus électoral, mais toujours selon l’agenda du chef de l’État. Ce qui doit faire grincer les dents aux responsables politiques de l’opposition qui ne sont jusqu’à présent pas arrivés à obtenir la destitution du Conseil électoral provisoire. La pression du béton n’a donc pas dissuadé René Préval, ni même les appels du Sénat américain qui plaide pour le remanie- ment de l’appareil électoral. Encore moins la proposition faite par la Société civile d’un CEP formé sur le modèle de celui de 1987, avec en plus un Directeur exécutif. Sur la base d’une telle proposition, le CEP serait constitué de représentants de l’Exécutif, de la Conférence épiscopale, de la Fédération protestante, de la Cour de Cassation, du secteur des droits humains, du Conseil de l’université d’Etat et de l’Association des journalistes haïtiens. Donc la machine électorale suit son cours sans les changements souhaités. L’ambassadeur français accrédité en Haïti, Didier Lebret, qui commentait la situation électorale, estime normales les contestations observées lors des élections en Haïti. « Même aux Etats-Unis, souligne-t-il, des contestations électorales ont duré plusieurs mois ; il n’y a pas d’élections parfaites ». Selon le diplomate, le mieux, c’est d’éviter le boycott qui ne profitera à personne. « Le boycott compromet la légitimité du président élu et entrave la vie politique dans tout pays », a-t-il dit. Didier Lebret invite les autorités haïtiennes à donner des garanties aux partis de l’opposition ainsi que des moyens nécessaires à leur campagne électorale. « Que l’État haïtien prenne le plus grand soin de leur demande légitime, leur accès aux medias, leur représentation dans les bureaux de vote pour observer le processus électoral », recommande Didier Lebret, affirmant que la France est prête à répondre à tous les besoins liés à l’assistance technique en matière électorale. Le diplomate s’est cependant abstenu de faire le point sur la remise en question de la crédibilité du Conseil électoral provisoire. « C’est pas dans notre intérêt », s’est-il excusé. [email protected] La société civile propose, à René Préval de disposer… Plusieurs organisations de la société civile, notamment le Conseil national des acteurs haïtiens non étatiques (Conahne), l’Initiative de la société civile (ISC) ont rendu publique, lundi, une proposition devant permettre la réalisation d’élections honnêtes, crédibles et démocratiques dans le pays avant la fin de l’année 2010. ormer le ciété civile intervient à un la matière, ainsi qu’une force une tâche de Conseil d’admimoment où l’opposition poli- de caractère et une personna- nistration et ne pourront pas Conseil tique semble s’essouffler dans lité devant leur permettre de occuper une fonction dans la électoral provisoire les différentes mobilisations garantir, en tout temps, leur machine électorale. De nombreux scandales (CEP) sur le entreprises pour obtenir le indépendance vis-à-vis des modèle de celui départ en bloc des conseillers autorités et des acteurs poli- ont éclaboussé l’image du CEP en fonction ; les manide 1987, avec électoraux et une hypothé- tiques. par Lionel Edouard Cette proposition est ac- festations de rue expriment en plus un di- tique démission du chef de cueillie favorablement par toute la méfiance et l’hostirecteur exécutif, voilà le fil l’État René Préval. La formule, proposée par certains leaders de l’opposi- lité de l’opposition politique conducteur de cette [email protected] sition. L’initiative de la so- les organisations de la société tion. C’est le cas de Myrlande vis-à-vis de l’appareil électocivile, n’était valable, dit-on, Manigat du Rassemblement ral. Pour Rosny Desroches de que pour la conjoncture de des démocrates nationaux l’ISC, la démarche des orga1987 et le gouvernement mi- progressistes (RDNP). Ce- nisations de la société civile litaire de Henry Namphy. Se- pendant Mme Manigat a trouve justement son justifilon le document, un nouveau tenu à préciser que cette for- catif dans le fait que l’actuel CEP reconstitué à 80% de- mule insérée dans les dis- CEP est décrié. Aucun acteur vrait remplacer l’actuel. Sept positions transitoires de la politique ne croit ce conseil des neuf secteurs désignés par Constitution de 1987 n’a plus capable d’organiser des élecles dispositions transitoires aucune valeur légale, car ca- tions crédibles. M. Desroches souhaite que la classe polide la Constitution de 1987 y duque. La dissolution du CEP de tique, notamment le pouvoir délégueraient des membres. Il s’agit de : l’Exécutif, la Confé- Gaillot Dorsainvil, de l’avis de en place, prenne en compte rence épiscopale, les Organi- plus d’un, ne garantit en rien cette proposition afin d’évisations de droits humains, le la tenue de bonnes élections. ter que soit gaspillé l’argent Conseil de l’université et l’As- C’est dans cette optique que que la communauté internasociation des journalistes haï- la proposition de la Socié- tionale projette de débloquer tiens. La dernière place est té civile est intéressante. Elle pour l’organisation des élecest de nature à permettre le tions. laissée au secteur vaudou. L’adhésion totale de la Il faut noter également que divorce d’avec une tradition cette proposition tient compte vieille de plus de vingt ans. Le classe politique à cette noudes critères de sélection des chef de l’État n’a plus à choisir velle proposition de la société conseillers électoraux. Les les conseillers électoraux. Ce civile, mettrait, dit-on, René dirigeants de la Société ci- qui diminuerait son emprise Préval au pied du mur. vile exigent la transparence. sur l’appareil électoral. De [email protected] Les sélectionnés doivent avoir plus, les conseillers électoraux une certaine compétence en seront uniquement astreints à F 4 Actualité Vendredi 25- Jeudi 1er juillet 2010 anciennes pratiques prédatrices de l’opposition ». « Il est temps, dit-il, de divorcer d’avec le discours ‘je suis L’opposition n’arrive pas à mobiliser l’opinion publique contre René Préval. A l’approche des mieux que toi, je peux faire élections, les citoyens paraissent peu emballés et boudent la mobilisation antigouvernementale mieux’, sans rien proposer ». lancée depuis plus d’un mois. Opposition / mobilisation : Double jeu ou incapacité ? Que veut vraiment l’opposition ! Quelques manifestants anti-CEP dans les rues de Port-au-Prince. (photo Marc Régis) L e mouvement enclenché par l’opposition politique haïtienne, depuis le début du mois de mai, pour obtenir le départ du chef de l’État et des conseillers électoraux semble s’essouffler. Déjà loin, la grande foule des premiers jours de mobilisation. Malgré un bilan contrasté et contesté, René Préval est confortable. L’opposition ne propose pas mieux. Sans chef de file confirmé, elle se débat dans une crise identitaire et stratégique stérile. L’apport quantitatif plus que considérable de Fanmi Lavalas, qui continue d’alimenter les mobilisations, ne change en rien la situation. Selon les observateurs, l’opposition a raté, après le séisme du 12 janvier, l’occasion de marquer les esprits. Elle n’a jamais su contraindre le chef de l’État à la table des négociations pour participer dans l’élaboration du projet de reconstruction du pays. Les faibles capacités de mobilisation constatées du côté de l’opposition et un manque de leadership apparent ont longtemps fait office d’argument dans les milieux du pouvoir pour justifier la mise à l’écart de cette opposition. « Pour être une force de proposition, il faut avoir deux choses : la force et les propositions », avancent certains analystes politiques. Les démarches entreprises contre René Préval, depuis le début du mois de mai, sont caractérisées par un problème d’identité sérieuse, voire de paternité. Aucun leader n’incarne ce mouvement. Et la défection de certains fleurons de l’opposition n’est pas pour arranger les choses. D’autres éléments font également obstacles à la réussite de ce mouvement. La Coupe du monde de Football et la période des fêtes champêtres, qui débute le 24 juin avec la St Jean, vont réduire considérablement la participation populaire aux rassemblements convoqués par l’opposition. « Il y a des moments qui se prêtent plus à ces genres de mouvement que d’autres», avance le politologue Gracien Jean. A l’heure où la reconstruction du pays focalise l’attention, tant de la communauté nationale qu’internationale, l’homme politique estime que le spectacle offert par les acteurs de l’opposition est hideux. Cette démarche, fait-il remarquer, s’apparente « aux Éducation/Examens d’État Faire en sorte que tout se passe bien ! Les responsables du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle(Menfp) ont retenu la semaine du 30 juin pour les examens de la 6e année fondamentale. Une session spéciale est prévue pour le bac permanent. Mais ces examens ne concernent que les départements non affectés par le séisme du 12 janvier dernier. Au-delà se profile le casse-tête qu’ils doivent résoudre quand viendra le tour des départements touchés par le séisme. L a situation est loin d’être réjouissante. Si un nombre considérable d’écoliers a pu par Jean Panel réintégrer les Fanfan salles de classe, un autre groupe, tout aussi important, a tout simplement dit adieu à cette année scolaire. Leurs écoles n’ont pu être déblayées et les parents n’ont pas d’argent. Ceux qui sont retournés à l’école ont grand espoir de subir les examens d’État dans trois mois. Beaucoup de syndicats d’enseignants et de parents ont dénoncé cet état de fait, mais qu’à cela ne tienne. Il fallait tout de même renvoyer les enfants à l’école, ont répondu les autorités. Une autre raison évoquée : sortir les enfants de l’inaction continue afin qu’ils cessent de penser au séisme et tournent la page. Les examens officiels dans les départements affectés par le tremblement de terre, sa- voir l’Ouest, les Nippes, le Sud’Est, sont prévus au milieu du mois d’août. Certains problèmes restent encore à être résolus. Pratiquement, toutes les écoles, qui servaient de centre d’examens et qui pouvaient accueillir un grand nombre de candidats, ont été détruites. Sur ces espaces étendus, des constructions en bois ont été érigées, mais le nombre est assez restreint comparativement aux années d’avant le séisme. « Nous envisageons d’utiliser dans cette Depuis quelque temps, l’opposition a appris à se contenter des miettes. Au lieu de s’unir autour d’un idéal commun en vue de conquérir le pouvoir, elle se contente de faire pression et de négocier pour occuper des fonctions dans le gouvernement (le partage du gâteau). De l’avis de plusieurs observateurs dont Gracien Jean, les objectifs du mouvement de l’opposition ne sont pas clairement exprimés. Comme à l’accoutumée, quelle que soit l’ampleur de leur contestation, les principaux leaders de l’opposition viennent toujours à la rencontre de l’Exécutif, à la table des négociations. La dissonance observée dans le mouvement rend l’opposition impuissante et confirme de plus en plus les velléités sectaires des partis politiques. Les groupes engagés n’arrivent pas à trouver la bonne formule pour faire avancer cette mobilisation qui s’enlise dans la stagnation. Chacun tente d’imposer ses propres doléances. Pour certains, le chef de l’État représente le véritable problème ; pour d’autres groupes, il s’agit du CEP, et, pour un dernier groupe, ce sont les deux. Chaque leader nourrit ses rêves d’accéder à la présidence lors des prochaines joutes. Aucun projet de société, fait remarquer Gracien Jean, ne les unit. Aucun leadership devant permettre au mouvement d’aboutir n’a été dégagé. Le jeu de l’usure En réclamant à la fois le départ du CEP et du chef de l’État, les partis engagés dans la mobilisation antigouvernementale paraissent ne pas maitriser la réalité électorale du pays. Gracien Jean explique que le chef de l’État perspective les abris que nous avons construits pour des établissements », explique Grégory Telfort, l’un des responsables de l’Enseignement secondaire au Menfp. Sous les tentes, la situation sera intenable, car les mois de juillet et d’août seront très chauds selon les prévisions météorologiques. Il faudra donc trouver des solutions alternatives pour atténuer la chaleur. Un jeune élève de la Rhéto se montre assez impatient, mais aussi un peu anxieux pour les trois mois à venir. No 34224 est le seul capable légalement d’opérer des changements et/ ou de former un nouveau CEP. En exigeant son départ, cette tâche reviendra donc à un président provisoire, ajoute-t-il. Toutefois, un problème majeur se pose. Pour la communauté internationale, présente en Haïti à travers la mission onusienne, et toutes les autres entités qui œuvrent depuis six ans pour la « stabilisation » d’Haïti, ce serait un cuisant échec. Un retour à la case de départ serait donc une gifle pour l’Onu et ses principes démocratiques. À l’heure où la communauté internationale, notamment les Etats-Unis via le Congrès, réclame des élections avant la fin de l’année, René Préval n’a qu’un choix, celui de négocier et d’effectuer des changements dans l’appareil électoral. Cependant, pour Gracien Jean, il fait tarder l’échéance, il pratique le jeu de l’usure, une manière d’affaiblir un peu plus l’opposition et de faire éclater le mouvement. « A l’arrivée, à l’approche des élections, aucun parti de l’opposition ne sera prêt alors que le sien le sera et gagnera les élections », analyse Gracien Jean. La démission des conseillers électoraux ne peut en rien garantir la tenue d’élections crédibles, honnêtes et démocratiques dans le pays. « Les élections sont une affaire technique. La direction générale, celles des opérations et de tabulation du CEPsont les principaux acteurs qui les réalisent ». Pour corriger les erreurs, avance Gracien Jean, les contestataires devraient également se pencher sur l’aspect technique des élections, d’autant que les conseillers électoraux n’ont qu’une fonction administrative. Avec les frictions entre les principaux éléments de la classe politique, l’opposition perpétue les pratiques d’avant 2004. Depuis près de dix ans, elle ne progresse en rien et esquisse les mêmes perspectives. Elle s’enlise. [email protected] « Je ne sais pas si dans mon école nous verrons tout le programme. Mais, pour l’instant, ce n’est pas le cas et nous n’aimerions pas être victimes de cette situation », craintil. Toutefois, il se dit confiant dans les promesses des responsables faisant état d’un bac allégé. En attendant, cap sur les examens Les épreuves de la 6e année fondamentale se dérouleront les 30 juin et 1er juillet (suite page 6) No 34224 Actualité 5 Vendredi 25- Jeudi 1er juillet 2010 Élargissement du mandat du CEP L’opposition prise au dépourvu Les partis politiques de l’opposition s’apprêtaient à s’aligner derrière la proposition d’un groupe d’organisations de la Société civile, quand le président René Préval a publié, le vendredi 24 juin, l’arrêté élargissant le mandat de l’actuel Conseil électoral provisoire (CEP), organe en déficit de crédibilité depuis l’affaire du conseiller Jean Enel Désir. Une décision qui choque. L undi 21 juin 2010, une quinzaine d’organisations de la société civile ont proposé le renpar Jacques Desrosiers voi de l’actuel Conseil électoral provisoire et son remplacement selon la formule prévue dans l’article 289 de la Constitution. Selon cette formule, le nouveau CEP devrait être constitué, entre autres, des représentants de l’Exécutif, de la Cour de cassation, de la Conférence épiscopale, de la Fédération protestante, du Conseil de l’Université d’État d’Haïti, de l’Association des journalistes. L’arrêté présidentiel publié, le jeudi 24 juin, met fin aux débats et tractations politiques relatives à cette proposition de la société civile. Il donne à l’actuel Conseil électoral provisoire mandat d’organiser l’élection présidentielle, les élections pour le renouvellement du tiers du Sénat, celles pour une nouvelle Chambre des députés et les élections locales. Le CEP aura à organiser des joutes pour tout poste vacant au Sénat. Le pouvoir de l’actuel Conseil électoral provisoire s’étend jusqu’à l’organisation des élections indirectes. « Le mandat des membres du Conseil électoral provisoire prendra fin avec l’épuisement de la mission définie à l’article 1er du présent arrêté », lit-on dans l’article 2. Rosny Desroches n’a pas tardé à réagir. Pour lui, le chef de l’État a commis une très grave erreur en publiant cet arrêté. Desroches prévient contre les turbulences politiques à venir. Il invite le président René Préval à revenir sur cet arrêté. Au niveau des partis et regroupements politiques de l’opposition, c’est la concertation. C’est le cas par exemple de la Plateforme des patriotes haïtiens (Plaph) qui devait se réunir le samedi 26 juin en vue de définir une position et une stratégie. Le chef de l’État aurait profité de l’accalmie constatée avec la fièvre de la Coupe (suite page 6) RÉPUBLIQUE D’HAÏTI LIBERTÉ EGALITE FRATERNITÉ ARRÊTÉ RENE PREVAL PRÉSIDENT VU les articles 11, 12-1, 15, 16, 16-1, 16-2, 17,28,31,311,31-2,31-3,52-1,52-2,58,59,59-1, 88, 89, 90, 90-1, 91, 92, 94, 94-1, 94-2, 95, 95-3, 96, 130, 132, 133, 134, 134-1, 134-2, 1343, 135, 136, et 191 de la Constitution; Vu la Loi Électorale du 9 juillet 2008; Vu l’Arrêté du 18 janvier 2008 établissant les règlements généraux du Conseil Électoral Provisoire ; Vu l’Arrêté du 16 octobre 2009 nommant les Membres du Conseil Électoral Provisoire; Considérant qu’il y a lieu d’organiser les élections du Président de la République, du tiers du Sénat, des Députés, des Conseils Municipaux, des Conseils d’Administration des Sections Communales, des Assemblées des Sections Communales et des Délégués de Ville; Considérant qu’il y a. lieu d’organiser les élections pour tout autre poste vacant au Sénat de la République ; Considérant qu’il convient également d’organiser les élections des Membres des Assemblées Municipales, des Membres des Assemblées Départementales, des Membres des Conseils Départementaux et des Membres du Conseil Interdépartemental; Considérant qu’il y a lieu, à cet effet, de modifier le mandat du Conseil Électoral Provisoire formé le 16 octobre 2009 ; Sur le rapport du Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, du Ministre de l’Économie et des Finances, du Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, et après délibération en Conseil des Ministres, Haïti/élections Préval étend le pouvoir du CEP ! Les pressions de la communauté internationale conjuguées aux contestations de l’opposition politique n’ont pu dissuader le président René Préval de confirmer les membres de l’actuel Conseil électoral provisoire (CEP) à leur poste dans la perspective des élections générales à la fin de l’année. oin de remanier l’institution électorale, pourtant décriée par l’ensemble des partis politiques de l’opposition et des secteurs de la société civile, le chef de l’État a étendu les pouvoirs de l’équipe dirigée par Gaillot Dorsainvil en lui donnant mandat d’organiser la présidentielle de la fin de l’année. Longtemps en discussion dans les milieux politiques haïtiens, la date du 28 novembre a été officiellement retenue pour la réalisation des scrutins. Cet arrêté de 3 articles, publié le 24 juin dernier, autorise l’actuel CEP à : « organiser Gaillot Dorsainvil, le président du CEP. les élections du président de la République, du tiers du Sénat, à l’organisation et au fonction- tés techniques, notamment à des Députés, des Conseils mu- nement des Collectivités terri- Port-au-Prince où les centres de votes ont été détruits par le nicipaux, des Conseils d’admi- toriales. » Ce document est publié séisme du 12 janvier dernier et nistration des Sections communales, des Assemblées des dans un contexte particulière- où la population vit dans la rue. sections communales, des Dé- ment troublé. Depuis plus de D’autre part, le déplacement de légués de ville ; d’organiser des deux mois, des manifestations la population vers d’autres réélections pour tout autre poste populaires anti-gouvernemen- gions du pays complique davacant au Sénat de la Répu- tales se sont étendues à travers vantage la tâche de réaliser des les rues de la capitale et dans les listes électorales définitives. blique ». D’autre part, en cas d’un L’article premier de l’arrêté villes de province. Le renvoi de indique : « Le Conseil électoral l’actuel CEP constituait la prin- éventuel boycott des scrutins provisoire a pour mandat d’or- cipale revendication des acteurs par l’opposition politique, les ganiser les élections indirectes politiques qui guidaient les dé- nouveaux élus feront face à des membres des Assemblées bats. L’arrêté du 24 juin vient un déficit de crédibilité et l’on municipales, des Assemblées comme une douche froide pour craint que la crise post électodépartementales, des membres les opposants politiques et des rale de 2001 ne se reproduise. En tout cas, dans cinq mois, des Conseils départementaux membres de la société civile et des membres du Conseil in- qui venaient de soumettre une les électeurs seront appelés à terdépartemental. Ces élections proposition de formation d’un élire un président de la République, 12 sénateurs, 99 dépuseront programmées en tenant nouvel organisme électoral. Par ailleurs, le CEP doit s’at- tés... compte de l’établissement par le Parlement du cadre légal relatif tendre à de grandes [email protected] L ARRÊTE Article 1.Le Conseil Électoral Provisoire a pour mandat de : Organiser les élections du Président de la République, du tiers du Sénat, des Députés, des Conseils Municipaux, des Conseils d’Administration des Sections Communales, des Assemblées des Sections Communales, des Délégués de Ville; Organiser les élections pour tout autre poste vacant au Sénat de la République ; Organiser les élections in- directes des Membres des Assemblées Municipales, des Membres des Assemblées Départementales, des Membres des Conseils Départementaux et des Membres du Conseil Interdépartemental. Ces élections seront programmées en tenant compte de l’établissement par le Parlement du cadre légal relatif à l’organisation et au fonctionnement des collectivités territoriales. Article 2.e mandat des membres du Conseil Électoral Provisoire prendra fin avec l’épuisement de la mission définie à l’article 1 er du présent Arrêté. Article 3.Le présent Arrêté sera publié et exécuté à la diligence des Ministres de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, de l’Économie et des Finances, de la Justice et de la Sécurité Publique, chacun en ce qui le concerne. Donné au Palais National, à Port-au-Prince, le 24 juin 2010, An 207ème de l’Indépendance. 6 Actualité Vendredi 25- Jeudi 1er juillet 2010 No 34224 Les chroniqueurs sportifs : ces faiseurs d’opinions ! À Port-au-Prince, la couverture de la Coupe du monde de football a la priorité dans la programmation des radios et télévisions. Les activités sociopolitiques, la question de la reconstruction du pays sont carrément reléguées au second plan. L’œuvre des chroniqueurs ? L a retransmission de cette 19e édition de la phase finale de la Coupe du monde de football n’a pas connu de restriction cette année en Haïti. C’est d’autant plus surprenant que cet événement se déroule quelque mois seulement après la catastrophe du 12 janvier, tandis que le peuple haïtien vit encore les conséquences douloureuses du séisme, manifestant très peu d’intérêt pour les débats qui se font autour de la reconstruction d’Haïti. Quasiment tous les medias haïtiens assurent la retransmission de la Coupe du monde 2010. Cette large couverture médiatique de la plus grande fête sportive de la planète a chambardé la programmation des stations de radio et chaines de télévision qui s’y consacrent sans mesure. Pendant les premiers dix jours du déroulement de l’événement, qui ont vu certaines équipes s’affronter à 6 heures am (heure d’Haiti), on ne parle que de football du matin au soir dans les stations hertziennes du pays. Tantôt c’est la retransmission d’un match, tantôt des filmdocumentaires sur le foot, tantôt la diffusion des vidéos clips y relatives, tantôt la reprise d’un match. Les émissions à caractère social, éducatif, politique ont dû céder la place. Le foot semble occuper l’attention de tous. Comme d’habitude, des analystes connus comme références dans les milieux sportifs (Patrice Dumont, Kesner Pharel et Jean Pierre Etienne pour la TNH ; Philippe Vorbe pour Radio Télé Caraïbe ; Berman Gay pour Radio Télé Galaxie, entre autres), assurent la retransmission du Mondial FIFA Afrique 2010 avec professionnalisme pour le plaisir des auditeurs/téléspectateurs. Néanmoins, le contenu des messages, véhiculés par certains chroniqueurs sportifs des medias les plus populaires, s’avère en général très peu instructif. Les slogans et expressions, souvent vides de sens et grivois, qui se propagent à travers certains medias de la capitale semblent avoir un impact considérable sur la population haïtienne réveillée de sa léthargie pour célébrer cette Coupe du monde. On a bien noté ce fait lors de la rencontre mettant aux prises les Oliverde à la formation ivoirienne, le 20 juin dernier. La fièvre du mondial s’est emparée des fans haïtiens du Brésil. En effet, tout au long du déroulement de ce match, toutes les activités ont été suspendues, les rues devenant désertes. Dès le coup de sifflet final, les fans du Brésil ont regagné les rues et rendu la circulation impossible, L’opposition prise au dépourvu (suite de la page 5) du monde de football, dans les mouvements anti-gouvernementaux, pour publier cet arrêté. Le Conseil électoral provisoire, en plus d’être décrié par les partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile , est sous enquête de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). Sur demande du commissaire de gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, l’ULCC conduit une investigation sur des cas de corruption qui divisent les conseillers électoraux, particulièrement sur le cas du représentant de l’Église catholique au sein du CEP, Jean Enel Désir, accusé de confiscation de chèques d’un employé. Dans l’état actuel des choses, seuls Edmond Mulet, chef civil de la Minustah, et le président René Préval, ont confiance en la capacité de l’actuel Conseil électoral provisoire (CEP) d’organiser les prochaines élections, en dépit des soupçons et des accusations dont sont l’objet les conseillers électoraux. L’arrêté présidentiel est publié le jour même (le jeudi 24 juin) d’une réunion entre le président René Préval et Edmond Mulet, des représentants de l’Organisation des Etats américains (OEA), du Brésil, de la Caricom, autour du processus électoral. Faire en sorte que tout... et ceux de la 9e année fondamentale du 6 au 8 juillet. Les élèves déplacés sont automatiquement intégrés dans le département de leurs nouveaux établissements. Pour Grégory Telfort, tout est fin prêt pour le déroulement des examens des années fondamentales. Les inspecteurs des différents départements ont récupéré les textes. La ten- dance est à l’allègement des questions pour les postulants et de la prise en compte du contexte. « Nous avons privilégié le moins de déplacement possible », indique Telfort, ajoutant que les sujets sont adaptés à la situation. Une session spéciale est prévue pour le bac permanent. Quant aux examens pour les départements affec- Deux rapports, en quinze jours, de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain expriment, entre autres, des inquiétudes quant à l’avancement du processus électoral. Ils ont même appelé à des changements au sein du Conseil électoral provisoire. L’ambassadeur du Canada en Haïti, dans un entretien avec une station de radio de la capitale, la semaine écoulée, a réaffirmé la volonté de son pays de soutenir le processus électoral. Cependant, Gilles Rivard a insisté sur la nécessité d’organiser des compétitions électorales honnêtes, crédibles et démocratiques. [email protected] (suite de la page 4) tés par le séisme du 12 janvier, Telfort affirme que les responsables sont en train d’étudier les possibilités relatives aux espaces disponibles. Ils comptent utiliser certains abris provisoires pour faciliter la tenue des examens. « De toute façon les examens doivent se tenir », tranche Gregory Telfort. [email protected] à pied ou en voiture. Les artères les plus fréquentées de la zone métropolitaine étaient bloquées à cause de la célébration de cette victoire. Si pour certains citoyens il y avait lieu de célébrer, pour d’autres, c’était l’énervement et la colère. Il fallait attendre plus de trois heures pour que les « fous du Brésil » décongestionnent les rues. Phara Léoné Baptiste est économiste et travaille à la Fondation Espoir. Il s’en prend au peuple haïtien et particulièrement aux chroniqueurs sportifs qui, dit -il, utilisent leur aura pour influencer les auditeurs/téléspectateurs dans le sens de la « honte ». « Ce n’est pas normal que tout un pays soit bloqué juste pour célébrer une victoire de l’équipe du Brésil, alors que la mission de coopération brésilienne n’a même pas pensé à faire don d’un stade au moins à Haïti », a lâché monsieur Baptiste. Pour ce dernier, les medias et le peuple haïtien devraient se concentrer davantage sur les débats autour de la reconstruction du pays dévasté par le tremblement de terre du 12 janvier. Phara Léoné Baptiste évoque l’absence du pays à cette 19e Coupe du monde de football. « Les gens auraient dû s’intéresser à la première rencontre de la CIRH, au Karibe, la semaine dernière », déplore-t-il. Emotivité ou rationalité, il reste vrai que le pouvoir que détiennent les journalistes en général, les chroniqueurs sportifs en particulier, ne leur sera pas enlevé. Cela dit, ils canaliseront toujours l’opinion nationale dans la mauvaise ou la bonne direction, dans le sens de leur personnalité, leur niveau d’éducation, leur vision des choses. [email protected] Plus d’un million d’Haïtiens aidés par le Pam Le Programme alimentaire mondial (Pam) a annoncé, au cours d’un bilan, que cinq mois après le tremblement de terre du 12 janvier, qu’il a déjà fourni une aide alimentaire à 1,3 million d’Haïtiens. Selon Alejandro Chicheri, plus de 1,3 million de personnes bénéficient des différents programmes mis en place en Haïti par l’agence onusienne, dans les zones touchées par le séisme à Port-au-Prince et dans les provinces. Il a fait remarquer que durant la phase d’urgence, deux millions d’Haïtiens avaient reçu une assistance alimentaire du Pam. Monsieur Chicheri affirme que la situation des plus vulnérables est en train de s’améliorer. Toutefois il dit qu’il reconnait que la situation reste difficile pour certains Haïtiens. Par ailleurs , il a précisé que plus 30 mille Haïtiens sont actuellement embauchés dans le cadre du nouveau programme baptisé « Cash and food For work, », mis en place par le Programme alimentaire mondial. Intervenant à la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire de la Minustah, Monsieur Chichero a indiqué que l’objectif du Pam est d’arriver à 70 mille emplois dans le second semestre de 2010. (Source : metropolehaiti.com) Haïti-Canada : acheter le café haïtien pour aider le pays L’Entreprise canadienne, Noir Café, spécialisée dans l’importation de café au Canada, souhaite aider Haïti à travers le commerce équitable en achetant son café pour le vendre au Québec. A cet effet, Marcel Guérin et sa fille Catherine, propriétaires de Noir Café, ont déjà établi des contacts avec la coopérative des planteurs de café à Belle-Anse (COOPCAB) dans le Sud’Est du pays. Leur intention est de retourner 2 dollars canadiens par kilo de café vendu, à des fondations haïtiennes de développement durable, selon le journal canadien Le Soleil. Une première livraison de 1000 sachets de 250 grammes de café équitable et biologique doit bientôt arriver au Québec. La société Équitable, entreprise française spécialisée dans le commerce équitable, a récemment importé du chocolat haïtien en France, toujours dans l’idée d’aider l’agriculture haïtienne et d’accroître les revenus des producteurs haïtien. (Source : Alterpressehaiti.org) No 34224 Portrait 7 Actualité Vendredi 25- Jeudi 1er juillet 2010 Ernst Erilus : l’homme aux multiples réalisations ! l’ancien maire de Delmas,Ernst Erilus. (photo Marc Regis) Avec très peu de moyens, utilisant souvent ses propres fonds, l’ex-maire adjoint de Delmas, Ernst Erilus, compte à son actif de nombreuses réalisations communautaires. Une volonté exemplaire de servir l’anime depuis bien longtemps. « Je crois qu’on n’a pas besoin d’être riche comme Crésus pour se rendre utile par Erilande à son pays », Sully déclare Ernst Erilus, d’un ton ferme et convaincant. Il est de ces personnalités qui ont beaucoup souffert dans leur vie et qui se consacrent, par la suite, au soulagement de la souffrance des autres. Orphelin de père et de mère, Ernst Erilus a été inspiré, dès sa jeunesse, par l’animateur vedette de « Tam Tam 129 », une émission de variété musicale animée sur radio Métropole, dans les années 70, par l’immortel Ricot Jean Baptiste, alors grande vedette de la station. Ricot était le seul à soutenir Erilus dans ses études classiques. A en croire les confidences de notre interviewé, il se débrouillait durement, tout seul pour poursuivre ses études au Lycée Alexandre Pétion. Notre homme a eu l’opportunité de se rendre à Moscou, en Union soviétique, plus précisément à l’université Patrice Lumumba où il a étudié les Sciences po- litiques et à l’Université populaire de la Havane, Cuba, pour étudier la « Guérilla urbaine ». Militant politique de longue date, Ernst Erilus, qui se présente membre fondateur de l’OPL avec les Gérard Pierre-Charles, Sauveur Pierre Etienne, Paul Denis, Marc Romilus, entre autres, semble vouloir s’écarter des pratiques politiques traditionnellement en cours dans le pays. Les techniques de « Guérilla urbaine » apprises dans les écoles cubaines et soviétiques sont jetées aux oubliettes, à bien saisir les démarches de Ernst Erilus qui se contenterait aujourd’hui d’initiatives moins risquées, mais fort utiles au bien-être de sa communauté.. Maintes réalisations à son actif ! En 1991, au Bel-Air, le très populaire Erilus a fondé le Centre de Formation populaire (Ceforum). En 1992, avec ses modestes fonds, il a lancé une coopérative qui prêtait de l’argent aux petits marchands de Cité Soleil, où il réside depuis déjà longtemps. Le centre de santé Solame à Solino, un quartier populaire, a suivi en 1993. Devenu maire adjoint à l’édilité de Delmas en 1995, Ernst Erilus allait fonder la Fondation Lapraille, différente du mouvement politique « La Pway », avec 80% des économies cumulées durant son mandat à la mairie de Delmas. Cette fondation a été lancée dans le but de compenser au manque d’actions concrètes envisagées durant son passage à la municipalité, en raison du fait, a-t-il déclaré, qu’on lui rognait les ailes. Et, c’est la Fondation Lapraille qui allait inaugurer la plus grand immeuble jamais construit alors au plus grand bidonville du pays, le 14 septembre 1999. L’immeuble de 4 étages qui dominait toute la Cité Soleil. Il s’agit du siège du Complexe socio-médical Ernst Erilus qui prodiguait gratuitement des soins de santé à la population de Cité Soleil. Ce complexe était aussi doté d’une école et d’une cantine populaire. Mais les hommes du chef de gang Emmanuel Wilmé, plus connu sous le sobriquet Djed Wilmé, n’ont pas pris beaucoup de temps pour détruire ce bâtiment. Raison ? Les soldats de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) avaient occupé le complexe en 2004, question d’avoir une vue périphérique sur les activités des bandits recherchés. Ces déconvenues n’ont pas pu toutefois décourager Erilus. A Sarthes, quartier limitrophe de Cite Soleil, sur la nationale # 1, il a fait don de sa résidence privée pour la construction du Centre de santé Christina Erilus, où les services sont encore offerts gratuitement, a appris Ernst Erilus, père de 8 enfants. En outre, au cours de son mandat de maire adjoint, un village pour rapatriés a été construit à Duvivier sur plus de 60 carreaux de terre- en plaine- et à Carradeux, où près de 50 mille Haïtiens vivent aujourd’hui, à en croire les propos de Ernst Erilus. Les planteurs de ce village reçoivent des engrais, ont accès à un centre de santé, à un centre d’alphabétisation, grâce, semble-t-il, aux largesses de Ernst Erilus qui avoue rêver d’un changement réel pour son pays, Haïti. A Thomassique, dans le haut Plateau central, une radio communautaire, un centre de santé, fonctionnent suite à ses initiatives, rapporte Ernst Eri- lus. Pourtant, l’homme n’est satisfait qu’à 60% de ses œuvres de bienfaisance. Ernst Erilus dit regretter que son plan d’aménagement de Cité Soleil, conçu par son plus proche collaborateur, l’ingénieur Pierre Azema, lequel plan remis personnellement au président René Préval en 1998, soit resté dans les tiroirs. « Dans ce plan, il était question de la mise à plat de la cité pour construire une ville moderne à l’image de ce que j’ai vu en Allemagne de l’Est, en Russie ou à Cuba ». Mais rien n’a été fait jusqu’ici. Il croit qu’il est possible d’avoir une autre Cité Soleil. L’homme âgé de 51 ans, corps strié de balafres laissées par des balles reçues lors différents événements politiques, n’a pas fini de travailler pour son pays. Son prochain projet est la construction d’un centre d’hébergement en faveur des personnes handicapées, des enfants orphelins comme lui. Et les seules institutions qui le supportent toujours dans ses activités, sont le Food for the poor et l’Adra Haïti, à en croire Ernst Erilus. [email protected] 8 Économie Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 No 34224 Comment renflouer les bonnes banques et laisser échouer les mauvaises banques L os Angeles. Comment peut-on répondre aux défaillances systémiques de grande ampleur dans le système financier d’un pays ? Personne ne veut renflouer des banques qui prennent de mauvaises décisions. Mais pour sauver un système financier du désastre, il faut faire en sorte d’éviter que toutes les banques ne s’écroulent en même temps. Il nous faut trouver un moyen de sauver les bonnes banques mais autoriser les mauvaises à faire faillite. Mais comment peuton distinguer les bonnes et les mauvaises banques ? Lorsque les marchés paniquent, comme en 1929 et encore en 2008, il est essentiel de soutenir le système financier. L’alternative serait une dépression dans le même esprit de celle des années 30. Mais cela ne veut pas dire qu’il faudrait renflouer les banques privées. L’histoire économique récente foisonne d’exemples de crises financières : les EtatsUnis à la fin des années 80, la Suède, la Finlande et la Norvège en 1992, le Japon en 1998 et pratiquement l’ensemble de l’économie mondiale en 2008. Les traitements qui ont été appliqué à ces crises offrent de nombreuses leçons. En 1992, la Riksbank, la Banque Centrale de Suède, a autorisé que les détenteurs de capitaux propres de banques privées soient effacés mais elle a sauvé les dépositaires et les créanciers en rachetant les actifs à risque d’institutions en faillite. La Suède s’est rétablie. Le Japon a recapitalisé ses banques en 1998, mais n’a pas effacé les détenteurs de capitaux propres. Parce que les banques insolvables ont été maintenues en vie par les renflouages et les garanties publiques, le Japon a donné de mauvaises incitations à ses institutions financières. Le Japons n’a donc jamais vraiment récupéré de cette récession. La leçon est donc que nous devons laisser les détenteurs de capitaux propres perdre parfois de l’argent pour maintenir un système financier sain. Un rôle important des banques centrales est de fournir des liquidités aux banques potentiellement insolvables en périodes de panique lorsque toutes les autres sources de capitaux sont épuisées. La banque centrale est le « prêteur de dernier ressort ». Mais si les banquiers savent qu’ils Par Roger E. A. Farmer vont être renfloués quand les temps seront difficiles, ils sont incités à faire des prêts risqués. Ces prêts offrent des retours très élevés lorsque l’économie est forte, mais sont protégés des pertes par les renflouages gouvernementaux lorsque l’économie faiblit. En 2007, Lehman Brothers, AIG, et la plupart des autres acteurs des marchés financiers percevaient d’énormes retours en négociant des produits dérivés adossés à des prêts hypothécaires extrêmement risqués. Lorsque les prix de l’immobilier américain ont chuté, certains de ces acteurs auraient dû faire faillite. Mais lorsque la Réserve Fédérale a permis à Lehman Brothers de faire faillite en septembre 2008, la panique s’est répandue, amenant la Fed à intervenir pour éviter l’effondrement des autres acteurs majeurs. Comment aurait-on pu gérer la situation d’une manière différente ? Comme le suggère Simon Johnson dans son livre 13 Bankers (13 banquiers, ndt) nous devrions démanteler les méga-banques en entités plus petites qui pourront plus aisément être autorisées à faire faillite. Mais il ne suffit pas d’avoir beaucoup de petites banques. Nous devons aussi trouver un moyen de soutenir le système dans son ensemble. Je propose une nouvelle solution qui soutiendrait l’ensemble et non les entités séparées. Les banques centrales devraient mettre un seuil sous la valeur du système bancaire d’un pays en s’engageant à acheter des parts dans un fond indexé de réserves bancaires à un prix prédéfini. Cet engagement de prix prendrait effet en période de panique financière. En s’engageant à acheter des parts d’un fond mutuel, la banque centrale donnerait une incitation aux investisseurs privés pour acheminer l’argent vers les entités plus fortes du système bancaire tout en autorisant les plus faibles à faire faillite. Le fonds indexé serait similaire à ceux détenus aujourd’hui par tant de travailleurs dans les fonds de pension privés. Les banques privées monteraient ou tomberaient en importance sur la base de leur valeur par rapport à l’index du marché de toutes les banques dans le fond. En offrant de racheter des parts du fond mutuel à un prix minimum prédéfini, la banque centrale donnerait un moyen d’acheminer les fonds dans le système financier par temps de crise. Même si ce plan revaloriserait le système financier dans son ensemble, cela permettrait tout de même aux forces du marché de déterminer les prix des parts des banques privées. Si cette structure avait été en place aux Etats-Unis en 2008, lorsque les prix de l’immobilier se sont effondrés, les banques détentrices d’importants portefeuilles de titres toxiques sous-performants auraient entrainé la baisse la valeur du fond indexé. Mais ces banques auraient aussi perdu de leur importance dans l’index total. L’engagement de la Fed à acheter des parts dans le fond mutuel à un prix prédéterminé aurait entrainé les investisseurs à remettre du capital neuf dans les banques plus solides pour prendre avantage du soutien de prix de la banque centrale. Ce projet pour recapitaliser les banques a trois avantages sur les autres plans suggérés par les économistes et les politiciens. D’abord, il ne néces- site pas que les régulateurs du gouvernement décident d’eux mêmes la valeur des actifs privés, parce que les marchés privés aiment les titres toxiques. Deuxièmement, les banques seront moins enclines à prendre de mauvaises décisions. Le fait de permettre aux mauvaises banques de faire faillite résout les problèmes d’éthique. Enfin, en proposant d’acheter des parts dans un fond mutuel de réserves bancaires, la banque centrale encourage et redonne confiance aux investisseurs privés pour recapitaliser le système bancaire. Ce projet nous permettrait de renflouer les bonnes banques et laisserait les mauvaises banques faire faillite. Sans que cela ne coûte un centime au contribuable. Copyright: Project Syndicate, 2010. www.project-syndicate.org Traduit de l’anglais par Frédérique Destribats * Roger E. A. Farmer est Distinguished Professor d’économie à UCLA et l’auteur de deux nouveaux ouvrages sur la crise économique globale actuelle : How the Economy Works: Confidence, Crashes, and Self-Fulfilling Prophecies et Expectations, Employment, and Prices. No 34224 Économie 9 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 L’économie haïtienne sur un sentier de croissance ? D epuis quelque temps, le discours du ministre de l’Economie et des Finances, par Jean Samuel Vincent M. Ronald Baudin, est marqué par la fameuse prévision d’un taux de croissance d’environ 10% que l’économie haïtienne doit enregistrer d’ici le prochain exercice fiscal. Le ministre souhaite un taux de croissance pas moins de 6% et cela jusqu’en 2015. Il est vrai que par rapport à l’exercice en cours, dont le taux de croissance sera certainement négatif à cause de la destruction de plus de 120% du Produit intérieur brut (PIB), le taux de croissance de notre économie connaîtra un bond pour le prochain exercice. Mais y at-il vraiment lieu de s’attendre à une pareille performance ? Par ailleurs, si cela devrait être possible, quelles sont les conditions sociopolitiques qui doivent prévaloir ? Les sources de cette croissance de 10% Il est intéressant de savoir que les raisons qui poussent les autorités économiques nationales à une telle prévision se retrouvent essentiellement dans les injections de capitaux qui sont en perspective dans le cadre de la reconstruction du pays. En effet, cette reconstruction, à travers le financement de nombreux programmes et projets, est apte à attirer beaucoup de capitaux dans l’économie haïtienne pour déboucher sur un taux de croissance assez considé- rable. De fait, aux dernières nouvelles, le Fonds pour la reconstruction d’Haiti (FRH) dispose déjà d’au moins $ 95 millions US pour financer des programmes et projets qui seront approuvés par la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haiti (CIRH). notre économie. cer dans le cadre de cette reconstruction. Ce n’est qu’alors La croissance à laqu’on pourra parler d’un taux quelle il faut aspirer… de croissance élevé qui soit la Tout cela pour dire que si résultante de la performance nous reconnaissons que les in- de l’économie. jections de capitaux sont de nature à favoriser un meilleur Les conditions sociotaux de croissance de notre politiques… économie, il nous sera plus faNous devons comprendre Evolution du taux de croissance du PIB sur la période 1990 – 2007 Sources : BRH / IHSI Il est également intéressant de savoir que, quand on enregistre un taux de croissance élevé suite à une injection de capitaux dans une économie, cela ne reflète pas nécessairement une performance réelle de cette économie. On doit se rappeler du taux de croissance de 4,4% enregistré au cours de l’exercice 1994-1995, après le retour à l’ordre constitutionnel et démocratique. Ce dernier taux était dû justement à une série d’injections de capitaux dans l’économie nationale par la communauté internationale (Voir le graphique ci-dessus). Ce n’était pas le résultat d’une quelconque performance de vorable de faire en sorte que ces capitaux viennent relever l’appareil de production nationale. Car, si l’économie haïtienne n’atteint pas cette capacité de créer de la richesse, d’augmenter ses valeurs ajoutées et de valoriser la qualité de ses produits (biens et services), les injections de capitaux n’auront servi réellement à rien, comme cela a été le cas après le pic de 4,4% enregistré en 1994-1995 ! D’où, des secteurs tels que l’agriculture et l’agro-industrie, l’industrie textile et manufacturière, le tourisme, l’artisanat et les technologies de la télécommunication sont à renfor- Les bouchons monstres tarissent les bourses des ménages aussi que la stabilité sociopolitique est essentielle si l’on veut que ces injections de capitaux par les bailleurs de fonds internationaux deviennent une réalité. Nous avons à l’horizon les élections générales qui arrivent, un Conseil électoral provisoire contesté par la classe politique et la méfiance que celle classe exprime face à l’Exécutif, qui ne jouit pas d’une bonne réputation dans les questions électorales. Toutes les conditions sont pratiquement réunies pour un éclatement politique et social au sein d’une population qui essaie de se relever d’un puissant séisme qui lui a presque tout emporté. D’un autre côté, M. Ronald Baudin nous a confié qu’aucun secteur de la vie nationale ne peut délibérément faire L’embouteillage a toujours été un problème quotidien dans la région métropolitaine. Cependant, il semblerait qu’après le séisme du 12 janvier la situation ait empiré. Ce de travail. qui affecte considérablement diverses couches de la population qui doivent réviser à la Les grandes victimes hausse les budgets qu’ils consacrent à leurs déplacements quotidiens. N ul ne peut ignorer le rôle prépondérant que joue le transport dans par Ricardo terrestre Placide notre société et plus particulièrement dans la mobilité des personnes et des marchandises. Et de l’avis de plus d’un, la mobilité est un moyen de liberté, de développement et même de compétitivité. C’est la raison pour laquelle certains pays investissent des sommes vertigineuses en vue d’établir un ré- seau routier efficace, capable de résorber les difficultés dues aux surcroîts de trafics. Ce qui est tout à fait logique, car l’incidence des coûts directs liés au transport est très préjudiciable à la société moderne. Si, dans certains coins du globe, des solutions sont déjà envisagées pour résoudre le problème des transports routiers, en Haiti ce n’est pas le cas. Force est de constater que, depuis le séisme du 12 janvier qui a secoué la capitale, une certaine recrudescence des bouchons monstres sur les grandes artères de la ré- gion métropolitaine de Portau-Prince, notamment sur les routes menant à la Croix des Bouquets, Bon Repos, Gerald Bataille. Parfois, les usagers de ces voies sont obligés de passer plus de deux heures pour parcourir le simple trajet reliant Croix des Bouquets à Gerald Bataille, alors qu’un tel trajet, auparavant, ne leur prenait qu’une demi-heure, a déclaré, énervé, un de ces usagers. La situation devient quasiment impossible aux heures de pointe, notamment avant et après la rentrée des classes et à la fin de la journée Du simple piéton aux responsables de la circulation routière, chacun a sa propre interprétation du phénomène de l’embouteillage. Pour Gerald Mathurin, qui fréquente quotidiennement la route de la Croix des Bouquets pour se rendre à son boulot, ce sont nos dirigeants qui en sont responsables, pour n’avoir pas pensé à mettre en place les structures d’accompagnement du développement démographique de ces zones. Selon un policier, assurant la circulation au Carrefour Shada, ce sont les chauffeurs de « tap tap » qui en sont les obstacle à la reconstruction du pays : « Tous les secteurs s’occuperont de leurs affaires, et la reconstruction du pays fera son petit bonhomme de chemin ». Nous aurions souhaité que les choses se passent ainsi, mais nous sommes habitués aux comportements des bailleurs de fonds qui, à la moindre émeute, peuvent surseoir aux décaissements en attendant la stabilisation de la situation ou que le prochain gouvernement légitime prenne les affaires de la cité en main. En dernier ressort, certaines conditions sont plutôt encourageantes pour porter les autorités économiques du pays à prétendre à un tel niveau de croissance. Prenons, par exemple : la réaffirmation de la volonté de la communauté internationale d’apporter son appui à la reconstruction d’Haiti lors de la rencontre de Punta Cana (République dominicaine) ; l’état actuel des discussions avec les bailleurs de fonds internationaux qui, jusqu’à présent, sont plutôt favorables à des décaissements dans les meilleurs délais pour le financement des travaux ; le fait que l’administration fiscale haïtienne arrive à recouvrir 80% des recettes publiques en juin 2010 contre seulement 20% en janvier dernier. Nous espérons que des efforts et une discipline seront consentis du côté de tous les Haïtiens pour ne pas fragiliser davantage le contexte politique et social du pays. Car il serait dommage que nous ayons à attendre indéfiniment des fonds qui ne viendront peut-être jamais au cas où les choses se gâteraient ! Jean Samuel Vincent [email protected] grands responsables. De leur côté, les chauffeurs pointent du doigt les agents de la circulation De toute façon, l’intensification des embouteillages dans certaines artères de la région métropolitaine de Port-auPrince est la résultante d’une carence de politique nationale de transport. C’est le reflet d’un mode de gouvernance, « le laisser-faire », ne tenant pas compte des besoins futurs du pays. De plus, la majorité de nos infrastructures routières ne correspondent pas à l’augmentation vertigineuse des voitures circulant à Portau-Prince, d’autant plus qu’il existe une inadéquation (suite page 11) 10 Économie Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 No 34224 Protection des terroirs agricoles proches des villes : passage obligé vers la relance de la production agricole nationale 1.Un contexte et une mentalité qui nous interpellent tous pour un changement en profondeur La tragédie du 12 janvier dernier a notamment mis en évidence notre incapacité en tant que dirigeants et élites de ce pays à anticiper les situations critiques qui appellent la conception préalable de politiques et la mise en place de stratégies et de dispositifs de mitigation appropriés. Les pertes énormes en vies humaines et les immenses dégâts matériels enregistrés sont assez éloquents du néant programmatique autour duquel gravitent les décideurs haïtiens privés ou étatiques incluant toute la batterie de supporteurs étrangers. Cependant, les leçons apportées par l’ampleur même du désastre ne sont pas encore suffisamment assimilées ou tout simplement retenues pour provoquer une rupture même progressive avec la façon usuelle de penser, de se comporter et d’agir qui s’est révélée défaillante. Or, le redressement du pays qui est aujourd’hui exsangue impose une réelle prise de conscience de notre situation et de nos opportunités et commande une totale rupture avec cette étrange mentalité caractérisée à la fois par le gaspillage des ressources vitales dont nous disposons et la mendicité des miettes de la table des autres. Nous avons choisi de dépendre des autres autant pour l’alimentation, le logement, que pour l’élimination de nos ordures ménagères. Nos responsables se comportent comme des mineurs orphelins qui ne sauraient survivre sans un tutorat. Le pays n’a presque pas de dernier carré où se retrouveraient l’orgueil, l’amour propre, la dignité et la fierté nationale. Ce dernier bastion réputé inviolable n’existerait plus. L’âme nationale est en péril. Si nous ne nous réveillons pas, nous risquons de la perdre. La catastrophe du 12 janvier 2010 avec ses conséquences dramatiques et douloureuses a malheureusement donné raison à ceux qui n’ont jamais eu de cesse de faire le plaidoyer d’une vision qui met le bien-être de la majorité au centre des préoccupations et qui s’articule en priorité autour de la prise en compte de nos potentialités. Cette vision nous invite à nous appuyer d’abord sur nous propres forces, si limitées soient-elles, avant le recours à l’assistance étrangère. Elle fait de l’aide des autres non pas une fin en soi mais un instrument d’appui à construction d’un nouveau savoir-être, à la mobilisation du savoir et du savoir-faire de tous les haïtiens dans le cadre d’une meilleure valorisation de toutes les ressources. Des expériences en ce sens ont donné des résultats prometteurs qui donnent des raisons d’espérer. L’entreprise « Lèt à Gogo », certaines coopératives de production qui participent de cette logique sont des exemples parmi les quelques succès jusque là enregistrés. En dépit de la tendance de la plupart de nos décideurs, caractérisée par une soumission presqu’aveugle aux dictats de l’étranger, il reste encore des haïtiens qui ont choisi de lutter jusqu’au bout pour un retour de situation. Ce sont de simples compatriotes, des professionnels d’horizons divers, membres d’organisation ou non. Ils expérimentent des actions privilégiant la recherche de solutions endogènes aux problèmes confrontés par le pays. Ils font un constant plaidoyer en faveur du développement d’une réelle production nationale. Ils alimentent les débats sur les approches, les stratégies, les techniques, les actions qui seraient capables de galvaniser les efforts de la population vers la recherche d’une amélioration significative de la situation. Pour diverses raisons, les graines ensemencées n’ont pas encore donné les résultats escomptés. La masse critique nécessaire n’est pas encore atteinte, mais tôt ou tard cela viendra. Le propos d’aujourd’hui du Groupe de Recherches d’Etudes Environnementales et Foncières (GREF) s’inscrit au cœur de cette profonde conviction et se veut une contribution à une meilleure prise en compte de nos ressources nationales en général et des terroirs agricoles proches des villes en particulier dans tout plan de développement national. 2. De quels terroirs agricoles parlonsnous ? Les terroirs considérés sont principalement les plaines agricoles qui, de par la qualité de leurs sols et de la disponibilité en eau, sont généralement classées parmi les aires les plus fertiles du pays. Nous pouvons citer : la plaine du Nord, la plaine des Gonaïves, la plaine de l’Artibonite, la plaine de l’Arcahaie, la plaine du Cul de Sac, la plaine de Léogâne, la plaine des Cayes. Situées pour la plupart en périphérie des villes, elles sont dotées d’infrastructures hydro-agricoles et d’organisations sociales destinées à maximiser au mieux leur potentiel. Ces installations sont le résultat de beaucoup d’efforts consentis par le pays depuis des années dans le but d’améliorer les revenus des exploitants agricoles et d’augmenter la disponibilité alimentaire nationale. Aujourd’hui, plus que jamais, nous pensons que ces espaces doivent faire l’objet d’une attention toute spéciale, dans la mesure où ils sont appelés à jouer un rôle éminent dans toute politique de relance effective de la production agricole nationale. Il devient de plus en plus incontournable de renoncer au gaspillage si nous voulons sortir de cette mentalité de dépendance qui nous empêche d’exprimer et de mobiliser nos ressources (humaines et matérielles) dans le sens d’une amélioration qualitative de notre situation. 3.Quel est l’objet de notre propos ? Depuis déjà de nombreuses années, les terroirs agricoles proches des villes sont menacés dans leurs fonctions et attributs naturels par deux mouvements différents mais qui se complètent dans leur finalité. Le premier mouvement est vertical et est animé par l’érosion des montagnes qui les surplombent. Il affecte progressivement la fertilité des sols des zones concernées en y déposant périodiquement des matériaux grossiers arrachés des montagnes. A terme, on risque d’assister à une sédimentation complète, laquelle conduira à la stérilisation de ces importants espaces agricoles. Le second mouvement est horizontal et provient des villes avoisinantes sous forme d’une demande croissante de terrains à bâtir, alimentée par une démographie galopante et l’argent de la diaspora. Face à ces dangers qui menacent de saper l’une des principales bases de la production agricole et dans un contexte qui réclame une nouvelle approche dans la gestion du territoire, le GREF estime tout à fait opportun de réanimer le débat en espérant que l’intérêt de la collectivité prévaudra sur les intérêts personnels. Il s’agit d’attirer l’attention des responsables sur la gravité de la situation à l’intérieur des périmètres irrigués proches des agglomérations et de les inciter à agir dans les meilleurs délais afin de protéger ces importantes ressources. Nous sommes conscients que beaucoup d’encre, de salive, et même de larmes sont déjà versées sur la question sans qu’une réponse appropriée n’y soit véritablement apportée. L’état actuel de la plaine du Cul de Sac, entre autres, est révélateur de l’indifférence ou tout au moins de l’incapacité des responsables directs à apporter les solutions nécessaires. Faut-il se décourager pour autant et jeter l’éponge ? Nous disons non, mille fois non. A l’instar d’autres professionnels interpellés par cette problématique, nous pensons qu’il faut persévérer jusqu’à une prise de conscience collective. A un moment où le Ministère de l’Agriculture se propose de finaliser et de valider un cadre stratégique du développement de l’irrigation, nous pensons que les présentes réflexions peuvent éventuellement servir à faire avancer les choses dans la bonne direction. Tel est l’objet de notre propos. 4. Pourquoi protéger les terroirs agricoles proches des villes ? Cette question paraît un peu idiote dans la mesure où il est tout à fait normal de protéger son patrimoine surtout s’il est de grande valeur. Les principales plaines agricoles du pays représentent une richesse extraordinaire tant du point de vue agricole et environnemental que du point de vue social et économique. Elles sont classées parmi les terroirs les plus fertiles du pays. Elles sont dotées d’excellentes potentialités agricoles en termes de qualité des sols et de disponibilité en eau tant en surface (rivières, sources, etc.) qu’en profondeur (nappe souterraine). Elles sont pourvues notamment de systèmes d’irrigation, de routes agricoles pour lesquelles le pays a consenti beaucoup de sacrifices. Elles jouissent d’une position géographique stratégique parce qu’elles sont relativement proches des grands marchés. Ces espaces agricoles sont en fait des nerfs vitaux pour l’agriculture haïtienne d’autant plus que les capacités de production des sols de montagne sont devenues très faibles à cause de l’érosion. De plus ces terroirs, par la diversi- té de leurs paysages, les beautés panoramiques, le calme et la tranquillité des lieux, représentent des pôles d’attraction pour les citadins en quête de resourcement. Toutes ces caractéristiques placent ces écosystèmes parmi les ressources naturelles les plus importantes du pays. Cependant, la question est à la fois opportune et d’une brûlante actualité parce que, comble d’ironie, cette richesse dont nous parlons ne fait pas l’objet d’une protection systématique. Elle est plutôt en grand danger de disparition. Les données générées par le GREF montrent qu’au niveau de toutes les plaines côtières du pays, l’avancée du front urbain ensevelit chaque année de quantités importantes de terres agricoles. Dans la plaine de Léogane, au cours de la période 2002-2008, soixante-dix (70) hectares de terres arables sont enlevées à l’agriculture chaque année(1). Dans la frange côtière Jacmel/CayesJacmel, les calculs et observations faites pour la même période indiquent qu’environ 20 hectares de terres sont consommés chaque année par les constructions. La petite plaine agricole de Saint Marc d’environ 300 hectares avec deux systèmes d’irrigation est en voie de disparition. 80% de sa superficie sont à jamais perdues pour l’agriculture. Il s’agit de quelques exemples qui illustrent une situation générale. Parallèlement à cette invasion qui se fait à l’horizontale, il y a l’érosion des montagnes qui surplombent ces plaines et qui est à la base de l’ensevelissement progressif des sols notamment par du sable et du gravier charriés d’en haut. Cette situation fragilise les infrastructures de production qui sont partiellement ou complètement détruites à l’occasion de désastres naturels de moyenne importance. La réhabilitation de systèmes d’irrigation est devenue depuis quelque temps une activité récurrente dans le pays. Il s’agit donc d’autant de raisons valables qui imposent la protection durable de ces importants terroirs dans un contexte caractérisé par une baisse de plus en plus inquiétante de la production agricole nationale, la hausse des importations de produits alimentaires, et les difficultés d’accès à ces produits. L’inversion de cette dynamique infernale passe par une valorisation soutenable de ces espaces No 34224 Économie 11 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 à fortes potentialités agricoles qui doivent être au cœur de toute politique de relance de la production agricole nationale. 5.Comment donc protéger les terroirs agricoles proches des villes ? La protection des terroirs agricoles situés au voisinage des villes est, à notre avis, subordonnée à deux conditions préalables. Primo, il faut une réelle volonté politique capable de rompre définitivement avec la pratique du « laisser-faire » de l’indolence institutionnelle, du gaspillage de ressources et qui met en avant la valorisation de nos potentialités. Deuxio, cette volonté devra favoriser la mise en place de mécanismes institutionnels destinés à assurer la durabilité des actions à engager. En ce qui concerne les mesures à prendre pour protéger et inciter à la meilleure utilisation possible des terroirs agricoles proches des villes, elles seraient de deux sortes. Il y a d’une part les mesures de court terme portant sur les urgences à attaquer et d’autre part celles de moyen et long termes qui seraient beaucoup plus structurantes. a) Les mesures de court terme Il s’agit de mesures à prendre sans délai relevant du conservatoire et qui portent sur la nécessité et même l’obligation d’empêcher l’aggravation de la situation à l’intérieur de ces territoires agricoles. Les occupations de fait qu’on est en train d’observer suite aux mouvements de population occasionnés par le tremblement de terre du 12 janvier dernier doivent être à tout prix évitées par la proposition d’autres options aux sinistrés. Le cas de la plaine de Léogane où un incendie considéré volontaire par plus d’un a facilité l’installation, non loin de l’usine sucrière de Darbonne, de beaucoup de sans abris est révélateur d’une nouvelle donne qui risque d’envenimer un problème déjà difficile à résoudre. Au niveau de cette même plaine, la plupart des immeubles sont détruits. Il faudra trouver des moyens pour empêcher la reconstruction de certains de ces bâtiments et maintenir la plaine de Léogane dans sa vocation naturelle. Pour toutes les plaines concernées, les mêmes précautions sont préconisées. Un zonage des terres agricoles récupérables à l’intérieur de ces plaines devra être fait sans délai et des mesures opérationnelles d’interdiction de construire même provisoires sont à prendre. La mise à contribution et la mobilisation des autorités locales (Maires, CASECs, etc.), des regroupements d’agriculteurs et de toutes les personnes ressources intéressées restent et demeurent subordonnées à la durabilité des dispositions prises. A ce niveau, l’appui de l’étranger, fortement présent en Haïti depuis quelque temps, pourrait être sollicité pour l’obtention de photographies aériennes plus récentes et une délimitation plus actualisée des aires concernées. Parallèlement, l’interdiction provisoire de construire dans les zones concernées doit être accompagnée d’un ensemble d’actions visant à susciter l’intérêt des exploitants agricoles et des propriétaires et à les encourager à investir davantage dans l’agriculture. Dans la plaine de Léogane, la FAO, l’ACTED, la CARE, l’IRD, interviennent dans l’appui aux travaux de préparation de sol, la distribution de semences et d’outils agricoles, le curage des canaux d’irrigation, la réhabilitation de pistes. Le Ministère de l’Agriculture assurerait la mise en cohérence de ces actions. Il s’agit évidemment d’interventions tout à fait opportunes qui rentrent dans le cadre de mesures visant à apporter un rapide soulagement à la situation de détresse dans laquelle se trouvent des populations agricoles. Cependant, il est nécessaire de les intégrer dans un plan d’ensemble visant à faire de la plaine de Léogane le fer de lance de la production agricole de la commune. Cette proposition vaut autant pour toutes les plaines agricoles qui sont, comme celle de Léogane, menacées dans leurs fonctions naturelles. Il revient au Ministère de l’Agriculture de s’assurer des niveaux d’appuis techniques, logistiques, financiers nécessaires à la protection et à la mise en valeur rentable des terres des plaines du pays. b) les mesures de moyen et long termes Ces mesures ciblent les forces motrices à la base de la problématique de la plupart des plaines côtières du pays. Le Ministère de l’Agriculture, dans son document de politique de développement agricole 2010-2025, se propose d’atténuer les effets de la dégradation des mornes sur les plaines agricoles à travers une approche qui intégrerait l’amont et l’aval. La déprise agricole consécutive à l’envahissement des espaces considérés par des constructions en dur n’est pas suffisamment prise en compte. Ce problème a été souligné lors des débats organisés récemment par le Ministère de l’Agriculture au- tour du plan d’investissement pour la croissance du secteur agricole. Nous espérons qu’il sera pris en considération. Parmi les mesures de moyen et long termes, il y a celles qui rentrent dans le cadre des prérogatives du Ministère de l’Agriculture et celles qui sont de la responsabilité d’autres instances de l’Etat. L’appui à de nouvelles formes de mise en valeur des terres relève de la compétence du MARNDR. Cette mesure vise une meilleure rentabilité des ressources mobilisées. Elle requiert des investissements importants qui sont de nature à redonner confiance aux intéressés à s’engager davantage dans l’agriculture. Il en est de même de l’opérationnalisation d’un dispositif de veille foncière destiné à empêcher la désaffectation de terres agricoles à d’autres fins. Les autres mesures concernent notamment l’apaisement de la démographie galopante qui crée, entre autres, une demande sans cesse croissante de terrains à bâtir, l’actualisation du cadre légal et institutionnel portant sur l’urbanisme et la gestion du territoire, le renforcement des collectivités locales. En clair, une coordination de toutes les instances compétentes de l’Etat est indispensable. En tout état de cause, il faut nécessairement un changement de paradigme qui met le devenir du territoire au centre des préoccupations et qui s’appuie sur les potentialités locales. Plusieurs scénarios passant du minimaliste (100% ressources haïtiennes) au maximaliste (forte composante de ressources externes) doivent être envisagés afin de parer à toute éventualité et d’être toujours en mesure de faire quelque chose avec les moyens disponibles. Serge Michel Pierre-Louis Groupe de Recherches d’Etudes environnementales et foncières (GREF) [email protected] (1) Programme de recherche-action et de plaidoyer autour de la problématique de l’étalement urbain sur les terres agricoles et les paysages naturels en Haïti. Le cas de la Plaine de Léogane et de la frange côtière Jacmel/CayesJacmel. GREF, novembre 2009 Les bouchons monstres... (suite de la page 9) majeure entre l’offre et la demande de services dans ce secteur. Face à ce problème d’envergure, malheureusement ce sont les bourses des ménages qui en paient les frais. C’est le cas de Marcus, chauffeur du circuit du Carrefour aéroport, qui voit ses besoins en carburant doubler pour le même trajet alors que ses recettes continuent de chuter énormément. Cette situation n’est pas aussi profitable pour le pays qui, en tant qu’exportateur de produits pétroliers, doit allouer des sommes importantes à l’importation de ces produits. Ce qui, à coup sûr, va créer un déséquilibre au niveau de la balance commerciale du pays. Autres grandes victimes, les écoliers et les employés qui sont obligés d’utiliser le transport en commun pour se rendre à l’école ou du moins à leur travail. La bifurcation des trajets est devenue une pratique courante chez certains chauffeurs pour atténuer le poids excessif du coût du carburan. Par exemple, le trajet Carrefour aéroport - Croix des Bouquets est subdivisé en cinq sous-trajets (Carrefour aéroport – trois mains – Gerald – Fleuriau – Carrefour Marassa – Croix des Bouquets), c’est-àdire, les usagers de cette voie doivent payer cinq fois plus la somme qu’ils payaient avant. Une telle situation a de rudes conséquences sur le budget de certains ménages qui se voient contraints de donner beaucoup plus à leurs enfants pour que ces derniers puissent jouir des bénéfices des premières leçons. Le plus souvent, ces frais supplémentaires concurrencent considérablement ceux consacrés à l’alimentation. Les coûts liés aux embouteillages sont très catastrophiques pour notre économie, d’où la nécessité de réfléchir sur de nouvelles alternatives, dans le cadre de la reconstruction de la nouvelle Haiti, en vue de résoudre le problème. Pourquoi pas ne pas exploiter les possibilités offertes par les nouvelles technologies de transport en vogue pour résoudre la saturation de nos artères ? [email protected] Haïti reçoit sa part des actifs confisqués à un trafiquant de drogue L’ambassadeur américain Kenneth H. Merten et le ministre haïtien de la Justice, Paul Denis. (photo JJ Augustin) Le gouvernement américain a remis jeudi aux autorités haïtiennes 50% des biens confisqués au narcotrafiquant haïtien Serge Edouard, alias Sergot Persévérance. Cette part représente 1 million 376 mille dollars américains. Elle sera déposée sur le compte de la Commission nationale de lutte contre la drogue, affirme l’ambassadeur américain en Haïti, Kenneth H. Merten. Serge Edouard a été jugé et condamné à la prison à vie en septembre 2005 par la justice américaine. Il a été reconnu coupable de conspiration d’importation de cocaïne, conspiration de blanchiment d’argent et utilisation de profits illégaux pour effectuer des transactions financières. Le diplomate américain se félicite de la franche collaboration entre les institutions judiciaires des deux pays, à savoir Haïti et les Etats-Unis d’Amérique. L’argent remis aux autorités haïtiennes servira au renforcement de la lutte contre le blanchiment des avoirs et le trafic illicite des stupéfiants, précise Paul Denis, ministre de la Justice et de la Sécurité publique. Le garde des sceaux de la République a mis l’accent sur l’importance de la coopération entre les Etats-Unis et Haïti dans ce domaine. Un partenariat qui doit se poursuivre vu la menace que représente le crime organisé à la sécurité et la stabilité de la région, souhaite le ministre Paul Denis. La loi américaine habilite le partage équitable des actifs qui auront été confisqués à un trafiquant de drogue suite à une investigation, selon une note de l’ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince.(Source : vision2000haiti.net) 12 Économie Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 No 34224 No 34224 Agora 13 Vendredi 25 - Jeudi 1er juillet 2010 Haïti face au défi du développement H aïti est aujourd’hui en exigence de développement. Il est clair et évident qu’au point où nous sommes parvenus, le développement est à nous autres Haïtiens « un défi ». Un défi qu’il faut rapidement surmonter pour cesser d’être le pays le plus pauvre de l’Amérique, l’unique Pays moins avancé (PMA) du continent, pour passer au statut, plus ou moins, de pays le moins riche de l’hémisphère. Qu’on le veuille ou non, qu’on l’accepte ou pas, il est aberrant, tenant compte de notre valeur historico-raciale de peuple, de continuer à accepter de vivre dans une situation aussi abjecte de mendicité, d’assistanat qui ternit notre image sur le plan international. Très certainement, nous pouvons faire de grandes choses, tout comme nous en avons fait d’ailleurs. Mais aujourd’hui, il faut un élan collectif, bien planifié dans le cœur et l’esprit de ceux-là qui sont considérés comme l’élite de ce pays. Nous disons l’élite parce que, justement, toute conscience nationale est une conscience émanant d’une élite. Lorsque les élites d’un pays trahissent, cette société meurt. Et pas avant que ses élites ne se ressaisissent, cette société sera l’objet de manipulation et de diktats des autres nations pour le bonheur de peuples étrangers. Il s’agit effectivement de ce que nous sommes en train de voir : véritable appauvrissement. Pourquoi ? Parce que malheureusement, sans le vouloir, nos élites ont trahi ; parce qu’elles sont encore et à nouveau colonisées. Ensuite, à cause des machinations de peuples étrangers prétextant toujours vouloir nous aider, pendant qu’au fond, ils ne défendent que leurs intérêts et rien que leurs intérêts. Pour lever le défi du développement, la responsabilité est d’abord, ensuite et finalement haïtienne. Il y a des discours par exemple qui font croire qu’Haïti n’est pas un pays pauvre, mais appauvri. Evidemment, ça a un sens, mais, quelque part, ce genre de discours nous anesthésie également. Il nous rend dépendants. Psychologiquement, nous avons tendance à croire que ces pays ont une redevance envers nous. À mon avis, c’est un pur prétexte pour ne pas prendre en charge ses responsabilités vis-à-vis de soi-même. Si, aujourd’hui, nous nous sentons aussi à l’aise dans notre situation de mendicité, de parasite et d’assistanat, c’est justement parce que nous estimons que certains pays nous doivent de l’aide, sous prétexte qu’ils nous ont colonisés ou occupés, qu’ils ont construit leurs richesses en faisant travailler nos ancêtres sans contrepartie. Effectivement, cet épisode a de grandes répercussions sur notre société actuelle. Il est évident que si je vous fais travailler pendant au moins trente ans sans salaire, mon fils sera plus éduqué et plus riche également que le tien. Mais il faut toujours être en mesure d’effectuer cet effort de dépassement de soi, nous permettant de transformer – à notre profit –un passé paradoxalement glorieux et douloureux qui ne doit pas nous rattraper. Et c’est un peu ce qui nous arrive aujourd’hui : nous nous plaignons toujours de ce que nous ont fait les autres, du fait qu’ils ont volé nos richesses, nos ressources naturelles… Personnellement, j’estime que ces approches relèvent de l’enfantillage, de l’hébétude. Si nous sommes aussi étrangers dans le monde actuel, c’est parce que nous n’observons rien, nous ne portons pas vraiment attention. Nous ne faisons que lire et « parcœuriser », absorber aveuglement ce que nous lisons sans les remettre en question ou encore les jauger par rapport à ce qui se fait dans la réalité. Vous vous direz peut-être : « Mais… Haïti est un petit pays ! ». Je vous répondrai : non. Pourquoi ? Parce qu’Haïti est un pays petit mais pas un petit pays. Comme l’a fait remarquer le célèbre historien cubain, M. Guillermo de Zendegui : « Ce n’est ni par la dimension du territoire, ni par les niveaux de développement économique social qu’Haïti figure parmi les premières nations du continent. La grandeur d’Haïti ne se mesure pas en milles carrés de superficie, en terme de revenu per capita, en millions de rentes nationales, mais plutôt en jalons d’une histoire forgée à coups de valeur et d’audace, en années d’abnégation et de luttes et en suprêmes instants de gloire.»(1) La dimension territoriale d’un pays ne peut nullement l’empêcher d’être une puissance militaire ou économique. Du point de vue militaire, la définition de puissance a complètement changé. La force d’une armée ne se mesure plus au nombre de poitrines qu’elle peut aligner derrière les baïonnettes, mais à la qualité de son matériel et au degré de sophistication des techniques qu’elle y incorpore . Le résultat en ce sens ne peut être obtenu que par l’éducation. En ce qui a trait à la richesse sur le plan économique, le Singapour par exemple, avec ses 620 km2, fait partie des pays les plus riches de la planète. Or nous avons quant à nous plus de 27.000 km(2) et nous sommes aussi misérables, jusqu’à faire de la pauvreté la rente nationale. Il faut savoir, comme l’a soutenu Christiane Taubira, que « Haïti est au cœur de l’histoire de l’Humanité. Haïti a posé à l’humanité toutes les grandes questions ».(3) Alors, si nous ne connaissons pas notre valeur en tant que peuple, c’est parce que nous avons une cécité historique, une partie de notre histoire nous est occultée. Mais qu’on ne se méprenne pas : l’or, qu’il soit recouvert de poussière ou de boue, reste de l’or. La poussière et la boue ne diminuent aucunement sa valeur. Elles peuvent en dissimuler la préciosité, mais sans perte de valeur. Il ne suffit que d’un petit nettoyage pour que la matière réapproprie sa valeur d’or. Haïti n’a pas perdu de sa valeur. Il suffit à nous-mêmes de prendre notre responsabilité de nationaux et de citoyens pour nettoyer ce pays duquel nous nous sommes détachés. Dans le discours d’investiture de Nicolas Sarkozy, celui-ci était clair. Dans un premier temps, il a cité le nom du général de Gaulle, de Georges Pompidou, de Valery Giscard d’Estaing, de François Mitterrand et de Jacques Chirac. Il n’a pas cité le nom William J. Clinton, Georges Bush de la reine d’Angleterre, etc. Pourquoi ? C’est parce que, comme il l’a signalé dans son discours : « C’est le peuple français qui lui a confié un mandat. Et il a ainsi continué: Je le remplirai. Je le remplirai scrupuleusement, avec la volonté d’être digne de la confiance que m’ont manifestée les Français. Je défendrai l’indépendance et l’identité de la France parce que la France a une identité »4. Effectivement la France a une identité ! Quel peuple n’a pas d’identité ? Sauf ceux, bien sûr, qui ont toujours peur de prendre en charge leur responsabilité de peuple. La mission que veut accomplir Sarkozy est une mission que lui a confiée le peuple français. Il n’est redevable ni aux Américains, ni aux Japonais, ni aux Anglais… mais aux Français, les siens. Si nous laissons le discours d’investiture de Sarkozy pour passer à celui d’Obama, nous verrons qu’il s’agit de la même chose, du même cas de figure. Lors de l’investiture de ce dernier, il a précisé au tout début de son discours qu’il prenait la parole au nom de ses ancêtres américains, au nom de son peuple, et a parlé de fidélité aux idéaux de ses ancêtres et à la Constitution des EtatsUnis. Il n’a pas demandé d’être fidele à la Constitution de la France ni aux Bill of Rights de l’Angleterre. Les paroles qu’il prononçait engageaient son pays et visaient le bonheur des siens. Dans ce discours, ce qui a attiré le plus mon attention, c’est lorsqu’il a dit : « Nous réaffirmons la grandeur de notre nation en sachant que la grandeur n’est jamais donnée, mais se mérite. Dans notre périple nous n’avons jamais emprunté de raccourcis et ne nous sommes jamais contentés de peu. »(4) . Ce discours nous dit clairement la réalité du monde. Obama affirme que la grandeur n’est jamais donnée mais se mérite. Sur terre on ne reçoit que ce qu’on mérite. Qu’il s’agisse d’honneur ou d’insulte, c’est notre mérite. C’est donc à nous, à travers notre responsabilité vis-à-vis de nous-mêmes, de déterminer notre mérite. Tout comme Obama, construisons notre force sans emprunter de raccourcis. Quand finalement, nous autres Haïtiens, aurons-nous un président qui prendra la parole avec autant d’autorité et de responsabilité vis-à-vis du pays ? Nos chefs d’État, par un bien triste constat, se sentent plus responsables vis-àvis de pays étrangers que de leur sien propre. Même pour la réalisation d’élections ici, on peut voir combien les étrangers sont impliqués. Ils financent presque totalement nos élections. Que dire du budget de l’Etat tributaire à 80% des étrangers ? Et lorsque nos candidats sont élus, ils passent plus de temps à saluer les présidents étrangers, les ambassadeurs, les investisseurs… qu’à s’adresser au peuple pour dire ce qui est juste, ce qui est du devoir réel de tout chef d’État. Je n’ai pas vu Obama en train de saluer les ambassadeurs étrangers lors de son investiture. Il a prêté serment et s’est adressé à son peuple. Pourquoi ne pouvons-nous pas faire autant ? Il est grand temps de nous comporter en tant qu’adultes, en tant que peuple fièrement responsable qui cesse de se plier devant les nations étrangères. Il est grand temps que nous cessions de suivre les Occidentaux. Il nous faut marcher sur nos propres pas. Pas à pas. Je n’ai jamais vu nulle part, dans l’histoire de l’humanité, un peuple déterminé à suivre un autre, parvenir à dépasser celui qu’il a suivi. Traçons nousmêmes notre propre chemin. Si nous voulons nous réapproprier notre valeur de peuple et de nation, il nous faut prendre notre propre voie, notre propre direction. Seulement à ce moment-là, à ce prix, nous cesserons d’être des suiveurs, attendant des solutions venues d’ailleurs. C’est l’ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Hédi Annabi, en date du 7 janvier 2010, cinq jours avant sa mort à Port-au-Prince sous les décombres du quartier général de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), qui déclarait : « Haïti est à un moment décisif de son histoire. On a vu se profiler à l’horizon, en 2009, l’espoir d’un nouveau départ. Il appartient aux Haïtiens, et aux Haïtiens seuls, de transformer cet espoir en réalité, en travaillant ensemble au service des intérêts supérieurs de leur pays. » Le temps dans lequel nous vivons actuellement est celui qui invite à profiter d’un certain ressaisissement, pour faire marche arrière, question de retourner sur nous-mêmes pour prendre la juste voie, la voie pouvant nous ramener vers l’Haïti réelle où nous aurons à compter sur nous-mêmes, par nous-mêmes et pour nousmêmes, tout en n’écartant pas la nécessité de coopérer avec les pays estrangers dans le cadre d’échanges fructueux et féconds, au bénéfice de nos dignes compatriotes. Le 16 juin 2010. Roudy Stanley Penn [email protected] (1) Revue Americas, mars 1972 (2) Boniface, Pascal, Le Monde Contemporain : les grandes lignes de partage, les Presses Universitaires de France, 2001, p. 45 (3) Conférence prononcée à l’Institut français d’Haïti, le 29 avril 2008 (4()Consulter www.lepoint. fr, Discours d’investiture de Barack Obama, le 20 janvier 2009 14 Agora Vendredi 25 - Jeudi 1er juillet 2010 No 34224 Proposition en vue de la formation Démocratie et processus électoral d’un Conseil électoral digne de confiance La Chronique hebdomadaire des droits de l’homme (CHDH) s’était interrompue, en raison du cataclysme du 12 janvier qui a touché toute la conscience de l’humanité dans sa dimension la plus profonde. Car, ce séisme dévastateur qui n a pas tenu compte de cagoterie et d’appartenance sociales, de couleur, de sexe, de religion, d’idéologie politique, de position dans la hiérarchie sociale… devait faire environ un demi (½) million de morts, selon les estimations scientifiques. Le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (Cardh), profite de la diffusion de ce bulletin qui annonce la reprise de sa Chronique hebdomadaire des droits de l’homme pour adresser ses sympathies à chaque homme, à chaque femme et à chaque enfant, sans considérations aucunes, victimes de ce catastrophe épouvantable. G énéralement, on s’accorde sur cette approche de la démocratie comme étant : « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Un système démocratique requiert, en tout premier lieu, l’existence de véritables institutions qui visent à favoriser l’exercice pleine et effective du pouvoir. Car, elle est : « le pouvoir du peuple (…)». L’existence d’institutions dans ce système dit démocratique est, par ailleurs, soumise à un autre facteur incontournable. Il s’agit du respect scrupuleux des normes et des principes tant par le gouvernants (les dirigeants) que par les gouvernés (le peuple). En deuxième lieu, l’Etat de droit s’impose comme l’un des piliers fondamentaux de la démocratie. L’exercice du pouvoir en question étant : « pour le peuple (…) », la démocratie, dans cette logique, doit viser, d’entrée de jeu, « le bienêtre du peuple ». Ce qui laisse entendre que le troisième pilier de la démocratie est l’humanisme. Tout système qui se veut démocratique doit se donner pour mission « le respect et la promotion des droits et des valeurs de l’homme », comme le prescrivent la Charte des Nations unies, symbole de la nouvelle coopération internationale, et la Déclaration universelle des droits de l’homme (Dudh) qui se veut l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et la grande Charte de l’humanité tout entière. Cette trilogie démocratique, à savoir l’existence d’institution, l’Etat de droit et le respect et la promotion des valeurs et de la dignité humaines, s’exerce par des mécanismes connus sous le nom de « pouvoirs politiques ». Mais, ces derniers, en tant qu’organes chargés d’exercer la démocratie, ne sont pas constitués directement du peuple. Celui-ci désigne ses représentants (es), les gouvernants, qui agissent en son nom. Il s’agit de la démocratie représenta- tive. Ce processus se matérialise via un système connu sous l’appellation d’élections. En d’autres termes, les élections constituent le mécanisme qui permet au peuple, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens, détenteur de la souveraineté nationale, de désigner ses représentants (es) au sein des pouvoirs politiques. Cependant, il y a lieu de comprendre deux choses importantes dans le cadre de cette approche politico-juridique. D’abord, l’organisation périodique d’élections, selon les normes constitutionnelles, est l’une des exigences de tout système ou de toute société qui se veut démocratique. Elle permet au peuple de designer et de renouveler les personnels des pouvoirs politiques. L’autre aspect fondamental est que les élections permettent au peuple d’exercer les droits politiques (première génération de droits de l’homme ), soit en désignant les futurs gouvernants (droit de voter )ou en devenant lui-même gouvernants (droit de se porter candidat). Elles sont, pour ainsi dire, soumis à des préalables. À l’heure actuelle où le devant de la scène est préoccupé par l’organisation des prochaines élections pour renouveler les personnels des pouvoirs politiques, la Chronique hebdomadaire des droits de l’homme (Chdh), le bulletin du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (Cardh), vous propose une série d’articles, sous le titre ; « Démocratie et processus électoral » Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (Cardh) 53, Ave. Christophe (Port-auPrince, Haïti) (509) 3436-1282/37956597/3619-3865/3485-8027 www.cardh.org Justification Notre pays vit aujourd’hui une situation de précarité, d’incurie et de dépendance particulièrement dangereuse pour sa souveraineté, sa survie en tant que nation et le bien-être de son peuple. Pour sortir de ce marasme, le pays a besoin d’un leadership compétent, éclairé, soucieux du bien-être collectif et jouissant de la pleine confiance du peuple haïtien. Seules des élections crédibles, réalisées par un Conseil électoral provisoire non partisan, composé d’hommes et de femmes intègres et courageux, peuvent ouvrir la voie à une sortie positive de la crise sociale, économique et politique que nous vivons aujourd’hui. En raison des fraudes grossières et évidentes qui ont émaillé les dernières élections sénatoriales, de la démarche unilatérale de l’Exécutif ayant conduit au récent replâtrage du CEP et des derniers scandales administratifs révélés par des parlementaires , l’actuel Conseil électoral a perdu toute crédibilité et représente un sérieux facteur de trouble et d’instabilité sociale et politique pour notre pays, qui vit dans des conditions de grande fragilité. De toute évidence, le pays a besoin d’un autre Conseil électoral. Nous saluons les efforts déployés par la Communauté Internationale pour participer financièrement et techniquement à la reconstruction du pays, tout en déplorant que les dispositions légales prises pour faciliter cette participation ne responsabilisent ni l’Etat haïtien, ni la Communauté internationale. Toutefois, nous attirons l’attention des pays qui se proposent de contribuer financièrement à la reconstruction du pays sur le fait que cette entreprise louable et nécessaire ne pourra réussir que dans un climat politique apaisé et dans la mesure où un processus électoral crédible permet l’émergence d’un pouvoir véritablement légitime. En vue d’éviter à notre pays les dérives d’une grave détérioration de la situation politique dans le contexte difficile de l’après 12 Janvier, le Collectif d’organisations de la Société civile signataires de la présente déclaration, propose à la nation et aux principaux acteurs concernés le mécanisme suivant pour aboutir à un choix approprié et non partisan des membres du Conseil électoral provisoire. Proposition 1.- Profil des membres du CEP Le Conseil électoral provisoire appelé à jouer le rôle d’un Conseil d’Administration au sein de l’Institution électorale doit être formé de personnalités bien connues , caractérisées par leur compétence et leur professionnalisme, leur honnêteté et leur force de caractère , leur ouverture d’esprit et leur indépendance de jugement et, le cas échéant, leur expérience confirmée de la question électorale. 2.-Les Instances appelées à choisir les 9 membres du CEP I. Sept des neuf instances qui auront la responsabilité de désigner les membres du Conseil électoral provisoire sont prévues par la Constitution de 1987 en son article 289, : l’Exécutif, la Conférence épiscopale, les Cultes réformés, la Cour de cassation, les Organismes de défense des Droits humains, le Conseil de l’Université, l’ Association des journalistes. Deux autres entités : l’Eglise épiscopale et le Culte Vodou, par exemple, pourraient remplacer le Conseil consultatif (qui n’existe plus) et le Conseil national des Coopératives (qui est un appendice administratif de l’Exécutif). 3.- Procédure à suivre pour la désignation des 9 membres du CEP II. A partir des critères retenus pour définir le profil des membres du CEP, chacune des neuf instances identifiées aura la responsabilité de proposer une personnalité, sur une base strictement citoyenne, dans un esprit non sectaire et non partisan. Le choix de cette personnalité devra se faire sur une base institutionnelle et démocratique au sein des instances concernées. Aucun membre de l’actuel CEP ne sera éligible. 4.- Fonctionnement du Conseil électoral provisoire Les membres du Conseil électoral provisoire ainsi constitué, éliront un bureau en leur sein. Ils fonctionneront exclusivement en qualité de Conseil d’Administration sur une base collégiale et démocratique pour toutes les décisions relatives à la conduite du processus électoral. Ils nommeront un Directeur exécutif et les membres clés du staff chargés d’organiser et de gérer le processus électoral sous l’autorité suprême du Conseil et selon ses directives. L’Administration des opérations électorales à travers les différents départements géographiques du pays devra être confiée au personnel compétent en la matière sous la supervision du Directeur exécutif et l’autorité ultime de l’ensemble du Conseil. Les membres du Conseil ne pourront point se substituer au personnel de bureau et de terrain chargé des tâches techniques et administratives, ni se partager la responsabilité exclusive de la gestion des opérations électorales dans chacun des 10 départements géographiques. Les membres de ce Conseil électoral - qui, nous l’espérons vivement, sera le dernier provisoire - n’étant point considérés comme des salariés, percevront de simples frais, et bénéficieront de prérogatives compatibles à leur fonction. Les organisations signataires de la présente, dans le souci de préserver le processus démocratique, soumet à tous les acteurs politiques la présente proposition pour la formation d’un Nouveau Conseil électoral provisoire et les invitent à un sursaut patriotique, en vue de rechercher la voie du dialogue et du compromis politique afin d’éviter à la nation une nouvelle période de troubles, à un moment particulièrement difficile de notre vie de peuple. Ces organisations sont à la disposition du pays pour faciliter le dialogue et les négociations. 21 juin 2010 Suivent les signatures : Rosny Desroches, Initiative de la Société Civile(ISC) Edouard Paultre, Conseil Haïtien des Acteurs Non Etatiques (CONHANE) Organisation des Patriotes Pour Ayiti (OPA) Léopold Berlanger Jean Garry Denis, Initiative Citoyenne (IC) Jean-Claude Bajeux, Centre Œcuménique des Droits de l’Homme (CEDH) Dominique Joseph, Office de Concertation pour le Développement (OCODE) Bellegarde Berthony, Action Citoyenne Jn Gardy Théodore, Centre pour la Promotion des Droits Humains et de la Démocratie en Haiti (CEPRODHD) James Jacques, Grand Front National des Etudiants Haïtiens. (GRAFNEH Pierre Espérance, Réseau National de Défense des Droits de l’Homme (RNDDH) Arnold Antonin, Centre Pétion Bolivar Joseph Jean Midley, Mouvement pour la Démocratie, l’Ordre et la Démocratie (MODOD) No 34224 Agora 15 Vendredi 25 - Jeudi 1er juillet 2010 Keynes et la démocratie sociale aujourd’hui L ondres. Pendant des décennies, le Keynésianisme a été associé aux politiques sociale-démocrates des grands gouvernements. Mais la relation de John Keynes avec la socialdémocratie est complexe. Bien qu’ayant été l’architecte des composants essentiels de la social-démocratie – particulièrement le plein emploi – il n’a pas souscrit aux autres objectifs clé de la social-démocratie, comme la propriété de droit public ou l’extension massive de l’Etat Providence. Dans La Théorie Générale de l’Emploi, des Intérêts et de la Monnaie, Keynes a finalement résumé les forces et les faiblesses du système capitaliste. D’un côté, le capitalisme constitue le meilleur garant de la liberté individuelle, du libre choix, et de l’initiative entrepreneuriale. D’un autre côté, les marchés non régulés ne parviennent pas à atteindre deux objectifs essentiels à n’importe quelle société civilisée : « La société dans laquelle nous vivons commet deux fautes remarquables : elle ne parvient pas à fournir le plein emploi et elle autorise une distribution arbitraire et inéquitable des ressources et des revenus. » Ceci implique un rôle actif du le gouvernement, une idée qui flirte avec certains des principes importants de la pensée de gauche. Jusqu’à la publication de La Théorie Générale en 1936, les sociaux démocrates ne savaient comment parvenir au plein emploi. Les politiques appliquées visaient à déposséder les capitalistes de la propriété des moyens de production. Comment cela était-il sensé produire le plein emploi n’a jamais été déterminé. par Robert Skidelsky* Une idée, dérivée à l’origine de Ricardo and Marx, voulait que la classe capitaliste avait besoin d’une « armée de réserve de sans-emplois » pour maintenir ses parts de bénéfices. Si les profits disparaissaient, il en serait de même pour cette armée de réserve. Le travail serait payé selon sa valeur et tous ceux qui seraient capables de travailler pourraient trouver un emploi. Mais, en dehors de l’impossibilité politique de nationaliser l’ensemble de l’économie de manière pacifique, cette approche avait le funeste défaut d’ignorer le rôle de la demande globale. Elle partait du principe que la demande serait toujours suffisante si les profits étaient éliminés. Keynes a démontré que la raison principale de périodes prolongées de chômage élevé n’était pas l’empiètement du travail sur les profits, mais les perspectives fluctuantes des investissements privés dans un monde incertain. Presque tous les cas de chômage lors d’une période de déclin cyclique provenaient d’un manque de demande d’investissement. L’important n’était donc pas de nationaliser les réserves de capitaux mais de socialiser l’investissement. L’industrie pouvait sans problème être confiée à des mains privées, à condition que l’Etat garantisse suffisamment de pouvoir d’achat dans l’économie pour maintenir un niveau d’investissement de plein emploi. En résumé, Keynes voulait parvenir à remplir un objectif social démocrate clé sans transférer la propriété indus- Pour un CEP crédible 1 .- La première partie de la proposition de la Société civile, basée sur la Constitution – comme celle d’Odette Roy Fombrun – est parfaite. C’est bien de remplacer deux institutions non fonctionnelles par deux autres qui méritent d’en faire partie (dont le culte Vaudou, comme ORF l’a aussi proposé). 2.- Concernant le profil des membres du CEP, on pourrait ajouter quelques spécifications concernant les capacités des candidats (gestion, administration, connaissance en système électoral…). trielle. Il pensait néanmoins que la redistribution permettrait d’assurer le plein emploi. Une augmentation de la consommation « serait dans le même temps une motivation pour investir. » Et la faiblesse des taux d’intérêt nécessaire au maintien du plein emploi entrainerait à terme « l’euthanasie des rentiers » - de ceux qui vivent des rentes du capital. Une redistribution modérée était l’implication la plus politiquement radicale de la théorie économique de Keynes, mais les mesures soulignées plus haut constituaient aussi selon lui les limites de l’intervention de l’état. Aussi longtemps que « l’état est capable de déterminer l’ensemble des ressources dévouées à augmenter les instruments [c’est-à-dire la base du capital] et une rétribution de base pour ceux qui les possèdent, » il n’y pas de « raison évidente » pour plus d’implication. Le public ne devait jamais se substituer au privé, seulement le compléter. Aujourd’hui, les principes de plein emploi et d’égalité demeurent au cœur de la social-démocratie. Mais le combat politique doit être mené sur d’autres terrains. Alors que la ligne de front se situait entre le gouvernement et les propriétaires des moyens de production – les industriels, les rentiers – elle est aujourd’hui entre les gouvernements et la finance. Des mesures comme les efforts du Parlement Européen pour réguler le marché des produits dérivatifs, l’interdiction des ventes à découvert par le gouvernement britannique au début de la crise financière ou les demandes pour limiter les donc changé si elle en désigne un nouveau. b) L’indépendance 3.- La nomination des Ce nouveau membre sera membres est à rejeter, vu encore lié à l’institution qui le qu’elle ne rend les membres nommera. Rien n’aura changé. ni plus indépendants, ni plus honnêtes. En conclusion Il n’y a que la FORMULE ELECTIVE proposée par ORF Pour l’honnêteté, ce sont les qui peut rendre un membre règlements intérieurs qui doi- du CEP indépendant et plus vent être plus stricts, car, il est crédible. certain que l’Eglise catholique, en désignant un membre de Les institutions crédibles l’ancien CEP, avait pensé que de la Constitution ne peuvent cette personne était stricte- être que des ELECTEURS ment honnête. Rien n’aura CRĖDIBLES. a) L’honnêteté boni des banquiers sont des expressions contemporaines du désir de réduire le pouvoir destructeur de la spéculation financière sur l’économie. L’intervention de l’état doit combler les écarts que le secteur privé ne peut raisonnablement combler par lui-même. La crise actuelle a montré à l’évidence que les marchés privés sont incapables de s’autoréguler ; le gouvernement a donc un vrai rôle à jouer dans la régulation interne. De même, les questions d’incompatibilité temporelles empêchent les grandes firmes internationales de compartimenter leurs marchés. Une autre tâche incombant au gouvernement est de limiter les flux de capitaux par le biais de taxes internationales, ce qui cloisonnerait les crises avant qu’elles ne deviennent globales. La nouvelle tendance à vouloir maitriser le pouvoir de la finance est en grande partie une conséquence de la globalisation. Le capital traverse les frontières plus librement et plus rapidement que les biens ou les personnes. Pourtant, alors que les grandes firmes globales utilisent habituellement leur forte concentration de ressources financières pour faire presLa plus grande contribusion pour plus de dérégulation (« ou nous irons ailleurs tion de Keynes à la social»), la crise a fait de leur taille démocratie, cependant, ne repose pas sur des points spéun handicap. cifiques de politique. Keynes Le fait d’être trop gros insistait sur le fait que l’Etat, pour échouer signifie simple- en tant qu’ultime protecteur ment que l’on est trop gros. du bien public, a un devoir Keynes avait remarqué que « de compléter et de réguler les c’est la précarité des marchés forces du marché. Si les marfinanciers qui est en grande chés nous ont utiles pour empartie responsable de notre pêcher l’Etat de mal se comproblème contemporain de porter, nous avons besoin que garantir un niveau d’investis- l’Etat empêche les marchés de sement suffisant. » Cela sonne mal se comporter. encore plus vrai aujourd’hui – Par les temps qui courent, plus de 70 ans plus tard – qu’à son époque. Plutôt que de cela signifie d’interdire aux garantir des investissements marchés de mal se comporter. pour les secteurs productifs Ce qui veut dire limiter leur de l’économie, l’industrie fi- pouvoir et leurs profits. nancière est devenue une adepte de l’investissement Copyright: Project Syndicate, pour lui-même. 2010. www.project-syndicate.org Ceci, une fois encore, de* Robert Skidelsky, membre mande une intervention gouvernementale active. Pour- de la Chambre des Lords britant, ainsi que Keynes l’aurait tannique, est Professeur Emedit, il est important que l’am- ritus d’économie politique à plification de l’implication du l’université Warwick. Il est l’augouvernement se fasse sur la teur d’une biographie primée base d’un raisonnement éco- de l’économiste John Maynard nomique sain plutôt que par Keynes. Il est aussi membre du idéologie politique, qu’elle conseil d’administration de la soit sociale-démocrate ou Moscow School of Political Studies. autre. Pour la liste des candidats, un simple consensus entre les concernés par les élections doit permettre de la dresser. Par exemple, chaque parti politique, régulièrement inscrit (Dieu seul sait qu’il y en a !) présente un candidat. Les électeurs crédibles votent sur cette liste pour les neuf membres du CEP : élus par neuf institutions, ils sont supposés de ce fait être plus crédibles que s’ils sont individuellement nommés. té civile commet une injustice en les bannissant purement et simplement, alors qu’ils n’ont pas été reconnus coupables de fraudes ou d’infractions. Pour nous, les noms des membres de l’actuel CEP – non accusés de fraudes ou d’infractions - peuvent figurer sur la liste des candidatspourvu que les partis politiques les désignent comme tels. Concernant les membres de l’actuel CEP Ceux élus par les neuf institutions feraient partie du nouveau CEP. Ce serait justice. 23 juin 2010. La proposition de la Socié- Odette Roy Fombrun 16 Agora Vendredi 25 - Jeudi 1er juillet 2010 Haïti, terre sans repos « Au-delà du paysage Je vois en moi un trou profond Comme la tombe » F.G. Lorca C ’est par la télévision que j’ai appris, le mardi 12 janvier, la catastrophe survenue dans mon pays, Haïti. Les images défilaient, apocalyptiques, montrant la capitale, Port-auPrince défigurée. Pendant quelques heures, j’ai cru ou voulu croire que les autres villes étaient épargnées mais les informations sont arrivées, dramatiques : Léogane, la ville de la reine Anacaona, endommagée à 90%, PetitGoâve, gravement touchée, Jacmel, ma ville natale, la quatrième ville du pays avec ses 40.000 habitants, véritable capitale culturelle de la république d’Haïti dans un grave état de désolation : maisons fissurées à tel point que les habitants les fuient pour dormir dans les rues de crainte d’être ensevelis sous les décombres - ils vont même jusqu’à monter des sortes de barricades afin d’empêcher la circulation des quelques véhicules encore susceptibles de rouler -, la plupart des bâtiments officiels effondrés. Haïti tout entière est sinistrée : la quasi-destruction de la capitale et des agglomérations dans un rayon de 100km, la détérioration des routes déjà très vulnérables et en mauvais état, l’effondrement de l’habitat aussi bien bourgeois que précaire, tout concourt à ce paysage lugubre que chacun peut voir sur son écran. Mais pourquoi donc un pareil désastre dans un pays qui a plus de 200 ans d’existence ? Le risque de séisme dans la région est connu depuis longtemps. Moreau de Saint-Méry, grand historien de Saint-Domingue d’avant la Révolution a brillamment décrit les dégâts provoqués par les commotions sismiques de 1701, 1752, 1770. Ses descriptions précises, impressionnantes conviendraient fort bien aux ruines qui s’amoncellent actuellement en Haïti. Il y a donc plus de deux siècles que le pays connaît des malheurs absolument semblables sur les mêmes sites avec des retentissements exactement superposables à ceux que nous constatons aujourd’hui : ou bien il faut modifier la nature ou la fuir ou bien il faut faire face. En tout cas la leçon est très claire, de tels tremblements de terre peuvent recommencer. C’est l’homme qui, par son aveuglement ou son entêtement, est en grande partie responsable des effets désastreux qu’ils provoquent. C’est sa responsabilité si de telles catastrophes peuvent se reproduire avec la même violence, la même intensité, la même fureur. Il faut pointer du doigt l’impéritie, l’imprévoyance des dirigeants et des gouvernements plus attachés au pouvoir pour le pouvoir, et à leur plaisir, qu’à offrir à leurs concitoyens un minimum de sécurité. La nature n’est ni bonne ni méchante, elle a sa propre respiration, son propre rythme et ses propres contraintes. L’homme doit simplement savoir vivre avec. Toutes les puissances du monde savaient qu’Haïti, le plus pauvre des États d’Amérique du Sud, pouvait un jour ou un autre être en butte à des phénomènes naturels d’une grande violence et qu’elle n’était pas préparée à y faire face. On s’en allait partout ironiser sur le pays le plus pauvre sans vouloir s’interroger sur cette menace. Les stratèges conseillers de ces puissances, eux, le savaient. Maintenant que la faille géologique s’est rouverte, il importe aussi d’insister sur la faille économique et financière créée, dans le passé, par les puissances étrangères : par la France d’abord qui, dès l’Indépendance proclamée le 1er janvier 1804, a mis le pays sous embargo puis lui a imposé, en 1810, le paiement d’une indemnité de 150 millions de francs-or de l’époque dont le règlement n’est pas encore achevé, puis par l’Angleterre, l’Allemagne qui, au moindre problème survenu à l’un de leurs ressortissants, demandaient des indemnités énormes. Ces exigences multiples et répétées n’ont pas permis aux gouvernants haïtiens de faire véritablement démarrer le pays. L’occupation du pays par les U.S.A, de 1915 à 1934, n’a pas contribué au délabrement physique du pays, mais a déstabilisé les élites. Elle a aussi créé une gendarmerie devenue Armée nationale toute puissante avec à sa tête un État-major qui intervenait dans les affaires : cette armée est devenue au fil des ans, la seule force organisée du pays capable de faire et de défaire les gouvernements. Grâce à elle, les Etats-Unis ont pu contrôler le pays, c’est ce qui a abouti au mauvais héritage qu’ils nous ont laissé. Maintenant l’aide internationale afflue : les Etats-Unis en tête avec la volonté du président Obama d’être là aujourd’hui, demain et à l’avenir, puis la France, le Canada et bon nombre de pays amis dont l’Espagne. Mais il faut que cette aide massive tienne compte des besoins réels de huit millions de nos compatriotes et qu’elle s’installe dans la durée. Haïti ne se relèvera pas seule. Les médecins et les ingénieurs doivent être nombreux à son chevet et durablement pour que puissent être mises en place des infrastructures modernes : de l’école maternelle jusqu’à l’université et des écoles d’apprentissage jusqu’à l’embauche. Je rêve, je suis un peu fou de penser que la communauté internationale qui nous a ostracisés pendant si longtemps attachera une quelconque importance à des propos comme ceux-ci. Mais il y a des choses qui doivent être dites. Malgré toutes les difficultés rencontrées au cours de sa jeune existence, Haïti a toujours fait preuve d’une vitalité étonnante : pays d’artistes admirés par A. Breton, A. Malraux, pays d’écrivains unanimement salués, pays d’artisans créatifs, pays de paysans durs au travail, Haïti se relèvera avec l’aide fraternelle des autres nations. Mais il importe que cette aide se manifeste dans l’égalité et l’équité. On reproche habituellement aux Haïtiens de ne pas prendre suffisamment euxmêmes les choses en main. Mais dans ces circonstances dramatiques, ils savent fa ire preuve de solidarité : en France, 14 associations haïtiennes, toutes tendances confondues, à l’initiative de Gérald Bloncourt (photographe, peintre, écrivain haïtien) se sont rassemblées en un collectif unique, le Comité urgence et soutien pour Haïti sous le patronage de l’ambassade d’Haïti Cependant j’accuse, une fois encore, les gouvernements passés d’Haïti d’être responsables en partie des malheurs actuels car ils n’ont pas mis en place les structures nécessaires qui auraient permis au pays d’être moins vulnérable. Et nombre de ces gouvernements étaient soutenus par des puissances étrangères. La responsabilité des conséquences de cette catastrophe incombe donc à ces Haïtiens et à ces puissances qui ont permis à de pareils gouvernements de régner, d’exiler les compétences haïtiennes ou de les maintenir en ex il, de s’enrichir en pillant les caisses de l’État. Si j’accuse les nôtres, je récuse l’hypocrisie et l’assurance de ceux des technocrates occidentaux qui font peser tout le malheur du No 34224 pays sur la seule incurie des Haïtiens. Sur une terre qui ne cesse de vaciller et qui menace ses habitants, il faut un courage immense pour déblayer le terrain et creuser de nouvelles fondations : vivre sous la tente reste pour l’instant plus sécurisant. L’espoir ne viendra qu’avec la diminution puis la disparition des répliques sismiques. Mais le problème central, fondamental, est non seulement la prévention de ces catastrophes mais les rapports au monde de ce pays. Les milliards qui vont être déversés susciteront inévitablement des appétits. Oui, l’homme, sur tous les continents, est faible. Je demanderais donc à l’Onu la création d’une cour des comptes spéciale pour suivre la destination et l’utilisation réelle du moindre dollar, du moindre euro. C’est à cette condition qu’Haïti, grâce au monde qui l’a jadis maltraitée, pourra se relever. Nos paysans, nos ouvriers,- le petit peuple, comme on dit -, ont donné dans le passé des preuves de leur courage, de leur énergie, de leur savoir-faire. Mais la tentation est toujours aux aguets, toujours prête, à surprendre l’honnêteté et à la mettre en défaut, surtout dans un pays où la stabilité des situations est rarement acquise. Mais pourquoi cette catastrophe en Haïti ? « Mon Dieu, je suis venu avec la graine des questions ! Je les ai semées et elles n’ont pas fleuri Mon Dieu, j’irai m’asseoir sans questions mais avec une réponse à voir bouger les branches » (F. Garcia Lorca) Oui, il faut faire bouger les branches pour que tombent les feuilles fanées et les fruits pourris. Alors une réponse viendra, alors Haïti se remettra, se relèvera. Jean Métellus No 34224 Société 17 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 Les rendez-vous manqués Voyons vrai ! L’on n’y pense pas assez, mais les affaires de ce pays n’épouseront peut-être jamais les contours de l’orthodoxie démocratique, telle qu’elle s’observe dans les pratiques occidentales ; les choix démocratiques semblant surtout être question du tempérament des peuples. Dans cet ordre d’idées, il n’est pas interdit de penser que même la chute de JeanClaude Duvalier aurait pu être largement différée, si les résultats du Référendum de 1983 avaient menti dans d’autres proportions, dans les limites du vraisemblable. Autrement dit, si les puissants de l’heure avaient eu l’intelligence de faire perdre la force convocante, dans des proportions qui devaient refléter la réalité de la conjoncture d’alors : 52% contre et 48% pour, par exemple. Car, ne l’oublions pas, la proposition formulée en question référendaire n’était pas de savoir si l’on voulait encore continuer avec Jean-Claude Duvalier comme président, mais plutôt comme : président à vie. Et cela faisait toute une différence. Si, donc, on lui avait fait perdre avec une marge entendue, c’est en toute vraisemblance qu’une élection présidentielle, immédiatement organisée par les soins traditionnels du ministère de l’Intérieur, lui eût confié le pouvoir, cette fois sur une base périodique. Mais voilà, les Princes du moment choisirent la dialectique du lion. Et mal leur en prit… Un autre rendez-vous manqué est le sort fait à Lesly F. Manigat, lui qui, bravant l’anathème, accepta de donner un semblant de normalité aux élections qui allaient suivre les sanglants comices du 29 novembre 1987. Même si la petite histoire a retenu les maladresses antimilitaires, donc conjoncturellement ingrates, de certains par Nicolas Janvier membres du Gouvernement : Célestin – Manigat, il reste que, dans l’ensemble, l’allure que prenait ce gouvernement semblait conférer noblesse à cet État haïtien de plus en plus paria et que les excès de la soldatesque avaient enfoncé dans l’ignominie. C’était en juin 1988. Et ce fut alors qu’on commença vraiment à parler de crise. Crise d’où sortir, crise à juguler, crise à résoudre, crise sans fin. On parla interminablement de crise, jusqu’au jour d’aujourd’hui ; faisant ainsi mentir le Petit Robert qui donne à ce vocable un caractère limité dans le temps, en faisant un état passager, de la résolution duquel dépend le retour à l’état normal. Oui, l’état normal ! Même si l’on n’en garde que lointain souvenir. État normal, qu’on peut, en l’occurrence, prendre dans le sens d’un pays normal. Crise de nerfs ou crise financière, crise hystérique ou crise politique, la crise est donc nécessairement une si- Brazzaville Trois cahiers et un bout de pain pour éviter la rue (Syfia/CRP). Des cahiers et un peu d’argent suffisent parfois pour éviter que des enfants de familles pauvres se retrouvent à la rue. À Brazzaville, une association et quelques parrains apportent une aide modeste des plus précieuses. « Je suis parti parce que ma mère n’avait plus rien pour me nourrir et que je n’avais pas de quoi m’acheter des cahiers », raconte Roflan. À 22 ans, il a aujourd’hui retrouvé l’harmonie familiale, après avoir passé plus d’un an dans la rue quand il était adolescent. Comme lui, beaucoup d’autres fuguent quand la pauvreté est intenable chez eux. « Le manque d’un bout de pain suffit pour qu’un enfant se retrouve dans la rue », affirme Paloulou Hervé, coordonnateur de l’ONG Éducation en milieu ouvert (EMO). « Ma fille avait honte de me demander de l’argent. C’est ce qui l’a poussée à partir », explique Rosalie. Les huit enfants à la charge de cette maman écoutent désormais plus attentivement ses conseils. Il y a quatre ans, ils ont pourtant failli se retrouver tous à la rue, faute de moyens et d’encadrement. « Je ne les contrôlais plus. Toute la journée, ils étaient dehors. Cela me faisait honte et mal », confie cette veuve. Parmi ces enfants, trois sont ceux de sa sœur cadette décédée en 2005. « Je m’occupe de mes neveux, car toute la famille a refusé », ajoute Rosalie. Aujourd’hui, elle a toujours du mal a bien tenir son foyer qu’elle gère seule depuis la mort de son mari en 2000. Elle en est à son troisième logement depuis le début de l’année. Une instabilité dont ont souffert aussi les enfants, obligés d’aller mendier. « Aujourd’hui, vous êtes dans un quartier, demain dans un autre… Ils ont du mal à s’adapter », confirme Hervé dont l’OSC fournit notamment du matériel scolaire à ces enfants qui vont désormais à l’école. Globalement, la famille s’en sort mieux qu’avant grâce à l’argent versé par EMO. Le coup de pouce des parrains Manquant de moyens, cette association a créé en 2009 le projet Coopération bonne initiative, qui fait appel aux personnes de bonne volonté pour aider les familles. Depuis, plus de 25 parrains y participent. « Je soutiens les enfants malades en achetant les médicaments, le kit scolaire et je les invite à venir passer les fêtes chez moi », explique par exemple Joseph Ouatimou, parrain de la famille de Rosalie, qui aide trois autres familles. M. Ouatimou a par ailleurs accueilli chez lui un enfant de la rue âgé de 4 ans, qui aujourd’hui est en classe de 3e. « La cohabitation ne pose aucun problème avec les miens qui le considèrent comme leur frère », ajoute-t-il. « Le parrainage est une bonne initiative, mais il faut qu’il se fasse en respectant les droits fondamentaux de l’enfant (nourriture, hébergement et éducation, Ndlr) », déclare Joseph Biviyou, directeur la Direction de la protection légale de l’enfance (DPLE), une structure du ministère de la Justice qui a pour mission de prendre en charge les enfants en danger et les délinquants. Elle aide aussi les ONG à mieux travailler en leur facilitant notamment la médiation avec les parents. M. Biviyou tuation passagère. Sinon, c’est autre chose. Et dans le cas nôtre, où l’on crée les crises et l’on s’y complaît ; telle cette sorte de pyromane qui allume l’incendie pour l’admirer ; dans le cas haïtien, il semble bien qu’il s’agisse d’autre chose… Même si nous sommes si confortables à donner dans l’abstrait, à forcer la réalité ; travestissant la vérité, pour en faire notre vérité à nous. Au point qu’on ne se surprend plus d’entendre de la bouche de tel éminent politologue que « l’État d’Haiti est, depuis 1804, en situation de crise permanente, par le fait des élites » (sic et rigoureusement sic). Une assertion détestable, énoncée dans le seul propos de donner de la voix, de hurler avec les loups, d’être dans le ton. Quitte à laisser la bizarre impression que certains ont fait « Science Po », comme des oiseaux qui iraient au conservatoire pour chanter mélodieux. Le meilleur rendez-vous manqué reste, malgré tout, l’accession au pouvoir du petit prêtre des bidonvilles, lui qui, l’eusse-t-il voulu, eût pu, en un mandat, réaliser dans ce pays ce que, par déficit de popularité, d’autres, avant lui, ne purent réaliser en cinquante ans ; lui qui, de son seul verbe, eût pu civiliser les manières du petit peuple et le convaincre des vertus de la cohabitation harmonieuse. Il ne le fit point, il ne le sut pas faire ; pour s’être, au départ, piégé par une rhétorique sciemment dépourvue d’abnégation et de générosité envers ceux-là, légion, qu’il considérait comme « les ennemis du peuple », donc les siens propres. D’autres rendez-vous sont aussi à retenir et qui furent manqués, parce que noyés dans l’océan des petits calculs, des projets à courte vue, ou bassement revanchards ; comme pour discuter à certain devancier le monopole de l’intolérance. Et l’instant présent nous retrouve engouffrés dans « la crise », ou, plutôt, ce qui se voudrait l’être ; les jours à venir ne semblant annoncer qu’une légère éclaircie, dont n’est pas étrangère la dernière proposition des représentants de « la société civile». Plaise au ciel que l’on sache par où creuser. Nous avons, en vérité, trop en commun, pour ne pas être capables de transcender nos quelques différences et nous guérir, pour de bon, de ce crisis-mania qui n’en finit pas. insiste : « La place de l’enfant est dans sa famille respective et non dans la rue ». Pour les éducateurs d’EMO également, l’enfant a besoin de cette chaleur. « Sans quoi, selon un éducateur, il aura tendance à aller dehors et les filles risquent de se prostituer. » Loin de remplacer les pa- rents, OSC et parrains apportent donc une aide à la fois complémentaire, modeste et précieuse, qui aide certaines familles à dépasser leurs difficultés. « Si on pouvait être plus nombreux à aider les enfants de la rue, ce serait bien », conclut M. Ouatimou. 18 Société Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 Distributions/T-Shirts En Haïti tout est possible C e qu’on peut faire en Haïti et qui serait impensable ailleurs. On peut se garer au milieu de la route, bloquer la circulation . On peut s’arrêter au milieu de la chaussée, converser avec un autre automobiliste sans se soucier des autres usagers de la route qui attendent. On peut être « notaire »; « arpenteur » et enregistrer, topographier un même bien, plusieurs fois dans l’année aux bons grés d’un vendeur sans foi ni loi, sur des diasporas à plumer. On peut organiser le meurtre de sa femme, de son frère, de son associé, de n’importe qui. On peut organiser le kidnapping de son enfant, de son neveu, …, dans le but de soutirer de l’argent à ses proches. On peut violer la femme, l’enfant de quelqu’un en toute impunité dans le seul but d’exercer une certaine pression psychologique afin d’obtenir des contreparties de toutes natures… On peut soudoyer les fonctionnaires de l’État. Attention, il convient « d’arroser » toute la hiérarchie, sinon vous n’obtiendrez pas ce que vous cherchez. On peut vendre, louer, s’accaparer le bien, la propriété d’autrui par la force des armes et grâce à la complicité de ceux qui sont chargés de faire respecter la loi. Quelle loi? Grands et petits participent à la fête!!! On peut acquérir un véhicule de l’État à vil prix après l’avoir mis en panne quelques mois plus tôt. On peut prendre l’argent de la caisse de la nation pour améliorer son quotidien. L’essentiel est de faire en sorte que les comptes « balancent » et que tout le monde reçoive sa part. On peut « acheter » des journalistes, ou exercer des pressions sur les journaux pour qu’ils se taisent ou produisent des articles « bidon » ou orientés pour contrarier ou favoriser des manigances de tous genres. Fort heureusement, grâce à ce formidable outil de communication qu’est internet, il est tout à fait possible, comme j’en fais la démonstration, de dénoncer tous les scandales. Hélas, cette liberté d’expression n’est pas à la portée de toutes les bourses et les plus nantis ne l’utilisent pas suffisamment. On peut payer des factures d’électricité, de téléphone, de Camep, pour des biens ou des services que vous n’avez pas consommés. On peut boire de l’alcool en conduisant une auto, un bus, un camion de transport ou un bateau… On peut fumer un « joint », acheter de la « coke », la goûter chez l’acheteur (personnage fort connu et très influent) sortir dans la rue complètement défoncé, conduire sa voiture sans avoir rien à craindre de représailles. On peut sortir son pistolet. Tirer des coups de feu en l’air, rien que pour démontrer aux passants qu’on est « un chef », qu’on a des relations et que l’on manifeste bruyamment sa joie , parce que le Brésil vient de marquer un but!!!! On peut aussi s’éclater, s’offrir les femmes, les hommes, et même les enfants que l’on veut, afin d’assouvir ses fantasmes sexuels et ce au vu et au su de tous. On peut influencer le cours de la justice en achetant tous les intervenants afin d’échapper au châtiment. On peut envoyer n’importe qui en prison. Il n’est pas nécessaire d’avoir un motif. Si vous ne savez pas comment faire, c’est que vous ne vivez pas en Haïti. Renseignez-vous et vous aurez toujours de bonnes âmes qui vous donneront, contre rémunération, la marche à suivre pour arriver à vos fins. On peut avoir son acte de décès avant de passer devant Saint Pierre. On osera même aller réclamer son assurance vie, puisqu’on est mort. On peut établir tous les « faux vrais » documents, plus vrais que nature, que vous souhaitez: il suffit de payer. Cela passe par les papiers officiels , mais aussi toutes les attestations et les diplômes universitaires qui vous permettent de vous élever socialement !!! On peut faire la fête bruyamment, mettre la ra- No 34224 dio à fond en pleine nuit, en toute quiétude sans se soucier des voisins qui subissent sans réaction car ils ont peur de vous et de vos réactions. On peut tout avoir immédiatement et sans jamais faire la queue. Il suffit de connaître du monde, d’être reconnu et surtout « d’arroser copieusement » : la vie est facile en Haïti pour les riches!!! Il est tout à fait possible de dresser un catalogue des passe-droits .Des exemples comme ceux-là, j’en suis sûr que vous en avez d’autres. Le but n’est pas de les énumérer, mais de faire prendre conscience au maximum de la population que ces procédés d’une autre époque sont contraires au bon développement de notre société. J’ai toujours été impressionné par ces Haïtiens qui quittent leur pays pour la première fois et qui arrivent dans un milieu organisé. Vous serez impressionnés par leur comportement. Ils connaissent et appliquent mieux que vous les lois et les règles d’usages du pays d’accueil. Nous sommes peut-être le pays le plus corrompu de la planète : triste record ... Comment voulez-vous que nous puissions nous en sortir si nous poursuivons dans cette voie. Il faut rétablir l’ordre constitutionnel, en responsabilisant les décideurs et les gouvernants tout en sanctionnant d’une manière exemplaire tous ceux qui continueront à entraver la bonne marche de nos institutions. La pauvreté dans laquelle la majorité de nos compatriotes survit tant bien que mal, ne pourra être vaincue que par une remise à niveau d’une société égalitaire que nos ancêtres avaient établie en 1804. La démocratie ne veut pas dire la liberté de tout faire sans interdit, sinon « c’est de la chienlit » (pagaille). Les vraies valeurs passent par une application réelle et saine de la justice pour tous. Sommes-nous prêt à relever le défi? Notre avenir et le devenir de nos enfants sont entre nos mains .... Les enfants, les grands gagnants La Coupe du monde bat son plein et plusieurs actions sont entreprises en faveur des démunis et, particulièrement, des enfants défavorisés. Rob Dnalsi a tenu à jouer, lui aussi, sa partition en procédant, la semaine dernière à une distribution de T-Shirts. Rob Dnalsi aidant un enfant à enfiler un maillot. (photo JJ Augustin) C ’est le jeudi 17 juin à l’Athlétique d’Haïti (Drouillard) dans l’après-midi que s’est organisée la cérémonie de distribution de maillots de sport par Rob Dnalsi, designer et propriétaire de la firme DNALSI (www.dnalsi.com). Plusieurs centaines d’enfants, les bénéficiaires, étaient présents en la circonstance. Chaque groupe était réparti avec discipline sous la supervision de quelques entraineurs. Le message principal véhiculé en la circonstance par Rob Dnalsi invitait au fairplay et au respect de la parole donnée. « Vous devez savoir que vous pouvez aspirer à être ce que vous souhaitez devenir, personne ne peut vous en empêcher ou vous faire croire le contraire », voilà dans quels termes il s’est adressé aux enfants, leur expliquant qu’ils sont maitres de leur destin. « Ma présence ici se veut un exemple éloquent qu’une promesse faite doit être tenue », a-t-il poursuivi, insistant sur le respect de la parole donnée. Rob Dnalsi a également Didier Frank Waché promis de lancer, dans les proDf wache (@) yahoo (.) ca chains mois, des projets au bénéfice des jeunes Haïtiens des deux sexes. Il s’est dit confiant quant au soutien de son partenaire sur le terrain, la Banque de l’Union haïtienne (BUH). Il a également cité des partenaires basés aux USA, tels le puissant syndicat américain « 1199 SEIU Union » (où a tra- vaillé l’actuel Directeur politique de la Maison Blanche, Patrick Gaspard), Crème Magazine – une publication de mode pour professionnels - , Where Itz At Live – une publication caribéenne aux États-Unis - , Red Carpet Entertainment – une des plus importantes compagnies haïtiano-américaines de promotion de New York et Quad Star Capital LLC. Rappelons qu’ une première distribution avait eu lieu à l’Athlétique d’Haïti en septembre 2009. À cette occasion, les enfants (environ un millier) qui fréquentaient le programme d’after-school lancé par Bobby Duval et dirigé par Stéphanie Péreira n’avaient pu être tous comblés. Conséquemment, Rob Dnalsi avait promis de revenir dans le meilleur délai, muni d’un plus grand stock. La première date retenue était le 21 janvier dernier, voyage qui avait dû être reporté suite au séisme du 12 janvier. Cette promesse a finalement été honorée le jeudi 17 juin. Environ 1,300 maillots ont été distribués aux enfants du programme, résidant tous dans la zone de Drouillard, zone autrefois dite de non-droit. No 34224 Société 19 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 Coupe du monde/Société Un mois pour tout oublier Depuis plusieurs jours la ville s’agite de soubresauts. La Coupe du monde a déjà commencé en Afrique du Sud et le verdict pour les équipes qualifiées pour le deuxième tour est rendu. Tout le pays vibre au rythme du football, le sport-roi. Les problèmes cessent le temps que durent les parties. Et le peuple n’attend que de vibrer avec les idoles des temps modernes, Kaka, Messi, Ronaldo, entre autres. Toutefois, entre euphorie et célébration, les comportements peuvent virer à l’excès et des accidents tragiques peuvent subvenir. Des centaines de « Brésiliens» dans les rues de Delmas... (photo JJ Augustin) I mpossible d’échapper à la fièvre qui a saisi le pays, qu’on soit supporter ou par Jean Panel pas. Elle est là, Fanfan oppressante, étouffante. Les voitures portent toutes un petit drapeau de l’équipe de leurs propriétaires et , dans les rues, les maillots des deux équipes les plus cotées, Brésil et Ar- L gentine, sont omniprésents. Les discussions animées vont bon train entre les supporters. Dans des bases de fanatiques, des écrans géants sont installés pour permettre de regarder les matchs. Le gouvernement s’est impliqué lui-même en installant des panneaux solaires. Une amélioration considérable de la distribution de l’électricité est également constatée. Dans les médias, c’est le branle-bas de combat et les programmations ont été bouleversées pour donner la priorité au mondial. Frappés durement par le séisme du 12 janvier, les Haïtiens restent très friands de football. Nombre de fanatiques de ce sport vivent dans des camps de sinistrés dans des conditions difficiles et la pluie qui tombe vient aggraver les choses. Cette Coupe du monde, ainsi, a une saveur particulière pour beaucoup. « Durant un mois, nous allons nous amuser et oublier notre misère ne serait-ce que l’instant de la partie », lance un jeune homme, comme si les difficultés de survivre pouvaient être gommées par les exploits des joueurs. Ils sont en petit nombre, ceux qui ne sont pas pris par l’ambiance. Dans les centres d’hébergement, on s’organise comme on peut. Certaines personnes ont pu amener une prise d’électricité dans leurs abris provisoires ou leurs tentes. Solidarité de fans, d’autres mettent leurs téléviseurs dans la rue pour en faire profiter au plus grand nombre. Au Champ de Mars, un écran géant a été installé, ainsi qu’au stade Sylvio Cator, là il faut payer dix gourdes pour y accéder. Un jeune supporter aux couleurs du Brésil souhaite que son équipe puisse brandir le trophée du vainqueur pour une sixième fois. « La Coupe du monde reste un moment important qu’on attend tous les quatre ans », poursuit-elle, ajoutant que le moment sert d’exutoire pour la population. Quand leurs regards sont rivés à leur petit écran, plus rien n’existe, hormis les acteurs qui sont sur le terrain. À la fin des rencontres, on entend résonner les klaxons des voitures et des motos. C’est une joie délirante et totale. Beaucoup de craintes ont été formulées dès les premiers moments du séisme à cause de la destruction partielle du réseau électrique métropolitain. Les appréhensions se sont évanouies quelques semaines après. « Le séisme nous a frappés en plein cœur. La vie continue et regarder le mondial nous aide à chasser le stress d’un quotidien tellement dur à supporter », confie Henry B., un responsable d’un club de supporters de l’équipe d’Argentine. Gare aux excès : le cas des supporters du Brésil Les victoires de la sélection brésilienne, celle qui compte en Haïti le plus de fanatiques, donne souvent lieu à des scènes de liesse dans les rues et les fanatiques ne se contrôlent plus. Les gens courent dans tous les sens avec les drapeaux dans les mains. Dans certains cas, l’alcool coule à flots. Les voitures passent à toute vitesse. Les bandes à pied et les chars musicaux peuvent investir les rues. La circulation sur la route de Delmas a été complètement bloquée, le dimanche 19 juin dernier. Au grand dam de certains automobilistes qui ne demandaient autre chose que de pouvoir rentrer chez eux. On a, malheureusement, enregistré un mort au moins et plusieurs blessés au cours de la « fête ». La présence d’agents de police n’a pu éviter le drame. Analysant cette situation, Michel Antoine, journaliste sportif à Mélodie FM et communicateur social, estime qu’il est important d’informer la population à travers des campagnes de sensibilisation. « Les chroniqueurs sportifs ont leur mot à dire. Ils doivent faire comprendre à la population que ce n’est qu’un jeu et qu’il faut refréner les passions », déclare-t-il, ajoutant que cela se fera sur le long terme. L’accent est également mis sur la question de l’éducation de la population. Car il est important d’apaiser les fanatismes et d’éviter des incidents malheureux qui se produisent quand les supporters prennent les rues. Jean Panel Fanfan [email protected] Le Mondial en Haïti et ses coulisses e Mondial sud-africain crée jusqu’ici de fortes sensations en Haïti. Chaque rencontre comporte ses joies, ses peines, ses délires, ses dérapages à travers les rues ou encore sous les tentes des villes en liesse lors des retransmissions radio-télédiffusées. Bien de choses s’observent dans les coulisses du Mondial à Port-au-Prince, capitale de douleurs : la joie retrouvée d’écoliers ou d’étudiants améliorant leur amour du sport, baisse du sentiment d’échec total d’Haïti, des arrangements sous les tentes après les rencontres, des demoiselles aux vêtements gais et chaussures sexy à travers les bars. Une vraie ambiance de carna- val en cette saison pluvieuse et footballistique assez animée. Par tradition, quand il s’agit d’une coupe du Monde en Haïti - et ceci remonte peut être à la Coupe du Monde de 1974 où notre ancienne gloire nationale, Emmanuel Sanon, dit Ti Manno, avait dompté l’invincibilité de Dino Zoff , le portier légendaire de l’équipe italienne de l’époque. Un Mondial, tel que vécu en Haïti depuis des années - soit à l’aide d’un transistor ou grâce à un téléviseur - engendre souvent des attitudes plus que délirantes : troubles dans la vie conjugale, et même des cas de divorce. Sans omettre la violence sauvage ou des accidents mortels sans précédent. Pour rap- pel : en 1998, l’obtention de la Coupe de football par la France de Zidane sur le Brésil de Ronaldo, avait provoqué des morts à Port-au-Prince. Le journaliste et directeur de Radio Haïti, le regretté Jean Dominique avait produit un magistral éditorial. Le même drame s’est répété le dimanche 20 juin 2010 à Delmas, commune de Port-au-Prince, à la suite de l’élégante victoire du Brésil aux dépens de la redoutable Côte d’Ivoire. Avec l’intensité des matches de ce Mondial, des sourires reviennent sur des lèvres de fans du ballon rond encore traumatisés par le séisme du 12 janvier qui avait fait en Haïti environ 300. 000 morts. Autres remarques se font de jour comme de nuit : des lieux encore paradisiaques tels que des bars, des restaurants dansants attirent bien des clients. On observe des points de vente de casquettes, de T-shirt, de chapeaux aux couleurs des équipes en compétition. Certains matches suscitent bien des débordements et alertent souvent la Police nationale d’Haïti. Il faudra mentionner la présence artistique haïtienne à cette Coupe du monde par le biais d’une œuvre picturale de Marie-Hélène Cauvin et l’affichage sur panneau électronique d’un texte poétique du graphiste et communicateur, Gary Saint-Germain, emporté, lui, par le séisme du 12 janvier. Cette coupe du monde aura servi jusqu’à présent de thérapie à des millions Haïtiens. Dominique Batraville 20 Culture Haïti/Mondial 2010 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 K’Naan’s Waving Flag «Coca Cola Celebration mix» - official World Cup 2010 - lyrics Ooooooh Wooooooh, Ooooooh Wooooooh Give me freedom, give me Oh Africa 2010, Waka waka This Time for Africa, Waving Flag, ces chansons désignées respecfire, give me reason, take me tivement hymne officiel de la Coupe du monde de la FIFA 2010 occupent, depuis mai, les ondes higher des principaux médias en Haïti. La chanson la plus captivante ? Certains mélomanes et fans du See the champions, take the football interrogés n’ont pas caché qu’ils étaient dans l’embarras du choix. field now, you define us, make us feel proud In the streets our heads are a musique lifting, as we lose our inhibide Akon « tion, Oh Africa Celebration, it surround us, 2010 », celle de every nations, all around us Shakira « Waka Singing forever young, sinwaka This Time ging songs underneath that sun for Africa », et, par Hudler Lets rejoice in the beautiful enfin, la chanJoseph game, son de K’Naan And together at the end of baptisée « Waving Flag » font the day. la une des médias en Haïti. Ces We all say chansons diffusées à longueur de journée sont tout naturelWhen I get older I will be lement sur toutes les lèvres. stronger Excellente campagne de proThey’ll call me freedom, just motion en faveur de Alioune like a wavin’ flag Badara Thiam (Akon), chanWhen I get older I will be teur américain d’origine séstronger négalaise, et de la chanteuse They’ll call me freedom, just colombienne Shakira Isabel like a wavin’ flag Mebarak Ripoll. So wave your flag, now wave Cependant, Keinan Abdi your flag, now wave your flag Warsame dit K’naan, chanteur Mikaben interprète de la version créole de Waving Flag. (photo Marc .Régis) canadien d’origine somalienne, Oooohhh, Oooooooooh qui n’a pas été très populaire à ca-Cola à l’occasion des pro- Dooh Belley, moi et Emile KoOooooooooh Port-au-Prince, semble rem- chaines éditions de la Coupe jidie. C’est d’ailleurs ce dernier, wooooohh, porter la palme dans les son- du monde de football. « C’est installé aux États-Unis depuis wooooohh dages avec sa composition un pas important dans cette quinze ans, qui a signalé à ses Give you freedom, give you « Waving Flag ». La plupart direction », a commenté un amis l’adaptation de leur chandes musiciens et également chanteur de style Rapp, tout en son, et saisi un avocat pour fire, give you reason, take you des fans du football interro- applaudissant le succès de Mi- obtenir réparation ». Opéra- higher See the champions, take the gés sur leur chanson préférée chaël Benjamin avec sa version tion qui s’est révélée bénéfique pour les plaignants, selon les field now, you define us, make parmi les trois tubes du mon- créole de « Waving Flag ». Shakira, qui avait fait un pe- informations rapportées dans us feel proud dial 2010 votent en faveur de « In the streets our heads are Waving Flag ». Cette chanson, tit tour en Haïti dans le but de la presse internationale. « Lors l’hymne de Coca-Cola pour la renouveler l’expression de ses d’une conférence de presse à lifting, as we lose our inhibiCoupe du monde de football sympathies aux sinistrés du 12 Douala le 11 mai, le groupe, tion, Celebration, its around us, 2010 en Afrique du Sud, inter- janvier, a vu monter d’un cran qui sommeillait depuis une prétée dans plusieurs langues, sa cote de popularité. Sa chan- décennie, a indiqué qu’il avait every nations, all around us son « Waka Waka », qui a bé- trouvé un arrangement avec a connu diverses adaptations. Singing forever young, sinC’est Michaël Benjamin dit néficié d’une diffusion impo- Sony Music, qui produit le Mikaben qui a réalisé la ver- sante, challenge le « Waving titre. Un arrangement dont ni ging songs underneath that sun la nature ni le montant n’ont Lets rejoice in the beautiful sion créole de « Waving Flag Flag ». « Waka Waka » est une été dévoilés. « Il y a eu un ac- game, ». Le chanteur haïtien s’est insAnd together at the end of piré de l’esprit du texte origi- adaptation d’un ancien suc- cord. Le groupe n’a pas été pas nal pour écrire les paroles de cès de Golden Sounds, un lésé », avait déclaré Didier Edo, the day. We all say la chanson, a fait savoir Lionel «band » camerounais formé le manager, en se frottant les Benjamin Jr. Le manager de en 1984 par des musiciens de mains. Car les négociations se When I get older I will be Mikaben se dit fier parce que la garde présidentielle came- poursuivent, une version espales responsables de Coca-Cola rounaise, a rappelé la presse gnole de Zangalewa étant en- stronger They’ll call me freedom, just ont apprécié le travail effectué africaine. C’est ce qui justifie visagée. Et le groupe pense délike a wavin’ flag par son frère grâce à l’encadre- la polémique entre les auteurs sormais se reformer ». C’est depuis la 14e édition When I get older I will be ment de Joël Widmaier. Celui- de la chanson et Shakira. Ce ci avait pourtant la charge de groupe qui a évolué sous la di- de la Coupe du monde de stronger They’ll call me freedom, just réaliser lui-même cette version rection de Jean-Paul Zé Bella football en 1990 que le thème créole de l’hymne de Coca- n’est plus en activité. Cela n’a du mondial a commencé à en- like a wavin’ flag So wave your flag, now wave Cola pour la Coupe du monde pas empêché les auteurs de la vahir les ondes des médias à 2010. Joël a expliqué qu’il avait chanson de monter au créneau Port-au-Prince. Jeunes et vieux your flag, now wave your flag Now wave your flag (4x) jugé bon de confier la tâche à pour exiger réparation auprès prennent plaisir à fredonner Mikaben qui a le vocal appro- de la chanteuse colombienne. les refrains. La diffusion à ouprié à l’interprétation de cette Zé Bella avait confirmé ces trance de ces chansons favoOohhoooohh Woooh Ohochanson. Le chanteur et bat- démarches dans la presse ca- rise la popularité en Haïti des hooooh Wooohoooh teur de Zèklè déplore que les merounaise. « Nous sommes artistes qui n’y étaient pas vraimédias en Haïti n’aient pas suf- donc les premiers arrangeurs ment familiers. Durant la péWe all say fisamment diffusé cette ver- compositeurs de cette chan- riode de la Coupe du monde When I get older I will be son qui peut être considérée de football, la musique haï- stronger sion créole. Cette expérience de Mi- comme faisant partie du pa- tienne occupe très peu de They’ll call me freedom, just kaben peut ouvrir la voie à trimoine national militaire ca- temps d’antenne dans la région like a wavin’ flag d’autres musiciens haïtiens qui merounais. Les propriétaires métropolitaine. When I get older I will be penseraient à l’avenir proposer des droits sont les membres stronger [email protected] des chansons à la Fifa et à Co- du groupe, c’est-à-dire Victor They’ll call me freedom, just Hymne officiel en folie sur les ondes haïtiennes ! L No 34224 like a wavin’ flag So wave your flag, now wave your flag, now wave your flag Now wave your flag (4x) Oooooh woowoo ooh Wooo ooohh ooohoh And everybody will be singing it Oooooh woowoo ooh Wooo ooohh ooohoh And we all will be singing it. Paroles de Waka Waka de Shakira : You’re a good soldier Choosing your battles Pick yourself up And dust yourself off And back in the saddle You’re on the frontline Everyone’s watching You know it’s serious We’re getting closer This isnt over The pressure is on You feel it But you’ve got it all Believe it When you fall get up oh oh And if you fall get up hé hé Zamina mina Zangaléwa Cuz this is Africa Zamina mina hé hé Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa This time for Africa Listen to your God This is our motto Your time to shine Don’t wait in line Y vamos por Todo People are raising Their Expectations Go on and feed them This is your moment No hesitations Today’s your day I feel it You paved the way Believe it If you get down Get up oh oh When you get down Get up hé hé Zamina mina Zangaléwa This time for Africa Zamina mina hé hé Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa Anawa ah ah Zamina mina hé hé Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa This time for Africa [Chant Sud-Africain] Zamina mina hé hé (suite page 22) No 34224 Haïti/Piratage Une commission de plus ! Formée des personnalités actives dans le secteur musical, une nouvelle commission est mise sur pied et a pour mission de travailler à l’implantation d’une association professionnelle de la musique. es débats ne font que Le ministère de la Culture au- tions parait inévitable. « Un commencer sur le phé- rait profité de l’occasion pour certain nombre d’institutions nomène du piratage en annoncer le train de mesures de l’État, en l’occurrence les Haïti. Comment parvenir à drastiques qu’il entend adop- ministères du Commerce, de éradiquer ce fléau ? Le mi- ter dans le plus bref délai pour la Justice et de l’Économie, nistère de la Culture et de la juguler ce cancer. L’interven- ont un rôle important à jouer Communication ainsi que des tion dudit ministère afin de dans la bataille contre le piraacteurs évoluant dans le do- restructurer le Bureau haï- tage », a martelé Emmanuel jugeant difficile maine musical ont profité de tien des droits d’auteurs et de Dérivois, la Journée internationale de mettre à la disposition de ce d’obtenir de résultats satisla musique, le 21 juin dernier, bureau les fonds nécessaires faisants sans la collaboration pour réfléchir en ateliers sur pour un meilleur fonctionne- de la Police nationale d’Haïles meilleures stratégies à uti- ment aurait été bien accueillie ti (Pnh) . « Les interventions liser pour parvenir à freiner le le 21 juin dans le cadre d’un de cette institution sont plus bilan partiel. Cela éviterait que nécessaires en vue de faire piratage. Les échanges dans des ate- l’étalage de tout un ensemble respecter les droits d’auteur en liers formés de musiciens et de frustrations de la part des Haïti », a-t-il soutenu. Une association professionde journalistes semblent avoir responsables du BHDA, arété fructueux. Une commis- guant n’avoir pas les moyens nelle de musique concernerait strictement les musiciens, sion est constituée afin de ré- d’exécuter certains projets. interprètes, Le Bureau haïtien des drois compositeurs, cupérer les produits de ces ateliers et en assurer un cer- d’auteurs cite en l’occurrence producteurs et promoteurs tain suivi auprès de qui de les deux grands répertoires na- entre autres. Ce devait être droit. Cette commission dont tionaux. Le répertoire général une entité indépendante charla mission prendra fin en sep- de tous les créateurs haïtiens gée de défendre les intérêts de tembre prochain a pour obli- dans les domaines de la mu- ses membres. Joël Widmaier gation entre autres d’implan- sique, du cinéma, de la pein- parle « d’un véritable synditer une véritable association ture entre autres et de l’index cat qui pourrait même au beprofessionnelle de musique en des œuvres de toutes les disci- soin utiliser la grève comme Haïti. Tâche s’annonçant très plines artistiques. La liste des forme de protestation dans difficile de l’avis de plusieurs projets contient également une les périodes carnavalesques musiciens qui ont pris part maison de culture ; une bri- par exemple pour obtenir sagade anti-piraterie. Plusieurs tisfaction à des revendications aux débats. Une entité chargée de dé- projets de lois ont été long- légitimes ». Le ministère de la fendre les intérêts des mu- temps soumis sans succès au Culture n’a pas à s’impliquer siciens a déjà été formée en ministère de la Culture pour dans la création d’une telle enHaïti. Au cours des années les suites nécessaires, a révélé tité qui est supposée être libre 80, Raoul Denis Jr et feu Ansy Emmanuel Dérivois, directeur de ses mouvements. Plusieurs musiciens, préDérose avaient pris l’initiative général du BHDA. Le gouverde fonder l’Association natio- nement haïtien n’a jamais vou- sents à Le Vilatte lundi dernale des interprètes et musi- lu signer un ensemble de trai- nier, estiment louable la déciens haïtiens (Anasimh). Les tés internationaux notamment cision de constituer une musiciens et producteurs, vé- le Traité de l’Organisation commission devant accélérer ritables poumons de l’asso- mondiale de la propriété intel- le processus de lutte contre le ciation, ont contribué à son lectuelle (OMPI) sur le droit piratage en Haïti. Cette coméchec, a déploré un ancien d’auteur (WCT) et du Traité mission aura sûrement besoin membre de l’Anasimh voulant de (OMPI) sur les interpréta- d’un ensemble de moyens garder l’anonymat. Aucune tions et exécutions et les pho- pour accomplir sa tâche. Si le institution de l’Etat n’avait nogrammes (WPPT), a déplo- BHDA, fondé depuis trois ans par le ministère de la Culture, supporté cette association en ré M. Dérivois. Un débat sur le thème : est dépourvu de tout moyen herbe, a-t-il révélé. Le Bureau haïtien des comment forcer le gouver- de fonctionnement, comment droits d’auteurs (BHDA), qui nement à assumer ses res- cette nouvelle commission vaest fondé depuis le 23 avril ponsabilités en vue de frei- t-elle pouvoir s’y prendre ? 2007 et placé sous la tutelle ner le piratage en Haïti, serait Autrement dit, s’il peut exister du ministère de la Culture, n’a beaucoup plus intéressant. des fonds à allouer au foncrien fourni en terme de résul- Actuellement, pour contre- tionnement de la dite comtats pour n’avoir jamais dispo- venir au piratage, il faut ab- mission, le BHDA pourrait en sé de moyens adéquats. C’est solument la restauration de trouver également pour agir. ce qu’a déclaré Joël Widmaier, l’autorité de l’Etat. La mobili- Méli-mélo ! musicien, lors des débats du sation d’une chaîne d’[email protected] 21 juin. Une masse de lois existe et reste lettre morte à • Mimerose Beaubrun Le Comité proposé est le cause de l’irresponsabilité du Pour représenter le Misuivant : gouvernement et de l’insounistère de la Culture et de la • Yole Dérose ciance même des musiciens, a Communication au sein de • Richard Adrien critiqué Joël. ce comité • Adolf Janvier C’est une excellente idée • Fritz Evens Moїse • Berthovna Grimard d’encourager le dialogue sur Pour la représentation de • Carel Pèdre le piratage en Haïti. Un débat la diaspora • Lionel Benjamin de ce genre aurait attiré beau• Alex Abellard New York • Gertrude Séjour coup plus d’attention s’il était • Bernard Montréal • Robert Denis réalisé également le 23 avril • Rodney Noël Miami • Milena Sandler Widmaer dernier, Journée mondiale du • Farah Larrieux Miami • Smoye Noisy livre et des droits d’auteurs, • Charlot Murat France • Lodie Auguste sous la direction du BHDA. • Fred Lizaire L Culture 21 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 Entre les lignes L’art haïtien ou le rejet du silence L par Martial Seide es retombées de la complexité de cette crise conjoncturelle qui chemine inlassablement depuis le séisme du 12 janvier imprègnent avec subtilité les sphères d’expression de la créativité haïtienne. En dehors des pertes lamentables consenties malgré soi dans ce patrimoine, souvent négligé, voire galvaudé, le secteur bénéficie de l’appui des institutions internationales, beaucoup plus préoccupées que nous des incidences regrettables de la tragédie sur le legs précieux qui témoigne de notre identité culturelle. Des accords ont été signés. Des promesses faites. Mieux encore, des tentatives d’investissement hasardées. Travailleurs culturels d’acabit diversifié montent au créneau .Les grands discoureurs, comme d’habitude, assautent et briguent les tribunes, brandissant l’étendard de la révolution culturelle considérée en raison de son caractère collectif. Perçus comme ferment de la communauté d’appartenance, les éléments de l’identité culturelle haïtienne ont toujours su exprimer les moindres palpitations de l’âme nationale dans tous ses méandres. L’actualité immédiate en dit long. Écrivains, plasticiens, musiciens, cinéastes, dramaturges et chorégraphes s’y mettent. Avec acharnement. A chaque tournant décisif de notre histoire, l’art haïtien, s’inspirant des détails qui façonnent le quotidien, traduit les soubresauts de notre vécu. Aujourd’hui encore, malgré les contraintes enfantées par les aléas d’une conjoncture étriquée, la créativité haïtienne maintient la gageure, épousant les contours du présent, s’engageant sans détour à signifier ce qu’elle a toujours été en son essence ; la perpétuation donc de nos ressemblances, de nos différences, en puisant une vigueur renouvelée à la source vivante des valeurs, symboles, représentations, manières de sentir, de penser et de vivre qui constituent nos spécificités culturelles. Évidence irréfutable aussi, le calvaire des artistes à un moment où la disponibilité des moyens de production ne se révèle pas aisée. Sacrée crise, avouons-le. Au cœur de cette croisée où les postulats d’articulation différente donnent le ton à un renouveau moulé dans le creuset des contradictions, des tentatives de solidarité nationale, des interdictions et recommandations « d’autrui », les expressions de la culture haïtienne constituent des « atouts » stratégiques importants dans l’élaboration d’une politique de développement humain durable qui prend en compte la culture comme force motrice de développement. En ce sens, l’artisanat haïtien, souvent considéré comme deuxième secteur économique du pays, aurait gagné en attention, car il permettrait de mieux démarrer la réinsertion sociale en milieux défavorisés, et de faciliter l’inclusion économique des milliers de jeunes qui grossissent les rangs de la main- d’œuvre non qualifiée. Les travailleurs culturels rejettent le silence. Ils estiment que, dans cette conjoncture historique particulière, le développement national doit se concevoir comme un processus d’émancipation de toute forme d’aliénation. Selon eux, ce processus doit prendre racine dans le substrat culturel de notre population. Sinon, sa nature imposera de nouvelles formes de dépendance, pesantes à cause de ses hypothèques sur un avenir édifié sur des décombres. Exposition d’objets du vodou haïtien au Musée ethnographique de Berlin Trois cent cinquante objets du vodou haïtien sont exposés, au Musée ethnographique de Berlin pour expliquer les mystères du vodou. « Voodoo (Vodou) : l’art et la religion d’Haïti » est le thème de cette exposition, qui reste ouverte jusqu’au 24 octobre. Les pièces présentées proviennent de la collection de Marianne Lehmann, une Suissesse établie en Haïti depuis 1957 et qui a déjà collectionné 3000 objets du culte vodou. L’exposition commence avec une explication de l’histoire du pays et son développement en rapport avec la pratique de cette religion. « Une atmosphère de mystère » s’installe dans l’espace où a lieu l’exposition, rapporte l’agence espagnole EFE. Le Musée ethnographique de Genève avait accueilli , en janvier 2008, une exposition du même genre sous le thème « Le vodou, un art de vivre ». Source : Alter Presse 22 Culture Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 La dive bouteille selon Carl Brouard L es textes poétiques majeurs de Carl Brouard se lisent comme un guide pratique et presque surréaliste des boissons alcoolisées d’Haïti dont le clairin Saint Michel, le rhum Barbancourt ,clairin Sonson Pierre-Gilles ;le rhum Barbancourt et forcément la bière Prestige occupent depuis quelque temps la tête du classement. La littérature et le boire font bon ménage à travers le travail poétique de Carl Brouard, ce poète haïtien considéré à mon avis comme le plus absolu des philosophes du « Tractatus philosiphicus » de Bacchus dans un protocole de buveur-poète, immobile devant sa table de boissons et conséquent dans ses versets ou psaumes de Béatitudes .C’est sans aucune tricherie que m’est venue l’idée de poser mon regard sur des textes de Brouard liés aux boissons et au goût culinaire , et ceci sous la dictée d’un poète, plus que débonnaire :Monsieur Brouard. Il s’agit d’un merveilleux voyage autour des boissons haïtiennes .C’est vrai que sur les bancs de l’école, -surtout au bac- j’avais appris à disserter sur Carl Brouard, mais à force de relire « L’anthologie secrète »,travail magistral de l’éditeur Rodney Saint-Eloi, qui a réuni à peu près l’ensemble des poèmes les plus rares de Carl Brouard , j’ai appris donc à me réinventer un monde de boissons sous le contrôle presque post-mortuaire de Carl Brouard, le dictant . Si Haïti produit un clairin national, c’est indiscutablement l’alcool de canne, sous toutes ses formes : rhum ou « (suite de la page 20) Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa Anawa ah ah Zamina mina hé hé Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa This time for Africa Django hé hé Django hé hé Zamina mina Zangaléwa Anawa ah ah Django hé hé Django hé hé Zamina mina Zangaléwa Anawa ah ah This time for Africa This time for Africa We are all African We are all African Carl Brouard. trempé » .Pour préparer un « trempé », il faut des épices, des fruits, des sirops, des feuilles ou des écorces à macérer dans du rhum blanc .A chaque « trempé » ses propriétés médicales, aphrodisiaques ou autres .Le vendeur de clairin, aussi appelé « pharmacien ou apothicaire par les plus justes, » a forcément le remède qu’il vous faut. C’est bien connu, l’alcool de canne guérit tout… Il suffit de savoir quoi mettre dedans comme feuilles. Boissons haïtiennes et maximes Bouteilles et légendes po- Akon : Oh Africa! I know that we have to take it to the goal ’cause everyone is depending on we see we ain’t got nowhere to go but, it’s our destiny [Keri Hilson] we’re choosing our way, we’ll do what it takes to get to the top of the highest mountain we’ll do anything, we’ve got to prove ourselves ’cause we know ~~OH AFRICA~~ [Akon] see we’ll never be able to forget this day ’cause it’s the greatest day of our life see no matter what happens at least we can say «we came, we saw, we tried» [Keri Hilson] we’re choosing our way, we’ll do what it takes to get to the top of the highest mountain we’ll do anything, we got to prove ourselves ’cause we know ~~OH AFRICA~~ pulaires haïtiennes font parfois un merveilleux mixage et invitent à un code moral éthique automatique mis souvent à l’usage des grandes masses de la population, pas toujours rompues aux rudiments de l’écrit établi depuis des millénaires. On ne consomme pas la même boisson d’une classe sociale à l’autre , on ne collectionne pas la même bouteille d’une ville à une autre. Certaines meringues carnavalesques haïtiennes font parfois allusion à nos dirigeants politiques illuminés, genre général « grand buveur et pré[Akon & Keri Hilson] This is our time to shine, our time to fly, our time to be inside the sky our time to soar, our time of song the last one in football Traduction de Waka Waka de Shakira : Tu es un bon soldat Tu choisis tes combats Tu te relèves Et te dépoussières Et te remets en selle Tu es en première ligne Tout le monde regarde Tu sais que c’est sérieux On se rapproche Ce n’est pas fini La pression est là Tu la sens Mais tu as tout pour toi Sache le Quand tu tombes relève toi oh oh Et si tu tombes relève toi hé hé No 34224 sident constitutionnel, grand tafiateur devant l’Eternel des armées. » Haïti est l’un des rares pays du monde ou l’alcotest n’est pas encore obligatoire. On peut même conduire 24h / 24 en Haïti avec sa bouteille de bière dans une main et sa bouteille de tafia dans l’autre. Boire, se rebeller, se kamikaser aurait été des motifs guerriers pour Boukman, Makandal, Boisrond Tonnerre, Dessalines, comme pour les nègres marrons de Saint Domingue au temps de la dynamite explosive révolutionnaire dans les guildives et les sucreries de la légendaire Perle des Antilles. Les premiers scribes de la république d’Haïti ont presque tous développé un certain penchant pour la dive bouteille et la pratique des offrandes aux Déités vodou . On n’a pas une statistique établie jusqu’à présent sur le nombre d’accidents de voiture ou autres provoqués par les démons de l’alcool ou de l’éthanol. Aucun panneau de circulation jusqu’à date, ne fait encore mention de l’interdiction de boire au volant. Pour parodier le chanteur jacmélien, Ti Paris chauffeurs, chauffards et buveurs stupides peuvent entonner sans fin : «Tou lejou mwen sou.» Voilà la rythmique d’une Haïti fixée dans sa dive bouteille. Tout cela ne nous éloigne pas du tout des nourritures spiritueuses du poète Carl Brouard, saint et martyr comme Rimbaud, Saint – Aude ,Davertige et Rulfo… Il faudra relire ou lire Carl Brouard, avant d’aborder Roumain, Alexis et Tagore . Ainsi soit-il ! Merci, Monsieur Brouard , pour ce traité de la dive bou- teille. Toutes les cités à venir auront besoin de poètes et de musiciens. Tant pis pour Platon, tant pis pour Athènes. Zamina mina Zangaléwa Car c’est l’Afrique Zamina mina hé hé Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa C’est le temps de l’Afrique Écoute ton Dieu C’est notre devise Ton heure pour briller N’attends pas On y va Les gens se lèvent Leurs attentes Continue et donne leur ce qu’ils veulent C’est ton moment Pas d’hésitations Aujourd’hui c’est ton jour Je le sens Tu as tracé le chemin Crois le Quand tu tombes relève toi oh oh Et si tu tombes relève toi hé hé Zamina mina Zangaléwa C’est l’heure de l’Afrique Zamina mina hé hé Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa Anawa ah ah Zamina mina hé hé Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa C’est l’heure de l’Afrique [Chant Sud-Africain] Zamina mina hé hé Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa Anawa ah ah Zamina mina hé hé Waka waka hé hé Zamina mina Zangaléwa This time for Africa Django hé hé Django hé hé Zamina mina Zangaléwa Anawa ah ah Django hé hé Django hé hé Zamina mina Zangaléwa Anawa ah ah C’est l’heure de l’Afrique C’est l’heure de l’Afrique On est tous Africains On est tous Africains Dominique Batraville ô LOULOUSE Douce Loulouse Tu buvais de la crème de menthe Du gin Du « Black and White » Et tu es morte. O Loulouse, Tu sentais la pommade moelle de bœuf Le Pompéia Tu fumais le tabac de Vrginie Et tu es morte. Loulouse, tu te dévêtais entièrement Quand tu faisais l’amour, Mais tu es morte Et contemples à jamais Le bout de tes orteils. Invitation à vider la coupe Où sont passés les grands conquérants qui furent l’effroi des peuples ? Tous les rois de Babylone ou d’Assyrie, le jeune Macédonien qui soumit la molle Asie, César adoré comme un dieu, Tamerlan, « e Corse aux cheveux plats ? » Ils ont passé comme un vent sur le morne. Comme eux passeront le rusé Hirohito, le César italien, Hitler devant qui trompe la terre. Ils seront broyés comme des grains de maïs, et sur le monde pacifié, la Croix règnera. C’est pourquoi, ma bien-aimée, ma colombe, ma tourterelle, réjouissons-nous et buvons, durant les jours que Dieu nous accorde. No 34224 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 Bélier (20 mars – 20 avril) Balance (24 septembre – 23 octobre) C’est clair, aujourd’hui, vous n’allez vous laisser envahir par des broutilles, vous irez droit à l’essentiel ! Il est probable que vos conditions de travail passent en second plan par rapport à l’objectif que vous vous êtes fixé. Quand un Bélier se fixe un objectif, il n’a de cesse de travailler tant qu’il n’est pas atteint, vous le savez bien ! Attendez-vous à vivre un violent coup de foudre aujourd’hui ! Un homme pourrait faire irruption dans votre vie et la chambouler complètement. Cette histoire sera-t-elle durable ou non ? Difficile à dire. En revanche, il est certain que vous vous en souviendrez longtemps ! Dans un domaine totalement différent, vous pourriez éprouver un intérêt soudain pour les techniques artistiques modernes, comme l’infographie ou la photographie. Lancez-vous ! Taureau (21 avril – 21 mai) Si vous pensez - surtout depuis une dizaine de jours - que vous avez des efforts à faire pour progresser dans votre activité principale, vous accepterez plus facilement les contraintes de cette journée. Car il n’est pas impossible que l’on vous demande quelque chose qui ressemble à la perfection ! Faites tout de même attention sabine de ne pas trop vous perdre ! Gémeaux (22 mai – 21 juin) Vous pourriez être obsédée par un futur voyage aujourd’hui ! Vous rêvez d’évasion lointaine, de paysages spectaculaires, d’exotisme et de cocotiers. Tirez le signal d’alarme et toutes vos copines rappliqueront pour vous accompagner au bout du monde ! A moins que vous ne préfériez partir en amoureux ? Votre soif de découvertes ne s’arrête pas là ; vous avez envie d’entreprendre de nouvelles activités, d’apprendre, d’ouvrir votre horizon. Faites attention à ne pas vous disperser... Cancer (22 juin – 23 juillet) Quelle journée ! Que cela soit dans le domaine professionnel ou dans la vie de famille, vous pourriez vivre deux alternatives émanant de la même origine : un sentiment d’inquiétude ! Soit vous combattez vos doutes en vous mettant au travail et là il faut vous attendre à dépenser beaucoup d’énergie pour vous rassurer. Soit vous êtes figée sur place et là vous dépenserez tout autant votre énergie. Dans ces jours prochains tout ira mieux ! Lion (24 juillet – 23 août) Si l’on dit souvent de l’énergie Lion qu’elle se nourrit de fortes émotions, il faut bien comprendre qu’elle les trouve dans des situations un peu risquées... Cela pourrait peut-être vous faire comprendre le contenu de cette journée ! Effectivement, il faut vous attendre à entrer dans l’arène aujourd’hui et montrer qui vous êtes, tant dans votre activité principale que dans votre couple ! Vierge (24 août – 23 septembre) Vous devez agir avec fermeté et être en mesure de dire précisément où vous allez et pourquoi. Car vous possédez toutes les cartes en main aujourd’hui pour faire évoluer de façon positive vos relations familiales et sentimentales. Mais c’est à vous de donner des directives, de vous occuper des autres et de créer l’harmonie au sein de vos relations. On compte sur vous, alors soyez à la hauteur ! Scorpion (24 octobre – 22 novembre) Avez-vous fait quelques dessins ? Depuis le mois dernier, et même avant, il est question de toutes ces aptitudes, à dessiner, à photographier, à écrire, que vous avez l’habitude de vous refuser, et qui pourtant sont là, en vous, à attendre. Car en effet, on attend plus que vous. Il suffirait que vous preniez un pinceau ou un stylo, et le tout serait joué ! Sagittaire (24 novembre -21 décembre) Parmi tous les signes du zodiaque, c’est probablement vous qui serez le plus en harmonie avec le changement d’ambiance qui s’opère à partir d’aujourd’hui ! Plus que jamais vous exposerez vos grandes idées, ne vous embarrassant absolument pas de détails... Et vos paroles seront chargées d’un optimisme qui va ravir votre entourage. Faites tout de même attention au prosélytisme ! Capricorne (22 décembre -20 janvier) Quelque chose d’intéressant se trame dans votre ciel aujourd’hui. Si vous êtes célibataire, vous pourriez faire une rencontre imprévue et non dépourvue de charme... Car vous êtes au début d’un nouveau cycle favorable au romantisme. Et si vous vivez en couple, c’est le moment ou jamais de franchir une étape supplémentaire dans votre relation et de vous engager corps et âme... Verseau (21 janvier – 19 février) Parfois, pour assainir la situation, il faut revenir « à la case départ ». C’est parfois frustrant, voire humiliant, mais si l’enjeu est d’assainir vos bases pour pouvoir reconstruire quelque chose de nouveau et de solide, ça vaut le coup. Ne restez pas trop attachée à votre passé professionnel, mais si cela vous en coûte un peu. Il faut avancer, et vous êtes un peu trop chargée. Lâchez du lest ! Poissons (21 février – 20 mars) Si vous cherchez l’âme sœur, vous pourriez la trouver aujourd’hui. Ce n’est pas le moment de tergiverser et de vous demander si le prince charmant existe. Vous devez au contraire prendre des initiatives et aller au-devant des personnes qui vous attirent. Et si vous vivez déjà en couple, le moment est peut-être venu de vous engager plus sincèrement et plus durablement dans votre relation. Ah ! C’est beau l’amour... Loisirs 23 24 Annonces attributions civiles, le jugement maintient le défaut octroyé contre dont le dispositif est ainsi concu. la défenderesse à la sus-dite audience, pour le profit du défaut, Je soussigné, LINOT JEAN Entre: PIERRE propriétaire demeurant 1- Le sieur Jean-René la fleur déclare fondée ladite action, à Saint Martin, et domicilié a demandeur en divorce d'une part; admet en conséquence le divorce du sieur OVINSON CORNET, d'avec Port-au-Prince identifié par mon Et son épouse née Marie Edelène passeport au No CU1331510 fais savoir au public en général, au 2- La dame Jean René Lafleur née DESROCHE, pour injures graves commerce en particulier que Marie Gerty Julien défenderesse et publiques aux torts de l'épouse, prononce la dissolution des liens je ne suis plus responsable d'autre part . des actes et actions de mon Par ces causes et motifs, le matrimoniaux existant entre les épouse Jocelyne Sainthey pour tribunal après examen, le dits époux, ordonne à l'Officier incompatibilité de caractère, ministère public entendue de l'Etat Civil de la commune de injures graves et publiques accueille l'action du sieur Jean Carrefour, de transcrire dans ses en attendant qu'une action en René Lafleur pour être juste registres à ce destiné le dispositif divorce soit intentée contre elle. et fondée, maintient le défaut du présent jugement dont un requis et octroyé à I’audience extrait sera inséré dans l'un des AVIS MATRIMONIAL prononce la dissolution des liens quotipiens s'étiditant à la capitale matrimoniaux existant entre le sous peine de dommages-intérêts Le Tribunal de Première Instance sieur Jean René Lafleur et la envers les tiers s'il échet, commet de Port -au-Prince a rendu en dame Marie Gerty Julien pour l'huissier Viineret GABRIEL de ce ses attributions de divorce un injures graves et publiques aux siège pour la signification de ce jugement dont le dispositif est torts de l'épouse. Ordonne à jugement, compensé les dépens. ainsi libellé :Par ces Causes l'officier de I’ Etat civil de Cabaret AINSI JUGE ET PRONOCE, par et Motifs, le Tribunal après de transcrire le dispositif du nous, Raymond JEAN-MICHEL, examen, le Ministère Public divorce dudit jugement dans le juge, en audience civile, ordinaire maintient le défaut octroyé registre à ce destiné: ordonne et publique~ du vendredi vingt contre le défendeur à l'audience en outre la publication de la Novembre dex mille neuf, en précité, pour le profit déclare décision dans l'un des quotidiens présence de Me. ST Anaud fonder la dite action. Admet en de la capitale sous peine de NORZE, Substitut du Commissaire conséquence le divorce de la dommages et intérêts envers les du Gouvernement de ce ressort, dame Pierre Richard Joseph tiers; compense les dépenses et avce l'assistance du Greffier née Lorine Mingot d'avec son enfin commet l'huissier Walky Jean-Claude ALFERIS. époux Pierre Richard Joseph Pierre pour la signification dudit Me. PlacideL.erito, Avocat pour injures graves et publiques jugement. aux torts de l'époux. Prononce AVIS DE FORMATION la dissolution des liens AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me MARIE ROSIE NICOLAS matrimoniaux existant entre les dits époux; Ordonne à l'officier DEGAND, juge en audience civile Société en Non Collectif COPS d'Etat Civil de Delmas de ordinaire et publique du jeudi trois Group transcrire sur les registres à ce juin deux mille dix, en présence Entre les soussignés: destinés le dispositif du présent de Me Marie Chantale Occenade, Monsieur Sony LISTHER, jugement dont un extrait sera substitut du commissaire du propriétaire, demeurant et inséré dans l'un des quotidiens gouvernement de ce ressort avec domicilié à Pétion-ville, Route de s'éditant à la capitale sous peine l’ assistance de Me Jean Thomas frères, Rue Saint Louis Jeanty # de dommages intérêts envers LansJ greffier du siège. 27, identifié au numéro: 003-627les tiers s'il y échet. Commet Il est ordonné a tous huissiers 975-1; l'huissier Canal Gabriel de ce sur ce requis de mettre le siège pour la signification de ce présent jugement à exécution aux Monsieur Marc Dit Milfranc jugement; compense les dépens. officiers du ministère public près Joseph, propriétaire, demeurant Ainsi jugé et prononcé par nous les tribunaux civils d'y tenir la et domicilié à Pétion-ville, Rue Maguy Florestal Pierre-Louis, main à tous les commandants et Maurepas, # 9, identifié au juge en audience civile ordinaire autres officiers de force publique numéro: 003-097-784-9; et publique du jeudi trois dJy prêter la main forte lorsqu’ils Il est arrêté et convenu ce qui suit décembre deux mille neuf en en seront légalement requis. : présence de Me Brunet Salomon, EN FOI DE QUOI, la minute du Art. 1- Il est formé entre les Substitut du Commissaire du présent jugement est signée du soussignés sus-désignés Gouvernement de ce ressort juge et du greffier susdits. une Société en Non Collectif et avec l'assistance du sieur dénommée: COPS Group, dont le Joseph Pierre¬Louis Greffier Ainsi signé: Frenot CAJUSTE et siège social est à Pétion-ville, du siège. Il est ordonné à tous JEAN THOMAS LANS, Greffier. Route de frères, Rue Saint Louis huissiers sur ce requis de mettre Pour ordre de publication Jeanty # 27, laquelle est régie le présent jugement à exécution par les lois en vigueur et les aux officiers du Ministère Public AVIS MATRIMONIAL présents statuts. Art. 2- Cette près les tribunaux civils d'y'tenir société a pour objet principal la la main forte lorsqu’ils en seront Le Tribunal de première prestation de service de gestion et requis, En foi de quoi la minute Instance de Port-au-Prince, d'administration pour tous tiers. du présent jugement est compétemment reuni au palais Elle pourrait donner des signée du juge et du greffier sus.- de justice de cette ville, a rendu consultations à tous intéressés en dits. Ainsi signé Maguy Florestal en audience publique et ses matière de Protection et faire de Pierre –Louis et Joseph Pierre attributions civiles, le vingt formation en Prévention. Novembre deux mille neuf, le Louis . jugement de 'divorce entre les Elle pourra entreprendre toutes AVIS MATRIMONIAL opérations mobilières, sieur et dame Ovinson Cornet et les Le tribunal de première instance Marie Edelène Desroche dont le immobilières et fmancières de la croix des bouquets dispositif dudit jugement est ainsi quelconques se rattachant compétemment réuni au palais libéllé : directement ou indirectement a justice de son but principal, susceptible PAR CES MOTIFS, le Tribunal, Cette ville, a rendu en audience âpres examen et sur les de faciliter son extension. Les publique ordinaire et en ses conclusions du Ministère Public, objets dessus mentionnés sont énumératifs et nom limitatifs. AVIS MATRIMONIAL Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 No 34224 MAXY et Wisny SAINVIL pour le stage, identifiés, patentés et imposés respectivement aux nos: 003-107-540-2, à la rue St-Jean, à l'étage, Croix des Art. 4- Le siège social de la Bouquets, défendeur d'autre société est à Pétion-ville, Route part de Frères, Rue Saint Louis Jeanty « PAR CES MOTIFS, le Tribunal, en avoir délibéré # 27. Elle pourra établir et faire après fonctionner des bureaux dans conformément au vœu de la loi, n'importe quelle commune du le Ministère Public entendu dans Département de l'Ouest, dès que ses conclusions, se déclare les soussignés en auront décidé. compétent pour connaître du Art. 5- Le capital social est de litige, maintient le défaut cent mille (100.000) gdes, en requis et octroyé à l'audience par application de l'article 287 nature réparti comme suit: du CPC, rejette l'exception 1- M. Sony LISTHER de nullité de l'acte introductif 95.000 gdes (Président- Directeur d'instance du 22 Septembre Général) deux mille huit, et lui adjugeant 2- M. Marc Dit Milfranc les conclusions insérées dans Joseph 5.000 gdes (Vice- son assignation, déclare nulle la signification du jugement de Président) défaut du 5 Mai deux mille six Elle est enregistrée au Ministère rendu par le Tribunal de Première du Commerce et de l'Industrie en Instance de Port-au-Prince date du 23 juin 2010, au numéro et par voie de conséquence A276, Folio 144, registre IX la nullité de l'exécution du Cabinet AGENOR et Associées 19 Juillet deux mille huit, ce avec les conséquences de droit; reconnaît les préjudices AVIS JUDICIAIRE résultant de cette exécution nulle; admet qu'il y a lieu à Extrait des minutes du greffe condamnation du défendeur à du Tribunal Civil de la Croix des dommages intérêts et fixe cette Bouquets condamnation à un million de Le Tribunal de Première Instance gourdes au profit du demandeur de la Croix des Bouquets, par application des article 1168 compétemment réuni au Palais et 1169 du C.C, condamne de Justice de cette vile, a rendu, également le défendeur aux en audience publique et en ses dépens; enfin donne délégation attributions civiles le jugement à la Doyenne du Tribunal de suivant: Première Instance de Port-auPrince à l'effet de commettre ENTRE: un Huissier de son Tribunal pour 1 e) Le Sieur Frédéric PIERRE la signification du jugement au LOUIS, propriétaire, demeurant défendeur demeurant à Port-auet domicilié à Port-au-Prince, Prince, le Sieur Antoine Edouard identifié au no: 003-383-234- LATORTUE; et commet l'huissier 1 pour le présent exercice, du siège pour la même formalité ayant pour Avocat Me. Wilson à la Croix des Bouquets ». ESTIME, du Barreau de Port¬auPrince, identifié, patenté et Ainsi jugé et prononcé par imposé aux nos: 001-381-102- nous, Frénot CAmSTE, Juge en 4, 05-01-99-1960-07-00042, audience civile et publique du 4007063, 254927 ; avec élection quatre juin deux mille dix en de domicile en son Cabinet sis présence de Me. Aldrin JOAS à la rue de la Montagne au no SAINT Substitut du Commissaire : Il (Pacot), à Port¬au-Prince et du Gouvernement et avec à la Croix des Bouquets à la rue l'assistance du citoyen Jean St Jean au no : 31 au cabinet de Joanem NERETTE, greffier. - Cette société fonctionnera sous la raison sociale: Listher, Joseph et Co Art. 3- La durée de la société est pour une période de dix ans renouvelable. Me. Jean Auguste BRUTUS Et: Le Sieur Antoine Edouard LA TORTUE, propriétaire, demeurant aux Etats-Unis d'Amérique et domicilié à Portau-Prince, identifié au no: 000-796-436-5 poursuites et diligences de sa mandataire, la Dame Jocelyne BELIZAIRE, propriétaire, demeurant et domiciliée à Port-au-Prince, identifiée au no: 003-872-195-2, ayant pour Avocats légalement constitués Mes. Jean Ernst CHERY, Clivens CHERY, du Barreau de Port¬au-Prince; Chenet PAMPHILE, Rockfeller Il est ordonné à tous Huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution, aux Officiers du Ministère Public près les Tribunaux Civils d'y tenir la main à tous commandants et autres Officiers de la force publique d'y prêter main forte lorsqu'ils en seront légalement requis. En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier sus dits. Ainsi signé: Frénot CAmSTE, Juge et Jean Joanem NERETTE, greffier. POUR EXPEDITION CONFORME COLLATIONNEE Le Greffier.- No 34224 Annonces 25 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 AVIS MATRIMONIAL Le Tribunal de Première Instance de la Croix-des-Bouquets compétemment réuni au Palais de Justice de cette ville a rendu en audience Civil et Publique le Jugement suivant; Entre: l) Duvard François propriétaire, demeurant et domicilié à Fontamara # 5, identifié au No. : 009¬698-4311 ayant pour Avocat Me Jean Gérard Augustin du Barreau d Port-au-Prince dûment identifié, patenté et imposé aux Nos.: 001979-340-2, PA-3989 et J-39834 pour l'exercice en Cours avec élection de domicile en son Cabinet sis à la Rue Geffrad # 74 à l'Etage, Pétion-Ville¬ Port-auPrince; 2) La dame Christine Joisaint, propriétaire, demeurant et domiciliée à Fontamara ; DONT LE DISPOSITIF EST AINSI CONÇU PAR CES MOTIFS, le Tribunal après examen et sur les conclusions du Ministère Public accueille l'action du requérant pour être juste et fondée; maintien le défaut octroyé contre la défenderesse et pour le profit admet le divorce du sieur Duvard François d'avec son épouse Christine Joisaint pour injures graves et publiques; prononcé la dissolution des liens matrimoniaux ayant existés entre les dits époux; ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de Port-au-Prince Section-Nord de transcrire dans les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans un journal de la place sous peine de dommages intérêts s'il y echet ; Comme l'Huissier Jean Bernard Pierre Louis pour la signification du présent jugement; Compenser les dépenses vu la qualité des parties. dénommée: SECURICAP Management, dont le siège social Il est porté à la connaissance est au Cap- Haitien, Rue 3 L # 28, du public en général et de tous laquelle est régie par les lois en ceux que la question interesse la vigueur et les présents statuts. formation à Port-au-Prince ,entre Art. 2- Cette société a pour Objet les sieurs Jean Gary ROUZIER principal la prestation de service jr,Salcedo Moreta Ramon de gestion et d'administration AUGUSTO RECYCLE MATERIAL pour tous tiers. AVIS le sieur Gilles François. Par ses motifs : le tribunal après en avoir délibéré conformément au vœu de la loi maintient le défaut requis et octoye contre le cite le sieur Gilles François qui n’a pas comparu a l’audience ni personne pour lui. En conséquence ordonne son expulsion des lieux occupes commet l’huissier Wilner Sulme de ce siège pour la signification du dit jugement avec commandement. Le condamne en outre aux frais et dépends de la procédure, ce, sera justice. Dessources, propriétaire, demeurant et domiciliée à la Croix-des-Bouquets, partie défenderesse, d'autre part ; PAR CES CAUSES ET MOTIFS, le Tribunal, le ministère public entendu, accueille l'action du sieur Louis Robert EUGENE pour être juste et fondée, maintient le défaut requis et octroyé à l'audience, prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre le sieur Louis Robert EU GENE et la dame Yves-Line Fita DESSOURCES pour injures graves et publiques aux torts de l'épouse, ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Croix-des-Bouquets de transcrire le dispositif du divorce dudit jugement dans le registre à ce destiné, ordonne en outre la publication de la décision dans l'un des quotidiens de la capitale sous peines de dommages-intérêts envers les tiers, compense les dépens et enfin commet l'huissier Godbert Humbert pour la signification dudit jugement. La Société a pour objet principal la récupération et démolition de vieux bateaux ou toute autre opération de recyclage de métaux en vue de les exporter. Elle peut effectuer toutes activités relatives à son objet aussi bien en Haïti qu'a l'étranger. A cet effet, elle pourra se livrer à toutes opérations commerciales, pouvant se rattacher directement ou indirectement à son objet et à tous autres susceptibles d'en faciliter le développement. La société pourra faire toutes ces opérations ou l'une d'elles ou plusieurs d'entre elles, pour son compte ou pour le compte de tiers, soit seule, soit en association avec les tiers. Elle pourra prendre tous intérêts et participation dans toutes entreprises pouvant se rattacher à l'un des objets précités ou de nature à les favoriser. Elle aura la faculté de remplir l'objet en vue duquel elle a été créée au même degré et aussi complètement que pourrait le faire une personne physique. Elle pourrait donner des consultations à tous intéressés en matière de protection et faire de formation en Prévention. Port-au-Prince, ce 24 juin 2010 1- M. Gluck THEOPHILE .40.000 gdes (Président- Le sieur Louis Robert Eugène, En foi de quoi etc. propriétaire, demeurant et Directeur Général) 'Lamille LEBLANC, Av.- AVIS PROFESSIONNEL Elle pourra entreprendre toutes les opérations mobilières, immobilières et fmancières quelconques se rattachant directement ou indirectement Ii son but principal, susceptible de faciliter son extension. Les objets dessus mentionnés sont énumératifs et non limitatifs. Ainsi juge et prononce par nous, Frantz Guillot juge de paix de la commune de carrefour, en audience civile et publique en date du mercredi cinq (5) aout 2009, avec l’assistance du sieur Willins Peltrop, greffier Il est ordonne…etc… ~ Cette société fonctionnera sous En foi de quoi…etc. la raison sociale : Théophile, Me. Annuel Thélot, avocat Théophile et Co Art. 3- La durée de la société est pour une période AVIS MATRIMONIAL de dix ans renouvelable. Extrait des minutes du greffe du Ainsi jugé et prononcé par nous, tribunal de Première Instance de Me Frénot Cajuste, Juge en la Croix-des-Bouquets audience civile, ordinaire et Le Tribunal de Première Instance publique du jeudi six mai deux de la Croix-des-Bouquets, mille dix, en présence de Me Marie compétemment réuni au Palais Chantal OCCENADE, substitut de Justice de cette ville a rendu Commissaire du Gouvernement en audience publique et en ses de ce ressort, avec l'assistance du Art. 5- Le capital social est de attributions civiles le jugement citoyen Jean Amando CHRISPIN, cinquante mille (50.000) gdes, en suivant: greffier du siège. nature réparti comme suit: Entre: Il est ordonné etc. Art. 4- Le siège social de la société est au Cap-Haitien, Rue 3 L, # 28. Elle pourra établir et faire fonctionner des bureaux dans n'importe quelle commune du Département du Nord dès que les soussignés en auront décidé. domicilié à la Croix-des- 2Madame Sylvie Bouquets, identifié au No. 003THEOPHILE 10.000 gdes 224-777-5, ayant pour avocats Maîtres Ricot JOSAPHAT et Marie (Vice~Présidente) constitués Mes Samuel Madistin Suzy LEGROS remercient tous les et Jean Gary Rémy du Barreau de confrères et consoeurs - avocats, Elle est enregistrée au Ministère Port-au-Prince, respectivement amis et clients du Cabinet Ricot du Commerce et de l'Industrie en identifiés, patentés et imposés JOSAPHAT de leurs témoignages date du 23 juin 2010, au numéro aux numéros: 003-341-604-3, de sympathie à la suite du séisme A274, Folio 143, registre IX 1153640 et 1153122 ; 003-265694-7, 4050286 et 4050286, avec du 12 janvier 2010. Cabinet AGENOR et Associées Ils les assurent de la reprise graduelle de leurs activités professionnelles et pour tout contact avec le Cabinet, leur demandent d'appeler les numéros suivants: 34-64-08- SO, Donné de nous Frénot Cajuste, Doyen en audience civil et AVIS DE FORMATION publique du Jeudi Sept (7) Janvier deux mille en présence Société en Non Collectif de Me Chantale Occenade et SECURICAP Management avec l'assistance du Greffier Entre les soussignés: Lans Jean Thomas.Monsieur Gluck THEOPHILE, Il est ordonné à tous huissiers propriétaire, demeurant et sur simple réquisition de mettre domicilié au Cap-haitien, Rue 3 le présent jugement à exécution L, # 28, identifié au numéro: 003aux Officiers du Ministèr~Public 950-988-5; près le Tribunal Civil d'y tenir la main à tous Commandements Madame Sylvie THEOPHILE, demeurant et et autres Officiers de la force propriétaire, publique d'y prêter main forte domiciliée au Cap-Haitien, Rue 3 lorsqu'ils en seront légalement L, # 28 identifiée au numéro: 000986-696-2; requis.- En foi de quoi la minute du Il est arrêté et convenu ce qui suit présent jugement est signé du : Juge et du Greffier susdits. Art. 1- Il est formé entre les sus-désignés POUR COPIE CONFORJ'vIE soussignés une Société en Non Collectif COLLATIO élection de domicile à la rue Rémy # 30, Croix¬des-Bouquets et au cabinet Madistin et associés sis Le sieur Prézilus INNOCENT, au no 195, avenue John Brown, identifié au No. 003-~26-719-3 Port-au-Prince, Haïti, partie demeurant et domicilié à Port-au- demanderesse, d'une part ; AVIS MATRIMONIAL Prince, informe par la présente le Et: public en général et le commerce en particulier qu'il n'est par La responsable des actes et actions posés par son épouse Madame Emmanuella P. Innocent née Emmanuella Pierre, demeurant et domiciliée à Port-au-Prince~ Ce, pour injures graves et publiques. En attendant qu'une action en divorce soit intentée contre elle par devant la juridiction compétente. Port-au-Prince, le 18 Juin 2010. Monsièur Prézilus INNOCENT AVIS JUDICIAIRE Dispositif d’un jugement rendu par défaut par le tribunal de paix de Carrefour en date du 5 aout 2009 au profit du sieur Manès Chéry contre dame Yves-Line Fita AVIS Avis perte de plaque Le, soussigné Joseph Jean, avise le public en général que la plaque d’immatriculation, # AA-02457, de son pick-up de marque Ford et de couleur grise, a été égarée au niveau de la rue Vilgrain, Port-au-Prince. En conséquence, le soussigné décline toute responsabilité dans l’utilisation de cette plaque à quelque fin que ce soit. Joseph Jean 26 Annonces AVIS Avis de formation de société en nom collectif Le public est informé qu'à la date du 22 Juin 2010, le Ministère du Commerce a inscrit au registre IX, folio 142, No A-273, les Statuts de la Société en nom Collectif dont la raison sociale est« DIKENS GUILLAUME ET CO» et pour dénomination commerciale « CAIMITES CONSTRUCTIONS» Le siège social se trouve au no 706, Santo 8, Croix-des-Bouqucts. Le capital socialde la société est de 1000000.°0 Gdes reparti comme suit: propriétaire, demeurant à SARTROUVILLE-FRANCE et domicilié à Port-au¬Prince, identifié au no: 006-998-445-2, représenté par son mandataire Monsieur Jocelyn PIERRE, propriétaire, demeurant et domicilié à Port-au-Prince, identifié au no :003-626-1233 procédant par Mes Rodrigue DUMAS, avocat au barreau de Port-au-Prince et Jean Guito ROMAIN, Praticien en Droit, respectivement identifiés, patenté et imposé aux nos :003350-569-9, 678366, 121, 239 et 005-756¬179-8 avec élection de domicile en leur Cabinet sis à Delmas 62 no 2 (2ème étage), demandeur d'une part; 1- Mr Dikens GUILLAUME 80%, identifié au NIF: 001-285-428-7, Et Les sieurs Wilner CHÉRY, demeurant et domicilié au # 56, Josué Médor dit Patrick MÉDOR Rue des remparts, Verrettes, et Aristhène BREVIL dit TUE 2- Mr Edouard DENEUS 10%, KADAV,Propriétaires, demeurant identifié au NIF . 003-178-994-5, et domiciliés à Delmas, en leurs demeurant et domicilié au # 5, demeure et domiciles; Défendeurs d' autre part. Rue Jubilée, Verrettes, 3- Ml' Wilkens GUILLAUME 10%, identifié au NIF: 004-653-880-1, demeurant et domicilié au # 99, Rue Cassagnol, Delmas 33. La société a pour objet principal: l'aménagement, l'entretien, le décor intérieur et extéteriur des résidentiels, commerciaux ou autres, l'enlèvement des débris, la construction d'infrastructures routières, ponts, Gabions selon les normes internationales de construction. Elle pourra aussi entreprendre toutes opérations commerciales, financières, mobilières et immobilières se rattachant directement ou indirectement à l'objet social susceptible d'en faciliter le développement. La société est administrée par un conseil de trois membres: 1- Mr Dikens GUILLAUME, président et trésorier du conseil, 2- Ml' Wilkens conseiller, GUILLAUME, 3- Ml' Edouard DENEUS, secrétaire général du conseil. Le Tribunal de Paix de la commune de Delmas compétemment réuni en son local sis au no : 206 Route de Delmas a rendu en audience publique et en ses attributions civiles et ordinaires le jugement suivant; entre: Le sieur Amos TOUSSAINT, en particulier qu'interdiction formelle et de manière la plus énergique leur est faite de recevoir des transactions de quelque nature directement ou indirectement de quiconque relatif aux Propriétés des héritiers de feu Marcelinette Marcelin"Pierre Jeudi,Colonel Celestin Augustin, Joseph Augustin representes par Jeannot Augustin, Michel Augustin , \Vilner Augustin,Emilienne, Dejean Gabriel, Marie PhilOluene Jean Noel Delance, Marie Josue Augustin, Ernest StJuste, Edens St-Juste, lesquelles proprietes se trouvent respectivement a Debuissy morne de l'hôpital, L'aboule 12 zone St-laurent, pacot prolongée Habitation NAlJD, laissant comme habile a leur succéder les héritiers susdits. Déclarant Augustin,Jacqueline Augustin,Pierre Julien, Lesly Julmis~ Raymond CASTIL, ?+V1akenson AUGUSTIN, Solange A TROUILLOT, Lilia AUGUSTIN, Minocles AUGUSTIN que faute par eux d'obtempérer aux fIDS de cette injonction fOlmelle, ils seront tenus personnellement responsables de tous écarts et ou différends causes auxdits héritiers et seront assignes par devant la juridiction compétente, et que personne n'en prétexte cause d'ignorance. Cette interdiction fait défense formelle aux arpenteurs et Notaires d'effectuer desw transactions sous aucune fonne que ce soit avec la nommée Charlotte Debrosse Prince qui n'a. aucun pouvoir de décision sur les dites propriétés et par conséquent tous actes poses par cette dernière est nul et de nullité radicale et les héritiers attendent impatiemment a ce que tous les titres authentiques leurs soient restitues dans le meilleur délai ,et, ce, pour éviter une action judiciaire, et elle est tenue de donner certaines explications sur les transactions par elle faite sur les dites propriétés. Par ces motifs, Le Tribunal jugeant à charge d'appel et suivant le vœu de la loi; maintient le défaut requis et octroyé à l'audience du mercredi 08 avril 2009 contre les cités les sieurs Wilner CHÉRY, Aristhène BRÉVIL dit TI JE KADAV, et Josué MÉDOR dit Patrick MÉDOR, se déclare compétent pour connaitre de cette affaire, s'agissant d'une action possessoire en réintégrande qui est de compétence exclusive dudit Tribunal, accueillie l'action du requérant pour être juste et fondée. En conséquence ordonne à ce que le requérant soit réintégré dans la possession du terrain sis sur l' habitation « BONNY» section Saint Martin dans la commune de Delmas, dit aux cités les sieurs Wilner CHÉRY , Aristhène BREVIL dit TUE KADAV et Josué Médor dit Patrick Médor de ne plus troubler à l'avenir la possession du requérant, les condamne solidairement à dix mille gourdes (Gdes 10.000.-) de dommagesintérêts; les condamne enfin aux A Bon Entendeur Salut! frais et dépens de la procédure, Pour les héritiers : dit en outre que la contrainte par corps sollicitée est écartée; AVIS DE DIVORCE Commet l' huissier SOIGNER DIDIER pour la signification de Entre: 1) La dame Raphael CHARLES cette décision. La durée de la société est de dix ans à compter de son immatriculation aux. registres susdits. Cette durée pourra cependant être prolongée ou au contraire, écourtée en cas de dissolution anticipée de la Ainsi jugé et prononcé par Nous société. Me AI Duniel DIMANCHE, Juge Le présent avis est publié, en audience publique et civile du conformément aux articles 44 et Mercredi vingt deux avril deux 45 du code de commerce, aux fins mille neuf (22/04/09) An 206ème de l'Indépendance, assisté du utiles de droit. greffier Fredlan BELFORT. Par le cabinet Edler GUILLAUME Il est ordonné ... et ASSOCIES. En foi de quoi ... Me Edler AVIS Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 BOOT, nee Solange COULANGE, demanderesse d'une part 2) Le sieur Raphael Charles BOOT, défendeur d'autre part. P AR CES MOTIFS: Le TribunaL après examen, le Ministère Public entendu, au vœu de la loi, maintient le défaut octroyé contre le defendeur à la susdite audience pour le profit du defaut, declare fondee la dite action de la dame Raphael CHARLES BOOT, nee Solange COULANGE contre son AVIS époux le sieur Raphael Charles BOOT; En consequence admet et prononce la IL est porté a la connaissance dissolution des liens matrimoniaux du public en général, les ayant existés entre lesdits epoux, commerçants, usuriers, les renvoie devant l'officier de l'Etat hommes d'affaires, Directeurs Civil de Delmas pour la transcription Responsables des banques du dispositif du présent jugement tant a capitale qu'aux villes dont un extrait sera publié dans l'un de provinces, Directeurs des quotidiens s'éditant à la capitale Responsables des transferts en sous peine de dommages- intérêts tous genres~ Notaires, arpenteurs No 34224 envers les tiers s'il y échet, Commet l'huissier Vilneret GABRIEL de ce siège pour la signification de ce jugement, compense les dépens. Perrin AIMABLE, Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce Ressort et avec l'assistance du sieur Jean Atassi CADET, Greffier Ainsi jugé et prononcé par nous, de ce siège. Jean-Michel RAYMOND Juge en audience civile, ordinaire et publique du vendredi treize (13) Novembre (2009) deux mille neuf, en présence de Me Saint-Anaud Norze, Substitut du commissaire du Gouvernement de ce ressort, représentant du Ministère Public avec l'assistance du sieur Jean-Claude ALFERIS, greffier du siège. Pour expédition collationnée. Le greffier conforme Pour le Cabinet: Port-au-Prince, le 18 Juin 2010 Me Jean Baptiste Desire CELETIN/Av AVIS Il est ordonné . . En foi de quoi Ainsi signé: MARIE JOCELINE CAZIMIR et Jean Atassi CADET Le Greffier Pour copie conforme. AVIS DE FORMATION Avis de formation de la société CHARLES ET CHARLES & CO. Il est porté à la connaissance du public en général et du commerce en particulier la création d'une société en noms collectifs entre: 1- Monsieur Paul Patrick Charles, Il est porté à la connaissance propriétaire, demeurant et des intéressés que le Tribunal de domicilié à Port-au-Prince, Première Instance de Port-auDelmas 41 No. 21 A, identifié au Prince a rendu entre: No. 003-019-437-9 ; 1) Le sieur Ossen Jean Pierre LAVAUD, propriétaire, demeurant et 2- Madame Marie Volette domicilié à Port-au-Prince, identifié Duplessis Charles, propriétaire, au No : 003-653-099-9, ayant demeurant et domiciliée à Portpour avocats Mes. Lesly ETIENNE, au-Prince, Delmas 41 No. 21 A ; Wilfrid DOLLY, Hervé François Cette société a un capital social de ALCINDOR du Barreau de Port- cents mille gourdes (100.000.00). au-Prince, et Luc Albert ETIENNE Monsieur Paul Patrick Charles (pour le stage) identifiés, patentés apporte à la société cinquante et imposés aux Nos: 003-159-838- mille &% gourdes (50.000.00), 0, 30618-L, 13821-RR; 001-001- Madame Marie Volette Duplessis 058-1, B-1315634, A0226048; avec Charles cinquante mille & élection de domicile au Cabinet % gourdes (50.000.00), elle des dits avocats sis en cette ville, fonctionnera sous la raison au No 84 de l'Avenue Jean Paul sociale {( CHARLES ET CHARLES Il, Turgeau, demandeur en divorce & CO », a pour nom commercial {( d'une part.C & C ENTREPRISES» ayant pour ET sigle: (CCE)>>. Le siège social et 2) La dame Ossen le principal établissement de la Jean Pierre LAVAUD née Marie société sont au No. 47, Rue de la Réunion, Port-au-Prince, Haïti. Scherlly LAURENT, Propriétaire, demeurant et La société dont la durée est domiciliée à Port-au-Prince, fixée à dix ans consécutifs, défenderesse d'autre part renouvelable pour une même période, s'adonnera à toutes Le jugement dont teneur suit: les opérations d'importation, PAR CES MOTIFS, le Tribunal sur les d'exportation, de stockage, conclusions conformes du Ministère d'entreposage, d'emmagasinage, Public après en avoir délibéré de transformation de tous maintient le défaut octroyé contre produits, marchandises destinés la partie défenderesse à l'audience à fins commerciales. précitée; POUR LE PROFIT accueille l'action en divorce de la partie Elle pourra en outre se livrer à demanderesse pour être juste et toutes opérations commerciales, mobilières ou fondée; ADMET en conséquence financières, le DIVORCE du sieur Ossen Jean immobilières pouvant se rattacher Pierre LAVAUD d'avec son épouse directement ou indirectement née Marie Scherlly LAURENT pour à son objet et à tous autres injures graves et publiques aux susceptibles d'en faciliter le torts de l'EPOUSE: PRONONCE la développement. Elle pourra dissolution des liens matrimoniaux acheter, vendre, prendre et ayant existé entre lesdits EPOUX; donner à bail, emprunter avec ou ORDONNE à l'Officier de l'Etat Civil sans garantie et d'une manière de Pétion-Ville de transcrire sur les générale, poser tous actes registres à ce destinés le dispositif autorisés par la loi. du présent jugement dont un Extrait sera publié dans un QUOTIDIEN Elle est enregistrée au Ministère s'éditant à la Capitale sous peine de du Commerce et de l'Industrie dommages-intérêts envers les tiers le 18 Juin 2010 au No. A-272, s'il y échet; Compense les dépens. Registre IX, Folio: 142. Commet l'huissier Dor Hyppolite Le présent avis est publié de ce siège pour la signification du conformément à la loi pour servir présent jugement. et valoir ce que de droit. Port-auAinsi jugé et prononcé par Nous, Prince, le 21 Juin 2010. MARIE JOCELINE CAZIMIR Juge, Me. Judith Louis . en audience civile et publique du mardi premier décembre deux mille neuf en présence de Me. Carolle No 34224 Sport 27 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 Coupe du monde/Interview Un rêve devenu réalité ! Pour son 4e anniversaire, la Digicel a organisé un tirage dont la prime fut un voyage pour deux, tous frais compris, pour les phases finales du Mondial de football en Afrique du Sud. Le gagnant répond au nom de Gilbert Bailly. Ce dernier laissera le pays, le 7 juillet prochain, afin d’assister aux matches des demi-finales et de la finale de la 19e édition de la Coupe du monde. Il a accepté de répondre à nos questions. Gérald Bordes : En 2005, l’organisation de la 19e édition de la Coupe du monde a été par Gérald Bordes confiée à l’Afrique du Sud de Nelson Mandela. Avez-vous rêvé de participer à cette belle fête ? Gilbert Bailly : Oui, j’ai toujours rêvé d’assister directement aux épreuves d’une Coupe du monde, mais je n’ai jamais pensé que ce jour était si proche. G.B : Votre rêve est devenu réalité, le 3 mai écoulé, grâce à une attribution de la Digicel. Quelle était votre première réaction quand vous aviez constaté que vous étiez l’heureux est d’autant plus spéciale pour moi, car c’est la première fois que j’ai gagné une prime aussi importante. De plus, suite aux dommages subis par ma maison, lors du séisme du 12 janvier dernier, croyez-moi, un voyage pour des vacances fut loin d’être ma priorité. Mais, je me considérais heureux et chanceux car toute ma famille est sortie saine et sauve de cette terrible tragédie. G.B : Vous irez seul en Afrique du Sud ? G. Bailly : Non, c’est un voyage pour deux et je serai accompagné de ma femme. Nous sommes très heureux, car cela fait longtemps qu’on n’a pas pris de vacances seuls, sans les enfants. Gilbert Bailly et Tatiana Policard. gagnant habilité à assister directement au déroulement des matches de demi-finales et de finale ? G. Bailly : J’étais très surpris d’être parmi les participants à ce tirage. Quand j’ai réalisé que c’est moi le gagnant, c’était tout simplement incroyable ; cela m’a pris deux jours pour réaliser que je suis effectivement le grand gagnant. Cette prime G. B : Vous êtes fan de quelle sélection, pensezvous que votre équipe sera championne le 11 juillet prochain ? G. Bailly : Je suis fan du Brésil et ceci dès mon très jeune âge. Je me rappelle qu’en 1972 on avait diffusé un film sur l’équipe du Brésil de 1970 au Drive in ciné (cinéma en plein air) et j’ai découvert Pelé et les autres joueurs de l’époque ; et depuis lors je m’attache à cette équipe. Si l’équipe du Brésil sera sacrée championne ? Je le crois à 99 %. G. B : D’après vous, les gens ont intérêt de switch le vert en rouge ? G. Bailly : Ceci est un choix personnel, cela dépend des besoins des gens. Je suis un entrepreneur. Rouge ou vert, j’en ai besoin, car en affaires la communication est très importante. G. B : Le dernier mot G. Bailly : Je veux remercier la Digicel pour cette fantastique opportunité qu’elle m’a offerte pour me rendre en Afrique, terre des ancêtres de mon pays. Également pour le dynamisme qu’elle apporte au secteur de la télécommunication en Haïti. Je profite pour remercier la Digicel du support apporté au football haïtien qui est le sport roi en Haïti, surtout que le pays rêve d’une autre participation à une des phases de la finale de la Coupe du monde, après celle de 1974. Un grand merci aux employés de Digicel pour leur gentillesse. Je souhaite bonne chance et longue vie à Digicel. Propos recueillis par Gérald Bordes Basket-ball « Regrouper à nouveau la famille du basket-ball » Le tournoi de la Ligue senior de basket-ball (LSB) « Hoops I am Alive » touche à sa fin. Les Giants et l’Asba ont disputé samedi à Quisqueya Christian School la grande finale. Dans notre prochain numéro nous présenterons un reportage complet sur ce duel. Nous avons rencontré deux jours avant la finale Jason Valbrun, l’un des responsables de la LSB, qui a accepté de répondre à nos questions. « Après le désastre du 12 janvier écoulé, le monde du basket-ball était inactif et pour pallier cet handicap, nous autres de la LBS, avons pris l’initiative de regrouper la famille du basket en organisant un tournoi afin de permettre aux dirigeants des clubs et aux entraîneurs de se retrouver avec les joueurs », a déclaré Jason Valbrun au Matin. « Nous avons organisé le tournoi sans le support des sponsors. Nous avons même demandé aux équipes participantes de donner une cotisation dont plusieurs étaient dans l’impossibilité de répondre positivement », a-t-il mentionné. « Nous avons invité plusieurs institutions privés et des ONGs à participer à ce tournoi. C’est seulement la Minustah avec son contingent philippin qui a répondu à notre invitation. Au nom de tous les membres de la LSB je les remercie et d’ores et déjà, l’équipe onusienne manifeste son intention de participer au championnat de vacances estivales qui se déroulera en juillet prochain. Nous comptons réaliser ce championnat Giants. Quisqueya Christian School. Centre Roger François. avec 14 équipes et nous espérons que le ministère des Sports va aider à réaliser ce tournoi afin de permettre aux jeunes de se distraire », a-t-il informé. M. Valbrun a profité de Zèklè. l’occasion pour annoncer aux fans du sport, plus précisément aux passionnés du basket-ball, l’ouverture du magasin sportif dénommé Slam Dunk le 3 juillet prochain à Delmas 50. « Le 3 juillet pro- chain, nous allons procéder à l’ouverture du premier magasin sportif réservé aux basketteurs à Delmas 50. À Ce local seront disponibles des informations relatives aux activités de l’Asi, la FBS et la LSB. Les Minustah. Asba. journalistes pourront avoir aussi tous les résultats des matches et ils pourront appeler au 28131629 pour informations supplémentaires » a conclu Jason Valbrun. [email protected] 28 Sport Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 Coupe du monde Vue d’ensemble L a première semaine de la Coupe du monde n’a pas été riche au strict point de par Patrice vue du spectacle Dumont footballistique, la faute à la volonté de la plupart des équipes d’abord de ne pas encaisser de but plutôt que d’en marquer, mais aussi à la faiblesse technique de quelques rivales. Les performances individuelles ont aussi dans l’ensemble déçu si on considère le rayon des stars attendues, aux nobles exceptions de Messi, le Japonais Honda, dont l’équipe a sorti un match plein d’intelligence et d’habileté pour éliminer le Danemark (2-1), et l’Espagnol Villa, auteurs de prestations remarquables, encore que le compteur buts de l’Argentin reste scandaleusement fermé alors qu’il a tiré vingt fois au but, soit pratiquement une moyenne de sept par match. L’intensification de la pratique du football à travers le monde et la vulgarisation des méthodes de préparation depuis ces trente dernières années a certes élevé le niveau général du jeu. Par exemple, en 1974, l’écart entre le Zaïre, représentant de l’Afrique défait 9-0 par la Yougoslavie, et les meilleures formations sud-américaines ou européennes, était comme incommensurable. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, même si l’Arabie Saoudite avait ramassé un 8-0 face à l’Allemagne en 2002, niveau de déculottée imposé aujourd’hui à la Corée du Nord (7-0) par le Portugal. À revoir les matchs d’Haïti de 1974, on se rend compte de ce que nous ne nous étions pas encore dépouillés de certains réflexes défensifs qui datent des premiers âges du football. L’exploit, finalement anecdotique, des EtatsUnis vainqueur de l’Angleterre 1-0 en 1950 au Brésil, vaut moins que le nul 1-1 enregistré entre ces deux pays à l’occasion de leur opposition le 12 juin à Rustenburg. À la fin de ce premier tour, d’aucuns voient la bannière étoilée flotter dans un stade qui accueille un match de demi-finale. Les USA terminent 1e de leur groupe devant l’Angleterre, la Slovénie et l’Algérie. C’est une Révolution. On a aussi apprécié que la Corée du Nord, il est vrai étonnant vainqueur de l’Italie et quart finaliste en 1966, ne se soit pas fait manger par l’ogre brésilien (seulement 2-1 à Johannesburg le 15 juin). Mais c’était un faux espoir, on l’a vu. L’élimination avec les honneurs au premier tour des Océaniens néo-zélandais et australien, le premier sans avoir perdu le moindre match, le deuxième en ayant gagné contre les Serbes et partagé les points avec le Ghana, seul africain des 1/8e de finale, témoigne du nivellement des valeurs. N’étaient les particularités raciales et la couleur des maillots, on pourrait presque confondre les équipes nationales tant leurs expressions techniques et tactiques se ressemblent. C’est que les énormes intérêts économiques et le développement urbain ont tué la poussée des footballeurs sauvages de la lignée des Pelé, Garrincha, Best, Charlton, Beckenbauer, voire Keegan, Zico ou Maradona. La prise en charge des enfants de 8 ans par les centres de formation inculque les gestes de base avec un succès certain : il en sort un footballeur robot à la technique de base moyenne, aiguisé sur le plan tactique, époustouflant athlétiquement, mais aussi fragile musculairement tant son corps est surentraîné; on en a la malheureuse illustration par les trop nombreuses blessures qui entachent cette compétition. Le contrecoup est l’absence de ces joueurs créatifs, subtils, spectaculaires non moins efficaces qui peuplaient les équipes sudaméricaines et européennes. On pouvait espérer de l’arrivée de l’Afrique un renouveau de ce côté-là, mais les meilleures pousses sont exportées précocement en Europe où ils sont moulés dans le laboratoire de footballeurs appliqués. Pas étonnant qu’aucune des six nations africaines présentes dans cette Coupe du monde n’apporte un ton différent tant individuellement que collectivement. Mais le football est génétiquement trop riche pour être sacrifié à l’hôtel du calcul de l’efficacité bon marché. Les Allemands ont sorti un match spectaculaire dont les Australiens ont fait les frais (4-0) ; le Chili a pris du plaisir pour battre le Honduras et la Suisse (1-0), a bousculé l’Espagne durant les trente premières minutes avant de céder sur une bévue de son gardien Bravo et un second but d’école d’Iniesta. N’empêche que les garçons de Bielsa ont réduit le score alors (1-2) alors qu’ils jouaient en infériorité numérique injustement. En l’emportant sans bavure sur le Danemark, le Japon et le Cameroun, les Pays-Bas a fait la promesse d’un jeu de qualité enfin réaliste qui devrait se confirmer au moins jusqu’aux demi-finales; le Brésil n’était pas particulièrement brillant dans son face à face avec la Corée du Nord, mais ce pays a le don de surprendre, cette fois grâce à un excellent Robinho et un but venu de nulle part du pied droit de Maicon capable de faire passer le ballon entre le premier poteau et le gardien alors qu’il se trouvait à environ douze à quinze mètres pratiquement sur la ligne de buts. C’était à peine mieux contre la Côted’Ivoire (3-1) décevante par rapport à ses individualités de classe internationale, voire mondiales, mais pas plus que le Cameroun défait trois fois. Le Ghana sera finalement le seul représentant africain à connaître au moins un match à élimination directe. Avec les cousins portugais, on n’a pratiquement pas reconnu le Brésil. Le Chili sera un adversaire enquiquineur pour les Auriverde en 1/8e. L’Argentine s’est rachetée par sa large victoire ( 4-1 ) obtenue aux dépens de la Corée du Sud après celle laborieuse concédée par le Nigéria (1-0), et le marquage individuel des Grecs ne leur a pas épargné deux buts, De Michelis et Higuain bénéficiaires des initiatives obstinés d’un Messi étonnant de malchance. Accompagne l’Argentine dans ce voyage des 1/8e de finale la Corée du Sud, co-représentant avec le Japon de la présence asiatique dans la hiérarchie mondiale. Le Mexique a bien joué son rôle de principal hôte en match d’ouverture face à l’amphitryon sud-africain (1-1) dont la bonne volonté n’a pas suffi pour éviter l’élimination au premier tour. Les Mexicains ont été en outre d’une grande utilité en rossant le jeudi 17 pour leur second match une arrogante autant que débile équipe française dont une qualification aux huitièmes de finale aurait été littéralement un tort au football. Les SudAfricains, lors de la troisième journée de ce groupe, ont enfoncé le dernier clou dans le cercueil du cadavre français en putréfaction (2-1). L’Uruguay a terminé fort par la victoire obtenue aux dépens du Mexique (1-0), ce qui lui évite d’affronter Messi aux 1/8e. Aucun mot n’éclairera les ténèbres françaises de cette Coupe du monde. Même si les moyens pour le faire n’enrichissent pas le jeu et que l’exploit n’a pas eu de suite, comment cependant ne pas féliciter la Suisse tombeuse de l’Espagne (1-0), cette Espagne porte-étendard du football champagne qu’on a hâte de revoir sous un jour plus brillant après ses victoires laborieuses face au Honduras et au Chili qui le mettent en face du voisin portugais. La Slovaquie, belle surprise de ce premier tour, a indiqué la voie du retour au pays à l’Italie dans un groupe dominé par le Paraguay, stable dans sa progression depuis 1998. C’est l’incontestable numéro 3 de l’Amsud. Au chapitre des individualités, les gardiens suisse Benaglio, américain Howard, uruguayen Muslera et surtout, nigérian Enyeama, malheureux sur l’un des deux buts concédés au second match contre la Grèce, ont fait le spectacle. Le jeune Allemand Ozil, Sneijder, Van Persie, Lham, le demi défensif américain Bradley, fils de l’entraîneur, Diego Forlan, Landon Donovan, Keisuke Honda, Elano, Tiago Mendes (2 buts), Higuain, Vittek, Villa (3 buts) sont en train de réussir une bonne Coupe du monde. Des stars connues, annoncées et attendues, les Cristiano Ronaldo, Wayne Rooney, Eto’o, Drogba et Roben blessés, seul l’Argentin Lionel Messi maintient son rang. Il n’a pas marqué contre le Nigéria mais a monopolisé le spectacle qu’il a transformé en un duel avec Enyeama vaincu finalement que par une tête plongeante de Heinze après que le gardien nigérian eut concédé un corner sur une de ces frappes liftées qu’il élève au niveau d’un art. Il a affolé les Coréens par ses accélérations en zigzag et ses passes astucieuses, et rendu pathétique Papastatopoulos désigné par Rehagel pour éteindre ses feux de joie. Si le laboratoire médical a sauvé le sportif Lionel Messi d’un mal congénital qui le condamnait à ne pas dépasser 1,50 mètre de hauteur, c’est le football sauvage des rues de Rosario qui a pondu le footballeur couvé alors par la Masia de Barcelone, l’un des très rares centres de formation à sentir le jeu comme au temps de Garrincha. Les deux premiers matchs des 1/8e, Uruguay-Corée, USA-Ghana, auront été bouclés à la fin de la consommation de ce numéro de Le Matin. Il sera alors temps de saliver sur la suite où on a le droit d’espérer de la splendeur, de la classe et de la vaillance comme en ont offert jusqu’à présent l’Espagne, belle victime du réalisme suisse, l’Allemagne large vainqueur de l’Australie et sublime vaincu du chanceux serbe, le Chili frondeur, l’Argentine offensive et spéciale par Messi, les Etats-Unis et la Slovénie, généreux partageurs de points (22) dans un match gâché seulement ( !) par la décision de l’arbitre malien Koulibaly d’annuler un but valable des Américains pour hors-jeu. [email protected] No 34224 Calendrier des qualifiées et des matches Groupe A Uruguay Mexique Groupe B Argentine C. du Sud Groupe C États-Unis Angleterre Groupe D Allemagne Ghana Groupe E Pays-Bas Japon Groupe F Paraguay Slovaquie Groupe G Brésil Portugal Groupe H Espagne Chili Points 7 4 9 4 5 5 6 4 9 6 5 4 7 5 6 6 1/8 finale 26 juin Uruguay – C. du Sud (Match HF1) États-Unis - Ghana (Match HF2) 27 juin Allemagne - Angleterre (Match HF3) Argentine - Mexique (Match HF4) 28 juin Pays-Bas - Slovaquie (Match HF5 ) Brésil – Chili (Match HF6) 29 juin Paraguay - Japon (Match HF7) Espagne - Portugal (Match HF8) Quart de finale 2 juillet Vainqueur HF5 - Vainqueur HF6 (QF1) Vainqueur HF1 - Vainqueur HF2 (QF2) 3 juillet Vainqueur HF4 - Vainqueur HF3 (QF3) Vainqueur HF7 - Vainqueur HF8 (QF4) Demi-finale 6 juillet Vainqueur QF2 - Vainqueur QF1 (DF1) 7 juillet Vainqueur QF3 - Vainqueur QF4 (DF2) Match pour la 3e place 10 juillet Perdant DF1 - Perdant DF2 Finale 11 juillet Vainqueur DF1 - Vainqueur DF2 No 34224 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 Sport 29 30 Sport Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 No 34224 Le Mondial en images Les supporteurs brésiliens aimeraient manger du coq cette année, pour se venger de 2006. Bien sûr, les supportrices sud-africaines sont là. Les supporteurs Oranje sont parfois étranges.... d’oreilles.... en a de drôles ni ta si lu n pi Ce joli la forte impression. L’Argentine fait Fanatik kantan wè Almay chanpyon. Belle Italienne. L’humour britannique dans toute sa splendeur. No 34224 Sport 31 Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 Cristiano pran nan cho. lè fou. Ivoirien sa gen wap monte Se sou cheval la la. Juan fè Cristiano vole. jj Augustin) A la rue Capois c’était la fête...(photo Men m sou dekonb ya fete. L’Allemagn a rapidemen t montré se s arguments . Espanyòl yo pran lari. Xabi Alonso ceinturé par Valdivia. A 32 Sport Vendredi 25 - Jeudi 1er juin 2010 No 34224