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ABONNEMENT Société Pour les mamans des femmes victimes de violence domestique, la fête des Mères n’existe plus Page 4, l’article de Nada MERHI QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE mardi 22 mars 2016 | N°14592 Aujourd’hui offert avec le journal L’édito Dignité libanaise « Nous n’arrivons plus à vivre. » Depuis un mois, chaque lundi, nous publions une courte vidéo dans laquelle nous donnons la parole à un chauffeur de taxi-service. Nous lui demandons ce qui, dans l’actualité récente, l’a marqué. Pourquoi un chauffeur de taxi-service ? Parce que, à sillonner des heures durant le Grand Beyrouth, abreuvés de bulletins d’information radiophoniques ou des commentaires de leurs passagers, ces chauffeurs nous semblent être le pouls de la rue. Aujourd’hui, le cœur beyrouthin, le cœur libanais, est en bradycardie. Le symptôme d’un grand dégoût, d’un énorme ras-le-bol, d’une extrême lassitude. À l’image de Saïd, 47 ans, notre chauffeur de la semaine. « Nous n’arrivons plus à vivre », dit-il. « Nous travaillons toute la journée, et à la fin, il ne nous reste pas assez pour faire vivre notre famille, dit-il encore. En fin de compte, nous voulons juste manger. » « Juste manger », le niveau zéro de la survie en somme. Les précédents chauffeurs de notre série, Abou Ali, Hassan et Joseph, évoquaient quant à eux la crise des déchets. Une crise qui a marqué un tournant pour beaucoup de Libanais. Les coupures d’électricité, ils ont appris à gérer, les ruptures d’alimentation aussi, tant bien que mal. Mais les ordures… Ces déchets amoncelés au pied des immeubles, jetés au milieu des forêts, au fond des vallées, brûlés à la nuit tombée dans des zones résidentielles ou pataugeant sur le littoral. La crise de trop. De quoi sont remplies nos colonnes ces joursci : d’une polémique interministérielle sur le caractère cancérigène ou pas du blé que nous mangeons, d’un rapport sur la présence de matière fécale et de métaux lourds dans notre eau, d’un réseau Internet illégal auquel sont connectées les institutions étatiques. Et ce plan de sortie de crise, avec retour à la case Naamé. Après avoir fauté par imprévoyance – la fermeture de Naamé, en juillet 2015, était prévue de longue date –, le gouvernement s’est offert le luxe de l’indécision, de la tergiversation et de l’incompétence, pour accoucher d’un plan truffé de zones d’ombre. « Nous voulons juste vivre dignement », dit encore Saïd le chauffeur. Pour ce faire, il faudrait notamment que les responsables soient à la hauteur de leur dignité, dans le sens classique du terme, à savoir l’exercice d’une charge ou d’un office public. Comment le leur rappeler ou les sanctionner en cas d’échec ? Tel est le défi auquel est confrontée la société libanaise. Pour le relever, il est nécessaire de réactiver la notion de citoyenneté, trop souvent ensevelie sous des monceaux de communautarisme et de clientélisme. Participer à la vie de la cité, du vote à la candidature (les municipales approchent) en passant par les engagements associatifs ou autres. Faire preuve de solidarité, d’ouverture aux autres, de civilité et de civisme, respecter les lois, les règles et les devoirs. En somme, c’est un sursaut citoyen qu’il faudrait. Émilie SUEUR Russie L’explosion de la pauvreté menace l’un des acquis de Poutine Page 9 Commentaire Syrie : pourquoi la Russie se désengage ? Page 10, l’article d’Igor DELANOË Négociations Sous pression, le régime de Damas ne lâche rien Page 10 www.lorientlejour.com | 2000 L.L. L’éclairage Page 2 / Philippe ABI-AKL Reportage Page 4 / Patricia KHODER Le Hezbollah écoutera-t-il le conseil de Berry ? Sous leur tente de réfugiés, Chadi invente une machine à laver et Chadia des histoires d’amour Internet illégal Aujourd’hui Après la pourriture des déchets, l’opacité des fibres optiques... Le dossier d’Internet illégal est bien parti pour détrôner celui des déchets au classement du plus gros scandale de l’année. De premières révélations ont été faites hier à l’issue de la réunion de la commission parlementaire des Télécoms, sur fond de guerre politicomédiatique. Mais c’est apparemment loin d’être fini, puisque Boutros Harb a promis de nouvelles révélations dans les prochains jours. Même si, opacité oblige au pays du Cèdre, l’on peut parier que tout sera fait pour noyer le poisson dans l’eau. Page 3 Diplomatie Page 3, l’article de Sandra NOUJEIM Diplomatie Cuba si, Yankees no : c’est fini ! Page 2 Hezbollah Nasrallah menace d’attaquer les installations névralgiques israéliennes Page 2 Assiri : L’Arabie saoudite restera une terre d’accueil pour les Libanais Blé contaminé Trois ministères imposent un contrôle rigoureux Page 4 Crise des déchets Le travail en marche dans les deux sites de Beyrouth Page 4 Portrait de femme Je n’abandonnerai jamais la lutte... Page 5, l’article d’Anne-Marie El-HAGE International Lutte antiterroriste Attentats de Paris : nouvelle progression dans l’enquête avec l’identification d’un complice Page 11 Barack Obama a rendu un hommage, hier, à José Marti, père de l’indépendance cubaine, lors d’une brève cérémonie à laquelle n’assistait pas le président cubain. Fait symbolique: le président américain a participé à la cérémonie avec en arrière-plan un immense portrait de Che Guevara. Photo AFP/STR Conflit Israël mène une ultime opération secrète pour exfiltrer des juifs du Yémen Israël a annoncé hier avoir exfiltré du Yémen en guerre 19 juifs au cours d’une opération secrète et périlleuse destinée à secourir les derniers survivants de l’une des plus vieilles communautés juives au monde. Pour l’Agence juive, cette opération est la dernière au secours des hommes et des femmes réputés descendre de ceux envoyés en Arabie il y a 2 500 ans par le roi Salomon. Page 11 Turquie Entre EI et PKK, Erdogan au pied du mur Page 11, l’article d’Anthony SAMRANI Présidentielle Hélou appelle les députés à participer au scrutin de demain Page 3 Mogherini à Beyrouth : L’UE n’a pas demandé au Liban d’intégrer les Syriens à son marché du travail Barack Obama a salué hier, au deuxième jour d’une visite historique à La Havane, un « jour nouveau » dans les relations entre les États-Unis et Cuba, tout en reconnaissant la persistance de profondes divergences entre les deux pays. Le président des États-Unis et son homologue cubain Raul Castro ont tenu une conférence de presse conjointe. Sans surprise, le leader cubain a une nouvelle fois réclamé avec force la suppression de l’embargo qui pénalise son pays depuis 1962. Page 12 Liban Tribune L’obligation de la coopération sur l’eau au MoyenOrient Page 12, l’article de Danilo TÜRK et Sundeep WASLEKAR La Seize Potins Quelqu’un m’a dit... La rubrique hebdomadaire de Dita VON BLISS Carnet, météo 7 Bourse 8 Petites annonces 9 Horoscope, jeux 14 Ciné/Expos/Spectacles 15 BEYROUTH min. max. 14° / 20° 2 Liban mardi 22 mars 2016 L’éclairage de Philippe ABI-AKL Le Hezbollah écoutera-t-il le conseil de Berry ? Washington et Moscou œuvreraient de concert en faveur d’une solution à la crise syrienne, et ce à travers leurs chefs de la diplomatie respectifs, John Kerry et Sergueï Lavrov, dont les rapports sont solides. MM. Kerry et Lavrov entendent parvenir à un accord avant la fin de leur mission, selon l’analyse d’un homme politique arabe installé à Paris. Or, le secrétaire d’État des États-Unis quitte son poste avant le début de l’an prochain, avec l’arrivée au pouvoir du nouveau président et de son administration. Le ministre russe des Affaires étrangères, lui, partirait au même moment, dans le cadre d’un réaménagement ministériel opéré par Vladimir Poutine autour de novembre prochain. Pour cet homme politique arabe, il serait faux de penser que Washington a été surpris par le retrait militaire partiel russe de Syrie. Selon lui, c’est dans le cadre de ce projet de solution entre les deux grandes puissances que les forces russes sont entrées en territoire syrien, et elles s’en retirent à présent parce que leur mission est accomplie. L’objectif de Moscou était de stopper l’avancée des rebelles et d’empêcher la chute du régime Assad, afin qu’il soit là au moment du règlement. Le président syrien a toutefois tenté d’exploiter l’intervention russe, annonçant qu’il refusait de négocier avec l’opposition. Bachar el-Assad a pensé que Moscou l’aiderait à regagner l’ensemble du territoire perdu et écraser les rebelles. Or, aussi bien les États-Unis que la Russie ont répondu au dictateur syrien et à la position exprimée par son ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem, selon laquelle « le président Assad est une ligne rouge », soulignant qu’il existe un accord international et régional en faveur d’un règlement sur base des résolutions de Genève I. Moscou a même précisé que son intervention militaire visait à empêcher la chute du régime, et non maintenir Assad au pouvoir ou triompher des rebelles. Le retrait militaire partiel russe s’inscrirait donc dans une volonté de renforcer le processus des négociations et de pousser les belligérants, pouvoir comme opposition, à s’asseoir autour de la table de dialogue. Mais pourquoi les forces russes n’ont-elles pas anéanti Daech et le Front al-Nosra ? « Qui donc aurait pris le contrôle des zones qu’ils contrôlent actuellement ? répond cet homme politique basé à Paris. Les forces fidèles au régime, sans doute, et leurs alliés : Hezbollah, pasdaran, milices irakiennes, etc. Or cela aurait compliqué la situation et provoqué une nouvelle escalade, notamment sectaire, en Syrie, empêchant toute perspective de solution. » L’Arabie saoudite et la Turquie, ainsi que d’autres pays sunnites de la région, n’auraient alors plus de rôle à jouer. Le régime, fort de cette reconquête, aurait totalement rejeté tout dialogue avec l’opposition basée à l’étranger, se contentant d’amorcer des négociations avec l’opposition de l’intérieur. Il aurait rejeté en bloc les décisions de Genève I, cherchant à imposer ses solutions à l’opposition de l’intérieur, exploitant la nouvelle donne contre Riyad. Une solution équilibrée serait devenue impossible et la guerre d’Assad contre les rebelles se serait poursuivie sans fin – sans oublier les conséquences sur la population civile et l’aggravation de la crise des réfugiés. Moscou a donc joué un rôle de rééquilibrage dans la crise, pavant la voie à une entente politique, selon cet analyste. Selon un diplomate occidental, le rôle de la coalition des pays sunnites autour de l’axe Arabie saoudite-Turquie dans la solution sera de combattre Daech et l’extrémisme, afin d’optimiser les chances du règlement. Cette coalition formée de 20 pays sunnites et de 350 000 soldats aura ainsi une fonction fondamentale pour exterminer les formations terroristes. Concernant la forme du futur régime syrien, plusieurs propositions ont été émises, comme le fédéralisme et la formation de cantons, affirme cet homme politique arabe qui se trouve dans la capitale française. Cependant, il y aurait un consensus sur le maintien d’une Syrie unitaire dans les limites imparties par Sykes-Picot, avec une formule similaire à celle de Taëf, assurant la participation de toutes les composantes au pouvoir. Les Kurdes, par exemple, selon un diplomate occidental, savent bien que la formule fédérale ou de partition n’est pas de mise en Syrie. Partant, la démarche kurde ne trouvera pas d’appui, mais obstrue au contraire le projet de solution équilibrée prévue. Quant à l’Iran, toujours d’après ce diplomate occidental, il s’est retrouvé marginalisé après la confiscation par Moscou de la carte syrienne qu’il détenait. Téhéran ne peut pas se mettre en travers d’un accord russo-américain, mais souhaite maintenir Assad au pouvoir et essayer de consolider ses chances d’établir un canton alaouite de Lattaquié au Golan, à la frontière nord-est libanaise. Or cette formule est rejetée par nombre de parties internationales et régionales, en raison notamment de ses répercussions sur l’entité libanaise. De sources proches du 8 Mars, le Hezbollah serait incapable de discuter des développements régionaux après la dernière décision russe et avec le début des négociations syriennes. Le parti chiite réalise qu’il n’a aucun rôle à jouer dans le règlement, en dépit des sacrifices consentis au combat. Le Hezb se précipitera-t-il, sur base de la nouvelle donne, vers un compromis interlibanais pour jouer un rôle dans l’élection présidentielle – un moyen pour lui de s’assurer une nouvelle couverture légale à une étape cruciale où il est dans le collimateur arabe et occidental ? Ou bien se bornera-t-il à exécuter l’agenda des pasdaran et aller vers l’escalade, occultant ainsi l’appel du président de la Chambre, Nabih Berry, à un règlement maintenant, garantissant l’accession d’un candidat du 8 Mars à la présidence, avant que le compromis ne soit imposé au tandem chiite, au terme d’un accord irano-saoudien ? Nasrallah : En cas d’agression, nous attaquerons les installations nucléaires et pétrochimiques israéliennes Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a une fois de plus menacé de bombarder les installations nucléaires et névralgiques israéliennes en cas de nouvelle guerre avec l’État hébreu. Lors d’un entretien télévisé diffusé hier soir sur la chaîne panarabe al-Mayadeen (proche du Hezbollah et du régime Assad), Nasrallah a souligné que « toute agression contre le Liban nous poussera à mener la guerre sans tenir compte des lignes rouges ou d’un quelconque plafond ». Le chef du Hezbollah a relevé dans ce cadre qu’Israël a entrepris de « construire des usines pétrochimiques, des instituts et des centres de recherche biologique, des réacteurs nucléaires, des dépôts de déchets nucléaires et des dépôts d’ogives nucléaires, soit à l’intérieur des villes, soit à leur périphérie ». « Nous sommes en droit de frapper de tels objectifs en cas d’agression, a déclaré Hassan Nasrallah. Nous avons toutes les cartes se rapportant à ces installations. » Après avoir accusé « certains Arabes de travailler pour le compte d’Israël, que ce soit au niveau des régimes ou des espions », le leader du Hezbollah a relancé ses attaques contre l’Arabie saoudite, l’accusant de « faire payer au Hezbollah ses échecs sur de nombreux fronts » et de vouloir « éliminer la résistance ». « Au Liban, l’Arabie saoudite a pour projet d’éliminer la résistance, mais je ne veux pas en dire plus parce que cela pourrait causer de gros problèmes », a-t-il lancé, affirmant que « le projet saoudien a échoué en Syrie, en Irak et au Yémen ». Le leader du Hezbollah est également revenu sur la décision des pays arabes de désigner le Hezbollah comme « terroriste », estimant que cette décision a été prise par l’Arabie saoudite. « Le choix de désigner le Hezbollah comme terroriste est d’abord une décision saoudienne, les autres pays n’ont fait que suivre, quelquefois sous la pression de Riyad », a-t-il déclaré, appelant « les responsables de cette guerre lancée contre nous » à « épargner les Libanais qui travaillent aujourd’hui dans le Golfe ». Déplorant le fait que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, « attaque le Hezbollah depuis son retour au Liban », M. Nasrallah a évoqué le gel de l’aide financière saoudienne, destinée aux forces de sécurité libanaises, estimant qu’« il ne sera pas autorisé à l’armée libanaise de posséder des armes dissuasives contre l’ennemi ». Le chef du Hezbollah a en outre réaffirmé son soutien à la candidature du général Michel Aoun à la présidence de la République, tout en reconnaissant au chef des Marada, Sleiman Frangié « toutes les qualités requises ». « Leur cible, c’est l’Iran » « L’Arabie possède un pouvoir financier, religieux et contrôle des tafkiristes qu’elle menace d’utiliser contre ceux qui s’opposent à elle », a estimé le secrétaire général du Hezbollah. « Mais le vrai problème de l’Arabie saoudite est l’Iran, et ce problème n’est pas lié à des considérations communautaires », a-t-il expliqué. Hassan Nasrallah s’est par ailleurs longuement attardé sur le dossier syrien.« Le Hezbollah, le régime syrien, l’Iran et la Russie font partie du même camp, de la même coalition en Syrie », a-t-il as- suré. Expliquant que « l’intervention de la Russie a permis d’enregistrer des victoires importantes contre les takfiristes en Syrie ces derniers mois », M. Nasrallah a indiqué que « le retrait de la Russie, dont nous avons été notifiés avant qu’il ne soit annoncé, est partiel ». Affirmant que « les Américains se sont rendu compte que leurs objectifs en Syrie étaient impossibles à atteindre » et poussent désormais l’opposition « à trouver une solution politique », le leader du Hezbollah a expliqué que les alliés du président syrien Bachar el-Assad « n’accepteront pas un accord qui prive les Syriens du choix de leur président ». Enfin, Nasrallah a affirmé que ses miliciens continueront à combattre en Syrie tant que les takfiristes n’auront pas été défaits. Flashes du monde politique est « la plus rationnelle à l’heure actuelle ». En Turquie, Ahmad Hariri défend la candidature Frangié L’ambassadeur de France, hier, en compagnie de Tammam Salam. L’ambassadeur de France chez Salam Le Premier ministre Tammam Salam a reçu hier au Grand Sérail l’ambassadeur de France Emmanuel Bonne. Il a ensuite accordé audience à la députée Bahia Hariri. Ghattas Khoury à Meerab… Le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a reçu hier à Meerab l’ancien député Ghattas Khoury, dépêché par le chef du courant du Futur, le député et ancien Premier ministre Saad Hariri. L’entretien, qui a duré deux heures, s’est déroulé en présence du chef du département de la communication et des médias au sein des FL, Melhem Riachi. Il a notamment porté sur l’élection présidentielle et la situation du 14 Mars, selon un communiqué issu de Meerab. Il s’agirait de la deuxième visite de M. Khoury à M. Geagea en quelques jours, la première s’étant faite loin du feu des projecteurs. … et Tracy Chamoun à Bnechii Le chef des Marada, le député Sleiman Frangié, a reçu hier à Bnechii la présidente du Parti des démocrates-libéraux, Tracy Chamoun, en présence de Mme Vera Photo Ani Yammine, membre du bureau politique des Marada. Mme Chamoun a appelé M. Frangié « à tenir bon sur le plan de sa candidature à la présidence de la République ». « Abandonner ce droit constitue une menace grave pour les chrétiens du Liban », a indiqué la fille de feu Dany Chamoun, estimant que la candidature Frangié Ghattas Khoury, hier, à Meerab, entouré de Samir Geagea et Melhem Riachi. Photo Aldo Ayoub Le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, qui a pris part au sommet des partis conservateurs et réformateurs d’Europe à Antalya, en Turquie, a estimé que l’élection d’un président de la République constitue « une priorité » pour le courant du Futur, « compte tenu de l’importance du président, qui est le seul responsable chrétien en Orient ». « Sans président, le système politique ne peut pas fonctionner », a-t-il dit, en énumérant tous les grippages institutionnels actuels. « Nous aurions souhaité que d’autres parties nous rejoignent à mi-chemin pour conclure ce compromis historique », a par ailleurs indiqué M. Hariri concernant la candidature de Sleiman Frangié. « Ce qui nous importe c’est qu’il y ait un président, même si nous ne partageons pas les mêmes idées et les mêmes positions », a-t-il noté. « L’essentiel, c’est que le clivage politique ait pour plafond les institutions. Mais il est clair que l’Iran, par le biais du Hezbollah, ne veut pas d’un président au Liban, mais souhaite maintenir le Liban otage de la crise régionale actuelle, une carte qu’il utiliserait pour négocier. Téhéran cherche aussi à modifier la forme du régime politique issu de Taëf, ce qui est très dangereux », a ajouté Ahmad Hariri. Ahmad el-Assaad de retour de Washington Le président de l’Option libanaise, Ahmad elAssaad, est rentré hier soir de Washington, où il a rencontré une série de membres de la Chambre des représentants et du Sénat. Les entretiens de M. Assaad ont porté sur « la politique extérieure des ÉtatsUnis concernant la lutte contre le terrorisme et contre l’expansion de l’influence iranienne », a indiqué son bureau de presse. Le responsable chiite a « souligné la nécessité de modifier la politique extérieure isolationniste menée par l’administration Obama après la prochaine élection présidentielle US en novembre prochain ». Ammar Moussaoui s’entretient avec Kaag Le responsable des relations internationales au sein du Hezbollah, le député Ammar Moussaoui, a reçu hier la représentante personnelle du secrétaire général de l’Onu au Liban, Sigrid Kaag. L’entretien a porté sur la visite au Liban, à la fin du mois, de Ban Ki-moon, sur le dossier des réfugiés et sur les moyens de consolider les capacités de l’armée libanaise et des forces de sécurité face aux groupes terroristes, selon un communiqué publié à l’issue de la réunion. Les deux responsables se sont entendus sur la nécessité de réactiver l’action du gouvernemental, de régler les dossiers en suspens et de respecter l’échéance des élections municipales dans les délais impartis. Les deux parties ont enfin exprimé « leur espoir concernant la présence d’opportunités meilleures pour pousser à des solutions politiques aux crises régionales, à commencer par la crise syrienne ». Élections Partielle fixée au 22 mai à Jezzine, incertitudes autour des municipales Le Conseil des ministres a fixé au 22 mai prochain la date de l’élection législative partielle dans le caza de Jezzine pour pourvoir au siège laissé vacant par le décès du député Michel Hélou en juin 2014. La date de la partielle a été fixée par un décret publié par le Conseil des ministres sur proposition du ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk. Rappelons que l’organisation de l’élection avait été entérinée en Conseil des ministres en février dernier. C’est également lors de cette même séance qu’avaient été fixées les dates des élections municipales selon le calendrier suivant : le 8 mai au MontLiban, le 15 mai à Beyrouth et dans la Békaa, le 22 mai au Sud, à Nabatiyé et à Jezzine, et enfin le 29 mai au Nord et au Akkar. Selon l’agence locale alMarkaziya, M. Machnouk doit convoquer le samedi 26 mars le collège électoral pour les municipales, conformément aux lois en vigueur. En principe, rien n’empêche l’organisation de ces élections, sauf peut-être dans les régions frontalières avec la Syrie comme à Ersal. Mais selon diverses informations non confirmées, des tentatives sont effectuées en cou- lisses pour essayer d’ajourner le scrutin. Toujours selon al-Markaziya, il a même été question de charger le Conseil d’État de trouver un motif légal constitutionnel pouvant justifier un report de la consultation populaire sous prétexte de la sempiternelle « préservation de l’intérêt national supérieur ». La durée du report fait toujours l’objet d’un tiraillement entre deux tendances opposées. Certains voudraient que les municipales soient ajournées de six mois seulement, alors que d’autres préconisent un report pour un mandat complet, soit six ans. Présidentielle Hélou appelle toutes les parties à assister à la prochaine séance électorale Le candidat du Rassemblement démocratique à l’élection présidentielle, le député Henri Hélou, a mis l’accent hier sur la nécessité d’élire un président de la République, appelant les différentes parties politiques à se rendre à la Chambre mercredi pour prendre part à la 37e séance électorale visant à mettre fin à la vacance présidentielle. « Dans deux jours se déroulera la 37e séance électorale. Le prix de la vacance est devenu trop élevé pour l’économie, la vie politique et la situation globale du pays. Il faut élire un président dans 48 heures », a indiqué M. Hélou, qui a été reçu hier à Dar el-Fatwa par le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane. « Chaque jour qui passe, ce prix devient plus coûteux. C’est pourquoi toutes les parties doivent se rendre à la Chambre à la prochaine séance et élire un président. Il y a des candidats déclarés et d’autres non déclarés. Nous souhaitons que tous les députés se rendent à la Chambre et assurent le quorum pour que l’élection ait lieu. Nous irons ensuite féliciter le vainqueur, dans l’intérêt du Liban », a ajouté le député d’Aley. Henri Hélou a par ailleurs souligné, en réponse à une question, qu’il était toujours candidat à la présidence de la République, se positionnant en tant que « candidat consensuel ouvert sur tout le monde ». « Lorsqu’il est question de consensus, cela veut dire qu’il faut établir des ponts et rétablir le dialogue entre toutes les parties libanaises pour mener le pays à bon port », a précisé M. Hélou. « Il y a trois candidats officiels, les noms sont proposés, mais il y a beaucoup d’autres personnalités au sein de la communauté maronite ; des personnes compétentes qui ont la capacité d’être candidates, mais qui sont encore non déclarées. C’est au moment de l’élection que ces noms pourraient être annoncés, en fonction des hypothèses et des alliances qui pourraient se produire », a-t-il ajouté. Chaptini, Jisr et Araji D’autres personnalités ont également appelé hier toutes les parties à se rendre à la Chambre demain mercredi pour élire un président de la République, notamment la ministre des Déplacés, Alice Chaptini, qualifiant le boycott pratiqué par certains députés de « crime contre le peuple qui les a élus pour s’assurer une vie sûre et saine ». « Comment peuvent-ils se permettre de ne pas se rendre à l’hémicycle ? » s’est-elle interrogée, dans le cadre d’un entretien à la Voix du Liban, 100.3-100.5, critiquant par ailleurs les informations selon lesquelles le Courant patriotique libre (CPL) et les Forces libanaises (FL) appelleraient leurs partisans à descendre conjointement dans la rue pour pousser à l’élection d’un président de la République. Le député du courant du Futur, Samir el-Jisr, a lui aussi appelé, dans un entretien à la même chaîne radiophonique, l’ensemble des députés à se rendre à la Chambre demain pour mettre fin à la vacance présidentielle, critiquant à son tour le CPL et les FL pour leur éventuel projet de manifestations. Quant au député du bloc du Futur, Assem Araji, il a indiqué sans grandes illusions, dans un entretien à la Voix du Liban 93.3 que le nombre de députés atteindrait les 87 et que le candidat du Futur, le chef des Marada, Sleiman Frangié, « a de fortes chances d’être élu en avril ». Aoun en faveur d’une « solution consensuelle » à la crise Le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, a souhaité hier « une maturation du compromis politique sur l’élection présidentielle, dans la foulée des négociations en cours, et qui visent à éteindre les incendies dans la région et mettre fin aux guerres qui ont créé un embarras inédit en Europe du fait de l’émigration ». C’est le président du Conseil central maronite, l’ancien ministre Wadih elKhazen, qui a rapporté les propos du général Aoun, à l’issue d’un entretien avec lui à Rabieh. « Nous nous sommes mis d’accord sur l’importance de suivre l’orientation régionale et internationale, visant à des solutions pacifiques par des accords internes, qui débou- cheraient sur l’élection d’un nouveau président de la République à même de gérer le pays, de combattre la corruption qui s’est répandue dans l’administration à tous les niveaux et de résoudre toutes les crises en suspens aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, par un consensus entre les parties – et non un président de gestion de crise uniquement », a ajouté M. Khazen. Par ailleurs, des sources proches de Rabieh citées par l’agence al-Markaziya ont laissé entendre que les députés du Courant patriotique libre (CPL) n’assisteront pas, une fois de plus, à la séance électorale de demain mercredi pour l’élection d’un nouveau président. « Faut-il assister à la séance pour signer un acte de marginalisation des chrétiens ? » ont indiqué ces sources, estimant que « la quasi-unanimité des chrétiens s’est prononcée en faveur d’un candidat, et que malgré cela, nous restons incapables de faire parvenir cet homme à la présidence ». « L’accord de Meerab a produit une unanimité chrétienne inédite dans l’histoire du pays. Si, avec cela, nous n’arrivons pas à imposer notre volonté, cela veut dire qu’il existe une faille au niveau du partenariat », ont noté ces sources, avant de reprendre la thèse défendue par le CPL selon laquelle « la Chambre actuelle est illégitime et souhaite imposer un président aux Libanais en violation du pacte ». Signalons que le général Aoun a également reçu hier à Rabieh l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé. Pour les Kataëb, le prochain président doit assurer au Liban un statut de neutralité Le parti Kataëb a estimé hier que « la prochaine séance électorale, mercredi, constitue une nouvelle opportunité d’élire un président capable selon les critères nationaux et fort du soutien populaire dont il disposerait ». « Un tel président devrait disposer de hautes compétences et d’une vision politique et économique, ainsi que d’une capacité à sortir le Liban de ses crises et à lui assurer un statut de neutralité vis-à-vis des conflits en cours dans la région », a noté le parti, dans un communiqué publié à l’issue de la réunion hebdomadaire de son bureau politique à Saïfi sous la présidence de son chef, le député Samy Gemayel. Le parti a par ailleurs « applaudi à l’opération préventive menée par l’armée libanaise à la frontière est, qui prouve les capacités qualitatives de la troupe ». « Aussi faut-il assurer un parapluie politique et un rassemblement populaire autour de l’institution militaire afin qu’elle puisse faire face au danger terroriste et recouvrer les étendues territoriales occupées par les organisations terroristes », ajoute le communiqué. Le parti a également salué « les martyrs de l’armée qui ont sauvé, par leur bravoure, la patrie des complots ourdis contre elle ». Les Kataëb ont enfin appelé le ministre de l’Inté- rieur, Nouhad Machnouk, à « parachever les démarches administratives en vue des élections municipales, et ce à travers la convocation du collège électoral, ce qui sera de nature à mettre fin aux rumeurs qui mettent en doute le déroulement de l’échéance ». Sur un autre plan, Samy Gemayel a reçu hier à Saïfi une délégation des Forces libanaises (FL) formée des députés Joseph Maalouf et Fady Karam, et de M. Ghassan Hasbani, en présence des députés Samer Saadé, Élie Marouni et Fady el-Habre. L’entretien a porté sur le projet de « e-government » (gouvernement électronique) défendu par les FL. Liban mardi 22 mars 2016 3 Diplomatie Internet illégal Sandra NOUJEIM Les forces de sécurité sollicitées pour faire la lumière sur la manière dont les équipements ont été acheminés jusqu’au Liban. Mogherini à Beyrouth : L’UE n’a pas demandé au Liban d’intégrer les Syriens à son marché du travail La visite officielle hier de la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, et viceprésidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a permis de préciser la lecture européenne de la situation au Liban : en dehors du dossier des réfugiés, la crise institutionnelle au Liban pourrait et devrait être réglée indépendamment de la situation en Syrie. Cette visite, la seconde en quelques semaines, a servi surtout à élaborer un plan d’action commune entre le Liban et l’Union européenne autour de trois thèmes : la résolution du conflit syrien, comme prélude au dénouement de la crise des réfugiés aussi bien au Liban qu’en Europe ; le dialogue interreligieux et interculturel, dont le Liban serait un modèle dans la région et pour l’Occident ; et la lutte contre le terrorisme, pris dans le sens des actes de violence perpétrés par des fondamentalistes. Au Grand Sérail, la diplomate a étudié avec le Premier ministre, Tammam Salam, « une structure commune visant à renforcer la coopération de l’UE et du Liban dans la lutte contre le terrorisme », at-elle expliqué. Ce partenariat serait toujours en phase de négociation. D’une manière générale, les échanges ont inclus « tous les moyens par lesquels l’Europe peut aider le Liban à miser sur les facteurs de stabilité en ces circonstances difficiles qu’il traverse ». Dans ce cadre, l’UE envisagerait d’accroître son aide à l’armée libanaise. Les modalités d’appui européen au Liban ont également fait l’objet d’un entretien entre Mme Mogherini et le président de la Chambre, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné. La chef de la diplomatie européenne en a annoncé les contours lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais, Gebran Bassil, au palais Bustros. Les deux responsables ont valorisé l’aide européenne pour la gestion de la crise. S’élevant à 1,5 milliard d’euros et profitant à près de 665 000 réfugiés syriens, il s’agit de l’aide internationale la plus importante versée au Liban. « L’UE entend renforcer son appui : nous œuvrons ensemble sur le dossier des réfugiés, et plus intensivement qu’il y a un an, surtout après la conférence de Londres », a déclaré Mme Mogherini. L’aide européenne s’orienterait de plus en plus vers « l’augmentation des opportunités de travail aussi bien aux Libanais qu’aux réfugiés syriens », a-t-elle Mme Mogherini, hier, au cours de sa conférence de presse. souligné, mais en favorisant l’infrastructure de la société d’accueil. Augmenter les opportunités de travail serait suite à un partenariat économique avec le Liban, sous forme de projets d’investissements et de relance du secteur privé, notamment. En outre, « l’UE n’a adressé aucune demande au gouvernement pour intégrer les Syriens dans son marché du travail, ni pour amender les lois du travail », expliquera la responsable européenne lors d’une conférence de presse au siège de l’UE hier en fin d’après-midi. C’est avec « grande précaution » que l’UE entendrait améliorer les conditions de vie des réfugiés : il s’agit de « renforcer la résilience de la société d’accueil », sans perdre de vue l’éventualité du retour des réfugiés en Syrie. « Nous réfléchissons sur le long terme », a-t-elle insisté. Ainsi, Mme Mogherini a critiqué « la référence par des chiffres aux réfugiés », qui occulte leur individualité. « Nous oublions que ces réfugiés sont des hommes qui avaient une vie qu’ils aimeraient récupérer, si possible dans leur pays », a-t-elle souligné. Un processus long et difficile C’est dans cet esprit que l’UE valorise également l’aide à la scolarisation des enfants syriens au Liban, dont elle aurait pris en charge 6 000 jusque-là. « Nous devons faire en sorte que le conflit en Syrie ne fasse pas perdre au pays des générations en termes d’éducation », a-t-elle relevé. En plus d’avoir rencontré la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Sigrid Kaag, et le commandant de la Finul, le général Luciano Portolano, la diplomate européenne s’est rendue en journée à Bar Élias, dans la Békaa. Elle a visité un camp de réfugiés improvisé dans le village, ainsi qu’une école publique qui assure des cours du soir aux enfants syriens grâce à l’aide de l’UE. « Plus je rencontre des réfugiés, et plus je suis convaincue qu’il est de notre responsabilité politique et de notre devoir moral, à nous tous, de concentrer nos efforts sur l’objectif de mettre un terme à la guerre en Syrie », a-t-elle constaté, en insistant sur l’impératif d’œuvrer pour la fin du conflit en Syrie. Évoquant au palais Bustros les pourparlers de Genève, la diplomate a plaidé pour « des efforts communs qui permettent aux différentes parties syriennes d’élaborer ensemble un mécanisme de résolution du conflit. Celle-ci se répercutera alors positivement sur les pays qui accueillent les réfugiés, et précisément le Liban, la Jordanie et la Turquie ». Établir ensuite « les conditions nécessaires pour le retour des réfugiés » promet toutefois d’être « un processus long et difficile », a-t-elle relevé. Cette lecture diverge de celle du ministre Gebran Bassil. « Nous sommes convaincus que seule une solution politique au conflit préludera à la naissance d’une nouvelle Syrie unifiée et au retour des réfugiés à leur pays. Toutefois, nous considérons que les conditions nécessaires pour leur retour en sécurité pourraient se mettre en place préalablement à la résolution politique du conflit », a-t-il déclaré. Aux yeux de l’UE, en revanche, s’il est un objectif réalisable au Liban, séparément du conflit syrien, c’est le Photo Nasser Trabulsi déblocage institutionnel. Lors de sa conférence de presse au siège de l’Union européenne, Mme Mogherini a précisé que « dans un pays qui fait face à de multiples défis, il est important d’aller de l’avant ». Et « cela est un processus autonome », qui relève strictement des parties libanaises. S’il aboutissait, « il serait accueilli très favorablement par l’UE, dans l’esprit du dialogue et du compromis ». De ses interlocuteurs libanais, elle aurait réussi à recueillir « une confirmation que les municipales se tiendront dans les délais ». En réponse à une question de L’Orient-Le Jour, Mme Mogherini a affirmé que « le dossier libanais ne fait pas partie des négociations en cours sur une solution en Syrie, quand bien même il est partie prenante à ces négociations ». Elle a écarté l’hypothèse d’un règlement fondé sur la partition qui menacerait la sécurité aux frontières du Liban. « La seule solution sera celle d’une Syrie unifiée, séculaire et plurielle », a-t-elle souligné. Elle s’est en revanche contentée d’exprimer des vœux pieux pour ce qui est d’un déblocage prochain au Liban. « Il y a toujours un moyen de trouver une solution dans ce pays, qui est en soi un miracle, un modèle de pluralisme et de résilience unique dans le monde. Le Liban a la capacité et la force de toujours trouver une issue, c’est-à-dire une solution acceptée par tous, comme cela est de coutume ici. » Pour elle, « il existe une occasion en or pour toutes les parties (en l’occurrence libanaises) de dialoguer pour trouver des solutions aux crises et conflits auxquels nous faisons face », a-t-elle conclu. Les réfugiés syriens au menu des rencontres de Machnouk à Londres La crise syrienne et ses répercussions sur le Liban, notamment la question des réfugiés syriens, ont été hier au menu des entretiens du ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, en visite à Londres. M. Machnouk a rencontré le soussecrétaire d’État parlementaire des Affaires étrangères, Tobias Ellwood, en présence notamment de l’ambassadrice du Liban à Londres, Inaam Ossei- rane, du directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, et du chef des services de renseignements des FSI, Imad Othman. À l’issue de l’entretien, M. Machnouk a appelé « à l’élection d’un président de la République dans la mesure où il n’est plus garanti que le statu quo actuel persiste », mettant en garde contre « des répercussions sérieuses et pro- fondes sur la société libanaise, et la situation en général, si la vacance persiste ». Nouhad Machnouk s’est également entretenu avec le président du Conseil de sécurité britannique, l’ambassadeur Mark Lyall Grant. Le vice-ministre allemand de l’Intérieur à Beyrouth Le dossier des réfugiés syriens, avec ses ramifications sécuritaires, a également été au cœur des entretiens du vice-ministre de l’Intérieur allemand, Günther Krings, en visite hier au Liban. M. Krings a rencontré le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, la ministre des Déplacés, Alice Chaptini, et le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Ibrahim Basbous. Assiri : « L’Arabie saoudite restera une terre d’accueil pour les Libanais » L’ambassadeur d’Arabie saoudite, Ali Awad Assiri, a affirmé hier que l’Arabie saoudite continuera à accueillir à bras ouverts les hommes d’affaires libanais. Dans un entretien accordé à la Revue de l’économie et des affaires, M. Assiri a assuré que le royaume wahhabite sera toujours une « terre d’accueil » pour les Libanais, qu’il a d’ailleurs invités à « investir » en Arabie saoudite. Comme pour rassurer ces derniers, l’ambassadeur saoudien a souligné que le Liban ne recevra de son pays « que du bien, point à la ligne ». Il a néanmoins appelé « certains Libanais » à aimer le Liban comme les Saoudiens l’aiment, « en évitant de lui nuire aux niveaux politique, économique et sécuritaire ». Le diplomate a estimé dans ce cadre que « le problème au Liban réside dans l’influence négative que lui fait subir la géographie politique qui le gouverne », soulignant que « les responsables de cette situation sont les parties politiques qui puisent leurs forces de l’extérieur ». Sur l’aide de l’Arabie saoudite au niveau du dossier de la présidentielle, M. Assiri a indiqué que son pays « n’intervient pas dans les noms » des candidats. Il a exprimé son mécontentement que « le garant de la Constitution » soit absent du palais de Baabda, mettant en garde contre « un climat de congestion » que cet état de choses peut nourrir. Il a appelé dans ce cadre les Liba- nais à « choisir un président qui convient » et a insisté sur l’importance de la libanisation de cette échéance. Le diplomate saoudien s’est néanmoins dit optimiste quant à l’avenir du Liban, estimant que « le mélange des communautés et des confessions est un facteur important de la personnalité distincte et rare de ce pays ». 16 Libanais expulsés du Koweït, selon « al-Qabas » Les services de sécurités koweïtiens ont expulsé 16 Libanais et 3 Irakiens sur base de leur appartenance au Hezbollah, a rapporté hier le journal koweïtien alQabas. Des sources informées ont indiqué dans ce cadre que « le service de Sûreté de l’État a dressé une nouvelle liste comportant les noms de Libanais et d’Irakiens occupant des postes de directeurs et de conseillers dans de grandes sociétés, qui sont devenus indésirables au Koweït ». Ces mêmes sources ont affirmé que « leur expulsion les empêchera également d’entrer dans les pays du Conseil de coopération du Golfe ». Un réseau de fibre optique a été installé dans plusieurs régions Un scandale chasse l’autre. Après celui des déchets – une affaire qui rentrera sans aucun doute dans les annales du pays –, c’est l’affaire des réseaux illégaux d’Internet qui commence à se dérouler devant les yeux des Libanais. À la manière des poupées russes, les révélations se succèdent, dévoilant chaque jour les pièces d’un puzzle dont certaines risquent de manquer au final, comme on en a déjà l’habitude au Liban. C’est au cours d’une conférence de presse conjointe que le ministre des Télécoms, Boutros Harb, et le président de la commission parlementaire de l’Information et des Télécoms, Hassan Fadlallah, ont divulgué au public certains aspects de cette affaire, confirmant indirectement, sans les citer, l’implication à haut niveau de personnes qui seraient vigoureusement protégées. MM. Harb et Fadlallah s’exprimaient à l’issue d’une réunion urgente de la commission parlementaire, en présence notamment du procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud, du procureur financier, le juge Ali Ibrahim, du directeur général d’Ogero, Abdel Monhem Youssef, et d’une « équipe technique » relevant du ministère de l’Information. « Comment se fait-il que personne n’ait détecté ce réseau de fibre optique et toutes ces installations d’une si haute technicité ? » s’est demandé M. Fadlallah. S’adressant directement aux « ministères et administrations concernés », il s’est interrogé sur la manière avec laquelle les équipements ayant servi à l’installation des stations fournissant les connexions illégales ont pu être importés, l’État ayant le monopole de ce secteur. « Comment se fait-il que les services de l’ordre, qui sévissent dès qu’une nouvelle tente (non autorisée) est installée, n’ont pas pu déceler ces équipements gigantesques perchés sur les sommets des montagnes ? » s’est encore demandé le parlementaire, dans une allusion ironique à Réunion exceptionnelle de la commission parlementaire en présence du ministre Boutros Harb. Photo Ani la « vigilance » dont auraient fait preuve les FSI lors de la campagne de démantèlement des constructions illégales, en 2011, principalement dans les zones chiites. Rejoignant toutefois l’avis du ministre des Télécoms, le député a insisté sur le fait que le dossier « doit absolument être traité en dehors des calculs politiques ». « Les stations implantées sur les hauteurs des montagnes importent des heures de connexion et les distribuent. Il s’est avéré que la fibre optique a été étendue dans plusieurs régions et sur des poteaux électriques appartenant à l’État libanais. C’est de cette façon que l’Internet a été distribué aux abonnés », a déclaré M. Fadlallah. « Ces fibres sont sophistiquées et l’État libanais n’en possède pas », a-t-il indiqué. Le réseau de fibre optique illégal a été édifié de Jounieh jusqu’aux portes de Saïda, en passant par Jbeil, Jal el-Dib, Jdeidé, Achrafieh et Choueifate, a ajouté le député. Mais les violations ne s’arrêtent pas à ce stade, a-t-il poursuivi en substance, précisant qu’un câble sous-marin a été installé « entre Nahr el-Kalb et Nahr Ibrahim ». En bref, des installations d’une haute sophistication que même l’État ne possède pas et qui exigent, pour leur installation, l’intervention de professionnels de haut niveau. « Nous voulons suivre ce dossier jusqu’au bout et nous avons demandé au ministère des Télécoms et aux appareils sécuritaires de poursuivre le démantèlement du réseau étendu dans plusieurs régions libanaises. Il ne faut pas qu’il y ait de complaisance face à ce dangereux dossier », a affirmé M. Fadlallah. Le député a précisé que quatre stations ont déjà été démantelées et que l’affaire est désormais devant la justice. « Le pouvoir judiciaire devra poursuivre l’enquête », a-t-il dit, précisant que le ministère et la commission des Télécoms coopèrent avec la justice. Il a dans ce contexte demandé aux ministères de l’Intérieur et de la Défense s’ils possédaient des informations sur l’entrée au Liban et l’installation des appareils, déplorant toutefois l’absence de représentants de ces deux institutions à la réunion. M. Fadlallah a également appelé le Premier ministre Tammam Salam à convoquer « une réunion urgente sécuritaire afin que le gouvernement débatte du dossier ». « Nous tenons à appliquer la loi et à combattre la corruption et l’espionnage israélien », a affirmé le député membre du Hezbollah. « Nous continuerons à considérer ce dossier comme étant sensible au niveau sécuritaire, vu qu’il est lié à la souveraineté nationale et à la sécurité des Libanais », a-t-il assuré. Harb et les connexions israéliennes Le ministre des Télécoms Boutros Harb a ensuite pris la parole pour assurer que son ministère poursuit son travail et qu’il a été mis un terme au « noyautage sécuritaire », évoquant toutefois la possibilité de découvrir, dans les jours qui viennent, d’autres « stations illégales ». Le ministre a toutefois confirmé, « preuves à l’appui, que les connexions illégales sont liées à Israël ». M. Harb a par ailleurs déploré les attaques dont il a fait l’objet pour avoir dénoncé ces violations graves à la sécurité de l’État. « Certaines parties ont été dérangées par les mesures prises par le ministère dans le dossier de l’Internet illégal et ont attaqué le ministère », a-t-il dénoncé. Il a également critiqué les propos « de certaines forces politiques qui ont confondu la politique et la sécurité nationale ». Et M. Harb de souligner enfin la nécessité de ne pas mélanger les « règlements de comptes politiques et personnels avec l’intérêt national ». Joumblatt : « De grâce, épargnez-nous les théories du complot israélien... » Le chef du Rassemblement démocratique, le député Walid Joumblatt, a sonné la charge hier contre le PDG de la société des télécoms Ogero, Abdel Menhem Youssef, sans le nommer, dans le cadre d’une série de tweets acerbes sur le scandale d’Internet illégal. « L’on commence à parler des détails du réseau, comme nous l’avions prévu, et de la part du ministère concerné aussi, comme nous l’avions prévu, avec les aveux du plus grand parmi ceux qui contrôlent le ministère concerné, qui y ont établi leur hégémonie et qui y sont protégés », a indiqué M. Joumblatt, dans une allusion claire à M. Youssef. « C’est lui qui a évoqué plusieurs sites et qui s’étonne, le pauvre, du fait qu’ils aient été mis en place et des moyens qui ont été employés, prétendant presque ne rien en savoir », a poursuivi le chef du Parti socialiste progressiste (PSP). « Pauvre de lui ! Voilà que les théories ont commencé à fuser, et, avec, les intimidations et l’étonnement : comment a-t-on bien pu installer ces équipements à l’insu de l’État ! Diantre ! » a ajouté Walid Joumblatt. « Naturellement, la justice va se saisir de ce dossier d’une main de fer… Mais le plus saisissant – faut-il en rire ou en pleurer ? – est la version qui commence à circuler, selon laquelle il s’agirait d’un complot sioniste, comme si ces équipements étaient descendus du ciel et avaient été parachutés par un escadron de commandos israéliens, qui opérerait au secret depuis des années… jusqu’à ce que la chose soit découverte ! » a encore dit M. Joumblatt, sur le même ton désopilant. « La question qui se pose, dans ce cadre, est la suivante : pourquoi les différentes institutions sécuritaires n’ont pas aussitôt découvert cette percée sioniste dangereuse, qui a conduit certaines institutions, présents pour les assister. Pour ces raisons, nous avons mis en place au Liban un fonds spécial pour les aider et qui recevra directement les dons de la communauté internationale. Nous tenons surtout à engager le dialogue avec les comités palestiniens au Liban pour trouver la meilleure solution concernant l’hospitalisation. » Dans le même cadre et malgré la décision de l’Unrwa, les réfugiés palestiniens du Liban refusent de lâcher prise. Hier, dans le camp de Aïn el-Héloué, ils recueillaient des signatures contre la politique de l’Unrwa, qu’ils comptent présenter au secrétaire général de l’Onu, Ban Kimoon, lors de sa visite au Liban, à la fin de ce mois. communiqué publié à l’issue du sit-in, les parents des militaires otages ont appelé « les autorités à poursuivre leurs efforts pour libérer leurs bien-aimés ». S’excusant auprès des Libanais « pour avoir bloqué la route », ils ont souligné que s’ils ont recours parfois à des mesures qui dérangent, comme le blocage des routes, c’est bien pour que les autorités n’oublient pas leur cause. Le texte s’adresse également à l’émir de l’État islamique, le priant « d’être clément avec les militaires détenus et leurs parents qui les attendent depuis plus d’un an et demi ». Le communiqué accuse également certains responsables libanais qui veulent que le dossier soit oublié et qui prétendent qu’il ne faut pas négocier avec l’EI pour préserver le prestige de l’État. « Nos enfants sont des militaires qui ont été enlevés en défendant le Liban et ils méritent d’être libérés », ont-ils dit. Les parents des militaires détenus ont également remercié le Premier ministre Tammam Salam et le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, pour les efforts qu’ils déploient dont l’armée et le palais présidentiel, à passer un contrat avec – oh pardon ! –, traiter avec ce réseau israélien ? C’est le conflit d’intérêts entre les différents gangs sécuritaires, militaires, médiatiques, ministériels et autres qui a, semble-t-il, conduit à ce que l’affaire soit étalée au grand jour ! » a-t-il noté. Et de conclure : « Qui est la personne ou qui est l’instance garantie qui pourrait nettoyer cette saleté qui s’accumule et qui augmente ? Mais, de grâce, épargnez-nous les théories du complot sioniste. Les gens comme vous suffisent amplement. » Brèves CAMPS PALESTINIENS L’Unrwa suspend jusqu’au 21 avril sa nouvelle politique d’hospitalisation L’Unrwa a pris la décision, hier, de suspendre sa politique d’austérité relative à l’hospitalisation adoptée au début de l’année, et cela jusqu’au 21 avril prochain. « Nous avons pris cette décision pour discuter avec les responsables des comités des réfugiés palestiniens au Liban afin de trouver la solution la plus adéquate. Cette décision a été ratifiée par la présidence de l’Unrwa », souligne un communiqué publié par l’agence onusienne spécialisée dans l’assistance aux réfugiés palestiniens. Rappelons que l’Unrwa avait notamment décidé de réduire à 80 % l’aide à l’hospitalisation qu’elle accordait aux réfugiés souffrant de maladies chroniques, ce qui avait provoqué un tollé dans tous les camps du Liban. Le texte publié par l’Unrwa, hier, souligne : « Nous ne sommes pas indifférents aux problèmes auxquels font face les réfugiés les plus vulnérables, et nous sommes MILITAIRES DÉTENUS PAR L’EI Les parents manifestent à l’entrée de Ersal Les parents des militaires détenus par le groupe État islamique ont bloqué, hier, lors d’une manifestation, la route menant à Ersal, observant un sit-in de plusieurs heures. Dans un pour la libération de leurs enfants. AFFAIRE KADHAFI Nouvelle demande pour la libération de Hassan Yaacoub L’équipe chargée de la défense de l’ancien député Hassan Yaacoub, impliqué dans le kidnapping de Hannibal Kadhafi, a appelé les autorités judiciaires à le libérer. Les avocats ont déposé une demande auprès du juge d’instruction, Peter Germanos, au nom de la mère de l’ancien député, appelant à « un retour à la conscience et la justice ». Un communiqué publié par la famille de Hassan Yaacoub souligne que « le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, avait assuré dès les premiers jours de l’arrestation que le dossier est juridiquement vide, et la ministre de la Justice par intérim, Alice Chaptini, a affirmé, il y a tout juste une semaine, que ce que Hassan Yaacoub a fait est digne de respect parce qu’il pourrait faire la lumière sur un important dossier libanais, à savoir la disparition en Libye de Moussa Sadr et de ses deux compagnons ». 4 Liban mardi 22 mars 2016 Crise des déchets Reportage Le travail en marche dans les deux sites proches de Beyrouth, la colère gronde à Saïda Sous leur tente de réfugiés, Chadi invente une machine à laver et Chadia des histoires d’amour Zeina, mère syrienne d’origine turkmène installée à Douris, n’a pas pu scolariser tous ses enfants au Liban. Ils n’en ont pas moins développé de beaux talents. La soirée d’hier a été marquée par un sit-in de « Nous réclamons des comptes » devant la compagnie Sukleen, qui a dégénéré. Le gouvernement s’apprête à exécuter son plan de gestion des déchets, celui qui repose sur la création de deux décharges côtières, l’une à Bourj Hammoud, pour les déchets du Metn et du Kesrouan (environ 1 200 tonnes par jour) et l’autre sur le littoral de Choueifate, sur la plage dite de Costa Brava. Sur les deux sites, des terrains sont déjà préparés pour le stockage des ballots de déchets en attendant l’enfouissement, après la construction d’un brise-lame en mer. Au grand dam des écologistes, ce plan conduira donc au remblayage d’énormes superficies en mer, ce qui signifie de graves dégâts sur le littoral et la mainmise sur des biens-fonds maritimes, même si les responsables assurent qu’ils resteront publics et à la disposition des municipalités. Mais il n’y a pas que l’aspect écologique : le collectif « Nous réclamons des comptes » a effectué hier un sit-in devant le siège de la compagnie Sukleen à La Quarantaine pour protester contre le renouvellement du contrat de cette compagnie avec l’État, pour appliquer le nouveau plan de gestion des déchets, alors même qu’elle devrait être entendue par le parquet financier pour malversations et non-respect de son contrat. Durant le sit-in, en réponse à des slogans scan- dés par les jeunes du mouvement, des employés et des gardes de Sukleen ont réagi violemment, s’attaquant aux manifestants et les rouant de coups, comme l’assure la militante Nehmat Badreddine à l’Agence nationale d’information (Ani). La scène a également été filmée par les caméras de télévision. En ce qui concerne le plan, le président du conseil municipal de Bourj Hammoud, Antranik Messerlian, précise à L’Orient-Le Jour que les travaux ont commencé sur le terrain « pour préparer la décharge, durant dix jours environ, sur un terrain proche du dépotoir mais pas directement sur la mer ». Il affirme qu’« un ingénieur, désigné par la municipalité, sera présent à toutes les étapes pour contrôler le travail comme le tonnage, d’ailleurs ». Rappelons que la montagne d’ordures, vestige des années de guerre, sera également traitée par un tri sur place. Quant aux déchets nouveaux provenant des deux cazas, ils seront, rappelle M. Messerlian, « acheminés vers le centre de tri de La Quarantaine, puis vers le centre de compostage de Coral, où les ordures organiques seront traitées et stérilisées, avant d’être disposées en ballots totalement stériles qui seront utilisés pour remblayer la mer, une fois le brise-lame terminé ». Malgré la contestation populaire, le projet est en marche également à Costa Brava, puisque des tracteurs balisent un terrain sur la mer depuis la semaine dernière. Dans ce site, point de décharge sauvage vieille de plusieurs décennies, mais les remblais résultant de la destruction de la banlieue sud de Beyrouth durant la guerre israélienne de 2006. Contrairement à Bourj Hammoud, il y aura un centre de tri à même ce site. À Naamé aussi, les camions transportent les déchets sur le site malgré un week-end de colère des habitants, qui ont tenté d’empêcher une réouverture de la décharge (voir L’OLJ du 21 mars). Mais c’est à Saïda que la contestation s’est fait entendre hier. La ville, qui dispose d’une usine de compostage des déchets, devrait traiter quelque 200 tonnes des déchets de Beyrouth par jour, dans le cadre de ce plan. Or il semble qu’il n’y a pas d’unanimité autour de cette question dans la ville. La colère gronde déjà en raison de l’arrivée de tonnes de déchets de régions comme Hazmieh et Jounieh : de jeunes hommes ont tenté d’entraver hier la route de deux camions qui se dirigeaient vers l’usine. Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour empêcher une dispute entre ces jeunes hommes et les chauffeurs des camions. L’Organisation nassériste a appelé à « rester vigilant face au ballet grandissant de camions de déchets venus de l’extérieur du caza de SaïdaZahrani », révélant que ces jeunes hommes sortent de ses rangs. Elle pointe du doigt « la pollution grandissante du littoral de Saïda ». Elle demande « à la municipalité de Saïda et aux deux députés de la ville de se montrer solidaires des habitants et de protéger la santé publique et l’environnement ». Même son de cloche auprès de l’ancien président du conseil municipal de Saïda, Abdel Rahman Bizri. Celuici estime « qu’il ne faut pas introduire dans la ville des déchets venus d’ailleurs, tant que le plan gouvernemental n’est pas clair », insistant sur le fait qu’« il faut s’assurer que les intérêts de la ville sont pris en compte et que la source de ces déchets est bien identifiée ». Pour sa part, la Jamaa islamiya déplore que « les solutions au problème des déchets ne soient pas radicales, alors que Saïda se retrouve une fois de plus au cœur de la problématique. Nous refusons totalement que des déchets de l’extérieur du caza soient introduits dans la ville avant qu’il y ait une entente autour de tous les détails », poursuit le communiqué. Blé contaminé Trois ministères imposent un contrôle rigoureux Une équipe de travail a été mise en place pour un règlement à court, moyen et long terme. Passé la polémique interministérielle autour des compétences des différents départements officiels et du bien-fondé des tests effectués sur des échantillons de blé, les ministres de l’Agriculture, Akram Chehayeb, de la Santé, Waël Bou Faour, et de l’Économie, Alain Hakim, ont décidé de mettre en place une équipe de travail commune qui aura pour mission de régler la répartition des compétences entre les organismes chargés de surveiller l’hygiène alimentaire. Les trois ministres ont tenu hier une conférence de presse conjointe au cours de laquelle M. Chehayeb a d’emblée annoncé que décision a été prise, avec ses deux collègues, de continuer à faire preuve de fermeté dans les mesures adoptées pour s’assurer que le blé importé ne comporte aucun risque pour la santé, à travers la multiplication des tests, notamment pour traquer les mycotoxines, notamment les aflatoxines et les ochratoxines. Rappelons que, mercredi dernier, son collègue, Waël Bou Faour, avait révélé la présence de taux anormalement élevés d’ochratoxines, un parasite fongique cancérigène, dans le blé, en exposant les résultats de tests effectués sur du blé importé de Russie. L’équipe de travail constituée regroupe des représentants des trois ministères et des spécialistes universitaires. Elle aura pour mission de mettre en place un plan d’ac- tion afin de régler à court, moyen et long terme le problème de contamination du blé par des matières potentiellement toxiques. « Décision a été également prise à court terme de faire preuve de rigueur dans la stérilisation périodique des silos et des entrepôts pour garantir la qualité du blé », a insisté Akram Chehayeb avant d’ajouter : « Les trois ministères suivent le dossier de près. Nous ne permettrons pas la présence de matières cancérigènes à la table des Libanais. » Il a expliqué que son département adopte les normes de contrôle définies par l’Union européenne et la Fao, et qu’il est question actuellement de les introduire à Libnor. Résultats homogènes Se voulant rassurant comme son collègue, le ministre de la Santé a expliqué que les tests menés par son ministère ne sont pas « en contradiction avec ceux effectués par le ministère de l’Économie ». « Ce qui s’est passé, c’est que des échantillons ont été prélevés à des périodes différentes, ce qui a donné des résultats différents. Mais, dans le même temps, cela prouve que tout le blé ne contient pas de matières cancérigènes », a-t-il insisté. S’il a fait cette mise au point, c’est parce qu’après sa conférence de presse de mercredi وle ministère de l’Économie avait brandi des résultats contradictoires pour assurer que le blé était sain. Waël Bou Faour s’est arrêté sur le problème des compétences ministérielles, en rappelant qu’en vertu d’un arrêté qui porte le numéro 57, c’est le ministère de l’Agriculture qui examine les cargos de blé avant leur déchargement. Selon ses explications, le texte a été amendé par les trois ministères, mais les commerçants s’y étaient opposés. « Nous œuvrons aujourd’hui pour l’amender de nouveau. Nous avons besoin de règlements communs que l’équipe de travail va essayer de dégager en coordination avec le ministère de l’Industrie et Libnor », l’Institut libanais de normalisation, a encore dit le ministre qui a insisté sur « le besoin de solutions rapides ». M. Bou Faour a anticipé les protestations de ceux qui pourraient être lésés par les nouvelles mesures officielles restrictives, en invitant ceux « à qui nos décisions ne plairont pas à se référer au Conseil d’État ». Il a en outre souligné le besoin d’améliorer l’état des silos au port de Beyrouth, une opération dont le coût a été évalué à 10 millions de dollars, ainsi que les entrepôts de blé dans la Békaa « parce qu’en juillet le blé ne peut plus être entreposé dans les silos ». Il a demandé que ces fonds soient débloqués sans tarder. Hakim : Surveiller la chaîne alimentaire Le ministre de l’Économie a souligné à son tour la nécessité d’amender les mécanismes de contrôle, en insistant sur le fait que le problème de la répartition des compétences ne se limite pas au contrôle du blé. « Nous essayons de mettre en place un mécanisme pour surveiller la chaîne alimentaire du début à la fin », a-t-il dit, avant d’exposer, en réponse à une question, tout le circuit par lequel passe le blé depuis son déchargement des cargos jusqu’à sa distribution sur le marché. Il a expliqué que son département soumet le blé à des analyses mensuelles avant d’autoriser sa distribution sur le marché. Parallèlement, le ministère de l’Économie a fait paraître un communiqué dans lequel il précise que ses entrepôts à Tal Amara, près de Rayyak, dans la Békaa, servent à emmagasiner le blé local délivré par les agriculteurs. Ils sont actuellement vides, le ministère n’ayant pas reçu la récolte de 2015, selon le texte qui ajoute que, suite à deux notes écrites qu’il lui avait adressées en novembre 2014, puis en janvier 2015, pour réclamer le réaménagement et la restauration de ces entrepôts, le gouvernement a chargé en février dernier le Conseil du développement et de la reconstruction d’effectuer une première étude d’évaluation des coûts, actuellement en cours d’élaboration. Au cours de sa réunion hebdomadaire, hier, le bureau politique Kataëb s’est félicité des explications fournies par Alain Hakim au sujet de l’hygiène alimentaire. Les ministres Alain Hakim, Akram Chehayeb et Waël Bou Faour ont donné hier une conférence de presse conjointe. Photo ANI Patricia KHODER Douris est un village de la Békaa, non loin de la frontière avec la Syrie. Ici, de nombreux Bédouins, de nationalité syrienne, qui avaient l’habitude de se déplacer avec les saisons, ont été naturalisés libanais en 1994. La localité, située au pied de l’Anti-Liban, était majoritairement chrétienne. Ce n’est plus le cas actuellement du point de vue de l’habitat. Dans d’immenses terrains appartenant aux chrétiens qui ne se rendent plus à leur village, des réfugiés syriens ont dressé des tentes. « Nous sommes des tribus d’origine turkmène. Nous avons des proches qui ont été naturalisés ici. Nous sommes de nationalité syrienne et sommes sédentarisés. Nous habitions la zone des Macharih, face à Qaa (du côté syrien), et nous avions des terrains agricoles. Nous sommes arrivés au Liban il y a un peu plus de trois ans et nous avons dressé des tentes ici. Il y a trois ans, nous pouvions voir notre maison à partir de la frontière libanaise. Ce n’est plus le cas actuellement, des monticules de sable déposés par les militaires libanais bouchent désormais la vue et protègent la frontière libanaise », raconte Zeina Ghorli, 37 ans. Accueillante et discrète au premier abord, Zeina a une intelligence innée, même si elle avoue être analphabète. « En Syrie, même si nous étions des agriculteurs, nous vivions bien. Nous avions des moutons et des brebis. Nous labourions la terre et les enfants allaient à l’école. Mes enfants sont brillants. J’ai toujours tenu à les éduquer, même si je ne sais ni lire ni écrire », ajoute-t-elle. Et elle a surtout donné de la confiance à ses cinq enfants. Les encourageant à aller à l’école – même si au Liban cela n’a pas été possible – et à avoir des activités, des passe-temps favoris. Aujourd’hui, un seul de ses enfants, Ahmad, 7 ans, fréquente l’école publique. Il a été impossible aux quatre autres de poursuivre leurs études, en raison de la difficulté du système scolaire bilingue libanais et de la difficulté des réfugiés à avoir accès à l’école publique, il y a trois ans. Ce n’est en effet que cette année, grâce à une initiative de l’Unicef, que plus de 200 000 enfants syriens ont pu être scolarisés. Zeina Ghorli encourage ses enfants à avoir des passetemps favoris. Elle aurait aimé qu’ils restent à l’école, mais cela était impossible. reproductions de paysages et de personnages de dessins animés, de Disney ou de mangas. Chadi, 13 ans, est un surdoué. Même s’il ne va plus à l’école, il invente des appareils électroménagers. C’est tout le camp qui parle de lui et de sa dernière invention : une machine à laver faite maison. Le garçon, un peu timide, qui travaille actuellement pour aider financièrement sa famille auprès d’un tôlier de Baalbeck, rêve de changer de boulot et d’être accepté par un nouveau patron : un électricien de la localité. « Je ne lui ai pas dit ce que je sais faire… Mais je traîne chez lui après mon travail et j’espère qu’il m’embauchera », dit-il. Parlant de sa machine à laver, il s’exclame : « C’est simple ! J’ai pris un bidon en métal, je lui ai intégré un moteur et une hélice. Ça a tout de suite fonctionné. J’ai rempli le bidon d’eau et j’ai mis mes chaussettes dedans. Ça a tourné. Ça a vraiment marché ! » Chadi a fait deux exemplaires de cette machine : l’un qu’il a montré à tout le camp, et l’autre qu’il a spécialement confectionné pour le centre Bosma, à Baalbeck, mis en place par l’association Mer- Chadia, 17 ans, a déjà écrit onze nouvelles et pièces de théâtre. cyCorps. Ce centre destiné aux enfants libanais, syriens et palestiniens prévoyait de nombreuses activités d’éveil, notamment des cours de théâtre, d’informatique, d’anglais et de chant, et assurait aux enfants qui le fréquentaient un soutien psychologique. Par manque de fonds, les centres Bosma de MercyCorps dans la Békaa – à Baalbeck et à Barr Élias – ont fermé provisoirement leurs portes. D’autres sont toujours ouverts au Liban-Sud, notamment à Saïda et à Tyr. Tous les enfants de Zeina passaient leur temps au centre Bosma. Chadia, 17 ans, l’aînée de la famille, a écrit plusieurs pièces de théâtre qui devaient être jouées par ses camarades qui se rendaient au centre. Le format d’un vrai scénario Chadia ne va plus à l’école depuis qu’elle est arrivée au Liban. « J’étais première de la classe. Je préparais mon brevet. Mais nous avons quitté notre village au beau milieu de l’année », raconte-t-elle. « J’ai commencé à écrire des nouvelles alors que j’étais encore en Syrie. Mes profs m’avaient encouragée. Là, en trois ans, j’ai écrit onze histoires et pièces de théâtre ainsi que cinq poèmes », dit-elle. La première nouvelle est une histoire d’amour entre un magicien et une fée. Elle avait écrit un poème aussi et dessiné une image ayant cette première histoire pour thème. C’est avec ses cahiers d’écolière qu’elle a fui la Syrie pour venir au Liban. Elle a recopié sa première histoire sur un nouveau cahier. Comme elle n’avait rien à faire sous la tente, elle s’est mise à écrire encore et encore. Le centre Bosma l’a encouragée à créer des pièces de théâtre que les élèves jouaient sur place. « Le prof de théâtre n’en croyait pas ses yeux. Au début, il pensait que quelqu’un m’avait aidée », rapporte-telle, montrant fièrement son cahier aux pages couvertes d’une écriture impeccable. Les idées sont claires et les histoires obéissent toutes aux règles de la littérature, avec des personnes qui évoluent, une histoire qui atteint une apogée avant de se dénouer, inévitablement, en happy ending. Pour les pièces de théâtre, Chadia a adopté – sans que personne ne le lui apprenne – le format du vrai scénario, avec descriptions et dialogues. L’adolescente invente des histoires d’amour où le fantastique se mêle au réel. Et ce n’est pas tout. Ayant une prédilection pour les films de Bollywood, elle a appris seule à distinguer quatre langues parlées en Inde : le hindi, le bengali, l’ourdou et le pendjabi. Elle explique la différence dans les accents, les mots et les tonalités et révèle : « J’ai appris en lisant les sous-titrages en arabe. Tous les jours, je vois au moins un film. Ça me transporte ailleurs et ça m’inspire aussi pour mes histoires. » Chadia rêve de devenir, un jour, écrivaine. Le centre de MercyCorps Les quatre enfants de Zeina qui ne vont pas à l’école ont cependant des occupations. Mohammad, 12 ans, est un très bon acteur. Chaza, 16 ans, dessine. Elle fait d’excellentes Zeina, entourée de ses cinq talentueux enfants. Société Les mamans des femmes victimes de violence domestique ne célèbrent plus la fête des Mères De mai 2013 à ce jour, les cas de vingt et une femmes victimes de violence domestique ont été rapportés. Pas un seul jugement n’a encore été émis contre les coupables. Nada MERHI La fête des Mères, hier, a été imprégnée, pour certaines d’entre elles, de souffrance et de colère contre l’atermoiement observé dans le jugement des personnes coupables de violence contre les femmes. Loin d’être joyeuse, cette fête ne fait que remuer encore plus le couteau dans la plaie. De cet être cher dont la vie a été volée par un conjoint violent, il ne reste plus qu’un souvenir et des portraits qui ornent les coins de la maison. « La fête des Mères ? Nous la passons en pleurant ! Cela fait deux ans que ma fille a été tuée et son meurtrier est aujourd’hui en liberté ! » Les larmes perlant au coin des yeux, Zeinab Mounzer tente de rester mesurée. Sa fille avait été tuée d’une balle tirée par son mari pour avoir osé demander le divorce, parce qu’elle ne pouvait plus endurer la violence qu’il lui faisait subir. Roukaya était enceinte et mère de deux enfants, alors âgés de 5 et 3 ans. « Depuis que ma sœur Latifé a été tuée, nous ne célébrons plus la fête des Mères, confie de son côté Fatmé Kassir. C’est une date triste pour ses enfants et pour ma mère qui ne se remet toujours pas de sa mort. Après douze ans de souffrance, Latifé avait réussi à obtenir le divorce et la garde de ses enfants. Six mois plus tard, le 13 avril 2010, son ex-mari était venu lui rendre visite, sous prétexte de voir les enfants. C’est alors qu’il l’a tuée. Il a avoué son crime et a été jugé à dix-huit ans de prison. Mais cela ne suffit pas. Si la sanction avait été plus sévère, elle aurait servi de leçon pour d’autres hommes. » Brandissant une pancarte qui dénonce « la peine réduite » dont a écopé le « meurtrier » de sa sœur, Fatmé Kassir a rejoint hier le rassemblement de solidarité avec les mères des femmes victimes de violence domestique, organisé par l’ONG Kafa devant le ministère de la Justice, à Ba- daro, pour rappeler aux autorités concernées et à l’opinion publique ces dossiers qui sont toujours en suspens. L’ONG a également remis une lettre à la directrice générale du ministère de la Justice, la magistrate Mayssam Noueiri, dans laquelle elle affirme qu’elle continuera à soutenir ces familles et qu’elle ne baissera pas les bras « parce que nous avons des droits et nous continuons à faire confiance au rôle de la justice pour mettre fin à la violence domestique à travers des procès rapides et des sanctions sévères et dissuasives ». L’ONG rappelle dans ce cadre que depuis mai 2013 à ce jour, les cas de vingt et une femmes tuées par l’un des membres de leurs familles ont été rapportés. Pas un seul jugement n’a encore été émis. « En cette journée, nous ne pouvons pas oublier qu’il y a des femmes qui ont été tuées de sang-froid devant leurs enfants et que des mamans ont perdu goût à cette fête parce qu’elles ont perdu leurs filles, explique Leila Awada, avocate et membre de l’ONG Kafa. À ce jour, pas un seul jugement n’a été émis contre les coupables. Plus encore, certains d’entre eux sont toujours en liberté. Le mari de Roukaya Mounzer a même bénéficié d’une remise en liberté, bien qu’il ait été jugé et que son dossier ait été déféré devant la cour d’assises. » Et Leila Awada d’affirmer : « On ne peut pas mettre un terme à la violence domestique ou du moins en limiter les dégâts que si les deux processus judiciaires de la sanction et de la protection vont de pair. Pour ce qui est de la protection, la prestation des magistrats est efficace et exceptionnelle. Reste que les procès soient accélérés et que les sanctions soient suffisamment dissuasives. Nous savons tous que le processus judiciaire est lent. C’est la raison pour laquelle nous appelons à la création d’un tribunal chargé des affaires familiales. » Liban mardi 22 mars 2016 Portrait de femme Je n’abandonnerai jamais la lutte... À l’occasion de la Journée mondiale des droits de la femme, célébrée le 8 mars, « L’Orient-Le Jour » esquissera le portrait d’une femme chaque mardi du mois de mars. Une femme de chez nous, aux droits bafoués par la famille, par la société, par l’État. Aujourd’hui, Nadira Nahass, de Beyrouth, mariée à un étranger, montre du doigt l’État et la société machistes qui l’empêchent de transmettre sa nationalité libanaise à sa famille. Anne-Marie EL-HAGE « Femmes de mon pays, sortez de votre silence. Réclamez vos droits. Descendez dans la rue. Exigez de transmettre votre nationalité libanaise à vos époux étrangers et à vos enfants. Harcelez l’État pour parvenir à vos fins. Et continuez, jusqu’à obtenir gain de cause ». C’est le message qu’adresse l’activiste Nadira Nahass aux femmes libanaises à l’occasion de la fête des Mères. Cette citoyenne libanaise, membre exécutif de la campagne Jinsiyati, « Ma nationalité, un droit pour moi et ma famille », mariée à un Américain et mère de deux jeunes gens américains de 26 et 20 ans, en a ras le bol de souffrir de discrimination au quotidien et de faire subir cette injustice à sa famille. « Nous les femmes sommes considérées comme des citoyennes de seconde catégorie, gronde-t-elle. Nos époux sont étrangers et ne peuvent prétendre à la nationalité libanaise. Nous ne pouvons pas non plus transmettre notre nationalité à nos enfants qui demeurent étrangers dans leur propre pays, même s’ils y sont nés, s’ils en parlent la langue à la perfection, s’ils y font leurs études et s’ils rêvent d’y vivre. La Constitution libanaise assure pourtant que tous les citoyens sont égaux. » Professions interdites La militante ne rate pas une occasion de sensibiliser « une société libanaise machiste » à cette cause qu’elle a épousée depuis une bonne vingtaine d’années, depuis qu’elle est rentrée des États-Unis pour vivre au Liban, avec mari et enfants, parce qu’elle y a sa famille et ses amis, parce que la vie y est plus belle aussi. Opinion « La déception était immense, lorsque nous avons appris qu’ils n’avaient pas droit à la nationalité. Mais à l’époque, le sujet était tabou, voire honteux. Nul n’en parlait, de peur d’être considéré comme citoyen de seconde classe », révèle-t-elle, relatant les tracasseries liées à l’obligation pour sa famille d’obtenir un permis de séjour. Ce permis était alors payant et devait être renouvelé chaque année. « Si les formalités ont été simplifiées au fil des années (les permis de séjour sont gratuits et valables pour trois ans), un oubli peut leur coûter 500 dollars et une interdiction de voyager », dénonce Mme Nahass. Et puis, la femme ne comprend pas pourquoi elle et sa famille doivent faire la queue avec la main-d’œuvre étrangère domestique, à la Sûreté générale, pour effectuer leurs formalités. « Je suis pourtant libanaise. La moindre des choses serait de consacrer un guichet aux mères libanaises », martèle-t-elle. Le plus dur pour cette laborantine médicale, aujourd’hui femme au foyer, est d’accepter le fait que son époux ingénieur ne puisse exercer sa profession au Liban. C’est tellement compliqué qu’il a jeté l’éponge et travaille dans les pays arabes, affirme-t-elle. Pire encore, ses fils n’ont pas accès à de nombreuses professions. Son aîné médecin n’a pas le droit d’ouvrir un cabinet médical au Liban ni de s’inscrire à l’ordre des médecins. « C’est aux USA qu’il se spécialise et qu’il envisage de travailler. Mais que fera-t-il si son épouse libanaise réclame de retourner au Liban ? » demande-t-elle. Quant à son cadet, il rêve de devenir pilote, mais en tant qu’étranger, il n’a pas été accepté par la Middle East Airlines. « Il devra partir lui aussi. Et pour- La militante aux premières lignes lors d’une manifestation pour le droit de la femme libanaise à transmettre sa nationalité à sa famille. Photo fournie par Jinsiyati tant, il aime le Liban, mais c’est le Liban qui ne veut pas de lui », dénonce-t-elle, déplorant que ses enfants soient considérés « comme moins libanais que ceux nés d’un père libanais ». Nadira Nahass est intarissable sur les violations des droits des enfants étrangers de mère libanaise. Des violations difficiles à assumer par les familles démunies, car les enfants n’ont pas la priorité dans les écoles publiques, n’ont pas accès à la Sécurité sociale ou à la prise en charge du ministère de la Santé, révèle-t-elle. Sans oublier les restrictions concernant l’héritage ou le droit de propriété. Promesses dans le vide Alors, cette blondinette aux cheveux courts, sportive et déterminée, se mobilise, aux premières lignes lors des manifestations, et frappe aux portes des hommes poli- À ma mère... J’avais la trentaine passée lorsque j’ai donné naissance à ma fille. L’attente a été longue, interminable, presque infinie. J’avais toujours caressé le rêve d’enfanter, il me fallait produire pour être, procréer pour exister, vraisemblablement par besoin d’immortaliser, de perpétuer, de perdurer, demeurer, continuer, me réaliser. J’ai été incapable d’identifier ma fille à sa naissance. À la pouponnière, tous les bébés se ressemblent. Ils sont tous mignons, attendrissants, émouvants. Ils sont tous dans des couffins bien rangés, drapés et couverts jusqu’au bout du nez. On me mit ma fille dans les bras, tel un paquet qu’on vous remet un jour de Noël. Vous dire que je l’ai aimée au premier toucher serait vous mentir. L’instinct maternel ne s’est point réveillé. J’ai dévisagé mon bébé, l’ai contemplé, scruté, fixé. Je tenais tout contre moi ce poupon que j’ai attendu depuis toujours, que j’ai désiré de toutes mes forces, que j’ai souhaité avec fougue et passion, que j’ai décidé, que j’ai voulu. Je ne savais pas trop comment faire ni quoi faire de cet être si minuscule, si fragile, si délicieux, si exquis, si attachant, mais si dépendant aussi. Cet être qui n’est pas Maman Tu nous as quittés un vingt mars, à la veille de la fête des Mères, il y a cinq ans, et aujourd’hui tu aurais fêté tes cent ans. Tu es née vers la fin de la Première Guerre mondiale quand au Liban sévissait la famine, heureusement dans une famille aisée où on ne crevait pas de faim. Le krach boursier a eu raison de la fortune de ton père qui a dû vendre un à un ses biens afin d’assurer études et confort à sa progéniture. Tu as vécu la Seconde Guerre mondiale, l’indépendance du Liban et les glorieuses années soixante, auprès d’un homme qui, par un dur labeur, a pu se hisser parmi à moi, qui ne sera pas à moi, mais qui sera lié à moi, sera façonné par moi, sera élevé par moi et comptera sur moi. Cet être qui fera de moi une mère. Mon bébé comme tous les bébés de la terre entière a pleuré, a eu faim, a eu mal. Mon bébé comme tous les bébés de la terre entière a fait ses premiers pas, a prononcé ses premiers mots, a eu sa les nantis, mais a vu industrie et biens détruits par une guerre civile meurtrière. Toi tu es restée égale à toi-même, souriante, aimante et protectrice de ta smalah durant les quinze années pendant lesquelles les épreuves n’ont pas manqué. À ta mort, pour ton homélie, l’évêque a loué l’élégance dont tu faisais preuve dans les rapports humains. Tu es partie et j’en suis bien heureuse aujourd’hui, car je n’aurai pas aimé te voir subir ce monde qui n’a plus, lui, aucune élégance ; ton pays, notre pays, s’est effrité à un point tel que seules les ordures, au propre et au figuré, restent au centre de nos préoc- première dent. Il m’a donné son premier baiser. Mon enfant comme tous les enfants de la terre entière a été à la maternelle, au primaire, au secondaire et à l’université. Elle m’a remis ses succès. Ma fille comme toutes les filles de la terre entière a bravé des difficultés, a affronté des contraintes et défié des entraves. Elle m’a offert ses lauriers. Ma fille comme toutes cupations quotidiennes. Cela, je le sais, t’aurait attristée, voire même meurtrie. Repose en paix maman car, malgré toutes ses misères, ton siècle reste celui où ton pays et son peuple faisaient ta fierté ; il s’était sorti de la famine, d’une première et d’une Seconde guerre mondiale, et a pu se reconstruire après une autre guerre fratricide. Oui maman, je puis te le certifier, il n’y a plus de fierté d’être né dans ce petit et beau pays ; nous ne sommes pas fiers, nous son peuple, d’assister, impassibles, à sa destruction. Dolly TALHAMÉ tiques, des chefs de parti, des députés, de la société civile au sein de la campagne Jinsiyati. Les promesses dans le vide et les encouragements, elle en a entendu par milliers, les initiatives vaines aussi. « De belles paroles et beaucoup de bla-bla, sans rien de concret, à part quelques propositions de lois qui n’ont jamais abouti », regrette la militante. Elle évoque à ce propos les discours ronflants prononcés récemment par certains chefs de parti à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme. Mais elle refuse de se laisser aller au découragement, malgré le profond machisme d’une classe politique qui ne conçoit pas que la femme libanaise jouisse de l’égalité des droits et qui prend pour prétexte les risques de déséquilibre démographique et confessionnel. « Il est grand temps de mettre fin à l’humi- les filles de la terre entière s’est remise à moi, moi sa mère, m’a révélé à moi-même, m’a montré ce que je valais, m’a prouvé que j’existais. Je n’étais plus seule. Je vivais avec ma fille. Dans la journée, je travaillais pour elle, la nuit, je me réveillais pour elle, je m’occupais d’elle et par elle. Pour elle, je me faisais courageuse, audacieuse, généreuse, autoritaire, bienveillante, impérative, indulgente, cassante, clémente, tolérante, sévère, indulgente. Je jouais tous les rôles. J’évoluais par elle et grâce à elle. Je rêvais pour elle, je me surveillais pour elle, je me soignais pour elle, je me faisais belle pour elle, je pensais mes fréquentations pour elle. Je me considérais, je m’examinais, je me jugeais, j’évoluais… pour elle. J’existais pour ma fille et par ma fille… Ma vie prenait tout son sens, par elle. À travers elle, j’oubliais le passé, je vivais le présent pour tisser l’avenir avec elle. Je dessinais des horizons toujours plus larges, plus vastes et demain prenait toujours un goût de jouissance et d’allégresse. Pour elle, par elle et avec elle, les années ont coulé, tantôt sucrées, tantôt amères, je la regardais aller. S’il est vrai ma fille que je liation de la femme libanaise et ses enfants », lance-t-elle, invitant ses compatriotes femmes, « également influencées par le machisme ambiant », à davantage de solidarité envers la cause féminine. Aux hommes politiques libanais, Nadira Nahass tient à lancer un appel: « Je suis libanaise. J’aime mon pays et suis heureuse d’y vivre. Mais il me le rend mal. Car il ne veut toujours pas reconnaître mon droit à transmettre ma nationalité à ma famille, à mon époux et à mes deux fils. Mais je ne baisserai pas les bras. Je n’abandonnerai jamais la lutte. En tant que femme, je me considère autant citoyenne que mes compatriotes de sexe masculin et j’entends bien faire valoir ce droit. Alors, ne soyez pas contre la femme, soutenez-la plutôt. Et considérez comme libanais chaque enfant né de père libanais ou de mère libanaise. » t’ai allaitée, lavée, soignée, formée, éduquée, élevée, gardée, protégée, surveillée, aidée, épaulée, je te dirai que, grâce à toi, j’ai exercé le plus beau des métiers, celui d’être ta mère. À cause de toi, j’ai soulevé des montagnes, je me suis créé tout un monde fait d’ingéniosités. À travers toi, j’ai fait tant de voyages, j’ai tracé tant d’espaces, j’ai pris tant de bateaux. Par toi, j’ai accompli mon plus beau projet. J’ai tout simplement existé, je me suis réalisée. Alors pour la fête des Mères, ne t’encombre pas de gratifications pour m’honorer ou de cadeaux pour me combler. Ne me remets pas des distinctions flatteuses et des décorations encenseuses. Ne m’inonde pas de compliments enjôleurs. Je ne conçois pas cette bonification insensée, cette récompense démesurée. Je ne comprends pas la raison de tant d’apologie. Je n’explique pas le sens de toutes ces récompenses… Pour cette fête des Mères, c’est toi que je devrais célébrer, toi ma fille, mon adorée car, ma plus belle réalisation, c’est toi qui me l’as donnée. Je te remercie de m’avoir construite... Bonne fête maman… Carole Georges CHELHOT Mamans chéries Merci de nous avoir donné la vie dans des conditions aléatoires, avec l’aide de sages-femmes qui n’avaient pour bagage que leur expérience. Merci d’avoir bercé, langé, veillé, consolé et soigné nos petits et gros bobos. Je vous revois, en période de montagne, avec les moyens du bord, vous atteler à la dure tâche de la lessive avec vos mains nues et rouges, rincer avec du « nil » des tonnes de linges, préparer le fameux kebbé, battre la viande dans le « jern », cuire les grains de café, les moudre ; repasser avec un fer pesant une tonne alimenté par des braises prélevées dans un « mankal », et j’en passe. Devant les mamans, je m’incline et leur baise les mains. Mireille ABI-NADER Tribune 5 par Fadia KIWAN Développer la résilience des réfugiés, oui, les intégrer, non ! Votre visite au Liban (celle du secrétaire général de l’Onu et du président de la Banque mondiale) dans ces conjonctures critiques dans lesquelles sont noyés aussi bien le Liban que son entourage, est très certainement un signe d’intérêt et de bienveillance à l’égard de ce pays. Les Libanais perçoivent cette visite comme une expression de compassion et de solidarité de la part de ces deux grandes institutions internationales, l’Onu et la Banque mondiale. On imagine que l’un des objectifs est de voir de plus près comment les choses se passent avec un million et demi de réfugiés syriens dans un pays où les institutions publiques sont en difficulté et l’économie au bord du ravin. À cette occasion, vous allez écouter de nombreux messages appelant à augmenter les aides allouées au Liban. Par la présente, nous voudrions en rajouter un : il faut modifier l’approche internationale à l’égard de notre pays qui a toujours été victime des turbulences de son environnement et de ses propres élans de générosité, et cela depuis la guerre en Palestine en 1948. L’ouverture et la générosité des Libanais, et leur profond engagement – même inégal – à l’égard du monde arabe, ont conduit notre pays à partager, au-delà de ses moyens, les conséquences tragiques de tous les conflits de son environnement. Aujourd’hui, le message récurrent de tous les acteurs internationaux est celui de… « L’intégration des réfugiés syriens dans leur société d’accueil ». Ce message est un outrage à la fois aux Syriens réfugiés et aux Libanais qui les accueillent. Pourquoi veut-on intégrer un million et demi de réfu- giés, soit le tiers de la population libanaise, dans ce pays de 10 452 km2, après le refrain récurrent lui aussi, appelant à intégrer les réfugiés palestiniens, accueillis en 1948, alors qu’Israël continue d’implanter des colonies dans leur terre natale, sous le nez de la communauté internationale ? Les Libanais ont accueilli spontanément, sans hésitation et sans regret, les centaines de milliers qui ont fui la guerre et la mort en Syrie. Est-ce que la solution durable est de les fixer au Liban ? Bien sûr que non ! Il faut donc changer l’approche adoptée dans le traitement de cette question. Il faut que dans tous vos discours, la priorité soit donnée au règlement politique des conflits armés, au retour dans leur pays des populations réfugiées, au recouvrement de leur dignité et à la réaffirmation de leur identité nationale. Les discours sur « les besoins en maind’œuvre de telle ou telle économie nationale », « des besoins en croissance de la natalité dans telle ou telle société » sont de nature à humilier les populations réfugiées en raison des guerres et des conflits armées. …« Développer la résilience des populations réfugiées, développer les capacités des jeunes réfugiés dans la perspective de la reconstruction de leur pays… » Telle doit être l’approche internationale amicale. Appuyer l’économie libanaise pour créer des emplois aux réfugiés syriens est un piège pour les deux peuples. Bien avant la guerre en Syrie et la guerre au Liban, des centaines de milliers de Syriens pratiquaient une migration circulaire en venant travailler dans le secteur agricole et dans celui de la construction au Liban ramenant ainsi dans leur pays une remise importante à la fois pour leurs ménages et pour leur économie, tout en contribuant dignement à la croissance économique du Liban. Ces deux secteurs sont toujours réceptifs et peuvent accueillir des centaines de milliers de travailleurs. Bien évidemment, il faut absolument aider les populations réfugiées à devenir productives, mais tout en respectant rigoureusement le caractère provisoire de leur résidence et la ligne rouge de la non-compétitivité avec les Libanais. On a assez vu ces dernières années d’enquêtes commanditées par des acteurs internationaux et des gouvernements, destinées à mesurer le degré de satisfaction des réfugiés et la qualité de leur traitement. Ces enquêtes ont toujours conclu qu’ils étaient insatisfaits et que les Libanais n’avaient pas assez fait… Pourquoi les enquêtes ne se tournent pas vers les préoccupations des Libanais ? Pourquoi sommes-nous toujours pointés du doigt ? Accusés ? Les Libanais ne regretteront jamais leur élan répétitif de générosité, mais ils sont aujourd’hui largement convaincus qu’il faut réconcilier cela avec des fondamentaux : préserver la société libanaise, consolider l’État, développer notre économie et recréer l’espoir de nos jeunes dans le sens de leur pays et dans sa vocation dans cette région. Bénis soient ceux qui se penchent sur les besoins des populations réfugiées et qui tentent de les aider. Mais ne le faites pas au détriment des autres peuples. Sinon, le Liban deviendra un couloir de transfert vers les pays du Nord, de tous ceux qu’il aura accueilli au-delà de ses moyens. NDLR Chers lecteurs, vous pouvez envoyer vos écrits à l’adresse mail suivante : [email protected] Vous êtes priés de tenir compte d’un double impératif : les articles adressés au journal doivent respecter les règles de la déontologie et ne pas dépasser 4 000/5 000 signes en format Word attachés au mail. Les courriers publiés n’engagent que leurs auteurs et en aucun cas le journal. Souvenirs de l’amour maternel Souvenons-nous du temps passé, de ces heures lentes et attentives lorsque notre mère était toujours à portée de main. Souvenons-nous de toutes ces histoires qu’elle a inventées et racontées pour nous au cours de délicieuses soirées ou pour nous berner au lit ; de ces milliers de découpages ; de tous ces dessins ; de toutes ces tentatives culinaires et de tous ces petits chemins et voyages que nous avons empruntés pour regarder le monde et les gens tout autour de nous. Elle nous faisait confiance. Elle ne nous considérait pas comme des enfants à elle, mais comme des êtres humains passionnants, petits esprits libres en puissance. Souvenons-nous que nous n’aimions pas l’autorité et qu’elle avait demandé solennellement de ne pas faire de (trop grosses) bêtises, car elle n’aimait pas nous gronder. Elle pensait qu’il fallait garder notre énergie pour des choses plus intéressantes. Souvenonsnous que sa phrase préférée était : « Ce n’est pas grave. » Qu’elle l’a répétée sans cesse. Oui, il y a quelque chose qu’il faut garder précieusement en nous ; cette petite phrase qui nous permettait toujours de mettre un pied devant l’autre et de continuer notre tâche journalière à l’école, durant les vacances, à la maison et avec nos copains et amis voisins. Souvenons-nous aussi de tout ce qui n’allait pas chez elle, que ce n’était pas toujours facile d’avoir une maman qui gagnait sa vie en enseignant car il y a d’autres métiers beaucoup plus reposants. Souvenons-nous des beaux jours et des tristes petits incidents, et oublions aussi qu’il n’y a pas que l’enfance dans la vie, l’adolescence va suivre puis viendra ensuite la maturité où il faudra s’affirmer et décrocher des diplômes pour pouvoir trouver un travail puis se caser en fondant, à notre tour, une famille. Puis faire prendre le relais à notre épouse en lui confiant le rôle d’une mère et tout en lui rappelant comment nous avons été éduqués car il faudra en prendre et en laisser, mais ne pas s’inquiéter et faire confiance, le cœur d’une mère étant et restant toujours un cœur tendre, tolérant, clé- ment et bienveillant. Pour toutes les raisons invoquées, tes trois enfants se donnent la main en chaîne et t’entourent en te disant : « Bonne fête les mamans, longue vie les mamans ! » Sylvain THOMAS 6 Santé mardi 22 mars 2016 Néphrologie L’insuffisance rénale chez l’enfant, une pathologie encore méconnue La cause de la maladie chez l’enfant est souvent congénitale ou héréditaire. Mais de plus en plus, l’obésité et l’hypertension artérielle représentent un grand souci pour les spécialistes, parce que, sur le long terme, ces deux pathologies pourraient entraîner une insuffisance rénale. Nada MERHI « Un enfant atteint d’une insuffisance rénale ? Je ne l’aurais jamais imaginé. » Nombreux sont ceux qui pensent à tort que les enfants sont à l’abri des maladies rénales. Ce n’est malheureusement pas le cas. À l’instar des adultes, les tout-petits sont à risque de développer ces pathologies. Dans leur cas, les raisons sont essentiellement congénitales ou héréditaires. « Les maladies rénales de l’enfant sont malheureusement peu connues, déplore la Dr Pauline Abou Jaoudé, néphrologue-pédiatre. À cause de ce manque de sensibilisation, la maladie est souvent diagnostiquée à un stade avancé. » Pour cette raison, la Journée mondiale du rein, célébrée le deuxième jeudi du mois de mars, a été axée cette année sur les maladies rénales de l’enfant et l’importance du dépistage précoce. Au Liban, à l’initiative de la Société de néphrologie et de l’hypertension artérielle, la campagne se poursuivra jusqu’à fin mars, qui est désormais dédié à la sensibilisation aux maladies rénales. Il convient de préciser à ce stade que les reins ont pour principale fonction de filtrer le sang, maintenir l’équilibre de l’eau dans l’organisme, fabriquer l’érythropoïétine, une hormone qui stimule la formation et la croissance des globules rouges, régulariser la tension artérielle et maintenir la solidité des os. Lorsque le rein n’arrive plus à accomplir ses fonctions, la maladie rénale s’installe. Chez les enfants, celle-ci est due dans plus de 40 % des cas à une malformation congénitale des reins ou des voies urinaires. Dans 20 % des cas, la cause est héréditaire. « Cette forme de la maladie est assez fréquente dans les pays arabes, en raison des mariages consanguins », précise la Dr Abou Jaoudé. Dans le reste des cas, la pathologie rénale chez l’enfant est due à des maladies acquises, au nombre desquelles figurent notamment les infections urinaires à répétition, les maladies systémiques (rhumatisme, lupus, etc.), les lithiases (calculs dans les reins..) et les maladies métaboliques, comme l’obésité, l’hypertension artérielle, etc. Taux croissant d’obésité « Les taux croissants de l’obésité et de l’hypertension chez l’enfant représentent un grand souci pour les spécialistes », insiste la Dr Abou Jaoudé. Et pour cause, puisque sur le long terme ces deux pathologies pourraient entraîner une insuffisance rénale. Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 42 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde affichent un surpoids ou une obésité. Ce chiffre devrait passer à 72 millions en 2025 si les mesures nécessaires pour freiner ce fléau ne sont pas prises. Près de 80 % de ces enfants vivent dans les pays en développement. Au Liban, près de 32,1 % des enfants et adolescents sont soit obèses (10,9 %) soit en surpoids (21,2 %), selon une étude nationale menée en 2009 par une équipe conduite par Mmes Nahla Hwalla et Abla Sebaï, de l’Université américaine de Beyrouth (AUB). « L’obésité chez l’enfant est associée à une apparition précoce des maladies cardio-vasculaires dont la prévalence ne cesse d’augmenter, note la Dr Abou Jaoudé. En effet, au cours des vingt dernières années, le taux d’hypertension chez les enfants est passé de 1 % à 4 %. Chez les adolescents, dans 35 % des cas, on ne trouve pas de cause à l’hypertension, mais ce sont des enfants qui sont obèses et sédentaires. » Un fardeau pour l’enfant et la famille Selon les recommandations internationales, la tension de l’enfant doit être mesurée à partir de 3 ans. Photo Bigstock Les spécialistes distinguent trois formes d’insuffisance rénale chez l’enfant : aiguë, chronique et terminale. « L’insuffisance rénale aiguë apparaît en quelques jours ou quelques semaines, explique la Dr Abou Jaoudé. Elle est causée par une infection sévère, un état de choc, un obstacle, un gros calcul qui bouche la vessie, etc. Dans ces cas, l’insuffisance rénale est en général traitable et réversible, à moins que l’enfant n’ait au départ une pathologie grave comme une maladie auto-immune. Dans ces cas, d’ailleurs rares chez les enfants, l’insuffisance rénale aiguë est difficile à traiter et peut évoluer rapidement. » On parle d’insuffisance rénale chronique lorsque le dysfonctionnement des reins traîne plus de trois mois. « Les fonctions rénales peuvent être partiellement récupérables », souligne la spécialiste, qui ajoute que dans la forme terminale de la maladie, les reins fonctionnent à moins de 15 % de leur capacité normale. C’est alors que la dialyse est proposée ou encore la transplantation, s’il y a un donneur. « La transplantation reste notre but ultime car elle permet à l’enfant de récupérer une vie normale, constate la Dr Abou Jaoudé. Dans l’attente, le patient est sous dialyse. Chez les enfants, on favorise en général la dialyse péritonéale, parce qu’elle est plus physiologique et moins contraignante que l’hémodialyse au niveau de la diète. L’enfant peut en fait manger et boire tout ce qu’il veut. » Dans cette forme de dialyse, le péritoine (membrane qui tapisse et recouvre l’abdomen) est utilisé comme filtre. De plus, cette technique permet d’éviter les va-et-vient à l’hôpital, puisqu’elle est effectuée à la maison, la nuit en dormant. Lorsque cette technique est contre-indiquée chez l’enfant, l’hémodialyse est proposée. « Quelle que soit la technique utilisée, la dialyse reste un fardeau pour les parents, les patients et la société, car elle est coûteuse, fait remarquer la Dr Abou Jaoudé. De plus, chez l’enfant, elle nécessite un suivi rapproché. Celui-ci doit en fait être examiné par le praticien tous les mois. Nous devons non seulement traiter les reins, mais nous assurer aussi de la croissance de l’enfant, de son état nutritionnel, de son état général de santé, car l’insuffisance rénale terminale est accompagnée d’une anémie qui doit être traitée. Les contraintes de la prise en charge sont donc d’ordre social, économique Promesses vaines et mort d’enfants Au nombre des 169 cibles des Objectifs de développement durable (ODD) – adoptés par les Nations unies en septembre dernier à grand renfort d’événements, de soutien de célébrités, de félicitations des dirigeants mondiaux, des donateurs et d’organisations non gouvernementales – figurait l’engagement vital d’éliminer, d’ici à 2030, les « morts infantiles évitables ». Il s’agit là de la grande cause de notre génération – mais qui aura besoin de beaucoup plus que des communiqués de presse de l’Onu pour avancer. La dernière série des objectifs internationaux de développement, les Objectifs du millénaire pour le développement, a certainement amené des progrès importants. Le nombre d’enfants décédés avant d’atteindre leur cinquième anniversaire a en fait chuté de dix millions en 2000 – l’année au cours de laquelle les ODD ont été adoptés – à 5,9 millions en 2015. Certains des pays les plus démunis du monde ont enregistré la plupart des gains les plus significatifs. Ces progrès ont été rendus possibles grâce à plusieurs facteurs, notamment la diminution du taux général de pauvreté et l’investissement dans les réseaux de santé communautaire. En déployant des infirmières, des sages-femmes et d’autres professionnels de la santé, ces réseaux ont augmenté la possibilité de soins prénataux, d’interventions simples en obstétrique, de mesures hygiéniques pour couper le cordon ombilical et de soins postnataux. L’Éthiopie, par exemple, a déployé un escadron de 38 000 professionnels de la santé au cours de la dernière décennie. La coopération internationale a également joué un rôle crucial. L’aide accordée à la santé infantile et maternelle s’est accrue considérablement depuis 2000 et avoisine maintenant 12 milliards de dollars annuellement. L’aide au développement a permis la création de programmes de santé communautaire et a joué un rôle important dans le soutien et la mise en place de campagnes de vaccination, de moustiquaires imprégnées d’insecticide et de traitements médicaux. Cela a contribué à faire baisser la mortalité infantile causée par les maladies infectieuses les plus mortelles – la pneumonie, la diarrhée, le paludisme et la rougeole – de 70 % depuis 2000. Passons aux mauvaises nouvelles maintenant. Le temps d’achever la lecture de cet article, plus de 30 enfants seront morts de causes qui auraient pu être évitées ou traitées. Chaque année, plus d’un million d’enfants meurent à la naissance et un autre million s’éteint dans la première semaine après la naissance. La moitié de la mortalité infantile se produit dans la période néonatale (les 28 premiers jours), et ce taux est en hausse. La grande majorité de ces décès pourrait être évitée. Pourtant, si les progrès continuent au rythme actuel, il y aura encore environ 3,6 millions de décès infantiles par année avant 2030. Pour accélérer le progrès, nous devons développer des soins de santé et d’autres interventions qui visent à combattre la pauvreté, la vulnérabilité et l’inégalité qui mettent en danger la vie de tant d’enfants et de mères. Des services de santé rendus plus accessibles sont un bon point de départ. Mais, trop souvent, les plus démunis en sont exclus, malgré la présence de cliniques. Prenez l’Inde, qui compte un cinquième des décès infantiles dans le monde entier. Presque toutes les femmes issues des 20 % des ménages les plus riches ont accès aux soins prénataux et à un personnel qualifié lors des accouchements. Le taux de couverture des plus démunies est inférieur à 10 %, bien inférieur à celui de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. L’essor de la croissance économique n’a rien fait pour réduire l’écart. Kevin Watkins est directeur de l’Overseas Development Institute. Et l’Inde n’est qu’un exemple. Chaque année, près de 36 millions de femmes dans les pays à revenus faibles et moyens accouchent sans assistance médicale. Un nombre encore plus grand d’enfants n’ont pas eu d’examens médicaux après leur naissance. La plupart des femmes et des enfants ont une chose en commun : ils ont peu de moyens. En fait, le fait de naître dans une famille à faible revenu augmente le risque de mortalité infantile selon un facteur de 2 à 3 dans la plupart des régions d’Asie du Sud et d’Afrique subsaharienne. Les écarts en matière de santé liés à la richesse vont bien au-delà des grossesses et des naissances. Les enfants nés de mères démunies auront moins de chances de se faire vacciner ou de se faire accompagner dans une clinique pour le traitement de maladies potentiellement fatales, comme la pneumonie et la diarrhée. Les résultats des études indiquent que le coût est l’un des principaux obstacles excluant les femmes et les enfants de classes défavorisées des soins de santé. Obliger les femmes dans la pauvreté extrême à payer pour des soins de santé de maternité et de pédiatrie est une prescription pour l’inégalité, l’inefficacité et la mortalité infantile. La couverture médicale universelle financée publiquement est l’antidote qui a fait ses preuves. Pourtant, les élites politiques des pays dont le taux de mortalité est très élevé comme l’Inde, le Pakistan et le Nigeria – les mêmes élites qui se sont souscrites aux ODD – ont failli lamentablement sur le plan de l’exécution. Pour que les gouvernements soient sincères et honorent vraiment leurs engagements en matière de mortalité infantile, ils doivent œuvrer sérieusement pour assurer l’équité de l’accès aux soins de santé. Ils pourront commencer par introduire des objectifs nationaux pour diminuer de moitié l’écart des taux de mortalité qui existe entre les 20 % les plus aisés et les 20 % les plus démunis pour les sept prochaines années. Mais les objectifs sans soutien financier ne valent pas plus que le papier sur lequel le communiqué a été imprimé. Les gouvernements des pays en développement devraient dépenser au moins 5 % du PIB sur la santé, éliminer les frais sur les soins de pédiatrie et de maternité et s’assurer que les ressources financières – les effectifs médicaux – sont réparties de façon à réduire les et psychologique. D’ailleurs, celle-ci doit être multidisciplinaire, l’équipe comptant un psychologue, un nutritionniste, un pédiatre, un néphrologuepédiatre... Nous soignons l’enfant et sa famille. » Maladie asymptomatique Dans la majorité des cas, la maladie rénale chez l’enfant est asymptomatique. « Lorsqu’elle est due à une cause congénitale, l’enfant peut vivre avec son insuffisance rénale pendant des années sans rien ressentir, dit le Dr Abou Jaoudé. C’est lorsque les symptômes de l’insuffisance rénale terminale apparaissent que le diagnostic est fait. Ce qui est grave. D’où l’importance de détecter les premiers signes de la maladie lorsque cela est possible. Ainsi, les parents doivent être alertés si l’enfant fait des infections à répétition, s’il a du sang dans les urines, s’il a des œdèmes dans les membres inférieurs, s’il se réveille avec les paupières enflées, s’il a un retard de croissance, s’il se plaint de maux de tête… » La vigilance parentale est toutefois de mise en cas d’antécédents familiaux de maladies rénales ou encore si dans la famille des personnes ont été diagnostiquées à un âge précoce avec un diabète ou une hypertension artérielle. Dans ces cas, les maladies rénales doivent être systématiquement dépistées chez l’enfant. Et la Dr Abou Jaoudé d’affirmer : « Lorsque la pathologie rénale est due à une maladie acquise, la prévention est souvent possible. C’est le cas du rhumatisme rénal qui résulte généralement d’une angine bactérienne. Si celle-ci est bien traitée dès le départ, le rhumatisme rénal peut être évité. Malheureusement, l’automédication reste au Liban et dans les pays en développement le sport favori de beaucoup de gens. » Responsabilité partagée Si la Journée mondiale des reins a été consacrée cette Kevin WATKINS inégalités de la prestation des soins de santé. L’aide internationale a aussi un rôle vital à jouer. Ici, l’accent doit être davantage mis sur le renforcement des réseaux de santé que sur la mise en place d’interventions relatives à des maladies spécifiques. Il faut que nous souscrivions un pacte social mondial sur la santé visant à combler le manque de financement – autour de 30 milliards de dollars – pour atteindre une couverture médicale universelle, qui nécessite de mettre en contact les populations avec des professionnels de la santé habilités à donner des soins de qualité. L’Afrique équatoriale à elle seule devra recruter et former un autre million de professionnels en santé communautaire pour réaliser la couverture universelle. Toute stratégie visant à atteindre la cible 2030 concernant la mortalité infantile doit sortir du secteur de la santé et viser en priorité les autres inégalités – par exemple au niveau de la nutrition, de l’éducation et de l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires – qui font partie des vecteurs de mortalité infantile. Les jeunes filles devront être mieux protégées pour qu’elles ne soient pas contraintes de se marier et d’avoir des enfants à un âge précoce. Les enfants du monde entier sont confrontés à une combinaison fatale d’inégalité, d’iniquité et de discrimination sexuelle. Ils méritent beaucoup mieux. La promesse d’éliminer les morts infantiles évitables d’ici à 2030 est notre chance de faire en sorte qu’ils l’obtiennent. © Project syndicate, 2016. Traduit de l’anglais par Pierre Castegnier. Brochure distribuée aux parents et aux enfants dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation aux maladies rénales. année aux maladies chez l’enfant, c’est parce que le problème est important. La Dr Abou Jaoudé explique dans ce cadre que la responsabilité est partagée entre les médecins, les parents et les tierspayants. « Selon les recommandations internationales, la tension de l’enfant doit être mesurée à partir de 3 ans, avance-t-elle. Or la majorité des pédiatres n’ont pas de tensiomètre dans leur cabinet et rares sont ceux qui prennent la tension de l’enfant, souvent par manque de temps ou pour d’autres impératifs qui peuvent gêner, comme le fait que l’enfant s’agite. On ne demande pas à prendre la tension des tout-petits sauf s’ils sont à risque, c’est-à-dire s’ils sont prématurés, s’ils ont des facteurs héréditaires, des malformations congénitales, etc. De leur côté, les parents cherchent souvent la solution de facilité. Beaucoup d’entre eux font de l’automédication. D’aucuns abandonnent le traitement, faute de moyens, d’autant que les assurances ne couvrent pas les frais d’hospitalisation et de traitement en cas de maladies congénitales. Quant à la Caisse nationale de Sécurité sociale, elle ne couvre qu’une partie des frais. De son côté, le ministère de la Santé couvre les frais de dialyse et des médicaments. Or à part l’hôpital gouvernemental Hariri, les hôpitaux publics n’ont pas un service de réanimation pédiatrique et tous les hôpitaux privés ne sont pas dotés d’un tel service. Sur l’ensemble du territoire, seuls quatre hôpitaux privés ont aménagé un tel département, mais ils n’accueillent pas les enfants couverts par le ministère de la Santé. La situation est dure tant pour les parents que pour les médecins. » Créer un environnement sain à l’enfant Quel message adresse-t-elle aux parents ? « De créer à leurs enfants un environnement sain en évitant tout ce qui leur est nocif comme l’automédication et le fast-food, répond la Dr Abou Jaoudé. Il faut leur faire adopter un mode alimentaire sain et les encourager à faire du sport. Au lieu d’offrir à leurs enfants une tablette, pourquoi ne leur offrent-ils pas une bicyclette, un abonnement à des activités sportives ? Il faut tout faire pour lutter contre la sédentarité. Il faut aussi les encourager à boire de l’eau (un verre toutes les heures) et les inviter à rentrer aux toilettes toutes les deux à trois heures. Il ne faut pas que l’enfant se retienne. » Les écoles ont un grand rôle à jouer à ce stade. « Nous sommes un peu déçus par les écoles, même les grands établissements, car elles ne consacrent pas assez de temps aux activités sportives, déplore la Dr Abou Jaoudé. Le système est tellement académique que les enfants n’ont plus le temps de faire de l’activité. À cela s’ajoute le problème des toilettes, notamment dans les écoles publiques. Cela est inadmissible. Tous les jours, je reçois des enfants avec des infections urinaires à répétition, soit parce qu’à l’école on leur interdit de passer aux toilettes, soit parce que les toilettes sont mal aménagées et sales au point que l’enfant est dégoûté. Or, sur le long terme, les infections urinaires à répétition pourraient endommager les reins. » Prochain article : Les maladies rénales chez l’adulte Bien & Bon Pancakes aux courgettes Ces crêpes sont riches en fibres, en antioxydants et en caroténoïdes. Elles regorgent également de vitamines et de minéraux notamment les vitamines A, B6 et C, ainsi que le potassium, le magnésium, le phosphore, la rutine. Chaque portion renferme quelque 130 calories. Ingrédients – 1 verre de farine aux grains entiers – 4 courgettes – 1 œuf – 1 verre de lait allégé – 1,5 cuillère à thé de Baking Powder – 1 cuillère à soupe de cassonade – 1 cuillère à thé de beurre d’amande – 1/4 d’une cuillère à thé de sel – 8 cuillères à soupe de sirop d’érable – de l’huile en vaporisateur. Préparation – Râper les courgettes. – Dans un bol, mélanger la farine, le sucre, le Baking Powder et le sel. Ajouter le lait et l’œuf, puis le beurre d’amande et les courgettes. Mélanger jusqu’à obtenir une pâte homogène. – Chauffer une poêle antiadhésif, la vaporiser avec de l’huile, puis verser une petite louche de la pâte. Cuire environ une minute de chaque côté. – Servir chaque crêpe avec une cuillère à soupe de sirop d’érable. Temps de préparation et de cuisson : 20 minutes. Portions : 8. Petit lexique – Les fibres alimentaires sont indispensables au bon fonctionnement digestif. – Les antioxydants aident à neutraliser tout composé nocif pour les cellules. – Les caroténoïdes sont des pigments végétaux responsables des couleurs rouge, orange, jaune et verte des fruits et légumes. Ils possèdent des propriétés antioxydantes. – La vitamine A a des propriétés antioxydantes. Elle est aussi essentielle pour la vision, pour renforcer la solidité des os, comme pour le maintien de la peau. – La vitamine B6 est nécessaire pour la production des hormones de croissance GABA dans le cerveau. – La vitamine C ralentit le vieillissement des cellules, augmente la résistance aux infections, favorise l’absorption intestinale du fer et lutte contre la fatigue. – Le potassium joue un rôle dans la contraction musculaire. Il aide à maintenir une pression artérielle normale. – Le magnésium aide à prévenir les maladies cardio-vasculaires et à réguler le taux de sucre dans le sang. – Le phosphore aide à maintenir la santé des os. – La rutine est un pigment végétal qui a des effets bénéfiques sur la circulation sanguine. Cette rubrique aborde les bienfaits nutritionnels d’un aliment. Elle est réalisée en collaboration avec Nicole Maftoum, diététicienne. Site Web : www.eatlikenicole.com ; Facebook : Eat Like Nicole. Carnet mardi 22 mars 2016 Pour placer vos annonces Carnet à partir du web : www.lorientlejour.com, onglet « Carnet ». Pour les hommages, s’adresser à Mlle Thérèse SABER. Tél. : 05/956444. Nécrologie Josette Joseph Tabet Charles Nahas, son épouse Salima Merhebi et leur famille Gilbert Nahas, son épouse Carole Naïmé et leur famille Fouad Joseph Tabet et famille Nabil Joseph Tabet et famille ainsi que les familles Nahas, Tabet, Merhebi, Naïmé et leurs alliés au Liban et à l’étranger ont la douleur de faire part du décès, survenu lundi 21 mars 2016, de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père et beau-frère Pr MARCEL CHARLES NAHAS L’absoute sera donnée aujourd’hui mardi 22 mars à 16h, en l’église Mar Mitr, Achrafieh, où l’inhumation aura lieu dans le caveau de la famille. Les condoléances seront reçues avant l’absoute à partir de 11h, ainsi que mercredi 23 et jeudi 24 mars, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Mar Mitr, Achrafieh. Prière de remplacer les couronnes par des dons à l’église et de considérer cet avis comme tenant lieu de faire-part personnel. Z L’équipe de « L’Orient-Le Jour » présente à la famille du disparu, et plus particulièrement à son épouse, notre ancienne collaboratrice Josette Nahas, ses condoléances émues. Condoléances Yolande Albert Momdjian Spiro Azkoul Ralph Azkoul, son épouse Carine Antoine Nasr et famille Marc Azkoul Ghassan Azkoul, son épouse Hayat Bou Nemr et famille Mona, épouse Ghazi Sarkis, et famille Maha, épouse Tannous Chéhadé, et famille ont la douleur d’annoncer le décès, survenu dimanche 20 mars 2016, de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère, beau-frère et oncle NICOLAS ESPER AZKOUL Les condoléances seront reçues aujourd’hui mardi 22 et demain mercredi 23 mars, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Nicolas des grecs-orthodoxes, à Achrafieh. Pensée pieuse Il y a douze ans, nous quittait le très cher et regretté LUTFALLAH MANASSEH Que son souvenir perdure dans le cœur de tous ceux qui l’ont connu et aimé. Z « Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi. » (Saint Augustin) En souvenir du décès de la très chère et très regrettée LYDIA SABA LEBBOS une pensée pieuse est demandée à tous ceux qui l’ont aimée. Remerciements Z « L’amour ne se paye que par l’amour. » Dr Nada Keyrouz, épouse du Dr Rock el-Hayeck, et leurs enfants : Andrew et Michael Toufic Keyrouz, son épouse Sylvia Nigolian et leur fils : Joseph Nabil Keyrouz, son épouse Karen Yazbek et leurs enfants : Carl, Ralph, Lynn et Maria Wadad Farhat, épouse Émile Jabre, et leurs enfants Dr Marie-Hélène Jabre et Georges Jabre (à l’étranger) Marcelle Farhat, Vve Louis Tebcherani May Farhat, Vve Antoine Chami ainsi que les familles Keyrouz, Farhat, Hayeck, Nigolian, Yazbek, Jabre, Tebcherani et Chami ont la douleur de faire part du décès de leur regrettée mère, bellemère, grand-mère, sœur, tante et belle-sœur HODA MICHEL FARHAT Vve cheikh Joseph Keyrouz Les obsèques auront lieu aujourd’hui mardi 22 mars à 15h, en l’église Notre-Dame des Dons, Achrafieh. Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, de 11h à 18h, ainsi que demain mercredi 23 mars, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Notre-Dame des Dons, Achrafieh. La famille de la regrettée AÏDA MITRI FADEL Vve Antoun Tehini remercie tous les parents et les amis qui se sont associés à son deuil par leur présence, leurs prières, leurs appels téléphoniques ou l’envoi de dons, et les prie de trouver ici l’expression de sa gratitude émue. Acsauvel au Qatar : tendresse sans frontières Initiative de Miss Liban dans le domaine de la santé à l’occasion de la fête des Mères présidence du Conseil. Elle a salué leur capacité de concilier leur rôle de mère et leur rôle dans la société et la vie active. Exprimant son souhait de voir « la femme libanaise plus présente dans la vie publique », elle s’est dit certaine que « ce renforcement de la participation de la femme conduira à un changement positif ». Quant au chef du courant du Futur, Saad Hariri, il a salué sur son compte Twitter sa mère et toutes les mères, car « elles initient aux valeurs humaines, sociales et morales, et partant, dessinent le parcours des sociétés et des États ». Il a également salué « toute mère libanaise qui attend le droit de transmettre sa nationalité à ses enfants, toute mère palestinienne qui combat l’occupation, toute mère syrienne qui paye de sa vie et celle de ses enfants le prix de la liberté à l’ombre de l’oppression et du terrorisme, et toute mère arabe qui lutte pour un droit légitime ». Le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, a pour sa part parrainé une cérémonie organisée par l’Association libanaise caritative pour la réforme et la réhabilitation en l’honneur des mères et épouses des martyrs de l’armée relevant de la La fête des Mères a été marquée hier par plusieurs initiatives et par diverses déclarations qui ont mis l’accent sur l’importance de cette célébration. Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a tenu notamment dans ce cadre, au siège du ministère, une conférence de presse conjointe avec Miss Liban, Valérie Abou Chacra, qui a présenté pour l’occasion son initiative visant à « offrir à chaque mère des tests médicaux afin de surveiller la santé de son cœur et de ses artères », ce dans les centres de premiers soins, entre le 21 et le 25 mars courant. M. Bou Faour a salué la démarche de Miss Liban, affirmant qu’« elle allie la bienfaisance à la beauté et adresse un message d’humanité et de civilisation, mettant la beauté au service de la mission sociale ». Il s’est montré disposé à « contribuer à l’avenir à des activités similaires », appelant à « mettre la pensée et la politique au service du bien et de la patrie ». De son côté, Mme Lama Salam, épouse du Premier ministre Tammam Salam, a organisé au Grand Sérail un déjeuner en l’honneur des attachées de presse et des employées qui travaillent au siège de la Hommage à Camille Menassa à Antélias Waël Bou Faour et Miss Liban, Valérie Abou Chacra, lors de leur point de presse. région du nord du Liban. Le général Kahwagi a délégué à la salle des ingénieurs à Tripoli le général Walid Sayyed qui a prononcé une allocution dans laquelle il a notamment rendu hommage aux mères des martyrs qui « ont offert le fruit de leurs entrailles à l’autel de la patrie ». Il s’est incliné dans ce cadre devant la patience de ces mères ainsi que des jeunes épouses qui « supportent avec une énorme patience le poids (de leurs épreuves, NDLR), et continuent à se sacrifier et à donner ». Le ministre du Travail, Sejaan Azzi, a adressé, quant à lui, un message aux mères travailleuses, affirmant qu’il continuera à se tenir à leurs côtés dans leurs efforts « en vue d’un Liban prospère », sans manquer de mettre l’accent sur « leur rôle efficace dans la société en dépit des pressions sociales ». Enfin, l’ancien Premier ministre Nagib Mikati a publié un communiqué dans lequel il a estimé que « la fête des Mères est une fête célébrée toute l’année en hommage à celle qui est la plus chère à nos cœurs ». Il a salué à cette occasion les mères des soldats enlevés, et a exprimé le souhait que les conflits cessent pour que les mères ne subissent plus la douleur due à l’émigration de leurs fils. Météo Liban Z Le syndicat des agences de voyages et de tourisme au Liban a le regret d’annoncer le décès de la regrettée HODA MICHEL FARHAT Vve cheikh Joseph Keyrouz mère des collègues Toufic Keyrouz (secrétaire et membre de la direction générale) et Nabil Keyrouz et de Dr Nada, épouse du Dr Rock el-Hayeck. L’absoute sera donnée aujourd’hui mardi 22 mars à 15h, en l’église Notre-Dame des Dons, à Achrafieh. Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi que demain mercredi 23 mars, de 11h à 18h, dans le salon de l’église. 6/11° Nabila Farès, présidente d’Acsauvel, remettant à cheikh Abdallah ben Hamad Attié un écusson au logo de l’association, lors du dîner de gala. Z Dolly Jabr Damaa Dany, son épouse Oumayma Farah et famille Fadi, son épouse Viviane Torbey et famille Yara Rizk Khawla, Vve Adel Rizk, et famille Wardé, Vve Émile Rizk, et famille La famille de feu Abdelmasih (à l’étranger) Rizk Rizk et famille (à l’étranger) Liza, Vve Antoine Riachi, et famille ainsi que les familles Rizk, Damaa, Saïd, Farah, Torbey, Hobeika, Chaaya, Riachi et Zakhem ont la douleur de faire part du décès, survenu dimanche 20 mars 2016, de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère, beaufrère et oncle MICHEL HANNA RIZK Ingénieur Les obsèques auront lieu aujourd’hui mardi 22 mars à 15h, en l’église de l’archevêché grec-melkite catholique, rue de Damas. Les condoléances seront reçues avant l’absoute à partir de 11h, dans le salon de l’archevêché, ainsi que mercredi 23 et jeudi 24 mars, de 11h à 18h, au domicile du défunt, à Rabieh, rue 21. Z La famille Mosleh Boueiri Aïda Khalil Karam Ziad Christiane, épouse Charles Haddad, et leur famille Pascale, épouse du Dr Pierre Saadé, et leur famille Adèle, Vve Élias Boueiri, et famille Sœur Sophie (des sœurs de la Charité) Souad, épouse Édouard al-Achkar, leurs enfants et leurs familles ont la douleur d’annoncer le décès de leur regretté époux, père, beaupère, grand-père, frère, beau-frère et oncle ANTOINE YOUSSEF EL-KHOURY BOUEIRI L’absoute sera donnée aujourd’hui mardi 22 mars à 16h, en l’église Sainte-Takla, à Bouar. Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, jusqu’à 19h, ainsi que demain mercredi 23 mars, de 14h à 19h, dans le salon de l’église Sainte-Takla, à Bouar. Z Diana Antonios Zibara Tony el-Hage et famille Jawdat el-Hage et famille Katia, épouse Daniel Khayat, et famille La famille de feu Jawdat el-Hage (à l’étranger) La famille de feue Georgette Faddoul La famille de feue Antoinette Sarkis (au Liban et à l’étranger) La famille de feue Hayat el-Hage (à l’étranger) Mariette, épouse Gérard Élie Joseph, et famille (à l’étranger) ainsi que les familles Hage, Zibara, Faddoul, Dandachi, Maalouf, Khayat, Sarkis, Élie Joseph, Lefèbvre, Semaani, Safi, Daniel, Bou Assi, Ghosn, tous les habtiants de Beit-Mallat, de Hasroun et leurs alliés au Liban et à l’étranger ont la douleur de faire part du décès, survenu lundi 21 mars 2016, de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère et oncle BAHJAT ANTONIOS EL-HAGE Les obsèques auront lieu demain mercredi 23 mars à 16h, en l’église Saint-Maron, à Tripoli. Les condoléances seront reçues aujourd’hui mardi 22 mars, de 11h à 19h, et demain mercredi 23 mars, avant et après l’absoute, de 11h à 19h, dans le salon de l’église Saint-Maron, à Tripoli, puis jeudi 24 mars, de 12h à 17h30, dans le salon de l’église Saint-Antoine-de-Padoue, à Sin el-Fil, Horch Tabet. Prière de remplacer les couronnes par des dons à l’église. L’Orient : Fondé par Georges Naccache en 1924 Le Jour : Fondé par Michel Chiha en 1934 Société Générale de Presse et d’Édition SAL Baabda-route de Damas Imm L’Orient-Le Jour B.P. 45-254 - Hazmieh Tél : 05/956444 -1/5° 11/19° La Litotul, la direction et les employés ont la douleur de faire part du décès de leur regrettée HODA MICHEL FARHAT Vve cheikh Joseph Keyrouz Cofondatrice et ancienne PDG Z Visite à Chafallah. La présidente de l’Association civile pour la sauvegarde de l’enfant au Liban (Acsauvel), Nabila Farès, accompagnée de membres du comité des dames et d’amis et bienfaiteurs d’Acsauvel, était à l’honneur à Doha (Qatar), il y a quelques jours. Un dîner de gala placé sous le patronage de cheikh Abdallah ben Hamad Attié, à l’hôtel La Cigale, a en effet réuni la délégation venue de Beyrouth et un grand nombre de membres de la communauté libanaise à Qatar. La délégation comprenait notamment M. Abdallah Hayek, l’ingénieur en charge du grand chantier d’élargissement du bâtiment d’Acsauvel. La construction d’un étage supplémentaire devrait permettre l’aménagement d’un auditorium pouvant servir de théâtre, ainsi que des ateliers protégés et quelques chambres d’accueil. La délégation d’Acsauvel, qui a passé quelques jours à Doha, a également visité la grande institution Chafallah qui a, comme elle, vocation à s’occuper des personnes à besoins spéciaux. Au terme de sa visite, Acsauvel a chaleureusement remercié l’organisateur du dîner et le directeur exécutif de Chafallah, Mohammad Badr el-Sada, ainsi que les membres de la communauté libanaise au Qatar pour leur généreuse contribution au succès de sa mission. Meryl Streep et Julia Roberts au séminaire de Chawki Azouri Le séminaire de Chawki Azouri propose, pour ce jeudi 24 mars, la projection suivie d’un débat du film de John Wells, Un été à Osage County. Une famille se retrouve et se déchire à l’occasion de la mort du père. La haine est à l’œuvre. Meryl Streep et Julia Roberts excellent dans l’incarnation de cette haine. À l’hôpital Mont-Liban, Hazmieh, 19h30. Entrée libre. Élections Fabienne Blineau Abiramia exposera aujourd’hui son programme Une rencontre est prévue ce soir à 19h à l’hôtel Smallville, à Badaro, avec Mme Fabienne Blineau Abiramia, qui exposera son programme en prévision des élections internes prévues le 26 mars. Les membres de la section Les Républicains – Liban sont conviés à y prendre part.Mme Abiramia est candidate à la présidence de la section pour les 2 ans à venir. Au programme de la réunion également, les modalités des différentes échéances : les primaires, la présidentielle, les législatives et les sénatoriales. Pour toute information, appeler Mme Blineau Abiramia, conseillère consulaire AFE, suppléante du député Alain Marsaud et déléguée de la section LR Liban, au numéro suivant : 70/121713. Rédaction Président-directeur général Fax 05/957444 Michel EDDÉ [email protected] Directrice exécutive Carnet, petites annonces Administration Nayla DE FREIGE Tél. Fax 05/454108 Fax 05/454201 Régie publicitaire - Pressmedia Directeur exécutif adjoint [email protected] Tél. 01/577000 - Fax 01/561380 Michel HELOU Abonnement 05/453665 [email protected] nombreuses personnalités. Donnant le coup d’envoi de la rencontre, le Dr Élias Kassab a retracé succinctement le parcours professionnel de M. Menassa, d’abord à Télé Liban, puis dans le secteur de la publicité, en passant par L’Orient-Le Jour. De vibrants hommages à M. Menassa ont d’autre part été rendus par Marwan Iskandar et Mohammad Sammak qui ont mis en évidence son apport dans le domaine de la communication. À l’issue de la cérémonie, un écusson-souvenir a été remis à M. Menassa. Les résultats du Loto n° 1 389 1 16 19 21 22 23 20 1er rang (6 bons numéros) : Valeur totale des lots : 5 685 851 432 LL Nombre de grilles gagnantes : 1 Lot pour chaque grille : 5 685 851 432 LL 2e rang (5 bons numéros + complémentaire) : pas de grilles gagnantes 3e rang (5 bons numéros) : Valeur totale des lots : 117 316 530 LL Nombre de grilles gagnantes : 70 Lot pour chaque grille : 1 675 950 LL 4e rang (4 bons numéros) : Valeur totale des lots : 117 316 530 LL Nombre de grilles gagnantes : 2 771 Lot pour chaque grille : 42 337 LL 5e rang (3 bons numéros) : Valeur totale des lots : 310 104 000 LL Nombre de grilles gagnantes : 38 763 Lot pour chaque grille : 8 000 LL Sommes cumulées du 1er rang pour le prochain tirage n° 1390 : 2 120 457 736 LL Sommes cumulées du 2e rang pour le prochain tirage n° 1390 : 108 910 193 LL Les résultats du Zeed n° 1 389 Numéro gagnant : 24195 1er rang : 56 233 748 LL Numéro gagnant : 24195 Montant total des lots : 56 233 748 LL Nombre de billets gagnants : 2 Lot unitaire par billet : 28 116 874 LL Billets dont les numéros se terminent par : 4195 Lot unitaire par billet : 450 000 LL Billets dont les numéros se terminent par : 195 Lot unitaire par billet : 45 000 LL Billets dont les numéros se terminent par 95 Lot unitaire par billet : 4 000 LL Cumul reporté du 1er lot Zeed : 75 000 000 LL. Les résultats de Yawmieh n° 46 Yawmieh 3 : 408 Yawmieh 4 : 3784 Yawmieh 5 : 25385 Éditorialiste Issa GORAIEB Rédaction en chef Michel TOUMA Ziyad MAKHOUL Émilie SUEUR Rédacteur en chef adjoint Élie FAYAD Directeur responsable, Médiateur Abdo CHAKHTOURA 7/14° 7/14° De gauche à droite, Marwan Iskandar, Élias Kassab et Camille Menassa. Notre confrère Camille Menassa, ancien directeur administratif de L’Orient-Le Jour, a été honoré par le Mouvement culturel d’Antélias (MCA) en marge du traditionnel Festival du livre organisé par le MCA et qui a été consacré cette année à l’hommage à Grégoire Haddad, ancien métropolite grec-catholique de Beyrouth et Jbeil, décédé en décembre dernier. La cérémonie honorant Camille Menassa a eu lieu dans l’amphithéâtre de l’église Saint-Élie d’Antélias (où se tenait le Festival du livre), en présence de 7 14/20° 7/14° Vent S-O – 10 à 40 km/h. 12/20° Humidité 45 à 75 %. Visibilité moyenne. Mer moyennement agitée, 19°. Une masse d’air chaud intéressera le BMO au cours des prochaines quarante-huit heures. Le temps sera aujourd’hui partiellement nuageux, brumeux en montagne. Demain, le temps sera peu nuageux à partiellement nuageux, avec une importante hausse des températures et baisse du taux d’humidité. Le vent soufflera fort dans le sud du pays, entraînant des couches de poussière. Pluviométrie BEYROUTH-AÉROPORT • De dimanche 8h à lundi 8h : 1,8 mm. • Depuis septembre : 431,4 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 755,2 mm. • Moyenne sur 30 ans : 729 mm. BÉKAA-ZAHLÉ • De dimanche 8h à lundi 8h : 1,6 mm. • Depuis septembre : 380,4 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 669,7 mm. • Moyenne sur 30 ans : 546 mm. TRIPOLI • De dimanche 8h à lundi 8h : 1,7 mm. • Depuis septembre : 832,9 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 859,3 mm. • Moyenne sur 30 ans : 729 mm. Moyen-Orient Abou Dhabi 22/29° Dubaï 22/27° Amman 7/14° Istanbul 4/8° Ankara 0/8° Le Caire 13/24° Bagdad 12/23° Mascate 24/29° Damas 6/13° Nicosie 9/18° Djeddah 24/33° Riyad 19/33° Doha 22/27° Téhéran 9/18° International Alger 6/17° Marrakech 11/27° Amsterdam 2/9° Marseille 9/14° Athènes 9/13° Milan 4/12° Berlin 1/8° Minsk -2/4° Bucarest 1/8° Montréal 5/11° Budapest 3/9° Moscou -4/3° Buenos Aires 21/29° Munich -1/10° Bruxelles 1/11° New York 11/17° Copenhague 1/7° Paris 3/13° Dublin 3/11° Prague 0/7° Genève 2/12° Rio de Janeiro 23/30° Kiev -2/3° Rome 7/16° Lisbonne 9/14° Tunis 8/17° Londres 3/11° Varsovie 0/7° Madrid 3/16° Vienne 3/8° Directeur des éditions International spéciales Antoine AJOURY Gaby NASR Samia MÉDAWAR (adjointe) Liban Tilda ABOU RIZK Économie Michel HAJJI GEORGIOU Fady NOUN (adjoint) Cyrille NÊME Web Informatique Rita SASSINE Moustapha KHAZAAL Marketing Carla HENOUD (La Seize) Zéna ZALZAL (adjointe) Hanaa GEMAYEL Graphisme Administration Fady SAAIBY Sports Makram HADDAD Georges CHAMIEH Yehya HAMDAN Amal KASSIS Culture Maya GHANDOUR HERT Économie 8 S&P 500 Dow Jones 2 051,60 Nasdaq 100 17 623,87 +0,10 % mardi 22 mars 2016 4 426,98 +0,12 % Volume Prix Var. (%) Montant – 7 065 1 287 0 24 000 40 000 9 999 29 091 500 372 175 786 1 164,83 9,55 9,54 9,70 6,25 6 18,80 1,68 1,85 10 10,20 0,62 –0,52 0,32 0 0 –4 0 2,44 19,35 3,63 0,49 – 68 104,73 12 271,05 N/A 150 000 240 000 187 981,20 48 796,94 925 3 720 1 787 520 0 0 3,23 14,40 0 0 N/A N/A Taux de change (L.L.) Devise Dollar US Livre syrienne Dinar irakien Dinar koweïtien Dinar jordanien Dinar bahreïni Dirham EAU Rial qatari Rial saoudien Livre égyptienne Livre sterling Franc suisse Yen (100) Franc CFA (1 000) Dol. canadien Dol. australien Euro Achat 1 501 6,87 1,36 5 015,44 2 127,97 4 004,51 411,08 414,69 402,63 170,09 2 172,88 1 554,66 13,48 2,59 1 153,29 1 146,84 1 695,67 Vente 1 514 6,88 1,40 5 032,95 2 132,84 4 032,53 411,77 415,79 403,32 170,8 2 176,57 1 560,19 13,52 2,59 1 157,42 1 149,12 1 701,75 Taux croisés $ USD £ GBP CHF ¥ YEN € EUR – 1,44 1,03 0,0089 1,1243 £ Sterling 0,69 – 0,72 0,0062 0,78 CHF Franc suisse 0,97 1,4 – 0,0087 1,09 111,85 161 115,36 – 125,83 0,89 1,28 0,92 0,0079 – Devise $ Dollar US ¥ Yen € Euro 4 427,80 –0,36 % –0,78 % Devise 2 j. 1 m. 3 m. 6 m. 1 an $ USD 0,5 0,4283 0,6243 0,8912 1,2119 £ GBP 0,5 0,5110 0,5888 0,7473 1,0165 CHF –0,75 –0,779 –0,7312 –0,659 –0,539 ¥ YEN 0 –0,0713 –0,0067 0,0193 0,1097 € EUR 0 –0,3291 –0,2464 –0,1346 –0,014 Bons du Trésor Nom Euro obligations libanaises - 5 ans Euro obligations libanaises - 10 ans Obligations américaines - 10 ans Obligations du Trésor français - 10 ans Obligations du Trésor allemand - 10 ans Obligations du Trésor britannique - 10 ans Obligations du Trésor japonais - 10 ans Rendement 5,87 % 6,61 % 1,91 % 0,57 % 0,23 % 1,48 % –0,10 % UEM : accalmie des marchés = rebond du PMI Après avoir pasUEM : PMI vs croissance du PIB sé presque un an aux alentours de 54 points, le PMI composite de la zone euro a chuté à 53.0 en février (52,7 dans l’estimation flash). Le signal est négatif. Cependant, les réponses avaient majoritairement été collectées au début février, au pire moment de la minitempête d’être un peu supérieure à celle financière. Depuis, les marchés du T4 2015 (+0.3 % t/t). Il reste se sont calmés, la Bourse s’est la question des inconnues polireprise, l’euro est stabilisé face tiques. Plusieurs élections ont au dollar et la BCE a fortement eu lieu récemment. Certains assoupli sa politique monétaire. pays n’ont plus de gouverneDe plus, allant à l’opposé des ment (Espagne, Irlande), une données d’enquête, les derniers coalition bancale s’est mise en chiffres sur l’économie réelle ont place au Portugal et Mme Merété encourageants avec un fort kel a été affaiblie en Allemagne. rebond de la production indus- Néanmoins, les conséquences trielle (+2.1 % en janvier) et une économiques sont restées limiprogression des ventes au détail tées jusque-là. Un rebond de la (+0.4 %). À tout le moins, cela confiance en mars ne serait pas signalait que la situation macro impossible. Le PMI composite restait solide au moment où le est attendu stable à 53. À suivre choc financier est intervenu. Sur aussi les autres enquêtes, Ifo, la base de ces données « dures », Insee… la croissance du PIB réel au T1 2016 a toutes les chances Cet article est réalisé par Fidus En partenariat avec www.fidus.com.lb Nikkei 16 724,81 –1,25 % Pétrole WTI Or Argent 39,91 1 243,92 15,83 +1,19 % –0,06 % –0,09 % Euro Yen 1,1243 111,90 –0,05 % –0,10 % Liban Focus Les banques islamiques peinent à s’imposer au Liban Alors que la finance islamique est en plein essor au niveau mondial, les acteurs locaux restent confrontés à de nombreux obstacles qui entravent leur développement. Céline HADDAD Plus de vingt ans après son entrée sur le marché libanais, la première banque islamique au pays du Cèdre compte ouvrir d’ici à la fin du mois une nouvelle branche sur l’avenue de l’Indépendance, à Achrafieh. Et l’emplacement n’est pas anodin : l’avenue abrite déjà la plupart des banques Alpha du pays comme la Byblos Bank, Bank Audi, Bank of Beirut, la SGBL, la Banque libano-française et la Blom Bank. « L’ouverture de cette nouvelle branche est une étape importante pour la banque al-Baraka car il n’y a aucune banque islamique dans ce quartier vivant », commente pour L’Orient-Le Jour Mutasim Mahmassani, directeur général de la banque al-Baraka au Liban. Son établissement compte déjà une dizaine de branches sur tout le territoire et plus de 600 dans 16 autres pays. Crédibilité depuis la crise Taux d’intérêt CAC 40 3 048,77 +0,37 % Bourse de Beyrouth Les valeurs BLOM Stock Index Solidere A Solidere B Solidere - GDR Bank Audi - SAL Bank Audi - GDR Bank of Beirut Byblos Bank BEMO Bank BLOM Bank BLOM Bank - GDR Rasamny Younis Motor Holcim Liban SAL Euro Stoxx 50 Apparue en 1975 à Dubaï avec la Dubai Islamic Bank, la finance islamique est basée sur les principes de la charia, interdisant notamment l’intérêt, la spéculation ou le financement de certaines activités prohibées par l’islam (voir encadré). Et depuis quelques années elle connaît un véritable boom sur la planète. Selon le comité des services financiers islamiques (IFSB), les avoirs des banques islamiques ont atteint 1 476 milliards de dollars en 2014 dans le monde, avec une croissance annuelle de 17 % entre 2009 et 2013. À ce rythme, ce secteur atteindra les 2 700 milliards de dollars en 2020. Et c’est dans les pays du Golfe que sa part de marché est la plus importante (37,6 % du total des actifs des banques islamiques), suivie par la zone Mena (34,4 %) et l’Asie (22,4 %). « La banque islamique se propage partout dans le monde car elle jouit d’une forte crédibilité depuis la crise internationale de 2008, les banques islamiques traitant exclusivement avec l’économie réelle : les instruments financiers dérivés et les transactions spéculatives sont prohibés », observe M. Mahmassani. Pourtant, au Liban, ce secteur reste lilliputien. Avec seulement cinq banques – al-Baraka, Lebanese lslamic Bank, al-Bilad Islamic Bank, Blom Development Bank et Arab Finance House – qui se partagent 507 millions de dollars d’actifs en décembre 2015, elles représentent moins de 1 % du secteur bancaire libanais. « Ceci est surtout lié à la faible demande pour ce genre de banques au Liban », souligne Mouataz Natafgi, directeur général de la Blom Development Bank, une filiale de la Blom Bank dédiée à la finance islamique, qui opère depuis 2007 dans le pays. Or, contrairement aux idées reçues, les banques islamiques ciblent toutes les populations et communautés, mais ce sont surtout ceux qui croient à la prohibition de l’intérêt (« riba »), assimilé à l’usure, qui sont surtout visés. Et, même à ce niveau, « les Libanais ne comprennent pas vraiment le fonctionnement d’une banque islamique, nous travaillons donc à les sensibiliser à ce type de pratiques bancaires en organisant des ateliers, des cours à l’université et des conférences », explique M. Mahmassani. Le développement de la finance islamique est surtout freiné par d’autres types d’handicaps, plus structurels. « Le secteur bancaire libanais est très compétitif, il est donc difficile de gagner des parts de marché. La majorité des banques libanaises investit une grande part de ses liquidités dans les obligations d’État tandis que les banques islamiques n’y ont pas accès, car ce type de produit n’est pas en conformité avec la charia », détaille M. Mahmassani. En effet, le ministère des Finances n’émet pas l’équivalent islamique des bons du Trésor, les « sukuk » – des obligations pouvant être étatiques ou non. Pourtant, l’Angleterre par exemple a annoncé l’émission de son premier « sukuk » d’environ 250 millions d’euros en juin 2014. Double imposition Les règles de la finance islamique marginalisent aussi ses acteurs du point de vue de la politique monétaire. « Nous ne pouvons pas bénéficier des plans de relance de la Banque centrale par les prêts subventionnés, car ces derniers sont de facto basés sur une politique de taux d’intérêt, contraire au fonctionnement des banques islamiques », indique M. Mahmassani. Pour rappel, la Banque du Liban (BDL) avait annoncé en janvier, pour la quatrième année consécutive, un nouveau plan de relance d’un milliard de dollars de crédits subventionnés, notamment dédiés au secteur de l’immobilier et aux PME. Enfin, les banques islamiques sont sujettes à la double imposition, car elles fonctionnent sur des contrats de vente et d’achat (voir encadré). « Il faut que la question fiscale soit examinée au Parlement, mais nous savons bien qu’il ne va pas se pencher là-dessus à court terme », dé- Le siège de la banque islamique al-Baraka à Sanayeh. plore M. Mahmassani. Pour M. Natafgi, le secret d’un essor local passe davantage à travers le ciblage d’une niche spécifique que par Selon la loi 575 de 2004, l’établissement d’une banque islamique au Liban doit être approuvé par la Banque du Liban, et l’assemblée générale de la banque doit nommer un organe consultatif en matière de doctrine islamique. Les banques islamiques sont assujetties au respect de plusieurs principes de la charia, comme : l’interdiction du financement d’activités prohibées (alcool, viande de porc, pornographie, jeux de hasard et tabac…), de la spéculation (« maysir ») et de l’intérêt (« riba »). Le Liban n’est que le 93e pays le plus heureux au monde la Syrie sont derniers. Les 10 premiers pays du classement mondial, Danemark en tête, ainsi que les 10 derniers, avec le Burundi en queue de peloton, restent similaires par rapport aux années précédentes, note l’étude. Publié à l’occasion de la Journée internationale du bonheur, le 20 mars, ce rapport tente « d’étudier les fondements scientifiques de la mesure et de la compréhension du bien-être subjectif » et classe 157 pays selon ces critères. L’étude est basée sur des sondages annuels de l’institut américain Gallup menés entre 2013 et 2015, explique le Lebanon this Week de la Byblos Bank. Il a été demandé aux participants de classer leur vie selon l’échelle de Cantril, qui permet de mesurer l’appréciation de sa vie par un individu en fonction de ses attentes et de ce qu’il perçoit comme résultats à ses efforts. La meilleure note était 10 et la plus basse 0. Le sondage Gallup inclut environ 1 000 personnes par pays chaque année. Selon les auteurs, six facteurs – le PIB par habitant, les soutiens sociaux, l’espérance de vie, la liberté sociale, la générosité et l’absence de corruption – expliquent presque les trois quarts des variations entre les pays. Concernant le Liban, le poids du PIB par habitant est le critère de bonheur le plus important pour ses citoyens, avec une part de 22 %, soit le 30e rang le plus important au niveau mondial. L’espérance de vie était priorisée par 15 % d’entre eux, suivie par les soutiens sociaux (13 %), la liberté sociale (5,1 %) et la générosité (4,6 %). Seul 1 % des sondés a considéré l’absence de corruption comme le critère le plus important. (Sources : L’OLJ avec AFP) conclut en appelant les entreprises privées et les banques à « coopérer en proposant aux seuls Libanais des opportunités de travail, sachant que les étrangers, clandestins ou ayant le statut de réfugiés, se pressent pour concurrencer les Libanais. » (+13,26 %), suivis par ceux des restaurants et des hôtels (+1,06 %). La baisse la plus forte se trouve du côté des équipements ménagers et du mobilier (-1,55 %), suivie par celle des prix des produits alimentaires (-0,93 %). L’ACS n’a pu en revanche publier l’évolution mensuelle de l’IPC pour chaque région car les indices régionaux ne figuraient pas dans son rapport de janvier « en raison des modifications dans la gestion administrative », avait-elle alors indiqué. port de la ville. « Le port de Tripoli ne dispose que d’un seul inspecteur tandis qu’au port de Beyrouth, ils sont 24 », a dénoncé M. Kabbara dans un communiqué. « Un seul agent des douanes s’occupe à la fois des inspections dans le nouveau terminal et de celles dans l’ancien port », a confirmé à L’Orient-Le Jour une source au port. Le conseil d’administration de la Direction des douanes avait affecté à partir du 28 janvier trois fonctionnaires – un chef divisionnaire et deux inspecteurs – au bureau du port de Tripoli pour une période de trois mois. « Ces nominations ont été suspendues pour vice de forme car il n’y avait pas de sunnite siégeant au moment de cette décision », a affirmé la source précitée. Brèves Le ministère du Travail dénonce des licenciements abusifs Le ministère du Travail a mis en garde hier, par voie de communiqué, les entreprises privées contre le fait de procéder à des licenciements collectifs sans motifs valables. « Le ministère reçoit régulièrement des plaintes d’employés du secteur privé qui sont soumis à des intimidations visant à les pousser à démissionner. Beaucoup de licenciements ont lieu par surprise, parfois sans motifs valables, et sans en référer au ministère du Travail, en violation de la loi », indique le texte. « Des avertissements collectifs ont (par exemple) été envoyés à des travailleurs du secteur bancaire », mentionne le communiqué. Le ministère L’inflation en hausse de 0,3 % en février L’indice mensuel des prix à la consommation (IPC), calculé par l’Administration centrale de la statistique (ACS), a augmenté de 0,3 % en février 2016 par rapport à janvier 2016 pour s’établir à 94,35. Cela représente une baisse de 2,94 % en glissement annuel. Les prix des vêtements et des chaussures ont affiché la plus forte hausse par rapport à janvier dernier Le port de Tripoli est toujours en sous-effectif, dénonce Kabbara Le député de Tripoli Mohammad Kabbara a déploré le désintérêt des pouvoirs publics pour le exerçaient un rôle de banques de développement plutôt que d’essayer de copier les produits et services des banques traditionnelles », dit-il. Le fonctionnement de la finance islamique Classement Le Liban est le 93e sur 157 pays dans le classement des pays les plus heureux au monde, selon le Réseau des solutions pour le développement durable (SDSN), lancé en 2012 par les Nations unies. La position du Liban a peu évolué : il était 103e en 2015 (sur 158 pays), 97e en 2013 (sur 156 pays) et 92e en 2012 (sur 155 pays). L’étude n’a pas été publiée en 2014. Au niveau régional, le Liban est classé 12e sur 21 pays de la zone Mena : Israël est premier, devant les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Le Soudan, le Yémen et l’adaptation de l’environnement légal ou l’innovation financière. « Les banques islamiques pourraient s’étendre davantage au Liban si elles Photo D. R. Le premier instrument-clé de la finance islamique est la « Mudaraba » : le client dépositaire signe un contrat avec la banque autorisant cette dernière à user des fonds dans son portefeuille d’investissement contre un pourcentage des profits réalisés par la banque sur ce projet. En cas de perte, le client pourra donc perdre son dépôt. « Il n’y a jamais eu de cas de perte de capitaux dû à la politique de crédit conservatrice adoptée par les banques islamiques », indique Mouataz Natafgi, directeur général de la Blom Development Bank. Autre instrument-phare, la « Mourabaha », un prêt sans intérêt basé sur un contrat d’achat et de vente : la banque achète le bien à la place du client, qui lui rembourse ensuite le montant du bien sur une durée prédéterminée, majoré d’une commission fixe et déterminée à l’avance. Enfin, la « Moucharaka », qui permet à la banque de contribuer au financement d’un projet initié par un client ; les profits et les pertes sont partagés en fonction du capital investi par chacun. Conjoncture Hausse des touristes fin février, malgré les restrictions du CCG Quelque 191 808 touristes ont visité le Liban au cours des deux premiers mois de l’année, en hausse de 9 % en rythme annuel, selon les chiffres du ministère du Tourisme. Les touristes arabes, qui représentent 36 % du total enregistré, ont vu leur nombre augmenter de 3 % pour atteindre 68 184 visiteurs fin février. Ceux en provenance d’Irak, qui sont considérés comme étant majoritairement des réfugiés, ont vu leur nombre augmenter de 5 % en rythme annuel, à 27 281 visiteurs. Ils ont été suivis par les touristes égyptiens (+ 15 % à 12 191 visiteurs). En revanche, les touristes en provenance d’Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis ont vu leur nombre baisser respectivement de 19 % en glissement annuel à 6 388 visiteurs, de 16 %, à 4254 personnes et de 1 % à 948 visiteurs. Fin février, cinq des six membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) – l’Arabie saoudite, le Qatar, Bahreïn, le Koweït et les Émirats arabes unis – ont demandé à leurs ressortissants de ne plus se rendre au Liban. Les touristes européens ont représenté 32 % du total des visiteurs, et ont vu leur nombre augmenter de 9 %, à 60 438 fin février. Les touristes américains ont représenté la troisième plus grande part du total et ont également vu leur nombre augmenter de 12 % en glissement annuel. Pour le seul mois de février, soit au tout début de la crise avec les pays du CCG, le nombre de touristes a augmenté de 14 % en glissement annuel, à 97 298 visiteurs. Avis judiciaire Lettre d’avis et de convocation Chère Madame Éva Morel Madame, Le conseil ecclésiastique judiciaire de la prélature arménienne du Liban, pendant la session qui s’est tenue vendredi 05/02/2016, à laquelle vous n’étiez pas présente, s’est occupé de votre affaire familiale. Avec cet avis de convocation, nous vous invitons d’assister à la session du conseil ecclésiastique judiciaire, qui se tiendra le vendredi 13 mai 2016, à 13h30, au siège de la prélature arménienne à Bourj Hammoud, pour défendre votre affaire personnellement ou par l’entremise d’une personne vous remplaçant. Au cas où vous ne pourriez pas vous présenter, vous serez considérée comme présente, et la décision appropriée sera arrêtée. Le conseil ecclésiastique judiciaire de la prélature arménienne du Liban Économie 9 mardi 22 mars 2016 International Russie L’explosion de la pauvreté menace l’un des acquis de Poutine Conséquence directe de la crise actuelle, 13,4 % de la population russe a vécu avec moins de 140 dollars par mois en 2015, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à 2014. La récession qui frappe la Russie a effacé près d’une décennie de progrès enregistrés par Vladimir Poutine en termes de lutte contre la pauvreté, et la dégradation du niveau de vie semble partie pour se poursuivre cette année. Selon des chiffres publiés hier par le service fédéral des statistiques Rosstat, 19,2 millions de Russes, soit plus d’un Russe sur sept (13,4 % de la population), ont vécu l’an dernier en moyenne avec 9 452 roubles par personne (environ 138 dollars au cours actuel). C’est 20 % de plus qu’en 2014 et surtout le chiffre le plus élevé depuis 2006, illustrant les conséquences radicales pour le niveau de vie des Russes de la crise causée par l’effondrement des cours du pétrole et par les sanctions occidentales décrétées sur fond de crise ukrainienne. Le nombre de Russes considérés comme pauvres reste bien moins dramatique qu’au début du premier mandat de Vladimir Poutine (29 % de la population en 2000, soit 42 millions de personnes), conséquence des crises accompagnant la conversion à l’économie de marché dans les années 1990. Mais ce bond en arrière constitue néanmoins un revers pour le président russe, qui avait construit en partie sa popularité sur des progrès considérables en termes de pouvoir d’achat atteints sur fond de hausse des cours des Le bond en arrière en matière de niveau de vie constitue un revers pour le président russe, Vladmir Poutine, qui avait construit en partie sa popularité sur des progrès considérables en termes de pouvoir d’achat. Mikhaïl Klimentyev/Reuters hydrocarbures dans les années suivant son arrivée au pouvoir il y a plus de 15 ans. Confronté à sa plus longue récession, Vladimir Poutine avait enregistré ces derniers mois des niveaux de popularité record dans le contexte de la crise ukrainienne et surtout de l’intervention militaire en Syrie. Il subit néanmoins une érosion de sa cote de confiance, à 73 % en mars contre 83 % il y un an, selon un sondage publié hier par l’institut indépendant Levada. La hausse de la pauvreté est le résultat direct de l’envolée des prix provoquée l’an dernier par la crise monétaire, avec un plongeon du rouble, ainsi que par l’embargo alimentaire décrété par le Kremlin sur la plupart des produits alimentaires occidentaux en représailles aux sanctions européennes et américaines dans la crise ukrainienne. Le pic a été atteint en 2015 au premier trimestre avec 22,9 millions de pauvres avant de tomber en fin d’année à 14,5 millions, un phénomène normal observé tous les ans, notamment en raison de la baisse du prix de produits de base comme les pommes de terre, les carottes et le chou. Pas de reprise en vue En septembre, la Banque mondiale s’était alarmée de Assurances Sur le départ, le PDG d’Axa Henri de Castries dément viser la présidence de HSBC Le patron d’Axa, Henri de Castries, va être remplacé en septembre par un tandem franco-allemand après 17 ans passés à la tête du géant français de l’assurance. Il a démenti dans ce cadre viser la présidence de la banque HSBC, dont il est devenu administrateur récemment. « Henri de Castries, président-directeur général d’Axa, a pris la décision de quitter ses fonctions et de renoncer à son mandat d’administrateur le 1er septembre 2016 », des responsabilités qui couraient jusqu’en 2018, a annoncé hier le numéro deux européen de l’assurance dans un communiqué. Le conseil d’administration d’Axa, qui s’est réuni samedi, a décidé à l’unanimité de séparer les fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général. Selon le journal dominical britannique Sunday Times, M. de Castries, qui est devenu administrateur de HSBC le 1er mars, est favori pour succéder à l’actuel président du géant bancaire britannique, Douglas Flint. « Ce n’est ni le jour ni l’heure » d’évoquer une possible candidature à la direction de HSBC, a martelé M. de Castries, 61 ans, se contentant de confirmer son entrée dans la banque en tant que « simple administrateur, débutant », et son souhait de s’investir davantage dans l’Institut Montaigne, groupe de réflexion français qu’il préside depuis juin 2015. Interrogé par l’AFP à Londres, un porte-parole de HSBC a par ailleurs qualifié les informations du Sunday Times de « spéculation ». Selon un document préparatoire à l’assemblée générale de HSBC prévue le 22 avril, l’actuel président du géant bancaire Douglas Flint annonce que son successeur sera nommé « courant 2017 ». « La date exacte dépend clairement de la nécessité de trouver et retenir le candidat approprié », a-t-il précisé. Après 27 années au sein d’Axa dont environ six en tant que PDG, M. de Castries a expliqué dans une lettre à ses collaborateurs que son choix avait été « mûrement réfléchi » et qu’il considérait que le groupe, « qui n’a jamais été aussi en forme », se trouvait « au meilleur moment » pour un passage à témoin. « Moment idéal » « Il est naturel qu’une nouvelle équipe lance et porte le nouveau plan stratégique » que l’assureur présentera le 21 juin, et qui devrait définir la Hydrocarbures Le Maroc ferme son unique raffinerie Le tribunal de commerce de Casablanca a ordonné hier la liquidation de l’unique raffinerie pétrolière du royaume, incapable de rembourser ses dettes de plusieurs milliards de dollars, selon une source judiciaire. Cette décision de justice intervient après une première tentative de règlement qui n’a pas convaincu les créanciers de la Société anonyme marocaine et italienne de raffinage (Samir), a affirmé à l’AFP une source judiciaire du tribunal qui a requis l’anonymat. « La direction des douanes marocaines et l’ensemble des créditeurs ont refusé l’offre financière proposée de la part de cheikh Mohammad Hussein al-Amoudi (président de la société, NDLR) parce qu’elle était dérisoire », a-t- elle indiqué. Le directeur général de la raffinerie Jamal Ba-Amer avait proposé de verser à ses créditeurs environ 420 millions de dollars, alors que les dettes de la société avoisinent les 45 milliards de dirhams (4,54 milliards de dollars), selon la même source. La Samir est détenue à 67 % par le groupe suédo-saoudien Corral et dispose d’une capacité de raffinage de 150 000 barils par jour. Cette liquidation « (...) va jeter (dans la rue) 6 000 travailleurs », a déploré Mehdi Mezouari du parti de l’Union socialiste de la ville de Mohammedia où se trouve un des sites de la Samir. La société a quant à elle affirmé sur son site employer 1 200 personnes directement et 3 000 indirectement. (Source : AFP) transformation numérique du groupe, a expliqué le patron dont le mandat d’administrateur avait été renouvelé en avril 2014 pour quatre années supplémentaires. Le dirigeant a exprimé au passage sa « gratitude aux 166 000 femmes et hommes qui sont le visage et la voix d’Axa pour nos 103 millions de clients dans le monde ». L’Allemand Thomas Buberl, jusqu’ici directeur général d’Axa Allemagne, membre du comité exécutif et du comité de direction, va lui succéder à la direction générale. M. Buberl va « travailler très étroitement » avec Henri de Castries à la finalisation du plan stratégique, sachant qu’Axa a déjà investi 950 millions d’euros (1,08 milliard de dollars) depuis 2010 dans sa transformation numérique. Denis Duverne, 62 ans, deviendra président non exécutif. Entré en 1995 chez Axa, il en était l’administrateur et directeur général délégué depuis avril 2010. Les investisseurs ont bien accueilli ce plan de succession. À 15h, l’action Axa gagnait 1,13 % à 21,84 euros (24,61 dollars) dans un marché parisien en légère baisse (-0,60 %). La nouvelle équipe de direction hérite d’un groupe en forme, au bénéfice net en hausse de 12 % l’an dernier à 5,61 milliards d’euros (6,32 milliards de dollars). L’objectif de réduction des coûts de 1,9 milliard d’euros (2,14 milliards de dollars) fixé dans le plan stratégique 2010-2015 a été atteint, avec 300 millions d’euros (338 millions de dollars) d’économies réalisées en 2015. « Nous avons multiplié par huit notre résultat opérationnel et, malgré plusieurs crises financières, nous sommes toujours restés profitables et avons toujours tenu nos engagements envers nos clients », a rappelé le patron d’Axa à ses collaborateurs. Sous sa direction, le groupe a renforcé sa présence dans les marchés émergents et s’est concentré sur ses cœurs de métier que sont l’assurancevie et santé, l’assurance-dommages et la gestion d’actifs. Depuis 2010, Axa a ainsi investi plus de 5 milliards d’euros (5,63 milliards de dollars) sur les marchés émergents, essentiellement en Asie où il est devenu le premier assureur international en dommages et le troisième en assurance-vie. Il s’est également renforcé en Afrique en 2015, notamment au Nigeria et en Égypte. (Source : AFP) l’augmentation « troublante » de la pauvreté en Russie, résultat d’une baisse « spectaculaire » des revenus qui a rendu « plus vulnérables » les ménages les plus modestes, notamment des fonctionnaires et retraités. Le Premier ministre Dmitri Medvedev a reconnu en janvier que l’appauvrissement de nombreux Russes constituait une des conséquences « les plus douloureuses » de la crise. Toutes catégories confondues, les revenus réels des Russes ont plongé d’environ 10 % l’an dernier, selon les statistiques officielles. Et selon le rapport mensuel sur l’économie publié par Rosstat, la tendance reste fermement négative en dépit du ralentissement de l’inflation. En février, les revenus des ménages se sont affichés en recul de 6,9 % par rapport à la même période un an plus tôt. Les ventes de détail ont diminué de 5,9 %. Après une baisse de 3,7 % du produit intérieur brut en 2015, les espoirs de reprise rapide exprimés par les autorités ont été réduits à néant en début d’année par la déroute du marché pétrolier, dont dépendent fortement l’économie russe et le budget fédéral. Les experts de la nouvelle agence de notation nationale russe ont indiqué dans un rapport publié hier ne pas prévoir de retour à la croissance avant 2018, année de la prochaine présidentielle. (Source : AFP) Le groupe hôtelier américain Marriott a musclé hier son offre de rachat de son compatriote Starwood, valorisé désormais à 13,6 milliards de dollars, contrariant ainsi les ambitions de l’assureur chinois Anbang qui est en train de bâtir un empire immobilier aux États-Unis. La nouvelle proposition de Marriott est de plus d’un milliard supérieure aux 12,2 milliards de dollars mis initialement sur la table il y a cinq mois pour réunir ses marques Ritz-Carlton, Renaissance, JW Marriott avec Le Sheraton, Le Méridien, W, le St Regis et le Westin (Starwood). Elle est surtout plus élevée que les 13,2 milliards proposés il y a trois jours par Anbang et ses partenaires – la Milieux d’affaires et marchés espèrent la chute de Rousseff « Destitution, maintenant », l’immense banderole recouvrant le siège de la puissante Fédération des industries de São Paulo (Fiesp) annonce la couleur : au Brésil, milieux d’affaires et marchés voient d’un bon œil une chute de la présidente de gauche Dilma Rousseff, accusée de maquillage des comptes. Jeudi, la Bourse de São Paulo a grimpé de 6,6 %, sa plus forte hausse quotidienne en sept ans, avant de fléchir le lendemain. « Le marché célèbre la fin de ce gouvernement », commentait alors à l’AFP l’analyste André Leite, de TAG Investimentos, une fête paradoxale compte tenu de son aversion supposée pour l’instabilité. Dans la première économie d’Amérique latine, plongée dans une récession historique pendant que s’envolent l’inflation, les déficits publics et la dette, les occasions pour les milieux financiers de se réjouir n’ont pas été nombreuses ces dernières années. Désormais, « les investisseurs ont l’air de miser sur le fait que le Parti des travailleurs (PT, gauche, NDLR) et Dilma vont perdre le pouvoir, laissant la place à des temps plus heureux », explique David Rees, économiste pour Capital Economics et spécialiste de l’Amérique latine, qui souligne aussi la hausse du cours du minerai de fer comme motif d’euphorie boursière. La politique économique de Dilma Rousseff a souvent été critiquée par les analystes, qui dénoncent un manque de contrôle budgétaire et de mesures fortes face à la crise. Un peu tôt pour rêver Les milieux économiques brésiliens semblent sur la Développement La politique économique de Rousseff a souvent été critiquée par les analystes, et son possible départ réjouit les marchés. Pedro Ladeira/AFP même longueur d’onde. Jeudi, la puissante FIESP, qui regroupe près de 130 000 entreprises, a pris publiquement position en faveur de la procédure de destitution de la présidente, étudiée actuellement par une commission de députés. Mais il est peut-être un peu tôt pour rêver, prévient David Rees : « Je ne suis pas convaincu qu’il faille s’attendre à de meilleures politiques » si la présidente est écartée. « Même s’il y a un changement de gouvernement, il n’est pas évident que quiconque ait la possibilité de faire passer de dures réformes, donc les problèmes structurels de l’économie (brésilienne) pourraient persister encore quelque temps », estime-til. D’autant que la procédure pour destituer la chef de l’État est longue et complexe, nécessitant le vote d’au moins deux tiers des députés puis des sénateurs sur une période pouvant dépasser six mois. Mais, dans un climat d’animosité croissante visà-vis du pouvoir en place, le calendrier pourrait s’accélérer, prédit Joao Augusto de Castro Neves, directeur Amérique latine au cabinet de consultants Eurasia Group : « La probabilité d’un changement de gouvernement augmente vraiment », à 75 % selon ses calculs, et « cela pourrait arriver dès début mai ». En cas de destitution de Dilma Rousseff, c’est son vice-président Michel Temer, chef du parti centriste PMDB, qui assumerait le pouvoir jusqu’aux élections générales de 2018. Cependant Joao Augusto souligne que « même si Temer devrait amener des changements positifs dans l’économie, il n’aura pas le capital politique pour mettre en œuvre des réformes ambitieuses ». En outre, l’analyste met en garde sur le risque que Michel Temer se retrouve à son tour fragilisé par les scandales en cours. Katell ABIVEN/AFP Finance Accord de 1,5 milliard La Chine facilite les de dollars entre l’Égypte conditions pour investir et l’Arabie saoudite en Bourse L’Arabie saoudite et l’Égypte ont signé dimanche un accord de 1,5 milliard de dollars pour investir dans des projets de développement dans la péninsule du Sinaï, a annoncé le gouvernement égyptien alors que les deux alliés ont renforcé leur coopération économique et militaire. Riyad compte parmi les principaux soutiens du président Abdel Fattah al-Sissi, et depuis que l’ex-chef de l’armée a destitué en 2013 son prédécesseur islamiste Mohammad Morsi, l’Arabie saoudite a apporté des milliards de dollars en aide pour relancer une économie égyptienne en lambeaux. La ministre de la Coopération internationale, Sahar Nasr, a signé dimanche « un accord de 1,5 milliard de dollars avec le Fonds saoudien pour le développement, pour financer le développement de la péninsule du Sinaï », a indiqué le ministère dans un communiqué. L’initiative, qui vise à développer cette zone désertique du nord-est de l’Égypte, prévoit notamment la création de zones agricoles et de « 26 complexes résidentiels comprenant des établissements médicaux et scolaires », selon la même source. Les deux alliés ont également signé un accord sur une aide pétrolière de cinq ans que Riyad va fournir à l’Égypte, et qui avait été annoncée en décembre. Le nord du Sinaï est le théâtre d’une insurrection jihadiste. Les attaques, principalement revendiquées par la branche égyptienne du groupe jihadiste État islamique (EI), y visent quasi quotidiennement les forces de sécurité et ont tué des centaines de policiers et de soldats depuis 2013. Le sud de la péninsule est célèbre pour ses stations balnéaires, très populaires auprès des touristes mais actuellement désertées en raison des violences jihadistes. Le coup de grâce a été porté fin octobre, avec l’attentat de l’EI contre un avion charter russe qui a coûté la vie à ses 224 occupants. L’Arabie saoudite avait promis en décembre d’investir 8 milliards de dollars en Égypte pour relancer son économie mise à mal depuis la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir. En mars, l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis avaient annoncé chacun 4 milliards de dollars d’investissements en Égypte. (Source : AFP) La Chine a assoupli hier ses restrictions sur les « opérations sur marge », une pratique permettant d’acheter des actions en empruntant la majorité des fonds nécessaires, qui avait alimenté l’envolée des Bourses chinoises avant de contribuer à leur spectaculaire débâcle l’été dernier. Cette technique très populaire – mais risquée en cas de retournement des cours – peut générer de gros profits pour les investisseurs, tout comme, à l’inverse, de lourdes pertes. Avant son plongeon l’été dernier, la Bourse de Shanghai, dopée par ces « opérations sur marge », avait bondi de 150 % en un an, sur fond d’endettement massif, avant de lâcher environ 40 % en quelques semaines à partir de mi-juin 2015. Les autorités ont, depuis, dépensé des sommes colossales pour renflouer les marchés. La China Securities Finance (CSF), un organisme étatique dont le rôle est notamment d’assurer le financement des courtiers pour les « opérations sur marge », a réduit ses taux d’intérêt, selon son site Internet, ce qui devrait rendre les prêts moins onéreux pour les investisseurs. La CSF, membre de « l’équipe nationale » – les fonds publics et maisons de courtage exécutant des ordres gouvernementaux –, a également commencé à proposer aux courtiers des prêts à court terme, en plus des emprunts à six mois déjà disponibles. « L’assouplissement pourrait raviver l’intérêt pour le marché boursier », a déclaré Koon Chow, de l’Union bancaire privée à Londres, à Bloomberg News. L’annonce a été saluée par les investisseurs, la Bourse de Shanghai terminant hier en forte hausse de 2,15 %. La Chine avait annoncé fin 2015 doubler le niveau des garanties financières exigées des investisseurs pour participer à des « opérations sur marge ». Depuis novembre, quiconque désire emprunter des fonds en vue d’acheter des actions sur les Bourses de Shanghai ou de Shenzhen doit préalablement créditer son compte d’une somme équivalente au montant qu’il souhaite emprunter. Le gouverneur de la Banque centrale chinoise (PBOC) Zhou Xiaochuan a déclaré dimanche que Pékin espérait que davantage d’entreprises se financent via les marchés boursiers afin de réduire leur dépendance au crédit, selon le quotidien Shanghai Securities News. (Source : AFP) Petites annonces Brèves HÔTELLERIE Marriott reprend la main pour le rachat de Starwood Brésil société de capital investissement JC Flowers et le fonds chinois Primavera Capital. hausse de 3,07 %, à 1,041 euro (1,173 dollar), dans un marché ayant gagné 0,46 %. TÉLÉCOMMUNICATIONS Le patron de Telecom Italia démissionne, en désaccord avec Vivendi ÉTUDE Internet deviendra en 2017 le premier support publicitaire Le patron de Telecom Italia Marco Patuano a démissionné hier en raison de divergences stratégiques avec le groupe français Vivendi, devenu l’an dernier l’actionnaire de référence de l’opérateur italien. Dans un communiqué, Telecom Italia a annoncé que le directeur général Marco Patuano « avait remis aujourd’hui sa démission, qui reste subordonnée à l’acceptation de ses termes et conditions par les instances compétentes ». À la Bourse de Milan, les investisseurs ont bien accueilli l’annonce de la démission : le titre a fini en Les dépenses publicitaires sur Internet dépasseront pour la première fois l’an prochain celles à la télévision, a estimé hier l’agence ZenithOptimedia, spécialisée dans les prévisions sur le marché publicitaire. La publicité sur Internet connaîtra cette année une croissance trois fois supérieure à celle sur les autres supports, grâce à la demande pour des annonces sur les réseaux sociaux, la vidéo en ligne ou la recherche payante, prévoit l’agence. En décembre, ZenithOptimedia estimait qu’Internet ne deviendrait le premier support publicitaire qu’à compter de 2018. Pour placer vos Petites Annonces à partir du web : www.lorientlejour.com, onglet « Petites Annonces ». DEMANDE D’EMPLOI L’arabe sera tellement facile, leçons privées, bon prix, arrangement spécial pour les ambassades. Tél.: 03/878224. OFFRES D’EMPLOI Salon de coiffure à Rabieh recrute esthéticienne, coiffeur, exp. requise. Tél.: 03/376254. IMMOBILIER LOCATION Achrafieh, appt meublé 130m2, en très bon état, étage élevé, 2 ch., réception, 15500$/an. Tél.: 01/616000, www.sodeco-gestion.com Appt meublé et équipé, Achrafieh, jard. Sioufi, 2 c. à c., grde terrasse, park., 1000$/mois. 03/146946, Nadia. 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Avec défiance, l’ambassadeur de la Syrie à l’Onu a assuré du « sérieux » et de la « sincérité » de sa délégation et renvoyé la balle à l’opposition, accusée pour la énième fois de compter des « terroristes » en son sein. « Le gouvernement a son propre concept, très élaboré, du terrorisme, a ironisé Staffan de Mistura un peu plus tard. Nous en avons une définition très simple : sont terroristes les groupes classés comme tels par l’Onu. » Le diplomate avait déjà reproché vendredi aux négociateurs du régime d’en rester aux déclarations de principe, tout en louant les efforts « substantiels » de l’opposition. Staffan de Mistura a redemandé hier au régime de livrer sa vision de « l’organe de transition » qui, selon la feuille de route fixée par l’Onu, doit être conçu à Genève. Bachar al-Jaafari « m’a répondu que c’était prématuré », a rapporté l’émissaire de l’Onu. « Mon message a été que prématuré signifie imminent : il est essentiel de commencer à se pencher sur leur vision de la transition politique. C’est la mère de toutes les batailles. » Pour Damas, cet organe ne peut être qu’un gouvernement élargi à quelques ministres d’opposition, mais toujours dirigé par Bachar elAssad. L’opposition réclame un organe ayant les pleins pouvoirs dans lequel le pré- Le négociateur en chef du régime Bachar el-Jaafari, lors d’une conférence de presse, hier, à Genève. Fabrice Coffrini/AFP sident Assad, accusé d’être « le boucher de son peuple », n’aurait aucun rôle. De précédentes discussions, déjà à Genève en 2014, ont achoppé sur ce sujet. Staffan de Mistura a exhorté le régime à « se montrer réaliste » et à entrer dans le vif des débats avant jeudi soir, quand les négociateurs feront une pause d’une dizaine de jours minimum. Revers pour le régime à Palmyre Sur le terrain, les forces loyales au régime ont essuyé un sérieux revers dans leur tentative de reprendre la cité antique de Palmyre à l’organisation État islamique (EI), avec la perte de 26 combattants à quatre kilomètres de la « perle du désert syrien ». Une trêve, entrée en vigueur le 27 février, a permis la reprise des pourparlers en Suisse après un premier round avorté en début d’année. Mais le cessezle-feu, parrainé par Washington et Moscou, ne s’applique pas aux groupes jihadistes. Hier, des tensions sont apparues entre les deux grandes puissances, l’armée russe accusant l’armée américaine de ne pas vouloir discuter du suivi de la trêve. Une rencontre à Moscou, prévue cette semaine, entre les chefs des diplomaties américaine John Kerry, russe Sergueï Lavrov et le président Vladimir Poutine pourrait permettre d’arrondir les angles. Elle sera également « significative » pour le dialogue à Genève, a expliqué à l’AFP Karim Émile Bitar, directeur de recherches à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Allié historique du régime de Damas, Moscou a permis à Bachar el-Assad de regagner du terrain, avec une opération militaire lancée fin septembre. Il y a une semaine, l’annonce surprise par Vladimir Poutine du retrait partiel des troupes russes a toutefois augmenté la pression sur Damas. Selon M. Bitar, « la décision russe de retrait n’équivaut pas à un lâchage du régime d’Assad, mais elle pourrait inciter ce dernier à se montrer un peu moins sûr de lui et à faire des concessions un peu plus significatives qu’il ne l’aurait souhaité ». Mais pour l’instant, le régime campe sur ses positions et maintient la tenue d’élections parlementaires le 13 avril, perçues comme un « pied de nez » à la communauté internationale. Il a même demandé que les négociations en Suisse ne reprennent pas avant le scrutin parce que « cinq des négociateurs sont candidats », selon une source proche de Damas. (Source : AFP) Commentaire Syrie : pourquoi la Russie se désengage ? L’annonce du retrait partiel militaire russe de Syrie a surpris autant que l’irruption de la Russie sur le champ de bataille syrien au mois de septembre dernier. Au terme d’une campagne aérienne de 167 jours, alors que le régime de cessation des hostilités en vigueur depuis le 27 février semble tenir, et que le processus de résolution de la crise s’est réouvert à Genève, comment comprendre cette décision inattendue prise par le président russe ? La première question porte sur le moment choisi par Vladimir Poutine pour annoncer ce retrait partiel. Au-delà de la concordance de date avec le calendrier de la tragédie syrienne qui a débuté le 15 mars 2011, l’annonce du désengagement signifie que le Kremlin estime avoir atteint les objectifs qui soustendaient son intervention et avoir maximisé ses gains au plan politique. À l’échelle internationale, les presque 6 mois de campagne aérienne russe ont permis l’instauration d’un duopole américano-russe pour la résolution du conflit syrien, relativisant – sans pour autant le briser – l’isolement dans lequel la communauté euro-atlantique a cherché à confiner la Russie suite à la crise ukrainienne. Le Kremlin s’est retrouvé à opérer sur le front diplomatique en tandem avec Washington, et leur action commune semble suffisamment puissante pour produire des résultats tangibles en matière sécuritaire (armes chimiques syriennes, 2013) et diplomatique (format de Vienne, puis discussions à Genève), y compris sur un dossier aussi compliqué que celui de la crise syrienne. L’engagement russe visait également à prévenir un nouveau changement de régime, après ceux intervenus en Irak et en Libye, par l’entremise d’acteurs locaux et régionaux que Moscou estime être soutenus par l’Occident. À l’échelle du Moyen-Orient, son intervention a propulsé la Russie au rang de puissance régionale incontournable pour la résolution de la crise syrienne dans la mesure où Moscou a maintenu le dialogue avec le plus grand nombre d’acteurs : les monarchies du Golfe, l’Iran, le Hezbollah, Israël, des États arabes sunnites tels que l’Égypte et la Jordanie, les Kurdes, et, bien sûr, Damas. La détermination de l’engagement russe en Syrie a nettement contrasté avec les atermoiements des États-Unis, par ailleurs prompts à abandonner un allié de longue date, comme le président égyptien Hosni Moubarak, lorsque ce dernier fit face à un soulèvement populaire début 2011. Vue du Golfe notamment, la crédibilité de la Russie comme partenaire n’est plus à démontrer. Au plan local, la campagne aérienne russe a inversé dès la fin de l’année 2015 le rapport de force sur le champ de bataille en le rendant favorable au régime syrien qui aborde ainsi le nouveau tour des négociations à Genève dans une posture suffisamment solide. À ce titre, il convient de remarquer que, dès le mois de décembre 2015, Vladimir Poutine insistait en conférence de presse sur le fait que les forces russes n’avaient pas vocation à rester en permanence en Syrie. Selon le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, l’action de l’aviation russe a permis au régime de reprendre le contrôle de 10 000 km² de territoire, soit l’équivalent d’un peu plus de 5 % de la superficie du pays. Quelque limités que puissent paraître ces gains, ils obèrent tout renversement du régime. Toujours d’après Tartous, ainsi que la base aérienne où pourrait subsister un détachement aérien fort d’une dizaine d’appareils et où pourrait être maintenu un contingent de 1 000 à 1 500 hommes. Comme indiqué par Vladimir Poutine lors de sa réunion avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et avec le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, les sites russes en Syrie devront faire l’objet d’une protection complète, ce qui incite à penser qu’en dehors du maintien des systèmes antiaériens S-400, la batterie de missiles antinavires Bastion devrait aussi rester opérationnelle, de même que les systèmes de défense antiaériens Pantsir-S1, Buk-M3 et Tor-M2. Le maintien de ces systèmes permet à la Russie de conserver sa « bulle » d’interdiction au Levant et lui donne une carte à jouer pour de futures de la tenue d’élections législatives au mois d’avril prochain, ou encore la « ligne rouge » évoquée par la délégation syrienne – faisant allusion à l’évocation du sort de Bachar el-Assad lors des négociations de paix – à la veille de la reprise des discussions à Genève ont pu convaincre le Kremlin qu’il était temps d’atténuer son soutien à Damas. L’allègement du dispositif iranien en Syrie – Téhéran aurait annoncé concomitamment au désengagement russe le départ de près de 2 500 de ses 6 000 hommes déployés sur le terrain – tendrait également à faire peser plus fortement sur les épaules du président syrien et du Hezbollah le fardeau militaire, rendant ainsi Damas plus réceptif aux négociations. La Russie est par ailleurs parvenue à imposer son agenda en contraignant les groupes rebelles fonctionner et où l’intensité des combats paraît diminuer, la Russie souhaite non seulement donner l’impression qu’elle reste maîtresse du tempo, mais elle cherche aussi à renvoyer une image victorieuse de sa campagne. Le tableau aurait été sensiblement différent si les appareils russes avaient entamé un retrait alors que les combats faisaient rage, ce qui aurait véhiculé une image de défaite. Selon certaines sources, des consultations avec Washington auraient précédé la décision de Moscou, et les États-Unis auraient accepté de donner des garanties au clan de Bachar el-Assad de cesser leur soutien aux forces rebelles dites fréquentables et de promouvoir la fédéralisation de la Syrie lors des négociations de paix à Genève. Le schéma fédéral permettrait de préserver l’intégrité territo- L’action de l’aviation russe a permis au régime de reprendre le contrôle de 10 000 km² de territoire, soit l’équivalent d’un peu plus de 5 % de la superficie du pays. Olga Balashova/Reuters/Ministère de la Défense russe/Handout via Reuters le ministère de la Défense, les frappes russes auraient en outre permis de neutraliser près de 2 000 jihadistes venant de Russie. Enfin, l’armée syrienne est par ailleurs à peine capable de tenir le terrain repris à ses adversaires, ce qui revient à dire qu’elle a atteint l’extension maximale de son périmètre d’action, et que poursuivre l’offensive, dans l’optique d’une improbable reconquête du territoire syrien, risque de compromettre les gains chèrement acquis. Loin de disparaître, l’empreinte militaire de la Russie en Syrie va évoluer. La réduction de la voilure des forces russes devrait se traduire par le retrait de la majorité des quelque 6 000 hommes dont Moscou disposerait à ce jour en Syrie, ainsi que de la soixantaine d’appareils déployés sur la base aérienne de Hmeimim, près de Lattaquié. La Russie conserve les installations navales dont elle dispose à négociations. Au demeurant, si la situation le nécessitait, Tartous et Hmeimim restent deux points d’entrée par lesquels Moscou pourrait redéployer une force expéditionnaire. Les capacités russes qui restent en Syrie poursuivront les frappes contre des cibles désignées par Moscou comme terroristes, au premier rang desquelles se trouvent le groupe al-Nosra (el-Qaëda) et l’État islamique (EI). L’annonce du retrait partiel des forces russes de Syrie signifie par ailleurs que le processus diplomatique à Genève est effectivement lancé. Bien que présenté comme étant le fruit d’un accord concerté avec Damas, il ne faut pas écarter la possibilité que le désengagement de Moscou constitue une manœuvre visant à infléchir la position de Bachar el-Assad lors des négociations de paix. Les déclarations du président syrien sur ses ambitions de reconquête du pays, l’annonce soutenus par les Occidentaux à faire un choix : continuer le combat, notamment aux côtés d’al-Nosra, et donc s’exposer à des bombardements désormais acceptés par les ÉtatsUnis, ou se battre contre elQaëda et l’État islamique, et prétendre à un rôle politique dans le futur de la Syrie. Une des principales conséquences du retrait russe est qu’il hypothèque l’escalade militaire et l’enlisement sur le champ de bataille syrien. En cas d’échec des négociations, la Russie n’aurait eu en effet guère d’autres possibilités que de poursuivre avec l’option militaire en musclant son dispositif. Or, en réduisant graduellement son empreinte militaire dès aujourd’hui, Moscou se réserve la possibilité de pouvoir revenir demain, sans que cela ne soit interprété comme un enlisement, voire une défaite. En outre, en décidant de se retirer au moment où le régime de cessation des hostilités semble riale du pays, de dédommager les Kurdes syriens avec qui Russes et Américains coopèrent activement, et de cristalliser l’influence russe dans la région côtière syrienne. Au demeurant, le régime comme les rebelles restent à ce jour fortement opposés à cette solution. Si la Russie a réalisé une démonstration de force en Syrie, elle n’est cependant pas parvenue à briser l’isolement dont elle fait l’objet de la part de la communauté euro-atlantique depuis la crise ukrainienne, et les appels de Vladimir Poutine à la formation d’une grande coalition contre le terrorisme ne se sont pas matérialisés, même après les attentats de Paris. En outre, la campagne syrienne a compromis les bonnes relations que Moscou entretenait avec Ankara, et l’intensification des relations russo-kurdes ne devrait guère infléchir cette tendance à moyen terme. Le coût de l’opération militaire en Syrie a aussi pu être évoqué comme une limite de l’engagement russe et une des motivations sous-tendant le retrait décidé par le président Poutine. Selon les sources, le coût quotidien des opérations militaires russes en Syrie s’élèverait à 3 millions de dollars, ce qui représenterait un total de 500 millions de dollars pour l’ensemble de la campagne. À ce chiffre s’ajoutent d’autres frais générés par exemple par les tirs de missiles de croisière Kalibr. Le coût unitaire de ces missiles est évalué à 750 000 dollars, ce qui donne une note de 36 millions de dollars pour les 48 missiles tirés depuis la mer Caspienne et la Méditerranée. Sa campagne syrienne aura donc coûté au Kremlin un budget nettement inférieur au milliard de dollars, un montant qui pourrait bien être couvert par la signature de futurs contrats d’exportation d’armements stimulés par les démonstrations de matériels réalisées par l’armée russe sur le « polygone syrien ». Enfin, si l’État islamique a été affaibli par les quelques bombardements russes qui l’ont ciblé, il n’en demeure pas moins que Daech contrôle toujours la majeure partie de la Syrie orientale. Rétrospectivement, s’engager en Syrie en annonçant combattre Daech était un objectif très ambitieux promis au mieux à une vive désillusion. La campagne aérienne russe a démontré que la Russie était capable de modifier l’équilibre des forces sur un champ de bataille situé en dehors de l’espace postsoviétique, à travers le déploiement temporaire d’une force expéditionnaire de taille modeste, pour un coût financier tout aussi modeste, avec des pertes minimales : 3 hommes tués, 1 hélicoptère détruit au sol, et 1 avion abattu par un pays membre de l’Otan. À travers ce désengagement graduel, la Russie démontre qu’elle est prête à accorder son soutien à un partenaire, mais pas à n’importe quel prix. Le Kremlin semble avoir plus que jamais fait sienne la pensée de Machiavel qui écrivait dans Le Prince que l’« on fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut ». La décision du président russe s’inscrit également dans une approche clausewitzienne de la guerre : après avoir fait la démonstration de sa capacité à manier le hard power pour atteindre des objectifs politiques, le Kremlin démontre sa capacité à mettre un terme à son usage pour donner sa chance à la diplomatie. IGOR DELANOË Directeur adjoint de l’Observatoire (Centre d’analyse de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe) Autonomie Les Kurdes syriens défendent à Moscou leur projet fédéral Le représentant des Kurdes syriens à Moscou a défendu hier la proclamation d’une région fédérale kurde dans le nord de la Syrie, un projet qui suscite autant l’opposition du régime de Damas que des rebelles syriens. « Nous n’aspirons pas à créer une zone autonome exclusive à la nation kurde », a justifié Rodi Osman, le directeur du bureau de représentation des Kurdes syriens en Russie. « Nous visons à instaurer un régime fédéral, démocratique et laïque dans lequel toutes les composantes de la société syrienne pourront se retrouver et par lequel elles se sentiront représentées », a-t-il poursuivi. Pour rappel, les Kurdes de Syrie et leurs alliés ont proclamé jeudi un « système fédéral » unissant les zones sous leur contrôle dans le nord du pays, un modèle qu’ils espèrent voir s’appliquer à l’ensemble du territoire après la fin de la guerre. Cette initiative inédite s’apparente à une autonomie de facto pour les plus de 10 % du territoire syrien et les trois quarts de sa frontière avec la Turquie que contrôlent les groupes combattants kurdes. De son côté, la Ligue arabe a rejeté hier la proclamation par les Kurdes de Syrie d’une région fédérale, estimant que de tels « appels séparatistes portaient atteinte à l’unité de la Syrie ». « La Ligue arabe refuse ces appels séparatistes qui portent atteinte à l’unité de la Syrie », a indiqué hier au Caire le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmad ben Helli. (Source : AFP) Crise des migrants Accord UE-Turquie : 25 fonctionnaires turcs se rendront sur les îles grecques Vingt-cinq fonctionnaires du service turc de l’Immigration se rendront sur cinq îles grecques de la mer Égée dans le cadre de l’accord passé vendredi entre l’UE et la Turquie, a annoncé hier le service grec de coordination de la politique migratoire. Ces 25 agents seront répartis sur Chios, Lesbos, Samos, Leros et Kos, principales îles d’entrée des migrants et réfugiés en Europe en provenance des côtes turques, a indiqué un communiqué de ce service. Selon la télévision publique grecque Ert, huit fonctionnaires turcs sont déjà arrivés hier à Lesbos tandis que les médias turcs faisaient état de la présence de six agents à Chios. Côté grec, « cinq policiers seront envoyés dans une première phase vers des ports turcs, dont deux à Cesme et trois à Dikeli », a-t-on appris de même source. De son côté, le HCR a cessé hier de transporter vers le « hot-spot » de Moria les migrants arrivant sur l’île grecque de Lesbos, car avec l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie sur les migrants, celui-ci est désormais « un lieu fermé », a indiqué à l’AFP son porte-parole sur cette île. « Nous avons pris la décision de principe de nous désengager des opérations de transport depuis le rivage et depuis Mytilène, port de Lesbos, vers le hot-spot de Moria » situé au centre de Lesbos, a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’Onu à Lesbos, Boris Cheshirkov. Il a souligné que Moria était désormais « un lieu fermé » d’où « les gens ne sont pas autorisés à sortir ». Renvoi des personnes D’autre part, Frontex, l’agence chargée des frontières extérieures de l’UE, a demandé hier aux pays membres de l’UE et ceux associés à la zone Schengen (Islande, Suisse, Norvège, Liechtenstein) de lui fournir 1 500 policiers et 50 experts en réadmission pour aider la Grèce à gérer la crise migratoire. Ces personnels font partie des 4 000 fonctionnaires prévus pour mettre en œuvre l’accord UE-Turquie, a indiqué à l’AFP une porte-parole de Frontex, Ewa Moncure. « Il est important de souligner que Frontex peut renvoyer des personnes seulement après que les autorités grecques ont soigneusement analysé chaque cas individuel et pris la décision finale de renvoi », a déclaré le directeur exécutif de Frontex Fabrice Leggeri, cité dans un communiqué. « Le retour de ceux qui n’ont pas droit à la protection internationale se déroulera en pleine conformité avec la loi internationale et européenne », a-t-il ajouté. (Source : AFP) Brèves GOLFE Un général iranien réclame l’occupation et l’annexion de Bahreïn Un des dirigeants des gardiens de la révolution iranienne, le général Saïd Ghasemi, a appelé à l’occupation et à l’annexion de Bahreïn, affirmant que « Bahreïn est une province iranienne ». Selon l’agence Tasnim, relevant des gardiens de la révolution, le général Ghasemi, qui a été l’un des leaders de la guerre Iran-Irak, a déclaré que « Bahreïn devrait retourner à l’Iran et faire partie de la province de Bushehr, sur les rives du golfe Persique ». Confident de l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le général a par ailleurs affirmé que « Bahreïn a été retirée de l’Iran en raison du colonialisme ». ÉTATS-UNIS Les Américains agiront si l’Iran viole l’accord nucléaire, avertit Biden Le vice-président américain Joe Biden a averti tard dimanche que les ÉtatsUnis surveillaient l’Iran de très près et « agiraient » si Téhéran ne respectait pas l’accord sur le nucléaire. « Les éléments d’incitation sont en place pour que l’Iran respecte sa part de l’accord », a dit M. Biden. « Nous surveillons l’Iran de très près » car « selon les termes de cet accord, l’Iran ne sera jamais autorisé à poursuivre un programme d’armement nucléaire, jamais, jamais, jamais, jamais », a-t-il déclaré devant la conférence annuelle du lobby proisraélien (Aipac). « Si l’Iran viole l’accord, les États-Unis agiront », a averti M. Biden. L’accord prévoit notamment que les sanctions soient de nouveau appliquées en cas de non-respect de ses dispositions. SERBIE Un homme tué en actionnant un engin explosif dans une pâtisserie de Belgrade Un homme est mort en se faisant exploser hier dans une pâtisserie du centre de la capitale serbe Belgrade, a annoncé la police, soulignant qu’il ne s’agissait pas d’un attentat terroriste et que personne n’avait été blessé. « Un inconnu a été tué aujourd’hui à 12h38 (11h38 GMT) dans la rue Ilije Garasanina après avoir actionné un engin explosif dans une pâtisserie », a déclaré la police dans un communiqué. Les premiers éléments de l’enquête ont montré qu’il « ne s’agissait pas d’un attentat terroriste car avant l’activation de l’engin explosif, l’homme a demandé aux deux employés et à un client de sortir », a indiqué la police dans un autre communiqué. « Il n’y a pas de blessé », a souligné la police, faisant état de « dégâts légers ». Un journaliste de l’AFP a constaté que les vitrines de la pâtisserie étaient intactes. International / L’actualité 11 mardi 22 mars 2016 Décryptage Lutte antiterroriste Entre EI et PKK, Erdogan au pied du mur Attentats de Paris : nouvelle progression dans l’enquête avec l’identification d’un complice La Turquie connaît actuellement « l’une des plus grandes vagues de terrorisme de son histoire », a déclaré hier le président turc. Anthony SAMRANI, avec agences Cinq attentats en moins de trois mois, huit en moins d’un an. La Turquie connaît actuellement « l’une des plus grandes vagues de terrorisme de son histoire », selon les termes du président Recep Tayyip Erdogan. Dans un discours à Istanbul, M. Erdogan a décrété hier la mobilisation générale contre le « terrorisme », en a appelé à la « grandeur de l’Empire ottoman » et l’esprit des vainqueurs de la bataille de Gallipoli, « et assuré que la Turquie » vaincrait rapidement ». L’ennemi est double : d’une part, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre qui la Turquie est en guerre depuis plus de 30 ans ; de l’autre, l’État islamique (EI) avec qui la Turquie a été longtemps accusée d’entretenir des relations troubles. Deux ennemis qui sont, eux-mêmes, ennemis entre eux puisqu’ils s’affrontent aujourd’hui quotidiennement en Syrie. La version syrienne du PKK, le PYD (Parti de l’union démocratique) et sa branche armée, le YPG (Unité de peuplement), profitent en effet de leurs combats contre l’EI en Syrie pour mettre la main sur un territoire autonome dans le Nord syrien et pour rallier la communauté internationale à leurs causes. Les victoires militaires du PYD sur le front syrien permettent au PKK de développer sa stratégie dans trois pays, la Turquie, la Syrie et l’Irak, où ses responsables sont exilés dans les monts Kandil. « Jusqu’à récemment, la guerre avec l’armée turque avait seulement lieu dans les montagnes. Puis elle s’est déplacée dans les villes. Maintenant, il y aura des combats partout », assurait Cemil Bayik, l’un des responsables du PKK, dans une interview au Times le 15 mars 2016. Cette stratégie pourrait toutefois être contre-productive pour le PKK. En s’en prenant à des civils, avec des méthodes similaires à l’EI, ils risquent de se mettre la population à dos et de renforcer le pouvoir du président turc. Ce dernier justifie déjà sa politique autoritaire par la menace terroriste, et la demande de sécurité pourrait prévaloir, aux yeux de la majorité de la population, sur la demande de liberté. Plus grande menace Même si la Turquie a multiplié les opérations de police visant à démanteler les cellules de l’EI et qu’elle a bombardé les positions de l’organisation jihadiste en Syrie, il n’empêche qu’elle considère tout de même le PKK comme une plus grande menace. L’organisation kurde et son avatar syrien sont en effet la principale cible des bombardements turcs en Syrie depuis l’été 2015 alors que M. Erdogan avait fait auparavant la démarche d’entamer des négociations de paix avec le PKK. Le fait de voir son ennemi de toujours mettre la main sur un territoire autonome dans le Nord syrien – qui constituerait une base arrière pour le PKK – le hante bien davantage que la menace jihadiste, puisque ce projet remet en question la stabilité et l’intégrité territoriale de l’État. L’avenir de la Turquie passe aujourd’hui plus que jamais par la Syrie. Ankara dénonce « l’hypocrisie » de ses alliés européens, et américains, qui considèrent tous deux le PKK comme un groupe terroriste, mais qui soutiennent et arment son avatar syrien. L’alliance entre les Américains et les Kurdes devrait toutefois rester circonstancielle puisque Washington privilégiera sans doute, à terme, ses bonnes relations avec Ankara. Les Européens, qui ont besoin des Turcs pour endiguer la crise des réfugiés, pourraient également faire davantage de concessions à ce niveau-là. Mais les effets de la crise syrienne sur la Turquie ne devraient pas pour autant s’estomper. La crise des réfugiés, la relance de la guerre contre les Kurdes, la multiplication des cellules jihadistes, l’isolement international de la Turquie fragilisent l’État turc dans ses fondamentaux. Ils sont pourtant, en partie, le résultat de la politique du gouvernement, et plus particulièrement de son président. Celui qui se rêvait comme le nouveau Mustapha Kemal, mais dans une version plus conservatrice et plus ottomane, a, en une seule année, largement assombri son bilan politique pourtant présenté comme un modèle de réussite pendant plus de dix ans. Et mis en péril sa nation. La rue Istiklal vide du fait de la menace terroriste. Osman Orsal/Reuters Conflit Israël exfiltre secrètement des juifs du Yémen Selon l’Agence juive, environ 200 juifs ont été sauvés au cours d’opérations secrètes menées ces dernières années, dont plusieurs dizaines au cours des mois passés. Israël a annoncé hier avoir exfiltré du Yémen en guerre 19 juifs au cours d’une opération secrète et périlleuse destinée à secourir les derniers survivants de l’une des plus vieilles communautés juives au monde. Dix-sept membres de la communauté juive du Yémen, autrefois forte de dizaines de milliers d’individus, sont arrivés dans la nuit de dimanche à lundi en Israël. Deux autres les avaient devancés les jours précédents à la faveur d’un transfert digne d’un thriller, a indiqué à l’AFP Yigal Palmor, le directeur de la communication de l’Agence juive, organisation paragouvernementale œuvrant à l’immigration des juifs en Israël. « Un jour peut-être on en fera un film. On parle d’une opération secrète dans un milieu hostile. Ce n’est pas facile de sortir des gens visiblement et ostensiblement juifs », explique-til. Il a refusé d’entrer dans les détails pour protéger les acteurs de l’opération dont la préparation a pris « plusieurs mois ». Les migrants ont été acheminés directement en bus de l’aéroport de TelAviv vers un centre pour immigrants à Beer-Sheva, dans le sud d’Israël. Pour l’Agence juive, cette opération est la dernière au secours des hommes et des femmes réputés descendre de ceux envoyés en Arabie il y a 2 500 ans par le roi Salomon. De cette communauté ne subsistent désormais qu’une cinquantaine de juifs qui ont choisi de rester au Yémen, dont une quarantaine dans la capitale Sanaa, selon M. Palmor. « Ce sont des individus un peu isolés » qui « n’ont pas voulu profiter de cette opération de la der- nière chance », indique-t-il. « C’est la fin de la communauté (juive du Yémen) en tant que telle », résume le responsable. Il s’inquiète des risques que courent ceux qui sont restés dans un pays « extrêmement dangereux pour eux » et où les rebelles chiites houthis, qui contrôlent Sanaa, sont « ouvertement antisémites ». mission historique s’achève aujourd’hui », a réagi son chef Natan Sharansky. L’Agence juive affirme avoir sauvé environ 200 juifs au cours d’opérations secrètes menées ces dernières années, dont plusieurs dizaines au cours des mois passés. Depuis sa création en 1948, Israël a accueilli 51 000 juifs du Yémen, selon l’Agence. Près de 50 000 d’entre eux avaient fait le voyage entre 1949 et 1952 à la faveur de l’opération « Tapis magique ». Ensuite, l’émigration s’est poursuivie par petits groupes, vers Israël ou les États-Unis. Des centaines de milliers de juifs d’origine yéménite vivent aujourd’hui en Israël. (Source : AFP) « Mission historique » La communauté juive du Yémen s’est réduite comme peau de chagrin au cours des dernières décennies, repliée sur elle-même, confrontée aux violences et aux menaces, victime des affrontements entre l’armée yéménite et la rébellion. Largement oubliée, elle ne subsistait plus qu’à Sanaa, où nombre de juifs ont été héliportés en 2007 pour vivre sous haute protection, et à Raïda, dans le désert à 80 km au nord de la capitale. En 2008, un membre de la communauté avait été assassiné pour avoir refusé de se convertir à l’islam. En 2012, Aharon Zindani avait subi le même sort uniquement parce qu’il était juif, selon M. Palmor. La même année, une jeune fille avait été séquestrée, convertie et mariée de force à un musulman. Parmi les nouveaux arrivés en Israël figurent le fils d’Aharon Zindani, sa femme et leurs trois enfants, venus de Sanaa. Quatorze autres ont été exfiltrés de Raïda, y compris le rabbin de la communauté, qui a emporté un rouleau de la Torah peut-être vieux de 500 ou 600 ans. Depuis 1949, l’Agence juive a « ramené la communauté juive du Yémen chez elle, en Israël, et cette Israël a annoncé hier avoir exfiltré du Yémen en guerre 19 juifs au cours d’une opération secrète et périlleuse. Photo AFP Possibles pourparlers de paix interyéménites fin mars au Koweït Un nouveau round de pourparlers de paix interyéménites pourrait se tenir fin mars au Koweït sous l’égide de l’Onu, a indiqué hier à l’AFP un responsable gouvernemental yéménite. Ces négociations devraient s’accompagner d’une trêve dans la guerre qui déchire le Yémen depuis l’intervention dans ce pays fin mars 2015 d’une coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite en soutien au gouvernement reconnu internationalement, a ajouté le responsable qui a requis l’anonymat. « Le principe de la tenue fin mars à Koweït de nouveaux pourparlers a été retenu » au terme de consultations que le médiateur de l’Onu, Ismaïl Ould Cheikh Ahmad, a eues avec les différents protagonistes du conflit, a-t-il ajouté. L’émissaire onusien a indiqué dimanche avoir eu « des entretiens positifs et constructifs » à Sanaa avec des responsables des rebelles houthis et de leurs alliés, les partisans de l’exprésident Ali Abdallah Saleh. « Des préparatifs sont en cours pour un prochain round des pourparlers de paix au Yémen », a-t-il ajouté sur sa page Facebook, sans avancer de date ou de lieu. Le procureur fédéral belge estime qu’il y a « une forte attente de la justice et des victimes » pour que Salah Abdeslam puisse être jugé en France. Trois jours après l’arrestation du suspect-clé Salah Abdeslam, l’enquête sur les attentats de Paris a franchi un nouveau pas, hier, avec l’identification d’un complice présumé, Najim Laachraoui, dont l’ADN a été retrouvé sur du matériel explosif utilisé le 13 novembre. Désormais « activement recherché », a précisé le parquet fédéral belge en annonçant cette identification, Najim Laachraoui, né le 18 mai 1991 et parti en Syrie en février 2013, était connu jusqu’à présent sous la fausse identité de Soufiane Kayal. C’est sous ce faux nom qu’avait été louée à Auvelais, près de Namur, une maison utilisée pour préparer les attentats qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés. Des traces de son ADN ont retrouvées dans cette maison ainsi que dans la planque de la rue Henri Bergé dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, selon le parquet fédéral. Cet homme de 24 ans pourrait avoir aidé à confectionner les ceintures d’explosif. Son ADN a également été retrouvé sur « du matériel explosif utilisé lors des attaques », a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête. Il a été jugé par défaut en février à Bruxelles dans le procès d’une filière de recrutement de combattants pour la Syrie et une peine de 15 ans de prison a été requise à son encontre. Le 9 septembre, Laachraoui avait été contrôlé à bord d’une Mercedes à la frontière austrohongroise en compagnie de Salah Abdeslam et de Mohammad Belkaïd, un Algérien de 35 ans abattu par la police mardi dans la commune bruxelloise de Forest. Les enquêteurs soupçonnent Laachraoui et Belkaïd d’avoir été en liaison téléphonique avec certains des kamikazes le soir des attaques. Il y a, selon les enquêteurs, une « forte probabilité » pour que Belkaïd ait été le destinataire du SMS « On est parti, on commence », envoyé à 21h42 le 13 novembre par un des kamikazes du Bataclan à un téléphone localisé en Belgique. Najim Laachraoui, alias Soufiane Kayal, est « activement recherché » par les polices belge et française. Photo AFP Un autre numéro belge avait appelé ce soir-là Abdelhamid Abaaoud, l’organisateur présumé des attaques, depuis le même endroit à Bruxelles. Le 17 novembre, les deux visages de Belkaïd et de Laachraoui avaient été captés par les caméras de surveillance d’une agence Western Union bruxelloise, où la fausse carte d’identité du premier a été utilisée pour faire un virement de 750 euros à Hasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abaaoud, afin qu’elle lui trouve une planque en région parisienne. « Puzzle » à compléter « Nous avons pas mal de pièces (...), mais nous sommes encore loin d’avoir terminé le puzzle », a déclaré le procureur fédéral belge Frédéric van Leeuw, lors d’une conférence de presse conjointe avec le procureur de Paris François Molins à Bruxelles. Si Salah « Abdeslam décide (...) de nous donner quelques explications, ça va donner une autre lumière sur le dossier et éclairer quelques zones d’ombre », notamment « le rôle de chacun » des protagonistes, a-t-il ajouté. Selon son avocat Sven Mary, le Français de 26 ans « vaut de l’or » pour les enquêteurs belges avec lesquels il « collabore », et il refuse d’être remis aux autorités françaises en vertu du mandat d’arrêt européen qui le vise. Pour François Molins, il y a « une forte attente de la justice et des victimes » pour qu’Abdeslam puisse être jugé en France. Selon la procédure du mandat d’arrêt européen, une décision définitive doit intervenir dans un délai de 60 jours à compter de l’arrestation, ou 90 jours en cas de recours. Interrogé sur l’intention de Sven Mary de porter plainte contre lui pour violation du secret de l’instruction, le procureur de Paris s’est déclaré « très serein », rappelant que le code de procédure pénale français l’autorisait à « rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure ». Inculpé au lendemain de son arrestation pour assassinats terroristes et participation aux activités d’un groupe terroriste, Salah Abdeslam apparaît « comme ayant eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 novembre », en participant à l’arrivée de certains jihadistes en Europe, et « dans la préparation logistique des attentats », avait dit samedi François Molins. (Source : AFP) Société À Gaza, le hip-hop et le rock en galère Le Hamas au pouvoir n’autorise quasiment jamais les concerts et spectacles de danse. À Gaza, les artistes ne rêvent que de scènes enflammées, mais leur élan se heurte à la réalité : salles et instruments de musique manquent et le Hamas au pouvoir n’autorise quasiment jamais les concerts et spectacles de danse. Et pourtant, l’enthousiasme est là, bien vivant dans le petit territoire palestinien où 70 % des habitants sont âgés de moins de 30 ans. « Les Gazaouis sont friands de musique. À chaque concert, ils répondent présent », témoigne le bassiste Khamiss Abou Chaabane, sur la petite scène d’un théâtre aux 200 places remplies. Mais son groupe de « soft rock », Watar Band, a du mal à répondre à cet engouement : son dernier concert remonte à plus de six mois, le précédent à un an et demi. Pour répéter, s’enregistrer ou se filmer, les danseurs, musiciens et autres rappeurs se retrouvent dans de petites salles aménagées là où ils le peuvent, souvent dans leurs maisons. Impossible pour eux de rêver plus grand, faute d’autorisations officielles, disent-ils, et de place. Faute aussi d’instruments ou d’équipements, bloqués à l’entrée de la bande de Gaza par le blocus imposé depuis 10 ans par Israël. Le Centre culturel français était l’un des derniers lieux où les jeunes Gazaouis pouvaient s’échapper des guerres, des querelles politiques palestiniennes et du chômage qui touche deux tiers d’entre eux. Mais il a fermé après plusieurs attaques. Il n’y a plus non plus de cinéma à Gaza, étroite langue de terre coincée entre l’Égypte, Israël et la Méditerranée sur laquelle s’entassent 1,8 million de Palestiniens. Quelques rares scènes de théâtre rarement utilisées et une poignée de petits studios d’enregistrement subsistent. Chanter dans la guerre Faute de lieux, les musiciens prennent donc la tangente sur Internet. Même au plus fort de la guerre de l’été 2014, Watar Band et le rappeur Aymane Mghamess mettaient en ligne chansons et clips tournés dans les ruines parce que « les gens ont besoin de musique ». « À Gaza, la vie, la mort, c’est pareil/ Ils peuvent dresser encore plus de checkpoints et de barrières/ crois-moi je ne me lasserai pas/ nos rêves survivront, même si je meurs moi aussi », scandait Aymane, 30 ans et pionnier du rap à Gaza, dans un clip visionné des dizaines de milliers de fois. C’est aussi sur Internet que Mahmoud Saradi, 21 ans, casquette et pantalon de jogging, s’est initié aux mouvements de breakdance. Cette danse acrobatique venue du ghetto américain est, pour Karim Azzam, 18 ans, le meilleur moyen pour « évacuer le désespoir, la pression, tout ce qu’on subit » à Gaza. Un bon moyen aussi pour attirer la jeunesse chez qui les cultures urbaines font des émules depuis plus d’une dizaine d’années. La preuve ? Le filon n’a pas échappé aux publicitaires qui font appel aux breakdancers et adeptes du parkour pour donner un coup de jeune à leurs clips télévisés ou leurs panneaux publicitaires. Faute de pouvoir quitter le territoire, Karim et Mahmoud ont fait une croix sur les compétitions internationales, et même nationales puisque la Cisjordanie et Jérusalem sont inatteignables. Les jeunes artistes doivent aussi composer avec les barrières dressées par les Gazaouis eux-mêmes, la société conservatrice et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir depuis 10 ans. « On a voulu ouvrir notre centre dans la ville de Gaza, mais les autorités nous ont refusé trois fois le permis. Ils nous disaient : “vous êtes danseurs ? Alors, ce centre, ce n’est pas de l’art, c’est une boîte de nuit” », se rappelle, amer, Abderrahim Zrii, 22 ans, qui gère l’administration du centre d’entraînement des B-Boy Funk. « Rayé du programme » Le groupe s’est rabattu sur la maison du père de trois de ses membres, tous exilés en Europe et aux États-Unis à présent. Et c’est dans la pénombre de ce centre improvisé dans une ruelle du camp de réfugiés de Nousseirat que s’entraînent une dizaine d’adolescents. Comme l’électricité ne marche que huit heures par jour, la musique s’échappant d’un ordinateur portable ne durera que le temps de la batterie, mais rien n’entame l’enthousiasme de ces jeunes. « Les autorités nous demandent sans cesse des autorisations officielles », explique Mohammad al-Loumani, ingénieur informatique de 35 ans et spécialiste du riff à la guitare électrique de Watar Band. « On sait que, pour chaque concert, on va devoir se démener et se fatiguer, mais la joie du public est notre récompense. » Les motifs de découragement ne manquent pas, renchérit Khamiss, 26 ans, petite barbe rousse bien taillée. « Les artistes à Gaza sont dans la pire des positions : empêchés de bouger par le blocus, et les concerts sont tellement rares qu’ils finissent par faire autre chose pour manger. » Pour le rappeur Aymane Mghamess, les autorités redoutent ces foules de jeunes, filles et garçons mêlés. « Dès qu’un rappeur est prévu, elles le rayent du programme », assuret-il. « On nous accuse de faire de la musique d’importation occidentale et même de porter des tenues indécentes », racontet-il, encore amusé par l’accueil reçu par son « baggy », ce pantalon que certains rappeurs portent très bas. Ici, se désolet-il, « personne ne respecte ta liberté de penser ». Sarah BENHAIDA/AFP 12 International / L’actualité mardi 22 mars 2016 Cuba/USA À La Havane, Obama salue un « jour nouveau » Raul Castro a une nouvelle fois réclamé avec force la suppression de l’embargo qui pénalise son pays depuis 1962. Barack Obama a salué hier, au deuxième jour d’une visite historique à La Havane, un « jour nouveau » dans les relations entre les États-Unis et Cuba, tout en reconnaissant la persistance de profondes divergences. Image longtemps inimaginable : le président des États-Unis et son homologue cubain Raul Castro ont participé à une conférence de presse commune, par instants tendue, au palais de la Révolution de La Havane, puissant symbole de la lutte contre « l’impérialisme américain ». Premier président américain en exercice à se rendre à Cuba depuis 88 ans, Barack Obama, qui quittera le pouvoir en janvier 2017, souhaite, avec cette visite riche en symboles, rendre irréversible le rapprochement engagé avec le régime communiste. « Après plus de cinq décennies très difficiles, les relations entre nos gouvernements ne vont pas changer du jour au lendemain », a-t-il reconnu, tout en assurant avoir des conversations « franches et directes » sur les points de désaccord, démocratie et droits de l’homme en tête. Si M. Obama a salué « l’esprit d’ouverture » de son homologue cubain, de 30 ans son aîné, il a cependant assisté médusé aux réponses courroucées de ce dernier lorsqu’un journaliste américain lui a posé une question sur les prisonniers politiques. « Donnez-moi la liste ! » « Donnez-moi la liste immédiatement pour que je les libère (...) Donnez-moi le nom ou les noms (...) S’il y en a, ils seront libérés avant la nuit ! » a lancé le leader cubain, irrité. « On ne peut pas politiser la question des droits de l’homme, ce n’est pas correct », a-t-il ajouté un peu plus tard. Sans surprise, le leader cubain a une nouvelle fois réclamé avec force la suppression de l’embargo qui pénalise son pays depuis 1962. « La liste des mesures que nous pouvons prendre administrativement est de plus en plus courte et les changements vont maintenant dépendre du Congrès », a souligné, en écho, M. Obama qui se heurte sur ce sujet à ses adversaires républicains. Un peu plus tôt, les deux hommes avaient écouté les hymnes des deux anciens pays ennemis retentir dans l’imposant bâtiment. La pluie battante sous laquelle a été accueilli le président américain dimanche avait cédé la place hier à un ciel gris et couvert. Avant de se rendre au palais de la Révolution, M. Obama a rendu un hommage à José Marti, père de l’indépendance cubaine, lors d’une brève cérémonie à laquelle n’assistait pas le président cubain, qui ne s’était pas non plus déplacé à l’aéroport dimanche. La une sans emphase du quotidien officiel cubain Granma – « Obama en visite officielle à Cuba » – contribuait à renforcer l’idée d’une volonté de régime de ne pas donner un relief excessif à cette visite. mouvement dissident des Dames en blanc, quelques heures à peine avant son arrivée, ont sonné comme un rappel du caractère répressif du régime communiste. Derrière la poignée de main et les sourires, la rencontre entre les deux hommes est aussi, à de nombreux égards, une bataille de symboles et d’images. « D’un point de vue cu- bain, cette visite présente un risque », souligne Richard Feinberg, de la Brookings Institution, évoquant la comparaison peu flatteuse entre un leader blanc « vieillissant » et un président noir et « plein d’énergie » de 30 ans son cadet. La résonance pourrait être particulièrement forte au sein de la communauté afrocubaine, sous-représentée au sein des élites politiques cubaines. Les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques en juillet 2015, et Washington a rayé Cuba de sa liste des pays soutenant le terrorisme en mai, mais les contentieux restent de taille entre les deux anciens ennemis de la guerre froide. (Source : AFP) « Je voulais le voir » Fabian Rodriguez, chauffeur de taxi de 35 ans, a amèrement regretté les mesures mises en place par le gouvernement pour tenir les Cubains à distance du président américain. « Je voulais vraiment le voir mais ils ne nous ont pas laissé la moindre chance », expliquait-il. « Ils disent que c’est pour des raisons de sécurité mais il ne se serait rien passé », déplorait-il, soulignant que l’accès était nettement plus facile lors de la visite du pape François début février. Le président américain a invité plusieurs dissidents aujourd’hui à l’occasion d’une réunion avec la société civile, qui se déroulera à l’abri des murs de l’ambassade ou de la résidence américaine. Les interpellations menées dimanche lors du défilé du La Corée du Nord tire en mer de nouveaux missiles de courte portée La Corée du Nord a procédé hier à de nouveaux tirs de missiles de courte portée qui ont plongé dans la mer, a annoncé un responsable militaire sudcoréen, dans un contexte de tensions grandissantes sur la péninsule. Un responsable de l’état-major interarmées a précisé que cinq projectiles avaient été tirés à proximité de la ville de Hamhung (Est) peu avant 15h20 (06h20 GMT) et s’étaient abattus en mer du Japon, également appelée mer Orientale. Il a indiqué que des analyses étaient en cours pour déterminer le type de missile tiré. Lors d’une réunion hier avec ses conseillers, la présidente sud-coréenne Park Geun-hye a parlé de « moments cruciaux » pour la péninsule. « Même après les sanctions fortes de la communauté internationale, la Corée du Nord poursuit les provocations irresponsables », a-t-elle déploré. Séoul s’attend du reste à ce que Pyongyang conduise prochainement un cinquième essai nucléaire. Selon le centre de réflexion US-Korea Institute de l’Uuniversité américaine Johns Hopkins, qui a étudié des images satellites du site de Punggye-ri, où Pyongyang procède à des essais nucléaires, le régime pourrait refaire un test à n’importe quel moment. Le président des États-Unis Barack Obama et son homologue cubain Raul Castro, hier, à La Havane. Nicholas Kamn/AFP Obama à Cuba, entre normes démocratiques et politique économique Par Jorge CASTAÑEDA La visite de Barack Obama à Cuba est indubitablement un événement historique, puisque c’est la première fois depuis quatre-vingt-huit ans qu’un président américain en exercice pose les pieds sur l’île. Mais les superlatifs sont de bien moindre utilité qu’un regard pragmatique sur les conséquences pratiques – tant pour les États-Unis que pour Cuba – de cette initiative qui contribuera à l’héritage d’Obama. Car c’est le pragmatisme qui caractérise, pour l’essentiel, la position d’Obama concernant Cuba. L’embargo commercial, en vigueur depuis 1960, n’a pas permis d’y protéger les droits humains, et encore moins de faire évoluer le pays vers la démocratie. Obama en a pris acte et, avec pragmatisme – et peut-être même une pointe de cynisme –, a décidé de ne plus tenter de contraindre les dirigeants cubains à changer leur système politique. Parce qu’en fin de compte, si les États-Unis avaient fait de l’ouverture politique à Cuba, ou d’un minimum de respect pour les droits de l’homme, la condition d’une normalisation des relations diplomatiques, les deux pays seraient encore dans l’impasse. Pourtant, si Obama se préoccupe de laisser sa trace dans l’histoire en normalisant sans condition les rela- tions avec Cuba – grâce au « dialogue » –, il ne fait rien là qui puisse garantir un véritable changement à Cuba. Le « dialogue » en question n’est que pure rhétorique. De fait, pour ce qui est du changement politique qu’il serait censé favoriser, le dialogue entre les États-Unis et Cuba est vraisemblablement voué à l’échec : le commerce et l’investissement n’ont rien fait, depuis vingt ans, pour contribuer à l’ouverture démocratique au Viêt-Nam, pas plus que trente années de commerce intensif avec la Chine et d’investissements massifs dans son économie n’ont conduit ses dirigeants sur les voies de la démocratie. Si le dialogue oblige à mettre de côté les problèmes concernant la démocratie et les droits de l’homme, sinon totalement, du moins en partie, il représente cependant une politique rationnelle, à défaut d’être altruiste. Assister à un match de base-ball à La Havane en compagnie du président cubain Raúl Castro, comme Obama a convenu de le faire, n’est en aucun cas un élément nécessaire de cette politique. Au contraire, comme l’affirme l’éditorialiste Andrés Oppenheimer, c’est une grave erreur, et c’est comme une gifle au visage des victimes des violations des droits de l’homme com- dans leurs reportages de ces mises par le régime castriste. questions essentielles, même En finir avec l’embargo si elles y seront assaisonnées commercial, c’est-à-dire avec de platitudes sur la musique une politique qui a échoué, cubaine et d’images ridicules relève de la logique, mais cela d’automobiles « vintage » ne signifie pas qu’il faille être dans les rues « agréable » de La Haà un dictateur. Car vane. d’autres dicSi les États-Unis tateurs, saitne peuvent on jamais, ignorer les pourraient principes de invoquer ce la démocratie regrettable et des droits précédent de l’homme créé par un dans leurs chef d’État négociations américain, avec Cuba – très admiré, et il semble qui plus est, en effet qu’ils presque parne les ignoretout dans le Jorge G. Castañeda fut ministre des Affaires monde. ront pas –, il y du Mexique de Cela ne étrangères 2000 à 2003 ; il est professeur a néanmoins veut pas dire de sciences politiques et une distincqu’Obama ait d’études latino-américaines tion entre a b a n d o n n é et caribéennes à la New York les normes l’opposition University. démocracubaine, tiques et la faible et harcelée. Il est d’ailpolitique économique. C’est en l’occurrence sur le terrain leurs prévu qu’il rencontre économique que les Étatsdes dissidents cubains, au Unis, dans leur tentative de grand déplaisir du régime normalisation des relations castriste. Dans son allocuavec Cuba, vont rencontrer tion en direct à la télévision les plus grosses difficultés. cubaine, Obama abordera Dans les quinze mois qui aussi la question de la démoont suivi le rétablissement cratie et du respect des droits des liens diplomatiques et de l’homme. Les médias acl’ouverture de l’île aux invescrédités qui accompagneront Obama durant sa visite – y tisseurs potentiels, peu de compris à cette funeste parchoses se sont réellement passées, en matière de comtie de base-ball – parleront merce, de tourisme ou de projets nouveaux. En effet, comme le rapporte le New York Times, les acteurs américains et cubains n’ont signé qu’une poignée d’accords pour des opérations précises – une réalité qui « menace de freiner l’élan du processus de rapprochement ». Le maintien de l’embargo est une partie du problème. Si sa levée a gagné des partisans dans la communauté cubano-américaine et au Congrès, il est peu probable qu’elle survienne avant qu’Obama quitte ses fonctions. Un certain nombre de restrictions concernant les voyages et les transactions financières ont été annulées, mais les obstacles sur la voie d’un réel changement de la situation économique insulaire demeurent formidables. Même sans l’embargo, Cuba serait handicapée par ses infrastructures en ruines, par un code du travail rigide, par la limitation des investissements étrangers, par une main-d’œuvre éduquée mais peu qualifiée, et qui n’est pas habituée aux pratiques des entreprises occidentales, enfin par l’absence d’instruments juridiques et la difficulté de contracter pour faire valoir ces pratiques. Pour toutes ces raisons, il est fort probable que le dialogue engagé par les Américains n’aura guère d’impact sur les Cubains ordinaires. Pour les dirigeants cubains, l’absence de retombées économiques concrètes est une terrible déconvenue. L’économie du Venezuela est dévastée, suite, pour partie, à l’effondrement des prix du pétrole, et sa population ne voit plus la nécessité de subventionner le socialisme cubain à hauteur de plusieurs milliards de dollars par an ; la direction de gauche est d’ores et déjà rejetée. Castro avait prévu cette évolution avant même les Vénézuéliens et commencé à regarder du côté des États-Unis pour combler le vide. Mais les États-Unis ne l’ont toujours pas comblé et ne le combleront probablement pas avant longtemps. À défaut d’importantes retombées économiques, le choix américain de l’ouverture envers Cuba ne contribuera pas, si peu que ce soit, à la libéralisation politique dans l’île. L’image d’Obama pour la postérité n’en sera pas écornée. Mais on peut se demander jusqu’où l’empreinte qu’un dirigeant entend laisser dans l’histoire doit-elle définir la politique adoptée envers un pays attachant, mais appauvri et toujours soumis à la répression. © Project Syndicate, 2016. Traduction François Boisivon. Grande-Bretagne Le gouvernement conservateur plongé dans une nouvelle crise interne Le Premier ministre britannique David Cameron a été contraint hier de retirer une mesure budgétaire qui a déclenché une crise gouvernementale avec le référendum de juin sur le maintien dans l’UE en toile de fond. Invité par la Chambre des communes à s’exprimer sur l’accord signé entre l’UE et la Turquie sur les migrants, le Premier ministre en a profité pour essayer de juguler ce que le quotidien Daily Tele- graph, proche du pouvoir, a qualifié de « pire crise pour le Parti conservateur depuis des décennies ». Il a annoncé renoncer aux coupes budgétaires controversées à l’origine de la crise gouvernementale. « Concernant (les prestations) d’invalidité, je dirai ceci : nous n’allons pas continuer avec les changements qui ont été annoncés », a-t-il dit devant les députés. Son nouveau ministre du Travail et des Retraites, Ste- phen Crabb, a renchéri en affirmant que ce retrait ne signifiait pas d’autres coupes ailleurs. « Nous n’avons pas d’autres projets de faire des économies sur les prestations sociales », a-t-il dit. Bien qu’abandonnées, ces mesures d’économie annoncées mercredi dans le cadre du budget 2016/2017 du gouvernement ont fait éclater au grand jour de profondes divergences au sein des conservateurs sur la politique d’aus- térité menée depuis six ans par David Cameron et son plus proche allié, le ministre des Finances George Osborne. Considéré comme favori à la succession de David Cameron avec l’eurosceptique maire de Londres Boris Johnson, le chancelier de l’Échiquier est au cœur de la tourmente.Il ne s’est d’ailleurs pas déplacé hier devant les députés, suscitant la colère de l’opposition travailliste qui l’a traité de « lâche » et appelant au retrait pur et simple de l’ensemble du budget. Devant les députés, David Cameron a quant à lui défendu son ministre, son « ami » et le bilan économique de son gouvernement. David Cameron a également tenté d’enterrer la hache de guerre avec Iain Duncan Smith en saluant « l’apport énorme » du ministre. Il « peut être fier de ce qu’il a accompli », a-t-il ajouté. Au-delà de ce rétropédalage embarrassant pour George Osborne, l’épisode pourrait avoir des conséquences à moyen et long terme sur l’avenir du parti, celui de David Cameron et sur les chances de George Osborne de lui succéder un jour. « Cette fois c’est sérieux pour le chancelier », qui « laisse des plumes », souligne Larry Elliott, éditorialiste au Guardian. (Source : AFP) Tribune par Danilo TÜRK et Sundeep WASLEKAR* L’obligation de la coopération sur l’eau au Moyen-Orient Depuis la déclaration de l’Onu en septembre dernier sur l’eau comme un objectif de développement durable, plusieurs pays ont accru leurs efforts afin de promouvoir la coopération transfrontalière dans le domaine de l’eau avec les pays voisins. Sauf le Moyen-Orient. Pendant des décennies, l’Irak, la Syrie et la Turquie ont essayé de négocier des accords pour coopérer sur l’Euphrate et le Tigre sans aboutir à une conclusion déterminante. Cet échec à régler le problème a aidé, entres autres facteurs, à l’émergence d’acteurs non étatiques, particulièrement comme Daech (acronyme arabe de l’État islamique). Aujourd’hui, des groupes extrémistes violents dans la région ont mis la main sur plusieurs barrages-clés, des canalisations, des réservoirs de stockage et des stations de contrôle. Ils utilisent l’eau en tant qu’arme pour forcer la population à se soumettre à leurs souhaits. Dans ce contexte, la maintenance du barrage de Mossoul au nord de l’Irak est quasi impossible. Plusieurs experts ont mis en garde contre les risques d’effondrement imminent du barrage qui pourrait menacer la vie d’un demi-million de personnes en quelques heures. Le Moyen-Orient se trouve aujourd’hui au milieu d’une multitude de catastrophes. Les solutions faciles n’existent pas. La seule manière de sortir de ce calvaire est d’accepter de grands compromis et de négocier la paix globale avec un accent sur la coopération transfrontalière dans le domaine de l’eau. Les questions de l’eau forment une partie intégrale des accords de paix. En 2015, nous avons célébré le bicentenaire du Congrès de Vienne, qui avait fondé le régime du Rhin et aussi la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR). Cette année marque les 160 ans depuis que le traité de paix de Paris a établi la première commission sur le Danube. Toutes les deux existent aujourd’hui, en version modernisée, et sont parmi les éléments marquant la stabilité européenne. L’eau a joué un rôle pivot dans la reconstruction de l’Europe de l’après-guerre froide. La Slovénie a souscrit à l’accord de protection du Danube. De plus, c’est le pays dépositaire de l’accord portant sur le bassin du fleuve Sava. Ce dernier est le premier accord traitant de thèmes multilatéraux au sud-est de l’Europe, signé après les accords de Dayton qui avaient débouché sur la fin de la guerre en Bosnie. Le même lien entre l’eau et la paix a été établi en Amérique centrale. Une fois que le plan centraméricain de la paix a été négocié avec succès par le président costaricain Oscar Arias dans les années 1980, plusieurs accords régionaux sur la coopération dans le domaine de l’eau ont aussi été signés par la suite. La relation entre l’eau et la paix ne définit pas uniquement la situation post-conflit. La gestion de l’eau est un outil important pour la prévention des conflits. L’établissement de la Commission sur l’administration de la rivière Uruguay en 2010, suivi par la résolution pacifique du conflit entre l’Argentine et l’Uruguay, sont une preuve de la nécessité politique de la gestion des questions environnementales d’une façon efficace et préventive. En outre, il y a des initiatives, bien plus complètes et avancées que celles connues en Europe, qui définissent les fondements pour la coopération et la stabilité durables régionales. La Commission du Mékong en est un exemple phare. La Chine ne faisait pas partie de la commission jusqu’à présent. En novembre dernier, le ministre chinois des Affaires étrangères a déclaré l’établissement du mécanisme de coopération Lacang Mékong pour favoriser la coopération sur le Mékong entre la Chine et ses voisins de l’Asie du Sud. Les pays dans le bassin du Nil ont renoncé à leur ancienne rivalité en faveur de la coopération dans le domaine de l’eau. Il y a un an exactement les présidents de l’Éthiopie, de l’Égypte et du Soudan se sont rencontrés à Khartoum pour se mettre d’accord sur l’aménagement concerté de « Great Ethiopian Renaissance Dam ». Aujourd’hui l’OMVS (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal) est peut-être l’accord de grande portée le plus important. Cet organisme gère les ressources en eaux en tant que de bien commun régional, à l’échelle du bassin dans tous les quatre pays riverains – la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal – en surmontant les intérêts nationaux. Inspirés par l’OMVS, les organismes du bassin de Congo et de Gambie sont appelés à intensifier leur coopération cette année. Si les gouvernements, non seulement en Europe et en Amérique du Nord, mais aussi en Afrique et en Amérique latine, peuvent favoriser la coopération transfrontalière, qu’est-ce qui empêche le Moyen-Orient ? Les discussions au MoyenOrient se concentrent plutôt sur les pertes probables issues de la coopération régionale. Alors que les pays dans d’autres régions du monde mettent l’accent sur les bienfaits potentiels. Il s’agit de choix entre la psychologie des bienfaits et la psychologie des pertes. En novembre dernier, 15 pays se sont réunis pour convoquer le Panel global sur l’eau et la paix. Cet événement donne une opportunité aux dirigeants des pays du Moyen-Orient à s’engager afin de tirer des leçons des exemples réussis de la coopération dans d’autres régions du monde et de bâtir leur propre avenir. Le risque de l’effondrement imminent du barrage de Mossoul ne concerne pas uniquement la faillite de l’État seul, mais aussi la survie d’une grande partie de la population. En fin de compte, c’est le choix entre le compromis et la catastrophe, la dignité et la mort, et malheureusement le MoyenOrient n’a pas assez de temps pour choisir l’option évidente. * Danilo Türk est l’ancien président de la Slovénie et le président du Panel global de haut niveau sur l’eau et la paix. Sundeep Waslekar est le président de Strategic Foresight Group, un think-tank international. Traduit par Devaki Erande. Russie La pilote militaire ukrainienne Savtchenko dans l’attente du verdict La justice russe a commencé hier à rendre son verdict dans le procès de la pilote d’hélicoptère ukrainienne Nadia Savtchenko, accusée du meurtre en juin 2014 de deux journalistes russes dans l’est séparatiste de l’Ukraine. La lecture du verdict a été interrompue et devra reprendre aujourd’hui à 07h00 GMT dans un tribunal de la petite ville russe de Donetsk, près de la frontière avec l’Ukraine, après avoir commencé lundi par un moment de grande confusion. La majorité de la presse étrangère, dont l’AFP, n’a pas été autorisée à entrer dans la salle où Nadia Savtchenko devait entendre le verdict et a été contrainte de suivre sur un circuit de télévision interne un énoncé inaudible, retransmis dans une salle voisine. Les trois agences de presse russes (Ria Novosti, Interfax et Tass) ont alors toutes annoncé que le tribunal avait reconnu coupable de meurtre la pilote ukrainienne. Le parquet avait requis 23 ans de prison contre Nadia Savtchenko, 34 ans, devenue une égérie nationale en Ukraine. « Soit je rentre en Ukraine, soit je meurs en prison. Ils peuvent y aller eux-mêmes en Sibérie, les salopards », a lancé la pilote, enfermée dans une cage vitrée au tribunal, comme le veut l’usage en Russie. « J’ai le droit de tout faire, même de mourir », a-t-elle ajouté un peu plus tard, alors qu’elle remerciait en souriant ceux qui étaient venus jusqu’à Donetsk la soutenir. Un des avocats de la jeune femme, Mark Feïguine, a assuré que celle-ci « se sent bien » et déclaré à la fin de cette première journée ne pas « pouvoir se prononcer sur la nature du verdict ». Une délégation de diplomates ukrainiens a assisté à la lecture du verdict alors qu’une cinquantaine de membres des forces antiémeute, arme au poing, ont surveillé le tribunal. Nadia Savtchenko rejette en bloc les accusations de la cour, assurant avoir été capturée par des rebelles prorusses en Ukraine avant que les deux journalistes russes ne soient tués, puis livrée à la Russie après leur mort. Ses deux avocats étaient peu optimistes quant à l’issue du procès, dénonçant « une machine de propagande en action » tandis que l’Ukraine et les Occidentaux dénoncent pour leur part un procès politique. (Source : AFP) Sports 13 mardi 22 mars 2016 Tennis Formule 1 Masters 1 000 d’Indian Wells GP d’Australie Vainqueur, Djokovic est sur son nuage Un vent de fraîcheur a soufflé Dominatrice, Azarenka prolonge les tourments de Williams. Victoria Azarenka a dominé Serena Williams en finale (6-4, 6-4). Le n° 1 mondial Novak Djokovic n’a laissé aucune chance dimanche à Milos Raonic, diminué physiquement, et a enlevé pour la 3e année de suite le Masters 1 000 d’Indian Wells, aux États-Unis. Malmené par Jo-Wilfried Tsonga en quarts de finale – 7-6 (7/2), 7-6 (7/2) – puis par Rafael Nadal en demi-finale – 7-6 (7/5), 6-2 –, Djokovic n’a laissé cette fois que deux petits jeux à son adversaire (62, 6-0) en un match de 1 h 17 min, soit l’une des finales les plus expéditives de l’histoire du tournoi. Raonic, paralysé par l’enjeu, n’a jamais mis en danger Djokovic, de retour à un niveau étincelant (4 fautes directes contre 27 à Raonic) après une semaine californienne où il a alterné le bon et le moins bon. « Je suis très content d’avoir réussi à hausser le niveau de mon jeu au fil du tournoi », a noté Djokovic, qui disputait sa 18e finale sur ses 19 derniers tournois. « Je sais comment aborder ces grands matches, j’ai ma routine et j’arrive à me mettre dans l’état d’esprit qui me permet de gagner », a-t-il souligné. C’est ce qui sépare encore Raonic des meilleurs mon- diaux : Milos, 14e mondial, a perdu à 25 ans sa 3e finale d’un Masters 1 000 et attend toujours de remporter un titre prestigieux. Et si Djokovic a réussi un match plein, Raonic n’a pas eu grand-chose à lui opposer. « Après quelques jeux, j’ai ressenti une douleur, j’espère juste que cela n’a rien à voir avec la précédente blessure, a espéré Raonic, sans vouloir donner plus de détails. Mais cela ne m’a pas affecté plus que cela, il a beaucoup mieux joué que moi. » Avec ce nouveau sacre à Indian Wells, Djokovic continue, à 28 ans, d’affoler les statistiques : il a remporté son 62e titre, son 27e dans un Masters 1 000, égalant ainsi Rafael Nadal, qui comptait jusque-là le plus de succès dans cette catégorie de tournois. Il est aussi entré dans l’histoire du tournoi en devenant le premier à s’y imposer cinq fois (2008, 2011, 2014, 2015, 2016) et tentera, comme en 2011, 2014 et 2015, de réaliser à partir de jeudi le doublé Indian Wells/ Miami la même année. Dans le tableau féminin, Victoria Azarenka a dominé, dimanche également, en finale Serena Williams (6-4, La n° 1 mondiale enchaîne sa 3e grosse désillusion de suite. 6-4). Azarenka, 15e mondiale, a empoché le 19e titre de sa carrière, le 2e dans le tournoi californien, quatre ans après son premier sacre en 2012. L’ancienne n° 1 mondiale, dont la progression a été perturbée par des blessures en 2013 et 2014, n’avait plus battu Williams depuis 2013. Elle a surtout prolongé l’attente de la n° 1 mondiale, qui vient d’enchaîner trois grosses désillusions : en demi-finale de l’US Open en septembre 2015, ce qui l’a privée du grand chelem calendaire, contre Roberta Vinci, en finale de l’Open d’Australie 2016, face à Angelique Kerber, et cette défaite en finale à Indian Wells. Williams avait fait son retour à Indian Wells en 2015 après avoir boycotté le tournoi, l’un des plus importants du circuit, pendant 14 ans, après y avoir été victime d’insultes à caractère raciste par des spectateurs en 2001. L’an dernier, elle avait été obligée de déclarer forfait juste avant sa demi-finale contre Simona Halep, en raison d’une blessure à un genou. Photos Robyn Beck/AFP Roland-Garros : Novak croit en ses chances Novak Djokovic croit qu’il peut remporter cette année RolandGarros, le seul tournoi du grand chelem qui manque à son palmarès, a-t-il confié. « Roland-Garros est cette année encore l’une de mes priorités, j’ai l’impression que je suis de plus en plus proche de m’y imposer (…) peut-être que cette année sera la bonne », a souligné le n° 1 mondial, battu en finale de l’édition 2014 par Rafael Nadal et de l’édition 2015 par Stan Wawrinka. « Je ne vais pas changer grand-chose à ma préparation. Mon calendrier va être le même (qu’en 2015), sauf que je prévois toujours de jouer à Madrid, où je n’ai pas joué en 2014 et 2015. L’idée est de jouer beaucoup de matches pour être prêt sur cette surface (la terre battue). Il faut avoir disputé deux gros tournois avant », a-t-il expliqué. Messieurs 1. Novak Djokovic 16 540 points 2. Andy Murray 8 370 3. Roger Federer 7 695 4. Stan Wawrinka 6 405 5. Rafael Nadal 4 990 6. Kei Nishikori 4 070 7. Tomas Berdych 3 810 8. David Ferrer 3 505 9. Jo-Wilfried Tsonga 3 130 10. Richard Gasquet 2 795 11. Marin Cilic 2 725 (+1) 12. Milos Raonic 2 650 (+2) 13. John Isner 2 585 (-2) 14. Dominic Thiem 2 510 (-1) 15. David Goffin 2 290 (+3) relation privilégiée avec Ferrari, la valeur étalon de la F1 depuis 1950. À Melbourne, le Team Haas F1 a eu doublement de la réussite. Esteban Gutiérrez est sorti sans mal de son accrochage avec la McLaren-Honda de Fernando Alonso, et le drapeau rouge qui a suivi ce terrible accident a été très favorable à Grosjean. Il a pu tranquillement changer de pneus dans son stand, sans stress. Une preuve de plus que la fortune sourit parfois aux audacieux. Renault, l’humour en attendant les points : on a beaucoup vu les Renault ce week-end à Melbourne, et pas seulement à cause de leur livrée jaune vif. Une présentation décontractée, mercredi dernier, dans une ambiance très « surf », puis des tweets rigolards du « Team Banana », comme s’est surnommée l’équipe d’Enstone (ex-Lotus). La couleur vive des monoplaces de Jolyon Palmer (11e) et de Kevin Magnussen (12e) tranchait avec les teintes grises ou noires de beaucoup de leurs rivales, et les deux garçons ont bien fait leur boulot. Sur la piste, ils ont terminé juste en dehors des points, mais ont créé le buzz autour d’une communication positive. Réjouissant ! Pour les pneus, Pirelli a tout juste : en proposant de fournir trois types de gommes pour piste sèche à partir de cette année, au lieu de deux, et parce que les pilotes ne sont plus obligés Deux projets de cockpits semi-fermés sont actuellement à l’étude en F1, baptisés « halo » et « canopée », en prévision de 2017, pour améliorer encore la sécurité des pilotes, un enjeu de première importance comme l’a montré l’accident de Fernando Alonso à Melbourne. C’est l’une des bonnes nouvelles de ce GP d’Australie, qui a ouvert la saison 2016 de F1 : Alonso est encore vivant, alors qu’il a tapé très fort dans le Virage 3 après avoir accroché la Haas d’Esteban Gutiérrez. Le dossier des cockpits est depuis plusieurs mois entre les mains de Laurent Mékiès, ancien ingénieur de piste chez Toro Rosso, devenu le « Monsieur Sécurité » de la FIA. La version dite « halo », proposée par Ferrari et Mercedes, est constituée d’un trépied au-dessus du casque, et la version dite « canopée », imaginée par les ingénieurs de Red Bull, a une visière façon hors bord. Tout est parti, malheureusement, de l’accident fatal de Jules Bianchi au GP du (Source : AFP) 16. Gaël Monfils 2 130 17. Kevin Anderson 2 020 (-2) 18. Roberto Bautista 1 935 (-1) 19. Gilles Simon 1 810 20. Bernard Tomic 1 670 Dames 1. Serena Williams 9 505 points 2. Agnieszka Radwanska 5 775 (+1) 3. Angelique Kerber 5 700 (-1) 4. Garbine Muguruza 4 776 5. Simona Halep 3 960 6. Carla Suarez 3 800 7. Petra Kvitova 3 698 (+2) 8. Viktoria Azarenka 3 595 (+7) 9. Roberta Vinci 3 540 (+1) 10. Belinda Bencic 3 450 (-2) 11. Maria Sharapova 3 442 (-4) 12. Flavia Pennetta 3 153 (-1) 13. Venus Williams 3 092 (-1) 14. Karolina Pliskova 2 795 (+5) 15. Lucie Safarova 2 768 (-2) 16. Elina Svitolina 2 695 (-2) 17. Ana Ivanovic 2 531 (+1) 18. Sara Errani 2 530 (-2) 19. Svetlana Kuznetsova 2 480 (-2) 20. Timea Bacsinszky 2 345 (+1) Un vent de fraîcheur et de nouveauté a soufflé sur la F1, dimanche, au Grand Prix d’Australie, grâce aux performances des Ferrari, au résultat surprenant de l’écurie américaine Haas et au retour de Renault. Rosberg et Ferrari, une double menace pour Hamilton : c’est peut-être la bonne année pour Nico Rosberg, après deux saisons où il a été archidominé par son coéquipier Lewis Hamilton. Il a aligné une 4e victoire d’affilée, depuis fin 2015, et Niki Lauda, le grand manitou de Mercedes-AMG, a rappelé qu’il y aurait encore moins de consignes de course cette année pour les pilotes des Flèches d’argent, libres de se bagarrer comme ils veulent. L’autre menace viendra de la Scuderia Ferrari, car les monoplaces rouges semblent au niveau, en tout cas en course, à en juger par le départ de Sebastian Vettel et le fait qu’il a mené confortablement pendant la moitié du Grand Prix, avant et après le drapeau rouge. Les temps changent. Haas F1, la surprise : la 6e place de Romain Grosjean a été considérée comme « une victoire » par l’écurie américaine, débutante en F1. Le résultat est équivalent à celui de Mika Salo en 2002, quand Toyota débutait en GP, et porteur d’espoir car le contexte a changé. Gene Haas, magnat de la machine-outil, a les moyens de ses ambitions, de la patience à revendre et surtout une par le règlement d’en utiliser deux différents en course, le manufacturier italien a ouvert la porte à des stratégies beaucoup plus variées et donc à des surprises dans le peloton. C’est ce qui a permis à Rosberg de battre Vettel, et à Grosjean de terminer 6e. C’est une évolution beaucoup plus favorable à la qualité du spectacle, et au suspense, que le nouveau format des qualifications, déjà renvoyé aux oubliettes de l’histoire de la F1 (élimination toutes les 90 secondes, plus personne sur la piste pour chasser la pole position). Expérience terminée, rideau ! Verstappen, en direct « live » : la restriction partielle des conversations radio entre les pilotes et leur stand, imposée par la FIA cette année, n’a pas empêché les fans d’entendre le savoureux échange de Max Verstappen, le post-ado (18 ans) de la F1, avec son équipe Toro Rosso. Révélation de la saison 2015, 5e sur la grille de départ, il est rentré au stand sans prévenir, alors qu’il visait le podium, et a été surpris que ses mécaniciens ne soient pas prêts. Il a ensuite incendié son équipe sur la radio de bord, en termes peu choisis, parce qu’elle ne demandait pas à Carlos Sainz Jr, son coéquipier, de s’écarter pour lui laisser le passage, alors qu’ils se disputaient la 9e place, à armes égales. Mémorable... et bon pour le « show ». (Source : AFP) Cockpits « halo » ou « canopée » en 2017, pour protéger les pilotes Les classements ATP et WTA Le n° 1 mondial Novak Djokovic est toujours impérial au sommet du classement ATP, publié hier, au lendemain de sa 5e victoire au Masters 1000 d’Indian Wells, le finaliste Milos Raonic gagnant 2 places pour se hisser au 12e rang. Parallèlement, Agnieszka Radwanska a récupéré la place de n° 2 mondiale et Viktoria Azarenka a fait son retour dans le top 10, selon le classement WTA. Azarenka, ancienne n° 1 mondiale, bondit de 7 places jusqu’au 8e rang. L’humour du « Team Banana » (Renault) et les belles performances des nouvelles écuries ont redonné espoir à une discipline en convalescence. Japon 2014. Plusieurs mesures significatives ont été prises depuis, dont une, la Voiture de sécurité virtuelle (VSC), aurait probablement permis de lui sauver la vie. La VSC est un moyen immédiat et efficace de contrôler et de limiter la vitesse des monoplaces sur une portion de circuit jugée dangereuse, signalée par des doubles drapeaux jaunes, suite par exemple à une sortie de piste, une fuite d’huile, des débris sur la piste ou une averse très localisée. Sans attendre la sortie d’une voiture de sécurité réelle, pour ralentir le peloton, la VSC indique aux pilotes, dans leur cockpit, qu’il faut ralentir sur cette portion bien précise, et peut servir de preuve pour que la direction de course pénalise ensuite les pilotes qui ne respectent pas cette limitation de vitesse. Mais le cockpit semi-fermé, c’est le sujet du moment, avec des partisans et des opposants chez les pilotes. Et le débat a été relancé par l’accident effrayant d’Alonso. MotoGP Grand Prix du Qatar Lorenzo poursuit sa route en tête Avec son sacre à Indian Wells, Djokovic continue d’affoler les statistiques : il a remporté son 62e titre, son 27e dans un Masters 1 000. Il est aussi entré dans l’histoire du tournoi, devenant le premier à s’y imposer cinq fois. Julian Finney/Getty Images/AFP Basket-ball Championnat NBA Toronto met Cleveland sous pression La lutte pour la 1re place dans la conférence Est de la NBA, occupée par Cleveland, est relancée avec le succès de Toronto face à Orlando dimanche soir. DeMar DeRozan a marqué 25 points et Luis Scola en ajouté 20 de plus face au Magic : les Raptors, avec leur 48e victoire en 69 matches, ne sont plus qu’à une victoire de la qualification Les Toronto Raptors ont dominé le Orlando Magic et ne sont plus qu’à une victoire de la qualification pour les play-offs. Nick Turchiaro/USA Today Sports/Reuters pour les play-offs et, plus important encore, des Cavaliers, largement battus la veille par le Miami Heat. Toronto a signé une 4e victoire consécutive et porté son bilan depuis le All Star Game, à la mi-février, à 13 victoires pour 4 défaites. « On veut gagner des matches, on veut finir premier de la conférence Est, on veut surtout arriver en forme pour les play-offs », a prévenu Scola. Après cette 3e défaite consécutive, Orlando est désormais 12e avec 29 victoires et 40 défaites. Le Magic s’éloigne ainsi de la phase finale et accuse 6 victoires de retard sur Chicago, 8e et dernier qualifié pour les play-offs. De son côté, Dallas a réagi après 5 défaites de suite en venant à bout de Portland, en prolongation toutefois. Mais les Mavericks sont toujours sous la menace du Utah Jazz pour la 8e place de la conférence Ouest, puisque ce dernier s’est imposé face aux Milwaukee Bucks. Les New Orleans Pelicans ont, eux, remporté un succès de prestige face aux LA Clippers. Par ailleurs, les résultats de la journée ont donné officiellement à Oklahoma City son billet pour les play-offs, sans avoir joué. Le Thunder, privé pendant une grande partie de la saison de Kevin Durant, blessé, avait été le grand absent des play-offs 2015 et sera avec Durant et Russell Westbrook l’épouvantail de la phase finale qui débutera miavril. (Source : AFP) Les résultats Milwaukee-Utah 85-94 Philadelphia-Boston 105120 New Orleans-LA Clippers 109-105 Toronto-Orlando 105-100 Dallas-Portland 132-120 (a.p.) New York-Sacramento 80-88 Le GP moto du Qatar a auguré d’une saison 2016 palpitante. Jorge Lorenzo (Yamaha) a commencé l’année comme il avait terminé la précédente, par une victoire à l’issue du Grand Prix du Qatar, disputé dimanche sur le circuit de Losail. Parti en pole position et confirmant des essais hivernaux convaincants sur cette piste tracée en plein désert, Lorenzo a cédé la tête de la course aux deux pilotes Ducati, Andrea Dovizioso et Andrea Iannone, avant de reprendre les commandes au 8e des 22 tours du Grand Prix. Valentino Rossi, coéquipier de Lorenzo chez Yamaha et victorieux l’an passé au Qatar, a terminé au pied du podium derrière Dovizioso (2e) et Marc Marquez (Honda). « J’ai changé de pneu arrière au dernier moment et j’ai choi- si le tendre, alors que Marquez et Rossi ont préféré le dur », a commenté Lorenzo pour tenter d’expliquer une partie de son succès. Un choix payant vu la facilité avec laquelle il a repoussé les assauts d’un Marquez, vainqueur en 2014 au Qatar, menaçant dans les derniers tours alors que l’écart s’était réduit à 7/10es à trois tours de la fin. Les Ducati officielles, que d’aucuns voyaient en haut de l’affiche, se sont livré une féroce bataille d’entrée de jeu. Dès la fin du 1er tour, après avoir dépassé rapidement et simultanément Lorenzo, les deux pilotes ont commencé à lutter pour la 1re place. À ce petit jeu, Andrea Iannone est allé au tapis sans mal dès le 4e tour, sa roue avant glissant sur Karim Jaafar/AFP la bande blanche qui délimite l’intérieur des virages. Dovizioso, 2e l’an passé, se retrouvait seul en tête et pouvait espérer décrocher une seconde victoire en Grand Prix, après celle signée en Grande-Bretagne en 2009. C’était sans compter sur la maîtrise de Lorenzo, qui semble avoir pour nouvelle ambition d’inscrire un 4e titre à son palmarès chez Yamaha, ce qui le mettrait à égalité avec Rossi, dont il a battu samedi le record de pole positions sur l’ensemble de sa carrière (62). Tous les protagonistes pour le titre 2016 – à part Iannone et, dans une moindre mesure, Dani Pedrosa – ont cependant pris le plus de points possible à l’orée d’une saison palpitante. (Source : AFP) 7 5 9 2 1 8 6 4 1 8 9 2 5 3 7 SU|DO|KU 2 3 9 4 1 8 4 6 1 3 6 9 4 5 7 7 5 3 8 2 3 6 1 7 5 2 8 9 4 6 14 Détente mardi 22 mars 2016 Sudoku moy 153 Sudoku moy 9 150 5 9 7 2 1 4 1 4 9 6 8 3 2 1 8 3 4 5 7 8 6 6 5 4 9 3 8 29 7 3 6 1 5 8 1 9 72 4 4 7 6 1 3 2 8 9 4 5 3 5 8 6 1 7 3 4 96 7 5 6 2 3 Sudoku moy 152 5 6 1 2 4 8 4 2 8 3 7 9 7 9 3 1 5 6 3 4 2 6 8 1 9 5 6 4 3 7 8 1 7 5 9 2 6 8 9 7 1 3 1 7 5 9 2 4 2 3 4 8 6 5 4 8 6 7 5 1 2 1 2 1 4 9 6 3 5 7 9 4 38 8 Moyen 3 4 9 77 4 5 8 5 6 2 6 9 1 2 7 2 8 Solution du précédent numéro 3 1 6 8 2 5 7 2 1 3 4 4 5 6 8 7 9 9 7 5 4 8 6 2 3 1 Les motsfléchés fléchés d’Argos Mots Rocher Exécutant le petit chelem à Carreau en Sud, vous recevez l’entame du 10 de Trèfle et constatez, une fois le mort étalé, qu’il y a substantiellement mieux que la réussite de l’impasse au Roi de Cœur pour venir à bout du contrat ; après deux tours d’atout et trois autres de Trèfle finissant au mort, vous avancez le Valet de Pique : a) non couvert en Est, vous le laissez courir et tablez ; b) couvert en Est, vous surmontez de l’As, coupez le 2 de Pique au mort, revenez en main à l’atout pour présenter le 10 de Pique pour la défausse automatique du 3 de Cœur en face : le deuxième honneur Pique loge à gauche, surmontant votre 10, c’est tout cuit ; dans le cas contraire où il niche à droite, il sera encore grand temps de parier sur la réussite de l’impasse au Roi de Cœur… Conclusion pratique : vous gagnerez toujours avec les honneurs à Pique partagés sinon réunis en Ouest ; si, en revanche, ils sont amassés en Est, l’impasse à Cœur viendra à la rescousse : 88 %. *** AD93 65 876 D 10 6 5 Dans le silence adverse, vous concoctez, en Sud, le contrat de Quatre Cœurs, sur entame de la Dame de Carreau, affichant donc le Valet de la couleur en Ouest… Tout a l’air de dépendre des Piques où il va falloir passer la « bonne » et il n’y aura guère de « bonne » si As et Dame gîtent en Est. Pourtant, votre contrat est à 100 % pour peu, qu’après avoir éliminé les atouts adverses finissant au mort, vous avancez le 4 de Pique, sous Roi-Valet, vers le 10 de la main ! Vos adversaires n’auront aucune parade dé- Cadeau de mariage Baldaquins Vider à la pelle Désinfectés Résume Rendu plus petit A 10 2 AD2 RV96 AD3 Unité du son Sanctionnées Coupeur de carreau si nécessaire Disgracieuse Exprime un choix Aperçues, distinguées Éclat fugitif du regard Ceci en raccourci Article contracté Sport nautique Surpris Dégradé Couche de glace Lien langagier Durant Vêtements Charges de baudets Boîte percée Parlé dans le Midi Refoulant Précède fa Fana de la mode Classements Fruit du hêtre Être vague L’homme de l’arche Soumis à un test Ajustée Loupe Forme d’entreprise Bref sujet Interdire le contact Arrivé à la maternité N A I R I O V I M D B E I D U T T R A P P O R T T T C M V I E O B S E D E E J E C H O L T E G A Y O V E C R O F A R A R D S E X T I A R R F B D S E N T C E U U L F E E A E E E N I U V N I A T A B V R P N S R M D R I U U E O I H N T R N A A E E Q S L L L U E G O E M F A E E N E U U M T L N E R M T E T E O B R O U I M O X I R M S A R G A N G C T T O E N H S T R N E E R I U N E T M I I I E U R N S M Q T U R A T La mienne S Attribut de poule P E G Y R O N E E A N E I E U I O O R N S N N D F N O J T I I D E I E T I U L S C O N T R O L E A O O E E R R E A S A I R A T D S E T A A B U S E I I N R V S E A A C A E N O N C E I C U N A T E E H E H V I H E G A F E R C M C R S A G E F R A A A U I A S T U P E F M I A L A N S C M E E R L U T U E R R I S U E U R B E R G E R E S O L O C G A S C N R 8 91 102 L O I G A R G E N T D E T E N D I N N R I S I A L P A ABCDEFGHIJ 4 5 8 9 CANCER (21 juin au 22 juillet) : Vous risquez de vous montrer très panier percé et de ne pas savoir résister aux tentations qui seront nombreuses. 10 ABCDEFGHIJ 1 I E B R R U R E E T E R E R E I F D E C O R E S E N A T C A R A N I O L E N T N U E T E T C R E S E A E S S A S D D S E E S C P U N O R BÉLIER (21 mars au 19 avril) : Vous prendrez du poil de la bête et vous saurez imposer vos vues. Une telle attitude est un gage de succès. vous avez de sérieux problèmes domestiques à affronter, ne décidez pas seul. De bonnes idées peuvent jaillir d’une discussion avec votre conjoint. 7 S ou de droite à gauche, verticalement de bas en haut ou de haut en bas et en diagonale de droite à gauche ou de gauche à droite. Une même lettre peut servir pour plusieurs mots. GÉMEAUX (21 mai au 20 juin) : Si 6 C F T Vous vous montrerez dynamique dans le domaine du travail. Par contre, sur le plan affectif, vous serez moins spontané et observerez une certaine prudence par rapport à vos proches. L F T TAUREAU (20 avril au 20 mai) : E O V E 3 S E E N Problème n° 14 592 N E I L’horoscope O V S T 5 I I U O U A 4 V T I I S A C O R D O N N I E R A D O B E 2 H U E E A R E N E S S A S 3 T U E E H T 4 R A T R I O 5 C L O U S 6 U C R L E S R 7 T O R E A I S S O 8 I R E R E S E A U ABCDEFGHIJ 91 EC NO R TD EO NN TN AI IE TR 102 RH EU PE AE S SA ED UO SB EE SR.C.I.AFrance S 3 A R E N E S T U E E H T Solution du N° 3562 4 R A Solution des mots fléchés C L Au O Umenu S T R I O du précédent numéro 5 6 U C R L E S R O F B F H Sandwich du chef 7 T O R E A I S S O U R S E A N E R I E Pour une personne. 8 I R E R E S E A N T E R P R E T E N 1 petit pain long, 1 tranche de U jambon blanc, 80 g de blanc I O N S B E T 9 A ET N T E N T A I deT poulet, 80 g de cottage cheese E L S D E C E R10 N R E E ou petiteS E PdeAfromage S Sfrais, E1 U E V Fait du tort N N R R R N C 7 P A O E 6 O N U R Marche à suivre : Dès que longs. Quand vous aurez inséré vous repérez un mot, rayez les tous les mots de la liste, il vous ABCDEFGHIJ lettres de ce mot dans la grille et restera les lettres formant le mot 1 barrez-le dans la liste au-dessus secret. Pour former un mot, les de la grille. Pour plus de facilité, lettres peuvent se suivre hori2 commencez par les mots les plus zontalement de gauche à droite Les mots croisés HORIZONTALEMENT : 1. Peu loquaces. - 2. Habitant d’un village. Laisse s’écouler du liquide. - 3. Soutiens pour des pompons. Le chrome. - 4. Des cabines où le choix doit s’opé rer. - 5. Récompense de star. Fis disparaître. - 6. Jaune pour jouer. Sont étalées pour résumer l’actualité. - 7. Elles font partie d’un cercle. Jubile. - 8. Allure de vedette. Comme un mot qui de vrait être bien orthographié. - 9. Il finit collé le dos au mur. Cou reur vers Adélaïde. Conjonction. - 10. Des armes qui menacent le monde. Écluse. VENIR VIE VIOLENT VOIR VOYAGE SAISIE SENTEUR SOMME SORTE SOUCI E E O S S RAPPORT RECU T 3 I Au large de La Rochelle Prendre en main Variante de ton NUIRE URGENCE URGENT USAGE Solution du précédent mot secret : HOMOCHROMIE Charles NASR Bateau de passage Réfléchi Base de l’art Sous la semelle Douleur exprimée Génie scandinave Embouteillés Tige pour attiser Nulle part ailleurs HABITUDE FORCE FUMER T U N U VERTICALEMENT : A. Qui reposent sur le bon sens. - B. Canaux d’évacua tion. - C. Faire du commerce ou préparer un traité. - D. Se sont précipitées (se sont). - E. Visible en cas de développement. - F. Bouillon maigre. À la limite du port et bientôt jetées. - G. Il apprend à faire son pain pour gagner sa croûte. Qui se fit mal sentir. - H. Préposition. Cube à rentrer avant l’hiver. - I. Rac courcit le discours. Un monde fou s’y trouve. - J. Fromages blancs en Suisse. Se fait dans un coin. Comité Dépourvu d’habits Émission de voix Retourner en bas GENRE MARIJUANA MAUX MEDICAL MELE MENTAL MERITE METIER MORT MOYEN TENTER TRAFIC TRAVAIL TRIBUNAL TROUBLE TROUVER PARTI PARTS PERSONNE PLAISIR POURSUITE LOCALISE LOIN Solution du n° 14 591 Don... d’être partout Couronne le lion CACHE CANNABIS CAS CHANVRE CHER COMMISSION CONTROLE COUT Installé en Ouest, vous écoutez les enchères adverses, brèves, venir comme suit : un Sans-Atout (15-17) en Sud pour une conclusion à Trois en Nord… Vous entamez du 5 de Carreau pour, respectivement, le Valet, le 4 (en signalisation normale) et le 8 de la main cachée ; le déclarant laisse courir la Dame de Pique vers votre Roi pour le 2 de votre acolyte (toujours en signalisation normale). Que concluezvous ? Que la grande majorité des honneurs de Sud est mise à nue : l’As de Trèfle pour sûr (sinon le déclarant aurait essayé d’affranchir, en premier, cette belle couleur affalée au mort), l’As de Pique ainsi que Roi et Dame de Carreau. Restent les Cœurs : si Sud y détient l’As, justifiant l’ouverture d’Un Sans-Atout avec dix-sept points, le contrat est quasi imbattable ; si, à l’inverse, Sud y possède la Dame, pour Un Sans-Atout de quinze points chez lui, la manche sera décimée d’une levée sur contre-attaque à Cœur, avec un Pique, un Carreau et trois Cœurs dans votre escarcelle. Ce n’est pas encore fini et le plus beau reste à venir, car subsiste un énorme hic : si vous jouez le gros et gras 9 de Cœur, votre partenaire comprendra que vous lui passez la main pour qu’il vous gratifie d’un retour à Carreau dans la couleur d’entame ; pour éviter donc toute méprise, prenez la précaution d’encaisser votre As de Carreau avant de jeter sur la table ce diabolique 9 de Cœur… Plus de malentendu possible ! *** À l’occasion des fêtes pascales catholiques, le Bridge Liban Club sera fermé le vendredi saint 25 mars ainsi que le dimanche 27 mars… Joyeuses Pâques à tous ! Étui protecteur Délice de labrador Prend par écrit BESOIN A 10 9 5 D 10 5 3 RD8 A3 JEUNE JUGE EFFET ENDROIT ENNUIS ENQUETE ENTRAINER ETAT ETUDIANT EVASION EXCES STUPEFIANT SUE OBSEDE ODEUR ONCE ORDRE OTER HEROINE HORREUR DEGAT DETEND DROGUE ABUSE ACHAT ACTUEL AFFAIRE AGENT AGRESSIF AMENDE ARGENT ARRET 762 A64 964 8764 R84 RV9 A 10 7 5 2 92 Mises en boîte Qualité particulière Sorte de mémento UN MOT DE 10 LETTRES : DES STUPÉFIANTS DV3 872 V3 R D V 10 5 Face de bâtiment Bouteille Complet achèvement Division théâtrale fensive pour vous battre, et ce, quelle que soit la position des honneurs : a) si le 10 de Pique est surpris de la Dame chez Ouest, votre 10 de Carreau empêchera ce dernier de toucher à la couleur et vous aurez toujours le temps de bonifier un Pique pour la défausse du Carreau perdant de la main ; b) si, au contraire, le 4 de Pique est croqué, dans le vide, avec la Dame d’Est (le graphe), ce dernier insistera, certes, à Carreau mais vous aurez alors deux gagnantes à Pique pour écarter vos deux Trèfles. *** N° 3563 Pieds du viticulteur Remettre en état R8643 V 10 9 5 3 752 D975 R87 42 10 9 8 4 10 2 RV943 A 10 3 A42 Le but est de parvenir à inscrire tous les chiffres de 1 à 9 (sans qu’ils se répètent), dans un ordre quelconque dans chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque carré de neuf cases. Vaste, étendue V 643 A D 10 8 7 5 RV6 876 10 2 DV92 RV98 Une grille de Su Doku est composée de 9 carrés de 9 cases, soit 81 cases. Diriger une affaire Contrairement aux tendres donnes de la semaine écoulée, celles d’aujourd’hui sont plutôt coriaces, toujours présentées dans un ordre croissant de difficultés : 9 Le mot secret ♥♣u♠ RV54 AD87 R54 73 Règle du jeu Envisage avec confiance Bridge T I A N R I O R S E L I S E C tomate, 3 radis, 6 tranches fines de concombre, 1 poivron rouge ou jaune en conserve, 4 olives vertes farcies au poivron, 2 feuilles de batavia, 3 cuil. à soupe de mayonnaise, 8 brins de ciboulette. Coupez le pain en deux dans le sens de la longueur. Tartinez le fond d’une fine couche de mayonnaise. Disposez dans l’ordre suivant une feuille de batavia, la tranche de jambon, le cottage chesse mélangé à la ciboulette ciselée, poivron émincé, les olives et les radis émincés, les rondelles de concombre, la tomate coupée en tranches, la seconde feuille de batavia, enfin le blanc de poulet coupé en morceaux. Nappez avec la mayonnaise restante. Recouvrez de pain pour constituer un sandwich et servez. LION (23 juillet au 22 août) : Agissez avec prudence. Vos décisions concernant votre famille ou vos biens risquent d’être un peu trop hâtives. Si vous errez comme une âme en peine, vous aurez peut-être la chance de croire à l’amour. VIERGE (23 août au 22 septembre) : Gérez vos finances avec sagesse sans vous lancer dans des entreprises que vous auriez tôt fait de regretter. Votre vie amoureuse se déroulera sans heurts ni bouleversements. BALANCE (23 septembre au 22 octobre) : N’agressez pas gratuitement celui ou celle qui partage votre vie. Vos relations seront musclées, belliqueuses et vous changeront de l’ambiance feutrée. SCORPION (23 octobre au 21 no- vembre) : Vous n’aurez pas envie de vous pencher sur les problèmes matériels. Et si les circonstances vous y obligent, vous risquez de manquer de réalisme. SAGITTAIRE (22 novembre au 21 décembre) : Au lieu de vous complaire dans vos relations sentimentales, un rien masosado vous apprendra à apprécier le bonheur comme il vient. CAPRICORNE (22 décembre au 19 janvier) : Si vous montez une vaste opération financière, prenez le temps de la préparer et d’en régler les moindres détails. VERSEAU (20 janvier au 19 février) : Menez une vie régulière afin de renforcer la résistance de votre organisme. Vous éclatez de vie et de bonne humeur. Vous entraînerez votre partenaire dans un tourbillon. POISSONS (20 février au 20 mars) : L’ardent conquérant que vous êtes perdra un peu de sa superbe ces deux jours. Vous risquez, en effet, d’être moins entreprenant en amour, plus attentiste. Culture 15 mardi 22 mars 2016 Partenariat culturel Exposition Lancement d’un portail des Un Sumérien parmi nous... Bibliothèques du Levant Une quinzaine de toiles (acrylique et huile), hiératiques et héraldiques, à la galerie Agial*, aux couleurs de terre et vert de gris, habitées de mystère et de silence. Leur signataire, Saadi al-Kaabi, un Irakien au seuil de ses quatre-vingt ans mais au regard de jeune homme fasciné par la civilisation de ses ancêtres. Huit institutions dans six pays méditerranéens (au Liban, la Bibliothèque orientale et l’Ifpo) ont signé une convention multilatérale avec la Bibliothèque nationale de France pour la sauvegarde numérique de leurs données. Edgar DAVIDIAN E.R. (à Paris) Un portail numérique des Bibliothèques du Levant pour contribuer à la sauvegarde, la diffusion, la numérisation et la valorisation des bibliothèques de l’Orient méditerranéen : quoi de plus approprié pour préserver et faire connaître les trésors recelés par des collections inestimables, souvent en danger ? Huit institutions dans six pays sont partenaires de ce projet porté par la Bibliothèque nationale de France (BnF). Leurs représentants ont signé avec le président de la BnF, Bruno Racine, une convention multilatérale lors d’une réunion de lancement et de présentation du portail du Levant. Il s’agit de : la Bibliothèque orientale de Beyrouth (USJ) au Liban, représentée à Paris par Carole Dagher, attachée culturelle à l’ambassade du Liban en France et présidente de l’Association des amis de la Bibliothèque orientale de Beyrouth (AABOB), l’Institut dominicain d’études orientales (Le Caire), le Centre d’études alexandrines (Alexandrie), l’Institut français d’études anatoliennes (Istanbul), l’Institut français d’archéologie orientale (Le Caire), l’Institut français du Proche-Orient (Beyrouth), l’École biblique et archéologique française (Jérusalem). Le Centre numérique des manuscrits orientaux (Irak), fondé par les dominicains à Mossoul (aujourd’hui repliés sur Erbil en ayant réussi à sauver de précieux manuscrits sur les chrétiens d’Orient), Carole Dagher, attachée culturelle de l’ambassade du Liban, présidente de l’AABOB, et Bruno Racine, président de la BnF. Photo Isabelle Jullien-Chazal pourrait également rejoindre le projet. De 1800 à la Seconde Guerre mondiale Le corpus du portail portera sur les pays bordant la côte orientale de la mer Méditerranée (Liban, Syrie, Palestine, Jordanie, Égypte, Turquie, auxquels s’ajoute l’Irak). Il concernera la période allant de 1800 à la Seconde Guerre mondiale et s’articulera sur des axes se rapportant aux lieux, aux hommes, aux religions, à l’archéologie, à l’orientalisme, aux voyages et à des collections rares de la presse du XIXe siècle ayant contribué au mouvement de renaissance littéraire du monde arabe. Son importance est évidente dans la conservation d’un patrimoine universel exceptionnel, partiellement numérisé à ce jour alors même que le contexte politique fait peser sur lui des menaces tangibles. Via la bibliothèque numérique de la BnF et de Gallica, les documents bénéficieront d’une visibilité importante et d’une garantie de conservation pérenne, soulignent les membres de l’équipe de préparation du site. Si la BnF conserve plus de 10 000 ouvrages imprimés et manuscrits relatifs à l’Orient méditerranéen, ainsi qu’un ensemble iconographique impressionnant (estampes, photographies, cartes et plans, monnaies et médailles) et une centaine de périodiques en langue arabe, couvrant le XIXe siècle, la Bibliothèque orientale de Beyrouth est riche, quant à elle, de 200 000 imprimés, 1 800 titres de journaux et revues, 3 500 manuscrits, plus de 2 000 cartes géographiques et plans ainsi qu’une photothèque de plus de 70 000 archives photographiques. Elle contient l’une des plus grandes collections de manuscrits arabes chrétiens réunis en un seul lieu. L’importance de son fonds réside dans son apport à la connaissance des pratiques scientifiques dans le monde arabe médiéval, ainsi qu’à celle de l’histoire et du rôle des chrétiens d’Orient, transmetteurs de la science grecque à la civilisation arabo-musulmane classique. Le portail des Bibliothèques du Levant devrait favoriser les échanges intellectuels et interreligieux (en français, en arabe et en anglais), assurer une diffusion de la connaissance et un accès aux chercheurs au-delà des frontières nationales, accélérer le dialogue des cultures, prenant ainsi à contre-pied les tendances au repli sur soi et à la méconnaissance de l’autre qui traversent notre monde. Il sera présenté à l’occasion de l’exposition sur les chrétiens d’Orient prévue à l’Institut du monde arabe, à l’automne 2017. Bruno Racine à L’OLJ : Le Liban, symbole d’un Orient fécond Le président de la BnF ne cache pas son enthousiasme. Il s’est personnellement impliqué dans la recherche des financements nécessaires pour soutenir ce projet et a réussi à décrocher notamment le mécénat de la Fondation Total. Reconduit deux fois à la tête de la prestigieuse institution française, Bruno Racine s’est illustré par une politique d’acquisition de manuscrits anciens et d’archives d’écrivains, grâce aux appels au don public et au recours au mécénat d’entreprise. Cet ancien conseiller culturel de Jacques Chirac, proche d’Alain Juppé, agrégé de lettres classiques, écrivain, explique son attirance pour le Levant par ses origines marseillaises. « J’ai une sorte de tropisme méditerranéen que n’ont pas atténué mes études classiques gréco-latines, explique-t-il. Ajoutez à cela le fait que le Moyen-Orient est un sujet de préoccupation permanent. Il y a la conscience que dans ces bouleversements stratégiques, une certaine culture du vivre-ensemble est menacée, des patrimoines matériels et immatériels aussi, culturels et spirituels. Or c’est tout un réseau d’institutions savantes et culturelles, françaises ou autres, qui sont dépositaires de ce patrimoine. Les constituer en communauté à travers le numérique nous permet non seulement de le conserver, mais aussi de le transmettre et de le diffuser. D’où l’idée du portail du Levant, qui s’appuie sur les bibliothèques de ces institutions. » Dans ce projet, « le Liban occupe une place importante, car il demeure, malgré toutes les vicissitudes, difficultés et tensions autour, le symbole de cet Orient divers, extraordinairement fécond sur les plans intellectuel et spirituel, précise le président de la BnF. C’est donc un projet humaniste que nous voulons porter ensemble, au-delà de son aspect scientifique, technique et documentaire. » Les liens tissés avec le Liban, qu’il a visité par trois fois, avaient conduit Bruno Racine à conclure un accord avec la Bibliothèque nationale, en novembre 2013, visant à conforter l’action de celleci. L’accord avait été signé à Matignon en présence du Premier ministre d’alors, Nagib Mikati. Il attend toujours sa mise en œuvre. E.R. Dans le chaos de la rue passante Abdel Aziz, dans le quartier de Hamra, ces toiles font figure de halte et d’oasis préservée dans la fièvre d’une ville livrée aux embouteillages et à la dictature des klaxons. Tournée d’un univers secret et silencieux qui en dit plus loin et plus grand qu’il ne semble… Que reste-t-il de l’Irak et de Bagdad ? Saadi al-Kaabi, né à Najaf, n’a pas suffisamment de mots pour raconter sa vie et ses périples. Ses errances et ses déboires dans le monde arabe. Lui qui a pourtant exposé ses œuvres (il peint depuis sa plus tendre enfance) non seulement à Bagdad mais aussi à Paris, Rome, New York, Moscou, Stockholm, Berlin, Prague, Pékin… Le crâne totalement dégarni, le teint bistre, les moustaches blanches comme neige, les lunettes aux montures noires dévorant ses traits, la chemisette verte et le pantalon beige clair, le peintre, du haut de son âge vénérable, est au plus proche des ses toiles. Toutes nées et nourries de ses années de jeunesse d’un pays qu’il a dans la peau et où il a longtemps été fonctionnaire du ministère de la Culture. Révolution ou résignation ? Aujourd’hui, dans un Beyrouth ravagé par les déchets mais qui se pique toujours de culture, il offre ses tableaux, un monde étrange échappé aux vestiges anciens du berceau de l’alphabet, pour une leçon de sagesse et d’archéologie. En touches imperceptibles, légères et graves sans être pesantes. Avec un étrange non-dit où le silence est le meilleur moyen de se retrouver et surtout entreprendre un dialogue avec « soi ». Comme le plus éclairant et le plus profond des discours. Des silhouettes, en cortège, en couples ou en ombres solitaires, noyau d’une société en procession muette ou emmurées dans des zones à l’air opaque. Pour une révolution ou une résignation ? Nul ne le dira ! « Plutôt révolution de la société », lance toutefois l’artiste ! Des visages sans yeux, des nudités sans indécence, des nus sans leurs attributs sexués, des paysages sans contours, comme happés par un écran de vide, des vivants sans éclats de vie, et pourtant la pulsation de la vie est perceptible, des ombres aux allures marquantes, presque prêtes à s’agiter, agir, manifester, parler... Dans des toiles (aux dimensions variables, allant de 1,14 m x 1,36 m à 56 cm x 81 cm) à l’aspect lisse mais où, en fond de plan, émerge un bloc de pierre avec écriture, l’archéologie et les méandres de l’histoire ne lâchent pas prise. Avec sur blocs de pierres gravées, des lettres sans un suivi phrasé. Des bribes d’écritures comme pour échapper au temps ou ne jamais le perdre de vue. Sans jamais que ce temps n’asservisse un mouvement, une attitude, un arrêt. C’est à croire qu’il s’agit là surtout d’une libération du temps. Avec des personnages inidentifiables, certes humains, mais certainement venus d’ailleurs ou y allant... Par-delà cette écriture discrète comme glissée à une oreille tendue et attentive, il y a de toute évidence les souvenirs et les influences de l’art islamique. Sur les verres ou les savantes beautés d’une calligraphie arabe dont les ondes de choc n’ont pas fini de se répercuter devant des yeux toujours éblouis par un art impérissable. Mais, en fait, le vrai « actant » de ces toiles, c’est le silence. Ce silence, non lourd ou oppressant, mais révélateur pour un regard plus intériorisé, plus scrutateur que frivole, plus éloquent qu’absent. Des toiles (aux dimensions variables, allant de 1,14 m x 1,36 m à 56 cm x 81 cm) à l’aspect lisse mais où, en fond de plan, émerge un bloc de pierre avec écriture, l’archéologie et les méandres de l’histoire ne lâchent pas prise. Perfectionniste, l’artiste dit en substance : « Pourquoi aurai-je besoin de mots quand mes toiles parlent pour moi ?… » Pour Saadi al-Kaabi, qui a déjà exposé plus d’une fois au pays du Cèdre, les derniers mots sont pour ce ProcheOrient aujourd’hui tout dépecé, démonté. Le sage a parlé ! « Je sou- haite surtout pour le Liban un meilleur être, dit-il en un calme olympien. Qu’il se porte mieux dans toutes ses entités : terre, citoyenneté, flore et faune… » *L’exposition « Le discours du silence » de Saadi al-Kaabi à la galerie Agial (rue Abdel Aziz) se prolongera jusqu’au 26 mars courant. Agenda CINÉMA Premières visions ★★ AS I OPEN MY EYES de Leyla Bouzid. Ce premier film de la réalisatrice, Muhr d’or à Dubaï et distribué par la boîte MC au Liban, suit le parcours d’une jeune fille de dix-huit ans, pure et idéaliste, dans la Tunisie de 2010. Comme un bol d’air frais. Metropolis Empire Sofil ★★ THE EYE IN THE SKY de Gavin Hood, avec Helen Mirren. Katherine Powell, officier du service d’espionnage, est placée aux commandes d’une opération consistant à capturer, à l’aide de drones, un groupe de terroristes réfugiés à Nairobi. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Vox B.C. Center ■ KUNG FU PANDA 3 réalisé par Mark Osborne et John Stevenson, il porte les voix de Jack Black et Angelina Jolie. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/ Pour connaître les horaires du CIRCUIT EMPIRE, appeler le 1 269. PLANÈTE ABRAJ 01/292 192 GRAND CINEMAS ABC ACHRAFIEH 01/209 109 GRAND CINEMAS ABC DBAYEH 04/444 650 GRAND CONCORDE 01/343 143 GRAND LAS SALINAS 06/540 970 GRAND SAÏDA MALL 07/723 026 CINEMACITY DORA 01/899 993 CINEMACITY BEIRUT SOUKS 01/995 195 METROPOLIS CINÉMA01/204 080 VOX B.C. CENTER 01/285 582 À voir absolument À voir À voir à la rigueur Ne pas se déranger Pas vu ★★★ ★★ ★ ❍ ■ Concorde/Las Salinas/The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks), Empire Dunes, Empire Cinemas The Spot, Espace, Vox B.C. Center, Planète City Complex Tripoli ■ MIRACLES FROM HEAVEN de Patricia Riggen, avec Jennifer Garner. Une petite fille atteinte d’une maladie incurable se retrouve miraculeusement guérie après un très grave accident. Adapté d’une histoire vraie. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Cinemas The Spot, Espace, Grands Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh,Vox B.C. Center ★★★ MUSTANG réalisé par Deniz Gamze Ergüven, ce film fait le portrait de cinq jeunes sœurs turques défendant avec fougue leur joie de vivre et leur liberté contre l’emprise d’un patriarcat étouffant. Coup de cœur pour ce premier film de la cinéaste turque aux quatre César. Metropolis Empire Sofil SOLACE avec Anthony Hopkins et Colin Farrell. Un tueur en série énigmatique laisse le FBI totalement désemparé. Quoi qu’ils fassent, les enquêteurs ont toujours un coup de retard, comme si le tueur pouvait anticiper leurs mouvements à l’avance. CinemaCity (Beirut Souks et ■ Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Planète City Complex Tripoli ★★ THE WITCH La Sorcière est un film d’horreur canado-américain écrit et réalisé par Robert Eggers. Contrairement à la série de films d’horreur gore, celui-ci renoue avec le genre. À bon entendeur, salut. Grands Cinemas ABC Achrafieh, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center. En salle ★ ALVIN & THE CHIPMUNKS la comédie animée, toujours déjantée, signée Walt Becker, avec Jason Lee. Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center, CinemaCity (Beirut Souks), Cinemall BARBIE SPY de Conrad Helten, avec Erica Lindbeck et Stephanie Sheh. Film pour pré-ados ? Empire Dunes ★★★ BENNESSBEH LA BOKRA CHOU ? restauration de la pièce de Ziad Rahbani, mise en scène il y a 35 ans par le groupe Mmedia. Grand Concorde/ ■ Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks), Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center, Cinemall ■ CASH FLOW 2 le long métrage signé Sami Koujan aborde les problèmes financiers et économiques. Il est interprété par un nombre d’acteurs libanais dont Carlos Azar et Gabriel Yammine. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Las Salinas/The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Dora), Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center ★★ CHOCOLAT film biographique français réalisé par Roschdy Zem. Il s’inspire du livre Chocolat, clown nègre : l’histoire oubliée du premier artiste noir de la scène française de Gérard Noiriel, publié par Bayard en 2012. Avec Omar Sy et James Thierrée. Grand Cinemas ABC Achrafieh, CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première DEADPOOL de Tim Miller, avec Ryan Reynolds et Morena Baccarin. À la suite d’une lourde expérience, le mercenaire Wade Wilson devient Deadpool. Doté d’un pouvoir de régénération surhumaine et d’un humour noir et tordu, il se lance à la poursuite de l’homme qui a failli détruire sa vie. Grand Concorde, ■ CinemaCity (Beirut Souks), Cinemall, Planète City Complex Tripoli,Vox B.C. Center DIRTY GRANDPA de Dan Mazer, avec Zac Efron et Robert De Niro. Comédie de mauvais goût, mais qu’arrive-t-il à Robert de Niro ? Empire ❍ Première, Vox B.C. Center, Cinemall ★ HOW TO BE SINGLE de Christian Ditter, avec Dakota Johnson et Rebel Wilson. Une comédie débridée où libertinage et histoires d’amour s’entremêlent. Vox B.C. Center ★ KINGS OF EGYPT d’Alex Proyas, avec Nikolaj Coster-Waldau et Gerard Butler. Dans une époque ancestrale, la paix règne en Égypte. Mais Seth, dieu du désert, qui convoite le pouvoir, assassine le roi et condamne Horus à l’exil, plongeant le royaume d’Égypte dans le chaos. Grand Cinemas ABC Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center, Cinemall ★ LONDON HAS FALLEN scénario catastrophe pour Londres avec une attaque terroriste. Avec Gerard Butler et Aaron Ekhart. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Las Salinas/Concorde/The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Planète City Complex Tripoli, Cinemall RISEN de Kevin Reynolds, avec Joseph Fiennes. Au Ier siècle, un centurion romain a pour mission d’enquêter sur la mystérieuse résurrection de Jésus de Nazareth pour mettre fin à une insurrection à Jérusalem. CinemaCity (Dora) ★★ THE DIVERGENT : ALLEGIANT film de science-fiction de Robert Schwentke, avec Shailene Woodley. Sous le choc, Tris et Quatre doivent fuir et franchir le mur encerclant Chicago. Pour la première fois, ils quittent la seule ville et famille qu’ils aient connues. Mais au-delà du mur se trouve un monde hostile qu’ils vont devoir affronter. Grand Cinemas ABC ■ Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/ The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Cinemall THE OTHER SIDE OF THE DOOR film d’horreur indo-britannique écrit ■ et réalisé par Johannes Roberts. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Vox B.C. Center, Cinemall ★★★ THE REVENANT d’Alejandro Inarritu, avec Leonardo di Caprio et Tom Hardy. Une œuvre époustouflante, à couper le souffle. Mais il faut avoir le cœur bien accroché pour tenter l’expérience Inarritu. Grand Concorde ■ 13 HOURS THE SECRET SOLDIERS OF BENGHAZI film biographique de Michael Bay. Grand Cinemas ABC Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première ★★ TRIPLE 9 de John Hillcoat, avec Casey Affleck et Kate Winslet. Un bon thriller mêlant suspense et action à une bonne dose. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks), Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Cinemall ■ ZOOTROPOLIS film d’animation de Disney. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Planète City Complex Tripoli. N.B. : Les programmes ci-dessus sont donnés sous toute réserve. CINÉ-CLUB SAUVE QUI PEUT (LA VIE) de JeanLuc Godard à l’Institut français du Liban rue de Damas à 19h30. Tél. : 01/420200. CONCERT CONCERT DE JAZZ à l’amphithéâtre Pierre Y. Aboukhater rue de Damas à 20h00. Tél. : 01/421000. CONFÉRENCES POURQUOI LE MEXIQUE EST MEMBRE OBSERVATEUR DE LA FRANCOPHONIE ? par Steven Milon à l’Usek à 11h00 LA PREMIÈRE PAIX MONDIALE par Patricia Montaud et Marie-Claude Behna aux Créneaux Nasra à18h30. Tél. : 01/615599. EXPOS JOHNNY SEMAAN ET KAED HAÏDAR : COLORFUL CENTIMETERS 1800 à la galerie 392Rmeil393 rue Gouraud Gemmayzé jusqu’au 10 avril. Tél. : 01/567015 LES BELLES IMAGES DU CENTRE DE LA BANDE DESSINÉE à la galerie SV à Saifi Village Quartier des Arts jusqu’au 28 mars. Tél. : 01/975655 ASSADOUR : LANDSCAPE IN MOTION au musée Sursock jusqu’au 30 mai. Tél. : 01/201892 GEORGES SAADÉ : URUK AU NOIR à la galerie Zamaan rue Sadate Hamra jusqu’au 26 mars. Tél. : 01/745571 BASSAM LAHOUD : OTTAWA-HULL à la LAU Byblos MARC GUIRAGOSSIAN : THE NEW LIGHT à la galerie Mark Hachem rue Salloum Mina el-Hosn jusqu’au 29 mars MICHEL EL-HACHEM : ON HYPOCRITE HAPPINESS à la galerie Exode rue Accaoui face Banque libano-française jusqu’au 22 mars. Tél. : 01/336464 CALINE AOUN : FIELDS OF SPACE à Marfa’ rue 1 339 Beyrouth jusqu’au 14 mai. Tél. : 03/020636 AULA AL-AYOUBI : HEAVENLY FRUIT à Tajalliyat Art Gallery Saifi Village rue 162 jusqu’au 29 mars. Tél. : 01/987205 FATMÉ EL-HAJJ à la galerie Alwane Saifi Village jusqu’au 24 mars. Tél. : 01/975250 DANIÈLE CHIKHANI : RÉVÉLATIONS et MALGORZATA PASZKO : PLUIES DE PRINTEMPS à la galerie Alice Mogabgab imm. Karam Achrafieh jusqu’au 29 avril. Tél. : 03/210424 MATRIX : TO BE A WOMEN à la galerie ArtLab rue Gouraud Gemmayzé jusqu’au 26 mars. Tél. : 03/244577 PIERRE MOUHANNA : L’ATTRAIT DU PAYSAGE LIBANAIS à la galerie Aïda Cherfan Fine Art Antélias jusqu’au 24 mars. Tél. : 04/444111 MICHEL ZOGHZOGHI : IT IS THEIR PLANET TOO ! à The Altenative (VW showroom Verdun) jusqu’au 21 mai. Tél. : 01/750726 JOSEPH KAÏ : LE FRANÇAIS EN MUSIQUE à la galerie de l’Institut français du Liban rue de Damas jusqu’au 25 mars. Tél. : 01/420200 EXPOSITION ARTISTES TURQUES à la galerie Les Plumes Elsie Braidi Achrafieh Tabaris rue Chéhadé. Tél. : 01/333537 ODILE MAZLOUM ANDRAOS : ASSUMPCIÓ MATEU à la galerie Alwane Saïfi jusqu’au 31 mars. Tél. : 01/975250 DANIÈLE GÉNADRY : THE FALL et FOUAD DEBBAS : LISTEN THROUGH THE LENS au musée Sursock Achrafieh jusqu’au 18 avril. Tél. : 01/201892 SERGE NAJJAR : PAR-DELÀ L’ORDINAIRE – A CLOSER LOOK AT THE ORDINARY à la galerie Tanit Mar Mikhaël imm. East Village jusqu’au 31 mars. Tél. : 01/562812 OTOBONG NKANGA : LANDVERSATION BEIRUT au Beirut Art Center Jisr el-Wati rue 97 Adlieh jusqu’au 2 avril. Tél. : 01/397018 NADIM KARAM : STRETCHING THOUGHTS à la galerie Ayyam rue Zeitouni Beirut Tower Solidere jusqu’au 2 avril. Tél. : 01/374450 MARWAN RECHMAOUI à la galerie Sfeir-Semler La Quarantaine imm. Tannous jusqu’au 7 mai. Tél. : 01/566550. THÉÂTRE LE DÎNER DE CONS au Palais des Congrès à 21h00 les 22 et 23 mars. Tél. : 04/521525 LES SECRETS DE SITT BADIA au Métro al-Madina Hamra à 21h30 les 27 et 28 mars. Tél. : 01/753021 BAR FAROUK au Métro al-Madina Hamra les 24 et 25 mars. Tél. : 01/753021 NAHIFÉ au Métro al-Madina Hamra les 22, 23 et 29 mars. Tél. : 01/753021 VÉNUS au théâtre Monnot Achrafieh du mardi au jeudi à 20h30. Tél. : 01/202422 BINT EL-JABAL au théâtre des Arts Jounieh à 20h30 du jeudi au samedi et les dimanches à 17h00 et 20h30 jusqu’à fin mars. Tél. : 09/933833 – 01/999666 LIES AND LIKES au théâtre Monnot Achrafieh du jeudi au dimanche à 19h00 jusqu’au 27 mars. Tél. : 01/202422 LIMAZA (POURQUOI ?) au théâtre al-Madina Hamra à 20h30 du jeudi au dimanche jusqu’au 3 avril. Tél. : 753010 MARIONNETTES : TINE ET ZBIB présentées par Nayla Khayath tous les vendredis, samedis et dimanches à 16h30 et FORMULA FUN les samedis et dimanches à 16h30 à la Planète de la découverte rue Ayass Souks de Beyrouth jusqu’au 30 avril. Tél. : 01/957000, ext. : 3440-3441 LIAISONS DANGEREUSES au théâtre Gemmayzé du jeudi au dimanche à 20h30 jusqu’au 27 mars. Tél. : 76/409109 COMA ÇA VA ? de Samy Khayath au théâtre Saint-Sauveur Badaro du vendredi au dimanche jusqu’au 27 mars. Tél. : 01/385960 – 01/218078. 16 La Seize mardi 22 mars 2016 Quelqu’un m’a dit... La bouillabaisse de Walid Hier soir, Le Sydney’s, Le Talleyrand, Le Burgundy, Le Fred, Le Bergerac, Le Gabriel, Le Ô Monot, Le Grand Hills Broumana, La Martingale (Casino du Liban) ont célébré la gastronomie française, en servant aux fins gourmets un repas haut de gamme au « Goût de France », une initiative lancée l’année dernière par Laurent Fabius pour faire vivre l’expérience gastronomique française à travers les continents. Pour marquer l’événement avant le grand jour J et surtout pour épater l’ambassadeur de France Emmanuel Bonne, Walid Mouzannar a troqué vendredi son costume et sa calculette de bijoutier contre un tablier de chef pour réussir une bouillabaisse dont seraient jaloux les plus grands chefs de Marseille. Les papilles, toutes les papilles, étaient aux anges, entre saveurs de rêve et synapses titillées au vin. E. Bonne n’a pas manqué de donner un coup de chapeau à Walid, et la fierté était palpable dans les sourires des 80 convives réunis à déjeuner à l’Aero Club. À l’apéro, des boulettes de kebbet sammak et des croquettes à la sauce béchamel, deux recettes héritées de sa mère. Mais tout le monde a salivé devant la salade de pomelatto à la par Dita VON BLISS sauce d’écorces d’orange, arrosée de Grand Marnier et d’une goutte de cognac. « C’était tellement bon que je suis parti en chercher un second », dit le chargé d’affaires de l’ambassade de l’Ordre de Malte François Abisaab. Parmi les invités, l’exquise Raya Daouk, Rose Choueiry, Alice et Abdellatif Zein, Janine Maamari, Mimi et Joseph Kharrat, Tania et Robert Arab, Robert Boulos, Toufic Gargour (sans Lydia), Claude Khoury, Raymonde et François Bassil, Joe Debbané, Amal et Jean Bustros, cheikh Fouad el-Khazen, Hagop Demerdjian, Renée Dagher, Leila et Camille Ziadé… Hollywood, Zulawski et Nouché Suite à l’exposition « Walkers Hollywood Afterlives in Art and Artifact », qui se déroule au Museum of the moving image de New York et à laquelle participent une quarantaine d’artistes, les éloges pleuvent sur notre peintre Nada Akl (Nouché pour les intimes). Le célèbre chroniqueur new-yorkais, Walter Robinson, qui avait choisi la peinture de Nada comme emblème de son émission-show Gallery Beat, récidive. « L’œuvre de Nada Ackel – Misty Laura 2015 – incarne à la perfection une romance fugitive de film noir dans un somptueux technicolor contemporain », écrit-il dans The Observer. Artform International Magazine NY souligne que « Gene Tierney (Misty Laura) est ressuscitée grâce au surréalisme magnifique et rédempteur de l’œuvre de Nada Ackel ». Le journaliste Kevin Johson a opté pour la toile de la Franco-Libanaise pour illustrer son article dans Royal Books, Cinema, Literature Music The Arts. Choueiry, Naaman Azhari et son épouse, Lydia et Toufic Gargour, Élie Gharzouzi, Monette Chaaya, Gaby et François Abisaab, Laura et Fouad Tabet, Liliane et Camille Menassa, Nayla Kettaneh Kunigk, Amira et Samir Abillama, Raphaël Debbané (sans Joumana qui avait pris l’avion pour voir ses petits-enfants), Mona Bassili Sehnaoui, Nada et Khalil Hraoui, et la belle Zalfa Boueiz… Tous sont repartis en emportant une élégante boîte en plexi remplie de Hommage à ces dames Spots braqués sur quatre dames et pas des moindres : la belle Hélène Badaro, membre fondateur du conseil d’administration du Collège Louise Wegmann, membre de la commission danse et musique du monde au Festival de Baalbeck, membre du President Club de l’AUB, en charge des relations publiques de la fondation du Patrimoine, et 20 ans passés au sein du groupe des amis du musée de l’AUB. Asma Zein Abboud, femme d’affaires redoutable à la tête d’Aramex-Info Fort. Lina Gebran, viceprésidente de l’association Kunhadi, ainsi que l’écrivaine et la réalisatrice de films pour la télévision, Claudia Marchélian. Un hommage leur a été rendu à l’université Haïgazian qui, depuis quatre décennies, célèbre le rôle de la femme dans la vie socioéducative et économique. La cérémonie, qui a marqué la Journée internationale de la femme, a été ponctuée par Un orf èvre à Sursock Nada Akl et Zulawski. De quoi mettre du baume au cœur de Nada qui a été bouleversée par la mort de son ami Andrzej Zulawski. Elle avait fait la connaissance du cinéaste en 1986, à la galerie Breteau. Depuis, ils étaient devenus de bons amis. Zulawski, qui était tombé raide fou amoureux de ses peintures et en avait acquis six au fil des ans, n’hésitait pas à l’encourager, voire même à l’engueuler, car elle ne savait pas se mettre en avant et se vendre… Focus Les maamouls de sitt Mona Une kebbé nayyé rose bonbon, comme seuls les Zahliotes savent la préparer, était au menu du dîner donné par l’ancienne Première dame Mona Hraoui, dans sa résidence à Yarzé, en l’honneur de l’ambassadeur de France Emmanuel Bonne. Parmi les convives : le nonce apostolique Mgr Gabriel Caccia, la chef de délégation de l’Union européenne Christina Lassen, Viviane et Robert Ghanem, Mona et Ramzi Jreige, May et Raymond Audi, Hind et Maurice Sehnaoui, Rose Plus de 600 personnes ont défilé au vernissage d’Assadour (Bezdikian), dont tous les amateurs d’art contemporain, notamment Marie-Rose et Ibrahim Najjar, Nayla Moawad, Tania Arab, l’ambassadeur d’Italie Massimo Marotti, le directeur de l’Institut français à Beyrouth Denis Louche, Abraham Karabajakian, Ramzi et Afaf Saïdi, Joseph Gholam, Houri Chekerjian, Frédéric Husseini, Azzat Haïdar, Aline Papazian, Maher et Randa Daouk, Nayla Kunigk, Odile Mazloum, Dala Bahadrian, Aïda Cherfan, Maha Sultan, Christine Tohmé, Rima Amiouni, Greta Naufa, Charles Khoury, Alain Tasso, Kaele Wilson Goldie, les sculpteurs Mona Saoudi et Zaven, ainsi qu’un bon nombre d’amis arméniens venus spécialement de Dubaï, d’Abou Dhabi et de Chypre. Un (re) démarrage à grand succès pour cet artiste exceptionnel, installé à Paris, qui réapparaît enfin sur le devant de la scène libanaise après 23 années d’absence. une prestation de la soprano Reem Dib, et les discours du président de l’université, R. P. Paul Haïdoustian, et de la directrice des relations publiques, Mira Yardémian. Parmi les présents, Henri et Josette Kettaneh, Leila Badr, Nadia Abillama, Leila Kamel, Karim et Tania Badaro et leurs filles Théa et Anna, Anbra Dabbous, Rima Schéhadé, Lina Idriss, Eva el-Turk, Rana Chamaïtalla, Syma Ghandour, Leila Bsat et Rana Hadid. guerre, elle ramasse ses billes et part pour New York avec ce qui lui reste de marchandise. Elle liquide le tout et décide de réaliser son rêve : réaliser le sac ultime qui serait le chaînon manquant entre l’accessoire de mode et le plus fidèle compagnon d’une femme. En dix ans, le sac Nada Sawaya rejoint les objets cultes au panthéon des « pièces dont on ne se séparera jamais ». Poignée caractéristique en cuir tressé main, simplicité des formes, souplesse et raffinement des matières, cuirs exotiques, cuirs précieux, mosaïques de bois articulées, motifs découpés au laser : les concepts de la créatrice sont réalisés en Italie dans de petites manufactures familiales qui, en plus de leur savoir-faire, y apportent le supplément d’âme du fait main. Depuis dimanche et jusqu’à aujourd’hui encore, de 11h à 20h, la nouvelle collection de sacs Nada Sawaya est exposée à The Gathering, Gemmayzé. Une occasion de découvrir ces it-bags simples et beaux qui font depuis quelques années le bonheur d’un réseau d’initiées éclectiques et stylées. « La Traversée » outreAtlantique de Zeina Kassem Une magnifique initiative à mettre sur le compte du musée Nicolas Sursock, qui lui consacre, jusqu’à fin mai, une rétrospective de 150 œuvres provenant de l’atelier de l’artiste et de pièces issues de collections privées. L’accrochage est signé Karim Begdache studio. Le beau catalogue conçu par Mind the gap est préfacé par l’incontournable Joe Tarrab, curateur de l’expo, et la directrice du musée, Zeina Arida. [email protected] Insta(ntané) et de luxe abordable. L’époque était à un vestiaire sobre où l’accessoire jouait le rôle d’indispensable contrepoint. Seul hic : le sac qui, dans la foulée de cette tendance, se révélait trop surchargé, trop rigide, trop encombrant. Impossible à cette nomade de trouver sac à son bras. Or, Nada Sawaya est aussi une artiste, par ailleurs formée à l’art du bijou. En 2006, ébranlée par la Said FRANCIS, publicitaire délicieux maamouls préparés par le Chronic Care Center. Une attention très élégante de sitt Mona, à la veille de Pâques. Vous pouvez encore vous en procurer au siège de l’ONG, qui tient sa foire de Pâques jusqu’à demain mercredi 23, de 9h à 18h. Maamouls, arrangements chocolat et cadeaux divers. Les bénéfices des ventes servent à soutenir le Chronic Care Center dans la prise en charge des enfants défavorisés, atteints de diabète et de thalassémie. Nada Sawaya, le sac ultime En 1995, dans un Beyrouth en pleine reconstruction, pour une population urbaine en pleine convalescence, Nada Sawaya avait lancé une enseigne d’accessoires chics, baptisée Chiktoc, rapidement déclinée en cinq points de vente. Dans ces multimarques où n’étaient retenus que des objets de qualité, la jeune businesswoman attirait une clientèle transgénérationnelle avide de fantaisie Le Francis Dictionary @Charbel_torbey #Cesquelquesfleurs #Leprintempsestarrivé #Retrouvaillesaveclanature. Envoyez-nous vos photos du Liban ou autre à [email protected] La chargée d’affaires Carla Jazzar (à gauche) et Zeina Kassem. « Zeina est un modèle dans toute société. Encore plus dans la société libanaise qui a un réel besoin de sortir de sa léthargie, pour traiter, une fois pour toutes, des problèmes fondamentaux, tels que les négligences, les imprudences et les injustices. Le livre de Zeina est une leçon d’altruisme et un vecteur d’espoir. » C’est en ces termes que Carla Jazzar, chargée d’affaires de l’ambassade du Liban à Washington, a donné le coup d’envoi du lancement de la version anglaise (Crossing) de l’ouvrage de Zeina Kassem, déjà paru en français (La Traversée) et en arabe. Comme on le sait, il s’agit du témoignage d’une mère qui a perdu son fils de 17 ans par la faute d’un chauffard sans foi ni loi. Et un appel, un signal d’alarme afin que les routes libanaises ne soient plus meurtrières. Un appel, noir sur blanc, que Zeina Kassem a conforté en créant la Fondation Roads for Life. Ainsi, un grand nombre de Libanais s’est retrouvé à l’ambassade du Liban pour en savoir plus sur sa double initiative. De même que des personnalités américaines et des représentants du corps diplomatique, dont Jeffrey Michael, du département des Transports ; Richard Jones, chargé d’affaires à l’ambassade américaine à Beyrouth ; Rima al-Sa- bah, d’origine libanaise, épouse de l’ambassadeur du Koweït, cheikh Salem al-Sabah, et ambassadrice de bonne volonté près du HCR ; Sarah Diligenti, directrice de l’Alliance française de Washington ; Michele Giacalone, attachée culturelle près l’ambassade d’Italie : et Anne-Marie Zavala, de l’ambassade de France. De sa voix calme et feutrée, Zeina Kassem a remercié l’assistance pour son intérêt à cette grande cause, précisant que, « contrairement à ce que pourraient penser certains psychologues, ce livre n’est pas un processus de deuil… C’est le triomphe de la maternité sur le deuil ». Elle a également rappelé que le Liban souffre du manque d’application des lois et que, certaines, ayant trait à la réglementation du trafic, ont été adoptées grâce aux efforts de Roads for Life, ces lois étaient en veilleuse depuis plus d’une décade. Cette Traversée outre-Atlantique de Zeina Kassem a été marquante pour ses concitoyens vivant loin des affres du pays, mais ne pouvant s’empêcher d’être toujours à son écoute, aussi bien que pour l’assistance US. L’une des personnes présentes l’a même et très justement qualifiée de « real mother courage ». I.M. Pendant ce temps, ailleurs... Sur les traces des derniers lions du Nigeria Victimes des braconniers et du manque de moyens pour les préserver, les fauves d’Afrique de l’Ouest sont menacés d’extinction. Bien après minuit, sous un ciel sans étoiles, Martial Kiki parcourt inlassablement les chemins tortueux du parc national de Yankari, dans le nord-est du Nigeria, à l’arrière d’un pick-up, à la recherche des derniers lions du pays. Ce chercheur béninois de 31 ans émet le cri des bébés buffles en détresse à l’aide d’un magnétophone relié à un mégaphone. En théorie, le cri de ces proies faciles attire les lions alléchés, sur lesquels M. Kiki braque ensuite sa lampe torche pour les compter et les recenser. Mais cela fait 29 heures, au total, que le mégaphone émet ce cri de désespoir. M. Kiki a parcouru 150 km à travers le parc. Et pas un lion à l’horizon, ni même une empreinte de lion au sol. « J’espérais voir plus que cela », avoue-t-il en parcourant la savane, dans ce parc surnommé « la plus grande oasis de faune et de flore » du pays, qui fait la taille du Luxembourg. « La situation a empiré et d’ici à 10 ans, les lions pourraient avoir totalement disparu du Nigeria, s’inquiète ce jeune homme, casquette beige vissée sur la tête. Dorénavant, où qu’on aille, on trouve des traces de hyènes. » Urgence Il n’y a que deux endroits où l’on peut espérer trouver des lions au Nigeria : le parc national du lac de Kainji, dans le nord-ouest du pays, où une trentaine de félins vivent encore, et le parc de Yankari, qui selon les spécialistes en compte moins de cinq. Sur les quelque 20 000 lions vivant en liberté dans le monde, il n’en reste que 400 en Afrique de l’Ouest, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). « Quand nous avons commencé notre première grande étude sur les lions en Afrique de l’Ouest en 2009, les lions s’étaient déjà retirés de 99 % du territoire dans lequel ils vivaient auparavant » dans cette région, explique Philipp Henschel, coordinateur d’études chez Pantera, une organisation chargée de la conservation des lions. Les lions d’Afrique de l’Ouest, qui ont une plus petite crinière que ceux d’Afrique australe, sont en voie de disparition, selon l’organisme fédéral américain chargé de la préservation de la faune (FWS). Et pour l’instant, aucune solution à court terme n’a été proposée pour y remédier. Le parc de Yankari, mal géré et sous-financé par le passé, a de plus en plus de mal à obtenir des moyens pour préserver ses derniers lions. Le parc du Serengeti, en Tanzanie, et celui du Kruger, en Afrique du Sud, ont un budget d’environ 450 euros par an et par km2. En comparaison, la plupart des parcs ouest-africains ont à peine 32 euros par an et par km2. « Yankari est un des rares endroits qu’il faudrait vraiment fermer à l’aide de barrières », afin de protéger les animaux et de rendre les patrouilles de rangers plus efficaces, « parce qu’il y a urgence », estime M. Henschel. « Nous savons comment préserver les félins, nous avons juste besoin d’argent pour le faire », ajoute-t-il. Affrontements sanglants Martial Kiki doit parcourir l’ensemble du parc pour réaliser son recensement, même s’il sait que dans la chaleur et la sécheresse du mois de mars, les lions ont de fortes chances de roder autour des points d’eau, où leurs proies se rassemblent pour boire. À cause des routes mal entretenues, des pans entiers de la réserve ne sont plus accessibles en voiture et échappent à la surveillance des rangers, laissant la voie aux braconniers, qui agissent à pieds, armés de machettes et de mousquets. Les affrontements sanglants sont assez fréquents et le chercheur ne se déplace plus sans une escorte de six rangers armés. « On tire pour leur faire peur, mais au lieu de s’enfuir, ils ripostent, lance M. Kiki. Avant j’adorais camper dans la brousse, mais maintenant je trouve ça trop dangereux. » L’étude de M. Kiki servira sans doute de document d’information sur les derniers lions du Nigeria, à moins « Quand on se trouve à côté d’un lion, on sent à quel point il est fort, on sent son cœur battre. Il est vraiment le roi de la jungle (…) », s’enthousiasme Martial Kiki, un jeune chercheur béninois. Photo AFP qu’une politique de conservation soit mise en place très rapidement. « Quand on se trouve à côté d’un lion, on sent à quel point il est fort, on sent son cœur battre. Il est vraiment le roi de la jungle, s’enthousiasme-t-il. Mais pas à Yankari. Ici, on ne voit les lions qu’en photo. » Stéphanie FINDLAY/AFP