pays basque espagnoi - Memoria Digital Vasca
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REGIONS A L’INTERNATIONAL Bilbao, centre des industries Iradiiiom ielks, parie s u r les services et les noin'elles technologies. ( P h o t o : U . R .) LA NOUVELLE IMAGE DU PAYS BASQUE ESPAGNOI Dv noire eiiro vi' spvriul D tm id Solano A près une décennie de restruc* turcirion industrielle, le Pays basque esp ag nol refait surface. D ans un contexte de rep rise de l'activité éco nom iq ue en E sp a g n e , cette région capitalise les efforts entre pris. Les atouts traditionnels (tissu industriel, qualité des infrastruc tures, culture d 'entrep rise, etc.) s'ajoutent à un fort volontarism e d e s a u to rité s ré g io n a le s p o u r appuyer les nouvelles technologies. 0 2 LEM C l . f J U M » i S, ' u r la carte, le Pays b asq u e (appelé « E uskadi » d an s la langue basque) n ’est q u 'u n tü u t p etit territo ire inontugneux (7 200 km3, soit 1.4 % de la superficie de l’Espagne), situé à la frontière avec la Fran ce. La pupulation est légèrement supérieu re à deux m illio n s d 'h a b ila n ts. d o n t près d 'u n m illion concentré autour d e la grande métropole économ ique qu’est Bilhao et les villes qui l’entourent. E n fait, le poids éco nomique et politique de cette région est sans co m m u n e me.sure avec la g éo g rap h ie. D 'abord en raison de son histoire. C 'est ici que s ’est constituée au 19^ siècle, en étroite coopération avec les Britanniques, la sidé rurgie espagnole. « L ’industrie basque s'est développée sur la base de l'existence d ’une L E P A Y S B A S Q U E E S P A G N O L M ich elin a d e u x u sin es d a n s la rég io n (V iio rie e t la s a r te ). C 'e st l ’u n d es p rin c ip a u x investisseurs étrangers dans l'imporlaiU secteur des fo u rn isseu rs d e l'autom obile. ( P h o t o ; D , R .) UNE REGION AVIDE DE COOPERATION EUROPEENNE l e Pays basque déploie une politique intense de ccxipémtion au niveau européen. « Nous ne voulons pas être une région isolée en Europe », explique Rafaël Hueso. responsable des dossiers de la c<K»pération avec les autres régions européennes au gouvem em eni biLsque à Vitoria. D ’où l’intérêt de la paiticipalion aux grands « axes » tels que l'A rc atlantique ou la Comiminauté de travail des Pyrénées (CTP). puisque cette région se tn)uve au croisement de ces deux ensembles. !3es accords qui servent à la fois pour faire, conjointement avec les autres régioas. du lobbying à Bruxelles et pj)ur faire aboutir des prtijets de développement grâce à des flniuicements communautaires. L a coopération bilatérale avec d'autres régions intéres.se également les Basques, qui privilégient les affinités liées à la proxim ité géographique ou à d'autres critères {même niveau de compétences 9a par exemple). C'e-st sans nul doule avec la région Aquitaine que la cix)pér^ion a été le plus loin dans le cadre d ’un protcKole signé en 1989 et auquel la région espagnole de la Navarre est venue s'ajouter en 1992. Les présidents des trois régions se ré unissent au moins une fois par an et une commission perntaneiite institutionnelle a été mise en place. Un com ité de liaison des universités a été créé. Mais l'initiati ve la plus originale concerne le fonds commun de cw p ératio n qui finance, chaque année depuis 199(). des projets transfrontaliers choisis conjointement. Ceux-ci concernent des dom aines variés (technologie, environnement, sport, culture, développement économique, etc, ). .subvention porte sur ,‘iO %. En 19 9 4 .8 0 projets ont ainsi pu être financés. Autre initiative : la création de la revue Ailttniivit, publiée ttius les deux mois en deux langues, éditée dans tes tm is régions. puissante sidérurgie », rappelle Bruno Vi viez. attaché commercial au PEE de Bilbao, D 'o ù une florai,son d 'in d u strie s - forges, fo n d erie, co m p o san ts au to m o b iles, machines-outil. construction nav;de. etc. - qui font du Pays basque, où l'in d u strie repré sente 44 9f- du PIB, « la » région industriel le espagnole par excellence. De plus. l'E uskadi dispose d ’un statut juri dique particulier. Dans le cadre de la consti tution espagnole, qui reconnaît l'existence de dix-sept régions autonomes, les Basques n'o n t pas .seulement un parlement élu et un gouvernem ent régional com m e les autres légioas ; ils bénéficient également d 'u n plus large transfert de com pétences el d'u n e très g ran d e au tonom ie fiscale. A insi, les Basques ont le droit de prélever les imp<)ts et d e les ad m in istrer en fonction d e leurs propres budgets. U ne part (le « cupo ») est versée à Madrid, au titre des « charges com m unes " (police, défen se, affaires étra n gères, etc.) et tt)iit le reste revient aux diffé rentes institutions ba.sques. Il va sans dirx; que ce privilège, conséquen ce d 'u n e lo in tain e trad itio n histo riq u e, confère un pouvoir considérable aux autori tés régionales. E lles disposent en effet de m oyens fin an c iers ap p réciab les, et donc d ’une m arge d e m anceuvre réelle, notam ment en m atière de politique industrielle, biens utiles pour faire face à la cri.se. C ar le Pays basque a été durem ent touché p a r la cri.se des an n ées 80, Les secteurs phares {,sidérurgie. chantiers navals, gros biens d 'équipem ent) ont subi la récession d e plein fouet. D 'o ù des restructurations intenninables. accompagnées de fermetures d 'u sin e s el d e licenciem ents. L 'in d u strie basque a perdu en treize ans plus de 30 % d e ses effectifs. pas.sés de 292 000 à 2 0 0 0 0 0 personnes ! B ilb ao est le tém o in d e cette crise. Les ch a n tie rs navals d 'E u sk ald u n a , d an s le centre de la ville, ont disparu. Ici. un parc urbain a remplacé une ancienne usine, dont on n 'a gardé que la grande ch em inée, té m oin d 'u n p assé révolu. Le d ern ier hiiut fourneau du Pays basque, celui d e Sestao. su r la rive gauche du lleuve Nervion, près de Bilbao, vient de fenner. Sur cette même rive gauche, les friches industrielles témoi gnent de l’am pleur de raju stem e n t opéré. Et des traumatismes sociaux subis.,. Cette crise indu.strielle n ’est pas sans rap port avec le problème du terrorisme. Forgée dans la lutte clandestine co n tre le régim e franquiste. l'E T A a poursuivi son com bat malgré le retour à la démocratie et l'autom v m ie accordée à la région. Bombes, assassi nats. rançons, en lèv em en ts : to u s les moyens sont bons pour ce groupe, ultraminoritaire mais violent et agressif, L 'E T A et sa m ouvance recru ten t d an s la je u n esse , notajiinient les jeunes chôm eurs désœuvrés des grandes villes industrielles, souvent des fils d ’im m ig rés v en an t d ’au tres régions l C M 3 C I '2 » il ) I N 9 S L E P A Y S B A S Q U E E S P A G N O L U N E PL UR AL IT E DE P O L E S E C O N O M I Q U E S L 'a ctivité économ ique est concenlrée dans troia grands pôles économ iques (Bilbao. Vitoria-Gasteiz, S a n Sebastiani, m ais on trouve des im plantations industrielles égalem ent dans les autres villes. U ne évolution fa c ilité e p a r le déclin des industries lourdes im plantées à Bilbao. d ’Espagne, dont l'av e n ir est liltéralemeni « bouché ». Face àcetce double crise (industrie, terroris me), les Basques ont néanmoins réagi avec vigueur. Les grandc.s indu.stries de base ont fait l’objet d ’une restructuration, souvent dans le cadre d ’une concenation européen ne. Dans la sidérurgie, la fenneture du der n ier haut fourneau a été vécue com m e un v éritab le d ram e : e lle s ’est accom pagnée de l'accord de Bruxelles pour l'installation d ’une aciérie com pacte sur le m êm e site. M ais l'U n io n européenne a exigé q u e lu majorité du capital soit aux m ains d'opéra teurs privés. C ette nouvelle aciérie devrait produire un million de tonnes en 1996. L 'A T O U T D E S IN F R A S T R U C T U R E S L e gouvernem ent basque a égalem eni ap puyé la restructuration des autres secteurs ü-ddilionnels (fonderie. machine-<îutil. etc.). « Il y a un fort volontarism e de la part des au to rités ba.sques d ans le dom aine indusl£V O O -!»)U W M Le Pays b as q u e en c h i f f r es Superficie : 7 2 3 3 k m ^ (Araba ; 3 0 3 7 ; Bizkoia : 2 218 km^ ; Gipuzkoa : J 973 km^} PopubKon : 2/1 m illio n s d ’h a b rh in t s (l9 9 1 ) Croissance démographique : + 0 ,1 % Principales vüles : B ilb a o (Bllbo), 3 2 5 0 0 0 Kobitonis {930 0 0 0 avec la bonlieue) ; V ît o ria -G a s t e lz (capitole odminishxitive), 2 0 5 0 0 0 Kabilorits ; S a in t 'S é b o s t ie n (OonosKa), 180 0 0 0 habitants P o p u k itio n a c tiv e : 6 7 4 0 0 0 p e r s o n n e s , dont 201 0 0 0 dons ¡'industria, 5 7 100 dans b construction, 18 7 0 0 dans le secteur primaire et 397 200 dans les servkes. Nombre de chômeurs 2 1 7 0 0 0 Réseau routier : 3 9 4 4 k m Réseau ouloroutier : 3 2 2 k m triel, notamment dans les nouvelles techno logies ». explique Bruno Viviez. « Nous ne pouvons pas changer notre structure indus trielle e l notre sp écialisatio n d an s les in dustries de biens d ’équipem ent et de biens intermédiaires, m ais nous voulons évoluer vers de nouveaux secteurs », précise Juan M aria Iraela. sous-directeur général adjoint de la S(K-iéié pt>ur la promotion et la recon version industrielle (SPRI), un des princi paux outils d ’application de la politique in dustrielle du gouvernement basque. D ’où une série d ’initiatives en faveur des nouvelles technologies : matériaux com po sites, aéronautique, logiciels, en v iro n n e ment. Trois parcs technologiques ont vu le jo u r ainsi que plusieurs centres de recherche appuyés par le gouvernem eni basque. De plus, au niveau sectoriel, le gouvernem ent régional a incité les différents acteurs d ’un se c te u r à se c o n c erte r d a n s le cad re de « clusters » (« grappes »), destinés à trou ver ensem ble des solutions aux problèmes. D es « clusters » o nt ainsi été form és dans L E p a í s b a s q u e e s p a g n o l LA FRANCE, PR EM IE R PARTENAIRE Selt>n les statistiques officielles basques, les exporlallons de la région vers la France ont atteint 172,6 milliards de pesetas en 1 9 9 4 (1 8 ,5 % d u total), soit la première place devant l'Allemagne 0 3 ,4 %) et le Royaume-Uni (7.7 %). La France est également le prem ier four nisseur avec des importations à hauteur de 143,4 milliards ( 17,8 %), devant le Royaume-Uni (11.8 %) et l'A llem agne (11,3 %). M ême si les statistiques « régionales » doivent être prises avec précaution (ies pnxluiUs français peuvent être vendus au Pays basque en transitant par d ’autres régions espagnoles), ces données confir ment le poids prééminent de la France dans celte région. Une situation qui trouve son explication dans la proximité géographique et l’importance des liens historiques. Certes, pendant longtemps. Bilbao a eu des liens privilégiés avec le RoyaumeUni et l’influence britiuinique est encore perceptible. Mais le déclin britannique a été parallèle à celui de l’industrie lourde... En termes d'investissem ents, la présence C H R O N IQ U E française est loin d ’être négligeable : uii diK-ument officiel récent fait état de 85 entreprises basques à participation fran çaise (majoritaire ou minoritaire). Les Français sont bien implantés dans l'indus trie (Michelin, Cristallerie d ‘Arque.s, Ci ments français, etc,) et dans les services, sauf dans la grande distribution, la région étant en retiU'd en matière d'hyperm archés par rapport au reste de l’Espagne. A noter enfin un intérêt croissant des en treprises basques pour la France, notiunment le sud. On estime qu'environ 150 entreprises basques se sont installées dans les Pyrénées-Atlantiques depuis 1990 et que les investissements indus triels y ont généré .*i(K) emplois. L a plus grosse opération enregistrée e.st le projet de création d'u n e aciérie électrique à Bayonne (capacité : 800 000 tonnes/an) par la société MaaHal Ucin, soit un inves tissement de 500 millions de francs. Cette « délocalisation » en France, moti vée par le moindre coût de l'électricité, a provoqué de vives réactions au Pays basque, en dépit de l'existence d ’impor tants projets d'investissem ent dans cette région (4 milliards de pesetas). PAYS BASQUE-FRANCE ; LA PREDOMINANCE DES ECHANGES INDUSTRIELS (en itiillions de pesetas) Exoorta tion s b a sa u e s Produits Im ocrtations b a sa u e s M o n ta n t PNEUMATIQUES NEUFS PIECES AUTOMOBILES PETROLE OUTILS A MAIN VEHICULES DE TItANSPORT 11 181 8 374 7 897 4 143 2 887 Produits M o n to n f POISSON FERRAILLES PNEUMATIQUES NEUFS CHAUDIERES LUBRIFIANTS 13881 11 5 2 0 10 269 4 800 1 984 Malgré l'existence d 'u n important secteur de la pêche, le poisson [frais et congelé) est te prem ier produit fra n ça is vendu au Pays basque espagnol, en raison de la fo r te consom m ation locale. J - ^ 'U CHRONIQUE ONU C h a q u e trim e stre , la C h r o n i q u e O N U rend c o m p te des activités des N a tio n s U n ie s d a n s to u s les d o m a in e s : nouvelles p o litiq u es, m issions de m a in tien de paix, de développem ent économ ique, d 'a id e hum a n ita ire • résum és des travaux des principales conférences en cours et annonce des grandes conférences fu tu re s • a n a ly s e d e s e n j e u x g lo b a u x , d e s te n d a n c e s é c o n o m iq u e s e t s o c ia le s . • En vous abonnant à la Chronique ONU vous serez à l'écoute du inonde n ïii I >5- r .1 * A TcXoumcr k B U L L E T I N D 'A B O N N E M E N T 4 3 g . , 523^ '^ ^ ^ □ Oui, je m 'abonne p o u r I an à la C hronique ONU au prix de 140 F po u r 4 numéros Nom Société : A dresse : Prénom : Fonction : Tél ; L ib r a ir ie d u C o m m e r c e In te r tia U o tia l „ 5 ..^ é l : ( 1 )4 0 73 3 4 60 - Fax : (I) 4 3 36 4 7 % M ode d e règlem ent : ü p a r chèque jo in t à l'ordre d e la L ib r a ir ie d u C o m m erce In te r n a tio n a l. U ne facture ju stificativ e vous sera adressée, j à réception d e facture □ p ar cartc bancaire V ISA 2 N°l I I J 1 1 1 . . i 1 I M I I E xpire fin l i i t l j m Date : Signature : I &CDÌC>» >«ÒCCCF 84.W* ^«05 L E P A Y S M e r c e d e s-B e n z a e n g a g é u n im p o rta n t p ro g ra m m e d 'in v e stisse m e n t. ( P h m o ; i ) . r . i les com posanls autom obiles, I'environnement, les aciers à haute valeur ajoutée, etc. Ces initiatives prennent appui sur un solide tissu local. A la différence d ’autres régions espagnoles, le Pays basque dispose d ’un ré seau dense de PMI ei d'une véritable « cul ture industrielle ». Dans les vallées étroites, le long des routes nationales, les usines pul lulent, souvent sur le liane m êm e des m on tagnes : fondeurs, sous-traitants, fabricants de pièces ou d ’équipements les plus divers, etc. Faine de place, il n 'est pas rare de voir des usines com portant plusieurs étages ! <> L ’avantage de cette région c ’est q u ’on trouve le sous-traitant nécessaire ». explique Ahrneil Moussa, directeur général de Gamesa, une société spécialisée dans les équipe ments aéronautiques et automobiles qui est un des lleun)ns industriels de la région. A utre avantage : l'état des infrastructures. Le Pays basque a été une région pionnière en E spagne en m atière d 'au to ro u te s et se tro u v e a u jo u rd 'h u i relié directem ent à la France et aux gran d s centres de décision espagnols (M adrid, Barcelone, Sarago.sse, etc.), A l’im érieurde la région, des liaisons ex isten t entre B ilb ao et S aint-S ébastien d ’une part, entre Bilbao et Vitoria, la capi tale de la région, d'autre part. Reste l'auto route Vitoria - Saint-Sébastien dont l ’appel d'offres doit être lancé procbainemenl. C e réseau perm et l’achem inem ent rapide des m archandises, A cela s ’ajoute le port de Bilbao, en forte expansion : le trafic a attein t 29,5 m illio n s de tonnes dont 13,5 m illions p o u r les h y drocarbures et 6,4 m illio n s p o u r le s vracs so lid es (fer. charbtin, ferrailles, etc,). L e trafic de mar chandises générales a atteint 5,5 m illions de tonnes dont 2,77 millions sous forme de conteneurs, Bilbat>est le prem ier port espa gnol de conteneurs après Algestras qui pra B A S Q U E E S P A G N O L tique essentiellement un « éclatement » des cargaisons vers d’autres destinations. P our faire face au m anque d 'e sp a c e , un nouvel avant-port est en construction : la prem ière pha.se. qui sera achevée en 1997, représentera une superficie de 1.5 millions de m- e t perm ettra d 'accueillir d e gros na vires. L 'in v e stisse m e n t total p o u r lu construction des infrastructures est évalué à .15 milliards d e pesetas. Les responsables de l’autorité ponuaire ne cachent pas que ce projet devrait servir aussi à capter d e nou veaux trafics, en p rovenance notam m ent du sud de la France,,. Les premiers résullat,s sont encourageants. En 1994, l'éc o n o m ie ba,sque a enregistré une nette reprise, plus forte q u e celle de l’économ ie espagnole dans son ensem ble : + 2.7 % contre + 2 %. « L a v ig u eu r de la reprise est liée à la forte augmentation de la production industrielle ». explique un éco nom iste du d ép artem en t d 'E c o n o m ie du gouvernem ent basque. L ’indice a affiché une progre.ssion de 4 % en 1994 et la cr 5)issanceest restée forte au début de 1995. Les exportations ont nettem ent progressé i+ 11 % e n 1994im ais le maîüiî-mot est dé sormais intemationali.sation. Il ne s ’agit plus ,seulement d ’exporter mais égalemeni d'a.ssurer une présence perm anente sous forme d'investissem en ts, en particulier dans les m archés dits « ém ergents ». « L 'in d u strie ba.sque a été traditionnellement tournée vers le m arché intérieur ». fait rem arquer Juan M aria Iraeta, Les grands noms de l’industrie ont négocié ce virage de l’in tern atio n alisatio n . A insi Fagor. déjà présent au M exique, paxluit en T haïlande el va dém arrer l’activité d e son usine marocaine, située près de Casablanca. M ais le principal problème concerne le tis su dans son ensem ble, com posé à 90 % de PM E dont la m ajorité sont « peu inlem alionali.sées » selon un économ iste basque. L es associatio n s p ro fe ssio n n elles e t les Cham bres de com m erce jo u en t ici un râle clé et bénéficient d e l’appui solide des auto rités, Rosa Diez. le conseiller socialiste du C om m erce dans le gouvernem ent basque, est toujours accompagnée de chefs d'enlrepri.se lorsqu’elle se rend à l'étranger. Le sec teur public et les milieux privés savent tra vailler ensemble. Aucun doute : les Basques ont pratiquement tous les atouts pour réussir. Reste la violen ce. mal endém ique du Pays basque. Si un accord identique à celui conclu en U lster n ’est pas encore à l’ordre du jour, l'intensi té du terrorism e a baissé au cours des der niers m ois et l’influence électorale des na tio n alistes proches de l'E T A d im in u e de .scrutin en scrutin. En tout cas. le terrorisme n ’affecte p lu s les intérêts fran çais e t les grandes entreprises tricolores installées sur place, telles les deux usines M ichelin qui continuent de travailler. ■ />. S. Cinq conseils pour travailler avec les Basques 1. Allez s u r place p o u r év a lu e r les pos.sibllités d'afTaires. L e Pays ba.sque offre d ’importantes possibilités d'atïaires pour les entreprises françaises, d'autant que le gouvernement basque encourage les ccx)pérations transfrontalières. Parmi les princi paux secteurs por teurs, on peut citer: l'environne m ent (où tout reste pratiquem entà fai re), la sous-traitance. les compt>sants automobiles, l’aéronautique, l'outillage, etc. Le bon état des infra-structures (autoroutes en paniculier) en fait une bonne localisation pour des investissements, 2. T enez com pte d e la spécificité basque. L ’Espagne est une mosaïque de régions fortement différenciées et le Pays basque a une originalité profonde liée à son histoire, dont témoigne la langue ba.sque. m ême si elle n ’est parlée que par une minorité de la population. L 'existence d 'u n e tradition industrielle, le goût du travail et un certain conservatisme dans les habitudes de vie caractérisent le.s Basques. 3. Veillez a u choix d u rep rése n tan t. En Espagne, celui-ci n ’assure pas automatiquement la couverture de l’ensem ble du territoire. Il faut donc avoir des représentants « régionaux ». C ’est le cas en paniculier pour le Pays basque. 4 . N ’a rriv e z pas en p ay s conquis. L ’entreprise frani^aise qui an iv e au Pays basque va découvrir une région à forte tradition industrielle et dotée d 'u n capital humain exceptionnel (les écoles d'ingénieurs sont de haut niveau). Celui qui arriverait en se prétendant « supérieur » aurait de gros problènjes,.. 5 . A doptez un p m tll bas. Les Français qui réussissent au Pays basque ne font pa.s parler d ’eux, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. L a prise d e participation dans des sociétés locales (m inoritaireou majoritaire), la sous-traitance et les accords de partenariat sont des formes idéales de présence sur place. L E P A Y S B A S Q U E E S P A G N O L fa b ric a n t de m atériel éleclrom énaner Fagor. q u i appartient a u groupe M ondragun, est u n des fle u ro n s de l'in d u slrie basque. iPh<Hi> r d R .) UNE IN T ER N A T IO N A LIS A T IO N C R O ISSA N TE DES ENTREPRISES CONQUERANTES Flexibilité, la rg e recours à la sous-traitance et agressivité com m erciale, telles sont les clés du succès des entreprises basques sur les m archés extérieurs. L 'o b je ctif p rin c ip a l est m a in te n a n t d 'in v e s tir à l'é tra n g e r. A ►ngcl Iglesias a cotninencc à travailler à l'âg e de 12 ans. En Espagne, dans les an nées 50. ce n'élait pas exceptionnel. Ce qui l'e s l davantage, c ’est q u 'A n g e l Iglesias a fondé, à 16 ans, sa uropre entreprise de mon tage électrique. E ic e sle n allant de maison en m aison que d 'a u tre s idées lui sont ve nues progressiveinenl ; réparation de tubes lluore.scenLs, d'appareils de lélévision, etc. A ujourd'hui Angel Iglesias est le président d'Ikusi. un groupe dont le chiffre d'affaires représeme 5 milliards de pesetas et qui em p lo ie 3 5 0 personnes. Ikusi, qui signifie « voir » en basque, est la seule entreprise es pagnole qui fabrique tout l'équipem em de lélévision p a r câble. C 'e s l le prem ier inslallaleur européen de pajineaux à cristaux li 103 quides qui annoncent les départs et les arri vées d'avions dans les aéropiirts. Ikusi pro duit égalem ent des antennes paraboliques, desêquipem enl.sde télécontrf)le, de téléges tion d'énergie, etc. « N otre o b je c tif p o u r l'a n 2 0 0 0 est d ’a t teindre un chiffre d 'affaires de 10-12 milliard-s de pesetas et d'exporter plu.s de 50 % de notre production », ex p liq u e V alentin de Miguel, directeur du développement. La trajectoire à l'inlem ational d 'ik u si résum e bien l'évolution générale de l’industrie. Jus qu’en 1992. l’exptirtaljon était une activité marginale et ne représentait que 10 % de la pr<xJuction. « Le m arché espagnol absorbait tout ce que nous pouvions produire ». pré cise V alentin d e M iguel. D 'au tan t que la surévaluation de la m onnaie pénalisait les expi>nalions. M ais en 1994, le pourcentage exporté a at teint 35 % e t les com m erciaux d ép lo ien t une activité intense. Ikusi est la prem ière entreprise occidentale productrice de m até riel pour télévision par câble hom ologuée en Chine. Des filiales commerciales ont été créées en F rance, au Portugal p u is aux Etats-Unis et d'ainres sont à l’étude. L 'in te rn a tio n a lisa tio n est ég alem en t à l'ordre du jo u r dans le groupe Mondragon. Il s 'a g it d 'u n e ex p érien ce industrielle unique non seulem ent dans le Pays basque m ais m êm e en Europe. M ondragon est en effet un gniupc de ciwpératives industrielles dont la naissance est liée à l’initiative d 'u n prêtre, le père A ri/m endiarrieta. C ’est au jo u rd 'h u i le p rem ier g ro u p e industriel basque. Au début, il s'ag issait de la fabrication de réchauds à pétrole et d e fourneaux. M on dragon .se diversifie dans l’électrom énager avec la m arque Fagor. puis dans les com po sants p o u r l’électrom énager et enlln dans les biens d ’équipement. A chaque fois, une tEM OCI 79I U I N « L E P A Y S B A S Q U E co o p érativ e nouvelle se crée. En 1994. Mondragon a réalisé un chiffre ü'affaires de 2 40 m illiard s de p esetas et « em p lo ie » 2 0 (XX) coopéralivistes. qui sonl aussi aclionnaires. Aujourd’hui. Mondragon com prend des ac tivités industrielles (électrom énager, com[xisanLs automobiles, biens d'équipem ent et comptisiints ptuir élcctrt)ménager ). une cais se d ’épargne (« C aja lahoral »), une co m p agnie d 'assu ran c es et m êm e une chaîne d'hyperm archés. Eroski. la seule qui rivali se réellem ent avec les Français solidement implantés dans fa péninsule ibérique {Car refour, Auchan. Continent), Couronnement de cette aventure exceptionnelle, le groupe fera prochainement stin entrée à la bourse. " N otre atout, c ’est d ’abord la flexibilité », ex p liq u e un responsable de M ondragon. Les coopérativistes ont droit à une partici pation aux bénéfices : 40 % du bénéfice net leur reviennent. Q uant il y a bénéfice ! Si non. on se serre la ceinture. Il est arrivé de réduire les salaires. De plus, chez Mondragon, s ’il faut travailler un jo u r de plus, on le fait sans broncher. El il n ’y a jam ais de g rèv es, et pour cause ; les o u v riers sont leurs propres patrons! M ais le grand mérite de M ondragon. c’est d 'a v o ir négiKÎé avant le-s autres le virage de l'exportation, au début des années 60. En 1995. les exportations devraient représen te r 35-40 % du chiffre d'affaires, un taux largement dépassé dans certaines branches d 'a c tiv ité du groupe : 70 % p o u r les m a E S P A G N O L chines-ouiils. 65 % p o u r les com posants au tomobiles. etc. Le grand défi e.st aujourd'hui celui de l'intemationaiisation. « N ous voulons augm en ter notre présence prtxiuclive à l’étranger ». dit-on chez Mondragon. Le groupe fabritiue des compo-sanls pour l’électrom énager au Mexique, de.s semi-conducteurs en Thaïlan de. des autobus en Chine et bientôt des ré frigérateurs au MarcK. D es p ro jets sonl à l'étude en E gypte et au Brésil. M ais M on dragon s'intéresse aux pays développés et en particulier à la France, traditionnellement prem ier client. Eroski a racheté 177 super marchés Champion dans le sud d e la France et s’est asscKié avec Promodès pour le lancem cni de no uveaux h y p erm arch és. Le groupe a racheté une enü^prise d'inform a tique de gestion située à B ayonne ainsi q u 'u n fabriqu an t de m ach in es p o u r l’as sem blage des co m p o san ts. U ne société néerlandaise de com posants a été également rachetée récemment. L A R E S T R U C T U R A T IO N DKS S E C T K U R S T R A D IT IO N N E L S Si le cas de M o n d rag o n d em eu re ex c e p tionnel. il n'en tém oigne pas m oins du dy nam isme basque que l'on retrouve dans des secteurs traditionnels affectés par la crise, com m e la machine-outil. « A partir du d é but des années 90, la m achine-outil a été fortement touchée ». explique A lberto Ortucta. directeur général de l’Association es pagnole de fabriquants de machines-outils. LES « CLUSTERS », OUTILS DE REGROUPEMENT DES ENTREPRISES A la suite des travaux du professeur M i chael Porter sur la compétitivité, le gou vernement basque a incité ä la mise en m arche de sept « clusters » stratégiques. Un « cluster » (« grappe ») est le rassem blement des entreprises d'u n secteur dé terminé et dos acteurs de leur environne ment (centres de recherche, université, consultants, associations, etc.). Chaque « cluster » a suivi tme démarche identique ; constitution d'u n gn>upe de travail, étude des problèm es communs, définition de recommandations et d'u n program m e de travail. Le secteur des com posants automobiles est une bonne illustration de cette dé marche. Il s’agit d 'u n e activité de poids puisqu'elle com prend .W) enU'epri.ses (dont 2 0 0 travaillant exclusivement pour l'automobile). Environ un tiers de la pro duction espagnole de comptisanls est concentré dans le Pays basque. Environ 30 ■X’ de la prtxJuction est expor tée en direct (ce taux grimpe à 65 % si on inclut les équipements incorporés dans les voitures fabriquées en Espagne mais expiirtées). COMM ENT ATTIRER LES INVESTISSEURS IN TER N A TIO N A U X L e gn^upe de travail du « cluster >>des com posants automobiles a été constitué en 1992, avec des entreprises et des spécialistes du secteur. Une analyse du secteur, tant au niveau national que mondial, a été réalisée. Un rapport a été publié en fin d'année, qui mettait en lumière les principaux problèm es du secteur ; taille insuffisante des entreprises, faible intemationalisaiion. individualisme, etc. Un pa.s supplémentaire a été franchi en juin 1993 avec la constitution de l'A sso ciation cluster des industries de com po sants automobiles d ’Euskadi ( ACICAE). « Notre objectif est de dévek>pper des ac tivités qui permettent d'am éliorer la com pétitivité des entreprises, notamment en matière de qualité et de gestion des res sources humaines », explique Antonio Reche. directeur de l'ACICAE. Sans subvention ! C e sont en effet les entreprises adhérentes qui financent la structure ainsi que le programme d'activités. Une initiative intéressante qui témoigne de la com bativité des industriels basques. I '; . Ç x 2 4 n - •J72 fM R H i - I W - 230 F L, , e m o n d e c h a n g e . Et v ite . L 'é c o n o m ie s 'i n t e r n a t i o n a l i s e d a n s to u s ses a s p e c ts. Les é c o n o m ie s n a tio n a le s s o n t d é s o rm a is in té g ré e s d a n s d e s ré se a u x tra n s n a tio n a u x d e p ro d u c tio n et d 'é c h a n g e . Q uelles sont les retombées sur l'économ ie française i Nos em p lo is sonf-/7s à la m e rci de délocalisations massives ^Com ment attirer et développer les in vestissements internationaux ? E Iru lt de trois ans de réflexion et de pratique à la Délégation aux investissements internatio naux du M inistère de l'Econom ie, cet ouvrage fo urnit une réponse sans ambigu'i'té à ces différentes questions. BON DE COM M ANDE à relo u rn c r ,1 ; 0 librairUf du Commeixp iNtci’ntitloHiil R P 4 3 H - 7 5 2 Î 3 P A R IS C E D E X 0 5 Tel : I l I 4 0 7 3 3 4 6 Ü Fax : H ) 4 3 if> 4 7 >)8 N o m : ___ A d re sse : Je- d i s i r o r e c e v o i r ■ ................ (■ x ç m p la t r e s d e l 'o u v r a s e l A F R A N C E F A C E A l 'I N V E S T I S - S E M t N T IN T E R N A T IO N A L • 77 94 4 - 1 W 5 - 2 3 0 F Ci-joinl un chèqup rtf ................ F i l'ordre 3 île U : ¡.Ih r a liiF d u O m in w rce Inli-n m llontil 2 corre sp o n d a n t a u m o n la n l tolal d e la r o m r t ia id f . jd U n e facture justificative v o u s se ra aHfesnPe. » D a te i â S ig n a d jre : i Magasin de veric : L ib r a ir ie d u C om m erce liiie m u llo H a l 10, Avenue d'I^iw 75016 Paris S S Î! L E P A Y S B A S Q U E E S P A G N O L LES CENTRES TEC H N O LO G IQ U ES, U N A P P U I P O U R LA RECHERCHE L'effort en matière de recliLTctie-déveluppem ent est considéré com me prioritaire : lu part des dépenses dans le P!B régional est passée de 0.7 % en 1987à i,3 % er\ 1991 et l’objectif est d ’atteindre la barre des 2 % en 199.5. Si les budgets sont donc en augmentation, l’effort actuel est jugé insuffisant, notamment dans le secteur pri vé. Seuls les grands groupes ont des bud gets conséquents (Ikusi consacre 7 %■de son chiffre d'affaires à la recherche). D ’où l'im portance des six centres techno logiques. disséminés dans le Pays basque : Ikerian (éiectronique-systèmes, technolo gie des produits, énergie), Gaiker (biotechnologie industrielle, environnement, matériaux ), Roboliker (robotique), Labcin (fonte, céramique). Inasmet (matériaux), Tekniker (électronique). Au total, ces six centres, qui sont regroupés dans une asso ciation, repré.sentent une offre de re cherche globale, puisqu'elle couvre prati quem ent toutes les activités industrielles du Pays basque. Chaque organism e adeu x types d'activi tés : les prtïjels dius « génériques », finan cés p a rle gouvernement basque dans le cadre de pri)grammes ; les projets concrets dem andés par les entreprises. C es centres d o n t le sièg e est situé à S aint-S ébastien, P our une raison évidente : le Pays basque concentre 80 % de la pnxluction espagnole de machines-outils. La production a fortem ent baissé en 1 99193 puis 1994 a vu une reprise de l'activité qui s'e st confirm ée pendant le prem ier se m estre de cette année. M ais, en 1994. la prixluctii>n éiait encore inférieure de 40 % par rapport au pic de 1990. En fait, la reprise s'explique essentiellement p a r les ach eteu rs étrangers qui représen taient 70 % du carnet de com m andes à la fin d e l’année dernière. En 1994. 58 % de la production a été exportée. « L a crise a en traîné un rem o d elag e du .secteur », fait rem arquer A lberto O rtueta. C om m e dans le reste de l'E u ro p e, des usines ont ferm é e t les en trep rises ont eu ten d an ce à se regrouper. Un plan de qualité a été mis en place par la pro fessio n afin d ’o b ten ir la certification IS O 9001. A ctuellem en t 70 % de la pro duction est réalisée par des entreprises res pectant ces norm es de qualité et l'o b je ctif est d ’arriver à 100 % d ’ici à trois ans selon Alberto O nueia. M ais au niveau des entreprises, com m ent cette restructuration est-elle vécue? Chez K ondia. une PM E fam iliale de 91 salariés d'Elgoibar. le principal centre de fabricants de m achines-outils du Pays basque, on est optimiste. Le président Joseba Conde, esti Deux cenlre.'! leihmilogiqiies ((kaker et Riibotikal so n t in sta llé s d a n s le p a rc te c h n o lo g iq u e de Zam udio, près de Bilhao. i P t i o i o : D . R .i contribuent donc à l'am élioralitm de la ca pacité technologique globale de larégion tout en « collant » aux besoins ponctuels des entreprises. Cette articulation gouver nem ent régional- recherche - entreprises privées est sans équivalent dans le reste de me que « la crise a été très dure ». L ’année 1994 a été celle de la reprise : « Les expor tations ont été favorisées par la dévaluation de la peseta m ais aussi par la récupération des m arehés extérieurs ». K ondia exporte 65 % de la production, principalement aux Etats-Unis, en A llem agne, en France et en Italie. L a crise a été aussi une occasion de renfor cer la com pétitivité d e l'en trep rise. Deux nouveaux pnxluits ont été développés et un plan de certification pour obtenir la norme IS O 9001 est en cours. L a hausse des sa laires, supérieu re à ce lle des p rix en E s pagne ju-squ'en 1993. a été com pensée par une augm entation de productivité. « Nous avons cherché à obtenir une meilleure utili sation des machines et des personnes », ex plique Joseba Conde. P o u r co n trer la co n cu rren ce. K ondia, à l'im age de nombreuses entreprises basques, ne manque pas d ’atouts ; l'an tério ritêd a fir m e a été fondée en 1952). le bon niveau technique, des prix compétitifs, des ouvriers travailleurs et productifs. L ’entreprise ellem ême dispose d ’un réseau de sous-traitants, situés à proximité de l’usine, lacoastniction d 'u n e m achine-outil n ’étan t en d ernière analyse q u 'u n « assem blage » d'élém ents fabriqués au-dehors. M ais le m aître mot ici, c ’est la llexibilité à tous les niveaux de l'entreprise. « L a peti te ta ille nous p erm et d 'a d a p te r les pro- l’Espagne et fait figure de modèle. Ikerlan, qui fait partie du groupe Mondragon, a été créée en 1974 à partir d ’un centre de recherche de l’Ecolc polytechnique. En 1978, Ikerlan a m is au point le prem ier p n v totype de robi>l industriel en Espagne et en 1985, la première cellule de fabrication flexible. Le centre participe à différents programmes internationaux (Union euro péenne. M atra-Marconi, Nasa, etc.). « Actuellement nous avons un accord pluriannuel de cinq ans avec le gouvernement basque, ce qui représente un tiers du finan cem ent », explique un responsable d ’Ikerlan. Autre exem ple ; Gaiker, créé en 1985 à r initiative de ta Diputación de Bizkaia, c'est-à-dire du pouvoir exécutif de cette province. « Nous travaillons siu le cycle de vie d 'u n produil depuis la matière premiè re ju q u 'au recyclage, en passant p;u- les pa ramètres de fabrication et l'amélioralliin du produil final », explique M aria Angeles Ibarrondo, directeur commercial et marke ting de Gaiker. Le centre a un budget de f>4() millions de pesetas et couvre, grâce à ses propres ressources, .53 % des dépenses (la part du gouvernement ba.sque n 'est que de 3.3 %), duits », précise Joseba Conde. Par exemple en m odifiant une m achine à la d em ande du client. L E PARI D E L A E R O N A U T IQ U E L a présence de secteurs traditionnels com pétitifs ne suffira pas pour assurer l'avenir indusuiel basque. D 'où la nécessité d'enuvr d an s les nouvelles technologies. L e g o u vernement régional a favorisé l'ém ergence d 'u n e industrie de com posants pour l'aéro nautique. 11 s ’agit d ’une œ uvre de longue haleine qui com m ence à porter ses premiers fruits. T ém oin le dém arrage d ’ITP (Industria de Turbo Pi'opulsores). A l'occasion de la par ticipation de l'E spagne au programme E u rofighter. ITP a été constituée en 1989. avec l'ap p u i des autorités basques e t la partici pation de Rolls-Royce qui détient 45 % du cap ital. Si le m otoriste b ritannique est le premier actionnaire privé, la majorité du ca pital est aux m ains d 'in té rê ts espagnols. Une usine a été inaugurée en 1991 dans le parc technologique d e Zam udio pour la fa brication de compcJsanLs de turbines à gaz et ITP a rachcté une usine d e m ontage et de m aintenance d e m oteurs située à M adrid. Cinq ans après sa création. ITP affiche un bilan positif. La fabrication des moteurs de 1' Eurofighter d ev ra it co m m en cer p ro ch ain em en t, ITP L E P A Y S participe à différents program m es e t vient d e signer un accord de collaboralit>n avec la firme am éricaine Allison pour la concep tion et la fabrication conjointes de turbines. A ujourd'hui ITP esl d ’ores et déjà une en trep rise d e p oids ; elle em p lo ie 700 p e r sonnes et fait travailler un réseau d ’une cen taine de sous-traitanLs. A utre exempte : Gamesa. L'entreprise esl le leader du secteur des nouvelles technolo gies au sein de la Corporation IBV, qui ras sem b le les participations industrielles du B an co B ilbao V izcay a et de l'en tre p rise é lec triq u e Iberdrola. « G am esa a été d ’abord un atelier de mécanisation avec vo catio n d 'ê tr e un fo u rn isseu r des grands fabricants de biens d 'éq u ip e m en ts indus triels ». explique A hm ed M oussa, son di recteur général. L ’entreprise s'est diversifiée ensuite dans la d éfen se, les com p o san ts au to m o b iles et l'aéronautique. L 'e n trée dans l’aéronautique est liée à un B A S Q U E E S P A G N O L l-a ville de Bilbao e sl u n im p o rta n t centre fin a n c ie r : la Banco Bilbao Viscaya (B B V ) esl la p rem iere h a n q iie enpagnole. ( P h o i o : D . R .) besoin de fournisseurs de pièces en m até riau x co m p o sites. « N ous ch erch o n s conslatntnent à identifier des niches de hau te technologie », explique A hm ed Moussa. Les unités de production sont spécialisées, a v a ; pour but d ’incorporer une technologie très avancée avec une structure légère. Le g ro u p e com prend un en sem b le d 'u sin e s « flexibles » (une vingtaine au total), ap puyées p a r les services com m uns fournis par le groupe (logistique en particulier). Gam esa a Iranchi un palier supplémentaire avec un program m e d e « risque partagé » avec le brésilien E m braer et d 'au tres four nisseurs. ptiur la constmction du futur avion de 50 places, le modèle EMB-145. Dans ce programme, le fotmiisseur devient un parte naire ; il prend à sa charge la conception et la fabrication de la partie qui lui esl assi g n ée. d an s l'e s p o ir d e récu p érer sa m ise g râc e aux ventes futures. Le fo u rn isseu r n 'e st plus un simple sous-traitant : il prend un véritable risque. ■ LES PRI NCIPALES A I D E S A U X ENTREPRISES TYPE NATURE DE L'AIDE CARAOERISTIOUES DE L'AIDE NATURE DE L'INVESTISSEMENT CONDITIONS O R D IN A IR E Appui à l’invesHssem ent D édu ctio n iiscale de 2 0 % • A ctifs matériels • Inform atique Investissem ent de plu s d e 1 0 m illions d e pesetas A p p u i a u financem ent et à la trésorerie d e l'entreprise Réduction d e 4 0 % d e la b a se im p o sa b le d e l'im p ô t sur les sociétés • A ctifs matériels A m é lio ra tio n d e la recherche-développem ent D édu ctio n fiscale de 3 0 % • Investissem ent en reclnerche-développem ent A p p u i à la création d 'e m p lo is D édu ctio n de 5 5 0 0 0 0 p esetas p a r p e rso n n e et p a r o n • A u gm e n tatio n d e s effectifs A p p u i à la con servation et à l’am é lioration d e l'enviro nn em en t Liberté d'é fo blissem en t • A ctifs matériels A p p u i aux investissements industriels • Su b ve n tio n allant ju sq u 'à 4 0 % d u coût d e l’investissement • J u s q u 'à 8 m illions d e p esetas p o u r ch a q u e poste d e trovail • Terrains • T ro va u x d'infrastructures • Biens d 'é q u ip e m e n t A p p u i aux investissem ents industriels d o n s les secteurs clés D éterm ination au ca s p a r cas Investissem ent sup é rieu r • G r a n d s projets à financem ent com plexe à 4 m illiards d e pesetos • Secteurs stratégiques ; autom obile, a éronautique, a é rosp a tia l, c h e m in s d e fer, télécom m unications, environnem ent, sous-traitance spécialisée, industrie d e tecfinoiogie avancée E X T R A O R D IN A IR E STRATEGIQ UE Em ploi d u ra b le investissem ent sup é rieu r à 5 0 0 m illions d e pesetos L e Pays basque se caractérise p a r l ’e xisten ce d 'u n n o m b re élevé d 'a id e s p ro v e n a n t d u g o u ve rn em e n t rég io n a l m a is a u ss i des provinces g râ ce a u rég im e f i s c a l p a rtic u lie r de celte rég io n . Ce la b le a u en r e c e n s e q u e lq u e s - u n e s e t n e p r é s e n te q u 'u n e v a le u r in d ic a tiv e . L E » 0 a .2 9 J IJ » a » i lO S L E P o i n t s a í s b a s q u e e s p a g n o l c o n t a c t s G<iuvemeni€nl basque Secrétariat de la présidence Calle Navami 2 OiOOf) Vitoria-Gasleiz T él.: 19-3445 14 14 14 Télécopie: 19-3445 i3 ()2 63 D cpartcm cnt d 'in d u strie . a)>riculture et pêche Duque de Wellington 2 01010 Vitoria-Gasteiz Tél.; 19-3445 188209 Télécopie: 19-3445 188253 Société p o u r la Prom otion et la R«;cunvcrsion indiistriclie (SPKi) Gran V ia35 48009 Bilbao Tél.; 19-3444 15 82 88 E IT E A<«ociation des centre«; technologiques Parque Tecnologico. Edifìcio ¡01 48016Zaniudio T él.: 19-3444 2094 88 Télécopie: 19-34442094 89 Confebask (patronat) Henat) 5 48009 Bilbao T él.; 19-3444238800 Télécopie ; 19-3444 2323 11 C h a m b re de C om m erce et d'Indu.strii’ d e Bilbao Alameda de Rekalde 50 48008 Bilbao T él.: 19-3444444664 Télécopie: 19-34444361 71 P E E d e Bilbao Alameda Mazarredo (5 48080 Bilbao T él.: 19-344423 11 18 Télécopie; 19-34442371 80 C h am b re frani,'ai$e de com m erce et d 'in d a strie p o u r le nord de l'E spagne Prim 13 20006 San Sebastian T él,;1 9 -3 4 4 3 4 5 1301 Télécopie: 19-344345 0411 Notes récentes du F E E de Bilbao •L a to rg ee n Espagne • La fonderie en Espagne • La restructuration de l’i ndustrie sidérurgique espagnole • Systèmes et équipements de manutention et de sKKkage • Le traitement de surfaces en Espagne • Le secteur naval en Espagne • Les aciers courants en Espagne 106 p L 'E U SK A D l HtSTOlRt^ L'établissem ent des Basques sur la terre qu’ils occupent actuellement remonte à une éptxiue très lointaine. O n a retniuvé des restes datant de 150 (KK) ans. L 'unité basque s’effrite des le siècle pour se désagréger entre le XII“ et le XVI'^ siècles avec les annexions de la G uipuzcoa. l'A lava et la Biscaye à la Castille. L'annexion à la France de la Soûle et du Labourd au XV‘=.siècle, puis de la Basse-Navarre sous H enri IV achève le partage du Pays basque entre la France et l'Espagne. Les pnivinces basques espagnoles obtien nent des privilèges particuliers (« fue ros ») qui leur seront retires au XIX‘‘ siècle pour leur hostilité ouverte à la poli tique centralisatrice et leur participation aux guerres carlistes. La République (1931-1939) reconnaît l'autonom ie du Pays basque, qui est supprimée par le gé néral Frunco. Après sa mort (1975), une Communauté autonome ba.squc (Easkadi) est constituée en 1980. Elle regroupe les trois territoires historiques : A lava (Araba en langue basque), G uipuzcoa (Gipuzkoa) et Biscaye (Bizkaia). VII.1.I-S. B ilbao est la capitale économique du Pays ba.sque. Le long de la rivière Nervion se sont établies les industries ti-adicionnelles ; chantiers navals, sidérur gie, métallurgie lourde, etc. Mais Bilbao a également la deuxièm e Bourse d ’Espagne, deux universités, une Foire d'expositions, des musées et des théâtres. La ville fait l’objet d 'u n e vaste rénovation urbaine ; construction du musée Guggenbeim sur le lieu des ancieas chantiers na vals. ouveiture d ’une ligne de métro (prévue ptiurcel automne), dépollution de la rivière, rénovation des transpoits ur bains. etc. L 'objectif est de façonner le Bilbao du 21^ siècle. S aint-S ebastien est la « perle » du Pays basque. L a ville a été, au début du siècle, le siège de repos estival de la royauté européenne. Sa principale plage (« concha ») est une des plus belles d'Espagne. La ville maintient un caractère aristocratique, avec de superbes bâti ments. ce qui en fait un centre d'attraction touristique international. V itoria-G asteiz est la capitale adm inistra tive et politique de la région : on y trouve le parlement, les administrations et le siè ge du gouvernement. La ville n 'a guère d ’attraits touristiques, si ce n 'est le centre. Elle a l'im m ense avantage d 'être située dans une grande plaine et de disposer d'espace pour l’implantation d'indu-stries nouvelles. La ville est, en outre, un véri EN BREF table nœ ud stratégique de com munica tions. Lan<;i¡k. Si vous avez un rendez-vou-s avec un officiel du gouvernement, celui-ci peut être interrompu par le téléphone et engager avec son interlocuteur une conver.sation dans une langue totalement incompréhensible. La langue ba.squc (euskera) est probablement la plus ancien ne du continent européen. On ne connaît pas avec certitude son origine et elle n ’ap partient à aucune des familles linguis tiques indo-européennes. Environ 27 % de la pi)pulation parie cette langue et 20 % a des rudiments. La langue est da vantage parlée dajis le G ipuzkoa et les vil lages ; elle 1’e.st très peu à Bilbao et à Vi toria. Le bilinguisme a été officiellement institué dans les administrations. Pour l’interlocuteur étranger, il n ’y a pas de problènic de com munication puisque la totalité de la population parle l’espagnol, iNS t iniTiONS. L'organisation politique se base sur une structure confédérale ; les m jis territoires ont une representalion équitable d e 25 sièges chacun au parle ment régional. Le parlement est élu au suffrage universel direct. Le gouverne ment basque est com posé d 'u n président (« lehendakari ») et de ministres : ils sont tous choisis parmi les parlementaires. Le pi'ésident est José M aria Ardanza du Parti nationaliste basque (PNV). Le gouvernement actuel est une coalition de trois partis : PNV, Eusko Alkartasuna (nationaliste, scission du PN V >et Parti socialiste d'Euskadi. Les territoires historiques sont dotés de leurs propres institutions. Ils di.sposent chacun d 'u n gouvem em ent (« Diputación Forai ») et d ’un Parlement (« Juntas Generales »). Chacun des parlements c(.imprend 5 1 membres. Le gouvem em ent basque est le détenteur du pouvoir dans la région. Ses com pétences exclusives sont impor tantes ; police autonome reconnaissable au béret rouge (« Ertzaintza »), éducation recherche, indusüie, marchés financiers. D intervient également dans la politique éconoiniquc, la politique industrielle et les infrastnictures. Les territoires historiques ont également des compétences exclusives : fiscalité, m utes et autoroutes, développement ur bain. services forestiers, assistance sociale. Le gouvem em ent basque contrôle 57 % de la dépense publique « régionale ». L e reste revient aux com m unes (23 %) et aux Diputaciones (20 %) . m C o m péten ces. If MXI':»WIN9S