pays basque espagnoi - Memoria Digital Vasca

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pays basque espagnoi - Memoria Digital Vasca
REGIONS A L’INTERNATIONAL
Bilbao, centre des industries Iradiiiom ielks, parie s u r les services et les noin'elles technologies.
( P h o t o : U . R .)
LA NOUVELLE IMAGE DU
PAYS BASQUE ESPAGNOI
Dv noire eiiro vi' spvriul D tm id Solano
A près une décennie de restruc*
turcirion industrielle, le Pays basque
esp ag nol refait surface. D ans un
contexte de rep rise de l'activité
éco nom iq ue en E sp a g n e , cette
région capitalise les efforts entre­
pris. Les atouts traditionnels (tissu
industriel, qualité des infrastruc­
tures, culture d 'entrep rise, etc.)
s'ajoutent à un fort volontarism e
d e s a u to rité s ré g io n a le s p o u r
appuyer les nouvelles technologies.
0
2
LEM C l . f J U M » i
S,
' u r la carte, le Pays b asq u e (appelé
« E uskadi » d an s la langue basque) n ’est
q u 'u n tü u t p etit territo ire inontugneux
(7 200 km3, soit 1.4 % de la superficie de
l’Espagne), situé à la frontière avec la Fran­
ce. La pupulation est légèrement supérieu­
re à deux m illio n s d 'h a b ila n ts. d o n t près
d 'u n m illion concentré autour d e la grande
métropole économ ique qu’est Bilhao et les
villes qui l’entourent. E n fait, le poids éco­
nomique et politique de cette région est sans
co m m u n e me.sure avec la g éo g rap h ie.
D 'abord en raison de son histoire. C 'est ici
que s ’est constituée au 19^ siècle, en étroite
coopération avec les Britanniques, la sidé­
rurgie espagnole. « L ’industrie basque s'est
développée sur la base de l'existence d ’une
L E
P A Y S
B A S Q U E
E S P A G N O L
M ich elin a d e u x u sin es d a n s la rég io n (V iio rie e t la s a r te ). C 'e st l ’u n d es p rin c ip a u x
investisseurs étrangers dans l'imporlaiU secteur des fo u rn isseu rs d e l'autom obile. ( P h o t o ; D , R .)
UNE REGION AVIDE DE COOPERATION EUROPEENNE
l e Pays basque déploie une politique
intense de ccxipémtion au niveau
européen. « Nous ne voulons pas être
une région isolée en Europe », explique
Rafaël Hueso. responsable des dossiers
de la c<K»pération avec les autres régions
européennes au gouvem em eni biLsque
à Vitoria.
D ’où l’intérêt de la paiticipalion aux
grands « axes » tels que l'A rc atlantique
ou la Comiminauté de travail des
Pyrénées (CTP). puisque cette région se
tn)uve au croisement de ces deux
ensembles. !3es accords qui servent à la
fois pour faire, conjointement avec les
autres régioas. du lobbying à Bruxelles
et pj)ur faire aboutir des prtijets de
développement grâce à des flniuicements
communautaires.
L a coopération bilatérale avec d'autres
régions intéres.se également les Basques,
qui privilégient les affinités liées à la
proxim ité géographique ou à d'autres
critères {même niveau de compétences
9a
par exemple). C'e-st sans nul doule avec
la région Aquitaine que la cix)pér^ion a
été le plus loin dans le cadre d ’un
protcKole signé en 1989 et auquel la
région espagnole de la Navarre est venue
s'ajouter en 1992.
Les présidents des trois régions se ré­
unissent au moins une fois par an et une
commission perntaneiite institutionnelle
a été mise en place. Un com ité de liaison
des universités a été créé. Mais l'initiati­
ve la plus originale concerne le fonds
commun de cw p ératio n qui finance,
chaque année depuis 199(). des projets
transfrontaliers choisis conjointement.
Ceux-ci concernent des dom aines variés
(technologie, environnement, sport,
culture, développement économique,
etc, ).
.subvention porte sur ,‘iO %.
En 19 9 4 .8 0 projets ont ainsi pu être
financés. Autre initiative : la création de
la revue Ailttniivit, publiée ttius les deux
mois en deux langues, éditée dans tes
tm is régions.
puissante sidérurgie », rappelle Bruno Vi­
viez. attaché commercial au PEE de Bilbao,
D 'o ù une florai,son d 'in d u strie s - forges,
fo n d erie, co m p o san ts au to m o b iles, machines-outil. construction nav;de. etc. - qui
font du Pays basque, où l'in d u strie repré­
sente 44 9f- du PIB, « la » région industriel­
le espagnole par excellence.
De plus. l'E uskadi dispose d ’un statut juri­
dique particulier. Dans le cadre de la consti­
tution espagnole, qui reconnaît l'existence
de dix-sept régions autonomes, les Basques
n'o n t pas .seulement un parlement élu et un
gouvernem ent régional com m e les autres
légioas ; ils bénéficient également d 'u n plus
large transfert de com pétences el d'u n e très
g ran d e au tonom ie fiscale. A insi, les
Basques ont le droit de prélever les imp<)ts
et d e les ad m in istrer en fonction d e leurs
propres budgets. U ne part (le « cupo ») est
versée à Madrid, au titre des « charges com ­
m unes " (police, défen se, affaires étra n ­
gères, etc.) et tt)iit le reste revient aux diffé­
rentes institutions ba.sques.
Il va sans dirx; que ce privilège, conséquen­
ce d 'u n e lo in tain e trad itio n histo riq u e,
confère un pouvoir considérable aux autori­
tés régionales. E lles disposent en effet de
m oyens fin an c iers ap p réciab les, et donc
d ’une m arge d e m anceuvre réelle, notam ­
ment en m atière de politique industrielle,
biens utiles pour faire face à la cri.se.
C ar le Pays basque a été durem ent touché
p a r la cri.se des an n ées 80, Les secteurs
phares {,sidérurgie. chantiers navals, gros
biens d 'équipem ent) ont subi la récession
d e plein fouet. D 'o ù des restructurations
intenninables. accompagnées de fermetures
d 'u sin e s el d e licenciem ents. L 'in d u strie
basque a perdu en treize ans plus de 30 %
d e ses effectifs. pas.sés de 292 000 à
2 0 0 0 0 0 personnes !
B ilb ao est le tém o in d e cette crise. Les
ch a n tie rs navals d 'E u sk ald u n a , d an s le
centre de la ville, ont disparu. Ici. un parc
urbain a remplacé une ancienne usine, dont
on n 'a gardé que la grande ch em inée, té­
m oin d 'u n p assé révolu. Le d ern ier hiiut
fourneau du Pays basque, celui d e Sestao.
su r la rive gauche du lleuve Nervion, près
de Bilbao, vient de fenner. Sur cette même
rive gauche, les friches industrielles témoi­
gnent de l’am pleur de raju stem e n t opéré.
Et des traumatismes sociaux subis.,.
Cette crise indu.strielle n ’est pas sans rap­
port avec le problème du terrorisme. Forgée
dans la lutte clandestine co n tre le régim e
franquiste. l'E T A a poursuivi son com bat
malgré le retour à la démocratie et l'autom v
m ie accordée à la région. Bombes, assassi­
nats. rançons, en lèv em en ts : to u s les
moyens sont bons pour ce groupe, ultraminoritaire mais violent et agressif, L 'E T A et
sa m ouvance recru ten t d an s la je u n esse ,
notajiinient les jeunes chôm eurs désœuvrés
des grandes villes industrielles, souvent des
fils d ’im m ig rés v en an t d ’au tres régions
l C M 3 C I '2 » il ) I N 9 S
L E
P A Y S
B A S Q U E
E S P A G N O L
U N E PL UR AL IT E DE P O L E S E C O N O M I Q U E S
L 'a ctivité économ ique est concenlrée dans troia grands pôles économ iques (Bilbao. Vitoria-Gasteiz, S a n Sebastiani, m ais on trouve des
im plantations industrielles égalem ent dans les autres villes. U ne évolution fa c ilité e p a r le déclin des industries lourdes im plantées à Bilbao.
d ’Espagne, dont l'av e n ir est liltéralemeni
« bouché ».
Face àcetce double crise (industrie, terroris­
me), les Basques ont néanmoins réagi avec
vigueur. Les grandc.s indu.stries de base ont
fait l’objet d ’une restructuration, souvent
dans le cadre d ’une concenation européen­
ne. Dans la sidérurgie, la fenneture du der­
n ier haut fourneau a été vécue com m e un
v éritab le d ram e : e lle s ’est accom pagnée
de l'accord de Bruxelles pour l'installation
d ’une aciérie com pacte sur le m êm e site.
M ais l'U n io n européenne a exigé q u e lu
majorité du capital soit aux m ains d'opéra­
teurs privés. C ette nouvelle aciérie devrait
produire un million de tonnes en 1996.
L 'A T O U T
D E S IN F R A S T R U C T U R E S
L e gouvernem ent basque a égalem eni ap­
puyé la restructuration des autres secteurs
ü-ddilionnels (fonderie. machine-<îutil. etc.).
« Il y a un fort volontarism e de la part des
au to rités ba.sques d ans le dom aine indusl£V O O -!»)U W M
Le Pays b as q u e en c h i f f r es
Superficie : 7 2 3 3 k m ^
(Araba ; 3 0 3 7
; Bizkoia : 2 218 km^ ;
Gipuzkoa : J 973 km^}
PopubKon : 2/1 m illio n s d ’h a b rh in t s (l9 9 1 )
Croissance démographique : + 0 ,1 %
Principales vüles : B ilb a o (Bllbo),
3 2 5 0 0 0 Kobitonis {930 0 0 0 avec la bonlieue) ;
V ît o ria -G a s t e lz (capitole odminishxitive),
2 0 5 0 0 0 Kabilorits ;
S a in t 'S é b o s t ie n (OonosKa),
180 0 0 0 habitants
P o p u k itio n a c tiv e :
6 7 4 0 0 0 p e r s o n n e s , dont 201 0 0 0
dons ¡'industria, 5 7 100 dans b construction,
18 7 0 0 dans le secteur primaire
et 397 200 dans les servkes.
Nombre de chômeurs 2 1 7 0 0 0
Réseau routier : 3 9 4 4 k m
Réseau ouloroutier : 3 2 2 k m
triel, notamment dans les nouvelles techno­
logies ». explique Bruno Viviez. « Nous ne
pouvons pas changer notre structure indus­
trielle e l notre sp écialisatio n d an s les in ­
dustries de biens d ’équipem ent et de biens
intermédiaires, m ais nous voulons évoluer
vers de nouveaux secteurs », précise Juan
M aria Iraela. sous-directeur général adjoint
de la S(K-iéié pt>ur la promotion et la recon­
version industrielle (SPRI), un des princi­
paux outils d ’application de la politique in­
dustrielle du gouvernement basque.
D ’où une série d ’initiatives en faveur des
nouvelles technologies : matériaux com po­
sites, aéronautique, logiciels, en v iro n n e­
ment. Trois parcs technologiques ont vu le
jo u r ainsi que plusieurs centres de recherche
appuyés par le gouvernem eni basque. De
plus, au niveau sectoriel, le gouvernem ent
régional a incité les différents acteurs d ’un
se c te u r à se c o n c erte r d a n s le cad re de
« clusters » (« grappes »), destinés à trou­
ver ensem ble des solutions aux problèmes.
D es « clusters » o nt ainsi été form és dans
L E
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LA FRANCE, PR EM IE R PARTENAIRE
Selt>n les statistiques officielles basques,
les exporlallons de la région vers la
France ont atteint 172,6 milliards de
pesetas en 1 9 9 4 (1 8 ,5 % d u total), soit la
première place devant l'Allemagne
0 3 ,4 %) et le Royaume-Uni (7.7 %).
La France est également le prem ier four­
nisseur avec des importations à hauteur
de 143,4 milliards ( 17,8 %), devant le
Royaume-Uni (11.8 %) et l'A llem agne
(11,3 %).
M ême si les statistiques « régionales »
doivent être prises avec précaution (ies
pnxluiUs français peuvent être vendus au
Pays basque en transitant par d ’autres
régions espagnoles), ces données confir­
ment le poids prééminent de la France
dans celte région. Une situation qui
trouve son explication dans la proximité
géographique et l’importance des liens
historiques.
Certes, pendant longtemps. Bilbao a eu
des liens privilégiés avec le RoyaumeUni et l’influence britiuinique est encore
perceptible. Mais le déclin britannique a
été parallèle à celui de l’industrie lourde...
En termes d'investissem ents, la présence
C H R O N IQ U E
française est loin d ’être négligeable : uii
diK-ument officiel récent fait état de 85
entreprises basques à participation fran­
çaise (majoritaire ou minoritaire). Les
Français sont bien implantés dans l'indus­
trie (Michelin, Cristallerie d ‘Arque.s, Ci­
ments français, etc,) et dans les services,
sauf dans la grande distribution, la région
étant en retiU'd en matière d'hyperm archés
par rapport au reste de l’Espagne.
A noter enfin un intérêt croissant des en ­
treprises basques pour la France, notiunment le sud. On estime qu'environ
150 entreprises basques se sont installées
dans les Pyrénées-Atlantiques depuis
1990 et que les investissements indus­
triels y ont généré .*i(K) emplois. L a plus
grosse opération enregistrée e.st le projet
de création d'u n e aciérie électrique à
Bayonne (capacité : 800 000 tonnes/an)
par la société MaaHal Ucin, soit un inves­
tissement de 500 millions de francs.
Cette « délocalisation » en France, moti­
vée par le moindre coût de l'électricité,
a provoqué de vives réactions au Pays
basque, en dépit de l'existence d ’impor­
tants projets d'investissem ent dans cette
région (4 milliards de pesetas).
PAYS BASQUE-FRANCE ; LA PREDOMINANCE DES ECHANGES INDUSTRIELS
(en itiillions de pesetas)
Exoorta tion s b a sa u e s
Produits
Im ocrtations b a sa u e s
M o n ta n t
PNEUMATIQUES NEUFS
PIECES AUTOMOBILES
PETROLE
OUTILS A MAIN
VEHICULES DE TItANSPORT
11 181
8 374
7 897
4 143
2 887
Produits
M o n to n f
POISSON
FERRAILLES
PNEUMATIQUES NEUFS
CHAUDIERES
LUBRIFIANTS
13881
11 5 2 0
10 269
4 800
1 984
Malgré l'existence d 'u n important secteur de la pêche, le poisson [frais et congelé) est te prem ier
produit fra n ça is vendu au Pays basque espagnol, en raison de la fo r te consom m ation locale.
J - ^ 'U
CHRONIQUE ONU
C h a q u e trim e stre , la C h r o n i q u e O N U rend c o m p te des
activités des N a tio n s U n ie s d a n s to u s les d o m a in e s :
nouvelles p o litiq u es, m issions de m a in tien de paix,
de développem ent économ ique, d 'a id e hum a n ita ire
• résum és des travaux des principales conférences en
cours et annonce des grandes conférences fu tu re s
• a n a ly s e d e s e n j e u x g lo b a u x , d e s te n d a n c e s
é c o n o m iq u e s e t s o c ia le s .
•
En vous abonnant à la Chronique ONU
vous serez à l'écoute du inonde
n ïii I
>5-
r .1 *
A TcXoumcr k
B U L L E T I N D 'A B O N N E M E N T
4 3 g . , 523^ '^ ^ ^
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Société :
A dresse :
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„ 5 ..^ é l : ( 1 )4 0 73 3 4 60 - Fax :
(I)
4 3 36 4 7 %
M ode d e règlem ent :
ü p a r chèque jo in t à l'ordre d e la L ib r a ir ie d u C o m m erce
In te r n a tio n a l. U ne facture ju stificativ e vous sera adressée,
j à réception d e facture
□ p ar cartc bancaire V ISA
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L E
P A Y S
M e r c e d e s-B e n z a e n g a g é u n im p o rta n t
p ro g ra m m e d 'in v e stisse m e n t. ( P h m o ; i ) . r . i
les com posanls autom obiles, I'environnement, les aciers à haute valeur ajoutée, etc.
Ces initiatives prennent appui sur un solide
tissu local. A la différence d ’autres régions
espagnoles, le Pays basque dispose d ’un ré­
seau dense de PMI ei d'une véritable « cul­
ture industrielle ». Dans les vallées étroites,
le long des routes nationales, les usines pul­
lulent, souvent sur le liane m êm e des m on­
tagnes : fondeurs, sous-traitants, fabricants
de pièces ou d ’équipements les plus divers,
etc. Faine de place, il n 'est pas rare de voir
des usines com portant plusieurs étages !
<> L ’avantage de cette région c ’est q u ’on
trouve le sous-traitant nécessaire ». explique
Ahrneil Moussa, directeur général de Gamesa, une société spécialisée dans les équipe­
ments aéronautiques et automobiles qui est
un des lleun)ns industriels de la région.
A utre avantage : l'état des infrastructures.
Le Pays basque a été une région pionnière
en E spagne en m atière d 'au to ro u te s et se
tro u v e a u jo u rd 'h u i relié directem ent à la
France et aux gran d s centres de décision
espagnols (M adrid, Barcelone, Sarago.sse,
etc.), A l’im érieurde la région, des liaisons
ex isten t entre B ilb ao et S aint-S ébastien
d ’une part, entre Bilbao et Vitoria, la capi­
tale de la région, d'autre part. Reste l'auto­
route Vitoria - Saint-Sébastien dont l ’appel
d'offres doit être lancé procbainemenl.
C e réseau perm et l’achem inem ent rapide
des m archandises, A cela s ’ajoute le port
de Bilbao, en forte expansion : le trafic a
attein t 29,5 m illio n s de tonnes dont
13,5 m illions p o u r les h y drocarbures et
6,4 m illio n s p o u r le s vracs so lid es (fer.
charbtin, ferrailles, etc,). L e trafic de mar­
chandises générales a atteint 5,5 m illions
de tonnes dont 2,77 millions sous forme de
conteneurs, Bilbat>est le prem ier port espa­
gnol de conteneurs après Algestras qui pra­
B A S Q U E
E S P A G N O L
tique essentiellement un « éclatement » des
cargaisons vers d’autres destinations.
P our faire face au m anque d 'e sp a c e , un
nouvel avant-port est en construction : la
prem ière pha.se. qui sera achevée en 1997,
représentera une superficie de 1.5 millions
de m- e t perm ettra d 'accueillir d e gros na­
vires. L 'in v e stisse m e n t total p o u r lu
construction des infrastructures est évalué
à .15 milliards d e pesetas. Les responsables
de l’autorité ponuaire ne cachent pas que ce
projet devrait servir aussi à capter d e nou­
veaux trafics, en p rovenance notam m ent
du sud de la France,,.
Les premiers résullat,s sont encourageants.
En 1994, l'éc o n o m ie ba,sque a enregistré
une nette reprise, plus forte q u e celle de
l’économ ie espagnole dans son ensem ble :
+ 2.7 % contre + 2 %. « L a v ig u eu r de la
reprise est liée à la forte augmentation de la
production industrielle ». explique un éco­
nom iste du d ép artem en t d 'E c o n o m ie du
gouvernem ent basque. L ’indice a affiché
une progre.ssion de 4 % en 1994 et la cr 5)issanceest restée forte au début de 1995.
Les exportations ont nettem ent progressé
i+ 11 % e n 1994im ais le maîüiî-mot est dé­
sormais intemationali.sation. Il ne s ’agit plus
,seulement d ’exporter mais égalemeni d'a.ssurer une présence perm anente sous forme
d'investissem en ts, en particulier dans les
m archés dits « ém ergents ». « L 'in d u strie
ba.sque a été traditionnellement tournée vers
le m arché intérieur ». fait rem arquer Juan
M aria Iraeta,
Les grands noms de l’industrie ont négocié
ce virage de l’in tern atio n alisatio n . A insi
Fagor. déjà présent au M exique, paxluit en
T haïlande el va dém arrer l’activité d e son
usine marocaine, située près de Casablanca.
M ais le principal problème concerne le tis­
su dans son ensem ble, com posé à 90 % de
PM E dont la m ajorité sont « peu inlem alionali.sées » selon un économ iste basque.
L es associatio n s p ro fe ssio n n elles e t les
Cham bres de com m erce jo u en t ici un râle
clé et bénéficient d e l’appui solide des auto­
rités, Rosa Diez. le conseiller socialiste du
C om m erce dans le gouvernem ent basque,
est toujours accompagnée de chefs d'enlrepri.se lorsqu’elle se rend à l'étranger. Le sec­
teur public et les milieux privés savent tra­
vailler ensemble.
Aucun doute : les Basques ont pratiquement
tous les atouts pour réussir. Reste la violen­
ce. mal endém ique du Pays basque. Si un
accord identique à celui conclu en U lster
n ’est pas encore à l’ordre du jour, l'intensi­
té du terrorism e a baissé au cours des der­
niers m ois et l’influence électorale des na­
tio n alistes proches de l'E T A d im in u e de
.scrutin en scrutin. En tout cas. le terrorisme
n ’affecte p lu s les intérêts fran çais e t les
grandes entreprises tricolores installées sur
place, telles les deux usines M ichelin qui
continuent de travailler. ■
/>. S.
Cinq conseils
pour travailler
avec les Basques
1. Allez s u r place p o u r év a lu e r les
pos.sibllités d'afTaires. L e Pays ba.sque
offre d ’importantes possibilités d'atïaires
pour les entreprises françaises, d'autant que
le gouvernement
basque encourage
les ccx)pérations
transfrontalières.
Parmi les princi­
paux secteurs por­
teurs, on peut
citer: l'environne­
m ent (où tout reste
pratiquem entà fai­
re), la sous-traitance. les compt>sants
automobiles, l’aéronautique, l'outillage,
etc. Le bon état des infra-structures
(autoroutes en paniculier) en fait
une bonne localisation pour des
investissements,
2. T enez com pte d e la spécificité basque.
L ’Espagne est une mosaïque de régions
fortement différenciées et le Pays basque
a une originalité profonde liée à son
histoire, dont témoigne la langue ba.sque.
m ême si elle n ’est parlée que par une
minorité de la population. L 'existence
d 'u n e tradition industrielle, le goût du
travail et un certain conservatisme dans
les habitudes de vie caractérisent le.s
Basques.
3.
Veillez a u choix d u rep rése n tan t.
En Espagne, celui-ci n ’assure pas
automatiquement la couverture de
l’ensem ble du territoire. Il faut donc avoir
des représentants « régionaux ».
C ’est le cas en paniculier pour le Pays
basque.
4 . N ’a rriv e z pas en p ay s conquis.
L ’entreprise frani^aise qui an iv e au Pays
basque va découvrir une région à forte
tradition industrielle et dotée d 'u n capital
humain exceptionnel (les écoles
d'ingénieurs sont de haut niveau). Celui qui
arriverait en se prétendant « supérieur »
aurait de gros problènjes,..
5 . A doptez un p m tll bas. Les Français
qui réussissent au Pays basque ne font pa.s
parler d ’eux, ne serait-ce que pour des
raisons de sécurité. L a prise d e participation
dans des sociétés locales (m inoritaireou
majoritaire), la sous-traitance et les accords
de partenariat sont des formes idéales de
présence sur place.
L E
P A Y S
B A S Q U E
E S P A G N O L
fa b ric a n t de m atériel éleclrom énaner Fagor. q u i appartient a u groupe M ondragun, est u n des fle u ro n s de l'in d u slrie basque.
iPh<Hi> r d
R .)
UNE IN T ER N A T IO N A LIS A T IO N C R O ISSA N TE
DES ENTREPRISES
CONQUERANTES
Flexibilité, la rg e recours à la sous-traitance et agressivité com m erciale,
telles sont les clés du succès des entreprises basques sur les m archés
extérieurs. L 'o b je ctif p rin c ip a l est m a in te n a n t d 'in v e s tir à l'é tra n g e r.
A
►ngcl Iglesias a cotninencc à travailler
à l'âg e de 12 ans. En Espagne, dans les an­
nées 50. ce n'élait pas exceptionnel. Ce qui
l'e s l davantage, c ’est q u 'A n g e l Iglesias a
fondé, à 16 ans, sa uropre entreprise de mon­
tage électrique. E ic e sle n allant de maison
en m aison que d 'a u tre s idées lui sont ve­
nues progressiveinenl ; réparation de tubes
lluore.scenLs, d'appareils de lélévision, etc.
A ujourd'hui Angel Iglesias est le président
d'Ikusi. un groupe dont le chiffre d'affaires
représeme 5 milliards de pesetas et qui em ­
p lo ie 3 5 0 personnes. Ikusi, qui signifie
« voir » en basque, est la seule entreprise es­
pagnole qui fabrique tout l'équipem em de
lélévision p a r câble. C 'e s l le prem ier inslallaleur européen de pajineaux à cristaux li­
103
quides qui annoncent les départs et les arri­
vées d'avions dans les aéropiirts. Ikusi pro­
duit égalem ent des antennes paraboliques,
desêquipem enl.sde télécontrf)le, de téléges­
tion d'énergie, etc.
« N otre o b je c tif p o u r l'a n 2 0 0 0 est d ’a t­
teindre un chiffre d 'affaires de 10-12 milliard-s de pesetas et d'exporter plu.s de 50 %
de notre production », ex p liq u e V alentin
de Miguel, directeur du développement. La
trajectoire à l'inlem ational d 'ik u si résum e
bien l'évolution générale de l’industrie. Jus­
qu’en 1992. l’exptirtaljon était une activité
marginale et ne représentait que 10 % de la
pr<xJuction. « Le m arché espagnol absorbait
tout ce que nous pouvions produire ». pré­
cise V alentin d e M iguel. D 'au tan t que la
surévaluation de la m onnaie pénalisait les
expi>nalions.
M ais en 1994, le pourcentage exporté a at­
teint 35 % e t les com m erciaux d ép lo ien t
une activité intense. Ikusi est la prem ière
entreprise occidentale productrice de m até­
riel pour télévision par câble hom ologuée
en Chine. Des filiales commerciales ont été
créées en F rance, au Portugal p u is aux
Etats-Unis et d'ainres sont à l’étude.
L 'in te rn a tio n a lisa tio n est ég alem en t à
l'ordre du jo u r dans le groupe Mondragon.
Il s 'a g it d 'u n e ex p érien ce industrielle
unique non seulem ent dans le Pays basque
m ais m êm e en Europe. M ondragon est en
effet un gniupc de ciwpératives industrielles
dont la naissance est liée à l’initiative d 'u n
prêtre, le père A ri/m endiarrieta. C ’est au­
jo u rd 'h u i le p rem ier g ro u p e industriel
basque.
Au début, il s'ag issait de la fabrication de
réchauds à pétrole et d e fourneaux. M on­
dragon .se diversifie dans l’électrom énager
avec la m arque Fagor. puis dans les com po­
sants p o u r l’électrom énager et enlln dans
les biens d ’équipement. A chaque fois, une
tEM OCI
79I U I N «
L E
P A Y S
B A S Q U E
co o p érativ e nouvelle se crée. En 1994.
Mondragon a réalisé un chiffre ü'affaires de
2 40 m illiard s de p esetas et « em p lo ie »
2 0 (XX) coopéralivistes. qui sonl aussi aclionnaires.
Aujourd’hui. Mondragon com prend des ac­
tivités industrielles (électrom énager, com[xisanLs automobiles, biens d'équipem ent et
comptisiints ptuir élcctrt)ménager ). une cais­
se d ’épargne (« C aja lahoral »), une co m ­
p agnie d 'assu ran c es et m êm e une chaîne
d'hyperm archés. Eroski. la seule qui rivali­
se réellem ent avec les Français solidement
implantés dans fa péninsule ibérique {Car­
refour, Auchan. Continent), Couronnement
de cette aventure exceptionnelle, le groupe
fera prochainement stin entrée à la bourse.
" N otre atout, c ’est d ’abord la flexibilité »,
ex p liq u e un responsable de M ondragon.
Les coopérativistes ont droit à une partici­
pation aux bénéfices : 40 % du bénéfice net
leur reviennent. Q uant il y a bénéfice ! Si­
non. on se serre la ceinture. Il est arrivé de
réduire les salaires. De plus, chez Mondragon, s ’il faut travailler un jo u r de plus, on
le fait sans broncher. El il n ’y a jam ais de
g rèv es, et pour cause ; les o u v riers sont
leurs propres patrons!
M ais le grand mérite de M ondragon. c’est
d 'a v o ir négiKÎé avant le-s autres le virage
de l'exportation, au début des années 60. En
1995. les exportations devraient représen­
te r 35-40 % du chiffre d'affaires, un taux
largement dépassé dans certaines branches
d 'a c tiv ité du groupe : 70 % p o u r les m a­
E S P A G N O L
chines-ouiils. 65 % p o u r les com posants au­
tomobiles. etc.
Le grand défi e.st aujourd'hui celui de l'intemationaiisation. « N ous voulons augm en­
ter notre présence prtxiuclive à l’étranger ».
dit-on chez Mondragon. Le groupe fabritiue
des compo-sanls pour l’électrom énager au
Mexique, de.s semi-conducteurs en Thaïlan­
de. des autobus en Chine et bientôt des ré­
frigérateurs au MarcK. D es p ro jets sonl à
l'étude en E gypte et au Brésil. M ais M on­
dragon s'intéresse aux pays développés et
en particulier à la France, traditionnellement
prem ier client. Eroski a racheté 177 super­
marchés Champion dans le sud d e la France
et s’est asscKié avec Promodès pour le lancem cni de no uveaux h y p erm arch és. Le
groupe a racheté une enü^prise d'inform a­
tique de gestion située à B ayonne ainsi
q u 'u n fabriqu an t de m ach in es p o u r l’as­
sem blage des co m p o san ts. U ne société
néerlandaise de com posants a été également
rachetée récemment.
L A R E S T R U C T U R A T IO N
DKS S E C T K U R S T R A D IT IO N N E L S
Si le cas de M o n d rag o n d em eu re ex c e p ­
tionnel. il n'en tém oigne pas m oins du dy­
nam isme basque que l'on retrouve dans des
secteurs traditionnels affectés par la crise,
com m e la machine-outil. « A partir du d é­
but des années 90, la m achine-outil a été
fortement touchée ». explique A lberto Ortucta. directeur général de l’Association es­
pagnole de fabriquants de machines-outils.
LES « CLUSTERS », OUTILS DE REGROUPEMENT DES ENTREPRISES
A la suite des travaux du professeur M i­
chael Porter sur la compétitivité, le gou­
vernement basque a incité ä la mise en
m arche de sept « clusters » stratégiques.
Un « cluster » (« grappe ») est le rassem­
blement des entreprises d'u n secteur dé­
terminé et dos acteurs de leur environne­
ment (centres de recherche, université,
consultants, associations, etc.). Chaque
« cluster » a suivi tme démarche
identique ; constitution d'u n gn>upe de
travail, étude des problèm es communs,
définition de recommandations et d'u n
program m e de travail.
Le secteur des com posants automobiles
est une bonne illustration de cette dé­
marche. Il s’agit d 'u n e activité de poids
puisqu'elle com prend .W) enU'epri.ses
(dont 2 0 0 travaillant exclusivement pour
l'automobile). Environ un tiers de la pro­
duction espagnole de comptisanls est
concentré dans le Pays basque.
Environ 30 ■X’ de la prtxJuction est expor­
tée en direct (ce taux grimpe à 65 % si
on inclut les équipements incorporés dans
les voitures fabriquées en Espagne mais
expiirtées).
COMM ENT ATTIRER
LES INVESTISSEURS
IN TER N A TIO N A U X
L e gn^upe de travail du « cluster >>des
com posants automobiles a été constitué
en 1992, avec des entreprises et des
spécialistes du secteur. Une analyse du
secteur, tant au niveau national que
mondial, a été réalisée.
Un rapport a été publié en fin d'année,
qui mettait en lumière les principaux
problèm es du secteur ; taille insuffisante
des entreprises, faible intemationalisaiion.
individualisme, etc.
Un pa.s supplémentaire a été franchi en
juin 1993 avec la constitution de l'A sso­
ciation cluster des industries de com po­
sants automobiles d ’Euskadi ( ACICAE).
« Notre objectif est de dévek>pper des ac­
tivités qui permettent d'am éliorer la com ­
pétitivité des entreprises, notamment en
matière de qualité et de gestion des res­
sources humaines », explique Antonio
Reche. directeur de l'ACICAE.
Sans subvention ! C e sont en effet
les entreprises adhérentes qui financent
la structure ainsi que le programme
d'activités. Une initiative intéressante qui
témoigne de la com bativité des
industriels basques.
I '; . Ç x 2 4 n - •J72 fM R H i - I W
- 230 F
L,
, e m o n d e c h a n g e . Et v ite .
L 'é c o n o m ie s 'i n t e r n a t i o n a l i s e
d a n s to u s ses a s p e c ts. Les é c o n o ­
m ie s n a tio n a le s s o n t d é s o rm a is
in té g ré e s d a n s d e s ré se a u x tra n s­
n a tio n a u x d e p ro d u c tio n et
d 'é c h a n g e .
Q uelles sont les retombées sur
l'économ ie française i Nos em­
p lo is sonf-/7s à la m e rci de
délocalisations massives ^Com­
ment attirer et développer les in­
vestissements internationaux ?
E
Iru lt de trois ans de réflexion
et de pratique à la Délégation
aux investissements internatio­
naux du M inistère de l'Econom ie, cet ouvrage fo urnit une
réponse sans ambigu'i'té à ces
différentes questions.
BON DE COM M ANDE
à relo u rn c r ,1 ;
0
librairUf du Commeixp iNtci’ntitloHiil
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L E
P A Y S
B A S Q U E
E S P A G N O L
LES CENTRES TEC H N O LO G IQ U ES, U N A P P U I P O U R LA RECHERCHE
L'effort en matière de recliLTctie-déveluppem ent est considéré com me prioritaire :
lu part des dépenses dans le P!B régional
est passée de 0.7 % en 1987à i,3 % er\
1991 et l’objectif est d ’atteindre la barre
des 2 % en 199.5. Si les budgets sont donc
en augmentation, l’effort actuel est jugé
insuffisant, notamment dans le secteur pri­
vé. Seuls les grands groupes ont des bud­
gets conséquents (Ikusi consacre 7 %■de
son chiffre d'affaires à la recherche).
D ’où l'im portance des six centres techno­
logiques. disséminés dans le Pays basque :
Ikerian (éiectronique-systèmes, technolo­
gie des produits, énergie), Gaiker (biotechnologie industrielle, environnement,
matériaux ), Roboliker (robotique), Labcin
(fonte, céramique). Inasmet (matériaux),
Tekniker (électronique). Au total, ces six
centres, qui sont regroupés dans une asso­
ciation, repré.sentent une offre de re­
cherche globale, puisqu'elle couvre prati­
quem ent toutes les activités industrielles
du Pays basque.
Chaque organism e adeu x types d'activi­
tés : les prtïjels dius « génériques », finan­
cés p a rle gouvernement basque dans le
cadre de pri)grammes ; les projets concrets
dem andés par les entreprises. C es centres
d o n t le sièg e est situé à S aint-S ébastien,
P our une raison évidente : le Pays basque
concentre 80 % de la pnxluction espagnole
de machines-outils.
La production a fortem ent baissé en 1 99193 puis 1994 a vu une reprise de l'activité
qui s'e st confirm ée pendant le prem ier se­
m estre de cette année. M ais, en 1994. la
prixluctii>n éiait encore inférieure de 40 %
par rapport au pic de 1990.
En fait, la reprise s'explique essentiellement
p a r les ach eteu rs étrangers qui représen­
taient 70 % du carnet de com m andes à la fin
d e l’année dernière. En 1994. 58 % de la
production a été exportée. « L a crise a en­
traîné un rem o d elag e du .secteur », fait
rem arquer A lberto O rtueta. C om m e dans
le reste de l'E u ro p e, des usines ont ferm é
e t les en trep rises ont eu ten d an ce à se
regrouper.
Un plan de qualité a été mis en place par la
pro fessio n afin d ’o b ten ir la certification
IS O 9001. A ctuellem en t 70 % de la pro­
duction est réalisée par des entreprises res­
pectant ces norm es de qualité et l'o b je ctif
est d ’arriver à 100 % d ’ici à trois ans selon
Alberto O nueia.
M ais au niveau des entreprises, com m ent
cette restructuration est-elle vécue? Chez
K ondia. une PM E fam iliale de 91 salariés
d'Elgoibar. le principal centre de fabricants
de m achines-outils du Pays basque, on est
optimiste. Le président Joseba Conde, esti­
Deux cenlre.'! leihmilogiqiies ((kaker et Riibotikal
so n t in sta llé s d a n s le p a rc te c h n o lo g iq u e
de Zam udio, près de Bilhao. i P t i o i o : D . R .i
contribuent donc à l'am élioralitm de la ca­
pacité technologique globale de larégion
tout en « collant » aux besoins ponctuels
des entreprises. Cette articulation gouver­
nem ent régional- recherche - entreprises
privées est sans équivalent dans le reste de
me que « la crise a été très dure ». L ’année
1994 a été celle de la reprise : « Les expor­
tations ont été favorisées par la dévaluation
de la peseta m ais aussi par la récupération
des m arehés extérieurs ». K ondia exporte
65 % de la production, principalement aux
Etats-Unis, en A llem agne, en France et en
Italie.
L a crise a été aussi une occasion de renfor­
cer la com pétitivité d e l'en trep rise. Deux
nouveaux pnxluits ont été développés et un
plan de certification pour obtenir la norme
IS O 9001 est en cours. L a hausse des sa­
laires, supérieu re à ce lle des p rix en E s­
pagne ju-squ'en 1993. a été com pensée par
une augm entation de productivité. « Nous
avons cherché à obtenir une meilleure utili­
sation des machines et des personnes », ex­
plique Joseba Conde.
P o u r co n trer la co n cu rren ce. K ondia, à
l'im age de nombreuses entreprises basques,
ne manque pas d ’atouts ; l'an tério ritêd a fir­
m e a été fondée en 1952). le bon niveau
technique, des prix compétitifs, des ouvriers
travailleurs et productifs. L ’entreprise ellem ême dispose d ’un réseau de sous-traitants,
situés à proximité de l’usine, lacoastniction
d 'u n e m achine-outil n ’étan t en d ernière
analyse q u 'u n « assem blage » d'élém ents
fabriqués au-dehors.
M ais le m aître mot ici, c ’est la llexibilité à
tous les niveaux de l'entreprise. « L a peti­
te ta ille nous p erm et d 'a d a p te r les pro-
l’Espagne et fait figure de modèle.
Ikerlan, qui fait partie du groupe Mondragon, a été créée en 1974 à partir d ’un centre
de recherche de l’Ecolc polytechnique. En
1978, Ikerlan a m is au point le prem ier p n v
totype de robi>l industriel en Espagne et en
1985, la première cellule de fabrication
flexible. Le centre participe à différents
programmes internationaux (Union euro­
péenne. M atra-Marconi, Nasa, etc.).
« Actuellement nous avons un accord pluriannuel de cinq ans avec le gouvernement
basque, ce qui représente un tiers du finan­
cem ent », explique un responsable
d ’Ikerlan.
Autre exem ple ; Gaiker, créé en 1985 à
r initiative de ta Diputación de Bizkaia,
c'est-à-dire du pouvoir exécutif de cette
province. « Nous travaillons siu le cycle de
vie d 'u n produil depuis la matière premiè­
re ju q u 'au recyclage, en passant p;u- les pa­
ramètres de fabrication et l'amélioralliin
du produil final », explique M aria Angeles
Ibarrondo, directeur commercial et marke­
ting de Gaiker. Le centre a un budget de
f>4() millions de pesetas et couvre, grâce à
ses propres ressources, .53 % des dépenses
(la part du gouvernement ba.sque n 'est que
de 3.3 %),
duits », précise Joseba Conde. Par exemple
en m odifiant une m achine à la d em ande
du client.
L E PARI
D E L A E R O N A U T IQ U E
L a présence de secteurs traditionnels com ­
pétitifs ne suffira pas pour assurer l'avenir
indusuiel basque. D 'où la nécessité d'enuvr
d an s les nouvelles technologies. L e g o u ­
vernement régional a favorisé l'ém ergence
d 'u n e industrie de com posants pour l'aéro­
nautique. 11 s ’agit d ’une œ uvre de longue
haleine qui com m ence à porter ses premiers
fruits.
T ém oin le dém arrage d ’ITP (Industria de
Turbo Pi'opulsores). A l'occasion de la par­
ticipation de l'E spagne au programme E u­
rofighter. ITP a été constituée en 1989. avec
l'ap p u i des autorités basques e t la partici­
pation de Rolls-Royce qui détient 45 % du
cap ital. Si le m otoriste b ritannique est le
premier actionnaire privé, la majorité du ca­
pital est aux m ains d 'in té rê ts espagnols.
Une usine a été inaugurée en 1991 dans le
parc technologique d e Zam udio pour la fa­
brication de compcJsanLs de turbines à gaz et
ITP a rachcté une usine d e m ontage et de
m aintenance d e m oteurs située à M adrid.
Cinq ans après sa création. ITP affiche un
bilan positif.
La fabrication des moteurs de 1' Eurofighter
d ev ra it co m m en cer p ro ch ain em en t, ITP
L E
P A Y S
participe à différents program m es e t vient
d e signer un accord de collaboralit>n avec
la firme am éricaine Allison pour la concep­
tion et la fabrication conjointes de turbines.
A ujourd'hui ITP esl d ’ores et déjà une en­
trep rise d e p oids ; elle em p lo ie 700 p e r­
sonnes et fait travailler un réseau d ’une cen­
taine de sous-traitanLs.
A utre exempte : Gamesa. L'entreprise esl le
leader du secteur des nouvelles technolo­
gies au sein de la Corporation IBV, qui ras­
sem b le les participations industrielles du
B an co B ilbao V izcay a et de l'en tre p rise
é lec triq u e Iberdrola. « G am esa a été
d ’abord un atelier de mécanisation avec vo­
catio n d 'ê tr e un fo u rn isseu r des grands
fabricants de biens d 'éq u ip e m en ts indus­
triels ». explique A hm ed M oussa, son di­
recteur général.
L ’entreprise s'est diversifiée ensuite dans la
d éfen se, les com p o san ts au to m o b iles et
l'aéronautique.
L 'e n trée dans l’aéronautique est liée à un
B A S Q U E
E S P A G N O L
l-a ville de Bilbao e sl u n im p o rta n t centre
fin a n c ie r : la Banco Bilbao Viscaya (B B V ) esl
la p rem iere h a n q iie enpagnole. ( P h o i o : D . R .)
besoin de fournisseurs de pièces en m até­
riau x co m p o sites. « N ous ch erch o n s
conslatntnent à identifier des niches de hau­
te technologie », explique A hm ed Moussa.
Les unités de production sont spécialisées,
a v a ; pour but d ’incorporer une technologie
très avancée avec une structure légère. Le
g ro u p e com prend un en sem b le d 'u sin e s
« flexibles » (une vingtaine au total), ap ­
puyées p a r les services com m uns fournis
par le groupe (logistique en particulier).
Gam esa a Iranchi un palier supplémentaire
avec un program m e d e « risque partagé »
avec le brésilien E m braer et d 'au tres four­
nisseurs. ptiur la constmction du futur avion
de 50 places, le modèle EMB-145. Dans ce
programme, le fotmiisseur devient un parte­
naire ; il prend à sa charge la conception et
la fabrication de la partie qui lui esl assi­
g n ée. d an s l'e s p o ir d e récu p érer sa m ise
g râc e aux ventes futures. Le fo u rn isseu r
n 'e st plus un simple sous-traitant : il prend
un véritable risque. ■
LES PRI NCIPALES A I D E S A U X ENTREPRISES
TYPE
NATURE
DE L'AIDE
CARAOERISTIOUES
DE L'AIDE
NATURE DE
L'INVESTISSEMENT
CONDITIONS
O R D IN A IR E
Appui à
l’invesHssem ent
D édu ctio n iiscale
de 2 0 %
• A ctifs matériels
• Inform atique
Investissem ent de
plu s d e 1 0 m illions
d e pesetas
A p p u i a u financem ent
et à la trésorerie
d e l'entreprise
Réduction d e 4 0 %
d e la b a se im p o sa b le d e
l'im p ô t sur les sociétés
• A ctifs matériels
A m é lio ra tio n d e la
recherche-développem ent
D édu ctio n fiscale
de 3 0 %
• Investissem ent en
reclnerche-développem ent
A p p u i à la création
d 'e m p lo is
D édu ctio n de
5 5 0 0 0 0 p esetas p a r
p e rso n n e et p a r o n
• A u gm e n tatio n
d e s effectifs
A p p u i à la con servation
et à l’am é lioration d e
l'enviro nn em en t
Liberté d'é fo blissem en t
• A ctifs matériels
A p p u i aux
investissements
industriels
• Su b ve n tio n allant
ju sq u 'à 4 0 % d u coût
d e l’investissement
• J u s q u 'à 8 m illions
d e p esetas p o u r ch a q u e
poste d e trovail
• Terrains
• T ro va u x
d'infrastructures
• Biens d 'é q u ip e m e n t
A p p u i aux
investissem ents industriels
d o n s les secteurs clés
D éterm ination
au ca s p a r cas
Investissem ent sup é rieu r
• G r a n d s projets à
financem ent com plexe
à 4 m illiards d e pesetos
• Secteurs stratégiques ;
autom obile, a éronautique,
a é rosp a tia l, c h e m in s d e fer,
télécom m unications,
environnem ent,
sous-traitance spécialisée,
industrie d e tecfinoiogie
avancée
E X T R A O R D IN A IR E
STRATEGIQ UE
Em ploi d u ra b le
investissem ent sup é rieu r
à 5 0 0 m illions
d e pesetos
L e Pays basque se caractérise p a r l ’e xisten ce d 'u n n o m b re élevé d 'a id e s p ro v e n a n t d u g o u ve rn em e n t rég io n a l m a is a u ss i des provinces
g râ ce a u rég im e f i s c a l p a rtic u lie r de celte rég io n . Ce la b le a u en r e c e n s e q u e lq u e s - u n e s e t n e p r é s e n te q u 'u n e v a le u r in d ic a tiv e .
L E » 0 a .2 9 J IJ » a » i
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P o i n t s
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a
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c o n t a c t s
G<iuvemeni€nl basque
Secrétariat de la présidence
Calle Navami 2
OiOOf) Vitoria-Gasleiz
T él.: 19-3445 14 14 14
Télécopie: 19-3445 i3 ()2 63
D cpartcm cnt d 'in d u strie . a)>riculture
et pêche
Duque de Wellington 2
01010 Vitoria-Gasteiz
Tél.; 19-3445 188209
Télécopie: 19-3445 188253
Société p o u r la Prom otion et
la R«;cunvcrsion indiistriclie (SPKi)
Gran V ia35
48009 Bilbao
Tél.; 19-3444 15 82 88
E IT E
A<«ociation des centre«; technologiques
Parque Tecnologico. Edifìcio ¡01
48016Zaniudio
T él.: 19-3444 2094 88
Télécopie: 19-34442094 89
Confebask (patronat)
Henat) 5
48009 Bilbao
T él.; 19-3444238800
Télécopie ; 19-3444 2323 11
C h a m b re de C om m erce et d'Indu.strii’
d e Bilbao
Alameda de Rekalde 50
48008 Bilbao
T él.: 19-3444444664
Télécopie: 19-34444361 71
P E E d e Bilbao
Alameda Mazarredo (5
48080 Bilbao
T él.: 19-344423 11 18
Télécopie; 19-34442371 80
C h am b re frani,'ai$e de com m erce et
d 'in d a strie p o u r le nord de l'E spagne
Prim 13
20006 San Sebastian
T él,;1 9 -3 4 4 3 4 5 1301
Télécopie: 19-344345 0411
Notes récentes du F E E de Bilbao
•L a to rg ee n Espagne
• La fonderie en Espagne
• La restructuration de l’i ndustrie
sidérurgique espagnole
• Systèmes et équipements de manutention
et de sKKkage
• Le traitement de surfaces en Espagne
• Le secteur naval en Espagne
• Les aciers courants en Espagne
106
p
L 'E U SK A D l
HtSTOlRt^ L'établissem ent des Basques
sur la terre qu’ils occupent actuellement
remonte à une éptxiue très lointaine. O n a
retniuvé des restes datant de 150 (KK) ans.
L 'unité basque s’effrite des le
siècle
pour se désagréger entre le XII“ et le
XVI'^ siècles avec les annexions de la
G uipuzcoa. l'A lava et la Biscaye à la
Castille. L'annexion à la France de la
Soûle et du Labourd au XV‘=.siècle, puis
de la Basse-Navarre sous H enri IV achève
le partage du Pays basque entre la France
et l'Espagne.
Les pnivinces basques espagnoles obtien­
nent des privilèges particuliers (« fue­
ros ») qui leur seront retires au XIX‘‘
siècle pour leur hostilité ouverte à la poli­
tique centralisatrice et leur participation
aux guerres carlistes. La République
(1931-1939) reconnaît l'autonom ie du
Pays basque, qui est supprimée par le gé­
néral Frunco. Après sa mort (1975), une
Communauté autonome ba.squc (Easkadi)
est constituée en 1980. Elle regroupe les
trois territoires historiques : A lava (Araba
en langue basque), G uipuzcoa (Gipuzkoa)
et Biscaye (Bizkaia).
VII.1.I-S.
B ilbao est la capitale économique du
Pays ba.sque. Le long de la rivière
Nervion se sont établies les industries
ti-adicionnelles ; chantiers navals, sidérur­
gie, métallurgie lourde, etc. Mais Bilbao
a également la deuxièm e Bourse
d ’Espagne, deux universités, une Foire
d'expositions, des musées et des théâtres.
La ville fait l’objet d 'u n e vaste rénovation
urbaine ; construction du musée Guggenbeim sur le lieu des ancieas chantiers na­
vals. ouveiture d ’une ligne de métro
(prévue ptiurcel automne), dépollution de
la rivière, rénovation des transpoits ur­
bains. etc. L 'objectif est de façonner le
Bilbao du 21^ siècle.
S aint-S ebastien est la « perle » du Pays
basque. L a ville a été, au début du siècle,
le siège de repos estival de la royauté
européenne. Sa principale plage
(« concha ») est une des plus belles
d'Espagne. La ville maintient un caractère
aristocratique, avec de superbes bâti­
ments. ce qui en fait un centre d'attraction
touristique international.
V itoria-G asteiz est la capitale adm inistra­
tive et politique de la région : on y trouve
le parlement, les administrations et le siè­
ge du gouvernement. La ville n 'a guère
d ’attraits touristiques, si ce n 'est le centre.
Elle a l'im m ense avantage d 'être située
dans une grande plaine et de disposer
d'espace pour l’implantation d'indu-stries
nouvelles. La ville est, en outre, un véri­
EN
BREF
table nœ ud stratégique de com munica­
tions.
Lan<;i¡k. Si vous avez un rendez-vou-s
avec un officiel du gouvernement, celui-ci
peut être interrompu par le téléphone et
engager avec son interlocuteur une
conver.sation dans une langue totalement
incompréhensible. La langue ba.squc
(euskera) est probablement la plus ancien­
ne du continent européen. On ne connaît
pas avec certitude son origine et elle n ’ap­
partient à aucune des familles linguis­
tiques indo-européennes. Environ 27 %
de la pi)pulation parie cette langue et
20 % a des rudiments. La langue est da­
vantage parlée dajis le G ipuzkoa et les vil­
lages ; elle 1’e.st très peu à Bilbao et à Vi­
toria. Le bilinguisme a été officiellement
institué dans les administrations. Pour
l’interlocuteur étranger, il n ’y a pas de
problènic de com munication puisque la
totalité de la population parle l’espagnol,
iNS t iniTiONS. L'organisation politique se
base sur une structure confédérale ; les
m jis territoires ont une representalion
équitable d e 25 sièges chacun au parle­
ment régional. Le parlement est élu au
suffrage universel direct. Le gouverne­
ment basque est com posé d 'u n président
(« lehendakari ») et de ministres : ils sont
tous choisis parmi les parlementaires. Le
pi'ésident est José M aria Ardanza du Parti
nationaliste basque (PNV).
Le gouvernement actuel est une coalition
de trois partis : PNV, Eusko Alkartasuna
(nationaliste, scission du PN V >et Parti
socialiste d'Euskadi.
Les territoires historiques sont dotés de
leurs propres institutions. Ils di.sposent
chacun d 'u n gouvem em ent (« Diputación
Forai ») et d ’un Parlement (« Juntas
Generales »). Chacun des parlements
c(.imprend 5 1 membres.
Le gouvem em ent basque
est le détenteur du pouvoir dans la région.
Ses com pétences exclusives sont impor­
tantes ; police autonome reconnaissable
au béret rouge (« Ertzaintza »), éducation
recherche, indusüie, marchés financiers.
D intervient également dans la politique
éconoiniquc, la politique industrielle et
les infrastnictures.
Les territoires historiques ont également
des compétences exclusives : fiscalité,
m utes et autoroutes, développement ur­
bain. services forestiers, assistance sociale.
Le gouvem em ent basque contrôle 57 %
de la dépense publique « régionale ».
L e reste revient aux com m unes (23 %) et
aux Diputaciones (20 %) . m
C o m péten ces.
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