DICTÉE - LANGUE FRANÇAISE III
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DICTÉE - LANGUE FRANÇAISE III
© Rafael Guijarro García in La Dictée par les textes narratifs, ed. Comares, 2008. DICTÉE - LANGUE FRANÇAISE III Une fenêtre sur Paris in Claire Etcherelli, Élise ou la vraie vie. PRISE EN DICTÉE Écoutez, faites la dictée et corrigez-la (p.2). [enlace] © Rafael Guijarro García in La Dictée par les textes narratifs, ed. Comares, 2008. © Rafael Guijarro García in La Dictée par les textes narratifs, ed. Comares, 2008. Surtout ne pas penser. Comme on dit « Surtout ne pas bouger » à un blessé aux(a) membres brisés. Ne pas penser. Repousser1 les images, toujours les mêmes, celles d’hier, du temps qui ne reviendra plus. Ne pas penser. Ne pas reprendre les dernières phrases de la dernière conversation, les mots que la séparation a rendus (b) définitifs, se dire qu’il fait doux pour la saison, que les gens d’en face rentrent bien tard ; s’éparpiller2 dans les détails, se pencher, s’intéresser au spectacle de la rue. Dehors, les passants marchent, se croisent, rentrent, partent. Il y a des ouvriers qui portent leur (c) petit sac de casse-croûte3 vide roulé dans la main. Les bars doivent être pleins, c’est l’heure où l’on(d) s’y bouscule4. Ce soir, il y aura des femmes qui seront heureuses sur une terre à la dérive, une île flottante, une chambre où l’on(d) est deux. Quitter la vitre, descendre ? Dans la rue, il y aurait sûrement une aventure pour moi. Les trottoirs sont pleins d’hommes avec leurs yeux chercheurs. Je n’aime pas les aventures. Je veux partir sur un bateau qui ne fera jamais escale. Embarquer, débarquer, cela n’est pas pour moi. Cette image d’un bateau, je l’ai prise(e) à mon frère, Lucien. « Je te promets un vaisseau5 qui tracera au milieu de la mer une route où pas un autre n’osera le suivre. » Il l’avait écrit(f) pour Anna. Il doit être sept heures, il fait bon, c’est un vrai mois de juin avec des soirées tièdes qui font penser : « Enfin l’été... » Claire Etcherelli, Élise ou la vraie vie, Paris, Éditions Denoël, 1967, coll. Folio: 9-10. VOCABULAIRE 1. Repousser : « (Figuré). Refuser d'accepter, de céder à... Un bon esprit repousse tout ce qui est contraire à la raison. Repousser une opinion, une idée, une théorie, un système. Repousser les conseils, les offres. Repousser une demande en mariage. Repousser l'aide de quelqu’un, la main qu'on nous tend. Repousser un mot, une expression. Repousser l'autorité du pape. Repousser l'autorité d'un auteur. Repousser un projet, une proposition. Repousser la tentation. Repousser un désir, une tendance. » (GR). Les synonymes du verbe repousser au sens figuré sont nombreux, selon le cotexte : rejeter, objecter, réfuter, détruire, décliner, mépriser, exclure, récuser, répudier, refouler. 2. S’éparpiller : emploi figuré et pronominal du verbe éparpiller, qui signifie « jeter, laisser tomber çà et là (plusieurs choses légères ou plusieurs parties d'une chose légère) », ou bien « répartir, disposer, distribuer irrégulièrement, en plusieurs endroits considérés comme éloignés : Éparpiller des troupes le long de la frontière. Des amis que les hasards de l'existence ont éparpillés aux quatre coins du monde. La foule s'éparpilla en petits groupes. » Au sens figuré, s’éparpiller signifie « passer d'une idée à l'autre, d'une occupation à l'autre [...] : Il s'éparpille en mille projets. » (GR). 3. Casse-croûte : « Repas léger et sommaire pris rapidement. » (GR). La locution familière casser la croûte (ou la graine), de même que le verbe croûter signifient manger. On rencontre également le dérivé familier casse-croûter. La locution gagner sa croûte signifie gagner sa vie, tout comme la locution gagner son bifteck. © Rafael Guijarro García in La Dictée par les textes narratifs, ed. Comares, 2008. © Rafael Guijarro García in La Dictée par les textes narratifs, ed. Comares, 2008. 4. Se bousculer : « Se pousser, se heurter mutuellement. » (GR). 5. Vaisseau : « (Vieilli sauf dans certaines locutions ou littéraire). Navire de mer d'une certaine importance. » (GR). Synonymes : bateau, bâtiment, navire. ORTHOGRAPHE ET GRAMMAIRE a) Un blessé aux membres brisés : la préposition à sert à construire un syntagme prépositionnel complément déterminatif d’un substantif. « Le complément évoque une caractérisation dans les tours du type : L’homme à l’oreille cassée, la fille aux cheveux de lin, la poule aux œufs d’or, etc. » (WP, p.457). b) Les mots que la séparation a rendus définitifs : le participe passé suivi d’un attribut du complément d’objet direct s’accorde généralement avec ce complément quand celuici précède le participe : Je l’ai vue fatiguée, une femme que j’ai trouvée belle. L’invariabilité est souvent un reste de l’ancienne grammaire ; il existe cependant certains cas où le complément est en réalité une proposition et où le participe devrait donc rester invariable. Une phrase comme On les a dit (cru) malades signifie en réalité On a dit (cru) qu’ils étaient malades. « Il serait donc normal de laisser le participe invariable [...]. C’est ce que font beaucoup d’écrivains, mais d’autres, également nombreux, font l’accord : Cette face qu’on eût dite frappée d’une immobilité absolue (J. Green, Moïra, p.148). [...]. À remarquer toutefois que, si l’attribut est introduit par comme, de ou pour, le participe doit s’accorder : L’auberge qu’on m’a indiquée comme la meilleure. On les a traitées de folles. On les a laissés pour morts. Il l’a prise pour femme. » (DD, pp.691-692). c) Leur petit sac de casse-croûte : l’usage est flottant en ce qui concerne le nombre du déterminant leur dans quelques cas : « Lorsqu’un nom désigne une réalité dont plusieurs possesseurs possèdent chacun un exemplaire, ce nom et le possessif qui le détermine peuvent se mettre au singulier ou au pluriel (selon que l’on considère l’exemplaire de chacun des possesseurs ou l’ensemble des objets) : Les alouettes font leur nid (ou leurs nids) dans les blés. [...]. Le singulier s’impose quand le nom (dans le contexte où il est employé) n’a pas de pluriel ou quand il n’y a qu’un seul objet pour l’ensemble des possesseurs. » (BU, p.952) : Ils préparent leur avenir. Ils ont pu le faire grâce à leur intelligence. Les Parisiens regagnent leur ville vers la fin du mois d’août. On considère que le nom n’a pas de pluriel (dans le contexte où il est employé) lorsqu’on veut souligner un sens collectif, un caractère commun : Les malades ont soigné leur gorge. Si l’on veut souligner le caractère individuel, variable du nom, le pluriel paraît prédominant : Pierre et Jacques ont laissé leurs bicyclettes à côté de la porte. Ils ont ouvert leurs parapluies. « Le pluriel est requis quand il s’agit de noms n’ayant pas de singulier, ou quand il y a plusieurs objets pour chaque possesseur, ou encore quand le contexte impose l’idée de pluriel : Ils ont cassé leurs lunettes. [...]. Les poules étaient suivies de leurs poussins. » (BU, p.953). d) L’on peut remplacer le pronom on pour des raisons d’euphonie, en particulier après et, ou, où, que, à, qui, quoi, si. Il apparaît surtout dans la langue écrite, sans jamais s’imposer. On évitera l’emploi de l’on généralement après dont ou devant un mot commençant par l : Et on lui lava la chemise. Si on le lui donnait. (Cf. DD, p.663). e) Cette image d’un bateau, je l’ai prise à mon frère : le participe passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet direct quand cet objet précède le participe. (BU, p. 1368). © Rafael Guijarro García in La Dictée par les textes narratifs, ed. Comares, 2008. © Rafael Guijarro García in La Dictée par les textes narratifs, ed. Comares, 2008. f) Il l’avait écrit pour Anna : quand le participe passé est précédé du pronom neutre le (ou l’), qui équivaut à cela et qui représente une proposition, il est invariable. (Cf. BU, p.1370). EXERCICES 1) Cherchez un homonyme de repousser et précisez son sens. 2) Relevez les expressions qui se rapportent au temps qu’il fait. 3) Expliquez le sens de une terre à la dérive, une île flottante. 4) Cherchez les mots qui ont un rapport sémantique avec le mot vaisseau. 5) Justifiez l’emploi des infinitifs ne pas penser, repousser, ne pas reprendre, se dire, s’éparpiller, se pencher, s’intéresser, quitter, descendre. Conjuguez le passé simple des verbes s’éparpiller, dire, descendre. 6) Expliquez le sens de l’expression des yeux chercheurs. L’adjectif chercheur a-t-il le même sens dans un esprit chercheur ? © Rafael Guijarro García in La Dictée par les textes narratifs, ed. Comares, 2008.