FOCUS NUMERIQUE - Objectif Diaporama

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FOCUS NUMERIQUE - Objectif Diaporama
FOCUS NUMERIQUE
http://www.focus-numerique.com/test-1466/objectif-nikkor-af-s-dx-18-300mm-f3_5-5_6-vr-presentationcaracteristiques-1.html
Test du 24 août 2012 / env. 790 euros (mars 2013).
Nikkor AF-S DX 18-300 mm f/3,5-5,6 G ED VR
PRÉSENTATION
Annoncé en juin 2012, le nouveau Nikkor 18-300 mm fait très fort ! Nikon vient donc de lancer l'objectif polyvalent
ultime avec un zoom allant du grand-angle à la très longue focale. On sait que plus les zooms sont puissants, plus il
est difficile de procurer une qualité optique optimale et surtout constante sur toutes les focales.
Cette optique entre dans la gamme DX de Nikon à capteur au format APS-C (coefficient de conversion de 1,5x).
Le 18-300 mm est donc équivalent à un 27-450 mm ! Nikon fait donc plus fort que Sigma qui propose un 18-250
mm et un 18-270 mm.
Il est équipé de la technologie VR pour la stabilisation optique. Avec un 300 mm, équivalent 450 mm, cette
technologie est indispensable pour compenser les phénomènes de flous de bougé du photographe.
À l'intérieur, on retrouve une construction optique sur 19 lentilles avec 3 lentilles en verre ED et 3 lentilles
asphériques, le tout couplé à un diaphragme circulaire à 9 lamelles. Cette plage de focale, ultra polyvalente,
convient à toutes les situations de prise de vue (portraits, paysages, reportages, action).
L'objectif dispose d'une ouverture maximale variable et est donc capable d'ouvrir à f/3,5 en position grand-angle
et 5,6 en 300 mm.
Nous avons testé le modèle sur un Nikon D3200 et son capteur APS-C de 24 millions de pixels.
PRISE EN MAINS - ERGONOMIE
La prise en mains est excellente : l'objectif est massif et plutôt lourd (plus de 800 grammes). Il est, par exemple,
presque trop lourd pour être monté sur le nouveau D3200 pourtant une cible privilégiée pour cette optique.
Attention aux longues séances de prise de vue qui peuvent fatiguer très rapidement votre bras et votre poignet.
Le toucher est très agréable. Le corps externe de l'objectif est en plastique mat non glissant.
La bague de zoom est très large, elle est en caoutchouc et agréable à manier.
La rotation de la bague de zoom est proche de la perfection : ni trop dure, ni trop molle.
La bague de mise au point manuelle tourne à l'infini, elle est beaucoup moins large que celle de zoom.
Sur le dessus de l'objectif, on dispose d'un indicateur de distance de mise au point. Sur le côté, on trouve, un loquet
de sécurité qui permet de bloquer l'allongement du corps pendant un transport, un interrupteur pour activer la
stabilisation optique, un second interrupteur pour choisir le mode de stabilisation (normal ou active) et un dernier
interrupteur pour activer la mise au point. La finition des interrupteurs est parfaite.
Indicateur de mise au point.
Déployé, l'encombrement est impressionnant : près de 21 cm. Il est bien proportionné au D7000, mais il risque
d'être légèrement surdimensionné pour des appareils de plus petits gabarits (D3200).
La répartition du poids et de l'équilibre est très importante en fonction de l'appareil de prise de vue.
- VR ON / OFF : pour activer et désactiver la stabilisation.
- Normal / Active : mode stabilisation.
- LOCK : pour bloquer le zoom.
- A/M / M : pour l’autofocus.
Une très bonne chose, l’objectif dispose de la technologie IF qui lui permet de garder la lentille frontale fixe quel
que soit la distance de mise au point et donc de pouvoir utiliser un pare-soleil en forme de corolle (livré avec) ou
encore de manipuler plus simplement un filtre polarisant.
Au niveau des informations présentes sur l’objectif, c’est la base : les focales, un indicateur de distance de mise au
point. Pas d'information sur les rapports de grandissement !
TESTS MIRES
Voici une étude objective sur des tests labo. Ce travail est réalisé en partenariat avec DxO Mark qui s'occupe de la
réalisation des mesures. Ici encore les résultats de ces analyses sont à mettre correspondance avec le ou les boîtiers
de tests que nous avons utilisés. Nous avons opté ici pour un Nikon D3200.
Nos analyses sont basées sur des images réalisées en RAW et JPEG.
Facteur de transmission
Le facteur de transmission est une donnée intéressante. Il correspond à la quantité de lumière que laisse réellement
passer l'objectif. Il est important de l'étudier à pleine ouverture, c'est à dire dans le cas où l'objectif est supposé
laisser passer un maximum de lumière.
Transmission 18 mm
Le Nikon 18-300 mm n'est pas parfait.
On observe un décalage pouvant monter jusqu'à 1/2 IL entre l'ouverture annoncée et l'ouverture réelle.
Les résultats sont les plus embêtants à 300 mm avec -0,49 IL.
À 18 mm on observe un décalage de -0,18 IL.
Autrement dit, l'objectif est nettement moins lumineux qu'il n'y paraît.
Vignetage
Tous les objectifs donnent des images dont la périphérie, et particulièrement les coins, sont plus sombres.
Le vignetage se mesure en IL (Indice de lumination) : la valeur indiquée mesure la différence en IL entre la quantité
de lumière reçue par les bords et celle reçue au centre.
Nous avons décidé d'observer le vignetage à pleine ouverture, à f/4 et à une ouverture moyenne : f/8. Le vignetage
est exprimé en IL. - 1 IL correspond à une sous-exposition équivalente de la fermeture de 1 diaphragme ou de la
division par 2 du temps de pose ou de la sensibilité ISO.
Vignetage 18 mm f/3,5
Le vignettage est assez présent en position grand-angle à f/3,5. En effet, dans les bords les plus externes de l'image
on peut perdre plus d'1 IL par rapport au centre. Quoi qu'il en soit il disparaît très rapidement à mesure que l'on
ferme l'objectif. Chose appréciable, à 50 mm, le vignettage est presque totalement absent quel que soit l'ouverture.
Aberrations chromatiques
Les aberrations chromatiques résultent d'un problème de focalisation de la lumière variant selon les différentes
longueurs d'onde des rayons lumineux. La mise au point ne peut pas être effectuée simultanément au même
endroit pour les différentes couleurs du spectre. Ces légers décalages de mise au point entraînent l'apparition de
bordures irisées colorées. Ces défauts se voient particulièrement lors des transitions précises du net au flou, sur les
fins détails (très contrastés).
Nous avons observé les aberrations chromatiques à pleine ouverture, à f/4 et à une ouverture moyenne : f/8.
Aberrations chromatiques 18 mm f/3,5
Il n'y a pas de doute, les aberrations chromatiques sont bien présentes sur cet objectif. Elles seront visibles à toutes
les focales, en particulier à 50, 105 et 200 mm. Un traitement en postproduction est donc une étape indispensable
pour corriger ce phénomène.
Distorsions
Les objectifs ont tendance à tordre la réalité. On rencontre deux types de distorsions géométriques : les distorsions
en coussinet et les distorsions en barillet.
Distorsions 18 mm
L'analyse labo des distorsions confirment notre test terrain. Elles sont bien visibles, surtout pour le grand angle 18
mm. Elles sont plus discrètes sur les longues focales Comme pour le vignetage et les aberrations chromatiques, les
distorsions se corrigent très facilement en postproduction.
Piqué visuel
La notion de piqué est assez délicate à traiter. C'est ce que l'on peut assimiler à la "sensation de netteté" et/ou à la
"précision" que l'on observe sur une image. Elle peut être très différente d'un objectif à un autre, d'une focale à
une autre et d'une ouverture à une autre. Elle peut aussi varier entre le centre et les bords de l'image. On a coutume
de dire que le piqué est optimal au centre aux ouvertures moyennes : f/8 par exemple.
De plus le piqué va dépendre de la définition du capteur de votre appareil (nous avons testé l'objectif avec un Nikon
D3200 de 24 millions de pixels) et la taille du capteur (15,4 x 23,2 pour le D3200). Plus les pixels sont petits, plus le
système montrera ses limites à cause de la diffraction. Ce phénomène s'amplifie à mesure que l'on ferme le
diaphragme de l'objectif.
Le D3200 dispose d'une définition de 6080 x 4012 pixels. Chaque pixel mesure donc 3,8 micromètres de côté.
L'ouverture minimale conseillée pour éviter les problèmes de diffraction est donc de f/11 ! La taille de notre salle
de test étant limitée, nous nous sommes arrêtés à 200 mm pour les images de la scène test.
Nous sommes toujours assez déçus des résultats en piqué des zooms à très fortes amplitudes. Le 18-300 mm de
Nikon ne déroge malheureusement pas à la règle. En même temps, soyons clairs, il est impossible d'espérer obtenir
le même type de piqué avec un zoom de ce type qu'avec une focale fixe. De plus nous ne l'avons pas aidé en le
testant avec le Nikon D3200 et son capteur ultra défini. Pour ce qui est de la diffraction, le verdict est sans appel.
Cet objectif est inutilisable à f/22 avec un D3200 : f/16, c'est le grand max ! Sur ce point un appareil avec une densité
de pixels plus faible risque d'améliorer les performances.
Pour le reste, les résultats sont corrects au centre uniquement, on perd rapidement et fortement en piqué à mesure
que l'on s'approche des bords de l'image. Pas de surprise, les résultats sont optimaux aux ouvertures moyennes :
f/8 par exemple.
Acutance
L'acutance se réfère à la sensation de netteté. Plus elle est élevée, plus l'impression de netteté est forte. Cette
notion prend en compte la manière dont nos yeux perçoivent le contraste (on parlera de courbe de l'oeil ou FTM
de l'oeil), la distance d'observation et la taille de l'image à regarder. DxO effectue ses calculs d'acutance sur la base
d'une observation d'un tirage de 1,5 mètre de large à 1 mètre.
Résolution 18 mm f/3,5
Acutance 18 mm f/3,5
TESTS TERRAIN
Il faut bien distinguer deux approches dans le jugement de la qualité d'image que procure un objectif : la première
se fait de manière subjective et observant des images; la seconde est objective, en se basant sur les résultats de
tests réalisés en laboratoire. L'une ne va pas sans l'autre. De plus, il faut tenir compte des caractéristiques de
l'appareil utilisé dans le test. Ici nous avons opté pour un Nikon D3200 équipé d'un capteur de 24 millions de pixels.
Les Tests terrain servent à l'évaluation subjective de la qualité d'image que procure l'objectif.
Focale et angle de champ
Une focale correspond à un angle de champ ou angle de vision couvert par l'appareil photo équipé de l'objectif.
Plus la focale est importante, plus l'angle de champ est réduit : on parle de longue focale. À l'inverse, plus la focale
est courte, plus l'angle de champ est large : on parle de grand-angle.
Voici ce que l’on obtient avec le Nikon monté sur le D3200, qui est équipé d’un capteur APS-C. La plage de focales
est ultra polyvalente et conviendra parfaitement à la majorité des sujets (portraits, reportage, paysage, action). Sur
le Nikon D3200, équipé d'un capteur au format APS-C, on obtient un équivalent 27-450 mm (avec un coefficient de
conversion de 1,5x).
Au grand-angle 18 mm.
Au 28 mm.
Au 50 mm.
Au 105 mm.
Au 200 mm.
Au 300 mm.
Distorsions
Les objectifs ont tendance à "tordre la réalité". Les aberrations géométriques apparaissent lorsque l'on s'éloigne
des conditions de Gauss. On rencontre deux types de distorsions géométriques : les distorsions en coussinet et les
distorsions en barillet.
Les distorsions sont très présentes dès 18 mm. Elles changent d'orientation à 30 mm pour passer en coussinets.
C'est un des défauts majeurs des zooms, ils souffrent très souvent d'aberrations géométriques assez voyantes. Quoi
qu'il en soit ce type d'aberration se corrige assez bien de manière logicielle.
Distorsions au grand angle 18 mm
Distorsions à la longue focale 28 mm
Distorsions à la longue focale 200 mm
Vignetage
Tous les objectifs donnent une image dont la périphérie, et particulièrement les coins, sont plus sombres.
Le vignetage se mesure en IL (Indice de Lumination) : la valeur indiquée mesure la différence en IL entre la quantité
de lumière reçue par les bords et celle reçue au centre.
À f/3,5 (grand-angle), le vignetage est assez visible Il disparaît presque complètement au ouvertures supérieures.
Pour certains, le vignetage est plus une qualité, qu'un défaut. En effet dans certains cas il permet de "refermer"
l'image et procure un aspect esthétique très appréciable. Quoi qu'il en soit, il se corrige très bien et très facilement
numériquement. La majorité des logiciels de retouche ou de développement permettent de le corriger. Dans
certains cas, il y a même des profils de correction spécifiques aux objectifs à appliquer.
Bokeh
Le bokeh est à mettre en relation avec la profondeur de champ. On peut le comparer à la "qualité" du flou ou
encore à la manière dont l'objectif passe du net au flou sur des images à faible profondeur de champ. Cette notion
est très subjective même si certains éléments permettent de prévoir les choses.
Il dépend de beaucoup de paramètres dont principalement la conception de l'objectif et la forme et taille du
diaphragme. Sur certaines images, on peut même voir apparaître la forme du diaphragme.
Le bokeh du Nikon est très doux, les transitions du flou au net sont progressives et harmonieuses. Bien entendu,
cette notion dépend de beaucoup de paramètres : conception de l’objectif, forme et taille du diaphragme (9
lamelles sur le zoom Nikon), la distance de mise au point, l'ouverture, les éventuels écarts entre les différents plans
de l'image.
Stabilisation
Le principe d'un stabilisateur optique est simple : ces objectifs sont équipés d’une petite lentille montée sur un
système de micromoteurs qui lui permet d’être mobile, c’est à dire de pouvoir bouger dans 2 directions : verticale
et horizontale.
Ces micromoteurs sont actionnés grâce à un système gyroscopique qui détecte les moindres petits mouvements
de l’objectif (et donc du bras du photographe) et les compensent afin de les corriger.
Très schématiquement, si on monte très légèrement son appareil vers le haut, la lentille dans l’objectif se déplace
vers le bas. Les deux mouvements s’annulent d’un point de vue optique et c’est comme si l’on n’avait pas bougé.
Le système de stabilisation optique du Nikon est impressionnant et est indispensable sur une plage de focales
comme le 18 - 300 mm. À 300 mm (équivalent 450 mm), à main levée, il est possible d'utiliser sans soucis un temps
de pose de 1/160 de secondes, voir plus long.
VERDICT
Un 18-300 mm … voilà un zoom qui fait rêver sur le papier.
Dans la pratique, nous sommes assez loin du rêve, les pieds ancrés bien à terre... Cet objectif Nikon est très
polyvalent et pourra donc convenir à toutes les situations de prises de vue (du paysage à la photo animalière). Il
pourra remplacer haut la main le classique duo 18-55 mm et 55-200 mm. Il est bien conçu et d'une qualité de
fabrication irréprochable. Jusqu’ici tout va bien.
Par contre la qualité optique est plus discutable. Avant de faire le bilan, il est important de préciser qu'il est
extrêmement complexe de construire un objectif de cette amplitude et le Nikon comporte pas moins de 19 lentilles
réparties en 14 groupes ! Dans ces conditions il est obligatoire de faire des compromis.
La qualité optique du 18-300 est assez décevante.
On peut lui reprocher un manque d'homogénéité dans le piqué sur l'ensemble de l'image. Le centre est
relativement bon, mais on perd en qualité à mesure que l'on se rapproche des bords de l'image. Un point gênant,
mais non rédhibitoire pour les amateurs qui positionnent souvent le sujet principal de leurs images au centre. Nous
avons testé cet objectif sur un Nikon D3200 qui dispose l'une des densités de pixels les plus importantes du marché
à l'heure actuelle. Les hautes définitions c'est bien, mais lorsque les optiques ne peuvent plus suivre, à quoi bon ?
Nous sommes aussi particulièrement déçus par les aberrations chromatiques qui sont très présentes sur cet
objectif.
Par contre le vignetage et les distorsions sont assez discrets.
Nous pouvons aussi souligner la redoutable efficacité du stabilisateur optique qui permet de pouvoir exploiter à
main levée les très longues focales de cet objectif.
Au final, cette optique s'avère un excellent compromis entre polyvalence et performances optiques.
Certes, on est loin des résultats obtenus avec des focales fixes, mais là n'est pas forcément le débat. Lancé en
dessous de la barre symbolique des 1000 euros, cet objectif est parfait pour les personnes qui ne veulent plus
emmener 2 objectifs en voyage tout en conservant une bonne qualité d'image.
Sur ce plan, le Nikkor AF-S 18-300 mm f/3,5-5,6 ED VR remplit parfaitement son contrat.
Points forts
Points faibles
Très bonne prise en mains
Dimensions déployées à 300 mm
Finition et qualité de construction proche de la
perfection
Ouvertures un peu optimistes
Très large plage focale (la plus importante du
moment)
Aberrations chromatiques très présentes
Vignetage relativement discret
Distorsions bien contrôlées
Non uniformité du piqué
Bon piqué au centre
Diffraction très présente avec un Nikon D3200
Face à la concurrence
La seule optique qui puisse réellement se frotter au 18-300 mm de Nikon est le 18-270 mm de Tamron. Ce dernier
présente une plage focale légèrement plus courte (sur le terrain, la différence est minime) et une ouverture moins
lumineuse au télé (f/6,3 contre f/5,6).
Les deux modèles disposent d'une stabilisation optique indispensable pour les télézooms et une motorisation
ultrasonique (SWM chez Nikon, PZD chez Tamron).
Optiquement, le Nikon est supérieur au niveau du piqué sur pratiquement tout la plage focale, ce qui justifie l'écart
de prix, important, entre les deux modèles. Au niveau du vignetage et de la distorsion, les deux optiques sont assez
proches, mais le Nikon conserve une petite avance sur son concurrent.
La grande force du 18-270 mm de Tamron reste son prix : à environ 450 euros, il est pratiquement deux fois moins
cher que le 18-300 mm de Nikon.