Journal de la découverte - club d`astronomie Io de Val
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Journal de la découverte - club d`astronomie Io de Val
Journal de la découverte Volume 5 numéro 3 Printemps 2015 Journal de la Corporation d’astronomie de Val-Bélair et de ses clubs affiliés Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page a Sommaire 1 Le mot de la rédaction 2 Nouvelles de la Corporation Le mot du président Le Club d’astronomie Io Réunion mensuelle L’Observatoire de la découverte Un nouveau télescope à l’Observatoire - toute une aventure! L’Astéroïde 2004 BL86 10 À lire Les tortues du Québec 11 Chronique Ciel profond Astrophotographie : choix du télescope et de la monture 13 Articles Éclipses et occultations des satellites galiléens de Jupiter Une vie d’oiseau en hiver Traitement d’une photographie numérique: quelques notions de dpi/ppi/ppp 24 Galerie de photos Vénus, Mars et la Lune Comète Lovejoy 25 Annonce du Souper bénéfice 2015 26 Vue d’en haut Les Montérégiennes Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page b Page couverture : Le nouveau télescope de l’Observatoire de la découverte Photo : Richard Bélanger, Astrophotographe, Club d’astronomie Io Journal de la découverte Volume 5, numéro 3, printemps 2015 ISSN 1929-6398 Le Journal de la découverte est le journal de la Corporation d'astronomie de Val-Bélair. Il est publié quatre fois par année aux mois de septembre, décembre, mars et juin. Pour vous abonner au journal et pour rejoindre l’équipe du journal: [email protected] Les anciens numéros sont disponibles sur le site suivant : https://sites.google.com/site/journaldeladecouverte 1/ Équipe du Journal de la découverte Comité de rédaction: Hélène Croteau, Pierre Buteau, Daniel Beaulieu. Révision des textes : Denis Lefebvre, Jean-Marc Dion. Astrophotographes : Luc Archambault, Richard Bélanger, Daniel Beaulieu. Collaborateurs : Denis Besner, Raymond Falardeau, Nicolas Rolland. La Corporation d’astronomie de Val-Bélair La Corporation d’astronomie de Val-Bélair est un organisme à but non lucratif accrédité en vertu de la Politique de reconnaissance et de soutien des organismes du Service des loisirs et de la culture de la Ville de Québec, arrondissement de la Haute SaintCharles, district 34. Le mot de la rédaction Hélène Croteau Ce numéro du Journal de la découverte traitera en grande partie de l’acquisition d’un nouveau télescope à la fine pointe de la technologie à l’Observatoire de la découverte, à la fin de l’année 2014. Vous découvrirez pourquoi cette belle acquisition répondra à plusieurs besoins des membres et du groupe d’astrophotographes du Club Io ainsi que du public. Pourtant, cette belle aventure a réservé bien des surprises aux membres qui avaient bien hâte d’installer leur beau télescope sur sa monture définitivement. Pour en apprendre davantage à ce sujet, ne manquez de pas lire l’article de Jean David consacré à l’achat du nouveau télescope. Daniel Beaulieu, vous conseillera sur l’achat d’un télescope et d’une monture. De plus, et il vous présente les objets célestes qui seront intéressants à observer dans le ciel du prochain printemps. Le Club d'astronomie Io, le Club des naturalistes de la Laurentia, l'Observatoire astronomique de la découverte Vous êtes-vous déjà demandé comment les espèces et le Journal de la découverte sont des entités affiliées et d’oiseaux qui ne migrent pas dans le sud passent administrées par la Corporation d'astronomie de Vall’hiver avec nous? Hélène Croteau répondra à cette Bélair. question. La suggestion de lecture dans ce numéro du Journal s’adresse aux enfants qui aiment La corporation s’est donné comme mandat général de découvrir la nature. promouvoir l’astronomie et les sciences naturelles auprès de la population dans la région de la CapitaleNationale. Les membres du conseil d’administration sont : Président : Jean David Vice-président : Ghismond Martineau Secrétaire : Alexandre Savoie-Perron Directeur de l’Observatoire : Jean David Directeur du Club des naturalistes de la Laurentia : Ghismond Martineau Directeur du groupe astro-photographie : Daniel Beaulieu Administrateurs : Luc Archambeault, Pierre Buteau, Dominique Gagnon, Jean Jibouleau, René Renaud. Nous possédons notre propre site Internet dont vous trouverez l’adresse en page 1 du Journal, et il vous est également possible de consulter les volumes et numéros précédents du Journal à partir du site Internet de la Corporation d’astronomie de Val-Bélair : www.clubdastronomie-io.org, en bas et à gauche de la page d’accueil dans la section « journal - Archives ». Bonne lecture ! © 2015 Corporation d'astronomie de Val-Bélair. Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 1 Le mot du président Nouvelles de la Corporation Jean David En décembre dernier, nous avons procédé à l’installation de notre nouveau télescope, avec l’aide et la compétence de plusieurs membres du Club. Il est donc tout à fait fonctionnel. Nous l’avons testé le 26 janvier dernier en réussissant à capter le passage de l’astéroïde 2004 BL86, malgré des conditions atmosphériques de deuxième ordre. Notre prochain projet, à plus long terme, est d’améliorer l’observatoire lui-même. Parmi les priorités, il y a la performance du dôme à améliorer et cela de différentes façons, autant pour s’assurer d’une ouverture normale en toute saison, comme possiblement son automatisation. L’agrandissement de l’observatoire est également à l’ordre du jour, mais à long terme. Il est important, maintenant, de revenir à nos activités habituelles d’observation du ciel et d’en faire bénéficier le plus grand nombre possible. Nous profitons donc de toutes les occasions possibles pour faire connaître nos clubs. Les membres ne doivent toutefois pas oublier qu’ils se doivent d’en être les principaux utilisateurs! Je vous rappelle que le 21 mars prochain, nous aurons notre prochaine assemblée générale, laquelle fera le bilan de l’année 2014 et au cours de laquelle nous discuterons de nos orientations futures. Finalement, cette année, nous aurons le grand plaisir d’entendre parler de futures missions spatiales par l’intermédiaire de M. Jean de Lafontaine, ingénieur, professeur à l’Université de Sherbrooke, et président d’Aérospatiale NGC, laquelle produit divers logiciels pour des missions robotisés sur différents astres. Cette conférence aura lieu dans le cadre de notre souper bénéfice annuel qui aura lieu le 18 avril 2015 à 17h30, au Centre culturel George-Dor. Le Club d’astronomie Io Réunion mensuelle de février Hélène Croteau et Denis Lefebvre Lors de la réunion mensuelle du 2 février 2015, les membres du Club Io ont de nouveau accueilli M. Louis Fortier, professeur à l’UTAQ (Université du 3e âge de Québec) de l’Université Laval. M. Fortier a présenté une conférence intitulée : « Où sont passés les martiens? Réflexions sur ce qu'est la vie et les indices qui permettent d'évaluer si elle a pu ou non apparaitre ailleurs que sur la Terre ». Journal de la découverte Après avoir parlé de la complexification de la matière au cours de l’évolution de l’Univers, il explique qu’on ne sait pas encore exactement comment la vie est apparue sur la Terre; mais ce que l’on sait, c’est que cela s’est fait relativement rapidement. Pour M. Fortier, tenter d’évaluer les probabilités de l’existence de vie extraterrestre demeure périlleux puisque nous n’avons qu’un seul exemple de vie, la nôtre. Cependant certains proposent des hypothèses optimistes de la vie extraterrestre avec abondance de civilisations avancées. On peut se demander pourquoi elles ne nous ont pas encore volume 5 no 3 Printemps 2015 contactées si elles sont très avancées. Certains autres sont carrément pessimistes et prétendent plutôt que nous sommes vraiment seuls dans l’Univers et que l’apparition de la vie extraterrestre est hautement improbable. Nous remercions M. Fortier pour cette présentation vraiment très intéressante et livrée avec un grand talent. Il a capté l’attention de tous du début à la fin et il a terminé en répondant à toutes les questions de l’auditoire. Nous espérons avoir le plaisir de l’accueillir encore pour d’autres conférences dans les mois à venir. Page 2 L’Observatoire de la découverte Photo : Daniel Beaulieu, astrophotographe Club Io Photo : Daniel Beaulieu, astrophotographe Club Io L’astéroïde 2004 LB86 Richard Bélanger, Denis Besner, Jean David, Raymond Falardeau Le 6 janvier 2015, quelques enthousiastes et pleins d’espoir se sont présentés à l’observatoire de la Découverte à la base de plein air de Val-Bélair. Mais, le ciel de Québec, loin des aléas des tempêtes hivernales de l’est de l’Amérique, a vu arriver graduellement dès le début de la soirée des masses humides qui ont littéralement rendu l’observation visuelle normale de plus en plus difficile, et impossible après 22h00. Jusque là, aucune vue de notre bolide. Pourtant, en Colombie, un autre enthousiaste, plus chanceux, avait pu en faire l’observation et ses photographies nous étaient disponibles. Se fiant à notre technologie et à l’habileté de Richard, une série de poses de 35 secondes a, par la suite, confirmé la trajectoire du bolide. Nous sommes venus, nous avons vu et nous étions fiers. Voici une photographie avec le moins de brouillard possible pour supporter nos dires. Et plus tard, nous en ferons une présentation. Merci à tous ceux qui se sont présentés hier soir à l’observatoire et merci à tous ceux qui ont contribué à l’achat de cet équipement sans lequel ce passage nous aurait certainement échappé. Comme tous s’attendaient à voir les conditions se dégrader davantage, les moins persistants ou ceux qui avaient des rendez-vous tôt en matinée le lendemain, se sont résolus à retourner à la maison. Même les nouveaux, ceux qui avaient décidé de tenter le grand coup avec nous. Mais, finalement, à-travers l’épais brouillard, nous étions encore capable d’apercevoir quelques étoiles de l’amas de la ruche, M44 et c’est là que nous avons pris la décision la plus importante de la soirée : attendre que la montagne vienne vers nous à cet endroit imprécis et faire confiance aux éphémérides tant pour la position que pour la brillance. En effet, la brillance maximum de l’astéroïde, soit 9,11, était prévue vers minuit. Également, il fallait faire confiance à notre équipement, à l’habileté de notre confrère Richard Bélanger et à l’espoir que de brèves percées dans l’humidité, permettent à tout notre appareillage de capter un tout petit objet (de 600 mètres environ). À 23h48, un nouveau cliché est apparu à l’écran et une petite trainée toute pâle est apparue dans la rétine expérimentée de Richard. Tout de suite, il commanda une nouvelle pose, plus courte, pour espérer y voir une trainée plus claire. Et nous pûmes toute l’apercevoir. Journal de la découverte Photo : Richard Bélanger astrophotographe Club d’astronomie Io Caméra Canon EOS 6D Temps d’exposition : 35 secondes ISO : 1000 Longueur de focale : 35mm Adobe Photoshop Lightroom 5.7 (Windows) volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 3 Nouveau télescope à l’Observatoire de la découverte Toute une aventure! Jean David, Président de la Corporation d’astronomie de Val-Bélair Directeur du Club d’astronomie Io de Val-Bélair État de situation en décembre 2013 Déjà en 2013, on constatait que notre télescope, un Meade LX200, du type SchmidtCassegrain, avait besoin à tout le moins d’une sérieuse mise à jour. Il faut se rappeler que ce télescope avait, à ce moment, plus d’une dizaine d’années d’usage. En décembre 2013, il a eu un comportement imprévisible suite à une commande donnée et on a dû le fermer immédiatement. D’autre part, les membres de la section AstroPhotos de notre club considéraient que ce télescope ne pouvait être utilisé avantageusement pour la photographie. Compte tenu de ces circonstances, il fallait considérer la possibilité d’acheter un nouveau télescope. Temporairement, un membre du club a prêté son télescope pour toute la durée de l’année 2014 et cette solution fut immédiatement mise en place. Entre temps, le conseil d’administration de la Corporation d’astronomie de ValBélair (CAVB) a pris la décision de remplacer le télescope sous certaines conditions. Ancien télescope Photo : Jean David Journal de la découverte Décision de l’Assemblée Générale volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 4 Annuelle de 2014 Le 7 juin 2014, les membres Décision de l’Assemblée générale annuelle de 2014 Le 7 juin 2014, les membres de la Corporation d’astronomie de Val-Bélair ont voté la résolution suivante définissant les modalités relatives à l’achat d’un nouveau télescope pour l’observatoire : Compte tenu des sommes dont disposent actuellement la Corporation et de la nécessité de fonds supplémentaires pour atteindre le montant requis, il est proposé que : 1. une campagne pour la recherche de commandites ait lieu et que l’objectif soit fixé à 1500 $; 2. une compagne de souscription auprès des membres des clubs affiliés, sur une base volontaire, remboursable et dont les modalités seraient les suivantes : a. des montants n’excédant pas 150$ et par tranche de 25 $; b. la participation d’au moins 15 membres de nos clubs affiliés; c. aucune promesse de remboursement avant l’année 2018, sauf en cas de décès et par la suite, selon les moyens de la Corporation; 3. une demande de subvention présentée à la Ville de Québec aussitôt que possible en début d’automne 2014; 4. la mise en disponibilité d’une somme que le Conseil d’administration juge possible à même les fonds actuels de la Corporation (environ 2000 $); 5. l’achat et la mise en place d’un nouveau télescope pour un montant total n’excédant pas 10 000 $, dont le besoin a été discuté et pour lequel un consensus s’est dégagé, si les conditions ci-dessus sont réalisées sur une simple résolution du Conseil d’administration. Cette résolution définit bien toutes les conditions pour réaliser le projet de remplacement du télescope actuel. Il n’est donc nul besoin de les expliciter davantage. Mise en place de la campagne de financement et réalisation des objectifs En mai et juin 2014, un groupe de travail, mandaté par le Conseil d’administration, a jeté les bases de la campagne de financement. Ce dernier tint sa première réunion le 28 mai 2014 et décida, dans un premier temps, de produire un document de promotion1. Dans un deuxième temps, un document, présenté sur une seule feuille de format lettre, donnerait un court explicatif du projet de remplacement du télescope2, une demande de commandite, ainsi que les coordonnées pour contacter un responsable de la Corporation. Par la suite, il fut entendu qu’un document plus élaboré serait fait pour expliciter l’ensemble du projet, les motivations, les coûts impliqués et le financement, qui incluait à l’origine une demande de subvention à la Ville de Québec3. Ce document1 fut produit en septembre 2014 et fut transmis à la Ville de Québec le 5 octobre suivant. Quant à la campagne de financement, elle fut mise en place durant l’été et les premiers montants furent placés dans un compte spécial et dédié à la Caisse Populaire. 1 Le document est intitulé ‘CAVB Promo’ et compte deux pages qui résument les activités et raisons d’être des clubs affiliés à la Corporation. 2 Le nom du document est ‘Un télescope pour l’avenir’. 3 Le nom du document est ‘Demande de subvention’ et il fut transmis à M. Michel Fiset, de l’arrondissement de la Haute-SaintCharles. Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 5 Confiance dans l’avenir La confiance dans l’avenir s’exprime d’abord par une revitalisation des clubs affiliés et d’une participation accrue des membres de ces clubs aux activités organisées par l’un ou l’autre des clubs. Également, une participation plus grande du grand public à ces activités est un moyen efficace d’améliorer les finances de la Corporation. Dans ce contexte, les conférences du vendredi soir ont joué et continueront de jouer un rôle important. Déjà, il y a des signes clairs que notre expérience de l’automne 2014 à ce titre porte des fruits au niveau du grand public. Des gens s’informent à savoir si l’observatoire sera ouvert les vendredis soirs durant l’hiver 2015. La confiance dans l’avenir s’exprime par un observatoire mieux adapté à nos besoins présents et en particulier, pour le Club des naturalistes de la Laurentia et la section Astro-photos du Club Io d’astronomie de ValBélair. La mise en place du nouveau télescope et l’intégration correcte de la collection Ward de minéraux sont et seront des pas dans cette direction. Achat et installation du nouveau télescope L’achat du télescope a été marqué par quelques péripéties significatives qu’il convient de rappeler ici. Suite à la décision prise le 25 novembre, la commande fut placée le 28 novembre à la Maison de l’Astronomie. L’achat comprenait notamment les équipements suivants : un télescope Célestron 11 pouces Edge une monture EQ8 de Skywatcher, sans trépied un réducteur focal F6.3 La commande fut disponible rapidement. Toutefois, il fallut organiser la livraison des équipements qui n’était pas compris dans le prix d’achat. Notre confrère, Luc Archambault, nous a proposé d’aller le chercher à Montréal le dimanche 14 décembre suivant. Cette proposition fut acceptée et les équipements arrivèrent à l’observatoire le soir même. De fait, certains équipements comme le réducteur focal et le viseur polaire restèrent à Montréal. Et c’est là que les péripéties commencent. Lors du chargement des équipements, on se rendit compte que le viseur polaire n’était plus avec le télescope, alors que le réducteur focal s’y trouvait toujours. On se mit à la recherche de ce viseur et malgré tous les efforts qu’on y mit, il fut impossible de le retrouver. D’ailleurs, il ne fut jamais retrouvé par la suite. Pendant ce temps, on oublia de ramasser le réducteur focal et celui-ci demeura à Montréal. Nouveau télescope encore bien emballé dans sa boîte. Des surprises attendent les membres du Club Io au moment du déballage…. Photo : Luc Archambault, Club d’astronomie Io Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 6 Le 18 décembre, Richard Bélanger, Jean Bélanger, Raymond Falardeau, Roger Baillargeon et Jean David se donnèrent rendezvous à l’observatoire pour procéder à l’installation de l’équipement disponible. On commença par démonter le télescope prêté, un Célestron de 9,25 pouces et sa monture CGE Pro, ce qui fut fait rapidement et facilement. Par la suite, on prit les dispositions pour installer la nouvelle monture. La présence de Roger et de Raymond était nécessaire, car on savait bien qu’il faudrait faire des ajustements. Ces ajustements furent faits et la monture fut installée. À part quelques difficultés mineures, le tout s’est bien réalisé. suggéré de photographier l’intérieur du télescope et de lui faire parvenir ces photos le plus tôt possible. Il était environ 15h00. Richard Bélanger, qui a toujours une caméra avec lui, a pris les photographies. L’étape suivante consistait à fixer le télescope à la monture. Nous nous sommes mis à la tâche de déballer le télescope. En premier lieu, nous avons mis de coté l’oculaire grand angle de 23 mm et le viseur qui est fourni avec le télescope de même qu’un manuel d’instructions. Au moment de retirer le télescope de son emballage, nous avons entendu un bruit suspect et nous savions immédiatement qu’il y avait un problème majeur. Nous avons téléphoné au vendeur et il nous a On peut très bien voir la partie du miroir cassé sur les photos du haut et les débris sur la photo ci-dessous. Monture sur pied du nouveau télescope Compte tenu des circonstances, nous avons réemballé le télescope et avons décidé de tester le fonctionnement de la monture. Comme nous n’avons pas le transformateur requis pour se brancher au courant alternatif, Richard a utilisé son équipement portable pour obtenir du courant compatible. Cela nous a permis de déterminer qu’il fallait acheter un transformateur compatible et Raymond Falardeau fut chargé de cette tâche. La vérification du fonctionnement de la monture fut faite et il s’avéra qu’elle fonctionnait de façon excellente. Photos : Richard Bélanger, Astrophotographe, Club d’astronomie Io Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 7 Compte tenu des circonstances, nous avons réemballé le télescope et avons décidé de tester le fonctionnement de la monture. Comme nous n’avons pas le transformateur requis pour se brancher au courant alternatif, Richard a utilisé son équipement portable pour obtenir du courant compatible. Cela nous a permis de déterminer qu’il fallait acheter un transformateur compatible et Raymond Falardeau fut chargé de cette tâche. La vérification du fonctionnement de la monture fut faite et il s’avéra qu’elle fonctionnait d’excellente façon. De retour chez lui, Richard Bélanger s’empressa de faire parvenir les photographies au vendeur (vers 18h00), lequel relaya le tout à la compagnie Célestron. Le même soir, Richard Bélanger, Daniel Beaulieu et Jean David avaient convenu de se rencontrer pour discuter de différentes choses. Nous étions donc en réunion, lorsque vers 20h30, le cellulaire sonna. Le vendeur nous rappelait pour indiquer que la compagnie Célestron acceptait de remplacer l’appareil sans frais et que la Maison de l’Astronomie avait un autre appareil identique à nous remettre. Nous avons convenu que Richard Bélanger irait à Montréal le lendemain pour faire l’échange et rapporter le réducteur focal; ce fut fait, mais le viseur polaire était toujours manquant. Le soir même de son retour, Richard et Jean Bélanger procédèrent à l’installation du nouvel appareil et une première photo fut prise. En date du 20 décembre, le viseur polaire était toujours manquant. Le 30 décembre, Jean Bélanger indique qu’il doit se rendre à la Maison de l’Astronomie pour prendre possession de son propre équipement. Jean David vérifie alors si le viseur polaire ne serait pas disponible. En effet, il l’est et Jean Bélanger va le rapporter lors de sa visite à Montréal. Il ne reste donc plus que cette pièce d’équipement à installer et à utiliser pour aligner correctement le télescope. Le 7 janvier dernier, Richard Bélanger a fait cette installation pour constater que le viseur polaire était inutilisable dans sa position actuelle. En effet, il va falloir surélever le télescope d’environ 20 cm afin de pouvoir regarder dans le viseur. Pour cela, il faudra faire fabriquer une pièce spécifique et qui aura les caractéristiques du trépied que nous n’avons pas acheté. Roger Baillargeon s’est chargé de faire une recherche sur Internet et a trouvé un plan pour la pièce sur laquelle sera fixée la monture. Le 9 janvier, la pièce fut commandée dans un atelier d’usinage. Et le 16 janvier, le télescope était totalement opérationnel. Ce même jour, nous avons également vérifié certaines pièces d’équipements du dôme, et avec une petite réparation, le contrôle à distance des mouvements du dôme était redevenu opérationnel. Le présent achat, malgré son coût relativement élevé, est un achat d’un très bon rapport qualité-prix. En effet, la nouvelle monture, fabriquée par Skywatcher, a déjà une excellente réputation de fiabilité en toutes circonstances. De plus, elle va permettre un suivi de très haut calibre pour la photographie. Déjà, les observations préliminaires permettent de voir que dans le mode « observation », le suivi est excellent et perdure pendant un très long moment. La technologie « EDGE » permet l’accès à une meilleure luminosité. La nébuleuse d’Orion (M42) Première photo prise avec le nouveau télescope par Richard Bélanger, astrophotographe, Club d’astronomie Io Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 8 Conclusion Le nouveau télescope va nous permettre d’atteindre nos objectifs tant au niveau de l’observation visuelle que de l’observation par photographies. De simples tests ont démontré hors de tout doute que ces objectifs seront atteints. Bravo à toute l’équipe qui a participé à la mise en place de cet équipement, et merci à tous nos souscripteurs dont l’apport fut une condition gagnante. Daniel Beaulieu, responsable du groupe d’astrophographes du Club d’astronomie Io, posant fièrement près du nouveau télescope Célestron 11 pouces bien installé sur sa monture. Photo : Hélène Croteau Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 9 À lire Les Tortues du Québec, Premier livre jeunesse sur les tortues d’eau douce du Québec, Guillaume DeBlois et Julie Boudreault, Éditions Documentaires jeunesse, 2014, 55 pages, 19,95$ ISBN : 978-2-9813711-1-9 Hélène Croteau C’est grâce à l’initiative d’un jeune garçon de 8 ans, Guillaume DeBlois, que fut publié en 2014 le premier livre jeunesse sur les tortues québécoises. La mère de Guillaume, Julie Boudreault, l’a aidé dans sa démarche ainsi qu’à la rédaction de son livre qui est très instructif et abondamment illustré. Guillaume qui est fasciné par les tortues a voulu nous les faire connaître dans son livre. Une foule de découvertes vous attendent à la lecture de ce livre. Vous apprendrez combien il existe d’espèces de tortues d’eau douce, où et comment les observer, comment les identifier et distinguer les mâles des femelles, ce qui menace les tortues du Québec et pourquoi les protéger. Le très célèbre scientifique, environnementaliste et écologiste David Suzuki a même signé la quatrième couverture du livre, ce qui est une très grande maque de reconnaissance ! Voici ce qu’il a écrit : «Les enfants naissent avec un amour inné pour la nature. En voyant une fleur, une chenille ou un ver de terre pour la première fois, un enfant n’aura pas de dégoût ou n’exprimera pas de peur, mais une fascination immédiate. L’enfant sera souvent tenté de toucher ces organismes. Nous avons besoin de la nature, un besoin qu’Edward O. Wilson de l’Université de Harvard, nomme «biophilia (bio – vie, philia – amour)». Ce livre merveilleux, écrit par un enfant et sa mère, est une expression de biophilia envers un groupe fascinant d’animaux, les tortues». Journal de la découverte Guillaume DeBlois souhaite participer à la sauvegarde des tortues du Québec. Selon lui, la première étape consiste à faire connaître l’existence des tortues aux jeunes qui en parleront ensuite à leurs parents et les convaincront de faire attention. Il est assez perspicace comme vous pourrez le constater en visualisant la vidéo suivante : http://ici.radiocanada.ca/regions/quebec/2014/10/10/009-8-ansguillaume-deblois-publie-livre-tortues-canada.shtml volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 10 Ciel profond Ciel profond PRINTEMPS – LES CARNETS D’UN OBSERVATEUR Daniel Beaulieu Le 20 mars à 17h45, ce sera l’équinoxe du printemps. Une saison qu’on accueille toujours avec plaisir car nous pouvons enfin dire au revoir à l’hiver qui nous paraît trop long. Et pour nous, férus d’astronomie, c’est le début des belles soirées où nous pouvons sortir nos télescopes sans avoir à se geler le bout des doigts. Qui plus est, la noirceur est encore bien présente mais attention! Dès la fin mai, vous réaliserez que les journées allongent car le ciel, à ce moment-là de l’année, s’obscurcira de plus en plus tard. C’est donc le temps d’en profiter, en souhaitant que Dame Nature collabore suffisamment. Toujours en mars, Orion et les constellations d’hiver se trouvent désormais à l’ouest, vers 20h00. Elles s’apprêtent tout doucement à tirer leur révérence. Et si vous vous tournez à l’est, vous verrez apparaître les constellations de la Grande Ourse et l’étoile Alkaïd, à l’extrémité du manche de la «casserole», qui pointe déjà vers le Bouvier. Cette dernière semble alors couchée si on la compare à la position qu’elle adoptera en août, vers 20h00, tandis que l’étoile Arcturus sera placée à sa base. Le ciel se présente donc ainsi et en avril, vers la fin du mois, le Cancer, le Lion et la Vierge domineront le ciel vers le sud, presqu’au zénith, annonçant une transition avant l’été, comme un changement de saison. Entre le début mars et le début avril, c’est la période du marathon Journal de la découverte Messier, une compétition entre astronomes amateurs qui nous vient d’outreAtlantique et qui consiste à observer le plus d’objets possibles du catalogue Messier en une seule nuit. Plus vous bénéficiez d’un instrument avec un gros diamètre et plus vous avez des chances de les trouver tous, mais dans les faits, les plus avantagés seront ceux qui possèdent une monture équipée d’un système goto. Personnellement, je ne l’ai jamais fait et je me propose bien d’essayer un jour. Mais il faut être rapide sur la gâchette car déjà, au printemps, certains objets nous quittent très tôt en début de soirée. Au printemps, la constellation de la Vierge se présente à nous et si vous l’ignorez, celleci est la 2e plus grande de notre ciel, venant à ce chapitre immédiatement après l’Hydre femelle. Sa grande particularité est d’abriter l’amas de la Vierge, une forte concentration de galaxies qu’il est toujours plaisant d’observer dans un ciel très noir, loin de la pollution lumineuse des grands centres. L’amas est distant d’environ 80 millions d’années-lumière, ce qui vous donne une idée de la faible luminosité des objets qui s’y trouvent. Avec un Dobson, un gros collecteur de lumière, vous serez enchantés par la vision des galaxies le composant. Un SchmidtCassegrain jouissant d’un bon diamètre pourrait également volume 5 no 3 Printemps 2015 se tirer d’affaire, mais ce n’est malheureusement pas l’instrument idéal pour observer des galaxies lointaines présentant des magnitudes allant jusqu’à 10 et plus. La formule optique de type Newton est sûrement plus avantagée, à la condition de s’éloigner de la ville. À l’Observatoire de la découverte, il peut être difficile d’observer des galaxies de ce genre dès que leur magnitude dépasse 9,4. Je vous dis cela pour l’avoir vu de mes propres yeux avec l’ancien télescope. Même la formule EdgeHD de Celestron, qui équipe notre nouveau télescope, aura du mal à faire plus car celui-ci se trouve dans un ciel urbain et qu’il n’y a pas vraiment de bonne stratégie en matière de filtres pour nous permettre de mieux les voir. Les galaxies font partie des objets du ciel profond les plus difficiles à observer. Ce sont d’ailleurs les plus éloignés de nous. À la fin mai, la constellation d’Hercules apparaît tranquillement à l’est, exposant tour à tour deux célèbres amas globulaires : M13 et M92. Dans un article, je les ai comparés tous les deux. M92 est plus brillant à l’oculaire que ne l’est M13 mais, en raison de sa taille, ce dernier lui a toujours volé la vedette. Page 11 Le positionnement de la constellation, à cette période de l’année, annonce toujours l’arrivée du Cygne et du triangle d’été, composé de trois étoiles phares : Deneb, Altaïr et Véga. Hercules, le Cygne, l’Aigle et la Lyre sont parmi mes constellations préférées, sans oublier le Cancer, le Lion et, bien sûr, la Vierge. Cette période de l’année est, à mon avis, la plus intéressante de toutes et la qualité du ciel, au printemps, est toujours au rendez-vous. Cela nous met en condition et nous permet de débuter une longue série d’observations d’une richesse incomparable. Le meilleur moyen de s’y préparer est de consulter vos logiciels planétarium et de choisir les objets que vous privilégierez tout au long de cette magnifique saison. Cette année, nous serons choyés car notre nouveau télescope va nous permettre de goûter à la nouvelle technologie Edge de Celestron, qui agit comme un aplanisseur de champ. Également, c’est le meilleur moment pour nous rassembler, pour installer nos propres équipements afin de prolonger ces belles soirées. Dans cette veine, laissez-moi vous suggérer quelques cibles qu’il vous faut privilégier d’avril à mai, dans le ciel du printemps. M104, la galaxie du Sombrero (Vierge) M65, M66 et NGC 3628, un triplet de galaxies (Lion) M44, l’amas de la Ruche (Cancer) M101, la galaxie du Moulinet Pinwheel (Grande ourse) M3, un amas globulaire (Bouvier) M13 et M92, deux amas globulaires (Hercules) M81 et M82, dans la Grande Ourse. Richard Bélanger, un membre du club Io, pratique l’astrophotographie depuis des années. Il nous livre ici la photo de deux célèbres galaxies de la constellation de la Grande ourse : M 81 et M82. Ce sont là des objets facilement visibles dans un instrument d’au moins 150 mm et plus. M101, la galaxie du Moulinet (ou Pinwheel Galaxy en anglais). Visible au printemps, cette fabuleuse galaxie est à la limite de la visibilité dans un ciel urbain, avec sa magnitude de 7,9. Elle est située à 22,8 millions d’années-lumière de nous. Imaginez la distance parcourue par les photons que Richard Bélanger a capturés avec sa DSLR. C’est stupéfiant ! Photo : Richard Bélanger, astrophotographe, Club d’astronomie Io Voilà pour le ciel du printemps. Dans la prochaine édition du Journal de la découverte, j’espère pouvoir vous présenter quelques photos prises par des membres du club Io durant la période qui nous intéresse. Vous constaterez, tout comme moi, que les mois de mars, avril et mai n’ont rien à envier aux autres pour ce qui est des trésors célestes qui s’y trouvent. C’est un rendezvous que je vous donne. Bonnes observations à toutes et à tous! Journal de la découverte NGC 4565, la galaxie de l’Aiguille. Dans la constellation de la Chevelure de Bérénice, cette galaxie spirale vue par la tranche, située entre 31 et 40 millions d’années-lumière de nous, peut être difficile à observer dans un ciel affecté par la pollution lumineuse, surtout avec une magnitude de 10,42. De là le plaisir de l’astrophotographie, voir des objets que l’œil humain ne peut détecter dans un oculaire. volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 12 Articles Éclipses et occultations des satellites galiléens de Jupiter Jean David Introduction Les planètes, ces astres errants, sont en mouvement constant dans la voûte céleste. Toutefois, il faut un œil très avisé pour s’en rendre compte et pour certaines planètes, le mouvement est plutôt imperceptible durant une même soirée d’observation. Voilà cependant que, dans la présente année, de janvier à juin, les satellites joviens vont nous présenter un spectacle de mouvements vifs, observables dans un espace de temps très courts qui se calculent en minutes. Mais que se passe-t-il? Opposition de Jupiter La révolution de la planète Jupiter autour du Soleil s’effectue en une période de 11,862 années terrestres. Cela signifie que tous les six ans environ, l’orbite de Jupiter croise le plan écliptique formé par le plan Terre-Soleil. À ce moment, se produit également l’équinoxe sur Jupiter. D’autre part, les satellites joviens (ou galiléens) évoluent dans le plan équatorial de Jupiter et comme ce plan est très peu incliné (environ 3°) par rapport au plan Jupiter-Soleil, il arrive, une fois aux six ans, que le plan équatorial de Jupiter est assez bien aligné avec le plan de l’écliptique. Par comparaison, on assiste ainsi à un phénomène qui ressemble à ce qui se passe Journal de la découverte lorsqu’à tous les 15 ans environ, les anneaux de Saturne semblent disparaitre, car leur plan est également bien aligné avec celui de l’écliptique. Jupiter passe à l'opposition le 6 février 2015. À cette date, elle est au plus près de la Terre à environ 650 millions de kilomètres et visible toute la nuit, dans la constellation du Cancer, à la limite du Lion. Cette distance, bien que très importante, a un impact significatif sur notre capacité à voir de plus petits changements qui se produiront lors des éclipses ou occultations des satellites galiléens. Lors des éclipses ou occultations galiléens, les satellites apparaissent tous être placés sur une même ligne et quand il arrive qu’un satellite passe devant un autre, il semble occulter ce dernier. Image modifiée de Stellarium, version 0 .10.6.1 volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 13 Or, cet évènement ne dure que quelques minutes, compte tenu de la vitesse de révolution de ces satellites autour de Jupiter et de leur relative petite taille. En temps normal, il est difficile d’observer le déplacement de ces satellites, car on ne peut percevoir le changement de position sans avoir de référence aussi précise que ce que l’on peut avoir en 2015. Lorsque deux satellites joviens sont alignés avec la Terre, le satellite le plus éloigné est occulté par le premier, soit partiellement (si l’alignement n’est pas parfait, ou si le premier est plus petit que le second), soit totalement si le premier est plus volumineux que le second. Lorsque les deux satellites sont alignés avec le Soleil, mais que la Terre est à angle avec cet alignement, on parle alors d’éclipse (partielle, annulaire ou totale). Ce croquis est tiré du site Internet de l’IMCCE (Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides). http://www.imcce.fr/promenade/pages3/365html Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 14 Les phénomènes des satellites de Jupiter Pour les quatre principaux satellites de Jupiter (Io, Europe, Ganymède et Callisto), on peut observer couramment différents phénomènes : passage du satellite devant la planète, passage de son ombre sur Jupiter, occultation par la planète ou éclipse (passage dans l'ombre de Jupiter), et finalement en première moitié de 2015, occultations et éclipses de satellites joviens. Voici comment se présente l’observation de ces phénomènes : Passage du satellite devant Jupiter : souvent difficile à observer (tache claire sur fond clair). Passage de l'ombre du satellite sur Jupiter : plus facile à observer (tache noire sur fond clair). Occultation du satellite par Jupiter : le satellite disparaît derrière la planète. Ganymède, IV = Callisto ; Pour les phénomènes : E.C. et E.F. = éclipse commencement et fin (le satellite rentre ou sort de l'ombre de Jupiter) ; IM. et EM. = immersion et émersion (occultation : le satellite est caché derrière Jupiter) ; P.C. et P.F. = passage début et fin (le satellite passe devant Jupiter) ; O.C. et O.F. = passage d'ombre début et fin (l'ombre du satellite se projette sur Jupiter). Les prévisions sont présentées sur quatre colonnes et mois par mois pour l’année désirée. Éclipse du satellite par l'ombre de Jupiter : on voit le satellite s'éteindre. Éclipses et occultations des satellites joviens. Vous trouverez toutes les prévisions sur le site de l’IMCCE à l'adresse suivante : ftp.imcce.fr/pub/ephem/satel/phenjupiter/p henF.2015 Voici un exemple de prévision : Conclusion Personnellement, j’aime observer le déplacement des astres dans le ciel. Toutefois, avec les conditions atmosphériques que nous connaissons, le suivi du déplacement d’un astre dans le ciel sur plusieurs jours consécutifs devient une entreprise qui a peu de chances de réussite. Alors, voir un astre bougé en quelques minutes est un évènement des plus intéressants. L’inscription « 15 2 3 039 I EM. » sur le site signifie que le 3 février 2015 à 00h39, le satellite Io (I) va émerger (EM) de derrière Jupiter. Les codes sont les suivants : Pour les satellites : I = Io, II = Europe, III = Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 15 Une vie d’oiseau en hiver Hélène Croteau À l’automne beaucoup d’oiseaux de différentes espèces s’envolent vers des climats plus chauds pour y passer l’hiver, mais certains d’entre eux restent ici pendant toute la saison froide et doivent endurer le froid et la rigueur de nos hivers ainsi que le manque de nourriture. Comment s’y prennent-ils pour survivre? Premièrement, il faut savoir que les oiseaux ont le sang chaud et que leur température corporelle est d’environ 40 °C; mais pour maintenir suffisamment de chaleur corporelle pendant l’hiver, ils ont développé différentes stratégies. D’abord, ils trouvent refuge dans les conifères ou dans des cavités, comme les trous faits par les pics bois dans les arbres pour se protéger des éléments. Des oiseaux comme les moineaux, les corneilles et les mésanges vont se serrer en boule les uns contre les autres pour partager leur chaleur corporelle. En automne ils vont augmenter la production de plumes, ce qui agit comme isolant. Certains oiseaux ont développé une sorte d’agitation sous forme d’un frissonnement ou ébouriffage qui crée des contractions musculaires les aidant à conserver leur chaleur. Ils minimisent aussi leur surface corporelle en rentrant la tête et les pattes et en dressant leurs plumes permettant ainsi à l’air d’entrer dans le plumage constituant ainsi une forme d’isolation très efficace. Moineau domestique Journal de la découverte La mésange à tête noire va même jusqu’à diminuer sa température corporelle de 1012 degrés la nuit. En diminuant ainsi son métabolisme elle conserve son énergie pour le jour. C’est un phénomène qui peut s’approcher de l’hibernation. Mésange à tête noire Des oiseaux, comme le goéland, possèdent aussi la capacité de conserver le sang chaud circulant au niveau des organes vitaux permettant aux extrémités de refroidir et de rester sur la glace sans problème. Si les oiseaux migrent à l’automne vers les régions plus chaudes, c’est surtout à cause du manque de nourriture dans nos régions froides en hiver. Ce manque de disponibilité de nourriture est plus fatal pour un oiseau que le froid. Comment peut-on les aider à survivre pendant les longs mois d’hiver alors que leurs besoins énergétiques sont plus élevés qu’en été et que les jours sont plus courts limitant ainsi leur temps de recherche de nourriture? volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 16 Junco ardoisé On peut commencer à les nourrir dès l’arrivée des grands froids à la fin novembre. On peut leur offrir des graines mélangées auxquelles on peut ajouter des pépins de pommes ou des petits morceaux de fruits séchés par exemple. Photo : Hélène Croteau Des oiseaux aimeront se nourrir de graines au sol alors que d’autres aimeront plutôt se nourrir dans les mangeoires bien remplies. Les matières grasses telles que le suif constitue aussi une très importante nourriture pour eux en hiver. Pic mineur À l’automne certaines espèces d’oiseaux cachent de la nourriture en prévision de l’hiver un peu comme les écureuils. Par exemple les sitelles la cachent sous l’écorce des arbres, les mésanges mangeront en plus grande quantité le jour et les geais bleus enfouiront leur nourriture dans le sol. En hiver les oiseaux n’ont pas seulement besoin de nourriture, l’eau liquide est aussi un élément très important et même indispensable à leur survie. On peut leur donner un petit coup de pouce en plaçant sur le terrain un bassin contenant de l’eau chaude (pas bouillante!) à chaque jour et en entrant le bassin le soir pour éviter qu’il gèle. S’ils n’ont pas d’eau liquide les oiseaux peuvent manger de la neige, mais ils dépensent plus d’énergie pour la faire fondre. Vous pouvez cesser de nourrir les oiseaux au printemps car ils commenceront alors à trouver dans la nature la nourriture dont ils ont besoin. Toutes ces initiatives permettront d’aider les oiseaux à passer l’hiver plus facilement et d’arriver plus en forme au printemps. Mésange à tête noire à la mangeoire Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 17 Les Geais bleus aiment bien les arachides en écales qu’ils pèsent avant de les transporter. Ils sont bien futés, car ils choisiront les plus grosses et les plus épaisses qui sont susceptibles de contenir plus de gras et de protéines. Photos : Hélène Croteau RÉFÉRENCES http://ici.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2013-2014/chronique.asp?idChronique=359211 http://journallereflet.com/la-vie-dun-oiseau-quebecois/ http://www.lapresse.ca/le-soleil/vivre-ici/oiseaux-et-cie/201101/28/01-4364970-nourrir-lesoiseaux-oui-mais.php http://www.ofnc.ca/fletcher/your-garden/htfeeder_f.php http://www.ornithomedia.com/pratique/conseils/comment-nourrir-oiseaux-hiver-00411.html http://www.canadafrancais.com/Opinion/Chroniques/2013-10-29/article3405940/C%26rsquo%3Best-le-temps-d%26rsquo%3Binstaller-vos-mangeoires!/1 Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 18 Astrophotographie : choix du télescope et de la monture Daniel Beaulieu Maintenant que vous avez pris la décision de vous lancer dans l’astrophotographie, le temps est venu de décider avec quel équipement vous ferez vos premiers pas dans ce merveilleux loisir. Or, dans ce domaine, deux écoles de pensée prédominent. En effet, il y a ceux qui croient qu’il est préférable de se procurer un télescope avant de l’équiper d’un système pour l’imagerie et d’autres qui pensent au contraire à faire l’acquisition d’un appareil photo avant d’investir dans un télescope. À vous de décider. Personnellement, je crois qu’il est préférable de bien s’instrumenter avant de vous lancer dans la prise de photos planétaires ou stellaires, puisque vous devrez développer une expertise nonnégligeable en visuel qui vous sera utile tout au long de vos séances d’astrophoto. Ainsi, lorsqu’un débutant me dit qu’il ne connaît rien à l’astronomie et qu’il souhaite se spécialiser en astrophotographie, je lui suggère toujours de ne pas brûler les étapes et de commencer là où la grande majorité des astrophotographes expérimentés ont débuté, avec un télescope souvent modeste et quelques oculaires. La vérité est qu’on ne peut malheureusement rien improviser lorsque vient le temps de s’équiper adéquatement en astrophoto. Je dis cela car le choix d’un bon télescope est déterminant si l’on compte réussir dans la pratique de cette discipline. Et si vous voulez vous éviter bien Journal de la découverte des ennuis dès le départ, il est souhaitable d’être bien informé sur le sujet. C’est pourquoi je recommande toujours à ceux qui débutent en astronomie et qui songent un jour à se lancer en astrophotographie de faire des choix judicieux, étape par étape, pour ne pas tomber dans le piège d’acheter et de revendre à perte, car il vous sera utile de faire le moins d’erreurs possibles lorsque viendra le temps de vous équiper sérieusement. Et je tiens particulièrement à vous prévenir que si l’astrophotographie vous intéresse vraiment, vous devrez vous préparer à investir du temps et beaucoup d’argent. Quel télescope devez-vous choisir? Voilà la vraie question. Et comme toujours, la réponse ne vient pas automatiquement. Vous devez savoir dès le départ qu’il n’y a pas d’instrument complet en lui-même, spécialisé en tout. Dans cette optique, ce qui est vrai pour l’observation l’est tout autant en astrophotographie. Or, si vous voulez par exemple photographier de larges champs d’étoiles, il vous faudra un réfracteur (lunette) d’un diamètre de 80 à 127 mm, apochromatique de préférence pour un meilleur contraste dans vos images. Si vous préférez plutôt les galaxies lointaines ou les amas globulaires, songez à un Schmidt-Cassegrain de 200 mm ou plus. Mais plus encore que le tube optique, le choix de la monture deviendra vite l’enjeu capital de votre projet, volume 5 no 3 Printemps 2015 l’élément le plus important de tout votre équipement, car c’est elle finalement qui aura le dernier mot. Tous les astrophotographes d’expérience vous le diront : vous devez posséder à la base une monture qui ait les qualités requises pour vous permettre d’autoguider adéquatement durant des heures. Croyez-moi, les exigences techniques en astrophotographie sont suffisamment nombreuses pour que l’on prenne le soin de choisir une monture des plus convenables. Vous pouvez très bien faire de la photo d’objets astronomiques avec un Dobson, par exemple, monté sur une table équatoriale, ou utiliser une monture à fourche équipée de la même façon — et ça se trouve — mais vous vous faciliterez la tâche si vous faites le choix au départ d’une monture équatoriale de type allemand, un dénominateur commun en astrophotographie. Et cette monture devra être suffisamment solide et robuste pour supporter l’équipement additionnel que vous lui ajouterez, soit une lunette guide et tout le matériel d’imagerie que vous utiliserez. En cette matière, évitez surtout de faire des compromis car sinon, vous constaterez immédiatement la déficience du matériel utilisé lorsque le temps sera venu de traiter vos images. Une monture qui ne peut assurer un suivi convenable, malgré l’ajout Page 19 d’un bon système d’autoguidage, posera vite un problème. Le système automatisé de type goto n’est pas essentiel, mais votre monture se doit d’être motorisée, c’est primordial. Encore une fois, tout dépend des choix que vous ferez. Si vous vous intéressez à l’astrophotographie planétaire, ou si vous voulez photographier des comètes, une monture équatoriale 3.2 suffira. Mais si vous envisagez de prendre en photos des objets du ciel profond, qui exigent des temps de pose prolongés sur plusieurs heures, une EQ-5 s’imposera comme un minimum acceptable. Et encore, vous devrez idéalement choisir une monture dotée de la fonction PEC, qui vous permettra de mesurer et de corriger au besoin l’erreur périodique inhérente à toute monture (nous y reviendrons dans un futur article). L’essentiel est d’utiliser un instrument dont la capacité de charge pourra vous permettre d’ajouter suffisamment d’équipement sans dépasser 50% de cette même capacité. C’est pourquoi, dépendamment du matériel employé, l’EQ-5 pourrait s’avérer insuffisante si vous ajoutez, au départ, un tube optique comme un Schmidt-Cassegrain de 235 mm et plus. Si vous en avez les moyens, pourquoi ne pas opter pour une monture de type EQ-6 avec laquelle plusieurs astrophotographes pratiquent leur passion. Ici, deux modèles retiennent mon attention pour leur excellent rapport qualité/prix : la CGEM de Celestron et l’EQ6 de Sky-Watcher. Elles ne sont pas trop dispendieuses et sont toutes deux dotées de la fonction PEC. Personnellement, j’utilise le modèle CGEM qui est très robuste et répond bien à l’autoguidage, m’assurant ainsi une qualité de suivi impeccable. Il y a bien sûr le haut-de-gamme, les montures comme la Gemini G-11 de Lomansdy, sans oublier l’EQ-8 de Sky-Watcher, celle qui équipe l’observatoire de la Découverte. Mais ces dernières ne sont pas à la portée de toutes les bourses et leur poids respectif, surtout en ce qui a trait à l’EQ-8, ne les rend pas particulièrement transportables pour les astrophotographes nomades. C’est le cas également de la CGE Pro de Célestron. Journal de la découverte Image Catalogue Célestron 2014 CGEM de Celestron. Une monture très robuste, capable de vous accompagner dans tous vos projets astrophotographiques. C’est l’équivalent de l’EQ-6 chez Sky-Watcher. Elle coûte environ 1 999 $ avant taxes. Image du catalogue Sky-Watcher EQ-6 de Sky-Watcher. Cette monture, qui fait preuve d’une grande fiabilité, est un choix populaire chez les astrophotographes. Elle coûte aux environs de 2 000 $ avant taxes. volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 20 Mais vous avez déjà là, avec mes deux suggestions, des montures suffisamment bonnes pour vous permettre de pratiquer l’astrophotographie durant des années, tout en obtenant des résultats dignes de tous vos efforts. Que devons-nous retenir au moment d’acheter une monture? Jamais je n’insisterai trop sur l’importance de vous équiper d’une excellente monture car cette pièce d’équipement, plus que le tube optique, est la composante principale de toute votre installation. Le défi étant qu’au moment où vous tenterez la première fois de prendre des photos d’une belle galaxie, des erreurs de suivi apparaîtront très vite sur vos clichés si la monture utilisée est incapable d’assurer un bon suivi. Et ces erreurs ne pardonnent pas, croyezmoi. Dans le prochain article, nous allons aborder le choix des instruments photographiques, qu’il s’agisse des caméras webcam, DSLR ou CCD. Aujourd’hui, nous sommes choyés car l’offre est nombreuse et les prix sont de plus en plus abordables. Ensemble, nous ferons un tour d’horizon des différentes possibilités. Mais en attendant, si vous possédez déjà une DSLR et un télescope, aussi modeste soit-il, exercezvous à photographier la Lune. Voilà un beau sujet photographique qui peut vous donner rapidement la piqûre. Et pourquoi ne pas photographier des constellations avec cette même caméra, posée sur un trépied photographique? Plusieurs astrophotographes expérimentés ont commencé de cette façon, je peux vous l’affirmer… Photo : Daniel Beaulieu, astrophotographe ,Club d’astronomie Io Albireo, un classique. Voilà ce que je considère être ma première vraie astrophoto, un couple d’étoiles très célèbre dans la constellation du Cygne. Lorsque j’ai pris ce cliché, je débutais en astrophotographie et avais bien du mal à prendre des photos de plus de 35 secondes de temps d’exposition sans apercevoir de trainées d’étoiles. Les choses ont bien changé depuis. NGC 6819, un amas ouvert dans la constellation du Cygne. Cette photo a été prise cette année avec un temps d’exposition beaucoup plus long, tout près de cinq minutes à vrai dire. Une quinzaine de clichés en tout, grâce à une monture (CGEM de Célestron) qui répond bien aux ordres de correction de l’autoguideur. Que vous choisissiez cette monture ou l’EQ-6 de Sky-Watcher, je vous garantis que vous ferez un bon choix. Journal de la découverte Photo : Daniel Beaulieu, astrophotographe Club d’astronomie Io volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 21 Traitement d’une photographie numérique: quelques notions de dpi/ppi/ppp Nicolas Rolland L’excellente conférence de Steeve Maltais sur l’utilisation d’un appareil photographique numérique pour réaliser des time-lapse, présentée le 27 février 2015 à l’Observatoire de la découverte, a mené à une discussion passionnante sur les notions de résolution des images et plus particulièrement les termes « dpi/ppi/ppp ». Afin de démystifier ces termes et mieux les intégrer dans un flux de traitement photographique je vous propose cette courte description. Les termes dpi (dots per inch), ppi (points per inch) et ppp (points par pouces) désignent une mesure spatiale de la densité de points sur des supports physiques (p. ex. papier). Ces termes permettent de connaître le nombre de points que l’on retrouve le long d’une ligne de 2,54 cm (1 pouce) de long. Ces termes sont donc associés uniquement à la résolution de l’impression de la photo sur ce support. Plusieurs années de surutilisation commerciale de ces termes ont amené beaucoup de personnes à considérer le nombre de ppp d’une photo numérique comme une mesure de la qualité de cette photo. Cependant, ces termes au sein d'une photo numérique n’ont rien à voir avec la qualité de l'image et de son fichier. Une photo numérique est composée d’un ensemble ordonné de pixels dont la densité détermine sa résolution et son poids numérique. Prenons l’exemple d’un appareil photo numérique dont le capteur est constitué d’approximativement 18 millions de pixels répartis sur 5184 colonnes et 3456 lignes. Les photos numériques brutes (RAW) produites par cet appareil auront une résolution de 5184 par 3456 pixels. Journal de la découverte Lors du traitement des photos de cet appareil dans un logiciel dédié (p. ex. Adobe Lightroom, Apple Aperture), le logiciel pourra convertir les fichiers RAW en un format standard (p. ex. JPEG, TIFF). Lors de cette conversion, le logiciel vous demandera de spécifier des paramètres tels que la taille en pixels des photos et le taux de compression des fichiers. Parallèlement, ces logiciels vous demanderont de spécifier une valeur de « résolution » (par défaut elle est de 350 ppp), et éventuellement, d’activer une fonction de redimensionnement d’image. La confusion dans les termes dpi/ppi/ppp provient généralement de ces deux derniers paramètres puisque cette valeur de « résolution » ne concerne en aucun cas la qualité du fichier numérique des photos, mais plutôt la taille de ces photos sur un support papier et à une « résolution » désirée. Ainsi, si une photo a une résolution de 5184 x 3456 pixels, à une « résolution » désirée de 350 ppp sur le support papier elle mesurera 14,811 x 9,874 pouces (5184 / 350 et 3456 / 350). Si à la place de 350 ppp on désire une « résolution » de 72 ppp sur le support papier, alors la photo mesurera 72 x 48 pouces. Lors de la conversion, puis sauvegarde d’une photo, que l’on indique 350, 72 ou pourquoi pas 1 ppp, le fichier aura le même poids numérique, soit dans notre exemple environ 10,9 Mo. Pourquoi ? Tout simplement parce que tous ces fichiers seront identiques et contiendront exactement la même photo avec le même nombre de pixels. volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 22 De plus, si l’on imprime ces photos sur le même type de support papier, elles auront exactement la même qualité, car cette dernière est uniquement basée sur le nombre de pixels qui composent l’image. Mais alors, pourquoi indiquer une valeur de « résolution » lors de la conversion du fichier RAW? Certains logiciels (p. ex. Adobe Photoshop) peuvent utiliser ce paramètre pour présenter à l’utilisateur une charte de la taille maximale d’impression d’une photo basée sur sa dimension en pixels. De plus, cette valeur de « résolution » servira lors d’un processus de redimensionnement d’image à calculer la taille nécessaire en pixels de cette image pour obtenir une « résolution » désirée lors de l’impression. Ainsi, si notre photo de 5184 x 3456 pixels mesure 14,811 x 9,874 pouces à une « résolution » de 350 ppp, il faudra augmenter le nombre de pixels qui composent cette photo pour en obtenir une copie papier de 20 x 30 pouces à la même « résolution » de 350 ppp. Dans ce cas la photo sera composée de 10500 x 7000 pixels. Les termes dpi/ppi/ppp représentent donc uniquement des facteurs de conversion pour faciliter les calculs de la résolution des photos lors de leurs impressions sur des supports physiques. écran de 4,1 x 2,3 pouces. Cette densité permet d’obtenir une résolution d’approximativement 325 ppp. Le terme Retina étant basé sur une notion de points par pouces et de distance de visionnement par rapport à l’utilisateur, cet écran rentre dans la catégorie Retina et l’œil de l’utilisateur ne pourra pas distinguer les pixels qui le composent. Maintenant, reprenons notre exemple de photos converties en JPEG avec une « résolution » de 350, 72 et 1 ppp, leur affichage sur cet écran de 325 ppp sera identique, car l’écran interprète les images sur la base des pixels et non des dpi/ppi/ppp. Voilà, alors la prochaine fois que vous travaillerez vos photos, souvenez-vous que ce qui importe lors de la conversion de vos fichiers RAW est uniquement la taille en pixels et le taux de compression de vos fichiers. Pour plus d’informations : http://www.rideauinfo.com/photos/mythdpi.html Voyons maintenant une autre utilisation de plus en plus fréquente des termes dpi/ppi/ppp. Plusieurs ordinateurs, téléphones et tablettes ont maintenant des écrans très haute définition qui leur confèrent le nom d’écran UHD ou Retina. Ces appareils sont généralement vendus avec une mention que l’écran à une résolution supérieure à 240 ppp. Par exemple, un Apple iPhone 6 possède une densité de 1334 x 750 pixels répartis sur un Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 23 Galerie de photos Magnifique trio formé par Vénus, Mars et la Lune, le soir du 20 février 2015 Photo : Luc Archambault, Club d’astronomie Io Québec, 20 février 2015 à 19h30 Comète Lovejoy Photo : Richard Bélanger, astrophotographe, Club d’astronomie Io 17 janvier 2015 Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 24 Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 25 Vue d’en haut Les Montérégiennes Cette photographie couvre la région juste à l'est de Montréal, et correspond à la partie orientale de la Montérégie. Les trois formes circulaires que l’on observe font partie des collines Montérégiennes. De l’ouest vers l’est, on y voit les monts Saint-Hilaire, Rougemont, et Yamaska. La région est traversée par 2 rivières importantes, le Richelieu à l’ouest, et la Yamaska plus à l’est. Il s’agit d’une photographie prise le 18 avril 2007, par les astronautes de la Station Spatiale Internationale. Le couvert de neige encore présent sur les 3 montagnes contraste avec les tons brun et beige de la plaine environnante. Cet effet est accentué en raison de l’absence de végétation et de saturation en eau des sols suite à la fonte printanière. On distingue facilement le lac Hertel au sommet du mont Saint-Hilaire, de même qu’une carrière de pierre concassée sur le flanc nord. Référence Photographie # ISS014-E-19807 (18 avril 2007) NASA/JSC Gateway to Astronaut Photography of Earth. http://eol.jsc.nasa.gov/ Journal de la découverte volume 5 no 3 Printemps 2015 Page 26