L`Avenir (RDC) Jeannot Bemba décédé, coup dur pour le MLC : Le

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L`Avenir (RDC) Jeannot Bemba décédé, coup dur pour le MLC : Le
Jeannot Bemba décédé, coup dur pour le MLC
L'Avenir (RDC)
Kinshasa, RDC, 2009-07-04 (L'Avenir (RDC)) Untitled 2
Jeannot Bemba décédé, coup dur pour le
MLC : Le meeting du MLC du 4 juillet
reporté à plus tard
par
L'Avenir (RDC)
vendredi 3 juillet 2009
*Le Mouvement de libération du Congo (MLC) traverse de moments
les plus difficiles de son histoire. Non seulement que l’avenir politique
de ce parti est incertain avec la détention à La Haye de son président
national mais aussi vient d’être frappé par la mort d’un des siens, le
Sénateur Jeannot Bemba Saolona. *De Goma où il séjourne, Joseph
Kabila, le président de la République a en son nom personnel et au
nom du peuple congolais, présenté les condoléances au président du
Sénat, Léon Kengo wa Dondo et à toute la famille biologique du
défunt. *Au MLC, on apprend que ce parti a renvoyé à plus tard le
meeting qui était prévu pour demain samedi 04 juillet, lequel meeting
devait apporter un plus au procès qui oppose l’ancien vice-président
de la République au procureur de la CPI, Moreno O’Campo.
La nouvelle annonçant la mort du sénateur du MLC Jeannot Bemba
Saolona, père de l’ancien vice-président de la République Jean-Pierre
Bemba, est tombée dans la nuit du mercredi à jeudi de suite d’un arrêt
cardiaque à l’hôpital Saint Jean de Bruxelles en Belgique. Profitant de
cette occasion, le Président de la République démocratique du Congo,
Joseph Kabila Kabange a transmis un message de compassion et de
condoléances au président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo et à la
famille biologique du défunt.
Né à Libenge dans la province de l’Equateur en 1942, Jeannot Bemba
Saolona a consacré le gros de sa vie aux affaires, avant de se lancer en
politique. Considéré comme un véritable capitaine d’industries, il
choisit d’investir dans son propre pays. D’abord dans l’agriculture, où
il devint un des premiers exportateurs de café. Ensuite, il embrasse
l’industrie manufacturière puis le secteur de transports. M Bemba
Saolona est patron de compagnies d’aviation qui desservent tous les
points importants de la Rdc ainsi que l’Europe : Scibe-Congo et
Scibe-Airlift. Il assure encore la direction de la société chargée de
Service de Transports et Taxis aériens, STTA. Ancien administrateur à
la Sofide et à la Bralima, il assume pendant plusieurs années les
fonctions de président de l’Association des entreprises du Zaïre, ex
Aneza, l’actuelle FEC. A l’entrée de l’AFDL à Kinshasa le 17 mai
1997, feu Laurent Désiré Kabila le nomme ministre de l’Economie
dans son gouvernement après l’avoir arrêté pendant quelques mois. En
2006, il est élu sénateur pour le compte du MLC, parti cher à son fils,
le sénateur Jean-Pierre Bemba. Il laisse derrière-lui une veuve et de
nombreux enfants.
Le meeting du 4 juillet 2009 renvoyé à plus tard
C’est demain samedi 04 juillet 2009 que le Mouvement de Libération
du Congo (MLC) comptait organiser un grand meeting populaire à la
Place Ste Thérèse dans la commune de N’Djili, en vue de mobiliser la
population encore acquise aux idéaux de ce parti de l’opposition et de
porter un soutien massif à Jean Pierre Bemba. L’occasion devait aussi
être indiquée pour informer la base du MLC du déroulement du procès,
et resserrer ainsi les rangs dans la perspective des prochaines élections
locales.
Informé de ce décès qui frappe le MLC, le quotidien l’Avenir a
contacté les sources proches du MLC qui lui ont confirmé que le
meeting prévu au terrain de N’Djili Sainte Thérèse a été reporté à plus
tard, le temps de se concentrer d’abord à l’organisation des funérailles
dignes d’un homme politique à la carrure de Jeannot Bemba Saolona.
Du procès de Jean-Pierre Bemba
Comme nous l’avons annoncé, c’est un véritable coup de massue que
le MLC vient de subir. Il en ressentira les effets pendant quelques
temps. Au sujet de Jean-Pierre Bemba, il sied de souligner que
l’audience de la Cour Pénale Internationale qui devait se pencher sur la
possibilité de lui octroyer une liberté provisoire, s’est tenue comme
prévue le lundi 29 juin dernier. Après avoir entendu toutes les deux
parties, c’est-à-dire le procureur Moreno O’Campo et la défense du
prévenu Bemba, la Cour a rendu une ordonnance demandant aux
autorités du Portugal, de la France, de la Belgique et du Pays-Bas de
soumettre au plus tard le 10 juillet leurs observations sur la requête de
mise en liberté provisoire du prévenu Bemba, ainsi que sur les
conditions que ces pays pourraient lui imposer s’ils l’accueillaient sur
leurs territoires en cas de liberté provisoire.
Selon Mme Trenda Cilova, juge de la CPI, la juridiction devrait se
prononcer dans un délai raisonnable pour permettre au procès de se
dérouler normalement. Pour motiver sa demande de libération
provisoire, la défense de Jean-Pierre Bemba a rappelé que les charges
qui pèsent sur l’ancien vice-président congolais ont changé et qu’il n’y
a aucun risque de fuite du prévenu (...), sa sécurité n’étant plus assurée
en Rdc. Au cours de l’audience, l’accusation a estimé que l’accusé doit
rester en détention (...), de nombreux noms des complices ayant déjà
été avancés dans cette affaire.
Selon Paul Madidi, porte-parole de la CPI en Rdc, le 10 juillet 2009,
la décision de la Cour sera fondée sur les observations des parties
faites durant cette audience ainsi que sur les observations des Etats où
l’ancien vice-président de la République souhaite être accueilli en cas
de libération provisoire. Pour la défense conduite par Me Aimé Kilolo,
il y a lieu de remettre Jean-Pierre Bemba en liberté, parce qu’elle
estime que le risque de fuite n’a jamais existé et les charges contre lui
ont changé. Par contre, l’accusateur, en la personne du Procureur
argentin Moreno, estime que le prévenu devrait rester en détention.
Révélant la volonté de leur client, les avocats du Président national du
Mouvement de libération du Congo (MLC) ont estimé qu’il a souhaité
être accueilli dans ces quatre pays pour plusieurs raisons. Par exemple,
en Belgique, pour ses propriétés, ses comptes bancaires et aussi parce
que ses enfants y sont scolarisés. Ou encore, en France, pour ses liens
sociaux importants. Déjà la Belga, l’agence de presse belge indiquait
le 30 juin 2009 qu’à Bruxelles, on confirme de bonne source que la
Belgique a été saisie d’une telle demande et qu’elle compte y répondre
dans le délai imparti, après une consultation impliquant plusieurs
ministères (Intérieur et Affaires étrangères), mais aussi le parquet
fédéral et les services du Premier ministre.
Bemba non partant en 2011
En dépit de la célérité reconnue à certains procès et de l’optimisme
qu’affiche les membres du Mouvement de libération du Congo (MLC),
il est permis d’affirmer que l’avenir politique s’obscurcit de plus en
plus pour le sénateur congolais, Jean-Pierre Bemba. A ce jour, on
comptabilise au moins trois requêtes introduites par les avocats Bemba
afin de solliciter la liberté provisoire de leur client. A toutes ces trois
requêtes, la réponse de la CPI a toujours été négative. Bien plus que
les pays susmentionnés donneront leurs observations, rappelons que la
CPI ne pourra que se contenter de l’intime conviction de la juge
unique. Aussi, même si une quelconque liberté provisoire lui est
accordée, on n’exclut pas un appel interjeté par le procureur Moreno
O’Campo.
C’est aussi le moment pour nous de dire que la liberté provisoire est un
droit reconnu à chaque prévenu. Bien plus pour J.P Bemba qui va
totaliser une année d’incarcération ce 03 juillet 2009, la règle 118 du
règlement de procédure et de preuve voudrait qu’il soit organisé une
audience afin d’entendre chaque partie sur la détention préliminaire
d’un prévenu. Loin donc l’idée de croire que la CPI a accepté une
libération pure et simple du Congolais, ce qui serait contraire au
principe d’un procès équitable. Cette libération ne pourra donc
intervenir qu’à l’issue d’un procès équitable qui sera organisé
prochainement. Et quand on jette un coup d’œil sur la procédure à la
Cour pénale internationale (CPI), on se rend vite compte qu’il est
difficile, voir impossible que le prononcé du jugement intervienne
avant 2011. Pour s’en rendre compte, il suffit de jeter un regard
rétrospectif sur le temps qu’a pris la CPI pour communiquer les
charges qui pesaient sur l’élu de Kinshasa. Et c’est ce qui pousse déjà
des analystes politiques à dire que Jean-Pierre Bemba est carrément
non partant pour les élections de 2011.

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