Toute la revue de Presse

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Toute la revue de Presse
REVUE
DE
PRESSE
THE COUP – Boots Riley
THE COUp – Sorry to bother you / REVUE DE PRESSE (actualisée en janvier 13)
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TÉLÉRAMA
17 OCTOBRE 2012
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TSUGI
Novembre 2012
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VIBRATIONS
Novembre 2012
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RUE 89
5 novembre 2012
Boots Riley, rappeur US : « Grèves,
protestations, ce n’est que le début »
Adrien Toffolet (DumDum)
The Coup (Todd Cooper/JasonToddCooper.com)
Disons-le clairement, ce n’est pas tous les jours que l’on a
l’occasion de rencontrer un artiste américain de la gauche
anticapitaliste. Boots Riley, MC et leader de The Coup depuis
le début des années 90, a l’allure du militant afro-américain
des seventies : moumoute parfaitement lisse, rouflaquettes
pimpées, et l’œil malicieux du mec qui, quand il parle
politique, se sait à contre-courant.
Militer, organiser des grèves, bref, tout le précis de
l’activiste, il connaît. Il faut avoir un sérieux grain ou n’avoir
peur de rien pour, aux Etats-Unis, sortir une chanson qui
liste différentes manières d’éliminer un PDG.
« 5 MILLION WAYS TO KILL A CEO » DE THE COUP
« Party Music » de The Coup
Ou pour assumer cette pochette qui met en scène l’attaque du World Trade Center, et
dont l’album « Party Music » est sorti... quelques semaines avant le 11 Septembre.
Son raisonnement est affûté, son argumentaire est béton. Et surtout, son espoir en
l’avenir inébranlable. Rencontre avec un militant américain. Un vrai.
DumDum.fr : Vous vous considérez comme un musicien, comme un activiste, ou les
deux ?
Boots Riley : Je pense que je suis un peu des deux car ce que je fais est politique. Encore
que, d’après moi, le terme « activiste » n’est pas adapté à mon cas. Ce mot laisse
entendre qu’on participe à des événements, des rassemblements ou des manifestations.
Ce qui n’est pas la même chose que de militer et faire campagne. Ça n’est peut-être que
de la sémantique, mais je m’efforce d’être le plus souvent dans une démarche de
militant, engagé sur le long terme, que de simple activiste.
A quand remonte cet engagement politique ?
J’avais 14 ans je crois. Un jour, un jeune militant s’est arrêté devant chez moi. Il conduisait un van rempli de jeunes militantes de mon
âge. Il m’a abordé en me disant : « Hé mec ! Tu veux faire un tour à la plage avec nous ? » Forcément, j’ai dit oui. Mais il a posé ses
conditions justes après : « Génial mec ! Mais d’abord, on va aller soutenir la grève des ouvriers de la conserverie. » [Il tire un large
sourire malicieux] C’est comme ça que j’ai fait mon entrée en politique.
Votre environnement familial était également politisé.
Oui, mon père surtout. Dans les années 50, quand il était adolescent, il a fait partie du NAACP (National association for the
advancement of colored people). Plus tard, pendant les années 60, il a participé à diverses organisations qui militaient pour l’égalité des
droits civiques. Ensuite, il a déménagé à San Francisco et s’est radicalisé. Il s’est rapproché du Progressive Labor Party [parti politique
fondé en 1961 suite à un schisme entre le Parti communiste des Etats-Unis et certains de ses membres qui estimaient que l’Union
soviétique avait trahi les principes de l’idéologie communiste, ndlr]. Et puis, il est devenu militant du parti à temps plein à Detroit.
Au bout d’un temps, il a quitté tout ça pour devenir avocat, toujours à défendre des causes, mais d’une manière différente. Il est
toujours très engagé aujourd’hui, dans le mouvement « Occupy » par exemple. Il est probablement plus engagé que moi !
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Quel est votre niveau d’engagement alors ?
Bah... Moi j’ai enregistré un album et actuellement, je suis en tournée. Pas lui. Mais le reste du temps, je milite. Dernièrement, j’étais
dans beaucoup de mouvements, contre les saisies immobilières qui se sont accentuées depuis la crise, ou encore en soutien à des
syndicats de salariés des fast-foods... Concrètement, pour moi, faire des albums, partir en tournée, c’est comme ça que je gagne ma vie.
J’adore ça, mais c’est aussi ce qui me permet à la fois de payer les factures, et de continuer à militer.
On vous colle facilement une étiquette de communiste. Pour vous, ça veut dire quoi être communiste aux Etats-Unis ?
Il n’y a pas de communisme aux Etats-Unis. Cela n’aurait aucun sens. Mais le mouvement « Occupy » est révélateur d’un changement
concret. Les gens en ont marre d’être exploités.
Ce que je demande, ce pour quoi je me bats, et qui obtiendrait le soutien de plein de monde, c’est que la population puisse exercer un
contrôle démocratique sur la richesse créée par leur propre travail. Peu de gens aujourd’hui seraient contre.
Techniquement, c’est du communisme ou du socialisme... Certains vont dire que c’est de l’anarcho-socialisme, mais peu importe ! Tu
peux appeler ça cookie si ça te fait plaisir ! Toujours est-il qu’actuellement, avec ce qui se passe aux Etats-Unis, on a une chance qu’une
telle société puisse se mettre en place.
Pourquoi ?
Avant « Occupy Wall Street » et la propagation de la contestation comme un feu de paille, partout dans le pays, j’étais beaucoup plus
pessimiste que maintenant.
Depuis, j’ai réalisé que les médias avaient menti et mentent quotidiennement aux gens. Ils prétendent que ceux qui soutiennent et
participent à « Occupy » sont les seuls à ne pas aimer le système tel qu’il est, et que tous les autres sont individualistes, conservateurs
et veulent le rester. La vérité, pour la connaître, il suffit de discuter autour de soi. Les gens n’aiment pas ce qui se passe dans le pays.
Vous avez participé à un mouvement « Occupy » ?
Les premiers mois, oui, jusqu’à ce que je commence à travailler sur mon album. J’y allais assez souvent pour manifester, mais je n’ai
jamais fait partie des organisateurs.
C’était incroyable. J’y ai vu des gens qui, pour la première fois de leur vie, s’investissaient dans une lutte ou même venaient manifester.
J’y ai vu des militants radicaux qui, pour la première fois de leur vie, réfléchissaient à un moyen de se mobiliser avec des personnes qui
ont des idées différentes. Je n’avais jamais vu ça auparavant.
Mais ça reste pourtant des mouvements marginaux, non ?
C’est là que tu te trompes. D’abord, il y a bien plus de personnes participant à « Occupy » que tu ne sembles l’imaginer. Et puis, en
dehors de ces mouvements, les choses ont bougé. Et je dois avouer que c’est tant mieux car, comme d’habitude, dans les mouvements
de gauche et d’extrême gauche, il y a beaucoup de divisions qui polluent la contestation.
Aujourd’hui, les travailleurs de chez Walmart [multinationale américaine de la grande distribution, ndlr] se mobilisent partout dans le
pays contre leurs conditions de travail. Il y a un an, ça ne serait jamais arrivé.
A Chicago, les syndicats d’enseignants ont fait grève et ont reçu le soutien de milliers de travailleurs d’autres branches. Il y a un an, on
t’aurait dit : « Ça n’arrivera jamais ! »
er
Le 1 mai dernier, un nombre incroyable de personnes ne sont pas allées travailler pour afficher leur soutien aux travailleurs, et je ne
er
parle pas de gens syndiqués ou militants... On n’a pas de 1 mai comme ça d’habitude chez nous !
Il était annoncé que le changement viendrait d’Obama. Est-ce que les choses ont bougé grâce à lui ?
Bien sûr que non. Le changement doit toujours venir des hommes politiques, mais en réalité, si tu remontes l’Histoire, les changements
significatifs ne s’opèrent jamais en allant aux urnes. Le changement vient toujours d’un mouvement de contestation populaire assez
important pour effrayer la classe dirigeante.
Vous n’avez donc pas voté aux dernières élections ?
Non, j’étais au Canada. Mais si j’avais été chez moi, ça n’aurait rien changé. Je ne vote pas pour des hommes politiques. Je vote aux
référendums.
Qu’est-ce qui pourrait vous faire changer d’avis ?
Que la population puisse exercer un contrôle démocratique sur la richesse créée par leur propre travail. Il est dommage que toute
l’énergie positive dépensée à faire élire un politique ne soit pas réutilisée pour qu’un mouvement de contestation de masse soit
alimenté.
Un mouvement de masse, c’est la seule chose qu’il manque. Mais je suis sûr que ça va changer. Les grèves, les protestations, ce n’est
que le début. Les gens vont rentrer dans une phase de lutte. Ils iront plus loin. Ils réquisitionneront leurs usines pour se les réapproprier.
A partir de là, ils voudront réorganiser la société.
Et quel sera votre degré d’implication là-dedans ?
J’aime m’impliquer à un niveau local. Mais j’espère surtout que je ne serai pas en tournée, que je serai chez moi. Je dois payer les
factures. Sans ma carrière musicale, je ne pourrais pas. Et je n’ai pas d’autres compétences que de faire de la musique. Heureusement,
j’arrive à faire passer mes idées à travers ma musique. Car je ne sais pas faire un autre job ! [Il rigole] Et tu imagines si j’avais d’autres
compétences ? Personne ne voudrait m’embaucher ! Les mecs auraient trop peur que j’organise une grève !
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FIP
LE 17 NOVEMBRE 2012
PAS UN (THE) COUP POUR RIEN...
THE COUP is back !!!
Avec à sa tête le toujours très énervé Boots Riley, petit frère de George Clinton et Angelo Moore
en plus politisé (il est le fils de l’avocat des Black Panthers et l'un des leaders du mouvement
Occupy Oakland), THE COUP est de retour donc. Et leur nouvel album, SORRY TO BOTHER
YOU, est l’album de Fusion (on parle ici du mélange Funk/Hip-Hop/Rock) le plus excitant que j’ai
écouté depuis longtemps.
Les amateurs de Weapon of Choice ou de Fishbone vont devenir dingue de ceSORRY TO
BOTHER YOU, les autres n’ont qu’à monter le son (très fort) et à se laisser emporter par cette
basse qui groove et cogne furieusement (le basse /batterie est imparable), ces guitares aux riffs
terriblement funky, ces synthés tordus comme on (je) les aime, et même ce kazoo vicelard (le
kazoo est toujours un peu vicelard) sur Your Parent’s Cocaine...
Killer Mike, Das Racist, Anti Flag ou encore Vernon Reid (le guitariste/tête pensante
de Living Colour) sont venus prêter main forte à Boots Riley, qui une fois de plus réussit son
pari, à savoir, proposer « une musique agressive mais sur laquelle on peut danser »...
Land of 7 Billion Dances, The Guillotine, The Magic Clap, The Go’s Science, ou WAVIP sont parmi
les meillezurs titres de l'album.
THE COUP était en concert en France cet automne, mais si vous les avez ratés, pas de soucis, ils
seront de retour en 2013. Joie !!!
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TRACKS - Arte
LE 17 NOVEMBRE 2012
A 32 ans Boots Riley, le rapper du groupe new-yorkais The Coup est sur tout les fronts. Au milieu des
années 90, inspiré par Marx et de Mao, il fonde les Young Comrads, un collectif révolutionnaire qui se
bat contre le harcélement policier, les bas salaires et le capitalisme. Aujourd'hui en première ligne
contre la guerre en Irak, les médias américains lui ont collé l'étiquette de "rappeur le plus
infréquentable du hip-hop".
Au lendemain du 11 septembre, Boots Riley se retrouve au centre des polémiques: la couverture de
son album party music, réalisée deux mois plus tôt, le représente devant un World Trader Center en
pleine explosion. Coup de pub, mais pas de bol: sous la pression, la pochette est envoyée au pilon.
Boots Riley
Je tiens un accordeur pour ma basse dans la main. Tout le monde sait
qu'y'a plein de basse dans ma musique. Mon pote Pam tient des
baguettes de chef d'orchestre. Les tours qui explosent, pour moi c'était la
musique détruisant le capitalisme. J'me disais que le World Trade Center
était un symbole facile. Je regrette juste que l'album n'ai pas pu sortir en
même temps: on aurait vendu quelques millions d'album rapidement!
A Villejuif, accompagné de mc français et du groupe engagé Dead Prez
Riley rejoint le projet original Ursus Minor. Au menu provo toujours avec
un "burn the flag", "Crâme le drapeau", qui va faire plaisir à nos députés…
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KEYBOARDS RECORDING
Novembre 2012
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ABCDR du son
Novembre 2012
Interview Boots Riley
Un nouvel album, Sorry to Bother You, et paradoxalement aucune envie d'arrêter de
déranger. Rencontre avec le leader de The Coup, figure emblématique pour une certaine
génération de rappeurs engagés qui, de Talib Kweli à The Roots ou Dead Prez, voit en lui un
modèle de radicalité.
10/12/2012 | Propos recueillis par AL
Boots Riley a la contestation dans le sang. Fils de
Walter Riley, avocat des Black Panthers, il boit du
concentré de révolte depuis le berceau. S'il rappe
quelques freestyles agrémentés de punchlines de
Schoolly D au lycée, il n'envisage la musique que
comme un passe-temps et se voit plutôt poursuivre une
carrière de révolutionnaire professionnel. "Fight The
Power" de Public Enemy lui démontrera le pouvoir du
rap comme vecteur de communication politique à
grande échelle et l'incitera à considérer plus
sérieusement la chose. Chez Boots Riley, la musique
est un médium au service d'idées qu'il souhaite
véhiculer, plus qu'une réelle fin en soi. Le message est
extrême, sans concession, mais toujours accompagné
d'une pointe d'humour potache qui désarçonne et
désamorce la violence de ses propos. S'il s'écoule généralement plusieurs années entre deux albums, c'est qu'il retourne
entre temps se consacrer à des luttes plus radicales qui lui importent : campagne pour la libération de Geronimo Pratt ou
organisation du mouvement Occupy Oakland. À l'occasion de son récent passage à Paris, nous lui avons demandé de
revenir sur son parcours au sein de The Coup, qui couvre plus de vingt ans de carrière, en six albums et un EP.
1991 - The EP
J'avais vingt ans à peine. E-Roc et moi travaillions chez UPS à
l'époque, tout comme Spice 1 ou encore G-Nut de 187 Fac. On avait
l'habitude de traîner tous les quatre au boulot en rappant. On
déchargeait les colis des avions puis on se cachait dans la soute
après avoir fini pour ne plus bosser, et on restait là à rapper. Je ne
sais pas à quel point ça a vraiment joué sur mon envie de me lancer,
mais le DJ de Too $hort, Pizo The Beat Fixer, est venu me parler un
jour à une manifestation à laquelle je participais à l'Université
Berkeley. Il m'a dit "Hey mec, est-ce que tu rappes ? Parce que les
gens kiffent les discours politiques en ce moment. Ça pourrait
vendre..." Quand je lui ai répondu que oui, je rappais, il m'a dit qu'il
cherchait des gens pour son label, que je devrais faire une démo et lui
faire écouter. Pizo c'était vraiment la caricature du hustler. Ça ne m'intéressait pas forcément de m'associer sérieusement avec lui, mais ça
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m'a servi de déclencheur. C'était l'inspiration dont j'avais besoin. Peu après, la veille du jour de l'an 1991, je travaillais chez UPS et je me
suis dit "Putain, est-ce que c'est vraiment ça que je veux faire de ma vie ?" Je parlais de faire une démo depuis un long moment déjà, mais
à cet instant précis, je me suis décidé. J'ai pris le téléphone tard ce soir-là et j'ai réservé le premier studio qui a bien voulu décrocher pour le
lendemain. Et le premier jour de 1991, je me suis lancé. Le problème c'est que j'avais besoin qu'on me dépose, je n'avais pas de voiture à
l'époque et c'était vraiment loin. J'ai appelé E-Roc parce que c'est lui qui m’amenait au travail le matin. Je lui ai demandé de me conduire au
studio. Il a simplement dit "OK, je viens" et on s'est mis en route. Pendant l'enregistrement, ça ne collait pas vraiment avec ce que j'avais en
tête, je sentais qu'il fallait une deuxième voix. J'ai proposé à E-Roc de poser avec moi. Il a accepté et de là, nous sommes devenu un
groupe. A cause d'un trajet en caisse.
Au début, notre DJ était un gars qui ne croyait pas trop en nous. Il se faisait appeler DJ Oh. Nous avons découvert Pam the Funkstress à
l'époque où elle était DJ d'un groupe dont C-Funk était membre. Ils s'appelaient les Funklab All Stars. Nous avions vu Pam participer à pas
mal de battles de DJs. Elle était super forte. La première fois que je l'ai rencontrée, c'était à la soirée organisée pour la sortie du premier
album de Tupac. C'est elle qui mixait. On s'était échangé nos numéros. Au moment où une maison de disques nous a proposé un contrat,
nous nous sommes demandés si nous voulions continuer avec un DJ qui n'avait pas foi en ce que nous faisions. Alors on a appelé Pam en
plein enregistrement et on lui a demandé si elle voulait faire les cuts. Elle a refait tous les cuts de Oh, et nous l'avons gardée. C'est comme
ça que nous sommes réellement devenus The Coup.
1993 - Kill My Landlord
Cet album, c'est une extension de l'EP. Au début, je faisais de la musique dans mon coin
grâce à l'argent que je gagnais chez UPS, puis j'ai fini par avoir un morceau sur une
compilation sortie par Pizo qui s'appelait Dope Like A Pound Or A Key. Dessus, il y avait moi,
Spice 1 et Mocedes, le grand frère de Tupac qui depuis se fait appeler Mopreme. D'après le
distributeur, ça a plutôt bien marché, on aurait vendu environ 20 000 copies. J'entendais des
gens jouer la tape un peu partout pendant que je bossais sur notre album. Mon père n'avait
aucune idée de ce que je faisais. Je ne voulais pas lui dire que j'avais arrêté l'école pour faire
de
la
musique.
Un jour, nous étions en voiture et quelqu'un dans la bagnole d'à côté écoutait mon titre de la
compil super fort, toutes fenêtres ouvertes. Mon père m'a regardé et m'a dit "C'est curieux,
on dirait ta voix, dans ce morceau" et j'ai dû avouer que c'était bien le cas. Il a continué en
me disant "Tu ne m'as pas dit que tu faisais de la musique". Comme il était avocat et très à cheval sur ces questions, il m'a tout de suite
demandé si nous étions au moins payés comme nous devrions l'être et plein de questions de ce genre. Quand il a appris que nous n'avions
rien gagné du tout et que j'étais à court d'argent, il a investi dans du temps de studio et m'a aidé à créer un label qu'on a appelé Polemic
Records. L'idée, c'était de tout faire nous-même. J'ai fait Kill My Landlord à 95% en pensant que nous allions le sortir par nos propres
moyens. Et je n'avais aucune idée de ce que je faisais en studio. C'était vraiment le bordel. J'avais appris tout ce que je savais sur la
musique en écoutant de vieux disques. Je ne savais même pas forcément ce que tel ou tel son était. Je savais juste que je voulais ces sons
en particulier. J'amenais des musiciens en studio et j'essayais d'obtenir ce que j'avais entendu mais ça ne marchait pas vraiment et nous
avions assez d'argent que pour de courtes sessions. Comme je n'avais aucun matériel de préproduction, je prenais un vieux disque avec par
exemple une ligne de basse qui me plaisait et j'essayais d'écrire en l'écoutant. Mais ma platine n'était pas une platine de DJ, c'était une
vieille platine à courroie donc je ne pouvais pas faire de boucles. Je devais recommencer le morceau encore et encore en essayant de me
caler comme je pouvais. Je restais debout des nuits entières à écrire mes paroles comme ça et j'allais ensuite directement en studio. On
avait alors quatre heures pour tout faire, chercher comment intégrer les sons, enregistrer la musique et poser les voix. Ce qui restait au bout
de ces quatre heures en studio devenait le morceau définitif. En gros, Kill My Landlord se résume à ça.
Nous avions sorti l'EP et nous travaillions sur l'album lorsque Wild Pitch Records est passé par la Bay à l'occasion d'une convention. C'était
l'époque où le son de la Bay explosait grâce à des mecs comme Digital Underground, Too $hort ou MC Hammer qui vendaient des millions
d'albums. Tous les labels voulaient avoir leur groupe local et les gars de Wild Pitch sont simplement entrés dans le magasin de disques du
coin et ont demandé ce qui marchait bien en indépendant en ce moment. On leur a dit que c'était E-40, Dangerous D et nous. E-40 se
réservait pour un plus gros label et je ne sais pas trop ce qui s'est passé avec Dangerous D, mais c'est à nous qu'ils ont offert un contrat et
comme nous étions sur le point de sortir l'album de toutes manières, nous avons accepté. C'est ce qui nous a permis de clipper "Not Yet
Free" et "Dig it".
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