REUNION DES MINISTRES DE L`ECONOMIE ET DES

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REUNION DES MINISTRES DE L`ECONOMIE ET DES
REUNION DES MINISTRES DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES
DES PAYS DE LA ZONE FRANC
(PARIS, LE 02 OCTOBRE 2015)
CONJONCTURE ECONOMIQUE, FINANCIERE ET MONETAIRE DES
ETATS MEMBRES DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET
MONETAIRE DE L’AFRIQUE CENTRALE (CEMAC) EN 2014
ET PERSPECTIVES POUR L’ANNEE 2015
BANQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE CENTRALE
SOMMAIRE
VUE D’ENSEMBLE................................................................................................. 3
A. EVOLUTION DU SECTEUR REEL .............................................................. 3 1.- EVOLUTION DE LA DEMANDE GLOBALE .......................................................... 4 2.- EVOLUTION DE L'OFFRE GLOBALE .................................................................. 7 3.- EVOLUTION DES PRIX ....................................................................................... 8
B. EVOLUTION DES FINANCES PUBLIQUES ............................................... 9
C. BALANCE DES PAIEMENTS ET DETTE EXTERIEURE ...................... 10
D. EVOLUTION DE LA SITUATION MONETAIRE .................................... 12
ANNEXES ............................................................................................................... 14 1
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Taux de croissance du PIB en termes réels dans la CEMAC de 2010 à
2015 (en pourcentage) ................................................................................................... 4
Tableau 2: Contribution de la demande globale à la croissance du PIB réel de
2010 à 2015 (en pourcentage) ....................................................................................... 5
Tableau 3: Contribution des secteurs à la croissance du PIB réel de 2010 à 2015 . 8
Tableau 4: Evolution du solde budgétaire base engagements, hors dons de 2010 à
2015 (En pourcentage du PIB).................................................................................... 10
Tableau 5: Evolution du solde extérieur courant, transferts officiels inclus de
2010 à 2015 (En pourcentage du PIB)........................................................................ 12
Tableau 6: Evolution des ratios du service de la dette ............................................ 12 2
VUE D’ENSEMBLE
Dans un contexte de résurgence des pressions inflationnistes, de chute des cours
des produits de base sur les marchés internationaux et de persistance des menaces
sécuritaires aux frontières de certains pays de la Communauté, les résultats issus de la
programmation monétaire concernant la situation économique, financière et monétaire
des Etats membres de la CEMAC en 2014 et 2015 se présentent ainsi qu’il suit :
S’agissant de l’année 2014, le taux de croissance du PIB réel s’est situé à 4,7
% (+2,3 % pour le secteur pétrolier et +5,6 % pour le secteur non pétrolier), tandis que
le taux d’inflation est estimé, en moyenne annuelle à 3,2 %. Les soldes budgétaire et
courant se sont fixés respectivement à -2,8 % du PIB et -7,0 % du PIB. La masse
monétaire a progressé de 5,9 %, et le taux de couverture extérieure de la monnaie s’est
établi à 89,8 %.
Pour l’année 2015, les prévisions tablent sur une croissance de 2,8 % (-2,7 %
pour le secteur pétrolier et +4,8 % pour le secteur non pétrolier). S’agissant des prix,
ils progresseraient de 2,9 %, tandis que le déficit budgétaire se réduirait pour s’établir
à -3,7 % du PIB, et le déficit du compte courant, dons officiels inclus, atteindrait 11,4
% du PIB. En ce qui concerne la masse monétaire, elle progresserait de 4,5 % tandis
que le taux de couverture extérieure de la monnaie s’établirait à 78,4 %.
Les
principales
hypothèses
qui
sous-tendent
les
perspectives
macroéconomiques des pays de la CEMAC pour l’année 2015 ont trait, au plan
externe, à : i) une croissance économique mondiale de 3,5 % en 2015 contre 3,4 % en
2014 selon le FMI, ii) un baril de pétrole à 58,1 dollars le baril en 2015 contre 96,2
dollars le baril en 2014, et iii) une appréciation du dollar de 493,5 FCFA en 2014 à
579,4 FCFA en 2015. Au plan sous-régional, ces prévisions prendraient en compte : i)
une baisse de la production pétrolière de 2,1 % à 44,8 millions de tonnes, ii) une
hausse de la production de méthanol et autres gaz de 1,1 %, à 8 987,6 milliers de
tonnes, et iii) un léger fléchissement du secteur non pétrolier.
La présente note passe en revue les perspectives économiques, financières et
monétaires des pays de la CEMAC pour 2015, en examinant successivement les
évolutions dans les secteurs réel, public, extérieur et monétaire.
A. EVOLUTION DU SECTEUR REEL
Les prévisions pour la CEMAC font ressortir une nette décélération du rythme
de progression des activités, avec un taux de croissance du PIB réel de 2,8 % en 2015
contre 4,7 % en 2014. Ce ralentissement serait imputable au repli de la production
pétrolière, avec des effets collatéraux prévisibles sur le secteur non pétrolier. L’activité
du secteur pétrolier se replierait à -2,7 % en 2015 contre +2,3 % en 2014, et la
croissance du secteur non pétrolier ralentirait à +4,8 % en 2015 après +5,6 % un an
plutôt.
3
S’agissant des contributions à la croissance, le secteur pétrolier continuerait de
soutenir la croissance à hauteur de 0,7 point en 2015, contre +0,6 point en 2014 tandis
que le secteur non pétrolier apporterait à la croissance 3,5 points contre 4,1 points en
2014.
Par pays, la croissance devrait être soutenue en République Centrafricaine
(+6,6 % en 2015 contre 0,5 % en 2014) et au Tchad (+7,9 % contre +6,3 % en 2014).
Elle devrait se consolider au Gabon (+4,6 % en 2015 contre +4,2 % un an auparavant)
et ralentir au Cameroun (+5,5 % contre +6,3 % en 2014) et au Congo (+3,7 % contre
+5,2 % en 2014). L’économie de la Guinée Equatoriale enregistrerait une récession
(-12,0 % contre +0,5 % un an plus tôt).
Tableau 1: Taux de croissance du PIB en termes réels dans la CEMAC de 2010 à
2015 (en pourcentage)
2010 2011 2012 2013
Cameroun
3,3
République Centrafricaine 2,9
Congo
8,7
Gabon
6,4
Guinée Equatoriale
-2,6
Tchad
12,7
CEMAC
4,8
2014 2015
Estim. Prév.
4,1 4,6
5,6
3,3 3,9 -37,8
3,4 3,8
3,3
7,0 5,0
6,3
4,3 10,2 -8,0
0,9 7,8
4,8
6,3 5,5
0,5 6,6
5,2 3,7
4,2 4,6
0,5 -12,0
6,3 7,9
4,1
4,7
6,0
1,7
2,8
Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI
1.- EVOLUTION DE LA DEMANDE GLOBALE
La progression de l’activité en termes réels, serait impulsée en 2015 par la
demande extérieure nette, avec une contribution positive de 8,6 points, qui devrait
permettre de compenser la participation négative plus marquée de la demande
intérieure (-5,8 points).
4
Tableau 2: Contribution de la demande globale à la croissance du PIB réel de
2010 à 2015 (en pourcentage)
2014 2015
2013 Estim. Prév.
2010
2011
2012
4,8
4,1
6,0
1,7
4,7
2,8
10,8
4,4
11,8
4,3
8,8
-5,8
9,1
3,5
6,8
4,5
2,8
-3,6
Publique (Etat)
0,6
0,5
1,8
1,7
0,0
-0,5
Privée
8,5
3,0
5,0
2,9
2,8
-3,1
1,7
0,9
5,0
-0,2
5,9
-2,3
2,7
1,4
4,7
-0,2
6,0
-2,3
Publique (Etat et Ad. publiques)
-0,2
1,3
3,3
-2,3
-0,4
-2,1
Privée (Entreprises et ménages)
2,9
0,1
1,4
2,1
6,4
-0,2
Secteur pétrolier
1,9
-0,2
0,7
1,4
4,7
-1,3
Secteur non pétrolier
1,0
0,3
0,8
0,7
1,7
1,1
Variations des stocks
-1,0
-0,5
0,3
-0,1
0,0
0,0
Demande extérieure nette
-6,0
-0,3
-5,8
-2,6
-4,1
8,6
Exportations de biens et services non facteurs
-1,0
-0,3
-1,5
-1,3
0,8
1,9
Importations de biens et services non facteurs
-5,0
-0,8
-4,3
-1,3
-4,9
6,7
Produit Intérieur Brut
Demande Intérieure, dont :
Consommation
Investissements bruts
Formation brute de capital fixe
Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI
a.- La consommation globale
La consommation globale obèrerait la croissance de 3,6 points, reflétant la
déprime de la consommation privée (-3,1 points), associée à la baisse de la
consommation publique, qui grèverait la croissance de 0,5 point.
La contribution de la consommation privée serait freinée par la baisse des
transferts et subventions au Congo, au Gabon et au Tchad, en liaison avec la chute des
revenus pétroliers. Toutefois, elle bénéficierait de la hausse des traitements et salaires
en liaison avec le maintien des recrutements prévus dans la fonction publique dans
certains pays de la sous-région ; la reprise des cours des matières premières agricoles
sur le marché international devrait entrainer une hausse des prix bord champs et des
revenus des paysans. Les dépenses engagées dans le cadre des opérations humanitaires
et de pacification en République Centrafricaine devraient également y contribuer. La
5
consommation publique reculerait également, en relation avec les dépenses de
fonctionnement des administrations, qui devraient chuter, suite aux opérations de
dématérialisation des actes et des procédures de gestion initiées dans plusieurs pays de
la CEMAC.
b.- Les investissements bruts
Les investissements bruts contribueraient négativement à la croissance
économique en 2015, des Lois de finances rectificatives ayant été adoptées dans
plusieurs pays de la CEMAC pour tenir compte de la baisse des recettes budgétaires et
ajuster en conséquence les investissements. Ainsi, les investissements bruts
obèreraient la croissance de 2,3 points en 2015. Les investissements privés ne
contribueraient qu’à hauteur de 0,2 point contre 6,4 points en 2014 tandis que les
investissements publics grèveraient davantage la croissance, de 2,1 points en 2015
contre -0,4 point en 2014. Le taux d’investissement dans la sous-région se situerait à
34,5 % en 2015 contre 34 % en 2014.
S’agissant des investissements publics, des efforts de priorisation ont été faits
dans le cadre des Lois de finances rectificatives pour ne poursuivre, compte tenu de la
chute des recettes, que les investissements structurants qui sont déjà à une phase
avancée de mise en œuvre. En Guinée Equatoriale, les dépenses en capital devraient
baisser d’environ 1335 milliards en 2015, soit une chute de 57 % par rapport au niveau
atteint l’année dernière. La sous-consommation des crédits budgétaires comprimerait
également le niveau d’investissement dans la quasi-totalité des pays de la zone. Les
investissements dans la sous-région seraient essentiellement constitués des différents
travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures routières, ferroviaires,
portuaires dans la plupart des pays, et notamment des travaux d’aménagement des sites
des agropoles au Cameroun et des villages agricoles au Congo.
La participation des investissements privés du secteur pétrolier à la croissance
serait négative (-1,3 point) en raison de la baisse des cours mondiaux du pétrole brut
qui a épongé la rentabilité des travaux d’appréciation sur certains puits vieillissants.
Cependant, la mise en œuvre du projet Moho-Nord devrait se poursuivre au Congo, de
même que la construction du pipeline d’interconnexion de plusieurs champs pétroliers
dans ce pays. Au Cameroun, les travaux d’exploration-production dans les zones du
Logone-Birni et de Kribi-campo se poursuivraient également.
Les investissements du secteur non pétrolier soutiendraient la croissance avec
un apport de 1,1 point en 2015 contre 1,7 point en 2014. Ces investissements
bénéficieraient : i) du dynamisme dans le secteur du manganèse, avec la remontée des
cours mondiaux, ii) des travaux d’extension du réseau de la téléphonie mobile dans
l’ensemble des pays de la zone, et iii) de l’implantation de nouvelles usines sucrière,
brassicole et de ciment au Tchad, au Congo et au Cameroun.
6
c.- La demande extérieure nette
La demande extérieure nette serait le moteur de la croissance en 2015. Elle
apporterait ainsi +8,6 points à la croissance contre -4,1 points en 2014 sous l’effet
principalement d’un tassement des importations de biens et services qui apporteraient
6,7 points à la croissance contre -4,9 points en 2014. Les exportations de biens et
services contribueraient moins fortement à cette évolution (+1,9 point en 2015 contre
0,8 point en 2014).
2.- EVOLUTION DE L'OFFRE GLOBALE
Concernant l’offre, le secteur tertiaire resterait le principal moteur de la
croissance avec un apport de 1,8 point, suivi du secteur secondaire (0,4 point).
L’apport du secteur primaire à la croissance serait nul.
En effet, du fait des contractions enregistrées dans les industries extractives, le
secteur primaire enregistrerait une contribution nulle à la croissance, après y avoir
participé à hauteur de 1,3 point en 2014. Les industries extractives, grèveraient la
croissance à hauteur de 0,7 point, en rapport avec la contraction de la production
pétrolière (-2,1 % à 44,8 millions de tonnes) reflétant les baisses sensibles en Guinée
Equatoriale (-18,6 % à 10,8 millions de tonnes), au Congo (-5,9 % à 11,7 millions de
tonnes) et au Gabon (-5,7 % à 10,4 millions de tonnes). Par contre, les productions
d’aluminium et de manganèse croîtraient respectivement de 5,6 % à 133 600 tonnes et
de 10,7 % à 4,9 millions de tonnes.
Les autres branches de ce secteur devraient cependant rester dynamiques, en
liaison avec l’expansion des activités des agropoles au Cameroun et des villages
agricoles au Congo, du projet GRAINE1 au Gabon et de la relance de certaines
cultures vivrières au Tchad. De même, le retour progressif des populations déplacées
dans l’arrière-pays en République Centrafricaine devrait également contribuer à cet
essor de l’agriculture.
S’agissant du secteur secondaire, sa contribution diminuerait de moitié par
rapport à son niveau de 2014, pour revenir à 0,4 point. En effet, malgré
l’accroissement de la production d’électricité dans la plupart des pays de la Zone, la
dégradation des équipements de transport et de distribution entraine toujours de
sérieux problèmes d’approvisionnement, ce qui freine le dynamisme des industries.
Avec la redéfinition, dans le cadre des Lois de Finances rectificatives, des priorités en
matière d’investissement public, la branche des bâtiments et travaux publics devrait
obérer la croissance de 0,2 point contre une contribution de +0,2 point en 2014.
Le secteur tertiaire resterait le plus grand contributeur à la croissance en 2015,
avec toutefois un apport en légère baisse à 1,8 point contre 2,1 points en 2014. Cette
bonne tenue est à mettre en relation avec l’attribution, dans tous les pays, de nouvelles
1
La Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés.
7
licences et la mise à niveau technologique dans le domaine des nouvelles technologies
de l’information et des télécommunications. Le développement des activités des
organisations humanitaires en RCA a également contribué au dynamisme des
transports par route et par avion dans la Sous-région.
Tableau 3: Contribution des secteurs à la croissance du PIB réel de 2010 à 2015
(en pourcentage)
2014
2015
2013 Estim. Prév.
2010
2011
2012
2,0
1,4
0,1
0,5
-1,0
0,0
0,0
-1,0
0,6
1,0
0,0
-0,4
-2,4
-0,1
0,0
-2,3
1,3
0,5
0,1
0,6
0,0
0,6
0,1
-0,7
0,6
0,2
0,7
-0,3
1,5
0,3
0,6
0,6
1,2
0,4
0,6
0,2
0,8
0,2
0,4
0,2
0,8
0,4
0,2
0,1
0,4
0,5
-0,2
0,2
Secteur tertiaire Services
marchands Services non
marchands
1,8
1,4
0,3
2,5
1,7
0,8
2,6
1,7
0,9
2,5
1,7
0,9
2,1
1,3
0,9
1,8
1,7
0,1
PIB au coût des facteurs
Droits et Taxes à l'importation
4,4
3,0
4,4
0,4
1,1
1,6
0,9
0,8
4,2
0,8
0,0
0,5
4,8
4,1%
6,0
1,7
-2,2
4,7
-0,3
2,8
-0,7
4,0
4,1
3,5
Secteur primaire
Agriculture, Elevage, Chasse et Pêche
Sylviculture
Industries extractives
Secteur secondaire
Industries manufacturières
Bâtiments et Travaux Publics
Autres
PIB aux prix constants du marché
PIB du secteur pétrolier
0,0
-0,6
-0,4
4,8
6,4
4,7
PIB du secteur non pétrolier
Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI
3.- EVOLUTION DES PRIX
L’année 2015 serait marquée par un léger recul des tensions inflationnistes dans
la sous-région. Le taux d’inflation devrait revenir à 2,9 % à fin 2015 contre 3,2 % un
an plus tôt. Cette évolution serait en rapport avec l’affaiblissement de la demande
intérieure de la CEMAC dans son ensemble, découlant de la chute des revenus
pétroliers dans un contexte de baisse des prix et des quantités exportées de pétrole
brut.
8
B. EVOLUTION DES FINANCES PUBLIQUES
Dans un environnement marqué par la forte décrue des cours du pétrole sur
les marchés internationaux et les menaces sécuritaires requérant des ressources
additionnelles pour financer les dépenses militaires, la situation des finances
publiques en 2015 devrait se détériorer. Ainsi, le déficit budgétaire, base
engagements, hors dons se creuserait de -2,8 % du PIB en 2014 à -3,7 % du PIB en
2015.
Tous les pays de la CEMAC enregistreraient en 2015 un solde budgétaire
base engagements hors dons déficitaire. Ainsi, il s’établirait à -3,8 % du PIB en
2015 contre -3,0 % du PIB en 2014 au Cameroun, à -9,4 % du PIB contre de +3,4
% du PIB en 2014 en République Centrafricaine, à -14,5 % du PIB contre -7,8 % du
PIB en 2014 au Congo, à -1,5 % du PIB contre +2,4 % du PIB en 2014 au Gabon, à
-2,6 % du PIB contre -6,1 % en 2014 en Guinée Equatoriale, et à -1,0 % du PIB
contre -2,1 % du PIB en 2014 au Tchad.
Les grandes tendances des finances publiques en termes de recettes et de
dépenses en 2015 seraient les suivantes :
 une baisse des recettes budgétaires de 19,7 % à 9654,7 milliards,
essentiellement imputable à la chute des ressources d’origine pétrolière,
de 34,6 % à 4298,3 milliards induite par le repli des cours mondiaux du
pétrole brut. Les recettes non pétrolières s’inscriraient également en baisse,
mais dans une proportion moindre, soit -1,9 % à 5356,4 milliards du fait
principalement du recul des recettes non fiscales de 39,9 % à 438,3 milliards.
Toutefois, des efforts seraient engagés dans plusieurs Etats pour renforcer
les performances des administrations fiscales. Elles porteraient notamment
sur l’élargissement de l’assiette fiscale au Congo, et l’amélioration des
performances des services des douanes et des régies financières au Cameroun
et au Congo. Le Gabon, pour sa part, envisage de réduire certaines niches
fiscales ;
 un recul des dépenses budgétaires de 15,2 % à 11341,7 milliards, suite
au réajustement à la baisse des dépenses en capital dans le cadre des Lois de
finances rectificatives. Par rapport à 2014, cette catégorie de dépenses se
replierait de 28,6 % à 4926,1 milliards en 2015 (au lieu d’une baisse de 7,1
% selon les prévisions initiales), tandis que les dépenses courantes ne se
réduiraient que faiblement de 0,6 % à 6 355,6 milliards. Toutefois, les
traitements et salaires demeureraient en hausse de 3,3 % à 2470,7 milliards
en 2015, en raison de la prise en solde de nouveaux agents de la fonction
publique au Tchad et au Cameroun.
 une amélioration du solde primaire, avec un excédent de 182,9 milliards (+0,4
% du PIB) en 2015 contre 126,8 milliards (+0,3 % du PIB) en 2014. De
même, le solde budgétaire de base reviendrait à -144,4 milliards (-0,3 %
du PIB) en 2015 contre -172,5 milliards (-0,4 % du PIB) un an plus tôt ;
9
 au total, la gestion des finances publiques se solderait en 2015 par un
déficit global (base engagements, hors dons) de 686,9 milliards (-3,7 % du
PIB) contre un déficit de 1347,3 milliards (-2,8 % du PIB) en 2014.
Après la prise en compte de la variation des arriérés extérieurs et intérieurs,
le déficit global, base caisse, serait de 1845,2 milliards (4,0 % du PIB). En y
incorporant l’amortissement de la dette extérieure pour 1117,3 milliards, le
désengagement net vis-à-vis du système non bancaire, de 1055,3 milliards, et
l’approvisionnement au compte IMA à la Banque Mondiale par le Gabon,
de 53,8 milliards, il se dégage un besoin de financement de 4071,6
milliards. Celui-ci serait couvert par des concours extérieurs comprenant,
448,5 milliards de dons, 1841,6 milliards de tirages dont 670, 0 milliards de
prêts programmes, 1171,6 milliards de prêts projets et 264,2 milliards
d’allègement de la dette, et enfin des tirages sur le système bancaire de
1408,1 milliards. Au total, il subsisterait un gap résiduel de financement
de 109,3 milliards nettement en deçà des 925,7 milliards initialement
prévus cette année, suite aux resserrements budgétaires opérés par la quasitotalité des Etats de la Sous- région.
Tableau 4: Evolution du solde budgétaire base engagements, hors dons de 2010 à
2015 (En pourcentage du PIB)
Cameroun
République Centrafricaine
Congo
Gabon
Guinée Equatoriale
Tchad
CEMAC
2010 2011 2012 2013
-0,9 -1,2 -0,8 -2,7
-5,1 -4,7 -2,9 -9,3
20,8 15,4
6,1
5,7
0,1
1,5
2,0
1,6
-5,4
0,9 -8,2 -7,0
-4,1 -0,9 -3,6 -4,2
1,4
2,4
-1,3
-1,8
2015
2014
Estim. Prév.
-3,0
-7,8
3,4
2,4
-6,1
-2,1
-3,8
-14,5
-9,4
-1,5
-2,6
-1,0
-2,8
-3,7
Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI
C. BALANCE DES PAIEMENTS ET DETTE EXTERIEURE
Les comptes extérieurs de la CEMAC feraient ressortir une aggravation du
déficit des transactions courantes qui se situerait à -5237,5 milliards (-11,4 % du
PIB) contre -3443,6 milliards (-7,0 % du PIB) un an auparavant. Le solde de la
balance commerciale demeurerait excédentaire, mais en forte baisse de 49,1 %
à 4148,5 milliards sous l’effet principalement d’une contraction des exportations de
23,1 % que tempèrerait toutefois une baisse des importations (-7,0 %).
Tous les pays de la CEMAC enregistreraient un déficit des transactions
courantes en 2015. Ainsi, au Congo, le solde extérieur courant passerait de -27,3 %
du PIB en 2014 à -54,2 % du PIB cette année ; en Guinée équatoriale, il s’établirait
à -3,6 % du PIB contre -3,0 % du PIB en 2014 ; au Tchad, il atteindrait -12,3 % du
10
PIB contre -10,9 % du PIB un an auparavant ; en République Centrafricaine, il se
situerait à -9,6 % du PIB contre -5,7 % du PIB en 2014, et au Gabon, l’excédent de
2,6 % enregistré en 2014 laisserait place à un déficit de 1,7 % du PIB en 2015. Au
Cameroun en revanche, le déficit se réduirait pour revenir à 3,8 % du PIB contre 4,3 % du PIB un an auparavant.
Les termes de l’échange se détérioreraient de 29,5 % en 2015 du fait d’une
baisse de 25,4 % des prix à l’exportation, en corrélation avec la chute des cours du
pétrole brut et du gaz naturel, et un accroissement de +5,8 % de ceux des
importations.
La tendance baissière des prix à l’exportation exprimés en FCFA
s’expliquerait principalement par la chute des prix du pétrole (-31,0 %), du
méthanol et autres gaz (-31,1 %), en dépit de l’orientation à la hausse des prix du
manganèse (+83,2 %), du bois (+6,3 %) et du cacao (+16,0).
La contraction des exportations serait due à une réduction des ventes
pétrole brut (-33,0 % à 9 738,8 milliards), de méthanol et autres gaz (-30,4
à 2 068,2 milliards). Elle serait toutefois atténuée par l’augmentation des ventes
bois (+16,4 % à 875,9 milliards), de manganèse (+102,8 % à 792,2 milliards) et
cacao (+19,5 % à 316,4 milliards).
de
%
de
de
Le déficit de la balance des services reviendrait à 6143,1 milliards en
2015 contre 6368,9 milliards en 2014, tandis que celui de la balance des revenus
diminuerait de 35,1 % pour s’établir à 3610,9 milliards en 2015 après 5562,1
milliards un an auparavant. L’excédent du compte de capital et d’opérations
financières, quant à lui, reviendrait de 3336,9 milliards en 2014 à 2898,3 milliards en
2015.
Au total, le déficit global de la balance des paiements se dégraderait
nettement de 456,9 milliards en 2014 à 2339,2 milliards en 2015. Il serait
couvert par une ponction sur les réserves officielles à hauteur 2006,9 milliards, et
par un financement exceptionnel net de 223,1 milliards, dont 264,2 milliards
d’allègement de dette, suite essentiellement à l’atteinte du point d’achèvement de
l’initiative pays pauvres très endetté (PPTE) par le Tchad. Il subsisterait ainsi un
gap résiduel de financement de 109,3 milliards.
11
Tableau 5: Evolution du solde extérieur courant, transferts officiels
inclus de 2010 à 2015 (En pourcentage du PIB)
2010
Cameroun
République Centrafricaine
Congo
Gabon
Guinée Equatoriale
Tchad
CEMAC
2011 2012
-3,4 -2,8
-7,0 -5,9
7,3
7,8
13,5 13,9
-21,9
7,7
-10,5 -13,7
-2,9
2013
-3,6 -3,8
-6,0 -3,9
3,3 -11,3
11,9
4,9
4,3
3,8
2,6 -10,7
2,8
2,9
-2,8
2015
2014
Estim. Prév.
-4,3
-5,7
-27,3
2,6
-3,0
-10,9
-3,8
-9,6
-54,2
-1,7
-3,6
-12,3
-7,0
-11,4
Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI
En raison de la détérioration de leurs capacités financières, les Etats de la
CEMAC devraient accroître leur endettement extérieur pour pouvoir financer les
projets en cours. Ainsi, l’encours de la dette remonterait pour s’établir à 22,6 % du
PIB en 2015 contre 19,0 % en 2014 ; le ratio du service de la dette sur les
recettes budgétaires s’établirait à 14,0 % en 2015 contre 8,4 % en 2014, tandis
que celui du service de la dette rapporté aux exportations de biens et services
passerait de 4,4 % en 2014 à 7,4 % en 2015.
Tableau 6: Evolution des ratios du service de la dette
(En pourcentage)
2010
2011
2012
2014
2015
2013 Estim. Prév.
Encours de la dette extérieure/PIB
12,8
13,1
13,4
16,7
19,0
22,6
Ratio du service de la dette publique/Recettes
budgétaires
19,3
4,2
4,6
10,0
8,4
14,0
Ratio du service de la dette
publique/Exportations de biens et services non
facteurs
9,6
2,1
2,3
5,2
4,4
7,4
Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI
D. EVOLUTION DE LA SITUATION MONETAIRE
Dans le cadre des travaux de revue de la Programmation Monétaire de la
BEAC, les prévisions monétaires établies pour l'année 2015 misent sur :
12
 une baisse des avoirs extérieurs nets du système monétaire de 23,1 % et un taux
de couverture extérieure de la monnaie de 78,4, imputable à la chute des recettes
d’exportation dans un contexte de recul des prix du pétrole brut ;
 une dégradation de la position nette créditrice des Etats vis-à-vis du système
monétaire de 72,3, sous l’effet de la chute des recettes publiques, notamment
d’origine pétrolière ;
 un accroissement des crédits à l’économie de 12,8 %, en rapport avec
l'évolution de l'activité économique non pétrolière dans les États membres ;
 et, en conséquence, une hausse de la masse monétaire de 4,5 %.
*
*
*
En conclusion, la vulnérabilité des pays de la CEMAC aux fluctuations
des cours du pétrole est une fois de plus mise en exergue dans un environnement
aujourd’hui marqué par la chute des cours du pétrole brut, avec des conséquences
néfastes sur le cadre macroéconomique d’ensemble.
Les prévisions macroéconomiques pour la CEMAC en 2015 tablent sur : i)
un fléchissement de la croissance économique, avec un taux de 2,8 % contre 4,7
% en 2014, ii) un repli des pressions inflationnistes avec un taux d’inflation de
2,9 % contre 3,2 % en 2014, iii) un déficit budgétaire, base engagements, hors
dons, s’établissant à -3,7 % du PIB contre -2,8 % en 2014, iv) un déficit du solde
extérieur courant de forte ampleur, à -11,4 % du PIB contre -7,0 % en 2014, et v)
un taux de couverture extérieure de la monnaie revenant à 78,4 % après 89,8 % en
2014.
Dans ces conditions, il est capital pour les pays de la Sous-région d’engager les
réformes structurelles nécessaires pour réduire la vulnérabilité extérieure à travers la
diversification de l’économie, de favoriser les investissements et le développement du
secteur privé, notamment à travers l’amélioration du climat des affaires et le
renforcement des incitations, et de prévenir tout endettement excessif grâce
notamment à l’adoption de stratégies d’endettement garantissant la viabilité de la
dette./-
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ANNEXES
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