résultats intermédiaires sur 63
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Distribution de galettes hyperprotidiques hyperénergétiques N° Etude multicentrique auprès de seniors dénutris institutionnalisés : résultats intermédiaires sur 63 sujets JASFGG P4-12.52 Paris, oct 2011 Jean-Paul SOLERE 1, Patrice BROCKER 2, Stéphane SCHNEIDER 3, Isabelle PRECHEUR 4, 5 , Ewa REICHERT 7, Frédéric BREUGNON 8, Philippe BARAT 9, Bruno CIVALLERI 10, Didier BRUNET 11, Laurent BOUDET 8, Eric FONTAS 6, Laurence LUPI-PEGURIER 4, 5 Journées Annuelles de la Société Française de Gériatrie et Gérontologie 1 EHPAD Sainte Juliette Cagnes sur Mer, 2Pôle gérontologie, 3Pôle nutrition, 5Pôle odontologie, 6 Direction Recherche clinique, CHU de Nice, 4 Laboratoire de Microbiologie Orale, Université Nice Sophia Antipolis, 7 La Séréna Clinique St Georges Nice, 8 EHPAD Centre Gérontologique du Haut Magnan Nice, 9 EHPAD Tiers Temps Le Cannet, 10 EHPAD Les Amaryllis Nice,11 EHPAD Mariposa Cagnes sur Mer Introduction Résultats Conclusion Les problèmes bucco-dentaires sont un risque de dénutrition pour les personnes âgées : sécheresse buccale, douleurs, mobilité dentaire (parodontites), édentation, prothèses inadaptées et modifications du goût. Une étude préliminaire à l’hôpital a montré qu’un complément nutritionnel hyperprotidique hyperénergétique, sous forme de petites galettes au beurre, était apprécié des seniors dénutris ayant des difficultés à mastiquer (CIFGG 2010-10/161). Objectifs L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de 6 semaines de consommation des galettes sur le pourcentage de variation de poids de seniors dénutris hébergés en EHPAD. L’étude a débuté en octobre 2010. Ces résultats intermédiaires portent sur 35 sujets dans le groupe Contrôle (8H/27F) versus 28 sujets dans le groupe Galettes (6H/22F). Dans les deux groupes, l’âge moyen est de 87 ans et le GIR moyen de 2,1. Les principaux paramètres relevés sont l’Indice de Masse Corporelle (IMC en kg/m²) 19,7 + 4,0 versus 19,4 + 3,8 (dénutrition si < 21) ; l’albuminémie en g/L : 33,3 + 5,4 versus 33,4 + 6,0 (dénutrition si < 35 g/L) ; le Mini Mental Status (MMS, noté de 0 à 30) : 12,6 + 9,3 versus 14,8 + 9,2 (risque de dénutrition si < 17). Des compléments nutritionnels liquides ou des collations enrichies « maison » sont distribués à 62% des sujets du groupe Contrôle versus 41% dans le groupe Galettes. De nombreux patients sont gênés par leur mauvais état bucco-dentaire pour s’alimenter : 50% versus 39%. Dans le groupe Contrôle, le poids moyen est relativement stable de V1 à V2, V3, V4 et V5 (52,2 kg, 51,3 kg, 51,6 kg, 51,9 kg et 52,2 kg). Inversement, dans le groupe Galettes, le poids diminue fortement de V1 à V2, avant la distribution de galettes, pour remonter pendant les 6 semaines de distribution de galettes et un mois après la fin de la distribution. Le poids moyen de V1 à V2, V3, V4 et V5 dans ce groupe varie de 51,2 kg à 47,1 kg, 49,7 kg, 50,8 kg et 48,8 kg. Pour respectivement 13 et 10 sujets ayant eu les 5 pesées, le pourcentage de variation de poids entre le début et la fin de la distribution de galettes (6 semaines, de V2 à V3) montre une perte de poids dans les deux groupes pendant cette période. Cette perte est moins importante dans le groupe Galettes (-1,0 % + 3,8 versus -0,2 % + 3,8). Il y a ensuite une reprise de poids dans les deux groupes, plus importante un mois après la fin de la distribution de galettes pour les patients qui en ont reçu (de V2 à V4 : 0,8 % + 3,8 versus 1,8 % + 4,8), puis une stabilisation 3 mois après la fin de l’étude : (V2 à V5 : -0,3 % + 6,1 versus 0 % + 5,5). La consommation des galettes a été souvent répartie dans la journée, de préférence : au goûter (78%), avec la collation de la matinée (56%), au petit déjeuner (22%) et à midi avec le café (11%). Environ un tiers des personnes a mangé les galettes en même temps qu’une boisson (37%) ou trempées dans une boisson (33%). Les résultats préliminaires de l’étude sont en faveur de la distribution des galettes hyperprotidiques hyperénergétiques, pour lutter contre la dénutrition des personnes âgées hébergées en institution. Leur impact semble favorable sur la prise de poids, qui semble plus importante quand le GIR et le MMS sont plus élevés, en relation avec la conscience du plaisir de manger. L’étude confirme l’acceptabilité des galettes par les patients, y compris ceux qui ont un mauvais état bucco-dentaire, et par le personnel soignant. Les patients capables de répondre ont trouvé « qu’elles ressemblaient à des galettes ordinaires », ce qui est l’objectif recherché pour rendre l’alimentation enrichie la plus proche possible des habitudes et des goûts des personnes âgées. L’étude doit être poursuivie afin d’inclure les 200 patients prévus, pour permettre la comparaison statistique des deux groupes. Méthode Il s’agit d’un essai ouvert randomisé versus groupe témoin sur 200 sujets, dans le cadre des soins courants (AFSSAPS n° 2009-A00767-50), promoteur Solidages. L’essai est multicentrique dans 6 EHPAD de Nice et des Alpes-Maritimes. Les sujets des deux groupes reçoivent l’alimentation habituelle de l’établissement. Ceux qui prennent des compléments nutritionnels liquides continuent à les consommer sans modifier leurs habitudes. Les sujets du groupe Galettes reçoivent en plus 8 galettes de 6 g (10,6 g de protéines, 211 Kcal)/j pendant 6 semaines. Les galettes sont réparties dans la journée selon les horaires préférés de consommation et la facilité de distribution pour le personnel, car il n’y a pas de chaîne du chaud ni du froid. L’étude comporte 5 visites, V1 à V5 : de V1 à V2, vérification de la stabilité du poids 4 semaines avant le début de la distribution de galettes, de V2 à V3, distribution de galettes pendant 6 semaines (uniquement dans le groupe Galettes), V4 et V5 contrôle du poids 4 semaines et 12 semaines après la fin de la distribution de galettes. Durée individuelle de l’étude : 5 mois et demi. Tableau 1. Les galettes ont permis une augmentation du poids après 6 semaines de consommation (de V2 à V3). Le poids continue à augmenter pendant le mois suivant l’arrêt des galettes (à V4) puis diminue 3 mois après (V5) Poids moyen en kg Tableau 2. Pour respectivement 13 et 10 sujets ayant eu les cinq pesées, le pourcentage de variation de poids montre que la perte de poids est plus limitée dans le groupe galettes, pendant les 6 semaines de distribution de galettes (de V2 à V3). Outre l’apport en protéines et énergie, cela pourrait être dû à un impact favorable des galettes sur l’appétit. Figures 1 à 3. L’édentation, surtout l’édentation partielle, est un facteur de risque de dénutrition : par manque de dents antagonistes et/ou parce que le patient se mord la gencive édentée antagoniste. Il est souvent difficile de poser des prothèses aux personnes en EHPAD, pour des raisons anatomiques, financières ou techniques. Le patient est alors obligé d’avoir une alimentation molle ou mixée. La texture innovante des galettes leur permet d’être mangées même par les personnes partiellement ou totalement édentées. Distribution de galettes pendant 6 semaines Poids après la fin des galettes Poids au début Poids à la fin 1 mois après 3 mois après Groupe contrôle 51,3 + 11,3 51,6 + 12,7 51,9 + 11,4 52,2 + 12,5 Groupe galettes 47,1 + 6,6 49,7 + 11,1 50,8 + 11,1 48,8 + 9,3 Graphe. L’appétit est noté de 0 à 10 par le patient, ou par le personnel soignant pour les patients incapables de s’exprimer. L’appétit est stable dans le groupe contrôle et augmente dans le groupe galettes. 6,50 % de variation de poids en kg 6,00 De V2 à V3 De V2 à V4 De V2 à V5 Groupe contrôle -1,0 + 3,8 0,8 + 3,8 -0,3 + 6,1 5,00 Groupe galettes -0,2 + 3,8 1,8 + 4,8 0 + 5,5 4,50 Groupe contrôle 5,50 Groupe galettes 4,00 3,50 References V1 V2 V3 V4 V5 1 Milne A. et al. Cochrane collaboration. Protein and energy supplementation in elderly people at risk from malnutrition (Review). The Cochrane Library Issue 1 2008. 2 Hébuterne X et al. Ageing and muscle: the effects of malnutrition, re-nutrition, and physical exercise. Curr Opin Clin Nutr Metab Care 2001, 4:295-300. 3 Madinier I. et al. Detection of mild hyposalivation in the elderly based on the chewing time of specifically-designed disc-tests: diagnostic accuracy. J Am Geriatr Soc 2009;57:691-696. Contact : [email protected]