Jacques Lagrange - Noyers sur Serein

Transcription

Jacques Lagrange - Noyers sur Serein
« ex-voto du XVIIème siècle à nos jours »
Collection Jacques Lagrange
Prêt de Madame Hyacinthe Moreau-Lalande
au
Musée des Arts Naïfs et Populaires de Noyers sur Serein en Bourgogne
"Madame
Hyacinthe Moreau Lalande, est l’exécutrice
testamentaire de Monsieur Jacques Lagrange, qui avait
cherché à habiter et à rassembler ses collections dans les
années 90 dans l’Yonne.
Malheureusement il n’a trouvé, ni à Noyers, ni ailleurs le
local dont il rêvait.
Je les avais perdus de vue et l’occasion m’a été donnée de
renouer le contact avec Madame Moreau-Lalande, grâce à
une visite guidée au Musée de Noyers. Le groupe de visiteurs
était réuni par un Monsieur Dana, amateur d’art et ami de
Jacqueline Selz, Yvon Taillandier et Hyacinthe MoreauLalande…
25, rue de l'Église
89310 NOYERS SUR SEREIN
Tél. : 03.86.82.89.09
mail: [email protected]
http://www.noyers-et-tourisme.com/museenoyers.html
> http://www.noyers-et-tourisme.com
... Madame Moreau-Lalande est la propriétaire actuelle de la collection d’objets d’art populaire ou de curiosité
réunie par Monsieur Jacques Lagrange.
A présent retraitée, diplômée de médecine elle était chercheuse en biologie au CNRS.
Sa volonté est de faire connaître l’œuvre de Jacques Lagrange en particulier son travail dans la tapisserie
contemporaine.
Monsieur Lagrange était bien connu de Yankel, il avait facilité son entrée comme enseignant à l’École des Beaux
Arts de Paris.
Ils s’appréciaient aussi pour leur intérêt commun aux objets insolites, aux arts Naïf, Brut ou populaire".
Claude Renouard
Jacques Lagrange
"La première acquisition d’ex-voto que j’ai faite je la dois à un
hasard heureux…. En nettoyant une peinture dont la qualité
m’avait frappé, je m’aperçus de l’originalité du texte et de sa
signification votive.
Je découvris aussi que le navigateur, celui qui l’avait fait peindre,
était un auteur d’art dramatique. Son ex-voto, dédié à SainteAnne et représentant selon la tradition la Sainte apprenant à lire
à sa fille Marie, porte sous forme de quatrain en alexandrins la
légende suivante :
« Un passager à peine échappé du naufrage
Consacre un Ex-voto sur le bord du rivage.
L’auteur de l’Inconstant éprouva même sort
Et promit ce tableau s’il arrivait au port. »
A Sainte-Anne.
Offert à Mme Collin par son très obéissant
Serviteur et Fils. Collin d’Harleville (*)
Cet Ex-voto était donc une base solide de future collection. On
aurait pu, du reste, le classer différemment, notamment au
chapitre de l’histoire du Théâtre…
... J’ai poursuivi mes achats au hasard de mes voyages, de mes visites aux antiquaires, aux brocanteurs…. J’ai pu ainsi réunir
ces peintures votives.
La qualité plastique de ces tableaux déploie un éventail artistique assez complet de la tradition populaire au tableau de
chevalet en passant naturellement par l’ébauche maladroite où seules l’inspiration et la légende sont des éléments positifs.
Il existe encore des peintres d’ex-voto, notamment en Italie et en Amérique Latine. Ce sont des professionnels qui travaillent
sur commande, bien sûr.
Leur tarif est précis et varie suivant la difficulté du sujet, la grandeur du tableau et l’inscription qui le complète.
Le Saint ou la Sainte invoqués sont quelquefois préparés d’avance dans un angle du tableau qui s’enrichira d’une scène
précise suivant le vœu du donateur reconnaissant.
Il est des Ex-voto surchargés au cours des années d’autres collectifs.
Chacune de ces peintures situe un événement qui doit être bien raconté, souvenir d’un mauvais moment, d’une maladie, d’un
accident, d’une émotion.
L’action de grâce est soulignée, rendue publique.
Le caractère typique de ces tableaux n’a pas échappé aux poètes et aux Peintres Surréalistes de notre époque (**).
Les Ex-voto présentés sont peints sur toile, bois, carton, tôle et s’échelonnent de la fin du XVIIème siècle au début du XXème.
Le vœu reste-t-il aujourd’hui plus intérieur ou s’efface-t-il devant la commémoration ?
Pourquoi cette forme d’expression disparaît-elle ?
Devient-elle secrète, plus cachée ou plus timide ? Elle doit encore exister.
Est-ce le nombre des accidents de tous genres, des accidents de la route très particulièrement ?
Toutes les voitures avaient encore dans les années trente leur Saint-Christophe sur le tableau de bord avec sa légende :
« Regarde Saint-Christophe et va-t-en rassuré » ou « Saint-Christophe, protégez-nous » etc. Cette médaille faisait partie de la
bonne mécanique et de la bonne conduite inspirée par le Saint Patron....
...Les visiteurs de cette exposition seront touchés, je pense, par
ces Ex-voto, repères d’époques et d’événements. Ils apprécieront
les réelles qualités de ces tableaux votifs dont les auteurs,
inconnus le plus souvent, ont su, sur commande, concrétiser le
remerciement et faire œuvre finalement de peintres inspirés".
(*) : COLLIN d’HARLEVILLE (Jean-François), écrivain
français né à Maintenon (1755-1806), auteur de comédie :
Monsieur de Crac dans son petit castel, Les châteaux en
Espagne, etc… (de l’Académie Française)
(**) : Vers 1910, les peintres Franz Marc et Kadinsky qui
appartenaient au groupe du « Cavalier Bleu » faisaient déjà
collection d’ex-voto paysans et de peintures sur verre.
Jacques Lagrange
Les ex-voto peuvent ne comporter aucune inscription. Mais souvent des écrits rappellent sa nature votive :
-Ex-voto,
-V.F.G.A. (Vœu Fait Grâce Accordée ou l’équivalent en italien),
-P.G.R. (Pour Grâce Reçue),
-G.R. (Grâce Reçue),
-Grazia Ricevuta,
-Miracolo concesso a ...
... Ces mentions peuvent être suivies d’une date, d’un nom et parfois d'un lieu
Ils sont rarement signés par le peintre qui parfois appose ses initiales
Jacques Lagrange: Précisions chronologiques, rencontres
Dés 1935, Jacques Lagrange est admis à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (Peinture) où il travaille sous la direction de Fernand
Sabatte, Membre de l’Institut.
Parallèlement, il étudie la gravure dans l’atelier dirigé par Lucien Penat.
Rencontre de Louis Leygue, Carton, Margaritis, Trémois, le Couteur.
Fernand Sabatte soutient les recherches personnelles de Jacques Lagrange et l’approuve dans des travaux extérieurs liés à l’Exposition
Internationale de 1937, très particulièrement au Pavillon de l’Électricité aux côtés de Raoul Dufy. Waldemar George, Robert Rey, Louis Cheronnet
« découvrent » et encouragent le jeune peintre.
Lagrange fait la connaissance des architectes Dufau, Herbe, Trouchaud, Albert Rémy et des musiciens Landowski et Grunewald avec lesquels il
anime spectacles, fêtes et expositions à l’École des Beaux-Arts (Grande Masse).
1938 : Lauréat du Prix Trémond décerné par l’Académie des Beaux-Arts.
Fait la connaissance de Georges Rohner du Groupe « Forces Nouvelles », d’Yves Brayer et de Fontanarosa.
1939 : La guerre et la captivité interrompent ses activités au moment de l’exécution du grand tableau pour le Prix Chenavard et du Prix Paul
Guillaume auquel il est présenté.
1945 : Rejoint le Groupe de « La Jeune Peinture Française » (Nouvelle École de Paris). Les expositions se succèdent en France et à l’étranger.
Première exposition à Paris, Galerie de France.
Rencontre avec l’architecte Henry Bernard.
Rencontre avec Jean Lurcat : Fondation de l’Association des Peintres Cartonniers de Tapisserie.
1946 : Invité par Gaston Diehl et Jacques Despierre au Premier Salon de Mai.
Séjour et exposition en Belgique où il se lie d’amitié avec Félix Labisse.
Rencontre au Palais des Beaux-Arts de nombreux artistes contemporains : Ensor, Permeke, Bazaine, Pignon, Vanlit, Luc et Paul Hazaerts,
Marcel Lecompte.
Séjour à Londres, rencontre de Calder et de Sir Penrose.
1956 : Donation D. Perret-Lagrange. Conservatoire des Arts et Métiers.
Salle Perret : Architecture et Béton Armé.
1961-1962 : Nommé par l’Académie des Beaux-Arts juré-adjoint pour le Concours de Rome, section Peinture avec :
Baltus, Reynold Arnoult, Felix Labisse.
Dans l’Ancien Palais Episcopal de Sarlat : Exposition Bissière, Jacquemin, Lagrange.
1966 : Officier des Arts et Lettres.
Importante collaboration avec Edouard Albert, Urbain Cassan, (Membre de l’Institut), René Coulon et Manneval.
1972 : Nommé Professeur-Chef d’atelier à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Succède à Souverbie, Chastel, Singier.
Élu au Conseil Pédagogique de 1972, jusqu’à son départ en 1983.
1980 : Organise l’exposition rétrospective « Hommage à Bertolle, Chastel, Singier » à l’École des Beaux-Arts.
1981 : Nomination à la Commission de l’Inventaire Général des Sites et œuvres d’Art du Limousin (Corrèze, Haute- Vienne, Creuse).
1984 : Nommé Membre du Conseil d’Administration du Nouveau Musée Arts et Traditions Populaires de La Marche et du Limousin.
Jacques Lagrange collectionneur : Enseignes
« Dans mes jeunes années, j’ai vécu dans un appartement rue Sarrette à
Paris. Le balcon dominait un chantier de démolition, quadrilatère
exceptionnel entouré de grilles et de portes cochères récupérées où les
liserons allaient rejoindre les escaliers qui montaient au ciel. Rassemblement
inattendu en plein Paris qui était un dictionnaire général de l’art décoratif
des années passées.
Ce qui nous frappait le plus, mes frères et moi, c’était le côté décor de ce
théâtre improvisé avec ses enseignes récupérées, horloges, baromètres,
lanternes, inscriptions qui devenaient les sous-titres à notre imagination.
Cette vision d’enfance m’a conduit à préservé moi-même ces témoignages de
l’art de la rue destinés à disparaître. Je réunis donc peu à peu, au fil des
rencontres, des voyages et des démolitions un ensemble d’enseignes que je
rassemble dans ma demeure de Creuse. Dois-je signaler que les
collaborations m ‘ont apporté un complément précieux dont je remercie ma
compagne et mes amis ».
Lagrange, exposition 1993
Jacques Lagrange : Affiches de spectacles
1938 : Jacques Lagrange obtient le premier prix du concours
d’affiche organisé en l’honneur de la visite à Paris des Souverains
Anglais.
1948 : Affiche du « Jour de Fête » de Jacques Tati pour les États-Unis.
Réalisation d’une affiche vendue au profit de la Maison de
Retraite des Artistes. Galerie Charpentier Éditeur.
Pour Maximilien Vox, il réalise la couverture de « Caractère de
Noël »
Affiche pour le Festival du Cinéma Polonais à Paris
Couverture de l’ouvrage « Prestige B.P ».
Sigle pour le cinéma d’Art et d’Essai « Le Tricycle ».
1976 : Affiche pour « La Semaine du Cinéma de Lyon ».
1977 : Premier concert du « Cercle Musical de Paris ».
1979 : Affiche pour l’Exposition « Erik Satie d’Arcueil ».
Affiche pour « Exercices et Contes » de Ionesco. Mise en scène
de Claude Confortes.
1983 : Musée de la Publicité, Paris. Exposition des enseignes de la
Collection Jacques Lagrange.
Jacques Lagrange et la tapisserie Lagrange se rend à Aubusson dès 1945 « tenter l’aventure tissée », comme il dit en
évoquant cette époque.
Avec sa première tapisserie « Banlieue » qui va aussitôt figurer à l’Exposition du
Musée d’Art « Moderne de Paris », et « La Tapisserie Française du Moyen Age à
nos jours » en 1946, Lagrange entre d’emblée dans le Mouvement de la Renaissance
de la Tapisserie et devient un des Fondateurs de l’A.P.C.T. (Association des
Peintres-Cartonniers de Tapisserie) aux côtés de Jean Lurçat.
S’il poursuit à Paris son œuvre de peintre, Lagrange réalise à Aubusson en
collaboration étroite avec les lissiers une suite de tapisseries inspirées de
l’observation de la vie populaire de 1946 à 1949.
Suit une période de réflexion où il fonde avec Pierre Baudouin « L’Atelier de
Bercy ».
« Avec une rigueur nouvelle, pour une écriture libérée et non obligatoire » ils
éditent des tapisseries de petit format dites « tapisseries précieuses » sur des
cartons de prestigieux artistes comme Picasso, Braque, Arp, Max Ernst, Calder et
Lagrange qui entraînent l’adhésion des critiques.
Riche de cette expérience, Lagrange retourne à la tapisserie en 1961 et entreprend
une nouvelle suite.
Avant tout peintre, il fait alterner sans contrainte ses peintures et ses tapisseries.
Des thèmes surgissent dont s’enrichit l’œuvre tissée.
C’est l’époque des « Batailles et Tournois », des « Combats » où règnent les formes
pures, les rapports de tons francs, le « rouge Lagrange » très personnel.
« Hommage à Paolo Uccello », « Vie et mort d’un Chevalier », « Combat
anachronique » sont des spectacles dont j’assure la mise en scène et la mise en laine
confirme Lagrange.
A partir de 1974, il défie la science du lissier et du teinturier avec ses « Lagrangeries
sur fond rose ou presque » et ses « Récréations ».
Écoutons Martine Mathias lors de l’Exposition personnelle des tapisseries de
Jacques Lagrange en 1985 : « Pas de système chez Lagrange, son approche est neuve, c’est
celle d’un peintre gourmand d’insolite et d’humour mais aussi épris d’ordonnances solides.
Son œuvre est l’union tonique de la vigueur et du charme » .
Jacques Lagrange: Collaboration à l’architecture Lagrange a bien connu à travers son père, brillant architecte, les
chantiers et les réalisations architecturales. Il a donc accepté avec
enthousiasme les collaborations qui lui ont été proposées.
« L’œil du peintre » conduira ses conceptions où s’associent la plastique
et la poésie. Ainsi le plafond du « premier gratte-ciel parisien » rue
Croulebarbe, face au Mobilier National Albert. Arch.) ; La mosaïque à
coffrage perdu d’un grand ensemble dans l’Ain (Manneval). Arch.).les
façades décorées d’établissements scolaires pour lesquelles il
expérimente la technique de l’aluchromie (Jouven et Phelouzat).
La tapisserie répond parfaitement à la conception de l’Art Mural de
Lagrange. Il aura souvent recours à ce moyen d’expression pour des
commandes monumentales comme les trois tapisseries du Hall d’Entrée
de l’Institut de Météorologie de Besançon (Jouven et Phelouzat, Arch.),
la vaste tapisserie de l’U.E.R. de pharmacie de Lille (Domergue et
Cassan, Arch.), la vigoureuse tapisserie « Histoire de l’Histoire » pour le
Grand Quartier Général du Camp de Cajuers (Schneider Arch.) ou
encore la grande œuvre éditée par le Mobilier National à plusieurs
exemplaires « Hommage à Paolo Uccello » dont une édition figurait
encore récemment à Bercy.
La réalisation de l’ensemble des sols dallés qui unissent les tours de la
Nouvelle Faculté des Sciences de Jussieu, confiée à Lagrange par André
Malraux en 1966 sur le thème de Jean Lescure « à chaque pas une terre
nouvelle » retiendra le peintre dans les chais désertés de l’ancienne
Halle aux Vins qui lui servent d’atelier où il rencontre encore une fois
les enseignes, la vie populaire et l’archéologie. Il s’attachera à restituer
sur un des sols le propos du philosophe Bachelard « le monde est ma
provocation qui lui convient ».
Lagrange dirigera enfin en 1968 la réalisation du sol de la Grande Salle
des Pas Perdus de la Gare Montparnasse où l’on retrouve les thèmes
qui lui sont chers, le « cœur » et le « Voyage ».
Jacques Lagrange : peinture et cinéma
1945, rencontre avec Jacques Tati . Dés lors un dialogue s’établit entre
eux.
Jacques Tati trouve dans le peintre un premier spectateur qui précise
par le dessin et les démarches comiques les éléments qui s’inscrivent
dans le scénario.
Jacques Lagrange devient pour Jacques Tati un collaborateur
indispensable dont la participation à tous les longs métrages du
cinéaste comme conseiller artistique et co-auteur durera de 1951 à la
mort du « grand cinéaste et comédien ami » en 1982.
Pour « Les Vacances de Monsieur Hulot », en 1947, Il réalise les
maquettes et les décors de la plage de Saint-Marc-sur-Mer.
Pour « Mon Oncle », en 1954, il réalise des décors, conception de la
célèbre « villa » et de ses abords.
Pour « Playtime », en 1960, il réalise les décors prémonitoires de la vie
urbaine actuelle.
1971 : « Trafic ».
1973 : « Parade ».
En 1981, il collabore avec Jacques Tati au scénario de son prochain
film : « Confusion ».
La mort du grand comédien, ami, interrompt tous les projets immédiats
de réalisation.
En 1983, Jacques Lagrange préside le Festival International des Films et
des Métiers d’Art.
La collaboration de Jacques Lagrange aux films de jacques Tati a été
mise en valeur à l’Institut Français d’Architecture (IFA) à Paris en 2002
dans l’exposition « La Ville en Tatirama » par la présentation de
dessins, croquis préparatoires, aquarelles du peintre.
La peinture de Jacques Lagrange : L'œuvre
La peinture de Lagrange se développe par séries autour de thèmes divers, notamment :
La peinture pour laquelle Jacques Lagrange a manifesté dès son jeune âge sa vocation et ses dons a été la ligne générale de son œuvre.
S’il s’est plié à des disciplines nouvelles qu’elles soient scénographiques ou architecturales, sa pédagogie ou ses curiosités de
collectionneur, toutes ses interventions sont guidées par la ligne exemplaire, couleur, construction, lumière de ses recherches de
peintre.
La carrière de peintre de Lagrange prend sa pleine valeur en 1944 à son retour de captivité.
Il est aussitôt incorporé au groupe qui rassemble les artistes les plus représentatifs de la jeune peinture française comme Estève,
Singier, Massenier, Pignon, Gischia…. Qui forme la Nouvelle École de Paris (Galerie de France, Galerie Villand de Galanis).
Lagrange poursuivra son œuvre peinte de 1945 à 1992 avec des thèmes constamment renouvelés.
Il faut citer particulièrement :
Femmes à la vaisselle (1948)- Fenêtres ouvertes sur Arcueil, Les Restaurants, Malabry (1953) - Constructions périphériques (1954)
Les Serres (1955) - Les Jardins botaniques (1957) - Chartres dans Chartes (1959) - Les Batailles (Hommage à Paolo Uccello) (1962) - Compositions
rurales (1964) - Les Vanités (1965) - Les Déménagements (1968) - Le Fil conducteur, Les Acrobates (1970)- Les Tiroirs embarrassés (1978) Observations (1985)...
« En associant la leçon des Fauves d’où il tire son lyrisme fougueux à celle des Cubistes pour sa stricte géométrie, Jacques Lagrange atteste sa
volonté permanente de recomposition à partir de la lumière au service de l’espace et de la couleur ».
Lydia Harambourg in « l’École de Paris 1945-1965 éditions. Ides et Calandes 1993 ».
"[Lagrange] s'exprime à travers des thèmes nombreux et constamment renouvelés, développant une écriture expressive à laquelle il donne libre
cours jusqu'aux frontières de l'abstrait avec une invention très personnelle, particulièrement attachante par les arguments colorés et l'architecture
de la lumière qui marquent toutes ses entreprises artistiques."
Gaston Diehl
"La peinture de Lagrange se situe dans les prolongements de la peinture traditionnelle française. La composition est liée à l'architecture. La
construction colorée est un héritage évident des Fauves. La figuration se mêle à des écritures abstraites ou lyriques. La discipline géométrique
s'efface dans des aplats de tons vifs dont la forme crée une frontière dessinée par la lumière."
Jean-Jacques Levêque
Lagrange dont les œuvres figurent dans nombre de Musées et collections particulières a exposé au Salon de Mai depuis sa fondation
en 1946, ainsi qu’au Salon des Réalités Nouvelles.
Jacques Lagrange : Peinture et scénographie
1937 : Premier décor en collaboration avec Jacques Fillacier pour l’inauguration du Théâtre de la Cité Universitaire, musique de Marcel Landowski et
Grunewald.
1938 : Avec les architectes Dufau, de Noyers et Labourdette, Jacques Lagrange réalise « Le Cirque » à l’École des Beaux-Arts.
1950 : Il collabore avec Edouard Pignon aux décors de « Shéhérazade », mise en scène de Jean Vilar au Théâtre Edouard VII.
1958 : T.N.P. - Palais de Chaillot : Décors et costumes de Jacques Lagrange pour « Ubu » d’Alfred Jarry. Mise en scène de Jean Vilar. Vilar avait réuni
« Ubu Roi » et « Ubu sur la Butte ».
Décors et costumes pour « La Fête du Cordonnier » de Thomas Dekker, adaptation de M. Vinaver, mise en scène de Georges Wilson.
1962 : Décors pour le « Show » de Jacques Tati, « Jour de fête à l’Olympia ». Théâtre de l’Olympia à Paris.
1979 : Décor et collaboration au spectacle réalisé pour le Centenaire d’Erik Satie. Texte de J. P. Amiet.
Conseiller artistique auprès de Alter-Films, Specta-Films Cepec…...
1987 : Collaboration au spectacle « Erik Satie, compositeur de musique ». Vingtième festival estival de Paris.
Ces collaborations s’inscrivent dans le souvenir de Lagrange qui a vécu longtemps à Arcueil et connu Erik Satie à la fin de sa vie.
1984 : L’exposition « Jean Vilar et les Peintres » présente de nombreux documents sur les collaborations des peintres que Jean Vilar avait choisis:
Auricoste, Calder, Chastel, Gischia, Jacno, Lagrange, Manessier, Pignon, Prassinos, Singier, Vénard.
Lagrange, lorsqu’il « renouvelait son accrochage » dans sa demeure de Saint Martial le Mont, savamment « mettait en scène » tous les choix de sa vie :
peinture, tapisserie, collections, documents de la vie populaire, cinéma, architecture où l’on retrouvait avec émotion « l’œil du peintre ».
Bibliographie
Lagrange, peintures récentes (texte de Bernard Privat), Villand et Galanis , Paris,
1957.
Peintures de Lagrange, Chartres (texte de Bernard Privat), Villand et Galanis, Paris,
1959.
Lagrange, peintures récentes (textes de Marcel Lecomte et Jean Cathelin), Villand et
Galanis, Paris, 1963.
Lagrange, peintures récentes (texte de Jean-Louis Ferrier ), Villand et Galanis, Paris,
1965.
Les peintures de Lagrange (texte de Jean Lescure ), Éditions Galanis, Paris 1971.
Lagrange, peintures et tapisseries (texte de Jean Lescure), Château de Sainte-Feyre
(Creuse), 1972.
Lagrange, Grands formats de 1950 à 1977 (texte de Jean Lescure), Paris, Galerie
Villand et Galanis, 1978.
Hélène Parmelin , Les Peintres de Jean Vilar : Calder , Chastel , Gischia , Jacno,
Lagrange, Manessier , Pignon , Prassinos et Singier , Fondation Jean Vilar ,
Avignon, 1984.
Lagrange, œuvre peint, tapisseries, textes de Paul Jolas, Bernard Dorival , P.-M.
Grand, Pierre Masteau et poème de Guillevic, Musée Jean-Lurçat et de la
tapisserie contemporaine, Angers, 1987 (48 p.).
Lydia Harambourg, L’École de Paris, 1945-1965, Dictionnaire des peintres, Ides et
Calendes, Neuchâtel, 1993 (ISBN 2825800481); nouvelle édition, 2010, pp. 280-282 (
ISBN 978-2-8258-0241-0) .
Jacques Lagrange, les couleurs de la vie, Peintures et tapisseries, Robert Guinot.
Sources
Madame Hyacinthe Moreau-lalande
http://www.cinematheque.fr/fr/expositions-cinema/precedentes-expositions/tati/index/jacques-tati.html
http://www.revuedada.fr/flip/9782358800044/9782358800044/assets/pages/page0011.swf
http://robertgiraud.blog.lemonde.fr/category/resistance/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Lagrange_(peintre)
http://patrimoine-artistique.upmc.fr/biographie/bio-lagrange.html
http://patrimoine-artistique.upmc.fr/fiches/lagrange.html
http://patrimoine-artistique.upmc.fr/biographie/bio-lagrange.html
http://www.revue-acme.com/Exposition-Jacques-Tati_a69.html
http://www.loeilneuf.org/lagrange.htm
Ouverture du Musée
Du 1er Octobre au 31 Mai :
de 14H30 à 18H00, les WE, les jours fériés et toutes les Zones de vacances scolaires, sauf le mardi
Juin et septembre :
de 11H00 à 12H30 et de 14H00 à 18H00, tous les jours, sauf le mardi
Juillet et Août :
de 10H00 à 18H30,
tous les jours, sauf le mardi
Fermeture hebdomadaire : le mardi
Fermeture annuelle : Janvier
 Entrées : adultes, 4€ - vermeil,3€ étudiants, 2€
gratuité pour les enfants de moins de 11 ans.
 Visites pour groupes constitués : 2€ par pers. sur réservation les jours d'ouverture du Musée.
Forfait école (Moins de 11 ans) jusqu’à 40 enfants, 23 €, sur réservation, les jours d'ouverture du Musée.
Plus de 11 ans : 2€
Musée des Arts Naïfs et Populaires de Noyers sur Serein
25, rue de l’Église
89310 NOYERS SUR SEREIN
Tél. : 03.86.82.89.09
mail: [email protected]
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