Les fourmis... formation accélérée

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Mille milliards de fourmis 9 mars 2016 > 27 février 2017
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LES FOURMIS… formation accélérée !
Qui sont-elles ?
Les fourmis sont apparues à l'Ère secondaire. Les plus anciens fossiles de fourmis ont été retrouvés piégés dans
l'ambre. Ces fossiles ont permis de montrer que les fourmis vivaient déjà en groupe. En 140 millions d'années
d'évolution, elles se sont diversifiées et ont conquis la plupart des biotopes. Elles sont présentes depuis le
cercle polaire jusqu'aux forêts équatoriales en passant par les déserts les plus arides. C'est dans les milieux
tropicaux que leur densité est la plus élevée.
À ce jour, plus de 12 000 espèces ont été décrites ( 1 % du nombre total d'espèces d'insectes) mais on
estime que 13 millions de milliards de fourmis évoluent en ce moment à la surface de la Terre.
On estime à 20 000 le nombre total d'espèces de fourmis. En France métropolitaine on recense plus de 200
espèces différentes.
Les fourmis sont :
- des Arthropodes (animaux possédant un squelette externe et des pattes articulées.
- des Hexapodes ou Insectes (corps en trois parties, une paire d'antennes et 3 paires de pattes)
- des Hyménoptères (deux paires d'ailes membraneuses)
- des Formicidés (abdomen présentant un rétrécissement, antennes coudées) .
Le corps est composé de trois parties.
- La tête : deux yeux, une paire d’antennes et des pièces buccales
- Le thorax : trois segments ou métamères sur lesquels sont fixées trois paires de pattes et deux paires
d’ailes (visibles uniquement chez les princes et les princesses ). Les pattes de devant possèdent un « peigne »
appelé éperon à mi-hauteur pour le toilettage des antennes. Chaque patte se termine par deux griffes. Entre
elles se trouve un coussinet qui permet de monter sur des supports verticaux ou de marcher la tête à l'envers !
Il sécrète un liquide qui permet à la fourmi de se maintenir au support par capillarité.
- L’abdomen : constitué de 11 segments, dépourvu d’appendices. Le 1 er segment de l'abdomen est fusionné
avec le thorax ; un rétrécissement (que l'on observe aussi chez les abeilles et les guêpes : « la taille de guêpe »),
correspond au 2ème ou au 3ème segment de l'abdomen. Il est très marqué chez les fourmis et s'appelle le
pétiole. Il permet une grande mobilité de la dernière partie de l'abdomen.
De nombreuses espèces présentent un organe stridulatoire composé d'un grattoir (près du
pétiole) et d'une plaque au bout de l'abdomen. Des mouvements de haut en bas permettent aux deux
éléments de se frotter l'un contre l'autre et de générer des sons.
Chez certaines espèces, les reines et les ouvrières possèdent un aiguillon qui permet d'injecter du
poison à leurs proies ou à leurs ennemis.
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Comment vivent-elles ?
La plupart des insectes vivent de façon solitaire.
Il existe des insectes grégaires (criquets, coccinelles...) qui se rassemblent entre membres d'une même espèce.
Au sein de ces attroupements, il n'y a pas de réelle organisation mais les individus échangent des informations.
Le degré le plus élevé de vie en société est atteint chez les insectes dits sociaux :
Les membres du groupe partagent un même nid où ils coopèrent pour apporter des soins à leur progéniture. Il
existe une répartition des rôles : des individus spécialisés dans la reproduction et des individus stériles qui
vaquent à de nombreuses occupations.
Aspects positifs : la collecte de nourriture est facilitée car, quand un individu trouve de la nourriture, il alerte
ses congénères. Les fourmis peuvent aussi se regrouper pour porter des charges importantes.
Vivre en groupe permet de se prémunir des prédateurs : de nombreux individus surveillent et défendent la
colonie. La création de nids est facilitée par le nombre d'individus qui travaillent à leur élaboration.
Aspects négatifs : la propagation d'éventuelles maladies est accélérée dans une société ; des opportunistes
peuvent tirer profit de cette organisation. La reproduction est beaucoup plus lente : il faut parfois attendre
plusieurs années pour que des fourmilières produisent des individus reproducteurs qui partiront former de
nouvelles colonies.
Chez les fourmis, les colonies sont de tailles très variables selon les espèces.
Les records de population sont détenus par les Fourmis dont les nids interconnectés forment de
super-colonies qui peuvent compter 150 millions de membres !
Le fonctionnement d'une société de fourmis repose sur la répartition des tâches entre les différentes
castes qui la composent. Chaque caste présente des spécificités physiques pour exercer au mieux sa
spécialisation.
Ces rassemblements très organisés ne sont pas hiérarchisés, les différents membres de la société
coopèrent et travaillent de concert pour faire vivre le groupe. On estime aussi que 20 % des fourmis d'une
colonie semblent inactives. Il existe une grande souplesse d'organisation au sein de la fourmilière ce qui
permet aux fourmis de s'adapter rapidement aux nouvelles situations. Chaque individu est potentiellement
capable d'effectuer toutes les tâches.
La société des fourmis est basée sur l'auto-organisation. Des comportements simples adoptés par ses
membres naît un comportement complexe à l'échelle de la colonie, grâce aux interactions entre les individus
et leur environnement : Le groupe est en mesure de résoudre des problème qu'un individu isolé ne pourrait
pas appréhender.
LES CASTES chez les fourmis
1/ La caste royale
Une femelle fertile, la reine fondatrice remplit les fonctions reproductrices. Elle pond des oeufs qui vont
donner naissance à l'ensemble des membres de la colonie. La reine de dirige pas la colonie… Elle pond !
Il existe des colonies polygynes chez certaines espèces : plusieurs reines assurent collectivement la
descendance. Le nombre de reines dépasse rarement les 10 individus.
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Les princesses et les mâles : individus ailés qui n'apparaissent qu'à certains moments de la vie de la colonie et
qui prennent leur envol pour quitter la fourmilière et se reproduire. Les femelles, après fécondation,
deviennent reines et fondent de nouvelles sociétés.
La durée de vie maximum pour une reine dans la nature est de 10 ans.
Les mâles meurent après l'accouplement (=> uniquement un rôle reproducteur)
2/ La caste ouvrière ( = caste de femelles aptères, ce qui est spécifique aux fourmis )
Ce sont des femelles stériles dépourvues d'ailes qui assurent l'ensemble des tâches nécessaires à la
vie du groupe : construction et entretien du nid, collecte de la nourriture, soins aux jeunes et à la reine, défense
contre les prédateurs et les rivaux…
Les ouvrières vivent 1 à 3 ans environ. Les variations de taille sont parfois très importantes. Les ouvrières de
petite taille sont appelées « minors », elles soignent le couvain et la reine et s'occupent des activités qui se
déroulent à l'intérieur de la fourmilière.
Les ouvrières de taille intermédiaire sont appelées « médias ». Elles collectent la nourriture.
Les ouvrières de grande taille sont appelées « majors » ou soldates. Elles s'occupent surtout de la protection
du nid.
Les soldats ont une capsule céphalique massive et de puissantes mandibules utiles pour se défendre contre les
ennemis, de chasser, de transporter ou de découper divers matériaux et aliments.
Différencier une fourmi en un seul coup d’oeil :
petite tête, petit thorax, petit abdomen : Il s'agit d'une ouvrière.
Grosse tête : C'est une soldate.
Des ailes, des gros yeux et des antennes droites : C'est un mâle.
Le thorax et l'abdomen sont volumineux : C'est une reine !
LA FOURMILIÈRE OU LE NID
La fourmilière s'organise autour de réseaux de galeries et de chambres qui ne suivent pas de schéma
particulier. Le nid comprend généralement :
Une entrée étroite ajustée à la taille des fourmis, qui sera donc plus facile à défendre.
Des chambres ou loges
Un réseau de galeries qui dessert les différentes loges.
À proximité du nid, on trouve un dépotoir où les fourmis viennent déposer leurs déchets
(cadavres de proies, fourmis mortes).
Les fourmis intègrent les contraintes du milieu où elles s'établissent pour confectionner un abri qui convient
parfaitement à leurs besoins. Seules quelques fourmis nomades ne construisent pas de nid.
Certaines espèces se contentent d'investir différents refuges et cavités naturelles ; d'autres élaborent de vraies
constructions. La fourmi noire des jardins, Lasius niger, construit des nids souterrains. La jeune reine
fondatrice commence par creuser le sol et aménager une petite cavité dans laquelle elle va pondre ses
premiers oeufs. Ensuite les jeunes ouvrières agrandissent le nid, en construisant des chambres reliées entre
elles par des galeries assez larges pour permettre une circulation à double sens. Elles utilisent leurs mandibules
pour déplacer la terre tandis que leurs pattes antérieures ratissent le sol et façonnent les parois. La
construction de fourmilières souterraines entraîne le rejet de terre à la surface du sol qui
s'amoncelle pour former des structures de formes très variables : cheminées, cratères…
Chez les fourmis rousses des bois, Formica rufa, un dôme est visible au-dessus du sol. Il mesure environ 50
cm de haut pour un diamètre de 1,20 mètres. Il est généralement aménagé autour d'une souche d'arbre et il
est composé de petites branches provenant des arbres proches accumulées par les ouvrières pour former une
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charpente. Il est aussi composé de terre. Une couche de matériaux plus fins : brindilles, aiguilles de résineux,
feuilles… forme une protection imperméable.
Les reines logent dans les profondeurs de la fourmilière et remontent vers la surface dans les chambres de
ponte pour y déposer leurs œufs. Les ouvrières déplacent ces œufs vers les loges où la température est
optimale pour leur développement. Les larves arrivent à maturité quand elles bénéficient d'une atmosphère
tempérée de 22 à 30 °C. Pendant l'hiver, la colonie occupe les parties souterraines et profondes du nid qui sont
préservées du gel.
Comment communiquent-elles ?
1/ la vision
La vision ne joue plus qu'un rôle mineur dans la communication chez les fourmis. Chez de nombreuses
espèces la vue est peu développée ou même absente. Les yeux composés (2 sur l e côté) sont constitué d'un
ensemble de petites unités appelées ommatidies. Plus le nombre d'ommatidies est élevé, plus la vision est
précise. Les ocelles (3 sur le devant) permettent de détecter les variations de l'intensité lumineuse.
2/ les vibrations
La fourmi n'a pas d'oreilles mais perçoit les vibrations grâce aux capteurs situés sur ses pattes.
Certaines espèces utilisent un organe stridulatoire au niveau de leur abdomen ; d'autres frappent une partie
de leur corps contre le sol ou les parois du nid.
Ces vibrations assurent une communication rapide et efficace à courte distance. Elles peuvent être utilisées
comme signal de détresse, pour sonner l'alerte ou pour signaler la présence de nourriture.
3/ le contact direct
La communication peut également se faire par des contacts directs grâce aux antennes et aux pattes
antérieures.
Le corps est recouvert de centaines voire de milliers de poils appelés soies ou sensilles qui détectent les
informations chimiques ou tactiles.
les fourmis communiquent donc de façon sonore, visuelle et tactile mais aussi chimique.
4/ les phéromones
Pour échanger des informations, les fourmis, comme d'autres animaux d'ailleurs, utilisent des phéromones.
Ces phéromones sont produites par des glandes spécifiques.
La fourmi réceptrice repère et identifie les phéromones grâce aux sensilles de ses antennes.
Il existe différents types de phéromones :
Les phéromones de piste pour indiquer une cible particulière et baliser le trajet
les phéromones d'alerte émises en cas de danger.
les phéromones passeport ou de reconnaissance pour reconnaître les membres de la colonie : dès
qu'une fourmi en croise une autre, elle effleure sa cuticule avec ses antennes pour s'assurer qu'il
s'agit bien d'une de ses sœurs. Si les deux fourmis sont étrangères, elles s'agressent ou s'évitent.
Les phéromones sexuelles qui permettent la rencontre entre mâles et femelles
Les phéromones d'agrégation émises par la reine conduisent les ouvrières à se regrouper autour
d'elle.
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Les phéromones émises par le couvain conduisent les ouvrières à prodiguer des soins.
Exemple de la collecte de nourriture
Une fourmi découvre de la nourriture aux alentours de la colonie. Elle s'alimente et retourne au nid.
Tout au long de son trajet, elle dépose des phéromones. Les autres fourmis sont attirées par ce message qui les
guide jusqu'à la nourriture. Lorsqu'elles reviennent à la
fourmilière, elle procède à leur tour au marquage, la piste chimique est ainsi renforcée à mesure que
des fourmis visitent les lieux. Dans ce cas, les fourmis ne communiquent pas directement entre elles
mais de manière indirecte par les traces laissées dans l'environnement.
Comment se nourrissent-elles ?
L'appareil buccal de la fourmi est de type broyeur-lécheur. Les deux mandibules sont dirigées vers l'avant et
elles sont actionnées par des muscles puissants. Elles servent à porter et à saisir mais aussi à broyer de la
nourriture. Une langue aplatie et creusée d'un sillon, permet de lécher les liquides sucrés. Elle est entourée de
palpes aux fonctions sensitives.
Le jabot ( poche renflée située au niveau de l'abdomen) a un rôle « social ». Les fourmis y stockent une partie
de l'alimentation liquide qu'elles ingèrent pour la partager avec les membres de la colonie et notamment avec
les larves et la reine, qui ne s'alimentent pas seuls. Cet échange s'appelle la trophallaxie. Il se traduit par une
régurgitation du contenu du jabot.
Le régime alimentaire de la plupart des fourmis est omnivore ; sa composition varie en fonction des
ressources disponibles dans l'environnement. Ce sont les fourmis les plus âgées qui sont chargées du
ravitaillement de la colonie. On les appelle les fourrageuses.
Comment se reproduisent-elles ?
Chez la plupart des espèces des régions tempérées, la reproduction a lieu une fois par an, l'été, quand la
température et l'humidité sont idéales.
L'accouplement n'a lieu qu'une fois puis c'est la reine qui gère le processus de fécondation .
Chez les reines, l'appareil génital est formé de deux ovaires. Les oviductes aboutissent au niveau de la chambre
atriale, siège de la fécondation. Celle-ci est associée à une poche, la spermathèque, qui stocke les
spermatozoïdes des mâles pendant toute la durée de vie de la reine.
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Chez les ouvrières, l'appareil reproducteur est réduit ; il n'y a pas de spermathèque.
La création d'une nouvelle colonie : une reine vient d'être fécondée, elle arrache ses ailes devenues inutiles et
creuse une cavité pour accueillir sa future progéniture.
Elle pond rapidement ses premiers œufs (quelques dixièmes de millimètres). Au bout de quelques jours, l’œuf
se déchire et laisse émerger une larve. La larve est dépourvue de pattes et d'antennes. Elle ressemble à un
petit ver. Les seuls appendices visibles sont les mandibules. La larve se développe sur une à plusieurs semaines
en fonction de l'espèce : 4 à 5 mues sont nécessaires.
La dernière mue larvaire laisse apparaître une nymphe de couleur blanche dotée de pattes et d'antennes
immobiles, qui ne se nourrit pas. La nymphe peut être nue ou entourée d'un cocon. À la fin de sa période de
développement, la nymphe prend une couleur foncée qui annonce la dernière mue nymphale.
L'adulte qui apparaît a atteint sa taille définitive et ne subira plus de transformations au cours de sa
vie. Les fourmis subissent une métamorphose complète au cours de leur développement pour atteindre
leur aspect définitif.
Chez de nombreuses espèces la reine reste cloîtrée dans son nid pendant cette période et puise dans ses
réserves pour alimenter les larves. Elle peut perdre jusqu'à la moitié de son poids.Les premières ouvrières vont
relayer la reine pour les soins aux larves.
La reine ne fera donc plus que pondre.
Pendant plusieurs années la colonie se développe et voit ses effectifs augmenter. Lorsqu'elle a atteint un
certain degré de maturité, la colonie peut mobiliser de l'énergie pour fonder de nouvelles colonies. La reine
donne alors naissance à des individus reproducteurs mâles et femelles ailés. Une fois leur développement
terminé ils sont prêts pour l'essaimage. Mâles et femelles issus de nids voisins sont attirés les uns vers les
autres grâce aux phéromones qu'ils émettent. Ils s'accouplent dans les airs ou sur le sol. Les mâles meurent
rapidement après la fécondation, ils ont rempli leur unique rôle.
Généralement les princesses sont fécondées par un unique mâle. Quelques-unes parviendront à fonder une
nouvelle colonies car elles auront échappé aux prédateurs.
Lorsque la reine pond ses œufs, elle peut choisir ou non de les féconder.
> En cas de fécondation, la descendance est exclusivement de sexe féminin. Pour fixer le devenir des larves,
l'alimentation joue un rôle majeur. Les reproductrices reçoivent une nourriture plus riche et plus abondante.
> Lorsque les œufs ne sont pas fécondés, ils donnent naissance à des mâles. Les mâles ne reçoivent
donc qu'un seul lot de chromosomes de leur mère : les mâles n'ont donc pas de père et n'auront pas
de fils !
Qui sont leurs ennemis ?
Le principal ennemi de la fourmi est la fourmi d'une autre colonie ! (car il existe des guerres de colonies).
Parmi les animaux vertébrés, les fourmis font partie du menu d'oiseaux, d'amphibiens, de serpents et
de lézards mais ce sont surtout les mammifères qui se sont spécialisés dans la capture de ces proies.
Mammifères myrmécophages :
Les fourmiliers tirent l'essentiel de leurs ressources énergétiques de la consommation de fourmis et
de termite complétée par l'ingestion de quelques fruits .
Le tamanoir ou fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyle) est un grand mammifère d'Amérique
centrale et d'Amérique du Sud qui peut atteindre un peu plus de 2 mètres de long. Il est doté d'un très
bon odorat. Lorsqu'il repère une fourmilière, il la perfore à l'aide de ses pattes avant équipées de
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griffes et il peut alors glisser son énorme langue d'une cinquantaine de centimètres dans les galeries
mises à jour. La langue est recouverte d'une salive gluante qui colle les ouvrières et les larves. Elle
présente des épines qui hachent les insectes. L'animal peut ingérer jusqu'à 30 000 fourmis (de colonies
différentes) par jour mais ne détruit pas les colonies.
En Asie du Sud-Est et en Afrique, c'est le pangolin qui mange des fourmis.
Autres mammifères amateurs de fourmis : le tatou américain, le numbat australien, l'oryctérope africain et
l'échidné australien.
Moyens de défense et de chasse :
- capture et attaque par les mandibules
- piqûres par l'aiguillon
- jets d'acide formique
Les colonies présentées dans l'exposition
1/ Atta cephalotes (grand élevage)
Intérêt : observation de la colonie
Fourmis champignonnistes. Grande colonie pouvant contenir plusieurs millions d'individus.
Taille : environ 30 mm pour la reine,
Polymorphophisme des ouvrières très important : ouvrières de tailles différentes allant de 3 à 20 mm.
Et pesant de 0,4 à 110 mg !
Répartition : Amérique du sud, abondante en Amazonie.
Biotope : forêt tropicale.
Alimentation : elles se nourrissent presque exclusivement d'un champignon (Leucoagaricus
gongylophorus) qu'elles cultivent. Elles découpent en petits morceaux divers végétaux qui servent de support
à la culture du champignon. Une autre partie de l'alimentation est procurée par la sève qui s'écoule des feuilles
quand les ouvrières les découpent.
Moeurs :
Les fourmis champignonnistes sont spécialisées dans la culture d'un champignon qui sert de structure à la
colonie et de nourriture.
Le nid de ces fourmis est creusé dans le sol et peut héberger jusqu'à 8 millions d'individus dans les
plus grosses colonies d'Atta. Il s'enfonce à plusieurs mètres sous terre.
Les ouvrières de taille intermédiaire sont chargées de collecter des fragments végétaux. Elles découpent des
morceaux de feuilles, d'herbes ou de pétales de fleurs grâce à leurs mandibules. Elles les transportent le long
de pistes chimiques tracées au sol jusqu'au nid, sous la surveillance d'énormes soldates. Les fragments
végétaux sont réceptionnés par de petites ouvrières qui les fractionnent en minuscules fragments. Ce matériel
végétal est ensuite déposé dans un des jardins de la colonie. Ces jardins abritent des meules à champignons
évoquant une grosse éponge, formées du substrat des plantes broyées sur lequel se développe un
champignon. Celui-ci est indissociable de la vie de la colonie.
Afin de préserver le champignon, les tâches des ouvrières sont très cloisonnées : les ouvrières de la meule à
champignon transportent jusqu'à l'entrée des dépotoirs les déchets produit par la culture du champignon.
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Des ouvrières affectées à la gestion des dépotoirs récupèrent ensuite ces déchets. Ce sont les plus petites
ouvrières (minors) qui cultivent le champignon et alimentent les larves. Chez ces fourmis, la communication
acoustique est importante : les ouvrières stridulent quand elles découpent des feuilles, ces stridulations
alertent les congénères et les invitent à rejoindre la source des vibrations pour découper les meilleures feuilles.
La stridulation est un outil de communication à courte distance qui vient compléter la communication
chimique.
Les feuilles récoltées pour servir de substrat au champignon sont choisies avec soin. Les fourmis ne récoltent
pas les feuilles qui contiennent des tanins, des alcaloïdes ou des insecticides afin de préserver le champignon.
Reproduction : après l'accouplement, la reine cherche un endroit approprié pour commencer sa colonie. Elle
libère alors un peu de champignon stocké au préalable et commence une nouvelle culture du champignon.
Dangerosité pour l'homme : espèce non dangereuse pour l'homme mais se défendant en mordant
(morsures puissantes pour les majors).
2/ Camponotus alii (petit élevage)
Intérêts : observation des stades de développement
Fourmis noires. Colonie pouvant compter plusieurs milliers d'individus.
Taille : jusqu'à 20 mm pour la reine, de 6 à 15 mm pour les ouvrières.
Répartition : Maroc...
Biotope : presque exclusivement dans le bois mort (espèce lignicole).
Moeurs : principalement nocturne, aime les lieux secs.
Alimentation : liquides sucrés, insectes…
Reproduction : l'essaimage a lieu de juin à septembre (en été). De 2 à 3 mois pour passer du stade de l’oeuf à
l'ouvrière.
Sources :
+ Mille Milliards de fourmis, Delphine Godard et Roland Garrigue,Seuil jeunesse
+ Les fourmis : Comportement, organisation sociale et évolution, Luc Passera et Serge Aron,
Presses scientifiques du CNRC
+ Fourmis de France, R. Blatrix, C.Galkowski, C. Lebas, P. Wegnez, Guide Delachaux
+ L'univers fascinant des fourmis, Céline Sivault, Éditions ESI
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LES FOURMIS… Questions à un spécialiste des fourmis
Comment s'appelle un spécialiste des fourmis ?
Précisément un myrmécologue. On peut dire aussi entomologiste, ce qui signifie spécialiste des insectes.
Pourquoi l'exposition s'appelle-t-elle Mille milliards de fourmis ?
On pense que 13 millions de milliards de fourmis évoluent actuellement sur terre.
À l'heure actuelle on connaît 12 000 espèces de fourmis mais on estime à 20 000 le nombre total
d'espèces. Il y a 200 espèces en France métropolitaine.
Est-ce que les fourmis ont une bonne vue ?
Les yeux composés des fourmis sont composés de petites unités appelées ommatidies. Plus le nombre
d'ommatidies est élevé, plus la vision est précise.
Mais la vue n'est pas le sens le plus développé chez les fourmis. Certaines fourmis évoluant en milieu
souterrain sont même aveugles.
Est-ce que les toutes les fourmis rouges piquent ?
En France métropolitaine, toutes les fourmis qui piquent sont des fourmis rouges mais toutes les fourmis
rouges ne piquent pas !
Les fourmis qui piquent le plus fort ne sont pas rouges. Ce sont de grosses fourmis noires qui vivent en
Amérique du Sud.
Elles piquent ou elles mordent ?
Certaines fourmis ont un aiguillon et peuvent piquer en injectant du venin mais toutes les fourmis ne
piquent pas !
Beaucoup de fourmis mordent à l'aide de leurs mandibules puis, à l'aide de leur abdomen, elles déversent
de l'acide formique sur la plaie. Elles se servent de cette technique pour se défendre mais aussi pour
capturer leurs proies.
Les « soldats » sont-ils mâles ou femelles ?
Uniquement femelles ! Il faudrait les appeler « soldates » !
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Est-ce que toutes les fourmis font un nid ?
Seules quelques fourmis nomades ne construisent pas de nid.
Chez toutes les autres espèces, la colonie vit dans un nid investi ou construit qui peut prendre des formes
très variées.
Les fourmis peuvent investir des cavités naturelles, s'installer dans des plantes ou dans des arbres morts,
construire des nids en carton ou d'énormes dômes comme les fourmis des bois.
Pourquoi voit-on souvent des fourmis à la queue leu-leu ?
Quand une ouvrière repère de la nourriture, elle revient au nid en émettant des phéromones de piste
pour baliser le trajet. Les autres ouvrières vont emprunter le chemin balisé pour accéder à la nourriture et
vont elles-mêmes émettre de nouvelles phéromones de piste en revenant au nid. Plus il y a de
phéromones de piste, plus les fourmis vont emprunter le chemin.
Nous avons donc l'impression qu'elles circulent à la queue leu-leu puisqu'elles suivent toutes la même
piste pour accéder à la source de nourriture.
Les fourmis sont-elles utiles ?
Les fourmis ont un rôle essentiel dans les écosystèmes.
Elles jouent un rôle très important dans la structure des sols : elles retournent la terre, aèrent les sols et
favorisent la circulation de l'eau. Elles retournent autant de terre à l'hectare que les lombrics. Elles
dégradent aussi la matière organique et la transforment en humus.
Les fourmis granivores participent à la dispersion des graines, on appelle cela la myrmecochorie.
Les fourmis jouent aussi un rôle dans la régulation des populations d'insectes et on estime que 9 insectes
sur 10 finiront leur vie dans une fourmilière.
Enfin elles représentent un maillon important de la chaîne alimentaire : les fourmis ailées par exemple
sont très appréciées des prédateurs car elles sont très riches en graisses.
Combien de temps vivent les fourmis ?
Toutes les castes n'ont pas la même durée de vie.
Les reines peuvent vivre environ 10 ans dans la nature mais beaucoup de princesses ont une vie très
courte car elles seront dévorées par un prédateur avant de réussir à fonder leur colonie.
Les mâles ont une durée de vie très courte puisqu'ils meurent après leur vol nuptial.
Les ouvrières quant à elles vivent 1 à 3 ans.
Pourquoi les fourmis se touchent-elles tout le temps les antennes ?
Les fourmis utilisent leurs antennes pour communiquer entre elles. Les sensilles des antennes détectent
les informations chimiques ou tactiles.
Dès qu'une fourmi en croise une autre, elle utilise ses antennes pour effleurer la cuticule de cette fourmi
et vérifier que celle-ci est bien une de ses sœurs.
En effet, toutes les fourmis d'une même colonie possèdent les mêmes phéromones de reconnaissance
qui sont comme une empreinte digitale.
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Où sont les fourmis pendant l'hiver ?
Contrairement aux idées reçues et à ce que disait La Fontaine, les fourmis ne font pas de réserves.
En hiver, les fourmis des zones tempérées entrent en diapause : toutes leurs fonctions vitales ralentissent
avec la baisse de la température et elles n'ont donc pas besoin de se nourrir. Elles reprendront leur
activité quand la température remontera.
Elles passent donc l'hiver bien à l'abri dans leur nid.
Est-ce que les fourmis font des réserves ?
La plupart des fourmis ne font pas de réserves, mais il existe quelques exceptions.
Chez les fourmis moissonneuses, qui se nourrissent principalement de graines, on trouve dans le nid, des
chambres converties en greniers. Dans ces greniers on trouve des graines collectées aux alentours qui
sont entreposées en attendant d'être broyées par les soldats et transformées en une pâte appelée pain
des fourmis qui pourra être fournie à l'ensemble de la colonie.
Chez d'autres fourmis appelées fourmis à miel, de jeunes ouvrières stockent le miellat récolté sur les
pucerons : elles accumulent ce miellat dans leur jabot qui se distend de manière très impressionnante.
Pourquoi trouve-t-on des pucerons près de certaines fourmis ?
Les pucerons sont des insectes suceurs qui se nourrissent de sève. Le surplus de leur consommation est
rejeté sous forme de miellat. Certaines fourmis utilisent les pucerons pour se nourrir de liquide sucré. Les
associations entre fourmis et pucerons sont courantes : les fourmis stimulent les pucerons par contacts
antennaires pour qu'ils secrètent du miellat et elles offrent une protection aux pucerons en repoussant
leurs prédateurs.
Une fourmi peut-elle faire fuir un éléphant ?
Oui !
Certains acacias aux épines creuses abritent des fourmis Crematogaster. Celles-ci trouvent un abri dans les
acacias et protègent ceux-ci des éléphants et des girafes qui voudraient brouter leurs pousses en les
aspergeant d'acide formique au niveau des muqueuses ; ce qui provoque souvent leur fuite !
Que fait la reine ?
La reine des fourmis ne dirige pas la colonie ; elle pond !
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