Amelia Edwards - Voile sur le Nil

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Amelia Edwards - Voile sur le Nil
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Amelia Edwards... écrivaine-égyptologue de l'époque victorienne
(1831 - 1892)
Amelia Ann Blandford Edwards (7 juin 1831 – 15 avril 1892), fut une romancière, une
journaliste, une voyageuse et une égyptologue. Elle a bravé le puritanisme victorien pour
assouvir sa soif d’aventure. Journaliste, elle va se prendre de passion pour l’Égypte suite à un
voyage effectué dans ce pays en hiver 1882. Remontant le Nil du Caire à Assouan en voilier,
elle visitera avec émerveillement une quantité de monuments et s’insurgera très vite contre
toutes les formes de pillage et de déprédations dont ces sites faisaient l'objet. Elle participera
en 1882 à la fondation de l’Egypt Exploration Society (dont Howard Carter, archéologue
britannique ayant mis à jour le tombeau de Toutankhamon, faisait aussi parti). Amelia
donnera des conférences dans le monde entier afin d'attirer l'attention du public sur
l'importance et la beauté extraordinaire des vestiges de l'Égypte antique. Amelia Edwards
mourut à Weston-super-Mare dans le Somerset le 15 avril 1892.
Amelia Ann Blandford Edwards connu trois carrières distinctes: journaliste, romancière et égyptologue. Elle a également
été une partisane active du mouvement "suffrage" (promotion de la femme), dont elle a été la vice-présidente.
Contrairement au personnage de fiction d’Amelia Peabody, héroïne de romains écrits par Elizabeth Peters, Amélie Edwards
ne s'est jamais mariée (voir "Postface" en fin d'article). Elle a vécu et
voyagé pendant une grande partie de sa vie avec une compagne.
Née à Londres d'une mère irlandaise et d'un père qui avait été un
officier de l'armée britannique avant de devenir un banquier, Edwards
a été instruite à la maison par sa mère et montra très tôt de belles
perspectives à devenir une écrivaine. Elle publia son premier poème à
l'âge de 7 ans et sa première histoire à 12 ans. Edwards va publier par la
suite une variété de textes, tant dans la poésie que la fiction, ainsi que
des articles dans un grand nombre de magazines dont le Household
Words et All the Year Round. Elle a également écrit pour les journaux, le
Saturday Review et le Morning Post.
Le premier roman d’Edwards fut La femme de mon frère (My Brother's
Wife - 1855). Ses premiers romans ont été bien reçus, mais ce fut
L’histoire de Barbara (Barbara's History - 1864), un roman sur la bigamie,
qui a solidement établi sa réputation en tant que romancière. Lord Brackenbury - 1880), est apparu comme un succès
galopant qui fut réédité 15 fois.
Pourtant ce ne sont pas ses romans qui sont réédités aujourd'hui, mais ses contes de voyages.
À 30 ans, après la mort de ses parents, Amélia avait peu de raisons de rester en Angleterre. N'ayant personne dans son
entourage pour critiquer sa soif d'avantures et de découvertes, elle décida de partir et d'entreprendre une série
d'expéditions intrépides, qu'elle retranscrivit. Le produit de ses écrits de voyages ont été suffisants pour lui permettre de
vivre de façon autonome et d'aller où elle voulait. Ses comptes-rendus sont remarquables par leur contenu historique,
l'acuité d'analyse de leur environnement, l'intérêt que portait l'auteur pour les coutumes du pays, ainsi que par l'humour,
l'ouverture d'esprit et l'enthousiasme qui les animent.
À une époque où le chaperonnage (l'accompagnement) masculin était considéré comme socialement, sinon physiquement
essentiel pour une voyageuse, elle a choisi de voyager et de vivre avec une compagne. Fonctionnaires de sexe masculin et
guides ont été embauchés au besoin, mais en aucune manière ont contrôlés les deux voyageuses. Le premier voyage de ces
deux femmes a été relaté dans Sites et Histoires: un voyage de vacances à travers le nord de la Belgique (1862).
Un autre voyage dans les Dolomites, une zone montagneuse difficile et presque inconnue des touristes à cette époque, est
retracé dans Sommets inexplorés et vallées peu fréquentées. Dans l'introduction, Edwards y met en garde ses lecteurs: «Les
passages sont trop longs et trop fatigants pour des dames à pied et ne devrait pas être tentés par ceux qui ne peuvent
supporter huit et parfois dix heures de marche dont certaines parties se font à dos de mulet." (Unexplored Peaks et little
frequented Valleys - 1873, p. xxxiii.)
Ensemble, les deux femmes ont bravé les mouches, la boue, le froid, la chaleur, les mauvaises routes (ou pas de routes du
tout), devant se protéger de certains hommes parfois hostiles, ainsi que d'autres difficultés ou privations. Mais elles
s'amusaient et eurent énormément de plaisir. Il est clair qu'une partie de l'attrait de ses voyages a été, pour Amelia Edwards,
le défi d'atteindre des zones presque entièrement intactes et inaccessibles, de rencontrer et de surmonter les difficultés là
où d'autres n'auraient pu l'affronter. Elle a l'air ravi lorsqu'elle
déclare: «Nous avons voyagé pendant des jours, parfois sans
rencontrer un seul voyageur de tout le voyage, ni dans les
auberges ni sur les routes, si ce n'est trois anglais." (Unexplored
Peaks et little frequented Valleys - 1873, p. xxxiv.)
Ce fut son troisième voyage qui transforma la vie d'Amelia
Edwards et en modifia la direction. En 1870, elle se rendît en
Égypte et remonta le Nil du Caire à Abu Simbel en voilier. Elle
passa six semaines en Haute Égypte, notamment en
effectuant des fouilles au Temple de Ramsès II. Son
compte-rendu engagé et plein de vie a été publié sous le
titre Mille miles en remontant le Nil (A Thousand Miles up the
Nil -1877). Dès le premier jour, dans leur barque nommée le
Philae, elle écrit: "Heureux les voyageurs du Nil qui commencent avec une bonne brise par un lumineux après-midi. Un bon
bateau qui fend son chemin rapidement et de façon constante. Palais au bord de l'eau, jardins glissent le long des berges et sont
laissés derrière nous. Les dômes et les minarets du Caire disparaissent rapidement hors de notre vue. La mosquée de la citadelle et
les ruines du fort qui nous surplombent de la crête de la montagne disparaissent au loin. Les pyramides se dressent fièrement,
clairement découpées. "
( A Thousand Miles up the Nil - 1891, p . 37.)
À la fin de ce voyage, Amelia fut entièrement éprise d'égyptologie. Cette passion allait devenir sa principale occupation
durant le reste de sa vie. Sa prise de conscience des outrages faits aux tombes pharaoniques (pillages) a été pour elle un
choc. Elle décrit l'évolution de ses propres perceptions ainsi que celles de ses compagnons en ces mots: "Tous sous le choc,
ses pillages dénoncent avec horreur l'ensemble du système d'excavation sépulcrale, dénonçant un pillage à la fois légal et
préjudiciable par l'existence de multiples prédateurs; ces gens développent un goût pour les scarabées et les statuettes funéraires,
qu'ils commencent à acheter avec empressement jusqu'à découvrir et s'approprier une tombe pour eux-mêmes. Ils n'hésitent alors
pas à dépouiller des morts pour s'en procurer, oubliant tous leurs scrupules anciens et ne demandent pas mieux que de faire
fortune"
( A Thousand Miles up the Nil - 1891 p. 51-52.) . Le commerce des antiquités était à cette époque en grande partie illégal mais
fort lucratif. Il y avait des tensions et rivalités coloniales entre les explorateurs
français et anglais. Le climat politique était instable. Une fois trouvé, un site
se trouvait presque certainement pillé et détruit par des passants peu
scrupuleux. Edwards écrit avec regret:
(...) " les peintures murales que nous avons eu le bonheur d'admirer dans toute
leur beauté et leur fraîcheur sont déjà très abimées. Tel est le sort de tous les
monuments égyptiens, grands ou petits. Le touriste grave son nom et des dates
de sa présence sur les lieux, et dans certains cas ajoute même des caricatures.
L'étudiant en égyptologie, en prenant des décalques par "détrempages", éponge à
jamais tous vestiges de la couleur d'origine. Le «collecteur» achète et emporte
avec lui tout objet de valeur qu'il peut obtenir, et l'Arabe va jusqu'à l'aider à
commettre ses forfaits. Les travaux de destruction, de leur côté, suivent un rythme
soutenu. Il n'y a personne pour les empêcher, il n'y a personne pour les
décourager. Chaque jour encore plus de hiéroglyphes sont mutilés, encore plus de
peintures et de sculptures sont détériorées. ... Quand la science ouvre la voie,
n'est-ce pas étonnant que l'ignorance suive?"
( A Thousand Miles up the Nil - 1891 p. 353).
Pourtant la science offrait l'espoir de répertorier et de préserver bien des
choses de toute cette beauté historique. Persuadée qu'au-delà de
l'accumulation de trésors des investigations scientifiques pouvaient conduire
à une meilleure compréhension historique, Amelia Edwards décida d'agir.
Quand elle revint en Angleterre, elle fut déterminée à promouvoir la cause de
l'archéologie égyptienne. A cette époque, le domaine de l'égyptologie ne
faisait que commencer à se professionnaliser: nombre de personnes impliquées
étaient des «explorateurs hommes» dont les compétences techniques et les
connaissances étaient très variables. Dans un tel climat, il était difficile qu'une
dame puisse pénétrer cet univers. Amelia Edwards consulta des experts de
premier ordre, s'instruisit, et se lia d'amitiés durables avec des jeunes hommes
de talent tels que Maspero et Flinders Petrie.
Experte en journalisme, Amelia Edwards était bien placée pour susciter l'intérêt
du public et offrit ainsi son soutien dans les travaux d'excavation. Avec Reginald
Poole, elle commença à planifier et à promouvoir la création d'une société d'
égyptologie, dont la première réunion eu lieu en Juin 1880, au British Museum.
En 1882, la société est devenue officiellement connue sous "The Egypt
Exploration Fund". Amelia Edwards et Reginald Poole en furent les secrétaires
honoraires. Alors que Poole s'occupait de la gestion interne, Edwards pris en
main la publicité et le recrutement de nouveaux adhérents. Grâce au
dévouement incessant de ces deux femmes, la société a été rapidement en
mesure de financer les travaux d'exploration de Flinders Petrie. Il est clair que la
vaste campagne de promotion d'Amelia a largement contribué à la bonne
gestion financière de l'Egypt Exploration Fund .
Amelia Edwards écrivit de multiples lettres afin de solliciter le plus grands
nombre d'appuis possible et fit une vaste campagne pour la société. Elle
entreprit pour ce faire d'intenses tournées de conférences à travers l'Angleterre
et les États-Unis. Une partie de ces conférences ont été transcrites et publiées
sous forme de livre en 1891 (Pharaons, fellahs, et explorateurs). Dans le chapitre
8 , elle choisit de faire revivre en détail une reine d'Égypte, Hatasu, personnage dont l'importance était minimisée par les
autres archéologues. Ce texte décrit avec force le savoir et l'amour qu'Amelia portait à l'Égypte pharaonique. Il donne aussi
une idée de sa capacité à communiquer clairement et de façon intéressante à un auditoire. Amelia Edwards a également
traduit un certain nombre d'ouvrages en anglais, y compris L'Archéologie égyptienne de Maspero. A partir de 1880, Amelia
a complètement abandonné sa carrière de romancière pour se consacrer entièrement à l'égyptologie.
Son travail a été généralement respecté. Elle a reçu trois doctorats honorifiques:
du Columbia College de New York, du Smith College dans le Massachusetts et du Collège des Sœurs de Béthanie, également
dans le Massachusetts. Elle a également reçu une pension de la English civil list pour "services rendus à la littérature et à
l'archéologie."
Toutefois, comme le monde de l'archéologie devint de plus en plus un domaine tenu par des hommes, son influence dans
la politique et la direction de l'Egypt Exploration Fund diminua. De facto les décisions furent prises par un sous-comité du
British Museum, dont elle ne faisait pas partie, plutôt que du Comité exécutif dont elle était membre. Sa marginalisation a été
d'autant plus effective qu'elle passait une grande partie de son temps à l'extérieur de Londres, occupée et investie par sa
campagne de promotion. Flinders Petrie, s'est plaint sans succès de cette situation auprès de Poole, et n'a cessé d'affirmer
catégoriquement, notamment dans ses mémoires: «Poole et Newton ont exclu leur fondatrice, miss Edwards."
Attristée par cet état de fait, Amelia continua néanmoins à se consacrer à l'Egypt Exploration Fund. Sa période la plus heureuse
et la plus productive, cependant était terminée. Sa santé a commencé à se détériorer après qu'elle se fut cassée un bras lors
d'une tournée de conférences en Amérique, en 1889-1890. Son enthousiasme n'en fut pas diminué, mais son énergie en pâtit.
En janvier 1892, elle subit une perte personnelle: la mort de la femme qui avait voyagé avec elle et qui partageait sa maison de
campagne de l'Ouest depuis près de trente ans. Le 15 avril de la même année, Amélie mourut d'une forte grippe.
Elle légua une vaste bibliothèque d'égyptologie et une collection d'antiquités égyptiennes à l'University College de Londres.
Un legs de 2.500 livres fut joint à ce don et permis d'établir la première chaire anglaise d'égyptologie. Elle aurait été très
heureuse de savoir que, conformément à ses désirs, son ami et collègue Flinders Petrie fut nommé à ce poste. Le reste de sa
bibliothèque a été donnée à Somerville College, un des premiers collèges pour femme d'Oxford.
Bibliographie:
Romans
• My Brother's Wife 1855.
• Barbara's History 1864.
• Debenham's Vow 1870.
• The Days of My Youth 1873.
• Lord Brackenbury 1880.
• The Ladder of Life
• Hand and Glove
• Half a Million of Money
• Miss Carew
• Monsieur Maurice
• The phantom coach par Amelia B. Edwards ; adapté par I.M. Richardson, illustré par Hal Ashmead. c.1982.
Poésie
• Ballads. New York: Carleton ,18 -.
• Un livre de poésie d'anciens poètes datant du début du XIVe siècle au milieu du XVIIIe siècle, composé de chansons, de
sonnets, d'odes et de paroles, choisis et arrangés avec des annotations. 1878.
Voyage
• Sights and Stories: A Holiday Tour Through Northern Belgium. 1862.
(Sites et Histoires: un voyage de vacances à travers la Belgique du Nord).
• Unexplored Peaks et little frequented Valleys: A Midsummer Ramble in the Dolomites. London: Longman's, Green, and Co. 1873.
(Sommets non explorés et valées peu fréquentées: une randonnée d'été dans les Dolomites).
Histoire et archéologie
• Pharaohs, Fellahs, and Explorers New York: Harper & Brothers, 1891.
(Pharaons, Fellahs et explorateurs)
• A Thousand Miles Up the Nile London: George Routledge and Sons, Limited, 1891.
Illustrations:: dessins d'Amelia Edwards
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