Atelier-de-Chronobiologie-Clinique-SFRMS-2011
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ATELIER CHRONOBIOLOGIE EN CLINIQUE 2011 Approches Chronobiologiques Troubles du Rythme Circadien du Sommeil : Photothérapie & Mélatonine Le 8 avril 2011 Paris Hôpital de l’Hôtel Dieu Table des matières • Programme • Support pédagogique Revues en français : o Classification internationale des troubles des rythmes circadiens circadiens. circadiens C Gronfier, Sommeil-vigilance, 2007 (1 article) o Numéro spécial chronobiologie, chronobio coordonné par S Royant Parola et C Gronfier. Médecine du Sommeil, 2009. (4 articles) rticles) o Numéro uméro spécial travail posté, posté coordonné par D Léger. Arch Mal Profs Enviro, Enviro 2009 (9 articles) Recommandations internationales (en anglais) : o Evaluation valuation and recommendations for circadian sleep disorders. disorders Sleep, 2007 (3 articles) o Light therapy for circadian rhythm sleep disorders and affective disorders. M. Terman, In Principles and Practice of Sleep Medicine, Kryger (ed), 2005 (1 article) Lieu de formation : Ville : PARIS Adresse : Hôtel Dieu, 1 Place du Parvis Notre Dame, 75004 Paris PROGRAMME Groupe de travail Chronobiologie Dr Bruno Claustrat Biologiste, Spécialiste de la mélatonine, HCL, Lyon Dr Claude Gronfier Neurobiologiste, Spécialiste des rythmes biologiques, Inserm, Lyon Prof Damien Léger Clinicien, Spécialiste du sommeil, Hôtel-Dieu, Paris ATELIER CHRONOBIOLOGIE EN CLINIQUE 2011 Approches Chronobiologiques Troubles du Rythme Circadien du Sommeil : Photothérapie & Mélatonine Dr Eric Mullens Clinicien, Spécialiste du sommeil, département du Tarn Dr Alain Nicolas Clinicien, Psychiatre, Spécialiste du sommeil, Hôpital du Vinatier, Lyon Dr Maria Quera-Salva Clinicienne, Spécialiste du sommeil, Garches, Paris Dr Sylvie Royant-Parola Clinicienne, Psychiatre, Spécialiste du sommeil, Paris Le 8 avril 2011 Paris Hôpital de l’Hôtel Dieu Dr Carmen Schröder Clinicienne, Psychiatre, Spécialiste du sommeil et des rythmes biologiques, Strasbourg Dr Jacques Taillard Neurobiologiste, Spécialiste des rythmes biologiques, CNRS, Bordeaux Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil : N° SIRET : 494 968 969 00019 N° SIREN : 494 968 969 APE : 913E Agrément comme organisme de formation professionnelle : 82 69 09438 69 Organisation : Formation proposée par le Groupe de Travail SFRMS « Chronobiologie » : Contact/inscriptions : Cécile Cornibert /chargée de mission SFRMS : [email protected] Tél. : 01 43 20 67 96 Fax : 01 48 56 27 87 Programme de la journée de formation 08h00 - 08h30 Ateliers Accueil des stagiaires, distribution des documents Aspects théoriques 08h30 - 9h30 9h30-10h00 Les rythmes circadiens : Principes de base, mécanismes biologiques - Claude Gronfier Les troubles du rythme circadien du sommeil (ICSD-2) Avance et retard de phase, libre-cours, irrégulier - Sylvie Royant-Parola 10h00 - 10h15 Pause Café 10h15-11h00 Rythmes imposés : - Damien Léger Jet Lag, Travail posté A1 A2 A3 A4 Questionnaires, agenda de sommeil – étude de cas cliniques (1h00)- SRP Actimétrie – comment, pourquoi et étude de cas cliniques (1h00) - CG Photothérapie - recommandations et étude de cas cliniques (1h00) - DL Mélatonine – principes, recommandations et étude de cas cliniques (1h00) Organisation et fonctionnement des ateliers o Les 4 ateliers seront organisés en rotation pour que l’ensemble des stagiaires puissent être en contact avec l’ensemble des formateurs. o Les groupes seront composés de 5 personnes maximum. o Pour que tous les stagiaires soient formés sur des bases communes, une introduction générale aux différentes techniques sera donnée de 11h00 à 12h00 avant la séparation en groupes. Tableau de rotation : (ce tableau est donné à titre indicatif, une évolution peut-être envisagée après définition des groupes en fonction du niveau initial de chacun) A1 : Quest. / Agenda A2 : Actimétrie A3 : Photothérapie A4 : Mélatonine 13h00-14h00 G1 G2 G3 G4 14h00-15h00 G2 G3 G4 G1 15h00-16h00 G3 G4 G1 G2 16h00-17h00 G4 G1 G2 G3 Ateliers pratiques 11h00 – 12h00 Introduction des ateliers, équipement, répartition en groupes 12h00 – 13h00 Déjeuner sur place 13h00 - 15h00 Ateliers de travail en groupes (études de cas) 1er Atelier (A1, A2, A3 ou A4) – 1h00 2ème Atelier ((A1, A2, A3 ou A4) – 1h00 Pause café 13h00 - 15h00 17h00 – 18h00 3ème Atelier (A1, A2, A3 ou A4) – 1h00 4ème Atelier ((A1, A2, A3 ou A4) – 1h00 Discussion générale, évaluation Evaluation des participants: Une évaluation des participants sera réalisée à partir de cas cliniques (patients atteints de troubles du rythme circadien du sommeil ou de dépression saisonnière) sur la base de l’analyse des questionnaires et des tracés d’actigraphie des patients. Evaluation de la Formation: Un questionnaire d’évaluation de la formation sera remis aux participants en début de stage, il devra être complété et remis en fin de formation. Les troubles du rythme circadien du sommeil N° 16 - NOVEMBRE 2007 L a nouvelle classification Internationale des troubles du sommeil (ICSD-2, 2005) est apparue 15 ans après la 1ère version et 7 ans après la révision de 1997 (ICSD 1990, révision 1997). La nomenclature change mais les 6 principaux types demeurent (1-retard, 2-avance, 3-irrégulier, 4-libre-cours, 5 jet-lag et 6-travail posté). Trois nouvelles classes remplacent l’ancienne du « Trouble du rythme circadien du sommeil non spécifié » ; ce sont les troubles 7 - dus à une condition médicale, 8 - autres et 9 - dus à une drogue ou une substance. Le nombre de critères définissant chacun des troubles a été généralement réduit, la pathophysiologie a été mise à jour d’après les derniers travaux publiés dans la littérature et l’aspect circadien impliqué est mieux défini. SOMMAIRE La nouvelle classification est la suivante : Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Conséquences de la privation de sommeil chez les professionnels de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 « Cyclic Alternating Pattern » : physiopathologie, applications et utilité clinique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Sommeil paradoxal et plasticité synaptique . . . . . . . . . 7 Genèse des rythmes circadiens dans le cerveau : ce que la drosophile nous dit . . . . . . . . 11 Les troubles du rythme circadien du sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 CIRCADIAN-RHYTHM SLEEP DISORDERS 1. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Delayed Sleep Phase Type (Delayed Sleep Phase Disorder) 2. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Advanced Sleep Phase Type (Advanced Sleep Phase Disorder) 3. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Irregular Sleep-WakeType (Irregular Sleep-Wake Rhythm) 4. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Free-Running Type (Nonentrained Type) 5. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Jet Lag Type (Jet Lag Disorder) 6. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Shift WorkType (Shift Work Disorder) 7. Circadian Rhythm Sleep Disorder Due to Medical Condition 8. Other Circadian Rhythm Sleep Disorder (Circadian Rhythm Disorder, NOS) 9. Other Circadian Rhythm Sleep Disorder Due to Drug or Substance Note : les noms formels des troubles sont dictés par les versions précédentes du système International de Classification des Maladies (ICD) et, pour des raisons de cohérence avec ce système, ils doivent être maintenus. Etant donné la lourdeur et longueur de ces noms, les noms communs préférés sont donnés entre parenthèse et sont fréquemment utilisés dans le texte. Pour un sommeil optimal, les horaires du sommeil doivent être en accord avec le rythme circadien de la propension au sommeil et à la veille. De ce fait, un trouble du sommeil récurrent ou chronique peut résulter d’altérations du système circadien ou d’un mauvais alignement entre le timing du rythme circadien de la propension au sommeil et les environnements sociaux et physiques de 24 heures. Ces troubles peuvent apparaître quand l’environnement physique est altéré par rapport à l’heure circadienne interne ou quand le système circadien interne est altéré par rapport à l’environnement externe. En plus des facteurs physiologiques et environnementaux, des comportements mal adaptés peuvent influencer l’allure et la sévérité des troubles du rythme circadien du sommeil. Critères Généraux d’un Trouble du Rythme Circadien du Sommeil : A. Il existe un profil de perturbation du sommeil persistant ou récurrent dû primairement à l’un des points suivants : i. altération du système circadien (donneur de temps interne) ii. mauvais alignement entre le rythme circadien endogène et les facteurs exogènes qui affectent l’heure ou la durée du sommeil B. La perturbation du sommeil liée au système circadien conduit à une insomnie, une somnolence diurne excessive ou les deux. C. La perturbation du sommeil est associée à une altération du fonctionnement social, professionnel ou autre. Tous les troubles décrits dans les sections suivantes impliquent une difficulté de sommeil qui intègre chacun des critères cidessus. Les caractéristiques spécifiques qui définissent chaque type de trouble du rythme circadien du sommeil sont incluses dans les critères individuels de diagnostics. Pour des raisons de place, nous ne donnerons pas ici une traduction littérale de l’ICSD-2, mais uniquement les nouvelles définitions et les caractéristiques importantes des différents types de troubles. 1. “Circadian Rhythm Sleep Disorder, Delayed Sleep Phase Type (Delayed Sleep Phase Disorder)” Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Retard de Phase du Sommeil (Trouble de Retard de Phase du Sommeil) Autres noms : syndrome de retard de phase du sommeil, profil de retard de phase du sommeil. Prévalence : la prévalence exacte dans la population générale est inconnue. Le trouble est plus commun chez les adolescents et les jeunes adultes (7 %-16 %). Il est estimé que le DSP s’observe dans environ 10 % des patients vus pour insomnie chronique en cliniques de sommeil. Composante familiale : aucune n’était connue dans la précédente classification. Il est précisé dans la nouvelle classification qu’une histoire familiale positive peut être présente dans environ 40 % des individus avec DSP. Des polymorphismes du gène horloge hPer3, de l’arylkylamine N-acetyltransferase, du HLA (human leukocyte antigene) et du gène horloge clock pourraient être associés au retard de phase du sommeil. Diagnostic différentiel : quelques points à souligner dans la nouvelle classification : Le DSP doit être distingué du profil de sommeil « normal », en particulier chez l’adolescent et le jeune adulte qui maintiennent un cycle de sommeil retardé sans difficulté ou fonctionnement altéré. Le DSP doit être distingué des autres causes de difficulté à maintenir le sommeil, incluant les insomnies « primaires » et « secondaires ». Dans le DSP, l’initiation du sommeil et son maintien sont normaux lorsque le patient a la possibilité de dormir à ses horaires préférés. Critères minimum, critères de sévérité et critères de durée : ils n’existent plus dans la nouvelle classification. Critères Diagnostiques Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Retard de Phase du Sommeil : Seuls 4 critères sont utilisés (7 dans l’ancienne classification) : A. Il existe un retard dans la phase de l’épisode de sommeil principal par rapport aux heures souhaitées de coucher et de réveil ; ceci est mis en évidence par une plainte chronique ou récurrente d’incapacité à s’endormir à une heure conventionnelle souhaitée et une incapacité à se réveiller à une heure souhaitée socialement acceptable. B. Lorsqu’ils ont la possibilité de choisir leurs horaires préférés, les patients présentent un sommeil de qualité et de durée normales pour leur âge et maintiennent une phase d’entraînement (synchronisation) retardée, mais stable, avec le cycle veille-sommeil de 24 heures. Les troubles du rythme circadien du sommeil International Classification of Sleep Disorders (ICSD-2) - Second Edition, 2005 - Ed. American Academy of Sleep Medicine (AASM) - Claude Gronfier, Ph.D. - Département de Chronobiologie, Inserm U846, Lyon Centres agréés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 13 2. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Advanced Sleep Phase Type (Advanced Sleep Phase Disorder) Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Avance de Phase du Sommeil (trouble d’avance de phase du sommeil) Autres noms : syndrome d’avance de phase du sommeil, avance de phase, profil d’avance de phase du sommeil. Prévalence : elle était « rare » dans l’ancienne classification. Il est maintenant indiqué que la prévalence d’ASP est d’environ 1 % chez les individus d’âge moyen et âgés et qu’elle augmente avec l’âge. Composante familiale : aucune n’était connue dans la précédente classification. Il est précisé dans la nouvelle classification que plusieurs cas familiaux d’ASP ont été identifiés. Des facteurs génétiques devraient être suspectés chez les patients les plus jeunes. Une mutation du gène horloge hPer2 était présente dans une grande famille avec ASP. D’autres pedigrees ne sont pas porteurs de cette mutation, suggérant une hétérogénéité génétique. Critères Diagnostiques Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Avance de Phase du Sommeil : Seuls 4 critères sont utilisés (6 dans l’ancienne classification) : A. Il existe une avance dans la phase de l’épisode de sommeil principal par rapport aux heures souhaitées de coucher et de réveil ; ceci est mis en évidence par une plainte chronique ou récurrente d’incapacité à rester éveillé jusqu'à l’heure souhaitée et une incapacité à rester endormi jusqu'à une heure souhaitée et socialement acceptable. B. Lorsqu’ils ont la possibilité de choisir leurs horaires préférés, les patients présentent un sommeil de qualité et de durée normales pour leur âge avec une phase d’entraînement (synchronisation) avancée, mais stable, avec le cycle veille-sommeil de 24 heures. 14 C. L’agenda de sommeil ou le suivi actigraphique sur au moins 7 jours montrent une avance stable des horaires de l’épisode habituel de sommeil. Note : de plus, une avance dans le timing d’autres rythmes circadiens, tels que le minimum de la température corporelle ou le DLMO (dim light melatonin onset), est utile pour confirmer l’avance de phase. D. La perturbation du sommeil n’est pas mieux expliquée par un autre trouble du sommeil actuel, un trouble médical ou neurologique, un trouble mental, un trouble de la consommation de substance. Diagnostic différentiel : quelques points à souligner dans la nouvelle classification : L’ASP doit être distingué du profil de sommeil « normal », en particulier chez le sujet âgé qui maintient un cycle de sommeil avancé sans difficulté ou fonctionnement altéré (chronotypes matinaux). L’ASP doit être distingué des autres causes d’éveil matinal, incluant les insomnies « primaires » et « secondaires ». Le trouble dépressif majeur est une cause commune d’éveil matinal qui doit être considérée. Ces patients ne manifestent généralement pas de somnolence de début de soirée qui est caractéristique de l’ASP. Critères minimum, critères de sévérité et critères de durée : ils n’existent plus dans la nouvelle classification. 3. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Irregular Sleep-Wake Type (Irregular Sleep-Wake Rhythm) Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Veille-Sommeil Irrégulier (Rythme Veille-Sommeil Irrégulier) Autres noms : sans rythme circadien, rythme veille-sommeil perturbé dans son ensemble, rythme circadien de faible amplitude, rythme veille-sommeil chaotique. Critères Diagnostiques Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Veille-Sommeil Irrégulier Seuls 4 critères sont utilisés (7 dans l’ancienne classification) : A. Il existe une plainte chronique d’insomnie, de somnolence excessive ou les deux. B. L’agenda de sommeil ou le suivi actigraphique sur au moins 7 jours montrent de multiples épisodes de sommeil irréguliers au cours d’une période de 24 heures. C. La durée totale de sommeil par 24 heures est généralement normale pour l’âge. D. La perturbation du sommeil n’est pas mieux expliquée par un autre trouble du sommeil actuel, un trouble médical ou neurologique, un trouble mental, un trouble de l’utilisation de substance. Diagnostic différentiel : une analyse précise de l’agenda de sommeil ou de l’actigraphie montrera de multiples épisodes de sommeil irréguliers au cours des 24 heures. Critères minimum, critères de sévérité et critères de durée : ils n’existent plus dans la nouvelle classification. 4. Circadian Rhythm Sleep Disorder, FreeRunning Type (Nonentrained Type) Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Libre-Cours (Type nonentraîné) Autres noms : syndrome de cycle veillesommeil différent de 24 heures, Syndrome hypernycthéméral. Prévalence : de rares cas ont été décrits chez les individus voyants, mais l’incidence exacte de ce trouble est inconnue. La précédente classification faisait état d’une incidence élevée des troubles du sommeil chez l’aveugle, avec 40 % des patients évoquant la nature cyclique de leurs symptômes. La nouvelle classification indique que plus de la moitié des aveugles sont supposés avoir un trouble du rythme circadien du sommeil de type libre-cours (type non-entraîné) ; qu’environ 70 % des aveugles se plaignent de troubles du sommeil, et que 40 % ont des troubles cycliques (récurrents). Critères Diagnostiques Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Libre-Cours (Type non-entraîné) Seuls 3 critères sont utilisés (5 dans l’ancienne classification) : A. Il existe une plainte d’insomnie ou de somnolence excessive liée à une synchronisation anormale entre le cycle lumière-obscurité de 24 heures et le rythme circadien endogène de la propension au sommeil et à la veille. B. L’agenda de sommeil ou le suivi actigraphique sur au moins 7 jours montrent un profil d’horaires de sommeil et de veille qui typiquement se retardent chaque jour avec une période de plus 24 heures. Note : l’agenda de sommeil ou le suivi actigraphique sur plus de 7 jours sont préférables afin d’identifier clairement la dérive quotidienne. C. La perturbation du sommeil n’est pas mieux expliquée par un autre trouble du sommeil actuel, un trouble médical ou neurologique, un trouble mental, un trouble de la consommation de substance. Critères minimum, critères de sévérité et critères de durée : ils n’existent plus dans la nouvelle classification. 5. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Jet Lag Type (Jet Lag Disorder) Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Jet Lag (Trouble du Jet Lag) Autres noms : syndrome du changement de zone horaire, syndrome du Jet Lag (décalage horaire). Facteurs prédisposants et précipitants : Apparaissent dans la nouvelle classification les notions que la dette de sommeil, les positions assises prolongées et inconfortables, la qualité et la pression de l’air, le stress, et une consommation excessive de caféine et d’alcool peuvent augmenter la sévérité de l’insomnie et l’altération de la vigilance et du fonctionnement associés avec les voyages transméridiens. Critères Diagnostiques Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Jet Lag (Trouble du Jet Lag) Seuls 3 critères sont utilisés (7 dans l’ancienne classification) : A. Il existe une plainte d’insomnie ou de somnolence excessive liée à un voyage transméridien rapide (jet) à travers au moins deux zones horaires. B. Il existe une altération associée du fonctionnement de veille, une sensation de malaise (mal être), ou des symptômes somatiques tels qu’un trouble gastro-intestinal dans les 1-2 jours du voyage. C. La perturbation du sommeil n’est pas mieux expliquée par un autre trouble du sommeil actuel, un trouble médical ou neurologique, un trouble mental, un trouble de la consommation de substance. Critères minimum, critères de sévérité et critères de durée : ils n’existent plus dans la nouvelle classification. 6. Circadian Rhythm Sleep Disorder, Shift WorkType (Shift Work Disorder) Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Travail Posté (Trouble du Travail Posté) Autres noms : trouble du travail posté. Prévalence : la proportion des travailleurs postés dans la population active des pays industrialisés est passée de 5-8 % dans la dernière classification à 20 % dans la nouvelle classification. La prévalence estimée du trouble du travail posté demeure entre 2-5 %, mais elle pourrait être sensiblement plus élevée si on incluait les postes du matin. Début, évolution et complications : la nouvelle classification indique que, puisque le travail posté est souvent combiné avec de longues heures de travail, la fatigue peut être un facteur compliquant. L’adaptation circadienne est souvent contrecarrée par une exposition à la lumière au mauvais moment de la journée et la tendance de la plupart des travailleurs à reprendre des activités de jour et un sommeil de nuit durant les week-ends et les vacances. Critères Diagnostiques Trouble du Rythme Circadien du Sommeil, Type Travail Posté Seuls 4 critères sont utilisés (5 dans l’ancienne classification) : A. Il existe une plainte d’insomnie ou de somnolence excessive associée à des postes de travail récurrent qui chevauchent les horaires habituels de sommeil. B. Les symptômes sont associés avec le travail posté sur une durée d’au moins un mois. C. L’agenda de sommeil ou le suivi actigraphique sur au moins 7 jours montrent un système circadien perturbé et des horaires de sommeil mal alignés (synchronisés). Critères minimum, critères de sévérité et critères de durée : ils n’existent plus dans la nouvelle classification. Diagnostic différentiel : dans la nouvelle classification : une frustration croissante, des attentes négatives et une pauvre hygiène de sommeil peuvent prédisposer l’individu au développement d’une insomnie psychophysiologique co-existante. Une consommation de substances et d’alcool ou une dépendance peuvent résulter d’efforts à traiter le trouble du sommeil. 7. Circadian Rhythm Sleep Disorder Due to Medical Condition Trouble du Rythme Circadien du Sommeil dû à une Condition Médicale Autres noms : aucun Caractéristiques essentielles : le trouble du rythme circadien du sommeil dû à une condition médicale est une condition médicale ou neurologique primaire sousjacente. Selon le trouble neurologique ou médical sous-jacent, les patients peuvent présenter une variété de symptômes, incluant une insomnie et une somnolence excessive. Le profil veille-sommeil peut aller d’altérations de la phase à des profils veille-sommeil irréguliers. Critères Diagnostiques Trouble du Rythme Circadien du Sommeil dû à une condition médicale A. Il existe une plainte d’insomnie ou de somnolence excessive liée à une altération du système circadien ou un mauvais alignement entre le système circadien et les facteurs exogènes qui affectent le timing et la durée du sommeil. B. Un trouble médical ou neurologique sous-jacent explique de manière prédominante le trouble du rythme circadien du sommeil. C. L’agenda de sommeil ou le suivi actigraphique sur au moins 7 jours montrent un rythme circadien perturbé ou de faible amplitude. D. La perturbation du sommeil n’est pas mieux expliquée par un autre trouble du sommeil actuel, un trouble mental, la consommation de médicament, ou un trouble de la consommation de substance. Sous-types Cliniques et pathophysiologiques : plusieurs conditions médicales et neurologiques ont été associées à des perturbations des rythmes circadiens : Démence et Alzheimer (altérations de la phase du sommeil, diminution de l’amplitude ou disparition des rythmes circadiens, sundowning), troubles du mouvement (plusieurs altérations circadiennes dans la Maladie de Parkinson et fluctuations motrices selon un rythme diurne), cécité (les aveugles avec un trouble de type libre-cours devraient être codés avec un trouble de type libre-cours ; les autres troubles de rythme peuvent être codés ici), encéphalopathie hépatique (insomnie et somnolence excessive, et des troubles de type retard de phase peuvent être observés chez les patients atteints de cirrhose). 8. Other Circadian Rhythm Sleep (Circadian Rhythm Disorder Disorder, NOS) Autre Trouble du Rythme Circadien du Sommeil (Trouble du Rythme Circadien) Troubles qui 1) satisfont les critères généraux de trouble du rythme circadien du sommeil tels qu’ils sont définis plus haut ; 2) ne sont pas dus à une drogue ou une substance, et 3) ne remplissent pas les critères pour d’autres troubles du rythme circadien du sommeil classifiés ici. 9. Other Circadian Rhythm Sleep Disorder Due to Drug or Substance Autre Trouble du Rythme Circadien du Sommeil dû à une Drogue ou une Substance Les troubles du rythme circadien du sommeil C. L’agenda de sommeil ou le suivi actigraphique sur au moins 7 jours montrent un retard stable des horaires de l’épisode habituel de sommeil. Note : de plus, un retard dans le timing d’autres rythmes circadiens, tels que le minimum de la température corporelle ou le DLMO (dim light melatonin onset), est utile pour confirmer le retard de phase. D. La perturbation du sommeil n’est pas mieux expliquée par un autre trouble du sommeil actuel, un trouble médical ou neurologique, un trouble mental, un trouble de la consommation de substance. Troubles qui 1) satisfont les critères généraux de trouble du rythme circadien du sommeil tels qu’ils sont définis plus haut ; 2) sont dus à une drogue ou une substance, et 3) ne remplissent pas les critères pour d’autres troubles du rythme circadien du sommeil classifiés ici. Une version détaillée de cet article est disponible sur www.sfrms.org 15 Médecine du sommeil (2009) 6, 31—34 32 J. Taillard more psychostimulants. The morningness/eveningness questionnaire developed by Horne and Ostberg is the gold standard but has some limitations (19 items, unadapted to shift workers, etc.) and must be corrected with age. A brief description of morning and evening types followed by a self-assessment of the chronotype could be an alternative in sleep clinic. © 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. FICHE PRATIQUE Introduction L’évaluation du chronotype en clinique du sommeil Clinical evaluation of the chronotype in sleep medicine J. Taillard Genpphass—CNRS UMR-5227, groupe hospitalier Pellegrin, CHU de Bordeaux, université de Bordeaux, 33076 Bordeaux cedex, France Reçu le 3 janvier 2009 ; accepté le 2 février 2009 Disponible sur Internet le 2 avril 2009 MOTS CLÉS Chronotype ; Questionnaire de matinalité, vespéralité KEYWORDS Chronotype; Morningness, eveningness questionnaire Résumé L’examen visuel d’un agenda du sommeil permet de diagnostiquer les troubles du rythme circadien du sommeil (TRCS) et de visualiser une mauvaise hygiène du sommeil ou un syndrome d’insuffisance du sommeil. Les questionnaires de chronotypes, qui permettent d’identifier les sujets du matin ou du soir, présentent un intérêt indéniable en clinique du sommeil mais ne peuvent pas être utilisés pour confirmer un TRCS. L’estimation du chronotype permet d’expliquer les horaires de sommeil et leur stabilité, la durée du sommeil, les besoins de sommeil, la qualité du sommeil, la somnolence matinale, l’adaptation au travail posté, etc. De plus, les sujets du soir sont confrontés à une privation chronique de sommeil les jours de travail qu’ils compensent en allongeant la durée du sommeil les jours de repos et en consommant des substances éveillantes. Le questionnaire de matinalité et vespéralité de Horne et Ostberg serait le questionnaire de référence, mais celui-ci présente certaines limites (19 items, non adapté aux sujets travaillant en poste ou de nuit, etc.) et doit prendre en compte l’âge des sujets. En revanche, le fait de présenter les caractéristiques des sujets du matin et du soir et de demander ensuite au sujet d’estimer son chronotype serait une alternative en clinique du sommeil. © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Summary Sleep logs are recommended as a method in the assessment of patients with circadian rhythm sleep disorders (CRSD). This tool can evaluate bad sleep hygiene and insufficient sleep syndrome. Chronotype questionnaires developed to assess morning and evening preferences cannot be used as an assessment of CRSD. However, chronotype is an important predictor of sleep timings, sleep stability, sleep duration, sleep need, sleep quality, morning sleepiness, and adaptability to shift work, etc. Evening types built up a sleep debt during the week for which they compensate on free days by lengthening their sleep and by consuming Adresse e-mail : [email protected]. 1769-4493/$ — see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.msom.2009.02.003 L’estimation du chronotype (sujet du matin, sujet du soir) par questionnaire va fournir des informations sur les caractéristiques circadienne et homéostatique du cycle veille/sommeil d’un patient. Ces informations vont permettre au clinicien de mieux appréhender les besoins de sommeil du patient, les troubles du sommeil liés aux chronotypes extrêmes. Elles vont éclairer les données obtenues sur l’hygiène du cycle veille/sommeil, l’addiction aux substances éveillantes, ainsi que sur la comorbidité ressentie, en particulier l’humeur. Elles permettront de mieux déterminer l’heure de début de la luminothérapie, si un traitement est mis en place. Cependant, l’estimation du chronotype par questionnaire n’est pas recommandée par l’American Academy of Sleep Medecine (AASM) pour diagnostiquer les troubles du rythme circadiens du sommeil (TRCS) ou estimer l’adaptation à des horaires anormaux. Dans le cadre de la prise en charge diagnostique et thérapeutique des TRCS, l’AASM en 2007 recommande l’agenda du sommeil. C’est l’outil de référence pour le diagnostic du syndrome d’avance de phase, du syndrome de retard de phase, du syndrome hypernycthéméral (libre-cours), du rythme veille-sommeil irrégulier et du trouble du sommeil lié au travail posté [1—3]. L’actigraphie est recommandée pour apprécier l’effet du traitement. L’objectif de ce travail est de présenter certains questionnaires de matinalité/vespéralité dont l’utilisation en clinique du sommeil permet d’accéder rapidement au chronotype du patient sans avoir à analyser un agenda de sommeil nécessairement établi sur une période assez longue. Rappel des données de l’agenda du sommeil L’agenda du sommeil est un outil simple, peu coûteux est très puissant qui permet de diagnostiquer les TRCS à l’exception des troubles du décalage horaire. Une analyse visuelle de l’agenda permet de déterminer simplement l’organisation (horaires, durée, etc.) du sommeil jour après jour. Pour cela, le sujet doit consigner l’heure de coucher, l’heure d’extinction des lumières, les périodes de sommeil nocturne, l’heure de réveil matinal, l’heure de lever, les périodes de sommeil diurne (sieste). La durée de l’agenda doit se faire au moins sur trois semaines pour avoir une bonne évaluation des horaires du sommeil pendant les jours de travail et de repos. Une analyse quantitative du sommeil peut être effectuée, mais elle impose une bonne compliance du sujet et surtout une bonne perception de son sommeil. Dans le syndrome de retard de phase, l’heure d’endormissement est tardive (2—6 heures) de même que l’heure de lever (10—14 heures). Dans le syndrome d’avance de phase, les heures de coucher (souvent avant 20 heures) et de lever (avant quatre heures) sont très précoces. Dans ces deux syndromes l’endormissement, même s’il est décalé, doit être rapide et le sommeil stable. Dans le syndrome hypernycthéméral, les heures de coucher et de lever se décalent progressivement d’un jour à l’autre. Dans le rythme veille-sommeil irrégulier, on note de nombreuses siestes diurnes et un sommeil entrecoupé de longs éveils. L’agenda de sommeil permet aussi de confirmer une mauvaise hygiène de sommeil (heures de coucher et de lever irrégulières) et un syndrome d’insuffisance de sommeil (une dette de sommeil pendant les jours de travail compensée par un allongement considérable de la durée du sommeil pendant les jours de repos). Questionnaire de chronotype Description des chronotypes Même si l’estimation du chronotype (sujet du matin, sujet du soir) ne permet pas de porter un diagnostic de TRCS, elle donne des informations très utiles dans la pratique clinique en médecine du sommeil. Ainsi les sujets du matin sont fatigués le soir, se couchent et se lèvent tôt, se réveillent en forme et alerte et trouvent qu’il est difficile de rester éveillé la nuit. Les sujets du soir ont leurs performances au maximum le soir, se couchent et se lèvent relativement tard, se réveillent fatigués et trouvent qu’il est difficile de rester éveillé le matin. Les chronotypes seraient associés à plusieurs polymorphismes au niveau de gènes impliqués dans l’horlogerie circadienne (Clock et Per3) [4,5]. Il est donc relativement acceptable de penser que les préférences d’horaires du sommeil soient sous contrôle génétique. L’estimation du chronotype évolue au cours de l’âge : les enfants sont généralement du matin, progressivement ils deviennent du soir pour atteindre un maximum de vespéralité autour de l’âge de 20 ans et ensuite progressivement, ils redeviennent du matin avec l’âge [6]. Dans une population d’adultes (17—80 ans), on observe 40 % de sujets du matin et 11 % de sujets du soir [7]. Après correction de l’effet de l’âge sur le chronotype, on observe 25 % de sujets du matin et 26 % de sujets du soir dans une population âgée de 30 à 49 ans [8] ; et 28 % de sujets, du matin et 20 % de sujet, du soir dans une population de 44 à 58 ans [9]. La phase circadienne de nombreuses variables comportementales et physiologiques apparaît en moyenne deux heures plus tôt chez les sujets du matin comparativement aux sujets du soir [10—13]. L’évaluation du chronotype en clinique du sommeil La régulation homéostatique du sommeil serait aussi différente en fonction du chronotype. Les sujets du matin accumuleraient plus rapidement la pression homéostatique pendant l’éveil et la dissiperaient plus rapidement au cours du sommeil que les sujets du soir [13,14]. De plus, les sujets du soir exprimeraient des besoins de sommeil plus grands que les sujets du matin [7,9]. Les durées de sommeil et les heures de lever et de coucher sont beaucoup plus stables chez les sujets du matin que chez les sujets du soir [7,15]. Ainsi, les sujets du matin présenteraient une rigidité du sommeil et des habitudes de vie, tandis que les sujets du soir présenteraient une flexibilité du sommeil et des habitudes de vie [10]. Cette mauvaise hygiène du sommeil, additionnée à des besoins plus grands et des horaires préférentiels de sommeil différents de ceux imposés par notre société, font que les sujets du soir se trouvent en dette de sommeil pendant les jours de travail et tentent de compenser cette dette de sommeil en allongeant leur durée de sommeil pendant les jours de repos [7,9,16]. Cela peut expliquer pourquoi les sujets du soir ont un plus grand penchant pour la consommation de substances éveillantes [7,17]. Les sujets du soir auraient aussi une plus grande facilité à s’adapter au travail de nuit ou posté [18]. Concernant les traits psychologiques, il ressort de différentes études que les sujets du soir ont tendance à être des personnes extraverties, impulsives, neurotiques et avides de sensations [19,20]. Nous avons aussi montré que le chronotype est lié à des plaintes du sommeil spécifiques, la tendance à être du matin serait liée à des difficultés de maintien de sommeil et l’impossibilité de se rendormir dans le petit matin, et la tendance à être du soir serait liée à des difficultés d’endormissement et une somnolence matinale [21,22]. La tendance à être du soir serait aussi liée au trouble de l’humeur [22]. Le questionnaire de Horne et Osberg Le questionnaire de matinalité/vespéralité élaboré par Horne et Ostberg [23] est actuellement le plus utilisé pour estimer le chronotype chez l’adulte et c’est celui proposé par l’AASM. Il est composé de 19 questions portant sur les préférences de vie (activité, cycle veille/sommeil, repas) et l’état de fatigue et somnolence à certain moment de la journée. Ce questionnaire et son interprétation sont disponibles en français sur le site www.cet.org. Les propriétés psychométriques de ce questionnaire sont bonnes [24]. En revanche, ce questionnaire n’est pas adapté aux personnes qui travaillent suivant des horaires inhabituels. Le score total du questionnaire peut varier entre 16 et 86. Un score inférieur à 42 identifie les sujets du soir et un score supérieur à 58 identifie les sujets du matin. Les deux chronotypes extrêmes sont identifiés lorsque le score est inférieur à 31 (sujet nettement du soir) et supérieur à 69 (sujet nettement du matin). Comme ce questionnaire est très sensible à l’âge nous avons proposé une classification adaptée aux sujets matures (de 44 à 58 ans : un score inférieur à 53 identifie les sujets du soir et un score supérieur à 64 identifie les sujets du matin). Les deux chronotypes extrêmes sont identifiés lorsque le score est inférieur à 47 (sujet net- 33 Médecine du sommeil (2009) 6, 12—24 tement du soir) et supérieur à 69 (sujet nettement du matin). Terman et Terman [25] proposent des horaires de luminothérapie adaptés en fonction du score du questionnaire. Ces horaires adaptés sont proposés sur le site www.cet.org. Toutefois, ces recommandations ne prennent pas en compte l’âge des sujets. Le questionnaire de chronotype de Munich MISE AU POINT Un autre questionnaire décrit par l’AASM est le questionnaire de chronotype de Munich développé par Roenneberg et al. [16]. Ce questionnaire est beaucoup plus facile à utiliser que le questionnaire de Horne et Ostberg. Les sujets doivent donner l’heure à laquelle ils se couchent, l’heure à laquelle ils s’endorment, l’heure à laquelle ils se réveillent et l’heure à laquelle ils se lèvent pendant les jours de travail et les jours de repos. Ils notent aussi la perception de leur chronotype sur une échelle de 0 (type matinal extrême) à 6 (type tardif extrême). Ce questionnaire permet de déterminer le chronotype sur la base de la localisation du milieu du sommeil (exprimé en heures : minutes calculé entre l’endormissement et le réveil). Le milieu du sommeil calculé pendant les jours de repos permettrait de déterminer le chronotype. Actuellement, une formule permet de calculer le milieu du sommeil corrigé en fonction de l’éventuelle dette de sommeil occasionnée par le travail (MSFSc) et de déterminer le chronotype. Ainsi : MSFSc = MSF — 0,5 × (SLDF — SLD) où SLD = (5 × SLDW + 5× SLDF)/7. MSW : milieu du sommeil pendant les jours de travail ; MSF : milieu du sommeil pendant les jours de repos ; SLDW : durée du sommeil pendant les jours de travail ; SLDF : durée du sommeil pendant les jours de repos ; SLD : durée moyenne de sommeil. Les sujets du matin ont un MSFSc inférieur ou égal à 2,17 et les sujets du soir ont un MSFSc supérieur à 7,25. Ce questionnaire a été largement utilisé (plus de 55 000 personnes âgées de 10 à 90 ans) et pourrait être une alternative à tous les questionnaires permettant d’estimer le chronotype, mais il semble que l’auteur fasse évoluer au fil du temps le calcul du score (milieu du sommeil pendant les jours de repos, ensuite milieu du sommeil en fonction des besoins de sommeil et, pour terminer, milieu du sommeil en fonction de la dette de sommeil, etc.). De plus, ce questionnaire est aussi sensible à l’âge et au sexe. Ce questionnaire n’est pas non plus adapté aux personnes qui travaillent suivant des horaires inhabituels. Ce questionnaire permet de calculer le jet-lag social (jetlag social = MSF—MSW). Si la valeur absolue est supérieure à deux, il existe un jet-lag social qui va entraîner une prise importante de stimulant et pouvant conduire à des troubles de l’humeur. Toutefois, Roenneberg et al. [26] montrent qu’on obtient le même résultat que celui obtenu aux 19 questions du questionnaire de Hörne et Ostberg en interrogeant les sujets sur leur perception sur une échelle de 0 (type matinal extrême) Mélatonine et troubles du rythme veille-sommeil Melatonin and sleep-wake rhythm disturbances B. Claustrat Service d’hormonologie, centre de médecine nucléaire, groupement hospitalier Est, 59, boulevard Pinel, 69677 Bron, France Reçu le 3 janvier 2009 ; accepté le 2 février 2009 Disponible sur Internet le 1 avril 2009 MOTS CLÉS Mélatonine ; Rythme circadien ; Veille-sommeil ; Insomnie KEYWORDS Melatonin; Circadian rhythm; Sleep-wake; Insomnia Résumé La mélatonine, hormone produite par la glande pinéale, est sécrétée préférentiellement pendant la nuit avec un pic situé vers 03 h 00 du matin. Ce rythme endogène est généré par les noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus et entraîné par l’alternance jour/nuit. La lumière artificielle selon les conditions d’administration supprime ou décale la sécrétion de mélatonine. Le rôle de la mélatonine est celui d’un synchroniseur endogène des rythmes circadiens, des rythmes de température et de veille-sommeil en particulier. L’administration de mélatonine est capable d’influencer son rythme endogène selon une courbe de réponse de phase. Cette donnée constitue la base physiologique du traitement des dysrythmies (syndrome de franchissement rapide des fuseaux horaires, syndrome de retard de phase, désynchronisation chez les aveugles). L’intérêt de la mélatonine dans le traitement de l’insomnie, en particulier liée au vieillissement, vient d’être relancé avec la mise sur le marché d’une préparation à libération prolongée. © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Summary Melatonin, a methoxyindole hormone secreted by the pineal gland, is synthesized at night under normal environmental conditions. The endogenous rhythm of secretion is generated by the suprachiasmatic nuclei and entrained to the light/dark cycle. Light is also able to suppress melatonin production according to the light schedule. Melatonin plays the role of an endogenous synchroniser, able to stabilize or to reinforce the rhythms such as core temperature and sleep-wake cycles. Exogenous melatonin is able to influence the endogenous secretion of the hormone according to a phase response curve. There are practical implications for this property in situations where biological rhythms are disturbed (jet-lag, delayed sleep phase syndrome, blind people, insomnia in elderly people). The recent development of an oral Adresse e-mail : [email protected]. 1769-4493/$ — see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.msom.2009.02.001 Mélatonine et troubles du rythme veille-sommeil 13 14 B. Claustrat controlled-release melatonin preparation has reopened the interest of this compound in the treatment of insomnia, especially related to aging. © 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Introduction La mélatonine, hormone sécrétée essentiellement par la glande pinéale, n’est pas une substance de découverte récente, puisqu’elle a été identifiée dès 1958 [1]. Ce composé lipophile de structure indolique qui dérive de la sérotonine après deux étapes de transformation biochimique a pour rôle de renseigner l’organisme sur la position de l’alternance jour/nuit, afin de mettre en phase celui-ci avec l’environnement. Le message hormonal qui s’ajuste sur la durée de la période d’obscurité est traduit à l’échelle des 24 heures et de l’année. Ainsi, la mélatonine participe à la régulation de phénomènes rythmiques, journaliers et saisonniers. Cependant chez l’Homme, son rôle dans le contrôle de phénomènes saisonniers reste difficile à cerner, en particulier sous nos latitudes. Les données développées dans cet article concernent uniquement les interactions de la mélatonine avec les rythmes circadiens. La sécrétion étant positionnée de façon stable pendant la nuit, il était tentant et légitime de vouloir attribuer à cette neurohormone les propriétés d’un hypnotique naturel dès le début de l’aventure scientifique. Après des années de résultats inconstants, la question est relancée avec la mise sur le marché d’une préparation à libération prolongée. Aspects physiologiques Le rythme nycthéméral de mélatonine Le profil journalier et le métabolisme de la mélatonine En l’absence d’un stockage intraépiphysaire, la mélatonine est directement libérée dans le sang après sa synthèse. Le profil plasmatique de mélatonine représente fidèlement la sécrétion hormonale. Celle-ci se situe préférentiellement pendant la nuit, s’étalant sur environ dix heures ; la concentration maximum est atteinte en moyenne vers 03 h 00 à 04 h 00 du matin, mais cette position varie selon le chronotype, alors que les taux diurnes sont indétectables ou très faibles. Si une périodicité de prélèvement d’une heure est suffisante pour évaluer fidèlement la sécrétion, la mise en évidence d’épisodes sécrétoires nécessite un échantillonnage plus fréquent (Fig. 1) [2]. Le message mélatonine présente une grande hétérogénéité d’un sujet à l’autre, alors qu’il est très reproductible chez un même sujet d’un jour à l’autre. Chez certains individus (5 % environ), la sécrétion peut être très discrète ou même exceptionnellement absente, sans conséquence évidente sur la qualité du sommeil ou les capacités d’adaptation à une perturbation des rythmes. La sécrétion s’amortit progressivement avec l’âge, avec une tendance à l’avance de phase, ou une disparition totale chez le vieillard [3]. Le résultat contradictoire (amplitude conservée), obtenu dans des conditions de constante routine par le groupe de Czeisler, va à l’encontre des données générales rapportées au cours du vieillissement pour la plupart des rythmes chez les mammifères [4]. La mélatonine franchit la barrière hématoencéphalique sang à tissu nerveux en particulier. Des récepteurs à la mélatonine sont présents au niveau du système nerveux central. Une petite fraction de la mélatonine est transformée en dérivés de la kynurénine dont le rôle physiologique est encore imprécis, vraisemblablement en relation avec l’excitabilité neuronale. La plus grande partie de la mélatonine est oxydée en 6-hydroxymélatonine par le cytochrome hépatique CYP1A2 ou déméthylée par le CYP2C19. Le produit de sulfatation de la 6-hydroxymélatonine ou 6sulfatoxymélatonine (aMT6S) constitue le catabolite majeur éliminé dans les urines [5]. Le dosage urinaire de l’aMT6S sur diurèse fractionnée (par tranche de 3 ou 4 heures) ou le dosage de la mélatonine salivaire constitue une approche non invasive pour évaluer la sécrétion de mélatonine [6]. Cependant, les recueils de ces échantillons biologiques nécessitent de réveiller les sujets. Le système de régulation de la sécrétion de mélatonine Horloge interne Une horloge interne située dans les noyaux suprachiasmatiques (NSC) contrôle le rythme de mélatonine, comme l’ensemble des rythmes circadiens (veille/sommeil, température, cortisol, comportement alimentaire, etc.). Le fonctionnement autoentretenu de l’horloge circadienne repose sur des mécanismes impliquant des gènes (Clock, Bmal, Per, Cry, etc.) et leurs produits dont certains forment une boucle de rétroaction négative [7]. La sortie du système est représentée par les variations circadiennes de la vasopressine qui constitue le neuromédiateur princeps des NSC. Une combinaison de polymorphismes portant sur les gènes horloges module le chronotype. Un allèle court du gène Per3 est associé préférentiellement au syndrome de retard de phase [8]. Une mutation du gène Per2, conduisant à une modification de la phosphorylation de la protéine de régulation PER2 et par conséquent son turn-over, a été mise en évidence chez une famille présentant un syndrome d’avance de phase [9]. La voie principale de régulation de la sécrétion de mélatonine est polysynaptique, empruntant initialement le système nerveux central jusqu’à la moelle thoracique supérieure, puis le système sympathique. Les noyaux paraventriculaires de l’hypothalamus constituent une structure de régulation intermédiaire importante, impliquant une balance glutamate/gaba dans la genèse de la sécrétion [10]. Le contrôle terminal épiphysaire est assuré par des fibres noradrénergiques issues des ganglions cervicaux supérieurs [11]. Il existe un contrôle parasympathique de moindre importance et un contrôle central à partir de l’habenula encore mal connu. De très nombreux neuromédiateurs sont impliqués dans le contrôle de l’activité Figure 1. Le profil plasmatique de mélatonine est très hétérogène d’un individu à un autre (S1, S2, S3), mais très reproductible chez un même individu (S1a, b, S2a, b, S3a, b). Les flèches indiquent les pics significatifs. épiphysaire mais leur rôle contribue seulement à moduler la transmission noradrénergique. Il existe une boucle de rétrocontrôle, n’obéissant pas aux lois classiques de la physiologie endocrinienne par l’intermédiaire de la mélatonine qui module l’activité électrique et métabolique des NSC par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques [12]. L’alternance lumière/obscurité (ou jour/nuit) L’alternance lumière/obscurité (ou jour/nuit) constitue le synchroniseur majeur du système, par l’intermédiaire des voies d’entraînement photiques. En présence de lumière, l’hyperpolarisation sur la voie rétinohypothalamique inhibe la transmission noradrénergique. Au contraire, celle-ci est activée à l’approche de la nuit et la synthèse de mélatonine est stimulée par suite de l’augmentation de la synthèse de la N-acetyltransférase, enzyme-clé qui catalyse l’avant-dernière étape de la biosynthèse de la mélatonine. L’hormone est libérée passivement à partir du pinéalocyte dans le sang veineux et module l’activité cérébrale après passage de la barrière hématoencéphalique [13]. Cet effet synchroniseur de la lumière peut être objectivé par l’administration de lumière artificielle. Lorsque l’éclairement est administré le soir, un retard de phase est obtenu (Fig. 2b). À l’inverse, une avance de phase est observée après administration de la plage lumineuse tôt le matin (Fig. 2c). L’administration simultanée de plages lumineuses vespérale et matinale peut conduire à un rétrécissement de la sécrétion de mélatonine (Fig. 2d). Les modifications de la photopériode naturelle au cours des saisons peuvent-elles se répercuter sur la sécrétion de mélatonine ? Les résultats à ce sujet sont assez divergents, en particulier parce que l’éclairage artificiel peut exercer un effet de masque1 sur le phénomène. Une variation 1 « L’effet de masquage est le résultat de l’influence d’un stimulus externe sur un paramètre biologique, sans relation avec sa variation rythmique. Par exemple, l’activité physique, à n’importe quelle heure de la journée, induit une augmentation ponctuelle de la température qui se superpose au rythme circadien. Manger, dormir ou changer de posture « brouillent » le rythme de température, témoin de l’activité de l’horloge circadienne. L’enregistrement en « constante routine » permet de « démasquer » la composante endogène des rythmes en éliminant ou en répartissant régulièrement sur les 24 heures les réponses physiologiques aux stimuli environnementaux ou comportementaux. Mélatonine et troubles du rythme veille-sommeil 15 sensibilité spectrale, la lumière bleue (autour de 480 nm) étant la plus active alors que la lumière rouge est sans effet [16]. Il est dose-dépendant et perceptible avec un éclairage de niveau domestique (environ 200 lux), à condition que l’individu y soit directement soumis. Lorsque l’éclairement est administré plusieurs nuits consécutives, la sécrétion de mélatonine échappe à cet effet inhibiteur et se décale progressivement vers le matin (retard de phase). Chez certains aveugles, en l’absence totale de perception de la lumière, le rythme de mélatonine est en libre-cours, avec une période légèrement supérieure à 24 heures. Cependant, l’effet inhibiteur de la lumière est conservé chez quelques cas [17]. Toute perturbation à un niveau quelconque de l’axe de régulation entraîne de façon non spécifique une altération de la sécrétion de la mélatonine, phénomène observé en particulier dans les lésions cervicales où le rythme de mélatonine est aboli et certaines sympathalgies ou dysautonomies [17] ; dans l’algie vasculaire de la face, une avance de phase de la sécrétion associée à une diminution de l’amplitude a été décrite [18]. La sécrétion de mélatonine des migraineux présente une hypersensibilité à la lumière [19]. Dans les dysautonomies, diabétiques, l’amplitude du rythme de mélatonine est diminuée [20]. Le rythme de mélatonine, un marqueur fidèle de l’horloge circadienne Figure 2. Effets de la lumière artificielle sur le profil plasmatique de mélatonine. Lorsque la lumière est administrée une . seule fois pendant la nuit, la sécrétion est inhibée (a) Après administration répétée dans les mêmes conditions, la sécrétion se décale progressivement sur le matin (retard de phase, ). Le profil plasmatique est retardé (b), avancé (c) ou rétréci (d) selon l’heure d’administration de la plage lumineuse (soir, b ; matin, c ; soir plus matin, d). saisonnière est difficile à observer sous nos latitudes, d’autant que les changements d’heure légale au printemps et en automne interfèrent dans les résultats. À une latitude élevée (Finlande), il a été observé chez la femme un élargissement de deux heures du pic sécrétoire de mélatonine en hiver par rapport à la période estivale associé à une réduction du taux des stéroïdes sexuels et une modification du cycle ovarien [14]. L’effet bénéfique de la lumière dans la dépression saisonnière ne trouve pas d’explication dans une modification de la sécrétion de mélatonine, au moins sous nos latitudes. Effet inhibiteur de la lumière La lumière peut aussi exercer un effet inhibiteur sur la sécrétion de mélatonine, selon l’heure d’administration de la plage lumineuse, à condition d’administrer un éclairement suffisant et prolongé à un horaire optimum (2500 lux entre 02 h 00 et 04 h 00 du matin) (Fig. 2a). Ce résultat obtenu par Lewy et al. [15] dès 1980 est important car il montre pour la première fois l’influence de la lumière sur les rythmes biologiques chez l’Homme. Cet effet inhibiteur présente une Il existe une très bonne corrélation entre le score de la réponse au questionnaire de Horne et Ostberg et la phase du rythme de mélatonine, en particulier avec le début de l’ascension nocturne (melatonin onset). De plus, une relation étroite entre le pic de mélatonine plasmatique et le minimum de température est observée. Cette relation de phase est conservée dans les conditions de constante routine. Lorsqu’une plage lumineuse est administrée au voisinage du nadir de température, les décalages des rythmes de mélatonine et de température vont dans le même sens et sont équivalents, suggérant un contrôle commun de ces deux rythmes par une même horloge. Cependant, au contraire du rythme de température, le rythme de mélatonine est peu sensible aux effets de masquage1 , hormis celui exercé par la lumière. Pour éliminer ce phénomène, Lewy et al. préconisent d’enregistrer comme marqueur de phase de l’horloge circadienne le début du profil de mélatonine sous lumière faible, inférieure à 50 lux (dim light melatonin onset, DLMO) [21]. La mélatonine, un synchroniseur endogène chez l’Homme Le rôle physiologique de la mélatonine est difficile à étudier chez l’Homme. Si la mélatonine répond à la définition d’une hormone, le modèle de déficit hormonal corrigé par un apport exogène, classique en endocrinologie, n’existe pas dans l’espèce humaine. En effet, les patients dont le rythme de mélatonine est aboli après exérèse d’un pinéalome ne constituent pas un modèle pur de déficit hormonal en raison des séquelles consécutives à la chirurgie et/ou de la radiothérapie, en particulier sur les structures nerveuses adjacentes. En outre, l’étude des effets sur le sommeil de la suppression de mélatonine par la lumière est impossible à 16 Figure 3. B. Claustrat La mélatonine, un synchroniseur endogène. réaliser, puisque l’administration de lumière nécessite de réveiller les sujets (!) et les -bloquants possèdent une action propre sur le sommeil. Enfin, des antagonistes spécifiques des différents types de récepteurs à la mélatonine ne sont pas encore disponibles pour des études cliniques. La sécrétion de mélatonine se positionne en fonction de l’alternance jour/nuit tout en montrant une relative inertie à l’égard de celle-ci. L’idée générale est que la mélatonine constitue un synchroniseur endogène capable de stabiliser les rythmes circadiens, de les renforcer ou de maintenir leur relation de phase (Fig. 3) [22,23]. Ce rôle de synchroniseur endogène s’affirme progressivement dans la régulation de la plupart des grandes fonctions physiologiques, immunité ou régulation de la pression sanguine par exemple. L’effet sur le rythme de température répond à cette idée, puisque la sécrétion de mélatonine contribue à renforcer la baisse nocturne de la température, facilitant ainsi l’installation du sommeil [24]. Ce résultat est vraisemblablement la conséquence d’une vasodilatation liée à l’activation de récepteurs vasculaires centraux (polygone de Willis, hypothalamus) et/ou périphériques. Les arguments avancés à propos de l’effet sur les rythmes de cortisol et veillesommeil sont plus indirects. Ainsi, les rythmes de cortisol et de mélatonine conservent une étroite relation de phase dans les conditions de libre-cours ou après décalage horaire. De plus, un effet modulateur direct de la mélatonine sur la sécrétion de cortisol est à considérer [25]. Il existe une relation entre le rythme veille/sommeil et la durée de la sécrétion de mélatonine ou sa position. Les longs dormeurs présentent un allongement de la durée de sécrétion de mélatonine et leur température nocturne reste abaissée plus longtemps [26]. Plusieurs études montrent que, lorsque la sécrétion de mélatonine est décalée vers le matin sous l’effet d’un éclairement nocturne intense et répété, le sommeil diurne de récupération présente une architecture plus physiologique s’il est synchrone de la sécrétion de mélatonine. Dans le même temps, la vigilance nocturne est améliorée [27]. Aspects pharmacologiques Les récepteurs à la mélatonine Deux sous-types de récepteurs (MT1 et MT2), couplés aux protéines G, ont été clonés et caractérisés chez les mammifères. Un troisième site de liaison appelé MT3 a été caractérisé comme une enzyme quinone réductase 2. Cette enzyme participe à la protection contre le stress oxydatif. La mélatonine a aussi été décrite comme un ligand pour le récepteur orphelin relié aux rétinoïdes (RZR/ROR␣). Ces données déjà anciennes n’ont pas été confirmées par des travaux récents. Enfin, la mélatonine interagit avec des protéines intracellulaires telles que la tubuline, la calréticuline et la calmoduline (dont la liaison au Ca2+ est antagonisée par la mélatonine). La distribution des récepteurs MT1 et MT2 est ubiquitaire et varie selon les espèces. Les données chez l’Homme n’ont fait l’objet que de quelques publications [28]. Les récepteurs MT1 et MT2 sont exprimés seuls ou isolement dans différents tissus, en particulier dans le système nerveux central. Le récepteur MT1 présente une affinité supérieure à celle de MT2. Dans l’hypothalamus, ces récepteurs sont présents dans les noyaux paraventriculaires où ils sont colocalisés avec les neurones à CRF et les NSC. Il est à noter que chez l’Homme seuls sont présents à ce niveau les récepteurs MT1 dont l’activation contribue à diminuer l’activité électrique neuronale, alors que l’activation des récepteurs MT2 présents chez le rat modifient la phase du rythme de cette activité. Les récepteurs MT1 et MT2 sont aussi présents dans l’hippocampe, le cervelet où ils modulent l’activité des interneurones gabaergiques et les synapses glutamatergiques. Les récepteurs MT1 sont présents dans les structures dopaminergiques centrales (i.e., substantia nigra, putamen, cortex préfrontal, amygdale, hippocampe). Les deux types de récepteurs sont exprimés dans différents types cellulaires de la rétine (cellules horizontales, amacrines, ganglionnaires et segment intérieur des bâtonnets), Mélatonine et troubles du rythme veille-sommeil suggérant que cette structure est une cible pour l’action de la mélatonine. Ces récepteurs sont aussi mis en évidence sur les neurones à dopamine. La dopamine et la mélatonine exercent une inhibition réciproque sur leur synthèse, variable selon le moment de la journée, la mélatonine facilitant l’adaptation aux faibles intensités lumineuses. Dans la maladie d’Alzheimer, l’expression des récepteurs est en général diminuée, en particulier pour les récepteurs MT1 dans les NSC, le cortex, l’hippocampe et la rétine. L’augmentation isolée de l’expression des récepteurs MT2 pourrait correspondre à un phénomène compensatoire lié à la diminution de l’expression des récepteurs MT1. La régulation de ces récepteurs est complexe. Le niveau d’expression des ARNm varie sur une base circadienne et est influencé chez l’animal par le niveau de mélatonine circulante qui peut être modifié par pinéalectomie ou par administration de lumière. Pour d’autres auteurs, l’expression maximum de ces récepteurs qui coïncide avec le pic de mélatonine endogène suggère une absence de désensibilisation lors d’un traitement prolongé. La conservation de l’effet d’entraînement par administration chronique de mélatonine chez l’aveugle est un argument supplémentaire. Pharmacocinétique L’administration per os de mélatonine à libération immédiate au volontaire sain conduit à des profils plasmatiques très hétérogènes. Il peut subsister une concentration résiduelle de mélatonine significative sur plusieurs heures, malgré un taux de renouvellement très rapide (Fig. 4). L’administration d’une dose aussi faible qu’un milligramme conduit à des taux supraphysiologiques. La phase métabolique très courte (demi-vie de 20 à 40 minutes) est la conséquence partielle d’un effet de premier passage hépatique intense, qui contribue de plus à des profils hétérogènes. Les données physiologiques et cinétiques ont conduit à la mise au point de préparations à libération contrôlée, 17 18 qui ne permettent pas cependant d’éviter l’effet de premier passage hépatique puisqu’il s’agit de formes orales. Ces préparations génèrent un pic sanguin plus faible avec des concentrations significatives sur une durée prolongée. Leur utilisation doit être privilégiée lorsque la sécrétion endogène est diminuée. Effet chronobiotique Notion clé pour comprendre les potentialités thérapeutiques dans les troubles circadiens, l’administration de mélatonine modifie la sécrétion endogène selon une courbe de réponse de phase (PRC, cf. article de Claude Gronfier dans ce numéro [67]) et non selon le phénomène de rétrocontrôle négatif classique en endocrinologie. La phase du rythme endogène est modifiée différemment (avance ou retard de phase) selon l’heure d’administration du stimulus exogène [29,30] (Fig. 5). Lorsque la mélatonine est administrée l’après-midi ou dans la soirée, une avance de phase est observée, alors qu’une administration matinale ou à midi conduit à un retard de phase, d’amplitude plus faible ou même absent pour certains auteurs. L’effet avance de phase s’observe aussi sur le rythme de température [31]. L’heure critique d’administration de la mélatonine se situe vers 15 h 00, moment où se situe le changement de direction de l’effet (effet retard de phase avant 15 heures, effet avance de phase après 15 heures). Ce repère horaire est modulé par le chronotype du sujet. L’impact de la mélatonine se situe au niveau des NSC où des récepteurs ont été localisés [12]. Cet effet chronobiotique est observé avec une perfusion d’une dose de mélatonine aussi faible que 20 g par trois heures, générant des taux sanguins voisins d’un pic nocturne, mais aussi avec une gélule à libération rapide de quelques milligrammes de mélatonine. Étant donné l’hétérogénéité de la pharmacocinétique per os, avec la possibilité d’une concentration résiduelle de mélatonine sur Figure 5. L’administration de mélatonine modifie la sécrétion endogène de mélatonine selon une courbe de réponse de phase (PRC). Témoin (a). Le profil plasmatique présente une avance de phase après administration l’après-midi ou le soir (b), un retard de phase après administration le matin ou à midi (c). L’heure critique (ou turning point) qui correspond au changement de sens de la modification de la phase se situe vers 15 h 00. plusieurs heures liée à la clairance incomplète, le maintien de concentrations élevées au-delà de 15 heures peut annuler l’effet retard de phase. Il est à noter que l’effet retard de phase est moins marqué que l’effet avance de phase. Certains auteurs contestent même l’effet retard de phase. Ainsi, le groupe d’Anna Wirz-Justice ne l’observe pas dans une étude où cependant la pharmacocinétique de mélatonine est mal maîtrisée (administration per os) [32]. Par ailleurs, Scheer et Czeisler considèrent que l’effet chronobiotique rapporté dans certaines études ne correspond pas à un effet sur l’horloge, mais plutôt à une interaction métabolique sur la voie de biosynthèse de mélatonine en l’absence d’une étude en « constante routine » et d’un effet sur d’autres rythmes circadiens comme celui du cortisol [33]. Si pour les puristes, cet effet n’est pas chronobiotique, en pratique, il apparaît intéressant de pouvoir retarder la sécrétion de mélatonine, quel qu’en soit le mécanisme. Globalement, cet effet de la mélatonine sur sa propre sécrétion est l’inverse de celui observé avec la lumière. Le retard de phase est plus facilement obtenu avec la lumière administrée le soir qu’avec la prise de mélatonine le matin. Inversement, l’avance de phase est plus facilement obtenue avec l’administration vespérale de mélatonine qu’avec la lumière du matin. Propriétés hypnotiques Figure 4. La pharmacocinétique plasmatique est très hétérogène et conduit à des concentrations supraphysiologiques (> 100 pg/ml, trait horizontal) après administration per os d’un milligramme de mélatonine. Le positionnement nocturne de la sécrétion de mélatonine a conduit à considérer très tôt cette hormone comme un hypnotique naturel ou une substance capable de moduler B. Claustrat l’architecture du sommeil. Une relation entre les pics ou les creux du profil plasmatique de mélatonine et les différents stades de sommeil n’a pu être clairement démontrée [2]. Par ailleurs, le caractère épisodique ou pulsatile de la sécrétion reste discuté. La question devrait être réenvisagée en considérant la fréquence des prélèvements sanguins, mais aussi la limite de détection et la précision de la méthode de dosage. Considérant le couplage précis entre l’augmentation de la sécrétion endogène et l’ouverture de la « porte du sommeil », il est suggéré par Lavie que la mélatonine participe à la régulation du cycle veille-sommeil par inhibition des systèmes d’éveil [34]. L’existence de projections nerveuses à partir des NSC vers l’aire préoptique ventrolatérale inhibitrice des systèmes d’éveil est un argument. Les résultats concernant les effets sur le sommeil varient selon qu’il s’agit d’une administration unique ou répétée chez le volontaire sain ou l’insomniaque, selon l’heure et la dose. Chez le volontaire sain, l’effet de la mélatonine est plus marqué à 21 h 00 qu’à 12 h 00 sur la propension au sommeil pour une dose de 5 mg [35]. Administrée dans l’après-midi, la mélatonine montre un effet sédatif provoquant une augmentation de la sensation de fatigue, un allongement du temps de réaction, une diminution de la latence d’endormissement, une augmentation de l’activité et des fuseaux (stades I et II) [36,37]. Ces effets qualifiés de « soporifiques » par Wirz-Justice et Armstrong ne semblent pas liés directement à un abaissement de température, puisqu’ils apparaissent avec de faibles doses de mélatonine qui ne modifient pas ce paramètre [38]. À forte dose (plusieurs milligrammes), un effet hypnotique inconstant est rapporté par quelques auteurs et les modifications de l’EEG ne sont pas dose-dépendantes. Après plusieurs jours de traitement, l’architecture du sommeil présente des modifications (augmentation de la densité du sommeil paradoxal et du stade II) compatibles avec un effet médié par l’horloge circadienne ou chronohypnotique [39]. Au contraire, des benzodiazépines dont les effets s’échelonnent entre une sédation faible et une anesthésie générale selon la dose, un sujet motivé se maintenant en position debout peut opposer une résistance volontaire aux effets de la mélatonine, même à forte dose. Il n’a d’ailleurs jamais été rapporté d’intoxication aiguë à la mélatonine. En l’absence de toxicité immédiate, la mélatonine a fait l’objet de multiples études chez l’insomniaque, impliquant différentes méthodes d’évaluation (autoquestionnaire, actimétrie, polysomnographie). La majorité des études a été réalisée avec des préparations à libération immédiate à des doses souvent élevées (plusieurs milligrammes) pour contrebalancer la cinétique d’élimination très rapide. Des effets non spécifiques ont pu être observés, conséquence d’une interaction de la mélatonine avec la plupart des systèmes de neuromédiateurs lors de son administration à forte dose. La méta-analyse de Brzezinski et al., prenant en considération comme critères d’évaluation la latence d’apparition, l’efficacité et la durée du sommeil, conclut à un effet significatif mais minime chez les sujets normaux et les insomniaques, chez ces derniers en particulier lorsque la sécrétion endogène est diminuée [40]. Une autre étude menée par l’Agency for Healthcare Research and Quality de l’université d’Alberta conclut au peu d’intérêt de la mélatonine comme promoteur de sommeil, sauf dans l’insomnie Mélatonine et troubles du rythme veille-sommeil par retard de phase [41]. Son intérêt n’est pas confirmé dans le traitement de l’insomnie des personnes âgées. Ces méta-analyses, compliquées par la présence de nombreux sous-groupes de patients, soulignent la nécessité d’une réévaluation de l’effet hypnotique de la mélatonine lors d’essais strictement contrôlés. Des études récentes ont montré l’efficacité d’une préparation orale de mélatonine (2 mg) à libération immédiate et prolongée (Circadin® ) dans l’insomnie primaire de patients de plus de 55 ans, indication pour laquelle cette forme pharmaceutique a reçu une AMM en 2008. Un essai réalisé sur un nombre important de patients montre que la qualité du sommeil et la vigilance du matin sont améliorées après trois semaines de traitement [42]. Il n’existe pas d’effet de sevrage ni d’insomnie de rebond comme il peut être observé avec les benzodiazépines. Une autre étude montre que l’effet hypnotique est d’autant meilleur que la sécrétion de mélatonine est diminuée [43]. Ce résultat montre l’importance d’administrer un signal mélatonine mimant la sécrétion endogène. Traitement des troubles du rythme veille-sommeil avec la mélatonine Si l’intérêt thérapeutique de la mélatonine est réel, cette substance naturelle très facile à synthétiser, donc non brevetable en l’état, n’a pas suscité l’intérêt immédiat des laboratoires pharmaceutiques. Seule une forme galénique et/ou éventuellement une indication thérapeutique peut faire l’objet d’un brevet. Le statut de complément nutritionnel aux États-Unis a contribué à freiner le développement d’une préparation répondant aux caractéristiques d’un médicament. Beaucoup d’études ont été réalisées par des équipes académiques sur des petits échantillons de patients, conduisant à des résultats de faible significativité. L’effet chronobiotique est obtenu avec une forme orale simple, créant une surcharge rapide pendant un intervalle de temps relativement court (quelques 2 à 3 heures). Il est recommandé aux prescripteurs de s’assurer que la mélatonine, matière première, est de qualité pharmaceutique. Cette condition est remplie pour les gélules préparées dans les officines. Cependant, la mélatonine n’est pas inscrite à la pharmacopée européenne et il existe un vide juridique, la mélatonine n’étant ni interdite ni autorisée. La dernière version de la Classification internationale des troubles du sommeil s’est enrichi de nouveaux items dans le groupe des troubles du rythme veille-sommeil (Tableau 1), montrant ainsi l’intérêt croissant des cliniciens dans la prise en compte de la dimension circadienne dans la pathologie du sommeil. Les différents syndromes sont pour la plupart justiciables d’un traitement à la mélatonine, associé le cas échéant à la photothérapie. Il est à noter qu’actuellement aucun système médical d’administration de la lumière ne présente une ergonomie et une discrétion acceptables pour une utilisation en ambulatoire. Syndrome de retard de phase Il ne s’agit pas d’une insomnie vraie mais d’une impossibilité à s’endormir à une heure conventionnelle. Le rythme 19 Tableau 1 Classification internationale des troubles du sommeil (American Academy of Sleep Medicine) : sousgroupe : trouble circadien du sommeil. Syndrome de retard de phase Syndrome d’avance de phase Rythme veille-sommeil irrégulier Syndrome hypernycthéméral ou du cycle veille-sommeil différent de 24 heures ou en libre-cours Syndrome de franchissement rapide des fuseaux horaires (ou jet-lag syndrome) Travail posté En relation avec un trouble médical Autre non spécifié Par drogue ou substance veille-sommeil est synchronisé sur 24 heures. Cependant, sa relation temporelle (ou phase) est anormale par rapport aux horaires usuels mais reste stable d’un jour à l’autre. Ce syndrome concerne essentiellement des adolescents. Une fois installé, en général pas avant 02 h 00 du matin, le sommeil est normal en qualité et en quantité si l’heure du réveil spontané est respectée. L’administration de mélatonine permet de choisir une heure d’endormissement plus compatible avec une vie scolaire ou sociale « normale » [44]. Cet ajustement de l’horloge est souvent souhaité plus par l’entourage familial plutôt que par le patient lui-même. La prise de mélatonine le soir, qui contribue à avancer l’heure d’endormissement, est généralement mieux acceptée que la photothérapie matinale, qui peut être ressentie comme une agression par le patient lors de son administration après un lever précoce. Cependant, l’association mélatonine photothérapie ne peut être que bénéfique. La dose de mélatonine préconisée est de quelques milligrammes (2 à 3 mg par exemple) d’une préparation à libération immédiate, absorbée environ cinq heures avant l’endormissement habituel. L’heure d’administration peut être progressivement modifiée à mesure que l’endormissement survient plus tôt. Un effet significatif et stable doit être obtenu au bout d’une quinzaine de jours. Une durée d’administration limitée à quatre semaines maximum chez le garçon est souhaitable, car un effet toxique à long terme ne peut être exclu, en particulier sur la spermatogenèse [45]. Le bénéfice disparaît à l’arrêt du traitement si une hygiène du sommeil suffisamment stricte n’est pas maintenue. Syndrome d’avance de phase Le syndrome d’avance de phase est beaucoup moins fréquent que le syndrome de retard de phase, dont il constitue l’image en miroir. La propension incoercible au sommeil peut se manifester dès 17 h 00. En théorie, l’administration matinale de mélatonine, supposée provoquer un retard de phase, constitue une approche thérapeutique légitime. À ce jour, aucun résultat n’est validé dans la littérature. De même pour l’administration vespérale de lumière qui n’a pas fait l’objet d’études contrôlées [46]. Dans notre expérience personnelle (Challamel et al., données non publiées), 15 jours de photothérapie en fin d’après-midi pendant deux 20 heures ont contribué à retarder l’endormissement d’environ deux à trois heures chez un enfant de 14 ans, sans cependant modifier l’onset de mélatonine salivaire. Syndrome du cycle veille-sommeil différent de 24 heures Initialement appelé improprement syndrome hypernycthéméral, ce trouble concerne en majorité des sujets totalement aveugles dont l’horloge est en libre-cours, ou très exceptionnellement des patients dont le système visuel est intact. La période en libre-cours se situe autour de 25 heures. L’entraînement de l’horloge sur un rythme de 24 heures, qui contribue à supprimer la somnolence et les siestes diurnes, peut être obtenu avec une dose de mélatonine faible, de l’ordre de 0,5 mg [47]. Ce résultat sera plus facilement obtenu si le traitement est initié un jour où l’onset de mélatonine se situe en début de nuit (stabilisation du rythme veille-sommeil par une avance de phase). Syndrome de franchissement rapide des fuseaux horaires ou jet-lag syndrome Une vingtaine d’années se sont écoulées depuis que Jo Arendt a décrit le premier protocole permettant d’atténuer par l’administration de mélatonine les effets défavorables du décalage horaire sur l’organisme humain [48]. Depuis lors, une douzaine d’études contrôlées en double insu versus placebo ont été publiées [49]. La quantification des symptômes implique des échelles subjectives d’autoévaluation, la polysomnographie ou l’actigraphie. La majorité de ces études rapportent l’efficacité de la mélatonine [50]. L’effet placebo peut être important jusqu’à 30%, chiffre qui n’est pas surprenant dans la mesure où la composante psychologique est importante dans le ressenti des troubles. Seules deux études sont défavorables à la mélatonine, dont l’une implique des sujets insuffisamment adaptés à leur lieu de séjour (5 jours à New York avant leur retour en Norvège) [51] et l’autre ne rapporte des effets positifs que dans les trois premiers jours [52]. Ces résultats ont été globalement confirmés par une première méta-analyse, puis infirmés par une seconde. Dans cette dernière, certaines études positives étaient omises et des groupes de patients hétérogènes étaient mélangés aux volontaires sains soumis au jet-lag [53]. La durée de la prise de mélatonine varie de trois jours de présynchronisation sur le lieu de départ à cinq jours de prise vespérale sur le lieu d’arrivée [49]. Pour certains auteurs, la présynchronisation est inutile pour un vol vers l’Est [54], de même qu’elle est discutée pour un vol vers les antipodes (décalage d’environ 12 heures, plus changement de saison) [55]. Les doses de mélatonine impliquées varient entre 0,5 et 10 mg. L’administration d’une préparation à libération prolongée n’apporte pas de bénéfice, en particulier sur le sommeil, vraisemblablement parce que l’effet chronobiotique n’est pas optimum au travers une telle préparation [56]. Cela renforce l’idée que l’effet chronobiotique est prépondérant sur l’effet hypnotique dans la prévention du jet-lag. B. Claustrat Utilisation pratique de la mélatonine Considérant les différents aspects que nous venons de développer, il est possible de définir des règles simples d’utilisation de la mélatonine pour la prévention du jet-lag syndrome. En pratique, le protocole consiste à utiliser l’effet chronobiotique auquel va se superposer l’action hypnotique lors de la prise au moment du coucher sur le lieu d’arrivée : • lors d’un voyage vers l’Est : la resynchronisation doit s’effectuer par une avance de phase. Première prise, le jour du départ. La mélatonine (2 à 3 mg d’une préparation à libération immédiate) doit être administrée vers 22 h 00 − n. 22 h 00 correspond à l’heure de début de la sécrétion endogène et n est le nombre d’heures de fuseaux horaires à franchir. Ainsi un voyageur qui se rend de la côte Est des États-Unis vers la France (6 heures de décalage) absorbe le premier comprimé de mélatonine vers 16 h 00 (Fig. 6 supérieure). Si le nombre de fuseaux traversé est supérieur ou égal à sept heures, l’heure d’administration du premier comprimé ne doit jamais être antérieure à 15 h 00. Dans le cas contraire, une absence d’effet ou un retard de phase pourrait être observé Figure 6. L’administration de mélatonine accélère la resynchronisation après un vol transméridien à partir de la côte Est des États-Unis (6 heures de retard par rapport à l’heure française). La première prise à 16 h 00, heure locale le jour du départ, met d’emblée l’organisme à l’heure française (22 h 00). L’administration au coucher pendant quatre à cinq jours vers 22 h 00 à 23 h 00 accélère la synchronisation. Mélatonine et troubles du rythme veille-sommeil (zone morte ou retard de phase da la PRC). L’heure du départ du vol n’est pas à prendre en considération. Si le voyageur est dans la file d’attente d’enregistrement à l’heure optimum d’administration, la prise peut être différée jusqu’à l’installation dans l’avion. De même, l’heure de la prise peut être adaptée au chronotype (prise plus tardive chez les sujets du soir). Si le voyage est interrompu par une étape transitoire de courte durée, lors d’un déplacement vers l’Asie par exemple, l’heure de cette première prise devra être ajustée en fonction du nombre d’heures de décalage intermédiaire. Ensuite sur le lieu d’arrivée, la mélatonine est absorbée pendant quatre à cinq jours consécutifs vers 22 h 00 à 23 h 00 (heure locale), au moment du coucher (Fig. 6 inférieure). L’effet hypnotique de la mélatonine va se surajouter à l’effet chronobiotique ; • si le voyage conduit aux antipodes : le problème est plus complexe car la sécrétion de mélatonine de l’arrivant est en opposition de phase (± 12 heures) avec celle de l’autochtone. L’organisme peut choisir de s’adapter au nouvel environnement en avançant ou en retardant la phase de ses rythmes. L’ajustement par un retard de phase semble cependant le plus fréquent [56]. Plusieurs options de prévention avec la mélatonine sont possibles : ◦ quel que soit le sens du voyage, la prise de mélatonine sur le lieu d’arrivée pendant cinq jours au moment du coucher constitue le protocole le plus simple, ◦ si le voyage se déroule vers l’est (vers l’Australie par exemple) et dure deux jours environ, la resynchronisation progressive par une avance de phase est possible (prise de mélatonine pendant le voyage à 16 h 00, puis 14 h 00 le lendemain, horaire du lieu de départ). Le traitement sera poursuivi pendant quatre à cinq jours sur le lieu d’arrivée par une prise vers 22 h 00 à 23 h 00 (heure locale). Il faut savoir néanmoins que l’introduction de tout médicament en Australie est interdite ou nécessite une ordonnance, ◦ la troisième possibilité consiste à éliminer la sécrétion diurne de mélatonine par la prise matinale d’un -bloquant (la sécrétion de mélatonine est sous contrôle noradrénergique) sur le lieu d’arrivée. Une prescription médicale de cette classe pharmacologique est indispensable. La prise vespérale de mélatonine est associée à ce traitement au moment du coucher pendant quelques jours ; • lors d’un voyage vers l’Ouest : la présynchronisation avec la mélatonine n’est pas indispensable puisque nous savons que l’effet retard de phase est inconstant. Le protocole consiste en la prise de mélatonine au moment du coucher (vers 22 h 00—23 h 00, heure locale pendant 5 jours), mais l’individu doit surtout lutter contre le sommeil en différant l’heure du coucher et en s’exposant le plus possible à la lumière le soir (effet retard de phase de la lumière sur la sécrétion de mélatonine) [57]. Certains auteurs préconisent une prise épisodique de mélatonine en cas d’éveil précoce (avant 04 h 00 du matin, heure locale). Dans toutes les situations, les horaires peuvent être modulés en fonction du chronotype de chacun (sujet du soir ou du matin). 21 Quelle source de mélatonine ? La mélatonine n’est pas en vente libre en France en tant que médicament. Elle est disponible en pharmacie sous forme de préparation magistrale à libération immédiate, sur prescription médicale pour des indications bien précises (troubles du rythme veille-sommeil). Le voyageur doit donc se tourner vers la mélatonine, complément nutritionnel, avec les incertitudes qui s’y rattachent (absence de contrôle, dosage approximatif, etc.). Les commandes sur Internet sont déconseillées. Il est possible de s’approvisionner aux Étas-Unis avec les mêmes interrogations. Cependant, la FDA exige à l’heure actuelle un contrôle minimum de la pureté chimique du produit. Il est rassurant de savoir que la mélatonine vendue est un produit de synthèse chimique totale (elle n’est pas extraite d’épiphyse de bœuf !). Travail posté L’intérêt de la resynchronisation des travailleurs postés par la mélatonine reste discuté, en particulier lors d’une rotation rapide où les rythmes ne présentent pas de modification-type de leur phase mais plutôt un amortissement de l’amplitude. L’administration de mélatonine peut faciliter le repos de fin d’après-midi avant la prise de poste, mais les conséquences sur les performances au travail ne sont pas connues. Des études complémentaires sont nécessaires, prenant en compte en particulier l’environnement lumineux. Chez les travailleurs nocturnes permanents, les profils de mélatonine sont hétérogènes, avec pour certains sujets une tendance à décaler spontanément leur sécrétion vers la période de repos matinal [58]. L’administration de lumière favorise ce décalage, conduisant à une amélioration des performances nocturnes et du sommeil de récupération diurne. Cette approche luxthérapie est à privilégier plutôt que l’administration de mélatonine pendant les temps de récupération. Atteintes neurologiques L’administration de mélatonine dans les troubles neurologiques sévères d’origine génétique ou acquis, en particulier neurodégénératifs, a fait l’objet de très nombreuses études. Le rationnel du traitement repose sur l’existence d’un rythme veille-sommeil irrégulier et/ou d’une perturbation du rythme (avance ou retard de phase). Selon que les deux symptômes sont associés ou isolés, il faut en théorie s’orienter vers une préparation à libération contrôlée ou une préparation à libération immédiate. Dans tous les cas, il est souhaitable que l’efficacité du traitement soit évaluée par actimétrie. Chez des enfants présentant des troubles du développement avec retard mental associés à un retard de l’endormissement et/ou un trouble du maintien du sommeil, une étude contrôlée récente impliquant une préparation de mélatonine (5 mg) à libération immédiate et prolongée s’est révélée efficace en réduisant la latence d’endormissement et en augmentant la durée du sommeil nocturne. Une amélioration clinique significative est globalement perçue par les parents et le personnel soignant [59]. La mélatonine est prescrite dans certains troubles d’origine génétique, en particulier dans les syndromes 22 d’Angelman et de Rett chez lesquels un retard de phase et une fragmentation du sommeil peuvent être observés [60]. Le syndrome de Smith-Magenis, conséquence d’une délétion 17p11.2, constitue un bon modèle physiopathologique impliquant un trouble majeur de la sécrétion de mélatonine. En effet, les patients présentent un profil de sécrétion diurne, donc totalement inversé, avec un phénotype d’avance de phase très marquée (endormissement et éveil très précoces). L’administration d’un -bloquant le matin et d’une préparation de mélatonine à libération prolongée (Circadin® ) à l’heure d’endormissement souhaitée provoque une amélioration majeure des troubles du sommeil, avec pour conséquence une meilleure intégration familiale des patients [61]. Ces prescriptions font l’objet d’une ATU. Le vieillissement s’accompagne d’une tendance à l’avance de phase et d’une fragmentation du sommeil conduisant à une insomnie vraie. Parallèlement, il existe une diminution de la sécrétion de mélatonine, plus marquée pour certains auteurs chez les sujets insomniaques. Cette perturbation du rythme veille-sommeil est patente chez l’Alzheimer, avec une somnolence diurne et une agitation vespérale (sundowning). La concentration de mélatonine est diminuée dans le LCR de ces patients, par rapport à des témoins appariés. Ces données cliniques et biologiques ont conduit à tester l’efficacité de la mélatonine dans l’Alzheimer, éventuellement en association avec la photothérapie. Des effets positifs sont rapportés, dont certains lors d’études en ouvert. En particulier, l’actigraphie montre un allongement du temps de sommeil. Sur des critères subjectifs, la mélatonine à libération prolongée montre une efficacité sur la durée du sommeil et les éveils nocturnes [62]. Ces études doivent être reprises dans des conditions méthodologiques strictes, en privilégiant les préparations à libération contrôlée, qui répondent au concept de synchroniseur endogène. Nous avons vu que la régulation de la sécrétion de mélatonine est complexe, ce qui explique les nombreuses situations pathologiques s’accompagnant d’un rythme de mélatonine perturbé. Ainsi, l’insomnie, qui constitue une des séquelles observées dans les traumatismes crâniens, peut intégrer une avance ou un retard de phase. D’autres atteintes de la voie de régulation telle que tumeur de la région chiasmatique s’accompagnent d’un rythme veillesommeil perturbé, voire d’une absence de rythme. Dans certains cas, il est possible d’entraîner les rythmes avec la mélatonine. La condition minimum est la persistance de récepteurs à la mélatonine fonctionnels dans les NSC et une voie de régulation nerveuse intacte jusqu’à la glande pinéale. Toxicité à court terme, interactions médicamenteuses La toxicité à court terme est très faible, même si elle n’a pas été systématiquement rapportée dans les essais. Elle est surtout connue au travers des essais jet-lag. Les effets secondaires les plus classiques sont des troubles gastro-intestinaux et une céphalée. Cet effet secondaire est cependant à peine plus fréquent cependant qu’avec le placebo. Son apparition est logique dans la mesure où la B. Claustrat mélatonine est vasodilatatrice aux doses concernées. Les migraineux ne seront donc pas surpris de voir apparaître une crise. Dans une étude jet-lag, 38 % des sujets montraient une sensation de rocking et un sujet développait des difficultés à respirer et à avaler 20 minutes après la prise de mélatonine. Une revue de dermatologie a rapporté l’apparition d’une éruption pénienne chez deux voyageurs italiens [63]. L’anamnèse et les tests cutanés d’allergie ont montré que la mélatonine était bien en cause ! Un cas d’hépatite auto-immune s’est déclaré après prise orale de 3 mg pendant deux semaines [64]. D’ailleurs, les fabricants de compléments nutritionnels sont prudents dans ce domaine en recommandant de s’abstenir aux patients présentant une maladie auto-immune (maladie rhumatoïde), de même qu’aux femmes enceintes et aux sujets ayant des antécédents de troubles psychiatriques. L’administration de mélatonine est une contre-indication majeure dans les situations où son action chronobiotique pourrait renforcer l’avance de phase des rythmes avec une aggravation des symptômes, par exemple chez certains dépressifs [65]. Un aspect qui apparaît sous-estimé est celui de l’interaction avec les médicaments. En effet, la mélatonine étant métabolisée par les cytochromes hépatiques (CYP1A2 en particulier), les composés inducteurs, substrats ou inhibiteurs de ces cytochromes vont modifier sa biodisponibilité et inversement. La mélatonine peut donc amplifier les effets secondaires ou la réponse à de très nombreux médicaments, dont des psychotropes (antidépresseurs et hypnotiques surtout), des antalgiques, des antiépileptiques et des hormones stéroïdes. Citons aussi l’interaction potentielle avec la warfarine, anticoagulant, antivitamine K. Il est donc souhaitable de se dispenser d’associer la mélatonine à un médicament dont le métabolisme est concerné par ces cytochromes. Conclusion La mélatonine constitue un marqueur biochimique fidèle de l’activité de l’horloge circadienne. La détermination de son profil journalier peut apporter une aide au diagnostic des troubles du rythme veille-sommeil et au suivi des manipulations thérapeutiques des rythmes avec la mélatonine exogène et/ou la lumière. L’utilisation de l’effet resynchronisant de la mélatonine se justifie actuellement dans certains troubles du rythme veille-sommeil, bien que la toxicité à long terme et les interactions médicamenteuses ne soient pas connues. La prise en compte individuelle de la phase de l’horloge circadienne des patients doit conduire à optimiser l’heure d’administration, renforçant ainsi la significativité des résultats. La connaissance du rôle de la mélatonine dans le contrôle des rythmes circadiens, en particulier du rythme veillesommeil, reste incomplète. Signalons que dans une étude préliminaire chez les patients pinéalectomisés une préparation à libération prolongée a montré un effet bénéfique sur l’insomnie, la vigilance diurne et sur les troubles de l’humeur associés, renforçant le concept de la mélatonine synchroniseur endogène [66]. Mélatonine et troubles du rythme veille-sommeil Références [1] Lerner AB, Case JD, Takakashi Y, et al. 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Gronfier Circadian sleep disorders processes, and cell division. Circadian sleep disorders and some depressions can be efficiently treated using circadian principles and chronobiological approaches, such as phototherapy. © 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Introduction MISE AU POINT Physiologie de l’horloge circadienne endogène : des gènes horloges aux applications cliniques Physiology of the endogenous circadian clock: From clock genes to clinical applications C. Gronfier a,∗,b a Inserm U846, département de chronobiologie, institut « Cellule Souche et Cerveau », 18, avenue Doyen-Lépine, 69500 Bron, France b Université de Lyon, université Claude-Bernard Lyon-I, 69000 Lyon, France Reçu le 3 janvier 2009 ; accepté le 5 février 2009 Disponible sur Internet le 1 avril 2009 MOTS CLÉS Horloge biologique ; Système circadien ; Photothérapie ; Lumière ; Troubles des rythmes circadiens du sommeil KEYWORDS Biological clock; Circadian timing system; Phototherapy; Light; ∗ Résumé Une multitude d’activités biologiques telles que les concentrations hormonales, les performances cognitives, la puissance musculaire, le cycle veille-sommeil et, plus récemment mises en évidence, la division cellulaire et la réparation de l’ADN, présentent une rythmicité de 24 heures, directement contrôlée par l’horloge circadienne endogène. Leur expression appropriée au cours des 24 heures nécessite la synchronisation de l’horloge, principalement réalisée par la lumière au niveau oculaire. Un défaut de synchronisation de l’horloge circadienne se traduit par l’altération des fonctions sous son contrôle et conduit à des altérations de la veille, du sommeil, de l’humeur, des processus neurocognitifs et du cycle cellulaire. Les troubles du rythme circadien du sommeil et certaines dépressions peuvent être traitées par des approches chronobiologiques, telles que la photothérapie. © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Summary A large number of biological activities such as hormonal secretion, cognitive performance, motor activity, the sleep wake cycle, and, most recently evidenced, cell division and ADN repair, show a 24-hour rhythmicity that is driven by the circadian timing system (the clock). Their appropriate expression over the 24 hour requires appropriate entrainment of the circadian clock, which is achieved though the synchronizing effects of ocular light exposure. A deficit of circadian entrainment to the 24 hour is responsible for alterations of the physiological functions under its control, and leads to altered sleep, wake, mood, neurobehavioral Auteur correspondant. Adresse e-mail : claude.gronfi[email protected]. 1769-4493/$ — see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.msom.2009.02.002 Tous les organismes ont évolué en réponse aux conditions rythmiques de l’environnement. Mis à part les organismes vivant dans les grandes profondeurs marines ou dans des grottes à l’obscurité complète, tous ont été exposés à l’alternance jour-nuit de 24 heures. Il n’est donc pas étonnant que les rythmes biologiques de 24 heures s’observent chez pratiquement tous les organismes vivants étudiés, depuis les procaryotes jusqu’à l’homme [1]. De nombreuses activités biologiques telles que les concentrations hormonales, les performances cognitives, la puissance musculaire, le cycle veille-sommeil, la structure interne du sommeil et, plus récemment mises en évidence, la division cellulaire et la réparation de l’ADN [2], sont sous le contrôle de l’horloge circadienne [1]. Chez l’homme et les autres mammifères, l’horloge se situe dans les noyaux suprachiasmatiques (NSC) de l’hypothalamus [3]. Deux propriétés fondamentales caractérisent l’activité de l’horloge circadienne [1] : • la rythmicité de son activité est endogène et proche de 24 heures ; elle est sous-tendue par des boucles moléculaires d’autorégulation positive et négative reposant sur l’expression rythmique d’une dizaine de gènes horloges [4] ; • elle doit être synchronisée, c’est-à-dire « remise à l’heure », par des synchroniseurs externes. Chez les mammifères, la lumière est le plus puissant synchroniseur de l’horloge. Elle agit via une projection monosynaptique depuis la rétine vers les NSC [3], distincte des voies visuelles. En l’absence de lumière, l’horloge fonctionne en « libre cours » (elle n’est plus synchronisée au cycle lumière-obscurité) et oscille selon sa propre période endogène, qui est en moyenne de 24,2 heures chez l’homme [5]. L’alternance jour-nuit permet la resynchronisation journalière de l’horloge aux 24 heures. Chez l’homme, l’importance de la synchronisation est particulièrement évidente lors des symptômes de « décalage horaire » éprouvés après un vol transméridien ou encore lors du travail de nuit. Un défaut de synchronisation de l’horloge circadienne se traduit généralement par l’altération de nombreuses fonctions physiologiques (sommeil, vigilance, performances cognitives, système cardiovasculaire, système immunitaire) [1,6,7], la dégradation de processus neurocognitifs (performances cognitives, mémoire) et la perturbation du sommeil et de la vigilance [8]. Ces troubles physiologiques sont observés chez les individus soumis à des perturbations du cycle veille-sommeil tels que les travailleurs postés (20 % de la population dans les pays industrialisés). Ces altérations sont aussi rencontrées, de manière chronique, chez le sujet aveugle (perte de sensibilité photique), dans la schizophrénie et les maladies neurodégénératives centrales (maladies d’Alzheimer et de Parkinson) et au cours du vieillissement. Les désordres chronobiologiques, associés à ces états normaux ou pathologiques ont des conséquences socioéconomiques importantes puisqu’ils peuvent conduire à une réduction de l’état de santé et à une augmentation des risques pathologiques associés. Au cours des 20 dernières années, l’évolution rapide des connaissances en chronobiologie a permis la mise au point d’outils [39] et d’approches cliniques telles que la chronothérapeutique du cancer [9], la photothérapie de la dépression saisonnière [10] et des troubles du rythme circadien du sommeil (dans cet article), l’amélioration des troubles du travail posté [40] et le traitement de certaines insomnies [41]. L’horloge biologique circadienne endogène Même si les rythmes biologiques sont décrits depuis l’antiquité, leur origine a pendant longtemps été attribuée uniquement à l’environnement. Il faut attendre une expérience conduite au xviiie siècle pour que l’hypothèse d’une horloge biologique interne émerge. À cette époque, de Mairan, physicien et mathématicien français, est intrigué par l’ouverture et la fermeture quotidienne des feuilles d’une espèce de mimosa, la sensitive (Mimosa pudica). Afin de tester si ce comportement est une simple réponse au soleil, il décide de placer la plante à l’obscurité constante. Il observe alors que le mouvement des feuilles persiste et garde son rythme de 24 heures en l’absence de soleil (et donc du cycle lumière-obscurité). Cette expérience est décrite devant l’Académie des sciences en 1729 [11]. Il s’agit de la première mise en évidence qu’un rythme peut être généré par l’organisme lui-même. Il a fallu attendre le milieu du xxe siècle pour que l’existence d’une horloge biologique endogène soit mise en évidence chez l’animal. En 1972, sa localisation précise est décrite chez les mammifères, dans l’hypothalamus, à la base du troisième ventricule [3]. Depuis, les progrès scientifiques ont été considérables. Il est maintenant évident que les horloges biologiques font partie intégrante de la vie de tous les organismes vivants (bactéries, plantes, animaux). Leur présence et leur bon fonctionnement sont indispensables à la vie. Fonctions contrôlées par l’horloge circadienne De nombreuses fonctions physiologiques présentent une rythmicité circadienne chez l’homme. La Fig. 1 illustre le contrôle circadien sur le sommeil, le système nerveux autonome, les performances cognitives, l’humeur, l’activité Author's personal copy Physiologie de l’horloge circadienne endogène Author's personal copy 5 6 C. Gronfier deux ans ! (Yamazaki et Menaker, données non publiées) [14]. L’importance clinique des gènes horloges a été clairement mise en évidence au cours des dernières années [15]. Il a été montré que les individus de chronotype matinal extrême (voir article Taillard) présentent (prévalence accrue) un polymorphisme du gène horloge Per1 (T2434Cex18). Une mutation de Per2 a été observée chez certains patients atteints du trouble du rythme circadien du sommeil de type avance de phase. À l’opposé, chez les chronotypes de type vespéral extrême et chez les patients atteints du trouble du rythme circadien du sommeil de type retard de phase, une augmentation de la prévalence d’un polymorphisme du gène Per3 a été rapportée dans certaines études. Caractéristique endogène de l’horloge circadienne Figure 1. Représentation schématique des fonctions biologiques contrôlées par l’horloge biologique circadienne (liste non exhaustive). Les structures indiquées en couleurs sont respectivement, en rouge : le noyau suprachiasmatique ; en orange : la glande pinéale ; en bleu : l’hypothalamus (contenant l’aire ventrolatérale préoptique [VLPO], dénommé le sleep switch) ; en beige : le tronc cérébral (contenant la voie corticale activatrice ascendante et le switch sommeil à ondes lentes/sommeil paradoxal) ; en vert : le thalamus (responsable de l’activation corticale et la synchronisation de l’EEG). Figure modifiée de Mignot et al. [42] motrice, la mémoire, certaines secrétions hormonales. La vigilance, les performances cognitives, la mémoire, l’efficacité musculaire, la température corporelle, les activités gastro-intestinales, la pression artérielle sont maximales pendant le jour, c’est-à-dire pendant la veille. À l’opposé, la sécrétion de l’hormone mélatonine, la relaxation musculaire, la pression de sommeil doivent être maximales pendant la nuit, pendant le sommeil. De nombreuses autres fonctions ou activités biologiques circadiennes sont régulièrement découvertes, aussi bien en périphérie qu’au niveau central. Le système circadien vient d’être récemment impliqué dans le contrôle de la division cellulaire, de l’apoptose dans le cancer [12] et dans la réparation de l’ADN [2]. Sans qu’un lien de cause à effet n’ait encore été établi, on comprend mieux, d’un point de vue mécanistique, comment la désynchronisation du système circadien pourrait être responsable de la prévalence accrue de certains cancers dans le travail posté. L’importance du système circadien et de sa bonne synchronisation aux 24 heures apparaît donc cruciale pour la santé (Fig. 1). Précisons ici que les rythmes biologiques de 24 heures sont dits circadiens (du latin circa « proche de » et dies « jour ») lorsqu’ils sont générés par l’horloge circadienne endogène de l’organisme. Dans ce cas, et seulement dans ce cas, ils persistent en l’absence de variations rythmiques de l’environnement (température, lumière, humidité, etc.). Lorsqu’ils ne sont qu’une réponse à l’environnement (par exemple aux changements de température ou de lumière), on doit parler de rythmes diurnes ou nycthéméraux, mais en aucun cas de rythmes circadiens. Anatomie et origine moléculaire de la rythmicité circadienne L’horloge circadienne est localisée dans les NSC, une structure paire d’environ 1 mm3 contenant approximativement 20 000 neurones [3]. Son activité rythmique est sous-tendue par une dizaine de « gènes horloge » dont l’activité cyclique (via la synthèse de protéines et les rétrocontrôles positifs et négatifs sur l’expression des gènes) est responsable du rythme proche de 24 heures de chacun de ses neurones [4]1 . La meilleure preuve fonctionnelle que l’activité rythmique de l’horloge circadienne est endogène et ne nécessite pas la présence d’un cycle externe pour persister provient d’études réalisées chez le rongeur. Des neurones des NSC prélevés chez une souris et placés dans une boîte de culture ont montré une activité électrique rythmique proche de 24 heures, de manière précise et prévisible, en conditions de culture constantes, pendant 1 En bref, on considère actuellement que les protéines BMAL1 et CLOCK forment un hétérodimère qui active la transcription des gènes horloges Per, Cry, Ror et Rre-Erb˛ (voir Fig. 5). Lorsque les protéines PER et CRY s’accumulent jusqu’à un niveau critique, elles forment un complexe avec le dimère BMAL1-CLOCK et inhibent alors leur propre transcription. Il existe une boucle de régulation additionnelle dans laquelle la protéine REV-ERB␣ inhibe et la protéine ROR␥ active la transcription de Bmal1. Les dernières données suggèrent que la protéine SIRT1 se lie au complexe CLOCK-BMAL1 et active la déacétylation et dégradation de PER2 [13]. Ces boucles d’autorégulation positive et négative constituent le cœur de la machinerie moléculaire à l’origine de la rythmicité circadienne endogène. Quand un organisme est placé dans des conditions constantes, c’est-à-dire, quand il n’est plus soumis aux influences de l’environnement telles que les variations de température, de lumière, etc., son horloge biologique continue à fonctionner, mais son rythme (on dit sa période) n’est plus exactement de 24 heures. Dans ces conditions, l’horloge circadienne exprime sa propre période endogène, qui dépend de la vitesse à laquelle s’exécutent les boucles moléculaires dont nous avons parlé dans le paragraphe précédent. Tout comme une horloge mécanique qui ne serait pas remise a l’heure de temps en temps, en l’absence de synchronisation par l’environnement l’horloge biologique circadienne prend un peu de retard ou un peu d’avance, selon les individus (selon la période de leur l’horloge). On dit dans ces conditions que l’horloge est en « libre cours ». Ce phénomène a été très bien étudié chez le rongeur chez qui l’activité motrice enregistrée en condition d’obscurité constante pendant plusieurs semaines débute tous les jours un peu plus tôt (chez la souris), à une heure tout à fait prévisible dès les deux premières semaines à l’obscurité. Cette propriété est moins facile à étudier chez l’homme. On l’observe chez des sujets aveugles, chez qui l’absence de lumière ne permet pas à l’horloge biologique de se synchroniser aux 24 heures [16]. C’est ce phénomène de libre cours qui permet d’expliquer qu’environ 75 % des aveugles se plaignent de ne pas avoir un sommeil de bonne qualité [17]. Il est important de noter que la période de l’horloge est une caractéristique individuelle très précise. Elle ne semble pas varier chez l’adulte au cours du vieillissement [5], mais pourrait présenter une certaine plasticité durant l’enfance et l’adolescence (un allongement de la période à l’adolescence pourrait expliquer la tendance « couchetard », voire le trouble de type retard de phase observé dans la tranche d’âge 15 à 25 ans [18]). Contrairement à ce que l’on croyait dans les années 1960 à partir des travaux d’Aschoff (et que l’on retrouve encore dans certains ouvrages), la période de l’horloge endogène n’est pas de 25 heures chez l’homme. Grâce à l’utilisation de protocoles expérimentaux très contrôlés (forced desynchrony, réalisés en complète isolation temporelle et dans des conditions de luminosité très faible [5], on a pu mettre en évidence que la période de l’horloge biologique chez l’homme est en réalité très proche de 24 heures (24,2 heures en moyenne, Figure 2. Période circadienne endogène chez l’homme. La période endogène est ici mesurée en condition de forceddesynchrony (14 journées de 28 heures, lumière inférieure à 0,5 lux), chez 52 sujets hommes et femmes âgés de 20 à 42 ans (adapté de Czeisler et al. [5] et Gronfier et al. [43]). Fig. 2). On estime qu’environ 95 % de la population possède une période comprise entre 23 h 30 et 24 h 30, que 75 % des individus possèdent une période légèrement supérieure à 24 heures (entre 24 h 00 et 24 h 30), et que 25 % de la population possède une période de moins de 24 heures (entre 23 h 30 et 24 h 00). L’un des impacts directs de la période dans la vie de tous les jours est le timing des rythmes biologiques dans les 24 heures, c’est-à-dire leur expression au bon moment. Pour ne citer qu’un exemple, les individus qui possèdent une période courte (une horloge rapide) sont généralement des couche-tôt (chronotypes du matin) alors que les couche-tard (chronotypes du soir) ont plutôt une période longue (une horloge plus lente) [19] (Fig. 2). Horloges circadiennes périphériques Depuis sa découverte en 1972, le NSC a été considéré comme l’unique horloge circadienne dont les signaux de sortie, directs ou indirects (par connexions neuronales, synthèse de neuropeptides, sécrétion d’hormones, etc.) régulaient la rythmicité de l’ensemble des fonctions physiologiques. Des résultats récents ont remis en question cette idée d’unicité de l’horloge circadienne centrale. En effet, il a été établi que la majorité des tissus périphériques (poumon, cœur, foie, intestin) possèdent, d’une part, le mécanisme moléculaire (gènes horloges) nécessaire à l’expression d’une rythmicité et, d’autre part, une activité rythmique autonome et soutenue [20]. Le NSC étant la seule horloge directement synchronisée par la lumière, il est maintenant considéré comme l’horloge « maître » qui assure l’entraînement au cycle lumière-obscurité et le maintien de la synchronie (les relations de phase optimales) entre les multiples horloges périphériques [20]. Ces dernières pourraient, en retour, influencer le NSC par des mécanismes de communication encore inconnus. Les conséquences d’une synchronisation adaptée du système circadien sont d’une importance capitale, puisque, selon la structure, entre 8 à 20 % des gènes chez le mammifère sont exprimés sous contrôle d’horloges circadiennes (expression rythmique). Author's personal copy Physiologie de l’horloge circadienne endogène Synchronisation par la lumière L’horloge possède une activité endogène, mais elle n’est pas indépendante de l’environnement. Nous venons de le voir, sa période est proche, mais pas exactement de 24 heures. Elle doit donc être synchronisée aux 24 heures par l’environnement. Chez les mammifères, c’est la lumière qui est le synchroniseur le plus puissant de l’horloge interne. Alors que la sensibilité du système circadien à la lumière a été mise en évidence il y a un siècle chez le mammifère, sa démonstration chez l’homme ne date que des années 1980 [21]. Comme nous le verrons en détail dans la section suivante, les études ont depuis montré que le système circadien humain peut être manipulé (sa phase peut être avancée ou retardée) par la lumière, sous la dépendance de plusieurs paramètres quantitatifs et qualitatifs (intensité lumineuse, durée, heure d’exposition), tout comme chez les autres mammifères. Le terme « synchronisation » (remise à l’heure) de l’horloge circadienne, correspond, tout comme pour une montre, à une avance ou à un retard de l’horloge par rapport à son heure précédente. Chez un individu du soir, dont la période endogène est de 24 h 30, l’horloge doit être avancée de 30 minutes tous les jours pour être synchronisée aux 24 heures, sans quoi elle prendra quotidiennement 30 minutes de retard. Au contraire, chez un individu du matin dont la période serait de 23 h 30, l’horloge circadienne doit être retardée en moyenne de 30 minutes tous les jours. Author's personal copy 7 D’autres synchroniseurs existent chez les animaux, ils sont moins évidents chez l’homme. On les appelle les synchroniseurs « non photiques », car ils n’impliquent pas de lumière. Par exemple, la prise alimentaire et l’exercice physique ont un effet synchroniseur sur l’horloge humaine, mais il est nettement moins important que celui de la lumière. Les études réalisées chez l’homme dans les années 1950 ont laissé penser que les synchroniseurs sociaux étaient plus puissants que la lumière [22]. On sait maintenant que cela n’est pas correct. En outre, il n’a jamais été démontré de manière indiscutable que les facteurs sociaux per se possédaient le moindre effet synchronisateur de l’horloge biologique chez l’homme. La meilleure preuve que les synchroniseurs non photiques ont, s’il existe, un effet très limité, provient de l’observation que la grande majorité des aveugles — ne possédant pas de perception lumineuse — sont en état de libre cours, non synchronisés, malgré une vie sociale et une activité calées sur les 24 heures (travail, coucher/lever, prise des repas, activité sportives, etc.). Le synchroniseur non photique le plus étudié, et pour lequel l’effet sur l’horloge circadienne humaine est indiscutable, est la mélatonine [23,41]. Photoréception circadienne Il était admis jusqu’à récemment que les cônes et bâtonnets de la rétine externe étaient les seuls photorécepteurs Figure 3. Schéma de l’œil (en coupe) avec une représentation agrandie de la rétine (à droite). L’image (la lumière) traverse l’œil depuis la cornée jusqu’à la rétine, en traversant les différents milieux. L’iris se contracte ou se dilate en fonction des conditions lumineuses. Le cristallin joue le rôle d’un objectif photographique, puisqu’il permet la mise au point de l’image (accommodation) sur la rétine. Les différents photorécepteurs rétiniens transmettent ensuite l’information lumineuse au cerveau. Les cônes permettent la vision en condition de faible lumière, les bâtonnets permettent la vision des couleurs. Ces deux types de cellules constituent la voie visuelle. Les cellules ganglionnaires à mélanopsine sont impliquées dans la régulation des rythmes biologiques. Elles constituent la voie non visuelle et projettent vers des structures impliquées dans la régulation du système circadien, du réflexe pupillaire, du sommeil et de la vigilance. 8 C. Gronfier Figure 4. Sensibilité des photorécepteurs classiques (cônes sensibles aux longueurs d’ondes courtes [short wavelengths, SW], moyennes [MW], longues [LW] et bâtonnets : rods) et de la mélanopsine (mel) chez l’homme. La sensibilité du système circadien chez l’homme (estimée par la suppression de la mélatonine — points noirs) est optimale à ∼480 nm, correspondant au pic de sensibilité de la mélanopsine. responsables de la transduction de l’information lumineuse vers l’horloge endogène. Les études récentes chez le rongeur montrent que deux systèmes rétiniens sont impliqués dans la photoréception circadienne (Fig. 3) : • les photorécepteurs de la rétine externe impliqués dans la vision perceptive (cônes et bâtonnets) ; • les cellules ganglionnaires à mélanopsine, intrinsèquement photosensibles (intrinsically photosensitive retinal ganglion cells [ipRGC]) impliquées dans un grand nombre de fonctions non visuelles [24] (non-image forming). En l’absence de ces deux systèmes, le système circadien est « aveugle » chez le rongeur et fonctionne en libre cours, exprimant sa rythmicité endogène [25]. Bien que les ipRGC reçoivent des afférences excitatrices et/ou inhibitrices des bâtonnets et des cônes [26], on ne connaît pratiquement rien sur les interactions et la contribution relative des différents photorécepteurs. Les études récentes chez l’animal suggèrent des interactions complexes, dans des domaines spécifiques de détection, dépendant de facteurs temporels, de la luminance et du spectre lumineux [26,27]. In fine, on considère à l’heure actuelle que l’information lumineuse responsable de la synchronisation de l’horloge biologique passe par les cellules ganglionnaires à mélanopsine, en stimulant ces cellules soit directement, soit indirectement par le bais des cônes et des bâtonnets. Les deux types de photorécepteurs de la rétine externe et interne sont phylogénetiquement et fonctionnellement différents. Les bâtonnets sont très sensibles à la lumière (faibles irradiances) alors que les cônes, fonctionnent à des niveaux de lumière plus élevés et, selon le type de photopigment présent dans la cellule, présentent des réponses spectrales spécifiques (les pics de sensibilité des trois types de cônes chez l’homme sont à ∼442, 540 et 564 nm) (Fig. 4). Les cellules ganglionnaires à mélanopsine nécessitent de fortes irradiances et chez tous les vertébrés étudiés ont un pic de sensibilité entre 480 à 484 nm. Une étude récemment réalisée dans notre laboratoire confirme que le pic de sensibilité du système circadien humain est de ∼480 nm et que les longueurs d’ondes courtes (< 440 nm) ou longues (> 560 nm) sont significativement moins efficaces. La courbe de sensibilité spectrale du système circadien (Fig. 4) suggère un rôle central de la mélanopsine dans la sensibilité photique du système circadien chez l’homme. Voies visuelles et non visuelles « La voie visuelle » est la mieux connue. Elle conduit à la formation et la perception des images. Elle emprunte le nerf optique depuis la rétine (les cônes et les bâtonnets sont à l’origine du message lumineux) et se projette sur les structures cérébrales impliquées dans la vision : le corps genouillé latéral, le cortex occipital visuel, puis les structures d’analyse de l’image (la reconnaissance d’un objet sera effectuée par une « voie ventrale » qui s’étend vers le lobe temporal du cerveau ; la localisation d’un objet et son mouvement s’effectueront plutôt dans la « voie dorsale » qui se projette vers le lobe pariétal) (Fig. 5). « La voie non visuelle » est encore assez mal connue car sa découverte est récente. Comme son nom l’indique, cette voie non visuelle est impliquée dans des mécanismes différents de la vision, c’est-à-dire, qui ne conduisent pas à la formation d’image. Les études de traçage anatomique [28] montrent des projections des cellules ganglionnaires à mélanopsine vers le SCN (régulation des rythmes biologiques), la ventro-lateral-pre-optic area (VLPO, régulation des états de veille et de sommeil), la ventral-sub-para-ventricular zone (vSPZ, impliquée dans la régulation du sommeil et de l’activité locomotrice), le pre-tectal-area (PTA, impliquée dans le reflexe pupillaire). La lumière, par ces voies non visuelles, va donc directement stimuler des structures cérébrales impliquées dans le contrôle de la vigilance, du sommeil, des performances cognitives et psychomotrices. Alors que la séparation de ces deux voies anatomiques n’avait pas encore été clairement identifiée, on sait depuis 1995 que certains aveugles ne possédant aucune perception visuelle consciente peuvent avoir un système circadien sensible à la lumière [29]. Le système visuel de ces patients Author's personal copy Physiologie de l’horloge circadienne endogène Figure 5. Modèle de fonctionnement moléculaire de l’oscillateur circadien de mammifère. Les protéines BMAL1 et CLOCK forment un hétérodimère qui active la transcription des gènes horloges Per, Cry, Ror et Rre-Erb˛. Lorsque les protéines PER et CRY s’accumulent jusqu’à un niveau critique, elles forment un complexe avec le dimère BMAL1-CLOCK et inhibent alors leur propre transcription. Il existe une boucle de régulation additionnelle dans laquelle la protéine REV-ERB␣ inhibe, et la protéine ROR␥ active, la transcription de Bmal1. Les dernières données suggèrent que la protéine SIRT1 se lie au complexe CLOCK-BMAL1 et active la déacétylation et dégradation de PER2 [13]. Ces boucles d’autorégulation positive et négative constituent la machinerie moléculaire à l’origine de la rythmicité circadienne endogène (Figure modifiée de Asher et al. [13]). est aveugle, mais les fonctions non visuelles (dont l’horloge circadienne) ne sont pas aveugles et reçoivent une information photique. Précisons ici que ces cas sont rares (très peu d’individus ont été étudiés dans le monde) et que les patients atteints de pathologies oculaires qui conduisent à une privation partielle ou totale de l’information photique présentent une prévalence accrue de troubles du sommeil et des rythmes biologiques. Comme nous l’avons déjà évoqué, la grande majorité des aveugles manifeste une altération des rythmes circadiens qui s’expriment le plus souvent en « libre cours », et cette condition clinique est associée à des troubles du sommeil dans plus de 75 % des cas [17,30]. La réponse du système circadien à la lumière dépend des caractéristiques photiques L’effet de la lumière sur l’horloge « dépend de l’intensité lumineuse et de sa durée ». Plus le stimulus lumineux est intense et/ou plus la durée est longue, plus l’effet sera important. Par exemple, une exposition lumineuse nocturne d’une durée de 6,5 heures conduit à un retard du rythme de mélatonine de plus de deux heures avec une lumière blanche intense (10 000 lux), alors que l’effet est indétec- Author's personal copy 9 table si l’intensité lumineuse est inférieure à 10 lux [31]. Il faut noter que pour un stimulus donné à la même heure pour une même durée d’exposition, une intensité lumineuse de 100 lux (10 % de l’intensité maximale testée) produit un retard d’environ une heure, soit 50 % de l’effet maximal [31]. De ce fait, il faut garder à l’esprit que la course à l’intensité lumineuse ne sert à rien car, au-delà d’un certain niveau, la réponse de l’horloge biologique n’augmente plus. Notons toutefois que les études récentes réalisées sur le terrain [32] font apparaître que les intensités lumineuses auxquelles les personnes sédentaires ou âgées sont exposées au cours de la journée sont relativement modérées et que, dans certains cas, une insuffisance de lumière peut conduire aux troubles de l’humeur ou de la synchronisation de l’horloge dont nous parlerons plus loin. L’effet de la lumière « dépend de sa couleur » (son spectre). Une lumière monochromatique bleue (longueur d’onde de 480 nm) peut être aussi efficace qu’une lumière fluorescente blanche 100 fois plus intense (comportant 100 fois plus de photons). L’horloge biologique est donc maximalement sensible à une lumière de couleur comprise entre 460 à 480 nm [33]. Comme nous l’avons vu dans la section précédente sur les photorécepteurs, cette propriété repose sur la sensibilité des cellules ganglionnaires à mélanopsine, qui sont les photorécepteurs de la voie non visuelle. Ces récepteurs sont sujets à de nombreuses recherches (dont certaines dans notre laboratoire) afin de pouvoir développer des méthodes de traitement de certaines troubles biologiques plus efficaces et plus rapides que les méthodes actuelles utilisant des lumières blanches. Enfin, l’effet de la lumière « dépend de l’heure à laquelle elle est perçue ». La courbe de réponse de phase (phase response curve [PRC]) montre que la lumière à laquelle nous sommes exposés le soir et en début de nuit (en moyenne entre 18 h 00 et 6 h 00 du matin) a pour effet de retarder l’horloge, alors que la lumière reçue en fin de nuit et le matin (en moyenne entre 6 h 00 du matin et 18 h 00) a l’effet inverse d’avancer l’horloge [34]. C’est en fin d’après midi (18 h 00 en moyenne) que l’horloge est la moins sensible à la lumière et c’est peu avant le coucher et peu après le lever qu’elle l’est le plus. C’est la lumière perçue tout au long de la journée qui permet, par le biais d’une resynchronisation du système circadien, de rester synchronisé à la journée de 24 heures, en corrigeant la différence entre la période interne de l’horloge (plus courte ou plus longue que 24 heures) par rapport aux 24 heures. Approches cliniques Problème des troubles du rythme circadien du sommeil Dans les troubles du rythme circadiens du sommeil (type avance de phase, type retard de phase, type veille sommeil irrégulier, type libre cours, type jet-lag et type travail posté) l’origine des symptômes provient d’une mauvaise synchronisation de l’horloge biologique [35]. Sans entrer dans le détail de chacune des pathologies, dans ces situations l’horloge biologique n’est pas en phase avec le rythme veille-sommeil imposé à l’organisme. L’individu cherche à être actif durant 10 toute ou une partie de sa nuit biologique et à dormir durant tout ou une partie de son jour biologique. Les symptômes sont, d’une part, des troubles de la vigilance et, d’autre part, des troubles du sommeil. En effet, les performances durant la nuit biologique sont faibles, la vigilance chute, les erreurs d’analyse et les temps de réactions augmentent. Le sommeil durant la journée biologique est plus léger, il est plus fragmenté et il est moins efficace. Les conséquences d’une mauvaise synchronisation de l’horloge biologique peuvent être dramatiques. Le nombre d’accidents de la route culmine entre 2 h 00 et 5 h 00 du matin, de même que les erreurs médicales dans les services d’urgence à cause des gardes de longue durée (plus de 24 heures d’affilée) et du travail au moment où l’organisme est censé dormir. De même, les catastrophes de Tchernobyl, de l’Exxon Valdes, ou encore du Titanic, sont toutes survenues durant la nuit, liées à des erreurs de jugement chez des individus en situation de dette de sommeil ou chez qui l’horloge biologique n’était pas correctement adaptée au travail de nuit. Le fonctionnement optimal de l’organisme s’effectue lorsque le rythme veille/sommeil imposé à l’organisme est en synchronie avec la journée/nuit biologique (endogène). Approches chronobiologiques et stratégies photiques (photothérapie) Les approches utilisées dans le traitement des troubles du rythme circadien du sommeil reposent sur les principes chronobiologiques détaillés précédemment, en particulier l’effet de la lumière sur le système circadien. Les pathologies pour lesquelles la photothérapie est reconnue comme un traitement efficace sont la dépression saisonnière (ainsi que d’autres dépressions) et les troubles du rythme circadien du sommeil : les troubles de type avance de phase et retard de phase, de type libre cours, les troubles du travail posté et du décalage horaire. L’approche vise à avancer ou à retarder l’horloge jusqu’à l’obtention d’une synchronisation adaptée, c’est-à-dire d’un horaire de sommeil (de qualité) en adéquation avec l’activité sociale et professionnelle du patient. Dans le cas du libre cours chez l’aveugle, l’approche de choix doit être l’administration de mélatonine pour ses effets non photiques sur l’horloge circadienne. Dans le cas du travail posté, les stratégies de traitement lumineux existent et sont efficaces, mais elles sont souvent difficiles à mettre en œuvre, surtout dans les postes a horaires variables. Dans le cas d’un poste régulier de nuit, les recommandations actuelles sont une exposition à la lumière de forte intensité en première moitié de poste et une réduction de l’intensité lumineuse matinale [36,37]. Évolution et futur de la photothérapie Les recherches actuelles visent à améliorer les stratégies de traitement utilisant la lumière afin qu’elles soient encore plus efficaces et plus pratiques (plus courtes). Les questions sur lesquelles les équipes de recherche travaillent sont la détermination de l’intensité lumineuse optimale, la composition spectrale (couleurs) optimale, la durée et l’heure optimale d’exposition à la lumière, et les aspects dynamiques de présentation de la lumière. Il est envisageable que les durées d’exposition soient bien plus courtes à l’avenir et que les stratégies de photothérapie soient pré- C. Gronfier conisées dans de nombreuses autres situations, normales et pathologiques. Les effets de la lumière sur la vigilance et les performances cognitives laissent entre apercevoir des possibilités de traitement des troubles de la vigilance et des performances cognitives dans nombreuses situations normales et pathologiques. Par ailleurs, l’utilisation de ces méthodes de traitement est à l’étude dans le cadre des troubles du sommeil et des rythmes biologiques rencontrés dans certaines pathologies oculaires (cécité sévère, glaucome), dans le vieillissement et dans certaines maladies neurodégénératives (maladies d’Alzheimer). À titre d’exemple, mentionnons ici la récente étude du groupe d’Eus van Someren, qui montre que la photothérapie améliore certains des symptômes cognitifs et non cognitifs dans la démence du sujet âgé [38]. Ce résultat est extrêmement intéressant, car la magnitude de l’effet de la lumière (effect size) est aussi élevée que celle de certains anticholinestérasiques actuels. . . La lumière a décidément de beaux jours devant elle ! 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Léger Centre du sommeil et de la vigilance, faculté de médecine, Hôtel Dieu, AP—HP, université Paris-Descartes, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04, France Reçu le 3 janvier 2009 ; accepté le 3 février 2009 Disponible sur Internet le 1 avril 2009 MOTS CLÉS Travail de nuit ; Travail posté ; Rythmes biologiques ; Cancers ; Législation KEYWORDS Night work; Shift work; Biological rhythms; Cancers; Legislation Résumé En dépit d’un cadre législatif qui stipule que le travail de nuit doit rester exceptionnel, force est de constater que les rythmes de travail en horaires postés sont de plus en plus fréquents, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’organisme. En effet, la dérégulation des rythmes circadiens génère des troubles du sommeil, mais a aussi des répercussions sur le système cardiovasculaire, le fonctionnement digestif et le système immunitaire. Après un rappel du contexte réglementaire actuel en France, la problématique des liens entre travail posté et cancers sera abordée avec l’exemple du cancer du sein. © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Summary Although current French legislation states that night work should remain exceptional, shift work is more and more common, despite the fact that irregular work schedules have significant repercussions on the organism. Indeed, dysregulation of biological rhythms associated with shift work may lead to sleep problems, disturb the cardiovascular and gastro-intestinal system and cause immune dysfunction. After a brief recall of current French legislation, the interrelationship between night-shift work and breast cancer will be discussed. © 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Introduction Compte tenu des exigences industrielles et économiques, il existe de nombreuses organisations de travail en termes de rythmes et d’horaires. Actuellement, le travail posté ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Bayon). 1769-4493/$ — see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.msom.2009.02.004 26 concerne 15 à 20 % de la population active des pays développés. Cependant, l’ensemble des répercussions sur la santé du travail en horaires décalés et de nuit est encore imparfaitement connu [1]. En effet, si les altérations de la qualité et de la quantité du sommeil des travailleurs de nuit ont été souvent décrites [2], les troubles digestifs dont se plaignent ces salariés sont moins bien explorés et, de même, on commence seulement depuis quelques années à voir apparaître les effets à long terme de ces nouveaux rythmes de travail sur l’organisme [3]. Classiquement, il y a une dette de sommeil chez les travailleurs postés, car le sommeil survient à une heure inhabituelle. En effet, le sommeil de jour est raccourci d’une à quatre heures par rapport au sommeil de nuit [4]. Parallèlement à cette diminution du temps de sommeil total, il existe une baisse de la qualité du sommeil en raison des difficultés d’endormissement, des réveils multiples et du réveil précoce, d’où la sensation d’un sommeil non récupérateur, ainsi qu’une somnolence accrue pendant la veille [5]. Des conditions environnementales non satisfaisantes (température, bruit et lumière inadaptés) s’ajoutent à ces raisons chronobiologiques pour expliquer ces troubles. En ce qui concerne les relations entre troubles cardiovasculaires, risque métabolique et travail de nuit, elles ont été pressenties depuis le milieu des années 1980 [6—8]. Toutefois, la plupart des études se heurtent à de nombreux biais, ce qui rend la généralisation et l’interprétation des résultats souvent difficiles. Par ailleurs, la mise en évidence des mécanismes physiopathologiques explicatifs de ces observations épidémiologiques n’est pas aisée. Le facteur chronobiologique joue un rôle essentiel. En effet, il participe, comme décrit brièvement ci-dessus, aux phénomènes de régulation du sommeil et de la vigilance et il intervient dans la modulation de nombreuses secrétions de l’organisme. La perturbation de ce facteur est sans doute un élément clé dans les effets à long terme observés. D’un point de vue réglementaire, la législation en vigueur tente d’encadrer au mieux les pratiques afin de limiter les effets néfastes sur la santé tout en tenant compte des contraintes de production. Dans un premier temps, nous reviendrons sur la législation actuelle et la surveillance médicale de ces travailleurs, souvent moins bien connues des médecins spécialistes du sommeil, avant d’aborder quelques résultats des travaux étudiant les relations entre travail posté de nuit et cancers en prenant l’exemple du cancer du sein. Aspects législatifs du travail posté et de nuit Définitions Les rythmes de travail font l’objet d’un encadrement juridique précis. En effet, la durée quotidienne du travail de nuit répond à une législation spécifique qui considère comme travail de nuit l’ensemble des occupations ayant lieu entre 21 h 00 et 6 h 00 (art. L3122-29 du Code du travail). Est considéré comme travailleur de nuit, le salarié pour qui l’horaire de travail habituel comprend au moins trois heures dans la période considérée comme travail de nuit et V. Bayon et al. cela, au moins deux fois par semaine, ou celui qui réalise un nombre d’heures minimales de nuit sur une période de référence, nombre qui sera établi par accord ou convention. À défaut d’accord, le nombre minimal d’heures de nuit à accomplir est de 270 heures pour une période de 12 mois consécutifs (art. L 3122-31 et 3122-8). La définition du travail posté s’appuie sur la directive 93/104/CE qui considère comme travail posté « tout mode d’organisation du travail en équipe selon lequel des travailleurs sont occupés successivement sur les mêmes postes de travail, selon un certain rythme, y compris un rythme rotatif, et qui peut être de type continu ou discontinu entraînant pour les travailleurs la nécessité d’accomplir un travail à des heures différentes sur une période donnée de jours ou de semaines ». Le travail posté se définit donc selon des critères de continuité, de type de rotation, d’alternance des équipes et de rythme. Le rythme de rotation est court quand la durée passée sur le même poste est d’un à trois jours. Le rythme est long quand cette durée dépasse cinq jours. La législation actuelle (art. L3122-32 et 33) insiste sur le caractère dérogatoire du travail de nuit. Il doit être exceptionnel et justifié par des impératifs économiques ou sociaux et il doit prendre en compte les aspects de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs. Actuellement, la loi no 2001-397 du 9 mai 2001 autorise le travail des femmes conformément à la directive européenne du principe d’égalité hommes—femmes [9]. En revanche, le travail de nuit pour les mineurs est toujours interdit (art. L3163-1, 2 et 3) avec pour ceux de moins de 16 ans une extension de la période considérée comme travail de nuit de 20 heures à six heures. Il existe toutefois des possibilités de dérogations pour les certaines activités (commerce, spectacle, publicité, mode). La durée du travail de nuit ne peut pas excéder huit heures et la durée moyenne maximale hebdomadaire ne peut pas excéder 40 heures sur 12 semaines consécutives, sauf dérogation exceptionnelle (art. L3122-35 du Code du travail). Les travailleurs de nuit bénéficient de contreparties au titre des périodes de nuit travaillées sous forme de repos compensateur et éventuellement de majoration salariale. L’organisation du travail de nuit doit comprendre des mesures destinées à améliorer les conditions de travail et à faciliter l’accès à la formation professionnelle et doit permettre la compatibilité des activités nocturnes avec les responsabilités familiales et sociales des salariés. De même, le temps de pause doit être au moins égal à 20 minutes pour toute période de travail de plus de six heures. L’article L3122-37 précise que lorsque le travail de nuit est incompatible avec des obligations familiales impérieuses, notamment avec la garde d’un enfant ou la prise en charge d’une personne dépendante, le salarié peut refuser un poste de nuit sans que ce refus soit une faute ou un motif de licenciement. De même, le salarié avec les obligations familiales suscitées peut demander à être affecté sur un poste de jour. Ces travailleurs bénéficient du droit d’être transférés, pour raisons médicales, sur un poste de jour de façon définitive ou temporaire. Travail posté et cancers D’une façon plus générale, les travailleurs de nuit qui souhaitent occuper ou reprendre un poste de jour sont prioritaires au sein de l’entreprise. 27 Cette surveillance a aussi pour objectif le rappel des règles d’hygiène de sommeil [12,13]. Rythmes de travail Surveillance et prévention médicale Le décret du 3 mai 2002 comporte une section concernant la surveillance médicale des travailleurs de nuit [10]. La surveillance médicale renforcée (SMR) doit « permettre au médecin du travail d’apprécier les conséquences éventuelles du travail de nuit sur la santé et la sécurité des salariés concernés, notamment du fait des modifications des rythmes chronobiologiques, et d’en appréhender les répercussions potentielles sur leur vie sociale ». Cette SMR doit respecter certaines conditions. L’affectation à un poste de nuit ne peut se faire que si le salarié a été vu au préalable par le médecin du travail et si la fiche d’aptitude atteste que son état de santé est compatible avec une telle affectation. Cette fiche d’aptitude doit être renouvelée tous les six mois, ce qui implique donc une surveillance médicale de santé au travail semestrielle. L’employeur est tenu d’informer le médecin du travail de toute absence des travailleurs de nuit pour cause de maladie. Le médecin du travail peut prescrire des examens spécialisés complémentaires à la charge de l’employeur et, comme pour tout salarié, le travailleur de nuit peut bénéficier d’un examen médical quand il le souhaite. Il n’existe pas de recommandations officielles précisant les modalités des examens à pratiquer en vue d’assurer la surveillance des travailleurs de nuit [11]. Cependant, le médecin du travail doit analyser les conséquences du travail nocturne et étudier les conditions et le poste de travail. Il doit également informer les « travailleurs de nuit, en particulier les femmes enceintes et les travailleurs vieillissant, des incidences potentielles du travail de nuit pour la santé ». Cette information doit tenir compte de la spécificité des horaires, fixes ou alternés. L’article L1225-9 du Code du travail précise que la salariée enceinte ou ayant accouché et qui travaille de nuit est affectée sur sa demande à un poste de jour pour toute la durée de sa grossesse et pendant son congé postnatal. Elle doit être également affectée à un poste de jour pendant la durée de sa grossesse quand le médecin du travail constate par écrit que le poste de nuit est incompatible avec son état. Cette période peut être prolongée pendant le congé postnatal et après son retour de ce congé pendant une période n’excédant pas un mois. Les visites médicales effectuées deux fois par an permettent de rechercher : • les facteurs d’adaptation au travail posté car certains facteurs (âge supérieur à 40 ans, présence d’un travail domestique lourd, typologie « du matin » plutôt que « du soir », antécédents de troubles du sommeil) rendent plus difficile l’adaptabilité ; • les troubles du sommeil qui sont un signe précoce de désadaptation au travail posté ; • les accidents du travail ou de la circulation pour lesquels l’interrogatoire évaluera l’horaire de survenue et la relation éventuelle avec une baisse de vigilance. L’organisation du travail posté et de nuit est très variable en fonction des entreprises. Elle est souvent l’héritage de négociations salariales et il n’est pas rare que plusieurs rythmes différents soient présents dans le même établissement. Cependant, l’organisation du travail posté doit tenir compte du respect optimal des facteurs chronobiologiques, « sommeil » et domestiques. Ceux-ci sont fonction du type de travail et de la population concernée. Un rythme alternant rapide était plutôt conseillé par les spécialistes européens chronobiologistes au début des années 1980 [14]. Ce rythme avait l’avantage d’entraîner moins de perturbations chronobiologiques car le sujet restait alors plutôt orienté sur le rythme de jour. Ce type de rythme est, en revanche, assez difficile à supporter pour le sommeil et n’est pas facile à adopter sur le plan social. Les chronobiologistes nord-américains conseillent de privilégier les postes fixes. Ceux-ci ont l’avantage d’être moins traumatisants pour le sommeil. Ils ont en revanche des inconvénients pour l’insertion sociale et sur le plan chronobiologique. En effet, les sujets se réorientent de jour le week-end et sont ainsi décalés après chaque période de repos [15]. Il n’y a donc pas de travail posté idéal. La moindre mauvaise solution consiste à associer des rythmes de jour alternants sur des périodes longues d’au moins une semaine avec un travail de nuit fixe réservé à des volontaires. Certaines mesures peuvent toutefois favoriser une meilleure tolérance au travail posté comme l’amélioration des repas, l’utilisation de la lumière d’intensité élevée indispensable au maintien d’une bonne vigilance et utile pour une meilleure adaptation des rythmes biologiques, la gestion souple des temps de pauses, la lutte contre le bruit qui perturbe la vigilance et l’amélioration des transports [13,16]. Travail posté et cancers Depuis quelques années, des travaux de recherche s’intéressent aux relations entre cancers et travail posté et plus particulièrement le risque de survenue d’un cancer du sein chez les femmes travaillant la nuit [17—23]. Données épidémiologiques Des études épidémiologiques ont cherché à mettre en évidence des liens entre le travail de nuit et le risque de cancer. Ces différentes études suggèrent en particulier une augmentation modérée du risque de cancer du sein chez les femmes travaillant en horaires postés de nuit depuis plusieurs années, comparées à celles ayant des horaires réguliers de jour. Les premières études trouvant une relation entre travail de nuit et cancers datent des années 1990. À cette époque, Pukkala et al. avaient déjà constaté une augmentation de l’incidence des cancers du sein chez le personnel 28 Tableau 1 V. Bayon et al. Caractéristiques des six études sur les relations entre travail posté de nuit et risque de cancer [26]. Auteur, année (pays) Hansen, 2001 (Danemark) [20] Schernhammer et al., 2001 (États-Unis) [21] Davis et al., 2001 (États-Unis) [24] Tynes et al., 1996 (Norvège) [50] Schernhammer et al., 2006 (États-Unis) [17] Lie et al., 2006 (Norvège) [18] Population Type d’étude Travail type RR/OR (IC 95 %) 7035 78 562 Cas témoin Prospective 813 Cas témoin 1,5 (1,2—1,7) 1,08 (0,9—1,30) 1,08 (0,99—1,18) 1,36 (1,04—1,78) 1,6 (1,0—2,5) 1,14 (1,01—1,28) Cohorte rétrospective Prospective Nuit 1—14 ans 15—29 ans > 30 ans Nuit Exposition à la lumière la nuit Nuit Nuit Cas témoin Nuit 2,21 (1,10—4,45) 2916 115 022 537 navigant (standardized incidence ratio [SIR] : 1,87 ; 95 % IC : 1,15—2,23) [19]. Plus tard, en 2001, Hansen retrouvait dans une étude cas témoin portant sur 7035 cas, un odds-ratio (OR) de 1,5 (95 % IC : 1,2—1,7) pour le cancer du sein parmi les femmes qui travaillaient de façon prédominante la nuit, depuis au moins six mois, après ajustement sur le statut socioéconomique, l’âge lors de la naissance du premier et du dernier enfant et le nombre total d’enfants [20]. La même année, Schernhammer et al. mettaient aussi en évidence une relation entre cancer du sein et travail posté de nuit [21]. Il s’agissait d’une étude prospective sur dix ans portant sur 78 562 femmes de la Nurses’ Health Study. Sur les dix années de suivi, 2441 cas incidents de cancers du sein avaient été répertoriés. Une augmentation modérée du risque de ce cancer était observée chez les femmes travaillant entre une et 14 années de nuit et chez celles travaillant entre 15 et 29 années de nuit (RR = 1,08 [95 % IC = 0,99—1,18] et RR = 1,08 [95 % IC = 0,90—1,30] respectivement). Ce risque était plus important chez les femmes ayant travaillé de nuit pendant 30 ans ou plus. Elles présentaient une augmentation du risque de survenue d’un cancer du sein de 36 % par rapport à celles n’ayant jamais travaillé de nuit (RR = 1,36 [95 % IC = 1,04—1,78]). Dans cette étude, le travail de nuit était défini par le fait de travailler au moins trois fois de nuit par mois. Les facteurs d’ajustement pris en compte pour l’analyse des données étaient : l’âge des premières règles, l’âge de la ménopause, la parité, l’âge lors de la naissance du premier enfant, l’indice de masse corporelle, la consommation d’alcool, la prise de pilule contraceptive, la prise d’un traitement hormonal substitutif de la ménopause, le statut ménopausique et les antécédents familiaux de cancers du sein. Cependant, dans l’analyse finale, le mode de vie lié au travail de nuit (activité physique, alimentation, etc.) et le niveau sociodémographique n’avaient pas été inclus par les auteurs car ces paramètres semblaient peu modifier les estimations. Une autre étude rétrospective cas témoin menée par Davis et al. retrouvait des résultats similaires [24]. Huit cent treize femmes, âgées de 20 à 74 ans, dont le cancer du sein avait été diagnostiqué entre 1992 et 1995, ont été comparées à 793 sujets témoins appariés selon l’âge. Le risque de cancer était plus élevé chez les femmes ne dormant pas fréquemment aux horaires où le taux de méla- 1,5 (1,1—2,0) 1,79 (1,06—3,01) tonine est habituellement le plus haut dans l’organisme (OR = 1,14 pour chaque nuit [95 % IC = 1,01—1,28]) et chez celles ayant travaillé en travail posté de nuit (OR = 1,6 [95 % IC = 1,0—2,5]). Une tendance à l’augmentation de ce risque était observée avec le nombre d’années de travail de nuit. Néanmoins, la principale limite de cette étude est le biais de mémorisation, comme la plupart des études cas témoins. En 2006, l’étude de O’Leary et al., en revanche, ne mettait pas en évidence d’association significative entre le travail posté de nuit et le risque de cancer du sein (OR = 1,21 [95 % IC = 0,90—1,64]). Cependant, cette étude présentait de nombreuses limitations, notamment en ce qui concerne la définition des expositions [25]. En définitive, il semble bien exister une augmentation modérée du risque de cancer du sein chez les travailleuses de nuit. La méta-analyse de Megdal et al. en 2005 retrouve une augmentation statistiquement significative de 48 % du risque de cancer du sein chez les travailleurs postés [26]. Le Tableau 1 reprend les résultats des six études prises en compte dans cette méta-analyse et ayant porté sur des travailleurs de nuit. Plus récemment, Viswanathan et al. montrent, dans une autre méta-analyse, des résultats comparables avec une augmentation du risque de survenue du cancer du sein de 40 % chez les travailleurs postés de nuit (95 % IC = 1,19—1,65) [27]. Toutefois, aucune de ces études ne s’appuie sur la même définition du travail de nuit ni ne quantifie le niveau d’exposition nocturne à la lumière. Une des autres limites de ces analyses est le problème de l’ajustement incomplet sur les facteurs de confusion. Travail posté et cancers La lumière artificielle altère la sécrétion de mélatonine et il existe chez les travailleurs postés de nuit une diminution des niveaux de mélatonine comparés à ceux retrouvés chez les travailleurs de jour. Ainsi, ce serait à cause du manque relatif d’obscurité que la sécrétion de mélatonine serait insuffisante [27]. Une des approches possibles pour maintenir un rythme circadien synchronisé chez le travailleur est donc de fournir assez de lumière la nuit et assez d’obscurité le jour, pendant la période de sommeil, pour favoriser la sécrétion de mélatonine. Différents mécanismes sont proposés pour expliquer les propriétés anticancéreuses de la mélatonine, notamment du fait de ses fonctions anti-oxydantes, antimitotiques, immunomodulatrices, etc. [31,32]. D’une manière générale, le déficit de mélatonine interviendrait dans l’initiation, la promotion et la progression des cancers [33,34] et, notamment, le cancer du sein du fait de son action anti-estrogène [35,36]. L’absence ou la diminution de mélatonine dans l’organisme serait responsable d’une augmentation de la libération des hormones de la reproduction et en particulier des estrogènes stimulant ainsi la croissance et la prolifération des cellules hormonosensibles du sein [37,38]. En revanche, une action directe de la mélatonine sur la progestérone n’est pas certaine. De plus, des travaux récents soulignent que la mélatonine posséderait des propriétés oncostatiques propres par une activité antimitotique directement sur la prolifération cellulaire hormonodépendante [39]. Par ailleurs, elle semble augmenter l’expression du gène de suppression tumorale p53 [40] et possède une activité anti-oxydante [41,42]. En dehors de ses diverses actions, la mélatonine interviendrait également dans les mécanismes d’apoptose et d’angiogenèse [43,44]. Elle jouerait le rôle d’un agent immunomodulateur [45]. Enfin, une voie d’action plus indirecte sur le métabolisme lipidique est actuellement explorée pour expliquer les effets protecteurs de la mélatonine vis-à-vis du développement des cancers [46]. Enfin, compte tenu du rôle possible de la mélatonine dans la survenue du cancer du sein, ce risque pourrait être étendu à d’autres organes. Ainsi, il semble exister un risque relatif de cancers colorectaux plus important chez les travailleurs en rythme posté avec nuits à partir de plusieurs années d’exposition [47]. Depuis la publication de ces études, le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a ajouté le travail de nuit à la liste des agents « probablement cancérogènes » (groupe 2A) [48,49]. Données expérimentales Conclusion L’hypothèse du rôle possible de la lumière dans l’excès de risque observé par ces différentes études épidémiologiques est partie des observations faites chez les femmes atteintes de cécité oculaire [28—30]. Ces études montraient notamment une diminution significative du risque de cancer du sein chez celles ayant une cécité complète bilatérale et ne percevant donc pas la lumière. Chez l’homme, la sécrétion de mélatonine est contrôlée par l’hypothalamus qui reçoit l’information lumineuse perçue par la rétine via le tractus rétino-hypothalamique. De très nombreuses situations de travail s’accompagnent aujourd’hui de contraintes horaires jouant non seulement sur les heures de sommeil et de repos de l’individu mais aussi sur de multiples fonctions de l’organisme, et notamment dans le domaine de la cancérologie. Compte tenu des connaissances actuelles, une meilleure sensibilisation des médecins et des salariés concernés par les risques et les conséquences médicales éventuelles du travail posté et de nuit est nécessaire. Par ailleurs, des travaux de recherches expérimentales mais aussi des données épidémiologiques 29 sont à encourager afin de confirmer les liens suspectés et de faire évoluer les connaissances sur ce sujet. Références [1] International Classification of Sleep Disorders. Diagnostic and coding manual. Westchester, IL: American Academy of Sleep Medicine; 2005. [2] Akerstedt T. Shift work and disturbed sleep/wakefulness. Occup Med Oxford 2003;53:89—94. [3] Knutsson A. Health disorders of shift workers. 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Dans quelle catégorie vous situez-vous ? 6 : nettement parmi les « gens du matin » ; 4 : plutôt parmi les « gens du matin » que parmi les « gens du soir » ; 2 : plutôt parmi les « gens du soir » que parmi les « gens du matin » ; 0 : nettement parmi les « gens du soir ». à 6 (type tardif extrême), associé à une courte description des deux chronotypes, par exemple : si vous aimez(ou programmez de) dormir un peu plus les jours de repos que les jours de travail ou si vous ne pouvez généralement pas sortir du lit le lundi matin, alors probablement vous êtes un sujet du soir ; ◦ Si, toutefois, vous vous réveillez à heure fixe et vous vous sentez en forme dès l’instant où vous sautez du lit et si vous préférez vous coucher tôt que d’aller à une soirée, alors vous êtes un sujet du matin. ◦ Nous avions déjà bien démontré [9] que la question 19 du questionnaire de Hörne et Ostberg (estimation du chronotype) corrèle fortement avec le chronotype calculé en fonction du score des 19 questions. Conclusion La détermination du chronotype des patients est une donnée importante à prendre en compte dans l’évaluation d’une plainte de sommeil. Cette détermination subjective par les patients est habituellement satisfaisante, surtout si le patient présente un chronotype extrême. L’usage de questionnaires permet une meilleure quantification du chronotype mettant par exemple facilement en évidence l’effet de l’âge sur le chronotype. Références [1] Morgenthaler TI, Lee-Chiong T, et al. Practice parameters for the clinical evaluation and treatment of circadian rhythm sleep disorders. An American Academy of Sleep Medicine report. Sleep 2007;30:1445—59. [2] Sack RL, Auckley D, et al. Circadian rhythm sleep disorders: part II, advanced sleep phase disorder, delayed sleep phase disorder, free-running disorder, and irregular sleep-wake rhythm. An American Academy of Sleep Medicine review. Sleep 2007;30:1484—501. [3] Sack RL, Auckley D, et al. 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Léger1 Centre du sommeil et de la vigilance et consultation de pathologie professionnelle, faculté de médecine, Hôtel-Dieu de Paris, AP–HP, université Paris Descartes, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04, France D. Léger Recommandations d’experts sur le travail posté et de nuit Travail et sommeil Pour les travailleurs postés et/ou de nuit (TPN) Il est recommandé : d’informer les salariés sur les risques médicaux liés au travail de nuit ; de leur remettre au moins une fois une plaquette d’information sur ces risques ; concernant le risque de cancer du sein, de faciliter l’orientation des salariées vers le réseau de dépistage et de prise en charge ; d’offrir la possibilité aux salariés de bénéficier d’une surveillance médicale des travailleurs de nuit et de jour, même après leur changement de poste ou leur retraite ; d’établir un registre national de surveillance médicale des travailleurs postés de nuit ; de veiller à l’aménagement de l’environnement de travail : lumière, bruit, température, salle de repos ; d’associer les infirmiers(es) au suivi des TPN sous la responsabilité des médecins du travail ; de proposer une formation des TPN sur le sommeil, les rythmes biologiques, les risques médicaux des TPN et les moyens de prévention ; de s’assurer d’un respect des pauses et de leur caractère récupérateur. Work and sleep Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com T ravail et sommeil : ces deux mots semblent d’un premier abord incompatibles. Travail évoque journée, activité, sphère professionnelle et relationnelle, vigilance, attention. Sommeil évoque repos, récupération, sphère personnelle et privée. Pourtant travail et sommeil sont souvent intimement liés et interdépendants tant ces deux versants de notre fonctionnement font partie de notre équilibre quotidien. L’organisation du travail retentit en effet sur la qualité et sur la quantité de sommeil. Plus de 20 % des travailleurs salariés sont en rythme posté ou de nuit, soit quatre à cinq millions de personnes en France. Les études épidémiologiques et physiologiques montrent que cette organisation de travail a des répercussions sur le sommeil : diminution du temps et de la qualité du sommeil, et aussi sur la santé : troubles métaboliques, cardiovasculaires, risques d’accident et même de cancer du sein chez la femme. Les troubles du sommeil type insomnie sont aussi fréquemment liés au travail. Une cause professionnelle est évoquée chez 40 % des insomniaques chroniques et l’insomnie est un signe précoce de la désadaptation au travail. La qualité du sommeil retentit aussi sur le risque accidentel au travail et au volant. Les pathologies de la vigilance, dont le syndrome d’apnées du sommeil, augmentent significativement le risque d’endormissement dans les situations monotones. C’est dans cet esprit que la Société française de médecine du travail, la Société française de recherche et de médecine du sommeil et la Société de pneumologie de langue française ont organisé en collaboration avec la Direction générale de la santé (voir plus loin le discours introductif de D. Houssin) et la Direction générale du travail ce colloque « Sommeil et Travail » au ministère de la Santé le 29 novembre 2008. Les dossier présentés dans le présent numéro des archives des maladies professionnelle et de l’environnement ont été conçus pour donner la plus récente actualité sur ces questions, mais aussi pour apporter des solutions pratiques de prévention et d’information aux salariés travaillant de nuit ou en rythme posté. Les recommandations professionnelles validées par les experts au cours de cette réunion pour la surveillance et la prise en charge des travailleurs postés et de nuit ont été également établies. Le contenu d’une visite d’un travailleur posté et/ou de nuit Il est recommandé de noter dans le dossier médical : les résultats de l’examen médical : TA, poids, taille, indice de masse corporelle (IMC), l’existence d’un suivi gynécologique et mammaire par correspondant. Les résultats des bilans de biologie : glycémie, bilan lipidique, cortisol ; des questionnaires réguliers de sommeil type : agenda du sommeil, échelles de Spiegel, échelle de somnolence d’Epworth ; de préciser en fonction du contexte clinique : échelles d’anxiété et de dépression, examens cardiovasculaires. Concernant les pathologies du sommeil et de la vigilance au travail Il est recommandé : de dépister l’insomnie, comme facteur précoce de l’inadaptation au travail ; d’interroger sur le sommeil et l’insomnie dans le bilan des risques psychosociaux ; de tenir compte des effets de l’environnement de travail : bruit, température, lumière sur le sommeil des salariés ; de dépister le syndrome d’apnées du sommeil chez les salariés affectés à des postes de sécurité ; d’informer et former les salariés sur le risque d’accident lié à la somnolence au volant ; de proposer un aménagement des conditions de travail pour prévenir le risque d’accident lié à la somnolence. DOI of original article: 10.1016/j.admp.2009.04.010 e-mail : [email protected]. 1 www-centre-du-sommeil-hotel-dieu et www-je-dors-trop.fr. 243 1775-8785/$ - see front matter ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 10.1016/j.admp.2009.04.006 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:243-244 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:243-244 244 Reçu le : 23 décembre 2008 Accepté le : 24 janvier 2009 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Revue générale Biological clock, sleep and shift-work medical consequences D. Léger1*, V. Bayon1, A. Metlaine1, E. Prevot1, C. Didier-Marsac1, D. Choudat1 Centre du sommeil et de la vigilance et consultation de pathologie professionnelle, hôpital Hôtel-Dieu, AP–HP, faculté de médecine, université Paris Descartes, Horloge biologique, sommeil et conséquences médicales du travail posté 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04, France Summary Résumé In this review paper, the physiological bases of human adaptation to shift work and night work are first detailed. Recent knowledge on sleep and wake rhythms and on the biological clock are exposed. Then the authors review the recent literature on the medical consequences of shift work and night work: sleep and wake disorders, risk of accidents, cardiovascular diseases, digestive and endocrine diseases, risk of obesity, and cancer. ß 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Cet article de revue reprend les bases physiologiques de l’adaptation au travail de nuit et posté, notamment liées à l’horloge biologique et au sommeil. Il fait le point des conséquences médicales du travail posté et de nuit : troubles du sommeil et de l’éveil, risque accidentel, pathologies cardiovasculaires, troubles digestifs et endocriniens, risque d’obésité et cancers. ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Keywords: Biological clock, Normal sleep, Night work, Shift-work L’horloge biologique Définition et localisation L’Homme, comme de nombreux êtres vivants, possède sa propre montre qui lui donne le temps et qui gouverne ses rythmes. Cette montre ou « horloge interne » a été localisée il y a peu de temps dans une zone cérébrale appelée « noyau suprachiasmatique de l’hypothalamus » [1]. Chaque cellule de cette horloge (isolée chez l’animal) est capable de battre le rythme du temps indépendamment de ses voisines. Chez l’Homme, cette horloge est réglée sur environ 24 heures. On dit qu’elle est circadienne du latin circa = autour et dies = jour. L’horloge est aussi fortement influencée par le rythme des jours et des nuits. Au moment de la nuit, l’horloge donne le signal du repos, alors que le jour est traditionnellement une période plus active. * Auteur correspondant. e-mail : [email protected] 1 Sites : www-centre-du-sommeil-hotel-dieu et www-je-dors-trop.fr. Mots clés : Horloge biologique, Sommeil normal, Travail de nuit, Travail posté Mais, l’horloge interne ne gouverne pas uniquement le rythme du sommeil et de l’éveil. Elle est aussi responsable de l’organisation de très nombreux rythmes qui tournent aussi sur 24 heures : la température interne, la sécrétion de multiples hormones (hormone de croissance, hormones sexuelles, cortisol, hormones thyroı̈diennes. . .), le rythme cardiaque et la tension artérielle, la fréquence respiratoire, la fonction rénale. . . Synchronisation et désynchronisation de l’horloge Les différents rythmes biologiques circadiens ne sont pas indépendants, ils sont liés les uns aux autres par de multiples liens. Lorsque notre vie est régulière, tous les rythmes sont harmonieusement synchronisés : on dit qu’il y a une synchronisation des rythmes biologiques. Lorsque les horaires sont décalés (comme lors du passage à l’horaire d’hiver ou d’été ou comme lors du travail posté), tous les rythmes circadiens ne vont pas s’adapter à la même vitesse au nouvel horaire ; ils sont alors désynchronisés les uns par rapport aux autres : il y a désynchronisation. Cette désynchronisation se traduit par un état de malaise qui 246 1775-8785/$ - see front matter ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 10.1016/j.admp.2009.01.007 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:246-252 Horloge biologique, sommeil et conséquences médicales du travail posté perturbe la qualité de la vigilance, du sommeil et la qualité de vie. Expériences de désynchronisation provoquées Pour connaı̂tre le fonctionnement de l’horloge biologique, les chercheurs ont multiplié les expériences d’isolement de sujets dans des grottes ou dans des laboratoires (sans influence de la lumière, du bruit, de la température ou du rythme social) [2]. Lorsqu’on isole un individu de son environnement, l’horloge biologique finit au bout de quelques jours par adopter pour le sommeil et pour l’éveil une périodicité spontanée qui est plus proche de 25 heures que de 24 heures (en moyenne 25,2 heures). Mais les autres rythmes circadiens ont parfois aussi des périodes différentes. Ainsi, au bout de quelques jours d’isolement, chacun des rythmes évolue pour son propre compte, on parle de désynchronisation provoquée. Après avoir testé bien des situations, les recherches ont montré que deux facteurs contribuaient à synchroniser fortement l’horloge biologique sur le rythme de 24 heures : le premier facteur est le rythme social : l’influence des activités sociales, le fait d’avoir une montre réglée sur 24 heures, les habitudes alimentaires et le travail jouent leur rôle respectif. L’horloge interne est influencée, par exemple, par notre activité physique et intellectuelle. Si l’activité est concentrée sur la journée, le sommeil se déclenchera naturellement le soir. Si elle est retardée, le sommeil sera aussi retardé ; le second et très puissant facteur de synchronisation est la lumière et en particulier la lumière de haute intensité. La lumière passe directement de la rétine à l’horloge biologique par l’intermédiaire du tractus rétinohypothalamique. Elle fait ainsi sécréter par une glande (la glande pinéale) une hormone (la mélatonine) qui donne le signal du sommeil à l’organisme. Lorsque le jour paraı̂t, cette mélatonine disparaı̂t et l’éveil est plus facile [3,4]. Le caractère « soir ou matin » est un caractère génétique qui dépend de l’horloge biologique. Certaines personnes sont considérées comme « du soir », c’est-à-dire qu’elles ont tendance à se coucher tard et à se réveiller tard. Leur horloge est alors réglée sur une période supérieure à 24 heures. D’autres sont « du matin », leur horloge tourne souvent sur moins de 24 heures. Avec l’âge, l’horloge devient moins souple, lorsqu’il faut s’adapter aux changements horaires ; on dit que l’horloge est moins élastique. Ainsi, un sujet jeune pourra souvent s’adapter plus facilement à des changements d’horaires et récupérer le sommeil qui lui manque un autre jour de la semaine. On dit qu’il présente une certaine élasticité de ses rythmes. Au contraire, un sujet plus âgé ne parviendra pas à récupérer (par exemple le week-end) les heures de sommeil qui lui manquent, ses rythmes possèdent plus de rigidité. Certains rythmes s’adaptent plus rapidement que d’autres, on pense que l’horloge biologique est composée de deux ensembles pacemaker qui interagissent l’un par rapport à l’autre : le premier (X) est très stable et résistant au changement, il gouvernerait des rythmes tels que la température interne, la sécrétion du cortisol, le sommeil paradoxal. . . le deuxième (Y), plus influençable et labile, gouvernerait le sommeil lent, la sécrétion d’ACTH, la température cutanée. . . Ainsi peut-on expliquer une adaptation par étapes de l’horloge aux changements horaires. Les variations individuelles de l’horloge permettent de comprendre que certaines personnes vont mieux tolérer que d’autres certains horaires. La nécessité d’une surveillance individuelle par la médecine du travail est obligatoire lors de changements de rythmes horaires. L’intolérance à un horaire peut être immédiate. Elle peut aussi se manifester après une longue période de latence [5]. Le sommeil Variations individuelles Composition et durée L’horloge de chaque Homme n’est pas identique à celle de son voisin. Il y a des variations individuelles qui sont sans doute d’origine génétique. Dans les dernières années, il a été mis en évidence la présence d’un gène appelé clock gene chez une mouche (la drosophile). Certaines races de souris peuvent être aussi identifiées par la période de leur horloge biologique. On suppose que, chez l’Homme aussi la période de l’horloge est réglée par des facteurs génétiques qui lui sont propres. Le sommeil est un état physiologique que l’on oppose à l’éveil. Il est composé de deux phases très différentes mais liées l’une à l’autre : le sommeil lent et le sommeil paradoxal [6] : le sommeil lent serait le sommeil réparateur de la fatigue physique. Il comprend quatre stades : 1, 2, 3 et 4. Les stades 1 et 2 forment le sommeil lent léger, les stades 3 et 4 le sommeil lent profond [7]. Pendant le sommeil léger, l’individu est encore sensible au monde extérieur, un bruit, 247 D. Leger et al. une lumière, une sensation peuvent suffire à le réveiller. Pendant le sommeil lent profond, le sommeil est lourd et très reposant. Il est très difficile de réveiller le dormeur et, lorsqu’on y parvient, celui-ci se retrouve dans un état de torpeur appelé inertie du sommeil ; le sommeil paradoxal est le sommeil qui comprend plus de 90 % des rêves. Il est très réparateur de la fatigue psychologique, du stress et intervient dans la mémorisation, la cognition. Pendant le sommeil paradoxal, le cerveau est très actif et un réveil en sommeil paradoxal sera assez mal ressenti par l’individu qui sent son rêve interrompu. La durée idéale du sommeil varie avec chaque individu, mais elle est en moyenne de sept à huit heures par 24 heures chez l’adulte. Ceux qui ont besoin de moins de cinq heures sont très rares (0,5 %), ce sont les « petits dormeurs ». De même, ceux qui ont besoin de plus de dix heures : les « gros dormeurs » [8]. Le sommeil est composé de « cycles de sommeil » de durée variable entre une et deux heures. Un cycle débute par du sommeil lent léger, se continue par du sommeil lent profond et se termine par du sommeil paradoxal. Plus on avance dans la nuit, moins les cycles sont riches en sommeil lent profond et plus ils sont riches en sommeil paradoxal. Ainsi, le dernier cycle de sommeil est surtout composé de sommeil léger et de sommeil paradoxal, ce qui explique pourquoi on a l’impression de rêver le matin. Dans la soirée, les périodes de début de cycle, appelées aussi « portes du sommeil », sont parfois sensibles : bâillements, paupières qui tombent, raideur de la nuque, microsommeils sont autant de signes d’un endormissement proche. Si on se laisse aller au sommeil, on peut alors souvent débuter sa nuit. En revanche, si on résiste un peu, l’envie de dormir s’estompe et la forme revient, jusqu’au début du prochain cycle. Ces portes sont d’autant plus sensibles qu’on est éloigné de sa précédente phase de sommeil. Le rôle du sommeil Le rôle du sommeil est encore peu connu, on sait cependant qu’il participe à de multiples fonctions de maintenance et de réparation des organes. Il a d’abord une fonction de création d’énergie nécessaire à notre fonctionnement pendant la journée (c’est le rôle du sommeil lent profond). Les chercheurs ont démontré qu’un animal privé de sommeil n’arrive plus à maintenir sa température interne (indispensable à l’équilibre énergétique de l’organisme). Malgré une augmentation de la prise alimentaire, un rat privé chroniquement de sommeil finit par mourir de dénutrition, hypothermie et a une plus grande sensibilité 248 Horloge biologique, sommeil et conséquences médicales du travail posté Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:246-252 aux infections. Le sommeil participe, en effet, vraisemblablement au renforcement des défenses immunitaires de l’organisme. Un bon sommeil signifie donc une meilleure protection contre les infections. Le sommeil paradoxal est indispensable à l’apprentissage, la mémorisation, l’équilibre psychologique. Un individu privé de sommeil paradoxal risque par ailleurs de souffrir de troubles de l’humeur de type dépressif. Par ailleurs, le sommeil a bien sûr un rôle dans le maintien de la vigilance pendant la journée. Plus on avance dans la journée, plus il est difficile de maintenir sa vigilance et son attention. Les conséquences médicales du travail posté et de nuit Le travail de nuit et le travail posté concernent environ un travailleur salarié sur cinq. En France, les enquêtes réalisées par l’Insee en 1995 et en 2001 retrouvent une progression sur six années de la proportion des travailleurs en horaires irréguliers [9]. En 2002, l’enquête Emploi de l’Insee montre que 14,3 % des salariés travaillent régulièrement ou occasionnellement entre minuit et 05 h 00 heures du matin [10]. Cette proportion de travailleurs de nuit est restée stable très longtemps, mais a nettement progressé au cours des années 1990. Ces horaires irréguliers ou de nuit soumettent l’organisme à des changements importants au niveau des rythmes chronobiologiques. Même si l’adaptation du travailleur à ces contraintes horaires est possible, elle est contraignante et il est habituel d’observer parmi ces populations de salariés soumises à des horaires décalés de manière chronique des plaintes multiples traduisant les conséquences des désynchronisations auxquelles leur organisme est soumis en permanence. Comme le démontrent plusieurs travaux, il existe un retentissement du travail en horaires décalés ou de nuit sur la santé à plus ou moins long terme. Si les relations entre ces différents rythmes de travail et les troubles du sommeil, les troubles digestifs et le risque cardiovasculaire sont généralement admises, d’autres liens sont également pressentis avec le vieillissement précoce et les risques de cancers. Par ailleurs, la dette chronique de sommeil présente chez ces salariés est souvent responsable de somnolence, elle-même source d’accidents du travail ou de la circulation. La meilleure connaissance des effets sur la santé du travail posté et de nuit a incité le législateur à un renforcement de la réglementation concernant la surveillance médicale de ces salariés, avec la mise en place d’une seconde visite médicale annuelle. Nous vous proposons de faire le point sur le travail posté et le travail de nuit (définition, physiopathologie, effets sur la santé), sur la surveillance médicale de ces salariés et sur les contre-mesures permettant d’améliorer la prise en charge de ces travailleurs. Définition Travail posté La directive 93/104/CE [11] considère comme travail posté « tout mode d’organisation du travail en équipe selon lequel des travailleurs sont occupés successivement sur les mêmes postes de travail, selon un certain rythme, y compris un rythme rotatif et qui peut être de type continu ou discontinu, entraı̂nant pour les travailleurs la nécessité d’accomplir un travail à des heures différentes sur une période donnée de jours ou de semaines ». Ainsi, le travail posté se définit par des critères de continuité, de type de rotation, d’alternance des équipes et de rythme. Le rythme de rotation est court quand la durée passée sur le même poste est d’un à trois jours. Le rythme est long quand cette durée dépasse cinq jours. Travail de nuit Tout travail qui a lieu entre 21 h 00 et 06 h 00 est considéré comme travail de nuit. Selon l’article L. 213-2 du Code du travail, le salarié qui effectue habituellement au moins trois heures de travail quotidien pendant cette période, au moins deux fois par semaine ou encore qui accomplit un nombre minimal d’heures de travail de nuit (270 heures) pendant une période de référence (12 mois consécutifs) doit être considéré comme travailleur de nuit. La loi no 2001-397 du 9 mai 2001 relative à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a levé l’interdiction du travail de nuit des femmes. De même, le décret no 2006-42 du 13 janvier 2006 [12] autorise le travail de nuit pour les apprentis de moins de 18 ans dans certains secteurs (boulangerie, pâtisserie, restauration. . .). Par ailleurs, il existe des dérogations à cette définition par accords collectifs de branche étendus. Physiopathologie En dépit du repos compensateur rendu obligatoire par le législateur, le travail de nuit ou en horaires décalés est responsable d’une « désynchronisation » des rythmes biologiques qu’une possible majoration de rémunération ne compense pas et qui peut au contraire bloquer pour raison budgétaire un salarié dans un poste inadapté. En effet, l’adaptation au poste dépend principalement de trois facteurs : le facteur chronobiologique, le facteur « sommeil » et le facteur socioéconomique. Le facteur chronobiologique Une adaptation des rythmes circadiens est une condition essentielle de l’adaptation de l’homme au travail posté. En cas d’horaires décalés, nous l’avons précédemment décrit, les rythmes circadiens se désynchronisent les uns par rapport aux autres. Cette désynchronisation perturbe la vigilance, le sommeil et la qualité de vie. Un certain nombre de facteurs chronobiologiques semblent ainsi être prédictif d’une bonne adaptation aux horaires décalés : le sens de rotation des postes : le sens « horaire » est mieux toléré que le sens « antihoraire » ; le caractère « du soir » et « du matin » : les sujets du matin supportent moins bien les horaires du soir ou de nuit ; l’âge : le sujet jeune s’adapte souvent plus facilement aux horaires alternants. Le facteur sommeil Le sommeil est un processus complexe très dépendant de la bonne synchronisation de l’horloge biologique. Un bon sommeil est un facteur essentiel d’adaptation au travail posté. De façon habituelle, on observe chez les travailleurs de nuit ou en horaires décalés une dette chronique de sommeil d’environ une à deux heures par jour. De plus, il existe une altération de la qualité du sommeil de jour : le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal surviennent de façon plus difficile le jour et, sur le plan environnemental, la lumière, le bruit et la température ne sont pas favorables au sommeil le jour. Les facteurs personnels et domestiques La tolérance au travail posté impose un environnement domestique favorable. Des perturbations sociales et familiales sont souvent présentes en relation avec les horaires alternants. Ces difficultés domestiques touchent particulièrement les femmes ayant des enfants en bas âge et pour qui les « nuits blanches » sont fréquentes. De plus, chez les travailleurs en horaires décalés, le « double travail » n’est pas rare. Ces trois types de facteurs participent de façon conjointe à la tolérance ou à l’intolérance d’un sujet au travail posté. Lorsque l’un d’eux est perturbé, le travailleur est plus à risque de se désadapter et devenir intolérant au travail posté. Le médecin du travail doit chercher à prévenir cette désadaptation en dépistant en amont les signes d’intolérance. 249 D. Leger et al. Les effets sur la santé Effets à court terme Les troubles du sommeil Les principaux effets à court terme sur la santé du travail de nuit ou en horaires alternants sont les troubles du sommeil responsables de fatigue et de somnolence. La plainte de mauvais sommeil est très fréquente chez ces salariés et peut sembler banale. Cependant, elle mérite l’attention du médecin du travail, car elle est souvent l’un des premiers signes de désadaptation. Les différentes perturbations du sommeil signalées sont les insomnies d’endormissement, les insomnies de maintien du sommeil et les insomnies par réveil trop précoce. De plus, il existe bien souvent une perturbation de la qualité du sommeil à cause des conditions environnementales défavorables le jour pour le sommeil (température, bruit et lumière) et des facteurs chronobiologiques. Chez les insomniaques sévères, les accidents de travail, les arrêts de travail et les risques d’erreurs sont plus élevés que chez les bons dormeurs [13]. Par ailleurs, une durée de sommeil insuffisante est aussi souvent rapportée par les travailleurs postés. On estime leur déficit de sommeil à environ une à deux heures par 24 heures par rapport à un travailleur de jour. Ce raccourcissement de la durée de sommeil est responsable de la constitution d’une dette chronique de sommeil qui est génératrice de somnolence. Les épisodes de somnolence au travail chez les travailleurs postés sont fréquents à la fois en fin de poste et lors du premier jour de travail suite à un changement d’horaires [14,15]. Ces troubles de la vigilance augmentent le risque d’accidents du travail, en particulier s’il s’agit d’un poste de sécurité, et le risque d’accidents automobiles [16–18]. La majorité des accidents, en particulier les accidents mortels, se produisent dans les périodes chronobiologiques de somnolence maximale, c’est-à-dire entre 2 h 00 et 5 h 00 du matin et entre 13 h 00 et 15 h 00. De plus, la dette de sommeil est responsable d’une dégradation de l’attention et des performances. Plusieurs travaux ont essayé de calculer un risque moyen d’accident au travail en fonction des horaires de travail. Si on prend comme référence le risque observé sur le poste du matin (bien que la référence idéale ait été un poste fixe de jour type 08 h 00–17 h 00), le risque est majoré de 18 % au cours de l’après-midi et de 30 % au cours de la nuit. Il existe donc un risque maximal d’accident au cours de la nuit. L’accumulation de plusieurs nuits de travail successives augmente le risque accidentel [19]. 250 Horloge biologique, sommeil et conséquences médicales du travail posté Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:246-252 Les troubles digestifs Ils représentent une plainte fréquente des travailleurs postés. Les troubles les plus fréquents sont les troubles dyspeptiques, les ballonnements, les troubles du transit et les douleurs abdominales [20]. Le facteur comportemental alimentaire joue un rôle primordial dans ces troubles (alimentation pauvre en fibres, plats industriels, consommation excessive de thé et de café. . .). Cependant, le facteur chronobiologique intervient également. Les sécrétions gastriques suivent une variation circadienne qui peut être perturbée chez les travailleurs postés. Les études concernant les troubles digestifs chez les travailleurs postés sont anciennes [21,22], mais elles vont dans le sens d’une prévalence augmentée de la symptomatologie digestive et d’un risque relatif d’ulcère gastroduodénal supérieur. Santé mentale Le travail posté est communément admis comme pourvoyeur de stress, de fatigue chronique et il serait aussi responsable d’un risque accru de pathologie dépressive. Peu de travaux sont toutefois disponibles sur ce sujet [23]. Effets à long terme Troubles cardiovasculaires La plupart des études publiées retrouvent une tendance à l’augmentation du risque de cardiopathie ischémique de 20 à 40 % chez les travailleurs postés [24,25]. Ce risque accru s’explique par une augmentation des facteurs de risque cardiaques connus dans ces populations de salariés (hypertension artérielle, troubles du rythme, dyslipidémie, surpoids, tabagisme), mais peut aussi être lié à la présence d’un risque indépendant lié au travail posté lui-même. Le stress secondaire à la dette de sommeil et à l’isolement social est source de modifications du système neurovégétatif cardiovasculaire, ce qui peut expliquer le risque augmenté de développer une hypertension artérielle ou un trouble du rythme cardiaque. D’une façon générale, on peut retenir un risque relatif moyen de pathologies cardiovasculaires autour de 1,4 chez les travailleurs postés [26]. Une association fréquente avec les facteurs de risque comme l’hypertension artérielle et la dyslipidémie est observée [27]. En revanche, les relations entre travail posté et insulinorésistance, diabète, surpoids, obésité et tabagisme sont moins établies. Certaines études retrouvent une prévalence du surpoids (25 kg/m2 < indice de masse corporelle < 30kg/m2) accrue chez les travailleurs postés par rapport aux travailleurs de jour. Pour expliquer cette prise de poids, la modification des rythmes alimentaires, le grignotage interprandial, une alimentation déséquilibrée ainsi que la sédentarité peuvent être incriminés [28]. Toutefois, un lien de causalité entre surpoids et travail posté n’est pas clairement défini [29]. De même, la relation de causalité entre insulinorésistance, ou diabète, et travail posté n’est pas certaine [30]. Les variations nycthémérales des sécrétions d’insuline et de glucose peuvent néanmoins intervenir. Enfin, la consommation de tabac semble plus fréquente chez les travailleurs postés, probablement en raison du stress et du besoin de stimuler sa vigilance. Risque de cancers Ces dernières années, beaucoup de publications se sont intéressées aux relations entre cancers et travail de nuit. En effet, plusieurs travaux retrouvent parmi les femmes travaillant en horaires décalés un excès de risque modéré de survenue de cancer du sein [31–33]. Un risque relatif moyen allant de 1,3 à 1,7 est souvent retrouvé selon les différentes études. Pour expliquer cette observation, un rôle possible de la mélatonine est évoqué [34]. Il semble que la suppression du pic nocturne de mélatonine lors de l’exposition à la lumière artificielle la nuit soit incriminée. La mélatonine est, en effet, un inhibiteur potentiel des radicaux libres et exerce une activité inhibitrice du développement tumoral sur les cellules du cancer du sein humain et sur des modèles animaux in vitro [34–36]. Un rôle possible de la mélatonine sur les estrogènes est également évoqué pour expliquer cet excès de risque de cancers du sein. Compte tenu du rôle possible de la mélatonine dans le développement des cancers, ce risque peut être étendu à d’autres organes. Pour l’instant, seul le cancer colorectal a été étudié. Il semble exister un risque relatif de cancers colorectaux plus important chez les travailleurs en rythme posté avec nuit à partir de plusieurs années d’exposition [37]. Risques spécifiques chez la femme En ce qui concerne les risques liés à la grossesse, moins d’études sont disponibles. Cependant, une association entre retard de croissance intra-utérin, prématurité et risque de fausses couches semble également retrouvée [38,39]. Vieillissement et mortalité L’adaptation aux horaires de nuit et irréguliers est plus facile chez les sujets jeunes. Avec l’âge, en raison d’une perte de l’élasticité de l’horloge biologique, cette adaptation est plus difficile. Le vieillissement est ainsi connu pour diminuer la vitesse d’adaptation des rythmes circadiens [40,41]. Concernant le risque cardiovasculaire, l’âge est un facteur de risque supplémentaire à part entière qui majore l’excès de risque retrouvé chez les travailleurs postés. Le risque de mortalité chez les travailleurs postés a été peu étudié jusqu’à présent, mais les résultats actuellement disponibles ne semblent pas retrouver d’excès de risque de mortalité globale. Il existe en revanche un excès de risque de mortalité cardiovasculaire, ce qui confirme les observations précédentes [42]. Cet indice de mortalité global est toutefois à suivre avec attention. Les différents risques relatifs avancés dans ces études sont faibles et leur méthodologie est parfois discutable. Néanmoins, compte tenu de l’importance de la population exposée, le travail posté mérite d’être considéré comme un véritable problème de santé publique. Conclusion La désadaptation au travail posté fait partie de l’évolution normale d’un travailleur exposé pendant de nombreuses années. Une surveillance médicale ne peut pas toujours dépister à temps cette désadaptation et prévenir l’inaptitude temporaire ou définitive, mais la nouvelle législation apporte cependant une aide notable. Le rôle du service de santé au travail dans cette surveillance médicale est essentiel (le médecin du travail peut former les infirmières à l’utilisation des échelles de dépistage). Il est indispensable que cette surveillance individuelle puisse s’inscrire dans un cadre plus large de surveillance épidémiologique afin d’améliorer les connaissances sur les risques engendrés par le travail en horaires décalés ou de nuit. L’amélioration de ces connaissances pourrait ainsi permettre d’élaborer une surveillance consensuelle et une évolution des conditions de travail. Références 1. Mai JK, Kedsoria O, Sofroniew MV. Evidence for subdivisions in the human suprachiasmatic nucleus. J Comp Neurol 1991;305:505–8. 2. Lewy AJ, Wehr TA, Goodwin FK, et al. Light suppresses melatonin secretion in humans. Science 1980;210:1267–9. 3. Jewett ME, Kronauer RE, Czeisler CA. Light-induced suppression of endogenous circadian amplitude in humans. Nature 1991;350:59–62. 4. 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Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:246-252 25. Knutsson A, Hallquist J, Reuterwall C, et al. Shiftwork and myocardial infarction: a case-control study. Occup Environ Med 1999;56:46–50. 26. Karlsson B, Alfredsson L, Knutsson A, et al. Total mortality and cause-specific mortality of Swedish shift and cday workers in the pulp and paper industry in 1995–2001. Scand J Work Environ Health 2005;31:30–5. 27. Knutsson A, Akerstedt T, Jonsson B, et al. Prevalence of risk factors for coronary artery disease among day and shift workers. Scand J Work Environ Health 1988;14:317–21. 28. Romon M, Bertin Lebrette C. Travail posté et alimentation. Cah Nutr Diet 1998;33:390–4. 29. Boggild H, Knutsson A. Shift work, risk factors and cardiovascular disease. Scand J Work Environ Health 1999;25:85–99. 30. Morikawa Y, Nakagawa H, Miura K, et al. Shift work and the risk of diabetes mellitus among Japanese male factory workers. Scand J Work Environ Health 2005;31:179–83. 31. 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Reçu le : 23 décembre 2008 Accepté le : 24 janvier 2009 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Revue générale Consequences and physiological effects of light: Sleep and biological clock in night and shift work C. Gronfier Inserm U846, département de chronobiologie, institut cellule souche et cerveau, Le rôle et les effets physiologiques de la lumière : sommeil et horloge biologique dans le travail de nuit et posté 18, avenue Doyen-Lépine, 69500 Bron, Lyon, France Summary Résumé Health consequences of shift work are important. Sleep, wake and biological rhythm disorders have been clearly identified in shift workers. They are mainly due to an inappropriate entrainment (synchronization) of the biological circadian clock to the work schedule, and possibly with a state of chronic sleep debt. The goal of this review article is to provide the reader with background information, in order (1) to understand the chronobiological origin of the circadian rhythm sleep disorders affecting shift workers, (2) to use chronobiological approaches to treat these sleep disorders. Phototherapy techniques are commonly employed to treat skin diseases (UV phototherapy); they can also be used to treat circadian rhythm sleep disorders and alleviate symptoms related to shift work (visible phototherapy). ß 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. L’impact du travail posté sur la santé est majeur. Les troubles du sommeil, de la vigilance et des rythmes biologiques sont bien connus chez le travailleur posté. Ils sont dus en grande partie à un trouble de la synchronisation de l’horloge biologique, et possiblement aux effets d’un déficit chronique de sommeil. L’objectif de cette revue est de donner au lecteur les éléments permettant (1) de comprendre l’origine chronobiologique des troubles du sommeil et des rythmes biologiques du travail de nuit posté, (2) de pouvoir utiliser des approches chronobiologiques permettant de traiter ces troubles. Les techniques de photothérapie permettent de traiter des troubles dermatologiques et sanguins (photothérapie ultraviolette), elles permettent aussi de traiter les troubles des rythmes circadiens du sommeil et peuvent atténuer les symptômes chronobiologiques du travail posté (photothérapie visible). ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Keywords: Biological clock, Circadian timing system, Phototherapy, Light, Shift work Physique de la lumière La lumière est une radiation électromagnétique qui se comporte à la fois comme une onde et comme une particule. Plus simplement, la lumière est composée de photons qui se comportent comme une onde. La longueur d’une ondulation, qu’on appelle la longueur d’onde, détermine la couleur de la lumière. L’œil ne perçoit pas toutes les longueurs d’onde contenues dans la lumière, mais uniquement celles comprises entre 400 nm (de couleur violette) et 700 nm (de couleur rouge e-mail : claude.gronfi[email protected]. Mots clés : Horloge biologique, Système circadien, Photothérapie, Lumière, Travail posté sombre). La longueur d’onde à laquelle l’œil est le plus sensible se situe, dans des conditions d’éclairage normales, vers 550 nm (couleur vert-jaune). Il s’agit de la sensibilité visuelle moyenne de l’œil, il existe des différences de perception d’un individu à l’autre. En-dessous d’une longueur d’onde de 400 nm, la lumière est dite ultraviolette (UV), au-dessus de 700 nm elle est dite infrarouge (IR). Ces lumières particulières ne sont pas visibles par l’œil humain mais l’organisme n’y est toutefois pas insensible. Les UV sont nécessaires à la synthèse de la vitamine D (sans laquelle on développe le rachitisme), ils sont aussi responsables de « coups de soleil » (érythèmes) et sont à l’origine de cancers de la peau. À l’autre extrémité du spectre 252 253 1775-8785/$ - see front matter ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 10.1016/j.admp.2009.01.002 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:253-261 C. Gronfier Tableau I Tableau II Intensités lumineuses de la vie courante. Recommandations européennes d’éclairage public et urbain. Lux Nuit étoilée Nuit de pleine lune Rue bien éclairée Pièce éclairée (habitation) Bureau, pièce de travail Lever/coucher du soleil Journée ensoleillée 0,01 0,5–1 20–70 100–300 200–1000 1000–5000 50 000–100 000 lumineux, les infrarouges sont par exemple liés à la sensation de chaleur dégagée par le soleil ou une lampe halogène. La lumière du soleil apparaı̂t blanche car elle est composée de l’ensemble des longueurs d’onde visibles par l’œil. Il est toutefois possible de décomposer la lumière solaire à l’aide d’un prisme en cristal. Dans la nature, l’arc-en-ciel reproduit ce phénomène de dispersion de la lumière et permet d’en percevoir toute la richesse chromatique (couleurs). En effet, la lumière blanche du soleil subit de multiples réflexions et réfractions en traversant les gouttes de pluie et se décompose en ses constituants colorés. Les intensités lumineuses auxquelles nous sommes généralement exposés dans la vie courante sont indiquées dans le tableau I. À titre d’information, le tableau II indique quelques intensités lumineuses recommandées par la norme européenne d’éclairage public pour l’éclairage public et l’éclairage des lieux de travail [1]. Ces normes sont établies dans le but d’assurer le confort visuel, le bien-être et la sécurité aux usagers, mais font aussi appel à l’aspect économique (elles sont donc sans doute un peu plus élevées que nécessaire). Ces valeurs ne sont données ici qu’à titre indicatif, elles permettent de se faire une idée des niveaux recommandés pour une bonne fonction visuelle. Leur effet et leurs conséquences sur la santé ne sont pas connus. Biologie de la lumière Les cellules photoréceptrices C’est grâce à la présence de deux types de photorécepteurs dans notre rétine que nous pouvons voir dans des conditions de lumières très différentes, depuis la quasi-obscurité jusqu’au plein soleil. Un troisième type de photorécepteurs, récemment découvert, est impliqué dans des fonctions non visuelles. Les cônes Ce sont les photorécepteurs responsables de la vision de jour. Ils permettent la perception des détails et la vision des 254 Le rôle et les effets physiologiques de la lumière Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:253-261 Lux Trottoirs piétons Zone de circulation et couloirs Magasins de vente Cuisines Bâtiments scolaires, salle de classe 5 100 300 500 500 Éclairage des bureaux: Classement Dactylographie-lecture Salle de dessin industriel 300 500 750 couleurs. Trois types de cônes participent à notre perception des couleurs : les cônes sensibles au bleu, les cônes sensibles au jaune-vert et les cônes sensibles au rouge. L’absence, ou le mauvais fonctionnement de l’un de ces types de cônes, conduit à un trouble de la vision des couleurs, dont le plus connu est le daltonisme. Cette déficience de la vision des couleurs touche environ un homme sur dix. Les bâtonnets Ce sont les photorécepteurs qui nous permettent de voir dans des conditions de faible lumière, par exemple au crépuscule ou la nuit, à la seule lueur de la lune et des étoiles. Les bâtonnets sont extrêmement sensibles à la lumière (un seul photon est suffisant pour stimuler un bâtonnet), mais très peu sensibles au détail et ne perçoivent pas la couleur (c’est l’explication mécanistique du dicton « la nuit tous les chats sont gris », on ne perçoit pas les couleurs en conditions de faible lumière). Les cellules ganglionnaires à mélanopsine Un troisième type de photorécepteurs a été découvert au début des années 2000 [2,3]. Il s’agit d’un type particulier de cellules sensibles à la lumière, qu’on appelle les cellules ganglionnaires à mélanopsine. Ces cellules suscitent beaucoup d’intérêt dans le monde de la recherche à l’heure actuelle car elles sont impliquées dans de nombreux mécanismes biologiques extrêmement importants. Ces cellules sont impliquées dans des fonctions non visuelles (c’est-à-dire ne conduisant pas à la formation d’image) telles que le réflexe pupillaire, la régulation des rythmes biologiques et la vigilance, pour n’en citer que quelques-unes [4]. Ces cellules possèdent des caractéristiques très différentes des cônes et des bâtonnets puisqu’elles répondent à un stimulus lumineux. Elles sont relativement peu sensibles à la lumière (elles nécessitent des niveaux élevés d’éclairement) et répondent très lentement à un stimulus lumineux [3]. On ne connaı̂t pas encore les raisons évolutives de la sensibilité de ces photorécepteurs à la lumière, mais il est intéressant de savoir que ces cellules sont particulièrement sensibles aux lumières bleues (longueurs d’onde d’environ 480 nm) [3], couleurs du ciel et de la mer. sur une feuille de papier, mais il est incapable de le nommer car il ne le reconnaı̂t pas. L’une des structures de traitement de la reconnaissance de l’objet est lésée. La voie non visuelle Les circuits d’analyse de la lumière Lorsque les photorécepteurs perçoivent la lumière, ils transmettent l’information aux autres cellules de la rétine, qui la convertissent en influx nerveux (un message électrique). Cet influx nerveux va alors parcourir le nerf optique pour aller stimuler les diverses structures du cerveau impliquées, soit dans l’analyse de l’image visuelle, soit dans les fonctions non visuelles évoquées précédemment. Il existe donc deux voies de transmission de l’information lumineuse vers les structures du cerveau : une voie visuelle et une voie non visuelle. La voie visuelle Il s’agit de la voie la mieux connue. C’est celle qui conduit à la formation et à la perception des images. Elle emprunte le nerf optique depuis la rétine (les cônes et les bâtonnets sont à l’origine du message lumineux) et va se projeter sur des structures cérébrales impliquées dans la vision. La première de ces structures visuelles, située au cœur du cerveau, est le corps genouillé latéral (vue de dessus, cette structure ressemble à un genou). Cette zone est le relais principal de la voie qui mène ensuite à la structure d’analyse principale de l’information visuelle, le cortex visuel, qui se situe en périphérie (cortex occipital). Notre capacité à « voir » des images, c’est-à-dire la perception visuelle consciente, nécessite l’intégrité des voies qui vont de la rétine au cortex, premier lieu de traitement de l’information. Une lésion le long de ce chemin peut entraı̂ner des troubles visuels plus ou moins importants (scotomes, anopsies, cécités, hémianopsies...). L’information visuelle ne s’arrête pas au niveau du cortex visuel. L’information lumineuse est ensuite transmise à d’autres structures du cerveau, qui sont responsables d’une analyse encore plus poussée de l’image perçue, afin d’en extraire toutes les informations pertinentes (couleur, forme, mouvement...). Ainsi, la reconnaissance d’un objet (sa couleur, sa forme) sera effectuée par une voie ventrale qui s’étend vers le lobe temporal du cerveau. En revanche, la localisation d’un objet, son mouvement, s’effectueront plutôt dans une voie dorsale qui se projette vers le lobe pariétal. L’atteinte de ces voies de traitement de l’information visuelle conduit à des troubles plus ou moins importants. L’agnosie visuelle, par exemple, est un trouble dans lequel le patient peut prendre un objet dans sa main, le dessiner parfaitement Elle est encore assez peu connue car sa découverte est récente. Cette voie est d’une importance capitale. Comme son nom l’indique, cette voie non visuelle est impliquée dans des mécanismes différents de la vision, c’est-à-dire qui ne conduisent pas à la formation d’image [4]. Il s’agit par exemple de la régulation des rythmes biologiques, tels que le cycle veille–sommeil. Cette voie d’information emprunte des chemins différents de ceux de la vision et se projette sur des structures impliquées dans des fonctions très diverses. La meilleure preuve que cette voie est différente de la voie visuelle provient de l’observation que certains aveugles ne possédant aucune perception visuelle consciente (ils ne voient pas de lumière même si elle est projetée directement dans leur oeil) peuvent avoir leur horloge biologique remise à l’heure (synchronisée) par la lumière [5]. Ces sujets ne voient pas la lumière de manière consciente, mais la lumière est perçue par leur horloge biologique via leur œil : leur horloge n’est pas aveugle. Ce sont les cellules ganglionnaires à mélanopsine qui vont transmettre l’information lumineuse vers d’autres structures du cerveau. La principale de ces structures est l’horloge biologique, la structure responsable de nos rythmes biologiques dont nous parlerons en détail plus loin. D’autres structures du cerveau reçoivent aussi l’information lumineuse par cette voie : des zones impliquées dans la régulation du sommeil et de l’éveil, dans notre activité physique, et dans le réflexe pupillaire, pour n’en citer que quelques unes. Rythmes biologiques Généralités Tous les organismes vivants ont évolué en réponse aux différents cycles auxquels ils ont été soumis par l’environnement. Mis à part les organismes vivant dans les grandes profondeurs marines ou ceux vivant dans des grottes à l’obscurité complète, tous ont été exposés, durant l’évolution et leur développement à l’alternance jour–nuit de 24 heures. Certains organismes ont développé des mécanismes leur permettant de s’adapter aux variations cycliques de la lumière, de la température, de l’humidité, et sans doute de bien d’autres choses encore. Il n’est donc pas étonnant que les rythmes biologiques s’observent chez tous les organismes vivants [6]. 255 C. Gronfier Les rythmes biologiques sont classés en trois grandes catégories selon leur période. Ils sont dits circadiens ou nycthéméraux lorsque leur période est d’environ 24 heures, ultradiens lorsque leur période est de moins de 24 heures et infradiens quand leur période est de plus de 24 heures. Les rythmes les mieux connus sont les rythmes de 24 heures. Ils sont observés chez la plupart des espèces étudiées, depuis les bactéries, les champignons, les plantes, jusqu’à l’homme. Ils découlent naturellement de l’alternance lumière–obscurité, conséquence de la rotation de la terre autour de son axe. Les rythmes de 24 heures sont dits circadiens (du latin circa « proche de » et dies « jour ») lorsqu’ils sont générés par l’horloge biologique interne de l’organisme. Ils persistent en l’absence de variations rythmiques de l’environnement (température, lumière, etc.). Lorsqu’ils ne sont qu’une réponse à l’environnement (par exemple aux changements de température), on parle plutôt de rythmes diurnes ou nycthéméraux. L’horloge biologique interne Même si les rythmes biologiques sont décrits depuis l’antiquité, leur origine a pendant longtemps été attribuée uniquement à l’environnement. Il faut attendre une expérience conduite au xviiie siècle pour montrer l’existence d’une horloge biologique interne. À cette époque, Jean-Jacques Dortous de Mairan, physicien et mathématicien français, est intrigué par l’ouverture et la fermeture quotidienne des feuilles d’une espèce de mimosa, la sensitive (Mimosa pudica). Afin de tester si ce comportement est une simple réponse au soleil, il décide de placer la plante à l’obscurité constante. Il observe alors que le mouvement des feuilles persiste et garde son rythme de 24 heures en l’absence de soleil (et donc du cycle lumière–obscurité). Cette expérience est décrite devant l’Académie des sciences en 1729 [7]. Il s’agit de la première mise en évidence qu’un rythme biologique est généré par l’organisme lui-même (origine endogène) et n’est pas une réponse à l’environnement (origine exogène). Il faudra attendre le milieu du xxe siècle pour que l’existence d’une horloge biologique endogène soit mise en évidence chez l’animal. En 1972, sa localisation précise est décrite chez les mammifères, au cœur du cerveau [8]. Depuis, les progrès scientifiques ont été considérables. Il est maintenant évident que les horloges biologiques font partie intégrante de la vie de tous les organismes (bactéries, plantes, animaux). Leur présence et leur bon fonctionnement sont indispensables à la vie (nous verrons plus loin les conséquences d’un dysfonctionnement des horloges). 256 Le rôle et les effets physiologiques de la lumière Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:253-261 Anatomie L’horloge biologique interne se situe au cœur du cerveau, au sein du noyau supra-chiasmatique, petite structure d’environ 1 mm3 (gros comme une tête d’épingle) [8]. Les neurones de cette structure ont une activité électrique rythmique. Cette activité est d’origine génétique. À l’heure actuelle, une dizaine de gènes horloges ont été découverts et leur activité cyclique est directement responsable du rythme proche de 24 heures de l’horloge biologique [9]. La meilleure preuve que ces mécanismes sont endogènes et ne nécessitent pas la présence d’un cycle externe pour persister provient d’études récentes menées chez l’animal. Des neurones de l’horloge ont été prélevés chez une souris et placés dans une boı̂te de culture. Pendant deux ans, ces cellules ont indéfectiblement montré une activité électrique rythmique proche de 24 heures, de manière précise et prévisible, en complète obscurité [10]. Même si l’horloge possède une activité endogène, elle n’est toutefois pas indépendante de l’environnement. En effet, tout comme une montre qui prendrait un peu d’avance ou un peu de retard tous les jours, l’horloge biologique a besoin d’être remise à l’heure quotidiennement. Comme nous le verrons en détail dans la section suivante, c’est l’action de la lumière oculaire qui permet la synchronisation de l’horloge à la journée de 24 heures. Par voie neuronale ou humorale (hormonale), l’horloge informe des structures dans l’ensemble de l’organisme et contrôle l’expression rythmique de nombreuses activités physiologiques. Le bon fonctionnement de l’horloge biologique, en particulier sa bonne synchronisation aux 24 heures, est indispensable à l’expression appropriée (le bon timing)des fonctions qui gouvernent notre comportement. Par exemple, le sommeil doit survenir la nuit et non le jour et, à l’opposé, nos performances physiques et mentales doivent être optimales la journée et non la nuit. L’horloge biologique est endogène Quand un organisme est placé dans des conditions constantes, c’est-à-dire quand il n’est plus soumis aux influences de l’environnement (variations de température, de lumière, etc.), son horloge biologique continue a fonctionner, mais son rythme (on dit sa période) n’est plus exactement de 24 heures. L’horloge n’est alors plus synchronisée par l’environnement, et tout comme une montre, elle prend un peu de retard ou un peu d’avance, selon les individus. On dit dans ces conditions que l’horloge est en libre cours. C’est ce qui se passe chez les aveugles, chez qui l’absence de lumière ne permet pas à l’horloge biologique de se synchroniser aux 24 heures [11]. C’est ce qui permet d’expliquer qu’environ 75 % de aveugles se plaignent de ne pas avoir un sommeil de bonne qualité [12]. Il est important de noter que la période de l’horloge biologique est une caractéristique individuelle très précise. Elle ne semble pas varier au cours du vieillissement chez l’homme [13]. La majorité des individus possède une période légèrement supérieure à 24 heures (entre 24 h et 24 h 30) ; on estime qu’environ 25 % de la population possèdent une période de moins de 24 heures (entre 23 h 30 et 24 h). Quel impact peut avoir la période de l’horloge biologique dans la vie de tous les jours ? Bien que la relation ne soit pas nécessairement systématique, les individus qui possèdent une période courte (une horloge rapide) ont tendance à être des couche-tôt alors que les couche-tard ont plutôt une période longue (une horloge plus lente) [14]. L’horloge biologique est remise à l’heure par la lumière Les organismes ne vivent pas dans des conditions constantes mais sont exposés aux variations rythmiques de l’environnement. Certaines espèces d’oiseaux peuvent être synchronisées à des cycles de chants. Pour certaines bactéries, champignons, plantes, animaux à sang froid, des cycles de température agissent comme synchroniseurs de l’horloge biologique. Chez les mammifères, c’est la lumière qui est le synchroniseur le plus puissant de l’horloge interne. En présence d’un cycle lumière–obscurité de 24 heures, les animaux nocturnes vont naturellement se synchroniser de manière à être actifs durant la nuit, alors que, à l’inverse, la synchronisation de l’horloge biologique des animaux diurnes (Homme inclus) va les conduire à être actifs de jour. D’autres synchroniseurs existent chez les animaux, ils sont moins évidents chez l’homme. On les appelle les synchroniseurs « non photiques » car ils n’impliquent pas de lumière. Par exemple, la prise alimentaire et l’exercice physique ont un effet sur l’horloge humaine, mais il est nettement moins important que celui de la lumière. Les études initiales réalisées chez l’homme dans les années 1950 ont laissé penser que les synchroniseurs sociaux étaient plus forts que la lumière [15]. On sait maintenant que cela est faux. En outre, il n’a jamais été démontré de manière indiscutable que les facteurs sociaux per se possédaient le moindre effet synchronisateur de l’horloge biologique chez l’Homme. La meilleure preuve que les synchroniseurs non photiques ont un effet très limité provient de l’observation que la grande majorité des aveugles – ne possédant pas de perception lumineuse – sont en état de libre cours, non synchronisés, malgré une vie sociale calées sur les 24 heures (travail, coucher/lever, prise des repas, activité sportives. . .). Le synchroniseur non photique le plus étudié et le mieux connu est la mélatonine, son effet est indiscutable [16]. Comment l’horloge biologique est-elle remise à l’heure ? Dans la vie courante, notre horloge est synchronisée aux 24 heures grâce à l’exposition lumineuse perçue au cours de la journée. Si l’on mesure les concentrations de l’hormone mélatonine chez un sujet normal qui se coucherait par exemple à 23 heures pour se lever à sept heures, on pourrait observer que l’hormone est secrétée dans l’organisme de la même manière d’un jour à l’autre, avec une sécrétion débutant tous les jours approximativement à la même heure (par exemple vers 21 heures). Si l’on expose ce sujet à une lumière de forte intensité (10.000 lux, niveau comparable à celui perçu normalement au lever/coucher du soleil) pendant plusieurs heures en début de nuit, on observerait que cette exposition à la lumière entraı̂ne décalage de l’heure de début de la sécrétion de l’hormone vers 23 heures, c’est-à-dire avec un retard de deux heures par rapport à l’heure d’origine. Ce que nous appelons donc remise à l’heure de l’horloge biologique correspond, tout comme pour une montre, à une avance ou à un retard de l’horloge par rapport à son heure précédente. Les effets de la lumière dépendent de plusieurs facteurs L’effet de la lumière sur l’horloge dépend de l’intensité lumineuse et de sa durée Plus la lumière est intense, et/ou plus la durée est longue, plus l’effet sur l’horloge est important. Dans l’exemple précédent, un retard de deux heures a été produit avec une durée d’exposition d’environ six heures avec une lumière blanche intense (10.000 lux). Pour une telle durée, on sait que les intensités lumineuses dépassant 1000 lux ne produisent pas d’effet supplémentaire notable [17]. La luminosité moyenne d’une pièce à vivre (100–300 lux, [tableau I]) aurait sans doute produit un retard d’environ une heure pour une même durée d’exposition. De ce fait, il faut garder à l’esprit que la course à l’intensité lumineuse ne sert à rien car, au-delà d’un certain niveau, la réponse de l’horloge biologique n’augmente plus. Notons toutefois que les études récentes réalisées sur le terrain [18] font apparaı̂tre que les intensités lumineuses auxquelles les personnes sédentaires ou âgées sont exposées au cours de la journée sont 257 C. Gronfier relativement modérées (sans doute trop faibles pour un grand nombre), et que, dans certains cas, une insuffisance de lumière peut conduire à des troubles de l’humeur (dépression) ou de la synchronisation de l’horloge biologique. L’horloge ne peut être correctement synchronisée que si les niveaux lumineux reçus au cours de la journée sont suffisants en durée et en intensité [19]. L’effet de la lumière dépend de sa longueur d’onde Une lumière monochromatique bleue (longueur d’onde de 480 nm) peut être aussi efficace qu’une lumière fluorescente blanche 100 fois plus intense (comportant 100 fois plus de photons). La sensibilité maximale de l’horloge biologique s’observe pour les longueurs d’onde comprises entre 460– 480 nm [20]. Comme nous l’avons vu dans la section précédente sur les photorécepteurs, cette propriété repose sur la sensibilité des cellules ganglionnaires à mélanopsine, qui sont les photorécepteurs de la voie non visuelle. Ces récepteurs sont sujets à de nombreuses recherches à l’heure actuelle (dont certaines dans notre laboratoire) afin de pouvoir développer des méthodes de traitement de certains troubles biologiques plus efficaces et plus rapides que les méthodes actuelles utilisant des lumières blanches. Les autres photorécepteurs (cônes et bâtonnets) sont aussi impliqués dans la synchronisation de l’horloge. Il ne faut donc pas exclure l’influence des lumières d’autres couleurs. Enfin, l’effet de la lumière dépend aussi de l’heure En moyenne, la lumière à laquelle nous sommes exposés le soir et en début de nuit (en moyenne entre 18 heures et six heures du matin) a pour effet de retarder notre horloge, alors que la lumière reçue en fin de nuit et le matin (en moyenne entre six heures du matin et 18 heures) a l’effet inverse d’avancer l’horloge [21]. C’est en fin d’après-midi (vers 18 heures en moyenne) que l’horloge est la moins sensible à la lumière et c’est peu avant le coucher et peu après le lever qu’elle l’est le plus. C’est donc l’effet de lumière que nous percevons tout au long des 24 heures qui permet, par le biais d’une remise à l’heure, de rester synchronisés à la journée de 24 heures, bien que la période interne de l’horloge soit sensiblement inférieure ou supérieure à 24 heures. Tout est rythmique dans notre organisme De nombreux rythmes biologiques existent au sein de l’organisme. Des rythmes très rapides gouvernent l’activité des neurones. Les battements cardiaques, environ un par seconde, sont créés par un générateur ultradien situé au cœur du myocarde. Certaines hormones sont secrétées de 258 Le rôle et les effets physiologiques de la lumière Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:253-261 manière rythmique très rapide (insuline toute les deux minutes par exemple). Les rythmes menstruels chez la femme et les rythmes saisonniers sont infradiens et répondent à des besoins précis de l’organisme. Les mécanismes à l’origine de ces rythmes ne sont pas toujours connus, mais leur mise en évidence chez la plupart des espèces souligne leur importance. Jusqu’au début des années 2000, on croyait qu’il n’existait qu’une seule horloge biologique dans l’organisme. On a alors découvert que des horloges existent dans la plupart de nos tissus et organes (foie, cœur, poumons, peau...). On s’accorde maintenant à dire que l’horloge biologique centrale, localisée dans le cerveau, est l’horloge maı̂tresse qui synchronise l’activité des horloges périphériques, un peu à la manière d’un chef d’orchestre [22]. C’est la bonne synchronie entre l’ensemble des horloges de l’organisme qui permet le bon fonctionnement du corps humain, en harmonie avec son environnement. Pourquoi le travail posté pose-t-il un problème chronobiologique ? L’impact des rythmes biologiques dans notre vie quotidienne est considérable. Le premier rythme biologique qui vient à l’esprit est le cycle veille–sommeil. L’horloge biologique permet la synchronisation du sommeil avec le cycle lumière–obscurité. C’est la raison pour laquelle les heures de coucher et de lever sont relativement constantes pour un individu donné. L’horloge est responsable de bien d’autres rythmes. Par exemple, la vigilance, les performances cognitives, la mémoire, l’efficacité musculaire, la température corporelle, les activités gastro-intestinales, et la pression artérielle sont optimales ou maximales pendant le jour, c’est-à-dire pendant la période active. À l’opposé, la sécrétion de l’hormone mélatonine, la relaxation musculaire, et la pression de sommeil sont maximales pendant la nuit, lors de la période inactive. Si l’horloge biologique n’est pas synchronisée de manière correcte, les rythmes qu’elle contrôle ne seront pas exprimés de façon adaptée, ce qui pourra avoir des conséquences plus ou moins sérieuses [6]. L’importance des rythmes biologiques devient évidente lorsqu’on est amené à vivre avec des horaires décalés. Ce sont les symptômes bien connus de « décalage horaire » éprouvés après avoir franchi rapidement plusieurs fuseaux horaires, ou encore lors du travail de nuit. Dans ces situations, l’horloge biologique n’est pas synchronisée avec l’environnement, c’est-à-dire qu’elle n’est plus en phase avec le rythme veille–sommeil que l’on impose à l’organisme. On cherche à être actif pendant la nuit biologique et à dormir pendant le jour biologique. Les conséquences sont bien connues : on est moins performant de nuit, on commet plus d’erreurs, on est moins vigilant. En même temps, on dort moins bien de jour, le sommeil est plus léger, il est plus fragmenté (on se réveille plus souvent) et il est moins efficace (on se réveille moins reposé). Les conséquences d’une mauvaise synchronisation de l’horloge biologique peuvent être dramatiques. Le nombre d’accidents de la route culmine entre deux heures et cinq heures du matin, de même que les erreurs médicales dans les services d’urgence à cause des gardes de longue durée (plus de 24 heures d’affilée) et du travail au moment où l’organisme est censé dormir. De même, les catastrophes de Tchernobyl, de l’Exxon Valdès, ou encore du Titanic, sont toutes survenues durant la nuit, liées à des erreurs de jugement chez des individus en situation de dette de sommeil ou chez qui l’horloge biologique n’était pas correctement adaptée au travail de nuit. Le travail posté Le travail de nuit ou le travail posté est très fréquemment associé à une désynchronisation de l’horloge biologique. À cause des changements d’horaires de travail (dans le cas du travail posté avec postes changeants), et parce que l’horloge ne se remet pas à l’heure suffisamment rapidement, le travailleur posté est bien souvent dans une sorte d’état de décalage horaire chronique [23,24]. Dans de nombreux cas, l’individu va tenter de travailler pendant sa nuit biologique et de dormir pendant sa journée biologique. Un grand nombre de travailleurs postés se plaint de difficultés du sommeil, de troubles de la vigilance, de troubles de la mémoire, de troubles digestifs, de troubles de l’humeur. . .[25]. Ces symptômes sont typiques d’un état de synchronisation incorrecte de l’horloge biologique. Même dans le cas d’individus travaillant uniquement de nuit, les études font apparaı̂tre que l’horloge biologique, qui devrait se caler sur le rythme de travail nocturne, n’est bien synchronisée que dans moins de 50 % des cas. À l’origine de cela, il faut sans doute compter les week-ends ou les jours de repos, qui, généralement passés avec la famille à des horaires normaux, viennent perturber l’horloge en tentant de la remettre à l’heure de jour [23,24]. En effet, l’horloge qui tentait de se synchroniser au travail de nuit est maintenant confrontée à des influences contradictoires. Compte tenu des études récentes qui rapportent un taux plus élevé de cancers dans cette population [26], il faut donc s’intéresser de très près au travail posté qui, rappelons le, concerne environ 20 % de la population dans les pays industrialisés. Heureusement, la grande majorité des travailleurs postés, vit en parfaite synchronie avec ses horaires de travail, sans aucune évidence de troubles médicaux. Principes chronobiologiques et stratégies photiques (photothérapie) Généralités Il est maintenant évident que la lumière est efficace pour manipuler l’horloge biologique et traiter des troubles chronobiologiques [27]. Son efficacité dans le traitement de plusieurs troubles est reconnue internationalement et n’est plus remise en question. Outre son efficacité, l’avantage majeur de la photothérapie sur les médicaments est qu’il n’existe pas ou peu d’effets secondaires ni de phénomène d’accoutumance au traitement et que son coût est très modéré (moins cher qu’un traitement antidépresseur classique et virtuellement gratuit si l’on utilise la lumière du jour). Malgré son efficacité incontestable et son utilisation courante aux États-Unis et dans certains pays européens (Suisse, Allemagne), ce mode de traitement n’est pas encore très répandu en France. Les pathologies pour lesquelles la photothérapie est reconnue comme un traitement efficace sont la dépression saisonnière (ainsi que d’autres dépressions) et les troubles du rythme circadien du sommeil (nous ne décrirons que les cinq principaux) : les troubles de type avance de phase et retard de phase, de type libre cours, les troubles du travail posté et du décalage horaire. De nombreuses autres utilisations de la lumière existent en médecine, nous ne les détaillerons pas ici mais ne ferons que les mentionner : traitement de maladies dermatologiques telles que l’acné et le psoriasis, de la jaunisse du nourrisson et utilisation dans certaines pathologies oculaires (dégénérescence maculaire liée à l’âge). Dans tous les cas, l’effet de la photothérapie repose sur l’action de la lumière (les photons). Nous ne reviendrons pas ici sur les mécanismes biologiques de la photothérapie de la dépression ou des troubles du sommeil puisqu’ils reposent sur l’effet de la lumière sur l’horloge biologique que nous avons décrit en détail dans les paragraphes précédents. Dans les cas du décalage horaire et du travail posté, les stratégies de traitement lumineux existent et sont efficaces, mais elles sont souvent difficiles à mettre en œuvre. Il est toutefois intéressant de savoir que la Nasa utilise depuis plusieurs années cette approche pour synchroniser l’horloge biologique de ses astronautes dans certaines missions spatiales. Par exemple, avant le décollage pour des missions de courtes durées dans lesquelles le cycle veille–sommeil sera 259 C. Gronfier modifié (avancé ou retardé de plusieurs heures pour satisfaire les besoins de la mission), les astronautes suivent une photothérapie pendant la période de quarantaine avant le décollage. La Nasa envisage aussi d’utiliser cette technique dans le cadre de missions spatiales de longue durée vers mars. Nos récents résultats en laboratoire [19] suggèrent que la photothérapie serait efficace et éviterait bien des symptômes – dont les troubles du sommeil – dans toutes les situations où l’horloge biologique n’est pas correctement synchronisée à la journée de 24 heures. Troubles du rythme circadien du sommeil, de type travail posté ou à horaires variables Les troubles du sommeil du travail posté sont difficiles à traiter, surtout pour les postes à horaires variables (3 8 par exemple). En effet, les horaires de travail changent trop vite pour que l’horloge biologique puisse être synchronisée, ce qui fait que l’horloge est quasiment toujours désynchronisée. Il existe plusieurs types de travail posté, incluant le poste de nuit, le poste du matin et les postes à horaires variables (type 3 8). En général, les troubles du travail posté sont caractérisés par des plaintes d’insomnie ou de somnolence diurne pendant les heures de travail et une mauvaise qualité du sommeil. En plus d’une altération des performances au travail, une vigilance réduite peut aussi avoir des conséquences sur la sécurité. Les troubles du sommeil sont rapportés chez environ 50 % des travailleurs postés, ils persistent pendant toute la durée de la période de travail posté. Chez certains individus, la perturbation de sommeil peut persister au-delà de la durée du travail posté. Chez les individus qui travaillent toujours le même poste (par exemple de nuit), la synchronisation de l’horloge devrait être plus facile. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas, puisque les activités de jour, lors des week-ends et vacances, viennent déstabiliser l’horloge par une exposition à la lumière au mauvais moment. Dans le cas d’un poste régulier de nuit, les recommandations actuelles reposent sur les deux propriétés chronobiologiques principales de la lumière [28–30]. L’effet chronobiotique est la capacité de la lumière à retarder l’horloge biologique lorsqu’il intervient durant la fin de la journée biologique de l’individu, le soir chez les travailleurs de jour et chez la plupart des travailleurs de nuit incorrectement synchronisés à leur poste de travail. Une exposition à un niveau de lumière de forte intensité (plus de 1000 lux au niveau de l’œil sont souhaitables) pendant la première moitié du poste de travail de nuit aura pour effet de retarder l’horloge biologique et donc de la synchroniser au travail de nuit et au repos de jour, afin : 260 Le rôle et les effets physiologiques de la lumière Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:253-261 d’exprimer la nuit biologique durant la journée (solaire), en phase avec la période pendant laquelle le travailleur de nuit cherchera à dormer ; d’exprimer la journée biologique la nuit, pendant le poste de travail. En combinaison avec une exposition à la lumière en début de poste, il est recommandé de diminuer l’exposition à la lumière après le poste de travail (en utilisant des lunettes de soleil) et en particulier au moment du retour à la maison qui est généralement associé à une luminosité élevée (peu après le lever du jour). En effet, chez un individu non synchronisé au poste de nuit, la luminosité matinale aura pour effet d’avancer l’horloge, allant à l’encontre de ce qui est souhaité. L’effet aigu (immédiat) de la lumière est maintenant bien connu pour agir à différents niveaux de l’organisme. Il passe par les connections anatomiques entre la rétine et les structures cérébrales et extracérébrales. En particulier, une exposition a un niveau de lumière de forte intensité (la plupart des études ont été réalisées avec des niveaux de lumière compris entre 2000 et 10000 lux) a en particulier pour effets : d’augmenter la vigilance, les performances cognitives et psychomotrices, d’augmenter la fréquence cardiaque et de diminuer la sécrétion de mélatonine. L’ensemble de ces effets de la lumière place en quelque sorte l’individu dans un mode diurne, c’est-à-dire optimisé en termes de fonctionnement cognitif et psychomoteur (par opposition à un mode de fonctionnement nocturne, optimisé pour le sommeil). Les études montrent que l’utilisation de niveaux de lumière élevés pendant la nuit permet de réduire la sensation de fatigue, la propension au sommeil, les erreurs et les accidents de travail. L’utilisation de la lumière est donc recommandée durant le poste de travail de nuit afin d’accélérer la synchronisation de l’horloge biologique au travail nocturne, d’augmenter les performances cognitives et psychomotrices pendant le poste de travail et de permettre un meilleur sommeil de jour. L’objectif des effets de la lumière étant de conduire à une meilleure qualité de vie, de réduire les troubles chronobiologiques du travail posté et ses impacts sur la santé. 3. Hattar S, Liao HW, Takao M, et al. Melanopsin-containing retinal ganglion cells: architecture, projections, and intrinsic photosensitivity. Science 2002;295:1065–70. 4. Gooley JJ, Lu J, Fischer D, et al. A broad role for melanopsin in nonvisual photoreception. J Neurosci 2003;23:7093–106. 5. 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Science 2002;295: 1070–3. 261 Reçu le : 23 décembre 2008 Accepté le : 24 janvier 2009 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Revue générale § Legislation concerning shift work and night work E. Prévot*, A. Benzekri le Louet, V. Bayon, D. Choudat, D. Leger Centre du sommeil et de la vigilance et consultation de pathologie professionnelle, faculté de médecine, hôpital Hôtel-Dieu de Paris, AP–HP, université Paris-Descartes, Aspects réglementaires du travail posté et du travail de nuit Aspects réglementaires du travail posté et du travail de nuit La loi de modernisation sociale de janvier 2002, en introduisant la notion de pluridisciplinarité, a pour but de renforcer les axes de prévention [2]. Aussi, après avoir rapidement analysé le cadre juridique actuel dans lequel s’exerce la médecine du travail, nous définirons les bases législatives du travail de nuit et du travail posté, en précisant quels sont aujourd’hui les devoirs du médecin du travail face à ces organisations du travail, et enfin nous proposerons, dans le cadre des exigences de la loi, une conduite à tenir pour les médecins du travail en charge de travailleurs de nuit ou postés. 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04, France L’évolution et l’organisation actuelle de la surveillance médicale Summary Résumé This article is focused on the French legislation concerning shift work and night work. The authors explain the actual work organization and the medical survey in terms of obligations. Recommendations about the medical visit are proposed to help occupational physician. ß 2009 Published by Elsevier Masson SAS. Cet article reprend les différents aspects législatifs et réglementaires concernant le travail de nuit et le travail posté. Il revient sur les obligations en termes d’organisation du travail actuel et de surveillance médicale. Des recommandations sur la mise en place et le contenu de cette surveillance sont aussi proposées pour aider le médecin du travail. ß 2009 Publié par Elsevier Masson SAS. Keywords: Night work, Shift work, Legislation, Occupational medicine, Medical monitoring, Medical ability Introduction Depuis la loi du 11 octobre 1946, la médecine du travail a pour mission « d’éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail » [1]. Cette action est de nature, aujourd’hui encore, exclusivement préventive et concerne à la fois les aspects individuels et collectifs de la santé et de la sécurité au travail. Dans ce cadre, le médecin du travail a comme rôle principal d’être le conseiller du chef d’entreprise, des salariés et des services sociaux pour l’amélioration des conditions de travail et de vie dans l’entreprise, l’adaptation des postes et des rythmes de travail à la physiologie humaine, la protection des salariés contre les nuisances existantes au poste de travail, et notamment le risque d’accident de travail, le respect des règles d’hygiène, ainsi que la prévention et l’éducation sanitaire adaptées suivant l’activité professionnelle. Cette action générale de prévention s’articule autour de trois axes menés généralement conjointement : § Sites : www-centre-du-sommeil-hotel-dieu et www-je-dors-trop.fr. * Auteur correspondant. e-mail : [email protected] Mots clés : Travail de nuit, Travail posté, Législation, Médecine du travail, Surveillance médicale, Aptitude une prévention dite primaire qui a pour but de réduire l’existence et donc l’incidence des nuisances liées à l’activité professionnelle ; pour cela les améliorations voulues seront essentiellement à visée collective ; une prévention dite secondaire qui a pour but de réduire la prévalence de ces nuisances liées à l’activité professionnelle, car malgré les efforts de prévention primaire et même si l’employeur a une obligation de réduire le risque au niveau le plus bas possible, celui-ci persiste toujours dans une entreprise ; pour cette prévention secondaire, les moyens mis en œuvre seront à la fois techniques et médicaux ; une prévention dite tertiaire, dont l’objectif est d’éviter l’aggravation d’une pathologie d’origine professionnelle et de favoriser le maintien du salarié concerné dans le monde du travail. Là encore, les moyens mis en œuvre seront techniques et médicaux. La définition ci-dessus du rôle du médecin du travail souligne déjà que les rythmes de travail peuvent avoir une action délétère sur la santé des salariés concernés. Aussi l’exposition au travail de nuit ou aux horaires alternants est-elle un risque professionnel dont le législateur a depuis longtemps pris conscience. 262 1775-8785/$ - see front matter ß 2009 Publié par Elsevier Masson SAS. 10.1016/j.admp.2009.01.005 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:262-271 À l’origine de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, il y a, le 19 décembre 2000, un accord national sur la santé au travail qui visait notamment à redéfinir les visites de médecine du travail en demandant que les branches professionnelles négocient des accords permettant de distinguer, en fonction des risques spécifiques auxquels les salariés sont exposés, ceux devant bénéficier d’une visite médicale annuelle. Les salariés pour lesquels il n’y avait pas de risques spécifiques ne devant alors être vus que tous les deux ans. Ce même accord précisait que le médecin du travail devait dégager du temps pour les actions sur le lieu du travail et que les branches professionnelles devaient engager des négociations pour définir des programmes de prévention. Il prévoyait également la création d’observatoires régionaux de santé en collaboration avec les caisses régionales d’assurance maladie (Cram). Cet accord a ouvert la voie à la réforme des structures des services médicaux du travail définie par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 (L no 2002-73, art 189 à 195). Cette loi, importante pour l’organisation de l’activité de médecine du travail a également une portée symbolique, car elle a renommé les services de médecine du travail en services de santé au travail témoignant ainsi de la volonté du développement de la pluridisciplinarité des missions du médecin du travail. Elle a également établi la nécessité de prendre en charge tous les facteurs professionnels pouvant interférer, non seulement comme auparavant avec la santé physique, mais également, et c’est un point positif, avec la santé mentale des salariés. Dans le cadre des expositions aux horaires de nuit ou postés, avec les répercussions physiopathologiques qui vous ont été précédemment décrites, on voit l’importance de cette prise en charge des conséquences du travail sur la santé mentale des salariés. Dans le cadre de cette loi de modernisation sociale et selon l’article L 4622-3 et 4 du nouveau Code du travail, le médecin du travail a un rôle exclusivement préventif et consistant à éviter toute altération de la santé des salariés par leur travail. Pour cela, le médecin du travail peut faire appel à des compétences médicales, techniques ou organisationnelles autres, et ce, dans des conditions garantissant les règles d’indépendance de chacun et déterminées par décret en Conseil d’État. C’est dans ce cadre que nos compétences et nos connaissances sur les risques liés au travail de nuit ou posté et sur les mesures de prévention à mettre en œuvre contre ce risque peuvent être proposées aux entreprises concernées. Dans le prolongement de la loi de modernisation sociale de 2002, le décret no 2004-760 du 28 juillet 2004 définit les conditions et le rythme des visites médicales destinées à s’assurer de l’aptitude médicale du salarié à son poste de travail, et par là même à limiter autant que faire se peut le risque d’accident du travail [3]. Désormais, les articles R 4624-16 à 20 du nouveau Code du travail définissent les modalités de la visite médicale, et plus particulièrement le R 4624-17 et les R 4624-19 et 20 pour la surveillance médicale renforcée (SMR). Ainsi, « bénéficient d’une SMR : les salariés affectés à certains travaux comportant des exigences ou des risques déterminés par les dispositions particulières intéressant certaines professions ou certains modes de travail. Des accords collectifs de branche étendus peuvent préciser les métiers et postes concernés, ainsi que convenir de situations relevant d’une telle surveillance en dehors des cas prévus par la réglementation ; les salariés qui viennent de changer de type d’activité ou d’entrer en France, pendant une période de 18 mois à compter de leur nouvelle affectation ; les travailleurs handicapés ; les femmes enceintes ; les mères dans les six mois qui suivent leur accouchement et pendant la durée de leur allaitement ; les travailleurs de moins de 18 ans. » Pour déterminer quels sont les salariés relevant de l’alinéa 1 ci-dessus, l’arrêté du 11 juillet 1977 est toujours d’actualité [4]. Il détermine une liste de travaux comportant des risques particuliers. Pour que le salarié relève de la SMR, s’il effectue un des travaux, il faut que cette activité soit réalisée par lui de façon habituelle, c’est-à-dire avec une durée et une répétition suffisamment longues et rapprochées, et ce, en tenant compte de la nature et de la gravité des risques et des aptitudes physiques et mentales du sujet. 263 E. Prevot et al. Dans cette liste on trouve : « travaux en équipe alternante effectués de nuit en tout ou partie ». Le médecin du travail est juge de la fréquence et de la nature des visites médicales et des examens que comporte la SMR, mais, pour certains travaux dont fait partie le travail de nuit ou posté, des dispositions spécifiques déterminent le contenu de cette SMR et sont, pour le travail de nuit ou posté, définies par la loi du 9 mai 2001 dont les conditions d’application sont prévues dans le décret du 3 mai 2002 et seront donc abordées en détail un peu plus loin [5,6]. Pour les salariés relevant d’une SMR, la visite médicale d’embauche doit obligatoirement être réalisée avant l’embauche et son contenu doit être adapté en fonction du poste à pourvoir. Durant cette visite, aujourd’hui, le médecin du travail doit rechercher si le salarié ne présente pas une affection dangereuse pour les autres salariés et s’il est médicalement apte au poste proposé. Il doit également préciser quels sont les postes contre-indiqués médicalement et quels sont les postes qui conviendraient le mieux. Enfin, toujours sous l’angle médical, le médecin du travail peut éventuellement proposer des adaptations de postes ou une affectation à un autre poste (art. R 4624-10 à 14 du Code du travail). Le médecin du travail peut donc se prévaloir de ce cadre légal pour orienter un salarié vers un type de roulement ou d’horaire à privilégier. Les cas particuliers de la SMR concernant les femmes enceintes ou venant d’accoucher et les travailleurs vieillissants vont être abordés très spécifiquement avec l’analyse de la législation spécifique du travail de nuit ou posté. En revanche, nous devons signaler la spécificité des travailleurs temporaires : lorsqu’ils relèvent d’une SMR, celle-ci est à la charge de l’entreprise utilisatrice (art. L 1251-22 du Code du travail). De même, pour la surveillance des salariés à employeurs multiples, la réponse ministérielle no 33095 (JO du 8 sept. 1980, p. 3893) précise que la fiche d’aptitude émise par le médecin du travail de l’employeur principal n’est valable comme justificatif d’aptitude au poste chez les employeurs secondaires que si les postes occupés dans ses différents emplois par le salarié sont similaires. S’il exerce, chez chacun de ses employeurs, une activité différente, il doit avoir une surveillance médicale propre et adaptée au poste occupé chez chaque employeur. Dans le cadre du travail de nuit ou posté, il est raisonnable de faire une surveillance médicale par employeur car les roulements ou les prises d’horaires sont rarement similaires, même si l’activité en elle-même semble comparable. 264 Aspects réglementaires du travail posté et du travail de nuit Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:262-271 Législation du travail de nuit Les rythmes de travail quotidiens sont juridiquement définis et encadrés, définissant une durée maximum de travail sur 24 heures et une durée minimum de repos sur ces mêmes 24 heures, laquelle est de 11 heures consécutives pour les salariés de plus de 18 ans (art. L 3131-1 du Code du travail) et plus pour les mineurs. La durée quotidienne du travail de nuit répond, elle, à une législation spécifique qui considère comme travail de nuit celui ayant lieu entre 21 heures et six heures (art. L 3122-29 du Code du travail). Il est possible, par une convention ou un accord ou autorisation de l’inspecteur du travail, de substituer à cette période (21 h–6 h) une autre période de neuf heures consécutives, incluant obligatoirement la plage 24 heures–5 heures. Pour les activités spécifiques que sont les activités de presse, radio, télévision, cinéma, spectacle vivant et discothèque, la période de travail de nuit est comprise entre 24 heures et sept heures (art. L 3122-30 du Code du travail). Là encore une autre période de travail de nuit peut être fixée selon les mêmes règles que celles décrites précédemment. De même, le secteur des transports relève également d’une législation spécifique liée à l’ordonnance no 2004-1197 et ratifiée dans la loi no 2005-810 du 20 juillet 2005 [7] et définissant la période de travail de nuit entre 22 heures et 5 heures, ou toute autre période de sept heures comprenant au moins la période 24 heures–5 heures. Dans ces cadres, sera considéré comme travailleur de nuit : celui pour qui l’horaire de travail habituel comprend au minimum au moins trois heures dans la période considérée comme travail de nuit, et ce, au moins deux fois par semaine ; ou celui qui réalise un nombre minimal d’heures de nuit sur une période de référence, ce qui sera établi par accord ou convention. À défaut d’accord, le nombre minimal d’heures à accomplir est 270 heures pour une période de 12 mois consécutifs (art. L 3122-31 et 3122-8). Il est important de souligner que la législation actuelle (art. L 3122-32 et 33) insiste sur le caractère dérogatoire du travail de nuit, lequel ne doit être qu’exceptionnel et justifié par des impératifs économiques ou sociaux et doit prendre en compte les impératifs de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs. Il ne peut être mis en place qu’avec un accord ou une convention ou l’autorisation de l’inspecteur du travail. De plus, cette même législation place le médecin du travail en interlocuteur privilégié car la mise en place ou la modification de l’organisation du travail de nuit nécessite la consultation au préalable de ce dernier afin qu’il puisse conseiller le chef d’entreprise sur les modalités d’organisation les mieux adaptées aux salariés en fonction du type d’activité (art. L 312238 et R 3122-20 du Code du travail). Jusqu’en 2001, le travail de nuit des jeunes travailleurs et des femmes était, de principe, interdit avec quelques dérogations. Cette interdiction du travail de nuit pour les mineurs est toujours d’actualité (art. L 3163-1, 2 et 3), avec pour ceux de moins de 16 ans une extension de la période considérée comme travail de nuit de 20 heures à six heures. Il y a des possibilités de dérogations pour les activités de commerce, du spectacle, de la publicité, de la mode et en cas d’urgence. L’interdiction du travail de nuit des femmes n’était pas conforme à la directive européenne du principe d’égalité hommes–femmes (directive 76/207/CEE du 9 février 1976). Aussi, la loi no 2001-397 du 9 mai 2001 relative à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes lève l’interdiction du travail de nuit des femmes et encadre désormais le travail de nuit pour l’ensemble des salariés, proposant ainsi au travailleur de nuit une protection légale qui n’existait pas auparavant. Ces textes ont été complétés par le décret no 2002-792 du 3 mai 2002 et explicités par les circulaires DRT no 2002-09 du 5 mai 2002 relative au travail de nuit et DRT no 2002-15 du 22 août 2002 relative à la durée du travail des jeunes de moins de 18 ans. À la différence du travail de jour, pour lequel la durée maximum du travail ne peut excéder dix heures, la durée du travail de nuit, elle, ne peut excéder, sauf dérogation, huit heures, et la durée moyenne maximale hebdomadaire ne peut quant à elle excéder 40 heures sur 12 semaines consécutive, sauf dérogation exceptionnelle (art. L 3122-35 du Code du travail). Cette dérogation, qui ne peut être obtenue que par accord ou convention, peut porter cette limite à 44 heures hebdomadaires et un décret non publié à ce jour, à ma connaissance, peut fixer la liste des secteurs pour lesquels la durée hebdomadaire maximum du travail de nuit serait entre 40 et 44 heures. En contrepartie des dérogations à la durée maximale quotidienne du travail, les salariés ont droit, dans les plus brefs délais, à des périodes de repos d’une durée au moins équivalente au nombre d’heures effectuées. Si ce repos n’est pas possible pour des raisons objectives, dans des cas exceptionnels, l’accord collectif doit prévoir une contrepartie équivalente (art. R. 2134). La circulaire DRT no 2002-09 du 5 mai 2002 cite, à titre d’exemples, des temps de pause réguliers, qualifiés de temps de travail effectif, un aménagement du poste de travail ou de locaux de repos. Aujourd’hui, (art. L 3122-39 et 40 du Code du travail), les travailleurs de nuit bénéficient de contreparties au titre des périodes de nuit travaillées, et ce, sous forme de repos compensateur et éventuellement de majoration salariale pour tout ou partie du travail de nuit, selon les termes de l’accord qui aura été signé, comme le veut la loi. De plus, l’organisation du travail de nuit doit désormais comprendre des mesures destinées à améliorer les conditions de ce travail, à faciliter l’articulation des activités nocturnes des salariés avec leurs responsabilités familiales et sociales, notamment en ce qui concerne les moyens de transport, et permettre l’accès à la formation professionnelle. De même, il faut organiser les temps de pause qui devront être au moins égale à 20 minutes pour toute période de travail de plus de six heures, en sachant que les dispositions conventionnelles définissant le travail de nuit dans l’entreprise pourront prévoir des temps de pause plus longs et l’indemnisation de ce temps. Il est intéressant de noter que l’article L 3122-41 précise que, pour les activités de presse, radio, télévision, cinéma, spectacle vivant et discothèques, lorsque la durée du travail de nuit est inférieure à la durée légale, les contreparties suscitées ne sont pas obligatoirement données sous forme de repos compensateur. En fonction du type d’horaires choisi, l’application de cet article peut avoir des répercussions physiopathologiques que nous avons déjà rencontrées, notamment chez les journalistes faisant les matinales à la radio. L’article L 3122-37 précise que lorsque le travail de nuit est incompatible avec des obligations familiales impérieuses, notamment avec la garde d’un enfant ou la prise en charge d’une personne dépendante, le salarié peut refuser un poste de nuit sans que ce refus soit une faute ou un motif de licenciement. De même, (art. L 3122-44), ce salarié avec les obligations familiales suscitées peut demander à être affecté sur un poste de jour. De même, lorsque des raisons de santé du salarié l’exigent, ces travailleurs bénéficient du droit d’être transférés sur un poste de jour, ce de façon définitive ou temporaire (art. L 3122-45). L’employeur ne peut prononcer la rupture du contrat de travail au titre de l’inaptitude au poste de nuit que s’il a fait la preuve par écrit de son impossibilité de proposer un poste dans les conditions fixées par le médecin du travail, ou en cas de refus par le salarié du poste proposé. D’une façon plus générale (art. L 3122-43), les travailleurs de nuit qui souhaitent occuper ou reprendre un poste de jour dans le même établissement ou dans la même entreprise sont prioritaires pour l’attribution d’un emploi dans leurs compétences. Il en est de même pour les travailleurs de jour qui souhaitent passer de nuit. Le décret du 3 mai 2002, précédemment cité, comporte une section concernant la surveillance médicale des travailleurs 265 E. Prevot et al. de nuit, section intégrée dans le Code du travail avec les articles R 3122-18 à 22 qui précisent que la SMR doit « permettre au médecin du travail d’apprécier les conséquences éventuelles du travail de nuit sur la santé et la sécurité des salariés concernés, notamment du fait des modifications des rythmes chronobiologiques, et d’en appréhender les répercussions potentielles sur leur vie sociale ». Cette SMR doit être réalisée en respectant au moins les conditions suivantes : l’affectation à un poste de nuit ne peut se faire que si le salarié a été vu au préalable par le médecin du travail et si la fiche d’aptitude atteste que son état de santé est compatible avec une telle affectation. Cette fiche doit indiquer la date de l’étude du poste de travail et celle de la dernière mise à jour de la fiche d’entreprise, lorsque celle-ci est exigible. Cette fiche d’aptitude doit être renouvelée tous les six mois, ce qui implique donc une surveillance médicale de santé au travail semestrielle ; l’employeur doit informer le médecin du travail de toute absence pour maladie des travailleurs de nuit ; le médecin du travail prescrit, s’il le juge utile, des examens spécialisés complémentaires, lesquels sont à la charge de l’employeur, et, comme pour tout salarié, selon le décret no 2004-760 du 28 juillet 2004, le travailleur de nuit peut bénéficier d’un examen médical, quand il le souhaite. En cas de besoin, un arrêté conjoint des ministres chargés du travail et de l’agriculture, arrêté à ma connaissance non encore paru, est susceptible de fixer des recommandations précisant les modalités des examens à pratiquer en vue d’assurer la SMR des travailleurs de nuit ; le médecin du travail doit analyser les conséquences du travail nocturne avec la réalisation d’études des conditions de travail et de poste et en analysant pour chaque travailleur le contenu du poste et ses contraintes. Il établit pour chacun une fiche d’exposition conservée dans le dossier médical. Avec tout cela, le médecin du travail a les éléments pour conseiller l’employeur sur les meilleures modalités d’organisation du travail de nuit en fonction du type d’activité, et sur les précautions éventuelles à prendre. Le médecin du travail doit informer les travailleurs de nuit, en particulier les femmes enceintes et les travailleurs vieillissants, des incidences potentielles du travail de nuit pour la santé. Cette information doit tenir compte de la spécificité des horaires fixes ou alternés. Le cas particulier de la femme enceinte exposée à certains agents, procédés ou conditions de travail incompatibles avec leur état de grossesse est traité dans la circulaire DSS/4C/ DRT/CT3 no 99-72 du 8 février 1999 : Bomes no 99/9, Rect. Bomes n899/31. L’employeur est conduit à les dispenser de 266 Aspects réglementaires du travail posté et du travail de nuit Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:262-271 travail s’il n’a pu aménager leur poste ou les muter sur un poste compatible avec leur état. Elles doivent alors bénéficier d’indemnités journalières des caisses d’assurance maladie. Mais sur la problématique du travail de nuit, la loi précise à l’article L 1225-9 du Code du travail que la salariée enceinte ou ayant accouché et qui travaille de nuit est affectée sur sa demande à un poste de jour pour toute la durée de sa grossesse et pendant son congé postnatal. Elle doit être également affectée à un poste de jour pendant la durée de sa grossesse lorsque le médecin du travail constate par écrit que le poste de nuit est incompatible avec son état. Cette période peut être prolongée pendant le congé postnatal et après son retour de ce congé pendant une période n’excédant pas un mois. L’affectation dans un autre établissement est subordonnée à l’accord de la salariée et le changement d’affectation n’entraı̂ne aucune diminution de rémunération. Pour les travailleurs vieillissant, le Code de la Sécurité sociale (articles L 351-7 et R 351-21) précise que l’assuré social qui ne peut continuer à travailler sans altérer gravement sa santé et qui présente une incapacité de travail médicalement constatée et définitive d’au moins 50 % compte tenu de ses aptitudes physiques et mentales, peut être déclaré inapte au travail. Selon l’article L 351-8 du même code, il bénéficie alors d’une pension vieillesse à taux plein même s’il ne justifie pas de la durée requise d’assurance ou de période équivalente. Pour obtenir ces prestations, il faut, selon l’article R 351-22 du même code, que le médecin traitant établisse un rapport médical et le médecin du travail une fiche dont les modèles sont fixés par l’arrêté du 17 mai 1972 ; le rôle particulier du médecin du travail à l’égard des salariés vieillissants est précisé dans l’instruction TE no /74 du 1er juillet 1974. Par ailleurs, le législateur a envisagé une cessation anticipée d’activité pour les salariés occupés à des emplois pénibles. Elle est appelée « préretraite Cessation anticipée de travail des salariés (CATs) ». Ce régime concerne les salariés de plus de 55 ans mais de moins de 60 ans et ayant des difficultés d’adaptation à l’évolution de leur emploi liées à des conditions spécifiques d’exercice de leur activité. Dans ce cadre, le salarié ayant pendant au moins 15 ans effectué au moins 200 nuits par an peut bénéficier d’une mesure de préretraite s’il y a eu au préalable un accord national de branche et un accord d’entreprise sur ce sujet (art. R 5123-22 à 28 du Code du travail). Le salarié ainsi mis en cessation d’activité voit son contrat de travail suspendu et non rompu, et il demeure un salarié de l’entreprise. L’État peut, sous certaines conditions et s’il y a eu convention dans ce sens, prendre en charge partiellement les allocations de cessation d’activité. Mais actuellement l’État est plutôt dans un processus de désengagement de cette prise en charge afin de limiter les départs en préretraite. Cette nouvelle orientation risque d’être préjudiciable aux salariés exposés durant l’ensemble de leur vie à des travaux pénibles, et il convient donc de développer les études sur la pénibilité des postes et leurs conséquences physiopathologiques pour maintenir cette possibilité de préretraite pour les travaux pénibles, dont les fondements sont rappelés dans la loi no 2003-775 du 21 août 2003 sur la réforme des retraites. Le médecin du travail doit également, dans son rapport annuel, traiter du travail de nuit tel qu’il a été pratiqué dans l’entreprise au cours de l’année considérée. L’ensemble des dispositions réglementaires relatives au travail de nuit est détaillé dans la circulaire DRT no 2002-09 du 5 mai 2002 : BO min. trav. no 2002-11 du 20 juin 2002. Législation du travail posté On entend par travail posté tout mode d’organisation du travail en équipe selon lequel un même travailleur occupe successivement différentes périodes de travail sur 24 heures, cela sur une période donnée de jours ou de semaines. Il existe trois grandes catégories de travail posté : le travail posté discontinu où les équipes se succèdent à un même poste mais le travail est interrompu en fin de journée et en fin de semaine, au moins le dimanche ; le travail semi-continu où les équipes se succèdent à un même poste de travail sur l’ensemble des 24 heures, mais le travail est interrompu en fin de semaine, au moins le dimanche ; le travail posté continu où les équipes se succèdent à un même poste de travail 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Il n’y a aucune interruption de l’activité, ni en fin de journée ni en fin de semaine. Il peut y avoir, mais ce n’est pas obligatoire, une interruption du travail lors des prises de congés payés. Du fait de l’absence d’interruption en fin de semaine, ce travail posté continu nécessite des équipes supplémentaires afin d’assurer la continuité de l’activité lors des temps de repos hebdomadaires obligatoires des autres équipes. Dans le cadre du travail posté, les équipes peuvent être fixes, les salariés sont toujours affectés à la même période de travail, mais elles sont le plus souvent tournantes, les salariés occupant successivement les différentes périodes de travail. L’accord national interprofessionnel du 17 mars 1975 sur l’amélioration des conditions de travail incite dans son article 12 les branches professionnelles à négocier sur les rythmes des rotations en cas de travail en continu. L’organisation du travail posté génère de nombreuses contraintes et retentit à la fois sur les plans professionnel, social, familial et bien sûr médical. Aussi, une réglementation spécifique était nécessaire pour encadrer cette organisation, protéger le salarié et lui accorder des avantages spécifiques. Ainsi, dans le cadre de la législation européenne, le travail posté est défini par la directive 2003/88/CE qui fixe les prescriptions minimales générales de sécurité et de santé en matière d’aménagement du temps de travail. La loi française, avec le texte no 2001-397 du 9 mai 2001 encadrant le travail de nuit, tient compte des orientations de la directive européenne, de même que le décret d’application no 2002-792 du 3 mai 2002, et donc tout salarié ayant une activité dont les horaires correspondent à un système de travail posté avec une période de nuit est qualifié de travailleur posté et relève de cette législation. L’article L 4111-6 du Code du travail pose le principe d’une limitation progressive des modes de travail par équipes successives, des cadences et des rythmes de travail pouvant altérer la santé et la sécurité des salariés. La possibilité de légiférer dans ce sens par décrets en Conseil d’État est prévue par la loi, mais non utilisée à ma connaissance à ce jour. En revanche, dans le cadre interprofessionnel des accords du 17 mars 1975 sur l’amélioration des conditions de travail et du 21 mars 1989 sur l’aménagement du temps de travail, le législateur et les partenaires sociaux ont posé diverses règles. Par ailleurs, des accords professionnels et des accords de branches visent à protéger les travailleurs postés et à limiter le recours aux formes les plus contraignantes de cette organisation du travail. De même, l’accord national interprofessionnel du 17 mars 1997 sur l’amélioration des conditions de travail incite les branches professionnelles à donner des avantages financiers et des compensations diverses aux salariés postés. Les entreprises peuvent également, à leur niveau, définir soit par accord, soit de façon unilatérale, des actions visant à améliorer la situation des travailleurs postés en leur accordant des avantages supplémentaires. Ainsi, les conventions signées dans les entreprises prévoient donc souvent des majorations salariales plus ou moins importantes pour les travailleurs postés, ainsi qu’une prime de repas du fait des frais supplémentaires liés au travail en horaires décalés. Il conviendra cependant de veiller à ce que ces avantages ne soient pas un empêchement pour un retour, pour des raisons de santé, notamment sur un poste de jour à horaire régulier. La mise en place ou la modification de l’organisation du travail posté ne peut se faire, selon l’article L 2323-27, qu’avec information et consultation du comité d’entreprise, et ce, quelle que soit la nature du travail posté (discontinu, semicontinu, continu). Pour le travail posté continu ou semicontinu, puisqu’une de ses périodes de travail appartient 267 E. Prevot et al. au travail de nuit, sa mise en place relève des articles L 312229 à 31, L 3122-39 et R 3122-16 du Code du travail, et nécessite donc un accord collectif ou une autorisation de l’inspection du travail pour sa mise en place. La nécessité du travail en continu permet de déroger à l’interdiction du travail le dimanche, et cela est prévu à l’article L 3122-3 qui permet une organisation du travail sur plusieurs semaines ; mais celle-ci n’est possible, en vertu de l’article L 3122-2, qu’avec un accord collectif ou l’autorisation de l’inspecteur du travail. L’accord national interprofessionnel du 21 mars 1989 sur l’aménagement du temps de travail précise dans son article 10 que ce mode d’organisation n’est possible que pour des activités dont c’est la seule forme d’organisation du travail susceptible d’être pérenne, avec de meilleures conditions de travail à la fois pour les salariés et pour l’entreprise. L’organisation des horaires de travail posté correspond le plus souvent à un cycle de plusieurs semaines se répétant à l’identique d’un cycle à l’autre (L 3122-2 à 5 et L 3132-14), avec prise du repos hebdomadaire par roulement. Cette organisation est possible sous réserve d’une convention, d’un accord ou de l’autorisation de l’inspecteur du travail. Il est également possible, toujours sous réserve d’une convention, d’un accord ou de l’autorisation de l’inspecteur du travail, d’organiser ce type de travail posté avec l’institution d’équipes ne travaillant qu’en fin de semaine (art. L 3132-16 à 18). Ces équipes sont appelées équipes de suppléance. Ces équipes ont comme seule fonction de remplacer une autre équipe pendant son repos hebdomadaire. Pour les salariés de ces équipes de suppléance, leur jour de repos hebdomadaire est un autre jour que le dimanche. Ces équipes doivent également disposer de conditions particulières pour leur accès à la formation, et des modalités pour leur permettre d’exercer un emploi autre que de suppléance doivent également être prévues. La durée de leur temps de travail peut, selon l’article L 3132-11, atteindre 12 heures si la période de recours à ces équipes ne dépasse pas 48 heures consécutives ; en revanche, si cette période de recours est de plus de 48 heures, la journée de travail des équipe de suppléance ne peut pas excéder 10 heures. L’article L 3132-19 indique que la rémunération des salariés de l’équipe de suppléance est majorée d’au moins 50 % par rapport à celle due pour une durée équivalente faite sur l’horaire normale de l’entreprise. Cette majoration salariale ne s’applique pas lorsque les salariés de l’équipe de suppléance remplacent en semaine des salariés en congé. Il est important de souligner que si, en l’absence d’accord, l’inspecteur du travail autorise l’organisation du travail en continu (et donc le recours aux équipe de suppléance), il ne 268 Aspects réglementaires du travail posté et du travail de nuit Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:262-271 peut le faire que si cette organisation permet une meilleure utilisation des équipements de production et le maintien ou l’accroissement du nombre d’emplois existants (art. R 3132-9 à 10). Même si, selon la directive européenne du 4 novembre 2003, cette organisation par équipes de suppléance ne rentre pas dans la définition du travail posté, il faut noter qu’elle permet, en étant combinée avec du travail semi-continu en semaine, de faire fonctionner de façon permanente les activités concernées de l’entreprise. De plus, elles permettent de limiter certaines conséquences négatives du travail continu classique en permettant la prise de repos hebdomadaire à jours fixes. Mais les équipes de suppléance ne seront considérées, selon la législation actuelle, en SMR, que si elles travaillent de nuit, car alors elles rentrent dans le cadre législatif du travail de nuit ; or il est impératif d’être vigilant sur la santé au travail de ces salariés qui vivent, au moins sur le plan social, en décalés du reste de la société. À ce titre, nous conseillons un suivi médical au moins annuel. Aujourd’hui, la durée légale du travail posté est comme pour les autres travailleurs de 35 heures. Elle l’était en fait depuis 1982 : ordonnance no 82-41 du 16 janvier 1982 qui depuis 1998 n’a plus de portée. Toutefois, dans certaines entreprises, la mise en place des 35 heures a entraı̂né une diminution supplémentaire du temps de travail chez les travailleurs postés. D’ailleurs, la réponse ministérielle (ministère du travail) no 5146 : JO 21 déc. 1998, p. 6974 incitait les entreprises à réduire les horaires des travailleurs postés à l’occasion de la mise ne place des 35 heures ; cela en proposant la multiplication des équipes sur la base de quatre équipes travaillant sur des périodes de six heures, ce qui permet par ailleurs à l’entreprise de travailler six jours d’affilée. Cette réponse ministérielle précisait également que des jours de congés pouvaient être donnés par roulement. Par ailleurs, au titre de l’article L 3122-39, les travailleurs postés ayant des périodes de nuit bénéficient du repos compensateur prévu par la loi réglementant le travail de nuit, ce qui réduit mécaniquement leurs horaires. Les salariés des équipes de suppléance de fin de semaine ont, du fait de leur nombre de jour de travail (samedi–dimanche ou vendredi–samedi– dimanche ou samedi–dimanche–lundi), un temps de travail inférieur aux autres salariés de l’entreprise. Comme les autres salariés, les travailleurs postés bénéficient d’un repos hebdomadaire d’un minimum de 35 heures consécutives (art. L 3132-2) et ils ne peuvent travailler plus de six jours consécutifs. Si l’article 12 de l’accord national interprofessionnel du 17 mars 1975, sur l’amélioration des conditions de travail, a aménagé celles des travailleurs postés de façon à ce qu’ils bénéficient le plus souvent possible d’un repos hebdomadaire le dimanche, le médecin du travail, garant du meilleur respect de la physiologie du travailleur posté, doit orienter la prise et la durée du repos hebdomadaire de façon à ce qu’il permette la meilleure récupération possible. Lorsque la durée du travail est organisée par cycle, les heures supplémentaires sont décomptées dans le cadre du cycle et non par rapport à la semaine. Il y a heures supplémentaires si l’horaire moyen hebdomadaire du cycle est supérieur à l’horaire légal hebdomadaire de 35 heures. Comme pour les autres salariés, et sauf dérogation, la durée maximale de travail sur une semaine pour les travailleurs postés est de 48 heures et la durée maximale de travail sur une période de 12 semaines consécutives est, sauf dérogation, de 44 heures. Pour les travailleurs postés travaillant de nuit, cette durée ne peut dépasser 40 heures, mais une convention ou un accord peut porter cette limite à 44 heures si les caractéristiques de l’activité concernée le justifient (art. L 3121-35 à 36). Un décret, non paru aujourd’hui à ma connaissance, peut également lister les secteurs pour lesquels cette durée sera comprise entre 40 et 44 heures. L’article R 3122-1 précise qu’il est interdit d’affecter un salarié à deux équipes successives, sauf à titre exceptionnel et pour des raisons impérieuses de fonctionnement. Lorsque l’affectation à une deuxième équipe a prolongé la durée de travail de plus de deux heures, les motifs sont communiqués dans les 48 heures par l’employeur à l’inspection du travail. Comme les autres salariés, le travailleur posté doit selon l’article L 3131-1 bénéficier d’une période de repos journalière d’un minimum de 11 heures consécutives entre deux postes de travail. Mais, sous réserve exclusive d’un accord collectif de branche étendu ou d’entreprise ou d’établissement, cette durée de repos minimal entre deux postes peut être réduite à neuf heures pour des activités nécessitant une continuité de service ou de production dans les établissements pratiquant le mode de travail par équipes successives, chaque fois que le salarié change d’équipe et ne peut de ce fait bénéficier entre la fin d’une équipe et le début de la suivante d’une période de repos de 11 heures. Ces salariés, dont le temps de repos a été ainsi réduit de trois heures, doivent bénéficier d’une période de repos de durée équivalente ou d’une autre contrepartie (art. D 220-1, D 220-3 et D 220-7). Cette possibilité législative est totalement contraire à la physiologie humaine, car elle réduit de façon sévère les possibilités de temps de sommeil et de récupération chez les salariés concernés ; or, pour 80 % de la population, huit heures de sommeil par 24 heures sont nécessaires pour le maintien d’une bonne vigilance, et ces huit heures ne sont pas atteignables avec seulement neuf heures de repos entre deux postes. Il est donc important que le médecin du travail à qui l’on présente une telle organisation de travail s’y oppose fermement. Afin de permettre le bon contrôle et suivi du travail posté dans l’entreprise, la composition nominative des équipes, y compris les salariés mis à disposition par une autre entreprise, doit être affichée à l’entrée du lieu de travail ou consignée dans un registre tenu à jour et accessible à l’inspecteur du travail et aux délégués du personnel. L’horaire, s’il est collectif, doit être affiché à l’entrée avec le nombre de semaines du cycle et les répartitions de la durée de travail sur chaque semaine du cycle. Lorsque les salariés ont des horaires individualisés, un document individuel récapitulant l’horaire et le planning du salarié doit être tenu par l’employeur (art. D 3171-1 à 8). L’organisation du suivi de la santé au travail des travailleurs postés est différente selon qu’ils ont ou non des périodes de travail de nuit. En effet, ne relèvent juridiquement d’une SMR que les travailleurs postés qualifiés de travailleurs de nuit. Auparavant, ils relevaient seulement de l’arrêté du 11 juillet 1977 et de l’instruction technique RT no 2 du 8 août 1977. Aujourd’hui, Ils relèvent du décret suscité du 3 mai 2002, allant au-delà de l’arrêté du 11 juillet 1977, et qui prévoit que, du fait de l’inversion des rythmes travail–repos auxquels sont soumis ces salariés, il faut vérifier leur bonne adaptation à ce rythme non physiologique. Ainsi, les travailleurs postés en semi-continu ou en continu doivent être vus par le médecin du travail avant leur affectation pour que ce dernier puisse vérifier si le salarié n’a pas de contre-indication à ce rythme de travail. Ensuite, durant la première année d’affectation à un travail posté continu ou semi-continu, le médecin du travail doit voir trois fois le salarié : la première fois deux mois après son affectation, la deuxième fois six mois après son affectation, et la troisième fois un an après son affectation. Au-delà de la première année, le travailleur posté devra être vu tous les six mois, comme les travailleurs de nuit, avec donc une visite médicale semestrielle obligatoire permettant, d’une part, de rechercher : les facteurs d’adaptation au poste de travail ; les troubles du sommeil ; les accidents du travail et de la circulation en relation avec un trouble de la vigilance. Et, d’autre part, de rappeler les règles de prévention et les conseils hygiénodiététiques. Le médecin du travail doit analyser « les conséquences du travail nocturne, notamment de l’alternance des postes et de la périodicité de cette dernière, lorsque les équipes fonctionnant en alternance comportent un poste de nuit » (art. R 3122-20). Il est intéressant de noter que sur le plan réglementaire l’instruction technique RT no 2 du 8 août 1977 précisant la 269 E. Prevot et al. conduite à tenir du médecin du travail face au travailleur posté reste dans son ensemble tout à fait acceptable et donne des précisions sur ce qu’il convient de faire en termes de santé au travail : avant une affectation ; lorsque les salariés sont en poste ; pour surveiller ceux qui ont dû quitter un tel poste. Si le médecin du travail constate une désadaptation du salarié à ce rythme de travail, il devra, après étude de poste, proposer des aménagements si cette désadaptation est liée au travail. Si elle est liée à une pathologie intercurrente ou au vieillissement ou à des modifications de l’équilibre familial ou personnel du salarié, le médecin du travail a plus intérêt à solliciter une mutation, car alors les facultés résiduelles d’adaptation du salarié dans ces situations sont souvent faibles. Le dossier médical du travailleur posté, comme celui du travailleur de nuit, doit comprendre une fiche d’exposition sur laquelle seront consignés les éléments particuliers du travail posté ou du travail de nuit. Après une mutation pour raisons médicales, ces salariés doivent rester en surveillance médicale étroite afin de vérifier qu’ils retrouvent un rythme physiologique. L’article 12 de l’accord national interprofessionnel du 17 mars 1975 sur l’amélioration des conditions de travail précise que les salariés occupant un poste en continu pendant 20 ans consécutifs ou non sont prioritaires pour une affectation à un poste vacant dans l’entreprise s’ils ont les compétences pour ce poste. Il n’existe pas juridiquement de surveillance postprofessionnelle pour les travailleurs de nuit ou les travailleurs postés, ce qui est potentiellement dommageable car notre expérience nous montre que, à la retraite, certains travailleurs de nuit ou postés ont du mal à retrouver un rythme physiologique. Comme nous l’avons déjà souligné pour les travailleurs de nuit, le législateur a envisagé une cessation anticipée d’activité pour les salariés occupés à des emplois pénibles et appelée préretraite CATs. Les travailleurs postés en relèvent selon les modalités indiquées précédemment. Conclusion et recommandations au médecin du travail pour la surveillance des travailleurs de nuit ou postés Malgré la volonté du législateur de réduire l’accès au travail de nuit ou au travail posté, les contraintes économiques et de sécurité actuelles entraı̂nent plutôt un essor de ces rythmes décalés, avec pour la France entre quatre et cinq millions de 270 Aspects réglementaires du travail posté et du travail de nuit Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:262-271 salariés concernés. Les risques accidentels et sur la santé ont été largement rapportés et étudiés et cela a permis la promulgation du décret no 2002-792 du 3 mai 2002 qui instaure la SMR obligatoire ; mais il n’existe encore, pour les médecins du travail, ni de consensus, ni de recommandation sur le contenu précis de cette surveillance. Notre expérience dans ce domaine nous conduit donc à proposer ici quelques outils facilement utilisables par le médecin du travail dans son activité clinique et paraclinique. L’examen clinique devrait être complet et particulièrement orienté sur : le risque cardiovasculaire, avec prise systématique de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque, recherche de signes fonctionnels de cardiopathie ischémique, en particulier chez les hommes de plus de 50 ans présentant des facteurs de risques cardiovasculaires. Il serait souhaitable de réaliser régulièrement, par exemple tous les ans, un électrocardiogramme à la recherche de troubles du rythme ou de la conduction cardiaque et de signes de cardiopathie ischémique. De plus, la réalisation d’un bilan biologique régulier (par exemple tous les deux ans) comprenant une glycémie à jeun, un bilan lipidique complet et une uricémie permettrait de dépister et de surveiller les facteurs de risques cardiovasculaires ; le risque digestif avec la recherche de signes fonctionnels de reflux gastro-œsophagien, d’ulcère gastroduodénal, de troubles du transit ; le risque de surpoids et d’obésité, avec mesure du poids à chaque visite, calcul de l’IMC et recherche de l’apparition d’un surpoids (IMC > 25 kg/m2) ou d’une obésité (IMC > 30 kg/m2), et observation de l’évolution pondérale. L’interrogatoire devrait s’orienter sur les habitudes alimentaires, les horaires et la nature des repas et collations pris sur le poste de travail, et sur l’activité physique et sportive ; le risque anxiodépressif : l’interrogatoire devrait rechercher la prise de traitement antidépresseurs ; le risque de troubles du sommeil et de la vigilance : l’interrogatoire devrait rechercher la prise de traitements somnifères et leur fréquence. Pour les femmes exposées au travail posté ou au travail de nuit, le médecin du travail devrait s’assurer de la surveillance régulière sur le plan gynécologique et de la réalisation de frottis cervicovaginaux et de mammographies. La surveillance de l’évolution d’indicateurs de santé permettrait de dépister l’apparition des troubles au plus tôt. Des questionnaires standardisés semblent bien adaptés et pourraient être rassemblés sous forme d’un livret à remplir par le salarié en dix minutes environ. Ce livret pourrait être rempli en salle d’attente et comprendre : une échelle d’Epworth qui permet de dépister et quantifier la somnolence. Si son score est supérieur à un seuil maximal fixé à 10, il correspond à la définition d’une somnolence avérée, et le seuil de 15 correspond à une somnolence sévère ; un questionnaire sur les troubles du sommeil, par exemple le questionnaire de Spiegel qui évalue la nuit précédente et qui est simple et rapide à remplir. Les plaintes de mauvais sommeil et de manque de sommeil sont de bons indicateurs de désadaptation ; un agenda du sommeil pourrait être rempli pour évaluer le sommeil en période de travail et en période de repos. Cela permettrait d’apprécier également comment le sujet perçoit son sommeil et de comparer les périodes de travail et les périodes de repos. À chaque visite, les indicateurs de santé, relevés pendant l’examen clinique et à l’aide des questionnaires, pourraient être traités par un système informatique afin de visualiser rapidement les tendances et de les confronter à des seuils d’alertes. En termes de conseils sur l’aménagement des postes et sur la formation–information des salariés, le médecin du travail doit adapter ceux-ci en fonction du poste de travail, de l’entreprise et de l’individu. Il ne faut pas oublier que la participation du salarié à l’organisation de son travail est importante. Ces conseils devront porter sur l’environnement de travail : la luminosité, le bruit, la température, la place des repas et leur composition, la place des pauses et leur durée, le rythme des rotations et leur sens. À ce titre, on recommande un sens horaire de rotation. De plus, le médecin du travail devra également veiller à la prévention du risque accidentel avec la sensibilisation au risque lié à un trouble de la vigilance, notamment en ce qui concerne le risque routier. Les moyens de prévention de la somnolence au volant doivent être connus des travailleurs postés ou de nuit, comme savoir, quand c’est possible, privilégier les transports en commun, écouter la radio dans la voiture, éviter les trajets monotones, prendre un café et si possible faire une sieste avant de prendre la route pour un long trajet, aménager des temps de pause sur la route (par exemple dix minutes toutes les deux heures), et surtout s’arrêter dès que l’on sent une baisse de vigilance. L’ensemble de ces informations peuvent être synthétisées sous forme d’une plaquette remise lors des visites médicales, et/ou affichées sur les lieux de travail. Cette surveillance médicale devrait aussi s’inscrire dans le cadre plus large d’une surveillance épidémiologique, avec un réseau de surveillance incluant les médecins du travail, les centres de pathologie professionnelle, les médecins généralistes, des chronobiologistes et des épidémiologistes. Cela permettrait de développer un système de recueil d’informations dans le but d’améliorer la connaissance du risque et de favoriser sa reconnaissance comme pathologie professionnelle dans le cadre d’un nouveau tableau. De même, une conférence de consensus professionnel permettrait sans doute de mieux faire connaı̂tre ces messages et la nécessité d’une meilleure prise en charge des travailleurs postés ou de nuit. Références 1. Loi no 46-2195 du 11 octobre 1946 relative à l’organisation de la médecine du travail. 2. Loi no 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale. 3. Décret no 2004-760 du 28 juillet 2004 relatif à la réforme de la médecine du travail et modifiant le Code du travail (deuxième partie : décrets en Conseil d’État). 4. Arrêté du 11 juillet 1977 sur les travaux nécessitant une surveillance médicale spéciale. 5. Loi no 2001-397 du 9 mai 2001 relative à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. 6. Décret no 2002-792 du 3/05/2002 pris pour l’application des articles L. 213-2, L. 213-3, L. 213-4, L. 213-5 du Code du travail. J.O. no 105 du 05 mai 2002, p. 8653. 7. Loi no 2005-810 du 20 juillet 2005 ratifiant l’ordonnance no 20041197 du 12 novembre 2004 portant transposition de directives communautaires et modifiant le Code du travail en matière d’aménagement du temps de travail dans le secteur des transports. 271 Reçu le : 23 décembre 2008 Accepté le : 24 janvier 2009 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Revue générale Night-shift workers training and information. Training experience in an airfreight company C. Didier-Marsac Centre du sommeil et de la vigilance et consultation de pathologie professionnelle, faculté de médecine, université Paris-Descartes, hôpital Hôtel-Dieu de Paris, AP–HP, Formation-information des travailleurs de nuit. Expérience de formation du personnel de nuit d’une entreprise de fret 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04, France Summary Résumé As part of the support given to night-shift workers, the occupational physician of an airfreight company with more than 1500 employees worked on an interdisciplinary approach in collaboration with the sleep clinic at the Hôtel-Dieu of Paris. The population in question was young, male and worked only evening or night-shifts from 17:00 to 05:00. With the help and support of Human Resources and Management, the project was brought to fruition: 4-hour training sessions were organised for all employees. Each session was led by the team of the sleep clinic of the Hôtel-Dieu with two doctors and a sophrologist. Each session comprised two parts: the first one on sleep theory, alertness, vigilance, nutrition, light and physical exercise including relaxation; the second focussing on the biological clock, circadian rhythms and the effects of working night-shifts on sleep and health. During the training, sleep questionnaires were distributed and completed. In one year, 971 people took part out of a total of 980 people registered. The results show that employees suffered from a level of drowsiness superior to the general population, with a sleep debt of 1 to 2 h a night during working days. This debt is partly recovered during days off. Quality of life should be evaluated, however, to investigate the impact on social and family life. This innovative approach to tackling the occupational risks of working night-shifts by raising awareness resulted in a high-level of involvement of everyone in the company, with a real understanding of the risks involved. In addition, several measures were subsequently taken to improve organisation as well as break and working conditions. Even if to date indicators of industrial accidents or accidents on the way to and from work have not shown significant improvement, it is a start. All employees will have been trained by end-2008. The training sessions were a success and Dans le cadre d’un accompagnement des salariés aux contraintes du travail de nuit, le médecin du travail d’une entreprise de fret aérien de plus de 1500 personnes a travaillé en collaboration avec le centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu de Paris, dans une démarche de pluridisciplinarité. Il s’agit d’une population jeune, masculine, travaillant exclusivement de soirée ou de nuit, à partir de 17 heures jusqu’à cinq heures du matin. Avec l’aide et le soutien des ressources humaines et de la direction, le projet a pu aboutir : une formation de quatre heures a été mise en place pour l’ensemble des salariés. Cette formation était dispensée par l’équipe du centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu avec deux médecins et un sophrologue. Chaque session comprenait deux parties : une partie théorique sur le sommeil, l’éveil, la vigilance, la nutrition, la lumière et l’exercice physique avec une séance de relaxation ; et une deuxième partie axée sur l’horloge biologique, les rythmes circadiens et les effets du travail de nuit sur le sommeil et la santé. Au cours de la formation, des questionnaires du sommeil ont été distribués et complétés. En un an, 971 personnes ont participé sur 980 personnes inscrites. Les résultats montrent une somnolence des salariés plus importante que pour la population générale, avec une dette de sommeil de un à deux heures par nuit lors des jours de travail. Cette dette est en partie récupérée pendant les jours de repos. Il faudra cependant évaluer la qualité de vie, à la recherche d’un impact sur la vie sociale et familiale. La démarche innovante d’aborder le risque professionnel du travail de nuit par la sensibilisation a permis une implication forte de l’ensemble des acteurs de l’entreprise, avec une réelle prise de conscience du risque. D’ailleurs, il a été mis en parallèle des mesures d’amélioration des conditions de travail, de pause et d’organisation. Même si à ce jour les indicateurs d’accidents du travail ou de trajet ne montrent pas d’amélioration significative, on voit apparaı̂tre une amorce. URL : http://www-centre-du-sommeil-hotel-dieu, http://www-je-dors-trop.fr. e-mail : [email protected]. 272 1775-8785/$ - see front matter ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 10.1016/j.admp.2009.01.008 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:272-282 Formation-information des travailleurs de nuit. Expérience de formation were well evaluated. By popular request, the experience will be repeated and enhanced. ß 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Night shift, Interdisciplinary, Medical surveillance, Information, Training Introduction Le travail de nuit ou posté concerne 14,3 % de la population active en France [1,2] et plusieurs études ont déjà démontré les effets sur la santé du travail en horaires décalés ou en travail de nuit [3–5]. La législation actuelle prévoit une surveillance biannuelle de ces salariés en médecine du travail [6]. Cependant, une sensibilisation et une meilleure information sur les risques professionnels du travail de nuit font partie intégrante de la mission du médecin du travail [7,8]. C’est pourquoi, afin de renforcer l’action de prévention dans le cadre de cette surveillance médicale des travailleurs de nuit, une formation pour les salariés a été mise en place au sein d’une entreprise de fret aérien. Cette entreprise emploie 1500 personnes et présente la spécificité de développer une activité qui a lieu principalement le soir à partir de 17 heures et la nuit. Ainsi, la quasitotalité du personnel est soumise à la surveillance « travail de nuit », avec une visite médicale d’aptitude tous les six mois. Cette formation, instaurée sous l’impulsion du médecin du travail de l’entreprise, avait pour objectif d’informer et de sensibiliser l’ensemble du personnel au risque professionnel du travail de nuit. Dans une démarche de pluridisciplinarité, le service de santé au travail de l’entreprise a fait appel aux compétences du Centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu, afin d’assurer la mise en œuvre d’une complémentarité des compétences médicales, techniques et organisationnelles nécessaires à la prévention de ce risque professionnel et à l’amélioration des conditions de travail. Le contenu et l’instauration de cette formation ont été possibles dans un premier temps grâce à cette collaboration. Elle avait pour objectifs principaux de conseiller l’entreprise dans la gestion des troubles du sommeil et de la vigilance face au travail de nuit, pour tenter de réduire les accidents du travail et de la circulation, et de donner de grandes lignes de conduites pour organiser les équipes de travail afin qu’elles s’alignent au mieux sur les règles physiologiques et qu’elles optimisent le temps des coupures, obligatoirement lié à l’arrêt de l’activité. L’ensemble des salariés aura été formé en 2008. Cette formation a été un succès et a très bien été évaluée. À la demande de tous, il est envisagé de la poursuivre en la faisant évoluer. ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Travail de nuit, Pluridisciplinarité, Surveillance médicale, Information, Formation La formation dispensée aux salariés devait également permettre d’enseigner les règles simples d’hygiène du sommeil. Cette action a permis d’établir une formation dont l’objectif pour le salarié était de mieux connaı̂tre ses rythmes de sommeil et de vigilance dans un but de prévention des accidents, d’amélioration de la qualité de vie au travail et extraprofessionnelle. Méthodologie Mise en place de la formation Le service des ressources humaines et la direction de l’entreprise ont immédiatement été parties prenantes dans ce projet, et ont donné leur accord pour le mettre en œuvre et financer ces formations dans le cadre du budget « formation ». Des échanges se sont établis entre le service de santé au travail de la société et le centre du sommeil pour élaborer le contenu de la formation. Cette relation a constitué un point fondamental pour permettre d’intégrer les spécificités de l’entreprise (type d’activité, horaires, coupures, pauses, trajets) et d’individualiser cette formation à l’entreprise en prenant en compte les contraintes de la société et la particularité des salariés. Rapidement, le projet a été présenté en comité de direction et en CHSCT. Il a reçu un accueil très favorable. Une première session de formation a été dispensée aux membres de la direction, du management et du CHSCT qui présentaient un vif intérêt pour le sujet. Une large diffusion interne a ensuite été faite par différents modes de communication (mails au management, réunions de management) pour informer les salariés de l’existence et de la mise en place de ces formations. Celles-ci étaient ouvertes à tous et l’inscription des salariés s’effectuait par l’intermédiaire des managers. Déroulement et contenu de la formation Pour être en adéquation avec le planning des salariés, les formations se déroulaient le soir à partir de 18 heures ou 20 heures pour une durée de quatre heures. 273 C. Didier-Marsac La formation était dispensée pour un groupe de 15 à 20 salariés par séance, sur la base du volontariat. Trois intervenants du centre du sommeil et de la vigilance dispensaient la formation (deux médecins et un sophrologue). Chaque session comprenait deux parties. La première partie, théorique, évoquait le sommeil et l’éveil, ainsi que les moyens d’améliorer sa vigilance en situation opérationnelle ou au volant. Les sujets abordés étaient la nutrition, la lumière, l’exercice physique. Une séance de relaxation « énergie-éveil », assurée par le sophrologue, clôturait ces deux premières heures. La deuxième partie était axée sur l’horloge biologique, les rythmes circadiens, et les effets du travail de nuit sur le sommeil et la santé. De nouveau, une séance de relaxation pratique « trouver le sommeil » venait compléter la présentation théorique. Questionnaires Au cours de ces cessions de quatre heures, plusieurs questionnaires sous la forme d’un livret étaient distribués à chaque participant et complétés durant la formation : questionnaire de Spiegel : il permet d’explorer la qualité de sommeil à l’aide de huit questions et interroge le patient sur ses deux dernières périodes de sommeil. Le score final va de zéro à 30. Plus ce score est élevé, plus la qualité du sommeil est bonne. Un score inférieur à 18 est un indicateur de troubles du sommeil, et s’il est inférieur à 15, il s’agit d’un score d’alerte sévère (Annexe 1) ; échelle de somnolence d’Epworth : elle permet d’évaluer le niveau de somnolence en période d’éveil par l’intermédiaire de huit situations de la vie courante. Un score inférieur à 10 est considéré comme normal [9] (Annexe 2) ; échelle de somnolence de Stanford : elle codifie l’état de vigilance selon différentes périodes horaires de la journée. Un score inférieur à 16 indique une vigilance normale [10] (Annexe 3) ; questionnaire « Prévention des accidents liés à un trouble de la vigilance » : il s’agit d’un questionnaire non validé élaboré en collaboration avec le centre du sommeil qui recherche notamment l’existence d’une somnolence au volant ou la survenue d’accidents de la route et de « presque accidents » [11] (Annexe 4) ; agenda du sommeil : il permet d’évaluer les habitudes de sommeil et de calculer notamment la durée totale de sommeil ; questionnaire d’évaluation de la formation : il s’agit d’un questionnaire standard de l’entreprise pour l’évaluation de chacune de ses formations. 274 Formation-information des travailleurs de nuit. Expérience de formation Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:272-282 Il comporte trois thèmes : l’adéquation du stage, le programme et l’animation. Analyse des données Lors de la formation, les participants remplissaient de façon anonyme ces différents questionnaires (agenda de sommeil, échelle d’Epworth, questionnaire de Spiegel, échelle de Stanford, questionnaire « prévention des accidents », une fiche d’évaluation de la formation). Des données sur l’âge, le sexe, le type de poste de travail étaient aussi recueillies à l’issue de la formation. L’ensemble de ces données ont été ensuite analysées à l’aide du logiciel Excel. Les résultats sont présentés sous la forme de moyennes ou pourcentages écart-type. Par ailleurs, les interventions respectaient les règles de déontologie de la profession médicale, en particulier la confidentialité des sujets abordés par les personnes formées. Résultats Population La population étudiée se composait de 91 % d’hommes et 9 % de femmes. La moyenne d’âge des salariés était de 33,7 2 ans, avec des extrêmes allant de 19 à 61 ans. La répartition par type de poste de travail était la suivante : employés (manutentionnaires, agents de piste) : 86 % ; cadres opérationnels (team leader et manager) : 7 % ; administration : 7 %. Évaluation de la formation Parmi les 980 inscrits à la formation, 940 personnes ont répondu à l’enquête. Le taux de réponse à ce questionnaire de satisfaction était de 96 %. À la question « Comment avez-vous apprécié cette séance formation », 98,4 % ont répondu : satisfaisant ou très satisfaisant. Questionnaires sommeil Parmi les 980 personnes qui ont participé aux formations, 971 personnes ont répondu aux questionnaires sur le sommeil. Selon les questionnaires, le taux de réponse varie de 67 à 96 %. Au questionnaire de Spiegel, les résultats montrent que pour la dernière nuit (N1) : 11,9 % de la population avaient un score Figure 1. a : Répartition des scores au Spiegel (N1) ; b : Répartition des scores au Spiegel (N2). inférieur à 15 ; 14,1 % avaient un score entre 15 et 18 et 74 % avaient un sommeil de qualité. Pour la nuit précédente (N2), 13,1 % de la population avaient un score inférieur à 15 ; 14,9 % avaient un score entre 15 et 18, et 72 % avaient un sommeil de qualité (fig. 1). À l’échelle de somnolence d’Epworth, 67,8 % de la population avait un score inférieur à 11, signe d’une vigilance normale et 32,2 % avaient un score supérieur à 11, avec la répartition suivante (fig. 2) : score entre 11 et 15 : 25,6 % (somnolence légère) ; score entre 16 et 21 : 5,5 % (somnolence modérée) ; score supérieur à 21 : 1,1 % (somnolence excessive). Pour l’échelle de somnolence de Stanford, 77,3 % de la population ont un score inférieur à 16 (fig. 3). L’analyse des agendas du sommeil, et notamment du temps de sommeil lors des jours de travail, de repos, et la différence entre les jours de travail et ceux de repos, retrouve un temps de sommeil moyen de 7 h 13 les jours de travail et de 8 h 15 les jours de repos. La différence des durées de sommeil entre les jours de travail et ceux de repos montre que 62 % de la population a une dette de sommeil lors des jours travaillés. Seize pour cent des salariés dorment moins de six heures en période de travail et 45 % dorment plus de huit heures en période de repos. 275 C. Didier-Marsac Formation-information des travailleurs de nuit. Expérience de formation Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:272-282 Discussion Figure 2. Répartition des scores à l’Epworth. Ainsi, 8 % des salariés présentent une différence de sommeil de trois heures entre jours de repos et jours travaillés. De façon empirique, il a été décidé qu’un score supérieur à 18 au questionnaire « Prévention des accidents » indiquait un risque accidentel important (fig. 4). Ce seuil était dépassé pour 1 % des salariés interrogés. La plupart des salariés (59 %) ont entre 15 et 30 minutes de temps de trajet et 54 % d’entre eux doivent parcourir entre 10 et 30 km de leur lieu de domicile à l’entreprise. L’ensemble des résultats a fait l’objet d’une communication affichée lors du Congrès français de la médecine du sommeil en 2007 [11,12]. Figure 3. Répartition des scores au Stanford. 276 Globalement, on estime que la somnolence concerne environ 10 % de la population générale. Nos résultats montrent que la somnolence touche 32,2 % de la population étudiée dans cette entreprise de travailleurs de nuit. Par ailleurs, on considère que les travailleurs de nuit dorment un à deux heures de moins que les travailleurs de jour, ce qui se vérifie, avec une tendance nette à récupérer la dette de sommeil pendant les jours de repos. Bien qu’il s’agisse d’une population jeune masculine avec pour la majorité peu d’ancienneté dans un poste de travail de nuit, que le travail de nuit soit quasi-exclusif dans l’entreprise (il n’y a pas ou peu d’alternance des rythmes, ce qui est moins mal toléré en général sur le plan physiologique) [13], on observe cependant une augmentation de la somnolence par rapport à la population générale. De plus, il est démontré que le travail exclusivement de nuit entraı̂ne une désorganisation sociale et familiale importante car constante. Cet aspect n’a pas été étudié. Il faudrait envisager de corréler un questionnaire sur la qualité de vie pour évaluer le retentissement du décalage social et le sentiment de marginalisation qu’éprouvent les travailleurs de nuit par rapport à leurs proches [14]. Dans les suites de ces formations, on a pu remarquer au sein de l’entreprise une réduction de l’absentéisme au travail, mais plusieurs actions avaient été menées en parallèle par la direction. Figure 4. Prévention des accidents. À ce jour, nous n’avons pas pu constater de réduction significative des accidents du travail, qui ont souvent une composante complexe et multifactorielle dans l’entreprise, ni une réduction significative des accidents de trajet, même si l’on observe depuis quelques mois une réduction des accidents du travail. Cela devra être suivi et analysé dans les prochains mois. Il n’y a pas de résultat significatif d’amélioration des indicateurs « qualité » depuis la mise en place de la formation. Néanmoins, la recherche d’amélioration par une réduction des accidents du travail ne peut être attendue qu’à moyen ou long terme. La formation est un élément nécessaire et déclenchant mais qui s’inscrit dans une démarche multifactorielle de réduction des accidents du travail en lien avec l’organisation du travail dans son ensemble. Au même titre que d’autres formations, cela nécessite un temps d’adaptation et d’appropriation des conseils d’amélioration d’hygiène de vie. On ne peut pas prétendre à un changement radical et rapide des modes de vie des salariés. En revanche, cela impulse d’une part une prise de conscience du risque du travail de nuit pour l’ensemble des acteurs de l’entreprise, et d’autre part une dynamique pour le changement des habitudes. En effet, l’ensemble des salariés, personnel de direction compris, ont suivi ou vont suivre cette formation. La problématique du travail de nuit et des horaires est devenue prioritaire et fondamentale. L’ensemble du management s’efforce de prendre davantage en compte cette contrainte dans son organisation de travail et son éventuelle modification. Cette formation a été très appréciée par l’ensemble des salariés et des représentants du personnel. Elle a permis de fédérer les partenaires dans un contexte social parfois délicat, sur un sujet qui concerne l’ensemble du personnel quelle que soit sa fonction. De plus, cette formation a été instaurée dans une démarche globale d’amélioration des conditions de travail sur le risque « nuit », avec la création d’une salle de repos, l’édition d’un livret d’information « hygiène de vie et travail de nuit », l’amélioration des éclairages dans les locaux de travail et une réorganisation par le management des plannings, destinée à réduire les temps de coupure [15]. La formation et son contenu sont repris de façon individuelle avec les salariés ainsi que les résultats des questionnaires lors des visites médicales. À l’occasion de la visite médicale à six mois, le livret d’information : « hygiène de vie et travail de nuit » est remis au salarié par le médecin du travail. Ce livret a été élaboré par le centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu et les médecins du travail. Conclusion L’ensemble des salariés aura été formé à la fin 2008. Néanmoins, devant la demande des salariés de renouveler cette expérience, il nous a paru utile de la faire évoluer pour ceux qui avaient déjà reçu cette première formation. Ainsi, il est prévu de continuer à dispenser une formation d’une durée probable de deux heures, sous forme d’un rappel ou d’un recyclage. Cette démarche aurait pour objectif de compléter certains sujets et d’aborder une réflexion sur les effets de la formation initiale. Comment les salariés ont-ils pu utiliser les informations dispensées et mettre en place les conseils donnés ? Y-a-t-il eu des freins aux changements et lesquels ? Quelles améliorations ont-ils pu observer ? Cette démarche innovante a été très fructueuse pour l’ensemble des acteurs de l’entreprise et incite à la promouvoir, la renouveler et la poursuivre. Cependant, nous devons finaliser ses résultats sur l’ensemble des salariés de l’entreprise formés jusqu’en novembre 2008 (estimation à 1300 personnes). Par ailleurs, il nous est apparu complémentaire d’évaluer la qualité de vie des travailleurs de nuit pour rechercher une éventuelle altération compte tenu des horaires de travail, d’étudier la possibilité de mettre en place des séances de sophrologie régulières au sein de l’entreprise à la demande des salariés, d’utiliser la luminothérapie et de contrôler les effets de ces interventions à l’aide des questionnaires déjà cités [16]. 277 C. Didier-Marsac Annexe 1. Questionnaire de sommeil de Spiegel Formation-information des travailleurs de nuit. Expérience de formation Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:272-282 Annexe 1 (Suite) Annexe 2. Échelle de somnolence d’Epworth 278 279 C. Didier-Marsac Annexe 3. Échelle de somnolence de Stanford Formation-information des travailleurs de nuit. Expérience de formation Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:272-282 Annexe 4. Questionnaire de prévention des accidents liés à un trouble de la vigilance Références 1. Biscourp P. Les rythmes de travail entre 1995 et 2001 : faible progression de l’irrégularité. Insee Première. Décembre 2004 ; no 994. 2. Dares. Première synthèse d’information. Travail de nuit et du soir depuis 10 ans, une progression plus rapide pour les femmes que pour les hommes. Octobre 2005 ; no 4.2. 3. Akerstedt T. Shift work and disturbed sleep/wakefulness. Occupational Medicine 2003;53:89–94. 4. Karlsson B, Alfredsson L, Knutsson A, et al. Total mortality and cause-specific mortality of swedish shift and dayworkers in the pulp and paper industry in 1995–2001. Scand J Work Environ Health 2005;31:30–5. 5. Léger D, Domont A. Le travail posté. In: Catalina P, RoureMariotti MC, editors. Médecine et risque au travail. Guide du médecin du travail en milieu de travail. Paris: Masson; 2002. p. 693. 280 6. Décret no 2002-792 du 3 mai 2002 pris pour l’application des articles L.213-2, L.213-3, L.213-4, L.213-5 du Code du travail. J.O. no 105 du 5 mai 2002, page 8653. 7. Art R. 3122-21 du Code du travail. 8. Art R. 3122-22 du Code du travail. 9. Johns MW. Sensitivity and specificity of the multiple sleep latency test (MSLT), the maintenance of wakefulness test and the Epworth sleepiness scale: failure of the MSLT as a gold standard. J Sleep Res 2000;9:5–11. 10. Hoddes E, Zarcone V, Smythe H, Phillips R, Dement WC. Quantification of sleepiness: a new approach. Psychophysiology 1973;10:431–6. 11. Gauriau C, Didier-Marsac C, Bayon V, Duforez F, Elbaz M, Cabrera JP, et al. Évaluation d’une formation « travail de nuit sommeil et vigilance » et mise au point d’un questionnaire « Prévention des accidents » auprès de 980 travailleurs de nuit et postés d’une entreprise de fret. Nantes: Communication affichée ; congrès SFRMS; 2007. 12. Bayon V, Didier-Marsac C, Gauriau C, Prévost E, Lubin S, Corman B, et al. Enquête sur les troubles du sommeil et de la vigilance 281 C. Didier-Marsac de 980 employés d’une entreprise de fret. Nantes: Communication affichée ; congrès SFRMS; 2007. 13. Léger D, Guilleminault C. Sommeil, vigilance et travail. Paris: Masson; 1997 [176p]. 14. Adam C, Courthiat H, Vespignani W, Emser B, Hannarth. Effets des horaires de travail posté et de nuit sur la qualité du Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:272-282 sommeil, la vigilance et la qualité de vie. Étude interrégionale franco-allemande. Arch Mal Prof Env 2007;482–93. 15. Didier-Marsac C. Livret d’information. « Hygiène de vie et travail de nuit ». Centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu; 2007. 16. Boivin D, Tremblay GM, James FO. Working on atypical schedules. Sleep Medicine 2007;8:578–89. Reçu le : 23 décembre 2008 Accepté le : 24 janvier 2009 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Occupational medicine surveillance O. Gorand*, B. Soty Revue générale Place des infirmières du travail dans la surveillance des travailleurs de nuit service nurses and night workers Service médical, automobiles Renault Flins, 78410 Aubergenville, France Summary Résumé This article describes and analyzes an original organization of medical surveillance of night workers in an important French industrial group. The specific follow-up of night workers and particularly the second medical visit is performed by nurses of the occupational medical service under the supervision of the occupational physician. This visit aims to detect sleep disorders and cardiovascular diseases. Follow-up indicators show a good adhesion of all the actors of this survey in this firm. ß 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Cet article décrit et analyse une organisation originale de surveillance médicale des travailleurs de nuit au sein d’une grande entreprise du secteur industriel. Le suivi spécifique des travailleurs de nuit de l’usine et notamment la « seconde visite » sont effectués par les infirmières du service de santé au travail sous la responsabilité du médecin du travail. Cette visite s’articule autour du dépistage des troubles du sommeil et sur la recherche d’anomalies cardiovasculaires. La mise en place d’indicateurs de suivi retrouve une bonne adhésion de l’ensemble des acteurs à cette nouvelle procédure de surveillance dans l’entreprise. ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Keywords: Night workers surveillance, Pluridisciplinarity, Occupational nurses Mots clés : Surveillance travailleurs de nuit, Pluridisciplinarité, Infirmières du travail Introduction Une usine automobile vit au gré de l’affectation de nouveaux véhicules : lorsqu’elle débute un nouveau projet, elle voit augmenter de façon importante le nombre de ses salariés et des intérimaires. Habituellement, une usine fonctionne en 2 8, c’est-à-dire avec en alternance une équipe du matin et une équipe de l’après-midi. Lors du démarrage d’un nouveau véhicule, il arrive souvent que l’on doive mettre en place une équipe de nuit. En 2005, l’usine Renault Flins doit lancer à la fin du premier semestre un nouveau véhicule : la X85, sous le nom usuel de CLIO 3. En raison des perspectives de vente, il est décidé de « monter une équipe de nuit ». Cette équipe de nuit sera composée de plus de 1300 personnes. Pour cela, il sera nécessaire de mettre à contribution des entreprises de travail * Auteur correspondant. e-mail : [email protected] temporaire (ETT), pour trouver plus de 2000 salariés intérimaires. Compte tenu de l’afflux d’intérimaires embauchés à l’établissement Renault Flins pour la mise en route d’une nouvelle ligne de production, de l’affectation des intérimaires dans un secteur donné avec des risques spécifiques, il est décidé de réaliser une convention par dispositions expérimentales entre la direction régionale du travail (représentée par son directeur), le MIRTMO des Yvelines, cinq ETT, un service interentreprises (Yvelines santé travail) et la direction de Renault Flins (via son service de santé au travail autonome). Le but de cette convention est de promouvoir une réelle politique de santé au travail en vue d’améliorer la prévention des risques professionnels liés aux missions des ETT dans l’automobile et de traduire, à travers une pratique innovante de partenariat santé en accord avec le plan « santé au travail », les dispositions relatives à la surveillance des salariés de nuit : une « Prestation santé au travail » (PST), 282 283 1775-8785/$ - see front matter ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 10.1016/j.admp.2009.01.001 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:283-286 O. Gorand, B. Soty validée scientifiquement, pluridisciplinaire, de qualité et adaptée aux risques. Le suivi médical actuel des salariés n’étant pas satisfaisant, le plan santé travail 2005 nous incite à mettre en place des « pratiques innovantes » pour améliorer l’évaluation des risques des intérimaires et mettre en œuvre des mesures de prévention adaptées en matière de santé et sécurité au travail. Cette convention sur la surveillance des salariés de nuit construit dans cette dynamique. Le décret du 3 mai 2002 redéfinit le travail de nuit et la surveillance médicale des travailleurs de nuit et les classe en surveillance médicale renforcée (SMR). L’article R. 213-6 précise que « la fiche d’aptitude est renouvelée tous les six mois après l’examen du travailleur par le médecin du travail ». Le même décret prévoit (en R. 213-7) que le médecin du travail « analyse les éventuelles répercussions sur la santé des travailleurs. . . Il procède à l’étude des conditions de travail et de poste de travail. . . ». Méthodologie Une enquête faite auprès des médecins du travail de la Société de médecine du travail de l’Ouest parisien par le Pr D. Léger, responsable du Centre du sommeil de l’HôtelDieu de Paris, montre que, d’après les 66 réponses de médecins du travail : 46 % réalisent deux visites comme prévu dans les textes ; 54 % font varier le rythme ; 47 % donnent des informations sur les risques liés au travail de nuit. La convention en levant la systématisation de la seconde visite prévoit la mise en place d’un plan de prévention pluridisciplinaire avec recueil de données et formation–information (troubles du sommeil, troubles alimentaire. . .), effectué par l’équipe de santé au travail, validé par le médecin du travail et acté par un retour en termes de conclusion vers le salarié. Le nombre de salariés informés est formalisé avec un objectif quantifiable et une évaluation de l’action annuelle. C’est un projet d’actions préventives auprès des salariés de nuit de l’établissement, avec des « pratiques innovantes » en accord avec le plan santé au travail 2005. Elle concerne l’ensemble des salariés travaillant de nuit au sein de l’établissement de Renault Flins, c’est-à-dire salariés Renault et intérimaires. Cette PST est réalisée par une infirmière sur les horaires de nuit des salariés, puis elle est validée par le médecin du travail. 284 Place des infirmières du travail dans la surveillance des travailleurs de nuit Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:283-286 L’aptitude médicale est délivrée tous les six mois par le médecin du travail en alternant une visite périodique par le médecin du travail et la PST réalisée par l’infirmière. Dans le cadre de la PST, le travailleur de nuit est informé lors de cette visite de PST de la possibilité de revenir au droit commun et de passer ainsi la seconde visite périodique d’aptitude au travail de nuit avec le médecin du travail en conformité avec les dispositions de l’article R. 213-6 du Code du travail. La Prestation santé travail Le dossier PST contient deux volets : un volet médical et un volet actions de terrain. Le volet médical Il comporte deux axes. Un axe centré sur les pathologies du sommeil Information et dépistage des troubles du sommeil par un questionnaire (questionnaire destiné à la surveillance médicale des travailleurs de nuit) qui est : élaboré par un spécialiste des troubles du sommeil (D. Léger) ; suivi et commenté par le service de santé au travail autonome de l’établissement Renault Flins entre deux visites périodiques ; transmis au médecin du travail du secteur. Lors de l’interprétation du questionnaire par le médecin de secteur du service de santé au travail autonome de l’établissement de Renault Flins, ou un médecin Yvelines Santé Travail référent intérim Renault, si le médecin dépiste un trouble du sommeil : il programme une visite avec le salarié ; il adresse le salarié, si besoin, à son médecin traitant. Il est aussi possible d’avoir recours à une consultation spécialisée du sommeil (hôpital Hôtel-Dieu, Paris). Le questionnaire est rempli par les salariés au cours de la visite ; il comprend : le questionnaire de Spiegel qui est utile pour juger de la qualité du sommeil lors des deux périodes de repos qui précèdent la visite. Il permet de calculer des scores : si le score est inférieur à 18 : le patient souffre de troubles du sommeil. Si le score est inférieur à 15, il s’agit d’un score d’alerte sévère ; l’échelle de somnolence d’Epworth, qui permet de juger de la somnolence au cours du dernier mois. Un score supérieur à 11 signe une somnolence pathologique. Un score supérieur à 15 est un score d’alerte sévère ; un questionnaire complémentaire optionnel à remplir par les salariés à la demande du service de santé de Flins (si troubles du sommeil) : le questionnaire de sommeil HôtelDieu ; l’agenda de sommeil rempli sur une durée de neuf jours. à la commission médicotechnique/ Comité d’entreprise (CE) médical. Cette analyse permettra de donner une alerte et des éléments de veille sanitaire pour la préservation de la santé des travailleurs de nuit, avec un suivi médical mieux adapté. Un axe centré sur les risques cardiovasculaires Information et dépistage des troubles de la nutrition comportent : l’information sur les règles hygiénodiététiques par mise à disposition de plaquettes adaptées au rythme du travail de nuit ; l’état des lieux de la population de nuit sur les critères suivants, sur protocole bilan biologique complet (Annexe 1) : le poids/taille sur balance à impédancemétrie, permettant le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC), le périmètre abdominal, les prélèvements capillaires sur Reflotron et bilan biologique sanguin pour dépistage cholestérol, triglycérides, gamma-glutamyltransférase (gGT) et glycémie suivant un protocole infirmier (si IMC > 25 kg/m2). Les actions de terrain Les actions de terrain sont les suivantes : les actions de prévention sur les risques professionnels en pluridisciplinarité (service médical, service conditions de travail, fabrication), notamment lors des arrêts de chaı̂nes ; les études : des conditions de travail (passages aux infirmeries [maladie, accidents du travail], absentéisme, établissement d’un comparatif entre le travail en 2 8 et le travail de nuit), médicales (indicateurs relevés à partir de la partie médicale de la PST) ; la mise en place de la « cellule de veille sanitaire » permettant entre autres de suivre précocement l’apparition de troubles musculosquelettiques (TMS) et d’améliorer les conditions de travail. Ce travail est réalisé en pluridisciplinarité entre l’ergonome, le médecin du travail et des binômes ergonomie (techniciens de production, agents conditions de travail, infirmières). Cette cellule de veille fonctionne à partir de fiches TMS rédigées lors des passages aux infirmeries pour « douleurs » ; secondairement, une étude des postes concernés est réalisée, avec d’éventuelles modifications de poste si besoin. Le médecin du travail s’engage à restituer les résultats : à la commission de coordination des Comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ; Les résultats Entre novembre 2005 et décembre 2006, 1192 PST ont été réalisées par l’infirmière (819 pour les salariés Renault et 373 pour les intérimaires). En 2007, 608 PST ont été réalisées par l’infirmière (415 pour les salariés Renault et 197 pour les intérimaires). Concernant les questionnaires pathologiques, on retrouve comme résultats : 31 (2006) et huit (2007) PST salariés Renault avec Spiegel < 18 ; six (2006) et neuf (2007) PST intérimaires avec Spiegel < 18 ; neuf (2006) et zéro (2007) PST salariés Renault avec Epworth > 11 ; deux (2006) et zéro (2007) PST salariés Renault avec Epworth > 11 ; trois (2006) et deux (2007) PST salariés Renault avec Epworth > 11 et Spiegel < 18 ; un (2006) et un (2007) PST salariés Renault avec Epworth > 11 et Spiegel < 18. Tous ces salariés ont été revus par le médecin du travail. Le plus souvent on retrouvait des pathologies intercurrentes (rhume, rage de dents, fièvre, pathologies connues. . .), des problèmes de sommeil connus, une hygiène de vie perturbée (enfants, bruit, problèmes familiaux, anniversaires, sorties. . .). En 2006, quatre salariés Renault et deux intérimaires ont été déclarés inaptes au travail de nuit et ont été reclassés de jour ; six salariés Renault et deux intérimaires (après fin de mission) ont réintégré l’équipe de jour. En 2007, un salarié Renault a été reclassé de jour (problème de restrictions et déclaré inapte à son poste avec ainsi qu’un problème familial) et deux intérimaires déclarés inaptes de nuit pour la prochaine mission (dont un rapidement). On a pu remarquer que les personnes déclarées inaptes ou qui arrêtent en fin de mission sont à leur première expérience de nuit ; elles disent « ne pas être faites pour cela ». La « sélection » se fait donc naturellement, ces personnes ne voulaient pas continuer à travailler de nuit, même si on leur proposait une prise en charge avec consultation de pathologie du sommeil. Pour elles, « la nuit c’était fini », elles savaient qu’elles allaient être reclassées de jour. 285 O. Gorand, B. Soty Au niveau de la durée du sommeil, on retrouve une moyenne de sept heures pour les salariés Renault et de sept heures 30 minutes pour les salariés intérimaires. Les suivis d’indicateurs de passage à l’infirmerie, d’accident du travail et d’absentéisme n’ont pas montré de différences flagrantes par rapport aux équipes de 2 8 : nous avons même de meilleurs résultats. Les années 2006 et 2007 sont, pour l’usine, les meilleures années en termes de résultats sur l’absentéisme et les accidents du travail. Les résultats des données de l’IMC permettent un suivi et une comparaison avec les données des autres salariés en 2 8, afin de réfléchir sur un plan d’action pour lutter contre l’obésité et modifier les habitudes alimentaires. Conclusion La mise en place de cette convention a nécessité beaucoup d’énergie en amont ; en effet, la participation de l’infirmière Annexe 1 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:283-286 pour effectuer cette seconde visite de nuit a été un point délicat sur le plan juridique, levé par la mise en place « globale » du dossier PST, le retour d’indicateurs et surtout la validation par le directeur régional du travail Île-de-France. Après trois ans de mise en place, il en ressort une adhésion de tous les salariés, des représentations syndicales et du service de santé au travail. Cette convention permet « d’enrichir » la seconde visite de nuit avec la mise en place d’une surveillance sur le sommeil des salariés de nuit ainsi que sur les risques cardiovasculaires. L’infirmière de santé au travail a trouvé un nouveau support d’échange avec les salariés de nuit, lui permettant d’aborder des sujets nutritionnels, d’hygiène de vie, de rythmes de sommeil ; tout cela faisant partie du rôle propre de l’infirmière. Cet entretien infirmier est une manière innovante de préparer l’évolution de la réglementation des services de santé au travail en France. Reçu le : 23 décembre 2008 Accepté le : 24 janvier 2009 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Revue générale Insomnie en médecine du travail : diagnostic et conséquences Insomnia in occupational medicine: Diagnosis and consequences A. Metlaine1*, E. Prévot1, V. Bayon1, M. Elbaz1, P. Philip1, C. Didier-Marsac1, D. Choudat1, D. Leger1 Centre du sommeil et de la vigilance et consultation de pathologie professionnelle, hôpital Hôtel-Dieu, AP–HP, faculté de médecine, université Paris-5 Descartes, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04, France Summary Résumé Insomnia is frequent in occupational health practice. Several epidemiological studies on general population evaluate the prevalence of insomnia among 19%. In working population, the prevalence is estimated at about 30%. The daytime consequences are severe such as absenteeism and risk of work accident. The diagnostic criteria (DSM IV and ICSD-2) are well established by several conferences statement. The diagnostic approach needs a systematic method that can define positive diagnosis, severity and etiologic diagnosis. Occupational health practitioners intervention can be either a primary prevention action or a secondary prevention approach. An earlier diagnosis of insomnia can lead to a better management of insomnia. Insomnia must be considered as a serious occupational health problem. ß 2009 Published by Elsevier Masson SAS. L’insomnie est un trouble fréquent en santé au travail. La prévalence se situe autour de 19 % en population générale et autour de 30 % en population de salariés. De nombreux travaux soulignent la gravité des conséquences professionnelles de l’insomnie : absentéisme, accidents du travail multipliés par 4,5 chez l’insomniaque. L’insomnie est un trouble subjectif, dont la définition consensuelle se réfère aux classifications DSM IV et ICSD-2. L’approche clinique de l’insomnie exige un diagnostic positif, l’évaluation de sa gravité et l’étude des comorbidités. L’intervention du médecin du travail se situe soit au stade précoce de la maladie, soit en prévention secondaire au cours d’une désadaptation au travail de l’insomniaque. Le dépistage et l’orientation vers une prise en charge des patients souffrant de troubles du sommeil sont un enjeu important en santé au travail. ß 2009 Publié par Elsevier Masson SAS. Keywords: Insomnia, Occupational medicine, DSM IV, IVSD-2, Diagnosis Introduction L’insomnie est le trouble du sommeil le plus fréquent car il touche près de 19 % de la population générale en France [1]. Ce trouble revêt une importance particulière en santé au travail en raison de ses conséquences professionnelles considérables. En effet, les accidents du travail sont plus fréquemment rapportés dans les populations de salariés et on observe une diminution de la qualité de vie au travail des insomniaques [2,3]. * Auteur correspondant. e-mail : [email protected] 1 www-centre-du-sommeil-hotel-dieu et www-je-dors-trop.fr. Mots clés : Insomnie, Santé au travail, DSM IV, ICSD-2, Diagnostic L’approche clinique de ce trouble est particulière, car il s’agit d’abord d’une plainte subjective dont il faut évaluer la gravité et l’évolution. Ce trouble peut être transitoire ou chronique, isolé ou secondaire à une pathologie psychiatrique ou somatique. Il n’est pas simple de classer cette plainte dans un cadre nosographique précis qui permettra d’établir un diagnostic adéquat et qui orientera vers une prise en charge adaptée. La définition même de l’insomnie est encore un sujet de débat au sein de la communauté scientifique [4,5]. Dans la plupart des cas, nous retrouvons une cause déclenchante expliquant l’insomnie et certains travaux retrouvent une cause professionnelle dans 20 % des cas [3]. 286 287 1775-8785/$ - see front matter ß 2009 Publié par Elsevier Masson SAS. 10.1016/j.admp.2009.01.003 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:287-295 A. Metlaine et al. Souvent, l’évolution du trouble est subordonnée à une prise en charge précoce. Le dépistage est donc un point essentiel. En effet, en l’absence de prise en charge précoce, nous savons que l’insomnie peut évoluer vers une forme chronique particulièrement invalidante dont les complications à long terme peuvent être sévères, telle une dépression par exemple [6,7]. Au cours des trois dernières décennies, l’évolution des outils diagnostiques et thérapeutiques, l’amélioration des pratiques cliniques en médecine du sommeil ont remis en avant l’intérêt de la prise en compte du facteur sommeil dans la santé globale d’un patient, comme en témoigne un récent rapport remis au ministre chargé de la santé en 2006 [8]. Le sommeil occupe aujourd’hui une place importante, non seulement en termes d’enjeux de santé publique, mais également de santé au travail, puisque nombre de travaux ont pointé l’effet d’un mauvais sommeil sur l’activité professionnelle. Ainsi, le risque accidentel est majoré chez un sujet insomniaque [9], la qualité de vie au travail est souvent affectée [10], ce qui menace les capacités d’adaptation du salarié. Tous ces éléments que nous allons développer confirment l’importance du rôle du médecin du travail dans la prise en charge de ces malades. Dans cet article, l’objectif est de présenter une synthèse sur l’insomnie, en abordant les aspects épidémiologiques et notamment les conséquences professionnelles, la définition et la démarche diagnostique. Épidémiologie de l’insomnie La prévalence de l’insomnie Les données de la littérature ne permettent pas aujourd’hui d’apprécier de manière exacte l’importance de l’insomnie en population générale. Ces variations importantes de la prévalence de l’insomnie sont liées à des différences méthodologiques de recueil des données, à la taille des échantillons, ainsi qu’à la définition de l’insomnie qui peut varier d’une étude à l’autre. En effet, en Europe ou aux États-Unis, la prévalence de l’insomnie peut varier entre 9 et 50 % selon que l’on interroge sur la survenue de troubles du sommeil, l’insatisfaction ou que l’on utilise des critères plus sévères comme la consommation d’hypnotiques [11]. Lorsqu’on utilise des critères plus précis et sévères tels que les critères du DSM III R ou du DSM IV, les chiffres de prévalence de l’insomnie en population générale se situent alors entre 9 et 19 % [1,3,11,12]. La plupart des études épidémiologiques montrent une 288 Insomnie en médecine du travail : diagnostic et conséquences Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:287-295 surreprésentation de l’insomnie chez les femmes, ainsi qu’une augmentation de la prévalence avec l’âge. Ohayon a analysé en 2002 plus de 40 études. Cet auteur montre que les études se basant sur les critères peu sévères retrouvent des prévalences autour de 33 %, celles-ci chutent entre 9 et 15 % lorsque les conséquences diurnes sont incluses dans la définition et, enfin, les études faisant référence aux critères DSM IV pour la définition de l’insomnie retrouvent des prévalences autour de 4,4 à 6,4 % [13]. L’approche épidémiologique de l’insomnie nécessite donc une clarification de la définition de l’insomnie en se référant aux classifications internationales (DSMIV, ICDS-2). En France, Léger et al. ont évalué l’insomnie sur un échantillon de 12 778 français issus de la population générale et la prévalence de l’insomnie occasionnelle est de 19 %. Cette dernière s’élève à 9 % lorsqu’on s’intéresse à l’insomnie sévère chronique selon les critères DSM IV [1]. La prévalence est plus élevée chez les femmes et augmente avec l’âge. Les facteurs sexe et age sont corroborés par la plupart des études épidémiologiques [10–13]. Prévalence de l’insomnie en population active. La plupart des travaux épidémiologiques conduits en population générale incluent nécessairement une partie de la population active. Cependant, très peu d’études ont spécifiquement ciblé les populations de salariés. Bien que les causes de l’insomnie soient variées, certaines études ont montré un lien entre les conditions de travail et l’apparition de perturbations du sommeil [14]. L’une des situations pour laquelle le lien est aujourd’hui bien établi est le travail en horaire décalé. Concernant les populations de salariés en horaire fixe de jour, le lien n’est pas toujours simple à établir. Les prévalences varient d’une étude à l’autre : prévalence des troubles du sommeil de l’ordre de 30 %. En 1981, Lavie a étudié une population de 1502 ouvriers du secteur industriel. La prévalence de troubles du sommeil était de 29,6 % [15]. D’autres études, japonaises, situent cette prévalence entre 26 et 30 % [16,17]. Partinen et al. ont réalisé une enquête par questionnaire sur un échantillon de 6268 salariés représentatifs de la population active américaine. Ils ont analysé 40 groupes professionnels différents et retrouvent que les troubles du sommeil sont plus fréquents parmi le groupe des ouvriers (28,1 %) et nettement inférieurs parmi les cadres supérieurs (7,4 %) ou encore les professions libérales (1,6 %) [18]. Léger et al., en 2000, retrouvent une prévalence des troubles du sommeil plus importante chez les employés. Par ailleurs, cette prévalence semble plus faible parmi les cadres supérieurs et les professions libérales [1]. En France, l’enquête ESTEV 1995, l’une des rares enquêtes longitudinales qui figurent parmi l’une des études les plus détaillées sur la prévalence des troubles du sommeil en population active, retrouve, sur un échantillon de 21 000 salariés suivis durant cinq ans, une prévalence des troubles du sommeil autour de 25 %. Les auteurs montrent que le travail posté, les grandes amplitudes d’horaires, l’exposition aux vibrations, la contrainte de délai dans la réalisation de la tâche sont des facteurs de risque de troubles du sommeil [19]. Dans une étude cas-témoin portant sur 7629 salariés issus de 2769 petites et moyennes entreprises de la région parisienne, Jacquinet-Salord et al. montrent que 6,3 % des salariés hommes et 11,3 % des salariés femmes prennent des hypnotiques [20]. Les conséquences professionnelles de l’insomnie : insomnie marqueur précoce de la désadaption au travail ? Si le lien est bien établi entre les perturbations du sommeil et le travail posté, force est de constater que peu de travaux ont été consacrés à cette relation chez les salariés de jour. Nous avons peu de connaissances sur les effets du stress, d’une charge de travail excessive, qu’elle soit mentale ou physique [21]. Plusieurs arguments indirects plaident en faveur d’un lien entre insomnie et désadaptation au travail. Pour 20 % des insomniaques, le début de leurs troubles est rattaché à une cause professionnelle (licenciement, conflit, surcharge de travail) [10,21]. L’absentéisme est significativement plus élevé et durable chez l’insomniaque par rapport au sujet sain [1,2,8,10,11,21]. L’insomnie est le facteur prédictif le plus fiable de l’absentéisme [9]. Plusieurs études ont analysé les composantes de l’activité professionnelle susceptibles d’entraı̂ner des effets défavorables sur le sommeil. Ainsi, en 1997, une étude prospective sur quatre ans incluant 1038 salariés finlandais révèle l’existence d’un lien entre les conditions de travail et le risque d’invalidité incompatible avec un maintien dans l’emploi. Les stresseurs professionnels significativement liés à la cessation d’activité sont : la charge physique élevée, les positions inconfortables, les grandes amplitudes horaires, le bruit, le travail répétitif, une charge mentale élevée et une insatisfaction au travail [22]. Plus récemment, Cheng et al. montrent, au travers d’une autre étude prospective portant sur un échantillon de 21 290 infirmières suivies pendant quatre ans, l’impact des facteurs psychosociaux et professionnels sur la qualité de vie. Ces auteurs montrent qu’un « faible niveau de contrôle dans le travail » est lié à une dégradation de la perception de l’état de santé, indépendamment des variables socioéconomiques et autres facteurs de confusion [23]. L’enquête ESTEV confirme ces données et montre que la perception des conditions de travail est un facteur de risque notamment dans la survenue de troubles du sommeil, tout aussi important que le travail posté ou une charge de travail excessive [19]. Une étude cas-témoin portant sur un échantillon de 5720 salariés sains montre un lien entre l’apparition des troubles du sommeil et les facteurs de stress professionnels tels que la charge mentale excessive (OR = 2,15) et le travail physiquement contraignant (OR = 1,94). Les éléments conditionnant la survenue des troubles du sommeil sont « l’impossibilité de cesser à la maison de penser au travail » (OR de 3,20), suivie de l’absence de soutien social (OR = 2,74) [24]. Nous pouvons donc schématiquement retenir quatre composantes principales de l’activité professionnelle : la composante psychique traduite par la charge mentale (morcellement des tâches, raccourcissement des délais, harcèlement moral), la composante physique de l’environnement professionnel (bruit, ambiance thermique, lumière), la composante temporelle et la composante sociale [24]. Dans une autre perspective évaluant les effets d’un mauvais sommeil sur l’adaptation au travail, plusieurs travaux ont montré que l’insomnie pouvait s’apparenter à un marqueur prédictif de la désadaptation au travail. Ainsi, l’étude prospective d’Ericksen et al. portant sur 1426 salariés en activité montre que la perception d’un sommeil de mauvaise qualité est prédictive d’une désadaptation au travail. En effet, parmi les salariés se plaignant d’un mauvais sommeil, le risque d’être arrêté plus de huit semaines dans les cinq années suivantes est significativement plus élevé chez les mauvais dormeurs par rapport aux bons dormeurs (risque relatif [RR] = 2,16, CI 95 % = 1,26–3,72), après ajustement sur l’état de santé, l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, le statut marital, le tabagisme, les troubles musculosquelettiques, la satisfaction au travail et les caractéristiques de la profession [25]. L’analyse des accidents du travail mortels, sur un échantillon de 47 860 salariés suivis pendant 20 ans, montre que les plaintes concernant le sommeil sont prédictives de la survenue d’accident du travail mortel. Le RR est de 1,89 (IC 95 % : 1,22–2,94) pour les salariés présentant des troubles du sommeil [26]. Une étude expérimentale avec enregistrement polysomnographique, réalisée sur 20 salariés du secteur informatique soumis à un travail stressant mais indemnes de toute plainte liée au stress, a montré que les sujets ayant un nombre total d’éveils nocturnes élevé (plus de 55) ont 289 A. Metlaine et al. également une latence d’endormissement significativement plus élevée ainsi que des marqueurs biologiques de stress plus sensibles (augmentation de la pression artérielle, fréquence cardiaque, cortisol). Selon les auteurs, la fréquence des éveils nocturnes serait un marqueur précoce des troubles liés au stress [27]. Enfin, Soderstrom et al. montrent que les sujets à risque élevé de « syndrome d’épuisement professionnel » ont un nombre d’éveils nocturnes significativement supérieur à celui des sujets sans risque [29]. Définition de l’insomnie D’une manière générale, les troubles du sommeil font l’objet d’une classification édictée par l’Académie américaine de médecine du sommeil (American Academy of Sleep Medecine [AASM]). Il s’agit de la classification internationale des troubles du sommeil (international classification of sleep disorders). La dernière classification date de 2005 [28]. Celleci regroupe l’ensemble des troubles du sommeil en six familles de troubles, parmi lesquelles on retrouve les insomnies, les troubles de la respiration au cours du sommeil, les hypersomnies, les troubles du rythmes circadiens et les parasomnies. Les avantages d’une telle classification résident, d’une part, dans le fait qu’il existe un consensus international autour de la définition des troubles du sommeil, d’autre part, qu’elle sert de référence pour l’ensemble de la communauté scientifique, tant sur le plan clinique que sur celui de la recherche épidémiologique. Il s’agit essentiellement d’un outil clinique qui permet à l’ensemble des spécialistes du sommeil de s’accorder sur la définition des troubles du sommeil. Concernant l’insomnie, c’est également un groupe d’experts de l’AASM qui a proposé les critères de définition de l’insomnie à des fins de recherche en se basant sur une méta- analyse de 433 articles récents. Cette étude avait pour objectif d’analyser la pertinence des critères de l’ICDS et du DSM IV [4]. Plus récemment, en juin 2005, une conférence de consensus s’est réunie sous l’égide du ministère de la Santé américain (NIH) [5]. Le groupe d’experts a confirmé les conclusions de l’AASM, en y ajoutant deux précisions sur les critères de durée permettant de distinguer l’insomnie aiguë de l’insomnie chronique. Par ailleurs, le terme d’insomnie comorbide est préféré à celui d’insomnie secondaire. À la lumière de ces deux travaux, la définition de l’insomnie apparaı̂t bien plus claire aujourd’hui. Ainsi, est défini comme insomniaque un sujet rapportant une ou plusieurs des difficultés du sommeil suivantes : 290 Insomnie en médecine du travail : diagnostic et conséquences Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:287-295 troubles de l’endormissement (insomnie d’endormissement) ; trouble du maintien du sommeil ; réveil précoce ; sommeil non récupérateur. Ces difficultés surviennent malgré des habitudes et des conditions adéquates de sommeil. Le sujet rapporte au moins une des conséquences diurnes suivantes en relation avec ses difficultés de sommeil : fatigue, malaise ; trouble de l’attention, de la concentration, de la mémoire ; trouble du fonctionnement social ou mauvaises performances scolaires ; troubles de l’humeur, irritabilité ; somnolence diurne ; réduction de la motivation ; tendances aux erreurs, accident au travail ou en conduisant ; céphalées de tension ou malaise général en relation avec la perte de sommeil ; préoccupations ou ruminations à propos du sommeil. Bien entendu, ces critères sont des critères qualitatifs. Il n’y a cependant pas consensus autour des critères quantitatifs qui permettraient de séparer un insomniaque d’un bon dormeur. Dans une méta-analyse portant sur 65 études publiées entre 1960 et 2003 indexées dans Medline, Edinger et al. ont analysé les critères quantitatifs de 3577 sujets non pathologiques ayant bénéficié soit de mesures polygraphiques, soit de mesures actigraphiques. Les auteurs retrouvent plusieurs indicateurs qui peuvent être considérés comme des critères normatifs. Ainsi, le temps total de sommeil est considéré comme normal à partir de 450 minutes (soit sept heures et 30 minutes) pour les sujets entre 20 et 25 ans et de 400 minutes (soit six heures et 40 minutes) pour les sujets entre 45 et 50 ans. La latence d’endormissement varie moins avec l’âge [4]. Concernant les critères de définition d’une « insomnie d’endormissement », on admet qu’une latence d’endormissement supérieure à 30 minutes est considérée comme pathologique. L’« insomnie de maintien » sera définie comme la présence d’un éveil intrasommeil d’au moins 30 minutes ou par le fait de se réveiller au moins deux fois par nuit avec difficultés pour se rendormir. L’« insomnie par réveil précoce » se caractérise par le fait de se réveiller au moins une heure avant l’heure choisie. La plupart des études admettent que, pour parler d’insomnie, ces troubles doivent survenir au moins trois fois par semaine. Les critères de durée qui permettent de différencier l’insomnie aiguë de l’insomnie chronique définissent deux périodes qui vont de moins de un mois à plus de six mois. Les causes de l’insomnie [30] La classification internationale des troubles du sommeil (ICSD-2) différencie six types d’insomnie [28] (Tableau I). Insomnie d’ajustement horaires de sommeil et aura tendance à se coucher tardivement, adoptant des rythmes irréguliers en privilégiant ses rythmes sociaux. Le sujet adopte des comportements incompatibles avec son sommeil créant un contreconditionnement. Mais il peut également s’agir de facteurs environnementaux tels que le bruit, la chaleur, la lumière, qui génèrent de mauvaises conditions de sommeil. Enfin, certains facteurs socioprofessionnels ou domestiques peuvent participer à la mauvaise hygiène de sommeil. Insomnie comorbide L’insomnie d’ajustement, encore appelée insomnie occasionnelle ou insomnie transitoire. On retrouve classiquement un événement déclenchant, il s’agirait là d’une manifestation clinique en réponse à une situation de stress aigu. La durée, courte, est inférieure à trois mois et on ne retrouve pas d’autre cause possible d’insomnie (pathologie du sommeil, affection somatique, cause iatrogène). Cette insomnie s’améliore après adaptation au facteur de stress. Insomnie par mauvaise hygiène de sommeil Elle représente environ 5 % des insomnies. Ce trouble est lié à des facteurs comportementaux, le sujet ne respecte pas ses La recherche d’une étiologie à l’insomnie relève d’une démarche diagnostique standard. Cependant, elle nécessite une rigueur dans l’investigation. En effet, le principal écueil tient à ce que le trouble peut être trop rapidement qualifié de psychogène, alors que plusieurs causes peuvent être à l’origine d’une insomnie. On distingue deux types d’insomnies comorbides : d’abord les « insomnies d’origine somatique » qui représentent environ 30 % des insomnies. De nombreuses pathologies d’organes peuvent être associées à une insomnie. Parmi les causes les plus fréquentes, on retrouve les causes endocriniennes (hyperthyroı̈die, diabète, ménopause, Tableau 1 Récapitulatif des différents types d’insomnies (ICSD-2). Type d’insomnie Durée Caractéristiques de l’insomnie Insomnie d’ajustement < 3 mois Insomnie psychophysiologique > 1 mois Insomnie idiopathique Depuis l’enfance > 1 mois Insomnie aiguë transitoire associée à un facteur stressant (psychologique, environnemental, physique ou psychosocial) ; elle cesse avec l’éviction du facteur causal ou s’il y a adaptation Présence d’un conditionnement avec identification d’un facteur s’opposant à l’endormissement ou induisant un état d’hyperéveil angoisse de performance pour le sommeil incapacité à s’endormir à une heure planifiée, mais sans aucune difficulté au cours de situations monotones qualité du sommeil améliorée en dehors de la maison activité mentale exacerbée au lit tension somatique excessive Début de l’insomnie dans l’enfance, absence de facteur causal identifié, absence de période de rémission Pathologie mentale diagnostiquée ; l’insomnie est un signe précurseur d’une pathologie mentale à venir Mauvaise gestion du sommeil : heures du coucher et lever variables, temps passé au lit excessif, siestes, abus d’alcool, nicotine, caféine, théine, activités mentales, physiques ou émotionnelles trop proches du coucher, utilisation du lit à d’autres fins que le sommeil : télévision, lecture, repas, environnement de la chambre à coucher peu propice au sommeil Abus ou dépendance à une drogue favorisant une fragmentation du sommeil (intoxication ou sevrage), médicaments ou aliments favorisant une fragmentation du sommeil, insomnie associée à la période d’utilisation, d’intoxication ou de sevrage Pathologie médicale responsable d’une fragmentation du sommeil, pathologie médicale directement responsable de l’insomnie Insomnie secondaire à une maladie mentale Insomnie par mauvaise hygiène du sommeil > 1 mois Insomnie secondaire à une drogue ou une substance > 1 mois Insomnie secondaire à une cause médicale > 1 mois 291 A. Metlaine et al. hypercorticisme. . .), les douleurs chroniques quelle que soit leur origine ; le plus souvent il s’agit d’affections rhumatologiques chroniques, de pathologies neurologiques telles que la maladie de Parkinson. Les accidents vasculaires cérébraux, les affections neurodégénératives (démence, maladie d’Alzheimer, sclérose en plaques) sont également souvent associés à des troubles du sommeil. Certains troubles du rythme cardiaque et l’insuffisance cardiaque peuvent aussi se manifester sous la forme d’une insomnie. Les troubles respiratoires tels que l’asthme ou encore la bronchite chronique peuvent, par leurs manifestations nocturnes, revêtir l’aspect d’une insomnie ; par ailleurs, les « insomnies liées à une cause psychiatrique » représentent environ 35 % des insomnies. Il existe une intrication évidente entre les pathologies psychiatriques et l’insomnie. En effet, 80 à 90 % des épisodes dépressifs sont associés à une insomnie sévère. Dans Insomnie en médecine du travail : diagnostic et conséquences Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:287-295 l’insomnie dépressive, l’événement primaire est le trouble de l’humeur. Cependant, une insomnie peut précéder un épisode dépressif majeur, ce qui place l’insomnie au rang des facteurs de risque de dépression. Celle-ci peut être à la fois le facteur déclenchant, le facteur de rechute ou d’entretien de la dépression. Il est important de reconnaı̂tre une insomnie dépressive, le pronostic étant celui de la dépression avec le risque suicidaire qu’il ne faut jamais écarter. Les caractéristiques de l’insomnie dépressive sont les troubles de la continuité du sommeil. Les enregistrements du sommeil retrouvent des perturbations de l’architecture du sommeil. Ainsi, on observe une diminution de la proportion de sommeil lent profond (stades 3 et 4). Les perturbations du sommeil paradoxal sont assez caractéristiques, avec une réduction de la latence d’apparition du premier épisode de sommeil paradoxal, et une prédominance du sommeil paradoxal en première partie de nuit. De plus, on retrouve le plus souvent une augmentation de la densité des mouvements oculaires rapides en sommeil paradoxal. Plusieurs hypothèses neurobiologiques sont émises pour expliquer les troubles du sommeil au cours de la dépression (Fig. 1). On retrouve des perturbations de la régulation du sommeil lent profond, probablement en rapport avec un déficit en sérotonine, des perturbations de la régulation du sommeil paradoxal qui seraient quant à elles expliquées par une facilitation du sommeil paradoxal par le biais des voies cholinergiques. L’insomnie dans les troubles anxieux est fréquente. En effet, l’anxiété sous toutes ses formes rend compte de 45 % des insomnies et 50 % des insomniaques ont des scores d’anxiété élevés. L’insomnie est en général moins sévère que dans la dépression et se caractérise surtout par des troubles de l’endormissement, un sommeil instable, raccourci et une architecture du sommeil conservée. Insomnie sans comorbidité L’« insomnie psychophysiologique » ou « insomnie primaire » concerne environ 15 % des insomniaques. La plainte spécifique du symptôme insomniaque comporte trois volets. Le premier qui est la description d’un mauvais sommeil nocturne ; le deuxième, la plainte d’un mauvais éveil diurne et, enfin, l’interprétation « mauvais sommeil donc mauvais éveil ». Dans ce cas précis, l’insomnie n’est pas seulement un mauvais sommeil, il existe en fait un mauvais contraste entre l’éveil et le sommeil. L’insomnie a été décrite comme une maladie de l’éveil, il s’agirait d’un phénomène d’hyperéveil qui s’oppose au sommeil (Fig. 2). Le trouble est observé tout au long de la journée. Les autres insomnies sans comorbidité sont l’« insomnie par mauvaise perception du sommeil » et enfin l’« insomnie idiopathique ». Ces deux derniers troubles représenteraient 10 % des insomniaques. Insomnie liée à un médicament ou une substance Figure 1. Bases neurobiologiques de l’insomnie primaire. Le point commun à toutes les insomnies est l’hyperéveil. Plusieurs réseaux neuronaux émettent différents neuromédiateurs qui interviennent dans la balance éveil–sommeil. L’ensemble des neuromédiateurs interagissent, s’activant et s’inhibant mutuellement. Toute rupture de cet équilibre est susceptible de stimuler les systèmes d’éveils ou de réduire l’efficacité des systèmes du sommeil. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer le phénomène d’hyperéveil dans l’insomnie. Il varie en fonction du type d’insomnie. Nous savons que l’axe du stress est souvent sollicité dans l’insomnie et qu’il active les voies histaminergiques. Dans l’insomnie primaire, il a été constaté une hypersensibilité à la caféine ce qui peut témoigner d’une réduction du nombre des récepteurs à l’adénosine ou une moindre activité. L’adénosine inhibe les circuits cholinergiques de l’éveil. Dans la dépression, le déficit en sérotonine réduit l’activation du VLPO promoteur du sommeil. L’hyperéveil commun à l’ensemble des insomnies peut résulter de mécanismes différents. 292 Elle représente environ 10 % des insomnies. L’alcool, la caféine, la nicotine s’ils sont pris en soirée ou tard dans la journée, peuvent entraı̂ner une insomnie. Parmi les médicaments, nombreux sont ceux qui peuvent provoquer des troubles du sommeil comme les corticoı̈des et les bêtabloquants dont l’action sur la mélatonine est aujourd’hui mieux documentée. Les insomnies liées à un trouble intrinsèque du sommeil Parmi les causes d’insomnie, il est indispensable d’éliminer un trouble intrinsèque du sommeil dont la manifestation Figure 2. Conduite à tenir devant une insomnie. clinique est celle d’une insomnie. Les troubles du sommeil des plus courants causant l’insomnie sont : les « apnées du sommeil ». Le cycle du sommeil est interrompu par de nombreuses pauses respiratoires entraı̂nant de nombreux microéveils. Ces apnées sont responsables de désaturations souvent à l’origine des microéveils. La conséquence est une somnolence durant la journée. La plupart du temps, ce trouble est de nature obstructive : on parle de syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Il existe une épidémiologie croisée entre le syndrome d’apnée du sommeil et l’obésité ; le « syndrome des jambes sans repos » ou « impatiences ». Ces symptômes sont souvent décrits comme étant des sensations « désagréables », à type de paresthésies parfois douloureuses, soulagées par les mouvements des membres concernés. La personne a un besoin impérieux de bouger dans le but de faire disparaı̂tre cette sensation, ce qui empêche la survenue du sommeil ; le « syndrome des mouvements périodiques » qui se différencie du syndrome des jambes sans repos en ce qu’il survient pendant le sommeil, la personne n’en ayant pas conscience, les mouvements étant involontaires et rythmés (un mouvement toutes les 20 à 40 secondes). Ce syndrome est responsable de microéveils fréquents induisant une 293 A. Metlaine et al. fragmentation du sommeil, avec pour corollaire une somnolence ou une fatigue diurne. Il est souvent associé au syndrome des jambes sans repos. On en distingue deux formes : la forme idiopathique ou primaire et les formes secondaires (les carences martiales, l’insuffisance rénale, iatrogènes). Tout comme le syndrome des jambes sans repos, il résulte d’un dysfonctionnement du système dopaminergique ; les « parasomnies », telles que le somnambulisme, perturbent aussi la qualité du sommeil ; enfin, pour mémoire, on décrit certaines formes rares d’insomnie, telles que l’« insomnie fatale familiale » (mutation d’un prion) qui peut causer une forme d’insomnie totale parfois mortelle. Démarche diagnostique en pratique clinique Une fois le diagnostic d’insomnie posé, la conduite à tenir doit permettre de différencier les différents types d’insomnie, c’est-à-dire de reconnaı̂tre une insomnie occasionnelle, dont la prise en charge immédiate relève d’une simple surveillance, d’une insomnie chronique pour laquelle le diagnostic étiologique est nécessaire afin de faire le distinguo entre une insomnie comorbide et une insomnie sans comorbidité, c’est-à-dire les insomnies primaires (Fig. 2). Parmi les insomnies comorbides, il sera nécessaire, au travers de l’interrogatoire clinique approfondi, de séparer les causes psychiatriques des causes somatiques. Enfin, l’interrogatoire recherchera un trouble du sommeil associé (SAOS, mouvements périodiques des jambes durant le sommeil. . .). Les insomnies sévères doivent être orientées vers une consultation spécialisée où sera posée l’indication d’un enregistrement polysomnographique ou actigraphique ou encore des tests de vigilance s’il existe une somnolence diurne. L’intérêt de la consultation de médecine du travail n’est plus à discuter, face à l’ampleur des troubles du sommeil et du risque d’évolution chronique et des complications à long terme de l’insomnie. Le dépistage précoce en médecine du travail permet d’orienter le patient vers une prise en charge plus rapide et permet d’éviter ainsi les complications à long terme de l’insomnie au rang desquelles se situe la désadaptation professionnelle. Conclusion L’insomnie est le trouble du sommeil le plus fréquent. Elle représente soit une plainte, soit une véritable maladie isolée, 294 Insomnie en médecine du travail : diagnostic et conséquences Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:287-295 soit elle est associée à une comorbidité ce qui complique la démarche diagnostique. Bien souvent, le patient aborde son trouble en fin de consultation, c’est pourquoi il est recommandé en face d’un patient insomniaque de prévoir une consultation spécifique dédiée au trouble lui-même [35]. En santé au travail, la problématique de l’insomnie s’inscrit dans un cadre plus large qui est celui de l’influence des conditions de travail sur le sommeil. L’insomnie est un trouble particulièrement intéressant pour le médecin du travail dans la mesure où celui-ci représente en quelque sorte un indicateur de l’adaptation professionnelle. L’absentéisme et les accidents du travail sont plus fréquents chez les insomniaques. L’étude de la prévalence de l’insomnie dans une population de salariés peut nous renseigner indirectement sur la qualité des facteurs organisationnels de l’entreprise. La prévention de l’insomnie par un dépistage précoce et l’orientation rapide vers une prise en charge pourraient réduire le risque d’accidents du travail et améliorer la qualité de vie au travail. Le rôle et l’intervention du médecin du travail sont donc déterminants. L’étude des troubles du sommeil en santé au travail mérite d’être approfondie et développée. Dans une approche préventive, il serait en effet très intéressant d’évaluer dans l’avenir l’impact de la politique de prévention des troubles du sommeil en entreprise sur la santé globale des salariés ainsi que sur la réduction des accidents du travail. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. health and dangerous working conditions. Soc Sci Med 1991;33:127–37. Philip P, Leger D, Taillard J, et al. 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AP–HP, faculté de medicine, université Paris Descartes, Prise en charge de l’insomnie en médecine du travail 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04, France Summary Résumé Insomnia is one of the most common sleep disorders and occupational physicians are frequently confronted to this problem. Apart from sleep troubles related to night or shift work, the management of this complaint is not easy and physicians often feel helpless. However, several measures can be proposed to the workers to evaluate the severity and the repercussions of insomnia. An occupational origin must systematically be looked for by the physician in the presence of sleep disorders. ß 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. L’insomnie est parmi les troubles du sommeil les plus fréquents et le médecin du travail y est souvent confronté. En dehors des troubles du sommeil liés à des contraintes horaires spécifiques (travail de nuit ou travail posté), la prise en charge de cette plainte n’est pas aisée et bien souvent le médecin se trouve impuissant face au salarié. Toutefois, plusieurs outils d’évaluation et de suivi simples peuvent être proposés en consultation de médecine du travail. De plus, la recherche d’une origine ou d’un facteur favorisant professionnel doit faire systématiquement partie de la démarche du médecin dans le cadre de sa prise en charge. ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Keywords: Insomnia, Screening, Occupational medicine Prise en charge de l’insomnie en médecine du travail En France, la prévalence de l’insomnie est estimée dans la population adulte à 19 % et celle de l’insomnie sévère à 9 % [3]. Compte tenu de cette prévalence élevée, il semble normal que les salariés souffrent d’insomnie et que les médecins du travail soient ainsi fréquemment confrontés aux plaintes de mauvais sommeil au cours de leur exercice professionnel. Actuellement, la législation française impose un suivi médical régulier, au minimum tous les 24 mois, de l’ensemble des salariés [4]. En ce qui concerne le travail de nuit, une surveillance médicale renforcée (SMR) avec une visite médicale tous les six mois est obligatoire, compte tenu notamment de la fréquence élevée des perturbations du sommeil observées chez ces travailleurs [5]. Au cours de ces diverses visites médicales, l’attention du médecin se portera notamment sur la détection précoce des troubles du sommeil et la recherche d’accidents du travail ou de la circulation en relation éventuelle avec une hypovigilance. La recherche de ces différents signes semblent naturelle quand le médecin se trouve face à un salarié travaillant en horaires irréguliers ou de nuit, ou quand celui-ci occupe un poste dit « de sécurité », mais elle est moins systématique dans les autres situations. Cependant, plusieurs études ont démontré que le sommeil constituait un bon reflet de l’adaptation au travail, et, ainsi, il semble donc indispensable d’interroger chaque salarié sur la qualité de son sommeil [6,7]. Mots clés : Insomnie, Dépistage, Médecine du travail Introduction De nos jours, de nombreuses situations de travail s’accompagnent de contraintes jouant sur les heures de sommeil et de repos. Certaines enquêtes réalisées en milieu professionnel estiment que 20 à 40 % des salariés se plaignent d’un mauvais sommeil. Pourtant, ces troubles étaient jusqu’à présent peu pris en charge en médecine du travail, car bien souvent on considérait que le sommeil appartenait au domaine privé. Des liens avaient été établis depuis longtemps entre travail de nuit et troubles du sommeil, mais peu d’études étaient consacrées aux relations entre troubles du sommeil et travail de jour. Or, l’insomnie peut concerner spécifiquement le travail, soit parce qu’elle entraı̂ne des conséquences non négligeables sur le poste de travail lui-même (accidents ou erreurs en rapport avec une baisse de la vigilance, absentéisme), soit * Auteur correspondant. e-mail : [email protected] parce qu’elle trouve son origine dans les conditions de travail (charge physique ou mentale de travail importante, travail posté ou de nuit, décalage horaire, déplacements professionnels multiples. . .). De plus, les plaintes d’insomnie varient en fonction des groupes professionnels, ce qui suggère que certains aspects du travail en lui-même pourraient participer au développement et/ou à l’entretien des troubles du sommeil [1]. Il semble ainsi essentiel que le médecin du travail sache reconnaı̂tre et dépister une insomnie et la prendre en charge de façon adaptée, car l’insomnie semble être un signe de mauvaise insertion professionnelle. Surveillance médicale et dépistage précoce des troubles L’insomnie est un des troubles du sommeil les plus fréquents, qui concerne entre 15 et 20 % de la population générale selon les différentes études [2]. 296 1775-8785/$ - see front matter ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 10.1016/j.admp.2009.01.006 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:296-299 Évaluer la plainte du salarié (sévérité et répercussions de l’insomnie) La prise en charge d’une plainte de mauvais sommeil par le médecin du travail doit être tout d’abord clinique. Elle passe par un interrogatoire précis à la recherche des troubles du sommeil et de la vigilance et par l’examen clinique du salarié. Selon la définition du DSM IV, l’insomnie est un trouble régulier du sommeil avec difficultés d’endormissement, éveils nocturnes et difficultés à se rendormir, réveil précoce ou sensation de mauvais sommeil. Les répercussions diurnes de l’insomnie (fatigue, somnolence, troubles de l’attention, irritabilité. . .) font désormais partie intégrante de cette définition, ce qui permet de différencier l’insomniaque du court dormeur. Par ailleurs, les différentes classifications de l’insomnie distinguent insomnie chronique qui perdure depuis plusieurs semaines et insomnie d’ajustement (insomnie occasionnelle ou à court terme) [2]. Devant une plainte de mauvais sommeil, l’évaluation par le médecin du travail pourra également s’appuyer sur un agenda du sommeil rempli par le salarié sur une durée de 15 jours à trois semaines, sur l’utilisation de questionnaires de dépistage des troubles du sommeil et sur des échelles d’évaluation de la somnolence. Les différents questionnaires constituent une aide utile dans l’évaluation des troubles du sommeil et de la vigilance. Des questionnaires généraux, comme le questionnaire des troubles du sommeil de l’Hôtel-Dieu (HD-42) [2,8], le questionnaire de Spiegel, et des questionnaires de somnolence (échelle d’Epworth, échelle de somnolence de Stanford) sont souvent employés [9–11]. En pratique courante, l’échelle d’Epworth permet d’évaluer de façon simple et rapide le niveau de somnolence dans huit situations de la vie courante. Un score supérieur à 10 à ce questionnaire est un indicateur de troubles de la vigilance [9,11]. Par ailleurs, l’agenda du sommeil permet d’apprécier sur une plus longue période la quantité de sommeil et la qualité de l’éveil du patient. On peut ainsi évaluer les habitudes de sommeil du salarié en période de travail et pendant les jours de repos. Grâce à cet outil, on peut calculer également la durée quotidienne de sommeil, ainsi que le nombre d’éveils nocturnes et la latence d’endormissement. L’utilisation d’échelles visuelles analogiques pour évaluer la qualité de la nuit et de la journée est souvent associée à l’agenda de sommeil. Ces mêmes outils (agenda, échelles, questionnaires) pourront être utilisés par le médecin dans le cadre du suivi du salarié afin d’analyser les résultats de la prise en charge proposée. En médecine du travail, le médecin pourra faire remplir, par exemple, un agenda du sommeil avant et après modification des horaires de travail. Après cette évaluation subjective des troubles du sommeil du salarié, en fonction de la sévérité de la plainte, le médecin du travail pourra demander, dans le cadre de la détermination de l’aptitude au poste de travail notamment, la réalisation d’examens complémentaires en centre spécialisé, où sera réalisée une évaluation objective du sommeil. Différents examens pourront alors être effectués en fonction du contexte (polysomnographie, tests de vigilance. . .). Le recours à ces explorations du sommeil et de la vigilance dans un centre du sommeil est habituellement réservé à certaines situations complexes. En outre, la prise en charge globale du salarié comprend aussi une enquête sur ses conditions de travail, avec la description précise de son poste et de ses horaires de travail, de ses conditions de transport, de son environnement de travail et de sa contrainte physique et mentale. 297 V. Bayon et al. Rechercher une origine professionnelle ou un facteur professionnel aggravant Les conditions de travail sont souvent rapportées par les insomniaques comme étant à l’origine de leurs troubles du sommeil [3]. Parmi les insomniaques chroniques, 40 % peuvent précisément donner une cause au début de leurs troubles. Pour 20 % d’entre eux, la cause est professionnelle : licenciement, conflit, surcharge de travail. Dans la population générale, les études retrouvent un doublement de la prévalence de l’insomnie sévère dans la tranche d’âge 25–34 ans, ce qui correspond à une grande partie de la population active. Le plus souvent, la cause évoquée est d’origine familiale pour les femmes (grossesses, enfants en bas âge) et d’origine professionnelle chez les hommes. Le travail posté ou de nuit est souvent responsable de troubles du sommeil en raison de la perturbation des rythmes biologiques de l’organisme [12,13]. D’une façon générale, les salariés de nuit ou en horaires irréguliers souffrent souvent de difficultés d’endormissement, de réveil précoce, et de sommeil non récupérateur. La majorité de ces travailleurs présente une fatigue chronique et une somnolence. De plus, sur le plan professionnel, les vols aériens long courriers sont souvent vécus comme une contrainte supplémentaire et sont aussi responsables d’un tableau clinique dominé par la privation de sommeil avec fatigue et baisse des performances intellectuelles : c’est le classique jet-lag ou syndrome de désynchronisation lié au franchissement des fuseaux horaires [14]. En dehors de ces conditions de travail perturbant classiquement le sommeil, les insomniaques rapportent souvent comme causes de leurs troubles : la charge mentale : multiplicité et labilité des tâches, raccourcissement des délais, sous-effectif, manque d’encadrement, morcellement des tâches, manque d’information et de dialogue ; l’environnement physique : bruit, lumière, ambiance thermique ; les contraintes temporelles et sociales : longs trajets, travail domestique et charge des enfants, difficultés à se détendre après le travail. . . La plupart des insomniaques traduisent leur trouble par l’impossibilité de faire le vide dans leur tête pour chasser les préoccupations professionnelles qui reviennent sans cesse parasiter la pensée. Une étude cas-témoin portant sur 5720 salariés sains montrait un lien entre l’apparition de troubles du sommeil et des facteurs de stress professionnel comme la charge mentale 298 Prise en charge de l’insomnie en médecine du travail Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:296-299 excessive et le travail physiquement contraignant. « L’impossibilité de cesser à la maison de penser au travail » et l’absence de soutien social étaient les principaux éléments conditionnant l’apparition des troubles du sommeil [15]. D’autres études ont mis plus en avant le rôle des « stresseurs professionnels », avec notamment la forte demande au travail et la faible latitude décisionnelle, qui semblent être des facteurs importants dans le développement de l’insomnie et son maintien [16,17]. Dans la plupart des cas, l’évaluation et le diagnostic étiologique de l’insomnie sont réalisés en consultation par l’interrogatoire, l’examen clinique complétés par l’agenda du sommeil et les questionnaires. Outre le contexte psychologique du salarié, ses contraintes horaires, sa charge de travail, une étiologie organique associée doit être systématiquement recherchée (maladies intercurrentes, causes médicamenteuses, troubles organiques liés au sommeil tels le syndrome des jambes sans repos, le syndrome d’apnées du sommeil. . .) [18]. Règles d’hygiène du sommeil et amélioration des conditions de travail La prise en charge de tous troubles du sommeil implique le rappel des règles simples d’hygiène du sommeil [18]. La visite médicale sera ainsi l’occasion de rappeler ces règles et conseils d’hygiène indispensables à une bonne qualité de sommeil. En effet, éviter les excitants (café, thé), privilégier des activités relaxantes le soir, dormir dans une chambre aérée, éviter un repas trop copieux ainsi que la consommation d’alcool au dı̂ner sont des conseils à rappeler au salarié lors de chaque visite médicale. La régularité des horaires de coucher et de lever est aussi un élément indispensable pour retrouver un bon sommeil. Si besoin, une plaquette ou une fiche d’information répertoriant l’ensemble de ces recommandations pourrait être remise au salarié à l’issue de sa visite médicale. Toutefois, le rôle du médecin du travail ne s’arrête pas là et une action sur les conditions et le lieu de travail dans un but de prévention plus globale est parfois nécessaire. Cependant, la prise en charge des troubles du sommeil et de la vigilance sur le lieu de travail n’est pas simple, car la logique de l’entreprise permet difficilement l’accès à une « salle de repos » et une bonne gestion des pauses est difficile à organiser, surtout en cas de travail en horaires irréguliers ou de nuit. La solution la plus efficace pour prévenir les troubles du sommeil passe par la formation et l’information des salariés au sujet des rythmes veille–sommeil et des bonnes règles hygiéno-diététiques à observer [19]. Bien souvent, les modifications des conditions de travail en termes d’aménagement ou d’amélioration des horaires, de mise en place d’éclairage suffisant des locaux, voire l’acquisition de lampes de haute intensité en cas de travail de nuit, ainsi que d’accompagnement social des salariés (transports, garde des enfants) restent des mesures exceptionnelles dans la plupart des entreprises. Conclusion Le sommeil est un bon indicateur de la tolérance au travail. Savoir interroger le salarié sur son sommeil ainsi que rechercher les causes professionnelles pouvant déclencher ou aggraver un trouble du sommeil sont indispensables dans la pratique courante en médecine du travail. En effet, l’insomnie est considérée comme l’un des facteurs prédictifs les plus significatifs de l’absentéisme au travail et comme le facteur prédictif majeur de la mauvaise perception du travail par le salarié [20,21]. Un dépistage précoce des troubles et leur prise en charge lors des visites de médecine du travail apparaissent donc indispensables. Les outils d’évaluation subjectifs utilisés dans l’insomnie, comme les questionnaires et l’agenda du sommeil, sont des éléments facilement utilisables par le médecin du travail et devraient être employés plus souvent. Références 1. Partinen M, Eskelinen L, Tuomi K. Complaints of insomnia in different occupations. Scand J Work Environ Health 1984;10: 467–9. 2. Ohayon M, Caulet M, Priest R, et al. 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Sleep 1981;4: 147–58. 299 Reçu le : 23 décembre 2008 Accepté le : 24 janvier 2009 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Insomnia A. Muzet Revue générale Insomnie due aux facteurs environnementaux Insomnie due aux facteurs environnementaux caused by environmental factors Les conditions thermo-hygrométriques Forenap Frp, 27, rue du 4e RSM, BP 27, 68250 Rouffach, France Summary Résumé Several studies are interested in sleep disturbances caused by environmental conditions (noise, temperature. . .) because sleep is sensitive to theses factors which are often ignored and underestimated. Thus, this article describes sleep anomalies observed when the sleeper is disturbed by noise or by external temperature. Insomnia caused by external conditions is particularly detailed in this paper. ß 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Plusieurs études se sont intéressées aux perturbations du sommeil engendrées par des facteurs environnementaux (bruit, température. . .) car le sommeil est sensible à ces différents facteurs parfois peu pris en compte ou négligés. Cet article revient donc sur les anomalies du sommeil causées par ces facteurs externes et plus particulièrement sur l’insomnie occasionnée par les conditions environnementales. ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Keywords: Environment, Sleep, Temperature, Noise Mots clés : Environnement, Sommeil, Température, Bruit Introduction Les perturbations du sommeil par les facteurs environnementaux Il existe de nombreuses évidences que le sommeil est une nécessité biologique et que les perturbations de celui-ci sont associées à des problèmes de santé. Les perturbations du sommeil sont assez fréquentes dans la population générale, 10 à 15 % de la population adulte se plaignant de façon chronique de difficultés à initier ou à maintenir leur sommeil [1]. Le sommeil, tout comme l’alternance veille–sommeil, est sensible à l’influence de certains paramètres de l’environnement physique. Même si, apparemment, le dormeur semble soustrait aux influences extérieures, il n’en est rien et les méthodes instrumentales permettent de vérifier l’existence d’une certaine réactivité du dormeur aux variations de ces facteurs ambiants, même si ces dernières sont d’amplitude modérée. Enfin, placé dans des conditions environnementales extrêmes, l’organisme peut subir des perturbations profondes pouvant conduire à la détérioration, voire au blocage du processus hypnique. e-mail : [email protected]. sommeil et les troubles respiratoires, il existe peu de travaux expérimentaux dans ce domaine [2,3]. Il en va tout autrement pour les conditions thermo-hygrométriques et pour le bruit ambiant. Ce sont tout particulièrement les effets de ces derniers que nous allons envisager maintenant. L’être humain évolue en permanence dans un milieu dont les facteurs physiques sont susceptibles de varier et dont l’influence sur ses systèmes physiologiques et son comportement est souvent minimisée, voire ignorée. Ces facteurs environnementaux sont de natures différentes et, si certains peuvent être partiellement régulés, le contrôle des autres échappe en grande partie à nos compétences et nos pouvoirs technologiques. Certains de ces facteurs semblent ne pas avoir d’effet marqué sur le déroulement normal du sommeil. C’est le cas notamment des rayonnements cosmiques, du magnétisme terrestre, ou encore de la luminosité ambiante. D’autres facteurs sont soupçonnés d’avoir des effets non encore clairement démontrés, tels que les rayonnements électromagnétiques de nos appareils de communication. D’autres facteurs sont enfin reconnus comme étant susceptibles de modifier ou de perturber le déroulement normal de notre sommeil. Parmi ceux-ci, on peut évoquer les conditions thermo-hygrométriques ambiantes, le bruit ou encore la pression atmosphérique. Si l’on connaı̂t l’impact de l’altitude et de l’hypoxie qui l’accompagne sur la fragmentation du 300 1775-8785/$ - see front matter ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 10.1016/j.admp.2009.01.004 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:300-305 Les conditions thermo-hygrométriques sont des paramètres permanents de notre milieu physique ambiant. Il existe de grandes différences de leurs valeurs caractéristiques en fonction de la situation géographique, du climat et même des conditions socioculturelles. En dépit de ces variations, qui peuvent être très larges, l’homme tend à réaliser et à maintenir un microclimat autour de son corps en jouant sur sa vêture et les ambiances artificielles de son habitat. Au final, les différences de la température moyenne de peau sont minimes entre les divers groupes ethniques vivant dans des environnements très contrastés. Dans nos conditions habituelles de vie, le maintien de la température et de l’humidité de l’air ambiant à des valeurs stables est relativement facile à réaliser. Ainsi, une température ambiante de la chambre à coucher de l’ordre de 19 à 22 8C permet, grâce au couchage traditionnel, d’obtenir un microclimat au niveau de la peau du dormeur qui se situe à l’intérieur de la zone de neutralité thermique. Le problème est différent sous des climats extrêmes ou lors de variations climatiques de grande amplitude. Ainsi, les quelques études consacrées à l’impact d’une ambiance thermique extrême sur le sommeil montrent que l’exposition au froid ou à la chaleur entraı̂ne généralement une perturbation de la structure du sommeil se traduisant par une augmentation des éveils intrasommeil, une diminution du sommeil à ondes lentes et une fragmentation du sommeil paradoxal [4,5]. Cela est principalement dû au fait qu’au cours du sommeil les moyens physiologiques assurant la régulation thermique (homéothermie) du dormeur ne fonctionnent pas aussi bien que lorsque ce dernier est réveillé. Lors du sommeil paradoxal notamment, les capacités thermorégulatrices sont très diminuées, et il s’ensuit le plus souvent une fragmentation du sommeil, car le dormeur ne peut alors maintenir son sommeil qu’au prix d’une dérive progressive de sa température centrale [6]. De ce fait, la réduction quantitative du sommeil à ondes lentes et du sommeil paradoxal peut déjà être observée pour des températures ambiantes supérieures à 32 8C [4,7]. À court terme, il ne semble pas exister d’adaptation du sommeil à la chaleur, en dépit de la mise en jeu de mécanismes de thermorégulation plus efficaces [8]. C’est pourquoi on peut supposer qu’en période de canicule pro- longée, une bonne part des troubles cliniques et des décès constatés est en partie imputable à un déséquilibre thermique irréversible. Pour certains auteurs, l’exposition au froid perturbe davantage la structure du sommeil que l’exposition au chaud [9], alors que dans le cas d’une exposition au froid modéré il a pu être observé une augmentation du stade 4 sans modification notable du sommeil paradoxal [10]. Par ailleurs, l’effet anesthésiant du froid intense s’ajoute à la déficience de la thermorégulation et peut conduire rapidement à la mort. Le bruit Dans notre environnement quotidien, le bruit est produit par une large variété de sources sonores parmi lesquelles les transports occupent une part prépondérante. Le bruit des avions, par exemple, est souvent incriminé de par sa spécificité et son impact important, alors qu’il est très circonscrit. Le bruit des transports terrestres quant à lui est quasi permanent et il touche des zones très étendues, notamment urbaines. Il est maintenant admis que le bruit auquel nous sommes exposés dans notre vie quotidienne est à l’origine de plaintes de mauvais sommeil, de la survenue de pathologies cardiovasculaires (hypertension et infarctus du myocarde), d’une augmentation de la prise de certains médicaments et de l’existence de symptômes ressemblant à l’insomnie [11]. Ces effets sont majeurs en termes de santé publique. La mise en évidence de la perturbation du sommeil implique la survenue de modifications des valeurs habituelles des indicateurs physiologiques sous l’effet du bruit et le retour à la normale de ceux-ci en l’absence de ce dernier. Aux modifications de ces indicateurs propres au sommeil, on peut également associer les modifications des variables physiologiques végétatives mesurées. La réduction du temps de sommeil Le temps total de sommeil peut être diminué par un allongement de l’endormissement, par des éveils nocturnes prolongés, ou encore par un éveil prématuré non suivi d’un nouvel endormissement. Les éveils « intrasommeil » apparaissent dans tous les stades de sommeil avec des seuils variables, mais, pour un stade donné, ces seuils d’éveil diminuent au fur et à mesure que le temps cumulé de sommeil augmente. De ce fait, lors des heures matinales, les bruits ambiants peuvent plus facilement réveiller un dormeur et l’empêcher de retrouver le sommeil. Ce réveil prématuré peut être à l’origine d’une forte réduction du temps de sommeil total. 301 A. Muzet Les modifications de la structure interne du sommeil Bon nombre des effets du bruit ne sont décelables qu’à l’aide des enregistrements physiologiques pratiqués sur le dormeur. Sous l’effet du bruit, il peut survenir des changements immédiats dans la structure interne du sommeil et notamment des changements de stades, qui se font toujours dans le sens d’un allègement de celui-ci. Ces modifications ne sont pas consciemment perçues par le dormeur et il faut utiliser des enregistrements polygraphiques pour pouvoir les mettre en évidence. Ces changements de stades (souvent accompagnés de mouvements corporels) se font au détriment des stades de sommeil les plus profonds et au bénéfice des stades de sommeil les plus légers. La quantité de sommeil à ondes lentes peut être sensiblement réduite chez le jeune dormeur soumis à des bruits au cours de son sommeil [12]. Il a également été montré que la rythmicité interne du sommeil paradoxal peut être notablement perturbée lors d’une exposition nocturne au bruit [13]. Ainsi, l’instabilité du sommeil provoquée par le bruit entraı̂ne une fragmentation de sa structure, et, par là-même, un amoindrissement de sa qualité : caractéristiques que l’on peut retrouver, avec une intensité variable, dans des cas d’insomnie chronique. Les modifications végétatives Les éveils nocturnes et les modifications de la structure interne du sommeil ne sont pas les seuls effets liés à la présence des bruits. Si, dans une population générale, les éveils peuvent être obtenus pour des intensités de l’ordre de 55 dB(A) et plus, la perturbation d’une séquence normale de sommeil peut apparaı̂tre pour des intensités comprises entre 45 et 55 dB(A). Notons que les valeurs recommandées par l’OMS à l’intérieur de la chambre à coucher sont de Laeq,8h = 30 dB et de LAmax = 45 dB [14]. Cependant, cela ne signifie en aucune façon que pour des intensités maximales inférieures à ces valeurs il n’existe plus d’effet visible du bruit. Des réponses végétatives, telles que des modifications du rythme cardiaque ou encore des phénomènes vasomoteurs, peuvent être observées pour des intensités de bruit bien inférieures. Ces réponses végétatives ne présenteraient en fait aucune conséquence particulière à long terme si elles étaient susceptibles de disparaı̂tre avec le temps. Or, comme nous le verrons un peu plus loin, il n’en est rien, et la permanence de telles réponses végétatives sur des périodes d’exposition très longues constitue un phénomène dont on ne peut exclure, a priori, d’éventuelles conséquences cliniques à long terme sur l’organisme du dormeur. Enfin, au cours du sommeil le bruit entraı̂ne des perturbations dans la régulation des systèmes cardiovasculaire et 302 Insomnie due aux facteurs environnementaux Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:300-305 respiratoire. Il provoque également des réponses motrices, ou encore des modifications hormonales, notamment au niveau des hormones du stress [11]. Les autres aspects des effets du bruit sur le sommeil La sensibilité au bruit Il existe peu de données sur les niveaux de bruit auxquels est soumise la population générale au cours du sommeil. Quelques enquêtes, toutefois, ont relevé la gêne exprimée par les personnes exposées au bruit nocturne. Dans une étude hollandaise réalisée en 2003 sur 2000 personnes, celles-ci devaient noter la gêne attribuée au bruit sur une échelle allant de 1 (pas de gêne) à 10 (gêne maximale). Les personnes très gênées par le bruit (score allant de 8 à 10) représentaient 25 % de l’échantillon, alors que dans une enquête identique conduite en 1998, elles ne représentaient que 17,5 % des personnes interrogées [15]. Ces résultats montrent également que la gêne due au bruit nocturne continue à progresser en dépit de l’attention accrue que lui portent l’opinion et la force publiques. Les causes de gêne les plus fréquemment citées dans cette étude étaient les bruits de circulation routière, les bruits de voisinage, le bruit des avions. . . L’habituation au bruit Un certain degré d’habituation aux conditions sonores nocturnes existe, car il n’est pas rare de voir disparaı̂tre progressivement les plaintes subjectives après plusieurs jours ou semaines d’exposition au bruit. Cependant, cette habituation de l’organisme reste incomplète et les réponses végétatives observées au cours du sommeil (notamment les effets cardiovasculaires) montrent que certaines fonctions physiologiques du dormeur restent perturbées par la répétition des perturbations sonores sur des durées d’exposition très longues [16,17]. Cette non-habituation physiologique au bruit est préoccupante, car on ne peut négliger les effets possibles à long terme de la répétition, nuit après nuit, des perturbations sonores sur la santé des personnes exposées. Ainsi, les accélérations cardiaques, initiées de façon réflexe et observées en réponse à la plupart des bruits intenses, se répètent nuit après nuit et sont toujours mesurables après des mois et des années d’exposition au bruit, alors que les personnes exposées disent souvent ne plus être gênées par le bruit. Les groupes à risque Une étude de Partinen et al. [18] portant sur plusieurs populations de travailleurs montre que les perturbations du sommeil sont plus fréquentes chez les travailleurs manuels que parmi les professions libérales. Dans une étude très détaillée portant sur 21 000 personnes, Ribet et Derriennic [19] suggèrent que le travail posté, l’exposition aux vibrations, les longues semaines de travail et la forte pression sur le lieu de travail sont des facteurs de risque important en ce qui concerne la mauvaise qualité du sommeil. La pression liée au travail et particulièrement les pensées récurrentes concernant ledit travail représentent des facteurs majeurs en termes de perturbation du sommeil [20]. somnolence. Les troubles secondaires sont une diminution des capacités d’attention ou de concentration, une baisse des performances cognitives, une baisse de la vigilance, un état déprimé ou un état d’irritation. Ce diagnostic est attribué à moins de 5 % des patients des cliniques de sommeil. Ce trouble peut survenir à n’importe quel âge, mais les personnes âgées ont plus de risque d’en être affectées. Les travailleurs postés constituent vraisemblablement un groupe à risque car leur sommeil est déjà profondément perturbé par les décalages de leurs rythmes biologiques et la réduction notable de sa durée journalière moyenne. Il est également communément admis que l’habitat familial habituel n’est pas apte à protéger de façon adéquate le dormeur des nuisances sonores diurnes. Le problème dominant chez les travailleurs postés est la perturbation du sommeil et cela concerne les trois-quarts d’entre eux [21]. Le sommeil diurne des travailleurs postés est raccourci d’une à quatre heures en moyenne et cela en dépit d’un endormissement généralement rapide. Les plupart des études montrent également que le sommeil diurne du travailleur de nuit est sensiblement plus long que le sommeil diurne du travailleur posté [22]. Dans une étude plus récente, il a été montré que les perturbations du sommeil diurne par le bruit sont très certainement au moins équivalentes, si ce n’est supérieures, à celles observées au cours du sommeil nocturne. Cela tient au fait que la réactivité du dormeur semble être constante, quel que soit le placement temporel du sommeil, alors que le niveau et le nombre des bruits perçus sont beaucoup plus importants le jour que la nuit [23]. De ce fait, il apparaı̂t important de considérer les travailleurs de nuit permanents et les travailleurs postés comme constituant une population spécifique « à risque » en regard de leur exposition au bruit. Les principaux critères de l’insomnie sont : la difficulté d’initier le sommeil, la difficulté de le maintenir, un éveil précoce, ou un sommeil qui n’est pas récupérateur ou de bonne qualité de façon chronique. Au moins l’une des manifestations diurnes suivantes est associée à cette perturbation du sommeil : une fatigue marquée ou un état de malaise ; une dégradation de l’attention, de la concentration ou de la mémoire ; un comportement social inadéquat ou des performances scolaires dégradées ; une perturbation de l’humeur ou une grande irritabilité ; une somnolence diurne ; une diminution de la motivation, de l’énergie ou de la capacité d’initiative, une tendance à avoir des accidents sur le lieu de travail, à la maison ou au volant ; une tension nerveuse, des maux de tête ou des troubles gastro-intestinaux comme conséquences du manque de sommeil ; une préoccupation ou des soucis au sujet de son sommeil. Les symptômes et les conséquences diurnes de l’insomnie sont très proches de ceux dont souffrent les personnes dont le sommeil est perturbé par le bruit ou par des conditions thermo-hygrométriques ambiantes extrêmes. Une différence essentielle les sépare cependant : les insomniaques sont le plus souvent des personnes qui sont suivies médicalement et à qui il est souvent proposé un traitement symptomatique. Il n’en est pas de même pour les personnes dont le sommeil est perturbé par des facteurs environnementaux et cela est souhaitable. Il est préférable de réduire ou d’annuler les perturbations à la source plutôt que de proposer un « masquage » de celles-ci par l’administration d’un traitement pharmacologique. L’insomnie due aux facteurs environnementaux et ses conséquences en termes de santé Les troubles du sommeil sont décrits et classés dans l’International Classification of Sleep Disorders (ICSD) [24]. Les perturbations du sommeil par le bruit y sont ainsi classées parmi les environmental sleep disorders. Selon les critères décrits dans l’ICSD, un trouble environnemental du sommeil est une perturbation du sommeil provoquée par un facteur physique de l’environnement qui entraı̂ne une plainte de type insomnie ou encore une fatigue diurne accompagnée de Est-ce une forme particulière d’insomnie ? Les conséquences de la perturbation du sommeil sur la santé Il est évident que les causes d’un déficit chronique de sommeil sont multiples. On parle de manque de sommeil lorsque la 303 A. Muzet durée de sommeil est inférieure aux sept à huit heures par nuit qui constituent la moyenne de base chez l’adulte. Le principal symptôme de ce manque de sommeil est la somnolence diurne excessive, mais également une humeur dépressive, une mémoire dégradée ou un manque de concentration [25]. Le déficit chronique de sommeil peut avoir de sérieuses conséquences en matière de santé, de performances cognitives et de sécurité. Ce déficit devient un problème encore plus préoccupant quand la personne avance en âge. Des études récentes montrent qu’au moins 18 % de la population adulte sont en déficit chronique de sommeil [26]. Les conséquences médicales de l’insomnie sont multiples. Elles comprennent notamment les troubles cardiovasculaires, respiratoires, gastro-intestinaux, rénaux et musculaires. Les insomniaques ont deux fois plus de risques de maladies cardiaques ischémiques que les bons dormeurs [27] et ils présentent également souvent des perturbations de leur système immunitaire [28]. On considère par ailleurs que le manque chronique de sommeil a une grande influence sur les régulations métaboliques et endocriniennes [29] et qu’il contribue notablement aux risques cardiovasculaires. Conclusion Le dormeur reste soumis aux influences de son environnement physique, même si ses capacités de perception consciente sont fortement amoindries. Les conséquences de tels effets dépendent bien entendu de l’importance des perturbations subies et du contexte particulier dans lequel se trouve la personne exposée. Assurer un bon sommeil, tant au niveau de sa durée que de son pouvoir récupérateur, c’est aussi veiller à ce qu’aucune perturbation ne soit provoquée par des facteurs physiques ambiants. Le respect de quelques règles simples visant à assurer un environnement neutre au dormeur peut aussi constituer le premier pas dans le traitement de certains troubles du sommeil dont on reconnaı̂t l’impact en termes de santé publique. Références 1. Ancoli-Israel S, Roth T. Characteristics of insomnia in the United States: results of the 1991 National Sleep Foundation Survey. Sleep 1999;22:S347–53. 2. Malkin VB, Danilin VP, Landukhova NF. Sleep changes during adaptation to high-altitude hypoxia. Human Physiology 1980;6:154–9. 3. White DP, Gleeson K, Pickett CK, et al. Altitude acclimatization: influence on periodic breathing and chemoresponsiveness during sleep. Journal of Applied Physiology 1987;63:401–12. 304 Insomnie due aux facteurs environnementaux Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2009;70:300-305 4. Karacan I, Thornby JI, Anch AM, et al. Effects of high ambient temperature on sleep in young men. Aviation Space & Environmental Medicine 1978;49:855–60. 5. Muzet A, Libert JP, Candas V. Ambient temperature and human sleep. Experientia 1984;40:425–9. 6. Glotzbach SF, Heller HC. Central nervous regulation of body temperature during sleep. Science 1976;194:537–9. 7. Kendel K, Schmidt-Kessen W. The influence of room temperature on night sleep in man (polygraphic night-sleep recordings in the climatic chamber). In: Levin P, Koella WP, editors. Sleep. Basel: Karger S; 1973. p. 423–5. 8. Libert JP, Di Nisi J, Fukuda H, et al. Effect of continuous heat exposure on sleep stages in humans. Sleep 1988;11:195–209. 9. Haskell EH, Palca JW, Walker JM, et al. The effects of high and low ambient temperatures on human sleep stages. Electroencephalography & Clinical Neurophysiology 1981;51:494– 501. 10. Sewitch DE, Kittrell EMW, Kupfer DJ. Body temperature and sleep architecture in response to a mild cold stress in women. Physiology & Behavior 1986;36:951–7. 11. Muzet A. Environmental noise, sleep and health. Sleep Medicine Reviews 2007;11:135–42. 12. Carter NL. Transportation noise, sleep, and possible aftereffects. Environment International 1996;22:105–16. 13. Naitoh P, Muzet A, Lienhard JP: Effects of noise and elevated temperature on sleep cycle. In: Proceedings 2nd International Congress of Sleep Research 1975; Edimburgh. 14. WHO. Noise and health 2000. WHO Local authorities. Health and environment: Geneva. 15. Van Dongen JEF. Hinder door milieufactoren en de beoordeling van de leefomgeving in Nederland. 2004. RIVM, Bilthoven, TNO-INRO, Delft. 16. Muzet A, Ehrhart J, Eschenlauer R, et al. Habituation and age differences of cardiovascular responses to noise during sleep. In: Sleep. Basel: Karger; 1980. p. 212–5. 17. Vallet M, Gagneux JM, Clairet JM, et al. Heart rate reactivity to aircraft noise after a long term exposure. In: Rossi G, editor. Noise as a public health problem. Milano: Centro Ricerche E Studi Amplifon; 1983. p. 965–71. 18. Partinen M, Eskelinen L, Tuomi K. Complaints of insomnia in different occupations. Scandinavian Journal of Work Environment and Health 1984;10:467–9. 19. Ribet C, Derriennic F. Age, working conditions, and sleep disorders: a longitudinal analysis in the French cohort.. Enquête Santé Travail et Vieillissement (ESTEV) 1999;22:491–504. 20. Åkerstedt T, Fredlund P, Gillberg M, et al. Work load and work hours in relation to disturbed sleep and fatigue in a large representative sample. Journal of Psychosomatic Research 2002;53:585–8. 21. Åkerstedt T. Sleepiness as a consequence of shift work. Sleep 1988;11:17–34. 22. 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Sleep Research 1995;24:256. 29. Spiegel K, Leproult R, Van Cauter E. Impact of sleep debt on metabolic and endocrine function. Lancet 1999;354:1435–9. 305 CIRCADIAN RHYTHM SLEEP DISORDERS Table 1—Levels of Evidence: Practice Parameters for the Clinical Evaluation and Treatment of Circadian Rhythm Sleep Disorders Level 1 Risk/ Assessment Validating1 cohort with well-validated reference standards2 2 Smaller or “exploratory” cohort study or one that has incompletely validated reference standards2 3 4 Case control study or cross-sectional survey Case series (and poor quality cohort and case control studies) An American Academy of Sleep Medicine Report Timothy I. Morgenthaler, MD1; Teofilo Lee-Chiong, MD2; Cathy Alessi, MD3; Leah Friedman, PhD4; R. Nisha Aurora, MD5; Brian Boehlecke, MD6; Terry Brown, DO7; Andrew L. Chesson Jr., MD8; Vishesh Kapur, MD, MP9; Rama Maganti, MD10; Judith Owens, MD11; Jeffrey Pancer, DDS12; Todd J. Swick, MD13; Rochelle Zak, MD5; Standards of Practice Committee of the AASM 1 Mayo Sleep Disorders Center, Mayo Clinic, Rochester, MN; 2National Jewish Medical and Research Center, Denver, CO; 3UCLA/Greater Los Angeles VA Healthcare System, Sepulveda, CA; 4Department of Psychiatry, Stanford University School of Medicine, Stanford, CA; 5Center for Sleep Medicine, Mount Sinai Medical Center, New York, NY; 6University of North Carolina, Chapel Hill, NC; 7St. Joseph Memorial Hospital, Sleep Disorders Center, Murphysboro, IL; 8Neurology Department, Louisiana State University Medical Center, Shreveport, LA; 9University of Washington, Sleep Disorders Center at Harborview, Seattle, WA; 10Department of Neurology, Barrow Neurological Institute, Phoenix , AZ; 11Department of Pediatrics/Ambulatory Pediatrics, Rhode Island Hospital, Providence, RI; 12Toronto, Ontario, Canada; 13The Methodist Neurological Institute, The Methodist Hospital, Houston, TX phase markers are useful to determine circadian phase and confirm the diagnosis of FRD in sighted and unsighted patients but there is insufficient evidence to recommend their routine use in the diagnosis of SWD, JLD, ASPD, DSPD, or ISWR (Option). Additionally, actigraphy is useful as an outcome measure in evaluating the response to treatment for CRSDs (Guideline). A range of therapeutic interventions were considered including planned sleep schedules, timed light exposure, timed melatonin doses, hypnotics, stimulants, and alerting agents. Planned or prescribed sleep schedules are indicated in SWD (Standard) and in JLD, DSPD, ASPD, ISWR (excluding elderly-demented/nursing home residents), and FRD (Option). Specifically dosed and timed light exposure is indicated for each of the circadian disorders with variable success (Option). Timed melatonin administration is indicated for JLD (Standard); SWD, DSPD, and FRD in unsighted persons (Guideline); and for ASPD, FRD in sighted individuals, and for ISWR in children with moderate to severe psychomotor retardation (Option). Hypnotic medications may be indicated to promote or improve daytime sleep among night shift workers (Guideline) and to treat jet lag-induced insomnia (Option). Stimulants may be indicated to improve alertness in JLD and SWD (Option) but may have risks that must be weighed prior to use. Modafinil may be indicated to improve alertness during the night shift for patients with SWD (Guideline). Keywords: Circadian, light therapy, melatonin, naps, jet lag, shift work Citation: Morgenthaler TI; Lee-Chiong T; Alessi C; Friedman L; Aurora N; Boehlecke B; Brown T; Chesson AL; Kapur V; Maganti R; Owens J; Pancer J; Swick TJ; Zak R; Standards of Practice Committee of the AASM. Practice Parameters for the Clinical Evaluation and Treatment of Circadian Rhythm Sleep Disorders. SLEEP 2007;30(11):1445-1459. The expanding science of circadian rhythm biology and a growing literature in human clinical research on circadian rhythm sleep disorders (CRSDs) prompted the American Academy of Sleep Medicine (AASM) to convene a task force of experts to write a review of this important topic. Due to the extensive nature of the disorders covered, the review was written in two sections. The first review paper, in addition to providing a general introduction to circadian biology, addresses “exogenous” circadian rhythm sleep disorders, including shift work disorder (SWD) and jet lag disorder (JLD). The second review paper addresses the “endogenous” circadian rhythm sleep disorders, including advanced sleep phase disorder (ASPD), delayed sleep phase disorder (DSPD), irregular sleep-wake rhythm (ISWR), and the non–24-hour sleep-wake syndrome (nonentrained type) or freerunning disorder (FRD). These practice parameters were developed by the Standards of Practice Committee and reviewed and approved by the Board of Directors of the AASM to present recommendations for the assessment and treatment of CRSDs based on the two accompanying comprehensive reviews. The main diagnostic tools considered include sleep logs, actigraphy, the Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ), circadian phase markers, and polysomnography. Use of a sleep log or diary is indicated in the assessment of patients with a suspected circadian rhythm sleep disorder (Guideline). Actigraphy is indicated to assist in evaluation of patients suspected of circadian rhythm disorders (strength of recommendation varies from “Option” to “Guideline,” depending on the suspected CRSD). Polysomnography is not routinely indicated for the diagnosis of CRSDs, but may be indicated to rule out another primary sleep disorder (Standard). There is insufficient evidence to justify the use of MEQ for the routine clinical evaluation of CRSDs (Option). Circadian 1.0 INTRODUCTION Disclosure Statement This is not an industry supported study. The authors have indicated no financial conflicts of interest. THIS PRACTICE PARAMETER PAPER IS WRITTEN AS A COMPANION ARTICLE TO THE TWO ACCOMPANYING REVIEW ARTICLES ON CIRCADIAN RHYTHM SLEEP disorders (CRSDs) authored by a task force of experts convened by the American Academy of Sleep Medicine (AASM).1,2 The companion review papers summarize the peer-reviewed scientific literature published through October 2006. The authors of the review papers evaluated the evidence presented by the reviewed studies according to the Oxford System for Evidence-Based Medicine3 http://www.cebm.net/index.aspx?o=1025. Using this infor- Submitted for publication August, 2007 Accepted for publication August, 2007 Address correspondence to: Standards of Practice Committee, American Academy of Sleep Medicine, One Westbrook Corporate Center, Suite 920, Westchester IL 60154, Tel: (708) 492-0930, Fax: (780) 492-0943, E-mail: [email protected] SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1445 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al Treatment High quality randomized controlled trial (RCT) on well-characterized subjects or patients Cohort study or flawed clinical trial (e.g., small N, blinding not specified, possible non-random assignment to treatment, incompletely validated reference standards2) Case control study Case series (and poor quality cohort and case control studies) 1. Validating studies test the quality of a specific diagnostic test, based on prior evidence. 2. Reference standards: PSG, sleep logs, actigraphy, phase markers, validated self-reports. Oxford levels adapted from Sackett8 mation and a system described by Eddy4 (i.e., Standard, Guideline, or Option), the Standards of Practice Committee (SPC) and Board of Directors of the AASM determined levels of treatment recommendation presented in the practice parameters below. The purpose of the present document is to provide evidence-based recommendations for the assessment and treatment of CRSDs. Due to the large volume of relevant literature, the review was divided into two papers. One discussed shift work disorder (SWD) and jet lag disorder (JLD), both of which are thought to be related to exogenously determined alterations in the timing of sleep and wakefulness rather than disturbances of the endogenous circadian system itself. A second paper discussed circadian rhythm sleep disorders that are considered to result from a primary endogenous cause, including advanced sleep phase disorder (ASPD), delayed sleep phase disorder (DSPD), free-running disorder (FRD), and irregular sleep-wake rhythm disorder (ISWR). The categorization of CRSDs in the two review papers and this practice parameter paper follows the classification provided by the International Classification of Sleep Disorders, 2nd edition (ICSD-2),5 with some simplification of terminology. We acknowledge that while the disorders are classified as endogenous or exogenous, the physiologic underpinnings of each disorder are not so surgically separated. In reality, combinations of endogenous and exogenous factors lead to the manifestations of each disorder. Based upon the accompanying review papers and systematic grading of this evidence, members of the SPC developed these practice parameters as a guide to the appropriate assessment and treatment of CRSDs. The task force did not intensively review the role of actigraphy in the diagnosis of CRSDs since a recently published updated practice parameter paper addresses the use of actigraphy.6 To provide a succinct yet comprehensive parameter paper, key recommendations from the recently published actigraphy parameter paper regarding the use of actigraphy in CRSDs are repeated here. In addition, where appropriate, recommendations regarding the use of light therapy in the treatment of CRSDs are presented here as an update of the prior practice parameter paper on the use of light therapy.7 and is described in detail in the review paper.1 Abstracts of these articles were reviewed by task force members to determine if they met inclusion criteria. Initial data extraction, preliminary evidence grading in accordance with the standards in Table 1, and initial data entry into evidence tables were performed by professionals contracted by the SPC to expedite the review process. All evidence table entries were reviewed by at least one other task force member. Thus, all evidence grading was performed by independent review of the article by a minimum of two experts–one, a professional experienced in the evidence review process, and the other a content expert. Areas of disagreement were addressed, and if needed, the chair of the task force arbitrated the final decision on evidence level. Final summaries of information from included articles are listed in an evidence table available at http://www.aasmnet.org/. On the basis of these reviews and noted references, the Standards of Practice Committee of the American Academy of Sleep Medicine (AASM), in conjunction with specialists and other interested parties, developed the recommendations included in this practice parameters paper related to the evaluation and therapy of CRSDs. In most cases, the strength of the recommendation is based on evidence from studies published in peer-reviewed journals that were evaluated as noted in the evidence table of the companion review papers. However, when scientific data were absent, insufficient, or inconclusive, the recommendations are based upon consensus after review and discussion by the SPC. Those recommendations for which consensus formed the main basis for the recommendation are specifically indicated. The Board of Directors of the AASM approved these recommendations. All authors of the accompanying review paper, members of Standards of Practice Committee, and the AASM Board of Directors completed detailed conflict-of-interest statements. These practice parameters define principles of practice that should meet the needs of most patients in most situations. These guidelines should not, however, be considered inclusive of all proper methods of care or exclusive of other methods of care reasonably expected to obtain the same results. The ultimate judgment regarding appropriateness of any specific therapy must be made by the clinician and patient, in light of the individual circumstances presented by the patient, available diagnostic tools, accessible treatment options, resources available, and other relevant factors. The AASM expects these guidelines to have a positive impact on professional behavior, patient outcomes, and possibly, health care costs. These practice parameters reflect the state of knowledge at the time of development and will be reviewed, updated, and revised 2.0 METHODS The SPC of the AASM commissioned content experts in circadian rhythm sleep disorders in 2005 to review and grade evidence in the peer-reviewed scientific literature regarding the assessment and treatment of circadian rhythm disorders. An extensive review designed to find relevant published evidence retrieved 2084 articles, SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1446 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al Table 2— AASM Levels of Recommendations Strength of Recommendation Standard Table 3— Summary of Recommendations Definition This is a generally accepted patient-care strategy that reflects a high degree of clinical certainty. The term standard generally implies the use of Level 1 Evidence, which directly addresses the clinical issue, or overwhelming Level 2 Evidence. This is a patient-care strategy that reflects a moderate degree of clinical certainty. The term guideline implies the use of Level 2 Evidence or a consensus of Level 3 Evidence. This is a patient-care strategy that which reflects uncertain clinical use. The term option implies either inconclusive or conflicting evidence or conflicting expert opinion. Evaluation Tools Shift Work Disorder Jet Lag Disorder Advanced Sleep Phase Disorder Delayed Sleep Phase Disorder Free Running Disorder Irregular SleepWake Rhythm Polysomnography Not Routinely Indicated (Standard) Not Routinely Indicated (Standard) Not Routinely Indicated (Standard) Not Routinely Indicated (Standard) Not Routinely Indicated (Standard) Not Routinely Indicated (Standard) MorningnessEveningness Questionnaire (MEQ) Insufficient evidence to recommend (Option) Insufficient evidence to recommend (Option) Insufficient evidence to recommend (Option) Insufficient evidence to recommend (Option) Insufficient evidence to recommend (Option) Insufficient evidence to recommend (Option) Circadian phase markers Insufficient evidence to recommend (Option) Insufficient evidence to recommend (Option) Insufficient evidence to recommend (Option) Insufficient evidence to recommend (Option) Indicated (Option) Insufficient evidence to recommend (Option) Information regarding evidence for utility of MEQ in specific CRSDs is discussed under the disorder headings in the section below. Actigraphy for diagnosis Indicated (Option) Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) Indicated (Option) Indicated (Option) The following recommendations reflect the evidence regarding the diagnosis and treatment of CRSDs in clinical practice obtained from the two accompanying reviews. For brevity, the findings and recommendations are summarized in Table 3. Specific details are reviewed in the practice parameters below. Not routinely indicated (Option) 3.1.5 Circadian phase markers are useful to determine circadian phase and confirm the diagnosis of FRD in sighted and unsighted patients but there is insufficient evidence to recommend their routine use in the diagnosis of SWD, JLD, ASPD, DSPD, or ISWR. (Option) Actigraphy for response to therapy Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) 3.1 General Recommendations for Evaluation of Circadian Rhythm Sleep Disorders Information regarding evidence for specific CRSDs is discussed under the disorder headings in the section below. Sleep log or diary Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) Indicated (Guideline) 3.1.1 Use of a sleep log or diary is indicated in the assessment of patients with a suspected CRSD. (Guideline) 3.1.6 Polysomnography is indicated to rule out another primary sleep disorder in patients with symptoms suggestive of both a CRSD and another primary sleep disorder, but is not routinely indicated for the diagnosis of CRSDs. (Standard) Therapy Planned Sleep Schedules Indicated (Standard) Indicated (Option) Indicated (Option) Indicated (Option) Indicated (Option) Mixed modality indicated (Option/ Guideline)* Timed Light Exposure Indicated (Guideline) Indicated (Option) Indicated (Option) Indicated (Guideline) Indicated (Option) Indicated (Option) Timed Melatonin Administration Indicated (Guideline) Indicated (Standard) Indicated (Option) Indicated (Guideline) Indicated Sighted (Option) Indicated Unsighted (Guideline) Indicated for certain population# (Option) Hypnotics Indicated (Guideline) Indicated (Option) - Not Recommended (Option) - - Stimulants Indicated Caff (Option) Indicated (Option) - - - - Alerting Agents9 Indicated (Guideline) - - - - - Guideline Option as new information becomes available. Each article entered in the evidence tables of the companion review paper was evaluated using the Standards of Practice Committee’s levels of evidence (Table 1). This evidence is used to support the strength of the recommendations (Table 2) in this paper. Square-bracketed numbers in this paper refer to sections, tables, or references in the accompanying review papers. Other citations, noted by superscripted numbers, refer to the reference list at the end of this paper. dence that changes in actigraphy measures are in agreement with other outcome measures in the assessment of response to intervention in patients with CRSDs. 3.1.4 There is insufficient evidence to recommend the routine use of the Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ) for the clinical evaluation of CRSDs. (Option) 3.0 RESULTS AND RECOMMENDATIONS This recommendation was determined by inclusion of the use of sleep logs in the International Classification of Sleep Disorders, 2nd Edition (ICSD-2)5 diagnostic criteria for all CRSDs except jet lag. This recommendation was additionally supported by consensus opinion of the AASM SPC committee. This recommendation reiterates the recently updated practice parameter paper on the indications for polysomnography and related procedures.10 Polysomnography may be indicated when considering a diagnosis of a CRSD to exclude other potential causes for sleep related complaints. For example, shift workers with hypersomnia may have both suspected obstructive sleep apnea and clinical characteristics consistent with shift work disorder. In this event, PSG is indicated to evaluate and establish appropriate therapy for OSA. 3.1.2 Actigraphy is indicated to assist in evaluation of patients suspected of CRSDs, including irregular sleep-wake disorder (ISWR), free-running disorder (FRD) (with or without blindness) (Option), and in advanced sleep phase disorder (ASPD), delayed sleep phase disorder (DSPD), and shift work disorder (SWD). (Guideline) 3.2 Recommendations for Evaluation and Treatments of Circadian Rhythm Sleep Disorders This recommendation reiterates the recently updated practice parameter paper on the use of actigraphy.6 Here, we indicate specific disorders. There is generally good agreement among studies showing that actigraphy data correlate with polysomnography (when used), sleep logs, and markers of circadian phase in patients with circadian rhythm sleep disorders, with the conditions indicated. 3.2.1 Shift Work Disorder Shift work refers to non-standard work schedules, including permanent or intermittent night work, early morning work, and rotating schedules. An estimated 20% of U.S. workers are involved in some form of shift work. The percentage of workers who meet criteria for the diagnosis of shift work disorder (SWD) (i.e., development of sleep disturbances and impairment of waking alertness and performance) is unclear, and there appear to be individual differences in susceptibility to SWD (phase tolerance). 3.1.3 Actigraphy is useful as an outcome measure in evaluating the response to treatment for CRSDs. (Guideline) This recommendation is unchanged from the recently updated practice parameter paper on the use of actigraphy.6 This prior practice parameter paper and accompanying review provided eviSLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1447 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al * Mixed modality therapy may be effective in elderly-demented/Nursing Home ISWR patients (Guideline) or those with moderate to severe mental retardation (Option) #Timed melatonin may be effective in those with moderate to severe mental retardation, but is not recommended at present for elderly-demented/ Nursing Home patients (Option) Caff = caffeine; Sighted=sighted persons; Unsighted=unsighted persons; - = no recommendation formulated due to lack of evidence. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1448 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al 3.2.1.1 Both the Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ) and measurement of circadian phase markers (e.g., core body temperature nadir or timing of melatonin secretion) are at present of unproved usefulness in evaluation of patients with suspected SWD. [6.3.2; 6.3.5] (Option) shift improved daytime sleep quality and duration, caused a shift in circadian phase in some but not all subjects, but failed to enhance alertness at night. Melatonin doses in these studies ranged from 0.5 to 10 mg. From these data, effectiveness did not appear to correlate with dosage strength or form. However, both level 1 simulation studies showed a positive effect on sleep quality and used dosages ranging from 1.8 to 3 mg. One level 3 study11 showed that the Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ) score did not reliably predict an individual’s adaptability to perform shift work. Another level 312 study demonstrated that morning-type individuals may be significantly sleepier than evening-type persons during simulated night shift work. One level 213 and two level 314,15 studies have utilized timing of melatonin rhythm (urinary aMT6s, DLMO) to evaluate phase shift among night shift workers; results from these studies have varied ranging from an absence of phase shifts to complete adaptation. Using mathematical de-masking algorithms, core body temperature minimum (CBTmin) has been used in several simulated shift work studies to evaluate phase shifting;16-20 its application in the field appears limited. While these measures have, for the most part, been used in simulated shift work studies, there are no trials evaluating the diagnostic accuracy of these tests in clinical practice. 3.2.1.5 Hypnotic medications may be used to promote daytime sleep among night shift workers. Carryover of sedation to the nighttime shift with potential adverse consequences for nighttime performance and safety must be considered. [6.4.2.3] (Guideline) This recommendation is based on both night shift simulation experiments (two level 1 studies using triazolam39,40 and one level 2 study of temazepam41) and night shift field investigations (one level 142 and one level 243 study of zopiclone, and one level 344 study of triazolam). These studies have generally demonstrated improvements in the duration and quality of daytime sleep compared to controls but without consistent effects on objective measures of nighttime alertness. Although the evidence for a positive effect on daytime sleep is strong (favoring a “Standard” strength recommendation), the balance of risk and benefit for shift workers is less clear. The clinician should consider that such medications might worsen other coexisting sleep conditions such as sleep related breathing disorders, and take care to individualize therapy and monitor for adverse effects by close follow-up. 3.2.1.2 Planned napping before or during the night shift is indicated to improve alertness and performance among night shift workers. [6.4.1] (Standard) 21 22,23 24 25 one level 3, and one level 4 One level 1, two level 2, studies utilizing both shift work laboratory simulation and field investigations have shown that napping, including early pre-shift sleep periods, increased alertness and vigilance, improved reaction times, and decreased accidents during night shift work, without affecting post-shift daytime sleep. 3.2.1.6 Modafinil is indicated to enhance alertness during the night shift for SWD. [6.4.2.4] (Guideline) Caffeine is indicated to enhance alertness during the night shift for SWD. [6.4.2.4] (Option) 3.2.1.3 Timed light exposure in the work environment and light restriction in the morning, when feasible, is indicated to decrease sleepiness and improve alertness during night shift work. [6.4.2.1] (Guideline) Studies (field or simulated shift work) using psychostimulants, such as modafinil (two level 1)9,45 caffeine (one level 1),21 and methamphetamine (one level 2)46 for SWD have demonstrated efficacy in countering sleepiness and improving psychomotor performance during the night shift compared to placebo. Modafinil and caffeine in medical doses have established safety records, so in most cases when enhanced alertness is necessary, the benefits outweigh the risks for this application. However, the practitioner needs to take care when using alerting or stimulant agents that they do not impair daytime sleep periods. Furthermore, although methamphetamine has also been shown to have efficacy in improving sleepiness, the evidence is less strong, and chronic use of methamphetamine can be associated with significant abuse liability. Finally, stimulants have not been shown to be a safe substitute for adequate sleep. One level 226, five level 311,27-30 and one level 431 studies, utilizing different light intensities (2,350 to 12,000 lux) administered in various schedules (20 minutes during breaks; four 20-minute periods throughout the night shift; 30 minute exposures; at least 50% of the shift; during the first half of the shift; or as long as possible during the shift; and with or without restriction of daytime light exposure using goggles) have demonstrated subjective improvements in work time performance tasks, alertness, and mood compared to ordinary light exposure. Some studies, but not others, have also shown shifts in certain phase markers of circadian rhythms (e.g., salivary melatonin, CBTmin), and improvements in daytime sleep. 3.2.2 Jet Lag Disorder 3.2.1.4 Administration of melatonin prior to daytime sleep is indicated to promote daytime sleep among night shift workers. [6.4.2.2] (Guideline) Jet lag disorder (JLD) is a temporary circadian rhythm disorder related to travel across time zones in which there is a misalignment between the timing of the sleep and wake cycles generated by the endogenous circadian clock and that required in the new time zone. Associated symptoms occur within one to two days after travel, and include a complaint of insomnia or excessive 32,33 shift work simulation studies, as Results from two level 1 well as one level 1,34 three level 235-37 and one level 338 field studies among night workers were analyzed. Compared to placebo, melatonin administration prior to daytime sleep after night work SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1449 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al daytime sleepiness and may also include general malaise, somatic symptoms, or other impairments of daytime function. because the regimen requires significant diligence on the part of the patient. 3.2.2.1 There is insufficient evidence to recommend the routine use of actigraphy, polysomnography, or measurement of circadian phase markers in the evaluation of jet lag disorder. [7.3] (Option) 3.2.2.4 Melatonin administered at the appropriate time is indicated to reduce symptoms of jet lag and improve sleep following travel across multiple time zones. [7.4.2.2] (Standard) The diagnosis of JLD is made based on subjective complaints in the context of travel across multiple time zones.5 As described in the accompanying review paper, only one questionnaire (Columbian Jet Lag Scale) designed to assess the presence and severity of JLD has been validated (level 1).47 This questionnaire is not yet used routinely in clinical settings. Actigraphy has been used in several studies of JLD, but only one study attempted to validate actigraphy as a measure of JLD-related changes in the rest-activity cycle (level 1).48 Polysomnography has been primarily used in the laboratory setting in studies of simulated JLD, and is generally not felt to be practical in the clinical evaluation of JLD. Circadian phase markers (including skin and core body temperature; salivary and urinary melatonin; salivary, urinary and plasma cortisol; and plasma growth hormone and thyroid stimulating hormone levels) have been used in studies of JLD, generally as measures of phase response to treatments. However, the role of circadian markers in clinical practice is unclear. The accompanying review identified 12 double-blind, placebo-controlled field trials of melatonin. The dose of melatonin ranged from 0.5 to 10 mg, administered at bedtime, for up to 3 days prior to departure and up to 5 days upon arrival at the destination. Two level 152,53and four level 254-57 studies demonstrated improvement in JLD symptoms with melatonin administration. Conversely, one level 147 study did not demonstrate improvement in JLD symptoms with melatonin, and another level 258 study found melatonin was more effective than placebo during the first 3 days post-travel, but after 3 additional days melatonin lost its advantage. Four level 152,53,59,60 and one level 261 studies found that melatonin administered following travel improves the duration and quality of sleep, based on both subjective and objective measures of sleep. In addition, one level 2 study62 found that melatonin accelerated entrainment of cortisol rhythms to the new time zone, and another level 2 study61 found that melatonin accelerated circadian entrainment based on oral temperature rhythms. Although the majority of studies involved use of melatonin for eastward travel, two level 2 studies56,57 found improvements in JLD scores and sleep in participants after westward travel crossing 12 or more time zones. The most effective dose of melatonin for JLD is unclear. One level 1 study53 found 5 mg immediate-release melatonin to be more effective at relieving symptoms of JLD compared to a 2 mg slow-release formulation, but it was only marginally more effective than a 0.5 mg immediate-release formulation. These results suggest that immediate-release formulations in doses of 0.5 to 5 mg may be effective at relieving JLD symptoms. Melatonin preparations are not regulated by the Food and Drug Administration. However, the medical literature has not produced evidence of significant risk derived from its use. Thus, the benefits are well supported, and the risks seem low. 3.2.2.2 When time at destination is expected to be brief (i.e., two days or less), keeping home-based sleep hours, rather than adopting destination sleep hours, may reduce sleepiness and jet lag symptoms. [7.4.1] (Option) One level 2 study compared keeping home-base sleep hours versus adopting destination sleep hours during a two-day layover after a 9-hour westward flight, and found that the group that kept home-base sleep hours experienced less sleepiness and jet lag symptoms.49 However, in that study, keeping home-base sleep hours was associated with a longer awake period from last layover sleep to first recovery sleep following the return flight, and one third of subjects expressed a preference for adopting destination sleep hours. 3.2.2.3 The combination of morning exposure to bright light and shifting the sleep schedule one hour earlier each day for three days prior to eastward travel may lessen symptoms of jet lag. [7.4.2.1] (Option) 3.2.2.5 Short-term use of a benzodiazepine receptor agonist hypnotic is indicated for the treatment of jet lag-induced insomnia, but potential adverse effects must be considered, and effects on daytime symptoms of jet lag disorder have not been adequately addressed. [7.4.2.3] (Option) In one level 2 simulation study, subjects were phase shifted in the laboratory in anticipation of eastward travel by the combination of adjusting their sleep schedule one hour earlier per day for three days, plus 3.5 hours of bright light (>3000 lux) exposure (continuously or intermittently), resulting in DLMO phase advance with both bright light conditions and fewer JLD symptoms in the continuous bright light group50 Another level 2 field study of light treatment (3000 lux) for 3 hours (compared to dim red light) at 19:00 destination time for two evenings following a westward flight (Zurich to New York) found a greater phase delay in DLMO with bright light, but no significant differences in sleep or other performance measures, including a scale of JLD symptoms.51 Although these measures appear to have a positive effect on JLD symptoms, studies on patient populations using intention to treat analysis are lacking. Such analyses are particularly salient SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 Three level 152,60,63 and six level 264-69 studies tested the use of hypnotic agents for JLD-induced insomnia. Four studies involved use of traditional benzodiazepine hypnotics. One level 2 study69 found that temazepam 10 mg had little effect on JLD symptoms, sleep quality, or circadian entrainment following westward travel. However in another level 2 study,66 temazepam 20 mg improved subjective sleep quality following eastward travel, but sleep and circadian measures did not improve. One level 2 study68 involving use of midazolam found improvements in subjective sleep following eastward travel. Finally, one level 2 simulation study64 designed to mimic westward travel found that triazolam was not different from placebo in sleep efficiency or total sleep time (measured by PSG). 1450 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al 3.2.3 Advanced Sleep Phase Disorder Five studies used one of the newer non-benzodiazepine hypnotics. One large level 1 study63 found that zolpidem 10 mg administered at bedtime for 3–4 nights following eastward travel across 5–9 time zones improved self-reported total sleep time and sleep quality, and reduced awakenings from sleep; however daytime symptoms of JLD were not addressed. Another level 2 study65 found that zopiclone 7.5 mg given at bedtime improved sleep duration (measured by actigraphy) for the four post-flight days following a 5-hour westward flight. Daytime activity was also greater, but subjective JLD scores were not improved (compared to placebo). Two studies compared a non-benzodiazepine hypnotic with melatonin or placebo following eastward travel. One large level 1 study52 found that zolpidem 10 mg administered during a night flight and for 4 days after arrival following eastward travel across 6–9 time zones was significantly better than melatonin 5 mg (or placebo) in counteracting JLD symptoms, and better at achieving self-reported sleep duration and self-reported sleep quality (but not verified by actigraphy). In this study, a group receiving zolpidem plus melatonin did not report better sleep or better JLD scores than the zolpidem alone group. Another level 1 study60 found that zopiclone 15 mg (compared to melatonin 2 mg or placebo) administered for one night only after arrival found that zopiclone and melatonin were equally effective at improving both subjective and objective (actigraphy) sleep duration and quality. Other symptoms of JLD were not assessed. One small level 2 study of simulated eastward 8 hour time shift67 compared zolpidem 10 mg (versus placebo) given at the new bedtime on the first two nights following the shift with the effects of continuous bright light exposure (versus dim light) upon awakening on the day of the advance and the following day. Total sleep times (by polysomnography) did not differ between treatments, though sleep efficiency improved with zolpidem (on the night of the shift only) or with bright light (on the night after shift only). No other symptoms of JLD were reported. Thus, these agents are in general effective for treatment of the insomnia of JLD, but of unproved benefit for the daytime symptoms. In addition, some caution is warranted in the use of hypnotics for JLD, since adverse effects have been reported, including global amnesia,70 and at least one study reporting a much higher rate of adverse events with a hypnotic (zolpidem) compared to other treatment groups.52 Advanced sleep phase disorder (ASPD) is defined as a sleep pattern scheduled several hours earlier than is usual or desired. There is no standard for how much earlier a sleep schedule needs to be in order to qualify as pathological. Diagnosis depends on the amount of distress the patient expresses about being unable to conform to a more conventional sleep schedule after ruling out other causes of sleep maintenance insomnia. 3.2.3.1 There is insufficient evidence to recommend the use of the Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ) for the routine diagnosis of ASPD. [11.3.2] (Option) This parameter is based upon committee consensus. There were two level 2 studies71,72 that found ASPD patients scored high on the MEQ indicating morning-lark traits. A third study (level 3)73 also found high MEQ scores in subjects presumed to have ASPD. However, there were no studies that evaluated the sensitivity or specificity of this questionnaire as a diagnostic tool in sleep clinic or general populations. The MEQ can serve a confirmatory role for ASPD diagnosis but may not by itself serve as a basis for this diagnosis. 3.2.3.2 Polysomnography is not routinely indicated for the diagnosis of ASPD. [11.3.3] (Standard) This is a reiteration of the prior practice parameter paper provided regarding indications for PSG.10 Regarding ASPD, no studies retrieved for review utilized PSG to make this diagnosis. One level 2 study72 found the expected advance in the time of sleep onset in ASPD subjects; on the other hand, another level 2 study74 found fairly standard bedtimes in ICSD-ASPD diagnosed subjects. 3.2.3.3 There is insufficient evidence to recommend the use of circadian markers for the routine diagnosis of ASPD. [11.3.4] (Option) 71,72 3.2.2.6 Caffeine is indicated as a way to counteract jet lag-induced sleepiness, but may also disrupt nighttime sleep. [7.4.2.4] (Option) Two level 2 studies tested the use of slow-release caffeine after travel across times zones. One level 2 study found that either slow-release caffeine 300 mg daily for 5 days after flight or melatonin 5 mg daily starting on the day of travel to 3 days post flight following eastward travel across 7 time zones (compared to placebo) was associated with faster entrainment of circadian rhythms as measured by salivary cortisol levels.62 In another level 2 study utilizing the same protocol,61 slow-release caffeine resulted in less daytime sleepiness (compared to melatonin or placebo) by objective but not subjective measures, but also reported longer sleep onset and more awakenings at night. The benefit of improved daytime sleepiness must be weighed against disrupted nocturnal sleep. Additionally, information was lacking on the effect of caffeine on other daytime symptoms of jet lag. Individualized therapy and clinical follow-up is recommended. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1451 evening light exposure no more effective than placebo in shifting circadian phase. A level 2 study79 succeeded in reducing time in bed after awakening in the morning. Another level 2 study74 that used ICSD criteria to determine ASPD presence succeeded in improving sleep variables but another level 2 replication of this study75 did not. One level 477 and one level 2 study76 achieved post-treatment DLMO phase delays and improved sleep quality in patients with complaints of terminal insomnia. Although there is a rationale for using melatonin for ASPD, there is no reported evidence in support of this treatment. Overall, the evidence for efficacy of these interventions is weak or conflicting, but the risks and costs entailed are low. As there are few alternatives, an individualized approach using one or more of these treatments with follow up to ascertain efficacy or side effects may be appropriate. 3.2.4.4 Properly timed melatonin administration is indicated as a therapy for DSPD. [12.4.3] (Guideline) This recommendation is supported by one level 184 two level 285,86 and one level 487 studies. Afternoon or evening administration of melatonin shifts circadian rhythms (indicated by dim light melatonin onset [DLMO] and core body temperature minimum, [CBTmin]) to an earlier time. Compared to placebo, melatonin treatment reduced sleep onset latency, but there was no change in total sleep time or subjective daytime alertness. As with other studies involving melatonin, the optimal timing and dosing of melatonin administration are not established. In the reviewed studies, three used 5 mg84,85,87 while one 86 used two strengths (0.3 mg and 3 mg). Effective times of administration varied between 1.5 and 6 hours prior to the habitual bedtime. 3.2.4 Delayed Sleep Phase Disorder Delayed sleep phase disorder (DSPD) is characterized by a stable delay of the habitual nocturnal sleep period. Individuals with DSPD are often unable to fall asleep until the early morning hours and unable to awaken until late morning or early afternoon. During their preferred sleep schedules, sleep duration and quality are generally normal. However, sleep-onset insomnia and morning sleepiness occur if sleep and waking are attempted at an earlier time. 3.2.4.5. Vitamin B12 is not indicated in the treatment for DSPD. [12.4.4] (Guideline) This recommendation is based on one level 188 multicenter study in which no benefit compared to placebo was noted following administration of vitamin B12 (1 mg) three times a day to 50 subjects for four weeks. 3.2.4.1 Polysomnography is not indicated in the routine assessment of DSPD. [12.3.5] (Standard) 3.2.4.6 There is insufficient evidence supporting the use of hypnotic medications to promote sleep or the use of stimulant medications to promote alertness for DSPD. [12.4.5; 12.4.6] (Option) This is a reiteration of the indications for PSG practice parameters.10 In the present review, one study using PSG in patients with DSPD that compared conventional and habitual sleep schedules demonstrated differences in sleep duration and sleep architecture. Nevertheless, PSG rarely provides additional information from that obtained from sleep history and sleep logs, and no new studies addressed the use of PSG as a diagnostic aid in DSPD. This parameter is based on committee consensus. There was only one level 4 report83 indicating some benefit, but sufficient evidence to support this practice is lacking. 3.2.5 Free-Running Circadian Rhythm Sleep Disorder 3.2.4.2 Morning light exposure is indicated in the treatment of DSPD. Optimal timing, duration, and dosing of morning light treatment for DSPD remain to be determined. [12.4.2] (Guideline) using DLMO as a circadian There were two level 2 studies marker and one level 3 study73 using urinary 6-sulfatoxy melatonin (MT6) acrophase which found advanced melatonin secretion in presumed ASPD subjects. Three level 2 studies74-76 and one level 4 study77 found early core body temperature minima in patients with ASPD, sleep maintenance or terminal insomnia. The review indicated that the available data are limited by heterogeneity of subjects. Additionally, none of the studies evaluated the use of circadian markers as diagnostic aids (no measures of the sensitivity or specificity of the tests). Thus, although the results of such measures are generally consistent with advanced circadian timing, measuring circadian markers can not yet be recommended as diagnostic aids. One level 180 and one level 281 study demonstrated that properly timed morning light exposure causes a phase advance of sleep onset time and circadian rhythms (CBTmin), and increases objectively determined daytime alertness. In the reviewed studies, 2500 lux for 2-3 hours prior to or at rise time was used. The effects of lower doses, blue light wavelengths, or other timings are not yet known. The treatments were generally well tolerated and of some beneficial effect, but more potent and less difficult to follow treatments are needed. 3.2.3.4 Prescribed sleep/wake scheduling, timed light exposure, or timed melatonin administration are indicated as treatments for patients with ASPD. [11.4] (Option) 3.2.4.3. Chronotherapy (i.e., prescribed progressive delay in the schedule of sleep time until the desired sleep schedule is reached) may be useful for DSPD. [12.4.1] (Option) This recommendation is based on available evidence and committee consensus. One level 4 study78 achieved sleep advance with sleep scheduling. There have been six studies using scheduled bright light as a treatment. One level 3 study73 found This recommendation for chronotherapy is based only on two level 4 case report studies82,83 and committee consensus; there are no controlled trials supporting its efficacy or safety. Longer lasting and more practical alternatives are needed given that compli- Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al ance with the treatment is difficult and lasting benefit has not been demonstrated. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 Patients with free-running (FRD) rhythms are thought to reflect a failure of entrainment. This condition is most common in blind individuals (about 50% of whom have FRD) and is highly unusual in sighted individuals. Because of this, as noted in the accompanying review, most studies are level 4 single case reports. Roughly one-fourth of sighted individuals with FRD have related psychiatric diagnoses. 3.2.5.1 Sleep logs are useful for assessment in FRD patients. [13.3.1] (Option) This recommendation is based on committee consensus and clinical practice rather than data. Sleep logs have been found useful in determining sleep patterns in people with FRD. 3.2.5.2 Circadian phase markers are useful to determine circadian phase and confirm the diagnosis of FRD in sighted and unsighted patients. [13.3.4] (Option) This parameter is supported by evidence presented in the accompanying review and by committee consensus. There are one level 289 and seven level 4 studies90-96 that have used the melatonin rhythm 1452 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al as an indicator of phase in sighted individuals. In addition, there are four level 2 studies97-100 and four level 4 studies101-104 that have used the timing of melatonin secretion to determine free running rhythms in blind individuals. There is also one level 4 study105 that used core body temperature measurements to detect free-running rhythms. Multiple measurements of circadian phase over the course of several weeks are suggested for all circadian markers. The ICSD-2 suggests use of sleep logs or actigraphy for more than seven days in order to establish the daily drift of the endogenous rhythm. Since sleep-wake times are influenced by social schedules and requirements, these data may be less compelling than phase markers, which provide a more direct measure of the intrinsic circadian rhythm. This is particularly the case when the diagnosis is suggested by sleep log data or actigraphy, but these data are conflicting or thought unreliable. Total sleep time is essentially normal, but there are multiple irregular sleep bouts during a 24-hour period. ISWR is commonly associated with neurological impairment, and much of the clinical research in this condition has involved older people with dementia. 3.2.6.1 The use of sleep logs and/or actigraphy are indicated to identify and monitor treatment outcomes in ISWR, including in older people with dementia and those living in nursing homes. [14.3.1; 14.3.3] (Guideline) This recommendation expands the recently updated AASM practice parameters on the use of actigraphy in the assessment of sleep and sleep disorders.6 The review paper accompanying this current practice parameter paper did not systematically review the use of actigraphy in general or the use of sleep logs in ISWR. This recommendation addresses the use of actigraphy specifically in ISWR. The accompanying review paper to this CRSD practice parameters paper also addresses the use of sleep logs. In addition, this recommendation is further supported by inclusion of the use of sleep logs or actigraphy in the ICSD-2 diagnostic criteria for CRSD.5 However, the review cited studies using actigraphy which included patients with evidence of ISWR (the diagnosis of which had to be inferred based on description of participants) using actigraphy among older people with dementia and/or living in a nursing home were cited in the review. This included two Level 1116,117 and 6 Level 2 studies.118-123 Although these studies are well designed, they generally did not compare actigraphy to some other gold standard in diagnosing ISWR. Sleep logs were generally not used in these studies (likely due to patients’ cognitive impairment). 3.2.5.3 Prescribed sleep/wake scheduling as a method to improve circadian rhythms may be useful for therapy of FRD in sighted individuals. [13.4.1] (Option) Improving the structure of the sleep wake cycle in sighted patients with FRD (sometimes with the help of family and friends) is a reasonable treatment approach, but there have been no clinical trials to test the efficacy of specific interventions. 3.2.5.4 Circadian phase shifting by timed light exposure may be used to treat FRD in sighted individuals. [13.4.2] (Option) There are five level 4 reports91,93,106-108 that morning light exposure was successful in entraining circadian rhythms in sighted individuals. 3.2.5.5 Circadian phase shifting by timed melatonin administration may be used to treat FRD in sighted individuals. [13.4.3] (Option) 3.2.6.2 Daytime bright light exposure may improve circadian restactivity rhythms and consolidation of sleep and wake in nursing home residents with dementia and ISWR. [14.4.2.1] (Option) 94,95,107,109 in which sighted FRD There are four level 4 reports patients treated with melatonin at bedtime achieved successful phase advance. The most common dose used was 3 mg. There were 9 studies that tested the effects of bright light exposure alone among nursing home residents (the majority with dementia) in whom sleep disturbance was presumably consistent with an ISWR, with positive results reported in all but one study.121 Three level 2 studies119,120,123, two level 3 studies124,125 and two level 4 studies126,127 found positive effects on circadian rest-activity rhythms and/or sleep with bright light exposure (provided for two hours in most studies, with a range of 1500–8000 lux across studies). Three of these studies tested morning bright light, one tested evening bright light, two tested both morning and evening bright light, and one tested increased light exposure throughout the day. The negative level 2 study121 tested morning bright light (2 hours >2500 lux) which did not result in significant changes in sleep or circadian rest-activity rhythms. 3.2.5.6 Timed melatonin administration is indicated for the therapy of FRD in blind individuals. [13.5.2] (Guideline) There are four level 4 case reports110-113 and five small level 2 studies98-102 which successfully entrained FRD rhythms in blind individuals using a variety of doses, timing and duration of melatonin treatment. A recent level 4 case report103 suggests that physiological doses (approximately 0.3 mg) may be more effective than pharmacologic doses (typically >2 mg) for this indication. 3.2.5.7 There is insufficient evidence to support using vitamin B12 in treating FRD in sighted individuals. [13.4.6] (Option) The evidence for use of vitamin B12 is conflicting, and there is little physiologic rationale for its effectiveness. There were two case reports (level 4)114,115 using vitamin B12 that were successfully entrained. 3.2.6.3 Melatonin is not indicated for the treatment of ISWR in older people with dementia, but may be indicated for children with ISWR and severe psychomotor retardation. [14.4.2.2] (Option) 3.2.6 Irregular Sleep-Wake Rhythm Two studies tested melatonin administration for ISWR in patients with dementia. The first was a large level 1 study117 which tested administration of 8 weeks of melatonin (10 mg or 2.5 mg, An irregular sleep-wake rhythm (ISWR) is characterized by a relative absence of a circadian pattern to the sleep-wake cycle. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1453 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al 4.2 Jet Lag sustained release formulations) among patients with Alzheimer disease with disturbed sleep patterns that were presumably consistent with an ISWR. The study found no evidence of improvement in sleep (by actigraphy). A second smaller level 1 trial 128 found that slow-release melatonin (6 mg) also had no effect on actigraphically estimated sleep. Three level 4 studies found some benefit in treating sleep disturbances in severely impaired children with presumed ISWR, including children with severe psychomotor retardation,129 and neurologically multiply disabled children.130,131 However, one level 2 study132 which involved use of melatonin to improve sleep in girls with Rett syndrome and associated mental retardation was negative. Additional studies are needed to support the finding that staying on one’s home-based sleep schedule is helpful when time spent at destination is brief and to support the impact on jet lag symptoms of alteration of the timing of sleep prior to eastward travel. More research with larger samples is needed to determine the clinical feasibility of a program of appropriately timed light exposure scheduled prior to travel or on arrival at the traveler’s destination. Because the effects of hypnotics on daytime symptoms of jet lag have not been well studied and are unknown, more research is needed. Further, research is needed to weigh the benefit of using hypnotics against the risk of side effects. Lastly, more research is needed to study the efficacy of caffeine to counteract jet lag induced sleepiness. These studies should weigh the stimulant benefits of caffeine on daytime sleepiness against their tendency to disrupt nighttime sleep. 3.2.6.4 Mixed modality approaches combining bright light exposure, physical activity, and other behavioral elements are indicated in treatment of ISWR among older people with dementia (Guideline), including nursing home residents (Guideline), and children with ISWR and moderate to severe mental retardation. [14.4.3] (Option) 4.3 Shift Work Disorder Formal diagnoses have seldom been performed on subjects in SWD research. It is important that subjects be diagnosed according to formal SWD criteria to test the reliability and validity of ICSD-2 Diagnostic Criteria as well to test the reproducibility of treatment results. Diagnostic evaluation is also necessary to determine the parameters of normal or pathological responses to the stress of the unnatural sleep schedules associated with shift work. More studies are required to support the use of planned napping before or on the job to counteract sleepiness during shift work; current research evidence is limited but consistent in demonstrating an increase in alertness on the job. Although phase shifting and circadian realignment has been achieved with timed light exposure in simulated shift work situations, to determine the clinical utility of the treatment there is need for studies with larger sample of subjects meeting SWD criteria that also use a credible placebo control. Further there is need for comparative testing of specific timing, intensity of light exposure, and duration of treatment. There is mixed evidence supporting melatonin administration prior to daytime sleep. It is difficult to draw firm conclusions from current research due to variability in shift schedules, as well as in melatonin dosage and timing among these studies. There are good theoretical reasons why melatonin (or melatonin agonists) might benefit daytime sleep in night workers, but more research is needed in which comparisons are made between similar dosage and timing. Attempts should be made to tease out whether observed improvement in daytime sleep is related to a hypnotic effect rather than a phase shifting effect. Although night shift simulation studies have demonstrated that hypnotics increase daytime sleep, there are doubts that the treatment improves nighttime alertness. To assess the efficacy and safety of hypnotics for improving nighttime performance, studies are needed that employ objective as well as subjective outcome measures of sleep and alertness. Given the varying pharmacokinetics of individual drugs, studies of specific medications should be compared. Finally, although modafinil has received FDA approval for use in improving nighttime alertness in shift workers, caffeine, a stimulant not considered a drug, is an inexpensive easily available alternative stimulant. Further research is required to demonstrate its effectiveness and potential side-effects. Two studies tested mixed modality approaches for sleep disturbance (presumably consistent with ISWR) in older people with dementia. One level 2 study118 in nursing home residents (the majority with dementia) tested a short (5-day) mixed modality intervention (increased daytime sunlight exposure, increased physical activity, structured bedtime routine, and decreased nighttime noise and light) decreased daytime sleeping. Another level 1 study116 in community-dwelling dementia patients tested an 8-week mixed modality intervention (combining light exposure, exercise, sleep scheduling, and sleep hygiene) which decreased nighttime awakenings, decreased total wake time, decreased daytime sleepiness and decreased symptoms of depression. A Level 4 study133 in children with moderate to severe mental retardation who had failed prior medication/behavior treatment for sleep disturbance, combined bright light exposure (for 8 months) with a behavioral program, and found that 5 out of 14 patients responded to treatment with improvement in nocturnal and 24-hour sleep. 4.0 SUMMARY AND FUTURE RESEARCH Basic science developments have outpaced research in the development of clinical interventions for the treatment of CRSDs. A foundation for understanding of the pathophysiology of CRSD has been built by the discipline of circadian rhythm science that now extends from molecular biology to behavior. However, sound clinical practice must be based on both a scientific understanding of pathophysiology as well as empirical evidence derived from clinical application, ideally from well-designed clinical trials. It is in the area of clinical application that future advances are sorely needed. In what follows we outline areas for future development for each aspect of the CRSDs. 4.1 Molecular Genetics of CRSD Further research in this basic science area is likely to bring important insights into the mechanisms of CRSDs but the research is in its early stage and does not yet have clinical application. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1454 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al 4.4 Advanced Sleep Phase Disorder Because there is no strict definition of how advanced the sleep schedule needs to be in order to qualify as pathologic, current diagnosis depends on the degree of difficulty a patient experiences with conforming to a desired sleep schedule. It would be helpful if future research characterized the complaints associated with this diagnosis in terms of actual sleep times, sleep schedules and other subject characteristics (such as employment status). Further research is required regarding the efficacy and practicality of phase-advance chronotherapy for patients with ASPD. Treatment of ASPD (or presumed ASPD) at this time consists exclusively of evening light therapy achieving overall conflicting results except for subjective improvement. In future research, subjects should be screened to meet standard ICSD-2 criteria and consistent use of established circadian phase markers. Comparisons should be made between standard intensity and durations of treatments. Systematic measures of treatment compliance should be assessed. The safety and treatment benefits of blue light, such as reduction in the amount of exposure time required to achieve treatment effects, should be explored. The utility of melatonin administration in the treatment of putative ASPD should be studied in large randomized, controlled, clinical trials. 4. 4.7 Irregular Sleep-Wake Rhythm Disorder 5. It is important that future studies of ISWR patients (such as elderly dementia patients) characterize them according to formal sleep diagnostic criteria. This will enable the development of a body of knowledge describing the effectiveness of clinical treatments for patients with specific clinical characteristics. While there have been no studies examining prescribed sleep/wake scheduling per se, some of the mixed modality treatments116,118 included structuring the sleep/wake schedule as part of their treatment protocols. Although abnormalities in both circadian phase and amplitude may underlie the other CRSDs, diminished circadian amplitude is often hypothesized to be especially important in ISWR. Consequently, numerous studies have attempted to treat inferred ISWR by structuring and reinforcing relevant circadian time cues (zeitgebers) in order to increase the amplitude of the circadian cycle. These interventions have included daytime light exposure, melatonin supplementation, and mixed modality treatments, typically combining daytime light exposure with behavioral interventions, such as sleep/wake scheduling and increasing daytime activity. Bright light exposure during the day has had modest effects on the consolidation of sleep and wake in nursing home patients with Alzheimer disease (AD) and associated ISWR. More data are needed to support the effectiveness of this treatment, as well as information regarding the most efficacious timing of light exposure. Current data do not support the use of melatonin for treating ISWR, at least in association with AD. However, the efficacy of smaller doses of melatonin and emerging melatonin receptor agonists has yet to be determined. More research is needed in the area of mixed modality approaches to determine if such treatment approaches might be more efficacious than the use of light alone. There is great need for rigorous, wellcontrolled clinical trials of hypnotic treatments for sleep disturbance in demented patients to fill a serious and continuing gap in our knowledge. There is also a great need to conduct carefully controlled clinical trials of the efficacy of stimulant medications, such as modafinil in AD patients. A foundation for understanding the pathophysiology of DSPD, ASPD, FRD, ISWR, JLD, and SWD has been built on the principles of circadian rhythm science, and these principles have pointed the way to rational clinical interventions. Future emphasis should be placed on clinical trials utilizing formal (criteria based) diagnostic categories that can translate circadian scientific principles into practice with “real” patients. 4.5 Delayed Sleep Phase Disorder The etiology of DSPD is unknown, and it is unclear whether this is a manifestation of intrinsic pathology or a socially reinforced sleep-wake schedule that can be readily modified if circumstances require it. Future research should attempt to sort out the contributions of these factors to research participants’ delayed sleep schedules. Even though a prescribed sleep schedule (chronotherapy) is a reasonable treatment for DSPD, there are no controlled clinical trials documenting its efficacy and safety. Thus future research should be conducted to determine these issues. Although the evidence is limited, light exposure treatment, timed to advance rhythms (based on the light PRC) appears to be a reasonable and effective intervention for DSPD. In the clinical context, compliance may be a significant problem. Although there is strong evidence that melatonin, timed to promote a corrective phase advance, is an effective treatment for DSPD, further study is required to determine the optimal parameters for scheduling and dosing. Finally, future research on promoting sleep with hypnotic medication and promoting alertness with stimulant medication should be considered. 4.6 Free-Running Disorder REFERENCES Although appropriately timed bright light exposure and melatonin administration have been shown to be effective, there are few treatment studies of free-running disorder CRSD among sighted individuals because of the rarity of the condition. Appropriately timed melatonin in doses from 0.5 mg to 10 mg have been shown to entrain totally blind people who have FRD. The effective dose may be even less than 0.5 mg (the dose that approximates a physiological plasma concentration). Treatment must be sustained or relapse will occur. Entrainment may not occur for weeks or months after initiating treatment, depending on the phase of the patient’s rhythm when treatment is started and the period of the patient’s free-running rhythm. There are limited data on the use of SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 hypnotic medications to promote sleep and on stimulant medications to enhance alertness. 1. 2. 3. 1455 Sack, R, Auckley, D, Auger, RR, et al. Circadian Rhythm Sleep Disorders: Part I, Basic Principles, Shift Work and Jet Lag: An American Academy of Sleep Medicine Review. Sleep 2007;30:1460-83. Sack, R, Auckley, D, Auger, RR, et al.,. Circadian Rhythm Sleep Disorders: Part II, Advanced Sleep Phase Syndrome, Delayed Sleep Phase Syndrome, Free-running Type, and Irregular Sleep Wake Disorder: An American Academy of Sleep Medicine Review Sleep 2007;30:1484-1506 Levels of Evidence. Oxford Centre for Evidence Based Medicine Web site. Available at: http://www.cebm.net/?o=1011. Accessed June 23, 2007. 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Eventual entrainSLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1458 Practice Parameters for the Clinical Evaluation of CRSD—Morgenthaler et al CIRCADIAN RHYTHM SLEEP DISORDERS Circadian Rhythm Sleep Disorders: Part I, Basic Principles, Shift Work and Jet Lag Disorders An American Academy of Sleep Medicine Review Robert L Sack, MD1; Dennis Auckley, MD2; R. Robert Auger, MD3; Mary A. Carskadon, PhD4; Kenneth P. Wright Jr, PhD5; Michael V. Vitiello, PhD6; Irina V. Zhdanova, MD7 1 Department of Psychiatry, Oregon Health Sciences University, Portland, OR; 2Cleveland, OH; 3Mayo Clinic Sleep Disorders Center, Mayo Clinic, Rochester, MN; 4Dept. Psychiatry & Human Behavior, Warren Alpert Medical School of Brown University, Providence, RI; 5Department of Integrative Physiology, University of Colorado, Boulder, CO; 6Psychiatry and Behavioral Sciences, University of Washington, Seattle, WA; 7Department of Anatomy and Neurobiology, Boston University, Boston, MA Objective: This the first of two articles reviewing the scientific literature on the evaluation and treatment of circadian rhythm sleep disorders (CRSDs), employing the methodology of evidence-based medicine. In this first part of this paper, the general principles of circadian biology that underlie clinical evaluation and treatment are reviewed. We then report on the accumulated evidence regarding the evaluation and treatment of shift work disorder (SWD) and jet lag disorder (JLD). Methods: A set of specific questions relevant to clinical practice were formulated, a systematic literature search was performed, and relevant articles were abstracted and graded. Results: A substantial body of literature has accumulated that provides a rational basis the evaluation and treatment of SWD and JLD. Physiological assessment has involved determination of circadian phase using core body temperature and the timing of melatonin secretion. Behavioral assessment has involved sleep logs, actigraphy and the MorningnessEveningness Questionnaire (MEQ). Treatment interventions fall into three broad categories: 1) prescribed sleep scheduling, 2) circadian phase shifting (“resetting the clock”), and 3) symptomatic treatment using hypnotic and stimulant medications. Conclusion: Circadian rhythm science has also pointed the way to rational interventions for the SWD and JLD, and these treatments have been introduced into the practice of sleep medicine with varying degrees of success. More translational research is needed using subjects who meet current diagnostic criteria. Keywords: Circadian rhythm sleep disorders Citation: Sack RL; Auckley D; Auger RR; Carskadon MA; Wright KP; Vitiello MV; Zhdanova IV. Circadian rhythm sleep disorders: Part I, basic principles, shift work and jet lag disorders. SLEEP 2007;30(11):1460-1483. 4.2 Literature Search 5.0 Circadian Rhythm Biology 5.1 General Principles 5.2 Assessment Strategies Based on Basic Circadian Science: Circadian Phase Markers 5.3 Assessment Strategies Based on Behavioral Science 5.3.1 Sleep Logs and Diaries. 5.3.2 Actigraphy 5.3.3 The “Morningness -Eveningness Questionnaire” (MEQ). 5.4 Treatment of CRSDs Based on Circadian Rhythm Science 5.4.1 Prescribed Sleep Scheduling 5.4.2 Circadian Phase Shifting with Timed Light Exposure 5.4.3 Circadian Phase Shifting with Timed Melatonin Administration. 5.4.4 Other Phase-Shifting Treatments 5.4.5 Symptomatic Treatment: Counteracting Insomnia 5.4.6 Symptomatic Treatment: Counteracting Excessive Sleepiness 6.0 Shift Work Disorder 6.1 Diagnostic Issues 6.2 Risk Factors 6.2.1 Age 6.2.2 Gender 6.2.3 Timed Light Exposure 6.2.4 Familial (genetic) Predisposition 6.3 Assessment Tools 6.3.1 Sleep Logs and Diaries 6.3.2 The “Morningness-Eveningness Questionnaire” TABLE OF CONTENTS (Section numbers run consecutively through Parts I and II) 1.0 Introduction 2.0 Definition and Overview of Circadian Rhythm Sleep Disorders 2.1 Classification 2.2 Prevalence 3.0 The Questions Addressed in this Review 4.0 Methods 4.1 Inclusion and Exclusion Disclosure Statement This is not an industry supported study. Dr. Sack has received research support from GlaxoSmithKline, Takeda, and Cephalon and has consulted for Minimitter Company. Dr. Auckley has received research support from Invacare and TAP Pharmaceuticals. Dr. Carskadon has received research support from Evotec and Cephalon and has participated in speaking engagements for World Class and Cephalon. Dr. Wright has received research support from and has participated in speaking engagements for Cephalon and Takeda, and has consulted for Takeda. Dr. Vitiello is on the speakers bureau for Takeda. Drs. Auger and Zhdanova have indicated no financial conflicts of interest. Submitted for publication August, 2007 Accepted for publication August, 2007 Address correspondence to: Standards of Practice Committee, American Academy of Sleep Medicine, One Westbrook Corporate Center, Suite 920, Westchester IL 60154, Tel: (708) 492-0930, Fax: (780) 492-0943, E-mail: [email protected] SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1460 CSRD Review Part I—Sack et al 6.3.3 Actigraphy 6.3.4 Polysomnography 6.3.5 Phase markers 6.3.5.1 Core body temperature rhythm 6.3.5.2 Melatonin rhythm 6.4 Treatment 6.4.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling 6.4.2 Circadian Phase Shifting 6.4.2.1 Timed light exposure 6.4.2.2 Timed melatonin administration 6.4.2.3 Promoting sleep with hypnotic medication 6.4.2.4 Promoting alertness with stimulant medication 7.0 Jet Lag Disorder 7.1 Diagnostic Issues 7.2 Risk Factors 7.2.1 Age 7.2.2 Gender 7.2.3 Light Exposure 7.2.4 Familial (genetic) Predisposition 7.2.5 Miscellaneous Risk Factors 7.3 Assessment Tools 7.3.1 Questionnaires 7.3.2 Actigraphy 7.3.3 Polysomnography 7.3.4 Phase Markers 7.4 Treatment 7.4.1 Prescribed Sleep Scheduling 7.4.2 Circadian Phase Shifting 7.4.2.1 Timed light exposure 7.4.2.2 Timed melatonin administration 7.4.2.3 Promoting sleep with hypnotic medication 7.4.2.4 Promoting alertness with stimulant medication 7.4.2.5 Miscellaneous 8.0 Discussion an imposed or voluntary shift in the timing of sleep exceeds the limits of circadian adaptation, misalignment occurs and generates a constellation of symptoms that characterize a disorder. However, this grouping of SWD and JLD together is not meant to imply that endogenous factors (such as individual differences in the ability to sleep at an unfavorable circadian phase) do not contribute to SWD and JLD. The second paper will deal with disorders that are thought to be more intrinsic; that is, involving a problem with the circadian system itself (although these disorders may, in turn, be influenced by exogenous factors). Specifically, these disorders include advanced sleep phase disorder (ASPD), delayed sleep phase disorder (DSPD), free-running disorder (FRD), and irregular sleepwake rhythm (ISWR). These reports will be accompanied by practice recommendations formulated by the AASM Standards of Practice Committee. 2.0 DEFINITION AND OVERVIEW OF CIRCADIAN RHYTHM SLEEP DISORDERS 2.1 Classification Major progress is being made in understanding the biology of circadian rhythms, but in clinical practice, classification remains based primarily on criteria related to a constellation of symptoms, at times supplemented by standardized questionnaires and laboratory tests. There are six distinct CRSDs currently recognized in the International Classification of Sleep Disorders (ICSD-2),1 namely: 1) delayed sleep phase type, 2) advanced sleep phase type, 3) irregular sleep-wake phase type, 4) free-running type, 5) jet lag type, and 6) shift work type. The ICSD-2 also recognizes CRSDs secondary to medical conditions and drug or substance abuse, as well as a general category, CRSD Not Otherwise Specified (NOS). In order to be consistent with the International Classification of Diseases, the clinical entities are classified as Type, but are equivalent to the more commonly employed labeling as disorders or syndromes with the associated abbreviations; for example, delayed sleep phase disorder (DSPD). According to the ICSD-2,1 “The essential feature of CRSDs is a persistent or recurrent pattern of sleep disturbance due primarily to alterations in the circadian timekeeping system or a misalignment between the endogenous circadian rhythm and exogenous factors that affect the timing or duration of sleep.” Thus, either exogenous or endogenous factors (and often both) can contribute to the misalignment between the timing of internal circadian rhythms and the desired (from the patient’s perspective) or required (from the scheduling demands of society) time for sleep. The diagnostic criteria include “impairment,” e.g., “social, occupational, or other.” While there may be a correlation between the degree of misalignment and the symptom burden, such is not always the case. Some individuals appear to have phase tolerance;2 that is, their sleep is relatively unaffected by circadian misalignment; others may be very sensitive. The diagnosis also requires that the disorder not be “better explained” by another primary sleep disorder. This criterion is very important clinically; for example, a complaint of sleepiness in a night shift worker should not overlook the possibility of obstructive sleep apnea or some other primary sleep disorder. 1.0 INTRODUCTION This is the first of two articles authored by an American Academy of Sleep Medicine (AASM) Task Force charged by the Standards of Practice Committee with reviewing the scientific literature on the evaluation and treatment of circadian rhythm sleep disorders (CRSDs), employing the methodology of evidence-based medicine. To this end, the Task Force formulated a set of specific questions relevant to clinical practice, extensively searched the medical literature, abstracted the core findings, and graded the quality of the evidence. From this process, an evidence table was constructed (available online at http://www.aasmnet. org/). In these two review articles, we provide a summary of the evidence gleaned through this process, and place the evidence regarding clinical issues in the context of current circadian science. Because of the large volume of relevant scientific literature, the Task Force divided the report into two papers. In the first paper, we review the circadian science concepts and research strategies that have provided the framework for clinical investigation. We then report on the accumulated evidence regarding shift work disorder (SWD) and jet lag disorder (JLD). We grouped SWD and JLD together because, in both of these disorders, the circadian system functions adequately under usual circumstances, but when SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1461 CSRD Review Part I—Sack et al Table 1—Clinical Questions Addressed in the Review Clinical Questions Observations promoting questions Risk Factors Is age a risk factor for developing a CRSD? Basic research suggests that the circadian system undergoes major changes over the course of the life cycle. Is gender a risk factor for developing a CRSD? Gender may be a significant risk factor for CRSDs, given the interaction between the circadian and reproductive systems, including the menstrual cycle. Gender could be also an important risk factor because of employment patterns or childcare duties. Is insufficient, excessive, or inappropriately timed light exposure a risk factor for developing a CRSD? Because sunlight is the most important circadian time cue in humans, it is logical to ask whether the intensity, duration or timing of light exposure is a risk factor for CRSDs. Is there a familial (genetic) predisposition for developing a CRSD? Many patients with CRSDs report family members with similar problems. Furthermore, recent advances in molecular biology have identified “clock genes” that could be involved in the pathophysiology of CRSDs. Assessment Tools (using questionnaire data and not clinical evaluation), 32.1% of night workers and 26.1% of rotating workers met the minimal criteria for SWD.3 There are almost no prevalence data for the other CRSDs. In one random telephone survey,4 seven people out of 1525 contacted had sleep log patterns similar to DSPD, but just one actually met diagnostic criteria for DSPD after interview. The proportion of patients who are diagnosed with a CRSD in current sleep disorders medicine clinics is quite small compared to other diagnostic categories.5,6 In a review of one clinic’s experience, Dagan5 found that DSPD was the most common CRSD diagnosis (83%), followed by free-running disorder (12%). ASPD and ISWR were very rarely diagnosed, accounting for less than 2% of the CRSD patients. On the other hand, the number of patients presenting to a clinic may be quite different from the prevalence in the population. Patients with CRSDs may not recognize that their problem has a physiological basis, or may not know that medical help is available. How useful is a sleep log (diary)? Sleep-wake diaries (sleep logs) are consistently recommended as a method for evaluating sleep schedules in CRSD patients. 3.0 THE QUESTIONS ADDRESSED IN THIS REVIEW How useful is actigraphy? The ICSD-2 diagnostic criteria for most CRSDs require that abnormalities in the timing of the habitual sleep pattern be documented with either sleep logs or actigraphy for seven days or more.1 How useful is the MEQ in clinical practice? The Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ) developed by Horne and Ostberg in 19767 has become a widely employed instrument to classify individuals with extreme circadian tendencies (“larks” and “owls”). In order to focus the review, the Task Force, in communication with the Standards of Practice Committee of the AASM, constructed questions drawn from common clinical concerns in the evaluation and treatment of CRSDs. Table 1 lists the specific questions (first column) followed by one or more considerations that prompted the question. Is a PSG necessary in the clinical management of a CRSD? Polysomnography (PSG) is considered the “gold standard” for sleep assessment. In some of the research studies we reviewed, PSG, and in a few instances, multiple sleep latency tests (MSLTs) have been employed. When might it be useful (or necessary) to assess circadian phase and/or amplitude using a marker such as core body temperature (CBT) or melatonin? Methods have been refined that can determine circadian phase (circadian time [CT]) in humans. Treatment Is prescribed sleep/wake scheduling safe and effective? Chronotherapy was the first recognized treatment for a CRSD and can be considered an example of prescribed sleep scheduling, based on a hypothesized circadian mechanism. Another example is prescribed napping proposed as a countermeasure for night workers. Is timed light exposure safe and effective? Is timed melatonin administration safe and effective? Inasmuch as CRSDs involve a misalignment of the circadian system with the preferred sleep schedule, can this be corrected by circadian phase shifting? Are sleep-promoting medications safe and effective? Are wakefulness-promoting medications safe and effective? Insomnia can be one of the symptoms of a CRSD. Excessive sleepiness can be one of the symptoms of CRSDs. It should be noted that an unconventional sleep schedule does not in itself qualify as a CRSD. If the timing of sleep is congruent with the timing of the circadian sleep propensity rhythm (the two rhythms are synchronized), and there is no symptomatic burden or disability, then there is no basis for a CRSD diagnosis. Likewise, if a patient has insomnia regardless of when he/she sleeps, then a diagnosis of insomnia and not a CRSD should be considered. Although we have divided these reports into exogenous and endogenous disorders, we recognize that CRSDs can involve a mixture of etiological factors. For example, it has been suggested that the greater tendency for teenagers and young adults to have DSPD may be due to some alteration of the circadian system (such as a lengthening of the intrinsic circadian period—possibly secondary to hormonal influences), as well as peer-reinforced beSLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 havior patterns such as staying up late and “sleeping in.” It is also possible that tolerance to shift work or jet travel may depend on a mixture of exogenous and endogenous factors; for example, it has been suggested that night work and westward flight may be easier for evening types (“owls”) because of their stronger natural propensity to delay their circadian rhythms. 2.2 Prevalence The prevalence of CRSDs is unknown, although, if one takes into account the large number of people who do shift work or fly, it must be high. There are very few community based epidemiological studies of CRSDs. According to the only study that combined formal diagnostic criteria with an epidemiologic sample 1462 CSRD Review Part I—Sack et al Table 2—Search Strategy and Results Search Term(s) Sleep Disorders, Circadian Rhythm Chronobiology Disorders Work Schedule Tolerance, AND Sleep Jet Lag Syndrome Delayed Sleep Phase Syndrome Advanced Sleep Phase Syndrome Irregular Sleep-Wake Disorder Non–24-Hour Sleep-Wake Disorder Chronotherapy combined with Sleep Disorders Phototherapy combined with Sleep Disorders Melatonin combined with Sleep Disorders Blindness combined with Sleep Disorders Morningness Eveningness Total 436 131 687 119 111 26 0 2 35 127 254 44 89 2084 *Found in an iterative search strategy (see text) 4.2 Literature Search 4.0 METHODS We searched MEDLINE through October 2006 (using the search terms listed in Table 2) to identify citations of potential relevance for this review. The most relevant search term, Sleep Disorders, Circadian Rhythm, became a MESH heading in the year 2000, and the search term, Chronobiology Disorders, became a MESH heading in 2001. Several CRSDs are not yet included in the MESH headings list. Consequently, to identify relevant articles, especially those published prior to 2000, the terms were searched both as MESH headings and as keywords. Also, broader search terms were used and then limited by including sleep as a search co-term. An iterative process was used to remove duplicates; that is, as each term was searched, only articles that had not been previously identified were added to the citation list. In addition, the bibliographies of review articles were examined by Task Force members in order to find articles that were missed in the initial search. After this large set of potentially relevant citations was identified, the titles and abstracts were reviewed by at least two members of the task force who voted for or against inclusion in a final set of articles to be reviewed in more detail and scored (see below). When the two reviewers were in disagreement, the Chair of the Task Force (RLS) acted as a tiebreaker. Each article was abstracted either by a task force member or a paid professional. Each abstract contained four essential items that were placed in a PICO evidence table; namely, 1) A description of the Patient or Problem that was addressed, 2) The Intervention that was made, 3) A Comparison intervention (if necessary) and 4) The Outcome(s). These abstracts are posted in an evidence table on the AASM website: www.aasmnet.org/ In addition to being abstracted, the studies were graded using the Oxford System for Evidence-Based Medicine8 (http://www. cebm.net/index.aspx?o=1025). See Table 3. 4.1 Inclusion and Exclusion. To address these questions, the medical literature was searched for studies of patients with a presumptive or diagnosed CRSD, and an evidence table constructed. Searches were limited to articles published in the English language involving human subjects. Abstracts, theoretical papers and editorials were excluded. Review articles were excluded from the evidence table, but have been incorporated into this report where appropriate for background. Because unequivocal cases of ASPD and FRD are quite rare, single case reports were accepted for these categories; otherwise, studies were required to include at least eight subjects. We did not include studies of disorders that may have a circadian component but are not considered CRSDs; e.g., restless legs syndrome, seasonal affective disorder (winter depression), and extended duty/acute sleep deprivation. Also, we did not review studies of treatments that might affect circadian rhythms if the study did not aim to correct a circadian abnormality (e.g., melatonin administration for psychophysiological insomnia). No age range was imposed; in other words, we included studies that involved children, young adults, and older adults. Some of the studies were used as evidence on more than one relevant question; i.e., risk, assessment, and treatment. We also reviewed studies of simulated SWD or JLD and included them in the evidence table if they provided evidence for important principles that could be applied clinically. These studies recruited subjects without a clinical diagnosis who participated in a phase shifting protocol designed to simulate a clinical condition. Given the constraints of space, these studies are summarized in the text, and not described in detail. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 Number of Citations* 1463 CSRD Review Part I—Sack et al Table 3—Levels of Evidence Adapted from Oxford Centre for Evidence-Based Medicine (May 2001) clock dependent alerting process during the waking hours. Consequently, attempting sleep at the “wrong circadian phase” (during the “circadian day”) undermines sleep quality and shortens its duration because of the competing circadian arousal process. The shortened sleep duration may, in turn, lead to an accumulation of homeostatic sleep drive. Level Risk/ Assessment Treatment 1 Validating1 cohort with well-validated reference standards2 High quality randomized controlled trial (RCT) on wellcharacterized subjects or patients 2 Smaller or “exploratory” cohort study or one that has incompletely validated reference standards2 Cohort study or flawed clinical trial (e.g., small N, blinding not specified, possible non-random assignment to treatment, incompletely validated reference standards2) 5.2 Assessment Strategies Based on Basic Circadian Science: Circadian Phase Markers 3 Case control study or cross-sectional survey Case control study 4 Case series (and poor quality cohort and case control studies) Case series (and poor quality cohort and case control studies) One of the important strategies useful in circadian science is to be able to know “what time it is in the brain”: in other words, to determine, at various times, the phase of the circadian cycle. To that end, major efforts have been made to develop markers of circadian phase suitable for human investigation; for example, the phase and amplitude of the core body temperature (CBT) or the melatonin rhythm. These markers can be thought of as “the hands on the clock.” Circadian phase markers are beginning to be used as assessment tools to detect circadian timing abnormalities clinically as the barriers of inconvenience and expense are being lowered. One can, in principle, employ any physiological variable that is modulated by SCN output, provided that the evoked influences on the rhythm (masking) are factored out. The sleep-wake cycle itself is a rough indicator of circadian phase, but it is strongly influenced by homeostatic sleep drive, as well as many other factors that obscure or “mask” the underlying circadian signal. Notwithstanding, it has been shown that wake up time provides a fair estimate of circadian phase in subjects who are allowed to sleep on a “free schedule,” but entrained to a 24-h day.20,21 Historically, the core body temperature (CBT) rhythm has been used more extensively than any other circadian phase marker, but like sleep, the circadian signal from the CBT rhythm can be easily masked by activity, food intake, and sleep. Consequently, valid estimates of circadian phase derived from the CBT rhythm require that a subject be kept awake, at bed rest, and fed equally distributed small meals for at least 24 hours—the “constant routine protocol.”22 This technique has been useful for research, but seems unsuitable for clinical use. As an alternative to the constant routine, masking effects on CBT can be minimized by mathematical adjustments to the temperature rhythm,23 but the magnitude of the adjustment varies according to circadian phase.24 The timing of melatonin secretion by the pineal gland has become an increasingly popular strategy for determining circadian phase. This technique has been facilitated by the availability of immunoassays that are sufficiently sensitive and specific so that concentrations of melatonin can be measured in plasma or saliva; or its metabolite, 6-sulphatoxy melatonin (aMT6s) in urine. The transition from low, daytime secretion to robust nocturnal secretion, the “melatonin onset” provides a high-resolution marker of circadian phase and is relatively convenient because serial sampling can be done in the evening, at least for subjects who are normally entrained;25 however, the entire melatonin profile, or other points on it (e.g., midpoint of secretion) can also be used as phase markers. Melatonin secretion is suppressed by light exposure (a masking effect), so that samples need to be obtained under dim light conditions, and thus the procedure is often termed the dim light melatonin onset (DLMO). It has also been reported that posture26,27 and drugs (such as beta-blockers, NSAIDS, and caffeine) may influence melatonin levels and thus may mask, to some degree, the melatonin rhythm. 28-31 1. Validating studies test the quality of a specific diagnostic test, based on prior evidence. 2. Reference standards: PSG, sleep logs, actigraphy, phase markers, validated self-reports. The Oxford system defines four levels of evidence, and appends each level with an “a” if the evidence is based on a systematic review, or a “b” if it refers to a single study. Because we did not find any systematic reviews (only individual reports), we dropped the “b” and indicated only the numerical level of evidence. Papers that were considered important background citations are included in the bibliography without an evidence grade. for the entraining effects of light.13,14 These novel nonvisual circadian photoreceptors, which contain the photopigment melanopsin, are most sensitive to blue wavelength light; thus blue light exposure may be the most efficient wavelength to shift the circadian system and suppress melatonin. Based on these discoveries, light treatment devices that are enriched with blue light are now being tested.15 Although for the mammalian circadian system, blue light exposure of the ganglion cells is important, there appears to be some redundancy in the circadian photoreceptive system, such that the rods and cones also influence the circadian response to light. In any case, ordinary white light fixtures of sufficient intensity can produce phase shifts equal to blue light. Nonphotic time cues (e.g., scheduled sleep and activity) may have some influence on circadian timing, but their potency, compared to the solar light/dark cycle, remains to be defined and appears to be relatively weak. Because people ordinarily sleep at night in a dark space with eyes closed, the sleep/wake schedule indirectly influences circadian rhythms. In fact, Burgess and Eastman16 have recently shown that manipulations of sleep duration (short nights [6 h] or long nights [9 h]) can produce phase shifts, presumably by gating exposure to ambient light. The effect of environmental time cues on the circadian system depends on the timing of their occurrence relative to the endogenous circadian cycle. For example, (in a normally entrained individual) light exposure in the morning around dawn resets the pacemaker to an earlier time, while light exposure in the evening around dusk resets the pacemaker to a later time. These time (phase) dependent effects of environmental cues on the circadian system can be plotted as a phase response curve (PRC).17 The circadian system is most sensitive to light during the biological night, when humans normally sleep, and is least sensitive to light about midday recently (reviewed by Duffy and Wright).18 Thus, in circadian rhythm biology, the timing of an intervention (for example, prescribed bright light exposure) can be as important (or more important) than the intensity (dose). The interactions between the homeostatic and circadian mechanisms for sleep regulation are helpful in explaining much of the symptomatology of CRSDs. According to the opponent process model of sleep regulation,19 the circadian system generates a 5.0 CIRCADIAN RHYTHM BIOLOGY 5.1 General Principles In order to put the clinical research into the appropriate context, we felt it was important to review, more generally, the current concepts and experimental strategies used in human circadian rhythm research. A full introduction to circadian rhythm biology can be found in a recently published textbook9 and is beyond the scope of this paper. In the last decade, breakthroughs have been made in understanding the intracellular protein transcriptional feedback mechanisms that generate circadian rhythms. These discoveries are just beginning to reach the clinical arena as genetic mechanisms are being investigated as possible etiological factors in some CRSDs. These studies are reviewed in some detail in Part II of this report. Before these advances at the molecular level, it was well documented that mammalian circadian rhythms were generated within the neurons of the suprachiasmatic nucleus (SCN) of the hypothalamus. Output signals (efferents) from the SCN not only modulate daily rhythms in sleep and alertness, but also the rhythms of core body temperature and the secretion of certain hormones such as melatonin and cortisol. It was also well established that, in most humans (reviewed by Dijk and Lockley),10 the intrinsic rhythm of the clock is slightly longer than 24 hours, so that precise synchronization to a 24-hour day (entrainment) depends on exposure to environmental time signals (zeitgebers)—most importantly, the solar light/dark cycle. In the absence of timing signals (e.g., sighted subjects kept in temporal isolation), or light exposure (e.g., totally blind subjects), circadian rhythms typically “free-run” on a non–24-hour cycle, expressing the intrinsic circadian (circa meaning about and dian meaning day) period of the clock. Therefore, maintaining normal entrainment is a dynamic process that depends on regular adjustments of the circadian pacemaker via exposure to the relevant environmental time cues, most importantly the solar lightdark cycle. Recently, non-rod, non-cone photoreceptors in the ganglion cells of the retina have been identified11,12 as especially important SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1464 CSRD Review Part I—Sack et al SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 When both CBT (using constant routine conditions) and DLMO have been assessed concurrently as phase markers, the correlation is usually high.32,33 For example, in a phase shifting study using bright light, Shanahan and Czeisler33 found the correlation between the two phase markers to be 0.97 (P <0.0001; N = 23). Klerman, et al.34 measured circadian phase in a timeisolated environment in 13 subjects on three occasions, spaced five days apart, and found that the standard deviation, using CBT data, was 0.78 h; using cortisol data, 0.65 h; and using melatonin data, it ranged from 0.23 to 0.35 h (for the eight different analysis methods). In summary, melatonin was a much more stable phase marker than CBT. Benloucif et al.35 also found melatonin to be a more stable phase marker than CBT, although the experimental conditions were not so rigidly controlled, and the CBT was estimated by mathematical de-masking, not a constant routine. These findings provide strong support for the melatonin profile as the most stable, and therefore presumably the most accurate, currently available marker for circadian phase. Because of its convenience, sensitivity, and validity, the DLMO appears to be on the threshold for clinical application. A consensus on the methodology of the procedure would facilitate its development as a clinical tool; for example, standardizing the minimum frequency of sampling, the lighting conditions required, and the definition of the “melatonin onset” for both plasma and saliva. Norms could then be developed. Almost by definition, a circadian rhythm sleep disorder involves an abnormality in the timing of sleep relative to the optimal circadian phase for sleep. The relationship between the timing of sleep and the circadian phase (estimated by a circadian marker) can be quantified as the interval (phase angle) between the two rhythms. To date, only a few studies have attempted to measure phase angle abnormalities in CRSDs; for example, Uchiyama et al. found a delayed sleep propensity in DSPD patients relative to the phase of the circadian pacemaker as measured by the melatonin profile.36 5.3 Assessment Strategies Based on Behavioral Science In addition to circadian biological science, circadian rhythm studies have utilized some behavioral assessment techniques, also used in other sleep disorders, but especially relevant to CRSDs. 5.3.1 Sleep Logs and Diaries As mentioned above, sleep-wake diaries (sleep logs) are consistently recommended as a method for evaluating sleep schedules in CRSD patients; however, there are no widely accepted, standardized sleep logs, and investigators and clinicians often construct their own. Sleep logs have apparent face validity and can provide data on qualitative as well as quantitative aspects of sleep. A recent large-scale clinical trial (described below)37 used electronic diaries to assess sleepiness during the night shift (sleepiness, mistakes, unintentional and intentional sleep episodes, accidents, or near accidents), sleepiness during the commute home (unintentional sleep episodes, accidents, or near accidents) and sleep efficiency during the daytime following a night shift. Such diary techniques, if adapted for clinical practice, could help to document excessive sleepiness and clinical significance of the sleepiness reported by SWD patients. 1465 CSRD Review Part I—Sack et al Table 4—Aspects of Circadian Theory and the Correlation (r) between MEQ Score and Objective Phase Markers in Unaffected, Healthy Individuals Aspect of Theory Simulated nightshift/ shift work Diurnal Preference/age Endogenous oscillator/ overt circadian rhythms Reference Study Population Study Type Phase Marker Baehr, 2000 172 adults (25.2 ± 5.3 yrs) Griefahn, 2002 34 males (22.3 ± 3.1 yrs) Other* Const. Rtn. Martin, 1998 Mitchel, 1997 Duffy, 2002 Other Other Const. Rtn. Tmin Tmin (main study) DLMO (main study) Tmin Tmin Tmin (older adults) Tmin (young adults, previously reported) 35 adults (26.3 ± 6.2 yrs) 32 adults (24.7 ± 4.6 yrs) 13 adults (67.4 ± 3.2 yrs) Griefahn, 2002 51 adults (21.8 ± 2.6 yrs) Martin, 2002 Roemer, 2003 Study 1: 26 adults (18-38 yrs) 34 men (22.2 ± 3.1 yrs) 17 women (20.9 ± 1.1 yrs) Study 2: 57 adults (28.0 ± 10.3 yrs) Laberge, 2000 37 adolescents/adults (14-31 yrs) Duffy, 2001 17 adults (23.5 ± 3 yrs) Const. Rtn. MEQ/Phase Circadian marker (r) -0.520 -0.483 -0.686 -0.459 -0.650 -0.49 -0.76 Other Tmin DLMO DLMO -0.353 -0.607 -0.48 Const. Rtn. Const. Rtn. Other DLMO DLMO DLMO -0.6818 -0.5562 -0.3964 Const. Rtn. Const. Rtn. DLMO Tmin -0.49 -0.60 * Indicates a study design “Other” than Constant Routine The Social Rhythms Metric (SRM), developed by Monk et al.38 was designed to quantify daily social and occupational rhythms; in particular, gauging the regularity of everyday activities. The SRM has been used as a research tool to test hypotheses regarding the effect of social rhythmicity on sleep quantity and quality in affective disorders,39,40 but we found no studies of its use in CRSDs. Although many of the CRSD research studies we reviewed employed sleep logs, we did not find any studies that specifically evaluated their reliability or validity as a clinical assessment tool for CRSDs; therefore, we did not pursue our question of the utility of sleep logs and diaries further (except to mention examples of non-standard methods used in some studies). when sleep is attempted at an unfavorable phase of the circadian cycle. Actigraphy, therefore, would be particularly good for aiding in the diagnosis of delayed or advanced sleep phase disorder, non-24-hour-sleep syndrome and in the evaluation of sleep disturbances in shift workers. It must be remembered, however, that overt rest-activity rhythms are susceptible to various masking effects, so they may not always show the underlying rhythm of the endogenous circadian pacemaker.” Updated Practice Parameters were recently developed (Morgenthaler et al., 2007), and provide further endorsement for actigraphy as a useful clinical tool in the evaluation and the assessment of treatment response in CRSDs. Because actigraphy has been thoroughly addressed in two recent AASM reports, the task force did not systematically review actigraphy, and refers the reader to these published reports (Ancoli-Israel et al., 2003; Morgenthaler et al., 2007). 5.3.2 Actigraphy ICSD-2 diagnostic criteria for most CRSDs require that abnormalities in the timing of the habitual sleep pattern be documented with either sleep logs or actigraphy for seven days or more.1 Actigraphy provides a reasonably accurate estimate of sleep and wakefulness that can be readily obtained over multiple sleep cycles and is thus very useful for the longitudinal assessment of sleep patterns. Indeed, the scientific literature addressing the role of actigraphy in the study of sleep and circadian rhythms was extensively reviewed by an AASM Task Force in 200341 with the subsequent development of Practice Parameters.42 At that time, the Task Force concluded that: 5.3.3 The “Morningness -Eveningness Questionnaire” (MEQ) The MEQ, developed by Horne and Ostberg in 1976,7 contains 19 questions aimed at determining when the respondent’s natural propensity to be active lies during the daily temporal span. Most questions are framed in a preferential manner, in the sense that the respondent is asked to indicate when, for example, he/she would prefer to wake up or start sleep, rather than when he/she actually does. Questions are multiple choice, with each answer assigned a value from 0 to 6. Their sum gives a score ranging from 16 to 86, with lower values corresponding to evening types. More recently, another questionnaire—the Munich Chronotype Questionnaire—has been developed to assess morning and evening preferences43,44; that is, to separate putative “larks” from “owls.”45-48 “The one area where actigraphy can be used for clinical diagnosis is in the evaluation of circadian rhythm disorders. Actigraphy has been shown to be very good for identifying rhythms. Results of actigraphic recordings correlate well with measurements of melatonin and of core body temperature rhythms. Activity records also show sleep disturbance SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1466 CSRD Review Part I—Sack et al The MEQ has become a widely employed instrument to classify circadian tendencies in studies of normal (unaffected) subjects as well as (to some extent) patients. The MEQ score is often assumed to be correlated with core parameters of human circadian organization such as the timing of sleep45,49,50 and possibly endogenous circadian period.51 While mild to moderate preferences in morningness-eveningness may not have clinical significance, extremes of the spectrum may play a role in CRSDs and their associated functional and cognitive impairments. Our search procedure provided a total of 28 studies using the MEQ as an assessment tool. Of these studies, 19 employed the MEQ in unaffected individuals (subjects without a CRSD diagnosis). The remaining nine studies used the MEQ in investigations involving CRSDs. Of the 19 studies using the MEQ in unaffected individuals, 14 used the MEQ, in conjunction with an objective circadian phase marker (e.g., core body temperature, DLMO), in investigations of circadian adaptation to simulated nightshift/shift work,52-54 age differences in diurnal preference,55 and the impact of the endogenous circadian oscillator on overt circadian rhythms.46,47,50-52,5660 As predicted by circadian theory, all studies found a negative correlation between the MEQ score and the objective circadian phase marker; in other words, subjects with a later circadian phase generally scored lower on the MEQ (Table 4). However, Pearson’s correlation coefficients (if available) covered a wide range (r = -0.353 to r = -0.760). While the wide range in correlation coefficients reported between different studies is likely a result of different study populations (e.g., young versus older adults) and different study conditions (e.g., lab versus naturalistic settings), overall, MEQ score appears to be a fair predictor of the endogenous circadian period or phase.Four studies in unaffected individuals used the MEQ with additional measures (e.g., actigraphy, sleep logs, questionnaires) to investigate circadian adaptation to simulated night shift work,61 the effect of age on diurnal preference,49,62 and the relevance of diurnal preference for specific sleep disturbances.63 These studies showed the MEQ score to be correlated with: 1) the ability to adapt to night shift work,61 2) preferred time of exercise,62 3) age (increasing morningness),49 and 4) characteristic sleep disturbances (e.g., difficulty in maintaining sleep in the early morning, morning sleepiness) relative to diurnal preference.63 Studies using the MEQ in investigations involving specific CRSDs will be discussed later in this review. sleep scheduling. Planned napping has also been employed to counteract nighttime sleepiness in night shift workers. 5.4.2 Circadian Phase Shifting with Timed Light Exposure It has been well established that the solar light-dark cycle is the primary environmental time cue for synchronizing the circadian system of most living organisms—plants, animals, and bacteria—to the 24-hour day. At one time it was thought that the human species, with more developed cognitive and social capacities, might be an exception. However, studies with bright light exposure demonstrated robust suppression of melatonin secretion65 as well as phase resetting (shifting) effects on the human circadian system.66,67 These discoveries gave rise to the proposed use of timed light exposure as a treatment for CRSDs. In addition, it was hypothesized that inappropriately timed exposure to natural and artificial light could underlie or exacerbate several CRSDs. In one manuscript, it was reported that light exposure to the skin behind the knee could phase shift the human circadian system,68 but this finding has not been replicated.69,70 Light intensity or illumination levels are often reported in units of lux or watts. Lux is the International System unit of illumination based on the spectral characteristics of human visual photoreceptors, not circadian photoreceptors. One lux is equal to the light exposure received when gazing at a standard candle that is one meter away from the eye. Light intensity (lux) diminishes in proportion to the square of the distance from the source. Watts are the International System unit of power used to indicate the intensity of light in absolute energy units per meter squared. Light of higher intensity generally produces larger effects on the circadian system. Although bright light exposure (300010,000 lux) has been shown to produce robust phase shifts, even modest intensities (50-600 lux) can produce substantial phase shifts if the light is presented to subjects who have been living in a dim light-dark environment.71 Moreover, 3 cycles of exposure to just 12 lux for 6.5 h produced phase shifts.18 In fact, the illuminance level reported to be sufficient to maintain synchronization of the human biological clock to the 24-hour day in these conditions 72 is less than one-thousandth of the intensity that was initially thought to be necessary.73 Exposure history also appears to influence chronobiological responses to light.74-76 Specifically, prior exposure to dim light appears to enhance subsequent melatonin suppression by light. In general, light intensities of >1000 lux are needed to treat CRSDs, although under special circumstances low levels of light may be sufficient in resetting the circadian timekeeping system (see review by Duffy and Wright, 2005).18 Conceivably, exposure to ordinary intensity artificial light at night may have a strong effect on the circadian system if an individual spends most of his/her time indoors. Light exposure does not need to be continuous to influence the circadian system. In fact, alternating exposure to intermittent bright and dim light has been reported to produce almost as much phase shifting as continuous exposure.77 This finding indicates that the phase resetting response to light is greatest in the beginning of the light exposure session, and this property of circadian photoreception may be able to be used to more easily implement light treatment. In summary, there are a number of parameters of light exposure that are important for its phase-shifting effect: intensity, duration, 5.4 Treatments for CRSDs Based on Circadian Rhythm Science We next review the treatment strategies for CRSDs that have been developed based on circadian rhythm science. These interventions fall into three broad categories: 1) prescribed sleep scheduling, 2) circadian phase shifting (“resetting the clock”), and 3) medications that can promote sleep or wakefulness that are used to counteract the symptoms generated by the circadian misalignment and sleep deprivation associated with CRSDs. 5.4.1 Prescribed Sleep Scheduling The term chronotherapy was first coined to describe a treatment for DSPD that involved prescribed scheduling of sleep times according to the newly appreciated characteristics of the human circadian system.64 Devising an optimal schedule for shift workers, based on circadian principles, is another example of prescribed SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1467 CSRD Review Part I—Sack et al wavelength, pattern of exposure (continuous vs. intermittent), circadian phase of the light exposure, as well as light exposure history (reviewed by Duffy and Wright, 2005).18 The precise contribution of each of these variables to the overall phase-shifting effect of light on the circadian timekeeping systems remains to be elucidated. Questions have been raised about the safety of bright light exposure for humans, especially concerning the potential phototoxic effects on the lens and/or the retina. Some early experiments involved “full-spectrum” light sources that included UV spectra, but there is now a consensus that UV spectra are unnecessary for the phase shifting effect of light and should be avoided.78 It has been argued that light sources used for treatment, are less intense than ordinary sunlight and therefore should be safe. However, the use of light treatment in patients using photosensitizing drugs or who have ongoing ocular or retinal pathology may be contraindicated.79 If the goal is to synchronize the circadian system to the desired (or required) sleep schedule, properly timed light exposure, in principle, should be a useful intervention for most of the CRSDs. Also, eliminating (or reducing) the unwanted effects of light on the circadian system, for example wearing goggles to prevent light-induced phase shifting, has been demonstrated in several simulated shift work studies to be effective.80,81 Buxton et al.82 conducted an experiment to gather evidence for a darkness PRC. Except for the scheduled sleep/dark periods, subjects remained awake under constant routine conditions for 64 hours. Circadian phase was determined by serial sampling of melatonin and TSH, and sleep was monitored with PSG. Exposure to sleep and darkness in the morning (09:00–15:00) resulted in phase delays, whereas exposure in the evening (19:00–01:00) resulted in phase advances relative to controls. However, afternoon naps (14:00–20:00) did not affect circadian phase. In other words, not only is the timing of light exposure important, but it appears that the timing of darkness (and/or sleep) may be important as well. One of the biggest drawbacks to timed light exposure (or light avoidance) is the associated inconvenience or expense. To overcome these problems, attempts have been made to integrate bright lights into the work environment or to develop light sources that can be worn like spectacles. Clinical trials of light therapy are discussed later in this report in relation to the specific CRSDs dose-response curve for doses above 3 to 5 mg remains unclear. Recent studies suggest that timing is more important than dose. In fact, one study indicated that a high dose was less effective than a low dose to entrain the circadian system of a blind individual to the 24-h day, possibly because the high dose was active on both the advance and delay portions of the melatonin PRC.86 The phase shifting potency of melatonin relative to light exposure when these two agents are promoting shifts in opposite directions has received little attention. In one study, the combination of evening melatonin (5 mg) and evening bright light (5,000 lux) resulted in no shift; apparently, the phase advance shift by melatonin and the phase delay shift of light canceled each other out.87 There may be some synergistic effect when light and melatonin are used to promote shifts in the same direction. Recently Revell et al.88 demonstrated that a combination of a gradual advancement of the sleep schedule (wake time one hour earlier each morning) combined with bright light upon awakening and melatonin (0.5 or 5 mg) in the afternoon, induced a maximal phase advance while maintaining circadian alignment, suggesting a synergistic effect of the treatments. In addition to its phase shifting effects, melatonin may have some direct soporific effects, especially at higher doses, and especially when administered during the usual wake period.89 This effect could account for some of its benefit in the treatment of SWD and JLD. Although melatonin has not been approved by the FDA as a drug, it is widely available in the United States as a nutritional supplement. Concerns have been raised about the purity of the available preparations, as well as the reliability of stated doses. However, no serious adverse reactions have been attributed to melatonin use to date. Generally available formulations (3 mg) produce blood levels that are “pharmacologic;” that is, typically peaking at a 10-fold higher concentration than physiological blood levels. Formulations that have a GLP (good laboratory practice) stamp can be considered to be the most reliable. Recently, a specific melatonin receptor agonist, ramelteon, has been licensed as a hypnotic in the United States. Animal studies suggest that it has phase shifting effects that are analogous to melatonin,90 but no studies have been reported in humans. Clinical trials of melatonin administration are discussed later in this report in relation to the specific CRSDs 5.4.3 Circadian Phase Shifting with Timed Melatonin Administration 5.4.4 Other Phase-Shifting Treatments Physical activity has been reported to phase shift the circadian clock in animals.91 Timed vigorous exercise has also been tested for its phase shifting effects in humans; the available data suggest that nocturnal exercise prior to the body temperature minimum can induce circadian phase delay shifts92-94 and that timed exercise in the evening can induce circadian phase advance shifts.93 In addition, a combination of morning and afternoon exercise has been reported to advance the circadian clock when subjects were exposed to a shorter than 24-hour day.95 Early studies using daily vitamin B12 administration as a treatment for CRSDs were promising,96,97 suggesting that it had a chronobiologic effect; but a review of clinical response in a larger cohort of patients with a mixture of CRSD diagnoses98 indicated only modest benefit that may have been due to a placebo effect. A double-blind, placebo-controlled, multicenter clinical trial of vitamin B12 for DSPD99 found no difference from placebo. Redman, Armstrong, and Ng83 were the first to show that melatonin administration to animals could entrain free-running rhythms. Subsequently Lewy et al.84 showed that melatonin could shift circadian rhythms in humans in a phase dependent manner. Investigations of the human PRC show that melatonin administration in the morning shifts rhythms later while melatonin administration in the evening shifts rhythms earlier. Thus, the melatonin PRC is about 180 degrees out of phase with the light PRC,85 and therefore can be thought of, in a sense, as a “darkness signal.” It is tempting to speculate that endogenous melatonin secretion at night has some role in the sleep promotion or circadian stability, but its function in humans (if any) remains to be clearly demonstrated. A variety of doses of melatonin have been given to subjects for phase shifting, and the threshold for a chronobiological effect occurs at physiological blood levels (about or below 50 pg/mL). The SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1468 CSRD Review Part I—Sack et al 5.4.5 Symptomatic Treatment: Counteracting Insomnia Conclusion: The formal diagnosis of SWD has rarely been used in research studies. The validity and reproducibility of the AASM diagnostic criteria need testing. The boundary between a normal and a pathological response to the circadian stress of the unnatural sleep schedule associated with shift work remains unclear. In CRSDs, there is a mismatch so that the circadian alerting signal occurs during the desired (or required) time for sleep, thereby generating insomnia, usually manifest as foreshortened sleep. Hypnotic drugs have been tested to counteract unwelcome clock-dependent alerting in patients with CRSDs, and examples will be addressed in regard to specific disorders. 6.2 Risk Factors 6.2.1 Age 5.4.6 Symptomatic Treatment: Counteracting Excessive Sleepiness It has frequently been suggested that shift work becomes more difficult with aging. This hypothesis has been addressed in several ways. Harma, et al (level 4)101 initially found no effect of age on CBT phase-shifting or nighttime sleepiness, but in a later study, found that, after three nights, older workers showed less circadian adaptation and were more sleepy (level 2).102 More recently, Monk et al (level 2),103 in a laboratory study, found that older subjects (67–87 years old) phase-shifted more readily in a delay direction than in an advance direction; in this regard, older subjects were similar to younger subjects. In one large survey, done by the French government, age was associated with a higher frequency of sleep disturbances and hypnotic use which peaked at 52 years (level 4),104 suggesting a “selection effect” (intolerant workers quit their jobs), and then decreased at 62 years (level 2),105 suggesting a “retirement effect;” in other words, senior workers who were intolerant left the work force. A survey of police officers (N=286) supported the suggestion that older shift workers had more difficulty with sleep quality and on-duty sleepiness, however many of the measures failed to reach statistical significance (level 4).106 Conclusion: More data are needed, but the current evidence indicates that advancing age is a risk factor for shift work intolerance. The symptom of excessive sleepiness in CRSDs can be explained in two ways: 1) If circadian misalignment persists, foreshortened or inefficient sleep causes a build up of homeostatic sleep drive. 2) Because of the circadian mismatch, clock dependent alerting does not occur when the person is awake. Sleepiness can be counteracted with stimulant medications, and this strategy will be discussed later in this review in regard to specific disorders. In the remainder of this report, we turn to the applications derived from circadian and behavioral science, described above, to address our list of questions regarding two of the specific CRSDs; shift work disorder (SWD) and jet lag disorder (JLD). As indicated above, a subsequent report will address the remaining CSRDs (DSPD, ASPD, FRD, and ISWR). 6.0 SHIFT WORK DISORDER 6.1 Diagnostic issues Shift work is a term that applies to a broad spectrum of nonstandard work schedules ranging from occasional on-call overnight duty, to rotating schedules, to steady, permanent night work. It can also apply to schedules demanding an early awakening from nocturnal sleep. The heterogeneity of work schedules makes it very difficult to generalize about shift work. Shift work is very common; in fact, about one in five workers in the United States do some form of shift work, women more than men.100 The diagnosis of Shift Work Disorder (SWD) presumably applies to a subset of shift workers who meet ICSD-2 diagnostic criteria, but the boundary between a “normal response” to the rigors of night work, and a diagnosable disorder is not sharp; consequently the prevalence of the disorder is unclear. As mentioned above, Drake, et al (level 3),3 using questionnaire data from an epidemiologic survey, found that 32.1% of night workers and 26.1% of rotating workers met the minimal criteria for SWD; however, the methodology has significant limitations. In our literature search, we found that a formal diagnosis of SWD was rarely used to describe subjects in shift work research studies. It is likely that people are intolerant of shift work for a variety of reasons, and that the diagnosis is applicable to a large and heterogeneous population. In addition to circadian arousal processes, attempted sleep at unusual times can be interrupted by noise, social obligations, and other factors. Finally, there is an inevitable degree of sleep deprivation associated with sudden transitions in sleep schedule. For example, a night worker who stays awake for 24 hours on the first night of a tour of duty is acutely sleep deprived in the morning. In some patients with a CRSD, it may be appropriate to make a dual diagnosis, including Behaviorally Induced Insufficient Sleep Syndrome. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 6.2.2 Gender Female night workers tend to sleep less than men, possibly because of social obligations that increase their vulnerability to SWD. Using questionnaires and self-reports, Oginska et al (level 3)107 found that female crane operators got less sleep, and were more likely to be drowsy on the job than males. A recent epidemiologic study on the prevalence of SWD did not break down the data by gender (level 3).3 Conclusion: There may be a tendency for female workers to get less sleep and to be more drowsy on the job that males, but the evidence is weak (one level 3 study). 6.2.3 Timed Light Exposure Eastman et al.81 initially suggested that night workers rarely shift their circadian rhythms to match their daytime sleep schedule because of continued exposure to the solar light dark cycle. Subsequently, they showed, in shift work simulation studies, that wearing dark goggles during the morning commute improves adaptation (level 2).108 Five field studies have examined the impact of natural light on circadian adaptation in night workers. Dumont et al (level 3)109 monitored 24-hour light exposure with ambulatory wrist monitors for 3 consecutive nights in 30 permanent night workers and assessed the degree of adaptation by measuring urinary aMT6s 1469 CSRD Review Part I—Sack et al 6.3.3 Actigraphy every two hours as a phase marker. They found a strong association between sleeping in a darker bedroom during the day and circadian adaptation. Using a photometer mounted on spectacles, Koller, et al. (level 3)110 showed that successful permanent night workers avoided bright light on their days off. In a subsequent study (level 3),111 this group (using a similar technique) showed an inverse correlation between morning light exposure and adaptive phase shifting. In a study exploring sunlight exposure related to seasonality, offshore oil drill crews were found to adapt less well to night work in March than in November, presumably because of greater morning light exposure in the spring (level 3).112 Night workers living in the sunless Antarctic winter had difficulty returning to a conventional day-active schedule (level 4).113,114 Conclusion: Shift work simulation studies (level 2) and a few field studies (level 3) indicate that daylight (or bright light) exposure in the early morning can inhibit adaptative circadian phase resetting. In the simulation studies, the inhibition of phase resetting was successfully countered by wearing dark goggles. Conclusion: Actigraphy is a useful adjunct for the evaluation of shiftworker sleep-wake patterns. Refer to the recent AASM Standards of Practice.42 6.3.4 Polysomnography In the research literature, PSGs have been primarily used to assess the effectiveness of such interventions as hypnotic medications for daytime sleep, or alerting medications for nighttime alertness (see treatment section to follow). In principle, MSLT or maintenance of wakefulness tests (MWTs) might be useful in documenting shift work intolerance, but no field studies have been done to test this hypothesis. Conclusion: No studies have determined the specific utility of PSG in assessing SWD. It appears that the primary value of PSG is to rule out other sleep disorders. 6.3.5 Phase Markers 6.2.4 Familial (Genetic) Predisposition The diagnostic criteria for SWD stipulate that patients manifest circadian and sleep time misalignment. The prevailing belief has been that most night shift workers do not shift their endogenous rhythms to match their required sleep schedule. However, some field studies, using standard circadian phase makers, have documented phase resetting without treatment, at least in some people (level 2),109,111,119,120 so not all shift workers suffer circadian misalignment. Furthermore, it has been suggested that there are individual differences in tolerance to circadian misalignment, termed phase tolerance (level 2);121 thus, some individuals may be relatively asymptomatic even though their underlying rhythms are not appropriately synchronized with sleep. We found no studies relevant to this question. 6.3 Assessment Tools 6.3.1 Sleep Logs and Diaries. To reiterate, sleep-wake diaries (sleep logs) have face validity for the evaluation of the timing, quantity, and quality of sleep, and their clinical utility for the evaluation of suspected SWD seems clear. 6.3.2 The Morningness-Eveningness Questionnaire(MEQ) 6.3.5.1 Core Body Temperature Rhythm According to the diagnostic manual,1 individuals described as morning types are thought to obtain shorter daytime sleep after a night shift than those described as evening types. As such, MEQ score might have predictive value in assessing adaptability to shift work. The current literature search found five reports (two level 2)115,116 and three level 361,117,118 that used the MEQ in studies of night shift work. Four of these studies evaluated the phase-shifting effect of judicious light and darkness exposure, and its value in adapting to night shift work. Of the four studies, however, only one assessed the MEQ score in relation to predicting adaptability to shift work; that is, Stewart et al. (level 3)117 reported the MEQ score to have little predictive power. A fifth study (level 3),61 investigated the influence of morningness-eveningness as determined by the MEQ on sleepiness during simulated night shifts. MSLT data analysis revealed the morningtendency (MT) group to have significantly shorter sleep latencies between 00:30 and 04:30 hours (P <0.05) and to rate themselves as significantly sleepier on the Stanford Sleepiness Scale than the non-morning-tendency (non-MT) group. Conclusion: One level 3 study suggests that morning types may be significantly sleepier than evening-types during night shift work. However, the validity and reliability of the MEQ score in predicting adaptability to night shift work requires further research. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 Core temperature monitoring employing a mathematical algorithm for de-masking has been used to assess phase shifts in simulated shift work studies,23,46,81,122,123 but this technique is difficult to carry out in the field. 6.3.5.2 Melatonin Rhythm There are a few field studies in which the melatonin rhythm was used to assess phase in actual night workers. Roden et al. (level 3)124 found that night workers with a high degree of work satisfaction did not usually lose the diurnal orientation of their melatonin rhythms, indicating that factors other than reorientation of the circadian system may be important for high tolerance to shift work. Similarly, a study that measured aMT6s in urine collected every 2 hours for 24 hours to determine circadian phase in 15 night workers, unexpectedly found no correlation of phase with sleep quality (level 3).125 In another study of hospital night workers, the DLMO was used to assess the degree of phase resetting after seven nights of work and after seven days off (level 2).126 After the week off, on a conventional schedule, the DLMO was in the typical phase, but after the week of night work, the phase ranged from no shift to complete adaptation. In a study of light treatment, salivary melatonin was successfully employed to document the phase shifting effects of timed light exposure (level 3).118 1470 CSRD Review Part I—Sack et al 6.4.2 Circadian Phase Shifting Conclusion: The limited research employing circadian phase markers has shown that night workers are quite variable in their circadian adaptation. If the DLMO were to become an available clinical tool, the degree of circadian adaptation could be objectively assessed in individual patients and phase shifting treatments (if indicated) could be evaluated for their effectiveness. On the other hand, some studies have found a lack of correlation between circadian phase alignment and other measures of adaptation to shift work (such as self-reports of sleep and overall satisfaction with employment), suggesting that, in addition to phase incongruence, other variables may be important to the disorder of SWD. Assuming that the primary pathophysiology of SWD relates to circadian misalignment, it follows that corrective phase shifting is a rational treatment, with the caveat that some workers would prefer to align their rhythms to their days off rather than to their work schedule. Most studies of phase shifting have involved shift work simulations; field trials are much less common. 6.4.2.1 Timed Light Exposure There is a sizable literature investigating the effects of bright light exposure on recruited research subjects who simulate a night shift sleep-wake schedule (level 2)54,80,108,121,123,135-137, (level 3).53 In some studies, the effect of restricting light exposure in the morning was also investigated (level 2).80,81 These studies provide compelling evidence that, in a controlled setting, appropriately timed bright light treatment (or avoidance) can shift circadian rhythms as predicted from a light PRC. Altering the timing of sleep can also shift rhythms, possibly by altering the exposure to light. For example, Santhi, et al.(level 3)138 showed in a simulation study that a pre-nightshift sleep episode (14:00-22:00) advanced circadian phase (DLMO) by nearly an hour while post-night shift sleep episode (08:00-14:00) delayed circadian phase. Because of the limitations of space, simulation studies are not reviewed in detail, but are listed in the posted evidence table. Simulation studies provide important principles that can underlie rational treatment; but in order to confine our evidence review to clinical data, we focused our review on six field studies that involved actual shift workers. Using a within-subject design, Costa et al.139 (Level 3) exposed 15 night duty nurses, working on a fast-rotating schedule, to bright light (2350 lux) for four 20-minute periods throughout their shift, for the two days they were on night duty. There was substantial subjective improvement in self-ratings and in psychomotor performance tests, but no shift in the rhythms of cortisol, CBT, or aMT6s. In the study by Budnick et al.(level 3),140 13 rotating shift workers were exposed for three months of bright light (6000 to 12,000 lux) on the job for at least 50% of their shift. Compared to ordinary light, circadian phase resetting and subjective improvements in work time alertness were reported with bright light treatment, but the effects on sleep were mixed. In a small but controlled study, Stewart et al. (level 3)117 exposed eight night workers to bright light (8800-10,670 lux) during the first half of their shift. Compared to the eight control subjects, self-reported daytime sleep was improved, as were other subjective measures, but no objective assessments of sleep or circadian phase were performed. In the study conducted by Boivin et al. (level 3),118 nine nurses were instructed to remain under a bright light (2500 lux), as much as their shift allowed, for the 12 consecutive nights they were on duty. They were also given goggles to wear during the morning commute, and they were instructed to attempt sleep and remain in absolute darkness for eight hours after they got home. Nine untreated nurses served as controls. The treatment produced a robust shift in phase markers (CBT, salivary melatonin), but the effects on sleep and alertness were not reported. 6.4 Treatment 6.4.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling There has been considerable interest in the possibility that certain work schedules are more conducive to circadian adaptation than others; for example, Czeisler et al.127 found that a clockwise rotation, rather than counterclockwise rotation, was favored by workers, consistent with the understanding that delaying sleep times should be easier than advancing. Another proposed shift work schedule involves gradual phase shifts that are consistent with the principle that the circadian pacemaker can only be reset an hour or two per day.128 On the other hand, some experts have argued that a rapidly rotating schedule is more rational since it minimizes the time spent in a desynchronized state,129 while others could argue for longer runs (more consecutive days) of shift work that provide an opportunity to achieve a degree of synchronization. Another issue in shift work scheduling is the length of the shift. Extended duty shifts (10-12 h) have become more popular because they maximize time off from work. As shift work scheduling is a highly specialized occupational consulting activity, and includes questions of safety and productivity, it is usually beyond the scope of clinical practice, and we did not formally review the scientific literature on this topic. Planned napping is another form of prescribed sleep/wake scheduling, and more likely to be utilized as a clinical intervention. In a shift work laboratory simulation study (using experienced shift workers), Sallinen et al. (level 2)130 compared four naps strategies (50 or 30 minutes at 01:00 or 04:00) to no naps (the control condition). Napping resulted in improved reaction times in the second half of the night. The early naps produced increased alertness (assessed by PSG sleep latency). In an uncontrolled trial, planned napping for up to one hour was shown to counteract sleepiness on the job, and did not undermine the main sleep bout (level 4).131 In a retrospective survey of police officers, napping before night shift duty was associated with fewer accidents (level 3).132 Purnell et al. (level 2)133 showed that a 20-minute nap at 03:00 resulted in improved performance, with no significant sleep inertia and no effect on daytime sleep. In both a laboratory and field study, Schweitzer et al. (level 1)134 showed that napping before the night shift, especially when combined with caffeine, improved alertness as assessed with MSLT and psychomotor vigilance testing. Conclusion: The evidence for planned napping before, or on the job, to counteract shift work sleepiness is limited but consistent in demonstrating an increase in alertness on the job. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1471 CSRD Review Part I—Sack et al Using a repeated measures, crossover design Yoon et al. (level 2)141 administered three different light treatments to 12 night nurses for four consecutive nights: 1) room light (control), 2) bright light (4000-6000 lux from 01:00 to 05:00), and 3) bright light with sunglasses for the morning commute. Self-rated alertness and performance were most improved with the third (combined) treatment. Using a crossover design (level 3), Lowden et al.142 exposed 18 factory production workers to bright light (2500 lux) for 20 minutes (during their break) for four weeks, mostly between 03:00 and 04:00. Self-reported alertness and mood were significantly improved. Baseline salivary melatonin concentrations correlated with sleepiness, and bright light suppressed melatonin secretion. Night workers at an oil platform in the North Sea were treated with bright light for 30 minutes per exposure during the first four nights of their 14-day work period (applied to promote a phase delay) and then for the first four days after returning home. Subjective adaptation to night work was moderately improved with bright light, however, the adaption was more pronounced during the re-adaption to home phase (level 4).143 Conclusion: It is difficult to devise a credible placebo control for light treatment studies, and no placebo-controlled trials of light therapy of shift workers have been conducted. The intensity and timing of the light exposure in field studies has been quite variable. All of the studies involved relatively few subjects. The limitations of these studies illustrate some of the difficulties incorporating bright light treatment into the workplace. Nevertheless, bright light treatment has clearly been shown, in simulated shift work studies, to promote phase shifting and circadian realignment. If bright light can be accommodated in the work environment, and if it is timed appropriately, the evidence indicates that it could be an effective treatment. ment). There were no differences between melatonin and placebo treatment in self-ratings of sleep and alertness. In a randomized, crossover study Jorgensen and Witting (level 2)146 treated 18 emergency room physicians with melatonin (10 mg, sublingual) or placebo prior to day sleep for two to five nights. There were no significant differences between melatonin and placebo on measures of sleep or nighttime alertness. Using a repeated measures crossover design, Yoon et al. (level 2)148 treated 12 night shift nurses for two days prior to daytime sleep with melatonin (6 mg), melatonin (6 mg) combined with morning light avoidance, or placebo. Melatonin, either alone, or in combination with light avoidance, resulted in a significant increase in total sleep time (TST) as estimated from sleep logs. Morning light avoidance did not enhance the effect. In a randomized, crossover study Sack et al.(level 1)126 treated 24 nurses working seven consecutive 10-h night shifts alternating with seven days off, with melatonin (0.5 mg) taken prior to sleep in all conditions. Circadian phase (DLMO) was measured at the end of each week. Although nine of the subjects inverted their DLMO almost completely on placebo, and eight failed to shift on either treatment, there was a subgroup of seven subjects who shifted with melatonin treatment but not placebo. Conclusion: The evidence of benefit for melatonin administration prior to daytime sleep is mixed. The variability in shift schedules, as well as melatonin dosage and timing, makes it is difficult to draw firm conclusions. There are good theoretical reasons why melatonin (or melatonin agonists) might benefit daytime sleep in night workers, and more research is needed. Observed improvement in day sleep may be related to a hypnotic effect as well as a phase shifting effect. 6.4.2.2 Timed Melatonin Administration We found three night work simulation studies that used hypnotics to promote daytime sleep and potentially night (waketime) alertness.149-151 Both studies by Walsh et al. (level 1)149,151 employed a crossover design to test triazolam 0.5 mg149 and 0.25 mg151 vs. placebo prior to daytime sleep after five days of simulated night work. Although the duration and quality of daytime sleep improved with triazolam, there was no significant improvement in alertness (assessed by MSLT) during the night. The 0.5 mg dose was higher than the currently prescribed standard. In another simulation study, Porcu et al. (level 2)150 treated eight subjects with temazepam (20 mg) for a single day sleep (14:30 to 22:00) that was followed by a night of testing, including MSLTs and MWTs. Treatment, compared with the control, lengthened sleep by about two hours. Although the night MSLT was not affected by treatment, the MWT improved, suggesting that the two dimensions of sleepiness are differentially affected by treatment. We found just two field studies involving hypnotics given to improve daytime sleep in night workers. In a well-designed randomized, double-blind, placebo-controlled trial Monchesky et al. (level 1)152 treated 25 assembly line workers with zopiclone 7.5 mg at bedtime and 25 control subjects with placebo for 13 days. Self-rated sleep quality and duration were significantly improved by hypnotic treatment. Using a crossover design, Moon et al. (level 2)153 treated 12 air force radar personnel on a rotating two-night, two-day work schedule with zopiclone (7.5 mg) or placebo for two cycles. Self- 6.4.2.3 Promoting Sleep with Hypnotic Medication We found two shift work simulation studies that were relevant. Using a crossover design Sharkey et al. (level 1)144 treated 21 normal subjects with melatonin (1.8 mg, controlled-release) prior to daytime sleep after two nights of simulated shift work. Melatonin improved daytime sleep only on the first daytime sleep, but did not improve alertness at night. In a randomized, placebo-controlled, cross-over design, Sharkey and Eastman (level 1)116 treated 32 subjects with melatonin (0.5 mg or 3.0 mg) or placebo prior to sleep in the afternoons/evenings (a 7-h advance of the sleep schedule) for seven days of simulated night work, and circadian phase was assessed by DLMO and CBT. Melatonin treatment produced a significantly enhanced phase advance. We found four level 2 studies and one level 3 study conducted in the field using melatonin prior to day sleep in night workers; none of the subjects were formally diagnosed with SWD.126,145-148 In the earliest study, using a randomized crossover design Folkard el al. (level 3)145 treated 17 police officers on a rotating schedule with melatonin (5 mg) prior to day sleep for six days (although only seven subjects completed the placebo arm). Melatonin treatment produced an increase in self-rated sleep quality and duration. It was unclear whether this was a direct hypnotic effect or a phase shifting effect. In a randomized, crossover study, James et al. (level 2)147 treated 22 paramedics with melatonin (6 mg) or placebo prior to daysleep for 4 to 6 days, on four occasions (two blocks of each treatSLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1472 CSRD Review Part I—Sack et al perimentally induced sleep deprivation.157-164 Although acute sleep deprivation can be an aspect of SWD, these studies were not primarily focused on shift work and were not abstracted nor graded. We found just one field trial of caffeine given alone (4 mg/ kg 30 minutes prior to the night shift), and in combination with napping (level 1).134 Caffeine was shown to counteract nighttime sleepiness, but the combination was shown to be more effective. Conclusion: There is compelling evidence that modafinil can improve nighttime alertness in shift workers (and has received FDA approval for that indication). Caffeine is not considered a drug, but has been demonstrated to improve alertness in simulation studies and in one well-controlled field study. One study found that methamphetamine improved alertness, but this drug has serious abuse potential. rated sleep was improved without any apparent impairment of psychomotor performance while awake. A small (N = 15) non-blind study tested triazolam 0.25 mg in night workers complaining of disturbed sleep (level 3)154 and found improvement in self-rated sleep and quality of life. Conclusion: Night shift simulation studies have consistently demonstrated that hypnotics increase daytime sleep; however, some studies raise doubts that treatment improves nighttime alertness. There are only two double-blind field studies, and both employed a hypnotic drug (zopiclone) that is not available in the United States; also, they did not employ objective outcome measures of sleep. Even though field trials for shift work related insomnia are scarce, the abundant clinical trials carried out for other types of insomnia are probably relevant to shift work-related insomnia. However, hypnotic treatment for daytime sleep in night shift workers raises some distinctive issues regarding nighttime performance and safety. Given the array of currently available hypnotic drugs, with varying pharmacokinetic profiles, additional studies are needed. 7.0 JET LAG DISORDER 7.1 Diagnostic Issues The symptoms of jet lag disorder (JLD) are generated by circadian misalignment, the inevitable consequence of crossing time zones too rapidly for the circadian system to keep pace. Depending on the number and direction of time zones crossed, it may take days for the circadian system to resynchronize. The intensity and duration of the disorder are related to: 1) the number of time zones crossed, 2) the direction of travel, 3) the ability to sleep while traveling, 4) the availability and intensity of local circadian time cues, and 5) individual differences in phase tolerance. Jet lag is usually benign and self-limited, but can occasionally have serious consequences (an aircraft pilot error or misjudged business negotiation). Also, travel time is precious, and therefore treatment, if safe and effective, is justified. 6.4.2.4 Promoting Alertness with Stimulant Medication In a double-blind, crossover, placebo-controlled trial Hart et al. (level 2)155 assessed the effects of the stimulant methamphetamine (10 mg) given prior to night duty, and zolpidem (10 mg) prior to daytime sleep—as well as a combination of the two treatments— on performance, mood, and sleep, in eight healthy normal adults undergoing a simulated, rotating shift schedule across 21 days in a residential lab context. They concluded that methamphetamine reversed most of the adverse consequences of night work, but that zolpidem alone, or the combination, had mixed effects. In a double-blind, parallel group design study (level 1), Walsh et al.156 tested modafinil (200 mg) vs. placebo given an hour prior to four consecutive simulated night shifts. Modafinil significantly improved alertness (assessed by MWT) and psychomotor performance. In the largest double-blind, placebo-controlled shift work field study to date, Czeisler et al. (level 1)37 tested modafinil as a treatment to counteract excessive sleepiness during night work. A total of 209 subjects diagnosed with SWD were randomized to either modafinil 200 mg (N = 96) or placebo (N= 108) administered at the start of each shift. At baseline, and then on three occasions one month apart (after three or more nights of work), the subjects reported to a laboratory setting for a night of simulated shift work involving laboratory testing. Outcome measures included MSLTs, clinical symptom ratings, and simple reaction time performance testing. Modafinil produced a modest but highly significant lengthening of MSLT assessed sleep latency (1.7 + 0.4 vs. 0.3 + 0.3 minutes; P = 0.002), indicating decreased sleepiness. Selfrated symptom improvement occurred in 74 % of those treated vs. 36 % on placebo. There were concomitant improvements in performance measures. It is notable that in this study, both treated and untreated patients manifested sleepiness during the night shift that was comparable to patients with a primary sleep disorder (e.g., narcolepsy); although modafinil counteracted the sleepiness, it did not restore alertness to daytime levels. It is unknown whether a higher dose would have produced a more robust effect. In a number of studies (see evidence table), caffeine has been shown to be an effective countermeasure for sleepiness during exSLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 7.2 Risk Factors 7.2.1 Age While there are no large systematic studies addressing the role of age as a potential risk factor for the development of jet lag, there are some data to suggest that older individuals may be less prone to experiencing the symptoms of jet lag. In a case series of 85 athletes, academics, and coaches traveling eastward across 10 time zones, multiple regression analysis revealed that older subjects experienced fewer jet lag symptoms than younger subjects, though the effect was quite modest (1 unit less on a 10 unit scale) (level 4).165 However, this is consistent with data from a smaller study of 33 pilots crossing 7 to 8 time zones (both eastward and westward) that found that those over the age of 50 experienced lower levels of anxiety and tiredness following travel than the pilots younger than 50 years old (level 2).166 In contrast to these field study findings, a small simulation study of 14 men found that those in a “middle-aged” group (ages 3752 years old, n = 8) did not tolerate a six-hour time advance as well as those in the “young” group (ages 18-25 years old, n = 6) (level 4).167 In particular, the middle-aged group had more fragmented sleep (as measured by PSG) and reported feeling less alert following the shift than the younger group. Interestingly, while the middle-aged individuals had larger swings in other mood parameters with the time shift, they were, on average, less “weary,” happier, and reported a greater sense of well 1473 CSRD Review Part I—Sack et al being than the younger group. Some of the seemingly different findings from these studies may be, explained in part, by the differences in the age groups studied as well as the issues surrounding field vs. simulation methods. Conclusion: Limited available data suggests that older individuals may experience fewer jet lag symptoms compared to younger individuals. However, the quality of the data is rather poor and further research is needed to better define the relationship between age and the development of JLD. of destination arrival has been evaluated, and this is only in a case series. Following eastward travel across 10 time zones, midday arrivals experienced fewer jet lag symptoms than morning arrivals in a case series of 85 subjects (level 4).165 This could be related to the timing of light exposure at the destination, as theorized by Daan and Lewy.169 Further work would be required to clarify this as well as the risk posed by the other factors mentioned. Conclusion: A number of additional risk factors for the development of JLD have been proposed, though data are lacking to support any conclusions. 7.2.2 Gender 7.3 Assessment Tools Gender as a potential risk factor for the development of JLD has not been adequately studied and no firm conclusions can be drawn. Many studies have included only male subjects, and only one case series has sought to analyze gender as a risk factor. Using multiple regression analysis, males were found to go to sleep later and experience less subjective fatigue in the first two days after arrival following a flight across 10 time zones in an eastward direction (n = 85, males = 54) (level 4).165 Conclusion: The data are insufficient to allow any conclusions regarding gender as a risk factor for JLD. 7.3.1 Questionnaires In a simulation study of eastward traveling subjects, continuous morning bright light exposure in the days preceding travel advanced the circadian rhythm and reduced jet lag symptoms more effectively than dim light (level 2).168 In this study, there were no significant differences among the subjects for the different light groups in MEQ score (average was 52.1 ± 8.5) at baseline. Potentially, knowledge of the MEQ score could be used as a convenient means of assessing the endogenous circadian phase and thus the optimum time for bright light exposure (pre- or post-flight) to reduce jet lag symptoms. However, the current search criteria did not find any such studies evaluating the use of the questionnaire in this manner. In addition, no other questionnaires have been tested at present as tools to risk stratify individuals for the development of jet lag symptoms. The diagnostic criteria for jet lag as established by the ICSD-2 rely on subjective complaints in the appropriate setting. In research studies, a variety of questionnaires have been utilized to assess for the presence and severity of jet lag. Only one of these, the Columbian Jet Lag Scale, has been validated (level 1).170 This questionnaire rates 9 symptoms associated with jet lag, each on a four-point scale, and has a high internal consistency (Cronbach’s alpha = 0.78-0.94). However, given the transient nature of jet lag, routine use of questionnaires to establish the diagnosis has not been actively pursued in the clinical arena. Conclusion: No study has examined the utility of the MEQ in assessing risk for the development of JLD. The Columbian Jet Lag Scale has been validated as a tool for measuring the symptoms of JLD in a standardized fashion, though likely has no role outside the research setting. 7.2.3. Light Exposure It might be more difficult to adapt to local time in the short days of winter when less ambient light is available to resynchronize the internal clock. However, no studies have been conducted to address this specifically. Utilizing variable light intensities for 3.5 hours in the morning of the 3 days preceding prospective eastward travel, one simulation study found slower phase advances and more jet lag symptoms in those exposed to dim light versus continuous bright light (level 2).168 This study will be further discussed in the section on light therapy as a treatment of jet lag. Exposure to the local light-dark cycle usually accelerates adaptation after jet travel between 2 to 10 time zones. However, as Daan and Lewy have pointed out exposure to morning light after an eastward flight of more than eight time zones could retard adaptation to local time because it would be “hitting” the wrong area of the light PRC. Likewise, late evening light following a westward flight could retard adaptation for the same reason. Although this suggestion is congruent with current circadian models, the supporting data are very limited. Conclusion: Light exposure as a risk factor for the development of JLD has been inadequately studied and thus no conclusions can be drawn. 7.3.2 Actigraphy 7.2.4 Familial (Genetic) Predisposition Actigraphy has been utilized in numerous jet lag studies as part of the assessment of rest-activity. Only one study attempted to validate this as an adequate tool for assessing jet lag-related changes in the rest-activity cycle (level 1).171 In this study, actigraphically measured rest-activity shifts correlated well with the number of time zones traversed in both eastward (approximately 34 minutes for every time zone crossed) and westward (approximately 1 hour for every time zone crossed). Unfortunately, these findings were not correlated with other measures of circadian rhythms or sleep, and thus further validation in the setting of jet lag is still needed. Conclusion: Actigraphy appears to have face validity for assessing rest-activity patterns in the setting of JLD, though corre- We found no studies bearing on this question. 7.2.5 Miscellaneous Risk Factors Numerous potential risk factors for the development of jet lag have been mentioned in the literature, though most have not been studied in any type of controlled fashion. Some of these factors include: sleep deprivation preceding travel, air pressure and quality, excessive caffeine intake, excessive alcohol use, and the time of destination arrival. While most of these factors have theoretic underpinnings for why they might promote jet lag, only the time SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1474 CSRD Review Part I—Sack et al lation with circadian markers has not been demonstrated. Its role in the evaluation and management of JLD in clinical practice has not been established. 7.4 Treatment 7.3.3 Polysomnography While it makes sense for travelers to attempt to adopt the sleep schedule of their destination upon arrival in hopes that this will speed up entrainment, the impact of this has not, in fact, been well-studied. In a balanced crossover field study, investigators examined adapting to destination sleep hours vs. keeping homebase sleep hours during a two-day layover after a 9-h westward flight (level 2).183 The group that kept home-based sleep hours experienced reduced sleepiness and global jet lag ratings compared to the group that adopted destination sleep hours, in part related to longer and better quality sleep during the layover. However, the home-based sleep hours group had a longer awake period from the last layover sleep to first recovery sleep following the return flight (37.5 hours vs. 30.6 hours for the destination sleep group). In addition, one third of the subjects in the study expressed a preference for adopting destination sleep hours in order to be in synch with local social activities and eating schedules. Another approach has been to adjust the sleep schedule (and thus the circadian rhythms) in the days preceding flight to more closely match destination sleep hours. One such study successfully phase advanced the sleep schedule prior to simulated eastward travel using light therapy (level 2).168 This study was primarily designed to determine the effects of light exposure (see below) and did not include a non-phase advanced control group. Likewise, in a follow-up study by this same group, advancing the sleep schedule by 2 hours per day vs. 1 hour per day via morning intermittent bright light coupled with advancing wakeup time was more successful at advancing the circadian rhythms by the day of simulated eastward travel, though only marginally (DLMO advanced by 1.8 h vs. 1.5 h respectively) (level 2).184 Of interest, the 2-h advancing group did not show an increase in sleepiness over the three treatment days, while the 1-h advancing group did. However, jet lag symptom scores were only different between the groups on treatment day two. As in the previous study, a nonphase advanced control group was not included. No studies have been performed using this approach for westward travel. Conclusion: One level 2 study supports staying on a homebased sleep schedule when time at destination is planned to be brief (i.e., two days or less) in order to limit jet lag symptoms. There are some data (level 2) from simulated jet lag studies to support altering the scheduled timing of sleep prior to eastward travel to help with entrainment, though the impact of this on jet lag symptoms is not entirely clear. 7.4.1 Prescribed Sleep Scheduling PSGs have been performed as part of the treatment response assessment for jet jag, though primarily in the laboratory setting of simulated jet lag (level 2).172,173 Only one study to date utilized PSG as well as a limited sleep latency test (2 nap opportunities) to assess sleep and sleepiness in a field study of 27 subjects undergoing a 7-hour eastward flight (level 2).174 Compared to a baseline night of PSG recording, subjects in the placebo arm of this study (n = 9) had no change in their total nocturnal sleep time or sleep efficiency during the 9 nights following the trip. However, prolongation of the sleep latency was noticed by night 4 during recovery and persisted through night 8. Increased slow wave sleep and decreased REM sleep time were seen on the first night post-travel, but these changes normalized on subsequent nights. The limited sleep latency testing in the placebo group suggested significant daytime sleepiness with sleep latencies always <10 minutes during 10 days of recovery testing. These findings, coupled with the logistical practicality of PSG field testing, limit this tool to research endeavors only. Conclusion: The transient nature of JLD coupled with the impracticality of performing portable PSGs limit this tool to the research setting only. 7.3.4 Phase Markers A number of circadian phase markers have been utilized in the study of jet lag, mostly in terms of phase response to treatments. Circadian phase markers that have been studied include both skin temperature (level 2)175, CBT readings (level 2);176178 salivary melatonin (level 2),179 salivary dim light melatonin onset (level 2),168,180 and urinary melatonin (level 2)166 (level 4);181 salivary cortisol (level 2),179 urinary cortisol (level 2),166,182 and plasma cortisol (level 2),172 plasma growth hormone (level 2);172 and plasma TSH (level 2).173 However, in terms of clinical practice, circadian markers are of limited value for assessing or treating jet lag. In one study, circadian phase markers (urinary melatonin and cortisol) were examined in the assessment of jet lag in pilots flying across 7 or 8 time zones in both directions (level 2).166. The endogenous circadian rhythms were found to be out of phase with the local time, as expected, though the rhythms were also out of phase with one another (internal desynchronization). Of perhaps even greater importance, following a 2-day layover, the pilots were noted to be flying the return flight home during their circadian trough in terms of alertness and near their peak melatonin level. Conclusion: While a number of circadian phase markers have been examined in JLD, these have been utilized to assess the phase response to treatment interventions. In terms of clinical practice, this would be of little value. Determining an individuals underlying circadian rhythm by phase marker analysis prior to travel could theoretically have some utility in assessing risk and treatment strategies for JLD. This approach has not been investigated yet. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 7.4.2 Circadian Phase Shifting 7.4.2.1 Timed Light Exposure Current circadian theory would suggest that, after rapid travel across multiple time zones, the amount and timing of light exposure on arrival should have important consequences in determining the speed and direction of re-entrainment. An early field trial provided a suggestion of benefit from timed light exposure (as well as light avoidance at the “wrong” circadian time) but the study involved only two subjects.169 This report subsequently led to numerous studies evaluating the impact of timed light exposure on sleep in phase-shifting experiments. 1475 CSRD Review Part I—Sack et al These studies were nicely reviewed by Boulos et al. in 1995185 and will not be reviewed here. In the most recent simulation experiment to test whether timed light exposure could be a potential treatment for jet lag, 28 subjects were phase-shifted in the laboratory in anticipation of an eastward flight (level 2).168 Their sleep schedule was shifted earlier by one hour per day for three days. Each morning, upon awakening, they were exposed to 3.5 hours of light presented as either continuous bright light (>3000 lux, n = 8), intermittent bright light (>3000 lux alternating 0.5 hours on with 0.5 hours off, n = 11) or “ordinary” dim indoor light (<60 lux, n = 9). The average DLMO phase advances in the continuous bright light, intermittent bright light and dim light groups were 2.1, 1.5, and 0.6 hours, respectively (P < 0.01 for the continuous and intermittent vs. the dim light group). No increase, as compared with baseline, was seen in the jet lag symptom score in the continuous light group, while a significant increase was noted in the intermittent and dim light groups. We found only one published controlled field study of light treatment for jet lag (level 2).180 In this small, randomized, controlled trial, subjects received either 3 hours of bright (3000 lux) light exposure from head-mounted goggles or 3 hours of dim (10 lux) red light at 19:00 local time for two evenings following a westward flight from Zurich to New York. A greater phase delay (1 hour) in the salivary melatonin-determined DLMO was seen in the bright light group (P < 0.02), but there were no significant differences in sleep or other performance measures (jet lag scale, psychomotor performance, or mood). Conclusion: In a jet lag simulation study (level 2), appropriately timed bright light exposure prior to travel was able to shift circadian rhythms in the desired direction but would require high motivation and strict compliance with the prescribed light-dark schedule if prescribed clinically. One field trial (level 2) with artificial light exposure upon arrival produced equivocal results. The remaining studies examined the effect of melatonin on either sleep (not daytime jet lag symptoms) or circadian entrainment following travel. These (level 1 and 2) studies consistently found that melatonin improved the duration and quality of sleep as measured both subjectively and objectively.174,186-189 Aside from this hypnotic effect, melatonin treatment may well accelerate circadian phase resetting to the new time zone, but evidence from field studies using circadian markers is limited. The strongest data supporting the impact of melatonin on entrainment comes from a study that examined the effect of melatonin on cortisol rhythms in subjects crossing 7 time zones in an eastward direction (level 2).179 Compared to placebo, melatonin accelerated entrainment 4 days faster (6 days for melatonin vs. 10 days for placebo). This improvement mirrors that found in another study that used oral temperature as a circadian phase marker (level 2)174 and noted signs of entrainment three days earlier in those on melatonin compared to placebo. It is of interest that most studies have tested melatonin for eastward flight, for which taking melatonin at bedtime could involve benefits from both soporific and phase-resetting mechanisms. With westward flight, melatonin taken at bedtime could, in theory, inhibit phase resetting. However, in two randomized, controlled trials exploring the use of melatonin following westward travel (level 2)191,192 improvements in jet lag scores and sleep were seen. It should be noted that in both of these studies, subjects crossed 12 or more time zones. There is no strong evidence for a dose response for melatonin treatment, but larger doses may have a stronger hypnotic action. In a dose comparison study, 5 mg immediate-release melatonin was found to be much more effective at relieving symptoms of jet lag than a 2 mg slow-release formulation, though only marginally more effective than a 0.5 mg immediate-release formulation (level 1).187 Thus, the timing of release and not the actual dosage appears relevant. Only one study has looked at using melatonin in combination with another agent for the management of jet lag (level 1).188 This study, described in detail in the section below, did not find benefit for the combination of melatonin and zolpidem. Adverse effects resulting from taking melatonin were, by and large, not evaluated in most of the studies. In the few studies where potential side effects are mentioned, they were not found to be different between active treatment and placebo groups. Differentiating adverse effects of melatonin vs. symptoms of jet lag may be difficult and limit accurate reporting. Thirty eight percent of subjects taking melatonin in one study176 developed a “rocking” sensation and one subject developed difficulty breathing and swallowing 20 minutes after taking melatonin.170 Conclusion: Although two of the studies were negative (level 1 and level 2), the evidence is overall quite supportive that melatonin, administered at the appropriate time, can reduce the symptoms of jet lag and improve sleep following travel across multiple time zones (4 level 1 studies and 6 level 2 studies). Immediaterelease formulations in doses of 0.5 to 5 mg appear effective (one level 1 study). 7.4.2.2 Timed Melatonin Administration We found 12 double blind, placebo-controlled field trials of melatonin for jet lag published as full manuscripts—five level 1 studies170,186-189 and seven level 2 studies.174,176,179,182,190-192 Melatonin was administered in doses ranging from 0.5 to 10 mg, typically at local bedtime, for up to 3 days prior to departure and up to 5 days upon arrival at the destination. A variety of outcome measures were employed including subjective ratings scales of jet lag symptoms, sleep logs, and standardized mood scales as well as, in a few studies, objective measures of sleep (PSG and modified sleep latency testing)(level 2)174 and actigraphy (level 2 and 1).174,186 The quality of the studies was generally high, although only a few utilized circadian markers as objective indicators of circadian phase (level 2).174,179 In the studies that specifically examined symptoms of jet lag, the majority found an improvement in jet lag symptoms with melatonin (level 1),187,188(level 2).182,190-192 In the two studies that failed to show an improvement in jet lag scores, one (level 2)176 found that although melatonin was more effective than placebo during the first thee days post-travel, a significant improvement was not seen as the data were analyzed by the first six days after travel. In the other negative study (level 1)170 the subjects may not have been at their circadian baseline preceding travel, and this likely impacted the results. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 7.4.2.3 Promoting Sleep with Hypnotic Medication We found nine field trials utilizing hypnotic agents to alleviate jet lag induced insomnia. Five of these studies examined the newer (non-benzodiazepine hypnotics) class of hypnotics (level 1476 CSRD Review Part I—Sack et al 1),188,189,193 (level 2)173,178, while four evaluated the effect of a traditional benzodiazepine on jet lag (level 2).172,177,194,195 Of the studies utilizing traditional benzodiazepines, all had 20 or less subjects. In a small (n =17) nonrandomized study (level 177 2) involving westward flight across five time zones, temazepam 10 mg had little effect on jet lag symptoms, sleep quality, or circadian entrainment, though the dose was much lower than is typically prescribed for sleep. At a higher dose of 20 mg given at bedtime, temazepam improved subjective sleep quality in another small study of 20 subjects traveling across 10 time zones eastward (level 2).195 However, other sleep and circadian parameters did not improve. A study with midazolam (level 2)194 yielded similar subjective findings following eastward travel. In a simulation study (level 2)172 designed to mimic crossing 8 time zones to the west (8 hour phase delay), triazolam was no different than placebo for PSG measured sleep efficiency or total sleep time. Like the traditional benzodiazepines, the non-benzodiazepine hypnotics appear to improve subjective sleep quality and duration. Zolpidem 10 mg at bedtime for 3-4 nights following eastward travel across 5 to 9 time zones was found to significantly improve total sleep time and sleep quality while reducing awakenings from sleep in a large (n=133) randomized placebo-controlled trial (level 1).193 However, all outcomes were self-reported and no objective measures of sleep were assessed. Daytime symptoms of jet lag were not reported. In a smaller randomized placebocontrolled trial of 24 subjects, zopiclone 7.5 mg. given at bedtime was found to improve sleep duration (measured by actigraphy) for the four post-flight days following a 5-h. westward flight (level 2).178 Daytime activity appeared greater as well, though subjective jet-lag scores were no different compared to placebo. Two of the studies with non-benzodiazepine hypnotics compared the effects of these newer hypnotic agents to that of melatonin. In the first study (n = 137), zolpidem (10 mg) administered during a night flight and for 4 days after arrival was found to be significantly better than placebo or melatonin (5 mg) in counteracting jet lag symptoms (less confusion, lower jet lag scores on visual analog scales) following eastward travel across 6-9 time zones (level 1).188 Subjects also reported better sleep duration and sleep quality on zolpidem, though this was not verified by actigraphic assessment. Of interest, this study also included a treatment arm that received both melatonin and zolpidem. This group did not report better sleep or better jet lag scores than the zolpidem alone group. In the other study (level 1),189 zopiclone (5 mg) was compared to melatonin (2 mg) or placebo in 30 subjects traveling eastward across 5 time zones. Each subject served as his/her own control (they repeated the trip x 3), though the treatment was administered for only one night (after arrival). Zopiclone and melatonin were equally effective at improving both subjective and objective (measured by actigraphy) sleep duration and quality as compared to placebo. Other symptoms of jet lag were not assessed. One additional study compared the non-benzodiazepine hypnotic zolpidem to bright light exposure in a simulated 8-hour eastward time shift (level 2).173 In this study, 8 subjects underwent 3 separate 8-hour phase advances. In one arm, they took a placebo pill at the advanced bedtime on the day of the advance and the following day, in another they took zolpidem 10 mg at the advanced bedtime on the day of the advance and the following day, and in the final arm, they were exposed to continuous bright light (as opposed to dim light in the other arms) upon awakening on the day SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 of the advance and the following day. Total sleep times (by PSG) did not differ between the treatments, though sleep efficiency improved significantly with zolpidem (night of shift only) and bright light (night after shift only). No other symptoms of jet leg were recorded. Of interest, both zolpidem and bright light appeared to attenuate the rebound rise in TSH that usually accompanies sudden phase advances. Adverse effects of hypnotic agents for jet lag have been reported. For example, triazolam was implicated in several dramatic cases of global amnesia following its use to promote sleep during jet travel.196 More commonly, nausea/vomiting, headaches, and confusion are reported. In the study comparing a combination of zolpidem plus melatonin to zolpidem, melatonin, or placebo, there was a much higher rate of adverse events in the zolpidem group than the other treatment groups.188 The author termed the adverse events as not being “serious,” though 14 subjects dropped out of the study as a result. In addition, when zolpidem and melatonin were combined, the high rate of adverse events persisted (and was comparable to the zolpidem alone group). Immobility associated with hypnotic use might increase the risk for deep vein thrombosis, known to be a risk of jet travel. This hypothetical risk has not been documented though. Conclusion: Although the number of studies is limited (three level 1, six level 2), the use of hypnotic agents for jet lag-induced insomnia is a rational treatment and consistent with the standard recommendations for the treatment of short-term insomnia. However, the effects of hypnotics on daytime symptoms of jet lag have not been well-studied and are unknown. In addition, any benefits to using hypnotics must be weighed against the risk for side effects. Because alcohol intake is often high during international travel, the risk of interaction with hypnotics should be emphasized with patients. 7.4.2.4 Promoting Alertness with Stimulant Medication Increased coffee consumption is the first countermeasure many travelers use to combat sleepiness. This strategy has not been studied in a controlled fashion and there remains concern that the resulting increased caffeine levels may exacerbate jet-lag induced insomnia. There are two controlled field trials in which slow-release caffeine (SRC) was evaluated for its effects on alertness and jet lag symptoms. The first study compared placebo to SRC 300 mg daily for 5 days after flight or melatonin 5 mg daily starting on the day of travel to 3 days post flight (level 2).179 There were nine subjects in each group and the study was double-blinded. Following eastward flight across seven time zones, both the SRC and melatonin groups had a faster entrainment of their circadian rhythms (by day 5 vs. day 9 for placebo) as measured by salivary cortisol levels. Symptoms of alertness and jet lag were not assessed in this study. Utilizing the same protocol and number of subjects, the same group reported a follow-up study examining the impact of these treatments on both objective (PSG) and subjective measures of sleep and daytime sleepiness (two-nap sleep latency test) (level 2).174 While subjects in the SRC treatment arm experienced less daytime sleepiness than with either melatonin or placebo (by objective measures as there was no significant difference in subjective sleepiness), they reported longer sleep onsets and more awakenings at night than the other groups. This was confirmed by PSG, which also documented a delay in recovery slow wave sleep in the SRC group. 1477 CSRD Review Part I—Sack et al Conclusion: The use of caffeine to counteract jet lag induced sleepiness seems rational, but the evidence is very limited (two level 2 studies). The alerting effects of these agents must be weighed against their propensity to disrupt sleep. One level 2 study suggested that a slow-release caffeine formulation may enhance the rapidity of circadian entrainment following eastward travel. able, they need to be followed up, as much as possible, with clinical trials in the field. Although the data from clinical research is limited, it can be generally concluded that the clinical outcomes have not been at odds with hypotheses based on principles derived from circadian science. EVIDENCE TABLE 7.4.2.5 Miscellaneous The Evidence Table for parts I and II of the CRSD Review Papers are located on the SLEEP website www.journalsleep.org. Diet modification has been proposed as a potential modality to prevent and reduce the symptoms of jet lag. Only one field study addressing this issue was found (level 4).197 In this study, the “Argonne diet” was assessed in a 186 soldiers undergoing a 9-h westward flight followed by a return flight. The Argonne diet consists of alternating days of “feasting” with high carbohydrate dinners and “fasting” with small, low calorie meals. The authors found a significant reduction in self-reported jet lag symptoms in those utilizing the diet. However, the study had several limitations, including self-selection of diet with unclear oversight, selfreporting of symptoms, and non-validated outcome measures. In addition, fewer subjects chose the diet on the return flight than utilized it on the outbound flight. Conclusions: Diet modification as a means to prevent jet lag is unproven at this time (one level 4 study). REFERENCES 1. 2. 3. 4. 5. 8.0 DISCUSSION 6. Sound clinical practice is based on both a scientific understanding of pathophysiology as well as empirical evidence derived from clinical application, ideally from well-designed clinical trials. In regard to SWD and JLD, a foundation for understanding of the pathophysiology of these disorders has been built by the discipline of circadian rhythm science that now extends from molecular biology to behavior. One of the most important conclusions from human circadian rhythm research is that the anatomy, physiology, and even the molecular biology of the human circadian system are homologous to the animal models that have been so thoroughly investigated in recent years. Circadian rhythm science has also pointed the way to rational interventions for the CRSDs, and these treatments have been introduced into the practice of sleep medicine with varying degrees of success, but with many practical matters unresolved. The use of timed light exposure for clock resetting provides an example: How bright? How long? What color spectrum? From what light source? For what disorders? Are there contraindications for light treatment, such as ocular pathology, or the risk of bright light falling on the “wrong” portion of the light PRC? The use of melatonin administration for phase resetting can generate an analogous array of questions. In addition to clock resetting, the current understanding of the interaction between the homeostatic and circadian regulation of sleep and alertness provides a good explanation of the symptoms of sleepiness and insomnia inherent to the CRSDs. However, with the exception of the large modafinil trial,37 there have been no large multicenter trials focusing on pharmacological countermeasures. When double-blind clinical trials have been conducted, the number of subjects is often small. Also, much of the human research has been done with normal subjects tested in conditions that simulate a CRSD (such as shift work disorder or jet lag disorder). While these studies are valuSLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 1478 American Academy of Sleep Medicine. The international classification of sleep disorders : diagnostic & coding manual (2nd ed). Westchester, IL: American Academy of Sleep Medicine, 2005. Campbell, SS, and Dawson, D. Aging young sleep: a test of the phase advance hypothesis of sleep disturbance in the elderly. J Sleep Res 1992;1:205-10. Drake, CL, Roehrs, T, Richardson, G, Walsh, JK, and Roth, T. Shift work sleep disorder: prevalence and consequences beyond that of symptomatic day workers. Sleep 2004;27:1453-62. Yazaki, M, Shirakawa, S, Okawa, M, and Takahashi, K. Demography of sleep disturbances associated with circadian rhythm disorders in Japan. Psychiatry & Clinical Neurosciences 1999;53:267-8. 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Zhdanova, MD7 1 Department of Psychiatry, Oregon Health Sciences University, Portland, OR; 2Cleveland, OH; 3Mayo Clinic Sleep Disorders Center, Mayo Clinic, Rochester, MN; 4Dept. Psychiatry & Human Behavior, Warren Alpert Medical School of Brown University, Providence, RI; 5Department of Integrative Physiology, University of Colorado, Boulder, CO; 6Psychiatry and Behavioral Sciences, University of Washington, Seattle, WA; 7Department of Anatomy and Neurobiology, Boston University, Boston, MA involved sleep logs, actigraphy and the Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ). Treatment interventions fall into three broad categories: 1) prescribed sleep scheduling, 2) circadian phase shifting (“resetting the clock”), and 3) symptomatic treatment using hypnotic and stimulant medications. Conclusion: Circadian rhythm science has also pointed the way to rational interventions for CRSDs and these treatments have been introduced into the practice of sleep medicine with varying degrees of success. More translational research is needed using subjects who meet current diagnostic criteria. Keywords: Circadian rhythm sleep disorders Citation: Sack R; Auckley D; Auger RR; Carskadon MA; Wright KP; Vitiello MV; Zhdanova IV. Circadian rhythm sleep disorders: Part II, advanced sleep phase disorder, delayed sleep phase disorder, free-running disorder, and irregular sleep-wake rhythm. SLEEP 2007;30(11):1484-1501. Objective: This the second of two articles reviewing the scientific literature on the evaluation and treatment of circadian rhythm sleep disorders (CRSDs), employing the methodology of evidence-based medicine. We herein report on the accumulated evidence regarding the evaluation and treatment of Advamced Sleep Phase Disorder (ASPD), Delayed Sleep Phase Disorder (DSPD), Free-Running Disorder (FRD) and Irregular Sleep-Wake Rhythm ISWR). Methods: A set of specific questions relevant to clinical practice were formulated, a systematic literature search was performed, and relevant articles were abstracted and graded. Results: A substantial body of literature has accumulated that provides a rational basis the evaluation and treatment of CRSDs. Physiological assessment has involved determination of circadian phase using core body temperature and the timing of melatonin secretion. Behavioral assessment has TABLE OF CONTENTS 11.3.1 Sleep Logs and Actigraphy 11.3.2 Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ) 11.3.3 Polysomnography (PSG) 11.3.4 Phase Markers 11.4 Treatment 11.4.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling 11.4.2 Timed Light Exposure 11.4.3 Timed Melatonin Administration 12.0 Delayed Sleep Phase Disorder (DSPD) 12.1 Diagnostic Issues 12.2 Risk Factors 12.2.1 Age 12.2.2 Gender 12.2.3 Reduced Light Exposure 12.2.4 Excessive Light Exposure 12.3 Assessment Tools 12.3.1 Sleep Logs 12.3.2 Actigraphy 12.3.3 Morningness-Eveningness Questionnaire 12.3.4 Circadian Phase Markers 12.3.5 Polysomnography 12.4 Treatment 12.4.1 Prescribed Sleep Scheduling 12.4.2. Timed Light Exposure 12.4.3. Timed Melatonin Administration 12.4.4. Vitamin B12 12.4.5. Promoting Sleep with Hypnotic Medication 12.4.6. Promoting Alertness with Stimulant Medication 13.0 Free-Running Disorder (FRD) -- also referred to as Non–24Hour Sleep-Wake Syndrome (Section numbers run consecutively through Parts I and II) 9.0 Introduction 10.0 CRSDs and Molecular Genetics 11.0 Advanced Sleep Phase Disorder (ASPD) 11.1 Diagnostic Issues 11.2 Risk Factors 11.2.1 Age 11.2.2 Gender 11.2.3 Light Exposure 11.3 Assessment Tools Disclosure Statement This is not an industry supported study. Dr. Sack has received research support from GlaxoSmithKline, Takeda, and Cephalon and has consulted for Minimitter Company. Dr. Auckley has received research support from Invacare and TAP Pharmaceuticals. Dr. Carskadon has received research support from Evotec and Cephalon and has participated in speaking engagements for World Class and Cephalon. Dr. Wright has received research support from and has participated in speaking engagements for Cephalon and Takeda, and has consulted for Takeda. Dr. Vitiello is on the speakers bureau for Takeda. Drs. Auger and Zhdanova have indicated no financial conflicts of interest. Submitted for publication August, 2007 Accepted for publication August, 2007 Address correspondence to: Standards of Practice Committee, American Academy of Sleep Medicine, One Westbrook Corporate Center, Suite 920, Westchester IL 60154, Tel: (708) 492-0930, Fax: (780) 492-0943, E-mail: [email protected] SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1484 CSRD Review Part II—Sack et al 13.1 Diagnostic Issues 13.2 Risk Factors 13.2.1 Age 13.2.2 Gender 13.2.3 Light Exposure 13.3 Assessment Tools 13.3.1 Sleep Log 13.3.2 Morningness-Eveningness Questionnaire 13.3.3 Polysomnography 13.3.4 Phase Markers 13.4 Treatment (Sighted) 13.4.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling 13.4.2 Timed Light Exposure 13.4.3 Timed Melatonin Administration 13.4.4 Promoting Sleep with Hypnotic Medication 13.4.5 Promoting Alertness with Stimulant Medication 13.4.6 Other Treatments 13.5 Treatment (Blind) 13.5.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling 13.5.2 Timed Melatonin Administration 13.5.3 Promoting Sleep with Hypnotic Medication 13.5.4 Promoting Alertness with Stimulant Medication 14.0 Irregular Sleep-Wake Rhythm (ISWR) 14.1 Diagnostic Issues 14.2 Risk Factors 14.2.1 Age 14.2.2 Gender 14.2.3 Light Exposure 14.2.4 Familial (Genetic) Predisposition 14.3 Assessment Tools 14.3.1 Sleep Log 14.3.2 Morningness-Eveningness Questionnaire 14.3.3 Actigraphy 14.3.4 Polysomnography 14.3.5 Phase Markers 14.3.5.1 CBT rhythm 14.3.5.2 Melatonin rhythm 14.3.5.3 Cortisol rhythm 14.4 Treatment 14.4.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling 14.4.2 Circadian Phase Shifting (or Increasing Circadian Amplitude) 14.4.2.1 Timed light exposure 14.4.2.2 Timed melatonin administration 14.4.3 Mixed Modality Treatments 14.4.4 Promoting Sleep with Hypnotic Medication 14.4.5 Promoting Alertness with Stimulant Medication 15.0 Discussion evidence. From this process, an evidence table was constructed (available online at http://www.aasmnet.org/). The methodology is described in more detail in the previous paper. In these two review articles, we provide a summary of the evidence gleaned through this process, and place this evidence regarding clinical issues within the context of current circadian science. In the first paper we reviewed the circadian science and research strategies that have provided the framework for clinical investigation. We then reported on the accumulated evidence regarding shift work disorder (SWD) and jet lag disorder (JLD)—disorders that occur after a voluntary or imposed shift in the timing of sleep. In this paper we deal with circadian rhythm disorders that are thought to involve mechanisms intrinsic to the circadian system, although exogenous factors may be involved as well. Specifically, these disorders include: advanced sleep phase disorder (ASPD), delayed sleep phase disorder (DSPD), free-running disorder (FRD), and irregular sleep-wake rhythm (ISWD). Both of these papers will be accompanied by practice recommendations formulated by the AASM Standards of Practice Committee. Before proceeding to the individual CRSDs, this paper will review research involving the application of molecular genetics to circadian sleep propensity. Genetic research aims to trace circadian variability in humans to polymorphisms or mutations of the recently identified “clock genes” that generate circadian cycles via intracellular protein transcriptional-translational feedback mechanisms. Because this research domain tends to subsume numerous diagnostic categories, it is more convenient to discuss it in one place. 10.0 CRSDS AND MOLECULAR GENETICS The discovery of the molecular mechanisms generating the intrinsic near 24-h cycles in the mammalian suprachiasmatic nucleus (SCN), that can be entrained by environmental cues, has been hailed as one of the most important scientific breakthroughs of the decade. The data collected in animal models suggested that mutations in the clock genes can result in altered amplitude or period of the circadian rhythms, resembling some of the CRSD symptoms.2 These findings, coupled with the research involving cloning of the human genome, have opened major opportunities to address the potential genetic causes of CRSDs. Two main strategies have been used to apply the growing understanding of clock gene mechanisms to circadian pathology. The first has been the search for clock gene mutations in the pedigrees of families with identified circadian disorders. The second has been the correlation of circadian propensity as measured by the Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ), or as identified by CRSD diagnosis, with polymorphisms or mutations of clock genes. In 1999, Jones, et al. described a high incidence of ASPD in three American families of Northern European descent (level 2).3 A 3 to 4-hour phase advance in melatonin and temperature rhythms was documented in these ASPD subjects compared to controls. One of the family members was admitted to a time-free environment and shown to have a very short circadian period (tau) of 23.3 hours, based on the sleep-wake and temperature data collected. The trait segregated as an autosomal dominant inheritance pattern, with high penetrance. Subsequently, the affected individuals of one of these ASPD families were shown to carry a missense mutation in a specific 9.0 INTRODUCTION This is the second of two articles authored by an American Academy of Sleep Medicine (AASM) Task Force charged by the Standards of Practice Committee with reviewing the scientific literature on the evaluation and treatment of circadian rhythm sleep disorders (CRSDs) as defined in the ICSD-2,1 employing the methodology of evidence-based medicine. Our approach, as described in our first paper, was to formulate a set of specific questions relevant to clinical practice, extensively search the medical literature, abstract the core findings, and grade the quality of the SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1485 CSRD Review Part II—Sack et al locus of the clock gene hPer2, a gene critical for the resetting effects of light (level 1).4 These studies were the first to apply “clock gene” science to a CRSD. However, the same study also revealed a genetic heterogeneity of ASPD, since other ASPD families examined did not show a mutation in the hPer2. Similarly, the familial ASPD disorder documented in two Japanese families using MEQ and melatonin measurements had no significant linkage with a mutation of hPer2 (level 2).5 A recent study in a Japanese pedigree with familial ASPD, diagnosed based on self-reported sleep schedule and structured interviews, revealed a missense mutation in another, CKI-∆, gene (T44A) (level 4).6 Fewer genetic screenings have been performed in familial DSPD patients than in familial ASPD. The results suggested autosomal dominant mode of inheritance with incomplete penetrance or a multifactorial mode of inheritance in the North American patients (level 4).7 Several studies have focused on the hPer3, the first one being conducted in Japan and reporting higher frequency of H4 haplotype in DSPD patients (level 4).8 A British-based study found a frequency of the 4-repeat allele of the hPer3 to be high in DSPD patients (88%), while the 5-repeat allele were associated with the morningness phenotype (level 3).9 In contrast, a Brazilian group documented nearly 30% of DSPD patients as homozygous for the 5-repeat allele of the hPer3 (level 3)10 and suggested that the discrepancies between the studies might involve differences in patients’ ethnic origin or the environmental factors, e.g., latitude. Another Japanese group has identified two more genes associated with DSPD: arylalkylamine (serotonin) N-acetyltransferase (AA-NAT) (level 3)11 and HLA-DR1.12 AA-NAT is the rate-limiting enzyme in the melatonin synthetic pathway from serotonin. The frequency of a single nucleotide polymorphism (amino acid substitution from alanine to threonine at position 129) was significantly higher in patients (16%) than in controls (3.1%). Moreover, Takano and colleagues (level 4)13 found a missense variation in human CKIε (N408 allele) that may be protective in the development of DSPD, since it occurred significantly less frequently in patients diagnosed with DSPD (and those with freerunning disorder) than in control subjects. A number of studies have correlated circadian propensity, i.e., morningness versus eveningness (not clinical diagnosis) with clock gene variations. One of the first was performed in 410 middle-aged adults in whom phase preference had been measured with the MEQ (level 2).14 A single nucleotide polymorphism was identified, with a cytosine for threonine (C for T) substitution at the immediate 3′ region of the human CLOCK gene (hClock), 3111C versus 3111T. Participants homozygous for the T allele (CLOCK 3111T/T, n = 163) were less “evening type” than heterozygotes (CLOCK 3111C/T, n = 219) or all 3111C carriers (n = 247). Similarly, C allele homozygotes (CLOCK 3111 C/C, n = 28) exhibited lower but statistically insignificant MEQ values when compared to T homozygotes, a result perhaps influenced by the small sample size of the former group. The authors concluded that this association was strongest for the eveningness factor on the MEQ. In contrast, screening for polymorphisms of the hClock determined that they were infrequent in DSPD, and not different from controls (level 3).15 Combined, these findings on the link between the hClock and eveningness but lack of such correlation with DSPD may question a direct etiological link between the circadian propensity and the disease, though more studies are needed to clarify this issue. The picture emerging from both human and animal studies sugSLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 gests that a genetically-determined period of the intrinsic circadian rhythm or the degree to which this rhythm can be entrained by the environmental time cues defines the morningness or eveningness trends, or presence of CRSDs. However, multiple genes can underlie such disorders, with alterations in different circadian genes potentially resulting in a similar circadian phenotype, or a mutation in a different site of the same gene producing an opposite effect on the circadian system. In support of this notion, a recent study in mice shows that, depending on the site of PER2 phosphorylation, the expression, degradation, and/or nuclear entry and retention of this protein may change, resulting in a different degree of advance or delay in the circadian period.16 Conclusions: Intriguing research has begun to link clock gene polymorphisms to familial ASPD and DSPD, and perhaps to subclinical circadian propensity for morningness or eveningness. The results suggest that a number of mutations in different circadian genes might be involved in these phenomena, with familial or sporadic CRSDs being heterogeneous genetic disorders. Further research in this area is likely to bring important insights into the mechanisms of CRSDs but the research is in the early stage and does not yet have clinical application. 11.0 ADVANCED SLEEP PHASE DISORDER (ASPD) 11.1 Diagnostic Issues Advanced sleep phase disorder (ASPD) is characterized by a stable sleep schedule that is several hours earlier than the conventional or desired time. There is no strict definition of how advanced the sleep schedule needs to be in order to qualify as pathologic, and thus the diagnosis depends in large part on the degree of difficulty a patient experiences with conforming to a desired sleep schedule. Prior to ascribing the diagnosis, other causes of sleep maintenance insomnia must be ruled out; for example, depression.1 ASPD is thought to be much less common than DSPD, but because an early sleep pattern results in fewer social conflicts (e.g., people are not usually punished for getting to work too early), the incidence may be underestimated. The mechanisms leading to this condition are unknown, but hypotheses have usually been the opposite of those thought to underlie DSPD. For example, a shortening of the circadian period has been demonstrated in one patient with familial ASPD (level 2).3 11.2 Risk Factors 11.2.1 Age It is widely assumed that the tendency for an advanced sleep schedule is associated with aging, but data regarding the correlation between age and discrete ASPD are scarce. One pertinent study involved 110 healthy adults, aged 20-59,17 who completed the MEQ, kept sleep diaries for two weeks, and underwent PSGs (level 2). Age was associated with increased morningness (M-type) and an objective, but not subjective, decline in sleep quality. After controlling for age, M-type was associated with an advanced sleep phase, less total sleep time, and increased wake time during the last 2 hours of sleep. Of primary importance, analyses with hierarchical regression demonstrated that M-type was a predominant mediator of various assessed age-sleep relationships. Supporting these 1486 CSRD Review Part II—Sack et al findings, one telephone survey (level 4)18 found “advance-related” complaints to be more than twice as common (7.4% of respondents) as “delay-related” complaints in a cohort aged 40-64. Conclusions: Although inconclusive, the available data suggest that age may be a risk factor for ASPD. scores of 91% were consistent with “morningness” (i.e., MEQ ≥59) and that 53% provided scores consistent with “definite morning types” (i.e., MEQ ≥70) (level 3).21 The authors utilized this data to support the validity of their recruitment process, but controls were not available for comparison. Conclusions: The MEQ can provide confirmatory evidence for a diagnosis of ASPD but is not sufficiently reliable to be the sole basis for the diagnosis. In the future, MEQ scores may need to be normalized for age. 11.2.2 Gender There are insufficient data to definitively address this question. 11.3.3 Polysomnography (PSG) 11.2.3 Light Exposure Sleep logs and actigraphy have face validity in documenting an advanced sleep schedule and an associated inability to sleep at a conventional time (see sections 12.3.1 and 12.3.2). No studies were identified that utilized PSG parameters as inclusion criteria for a diagnosis of ASPD. Nevertheless, a study of familial ASPD patients, discussed in more detail above, compared PSG variables between affected and unaffected subjects and demonstrated the expected advance in the timing of sleep onset (19:25 ± 1:44 vs. 23:10 ± 0:40) and offset (04:18 ± 2:00 vs. 07:44 ± 1:13) in the former group, with preservation of sleep quality and quantity in both groups (level 2).3 Curiously, in a separate study of patients with ASPD (using ICSD-1 criteria) that included PSG as an outcome measure in a trial of evening phototherapy, baseline values actually revealed relatively orthodox bedtimes, with group means of 23:14 hours and 00:27 hours in the active and sham treatment groups, respectively (level 2), highlighting the ambiguous nature of the diagnostic criteria used to define this condition.22 Conclusions: PSG data is not presently required for a formal diagnosis of ASPD,1 but its use in research protocols may improve diagnostic validity and homogeneity of patient populations. It is unknown whether these data would confer greater diagnostic value than actigraphic parameters however and, in the clinical setting, the amount of time required to establish a stable circadian phase (≥7 days) precludes practical use of PSG, and instead favors the use of actigraphy or sleep logs. 11.3.2 Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ) 11.3.4 Phase Markers As ASPD is characterized by an advance in the phase of the major sleep period in relation to the desired sleep and wake times, individuals with this condition would be predicted to score as morning types (M-type) with high values on the MEQ. However, the current literature search yielded only three studies that used the MEQ as part of the clinical evaluation of patients with suspected ASPD. Two studies evaluated families with familial ASPD and, as expected, affected family members scored significantly higher on the MEQ compared to unaffected counterparts, confirming a remarkable morning-lark trait (both level 2).3,5 The earlier study3 also reported that MEQ scores of first-degree relatives, both unaffected and of unknown status, of affected individuals were higher than those of “marry-in” spouses and unrelated control subjects, further supporting heritability of the “morningness” trait among this lineage. Finally, the authors of the more recent study reported that “morningness” was recognized in all familial ASPD-affected members who were at least 20 years of age, and highlighted the need for the establishment of criteria for MEQ scoring of younger age groups.5 Another study investigated the use of evening light treatment for patients with presumed ASPD, and reported that the MEQ Our search yielded three pertinent studies that measured the timing of melatonin secretion in subjects diagnosed (or presumed to have) ASPD. Salivary dim light melatonin onset (sDLMO) was measured in members of two Japanese families with familial ASPD (using ICSD criteria), and affected members were phaseadvanced by more than two hours as compared to unaffected relatives (level 2).5 In another study of patients with familial ASPD, plasma melatonin was used to assess DLMO, and affected individuals were phase-advanced by nearly 4 hours as compared to controls (level 2).3 In a separate study, older subjects with advanced sleep phases (presumed ASPD) were recruited for a treatment trial of evening phototherapy (level 3).21 Prior to treatment, the mean urinary aMT6s acrophases were regarded as “modestly” advanced, according to reference standards derived from other studies by the authors. In four studies of evening phototherapy for older subjects with either ASPD, sleep maintenance, or terminal insomnia (the latter two diagnoses were presumed to be related to circadian factors, due to the treatment modality employed), the CBTmin was early—ranging between approximately 01:30 and 03:00, depending on the exact analysis used to assess CBT data (Level 2),22-24 (level 4).25 In the sole study of patients with familial A study by Buxton, et al (level 1),19 described in our first report, found that napping for five hours in the dark in the evening (19:0001:00) caused a phase advance in young normal subjects. In a more naturalistic study of older subjects, those who took evening naps (thereby gating light exposure) showed earlier sleep-offset times and a more advanced acrophase of the aMT6 rhythm than subjects who refrained from napping.20 As the effect of evening napping vs. earlier morning light exposure was confounded in this case, the study could not differentiate the relative contribution of each variable to phase advances. Conclusions: A relationship between ASPD and excessive or inadequate light exposure during the pertinent portions of the light PRC remains conjectural, but the role of both variables in creating phase advances has been documented in those without CRSDs. 11.3 Assessment Tools 11.3.1 Sleep Logs and Actigraphy SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1487 CSRD Review Part II—Sack et al However, in their most recent study, the same group, utilizing an essentially identical protocol failed to replicate many of these findings. Although treatment resulted in significant delays in both group CBTmin (94 minutes) and sleep onset (44 minutes), in addition to a significant increase in the phase angle of CBTmin and sleep midpoint by more than 1 hour, no other significant improvements in PSG-determined sleep parameters were obtained (level 2).23 Subsequently, patients received light therapy twice weekly for a 3-month period (maintenance treatment phase); they then demonstrated a trend toward reversion to the pre-treatment CBTmin (i.e., phase advance), and a lack of significant difference between any assessed parameter as compared with controls. Subjective sleep quality improved in the active group during maintenance treatment, but not in the control group. The authors proposed that the discrepancy in results may have been due to heterogeneous patient populations in their second study (a formal diagnosis of ASPD was not required, as it was in the first study), and/or unmonitored adherence to treatment. Finally, capitalizing on the success of an earlier uncontrolled pilot investigation (level 4),25 a different group recently designed a study specifically involving individuals with isolated early-morning awakenings and assessed the effects of two consecutive nights of light therapy (2500 lux, administered for four hours from 20:00 to 01:00 (level 2).24 Both active and sham treatment groups had much earlier baseline CBTmin values than the aforementioned studies for which physiologic markers were available (active treatment CBTmin approximately 02:00). The active group exhibited a significant post-treatment delay of CBTmin of over two hours. Baseline DLMO values (as assessed by urinary aMT6) were referenced only in a figure (without raw data available), but also exhibited average post-treatment phase delays of approximately two hours in the active group. Sleep parameters (as assessed by actigraphy and sleep logs) demonstrated a significant decrease in actigraphically-determined WASO in the active treatment group at both 1- and 4-week follow-up periods, in addition to subjective (but not objective) improvement in total sleep time at the end of the 4-week follow-up period (90 minutes as compared with baseline, and 45 minutes as compared with sham treatment). There were otherwise few meaningful significant group differences with respect to sleep onset or offset times. Conclusions: The available data on the treatment of ASPD (and the treatment of insomnia utilizing phototherapy) consists exclusively of evening light therapy. While objective results are overall conflicting, subjective improvements have been consistently demonstrated. Comparison of treatment effects is limited by the heterogeneous nature of the patient population, perhaps in part influenced by the ambiguous criteria for ASPD in the ICSD, variable use of established circadian phase markers, differing intensity and durations of treatments, and nonsystematic assessments of treatment compliance. Future studies would benefit from addressing these factors, in the context of protocols that are cognizant of practical clinical scenarios (e.g,. an established duration of nightly or maintenance treatments). The use of blue light, addressed in Part I, may also significantly influence treatment factors, possibly allowing for increased potency of the stimulus and/or a reduction in required exposure time, potentially increasing practical clinical application (and patient acceptance) of this treatment modality.28 ASPD that utilized this assessment, the group CBTmin was extraordinarily early, occurring at approximately 23:30 (level 2),3 roughly 7 hours earlier than that expected in the normal population. Conclusions: Although the data are limited and affected by heterogeneity of subjects, they are nevertheless generally consistent with an advance in the timing of phase markers in ASPD. 11.4 Treatment 11.4.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling There is one case report of successful phase advance chronotherapy (3 hours every 2 days for a 2-week period) in a patient with presumed ASPD, with successful maintenance of the desired phase at 5 months follow-up assessment (level 4).26 Conclusion: Further research is required regarding the efficacy and practicality of phase-advance chronotherapy for patients with ASPD. 11.4.2 Timed Light Exposure In the largest study to date, involving 47 older adults diagnosed with ASPD (although the specific criteria used to make this determination are not clear), “enhanced evening light” (averaging 265 lux) administered for 2 to 3 hours was no more effective than placebo in counteracting advanced sleep phase (as indicated by actigraphy). Nevertheless, patients reported a subjective benefit (level 3).21 The light treatment in this study (265 lux) was not as intense as bright light treatment (2000 to 10,000 lux) used in many other studies, and the timing was earlier than usual (15:00 to 17:00). Moreover, the degree of baseline circadian advancement, as assessed by aMT6 acrophases, was unclear, as the authors used unspecified reference standards culled from their other investigations. Bright evening light exposure produced similarly lackluster results in a treatment trial in patients with complaints of early-morning awakenings, although no physiologic phase markers were utilized. The treatment was administered for 30 minutes, beginning approximately 1 hour before subjects’ habitual bedtimes, for a duration of 3 weeks (level 2).27 As compared to the sham treatment condition, those receiving active treatment described subjective improvement in early morning awakenings, as manifested by an approximately 20 minute decrease of time in bed subsequent to final morning arising. No other differences were observed with respect to the additional subjective variables, or with respect to any of the actigraphic variables. Greater success was demonstrated in a study of subjects with ICSD-1-defined ASPD, utilizing evening light therapy (4000 lux, 2-hour duration, between 20:00 and 23:00) for 12 consecutive days (level 2).22 A greater-than-two-hour CBTmin post-treatment delay was demonstrated, in association with an average delay in bedtime of 29 minutes, an approximately 13% increase in sleep efficiency, and a related decrease in wakefulness after sleep onset (WASO). Post-treatment sleep architecture changes were also noted in the form of increased REM latency, decreased percentage Stage 1 NREM sleep, and increased percentage Stage 2 NREM sleep. The control group demonstrated no significant changes in either sleep or circadian parameters. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1488 CSRD Review Part II—Sack et al 11.4.3 Timed Melatonin Administration The transition was also associated with a 40-minute delay in the sDLMO. It should be emphasized, however, that none of these teenagers were diagnosed with DSPD. In a retrospective description (level 4)35 of a large cohort of patients from a clinical practice with CRSDs (N = 322; mean age not reported), DSPD was the most common CRSD diagnosis (83%), and 90% of the DSPD patients reported an onset of their symptoms during childhood or adolescence. In another study, the same group reported that, of 63 consecutive, nonselected admissions to an adolescent psychiatric inpatient unit, 10 patients (16%) were diagnosed with co-morbid DSPD (level 4),36 supporting the conclusion that DSPD is common in teenagers, and that it may be associated with psychopathology. DSPD appears to be relatively rare among older people. A telephone survey of subjects aged 4064, for example, found an incidence of “delay related” sleep complaints in 3.1% of the respondents (level 4).18 There are no systematic reports of melatonin administration for ASPD, but consideration of the melatonin PRC provides a rationale for low-dose administration after early morning awakenings and upon final arising in the morning.29 Conclusion: There are insufficient data to assess the safety and efficacy of timed melatonin administration in the treatment of ASPD. 12.0 DELAYED SLEEP PHASE DISORDER (DSPD) 12.1 Diagnostic Issues Delayed sleep phase disorder (DSPD), first described by Weitzman and colleagues,30 is characterized by a stable sleep schedule that is substantially later than the conventional or desired time. Patients with DSPD have sleep onset insomnia and extreme difficulty arising when they attempt to conform to a conventional work schedule or other social demands. A tendency for a delayed sleep schedule is very common during adolescence and can be a factor in academic failure. However, in these otherwise normal young people, it is unclear whether this is a manifestation of intrinsic pathology (being “stuck” with a delayed sleep propensity) or a socially reinforced sleep-wake schedule that can be readily modified if circumstances require it. Psychophysiological insomnia must be ruled out as a cause for the sleep onset insomnia characteristic of DSPD. Weitzman30 originally proposed that a significant number of patients with sleep onset insomnia may have underlying DSPD, but this hypothesis has not been systematically pursued. The etiology of DSPD is unknown. Some investigators have suggested that the pathophysiology may involve an intrinsic circadian period that is longer than average, but other explanations involving abnormalities in the light phase response curve (PRC) are also possible. For example, hypersensitivity to evening light could be a precipitating or maintaining factor for the phase delay in DSPD.31 On the other hand, Ozaki and colleagues,32 suggested that the inability of DSPD patients to phase advance normally might result from masking of the advance portion of their light PRC by elongated sleep bouts. Subsequent work has expanded possible mechanisms to include the sleep regulatory system: for example, Uchiyama et al.,33 found reduced sleep in patients vs. controls following sleep deprivation, and suggest that DSPD patients may have a diminished ability to compensate for lost sleep, and thus have difficulty falling asleep even when they have previously awakened early and thereby have developed a homeostatic sleep drive. 12.2.2 Gender A large survey of unaffected university students (N = 2135) (level 2)37 analyzed gender differences in morningness-eveningness preference, and found men have a more pronounced eveningness preference (P <0.0001). More data needs to be obtained on patients who are clinically diagnosed with DSPD in order to draw conclusions about gender as a risk factor. 12.2.3 Reduced Light Exposure As mentioned above, it has been suggested that one of the reasons some people develop DSPD is that they sleep too long and consequently do not get light exposure to the phase advance portion of the light PRC. Ozaki, et al. (level 3)32 monitored the sleep schedule of seven DSPD patients and seven matched control subjects for four weeks and found that sleep length was significantly longer in the DSPD patients. Winter depression has also been related to reduced solar light intensity, especially at dawn, but it is considered a mood disorder, not a sleep disorder, thus that research was not included in our review. 12.2.4 Excessive Light Exposure Exposure to bright light in the evening may promote phase delays and exacerbate DSPD; consequently, patients with DSPD may be advised to avoid light exposure near bedtime; however, no studies have addressed this issue. Conclusions: A number of studies have documented a tendency for teenagers and young adults to delay their sleep schedule, but the relative contribution of endogenous and exogenous factors underlying this phenomenon have not been fully delineated. Although many young people with delayed schedules are able to adapt to a conventional schedule when it is mandatory (and therefore do not meet diagnostic criteria for DSPD), diagnosed cases of DSPD usually have an onset at this age, and rarely in later life. 12.2 Risk Factors 12.2.1 Age A tendency to stay up late and sleep in on weekends is very common among teenagers. In a study of sleep patterns and circadian rhythms in 32 normal children (level 2),34 the transition from the 9th to the 10th grade (involving an earlier school start time) was also associated with a later bedtime and therefore reduced total sleep time (TST), assessed by actigraphy; furthermore, multiple sleep latency testing (MSLT) indicated more daytime sleepiness. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 12.3 Assessment Tools 12.3.1 Sleep Logs Sleep Logs are consistently recommended as a method for evaluating sleep schedules in CRSD patients. However, there are 1489 CSRD Review Part II—Sack et al no widely accepted, standardized sleep logs, and investigators and clinicians often construct their own. Sleep logs have apparent face validity, and can provide data on qualitative as well as quantitative aspects of sleep. Although many of the CRSD research studies we reviewed employed sleep logs, we did not find any studies that specifically evaluated their reliability or validity as a clinical assessment tool for CRSDs. 12.4.3 Timed Melatonin Administration 12.4.1 Prescribed Sleep Scheduling Melatonin administration in the afternoon or evening, during the phase advance portion of the melatonin PRC, would be expected to shift rhythms earlier, thereby correcting a pathological phase delay. This hypothesis was supported in an early study of limited sample size (N = 8), (level 2).48 In a large (N = 61), openlabel study, those receiving 5 mg of melatonin given at 22:00 for six weeks reported significant benefit, but also a high rate of relapse when treatment was discontinued (level 4).49 In a double-blind, cross-over study, DSPD patients (N = 20) were treated with 5 mg melatonin or placebo, taken between 19:00 and 21:00 (time chosen by each patient) for four weeks (level 1).50 Two consecutive PSGs were performed during an imposed sleep schedule (24:00 to 08:00) on three occasions: at baseline (before treatment), then after each arm of treatment. Melatonin treatment led to normalization in the rhythm of aMT6s excretion compared to placebo, and significantly reduced sleep onset latency as determined by PSG. However, PSG-determined TST was not increased, nor were self-reported measures of daytime alertness improved. A recent double-blind study tested two doses of melatonin (0.3 and 3 mg) vs. placebo (level 2).41 Circadian phase using DLMO and core body temperature minimum (CBTmin.) was measured before and after treatment. Treatment was administered between 1.5 and 6.5 hours prior to the DLMO for four weeks. Both doses advanced DLMO and CBTmin; the earlier the melatonin was administered relative to DLMO, the larger the phase advance, consistent with the reported melatonin PRC.51 Conclusion: The evidence is quite strong that melatonin, timed to promote a corrective phase advance, is an effective treatment for DSPD. Determining the optimal parameters for scheduling and dosing will require more study. The term chronotherapy was first coined to describe a treatment for DSPD that involved prescribed scheduling of sleep times according to the newly appreciated characteristics of the human circadian system.43 The treatment was based on the observations that patients with DSPD had great difficulty shifting their rhythms in an advance direction, and therefore proposed shifting in a delay direction. Also, chronotherapy assumed that the timing of sleep (rather than light) was the main synchronizer of the circadian system, and that, if the sleep schedule could be normalized, the circadian system would follow. With these assumptions in mind, patients with DSPD were prescribed a sleep schedule that delayed several hours per day until sleep was aligned to the targeted bedtime. After the objective was reached, patients were advised to scrupulously maintain a regular sleep/wake schedule. If they drifted later, the procedure was repeated. Although there are positive case reports using chronotherapy for DSPD (level 4),43 there have been no controlled trials of its efficacy or safety. Ito, et al. (level 4)44 reported that relapse after chronotherapy was common when patients were followed long term. In regard to safety, there is one report of a patient with DSPD who developed free-running rhythms (FRD) after chronotherapy (level 4).45 Conclusions: A prescribed sleep schedule (chronotherapy) is a rational treatment for DSPD but there are no controlled clinical trials documenting its efficacy and safety. 12.3.2 Actigraphy As indicated in previous reviews,38 actigraphy is a useful tool for documenting sleep schedule in patients with DSPD. 12.3.3 Morningness -Eveningness Questionnaire (MEQ) The MEQ has not been tested as a diagnostic tool for DSPD. See discussion of MEQ in Part I. 12.3.4 Circadian Phase Markers The phase (timing) of melatonin secretion, as measured by serial sampling of plasma or saliva melatonin levels, or the excretion of the melatonin metabolite, 6-sulfatoxymelatonin (aMT6s), has been examined as a circadian marker by a number of investigators. An early study (level 4)39 of DSPD patients (N = 12) failed to demonstrate a delay in plasma melatonin or urinary aMT6s, even though sleep times were delayed, according to sleep log data. However, a more recent study (level 3)40 demonstrated that the sDLMO was significantly later in patients with DSPD than in controls. In contrast to some other studies, no difference in phase angle between circadian phase and sleep time was observed in this study; furthermore, circadian phase was stable (on an ad lib sleep schedule) between weekdays and weekends. A melatonin administration trial for DSPD (discussed in more detail below) reported the average dim light melatonin onset (DLMO) at baseline, prior to initiating treatment, as 23.46 ± 1.62 h, considerably later than published norms (level 2).41 12.4.2 Timed Light Exposure Light exposure in the morning, on the advance portion of the light PRC, would be expected to shift circadian rhythms earlier, thereby correcting a pathological phase delay. Rosenthal et al. (level 2)46 treated 20 patients diagnosed with DSPD for two weeks using two hours of bright light exposure (2,500 lux) and two hours of ordinary light (300 lux) exposure in the morning (between 06:00 and 09:00) in a crossover design. The bright light treatment produced a significant phase advance of the core body temperature rhythm, although there was no attempt to minimize masking, as well as an increase in morning alertness as measured with the MSLT. In a novel study, Cole, et al. (level 1)47 treated DSPD with an illuminated mask that provided light through closed eyelids during sleep. The light mask was reported as well tolerated, producing little sleep disturbance. The mask turned on (<0.01 lux) four hours before arising, ramped up for one hour, and remained on at full brightness until arising (2500 lux for active treatment, 0.1 lux for controls). The bright light treatment advanced the timing of aMT6s by one hour after 26 days of treatment, and advanced sleep onset times in the subset of patients with the most delayed phases. Conclusion: Although the evidence is limited, light exposure treatment, timed to advance rhythms based on the light PRC, appears to be a rational and effective intervention for DSPD. In the clinical context, compliance may be a significant problem. 12.3.5 Polysomnography In a descriptive study (level 4)42 of 22 young patients (mean age 15.1 years) diagnosed with DSPD, nine had two PSGs, one to simulate a “weekday” schedule and another, a “weekend” sleep schedule. On the weekend night, when subjects had more freedom to choose their sleep schedule, they sleep longer (554 vs. 362 minutes), got up later (11:07 vs. 07:28), and had a greater proportion of REM sleep (22.9% vs. 14.6%). These data support the presumption that patients with DSPD have increased total sleep time and improved sleep architecture when given the opportunity to sleep later in the day. Conclusions: Sleep logs and actigraphy have face validity in documenting a delayed sleep schedule and an associated inability to sleep at a conventional time. Although DSPD patients would be expected to score in the “extreme eveningness” range of the MEQ, the sensitivity and specificity of the scale in substantiating a clinical diagnosis has not been evaluated. Circadian phase markers are usually delayed in DSPD, but are not available to the clinician. Two PSGs, one done on a conventional schedule, and one on an unconstrained schedule, could provide an ideal clinical assessment protocol, however financial constrains may limit the use of this option. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 12.4 Treatment 1490 CSRD Review Part II—Sack et al 13.0 FREE-RUNNING DISORDER (FRD)—ALSO REFERRED TO AS NON–24-HOUR SLEEP-WAKE SYNDROME. 13.1 Diagnostic Issues Normal (unaffected) subjects who are maintained in an inpatient research environment devoid of time cues eventually develop freerunning rhythms. The earliest studies of human subjects in time– free environments concluded that most people have an intrinsic circadian period much longer than 24 hours, averaging about 24.5 h; however, more recent studies using the forced desynchrony protocol have found the average to be significantly shorter; i.e., 24.15 h.53 In either case, the human circadian period is usually longer than 24 h. Patients with free-running rhythms have circadian cycles that mimic those of subjects in time-free environments, and thus are thought to reflect a failure of entrainment. The condition is very rare in normally sighted people, but quite common in the totally blind who have no access to the entraining effects of the light/dark cycle.54 Because the condition is rare in sighted people, the data consist almost entirely of level 4, single case reports,45,55-67 or studies with few subjects,68-71 although Hayakawa et al.60 recently reported an accumulated series of 57 patients. A high proportion (about 25%) of sighted people with FRD have associated psychiatric disorders.60 A similar proportion of patients have a prodromal history of DSPD.45 13.2 Risk Factors 13.2.1 Age Judging from the limited number case reports, in sighted people this disorder typically begins in the teenage years and rarely after age 30. In the blind, FRD can occur at any age, depending on when light perception is lost.54 It remains uncertain as to whether the freerunning circadian period (tau) in humans changes from childhood, through teenage and young adult years, potentially modifying the periodicity of symptoms. Although a forced-desynchrony study reported a shortening of tau in an elderly man (level 4),72 another study of blind subjects suggests a slight lengthening (level 4).73 Conclusion: In sighted people, the onset of FRD occurs in the teens of twenties, and almost never after age 30. In the totally blind (i.e., those with retinas that are entirely nonfunctioning), the onset is probably coincident with the loss of sight. 12.4.4. Vitamin B12 Some early case reports and smaller studies suggested that vitamin B12 might be useful for CRSDs by some unknown mechanism. This hypothesis was quite rigorously tested in a large (N = 55), multicenter, placebo-controlled trial in which Vitamin B12 (1 mg), or placebo, was administered to DSPD patients three times a day for four weeks (level 1).52 No benefit was seen from the sleep log data. Conclusion: Vitamin B12 is not an effective treatment for DSPD. 13.2.2. Gender 12.4.5 Promoting Sleep with Hypnotic Medication Twenty-two of the 25 single case reports of sighted patients with FRD were males. However, in the series of 57 patients reported by Hayakawa et al. (level 4),74 28% were female. There do not appear to be any sex differences in FRD caused by total blindness. Conclusion: Sighted males are at significantly greater risk for FRD. There are insufficient data to assess whether gender is a risk factor for FRD in totally blind individuals. There is one report involving uncontrolled clinical observations indicating some benefit of hypnotic medications for DSPD (level 4).44 Conclusion: There is insufficient evidence to assess the safety and efficacy of hypnotic medication in the treatment of DSPD. 12.4.6 Promoting Alertness with Stimulant Medication. 13.2.3 Light Exposure A stimulant medication administered to promote alertness upon arising could be clinically justified, but there are no data on this practice. Conclusion: There is no evidence to assess the safety and efficacy of stimulant medication in the treatment of DSPD. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 As mentioned above, most subjects who are maintained in a inpatient research environment devoid of time cues eventually develop free-running rhythms. There may also be some atypical 1491 CSRD Review Part II—Sack et al non-inpatient (natural) environments that give rise to free-running rhythms; for example, the 18-hour day on a submarine.75 One study found a delayed sleep propensity onset relative to the circadian pacemaker in FRDs; this phase angle abnormality would accelerate light-induced phase delays, leading to a sleep-wake cycle that is longer than 24 hours (level 3).71 Totally blind people, living in normal society, often have a free-running circadian period of about 24.5 h, similar to research subjects living in time-free environments.54 In these individuals, reduced total sleep time and other sleep abnormalities have been documented with PSG (levels 2 and 1, respectively).76,77 The occurrence of free running rhythms in the totally blind indicates that some light/dark signal is critical, if not essential, for normal entrainment of humans. However, the light intensity threshold for entrainment appears to be quite low as legally blind subjects with some light perception are usually normally entrained. Also, in sighted subjects, exposure to a very dim light-dark cycle, with light levels of ~1.5 lux—equivalent to candle light—was sufficient to maintain circadian entrainment to the 24.0 h day in one study.78 In addition, increasing the light intensity to ~25 lux was sufficient to entrain some sighted subjects to a 24.6 h day.79 Conclusion: In sighted people, environments with continuous low light levels and atypical schedules (e.g., submarine duty) may predispose to FRD. A large proportion of totally blind people have FRD, indicating that light is very important for entrainment, but that nonphotic cues can be sufficient for some people. until circadian phase has been assessed three or four times at intervals separated by several weeks. Conclusion: Multiple serial determinations (separated by at least one week) of circadian phase (typically by measuring melatonin onsets) can be useful for the diagnosis of FRD. 13.4 Treatment (Sighted) congruent with his previously determined free-running circadian period as derived from melatonin onset determinations. His sleep duration and quality greatly improved. It is unknown how many blind people with free-running rhythms adopt such sleep schedules on their own. However, many blind people keep strict 24-hour sleep wake schedules either on their own or as part of a research protocol and fail to entrain.54 13.4.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling 13.5.2 Timed Melatonin Administration An early study (n = 4) suggested that increasing the potency of time cues (zeitgebers) could improve sleep-wake rhythms in children with FRD caused by neurological disorders (level 4)88 but this finding has not been replicated. Following the demonstration of entrainment in animals with free-running rhythms,93 melatonin has been tested as a treatment in totally blind people. In addition to several positive case reports (level 4),94-97 there have been two small single-blind, placebocontrolled melatonin treatment trials demonstrating successful entrainment of free-running rhythms in totally blind people (level 2).77,82,83 In one study,82 3 of 7 subjects entrained to 5 mg of melatonin given for 35-71 days at 21:00. In the other study,77 6 of 7 subjects entrained to 10 mg given at the usual bedtime for 3 to 9 weeks. In this study, three of the subjects were given a 10 mg dose that was gradually stepped-down every other week to 0.5. Melatonin treatment on this step-down dosing schedule maintained entrainment, and free-running rhythms recurred after the cessation of treatment. Subsequently, these same subjects were successfully entrained with 0.5 mg de novo (level 4).85 The subject who failed to entrain in the initial trial to 10 mg was subsequently entrained with a 0.5 dose (level 4).86 The effectiveness of the lower dose was attributed to its selective activity on the advance zone of the melatonin phase response curve with no “spillover” to the delay zone. In another recent trial,83 the 0.5 mg dose entrained 6 of 10 subjects (level 2). In summary, the evidence is compelling that melatonin can entrain the majority of totally blind patients with FRD. Furthermore, a physiological dose (0.5 mg) appears to be as effective as a pharmacological dose (5 to 10 mg), and in some cases, more effective.86 Conclusion: Appropriately timed melatonin, in doses from 0.5 mg to 10 mg, have been shown to entrain totally blind people who have FRD. The effective dose may be even less than 0.5 mg (the dose that approximates a physiological plasma concentration). Treatment must be sustained or relapse will occur. Entrainment may not occur for weeks or months after initiating treatment, depending on the phase of the patient’s rhythm when treatment is started and the period of the patient’s free-running rhythm. 13.4.2 Timed Light Exposure Because FRD is very uncommon in sighted people, the literature consists only of case reports (level 4). Timed (morning) bright light exposure was found to successfully entrain circadian rhythms in five separate cases (level 4).58,60,65,89,90 However, no placebo-controlled trials have been conducted. 13.4.3 Timed Melatonin Administration We found four level 4 case reports of successful treatment of sighted FRD with melatonin administered around the hour of the desired bedtime when it would be predicted to cause a phase advance.57,63,80,90 The most common dose was 3 mg and the duration of treatment ranged from one month to six years. In one study,63 the treatment was interrupted for a double-blind, placebo-controlled dose escalation. Conclusion: Although the studies are limited by the rarity of this condition, both appropriately timed bright light exposure and melatonin administration have shown to entrain patients with FRD. 13.3 Assessment Tools 13.3.1 Sleep Log Sleep-wake diaries (sleep logs) are consistently recommended as a method for evaluating sleep schedules, and are especially useful for documenting sleep patterns in FRD’s. 13.3.2 Morningness-Eveningness Questionnaire 13.4.4 Promoting Sleep with Hypnotic Medication There is insufficient data to evaluate the efficacy of the MEQ as an assessment tool for FRD. There are no data to evaluate the safety and efficacy of hypnotic medication in the treatment of FRD. 13.3.3 Polysomnography 13.4.5 Promoting Alertness with Stimulant Medication There is insufficient data to evaluate the efficacy of PSG as an assessment tool for FRD. There are no data to evaluate the safety and efficacy of stimulant medication in the treatment of FRD. tively normal, but instead of being consolidated into distinct bout or bouts, sleep times are shortened, and in extreme cases, almost randomly distributed throughout the day and night. In otherwise healthy people, the condition may be a result of very poor sleep hygiene; however, ISWR is commonly associated with neurological impairment, such as mental retardation in children and dementia in older adults. The cause (or more likely, the causes) of this association are unknown, but damage to the circadian pacemaker in the SCN is clearly implicated as an important, if not a major, etiological factor. Indeed, experimental ablation of the SCN in animals produces a loss of circadian rhythmicity that strongly resembles the sleep/wake pattern typically seen in older adults with dementing disorders, particularly in the later stages of the dementia.98 However, it is important to note that clinical studies, the bulk of which have been carried out in older adults with dementia (particularly Alzheimer disease) have rarely used the formal sleep diagnostic criteria for ISWR, so for the purposes of this review of the literature, ISWR diagnosis was inferred based on the clinical description of the subjects. 14.2 Risk Factors 14.2.1 Age While complaints of nighttime sleep fragmentation and daytime napping have been consistently reported to increase with age,99 a recent, and extremely comprehensive, meta-analysis of objective sleep changes across the human lifespan100 strongly indicates that, although the prevalence of ISWR increases with age, this increase is secondary to the increased prevalence of associated medical disorders with increased age. Age is not an independent risk factor for ISWR; rather, it is the medical burdens (or the comorbid medical and psychiatric illnesses) which constitute the main risk factors for sleep pathology, including the increase in prevalence of ISWR with advancing age.101,102 As will be discussed in detail below, ISWR is particularly associated with neurological impairment in older adults, most importantly, Alzheimer disease (AD).103-106 Conclusion: Age is a risk factor for ISWR mainly due to the association of aging with increased medical and psychiatric illness, especially Alzheimer disease. 14.2.2 Gender 13.5.3 Promoting Sleep with Hypnotic Medication 13.3.4 Phase Markers 13.4.6 Other Treatments The majority of recent case reports of FRD in sighted people have used the melatonin rhythm as a marker for circadian phase (level 4).57-60,66,67,71,80 The study by Lewy and Newsome81 was the first to use the timing of melatonin secretion to detect free-running rhythms (and other phase abnormalities) in totally blind subjects. Subsequently, most of the studies of blind subjects have also used melatonin as a marker (level 2),54,77,82,83 (level 4)84-87 although a non–24-hour, free-running rhythm has also been demonstrated with serial measurements of core temperature in one subject (level 4).72 Although about 50% of totally blind people have free-running rhythms, many are normally entrained or entrained at an abnormal phase.54 Therefore, the diagnosis of FRD in a blind person is not secure SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 As none of the neurodegenerative disorders that typically result in ISWR has a gender difference, there is no reason to suspect a gender difference in ISWR. We found no reports of a gender difference. Conclusion: We found no evidence suggesting any gender differences in ISWR, or that gender might be a risk factor for ISWR per se. There are no data to evaluate the safety and efficacy of hypnotic medication in the treatment of FRD in the blind. One 15-year-old girl was successfully entrained for a year with vitamin B12 1.5 mg three times daily,91 and a 17-year-old boy responded to high daily doses (3000 micrograms per day).92 However, a multicenter trial of B12 for DSPD (N = 50) failed to find any benefit (level 2).52 13.5.4 Promoting Alertness with Stimulant Medication There are no data to evaluate the safety and efficacy of stimulant medication in the treatment of FRD in the blind. 14.2.3 Light Exposure 1492 13.5 Treatment (Blind) 14.0 IRREGULAR SLEEP-WAKE RHYTHM (ISWR) 13.5.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling 14.1 Diagnostic Issues In a single case study, described by Sack et al.54 an FRD blind subject was provided with a prescribed sleep schedule that was ISWR is characterized by the relative absence of a circadian pattern to the sleep-wake cycle. Total sleep time may be compara- CSRD Review Part II—Sack et al SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 Older adults are exposed to reduced light levels in their daily lives relative to younger individuals (reviewed by Van Someren, et al.).107 This reduction may be exacerbated by disorders of vision, which are common in older adults, and which many further attenuate the impact of ambient light on the SCN. Finally, the 1493 CSRD Review Part II—Sack et al SCN itself is adversely affected by age.108 The impact of each of these factors is magnified in patients with AD, including those who are community-dwelling, who have been shown to be exposed to less light than age-matched healthy normal controls.109 Furthermore, both the retina and optic nerve are compromised in AD, as is the SCN.108 The inadequate exposure to ambient daytime light in AD patients, who typically occupy the majority of beds in nursing homes, has provided the rationale for the use of daytime light treatment in these patient populations. Conclusions: Older adults, especially those who are institutionalized, are exposed to less intense light than younger people, but questions remain as to the importance of reduced light exposure as an etiologic factor in ISWR. comitant… sleep log for artifact rejection and timing of lights out and on” and “conducting actigraphy studies for a minimum of three consecutive 24-hour periods.” 14.3.4 Polysomnography 14.2.4 Familial (Genetic) Predisposition While there is no direct evidence for a genetic basis for ISWR, there are several lines of evidence that suggest that the sleep disturbance seen in AD is at least partially based on genetic factors. Actigraphic studies of AD patients have demonstrated longitudinal deterioration of sleep quality,110,111 and most of this longitudinal variance in sleep appears to be related to an inherent “trait” of the individual patient.112 This suggests that genetic factors may help determine the ultimate course and level of sleep deterioration seen in a given AD patient,112,113 a hypothesis consistent with considerable research suggesting that much of the circadian variation in many physiological systems is controlled by a limited number of similar genes across species (reviewed by Clayton, et al).2 Conclusion: The tentative relationship of genetic factors as a risk for ISWR needs to be clarified by future studies. Conclusion: Limited evidence suggests that core body temperature phase delay might be a circadian marker for ISWR in late-stage, institutionalized AD patients, although this finding is somewhat counterintuitive with the phenomenology of the disorder, which would be more consonant with decreased circadian amplitude of the SCN-generated arousal/wakefulness signal. There have been numerous PSG studies of sleep/wake changes in AD patients.104-106,118-121 All of these have consistently reported decreased slow wave sleep and increased nighttime wakefulness. Prinz et al106 demonstrated that not only was the nighttime sleep of AD patients significantly impaired relative to age-matched control subjects, with marked increased nighttime wakefulness and decreased slow wave sleep, but that these patients napped significantly during the day, although this increase in daytime sleep consisted of light sleep (Stages 1 and 2) and did not compensate for the SWS lost during the night. Vitiello et al104 demonstrated that the increased nighttime wakefulness that characterizes AD increases with disease severity. Moe et al122 used regression analyses to show that more waking episodes during the night, and longer REM latencies, were associated with impaired cognition and function, while more REM and slow wave sleep was associated with preserved cognition and function in a carefully screened sample of 78 community dwelling AD patients. Conclusion: PSG studies have been important in research studies for characterizing the sleep of AD patients, but the evidence does not suggest that PSG is necessary for the clinical evaluation of ISWR, as the sleep disturbance can readily be determined either by structured behavioral observation or by actigraphic recording. Melatonin rhythms are impaired by both age and by cognitive impairment. 131,132 While an early study of this relationship reported no observable changes,133 more recent studies have reported that nocturnal melatonin levels are reduced in AD 131,134,135 even in early, or preclinical AD patients,136 while daytime levels are elevated.137 According to some models, decreased melatonin secretion could permit greater expression of an SCN-generated arousal/wakefulness signal, which might explain some of the ISWR symptoms seen in AD patients. In contrast to these reports of changes in circadian amplitude of the melatonin rhythm, there are no reports of a change in the phase of this rhythm in AD, although there has been a report of larger variation in peak times relative to control subjects.134 Conclusion: Evidence indicates that, while there is no phase shift of melatonin rhythms in AD patients, there is diminished circadian amplitude (this reduced secretion, might explain some of the ISWR symptoms seen in AD patients). The diminished amplitude of the melatonin rhythm has provided justification for treatment studies of melatonin supplementation in AD populations (see below). 14.3.5 Phase Markers 14.3.5.3 Cortisol Rhythm 14.3.5.1 CBT Rhythm In contrast to melatonin, nocturnal cortisol levels are elevated in healthy aging, particularly in the early morning hours,138,139 and are further elevated in AD.140-142 A recent study143 examined both sleep/wake and cortisol rhythms in healthy older controls and mildly to moderately demented AD subjects. AD patients, particularly the moderately demented group, showed elevated cortisol levels in the afternoon. Conclusion: The maintenance of a highly rhythmic cortisol secretory pattern, even in moderate stage AD patients, suggests that cortisol rhythm is not a useful circadian marker for ISWR, although cortisol levels that are elevated relative to healthy older controls may contribute directly to the progressive neuropathology and cognitive impairment seen in AD. often hypothesized to be especially important in ISWR. Consequently, numerous studies have attempted to treat inferred ISWR by structuring and reinforcing relevant circadian time cues (zeitgebers) in order to increase the amplitude of the circadian cycle. These interventions have included daytime light exposure, melatonin supplementation, and mixed-modality treatments, typically combining daytime light exposure with behavioral interventions, such as sleep/wake scheduling and increasing daytime activity. 14.3.5.2 Melatonin Rhythm 14.4.2.1 Timed Light Exposure We found nine studies that tested the effects of bright light exposure on older nursing home patients who could be presumed to meet criteria for ISWR: (level 2),146-148 (level 3),149,150 level 4.151 Most of these studies report modest beneficial impact of daytime light exposure on measures of sleep. For example, in a light treatment trial (level 2),147 AD patients with irregular sleep were randomly assigned by block stratification (morning, evening, or all-day agitation) to 1 of 3 treatment groups: AM (09:30-11:30) Bright, AM Dim Red, or Evening (17:30-19:30) Bright. Bright light (BL) exposure of 2500 lux consolidated nighttime sleep by lengthening the duration of the maximum sleep bouts during the night compared to baseline. Nighttime sleep increased >30 min under AM plus BL, and >20 minutes for PM plus BL. PM plus BL also strengthened the circadian activity rhythm. However, none of the three light treatment conditions had any significant effect on total amounts of actigraphically measured sleep or wakefulness across the 24-h day. Nevertheless, not all studies reported positive effects. For example, in a 10-week trial of morning light treatment (2500 lux, 09:30 to 10:30), there were no significant effects on actigraphically measured nighttime sleep or daytime wakefulness (level 2);148,152 however this group did report nonsignificant trends toward improved amplitude and acrophase of rest-activity rhythms. We found just one study of light treatment in children with presumed ISWR (level 4).153 Fourteen severely mentally retarded children who had failed treatment with hypnotics and behavioral therapy were given bright light (4000 lux) for 45 minutes in the morning for eight months, and five responded. In general, treatment studies using light exposure hypothesize a circadian amplitude disturbance (rather than a phase disturbance) that is quite consistent with the phenomenology of the disorder. While it is possible that light therapy may be directly interfering with daytime napping, and thereby improving sleep consolidation at night by increasing nighttime sleep drive rather than through a circadian mechanism, the positive findings of better-controlled studies, which employ comparably timed control interventions mitigate against this possibility. Conclusion: A number of level 2 studies indicate that bright light exposure during the day may improve the consolidation of sleep and wake in nursing home patients with AD and associated ISWR, but the effect appears to be modest and more data are needed, particularly as to the most efficacious timing of light exposure. 14.3 Assessment Tools 14.3.1 Sleep Log The impact of aging per se on human circadian rhythms has recently been reviewed by Monk123 who concluded that healthy older people tend to have earlier circadian phases, with a corresponding tendency to go to bed and to arise from bed earlier than younger adults, but not to have reduced circadian amplitudes. Early studies comparing the core body temperature rhythm of AD to control subjects reported either no differences124,125 or, seemingly counterintuitive with the phenomenology of the disorder, phase delays in the AD subjects.126 More recent studies have also reported finding phase delays in AD patients relative to controls. In the most recent study, Harper127 evaluated the consequences of aging and AD on the endogenous circadian rhythm. They measured rest/activity and core body temperature using a constant routine in groups of normal older adults, patients with probable AD, and a comparison group of young, normal volunteers.128 They noted that some of the observed changes in endogenous circadian rhythm in AD were consonant with those seen in normal aging; that is, a reduction in amplitude and a loss of phase coordination relative to the young subject group. But they also observed a phase delay in the AD group, which positively correlated with increasing AD severity. It is important to note that all studies reporting a phase delay of temperature rhythms 126,127,129,130 studied institutionalized patients who were more impaired than the community-dwelling patients who were reported to have no phase difference relative to controls.125 As indicated in our previous paper, there are no systematic studies comparing different sleep logs, and this question was not systematically pursued. For demented patients who are unable to keep logs themselves, structured behavioral observation has been used with considerable success in clinical settings.114 However, outside of a clinical setting, unstructured caregiver reports can frequently be inaccurate when compared with more objective assessment, specifically actigraphic recording.115 14.3.2 Morningness-Eveningness Questionnaire While the MEQ has been used to examine the circadian characteristics of healthy older adults116 it has not been used to evaluate ISWR, which is characterized more by an absence of circadian sleep/wake patterns rather than in a phase shift. 14.3.3 Actigraphy The Standards of Practice Committee of the American Academy of Sleep Medicine has provided practice guidelines for the use of actigraphy117 concluding that, “actigraphy may be useful in characterizing and monitoring circadian rhythm patterns or disturbances in certain special populations (e.g., demented individuals), and appears useful as an outcome measure in certain applications and populations.” They further recommended the use of a “conSLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1494 CSRD Review Part II—Sack et al 14.4 Treatment 14.4.1 Prescribed Sleep/Wake Scheduling. While there have been no studies examining prescribed sleep/ wake scheduling per se, some of the mixed modality treatments, described below,144,145 included structuring the sleep/wake schedule as parts of their treatment protocols. 14.4.2 Circadian Phase Shifting (or Increasing Circadian Amplitude) 14.4.2.2 Timed Melatonin Administration Melatonin has typically been used in studies seeking to improve sleep quality by increasing amplitude rather than phase shift sleep/wake rhythms. As noted above, exogenous melatonin Although abnormalities in both circadian phase and amplitude may underlie the other CRSDs, diminished circadian amplitude is SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1495 CSRD Review Part II—Sack et al may increase circadian amplitude by facilitating melatonin-induced suppression of the SCN arousal/wakefulness signal. Pillar et al (level 4)154 reported some success in treating sleep disturbances in children with presumed ISWR and severe psychomotor retardation. However, this study was a poorly controlled and employed a small sample size. Jan and colleagues (level 4)155 reported an incomplete, but nevertheless significant benefit in an open label trial of melatonin (2 to 20 mg) given at bedtime to neurologically multiply-disabled children with chronic sleep wake cycle disorders. A later report (level 4)156 compared controlled release melatonin (CR) to immediate release (IR) (2 to 12 mg) in a similar population; the CR formulation was found to be superior to IR for sleep maintenance. A trial of melatonin which sought to improve sleep timing and quality in girls with Rett syndrome and associated mental retardation, was negative (level 2).157 Serfaty et al (level 1)158 randomized forty-four participants with DSM-IV diagnosis of dementia and comorbid sleep disturbance to a seven-week double blind crossover trial of two weeks of slow release melatonin (6 mg) versus placebo. It should be noted that only 25 out of 44 patients completed the trial. Melatonin had no effect on actigraphically measured total time asleep, number of awakenings, or sleep efficiency. Singer et al. (level1),159 in a large multicenter trial, randomized 157 Alzheimer dementia patients with insomnia and daytime sleepiness to melatonin, 2.5 mg sustained-release; melatonin, 10 mg immediate-release, or placebo. The protocol consisted of 2 to 3 weeks of baseline measurement, 8 weeks of treatment, and 2 weeks placebo washout. Actigraphically monitored sleep was not significantly improved with either melatonin dose or placebo. Conclusion: the available data do not support the use of melatonin for treating ISWR, at least in association with AD. However, the impact of smaller doses of melatonin and that of the emerging melatonin receptor agonists has yet to be determined. (2 months), and at 6-month follow-up. Active treatment patients showed significant (P < 0.05) post-test reductions in number of nighttime awakenings and total time awake at night compared to control subjects. At 6-month follow-up, treatment gains were maintained and additional significant improvements in duration of night awakenings and circadian organization of sleep emerged. Conclusion: While the supporting data for such mixed modality approaches to the treatment of ISWR are very limited, they are also encouraging. More research is needed in this area to determine if such treatment approaches might be more efficacious than the use of light alone. 14.4.4 Promoting Sleep with Hypnotic Medication. Controversies regarding the use of sedating medications in demented patients revolve around issues of efficacy as well as potential toxicity, neither of which has been resolved by appropriately comprehensive empirical study. There is evidence, however, that sedative-hypnotics as a class may be inappropriately prescribed or overprescribed for demented patients. A two-year longitudinal study of 76 elderly patients with AD or vascular dementia in assisted living homes found that 24% used regular prescription hypnotics at baseline and this proportion remained relatively stable over time, while prescribing of “asneeded” hypnotics increased from 3% to 17% after one year and 13% at two years.160 The total number of prescriptions for all drugs also rose over time, indicating increasing potential for drug interactions due to polypharmacy. A study of adverse drug events in residents of 18 skilled nursing facilities found that sedative-hypnotics accounted for 13% of all incidents and 18% of those considered preventable.161 In a now-classic controlled trial, Avorn et al162 reported that use of sedative-hypnotics could be substantially reduced by a educational program in geriatric psychopharmacology in nursing homes without apparent deterioration in residents’ clinical status (N = 823 residents in 12 nursing homes); although detailed data on sleep and dementia diagnosis were not reported. Numerous other studies have now shown that use of prescription drugs do not necessarily improve subjective and objective ratings of sleep quality in community-dwelling or institutionalized older patients (level 2),163,164 (level3).165 However, no controlled clinical trials have evaluated the efficacy or toxicity of benzodiazepines or the newer non-benzodiazepine receptor agonists or the only available melatonin agonist in groups of demented patients. It is important to note that the benzodiazepine and melatonin agonists are the only compounds FDA-approved for treatment of insomnia, and that the recent NIH State-of-the-Science Consensus Conference on Insomnia 166 has concluded that, despite the common use of sedating antidepressants, antipsychotics and antihistamines for sleep disturbance, all of these agents carry significant risks, and thus their use in the treatment of sleep disturbance cannot be recommended. Conclusion: There are no published reports of controlled trials assessing the efficacy of either FDA-approved or commonly used compounds for treatment insomnia in patients with Alzheimer disease. The absence of rigorous, well-controlled clinical trials of pharmacological treatments for sleep disturbance in demented patients represents a serious and continuing gap in our knowledge. 14.4.3 Mixed Modality Treatments Alessi et al. (level 2)144 treated 118 older nursing home patients with presumed ISWR with a mixed modality treatment that combined 30 minutes or more of daily sunlight exposure (>10,000 lux) with four other behavioral strategies versus a usual-care control. The combined regimen produced a small but significant improvement in sleep (by shortening nighttime wake episodes) and a 46% decrease in observed daytime sleeping at follow-up compared to controls (P <0.001). However, the intervention was given for only five days, so the feasibility and effectiveness of longer-term mixed-treatment protocols such as this remains unknown. Interestingly, a comparable study in community dwelling AD patients (again with inferred ISWR diagnoses) was conducted by McCurry et al. (level 1).145 Thirty-six community-dwelling (AD) patients and their family caregivers participated. All participants received written materials describing age- and dementia-related changes in sleep, and standard principles of good sleep hygiene. Caregivers in active treatment received specific recommendations about setting up and implementing a sleep hygiene program for the dementia patients, and training in behavior management skills. Patients in active treatment were also instructed to walk daily and increase daytime light exposure with the use of a light box. Control subjects received general dementia education and caregiver support. Sleep outcomes were derived from one week of sleep-wake activity measured actigraphically at baseline, post-test SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 1496 CSRD Review Part II—Sack et al 14.4.5 Promoting Alertness with Stimulant Medication REFERENCES 1. At this time there are no published reports on promoting alertness in AD patients with stimulant drugs such as modafinil. 2. 15.0 DISCUSSION 3. As we emphasized in Part I of our report, sound clinical practice is based on two fundamental considerations: 1) an understanding of the pathophysiology of a disorder, derived from biological science; 2) empirical evidence, derived from clinical application, ideally from well-designed clinical trials. A foundation for understanding the pathophysiology of ASPD, DSPD, FRD, and ISWR has been built on the principles of circadian rhythm science, and these principles have pointed the way to rational clinical interventions. We look forward to additional clinical trials that can translate circadian scientific principles into practice. One of the major challenges for future clinical research is to define more precisely the boundaries between subclinical tendencies for delayed, advanced or irregular sleep schedules, and diagnosable CRSDs. Indeed, much of the research reviewed in this paper did not utilize formal (criteria based) diagnostic categories, leaving the clinician in somewhat of a dilemma regarding the application of this research to “real” patients. For medical research and practice (in general), defining a disorder by establishing an appropriate “cut off” between “normal” and pathological can be a complex process; for example, it is not easy to achieve consensus on a definition of a pathological blood pressure or cholesterol profile. In sleep medicine, there is a fairly high level of agreement regarding a pathological respiratory disturbance index (RDI) or an abnormal MSLT, but consensus is not complete. In regard to the CRSDs, some quantitative markers for circadian phase and amplitude are becoming available, and in the future, such markers may provide the tools that are needed to objectively define the appropriate boundaries for diagnosis. Currently, serial phase determinations using the melatonin onset can define FRD disorder with a very high level of diagnostic consensus. Measuring the angle (temporal relationship) between circadian phase (e.g., DLMO) and the timing of sleep (actigraphy or sleep logs) is a metric that relates to the fundamental theories regarding the pathophysiology of CRSDs. Although quite feasible, phase angle determinations have rarely been reported, but seem a fruitful direction for future research. Assessing circadian amplitude is more of a challenge than assessing phase. Alterations in the amplitude of circadian markers such as CBT or melatonin may reflect changes in the end organs, rather than the strength of the circadian signal. Even if sophisticated objective measures such as phase angle are available, they may not totally explain the symptom complex of CRSDs. It is quite possible that some people are tolerant to large disparities in circadian synchronization, while others are quite sensitive. Furthermore, there is the problem that observed circadian/sleep abnormalities may be driven by complex underlying pathology; for example, depression or (especially in the cases of ISWR) neurodegenerative disease. Limitations notwithstanding, the current body of research on CRSDs provides the clinician with reasonable guidance for practice, and the investigator with inviting directions for future research. SLEEP, Vol. 30, No. 11, 2007 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 1497 American Academy of Sleep Medicine. 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