Hommage à Félix Leclerc Hommage à Félix Leclerc
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Hommage à Félix Leclerc Hommage à Félix Leclerc
Louis Plamondon DÉPUTÉ DU BLOC QUÉBÉCOIS DE BAS-RICHELIEU - NICOLET - BÉCANCOUR www.louisplamondon.com 307, route Marie-Victorin Sorel-Tracy, Québec J3R 1K6 Téléphone : 450 742-0479 Télécopieur : 450 742-1976 Courriel : [email protected] Bureau 206, Édifice de la Justice Ottawa, Ontario K1A 0A6 Téléphone : 613 995-9241 Télécopieur : 613 995-6784 Courriel : [email protected] Journal mensuel d’éducation patriotique et littéraire Volume 05, numéro 7 - Avril 2009 Hommage Hommage à à Félix Félix Leclerc Leclerc Richard Nadeau Bureau de circonscription : 430 boul. de l’Hôpital, bureau 200-A Gatineau, Québec J8T 1T7 Téléphone : 819-561-5555 Télécopieur : 819-561-0005 Courriel : [email protected] Député de Gatineau www.richardnadeau.org Jean-Marie Aussant Député de Nicolet-Yamaska Bureau parlementaire : Chambre des communes Édifice de l’Ouest, pièce 437 Ottawa, Ontario K1A 0A6 Téléphone :613-992-4351 Télécopieur : 613-992-1037 Toutes les langues étaient officielles à la Tour de Babel. De là, la confusion. - Félix Leclerc On n’a pas le droit d’être des nains quand nos ancêtres étaient des géants. Hommage et reconnaissance à Félix Leclerc, le poète national du Québec qui a longtemps vécu dans le Suroît et dont l’oeuvre est éternelle www.aussant.com 819-293-8937 Guy Leclair Député de Beauharnois Hôtel du Parlement 1045, rue des Parlementaires 3e étage, Bureau 3.40 Québec (Québec) G1A1A4 Téléphone : 418 644-7844 Télécopieur : 418 646-7810 [email protected] 157, rue Victoria Bureau 135 Salaberry-de-Valleyfield (QC) J6T1A5 Téléphone : 450 377-3131 Télécopieur : 450 373-5272 [email protected] 244, rue Ellice Beauharnois (Québec) J6N1X1 Téléphone : 450 429-3102 Télécopieur : 450 225-1505 [email protected] Le jour où j’ai su marcher sans faux pas, je ne suis plus allé nulle part. Page : 2 - Avril 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE ÉDITORIAL Félix Leclerc (1914-1988), l'âme d'un peuple a Presse Québécois e a décidé de rendre hommage à Félix Leclerc dans ce numéro. Entreprise difficile dans si peu de pages tant l’homme dépasse tout ce que l’on peut imaginer. Nous espérons qu’après lecture de ces quelques articles, le lecteur en saura un peu plus sur un homme hors de l’ordinaire qui a inspiré, non seulement toute une génération de chansonniers et de poètes au Québec mais aussi dans le monde entier. Nous publions aussi dans ce numéro le témoignage d’un de nos collaborateurs, Yves Saint-Denis qui a eu la chance de le connaître et de le fréquenter. Félix Leclerc était une personne simple qui a écrit et chanté le « P’tit bonheur », la vie, la mort, la peine, les souffrances, la nature et son pays. Animateur de radio, écrivain, poète, auteur de piè- L ces de théâtre, chansonnier, il a su rester lui-même en ne reniant jamais ses origines. Jean Giono, de l’Académie Goncourt n’a-t-il pas écrit dans la préface de « Moi mes souliers » : « … Il ne cherche pas à copier chez ces autres, l’expression de ce qu’il n’a pas senti. Il ne veut pas se faire prendre pour plus fort qu’il n’est. De là, des qualités personnelles qu’on chercherait vainement chez tels et tels qui se contorsionnent pour imiter les attitudes des rois du cirque... » ? Félix ne copie personne. Il reste lui-même et représente la force tranquille et rassurante d’un homme qui connaît ses origines et qui exprime avec génie la réalité quotidienne de ce que chacun d’entre nous peut éprouver individuellement dans sa propre vie, avec émotions. Ses paroles vont au-delà du sens commun et de la généralité. Elles décrivent des réalités qu’évoquent certains souvenirs et la condition humaine dans laquelle elles sont vécues. Ses textes respirent la liberté. Il chante cette liberté pour lui-même et son peuple. Comme son père, il a l’âme d’un pionnier. Pionnier de la chanson, de la poésie, il a inspiré nombres d’artistes à se produire. Le témoignage de Jacques Brel est éloquent à cet égard : « Croyezle ou non, c’est l’audition du premier long-jeu de Félix Leclerc qui m’a orienté vers la chanson définitivement. J’avais toujours aimé la chanson mais je n’avais pas osé m’y lancer… ». Pionnier, il l’a été aussi pour son peuple dont il souhaite l’émancipation politique et son indépendance. Il a écrit le texte : « l’Alouette en colère » en voyant l’armée canadienne occupée le Québec lors de la crise d’Octobre de 1970. Il souffre de voir les siens dominés et exploités. Il souffre de nous voir « locataires dans son propre pays.. » et subordonnés aux décisions politiques d’une autre nation. Félix Leclerc a incarné la liberté de tout être humain et les aspirations de tout un peuple. Il a été et il reste l’âme de notre peuple. BENOÎT ROY, Président du Rassemblement pour un pays souverain et éditeur de La Presse Québécoise Service de consultation partout au Québec et estimation gratuite Gilles Paquette, maçon Tél. : (514) 425-5552 / Téléc. : (514) 425-1165 [email protected] SOMMAIRE Volume 5, numéro 7, avril 2009 2. Éditorial - BENOÎT ROY Discographie de Félix Leclerc 3. Les gloires du Suroît - GILLES RHÉAUME Les Canadiens français minoritaires au Québec - PAUL-ÉMILE ROY 4. Cercles d’amis de Félix - YVES SAINT-DENIS Bibliographie de Félix Leclerc 5. La famille de Félix - YVES SAINT-DENIS Prix, distinctions et monuments - YVES SAINT-DENIS 6. De ma bibliothèque pour vous - GILLES RHÉAUME 7. Chronique de l’Ontarie - YVES SAINT-DENIS 8. Chronologie de la vie de Félix Leclerc 9. Le voyage du général de Gaulle en 1967 - CHANTAL MALLEN-JUNEAU 10. Félix Leclerc, la voix du Québec - PAUL-ÉMILE ROY L’alouette en colère - FÉLIX LECLERC 11. Un lac à découvrir - ONIL PERRIER ABONNEMENT Envoyez votre nom et vos coordonnées postales avec un chèque fait à l’ordre de : RPS - La Presse Québécoise 20 $ pour l’abonnement annuel 50 $ et plus pour 9 numéros et l’adhésion au Cercle des Ami(e)s du journal Somme jointe : Retournez le tout à : La Presse Québécoise : C. P. 306, succursale « C », Mtl (Qc) H2L 4K3 NOM : PRÉNOM : ADRESSE : VILLE : CODE POSTAL : TÉL. : COURRIEL : LA PRESSE QUÉBECOISE est un mensuel et est la propriété de : RPS C. P. 306, succursale « C », Montréal (Québec) H2L 4K3 ÉDITEUR Benoît Roy Quand tout est dit et fait, on a généralement plus dit que fait. TABLEAU D’HONNEUR DE DISCOGRAPHIE (non-exhaustive) Félix Leclerc et sa guitare, Vol.1 (1958) Épic LF-2001 (v) Félix Leclerc et sa guitare, vol. 2 (1959) Épic LF-1008 (v) Félix Leclerc et sa guitare, vol. 3 (1959) – Phillips B-77.899L (v) Le roi heureux (1962) – Phillips B-77.389L (v) Félix Leclerc vous propose 14 nouvelles chansons (1964) Phillips B-77.801L (v) Mes premières chansons (1964) – Phillips B77.846 (v) Moi, mes chansons (1966) – Phillips 70.352 (v) L’alouette en colère (1972) – Phillips 6325.022 (v) Le tour de l’Ile (1975) – Phillips 6325.242 (v) Claude Léveillé et Félix Leclerc : Le temps d’une saison (1976) – Polydor 2675.144 (v) Mon fils (1978) – Polydor 2424.1887 (v), 3176.187 (cassette) La légende du petit ours / Le journal d’un chien (1979) Polydor 2424.196 (v) Félix Leclerc, Collection « Chanson d’auteur » (compilation 1988) – Phillips 822995-2 (cd) Félix Leclerc raconte aux enfants (compilation 1989) Amplitude CH-cd-3002 L’ancêtre (spectacle au Théâtre de l’île d’Orléans en 1976 ; réédition 1989) Amplitude CH-cd-3008 Le p’tit bonheur (intégrale, 1989), Phillips 838459-2 (coffret 6 cd) Félix Leclerc : 21 titres, chansons d’auteur (compilation 1991) Phillips 822.995-2 (cd) Félix Leclerc, (compilation 1992) Phillips 846-422-2 (cd double) Heureux qui comme Félix (2000) Amplitude 3001, 3002, 3004 3008 (coffret de 10 cd) l’Académie des Patriotes La Presse québécoise a besoin de votre soutien pour croître et rejoindre de plus en plus de lecteurs partout au Québec. Pour ce faire, nous avons créé L’ACADÉMIE DES PATRIOTES dont le nom des membres ainsi leur municipalité de résidence seront publiés dans chaque numéro de notre journal mensuel d’éducation populaire. Il y a trois clubs dans cette amicale : 1- Le CLUB LOUIS-JOSEPH PAPINEAU regroupe les personnes, les organismes et les groupes qui versent, en un ou plusieurs versements, la somme de 250 $ ; 2- Le CLUB HENRIETTE-CADIEUX, du nom de la veuve de Chevalier de Lorimier, regroupe les personnes ou les groupes qui versent 101 $ 3- Le CLUB LA MINERVE DUVERNAY regroupe toutes les personnes ou groupes qui versent 100 $ et moins. L’argent ainsi amassé servira à répandre notre journal dans tous les milieux québécois. Un certificat aux couleurs des Patriotes de 1837 sera transmis à celles et ceux qui souscriront à cette campagne. Le tableau d’honneur apparaîtra dans LA PRESSE QUÉBÉCOISE à chaque mois. Pour s’inscrire dans l’un de ces clubs, faites parvenir un chèque à l’ordre de LA PRESSE QUÉBÉCOISE C. P. 306, succursale « C », Montréal (Québec) H2L 4K3 LE JOURNAL LA PRESSE QUÉBÉCOISE RECHERCHE Nous sommes à la recherche de : Représentants publicitaires dans toutes les régions administratives du Québec. Le représentant publicitaire verra ses efforts couronnés d’une généreuse commission. Il devra posséder une voiture. Expérience dans le domaine de la vente de publicité souhaitable mais non obligatoire. Recherchistes bénévoles. La Presse Québécoise est à la recherche de recher- IMPRESSION Payette & Simms inc. (450) 672-6380 INFOGRAPHIE Réjean Mc Kinnon chistes bénévoles afin de préparer des dossiers sur différents sujets qui seront appelés à être publiés. Qualité requise : la débrouillardise. Distributeurs(trices) bénévoles. La Presse Québécoise recherche des distributeurs(trices) pour porter notre journal dans chaque boîte à lettres dans un secteur précis ou le déposer dans différents endroits commerciaux. CARICATURISTE Jocelyn Jalette PHOTOGRAPHE Donald Landreville REGISTRAIRE Claudette Carpentier Ne criez pas sur tous les toits ce que vous êtes capable de faire : faites-le ! Page : 3 - Avrl 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE LES GLOIRES DU SUROÎT Sur les traces de Lionel Groulx 1 Note de l’éditeur : à compter de ce numéro, notre collaborateur Gilles Rhéaume tiendra une nouvelle chronique intitulée « Les Gloires du Suroît » vouée à cette région du pays québécois parmi les plus patriotiques. « Notre État français, nous l’aurons » Lionel Groulx (1878-1967) La Bataille des plaines d’Abraham, rien à fêter ! Le Suroît est une région du Québec qui regroupe trois Municipalités régionales de comté : Vaudreuil-Dorion, BeauharnoisSalaberry et le Haut-Saint-Laurent. Félix Leclerc, Lionel Groulx, Maxime Raymond, entre autres, sont des gloires de cette région. Nous les ferons connaître. Nous commençons avec Lionel Groulx. Notre historien national. Le récent débat suscité par ce fol et malveillant espoir d’Ottawa de commémorer et de célébrer, le 250e anniversaire, notamment par un bal d’époque costumé, la Bataille des Plaines d’Abraham de 1759, fait remonter à la surface des eaux québécoises généralement trop calmes, la figu- re et la pensée nationale de Lionel Groulx, cet historien, cet animateur national, cet éveilleur des consciences qui, en son temps (1878-1967), a si vivement ébranlé les colonnes du temple de la soi-disant confédération canadienne. L’Abbé Groulx c’est celui qui a initié la démarche historiographique qui a fait que depuis lors, la « Conquête anglaise » n’est plus considérée comme un bienfait de la Providence, laquelle libéralité des cieux, nous aurait sauvés des affres révolutionnaires de 1789. En d’autres termes, la « conquête » aurait été rien de moins qu’une chance inouïe semblable à celle que seuls connaissent les grands gagnants de la loterie nationale. Pendant un siècle et demi, en effet, l’occupation militaire puis le Régime anglais avaient été présentés comme un acte de Dieu, rien de moins qu’une grâce divine à considérer comme telle… C’est lui qui a démontré la véritable nature et la portée nationale du drame consommé par le Traité de Paris de 1763, qui céda l’Empire français d’Amérique du Nord à l’Angleterre. Depuis Groulx, la Guerre de Sept ans s’est achevée par une tragédie pour notre peuple. Cette révolution de type historiographique marque un tournant majeur dans le regard que les Canadiens-Français du Québec porteront désormais sur leur passé collectif et sur ces années singulièrement troublantes. Né à Vaudreuil, sur lequel il a écrit dans ses oeuvres littéraires des pages magnifiques, il fit ses études au Séminaire de Les Canadiens français minoritaires au Québec es Canadiens français sont mis en minorité même au Québec. Je sais bien qu’il ne faut pas parler des Canadiens français, mais des Québécois. Vous pouvez parler des Canadiens anglais, des Juifs, des néo-Québécois, mais pas des Canadiens français, c’est du racisme, de l’ethnicisme ! On nous a demandé d’oublier les « souches », on est à l’ère du nationalisme « civique ». L’ethnicité n’existe pas, à moins que vous ne soyez pas Canadien français. Aux élections, par exemple, les Canadiens anglais votent à 95 %, 98 % pour le Parti libéral. Cela ressemble beaucoup à un vote ethnique, quoi qu’on en dise. Les néo-Québécois en font autant. On peut interpréter cela comme un vote anti-canadien-français, ou un vote pro-canadienanglais, un vote canadien, ou canadian. Les Canadiens français, eux, sont divisés. Certains votent pour le Parti libéral, d’autres pour le PQ, d’autres pour l’ADQ, d’autres pour Québec solidaire, et même d’autres pour le Parti Vert. Si vous examinez la situation d’un peu plus près, cela veut dire que le Parti libéral gouverne le L Québec avec une très faible minorité de Canadiens français, 25 % peut-être ? Ce qui est évident, c’est que cet éparpillement des votes favorise les libéraux fédéralistes. Si nous avions le sens politique, nous comprendrions qu’il faut d’abord faire l’indépendance, et après cela mettre sur pied des partis de différentes orientations. D’ailleurs, l’ADQ n’a aucune chance au Québec. Il n ‘y a pas de place pour un troisième parti au Québec, encore moins pour un quatrième. La multiplication des partis ne fait que favoriser les libéraux, c’est-à-dire les fédéralistes, c’est-à-dire le Canada, en éparpillant les votes indépendantistes, ou autonomistes au Québec, en faisant des Canadiens français du Québec, dans l’ordre du pouvoir, une minorité qui se marginalise de plus en plus. Un gouvernement libéral au Québec ne gouverne pas pour le Québec mais pour le Canada. C’est ce qui explique le caractère ambigu de la politique québécoise ces dernières années. PAUL-ÉMILE ROY Sainte-Thérèse, avant d’entrer au Grand Séminaire de Montréal. Dès l’âge de 22 ans, alors grand séminariste, il débute dans l’enseignement à Valleyfield et fonde dans le collège campivalencien, un cercle de jeunes, puis un autre mouvement de jeunes collégiens qui font de lui, l’un des fondateurs de l’ACJC, l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française, association dont seront issus les futurs chefs du nationalisme canadien-français devenant québécois et ce, jusqu’après la Deuxième Guerre mondiale. Après quelques années comme professeur, il ira étudier trois ans en Europe à Rome et Fribourg d’où Il reviendra avec deux doctorats : l’un en théologie, l’autre en philosophie. Il en obtiendra finalement un troisième en lettre celui-là, sans compter les doctorats honoris causa qu’il accumulera au cours de sa longue et studieuse vie. L’histoire le passionne dès les premières années de son enseignement alors qu’il constate la pauvreté voire la misère qui caractérisent cette matière académique. Sa carrière est contemporaine de la naissance du mouvement nationaliste lancé par le jeune député de Labelle, Henri Bourassa (1868-1952) et animé par Armand Lavergne (1884-1935), Olivar Asselin (1874-1937)et Jules Fournier (1884-1918), natif de Côteau-dulac et qui fut l’élève de Groulx à Valleyfield. En 1915, il inaugure l’enseignement universitaire de l’histoire à l’Université de Montréal, il occupera cette chaire jusqu’en 1949, deviendra par la suite professeur émérite de cette même institution qui l’honorera davantage en lui décernant, après l’Université Laval qui le fit en 1937, un doctorat honorifique. Il fera longtemps des causeries historiques sur les ondes de CKAC à Montréal, sous les auspices de la SSJB-M, dont il sera vice-président jusqu’à ce qu’il cède son fauteuil de Conseiller général à un jeune fort prometteur, Roger Duhamel, qui deviendra, en 1942, le plus jeune successeur de Jacques Viger et de Ludger Duvernay, à la présidence de notre première société nationale . Le professeur formera des générations entières d’historiens comme les Michel Brunet (1917-1985), les Guy Frégault (1918-1977) et les Maurice Séguin (19171984), ces illustres représentants de la célèbre École historique de Montréal. Ce courant de pensée a démontré combien et comment la cession de la Nouvelle-France à l’Angleterre avait été, au contraire de ce que l’on enseignait depuis des lustres, une calamité, un drame national, une catastrophe pour tout un peuple. Ce qu’Alexis de Tocqueville avait d’ailleurs noté luimême, lors de son séjour au Bas-Canada et qui lui fit écrire, dans ses notes de voyage, que c’est au Québec qu’il a compris le drame épouvantable dans ses conséquences que devait subir un peuple conquis. Lionel Groulx fut le Maître à penser de toute une génération, la première depuis 1837 à relever la tête et revendiquer la plénitude de nos droits nationaux. Le professeur s’est fait, au cours de sa longue vie, bien des ennemis dans les milieux et les cercles hostiles, fermés aux aspirations même les plus naturelles du Québec français. Les politiciens des vieux partis ne le prisaient guère. Encore en 2009, quarante ans après sa mort, la persécution contre sa mémoire se continue y compris en répandant sur l’homme et son oeuvre les mensonges les plus contraires à la vérité. Selon ses détracteurs, ce prêtre historien aurait été un raciste, un anti-sémite et un anglophobe. Sur les traces de Lionel Groulx se veut une chronique qui proposera un regard renouvelé sur l’action intellectuelle du plus audacieux Patriote que notre nationalité ait connu depuis Papineau. GILLES RHÉAUME Pour annoncer communiquez avec Benoît Roy par courriel : [email protected] Notre vie ne s’évalue pas en années, mais en actes. Évite d’être en mouvement sans ne jamais passer à l’action. Page : 4 - Avril 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE CERCLES D’AMIS DE FÉLIX AMIS D’ENFANCE (1920-1934) - Lucien Filion (âge de Félix), maire de La Tuque (1961-1985). - Fidor Comeau, petit Acadien, jamais revu. - Lédéenne Hardy, sa petite blonde (chanson « L’Édéenne »). - Mare-Ange Pinaud, qui lui laisse chaque matin une orange, une fleur à la sacristie du couvent (chanson « Lettre de mon frère » ?). - Le curé Eugène Corbeil dont il est le servant attitré pour la messe quotidienne au couvent de l’Assomption, école des filles. - Yolande, mère de François Dompierre, joue Iphigénie au couvent de la rue Rideau à Ottawa, en décembre 1931. Félix a 17 ans et c’est une flamme éclair. - La garde Lemieux, avec qui il fait une première sortie mondaine à TroisRivières. AMIS et RELATIONS PROFESSIONNELLES (1934-1988) - Yvan Desève, *mon chef direct, celui qui m’a appris le métier+ (Bertin, p. 81) à la radio (Québec, Trois-Rivières et Montréal). - Ti-Loup, serveuse du restaurant que fréquente Félix à Québec, un béguin, premier amour : photo collée dans le fond de sa guitare. - Pauline Duval, qui travaille à la station de radio de Trois-Rivières (Brouillard, p.37). - Louise Leclerc, sa cousine, fille d’Alphonse, qui dira :*Il a été mon premier amoureux+ -(Brouillard, p. 37). - Yves Thériault, d’abord collègue à CHLN, Trois-Rivières (Bertin, p. 104). - Mireille Bastien, secrétaire à RadioCanada. Amie d’Andrée Vien selon qui Félix aurait rencontré Mireille à Ottawa. C’est elle qui présente Guy Mauffette et Andrée Vien à Félix. - Guy Mauffette, sans doute le plus grand ami de Félix, rencontré en 1941. Jeune réalisateur à Radio-Canada (rue Sainte-Catherine, angle Drummond) depuis 1937. *Fils d’un médecin montréalais, il a débuté comme comédien à dixsept ans [...] Même taille, mêmes cheveux, même âge, même allure [que Félix...] grande vedette de la radio durant vingt ans et plus. De l’avis général, la chanson québécoise n’existerait pas sans lui. Surtout, il sera le frère de Félix, son jumeau, son mentor, son amitié profonde, son ennemi juré, son mal et sa tendresse. Accessoirement, il sera aussi son beaufrère.+ (Bertin, p. 107, 108). Plus l’âme a reçu dans le silence, plus elle donne en action. Doudouche précise qu’ils sont plutôt *cousins par alliance+. Mauffette présente Félix à Henri Deyglun, Paul Leduc, Paul Langlais. Guy Mauffette épousera Louise Vien. - À la pension Archambault logent les amis Jacques Auger (mari de Jean Despréz), Lucien Thériault, Yves Thériault et Paul Dupuis. - Henri Deyglun, 2e mari de Janine Sutto, pruducteur, lui donne des rôles pour l’aider à vivre à ses débuts à Montréal. - Émile Legault (v.1906-), père de Sainte-Croix, de la lignée des Jacques Copeau, Léon Chancerel et Henri Ghéon, fondateur des Compagnons de SaintLaurent en septembre 1937 avec les comédiens Jean Gascon, Georges Groulx, Jean-Louis Roux, Yvette Brind’amour, Thérèse Cadorette et Félix, comme comparse, puis auteur. (Bertin, p. 140). - En 1944, Félix et Doudouche habitent à la Maison des Compagnons, 1275, rue Saint-Viateur à Outremont, où demeurent aussi Gérard et Alex Pelletier, Réginald Boisvert et plusieurs autres artistes et écrivains (Sylvain, p. 34). - L’abbé Albert Tessier de TroisRivières, présenté à Félix par le chanoine Rodolphe Mercure (Sylvain, p. 32) à Saint-Jovite (1942-1943), édite les premières oeuvres de Félix, aux éditions Fides. - Paul-Aimé Martin (1917-2007?), père de Sainte-Croix, fondateur et directeur des Éditions Fides de 1937 à 1978. - André Groleau, père de Sainte-Croix, directeur littéraire de Félix chez Fides. - Clément Saint-Germain, père de Sainte-Croix, directeur littéraire de Félix après 1951. - Pierre Dulude (vrai nom: Huet), copain de Mauffette, pionnier de la radio, réalisateur à CKVL (Bertin, p. 113), ami intime de Félix: lui fera enregistrer des 78 tours. - Louis Morrisset, textes RC, et son épouse Mia Riddez, amis. - À Vaudreuil, dans les années ‘50, on note les couples voisins amis de Félix et Dedouche, Guy Mauffette et Louise Vien, Yves Vien et Thérèse Cadorette, Henri Deyglun et Janine Sutto. - Il y a aussi les visiteurs français amis : Lucien Morisse (directeur artistique), Dalida qui a interprété une chanson de Félix, Michel Legrand, Jacques Brel, Raymond Devos, Charles Raynaud, Daniel Gelin. - *Il est resté ami avec Jos Pichette, l’habitant de l’île d’Orléans: -Il m’accompagnait en tournée, je le payais. Il me servait d’homme à tout faire, régisseur, chauffeur, secrétaire, technicien+ (Bertin, p. 201). - Jacques Canetti, impresario (19501965), et son groupe d’artistes : Francis Blanche, 1951, Fernand Raynaud, 1951, Raymond Devos, v.1954 Maurice Biraud, Boris Vian, trompettiste pour « MacPherson », Robert Lamoureux, André Claveau, Darry Cowl, Patachou. - Lucienne Vernay, « pour qui il éprouve une sorte de vénération » (Bertin p. 195), épouse de Canetti, interprète des BIBLIOGRAPHIE (partielle) Adagio (contes) 1943 Allegro (fables) 1944 Andante (poèmes) 1944 Pieds nus dans l’aube (roman) 1946 Dialogues d’hommes et de bêtes (théâtre) 1949 Les chansons de Félix Leclerc, le Canadien (chansons) 1950 Théâtre du village (théâtre) 1951 Le hamac dans les voiles (contes) 1951 Moi, mes souliers…Journal d’un lièvre à deux pattes (roman) 1955 Le fou de l’île (roman) 1958 12 chansons de Félix Leclerc (chansons) 1958 Le p’tit bonheur (théâtre) 1959 Sonnez les matines (comédie théâtrale) 1959 Le calepin d’un flâneur (maximes) 1961 L’auberge des morts subites (comédie théâtrale) 1964 Chanson pour tes yeux (poésie) 1968 Carcajou ou Le diable des bois (roman) 1976 L’ancêtre (poésie) 1974 Bonjour de l’île (poésie) 1975 Qui est le père ? (théâtre) 1977 Un matin (poésie) 1977 Le petit livre de Félix ou Nouveau Calepin d’un même flâneur (maximes) 1978 L’avare et le violon magique (contes) 1980 Rêves à vendre ou Troisième Calepin d’un même flâneur (maximes) 1984 Dernier calepin (maximes) 1988 rôles féminins dans les chansons de Félix - Monique Miville-Deschênes, fille d’un notaire de Saint-Jean-Port-Joli. Félix la rencontre en 1956. Elle a 17 ans. Elle sera sa 2e interprète féminine. - Félix maintient des liens avec plusieurs chansonniers à qui il a montré la voie, dont Jacques Brel, Georges Brassens. Des liens aussi avec les immortels Compagnons de la chanson, en particulier les frères Mella, dont le célèbre soliste Fred Mella et son épouse Susanne Avon. - Louis Nucéra, écrivain et son attaché de presse chez Philips. - Jean Dufour, agent européen (déc. 1966 -1972). - Pierre Jobin (1943-), secrétaire et agent de Félix au Canada (1972-1988) - Jean Lapointe. - Yolande et Jean-Paul Filion. - Yves Massicotte. - Madame Humphries de Toronto : traductions. Loin d’être exhaustive, cette nomenclature d’amis et de relations professionnelles ne constitue qu’un aperçu et se fait particulièrement discrète après 1965, alors que surviendra la césure dans la vie de Félix et qu’il quittera Vaudreuil pour aller bâtir maison à l’Ïle d’Orléans. Recherches et texte : YVES SAINT-DENIS Curieuse drogue que l’adversité qui paralyse les uns et stimule les autres. Page : 5 - Avrl 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE LA FAMILLE DE FÉLIX Nérée Leclerc, grand-père paternel Homme fort, illettré, cuisinier de chantiers. *… un conteur célèbre, Nérée Leclerc, une espèce de Merlin aux formes athlétiques.+ (Andrée Vien, Félix Leclerc de J.P. S., p. 28). C’est Tit-Jean le Barbu raconté par sa bru Fabiola aux enfants Leclerc. Richard Leclerc, grand-oncle paternel Bûcheron et draveur qui ne craint pas les pires embâcles [grand manieur de doloir, de tourne-bille, de godendard et de gaffe]. Vieux garçon qui a habité pendant plus de 20 ans avec la famille de Léo à La Tuque. Conteur. Eugène Parrot, grand-père maternel (? - 1911) Jurassien français du département de Doubs en Franche-Comté, à proximité de la Suisse, horloger huguenot venu de Besançon, marchand général à Sainte-Emmélie-de-Lotbinière. Nathalie Langlois, grand-mère maternelle *Ancienne institutrice, coquette, parfumée+ (Bertin) ; *une femme racée et digne [...] élégante+ (Brouillard) Léo(nidas) Leclerc, père (v.1876 - 1-10-1965) Colosse de 125 kilos, géant aux mains énormes, roi des forêts. Aventurier et bâtisseur - voyage dans l’Ouest au début du siècle -1903-05 ? boulanger à Belliford (Maine) où naît Marthe, faillite (Bertin); *en 1904, le couple achète une fromagerie à Biddeford [...] Deux ans plus tard, Léo, qui a la bougeotte et le goût du risque, vend à profit son entreprise.+ (Brouillard) - 1905-printemps – fondateur de La Tuque. Le pionnier bâtit maison à 3 étages au 168, rue Tessier. Marchand général et maquignon, gros marchand de bois, de foin, d’animaux. Une dizaine d’employés qu’il loge chez lui *Il avait beaucoup d’entregent, il vendait n’importe quoi, il savait tout, il connaissait tout le monde, il circulait sans cesse, il était aimé de tous...+ (Lucien Filion -Bertin, p.38-39). -1928: Rouyn - Léo part avec Camille Rivard, Frank Spain et son fils John. Léo et John *louent une première maison « ben minable » rue Perrault et bâtissent un commerce sur la rue principale+ (Bertin, p. 45). Puis Léo achète une maison, plus belle, et la famille le rejoindra à l’automne ou, selon Brouillard, au printemps 1929 (p. 32); ils séjourneront aussi à Noranda (1929?) et Val-d’Or (1930?) (p. 30) -1931: Trois-Rivières, rue Sainte-Julie épicier, rue Saint-Maurice. De plus, *Il donne un coup de main comme homme de peine+ (Bertin, p. 62) à son vieil ami hôtelier, Jos Lamarche . -1932: Sainte-Marthe-du-Cap-de-laMadeleine, cultivateur. La terre est au nom de John. En janvier 1933, Léo achète bétail et machinerie d’un cultivateur en faillite. Mais il n’a plus un sou et Félix ne pourra poursuivre ses études en septembre. Greg a gardé l’épicerie mais ne pourra réussir à cause de la concurrence. Fabiola Parrot, mère (18??-mars 1946) Musicienne, *sainte femme+, conteuse d’histoires à ses enfants, dont celle de Ti-Jean le Barbu Elle avait eu un prétendant, Napoléon Francoeur, *intellectuel empesé+ qui sera député. Alphonse Leclerc, oncle et parrain Représentant de commerce, il conduit Félix à Québec, vers la radio. Aurèle Leclerc, notaire, et Oscar, autres frères de Léo. Frères et sours : 1 - Marthe (1904-1928?), musicienne, maladive, meurt d’une angine de poitrine à peine mariée à Normand Tremblay. 2 - Clémence (1906), épouse un chimiste à Rouyn et y demeure. 3 - Jean-Marie (1908) appelé John, cours d’agriculture chez les trappistes d’Oka, cultivateur à Sainte-Marthe, il Rien n’est plus agaçant que de discuter avec quelqu’un qui sait de quoi il parle. Quelques prix, distinctions et monuments 1950, 1958, 1973 Grand Prix du Disque de l’Académie Charles-Cros. Triple récipiendaire : 1950 (12 chansons), 1958 (pour le microsillon « la Drave ») et 1973 20-12-1968 Officier de l’Ordre du Canada. Félix ne recevra sa médaille que le 27 mars 1971. 1975 Prix Calixa-Lavallée [et médaille « Bene merenti de patria »] de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. 1977 Prix Denise-Pelletier pour l’ensemble de son oeuvre, premier lauréat du prix créé par le gouvernement du Québec comme la plus haute distinction dans le domaine des arts. 1978 Journée Félix-Leclerc créée par le Mouvement national des Québécois. Acceptée par le Québec en 1980. 1979 Les Félix de ADISQ. Félix permet à l’Association du disque et de l’industrie du spectacle au Québec de surnommer ses trophées « FÉLIX ». Il reçoit le premier trophée « TÉMOIGNAGE ». 04-04-1983 Le Printemps de Bourges fête Félix. Spectacle en son honneur. 26-06-1985 Ordre national du Québec. 10-03-1986 Chevalier de la Légion d’honneur. Remise des insignes au Consulat de France à Québec. 1989 Monument Bronze sur roche à l’entrée de l’Île d’Orléans, au bureau touristique. Oeuvre de Raoul Humper. 1989 Bronze Sculpture géante [5 mètres ?] de pied en cap au parc Lafontaine à Montréal. Oeuvre de Roger Langevin d’Abitibi. Documentation partielle recueillie par YVES SAINT-DENIS mourra nonagénaire. Propriétaire de la ferme familiale, une belle ferme québécoise agrandie par des achats successifs - 100 vaches - son fils héritier: *un gaillard aux yeux bleus qui ressemble à l’oncle Félix [...] les neveux et nièces ont, dans leurs vingt ans, marché sur les traces du chanteur : des spectacles à la guitare+ (Bertin, p. 93). Gaétan Leclerc poursuit une carrière d’interprète des chansons de Félix et fait honneur à son illustre oncle avec une solide voix. 4 - Grégoire (1910) (1911 selon Brouillard), un an et demi chez les capucins, *a, pendant un temps, géré l’épicerie familiale à Trois-Rivières [...] sera fonctionnaire à Québec, au ministère de la Colonisation (Brouillard) ou de la Santé (Sylvain?). Il rêvait d’être chanteur d’opéra.+ (Bertin, p.82). 5 - Gertrude (1912), mariée à néoQuébécois d’origine yougoslave à Rouyn où elle restera. Elle a pris la relève de Marthe au piano à Trois-Rivières (Brouillard, p. 33). 6 - FÉLIX (2 août 1914). 7 - Cécile et 8 - Thérèse, toutes deux *institutrices sans diplômes et sans expérience+ à Red Mill, près de Trois-Rivières (Bertin, p. 52). 9 - Gérard, retraité en Californie. 10- Brigitte. 11- Sylvette (1924), étudie la médecine à Paris avec son mari qui sera médecin. Andrée Vien, 1ère épouse, (mai 19162008 ?) Félix la surnomme « Dedouche » ou « Doudouche ». Blonde, jolie, bourgeoise rangée (Bertin, p. 203) 1-07-1942) Mariage béni par le Père Émile Legault, à la cathédrale SaintJacques de Montréal, courte réception à l’Hôtel Windsor. Voyage de noces : tour du Saguenay en bateau puis séjour à la ferme *de mon beau-frère, à Bedford, dans l’Estrie.+ (Sylvain, p. 31). - séparation (1966). divorce (1968). - père : capitaine Louis Vien de Lévis, mort à la guerre de 1914 - mère morte *depuis belle lurette+ - adoptée par son oncle Thomas Vien, politicien, qui lui procure, en 1938, un emploi de secrétaire à la publicité au secteur français de Radio-Canada où elle travaille avec son amie Mireille Bastien, qui loge avec elle à *la pension Archambault, rue Drummond, à deux pas de la station, au-dessus d’un restaurant chinois+ (Bertin, p. 111) oû dînent les jeunes gens de la radio tous les midis. Thomas Vien, politicien libéral, ancien député fédéral de Lotbinière, député d’Outremont, vice-président de la chambre des communes, sera nommé sénateur en 1942 et présidera le sénat de 1943 à 1945. Yves Vien, ancien aide-de-camp du général Georges Vanier, frère d’Andrée Vien, époux de la comédienne Thérèse Cadorette. Louise Vien, cousine d’Andrée, fille de Thomas Vien, épouse de Guy Mauffette. Martin (juillet 1945 -), fils, photographe Gaëtane Morin (1939?- ), 2e épouse, Mariage en 1968 à l’église anglicane de Sorel. Nathalie (1969), fille, se consacre à l’ouvre de son père. Francis 1972?), fils, cinéaste. Chien Kimo et chèvre Barbichette à Vaudreuil. YVES SAINT-DENIS Écriteau de bureau : « Si vous n’avez rien à faire, prière de ne pas le faire ici ». Page : 6 - Avril 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE DE MA BIBLIOTHÈQUE POUR VOUS par Gilles Rhéaume es auteurs, les Wilhelmy, Mylène et Jean-Pierre, la fille et le père, elle, étudiante en médecine, lui, auteur aguerri de plusieurs ouvrages remarqués, dont son incontournable Les Mercenaires allemand au Québec, ont conjugué leur talent dans une œuvre, Sarah. À l’ombre des hommes, chez les Éditions Libre Expression. Livre grand format, ce roman raconte une histoire qui se déroule à Montréal à la fin du 19e siècle. Sarah veut devenir médecin afin de combattre les épidémies comme celle qui frappe la métropole en 1885. Ce qui frappe dans cet ouvrage singulièrement bien écrit, c’est le rythme, l’harmonie, un don aiguisé de l’intrigue ainsi que la qualité exceptionnelle qui caractérise la reconstruction de l’époque avec son esprit, ses rêves et ses épreuves. Rien de mieux pour ces fameuses lectures printanières, que ce roman historique qui divertit et qui instruit. obert Lévesque, qui a guillotiné, dans ses écrits critiques, plus d’oeuvres que la France ne le fit avec ses citoyens sous La Terreur et qui a déjà publié une dizaine de livres, vient de rééditer chez VLB, tout en ayant pris soin de jeter aux orties ce que l’on désigne dans la préface, signée par l’historien patenté de la SRC, André Champagne, qui parfois lui aussi devrait L R faire de même, « le jargon marxisant de l’époque », deux textes remontant à 1979, l’un consacré au Curé Antoine Labellle, l’autre à Camillien Houde. Les amants de l’histoire du Québec apprécieront cet ouvrage. iane Gabaldon est parmi les auteurs les plus lus de notre époque. Avec Une affaire privée. Lord John Tome 1, c’est dans l’Angleterre du XVIIIe siècle que cet écrivain aux 20 millions de lecteurs nous entraîne à la suite du Lord John Grey lequel est en plus officier supérieur de l’armée de Sa Majesté. Quiconque veut comprendre l’histoire du Québec se doit de bien fréquenter celle de l’Angleterre sans la connaissance de laquelle, bien des versants de notre passé demeureraient inintelligibles. vec une main d’écriture rien de moins que géniale et un sens aigu de l’intrigue et des rebondissements, Diane Gabaldon, par le biais des éditions Libre Expression, lève le voile sur la vie politique, sociale, militaire, amoureuse et morale de toute une époque, de tout un peuple. C’est en 1757 que débute ce qui deviendra certainement une des sagas parmi les plus importantes de ce début de millénaire. C’est l’époque de la Bataille des Plaines d’Abraham… Cet ouvrage en dit beaucoup sur l’époque et l’esprit qui animaient le pays de Wolfe, de Murray et de tous ces officiers anglais qui ont dévasté la Nouvelle-France pourtant plus que D A séculaire dans Amérique. son installation en es Éditions Pocket sont le paradis du voyageur, l’oasis des salles d’attente, le salut dans l’imprévu. Ce n’est pas le chien qui est le meilleur ami des humains mais bien ces ouvrages si pratiques et si attrayants. Des livres qui se faufilent partout ! Et leur facture est des plus agréables. Avec ce Jean Teulé, son sixième chez Pocket, lui qui a d’abord publié tous ses romans chez Julliard, c’est un voyage au temps du Roi Soleil qui attend le lecteur. Le Montespan, c’est le marquis du même nom, celui-là même, dont l’épouse qu’il adore, la fameuse Madame de Montespan, aura été choisie par Louis XIV comme maîtresse. Souvent, les nobles qui vivaient « cet honneur » se régalaient dans les prébendes en tous genres que générait un semblable état de faits… Montespan, au contraire, installa de gigantesques cornes surplombant son carosse et ses armoiries de leur troublante révélation. Un livre passionnant et porteur d’évasion salutaire. et ouvrage est déjà un classique ! Marc Geet Éthier est un croisé, un apôtre, un visionnaire, l’un des esprits les plus lucides de son temps. Comme pas un, il a réfléchi sur l’empoi- L C sonnement chimique dont la terre et ses habitants sont les victimes. Zéro Toxique. Pourquoi la médecine environnementale, c’est un livre pratique qui plaide en faveur du grand ménage que commande notre survie. Un livre indispensable, un livre qui interpelle et dénonce, un ouvrage essentiel. a prestigieuse collection Grandes biographies de Flammarion constitue la plus riche galerie de l’Histoire. Les plus grandes figures de tous les temps sont ainsi accessibles aux esprits curieux qui ne se satisfont pas des monographies si substantielles soient-elles mais qui leur préfèrent les œuvres de longue haleine qui se situent à des années-lumière des résumés et des synthèses pour gens pressés. Ce SaintJohn Perse de Renaud Meltz se démarque par l’ampleur du défi qui attendait l’auteur. Comment concilier le grand écrivain et le diplomate. Saint-John Perse vs Alexis Leger. Né en Guadeloupe en 1887, mort en 1975, dans le Var, celui qui recevra le Nobel de littérature en 1960 a mené deux vies parallèles dans chacune desquelles il aura laissé une marque indélébile : le sceau du génie. Cette magistrale biographie, c’est aussi l’histoire d’une des colonnes de la vie littéraire française. Renaud Meltz s’est superbement acquitté de sa tâche en concevant un livre aussi indispensable que réussi. Alexis Leger dit SaintJohn Perse, Grandes Biographies Flammarion, Paris, 2008. L À travers son oeuvre, Félix Leclerc a su décrire le mieux l’âme du peuple québécois à un niveau où, encore aujourd’hui, il demeure le poète le plus cher à notre culture ! Noëlla Champagne DÉPUTÉE PORTE-PAROLE DE CHAMPLAIN EN MATIÈRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE 278, rue Saint-Laurent, G8T 6G7 819 694.4600 — [email protected] Pour trouver les gens aimables, il est indispensable de l’être. Ne pas apprendre, c’est ne pas vivre. Page : 7 - Avrl 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE CHRONIQUE DE L’ONTARIE Félix Leclerc, un héros de toujours Drapeau franco-ontarien, Le lys sur fond vert et le trille sur fond blanc, deux liliacées, deux plantes de la même famille. ’ai toujours profondément aimé Félix Leclerc. Je crois bien pouvoir affirmer sans prétention que je l’ai bien connu. Je l’ai écouté toute ma vie. J’ai mémorisé toutes ses chansons. Je les fredonne régulièrement. Je peux réciter de ses poèmes, citer des extraits de ses écrits. Je l’ai vu de nombreuses fois en spectacle et visité souvent aussi, pendant près de trente ans. J’ai conservé précieusement, bien sûr, des photos de lui et avec lui, comme on le fait en toute admiration pour son héros, quand on a une telle chance. Jeune, chacun de nous a besoin d’un modèle, de s’identifier à un héros. Comme beaucoup de petits Canadiens français, mon héros d’enfance fut l’immortel Maurice Richard. Il le demeurera toujours. Je porterai son numéro au hockey et hériterai même de son surnom en Ontarie. Puis à l’adolescence, le grand Félix s’est naturellement imposé, progressivement sans doute, jusqu’à plonger au cour de toutes les fibres de mon être. Lui aussi, héros de toujours. Même que notre fils aîné, à mon épouse Hélène et moi, se prénomme Maurice Richard FÉLIX. Adolescent, j’avais lu et relu Adagio, Allegro et Andante. Je n’étais pas d’accord à ce que Félix laisse de côté cette belle trilogie lorsqu’il révisa l’ensemble de son ouvre pour une édition finale de collection, en quatre tomes magnifiques. J’ai encore relu récemment Pieds nus dans l’aube, magnifique récit poétique de son enfance (1947). Plus de vingt ans après son départ, Félix est encore de quelque façon présent au quotidien dans ma vie. Des rencontres stimulantes J’étais encore tout jeune homme lorsque J je poussai un jour une pointe pour la première fois à L’Anse Vaudreuil. Je m’étais aventuré profondément dans la cour de Félix. Des poules picoraient autour des vieux bâtiments. Félix était sorti doucement. Homme de peu de mots, il ne m’avait rien demandé. Il avait simplement saisi l’importance de ce moment pour moi et toute l’admiration que je lui portais. De même au début de 1962, je terminais mon cours classique au Petit Séminaire d’Ottawa. Félix était venu y donner un concert, sans doute pour un cachet fort modeste, presque rien du tout, comme il lui arrivait souvent de faire avec ce genre d’institution. Le professeur–artiste Normand Pagé nous avait amené le rencontrer après, cinq d’entre-nous parmi les plus passionnés, finissants de Philo II. Je chérirai cette heure inoubliable toute ma vie. L’artiste se montrera toujours avenant avec les FrancoOntariens, comme on allait bientôt commencer à s’appeler. Il n’oubliera pas ses années d’études à Ottawa. Ces heureux moments se sont additionnés. Une fois, après son tour de chant au Patriote à Jean-Lou à Saint-Pierre-deWakefield, j’avais eu droit à une bonne conversation et des photos. Peu entreprenant lui-même, Félix se montrait tout de même fort attentif et très coopératif. À Gatineau en 1966, à la fin d’une longue prestation, gonflée de nombreux rappels, alors qu’Hélène était enceinte de notre fils aîné et qu’on lui demandait gentiment la permission de l’appeler Félix, il avait eu cette exclamation : « Ah ! Pauvre p’tit gars ! » Un enseignement enthousiaste Mais c’est à compter de 1970 que j’allais La meilleure façon d’apprivoiser un tigre, c’est d’être poli avec lui. intensifier mon bourdonnement autour de Félix Leclerc. Il construisait maison à l’Île d’Orléans et moi de même non loin de mon village natal de Chute-à-Blondeau. Après six ans d’enseignement dans les collèges classiques du Québec qui disparaissaient, je revenais chez moi en Ontarie, à titre du chef de la section de français d’une grosse école secondaire. Là j’ai eu beau jeu et tout le budget pour commander des livres et des disques de Félix. J’avais une belle équipe qui ne demandait pas mieux que d’enseigner l’oeuvre de notre barde national. Chez les élèves, les dissertations et les présentations de vedettes préférées, où Félix était à l’honneur, se sont multipliées. Mais ce qui m’a le plus contenté le cour, c’est le pèlerinage annuel de mai de mes étudiants de 13e année au pays des auteurs étudiés (FélixAntoine Savard, Gabrielle Roy, Yves Thériault, Marcel Dubé) et, bien sûr, à l’Île d’Orléans. Jaloux de sa retraite dans son Île, Félix n’aimait guère les visites de groupes. Nous le comprenions et nous n’avons jamais abusé de son temps. Il ne nous a jamais non plus invité à entrer. Peut-être notre gros autobus jaune a-t-il été le seul à s’arrêter chez lui. Une année, je ne m’étais pas annoncé. Je suis descendu seul et j’ai demandé à Félix de venir dire bonjour à tous ces jeunes de 18 ans, si enthousiastes. Il est monté dans l’autobus, a salué de sa grande main, dit de sa chaude voix grave un beau « Bonjour », est descendu et repartit de son pas majestueux. Je m’explique encore mal que mes étudiants aient été heureux. Ils l’avaient vu, l’avaient entendu. Ils avaient été sidérés. Simplement à me le remémorer, j’en ai encore le frisson. Nous connaîtrons deux autres années successives sans rendez-vous. Félix était de 27 ans mon aîné, mais j’en étais venu naturellement à le tutoyer puisque, dans ma tête, il faisait partie de mon quotidien. Ce n’était pas son cas et il me vouvoyait. En 1980, nous ne l’avions pas rencontré. Était-il absent, je ne sais plus ? J’ai conservé ma lettre d’avril 1981 dans laquelle je lui rappelle, vers la fin : « je t’ai écrit… je n’ai probablement pas su trouver les mots. Je sais ta soif de solitude, mais ne veux pas me la rappe- ler. Te voir !... quelques minutes… » Félix m’avait tourné une admirable réponse. « Cher Yves Saint-Denis, Vous savez très bien trouver les mots qu’il faut, mais je ne me sens pas assez bien pour rencontrer les étudiants de Plantagenet, et je m’en excuse. D’ailleurs, le “ tour de l’île ” se fait sans cela et même mieux. L’île a 300 ans de France dans le corps. Elle en sait plus que moi, elle est aussi plus bavarde, elle adore les rencontres sur ses champs qui ne sont pas de batailles. Bienvenue et bon mois de mai ! Félix Leclerc » Félix Leclerc, surnommé le Canadien en 1950, deviendra Félix Leclerc le Québécois vingt ans plus tard. Il a cru au pays français en devenir. Précurseur en chanson. Précurseur de pays. Les héros ne meurent pas, ils sont immortels. YVES SAINT-DENIS Luc Desnoyers DÉPUTÉ DE RIVIÈRE-DES-MILLE-ÎLES 172, rue Saint-Louis Saint-Eustache, Québec J7R 1Y3 Téléphone : 450 473-4864 Télécopieur : 450 473-9043 Courriel : [email protected] Bureau 430, Édifice de l’Ouest - Chambre des communes Ottawa, Ontario K1A 0A6 Téléphone : 613 992-7330 Télécopieur : 613 992-2602 Courriel : [email protected] Un enfant doit se sentir approuvé pour apprendre à avoir confiance en lui. Page : 8 - Avril 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE CHRONOLOGIE DE FÉLIX LECLERC Tirée du livre de Marguerite Paulin, Félix Leclerc, Filou, le troubadour, aux éditions XYZ, 1998 1914 Naissance de Félix Leclerc à La Tuque, le 2 août. Fils de Fabiola Parrot et de Léonidas (Léo) Leclerc (mariés en 1904), il est le 6e de 11 enfants. Léo Leclerc est un homme prospère qui fait le commerce des chevaux, du foin, des grains et du charbon, tient un hôtel et s’occupe de déménagement et de transport. 1920 Félix Leclerc commence son cours primaire, au collège Saint-Zéphyrin des frères maristes, à La Tuque. Élève moyen, il brille dans le théâtre scolaire et chante avec la chorale des petits. 1928 Félix entreprend ses études secondaires au séminaire des oblats de MarieImmaculée à Ottawa. Sa mère souhaite qu’un de ses enfants entre en religion mais, comme ses frères et soeurs, Félix y renoncera. 1929 Déménagement de la famille Leclerc à Rouyn, en Abitibi, où Léo fonde une compagnie et tient un important commerce d’épicerie. 1931 La famille Leclerc déménage à Trois-Rivières puis dans une ferme à Sainte-Marthe, près du Cap-de-laMadeleine. Félix étudie en 1ère et 2e années collégiales à l’Université d’Ottawa. 1933 Trop pauvre pour continuer ses études, Félix retourne dans sa famille. Il réalise qu’il n’a pas la vocation agricole ; c’est l’écriture qui l’attire. 1934 Félix devient annonceur et animateur à la station de radio CHRC de Québec. Il prend des cours de guitare et il écrit ses premiers textes et sa première chanson, Notre sentier. 1938 Félix devient annonceur au poste CHLN de Trois-Rivières. Il fait également ses premières expériences d’auteur radiophonique. 1939 À Montréal, Félix rencontre le comédien et réalisateur Guy Mauffette qui l’aide à entrer à Radio-Canada. Il devient comédien et joue plusieurs rôles dans les radioromans populaires. Il comme également à écrire des sketches pour des feuilletons radiophoniques, tels La grand nuit et Le rival. 1941 Félix présente la série mensuelle Je me souviens à Radio-Canada avec au générique les noms de ses amis : Janine Sutto, François Rozet, Miville Couture, Robert Gadouas, etc. Il se joint aux Compagnons de Saint-Laurent, la troupe de théâtre fondée par le père Émile Legault en 1937. La troupe fait une tournée en Nouvelle-Angleterre. 1942 Félix réalise des émissions spéciales à Radio-Canada, par exemple une émission consacrée au centenaire de la naissance de sir Wilfrid Laurier, ancien premier ministre du Canada. Le 1er juillet, il épouse Andrée Vien, rencontrée à RadioCanada où elle travaille au service de la publicité depuis 1938. Félix est exempté de son service militaire à cause d’un souffle au coeur. 1943 Repos forcé de Félix afin de recevoir un traitement contre la tuberculose pulmonaire au sanatorium de SainteAgathe. Publication chez Fides de son premier livre, Adagio, dont le tirage de 4000 exemplaires s’envole en moins d’un mois. Souvenons-nous avec respect et gratitude du grand Félix Leclerc Qui laisse la parole à l’argent ne peut plus s’exprimer autrement. 1944 Publication d’Allegro et d’Andante, qui connaissent le même succès qu’Adagio. 1945 Mort de Fabiola Leclerc. Naissance de Martin, premier fils de Félix, le 13 juillet. La famille déménage au domaine des Compagnons dans les Chenaux, à Vaudreuil. Félix écrit La gigue, Bozo, Demain si la mer et une nouvelle série d’émissions à la radio, L’encan des rêves. 1946 La famille Leclerc déménage à l’anse de Vaudreuil ; c’est là que Félix écrit Le train du Nord, Francis, Moi, mes souliers, Le p’tit bonheur et L’hymne au printemps. Il séjourne à l’ile d’Orléans et y écrit une première version du Fou de l’île. Publication de Pieds nus dans l’aube. Radio-Canada présente 12 émissions sous le titre Théâtre dans ma guitare. 1947 Les Compagnons de SaintLaurent créent la seule pièce canadienne qu’ils aient montée, Maluron, de Félix Leclerc, au Gesù, à Montréal, et à l’École technique, à Ottawa. 1948 Fondation de la compagnie VLM (Vien-Leclerc-Mauffette) qui présente Le p’tit bonheur à Vaudreuil et à Rigaud. La pièce sera reprise au Québec, en France et en suisse. VLM présente aussi La p’tite misère et La caverne des splendeurs, premier prix du Concours dramatique des Amis de l’art. 1949 Publication de Dialogues d’hommes et de bêtes. Félix apparaît comme le premier fabuliste du Québec. 1950 Grâce à Jacques Normand et à Jean Rafa, Félix rencontre l’impresario français Jacques Canetti, qui sera son gérant jusqu’en 1966. En décembre, il fait ses débuts à l’ABC à Paris. 1951 Félix présente son tour de chant aux Trois Beaudets, à Paris. Il obtient le Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros pour son premier album. Son premier livre de chansons est publié par les Éditions Raoul Breton. Andrée et Martin viennent s’installer à Paris avec Félix, en février. Court séjour triomphal au Québec, en avril. 1952 Félix fait sa première tournée en France et dans plusieurs pays d’Europe et d’Afrique du Nord. L’Office nationale du film réalise un reportage sur Félix à Paris. 1953 Grande tournée au Québec. Maluron est présenté à la télévision de Radio-Canada. 1954 Séjour d’écriture à Vaudreuil. 1955 Publication à Paris de Moi, mes souliers aux Éditions Amiot-Dumont. Soixante-dix représentations du P’tit bonheur sont données en Suisse, par la compagnie du Faux-Nez. 1956 Félix achète une maison et des bâtiments de ferme à l’anse de Vaudreuil. Il écrit une première série télévisée, Nérée Tousignant, pour Radio-Canada. Création de Sonnez les matines par le théâtre du Rideau-Vert à Montréal. 1958 Félix remporte un deuxième Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros pour son deuxième album. Le fou de l’île, refusé par Fides en 1950, est publié à Paris chez Denoël. 1960 Tournée de spectacles au Québec. Lancement d’un quatrième microsillon. 1961 Parution de Calepin d’un flâneur. 1962 Grave accident d’auto de Félix avec son père et son fils Martin. 1965 Publication d’un Félix Leclerc, dans la collection « Poètes d’aujourd’hui » aux Éditions Seghers, à Paris. Mort de Léo Leclerc. Séparation d’avec Andrée Vien. 1967 Tournées en Europe organisées par un nouvel impresario, Jean Dufour. 1968 Naissance de Nathalie Leclerc, à Paris. Félix refait Bobino, le music-hall de la rive gauche. 1969 Divorce d’avec Andrée Vien ; mariage avec Gaétane Morin Les Leclerc achètent une maison à Saint-Légier, en suisse. 1970 Félix et sa famille s’installent définitivement à l’île d’Orléans, à SaintPierre. Félix ne fera désormais qu’une tournée par an ne dépassant pas un mois. Devant les événements de la crise d’Octobre, Félix écrit L’alouette en colère, qui exprime publiquement pour la première fois ses opinions politiques. Naissance de Francis Leclerc. 1972 Félix publie un recueil de nouvelles, Carcajou ou Le diable des bois, chez Robert Laffont, à Paris ; Il embauche Pierre Jobin comme secrétaire. 1974 Le 13 août, Félix participe à la Superfrancofête sur les plaines d’Abraham, à Québec, en compagnie de Gilles Vigneault et de Robert Charlebois. Production de l’album J’ai vu le loup, le renard, le lion à partir de cet événement. 1975 Il reçoit le prix Calixa-Lavallée de la SSJB de Montréal et la médaille Bene Merenti de Patria. 1977 Au gala du 25e anniversaire de Radio-Canada, Félix prend position en faveur de l’indépendance du Québec. Il est le premier lauréat du prix Denise-Pelletier, que lui décerne le gouvernement du Québec pour l’ensemble de son oeuvre théâtrale. 1980 Félix reçoit la Médaille d’argent du MNQ et se prononce en faveur du OUI au référendum du 20 mai 1983 Création de la fondation FélixLeclerc dans le but de venir en aide aux jeunes artistes de la relève. 1984 Publication de Rêves à vendre. 1985 Le premier ministre René Lévesque nomme Félix grand officier de l’Ordre national du Québec. 1986 Félix est fait chevalier de la Légion d’honneur par le gouvernement français. 1988 Félix meurt subitement chez lui, à l’île d’Orléans, le 8 août. 1990 Inauguration d’une imposante statue en l’honneur de Félix au parc Lafontaine, à Montréal. Fondation à Esprit-Saint du Camp littéraire Félix. Établie par Michèle Vanasse L’avenir, il faut y penser, sinon on peut ne pas en avoir. Page : 9 - Avrl 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE LE VOYAGE DU GÉNÉRAL DE GAULLE De Gaulle annule sa visite à Ottawa... Mercredi 26 juillet 1967 De 1963 à 1969, Pierre-Louis Mallen est délégué de la Radio-Télévision française au Canada. Le voyage du général de Gaulle, la montée des forces québécoises, leur reconnaissance progressive par la France, ces événements, Mallen les a vécus et en témoigne activement. Après son « Vive le Québec libre »le Général de Gaulle, très serein, a visité l’Exposition Terre des Hommes. Vers 18h, Ottawa a communiqué ses réflexions : « certaines déclarations […] sont inacceptables » Le Général visite le métro de Montréal Légitime orgueil du maire Drapeau, le métro de Montréal était surtout un exemple de coopération franco-québécoise. Sa supériorité sur tout ce qui existait dans le genre en Amérique donnait une importance politique à la véritable provocation que constituait – on a peine à l’imaginer en France – le fait d’être allé chercher des ingénieurs et une technique à Paris. Comme la R.A.T.P. (régie autonome des transports parisiens) a, depuis, construit d’autres métros sur ce continent, le public français a tendance à réduire la portée de l’événement en pensant qu’il s’agit d’un succès parmi plusieurs. En réalité, c’est le contrat de Montréal, dû à la qualité du dossier et à l’habileté des négociateurs mais aussi à la volonté personnelle de M. Jean Drapeau, qui a ouvert l’Amérique à cette technique française. On dit volontiers à la R.A.T.P. que « c’est grâce à Montréal qu’il y a eu Santiago » et on ajoute que c’est grâce à la réussite des systèmes installés à Montréal que les ingénieurs ont obtenu, en France même, qu’on « croie à l’automatisation ». Si l’exécution du R.E.R. de Paris a été retardée indirectement par les travaux du métro de Mexico, il doit beaucoup à l’expérience de Montréal. Pour tous ces motifs, dont certains n’étaient alors que potentiels, il convenait de mettre en lumière par une visite du Président de la République le métro de Montréal dont l’inauguration, neuf mois plus tôt, avait déjà été si largement placée sous le signe de la France. La quatrième journée du général de Gaulle au Québec commença donc sous terre. Quand j’arrivai, un peu avant l’heure du rendez-vous, au Centre de contrôle du réseau, Jean Jurgensen qui, avec quelques autres hauts fonctionnaires, était venu de Paris pour suivre le voyage du Président de la République, me prit à part et me dit « Ce ne sera officiellement annoncé que tout à l’heure, mais c’est décidé : le Général repart… Oui, il reprend l’avion cet après-midi pour Paris. Il interrompt le voyage à la fin du programme prévu au Québec ; il ne se rendra pas à Ottawa. Ce n’était plus possible qu’il aille voir Pearson après la déclaration de celui-ci. » – Oui, dis-je, reprenant une formule dont on s’était beaucoup servi, en sens inverse, depuis trente-six heures : un mot de trop… » – Bien sûr !... inacceptable… ! Le Général n’ira pas chez des gens qui se permettent de trouver inacceptable ce qu’il a fait. Le Gouvernement fédéral n’a plus qu’à annuler toutes les cérémonies qu’il avait prévues pour ce soir et demain à Ottawa. » C’était un événement énorme. « Il n’y a guère de précédent » avait ajouté le diplomate. Je me précipitai à l’intérieur du Centre de contrôle, et attrapai le premier téléphone que je vis et demandai Paris. Il ne s’agissait pas de diffuser une nouvelle qui était en somme sous embargo mais d’alerter la rédaction de la RadioTélévision française sur l’éventualité de l’événement. Pour une fois, je n’eus pas la communication sur le champ. Je ne me souviens de rien dans ce Centre de contrôle du métro sinon de ce téléphone avec lequel je me battis tout en surveillant le cortège du Président de la République qui visitant les installations. Quand je le vis se diriger vers la sortie, j’annulai mon appel et suivis le mouvement vers la station Berri-de-Montigny. Les plus vives bousculades du métro de Paris à l’heure de pointe ne sont rien à côté de la ruée du cortège sur la voiture de tête où montait le général de Gaulle. La police gardait les portes, filtrait les ayants droit, repoussait les journalistes vers les autres voitures de la rame spéciale. Je me tenais le plus près possible du maire ; on me reconnaissait ; je fus admis. Le trajet ne fut pas long et il ne se produisit rien de notable, mais je manquerais de sincérité si je n’avouais pas que j’étais sensible au piquant de la situation rare où un concours de circonstances me plaçait : se trouver dans la même voiture de métro que le général de Gaulle… Au fait, me dis-je, il doit y avoir longtemps qu’il n’a pas utilisé de transport en commun… Comment en avoir le coeur net autrement qu’en le lui demandant ? La visite de la Place des Arts On descendit de voiture à la station Place des Arts et, à grands pas, on se lança dans les couloirs. Il n’y avait plus guère de protocole. Me trouvant dans le peloton de tête, je pus facilement me porter à la hauteur du Président de la République qui marchait à côté de M. Drapeau. Je lui demandai si ce n’était pas la première fois qu’il prenait le métro depuis l’avant-guerre. Avec une hésitation dans la voix, le Général répondit « Oui, il me semble. » Puisqu’il n’était pas sûr, j’insistai : « Peutêtre l’avez-vous pris à Londres ? » Cette fois, le Général fut très net : « Non, à Londres, jamais ! » Puis, après une seconde de réflexion, il ajouta : « Mais je l’ai pris à Moscou. Les Russes m’ont fait visiter leur métro… Ce n’était pas à mon dernier voyage, mais en 1944. » On continua la marche. Un instant plus tard, le Président de la République se tourna à nouveau vers moi et repris : « Ne croyez pas que je n’aime pas le métro. C’est un moyen de communication merveilleux, essentiel pour les grandes villes ». Avec un sourire, il conclut : « Mais, vous comprenez, si j’y allais, ça dérangerait trop les gens !... » Trop souvent, nous réclamons justice pour notre propre bénéfice. Photo prise sur la terrasse de l¹hôtel de ville, le 24 juillet 1967. Entre le général de Gaulle et P.L. Mallen, le maire Drapeau a une figure bien sombre, juste après le « Vive le Québec libre » Dans la vie d’un grand homme il n’est pas de petit détail. Motif supplémentaire pour rapporter cette anecdote : une photo du général de Gaulle dans le métro de Montréal fut publiée par un grand hebdomadaire parisien avec pour légende : « Dernier voyage : 1936. » Ce n’était pas tout à fait exact. Sans doute les futurs auteurs de livres de petite histoire aurontils les dossiers du voyage à Moscou pour rectifier, mais autant leur permettre de dire que, vingt-trois ans après celui-ci, de Gaulle n’avait rien oublié. Je n’accompagnai pas le cortège dans la visite du magnifique foyer et de la grande salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts mais me précipitai dans les locaux administratifs de cet admirable bâtiment, réclamant un téléphone et un endroit tranquille. On finit par me donner le bureau du Directeur général, lequel était, naturellement, en train de faire les honneurs de sa maison. Ce qu’un ami sincère du Canada … Cette fois j’obtins Paris (en « charge renversée » préciserai-je pour rassurer le trésorier de la Place des Arts s’il lit ce récit…) et fis mon message à la rédaction en insistant sur le caractère confidentiel que devait conserver la nouvelle jusqu’à ordre contraire. On ne me laissa pas finir : l’information était déjà parvenue par voie d’agence et avait été diffusée sur nos antennes… Mais on me questionnait avidement sur le sens d’une décision qui, de loin, semblait déroutante. Je répondis, remettant à plus tard la recherche de celui qui avait violé l’embargo. « Je fais basculer la ligne sur le magnétophone, me dit mon interlocuteur. Expliquez cela aux auditeurs. » J’improvisai un commentaire dont le point de départ était : « Le général de Gaulle juge inacceptable qu’on juge inacceptable ce qu’il a fait », mais qui pour l’essentiel éclairait le Vive le Québec libre ! par le discours du Frontenac : ce qu’un ami sincère du Canada peut souhaiter de mieux aux peuples répandus dans ces immensités c’est de trouver un équilibre véritable en fondant leurs rapports sur l’équité. Soudain la porte s’ouvrit et le Directeur général de la Place des Arts, accompagné par les membres du Conseil d’administration, entra dans son bureau. Ils devisaient bruyamment, heureux sans doute ce que la cérémonie d’où ils sortaient se soit bien passée. Ils se figèrent sur le seuil en voyant le siège directorial occupé par quelqu’un qui ne s’interrompait même pas de téléphoner, leur imposait silence à grands gestes et commentait d’une voix forte la politique du Président de la République française. Je m’excusai ensuite et m’expliquai rapidement, ce qui me fut facilité par la vieille amitié qui me liait avec M. Gérard Lamarche, Directeur général de la Place des Arts. Puis je courus dehors. Le cortège était reparti pour l’Université de Montréal. Bien que ne disposant pas de motards, j’y parvins avant que la séance commençât. Les équipes chargées de la couverture radio-télévisuelle étaient en place. Je me glissai dans la Salle des Actes où les autorités s’apprêtaient avant de faire leur entrée. Je racontai aux gens de l’Élysée que la nouvelle était déjà rendue en France. Ils furent effarés ; comment l’embargo avait-il sauté ?... On sut plus tard que la fuite s’était produite à Ottawa. C’est très tard dans la soirée de mardi que le général de Gaulle avait pris la décision de contremander son voyage à Ottawa et de rentrer directement à Paris. Il était plus de minuit quand le ministre des Affaires étrangères, M. Couve de Murville, le notifia à M. Jules Léger, ambassadeur du Canada en France, qui, selon l’usage, suivait le voyage du chef de l’État. Vers 1h 30, M. Léger communiqua la décision présidentielle à M. Marcel Cadieux, sous-ministre des Affaires extérieures du Canada. Celui-ci prévint une proche collaboratrice de M. Lester Pearson, Mlle Marie Mac Donald. Cette dernière jugea inutile de réveiller sur le champ le Premier ministre ; elle ne l’appela qu’à 6 heures du matin. M. Pearson convoqua pour 9 heures le Conseil privé. Il résulta de cette réunion un très court communiqué où le Gouvernement canadien prenait acte de la décision, « facile à comprendre dans les circonstances » et dégageait sa responsabilité. C’est, semble-t-il, à l’occasion de cette convocation hâtive des ministres que se produisit la fuite de la nouvelle. Extrait no 26 de « Vivre le Québec libre » Plon, Presses de la Cité, 1978. Extraits sélectionnés par Chantal Mallen-Juneau. Pour que le mal triomphe, il suffit que les hommes de bien ne fassent rien. Page : 10 - Avril 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE FÉLIX LECLERC, LA VOIX DU QUÉBEC C’est au chansonnier surtout que je pense, même si tous ses livres ont tenté d’exprimer le Québec, la nature québécoise, notre héritage culturel. es chansons de Félix Leclerc sont celles d’un grand poète, d’un troubadour qui rêve, qui écoute ses voix intérieures, et qui se confie à ses auditeurs dans l’intimité et le recueillement. Une voix et une guitare, c’est suffisant. Félix nous parle dans l’intimité, il nous fait ses confidences sur le rêve, sur la vie, sur les gens qu’il a rencontrés ou qu’il a imaginés. En un sens, il n’est pas moderne, il n’est pas actuel. Sa chanson n’est pas de l’ordre du grand spectacle rock où l’on fait beaucoup de bruit, où les hurlements de l’assistance enterrent la voix de l’artiste. La chanson de Félix est toute intériorité, il faut l’écouter en silence, rêver avec lui, éprouver ses sentiments, ses joies et ses peines. Et cette voix de Félix, si intime, et si confidentielle, est celle du poète et en même temps celle du Québec même. Celle L du Québec bien planté en Amérique du Nord, celle du Québec de la grande nature, celle du Québec marqué par son histoire, celle du Québec humilié, dominé par le conquérant, celle du Québec qui hésite, qui n’est pas sûr de lui, qui reste insatisfait de son sort, et qui rêve de liberté. Son Hymne au printemps, c’est un hymne au Québec, il chante le réveil du Québec, c’est le souffle de la Révolution tranquille, c’est l’affirmation de l’indépendance. Dans son beau petit livre Félix Leclerc, publié chez XYZ, Marguerite Paulin fait dire à Félix: « En 1970, j’ai vu l’armée qui occupait le pont de l’île et j’ai bondi d’indignation. Le soir même, j’ai composé L’Alouette en colère. C’était mon cri dans les ténèbres de la honte. Réveillez-vous ! Levez-vous ! Des soldats sur mon île violaient mon idéal, être maîtres chez nous. Je re pensais à LaTuque et à notre bel hôtel Hommage à Félix Leclerc L’ALOUETTE EN COLÈRE J’ai un fils enragé Qui ne croit ni à dieu Ni à diable, ni à moi J’ai un fils écrasé Par les temples à finances Où il ne peut entrer Et par ceux des paroles D’où il ne peut sortir J’ai un fils dépouillé Comme le fût son père Porteur d’eau, scieur de bois Locataire et chômeur Dans son propre pays Il ne lui reste plus Que la belle vue sur le fleuve Et sa langue maternelle Qu’on ne reconnaît pas J’ai un fils révolté Un fils humilié Un fils qui demain Sera un assassin Alors moi j’ai eu peur Et j’ai crié à l’aide Au secours, quelqu’un Le gros voisin d’en face Est accouru armé Grossier, étranger Pour abattre mon fils Une bonne fois pour toutes Et lui casser les reins de la rue Tessier. Je voyais la grande enseigne : LÉO LECLERC, WOOD DEALER. Se pourrait-il qu’un jour mes enfants soient étrangers à leur propre culture? Moi qui avais d’abord habité une langue, je me révoltais contre l’aliénation qui nous guettait. Tout de même ! Je n’ai pas porté les espoirs de mon peuple pour le voir disparaître ! » « L’Alouette en colère », il faut écouter et écouter cette chanson de Félix. Peut-être nous aidera-t-elle à rester éveillés, à ne pas nous résigner, à ne pas accepter cette capitulation tranquille qui malheureusement Et le dos et la tête Et le bec, et les ailes Alouette, ah ! Mon fils est en prison Et moi je sens en moi Dans le tréfonds de moi Pour la première fois Malgré moi, malgré moi Entre la chair et l’os S’installer la colère caractérise assez bien la démission de nos hommes politiques actuels. PAUL-ÉMILE ROY On peut lire dans Le Devoir du 9 août 1988, sous la plume de Robert Lévesque : « Félix Leclerc est mort, hier matin, à huit heures et demie, à sa maison de l’Île d’Orléans. Le poète, qui avait fêté ses 74 ans avec ses amis la semaine dernière, a été victime d’un arrêt cardiaque. Le Québec est en deuil de la plus grande figure culturelle de son histoire ». SOIRÉE-GALA DES PATRIOTES 2009 Paul Crête DÉPUTÉ DE MONTMAGNY– L’ISLET– KAMOURASKA– RIVIÈRE-DU-LOUP LORS DE LA JOURNÉE NATIONALE DES PATRIOTES LUNDI LE 18 MAI 2009, À 18 H. Au Centre des congrès Renaissance, 7550, boulevard Henri-Bourassa Est, à Montréal Sous la présidence d’honneur de monsieur Yves Duhaime Animatrice de la soirée : Sophie Faucher (Professeur à Star Académie) Récipiendaire du Prix Louis-Joseph-Papineau 2009 : monsieur Jacques-Yvan Morin Récipiendaire du Prix Marie-Victoire-Félix-Dumouchel 2009 : madame Louise Beaudoin Récipiendaire du Prix Chevalier-de-Lorimier 2009 : monsieur Gilles Rhéaume Récipiendaire du Prix Joseph-Papin-Archambault S.J. 2009 : Monsieur Fernand Daoust 5, rue Iberville Rivière-du-Loup (Québec) G5R 1G5 (418) 868-1280 Le plus grand don que l’on puisse faire à quelqu’un, c’est le bon exemple. D’autres prix patriotiques seront décernés : Richard Séguin, Onil Perrier PRIX DU BILLET : 25$ PAR PERSONNE. PRIX DU BILLET : 25$ PAR PERSONNE. RÉSERVATIONS : MADAME SUZANNE LAMBERT AU (514) 722-2441 RÉSERVATIONS : MADAME SUZANNE LAMBERT AU (514) 722-2441 Il n’existe point de bonne façon de mal faire. Page : 11 - Avrl 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE UN LAC À DÉCOUVRIR Pour le 400e de CHAMPLAIN l’été 1609, un an après la fondation de Québec, Samuel de Champlain remontait le rivière menant aux Yroquois et que nous appelons maintenant le Richelieu. Il fut le premier Européen à voir le lac « grandissime » auquel, par coquetterie, il donna son nom. Il fut frappé par les montagnes verdoyantes sur sa gauche et donna à la région le nom qui lui est resté : le VERMONT. Son voyage avait pour but de mettre fin aux incursions iroquoises contre les Algonquins, les Montagnais et les autres nations qui voulaient commercer avec les Français. Par cette découverte, Champlain intégrait le lac et ses alentours à ce qui allait devenir la Nouvelle-France. En effet, pendant 150 ans (1609-1759)), les Français puis les « Canadiens » y construisirent des forts, s’y établirent et le défendirent contre les prétentions des Anglais. Le régiment de Carignan édifia le fort Sainte-Anne sur l’Îsle Lamotte en 1666. En 1731, ce fut le fort Saint-Frédéric à la Pointe-à-la-Chevelure (Crown Point); en 1755, le fort Carillon (auj. Ticondéroga) plus au sud ; et enfin le fort de l’Îsle-auxNoix en 1758. On concéda même autour du lac, à partir de 1733, une quinzaine de seigneuries, comme on avait fait le long du fleuve et le long du Richelieu. Un territoire fut acquis À par Claude-Pierre Pécaudy, seigneur de Contrecoeur et de Saint-Denis, qui voulait exploiter une mine d’ardoise près de la rivière à la Loutre. Voir la carte ci-jointe. Pendant longtemps, les pionniers n’osèrent pas s’établir sur les rives du lac, à cause des Iroquois qui demeuraient menaçants, même si leur pays se trouvait à plus de 100 kilomètres plus loin, entre Orange (Albany) et le lac Ontario. L’histoire du lac m’intéresse personnellement puisqu’un de mes ancêtres, JosephJacques Payant, fut le premier à construire des “batteaux” à Saint-Jean et à naviguer régulièrement sur le lac à partir de 1740 pour approvisionner les troupes françaises. Il fit un premier relevé bathymétrique du lac et il fut le dernier à résister à la flotille d’Amherst à l’été de 1760 près de l’Îsleaux-Noix . C’est lui aussi qui conduisit, de SaintFrédéric à Montréal, le fameux svant suédois EHR KALM, qui visita le pays en 1749 à la demande de quelques rois européens. Ce pasteur luthérien fut fort frappé par la culture qui déjà fleurissait en Nouvelle-France, en comparaison avec ce qu’il avait vu en Nouvelle-Angleterre. Le région sud du lac fut le théâtre de deux brillantes victoires du marquis de Montcalm, au début de la Guerre de SeptAns : la prise du fort William Henry en 1757 et la déroute d’une armée de 15 000 VENEZ FAIRE LE TOUR DU LAC CHAMPLAIN ! Avec l’appui de la Société d’Histoire des Riches-Lieux, les AMIS DES PATRIOTES fêtent le 400e de CHAMPLAIN en faisant le TOUR DU LAC Ce voyage SUR LES TRACES DE CHAMPLAIN , de Montcalm et des Patriotes se fera les 26-27 et 28 juin 2009 pour visiter : 1. les monuments à Champlain autour du lac 2. l’impressionnant Fort Carillon (devenu Ticondéroga) 3. les lieux d’exil des Patriotes (de 1837 à 1845) Un itinéraire sera fourni, des chambres de motel seront réservées par les Amis Transport : les participants voyagent en autos privées et partagent les dépenses On peut encore s’inscrire au (450) 787-3229 Noter que le lac Champlain mesure 180 km de long, 19 km dans sa plus grande largeur et couvre 1130 km carrés; Il compte 80 îles. hommes, à Carillon, avec seulement 3500 soldats, miliciens et autochtones, le 8 juillet 1758. L’été suivant, le fort Carillon et le fort Saint-Frédéric durent être abandonés devant l’avance d’ennemis trois fois plus nombreux. Après l’abandon de ces deux forts, à l’été 1759, les troupes anglo-américaines prirent possession du lac et fixèrent la frontière au 45e degré. Les seigneuries furent abolies et la plupart des colons rentrèrent dans la nouvelle « Province of Quebec. » À l’époque des Patriotes, de nombreux « Canadiens » se réfugièrenrt dans les états du Vermont et du New York. D’autres s’y installèrent à la recherche d’un emploi jusque vers 1920. Pendant un siècle au moins, le lac vit passer beaucoup de barges remplies de produits d’ici (bois, céréales, pommes etc) destinés aux États ou de charbon ou d’autres produits américains vendus au Québec. Et depuis près de 100 ans, beaucoup de plaisanciers vont faire de la voile sur ce lac grandissime et toujours aussi beau. Car il faut souligner que les états du Vermont et de New York prennent soin mieux que nous ne l’avons fait jusqu’ici de l’eau et des rives de ce joyau. Les habitants de la vallée du Richelieu jouissent ainsi d’une eau abondante et moins polluée. ONIL PERRIER Pourquoi pas faire le TOUR DU LAC cet été ? Voyez l’invitation ! TABLEAU D’HONNEUR DE L’ACADÉMIE DES PATRIOTES CLUB LOUIS-JOSEPH-PAPINEAU RASSEMBLEMENT (RPS) JEAN GIRARD, Montréal GÉRARD HÉROUX, Terrebonne BENOÎT ROY, Saint-Eustache SAINT-DENIS, Chute-à-Blondeau, Ontario POUR UN PAYS SOUVERAIN YVES CLUB HENRIETTECADIEUX-DE-LORIMIER LOUIS-PHILIPPE DE LORIMIER, Laval BERNARD COURTEAU, Sherbrooke RITA JEAN-DUBÉ, Ville Saint-Laurent CLAUDE -P. VIGEANT, London, Ontario CLUB LA-MINERVE-DE-DUVERNAY GILLES BRASSARD, Beauharnois SOCIÉTÉ SAINT-JEAN-BAPTISTE DU CENTRE DU QUÉBEC, Drummondville GRÉGOIRE BONNEAU-FORTIER, Québec GILBERT DUPUIS MEMBRES D’HONNEUR DE L’ACADÉMIE DES PATRIOTES GHISLAINE BRASSARD LÉANDRE FRADET DE LAURENTIE Certifié conforme, Gilles Rhéaume, secrétaire de l’Académie Visitez le site du RPS sur la Toile à l’adresse : RPS - www.rpsquebec.qc.ca Être civilisé, au fond, c’est soupçonner que l’autre peut avoir raison. Page : 12 - Avril 2009 - LA PRESSE QUÉBÉCOISE RÉSUMÉ: Nos trois amis patriotes se retrouvent, le premier mai 1837, au village de L’Industrie (Joliette) pour l’anniversaire de David Gérald. La révolte gronde, car des rassemblements se préparent un peu partout au Bas-Canada.