Les Mollusques Gastéropodes terrestres selon un
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Les Mollusques Gastéropodes terrestres selon un
AFPP- DIXIEME CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LES RAVAGEURS EN AGRICULTURE MONTPELLIER- 22 et 23 OCTOBRE 2014 DIVERSITE DE LA MALACOFAUNE SUR DEUX ESPECES DE LAMIACEES (LAVANDULA MULTIFIDA L. ET L. DENTATA L.) DANS LA REGION DE TLEMCEN (NORD- OUEST ALGERIEN) A. DAMERDJI Département d’Ecologie et Environnement Faculté S.N.V/ S.T.U UNIVERSITE ABOUBEKR BELKAID - TLEMCEN- (ALGERIE). E-mail : [email protected] RESUME La région de Tlemcen est située dans le Nord-Ouest algérien. Nous nous proposons une étude de la diversité de la malacofaune retrouvée sur deux espèces de Lamiacées : Lavandula multifida et L. dentata. La richesse malacologique est estimée à 16 espèces sur la lavande multifide et 14 espèces sur la lavande dentée. Les espèces sont réparties entre 4 familles: les Milacidae, les Sphincherochilidae, les Helicidae et les Subulinidae. La famille des Helicidae est la plus diversifiée, elle ère comporte 2 sous- familles : celles des Helicinae et des Helicellinae. La 1 sous- famille compte 10 espèces sur la lavande multifide et 5 espèces sur la lavande dentée. La 2ème sous- famille comprend 7 espèces sur la lavande dentée et 3 espèces sur la lavande multifide. Une comparaison est faite sur la structure de la malacofaune inféodée à ces 2 espèces. Mots-clés : Malacofaune, Lavandula multifida, L.dentata, diversité, région de Tlemcen (Nord- ouest Algérien). ABSTRACT DIVERSITY OF THE MALACOFAUNA ON TWO SPECIES OF LAMIACEAE (LAVANDULA MULTIFIDA L. AND L. DENTATA) IN THE AREA OF TLEMCEN (NORTH-WESTERN ALGERIAN) The area of Tlemcen is located in the algerian Northwest. We propose a study on the diversity of malacofauna found on two species of Lamiaceae : Lavandula multifida and L. dentata. The malacological diversity is composed of 16 species on the L.multifida and 14 species of the L. dentata. The species belong to 4 families : Milacidae, Sphincherochilidae, Helicidae and Subulinidae. The family of Helicidae, the most diversified comprises two sub-families: Helicinae and Helicellinae. The first subfamily counts 10 species on Lavandula multifida and 5 species on L. dentata. The 2nd subfamily includes 7 species on L. dentata and 3 species only on the L. multifida. A comparison is made on the structure of the malacofauna on these two species. Keywords: Malacofaune, Lavandula multifida, L.dentata, diversity, area of Tlemcen (North- Western algerian). INTRODUCTION Les Mollusques Gastéropodes Pulmonés déprédateurs tels les escargots et les limaces sont généralement voraces de feuilles tendres. Ils utilisent certaines plantes comme refuge mais aussi comme source d’alimentation. Les plantes aromatiques sont certainement une source nutritionnelle pour la faune malacologique (Damerdji, 2012a). Les Insectes et notamment les Orthoptères utilisent les Lamiacées comme source d’alimentation et servant à la pollinisation de ces dernières (Damerdji, 2012b). Très peu de travaux faunistiques ont été réalisés sur les lavandes excepté ceux portant sur la phytochimie (Sosa et Altinier, 2005; Cavanagh et al., 2002). Ce qui justifie le présent travail. En 2005, Damerdji et al. ont réalisé un inventaire de la malacofaune associée au Romarin. Une étude sur la faune malacologique sur deux plantes aromatiques (Romarin-Thym) a été effectuée par Damerdji (2009). La composition et la structure des Gastéropodes dans les stations à thym ont été étudiées par Damerdji (2010). Une étude comparative similaire a été réalisée sur deux espèces de Cistacées : Cistus salvifolius et C. ladaniferus (Damerdji, 2012c). La méthodologie de travail est donnée. Les résultats portent sur la diversité malacologique sur les 2 lavandes, sur les importances saisonnière et mensuelle, sur les espèces communes et sur la répartition selon les strates. METHODOLOGIE PRESENTATION DE LA REGION DE TLEMCEN La région de Tlemcen est située dans le nord-ouest algérien. Elle est subdivisée en quatre zones principales : celle du littoral (Ghazaouet), celle de la plaine de Maghnia, celle de Tlemcen avec ses monts et sa périphérie et en dernier celle de la steppe. Chacune de ces zones comprend son cortège floristique et sa composition faunistique spécifique. Deux espèces de Lamiacées sont considérées : la lavande multifide (L. multifida) rencontrée dans la zone de plaine et la lavande dentée (L. dentata) retrouvée dans la zone littorale de Ghazaouet. ETUDE DES DEUX PLANTES-HOTES (LAVANDES) Les deux plantes étudiées font partie de l’Embranchement des Spermaphytes, du sousEmbranchement des Angiospermes, de la Classe des Eudicots, de la sous-classe des Eurosidées. Généralement, les lavandes sont des herbes annuelles ou le plus souvent des arbustes ligneux, touffus et vivaces hauts de 40 à 80 cm à feuilles persistantes opposées qui peuvent être entières ou dentées (Baillere, 1984). La morphologie des feuilles dans le genre Lavandula est très variable (Guitton, 2010). La structure de l’inflorescence est un caractère commun à l’ensemble des lavandes. Les fleurs de lavande sont organisées en une inflorescence mixte ressemblant à un épi de cymes appelé encore thyrse spiciforme. L’inflorescence principale ressemble donc à un épi plus ou moins lâche. L’inflorescence secondaire est une cyme (Guitton, 2010). La lavande est une chamaephyte se présentant sous forme de touffes denses. Les bractées sont situées à la base de chaque cyme. Le fruit est tétrackène. Une abondante floraison bleu violet clair est observée en saison printanière. La corolle monopétale est renversée, à tube plus long que calice et à limbe partagé en cinq lobes inégaux, arrondis, imparfaitement divisés en deux lèvres. La lavande est employée en herboristerie, en aromathérapie. Elle est considérée comme une plante médicinale pour l’action de son huile utilisée dans l’Industrie de la lessive et de la savonnerie ainsi qu’en parfumerie. La production d’essences aromatiques par cette plante a un grand intérêt économique (Guitton, 2010). Ces deux lavandes sont utilisées pour soigner des plaies et des brûlures superficielles et présentent des effets sédatifs, antibactériens, antifongiques, antidépressifs (Cavanagh et al., 2002) et anti-inflammatoires (Sosa et Altinier, 2005). LAVANDULA MULTIFIDA L. (ordre Lamiales, famille Lamiaceae) se rencontre dans les rocailles, les pâturages et matorrals, sur les substrats calcaires et siliceux et les sols superficiels. LAVANDULA DENTATA L. (lavande dentée) habite les garrigues, les lieux secs et les sols siliceux (silicicole, calcifuge) contrairement à la lavande vrai qui ne pousse qu’en terrain calcaire (Mourre, 1923). A l’état sauvage, cette labiée borde la Méditerranée à climat tempéré et doux, dans le sol est pauvre et rocheux (Ait Fella, 2010). Description des stations La description des stations à L. multifida et à L. dentata est donnée dans le tableau1. Tableau 1 : Données édaphiques et botaniques des 3 stations prospectées pour Lavandula multifida et L. dentata Table 1 : Edaphic and botanical characteristics of the 3 prospected stations for Lavandula multifida and L. dentata Stations à Lavandula multifida Stations Prospectées Station 1 (Aïn-Ghzel) Station 2 (Ragoube) Station 3 (El-berka) Altitu de Pente Exposition T Taux de recouvrement 693m 354m 40-45% 30-35% Est Sud-ouest 70-80% 30-40% 319m 10-15% Nord-est 75-80% Stations à Lavandula dentata Stations prospectées Station 1 (Sidi-Aissa) Station 2 (Sidi Amar) Station 3 (Bab Khroufa) Altitude Pente Exposition 243 m 30% Ouest Taux de recouvrement 60-70% 92 m 10-15% Sud-est 75-80% 107 m 40-45% Sud-est 75-85% Les stations à Lavandula multifida sont situées dans la zone de plaine de Maghnia. Le bioclimat de cette zone est semi-aride à hiver frais. Les stations à Lavandula dentata sont situées dans la zone littorale de Ghazaouet. Cette zone fait partie de l’étage bioclimatique semi-aride à hiver chaud. Echantillonnages Pour réaliser ce travail, nous avons prospecté 3 stations pour chacune des deux espèces végétales avec un taux de recouvrement assez important. Le protocole expérimental réalisé est le même pour les deux espèces de lavandes. Les techniques utilisées sont les quadrats de 100m2, les pots pièges et le ramassage à la main. Les échantillonnages sont réalisés pendant 6 mois avec 2 prélèvements par mois de janvier à juin 2012. Les échantillons sont ramenés au laboratoire où nous séparons les individus vivants des coquilles vides. Celles-ci sont mises dans des sachets en plastique, les espèces de petite taille sont conservées dans des tubes en plastique ou en verre. Traitement des échantillons Les échantillons vivants sont mis dans des bocaux remplis d’eau pendant 48 heures (c’est à dire jusqu’à leur mort complète). Ils sont retirés ensuite pour être placés dans de l’alcool à 70° pour leur conservation définitive. Au préalable, nous retirons les individus que nous pensons intéressants pour la dissection et pour isoler les organes génitaux qui représentent un critère de détermination primordial pour les Gastéropodes. La forme, la taille, la coloration et l’ornementation de la coquille sont des éléments morphologiques utiles pour la détermination. Le descriptif morphologique est relevé de l’étude bi systématique des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres de la région de Tlemcen (Damerdji, 1990). INDICES ECOLOGIQUES Fréquence d’occurence La fréquence d’une espèce dans une communauté est le rapport exprimé en pourcentage du nombre de prélèvements où se trouve cette espèce par rapport au nombre total de prélèvements effectués dans cette communauté. Constantes : F50%. F= Pa x 100 Accessoires : 25% F 49%. P Accidentelles : 10% F 24%. Très accidentelles : F<9%. Où F : fréquence de l’espèce «a» dans la communauté considérée. Pa : Nombre de prélèvements où se trouve l’espèce «a». P : nombre total de prélèvements effectués. Abondance relative L’abondance relative d’une espèce est le nombre d’individus de cette espèce par rapport au nombre d’individus de toutes les espèces contenues dans le même prélèvement. La valeur de l’abondance relative est donnée en pourcentage. A rel= Na x 100 Na+Nb+Nc… A rel : Abondance relative de l’espèce « a » dans le prélèvement considéré. Na, Nb, Nc… : Nombre d’individus des espèces, « a », « b », « c »,… Densité Un échantillonnage bien réalisé permet de connaître la densité d’une espèce, c'est-à-dire le nombre d’individus présents par unité de surface ou de volume (Dajoz, 1985). D = Effectif récolté dans les différents prélèvements d’1 même espèce Surface (100m2) Les indices de Shannon-Weaver et d’équirépartition s’expriment par les formules suivantes : H' - q i log 2 qi H’max = log2 S (S = nombre d’espèces) H’ = Indice de diversité exprimé en bits H’max = Diversité maximale exprimé en bits Equitabilité L’équitabilité (E) est définie comme le rapport de la diversité calculée à la diversité maximale. E H' H' max RESULTATS Les résultats portent sur l’inventaire des Gastéropodes récoltés sur les deux espèces de lavandes, sur les espèces spécifiques et sur les espèces communes aux deux lavandes d’une part et sur la répartition selon les strates et l’exploitation des indices écologiques d’autre part. DIVERSITE DES ESPECES MALACOLOGIQUES RECOLTEES SUR LES DEUX LAVANDES En nous basant sur la classification de Germain (1969a,b), une liste systématique des espèces de Gastéropodes retrouvées a été établie. S p h in ctero ch ilid a e H (14 esp.) L. de nt at a 16 Mac ular ia hie r ogly phic ul a 13 A r c he lix j uille ti 5 A r c he lix zaphar ina 18 A r c he lix polita punc tatiana 22 53 E obania v e r m ic ulata 58 17 E upar y pha pis ana 56 12 H e lix (A labas tr ina) s oluta 58 H e lix (A labas tr ina) alabas tr ite s 22 H H e lic e lla (C e r nue lla) v ir gata 8 e H e lic e lla (C e r nue lla) ac om ps ia 25 l H e lic e lla (T r oc hoïde a) py r am idata 21 i H e lic e lla br e v e ti 4 c n e e l E H e lix (C r y ptom phalus ) as pe r s a 31 c A 34 A r c he lix lac te a C D Sphinc te r oc hila c andidis s im a 23 a I 16 A r c he lix punc tata l i I Milax nigr ic ans 1 i L 32 Mac ular ia j our daniana e E (16 esp.) Milax gagate s Mila cid a e H E s p è c e s m a la c o lo g iq u e s L. m ult if ida s o u s - F a m ille s F a m ille s Tableau 2 : Espèces malacologiques retrouvées sur d eux espèces de lavandes Table 2 : Malacologic species found on two lav ender species H e lic e lla lauta 12 H e lic e ll a (X e r om agna) te r v e r i 11 7 8 H e lic e lla r e boudiana 10 C oc hlic e lla ac uta 4 l i n a e S u b u lin id a e Rum ina de c ollat a 5 9 24 espèces de Gastéropodes ont été observées sur les 2 lavandes (tableau 2). La lavande multifide présente 16 espèces et la lavande dentée 14 espèces. La famille des Sphincterochilidae est absente sur la lavande dentée. La famille des Helicidae, la plus riche spécifiquement comporte 20 espèces. La famille des Subulinidae représentée par Rumina decollata est présente sur les deux lavandes (Tableau 2). REPARTITION DES DIFFERENTES FAMILLES MALACOLOGIQUES RECOLTEES SUR LES LAVANDES DEUX Figure 1: Nombre d’espèces appartenant à 4 familles de Gastéropodes sur 2 espèces de lavandes L. multifida et L. dentata Figure 1: Number of species belonging to 4 families of Gastropods on 2 species of lavenders L. multifida and L. dentata La famille des Milacidae est présente sur les deux lavandes. Celle des Sphincterochilidae est représentée uniquement sur L. multifida. La famille des Helicidae est la plus importante spécifiquement. Elle compte 13 espèces sur la lavande multifide et 12 espèces sur la lavande dentée. La famille des Subulinidae est représentée par une seule espèce chez les 2 lavandes (Figure1). REPARTITION DES SOUS-FAMILLES D’HELICIDAE COLLECTEES SUR LES DEUX LAVANDES Etant donné, l’importance de la famille des Helicidae, nous allons nous focaliser sur cette dernière. Elle comporte 2 sous- familles : Helicinae et Helicellinae (Figure 2). Figure 2 : Nombre d’espèces appartenant à 2 sous-familles d’Helicidae sur les deux espèces de lavande L. multifida et L. dentata Figure 2: Number of species belonging to 2 subfamilies of Helicidae on the two species of lavender L. multifida and L. dentata La sous-Famille des Helicinae comporte 10 espèces sur Lavandula multifida et 5 sur L. dentata. Lavandula dentata comporte 7 espèces d’Helicellinae et la lavande multifide n’en compte que 3. Espèces spécifiques à chacune des plantes 10 espèces sont spécifiques de L. multifida : une Milacidae (Milax nigricans), une Sphincterochilidae (Sphincterochila candidissima) et 8 Helicidae : Macularia jourdaniana ; Archelix punctata, Archelix lactea, Archelix juilleti, A. zapharina, Alabastrina soluta, A. alabastrites, une seule espèce d’Helicellinae (Helicella lauta). 8 espèces sont spécifiques à L. dentata : Milax gagates (Milacidae), Helix aspersa, Macularia hieroglyphicula (Helicinae) ; Helicella acompsia, H.pyramidata, H. breveti, H. reboudiana et Cochlicella acuta (Helicellinae). Espèces malacologiques communes Les espèces communes aux deux lavandes sont au nombre de 6. Il s’agit de 3 Helicinae (Archelix polita punctatiana, Eobania vermiculata, Euparypha pisana), 2 espèces d’Helicellinae (Helicella virgata et H. terveri) et d’une espèce de Subulinidae (Rumina decollata). REPARTITION MENSUELLE DES GASTEROPODES SELON LA RICHESSE SPECIFIQUE DANS LES STATIONS A LAVANDE Figure 3 : Distribution mensuelle du nombre d’espèces de Gastéropodes dans les stations Figure 3 : Monthly variation of number of species of Gastropods according in the stations En janvier (Hiver), la station 1 à lavande multifide comprend une seule espèce. Le mois d’avril (printemps) comporte le plus grand nombre d’espèces (11espèces) dans la station 2 à lavande multifide. En juin (été), la richesse malacologique est nulle dans la station 1 à L. multifida. Pendant les différents mois de prospection, dans les stations à lavande dentée, nous comptons au moins une espèce malacologique telle la station 2 au mois de juin (Figure3). DISTRIBUTION MENSUELLE DES GASTEROPODES SELON LES EFFECTIFS DANS LES STATIONS Figure 4 : Distribution mensuelle des effectifs de Gastéropodes dans les stations Figure 4 : Monthly variation of numbers of the Gastropods in the stations L’effectif le plus élevé est retrouvé dans la station 2 à Lavandula multifida au mois de mai (84 individus). Par contre, le nombre d’individus est égal à 47 dans la station 1 de Lavandula dentata (Figure 4). REPARTITION VERTICALE DES GASTEROPODES Figure 5 : Nombre d’espèces des Gastéropodes sur 3 strates de deux espèces de lavandes Figure 5 : Number species of Gastropods on 3 layers of two species of lavenders La surface du sol comporte la majorité des espèces sur les deux plantes (Figure 5). Le niveau racinaire semble le moins peuplé en espèces malacologiques. Nous avons trouvé des Gastéropodes (8 espèces) au niveau de la tige en état d’estivation. Ces dernières fabriquent des épiphragmes pour fuir les températures extrêmes. INDICES ECOLOGIQUES Fréquence d’occurrence Dans les stations des deux lavandes, nous ne retrouvons aucune espèce constante. 5 espèces accessoires, 7 espèces accidentelles et 4 sporadiques sont retrouvées sur L. multifida. Sur L. dentata, nous comptons : 4 espèces accessoires, 8 espèces accidentelles et 2 très accidentelles. Abondance Sur L. multifida, la valeur de l’abondance la plus élevée est celle d’Euparypha pisana avec une valeur de 1,49 % dans la station 2 (Ragoube). Dans la station 1 (Sidi Aissa) de L. dentata, Archelix polita punctatiana présente une abondance de 1,35 %. Densité La densité maximale dans la station 1 (Sidi Aissa) de L.dentata est égale à 2,64. La densité maximale pour la station 3 (Bab kroufa) est égale à 1 pour A. polita punctatiana. Dans la station 2 (Ragoube) de Lavandula multifida, la densité maximale a une valeur égale à 3,25 pour l’espèce Euparypha pisana. Tableau3 : Abondance relative, Fréquence d’occurrence , Densité, Indice de diversité et équitabilité des espèces malacologiques rencontrées dans le s différentes stations à lavande. Table 3 : Relative abundance, Frequency of occurrence, Density, Index of diversity and equitability of the species observed in the different stations of lavender Stations à Lavandula dentata Stations à Lavandula multifida Stations IIndices écologiques S1 (Sidi Aissa) S2 (Sidi Amar) S3 (Bab Khroufa) Abondance relative 1,35% 0,43% 0,17% Fréquence d’occurrence 0 Espèces constantes 4 Espèces accessoires 8 Espèces accidentelles 2 Espèces très accidentelles S1 S2 (Aïn el (Ragoube) Ghzel) 0,96% 1,49% S3 (El-Berka) 0,76% 0 Espèces constantes 5 Espèces accessoires 7 Espèces accidentelles 4 Espèces très accidentelles Densité maximale 2,64 0,42 1 0,33 3,25 1,58 Densité totale 8,87 3,81 3,67 3,4 19,66 8,57 12 12 10 9 14 14 H’(en bits) 3,06 3,09 2,98 2,84 3,45 5,09 H’ max (en bits) 3,58 3,58 3,32 3,17 3,81 3,81 Equitabilité 0,85 0,86 0,90 0,32 0,25 0,36 Espèces présentes La densité totale est 19,66 dans la station 2 (Ragoube) de Lavandula multifida. Elle ne dépasse pas 8,87 dans la station 1 (Sidi Aissa) de L.dentata. Aussi, nous remarquons que la densité totale est inférieure dans les trois stations de la lavande dentée par rapport à celle de la lavande multifide. Dans les stations à Lavandula dentata l’indice H’ varie entre 2,98 et 3,09. La valeur de l’équitabilité des 3 stations dépasse 0,5 et tend vers 1, ce qui montre que les effectifs des espèces malacologiques ont tendance à être en équilibre entre eux. Dans les stations à Lavandula multifida, l’indice de diversité le plus élevé est retrouvé dans la station 3. Cet indice est égal à 5,09. Sachant que les Gastéropodes recherchent les endroits humides, ce résultat de diversité est confirmé par la présence du barrage de Hammam Boughrara offrant une humidité relativement importante. L’indice de diversité dans les autres stations est faible comparativement à la 3ème station. Il est égal à 2,84 bits pour la station 1 et 3,45 pour la seconde. Les valeurs d’équitabilité des 3 stations ne dépasse pas 0,5. Ce qui implique que les effectifs des espèces malacologiques ont tendance à être en déséquilibre entre eux. DISCUSSION Sur le thym, nous comptons 19 espèces, sur le romarin, 18 espèces, sur la lavande multifide 16 espèces et 7 espèces sur le marrubium (Damerdji, 2013). Sur Cistus salvifolius, la richesse malacologique est estimée à 11. La composition malacologique sur la lavande dentée, indique la présence de 14 espèces selon (Damerdji et Danoun, sous presse). Nous rencontrons Milax nigricans (Milacidae) sur Lavandula multifida et Marrubium vulgare (Damerdji, 2013). Sur le Thym, le romarin et le ciste à feuilles de sauge, nous ne rencontrons pas de Milacidae (Damerdji, 2011 et 2012a). Sphincterochila candidissima affectionne particulièrement les roches calcaires (Damerdji, 1990), ceci pourrait expliquer pourquoi nous l’avons recensée dans les stations à Lavandula multifida, plante se développant sur les terrains calcaires. Par contre, Euparypha pisana est commun dans toute la Camargue notamment sous les Salicornia fruticosa et hébergent de nombreux invertébrés (Aguesse et Bigot, 1962). Selon Bigot (1957) une faune importante représentant la majeure partie des ordres d’invertébrés et à peu près tous les ordres d’insectes connus en Camargue, se réfugiait dans les coquilles vides. Les Gastéropodes fabriquent leurs épiphragmes (membranes) pour pouvoir subsister aux conditions extrêmes (Damerdji, 2008). Nous notons 16 espèces communes entre le romarin et le thym (Damerdji, 2009). Nous retrouvons 5 espèces communes à 4 Lamiacées : le thym, le romarin, la lavande multifide et le marrubium, dont quatre espèces (Helicidae) et Rumina decollata (Subulinidae) (Damerdji, 2013) et 6 espèces communes entre le thym, le romarin et la lavande multifide (Damerdji, 2013). La famille des Helicidae reste la plus importante et la plus diversifiée sur différentes plantes (Damerdji, 2011) ; de même, que sur différentes Lamiacées (Damerdji, 2013 et Damerdji et Ennebati, sous presse). Sur Thymus ciliatus, sur l’ensemble des espèces analysées : 4 sont constantes, 4 sont accessoires et 11 sont accidentelles. DAMERDJI et al. (2005) notent sur le romarin l’indice de diversité le plus élevé dans la 3ème station. L’indice de diversité est le plus élevé dans la 1ère station à Calycotome spinosa et diminue dans la 1ème station où nous avons rencontré 16 espèces (Damerdji, 2008). Les espèces recueillies sur la tige de romarin sont : Helix aspersa, Eobania vermiculata, Helicella virgata, H. pyramidata et Rumina decollata (Damerdji et al., 2005). Les mollusques sont bien représentés sur les feuilles de romarin tout au long de la période humide (DAMERDJI et al, 2005). Sur le diss, 2 espèces d’Helicidae (Euparypha pisana et Eobania vermiculata) sont considérées comme phytophages (Damerdji 2002). Selon Khelil (1989), les individus du Leucochroa candidissima sont des consommateurs de feuillage d’alfa. Les plantes aromatiques sont certainement une source nutritionnelle pour la faune malacologique. Les Insectes et particulièrement les Orthoptères utilisent les plantes aromatiques et médicinales comme source d’alimentation d’une part et servent à leur pollinisation d’autres part (Damerdji, 2012b). Les escargots ont une activité biologique relativement plus importante sur certaines Lamiacées : le thym et le romarin (Damerdji, 2009). La morphologie des plantes aromatiques, la taille des inflorescences et la composition terpénique, sont des caractères attractifs pour les Gastéropodes. Ces derniers trouvent refuge au niveau des strates de ces plantes. CONCLUSION L’étude malacologique menée dans différentes stations de lavande nous permet de conclure que : Les deux lavandes présentent des richesses spécifiques proches (16 espèces sur la lavande multifide et 14 pour la lavande dentée). Nous retrouvons 6 espèces communes à ces 2 lavandes dont 5 espèces d’Helicidae et 1 espèce de Subulinidae (Rumina decollata). Quelle que soit la plante considérée et la station à lavande étudiée, c’est au niveau de la surface du sol que nous retrouvons le maximum d’espèces. Références bibliographiques AGUESSE P. et BIGOT L., 1962 – Complément à l’inventaire de la faune camarguaise : les Mollusques terrestres et des eaux douces et saumâtres. (5ème note). Rev. la Terre et la vie, (1) : 82- 90. AIT FELLA R., 2010- Les activités biologiques du genre Lavandula (La lavande). Univ. Ferhat Abbas Sétif. 35p. BAILLERE J.B., 1984 – Arbres et arbustes d’ornementation. Diffusion Lavoisier, Tec. et Doc. pp.68-125. 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