Les Mollusques Gastéropodes terrestres selon un

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Les Mollusques Gastéropodes terrestres selon un
AFPP- DIXIEME CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LES RAVAGEURS EN AGRICULTURE
MONTPELLIER- 22 et 23 OCTOBRE 2014
DIVERSITE DE LA MALACOFAUNE SUR DEUX ESPECES DE LAMIACEES (LAVANDULA MULTIFIDA L.
ET L. DENTATA L.) DANS LA REGION DE TLEMCEN (NORD- OUEST ALGERIEN)
A. DAMERDJI
Département d’Ecologie et Environnement
Faculté S.N.V/ S.T.U
UNIVERSITE ABOUBEKR BELKAID - TLEMCEN- (ALGERIE).
E-mail : [email protected]
RESUME
La région de Tlemcen est située dans le Nord-Ouest algérien. Nous nous proposons une étude de la
diversité de la malacofaune retrouvée sur deux espèces de Lamiacées : Lavandula multifida et
L. dentata. La richesse malacologique est estimée à 16 espèces sur la lavande multifide et 14 espèces
sur la lavande dentée. Les espèces sont réparties entre 4 familles: les Milacidae, les
Sphincherochilidae, les Helicidae et les Subulinidae. La famille des Helicidae est la plus diversifiée, elle
ère
comporte 2 sous- familles : celles des Helicinae et des Helicellinae. La 1 sous- famille compte 10
espèces sur la lavande multifide et 5 espèces sur la lavande dentée. La 2ème sous- famille comprend 7
espèces sur la lavande dentée et 3 espèces sur la lavande multifide. Une comparaison est faite sur la
structure de la malacofaune inféodée à ces 2 espèces.
Mots-clés : Malacofaune, Lavandula multifida, L.dentata, diversité, région de Tlemcen (Nord- ouest
Algérien).
ABSTRACT
DIVERSITY OF THE MALACOFAUNA ON TWO SPECIES OF LAMIACEAE (LAVANDULA MULTIFIDA L. AND
L. DENTATA) IN THE AREA OF TLEMCEN (NORTH-WESTERN ALGERIAN)
The area of Tlemcen is located in the algerian Northwest. We propose a study on the diversity of
malacofauna found on two species of Lamiaceae : Lavandula multifida and L. dentata. The
malacological diversity is composed of 16 species on the L.multifida and 14 species of the L. dentata.
The species belong to 4 families : Milacidae, Sphincherochilidae, Helicidae and Subulinidae. The
family of Helicidae, the most diversified comprises two sub-families: Helicinae and Helicellinae. The
first subfamily counts 10 species on Lavandula multifida and 5 species on L. dentata. The 2nd
subfamily includes 7 species on L. dentata and 3 species only on the L. multifida. A comparison is
made on the structure of the malacofauna on these two species.
Keywords: Malacofaune, Lavandula multifida, L.dentata, diversity, area of Tlemcen (North- Western
algerian).
INTRODUCTION
Les Mollusques Gastéropodes Pulmonés déprédateurs tels les escargots et les limaces sont
généralement voraces de feuilles tendres. Ils utilisent certaines plantes comme refuge mais aussi
comme source d’alimentation.
Les plantes aromatiques sont certainement une source nutritionnelle pour la faune malacologique
(Damerdji, 2012a). Les Insectes et notamment les Orthoptères utilisent les Lamiacées comme source
d’alimentation et servant à la pollinisation de ces dernières (Damerdji, 2012b).
Très peu de travaux faunistiques ont été réalisés sur les lavandes excepté ceux portant sur la
phytochimie (Sosa et Altinier, 2005; Cavanagh et al., 2002). Ce qui justifie le présent travail.
En 2005, Damerdji et al. ont réalisé un inventaire de la malacofaune associée au Romarin. Une étude
sur la faune malacologique sur deux plantes aromatiques (Romarin-Thym) a été effectuée par
Damerdji (2009). La composition et la structure des Gastéropodes dans les stations à thym ont été
étudiées par Damerdji (2010). Une étude comparative similaire a été réalisée sur deux espèces de
Cistacées : Cistus salvifolius et C. ladaniferus (Damerdji, 2012c).
La méthodologie de travail est donnée. Les résultats portent sur la diversité malacologique sur les 2
lavandes, sur les importances saisonnière et mensuelle, sur les espèces communes et sur la
répartition selon les strates.
METHODOLOGIE
PRESENTATION DE LA REGION DE TLEMCEN
La région de Tlemcen est située dans le nord-ouest algérien. Elle est subdivisée en quatre zones
principales : celle du littoral (Ghazaouet), celle de la plaine de Maghnia, celle de Tlemcen avec ses
monts et sa périphérie et en dernier celle de la steppe. Chacune de ces zones comprend son cortège
floristique et sa composition faunistique spécifique. Deux espèces de Lamiacées sont considérées : la
lavande multifide (L. multifida) rencontrée dans la zone de plaine et la lavande dentée (L. dentata)
retrouvée dans la zone littorale de Ghazaouet.
ETUDE DES DEUX PLANTES-HOTES (LAVANDES)
Les deux plantes étudiées font partie de l’Embranchement des Spermaphytes, du sousEmbranchement des Angiospermes, de la Classe des Eudicots, de la sous-classe des Eurosidées.
Généralement, les lavandes sont des herbes annuelles ou le plus souvent des arbustes ligneux,
touffus et vivaces hauts de 40 à 80 cm à feuilles persistantes opposées qui peuvent être entières ou
dentées (Baillere, 1984). La morphologie des feuilles dans le genre Lavandula est très variable
(Guitton, 2010). La structure de l’inflorescence est un caractère commun à l’ensemble des lavandes.
Les fleurs de lavande sont organisées en une inflorescence mixte ressemblant à un épi de cymes
appelé encore thyrse spiciforme. L’inflorescence principale ressemble donc à un épi plus ou moins
lâche. L’inflorescence secondaire est une cyme (Guitton, 2010).
La lavande est une chamaephyte se présentant sous forme de touffes denses. Les bractées sont
situées à la base de chaque cyme. Le fruit est tétrackène. Une abondante floraison bleu violet clair
est observée en saison printanière. La corolle monopétale est renversée, à tube plus long que calice
et à limbe partagé en cinq lobes inégaux, arrondis, imparfaitement divisés en deux lèvres.
La lavande est employée en herboristerie, en aromathérapie. Elle est considérée comme une plante
médicinale pour l’action de son huile utilisée dans l’Industrie de la lessive et de la savonnerie ainsi
qu’en parfumerie. La production d’essences aromatiques par cette plante a un grand intérêt
économique (Guitton, 2010). Ces deux lavandes sont utilisées pour soigner des plaies et des brûlures
superficielles et présentent des effets sédatifs, antibactériens, antifongiques, antidépressifs
(Cavanagh et al., 2002) et anti-inflammatoires (Sosa et Altinier, 2005).
LAVANDULA MULTIFIDA L. (ordre Lamiales, famille Lamiaceae) se rencontre dans les rocailles, les
pâturages et matorrals, sur les substrats calcaires et siliceux et les sols superficiels.
LAVANDULA DENTATA L. (lavande dentée) habite les garrigues, les lieux secs et les sols siliceux
(silicicole, calcifuge) contrairement à la lavande vrai qui ne pousse qu’en terrain calcaire (Mourre,
1923). A l’état sauvage, cette labiée borde la Méditerranée à climat tempéré et doux, dans le sol est
pauvre et rocheux (Ait Fella, 2010).
Description des stations
La description des stations à L. multifida et à L. dentata est donnée dans le tableau1.
Tableau 1 : Données édaphiques et botaniques des 3 stations prospectées pour Lavandula multifida et
L. dentata
Table 1 : Edaphic and botanical characteristics of the 3 prospected stations for Lavandula multifida
and L. dentata
Stations à Lavandula multifida
Stations
Prospectées
Station 1
(Aïn-Ghzel)
Station 2
(Ragoube)
Station 3
(El-berka)
Altitu
de
Pente
Exposition
T Taux de
recouvrement
693m
354m
40-45%
30-35%
Est
Sud-ouest
70-80%
30-40%
319m
10-15%
Nord-est
75-80%
Stations à Lavandula dentata
Stations
prospectées
Station 1
(Sidi-Aissa)
Station 2
(Sidi Amar)
Station 3
(Bab Khroufa)
Altitude
Pente
Exposition
243 m
30%
Ouest
Taux de
recouvrement
60-70%
92 m
10-15%
Sud-est
75-80%
107 m
40-45%
Sud-est
75-85%
Les stations à Lavandula multifida sont situées dans la zone de plaine de Maghnia. Le bioclimat de
cette zone est semi-aride à hiver frais.
Les stations à Lavandula dentata sont situées dans la zone littorale de Ghazaouet. Cette zone fait
partie de l’étage bioclimatique semi-aride à hiver chaud.
Echantillonnages
Pour réaliser ce travail, nous avons prospecté 3 stations pour chacune des deux espèces végétales
avec un taux de recouvrement assez important. Le protocole expérimental réalisé est le même pour
les deux espèces de lavandes. Les techniques utilisées sont les quadrats de 100m2, les pots pièges et
le ramassage à la main. Les échantillonnages sont réalisés pendant 6 mois avec 2 prélèvements par
mois de janvier à juin 2012.
Les échantillons sont ramenés au laboratoire où nous séparons les individus vivants des coquilles
vides. Celles-ci sont mises dans des sachets en plastique, les espèces de petite taille sont conservées
dans des tubes en plastique ou en verre.
Traitement des échantillons
Les échantillons vivants sont mis dans des bocaux remplis d’eau pendant 48 heures (c’est à dire
jusqu’à leur mort complète). Ils sont retirés ensuite pour être placés dans de l’alcool à 70° pour leur
conservation définitive. Au préalable, nous retirons les individus que nous pensons intéressants pour
la dissection et pour isoler les organes génitaux qui représentent un critère de détermination
primordial pour les Gastéropodes. La forme, la taille, la coloration et l’ornementation de la coquille
sont des éléments morphologiques utiles pour la détermination. Le descriptif morphologique est
relevé de l’étude bi systématique des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres de la région de
Tlemcen (Damerdji, 1990).
INDICES ECOLOGIQUES
Fréquence d’occurence
La fréquence d’une espèce dans une communauté est le rapport exprimé en pourcentage du
nombre de prélèvements où se trouve cette espèce par rapport au nombre total de prélèvements
effectués dans cette communauté.
Constantes : F50%.
F= Pa x 100
Accessoires : 25% F 49%.
P
Accidentelles : 10% F 24%.
Très accidentelles : F<9%.
Où F : fréquence de l’espèce «a» dans la communauté considérée.
Pa : Nombre de prélèvements où se trouve l’espèce «a».
P : nombre total de prélèvements effectués.
Abondance relative
L’abondance relative d’une espèce est le nombre d’individus de cette espèce par rapport au nombre
d’individus de toutes les espèces contenues dans le même prélèvement. La valeur de l’abondance
relative est donnée en pourcentage.
A rel= Na
x 100
Na+Nb+Nc…
A rel : Abondance relative de l’espèce « a » dans le prélèvement considéré.
Na, Nb, Nc… : Nombre d’individus des espèces, « a », « b », « c »,…
Densité
Un échantillonnage bien réalisé permet de connaître la densité d’une espèce, c'est-à-dire le nombre
d’individus présents par unité de surface ou de volume (Dajoz, 1985).
D = Effectif récolté dans les différents prélèvements d’1 même espèce
Surface (100m2)
Les indices de Shannon-Weaver et d’équirépartition s’expriment par les formules suivantes :
H'  -
q
i
log 2 qi
H’max = log2 S (S = nombre d’espèces)
H’ = Indice de diversité exprimé en bits
H’max = Diversité maximale exprimé en bits
Equitabilité
L’équitabilité (E) est définie comme le rapport de la diversité calculée à la diversité maximale.
E
H'
H' max
RESULTATS
Les résultats portent sur l’inventaire des Gastéropodes récoltés sur les deux espèces de lavandes, sur
les espèces spécifiques et sur les espèces communes aux deux lavandes d’une part et sur la
répartition selon les strates et l’exploitation des indices écologiques d’autre part.
DIVERSITE DES ESPECES MALACOLOGIQUES RECOLTEES SUR LES DEUX LAVANDES
En nous basant sur la classification de Germain (1969a,b), une liste systématique des espèces de
Gastéropodes retrouvées a été établie.
S p h in ctero
ch ilid a e
H
(14 esp.)
L. de nt at a
16
Mac ular ia hie r ogly phic ul a
13
A r c he lix j uille ti
5
A r c he lix zaphar ina
18
A r c he lix polita punc tatiana
22
53
E obania v e r m ic ulata
58
17
E upar y pha pis ana
56
12
H e lix (A labas tr ina) s oluta
58
H e lix (A labas tr ina) alabas tr ite s
22
H
H e lic e lla (C e r nue lla) v ir gata
8
e
H e lic e lla (C e r nue lla) ac om ps ia
25
l
H e lic e lla (T r oc hoïde a) py r am idata
21
i
H e lic e lla br e v e ti
4
c
n
e
e
l
E
H e lix (C r y ptom phalus ) as pe r s a
31
c
A
34
A r c he lix lac te a
C
D
Sphinc te r oc hila c andidis s im a
23
a
I
16
A r c he lix punc tata
l
i
I
Milax nigr ic ans
1
i
L
32
Mac ular ia j our daniana
e
E
(16 esp.)
Milax gagate s
Mila cid a e
H
E s p è c e s m a la c o lo g iq u e s
L. m ult if ida
s o u s - F a m ille s
F a m ille s
Tableau 2 : Espèces malacologiques retrouvées sur d eux espèces de lavandes
Table 2 : Malacologic species found on two lav ender species
H e lic e lla lauta
12
H e lic e ll a (X e r om agna) te r v e r i
11
7
8
H e lic e lla r e boudiana
10
C oc hlic e lla ac uta
4
l
i
n
a
e
S u b u lin id a e
Rum ina de c ollat a
5
9
24 espèces de Gastéropodes ont été observées sur les 2 lavandes (tableau 2). La lavande multifide
présente 16 espèces et la lavande dentée 14 espèces. La famille des Sphincterochilidae est absente
sur la lavande dentée. La famille des Helicidae, la plus riche spécifiquement comporte 20 espèces. La
famille des Subulinidae représentée par Rumina decollata est présente sur les deux lavandes
(Tableau 2).
REPARTITION DES DIFFERENTES FAMILLES MALACOLOGIQUES RECOLTEES SUR LES
LAVANDES
DEUX
Figure 1: Nombre d’espèces appartenant à 4 familles de Gastéropodes sur 2 espèces de lavandes L.
multifida et L. dentata
Figure 1: Number of species belonging to 4 families of Gastropods on 2 species of lavenders L. multifida and
L.
dentata
La famille des Milacidae est présente sur les deux lavandes. Celle des Sphincterochilidae est
représentée uniquement sur L. multifida. La famille des Helicidae est la plus importante
spécifiquement. Elle compte 13 espèces sur la lavande multifide et 12 espèces sur la lavande dentée.
La famille des Subulinidae est représentée par une seule espèce chez les 2 lavandes (Figure1).
REPARTITION DES SOUS-FAMILLES D’HELICIDAE COLLECTEES SUR LES DEUX LAVANDES
Etant donné, l’importance de la famille des Helicidae, nous allons nous focaliser sur cette dernière.
Elle comporte 2 sous- familles : Helicinae et Helicellinae (Figure 2).
Figure 2 : Nombre d’espèces appartenant à 2 sous-familles d’Helicidae sur les deux espèces de
lavande L. multifida et L. dentata
Figure 2: Number of species belonging to 2 subfamilies of Helicidae on the two species of lavender L. multifida
and L. dentata
La sous-Famille des Helicinae comporte 10 espèces sur Lavandula multifida et 5 sur L. dentata.
Lavandula dentata comporte 7 espèces d’Helicellinae et la lavande multifide n’en compte que 3.
Espèces spécifiques à chacune des plantes
10 espèces sont spécifiques de L. multifida : une Milacidae (Milax nigricans), une Sphincterochilidae
(Sphincterochila candidissima) et 8 Helicidae : Macularia jourdaniana ; Archelix punctata, Archelix
lactea, Archelix juilleti, A. zapharina, Alabastrina soluta, A. alabastrites, une seule espèce
d’Helicellinae (Helicella lauta).
8 espèces sont spécifiques à L. dentata : Milax gagates (Milacidae), Helix aspersa, Macularia
hieroglyphicula (Helicinae) ; Helicella acompsia, H.pyramidata, H. breveti, H. reboudiana et
Cochlicella acuta (Helicellinae).
Espèces malacologiques communes
Les espèces communes aux deux lavandes sont au nombre de 6. Il s’agit de 3 Helicinae (Archelix
polita punctatiana, Eobania vermiculata, Euparypha pisana), 2 espèces d’Helicellinae (Helicella
virgata et H. terveri) et d’une espèce de Subulinidae (Rumina decollata).
REPARTITION MENSUELLE DES GASTEROPODES SELON LA RICHESSE SPECIFIQUE DANS LES
STATIONS A LAVANDE
Figure 3 : Distribution mensuelle du nombre d’espèces de Gastéropodes dans les stations
Figure 3 : Monthly variation of number of species of Gastropods according in the stations
En janvier (Hiver), la station 1 à lavande multifide comprend une seule espèce. Le mois d’avril
(printemps) comporte le plus grand nombre d’espèces (11espèces) dans la station 2 à lavande
multifide. En juin (été), la richesse malacologique est nulle dans la station 1 à L. multifida.
Pendant les différents mois de prospection, dans les stations à lavande dentée, nous comptons au
moins une espèce malacologique telle la station 2 au mois de juin (Figure3).
DISTRIBUTION MENSUELLE DES GASTEROPODES SELON LES EFFECTIFS DANS LES STATIONS
Figure 4 : Distribution mensuelle des effectifs de Gastéropodes dans les stations
Figure 4 : Monthly variation of numbers of the Gastropods in the stations
L’effectif le plus élevé est retrouvé dans la station 2 à Lavandula multifida au mois de mai (84
individus). Par contre, le nombre d’individus est égal à 47 dans la station 1 de Lavandula dentata
(Figure 4).
REPARTITION VERTICALE DES GASTEROPODES
Figure 5 : Nombre d’espèces des Gastéropodes sur 3 strates de deux espèces de lavandes
Figure 5 : Number species of Gastropods on 3 layers of two species of lavenders
La surface du sol comporte la majorité des espèces sur les deux plantes (Figure 5). Le niveau
racinaire semble le moins peuplé en espèces malacologiques. Nous avons trouvé des Gastéropodes
(8 espèces) au niveau de la tige en état d’estivation. Ces dernières fabriquent des épiphragmes pour
fuir les températures extrêmes.
INDICES ECOLOGIQUES
Fréquence d’occurrence
Dans les stations des deux lavandes, nous ne retrouvons aucune espèce constante.
5 espèces accessoires, 7 espèces accidentelles et 4 sporadiques sont retrouvées sur L. multifida. Sur
L. dentata, nous comptons : 4 espèces accessoires, 8 espèces accidentelles et 2 très accidentelles.
Abondance
Sur L. multifida, la valeur de l’abondance la plus élevée est celle d’Euparypha pisana avec une valeur
de 1,49 % dans la station 2 (Ragoube). Dans la station 1 (Sidi Aissa) de L. dentata, Archelix polita
punctatiana présente une abondance de 1,35 %.
Densité
La densité maximale dans la station 1 (Sidi Aissa) de L.dentata est égale à 2,64. La densité maximale
pour la station 3 (Bab kroufa) est égale à 1 pour A. polita punctatiana. Dans la station 2 (Ragoube) de
Lavandula multifida, la densité maximale a une valeur égale à 3,25 pour l’espèce Euparypha pisana.
Tableau3 : Abondance relative, Fréquence d’occurrence , Densité, Indice de diversité
et équitabilité des espèces malacologiques rencontrées dans le s différentes stations à
lavande.
Table 3 : Relative abundance, Frequency of occurrence, Density, Index of diversity and equitability of
the species observed in the different stations of lavender
Stations à
Lavandula dentata
Stations à
Lavandula multifida
Stations
IIndices écologiques
S1
(Sidi
Aissa)
S2
(Sidi
Amar)
S3
(Bab
Khroufa)
Abondance relative
1,35%
0,43%
0,17%
Fréquence d’occurrence
0 Espèces constantes
4 Espèces accessoires
8 Espèces accidentelles
2 Espèces très accidentelles
S1
S2
(Aïn el
(Ragoube)
Ghzel)
0,96%
1,49%
S3
(El-Berka)
0,76%
0 Espèces constantes
5 Espèces accessoires
7 Espèces accidentelles
4 Espèces très accidentelles
Densité maximale
2,64
0,42
1
0,33
3,25
1,58
Densité totale
8,87
3,81
3,67
3,4
19,66
8,57
12
12
10
9
14
14
H’(en bits)
3,06
3,09
2,98
2,84
3,45
5,09
H’ max (en bits)
3,58
3,58
3,32
3,17
3,81
3,81
Equitabilité
0,85
0,86
0,90
0,32
0,25
0,36
Espèces présentes
La densité totale est 19,66 dans la station 2 (Ragoube) de Lavandula multifida. Elle ne dépasse pas
8,87 dans la station 1 (Sidi Aissa) de L.dentata. Aussi, nous remarquons que la densité totale est
inférieure dans les trois stations de la lavande dentée par rapport à celle de la lavande multifide.
Dans les stations à Lavandula dentata l’indice H’ varie entre 2,98 et 3,09. La valeur de l’équitabilité
des 3 stations dépasse 0,5 et tend vers 1, ce qui montre que les effectifs des espèces malacologiques
ont tendance à être en équilibre entre eux.
Dans les stations à Lavandula multifida, l’indice de diversité le plus élevé est retrouvé dans la station
3. Cet indice est égal à 5,09. Sachant que les Gastéropodes recherchent les endroits humides, ce
résultat de diversité est confirmé par la présence du barrage de Hammam Boughrara offrant une
humidité relativement importante. L’indice de diversité dans les autres stations est faible
comparativement à la 3ème station. Il est égal à 2,84 bits pour la station 1 et 3,45 pour la seconde. Les
valeurs d’équitabilité des 3 stations ne dépasse pas 0,5. Ce qui implique que les effectifs des espèces
malacologiques ont tendance à être en déséquilibre entre eux.
DISCUSSION
Sur le thym, nous comptons 19 espèces, sur le romarin, 18 espèces, sur la lavande multifide 16
espèces et 7 espèces sur le marrubium (Damerdji, 2013).
Sur Cistus salvifolius, la richesse malacologique est estimée à 11. La composition malacologique sur
la lavande dentée, indique la présence de 14 espèces selon (Damerdji et Danoun, sous presse). Nous
rencontrons Milax nigricans (Milacidae) sur Lavandula multifida et Marrubium vulgare (Damerdji,
2013). Sur le Thym, le romarin et le ciste à feuilles de sauge, nous ne rencontrons pas de Milacidae
(Damerdji, 2011 et 2012a).
Sphincterochila candidissima affectionne particulièrement les roches calcaires (Damerdji, 1990), ceci
pourrait expliquer pourquoi nous l’avons recensée dans les stations à Lavandula multifida, plante se
développant sur les terrains calcaires. Par contre, Euparypha pisana est commun dans toute la
Camargue notamment sous les Salicornia fruticosa et hébergent de nombreux invertébrés (Aguesse
et Bigot, 1962). Selon Bigot (1957) une faune importante représentant la majeure partie des ordres
d’invertébrés et à peu près tous les ordres d’insectes connus en Camargue, se réfugiait dans les
coquilles vides. Les Gastéropodes fabriquent leurs épiphragmes (membranes) pour pouvoir subsister
aux conditions extrêmes (Damerdji, 2008).
Nous notons 16 espèces communes entre le romarin et le thym (Damerdji, 2009). Nous retrouvons 5
espèces communes à 4 Lamiacées : le thym, le romarin, la lavande multifide et le marrubium, dont
quatre espèces (Helicidae) et Rumina decollata (Subulinidae) (Damerdji, 2013) et 6 espèces
communes entre le thym, le romarin et la lavande multifide (Damerdji, 2013).
La famille des Helicidae reste la plus importante et la plus diversifiée sur différentes plantes
(Damerdji, 2011) ; de même, que sur différentes Lamiacées (Damerdji, 2013 et Damerdji et Ennebati,
sous presse).
Sur Thymus ciliatus, sur l’ensemble des espèces analysées : 4 sont constantes, 4 sont accessoires et
11 sont accidentelles. DAMERDJI et al. (2005) notent sur le romarin l’indice de diversité le plus élevé
dans la 3ème station. L’indice de diversité est le plus élevé dans la 1ère station à Calycotome spinosa et
diminue dans la 1ème station où nous avons rencontré 16 espèces (Damerdji, 2008).
Les espèces recueillies sur la tige de romarin sont : Helix aspersa, Eobania vermiculata, Helicella
virgata, H. pyramidata et Rumina decollata (Damerdji et al., 2005). Les mollusques sont bien
représentés sur les feuilles de romarin tout au long de la période humide (DAMERDJI et al, 2005).
Sur le diss, 2 espèces d’Helicidae (Euparypha pisana et Eobania vermiculata) sont considérées
comme phytophages (Damerdji 2002). Selon Khelil (1989), les individus du Leucochroa candidissima
sont des consommateurs de feuillage d’alfa. Les plantes aromatiques sont certainement une source
nutritionnelle pour la faune malacologique. Les Insectes et particulièrement les Orthoptères utilisent
les plantes aromatiques et médicinales comme source d’alimentation d’une part et servent à leur
pollinisation d’autres part (Damerdji, 2012b).
Les escargots ont une activité biologique relativement plus importante sur certaines Lamiacées : le
thym et le romarin (Damerdji, 2009). La morphologie des plantes aromatiques, la taille des
inflorescences et la composition terpénique, sont des caractères attractifs pour les Gastéropodes.
Ces derniers trouvent refuge au niveau des strates de ces plantes.
CONCLUSION
L’étude malacologique menée dans différentes stations de lavande nous permet de conclure que : Les
deux lavandes présentent des richesses spécifiques proches (16 espèces sur la lavande multifide et 14
pour la lavande dentée). Nous retrouvons 6 espèces communes à ces 2 lavandes dont 5 espèces
d’Helicidae et 1 espèce de Subulinidae (Rumina decollata). Quelle que soit la plante considérée et la
station à lavande étudiée, c’est au niveau de la surface du sol que nous retrouvons le maximum
d’espèces.
Références bibliographiques
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