Taxes et suppléants sur les billets d`avions
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Taxes et suppléants sur les billets d`avions
Taxes et suppléants sur les billets d’avions Si les prix des billets d'avion ont globalement baissé en 2009, les suppléments tarifaires en tout genre, imaginés par les compagnies aériennes pour compenser la baisse des tarifs, ont continué de fleurir. Selon une étude du cabinet américain IdeaWorks, en partenariat avec le système de réservation Amadeus, le chiffre d'affaires total généré par ces « recettes annexes » a progressé de 43 % de 2008 à 2009, pour atteindre 11 milliards d'euros. Et ce, malgré la baisse du trafic aérien international et les restrictions de budget des voyageurs d'affaires. Bagages enregistrés, accès au salon, embarquement prioritaire, choix du siège, écouteurs, oreillers et couvertures, points de fidélité, sans oublier les collations et jusqu'au verre d'eau : tout est désormais susceptible de vous être facturé, sur un vol intérieur low cost comme sur un vol long-courrier. Longtemps réservées aux compagnies à bas coûts, ces pratiques se sont en effet généralisées à l'ensemble du secteur. Les compagnies traditionnelles sont même aujourd'hui les plus en pointe dans ce domaine. A commencer par les américaines. Au hit-parade des plus gros montants de recettes annexes établi par IdeaWorks, United Airlines, American Airlines et Delta occupent respectivement la première, la deuxième et la troisième place. La première low cost, l'irlandais Ryanair, n'arrive qu'au cinquième rang, suivie par sa rivale easyJet. En revanche, les compagnies traditionnelles européennes, comme Air France-KLM, n'y figurent pas encore. Si toutes se sont engagées sur la voie du « vol à la carte » sur les lignes moyen-courrier, elles s'efforcent encore de préserver leur qualité de service, en conservant des prix tout compris sur le long-courrier. Non sans quelques expériences çà et là, comme le supplément de 50 euros instauré par Air France pour les sièges près des issues de secours. Des prix d'appel parfois trompeurs Les sommes ainsi collectées n'ont rien d'anecdotique. Chez United et American, c'est plus de 1 milliard et demi de dollars par an. Pour certains, ces recettes n'ont même plus rien d'« annexes » ; elles sont un élément fondamental de leur modèle économique. C'est particulièrement vrai pour les compagnies à bas prix, comme Ryanair et easyJet, pour qui elles représentent respectivement 22,2 % et 19,4 % du chiffre d'affaires, contre 4 % chez Air France… Et, surtout, plusieurs fois les bénéfices annuels. Michael O'Leary, le patron de Ryanair, a même théorisé le principe, en affirmant vouloir offrir des vols gratuits, financés par les suppléments en tout genre. Bien avant lui, les compagnies de ferries Transmanche avaient coutume de proposer des traversées gratuites, rentabilisées par les ventes d'alcool et de tabac en « duty free ». Seul hic : ces « formules à la carte », censées offrir le choix au passager, n'ont souvent plus rien de facultatif, à l'instar des frais de réservation. En moyenne, un passager d'American ou de Ryanair va ainsi débourser une dizaine d'euros de plus par trajet. De quoi rendre les prix d'appel parfois trompeurs et la comparaison des tarifs plus ardue. Orly-Nantes : Air France revient taquiner le TGV Quatorze ans après avoir renoncé à concurrencer le TGV entre Nantes et Paris, la compagnie va tenter de reprendre pied sur ce marché en proposant 54 vols par semaine assurés par sa filiale VLM Airlines. Air France va assurer, à compter du 31 octobre prochain, 54 vols par semaine entre Nantes et Orly. « Cette nouvelle desserte permet d'offrir des correspondances de qualité vers les destinations au départ de Paris-Orly, et en particulier vers les départements d'Outre-mer, indiquent la compagnie aérienne et l'aéroport de NantesAtlantique dans un communiqué commun. Nantes et sa région représentent un marché important vers les Antilles et La Réunion. » Cette ligne va notamment assurer « des correspondances quotidiennes, majoritairement en moins de deux heures, entre Nantes et [les vols pour] Cayenne, Fort de France, Pointe-à-Pitre ou La Réunion », affirment ses promoteurs, qui disent attendre « plus de 70.000 passagers » par an sur cette liaison. Des liaisons avec l'Outre-mer sont déjà assurées par des concurrents de la compagnie nationale, et le réunionnais Air Austral a prévu d'y débarquer au printemps prochain. Pour Air France, il s'agit d'un véritable virage stratégique. La compagnie, qui dessert au départ de Nantes 8 métropoles régionales ainsi que Londres et Milan, avait en effet renoncé à sa ligne sur Orly en octobre 1996, essentiellement en raison de la concurrence du TGV. Economie de coûts La compagnie aérienne se donne aujourd'hui les moyens de réussir son retour. Elle proposera en effet 4 vols par jour en semaine et 3 les samedis et dimanches avec des avions de 50 places - une capacité inférieure à celle d'un autocar -susceptibles d'assurer une fréquence suffisante tout en limitant les risques de surcapacité sur la ligne. Des avions moins nombreux et plus gros lui auraient certes permis d'abaisser ses coûts par passager, mais ses clients auraient pu alors avoir intérêt à prendre le TGV, le temps perdu à attendre l'avion annulant son avantage de vitesse. De plus, par rapport à 1996, Air France fait assurer ses vols par sa filiale d'origine flamande VLM Airlines, dont les coûts sont nettement inférieurs à ceux qu'elle peut espérer atteindre avec ses propres appareils et équipage. Cerise sur le gâteau, Air France occupe ainsi à Orly des créneaux qui auraient pu intéresser ses concurrents. Aéroport de Tours : Ryanair fait pression sur le conseil général La compagnie aérienne Ryanair menace de quitter l'aéroport de Tours. Le conseil général, présidé par la socialiste Claude Roiron, traîne des pieds pour payer 440.000 euros. Michael O'Leary, le bouillant PDG de Ryanair, ne goûte pas les réticences des élus locaux. Traînant des pieds pour payer sa part dans la liquidation de la société d'économie mixte de l'aéroport Tours-Val-de-Loire (Semaval), le Conseil général d'Indre-et-Loire vient de l'apprendre à ses dépens. Sans coup férir, Ryanair a stoppé les réservations des vols de Tours vers Londres, Dublin, Porto et Marseille. La mesure de rétorsion s'applique après le 31 août. La compagnie irlandaise low cost a bloqué les ventes afin de faire pression sur le département, qui aurait dû s'acquitter de 438.570 euros. Ryanair attend ce versement dans le cadre de la liquidation de la Semaval, la société d'économie mixte qui assurait jusqu'au 1 er juillet dernier la gestion de l'aéroport tourangeau, avant que cette mission ne soit déléguée à l'opérateur privé SNC Lavalin. Une « prise en otage » Les autres associés [région Centre, agglomération Tour(s) plus, chambre de commerce et d'industrie] ont déjà réglé leur dû. Claude Roiron, la présidente socialiste du conseil général, a prévu de débloquer la somme le 16 août. Mais, en réalité, Ryanair ne devrait pas la recevoir avant la fin du mois. « Nous ferons les choses dans les règles. La somme transitera comme prévu par la Semaval qui transférera ensuite l'argent vers Ryanair. Avec les délais administratifs et bancaires, ça prendra quelques jours », précise-t-on au conseil général. L'élue dénonce une « prise en otage » des usagers, alors que la compagnie irlandaise se targue d'être la compagnieaérienne la plus populaire dans le monde. « Ryanair montre, après 319 millions d'euros de bénéfices pour 2009-2010, que les soutiens par les collectivités locales lui importent plus que le service rendu à ses usagers et clients » , renchérit-elle. Ce conflit tombe au mauvais moment pour Tours, qui affiche l'ambition de combler un trou sur la carte française des aéroports entre Paris, Bordeaux et Nantes. Pour se donner les moyens de ses ambitions, les collectivités ont modifié le statut de l'infrastructure devenue, le 1 er juillet, Syndicat mixte pour l'aménagement et le développement de l'aéroport international de Tours (Smadait). Doté d'une société d'exploitation, le Smadait a délégué sa gestion pour douze ans au canadien SNC Lavalin, qui s'engage à investir trois millions d'euros dans l'aérogare et à développer les liaisons. « Nous espérons que Ryanair ne sera plus le seul opérateur », nous confiait alors Alain Dayan, président (PS) du Smadait. Y. PASSARD, F. MAURY, E. LE BERE, P. PRUNET www.progexa.fr