le buDGet - Communauté de communes de l`Ile d`Oléron
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Avril 2013 N°34 VENTPORTANT le MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE L’ÎLE D’OLÉRON d’oléron LE CHÂTEAU D’OLÉRON SAINT-GEORGES D’OLÉRON le grand village plage SAINT-TROJAN-LES-BAINS dolus LE CHÂTEAU D’OLÉRON SAINT-GEORGES D’OLÉRON LA BRÉE-LES-BAINS saint-denis d’oléron SAINT-PIERRE D’OLÉRON saint-denis d’oléron SAINT-PIERRE D’OLÉRON dolus d’oléron 3 le budget de la communauté de communes shutterstock p. 6 Solidarité : Zoom sur les associations d’entraide 6 Enfance-jeunesse : La loi sur les rythmes scolaires 10 Découverte : Le moulin de La Brée VENTPORTANT Avril 2013 N°34 le MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE L’ÎLE D’OLÉRON « Hébergés [cet été] en chambres d’hôtes près de La Cotinière, nous ne souhaitions pas utiliser notre voiture […]. Hélas, nous nous sommes heurtés à [de] gros problèmes : trop peu de pistes cyclables, parfois en mauvais état, voire très dangereuses [par ex. entre Dolus et Le Château ; une signalétique insuffisante ou superficielle […]. Il suffit de voir […] les nombreux usagers qui cherchent à se repérer carte en main ; un maillage nettement insuffisant qui oblige les cyclistes à utiliser des routes très fréquentées, étroites, sinueuses et donc dangereuses. » lage U D’OLÉRON Journal Vent Portant Communauté de Communes de l’île d’Oléron 17310 Saint-Pierre d’Oléron Fax : 05 46 47 12 88 Tél : 05 46 47 24 68 [email protected] 2 VENTPORTANT pour nous écrire Nous sommes conscients des insuffisances de notre réseau de pistes cyclables, mais Paris ne s’est pas fait en un jour. Chaque année, de nouveaux tronçons s’ajoutent à la centaine de kilomètres du tracé existant à ce jour. Concernant la signalétique, sachez qu’un état des lieux des « points noirs » du réseau a été effectué l’été dernier par des agents de la CdC et qu’une série de travaux sont en cours de réalisation ou programmés pour 2014 : marquage au sol, nouveaux totems, cartes de type « métro parisien » avec parcours différenciés par des couleurs. Cela dit, l’île d’Oléron est tellement belle à découvrir hors des sentiers battus qu’il est agréable et même conseillé de se perdre ! Attention toutefois à éviter les routes départementales… 3 6 6 7 8 8 9 10 11 dossier Budget 2013 de la CDC : météo stable au-dessus de l’île. enfance/jeunesse Associations d’entraide : un océan de précarité. solidarité environnement Exposition au Musée de l’île d’Oléron : “un train nommé désir”. singularités découverte portraits Guide des jardins : c’est le printemps, jardinez écolo ! 10 000 cabas distribués pour les marchés. économie culture Réforme des rythmes scolaires : ce sera pour 2014. La vie des communes. Fable de La Fontaine au moulin de La Brée. Jean-Marc Chailloleau & Dominique Chailloleau. d’oléron LE CHÂTEAU D’OLÉRON SAINT-GEORGES D’OLÉRON le grand village plage SAINT-TROJAN-LES-BAINS dolus LE CHÂTEAU D’OLÉRON SAINT-GEORGES D’OLÉRON LA BRÉE-LES-BAINS saint-denis d’oléron SAINT-PIERRE D’OLÉRON saint-denis d’oléron SAINT-PIERRE D’OLÉRON dolus d’oléron Plus que jamais pour une agriculture durable Chers concitoyens, Le scandale de la viande de cheval et autres surprises égarées dans la composition de barquettes et de surgelés divers, nous conforte plus que jamais dans notre choix d’une agriculture durable pour l’île d’Oléron. Celle qui favorise les producteurs locaux, les produits de saison, les circuits de distribution courts et les filières bio plus fiables en matière de traçabilité. C’est dans cet esprit que nous avons élaboré notre Agenda 21. Où en est-il aujourd’hui ? Adopté par les élus en décembre 2010, le programme d’actions « Oléron Durable » est à ce jour mis en œuvre dans sa quasi-totalité. Je vous en rappelle les grandes orientations : mettre sur les rails une économie locale durable, réduire la production de déchets, développer des filières insulaires de valorisation des déchets ; favoriser les énergies renouvelables et les alternatives à la voiture individuelle ; assurer la formation des jeunes et leur faciliter l’accès au logement, développer une offre attractive de services sociaux et culturels ; prendre en compte la protection de la biodiversité dans les aménagements touristiques, promouvoir les spécificités naturelles de l’île ; soutenir les structures d’éducation et de sensibilisation à l’environnement et au développement durable… Malgré une conjoncture économique défavorable, c’est avec enthousiasme que je continuerai de porter l’ensemble de ce programme d’actions en y impliquant avec conviction les habitants, les élus, les services communaux, les milieux professionnels et associatifs. Et c’est avec fierté que je vous informe que l’Agenda 21 d’Oléron est à l’honneur sur le site www.positive-rio.tv (dédié au projet « Rio 2012 ») ; lequel cite en exemple collectivités et entreprises qui conduisent des actions durables exemplaires en matière sociale, écologique, économique ou culturelle. Cela donne des ailes. Bon courage à tous, Patrick Moquay de bruit saison projet atlantique Extrait du courrier adressé le 3 septembre 2012 à la Communauté de Communes par Jacques, un Bourguignon de Pougues-les-Eaux : sommaire ezécriv nous ! dossier plein phare Budget 2013 de la CdC Météo stable au-dessus de l’île Offre famille et pass illimité ! La gamme tarifaire de la navette maritime s’élargit en 2013 d’une offre famille (valable hors période du 15/07 au 23/08) : 2 adultes + 2 enfants = 1 billet enfant offert. À noter également la création d’une carte annuelle nominative à 250 € avec nombre de passages illimité (offre ciblant les utilisateurs réguliers, en complément du Pass’Io), ainsi que d’une formule journée à La Rochelle : liaison maritime à tarif réduit + déjeuner + visite guidée au choix (centre ville, Aquarium…). De surcroît, le Pass’ Oléron-La Rochelle s’enrichit de prestations rochelaises et le Pass’Io est reconduit. Pour en savoir plus : 05 46 47 05 10 et www.oleron-larochelle.com Nullement affectée par le baromètre économique et social qui affiche la persistance d’un temps menaçant sur la France, la Communauté de communes laisse passer l’orage et préserve un coin de ciel bleu au-dessus de l’île. Prévoyante depuis toujours, avec un niveau d’endettement aussi stable que la météo locale, elle maintient ses investissements au service de la population sans alourdir les taux d’imposition qui pèsent sur les ménages oléronais. Un rayon de soleil dans la grisaille. ... VENTPORTANT 3 4 VENTPORTANT 815 240 318 150 506 328 474 910 840 700 503 810 469 000 448 500 74 550 Actions Sanitaires et Sociales : • Service Incendie et Secours 593 • Aire d’accueil gens du voyage (dont recette des usagers et de la CAF 54 000€) 144 • Aide aux associations 121 • Mise en place de la Maison Médicalisée 75 • Maison PHARE et Chambre Funéraire (équipements loués) 20 5% 5% 650 730 353 320 200 000 832 000 340 130 800 000 740 000 700 883 590 1% 16 - Dette (K et I) 6% 14 - A genda 21 et 3,4% Espaces Naturels 15 - Amortissements 9% Sécurité estivale = 1M€ Une soixantaine de sauveteurs, salariés du SDIS(1) financé par la Communauté de communes, assureront en 2013 la surveillance de 16 plages oléronaises, du 5 juillet au 1er septembre (certaines jusqu’au 8 septembre). Leurs postes de secours (également financés par la CdC) équipés de quads et de paddles seront ouverts tous les jours de 11 h à 19 h. En complément et comme chaque été, la CdC assurera l’hébergement d’une vingtaine de gendarmes mobiles à la Maison heureuse de Boyardville (2). En tout, compte tenu de sa contribution au fonctionnement des casernes de pompiers du SDIS (1), la collectivité consacrera plus d’un million d’euros à la sécurité des personnes sur l’île durant la saison estivale. 810 564 12% 13 - CEPMO d’un il d’œ p u co Protection de l’Environnement : • Collecte et traitement des ordures ménagères, déchèteries (financement exclusif par la redevance) 1 760 766 • Défense Mer et PAPI (part communale déduite) 1 008 170 • Gestion des espaces naturels (dont aménagement site du Douhet) 859 055 • Nettoyage des Plages et modernisation des accès (Oléron Qualité Littoral)453 250 • Lutte contre les nuisibles 150 575 • Agenda 21 dont la mise en œuvre du projet «Energie» 108 530 • Algues : diagnostic et évaluations 81 000 Charges de gestion courante : • Salaire des agents (en dehors des compétences précisées ci-avant) 690 • Indemnités et formation des élus 80 • Dépenses de fonctionnement générales 1 316 • Remboursement de la dette 1 044 7 - Défense mer 254 projet atlantique Amélioration de l’Habitat : • Aides à l’habitat (bonus énergie et OPAH) 296 • Aide au logement social 289 • Aide au foncier (commmunes) 150 • Autres actions sur l’habitat 105 • Etudes Programme Local de l’Habitat et animation dispositif OPAH 101 • Pôle instructeur intercommunal (compensé par les communes) 183 6% 8 - Jeunesse (crèches, centre de loisirs) 41 080 Jeunesse et Sport : • Accueil des enfants en créches et centre de loisirs (recettes 709 000 €) 2 039 • Construction et modernisation des équipements jeunesse 586 • Rénovation du bâtiment pour l’accueil du CEPMO (recette 47%)366 • Natation et voile scolaire, regroupements sportifs des écoles 176 • Rénovation équipements sportifs (vestiaires foot) 128 5 - Plage (nettoyage, sécurité, aménagement) 6 - Habitat shutterstock Développement économique et touristique : • Pistes cyclables : nouvelles liaisons 1 • Pistes cyclables : entretien du réseau • Voirie Intercommunale • Déplacements (dont liaison maritime et navette de bus) • Iléo (Wave Surfer + entretien réparation 2013) • Surveillance des plages • Pays Marennes Oléron et Maison du Tourisme • Agriculture : projet Moulin de la Brée 666 080 87 750 77 655 en s car c e t n ° Grâce à cette bonne santé financière, la CdC peut poursuivre ses investissements consacrés aux équipements d’intérêt public et à l’amélioration des conditions de vie de la population. Ainsi les principaux projets de l’année sont-ils maintenus au programme : les pistes cyclables (Plan Vélo III, 2 023 140 €), les aides à l’amélioration de l’habitat (856 520 €), la rénovation du Moulin de La Brée (398 800 €, lire page 8), la réhabilitation de la Maison Paysanne (site intercommunal), les premières actions du PAPI (défense contre la mer, 168 839 €)… Sans oublier la création d’une brigade d’éco-gardes chargés de protéger, gérer et valoriser les espaces naturels de l’île (recrutement et achat de matériel en cours). 4 - Pistes cyclables 10% en dan L a situation économique morose sur le plan national n’engendre guère l’optimisme et la baisse de dotation de fonctionnement aux collectivités locales, annoncée par le président de la République pour 2014 (moins 8% sur deux ans), incite à la prudence dans les investissements. Malgré ce contexte défavorable, la Communauté de communes de l’île d’Oléron maintient son engagement de ne pas augmenter ses taux d’imposition en 2013 ; ce afin de ne pas aggraver la situation des familles en difficulté. Comme elle n’a pas contracté de nouveaux emprunts en 2012, la collectivité reste faiblement endettée, avec des intérêts qui représentent moins de 7% des charges de l’année. 7% 9 - P articipations (pays, communes, 9% incendie, associations) 10 - C ulture, musées, 5% patrimoine 11 - Agriculture/ 3% Moulin de la Brée 10% 12 - A utres projets (1) Service départemental d’incendie et de secours. (2) Des chambres ont été rénovées par la CdC pour les y accueillir. Tout le monde sur le pont 31 mai Tous les habitants intéressés par la révision par l’État du Plan de prévention des risques naturel (PPRN) sur l’île d’Oléron (submersions, inondations, feux de forêt) sont invités à participer au forum du 31 mai 2013 au cinéma l’Eldorado à Saint-Pierre. Au programme : espace exposition à partir de 16h et conférence-débat à 17h30 avec les services de l’Etat et les élus locaux. ion Optimisatte c e l de la col chets des dé Afin d’améliorer des performances (tonnage et tri) qui, malgré leur progression depuis 2006, restent en-deçà de la moyenne nationale, les élus communautaires de l’île ont entériné un certain nombre de mesures : équipement des foyers en bacs individuels en remplacement des sacs jaunes, simplification des consignes de tri, création de points de délestage semi-enterrés, réduction de la fréquence de collecte en hiver… Pour tout savoir sur ces nouvelles règles, lire l’encart joint à ce journal. CDCIO ...suite de la page 3 Culture : • Patrimoine et musées • Aide à la pratique musicale • Cinéma Eldorado • Evénementiel (aides aux associations) • Salles de spectacles (aides aux communes) 2 - Personnel 6,4% 3 - ILÉO (natation scolaire)5% CDCIO Météo stable au-dessus de l’île 1 - A dministration Générale projet atlantique Budget 2013 de la CdC projet atlantique dossier plein phare Dépenses nettes Investissement et Fonctionnement 2013 • Agriculture : réserves foncières et actions de promotion 135 602 • Développement économique + Opération Urbaine Collective (hors aménagements des zones) 157 800 • Aides économiques et Participation MIS St Georges 118 250 VENTPORTANT 5 enfance/jeunesse moussaillons Réforme des rythmes scolaires A l’unanimité, ce sera 2014 (1) Source : site education.gouv.fr de dérogations - notamment le choix du samedi matin au lieu du mercredi ». Outre le fait que les avis scientifiques sont partagés sur les bienfaits des rythmes scolaires tels que définis par le décret, les maires s’inquiètent du financement de la réforme : frais de personnels, cantine, ramassage scolaire, chauffage-éclairage des écoles et équipements sportifs… Sans compter la baisse prochaine annoncée des dotations de l’Etat aux collectivités locales… Bref, entre la fronde des enseignants et la grogne des élus locaux, une solidarité belle pagaille est en perspective, même si le gouvernement a prévu la création d’un « fonds spécifique pour accompagner l’organisation d’activités périscolaires par les communes ». Sur l’île d’Oléron, pour ou contre, il fallait le consensus entre les huit communes afin d’éviter la pagaille, notamment au niveau des transports et des centres aérés (gérés par la CdC). À l’heure où nous écrivons ces lignes (le 28 mars), le report de l’application de la réforme à 2014 l’a emporté. contre vents & marées Les associations ne chôment pas Un océan de précarité restos du cœur Chaque année, la Communauté de communes soutient des associations d’entraide. Hélas ! Les files s’allongent devant les Restos du Cœur et les services d’OCEAN. L’ (1) Source : La Lanterne (janvier 2013) 6 association OCEAN (Oléron contre l’exclusion avec nous) a été créée en 1995 à l’initiative d’élus oléronais afin d’aider les familles oléronaises en difficulté (1). Dès cette date, un partenariat avec la Banque alimentaire de la CharenteMaritime a été établi, permettant de parer à l’urgence. Depuis, d’autres formes d’assistance se sont développées : services à la personne, hygiène, vêtements, équipement des familles. Des braderies et des collectes auprès des particuliers ont été organisées, des boutiques ont été créées (OCEAN-vêtements, Brad’Broc…), une activité « ressourcerie » organisée (recyclage d’objets inutilisés). La directrice d’OCEAN, Martine Coissac, ne cache pas que les 250 colis distribués deux fois par mois ne reflètent qu’une partie de la réalité : les critères d’attribution se durcissent d’une année sur l’autre, ce qui relativise la stabilité du nombre de familles aidées. « Des critères, dit-elle, qui se basent sur les minima sociaux, à savoir 450 € par mois et par personne… » Plus triste encore, ajoute-t-elle, « nous avons constaté une augmentation sensible de personnes âgées, que nous voyons venir vers nous accompagnées et très mal à l’aise, parfois en larmes, se sentant très humiliées… ». Un constat partagé par Nicole Argueyrolles, présidente départementale des Restos du Cœur, et confirmé par Jean-Claude Thireau, responsable de l’antenne oléronaise : cet hiver, les retraités sont venus grossir les rangs des quelque 140 familles inscrites. Résultat : une hausse brutale de 45% de repas servis. « Et lorsqu’on sait, ajoute Martine Coissac, que la moyenne des pensions de retraite sur l’île se situe en-dessous du seuil de pauvreté, on devrait voir beaucoup plus de personnes âgées se manifester… ». La honte est la plus forte. cdc oléron e décret du 24 janvier 2013, relatif à l’organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires, fixe les nouveaux principes qui devront être mis en œuvre à la rentrée 2013(1) : étalement des 24 heures d’enseignement hebdomadaire sur 9 demi-journées (mercredi matin inclus) ; une journée de classe de 5h30 maxi, une demi-journée de 3h30 maxi, une pause méridienne d’au moins 1h30. La loi prévoit des « déclinaisons locales possibles à l’intérieur du cadre réglementaire national » et « un certain nombre Espèces à protéger : les auxiliaires du jardinier environnement vert embrun Édition d’un guide des jardins C’est le printemps, jardinez écolo ! Afin d’encourager les bonnes pratiques en matière de jardinage, la Communauté de communes publie un guide. Pour moins arroser, adopter les essences locales, éloigner les nuisibles plutôt que les tuer… Et composter sans modération. R éalisé par la Communauté de communes en collaboration avec l’UDEVI 17(1), le guide Concevoir & aménager son jardin de façon durable et écologique sera diffusé gracieusement au printemps dans les mairies de l’île et chez les professionnels : jardineries, pépiniéristes, paysagistes… Objectif : inciter les particuliers à appliquer les règles du développement durable à l’échelle de leur jardin. Petit aperçu non exhaustif des bonnes pratiques encouragées par ce guide. Le plus important, que ce soit pour vos parterres fleuris ou votre potager, est d’utiliser autant que possible les alternatives aux engrais chimiques et aux pesticides. Pour enrichir la terre de votre jardin, fabriquez vous-même votre compost à partir de vos déchets organiques (composteurs disponibles à l’Écopôle). Pour éloigner les insectes ravageurs, tendez des filets ou plantez de l’œillet d’Inde, de l’aneth, de la sarriette, de la coriandre. Une lutte biologique à laquelle vous pouvez associer des insectes auxiliaires prédateurs de nuisibles (lire encadré). Pour éviter de gaspiller l’eau, une ressource qui se raréfie, arrosez votre jardin en fin de journée, binez de temps en temps, paillez le sol de vos plantations, installez sous vos gouttières des récupérateurs d’eau de pluie. Afin de favoriser la biodiversité dans votre jardin, ne tondez pas toute votre pelouse. Laissez pousser des herbes hautes à certains endroits et vous verrez apparaître de nouveaux hôtes, abeilles et papillons. Les lumières artificielles perturbant le rythme de vie des plantes et des animaux nocturnes, limitez les sources lumineuses dans votre jardin. Végétalisez vos murs, grillages et clôtures en privilégiant les essences grimpantes locales telles que la bignone ou le chèvrefeuille. De manière générale, évitez de planter des espèces exotiques envahissantes (lire Vent Portant n°32), préférezleur des essences locales provenant des pépinières de bord de mer. Pour tous ces conseils et bien d’autres, suivez le guide de la CdC ! On est tous pareils. Notre premier réflexe est dicté par le dégoût : écraser le cloporte, “insecticider” l’araignée, chasser le crapaud… Pourtant, nombre d’animaux qui peuplent notre jardin sont utiles. Mieux : ce sont les “auxiliaires du jardinier”. Savez-vous que nombre de ces bestioles, peu sympathiques à nos yeux, se révèlent particulièrement efficaces pour nous débarrasser des insectes ravageurs et autres parasites de nos plantations ? Hors l’araignée et le crapaud susnommés, ne craignez donc pas le staphylin noir à crochets, la syrphe rayée (que l’on confond souvent avec la guêpe), la lithobie (genre de mille-pattes) ou le perce-oreille… Ouvrez votre esprit et considérez d’un autre œil les vers de terre, cloportes, bactéries et autres collemboles : ce sont des “décomposeurs” utiles, qui recyclent la matière organique en nourriture assimilable par les plantes. Même s’ils vous répugnent, respectez tous ces squatters. Mieux : attirez-les chez vous en bannissant pesticides et insecticides qui tuent tout ce qui bouge et menacent l’équilibre naturel de votre jardin. Vous verrez ainsi revenir la jolie coccinelle, la gracieuse libellule et la chrysope verte aux yeux d’or. shutterstock L projet atlantique À l’heure où nous publions, de nombreuses communes françaises ont décidé de reporter à 2014 l’application de la réforme des rythmes scolaires. Sur l’île, c’est 100%. (1) Union des Entreprises Vertes Indépendantes VENTPORTANT VENTPORTANT 7 Dix mille cabas distribués Objectif : dynamiser hors saison l’activité commerciale des marchés et des centresbourgs et favoriser les produits locaux. Commerçants, faites le buzz ! singularités Exposition au Musée de l’île d’Oléron dolus Un “train nommé désir” cdcio (1) Avec les commerçants participants et l’État, à travers le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC). 8 VENTPORTANT pales, les repas sont élaborés à base de produits de saison et servis dans de la vaisselle lavable ; pour les vide-grenier, l’association Loisir Animation distribue des sacs jaunes aux exposants en leur rappelant les règles de tri ; d’une manière générale, les bouteilles d’eau minérale sont remplacées par des pichets d’eau du robinet. Autant d’efforts récompensés en 2012 par la Communauté de communes qui a augmenté la subvention versée pour la Fête du Mimosa. saint-denis Cagouille aime quand ô mouille la brée Du 14 avril au 20 mai, le Marais aux Oiseaux, Pôle-Nature du Conseil général, fête ses 30 ans. Au programme : sorties nature, ateliers d’art (sculpture, peinture, papier mâché, dessin, B.D.), spectacles et contes…, au tarif d’entrée unique de 2,20 €. Temps fort gratuit le 28 avril avec la « parade spectaculaire » de la Cie Hydragon : défilé de drôles d’oiseaux musico-poético-conté, rencontre avec le cigogneau de Mélancolie Motte, élévation d’un nid de cigogne, tout en haut, à la frontière des étoiles… Cinq semaines durant, apprenez comment sont soignés les oiseaux, vivez une immersion avec les rapaces, observez « des œufs comme s’il en pleuvait ». Contact : 05 46 75 37 54. Programme complet : www.poles-nature.fr/marais-aux-oiseaux-oleron AD 17 La CdC, qui centralise et co-finance (1) l’opération, a fait travailler un graphiste sur le visuel du cabas à partir des idées collectées auprès des commerçants. Y figure notamment une carte de l’île avec la localisation des marchés partenaires. Si dix mille personnes réutilisent les dix mille sacs à chaque fois qu’elles vont au marché, le buzz aura fonctionné. 30 ans et toutes ses plumes Loco à vapeur, wagon-poste, voyageurs et marchandises, 20 km/h maxi. En 1904, le “tram” oléronais desservait 28 gares. « La Chevalerie, trois minutes d’arrêt ! » Les associations de commerçants oléronais et la Communauté de communes ont conjointement soutenu l’idée d’organiser une animation collective à l’échelle de l’île. C’est ainsi qu’au mois de juin, sur une quinzaine de jours choisis en fonction de l’affluence, les commerçants des marchés distribueront gracieusement à leurs clients des sacs cabas en toile de jute (qu’ils auront préalablement commandés à la CdC au prix unitaire de 0,90 €) imprimés du slogan « J’aime les marchés de l’île d’Oléron ». Sans doute accompagnée d’une animation culinaire (dégustations de produits locaux et démonstrations de cuisine par des chefs du cru), l’opération vise à dynamiser l’activité des marchés hors saison et, par ricochet, celle des rues commerçantes toutes proches. Autres effets vertueux : encourager un commerce de proximité propice aux rencontres et aux échanges créateurs de lien social, valoriser les produits locaux favorisant les circuits de distribution courts, avantager les denrées fraîches et les fruits et légumes de saison au profit d’une alimentation saine… Bref, que des bienfaits indispensables au développement durable de l’île. force 8 le grand village «O n demande des bouillottes chauffées dans les voitures des trams de l’île d’Oléron. » Ainsi commence la lettre ouverte signée « Un Contribuable » et publiée le 3 décembre 1905 dans le Journal de Marennes. Témoignage pittoresque qui nous remet en mémoire l’histoire oubliée de l’éphémère train oléronais que l’on appelait familièrement « le tram »… « Un train nommé désir » : la prochaine exposition du Musée de l’île d’Oléron retrace l’histoire de ce train tant attendu par la population, inauguré le 24 avril 1904 en présence d’Emile Combes, président du Conseil. Entre 1904 et 1936, la locomotive à vapeur Corpet-Louvet 030 T achemine voyageurs et marchandises du Sud au Nord de l’île en… 2h20. Sa vitesse est aussi lente que sa vie sera brève. Dès 1924, les routes insulaires commencent à être goudronnées pour l’automobile triomphante. En 1927, les premiers autobus assurent déjà des liaisons régulières. Faute de voyageurs, le train va progressivement cesser son service. De ce temps du charbon et de la vapeur ne restent que les silhouettes de quelques gares et haltes, comme La Chevalerie près d’Ors. Et si le sifflement de la loco résonne encore, c’est à SaintTrojan, où le P’tit train touristique fait écho à son prédécesseur. Un vieux billet de la Cie des Chemins de fer Economiques des Charentes (« Bel Air-La Cotinière, place entière, 2e classe ») et une carte postale de la « Buvette des Deux-Gares » rappellent que la ligne de chemin de fer SaintTrojan-Saint-Denis a bel et bien existé, desservant 28 arrêts sur 46 km. Nostalgie, nostalgie… À partir du 15 juin au Musée de l’île d’Oléron. Renseignements au 05 46 47 05 16 Ô pôvresse de stationg ! Moi, petite station d’épuration nichée en lisière de forêt, route du Jard, je souffre, comme le chêne de la chanson, de l’ingratitude de ceux à qui je rends service. On m’a donné un gabarit, on m’a confié une mission. Par temps sec, ça me va bien. Mais quand il pleut, des propriétaires insouciants me gavent de rejets d’eaux parasites. Je n’ai pas été conçue pour cette fonction ! Que la pluie dure plusieurs semaines et j’étouffe ; je tourne en continu, je fatigue et m’use à la tâche. Inhumain ! Je supplie ceux qui m’envoient des eaux que je n’ai pas à épurer : mettez votre installation en conformité, ne soulevez pas la bouche d’égout en cas d’inondation… Pensez à moi ! saint-trojan Mimosa d’honneur durable Bacs de tri sélectif, navette visiteurs, prospectus recyclables : l’éco-citoyenneté de la Fête du Mimosa fait tache d’huile (essentielle). Ainsi, à Saint-Trojan, lors des vins d’honneur et autres cérémonies munici- Brèche, scanner et mercis cdc oléron Opération séduction pour les marchés culture nouvelle vague Christian Bavoux économie vent en poupe C’est bien connu, par temps de pluie, plus on se rapproche de Saint-Denis et plus la pluie devient faible. On finit même par observer la RD 734 sèche à l’entrée du bourg. A telle enseigne que les anciens Dionysiens avaient l’habitude de dire : « Si ô y’avait un villaghe après la Tour (de Chassiron), y crèveriant d’souèt’ ! ». Mais cet hiver, il faut bien reconnaitre qu’il a autant plu à Saint-Denis que dans le reste de l’île, au grand bénéfice des nappes phréatiques, des grenouilles et autres cagouilles. L’essentiel est qu’il ne pleuve pas le dimanche qui précède Pâques, car : « Quand ô mouille su l’ramiâ, ô y’aura pas d’bon vin et pas d’sau… » saint-georges CMJ : leçon de sens civique La réfection d’une digue n’est pas un long fleuve tranquille. Début janvier, au cours des travaux menés par le Conseil général sur la Gautrelle, un coup de vent violent a ouvert une brèche. Il a fallu en urgence la colmater en y coulant les derniers mètres cubes de béton prévus au devis initial. Fin janvier, le brise-lames a été consolidé et aujourd’hui, l’ouvrage est enfin achevé, sous réserve du verdict du scanner commandé pour détecter d’éventuelles faiblesses. Le maire Jean-Jacques Naud « remercie les ouvriers qui ont travaillé tout l’hiver sur ce chantier dans le froid et sous la pluie, commençant leur journée parfois à 5h le matin, à la lueur des projecteurs. » le château Raf’iØ pédago pour ados Au sein du projet Ecoléron (association « Grandir ensemble ») figurent deux lieux emblématiques du Château : l’espace Ranson, point d’info et de rencontre pour les parents et futurs parents de jeunes enfants, et le café pédagogique Raf’iØ, sur le port, pour les 14-25 ans. Ce dernier a été inauguré le 23 novembre 2012 avec son projet atypique : radio locale, groupes de discussion, soiréesjeux, petite restauration bio-équitable… Objectifs : « favoriser l’épanouissement de l’adolescent, lui offrir un espace de réflexion autour des valeurs de citoyenneté, solidarité, respect de l’environnement, ouverture au monde, et participer à l’enrichissement des relations ados/adultes ». A la suite du grave accident de circulation, l’été dernier, sur la commune, au cours duquel un petit garçon et son papa ont été grièvement blessés (accident provoqué par une personne en état d’ivresse), le Conseil municipal des jeunes a décidé de réagir. Afin de sensibiliser les adultes sur la nécessité de ne pas prendre le volant en état d’ébriété, le CMJ a réalisé des affiches, en cours de distribution à travers l’île : stades, gymnases, écoles, collèges, marchés, commerces, salles des fêtes, mairies, CCAS… Si dix personnes décidaient, à la vue de cet affichage, de ne pas prendre le volant en ayant bu, l’objectif du conseil serait atteint. Et sans doute des accidents évités. saint-pierre But ! Panier ! Smash ! Ace ! Dès les vacances de Pâques, les enfants des quartiers de Saint-Pierre sud disposeront du tout nouveau terrain multisports aménagé par la commune sur la route d’Arceau (à l’emplacement des anciens cours de tennis). Destinée aux enfants des quartiers proches, en accès libre, cette aire de jeux leur permettra de pratiquer leurs sports favoris sur un gazon synthétique : football, basket, volley, tennis, foot brésilien… Il sera clos d’un grillage pare-ballons pour protéger les jardins des riverains et entouré de bancs à l’intention des papas et des mamans. « Cet espace est accessible à tous, précise-t-on à la mairie, dans le respect d’une réglementation d’usage ». VENTPORTANT 9 portraits L’histoire du moulin de La Brée Fable de La Fontaine Dominique et Jean-Marc Chailloleau n’ont aucun lien de parenté mais quatre points communs : le chenal d’Arceau, le Théâtre d’Ardoise, l’honneur (ou la douleur) d’avoir été élèves de Jean-Jacques Bazerbes et le patronyme. Chailloleau, ça veut dire « caillou d’ l’eau », paraît-il. Autrement dit : huître. Jadis, Oléron était “l’île aux cent moulins”. C’est au lieu-dit La Fontaine que s’élève le plus beau d’entre eux. À travers les brumes de la tradition orale, certaines histoires à son sujet ressemblent à des contes. Son projet de réhabilitation prévoit visites guidées, démonstrations de meunerie et production de farine bio. Et ça, ce n’est pas une fable. Jean-Marc chailloleau De l’huître à la scène Entre fable patoisophique et péplum ostréiculturel, il fait mousser la vase des chenaux dans les Estivases de son Théâtre d’Ardoise. D’Arceau à la Main d’Or, des histoires d’ostréiculteurs pour rire. cdcio S l’origine compagnonique incertaine) et une silhouette vaguement humaine qui peut aussi bien s’apparenter à une chouette… Surprise : d’anciennes traces de polychromie sur le bois et la pierre indiquent que le moulin devait être richement décoré ; ce que confirment les poutres chanfreinées, les corbeaux sculptés et les colonnettes tournées de la charpente. La toiture conique du moulin de La Brée repose sur le chemin dormant circulaire fixé au sommet de la tour et enduit de savon noir ou de suif. Elle tourne sur 360° en même temps que l’arbre moteur et les meules, entraînée par les ailes. Il faut se remémorer le temps où le moulin fonctionnait à la voile, avant d’adopter le système Berton (seconde moitié du XIXe siècle). Comme les marins, le meunier devait alors veiller à réduire la toile dès que le vent soufflait trop fort. « Le navire craque, gémit et, lentement, se met au vent qui a fraîchi. Cette nuit, le meunier devra dormir d’une oreille, à l’écoute du ciel, écrivait Bernard Henry (3). On a déjà vu le vent emporter le moulin… » Meunier, tu dors ? Si tu ne veux pas perdre ton grain, veille au grain ! (3) « À la lisière des bois », dans la série « Des métiers et des hommes », aux éditions du Seuil. Le projet de la Communauté de communes projet atlantique ur l’une des cartes postales conservées par la Régie musées et patrimoine, à la CdC, le moulin de La Brée déploie fièrement ses ailes à planchettes de type Berton. La légende indique : « Moulin “La Fontaine”. Construit par les Anglais en 1400 ». Serait-ce une déformation de l’histoire due à la transmission orale de la mémoire populaire ? En effet, ce type de moulin-tour était autrefois qualifié localement de « moulin à onglets » à cause d’une particularité architecturale. De là à entendre « moulin anglais »… Une autre image mentionne, au-dessus d’un paysan en sabots sur son âne et d’un enfant en retrait (on dirait une illustration de la fable de La Fontaine « Le meunier, son fils et l’âne »), la date de 1600. Même si la fameuse carte de Claude Masse, établie entre 1700 et 1720, localise précisément le moulin et qu’un acte notarié mentionne sa vente en 1736, il y a des chances pour que la naissance du moulin « La Fontaine » soit à jamais sujette à affabulation… Outre les écritures comptables manuscrites sur la bluterie (meuble à mécanisme pour séparer la fine farine du son), on a relevé de nombreux graffiti sur les murs du moulin. Parmi eux, une escadre de voiliers (à 10 • Source historique : «Le Moulin de La Brée. Pour une protection au titre des Monuments historiques», ouvrage réalisée par la Communauté de communes en 2013. VENTPORTANT figures de proue projet atlantique nez au venT Suite à sa mise en vente par la famille Bardon, la Cdc et la commune de La Brée les Bains se sont portées acquéreurs du site en juillet 2012. Le scénario retenu pour sa réhabilitation prévoit que le moulin et ses dépendances soient restaurés et ouverts au public. Il est également projeté sa remise en fonction, la production de farine et l’installation d’un meunier agriculteur de la filière biologique. Ce qui implique non seulement l’exploitation sur l’île d’hectares de céréales, mais aussi le remplacement de certaines pièces du mécanisme d’origine et l’adaptation du bâtiment à ses nouvelles fonctions (intégration d’un moteur auxiliaire, mise en sécurité…). À terme, la maison d’habitation attenante pourrait devenir un espace muséographique valorisant l’histoire de la meunerie oléronaise. La construction d’un four à pain (dont la présence sur site est attestée au XIXe siècle) est envisagée ainsi que la création d’un restaurant « bio ». L e souvenir de l’école primaire est vivace : porte-plume, cahiers soignés, discipline à l’ancienne, sous l’œil sévère de « Monsieur Bazerbes ». Instituteur… Ses parents agriculteurs eussent été fiers que Jean-Marc choisisse cette prestigieuse fonction, mais c’est une forte tête et l’époque est à la révolte : mai 68, bac raté, conflit familial… En guise d’études, le drôle monte à Paris pour vendre les huîtres de son père, crée une entreprise de distribution, une marque (la Belle d’Oléron), un Petit journal, affine à la fois ses mollusques et son goût de la communication. Il est à l’origine de Radio Oléron, des associations Terres Marines, Fort-Royer, IACA (initiatives pour l’animation du chenal d’Arceau), TAP (tous aux pieux), forme un couple unique avec Christine, viticultrice et maraîchère en conversion bio. A force d’expliquer son métier aux clients et aux estivants, il se découvre un talent pour la scène et l’écriture, se baptise « ostréiconteur ». Dans ses one-man-shows pétris d’humanité, il cisèle avec amour des textes autour du patois oléronais, jongle avec les z’huit’, s’amuse des gens d’ichi et des histouères d’vieux dans leurs cabanes : « Le calcul de terrain », farce mathématique, « La vase monte ! », péplum ostréiculturel, « Le chant des ch’naux », explication de texte sur une poèsie ostréicole d’Emile Vérareun… L’aventure le mènera sur une trentaine de scènes régionales et jusqu’à Paris (au théâtre de la Main d’Or) avec ses compères Bilout et Niko. Au milieu des années 2000, il construit sur son marais l’arène d’argile et les gradins en schiste et en pin du Théâtre d’Ardoise, pour y programmer chaque été le beau monde des « Estivases » (1) : François Rollin, Jacques Bonnaffé, Tram des Balkans, Starac des marais ou encore, s’il vous plaît, le Grand chœur de l’Abbaye-aux-Dames ! Au Festivase 2012, Jean-Marc ose « Mmouh ! », le cri primal de l’homme du « merroir » qui affirme son identité, refuse la norme et l’extinction des racines insulaires. Comme dit Yannick Jaulin, son idole, « un parc à 8 c’est grand passque le ∞ quand l’est couché le fait l’infini ». Dominique chailloleau De l’huître au roman Par défi, il est tondeur de moutons, marin-pêcheur, romancier. Il enseigne aux détenus et aux adultes en difficulté. Il est issu d’une famille d’irréductibles ostréiculteurs du chenal d’Arceau. Sévère mais juste, rigide mais conscien« cieux ». Dominique revoit M. Bazerbes comme si c’était hier. Il aimait bien son maître, d’autant plus qu’il se sentait à l’aise à l’école, ça le changeait d’une vie de famille un peu repliée sur elle-même. « Pour mes parents ostréiculteurs, de l’autre côté du pont, c’était un autre monde. » Dans la nébuleuse post-soixante-huitarde, son esprit solitaire et frondeur entre en conflit Projet atlantique découverte avec son aptitude aux tableaux d’honneur. Un jour, à l’école de chimie de Bordeaux, il pose l’éprouvette une fois pour toutes. Au service militaire, malgré son indocilité naturelle, il décroche le permis poids lourd. Le voilà chauffeur-livreur-courtier en huîtres. Parallèlement, il est tondeur de moutons en Haute-Garonne, étudiant en psycho à Toulouse, goûte un temps la rudesse de la vie de marin-pêcheur. Sa rencontre avec Yolande 1) Programme des Estivases 2013 : www.letheatredardoise.com (future yogathérapeute) le fait revenir sur terre et s’amarrer sur les berges du Lindron, à Marennes. A partir de 1983, sa vocation latente de pédagogue et son goût pour les défis s’épanouissent dans les missions que lui confie le Greta (1). Il prépare les détenus de la maison d’arrêt de Rochefort au CAP de cuisinier, découvre les vertus de la VAE (2), enseigne aux adultes les mathématiques et les savoirs de base… Parallèlement à sa carrière d’enseignant atypique, il s’adonne à la voile, ressuscite le jumelage Marennes-Caraquet, crée l’association des Lasses marennaises, se passionne pour l’exploration des pôles et la culture inuit, devient trésorier du Théâtre d’Ardoise. Parce qu’il a peur de chanter, il apprend le chant lyrique. Coup sur coup, en 2009 et 2012, il publie deux romans (3) dont l’un s’inspire de la vie de ses parents, exorcisant au passage un douloureux épisode de son enfance : la comparution de son père devant la cour d’assises en 1962, pour un crime dont il sera innocenté. Tendre et émouvante évocation du pays des irréductibles ostréiculteurs. « Dans tout le chenal, toutes les cabanes, rien ne semble vouloir bouger. […] Ce sont les mortes eaux… » (1) Groupement d’établissements publics d’enseignement pour adultes. (2) Validation des acquis d’expérience. (3) « Marie-Clémence, la fille du moulin de la Côte » et « Maxime et Constance, ostréiculteurs au chenal d’Arceau » (édités à compte d’auteur). VENTPORTANT 11 par Finosiâ d’Ol’ron (Philippe Schaefer) Les belles expressions du patois oléronais (extraites du lexique de Michel Nadreau sur le site cabuzel.com) • « Qu’é t’ô qu’ô l’é qu’ale a ? Ô l’é qu’ô l’é qu’al é malade… » Traduction : « Mais qu’a-t-elle donc ? Elle est malade… » • « Ô vaut mieux mangher l’oeu aneut’ que la poule demain. » Ce qui peut se traduire par : un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras ». • « L’ingénieur creuve areugnes » : surnom d’un viticulteur de Saint-Denis qui avait trouvé le moyen de se débarrasser des araignées parasites de la vigne. La vague artificielle « wave surfer » d’IléO sera accessible dès avril 2013 sur réservation (renseignements : 05 46 76 18 19 ou [email protected]). Doud Alors qu’il se promenait la veille de Noël en forêt du côté de Vert Bois, un Toulousain résident grand-villageois s’est plaint (courrier adressé le brève 4 janvier à l’ONF) de tirs de fusil trop proches, prébuse cisant qu’il est lui-même chasseur. Et de proposer de cam d’interdire la chasse lors des vacances scolaires et d’informer le public des jours de chasse par affichage. Avis à la population ! La CdC (Communauté de Chasseurs) informe les promeneurs, randonneurs, cueilleurs de champignons, vététistes, sportifs, cavaliers et autres naturalistes, qu’ils devront désormais porter une combinaison orange fluo et qu’il leur sera interdit de faire des bonds de plus de deux mètres de hauteur, afin de ne pas risquer d’être pris pour de gros bécasseaux en train de s’envoler. Quant aux chasseurs, boucaniers, trappeurs et autres cynégéticiens, ils s’engagent à se présenter spontanément au garde-chasse avec un certificat d’ophtalmo en cours de validité. Qu’on se le dise ! Vent Portant est une publication de la Communauté de Communes de l’Île d’Oléron VENTPORTANT Imprimé sur PEFC Directeur de la Publication : Patrick Moquay Patrick Moquay, Christine Granger Maillet, Jean-Jacques Bazerbes, Patrice Robillard, Marie-Hélène César Comité de rédaction : Rédacteur en chef : Bande dessinée : Charles Vincent Doud Conception, réalisation : 12 VENTPORTANT • « S’assir » : s’asseoir. Monsieur Béchemin, ancien instituteur à « Dolut’ », aurait répondu à un élève en indélicatesse avec les verbes qui lui demandait « M’sieur, est-ce que j’peux m’assir ? » : « Chailloleau, vous pouvez sortoir ! » • « Creux d’ balles » : endroit où on stockait les « balles » (enveloppes des grains après le battage) pour en faire un fourrage d’hiver. Ne pas confondre avec « trou d’ balle ». • « Jh’va t’foute ine boune tape su la goule, te beuleras por thieuque chouse ! » : expression facile à comprendre, employée à l’adresse d’un enfant qui pleurniche sans arrêt pour rien. • « Aut’foué, les beurtounes alliant pâcagher dans la lizarde, al’ aviant pas b’soin d’Oghéhèmes ou d’farine de bétiaire por douner dau bon lait’ aux drôles et a zeu bodet’s » : autrefois les vaches laitières allaient paître dans la luzerne, elles n’avaient pas besoin d’OGM ou de farines animales pour faire du bon lait pour les enfants et leurs veaux (couplet écologique).