le buDGet - Communauté de communes de l`Ile d`Oléron

Transcription

le buDGet - Communauté de communes de l`Ile d`Oléron
Avril 2013
N°34
VENTPORTANT
le MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE L’ÎLE D’OLÉRON
d’oléron LE CHÂTEAU D’OLÉRON SAINT-GEORGES D’OLÉRON
le grand village plage SAINT-TROJAN-LES-BAINS dolus
LE CHÂTEAU D’OLÉRON SAINT-GEORGES D’OLÉRON LA BRÉE-LES-BAINS saint-denis d’oléron SAINT-PIERRE D’OLÉRON
saint-denis d’oléron SAINT-PIERRE D’OLÉRON
dolus d’oléron
3
le budget
de la communauté
de communes
shutterstock
p.
6
Solidarité : Zoom sur les
associations d’entraide
6
Enfance-jeunesse : La loi
sur les rythmes scolaires
10
Découverte :
Le moulin de La Brée
VENTPORTANT
Avril 2013
N°34
le MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE L’ÎLE D’OLÉRON
« Hébergés [cet été] en chambres
d’hôtes près de La Cotinière,
nous ne souhaitions pas utiliser
notre voiture […]. Hélas, nous
nous sommes heurtés à [de] gros
problèmes : trop peu de pistes
cyclables, parfois en mauvais
état, voire très dangereuses [par
ex. entre Dolus et Le Château ;
une signalétique insuffisante ou
superficielle […]. Il suffit de voir
[…] les nombreux usagers qui
cherchent à se repérer carte en
main ; un maillage nettement
insuffisant qui oblige les
cyclistes à utiliser des routes
très fréquentées, étroites,
sinueuses et donc dangereuses. »
lage
U D’OLÉRON
Journal Vent Portant
Communauté de Communes
de l’île d’Oléron
17310 Saint-Pierre d’Oléron
Fax : 05 46 47 12 88
Tél : 05 46 47 24 68
[email protected]
2
VENTPORTANT
pour nous écrire
Nous sommes conscients
des insuffisances de notre
réseau de pistes cyclables,
mais Paris ne s’est pas fait en
un jour. Chaque année, de
nouveaux tronçons s’ajoutent
à la centaine de kilomètres
du tracé existant à ce jour.
Concernant la signalétique,
sachez qu’un état des lieux
des « points noirs » du réseau
a été effectué l’été dernier par
des agents de la CdC et qu’une
série de travaux sont en cours
de réalisation ou programmés
pour 2014 : marquage au sol,
nouveaux totems, cartes de
type « métro parisien » avec
parcours différenciés par
des couleurs. Cela dit, l’île
d’Oléron est tellement belle
à découvrir hors des sentiers
battus qu’il est agréable et
même conseillé de se perdre !
Attention toutefois à éviter les
routes départementales…
3
6
6
7
8
8
9
10
11
dossier
Budget 2013 de la CDC : météo stable au-dessus de l’île.
enfance/jeunesse
Associations d’entraide : un océan de précarité.
solidarité
environnement
Exposition au Musée de l’île d’Oléron : “un train nommé désir”.
singularités
découverte
portraits
Guide des jardins : c’est le printemps, jardinez écolo !
10 000 cabas distribués pour les marchés.
économie
culture
Réforme des rythmes scolaires : ce sera pour 2014.
La vie des communes.
Fable de La Fontaine au moulin de La Brée.
Jean-Marc Chailloleau & Dominique Chailloleau.
d’oléron LE CHÂTEAU D’OLÉRON SAINT-GEORGES D’OLÉRON
le grand village plage SAINT-TROJAN-LES-BAINS dolus
LE CHÂTEAU D’OLÉRON SAINT-GEORGES D’OLÉRON LA BRÉE-LES-BAINS saint-denis d’oléron SAINT-PIERRE D’OLÉRON
saint-denis d’oléron SAINT-PIERRE D’OLÉRON
dolus d’oléron
Plus que jamais pour
une agriculture durable
Chers concitoyens,
Le scandale de la viande de
cheval et autres surprises
égarées dans la composition de barquettes et de
surgelés divers, nous conforte plus que jamais
dans notre choix d’une agriculture durable pour
l’île d’Oléron. Celle qui favorise les producteurs
locaux, les produits de saison, les circuits de
distribution courts et les filières bio plus fiables
en matière de traçabilité.
C’est dans cet esprit que nous avons élaboré notre
Agenda 21. Où en est-il aujourd’hui ? Adopté par les
élus en décembre 2010, le programme d’actions
« Oléron Durable » est à ce jour mis en œuvre
dans sa quasi-totalité. Je vous en rappelle les
grandes orientations : mettre sur les rails une
économie locale durable, réduire la production
de déchets, développer des filières insulaires de
valorisation des déchets ; favoriser les énergies
renouvelables et les alternatives à la voiture
individuelle ; assurer la formation des jeunes et
leur faciliter l’accès au logement, développer une
offre attractive de services sociaux et culturels ;
prendre en compte la protection de la biodiversité
dans les aménagements touristiques, promouvoir les spécificités naturelles de l’île ; soutenir
les structures d’éducation et de sensibilisation à
l’environnement et au développement durable…
Malgré une conjoncture économique défavorable,
c’est avec enthousiasme que je continuerai de
porter l’ensemble de ce programme d’actions en
y impliquant avec conviction les habitants, les élus,
les services communaux, les milieux professionnels et associatifs. Et c’est avec fierté que je vous
informe que l’Agenda 21 d’Oléron est à l’honneur
sur le site www.positive-rio.tv (dédié au projet
« Rio 2012 ») ; lequel cite en exemple collectivités
et entreprises qui conduisent des actions durables
exemplaires en matière sociale, écologique, économique ou culturelle. Cela donne des ailes.
Bon courage à tous,
Patrick Moquay
de
bruit
saison
projet atlantique
Extrait du courrier adressé
le 3 septembre 2012 à la
Communauté de Communes
par Jacques, un Bourguignon
de Pougues-les-Eaux :
sommaire
ezécriv
nous !
dossier plein phare
Budget 2013 de la CdC
Météo stable
au-dessus de l’île
Offre famille et pass illimité !
La gamme tarifaire de la navette maritime
s’élargit en 2013 d’une offre famille (valable
hors période du 15/07 au 23/08) : 2 adultes
+ 2 enfants = 1 billet enfant offert. À noter
également la création d’une carte annuelle
nominative à 250 € avec nombre de passages
illimité (offre ciblant les utilisateurs réguliers,
en complément du Pass’Io), ainsi que d’une
formule journée à La Rochelle : liaison maritime
à tarif réduit + déjeuner + visite guidée au choix
(centre ville, Aquarium…). De surcroît, le Pass’
Oléron-La Rochelle s’enrichit de prestations
rochelaises et le Pass’Io est reconduit.
Pour en savoir plus : 05 46 47 05 10 et
www.oleron-larochelle.com
Nullement affectée par le baromètre économique et social
qui affiche la persistance d’un temps menaçant sur la France,
la Communauté de communes laisse passer l’orage et préserve
un coin de ciel bleu au-dessus de l’île. Prévoyante depuis toujours,
avec un niveau d’endettement aussi stable que la météo locale,
elle maintient ses investissements au service de la population
sans alourdir les taux d’imposition qui pèsent sur les ménages
oléronais. Un rayon de soleil dans la grisaille.
...
VENTPORTANT
3
4
VENTPORTANT
815 240
318 150
506 328
474 910
840 700
503 810
469 000
448 500
74 550
Actions Sanitaires et Sociales :
• Service Incendie et Secours
593
• Aire d’accueil gens du voyage
(dont recette des usagers et de
la CAF 54 000€)
144
• Aide aux associations
121
• Mise en place de
la Maison Médicalisée
75
• Maison PHARE et Chambre
Funéraire (équipements loués) 20
5%
5%
650
730
353
320
200
000
832
000
340
130
800
000
740
000
700
883
590
1%
16 - Dette (K et I)
6%
14 - A
genda 21 et
3,4%
Espaces Naturels
15 - Amortissements 9%
Sécurité estivale = 1M€
Une soixantaine de sauveteurs, salariés du SDIS(1)
financé par la Communauté de communes,
assureront en 2013 la surveillance de 16 plages
oléronaises, du 5 juillet au 1er septembre (certaines jusqu’au 8 septembre). Leurs postes
de secours (également financés par la CdC)
équipés de quads et de paddles seront ouverts
tous les jours de 11 h à 19 h. En complément
et comme chaque été, la CdC assurera
l’hébergement d’une vingtaine de gendarmes
mobiles à la Maison heureuse de Boyardville (2).
En tout, compte tenu de sa contribution au
fonctionnement des casernes de pompiers du
SDIS (1), la collectivité consacrera plus d’un
million d’euros à la sécurité des personnes sur
l’île durant la saison estivale.
810
564
12%
13 - CEPMO
d’un
il
d’œ
p
u
co
Protection de l’Environnement :
• Collecte et traitement des ordures
ménagères, déchèteries (financement
exclusif par la redevance)
1 760 766
• Défense Mer et PAPI
(part communale déduite)
1 008 170
• Gestion des espaces naturels (dont
aménagement site du Douhet) 859 055
• Nettoyage des Plages et modernisation
des accès (Oléron Qualité Littoral)453 250
• Lutte contre les nuisibles
150 575
• Agenda 21 dont la mise en œuvre
du projet «Energie»
108 530
• Algues : diagnostic et évaluations 81 000
Charges de gestion courante :
• Salaire des agents (en dehors des
compétences précisées ci-avant) 690
• Indemnités et formation des élus 80
• Dépenses de fonctionnement
générales
1 316
• Remboursement de la dette 1 044
7 - Défense mer
254
projet atlantique
Amélioration de l’Habitat :
• Aides à l’habitat
(bonus énergie et OPAH)
296
• Aide au logement social
289
• Aide au foncier (commmunes) 150
• Autres actions sur l’habitat
105
• Etudes Programme Local de l’Habitat
et animation dispositif OPAH 101
• Pôle instructeur intercommunal
(compensé par les communes) 183
6%
8 - Jeunesse
(crèches, centre
de loisirs)
41 080
Jeunesse et Sport :
• Accueil des enfants en créches
et centre de loisirs
(recettes 709 000 €)
2 039
• Construction et modernisation
des équipements jeunesse
586
• Rénovation du bâtiment pour
l’accueil du CEPMO (recette 47%)366
• Natation et voile scolaire, regroupements sportifs des écoles
176
• Rénovation équipements sportifs
(vestiaires foot)
128
5 - Plage (nettoyage,
sécurité, aménagement)
6 - Habitat
shutterstock
Développement
économique et touristique :
• Pistes cyclables :
nouvelles liaisons
1
• Pistes cyclables :
entretien du réseau
• Voirie Intercommunale
• Déplacements (dont liaison
maritime et navette de bus)
• Iléo (Wave Surfer
+ entretien réparation 2013)
• Surveillance des plages
• Pays Marennes Oléron
et Maison du Tourisme
• Agriculture :
projet Moulin de la Brée
666 080
87 750
77 655
en
s car
c
e t
n
°
Grâce
à cette bonne santé financière, la
CdC peut poursuivre ses investissements
consacrés aux équipements d’intérêt
public et à l’amélioration des conditions
de vie de la population. Ainsi les principaux projets de l’année sont-ils maintenus au programme : les pistes cyclables
(Plan Vélo III, 2 023 140 €), les aides à
l’amélioration de l’habitat (856 520 €),
la rénovation du Moulin de La Brée
(398 800 €, lire page 8), la réhabilitation de
la Maison Paysanne (site intercommunal),
les premières actions du PAPI (défense
contre la mer, 168 839 €)… Sans oublier
la création d’une brigade d’éco-gardes
chargés de protéger, gérer et valoriser
les espaces naturels de l’île (recrutement
et achat de matériel en cours).
4 - Pistes cyclables 10%
en
dan
L
a situation économique morose
sur le plan national n’engendre
guère l’optimisme et la baisse
de dotation de fonctionnement aux
collectivités locales, annoncée par le
président de la République pour 2014
(moins 8% sur deux ans), incite à la
prudence dans les investissements. Malgré
ce contexte défavorable, la Communauté
de communes de l’île d’Oléron maintient
son engagement de ne pas augmenter
ses taux d’imposition en 2013 ; ce afin de
ne pas aggraver la situation des familles
en difficulté. Comme elle n’a pas
contracté de nouveaux emprunts en 2012,
la collectivité reste faiblement endettée,
avec des intérêts qui représentent moins
de 7% des charges de l’année.
7%
9 - P
articipations
(pays, communes, 9%
incendie, associations)
10 - C
ulture, musées,
5%
patrimoine
11 - Agriculture/
3%
Moulin de la Brée
10%
12 - A
utres projets
(1) Service
départemental
d’incendie et
de secours.
(2) Des
chambres ont
été rénovées
par la CdC
pour les y
accueillir.
Tout le monde sur le pont
31
mai
Tous les habitants intéressés par la révision
par l’État du Plan de prévention
des risques naturel (PPRN) sur
l’île d’Oléron (submersions, inondations, feux de
forêt) sont invités à participer au forum du 31
mai 2013 au cinéma l’Eldorado à Saint-Pierre. Au
programme : espace exposition à partir de 16h et
conférence-débat à 17h30 avec les services de
l’Etat et les élus locaux.
ion
Optimisatte
c
e
l
de la col chets
des dé
Afin d’améliorer des performances (tonnage et tri) qui,
malgré leur progression depuis 2006, restent en-deçà de la moyenne nationale,
les élus communautaires de l’île ont entériné un certain nombre de mesures :
équipement des foyers en bacs individuels en remplacement des sacs jaunes,
simplification des consignes de tri, création de points de délestage semi-enterrés,
réduction de la fréquence de collecte en hiver…
Pour tout savoir sur ces nouvelles règles, lire l’encart joint à ce journal.
CDCIO
...suite de la page 3
Culture :
• Patrimoine et musées
• Aide à la pratique musicale
• Cinéma Eldorado
• Evénementiel
(aides aux associations)
• Salles de spectacles
(aides aux communes)
2 - Personnel
6,4%
3 - ILÉO (natation scolaire)5%
CDCIO
Météo stable
au-dessus de l’île
1 - A
dministration
Générale
projet atlantique
Budget 2013 de la CdC
projet atlantique
dossier plein phare
Dépenses nettes
Investissement
et Fonctionnement 2013
• Agriculture : réserves foncières
et actions de promotion
135 602
• Développement économique
+ Opération Urbaine Collective
(hors aménagements des zones) 157 800
• Aides économiques
et Participation MIS St Georges 118 250
VENTPORTANT
5
enfance/jeunesse
moussaillons
Réforme des rythmes scolaires
A l’unanimité,
ce sera 2014
(1) Source : site
education.gouv.fr
de dérogations - notamment le choix du
samedi matin au lieu du mercredi ».
Outre le fait que les avis scientifiques sont
partagés sur les bienfaits des rythmes
scolaires tels que définis par le décret,
les maires s’inquiètent du financement de
la réforme : frais de personnels, cantine,
ramassage scolaire, chauffage-éclairage
des écoles et équipements sportifs… Sans
compter la baisse prochaine annoncée
des dotations de l’Etat aux collectivités
locales… Bref, entre la fronde des enseignants et la grogne des élus locaux, une
solidarité
belle pagaille est en perspective, même si
le gouvernement a prévu la création d’un
« fonds spécifique pour accompagner
l’organisation d’activités périscolaires
par les communes ».
Sur l’île d’Oléron, pour ou contre, il fallait
le consensus entre les huit communes
afin d’éviter la pagaille, notamment au
niveau des transports et des centres aérés (gérés par la CdC). À l’heure où nous
écrivons ces lignes (le 28 mars), le report
de l’application de la réforme à 2014 l’a
emporté.
contre vents & marées
Les associations ne chôment pas
Un océan
de précarité
restos du cœur
Chaque année, la Communauté de
communes soutient des associations
d’entraide. Hélas ! Les files s’allongent devant
les Restos du Cœur et les services d’OCEAN.
L’
(1) Source :
La Lanterne
(janvier 2013)
6
association OCEAN (Oléron contre
l’exclusion avec nous) a été créée
en 1995 à l’initiative d’élus oléronais afin
d’aider les familles oléronaises en difficulté (1). Dès cette date, un partenariat avec
la Banque alimentaire de la CharenteMaritime a été établi, permettant de parer
à l’urgence. Depuis, d’autres formes d’assistance se sont développées : services à
la personne, hygiène, vêtements, équipement des familles. Des braderies et des
collectes auprès des particuliers ont été
organisées, des boutiques ont été créées
(OCEAN-vêtements, Brad’Broc…), une
activité « ressourcerie » organisée (recyclage d’objets inutilisés).
La directrice d’OCEAN, Martine Coissac,
ne cache pas que les 250 colis distribués
deux fois par mois ne reflètent qu’une
partie de la réalité : les critères d’attribution se durcissent d’une année sur l’autre,
ce qui relativise la stabilité du nombre de
familles aidées. « Des critères, dit-elle, qui
se basent sur les minima sociaux, à savoir
450 € par mois et par personne… » Plus
triste encore, ajoute-t-elle, « nous avons
constaté une augmentation sensible de
personnes âgées, que nous voyons venir
vers nous accompagnées et très mal à
l’aise, parfois en larmes, se sentant très
humiliées… ».
Un constat partagé par Nicole Argueyrolles,
présidente départementale des Restos
du Cœur, et confirmé par Jean-Claude
Thireau, responsable de l’antenne oléronaise : cet hiver, les retraités sont
venus grossir les rangs des quelque
140 familles inscrites. Résultat : une
hausse brutale de 45% de repas servis.
« Et lorsqu’on sait, ajoute Martine
Coissac, que la moyenne des pensions
de retraite sur l’île se situe en-dessous
du seuil de pauvreté, on devrait voir
beaucoup plus de personnes âgées
se manifester… ». La honte est la plus
forte.
cdc oléron
e décret du 24 janvier 2013, relatif
à l’organisation du temps scolaire
dans les écoles maternelles et élémentaires,
fixe les nouveaux principes qui devront
être mis en œuvre à la rentrée 2013(1) :
étalement des 24 heures d’enseignement
hebdomadaire sur 9 demi-journées
(mercredi matin inclus) ; une journée de
classe de 5h30 maxi, une demi-journée
de 3h30 maxi, une pause méridienne d’au
moins 1h30. La loi prévoit des « déclinaisons
locales possibles à l’intérieur du cadre réglementaire national » et « un certain nombre
Espèces à protéger : les
auxiliaires du jardinier
environnement vert embrun
Édition d’un guide des jardins
C’est le printemps,
jardinez écolo !
Afin d’encourager les bonnes
pratiques en matière
de jardinage, la Communauté
de communes publie un guide.
Pour moins arroser, adopter
les essences locales, éloigner les
nuisibles plutôt que les tuer…
Et composter sans modération.
R
éalisé par la Communauté de
communes en collaboration avec
l’UDEVI 17(1), le guide Concevoir
& aménager son jardin de façon durable et
écologique sera diffusé gracieusement au
printemps dans les mairies de l’île et chez
les professionnels : jardineries, pépiniéristes,
paysagistes… Objectif : inciter les particuliers
à appliquer les règles du développement
durable à l’échelle de leur jardin. Petit
aperçu non exhaustif des bonnes pratiques
encouragées par ce guide.
Le plus important, que ce soit pour vos
parterres fleuris ou votre potager, est d’utiliser autant que possible les alternatives
aux engrais chimiques et aux pesticides.
Pour enrichir la terre de votre jardin, fabriquez vous-même votre compost à partir
de vos déchets organiques (composteurs
disponibles à l’Écopôle). Pour éloigner
les insectes ravageurs, tendez
des filets ou plantez de l’œillet d’Inde, de
l’aneth, de la sarriette, de la coriandre. Une
lutte biologique à laquelle vous pouvez
associer des insectes auxiliaires prédateurs
de nuisibles (lire encadré). Pour éviter de
gaspiller l’eau, une ressource qui se raréfie,
arrosez votre jardin en fin de journée, binez
de temps en temps, paillez le sol de vos
plantations, installez sous vos gouttières
des récupérateurs d’eau de pluie.
Afin de favoriser la biodiversité dans votre
jardin, ne tondez pas toute votre pelouse.
Laissez pousser des herbes hautes à certains endroits et vous verrez apparaître de
nouveaux hôtes, abeilles et papillons. Les
lumières artificielles perturbant le rythme
de vie des plantes et des animaux nocturnes,
limitez les sources lumineuses dans votre
jardin. Végétalisez vos murs, grillages et
clôtures en privilégiant les essences grimpantes locales telles que la bignone ou le
chèvrefeuille. De manière générale, évitez
de planter des espèces exotiques envahissantes (lire Vent Portant n°32), préférezleur des essences locales provenant des
pépinières de bord de mer.
Pour tous ces conseils et bien d’autres, suivez le guide de la CdC !
On est tous pareils. Notre premier
réflexe est dicté par le dégoût :
écraser le cloporte, “insecticider” l’araignée, chasser le
crapaud… Pourtant, nombre
d’animaux qui peuplent notre
jardin sont utiles. Mieux : ce
sont les “auxiliaires du jardinier”. Savez-vous que nombre de
ces bestioles, peu sympathiques à nos
yeux, se révèlent particulièrement efficaces pour nous débarrasser des insectes
ravageurs et autres parasites de nos plantations ? Hors l’araignée et le crapaud
susnommés, ne craignez donc pas le
staphylin noir à crochets, la syrphe rayée
(que l’on confond souvent avec la guêpe),
la lithobie (genre de mille-pattes) ou
le perce-oreille… Ouvrez votre esprit
et considérez d’un autre œil les vers
de terre, cloportes, bactéries et autres
collemboles : ce sont des “décomposeurs” utiles, qui recyclent la matière
organique en nourriture assimilable par
les plantes. Même s’ils vous répugnent,
respectez tous ces squatters. Mieux :
attirez-les chez vous en bannissant pesticides et insecticides qui tuent tout ce
qui bouge et menacent l’équilibre naturel
de votre jardin. Vous verrez ainsi revenir
la jolie coccinelle, la gracieuse libellule et
la chrysope verte aux yeux d’or.
shutterstock
L
projet atlantique
À l’heure où nous publions,
de nombreuses communes françaises
ont décidé de reporter à 2014
l’application de la réforme des rythmes
scolaires. Sur l’île, c’est 100%.
(1) Union des Entreprises Vertes Indépendantes
VENTPORTANT
VENTPORTANT
7
Dix mille
cabas distribués
Objectif : dynamiser hors saison l’activité
commerciale des marchés et des centresbourgs et favoriser les produits locaux.
Commerçants, faites le buzz !
singularités
Exposition au Musée
de l’île d’Oléron
dolus
Un “train
nommé désir”
cdcio
(1) Avec les commerçants participants et l’État, à travers le Fonds d’intervention pour
les services, l’artisanat et le commerce (FISAC).
8
VENTPORTANT
pales, les repas sont élaborés à base de
produits de saison et servis dans de la vaisselle lavable ; pour les vide-grenier, l’association Loisir Animation distribue des sacs
jaunes aux exposants en leur rappelant les
règles de tri ; d’une manière générale, les
bouteilles d’eau minérale sont remplacées
par des pichets d’eau du robinet. Autant
d’efforts récompensés en 2012 par la Communauté de communes qui a augmenté la
subvention versée pour la Fête du Mimosa.
saint-denis
Cagouille aime
quand ô mouille
la brée
Du 14 avril au 20 mai, le Marais aux Oiseaux,
Pôle-Nature du Conseil général, fête ses 30 ans.
Au programme : sorties nature, ateliers d’art
(sculpture, peinture, papier mâché, dessin,
B.D.), spectacles et contes…, au tarif d’entrée unique de 2,20 €. Temps fort gratuit le
28 avril avec la « parade spectaculaire » de
la Cie Hydragon : défilé de drôles d’oiseaux
musico-poético-conté, rencontre avec le
cigogneau de Mélancolie Motte, élévation
d’un nid de cigogne, tout en haut, à la frontière des étoiles… Cinq semaines durant,
apprenez comment sont soignés les oiseaux,
vivez une immersion avec les rapaces,
observez « des œufs comme s’il en pleuvait ».
Contact : 05 46 75 37 54. Programme complet :
www.poles-nature.fr/marais-aux-oiseaux-oleron
AD 17
La CdC, qui centralise et co-finance (1) l’opération,
a fait travailler un graphiste sur le visuel du cabas à
partir des idées collectées auprès des commerçants.
Y figure notamment une carte de l’île avec la localisation des marchés partenaires. Si dix mille personnes
réutilisent les dix mille sacs à chaque fois qu’elles
vont au marché, le buzz aura fonctionné.
30 ans et toutes
ses plumes
Loco à vapeur, wagon-poste, voyageurs et marchandises,
20 km/h maxi. En 1904, le “tram” oléronais desservait
28 gares. « La Chevalerie, trois minutes d’arrêt ! »
Les associations de commerçants oléronais et la
Communauté de communes ont conjointement soutenu l’idée d’organiser une animation collective à
l’échelle de l’île. C’est ainsi qu’au mois de juin, sur
une quinzaine de jours choisis en fonction de l’affluence, les commerçants des marchés distribueront
gracieusement à leurs clients des sacs cabas en toile
de jute (qu’ils auront préalablement commandés à la
CdC au prix unitaire de 0,90 €) imprimés du slogan
« J’aime les marchés de l’île d’Oléron ».
Sans doute accompagnée d’une animation culinaire
(dégustations de produits locaux et démonstrations
de cuisine par des chefs du cru), l’opération vise
à dynamiser l’activité des marchés hors saison et,
par ricochet, celle des rues commerçantes toutes
proches. Autres effets vertueux : encourager un
commerce de proximité propice aux rencontres et
aux échanges créateurs de lien social, valoriser les
produits locaux favorisant les circuits de distribution
courts, avantager les denrées fraîches et les fruits
et légumes de saison au profit d’une alimentation
saine… Bref, que des bienfaits indispensables au
développement durable de l’île.
force 8
le grand village
«O
n demande des bouillottes
chauffées dans les voitures
des trams de l’île d’Oléron. » Ainsi
commence la lettre ouverte signée
« Un Contribuable » et publiée le
3 décembre 1905 dans le Journal
de Marennes. Témoignage pittoresque qui nous remet en mémoire
l’histoire oubliée de l’éphémère
train oléronais que l’on appelait
familièrement « le tram »…
« Un train nommé désir » : la prochaine exposition du Musée de
l’île d’Oléron retrace l’histoire de
ce train tant attendu par la population, inauguré le 24 avril 1904
en présence d’Emile Combes,
président du Conseil. Entre 1904
et 1936, la locomotive à vapeur
Corpet-Louvet 030 T achemine
voyageurs et marchandises du
Sud au Nord de l’île en… 2h20. Sa
vitesse est aussi lente que sa vie
sera brève. Dès 1924, les routes
insulaires commencent à être goudronnées pour l’automobile triomphante. En 1927, les premiers
autobus assurent déjà des liaisons
régulières. Faute de voyageurs, le
train va progressivement cesser
son service. De ce temps du charbon et de la vapeur ne restent que
les silhouettes de quelques gares
et haltes, comme La Chevalerie
près d’Ors. Et si le sifflement de la
loco résonne encore, c’est à SaintTrojan, où le P’tit train touristique
fait écho à son prédécesseur.
Un vieux billet de la Cie des
Chemins de fer Economiques des
Charentes (« Bel Air-La Cotinière,
place entière, 2e classe ») et une
carte postale de la « Buvette des
Deux-Gares » rappellent que la
ligne de chemin de fer SaintTrojan-Saint-Denis a bel et bien
existé, desservant 28 arrêts sur
46 km. Nostalgie, nostalgie…
À partir du 15 juin au Musée
de l’île d’Oléron.
Renseignements au
05 46 47 05 16
Ô pôvresse
de stationg !
Moi, petite station d’épuration nichée en
lisière de forêt, route du Jard, je souffre,
comme le chêne de la chanson, de l’ingratitude de ceux à qui je rends service. On
m’a donné un gabarit, on m’a confié une
mission. Par temps sec, ça me va bien. Mais
quand il pleut, des propriétaires insouciants
me gavent de rejets d’eaux parasites. Je n’ai
pas été conçue pour cette fonction ! Que la
pluie dure plusieurs semaines et j’étouffe ;
je tourne en continu, je fatigue et m’use
à la tâche. Inhumain ! Je supplie ceux qui
m’envoient des eaux que je n’ai pas à épurer : mettez votre installation en conformité,
ne soulevez pas la bouche d’égout en cas
d’inondation… Pensez à moi !
saint-trojan
Mimosa
d’honneur durable
Bacs de tri sélectif, navette visiteurs, prospectus recyclables : l’éco-citoyenneté de la
Fête du Mimosa fait tache d’huile (essentielle). Ainsi, à Saint-Trojan, lors des vins
d’honneur et autres cérémonies munici-
Brèche,
scanner et mercis
cdc oléron
Opération séduction
pour les marchés
culture nouvelle vague
Christian Bavoux
économie vent en poupe
C’est bien connu, par temps de pluie, plus on
se rapproche de Saint-Denis et plus la pluie
devient faible. On finit même par observer
la RD 734 sèche à l’entrée du bourg. A telle
enseigne que les anciens Dionysiens avaient
l’habitude de dire : « Si ô y’avait un villaghe
après la Tour (de Chassiron), y crèveriant
d’souèt’ ! ». Mais cet hiver, il faut bien reconnaitre qu’il a autant plu à Saint-Denis que
dans le reste de l’île, au grand bénéfice
des nappes phréatiques, des grenouilles et
autres cagouilles. L’essentiel est qu’il ne
pleuve pas le dimanche qui précède Pâques,
car : « Quand ô mouille su l’ramiâ, ô y’aura
pas d’bon vin et pas d’sau… »
saint-georges
CMJ : leçon de
sens civique
La réfection d’une digue n’est pas un long
fleuve tranquille. Début janvier, au cours des
travaux menés par le Conseil général sur la
Gautrelle, un coup de vent violent a ouvert
une brèche. Il a fallu en urgence la colmater
en y coulant les derniers mètres cubes de
béton prévus au devis initial. Fin janvier, le
brise-lames a été consolidé et aujourd’hui,
l’ouvrage est enfin achevé, sous réserve
du verdict du scanner commandé pour
détecter d’éventuelles faiblesses. Le maire
Jean-Jacques Naud « remercie les ouvriers
qui ont travaillé tout l’hiver sur ce chantier
dans le froid et sous la pluie, commençant
leur journée parfois à 5h le matin, à la lueur
des projecteurs. »
le château
Raf’iØ pédago
pour ados
Au sein du projet Ecoléron (association
« Grandir ensemble ») figurent deux lieux emblématiques du Château : l’espace Ranson,
point d’info et de rencontre pour les parents
et futurs parents de jeunes enfants, et le
café pédagogique Raf’iØ, sur le port, pour
les 14-25 ans. Ce dernier a été inauguré le
23 novembre 2012 avec son projet atypique :
radio locale, groupes de discussion, soiréesjeux, petite restauration bio-équitable…
Objectifs : « favoriser l’épanouissement de
l’adolescent, lui offrir un espace de réflexion
autour des valeurs de citoyenneté, solidarité, respect de l’environnement, ouverture
au monde, et participer à l’enrichissement
des relations ados/adultes ».
A la suite du grave accident de circulation,
l’été dernier, sur la commune, au cours
duquel un petit garçon et son papa ont été
grièvement blessés (accident provoqué par
une personne en état d’ivresse), le Conseil
municipal des jeunes a décidé de réagir. Afin
de sensibiliser les adultes sur la nécessité
de ne pas prendre le volant en état d’ébriété,
le CMJ a réalisé des affiches, en cours de
distribution à travers l’île : stades, gymnases,
écoles, collèges, marchés, commerces,
salles des fêtes, mairies, CCAS… Si dix personnes décidaient, à la vue de cet affichage,
de ne pas prendre le volant en ayant bu,
l’objectif du conseil serait atteint. Et sans
doute des accidents évités.
saint-pierre
But ! Panier !
Smash ! Ace !
Dès les vacances de Pâques, les enfants des
quartiers de Saint-Pierre sud disposeront du
tout nouveau terrain multisports aménagé
par la commune sur la route d’Arceau (à
l’emplacement des anciens cours de tennis).
Destinée aux enfants des quartiers proches,
en accès libre, cette aire de jeux leur permettra de pratiquer leurs sports favoris sur
un gazon synthétique : football, basket,
volley, tennis, foot brésilien… Il sera clos
d’un grillage pare-ballons pour protéger les
jardins des riverains et entouré de bancs à
l’intention des papas et des mamans. « Cet
espace est accessible à tous, précise-t-on à
la mairie, dans le respect d’une réglementation d’usage ».
VENTPORTANT
9
portraits
L’histoire du moulin de La Brée
Fable de La Fontaine
Dominique et Jean-Marc Chailloleau n’ont aucun lien de parenté
mais quatre points communs : le chenal d’Arceau, le Théâtre d’Ardoise, l’honneur
(ou la douleur) d’avoir été élèves de Jean-Jacques Bazerbes et le patronyme.
Chailloleau, ça veut dire « caillou d’ l’eau », paraît-il. Autrement dit : huître.
Jadis, Oléron était “l’île aux cent
moulins”. C’est au lieu-dit La
Fontaine que s’élève le plus beau
d’entre eux. À travers les brumes de
la tradition orale, certaines histoires
à son sujet ressemblent à des contes.
Son projet de réhabilitation prévoit
visites guidées, démonstrations de
meunerie et production de farine
bio. Et ça, ce n’est pas une fable.
Jean-Marc chailloleau
De l’huître à la scène
Entre fable patoisophique et péplum ostréiculturel, il fait mousser
la vase des chenaux dans les Estivases de son Théâtre d’Ardoise.
D’Arceau à la Main d’Or, des histoires d’ostréiculteurs pour rire.
cdcio
S
l’origine compagnonique incertaine) et une
silhouette vaguement humaine qui peut
aussi bien s’apparenter à une chouette…
Surprise : d’anciennes traces de polychromie sur le bois et la pierre indiquent que
le moulin devait être richement décoré ; ce
que confirment les poutres chanfreinées,
les corbeaux sculptés et les colonnettes
tournées de la charpente.
La toiture conique du moulin de La Brée
repose sur le chemin dormant circulaire
fixé au sommet de la tour et enduit de
savon noir ou de suif. Elle tourne sur 360°
en même temps que l’arbre moteur et les
meules, entraînée par les ailes. Il faut se
remémorer le temps où le moulin fonctionnait à la voile, avant d’adopter le système
Berton (seconde moitié du XIXe siècle).
Comme les marins, le meunier devait alors
veiller à réduire la toile dès que le vent
soufflait trop fort. « Le navire craque, gémit
et, lentement, se met au vent qui a fraîchi.
Cette nuit, le meunier devra dormir d’une
oreille, à l’écoute du ciel, écrivait Bernard
Henry (3). On a déjà vu le vent emporter le
moulin… » Meunier, tu dors ? Si tu ne veux
pas perdre ton grain, veille au grain !
(3) « À la lisière des bois », dans la série « Des métiers et des hommes »,
aux éditions du Seuil.
Le projet
de la Communauté
de communes
projet atlantique
ur l’une des cartes postales
conservées par la Régie musées
et patrimoine, à la CdC, le moulin de La Brée déploie fièrement ses ailes
à planchettes de type Berton. La légende
indique : « Moulin “La Fontaine”. Construit
par les Anglais en 1400 ». Serait-ce une
déformation de l’histoire due à la transmission orale de la mémoire populaire ? En
effet, ce type de moulin-tour était autrefois
qualifié localement de « moulin à onglets » à
cause d’une particularité architecturale. De
là à entendre « moulin anglais »…
Une autre image mentionne, au-dessus
d’un paysan en sabots sur son âne et d’un
enfant en retrait (on dirait une illustration
de la fable de La Fontaine « Le meunier, son
fils et l’âne »), la date de 1600. Même si la
fameuse carte de Claude Masse, établie
entre 1700 et 1720, localise précisément le
moulin et qu’un acte notarié mentionne sa
vente en 1736, il y a des chances pour que
la naissance du moulin « La Fontaine » soit à
jamais sujette à affabulation…
Outre les écritures comptables manuscrites
sur la bluterie (meuble à mécanisme pour
séparer la fine farine du son), on a relevé
de nombreux graffiti sur les murs du moulin. Parmi eux, une escadre de voiliers (à
10
• Source historique : «Le Moulin de La Brée. Pour une protection au titre des
Monuments historiques», ouvrage réalisée par la Communauté de communes en 2013.
VENTPORTANT
figures de proue
projet atlantique
nez au venT
Suite à sa mise en vente par la famille
Bardon, la Cdc et la commune de La Brée
les Bains se sont portées acquéreurs
du site en juillet 2012. Le scénario
retenu pour sa réhabilitation prévoit
que le moulin et ses dépendances
soient restaurés et ouverts au public.
Il est également projeté sa remise
en fonction, la production de farine
et l’installation d’un meunier agriculteur de la filière biologique. Ce qui
implique non seulement l’exploitation
sur l’île d’hectares de céréales, mais
aussi le remplacement de certaines
pièces du mécanisme d’origine et
l’adaptation du bâtiment à ses nouvelles fonctions (intégration d’un
moteur auxiliaire, mise en sécurité…).
À terme, la maison d’habitation attenante pourrait devenir un espace
muséographique valorisant l’histoire
de la meunerie oléronaise. La
construction d’un four à pain (dont
la présence sur site est attestée au
XIXe siècle) est envisagée ainsi que la
création d’un restaurant « bio ».
L e souvenir de l’école primaire est vivace :
porte-plume, cahiers soignés, discipline
à l’ancienne, sous l’œil sévère de « Monsieur
Bazerbes ». Instituteur… Ses parents agriculteurs eussent été fiers que Jean-Marc choisisse cette prestigieuse fonction, mais c’est
une forte tête et l’époque est à la révolte :
mai 68, bac raté, conflit familial… En guise
d’études, le drôle monte à Paris pour vendre
les huîtres de son père, crée une entreprise de
distribution, une marque (la Belle d’Oléron),
un Petit journal, affine à la fois ses mollusques
et son goût de la communication. Il est à
l’origine de Radio Oléron, des associations
Terres Marines, Fort-Royer, IACA (initiatives
pour l’animation du chenal d’Arceau), TAP
(tous aux pieux), forme un couple unique
avec Christine, viticultrice et maraîchère en
conversion bio. A force d’expliquer son métier
aux clients et aux estivants, il se découvre un
talent pour la scène et l’écriture, se baptise
« ostréiconteur ». Dans ses one-man-shows
pétris d’humanité, il cisèle avec amour des
textes autour du patois oléronais, jongle
avec les z’huit’, s’amuse des gens d’ichi et
des histouères d’vieux dans leurs cabanes :
« Le calcul de terrain », farce mathématique,
« La vase monte ! », péplum ostréiculturel,
« Le chant des ch’naux », explication de texte
sur une poèsie ostréicole d’Emile Vérareun…
L’aventure le mènera sur une trentaine de
scènes régionales et jusqu’à Paris (au théâtre
de la Main d’Or) avec ses compères Bilout et
Niko. Au milieu des années 2000, il construit
sur son marais l’arène d’argile et les gradins
en schiste et en pin du Théâtre d’Ardoise, pour
y programmer chaque été le beau monde
des « Estivases » (1) : François Rollin, Jacques
Bonnaffé, Tram des Balkans, Starac des marais
ou encore, s’il vous plaît, le Grand chœur de
l’Abbaye-aux-Dames ! Au Festivase 2012,
Jean-Marc ose « Mmouh ! », le cri primal de
l’homme du « merroir » qui affirme son identité, refuse la norme et l’extinction des racines
insulaires. Comme dit Yannick Jaulin, son
idole, « un parc à 8 c’est grand passque le ∞
quand l’est couché le fait l’infini ».
Dominique
chailloleau
De l’huître
au roman
Par défi, il est tondeur de moutons,
marin-pêcheur, romancier.
Il enseigne aux détenus et aux
adultes en difficulté. Il est issu
d’une famille d’irréductibles
ostréiculteurs du chenal d’Arceau.
Sévère mais juste, rigide mais conscien«
cieux ». Dominique revoit M. Bazerbes
comme si c’était hier. Il aimait bien son
maître, d’autant plus qu’il se sentait à l’aise
à l’école, ça le changeait d’une vie de famille un peu repliée sur elle-même. « Pour
mes parents ostréiculteurs, de l’autre côté
du pont, c’était un autre monde. » Dans
la nébuleuse post-soixante-huitarde, son
esprit solitaire et frondeur entre en conflit
Projet atlantique
découverte
avec son aptitude aux tableaux d’honneur.
Un jour, à l’école de chimie de Bordeaux, il
pose l’éprouvette une fois pour toutes. Au
service militaire, malgré son indocilité naturelle, il décroche le permis poids lourd. Le
voilà chauffeur-livreur-courtier en huîtres.
Parallèlement, il est tondeur de moutons en
Haute-Garonne, étudiant en psycho à Toulouse,
goûte un temps la rudesse de la vie de
marin-pêcheur. Sa rencontre avec Yolande
1) Programme des Estivases 2013 : www.letheatredardoise.com
(future yogathérapeute) le fait revenir sur
terre et s’amarrer sur les berges du Lindron,
à Marennes. A partir de 1983, sa vocation
latente de pédagogue et son goût pour les
défis s’épanouissent dans les missions que
lui confie le Greta (1). Il prépare les détenus
de la maison d’arrêt de Rochefort au CAP de
cuisinier, découvre les vertus de la VAE (2),
enseigne aux adultes les mathématiques et
les savoirs de base… Parallèlement à sa carrière
d’enseignant atypique, il s’adonne à la voile,
ressuscite le jumelage Marennes-Caraquet,
crée l’association des Lasses marennaises,
se passionne pour l’exploration des pôles et
la culture inuit, devient trésorier du Théâtre
d’Ardoise. Parce qu’il a peur de chanter, il
apprend le chant lyrique. Coup sur coup, en
2009 et 2012, il publie deux romans (3) dont
l’un s’inspire de la vie de ses parents, exorcisant au passage un douloureux épisode de
son enfance : la comparution de son père
devant la cour d’assises en 1962, pour un
crime dont il sera innocenté. Tendre et émouvante évocation du pays des irréductibles
ostréiculteurs. « Dans tout le chenal, toutes
les cabanes, rien ne semble vouloir bouger.
[…] Ce sont les mortes eaux… »
(1) Groupement d’établissements publics d’enseignement pour adultes.
(2) Validation des acquis d’expérience.
(3) « Marie-Clémence, la fille du moulin de la Côte » et « Maxime et Constance, ostréiculteurs au chenal d’Arceau » (édités à compte d’auteur).
VENTPORTANT
11
par Finosiâ d’Ol’ron
(Philippe Schaefer)
Les belles
expressions
du patois oléronais
(extraites du lexique
de Michel Nadreau
sur le site cabuzel.com)
• « Qu’é t’ô qu’ô l’é qu’ale a ? Ô l’é qu’ô
l’é qu’al é malade… » Traduction : « Mais
qu’a-t-elle donc ? Elle est malade… »
• « Ô vaut mieux mangher l’oeu aneut’
que la poule demain. » Ce qui peut se
traduire par : un « tiens » vaut mieux que
deux « tu l’auras ».
• « L’ingénieur creuve areugnes » : surnom d’un viticulteur de Saint-Denis qui avait
trouvé le moyen de se débarrasser des araignées parasites de la vigne.
La vague artificielle « wave surfer » d’IléO
sera accessible dès avril 2013 sur réservation
(renseignements : 05 46 76 18 19 ou [email protected]).
Doud
Alors qu’il se promenait la veille de Noël en forêt
du côté de Vert Bois, un Toulousain résident
grand-villageois s’est plaint (courrier adressé le
brève
4 janvier à l’ONF) de tirs de fusil trop proches, prébuse
cisant qu’il est lui-même chasseur. Et de proposer
de cam
d’interdire la chasse lors des vacances scolaires et
d’informer le public des jours de chasse par affichage. Avis à la population ! La CdC
(Communauté de Chasseurs) informe les promeneurs, randonneurs, cueilleurs de
champignons, vététistes, sportifs, cavaliers et autres naturalistes, qu’ils devront
désormais porter une combinaison orange fluo et qu’il leur sera interdit de faire
des bonds de plus de deux mètres de hauteur, afin de ne pas risquer d’être pris
pour de gros bécasseaux en train de s’envoler. Quant aux chasseurs, boucaniers,
trappeurs et autres cynégéticiens, ils s’engagent à se présenter spontanément
au garde-chasse avec un certificat d’ophtalmo en cours de validité.
Qu’on se le dise !
Vent Portant est une publication de la
Communauté de Communes de l’Île d’Oléron
VENTPORTANT
Imprimé sur PEFC
Directeur de la Publication :
Patrick Moquay
Patrick Moquay,
Christine Granger Maillet, Jean-Jacques Bazerbes,
Patrice Robillard, Marie-Hélène César
Comité de rédaction :
Rédacteur en chef :
Bande dessinée :
Charles Vincent
Doud
Conception, réalisation :
12
VENTPORTANT
• « S’assir » : s’asseoir. Monsieur Béchemin,
ancien instituteur à « Dolut’ », aurait répondu à un élève en indélicatesse avec les verbes
qui lui demandait « M’sieur, est-ce que j’peux
m’assir ? » : « Chailloleau, vous pouvez sortoir ! »
• « Creux d’ balles » : endroit où on stockait
les « balles » (enveloppes des grains après le
battage) pour en faire un fourrage d’hiver.
Ne pas confondre avec « trou d’ balle ».
• « Jh’va t’foute ine boune tape su la
goule, te beuleras por thieuque chouse ! » :
expression facile à comprendre, employée
à l’adresse d’un enfant qui pleurniche sans
arrêt pour rien.
• « Aut’foué, les beurtounes alliant pâcagher dans la lizarde, al’ aviant pas b’soin
d’Oghéhèmes ou d’farine de bétiaire
por douner dau bon lait’ aux drôles
et a zeu bodet’s » : autrefois les vaches
laitières allaient paître dans la luzerne, elles
n’avaient pas besoin d’OGM ou de farines
animales pour faire du bon lait pour les
enfants et leurs veaux (couplet écologique).

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