exercer aujourd`hui la médecine générale
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exercer aujourd’hui la médecine générale Sommaire • La médecine générale en quelques mots. - Une définition de la médecine générale p.5 - La permanence des soins et les maisons médicales de garde p.6 - Les modes d’exercice regroupé p.7 • étudier en médecine générale. - Le cursus de formation p.9 - Le stage ambulatoire chez le praticien : quels apports pour l’étudiant externe ? p.8 - Le stage N1 et le SASPAS : quelles différences et quel intérêt ? p.11 - Les stages : le point de vue d’un maître de stage (enseignant clinicien ambulatoire) p.11 • Exercer aujourd’hui : des médecins répondent aux idées reçues. ▪ On entend souvent dire… - Le médecin généraliste soigne principalement les rhumes et renouvelle les ordonnances… p.14 - La relation avec les patients, c’est accessoire… p.15 - Le médecin généraliste travaille de manière isolée p.16 - Le médecin généraliste ne gagne pas bien sa vie p.16 -L e médecin généraliste passe plus de temps à faire de la paperasse qu’à s’occuper de ses patients p.18 - Le médecin remplaçant, c’est pas un vrai médecin p.18 - Un médecin généraliste n’a pas de vie de famille ni de vacances p.19 - C’est plus dur d’être généraliste quand on est une femme p.20 • Liens utiles 2 p.17 - L’exercice en rural nécessite d’être toujours sur la route plutôt qu’en cabinet p.21 3 la médecine générale en quelques mots 4 Une définition de la médecine générale Les médecins généralistes - médecins de famille sont des médecins spécialistes formés aux principes de cette discipline. Ils sont le médecin traitant de chaque patient, chargés de dispenser des soins globaux et continus à tous ceux qui le souhaitent indépendamment de leur âge, de leur sexe et de leur maladie. Ils soignent les personnes dans leur contexte familial, communautaire, culturel et toujours dans le respect de leur autonomie. Ils acceptent d’avoir également une responsabilité professionnelle de santé publique envers leur communauté. Dans la négociation des modalités de prise en charge avec leurs patients, ils intègrent les dimensions physique, psychologique, sociale, culturelle et existentielle, mettant à profit la connaissance et la confiance engendrées par des contacts répétés. Leur activité professionnelle comprend la promotion de la santé, la prévention des maladies et la prestation de soins à visée curative et palliative. Ils agissent personnellement ou font appel à d’autres professionnels selon les besoins et les ressources disponibles dans la communauté, en facilitant si nécessaire l’accès des patients à ces services. Ils ont la responsabilité d’assurer le développement et le maintien de leurs compétences professionnelles, de leur équilibre personnel et de leurs valeurs pour garantir l’efficacité et la sécurité des soins aux patients. Source : Définition européenne de la médecine générale, médecine de famille - Organisation Mondiale des médecins de famille, WONCA (World Organization of Family Doctors) www.woncaeurope.org 5 La permanence des soins ambulatoire (pdsa) et les maisons médicales de garde (mmg) • permanence des soins Ambulatoire La médecine générale en quelques mots. La Permanence Des Soins Ambulatoire est une organisation de l’offre de soins, libérale, notamment aux heures habituelles de fermeture des cabinets médicaux (nuits, samedi après-midi, dimanche et jours fériés). Elle repose essentiellement sur deux principes : la sectorisation des astreintes et le renforcement de la régulation libérale des appels. A noter que les médecins remplaçants ne participent pas à la Permanence Des Soins Ambulatoire. 6 • Maison médicale de garde Une Maison Médicale de Garde est une structure assurant une activité de consultations de médecine générale et fonctionnant uniquement aux heures de la permanence des soins (nuits, samedi après-midi, dimanche, jours fériés). Elle a pour intérêt de limiter le temps d’attente d’un patient et de désengorger les urgences. Il en existe plusieurs en Champagne-Ardenne, essentiellement dans les grandes villes. Plus d’informations sur le Portail d'Accompagnement des Professionnels de Santé : www.champagne-ardenne.paps.sante.fr Les modes d’exercice regroupés • Les cabinets de groupes L’exercice en cabinet de groupe permet la mise en commun des moyens (équipements, personnels, locaux), le partage des coûts de fonctionnement (secrétariat, comptabilité, etc) et la possibilité d’investir et de rentabiliser des équipements performants et coûteux entre plusieurs médecins. • Les maisons de santé pluridisciplinaires • Le collaborateur libéral associé Le collaborateur libéral est un médecin qui, dans le cadre d’un contrat de collaboration libérale, exerce auprès d’un autre médecin la même activité. La collaboration permet à un jeune médecin d’acquérir de l’expérience auprès d’un confrère avant de lui succéder ou de se créer une patientèle et de s’installer, dans son propre cabinet. • L’exercice en lieux multiples Il s’agit d’autoriser un médecin à exercer son activité sur un ou plusieurs sites distincts de sa résidence professionnelle habituelle. La médecine générale en quelques mots. Les maisons de santé se distinguent des cabinets de groupe par le regroupement de professionnels de santé médicaux et paramédicaux qui exercent conjointement, sans rapports hiérarchiques et qui ont un projet médical en commun. Si, comme au sein d’un cabinet de groupe, elles permettent la mise en commun des moyens matériels et humains, elles vont bien au delà en plaçant la coordination interprofessionnelle comme moteur de ce nouveau mode d’exercice. Elles constituent un excellent compromis pour les professionnels de santé pour concilier qualité des soins et qualité de leur vie professionnelle et personnelle. Plus d’informations sur le Portail d'Accompagnement des Professionnels de Santé : www.champagne-ardenne.paps.sante.fr 7 étudier en médecine générale 8 schéma du cursus de formation en médecine générale étudier en médecine générale 9 Le stage ambulatoire chez le praticien : quels apports pour l’étudiant externe ? J’ai eu l’occasion de faire un de mes stages en cabinet de médecine générale. Non par dépit mais bel et EM 2 pro étudiante en DC bien parce que cette spécialité fait partie intégrante de mes decine de Reims à la faculté de mé ambitions. J’avais eu l’occasion de découvrir l’exercice de la médecine de campagne pendant une semaine à la fin de la D1, il me tardait de me familiariser avec la médecine de ville. Et le moins qu‘on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçue ! étudier en médecine générale. Héloïse Schmeltz motion 2010/2011 Le Dr C. ROUSSEAU m’a accueillie à ses côtés six semaines durant, d’abord en qualité d’observateur, avant de me laisser prendre réellement part à l’examen clinique, au diagnostic, au choix d’examens complémentaires et aux prescriptions thérapeutiques. Contrairement aux idées reçues, loin de la « bobologie », le médecin généraliste est confronté à des pathologies extrêmement diverses et variées touchant tous les appareils, nécessitant de n’avoir fait aucune impasse et de remettre régulièrement à jour ses connaissances : plus elles seront vastes et moins le recours aux spécialistes sera nécessaire et systématique… Diagnostiquer un lymphome de Hodgkin ou une vestibulite virale au cabinet, ce n’est pas qu’un fantasme ! Dans le flot de patient qu’il brasse chaque jour, il doit faire la chasse aux signes d’alerte, mais également être capable de laisser repartir un patient les mains vides. Rappelons aussi que le rôle du médecin traitant, pierre angulaire de la filière de soins, va au-delà du « curatif » : prévention et incitation au dépistage, synthèse des conclusions des différents thérapeutes, annonce, consultations de suivi gynéco puis pédiatrique, visites à domicile, sont autant de missions susceptibles de lui incomber ! Le tout dans une attitude d’écoute qui ne doit jamais faire défaut. Loin des blouses blanches de l’hôpital, la médecine générale, familière et rassurante, au plus proche des préoccupations des patients, mérite décidément qu’on lui rende ses lettres de noblesse ! Les stages : le point de vue d’un maître de stage Dr Damien SIMON : Etre maître de stage est un réel plaisir, celui de transmettre le fruit de notre expérience, irremplaçable. SIMON C’est proposer, avec modestie, un exemple de notre façon ien m Da ur Docte nan, Ardennes d’exercer au quotidien, que les jeunes pourront ensuite décliner Installé à Carig de stage ître ma et 90 depuis 19 à leur guise. Apprendre à intégrer le contexte socio-familial de nos patients, si important surtout en campagne, et suivre de bout en bout chaque épisode de soin. C’est enfin un partage de connaissances car on apprend aussi ! 10 Le stage N1 et le SASPAS : quelles différences et quel intérêt ? Dimitry CHABOT : Le stage de niveau 1 est une découverte de la pratique de médecine générale alors que le SASPAS est une mise en condition réelle. Ce dernier, intervient surtout en fin de cursus. Le SASPAS permet de s’approcher des conditions réelles de son futur exercice et ainsi de se confronter à des difficultés de terrain, tout en ayant la possibilité de joindre son maître de stage en cas de problème. Il existe donc une vraie continuité entre ces deux stages. Lors de ces deux stages, il existe un vrai partage avec son maître de stage et on profite, ainsi, d’un échange intergénérationnel. On découvre, également, la face cachée de l’iceberg concernant la gestion d’un cabinet, la fiscalité, les relations avec les autres professionnels de santé. Les stages chez le praticien permettent de se rendre compte que ce que l’on apprend en théorie n’est pas toujours applicable au pied de la lettre, et qu’il faut savoir composer avec l’environnement du patient, sa cellule familiale... ce qui tranche fondamentalement avec le milieu hospitalier. OT Dimitry CHAB ! étudier en médecine générale. pratiq ue Info ième année de DES, Interne en 3 011 promotion 2010/2 Durant notre cursus, un stage ambulatoire chez le médecin généraliste est obligatoire afin de valider la totalité de notre maquette. Il est accessible à partir du 3ème semestre. à Reims, le choix du stage s’effectue par le biais d’une procédure de choix selon le classement ECN, similaire au choix des stages hospitaliers. Les stages : le point de vue d’un maître de stage Dr Patrick roua : C’est tout d’abord un plaisir de recevoir un étudiant au sein de son cabinet car on peut lui montrer k ROUA l’étendue de nos interventions, de nos compétences ainsi Docteur Patric installé à Taissy iste ral né Médecin gé que nos qualités relationnelles auprès des patients que nous maître de stage depuis 1992 et connaissons si bien. S’engager à travailler en présence d’un étudiant qui observe et pose des questions relance une véritable stimulation personnelle avec une remise en question de ses pratiques pour tendre vers une amélioration de la qualité du travail. La transmission d’un savoir faire, d’une expérience est un moment important, valorisant pour tout maitre de stage qui laisse sa trace dans l’enseignement de la médecine générale. L’expérience de terrain reste très appréciée par les étudiants lors des échanges que nous avons lors des séminaires du 3ème cycle ou au cours des présentations que nous faisons dans le 2ème cycle. 11 exercer aujourd’hui : des médecins répondent aux idées reçues 12 ien MOREAU Docteur Dam ne depuis 2010 meriville, Mar Installé à War Docteu r Aline Installé e à Tin HURTA queux, Marne UD depuis 2008 MAS Docteur Luciete remplaçante en ralis Médecin géné 2011 Docteu rD amien Installé SIMON à et maît Carignan, Ard re de s ennes tage depuis 19 90 13 On entend souvent dire… Le médecin généraliste soigne principalement les rhumes et renouvelle les ordonnances… Exercer aujourd’hui : des médecins répondent aux idées reçues. Dr aline hurtaud : 14 Il n’y a qu’à l’hôpital que l’on pense cela ! Cet aprèsmidi, j’ai vu 13 patients : une paralysie faciale sur zona (hospitalisation), un érysipèle de cheville, un impétigo, un bouchon de cérumen (extraction), un déséquilibre de diabète, des jumeaux de 4 mois ayant une intolérance au lait de vache, une scoliose chez une fille de 13 ans (radio) et une perforation tympanique d’une autre de 11 ans (avis ORL). J’ai prescrit un scanner devant une image radiologique suspecte et préparé le patient au diagnostic néoplasique probable. Enfin, j’ai fait le certificat médical d’aptitude sportive de deux garçons et leur papa entraineur. Les faits parlent d’eux-mêmes ! Dr DAMIEN SIMON : C’est dans les moments les plus douloureux de la vie d’un patient ou d’une famille, que les patients apprécient le plus les qualités de leur médecin et réalisent à quel point il est le pivot de leur prise en charge. Le généraliste est celui qui connait le mieux ses patients, mais la difficulté de son exercice réside dans le fait qu’il est toujours en première ligne au moment des premiers signes ou symptômes. Il doit en permanence maintenir son attention (surtout en fin de journée !), et parcourir avec rigueur et dans un temps compté, tout le champ de la pathologie médicale pour ne pas méconnaitre totalement les pathologies à faible prévalence. Dr Damien MOREAU : La médecine générale est un métier scientifique et relationnel, les deux sont indissociables. Le médecin exerce un métier pluridisciplinaire touchant tous les domaines médicaux : aussi bien le domaine cardiovasculaire avec la prise en charge d’une hypertension artérielle, d’un diabète ou d’une dyslipidémie, mais également la gynécologie obstétrique, la psychiatrie, la rhumatologie, l’infectiologie ou la gastro entérologie. Le métier de généraliste nécessite une grande adaptation car d’une consultation à l’autre, il faut prendre en charge une rhinopharyngite, après une crise de goutte, ensuite, une douleur abdominale, enfin, une femme enceinte. Personnellement, je réalise des gestes comme la pose de stérilet, la réalisation de frottis cervico-vaginal ou réalisation de sutures cutanées. ! ue Info pratiq Les principaux motifs de consultation en médecine générale Le médecin généraliste est le véritable spécialiste des soins de 1er recours, de la prise en charge globale du patient, ainsi qu’un acteur essentiel de santé publique. (source : Observatoire de la médecine générale de la SFMG) On entend souvent dire… La relation avec les patients, c’est accessoire… Dr aline hurtaud : C’est au contraire fondamental. Le médecin généraliste a avec les patients qu’il suit une relation de confiance qui est essentielle. Les patients nous confient leurs secrets, leurs peurs comme leurs joies, leurs difficultés professionnelles ou familiales. Au fil des consultations, nous apprenons à les connaître et les comprendre. La confiance acquise permet d’aborder des sujets tabous comme l’alcoolisme, les violences, les troubles sexuels… Cela permet de détecter les motifs cachés de consultations anodines. Tout à l’heure, un de mes patients âgés m’a remercié pour l’écoute que j’avais apportée à son épouse anxieuse : que d’autosatisfaction ! Exercer aujourd’hui : des médecins répondent aux idées reçues. Parmi les motifs de consultation les plus fréquents en médecine générale, on retrouve : - les examens de prévention - les vaccinations - l’hypertension artérielle - les dyslipidémies - la contraception - le tabagisme La pratique est très diversifiée et très complète. Dr Damien MOREAU : La relation avec le patient est la base de la prise en charge du patient, selon le patient et son vécu, celui-ci saura plus ou moins facilement exprimer ses difficultés et ses symptômes. Un patient qui vient de perdre un proche nécessitera plus d’attention. Il faudra s’adapter aux différents milieux socioculturels. Le médecin généraliste, notamment rural, établit un lien social avec une population et fait partie intégrante du village. Le médecin rural crée de vrais liens, parfois même d’amitiés avec ses patients. Il m’arrive de passer dire bonjour chez des patients sans raison particulière. La relation est la base du métier de médecin car d’elle va dépendre la confiance. Sans confiance, il n’y a pas de bons soins. 15 On entend souvent dire… Le médecin généraliste travaille de manière isolée Exercer aujourd’hui : des médecins répondent aux idées reçues. Dr Damien MOREAU : Je travaille en association avec un médecin d’une trentaine d’années, ce qui permet d’avoir deux médecins jeunes dans la structure, nous pouvons nous conseiller sur le plan médical ou personnel. Cela permet également de souffler une demi-journée par semaine, et se remplacer de temps en temps dans la semaine. Nous pouvons échanger, manger ensemble parfois le midi et prendre un café. Ensuite, le médecin généraliste est au cœur d’un système de santé avec une collaboration continue avec les spécialistes, la HAD, les infirmières, le centre 15, les réseaux de soins. Il m’arrive de prendre des conseils auprès de confrères lorsque j’ai une question, parfois j’appelle dans les services de l’hôpital pour avoir un avis d’hématologie, de pédiatrie ou infectieux. Dr aline hurtaud : Même si l’on est le plus souvent seul pendant la consultation, il ne s’agit pas d’un exercice en solitaire. Au cabinet par exemple, nous sommes trois associés, ma collaboratrice libérale et une remplaçante. Nous nous réunissons régulièrement pour discuter de dossiers, de FMC, de l’organisation du cabinet… et manger ensemble ! Les secrétaires font le lien avec les patients ; elles gèrent nos planning, prennent si besoin les rendez-vous urgents pour nos patients. Par téléphone les collègues spécialistes, le biologiste et le pharmacien sont le plus souvent disponibles pour des conseils. Les IDE font le relais pour les patients à domicile. On entend souvent dire… Le médecin généraliste ne gagne pas bien sa vie Dr Damien MOREAU : Le médecin généraliste gagne certes moins bien sa vie que beaucoup de spécialistes mais fait partie du haut de la classe moyenne avec des revenus intéressants. La hauteur des revenus dépend bien sûr du nombre d’actes effectués. Et les besoins financiers sont relatifs et varient d’un 16 praticien à l’autre. Globalement, malgré des charges importantes (loyer, URSSAF, CARMF, EDF, entretien, téléphonie), le médecin généraliste a un bon niveau de vie. ! ue Info pratiq Le revenu moyen mensuel net (après charges) d’un médecin généraliste était de 6 663 € en 2012 (source : UNASA - Union Nationale des Associations de gestion Agrées). Pour en savoir plus : http://www.unasa.fr Dr Damien MOREAU : La partie administrative est compliquée lorsqu’il y a beaucoup de consultations comme en hiver, mais elle est raisonnable si elle est réglée au fur et à mesure et quotidiennement, notamment les réponses à l’assurance maladie, les demandes d’ALD (Affections de Longue Durée). De plus, la gestion des dossiers médicaux (comptes rendus de spécialistes examens d’imagerie - biologie) est largement simplifiée avec l’informatique. En ce qui concerne la comptabilité, je tiens une comptabilité précise quotidienne sur un tableau Excel avec les recettes et les dépenses. Je n’ai pas de comptable pour le moment. Au niveau secrétariat, j’ai uniquement un secrétariat à distance pour prendre les rendez-vous pendant mes visites. Sinon, je réponds au téléphone pendant les consultations. Dr aline hurtaud : Les demandes d’ALD et d’arrêts de travail peuvent désormais être gérées en direct sur le site de la CPAM ; on nous annonce même l’arrêt de travail dématérialisé en 3 clics ! La carte vitale et la télétransmission ont fait disparaître les feuilles de soins. Notre logiciel enregistre automatiquement la comptabilité, que je vérifie en 10 min 2 fois par semaine. Il édite des certificats préenregistrés. La plupart des « paperasses » sont gérées dans le temps des consultations et la pile de « paperasse en attente » n’est jamais bien haute ! Exercer aujourd’hui : des médecins répondent aux idées reçues. On entend souvent dire… Le médecin généraliste passe plus de temps à faire de la paperasse qu’à s’occuper de ses patients 17 On entend souvent dire… L’exercice en rural nécessite d’être toujours sur la route plutôt qu’en cabinet Exercer aujourd’hui : des médecins répondent aux idées reçues. Dr DAMIEN SIMON : 18 Vieux cliché dépassé. Si visiter les personnes âgées à leur domicile va de soi (et leur nombre varie certes d’un endroit à l’autre), il revient au médecin d’imposer à ses patients de venir en consultation : ce n’est pas si difficile. En 20 ans, les choses ont radicalement changées pour ceux qui le veulent. Dr Damien MOREAU : Les visites, pour ma part, sont de l’ordre de 3 à 4 par jours en moyenne sur 25 actes. On peut limiter les visites en expliquant aux patients que celles-ci sont réservées aux patients dépendants ou pour les urgences. Il faut instaurer des habitudes et informer sur l’intérêt d’être au cabinet avec un meilleur plateau technique. On entend souvent dire… Le médecin remplaçant, c’est pas un vrai médecin Dr Lucie MAS : Le médecin remplaçant est l’égal du médecin installé. Ils sont tous les deux médecins généralistes. Le choix de l’installation n’est pas souvent immédiat pour beaucoup d’internes à la fin de leur formation. Le remplacement peut être vécu comme une période de transition permettant de découvrir les nombreux aspects de l’exercice de la médecine générale, pour pouvoir enrichir son expérience et se positionner sur sa future manière d’exercer. C’est une période très enrichissante d’un point de vue professionnel et humain, en créant des liens avec de nombreux patients et les confrères installés. Le rôle du médecin remplaçant dans le système de soins est crucial. C’est grâce à lui que les médecins installés peuvent prendre des congés. Autant dire que le remplaçant est indispensable ! On entend souvent dire… Un médecin généraliste n’a pas de vie de famille ni de vacances Dr Damien MOREAU : Dr aline hurtaud : Au contraire, l’exercice libéral permet une totale liberté ! Je décide intégralement de mes horaires de travail, que je fais varier d’un jour à l’autre, et ne manque pas de ménager du temps pour ma famille. Cette souplesse est d’autant plus grande que mes associés ou la remplaçante assurent la continuité des soins pendant mes absences : je prends 6 semaines de congés annuels minimum et me réserve 2 semaines pour aller en congrès, sans compter des formations par-ci par-là. En cas d’imprévu, la secrétaire reporte les rendez-vous non urgents et mes associés assurent les petites urgences. A charge de revanche, bien sûr ! Dr DAMIEN SIMON : Fils de médecin de campagne, je n’ai pas souhaité reproduire ce que mon père a vécu, c’est vrai. Le métier a ses exigences, mais on a aussi le choix : celui de ne pas se faire envahir, tout en adorant son métier. Exercer aujourd’hui : des médecins répondent aux idées reçues. Pour ma part, mes horaires sont raisonnables, du lundi au vendredi de 9h à 19h et le samedi matin de 9h à 12h, bien sûr cela varie selon l’activité saisonnière. J’exerce en cabinet de groupe (2 médecins) et mon associé ne travaille pas le jeudi, j’envisage de ne plus travailler le mercredi. Cela permet de se remplacer une journée dans la semaine. De plus, pendant l’été, nous avons alterné les samedis matin, une fois sur deux. Ce qui permet de se dégager du temps libre. Pour les vacances, le médecin est libre de fixer ses vacances quand il le souhaite et de se faire remplacer ou pas. La PDS nous engage à réaliser 3 week-ends dans l’année sur notre secteur, et je suis d’astreinte 3 lundis soirs sur 4 (de 20h à minuit). 19 Planning d’un médecin Exemple fourni à titre indicatif 20 su t t ul 17h00 16h30 s on C n Co lt i at su s on s on i at t ul s on Pause su n Co lt su su es n Co lt su n Co samedi Consultations ou libre kend e e W 1 ur 2 s es t Pause C t Pause s on i at lt su n Co s on i at ul s on s on i at o si vi Repas professionnel Pause ns ti lta t si vi s on i at vendredi o Consultations Pause n Co née r u o J libre ns ti lta t s C jeudi o Pause on i at mercredi es si vi Pause ns ti lta n Co es si vi 14h00 12h00 10h00 su n Co mardi ns o ti lta 19h00 Exercer aujourd’hui : des médecins répondent aux idées reçues. 8h30 lundi On entend souvent dire… C’est plus dur d’être généraliste quand on est une femme Dr aline hurtaud : Cela se résumerait à dire qu’il est plus difficile quand on est une femme de mener de front « charge de famille » et travail. Ce n’est peut-être pas faux mais certainement pas spécifique à la médecine générale. être une femme médecin généraliste apporte beaucoup de satisfaction professionnelle et personnelle. Les conditions actuelles de travail (informatisation, exercice en groupe, consultations sur rendez-vous, réduction des visites à domicile) ont je pense gommé les différences d’exercice entre hommes et femmes. Je dirais que c’est une chance d’être une femme quand on est généraliste ! re Lib Liens utiles www.champagne-ardenne.paps.sante.fr Je me forme | Je m'installe | J'exerce Les aides, les bourses, les stages référent installation, contacts en région www.univ-reims.fr Site de l’Université de Reims www.internat-reims.fr Site du Comité des Internes Reims Champagne-Ardenne (CIRC) www.aimeg.net Site de l’AIMEG Champagne-Ardenne (Association des Internes de Médecine Générale de Champagne-Ardenne) www.fayrgp.org Site de la FAYRGP (Association Française de Jeunes Chercheurs en Médecine Générale) tenu par les internes www.reims.cnge.fr Site du CNGE (Collège National des Généralistes Enseignants) www.champagjir.fr Site du Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants de Champagne-Ardenne www.urml-ca.org Site de l’Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux de Champagne-Ardenne www.conseil-national.medecin.fr Site du Conseil National de l’Ordre des Médecins www.ars.champagne-ardenne.sante.fr Site de l’Agence Régionale de Santé Champagne-Ardenne 21 exercer aujourd’hui la médecine générale Il existe beaucoup de préjugés sur le métier de médecin généraliste. Certaines images subsistent, à tort : celle du médecin solitaire, travaillant de 7h à 23h, prenant deux semaines de vacances par an et tout ça pour « des clopinettes ». Et pourtant, le métier de médecin généraliste a bénéficié d’une véritable mutation ces 30 dernières années : féminisation de la profession, réduction du temps de travail par souci d’équilibre de la vie professionnelle et de la vie familiale, exercice en mode regroupé, développement des échanges interprofessionnels, approche préventive et non plus uniquement centrée sur les soins. Ce livret a pour objectif de mettre en lumière le métier de médecin généraliste, de répondre aux principales idées reçues et d’éclairer l’étudiant dans son choix de spécialité, à travers différents témoignages : étudiant de 2ème cycle, interne de médecine générale, maître de stage, médecins généralistes remplaçants et installés. Un grand merci aux médecins généralistes et aux étudiants en médecine générale pour leurs témoignages Coordination de projet : Xavier Durut (service communication ARS Champagne-Ardenne) Groupe de travail : Mikael VERDALLE (représentant des externes à la faculté de Médecine de Reims), Jacques-Olivier DAUBERTON (président de l’AIMEG Reims), Docteur Anaïs CULIANEZ (Vice présidente Champagjir), Docteur Sylvain DURIEZ (président de Champagjir), Clémence ALIX (service 1er recours ARS Champagne-Ardenne), Xavier Durut (service communication ARS Champagne-Ardenne) crédits photos : 123 RF - Novembre 2011 - Réactualisation : novembre 2015 Compte tenu de la diversité des pathologies qu’il traite, de l’importance des aspects humain, social et psychologique, le médecin généraliste joue un rôle central dans l’orientation et le suivi de ses patients tout au long de leur parcours de soins. Et pour cause : chaque patient est unique.